ilHOEL HÉiÉHÂL - Institut français de l'éducation
ilHOEL HÉiÉHÂL - Institut français de l'éducation
ilHOEL HÉiÉHÂL - Institut français de l'éducation
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
iOO<br />
MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION<br />
PRIMAIRE.<br />
la bonne voie et que nous marchons bien directement<br />
vers l'exécution complète du programme <strong>de</strong> la Révolution<br />
<strong>français</strong>e. (Applaudissements à gauche.) »<br />
M. FEBDISAND BOÏER prend la parole après M. l'évêque<br />
d'Angers, parce que la question, suivant lui, n'intéresse<br />
pas seulement les évêfjnes et les prêtres, mais bien tous<br />
les hommes qui ont au fond du cœur quelques principes<br />
religieux.<br />
Suivant une expression aussi spirituelle que juste, la<br />
laïcisation consiste à laïciser le laïque, — bientôt, le<br />
maître d'école qui sera soupçonné d'avoir <strong>de</strong>s convictions<br />
religieuses sera proscrit comme un danger.<strong>de</strong> l'école publique.<br />
Et, lorsqu'on aura fait le vi<strong>de</strong> dans les écoles publiques,<br />
on arrivera aux écoles privées. « Il faut en effet<br />
être logique : si affirmer ou laisser paraître <strong>de</strong>s idées<br />
chrétiennes dans l'école est un danger, il faut aussi<br />
proscrire un pareil maître <strong>de</strong>s écoles privées Sans cela,<br />
nous verrons reparaître le fantôme, si habilement exploité,<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux France : la France chrétienne et la France qui<br />
ne croit pas. D<br />
L'orateur n'admet pas les griefs articulés par M. Paul<br />
Bert ; si tous ces griefs étaient vrais, on ne s'expliquerait<br />
vraiment pas que <strong>de</strong>s récompenses nombreuses, — <strong>de</strong>s<br />
médailles, <strong>de</strong>s décorations mêmes, — aient été données<br />
aux frères <strong>de</strong>s écoles chrétiennes, aux sœurs <strong>de</strong> Saint-<br />
A'incent <strong>de</strong> Paul et aux autres ordres enseignants. (Très<br />
bien ! très bien ! à droite.) Il faut oublier <strong>de</strong>s reproches<br />
qui ne sont ici mis en avant que pour faire passer ce que<br />
l'orateur n'hésite point à appeler, avec la permission <strong>de</strong><br />
son auteur, une mauvaise proposilion.<br />
La laïcité du- personnel est le <strong>de</strong>rnier terme <strong>de</strong>s propositions<br />
<strong>de</strong> M. Paul Bert.<br />
d Yous savez tous, dit M. Ferdinand Boyer, — ceux qui<br />
étaient avec moi à l'assemblée nationale ou à la Chambre,<br />
<strong>de</strong>puis le commencement <strong>de</strong> ces discussions, peuvent se<br />
le rappeler, — comment les choses se sont passées.<br />
M. Paul Bert avait rédigé un vaste projet comprenant à la<br />
fois 1 obligation, la laïcité complète et la gratuité. Le ministre<strong>de</strong><br />
l'instruction publique, l'honorable M. Jules Ferry,<br />
ne voulut pas aller aussi vite ; quelles que fussent ses symjathies<br />
pour <strong>de</strong> pareilles nouveautés, il fut effrayé <strong>de</strong> la<br />
lardiesse <strong>de</strong> M. Paul Bert. Le projet d'ensemble fut retiré,<br />
et l'on nous présenta à la place une série <strong>de</strong> propositions,<br />
on eut recours à ce qu'avec infiniment d'esprit l'honorable<br />
M. Paul Bert a appelé t le système diviseur ». On vous<br />
disait alors : Votez d'abord la gratuité, ceci n'engage à<br />
rien <strong>de</strong> plus; vous pourrez toujours repousser plus tard<br />
l'obligation. Et vous avez voté la gratuité, puis l'obligation<br />
et la laïcité <strong>de</strong>s programmes. Cela, messieurs, c'est<br />
l'engrenage : le doigt, le bras, la tête, tout le corps y a<br />
passé. « Achevez votre œuvre, vous dit-on aujourd'hui. »<br />
Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, moi, <strong>de</strong> vous arrêter : l'œuvre est mauvaise.<br />
prendre<br />
que M. Ferry est réfuté par lui-même et avec lui<br />
le cabinet dont il est le chef. Et puisqu'il a cité Mi-afbeau,<br />
il me sera bien permis <strong>de</strong> lui rappeler cette paiDl®<br />
du grand orateur : « Je ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas aux hommes<br />
d'être <strong>de</strong> mon opinion; je leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'être <strong>de</strong> la leur, s<br />
r< Aujourd'hui, ce sontnOn seulemeni les congrégal^ns<br />
autorisées que l'on veut exclure <strong>de</strong> l'enseignement, mais<br />
les congrégations autorisées et le clergé séculier.