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ilHOEL HÉiÉHÂL - Institut français de l'éducation

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3231<br />

MANUEL GÉNÊBAL DE L'INSTRUCTION<br />

PRIMAIRE.<br />

— Je vais, répondit le saboliev, te faire voir à ma<br />

femme, ensuite je te re^iorterai ii l'eau. »<br />

Il l'emporta dans sa cabane, et dit â sa femme :<br />

« Vois quel poisson j'ai pris. »<br />

Elle en eut presque peur, et elle s'écria :<br />

« Ah! quel singulier poisson, on dirait une femme : elle<br />

Ta peut-être nous jeter <strong>de</strong>s sorts.<br />

— Non, dit la Seraine, je suis la Seraine <strong>de</strong>s mers, et,<br />

loin <strong>de</strong> vous faire du mal, si vous me remettez à l'eau, je<br />

vous donnerai ce que vous voudrez. »<br />

Le sabotier alla la reporter ; autour d'elle la mer était<br />

belle, toute jaune et toute bleue, et, avant <strong>de</strong> quitter le<br />

rivage, elle dit :<br />

« Je te remercie ; tu poux me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce que tu voudras,<br />

je te l'accor<strong>de</strong>rai.<br />

— Merci, répondit le sabotier;'pour le moment, je n'ai<br />

besoin <strong>de</strong> rien. »<br />

Mais il survint une année où tout était clier, et le sabotier<br />

ne savait comment nourrir ses enfants; il alla<br />

guetter la Seraine, qu'il revoyait <strong>de</strong> temps en temps, et,<br />

quand il l'aperçut, il lui dit :<br />

« 5Ia Seraine, je n'ai rien à manger aujourd'hui, ni mes<br />

enfants non plus; nous laisserez-vous mourir <strong>de</strong> faim?<br />

— Tends tes filets, répondit-elle. »<br />

Dès qu'ils furent à l'eau, ils se remplirent <strong>de</strong> tant <strong>de</strong><br />

poissons, que. le sabotier fut obligé d'en laisser. Il revint<br />

à la maison et dit à sa femme :<br />

« Vois, comme j'ai bien péché; c'est la Seraine qui m'a<br />

valu cela.<br />

— Ah! répondit-elle, voilà du poisson en abondance,<br />

mais nous n'avons pas <strong>de</strong> beurre pour le frire, ni <strong>de</strong> pain<br />

pour manger avec. »<br />

Le sabotier retourna au bord <strong>de</strong> la mer, et dit à la Seraine<br />

ce qui lui manquait.<br />

« Retourne à ta maison, lui répondit-elle, je t'assure<br />

qu'il y a maintenant chez toi du pain et du beurre à discrétion.<br />

s<br />

Quand il arriva chez lui, sa femme lui. dit qu'un monsieur<br />

était venu apporter un gros tourteau <strong>de</strong> pain et une<br />

forte motte <strong>de</strong> beurre. Ce jour-là, ils mangèrent tous à<br />

leur faim.<br />

Peu apfès il tit grand froid, et les enfants du sabotier<br />

E'avaient que <strong>de</strong> pauvres habits tout percés : il alla trouver<br />

la Seraine, et lui dit :<br />

« !\Ia Seraine, comment faire? Je n'ai point d'argent et<br />

rien à mettre sur le dos <strong>de</strong> mes petits enfants.<br />

— Retourne chez toi, répondît-elle; dans quelques<br />

heures tu vas avoir <strong>de</strong> quoi les vêlir chau<strong>de</strong>ment. »<br />

Quelques heures après arriva <strong>de</strong> Paris, un gros paquet<br />

pour le sabotier, où il trouva du linge, <strong>de</strong>s lainages, et,<br />

jusqu'à <strong>de</strong>s poupées pour les petites iilles. Les enfants et<br />

leurs parents lurent bien vêtus pour tout l'hiver.<br />

Le sabotier alla remercier la Seraine, qui lui dit :<br />

« Tu m'as prise, et tu ne m'as pas tuée ; pour te récompenser,<br />

tu seras heureux jusqu'à la fin <strong>de</strong> tes jours, et tous<br />

les tiens avec toi. »<br />

Le sabotier vécut jusqu'à un âge avancé, et ses enfants<br />

<strong>de</strong>vinrent tout à fait riches.<br />

P. SÉCULOT [Contes <strong>de</strong>s paysans et <strong>de</strong>s •ptcheurs).<br />

«Le maître fora d'abord comprendre aux ^enfants que<br />

les contes sont <strong>de</strong>s récits absolument faux, inventés à<br />

plaisir, soit pour amuser simplement ceux qui les écoutent<br />

ou les lisent, soit pour leur donner quelque bonne<br />

leçon dont ils puissent tirer profit. Il aura soin <strong>de</strong> dire<br />

et <strong>de</strong> répéter, au besoin, que les fées, les enchanteurs,<br />

les animaux parlants, etc., n'ont jamais existé; mais que<br />

ces personnages imaginaires, qui font <strong>de</strong>s choses prodigieuses,<br />

nous divertissent beaucoup. M. Ch. Defodon, dans<br />

un très remarquable article sur VEnseignement <strong>de</strong> La langue<br />

maternelle axix petits enfants, publié par Y Ami <strong>de</strong><br />

l'Enfance, dit à ce sujet : « Les histoires merveilleuses,<br />

î,(s contes <strong>de</strong> fées, par exemple, doivent-elles être écartées<br />

<strong>de</strong> l'éducatioii <strong>de</strong> la première enfance? Pour ma part, je<br />

ne le crois pas, à la condition que vous fassiez comprendre<br />

à l'enfant que vous ne croyez pas « pour <strong>de</strong> bon » à<br />

l'existence réelle <strong>de</strong> ces êtres et <strong>de</strong> ces faits que voira<br />

imagination évoque <strong>de</strong>vant lui et pour son plaisir. Luimême,<br />

remarqutz-la bien, va aussi loin et plus loin que<br />

vous en fait (ie procédés imaginatifs. Lui-m!ême est personnage<br />

et acleur, dans les mille drames <strong>de</strong> ses jeux, et<br />

il suffira <strong>de</strong> l'averlir poui' qu'il se prêle, si elle l'amuse,<br />

à la. fiction <strong>de</strong> Cendrillon ou <strong>de</strong> la Belle au Bois dormani,<br />

sachant bien et dûment que c'est une ficlion, tout aussi<br />

bien qu'il se prête au rôle <strong>de</strong> cocher ou <strong>de</strong> genclarme, do<br />

cheval ou <strong>de</strong> biche au bois, ayant parfaitement conscience<br />

qu'il n'est véritablement ni cocher, ni gendarme, ni cheval,<br />

ni biche au bois'. »<br />

HISTOIRE. — Programme. — I. Revision générale.<br />

— II. L'an 1000. Le repas <strong>de</strong> chair humaine. — Voir,<br />

pour plus <strong>de</strong> détails, dans le Manuel <strong>de</strong> 18S1-82 et dans<br />

celui <strong>de</strong> 1882-83, les programmes<br />

élémentaire. — L. T.<br />

d'histoire du cours<br />

GÉOGRAPHIE. — Programme. — ILa «erre (suite)<br />

— I. Interrogations sur les leçons précé<strong>de</strong>ntes. — II. Hiviéres,<br />

casca<strong>de</strong>s, lacs, étangs, ruisseaux, canaux. — GHAvonES.<br />

Diverses sortes <strong>de</strong> bateaux pour la navigation lluviale.<br />

Une rivière. Une mare. Une source. Une casca<strong>de</strong>,;<br />

Un lac. Un ruisssau.<br />

tes canx ilonccs. — Développement. — Vous'<br />

savez, mes enfants, ce que c'est qu'un bateau?<br />

— Oui, monsieur.<br />

— Une espèce <strong>de</strong> voiture, n'est-ce pas?<br />

— Son, monsieur; avec les voitures on va sur les chemins,<br />

tandis qu'on se' sert <strong>de</strong>s bateaux pour voyager sur<br />

les rivières. <<br />

— Paul nous parle <strong>de</strong> rivières... mais en a-t-il vu?<br />

— Oui, monsieur :. il y en a une tout près d'ici.<br />

— Eh bien,! supposez que je ne l'aie pas vue, moi, que<br />

je n'aie vu aucune rivière. Je voudrais bieu savoir quelle<br />

est la chose que vous appelez ainsi : pourriez-vous me le<br />

dire?<br />

— Sans doute, monsieur ; figurez-vous <strong>de</strong> l'eau...<br />

beaucoup d'eau...<br />

— Je ne comprends pas très bien. La mare où barbotent<br />

lès oies et les canards du père Guillaume contient<br />

aussi <strong>de</strong> l'ean. Quelle différence faites-vous entre une<br />

mare et une rivière?<br />

— L'eau <strong>de</strong> la mare est tellement sale qu'on n'en voit<br />

pas le fond; elle sent mauvais, surtout pendant les gran<strong>de</strong>s<br />

chaleurs; et puis, elle ne marche point, cette eau-là...<br />

—• La mauvaise o<strong>de</strong>ur qu'elle a lui vient précisépient<br />

<strong>de</strong> son immobilité. Alors l'eau <strong>de</strong> la rivièi-e retii.ue?<br />

— Oui, monsieur.<br />

— Elle s'en va, tantôt vers la droite, tantôt vers la<br />

gauche, comme un balancier d'horloge...?<br />

— Vous vous trompez, monsieur ; elle coule toujours du<br />

même côté.<br />

— Je commence à mieux comprendre; une rivière,<br />

c'est <strong>de</strong> l'eau courante, ou, si vous voulez, un cours d'eau.<br />

Mais d'où sort-il, ce cours d'eau? D'une immense cuve<br />

dont on .aurait laissé le robinet ouvert?...<br />

— N'est-ce pas plutôt <strong>de</strong> la terre qu'il sort?<br />

— Il s'échappe, en effet, <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs du soi. Le<br />

point <strong>de</strong> départ d'une rivière — ordinairement un simple<br />

trou — se nomme source. Les sources sont, -en général,<br />

situées sur <strong>de</strong>s hauteurs. Plus l'endroit d'où jaillit la<br />

source est élevé,^ plus le cours d'eau est rapi<strong>de</strong>. Souvent<br />

même l'eau tombe <strong>de</strong> rocher en rocher, avec un grand<br />

bruit, et forme ainsi <strong>de</strong> superbes casca<strong>de</strong>s. D'autres fois,<br />

elle arrive dans un creux, dans une espèce <strong>de</strong> bassin ou<br />

<strong>de</strong> cuvette qu'elle remplit. Cette nappe d'eau, qui se<br />

trouve là comme emprisonnée, prend, suivant sa gran<strong>de</strong>ur,<br />

le nom d'étang ou celui <strong>de</strong> lac.<br />

. Un étang, c'est un petit lac.<br />

Les lacs et surtout les rivières lournissent aux hommes<br />

<strong>de</strong> précieuses ressources. D'abord, l'eau qu'on en tire<br />

remplace avantageusement celle <strong>de</strong>s puits; elle est, presque<br />

toujours, agréable à boire; elle est excellente pour lo<br />

blanchissage,.<br />

— lit l'on y trouve <strong>de</strong>s que pêcheurs at-<br />

Irappenl et qu'ils vont vendre à la ville.<br />

— C'est juste : la pêche fait vivre un certain nombre <strong>de</strong><br />

personnes.<br />

1. Extrait <strong>de</strong>s Ea;erciccs <strong>de</strong> composition <strong>français</strong>e, par<br />

J. Masson. 1 vol. iii-IO, cart., 1 fr. 25. Ilachetle et Cio.

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