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M - Institut français de l'éducation

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J*an GENILLON: : La schlague 170

H. LAURENT : Activités dirigées et éducation

nouvelle 171

F. FERLET : Le phonographe à l'école primaire. I 27

P. LAVERGNE : Enseignons à observer

(décembre) 173

P. BARRET : Les deux routes 173

C. CHARLOT : Le point de vue du spectateur. 174

F.-L. MAZEYDAT : Le haut du seuil 175

Bibliographie : M. Jouve, etc 176

Huguette GARNIER : Le couple 177

ROSINE : Arbres de Noël 178

Concours ménager 179

Sommaire

PARTIE GÉNÉRALE (Suite).

Jean PARTICIPE : Dans le commerce 179.

Pour lire en classe : L'Homme de neige 180

PARTIE CORPORATIVE

Le guide administratif : Ce qu'il faut savoir.

— Retraites et pensions. — La jurisprudence.

— Examens et concours. — Les nouveaux

textes, etc 21 à 24

A. LANTENOIS : Prouver 21

PARTIE SCOLAIRE

Préparation de la classe. Lectures.. I 8 I à 200

Examens : Textes et documents 37 à 40

R. OZOUF : Les étrangers dans le monde 39

Les Archives de l'Enseignement primaire :

La culture du caféier en Côte d'Ivoire. Hors-texte-

LA FRANCE AU BRÉSIL

Par PHILIPPE

LES journaux nous ont appris, récemment,

d'abord que les « intégralistes »

ou fascistes brésiliens avaient tenté

sans succès un coup de force contre

le Président de la République, M. Gétule

Vargas, puis que M. Vargas rappelait son

ambassadeur auprès du Reich... Grande surprise

pour ceux qui se rappelaient avoir lu,

il y a un an, dans ces mêmes journaux, que

M. Vargas, après le coup d'État par lequel

il s'était prorogé lui-même dans ses fonctions

en annonçant la prochaine promulgation

d'une constitution corporative, ne

Ê ouvait que brancher le Brésil sur l'axe

Lome-Berlin-Tokio.

Quoi qu'on pensât de cette prédiction, il est

un point sur lequel on pouvait être assuré

que le Brésil n'imiterait pas les régimes totalitaires,

c'est le racisme. C'eût été, pour ce

pays, se renier dans son présent et dans son

passé. Une ville comme Rio de Janeiro offre,

sur le visage de ses passants, toute la gamme

des nuances entre le noir et le blanc ; parfois

un trait de la physionomie, par exemple la

commissure des yeux sur les pommettes saillantes,

rappelle le sang indien. Les défilés

des intégralistes eux-mêmes étaient un véritable

kaléidoscope de dégradés. Parlant de

eon peuple, un Brésilien dit : « Un triangle

rectangle ; pour hypoténuse, l'élément euroéen

; le plus petit des deux côtés est Fin

Sien, le plus long, l'africain. » Entre les troij

éléments, nulle trace de désaccord

fants fréquentent les mêmes écoles et j

dans la rue sur un pied parfait d'éj

parmi la foule qui, aux heures d'à

ARBOS.

prend d'assaut les tramways et s'y presse en

files sur les marchepieds, toutes les teintes

se coudoient fraternellement. Dans la société,

toutes les voies sont également ouvertes à

tous ; le cardinal-évêque de Rio descendrait,

dit-on, d'un chef indien ; des personnalités

éminentes du barreau, de la politique ne sauraient

désavouer le sang noir, qui ne les

empêche point d'ailleurs d'être accueillis partout.

Nul peuple peut-être au monde n'est à

ce point dénué du préjugé de race ; sa bonhomie-,

sa cordialité en sont encore plus sympathiques.

***

ARIOLAGE ethnique, mais non absence

B de sentiment national. Le mot « national

» est même un de ceux qui reviennent le

plus souvent dans les conversations et les

journaux, traduisant le vif désir de se

passer le plus possible de l'étranger. Cette

réaction contre ce qui vient du dehors

n'épargne même pas. l'Amérique du Nord. On

évoque avec amertume les profits exorbitants,

dit-on, que les capitaux yankees et

canadiens tirent du Brésil. Les réduire, sinon

les faire cesser, est un véritable slogan, qui

n'est pas resté une simple formule. Cependant,

de l'Amérique du Nord, le Brésil ne

repousse pas tout. Lui aussi envisage, comme

le président Roosevelt, un « hémisphère amer

rioain », dont la tranquillité et le pacifisme

astent aveo les convulsions de l'Euiurope,

de façon plus précise les État»

;<

Mres, ne se laissent pourtant pas ou-

*


170 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 3»

blier ; car un trop grand nombre des recrues

qu'ils ont fournies à l'immigration gardent à

leur patrie d'origine une fidélité que leur patrie

d'adoption ne peut pas considérer sans

inquiétude. Le gouvernement fasciste de

Rome intensifie à cet égard la politique de

ses prédécesseurs et multiplie les efforts pour

encadrer les Italiens dans ses cohortes. Les

Allemands sont moins nombreux, mais,

comme partout, sont naturellement portés à

se sentir les coudes, à s'organiser ; leur langue,

qui n'a rien de commun avec l'idiome du cru,

renforce ce particularisme. Et l'on se plaint

que les écoles allemandes, malgré les menaces

de fermeture et les amendes, n'appliquent

point la loi qui impose le brésilien

comme langue véhiculaire de l'enseignement.

Toutes choses auxquelles on prêterait peutêtre

moins d'attention., s'il n'y avait la « propagande

», qu'on soupçonne volontiers de ne

point se désintéresser des affaires intérieures

du Brésil.

S'agit-il des Japonais ? C'est d'une véritable

phobie que sont pris certains Brésiliens.

Que ne vous diront-ils ? Que les Japonais

ont disposé leurs établissements de

l'Amazonie de façon à faciliter l'incursion

d'une flotte japonaise. Que certaines écoles

japonaises dispensent bien l'enseignement en

brésilien durant l'année scolaire,' mais se

rouvrent pendant les vacances officielles

pour donner des cours en japonais. Même

ceux qui ne polémiquent pas ainsi affirment

que les Japonais sont indésirables parce

qu'inassimilables ; ils admettent volontiers

que les mérites de travailleurs des jaunes, qui

font d'eux d'excellents pionniers de colonisation,

les rendraient souhaitables pour le

Brésil ; mais ils se refusent à laisser se constituer

des noyaux ethniques, dont le danger

pourrait s'accroître du fait des visées qu'on

suppose, à tort ou à raison, à leur pays d'origine...

Ainsi, de quelque nation de l'axe qu'il

s'agisse, ce n'est point sans.quelque méfiance

que le Brésil regarde vers elle.

* *

AIS alors, la France ? Il est bien entendu

M que les Français ne sont pas plus nombreux

au Brésil que dans tout autre pays

étranger. Ils l'ont été beaucoup plus au

xix e

siècle, où ils géraient à Rio le commerce

et en particulier tout le commerce de luxe ;

telle rue de la capitale était bordée uniquement

de boutiques françaises. Il faut aujourd'hui

un bien grand hasard pour tomber sur

un magasin tenu par un compatriote. En

revanche, quelle heureuse surprise de voir

les devantures des librairies abondamment

garnies de publications françaises de tout

ordre : revues, romans, sciences, critique

littéraire, philosophie, religion, manuels scolaires

même, tout est représenté. A la Bibliothèque

nationale de Rio, sur une moyenne

mensuelle de dix mille livres consultés, six

mille sont en brésilien, trois mille environ en

français. Rares sont les Brésiliens des classes

moyennes qui ne lisent pas le français. Dans

les milieux cultivés, combien s'expriment

avec une pureté de langue et d'accent que

maint Français leur envierait ; combien

témoignent d'une connaissance intime et raffinée

de notre littérature, depuis les classiques

jusqu'aux contemporains 1

Les Brésiliens ont ainsi adopté le français

il y a un siècle environ, quand leur pays commença

à vivre sa vie propre. Le français était

alors la seule langue de culture ; il s'imposait

à qui voulait entrer dans le courant général de

la civilisation européenne.. Les hasards matrimoniaux

qui amenèrent à la cour du Brésil

des princesses françaises ne purent nuire à sa

destinée. Mais surtout son caractère de langue

romane lui était favorable en le rendant plus

accessible que les parlers anglo-saxons à un

euple de fond latin. Depuis, il est resté à la

ase même de toute instruction qui ne s'en

tient pas au niveau élémentaire, à quoi ont

contribué les maisons d'éducation religieuses,

dirigées souvent par des ordres français...

On ne saurait omettre enfin, pour l'époque

présente, le rôle du professeur Georges Dumas,

l'éminent psychologue de laSorbonne,

mais aussi le mainteneur et le propagateur de

l'influence française dans toute l'Amérique

du Sud. La sympathie respectueuse et confiante

dont l'entoure le monde lettré, universitaire,

politique du Brésil, a compté pour

beaucoup dans l'appel que ce pays a fait à

des professeurs français. L'Université de

Saint-Paul, celle de Rio de Janeiro ont ainsi

leur équipe française, au grand dépit de certains

Etats européens, qui auraient volontiers

pris la place. Le seul fait que ces maîtres

font leurs cours en français témoigne^ de

quelle audience notre langue jouit là-bas...

Elle n'est au service d'aucun impérialisme,

d'aucune tentative de pénétration, elle n'a

rien d'inquiétant pour personne ; seules les

sottises que nos journaux et nous-mêmes

débitons à notre propre sujet peuvent nuire

au rayonnement de la France au Brésil.

PHILIPPE ARBOS,

Professeur à la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand.

LA

BLOC-NOTES

SCHLAGUE

LES écoliers allemands doivent être dans

la joie. Un écho radiophonique annonce

qu'on va restaurer, à leur usage, les

châtiments corporels. On s'étonne même

qu'on ait attendu si longtemps pour le faire.

La Schlaguel Voilà un mot spécifiquement

prussien et qui ne saurait renier son origine

(schlagen : battre). A leur tour, les petits

Allemands pourront dire : « Tout ce qui est

national est nôtre»... en présentant leurs jeunes

derrières.

Ainsi se renouera la tradition avec le Roi-

Sergent qui, volontiers, nous dit-on, bâtonnait


10 déc. 38 ^-^^-^^-^^ PARTIE GÉNÉRALE N° II ---


~- JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc.38

L'ACTUALITÉ

PÉDAGOGIQUE

LE PHONOGRAPHE A L'ÉCOLE PRIMAIRE

NOUS sommes assez nombreux, hélas I

dans l'enseignement, à éprouver comme

une sorte de malaise à la lecture des

Instructions de 1923 dans leur partie

traitant de l'enseignement du chant, lequel

doit viser à cultiver musicalement l'enfance :

éduquer l'oreille, former la voix, développer

le goût ! En effet, par suite de défaut de culture

musicale ou manque des dons de l'oreille

ou de la voix, nous nous avouons incapables de

donner l'enseignement du chant et de la musique,

et d'atteindre le but élevé, et pour nous

inaccessible, assigné par les Instructions officielles.

Notre conscience professionnelle en souffre

d'autant plus que nous avons l'impression de

trahir, par notre incapacité, une des intentions

des fondateurs de l'enseignement laïque qui

voulaient élever, toujours davantage, Péducation

du peuple. Or le but de l'enseignement

musical n'est-il pas, précisément, de démocratiser

une forme d'art extrêmement riche et,

dans le passé, presque uniquement aristocratique

?

D'autre part, notre orgueil légitime d'éducateur

nous fait parfois envier les résultats magnifiques

obtenus dans le domaine de la musique

E

m e

ar des collègues comme M Lina ROTH.

'exemple donné par cette éducatrice d'élite,

bien connue des lecteurs de cette revue, n'illustre-t-il

pas, par ailleurs, la thèse de M. GHEVAIS,

qui affirme que l'union de la musique, art actif

entre tous, et qui est «une forme supérieure

du jeu », avec l'activité de l'enfant dirigée essentiellement

par le besoin de jouer, est une loi

de la nature et que l'affinité est complète entre

ces deux formes d'activité, l'une utilisant

l'autre à des fins supérieures ? En théorie

comme en pratique donc, les ressources des

enfants apparaissent comme étonnantes et

leur sensibilité organique extrêmement perméable

à la musique, et nous nous avérons,

nous, incapables de guider de telles possibilités

vers un but éminemment éducatif et artistique

?

Notre inquiétude ne pouvait que s'aviver

davantage à l'annonce de l'organisation des

« Loisirs dirigés », aujourd'hui « Activités dirigées

», qui doivent faire justement une place

de choix au développement du sens artistique.

Le dessin, forme d'art à la portée des enfants,

ne pouvait suffire ; il fallait faire sa part à la

musique. L'audition d'émissions radiophoniques

scolaires constituait une aide précieuse

mais insuffisante pour la culture du goût musical

et surtout pour l'éducation musicale pratique,

active de l'enfance.

Heureusement, en ce qui nous concerne,

notre inquiétude a été dissipée en grande partie

par une conférence entendue récemment sur le

sujet : « L'enseignement du chant, de la musique,

et l'aide que nous apporte le phonographe

», faite par M. PITTION, professeur de

musique à l'école normale, à l'école primaire

supérieure et aux écoles primaires de Grenoble.

Nous n'insistons pas sur la première partie

de la conférence, qui s'adressait aux instituteurs

« musiciens » ; nous nous bornerons à

indiquer comment, suivant un maître expérimenté,

le phonographe peut permettre, dans les

classes d'instituteurs « insuffisants » en musique

— et dans les autres, — à la fois V enseignement

pratique du chant (formation de la'voix, éducation

de l'oreille) et la culture du goût (ouvrir

Pâme de l'enfant à l'émotion esthétique par

l'audition d'œuvres musicales de maîtres).

Voici comment procède M. PITTION pour faire

apprendre un chant aux élèves à l'aide du phonographe

: « Tout d'abord, le disque tourne

pouf leur seul plaisir. Après plusieurs auditions

semblables, les enfants ont inconsciemment

appris le chant dans ses grandes lignes. Puis le

texte est bois au tableau. Le maître le lit, le

fait lire, l'explique... Enfin les enfants chantent

en même temps que le phonographe, uno phrase

du chant, la répètent plusieurs fois. Le maître

fait rectifier les erreurs : le disque n'accordera

aucune concession.

« Mais, précisément, la difficulté est de repérer

les différentes phrases, voire même les couplets

sur un disque qui ne s'y prête guère 1 Pourraiton

rayer la cire ? Nous conseillons de découper

une bande rectangulaire de carton d'une largeur

d'un centimètre environ, et un peu plus

grande que le rayon du disque. Il s'agit d'inscrire,

sur cette bande, des repères à l'encre

pour les couplets ou les phrases que l'on veut

isoler. Comment les établir avec précision ? La

bande de carton, percée à une extrémité, est

fixée à l'axe de rotation du disque. D'une main,

on la tient légèrement sur le disque qui tourne,

tandis que, de l'autre, on trace sur elle à l'endroit

voulu — début d'une phrase ou d'un

couplet — et au niveau de l'aiguille, un. simple

trait. Pour sa gouverne, on y ajoute les premiers

mots de la phrase.

« Lorsqu'on veut l'utiliser, il suffit de placer la

bande sur le disque qui tourne, de l'immobiliser

d'une main et de poser l'aiguille au trait indicatif

de la phrase à entendre. » Qu'on se rassure,

cette opération apparaît plus compliquée en

théorie qu'en pratique I

Quant à l'explication des chefs-d'œuvre de

l'art musical, voici les conseils du conférencier :

« Il ne faudrait pas présenter un disque en le

commentant immédiatement. Vous ne seriez

pas compris. Il faut le faire entendre plusieurs

fois à quelques jours d'intervalle avant de

l'expliquer. » Les maîtres, pour cette explication,

trouvent des commentaires dans certains

ouvrages, et, en les étudiant un peu, les moins

qualifiés arrivent à les adapter et à les mettre à

la portée des enfants.

En conclusion, le phonographe peut donc

jouer un double rôle : apprendre à chanter avec

justesse des chants choisis ; faire entendre de

belles œuvres. Si nul n'est tenu à l'impossible,

tout éducateur consciencieux voudra tout de

même suppléer, puisque cela parait faisable, à

son insuffisante culture ou à son manque de

dons musicaux, grâce à cet appareil, modeste

somme toute : le phonographe I Et si une discothèque

scolaire existe dans son département,

le sacrifice pécuniaire sera diminué 1

A une époque où certaines techniques nouvelles

d'éducation reçoivent la consécration

officielle et trouvent leur application dans les

a Activités dirigées », où l'art à l'école (sujet des

conférences pédagogiques dans l'Isère cette

année) est à l'ordre du jour, on ne peut plus

méconnaître, comme par le passé, une partie des

programmes officiels : l'enseignement rationnel

du chant et de la musique.

_

FÉLIX FERLET. J


10déc. 38 *»

PAULE LAVERGNE.

'•ItHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIItlIlHIIIIIIIIIIIIIUIIMINIIN

COMPARAISONS

LES DEUX ROUTES

J'AVAIS lu avec toute l'attention qu'il mérite

le livre de M» e

SBCi/BT-Riou (f), ouvrage

bien construit où les objections sont réfutées

avant l'exposé de la thèse — de même que

les cantonniers passent le balai mécanique sur la

route avant le goudronnage. (Que l'auteur me pardonne

cette comparaison ! Je suis en automobile

sur une route en réparation et mon imagination s'en

tient, par paresse, aux rapprochements immédiats et

faciles.)

Je suis donc ma route goudronnée, qui me mène

tout droit chez des amis a Ixe-plage et cette route

me fait penser à la pédagogie classique aux procédés

éprouvés qui conduisent, sans grande joie peut-être,

mais sans incertitude ni détours, de l'apprentissage

de la lecture au certificat d'études primaires.

Le livre de M»« Seclet-Riou m'incite à la nouveauté,

j'écrirais même à la fantaisie et je prends,

à travers les jyns de la dune, un chemin quelque

peu sableux et tourmenté. Je me complais au sein

de la nature, je fais des découvertes de coins ombreux,

j'entends des bruits furtifs et des chants

d'oiseaux et j'ai surtout le sentiment libérateur

d'échapper à là norme et de faire du neuf.

Cette route, un peu sinueuse, capricieuse, plus

agréable, mais plus heurtée que l'autre, m'amène

aussi, après quelques toboggans sans danger sérieux,

à proximité d'Ixe-plage. N'est-ce pas un peu ce que

fait la pédagogie nouvelle ? Bile prend l'enfant par

(1) A la recherche d'une pédagogie nouvelle, par M"* SECLET-

RIOU (Nathan, 15 fr.).

**


174 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES —~ 10 déc. 38

la main, si je puis m'exprimer ainsi, et s'aventure

à travers les sentiers fleuris en plein vagabondage.

On fait des provisions de savoir au hasard des rencontres

et fon parvient au point d'arrivée aussi

chargé de butin que les dociles troupeaux des routes

coutumières.

Thèse et antithèse se combattent dans ma pensée,

éprise de juste milieu. D'une part, obéissance et

conformisme, avec des étapes réglées et des acquisitions

graduelles ; d'autre part, liberté et fantaisie,

discrètement guidées, avec les aléas et les exagérations

qu'elles entraînent. Faut-il préférer, toujours

et de parti pris, l'un des itinéraires à l'autre ?

Et, comme cet article sans prétention ne s'accommode

pas d'une docte discussion, j'en reviens à mon

image. Suivons les routes goudronnées que des

équipes de travailleurs entretiennent sans relâche

pour la commodité de la circulation ; mais laissons

parfois ces routes pour emprunter des chemins

moins pratiqués, moins unis, chemins de la découverte

et du plaisir qui font oublier et accepter le

monotone itinéraire de la pédagogie quotidienne.

P. BARRET.

LE CINÉMA SCOLAIRE

LE POINT DE VUE DU SPECTATEUR

IL veut des beaux films, c'est entendu.

Mais il veut aussi qu'on tienne compte d'autres '

exigences. Sinon, il ne revient pas...

Comment expliquer qu'en certaines écoles on

réalise de jolis bénéfices, tandis qu'ailleurs les séances

cinématographiques ne cessent de péricliter ?

Chacun peut faire cette constatation en considérant

des communes de même importance, où l'on utilise

les mêmes films (circulant par roulement) et les mêmes

appareils de projection. Impossible, par conséquent,

d'incriminer le matériel et les programmes.

Il y a donc autre chose. Il y a ces mille petites comme-

#

dites que le spectateur apprécie et dont l'absence le

' détourne du cinéma scolaire.

Le public aime ses aises. Lui offrirons-nous une salle

inconfortable, médiocrement chauffée, et les bancs

sans dossier empruntés à la mairie ?

Il goûte le calme et la tranquillité, et nos enfants expriment

leur joie avec une vive exubérance.

Certaines personnes détestent la fumée du tabac, et

nous hésitons à formuler sur ce point les interdictions

nécessaires.

Le choix de l'heure, du jour des représentations n'est pas

négligeable. Il faut consulter les intéressés. Veillons à

ne pas perdre leur temps. L'exactitude est la politesse

des organisateurs de spectacles.

Sachons faire notre petite publicité en utilisant tous

les moyens dont l'instituteur dispose : l'affiche, le tambour

communal, la cloche de l'école... Le spectateur a

besoin qu'on lui rappelle opportunément le moment et

le programme de chaque représentation.

Quant au prix des places, il doit être aussi modéré

que possible. De plus, les gens n'aiment pas mettre trop

souvent la main à la poche. La création de cartes familiales

d'abonnement donnant droit, pour une année, à

l'entrée gratuite au cinéma dispense de passages renouvelés

à la caisse, et se révèle, à l'expérience, toujours

plus avantageux.

Tous ces menus détails ont leur importance : ils

s'ajoutent aux sympathies personnelles dont jouit l'instituteur

pour créer autour de l'école une atmosphère

aimable, hors de laquelle nos œuvres laïaues ne sauraient

vivre et prospérer.

LES NOUVEAUTÉS PATHÉ-BABY

1° Films éducatifs.

Couveuses artificielles, n° 1527 M.

Des images précieuses et intéressantes, qui peuvent

donner lieu à une excellente leçon, de choses. Certaines

d'entre elles, notamment après l'éclosion des poussins,

sont absolument ravissantes.

Belle-Ile-en-Mer, n° 1528 M.

On ne saurait trouver meilleurs clichés pour donner

l'idée de la côte rocheuse, éternellement battue et déchiquetée

par les vagues.

Culture du riz en Indochine, n° 1529 M.

Encore un très bon film, et peut-être un des meilleurs

de la filmathèque. Aucune leçon purement orale ne

vaudra jamais la simple projection de cette bobine qui

contient d'ailleurs, sur le labourage des rizières, d'admirables

tableaux. Rappelons que la description de cette

culture figure au nouveau programme du C. S. 2 e

année.

Pompéi, n° 1530 M.

Promenade à la suite du guide, dans les ruines

célèbres, au hasard des rues, des maisons, des monuments

publics. On évoquerait nettement la vie des

Romains du i e r

siècle, si l'afflux des touristes n'accaparait

un peu trop l'attention. Il y a, en particulier, une

certaine dame bien énervante par son insistance à

paraître sur l'écran.

Malheur aux vaincus, n° 4474 SB, 1 à 3.

On ne peut qu'admirer la patience et l'habileté rares.

du chasseur d'images qui, dans l'immense désert du

Nevada, a su faire ample moisson de dramatiques

épisodes en cinématographiant des luttes à mort d'animaux

sauvages. A dire vrai, luttes hideuses, où les

reptiles jouent le principal rôle... Nous n'en offrirons

pas le spectacle à nos enfants les plus sensibles. Mais

faut-il leur laisser ignorer que la vie est un perpétuel

combat où le faible est; hélas ! la proie du fort ?

2° Films récréatifs.

Sans famille, n 4478 SB, 1 à 4.

Le célèbre roman d'Hector Malot est dans toutes les

bibliothèques scolaires et la plupart des livres de lecture

en reproduisent les plus jolies pages. Tous nos

élèves auront donc un plaisir infini à retrouver sur

l'écran le petit Rémi, la mère Barberin, le bonhomme

Vitalis et son amusante troupe de singes et de chiens

savants. Pourrait-on concevoir film qui convienne

mieux à nos séances enfantines ? Un véritable t classique

du Cinéma ».

Maria Chapdelaine, n° 4480 SB, 1 à 4.

Le drame, tiré du beau roman de Louis Hémon,

évoque la vie rude d'une famille de Canadiens français,

dont la fille aînée, après avoir perdu un fiancé égaré

dans les neiges pendant la nuit de Noël, refuse de se

marier à la ville. Elle épousera un défricheur, afin de

maintenir la tradition vaillante de sa race. L'adaptation

cinématographique de cette simple et pathétique

idylle est un pur chef-d'œuvre.

Cambrioleur par amour, n° 4479 SB, 1 à 4.J

Nous retrouverons, dans cette comédie, tout ce qui a

fait le succès du film américain, les poursuites hallucinantes

en automobile le long de routes en corniches,

les chasses à l'homme sur les toits, avec d'impressionnants

sauts dans le vide, les batailles frénétiques à

coups de poing, qui finissent inévitablement par la

déroute des gangsters, car il faut que la morale soit

sauve... Le tout est mené avec un rythme invraisemblable

qui transporte le public, malgré l'extrême puérilité

du scénario.

Il court, il court, le tramway, n° 4481 SB.

Le conflit entre les trois wattmen obèses et leurs

camarades grévistes est si grotesque qu'il ne parvient

pas à nous faire rire.

CHARLES CHARLOT,

E. P. S. de Joigny (Yonne).

LA

NEURASTHÉNIE

Nombreux sont les instituteurs qui se plaignent

d'insomnie ; or celle-ci a deux causes principales :

la surexcitation nerveuse et la mauvaise digestion.

L'une et l'autre peuvent se traiter de la même

façon : prendre, le soir, un repas léger, facile à digérer

et riche en sucre. Cet aliment, en effet, ne fatigue pas

l'estomac, et, grand producteur de forces et d'énergie,

il calme les nerfs qu une journée d'enseignement n'a

pas manqué de mettre à 1 épreuve.


10 déc. 38 PARTIE GÉNÉRALE N° II 175

| LES IDÉES ET LES LIVRES * |

LE

HAUT-DU-SEUIL

DÈS les premières pages du roman de

M m e CLAIRE SAINTE-SOLINE, LeHaut-du-

Seuil (Rieder, éd.), on pressent un drame :

l'auto qui roule, dans la nuit et la pluie, sur

la route de Grenoble à Aiguebelette, emporte un

mari, Frédéric Houssais, que les. timides essais de

conversation de sa femme, assise derrière lui,

exaspèrent. De cette jeune femme, qui, dès le

début du livre, meurt noyée dans le lac d'Aiguebelette,

nous ne saurons pas grand chose : nous

n'apprendrons que plus tard que son mari l'aimait

et la choyait lorsqu'elle le trompa, tuant l'amour

au cœur de Frédéric. Sur ce mari, nous sommes

mieux renseignés : c'est lui qui est le principal

personnage du roman qui s'achève sur quelques

feuilles du carnet où Frédéric écrit quotidiennement

ses pensées : nous achevons de le connaître

alors que, dans la montagne où il s'est réfugié

pour trouver la paix intérieure, il meurt, à son

tour, frappé par la foudre.

*

LE premier drame, cause lointaine du second,

se situe au début du volume. Un industriel

de Grenoble, Frédéric Houssais, grand amateur de

pêche, est venu se livrer sur le lac d'Aiguebelette,

à son sport favori. Levé dès l'aurore, il part

dans sa barque, enivré de la joie d'être seul et

d'admirer le lever du soleil. « Toujours il y trouvait

le même plaisir secret. Seul sur le lac, au petit

matin, il devenait comme l'eau, comme les

oiseaux, indolent, paisible en apparence, extrêmement

émotif quant au fond. » Sa femme,

Berthe, vient le rejoindre sur le lac et rompt

l'enchantement où il se complaisait. Il l'accueille

avec humeur, et.'comme elle insiste maladroitement,

son hostilité qu'il tente de réprimer s'accroît.

Berthe, qui ne semble pas se rendre compte de

son exaspération, l'implore :

— Fr.ed, je t'en supplie, Fred..., fit-elle brusquement

en se jetant sur sa poitrine.

— Non I

La colère s'abattit sur lui, la colère le posséda. Toutes

ses fibres se nouèrent et frémirent de haine. « Non, elle

n'avait pas le droit... De le toucher, elle n'avait plus le

droit. »

Comme si un monstre hideux se fût collé contre lui,

l'horreur le rendit fou. Sa chair se ramassait, se contractait

en un noyau trépidant, prêt à éclater.

Il l'avait repoussée si violemment qu'elle perdait

l'équilibre et tombait à la renverse. Ses ongles crissèrent

sur le métal (du bateau) ; mais elle ne put s'agripper ;

elle glissa dans l'eau la tête la première.

Frédéric s'élança de côté pour la rattraper par son

manteau. Dans sa précipitation, il calcula mal son mouvement,

et la barque, qui oscillait déjà largement, bascula

tout à fait.

Tout le drame n'avait pas demandé plus de temps

qu'un battement de paupières.

Nageur médiocre, engoncé dans ses vêtements,

les jambes entravées par la ligne avec laquelle

il péchait et qui le ligote, Frédéric ne peut

atteindre sa femme. Bientôt, lui-même à bout de

souffle, il se sent perdu et perd connaissance.

Nous le retrouvons dans une chambre d'hôtel

en train de délirer. Un pêcheur l'a sauvé, mais une

congestion l'a terrassé. Pourtant il recouvre assez

de lucidité pour entendre une conversation entre

sa belle-mère et le docteur : il apprend que sa

femme est bien morte. Désormais, « Frédéric

savait. Alors son cœur se mit à battre à coups

sourds, le sang afflua vers ses tempes, ronfla dans

ses oreilles ; ses mâchoires se crispèrent : je ne

pourrai pas supporter ça, je ne pourrai pas ? »

Pourtant la santé lui revient peu à peu. Mais il

est hanté par le souvenir du matin tragique où sa

femme a disparu sous ses yeux. Au cours d'une

de ses premières promenades, écraséparsonsecret,

lui, protestant qui d'ailleurs a perdu la foi, va se

confesser à un prêtre catholique. Sur les conseils

de ce prêtre, il rentre à Grenoble reprendre sa

tâche, mais il n'est pas apaisé. Il s'aperçoit bientôt

qu'il ne peut plus s'intéresser à ses affaires, ni

à personne. Un seul problème l'absorbe :

« Ai-je vraiment voulu la jeter dans le lac ? Un instant,

si court soit-il,ai-je eu la volonté de me débarrasser

d'elle, de la faire disparaître, de la noyer ? »

Cette question, il se la posait depuis des mois sans

arriver à pouvoir y répondre.

Il avait beau faire, il ne se souvenait pas précisément

de sa volonté à ce moment. La haine avait été trop violente,

l'élan trop fort ; peut-être aussi la maladie lui

avait-elle ensuite brouillé la mémoire ; toujours est-il

qu'il demeurait indécis sur la seule chose qui lui importât

: « Ai-je voulu ? N'ai-je pas voulu ?» Sa vie semblait

liée à cet insoluble problème, et il s'obstinait, jour

après jour, à venir buter et se meurtrir contre ce mur

sans issue.

Frédéric décide de s'évader pour éviter de

mourir « non pas tant de chagrin que de dégoût ».

Il vend son commerce et cherche à se recréer luimême

danslasolitude. Al'hôtel de Saint-Pierre-de-

Chartreuse, où il séjourne d'abord, « il savait que

là-bas chaque modelé du sol dessine sur le ciel

une ligne austère, que chaque détour du chemin

est fait pour inciter le voyageur au recueillement ».

Mais cette vie lui pèse bientôt et il en tente une

nouvelle : il achète brusquement, au village des

Cloîtres, une chaumière et quelques champs, et

commence l'existence rude des paysans montagnards.

Des villageois, une voisine, la Louchotte,

l'initient à la vie pastorale. Il apprend à soigner

le bétail, à faucher l'herbe, à transporter le foin,

à faire la moisson. Les semaines d'été passent

vite. L'hiver, malgré sa longue inaction, n'entrave

pas les progrès de son évasion.

Chaque journée lui laissait de longues heures de tranquillité.

Il les passait à réfléchir près du foyer. Ces méditations

étaient souvent empreintes de tristesse, cependant

il y prenait goût. Il avait besoin de ces heures

calmes où, les pieds dans la cendre, les épaules basses, il

se repliait sur lui-même. Un travail obscur s'accomplissait

alors. Il avait l'impression d'avancer vers quelque

chose sans savoir au juste vers quoi. 11 pressentait une

voie, une éclaircie derrière les ténèbres.

A sa sœur, accourue d'Amérique où elle s'est

richement mariée, pour consoler son frère, Frédéric

explique et le drame et sa vie présente :

« Tu disais que nous avions la marque d'un protestantisme

rigide, eh bien 1 c'est la vérité. On se libère de la

croyance; mais l'empreinte, on la garde jusque dans les

moelles. Une sainte femme de mère, un oncle qui vivait

sans cesse dans la crainte du péché, voilà les êtres entre

lesquels nous avons grandi, et ces êtres-là n'ont eu qu'un

désir, qu'une volonté, nous rendre purs, nous donner

le goût de l'innocence... Nous avons besoin de pureté

comme d'air et de lumière... Pourquoi donner à des

enfants cette soif qu'ils ne pourront jamais assouvir ? »

Il a cru que Berthe, sa femme, ne pouvait être

effleurée par le péché. Lorsqu'il a appris que cette

femme, qu'il adorait comme la réalisation même


176 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES —P-. W déc. 38

de son idéal de pureté, le trompait avec un artiste

raté qui jouait du violon dans les brasseries et

était un peu ivrogne et déjà vieux, elle ne lui

inspira plus que du dégoût, une sorte d'insurmontable

Tépulsion presque physique. Il ne put même

plus la regarder. Et, s'il la garda par" pitié, il

cherchait à l'éviter. Mais elle essayait de réveiller

son amour, elle s'attachait à ses pas, s'imposait

sans cesse à lui. Quand elle s'est jetée sur sa poitrine,

dans la barque, ce contact, son haleine ont

déclenché en lui une vague'irrésistible d'humeur

et de haine...

Pourtant, dans sa nouvelle vie, il ne cherche pas

à se punir par la souffrance de cet acte mortel

dont il ne sait encore s'iliut volontaire. ILcherche

le bonheur. . i .

« Il se cache, s'écrie-t-il, au bout d'un chemin mal

tracé et qui n'est jamais le même pour deux d'entre

nous. A sa recherche, on tâtonne, on erre, on perd pied,

on souffre tant et plus, sans même avoir le droit de se

complaire dans cette souffrance. Et, pourtant, on n'a

rien de mieux à faire sur la terre, j'en suis BÛT : ôhercher

le bonheur, pas le plaisir, tu comprends, le complet épanouissement

de l'être, sa plénitude, la fleur de l'arbre et

le divin rayon 1 »

Philosophie un peu confuse peut-être, et qui se

rattache par des liens assez lâches aux événements

précédents. Toutefois, Frédéric entend continuer

« sa marche vers cette âme qu'il appelait :

pureté, bonheur ou plénitude selon les jours, sans

qu'aucun nous puisse jamais exprimer son éternel

et merveilleux attrait ».

C'est pourquoi, repoussant les avances de la

Louchotte, qui rêve de l'épouser, il décide brusquement

d'aller passer l'été à l'Alpe — au habert

de Marcien, au-dessus du Haut-du-Seuil — avec

les troupeaux, comme berger. Désormais, c'est par

les notations d'un carnet qu'il se met à rédiger

— sorte de journal de sa vie — que nous connaissons

son évolution morale en même temps que

sa vie parmi les êtres simples qui l'accompagnent.

Il se sent, au début, encore mal guéri. « Je suis un

homme touché, écrit-il, et je crois que mes compagnons

l'ont compris obscurément. » Mais, à la

fin de l'été, il s'estime revenu au calme intérieur.

« Autrefois, je ne me trouvais bien nulle part. J'avais

sans cesse le besoin de fuir, de m'évader, mais ce besoin,

je l'ai dépassé ; désormais, je crois porter en moi-même

ma propre paix. Cependant une inquiétude parfois me

traverse : le sentiment que tout est accompli et que j'ai

connu te meilleur. Comme ce qui vit ne peut pas stagner,

vers quels chemins devrai-je à l'avenir porter mes pas ! »

Ce problème n'aura pas à être résolu, car un

court épilogue nous apprend que, pendant un

terrible orage qui éclate sur l'Alpe, Frédéric sort

•du chalet malgré la défense des montagnards pour

aller mettre le troupeau en sûreté, et, frappé par

la foudre, meurt carbonisé.

EN déçit d'une action simple « chargée de peu

de matière », l'intérêt ne faiblit pas au long

du récit de M m e Claire Sainte-Soline, L'analyse

des sentiments de Frédéric Houssais est parfois un

peu subtile, flottante même, et la philosophie à

laquelle il parvient n'est sans doute pas à la portée

de tous, et n'a pasla chaleur et la force d'épanouissement

qui emporteraient notre adhésion. Mais

la voie qu'il suit vers la délivrance, les tentations

qui l'assaillent, les crises qu'il traverse, les

efforts qu'il fait pour s'évader, la sérénité un çeu

triste qu'il conquiert en chargeant la vie de guérir

le mal qu'elle lui a fait, cette ascension vers une

vie entièrement dépouillée de tout ce qui n'est

pas essentiel captive le lecteur. Il retrouve, en

Frédéric Houssais, ce goût de la difficulté, ce

dédain des solutions faciles, cette recherche d'un

bonheur inaccessible au commun et cette peine à

être heureux que l'on discerne souvent chez des

protestants ayant perdu leur croyance, mais qui

ne se sont pas défaits des scrupules moraux, de

l'horreur du péché, d'une conception puritaine

de la vie.

Quelques pages où se retrouvent de discrètes

manifestations freudiennes, d'autres, d'un symbolisme

étrange, comme l'invasion des crapauds

sur la route suivie par l'automobile entre Grenoble

et le lac d'Aiguebelette, ajoutent à la richesse du

roman. Mais c'est au cadre que M m e

Claire

Sainte-Soline attache une importance particulière.

Elle se plaît à évoquer les eaux et les bois de

la Grande-Chartreuse, ses villages et ses alpages.

Ici, c'est le lac d'Aiguebelette :

La nuit avait faiblement pâli ; mais aucune couleur

n'était encore apparue. Le monde était gris d'un bord

de l'horizon à l'autre. Non pas d'un gris uniforme, mais

de plusieurs nuances de gris : le plus blanc, inconsistant,

décelait le lac et les terres basses ; celui auquel une

p.ointe de bleu était mêlée venait des collines, et l'autre,

à l'opposé, plus lourd, plus plombé, appartenait à la

grande montagne dont le sommet se profilait sur un ciel

qui ne demandait qu'à se réchauffer de rose.

Ailleurs, c'est la montagne au printemps dans

le massif de la Chartreuse, l'arrivée au pâturage

« avec ses entonnoirs recouverts d'herbe courte

et toute fleurie, ses éboulis de pierres, ses chaos

de roches, ses sapins maigres souvent calcinés par

la foudre... » Le livre est une saisissante évocation

de la montagne et de la vie près des cimes, et

l'atmosphère où il baigne n'est pas le moindre

intérêt de cet attachant récit.

PIERRE-L.

BIBLIOGRAPHIE

MAZEYDAT.

MARGUERITE JOUVE : Vanner le vent... (Flammarion;

16 fr.).

Voici, avec Vanner le vent..., le roman de 'notre jeunesse

inquiète. Non plus cette (tendre adolescence malléable,

mais la Jeunesse en action qui garde, au milieu

des compromissions du siècle, sa soif d'absolu.

Bourgeois cultivé, le héros de ce livre prend cruellement

conscience de l'univers dans lequel il évolue, univers

de mots et de formules ; les théories masquent les

faits, les dogmes escamotent les individus et, • dans ce

flot de salive, la réalité fond comme du sucre >.

Cette œuvre passe comme une brûlante avalanche sur

bien des préjugés. Désespoir ? Oui, certes... Mais il y a

toujours chez Marguerite Jouve un accent de fraternité

humaine qui implique au fond une secrète espérance.

LESLIE CHARTERIS : Le Saint à New-York, trad.de l'angl.

par E. MICHEL-TYL (Fayard ; 10 fr.).

Après une brillante série d'exploits dans son pays

natal, un jeune aventurier anglais, Simon Templar, dit

« Le Saint •, accepte de se rendre à New-York pour tenter

de débarrasser la grande cité américaine des bandits

qui la terrorisent.

Le héros de Leàlle Charteris est déjà connu du public

français, dont il a immédiatement conquisla faveur. C'est

que le Saint joint au flegme et à la ténacité britanniques

un vif amour du panache, un profond sentiment de la

justice et une témérité gouailleuse qui l'apparentent aux

héros les plus populaires de l'aventure française classique

et moderne.

COURTHS-MAHLÏR : Mon cœur, réveille-toi t Traduction

de Nathalie Gara (Flammarion ; 16 francs).

Courths-Mahler poursuit sa carrière ; elle réalise ce

rêve heureux qu'ont formé tant d'écrivains, celui de

distraire, sans le choquer, sans le décevoir, un large public.

L'héroïne de Mon cœur, réveille-toi ! qui nous est

présentée aujourd'hui, ne déparera pas la plus fraîche

galerie de portraits de femmes.


10 déc. 38 -o-o-o-*

| LECTURES ET VARIÉTÉS |

Feuilleton

LE

littéraire.

COUPLE

Par HUGUETTE GARNIER

I

L entra, titubant, sans refermer la porte. Et ce

fut comme si entraient, derrière lui, le froid, la

nuit et la peur. Il n'y avait, dans cette partie

misérable de la zone, d'autre lumière que celle

qui brillait là, faiblement. Construite par eux avec des

matériaux de fortune, pavoisée de nippes, la maison

de bois des Bluchet ressemblait à une roulotte. Autour

d'elle s'étendait, ceinture pelée, la lande jonchée de

détritus.

L'homme rejeta sa casquette en arrière, s'adossa

contre la cloison. Immobiles, ses fils l'observaient.

Les bras croisés, Maurice, un garçon de dix-neuf ans,

râblé, têtu, semblait attendre. D'un an son cadet,

fort comme lui et d'aspect farouche, Henri ne soufflait

mot. Assis dans un coin, Marcel, le plus jeune, un gamin

chétif qu'une coxalgie mal soignée laissait presque

infirme, appuyait contre sa poitrine le vieux soulier

qu'il rapetassait tout à l'heure et ne lâchait point.

Sans qu'il y prît garde, l'alêne glissa de son tablier de

cuir, sur le sol. Il ne bougea pas. A chaque retour de

son père, maintenant, c'était comme si sa vie s'arrêtait.

Patience I Encore quelques mois d'apprentissage et

Marcel gagnerait son pain. Alors, il coucherait n'importe

où, sous lés ponts, avec les clochards, à la corde,

dans les asiles qui les reçoivent, mais il s'enfuirait,

n'en pouvant plus, de l'enfer paternel. Ensuite, il

reviendrait chercher sa mère, l'emmènerait.

Beaux soirs sans bagarres et sans larmes, sans coups

et sans cris, c'est au-devant de vous qu'il irait, appuyé

sur sa béquille, tout baigné de calme et de paix. Comme

il la goûterait, la sereine tendresse du silence I Partir I...

Les frères le rejoindraient plus tard. Rudes envers

tous, ils se montraient, avec lui, patients, pitoyables,

le plaignant de n'être point bâti comme eux.

Après une scène affreuse, la veille, ils s'étaient juré

tous les trois de mettre un aux brutalités de l'ivrogne,

de défendre leur mère contre iui. Maurice ne pouvait

s'empêcher de sourire, tandis que Marcel, à son côté,

prêtait serment.

Marie Bluchet apporta la soupière fumante, la posa

sur la toile cirée. Entre ses paupières tuméfiées luisait

un regard d'esclave battue qui ne rêve même plus vengeance.

L'épuisement lui tenait lieu de résignation.

La bicoque ne comportait d'autres sièges que des

bancs rustiques, fabriqués par Maurice, à temps perdu.

On les approcha de la table, le repas commença.

Le vent gémissait, couchait, sous le verre ébréché,

la flamme de la lampe, passait sous la fenêtre, dont il

soulevait le rideau jadis blanc. D'abord gonflée, la

cotonnade s'aplatissait en retombant, vite soulevée à

nouveau. On croyait voir palpiter, sous un pansement

sale, le cœur malade de la maison.

Emile Blanchet avala sa soupe et, suivant l'usage,

retourna l'assiette dont l'envers devait servir. Subitement,

le mutisme des convives le surprit.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

La question resta sans réponse.

Il répéta, heurtant la table du poing :

— Je demande ce qu'il y a ?

Sous le choc, une bouteille, renversée, se brisa à terre.

La chambre, avec l'odeur du vin répandu, exhala une

mauvaise haleine de cabaret.

L'homme examinait, l'une après l'autre, ces faces

fermées. Sur laquelle tomberait sa colère ? Elle trempait,

comme une mèche, dans l'alcool ingurgité qui

l'alimentait. Le moindre incident suffirait pour l'enflammer.

La femme plaça, devant son mari, le fromage, la

miche.

— Mange, conseilla-t-elle, on causera demain.

Il repoussa, d'un geste, la nourriture.

— Demain ? Non, tout de suite. Qu'est-ce que c'est

que ces manières-là ?

Il se levait, menaçant. Debout aussitôt, les garçons

s'interposèrent. Maurice intima d'une voix ferme et

brève :

— Laisse maman.

— Des ordres ? A moi ? /

Il se dégagea, marcha vers Marie. Rencoignée, elle

protégeait, du coude, sa figure meurtrie. Marcel, affolé,

rampa, clopinant, jusqu'à son père. Ses bras débiles

entourèrent les jambes de l'ivrogne. Mal assuré, celui-ci

perdit l'équilibre, s'écroula, entraînant l'enfant. Une

courte mêlée. Avant que les grands intervinssent,

l'homme s'écartait, hébété. L'infirme ne se releva pas.

On ne comprit pas tout de suite ce qui s'était passé.

Sans doute, en roulant à terre, Bluchet avait-il senti,

sous ses doigts, l'alêne que maniait, quelques instants

plus tôt, l'apprenti. Il gisait, à présent, une plaie au

flanc. Le sang faisait, autour de lui, une flaque noirâtre,

ses joues devenaient cireuses, et, dans ses prunelles

qui s'embuaient, se lisait la stupeur.

Un appel sourd, déchirant :

— Marcel I

Jetée sur lui, la mère l'étreignait. Pris de panique,

Henri sortit, en courant, sans savoir où le menaient

ses pas. Maurice, atterré, retenait son souffle. On percevait

le petit bruit que faisaient, en s'entre-choquant,

les mâchoires de l'homme. Marie hoqueta.

— Un médecin 1

L'aîné s'élança, disparut.

Ils restèrent seuls.

Subitement dégrisé, Bluchet contemplait son œuvre,

ce corps disloqué et qui continuait de saigner, ces yeux

d'une terrible fixité dans la face exsangue. Puis il

reportait son regard sur ses mains. C'étaient elles qui

avaient fait cela, sans qu'il leur eût rien commandé...

Elles... ses mains... Pourquoi l'outil se trouvait-il là ?

Il écoutait, comme il ne les avait jamais écoutés,

les sanglots de Marie. D'habitude, il n'y prêtait guère

attention : des sanglots de femme rossée. Ce sou-, ils

avaient un autre son. Chacun d'eux venait de loin...

de si loin... montait si haut... une clameur de bête...

cela devenait contagieux. Il devait se retenir pour ne

pas crier avec elle, refoulait, dans sa gorge, ces cris qui

voulaient s'échapper. Agenouillée, Marie étanchait la

plaie. Bluchet ne pensait plus qu'à se taire, se raidissait :

t ne pas crier... ne pas crier »...

Ce fut ainsi que le docteur les trouva.

Quand les agents arrivèrent, Emile ne fit point de

résistance, se laissa emmener.

***

— II n'y a qu'un moyen de le tirer de là, ditPavocat :

plaider la légitime défense. Si l'on peut prouver que le

petit a voulu frapper le premier, que c'est en lè désarmant

que le père l'a atteint...

Marie demeura silencieuse. Le stagiaire la congédia :

— Réfléchissez I... Rassemblez vos souvenirs...

Elle revenait chez elle, absorbée. Réfléchir? Elle

savait bien que l'enfant n'avait provoqué personne.

Il s'était précipité, pour la sauver, lui, le plus faible de

tous... le plus malchanceux... Emile non plus ne voulait

pas tuer, bien sûr : « Taper seulement... comme toujours...

»

Taciturne, elle vaquait aux soins de la maison, retrouvant,

partout et toujours, le goût de son chagrin. Ses.

fils ne s'occupaient pas d'elle. Chacun continuait son

métier. Maurice déchargeait, aux Halles, les voitures

de maraîcher, partait à l'aube. Henri bricolait. Ils

revenaient las, attendaient, en bâillant, l'heure de regagner

leur grabat.

Accoudé, Maurice sifflotait un air, toujours le même,

fixant, dans l'angle de la pièce, la place de Marcel.

Suspendue au mur, la béquille la gardait. On ne nommait

jamais le père, jamais.

Des semaines s'effeuillèrent, d'autres encore. L'hiver

s'achevait ; un printemps précoce pointait, soleil et

bourrasques. Des brins d'herbe naissaient sur les tertres,

parmi les boîtes vides et les tessons. Entre les

nuées, le ciel laissait voir, telle une pochette, un coin

de bleu.


178 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38

Marie se détendait, se reprochait confusément d'apprécier

une tranquillité trop chèrement acquise...

N'être plus battue... rudoyée... Son visage sans ecchymoses

révélait des traits assez fins. Qu'elle ne fût pas

vieille encore, cela surprenait. Depuis le temps qu'on

ne la regardait plus !

Mieux tenue, moins harassée, elle gardait, avec ses

fils, un maintien craintif. Des hommes !... N'eussentils

pas pu la maltraiter, eux aussi, en l'absence du père ?

Ils n'y songeaient point, lui remettaient leur ganu

Elle respirait, délivrée. Elle devait à Marcel cette

accalmie, à Marcel qui s'était sacrifié pour elle. Elle

disait son nom avec tendresse, avec douleur ; un jour

vint où elle le prononça avec gratitude : « Mon Marcel ! »

Le dimanche, elle se faisait belle pour lui. Les cheveux

lisses, lavée à fond, elle revêtait du linge frais et se

rendait au cimetière. Sur la tombe du petit, elle pleurait...

pleurait... Cela devenait presque doux. Elle

pouvait s'attarder tant qu'il lui plaisait, jusqu'à ce

qu'on annonçât la fermeture des grilles. Nul ne lui

dirait rien. Au crépuscule, apaisée, elle s'en retournait,

en flânant un peu, les yeux rouges, les bras ballants.

Interrogés, les jeunes gens avaient déclaré au juge

qu'ils n'avaient rien vu, étant rentrés juste après le

drame. On ne leur en demandait pas davantage. Deux

mois... trois mois s'écoulèrent. Marie ne se décidait pas

à aller à la prison.

Plusieurs fois, aux jours prescrits, elle se dirigea de

ce côté. Une présence invisible l'empêchait de poursuivre

son chemin. Elle croyait entendre le choc inégal

de la béquille sur le pavé : «toc... toc-toc... ». Légère,

une ombre la devançait et, se retournant, barrait la

route. Un instant paralysée, Marie ne retrouvait la

liberté de ses mouvements qu'en revenant sur ses pas.

Longtemps silencieux, Emile écrivit, réclamant du

linge.

Elle dit en tendant la lettre :

— 11 va falloir aller là-bas.

Le papier lui resta aux doigts. Occupé à clouer une

planche, Maurice continua sa besogne. Henri, les mains

dans ses poches, contemplait le plafond.

Elle les considérait, désemparée, l'un après l'autre.

Devrait-elle donc aller elle-même porter ce paquet ?

Elle s'y résigna. La veille, elle savonna son fichu, repassa

sa jupe. Lorsqu'on descend « en Ville », n'est-ce

pas, il convient de se tenir bien propre... on peut rencontrer

du monde... Elle crut que Maurice l'inspectait,

rougit.

Un parloir divisé en deux parties... des hommes de

l'autre côté de la barrière de bois... des gardiens qui

vous épient... Emile parut, le visage couleur de cendre,

tout rongé de barbe. Elle pâlit en le revoyant. Sans

col, sous l'uniforme infamant, faible et hagard, comme

tous ceux qu'on sèvre brusquement d'alcool, il n'avait

plus l'air méchant. Elle retrouvait, dans cette figure

défaite, un fugace reflet de jeunesse, du temps où il

ne buvait pas encore. « D'abord, on a été heureux..» »

— C'est un malheur, ma pauvre Marie ! Un affreux

malheur 1

Elle n'ajouta rien, pleurant à petits coups, tamponnant

ses yeux de son mouchoir trempé, roulé en boule.

Quand la cloche sonna, annonçant la fin des visites,

U demanda humblement : . *

— Tu reviendras jeudi ?

A présent, c'était lui qui implorait.

Marie ne promit rien, revint pourtant.

Elle cherchait, sans y parvenir, à démêler ce qui se

passait en elle. Pourquoi se rendait-elle à cet appel ?

Elle se répétait, honteuse : « Il a tué le petit... il a tué

le petit... Depuis qu'il boït, il n'a jamais été qu'une

brute. » Qu'importe qu'il l'eût frappé, elle ! « Même

si j'oubliais ses mauvais traitements... il a tué Marcel... »

Malgré tout, derrière ses barreaux, il lui faisait pitié.

En regagnant le logis, elle se répétait ses paroles :

« Ce pauvre gosse ! Je ne me consolerai pas ! » Il semblait

sincère. Une épave qu'elle ne pouvait repousser

du pied !...

Elle allait, ruminant ses pensées, insensible aux

heurts des passants... Certainement, il ne toucherait

plus un verre... L'image de l'enfant étendu, le flanc

troué, le retiendrait : « Avant, c'était un bon ouvrier... »

(A suiçre.) HUGUETTE GARNIER.

ACTIVITÉS

Q

kUELS agréables

sujets

d'occupation

que les

préparatifs de l'arbre

de Noël I Peutêtre

ne pourronsnous

pas avoir un

véritable sapin ;

mais nous ne renoncerons

pas pour

cela à présenter les

cadeaux de Noël

dans un joli décor

de verdure. Ici

s'exercera l'esprit

inventif de chacun ; quelques branches d'if, de sapin,

de cyprès ou de fusain, que nous disposerons habilement,

pourront figurer un arbre ; nous garnirons de lierre

une carcasse de bois et de fil de fer.

Enfin, à défaut de toute verdure, nous fabriquerons

un arbre de bois découpé qui aura la silhouette de l'arbre

de Noël ; nous le peindrons en vert ; puis nous le

garnirons de clous à crochets pour suspendre les décors,

et de petits pitons pour placer les bougies ; nous donnerons

à cet arbre un peu de stabilité en le vissant le long

d'une caisse factice à laquelle nous laisserons cependant

la façade et les deux côtés plus ou moins profonds, afin

d'assurer la stabilité de l'ensemble (voir croquis).

Quel qu'il soit, notre arbre, s'il est généreusement

garni et bien illuminé, aura tout autant, de prestige aux

yeux des petits que le plus beau des sapins.

Pour la garniture, nous aurons deux choses à envisager

: la garniture proprement dite, qui a pour but de

donner à l'arbre un aspect magnifique : ce sont d'abord

les « scintillants », que l'on trouve facilement dans le

DIRIGÉES

ARBRES DE NOËL

commerce : étoiles,

cheveux d'ange,

boules de verre coloré

; puis les bougies,

que l'on fixe

à l'arbre par de

petites pinces spéciales.

(Ne les achetons

pas n'importe

où ; les prix varient du simple au double; le mieux est

de faire une commande au Bazar de l'Hôtel-de-Ville si

nous avons un arbre assez important à garnir.) Nous

aurons aussi de l'acide borique en paillettes pour simuler

la neige, et, enfin, le PÈRE NOËL, soit que nous achetions

un bonhomme, soit que nous le fabriquions avec

un masque à barbe blanche et un vêtement de coton

blanc.

Ensuite, nous penserons aux cadeaux : il faut, autant

que possible, éviter les objets lourds et de couleurs

ternes : quelques petits paquets enveloppés de papier

bien blanc et noués d'une ficelle d'or intrigueront les

petits.

Nous préparerons aussi quantité de « noix surprises ».

Ayant réservé de belles coquilles de noix, nous les peindrons

avec des bronzes liquides : or, argent, bronze,

cuivre rose ; nous mettrons dans ces noix de petits

objets tels que dés, petites bagues, billes, piécettes de

monnaie, ou des friandises, pastilles de chocolat, grains

de café, petites fraises confites. On place à l'extrémité

un bout de ruban plié double, qui servira à suspendre la

noix, et on la referme avec de la colle. Les enfants, qui

adorent les surprises, apprécieront vivement ces petits

cadeaux.

Nous placerons aussi sur notre sapin des jouets en

tissu bourré : ours, canards, etc., que nous essaierons de

confectionner nous-mêmes d'après un patron. Nous


10 déc. 38 PARTIE GÉNÉRALE N° II 179

augmenterons aussi nos richesses à peu de frais avec les

jouets en bois découpés et ripolinés.

N'oublions pas les bébés, qui tendent les bras aux

lumières et battent des mains en voyant la distribution

de cadeaux. Pour eux,' nous aurons confectionné des

jouets en laine ou en coton perlé de couleurs vives ; un

bibelot qui les amusera beaucoup À cause de son joyeux

tintement, c'est le grelot profondément enfoui dans une

clochette de laine (voir croquis) ; accompagné d'un

petit pompon de laine, il sera pour bébé un jouet très

amusant et tout À fait inoffensif, À condition toutefois

que nous ayons bien fixé le grelot au fond de la fleur.

Enfin pour les grands, nous pourrons préparer quelques

trousses de couture, des boîtes de peinture, des

compas ou des bracelets et colliers de perles, que nous

accrocherons dans les branches de l'arbre.

QUELQUES BONNES RECETTES

POUR LES JOURS DE FÊTE

Scuffléi aux marrons. — Faire bouillir une vingtaine

de beaux marrons, les éplucher, les passer au tamis, ajouter

une noix de beurre, 75 grammes de sucre et un quart de

litre de lait tiède. Ajoutez deux jaunes d'œufs et 4 blancs

battus en neige. Versez dans un plat beurré, couvrez d'un

papier également beurré et placez dans un four chaud.

Enlevez le papier au bout d'une demi-heure. Servez très

chaud et très rapidement pour que le soufflé ne tombe pas.

Crème Sabayon. — Battre ensemble, dans une casse"

rôle, trois jaunes d'œufs et 125 grammes de sucre en

poudre, jusqu'à ce que la pâte devienne très fine et jaune

pâle. A ce moment-la, vous pouvez l'étirer en ruban. Verser

un verre de vin blanc de bonne qualité. Mélanger, mettre

au bain-marie et fouetter le mélange jusqu'à ce que la

crème soit mousseuse et prenne un peu d'épaisseur.

Cette crème Sabayon accompagnera un gâteau de riz,

une compote de fruits ou une brioche. On peut la parfumer

à la vanille, au citron, au rhum, ou avec une liqueur

quelconque.

Crème à l'orange.—Préparez un sirop avec 350 grammes

de sucre et 3 décilitres d'eau ; faites bouillir à peu

près deux minutes ;, ajoutez un zeste d'orange, laissez

infuser un quart d'heure et passez au linge nn. Avec ce

sirop, délayez petit à petit douze jaunes d'œufs.; mettez

a feu doux et remuez jusqu'à ce que le mélange soit épaissi

et « nappe » la cuiller. Fouettez ensuite jusqu'à complet

refroidissement. Ajouter un demi-litre de crème fouettée.

Mettre en moule et à la glace.

Salade d'oranges. —Rien ne semble plus agréable

après les repas abondants quecettesaladed'orange fraîche

et parfumée ; nous pourrons en préparer plusieurs saladiers

pour les jours de fête.

Il faut se procurer des oranges sans pépins, de belles

mandarines, des pommes de taille moyenne, à chair bien

blanche et très saine. On coupe les oranges en fines rondelles,

on sépare les mandarines en quartiers, on coupe également

les pommes en rondelles ; le tout dans le compotier

; on place des morceaux de sucre frottés de zeste

d'orange et on arrose avec du kirsch ou du rhum suivant

le goût.

Il faut préparer cette salade au moins une demi-heure

avant de la servir. On peut y apporter quelques variantes,

en ajoutant des rondelles de bananes, des carrés taillés

dans des tranches d'ananas, des poires cuites au vin

blanc et des cerises confites.

Truffes »u chocolat. — Déposez sur une plaque à la

bouche du four 250 grammes de bon chocolat pour le ramollir.

Écrasez-le en y ajoutant 200 grammes de beurre

frais, 200 grammes de sucre en poudre, 3 jaunes d'œufs.

Mélangez bien le tout pour obtenir une pâte bien lisse.

Laissez reposer et raffermir, puis formez des boules que

vous roulerez dans du chocolat granulé.

ROSINE.

Concours ménager.

Chaque année, le Centre Français d'Etudes pour

l'amélioration de la vie familiale (siège social : Musée

pédagogique, 29, rue d'Ulm, Paris, 5 e ) propose aux fillettes

des écoles primaires (cours d'Ens. ménager professés

par les institutrices, à l'exclusion de tout prof,

spécial) de participer à un concours doté de nombreux

prfx.

Il s'agissait, en ce printemps 1938, d'expliquer la préparation

d'un ragoût de mouton aux légumes, et de dire

si ce plat peut convenir à tous les membres d'une famille :

enfants, adultes, vieillards bien portants ou malades.

Après cette question de cuisine et d'hygiène alimentaire

venait un autre sujet sur le blanchissage. Chaque

fillette devait décrire la lessive, telle qu'on la fait chez

elle. Et ensuite indiquer les perfectionnements qu'elle

jugeait utiles d'apporter au procédé décrit.

Pour finir, un petit travail de couture : une pièce à

deux coins en couture rabattue sur étoffe unie ; et, s r

un ourlet bâti, diverses manières de poser des attaches de

torchons.

Le jury, présidé par M. Barrier, inspecteur général

adjoint au Dir. de l'Ens. du 1 ER

degré, a arrêté le palmarès

suivant :

169 élèves obtiennent une note supérieure ila moyenne.

122 élèves ont une note supérieure à i4.

MADELEINE PERRIN, treize ans, de l'école de Saulgé

(Vienne), arrive l r e avec 19 (institutrice: M m » DUDOIT). —

Ex-sequo avec elle, COLETTE PICARD, onze ans, de l'école

d'Acquigny (Eure). (Instituteur : M. LOBIN.)

Vient ensuite 3 E , avec 18 1/2, CLAIRE DEFIVES, de

l'Ecole Fénelon, à Hellemmes-Lille (Nord). (Directrice :

M lle

CHENU.)

La 4 e est DENISE CARRÉ, avec 181/4, de l'Ecole Loubet,

à Bruay-en-Artois. (Directrice : M m e

RICHEZ.) —• Exasquo

avec elle, LOUISE GIRARD, de l'école de Metz-

Devant-les-Ponts. (Directrice : M m e

SEINORY.)

Et trois élèves obtiennent ensuite la note 18 : JEANNE

Moussu, de l'école Sainte-Georges, à Haguenau. —

MADELEINE RÉZEAU, de l'école de filles, rue Maréchal-

Pétain, à La Roche-sur-Yon. (Directrice: M m e

GABO-

RIEAU.) — OWIDIA BOUDJENAN, de l'école indigène de

Tizi-Rached (Kabylie). (Institutrice : M M E

LAMBERT.)

Nous ne pouvons, faute de place, poursuivre plus

loin la liste des lauréates. Chacune a été avertie individuellement

du succès de ses efforts et a reçu un joli

prix.

Le Bureau de l'Association, présidé par M. le professeur

H. LABBÉ, et dont M m e

BELIME-LAUGIER est la

secrétaire générale, remercie les instituteurs et institutrices

qui ont fait concourir leurs élèves et qui, par

la qualité de leur enseignement, les ont conduites au

succès.

Si tous les envois n'ont pu être récompensés cette

année, leurs auteurs doivent persévérer et sans doute le

concours de 1939 les favorisera à leur tour.

Le Centre A. V. F., préoccupé de tout ce qui peut

contribuer au développement de l'enseignement ménager

en France, est à la disposition des personnes ayant besoin

de conseils, de renseignements de toute nature concernant

ces sujets.

N. de la R. — On permettra au Journal des Instituteurs

de féliciter sa collaboratrice, M M E DUDOIT, institutrice

à Saulgé (Vienne), qui tient précisément dans notre

partie scolaire la rubrique « Enseignement ménager », du

beau succès obtenu par son élève, MADELEINE PERRIN,

classée première au concours.

NOS PETITES HISTOIRES

DANS LE COMMERCE

LE commis voyageur m'assomme de son verbe

depuis les hors-d'œuvre. Tout a été jugé :

les marques de voiture, la musique de

Ravel et les décrets-lois. Je ne réponds

à mon vis-à-vis que par de vagues grognements:

N'importe : il s'entend. Cependant, de la poire au

fromage, il va jeter le grand coup de sonde :

— Vous êtes bien, comme moi, dans le voyage?

— Mais oui, monsieur.

— Moi, je « fais » la parfumerie. Plus ça va,

plus on en vend, et plus on la vend cher, plus on

en vend. Par exemple, savez-vous ce que vaut le

kilo de rouge à lèvres, monsieur, à la production ?

— Je n'en ai aucune idée, monsieur.

— Eh bien ! je n'oserai pas vous le dire,

monsieur. Qu'est-ce que vous vendez?

— Je vais vous le laisser deviner, monsieur.

C'est une chose dont chacun de ceux auxquels

j'ai affaire croit avoir trop, et dont je crois n'avoir

pas assez. Je ne la vends pas, je la donne. Qu'on

m'en prenne peu ou beaucoup, je suis rémunéré

au même tarif. Je suis même mieux vu de mes

clients quand je n'en donne guère...

Je salue, et Gaudissart, se penchant vers son

compagnon :

— N'est-ce pas malheureux, dans-notre métier,

de trouver des gens pareils? Ce type-là avait l'air

sérieux. Eh bien ! encore un qui travaille du

chapeau.

JEAN PARTICIPE.


Î80 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES -P 10 dée. 3*

| POUR LIRE EN CLASSE |

L'Homme de neige,

— Quel froid délicieux il fait aujourd'hui, dit

l'Homme de neige I Tout mon corps en craque d'aise.

Et ce vent du Nord I Je m'en sens agréablement

transi. Il n'y a que cette grosse boule brillante qui

m'ennuie, aiouta-t-il, désignant ainsi le soleil qui se

couchait. Elle est toujours à me regarder ; mais

elle ne me fera pas baisser les yeux.

Et. en effet, les deux morceaux de charbon qu'il

avait des deux côtés du nez ne bougèrent pas ; il

continua à montrer les dents ; comme bouche, il

avait les restes d'un vieux râteau.

'

Le soleil se coucha ; la pleine lune parut ; belle et

claire, elle resplendissait au milieu du firmament

bleu.

— Voilà de nouveau la grosse boule, dit l'Homme

de neige ; elle a passé par derrière. Je lui ai appris

à ne plus me regarder si obstinément. Une chose

pourtant me chiffonne. Cette boule stupide sait se

mouvoir dans l'espace, et moi, je ne puis Bhanger de

place.

— Ouais ! ouais l aboya le vieux chien qui était

à l'attache (il avait pris de l'enrouement depuis

qu'il était relégué dans la cour, et il ne pouvait

plus dire : ouahl ouah!). Ouais! Le soleil t'apprendra

bien assez tôt à marcher, et même à courir.

Tous les ans j'ai vu filer tes prédécesseurs : ouais,

ouais I tous ils sont partis.

— Je ne te comprends pas, camarade, dit

l'Homme de neige. Ce serait cette boule, là-haut,

qui me ferait partir, tandis que c'est moi, au contraire,

qui l'ai fait filer doux, tantôt, quand elle

me, fixait avec impudence ; elle a roulé un peu vite,

et c'est en tapinois qu'elle est revenue par derrière.

— Comme on voit bien que tu es 3eune, dit le

chien, quoi que tu aies une grosse pipe dans la

bouche. Sache donc que la boule qui est là, sus-

>endue au ciel, c'est la lune ; celle de tantôt, c'était

Î e soleil. Il reviendra demain et, je t'en réponds,

il finira par te faire dévaler dans le fossé. Tiens,

ce sera peut-être pour bientôt ; car nous allons

avoir quelque changement de temps, je le sens à ma

jambe gauche de derrière ; cela me lance, cela me

démange I Ouais I ouais I

Le temps, en effet, changea. Vers le matin, toute

la contrée était couverte d'un épais brouillard

humide ; puis survint un vent glacial ; la gelée

redoubla.

Lorsque le soleil se leva, quelle splendeur 1 Tout

étincelait et reluisait ; on aurait dit que la terre était

'recouverte de poudre de diamants.

— Quel magnifique spectacle 1 s'écria une Jeune

fille qui se promenait avec un jeune homme, vraiment,

en été, on ne voit pas de merveilles pareilles.

— Et de plus, dit le jeune homme en désignant

l'Homme de neige, on ne peut que se réjouir à la vue

d'un gaillard comme celui-ci. Il ne lui manque

qu'une chose, c'est que sa pipe soit allumée.

La jeune fille se mit à rire et fit un salut en règle

à l'Homme de neige. Puis l'aimable couple continua

sa promenade.

— Qui sont ces deux personnages ? demanda

l'Homme de neige au chien de garde. Ils n'ont pas

ralrlméchant, mais je ne les trouve pas trop respectueux.

Les connais-tu, toi qui es ici depuis si

longtemps ?

— Si je les connais 1 répondit le chien. Elle me

caresse souvent, et lui m'a jeté plus d'une fois des os

succulents. C'est la demoiselle de la maison et son

fiancé.

-— Dis-moi, sont-ce des gens comme toi et

moi ?

— Mon bon ami, répliqua l'animal, quelles sottes

questions tu fais I Ils sont de la famille de» maîtres,

te dis-je. On ne connaît guère le monde, quand

est jeune comme toi. Moi, j'ai de l'âge et de 1'

La reproduction et la traduction des articles

publications françaises et étrangères qui n

ri en ce, et je sais tout ce qui se passe dans la maison.

Il fut un temps où je n'étais pas dans la cour, au

froid, attaché à la chaîne. OuaisI ouais!

— Quant au froid,, dit l'Homme dè neige, n'en

dis pas dè mal ; c'est ce qu'il y a dè plus délicieux

au monde. La chaîne, je ne dis pas, elle ne doit pas

être agréable. Mais raconte-moi donc un peu ta vie

et tes aventures.

— Ouais, ouais ! reprit le chien. Lorsque j'étais

tout petit, ils me trouvaient tous gentil et mignon.

Te restais là-haut avec les maîtres, dans les.plus

beaux appartements, et les demoiselles m'époussetaient

les pattes avec des mouchoirs brodés. Voilà

qu'un beau jour on déclara que je devenais .trop

gros, trop pataud, et on me donna en cadeau à la

femme de charge. Je vins demeurer dans le sous-sol;

tiens, de là où tu es, tu peux voir le sous-sol à travers

la fenêtre. Ce n'était pas aussi luxueux qu'au

salon, mais je m'y trouvais bien mieux ; les eniants

ne venaient pas sans cesse, comme là-haut, me

tirailler, me mettre un bonnet dè nuit, et faire mille

farces déplacées. J'avais mon coussin à moi, et il y

avait un poêle, sous lequel je pouvais me glisser ;

c'est là que j'ai passé les heures les plus douces de

mon existence. Souvent encore, je rêve de ce poêle.

OuaisI ouais!

—-Est-ce donc quelque chose de si beau, qu'un

poêle ? interrompit l'Homme de neige. Cela a-t-il

quelque ressemblance avec moi ?

— C'est juste le contraire. Un poêle est noir

comme un corbeau, et il a un long cou avec un

cercle en cuivre. Et il. mange du bois, il en mange

tant que le feu lui en sort par la bouche. Mais, du

reste, tu n'as qu'à bien regarder, tu l'apercevras,

ce cher poêle de mes rêves;

L'Homme de neige, en effet, distingua dans le

sous-sol un objet poli, reluisant ; une vive lueur

sortait de sa bouche. L'Homme de neige, à cette

vue, se sentit tout drôle, moitié peur, moitié attraction.

— Et pourquoi' l'as^tu quitté ? demanda-t-il.

— Il me fallut bien m'en séparer, répondit le

chien. Un jour, le plus jeune fus de la maison^

un polisson, voulut m'enlever un os ; ma foi, je le

mordis jusqu'au sang; H beugla tant, qu'on me mit

en pénitence à l'attache, dans la cour. On m'y laissa

depuis. C'est ici, au milieu, des intempéries, que j'ai

perdu ma belle voix. Je suis vieux et enroué ;

mais, malgré tout, je ne changerais pas mon sort

contre le tien. ' \

Mais l'Homme de neige ne l'éeoutait plus depuis

un bon moment ; il ne cessait de considérer le poêle

qui, campé sur ses quatre pieds, était de la même

hauteur que lui.

— Que je voudrais bien pénétrer dans ce soussol,

dit-il, et faire plus intime connaissance avec

ce poêle ! Tout mon corps en craque d'envie !

— Jamais tu n'entreras là, dit le chien, et c'est

pour ton plus grand bien ; car, si tu approchais

seulement du poêle, c'en serait fait de toi. Mais,

quand on est jeune, on a des désirs insensés. Ouais!

ouais ! Et puis voilà encore le temps qui change ;

c'est ma patte de droite, maintenant, où je sens des

élancements.

Le lendemain, en effet, le dégel arriva. Le froid

diminua, et l'Homme de neige aussi; il déclinait;

sa belle prestance se changeait en maigreur ; il ne

se plaignait pas, cependant, et c'était là un fâcheux

symptôme. Un matin, il s'affaissa sur lui-même.

Que vit-on apparaître ? Un manche à balai I

Et les mêmes enfants qui, en folâtrant, avaient

fabriqué l'Homme de neige, vinrent sauter et danser

en chantant :

— Ohé, ohé, l'hiver a fui, vive le printemps !

— Oui, vite ! Oui, vite I dit l'alouette.

Le coucou chantait dans les bois :

— Vive le printemps 1 vive le soleil !

— Oui, vite ! Oui, vite I

Aucun d'eux ne pensait plus à l'Homme de neige.

D'après Andbrsen.

(L'Homme de neige et autres contes,

\ Librairie Garnier.)

18 INSTITUTEURS sont interdites

» aveo la Société des gens de lettres. lettre: aux


85 e Année: — N° II. — 37 — 10 décembre 1938.

EXAMENS

| Certificat d'Études primaires

I. ORTHOGRAPHE (centre de Marcq-en-

Barœul, garçons et filles. Nord, 14 juin 1938). —

Le mât de cocagne. — Le mât se dressait luisant

et gluant de savon noir.

L'ascension commença. C'était le Cron (1)

qui débutait, un sac de suie attaché à sa ceinture,

à portée de sa main. Il en frottait l'arbre,

pour neutraliser l'effet du savon noir. Le premier

élan et l'ardeur du début l'emportèrent jusque

vers le milieu de la perche. Là, il subit un

moment d'arrêt. Il dut peiner dur pour se

maintenir. Puis, grâce à la suie répandue en

abondance, il parvint encore à gagner quelques

pieds. Il s'arrêta de nouveau pour reprendre

haleine. D'en bas on l'entendait souffler comme

un chien qui a trop couru.

Maurice des Ombiaux.

Questions. — i° Citez les expressions qui montrent

avec le plus de force avec quelle difficulté le Cron

fait l'ascension, (i .point.)

2 0 Expliquez les mots : « gluant, pieds ». (2 points.)

3 0 Nature et fonction des mots : « luisant, neutraliser,

là, qui (qui a trop couru) ». (2 points.)

->- Réponses. — i° Là il subit un moment

d'arrêt. — Il dut peiner dur pour se maintenir. Il

s'arrêta de nouveau pour reprendre haleine. — On

l'entendait souffler comme un chien qui a trop couru.

2 0 Gluant: le savon noir enduit le mât comme

une couche de çlu (colle forte dont les gamins

enduisent de petits bâtonnets, ou « gluaux », pour

prendre les oiseaux) ; — pied: ancienne mesure

de longueur qui vaut le tiers du mètre.

3 0 Luisant: adj. qualif., masc. plur., attribut de

mat.

Neutraliser : mfinitif présent, i e r groupe, forme

active, compl. cire, de but de frottait.

Là : adv. de lieu, se rapporte à subit.

Qui : pron. relatif, antéc. chien, masc. sing., sujet

de a couru.

II. COMPOSITION FRANÇAISE. — C'est

demain dimanche, vos parents vous laissent le

choix entre deux distractions : ou aller au cinéma,

ou faire avec eux une promenade en automobile

ou à bicyclette. Que choisissez-vous ? Pourquoi

?

->- Sujet traité. — Tout à l'heure, en rentrant

de l'école, maman me dit :

— Ma chérie, c'est demain dimanche et tu sais

que nous sortons. Ton père et moi avons décidé

que ce serait toi qui déciderais ; voyons, qu'aimerais-tu

mieux : aller au cinéma, à Familia par

exemple, on tourne un très beau film, Boucles d'or,

avec la petite artiste Shirley Temple, ou> faire une

très grande promenade en auto ou à bicyclette.

Décide toi-même, ma petite fille, réfléchis et répondsmoi.

— Mais, petite mère, tu sais bien que, lorsque je

suis avec toi et papa, je suis parfaitement heureuse,

et cela m'importe peu où je vais ; mais puisque tu y

tiens et que j en ai le droit je vais réfléchir ; je reviens.

Cinq minutes après, je revenais, triomphante, dire

à maman ce que j'avais choisi.

— Voilà, maman, j'ai choisi la promenade à

bicyclette, oui ; ça te plaît, petite mère, tu aimes ça I

— Mais oui, ma chérie, nous partirons vers deux

(1) A écrire au tableau.

heures, nous irons jusqu'au bois de Phalempin, tu

t'amuseras et tu goûteras pendant que, nous, nous

nous reposerons, puis nous reviendrons sans nous

presser.

— Oh ! quelle chance, petite mère. Mais sais-tu

la raison de mon choix, car j'ai des raisons, tu sais I

Non ! eh bien, parce que tout simplement, et comme

une grande personne, j'ai réfléchi : quand il fait

beau et chaud, nous sommes en juin, il vaut mieux

profiter du beau temps et prendre l'air plutôt que de

s'enfermer pendant trois heures dans un cinéma.

Et puis j'ai pensé aussi qu'à bicyclette on se donnait

plus de mouvement qu'en auto, où l'on ne bouge

pas. N'est-ce pas juste, dis, maman ?

— Mais si, ma chérie, c'est tout à fait ce que je

pensais. Allons, va finir tes devoirs pour ne plus

rien avoir à faire demain.

(Devoir de la meilleure candidate.)

III. ARITHMÉTIQUE (Chailland, Mayenne,

filles, 1937) • — A. Problème : Un pont a été construit

à frais communs par trois communes, la

dépense devant être réglée proportionnellement au

nombre des habitants. Lapremiere commune compte

137 habitants, là deuxième 283 et la troisième 732.

Sachant que le projet s'élève à 23 040 f., mais

que l'entrepreneur consent un rabais de 5 p. 100

sur cette somme, on demande la part que chaque

commune doit payer.

->- Solution. — Un rabais de 5 p. 100 correspond

à un rabais de 1/20. La dépense nette totale est de :

, 23 040 3 f.

23 040 f. - 21 888 f.

2 0

Les 3 communes comptent en tout 1152 habitants.

La dépense par habitant est donc :

21 888 f. : 1 152 = 19 f.

La première commune paiera : 19 f. x 137 =

2 603 f.

La deuxième paiera : 19 f. X 283 = 5 377 f.

Et la troisième : 19 î. X 732 = 13 908 f.

***

B. Questions : 1. Calculer 847 f. x 352. Réponse.

->- 298 144 f.

2. 14 livres identiques ont été payés 350 f. Quel est

le prix d'un livre ? Réponse. 350 f. : 14 = 25.

3. Une salle rectangulaire a 4 m. 10 de haut et

21 m. 50 de périmètre. Calculer en m 1 la surface totale

des murs ? RÉPONSE. 21 m. 50 x 4 m. 10 =

88 m 2 15.

4. Que valent 12 poulets à 32 f. 50 l'un ? Réponse.

->- 390 f.

5. Comparer 0,75 et 1/4. Réponse. 0,75 = 3/4.

Si l'on prend la même unité, 0,75 est 3 fois plus

grand que 1/4.

IV. HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE. —

i ° Pourquoi Richelieu combattit-il les protestants

? Comment réussit-il à les vaincre ? Conséquences.

2 0 Quelles ont été les conséquences de la défaite

de la France en 1870-1871 ?

3 0 Les côtes françaises de la mer du Nord, de la

Manche. Indiquez à l'aide d'un croquis les principaux

ports et les principales lignes de navigation.

,, IIIIIIITIIINIIIIIIIUIIIIIILIIIIII'IIIIINTIIIIIIIIIIILITILILIIIIIILLIIIIIIITIIITIIIIIIIIITIIIIIIITILIILIINIIIINIIIIITNIII'I'N'II MIM M IIIIMIII MI M n IIIMI IIIIIIIIIINI 11111111111111111111111111111111111,1

Maurice Kuhn. MÉMENTO PÉDAGOGIQUE. Nouvelle édition sous presse.

HLLILLIMILHIIIIITLTLIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIUIIIMIHIJIIMIIIITLH^^


38 TOURNAI, DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES ^ îfrdëc. 38

4° Décrivez le climat de la région méditerranéenne

française. .

RÉPONSES. — i° Richelieu combattit les

protestants parce que, possesseurs de privilèges et

de places fortes dites de sûreté, ils tendaient^ former

un « État » dans l'Ouest et le Midi de la France.

Richelieu assiégea'leur principale ville, La Rochelle,

et construisit une digue pour empêcher les renforts

anglais d'entrer dans le port (1668). Il accorda ensuite

aux vaincus l'édit de grâce d'Alais (1629), qui leur

laissait la liberté de conscience et du culte, mais qui

leur enlevait leurs privilèges.

2 0 La France perdit au traité de Francfort, 5 mai

1871,1'Alsace-Lorraine, qui, incorporée à l'Allemagne,

devint terre d'Empire ; il lui fallut aussi payer une

indemnité de guerre de cinq milliards aux Allemands.

L'unité allemande s'achevait au profit

de la Prusse et contre nous.

3 0 (Voir l'Atlas.) Ports principaux : Dunkerque,

Boulogne, Calais, en communications surtout avec

l'Angleterre, Le Havre et Rouen, Cherbourg en

communications avec l'Angleteterre et l'Amérique

du Nord. (On pourra aussi indiquer Caen et Saint-

MaloJ

4 0 La région méditerranéenne a un climat spécial

d'une grande sécheresse caractérisé par des étés

chauds ; le ciel très pur est souvent balayé par le

« mistral » :. vent froid qui 'descend des Cévenuea

ou.de là vallée du Rhône. Les hivers sont doux,

particulièrement sur la Côte d'Azur. Il pleut rarement,

mais les orages d'été transforment parfois en

torrents furieux lès petits cours d'eau qui, autrement,

sont presque à sec.

IV bis. SCIENCES (Romans, Drôme, 1937).

— Citez les métaux que vous connaissez pour

les avoir observés. Indiquez leurs propriétés

et leurs usages principaux. Les garçons se limiteront

à la ferme ou à l'atelier; Us filles se limiteront

à la cuisine.

INDICATIONS. — Fer : pur, tenace, flexible,

ductile et malléable; se rouille à l'air humide, etc.

Acier. — Très dur, élastique, cassant.

Cuivre. — Très bon conducteur de la chaleur et de

l'électricité. Moins dur que le fer et que l'acier.

Aluminium. — Métal très léger, très bon conducteur

de la chaleur, ne s'oxyde pas à l'air.

Plomb. — Métal lourd, tendre, fond vite.

V. DESSIN (Vitteaux, Côte-d'Or, 1938). —

Un robinet (n bois (au-dessus de la ligne d'horizon).

x Concours commun des Bourses nationales x

DEUXIÈME SÉRIE

I. ORTHOGRAPHE. — Voyage en Alsace. —

Gomment s'appelaient-ils tous ces villages que

nous rencontrions espacés au bord des routes ?

Je ne me rappelle plus aucun nom maintenant,

mais ils se ressemblent tous si bien qu'après

en avoir tant traversé à différentes heures il

me semble que je n'en ai vu qu'un : la grande

rue, les petits vitraux encadrés de plomb, en

guirlandes de houblon et de roses, les portes à

claire-voie où les vieux s'appuyaient en fumant

leurs grosses pipes, où les femmes se penchaient

pour appeler les enfants sur la route.

Le matin, quand nous passions, tout cela

dormait. A peine entendions-nous remuer la

paille des étables ou le souffle haletant des

chiens sous les portes. Deux lieues plus loin,

le village s'éveillait. Il y avait un bruit de volets

ouverts, de seaux heurtés, de ruisseaux emplis ;

lourdement les vaches allaient à l'abreuvoir en

chassant les mouches avec leurs longues queues.

Plus loin encore c'était toujours lé même village,

mais avec le grand silence des après-midi d'été,

rien qu'un bourdonnement d'abeilles qui montaient

en suivant les branches grimpantes,

jusqu'au faîte des chalets, et la mélopée traînante

de l'école.

Alphonse Daudet.

Questions. — i° A l'aide du texte, justifiez cette

affirmation de l'auteur : « Plus loin encore, c'était

toujours le même village ».

2 0 Expliquez les expressions et les mots suivants :

« enguirlandés,^ souffle haletant, mélopée traînante

(de l'école) ».

3 0 Nature el fonction des propositions dans la

phrase : « Je ne me rappelle plus... je n'en ai vu qu'un ».

->- RÉPONSES. — i° Les villages alsaciens se ressemblent

tous et à tel point que l'auteur, « après

en avoir tant traversé à différentes heures », semble

« n'en avoir vu qu'un ».

2 0 Enguirlandés: les plantes grimpantes (houblons

et rosiers) font autour des fenêtres qu'elles

encadrent de verdure et de fleurs comme des festons

èt des guirlandes ; — souffle haletant : les chiens

ont une respiration courte à la fois bruyante et

précipitée ; — mélopée traînante: les écoliers, surtout

dans les écoles d'autrefois, récitaient souvent,

en chœur et à haute voix, les connaissances qu'ils

devaient retenir, cette récitation se faisait sur un

ton monotone, à la fois chantant et traînant, qu'on

appelle une mélopée.

3° Je ne me rappelle... maintenant: i 1 6 prop., indépendante.

Mais ils se ressemblent tous : 2 e prop., principale

(coordonnée par laconj. mais à la i r e prop.).

— Si bien qu'après... il me semble: 3 e prop. subord.

à la principale par la loc. conj. si bien que, compl.

cire, de se ressemblent (marque la conséquence). —

Que je n'en ai vu qu'un : la grande rue... les- portes

à claire-voie : 4 e

prop., subord. par la conj. que, compl.

d'obi, dir. de semble.

Ou les vieux s'appuyaient... pipes ; où les femmes

se penchaient... route: 5 e et 6 e prop.,subord. parle

pron. relatif adverbial oit, compl. de l'antécédent

portes. .

II. COMPOSITION FRANÇAISE. — Vous

avez eu l'occasion de faire une excursion ou un

voyage qui vous a vivement intéressé. Faites-en

le récit animé.

CoNSEttS. — Ordonnez bien votre récit en

entrant assez vite dans le vif du sujet, qui doit être

la description vivante de la région, du site ou de la

ville qui a fait l'objet de l'excursion ou du voyage

que vous racontez. Indiquez donc avec précision

le but de votre déplacement et le moyen de transport

utilisé, et glissez rapidement sur les préparatifs

du départ. Par contre, donnez des détails suffisamment

précis sur ce que vous avez vu, mettez en

valeur l'essentiel et, pour que votre description

soit bien vivante, n'hésitez pas à mettre en scène

quelques personnages rencontrés au cours de votre

excursion ; faites-nous part également des réflexions

que vous ont suggérées les spectacles que vous avez

pu observer.

III. ARITHMÉTIQUE. — 1. Un champ rectangulaire

a 275 m. de long sur 150 m. de large.

On le partage en deux parties par une ligne

allant du point A sur un point quelconque entre

D et C. Sachant que la surface du trapèze est

lllllllllll .MIMIMMMIMMMMMMIMIM Illll •IIIMIIIII MIMMIMMIIIMIM HMMMMIIIMMIMMM •IMIIMIIHIIHMIII|lllllllll 1. r Ml II. Mil M I J. 1 H,, I,. >. MM IIIIIIIIIUW

•» A aSra>. T e x t e s , r a n v»fe« expliquée et récit, * l'usage des C. G, et des E. P. S. 28 fR

• •MIMUMIIIIIIIIIIIIMIIIIIMIIIIIIIUIIIM., MIMIMIIMIIIItlMIlMHMMMMMllMMIIiilMlMMiMliiMIMIIIIMIIIMl


10 . doc. 33

PARTIE SCOLAIRE N° II 39

detAc fois pins grande que celle du triangle,

calc\iler : r° la surface du trapèze; celle du

triafigle ; 3 0 calculer la longueur DE ; 4P calcule'*

la surface du rectangle EFBC obtenu en

menant EF parallèle à AD. Quelle fraction du

reclckngle primitif représente-t-elle ? 5 0 Calculer

la sùtrface du triangle A EB.

->4 SOLUTION. —1° et 2 0 La surface du rectangle

ABCJp est, en mètres carrés :

\ 275 x 150 = 41 250 m 8 .

Ell-je représente la surface du triangle ADE plus

celle «pu trapèze ABCE, soit 1 fois + 2 fois la surface

ADE, ou 3 fois la

* "F* îa surface ADE.

r\ , ^ ADE vaut donc le

tiers de ABCD, soit

41 25b m 8 : 3 =

13 750 m a .

Et ABCE vaut les

2/3 de ABCD, soit

13 750 m 8 X 2 =

27 500 m 8 .

3 0 Menons EF parallèle

à AD. Nous obtenons le rectangle AFED.

AE est la diagonale de ce rectangle. Elle le divise

en deux triangles égaux, ADE et AFE, qui ont

même surface.

TJonc AFE est le 1/3 du rectangle primitif comme

AXE.

Mais alors la surface du rectangle restant FBCE

est aussi le tiers de celle du rectangle ABCD.

Donc EC = 1/3 de DC.

Et DE = 2/3 de DC = 275 m. X 2/3 = 183 m. 1/3.

4° La surface du rectangle EFBC est le tiers de

celle du rectangle ABCD.

Elle est donc égale à celle du triangle ADE, soit à :

13 750 m 8 .

5° Le triangle AEB a pour surface le produit

AB X FE

s

2

Le rectangle primitif a pour surface AB x AD

ou AB X FE

Le triangle AEB a donc une surface égale à la

moitié de celle du rectangle primitif, soit :

41 250 m 8 : 2 = 20 625 m 2 .

2. L'eau, en se congelant, augmente de 1/15

de son volume. Calculez la densité de la glace.

Un bloc de glace de forme prismatique de 40 cm.

de long, 34 cm. de large et 12 cm. d'épaisseur,

flotte sur l'eau. De combien êmerge-t-il au-dessus

de l'eau ? Ce bloc venant à fondre, combien de

litres d'eau fournira-t-il ?

Solution. — i En se congelant, 15 dm 3

d'eau

augmentent de 1 dm 9 et donnent 16 dm 3 de glace

sans changer de poids. 16 dm 3 de glace pèsent donc

autant que 15 dm 3 d'eau, soit 15 kg. Le dm 3 de glace

>ése donc : 15 kg : 16 = 0 kg. 9375. La densité de

{

a glace est donc : 0,9 375.

2 0 Le bloc de glace donné a un volume de :

40 x 34 X 12 = 16 320 cm 3 , ou 16 dm 8 320.

Il pèse donc : o kg. 9 375 X 16,320 = 15 kg. 3.

Lorsqu'il flotte, il déplace un volume d'eau dont

le poids est égal à son propre poids, soit 15 kg. 3

d'eau déplacée qui occupent un volume de 15 dm 3 30.

U y a donc 15 dm* 300 de glace immergée ; la

partie du bloc qui émerge a donc pour volume ;

16 dm 3 320 —15 dm 3 300 = 1 dm 3 020, ou 1 020 cm 8 .

La base du bloc ayant une surface de 34 X 40 =

1 360 cm 8 , la hauteur du bloc hors de l'eau est égale,

en centimètres, à :

1 020 : 1 360 = 0 cm. 75 ou 3/4 de cm.

3° Le bloc, en fondant, donnera un même poids

d'eau, soit : 15 kg. 300, qui occupent un volume de

15 dm 8 3, ou 15 1. 3.

E. Leroy,

Inspecteur primaire.

VlALA,

Directeur d'Ecole normale.

IIIIIIIItlIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIItlIIfllHIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

David. NOUS ET NOS ENFANTS.

•MmiItlIlinillllllllllllMllIllllllllItlIIIIIIIIIIIIIIItlIIIIIIIIIIItlIIIIIIIIIIIIIIHIHIHIIIIIHUIIMIMIIIIIIIlllllini

1 POUR LES GRANDS ET LES ADULTES |

Les étrangers dans le mande,

La Conférence internationale pour l'étude du

problème des réfugiés qui s'est tenue l'été dernier,

sans grands résultats d ailleurs, a attiré l'attention

sur le problème des étrangers dans le monde. Un

ouvrage publié par le Bureau international du Travail

en 1936, s aidant des recensements de 1910,

1920 et 1930, fournit toute une série de tableaux

permettant de suivre l'évolution des populations

étrangères dans le monde entier depuis une vingtaine

d'années. Les chiffres de ces tableaux sont

assez difficilement comparables, étant données d'une

part les dates et les méthodes différentes des divers

recensements, et d'autre part la variabilité, selon les

pays, de la notion d'étranger (définie d'après la

nationalité juridique, d'après le pays de naissance,

d'après la nationalité ethnique ou la race au sens

anthropologique). Ils n'en présentent pas moins

un intérêt considérable : aussi en donnerons-nous

l'essentiel avant d'étudier plus particulièrement

la question des étrangers en France.

Répartition.

On comptait dans le monde, comme étrangers

recensés en 1910, 1920 et 1930 :

1910... 33 millions (popul. totale : 1 620 millions).

1920... 23 — — — 1 790 —

1930... 29 — — — 2 milliards).

Ce dernier chiffre se répartissait ainsi entre les"

divers continents : -

p. 100.

Amérique

Asie

10 580 000, soit 36,6

8 380 000 — 28,9

Europe 6 250 000 — 21,7

Afrique 2 950 000 — 10,2

Océanie 696 000 — 2,5

Les pays qui comptaient en 1930 le plus grand

nombre d'étrangers recensés étaient : les Etats- .

Unis: 6 300 000 (21 p. 100 du total) ; l'Argentine:"

2 800 000 (9,8 p. 100) ; la France: 2 750000 (9 p.

100) ; la Malaisie : 2 000 000 (6,5 p. ioo), etc.

Pour ce qui est de l'accroissement ou de la diminution

du nombre des étrangers par pays, entre

1910 et 1930 on constate qu'il y a eu :

i° Une augmentation en France (1 555 000), aux

Indes néerlandaises (882 000), en Malaisie britannique

(869 000), au Canada (721 000), aux Etats-

Unis (688 000), en Argentine (470 000), en Corée

(463 ooo\, à Hong-Kong (393 000), en Algérie

(205 000), en Hollande (106 000), en Belgique

(62 000), etc.

2 0 Une diminution en Allemagne (373000), en

Suisse (196000), en Angleterre (114 000), en

Egypte (61 000), au Chili (29 000), etc.

Pour les pays européens, dont les données, aux

recensements de 1910, 1920 et 1930 sont comparables,

le pourcentage des étrangers a été le suivant,

par ordre d'importance :

1910 1920 1930

France

Allemagne

26,5

25,8

34,4

21,5

46

14

Suisse 12,6 9 6,8

Autriche

Angleterre

8,4

7,5

9,5

6

5,5

4

Belgique . 5,8 3,4 6

Italie

Hollande

1,8

1,6

2,5

2,5

2,6

3,4

Espagne 1,5 1,7 3,1

Autres pays 8,5 9,5 8,3

Ainsi, près de la moitié des étrangers recensés en

Europe en 1930 habitent notre territoire. L'Allemagne

est, par contre, le pays qui accuse depuis

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y

40 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc,. 38

1920 la plus forte diminution de sa population On enregistre donc un fléchissement sensible! du

étrangère.

nombre des Français, des Belges et des Allemands

Si l'on envisage le taux des étrangers dans la expatriés en Europe et une augmentation! ^ u

*

population totale, c'est, en Europe, le Luxembourg, nombre des Espagnols, des -Italiens, des Pololnais

la France et la Suisse qui viennent en tête. Mais alors et des Tchécoslovaques. '

qu'en Suisse il est tombé'de n p. 100 en 1900 à /

8 p. 100 en 1930, en France il s'est élevé de 1 p. 100 Les minorités. {

en 1850 à près de 7 p. 100 actuellement.

T T

, . , . . J

U n

Hors d'Europe les pays qui renferment le plus

certain nombre de pays ont, depuis :4 9

i9,

grand nombre d'étrangers par rapport à la popula- fssumé des obligations en ce qui concerne lal protion

totale sont: l'Argentine (26 p. 100), ïeSiam tection de leurs ressortissants appartenant A des

(8 p. 100), le Canada (6 p. 100), l'Australie (5 p. 100), ^montés de race, de religion et de langue et ncitamles

Etats-Unis (5 p. 100).

ment la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Ybugos

l a v i e

Un des tableaux de l'étude publiée par le Bureau - l a Roumanie, la Grèce, etc. j

International du Travail montre que presque par- Mentionnons, parmi ces obligations, les suivantes :

tout les femmes, dans la population dite étrangère, égalité devant la loi et jouissance des mêmes tttroits

c i v i l s e t

sont moins nombreuses que les hommes. C'est ainsi

politiques ; libre usage de la langue nkaterqu'on

compte en France 58 p. 100 d'étrangers de dans tes relations privées et le commerce, en

n e l l e

sexe masculin contre 41 p. 100 de sexe féminin, matière de religion, de presse et dans les réunions

au Luxembourg 56 p. 100 contre 43 p. 100, au publiques ainsi que devant les tribunaux ; (droit

Canada 56 p. 100 contre 43 p. 100, en Belgique égal à celui des autres ressortissants du pays d'c^ntre-

55 p. 100 contre 44 p. 100, etc. tenir à leurs frais des institutions charitables/, religieuses,

sociales ou scolaires ; dans les districts' où la

Origine.

minorité constitue une proportion considérable de la

. , , , . . , . population, l'instruction dans les écoles primaires

Au point de vue de leur provenance les émigrants ge l'Etat sera donnée dans la langue de la minose

repartissaient comme suit en 1910 et en 1930

0

e t c

(le B. I. T. signale que, si les totaux diffèrent de ' ' |_ e 8 r

éfuqiés.

a

ceux cités plus haut, c est parce que les chiffres con-

cernant les nationalités ont été adaptés, aux fins Les réfugiés constituent, parmi les immigrés,

de comparaisons) :

une catégorie particulière. Il s'agit de ceux 'jue

1930 1910 l'application des théories racistes, les révolutkhs

— — politiques, les guerres civiles, les persécutions ont

Europe 22 373 500 23 591 000 contraint à fuir leur pays. Leur nombre ne cesse de

Asie 9 471 000 5 060 200 croître actuellement. Les pays qui les accueillent

Amérique 2 781 600 2 396 700 ont de ce chef à résoudre de nombreux problèmes.

Afrique 587 500 389 800 Ainsi, sur le plan extérieur, il peut arriver que des

Océanie 13 700 119 600 incidents surviennent, à propos des réfugiés, entre

Non spécifiés "4 061 900 1 618 200 leur pays d'origine et le pays qui les reçoit, étant

Total .... 39 289 200 33 175 900 donné surtout que le premier considère le plus sou-

' ' . ' ' vent le second d'un mauvais œil. Sur le plan inté-

Arnsi, durant ces vingt années, le nombre des rieur, et tout en réprouvant le racisme, chaque

émigrants originaires d'Europe a légèrement fléchi,

p a y s

^ doit d'éviter que l'équilibre physique, moral

tandis que le nombre des émigrants originaires et intellectuel de sa population, — équilibre

d'Asie et d'Afrique accuse une notable augmenta- auquel il est parvenu parfois après des siècles de

tion. Les Européens se dirigent surtout vers l'Amé- civilisation et de multiples vicissitudes, — ne soit

rique et vers les pays de leur propre continent.

p a s

brusquement rompu par un afflux trop pro-

Ainsi, sur 22 millions d'étrangers d'origine euro- nonce d'éléments trop différents et parfois difficipéenne

en 1930, on en comptait :

lement assimilables.

13 810 000 en Amérique, Il ne saurait certes être question de fermer la

5 000 000 en Europe, porte aux malheureux chassés de leurs pays par

2 107 000 en Afrique, des doctrines absolues ou par les tragédies qui ^

591 000 en Asie, ensanglantent le monde. Mais il apparaît nécessaire

452 000 en Océanie. de différencier le droit d'asile et le droit de cité et de

Les Américains, les Asiatiques et les Africains réglementer le tout sur le plan international. Une

n'émigrent guère par contre que dans leur propre conférence réunie à Evian en juillet dernier a étudié

continent et cette tendance s'affirme de plus en le problème. Sa résolution finale insiste tout d'abord

plus pour les expatriés de toute provenance, à

u r

l'urgente nécessité de mettre fin à «l'émigrafexception

s

de ceux originaires de France et de Hol- désordonnée » qui sévit actuellement, puis elle

lande, par suite de l'émigration coloniale en Afrique affirme la volonté des Etats participants de venir

et en Asie. Ainsi, 73 p. 100 des Français résidant

n a i d e a u x

réfugiés selon les possibilités laissées

e

à l'étranger se trouvent en Afrique et seulement ouvertes par les législations existantes et souhaite

11 p. 100 dans le continent européen (Belgique, *l u e l e s P a v s d'origine des réfugiés accordent leur

Suisse surtout). " collaboration à l'œuvre envisagée.

La France étant en Europe le premier pays Le document précise que l'action humanitaire

d'immigration, elle attire la plupart des nationalités. projetée doit s'appliquer en premier lieu aux réfugiés

En 1930, elle hébergeait 94 p. 100 des Espagnols allemands et autrichiens. Il note que les pays

expatriés en Europe, 88 p. 100 des Belges, 72 p. 100 d'immigration seront en droit de tenir compte,

des Italiens, 50 p. 100 des Suisses et 49 p. 100 des avant toute admission de réfugié, des facultés

Britanniques. d'adaptation de l'impétrant à l'ordre économique

Pour ce qui est de l'émigration européenne, les et social de sa nouvelle patrie et qu'ils n'auront

chiffres des expatriés de chaque nationalité étaient vis-à-vis de lui aucune obligation financière,

les suivants :

Conformément aux suggestions des Etats-Unis,

1910 1920 1930 la résolution a prévu la création à Londres d'un

— — — bureau exécutif qui sera chargé de coordonner les

Allemands 551 600 378 100 471 700 initiatives et de négocier avec les gouvernements

Belges 330 600 401 300 298 400 intéressés.

Espagnols 135 500 282 200 377 500 Jusqu'à présent peu de résultats positifs ont été

Français 238 100 192 900 174 500 obtenus. On comprendra mieux pourquoi en étu-

Italiens 779 000 657 800 1 069 000 diant le problème dans un pays où il se pose avec

Polonais — 454 2 °° 870 700 une acuité toute particulière : la France.

Suisses 168 300 157 300 176 900

Tchécoslovaques.... — 246200 263100 (A suivre.) R. OZOUF.

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85 e Année. — N° II. —181— 10 décembra I9î8i

PRÉPARATION

SOMMAIRE

Éd. morale : Justice et charité. — Inst. civique :

Le département. Le préfet.

Calcul : C. P. : Le nombre onze. — CE.: Le

nombre cent. La multiplication écrite. — C M.

l r e

A. : Droites sécantes, perpendiculaires, parallèles.

— C M. 2 e A. et C S. 1" A. : Problèmes. —

C S. 2 e

A. : Les rentes. — C P. E. P. : Les rentes.

Histoire : C E. : Les plaisirs violents du seigneur

féodal. — CM. : Cavelier de la Salle. — C 8.

1"> A. : Voltaire. — C S. 2 8 A. et C F. E. P. : Les

classes agricoles dans la Gaule franque.

Langue française : Noël et nouvel an.

Ed. physique : Types de leçons.

Pour te» grands et les adultes : Les étrangers dans

le monde.

Travail manuel : C S. : Construction de petites

balances.

Géographie : C M. et C. S. : Le climat français. —*

C. S. 2° A. : La prévision du temps.

Sciences usuelles : C P. et CE. : Une lampe

électrique de poche. — C. M., C. S. l r e

et 2° A.,

C. F. E. P. : Une pile, une sonnerie, des accumulateurs.

| ÉDUCATION MORALE ET CIVIQUE |

Justice et charité.

COURS ÉLÉMENTAIRE

•IIIIIII11IIIIIIIIIIII1IIIIIIIIIIIIIIIIIII1IIIIIIIIIMMIIIIIIII1IIIIIII*

Lecture.

L'Injustice. — (Les deux petits riches ont tourmenté

cruellement Christophe. Révolté, il gifle la

petite fille et jette le petit garçon au milieu d'une

plate-bande.)

Ce furent des hurlements. Les enfants se sauvèrent

à la maison avee des cris aigus. On entendit

les portes battre, et des exclamations de colère. La

dame accourut, aussi vite que la traîne de sa robe

pouvait le lui permettre. Christophe la voyait venir,

et il ne cherchait pas à fuir ; il était terrifié de ce

qu'il avait fait.

La dame fondit sur lui. Il se sentit frapper. Il

entendit qu'elle lui parlait d'une voix furieuse,

avec un flot de paroles. Ses deux petits ennemis

étalent revenus pour assister à sa honte. Des domestiques

étalent là... Louisa (sa mère), qu'on avait

appelée, parut ; et au lieu de le défendre, elle commença

par le claquer, elle aussi, avant de rien savoir,

et voulut qu'il demandât pardon. Il s'y refusa avec

rage. Elle secoua plus fort et le traîna vers la dame

et les enfants, pour qu'il se mit à genoux. Mais II

trépigna, hurla et mordit la main de sa mère. Il se

sauva enfin au milieu des domestiques qui riaient.

Il s'en allait, le cœur gonflé, la ligure brûlante de

colère et des tapes qu'il avait reçues. Il tâchait de ne

pas penser, et U hâtait le pas, parce qu'il ne voulait

pas pleurer dans la rue. U aurait voulu être rentré,

pour se soulager de ses larmes il avait la gorge

serrée, le sang à la tête : 11 éclatait.

(Après avoir bien pleuré, Christophe pense que

son père va rentrer, qu'il sera encore battu : il veut

fuir.)

Juste au moment où il descendait, il se heurta à

son père qui rentrait.

— Que fais-tu là, gamin? Où vas-tu? demanda

Melchlor.

Il ne répondait pas.

— Tu as fait quelque sottise. Qu'est-ce que tu as

fait ?

DE LA CLASSE

L'enfant se mit à pleurer, et Melchlor à crier, de

plus en plus fort l'un et l'autre, Jusqu'à ce qu'on

entendit le pas précipité de Louisa qui montait

l'escalier. Elle arriva toute bouleversée encore. Elle

commença par de violents reproches, mêlés de nouvelles

gifles, auxquels Melchlor Joignit, sitôt qu'il

eut compris, — et probablement avant — des claques

à assommer un bœuf. Ils criaient tous les deux.

L'enfant hurlait. A la fin, on le poussa dans un

recoin obscur où on l'enferma sans souper.

Tous ses malheurs de la journée l'accablaient à la

fols. Il suffoqua. Il crut mourir. Il se raidit... dans

une révolte désespérée. Il tapa des pieds, de la tête,

contre le mur, hurla, fut pris de convulsions, et, se

meurtrissant aux meubles, tomba par terre.

(Les parents de Christophe le soignent tendrement.

Après avoir longtemps pleuré, il s'endort.)

Mais quand U rouvrit les yeux, le jour était venu...

quelque chose était changé dans le monde, Christophe

connaissait l'Injustice.

Mme HÉMER-MAI.AURIE.

(Jean-Christophe raconté aux enfants, Albin Michel.)

Commentaire.

Qu'a fait Jean-Giristophe ? Faites le récit

des malheurs qui l'accablent ensuite. A-t-il

mérité de si sévères corrections ? Pourquoi

non ? H a giflé ses tourmenteurs après avoir

supporté patiemment leurs railleries et leurs

méchancetés. La maman de Christophe saitelle

ce qui s'est passé auparavant ? Non, c'est

pourquoi elle est injuste en corrigeant si sévèrement

son enfant. A-t-elle des excuses ? Lesquelles

? (Sa pauvreté, son désir de plaire à sa

patronne, afin de ne pas perdre sa place.) Qui

est encore injuste ? La dame qui gifle Fenfant

sans même savoir ce qu'il a fait. Le papa qui

agit de même.

Comment les deux petits riches auraient-ils

dû traiter Christophe ? L'accueillir aimablement,

lui prêter leurs jouets, ne pas se moquer

de ses habits moins beaux que les leurs.

Est-il charitable de se moquer d'un camarade

pauvre, mal vêtu ou infirme ? Que faut-il

faire, au contraire ? Le traiter avec'bonté, lui

montrer de l'affection, essayer par votre gentillesse

de lui faire oublier qu'il n'est pas

comme les autres. Ne craignez pas de partager

avec ceux qui ont moins que vous. Ne soyez

pas égoïstes (expliquer). Connaissez-vous dès

égoïstes ? Sont-ils très aimés deieurs camarades ?

Trace écrite. — Je ne veux pas être égoïste.

Chaque fois que je le pourrai, je partagerai ceque

j'ai avec mes petits camarades.

COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR

•iMiiiliiiimiiilitiiiMitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii itiiiiiiiitiiiiiiiutiiiiliiiiiiliiMiliil

Lecture.

L'injustice de la nature.— La nature n'est point

juste. Dès la naissance, 11 y a de monstrueuses. Inégalités

entre les hommes. Les uns naissent beaux,

robustes, intelligents, et d'autres laids,' chétifs,

stupides, infirmes. Les uns naissent avec un caractère

aimable et un cœur déjà disposé à la bonté ; les

autres naissent violents et méchants.

Et ce n'est pas encore là toute l'injustice d* la

nature. La maladie et là mort frappent, au- hasardé

Il y a des calamités imméritées, qui nous révoltent*

L'homme s'est élevé progressivement au, sentiment

de la Justice, et U ne peut compter que sur lui

pour mettre un peu de Justice sur I» terre.

M Œ e H. PÈRRIN.

(Pour la vie morale de nos enfants, Nathan-.)

•HMmiUlUIMI Illll lUIllllllllllllllllll I Illl llllllinilllllllIlllllIllllIllllllllllllluiMIUIIIIIIIIUlnilllllUItlIIIMllllllllllllllllllllMlllllllllllllIlllllllllllllllllMItnilMIIMllMIIIIIIIIHI

M* H.-Jean-Perrin. POUR LA VIE MORALE DE NOS ENFANTS. 12 lr.

ss«M itHmiMiMMUiM i»HtiMmm iHim


182 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES I0 4éc.38

Commentaire et leçon.

Quels exemples donne-t-on dans le texte

des inégalités de la nature ? Citez-en d'autres.

Y pouvons-nous quelque chose ? Y a-t-il

cependant parmi les hommes une égalité physique

: égalité des besoins, égalité devant la mort.

A. — A quoi tend la justice.

i° Respecter l'égalité, c'est-à-dire essayer que

soient satisfaits pour tous, les besoins essentiels.

« Par exemple, il n'est pas contraire à l'égalité

que mon voisin ait douze chapeaux pendant

que je n'en ai qu'un, parce qu'on vit très bien

avec un chapeau et même sans chapeau.

« Mais il est contraire à l'égalité qu'une personne

puisse avoir beaucoup de pain pendant

que d'autres n'en auraient pas, parce qu'on

ne vit pas sans pain. »

H. Wai/tz.

(Histoires pour le petit François, Nathan.)

2° Etablir une exacte proportion entre la

récompense et l'effort. Il m'est arrivé de mettre

une assez bonne note à un devoir médiocre, de

bonnes observations à un élève qui était parmi

les derniers de la classe parce que je trouvais

dans le travail application et progrès.

3° Établir une exacte proportion entre la faute

et le châtiment. Il n'est pas juste de punir également

l'homme qui a volé parce que ses enfants

ont faim et celui qui est poussé par la paresse

et le vice. Autres exemples à trouver par les

enfants : celui qui tue pour voler et celui qui tue

pour se défendre, l'homme devenu criminel

par suite des mauvais exemples, de la mauvaise

éducation qu'il a reçue, etc.

La justice examine non seulement l'acte,

mais les intentions du coupable, les influences

qui se sont exercées sur lui, etc.

4° Établir une exacte proportion entre nos

actes et leurs conséquences. Quand un enfant,

un homme a racheté sa faute par la punition

ou le repentir, sa faute doit être oubliée, il n'en

doit pas subir mdéfiniment les conséquences.

x

(Exemples scolaires.)

De même, il n'est pas juste qu'un enfant

subisse 'les conséquences des fautes de ses

parents, ce qui, hélas! se produit trop fréquemment

: tares physiologiques et mentales héréditaires,

suspicion de la société, etc. (Paire

trouver des exemples.)

B. — Difficulté de la justice.

Pour être parfaitement juste, il faudrait

connaître toutes les pensées, les intentions,

les excuses du coupable. Cela est très difficile.

Nous devons éviter de juger trop vite, nous

efforcer à la bienveillance (expliquer), en un

mot nous exercer à la justice.

C. — La charité est plus simple que la justice.

« Pour être juste, il.f aut peser et comprendre :

pour être charitable, il suffit d'aimer. Le

monde serait bien sec, bien dur, bien triste, si

on n'y rencontrait pas des âmes généreuses, qui

donnent plus qu'elles ne reçoivent, qui aiment

ceux à qui elles ne doivent rien, qui font du bien

à leurs ennemis. » (H. Wai/tz.)

Exemples d'actes charitables : V. Hugo :

Après la bataille, Les pauvres gens, etc.

Obstacle à la charité : l'égoïsme. Observer

les actes de l'égoïste, remarquer qu'il se conforme

généralement à la justice, mais qu'il lui paraît

mutile d'ajouter l'amour à la justice.

D. — Joies que procure la pratique de la Justice

' et la charité.

Exemples personnels. Analyse de la satisfaction

intime et profonde éprouvée à l'occasion de

tout acte juste et charitable.

Trace écrite. :— Pour être juste, il faut peser

et comprendre ; pour être charitable, il suffit

d'aimer (H. Wai/tz).

Exercices de réfi^xion. •— i° Qu'est-ce

qu'une personne égoïste ? L'avez-vous été quelfois

? Dites dans quelles occasions.

2° Comment un enfant peut-il subir les conséquences

des fautes de ses parents ? Conséquences

pour votre conduite future.

INSTRUCTION CIVIQUE

11 I Mil I llll I II IIMM lllll lllll lllllllll Mil Mil I III I [Mi II II III IIMM III II*

Le département. Le préfet.

A. Mettre sous les yeux des enfants une carte des

anciennes provinces et une carte des départements.

Même remarque que pour le canton sur la situation

du chef-lieu. Quel est le chef-lieu de votre département

? Combien le département comprend-il

d'arrondissements ? De cantons ? De communes ?

B. Qu'y a-t-il au chef-lieu du département ?

(Une cour d'assises, un général, un évêque, un

inspecteur d'académie, un directeur des contributions

directes, un directeur des contributions indirectes,

un directeur des postes et télégraphes, etc.)

C. Pourquoi cette division en départements ?

Afin que le pouvoir central ait des représentants

dans toutes les parties du territoire (pourquoi ?) ;

afin qu'il ne soit pas nécessaire de faire intervenir

le gouvernement pour régler les affaires locales :

budget, travaux, etc.

Le département n'est pas seulement une étendue

de territoire, il est, comme la commune, une personne

civile, il a le droit de posséder, vendre, acheter.

D. Qui a divisé la France en départements ?

(Constituante, Premier Consul.) Qui gouvernait

auparavant les anciennes provinces ? L'intendant.

Qui est à la tête du département ? Le préfet, qui

remplace l'intendant de jadis (pouvoir exécutif :

voir rôle du maire). Il est assisté par le Conseil

général (pouvoir législatif : voir rôle du Conseil

municipal).

E. Fonctions du préfet.

Avez-vous vu déjà le préfet ? Où habite-t-il ?

Qui a déjà vu la préfecture ?

i° Le préfet est nommé par le Président de la

République, comme les ministres. Il est le représentant

des ministères, il est chargé de renseigner le

ministre de l'Intérieur (rôle du préfet sous l'Empire).

Agent du pouvoir exécutif, il transmet aux maires,

par l'intermédiaire des sous-préfets, les instructions

des différents ministères, il veille à l'exécution des

lois.

2° Il gouverne le département. Il nomme certains

fonctionnaires et employés ; il vérifie et approuve

les budgets communaux. Il fait exécuter les décisions

du conseil général ; prépare le budget départemental

; ordonne les travaux, etc.

F. Le préfet est assisté d'un secrétaire général

nommé aussi par le gouvernement. Le secrétaire

général aide le préfet, le remplace en cas d'absence

(rapprocher du rôle de l'adjoint au maire).

RÉSUMÉ. — Le département est un ensemble de

communes formant une sorte de petit État qui

s'administre lui-même sous le contrôle du gouvernement.

Il est, comme la commune, une personne

civile. Le préfet est le représentant du gouvernement

et en même temps du département.

Il fait exécuter les lois et les décisions du Conseil

général. Il est assisté par un secrétaire général

qui le remplace en cas d'absence.

M. LEblond,

Directrice d'école (Cher).

IlIflflMHIIIlMtlIlItlIlllllllltinillllMIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIMIIHlIMMIIinillt Illllllllfllltlllllltlllllllllllllttllllllllll IIIIIIIM1I III IIMIIIIIIIIIMIIIIIIIIH I "•>

Aubert. COMMENT F O R M E R L E CITOYEN FRANÇAIS .. 2.75

iMmmMiiiiiiitiiniiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiii iiuiitMiiiriiiiiiiiiriMnifiiiiiiriiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiini'


10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 183

| CALCUL |

COURS PRÉPARATOIRE

^•IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIllllllllllllIllllllllllltl

I. Le nombre onze.

Formons la collection-nombre onze en ajoutant

un objet-unité (boule, bûchette, etc.) à la collection

dix. Cet objet-unité est le onzième. Isolons-le : voici

onze égale un et dix (ou dix et un) ; isolons le

onzième et le dixième : voici onze égale 2 et 9

(ou 9 et 2) ; nous obtiendrons ensuite 3 et 8 (ou 8

et 3), puis 4 et 7 (ou 7 et 4) ; enfin 5 et 6 (ou 6 et 5).

Prenons les demi-dominos qui, assemblés, donnent

onze. Choisissons le vrai domino de onze : 6 et 5.

Il nous donne une figure de onze.

II. — La dizaine dans onze. Onze écrit en

chiffres.

a. Revenons à : onze, égale dix et un. Pour bien

faire voir que les dix objets-unités restent ensemble,

à part, nous allons les présenter attachés en un petit

« fagot », si ce sont des bûchettes ; en un petit

« collier », si ce sont des perles ; en un « damier de

dix » (deux bandes de cinq), si ce sont des carrés ;

en une « pile de dix.», si ce sont des jetons ou des

rondelles ; en un « domino de dix » (double-cinq), si

ce sont des points, etc. Et nous appellerons « dizaine »

ce groupe de dix unités mises ensemble. Nous parlerons,

maintenant, de « fagots-dizaines », de « colliersdizaines

», de « damiers-dizaines », de « pilesdizaines

», de « dominos-dizaines », etc.

b. La collection-dizaine, toujours, sera placée

à gauche de l'objet-unité (la onzième unité) ; et

l'unité qui s'ajoute à la dizaine pour faire onze sera

toujours à droite de la dizaine. Réalisons onze, en

suivant cette règle, avec tout le matériel que nous

avons (par exemple : un fagot-dizaine et une

bûchette-unité) et disons toujours que la dizaine

est à gauche (Exemple : « Un fagot-dizaine à gauche

et une bûchette-unité à droite, onze »).

c. JEU. — Avec des chiffres mobiles, qui me montrera

qu'il a une dizaine (fagot...) et une unité

(bûchette...) ? Il suffit de placer le chiffre indiquant

qu'il y a une dizaine à gauche du chiffre

indiquant qu'il y a une unité : le chiffre 1, à gauche

signifie : « Un fagot-dizaine », ou « un collierdizaine

», etc., et le chiffre 1, à droite, signifie :

« une bûchette-unité », ou « une perle-unité », etc.

Nous' savons maintenant écrire onze en chiffres.

Exerçons-nous à le lire. Par exemple : « 11 jetons,

c'est 1 pile-dizaine à gauche, et 1 jeton-unité à

droite » ; ou : « 11 fleurs, c'est un bouquet-dizaine

à gauche, et une fleur-unité à droite ». En Usant et

interprétant le nombre 11 écrit en chiffres, formonsle

avec notre matériel, ou, représentons-le par le

dessin, en plaçant bien la dizaine à gauche.

III. Le zéro ; dix, écrit en chiffres.

a. Composons la collection-nombre « onze », avec

une dizaine (un fagot, par exemple) à gauche et une

unité (une bûchette, par exemple) à droite. Puis

enlevons l'objet-unité qui est à droite de la dizaine.

Nous avons ceci :

Une dizaine, j Une unité ; ou : 1 i 1.

Puis : ;

Une dizaine, i Rien aux unités ; ou : 1 i rien.

b. Nous savons écrire le nombre onze en chiffres,

parce qu'il y a un chiffre (1) pour représenter une

dizaine (il suffit de placer ce chiffre à gauche) et un

chiffre (1 encore) pour représenter une unité

(ce chiffre est alors à droite du chiffre 1 de la dizaine).

Mais, pour écrire dix en chiffres, nous sommes

embarrassés. Que nous manque-t-il ? Le chiffre

qui dirait : rien. Ce chiffre, apprenons à le nommer

et à l'écrire : c'est le zéro, o. Au lieu de dire et

d'écrire : une dizaine et rien aux unités, nous pouvons

écrire : 10, et cela signifie : une dizaine (à

gauche) et rien aux unités (a droite).

IM IMinilMlimiIlHMH MIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIMilMMtlIIIItlIlMIHIIIItlIlim^

COURS ÉLÉMENTAIRE

«IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIlUtMIIIIIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIMIIIIItl

I. Le nombre cent ; les dix dizaines.

a. Formons la collection-nombre 99 (par exemple

avec 9 fagots-dizaines groupés à gauche de 9

bûchettes-unités). Ajoutons, sur la droite, un

dixième objet-unité ; la dixième dizaine, ainsi

complétée, doit passer à gauche ; nous obtenons

alors : 10 groupes-dizaines à gauche et zéro objetunité

à droite. Ecrivons :

10 dizaines ; o unité 10 ; o.

b. Apprenons à nommer le nombre que nous

avons écrit ; c'est le nombre cent. Dix unités

ensemble font une dizaine ; dix dizaines — ou cent

unités — ensemble font une centaine. Par exemple,

en faisant un seul paquet avec 10 fagots-dizaines

de bûchettes, nous avons une centaine de bûchettes ;

nous pourrions délier les fagots-dizaines de ce gros

« paquet-centaine » : nous aurions encore une

centaine de bûchettes. Autres exemples : dix colliersdizaines

donnent de quoi faire un « collier-centaine

» (perles) ; dix damiers-dizaines donnent,

juxtaposés, un grand « damier-centaine » (cent

carrés) ; dix bouquets-dizaines donnent un gros

« bouquet-centaine » (cent fleurs), etc. Multiplions

les exemples ; les élèves s'amuseront à en imaginer

eux-mêmes, sous notre contrôle.

c. Disposons nos collections et les chiffres mobiles

correspondants :

dix fagots-dizaines ! zéro unité

10 i o .

Un

fagot-centaine

1

10 : o

i o dizaine o unité

o

d. Lisons, en partant de la droite, les chiffres

du nombre 100. Nous avons : \

o unité

o unité

10 dizaines ou 0 dizaine

1 centaine.

Le premier chiffre, à droite, est le o des unités ;

le deuxième chiffre, à gauche du o des unités, est

le o des dizaines ; et le chiffre 1, qui vient ensuite,

veut dire : « une centaine », parce qu'il est au troisième

rang sur la gauche. Retenons cela. Amusonsnous

à deviner comment il faut lire : 200, 500, 120,

150, 210, 510, 125, 152, 225, 522, etc. (Toujours,

nous indiquerons ce que veut dire chacun des

chiffres, en collections concrètes ; par exemple :

5 paquets-centaines, 2 fagots-dizaines et 2 bûchettesunités.)

e. JEU FINAI,. — Composer le plus vite possible

3 nombres avec les chiffres mobiles 1, o, o. Lire

chacun de ces nombres et indiquer ce qu'il représente,

en collections concrètes. Solution : 100, 010,

001. Dans quels cas le chiffre o sert-il à quelque

chose ? Pourquoi ?

II. — La multiplication écrite par 2, sans

retenue.

i° Procédons d'abord à la récapitulation de tout

ce qu'évoque l'expression : « deux fois tant... »

a. Deux fois un certain nombre d'objets : voici

4 glands dans ma main droite et 4 glands dans ma

main gauche ; cela en fait deux fois 4, 8. U y avait

6 pommes dans un panier ; j'en ajoute 6 autres ;

il y en a maintenant deux fois 6, 12, dans ce

pâmer, etc. b. Deux fois le même nombre de ce qui

n'est pas des objets : je fais deux fois 3 pas, je

monte deux fois 4 marches ; je lève la main six fois

de suite, puis encore six fois ; la pendule sonne deux

fois 4 coups, etc. c. Deux fois une longueur : je

déroule la ficelle d'une pelote, et j'en mesure 3 m.,

puis encore 3 m., ce qui en fait deux fois 3 m., ou

6 m. Sur la route, je fais 4 dam., je m'arrête un peu,

puis je continue à marcher et je fais encore 4 dam.

Les longueurs sont mises bout à bout. Mais je puis,

après mon arrêt, revenir sur mes pas jusqu'à

mon point de départ ; j'ai quand même fait deux ibis

Souche. V A D E - M E C U M P O U R L ' E N S E I G N E M E N T D U CALCUL. 9îr.

tiiiijitiiitiiiiiiiiiiii»tiiiiti,iiiiiiri«iiiiiiiiiiijillliiiiiiiiiiiiitiliiJ»iiiiiiiii*i.iiiiiitiiiiljli»«i»iililililli«fliltiataltilliifiitiii.iiiiiiliiitiifiiiiiiiiiiiiaiiiiiiiiiiii.iiiiiiiitatiilliiilillltllil.l.iiitiuiiitflft


î®4 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38

4 dam. Sur cette même route, je Teste immobile ;

Paul s'éloigne snr ma gauche et fait 4 dam. le long

d'une demi-droite ; Jean s'-éloigne dans le sens

opposé, vers ma droite (dessinons cela), et fait, lui

aussi, 4 dam. ; entre eux, il y a deux fois 4 dam.

c. Deux fois tant de francs : voici 5 f. ; j'en remets,

autant ; il y en a, maintenant, deux fois 5, 10.

J'achète un livre que je paie 8 f. (jouons à opérer ce

paiement avec des jetons) et un plumier que je paie

également 8 f. ; j'ai dépensé deux fois 8 f., etc. ;

2 0 Dans tous les cas qui précèdent, j'ai su dire

combien font deux fois tant..., parce que je connaissais

« la table des deux fois ». Si j'avais été embarrassé,

j'aurais dit : 4 et 4, par exemple, parce que je

sais mes tables d'addition ; 3 0 Mais saurais-je

dite tout de suite, sans avoir écrit quelque chose,

combien font deux foi6 34, on deux fois 43, par

exemple ? Il faut que je fasse une addition écrite ;

par exemple :

3 fagotsdizaineunités

4 bûchettes-

Deux

fois + 3 fagotsdizaineunités

+ 3

+ 4 bûchettes-

3

bûchettes = 6 fagotsdizaineunités

8

= 8 bûchettes-

Je vais apprendre, maintenant, à faire une autre

opération, qu'on appelle une multiplication :

.Deux fois 4 unités (bûchettes), cela fait

34

X 2

= 68

8 unités ; j'écris le produit de 4 unités par 2,

qui est 8 unités, sous le trait d'opération,

dans, la colonne des unités. Ensuite, j'écris

à gauche de ce produit par 2 des unités le produit

par 2 des dizaines, qui est 6 dizaines (deux fois

.3 dizaines). Et j'obtins 68, c'est à-dire le produit

par 2 du nombre 34.

III. — Le billet de cent francs ; la monnaie de

100 francs.

a. Présentons un vrai billet de 100 f. ; il vaut une

centaine de francs ou 10 dizaines (pièces). Comment

écrire i'oo f. ?

dix ^piècesdizaines

zéro pieceunité

u

o

10

c | d | u

1 i o i o

Un billetcentaindizainunité

zéro piece-

zéro piece-

b. Voici un billet de 100 f. ; par quoi puis-je le

remplacer ? En pièces de 10 f. ? En pièces de 10 f.

et en pièces de 1 f. ? Apprenons à faire la monnaie

de 100 f.

COURS MOYEN 1" ANNÉE

lltliuillllllllllllllllllllllllllllllllllllllltlllllllllllllllllllliiiiuiiiiiiii

DROITES SÉCANTES, PERPENDICULAIRES,

PARALLÈLES.

I. — Les perpendiculaires.

Prenons une feuille de papier blanc et plions-la

en deux (ce pli sera rendu plus visible par un trait

AB). Marquons dans la partie supérieure une petite

croix à l'encre déterminant un point O, et, avant

que l'encre soit sèche, rabattons la partie supérieure

sur la partie inférieure autour du pli comme

La droite OC fait des angles égaux avec la droite

AB. On dit que les droites AB et OC sont perpendiculaires.

Deux droites qui ne sont pas perpendiculaires

sont obliques.

Le segment de droite OM est-il plus grand ou plus

petit que OD ? (Faire comparer ODC et OMC.)

Tracé des perpendiculaires.

a. Avec l'équerre.

b. Avec le rapporteur.

c. Par pliage. Prendre une feuille de papier. Former

un pli quelconque AB. Rabattre une partie

de AB sur l'autre partie et former le pli. On obtient

deux droites perpendiculaires.

II. Les parallèles.

Procurons-nous deux angles égaux en découpant

un angle dans deux feuilles de papier de couleurs

différentes (blanche et noire par exemple).

Faisons glisser l'angle noir sur l'angle blanc le

long d'un côté (utiliser

une règle : voir

figure).

Les deux côtés

distincts seront tonjours

sur la table

(même plan), mais

ne se rencontreront

pas : ce sont des

droites parallèles.

Pour que deux

droites soient parallèles,

il faut donc

^

deux conditions.

(Montrer dans la classe des lignes droites qui ne se

rencontrent pas, me "s qui ne sont pas parallèles :

multiplier de telles observations.)

Certains élèves ajoutent à la

définition : « si loin qu'on les

prolonge». Pourquoi ne faut-il

pas dire cela ? (Les droites

sont ilUmitées.) 0

Traçons une droite AB et

! donnons-nous deux points O et

P, traçons les perpendiculaires

à AB passant par O et P. Ces droites sont parallèles.

(Tout se passe comme si un angle droit glissait le

long de AB.)

APPLICATION. — Cela permet de tracer avec

l'équerre une parallèle à une droite donnée passant

par un point fixé d'avance.

Peut-on utiliser les trois côtés de l'équerre ?

(Oui.)

Droites sécantes. — Traçons deux droites sur

notre feuille. Si ces droites se coupent (même en

dehors des limites de notre feuille), ces droites sont

sécantes. ,

Problèmes (revision).

1. Un fermier possède 2 vaches qui lui donnent

en moyenne 12 litres de lait par jour. Le lait est vendu

à un marchand 1 f. 35 le litre. Ce marchand fournit

au fermier, à la fin d'une semaine, 6 kg. 250 de viande

à 27 f. le kilogramme. Combien ce marchand doit-il

encore donner au fermier pour régler la livraison du

lait de la semaine ? RÉPONSE. ->- 58 t. 05.

2. Le cours d'Histoire se compose de 3 livres (C. E.,

C. M., C. S.) qui ont respectivement 112, 17g et 248

pages. Chaque page comprend en moyenne 42 lignes,

et chaque ligne comprend en moyenne 67 lettres. Quel

est le nombre de lettres contenues dans les 3 livres?

RÉPONSE. ->- 1 516 746 environ.

charnière. Le point O vient marquer un autre

point C. Menons OC qui coupe AB en D.

Comme les angles autour de D coïncident en

repliant la feuille, ces angles sont égaux à la moitié

d'un angle plat.

COURS MOYEN 2 e

ANNÉE

«1 IIIIIIIUIIIIIIHII1IIIIIMII1IIII llll 1111(11 lllll II Mil II

Il

COURS SUPÉRIEUR 1 ANNÉE (C. É. P.)

mu 11111111 iiimiiii 1111 m m 11 m nui mu 11 m nui 1111 n imi m »

Pour la leçon de géométrie, voir la leçon destinée

aux élèves du C. M. (1 Ann.)

-'UHMMmrmMMMniMiiMMMiiMMniMiMHMMimirnnM IIIMIIIIIIIIIIillMlilliliiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiniiii m iiiiitiMii iiiiiiiiitilliilimitiltiliitHIII i,mi,iIIIIIIIHIIHIIMIiHIHI»II»III»<

«t patoc.

C o n r s

Pratique d'arithmétique, de système métr. et de géométrie. C. moy.

MI1lt*f*tfnillH«nilllMIIIIHIHIinillllllllltnilHlllllllllllllM||Mtlll|||IIMIIHIIIIIIIIIIIIt IIIIIItlIllinilllHIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIlIMMIIIIIIIIIimillllllllMIIIIMIIMIIUIIIIIII llllllllll Il iniiim

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10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II {85

| HISTOIRE |

COURS ÉLÉMENTAIRE

4lllimMIMIMMIHfMtlIlllllllllllMlMMIIMIMItlllItlMIin.il

Les plaisirs violents du seigneur féodal.

Les mœurs de l'époque féodale étalent brutales

et lë seigneur aimait les distractions violentes

qui lui procuraient des émotions et

satisfaisaient sa vanité.

La brutalité des mœurs. — Les seigneurs habitant

les châteaux forts étaient des hommes vigoureux,

le pluo souvent grossiers et emportés. Une

querelle éclatait-elle entre deux seigneurs, elle

finissait par le crime sournois ou ouvertement

proclamé : Régnier de Boulogne conspira la mort

d'Humfroy d'Ordre. Il le fit tuer de mort inopinée

et lui trancha la tête. La veuve du défunt, montrant

en un corps de femme un courage viril, ôta à son

mari mort sa chemise ensanglantée, et la garda

quelque temps, durant lequel elle la montra souvent

à ses enfants pour les émouvoir à la vengeance. Un

jour que Régnier chassait dans les environs, la

veuve l'aperçut et, avec des larmes et des cris, supplia

ses enfants et ses amis de venger son mari. Régnier

fut « par eux forcé et atteint, mis à mort au bruit de

sa vénerie et de ses chiens, et là ils le laissèrent

mort, déchiré et démembré comme une bête sausage

». (Chronique de Guines et d'Ardres.)

La guerre privée. — La guerre privée par où

finissaient la plupart des querelles exerçait ses

ravages partout et à chaque instant. Dès que le

printemps arrive, le seigneur part en campagne,

suivi de ses hommes d'armes. Monté sur un destrier

tout bardé de fer, la lance de frêne à la main, il

porte sur sa tête le heaume fermé en forme d'œuf,

n'ayant que deux ouvertures pour les yeux. Le

torse est emprisonné dans le haubert ou cotte de

mailles en acier. Jambards et brassards aussi en acier

protègent les jambes et les bras. L'expédition est

COURS MOYEN

imiummiiiimiin

Sa première grande expédition. — Le voyage,

sanglante et sans pitié. Partout à la ronde les chàu- commencé le 27 janvier 1682, se fit d'abord en

mières, les villages sont brûlés. Bois, récoltes, traîneaux, puis sur des canots d'écorce en approvignes,

vergers, tout est saccagé. Le sang coule, les chant du Mississipi. L'expédition était composée

morts jonchent les abords et l'intérieur du château

La ohasse. — Même en temps de paix, les plaisirs

violents, source de fortes émotions, constituent la

distraction favorite du seigneur. Il chasse le cerf,

le sanglier et le loup. En s'attaquant à ces bêtes,

le seigneur est fier de montrer qu'il est brave et

fort, et le sanglier dangereux l'excite tout particulièrement.

Souvent, accompagné de sa dame, il

chasse au faucon. La dame emporte au poing un

faucon apprivoisé, elle le lâche dans la campagne et

l'oiseau de proie lui rapporte dans ses serres une

perdrix, une caille ou un lapin.

Les tournois. — Au xi e

siècle, on aime les tournois

comme nous aimons aujourd'hui les matches de

football et de boxe. En présence des dames châtelaines

accourues nombreuses des manoirs voisins,

siégeant sur des estrades décorées de bannières,

deux troupes de cavaliers revêtus de leur armure

de fer fondent l'une sur l'autre. Les lances heurtent

les cuirasses, le choc est rude. On enlève morts et

blessés sur l'arène souillée de sang.

Ce cruel tournoi faisait déjà verser bien des

larmes. Il sera remplacé plus tard par le joyeux et

brillant carrousel, avec armes émoussées et inoffensives.

Mais il faudra que les mœurs s'adoucissent

et ce sont les femmes qui y pourvoient. Elles l'exigeront

de plus en plus, au nom de la courtoisie

que leur témoignent déjà les rudes hommes de

l'époque féodale, et l'Eglise leur prêtera son concours.

Cavelier de la Satie (1643-1687).

Explorateur des plus énergiques, H dota la

France, au XVII e

siècle, de son plu» vaste territoire

colonial, la Louisiane, qui eût pu former

avec le Canada un Immense empire sans

les fautes commises depuis lors.

8a Jeunesse. — Né à Rouen, il partit en 1666

pour la Nouvelle-France et se rendit à l'île de Montréal

dans le Saint-Laurent, où il fut chargé, quoique

fort jeune, de réprimer les insurrections des Iroquois.

Bientôt il se mit en rapport avec les sauvages, apprit

les dialectes indiens, fit plusieurs excursions dans

les forêts et sur les grands lacs, se préparant par là

aux explorations qu'il méditait.

Au cours de sa première expédition, il découvre

la rivière Ohio et la descend jusqu'au Mississipi,

mais, abandonné de ses compagnons, il est contraint

de revenir à Montréal et parcourt seul, à' travers

mille dangers, les quatre cents lieues qui l'en séparent.

L'année suivante, il rejoint le Mississipi par

une autre rivière qu'il découvre, celle de l'Illinois,

mais il est encore obligé de revenir sur ses pas.

Rivalité des «Jésuites. —Sur ces entrefaites, les

Jésuites tout-puissants au Canada, voyant d'un œil

jaloux les premières tentatives hardies d'un conquérant

de gloire et de profits commerciaux, nièrent

les découvertes de la Salle et voulurent au moins les

dépasser. Avec l'appui du gouverneur général, le

comte de Frontenac, Cavelier partit pour la France

en 1674 et vint solliciter Colbert. Le rninistre l'accueillit

favorablement, lui fit octroyer des lettres de

noblesse et lui donna en pur don le fort de Frontenac,

au nord-est du lac Ontario, qui devint la

base de ses opérations et où il établit une mission

de Récollets, congrégation rivale des Jésuites, ainsi

que des familles canadiennes et iroquoises. Son

intention était de relier Québec au golfe du Mexique

par une puissante chaîne de forts, servant à la fois de

centres de colonisation et de commerce, ainsi que de

résistance contre les Espagnols et les Anglais.

C'était l'ambition de faire la conquête pacifique

de tout le bassin du Mississipi.

de cinquante-quatre personnes. Bientôt on atteignit

le grand fleuve, dont le courant un peu plus loin

devient fort rapide, en même temps que ses eaux

sont rendues bourbeuses par le mélange des eaux du

Missouri. Après avoir fondé le fort de Saint-Louis

de l'Illinois, la Salle donne officiellement au pays

en même temps découvert et étudié le nom de

Louisiane. Le 6 avril, il atteignit le delta du Mississipi;

et fe 9, il prit solennellement possession, au

nom du roi de France, de tous les territoires

qu'arrose le fleuve « Colbert ».

Sa deuxième grande expédition. — Revenu en

France, il reçut de Louis XIV, avec le titre de viceroi,

la mission de fonder des établissements en Louisiane,

de repousser à l'ouest les Espagnols avec le

concours même des sauvages qui les détestent et,

d'autre part, de cantonner a l'est les Anglais envahissants.

L'équipage parti de La Rochelle sur une flottille

de quatre bâtiments, le 24 juillet 1684, était commandé

par un officier de cour, de Beaujeu, qui, par

jalousie, fit traîner en longueur la traversée, dépassa

par une erreur calculée l'embouchure du Mississipi,

débarqua Cavelier au Texas, l'abandonna et revint

en France. La Salle explora le pays pendant six

mois, fonda le fort de Saint-Louis du Texas, puis

décida de tenter par terre un voyage de retour

au pays des Illinois, point de départ de sa première

grande expédition.

8a mort. — Mais des haines grondaient sourdement

dans la petite troupe composée de seize

hommes seulement, vingt autres étaient restés

i • •...

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kœnig. RÉCITS D'HISTOIRE P O U R L E S P E T I T S . . . Broché.• 8.25

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186 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES «r~ 10 déc. 38

à la garde du fort qu'on venait de fonder. Le 19 mars

1687, avant même d'avoir quitté le Texas, Cavelier,

victime d'agissements mystérieux, était assassine

à la suite d'une querelle par quatre de ses compagnons,

qui insultèrent sen cadavre et l'abandonnèrent

auxfauves. Us croyaient se venger ainsi desahauteur,

et n'étaient que les instruments de ses ennemis.

COURS SUPÉRIEUR t« ANNÉE

«llllllllllllllllllllMIIIIIIIIIMIIIIIIirillllllllllllllllllllItlIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIII*

Voltaire (1694-1778).

Voltaire domine tout son siècle par sa prodigieuse

intelligence et par l'énorme influence

que son esprit universel exerça sur ses contemporains.

Il estleplusillustredes« philosophes».

8a jeunesse. — François-Marie Arouet, né à

Paris, se fit de bonne heure remarquer par la vivacité

de son esprit et la pétulance de son caractère.

Il fut l'élève des Jésuites au collège de Clermont

(Louis-le-Grand) jusqu'à l'âge de seize ans. Au

cours de sa jeunesse tourmentée, il fut enfermé

onze mois à la Bastille parce que soupçonné d'avoir

fait un écrit injurieux à l'adresse de Louis XIV. En

1725, ayant eu un démêlé avec le chevalier de

Rohan-Chabot, celui-ci le fit bâtonner par ses

laquais dans un guet-apens. U essaya en vain

d'obtenir justice, attendit une réparation qui ne

lui fut pas accordée, reprit de nouveau le chemin

de la Bastille, et, après quelques semaines de liberté,

dut partir pour l'Angleterre où il resta trois ans,

admirant beaucoup les mœurs anglaises et surtout

le respect de ce peuple pour la pensée libre.

8a carrière. — De retour en France, il voit sa

renommée grandir d'année en année. Il devient

l'ami, puis, en 1750, l'hôte du roi de Prusse Frédéric

II. Plus tard, il s'établit aux Délices et à Ferney,

dans une grande propriété à cheval sur la frontière

franco-suisse, de telle sorte qu'il put échapper sans

peine à toute tentative d'arrestation. Là, il monde

la France de lettres et de brochures que tout le

monde dévore. U entretient une correspondance

suivie avec tous les souverains d'Europe, les reçoit

chez lui et, âgé de quatre-vingt-quatre ans, assiste,

en 1778, année de sa mort, au couronnement de son

buste, solennité qui prend l'allure d'une apothéose.

L'homme. — En 1760, il a soixante-six ans. Dans

la figure encadrée d'une large perruque, les saillies

du nez et du menton ressortent à l'excès, les yeux

sont toujours brillants, le sourire exprime l'habitude

de la moquerie. Tout en disant qu'il meurt, il

travaille dix-huit et vingt heures par jour. U a bien

des travers, bien des petitesses. Il s'avilit dans les

injures qu'il prodigue à ses adversaires. Il est prêt

à toutes les comédies pour se mettre à l'abri du

danger. Il ne signe pas ses ouvrages ou les signe

de faux noms. Mais son excuse est qu'il ne peut se

soustraire à la Bastille ou à l'exil que car les mensonges

et les simagrées. Quand il joignit les actes

aux paroles et qu'il se fut fait l'avocat de toutes

les causes justes, quand il fut le refuge des Calas,

des Sirven et des La Barre, alors ses petitesses de

caractère s'évanouirent dans l'éclat de son action

humanitaire.

L'œuvre. — Dans l'œuvre immense de Voltaire,

tour à tour historien, poète, auteur dramatique,

philosophe et savant, il a à l'occasion vivement

attaqué les lettres de cachet et l'arbitraire royal,

il a demandé l'abolition du servage et la suppression

de la torture, ainsi que l'éducation du peuple.

La monarchie, comme elle est établie en France, lui

paraît d'ailleurs bonne si elle respecte les lois. Mais

il a surtout attaqué la superstition et l'intolérance.

Son influence fut prodigieuse à tel point qu'on l'a

appelé « le roi Voltaire ». Ce riche bourgeois a contribué

plus que personne à rendre la Révolution nécessaire,

il a ruiné le respect des croyances et des

institutions qui maintenaient l'ancien régime. U a

amené aux Etats généraux de 1789 une foule de

prêtres et de nobles, « philosophes » humanitaires,

qui ont travaillé à jeter bas l'édifice dont les ruines

devaient les écraser.

COURS SUPÉRIEUR 2 e

ANNÉE ET

•iMiiiin iiiiiiiiiiiiillllillllllttlllllllllilllllilllllMM nuillltlIMHIIil liilillll 11 mil llll 1111>

CLASSE DE FIN D'ÉTUDES PRIMAIRES

I I II IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIH k • 111 • 11 ru I • 111 11 I M M III M 1111111 1 » • I • 1111 11 • 11111111

Les classes agricoles dans la Gaule franque.

Dans la Gaule franque, la situation des colons

ou fermiers empire, celle des esclaves s'améliore.

L'esclavage disparaît lentement. Un

grand nombre d'esclaves deviendront les serfs

de l'époque féodale.

Le colon et l'esclave. — La loi romaine établissait

une distinction très nette entre le colon et

l'esclave. Le colon est attaché à la terre qu'il cultive,

mais il est un homme libre et un citoyen. U

peut, quoique travaillant comme un fermier pour

le propriétaire, devenir propriétaire lui-même. U

peut intenter une action et prêter serment devant

les tribunaux, être enrôlé dans l'armée : l'esclave

ne le peut pas. Le colon contracte un vrai mariage.

L'esclave ne peut contracter mariage : sa femme

et ses enfants sont, comme lui, la chose du maître.

Le colon, attaché à la glèbe, trouve dans cette servitude

même une garantie : si la terre est vendue

à un autre maître, il n'en est point séparé, pas plus

qu'on ne peut le séparer de sa femme et de ses

enfants. On n'a pas de ces scrupules pour l'esclave :

on vend l'homme sans la terre, le mari sans la

femme, le père sans les enfants. U est un bien meuble,

tandis que le colon, propriété aussi, est un immeuble.

Leur situation se transforme.—Les colons formaient

l'immense majorité des populations de la

Gaule. Mais, dans les guerres franques, des milliers

de colons ont été arrachés à leur pays et vendus sur

les marchés. Même en temps de paix, on ne se

faisait pas scrupule de les arracher à leurs champs :

quand on mariait la fille d'un roi, on dépeuplait

tout un canton pour lui donner un cortège de serviteurs

digne d'elle. Donc si l'usage subsistait de ne

vendre les colons qu'avec la terre et la terre avec

les colons, cet usage n'était plus inviolable comme

sous la loi romaine.

En revanche, la condition des esclaves s'était

améliorée. Les Germains avaient horreur des villes

et vivaient à la campagne, comme les Gallo-Romains,

dans leur « villa » qui était tout un village, où les

chaumières des paysans se groupaient autour de

l'habitation du maître. Dès lors, la foule des esclaves

qui pullulait dans les palais romains, occupée à des

travaux industriels ou de luxe (tisserands, teinturiers,

coiffeurs, parfumeurs, baigneurs), disparaît,

inutile, ou bien travaille la terre comme les colons.

Leur situation se rapproche et se confond

presque. —Dès lors, la différence entre le colon et

l'esclave s'atténue. L'esclave reste une chose, mais

le christianisme a sur sa condition une action morale

bienfaisante. La loi chrétienne lui reconnaît la qualité

d'homme, elle lui constitue par le mariage une

famille, lui reconnaît une femme légitime, des enfants

légitimes. Sans doute, il se doit tout entier avec tout

ce qu'il possède.

Mais que reste-t-il au colon quand il "a payé la

redevance à son propriétaire, la dîme à l'Eglise,

qu'il a subi les réquisitions, les corvées, etc. ? Pourtant,

au ix e

siècle, une différence subsiste : les colons

d'un village forment une sorte de municipalité, et celleci

peut enleur nom porter plainte au roi ou à ses agents.

L'esclavage disparaît lentement. — Les lois

civiles et religieuses s'efforcent d'entraver la traite

des blancs. Le concile de Châlons, en 643, interdit

de vendre des esclaves chrétiens hors du royaume.

D'autre part, les affranchissements qui permettent

de passer de l'esclavage à une condition intermédiaire

entre l'esclavage et la liberté se multiplient.

C'est des anciens esclaves que descendent sans doute

ces serfs de mainmorte qui, au moyen âge français,

ne possèdent rien en propre, qui ne peuvent disposer

de rien à leur mort et dont les meubles mêmes

appartiennent au seigneur.

H. PETITEAU,

'Inspecteur honoraire de

l'Enseignement primaire.

iMimimiiMiiiiuuniiiinMiiiiiiiiiMiiiiiimiiiimuimiiiiiipliiMMMiiiiiiiiiHMiinHMnimiMMiniiN^

A. CARLIER. Tableaux d'histoire et de civilisation. 3 séries de 10 tabi. chac: 20 fr.

imiiiiuiNHiiiiiiiMN lin "in i mil iHiiMiiiimniimiiimti minimum


10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 187

| LANGUE FRANÇAISE |

Noël et nouvel an.

COURS PRÉPARATOIRE

•iniiiiiiiiHiiiiiiiiiiiniimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiii'

I. TEXTE DE CAUSERIE

Les étrennes.

Aujourd'hui, premier jour de l'an, Jacqueline

a eu ses étrennes : une poupée magnifiquement

habillée qui dort en fermant les yeux et sait dire

« papa », « maman », lorsqu'on tire les cordons

qu'elle a le long du corps. C'est le cadeau du papa

et la maman offre, de son côté, à sa fille, le berceau

de la poupée. Il est en osier, garni de rubans roses,

avec de petits coussins comme matelas et comme

oreiller. Jacqueline ne cesse pas de bercer sa poupée

et de la coucher pour la réveiller presque aussitôt,

car elle ne peut se passer d'elle.

Jacqueline veut pourtant savoir ce que ses cousins

ont reçu. Elle va donc chez sa tante souhaiter

la bonne année et voit les cadeaux offerts à Jacques

et à Gustave.

Jacques est au comble de la joie : il a le jeu de

meccano qu'il désirait tant et s'occupe à construire

s

un pont métallique. On a donné à Gustave, qui est

plus artiste, une jolie boite de couleurs et plusieurs

pinceaux avec des modèles à imiter : des fleurs, des

animaux, des paysages. Gustave entreprend de faire

le portrait de Jacqueline ; mais il n'y réussit guère et

la petite fille fait la moue en voyant la pauvre image

qui devait lui ressembler.

ÉLOCUTION, —• Quel beau jouet Jacqueline

a-t-elle eu pour ses étrennes? — Qui lui a donné

cette poupée? — Que lui a offert sa maman? —

Pourquoi la poupée de Jacqueline -paraît-elle

vivante? — Comment Jacqueline joue-t-elle avec

sa poupée? — Qu'est-ce que Jacques, le cousin

de Jacqueline, a reçu comme cadeau ? — Que faisaitil

quand Jacqueline vint le voir ? — Et Gustave,

qu'a-t-il comme étrennes ? — Que veut faire Gustave

avec son pinceau et ses couleurs ? — A-t-il

réussi son portrait ?

II. EXERCICES

D'APPLICATION

Conjugaison orale. — Imitons la petite fille qui

joue à la poupée. Et l'on dira :

Je berce ma poupée, je lui chante une douce chanson,

je l'endors, je la couche dans son berceau et je

m'éloigne sur la pointe des pieds pour ne pas la

réveiller. — Disons encore : nous berçons notre

poupée, nous lui chantons, etc.

Conjuguez au présent et au passé composé ."j'habille

ma poupée, tu habilles, etc. J'ai habillé ma

poupée, etc.

Vocabulaire. — Les friandises, les dragées, les

pralines, les crottes de chocolat, les caramels, le

sucre d'orge, le sucre de pomme, les pastilles au

miel, le nougat.

DEVOIR. — Au premier de l'an, les enfants reçoivent

et mangent des... — Les uns préfèrent les...,

les autres le..., d'autre les... — Quand on baptise la

poupée, on achète des... — Quand on est enrhumé,

on suce des... — Ce qu'on achète le plus souvent à la

fête, c'est du... ou un...

III.

RÉCITATION

Rêve de Noël.

Les bébés roses, dans la cendre,

Ont mis leurs petits souliers.

Derrière une bûche, ils ont même,

Tandis qu'on ne les voyait pas,

Mis, par précaution suprême,

Leurs petits chaussons et leurs bas.

Puis, leurs paupières se sont closes

A l'ombre des rideaux amis...

Les bébés blonds, les bébés roses

En riant se sont endormis.

Et jusqu'à l'heure où l'aube enlève

Les étoiles du firmament,

Ils ont fait un si Joli rêve

Qu'ils riaient encore en dormant

ROSEMONDE GÉRARD.

(Œuvres.)

La veille de Noël, les bébés espèrent avoir beaucoup

de cadeaux du père Noël qui doit descendre

à minuit, par la cheminée, avec sa hotte pleine de

joujoux et de bonbons; Pour avoir beaucoup de

choses, ils mettent près du foyer, non seulement

leurs petits souliers, mais leurs chaussons et leurs

bas. Et ils s'endorment en faisant un joli rêve, ce qui

les fait sourire en dormant. Us voient sans doute

dans leur rêve les beaux jouets et les friandises qu'ils

espèrent.

COURS ÉLÉMENTAIRE

-tin IIIHIII uni u ni iittiiiiiniiiiii ni imiiiiiiiimiiiiiiiiiMiM.

I. ÉTUDE DE TEXTE

L'arbre de Noël.

C'était une veille de Noël. L'arbre de Noël était

déjà tout garni, avec des bougies, dés oranges jaunes,

des pommes rouges, des noix dorées et des joujoux.

Sauf les enfants, tous les gens de la maison avaient

admiré l'arbre. Minet aussi l'avait vu, avec ses gros

yeux verts ; le brave chien de garde l'avait vu avec

ses bons yeux pleins de caresses; le canari jaune

l'avait regardé de ses petits yeux noirs avant de

s'endormir dans un coin de sa cage.

Miss BRYANT.

(Comment raconter des histoires aux enfants, Nathan.)

ÉLOCUTION. — Qu'avait-on attaché dans

l'arbre de Noël ? — Qui avait vu l'arbre garni ? —

Pourquoi n'avait-on pas montré cet arbre aux

enfants ? — Quels animaux de la maison avaient

eux aussi admiré le sapin de Noël ?

Vocabulaire. — Les étrennes utiles : chandail,

béret, sarrau, ceinture, une paire de galoches, de

bretelles, un col, une cravate ; une boîte de compas,

une boîte de' couleurs.

Qualifions : une ceinture vernie, large, solide,

commode ; un sarrau neuf ou usé, propre ou sale,

reprisé, rapiécé, taché, poussiéreux, déchiré.

Ce que fait le coloriste : il délaye ses couleurs, il

les étend avec son pinceau ; il choisit ses teintes et

parfois les modifie.

DEVOIR. — Un écolier a toujours besoin d'étrennes

utiles, que ce soit un..., un..., un... ou une... — Il

demande quelquefois à ses parents, pour les leçons de

dessin, une... ou une... — II se sert du... pour tracer

des courbes ou des circonférences. — Il prend plaisir

à colorier avec son...

GRAMMAIRE. — Le féminin dans les adjectifs.

— Le vert sapin, la verte forêt. — L'adjectif vert

iiiiiliitiiiiiliiMitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiii iiit iiMiiiiHiiiiMiiiiiiiiiiiiiiniHiiiiiiiiiiiiiiiimmiiHHHiiMMMiH

M1 1* CAPUS. TOUT U N SAC D E B E L L E S HISTOIRES Rein.-Mi.

iiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiimiiii»iniiiim,mmi—iiiii»'" iiiiiiiiiiiiiinniiitiiini iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinniiiiiiiiiiniimmnTtiinnïiitTTmT , i--Tin- f mm nmîmmu

{

>rend un e au féminin, de même que le nom. C'est

a règle générale à laquelle se soumettent beaucoup

d'adjectifs (grand frère, grande sœur ; œil clair,

prunelle claire ; joli chapeau, jolie coiffure ;

homme fort, femme forte).

Comme les noms terminés par er et ier, les adjectifs

ont leur féminin en ère et ière (le bateau léger,

la barque légère ; le gâteau entier, la galette

entiéVe, etc.)

Parfois, toujours comme pour les noms, on double

la dernière lettre avant de mettre l'e du féminin

(le bon écolier, la bonwe écohère ; le coq grassouillet,

la poule grassouillette).

DEVOIR. — Mettre au féminin les adjectifs mis

entre parenthèses : la mer (bleu), la ceinture (eiroift,

la fleur (violet), la (premier) punition, la cage (dore),

la (haut) tour, la personne (fier), la fille (poli), là

page (propre), la main (net), la jupe (court), la poule

(matinal).


188; -JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38

. II. ORTHOGRAPHE

TEXTE : L'arbre de Noël.

Remarques orthographiques. — Veille (comme

oreille, treille, corbeille). — Noël (le tréma sur l'ë),

bougies, orangés ; faire rappeler le pluriel de joujoux,

les gens, les yeux, les caresses (un seul r), le

canari.

AUTRE TEXTE : Rêve d'enfant.

L'étroite rue blanche et solitaire, entre deux rangs

de pignons frangés de glace, s'éclairait aux reflets

joyeux des fenêtres intérieurement illuminées. Il y

avait des chansons dans l'air, une agréable odeur

de cuisine et de vin muscat, et sur les toits, avec des

bottes qui ne faisaient pas de bruit à cause de la

neige épaisse, le bonhomme Noël, du givre à la

barbe, passait, regardait par l'ouverture de chaque

cheminée en jetant dedans des joujoux qu'il tirait

d'une grande boite.

PAUI, ARÈNE.

Explications. — Un petit garçon a quitté la

France avec son père ; il habite maintenant dans

les pays chauds ou la neige ne tombe jamais. Plus

de bonhomme Noël, plus de réveillon. Le petit

garçon s'endort et rêve aux nuits de Noël de sa première

enfance... mais ce n'est qu'un rêve.

Remarques orthographiques. — Le rêve, la rue,

solitaire (le suffixe aire comme dans primaire),

aux reflets, fenêtres iWuminees, vin muscat, bonhomme

Noël.

Exercice de constructions de phrases. — PHRASE

AFFIRMATIVE ET NÉGATIVE. — On a illuminé le sapin

de Noël ; — On n'a pas illuminé le sapin de Noël. —

Faire des phrasés semblables avec les expressions

suivantes : distribuer des jouets, sucrer des bonbons,

partager une galette, acheter une boîte de compas,

délayer des couleurs dans des godets.

III.

RÉCITATION

Le bonhomme Noël.

Tout près de l'étang qui reflète

Les peupliers au vent courbés,

J'ai vu passer, oh I quelle fête !

Le bonhomme cher aux bébés.

Par les sentiers, sous la leulUée,

Il s'en allait à petits pas

Tout Joyeux, la mine éveillée

Comme s'en vont les grands-papas.

Sur sa pauvre échine voûtée,

Ses deux coudes dans les genoux,

Il portait toute une hottée

De galettes et de Joujoux.

— Bonhomme, où vas-tu ? m'écriai-je I

— Les innocents sont mes amis :

Je leur porte à travers la neige

Les joujoux qu'on leur a promis.

CLOVIS HUGUES.

(M M E DÈS, Pour faire réciter nos petits, Nathan.)

Les bébés croient à l'existence du bonhomme

Noël, grand distributeur de bonbons et de joujoux

qu'il laisse tomber dans la nuit de Noël par le haut

des cheminées. Et le poète, qui s'adresse a des petits

enfants, leur dit qu'il a vu passer le père Noël, le dos

courbé, la hotte pleine. Il lui a même adressé la

parole et ce dernier lui a répondu qu'il allait faire sa

tournée pour que les bébés, le lendemain, aient de la

joie au cœur.

COURS MOYEN i" ANNÉE

MlllllIllIllIIIIIIIIIIIIItlIlllIftlIlllllillMllllllllllllllllllllllllHHIIIIIHI

ORTHOGRAPHE

Veillée de Noël en Provence.

Fidèle aux anciens usages, pour mon père, la

grande fête, c'était la veillée de Noël. Ce jour-là, les

laboureurs dételaient de bonne heure ; ma .mère

leur donnait à chacun, dans une serviette, une belle

galîtte à l'huile, une rouelle de nougat, une jointée

de figues sèches, un fromage du troupeau, une

salade de céleri et une bouteille de vin cuit. Et qui decl,

et qui de-là, les serviteurs s'en allaient pour poser

la bûche au feu dans leur pays et dans leur maison.

Au mas ne demeuraient que les pauvres hères qui

n'avaient pas de famille ; et parfois des parents

arrivaient à la nuit en disant : « Bonne fête ! Nous

venons, cousins, poser la bûche au feu, avec vous

autres. »

FRÉDÉRIC MISTRAL.

Explications. — L'auteur rappelle une coutume

de sa Provence. Son père, qui est propriétaire d'un

mas (d'une ferme), veut que sa famille et ses domestiques

passent en fête la veillée de Noël. On distribue

aux charretiers, aux valets de fçrme de quoi faire

réveillon et l'on prépare à souper pour les siens,

pour les domestiques sans famille et pour les parents

qui pourront venir.

Préparation. — Dételaient (du verbe dételer : un

seul t tandis qu'atteler en prend deux) ; — rouelle

(mis ici pour rondelle) ; — jointée (à rapprocher de

poignée, de brassée) ; — céleri ; — le mas (à rapprocher

de maison) ; — de-ci, de-là (expression

venant des adverbes ci et là, comme par-ci, par-là).

.Autre texte d'orthographe. — Rêve d'enfant

(V. C. él.).

GRAMMAIRE. — Féminin des adjectifs qualificatifs.

— Faire rappeler la règle générale (la même

que pour les noms) et faire trouver des exemples.

Comme pour les noms il y a des féminins spéciaux

suivant certaines terminaisons :

Le fermier hospitalier, la fermière hospitalière ; —

un homme veuf, une femme veuve ; — un gâteau

savoureux, une galette savoureuse ; — un chien

aboyeur, une chienne aboyeuse ; — un garçon

gentil, une fillette gentille. Faire rappeler les règles

particulières (les mêmes que pour les noms).

Parfois, aucun changement (lorsque l'adjectif

a un e au masculin) : propre, honnête, aimable, etc.

DEVOIR. — Trouver trois adjectifs terminés par

ier, par eux, par eur, et indiquer leur féminin. Trouver

cinq adjectifs qui ne changent pa^ au féminin.

Construction de paragraphe. —"S'inspirer de la

dictée et construire un paragraphe sur le thème

suivant : Les écoliers à la veille du certificat d'études

primaires. — Employer la phrase exclamative'

au début, comme dans le texte, la phrase interrogative

pour finir.

Comme l'année scolaire est vite écoulée et comme

l'on se trouve brusquement à la veille du certificat

d'études ! Les uns qui ont réussi leurs compositions

espèrent le succès, les autres sont pleins d'inquiétude.

Mais tous réfléchissent, supputent leurs

chances, songent à combler leurs lacunes. A-t-on

fait des progrès suffisants en orthographe et en

calcul, sait-on bien rédiger, n'a-t-on pas quelque

chapitre d'histoire ou de sciences à Revoir ? En un

mot, est-on bien tranquille et peut-on se dire, sans

crainte du mauvais hasard : demain, je serai reçu ?

RÉCITATION. — Le bonhomme Noël (V. C. él.).

COURS MOYEN 2 e

ANNÉE

«IIIMIIMlIIMIIIMIllMIIMIIimiMIMIIIHIllllMIIIIKIIIIIliMIlIIIIIKIIt.

ET COURS SUPÉRIEUR i r « ANNÉE

•IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMHIIIIIItMlllllllllllllllllllllllUIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIllllllllllItlUIIIIII*

I. ORTHOGRAPHE

1. Un réveillon d'autrefois au château.

Passé le pont-levis et la poterne, il fallait, pour se

rendre à la chapelle, traverser la première cour

pleine de carrosses, de valets, de chaises à porteurs,

toute claire du feu des torches et de la flambée des

cuisines. On entendait le tintement des tournebroches,

le fracas des casseroles, le choc des cristaux et

de l'argenterie remués dans les apprêts d'un repas ;

par là-dessus, une vapeur tiède qui sentait bon les

chairs rôties et les herbes fortes des sauces compliquées

faisait,dire aux métayers, comme au chapelain,

comme au bailli, comme a tout le monde : quel

bon réveillon nous allons faire après la messe I

A. DAUDET.

A. SÔUOHÉ. PETITE MAMAN *t SES trois «NFANTS. W^^hJnSSt U fr,

m i • • .•imnu iM iJ imuuniui/HHinwwwntiDMMjijiu ir.ri.mun iu ini un m inirn'" un H'" mMini innnniHiHiniiinuiniiuiniiiumnInm.


10 aéc. 38 -o- PARTIE SCOLAIRE N° II 189

| ÉDUCATION PHYSIQUE |

DÉCEMBRE

Dans toutes les régions, la température est basse,

le vent souffle, il pleut souvent, u neige aussi. Nous

donnerons' notre leçon d'E. P. en plein air chaque

fois que le temps le permettra. Les autres jours, nous

reviserons, corrigerons les exercices étudiés précédemment,

et, faisant preuve d'initiative, trouverons

le moyen, même sur une surface réduite, de réaliser

une leçon continue. Aérons bien les abris, les préaux,

la salle qui nous recevront cette saison. L'air pur

est un facteur de santé.

Après-midi de plein an*.

Nous avons étudié (I) des plans qui vous permettront

de fournir,en cette matière un travail

actif, intéressant, profitable, tout en restant dans

le cadre de la pédagogie.

Écoles à classes multiples.

(Vu le temps, chaque maître dirigera sa classe.)

Premier groupe. — Enfants de cinq à huit ans :

1° Etude d'un chant marche pour les leçons.

2° Avec la collaboration effective du maître,

jeu de devinettes, des métiers, pigeon vole, etc.

3° Leçon d'E. P. Exercices sur place, en marquant

le pas, avec déplacements circulaires.

4° Récréation libre en cas d'éclaircie, sinon conversations,

jeux par petits groupes,

i « 5° Revision de quelques exercices. Initiation

respiratoire. Chant collectif. Assis. Repos et silence.

6° Etudions des gestes. Jeu : colin-maillard.

7° Récréation libre (voir 4°).

8° Etude ou exécution d'un chant mimé, en

marchant, en sautillant. Soins d'hygiène.

• 9° Remettre la salle en ordre. Lecture amusante

par le maître.

Deuxième groupe. — Enfants de huit à^lix ans :

1° Marche chantée. Evolutions possibles. Revision

d'exercices.

2° Récréation, courses dans la cour, sinon jeux

par petits groupes.

3° Leçon d'E. P. Exécuter, si possible, les déplacements

en cercle.

4° Etude de mouvements étant assis ou couchés

Ear deux sur les bancs. Education rythmique. Equibres

sur un pied.

5° Recherche par petits groupes déposes, création

de tableaux vivants. Donner l'idée ou le sujet.

6° Récréation libre dans la cour, sinon conversations,

jeux par petits groupes. Soins d'hygiène.

Chant collectif.

Troisième groupe. — Enfants de dix à douze ans :

1° Exercices asymétriques. Préparation d'exercices.

Evolutions chantées.

2° Récréation, courses dans la cour, sinon conversations,

jeux par petits groupes.

,3° Leçon d'E. P. ; exécuter les déplacements en

cercle, en spirale.

4° Etude d'équilibres sur un pied, marche sur

des bancs avec une baguette en équilibre sur la

main.

I

5" Garçons : Tableaux vivants, indiquer le sujet.

Gestes sportifs.

Pilles : Danses, exercices rythmiques.

(Pour tous) : Exercices de souplesse des doigts.

6° Récréation libre vingt minutes, sinon petits

jeux. Soins d'hygiène ; chant collectif dix minutes.

de douze à qua­

Quatrième groupe. — Enfants

torze ans :

(I) L'Éducation physique moderne à l'école, PAR G. RACINE,

A. GODIER, I,. LEROY (F. NATHAN, ÉDITEUR).

M mu M 111111 m mm ut util nui

1° Revision d'exercices mal exécutés. Préparation

d'exercices.

2° Etude d'exercices d'ensemble pour fête.

Garçons : Tableaux vivants.

Filles : Danses. Exercices rythmiques.

3° Récréation libre ; sinon jeux par petits groupes,

étude de gestes gracieux.

4° et 5° Leçon d'E. P. (durée quarante-cinq

minutes).

Exécuter les déplacements en cercle.

Causerie sur les sports (quinze minutes).

6° Etude de gestes sportifs (vingt minutes).

Soins d'hygiène ; chant collectif (dix minutes).

École à classe , unique.

Enfants de six à quatorze ans :

1° Etude de chant, marche, vingt minutes ; conversations

par groupes, dix minutes.

2° Jeux d'intérieur. Education des sens. Devinettes,

avec la collaboration du maître.

. 3° Leçon d'E. P. ; plan huit à dix ; laisser les

petits assis les dix dernières minutes.

4° Récréation libre, sinon jeux à l'abri par groupes.

5° Revision d'exercices. Education rythmique.

6° Tableaux vivants (quinze minutes).

Chant collectif, soins d'hygiène (quinze minutes).

Nota: Enfants de 5 à 8 ans, ne pas dépasser

20 minutes par partie; pour les autres groupes,

30 minutes.

École à classe unique

(5 à 14 ans).

Leçon partielle.

Nous supposons la leçon exécutée à l'abri, fenêtres

grandes ouvertes (pas de courants d'air).

Première série. — Commune.

Elévation du genou : 1, 2, 3, 4...

T

Elévation du genou et du bras opposé.

Le boxeur avec jeu de jambes.

Soufflons! Respirons.

Lancer de jambe en avant (1).

Deuxième série. — Commune.

Circumduction des épaules, bras souples et pendants.

Circumduction des bras tendus se croisant devant

le corps, passant par la verticale, s'abaissant latéralement,

bien ' en arrière. Mouvement continu.

Tête fixée.

Rythmer cet exercice sur un pas. puis sur quatre

pas.

Petits : cinq à dix. — Jeux : Les devinettes ; l'objet

caché. •

Grands : dix à quatorze.

Exercice synthétique. — FENTELATÉRALE TENDUE:

LA JAMBE GAUCHE ; PENCHER LE TRONC EN LIGNE

AVEC LA JAMBE DROITE TENDUE EN ÉLEVANT LE BRAS

GAUCHE VERS LA DROITE AU-DESSUS DE L'ÉPAULE

DROITE, EN LE FLÉCHISSANT LÉGÈREMENT, MAIN SOUPLE,

COUDE DE CÔTÉ, TÊTE TOURNÉE À DROITE. ELEVER LE

BRAS DROIT TENDU À L'HORIZONTALE,LA PAUME DELA

MAIN FACE AU DEHORS, DOIGTS EN HAUT (FIG. 1) ;

3, REVENIR ÀLA POSITION DE DÉPART, ET, SANS ARRÊT,

RÉPÉTER À DROITE.

1, 2; FLÉCHIR

Sixième série. — Commune.

Le cheval au pas, au trot : trente secondes. Respirer

(2). Repos pour les petits. Le cheval au galop

(quinze secondes). Respirer.

Jeu : se lancer la balle, user de variantes.

Jouons à cloche-pied, à la marelle.

Huitième série. — Commune. Retour au calme.

Marche lente, souple ; cercles des bras. Chant

collectif.

L. LEROY,

Instituteur, Le Tréport (3).

(1) OCTOBRE.

(2) AU DEHORS -DELA SALLE.

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10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE II 191

I ACTIVITÉS DIRIGÉES : BRICOLAGES |

COURS SUPÉRIEUR : Construction de petites balances.

ILLLLLLLLLTLLLLLL IL ILLLLLFL A

LE fléau est constitué par une règle

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192 JOURNAL DESMNSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES

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10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 193

Explications. — Le réveillon va avoir lieu dans

un ancien château, un château féodal puisqu'on

y entre par un pont-levis et une poterne. Et d'ailleurs

la messe de minuit se dit dans la chapelle du

château ; on y accède en traversant la grande cour

et tout le monde s'emplit les narines de bonnes

odeurs et voit les marmitons au travail.

Remarques orthographiques. — Réveillon (de

veille, de veillée) ; — pont-levis (formation du mot) ;

— chape//e et chape/ain (comme châte/Zenie et

châtelain) ; — carrosse (de char à rapprocher de

charrette) ; — claire (chercher à quel nom se rapporte

cet adjectif) ; tournebroche (comment le mot

est formé) ; —fracas, les apprêts, métayer, baiWi.

Tout le texte à l'imparfait, sauf la réflexion finale.

Questions écrites. — i. Qu'est-ce qu'une chaise à

porteur, un métayer, un chapelain, un bailli ? —

Une chaise à porteur : fauteuil porté à bras (pour les

dames de la cour ou les châtelaines d'autrefois) ; —

métayer: cultivateur qui partage sa récolte et ses

produits avec le propriétaire de la métairie ; —

chapelain : prêtre attaché à un château, à une

famille noble et qui célèbre les offices dans une chapelle

; — bailli : sorte de maire des villages du moyen

âge.

2. Sens et formation du mot tintement. — Trouver

des noms dé bruits composés de la même

manière. — Un tintement est un bruit métallique,

clair et assez léger (le tintement du cristal). Du

verbe tinter : tinte (suffixe ment), crépitement, grésillement,

craquement, froissement, etc.

3. Famille du mot réveillon. — Employer trois de

ces mots dans des phrases : veille, veillée, veiller,

veilleur, veilleuse ; réveil, réveiller, réveillon ; surveiller,

surveillant, etc.

Dans la chambre du malade, une veilleuse est

allumée ; — Le surveillant a puni le lycéen ; —

Le clairon sonne le réveil à la caserne.

4. Conjuguez le verbe entendre au passé simple.

2. Retour sur le passé.

Combien cela tient, en un fuyant espace, de souffrances,

de pleurs, de déceptions et aussi de joies

consolantes et de menus bonheurs I Les uns voient

dans l'année qui s'en va un an de moins à vivre, les

autres un an de moins à souffrir et comme un an de

captivité qui laisserait approcher la délivrance.

Mais pour le fortuné comme pour l'attristé, un an,

c'est beaucoup, en tout cas, et cela donne à réfléchir

et cela pousse à faire, à part soi, son examen de

conscience. A-t-on progressé, a-t-on grandi dans le

bien, s'est-on corrigé de ses défauts, affermi dans ses

résolutions fières? A-t-on approché enfin de cet être

Idéal que tout honnête homme doit avoir devant

les yeux en se disant : je veux lui ressembler?

J U X E S

CL,ARETLE.

Questions écrites. — 1. Expliquer les expressions

: un fuyant espace, examen de conscience, être

idéal. •— Un fuyant espace : c'est un laps de temps

assez court ; le mot espace indique ici le temps, le

cours d'une année ; 7— l'examen de conscience : c'est

le retour sur soi-même, sur sa conduite avec les

réflexions et les résolutions que cela comporte ; —

l'être idéal : c'est la personne vertueuse, sans défaut.

2. Famille du mot an, employer trois mots dans

des phrases : année, annuel, annuellement, bisannuel,

annuité, suranné, nouvel an, bon an, mal an. —

Noël est une fête annuelle ; — Il faut payer les

annuités de l'emprunt — La crinoline est une

mode surannée.

3. Conjuguer le verbe vivre au présent de l'indicatif,

au passé simple, au futur simple, au subjonctif

présent.

Vocabulaire. — Noël, la veille de Noël, le carillon,

la messe de minuit, le réveillon.

La légende de Noël : la crèche, les rois mages,

leurs présents : la poudre d'or, l'encens, la myrrhe.

—Le nouvel an, les souhaits, les visites, les cadeaux,.

Qualifions les étrennes : agréables, utiles, magnifiques,

inespérées.

Les verbes : recevoir des étrennes, remercier,

souhaiter une bonne année ; déficeler un paquet,

admirer son contenu.

Quelques expressions: une anxieuse attente, une

surprise agréable, lin catalogue illustré, une joie

exubérante.

DEVOIR. — Employer dans des phrases six mots

ou expressions.

II.

RÉDACTION

Les étrennes approchent. Que désirez-vous ? Décrivez

l'objet de vos désirs. Pourquoi le préférez-vous ?

Conseils. — Le plan du devoir est suffisamment

indiqué. Le paragraphe le plus important est relatif

à la description de l'objet désiré et au plaisir qu'on

en espère.

III. RÉCITATION

La bûche de Noël.

Sauf les branches, c'est tout le cadavre d'un orme,

Un cadavre amputé par la foudre et béant,

Car un long coin de fer, tel un poignard géant

Disparait à moitié dans son poitrail énorme.

Comme un monstre égorgé, couohé sur un brancard

Et qui garde un tronçon d'épieu dans sa blessure,

En travers des landiers déformés par l'usure

Il gît, hirsute et lourd, percé de part en part.

On croit lui voir un dos, des vertèbres, un mufle,

Une sorte de gueule et des dents de requin ;

Il est, sous ses moignons ongles, gris de lichen

Hérissé comme un ours et cornu comme un buffle.

Et, bien qu'il soit coupé depuis mainte saison

Et semble, par endroits, aussi sec qu'un squelette,

La flamme rouge, bleue, ambrée et violette,

N'a brûlé jusqu'ici qu'un peu de sa toison.

A. VERMENOUZE.

(Mon Auvergne, Pion.)

Le poète décrit la bûche énorme qu'on a eu du

mal à déraciner et qu'il compare à un monstre.

Avec un peu d'imagination, on peut, en effet, lui

trouver une ossature, une gueule et des dents. Elle

est dans le feu ; mais la flamme a de la peine à la

traverser.

Explication de mots : les landiers sont les longs

et_ gros chenets qui soutiennent la bûche dans l'âtre ;

— hirsute signifie mal dégrossi ; la toison de la

bûche est son écorce moussue

COURS SUPÉRIEUR 2 e ANNÉE ET

•IIIIMIIIIIIIIIIIIIIItlIIIIIItlIlllllItlIIIIIIIIMIIlllll llllllllllltMl llllllllltllMllt.il.

CLASSE DE FIN D'ÉTUDES

iiniiiiiiiiiinniiiiiii

PRIMAIRES

iiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuii)>iiiiiiiiiiiiiiitiuiinnnn M,||| H < M t I I

I. ORTHOGRAPHE

PREMIER TEXTE :

La petite marchande d'allumettes.

On était au dernier jour de l'année. La neige

tombait depuis le matin et la nuit approchait, glaciale

et sombre. Une pauvre fillette cheminait pieds

nus, dans la rue déserte. C'était une petite marchande

d'allumettes ; elle en avait plusieurs paquets

dans son tablier et cherchait à les vendre aux passants.

Mais le temps était si mauvais qu'on voyait

peu de gens dehors et ceux qui sortaient étaient si

pressés qu'ils ne songeaient pas à répondre à la

pauvre enfant.

A travers les vitres des maisons, on voyait briller

les lumières, et le fumet des rôtis montait des cuisines

jusque dans la rue. C'était la veille du jour

de l'an ; un bon souper se préparait dans chaque

famille ; mais la petite marchande d'allumettes était

toujours dehors, les pieds bleuis de froid, les cheveux

tout parsemés de flocons de neige.

D'après ANDERSEN.

es maisons sont brillamment éclairées, un bon

festin se prépare ; c'est la joie de l'abondance

«tll


194 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38

dans la plupart des familles ; d'autre part, la petite

marchande d'allumettes est seule dans la rue, sur

la neige, abandonnée de ses semblables, mourant

de faim et de froid. C'est le contraste du bien-être

et de la misère.

2. Sens du mot : fumet. Son homonyme. Les

employer tous deux, chacun dans une phrase. —

Fumet : vapeur odorante des rôtis ; — Fumée :

vapeur noire qui se dégage du charbon ou du bois

qui brûle. — L'oie de Noël répand un fumet agréable ;

— Une acre fumée sortait de la locomotive.

3. Nombre, nature et fonction des propositions

dans la phrase : Mais le temps était si mauvais...

pauvre enfant.

Mais le temps était si mauvais (proposition princi-i

pale) qu'on voyait peu de gens dehors (subord. complément

de si mauvais) et ceux qui sortaient étaient

si pressés (proposition principale coordonnée) (sub.

compl. de ceux) qu'ils ne songeaient pas à répondre

à la pauvre enfant (subordonnée, compl. de si pressés).

Court paragraphe. — Imiter le deuxième paragraphe

de la dictée en établissant un contraste entre

la douce chaleur et la maison et le froid du dehors.

Un bon feu flamblait et une douce chaleur

régnait dans la chambre ; la mère pouvait coudre,

le père lire son journal et les enfants faire leurs

devoirs. Le chat ronronnait, couché en boule, goûtant

lui aussi la tiédeur du logis. Au dehors, une

aigre bise soufflait par rafales, l'eau des ruisseaux ne

coulait plus et les quelques rares passants qu'on

voyait étaient emmitouflés et pressaient le pas.

DEUXIÈME TEXTE : Nouvel an.

Le jour de l'an ! La première aube de l'année I

, Le réveil plein d'espoir après la dernière pensée à

l'an qui s'éteint I On s'était comme courbé la veille

sur les souvenirs. On se réveille, ce matin-là, plein

d'espérances.

Trente et un décembre, premier janvier. Pour

toutes les créatures humaines, que de réflexions

viennent tous les ans, entre ces deux dates ! Eternelles

songeries des vivants à l'heure où une année

expire. Tous les ans, lorsque cette heure sonne, 011

éprouve le besoin de jeter un eoup d'œll sur l'année

qui finit, comme, après une journée remplie, on

compte, avant de s'endormir, ce qu'elle a amené

et ce qu'elle a produit. Une année qui meurt — douze

longs mois dont chaque Jour a marqué une étape

pour l'humanité en marche — combien cela emporte

de rêves, de chimères, d'espoirs, de croyances,

d'amitiés et de vie !

J. ClvARETIE.

Explications. — L'auteur imagine l'état d'esprit

des hommes lorsqu'une année se termine. On

passe en revue les événements qui l'ont marquée :

certains rappellent des joies ; d'autres, des souffrances

; d'autres, encore, font naître des regrets.

Questions écrites. — 1. Expliquer le sens de la dernière

phrase. — Que s'est-il passé dans le cours

d'une année ? — Chaque jour a marqué un progrès

dans la civilisation humaine et, durant ces douze

mois, que de rêves réalisables ou chimériques se

sont évanouis, que d'idées se sont nfodifiées, que

d'amitiés se sont détruites, combien de vies humaines

se sont éteintes ! Cette dernière réflexion : combien

cela... est plus triste que consolante.

2. Pourquoi l'auteur a-t-il écrit : Trente et un

décembre, premier janvier? Il a voulu opposer, en

un raccourci, en une phrase sans verbe, l'année

qui finit à l'année qui commence, le passé à l'avenir,

le rêve à la réalité.

3. Famille du mot : compte. En employer trois

dans des phrases : compter, compteur, comptable,

comptabilité ; décompte, décompter ; escompte,

mécompte, compte-gouttes, compte rendu, etc.

Travail de phrase : imiter la phrase : Tous les

ans... ce qu'elle a produit en utilisant une comparaison.

L'auteur a comparé la fin de l'année à la fin

d'une journée..

Etablir la comparaison entre le début de l'année

et le début des vacances pour un écolier : Lorsque

l'année commence, on escompte les joies qu'elle pourra

nous procurer, tout comme au début des vacances.

iIMninitiMimilliiIiilliilliHMilllMiiMiliililMII

IIIIMIMIIIlfimnmNMIfMimNINMMtlim

un écolier songe aux journées d'agrément qu'il aura

pendant ces semaines de détente.

GRAMMAIRE. — Féminin et pluriel des adjectifs.

— Le féminin des adjectifs qualificatifs se

forme comme pour les noms par l'addition d'un e

au masculin. Autrefois, par la prononciation de

cet e final, on distinguait nettement le féminin du

masculin. Maintenant, dans un grand nombre de

cas, le féminin des adjectifs ne se distingue pas, à

l'oreille, du masculin : poli, polie ; matinal, matinale

; dans ces cas-là, il faut appliquer la règle en

écrivant ces adjectifs au féminin. Dans les autres

cas, l'usage et la prononciation nous renseignent

suffisamment : bref, brève ; généreux, généreuse ;

entier, entière. (Faire rappeler, toutefois, les règles

particulières étudiées au cours élémentaire.)

Pluriel des adjectifs qualificatifs. La marque du

pluriel est un s comme pour les noms : des cahiers

propres ; des hommes justes ; .des dames charitables.

Les adjectifs en al font leur pluriel en aux (comme

les noms) : un journal local, des journaux locaux. Pluriel

des adjectifs : beau, nouveau, jumeau (#aupluriel).

Cas dans lesquels l'adjectif qualificatif reste invariable

: i° Lorsque cet adjectif désigne la couleur :

des manteaux marron, des étoffes beige, c'est-à-dire

couleur marron, couleur beige. Remarquons cependant

que certains adjectifs prennent le pluriel : des

fruits rouges, des feuillages verts, des tableaux noirs.

2 0 Quand deux adjectifs désignent la couleur et

qu'ils se complètent ils restent" invariables : des

pelages gris bleu (d'un gris bleu) ; des robes rose

clair (d'un rose clair).

Exercice oral. — Relever les adjectifs qualificatifs

contenus dans les deux textes : La petite marchande

d'allumettes et Nouvel an. Les changer de genre et de

nombre.

II. RÉCITATION

La nouvelle année.

Elle vient à nous, la nouvelle année,

La neige lui ialt un tapis d'argent.

Elle vient à nous pensive et songeant

A l'obscur secret de sa destinée

Dont elle a reçu le livre changeant.

Salut, bonne année, année Inconnue !

Nous saurons plus tard de quoi sont remplis

Les mois que ta robe enferme en ses plis :

Mais ta robe blanche est la bienvenue,

Mère des souhaits, fille des oublis,

O nouvelle année aux yeux de mystère,

Vois, nous te fêtons des fleurs dans la main.

Accomplis ton œuvre et suis ton chemin.

Dis-nous « Gloire au ciel et paix sur la terre I »

Et prends en pitié le vieux genre humain.

H. CHANTAVOINE.

(Aux champs, Hachette.)

L'auteur personnifie la nouvelle année. Elle vient

en robe blanche, sa robe d'hiver (sa robe de printemps

sera verte), et marche sur un tapis de neige.

Son allure est lente ; elle marche en songeant à ce

qu'elle apporte aux hommes dont elle tient une part

de la destinée dans son livre de trois cent soixantecinq

pages.

On l'appelle mère des souhaits, car son premier jour

est celui des souhaits de bonheur et de santé, et

fille des oublis, car elle nous projette vers l'avenir,

nous faisant oublier nos soucis et nos peines. Le

poète reprend sous forme d'espoir la parole du

Christ : Gloire à Dieu dans les cieux et Paix sur la

terre aux hommes de bonne volonté. Pour finir, il

souhaite que la nouvelle année n'apporte pas à

l'humanité trop de deuils ni de souffrance.

III. RÉDACTION

1. Vous avez assisté à une petite fête dite de

« l'Arbre de Noël ». Qu'avez-vous observé ? Réflexions.

(Cours supérieur.) ,

2. Vous fabriquez un jouet pour votre petit frère,

ou votre petite sœur. Raeontez. (Classe de fin

d'études primaires.)

P. BARRET,

Inspecteur de l'Enseignement primaire.

uituiii»iiintMMiuiimmii iiinmi uni 111111 iiiiiiiitintniitiii iiniiimiiiiiiiMMin

HMW F. AJHAND. IUUIilIftUIUUUHIUUtMIUUIUMMlHltUWIM

La pratique du vocabulaire et de la composition française. Cours moy. : \%*%


10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 195

| GÉOGRAPHIE |

COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR

un i MI i ni m 11 ii111 M 1 n 1 Min i M i n IIIII i il i mill i II il il lin mi lllll lll il miiiiiimn-

Le climat

français.

MATÉRIEL. — Film photoscopique : La France :

climat, n° 623.

DIRECTIONS. — En s'aidant des statistiques

publiées dans J'Almanach Hachette,

établir chaque année le graphique des températures

et des pluies. En comparant avec les graphiques

ci-dessous, on verra comment d'année

en année peuvent varier les phénomènes météorologiques.

Le climat français est tempéré. — La

France ignore les rigueurs des grands froids et

les chaleurs torrides de l'été ; elle échappe de

même aux accès de sécheresse ou d'humidité

dont souffrent tant d'autres pays.

Elle doit cette modération :

I° A sa situation à égale dislance du pôle et de

l'équateur ;

2 0 A l'influence océanique qui s'exerce presque

sur tout le territoire ;

3 0 A la nature et à la disposition du relief.

(Les montagnes qui limitent l'influence océanique

sont situées sur le pourtour.)

La température est généralement

douce. — Rien ne montre mieux cette remarquable

douceur, que le graphique suivant,

indiquant les températures maxima et minima

observées dans la~ région parisienne (au Parc

Saint-Maur), pendant 1 année 1936.

Constatons :

a. Que le nombre total des jours de pluie atteint 180

(soit un jour sur deux) ;

b. Que les deux mois les plus humides ont été janvier

et juillet. Il pleut donc aussi bien dans les mois

150

125

100

75

50

25

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M A M O N D

les plus chauds que dans les mois les plus froids

(il y a lieu toutefois de remarquer que l'été 1936

a été particulièrement pluvieux) ;

c. Il est tombé en tout 853 millimètres d'eau. Mais

il pleut davantage sur les régions côtières et les

massifs montagneux.

LECTURE. — La pluie bienfaisante. — Elle

est, avec la température, une condition essentielle

de la vie : le paysage végétal, l'aspect des groupements

varient avec elle ; où elle diminue, la pauvreté

commence ; où elle s'arrête, c'est la stérilité,

le désert. En France, bien qu'inégale en sa répartition,

elle ne fait jamais défaut. Pendant les longues

saisons sèches, nos plaines du Midi recevront des

montagnes lointaines une irrigation bienfaisante.

La pluie nous favorise, elle nous est familière. Nous

ne lui avons pas voué cette reconnaissance de l'habitant

des régions tropicales, l'Asiatique des péninsules

guettant avec anxiété le retour des nuées

fécondantes ; mais il suffit que la sécheresse persiste

chez nous pendant quelque temps, pour que nous

appelions le retour de l'humidité..

On peut remarquer :

a. Que le thermomètre n'est jamais descendu audessous

de — 5 0

(en février) et n'est jamais monté

au-dessus de + 31 0 (en juillet) ;

b. Que les écarts mensuels ne dépassent jamais

27 0 (en juin);

c. Que les maxima d'hiver sont supérieurs aux

minima d'été.

Les vents dominants soufflent de

l'Océan. — Quand la pression atmosphérique

baisse sur l'Atlantique, se forment des courants

aériens, qui nous apportent la pluie.

Au contraire, si la pression atmosphérique

monte sur l'Europe centrale, les vents nous

apportent le beau temps.

Les plu les tombent en toute saison. —

Examinons le graphique indiquant les quantités

d'eau (exprimées en mm.) et le nombre de

jours de pluie durant l'année 1936 (à l'Observatoire

du Parc Saint-Maur).

Les régions

climatiques.

MATÉRIEL. — Film photoscopique: La France :

climat, n° 623.

DIRECTIONS. — Faire appel à la réflexion

des enfants qui peuvent rechercher eux-mêmes,

pour chaque région, comment jouent les différents

facteurs du climat. Eviter la traditionnelle

division en sept régions, semblables à des circonscriptions

administratives. La météorologie échappe

à toute délimitation.

La France a un climat nuancé.—Suivant

la latitude, le relief et la distance de la mer, le

régime des températures des vents et des pluies

25 0

15°


y

h'*>

«ISP

il**

1**

....

•«

La.

J F M A M J J A S O X D

GRAPHIQUES DES TEMPÉRATURES MOYENNES MENSUELLES.

varie avec les régions. Chaque pays a son climat,

qui diffère insensiblement du climat des pays

voisins.

.ttiititifiiiiitititiiiiiiiiiitfijiiiiitiiiiiij|tiiiiiiitiiiiittiJitiittiiiiiiiiiiltliititiiiilil*tlililt*itlliiifliiiiiitiiittJlfiiiiii»iit«i«iiiiiiiiiiiiiiiiiiiii«iiitiiiitiiiiiiiriii

LAJRNAUDE

et CHAHTON. L a

iiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiuiiniiiiiiHiMMiiiiiUiiiHft

France d'outre-mer et rév. de la géographie de la France. (C. E. P.)., 10 fr.

11 mini 1 m 111 mu tu 1 tin 1 initiim IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIIKIIIHIIIIIUIIUIIIIIKMIIIIIIIIIIII'i LIIIIIIIKIIIIIIIIIIIIINIKITIINIRIII 11111111 iilliiiillitlllliui


196 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38

Les plaines océaniques ont un olimat

doux et humide. —Les vents de l'Atlantique

sont chargés de vapeur d'eau qui se condense

en nuages, en brouillards et en pluies, particulièrement

fréquentes.

A Brest, il pleut en moyenne 200 jours par an.

C'est une petite pluie fine, interminable...

Mais l'écran des nuages, qui voile les rayons

solaires, s'ojppose au refroidissement nocturne.

Quand le ciel est couvert, la température reste

fraîche, sans grandes variations. Aussi, en Bretagne,

la moyenne d'hiver diffère-t-elle peu de la moyenne

d'été, les gelées et les chutes de neige sont très rares.

Cependant, les plaines méridionales sont plus

ensoleillées.

Les changements de saison sont lents. On passe

progressivement de l'hiver au printemps et à Tété,

et l'automne est fait de nuances entre les extrêmes.

Le climat océanique favorise la végétation. L'humidité

fait croître l'herbe des prairies et les arbres

des bocages. Elle exclut la vigne, que remplace le

pommier à cidre.

Les régions continentales ont un climat

plus rude.—A mesure qu'on s'éloigne de la

mer, les écarts de température deviennent plus

sensibles. Les pluies se font moins fréquentes

(150 jours par an à Nancy). Selon la direction du

vent, les jours secs (très chauds ou très froids,

suivant la saison) alternent avec les jours de

pluie, où la température est douce. En outré, les

saisons sont nettement marquées.

Dans les montagnes, le climat est très rigoureux.

Les cultures sont maigres et les arbres à feuilles

persistantes résistent mieux que les arbres à feuilles

caduques.

Ne médisons pas du climat continental. Les hivers

froids et secs de l'Est sont plus favorables à la santé

que les hivers humides de l'Ouest.

Les pays méditerranéens ont un ciel

lumineux. — L'air est sec, les pluies rares,

mais torrentielles (55 jours de pluie par an à

Marseille).

Sur la Côte d'Azur, il tombe autant d'eau qu'à

Paris, mais il y pleut trois fois moins souvent !

Les étés sont torrides, les hivers d'une douceur

exceptionnelle, surtout sur la Riviera

bien abritée par les Alpes des rafales violentes

du mistral.

Le climat méditerranéen est, par excellence, celui

de la vigne, et surtout de l'olivier.

LECTURE. — Le climat et l'habitation. —

Pourquoi ces toits pointus des maisons de notre

Bretagne, si ce n'est dans le but de faciliter l'écoulement

des eaux en un pays presque continuellement

pluvieux. On ne constate que peu ou point de gouttières

chargées en d'autres régions sèches de conduire

aux citernes le breuvage qu'il faut réserver.

D'où viennent ces larges fenêtres des pays humides,

sinon d'un état habituellement nuageux de J'atmosphère,

créant un ciel assombri et de la nécessité

de laisser pénétrer dans la maison le plus de lumière

possible. Le ciel clair du Midi n'exigera point

pareille précaution. En revanche, la nécessité de

maintenir les salles en état de fraîcheur imposera

des ouvertures rares et plutôt petites ; les toits sont

plats et même remplacés par des terrasses, permettant

des constructions plus larges et plus logeables,

le grenier n'étant pas obligatoire comme dans les

pays septentrionaux, où le linge ne peut pas toujours

sécher à l'extérieur.

MAURICE AU,ATN.

AUTRES LECTURES. — L'humidité bretonne.

— L'hiver dans le Massif Central. — Le climat

privilégié de la RlvIéra.

Lectures géographiques, M. et R. OzoUF.

HIIIIIIH IIIIHIIIIfmillMlimilllllllllllimillllllllllMIMMMIIIIHIIIIIItlIIIIIHIIMIIIMIMItMtlIIIH^

COURS SUPÉRIEUR 2° ANNÉE

*IIMIIItllIIIIII(MIIIIIMtllllltllllll!IIIIUiaiillllllllIllltlllllllt1l!llll1IMltlllHIIIII^

La prévision du temps.

Il est possible aujourd'hui de prévoir,

avec une assez grande sûreté, le temps

qu'il va faire. — Cette connaissance; si utile

en de multiples circonstances, est particulièrement

précieuse lorsqu'il s'agit d'assurer la

sécurité des voyages en avion.

Les progrès réalisés depuis peu par la météorologie

ont permis d'établir des prévisions quotidiennes

vingt-quatre heures à l'avance.

Quant aux prévisions à longue échéance,

publiées par les almanachs, elles ne relèvent que

de la fantaisie, surtout dans nos régions tempérées,

où les phénomènes atmosphériques sont

excessivement variables.

L'Office national météorologique centralise

de très nombreuses observations.

— Celles-ci sont l'œuvre de postes météorologiques

(au nombre de 650 en Europe, dont 184

pour la France) et de navires en pleine mer.

Chaque jour, aux mêmes moments, les observations

recueillies sur la pression, le vent, la

température, l'état du ciel, sont transmises télêgraphiquement

à l'O. N. M., qui peut déterminer

la marche des perturbations.

Toutes les trois heures, on établit une

carte météorologique.—Sur cette carte, on

réunit par une ligne tous les points où règne la

même pression atmosphérique. On obtient ainsi

un certain nombre de lignes isobares, qui

entourent, les unes des zones où la pression est

très basse, les autres des zones où la pression est

très haute.

Il suffit dè regarder une carte isobare, pour reconnaître

tout dé suite la direction générale des venta.

En effet, autour des zones de haute pression, les

vents tournent toujours dans le sens des aiguilles

d'une montre, tandis qu'autour des zones de basse

pression ils tournent toujours dans le sens inverse.

Quand on connaît la direction des courants aériens,

il est facile de prévoir certains phénomènes météorologiques.

Pour la France, les vents du S.-O.

apporteront de la chaleur ; ceux du N. apporteront

du froid. En hiver, les vents du S.-E. provoqueront

une baisse de température, tandis que, s'ils

viennent de l'Atlantique, on peut prévoir un adoucissement

du temps.

Les prévisions de l'O. N. M. sont ensuite portées

à la connaissance du public, grâce à la

T. S. F. et à la presse.

COMMENT PRÉVOIR LE TEMPS SANS BULLETIN

MÉTÉOROLOGIQUE ?

Consultons le baromètre : s'il descend régulièrement,

la pluie est probable. S'il monte lentement,

c'est le beau temps.

Observons les nuages: les cumulus, blancs et

arrondis, en « balles de coton >>, sont des nuages

de beau temps. Par contre, l'arrivée de cirrus,

en forme de filaments, dans un ciel serein, laisse

présager une bourrasque. '

Celle-ci s'annonce par un front de nuages

élevés, que suit une zone de nuages bas épais et

noirs, donnant la pluie. Le système nuageux se

termine par une traîne, où les éclaircies alternent

avec les grains. Son passage est suivi d'une

hausse barométrique.

C. Charlot,

Instituteur.

Roue h. Les traits essentiels de la géographie humaine....... Broché: 15 fr»

ifllHmuiflliiiiiitHHitttMimifmmHiiitiiHMlimMlMttiiiHllMMiiM


10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II

Étude d'un problème.

Un commerçant comptait, pour régler une facture,

sur un bénéfice de i ooo f. Il fait, au contraire, une

perte de 2 000 f. Quelle somme lui manque-t-il ?

SOLUTION.

Représentons par AB ce que le commerçant

possédait.

Il faut AJOUTER 1 000 f. à AB pour obtenir AC,

c'est-à-dire le montant de la facture.

4. Un tailleur d'habits veut vendre un lot de gilets

pour acheter un tonneau de vin. S'il les vend 14 f.

pièce, il lui restera 76 f., mais, s'il ne les vend que

10 f. pièce, il lui manquera 20 f. Quel est le prix du

tonneau de vin ? RÉPONSE. 260 f.

5. Une dame veut acheter des mouchoirs. Elle calcule

que, si elle en prend 24, il lui restera 2 f. 40, mais

que, si elle en prend 30, il lui manquera 12 f. Quel

est leprixd'unmouchoir ? (Bourses i re série.) RÉPONSE

->- 2 t. 40.

i.000 r

Or il a perdu 2 000 f. Il faut donc retrancher

2 000 f. à AB pour obtenir AD, c'est-à-dire ce qu'il

possède actuellement.

Le graphique nous montre qu'il lui manque :

1 000 f. + 2 000 f. = 3 000 f.

REMARQUE IMPORTANTE.

Ce genre de problème paraît très difficile aux

élèves. Nous conseillons donc de poser de nombreuses

questions orales analogues aux suivantes

(Procédé LA MARTINIÉRE).

1. Hier le thermomètre marquait ii° au-dessus de 0.

Il marque aujourd'hui 4 0 au-dessous de o. Quelle est

la différence de température ? RÉPONSE. 15°.

2. Une ville se trouve à 15 0 de longitude Est, une

autre ville à 23° de longitude Ouest. Quelle différence

de longitude existe-t-il entre ces deux villes ? RÉPONSE.

38°. ,

3. Jean et Pierre avaient le même nombre de billes.

Pierre gagne 2 billes à Jean. Combien Pierre en

a-t-il de plus que Jean ? RÉPONSE. ->- 4. -

4. Jacques dit à Pierre : «Si tu me donnes une bille,

j'en aurai autant que toi ». Complétez le problème ?

Problème.

J'entre dans une épicerie pour acheter 5 kg. de

sucre. Au moment de payer, je m'aperçois qu'il me

manque 1 f. J'uchète seulement 4 kg. de sucre et il me

reste alors 3 f. 10. Quel est le prix du kilogramme de

sucre ? Combien avais-je dans mon porte-monnaie.

SOLUTION.

Représentons par un segment de droite de

5 unités le prix de 5 kg. de sucre.

Le prix de 4 kg. sera représenté par 4 unités.

• ' * • ' 9 :

Dans le premier cas, il faut retrancher 1 f. pour

obtenir la somme que je possédais ; dans le deuxième

cas, il faut, au contraire, pour obtenir la même

somme, ajouter 3 f. 10.

Je constate que le kilogramme de sucre coûte

4 f. 10.

Il est possible de calculer la somme que je possédais

de deux manières :

4 f. 10 X 5 — 1 f. = 19 f. 50.

4 f. 10 X 4 + 3 f. 10 = 19 f. 50.

RÉPONSES. 4 f. 10 ; 19 t. 50.

Exercices écrits. — 1. Pierre et Jean possèdent

ensemble 200 f. Si Pierre avait 20 f. de plus et Jean

10 f. de moins, ils auraient la même somme. Combien

possèdent-ils chacun? RÉPONSES. ->- 115 f. et

851.

2. En revendant sa limonade 1 f. le litre, un marchand

perdrait 200 f. sur son achat. En revendant le

litre 1 f. 50, il gagnerait 300 f. Combien a-t-il de litres

de limonade ? RÉPONSE. 1 000 1.

3. En vendant des pêches 4 f. 50 la douzaine, une

fruitière perdrait 25 f., mais, en les vendant o f. 55

pièce, elle gagnerait 185 f. Combien avait-elle de pêches

à vendre ? RÉPONSE. 1 200.

IlllimilIlIlllllMMltiyillMllItlIIIIII

IIIIIIIIIIIIttlIttlIIIIIItlIIIIMlIMmilUIINIIUmUlimHlllllllllIMMIIimillM

COURS SUPÉRIEUR

a« ANNÉE

-iiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiftiiiiiiiiiMi

LES

RENTES

Nous avons déjà dit (voir septième leçon) que les

intérêts d'une somme prêtée se payaient chaque

année.

Quand un capital est prêté pour plusieurs années,

le créancier reçoit, chaque année, l'intérêt annuel.

Ce revenu s'appelle rente.

(Les intérêts sont payés généralement chaque trimestre

ou chaque semestre grâce à des coupons

détachables.)

-, t


Celui qui prête son argent reçoit un titre, de rente.

Ce titre est nominatif ou au porteur.

La rente est amortissable ou perpétuelle.

Un titre de rente est une marchandise. (Valeur au

pair. Cours de la rente. Prix d'émission.)

Prendre un journal quelconque et montrer aux

élèves les cours des différentes rentes françaises.

Expliquer très simplement ce qui caractérise la

rente 4 1/2 % 1925 et 4 1/2 % 1937 avec garantie

de change.

Problèmes.

I. — Je dispose de 2 300 f. Je veux acheter de la

rente 4,5 p. 100 1932. Je regarde le journal et je

constate que le cours du jour est 71 f. 45. Faites le

calcul.

SOLUTION.

On ne peut acheter qu'un multiple de l'unité de

rente. (Exception faite pour le 3 % perpétuel et

le 4 % 1917 et 1918.)

Nombre de titres 2

= 32 par défaut.

V

7L45

Il est donc possible d'acheter :

4 f. 5 X 32 = 144 f. de rente.

>

II. — J'achète de la rente 5 % IÇ20 au cottrs de

93 /• 5°- A quel taux ai-je placé mon argent ? *

SOLUTION.

93 f. 5 rapportent en un an 5 f.

5 f. X 100

100 f. rapportent en un an

5 f. 36 par

93.5

excès.

Voir les exercices proposés aux élèves du C. S.

(r r e année) et résoudre les problèmes algébriquement.

Exemple :

En* revendant son vin 3 f. 50 le litre, un commerçant

gagnerait 200 f. En revendant ce vin 2 f. le litre, il

perdrait 400 f. Combien a-t-il de litres de vin ?

SOLUTION.

Soit x le nombre de litres de vin.

Exprimons une vérité de La Palisse.

Le prix d'achat du vin ne change pas, qu'on le

calcule d'une manière ou de l'autre.

Prix d'achat en francs : 3,5 x •—• 200.

2 x + 400.

3,5 x —• 200 = 2 x + 400

3,5 x — 2 x = 400 + 200

1,5 x = 600

x = 400

RÉPONSE.-*- Le marchand a 400 litres de vin.

Exercice. — Pierre veut acheter des oranges. Pour

en acheter 7, il lui faudrait encore o f. 50, mais en

achetant 5 oranges seulement il lui reste o f. 80. Quel

E F F I L A . Arithmétique et dessin géométrique. (Cours prép. des e .

«ItlIIIIIMIIIIHIIIIIIIIIIHIIIimillllllllllllllllllllMUIIHIIIIIIMIMIIIIII^^

p . s.). . 16 fr.


198 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38

est le prix d'une orange? Quelle somme possède

Pierre ? RÉPONSES. 0 f. 65 ; 4 f. 06.

CALCUL MENTAL (en négligeant les frais).

1. Avec un capital de io ooo f., j'achète de la rente

4 p. ioo au pair. Quelle est la valeur du coupon trimestriel

? RÉPONSE.-*- 100 f.

2. Une personne touche un coupon trimestriel de

8o f. Elle a acheté de la rente 5 p. 100 au pair. Quel

est le capital qui lui a été nécessaire ? RÉPONSE. ->-

6 400 f.

3. J'achète de la rente 5 p. 100 au cours de 80 f.

A quel taux ai-je placé mon argent ? RÉPONSE. ->-

6,25 p. 100.

4. Quel est le cours de la rente 4 p. 100 quand il faut

débourser 2 250 f. pour obtenir 120 f. de rente ? (Ou

un coupon trimestriel de 30 f.) RÉPONSE. ->- 75 f.

CLASSE DE PIN D'ÉTUDES PRIMAIRES

IIINMIMMIM

imiiimniiiiiiiiMumuminnuiniumnimniiiiiiiimminiiiiiiiMiiiiiMiiiiin

LES RENTES

Voir la leçon destinée

aux élèves du C. S. (2* année).

Compléments. — La banque, pour négocier les

titres de rente, fait payer :

i° Le courtage : 0,15 p. 100 (minimum o f. 50) ;

2 0 Le timbre : 0,0125 P- ( o n arrondit la

1 0 0

somme).

Remarque importante. — Les frais sont supportés

à la fois par l'acheteur et le vendeur.

Ne pas oublier le timbre-quittance (1).

Problèmes.

III. — Une personne hérite de goo f. de rente

à 5 p. 100. Le cours du jour est 81 f. 75. Quelle somme

pèuUélle retirer de la vente de ses titres?

SOLUTION.

Vente de 900 f. de rente : 8 1 f - 75* 9oo

= I 4 J I 5 f

Courtage : 0,15 p. 100: 22 f. 0725 \

1 0 0

Timbre : 0,0125 P-

f

sur 15 000 f. :

o f. 1875 j

Timbre-quittance : 4 f. 40 I 26 f. 66

Net à recevoir : 14 688 f. 34

IV. — Que va payer l'acheteur ?

SOLUTION.

Achat de 900 f. de rente :

14 7i5 L

Courtage : 0,15 p. 100 :

22 f. 0725

Timbre : 0,0125 P- 1 0 0 0 s u r I 5 0 0 0 L

o f. 1875

Timbre-quittance :

4 i- 40

Net à payer: 14 741 f. 66

Exercices. — 1. Prendre un journal du jour et celui

de la veille. La rente a-t-elle baissé ou monté ? Imaginez

un problème.

2. Avec le journal du jour, chercher les rentes les plus

avantageuses. Trouver les raisons.

3. Dans le journal, je lis : « Bourse de Paris** et

cette expression est suivie de deux colonnes ayant

pour titres : parquet terme, parquet comptant. Expliquez.

4. Pour acheter 3 000 f. de rente 3 p. 100 on a

déboursé 71 975 /. 20 (y compris frais de courtage,

timbre-quittance). Quel était alors le cours de la

rente? RÉPONSE. ->- 71,80.

DUDOUIT et PJETTE,

Inspecteurs de l'enseignement primaire.

(1) IfiL VALEUR DU TIMBRE-QUITTANCE EST AINSI FIXÉE :

POUR LES SOMMES COMPRISES ENTRE :

10 F. ET 100 F. IL FAUT UN TIMBRE DE O F. 55.

100 F. ET 1 000 F. IL FAUT UN TIMBRE DE 1 F. 10.

1 000 F. ET 10 000 F. IL FAUT UN TIMBRE DE 2 F. 20.

10 000 F. ET 50 000 F. IL FAUT UN TIMBRE DE 4 F. 40. y

(ENSUITE 2 F. 20 PAR JO 000 F. OU FRACTION DE 50 000 F.).

(DÉCRET DU 28 MAI 1938.) (AUGMENTATION THÉORIQUE DE 8 %.)

| SCIENCES USUELLES |

COURS PRÉPARATOIRE

m iiiitiiiiiiiiiiiiinilltliiii mut m 1 nu 111 uni imti 1111111 Hli 1111.

ET ÉLÉMENTAIRE

JIUIIIIIIIIIMIIIIIIIINTIIIIIIITI'iiiiiiiMiiiiiiiiiii.

Une lampe électrique de poche.

OBSERVATION D'ENSEMBLE. — a. Une

boîte en fer carrée ou en forme de cylindre

allongé. Une poignée permet de suspendre cette

boîte.

b. Un verre à l'avant (ou par côté) pour le

passage de la lumière.

c. Un. bouton qui se déplace pour allumer ou

éteindre la lampe.

Observons plus attentivement.

Le verre. — Il est très bombé à l'extérieur.

Il fait saillie : nous le sentons en passant la main

dessus. H est vissé sur le boîtier. Dévissons-le.

U est en verre épais. Essayons de lire sur un

livre au travers de ce verre ; il grossit les lettres

comme une loupe : c'est un verre grossissant.

L'ampoule. — Sous ce verre se trouve une

petite ampoule électrique. Dévissons-la à la

main en la tournant de droite à gauche. Elle

sort de son logement. Regardons-la. Elle ressemble

à l'ampoule que nous avons observée

à la dernière leçon, mais elle est bien plus

petite. Comme elle, elle a un globe en verre et

un culot en métal. Mais le globe est plus aplati,

moins allongé ; la base de l'ampoule est en

verre dépoli et le culot est très allongé et porte

un pas de vis pour visser l'ampoule dans son

logement. Au bas du culot, un large plomb qui

s'appuie au fond de l'ouverture contre une

lame de fer. Passons la pointe d'un crayon

par le trou : nous sentons la résistance dé la

lame. A l'intérieur de l'ampoule se trouvent

deux gros fils fixés en forme de V dans un support

de verre ; ils sont réunis par un fil très fin

que nous voyons à la loupe.

L'ampoule est fixée au fond d'une petite

coupelle arrondie, dont les parois sont polies

comme un miroir. Présentons la pointe de notre >

crayon : nous la voyons dans ce miroir. Cette

coupelle renvoie, réfléchit la lumière de

l'ampoule. Comparer avec les réflecteurs des

phares d'une auto. C'est le réflecteur de la lampe.

Ouvrons le boîtier.

Nous trouvons à l'intérieur une petite pile.

Enlevons la pile et essayons d'allumer la lampe

en poussant le bouton : c'est impossible.

Essayons d'allumer la lampe avec une pile

usagée : nous n'y pouvons parvenir.

CONCLUSION. — C'est la plie qui permet d'allumer

l'ampoule de la lampe de poche.

Observons la lampe allumée.

Replaçons la pile, fermons le boîtier, revissons

l'ampoule et le verre grossissant et allumons

la lampe en poussant le bouton. Poussons

le bouton dans l'autre sens : la lampe

s'éteint. Rallumons-la et observons,

Les fils qui sont à l'intérieur de l'ampoule

deviennent d'une couleur blanche éblouissante

et éclairent comme ceux de l'ampoule de la

classe.

•llllimllHlllllliiilllllHilllllillliiilllli 11I1I11111111 •'•••••tilMMiiniiiliiliilitiiiiiiiiiiiiiiitlliilliiiiiiiiiiiifiiiiifiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiii liiiiiiiiiiiii,iiiiiiiillilifllllllliiillllillMllllillllilln

D r FRANCK BROCHER. REGARDE! Promenades dans la eampagne. 16fr.

MM M11M i lllIllllllllllIflllllllMIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIItIMIIIIIIMIIMIIIIIIIIHIIIMII M11111 mil II IH11 If 11IIIIHIIIJIIMII llltlfl 11 (I llll NIMH llll IIIIIMIIII Mlll III11III II IIIIIIII111111 Mltinil IIIII I II IIII llllllllll »


10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 199

Dévissons le verre grossissant et plaçons sur

le miroir réflecteur un papier percé d'un trou

pour laisser, passer l'ampoule, mais qui masque

le miroir réflecteur. Essayons, après que la

lampe est allumée, d'éclairer un coin obscur :

la lumière se disperse et n'est pas très vive.

Enlevons le papier : la lumière est concentrée

par le réflecteur et éclaire vivement le coin

obscur.

CONCLUSION. — Le réflecteur concentre la

lumière et permet à la lampe de mieux éclairer.

Plaçons, puis ôtons le verre grossissant et

comparons la lumière donnée par la lampe

sans verre et avec verre. Sans verre, nous

voyons un rond obscur au milieu de la partie

éclairée ; avec le verre grossissant, le rond

obscur est remplacé par un rond brillant très

éclairé.

CONCLUSION. —• Comme le réflecteur, le verre

grossissant permet à la lampe de mieux nous éclairer.

COURS MOYEN

«iiiiiiiiiiiiiiiniimtMnmiiiiiiiiciiitiiMi»-

COURS SUPÉRIEUR I" ET 2 e ANNÉES

MiMiiiif uni mi n tin IIIIIII m 11 iHIMiiminmiitiitii iitiiiHiiiMiiiifiiiiiiiiiiiiiimiiMiiitn tu

CLASSE DE PIN D'ÉTUDES

PRIMAIRES

lllllllllllllll MM III llll II II Mil lllll llllll [Mil Ml Ml ( 1 I lllllllllllllllllllll IIIMIIIIMllIMMMIllllll

Une pile. Une sonnerie. Des accumulateurs.

NOTA. — Les parties en italique sont plus spécialement

réservées au C. S. 2 E

année et à la classe de

fin d'études.

Une pile de poche.

MATÉRIEL. — Une pile neuve ; une pile hors

d'usage.

Voici deux piles ; elles paraissent identiques.

Plaçons-les dans le boîtier de la lampe de poche

que nous avons observée. Pressons le bouton :

la lampe s'éclaire. Remplaçons cette pile par

l'autre. Pressons à nouveau le bouton : la

lampe ne s'éclaire pas. Ces deux piles ne sont

donc pas identiques. L'une donne du courant

électrique, l'autre n'en donne pas ; la première

est en bon état, la deuxième est usée.

CONCLUSION. — La pile est donc un

qui donne du courant électrique.

appareil

Observons la pile de l'extérieur.

C'est une boîte en carton dur, presque carrée,

arrondie sur deux côtés. Le carton est recouvert

de papier qui porte des inscriptions : pile

Hydra par exemple. C'est la marque. Sur le

haut de la pile sont fixées deux lames de cuivre

jaune. CE sont les deux pôles de la pile.

EXPÉRIENCE. — Réunissons les deux

pôles de la pile par deux fils de cuivre (Voir

schéma) et répétons les expériences

P~ .A faites lôrs de la dernière leçon :

f \. a. Frottons les extrémités a ET b

J \ (étincelles à l'obscurité) ;

b. Plaçons a et b sur la langue

(picotements) ;

c. Réunissons a et b et plaçons le

fil obtenu dans le voisinage d'une

boussole : l'aiguille est déviée. Répétons

ces expériences avec la pile

usagée : nous n'observons aucun de ces effets.

CONCLUSION. — Le courant électrique passe

dans le fil de cuivre qui réunit les deux pôles de la

pile.

llll II I M I M I I I M M M I M M I I I M I I I M I I M I I I M I I M 1

Observons l'intérieur de la pile.

Ouvrons la pile usée qui est construite comme

l'autre. Faisons sauter l'un des cartons de face.

Nous voyons trois petites boîtes cylindriques,

BoUt

allongées, identiques, placées l'une à côté de

l'autre (Voir schéma) et séparées par une

lame de carton. Ce sont trois cylindres de zinc :

on les appelle les trois éléments de la pile. Dessinons-les

et observons-les plus attentivement.

Ces trois cylindres sont entièrement fermés

vers le haut par un mastic noir. Un tube cylindrique

ayant les dimensions d'un crayon ordinaire

sort du centre de la boîte et dépasse le

couvercle de i centimètre environ. Nous verrons/tout

à l'heure que c'est un cylindre de

charbon.

Les trois éléments sont réunis par des fils de

cuivre. Représentons-les sur le schéma. A la

boîte i est soudée l'une des lames de cuivre qui

constitue l'un des pôles. Le charbon de la

boîte i est réuni au zinc de la boîte 2, et le

charbon de la boîte 2 est réuni au zinc de la

boîte 3.

La deuxième lame de cuivre (le deuxième

pôle de la pile) est soudée au charbon de la

boîte 3.

CONCLUSION. — i° L'un des pôles de la pile

est réuni au zinc de l'élément 1 ; l'autre pôle est

réuni au charbon de l'élément 3.

2 0 A l'Intérieur de la pile, les trois éléments (les

trois boites) forment une chaîne ininterrompue :

| zinc |->- charbon-*-zinc-*- charbon-*- zinc-*-] charbon]

3° Quand on réunit les deux pôles de la pile (zinc

et charbon extrêmes) on ferme le circuit de la plie

et le courant passe.

Le courant circule donc dans la plie quand le circuit

est fermé.

Qu'est-ce qui ferme le circuit de la pile ?

Le fil qui réunit les deux pôles dans les expériences

ci-dessus ; ou le bouton de la lampe de

poche qui réunit les fils de l'ampoule aux deux

pôles par l'intermédiaire des lames de fer.

Démontons l'un des éléments.

Tous trois sont identiques. Le zinc est usé,

percé de trous. Il a été attaqué et rongé par

le produit situé à l'intérieur. A travers les trous,

nous voyons ce produit : c'est une matière

blanche. Nous pouvons la gratter facilement

avec un canif: efle_ s'effrite en une poudre

blanche.

Brisons le mastic et le zinc avec la lame d'un

couteau. Nous trouvons plus à l'intérieur un sac

bien ficelé contenant une poudre noire comme

du charbon, et au milieu du sac un long crayon

de charbon. Ce crayon est fragile et se brise

facilement. -

En résumé, de l'extérieur à l'intérieur, nous

trouvons :

a. Un cylindre de zinc ;

b. Une poudre blanche ;

I II II LLLLL I II M II ) MMIMIMIMIIIIIIlMIIMiniIMMIMIlItlIIIIIIIIIIIItlUIIItlIIIMIIIIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIMIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIMIIIIIIII

D R LELIÈVRE. Petit atlas d'histoire naturelle de l'homme... SS 0 ,^; 10£

IIIMItlIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIMIMIIIIIKIIIIII

MIMMMMIMMIIMMIIIlIMMMMIlHHIIIIIItlIIIIIIIIIIIIIIHHHIIlUIIIHUlItlHtlH^


200 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES - - 10


85 e Année. — N° II. — 21 — 10 décembre 1938.

LE GUIDE ADMINISTRATIF

par A. LANTENOIS, secrétaire d'inspection académique,

Ce qu'il faut savoir

II sera procédé, à compter du 1 e r janv. 1939,

à une amélioration de la situation des personnels

en activité ou en retraite des administrations de

l'Etat, sans que le total de la dépense puisse excéder

i 8oo millions (D., 12 nov. 1938).

-i- L'impôt cédulalre sur les traitements et

pensions est porté de 7 p. 100 à 8 p. 100 (D.,

12 nov. 1938, 10).

Taux de la contribution nationale extraordinaire

pour 1939: 2 p. 100 des revenus professionnels;

en outre, imposition supplémentaire

de 30 p. 100 de la cote d'impôt général (D.,

12 nov. 1938, 3 et 7).

Réforme envisagée des encouragements à la

natalité (D., 12 nov. 1938).

Le montant total des versements opérés, du

i e T janvier au 31 déc. aux caisses d'épargne, ne

pourra dépasser 20 000 fr. (D., 12 nov. 1938, i e r ).

Un programme de limitation du recrutement

des fonctionnaires sera établi (D., 12 nov. 1938, 6).

La L. du 10 août 1927 sur la nationalité

française subit des changements (D., 12 nov. 1938).

Les tarifs postaux sont modifiés (Voir les

Nouveaux • Textes).

Le coût du papier timbré est l'objet d'une

augmentation (Voir les Nouveaux Textes), ainsi

que le timbre-quittance (Voiries Nouveaux Textes).

Des dispositions financières nouvelles sont

prises pour l'administration départementale et

communale (D., 12 nov. 1938).

->- Lorsqu'un instituteur (ou une institutrice)

est déplacé dans l'intérêt du service, aucune disposition

de loi ou de règlement n'oblige le préfet

à surseoir audit déplacement, pour le motif que

l'intéressé a sollicité du ministre une enquête

(C. d'Et., 19 oct. 1938).

ÉTUDE

DOCUMENTAIRE

PROUVER

Il y a, dans la C. du 6 avril 1906, une phrase

que des instituteurs et institutrices, menacés

d'un déplacement d'office, invoquent assez fréquemment.

La voici, à l'adresse du préfet :

« Toutes les fois que vous jugerez nécessaire un déplacement

d'office, vous aurez soin de prévenir, par écrit,

l'intéressé de la mesure que l'on se propose de prendre

à son égard en lui faisant connaître les motifs qui vous

paraissent exiger son changement. »

Pourquoi le ministre se tourne-t-il vers le

préfet ? Parce que ce dernier est l'autorité qui

nomme et, par conséquent, déplace. Qui nomme

doit aviser l'intéressé de son prochain déplacement

; rien de plus légal, rien de plus orthodoxe.

Des préfets, cependant, se déchargent de ce soin

sur ri. A. Est-ce régulier? Le procédé est controversable

en présence du principe que nous venons

de rappeler, mais le Conseil d'État, saisi de

recours, a déclaré que rien ne s'opposait à ce que

le préfet en usât (Arrêts des 8 avril 1911, 4 août

]916, 31 mai 1933). Il a confirmé sa thèse dans

l'arrêt suivant, en date du 2 fév. 1938 :

paraissant tous les quinze jours.

Arrêt du Conseil d'Et., 2 fév. 1938, af. dame Dénouai.

Arguments de la requérante. — Vu la çequête présentée

par la dame Dénouai, née Amince, inst. publique,

demeurant à Plenguenene (Ille-et-Vilaine), tendant à

ce qu'il plaise au G. annuler une décision, en date du

1 e r déc. 1934, par laquelle le ministre de l'E. nat.

a rejeté le recours hiérarchique qu'elle avait formé

contre une décision du P. d'Ille-et-Vilaine, en date

du 24 oct. 1934, prononçant son déplacement d'office,

ensemble ladite décision préfectorale.

Ce faire, attendu que ce déplacement d'office a été

prononcé pour des motifs étrangers à l'intérêt du service

et motivé par des inimitiés particulières ; que l'insuffisance

professionnelle de la requérante n'en a pas

été la cause véritable ; que les intérêts de l'école laïque

n'étaient en aucune façon compromis par sa présence

à Tinténiac.

Arrêt du Conseil d'État. — Considérant que, si la

G. ministérielle du 6 avril 1906 prévoit qu'un avertissement

écrit doit être donné, par les'P., aux membres

de l'ens. prim., des déplacements d'office envisagés

à leur égard, rien I;D s'oppose à ce que cet avertissement

soit donné par l'I. A. en accord avec le P. ; qu'il résulte

des pièces du dossier qu'il en a été ainsi en l'espèce ;

que, d'autre part, l'allégation de la dame Dénouai,

d'après laquelle le P., avant de prendre la décision

attaquée, n'aurait pas examiné les observations produites

par elle à la suite de la communication de son

dossier, conformément à l'art. 65 de la loi du 22 avril

1905, n'est appuyée d'aucun commencement de

preuve ;

Considérant que la dame Dénouai n'établit pas

que son déplacement d'office ait été prononcé pour

des raisons étrangères à l'intérêt du service ; qu'il

n'appartient pas au C. d'Ét. d'apprécier l'opportunité

de la mesure prise à son égard. (Rejet.) ,

Deux considérants de cet arrêt méritent l'attention.

Tant qu'une loi n'obligera pas le préfet

à placer sur le mémoire de l'instituteur sa signature

avec les mots d'usage : « Pris connaissance

du présent mémoire », il ne sera pas possible, en

dehors d'une affirmation écrite de sa part, ou

d'une affirmation verbale devant témoin, de

déclarer au Conseil d'Etat : « Le préfet n'a pas

examiné les observations produites. » La Haute

Assemblée demande, en effet, des preuves, des

preuves précises, nettes, catégoriques.

L'autre considérant a trait aux raisons étrangères

au service. Combien d'instituteurs et d'institutrices,

déplacés d'office, ne nous ont-ils pas

écrit à peu près ce qui suit : « On nous déplace

pour une inimitié qui nous sépare d'un I. E. P.,

d'un I. A. ou même d'un préfet, ou, encore, pour

nos idées politiques, philosophiques, religieuses,

mais on dissimule ces raisons extrêmement fragiles

et inavouables sous des motifs plus forts,

plus déterminants, plus péremptoires pour justifier

la décision aux yeux du personnel et du

public, l'insuffisance professionnelle ou l'intérêt

de l'école laïque. Avec de tels arguments, on peut

tuer son père et sa mère, chacun le sait. »

Nous ne prendrons pas parti dans la discussion,

mais nous répéterons ce que nous avons souvent

affirmé dans ces Etudes documentaires. Juridiquement,

il n'y a qu'un seul terrain de discussion

possible : montrer que le préfet a agi en dehors de

l'intérêt de service ; il ne suffit pas de le dire, de

le déclarer, de le proclamer, il faut le prouver.

Enumérer des griefs est une opération évidemment

nécessaire, mais, pour avoir des chances

d'être entendu, il importe qu'elle soit suivie d'une

autre, plus délicate et plus difficile : Prouver.


22 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38

j..........................»............................^ mj g e

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d e

i a

commune de Pavilly, représente

• R E T R AIT E S ET P EN S | O N S " les intérêts pour retards dans le paiement des acomptes

{......•...••..a.........................................: dus a u sieur Chouard pour les travaux supplémentaires

........ ^ ^ paiement de la retenue de garantie :

* Remboursement de retenues. — Seuls, les Considérant que, d'après l'art. 15 du cahier des

fonctionnaires ayant quitté le service de façon défi.- charges, «.l'entrepreneur pourra recevoir des acomptes

nitive peuvent obtenir, au titre de l'art. 17 de la loi à partir du mois qui suivra le début de son travail

du 14 avril 1924, modifié par l'art. 5 du décret-loi jusqu'à concurrence des neuf dixièmes des- dépenses

du 30 oct. 4935, le remboursement des retenues exer- faites, rabais déduit ; le dernier dixième ne lui sera payé

cées sur leur traitement pour le service des pensions qu'après la réception définitive ; toutefois, les paieciviles.

Lès agents mis en. disponibilité pour quelque ments ne pourront être faits qu'au fur et à mesure

cause que ce soit, n'ayant pas rompu définitivement de l'ordonnancement des crédits, l'entrepreneur ne

tout lien avec l'administration, ne peuvent se préva- pourra prétendre à aucune indemnité pour cause de

loir des dispositions susvisées (J. O., 8 nov. 1938). retard dans ces versements » ; que cette dernière dispose

Retraite anticipée pour les anciens combat- sition, conçue en termes généraux, s'applique, d'une

tants en Alsace et en Lorraine. — Le D. du 17 juin part, au versement de la retenue de garantie, et, d'autre

1938, tendant à ouvrir le droit au bénéfice d'une part, aux versements afférents aux divers ouvrages

retraite anticipée aux anciens combattants et aux dépendant dë l'entreprise, y compris les travaux supvictimes

de la guerre en service dans les adnùnis- plémentaires que l'entrepreneur a accepté d'exécuter,

trations et établissements de l'Etat et à réduire les ceux-ci devant, aux termes de l'art. 30 dudit cahier,

effectifs des fonctionnaires et agents en activité, est être réglés suivant le prix porté au devis des travaux

rendu applicable aux fonctionnaires et employés adjugés ou par analogie: avec ces prix ; que, dès lors,

civils de PEtat régis par les dispositions prévues à et en l'absence de tout mauvais vouloir de la part de

l'art. 3 de la loi du 22 juillet 1923 relative au statut ia commune, c'est à tort que le Cbns. de préf. a condes

fonctionnaires d'Alsace et de Lorraine, anciens damné cette dernière à payer au sieur Chouard une

combattants ou victimes de la guerre, bénéficiaires somme de 56 165 fr. 35, représentant, ainsi qu'il a été

des lois des 31 mars. 1919, 24 juin 1919 et 17 avril dit ci-dessus, des intérêts pour retards dans le paiement

1923, ainsi qu'aux femmes fonctionnaires et em- d'acomptes ; qu'il y a lieu, par suite, d'annuler l'arrêté

ployées, victimes de guerre, soumises au même attaqué, de rejeter les conclusions du recours incident

régime (D., 12 nov. 1938).

tendant à ce que le point de départ dès intérêts relatifs

à la retenue de garantie soit fixé à une date antérieure

•r>.........................................

à celle qui a été admise par le Cons. de préf. et de

• i a 11 idicddi incMrc " mettre la totalité des dépens de l'instance à la charge

\ JUKIbrKUDcNCe .

d u s i e u r G h o u a r d.

B

i...

AU CONSEIL D'ÉTAT

» » * • » » • • • • • • • » • « • • • • « • • • • • • • « • • • • • a

Transfert d'une école d'un point de la commune en

un autre point [Arrêt du Conseil d'Et., 19 oct. 1938).

Arguments de la commune. — Ce faire, attendu que

la commune de Bilia se compose de deux agglomérations,

Foce et Bilia, séparées par une distance de

2 knf ,500 ; que la commune, jusqu en 1914, ne possédait

qu'une école, dont le siège était à Bilia ; qu'afin d'obvier

aux inconvénients qui résulteraient de cette situation

pour la population scolaire de Foce une école fut

créée dans cette agglomération le 1 e r janv. 1915 ;

qu'en raison de la diminution consécutive du nombre

d'élèves fréquentant l'école de Bilia ce poste fut

supprimé en 1930 ; qu'en fin juil. 1937, sur un effectif

de seize élèves que comprenait l'école de Foce, douze

élèves habitaient Foce et quatre seulement Bilia ;

Qu'ainsi les raisons qui avaient motivé, en 1915,

la création de l'école de Foce subsistaient ultérieurement

en 1937 et le C. mun., dans sa délibération du

13 juin 1937, se prononça, à l'unanimité, contre le

transfert projeté ; que l'arrêté attaqué a été pris dans

l'intérêt des quatre élèves de Bilia, au détriment des

douze élèves de Foce et qu'il y a lieu de l'annuler pour

détournement de pouvoir.

Arrêt du Conseil d'État. — Considérant qu'aux termes

de l'art. 13 de la loi du 30 oct. 1886 le Cons. dép. de

VI. P., après avoir pris l'avis des Cons. mun., détermine,

sous réserve de 1 approbation du M., le nombre, la

nature et le siège des éc. prim. publ. qu'il y a lieu d'établir

ou de maintenir dans chaque commune ; que, dès

lors, le C. D. de la Corse, en prenant une délibération

portant transfert, de Foce à Bilia, du siège de l'école

mixte de la commune de Foce-Bilia, après consultation

du Cons. mun. de ladite commune, et le M. de l'Éd. nat.

approuvant cette délibération, n'ont pas excédé leurs

pouvoirs ; que, d'autre part, l'allégation de la commune,

d après laquelle les actes critiqués seraient entachés

de détournement de pouvoir, n est appuyée d'aucune

justification. (Rejet.)

***

Rapprochement des conjoints (Arrêt du 19 janv. 1938,

af. dame Calderari).

Considérant qu'aux termes de l'art. 2 de la loi du

30 déc. 1921, « lorsque deux fonctionnaires appartenant

à une même administration, mais résidant dans

des dép. différents, sont unis par le mariage, il appartient

à leur chef de choisir le dép. où ils seront rapprochés

conformément à l'art. 1 e r

de la présente loi, en

tenant compte des nécessités de service, de leur situation

de famille et de l'état de. leur santé attesté par des

certificats médicaux » ;

Considérant qu'en vertu de cette disposition il

appartenait à l'administration, au moment où le sieur

Calderari était conduit à quitter Belfort par suite de

sa promotion au grade de contrôleur, de choisir la résidence

où les époux Calderari pouvaient être affectés

simultanément ; que le sieur Calderari a refusé d'accepter

l'une des résidences qui lui étaient offertes dans

ces conditions par l'administration et qu'il a choisi

la résidence de Nancy, où aucun poste n'était offert

à sa femme ; que, dans ces conditions, la dame Calderari

n'est pas fondée à soutenir que le m. des P. T. T.,

en refusant de l'affecter à Nancy, a excédé ses pouvoirs.

Dans les tribunaux

Testament.

Un testament olographe est nul comme n'émanant

pas du testateur, lorsque la main de celui-ci a été guidée

dans des conditions telles que ni le texte, ni la signature

ne s'identifient avec le graphisme habituel du

testateur et ne représentent en rien son écriture

(Cour de Riom, 20 mai 1937).

ENSEIGNEMENT

PRIVÉ

Lenteur dans les travaux d'une école de g. avec 0. 0.

et pensionnat (C. cCEt., arrêt du 26 janv. 1938,

af. commune de Pavilly).

Considérant qu'il résulte, tant des termes mêmes

de l'A. attaqué, que du rapport des experts commis

par le Cons. de préf., que la somme de 66 165 fr. 39,

Droit de la Cour d'appel.

Lorsqu'une institutrice privée a été condamnée pour

avoir ouvert, dans une commune, une école mixte,

la Cour d'appel a qualité pour ordonner une enquête

i l'effet de savoir s'il existe dans la commune une école

spéciale de filles, et o'ett 4 boa droit qu'elle relaxe


10 dée. 38 LE GUIDE ADMINISTRATIF N A II 23

ladite institutrice lorsque l'et uête a établi la nonexistence

de cette'école (Cassation, 5 mai 1938).

Arrêt. — La Cour,

Sur le moyen pris de la violation des art. 36 et 40

de la loi du 30 oct. 1886 et des principes en la matière,

excès de pouvoir, en ce que la Cour d'appel, saisie d'une

poursuite par application de l'art. 36, par. 2, de ladite

foi, a ordonné une enquête sur le point de savoir s'il

existait, dans la commune, une école spéciale de filles,

alors qu'il n'appartenait qu'à l'autorité administrative

de se prononcer sur l'existence ou la non-existence de

ladite école ;

Attendu qu'il appartenait à la Cour d'appel, saisie

d'une poursuite correctionnelle, de constater elle-même

les éléments du délit et de rechercher, par une mesure

d'instruction, si, en fait, à l'époque où se plaçaient

les faits imputés à la prévenue, il existait ou non, dans

la commune, une école spéciale de filles, condition

nécessaire pour que l'infraction prévue par l'art. 36,

par. 2, de la loi du 30 oct. 1886 et punie par l'art. 40

de la même loi, fût constituée ; que le supplément d'information

ordonné par l'arrêt du 18 juin 1936, ayant

établi l'inexistence, dans la commune, d'une école

spéciale de filles, la Cour a, à bon droit, renvoyé la

prévenue des fins de la poursuite ; qu'elle n'a, en recourant

à une mesure d'instruction, violé aucun des textes

de loi visés, ni commis d'excès de pouvoir. ( Rejet.)

POUR LES INSTITUTEURS

SECRÉTAIRES DE MAIRIE

Secrétariat. Cumul.

Les dispositions du D. du 29 oct. 1936 concernant

le cumul d'emplois publics ou de pensions et de rémunérations

diverses ont une portée générale et s'appliquent

aux inst. secrétaires de mairie, ainsi qu aux

retraités exerçant les fonctions de secrétaires de mairie.

Il résulte des art. 7, 9 et 16, qu'un inst. ou un fonctionnaire

retraité peuvent exercer la fonction de secrétaire

de mairie, lorsque ladite fonction n'est pas suffisante

pour occuper normalement, à elle seule, l'activité

d'un agent et que sa rémunération ne constitue

ias, à raison de sa quotité, un traitement normal pour

fedit agent. L'indication du montant de la retraite

proportionnelle (7 500 francs) n'est pas suffisante pour

résoudre la question en fait ; mais, en droit, là rémunération

totale effectivement perçue par le bénéficiaire

du cumul ne peut dépasser les limites déterminées

par l'art. 9 du D. du 29 oct. 1936, en ce qui concerne

le cumul d'emplois, et par l'art. 16, en ce qui

concerne le cumul d'une pension et d'un emploi. Par

ailleurs, des dérogations à ces prescriptions peuvent

être exceptionnellement accordées par D. rendu sur

la proposition du Prés, du Conseil et du M. intéressé

et après avis de la Commission supérieure des cumuls

(J. O., * nov. 1938).

r..--...-•.•.......».•....................

! EXAMENS ET CONCOURS

* C. A. au professorat des E. ï. — Programmes de

sciences pour 1939. — Voir J. O., 17 nov. 1938;

* C. A. aux professorats lettres et langue» vivantes

dans les écoles pratiques. — A. 28 oct. 1938 modifiant

A. 24 janv. 1927 (J. O., 17 nov. 1938).

* L'Ecole nationale d'agriculture pour les jeunes fille»

de Coëtlogon-Rennes (Ille-et-Vilaine). — Cette école a pour

but essentiel d'instruire les jeunes filles des agriculteurs

de notre pays.

C'est pour assurer leur formation professionnelle qu'à

été créé, en 1923, cet établissement, le seul de ce genre que

possède la France.

Ce sont surtout leurs besoins de maîtresse de maison

rurale, et de collaboratrice des exploitants du sol, qui ont

inspiré son programme d'enseignement.

Toutefois, outre ces futures agricultrices, d'autres jeunesfilles

peuvent aussi fréquenter, avec intérêt et profit,

l'Ecole Nationale d'Agriculture.

Par exemple, celles qui désirent posséder des connaissances

pratiques, non seulement en cuisine ou en économie

domestique, mais encore en élevage des volailles, en jardinage

ou en laiterie, même lorsqu'elles ne sont pas des*

tinées à vivre dans un milieu essentiellement agricole.

Toutes celles, encore, averties que diverses situations

féminines requièrent de plus en plus des compétences spéciales,

ont raison aussi de se diriger vers l'Etablissement

rennais du ministère de l'Agriculture.

Les nécessités de notre époque, une plus juste compréhension

des valeurs professionnelles féminines ont modifié

la conception ancienne de l'intendante, de l'économe, de

la gestionnaire, de la directrice des maisons d'enfants ou

de foyers de jeunea filles, ou de restaurants féminins et

d'internats en général.

Pour occuper ces fonctions s* importantes et si délicates,

des femmes sont aujourd'hui très recherchées, dont

la compétence doit s'étendre de la comptabilité et de l'administration

à toute? les questions matérielles engagées

dans la marche d'institutions de ce genre.

Précisément, l'instruction et l'éducation agricoles, ménagères

dispensées aux élèves de Coëtlogon constituent, pour

celles-ci, une excellente préparation à l'économat, à. la

gestion, à la direction de ces affaires.

La mise en valeur d'un jardin, l'élevage d'animaux en

vue de l'utilisation de leurs produits dans l'alimentation,

une excellente organisation générale de la vie domestique,

constituent des améliorations très intéressantes qui pourraient

être introduites dans de nombreux établissements,

scolaires ou non scolaires, par des femmes entendues et

mieux préparées à leur tâche (Communiqué).

LES NOUVEAUX TEXTES i


lllllllItlIllllinillllMIIIII.IUIIIIIMHIIIHHIIII. 1

Le coût du papier timbré (D., 12 nov. 1938, 15).

Les tarifs de 32,40, 21,60, 16,20, 10,80, 5,40 et 8,10,

édictés par les articles 1« et 5 du décret du 28 mai 1938

jusqu'au 31 décembre 1939, sont définitivement fixés

à 36 fr. (grand registre) ; 24 fr. (grand papier) ; 18 fr.

(moyen papier) ; 12 fr. (petit papier) ; 6 fr. (demi-feuille

de petit papier) et 9 fr. (état civil).

EN ALSACE ET EN LORRAINE

Direotenr on Directrice d'école annexe.

Le Prés, du Conseil a seul qualité dans les dép. recouvrés

d'Alsace et de Lorraine, pour déléguer un instituteur ou

une institutrice dans les fonctions de directeur ou directrice

d'une éc. annexée à une E. N. (C. d'Et, 2 nov. 1938).

Le coût du timbre-quittance (£>., 12 nov. 1938, 16).

Les tarifs de 0,55. 1,10, 2,20, 4.40, édictés par l'article 3

du décret du 28 mal 1938 jusqu'au 31 décembre 1939, sont

définitivement fixés à 0,60, quand la somme n'excède pas

100 fr. ; 1,20, quand elle est comprise entre 100 et 1 000 fr. ;

2,40, entre! 000 et 10000fr.; 4,80, entre 10000 et 50 000fr.

DANS LES COLONIES

Les pensions liquidées d'après les dispositions du D.

du 1" nov. 1928 ont été diminuées par application du D.

du 10 mars 1936, portant extension aux tributaires de la

Caisse intercoloniale de retraites des décrets-lois de 1934,

avec effet du 7 avril 1934. Un nouveau D. en date du

15 fév. 1938, avec effet du i" janv. 1937, rétablit la situation

des pensionnés et permet de revenir au régime plus

favorable de 1928. Les retenues opérées sur la pension

de M» X..., par le service financier, représentant sans

doute partie du montant des sommes dues du fait de la

diminution de sa pension (D. du 10 mars 1936), dont les

opérations de revision n'ont commencé que trois ans après

les décrets-lois de 1934, M ffl * X... a dû ainsi continuer à percevoir

les arrérages de son ancienne pension jusqu'à la

délivrance de son nouveau titre restrictif. Sa situation est

reprise par le D. du 15 fév. 1938. Il est à remarquer que,

pour beaucoup de pensionnés, les deux revisions (1936 et

.1938) ont dû être faites ensemble, à la suite des instructions

spéciales 1

données à cet égard par les services financiers

(loi du 31 déc. 1936, appliquée à la caisse intercoloniale

de retraite» par D. du 15 fév. 1938) (J: O., 8 nov,

1938).

L'affranchissement des lettres, des imprimés et

paquets non clos (D., 12 nov. 1938, 1").

Nota. — La dernière colonne est celle des imprimés et

des paquets clos.

Jusqu'à 20 grammes 0,90 0,30

Au-dessus de 20 gr. jusqu'à 50 gr. 1,20 0,40

— 50 gr. — 100 gr. 1,60 0,60

— 100 gr. — 200 gr. 2,20 i »

— 200 gr. — 300 gr. 2,70 1,40

— 300 gr. — 400 gr. 3,20 1,80

— 400 gr. — 500 gr. 3,70 2,20

— 500 gr. — 1 00O gr. 5 • 3,50

— 1 000 gr. — t 500 gr. 7 » 5,5>0

— 1 500 gr. — 2 000 gr. 8,80 7,30

— 2 000 gr. — 2 500 gr. 10,50 9 »

— 2 500 gr. — '3 000 gjr. 11,50 10»

(Poids maximum : 3 000 grammes.)

Revision de la carte scolaire (C, 27 oct. 1938 aux 1. A.).

NOTE 1. — La prolongation de la scolarité, les déplacements

démographiques, conséquences des lois sociales

et de l'évolution industrielle, les difficultés d'embauchage


24 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38

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des jeunes gens ont posé des problèmes nouveaux. Ils

semblent atteindre en ce moment leur maximum d'acuité.

Ils commandent des solutions qui ne sont pas uniquement

des solutions d'espèce. La question de la revision de la carte

scolaire se pose comme elle ne s'était pas encore posée,

avec une complexité nouvelle.

« Je vous prie donc de rassembler une documentation

sur les points suivants, et de l'apporter à la réunion des

Inspecteurs. Je me propose de rassembler et de discuter,

à cette occasion, les renseignements et les suggestions

qui pourraient m'être rapportés.

A. — Cas de diminution des etteotifs scolaires. —

1. Existe-i-il, dans votre département, des communes où les

effectifs scolaires soient en diminution ? Combien, et comment

sont-elles réparties ?

2. S'agit-il d'une cause occasionnelle ou d'une tendance

permanente, ou de l'une et de l'autre à la fois ?

3. Les diminutions sont-elles assez prononcées pour permettre

la récupération immédiate ou prochaine d'un certain

nombre de postes dans les limites de la législation actuelle,

c'est-à-dire par suppression d'écoles de hameau ou par suppression

de classes dans les écoles à plusieurs maîtres ? Combien

?

4. Quelles précautions corrélatrices devraient être prises,

et dans quelles mesures ces précautions atténueraient-elles les

oppositions que soulèvent toujours les suppressions ?

5. Vous paraîtrait-il utile et possible dans votre département,

eu égard aux diminutions d'effectif, de rechercher une

modification de la législation permettant, par exemple, de

fusionner les écoles de deux communes voisines ?

6. De telles mesures de compression entraîneraient-elles

un péril pour l'école laïque ? »

Nota. — On doit considérer le nombre de 40 comme correspondant

à l'effectif moyen qu'il n'est pas désirable de

dépasser (effectif moyen calculé sur l'ensemble de l'école).

B. — Cas d'augmentation des effectifs scolaires. —

1. Existe-t-il, dans votre département, des communes où la

population scolaire s'accroît ? Comment sont-elles réparties

et quelle est la proportion de ces accroissements ?

2. Sur quelle catégorie démographique (villages, petites

villes, grandes viUes) porte cette augmentation ?

3. Cette augmentation marque-t-élle une tendance à se

stabiliser ou doit-on, au contraire, dans un proche avenir,

envisager une continuation du mouvement ?

4. Quelle est l'origine des populations qui alimentent cette

augmentation ?

5. Quelle est la part des enfants étrangers dans l'augmentation

de vos effectifs scolaires ? Il y aurait lieu de distinguer

les enfants nés en France de parents étrangers — des enfants

de parents étrangers nés à l'étranger.

6. L'admission des enfants étrangers à l'école publique

a-t-elle soulevé des protestations ?

7. Combien de créations vous seraient nécessaires pour

que tous vos besoins fussent satisfaits (dans l'hypothèse où il

n'y a pas de suppressions) ?

C. — Compensations. — i. Les suppressions possibles

vous fourniraient-elles le nombre de postes suffisant pour

permettre les créations strictement indispensables ?

2. Si cette double opération est possible, comment s'établit

le bilan dans votre département ? •

3. Si ce bilan est négatif, voyez-vous la possibilité de trouver

dans les départements voisins les éléments nécessaires

pour combler les vides 7

4. Si l'opération vous laisse des excédents, pensez-vous

qu'on pourrait les employer dans des départements voisins ?

NOTE 2. — Questions relatives aux enfants étrangers. —

1. QueWes sont, dans votre département, la masse et la provenance

'des effectifs scolaires étrangers ?

2. Quels renseignements généraux possédez-vous sur la

situation démographique du département et sur les possibilités

de fixation des apports étrangers ?

3. Cette fixation aA-elle commencé ? Rencontre-t-elle des

obstacles ?

4. Que vaut la fréquentation scolaire des enfants étrangers

?

5. Avez-vous des observations à présenter sur les classes

pour étrangers dans les écoles publiques et sur les classes

pour étrangers dans les écoles privées créées en application

des conventions d'établissement ?

6. Avez-vous des remarques complémentaires à présenter

à ce sujet ?

Une série de dispositions concernant les É. P. 8. :

heures supplémentaires, concours

(C, 12 nov. 1938 aux R.).

« J'ai l'honneur de vous faire parvenir les tableaux rectificatifs

des h. suppl. attribuées aux E. P. S. de vos A.

respectives ; ils ont été établis après examen des réclamations

qui vous ont été adressées par les chefs d'établissement.

« Les h. suppl. de chant ayant été données en accord

avec M. 1*1. G. Bourgoin, les indications de la C. du 14 sept,

dernier ne sont plus valables.

< Les h. supprimées par application des deux tableaux

et qui auront été faites Jusqu'à présent seront payées

Jusqu'au 30 nov. 1938.

« J'ai constaté que plusieurs dédoublements de classe

ont été faits depuis la rentrée. Quelques-uns n'étaient pas

indispensables. Je vous rappelle que la situation financière

ne permet de faire ces dédoublements qu'en cas d'absolue

nécessité. A l'avenir, il sera nécessaire d'exiger un concours

pour l'entrée en année d'E. P. S. et en Section

B. S. ; l'effectif des Ec. doit être subordonné, en effet, au

nombre des places et au nombre des prof, dont elles disposent.

»

L'enseignement des langues vivantes dans les cours

préparatoires des É. P. S. (L. m., 20 oct. 1938).

« Cet ens. doit effectivement être donné par des spécialistes,

en particulier par les prof, de langues vivantes

de 11S. P. S.

« De ce fait, l'inst. chargé du cours prép. n'a plus à assurer

que 17 h. 30 d'ens. par semaine. Il convient donc, en

compensation, de compléter son service en lui confiant une

partie des ens. accessoires de l'E. P. S. Le maximum réglementaire

exigible des inst. de cours prép. est de vingt-cinq

heures par semaine. »

Comptabilité des internats

(D., 7 oct. 1938 dans J. O. 9 oct.).

ART. 6. — Dans les internats en régie départementale ou

communale, les comptes de l'économe s'insèrent dans la

comptabilité du trésorier général ou du receveur municipal

par leurs excédents de recettes. Toutefois, ces excédents

constitueront un fonds de réserve propre à l'établissement

et pourront être affectés, sur avis du préfet, avec l'autorisation

du ministre, au payement des dépenses prévues à

l'art. 6 du décret-loi. Les excédents de recettes seront

arrêtés après vérification par le ministre des comptes administratifs

présentés par les chefs d'établissement.

Dans les internats gérés par un économe et qui ne sont

pas en régie départementale ou communale, les budgets et

les comptes administratifs établis par les chefs d'établis*-

sèment sont vérifiés et arrêtés par le M. Les comptes de

gestion de l'économe sont jugés par la Cour des comptes. A

titre transitoire, les règles qui concernent l'administration

et la gestion, la caisse et la comptabilité, sont celles des

ly. de g. pour les ly. de j. f., les col. et les cours sec, celles

des E. N. pour les E. P. S. et les C. C, et celles des établissements

d'ens. tech. pour les éc. prat. de com. et d'ind.,

les éc. publ. de métiers entretenues par des collectivités

publiques ou des groupements professionnels.

Les excédents de recettes constituent un fonds de

réserve qui ne peut être affecté qu'aux améliorations

des services de l'internat.

ART. 7. — Le prélèvement prévu à l'art. 5 du décret-loi

pour la constitution du fonds commun des internats est

versé par tiers, à la fin de chaque terme, à la caisse des

dépôts et consignations. Sont seuls dispensés du prélèvement

les internats en régie. Sont prélevés sur le fonds commun

les traitements et indemnités des personnels chargés

du contrôle des internats, les indemnités à verser aux collectivités

ou aux chefs d'établissement, pour l'achat ou la location

du matériel et généralement toutes les dépenses qu'entraînera

la mise en vigueur du nouveau régime.

Le taux du prélèvement sera fixé, chaque année, par

décret pris sur proposition du ministre des P. et du ministre

de l'E. nat. Pour l'année scolaire 1938-1939, ledit prélèvement

est fixé à 3 p. 100 du montant de la pension et de la

demi-pension.

Traitements des Professeurs d'éducation physique

dans l'ens. secondaire (D., 27 oct. 1938.)

ARTICLE PREMIER. — La désignation des fonctionnaires

auxquels sont applicables les échelles de traitements fixés

par le D. du 26 mars 1938 est modifiée comme suit :

« Prof. d'éd. ph., pourvus du C. A. à l'ens. de la gym.

(degré sup.) ou du prof. d'éd. ph. (2 e partie). »

ART. 2. —• Les taux de rémunération des h. suppl. fixées

par le D. du 18 avril 1934, pour les mattresses et prof, de

gym. (degré sup.), sont modifiés ainsi qu'il suit :

« Prof. d'éd. ph., pourvus du C. A. à l'ens. de la gym.

(degré sup.) ou du prof. d'éd. ph. (2« partie) :

« I. — Ly. de g. et de j. f. : cadre de la Seine et de S.-et-O.,

900 fr. — Cadre des dép. : 783 fr.

• II. — Coll. et cours sec. : 585 fr. »

Textes divers.

C. 13 oct. 1938 sur les exonérations de frais d'internat ou

de demi-pension dans les E. P. S. et les C. C. (Voir D.,

23 mars 1938, 1", dans Guide administratif du 23 avril

1938, p. 62).

C. 2& oct. 1938 décidant qu'une demi-heure supplémentaire

de travail manuel sera accordée dans les Sections de

t" année des E. P. S. (Voir J. O., 9 oct. 1938, p. 1231).

Mémento du contribuable.

Le J. O. du 13 nov. 1938, p. 12-911, renferme le D. du

12 nov. 1938 sur les nouvelles mesures fiscales. Prix :

1 fr. 50. Rappelons que l'adresse du J. O. est : 31 ,quai Voltaire,

Paris-7».

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