M - Institut français de l'éducation
M - Institut français de l'éducation
M - Institut français de l'éducation
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
85« Année. — N° 11
10 Décembre 1938.
OURNAL des
( I INSTITUTEURS
INSTITUTRICES
Paraissant tous les samedis pendant l'année scolaire.
ABONNEMENT POUR UN AN, PARTANT DU I*' DE CHAQUE NOIS
France, Algérie, Colonies 45 fr. Il Belgique, Luxembourg : 51 f r.
Etranger: Pays a tarif postal réduit 53 fr. [] Pays à tarif postal plein 60 fr.
Le numéro f I fr. 40. Abonnement d'essai de 12 numéros » 12 fr. 60 (France)
Les demandes de changement d'adresse doivent être accompagnées de 0 fr. 75 en timbres-poste. Ne pas oublier de mentionner l'ancienne
adresse ou de joindre une bande d'un des derniers numéros.
On s'abonne chez les libraires, dans les bureaux de poste et à la librairie FERNAND NATHAN (R. C Seine t 22790 B)
Compte Chèque postal : 251-Paris. — Téléphone : Gobelins 88-94 et la suite.
AGENCE : BRUXELLES, 17, RUE DES CHARTREUX
Administration et Rédaction i Librairie FERNAND NATHAN, 18, rue Monsleur-le-Prlnce, Paris (VI»).
1 111 mi i ii 1111 • i ii ii •• 11 ii 11
PÉDAGOGIE MODERNE
IMIIIIIIIIllll Illlllllllllll •
Le aaaître : Où se trouve Liverpool ?
| L'élève : Je n'en sais rien, monsieur, mais si j
] vous voulez bien me le dire, je vous expliquerai f
| pourquoi Liverpool est là, et non ailleurs.
j Sir richard gregory, |
| (Discours prononcé au dernier Congrès
| de la British Association.)
niiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiuiiiiiiiiiiiH^
SI, pour les VACANCES DE NOËL,
vous passez par PARIS,
ne manquez pas de visiter les
quatre étages de
Moyens
d'accès :
MÉTRO:
stations
Odéon.Clmay
AUTOBUS
Q.H-HtÙ-8-W-AA-AAto
- AR - ARW* - AX «8-14 - 1U-
SALLES D'EXPOSITION
LIBRAIRIE FERNAND NATHAN
18, rue Monsieur-le-Prince, PARIS-VI 6
(» 100 «stm sa ttsitrs os l'Oesen s« et l'tssfr tts Méesclei)
Vous y
trouverez
UNE
SALLE
DE LECTURE, DE CORRESPONDANCE
. o ' ; ET DE CONVERSATION
1
•'"'•«Hk le téléphone à votre disposition.
m,l$$B pourrez y donner de»rende*vous et y causer
28 - 86 - Ma avec des omis.
• Notre prochain numéro vous offrira une PRIME de Noël •
... . , . . . J , ^ . . ... . . • ..
JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
*tmmtiimiiiiiininictit harmonium portatif établi spécialement ponr le* membre* de l'Kae»i»a«meat
(Instruction Ministérielle du 29 Juin 1932) \
N 152. • 2 Octave», Fixe : 637 fr. — N« 153. - 2 Octaves, Trarnoositeur 8S5 fr,
N° 154. - 3 Octaves, Fixe • 835 tr. — H° 155. - 3 Octaves, Transpostctur 965 fr.
Nouveau Système Electrique " VENTlLEX " marque déposée
LES PETITS • FILS DE KASRIEL (fondée en 1839), , 6, ru* Tolain, PARIS (20*)
DEMANDEZ LE CATALOGUE A. ' Nombreuses Références
ihihiiuiiiih
IIIIIIMIIIIIIIimilllllllllllllllMIIIIIMIIIIIIIMIMIIIMIIIIIIIIIIIIIMIIIIIk'
PRETS
directs et en toute confiance de
fonctionnaire à fonctionnaires.
Rien des agences.
Condition* introuvables ailleurs.
Tonrenq, retraité. BLAGNAC (Hte-Gar.)
INSTITUTEURS
I
I
PRÊTS * l K t M e f l r $ : 0 F F 1 C E P a u m L f OMCTIONMAIRES
Ifl 11 "Mt 215 litres, Fr- gare dép. Eohanf « 1 fr. PI II»
Il IM Vieux Bourgogne 9 fr. la bout»', Champagne 15.00 H A H
IIIIfromoNT, Vlllefranche-Bourgogne (Rhône)UIU
a lonctionnaires. itien. a verser
PRETS d'avance. Solution rapide.
45, rue Raymond-TV, Toulouse.
O. T. C.
AUTOMOBILISTES
à l'exemple de vos collègues, profitez des tarifs préférentiels d'assurance
qui vous sont consentis par des Assurances de tout premier ordre.
Garantie risques aux tiers : 300 000 francs.
5 CV 420 fr.
6 CV 533 fr..
8 CV 635 fr.
9 CV 673 fr.
10 CV 718 fr.
Garantie risques aux tiers : Illimitée.
5 CV 494 fr.
6 CV él I fr.
8 CV 724 fr.
9 CV 756 fr.
10 CV 808 fr.
I I CV
899 fr.
11 CV 776 fr.
Pour tous renseignements envoyés gracieusement, s'adresser à la Société MONVOISIN et VINCENT,
103, boulevard Haussmann, Paris (VIII e ). Téléphone : Anjou 98-55 et la suite.
Assureurs-conseils officiels des Auto-Clubs de P. T. T., Finances, Préfecture de la Seine,
S. N. C. F., Métro, Eaux et Forêts, services concédés du Gaz, des Eaux et de l'Électricité.
t, rue de ta Trinité — TOULOUSE
REVEILLEZ LA BILE
DE VOTRE FOIE-
Sans calomel — Et vous sauterez du lit
le matin, "gonflé à bloc".
Votre foie devrait verser, chaque jour, au moins un litre
de bile dans votre intestin. Si cette bile arrive mal, vous
ne digérez pas vos aliments, ils se putréfient. Vous vous
sentez lourd. Vous êtes constipé. Votre organisme s'empoisonne
et vous êtes amer, abattu. Vous voyez tout
en noir I ;
Les laxatifs sont des pis-aller. Une selle forcée n'atteint
pas la cause. Seules les Petites Pilules Carters pour le
Foie ont le pouvoir d'assurer cet afflux de bile qui vous
remettra à neuf. Végétales, douces, étonnantes pour activer
la bfle. Exigez les PETITES PILULES CARTERS
Toutes pharmacies s Frs. 11,75.
V I N
AMEUBLEMENTS COMPLETS
Copie d'ANCIEN - MODERNE - RUSTIQUE
V ve
S. LAPIDOUSE
Maison Fondée en 1888
Diplôme d'Honneur
16, rue VAVIN,PARIS (6*)
Tél. : DANTON 68-17
PRÊTS A FONCTIONNAIRES
Sur traitement • Grande discrétion, célérité
— — RIEN D'AVANCE —. —
INSTITUTEURS, INSTITUTRICES, n'empruntez plus
à un taux élevé, adressez-vous a la seule banque
qui vous prêtera rapidement su taux le plus bas.
COMPTOIR DES FONCTIONNAIRES
53, rue de Dunfcerque, PARIS (9*).
N A T U R El L_
T O N I Q U E
E T S A I N
ÉTUDE DE LA
GRAMMAIRE
JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
III
F. LABAT ef A. GOBY
LE LIVRE DU MAITRE POUR
L'ENSEIGNEMENT DE L'ORTHOGRAPHE
Un vol. 13 x 18, broché Té fr. 50
E. LEROY
LA DICTÉE AU C E . P.
et au concours commun des Bourses Nationales
Un vol. Il x 18, broché
7 fr. (/«> ef 2» séries.)
TOUTEY et FICHAUX
COURS MÉTHODIQUE
DE DICTÉES
Application des règles, orthographe d'usage, etc
Cours élémentaire. Un vol. 13x18, cartonné Il fr. 75
Cours moyen. Un vol. — — 14 fr. 50
Cours supérieur. Un vol. 14 fr. 50
». PEE8QNNEAUX |5Q DICTÉES
préparatoires au B. E. et aux divers examens.
Un vol. 13x19, relié ....... 18 fr.
* O O B Y LE LIVRE DU MAITRE
po«r l'enjelanement |.»ANÀLYSE
Un volume 13x19,broché....
M. PEEftONNEAUX et O. OAUTIER
LEXICOLOGIE FRANÇAISE
OrigiM • FernuulM • SI|sMo»tUniei mats
Un volume 13x19, broché.. 17 fr.
relié 20fr.
R. PE88ON NE AUX «t F. POSTEL
LEXIC0L06II
ELEMENTAIRE
Mime volume que ci-dessus,
mais plus simple
• fr.
A. FONTAINE
MUR QU'ON SACHE LE FRANÇAIS
LE PROBLÈME GRAMMATICAL
Chacun de ces deux volumes 13 x 19,
broché...
13 fr.
a. MARTI N-DAYDÉ
COMMENT EMPLOYER LES
ET LES TEMPS DES VERRES
Un volume 13x19, broché...
10 fr.
El FRANÇAIS
I* fr»
— FERNAND NATHAN, EDITEUR
N* 39.
IV JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES V
"S
z
o
<
u
ce
U
<
-J
1
Q
I <
a
• JQ°o°
VI
JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
A. AUBIN et M. DAVID
LITTÉRATURI
FRANÇAIS
TEXTES FRANÇAIS
Lecture expliquée et Récitation
à l'usage des
COURS COMPLÉMENTAIRES
et de l'Enseignement Prim. Super.
3 années réunies
Un volume 14x19,
illustré de hors-texte.
Broché. 19 fr. Relié. 22 fr.
LE LIVRE DU PROFESSEUR
Pour l'ouvrage ci-dessus, broché. 30fr.
Des mêmes auteurs :
TEXTES
FRANÇAIS
à /'usage des
E.F.S. des Cours complém. et des Écoles pratiques
3 années séparées
i
Chaque volume, broché. I5fr.
Relié. 18 fr.
M. SARTHOU
LA LITTERATURE FRANÇAISE
du Brevet élément, et de l'Enseig. Prim. Super.
7
, Un volume 14 x 19, illustré de beaux hors-texte.
Broché. 20 francs. Relié. 22 francs.
M. SARTHOU
L'EXPLICATION FRANÇAISE
Recueil *de morceaux choisis
à l'usage des
Cours complémentaires
et des Écoles Primaires Supérieures
Un volume 14x19.
Broché. 13 fr. 50 Relié. 16 francs.
LE LIVRE DU PROFESSEUR
r
FIRNAND
pour l'ouvrage ci-dessus, broché. 31 fr. 50
A
VANNIER
LA CLARTÉ FRANÇAISE
L'art de composer, d'écrire, de se corriger
Un volume 14x19.
Broché. lOfr. 50 Relié. 13 fr. 50
NATHAN, Éditeur.
VII
JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
HUITRES FINES de CLAIRES, jjjgfc
adressées fcogare. de 175 à 200 suivant gros', contre mandat de 48 fr.
BESSEAU. Ostréiculteur récoltant, Aiguillon-sur-Mer (Vendée).
le nreSSBenp
foormisseiup oeo
celui qui sait réduire sec, {rais
poux vous ofitir au moindre
prix la meilleure qualité.
En développant aana ceaae
leur production ' irréprochable
qu'elles livrent directement
au Public, lea
Fabriques Tribaubeau
de BESANÇON
•e «ont acquis ce titre. Il Justifie la faveur et la
réputation croissantes dont jouit depuis plus d'un
demi-siècle
ia Montre Tl'ïll
6
7 Premiers Prix - 35 Médailles d'C*
aux Concours de l'Observatoire National
de Besançon
Consultez le CATALOGUE Illustré de plus de 2800
dessins qui est enoosé gratis et franco tur demande
MONTRES, BIJOUX, RÊVEIIS
PENDULES, CARILLONS) ORFÈVRERIE
REMISE AUCORPS ENSEIGNANT
Pour les
étrennes
des écoliers studieux I
LA TABLE "K. S. K."
TABLE INDIVIDUELLE
DE TRAVAIL
ï
m
Modèle normal.
398 fr.
Modèle simplifié. 354 fr.
FERNAAID NATHAN - Editeur
NOUVELLES CONDITIONS DE PATÉM&NT
RÉSERVÉES EXCLUSIVEMENT M MM.
LES MEMBRES DE L'ENSEIGNEMENT.
Aucun versement d'avance.
Règlement en I? ou 18 mensualités.
Premier paiement un mois après la livraison.
LEVITAN
GARE DE t'E$T • •
I63, B- MAGENTA, PARIS
BOO
I
ROM ° découper e» à faire parvenir ««il
0%jn lt*LE VITAN,«4..oui.Mooento,Parts,
pourro
recevoir yeturreweet le cefle»ue n» M
I^ÏssjJA si
«ovéjrtt tons 1m jours de U MWMM
Fermé» $eolemeat le Diaucttt
VIII
JOURNAL DBS INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
Fabrique
^HORLOGERIE-BIJOUTERIE
_ Etablissements
E. MUGLER Fils
àVALENCE (Orômelygfc
Omirent
Converti
GRAND CHOIX
de tsble
de Bijoux
Couteaux
mariages
Garnitures de
MONTRES
cheminée
l«r Hsaats cl ••*'
Réveils - Stylos
Chaîne! . Sautoirs
BICYCLETTES
Celliers • Bracelets
Machines à coudre
- Bagnes - / A Jumelles - Photo
Boucles
•'•reillea
ARMES-PH0N0S -T.S.F.
CRÉDIT
'au gré du client |
Envoi tir dtmandi dti
Catalogua d astertimtnu
au choit FRANCO
•it«itiiiiisi«ii«iiaa«iiiiii(s<
DDËT6 1XMS1HUTKUMS, adressez-vous
rKLl O : directement à M. PHULPIN à
Saint-Florentin ( Yonne). Conditions spéciales.
Vient de paraître :
RECITS TIRÉS
DU
THÉÂTRE
par G.
GREC
CHANDON
Dans la collection " Contes et légendes ".
Broché: I8i>.- Relié: 20fr. - Toile noire : 2lfr.50
FEttXAKD M AT Ht AH - ÉtDMTEUÊL
es
grands spécialistes
du meuble
GALERIES BARBES
55, Bi Barbes-PARIS (ir)
F 0URRU RE S
CANADIAN FOX
9 bis, rue Geoffroy-Marie, PARIS (9«)
Fournisseur des Économats et Syndicats
des Fonctionnaires.
BON
POUR
oDEREMISE
SPECIALE
La seule maison envoyant dans toute la France
un choix à domicile sans obligation d'achat
LONGUES FACILITÉS DE PAIEMENT
CATALOGUE GÉNÉRAL FRANCO SUR DEMANDE
TANNAGE, TRANSFORMATION, RÉPARATION
MICROSCOPES
KALLISTOS
Grossissement
115 fois
Modèle à potence fixe
(représenté ci-contre)
PRIX : 52 fr.
HYPERKALLISTOS
à
Grossissement
130 fois
Modèle
potence inclinable
PRIX : 63 fr.
Librairie F. NATHAN
9, rue Héchain - PARIS (XIV«)
1AMJL
m
6découper
et 6 foire
parvenir
ou»
SARBtS
pour recevoir gratuitement
F Album général d" Ameublement.
716
:>...................................................... a
: Songeas a vos achats de •
j
MOBILIER
SCOLAIRE
: Si vous ne le possédez pas ]
: encore» demandez l'envoi \
gratuit
jjde notre catalogue M» 20:
Fernand NATHAN, Editeur
18, rste Moasiear - le - Prince ;
PARIS-VI* :
3......................................................r
Le Gérant: A. Bbsmard. Printed In France. 2884-11-38. — Imp. Crété, Corbeil.
JOURNAL DES INSTITUTEU. , INSTITUTRICES IX
Avez-vous profité d e cette offre ?
// ne s'agit pas d'ouvrages soldés,
mais de livres neufs présentés
une jolie reliure amateur.
VOLUMES A CHOISIR
BEDEL M. - Mellnoff, Indre-et-Loire.
COLETTE. - La Vagabonde.
CONRAD. - Typhon.
GIDE, we La Symphonie pastorale.
KIPLING. — Un beau dimanche anglais.
LACRETELLE (J. DE). - Sllbermann.
LOUYS P. -7 Les Aventures du roi Pausola.
1
LOUYS P. - Les Chansons de Bilrrls.
MORAND P. — Ouvert la nuit.
Volumes
à choisir
WELLS H.-G. — Monsieur Barnstaple chos la»
Reliés dans la liste ci-contre
Hommes-Dieux.
WELLS H.-G. - Le» Roues de la Chance.
Reliure des 5 vol. plus I coupe-papier QA WELLS H.-G. - La Trésor dans la Forêt.
liseuse moderne offerts par le " Journal q\j fr. WILLY et Collette WILLY. - Claudine à l'Ecole.
des Instituteurs "
franco (i) WILLY et Collette WILLY. - Claudine à Paris.
WILLY et Collette WILLY. - Claudine s'en va.
10 Volumes
à choisir
AVIS IMPORTANT
Relifts dans la liste ci-contre Adressez les demandes au Service des Primes
du " Journal des Instituteurs
Natnan ", offert» par le
s 00 fr.
Instituteurs
9, rue Méchain, 9, Paris (XIV«)
franco (8)
en joignant /e montant de la commande.
15 Volumes
à choisir
(C. C. Postaux : Paris 251)
Reliés dans fa liste ci-contre (1) Colis poste. Le coupe-papier est envoyé séparément
(2) Colis postal (Précisez gare ou domicile). Stylo joint au cens.
stylo " Fernand ^ (3) Colis postal (Précisez gare ou domidte). Stylo et coupe-papier
Nathan ",plus I coupe-papier liseuse moderne
joints au colis.
offerts par le "Journal des Instituteurs •' N.-B. — Chaque abonné a le droit de souscrire plusieurs colis à son
franco (3) choix II peut également demander plusieurs fois h même titre.
LIBRAIRIE
MODERNE
J.MORFIN et H.CHAPUS - Aix-les-Bains
HISTOIRE DE LA
LITTÉRATURE FRANÇAISE
par la Récitation et la Le ture du Maître
aux Cours Moyen et Supérieur
par M. L. QUEY, Instituteur
Préface de M. BRU, Directeur M École NormaleiOran
40 Texte) • 40 Interprétations de Texte - 40 Biographies
- 10 planches hors-texte
Revus par M. MABIRE, Inspecteur primaire
Pr x cartonné : 6 fr. 50
Spécimen cartonné contre 5 francs
en timbres-poste ou mandat.chèqn: à notre c. c. postal Lyon 294-98
Faire tenir toute la littérature française dans quarante
morceaux de récitation peut paraître une gageure; or, vous
vous êtes brillamment tiré d'affaires par une méthode ingénieuse
et par un ordre rigoureux... •
Les textes sont bien choisis et tes notes dont vous les
accompagnez seront très utiles aux élèves et aux maîtres.
M. VOISIN, professeur E. N.. Grenoble.
Mes compliments pour votre livre qui peut encourager une
réaction nécessaire^ mes yeux, contre l'absence de toute
culture littéraire à l'Ecole primaire... ~
Je ferai connaître, dans l'Ain, votre ouvrage.
M MERCIER, inspecteur d'Académie.
J'applaudis à la logique de votre méthode...
:
Ce serait un peu, beaucoup même, la rénovation de renseignement
de la récitation.
Choix des auteurs et choix des textes me paraissait
excellents.
M, LEGRAND, instituteur. Eùctg** (Somme).
sous
PIERRE - îmsiKT - MARTIN
la célèbre méthode de lecture. I. fetfez
I
AVIS AUX FONCTIONNAIRES
AUTOMOBILISTES
LA GARANTIE MUTUELLE
DES FONCTIONNAIRES •
etEmployésde l'État etdesServicesPublics
Société Coopérative d'Assurances Mutuelles
contre les Accidents, à cotisations fixes avec
répartition des bénéfices aux Sociétaires,
administrée par des Membres élus en Assemblée
Générale, constituée le 24 mai 1934, groupait,
au 31 décembre 1935, plus de 7.500 adhérents!
Ne peuvent y adhérer que les Fonctionnaires ou
Employés de l'État (doits et • Militaires), des
Villes, des Communes, des Services Publics, les
Retraités et, sous réserves, leurs conjoints.
Maximum a"avantages, que vous constaterez en
demandant le dossier adressé sans engagement.
Assurances " TOUS RISQUES "
Service Technique de Contentieux pour
" DÉFENSE ET RECOURS ".
Tarifs AUTOMOBILES, Résidence Province,
Usage promenade, garantie 500.000 francs
« RISQUES AUX TIERS "
5CVt 140fr.; éCV : 2*4 fr.; 7 CV : 288 fr. ; 8 CV : 311 fr. ; 1
*CV:33éfr. ; I0CV : 3*0fr. ; |
11 CV: 384fr. ; 12 CV et au-dessus : 408 fr. §
Majoration de 10 p. 183 peur garaati* de deux milliea*. §
Siège Social* 22, rue de Turin,PARIS (#) i
Tttfflwat ; EUROPE 3641 et 37-94 |
X
Journal des -~JRS ET-DESINSTITUTRICES
Fabrique (THORLOGERIE-BIJOUTERIE S\ •
Établissements >CO '
E. MUGLER Fils
 VALENCE (DRÔME)
Orfl»r»fii
Couverts
GRAND CHOIX XjfeV S de table
de Bijoux
Couteaux
peur mariagei S Garnitures de
MONTRES />S?/
cheminée
pour Besace ei »wr Osa» yl\V'/ Réveils - Stylos
Chaînée SautoIrfy/C'tV/' BICYCLETTES
—Bagues Boucles —
Broche* dorelei y
(Colliers • Bracelets v^ej*/
etc.
Machines A coudre
Jumelles - Photo
ARMÉS-PH0N0S TSF
CRÉDIT
au gré du client
Envoi sur demande des
Catalogue! ' d astortttntnli
au choix FRANCO
PRETS A FONCTIONNAIRES
tans assurance, sans provision, taux minime.
CAZES, 1 bi ruedeCopenhague (Métro :Europe)
SAGE-FEMME. 1" cl. D. F.M. ex-int.Hôp.
Paris.Cons. Péris, et accouch. 660 f r., 76, rue de
Rennes, PARIS. M° : St-Sulpice. Ss enseigne.
Vient de paraître
>OCDOOCOCOOCÇOC
85* Année. — N° II. — 169 — 10 décembre l"$38.
OURNAL
et
INSTITUTEURS
des
des INSTITUTRICES
PARTIE GÉNÉRALE
Ph. ARBOS : La France au Brésil
69
J*an GENILLON: : La schlague 170
H. LAURENT : Activités dirigées et éducation
nouvelle 171
F. FERLET : Le phonographe à l'école primaire. I 27
P. LAVERGNE : Enseignons à observer
(décembre) 173
P. BARRET : Les deux routes 173
C. CHARLOT : Le point de vue du spectateur. 174
F.-L. MAZEYDAT : Le haut du seuil 175
Bibliographie : M. Jouve, etc 176
Huguette GARNIER : Le couple 177
ROSINE : Arbres de Noël 178
Concours ménager 179
Sommaire
PARTIE GÉNÉRALE (Suite).
Jean PARTICIPE : Dans le commerce 179.
Pour lire en classe : L'Homme de neige 180
PARTIE CORPORATIVE
Le guide administratif : Ce qu'il faut savoir.
— Retraites et pensions. — La jurisprudence.
— Examens et concours. — Les nouveaux
textes, etc 21 à 24
A. LANTENOIS : Prouver 21
PARTIE SCOLAIRE
Préparation de la classe. Lectures.. I 8 I à 200
Examens : Textes et documents 37 à 40
R. OZOUF : Les étrangers dans le monde 39
Les Archives de l'Enseignement primaire :
La culture du caféier en Côte d'Ivoire. Hors-texte-
LA FRANCE AU BRÉSIL
Par PHILIPPE
LES journaux nous ont appris, récemment,
d'abord que les « intégralistes »
ou fascistes brésiliens avaient tenté
sans succès un coup de force contre
le Président de la République, M. Gétule
Vargas, puis que M. Vargas rappelait son
ambassadeur auprès du Reich... Grande surprise
pour ceux qui se rappelaient avoir lu,
il y a un an, dans ces mêmes journaux, que
M. Vargas, après le coup d'État par lequel
il s'était prorogé lui-même dans ses fonctions
en annonçant la prochaine promulgation
d'une constitution corporative, ne
Ê ouvait que brancher le Brésil sur l'axe
Lome-Berlin-Tokio.
Quoi qu'on pensât de cette prédiction, il est
un point sur lequel on pouvait être assuré
que le Brésil n'imiterait pas les régimes totalitaires,
c'est le racisme. C'eût été, pour ce
pays, se renier dans son présent et dans son
passé. Une ville comme Rio de Janeiro offre,
sur le visage de ses passants, toute la gamme
des nuances entre le noir et le blanc ; parfois
un trait de la physionomie, par exemple la
commissure des yeux sur les pommettes saillantes,
rappelle le sang indien. Les défilés
des intégralistes eux-mêmes étaient un véritable
kaléidoscope de dégradés. Parlant de
eon peuple, un Brésilien dit : « Un triangle
rectangle ; pour hypoténuse, l'élément euroéen
; le plus petit des deux côtés est Fin
Sien, le plus long, l'africain. » Entre les troij
éléments, nulle trace de désaccord
fants fréquentent les mêmes écoles et j
dans la rue sur un pied parfait d'éj
parmi la foule qui, aux heures d'à
ARBOS.
prend d'assaut les tramways et s'y presse en
files sur les marchepieds, toutes les teintes
se coudoient fraternellement. Dans la société,
toutes les voies sont également ouvertes à
tous ; le cardinal-évêque de Rio descendrait,
dit-on, d'un chef indien ; des personnalités
éminentes du barreau, de la politique ne sauraient
désavouer le sang noir, qui ne les
empêche point d'ailleurs d'être accueillis partout.
Nul peuple peut-être au monde n'est à
ce point dénué du préjugé de race ; sa bonhomie-,
sa cordialité en sont encore plus sympathiques.
***
ARIOLAGE ethnique, mais non absence
B de sentiment national. Le mot « national
» est même un de ceux qui reviennent le
plus souvent dans les conversations et les
journaux, traduisant le vif désir de se
passer le plus possible de l'étranger. Cette
réaction contre ce qui vient du dehors
n'épargne même pas. l'Amérique du Nord. On
évoque avec amertume les profits exorbitants,
dit-on, que les capitaux yankees et
canadiens tirent du Brésil. Les réduire, sinon
les faire cesser, est un véritable slogan, qui
n'est pas resté une simple formule. Cependant,
de l'Amérique du Nord, le Brésil ne
repousse pas tout. Lui aussi envisage, comme
le président Roosevelt, un « hémisphère amer
rioain », dont la tranquillité et le pacifisme
astent aveo les convulsions de l'Euiurope,
de façon plus précise les État»
;<
Mres, ne se laissent pourtant pas ou-
*
170 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 3»
blier ; car un trop grand nombre des recrues
qu'ils ont fournies à l'immigration gardent à
leur patrie d'origine une fidélité que leur patrie
d'adoption ne peut pas considérer sans
inquiétude. Le gouvernement fasciste de
Rome intensifie à cet égard la politique de
ses prédécesseurs et multiplie les efforts pour
encadrer les Italiens dans ses cohortes. Les
Allemands sont moins nombreux, mais,
comme partout, sont naturellement portés à
se sentir les coudes, à s'organiser ; leur langue,
qui n'a rien de commun avec l'idiome du cru,
renforce ce particularisme. Et l'on se plaint
que les écoles allemandes, malgré les menaces
de fermeture et les amendes, n'appliquent
point la loi qui impose le brésilien
comme langue véhiculaire de l'enseignement.
Toutes choses auxquelles on prêterait peutêtre
moins d'attention., s'il n'y avait la « propagande
», qu'on soupçonne volontiers de ne
point se désintéresser des affaires intérieures
du Brésil.
S'agit-il des Japonais ? C'est d'une véritable
phobie que sont pris certains Brésiliens.
Que ne vous diront-ils ? Que les Japonais
ont disposé leurs établissements de
l'Amazonie de façon à faciliter l'incursion
d'une flotte japonaise. Que certaines écoles
japonaises dispensent bien l'enseignement en
brésilien durant l'année scolaire,' mais se
rouvrent pendant les vacances officielles
pour donner des cours en japonais. Même
ceux qui ne polémiquent pas ainsi affirment
que les Japonais sont indésirables parce
qu'inassimilables ; ils admettent volontiers
que les mérites de travailleurs des jaunes, qui
font d'eux d'excellents pionniers de colonisation,
les rendraient souhaitables pour le
Brésil ; mais ils se refusent à laisser se constituer
des noyaux ethniques, dont le danger
pourrait s'accroître du fait des visées qu'on
suppose, à tort ou à raison, à leur pays d'origine...
Ainsi, de quelque nation de l'axe qu'il
s'agisse, ce n'est point sans.quelque méfiance
que le Brésil regarde vers elle.
* *
AIS alors, la France ? Il est bien entendu
M que les Français ne sont pas plus nombreux
au Brésil que dans tout autre pays
étranger. Ils l'ont été beaucoup plus au
xix e
siècle, où ils géraient à Rio le commerce
et en particulier tout le commerce de luxe ;
telle rue de la capitale était bordée uniquement
de boutiques françaises. Il faut aujourd'hui
un bien grand hasard pour tomber sur
un magasin tenu par un compatriote. En
revanche, quelle heureuse surprise de voir
les devantures des librairies abondamment
garnies de publications françaises de tout
ordre : revues, romans, sciences, critique
littéraire, philosophie, religion, manuels scolaires
même, tout est représenté. A la Bibliothèque
nationale de Rio, sur une moyenne
mensuelle de dix mille livres consultés, six
mille sont en brésilien, trois mille environ en
français. Rares sont les Brésiliens des classes
moyennes qui ne lisent pas le français. Dans
les milieux cultivés, combien s'expriment
avec une pureté de langue et d'accent que
maint Français leur envierait ; combien
témoignent d'une connaissance intime et raffinée
de notre littérature, depuis les classiques
jusqu'aux contemporains 1
Les Brésiliens ont ainsi adopté le français
il y a un siècle environ, quand leur pays commença
à vivre sa vie propre. Le français était
alors la seule langue de culture ; il s'imposait
à qui voulait entrer dans le courant général de
la civilisation européenne.. Les hasards matrimoniaux
qui amenèrent à la cour du Brésil
des princesses françaises ne purent nuire à sa
destinée. Mais surtout son caractère de langue
romane lui était favorable en le rendant plus
accessible que les parlers anglo-saxons à un
euple de fond latin. Depuis, il est resté à la
ase même de toute instruction qui ne s'en
tient pas au niveau élémentaire, à quoi ont
contribué les maisons d'éducation religieuses,
dirigées souvent par des ordres français...
On ne saurait omettre enfin, pour l'époque
présente, le rôle du professeur Georges Dumas,
l'éminent psychologue de laSorbonne,
mais aussi le mainteneur et le propagateur de
l'influence française dans toute l'Amérique
du Sud. La sympathie respectueuse et confiante
dont l'entoure le monde lettré, universitaire,
politique du Brésil, a compté pour
beaucoup dans l'appel que ce pays a fait à
des professeurs français. L'Université de
Saint-Paul, celle de Rio de Janeiro ont ainsi
leur équipe française, au grand dépit de certains
Etats européens, qui auraient volontiers
pris la place. Le seul fait que ces maîtres
font leurs cours en français témoigne^ de
quelle audience notre langue jouit là-bas...
Elle n'est au service d'aucun impérialisme,
d'aucune tentative de pénétration, elle n'a
rien d'inquiétant pour personne ; seules les
sottises que nos journaux et nous-mêmes
débitons à notre propre sujet peuvent nuire
au rayonnement de la France au Brésil.
PHILIPPE ARBOS,
Professeur à la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand.
LA
BLOC-NOTES
SCHLAGUE
LES écoliers allemands doivent être dans
la joie. Un écho radiophonique annonce
qu'on va restaurer, à leur usage, les
châtiments corporels. On s'étonne même
qu'on ait attendu si longtemps pour le faire.
La Schlaguel Voilà un mot spécifiquement
prussien et qui ne saurait renier son origine
(schlagen : battre). A leur tour, les petits
Allemands pourront dire : « Tout ce qui est
national est nôtre»... en présentant leurs jeunes
derrières.
Ainsi se renouera la tradition avec le Roi-
Sergent qui, volontiers, nous dit-on, bâtonnait
10 déc. 38 ^-^^-^^-^^ PARTIE GÉNÉRALE N° II ---
~- JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc.38
L'ACTUALITÉ
PÉDAGOGIQUE
LE PHONOGRAPHE A L'ÉCOLE PRIMAIRE
NOUS sommes assez nombreux, hélas I
dans l'enseignement, à éprouver comme
une sorte de malaise à la lecture des
Instructions de 1923 dans leur partie
traitant de l'enseignement du chant, lequel
doit viser à cultiver musicalement l'enfance :
éduquer l'oreille, former la voix, développer
le goût ! En effet, par suite de défaut de culture
musicale ou manque des dons de l'oreille
ou de la voix, nous nous avouons incapables de
donner l'enseignement du chant et de la musique,
et d'atteindre le but élevé, et pour nous
inaccessible, assigné par les Instructions officielles.
Notre conscience professionnelle en souffre
d'autant plus que nous avons l'impression de
trahir, par notre incapacité, une des intentions
des fondateurs de l'enseignement laïque qui
voulaient élever, toujours davantage, Péducation
du peuple. Or le but de l'enseignement
musical n'est-il pas, précisément, de démocratiser
une forme d'art extrêmement riche et,
dans le passé, presque uniquement aristocratique
?
D'autre part, notre orgueil légitime d'éducateur
nous fait parfois envier les résultats magnifiques
obtenus dans le domaine de la musique
E
m e
ar des collègues comme M Lina ROTH.
'exemple donné par cette éducatrice d'élite,
bien connue des lecteurs de cette revue, n'illustre-t-il
pas, par ailleurs, la thèse de M. GHEVAIS,
qui affirme que l'union de la musique, art actif
entre tous, et qui est «une forme supérieure
du jeu », avec l'activité de l'enfant dirigée essentiellement
par le besoin de jouer, est une loi
de la nature et que l'affinité est complète entre
ces deux formes d'activité, l'une utilisant
l'autre à des fins supérieures ? En théorie
comme en pratique donc, les ressources des
enfants apparaissent comme étonnantes et
leur sensibilité organique extrêmement perméable
à la musique, et nous nous avérons,
nous, incapables de guider de telles possibilités
vers un but éminemment éducatif et artistique
?
Notre inquiétude ne pouvait que s'aviver
davantage à l'annonce de l'organisation des
« Loisirs dirigés », aujourd'hui « Activités dirigées
», qui doivent faire justement une place
de choix au développement du sens artistique.
Le dessin, forme d'art à la portée des enfants,
ne pouvait suffire ; il fallait faire sa part à la
musique. L'audition d'émissions radiophoniques
scolaires constituait une aide précieuse
mais insuffisante pour la culture du goût musical
et surtout pour l'éducation musicale pratique,
active de l'enfance.
Heureusement, en ce qui nous concerne,
notre inquiétude a été dissipée en grande partie
par une conférence entendue récemment sur le
sujet : « L'enseignement du chant, de la musique,
et l'aide que nous apporte le phonographe
», faite par M. PITTION, professeur de
musique à l'école normale, à l'école primaire
supérieure et aux écoles primaires de Grenoble.
Nous n'insistons pas sur la première partie
de la conférence, qui s'adressait aux instituteurs
« musiciens » ; nous nous bornerons à
indiquer comment, suivant un maître expérimenté,
le phonographe peut permettre, dans les
classes d'instituteurs « insuffisants » en musique
— et dans les autres, — à la fois V enseignement
pratique du chant (formation de la'voix, éducation
de l'oreille) et la culture du goût (ouvrir
Pâme de l'enfant à l'émotion esthétique par
l'audition d'œuvres musicales de maîtres).
Voici comment procède M. PITTION pour faire
apprendre un chant aux élèves à l'aide du phonographe
: « Tout d'abord, le disque tourne
pouf leur seul plaisir. Après plusieurs auditions
semblables, les enfants ont inconsciemment
appris le chant dans ses grandes lignes. Puis le
texte est bois au tableau. Le maître le lit, le
fait lire, l'explique... Enfin les enfants chantent
en même temps que le phonographe, uno phrase
du chant, la répètent plusieurs fois. Le maître
fait rectifier les erreurs : le disque n'accordera
aucune concession.
« Mais, précisément, la difficulté est de repérer
les différentes phrases, voire même les couplets
sur un disque qui ne s'y prête guère 1 Pourraiton
rayer la cire ? Nous conseillons de découper
une bande rectangulaire de carton d'une largeur
d'un centimètre environ, et un peu plus
grande que le rayon du disque. Il s'agit d'inscrire,
sur cette bande, des repères à l'encre
pour les couplets ou les phrases que l'on veut
isoler. Comment les établir avec précision ? La
bande de carton, percée à une extrémité, est
fixée à l'axe de rotation du disque. D'une main,
on la tient légèrement sur le disque qui tourne,
tandis que, de l'autre, on trace sur elle à l'endroit
voulu — début d'une phrase ou d'un
couplet — et au niveau de l'aiguille, un. simple
trait. Pour sa gouverne, on y ajoute les premiers
mots de la phrase.
« Lorsqu'on veut l'utiliser, il suffit de placer la
bande sur le disque qui tourne, de l'immobiliser
d'une main et de poser l'aiguille au trait indicatif
de la phrase à entendre. » Qu'on se rassure,
cette opération apparaît plus compliquée en
théorie qu'en pratique I
Quant à l'explication des chefs-d'œuvre de
l'art musical, voici les conseils du conférencier :
« Il ne faudrait pas présenter un disque en le
commentant immédiatement. Vous ne seriez
pas compris. Il faut le faire entendre plusieurs
fois à quelques jours d'intervalle avant de
l'expliquer. » Les maîtres, pour cette explication,
trouvent des commentaires dans certains
ouvrages, et, en les étudiant un peu, les moins
qualifiés arrivent à les adapter et à les mettre à
la portée des enfants.
En conclusion, le phonographe peut donc
jouer un double rôle : apprendre à chanter avec
justesse des chants choisis ; faire entendre de
belles œuvres. Si nul n'est tenu à l'impossible,
tout éducateur consciencieux voudra tout de
même suppléer, puisque cela parait faisable, à
son insuffisante culture ou à son manque de
dons musicaux, grâce à cet appareil, modeste
somme toute : le phonographe I Et si une discothèque
scolaire existe dans son département,
le sacrifice pécuniaire sera diminué 1
A une époque où certaines techniques nouvelles
d'éducation reçoivent la consécration
officielle et trouvent leur application dans les
a Activités dirigées », où l'art à l'école (sujet des
conférences pédagogiques dans l'Isère cette
année) est à l'ordre du jour, on ne peut plus
méconnaître, comme par le passé, une partie des
programmes officiels : l'enseignement rationnel
du chant et de la musique.
_
FÉLIX FERLET. J
10déc. 38 *»
PAULE LAVERGNE.
'•ItHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIItlIlHIIIIIIIIIIIIIUIIMINIIN
COMPARAISONS
LES DEUX ROUTES
J'AVAIS lu avec toute l'attention qu'il mérite
le livre de M» e
SBCi/BT-Riou (f), ouvrage
bien construit où les objections sont réfutées
avant l'exposé de la thèse — de même que
les cantonniers passent le balai mécanique sur la
route avant le goudronnage. (Que l'auteur me pardonne
cette comparaison ! Je suis en automobile
sur une route en réparation et mon imagination s'en
tient, par paresse, aux rapprochements immédiats et
faciles.)
Je suis donc ma route goudronnée, qui me mène
tout droit chez des amis a Ixe-plage et cette route
me fait penser à la pédagogie classique aux procédés
éprouvés qui conduisent, sans grande joie peut-être,
mais sans incertitude ni détours, de l'apprentissage
de la lecture au certificat d'études primaires.
Le livre de M»« Seclet-Riou m'incite à la nouveauté,
j'écrirais même à la fantaisie et je prends,
à travers les jyns de la dune, un chemin quelque
peu sableux et tourmenté. Je me complais au sein
de la nature, je fais des découvertes de coins ombreux,
j'entends des bruits furtifs et des chants
d'oiseaux et j'ai surtout le sentiment libérateur
d'échapper à là norme et de faire du neuf.
Cette route, un peu sinueuse, capricieuse, plus
agréable, mais plus heurtée que l'autre, m'amène
aussi, après quelques toboggans sans danger sérieux,
à proximité d'Ixe-plage. N'est-ce pas un peu ce que
fait la pédagogie nouvelle ? Bile prend l'enfant par
(1) A la recherche d'une pédagogie nouvelle, par M"* SECLET-
RIOU (Nathan, 15 fr.).
**
174 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES —~ 10 déc. 38
la main, si je puis m'exprimer ainsi, et s'aventure
à travers les sentiers fleuris en plein vagabondage.
On fait des provisions de savoir au hasard des rencontres
et fon parvient au point d'arrivée aussi
chargé de butin que les dociles troupeaux des routes
coutumières.
Thèse et antithèse se combattent dans ma pensée,
éprise de juste milieu. D'une part, obéissance et
conformisme, avec des étapes réglées et des acquisitions
graduelles ; d'autre part, liberté et fantaisie,
discrètement guidées, avec les aléas et les exagérations
qu'elles entraînent. Faut-il préférer, toujours
et de parti pris, l'un des itinéraires à l'autre ?
Et, comme cet article sans prétention ne s'accommode
pas d'une docte discussion, j'en reviens à mon
image. Suivons les routes goudronnées que des
équipes de travailleurs entretiennent sans relâche
pour la commodité de la circulation ; mais laissons
parfois ces routes pour emprunter des chemins
moins pratiqués, moins unis, chemins de la découverte
et du plaisir qui font oublier et accepter le
monotone itinéraire de la pédagogie quotidienne.
P. BARRET.
LE CINÉMA SCOLAIRE
LE POINT DE VUE DU SPECTATEUR
IL veut des beaux films, c'est entendu.
Mais il veut aussi qu'on tienne compte d'autres '
exigences. Sinon, il ne revient pas...
Comment expliquer qu'en certaines écoles on
réalise de jolis bénéfices, tandis qu'ailleurs les séances
cinématographiques ne cessent de péricliter ?
Chacun peut faire cette constatation en considérant
des communes de même importance, où l'on utilise
les mêmes films (circulant par roulement) et les mêmes
appareils de projection. Impossible, par conséquent,
d'incriminer le matériel et les programmes.
Il y a donc autre chose. Il y a ces mille petites comme-
#
dites que le spectateur apprécie et dont l'absence le
' détourne du cinéma scolaire.
Le public aime ses aises. Lui offrirons-nous une salle
inconfortable, médiocrement chauffée, et les bancs
sans dossier empruntés à la mairie ?
Il goûte le calme et la tranquillité, et nos enfants expriment
leur joie avec une vive exubérance.
Certaines personnes détestent la fumée du tabac, et
nous hésitons à formuler sur ce point les interdictions
nécessaires.
Le choix de l'heure, du jour des représentations n'est pas
négligeable. Il faut consulter les intéressés. Veillons à
ne pas perdre leur temps. L'exactitude est la politesse
des organisateurs de spectacles.
Sachons faire notre petite publicité en utilisant tous
les moyens dont l'instituteur dispose : l'affiche, le tambour
communal, la cloche de l'école... Le spectateur a
besoin qu'on lui rappelle opportunément le moment et
le programme de chaque représentation.
Quant au prix des places, il doit être aussi modéré
que possible. De plus, les gens n'aiment pas mettre trop
souvent la main à la poche. La création de cartes familiales
d'abonnement donnant droit, pour une année, à
l'entrée gratuite au cinéma dispense de passages renouvelés
à la caisse, et se révèle, à l'expérience, toujours
plus avantageux.
Tous ces menus détails ont leur importance : ils
s'ajoutent aux sympathies personnelles dont jouit l'instituteur
pour créer autour de l'école une atmosphère
aimable, hors de laquelle nos œuvres laïaues ne sauraient
vivre et prospérer.
LES NOUVEAUTÉS PATHÉ-BABY
1° Films éducatifs.
Couveuses artificielles, n° 1527 M.
Des images précieuses et intéressantes, qui peuvent
donner lieu à une excellente leçon, de choses. Certaines
d'entre elles, notamment après l'éclosion des poussins,
sont absolument ravissantes.
Belle-Ile-en-Mer, n° 1528 M.
On ne saurait trouver meilleurs clichés pour donner
l'idée de la côte rocheuse, éternellement battue et déchiquetée
par les vagues.
Culture du riz en Indochine, n° 1529 M.
Encore un très bon film, et peut-être un des meilleurs
de la filmathèque. Aucune leçon purement orale ne
vaudra jamais la simple projection de cette bobine qui
contient d'ailleurs, sur le labourage des rizières, d'admirables
tableaux. Rappelons que la description de cette
culture figure au nouveau programme du C. S. 2 e
année.
Pompéi, n° 1530 M.
Promenade à la suite du guide, dans les ruines
célèbres, au hasard des rues, des maisons, des monuments
publics. On évoquerait nettement la vie des
Romains du i e r
siècle, si l'afflux des touristes n'accaparait
un peu trop l'attention. Il y a, en particulier, une
certaine dame bien énervante par son insistance à
paraître sur l'écran.
Malheur aux vaincus, n° 4474 SB, 1 à 3.
On ne peut qu'admirer la patience et l'habileté rares.
du chasseur d'images qui, dans l'immense désert du
Nevada, a su faire ample moisson de dramatiques
épisodes en cinématographiant des luttes à mort d'animaux
sauvages. A dire vrai, luttes hideuses, où les
reptiles jouent le principal rôle... Nous n'en offrirons
pas le spectacle à nos enfants les plus sensibles. Mais
faut-il leur laisser ignorer que la vie est un perpétuel
combat où le faible est; hélas ! la proie du fort ?
2° Films récréatifs.
Sans famille, n 4478 SB, 1 à 4.
Le célèbre roman d'Hector Malot est dans toutes les
bibliothèques scolaires et la plupart des livres de lecture
en reproduisent les plus jolies pages. Tous nos
élèves auront donc un plaisir infini à retrouver sur
l'écran le petit Rémi, la mère Barberin, le bonhomme
Vitalis et son amusante troupe de singes et de chiens
savants. Pourrait-on concevoir film qui convienne
mieux à nos séances enfantines ? Un véritable t classique
du Cinéma ».
Maria Chapdelaine, n° 4480 SB, 1 à 4.
Le drame, tiré du beau roman de Louis Hémon,
évoque la vie rude d'une famille de Canadiens français,
dont la fille aînée, après avoir perdu un fiancé égaré
dans les neiges pendant la nuit de Noël, refuse de se
marier à la ville. Elle épousera un défricheur, afin de
maintenir la tradition vaillante de sa race. L'adaptation
cinématographique de cette simple et pathétique
idylle est un pur chef-d'œuvre.
Cambrioleur par amour, n° 4479 SB, 1 à 4.J
Nous retrouverons, dans cette comédie, tout ce qui a
fait le succès du film américain, les poursuites hallucinantes
en automobile le long de routes en corniches,
les chasses à l'homme sur les toits, avec d'impressionnants
sauts dans le vide, les batailles frénétiques à
coups de poing, qui finissent inévitablement par la
déroute des gangsters, car il faut que la morale soit
sauve... Le tout est mené avec un rythme invraisemblable
qui transporte le public, malgré l'extrême puérilité
du scénario.
Il court, il court, le tramway, n° 4481 SB.
Le conflit entre les trois wattmen obèses et leurs
camarades grévistes est si grotesque qu'il ne parvient
pas à nous faire rire.
CHARLES CHARLOT,
E. P. S. de Joigny (Yonne).
LA
NEURASTHÉNIE
Nombreux sont les instituteurs qui se plaignent
d'insomnie ; or celle-ci a deux causes principales :
la surexcitation nerveuse et la mauvaise digestion.
L'une et l'autre peuvent se traiter de la même
façon : prendre, le soir, un repas léger, facile à digérer
et riche en sucre. Cet aliment, en effet, ne fatigue pas
l'estomac, et, grand producteur de forces et d'énergie,
il calme les nerfs qu une journée d'enseignement n'a
pas manqué de mettre à 1 épreuve.
10 déc. 38 PARTIE GÉNÉRALE N° II 175
| LES IDÉES ET LES LIVRES * |
LE
HAUT-DU-SEUIL
DÈS les premières pages du roman de
M m e CLAIRE SAINTE-SOLINE, LeHaut-du-
Seuil (Rieder, éd.), on pressent un drame :
l'auto qui roule, dans la nuit et la pluie, sur
la route de Grenoble à Aiguebelette, emporte un
mari, Frédéric Houssais, que les. timides essais de
conversation de sa femme, assise derrière lui,
exaspèrent. De cette jeune femme, qui, dès le
début du livre, meurt noyée dans le lac d'Aiguebelette,
nous ne saurons pas grand chose : nous
n'apprendrons que plus tard que son mari l'aimait
et la choyait lorsqu'elle le trompa, tuant l'amour
au cœur de Frédéric. Sur ce mari, nous sommes
mieux renseignés : c'est lui qui est le principal
personnage du roman qui s'achève sur quelques
feuilles du carnet où Frédéric écrit quotidiennement
ses pensées : nous achevons de le connaître
alors que, dans la montagne où il s'est réfugié
pour trouver la paix intérieure, il meurt, à son
tour, frappé par la foudre.
*
LE premier drame, cause lointaine du second,
se situe au début du volume. Un industriel
de Grenoble, Frédéric Houssais, grand amateur de
pêche, est venu se livrer sur le lac d'Aiguebelette,
à son sport favori. Levé dès l'aurore, il part
dans sa barque, enivré de la joie d'être seul et
d'admirer le lever du soleil. « Toujours il y trouvait
le même plaisir secret. Seul sur le lac, au petit
matin, il devenait comme l'eau, comme les
oiseaux, indolent, paisible en apparence, extrêmement
émotif quant au fond. » Sa femme,
Berthe, vient le rejoindre sur le lac et rompt
l'enchantement où il se complaisait. Il l'accueille
avec humeur, et.'comme elle insiste maladroitement,
son hostilité qu'il tente de réprimer s'accroît.
Berthe, qui ne semble pas se rendre compte de
son exaspération, l'implore :
— Fr.ed, je t'en supplie, Fred..., fit-elle brusquement
en se jetant sur sa poitrine.
— Non I
La colère s'abattit sur lui, la colère le posséda. Toutes
ses fibres se nouèrent et frémirent de haine. « Non, elle
n'avait pas le droit... De le toucher, elle n'avait plus le
droit. »
Comme si un monstre hideux se fût collé contre lui,
l'horreur le rendit fou. Sa chair se ramassait, se contractait
en un noyau trépidant, prêt à éclater.
Il l'avait repoussée si violemment qu'elle perdait
l'équilibre et tombait à la renverse. Ses ongles crissèrent
sur le métal (du bateau) ; mais elle ne put s'agripper ;
elle glissa dans l'eau la tête la première.
Frédéric s'élança de côté pour la rattraper par son
manteau. Dans sa précipitation, il calcula mal son mouvement,
et la barque, qui oscillait déjà largement, bascula
tout à fait.
Tout le drame n'avait pas demandé plus de temps
qu'un battement de paupières.
Nageur médiocre, engoncé dans ses vêtements,
les jambes entravées par la ligne avec laquelle
il péchait et qui le ligote, Frédéric ne peut
atteindre sa femme. Bientôt, lui-même à bout de
souffle, il se sent perdu et perd connaissance.
Nous le retrouvons dans une chambre d'hôtel
en train de délirer. Un pêcheur l'a sauvé, mais une
congestion l'a terrassé. Pourtant il recouvre assez
de lucidité pour entendre une conversation entre
sa belle-mère et le docteur : il apprend que sa
femme est bien morte. Désormais, « Frédéric
savait. Alors son cœur se mit à battre à coups
sourds, le sang afflua vers ses tempes, ronfla dans
ses oreilles ; ses mâchoires se crispèrent : je ne
pourrai pas supporter ça, je ne pourrai pas ? »
Pourtant la santé lui revient peu à peu. Mais il
est hanté par le souvenir du matin tragique où sa
femme a disparu sous ses yeux. Au cours d'une
de ses premières promenades, écraséparsonsecret,
lui, protestant qui d'ailleurs a perdu la foi, va se
confesser à un prêtre catholique. Sur les conseils
de ce prêtre, il rentre à Grenoble reprendre sa
tâche, mais il n'est pas apaisé. Il s'aperçoit bientôt
qu'il ne peut plus s'intéresser à ses affaires, ni
à personne. Un seul problème l'absorbe :
« Ai-je vraiment voulu la jeter dans le lac ? Un instant,
si court soit-il,ai-je eu la volonté de me débarrasser
d'elle, de la faire disparaître, de la noyer ? »
Cette question, il se la posait depuis des mois sans
arriver à pouvoir y répondre.
Il avait beau faire, il ne se souvenait pas précisément
de sa volonté à ce moment. La haine avait été trop violente,
l'élan trop fort ; peut-être aussi la maladie lui
avait-elle ensuite brouillé la mémoire ; toujours est-il
qu'il demeurait indécis sur la seule chose qui lui importât
: « Ai-je voulu ? N'ai-je pas voulu ?» Sa vie semblait
liée à cet insoluble problème, et il s'obstinait, jour
après jour, à venir buter et se meurtrir contre ce mur
sans issue.
Frédéric décide de s'évader pour éviter de
mourir « non pas tant de chagrin que de dégoût ».
Il vend son commerce et cherche à se recréer luimême
danslasolitude. Al'hôtel de Saint-Pierre-de-
Chartreuse, où il séjourne d'abord, « il savait que
là-bas chaque modelé du sol dessine sur le ciel
une ligne austère, que chaque détour du chemin
est fait pour inciter le voyageur au recueillement ».
Mais cette vie lui pèse bientôt et il en tente une
nouvelle : il achète brusquement, au village des
Cloîtres, une chaumière et quelques champs, et
commence l'existence rude des paysans montagnards.
Des villageois, une voisine, la Louchotte,
l'initient à la vie pastorale. Il apprend à soigner
le bétail, à faucher l'herbe, à transporter le foin,
à faire la moisson. Les semaines d'été passent
vite. L'hiver, malgré sa longue inaction, n'entrave
pas les progrès de son évasion.
Chaque journée lui laissait de longues heures de tranquillité.
Il les passait à réfléchir près du foyer. Ces méditations
étaient souvent empreintes de tristesse, cependant
il y prenait goût. Il avait besoin de ces heures
calmes où, les pieds dans la cendre, les épaules basses, il
se repliait sur lui-même. Un travail obscur s'accomplissait
alors. Il avait l'impression d'avancer vers quelque
chose sans savoir au juste vers quoi. 11 pressentait une
voie, une éclaircie derrière les ténèbres.
A sa sœur, accourue d'Amérique où elle s'est
richement mariée, pour consoler son frère, Frédéric
explique et le drame et sa vie présente :
« Tu disais que nous avions la marque d'un protestantisme
rigide, eh bien 1 c'est la vérité. On se libère de la
croyance; mais l'empreinte, on la garde jusque dans les
moelles. Une sainte femme de mère, un oncle qui vivait
sans cesse dans la crainte du péché, voilà les êtres entre
lesquels nous avons grandi, et ces êtres-là n'ont eu qu'un
désir, qu'une volonté, nous rendre purs, nous donner
le goût de l'innocence... Nous avons besoin de pureté
comme d'air et de lumière... Pourquoi donner à des
enfants cette soif qu'ils ne pourront jamais assouvir ? »
Il a cru que Berthe, sa femme, ne pouvait être
effleurée par le péché. Lorsqu'il a appris que cette
femme, qu'il adorait comme la réalisation même
176 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES —P-. W déc. 38
•de son idéal de pureté, le trompait avec un artiste
raté qui jouait du violon dans les brasseries et
était un peu ivrogne et déjà vieux, elle ne lui
inspira plus que du dégoût, une sorte d'insurmontable
Tépulsion presque physique. Il ne put même
plus la regarder. Et, s'il la garda par" pitié, il
cherchait à l'éviter. Mais elle essayait de réveiller
son amour, elle s'attachait à ses pas, s'imposait
sans cesse à lui. Quand elle s'est jetée sur sa poitrine,
dans la barque, ce contact, son haleine ont
déclenché en lui une vague'irrésistible d'humeur
et de haine...
Pourtant, dans sa nouvelle vie, il ne cherche pas
à se punir par la souffrance de cet acte mortel
dont il ne sait encore s'iliut volontaire. ILcherche
le bonheur. . i .
« Il se cache, s'écrie-t-il, au bout d'un chemin mal
tracé et qui n'est jamais le même pour deux d'entre
nous. A sa recherche, on tâtonne, on erre, on perd pied,
on souffre tant et plus, sans même avoir le droit de se
complaire dans cette souffrance. Et, pourtant, on n'a
rien de mieux à faire sur la terre, j'en suis BÛT : ôhercher
le bonheur, pas le plaisir, tu comprends, le complet épanouissement
de l'être, sa plénitude, la fleur de l'arbre et
le divin rayon 1 »
Philosophie un peu confuse peut-être, et qui se
rattache par des liens assez lâches aux événements
précédents. Toutefois, Frédéric entend continuer
« sa marche vers cette âme qu'il appelait :
pureté, bonheur ou plénitude selon les jours, sans
qu'aucun nous puisse jamais exprimer son éternel
et merveilleux attrait ».
C'est pourquoi, repoussant les avances de la
Louchotte, qui rêve de l'épouser, il décide brusquement
d'aller passer l'été à l'Alpe — au habert
de Marcien, au-dessus du Haut-du-Seuil — avec
les troupeaux, comme berger. Désormais, c'est par
les notations d'un carnet qu'il se met à rédiger
— sorte de journal de sa vie — que nous connaissons
son évolution morale en même temps que
sa vie parmi les êtres simples qui l'accompagnent.
Il se sent, au début, encore mal guéri. « Je suis un
homme touché, écrit-il, et je crois que mes compagnons
l'ont compris obscurément. » Mais, à la
fin de l'été, il s'estime revenu au calme intérieur.
« Autrefois, je ne me trouvais bien nulle part. J'avais
sans cesse le besoin de fuir, de m'évader, mais ce besoin,
je l'ai dépassé ; désormais, je crois porter en moi-même
ma propre paix. Cependant une inquiétude parfois me
traverse : le sentiment que tout est accompli et que j'ai
connu te meilleur. Comme ce qui vit ne peut pas stagner,
vers quels chemins devrai-je à l'avenir porter mes pas ! »
Ce problème n'aura pas à être résolu, car un
court épilogue nous apprend que, pendant un
terrible orage qui éclate sur l'Alpe, Frédéric sort
•du chalet malgré la défense des montagnards pour
aller mettre le troupeau en sûreté, et, frappé par
la foudre, meurt carbonisé.
EN déçit d'une action simple « chargée de peu
de matière », l'intérêt ne faiblit pas au long
du récit de M m e Claire Sainte-Soline, L'analyse
•des sentiments de Frédéric Houssais est parfois un
peu subtile, flottante même, et la philosophie à
laquelle il parvient n'est sans doute pas à la portée
de tous, et n'a pasla chaleur et la force d'épanouissement
qui emporteraient notre adhésion. Mais
la voie qu'il suit vers la délivrance, les tentations
qui l'assaillent, les crises qu'il traverse, les
efforts qu'il fait pour s'évader, la sérénité un çeu
triste qu'il conquiert en chargeant la vie de guérir
le mal qu'elle lui a fait, cette ascension vers une
vie entièrement dépouillée de tout ce qui n'est
pas essentiel captive le lecteur. Il retrouve, en
Frédéric Houssais, ce goût de la difficulté, ce
dédain des solutions faciles, cette recherche d'un
bonheur inaccessible au commun et cette peine à
être heureux que l'on discerne souvent chez des
protestants ayant perdu leur croyance, mais qui
ne se sont pas défaits des scrupules moraux, de
l'horreur du péché, d'une conception puritaine
de la vie.
Quelques pages où se retrouvent de discrètes
manifestations freudiennes, d'autres, d'un symbolisme
étrange, comme l'invasion des crapauds
sur la route suivie par l'automobile entre Grenoble
et le lac d'Aiguebelette, ajoutent à la richesse du
roman. Mais c'est au cadre que M m e
Claire
Sainte-Soline attache une importance particulière.
Elle se plaît à évoquer les eaux et les bois de
la Grande-Chartreuse, ses villages et ses alpages.
Ici, c'est le lac d'Aiguebelette :
La nuit avait faiblement pâli ; mais aucune couleur
n'était encore apparue. Le monde était gris d'un bord
de l'horizon à l'autre. Non pas d'un gris uniforme, mais
de plusieurs nuances de gris : le plus blanc, inconsistant,
décelait le lac et les terres basses ; celui auquel une
p.ointe de bleu était mêlée venait des collines, et l'autre,
à l'opposé, plus lourd, plus plombé, appartenait à la
grande montagne dont le sommet se profilait sur un ciel
qui ne demandait qu'à se réchauffer de rose.
Ailleurs, c'est la montagne au printemps dans
le massif de la Chartreuse, l'arrivée au pâturage
« avec ses entonnoirs recouverts d'herbe courte
et toute fleurie, ses éboulis de pierres, ses chaos
de roches, ses sapins maigres souvent calcinés par
la foudre... » Le livre est une saisissante évocation
de la montagne et de la vie près des cimes, et
l'atmosphère où il baigne n'est pas le moindre
intérêt de cet attachant récit.
PIERRE-L.
BIBLIOGRAPHIE
MAZEYDAT.
MARGUERITE JOUVE : Vanner le vent... (Flammarion;
16 fr.).
Voici, avec Vanner le vent..., le roman de 'notre jeunesse
inquiète. Non plus cette (tendre adolescence malléable,
mais la Jeunesse en action qui garde, au milieu
des compromissions du siècle, sa soif d'absolu.
Bourgeois cultivé, le héros de ce livre prend cruellement
conscience de l'univers dans lequel il évolue, univers
de mots et de formules ; les théories masquent les
faits, les dogmes escamotent les individus et, • dans ce
flot de salive, la réalité fond comme du sucre >.
Cette œuvre passe comme une brûlante avalanche sur
bien des préjugés. Désespoir ? Oui, certes... Mais il y a
toujours chez Marguerite Jouve un accent de fraternité
humaine qui implique au fond une secrète espérance.
LESLIE CHARTERIS : Le Saint à New-York, trad.de l'angl.
par E. MICHEL-TYL (Fayard ; 10 fr.).
Après une brillante série d'exploits dans son pays
natal, un jeune aventurier anglais, Simon Templar, dit
« Le Saint •, accepte de se rendre à New-York pour tenter
de débarrasser la grande cité américaine des bandits
qui la terrorisent.
Le héros de Leàlle Charteris est déjà connu du public
français, dont il a immédiatement conquisla faveur. C'est
que le Saint joint au flegme et à la ténacité britanniques
un vif amour du panache, un profond sentiment de la
justice et une témérité gouailleuse qui l'apparentent aux
héros les plus populaires de l'aventure française classique
et moderne.
COURTHS-MAHLÏR : Mon cœur, réveille-toi t Traduction
de Nathalie Gara (Flammarion ; 16 francs).
Courths-Mahler poursuit sa carrière ; elle réalise ce
rêve heureux qu'ont formé tant d'écrivains, celui de
distraire, sans le choquer, sans le décevoir, un large public.
L'héroïne de Mon cœur, réveille-toi ! qui nous est
présentée aujourd'hui, ne déparera pas la plus fraîche
galerie de portraits de femmes.
10 déc. 38 -o-o-o-*
| LECTURES ET VARIÉTÉS |
Feuilleton
LE
littéraire.
COUPLE
Par HUGUETTE GARNIER
I
L entra, titubant, sans refermer la porte. Et ce
fut comme si entraient, derrière lui, le froid, la
nuit et la peur. Il n'y avait, dans cette partie
misérable de la zone, d'autre lumière que celle
qui brillait là, faiblement. Construite par eux avec des
matériaux de fortune, pavoisée de nippes, la maison
de bois des Bluchet ressemblait à une roulotte. Autour
d'elle s'étendait, ceinture pelée, la lande jonchée de
détritus.
L'homme rejeta sa casquette en arrière, s'adossa
contre la cloison. Immobiles, ses fils l'observaient.
Les bras croisés, Maurice, un garçon de dix-neuf ans,
râblé, têtu, semblait attendre. D'un an son cadet,
fort comme lui et d'aspect farouche, Henri ne soufflait
mot. Assis dans un coin, Marcel, le plus jeune, un gamin
chétif qu'une coxalgie mal soignée laissait presque
infirme, appuyait contre sa poitrine le vieux soulier
qu'il rapetassait tout à l'heure et ne lâchait point.
Sans qu'il y prît garde, l'alêne glissa de son tablier de
cuir, sur le sol. Il ne bougea pas. A chaque retour de
son père, maintenant, c'était comme si sa vie s'arrêtait.
Patience I Encore quelques mois d'apprentissage et
Marcel gagnerait son pain. Alors, il coucherait n'importe
où, sous lés ponts, avec les clochards, à la corde,
dans les asiles qui les reçoivent, mais il s'enfuirait,
n'en pouvant plus, de l'enfer paternel. Ensuite, il
reviendrait chercher sa mère, l'emmènerait.
Beaux soirs sans bagarres et sans larmes, sans coups
et sans cris, c'est au-devant de vous qu'il irait, appuyé
sur sa béquille, tout baigné de calme et de paix. Comme
il la goûterait, la sereine tendresse du silence I Partir I...
Les frères le rejoindraient plus tard. Rudes envers
tous, ils se montraient, avec lui, patients, pitoyables,
le plaignant de n'être point bâti comme eux.
Après une scène affreuse, la veille, ils s'étaient juré
tous les trois de mettre un aux brutalités de l'ivrogne,
de défendre leur mère contre iui. Maurice ne pouvait
s'empêcher de sourire, tandis que Marcel, à son côté,
prêtait serment.
Marie Bluchet apporta la soupière fumante, la posa
sur la toile cirée. Entre ses paupières tuméfiées luisait
un regard d'esclave battue qui ne rêve même plus vengeance.
L'épuisement lui tenait lieu de résignation.
La bicoque ne comportait d'autres sièges que des
bancs rustiques, fabriqués par Maurice, à temps perdu.
On les approcha de la table, le repas commença.
Le vent gémissait, couchait, sous le verre ébréché,
la flamme de la lampe, passait sous la fenêtre, dont il
soulevait le rideau jadis blanc. D'abord gonflée, la
cotonnade s'aplatissait en retombant, vite soulevée à
nouveau. On croyait voir palpiter, sous un pansement
sale, le cœur malade de la maison.
Emile Blanchet avala sa soupe et, suivant l'usage,
retourna l'assiette dont l'envers devait servir. Subitement,
le mutisme des convives le surprit.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
La question resta sans réponse.
Il répéta, heurtant la table du poing :
— Je demande ce qu'il y a ?
Sous le choc, une bouteille, renversée, se brisa à terre.
La chambre, avec l'odeur du vin répandu, exhala une
mauvaise haleine de cabaret.
L'homme examinait, l'une après l'autre, ces faces
fermées. Sur laquelle tomberait sa colère ? Elle trempait,
comme une mèche, dans l'alcool ingurgité qui
l'alimentait. Le moindre incident suffirait pour l'enflammer.
La femme plaça, devant son mari, le fromage, la
miche.
— Mange, conseilla-t-elle, on causera demain.
Il repoussa, d'un geste, la nourriture.
— Demain ? Non, tout de suite. Qu'est-ce que c'est
que ces manières-là ?
Il se levait, menaçant. Debout aussitôt, les garçons
s'interposèrent. Maurice intima d'une voix ferme et
brève :
— Laisse maman.
— Des ordres ? A moi ? /
Il se dégagea, marcha vers Marie. Rencoignée, elle
protégeait, du coude, sa figure meurtrie. Marcel, affolé,
rampa, clopinant, jusqu'à son père. Ses bras débiles
entourèrent les jambes de l'ivrogne. Mal assuré, celui-ci
perdit l'équilibre, s'écroula, entraînant l'enfant. Une
courte mêlée. Avant que les grands intervinssent,
l'homme s'écartait, hébété. L'infirme ne se releva pas.
On ne comprit pas tout de suite ce qui s'était passé.
Sans doute, en roulant à terre, Bluchet avait-il senti,
sous ses doigts, l'alêne que maniait, quelques instants
plus tôt, l'apprenti. Il gisait, à présent, une plaie au
flanc. Le sang faisait, autour de lui, une flaque noirâtre,
ses joues devenaient cireuses, et, dans ses prunelles
qui s'embuaient, se lisait la stupeur.
Un appel sourd, déchirant :
— Marcel I
Jetée sur lui, la mère l'étreignait. Pris de panique,
Henri sortit, en courant, sans savoir où le menaient
ses pas. Maurice, atterré, retenait son souffle. On percevait
le petit bruit que faisaient, en s'entre-choquant,
les mâchoires de l'homme. Marie hoqueta.
— Un médecin 1
L'aîné s'élança, disparut.
Ils restèrent seuls.
Subitement dégrisé, Bluchet contemplait son œuvre,
ce corps disloqué et qui continuait de saigner, ces yeux
d'une terrible fixité dans la face exsangue. Puis il
reportait son regard sur ses mains. C'étaient elles qui
avaient fait cela, sans qu'il leur eût rien commandé...
Elles... ses mains... Pourquoi l'outil se trouvait-il là ?
Il écoutait, comme il ne les avait jamais écoutés,
les sanglots de Marie. D'habitude, il n'y prêtait guère
attention : des sanglots de femme rossée. Ce sou-, ils
avaient un autre son. Chacun d'eux venait de loin...
de si loin... montait si haut... une clameur de bête...
cela devenait contagieux. Il devait se retenir pour ne
pas crier avec elle, refoulait, dans sa gorge, ces cris qui
voulaient s'échapper. Agenouillée, Marie étanchait la
plaie. Bluchet ne pensait plus qu'à se taire, se raidissait :
t ne pas crier... ne pas crier »...
Ce fut ainsi que le docteur les trouva.
Quand les agents arrivèrent, Emile ne fit point de
résistance, se laissa emmener.
***
— II n'y a qu'un moyen de le tirer de là, ditPavocat :
plaider la légitime défense. Si l'on peut prouver que le
petit a voulu frapper le premier, que c'est en lè désarmant
que le père l'a atteint...
Marie demeura silencieuse. Le stagiaire la congédia :
— Réfléchissez I... Rassemblez vos souvenirs...
Elle revenait chez elle, absorbée. Réfléchir? Elle
savait bien que l'enfant n'avait provoqué personne.
Il s'était précipité, pour la sauver, lui, le plus faible de
tous... le plus malchanceux... Emile non plus ne voulait
pas tuer, bien sûr : « Taper seulement... comme toujours...
»
Taciturne, elle vaquait aux soins de la maison, retrouvant,
partout et toujours, le goût de son chagrin. Ses.
fils ne s'occupaient pas d'elle. Chacun continuait son
métier. Maurice déchargeait, aux Halles, les voitures
de maraîcher, partait à l'aube. Henri bricolait. Ils
revenaient las, attendaient, en bâillant, l'heure de regagner
leur grabat.
Accoudé, Maurice sifflotait un air, toujours le même,
fixant, dans l'angle de la pièce, la place de Marcel.
Suspendue au mur, la béquille la gardait. On ne nommait
jamais le père, jamais.
Des semaines s'effeuillèrent, d'autres encore. L'hiver
s'achevait ; un printemps précoce pointait, soleil et
bourrasques. Des brins d'herbe naissaient sur les tertres,
parmi les boîtes vides et les tessons. Entre les
nuées, le ciel laissait voir, telle une pochette, un coin
de bleu.
178 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38
Marie se détendait, se reprochait confusément d'apprécier
une tranquillité trop chèrement acquise...
N'être plus battue... rudoyée... Son visage sans ecchymoses
révélait des traits assez fins. Qu'elle ne fût pas
vieille encore, cela surprenait. Depuis le temps qu'on
ne la regardait plus !
Mieux tenue, moins harassée, elle gardait, avec ses
fils, un maintien craintif. Des hommes !... N'eussentils
pas pu la maltraiter, eux aussi, en l'absence du père ?
Ils n'y songeaient point, lui remettaient leur ganu
Elle respirait, délivrée. Elle devait à Marcel cette
accalmie, à Marcel qui s'était sacrifié pour elle. Elle
disait son nom avec tendresse, avec douleur ; un jour
vint où elle le prononça avec gratitude : « Mon Marcel ! »
Le dimanche, elle se faisait belle pour lui. Les cheveux
lisses, lavée à fond, elle revêtait du linge frais et se
rendait au cimetière. Sur la tombe du petit, elle pleurait...
pleurait... Cela devenait presque doux. Elle
pouvait s'attarder tant qu'il lui plaisait, jusqu'à ce
qu'on annonçât la fermeture des grilles. Nul ne lui
dirait rien. Au crépuscule, apaisée, elle s'en retournait,
en flânant un peu, les yeux rouges, les bras ballants.
Interrogés, les jeunes gens avaient déclaré au juge
qu'ils n'avaient rien vu, étant rentrés juste après le
drame. On ne leur en demandait pas davantage. Deux
mois... trois mois s'écoulèrent. Marie ne se décidait pas
à aller à la prison.
Plusieurs fois, aux jours prescrits, elle se dirigea de
ce côté. Une présence invisible l'empêchait de poursuivre
son chemin. Elle croyait entendre le choc inégal
de la béquille sur le pavé : «toc... toc-toc... ». Légère,
une ombre la devançait et, se retournant, barrait la
route. Un instant paralysée, Marie ne retrouvait la
liberté de ses mouvements qu'en revenant sur ses pas.
Longtemps silencieux, Emile écrivit, réclamant du
linge.
Elle dit en tendant la lettre :
— 11 va falloir aller là-bas.
Le papier lui resta aux doigts. Occupé à clouer une
planche, Maurice continua sa besogne. Henri, les mains
dans ses poches, contemplait le plafond.
Elle les considérait, désemparée, l'un après l'autre.
Devrait-elle donc aller elle-même porter ce paquet ?
Elle s'y résigna. La veille, elle savonna son fichu, repassa
sa jupe. Lorsqu'on descend « en Ville », n'est-ce
pas, il convient de se tenir bien propre... on peut rencontrer
du monde... Elle crut que Maurice l'inspectait,
rougit.
Un parloir divisé en deux parties... des hommes de
l'autre côté de la barrière de bois... des gardiens qui
vous épient... Emile parut, le visage couleur de cendre,
tout rongé de barbe. Elle pâlit en le revoyant. Sans
col, sous l'uniforme infamant, faible et hagard, comme
tous ceux qu'on sèvre brusquement d'alcool, il n'avait
plus l'air méchant. Elle retrouvait, dans cette figure
défaite, un fugace reflet de jeunesse, du temps où il
ne buvait pas encore. « D'abord, on a été heureux..» »
— C'est un malheur, ma pauvre Marie ! Un affreux
malheur 1
Elle n'ajouta rien, pleurant à petits coups, tamponnant
ses yeux de son mouchoir trempé, roulé en boule.
Quand la cloche sonna, annonçant la fin des visites,
U demanda humblement : . *
— Tu reviendras jeudi ?
A présent, c'était lui qui implorait.
Marie ne promit rien, revint pourtant.
Elle cherchait, sans y parvenir, à démêler ce qui se
passait en elle. Pourquoi se rendait-elle à cet appel ?
Elle se répétait, honteuse : « Il a tué le petit... il a tué
le petit... Depuis qu'il boït, il n'a jamais été qu'une
brute. » Qu'importe qu'il l'eût frappé, elle ! « Même
si j'oubliais ses mauvais traitements... il a tué Marcel... »
Malgré tout, derrière ses barreaux, il lui faisait pitié.
En regagnant le logis, elle se répétait ses paroles :
« Ce pauvre gosse ! Je ne me consolerai pas ! » Il semblait
sincère. Une épave qu'elle ne pouvait repousser
du pied !...
Elle allait, ruminant ses pensées, insensible aux
heurts des passants... Certainement, il ne toucherait
plus un verre... L'image de l'enfant étendu, le flanc
troué, le retiendrait : « Avant, c'était un bon ouvrier... »
(A suiçre.) HUGUETTE GARNIER.
ACTIVITÉS
Q
kUELS agréables
sujets
d'occupation
que les
préparatifs de l'arbre
de Noël I Peutêtre
ne pourronsnous
pas avoir un
véritable sapin ;
mais nous ne renoncerons
pas pour
cela à présenter les
cadeaux de Noël
dans un joli décor
de verdure. Ici
s'exercera l'esprit
inventif de chacun ; quelques branches d'if, de sapin,
de cyprès ou de fusain, que nous disposerons habilement,
pourront figurer un arbre ; nous garnirons de lierre
une carcasse de bois et de fil de fer.
Enfin, à défaut de toute verdure, nous fabriquerons
un arbre de bois découpé qui aura la silhouette de l'arbre
de Noël ; nous le peindrons en vert ; puis nous le
garnirons de clous à crochets pour suspendre les décors,
et de petits pitons pour placer les bougies ; nous donnerons
à cet arbre un peu de stabilité en le vissant le long
d'une caisse factice à laquelle nous laisserons cependant
la façade et les deux côtés plus ou moins profonds, afin
d'assurer la stabilité de l'ensemble (voir croquis).
Quel qu'il soit, notre arbre, s'il est généreusement
garni et bien illuminé, aura tout autant, de prestige aux
yeux des petits que le plus beau des sapins.
Pour la garniture, nous aurons deux choses à envisager
: la garniture proprement dite, qui a pour but de
donner à l'arbre un aspect magnifique : ce sont d'abord
les « scintillants », que l'on trouve facilement dans le
DIRIGÉES
ARBRES DE NOËL
commerce : étoiles,
cheveux d'ange,
boules de verre coloré
; puis les bougies,
que l'on fixe
à l'arbre par de
petites pinces spéciales.
(Ne les achetons
pas n'importe
où ; les prix varient du simple au double; le mieux est
de faire une commande au Bazar de l'Hôtel-de-Ville si
nous avons un arbre assez important à garnir.) Nous
aurons aussi de l'acide borique en paillettes pour simuler
la neige, et, enfin, le PÈRE NOËL, soit que nous achetions
un bonhomme, soit que nous le fabriquions avec
un masque à barbe blanche et un vêtement de coton
blanc.
Ensuite, nous penserons aux cadeaux : il faut, autant
que possible, éviter les objets lourds et de couleurs
ternes : quelques petits paquets enveloppés de papier
bien blanc et noués d'une ficelle d'or intrigueront les
petits.
Nous préparerons aussi quantité de « noix surprises ».
Ayant réservé de belles coquilles de noix, nous les peindrons
avec des bronzes liquides : or, argent, bronze,
cuivre rose ; nous mettrons dans ces noix de petits
objets tels que dés, petites bagues, billes, piécettes de
monnaie, ou des friandises, pastilles de chocolat, grains
de café, petites fraises confites. On place à l'extrémité
un bout de ruban plié double, qui servira à suspendre la
noix, et on la referme avec de la colle. Les enfants, qui
adorent les surprises, apprécieront vivement ces petits
cadeaux.
Nous placerons aussi sur notre sapin des jouets en
tissu bourré : ours, canards, etc., que nous essaierons de
confectionner nous-mêmes d'après un patron. Nous
10 déc. 38 PARTIE GÉNÉRALE N° II 179
augmenterons aussi nos richesses à peu de frais avec les
jouets en bois découpés et ripolinés.
N'oublions pas les bébés, qui tendent les bras aux
lumières et battent des mains en voyant la distribution
de cadeaux. Pour eux,' nous aurons confectionné des
jouets en laine ou en coton perlé de couleurs vives ; un
bibelot qui les amusera beaucoup À cause de son joyeux
tintement, c'est le grelot profondément enfoui dans une
clochette de laine (voir croquis) ; accompagné d'un
petit pompon de laine, il sera pour bébé un jouet très
amusant et tout À fait inoffensif, À condition toutefois
que nous ayons bien fixé le grelot au fond de la fleur.
Enfin pour les grands, nous pourrons préparer quelques
trousses de couture, des boîtes de peinture, des
compas ou des bracelets et colliers de perles, que nous
accrocherons dans les branches de l'arbre.
QUELQUES BONNES RECETTES
POUR LES JOURS DE FÊTE
Scuffléi aux marrons. — Faire bouillir une vingtaine
de beaux marrons, les éplucher, les passer au tamis, ajouter
une noix de beurre, 75 grammes de sucre et un quart de
litre de lait tiède. Ajoutez deux jaunes d'œufs et 4 blancs
battus en neige. Versez dans un plat beurré, couvrez d'un
papier également beurré et placez dans un four chaud.
Enlevez le papier au bout d'une demi-heure. Servez très
chaud et très rapidement pour que le soufflé ne tombe pas.
Crème Sabayon. — Battre ensemble, dans une casse"
rôle, trois jaunes d'œufs et 125 grammes de sucre en
poudre, jusqu'à ce que la pâte devienne très fine et jaune
pâle. A ce moment-la, vous pouvez l'étirer en ruban. Verser
un verre de vin blanc de bonne qualité. Mélanger, mettre
au bain-marie et fouetter le mélange jusqu'à ce que la
crème soit mousseuse et prenne un peu d'épaisseur.
Cette crème Sabayon accompagnera un gâteau de riz,
une compote de fruits ou une brioche. On peut la parfumer
à la vanille, au citron, au rhum, ou avec une liqueur
quelconque.
Crème à l'orange.—Préparez un sirop avec 350 grammes
de sucre et 3 décilitres d'eau ; faites bouillir à peu
près deux minutes ;, ajoutez un zeste d'orange, laissez
infuser un quart d'heure et passez au linge nn. Avec ce
sirop, délayez petit à petit douze jaunes d'œufs.; mettez
a feu doux et remuez jusqu'à ce que le mélange soit épaissi
et « nappe » la cuiller. Fouettez ensuite jusqu'à complet
refroidissement. Ajouter un demi-litre de crème fouettée.
Mettre en moule et à la glace.
Salade d'oranges. —Rien ne semble plus agréable
après les repas abondants quecettesaladed'orange fraîche
et parfumée ; nous pourrons en préparer plusieurs saladiers
pour les jours de fête.
Il faut se procurer des oranges sans pépins, de belles
mandarines, des pommes de taille moyenne, à chair bien
blanche et très saine. On coupe les oranges en fines rondelles,
on sépare les mandarines en quartiers, on coupe également
les pommes en rondelles ; le tout dans le compotier
; on place des morceaux de sucre frottés de zeste
d'orange et on arrose avec du kirsch ou du rhum suivant
le goût.
Il faut préparer cette salade au moins une demi-heure
avant de la servir. On peut y apporter quelques variantes,
en ajoutant des rondelles de bananes, des carrés taillés
dans des tranches d'ananas, des poires cuites au vin
blanc et des cerises confites.
Truffes »u chocolat. — Déposez sur une plaque à la
bouche du four 250 grammes de bon chocolat pour le ramollir.
Écrasez-le en y ajoutant 200 grammes de beurre
frais, 200 grammes de sucre en poudre, 3 jaunes d'œufs.
Mélangez bien le tout pour obtenir une pâte bien lisse.
Laissez reposer et raffermir, puis formez des boules que
vous roulerez dans du chocolat granulé.
ROSINE.
Concours ménager.
Chaque année, le Centre Français d'Etudes pour
l'amélioration de la vie familiale (siège social : Musée
pédagogique, 29, rue d'Ulm, Paris, 5 e ) propose aux fillettes
des écoles primaires (cours d'Ens. ménager professés
par les institutrices, à l'exclusion de tout prof,
spécial) de participer à un concours doté de nombreux
prfx.
Il s'agissait, en ce printemps 1938, d'expliquer la préparation
d'un ragoût de mouton aux légumes, et de dire
si ce plat peut convenir à tous les membres d'une famille :
enfants, adultes, vieillards bien portants ou malades.
Après cette question de cuisine et d'hygiène alimentaire
venait un autre sujet sur le blanchissage. Chaque
fillette devait décrire la lessive, telle qu'on la fait chez
elle. Et ensuite indiquer les perfectionnements qu'elle
jugeait utiles d'apporter au procédé décrit.
Pour finir, un petit travail de couture : une pièce à
deux coins en couture rabattue sur étoffe unie ; et, s r
un ourlet bâti, diverses manières de poser des attaches de
torchons.
Le jury, présidé par M. Barrier, inspecteur général
adjoint au Dir. de l'Ens. du 1 ER
degré, a arrêté le palmarès
suivant :
169 élèves obtiennent une note supérieure ila moyenne.
122 élèves ont une note supérieure à i4.
MADELEINE PERRIN, treize ans, de l'école de Saulgé
(Vienne), arrive l r e avec 19 (institutrice: M m » DUDOIT). —
Ex-sequo avec elle, COLETTE PICARD, onze ans, de l'école
d'Acquigny (Eure). (Instituteur : M. LOBIN.)
Vient ensuite 3 E , avec 18 1/2, CLAIRE DEFIVES, de
l'Ecole Fénelon, à Hellemmes-Lille (Nord). (Directrice :
M lle
CHENU.)
La 4 e est DENISE CARRÉ, avec 181/4, de l'Ecole Loubet,
à Bruay-en-Artois. (Directrice : M m e
RICHEZ.) —• Exasquo
avec elle, LOUISE GIRARD, de l'école de Metz-
Devant-les-Ponts. (Directrice : M m e
SEINORY.)
Et trois élèves obtiennent ensuite la note 18 : JEANNE
Moussu, de l'école Sainte-Georges, à Haguenau. —
MADELEINE RÉZEAU, de l'école de filles, rue Maréchal-
Pétain, à La Roche-sur-Yon. (Directrice: M m e
GABO-
RIEAU.) — OWIDIA BOUDJENAN, de l'école indigène de
Tizi-Rached (Kabylie). (Institutrice : M M E
LAMBERT.)
Nous ne pouvons, faute de place, poursuivre plus
loin la liste des lauréates. Chacune a été avertie individuellement
du succès de ses efforts et a reçu un joli
prix.
Le Bureau de l'Association, présidé par M. le professeur
H. LABBÉ, et dont M m e
BELIME-LAUGIER est la
secrétaire générale, remercie les instituteurs et institutrices
qui ont fait concourir leurs élèves et qui, par
la qualité de leur enseignement, les ont conduites au
succès.
Si tous les envois n'ont pu être récompensés cette
année, leurs auteurs doivent persévérer et sans doute le
concours de 1939 les favorisera à leur tour.
Le Centre A. V. F., préoccupé de tout ce qui peut
contribuer au développement de l'enseignement ménager
en France, est à la disposition des personnes ayant besoin
de conseils, de renseignements de toute nature concernant
ces sujets.
N. de la R. — On permettra au Journal des Instituteurs
de féliciter sa collaboratrice, M M E DUDOIT, institutrice
à Saulgé (Vienne), qui tient précisément dans notre
partie scolaire la rubrique « Enseignement ménager », du
beau succès obtenu par son élève, MADELEINE PERRIN,
classée première au concours.
NOS PETITES HISTOIRES
DANS LE COMMERCE
LE commis voyageur m'assomme de son verbe
depuis les hors-d'œuvre. Tout a été jugé :
les marques de voiture, la musique de
Ravel et les décrets-lois. Je ne réponds
à mon vis-à-vis que par de vagues grognements:
N'importe : il s'entend. Cependant, de la poire au
fromage, il va jeter le grand coup de sonde :
— Vous êtes bien, comme moi, dans le voyage?
— Mais oui, monsieur.
— Moi, je « fais » la parfumerie. Plus ça va,
plus on en vend, et plus on la vend cher, plus on
en vend. Par exemple, savez-vous ce que vaut le
kilo de rouge à lèvres, monsieur, à la production ?
— Je n'en ai aucune idée, monsieur.
— Eh bien ! je n'oserai pas vous le dire,
monsieur. Qu'est-ce que vous vendez?
— Je vais vous le laisser deviner, monsieur.
C'est une chose dont chacun de ceux auxquels
j'ai affaire croit avoir trop, et dont je crois n'avoir
pas assez. Je ne la vends pas, je la donne. Qu'on
m'en prenne peu ou beaucoup, je suis rémunéré
au même tarif. Je suis même mieux vu de mes
clients quand je n'en donne guère...
Je salue, et Gaudissart, se penchant vers son
compagnon :
— N'est-ce pas malheureux, dans-notre métier,
de trouver des gens pareils? Ce type-là avait l'air
sérieux. Eh bien ! encore un qui travaille du
chapeau.
JEAN PARTICIPE.
Î80 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES -P 10 dée. 3*
| POUR LIRE EN CLASSE |
L'Homme de neige,
— Quel froid délicieux il fait aujourd'hui, dit
l'Homme de neige I Tout mon corps en craque d'aise.
Et ce vent du Nord I Je m'en sens agréablement
transi. Il n'y a que cette grosse boule brillante qui
m'ennuie, aiouta-t-il, désignant ainsi le soleil qui se
couchait. Elle est toujours à me regarder ; mais
elle ne me fera pas baisser les yeux.
Et. en effet, les deux morceaux de charbon qu'il
avait des deux côtés du nez ne bougèrent pas ; il
continua à montrer les dents ; comme bouche, il
avait les restes d'un vieux râteau.
'
Le soleil se coucha ; la pleine lune parut ; belle et
claire, elle resplendissait au milieu du firmament
bleu.
— Voilà de nouveau la grosse boule, dit l'Homme
de neige ; elle a passé par derrière. Je lui ai appris
à ne plus me regarder si obstinément. Une chose
pourtant me chiffonne. Cette boule stupide sait se
mouvoir dans l'espace, et moi, je ne puis Bhanger de
place.
— Ouais ! ouais l aboya le vieux chien qui était
à l'attache (il avait pris de l'enrouement depuis
qu'il était relégué dans la cour, et il ne pouvait
plus dire : ouahl ouah!). Ouais! Le soleil t'apprendra
bien assez tôt à marcher, et même à courir.
Tous les ans j'ai vu filer tes prédécesseurs : ouais,
ouais I tous ils sont partis.
— Je ne te comprends pas, camarade, dit
l'Homme de neige. Ce serait cette boule, là-haut,
qui me ferait partir, tandis que c'est moi, au contraire,
qui l'ai fait filer doux, tantôt, quand elle
me, fixait avec impudence ; elle a roulé un peu vite,
et c'est en tapinois qu'elle est revenue par derrière.
— Comme on voit bien que tu es 3eune, dit le
chien, quoi que tu aies une grosse pipe dans la
bouche. Sache donc que la boule qui est là, sus-
>endue au ciel, c'est la lune ; celle de tantôt, c'était
Î e soleil. Il reviendra demain et, je t'en réponds,
il finira par te faire dévaler dans le fossé. Tiens,
ce sera peut-être pour bientôt ; car nous allons
avoir quelque changement de temps, je le sens à ma
jambe gauche de derrière ; cela me lance, cela me
démange I Ouais I ouais I
Le temps, en effet, changea. Vers le matin, toute
la contrée était couverte d'un épais brouillard
humide ; puis survint un vent glacial ; la gelée
redoubla.
Lorsque le soleil se leva, quelle splendeur 1 Tout
étincelait et reluisait ; on aurait dit que la terre était
'recouverte de poudre de diamants.
— Quel magnifique spectacle 1 s'écria une Jeune
fille qui se promenait avec un jeune homme, vraiment,
en été, on ne voit pas de merveilles pareilles.
— Et de plus, dit le jeune homme en désignant
l'Homme de neige, on ne peut que se réjouir à la vue
d'un gaillard comme celui-ci. Il ne lui manque
qu'une chose, c'est que sa pipe soit allumée.
La jeune fille se mit à rire et fit un salut en règle
à l'Homme de neige. Puis l'aimable couple continua
sa promenade.
— Qui sont ces deux personnages ? demanda
l'Homme de neige au chien de garde. Ils n'ont pas
ralrlméchant, mais je ne les trouve pas trop respectueux.
Les connais-tu, toi qui es ici depuis si
longtemps ?
— Si je les connais 1 répondit le chien. Elle me
caresse souvent, et lui m'a jeté plus d'une fois des os
succulents. C'est la demoiselle de la maison et son
fiancé.
-— Dis-moi, sont-ce des gens comme toi et
moi ?
— Mon bon ami, répliqua l'animal, quelles sottes
questions tu fais I Ils sont de la famille de» maîtres,
te dis-je. On ne connaît guère le monde, quand
est jeune comme toi. Moi, j'ai de l'âge et de 1'
La reproduction et la traduction des articles
publications françaises et étrangères qui n
ri en ce, et je sais tout ce qui se passe dans la maison.
Il fut un temps où je n'étais pas dans la cour, au
froid, attaché à la chaîne. OuaisI ouais!
— Quant au froid,, dit l'Homme dè neige, n'en
dis pas dè mal ; c'est ce qu'il y a dè plus délicieux
au monde. La chaîne, je ne dis pas, elle ne doit pas
être agréable. Mais raconte-moi donc un peu ta vie
et tes aventures.
— Ouais, ouais ! reprit le chien. Lorsque j'étais
tout petit, ils me trouvaient tous gentil et mignon.
Te restais là-haut avec les maîtres, dans les.plus
beaux appartements, et les demoiselles m'époussetaient
les pattes avec des mouchoirs brodés. Voilà
qu'un beau jour on déclara que je devenais .trop
gros, trop pataud, et on me donna en cadeau à la
femme de charge. Je vins demeurer dans le sous-sol;
tiens, de là où tu es, tu peux voir le sous-sol à travers
la fenêtre. Ce n'était pas aussi luxueux qu'au
salon, mais je m'y trouvais bien mieux ; les eniants
ne venaient pas sans cesse, comme là-haut, me
tirailler, me mettre un bonnet dè nuit, et faire mille
farces déplacées. J'avais mon coussin à moi, et il y
avait un poêle, sous lequel je pouvais me glisser ;
c'est là que j'ai passé les heures les plus douces de
mon existence. Souvent encore, je rêve de ce poêle.
OuaisI ouais!
—-Est-ce donc quelque chose de si beau, qu'un
poêle ? interrompit l'Homme de neige. Cela a-t-il
quelque ressemblance avec moi ?
— C'est juste le contraire. Un poêle est noir
comme un corbeau, et il a un long cou avec un
cercle en cuivre. Et il. mange du bois, il en mange
tant que le feu lui en sort par la bouche. Mais, du
reste, tu n'as qu'à bien regarder, tu l'apercevras,
ce cher poêle de mes rêves;
L'Homme de neige, en effet, distingua dans le
sous-sol un objet poli, reluisant ; une vive lueur
sortait de sa bouche. L'Homme de neige, à cette
vue, se sentit tout drôle, moitié peur, moitié attraction.
— Et pourquoi' l'as^tu quitté ? demanda-t-il.
— Il me fallut bien m'en séparer, répondit le
chien. Un jour, le plus jeune fus de la maison^
un polisson, voulut m'enlever un os ; ma foi, je le
mordis jusqu'au sang; H beugla tant, qu'on me mit
en pénitence à l'attache, dans la cour. On m'y laissa
depuis. C'est ici, au milieu, des intempéries, que j'ai
perdu ma belle voix. Je suis vieux et enroué ;
mais, malgré tout, je ne changerais pas mon sort
contre le tien. ' \
Mais l'Homme de neige ne l'éeoutait plus depuis
un bon moment ; il ne cessait de considérer le poêle
qui, campé sur ses quatre pieds, était de la même
hauteur que lui.
— Que je voudrais bien pénétrer dans ce soussol,
dit-il, et faire plus intime connaissance avec
ce poêle ! Tout mon corps en craque d'envie !
— Jamais tu n'entreras là, dit le chien, et c'est
pour ton plus grand bien ; car, si tu approchais
seulement du poêle, c'en serait fait de toi. Mais,
quand on est jeune, on a des désirs insensés. Ouais!
ouais ! Et puis voilà encore le temps qui change ;
c'est ma patte de droite, maintenant, où je sens des
élancements.
Le lendemain, en effet, le dégel arriva. Le froid
diminua, et l'Homme de neige aussi; il déclinait;
sa belle prestance se changeait en maigreur ; il ne
se plaignait pas, cependant, et c'était là un fâcheux
symptôme. Un matin, il s'affaissa sur lui-même.
Que vit-on apparaître ? Un manche à balai I
Et les mêmes enfants qui, en folâtrant, avaient
fabriqué l'Homme de neige, vinrent sauter et danser
en chantant :
— Ohé, ohé, l'hiver a fui, vive le printemps !
— Oui, vite ! Oui, vite I dit l'alouette.
Le coucou chantait dans les bois :
— Vive le printemps 1 vive le soleil !
— Oui, vite ! Oui, vite I
Aucun d'eux ne pensait plus à l'Homme de neige.
D'après Andbrsen.
(L'Homme de neige et autres contes,
\ Librairie Garnier.)
18 INSTITUTEURS sont interdites
» aveo la Société des gens de lettres. lettre: aux
85 e Année: — N° II. — 37 — 10 décembre 1938.
EXAMENS
| Certificat d'Études primaires
I. ORTHOGRAPHE (centre de Marcq-en-
Barœul, garçons et filles. Nord, 14 juin 1938). —
Le mât de cocagne. — Le mât se dressait luisant
et gluant de savon noir.
L'ascension commença. C'était le Cron (1)
qui débutait, un sac de suie attaché à sa ceinture,
à portée de sa main. Il en frottait l'arbre,
pour neutraliser l'effet du savon noir. Le premier
élan et l'ardeur du début l'emportèrent jusque
vers le milieu de la perche. Là, il subit un
moment d'arrêt. Il dut peiner dur pour se
maintenir. Puis, grâce à la suie répandue en
abondance, il parvint encore à gagner quelques
pieds. Il s'arrêta de nouveau pour reprendre
haleine. D'en bas on l'entendait souffler comme
un chien qui a trop couru.
Maurice des Ombiaux.
Questions. — i° Citez les expressions qui montrent
avec le plus de force avec quelle difficulté le Cron
fait l'ascension, (i .point.)
2 0 Expliquez les mots : « gluant, pieds ». (2 points.)
3 0 Nature et fonction des mots : « luisant, neutraliser,
là, qui (qui a trop couru) ». (2 points.)
->- Réponses. — i° Là il subit un moment
d'arrêt. — Il dut peiner dur pour se maintenir. Il
s'arrêta de nouveau pour reprendre haleine. — On
l'entendait souffler comme un chien qui a trop couru.
2 0 Gluant: le savon noir enduit le mât comme
une couche de çlu (colle forte dont les gamins
enduisent de petits bâtonnets, ou « gluaux », pour
prendre les oiseaux) ; — pied: ancienne mesure
de longueur qui vaut le tiers du mètre.
3 0 Luisant: adj. qualif., masc. plur., attribut de
mat.
Neutraliser : mfinitif présent, i e r groupe, forme
active, compl. cire, de but de frottait.
Là : adv. de lieu, se rapporte à subit.
Qui : pron. relatif, antéc. chien, masc. sing., sujet
de a couru.
II. COMPOSITION FRANÇAISE. — C'est
demain dimanche, vos parents vous laissent le
choix entre deux distractions : ou aller au cinéma,
ou faire avec eux une promenade en automobile
ou à bicyclette. Que choisissez-vous ? Pourquoi
?
->- Sujet traité. — Tout à l'heure, en rentrant
de l'école, maman me dit :
— Ma chérie, c'est demain dimanche et tu sais
que nous sortons. Ton père et moi avons décidé
que ce serait toi qui déciderais ; voyons, qu'aimerais-tu
mieux : aller au cinéma, à Familia par
exemple, on tourne un très beau film, Boucles d'or,
avec la petite artiste Shirley Temple, ou> faire une
très grande promenade en auto ou à bicyclette.
Décide toi-même, ma petite fille, réfléchis et répondsmoi.
— Mais, petite mère, tu sais bien que, lorsque je
suis avec toi et papa, je suis parfaitement heureuse,
et cela m'importe peu où je vais ; mais puisque tu y
tiens et que j en ai le droit je vais réfléchir ; je reviens.
Cinq minutes après, je revenais, triomphante, dire
à maman ce que j'avais choisi.
— Voilà, maman, j'ai choisi la promenade à
bicyclette, oui ; ça te plaît, petite mère, tu aimes ça I
— Mais oui, ma chérie, nous partirons vers deux
(1) A écrire au tableau.
heures, nous irons jusqu'au bois de Phalempin, tu
t'amuseras et tu goûteras pendant que, nous, nous
nous reposerons, puis nous reviendrons sans nous
presser.
— Oh ! quelle chance, petite mère. Mais sais-tu
la raison de mon choix, car j'ai des raisons, tu sais I
Non ! eh bien, parce que tout simplement, et comme
une grande personne, j'ai réfléchi : quand il fait
beau et chaud, nous sommes en juin, il vaut mieux
profiter du beau temps et prendre l'air plutôt que de
s'enfermer pendant trois heures dans un cinéma.
Et puis j'ai pensé aussi qu'à bicyclette on se donnait
plus de mouvement qu'en auto, où l'on ne bouge
pas. N'est-ce pas juste, dis, maman ?
— Mais si, ma chérie, c'est tout à fait ce que je
pensais. Allons, va finir tes devoirs pour ne plus
rien avoir à faire demain.
(Devoir de la meilleure candidate.)
III. ARITHMÉTIQUE (Chailland, Mayenne,
filles, 1937) • — A. Problème : Un pont a été construit
à frais communs par trois communes, la
dépense devant être réglée proportionnellement au
nombre des habitants. Lapremiere commune compte
137 habitants, là deuxième 283 et la troisième 732.
Sachant que le projet s'élève à 23 040 f., mais
que l'entrepreneur consent un rabais de 5 p. 100
sur cette somme, on demande la part que chaque
commune doit payer.
->- Solution. — Un rabais de 5 p. 100 correspond
à un rabais de 1/20. La dépense nette totale est de :
, 23 040 3 f.
23 040 f. - 21 888 f.
2 0
Les 3 communes comptent en tout 1152 habitants.
La dépense par habitant est donc :
21 888 f. : 1 152 = 19 f.
La première commune paiera : 19 f. x 137 =
2 603 f.
La deuxième paiera : 19 f. X 283 = 5 377 f.
Et la troisième : 19 î. X 732 = 13 908 f.
***
B. Questions : 1. Calculer 847 f. x 352. Réponse.
->- 298 144 f.
2. 14 livres identiques ont été payés 350 f. Quel est
le prix d'un livre ? Réponse. 350 f. : 14 = 25.
3. Une salle rectangulaire a 4 m. 10 de haut et
21 m. 50 de périmètre. Calculer en m 1 la surface totale
des murs ? RÉPONSE. 21 m. 50 x 4 m. 10 =
88 m 2 15.
4. Que valent 12 poulets à 32 f. 50 l'un ? Réponse.
->- 390 f.
5. Comparer 0,75 et 1/4. Réponse. 0,75 = 3/4.
Si l'on prend la même unité, 0,75 est 3 fois plus
grand que 1/4.
IV. HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE. —
i ° Pourquoi Richelieu combattit-il les protestants
? Comment réussit-il à les vaincre ? Conséquences.
2 0 Quelles ont été les conséquences de la défaite
de la France en 1870-1871 ?
3 0 Les côtes françaises de la mer du Nord, de la
Manche. Indiquez à l'aide d'un croquis les principaux
ports et les principales lignes de navigation.
,, IIIIIIITIIINIIIIIIIUIIIIIILIIIIII'IIIIINTIIIIIIIIIIILITILILIIIIIILLIIIIIIITIIITIIIIIIIIITIIIIIIITILIILIINIIIINIIIIITNIII'I'N'II MIM M IIIIMIII MI M n IIIMI IIIIIIIIIINI 11111111111111111111111111111111111,1
Maurice Kuhn. MÉMENTO PÉDAGOGIQUE. Nouvelle édition sous presse.
HLLILLIMILHIIIIITLTLIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIUIIIMIHIJIIMIIIITLH^^
38 TOURNAI, DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES ^ îfrdëc. 38
4° Décrivez le climat de la région méditerranéenne
française. .
RÉPONSES. — i° Richelieu combattit les
protestants parce que, possesseurs de privilèges et
de places fortes dites de sûreté, ils tendaient^ former
un « État » dans l'Ouest et le Midi de la France.
Richelieu assiégea'leur principale ville, La Rochelle,
et construisit une digue pour empêcher les renforts
anglais d'entrer dans le port (1668). Il accorda ensuite
aux vaincus l'édit de grâce d'Alais (1629), qui leur
laissait la liberté de conscience et du culte, mais qui
leur enlevait leurs privilèges.
2 0 La France perdit au traité de Francfort, 5 mai
1871,1'Alsace-Lorraine, qui, incorporée à l'Allemagne,
devint terre d'Empire ; il lui fallut aussi payer une
indemnité de guerre de cinq milliards aux Allemands.
L'unité allemande s'achevait au profit
de la Prusse et contre nous.
3 0 (Voir l'Atlas.) Ports principaux : Dunkerque,
Boulogne, Calais, en communications surtout avec
l'Angleterre, Le Havre et Rouen, Cherbourg en
communications avec l'Angleteterre et l'Amérique
du Nord. (On pourra aussi indiquer Caen et Saint-
MaloJ
4 0 La région méditerranéenne a un climat spécial
d'une grande sécheresse caractérisé par des étés
chauds ; le ciel très pur est souvent balayé par le
« mistral » :. vent froid qui 'descend des Cévenuea
ou.de là vallée du Rhône. Les hivers sont doux,
particulièrement sur la Côte d'Azur. Il pleut rarement,
mais les orages d'été transforment parfois en
torrents furieux lès petits cours d'eau qui, autrement,
sont presque à sec.
IV bis. SCIENCES (Romans, Drôme, 1937).
— Citez les métaux que vous connaissez pour
les avoir observés. Indiquez leurs propriétés
et leurs usages principaux. Les garçons se limiteront
à la ferme ou à l'atelier; Us filles se limiteront
à la cuisine.
INDICATIONS. — Fer : pur, tenace, flexible,
ductile et malléable; se rouille à l'air humide, etc.
Acier. — Très dur, élastique, cassant.
Cuivre. — Très bon conducteur de la chaleur et de
l'électricité. Moins dur que le fer et que l'acier.
Aluminium. — Métal très léger, très bon conducteur
de la chaleur, ne s'oxyde pas à l'air.
Plomb. — Métal lourd, tendre, fond vite.
V. DESSIN (Vitteaux, Côte-d'Or, 1938). —
Un robinet (n bois (au-dessus de la ligne d'horizon).
x Concours commun des Bourses nationales x
DEUXIÈME SÉRIE
I. ORTHOGRAPHE. — Voyage en Alsace. —
Gomment s'appelaient-ils tous ces villages que
nous rencontrions espacés au bord des routes ?
Je ne me rappelle plus aucun nom maintenant,
mais ils se ressemblent tous si bien qu'après
en avoir tant traversé à différentes heures il
me semble que je n'en ai vu qu'un : la grande
rue, les petits vitraux encadrés de plomb, en
guirlandes de houblon et de roses, les portes à
claire-voie où les vieux s'appuyaient en fumant
leurs grosses pipes, où les femmes se penchaient
pour appeler les enfants sur la route.
Le matin, quand nous passions, tout cela
dormait. A peine entendions-nous remuer la
paille des étables ou le souffle haletant des
chiens sous les portes. Deux lieues plus loin,
le village s'éveillait. Il y avait un bruit de volets
ouverts, de seaux heurtés, de ruisseaux emplis ;
lourdement les vaches allaient à l'abreuvoir en
chassant les mouches avec leurs longues queues.
Plus loin encore c'était toujours lé même village,
mais avec le grand silence des après-midi d'été,
rien qu'un bourdonnement d'abeilles qui montaient
en suivant les branches grimpantes,
jusqu'au faîte des chalets, et la mélopée traînante
de l'école.
Alphonse Daudet.
Questions. — i° A l'aide du texte, justifiez cette
affirmation de l'auteur : « Plus loin encore, c'était
toujours le même village ».
2 0 Expliquez les expressions et les mots suivants :
« enguirlandés,^ souffle haletant, mélopée traînante
(de l'école) ».
3 0 Nature el fonction des propositions dans la
phrase : « Je ne me rappelle plus... je n'en ai vu qu'un ».
->- RÉPONSES. — i° Les villages alsaciens se ressemblent
tous et à tel point que l'auteur, « après
en avoir tant traversé à différentes heures », semble
« n'en avoir vu qu'un ».
2 0 Enguirlandés: les plantes grimpantes (houblons
et rosiers) font autour des fenêtres qu'elles
encadrent de verdure et de fleurs comme des festons
èt des guirlandes ; — souffle haletant : les chiens
ont une respiration courte à la fois bruyante et
précipitée ; — mélopée traînante: les écoliers, surtout
dans les écoles d'autrefois, récitaient souvent,
en chœur et à haute voix, les connaissances qu'ils
devaient retenir, cette récitation se faisait sur un
ton monotone, à la fois chantant et traînant, qu'on
appelle une mélopée.
3° Je ne me rappelle... maintenant: i 1 6 prop., indépendante.
Mais ils se ressemblent tous : 2 e prop., principale
(coordonnée par laconj. mais à la i r e prop.).
— Si bien qu'après... il me semble: 3 e prop. subord.
à la principale par la loc. conj. si bien que, compl.
cire, de se ressemblent (marque la conséquence). —
Que je n'en ai vu qu'un : la grande rue... les- portes
à claire-voie : 4 e
prop., subord. par la conj. que, compl.
d'obi, dir. de semble.
Ou les vieux s'appuyaient... pipes ; où les femmes
se penchaient... route: 5 e et 6 e prop.,subord. parle
pron. relatif adverbial oit, compl. de l'antécédent
portes. .
II. COMPOSITION FRANÇAISE. — Vous
avez eu l'occasion de faire une excursion ou un
voyage qui vous a vivement intéressé. Faites-en
le récit animé.
CoNSEttS. — Ordonnez bien votre récit en
entrant assez vite dans le vif du sujet, qui doit être
la description vivante de la région, du site ou de la
ville qui a fait l'objet de l'excursion ou du voyage
que vous racontez. Indiquez donc avec précision
le but de votre déplacement et le moyen de transport
utilisé, et glissez rapidement sur les préparatifs
du départ. Par contre, donnez des détails suffisamment
précis sur ce que vous avez vu, mettez en
valeur l'essentiel et, pour que votre description
soit bien vivante, n'hésitez pas à mettre en scène
quelques personnages rencontrés au cours de votre
excursion ; faites-nous part également des réflexions
que vous ont suggérées les spectacles que vous avez
pu observer.
III. ARITHMÉTIQUE. — 1. Un champ rectangulaire
a 275 m. de long sur 150 m. de large.
On le partage en deux parties par une ligne
allant du point A sur un point quelconque entre
D et C. Sachant que la surface du trapèze est
lllllllllll .MIMIMMMIMMMMMMIMIM Illll •IIIMIIIII MIMMIMMIIIMIM HMMMMIIIMMIMMM •IMIIMIIHIIHMIII|lllllllll 1. r Ml II. Mil M I J. 1 H,, I,. >. MM IIIIIIIIIUW
•» A aSra>. T e x t e s , r a n v»fe« expliquée et récit, * l'usage des C. G, et des E. P. S. 28 fR
• •MIMUMIIIIIIIIIIIIMIIIIIMIIIIIIIUIIIM., MIMIMIIMIIIItlMIlMHMMMMMllMMIIiilMlMMiMliiMIMIIIIMIIIMl
10 . doc. 33
PARTIE SCOLAIRE N° II 39
detAc fois pins grande que celle du triangle,
calc\iler : r° la surface du trapèze; celle du
triafigle ; 3 0 calculer la longueur DE ; 4P calcule'*
la surface du rectangle EFBC obtenu en
menant EF parallèle à AD. Quelle fraction du
reclckngle primitif représente-t-elle ? 5 0 Calculer
la sùtrface du triangle A EB.
->4 SOLUTION. —1° et 2 0 La surface du rectangle
ABCJp est, en mètres carrés :
\ 275 x 150 = 41 250 m 8 .
Ell-je représente la surface du triangle ADE plus
celle «pu trapèze ABCE, soit 1 fois + 2 fois la surface
ADE, ou 3 fois la
* "F* îa surface ADE.
r\ , ^ ADE vaut donc le
tiers de ABCD, soit
41 25b m 8 : 3 =
13 750 m a .
Et ABCE vaut les
2/3 de ABCD, soit
13 750 m 8 X 2 =
27 500 m 8 .
3 0 Menons EF parallèle
à AD. Nous obtenons le rectangle AFED.
AE est la diagonale de ce rectangle. Elle le divise
en deux triangles égaux, ADE et AFE, qui ont
même surface.
TJonc AFE est le 1/3 du rectangle primitif comme
AXE.
Mais alors la surface du rectangle restant FBCE
est aussi le tiers de celle du rectangle ABCD.
Donc EC = 1/3 de DC.
Et DE = 2/3 de DC = 275 m. X 2/3 = 183 m. 1/3.
4° La surface du rectangle EFBC est le tiers de
celle du rectangle ABCD.
Elle est donc égale à celle du triangle ADE, soit à :
13 750 m 8 .
5° Le triangle AEB a pour surface le produit
AB X FE
s
2
Le rectangle primitif a pour surface AB x AD
ou AB X FE
Le triangle AEB a donc une surface égale à la
moitié de celle du rectangle primitif, soit :
41 250 m 8 : 2 = 20 625 m 2 .
2. L'eau, en se congelant, augmente de 1/15
de son volume. Calculez la densité de la glace.
Un bloc de glace de forme prismatique de 40 cm.
de long, 34 cm. de large et 12 cm. d'épaisseur,
flotte sur l'eau. De combien êmerge-t-il au-dessus
de l'eau ? Ce bloc venant à fondre, combien de
litres d'eau fournira-t-il ?
Solution. — i En se congelant, 15 dm 3
d'eau
augmentent de 1 dm 9 et donnent 16 dm 3 de glace
sans changer de poids. 16 dm 3 de glace pèsent donc
autant que 15 dm 3 d'eau, soit 15 kg. Le dm 3 de glace
>ése donc : 15 kg : 16 = 0 kg. 9375. La densité de
{
a glace est donc : 0,9 375.
2 0 Le bloc de glace donné a un volume de :
40 x 34 X 12 = 16 320 cm 3 , ou 16 dm 8 320.
Il pèse donc : o kg. 9 375 X 16,320 = 15 kg. 3.
Lorsqu'il flotte, il déplace un volume d'eau dont
le poids est égal à son propre poids, soit 15 kg. 3
d'eau déplacée qui occupent un volume de 15 dm 3 30.
U y a donc 15 dm* 300 de glace immergée ; la
partie du bloc qui émerge a donc pour volume ;
16 dm 3 320 —15 dm 3 300 = 1 dm 3 020, ou 1 020 cm 8 .
La base du bloc ayant une surface de 34 X 40 =
1 360 cm 8 , la hauteur du bloc hors de l'eau est égale,
en centimètres, à :
1 020 : 1 360 = 0 cm. 75 ou 3/4 de cm.
3° Le bloc, en fondant, donnera un même poids
d'eau, soit : 15 kg. 300, qui occupent un volume de
15 dm 8 3, ou 15 1. 3.
E. Leroy,
Inspecteur primaire.
VlALA,
Directeur d'Ecole normale.
IIIIIIIItlIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIItlIIfllHIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
David. NOUS ET NOS ENFANTS.
•MmiItlIlinillllllllllllMllIllllllllItlIIIIIIIIIIIIIIItlIIIIIIIIIIItlIIIIIIIIIIIIIIHIHIHIIIIIHUIIMIMIIIIIIIlllllini
1 POUR LES GRANDS ET LES ADULTES |
Les étrangers dans le mande,
La Conférence internationale pour l'étude du
problème des réfugiés qui s'est tenue l'été dernier,
sans grands résultats d ailleurs, a attiré l'attention
sur le problème des étrangers dans le monde. Un
ouvrage publié par le Bureau international du Travail
en 1936, s aidant des recensements de 1910,
1920 et 1930, fournit toute une série de tableaux
permettant de suivre l'évolution des populations
étrangères dans le monde entier depuis une vingtaine
d'années. Les chiffres de ces tableaux sont
assez difficilement comparables, étant données d'une
part les dates et les méthodes différentes des divers
recensements, et d'autre part la variabilité, selon les
pays, de la notion d'étranger (définie d'après la
nationalité juridique, d'après le pays de naissance,
d'après la nationalité ethnique ou la race au sens
anthropologique). Ils n'en présentent pas moins
un intérêt considérable : aussi en donnerons-nous
l'essentiel avant d'étudier plus particulièrement
la question des étrangers en France.
Répartition.
On comptait dans le monde, comme étrangers
recensés en 1910, 1920 et 1930 :
1910... 33 millions (popul. totale : 1 620 millions).
1920... 23 — — — 1 790 —
1930... 29 — — — 2 milliards).
Ce dernier chiffre se répartissait ainsi entre les"
divers continents : -
p. 100.
Amérique
Asie
10 580 000, soit 36,6
8 380 000 — 28,9
Europe 6 250 000 — 21,7
Afrique 2 950 000 — 10,2
Océanie 696 000 — 2,5
Les pays qui comptaient en 1930 le plus grand
nombre d'étrangers recensés étaient : les Etats- .
Unis: 6 300 000 (21 p. 100 du total) ; l'Argentine:"
2 800 000 (9,8 p. 100) ; la France: 2 750000 (9 p.
100) ; la Malaisie : 2 000 000 (6,5 p. ioo), etc.
Pour ce qui est de l'accroissement ou de la diminution
du nombre des étrangers par pays, entre
1910 et 1930 on constate qu'il y a eu :
i° Une augmentation en France (1 555 000), aux
Indes néerlandaises (882 000), en Malaisie britannique
(869 000), au Canada (721 000), aux Etats-
Unis (688 000), en Argentine (470 000), en Corée
(463 ooo\, à Hong-Kong (393 000), en Algérie
(205 000), en Hollande (106 000), en Belgique
(62 000), etc.
2 0 Une diminution en Allemagne (373000), en
Suisse (196000), en Angleterre (114 000), en
Egypte (61 000), au Chili (29 000), etc.
Pour les pays européens, dont les données, aux
recensements de 1910, 1920 et 1930 sont comparables,
le pourcentage des étrangers a été le suivant,
par ordre d'importance :
1910 1920 1930
France
Allemagne
26,5
25,8
34,4
21,5
46
14
Suisse 12,6 9 6,8
Autriche
Angleterre
8,4
7,5
9,5
6
5,5
4
Belgique . 5,8 3,4 6
Italie
Hollande
1,8
1,6
2,5
2,5
2,6
3,4
Espagne 1,5 1,7 3,1
Autres pays 8,5 9,5 8,3
Ainsi, près de la moitié des étrangers recensés en
Europe en 1930 habitent notre territoire. L'Allemagne
est, par contre, le pays qui accuse depuis
iiniNiiiMriMuiiiiiMiMniiiiHMiiuiiiirMHiiiiiiiiiininiiiiinuiiiiinuinintmtiiiiiliitiintnittMnw
Broché: 15 fr.
MMMiininiMinMHuiiMiHinrinMiuniMiiiMriiiuiinnnnn(UiiiiniMHHtiiMlllllHttitiiiimw»NMM
y
40 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc,. 38
1920 la plus forte diminution de sa population On enregistre donc un fléchissement sensible! du
étrangère.
nombre des Français, des Belges et des Allemands
Si l'on envisage le taux des étrangers dans la expatriés en Europe et une augmentation! ^ u
*
population totale, c'est, en Europe, le Luxembourg, nombre des Espagnols, des -Italiens, des Pololnais
la France et la Suisse qui viennent en tête. Mais alors et des Tchécoslovaques. '
qu'en Suisse il est tombé'de n p. 100 en 1900 à /
8 p. 100 en 1930, en France il s'est élevé de 1 p. 100 Les minorités. {
en 1850 à près de 7 p. 100 actuellement.
T T
, . , . . J
U n
Hors d'Europe les pays qui renferment le plus
certain nombre de pays ont, depuis :4 9
i9,
grand nombre d'étrangers par rapport à la popula- fssumé des obligations en ce qui concerne lal protion
totale sont: l'Argentine (26 p. 100), ïeSiam tection de leurs ressortissants appartenant A des
(8 p. 100), le Canada (6 p. 100), l'Australie (5 p. 100), ^montés de race, de religion et de langue et ncitamles
Etats-Unis (5 p. 100).
ment la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Ybugos
l a v i e
Un des tableaux de l'étude publiée par le Bureau - l a Roumanie, la Grèce, etc. j
International du Travail montre que presque par- Mentionnons, parmi ces obligations, les suivantes :
tout les femmes, dans la population dite étrangère, égalité devant la loi et jouissance des mêmes tttroits
c i v i l s e t
sont moins nombreuses que les hommes. C'est ainsi
politiques ; libre usage de la langue nkaterqu'on
compte en France 58 p. 100 d'étrangers de dans tes relations privées et le commerce, en
n e l l e
sexe masculin contre 41 p. 100 de sexe féminin, matière de religion, de presse et dans les réunions
au Luxembourg 56 p. 100 contre 43 p. 100, au publiques ainsi que devant les tribunaux ; (droit
Canada 56 p. 100 contre 43 p. 100, en Belgique égal à celui des autres ressortissants du pays d'c^ntre-
55 p. 100 contre 44 p. 100, etc. tenir à leurs frais des institutions charitables/, religieuses,
sociales ou scolaires ; dans les districts' où la
Origine.
minorité constitue une proportion considérable de la
. , , , . . , . population, l'instruction dans les écoles primaires
Au point de vue de leur provenance les émigrants ge l'Etat sera donnée dans la langue de la minose
repartissaient comme suit en 1910 et en 1930
0
e t c
(le B. I. T. signale que, si les totaux diffèrent de ' ' |_ e 8 r
éfuqiés.
a
ceux cités plus haut, c est parce que les chiffres con-
cernant les nationalités ont été adaptés, aux fins Les réfugiés constituent, parmi les immigrés,
de comparaisons) :
une catégorie particulière. Il s'agit de ceux 'jue
1930 1910 l'application des théories racistes, les révolutkhs
— — politiques, les guerres civiles, les persécutions ont
Europe 22 373 500 23 591 000 contraint à fuir leur pays. Leur nombre ne cesse de
Asie 9 471 000 5 060 200 croître actuellement. Les pays qui les accueillent
Amérique 2 781 600 2 396 700 ont de ce chef à résoudre de nombreux problèmes.
Afrique 587 500 389 800 Ainsi, sur le plan extérieur, il peut arriver que des
Océanie 13 700 119 600 incidents surviennent, à propos des réfugiés, entre
Non spécifiés "4 061 900 1 618 200 leur pays d'origine et le pays qui les reçoit, étant
Total .... 39 289 200 33 175 900 donné surtout que le premier considère le plus sou-
' ' . ' ' vent le second d'un mauvais œil. Sur le plan inté-
Arnsi, durant ces vingt années, le nombre des rieur, et tout en réprouvant le racisme, chaque
émigrants originaires d'Europe a légèrement fléchi,
p a y s
^ doit d'éviter que l'équilibre physique, moral
tandis que le nombre des émigrants originaires et intellectuel de sa population, — équilibre
d'Asie et d'Afrique accuse une notable augmenta- auquel il est parvenu parfois après des siècles de
tion. Les Européens se dirigent surtout vers l'Amé- civilisation et de multiples vicissitudes, — ne soit
rique et vers les pays de leur propre continent.
p a s
brusquement rompu par un afflux trop pro-
Ainsi, sur 22 millions d'étrangers d'origine euro- nonce d'éléments trop différents et parfois difficipéenne
en 1930, on en comptait :
lement assimilables.
13 810 000 en Amérique, Il ne saurait certes être question de fermer la
5 000 000 en Europe, porte aux malheureux chassés de leurs pays par
2 107 000 en Afrique, des doctrines absolues ou par les tragédies qui ^
591 000 en Asie, ensanglantent le monde. Mais il apparaît nécessaire
452 000 en Océanie. de différencier le droit d'asile et le droit de cité et de
Les Américains, les Asiatiques et les Africains réglementer le tout sur le plan international. Une
n'émigrent guère par contre que dans leur propre conférence réunie à Evian en juillet dernier a étudié
continent et cette tendance s'affirme de plus en le problème. Sa résolution finale insiste tout d'abord
plus pour les expatriés de toute provenance, à
u r
l'urgente nécessité de mettre fin à «l'émigrafexception
s
de ceux originaires de France et de Hol- désordonnée » qui sévit actuellement, puis elle
lande, par suite de l'émigration coloniale en Afrique affirme la volonté des Etats participants de venir
et en Asie. Ainsi, 73 p. 100 des Français résidant
n a i d e a u x
réfugiés selon les possibilités laissées
e
à l'étranger se trouvent en Afrique et seulement ouvertes par les législations existantes et souhaite
11 p. 100 dans le continent européen (Belgique, *l u e l e s P a v s d'origine des réfugiés accordent leur
Suisse surtout). " collaboration à l'œuvre envisagée.
La France étant en Europe le premier pays Le document précise que l'action humanitaire
d'immigration, elle attire la plupart des nationalités. projetée doit s'appliquer en premier lieu aux réfugiés
En 1930, elle hébergeait 94 p. 100 des Espagnols allemands et autrichiens. Il note que les pays
expatriés en Europe, 88 p. 100 des Belges, 72 p. 100 d'immigration seront en droit de tenir compte,
des Italiens, 50 p. 100 des Suisses et 49 p. 100 des avant toute admission de réfugié, des facultés
Britanniques. d'adaptation de l'impétrant à l'ordre économique
Pour ce qui est de l'émigration européenne, les et social de sa nouvelle patrie et qu'ils n'auront
chiffres des expatriés de chaque nationalité étaient vis-à-vis de lui aucune obligation financière,
les suivants :
Conformément aux suggestions des Etats-Unis,
1910 1920 1930 la résolution a prévu la création à Londres d'un
— — — bureau exécutif qui sera chargé de coordonner les
Allemands 551 600 378 100 471 700 initiatives et de négocier avec les gouvernements
Belges 330 600 401 300 298 400 intéressés.
Espagnols 135 500 282 200 377 500 Jusqu'à présent peu de résultats positifs ont été
Français 238 100 192 900 174 500 obtenus. On comprendra mieux pourquoi en étu-
Italiens 779 000 657 800 1 069 000 diant le problème dans un pays où il se pose avec
Polonais — 454 2 °° 870 700 une acuité toute particulière : la France.
Suisses 168 300 157 300 176 900
Tchécoslovaques.... — 246200 263100 (A suivre.) R. OZOUF.
aifliiIlHlfiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiijmmmiiliiiiiiiiifijriililiiim
L'aviation française - L'armée française - La marine française. i r e ! ; 24 fr.
IlillllHIlIMMÏIflHIllIflMIlllMItffHlIlM
85 e Année. — N° II. —181— 10 décembra I9î8i
PRÉPARATION
SOMMAIRE
Éd. morale : Justice et charité. — Inst. civique :
Le département. Le préfet.
Calcul : C. P. : Le nombre onze. — CE.: Le
nombre cent. La multiplication écrite. — C M.
l r e
A. : Droites sécantes, perpendiculaires, parallèles.
— C M. 2 e A. et C S. 1" A. : Problèmes. —
C S. 2 e
A. : Les rentes. — C P. E. P. : Les rentes.
Histoire : C E. : Les plaisirs violents du seigneur
féodal. — CM. : Cavelier de la Salle. — C 8.
1"> A. : Voltaire. — C S. 2 8 A. et C F. E. P. : Les
classes agricoles dans la Gaule franque.
Langue française : Noël et nouvel an.
Ed. physique : Types de leçons.
Pour te» grands et les adultes : Les étrangers dans
le monde.
Travail manuel : C S. : Construction de petites
balances.
Géographie : C M. et C. S. : Le climat français. —*
C. S. 2° A. : La prévision du temps.
Sciences usuelles : C P. et CE. : Une lampe
électrique de poche. — C. M., C. S. l r e
et 2° A.,
C. F. E. P. : Une pile, une sonnerie, des accumulateurs.
| ÉDUCATION MORALE ET CIVIQUE |
Justice et charité.
COURS ÉLÉMENTAIRE
•IIIIIII11IIIIIIIIIIII1IIIIIIIIIIIIIIIIIII1IIIIIIIIIMMIIIIIIII1IIIIIII*
Lecture.
L'Injustice. — (Les deux petits riches ont tourmenté
cruellement Christophe. Révolté, il gifle la
petite fille et jette le petit garçon au milieu d'une
plate-bande.)
Ce furent des hurlements. Les enfants se sauvèrent
à la maison avee des cris aigus. On entendit
les portes battre, et des exclamations de colère. La
dame accourut, aussi vite que la traîne de sa robe
pouvait le lui permettre. Christophe la voyait venir,
et il ne cherchait pas à fuir ; il était terrifié de ce
qu'il avait fait.
La dame fondit sur lui. Il se sentit frapper. Il
entendit qu'elle lui parlait d'une voix furieuse,
avec un flot de paroles. Ses deux petits ennemis
étalent revenus pour assister à sa honte. Des domestiques
étalent là... Louisa (sa mère), qu'on avait
appelée, parut ; et au lieu de le défendre, elle commença
par le claquer, elle aussi, avant de rien savoir,
et voulut qu'il demandât pardon. Il s'y refusa avec
rage. Elle secoua plus fort et le traîna vers la dame
et les enfants, pour qu'il se mit à genoux. Mais II
trépigna, hurla et mordit la main de sa mère. Il se
sauva enfin au milieu des domestiques qui riaient.
Il s'en allait, le cœur gonflé, la ligure brûlante de
colère et des tapes qu'il avait reçues. Il tâchait de ne
pas penser, et U hâtait le pas, parce qu'il ne voulait
pas pleurer dans la rue. U aurait voulu être rentré,
pour se soulager de ses larmes il avait la gorge
serrée, le sang à la tête : 11 éclatait.
(Après avoir bien pleuré, Christophe pense que
son père va rentrer, qu'il sera encore battu : il veut
fuir.)
Juste au moment où il descendait, il se heurta à
son père qui rentrait.
— Que fais-tu là, gamin? Où vas-tu? demanda
Melchlor.
Il ne répondait pas.
— Tu as fait quelque sottise. Qu'est-ce que tu as
fait ?
DE LA CLASSE
L'enfant se mit à pleurer, et Melchlor à crier, de
plus en plus fort l'un et l'autre, Jusqu'à ce qu'on
entendit le pas précipité de Louisa qui montait
l'escalier. Elle arriva toute bouleversée encore. Elle
commença par de violents reproches, mêlés de nouvelles
gifles, auxquels Melchlor Joignit, sitôt qu'il
eut compris, — et probablement avant — des claques
à assommer un bœuf. Ils criaient tous les deux.
L'enfant hurlait. A la fin, on le poussa dans un
recoin obscur où on l'enferma sans souper.
Tous ses malheurs de la journée l'accablaient à la
fols. Il suffoqua. Il crut mourir. Il se raidit... dans
une révolte désespérée. Il tapa des pieds, de la tête,
contre le mur, hurla, fut pris de convulsions, et, se
meurtrissant aux meubles, tomba par terre.
(Les parents de Christophe le soignent tendrement.
Après avoir longtemps pleuré, il s'endort.)
Mais quand U rouvrit les yeux, le jour était venu...
quelque chose était changé dans le monde, Christophe
connaissait l'Injustice.
Mme HÉMER-MAI.AURIE.
(Jean-Christophe raconté aux enfants, Albin Michel.)
Commentaire.
Qu'a fait Jean-Giristophe ? Faites le récit
des malheurs qui l'accablent ensuite. A-t-il
mérité de si sévères corrections ? Pourquoi
non ? H a giflé ses tourmenteurs après avoir
supporté patiemment leurs railleries et leurs
méchancetés. La maman de Christophe saitelle
ce qui s'est passé auparavant ? Non, c'est
pourquoi elle est injuste en corrigeant si sévèrement
son enfant. A-t-elle des excuses ? Lesquelles
? (Sa pauvreté, son désir de plaire à sa
patronne, afin de ne pas perdre sa place.) Qui
est encore injuste ? La dame qui gifle Fenfant
sans même savoir ce qu'il a fait. Le papa qui
agit de même.
Comment les deux petits riches auraient-ils
dû traiter Christophe ? L'accueillir aimablement,
lui prêter leurs jouets, ne pas se moquer
de ses habits moins beaux que les leurs.
Est-il charitable de se moquer d'un camarade
pauvre, mal vêtu ou infirme ? Que faut-il
faire, au contraire ? Le traiter avec'bonté, lui
montrer de l'affection, essayer par votre gentillesse
de lui faire oublier qu'il n'est pas
comme les autres. Ne craignez pas de partager
avec ceux qui ont moins que vous. Ne soyez
pas égoïstes (expliquer). Connaissez-vous dès
égoïstes ? Sont-ils très aimés deieurs camarades ?
Trace écrite. — Je ne veux pas être égoïste.
Chaque fois que je le pourrai, je partagerai ceque
j'ai avec mes petits camarades.
COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR
•iMiiiliiiimiiilitiiiMitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii itiiiiiiiitiiiiiiiutiiiiliiiiiiliiMiliil
Lecture.
L'injustice de la nature.— La nature n'est point
juste. Dès la naissance, 11 y a de monstrueuses. Inégalités
entre les hommes. Les uns naissent beaux,
robustes, intelligents, et d'autres laids,' chétifs,
stupides, infirmes. Les uns naissent avec un caractère
aimable et un cœur déjà disposé à la bonté ; les
autres naissent violents et méchants.
Et ce n'est pas encore là toute l'injustice d* la
nature. La maladie et là mort frappent, au- hasardé
Il y a des calamités imméritées, qui nous révoltent*
L'homme s'est élevé progressivement au, sentiment
de la Justice, et U ne peut compter que sur lui
pour mettre un peu de Justice sur I» terre.
M Œ e H. PÈRRIN.
(Pour la vie morale de nos enfants, Nathan-.)
•HMmiUlUIMI Illll lUIllllllllllllllllll I Illl llllllinilllllllIlllllIllllIllllllllllllluiMIUIIIIIIIIUlnilllllUItlIIIMllllllllllllllllllllMlllllllllllllIlllllllllllllllllMItnilMIIMllMIIIIIIIIHI
M* H.-Jean-Perrin. POUR LA VIE MORALE DE NOS ENFANTS. 12 lr.
ss«M itHmiMiMMUiM i»HtiMmm iHim
182 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES I0 4éc.38
Commentaire et leçon.
Quels exemples donne-t-on dans le texte
des inégalités de la nature ? Citez-en d'autres.
Y pouvons-nous quelque chose ? Y a-t-il
cependant parmi les hommes une égalité physique
: égalité des besoins, égalité devant la mort.
A. — A quoi tend la justice.
i° Respecter l'égalité, c'est-à-dire essayer que
soient satisfaits pour tous, les besoins essentiels.
« Par exemple, il n'est pas contraire à l'égalité
que mon voisin ait douze chapeaux pendant
que je n'en ai qu'un, parce qu'on vit très bien
avec un chapeau et même sans chapeau.
« Mais il est contraire à l'égalité qu'une personne
puisse avoir beaucoup de pain pendant
que d'autres n'en auraient pas, parce qu'on
ne vit pas sans pain. »
H. Wai/tz.
(Histoires pour le petit François, Nathan.)
2° Etablir une exacte proportion entre la
récompense et l'effort. Il m'est arrivé de mettre
une assez bonne note à un devoir médiocre, de
bonnes observations à un élève qui était parmi
les derniers de la classe parce que je trouvais
dans le travail application et progrès.
3° Établir une exacte proportion entre la faute
et le châtiment. Il n'est pas juste de punir également
l'homme qui a volé parce que ses enfants
ont faim et celui qui est poussé par la paresse
et le vice. Autres exemples à trouver par les
enfants : celui qui tue pour voler et celui qui tue
pour se défendre, l'homme devenu criminel
par suite des mauvais exemples, de la mauvaise
éducation qu'il a reçue, etc.
La justice examine non seulement l'acte,
mais les intentions du coupable, les influences
qui se sont exercées sur lui, etc.
4° Établir une exacte proportion entre nos
actes et leurs conséquences. Quand un enfant,
un homme a racheté sa faute par la punition
ou le repentir, sa faute doit être oubliée, il n'en
doit pas subir mdéfiniment les conséquences.
x
(Exemples scolaires.)
De même, il n'est pas juste qu'un enfant
subisse 'les conséquences des fautes de ses
parents, ce qui, hélas! se produit trop fréquemment
: tares physiologiques et mentales héréditaires,
suspicion de la société, etc. (Paire
trouver des exemples.)
B. — Difficulté de la justice.
Pour être parfaitement juste, il faudrait
connaître toutes les pensées, les intentions,
les excuses du coupable. Cela est très difficile.
Nous devons éviter de juger trop vite, nous
efforcer à la bienveillance (expliquer), en un
mot nous exercer à la justice.
C. — La charité est plus simple que la justice.
« Pour être juste, il.f aut peser et comprendre :
pour être charitable, il suffit d'aimer. Le
monde serait bien sec, bien dur, bien triste, si
on n'y rencontrait pas des âmes généreuses, qui
donnent plus qu'elles ne reçoivent, qui aiment
ceux à qui elles ne doivent rien, qui font du bien
à leurs ennemis. » (H. Wai/tz.)
Exemples d'actes charitables : V. Hugo :
Après la bataille, Les pauvres gens, etc.
Obstacle à la charité : l'égoïsme. Observer
les actes de l'égoïste, remarquer qu'il se conforme
généralement à la justice, mais qu'il lui paraît
mutile d'ajouter l'amour à la justice.
D. — Joies que procure la pratique de la Justice
' et la charité.
Exemples personnels. Analyse de la satisfaction
intime et profonde éprouvée à l'occasion de
tout acte juste et charitable.
Trace écrite. :— Pour être juste, il faut peser
et comprendre ; pour être charitable, il suffit
d'aimer (H. Wai/tz).
Exercices de réfi^xion. •— i° Qu'est-ce
qu'une personne égoïste ? L'avez-vous été quelfois
? Dites dans quelles occasions.
2° Comment un enfant peut-il subir les conséquences
des fautes de ses parents ? Conséquences
pour votre conduite future.
INSTRUCTION CIVIQUE
11 I Mil I llll I II IIMM lllll lllll lllllllll Mil Mil I III I [Mi II II III IIMM III II*
Le département. Le préfet.
A. Mettre sous les yeux des enfants une carte des
anciennes provinces et une carte des départements.
Même remarque que pour le canton sur la situation
du chef-lieu. Quel est le chef-lieu de votre département
? Combien le département comprend-il
d'arrondissements ? De cantons ? De communes ?
B. Qu'y a-t-il au chef-lieu du département ?
(Une cour d'assises, un général, un évêque, un
inspecteur d'académie, un directeur des contributions
directes, un directeur des contributions indirectes,
un directeur des postes et télégraphes, etc.)
C. Pourquoi cette division en départements ?
Afin que le pouvoir central ait des représentants
dans toutes les parties du territoire (pourquoi ?) ;
afin qu'il ne soit pas nécessaire de faire intervenir
le gouvernement pour régler les affaires locales :
budget, travaux, etc.
Le département n'est pas seulement une étendue
de territoire, il est, comme la commune, une personne
civile, il a le droit de posséder, vendre, acheter.
D. Qui a divisé la France en départements ?
(Constituante, Premier Consul.) Qui gouvernait
auparavant les anciennes provinces ? L'intendant.
Qui est à la tête du département ? Le préfet, qui
remplace l'intendant de jadis (pouvoir exécutif :
voir rôle du maire). Il est assisté par le Conseil
général (pouvoir législatif : voir rôle du Conseil
municipal).
E. Fonctions du préfet.
Avez-vous vu déjà le préfet ? Où habite-t-il ?
Qui a déjà vu la préfecture ?
i° Le préfet est nommé par le Président de la
République, comme les ministres. Il est le représentant
des ministères, il est chargé de renseigner le
ministre de l'Intérieur (rôle du préfet sous l'Empire).
Agent du pouvoir exécutif, il transmet aux maires,
par l'intermédiaire des sous-préfets, les instructions
des différents ministères, il veille à l'exécution des
lois.
2° Il gouverne le département. Il nomme certains
fonctionnaires et employés ; il vérifie et approuve
les budgets communaux. Il fait exécuter les décisions
du conseil général ; prépare le budget départemental
; ordonne les travaux, etc.
F. Le préfet est assisté d'un secrétaire général
nommé aussi par le gouvernement. Le secrétaire
général aide le préfet, le remplace en cas d'absence
(rapprocher du rôle de l'adjoint au maire).
RÉSUMÉ. — Le département est un ensemble de
communes formant une sorte de petit État qui
s'administre lui-même sous le contrôle du gouvernement.
Il est, comme la commune, une personne
civile. Le préfet est le représentant du gouvernement
et en même temps du département.
Il fait exécuter les lois et les décisions du Conseil
général. Il est assisté par un secrétaire général
qui le remplace en cas d'absence.
M. LEblond,
Directrice d'école (Cher).
IlIflflMHIIIlMtlIlItlIlllllllltinillllMIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIMIIHlIMMIIinillt Illllllllfllltlllllltlllllllllllllttllllllllll IIIIIIIM1I III IIMIIIIIIIIIMIIIIIIIIH I "•>
Aubert. COMMENT F O R M E R L E CITOYEN FRANÇAIS .. 2.75
iMmmMiiiiiiitiiniiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiii iiuiitMiiiriiiiiiiiiriMnifiiiiiiriiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiini'
10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 183
| CALCUL |
COURS PRÉPARATOIRE
^•IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIllllllllllllIllllllllllltl
I. Le nombre onze.
Formons la collection-nombre onze en ajoutant
un objet-unité (boule, bûchette, etc.) à la collection
dix. Cet objet-unité est le onzième. Isolons-le : voici
onze égale un et dix (ou dix et un) ; isolons le
onzième et le dixième : voici onze égale 2 et 9
(ou 9 et 2) ; nous obtiendrons ensuite 3 et 8 (ou 8
et 3), puis 4 et 7 (ou 7 et 4) ; enfin 5 et 6 (ou 6 et 5).
Prenons les demi-dominos qui, assemblés, donnent
onze. Choisissons le vrai domino de onze : 6 et 5.
Il nous donne une figure de onze.
II. — La dizaine dans onze. Onze écrit en
chiffres.
a. Revenons à : onze, égale dix et un. Pour bien
faire voir que les dix objets-unités restent ensemble,
à part, nous allons les présenter attachés en un petit
« fagot », si ce sont des bûchettes ; en un petit
« collier », si ce sont des perles ; en un « damier de
dix » (deux bandes de cinq), si ce sont des carrés ;
en une « pile de dix.», si ce sont des jetons ou des
rondelles ; en un « domino de dix » (double-cinq), si
ce sont des points, etc. Et nous appellerons « dizaine »
ce groupe de dix unités mises ensemble. Nous parlerons,
maintenant, de « fagots-dizaines », de « colliersdizaines
», de « damiers-dizaines », de « pilesdizaines
», de « dominos-dizaines », etc.
b. La collection-dizaine, toujours, sera placée
à gauche de l'objet-unité (la onzième unité) ; et
l'unité qui s'ajoute à la dizaine pour faire onze sera
toujours à droite de la dizaine. Réalisons onze, en
suivant cette règle, avec tout le matériel que nous
avons (par exemple : un fagot-dizaine et une
bûchette-unité) et disons toujours que la dizaine
est à gauche (Exemple : « Un fagot-dizaine à gauche
et une bûchette-unité à droite, onze »).
c. JEU. — Avec des chiffres mobiles, qui me montrera
qu'il a une dizaine (fagot...) et une unité
(bûchette...) ? Il suffit de placer le chiffre indiquant
qu'il y a une dizaine à gauche du chiffre
indiquant qu'il y a une unité : le chiffre 1, à gauche
signifie : « Un fagot-dizaine », ou « un collierdizaine
», etc., et le chiffre 1, à droite, signifie :
« une bûchette-unité », ou « une perle-unité », etc.
Nous' savons maintenant écrire onze en chiffres.
Exerçons-nous à le lire. Par exemple : « 11 jetons,
c'est 1 pile-dizaine à gauche, et 1 jeton-unité à
droite » ; ou : « 11 fleurs, c'est un bouquet-dizaine
à gauche, et une fleur-unité à droite ». En Usant et
interprétant le nombre 11 écrit en chiffres, formonsle
avec notre matériel, ou, représentons-le par le
dessin, en plaçant bien la dizaine à gauche.
III. Le zéro ; dix, écrit en chiffres.
a. Composons la collection-nombre « onze », avec
une dizaine (un fagot, par exemple) à gauche et une
unité (une bûchette, par exemple) à droite. Puis
enlevons l'objet-unité qui est à droite de la dizaine.
Nous avons ceci :
Une dizaine, j Une unité ; ou : 1 i 1.
Puis : ;
Une dizaine, i Rien aux unités ; ou : 1 i rien.
b. Nous savons écrire le nombre onze en chiffres,
parce qu'il y a un chiffre (1) pour représenter une
dizaine (il suffit de placer ce chiffre à gauche) et un
chiffre (1 encore) pour représenter une unité
(ce chiffre est alors à droite du chiffre 1 de la dizaine).
Mais, pour écrire dix en chiffres, nous sommes
embarrassés. Que nous manque-t-il ? Le chiffre
qui dirait : rien. Ce chiffre, apprenons à le nommer
et à l'écrire : c'est le zéro, o. Au lieu de dire et
d'écrire : une dizaine et rien aux unités, nous pouvons
écrire : 10, et cela signifie : une dizaine (à
gauche) et rien aux unités (a droite).
IM IMinilMlimiIlHMH MIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIMilMMtlIIIItlIlMIHIIIItlIlim^
COURS ÉLÉMENTAIRE
«IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIlUtMIIIIIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIMIIIIItl
I. Le nombre cent ; les dix dizaines.
a. Formons la collection-nombre 99 (par exemple
avec 9 fagots-dizaines groupés à gauche de 9
bûchettes-unités). Ajoutons, sur la droite, un
dixième objet-unité ; la dixième dizaine, ainsi
complétée, doit passer à gauche ; nous obtenons
alors : 10 groupes-dizaines à gauche et zéro objetunité
à droite. Ecrivons :
10 dizaines ; o unité 10 ; o.
b. Apprenons à nommer le nombre que nous
avons écrit ; c'est le nombre cent. Dix unités
ensemble font une dizaine ; dix dizaines — ou cent
unités — ensemble font une centaine. Par exemple,
en faisant un seul paquet avec 10 fagots-dizaines
de bûchettes, nous avons une centaine de bûchettes ;
nous pourrions délier les fagots-dizaines de ce gros
« paquet-centaine » : nous aurions encore une
centaine de bûchettes. Autres exemples : dix colliersdizaines
donnent de quoi faire un « collier-centaine
» (perles) ; dix damiers-dizaines donnent,
juxtaposés, un grand « damier-centaine » (cent
carrés) ; dix bouquets-dizaines donnent un gros
« bouquet-centaine » (cent fleurs), etc. Multiplions
les exemples ; les élèves s'amuseront à en imaginer
eux-mêmes, sous notre contrôle.
c. Disposons nos collections et les chiffres mobiles
correspondants :
dix fagots-dizaines ! zéro unité
10 i o .
Un
fagot-centaine
1
10 : o
i o dizaine o unité
o
d. Lisons, en partant de la droite, les chiffres
du nombre 100. Nous avons : \
o unité
o unité
10 dizaines ou 0 dizaine
1 centaine.
Le premier chiffre, à droite, est le o des unités ;
le deuxième chiffre, à gauche du o des unités, est
le o des dizaines ; et le chiffre 1, qui vient ensuite,
veut dire : « une centaine », parce qu'il est au troisième
rang sur la gauche. Retenons cela. Amusonsnous
à deviner comment il faut lire : 200, 500, 120,
150, 210, 510, 125, 152, 225, 522, etc. (Toujours,
nous indiquerons ce que veut dire chacun des
chiffres, en collections concrètes ; par exemple :
5 paquets-centaines, 2 fagots-dizaines et 2 bûchettesunités.)
e. JEU FINAI,. — Composer le plus vite possible
3 nombres avec les chiffres mobiles 1, o, o. Lire
chacun de ces nombres et indiquer ce qu'il représente,
en collections concrètes. Solution : 100, 010,
001. Dans quels cas le chiffre o sert-il à quelque
chose ? Pourquoi ?
II. — La multiplication écrite par 2, sans
retenue.
i° Procédons d'abord à la récapitulation de tout
ce qu'évoque l'expression : « deux fois tant... »
a. Deux fois un certain nombre d'objets : voici
4 glands dans ma main droite et 4 glands dans ma
main gauche ; cela en fait deux fois 4, 8. U y avait
6 pommes dans un panier ; j'en ajoute 6 autres ;
il y en a maintenant deux fois 6, 12, dans ce
pâmer, etc. b. Deux fois le même nombre de ce qui
n'est pas des objets : je fais deux fois 3 pas, je
monte deux fois 4 marches ; je lève la main six fois
de suite, puis encore six fois ; la pendule sonne deux
fois 4 coups, etc. c. Deux fois une longueur : je
déroule la ficelle d'une pelote, et j'en mesure 3 m.,
puis encore 3 m., ce qui en fait deux fois 3 m., ou
6 m. Sur la route, je fais 4 dam., je m'arrête un peu,
puis je continue à marcher et je fais encore 4 dam.
Les longueurs sont mises bout à bout. Mais je puis,
après mon arrêt, revenir sur mes pas jusqu'à
mon point de départ ; j'ai quand même fait deux ibis
Souche. V A D E - M E C U M P O U R L ' E N S E I G N E M E N T D U CALCUL. 9îr.
tiiiijitiiitiiiiiiiiiiii»tiiiiti,iiiiiiri«iiiiiiiiiiijillliiiiiiiiiiiiitiliiJ»iiiiiiiii*i.iiiiiitiiiiljli»«i»iililililli«fliltiataltilliifiitiii.iiiiiiliiitiifiiiiiiiiiiiiaiiiiiiiiiiii.iiiiiiiitatiilliiilillltllil.l.iiitiuiiitflft
î®4 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38
4 dam. Sur cette même route, je Teste immobile ;
Paul s'éloigne snr ma gauche et fait 4 dam. le long
d'une demi-droite ; Jean s'-éloigne dans le sens
opposé, vers ma droite (dessinons cela), et fait, lui
aussi, 4 dam. ; entre eux, il y a deux fois 4 dam.
c. Deux fois tant de francs : voici 5 f. ; j'en remets,
autant ; il y en a, maintenant, deux fois 5, 10.
J'achète un livre que je paie 8 f. (jouons à opérer ce
paiement avec des jetons) et un plumier que je paie
également 8 f. ; j'ai dépensé deux fois 8 f., etc. ;
2 0 Dans tous les cas qui précèdent, j'ai su dire
combien font deux fois tant..., parce que je connaissais
« la table des deux fois ». Si j'avais été embarrassé,
j'aurais dit : 4 et 4, par exemple, parce que je
sais mes tables d'addition ; 3 0 Mais saurais-je
dite tout de suite, sans avoir écrit quelque chose,
combien font deux foi6 34, on deux fois 43, par
exemple ? Il faut que je fasse une addition écrite ;
par exemple :
3 fagotsdizaineunités
4 bûchettes-
Deux
fois + 3 fagotsdizaineunités
+ 3
+ 4 bûchettes-
3
bûchettes = 6 fagotsdizaineunités
8
= 8 bûchettes-
Je vais apprendre, maintenant, à faire une autre
opération, qu'on appelle une multiplication :
.Deux fois 4 unités (bûchettes), cela fait
34
X 2
= 68
8 unités ; j'écris le produit de 4 unités par 2,
qui est 8 unités, sous le trait d'opération,
dans, la colonne des unités. Ensuite, j'écris
à gauche de ce produit par 2 des unités le produit
par 2 des dizaines, qui est 6 dizaines (deux fois
.3 dizaines). Et j'obtins 68, c'est à-dire le produit
par 2 du nombre 34.
III. — Le billet de cent francs ; la monnaie de
100 francs.
a. Présentons un vrai billet de 100 f. ; il vaut une
centaine de francs ou 10 dizaines (pièces). Comment
écrire i'oo f. ?
dix ^piècesdizaines
zéro pieceunité
u
o
10
c | d | u
1 i o i o
Un billetcentaindizainunité
zéro piece-
zéro piece-
b. Voici un billet de 100 f. ; par quoi puis-je le
remplacer ? En pièces de 10 f. ? En pièces de 10 f.
et en pièces de 1 f. ? Apprenons à faire la monnaie
de 100 f.
COURS MOYEN 1" ANNÉE
lltliuillllllllllllllllllllllllllllllllllllllltlllllllllllllllllllliiiiuiiiiiiii
DROITES SÉCANTES, PERPENDICULAIRES,
PARALLÈLES.
I. — Les perpendiculaires.
Prenons une feuille de papier blanc et plions-la
en deux (ce pli sera rendu plus visible par un trait
AB). Marquons dans la partie supérieure une petite
croix à l'encre déterminant un point O, et, avant
que l'encre soit sèche, rabattons la partie supérieure
sur la partie inférieure autour du pli comme
La droite OC fait des angles égaux avec la droite
AB. On dit que les droites AB et OC sont perpendiculaires.
Deux droites qui ne sont pas perpendiculaires
sont obliques.
Le segment de droite OM est-il plus grand ou plus
petit que OD ? (Faire comparer ODC et OMC.)
Tracé des perpendiculaires.
a. Avec l'équerre.
b. Avec le rapporteur.
c. Par pliage. Prendre une feuille de papier. Former
un pli quelconque AB. Rabattre une partie
de AB sur l'autre partie et former le pli. On obtient
deux droites perpendiculaires.
II. Les parallèles.
Procurons-nous deux angles égaux en découpant
un angle dans deux feuilles de papier de couleurs
différentes (blanche et noire par exemple).
Faisons glisser l'angle noir sur l'angle blanc le
long d'un côté (utiliser
une règle : voir
figure).
Les deux côtés
distincts seront tonjours
sur la table
(même plan), mais
ne se rencontreront
pas : ce sont des
droites parallèles.
Pour que deux
droites soient parallèles,
il faut donc
^
deux conditions.
(Montrer dans la classe des lignes droites qui ne se
rencontrent pas, me "s qui ne sont pas parallèles :
multiplier de telles observations.)
Certains élèves ajoutent à la
définition : « si loin qu'on les
prolonge». Pourquoi ne faut-il
pas dire cela ? (Les droites
sont ilUmitées.) 0
Traçons une droite AB et
! donnons-nous deux points O et
P, traçons les perpendiculaires
à AB passant par O et P. Ces droites sont parallèles.
(Tout se passe comme si un angle droit glissait le
long de AB.)
APPLICATION. — Cela permet de tracer avec
l'équerre une parallèle à une droite donnée passant
par un point fixé d'avance.
Peut-on utiliser les trois côtés de l'équerre ?
(Oui.)
Droites sécantes. — Traçons deux droites sur
notre feuille. Si ces droites se coupent (même en
dehors des limites de notre feuille), ces droites sont
sécantes. ,
Problèmes (revision).
1. Un fermier possède 2 vaches qui lui donnent
en moyenne 12 litres de lait par jour. Le lait est vendu
à un marchand 1 f. 35 le litre. Ce marchand fournit
au fermier, à la fin d'une semaine, 6 kg. 250 de viande
à 27 f. le kilogramme. Combien ce marchand doit-il
encore donner au fermier pour régler la livraison du
lait de la semaine ? RÉPONSE. ->- 58 t. 05.
2. Le cours d'Histoire se compose de 3 livres (C. E.,
C. M., C. S.) qui ont respectivement 112, 17g et 248
pages. Chaque page comprend en moyenne 42 lignes,
et chaque ligne comprend en moyenne 67 lettres. Quel
est le nombre de lettres contenues dans les 3 livres?
RÉPONSE. ->- 1 516 746 environ.
charnière. Le point O vient marquer un autre
point C. Menons OC qui coupe AB en D.
Comme les angles autour de D coïncident en
repliant la feuille, ces angles sont égaux à la moitié
d'un angle plat.
COURS MOYEN 2 e
ANNÉE
«1 IIIIIIIUIIIIIIHII1IIIIIMII1IIII llll 1111(11 lllll II Mil II
Il
COURS SUPÉRIEUR 1 ANNÉE (C. É. P.)
mu 11111111 iiimiiii 1111 m m 11 m nui mu 11 m nui 1111 n imi m »
Pour la leçon de géométrie, voir la leçon destinée
aux élèves du C. M. (1 Ann.)
-'UHMMmrmMMMniMiiMMMiiMMniMiMHMMimirnnM IIIMIIIIIIIIIIillMlilliliiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiniiii m iiiiitiMii iiiiiiiiitilliilimitiltiliitHIII i,mi,iIIIIIIIHIIHIIMIiHIHI»II»III»<
«t patoc.
C o n r s
Pratique d'arithmétique, de système métr. et de géométrie. C. moy.
MI1lt*f*tfnillH«nilllMIIIIHIHIinillllllllltnilHlllllllllllllM||Mtlll|||IIMIIHIIIIIIIIIIIIt IIIIIItlIllinilllHIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIlIMMIIIIIIIIIimillllllllMIIIIMIIMIIUIIIIIII llllllllll Il iniiim
|f-g
10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II {85
| HISTOIRE |
COURS ÉLÉMENTAIRE
4lllimMIMIMMIHfMtlIlllllllllllMlMMIIMIMItlllItlMIin.il
Les plaisirs violents du seigneur féodal.
Les mœurs de l'époque féodale étalent brutales
et lë seigneur aimait les distractions violentes
qui lui procuraient des émotions et
satisfaisaient sa vanité.
La brutalité des mœurs. — Les seigneurs habitant
les châteaux forts étaient des hommes vigoureux,
le pluo souvent grossiers et emportés. Une
querelle éclatait-elle entre deux seigneurs, elle
finissait par le crime sournois ou ouvertement
proclamé : Régnier de Boulogne conspira la mort
d'Humfroy d'Ordre. Il le fit tuer de mort inopinée
et lui trancha la tête. La veuve du défunt, montrant
en un corps de femme un courage viril, ôta à son
mari mort sa chemise ensanglantée, et la garda
quelque temps, durant lequel elle la montra souvent
à ses enfants pour les émouvoir à la vengeance. Un
jour que Régnier chassait dans les environs, la
veuve l'aperçut et, avec des larmes et des cris, supplia
ses enfants et ses amis de venger son mari. Régnier
fut « par eux forcé et atteint, mis à mort au bruit de
sa vénerie et de ses chiens, et là ils le laissèrent
mort, déchiré et démembré comme une bête sausage
». (Chronique de Guines et d'Ardres.)
La guerre privée. — La guerre privée par où
finissaient la plupart des querelles exerçait ses
ravages partout et à chaque instant. Dès que le
printemps arrive, le seigneur part en campagne,
suivi de ses hommes d'armes. Monté sur un destrier
tout bardé de fer, la lance de frêne à la main, il
porte sur sa tête le heaume fermé en forme d'œuf,
n'ayant que deux ouvertures pour les yeux. Le
torse est emprisonné dans le haubert ou cotte de
mailles en acier. Jambards et brassards aussi en acier
protègent les jambes et les bras. L'expédition est
COURS MOYEN
imiummiiiimiin
Sa première grande expédition. — Le voyage,
sanglante et sans pitié. Partout à la ronde les chàu- commencé le 27 janvier 1682, se fit d'abord en
mières, les villages sont brûlés. Bois, récoltes, traîneaux, puis sur des canots d'écorce en approvignes,
vergers, tout est saccagé. Le sang coule, les chant du Mississipi. L'expédition était composée
morts jonchent les abords et l'intérieur du château
La ohasse. — Même en temps de paix, les plaisirs
violents, source de fortes émotions, constituent la
distraction favorite du seigneur. Il chasse le cerf,
le sanglier et le loup. En s'attaquant à ces bêtes,
le seigneur est fier de montrer qu'il est brave et
fort, et le sanglier dangereux l'excite tout particulièrement.
Souvent, accompagné de sa dame, il
chasse au faucon. La dame emporte au poing un
faucon apprivoisé, elle le lâche dans la campagne et
l'oiseau de proie lui rapporte dans ses serres une
perdrix, une caille ou un lapin.
Les tournois. — Au xi e
siècle, on aime les tournois
comme nous aimons aujourd'hui les matches de
football et de boxe. En présence des dames châtelaines
accourues nombreuses des manoirs voisins,
siégeant sur des estrades décorées de bannières,
deux troupes de cavaliers revêtus de leur armure
de fer fondent l'une sur l'autre. Les lances heurtent
les cuirasses, le choc est rude. On enlève morts et
blessés sur l'arène souillée de sang.
Ce cruel tournoi faisait déjà verser bien des
larmes. Il sera remplacé plus tard par le joyeux et
brillant carrousel, avec armes émoussées et inoffensives.
Mais il faudra que les mœurs s'adoucissent
et ce sont les femmes qui y pourvoient. Elles l'exigeront
de plus en plus, au nom de la courtoisie
que leur témoignent déjà les rudes hommes de
l'époque féodale, et l'Eglise leur prêtera son concours.
Cavelier de la Satie (1643-1687).
Explorateur des plus énergiques, H dota la
France, au XVII e
siècle, de son plu» vaste territoire
colonial, la Louisiane, qui eût pu former
avec le Canada un Immense empire sans
les fautes commises depuis lors.
8a Jeunesse. — Né à Rouen, il partit en 1666
pour la Nouvelle-France et se rendit à l'île de Montréal
dans le Saint-Laurent, où il fut chargé, quoique
fort jeune, de réprimer les insurrections des Iroquois.
Bientôt il se mit en rapport avec les sauvages, apprit
les dialectes indiens, fit plusieurs excursions dans
les forêts et sur les grands lacs, se préparant par là
aux explorations qu'il méditait.
Au cours de sa première expédition, il découvre
la rivière Ohio et la descend jusqu'au Mississipi,
mais, abandonné de ses compagnons, il est contraint
de revenir à Montréal et parcourt seul, à' travers
mille dangers, les quatre cents lieues qui l'en séparent.
L'année suivante, il rejoint le Mississipi par
une autre rivière qu'il découvre, celle de l'Illinois,
mais il est encore obligé de revenir sur ses pas.
Rivalité des «Jésuites. —Sur ces entrefaites, les
Jésuites tout-puissants au Canada, voyant d'un œil
jaloux les premières tentatives hardies d'un conquérant
de gloire et de profits commerciaux, nièrent
les découvertes de la Salle et voulurent au moins les
dépasser. Avec l'appui du gouverneur général, le
comte de Frontenac, Cavelier partit pour la France
en 1674 et vint solliciter Colbert. Le rninistre l'accueillit
favorablement, lui fit octroyer des lettres de
noblesse et lui donna en pur don le fort de Frontenac,
au nord-est du lac Ontario, qui devint la
base de ses opérations et où il établit une mission
de Récollets, congrégation rivale des Jésuites, ainsi
que des familles canadiennes et iroquoises. Son
intention était de relier Québec au golfe du Mexique
par une puissante chaîne de forts, servant à la fois de
centres de colonisation et de commerce, ainsi que de
résistance contre les Espagnols et les Anglais.
C'était l'ambition de faire la conquête pacifique
de tout le bassin du Mississipi.
de cinquante-quatre personnes. Bientôt on atteignit
le grand fleuve, dont le courant un peu plus loin
devient fort rapide, en même temps que ses eaux
sont rendues bourbeuses par le mélange des eaux du
Missouri. Après avoir fondé le fort de Saint-Louis
de l'Illinois, la Salle donne officiellement au pays
en même temps découvert et étudié le nom de
Louisiane. Le 6 avril, il atteignit le delta du Mississipi;
et fe 9, il prit solennellement possession, au
nom du roi de France, de tous les territoires
qu'arrose le fleuve « Colbert ».
Sa deuxième grande expédition. — Revenu en
France, il reçut de Louis XIV, avec le titre de viceroi,
la mission de fonder des établissements en Louisiane,
de repousser à l'ouest les Espagnols avec le
concours même des sauvages qui les détestent et,
d'autre part, de cantonner a l'est les Anglais envahissants.
L'équipage parti de La Rochelle sur une flottille
de quatre bâtiments, le 24 juillet 1684, était commandé
par un officier de cour, de Beaujeu, qui, par
jalousie, fit traîner en longueur la traversée, dépassa
par une erreur calculée l'embouchure du Mississipi,
débarqua Cavelier au Texas, l'abandonna et revint
en France. La Salle explora le pays pendant six
mois, fonda le fort de Saint-Louis du Texas, puis
décida de tenter par terre un voyage de retour
au pays des Illinois, point de départ de sa première
grande expédition.
8a mort. — Mais des haines grondaient sourdement
dans la petite troupe composée de seize
hommes seulement, vingt autres étaient restés
i • •...
ftHMiHiiiiHiiiifiiiiiiiiitiiiHiiifiiiijiiiiiiHiiiimiiiiiiiimm
MU s
kœnig. RÉCITS D'HISTOIRE P O U R L E S P E T I T S . . . Broché.• 8.25
—minimum minium Uni n • • • m •• • • •• .•• .. n.. .M. m.............t..................... .••...••
186 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES «r~ 10 déc. 38
à la garde du fort qu'on venait de fonder. Le 19 mars
1687, avant même d'avoir quitté le Texas, Cavelier,
victime d'agissements mystérieux, était assassine
à la suite d'une querelle par quatre de ses compagnons,
qui insultèrent sen cadavre et l'abandonnèrent
auxfauves. Us croyaient se venger ainsi desahauteur,
et n'étaient que les instruments de ses ennemis.
COURS SUPÉRIEUR t« ANNÉE
«llllllllllllllllllllMIIIIIIIIIMIIIIIIirillllllllllllllllllllItlIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIII*
Voltaire (1694-1778).
Voltaire domine tout son siècle par sa prodigieuse
intelligence et par l'énorme influence
que son esprit universel exerça sur ses contemporains.
Il estleplusillustredes« philosophes».
8a jeunesse. — François-Marie Arouet, né à
Paris, se fit de bonne heure remarquer par la vivacité
de son esprit et la pétulance de son caractère.
Il fut l'élève des Jésuites au collège de Clermont
(Louis-le-Grand) jusqu'à l'âge de seize ans. Au
cours de sa jeunesse tourmentée, il fut enfermé
onze mois à la Bastille parce que soupçonné d'avoir
fait un écrit injurieux à l'adresse de Louis XIV. En
1725, ayant eu un démêlé avec le chevalier de
Rohan-Chabot, celui-ci le fit bâtonner par ses
laquais dans un guet-apens. U essaya en vain
d'obtenir justice, attendit une réparation qui ne
lui fut pas accordée, reprit de nouveau le chemin
de la Bastille, et, après quelques semaines de liberté,
dut partir pour l'Angleterre où il resta trois ans,
admirant beaucoup les mœurs anglaises et surtout
le respect de ce peuple pour la pensée libre.
8a carrière. — De retour en France, il voit sa
renommée grandir d'année en année. Il devient
l'ami, puis, en 1750, l'hôte du roi de Prusse Frédéric
II. Plus tard, il s'établit aux Délices et à Ferney,
dans une grande propriété à cheval sur la frontière
franco-suisse, de telle sorte qu'il put échapper sans
peine à toute tentative d'arrestation. Là, il monde
la France de lettres et de brochures que tout le
monde dévore. U entretient une correspondance
suivie avec tous les souverains d'Europe, les reçoit
chez lui et, âgé de quatre-vingt-quatre ans, assiste,
en 1778, année de sa mort, au couronnement de son
buste, solennité qui prend l'allure d'une apothéose.
L'homme. — En 1760, il a soixante-six ans. Dans
la figure encadrée d'une large perruque, les saillies
du nez et du menton ressortent à l'excès, les yeux
sont toujours brillants, le sourire exprime l'habitude
de la moquerie. Tout en disant qu'il meurt, il
travaille dix-huit et vingt heures par jour. U a bien
des travers, bien des petitesses. Il s'avilit dans les
injures qu'il prodigue à ses adversaires. Il est prêt
à toutes les comédies pour se mettre à l'abri du
danger. Il ne signe pas ses ouvrages ou les signe
de faux noms. Mais son excuse est qu'il ne peut se
soustraire à la Bastille ou à l'exil que car les mensonges
et les simagrées. Quand il joignit les actes
aux paroles et qu'il se fut fait l'avocat de toutes
les causes justes, quand il fut le refuge des Calas,
des Sirven et des La Barre, alors ses petitesses de
caractère s'évanouirent dans l'éclat de son action
humanitaire.
L'œuvre. — Dans l'œuvre immense de Voltaire,
tour à tour historien, poète, auteur dramatique,
philosophe et savant, il a à l'occasion vivement
attaqué les lettres de cachet et l'arbitraire royal,
il a demandé l'abolition du servage et la suppression
de la torture, ainsi que l'éducation du peuple.
La monarchie, comme elle est établie en France, lui
paraît d'ailleurs bonne si elle respecte les lois. Mais
il a surtout attaqué la superstition et l'intolérance.
Son influence fut prodigieuse à tel point qu'on l'a
appelé « le roi Voltaire ». Ce riche bourgeois a contribué
plus que personne à rendre la Révolution nécessaire,
il a ruiné le respect des croyances et des
institutions qui maintenaient l'ancien régime. U a
amené aux Etats généraux de 1789 une foule de
prêtres et de nobles, « philosophes » humanitaires,
qui ont travaillé à jeter bas l'édifice dont les ruines
devaient les écraser.
COURS SUPÉRIEUR 2 e
ANNÉE ET
•iMiiiin iiiiiiiiiiiiillllillllllttlllllllllilllllilllllMM nuillltlIMHIIil liilillll 11 mil llll 1111>
CLASSE DE FIN D'ÉTUDES PRIMAIRES
I I II IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIH k • 111 • 11 ru I • 111 11 I M M III M 1111111 1 » • I • 1111 11 • 11111111
Les classes agricoles dans la Gaule franque.
Dans la Gaule franque, la situation des colons
ou fermiers empire, celle des esclaves s'améliore.
L'esclavage disparaît lentement. Un
grand nombre d'esclaves deviendront les serfs
de l'époque féodale.
Le colon et l'esclave. — La loi romaine établissait
une distinction très nette entre le colon et
l'esclave. Le colon est attaché à la terre qu'il cultive,
mais il est un homme libre et un citoyen. U
peut, quoique travaillant comme un fermier pour
le propriétaire, devenir propriétaire lui-même. U
peut intenter une action et prêter serment devant
les tribunaux, être enrôlé dans l'armée : l'esclave
ne le peut pas. Le colon contracte un vrai mariage.
L'esclave ne peut contracter mariage : sa femme
et ses enfants sont, comme lui, la chose du maître.
Le colon, attaché à la glèbe, trouve dans cette servitude
même une garantie : si la terre est vendue
à un autre maître, il n'en est point séparé, pas plus
qu'on ne peut le séparer de sa femme et de ses
enfants. On n'a pas de ces scrupules pour l'esclave :
on vend l'homme sans la terre, le mari sans la
femme, le père sans les enfants. U est un bien meuble,
tandis que le colon, propriété aussi, est un immeuble.
Leur situation se transforme.—Les colons formaient
l'immense majorité des populations de la
Gaule. Mais, dans les guerres franques, des milliers
de colons ont été arrachés à leur pays et vendus sur
les marchés. Même en temps de paix, on ne se
faisait pas scrupule de les arracher à leurs champs :
quand on mariait la fille d'un roi, on dépeuplait
tout un canton pour lui donner un cortège de serviteurs
digne d'elle. Donc si l'usage subsistait de ne
vendre les colons qu'avec la terre et la terre avec
les colons, cet usage n'était plus inviolable comme
sous la loi romaine.
En revanche, la condition des esclaves s'était
améliorée. Les Germains avaient horreur des villes
et vivaient à la campagne, comme les Gallo-Romains,
dans leur « villa » qui était tout un village, où les
chaumières des paysans se groupaient autour de
l'habitation du maître. Dès lors, la foule des esclaves
qui pullulait dans les palais romains, occupée à des
travaux industriels ou de luxe (tisserands, teinturiers,
coiffeurs, parfumeurs, baigneurs), disparaît,
inutile, ou bien travaille la terre comme les colons.
Leur situation se rapproche et se confond
presque. —Dès lors, la différence entre le colon et
l'esclave s'atténue. L'esclave reste une chose, mais
le christianisme a sur sa condition une action morale
bienfaisante. La loi chrétienne lui reconnaît la qualité
d'homme, elle lui constitue par le mariage une
famille, lui reconnaît une femme légitime, des enfants
légitimes. Sans doute, il se doit tout entier avec tout
ce qu'il possède.
Mais que reste-t-il au colon quand il "a payé la
redevance à son propriétaire, la dîme à l'Eglise,
qu'il a subi les réquisitions, les corvées, etc. ? Pourtant,
au ix e
siècle, une différence subsiste : les colons
d'un village forment une sorte de municipalité, et celleci
peut enleur nom porter plainte au roi ou à ses agents.
L'esclavage disparaît lentement. — Les lois
civiles et religieuses s'efforcent d'entraver la traite
des blancs. Le concile de Châlons, en 643, interdit
de vendre des esclaves chrétiens hors du royaume.
D'autre part, les affranchissements qui permettent
de passer de l'esclavage à une condition intermédiaire
entre l'esclavage et la liberté se multiplient.
C'est des anciens esclaves que descendent sans doute
ces serfs de mainmorte qui, au moyen âge français,
ne possèdent rien en propre, qui ne peuvent disposer
de rien à leur mort et dont les meubles mêmes
appartiennent au seigneur.
H. PETITEAU,
'Inspecteur honoraire de
l'Enseignement primaire.
iMimimiiMiiiiuuniiiinMiiiiiiiiiMiiiiiimiiiimuimiiiiiipliiMMMiiiiiiiiiHMiinHMnimiMMiniiN^
A. CARLIER. Tableaux d'histoire et de civilisation. 3 séries de 10 tabi. chac: 20 fr.
imiiiiuiNHiiiiiiiMN lin "in i mil iHiiMiiiimniimiiimti minimum
10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 187
| LANGUE FRANÇAISE |
Noël et nouvel an.
COURS PRÉPARATOIRE
•iniiiiiiiiHiiiiiiiiiiiniimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiii'
I. TEXTE DE CAUSERIE
Les étrennes.
Aujourd'hui, premier jour de l'an, Jacqueline
a eu ses étrennes : une poupée magnifiquement
habillée qui dort en fermant les yeux et sait dire
« papa », « maman », lorsqu'on tire les cordons
qu'elle a le long du corps. C'est le cadeau du papa
et la maman offre, de son côté, à sa fille, le berceau
de la poupée. Il est en osier, garni de rubans roses,
avec de petits coussins comme matelas et comme
oreiller. Jacqueline ne cesse pas de bercer sa poupée
et de la coucher pour la réveiller presque aussitôt,
car elle ne peut se passer d'elle.
Jacqueline veut pourtant savoir ce que ses cousins
ont reçu. Elle va donc chez sa tante souhaiter
la bonne année et voit les cadeaux offerts à Jacques
et à Gustave.
Jacques est au comble de la joie : il a le jeu de
meccano qu'il désirait tant et s'occupe à construire
s
un pont métallique. On a donné à Gustave, qui est
plus artiste, une jolie boite de couleurs et plusieurs
pinceaux avec des modèles à imiter : des fleurs, des
animaux, des paysages. Gustave entreprend de faire
le portrait de Jacqueline ; mais il n'y réussit guère et
la petite fille fait la moue en voyant la pauvre image
qui devait lui ressembler.
ÉLOCUTION, —• Quel beau jouet Jacqueline
a-t-elle eu pour ses étrennes? — Qui lui a donné
cette poupée? — Que lui a offert sa maman? —
Pourquoi la poupée de Jacqueline -paraît-elle
vivante? — Comment Jacqueline joue-t-elle avec
sa poupée? — Qu'est-ce que Jacques, le cousin
de Jacqueline, a reçu comme cadeau ? — Que faisaitil
quand Jacqueline vint le voir ? — Et Gustave,
qu'a-t-il comme étrennes ? — Que veut faire Gustave
avec son pinceau et ses couleurs ? — A-t-il
réussi son portrait ?
II. EXERCICES
D'APPLICATION
Conjugaison orale. — Imitons la petite fille qui
joue à la poupée. Et l'on dira :
Je berce ma poupée, je lui chante une douce chanson,
je l'endors, je la couche dans son berceau et je
m'éloigne sur la pointe des pieds pour ne pas la
réveiller. — Disons encore : nous berçons notre
poupée, nous lui chantons, etc.
Conjuguez au présent et au passé composé ."j'habille
ma poupée, tu habilles, etc. J'ai habillé ma
poupée, etc.
Vocabulaire. — Les friandises, les dragées, les
pralines, les crottes de chocolat, les caramels, le
sucre d'orge, le sucre de pomme, les pastilles au
miel, le nougat.
DEVOIR. — Au premier de l'an, les enfants reçoivent
et mangent des... — Les uns préfèrent les...,
les autres le..., d'autre les... — Quand on baptise la
poupée, on achète des... — Quand on est enrhumé,
on suce des... — Ce qu'on achète le plus souvent à la
fête, c'est du... ou un...
III.
RÉCITATION
Rêve de Noël.
Les bébés roses, dans la cendre,
Ont mis leurs petits souliers.
Derrière une bûche, ils ont même,
Tandis qu'on ne les voyait pas,
Mis, par précaution suprême,
Leurs petits chaussons et leurs bas.
Puis, leurs paupières se sont closes
A l'ombre des rideaux amis...
Les bébés blonds, les bébés roses
En riant se sont endormis.
Et jusqu'à l'heure où l'aube enlève
Les étoiles du firmament,
Ils ont fait un si Joli rêve
Qu'ils riaient encore en dormant
ROSEMONDE GÉRARD.
(Œuvres.)
La veille de Noël, les bébés espèrent avoir beaucoup
de cadeaux du père Noël qui doit descendre
à minuit, par la cheminée, avec sa hotte pleine de
joujoux et de bonbons; Pour avoir beaucoup de
choses, ils mettent près du foyer, non seulement
leurs petits souliers, mais leurs chaussons et leurs
bas. Et ils s'endorment en faisant un joli rêve, ce qui
les fait sourire en dormant. Us voient sans doute
dans leur rêve les beaux jouets et les friandises qu'ils
espèrent.
COURS ÉLÉMENTAIRE
-tin IIIHIII uni u ni iittiiiiiniiiiii ni imiiiiiiiimiiiiiiiiiMiM.
I. ÉTUDE DE TEXTE
L'arbre de Noël.
C'était une veille de Noël. L'arbre de Noël était
déjà tout garni, avec des bougies, dés oranges jaunes,
des pommes rouges, des noix dorées et des joujoux.
Sauf les enfants, tous les gens de la maison avaient
admiré l'arbre. Minet aussi l'avait vu, avec ses gros
yeux verts ; le brave chien de garde l'avait vu avec
ses bons yeux pleins de caresses; le canari jaune
l'avait regardé de ses petits yeux noirs avant de
s'endormir dans un coin de sa cage.
Miss BRYANT.
(Comment raconter des histoires aux enfants, Nathan.)
ÉLOCUTION. — Qu'avait-on attaché dans
l'arbre de Noël ? — Qui avait vu l'arbre garni ? —
Pourquoi n'avait-on pas montré cet arbre aux
enfants ? — Quels animaux de la maison avaient
eux aussi admiré le sapin de Noël ?
Vocabulaire. — Les étrennes utiles : chandail,
béret, sarrau, ceinture, une paire de galoches, de
bretelles, un col, une cravate ; une boîte de compas,
une boîte de' couleurs.
Qualifions : une ceinture vernie, large, solide,
commode ; un sarrau neuf ou usé, propre ou sale,
reprisé, rapiécé, taché, poussiéreux, déchiré.
Ce que fait le coloriste : il délaye ses couleurs, il
les étend avec son pinceau ; il choisit ses teintes et
parfois les modifie.
DEVOIR. — Un écolier a toujours besoin d'étrennes
utiles, que ce soit un..., un..., un... ou une... — Il
demande quelquefois à ses parents, pour les leçons de
dessin, une... ou une... — II se sert du... pour tracer
des courbes ou des circonférences. — Il prend plaisir
à colorier avec son...
GRAMMAIRE. — Le féminin dans les adjectifs.
— Le vert sapin, la verte forêt. — L'adjectif vert
iiiiiliitiiiiiliiMitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiii iiit iiMiiiiHiiiiMiiiiiiiiiiiiiiniHiiiiiiiiiiiiiiiimmiiHHHiiMMMiH
M1 1* CAPUS. TOUT U N SAC D E B E L L E S HISTOIRES Rein.-Mi.
iiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiimiiii»iniiiim,mmi—iiiii»'" iiiiiiiiiiiiiinniiitiiini iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinniiiiiiiiiiniimmnTtiinnïiitTTmT , i--Tin- f mm nmîmmu
{
>rend un e au féminin, de même que le nom. C'est
a règle générale à laquelle se soumettent beaucoup
d'adjectifs (grand frère, grande sœur ; œil clair,
prunelle claire ; joli chapeau, jolie coiffure ;
homme fort, femme forte).
Comme les noms terminés par er et ier, les adjectifs
ont leur féminin en ère et ière (le bateau léger,
la barque légère ; le gâteau entier, la galette
entiéVe, etc.)
Parfois, toujours comme pour les noms, on double
la dernière lettre avant de mettre l'e du féminin
(le bon écolier, la bonwe écohère ; le coq grassouillet,
la poule grassouillette).
DEVOIR. — Mettre au féminin les adjectifs mis
entre parenthèses : la mer (bleu), la ceinture (eiroift,
la fleur (violet), la (premier) punition, la cage (dore),
la (haut) tour, la personne (fier), la fille (poli), là
page (propre), la main (net), la jupe (court), la poule
(matinal).
188; -JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38
. II. ORTHOGRAPHE
TEXTE : L'arbre de Noël.
Remarques orthographiques. — Veille (comme
oreille, treille, corbeille). — Noël (le tréma sur l'ë),
bougies, orangés ; faire rappeler le pluriel de joujoux,
les gens, les yeux, les caresses (un seul r), le
canari.
AUTRE TEXTE : Rêve d'enfant.
L'étroite rue blanche et solitaire, entre deux rangs
de pignons frangés de glace, s'éclairait aux reflets
joyeux des fenêtres intérieurement illuminées. Il y
avait des chansons dans l'air, une agréable odeur
de cuisine et de vin muscat, et sur les toits, avec des
bottes qui ne faisaient pas de bruit à cause de la
neige épaisse, le bonhomme Noël, du givre à la
barbe, passait, regardait par l'ouverture de chaque
cheminée en jetant dedans des joujoux qu'il tirait
d'une grande boite.
PAUI, ARÈNE.
Explications. — Un petit garçon a quitté la
France avec son père ; il habite maintenant dans
les pays chauds ou la neige ne tombe jamais. Plus
de bonhomme Noël, plus de réveillon. Le petit
garçon s'endort et rêve aux nuits de Noël de sa première
enfance... mais ce n'est qu'un rêve.
Remarques orthographiques. — Le rêve, la rue,
solitaire (le suffixe aire comme dans primaire),
aux reflets, fenêtres iWuminees, vin muscat, bonhomme
Noël.
Exercice de constructions de phrases. — PHRASE
AFFIRMATIVE ET NÉGATIVE. — On a illuminé le sapin
de Noël ; — On n'a pas illuminé le sapin de Noël. —
Faire des phrasés semblables avec les expressions
suivantes : distribuer des jouets, sucrer des bonbons,
partager une galette, acheter une boîte de compas,
délayer des couleurs dans des godets.
III.
RÉCITATION
Le bonhomme Noël.
Tout près de l'étang qui reflète
Les peupliers au vent courbés,
J'ai vu passer, oh I quelle fête !
Le bonhomme cher aux bébés.
Par les sentiers, sous la leulUée,
Il s'en allait à petits pas
Tout Joyeux, la mine éveillée
Comme s'en vont les grands-papas.
Sur sa pauvre échine voûtée,
Ses deux coudes dans les genoux,
Il portait toute une hottée
De galettes et de Joujoux.
— Bonhomme, où vas-tu ? m'écriai-je I
— Les innocents sont mes amis :
Je leur porte à travers la neige
Les joujoux qu'on leur a promis.
CLOVIS HUGUES.
(M M E DÈS, Pour faire réciter nos petits, Nathan.)
Les bébés croient à l'existence du bonhomme
Noël, grand distributeur de bonbons et de joujoux
qu'il laisse tomber dans la nuit de Noël par le haut
des cheminées. Et le poète, qui s'adresse a des petits
enfants, leur dit qu'il a vu passer le père Noël, le dos
courbé, la hotte pleine. Il lui a même adressé la
parole et ce dernier lui a répondu qu'il allait faire sa
tournée pour que les bébés, le lendemain, aient de la
joie au cœur.
COURS MOYEN i" ANNÉE
MlllllIllIllIIIIIIIIIIIIItlIlllIftlIlllllillMllllllllllllllllllllllllHHIIIIIHI
ORTHOGRAPHE
Veillée de Noël en Provence.
Fidèle aux anciens usages, pour mon père, la
grande fête, c'était la veillée de Noël. Ce jour-là, les
laboureurs dételaient de bonne heure ; ma .mère
leur donnait à chacun, dans une serviette, une belle
galîtte à l'huile, une rouelle de nougat, une jointée
de figues sèches, un fromage du troupeau, une
salade de céleri et une bouteille de vin cuit. Et qui decl,
et qui de-là, les serviteurs s'en allaient pour poser
la bûche au feu dans leur pays et dans leur maison.
Au mas ne demeuraient que les pauvres hères qui
n'avaient pas de famille ; et parfois des parents
arrivaient à la nuit en disant : « Bonne fête ! Nous
venons, cousins, poser la bûche au feu, avec vous
autres. »
FRÉDÉRIC MISTRAL.
Explications. — L'auteur rappelle une coutume
de sa Provence. Son père, qui est propriétaire d'un
mas (d'une ferme), veut que sa famille et ses domestiques
passent en fête la veillée de Noël. On distribue
aux charretiers, aux valets de fçrme de quoi faire
réveillon et l'on prépare à souper pour les siens,
pour les domestiques sans famille et pour les parents
qui pourront venir.
Préparation. — Dételaient (du verbe dételer : un
seul t tandis qu'atteler en prend deux) ; — rouelle
(mis ici pour rondelle) ; — jointée (à rapprocher de
poignée, de brassée) ; — céleri ; — le mas (à rapprocher
de maison) ; — de-ci, de-là (expression
venant des adverbes ci et là, comme par-ci, par-là).
.Autre texte d'orthographe. — Rêve d'enfant
(V. C. él.).
GRAMMAIRE. — Féminin des adjectifs qualificatifs.
— Faire rappeler la règle générale (la même
que pour les noms) et faire trouver des exemples.
Comme pour les noms il y a des féminins spéciaux
suivant certaines terminaisons :
Le fermier hospitalier, la fermière hospitalière ; —
un homme veuf, une femme veuve ; — un gâteau
savoureux, une galette savoureuse ; — un chien
aboyeur, une chienne aboyeuse ; — un garçon
gentil, une fillette gentille. Faire rappeler les règles
particulières (les mêmes que pour les noms).
Parfois, aucun changement (lorsque l'adjectif
a un e au masculin) : propre, honnête, aimable, etc.
DEVOIR. — Trouver trois adjectifs terminés par
ier, par eux, par eur, et indiquer leur féminin. Trouver
cinq adjectifs qui ne changent pa^ au féminin.
Construction de paragraphe. —"S'inspirer de la
dictée et construire un paragraphe sur le thème
suivant : Les écoliers à la veille du certificat d'études
primaires. — Employer la phrase exclamative'
au début, comme dans le texte, la phrase interrogative
pour finir.
Comme l'année scolaire est vite écoulée et comme
l'on se trouve brusquement à la veille du certificat
d'études ! Les uns qui ont réussi leurs compositions
espèrent le succès, les autres sont pleins d'inquiétude.
Mais tous réfléchissent, supputent leurs
chances, songent à combler leurs lacunes. A-t-on
fait des progrès suffisants en orthographe et en
calcul, sait-on bien rédiger, n'a-t-on pas quelque
chapitre d'histoire ou de sciences à Revoir ? En un
mot, est-on bien tranquille et peut-on se dire, sans
crainte du mauvais hasard : demain, je serai reçu ?
RÉCITATION. — Le bonhomme Noël (V. C. él.).
COURS MOYEN 2 e
ANNÉE
«IIIMIIMlIIMIIIMIllMIIMIIimiMIMIIIHIllllMIIIIKIIIIIliMIlIIIIIKIIt.
ET COURS SUPÉRIEUR i r « ANNÉE
•IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMHIIIIIItMlllllllllllllllllllllllUIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIllllllllllItlUIIIIII*
I. ORTHOGRAPHE
1. Un réveillon d'autrefois au château.
Passé le pont-levis et la poterne, il fallait, pour se
rendre à la chapelle, traverser la première cour
pleine de carrosses, de valets, de chaises à porteurs,
toute claire du feu des torches et de la flambée des
cuisines. On entendait le tintement des tournebroches,
le fracas des casseroles, le choc des cristaux et
de l'argenterie remués dans les apprêts d'un repas ;
par là-dessus, une vapeur tiède qui sentait bon les
chairs rôties et les herbes fortes des sauces compliquées
faisait,dire aux métayers, comme au chapelain,
comme au bailli, comme a tout le monde : quel
bon réveillon nous allons faire après la messe I
A. DAUDET.
A. SÔUOHÉ. PETITE MAMAN *t SES trois «NFANTS. W^^hJnSSt U fr,
m i • • .•imnu iM iJ imuuniui/HHinwwwntiDMMjijiu ir.ri.mun iu ini un m inirn'" un H'" mMini innnniHiHiniiinuiniiuiniiiumnInm.
10 aéc. 38 -o- PARTIE SCOLAIRE N° II 189
| ÉDUCATION PHYSIQUE |
DÉCEMBRE
Dans toutes les régions, la température est basse,
le vent souffle, il pleut souvent, u neige aussi. Nous
donnerons' notre leçon d'E. P. en plein air chaque
fois que le temps le permettra. Les autres jours, nous
reviserons, corrigerons les exercices étudiés précédemment,
et, faisant preuve d'initiative, trouverons
le moyen, même sur une surface réduite, de réaliser
une leçon continue. Aérons bien les abris, les préaux,
la salle qui nous recevront cette saison. L'air pur
est un facteur de santé.
Après-midi de plein an*.
Nous avons étudié (I) des plans qui vous permettront
de fournir,en cette matière un travail
actif, intéressant, profitable, tout en restant dans
le cadre de la pédagogie.
Écoles à classes multiples.
(Vu le temps, chaque maître dirigera sa classe.)
Premier groupe. — Enfants de cinq à huit ans :
1° Etude d'un chant marche pour les leçons.
2° Avec la collaboration effective du maître,
jeu de devinettes, des métiers, pigeon vole, etc.
3° Leçon d'E. P. Exercices sur place, en marquant
le pas, avec déplacements circulaires.
4° Récréation libre en cas d'éclaircie, sinon conversations,
jeux par petits groupes,
i « 5° Revision de quelques exercices. Initiation
respiratoire. Chant collectif. Assis. Repos et silence.
6° Etudions des gestes. Jeu : colin-maillard.
7° Récréation libre (voir 4°).
8° Etude ou exécution d'un chant mimé, en
marchant, en sautillant. Soins d'hygiène.
• 9° Remettre la salle en ordre. Lecture amusante
par le maître.
Deuxième groupe. — Enfants de huit à^lix ans :
1° Marche chantée. Evolutions possibles. Revision
d'exercices.
2° Récréation, courses dans la cour, sinon jeux
par petits groupes.
3° Leçon d'E. P. Exécuter, si possible, les déplacements
en cercle.
4° Etude de mouvements étant assis ou couchés
Ear deux sur les bancs. Education rythmique. Equibres
sur un pied.
5° Recherche par petits groupes déposes, création
de tableaux vivants. Donner l'idée ou le sujet.
6° Récréation libre dans la cour, sinon conversations,
jeux par petits groupes. Soins d'hygiène.
Chant collectif.
Troisième groupe. — Enfants de dix à douze ans :
1° Exercices asymétriques. Préparation d'exercices.
Evolutions chantées.
2° Récréation, courses dans la cour, sinon conversations,
jeux par petits groupes.
,3° Leçon d'E. P. ; exécuter les déplacements en
cercle, en spirale.
4° Etude d'équilibres sur un pied, marche sur
des bancs avec une baguette en équilibre sur la
main.
I
5" Garçons : Tableaux vivants, indiquer le sujet.
Gestes sportifs.
Pilles : Danses, exercices rythmiques.
(Pour tous) : Exercices de souplesse des doigts.
6° Récréation libre vingt minutes, sinon petits
jeux. Soins d'hygiène ; chant collectif dix minutes.
de douze à qua
Quatrième groupe. — Enfants
torze ans :
(I) L'Éducation physique moderne à l'école, PAR G. RACINE,
A. GODIER, I,. LEROY (F. NATHAN, ÉDITEUR).
M mu M 111111 m mm ut util nui
1° Revision d'exercices mal exécutés. Préparation
d'exercices.
2° Etude d'exercices d'ensemble pour fête.
Garçons : Tableaux vivants.
Filles : Danses. Exercices rythmiques.
3° Récréation libre ; sinon jeux par petits groupes,
étude de gestes gracieux.
4° et 5° Leçon d'E. P. (durée quarante-cinq
minutes).
Exécuter les déplacements en cercle.
Causerie sur les sports (quinze minutes).
6° Etude de gestes sportifs (vingt minutes).
Soins d'hygiène ; chant collectif (dix minutes).
École à classe , unique.
Enfants de six à quatorze ans :
1° Etude de chant, marche, vingt minutes ; conversations
par groupes, dix minutes.
2° Jeux d'intérieur. Education des sens. Devinettes,
avec la collaboration du maître.
. 3° Leçon d'E. P. ; plan huit à dix ; laisser les
petits assis les dix dernières minutes.
4° Récréation libre, sinon jeux à l'abri par groupes.
5° Revision d'exercices. Education rythmique.
6° Tableaux vivants (quinze minutes).
Chant collectif, soins d'hygiène (quinze minutes).
Nota: Enfants de 5 à 8 ans, ne pas dépasser
20 minutes par partie; pour les autres groupes,
30 minutes.
École à classe unique
(5 à 14 ans).
Leçon partielle.
Nous supposons la leçon exécutée à l'abri, fenêtres
grandes ouvertes (pas de courants d'air).
Première série. — Commune.
Elévation du genou : 1, 2, 3, 4...
T
Elévation du genou et du bras opposé.
Le boxeur avec jeu de jambes.
Soufflons! Respirons.
Lancer de jambe en avant (1).
Deuxième série. — Commune.
Circumduction des épaules, bras souples et pendants.
Circumduction des bras tendus se croisant devant
le corps, passant par la verticale, s'abaissant latéralement,
bien ' en arrière. Mouvement continu.
Tête fixée.
Rythmer cet exercice sur un pas. puis sur quatre
pas.
Petits : cinq à dix. — Jeux : Les devinettes ; l'objet
caché. •
Grands : dix à quatorze.
Exercice synthétique. — FENTELATÉRALE TENDUE:
LA JAMBE GAUCHE ; PENCHER LE TRONC EN LIGNE
AVEC LA JAMBE DROITE TENDUE EN ÉLEVANT LE BRAS
GAUCHE VERS LA DROITE AU-DESSUS DE L'ÉPAULE
DROITE, EN LE FLÉCHISSANT LÉGÈREMENT, MAIN SOUPLE,
COUDE DE CÔTÉ, TÊTE TOURNÉE À DROITE. ELEVER LE
BRAS DROIT TENDU À L'HORIZONTALE,LA PAUME DELA
MAIN FACE AU DEHORS, DOIGTS EN HAUT (FIG. 1) ;
3, REVENIR ÀLA POSITION DE DÉPART, ET, SANS ARRÊT,
RÉPÉTER À DROITE.
1, 2; FLÉCHIR
Sixième série. — Commune.
Le cheval au pas, au trot : trente secondes. Respirer
(2). Repos pour les petits. Le cheval au galop
(quinze secondes). Respirer.
Jeu : se lancer la balle, user de variantes.
Jouons à cloche-pied, à la marelle.
Huitième série. — Commune. Retour au calme.
Marche lente, souple ; cercles des bras. Chant
collectif.
L. LEROY,
Instituteur, Le Tréport (3).
(1) OCTOBRE.
(2) AU DEHORS -DELA SALLE.
(3) JE SERAI HEUREUX DE FOURNIR TOUTES EXPLICATIONS COMPLÉMEN
TAIRES AUX COLLÈGUES QUI LE DÉSIRERAIENT. .JOINDRE TIMBRE POUR
RÉPONSE.
iiiiiiiii tiiiiiiiii»iii>)iiMii>iiiiiMiiiui HiniiiiiiimiMiDiiiiiiiiiitiniiiii Kinuti tiiinniiu uiiiiiuiiuii mu
M[me
mo MONTEFIORE. LA GYMNASTIQUE JOYEUSE......... Relié: 15 fr.
iimiiintmiiiiiiiiiiiiniiiuitniiiiiiiHiiiim
190 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
TRAVAIL MANUEL
Le Travail du Papier appliqué au dessin,
à la géométrie, aux métiers, par B. Profit et
LSenet. I vol. Broché. 13fr.50 Relié. 15fr.
Le Travail manuel appliqué, sans outillage
coûteux, à la confection de 100 objets
utiles, par B. Profit et G. Vivien.
Broché... I3fr. 50 Relié.. I5fr.
> Le Travail manuel
attrayant à l'École ENSEIGNEMENT TECHNIQUE
primaire, par A. Plicque.
• Le pré-apprentissage du dessin
Chaque volume technique, par H. Leplège. I vol.
NI. 18,5x23 à l'italienne.
19x24."III
15 fr.
• Le Travail du bois pratique (55
Broché... I3fr. 50 objets choisis suivant une progression
Relié I5fr.
géométrique), par les Maîtres
i Outillage F. N. pour Techniques de la Ville de Paris.
le travail du bois. I vol. I 9,5x22.5, à l'ital. .. 22 fr.
La panoplie. 104 fr. • Le Travail du fer pratique (56
objets). I volume analogue au précédent
22 fr.
SPORTS
i Les Bases psychologiques
de
l'Éducation physique,
par E. Loisel.
I vol... 16 fr. 50
L'Éducation physiquemoderne,
par
G. Racine, A. Godier
et L. Leroy.
(Guide pratique).
I vol... 16 fr. 50
Mes leçons d'Éducation
physique,
par E. Bougouin.i
vol. I2fr.
LECTURES -
LOISIRS
DIRIGÉS
BRICOLAGES SCIENTIFIQUES
Comment construire soi-même ses
appareils scientifiques, par G. Eisenmenger
et A. Richard. I vol. 16 50
Comment réaliser 250 expériences de
physique et de chimie à peu de frais, par
Mme et C. Chanticlaire. I vol. 15 fr.
DIVERS
Consulter le catalogue n° 12 envoyé
gratuitement par F. Nathan, éditeur;
vous y trouverez un choix abondant de
lectures pour vos élèves.
Les Gaietés de l'histoire, par A. de
Montgon (Recueil d'anecdotes). I vol. 9fr.
L'Électricité en images (Tous les phénomènes
de l'électricité, et ses applications
expliqués par l'image), par R. Buscher.
I vol
15 fr.
FERNAND NATHAN, éditeur
DESSIN
Le Dessinappliqué.sansoutillagecoûteux,
à la confection de 150 objets utiles,
par B. Profit et G. Vivien. I vol.
18,5x23. Broché. I3fr. 50 Relié. I5fr.
Blanc sur noir (Croquis simplifiés pour
letableau noir), par L. Gérard, I vol. 15 fr.
L'Art décoratif dans l'enseignement
(Application aux industries
d'art), par
Mme Valla-Sicard.
I vol.avec hors-texte
en coul. et grandes
planches en noir. 28fr.
> Dessin et Perspective
(Méthode complète
de dessin), par
L. Pageot-Rousseaux
En carton. 28x22,5.
45 fr.
PROMENADES
• Les classes-promenades,
par M. Carniaux
et E. Leroy.
I vol 15 fr.
•t Regarde ! Promenades
dans la campagne
etobservations d'histoire
naturelle au
cours de l'année,
par le D r
Franck
Brocher. I vol.
16 fr.
CHANT - THÉÂTRE
Consulter le catalogue n° 13 envoyé
gratuitement par F. Nathan, éditeur.
Vous y trouverez un très grand nombre
d'ouvrages pour le chant, les fêtes
scolaires, le théâtre, etc...
Aux feux de ! la Rampe (Saynètes
musicales et comédies enfantines), par
L. Vasseur. I vol 20x 19 20 fr.
L'École en fête (3 séries). Saynètes,
jeux, poésies, ballets, etc., par H. Dubus.
Chaque série en un vol. 28x 19. 20 fr.
10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE II 191
I ACTIVITÉS DIRIGÉES : BRICOLAGES |
COURS SUPÉRIEUR : Construction de petites balances.
ILLLLLLLLLTLLLLLL IL ILLLLLFL A
LE fléau est constitué par une règle
de 32 centimètres
LES COUTEAU* SONT de, PETITS CLOUA
 section C C I R N J » entoncii
192 JOURNAL DESMNSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
POUR GARNIR LES ARBRES DE NOËL
Voici de jolis jeux présentés sous pochette cellophane.
. TISSAGE DE
L'ONCLE FERNAND
I pochette. N° 171 8 J. 8 »
Le tissage, présenté sous une
forme imagée, plaît aux enfants
et intéresse les plus
petits. C'est un jeu qui convient
aux enfants de 4 à 8 ans.
LES NAPPERONS DU PETIT
POUCET. Napperons à tisser.
Une pochette de napperons avec le matériel
nécessaire. N° 1043J 10 »
LES BEAUX CARRÉS
DE PEAU D'ANE
Une pochette de 12 carrés à trous ronds
et carrés à tisser et à décorer.
N° 014. La pochette 3 50
PLIAGE ET
DÉCOUPAGE
DE CENDRILLON
Modèles variés. . N° 164 J.
La pochette 3 50
DÉCOUPONS DES
RIBAMBELLES
Modèles en couleurs et papiers
à découper. N° 022.
La pochette 5 »
•
LES VITRAUX DE L'ONCLE
FERNAND
Vitraux à découper avec feuilles transparentes
et couleurs assorties, à coller.
N° 367 J 5 »
LES FLEURETTES
MARJOLAINE
Tout ce qu'il faut pour fabriquer les fleurs *
en papier.
hi° 012. La pochette
Il»
PIQUAGES
DE
MARLBOROUGH
Modèles nouveaux avec matériel
nécessaire.
No I7I6J. 3 50
PIQUAGES
DE LA SOURIS BLANCHE
. N° 3533. La pochette contenant des
cartes à piquer et la laine nécessaire. 3 50
PERSONNAGES A PIQUER
DE LUSTUCRU
Sujets variés, en couleurs, tout découpés,
avec la laine en couleurs pour les orner.
N° I7I7J..'..." 5 »
PIQUAGES
" ANNABELLA "
modèles en couleurs, avec
perforation toute préparée
(élimine l'emploi du poinçon),
et la laine nécessaire.
N° 1641 J 3 50
Les piquages développent
l'adresse et lé goût des couleurs.
Ils acheminent à la
couture et au dessin, j ^
L'ALPHABET
DE LA ESMERALDA
Lettres à découper en suivant une perforation.
Pour l'enseignement de la lecture
aux jeunes enfants. N° 013 3 50
LES^POUPÉES DE L'ONCLE
I ; FERNAND
Petites figurines en carton de couleurs,
toutes découpées, à habiller avec de la
laine de couleurs assorties ,N° 222 J. 5 »
COLORIAGES
TOUT VA
BIEN !
Une pochette contenant
de nombreux
dessins avec
palette de couleurs
et pinceaux.
N° I564J.. 5»
COLORIAGES
DE L'AMI
FRITZ
30 coloriages simples
avec 30 modèles, palette et pinceau.
N° 1653 J 8 50
L I B R A I R I E
F E R N A N D
CORBEILLES
MULTI
DU
COLORES
PETIT
CHAPERON
ROUGE
Une pochette de
4 corbeilles à monter
avec des baguettes
spéciales et
des bandes de papier
de couleurs variées destinées à les décorer.
N° 1062 J 7 50
N A T H A N ,
É D I T E U R
10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 193
Explications. — Le réveillon va avoir lieu dans
un ancien château, un château féodal puisqu'on
y entre par un pont-levis et une poterne. Et d'ailleurs
la messe de minuit se dit dans la chapelle du
château ; on y accède en traversant la grande cour
et tout le monde s'emplit les narines de bonnes
odeurs et voit les marmitons au travail.
Remarques orthographiques. — Réveillon (de
veille, de veillée) ; — pont-levis (formation du mot) ;
— chape//e et chape/ain (comme châte/Zenie et
châtelain) ; — carrosse (de char à rapprocher de
charrette) ; — claire (chercher à quel nom se rapporte
cet adjectif) ; tournebroche (comment le mot
est formé) ; —fracas, les apprêts, métayer, baiWi.
Tout le texte à l'imparfait, sauf la réflexion finale.
Questions écrites. — i. Qu'est-ce qu'une chaise à
porteur, un métayer, un chapelain, un bailli ? —
Une chaise à porteur : fauteuil porté à bras (pour les
dames de la cour ou les châtelaines d'autrefois) ; —
métayer: cultivateur qui partage sa récolte et ses
produits avec le propriétaire de la métairie ; —
chapelain : prêtre attaché à un château, à une
famille noble et qui célèbre les offices dans une chapelle
; — bailli : sorte de maire des villages du moyen
âge.
2. Sens et formation du mot tintement. — Trouver
des noms dé bruits composés de la même
manière. — Un tintement est un bruit métallique,
clair et assez léger (le tintement du cristal). Du
verbe tinter : tinte (suffixe ment), crépitement, grésillement,
craquement, froissement, etc.
3. Famille du mot réveillon. — Employer trois de
ces mots dans des phrases : veille, veillée, veiller,
veilleur, veilleuse ; réveil, réveiller, réveillon ; surveiller,
surveillant, etc.
Dans la chambre du malade, une veilleuse est
allumée ; — Le surveillant a puni le lycéen ; —
Le clairon sonne le réveil à la caserne.
4. Conjuguez le verbe entendre au passé simple.
2. Retour sur le passé.
Combien cela tient, en un fuyant espace, de souffrances,
de pleurs, de déceptions et aussi de joies
consolantes et de menus bonheurs I Les uns voient
dans l'année qui s'en va un an de moins à vivre, les
autres un an de moins à souffrir et comme un an de
captivité qui laisserait approcher la délivrance.
Mais pour le fortuné comme pour l'attristé, un an,
c'est beaucoup, en tout cas, et cela donne à réfléchir
et cela pousse à faire, à part soi, son examen de
conscience. A-t-on progressé, a-t-on grandi dans le
bien, s'est-on corrigé de ses défauts, affermi dans ses
résolutions fières? A-t-on approché enfin de cet être
Idéal que tout honnête homme doit avoir devant
les yeux en se disant : je veux lui ressembler?
J U X E S
CL,ARETLE.
Questions écrites. — 1. Expliquer les expressions
: un fuyant espace, examen de conscience, être
idéal. •— Un fuyant espace : c'est un laps de temps
assez court ; le mot espace indique ici le temps, le
cours d'une année ; 7— l'examen de conscience : c'est
le retour sur soi-même, sur sa conduite avec les
réflexions et les résolutions que cela comporte ; —
l'être idéal : c'est la personne vertueuse, sans défaut.
2. Famille du mot an, employer trois mots dans
des phrases : année, annuel, annuellement, bisannuel,
annuité, suranné, nouvel an, bon an, mal an. —
Noël est une fête annuelle ; — Il faut payer les
annuités de l'emprunt — La crinoline est une
mode surannée.
3. Conjuguer le verbe vivre au présent de l'indicatif,
au passé simple, au futur simple, au subjonctif
présent.
Vocabulaire. — Noël, la veille de Noël, le carillon,
la messe de minuit, le réveillon.
La légende de Noël : la crèche, les rois mages,
leurs présents : la poudre d'or, l'encens, la myrrhe.
—Le nouvel an, les souhaits, les visites, les cadeaux,.
Qualifions les étrennes : agréables, utiles, magnifiques,
inespérées.
Les verbes : recevoir des étrennes, remercier,
souhaiter une bonne année ; déficeler un paquet,
admirer son contenu.
Quelques expressions: une anxieuse attente, une
surprise agréable, lin catalogue illustré, une joie
exubérante.
DEVOIR. — Employer dans des phrases six mots
ou expressions.
II.
RÉDACTION
Les étrennes approchent. Que désirez-vous ? Décrivez
l'objet de vos désirs. Pourquoi le préférez-vous ?
Conseils. — Le plan du devoir est suffisamment
indiqué. Le paragraphe le plus important est relatif
à la description de l'objet désiré et au plaisir qu'on
en espère.
III. RÉCITATION
La bûche de Noël.
Sauf les branches, c'est tout le cadavre d'un orme,
Un cadavre amputé par la foudre et béant,
Car un long coin de fer, tel un poignard géant
Disparait à moitié dans son poitrail énorme.
Comme un monstre égorgé, couohé sur un brancard
Et qui garde un tronçon d'épieu dans sa blessure,
En travers des landiers déformés par l'usure
Il gît, hirsute et lourd, percé de part en part.
On croit lui voir un dos, des vertèbres, un mufle,
Une sorte de gueule et des dents de requin ;
Il est, sous ses moignons ongles, gris de lichen
Hérissé comme un ours et cornu comme un buffle.
Et, bien qu'il soit coupé depuis mainte saison
Et semble, par endroits, aussi sec qu'un squelette,
La flamme rouge, bleue, ambrée et violette,
N'a brûlé jusqu'ici qu'un peu de sa toison.
A. VERMENOUZE.
(Mon Auvergne, Pion.)
Le poète décrit la bûche énorme qu'on a eu du
mal à déraciner et qu'il compare à un monstre.
Avec un peu d'imagination, on peut, en effet, lui
trouver une ossature, une gueule et des dents. Elle
est dans le feu ; mais la flamme a de la peine à la
traverser.
Explication de mots : les landiers sont les longs
et_ gros chenets qui soutiennent la bûche dans l'âtre ;
— hirsute signifie mal dégrossi ; la toison de la
bûche est son écorce moussue
COURS SUPÉRIEUR 2 e ANNÉE ET
•IIIIMIIIIIIIIIIIIIIItlIIIIIItlIlllllItlIIIIIIIIMIIlllll llllllllllltMl llllllllltllMllt.il.
CLASSE DE FIN D'ÉTUDES
iiniiiiiiiiiinniiiiiii
PRIMAIRES
iiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuii)>iiiiiiiiiiiiiiitiuiinnnn M,||| H < M t I I
I. ORTHOGRAPHE
PREMIER TEXTE :
La petite marchande d'allumettes.
On était au dernier jour de l'année. La neige
tombait depuis le matin et la nuit approchait, glaciale
et sombre. Une pauvre fillette cheminait pieds
nus, dans la rue déserte. C'était une petite marchande
d'allumettes ; elle en avait plusieurs paquets
dans son tablier et cherchait à les vendre aux passants.
Mais le temps était si mauvais qu'on voyait
peu de gens dehors et ceux qui sortaient étaient si
pressés qu'ils ne songeaient pas à répondre à la
pauvre enfant.
A travers les vitres des maisons, on voyait briller
les lumières, et le fumet des rôtis montait des cuisines
jusque dans la rue. C'était la veille du jour
de l'an ; un bon souper se préparait dans chaque
famille ; mais la petite marchande d'allumettes était
toujours dehors, les pieds bleuis de froid, les cheveux
tout parsemés de flocons de neige.
D'après ANDERSEN.
es maisons sont brillamment éclairées, un bon
festin se prépare ; c'est la joie de l'abondance
«tll
194 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38
dans la plupart des familles ; d'autre part, la petite
marchande d'allumettes est seule dans la rue, sur
la neige, abandonnée de ses semblables, mourant
de faim et de froid. C'est le contraste du bien-être
et de la misère.
2. Sens du mot : fumet. Son homonyme. Les
employer tous deux, chacun dans une phrase. —
Fumet : vapeur odorante des rôtis ; — Fumée :
vapeur noire qui se dégage du charbon ou du bois
qui brûle. — L'oie de Noël répand un fumet agréable ;
— Une acre fumée sortait de la locomotive.
3. Nombre, nature et fonction des propositions
dans la phrase : Mais le temps était si mauvais...
pauvre enfant.
Mais le temps était si mauvais (proposition princi-i
pale) qu'on voyait peu de gens dehors (subord. complément
de si mauvais) et ceux qui sortaient étaient
si pressés (proposition principale coordonnée) (sub.
compl. de ceux) qu'ils ne songeaient pas à répondre
à la pauvre enfant (subordonnée, compl. de si pressés).
Court paragraphe. — Imiter le deuxième paragraphe
de la dictée en établissant un contraste entre
la douce chaleur et la maison et le froid du dehors.
Un bon feu flamblait et une douce chaleur
régnait dans la chambre ; la mère pouvait coudre,
le père lire son journal et les enfants faire leurs
devoirs. Le chat ronronnait, couché en boule, goûtant
lui aussi la tiédeur du logis. Au dehors, une
aigre bise soufflait par rafales, l'eau des ruisseaux ne
coulait plus et les quelques rares passants qu'on
voyait étaient emmitouflés et pressaient le pas.
DEUXIÈME TEXTE : Nouvel an.
Le jour de l'an ! La première aube de l'année I
, Le réveil plein d'espoir après la dernière pensée à
l'an qui s'éteint I On s'était comme courbé la veille
sur les souvenirs. On se réveille, ce matin-là, plein
d'espérances.
Trente et un décembre, premier janvier. Pour
toutes les créatures humaines, que de réflexions
viennent tous les ans, entre ces deux dates ! Eternelles
songeries des vivants à l'heure où une année
expire. Tous les ans, lorsque cette heure sonne, 011
éprouve le besoin de jeter un eoup d'œll sur l'année
qui finit, comme, après une journée remplie, on
compte, avant de s'endormir, ce qu'elle a amené
et ce qu'elle a produit. Une année qui meurt — douze
longs mois dont chaque Jour a marqué une étape
pour l'humanité en marche — combien cela emporte
de rêves, de chimères, d'espoirs, de croyances,
d'amitiés et de vie !
J. ClvARETIE.
Explications. — L'auteur imagine l'état d'esprit
des hommes lorsqu'une année se termine. On
passe en revue les événements qui l'ont marquée :
certains rappellent des joies ; d'autres, des souffrances
; d'autres, encore, font naître des regrets.
Questions écrites. — 1. Expliquer le sens de la dernière
phrase. — Que s'est-il passé dans le cours
d'une année ? — Chaque jour a marqué un progrès
dans la civilisation humaine et, durant ces douze
mois, que de rêves réalisables ou chimériques se
sont évanouis, que d'idées se sont nfodifiées, que
d'amitiés se sont détruites, combien de vies humaines
se sont éteintes ! Cette dernière réflexion : combien
cela... est plus triste que consolante.
2. Pourquoi l'auteur a-t-il écrit : Trente et un
décembre, premier janvier? Il a voulu opposer, en
un raccourci, en une phrase sans verbe, l'année
qui finit à l'année qui commence, le passé à l'avenir,
le rêve à la réalité.
3. Famille du mot : compte. En employer trois
dans des phrases : compter, compteur, comptable,
comptabilité ; décompte, décompter ; escompte,
mécompte, compte-gouttes, compte rendu, etc.
Travail de phrase : imiter la phrase : Tous les
ans... ce qu'elle a produit en utilisant une comparaison.
L'auteur a comparé la fin de l'année à la fin
d'une journée..
Etablir la comparaison entre le début de l'année
et le début des vacances pour un écolier : Lorsque
l'année commence, on escompte les joies qu'elle pourra
nous procurer, tout comme au début des vacances.
iIMninitiMimilliiIiilliilliHMilllMiiMiliililMII
IIIIMIMIIIlfimnmNMIfMimNINMMtlim
un écolier songe aux journées d'agrément qu'il aura
pendant ces semaines de détente.
GRAMMAIRE. — Féminin et pluriel des adjectifs.
— Le féminin des adjectifs qualificatifs se
forme comme pour les noms par l'addition d'un e
au masculin. Autrefois, par la prononciation de
cet e final, on distinguait nettement le féminin du
masculin. Maintenant, dans un grand nombre de
cas, le féminin des adjectifs ne se distingue pas, à
l'oreille, du masculin : poli, polie ; matinal, matinale
; dans ces cas-là, il faut appliquer la règle en
écrivant ces adjectifs au féminin. Dans les autres
cas, l'usage et la prononciation nous renseignent
suffisamment : bref, brève ; généreux, généreuse ;
entier, entière. (Faire rappeler, toutefois, les règles
particulières étudiées au cours élémentaire.)
Pluriel des adjectifs qualificatifs. La marque du
pluriel est un s comme pour les noms : des cahiers
propres ; des hommes justes ; .des dames charitables.
Les adjectifs en al font leur pluriel en aux (comme
les noms) : un journal local, des journaux locaux. Pluriel
des adjectifs : beau, nouveau, jumeau (#aupluriel).
Cas dans lesquels l'adjectif qualificatif reste invariable
: i° Lorsque cet adjectif désigne la couleur :
des manteaux marron, des étoffes beige, c'est-à-dire
couleur marron, couleur beige. Remarquons cependant
que certains adjectifs prennent le pluriel : des
fruits rouges, des feuillages verts, des tableaux noirs.
2 0 Quand deux adjectifs désignent la couleur et
qu'ils se complètent ils restent" invariables : des
pelages gris bleu (d'un gris bleu) ; des robes rose
clair (d'un rose clair).
Exercice oral. — Relever les adjectifs qualificatifs
contenus dans les deux textes : La petite marchande
d'allumettes et Nouvel an. Les changer de genre et de
nombre.
II. RÉCITATION
La nouvelle année.
Elle vient à nous, la nouvelle année,
La neige lui ialt un tapis d'argent.
Elle vient à nous pensive et songeant
A l'obscur secret de sa destinée
Dont elle a reçu le livre changeant.
Salut, bonne année, année Inconnue !
Nous saurons plus tard de quoi sont remplis
Les mois que ta robe enferme en ses plis :
Mais ta robe blanche est la bienvenue,
Mère des souhaits, fille des oublis,
O nouvelle année aux yeux de mystère,
Vois, nous te fêtons des fleurs dans la main.
Accomplis ton œuvre et suis ton chemin.
Dis-nous « Gloire au ciel et paix sur la terre I »
Et prends en pitié le vieux genre humain.
H. CHANTAVOINE.
(Aux champs, Hachette.)
L'auteur personnifie la nouvelle année. Elle vient
en robe blanche, sa robe d'hiver (sa robe de printemps
sera verte), et marche sur un tapis de neige.
Son allure est lente ; elle marche en songeant à ce
qu'elle apporte aux hommes dont elle tient une part
de la destinée dans son livre de trois cent soixantecinq
pages.
On l'appelle mère des souhaits, car son premier jour
est celui des souhaits de bonheur et de santé, et
fille des oublis, car elle nous projette vers l'avenir,
nous faisant oublier nos soucis et nos peines. Le
poète reprend sous forme d'espoir la parole du
Christ : Gloire à Dieu dans les cieux et Paix sur la
terre aux hommes de bonne volonté. Pour finir, il
souhaite que la nouvelle année n'apporte pas à
l'humanité trop de deuils ni de souffrance.
III. RÉDACTION
1. Vous avez assisté à une petite fête dite de
« l'Arbre de Noël ». Qu'avez-vous observé ? Réflexions.
(Cours supérieur.) ,
2. Vous fabriquez un jouet pour votre petit frère,
ou votre petite sœur. Raeontez. (Classe de fin
d'études primaires.)
P. BARRET,
Inspecteur de l'Enseignement primaire.
uituiii»iiintMMiuiimmii iiinmi uni 111111 iiiiiiiitintniitiii iiniiimiiiiiiiMMin
HMW F. AJHAND. IUUIilIftUIUUUHIUUtMIUUIUMMlHltUWIM
La pratique du vocabulaire et de la composition française. Cours moy. : \%*%
10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 195
| GÉOGRAPHIE |
COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR
un i MI i ni m 11 ii111 M 1 n 1 Min i M i n IIIII i il i mill i II il il lin mi lllll lll il miiiiiimn-
Le climat
français.
MATÉRIEL. — Film photoscopique : La France :
climat, n° 623.
DIRECTIONS. — En s'aidant des statistiques
publiées dans J'Almanach Hachette,
établir chaque année le graphique des températures
et des pluies. En comparant avec les graphiques
ci-dessous, on verra comment d'année
en année peuvent varier les phénomènes météorologiques.
Le climat français est tempéré. — La
France ignore les rigueurs des grands froids et
les chaleurs torrides de l'été ; elle échappe de
même aux accès de sécheresse ou d'humidité
dont souffrent tant d'autres pays.
Elle doit cette modération :
I° A sa situation à égale dislance du pôle et de
l'équateur ;
2 0 A l'influence océanique qui s'exerce presque
sur tout le territoire ;
3 0 A la nature et à la disposition du relief.
(Les montagnes qui limitent l'influence océanique
sont situées sur le pourtour.)
La température est généralement
douce. — Rien ne montre mieux cette remarquable
douceur, que le graphique suivant,
indiquant les températures maxima et minima
observées dans la~ région parisienne (au Parc
Saint-Maur), pendant 1 année 1936.
Constatons :
a. Que le nombre total des jours de pluie atteint 180
(soit un jour sur deux) ;
b. Que les deux mois les plus humides ont été janvier
et juillet. Il pleut donc aussi bien dans les mois
150
125
100
75
50
25
•/.•V-*'- 1
û m, m
$:•••>,:••
"'•V-V-'.
."1.
FSRJEG A«A*
'M
LIA*
ÎÏÏUi %M :
- -
'A.'.S
24 18 16 15 17 24 15 10 16 3
M A M O N D
les plus chauds que dans les mois les plus froids
(il y a lieu toutefois de remarquer que l'été 1936
a été particulièrement pluvieux) ;
c. Il est tombé en tout 853 millimètres d'eau. Mais
il pleut davantage sur les régions côtières et les
massifs montagneux.
LECTURE. — La pluie bienfaisante. — Elle
est, avec la température, une condition essentielle
de la vie : le paysage végétal, l'aspect des groupements
varient avec elle ; où elle diminue, la pauvreté
commence ; où elle s'arrête, c'est la stérilité,
le désert. En France, bien qu'inégale en sa répartition,
elle ne fait jamais défaut. Pendant les longues
saisons sèches, nos plaines du Midi recevront des
montagnes lointaines une irrigation bienfaisante.
La pluie nous favorise, elle nous est familière. Nous
ne lui avons pas voué cette reconnaissance de l'habitant
des régions tropicales, l'Asiatique des péninsules
guettant avec anxiété le retour des nuées
fécondantes ; mais il suffit que la sécheresse persiste
chez nous pendant quelque temps, pour que nous
appelions le retour de l'humidité..
On peut remarquer :
a. Que le thermomètre n'est jamais descendu audessous
de — 5 0
(en février) et n'est jamais monté
au-dessus de + 31 0 (en juillet) ;
b. Que les écarts mensuels ne dépassent jamais
27 0 (en juin);
c. Que les maxima d'hiver sont supérieurs aux
minima d'été.
Les vents dominants soufflent de
l'Océan. — Quand la pression atmosphérique
baisse sur l'Atlantique, se forment des courants
aériens, qui nous apportent la pluie.
Au contraire, si la pression atmosphérique
monte sur l'Europe centrale, les vents nous
apportent le beau temps.
Les plu les tombent en toute saison. —
Examinons le graphique indiquant les quantités
d'eau (exprimées en mm.) et le nombre de
jours de pluie durant l'année 1936 (à l'Observatoire
du Parc Saint-Maur).
Les régions
climatiques.
MATÉRIEL. — Film photoscopique: La France :
climat, n° 623.
DIRECTIONS. — Faire appel à la réflexion
des enfants qui peuvent rechercher eux-mêmes,
pour chaque région, comment jouent les différents
facteurs du climat. Eviter la traditionnelle
division en sept régions, semblables à des circonscriptions
administratives. La météorologie échappe
à toute délimitation.
La France a un climat nuancé.—Suivant
la latitude, le relief et la distance de la mer, le
régime des températures des vents et des pluies
25 0
15°
5°
y
h'*>
«ISP
il**
1**
....
•«
La.
J F M A M J J A S O X D
GRAPHIQUES DES TEMPÉRATURES MOYENNES MENSUELLES.
varie avec les régions. Chaque pays a son climat,
qui diffère insensiblement du climat des pays
voisins.
.ttiititifiiiiitititiiiiiiiiiitfijiiiiitiiiiiij|tiiiiiiitiiiiittiJitiittiiiiiiiiiiltliititiiiilil*tlililt*itlliiifliiiiiitiiittJlfiiiiii»iit«i«iiiiiiiiiiiiiiiiiiiii«iiitiiiitiiiiiiiriii
LAJRNAUDE
et CHAHTON. L a
iiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiuiiniiiiiiHiMMiiiiiUiiiHft
France d'outre-mer et rév. de la géographie de la France. (C. E. P.)., 10 fr.
11 mini 1 m 111 mu tu 1 tin 1 initiim IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIIKIIIHIIIIIUIIUIIIIIKMIIIIIIIIIIII'i LIIIIIIIKIIIIIIIIIIIIINIKITIINIRIII 11111111 iilliiiillitlllliui
196 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38
Les plaines océaniques ont un olimat
doux et humide. —Les vents de l'Atlantique
sont chargés de vapeur d'eau qui se condense
en nuages, en brouillards et en pluies, particulièrement
fréquentes.
A Brest, il pleut en moyenne 200 jours par an.
C'est une petite pluie fine, interminable...
Mais l'écran des nuages, qui voile les rayons
solaires, s'ojppose au refroidissement nocturne.
Quand le ciel est couvert, la température reste
fraîche, sans grandes variations. Aussi, en Bretagne,
la moyenne d'hiver diffère-t-elle peu de la moyenne
d'été, les gelées et les chutes de neige sont très rares.
Cependant, les plaines méridionales sont plus
ensoleillées.
Les changements de saison sont lents. On passe
progressivement de l'hiver au printemps et à Tété,
et l'automne est fait de nuances entre les extrêmes.
Le climat océanique favorise la végétation. L'humidité
fait croître l'herbe des prairies et les arbres
des bocages. Elle exclut la vigne, que remplace le
pommier à cidre.
Les régions continentales ont un climat
plus rude.—A mesure qu'on s'éloigne de la
mer, les écarts de température deviennent plus
sensibles. Les pluies se font moins fréquentes
(150 jours par an à Nancy). Selon la direction du
vent, les jours secs (très chauds ou très froids,
suivant la saison) alternent avec les jours de
pluie, où la température est douce. En outré, les
saisons sont nettement marquées.
Dans les montagnes, le climat est très rigoureux.
Les cultures sont maigres et les arbres à feuilles
persistantes résistent mieux que les arbres à feuilles
caduques.
Ne médisons pas du climat continental. Les hivers
froids et secs de l'Est sont plus favorables à la santé
que les hivers humides de l'Ouest.
Les pays méditerranéens ont un ciel
lumineux. — L'air est sec, les pluies rares,
mais torrentielles (55 jours de pluie par an à
Marseille).
Sur la Côte d'Azur, il tombe autant d'eau qu'à
Paris, mais il y pleut trois fois moins souvent !
Les étés sont torrides, les hivers d'une douceur
exceptionnelle, surtout sur la Riviera
bien abritée par les Alpes des rafales violentes
du mistral.
Le climat méditerranéen est, par excellence, celui
de la vigne, et surtout de l'olivier.
LECTURE. — Le climat et l'habitation. —
Pourquoi ces toits pointus des maisons de notre
Bretagne, si ce n'est dans le but de faciliter l'écoulement
des eaux en un pays presque continuellement
pluvieux. On ne constate que peu ou point de gouttières
chargées en d'autres régions sèches de conduire
aux citernes le breuvage qu'il faut réserver.
D'où viennent ces larges fenêtres des pays humides,
sinon d'un état habituellement nuageux de J'atmosphère,
créant un ciel assombri et de la nécessité
de laisser pénétrer dans la maison le plus de lumière
possible. Le ciel clair du Midi n'exigera point
pareille précaution. En revanche, la nécessité de
maintenir les salles en état de fraîcheur imposera
des ouvertures rares et plutôt petites ; les toits sont
plats et même remplacés par des terrasses, permettant
des constructions plus larges et plus logeables,
le grenier n'étant pas obligatoire comme dans les
pays septentrionaux, où le linge ne peut pas toujours
sécher à l'extérieur.
MAURICE AU,ATN.
AUTRES LECTURES. — L'humidité bretonne.
— L'hiver dans le Massif Central. — Le climat
privilégié de la RlvIéra.
Lectures géographiques, M. et R. OzoUF.
HIIIIIIH IIIIHIIIIfmillMlimilllllllllllimillllllllllMIMMMIIIIHIIIIIItlIIIIIHIIMIIIMIMItMtlIIIH^
COURS SUPÉRIEUR 2° ANNÉE
*IIMIIItllIIIIII(MIIIIIMtllllltllllll!IIIIUiaiillllllllIllltlllllllt1l!llll1IMltlllHIIIII^
La prévision du temps.
Il est possible aujourd'hui de prévoir,
avec une assez grande sûreté, le temps
qu'il va faire. — Cette connaissance; si utile
en de multiples circonstances, est particulièrement
précieuse lorsqu'il s'agit d'assurer la
sécurité des voyages en avion.
Les progrès réalisés depuis peu par la météorologie
ont permis d'établir des prévisions quotidiennes
vingt-quatre heures à l'avance.
Quant aux prévisions à longue échéance,
publiées par les almanachs, elles ne relèvent que
de la fantaisie, surtout dans nos régions tempérées,
où les phénomènes atmosphériques sont
excessivement variables.
L'Office national météorologique centralise
de très nombreuses observations.
— Celles-ci sont l'œuvre de postes météorologiques
(au nombre de 650 en Europe, dont 184
pour la France) et de navires en pleine mer.
Chaque jour, aux mêmes moments, les observations
recueillies sur la pression, le vent, la
température, l'état du ciel, sont transmises télêgraphiquement
à l'O. N. M., qui peut déterminer
la marche des perturbations.
Toutes les trois heures, on établit une
carte météorologique.—Sur cette carte, on
réunit par une ligne tous les points où règne la
même pression atmosphérique. On obtient ainsi
un certain nombre de lignes isobares, qui
entourent, les unes des zones où la pression est
très basse, les autres des zones où la pression est
très haute.
Il suffit dè regarder une carte isobare, pour reconnaître
tout dé suite la direction générale des venta.
En effet, autour des zones de haute pression, les
vents tournent toujours dans le sens des aiguilles
d'une montre, tandis qu'autour des zones de basse
pression ils tournent toujours dans le sens inverse.
Quand on connaît la direction des courants aériens,
il est facile de prévoir certains phénomènes météorologiques.
Pour la France, les vents du S.-O.
apporteront de la chaleur ; ceux du N. apporteront
du froid. En hiver, les vents du S.-E. provoqueront
une baisse de température, tandis que, s'ils
viennent de l'Atlantique, on peut prévoir un adoucissement
du temps.
Les prévisions de l'O. N. M. sont ensuite portées
à la connaissance du public, grâce à la
T. S. F. et à la presse.
COMMENT PRÉVOIR LE TEMPS SANS BULLETIN
MÉTÉOROLOGIQUE ?
Consultons le baromètre : s'il descend régulièrement,
la pluie est probable. S'il monte lentement,
c'est le beau temps.
Observons les nuages: les cumulus, blancs et
arrondis, en « balles de coton >>, sont des nuages
de beau temps. Par contre, l'arrivée de cirrus,
en forme de filaments, dans un ciel serein, laisse
présager une bourrasque. '
Celle-ci s'annonce par un front de nuages
élevés, que suit une zone de nuages bas épais et
noirs, donnant la pluie. Le système nuageux se
termine par une traîne, où les éclaircies alternent
avec les grains. Son passage est suivi d'une
hausse barométrique.
C. Charlot,
Instituteur.
Roue h. Les traits essentiels de la géographie humaine....... Broché: 15 fr»
ifllHmuiflliiiiiitHHitttMimifmmHiiitiiHMlimMlMttiiiHllMMiiM
10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II
Étude d'un problème.
Un commerçant comptait, pour régler une facture,
sur un bénéfice de i ooo f. Il fait, au contraire, une
perte de 2 000 f. Quelle somme lui manque-t-il ?
SOLUTION.
Représentons par AB ce que le commerçant
possédait.
Il faut AJOUTER 1 000 f. à AB pour obtenir AC,
c'est-à-dire le montant de la facture.
4. Un tailleur d'habits veut vendre un lot de gilets
pour acheter un tonneau de vin. S'il les vend 14 f.
pièce, il lui restera 76 f., mais, s'il ne les vend que
10 f. pièce, il lui manquera 20 f. Quel est le prix du
tonneau de vin ? RÉPONSE. 260 f.
5. Une dame veut acheter des mouchoirs. Elle calcule
que, si elle en prend 24, il lui restera 2 f. 40, mais
que, si elle en prend 30, il lui manquera 12 f. Quel
est leprixd'unmouchoir ? (Bourses i re série.) RÉPONSE
->- 2 t. 40.
i.000 r
Or il a perdu 2 000 f. Il faut donc retrancher
2 000 f. à AB pour obtenir AD, c'est-à-dire ce qu'il
possède actuellement.
Le graphique nous montre qu'il lui manque :
1 000 f. + 2 000 f. = 3 000 f.
REMARQUE IMPORTANTE.
Ce genre de problème paraît très difficile aux
élèves. Nous conseillons donc de poser de nombreuses
questions orales analogues aux suivantes
(Procédé LA MARTINIÉRE).
1. Hier le thermomètre marquait ii° au-dessus de 0.
Il marque aujourd'hui 4 0 au-dessous de o. Quelle est
la différence de température ? RÉPONSE. 15°.
2. Une ville se trouve à 15 0 de longitude Est, une
autre ville à 23° de longitude Ouest. Quelle différence
de longitude existe-t-il entre ces deux villes ? RÉPONSE.
38°. ,
3. Jean et Pierre avaient le même nombre de billes.
Pierre gagne 2 billes à Jean. Combien Pierre en
a-t-il de plus que Jean ? RÉPONSE. ->- 4. -
4. Jacques dit à Pierre : «Si tu me donnes une bille,
j'en aurai autant que toi ». Complétez le problème ?
Problème.
J'entre dans une épicerie pour acheter 5 kg. de
sucre. Au moment de payer, je m'aperçois qu'il me
manque 1 f. J'uchète seulement 4 kg. de sucre et il me
reste alors 3 f. 10. Quel est le prix du kilogramme de
sucre ? Combien avais-je dans mon porte-monnaie.
SOLUTION.
Représentons par un segment de droite de
5 unités le prix de 5 kg. de sucre.
Le prix de 4 kg. sera représenté par 4 unités.
• ' * • ' 9 :
Dans le premier cas, il faut retrancher 1 f. pour
obtenir la somme que je possédais ; dans le deuxième
cas, il faut, au contraire, pour obtenir la même
somme, ajouter 3 f. 10.
Je constate que le kilogramme de sucre coûte
4 f. 10.
Il est possible de calculer la somme que je possédais
de deux manières :
4 f. 10 X 5 — 1 f. = 19 f. 50.
4 f. 10 X 4 + 3 f. 10 = 19 f. 50.
RÉPONSES. 4 f. 10 ; 19 t. 50.
Exercices écrits. — 1. Pierre et Jean possèdent
ensemble 200 f. Si Pierre avait 20 f. de plus et Jean
10 f. de moins, ils auraient la même somme. Combien
possèdent-ils chacun? RÉPONSES. ->- 115 f. et
851.
2. En revendant sa limonade 1 f. le litre, un marchand
perdrait 200 f. sur son achat. En revendant le
litre 1 f. 50, il gagnerait 300 f. Combien a-t-il de litres
de limonade ? RÉPONSE. 1 000 1.
3. En vendant des pêches 4 f. 50 la douzaine, une
fruitière perdrait 25 f., mais, en les vendant o f. 55
pièce, elle gagnerait 185 f. Combien avait-elle de pêches
à vendre ? RÉPONSE. 1 200.
IlllimilIlIlllllMMltiyillMllItlIIIIII
IIIIIIIIIIIIttlIttlIIIIIItlIIIIMlIMmilUIINIIUmUlimHlllllllllIMMIIimillM
COURS SUPÉRIEUR
a« ANNÉE
-iiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiftiiiiiiiiiMi
LES
RENTES
Nous avons déjà dit (voir septième leçon) que les
intérêts d'une somme prêtée se payaient chaque
année.
Quand un capital est prêté pour plusieurs années,
le créancier reçoit, chaque année, l'intérêt annuel.
Ce revenu s'appelle rente.
(Les intérêts sont payés généralement chaque trimestre
ou chaque semestre grâce à des coupons
détachables.)
-, t
•
Celui qui prête son argent reçoit un titre, de rente.
Ce titre est nominatif ou au porteur.
La rente est amortissable ou perpétuelle.
Un titre de rente est une marchandise. (Valeur au
pair. Cours de la rente. Prix d'émission.)
Prendre un journal quelconque et montrer aux
élèves les cours des différentes rentes françaises.
Expliquer très simplement ce qui caractérise la
rente 4 1/2 % 1925 et 4 1/2 % 1937 avec garantie
de change.
Problèmes.
I. — Je dispose de 2 300 f. Je veux acheter de la
rente 4,5 p. 100 1932. Je regarde le journal et je
constate que le cours du jour est 71 f. 45. Faites le
calcul.
SOLUTION.
On ne peut acheter qu'un multiple de l'unité de
rente. (Exception faite pour le 3 % perpétuel et
le 4 % 1917 et 1918.)
Nombre de titres 2
= 32 par défaut.
V
7L45
Il est donc possible d'acheter :
4 f. 5 X 32 = 144 f. de rente.
>
II. — J'achète de la rente 5 % IÇ20 au cottrs de
93 /• 5°- A quel taux ai-je placé mon argent ? *
SOLUTION.
93 f. 5 rapportent en un an 5 f.
5 f. X 100
100 f. rapportent en un an
5 f. 36 par
93.5
excès.
Voir les exercices proposés aux élèves du C. S.
(r r e année) et résoudre les problèmes algébriquement.
Exemple :
En* revendant son vin 3 f. 50 le litre, un commerçant
gagnerait 200 f. En revendant ce vin 2 f. le litre, il
perdrait 400 f. Combien a-t-il de litres de vin ?
SOLUTION.
Soit x le nombre de litres de vin.
Exprimons une vérité de La Palisse.
Le prix d'achat du vin ne change pas, qu'on le
calcule d'une manière ou de l'autre.
Prix d'achat en francs : 3,5 x •—• 200.
2 x + 400.
3,5 x —• 200 = 2 x + 400
3,5 x — 2 x = 400 + 200
1,5 x = 600
x = 400
RÉPONSE.-*- Le marchand a 400 litres de vin.
Exercice. — Pierre veut acheter des oranges. Pour
en acheter 7, il lui faudrait encore o f. 50, mais en
achetant 5 oranges seulement il lui reste o f. 80. Quel
E F F I L A . Arithmétique et dessin géométrique. (Cours prép. des e .
«ItlIIIIIMIIIIHIIIIIIIIIIHIIIimillllllllllllllllllllMUIIHIIIIIIMIMIIIIII^^
p . s.). . 16 fr.
198 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38
est le prix d'une orange? Quelle somme possède
Pierre ? RÉPONSES. 0 f. 65 ; 4 f. 06.
CALCUL MENTAL (en négligeant les frais).
1. Avec un capital de io ooo f., j'achète de la rente
4 p. ioo au pair. Quelle est la valeur du coupon trimestriel
? RÉPONSE.-*- 100 f.
2. Une personne touche un coupon trimestriel de
8o f. Elle a acheté de la rente 5 p. 100 au pair. Quel
est le capital qui lui a été nécessaire ? RÉPONSE. ->-
6 400 f.
3. J'achète de la rente 5 p. 100 au cours de 80 f.
A quel taux ai-je placé mon argent ? RÉPONSE. ->-
6,25 p. 100.
4. Quel est le cours de la rente 4 p. 100 quand il faut
débourser 2 250 f. pour obtenir 120 f. de rente ? (Ou
un coupon trimestriel de 30 f.) RÉPONSE. ->- 75 f.
CLASSE DE PIN D'ÉTUDES PRIMAIRES
IIINMIMMIM
imiiimniiiiiiiiMumuminnuiniumnimniiiiiiiimminiiiiiiiMiiiiiMiiiiin
LES RENTES
Voir la leçon destinée
aux élèves du C. S. (2* année).
Compléments. — La banque, pour négocier les
titres de rente, fait payer :
i° Le courtage : 0,15 p. 100 (minimum o f. 50) ;
2 0 Le timbre : 0,0125 P- ( o n arrondit la
1 0 0
somme).
Remarque importante. — Les frais sont supportés
à la fois par l'acheteur et le vendeur.
Ne pas oublier le timbre-quittance (1).
Problèmes.
III. — Une personne hérite de goo f. de rente
à 5 p. 100. Le cours du jour est 81 f. 75. Quelle somme
pèuUélle retirer de la vente de ses titres?
SOLUTION.
Vente de 900 f. de rente : 8 1 f - 75* 9oo
= I 4 J I 5 f
Courtage : 0,15 p. 100: 22 f. 0725 \
1 0 0
Timbre : 0,0125 P-
f
sur 15 000 f. :
o f. 1875 j
Timbre-quittance : 4 f. 40 I 26 f. 66
Net à recevoir : 14 688 f. 34
IV. — Que va payer l'acheteur ?
SOLUTION.
Achat de 900 f. de rente :
14 7i5 L
Courtage : 0,15 p. 100 :
22 f. 0725
Timbre : 0,0125 P- 1 0 0 0 s u r I 5 0 0 0 L
o f. 1875
Timbre-quittance :
4 i- 40
Net à payer: 14 741 f. 66
Exercices. — 1. Prendre un journal du jour et celui
de la veille. La rente a-t-elle baissé ou monté ? Imaginez
un problème.
2. Avec le journal du jour, chercher les rentes les plus
avantageuses. Trouver les raisons.
3. Dans le journal, je lis : « Bourse de Paris** et
cette expression est suivie de deux colonnes ayant
pour titres : parquet terme, parquet comptant. Expliquez.
4. Pour acheter 3 000 f. de rente 3 p. 100 on a
déboursé 71 975 /. 20 (y compris frais de courtage,
timbre-quittance). Quel était alors le cours de la
rente? RÉPONSE. ->- 71,80.
DUDOUIT et PJETTE,
Inspecteurs de l'enseignement primaire.
(1) IfiL VALEUR DU TIMBRE-QUITTANCE EST AINSI FIXÉE :
POUR LES SOMMES COMPRISES ENTRE :
10 F. ET 100 F. IL FAUT UN TIMBRE DE O F. 55.
100 F. ET 1 000 F. IL FAUT UN TIMBRE DE 1 F. 10.
1 000 F. ET 10 000 F. IL FAUT UN TIMBRE DE 2 F. 20.
10 000 F. ET 50 000 F. IL FAUT UN TIMBRE DE 4 F. 40. y
(ENSUITE 2 F. 20 PAR JO 000 F. OU FRACTION DE 50 000 F.).
(DÉCRET DU 28 MAI 1938.) (AUGMENTATION THÉORIQUE DE 8 %.)
| SCIENCES USUELLES |
COURS PRÉPARATOIRE
m iiiitiiiiiiiiiiiiinilltliiii mut m 1 nu 111 uni imti 1111111 Hli 1111.
ET ÉLÉMENTAIRE
JIUIIIIIIIIIMIIIIIIIINTIIIIIIITI'iiiiiiiMiiiiiiiiiii.
Une lampe électrique de poche.
OBSERVATION D'ENSEMBLE. — a. Une
boîte en fer carrée ou en forme de cylindre
allongé. Une poignée permet de suspendre cette
boîte.
b. Un verre à l'avant (ou par côté) pour le
passage de la lumière.
c. Un. bouton qui se déplace pour allumer ou
éteindre la lampe.
Observons plus attentivement.
Le verre. — Il est très bombé à l'extérieur.
Il fait saillie : nous le sentons en passant la main
dessus. H est vissé sur le boîtier. Dévissons-le.
U est en verre épais. Essayons de lire sur un
livre au travers de ce verre ; il grossit les lettres
comme une loupe : c'est un verre grossissant.
L'ampoule. — Sous ce verre se trouve une
petite ampoule électrique. Dévissons-la à la
main en la tournant de droite à gauche. Elle
sort de son logement. Regardons-la. Elle ressemble
à l'ampoule que nous avons observée
à la dernière leçon, mais elle est bien plus
petite. Comme elle, elle a un globe en verre et
un culot en métal. Mais le globe est plus aplati,
moins allongé ; la base de l'ampoule est en
verre dépoli et le culot est très allongé et porte
un pas de vis pour visser l'ampoule dans son
logement. Au bas du culot, un large plomb qui
s'appuie au fond de l'ouverture contre une
lame de fer. Passons la pointe d'un crayon
par le trou : nous sentons la résistance dé la
lame. A l'intérieur de l'ampoule se trouvent
deux gros fils fixés en forme de V dans un support
de verre ; ils sont réunis par un fil très fin
que nous voyons à la loupe.
L'ampoule est fixée au fond d'une petite
coupelle arrondie, dont les parois sont polies
comme un miroir. Présentons la pointe de notre >
crayon : nous la voyons dans ce miroir. Cette
coupelle renvoie, réfléchit la lumière de
l'ampoule. Comparer avec les réflecteurs des
phares d'une auto. C'est le réflecteur de la lampe.
Ouvrons le boîtier.
Nous trouvons à l'intérieur une petite pile.
Enlevons la pile et essayons d'allumer la lampe
en poussant le bouton : c'est impossible.
Essayons d'allumer la lampe avec une pile
usagée : nous n'y pouvons parvenir.
CONCLUSION. — C'est la plie qui permet d'allumer
l'ampoule de la lampe de poche.
Observons la lampe allumée.
Replaçons la pile, fermons le boîtier, revissons
l'ampoule et le verre grossissant et allumons
la lampe en poussant le bouton. Poussons
le bouton dans l'autre sens : la lampe
s'éteint. Rallumons-la et observons,
Les fils qui sont à l'intérieur de l'ampoule
deviennent d'une couleur blanche éblouissante
et éclairent comme ceux de l'ampoule de la
classe.
•llllimllHlllllliiilllllHilllllillliiilllli 11I1I11111111 •'•••••tilMMiiniiiliiliilitiiiiiiiiiiiiiiitlliilliiiiiiiiiiiifiiiiifiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiii liiiiiiiiiiiii,iiiiiiiillilifllllllliiillllillMllllillllilln
D r FRANCK BROCHER. REGARDE! Promenades dans la eampagne. 16fr.
MM M11M i lllIllllllllllIflllllllMIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIItIMIIIIIIMIIMIIIIIIIIHIIIMII M11111 mil II IH11 If 11IIIIHIIIJIIMII llltlfl 11 (I llll NIMH llll IIIIIMIIII Mlll III11III II IIIIIIII111111 Mltinil IIIII I II IIII llllllllll »
10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II 199
Dévissons le verre grossissant et plaçons sur
le miroir réflecteur un papier percé d'un trou
pour laisser, passer l'ampoule, mais qui masque
le miroir réflecteur. Essayons, après que la
lampe est allumée, d'éclairer un coin obscur :
la lumière se disperse et n'est pas très vive.
Enlevons le papier : la lumière est concentrée
par le réflecteur et éclaire vivement le coin
obscur.
CONCLUSION. — Le réflecteur concentre la
lumière et permet à la lampe de mieux éclairer.
Plaçons, puis ôtons le verre grossissant et
comparons la lumière donnée par la lampe
sans verre et avec verre. Sans verre, nous
voyons un rond obscur au milieu de la partie
éclairée ; avec le verre grossissant, le rond
obscur est remplacé par un rond brillant très
éclairé.
CONCLUSION. —• Comme le réflecteur, le verre
grossissant permet à la lampe de mieux nous éclairer.
COURS MOYEN
«iiiiiiiiiiiiiiiniimtMnmiiiiiiiiciiitiiMi»-
COURS SUPÉRIEUR I" ET 2 e ANNÉES
MiMiiiif uni mi n tin IIIIIII m 11 iHIMiiminmiitiitii iitiiiHiiiMiiiifiiiiiiiiiiiiiimiiMiiitn tu
CLASSE DE PIN D'ÉTUDES
PRIMAIRES
lllllllllllllll MM III llll II II Mil lllll llllll [Mil Ml Ml ( 1 I lllllllllllllllllllll IIIMIIIIMllIMMMIllllll
Une pile. Une sonnerie. Des accumulateurs.
NOTA. — Les parties en italique sont plus spécialement
réservées au C. S. 2 E
année et à la classe de
fin d'études.
Une pile de poche.
MATÉRIEL. — Une pile neuve ; une pile hors
d'usage.
Voici deux piles ; elles paraissent identiques.
Plaçons-les dans le boîtier de la lampe de poche
que nous avons observée. Pressons le bouton :
la lampe s'éclaire. Remplaçons cette pile par
l'autre. Pressons à nouveau le bouton : la
lampe ne s'éclaire pas. Ces deux piles ne sont
donc pas identiques. L'une donne du courant
électrique, l'autre n'en donne pas ; la première
est en bon état, la deuxième est usée.
CONCLUSION. — La pile est donc un
qui donne du courant électrique.
appareil
Observons la pile de l'extérieur.
C'est une boîte en carton dur, presque carrée,
arrondie sur deux côtés. Le carton est recouvert
de papier qui porte des inscriptions : pile
Hydra par exemple. C'est la marque. Sur le
haut de la pile sont fixées deux lames de cuivre
jaune. CE sont les deux pôles de la pile.
EXPÉRIENCE. — Réunissons les deux
pôles de la pile par deux fils de cuivre (Voir
schéma) et répétons les expériences
P~ .A faites lôrs de la dernière leçon :
f \. a. Frottons les extrémités a ET b
J \ (étincelles à l'obscurité) ;
b. Plaçons a et b sur la langue
(picotements) ;
c. Réunissons a et b et plaçons le
fil obtenu dans le voisinage d'une
boussole : l'aiguille est déviée. Répétons
ces expériences avec la pile
usagée : nous n'observons aucun de ces effets.
CONCLUSION. — Le courant électrique passe
dans le fil de cuivre qui réunit les deux pôles de la
pile.
llll II I M I M I I I M M M I M M I I I M I I I M I I M I I I M I I M 1
Observons l'intérieur de la pile.
Ouvrons la pile usée qui est construite comme
l'autre. Faisons sauter l'un des cartons de face.
Nous voyons trois petites boîtes cylindriques,
BoUt
allongées, identiques, placées l'une à côté de
l'autre (Voir schéma) et séparées par une
lame de carton. Ce sont trois cylindres de zinc :
on les appelle les trois éléments de la pile. Dessinons-les
et observons-les plus attentivement.
Ces trois cylindres sont entièrement fermés
vers le haut par un mastic noir. Un tube cylindrique
ayant les dimensions d'un crayon ordinaire
sort du centre de la boîte et dépasse le
couvercle de i centimètre environ. Nous verrons/tout
à l'heure que c'est un cylindre de
charbon.
Les trois éléments sont réunis par des fils de
cuivre. Représentons-les sur le schéma. A la
boîte i est soudée l'une des lames de cuivre qui
constitue l'un des pôles. Le charbon de la
boîte i est réuni au zinc de la boîte 2, et le
charbon de la boîte 2 est réuni au zinc de la
boîte 3.
La deuxième lame de cuivre (le deuxième
pôle de la pile) est soudée au charbon de la
boîte 3.
CONCLUSION. — i° L'un des pôles de la pile
est réuni au zinc de l'élément 1 ; l'autre pôle est
réuni au charbon de l'élément 3.
2 0 A l'Intérieur de la pile, les trois éléments (les
trois boites) forment une chaîne ininterrompue :
| zinc |->- charbon-*-zinc-*- charbon-*- zinc-*-] charbon]
3° Quand on réunit les deux pôles de la pile (zinc
et charbon extrêmes) on ferme le circuit de la plie
et le courant passe.
Le courant circule donc dans la plie quand le circuit
est fermé.
Qu'est-ce qui ferme le circuit de la pile ?
Le fil qui réunit les deux pôles dans les expériences
ci-dessus ; ou le bouton de la lampe de
poche qui réunit les fils de l'ampoule aux deux
pôles par l'intermédiaire des lames de fer.
Démontons l'un des éléments.
Tous trois sont identiques. Le zinc est usé,
percé de trous. Il a été attaqué et rongé par
le produit situé à l'intérieur. A travers les trous,
nous voyons ce produit : c'est une matière
blanche. Nous pouvons la gratter facilement
avec un canif: efle_ s'effrite en une poudre
blanche.
Brisons le mastic et le zinc avec la lame d'un
couteau. Nous trouvons plus à l'intérieur un sac
bien ficelé contenant une poudre noire comme
du charbon, et au milieu du sac un long crayon
de charbon. Ce crayon est fragile et se brise
facilement. -
En résumé, de l'extérieur à l'intérieur, nous
trouvons :
a. Un cylindre de zinc ;
b. Une poudre blanche ;
I II II LLLLL I II M II ) MMIMIMIMIIIIIIlMIIMiniIMMIMIlItlIIIIIIIIIIIItlUIIItlIIIMIIIIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIMIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIMIIIIIIII
D R LELIÈVRE. Petit atlas d'histoire naturelle de l'homme... SS 0 ,^; 10£
IIIMItlIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIMIMIIIIIKIIIIII
MIMMMMIMMIIMMIIIlIMMMMIlHHIIIIIItlIIIIIIIIIIIIIIHHHIIlUIIIHUlItlHtlH^
200 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES - - 10
85 e Année. — N° II. — 21 — 10 décembre 1938.
LE GUIDE ADMINISTRATIF
par A. LANTENOIS, secrétaire d'inspection académique,
Ce qu'il faut savoir
II sera procédé, à compter du 1 e r janv. 1939,
à une amélioration de la situation des personnels
en activité ou en retraite des administrations de
l'Etat, sans que le total de la dépense puisse excéder
i 8oo millions (D., 12 nov. 1938).
-i- L'impôt cédulalre sur les traitements et
pensions est porté de 7 p. 100 à 8 p. 100 (D.,
12 nov. 1938, 10).
Taux de la contribution nationale extraordinaire
pour 1939: 2 p. 100 des revenus professionnels;
en outre, imposition supplémentaire
de 30 p. 100 de la cote d'impôt général (D.,
12 nov. 1938, 3 et 7).
Réforme envisagée des encouragements à la
natalité (D., 12 nov. 1938).
Le montant total des versements opérés, du
i e T janvier au 31 déc. aux caisses d'épargne, ne
pourra dépasser 20 000 fr. (D., 12 nov. 1938, i e r ).
Un programme de limitation du recrutement
des fonctionnaires sera établi (D., 12 nov. 1938, 6).
La L. du 10 août 1927 sur la nationalité
française subit des changements (D., 12 nov. 1938).
Les tarifs postaux sont modifiés (Voir les
Nouveaux • Textes).
Le coût du papier timbré est l'objet d'une
augmentation (Voir les Nouveaux Textes), ainsi
que le timbre-quittance (Voiries Nouveaux Textes).
Des dispositions financières nouvelles sont
prises pour l'administration départementale et
communale (D., 12 nov. 1938).
->- Lorsqu'un instituteur (ou une institutrice)
est déplacé dans l'intérêt du service, aucune disposition
de loi ou de règlement n'oblige le préfet
à surseoir audit déplacement, pour le motif que
l'intéressé a sollicité du ministre une enquête
(C. d'Et., 19 oct. 1938).
ÉTUDE
DOCUMENTAIRE
PROUVER
Il y a, dans la C. du 6 avril 1906, une phrase
que des instituteurs et institutrices, menacés
d'un déplacement d'office, invoquent assez fréquemment.
La voici, à l'adresse du préfet :
« Toutes les fois que vous jugerez nécessaire un déplacement
d'office, vous aurez soin de prévenir, par écrit,
l'intéressé de la mesure que l'on se propose de prendre
à son égard en lui faisant connaître les motifs qui vous
paraissent exiger son changement. »
Pourquoi le ministre se tourne-t-il vers le
préfet ? Parce que ce dernier est l'autorité qui
nomme et, par conséquent, déplace. Qui nomme
doit aviser l'intéressé de son prochain déplacement
; rien de plus légal, rien de plus orthodoxe.
Des préfets, cependant, se déchargent de ce soin
sur ri. A. Est-ce régulier? Le procédé est controversable
en présence du principe que nous venons
de rappeler, mais le Conseil d'État, saisi de
recours, a déclaré que rien ne s'opposait à ce que
le préfet en usât (Arrêts des 8 avril 1911, 4 août
]916, 31 mai 1933). Il a confirmé sa thèse dans
l'arrêt suivant, en date du 2 fév. 1938 :
paraissant tous les quinze jours.
Arrêt du Conseil d'Et., 2 fév. 1938, af. dame Dénouai.
Arguments de la requérante. — Vu la çequête présentée
par la dame Dénouai, née Amince, inst. publique,
demeurant à Plenguenene (Ille-et-Vilaine), tendant à
ce qu'il plaise au G. annuler une décision, en date du
1 e r déc. 1934, par laquelle le ministre de l'E. nat.
a rejeté le recours hiérarchique qu'elle avait formé
contre une décision du P. d'Ille-et-Vilaine, en date
du 24 oct. 1934, prononçant son déplacement d'office,
ensemble ladite décision préfectorale.
Ce faire, attendu que ce déplacement d'office a été
prononcé pour des motifs étrangers à l'intérêt du service
et motivé par des inimitiés particulières ; que l'insuffisance
professionnelle de la requérante n'en a pas
été la cause véritable ; que les intérêts de l'école laïque
n'étaient en aucune façon compromis par sa présence
à Tinténiac.
Arrêt du Conseil d'État. — Considérant que, si la
G. ministérielle du 6 avril 1906 prévoit qu'un avertissement
écrit doit être donné, par les'P., aux membres
de l'ens. prim., des déplacements d'office envisagés
à leur égard, rien I;D s'oppose à ce que cet avertissement
soit donné par l'I. A. en accord avec le P. ; qu'il résulte
des pièces du dossier qu'il en a été ainsi en l'espèce ;
que, d'autre part, l'allégation de la dame Dénouai,
d'après laquelle le P., avant de prendre la décision
attaquée, n'aurait pas examiné les observations produites
par elle à la suite de la communication de son
dossier, conformément à l'art. 65 de la loi du 22 avril
1905, n'est appuyée d'aucun commencement de
preuve ;
Considérant que la dame Dénouai n'établit pas
que son déplacement d'office ait été prononcé pour
des raisons étrangères à l'intérêt du service ; qu'il
n'appartient pas au C. d'Ét. d'apprécier l'opportunité
de la mesure prise à son égard. (Rejet.) ,
Deux considérants de cet arrêt méritent l'attention.
Tant qu'une loi n'obligera pas le préfet
à placer sur le mémoire de l'instituteur sa signature
avec les mots d'usage : « Pris connaissance
du présent mémoire », il ne sera pas possible, en
dehors d'une affirmation écrite de sa part, ou
d'une affirmation verbale devant témoin, de
déclarer au Conseil d'Etat : « Le préfet n'a pas
examiné les observations produites. » La Haute
Assemblée demande, en effet, des preuves, des
preuves précises, nettes, catégoriques.
L'autre considérant a trait aux raisons étrangères
au service. Combien d'instituteurs et d'institutrices,
déplacés d'office, ne nous ont-ils pas
écrit à peu près ce qui suit : « On nous déplace
pour une inimitié qui nous sépare d'un I. E. P.,
d'un I. A. ou même d'un préfet, ou, encore, pour
nos idées politiques, philosophiques, religieuses,
mais on dissimule ces raisons extrêmement fragiles
et inavouables sous des motifs plus forts,
plus déterminants, plus péremptoires pour justifier
la décision aux yeux du personnel et du
public, l'insuffisance professionnelle ou l'intérêt
de l'école laïque. Avec de tels arguments, on peut
tuer son père et sa mère, chacun le sait. »
Nous ne prendrons pas parti dans la discussion,
mais nous répéterons ce que nous avons souvent
affirmé dans ces Etudes documentaires. Juridiquement,
il n'y a qu'un seul terrain de discussion
possible : montrer que le préfet a agi en dehors de
l'intérêt de service ; il ne suffit pas de le dire, de
le déclarer, de le proclamer, il faut le prouver.
Enumérer des griefs est une opération évidemment
nécessaire, mais, pour avoir des chances
d'être entendu, il importe qu'elle soit suivie d'une
autre, plus délicate et plus difficile : Prouver.
22 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38
j..........................»............................^ mj g e
^ j a
gjjgpgg^
d e
i a
commune de Pavilly, représente
• R E T R AIT E S ET P EN S | O N S " les intérêts pour retards dans le paiement des acomptes
{......•...••..a.........................................: dus a u sieur Chouard pour les travaux supplémentaires
........ ^ ^ paiement de la retenue de garantie :
* Remboursement de retenues. — Seuls, les Considérant que, d'après l'art. 15 du cahier des
fonctionnaires ayant quitté le service de façon défi.- charges, «.l'entrepreneur pourra recevoir des acomptes
nitive peuvent obtenir, au titre de l'art. 17 de la loi à partir du mois qui suivra le début de son travail
du 14 avril 1924, modifié par l'art. 5 du décret-loi jusqu'à concurrence des neuf dixièmes des- dépenses
du 30 oct. 4935, le remboursement des retenues exer- faites, rabais déduit ; le dernier dixième ne lui sera payé
cées sur leur traitement pour le service des pensions qu'après la réception définitive ; toutefois, les paieciviles.
Lès agents mis en. disponibilité pour quelque ments ne pourront être faits qu'au fur et à mesure
cause que ce soit, n'ayant pas rompu définitivement de l'ordonnancement des crédits, l'entrepreneur ne
tout lien avec l'administration, ne peuvent se préva- pourra prétendre à aucune indemnité pour cause de
loir des dispositions susvisées (J. O., 8 nov. 1938). retard dans ces versements » ; que cette dernière dispose
Retraite anticipée pour les anciens combat- sition, conçue en termes généraux, s'applique, d'une
tants en Alsace et en Lorraine. — Le D. du 17 juin part, au versement de la retenue de garantie, et, d'autre
1938, tendant à ouvrir le droit au bénéfice d'une part, aux versements afférents aux divers ouvrages
retraite anticipée aux anciens combattants et aux dépendant dë l'entreprise, y compris les travaux supvictimes
de la guerre en service dans les adnùnis- plémentaires que l'entrepreneur a accepté d'exécuter,
trations et établissements de l'Etat et à réduire les ceux-ci devant, aux termes de l'art. 30 dudit cahier,
effectifs des fonctionnaires et agents en activité, est être réglés suivant le prix porté au devis des travaux
rendu applicable aux fonctionnaires et employés adjugés ou par analogie: avec ces prix ; que, dès lors,
civils de PEtat régis par les dispositions prévues à et en l'absence de tout mauvais vouloir de la part de
l'art. 3 de la loi du 22 juillet 1923 relative au statut ia commune, c'est à tort que le Cbns. de préf. a condes
fonctionnaires d'Alsace et de Lorraine, anciens damné cette dernière à payer au sieur Chouard une
combattants ou victimes de la guerre, bénéficiaires somme de 56 165 fr. 35, représentant, ainsi qu'il a été
des lois des 31 mars. 1919, 24 juin 1919 et 17 avril dit ci-dessus, des intérêts pour retards dans le paiement
1923, ainsi qu'aux femmes fonctionnaires et em- d'acomptes ; qu'il y a lieu, par suite, d'annuler l'arrêté
ployées, victimes de guerre, soumises au même attaqué, de rejeter les conclusions du recours incident
régime (D., 12 nov. 1938).
tendant à ce que le point de départ dès intérêts relatifs
à la retenue de garantie soit fixé à une date antérieure
•r>.........................................
à celle qui a été admise par le Cons. de préf. et de
• i a 11 idicddi incMrc " mettre la totalité des dépens de l'instance à la charge
\ JUKIbrKUDcNCe .
d u s i e u r G h o u a r d.
B
i...
AU CONSEIL D'ÉTAT
» » * • » » • • • • • • • » • « • • • • « • • • • • • • « • • • • • a
Transfert d'une école d'un point de la commune en
un autre point [Arrêt du Conseil d'Et., 19 oct. 1938).
Arguments de la commune. — Ce faire, attendu que
la commune de Bilia se compose de deux agglomérations,
Foce et Bilia, séparées par une distance de
2 knf ,500 ; que la commune, jusqu en 1914, ne possédait
qu'une école, dont le siège était à Bilia ; qu'afin d'obvier
aux inconvénients qui résulteraient de cette situation
pour la population scolaire de Foce une école fut
créée dans cette agglomération le 1 e r janv. 1915 ;
qu'en raison de la diminution consécutive du nombre
d'élèves fréquentant l'école de Bilia ce poste fut
supprimé en 1930 ; qu'en fin juil. 1937, sur un effectif
de seize élèves que comprenait l'école de Foce, douze
élèves habitaient Foce et quatre seulement Bilia ;
Qu'ainsi les raisons qui avaient motivé, en 1915,
la création de l'école de Foce subsistaient ultérieurement
en 1937 et le C. mun., dans sa délibération du
13 juin 1937, se prononça, à l'unanimité, contre le
transfert projeté ; que l'arrêté attaqué a été pris dans
l'intérêt des quatre élèves de Bilia, au détriment des
douze élèves de Foce et qu'il y a lieu de l'annuler pour
détournement de pouvoir.
Arrêt du Conseil d'État. — Considérant qu'aux termes
de l'art. 13 de la loi du 30 oct. 1886 le Cons. dép. de
VI. P., après avoir pris l'avis des Cons. mun., détermine,
sous réserve de 1 approbation du M., le nombre, la
nature et le siège des éc. prim. publ. qu'il y a lieu d'établir
ou de maintenir dans chaque commune ; que, dès
lors, le C. D. de la Corse, en prenant une délibération
portant transfert, de Foce à Bilia, du siège de l'école
mixte de la commune de Foce-Bilia, après consultation
du Cons. mun. de ladite commune, et le M. de l'Éd. nat.
approuvant cette délibération, n'ont pas excédé leurs
pouvoirs ; que, d'autre part, l'allégation de la commune,
d après laquelle les actes critiqués seraient entachés
de détournement de pouvoir, n est appuyée d'aucune
justification. (Rejet.)
***
Rapprochement des conjoints (Arrêt du 19 janv. 1938,
af. dame Calderari).
Considérant qu'aux termes de l'art. 2 de la loi du
30 déc. 1921, « lorsque deux fonctionnaires appartenant
à une même administration, mais résidant dans
des dép. différents, sont unis par le mariage, il appartient
à leur chef de choisir le dép. où ils seront rapprochés
conformément à l'art. 1 e r
de la présente loi, en
tenant compte des nécessités de service, de leur situation
de famille et de l'état de. leur santé attesté par des
certificats médicaux » ;
Considérant qu'en vertu de cette disposition il
appartenait à l'administration, au moment où le sieur
Calderari était conduit à quitter Belfort par suite de
sa promotion au grade de contrôleur, de choisir la résidence
où les époux Calderari pouvaient être affectés
simultanément ; que le sieur Calderari a refusé d'accepter
l'une des résidences qui lui étaient offertes dans
ces conditions par l'administration et qu'il a choisi
la résidence de Nancy, où aucun poste n'était offert
à sa femme ; que, dans ces conditions, la dame Calderari
n'est pas fondée à soutenir que le m. des P. T. T.,
en refusant de l'affecter à Nancy, a excédé ses pouvoirs.
Dans les tribunaux
Testament.
Un testament olographe est nul comme n'émanant
pas du testateur, lorsque la main de celui-ci a été guidée
dans des conditions telles que ni le texte, ni la signature
ne s'identifient avec le graphisme habituel du
testateur et ne représentent en rien son écriture
(Cour de Riom, 20 mai 1937).
ENSEIGNEMENT
PRIVÉ
Lenteur dans les travaux d'une école de g. avec 0. 0.
et pensionnat (C. cCEt., arrêt du 26 janv. 1938,
af. commune de Pavilly).
Considérant qu'il résulte, tant des termes mêmes
de l'A. attaqué, que du rapport des experts commis
par le Cons. de préf., que la somme de 66 165 fr. 39,
Droit de la Cour d'appel.
Lorsqu'une institutrice privée a été condamnée pour
avoir ouvert, dans une commune, une école mixte,
la Cour d'appel a qualité pour ordonner une enquête
i l'effet de savoir s'il existe dans la commune une école
spéciale de filles, et o'ett 4 boa droit qu'elle relaxe
10 dée. 38 LE GUIDE ADMINISTRATIF N A II 23
ladite institutrice lorsque l'et uête a établi la nonexistence
de cette'école (Cassation, 5 mai 1938).
Arrêt. — La Cour,
Sur le moyen pris de la violation des art. 36 et 40
de la loi du 30 oct. 1886 et des principes en la matière,
excès de pouvoir, en ce que la Cour d'appel, saisie d'une
poursuite par application de l'art. 36, par. 2, de ladite
foi, a ordonné une enquête sur le point de savoir s'il
existait, dans la commune, une école spéciale de filles,
alors qu'il n'appartenait qu'à l'autorité administrative
de se prononcer sur l'existence ou la non-existence de
ladite école ;
Attendu qu'il appartenait à la Cour d'appel, saisie
d'une poursuite correctionnelle, de constater elle-même
les éléments du délit et de rechercher, par une mesure
d'instruction, si, en fait, à l'époque où se plaçaient
les faits imputés à la prévenue, il existait ou non, dans
la commune, une école spéciale de filles, condition
nécessaire pour que l'infraction prévue par l'art. 36,
par. 2, de la loi du 30 oct. 1886 et punie par l'art. 40
de la même loi, fût constituée ; que le supplément d'information
ordonné par l'arrêt du 18 juin 1936, ayant
établi l'inexistence, dans la commune, d'une école
spéciale de filles, la Cour a, à bon droit, renvoyé la
prévenue des fins de la poursuite ; qu'elle n'a, en recourant
à une mesure d'instruction, violé aucun des textes
de loi visés, ni commis d'excès de pouvoir. ( Rejet.)
POUR LES INSTITUTEURS
SECRÉTAIRES DE MAIRIE
Secrétariat. Cumul.
Les dispositions du D. du 29 oct. 1936 concernant
le cumul d'emplois publics ou de pensions et de rémunérations
diverses ont une portée générale et s'appliquent
aux inst. secrétaires de mairie, ainsi qu aux
retraités exerçant les fonctions de secrétaires de mairie.
Il résulte des art. 7, 9 et 16, qu'un inst. ou un fonctionnaire
retraité peuvent exercer la fonction de secrétaire
de mairie, lorsque ladite fonction n'est pas suffisante
pour occuper normalement, à elle seule, l'activité
d'un agent et que sa rémunération ne constitue
ias, à raison de sa quotité, un traitement normal pour
fedit agent. L'indication du montant de la retraite
proportionnelle (7 500 francs) n'est pas suffisante pour
résoudre la question en fait ; mais, en droit, là rémunération
totale effectivement perçue par le bénéficiaire
du cumul ne peut dépasser les limites déterminées
par l'art. 9 du D. du 29 oct. 1936, en ce qui concerne
le cumul d'emplois, et par l'art. 16, en ce qui
concerne le cumul d'une pension et d'un emploi. Par
ailleurs, des dérogations à ces prescriptions peuvent
être exceptionnellement accordées par D. rendu sur
la proposition du Prés, du Conseil et du M. intéressé
et après avis de la Commission supérieure des cumuls
(J. O., * nov. 1938).
r..--...-•.•.......».•....................
! EXAMENS ET CONCOURS
* C. A. au professorat des E. ï. — Programmes de
sciences pour 1939. — Voir J. O., 17 nov. 1938;
* C. A. aux professorats lettres et langue» vivantes
dans les écoles pratiques. — A. 28 oct. 1938 modifiant
A. 24 janv. 1927 (J. O., 17 nov. 1938).
* L'Ecole nationale d'agriculture pour les jeunes fille»
de Coëtlogon-Rennes (Ille-et-Vilaine). — Cette école a pour
but essentiel d'instruire les jeunes filles des agriculteurs
de notre pays.
C'est pour assurer leur formation professionnelle qu'à
été créé, en 1923, cet établissement, le seul de ce genre que
possède la France.
Ce sont surtout leurs besoins de maîtresse de maison
rurale, et de collaboratrice des exploitants du sol, qui ont
inspiré son programme d'enseignement.
Toutefois, outre ces futures agricultrices, d'autres jeunesfilles
peuvent aussi fréquenter, avec intérêt et profit,
l'Ecole Nationale d'Agriculture.
Par exemple, celles qui désirent posséder des connaissances
pratiques, non seulement en cuisine ou en économie
domestique, mais encore en élevage des volailles, en jardinage
ou en laiterie, même lorsqu'elles ne sont pas des*
tinées à vivre dans un milieu essentiellement agricole.
Toutes celles, encore, averties que diverses situations
féminines requièrent de plus en plus des compétences spéciales,
ont raison aussi de se diriger vers l'Etablissement
rennais du ministère de l'Agriculture.
Les nécessités de notre époque, une plus juste compréhension
des valeurs professionnelles féminines ont modifié
la conception ancienne de l'intendante, de l'économe, de
la gestionnaire, de la directrice des maisons d'enfants ou
de foyers de jeunea filles, ou de restaurants féminins et
d'internats en général.
Pour occuper ces fonctions s* importantes et si délicates,
des femmes sont aujourd'hui très recherchées, dont
la compétence doit s'étendre de la comptabilité et de l'administration
à toute? les questions matérielles engagées
dans la marche d'institutions de ce genre.
Précisément, l'instruction et l'éducation agricoles, ménagères
dispensées aux élèves de Coëtlogon constituent, pour
celles-ci, une excellente préparation à l'économat, à. la
gestion, à la direction de ces affaires.
La mise en valeur d'un jardin, l'élevage d'animaux en
vue de l'utilisation de leurs produits dans l'alimentation,
une excellente organisation générale de la vie domestique,
constituent des améliorations très intéressantes qui pourraient
être introduites dans de nombreux établissements,
scolaires ou non scolaires, par des femmes entendues et
mieux préparées à leur tâche (Communiqué).
LES NOUVEAUX TEXTES i
•
lllllllItlIllllinillllMIIIII.IUIIIIIMHIIIHHIIII. 1
Le coût du papier timbré (D., 12 nov. 1938, 15).
Les tarifs de 32,40, 21,60, 16,20, 10,80, 5,40 et 8,10,
édictés par les articles 1« et 5 du décret du 28 mai 1938
jusqu'au 31 décembre 1939, sont définitivement fixés
à 36 fr. (grand registre) ; 24 fr. (grand papier) ; 18 fr.
(moyen papier) ; 12 fr. (petit papier) ; 6 fr. (demi-feuille
de petit papier) et 9 fr. (état civil).
EN ALSACE ET EN LORRAINE
Direotenr on Directrice d'école annexe.
Le Prés, du Conseil a seul qualité dans les dép. recouvrés
d'Alsace et de Lorraine, pour déléguer un instituteur ou
une institutrice dans les fonctions de directeur ou directrice
d'une éc. annexée à une E. N. (C. d'Et, 2 nov. 1938).
Le coût du timbre-quittance (£>., 12 nov. 1938, 16).
Les tarifs de 0,55. 1,10, 2,20, 4.40, édictés par l'article 3
du décret du 28 mal 1938 jusqu'au 31 décembre 1939, sont
définitivement fixés à 0,60, quand la somme n'excède pas
100 fr. ; 1,20, quand elle est comprise entre 100 et 1 000 fr. ;
2,40, entre! 000 et 10000fr.; 4,80, entre 10000 et 50 000fr.
DANS LES COLONIES
Les pensions liquidées d'après les dispositions du D.
du 1" nov. 1928 ont été diminuées par application du D.
du 10 mars 1936, portant extension aux tributaires de la
Caisse intercoloniale de retraites des décrets-lois de 1934,
avec effet du 7 avril 1934. Un nouveau D. en date du
15 fév. 1938, avec effet du i" janv. 1937, rétablit la situation
des pensionnés et permet de revenir au régime plus
favorable de 1928. Les retenues opérées sur la pension
de M» X..., par le service financier, représentant sans
doute partie du montant des sommes dues du fait de la
diminution de sa pension (D. du 10 mars 1936), dont les
opérations de revision n'ont commencé que trois ans après
les décrets-lois de 1934, M ffl * X... a dû ainsi continuer à percevoir
les arrérages de son ancienne pension jusqu'à la
délivrance de son nouveau titre restrictif. Sa situation est
reprise par le D. du 15 fév. 1938. Il est à remarquer que,
pour beaucoup de pensionnés, les deux revisions (1936 et
.1938) ont dû être faites ensemble, à la suite des instructions
spéciales 1
données à cet égard par les services financiers
(loi du 31 déc. 1936, appliquée à la caisse intercoloniale
de retraite» par D. du 15 fév. 1938) (J: O., 8 nov,
1938).
L'affranchissement des lettres, des imprimés et
paquets non clos (D., 12 nov. 1938, 1").
Nota. — La dernière colonne est celle des imprimés et
des paquets clos.
Jusqu'à 20 grammes 0,90 0,30
Au-dessus de 20 gr. jusqu'à 50 gr. 1,20 0,40
— 50 gr. — 100 gr. 1,60 0,60
— 100 gr. — 200 gr. 2,20 i »
— 200 gr. — 300 gr. 2,70 1,40
— 300 gr. — 400 gr. 3,20 1,80
— 400 gr. — 500 gr. 3,70 2,20
— 500 gr. — 1 00O gr. 5 • 3,50
— 1 000 gr. — t 500 gr. 7 » 5,5>0
— 1 500 gr. — 2 000 gr. 8,80 7,30
— 2 000 gr. — 2 500 gr. 10,50 9 »
— 2 500 gr. — '3 000 gjr. 11,50 10»
(Poids maximum : 3 000 grammes.)
Revision de la carte scolaire (C, 27 oct. 1938 aux 1. A.).
NOTE 1. — La prolongation de la scolarité, les déplacements
démographiques, conséquences des lois sociales
et de l'évolution industrielle, les difficultés d'embauchage
24 JOURNAL DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES 10 déc. 38
m
m
m?
des jeunes gens ont posé des problèmes nouveaux. Ils
semblent atteindre en ce moment leur maximum d'acuité.
Ils commandent des solutions qui ne sont pas uniquement
des solutions d'espèce. La question de la revision de la carte
scolaire se pose comme elle ne s'était pas encore posée,
avec une complexité nouvelle.
« Je vous prie donc de rassembler une documentation
sur les points suivants, et de l'apporter à la réunion des
Inspecteurs. Je me propose de rassembler et de discuter,
à cette occasion, les renseignements et les suggestions
qui pourraient m'être rapportés.
A. — Cas de diminution des etteotifs scolaires. —
1. Existe-i-il, dans votre département, des communes où les
effectifs scolaires soient en diminution ? Combien, et comment
sont-elles réparties ?
2. S'agit-il d'une cause occasionnelle ou d'une tendance
permanente, ou de l'une et de l'autre à la fois ?
3. Les diminutions sont-elles assez prononcées pour permettre
la récupération immédiate ou prochaine d'un certain
nombre de postes dans les limites de la législation actuelle,
c'est-à-dire par suppression d'écoles de hameau ou par suppression
de classes dans les écoles à plusieurs maîtres ? Combien
?
4. Quelles précautions corrélatrices devraient être prises,
et dans quelles mesures ces précautions atténueraient-elles les
oppositions que soulèvent toujours les suppressions ?
5. Vous paraîtrait-il utile et possible dans votre département,
eu égard aux diminutions d'effectif, de rechercher une
modification de la législation permettant, par exemple, de
fusionner les écoles de deux communes voisines ?
6. De telles mesures de compression entraîneraient-elles
un péril pour l'école laïque ? »
Nota. — On doit considérer le nombre de 40 comme correspondant
à l'effectif moyen qu'il n'est pas désirable de
dépasser (effectif moyen calculé sur l'ensemble de l'école).
B. — Cas d'augmentation des effectifs scolaires. —
1. Existe-t-il, dans votre département, des communes où la
population scolaire s'accroît ? Comment sont-elles réparties
et quelle est la proportion de ces accroissements ?
2. Sur quelle catégorie démographique (villages, petites
villes, grandes viUes) porte cette augmentation ?
3. Cette augmentation marque-t-élle une tendance à se
stabiliser ou doit-on, au contraire, dans un proche avenir,
envisager une continuation du mouvement ?
4. Quelle est l'origine des populations qui alimentent cette
augmentation ?
5. Quelle est la part des enfants étrangers dans l'augmentation
de vos effectifs scolaires ? Il y aurait lieu de distinguer
les enfants nés en France de parents étrangers — des enfants
de parents étrangers nés à l'étranger.
6. L'admission des enfants étrangers à l'école publique
a-t-elle soulevé des protestations ?
7. Combien de créations vous seraient nécessaires pour
que tous vos besoins fussent satisfaits (dans l'hypothèse où il
n'y a pas de suppressions) ?
C. — Compensations. — i. Les suppressions possibles
vous fourniraient-elles le nombre de postes suffisant pour
permettre les créations strictement indispensables ?
2. Si cette double opération est possible, comment s'établit
le bilan dans votre département ? •
3. Si ce bilan est négatif, voyez-vous la possibilité de trouver
dans les départements voisins les éléments nécessaires
pour combler les vides 7
4. Si l'opération vous laisse des excédents, pensez-vous
qu'on pourrait les employer dans des départements voisins ?
NOTE 2. — Questions relatives aux enfants étrangers. —
1. QueWes sont, dans votre département, la masse et la provenance
'des effectifs scolaires étrangers ?
2. Quels renseignements généraux possédez-vous sur la
situation démographique du département et sur les possibilités
de fixation des apports étrangers ?
3. Cette fixation aA-elle commencé ? Rencontre-t-elle des
obstacles ?
4. Que vaut la fréquentation scolaire des enfants étrangers
?
5. Avez-vous des observations à présenter sur les classes
pour étrangers dans les écoles publiques et sur les classes
pour étrangers dans les écoles privées créées en application
des conventions d'établissement ?
6. Avez-vous des remarques complémentaires à présenter
à ce sujet ?
Une série de dispositions concernant les É. P. 8. :
heures supplémentaires, concours
(C, 12 nov. 1938 aux R.).
« J'ai l'honneur de vous faire parvenir les tableaux rectificatifs
des h. suppl. attribuées aux E. P. S. de vos A.
respectives ; ils ont été établis après examen des réclamations
qui vous ont été adressées par les chefs d'établissement.
« Les h. suppl. de chant ayant été données en accord
avec M. 1*1. G. Bourgoin, les indications de la C. du 14 sept,
dernier ne sont plus valables.
< Les h. supprimées par application des deux tableaux
et qui auront été faites Jusqu'à présent seront payées
Jusqu'au 30 nov. 1938.
« J'ai constaté que plusieurs dédoublements de classe
ont été faits depuis la rentrée. Quelques-uns n'étaient pas
indispensables. Je vous rappelle que la situation financière
ne permet de faire ces dédoublements qu'en cas d'absolue
nécessité. A l'avenir, il sera nécessaire d'exiger un concours
pour l'entrée en année d'E. P. S. et en Section
B. S. ; l'effectif des Ec. doit être subordonné, en effet, au
nombre des places et au nombre des prof, dont elles disposent.
»
L'enseignement des langues vivantes dans les cours
préparatoires des É. P. S. (L. m., 20 oct. 1938).
« Cet ens. doit effectivement être donné par des spécialistes,
en particulier par les prof, de langues vivantes
de 11S. P. S.
« De ce fait, l'inst. chargé du cours prép. n'a plus à assurer
que 17 h. 30 d'ens. par semaine. Il convient donc, en
compensation, de compléter son service en lui confiant une
partie des ens. accessoires de l'E. P. S. Le maximum réglementaire
exigible des inst. de cours prép. est de vingt-cinq
heures par semaine. »
Comptabilité des internats
(D., 7 oct. 1938 dans J. O. 9 oct.).
ART. 6. — Dans les internats en régie départementale ou
communale, les comptes de l'économe s'insèrent dans la
comptabilité du trésorier général ou du receveur municipal
par leurs excédents de recettes. Toutefois, ces excédents
constitueront un fonds de réserve propre à l'établissement
et pourront être affectés, sur avis du préfet, avec l'autorisation
du ministre, au payement des dépenses prévues à
l'art. 6 du décret-loi. Les excédents de recettes seront
arrêtés après vérification par le ministre des comptes administratifs
présentés par les chefs d'établissement.
Dans les internats gérés par un économe et qui ne sont
pas en régie départementale ou communale, les budgets et
les comptes administratifs établis par les chefs d'établis*-
sèment sont vérifiés et arrêtés par le M. Les comptes de
gestion de l'économe sont jugés par la Cour des comptes. A
titre transitoire, les règles qui concernent l'administration
et la gestion, la caisse et la comptabilité, sont celles des
ly. de g. pour les ly. de j. f., les col. et les cours sec, celles
des E. N. pour les E. P. S. et les C. C, et celles des établissements
d'ens. tech. pour les éc. prat. de com. et d'ind.,
les éc. publ. de métiers entretenues par des collectivités
publiques ou des groupements professionnels.
Les excédents de recettes constituent un fonds de
réserve qui ne peut être affecté qu'aux améliorations
des services de l'internat.
ART. 7. — Le prélèvement prévu à l'art. 5 du décret-loi
pour la constitution du fonds commun des internats est
versé par tiers, à la fin de chaque terme, à la caisse des
dépôts et consignations. Sont seuls dispensés du prélèvement
les internats en régie. Sont prélevés sur le fonds commun
les traitements et indemnités des personnels chargés
du contrôle des internats, les indemnités à verser aux collectivités
ou aux chefs d'établissement, pour l'achat ou la location
du matériel et généralement toutes les dépenses qu'entraînera
la mise en vigueur du nouveau régime.
Le taux du prélèvement sera fixé, chaque année, par
décret pris sur proposition du ministre des P. et du ministre
de l'E. nat. Pour l'année scolaire 1938-1939, ledit prélèvement
est fixé à 3 p. 100 du montant de la pension et de la
demi-pension.
Traitements des Professeurs d'éducation physique
dans l'ens. secondaire (D., 27 oct. 1938.)
ARTICLE PREMIER. — La désignation des fonctionnaires
auxquels sont applicables les échelles de traitements fixés
par le D. du 26 mars 1938 est modifiée comme suit :
« Prof. d'éd. ph., pourvus du C. A. à l'ens. de la gym.
(degré sup.) ou du prof. d'éd. ph. (2 e partie). »
ART. 2. —• Les taux de rémunération des h. suppl. fixées
par le D. du 18 avril 1934, pour les mattresses et prof, de
gym. (degré sup.), sont modifiés ainsi qu'il suit :
« Prof. d'éd. ph., pourvus du C. A. à l'ens. de la gym.
(degré sup.) ou du prof. d'éd. ph. (2« partie) :
« I. — Ly. de g. et de j. f. : cadre de la Seine et de S.-et-O.,
900 fr. — Cadre des dép. : 783 fr.
• II. — Coll. et cours sec. : 585 fr. »
Textes divers.
C. 13 oct. 1938 sur les exonérations de frais d'internat ou
de demi-pension dans les E. P. S. et les C. C. (Voir D.,
23 mars 1938, 1", dans Guide administratif du 23 avril
1938, p. 62).
C. 2& oct. 1938 décidant qu'une demi-heure supplémentaire
de travail manuel sera accordée dans les Sections de
t" année des E. P. S. (Voir J. O., 9 oct. 1938, p. 1231).
Mémento du contribuable.
Le J. O. du 13 nov. 1938, p. 12-911, renferme le D. du
12 nov. 1938 sur les nouvelles mesures fiscales. Prix :
1 fr. 50. Rappelons que l'adresse du J. O. est : 31 ,quai Voltaire,
Paris-7».