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Transport aerien.pdf - Jugend und Wirtschaft

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I n p u t<br />

Actualités concernant l’économie, la politique<br />

et la société destinées aux élèves<br />

<strong>Transport</strong> aérien<br />

Matthias Vatter, Beatrice Kaufmann<br />

JUGEND UND WIRTSCHAFT<br />

JEUNESSE ET ECONOMIE<br />

GIOVENTÙ ED ECONOMIA


Vue d’ensemble<br />

Chapitre 1:<br />

La mobilité – hier et aujourd’hui<br />

Qu’il s’agisse de trouver du travail, de<br />

construire une existence ou de se détendre,<br />

les hommes sont mobiles. Toutefois,<br />

depuis l’invention de l’avion, les com -<br />

portements en matière de mobilité et de<br />

voyages ont profondément changé.<br />

Page 4<br />

Société, histoire<br />

Chapitre 4:<br />

De Swissair à Swiss<br />

Au début, on voulait s’approcher des<br />

étoiles. L’une des entreprises qui a<br />

précédé Swissair, dans les années 1920,<br />

se nommait en effet «Ad Astra» («vers<br />

les étoiles» en latin). Présentation de<br />

l’histoire mouvementée de la compagnie<br />

aérienne suisse.<br />

Page 15<br />

Politique, économie<br />

Chapitre 2:<br />

L’aéroport, une plaque tournante<br />

Le transport aérien se déroule certes surtout<br />

dans les airs, mais ses «stations au<br />

sol», les aéroports, là où débutent et<br />

s’achèvent les vols, n’en sont pas moins<br />

importants. Les aéroports sont des<br />

plaques tournantes sur lesquelles l’ensemble<br />

du trafic aérien est dirigé. Ils<br />

jouent donc un rôle important pour le développement<br />

économique de la région<br />

qui les entoure.<br />

Page 7<br />

Chapitre 3:<br />

Le secteur très compétitif<br />

des compagnies aériennes<br />

Les compagnies aériennes sont aujourd’hui<br />

confrontées à une concurrence<br />

acharnée et mondiale. Les sociétés misent<br />

donc sur différents modèles d’entreprise<br />

et différentes stratégies. La «stratégie<br />

des vols à bas prix» et la «stratégie des<br />

alliances» en sont deux exemples.<br />

Page 12<br />

Economie<br />

Chapitre 5:<br />

Le revers de la médaille<br />

Le transport aérien et les infrastructures<br />

qui l’accompagnent créent des emplois<br />

et sont un moteur économique. Mais<br />

le transport aérien n’est pas vraiment<br />

écologique.<br />

Page 18<br />

Ecologie, éthique, économie<br />

Interview<br />

de Daniel Vischer<br />

Avocat, conseiller national Vert, président<br />

de la section trafic aérien du syndicat SSP<br />

Interview<br />

de Rita Fuhrer<br />

Juriste, conseillère d’Etat (UDC) et directrice<br />

de l’Economie publique du canton<br />

de Zurich, membre du conseil d’administration<br />

de Unique Airport à Zurich.<br />

Page 20<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 3


La mobilité –<br />

hier et aujourd’hui<br />

Qu’il s’agisse de trouver du travail, de construire une existence<br />

ou de se détendre, les hommes sont mobiles. Toutefois, depuis<br />

l’invention de l’avion, les comportements en matière de mobilité<br />

et de voyages ont profondément changé.<br />

Le célèbre auteur de romans Jules Verne (1828-1905) écrivit en 1873 l’un de ses plus fameux<br />

livres: «Le tour du monde en quatre-vingt jours». Le texte raconte la course autour du<br />

monde d’un gentilhomme anglais, Phileas Fogg, qui a parié sa fortune qu’il parviendrait à<br />

réaliser ce voyage dans le temps imparti.<br />

Au cours de ce voyage, Phileas Fogg et son serviteur Passepartout utilisent pratiquement<br />

tous les moyens de transport à disposition, même l’éléphant … L’exploit – une fiction à<br />

l’époque – est surtout rendu possible par les nouveaux moyens de transport inventés au<br />

19ème siècle: le chemin de fer et le bateau à vapeur.<br />

Mais l’aviation, inconnue lors de la rédaction du roman, n’a depuis cessé d’abaisser le<br />

temps nécessaire pour un tour du monde. Le premier tour du monde en avion, en 1924, est<br />

effectué en 175 jours. En 1933, l’Américain Wiley Post accomplit le premier tour du monde<br />

en solitaire avec escale en 4 jours, 19 heures et 36 minutes. En 1949, le capitaine James<br />

Gallagher et son équipe de 13 personnes réalisent le premier tour du monde sans escale en<br />

trois jours, 22 heures et une minute. Enfin, l’année dernière, le milliardaire américain Steve<br />

Fossett est le premier à réaliser le tour du monde en solitaire, sans escale ni ravitaillement en<br />

67 heures et une minute.<br />

L’encadré présenté ci-contre est très<br />

impressionnant. Il montre en effet<br />

que les distances – ou tout du moins<br />

les temps nécessaires pour les parcourir<br />

– n’ont cessé de se réduire. Durant<br />

le laps de temps que prend un<br />

touriste d’aujourd’hui pour se rendre<br />

de Zurich à Puerto Plata (République<br />

dominicaine), un voyageur du début<br />

du 20ème siècle n’aurait parcouru<br />

que quelques kilomètres. A l’époque,<br />

voyager était beaucoup plus pénible,<br />

plus dangereux et plus long.<br />

Aujourd’hui, grâce au transport<br />

aérien, même les longs voyages ne<br />

représentent plus guère un problème.<br />

«Les passagers du vol PHP985<br />

à destination de Puerto Plata sont<br />

priés de se rendre à la porte E42».<br />

Pratiquement chacun d’entre nous a<br />

déjà entendu ce genre de phrase.<br />

Mais il y a quelques décennies, voler<br />

était réservé aux quelques privilégiés<br />

qui pouvaient se le permettre. Et encore<br />

quelques décennies plus tôt, voler<br />

était une aventure que seuls d’intrépides<br />

pionniers osaient entreprendre.<br />

Dans les coulisses<br />

La possibilité de voler ainsi que le fait<br />

d’avoir davantage de temps libre à<br />

disposition ont profondément modi-<br />

fié nos comportements en matière de<br />

mobilité, et par conséquent également<br />

en matière de voyages. Le fait<br />

que de nos jours nos voyages de vacances<br />

ou d’affaires se déroulent la<br />

plupart du temps rapidement et sans<br />

difficulté est à mettre au crédit de<br />

nombreuses prestations de service<br />

différentes qui rendent un vol possible.<br />

Lorsque les passagers sirotent<br />

confortablement leur boisson en admirant<br />

une mer de nuages, toute une<br />

série de personnes ont préalablement<br />

œuvré pour qu’ils puissent profiter de<br />

leur voyage. L’exemple du déroulement<br />

d’un vol présenté à la page suivante<br />

montre qui sont les acteurs<br />

du transport aérien et dans quel domaine<br />

ils travaillent.<br />

La section Shopping et Duty Free d’un aéroport: ce ne sont pas seulement<br />

les employés des compagnies aériennes qui y travaillent.<br />

Toujours plus de gens pour<br />

toujours plus de voyages<br />

Les dernières décennies ont vu une<br />

augmentation rapide de l’intensité<br />

des voyages. Cela a contribué à faire<br />

naître le tourisme de masse sous sa<br />

forme actuelle. De nos jours, 77% de<br />

la population de la Suisse entreprend<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 4


Déroulement d’un vol …<br />

… et du travail des personnes qui sont impliquées. Exemple: vol de Zurich à Puerto Plata (République dominicaine)<br />

Avant le jour du voyage:<br />

Choix de la destination, de la liaison aérienne, de la classe, éventuellement réserver des sièges ou commander des repas spéciaux,<br />

commander les billets (auprès de la compagnie ou auprès de prestataires de services sur Internet ou dans une agence de voyage).<br />

Les mécaniciens procèdent aux travaux d’entretien et contrôlent l’aptitude au vol de l’appareil. Les collaborateurs des agences<br />

de voyage et des compagnies aériennes réservent le siège sur le vol.<br />

Le jour du départ:<br />

07h10<br />

07h30<br />

07h45<br />

08h00<br />

08h30<br />

08h45<br />

09h00<br />

Déplacement à l’aéroport (employés des transports publics, chauffeurs de taxi)<br />

Check-in à l’aéroport: émission de la carte d’enregistrement et prise en charge des bagages (Check-in: personnel au sol)<br />

Contrôle des passeports (fonctionnaires des douanes)<br />

Passage du portail de sécurité (personnel de sécurité, police)<br />

Achats au Duty Free Shop et pause café (employés des secteurs de la vente, du nettoyage et des services)<br />

Boarding, bienvenue, prescriptions de sécurité (personnel au sol, ravitaillement, personnel technique, personnel navigant)<br />

Décollage (pilote, personnel navigant, aiguilleurs du ciel, employés de différents services d’informations comme la météo)<br />

Pendant le vol<br />

Petit-déjeuner et déjeuner à bord, présentation d’un film, vente de produits hors taxes (pilote, personnel navigant, personnel de<br />

cabine, aiguilleurs du ciel, employés de différents services d’informations comme la météo / en arrière-plan, travail des employés de<br />

la restauration, des sociétés duty free, du loueur de films, etc.)<br />

14h30 (20h00, heure suisse): arrivée à Puerto Plata après onze heures de vol (personnel de l’aéroport, personnel de sécurité,<br />

employés de la compagnie aérienne, employés de l’agence de voyage ou du tour opérateur)<br />

Après le vol<br />

14h45<br />

15h30<br />

16h00<br />

Contrôle des entrées, récupération des bagages, vérification des passeports (fonctionnaires des douanes, personnel de<br />

sécurité, personnel au sol)<br />

<strong>Transport</strong> et arrivée à l’hôtel (chauffeurs de bus et de taxis, employés de l’agence de voyage, personnel de l’hôtel)<br />

Premier bain dans la mer des Caraïbes, température 28 degrés.<br />

au moins une fois par an un voyage,<br />

qu’il s’agisse de vacances ou d’affaires.<br />

Naturellement, tous ces gens<br />

ne font pas leur voyage en avion. Il<br />

n’en reste pas moins que le voyage<br />

est devenu un produit de masse que<br />

de plus en plus de personnes peuvent<br />

de plus en plus fréquemment se permettre.<br />

<strong>Transport</strong> des marchandises<br />

A côté du transport des passagers, le<br />

secteur du fret aérien gagne lui<br />

aussi en importance. Au cours de ces<br />

40 dernières années, aucun autre<br />

moyen de transport n’a enregistré<br />

des taux de croissance aussi élevés<br />

que l’avion en ce qui concerne le<br />

transport de marchandises. Ainsi, il<br />

est aujourd’hui possible de transporter<br />

des marchandises fraîches ou des<br />

envois urgents très rapidement autour<br />

du globe.<br />

Le fret aérien s’est développé en<br />

un commerce à l’échelle mondiale<br />

dès la moitié du 20ème siècle. Aujourd’hui,<br />

quelque 27 millions de<br />

tonnes de marchandises sont ache-<br />

Développement du fret aérien par les compagnies<br />

aériennes européennes de 1975 à 2004<br />

En milliards de personne-kilomètres par an<br />

500<br />

450<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 5<br />

Prévisions dès 2002<br />

1975<br />

1977<br />

1979<br />

1981<br />

1983<br />

1985<br />

1987<br />

1989<br />

1991<br />

1993<br />

1995<br />

1997<br />

1999<br />

2001<br />

2003


Le transport de marchandises par les airs (fret aérien) garantit des places de travail.<br />

minées par les airs. Des vols sûrs et le<br />

respect des délais de livraison jouent<br />

un rôle central dans cette évolution.<br />

Le contenu des containers de fret<br />

peut être très diversifié: des tonnes<br />

de vivres frais à côté de fleurs coupées,<br />

des chevaux de course, des médicaments.<br />

Et si la voie des airs est si<br />

souvent choisie, c’est qu’elle est rapide<br />

et relativement bon marché en<br />

raison du prix peu élevé du carburant.<br />

Le transport d’un kilo de Mahi Mahi<br />

(poisson) depuis Hawaï à Francfort<br />

nécessite environ 7 kilogrammes de<br />

kérosène. Mais ce rapport déséquilibré<br />

entre consommation en carburant<br />

et poids du transport provoque<br />

TERMES<br />

Acteur: les acteurs sont des personnes ou des organisations<br />

qui sont actives et représentent leur propre intérêt<br />

dans un domaine donné (en l’occurrence ici le transport<br />

aérien).<br />

Kérosène: essence pour les avions.<br />

Duty Free: zone hors taxes. On peut acheter dans un<br />

commerce Duty Free des marchandises qui sont exemptes<br />

de taxes et par conséquent meilleur marché que dans les<br />

commerces normaux. La plupart du temps, il s’agit de<br />

marchandises qui sont normalement fortement taxées lors<br />

de leur importation en Suisse comme les cigarettes,<br />

l’alcool ou les articles de luxe (montres, parfums, etc.).<br />

Fret aérien: comprend tous les biens qui sont transportés<br />

par la voie des airs.<br />

également des problèmes (voir le<br />

chapitre «Le revers de la médaille»).<br />

Naturellement, la disponibilité de ce<br />

moyen de transport influence notre<br />

comportement en matière de con -<br />

sommation: si nous savourons volontiers<br />

du poisson en provenance d’Hawaï<br />

dans un restaurant d’une ville<br />

suisse, c’est notamment parce qu’il<br />

est disponible grâce au transport aérien.<br />

En dépit d’une forte consommation<br />

en énergie, les experts prédisent<br />

au fret aérien une croissance annuelle<br />

de 6 à 13%. Les causes de cette croissance<br />

sont évidentes: aucun autre<br />

moyen de transport n’offre des délais<br />

d’acheminement plus courts, n’est<br />

aussi sûr lors du transbordement et<br />

du transport de marchandises fragiles<br />

ou susceptibles d’être volées, ou<br />

n’offre une plus grande fiabilité<br />

lorsqu’il s’agit de livrer des marchandises<br />

dans les temps.<br />

EXERCICES<br />

1. L’écrivain français Albert Camus (1913-1960) a écrit qu’autrefois, on<br />

dessinait ses voyages pour pouvoir se rappeler où l’on était, mais<br />

qu’aujourd’hui, on les filmait pour apprendre où l’on avait été. Quel<br />

rapport voyez-vous entre l’avis de cet écrivain et le développement<br />

du transport aérien moderne?<br />

2. Vous trouverez sur Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tour_<br />

du_monde_en_quatre-vingts_jours) l’itinéraire et l’horaire prévus par<br />

Jules Verne pour «Le tour du monde en 80 jours». Essayez de déterminer<br />

combien de temps il faudrait aujourd’hui pour effectuer le<br />

même parcours. Vous pouvez notamment vous aider en consultant<br />

les horaires en ligne des différentes compagnies d’aviation.<br />

3. Recherchez dans votre maison au moins deux produits ou objets (à<br />

l’exclusion des fruits!) qui n’ont pu parvenir chez vous que grâce au<br />

transport aérien. Décrivez brièvement ces produits par écrit et présentez-les<br />

en classe.<br />

4. Exercice d’approfondissement: cherchez des informations pour savoir<br />

comment l’un de ces deux produits ou objets ont été fabriqués et<br />

comment ils ont été acheminés. Vous pourrez trouver ces informations<br />

auprès du vendeur, du fabriquant ou/et sur Internet.<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 6


L’aéroport, une<br />

plaque tournante<br />

Le transport aérien se déroule certes surtout dans les airs, mais ses<br />

«stations au sol», les aéroports, là où débutent et s’achèvent les vols,<br />

n’en sont pas moins importants. Les aéroports sont des plaques<br />

tournantes sur lesquelles l’ensemble du transport aérien est dirigé.<br />

Ils jouent donc un rôle important pour le développement écono -<br />

mique de la région qui les entoure.<br />

Un aéroport doit fournir toute une<br />

série de prestations et satisfaire toute<br />

une série de besoins pour pouvoir<br />

fonctionner comme un système économique.<br />

La liste qui suit présente les<br />

prestations et les installations les plus<br />

importantes.<br />

Accessibilité du trafic: un aéroport<br />

doit être connecté au réseau des<br />

transports publics et être accessible<br />

au trafic privé grâce à des<br />

routes d’accès.<br />

Déroulement du vol: pour pouvoir<br />

garantir qu’un vol se déroulera<br />

sans difficulté, l’aéroport doit disposer<br />

de zones destinées à l’enregistrement<br />

(Check-in) des personnes<br />

et des bagages, ainsi qu’à<br />

des contrôles des passeports et de<br />

sécurité.<br />

Sécurité: la sécurité des passagers<br />

et du personnel doit toujours être<br />

assurée.<br />

Service-infrastructure: les compagnies<br />

aériennes ont besoin de<br />

place pour leurs avions et leurs<br />

passagers. Les appareils doivent<br />

pouvoir être approvisionnés en<br />

carburant; des installations pour<br />

l’entretien technique et le nettoyage<br />

sont nécessaires.<br />

Gestion du fret: les entreprises de<br />

transport aérien ont besoin de<br />

place et de différentes installations<br />

pour le transbordement et<br />

l’entreposage de leurs marchandises.<br />

Services au sol: les équipages des<br />

avions dépendent d’une bonne infrastructure<br />

(par exemple les<br />

pistes), du service météo, de l’aiguillage<br />

du ciel et de différentes<br />

aides techniques et logistiques.<br />

Tous ces éléments sont gérés par<br />

les services au sol.<br />

Services supplémentaires: pour<br />

améliorer le confort des passagers,<br />

toute une série de commerces<br />

offrent des marchandises<br />

ou des services (restaurants,<br />

banques, etc.).<br />

Tout ce système fonctionne aussi<br />

longtemps que l’aéroport est utilisé<br />

par un nombre suffisant de passagers<br />

ou qu’il y a assez de fret. Un aéroport<br />

participe de manière toujours déterminante<br />

au développement économique<br />

de la région qui l’entoure.<br />

C’est ainsi que l’aéroport de Zurich-<br />

Kloten représente un facteur économique<br />

important pour l’économie<br />

suisse. En 2004, l’aéroport de Zurich<br />

a permis une création de valeur de<br />

l’ordre d’un total de 13 milliards de<br />

francs. Plus de la moitié de cette création<br />

de valeur n’est pas générée dans<br />

le canton de Zurich, mais dans le<br />

reste de la Suisse (par exemple grâce<br />

aux sociétés de livraison des autres<br />

régions). L’économie publique suisse<br />

est orientée vers l’extérieur et pour<br />

les nombreuses entreprises actives<br />

sur les marchés internationaux, il est<br />

donc capital de disposer de vols directs<br />

vers les principales places économiques.<br />

Ces vols doivent être de<br />

qualité et en nombre suffisant.<br />

Création de valeur:<br />

effets directs et indirects<br />

Les économistes tentent de calculer<br />

la création de valeur générée par un<br />

aéroport au moyen de ce que l’on<br />

nomme des «Economic Impact Stu-<br />

Condition préalable à un vol sans problème: du personnel bien formé règle<br />

l’enregistrement au Check-in.<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 7


Les différents domaines d’activité d’un aéroport en un coup d’œil<br />

Compagnies aériennes<br />

Infrastructure<br />

L’aéroport met notamment à<br />

disposition des pistes, des<br />

voies de circulation et des<br />

emplacements et veille à ce<br />

que cette infrastructure puisse<br />

être utilisée de manière sûre.<br />

Les compagnies aériennes<br />

payent un loyer à l’aéroport<br />

pour l’utilisation des terminaux,<br />

des salles d’attente et des<br />

guichets servant au Check-in.<br />

Elles payent également des<br />

taxes d’atterrissage et de<br />

décollage ainsi que pour des<br />

services tels que le plein de<br />

kérosène, le dégivrage ou<br />

l’entretien technique.<br />

Entretien technique<br />

Entretien régulier et travaux<br />

de réparation.<br />

Sécurité<br />

Les pompiers, la police aéroportuaire<br />

et la sécurité de la<br />

navigation aérienne veillent à<br />

la sécurité des passagers, du<br />

personnel, des bâtiments<br />

et avions et des bagages ou<br />

du fret.<br />

Catering<br />

Préparation des repas et<br />

acheminement de ce qui a<br />

été commandé vers les avions.<br />

Domaines ne relevant<br />

pas de l’aviation<br />

Les commerces de toutes sortes<br />

qui ne sont pas directement<br />

liés au service aérien génèrent<br />

beaucoup de chiffre d’affaires<br />

et rapportent à la société qui<br />

exploite l’aéroport des revenus<br />

sous forme de loyers. Parmi<br />

ces exploitants qui ne sont pas<br />

directement liés au service<br />

aérien, citons: les magasins<br />

hors-taxe, les banques, les<br />

kiosques, les pharmacies, les<br />

restaurants, les shops, etc.<br />

Contrôle des passeports<br />

et contrôle douanier<br />

Les aéroports internationaux<br />

sont des frontières nationales<br />

auxquelles les autorisations<br />

d’entrées, les personnes<br />

et les bagages doivent être<br />

contrôlés.<br />

Accessibilité<br />

Une connexion aux transports<br />

publics ou au réseau routier<br />

permet aux passagers et aux<br />

marchandises de parvenir à<br />

l’aéroport.<br />

Services au sol<br />

Les avions sont remplis en<br />

carburant, remorqués et<br />

parqués. Des entrepôts pour<br />

le fret sont mis à disposition.<br />

Gestion des passagers<br />

Le personnel au sol veille à ce<br />

que les passagers et les<br />

bagages parviennent sans<br />

problème du Check-in à l’avion<br />

ou de l’avion au Check-out.<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 8


dies». Il s’agit d’études qui prennent<br />

en compte différents facteurs,<br />

comme les effets directs, indirects et<br />

induits sur la production, l’emploi et<br />

la création de valeur.<br />

Effets directs: prestations économiques<br />

qui sont réalisées à l’aéroport<br />

même, y génèrent un chiffre<br />

d’affaires et y assurent des emplois.<br />

Effets indirects: affaires réalisées<br />

dans les domaines des passagers<br />

(tourisme) ou du fret, mais par des<br />

entreprises qui sont actives à l’extérieur<br />

de l’aéroport.<br />

Effets induits: ce sont des contrats<br />

passés avec des entreprises tierces<br />

ainsi que des dépenses pour la<br />

consommation privées qui ne sont<br />

possibles que grâce à l’activité directe<br />

ou indirecte de l’aéroport.<br />

Les aéroports de Suisse<br />

Aéroport national<br />

Aéroport régional<br />

M Utilisation militaire et civile<br />

Utilisable par le public<br />

L Service de lignes<br />

17 Nombre de passagers<br />

(en millions/2005)<br />

* *<br />

L<br />

*<br />

Grenchen<br />

Birrfeld<br />

La Chaux-de-Fonds L<br />

Les Eplatures<br />

Bern-Belp 0.11<br />

Ecuvillens<br />

Lausanne-La Blécherette<br />

Genève<br />

9.41<br />

*<br />

*<br />

*<br />

Basel-Mulhouse 3.32<br />

L<br />

*<br />

*<br />

*<br />

M L<br />

Sion<br />

*<br />

L<br />

*<br />

Zürich<br />

17.88<br />

L<br />

St.Gallen-Altenrhein<br />

Lugano-Agno 0.19<br />

L<br />

*<br />

0.10<br />

M<br />

*<br />

Samedan<br />

Naturellement, les personnes directement<br />

ou indirectement employées<br />

par l’aéroport dépensent l’argent gagné<br />

également ailleurs que dans cet<br />

aéroport et les gains ainsi réalisés par<br />

différentes autres entreprises sont investis.<br />

Il ne faut pas non plus oublier<br />

que l’aéroport permet à la région<br />

d’être mieux desservie, ce qui est profitable<br />

au tourisme local. Tous ces autres<br />

facteurs représentent entre<br />

33'000 et 48'000 postes de travail à<br />

plein temps et entre 6,4 et 8,4 milliards<br />

de francs en terme de création<br />

de valeur.<br />

Une étude réalisée en 2002, c’està-dire<br />

après l’année noire de l’aviation<br />

en 2001 (attaques terroristes et<br />

Gro<strong>und</strong>ing de Swissair), a montré<br />

que les six principaux aéroports de<br />

Suisse (voir carte) ont permis une<br />

création de valeur de 21 milliards de<br />

francs et donné du travail à 160'000<br />

personnes. Ceci correspond à environ<br />

4,6% du produit intérieur brut<br />

(PIB) du pays.<br />

L’aéroport de Zurich et «Unique»<br />

L’aéroport de Zurich est de loin le<br />

principal aéroport de Suisse. Il est<br />

connu du public sous le nom de<br />

«Unique». Depuis la privatisation de<br />

l’aéroport, en juin 2000, Unique est<br />

une société anonyme. Elle a obtenu<br />

du Conseil fédéral le droit d’exploiter<br />

l’aéroport durant une période de<br />

50 ans.<br />

La société Unique possède le sol<br />

sur lequel est construit l’aéroport<br />

ainsi que les bâtiments (neuf millions<br />

de mètres carrés de terrain, dont 1,1<br />

million sont construits). Bien que le<br />

canton de Zurich demeure l’actionnaire<br />

majoritaire de la société, Unique<br />

ne reçoit pas d’argent public, pas<br />

même pour l’agrandissement de l’aéroport.<br />

Le canton ne soutient les travaux<br />

d’entretien et l’agrandissement<br />

de l’aéroport qu’au travers de crédits<br />

normaux (avec des taux d’intérêts<br />

correspondant à ceux du marché).<br />

Contrairement à ce qui ce passe dans<br />

la plupart des aéroports à l’étranger,<br />

L’aéroport de Zurich<br />

où l’Etat paye souvent les frais de sécurité<br />

et de surveillance, Unique doit<br />

assumer seul les coûts en matière de<br />

sécurité – ce qui représente plus de<br />

70 millions de francs par an. Mais au<br />

final, ce sont bien entendu les passagers<br />

qui payent ces frais au travers<br />

des taxes plus élevées.<br />

De nombreuses professions<br />

à l’aéroport<br />

Unique fournit l’infrastructure: les<br />

pistes, un système de tri des bagages<br />

ou encore l’informatique. En ce qui<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 9


Genève, un aéroport pour la Suisse romande<br />

L’aéroport de Genève a été officiellement inauguré le 22 septembre 1920, mais les<br />

premiers vols commerciaux n’ont commencé qu’en 1922. Cointrin a connu ensuite<br />

un développement continu, surtout après la Seconde Guerre mondiale.<br />

L’aéroport a dû faire face à une crise au milieu des années 1990. Le 4 avril 1996,<br />

Swissair annonce le retrait de la plupart de ses vols long-courriers internationaux;<br />

désormais, le trafic intercontinental se fera à partir de Kloten. Dix-huit destinations,<br />

principalement vers l’Afrique, sont supprimées et Genève ne conserve que des longcourriers<br />

à destination de New York. Cette décision crée une vive émotion dans les<br />

cantons romands. En décembre 1996, les autorités genevoises réagissent en demandant<br />

un «Geneva Open Sky», c’est-à-dire le droit pour les compagnies étrangères<br />

d’ouvrir librement des lignes sur Genève. Le Conseil fédéral et le Parlement acceptent<br />

partiellement de supprimer le monopole de Swissair en 1998.<br />

Avec le recul, cette crise aura été bénéfique pour Genève. En effet, l’aéroport de<br />

Cointrin a moins subi que Kloten le contrecoup de la faillite de Swissair en 2001. Depuis<br />

quelques années, Cointrin bat régulièrement des records en terme de passagers.<br />

Cette progression est en grande partie due au fort développement de l’activité<br />

des compagnies low cost sur Genève, et en particulier d’easyJet.<br />

concerne le domaine opérationnel et<br />

la manutention, Unique collabore<br />

avec 180 entreprises partenaires.<br />

Avec presque 1400 emplois à<br />

plein temps, Unique est un employeur<br />

important dans la région. A<br />

lui seul, son service du feu occupe<br />

200 personnes, plus de 200 autres<br />

sont employées au nettoyage des bâtiments<br />

et 60 dans le service des bus.<br />

Au total, l’aéroport propose 76 professions<br />

différentes dans des domaines<br />

aussi variés que l’électricité,<br />

l’entretien des bâtiments, le chauffage,<br />

les garderies d’enfants, le soin<br />

des animaux ou encore le service de<br />

santé. Ce dernier travaille en étroite<br />

collaboration avec l’Hôpital de Bülach<br />

et est en même temps responsable<br />

pour les 40 communes de la région.<br />

Unique emploie même trois gardeschasse<br />

pour s’occuper des animaux<br />

sauvages dans le périmètre de l’aéroport.<br />

Des employés des services techniques assurent la maintenance d’un avion.<br />

Active également à l’étranger<br />

La société Unique (Flughafen Zürich<br />

AG) est aussi commercialement active<br />

à l’étranger. C’est ainsi qu’elle a<br />

une participation dans le nouvel aéroport<br />

de Bangalore – le premier aéroport<br />

privé d’Inde. Elle y conduit les<br />

travaux de construction et exploitera<br />

également l’aéroport après son ouverture<br />

prévue pour avril 2008. En<br />

Amérique du Sud, Unique gère trois<br />

petits aéroports au Chili et un au<br />

Venezuela. Unique a encore reçu<br />

d’autres propositions d’Amérique du<br />

Sud. Celles-ci doivent encore être<br />

examinées. Pour plus d’informations:<br />

www.unique.ch<br />

Il n’y a pas que Zurich<br />

Zurich est le plus grand aéroport de<br />

suisse et le plus important au niveau<br />

économique. Mais il existe en Suisse<br />

encore d’autres aéroports dotés de<br />

liaisons internationales. Il s’agit surtout<br />

des aéroports de Bâle-Mulhouse,<br />

de Genève, de Berne et de Lugano-Agno.<br />

En raison du goût croissant du public<br />

pour les voyages, l’année 2005<br />

s’est révélée particulièrement faste<br />

pour les aéroports suisses. EuroAirport<br />

Bâle, la société qui exploite l’aéroport<br />

de Bâle-Mulhouse, a ainsi indiqué<br />

que le nombre de passagers avait<br />

augmenté de 30% à 3,3 millions. Le<br />

nombre total de décollages et d’atterrissages<br />

sur cet aéroport binational<br />

(France-Suisse) desservant une région<br />

partagée par trois pays (Allemagne,<br />

Suisse et France) a augmenté de 6%<br />

à 82'142. L’aéroport de Genève a<br />

quant à lui une nouvelle fois battu<br />

son record de passagers. En 2005,<br />

9,41 millions de voyageurs sont pas-<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 10


Temps de voyage effectif entre Berne et Londres<br />

Via Aéroport régional de Berne-Belpmoos ➞ London City Airport<br />

Berne ➞ Aéroport de Belp: 30 minutes (transports publics)<br />

Check-in: 20 minutes<br />

Belp ➞ London City: 1h35<br />

London City ➞ Tower Bridge: 20 minutes (transports<br />

publics)<br />

Durée totale du voyage: 2h45<br />

Via Hub de Zurich-Kloten ➞ London Heathrow<br />

Berne ➞ Aéroport de Zurich: 1h15 (transports publics)<br />

Check-in: 1h30<br />

Zurich-Kloten ➞ London Heathrow: 1h50<br />

London Heathrow ➞ Tower Bridge: 30 à 50 minutes (transports publics)<br />

Durée totale du voyage: 5h05 – 5h25<br />

Remarque: En raison des offres très différentes proposées pour les deux parcours,<br />

une comparaison de prix n’aurait pas été très pertinente.<br />

sés par Genève, soit 9,5% de plus<br />

que l’année précédente. Le nombre<br />

de mouvements aériens a pour sa<br />

part augmenté de 3,2%.<br />

Hub ou aéroport de niche?<br />

Ce que l’on nomme les hubs<br />

(grands aéroports fonctionnant<br />

comme des plaques tournantes du<br />

transport aérien) peuvent être judicieux<br />

d’un point de vue écologique,<br />

car la coordination des liaisons aériennes<br />

permet de mieux gérer les<br />

vols et d’éviter ceux qui sont inutiles.<br />

Mais les hubs sont avant tout im -<br />

portants d’un point de vue économique,<br />

car, dans un système en réseau,<br />

disposer de nombreuses liai-<br />

TERMES<br />

Produit intérieur brut (PIB): le PIB désigne<br />

la valeur totale de tous les biens et services produits<br />

en un an à l’intérieur d’un pays. Le PIB<br />

permet d’apprécier la richesse d’un pays et le<br />

niveau de vie de ses habitants.<br />

Hub: plaque tournante du transport aérien. Un<br />

hub est un nœud de communications aériennes<br />

qui relie le trafic intercontinental avec un réseau<br />

performant d’aéroports régionaux qui amènent<br />

et répartissent les voyageurs.<br />

Création de valeur: la création de valeur est<br />

un indicateur qui mesure le gain d’une activité<br />

économique. Cet indicateur résulte de la différence<br />

entre la valeur de la prestation d’une<br />

entreprise et les capitaux qui ont été engagés<br />

pour fournir cette prestation.<br />

sons est infiniment plus important<br />

que ce ne serait le cas dans un système<br />

se contentant de relier les aéroports<br />

les uns aux autres (système<br />

point à point).<br />

Les passagers, de leur côté, profitent<br />

du fait que le système de hub<br />

permet de proposer un grand nombre<br />

de liaisons rapides et bon marché.<br />

Le nombre de passagers en transit est<br />

crucial pour déterminer si un aéroport<br />

est ou non un hub. Mais, étant<br />

donné qu’un hub est dépendant<br />

d’aéroports plus petits qui lui amènent<br />

des passagers, il est clair que les<br />

aéroports ne peuvent pas tous être<br />

des hubs. En Europe, seuls quelques<br />

aéroports se sont développés en<br />

«mega-hubs». Le plus grand d’entre<br />

eux est celui de Francfort, qui compte<br />

une proportion de 53% de passagers<br />

en transit. Avec une proportion de<br />

30%, celui de Zurich est une plaque<br />

tournante nettement moins importante,<br />

mais reste cependant de loin<br />

le plus grand hub de Suisse. La question<br />

de savoir si un aéroport peut se<br />

développer en hub dépend de plusieurs<br />

facteurs: des compagnies aériennes<br />

(aéroport national), de la situation<br />

géographique (distance par<br />

rapport aux autres aéroports) ainsi<br />

que de l’infrastructure (nombre de<br />

pistes et de terminaux). Il peut s’avérer<br />

plus judicieux pour un aéroport<br />

de ne pas poursuivre une stratégie<br />

de hub, mais plutôt de se profiler<br />

comme un aéroport de niche certes<br />

petit, mais qui pourra proposer<br />

quelques liaisons aériennes exclusives<br />

qui ne conviendraient pas à un hub.<br />

Dans un aéroport plus petit, les passagers<br />

profitent par ailleurs de temps<br />

d’enregistrement et d’attente plus<br />

courts ainsi que d’une position<br />

géogra phique centrale. L’exemple<br />

présenté à la page 10 (encadré<br />

«Temps de voyage effectif entre<br />

Berne et Londres») illustre parfaitement<br />

ce phénomène.<br />

EXERCICES<br />

1. Citez trois importants secteurs dans le domaine des services ou des<br />

installations qui font partie de la création de valeur générée par un<br />

aéroport et décrivez les tâches qui y sont liées.<br />

2. Expliquez la différence qui existe entre les termes «Aéroport de<br />

Zurich» et «Unique» (Flughafen Zürich AG).<br />

3. Lisez les interviews de Daniel Vischer et de Rita Fuhrer (aux pages 20<br />

et 21). Comparez leurs réponses respectives aux questions 4 et 5.<br />

Notez brièvement et par écrit quelles sont les différences et les similitudes<br />

entre ces deux points de vue.<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 11


Le secteur très compétitif<br />

des compagnies aériennes<br />

Les compagnies aériennes sont aujourd’hui confrontées à une concurrence<br />

acharnée et mondiale. Les sociétés misent donc sur différents modèles<br />

d’entreprise et différentes stratégies. La «stratégie des vols à bas prix» et<br />

la «stratégie des alliances» en sont deux exemples.<br />

Les compagnies aériennes sont aujourd’hui<br />

confrontées à une concurrence<br />

mondiale. L’exemple exposée<br />

dans l’encadré ci-dessous le montre:<br />

si l’on vole de Zurich à Majorque (vol<br />

courte distance) ou de Zurich à Hong<br />

Kong (vol longue distance), il est possible<br />

de choisir entre de nombreuses<br />

variantes et les prix sont très différents.<br />

Les trois principales raisons qui<br />

expliquent ces grosses différences de<br />

prix sont exposées dans les paragraphes<br />

suivants.<br />

1. Modèles tarifaires<br />

et entreprises mixtes<br />

Les modèles de tarification des diverses<br />

compagnies aériennes sont<br />

très différents. Ils prennent en<br />

compte les réservations précoces ou<br />

les réservations tardives ou alors subventionnent<br />

le vol en tant que tel<br />

avec les gains provenant d’autres secteurs<br />

d’activité (par exemple un prix<br />

incluant le vol et la location d’un vé-<br />

De grandes différences de prix (données de ebookers.ch)<br />

ZRH–PMI (Palma de Majorque):<br />

Indications: état au 12 avril 2006, départ le 26 avril et retour le 3 mai 2006, prix<br />

en francs pour un vol en classe économique et incluant toutes les taxes<br />

Swiss:<br />

233.– (vol direct)<br />

Iberia:<br />

347.– (escale à Madrid)<br />

Air Berlin:<br />

376.– (vol direct)<br />

helvetic.com:<br />

556.– (vol direct)<br />

Swiss avec Condor:<br />

977.– (escale à Stuttgart)<br />

ZRH–HKG (Hong Kong):<br />

Indications: état au 12 avril 2006, départ le 26 avril et retour le 3 mai 2006, prix<br />

en francs pour un vol en classe économique et incluant toutes les taxes<br />

British Airways et Cathay Pacific: 1471.– (escale à Londres)<br />

Singapore Airlines:<br />

1499.– (escale à Singapour)<br />

Britisch Airways et Quantas: 1505.– (escale à Londres)<br />

Air Berlin et Cathay Pacific:<br />

3098.– (escale à Francfort)<br />

Thai et Air China:<br />

3148.– (escale à Bangkok)<br />

Côte à côte avec la concurrence: des compagnies américaines à l’aéroport<br />

de Zurich-Kloten<br />

hicule).<br />

2. Réseaux / alliances au<br />

niveau international<br />

Les compagnies aériennes s’associent<br />

dans ce que l’on nomme des «alliances».<br />

Cette collaboration présente<br />

plusieurs avantages: points de<br />

vente et organisation des services et<br />

de l’entretien (technique, catering,<br />

etc.) en commun, coordination des<br />

horaires de vol et des liaisons, prix<br />

d’achat moins élevés notamment<br />

pour le carburant grâce à des achats<br />

et une logistique coordonnés ou encore<br />

nombreuses offres faites aux<br />

passagers (par exemple, programme<br />

commun pour les voyageurs fréquents).<br />

3. Contraintes légales et taxes<br />

Ce sont les autorités des Etats concernés<br />

qui décident si une compagnie<br />

aérienne peut proposer une liaison<br />

aérienne déterminée. Ce faisant, la<br />

compagnie aérienne doit se plier à<br />

des lois plus ou moins contraignantes<br />

et remplir des obligations. La diversité<br />

de ces lois et de ces obligations ainsi<br />

que le montant des taxes ont une influence<br />

sur le billet d’avion.<br />

Différents modèles d’entreprise<br />

en concurrence<br />

Depuis les débuts de l’aviation (voir le<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 12


voquée par différents développements<br />

au niveau mondial, mais surtout<br />

par quelques catastrophes qui<br />

ont massivement affecté le transport<br />

aérien: les attaques terroristes du 11<br />

septembre 2001 à New York, les<br />

crises et les guerres en Irak (depuis<br />

mars 2003) qui ont provoqué un fort<br />

renchérissement du pétrole (et donc<br />

aussi du kérosène) ainsi qu’une fermeture<br />

partielle des espaces aériens,<br />

des épidémies comme le SRAS (2002)<br />

ou la grippe aviaire (2003-2006). Ce<br />

à quoi il convient encore d’ajouter le<br />

marasme économique général qui a<br />

frappé plusieurs importants pays industrialisés.<br />

Aujourd’hui, les compagnies aériennes<br />

actives en Suisse représentent<br />

une importante branche économique.<br />

Plus de 30% de la valeur de tous<br />

les biens exportés et environ 15%<br />

de la valeur de tous les biens importés<br />

sont exportés ou importés<br />

par la voie des airs.<br />

En 2004, 28,6 millions de personnes<br />

au total ont volé de la Suisse<br />

vers l’étranger ou de l’étranger<br />

vers la Suisse. Parmi elles, on déchapitre<br />

«Swissair – Swiss» à la page<br />

15), différents modèles d’entreprise<br />

ont été testés. Aujourd’hui, ce sont<br />

essentiellement les deux modèles suivants<br />

qui se sont imposés dans le domaine<br />

des voyages en avions (sans les<br />

vols privés destinés aux voyages d’affaires).<br />

1. Modèle de la «compagnie<br />

en réseau»<br />

Les lignes à courte et longue distance<br />

sont coordonnées entre elles et<br />

connectées à un aéroport qualifié de<br />

«Hub» (plaque tournante en français).<br />

Le réseau s’enrichit en liaisons<br />

aériennes grâce à la coopération avec<br />

d’autres compagnies et aux alliances.<br />

Les passagers ont ainsi à disposition<br />

un réseau mondial. Par ailleurs, les<br />

vols des compagnies en réseau offrent<br />

de nombreuses prestations supplémentaires<br />

comprises dans le prix<br />

du billet: repas et boissons, divertissements<br />

à bord, etc. Les prix des vols<br />

peuvent certes très souvent changer,<br />

mais ils sont avant tout fixés sur la<br />

base de listes de prix et non pas sur la<br />

base de la période à laquelle le client<br />

a fait sa réservation. Le client paye<br />

souvent son billet plus cher que s’il<br />

l’avait acheté auprès d’une compagnie<br />

à bas prix, mais jouit en contrepartie<br />

d’une plus grande liberté. Il a<br />

par exemple la possibilité de modifier<br />

gratuitement sa réservation.<br />

Parmi les compagnies qui suivent<br />

ce modèle d’entreprise, on trouve<br />

notamment Lufhansa, Swiss, Air<br />

France, Singapore Airlines ou encore<br />

American Airlines.<br />

2. Modèle de la «compagnie<br />

à bas prix» (low cost)<br />

Une compagnie low cost exploite en<br />

premier lieu des liaisons aériennes reliant<br />

deux destinations et ne dispose<br />

d’aucun «Hub». De plus, ces compagnies<br />

limitent leur offre au transport<br />

d’un point A vers un point B. Les autres<br />

prestations, comme les repas et<br />

les boissons, les divertissements à<br />

bord ou la garantie de disposer d’un<br />

siège réservé, sont facturées en supplément<br />

au passager ou ne sont<br />

même pas proposées. Par ailleurs, les<br />

prix des vols sont de plus en plus fréquemment<br />

abaissés de manière artificielle<br />

grâce à la vente d’autres prestations<br />

totalement étrangères à<br />

l’aviation (la location de voiture, par<br />

Les alliances<br />

Il existe aujourd’hui trois grandes alliances au niveau international. Elles se partagent environ<br />

60% de l’ensemble du marché du transport aérien.<br />

Star Alliance compte aujourd’hui 18 membres: Lufthansa, Singapore<br />

Airlines, Air Canada, Air New Zealand, ANA (Japon), TAP (Portugal),<br />

Asiana Airlines (Corée), Austrian, bmi (Grande-Bretagne), LOT (Pologne),<br />

SAS (pays scandinaves), South African Airways, Spanair, Swiss,<br />

Thai Airlines, United Airlines (Etat-Unis), US Airlines (Etats-Unis) et Varig (Brésil). Avec ses membres<br />

et un total de 2800 appareils, Star Alliance couvre environ 23,6% du marché mondial de<br />

l’aviation et transporte annuellement quelque 425 millions de passagers vers 842 destinations<br />

différentes.<br />

SkyTeam Alliance compte aujourd’hui 10 membres: Aeroflot (Russie),<br />

Aero Mexico, Air France, KLM (Pays-Bas), Alitalia, Continental<br />

(Etats-Unis), CSA (République tchèque), Delta (Etats-Unis), Korean Airways<br />

et NWA (Etats-Unis). Avec ses membres et un total de 2018 appareils,<br />

SkyTeam Alliance couvre environ 20,7% du marché mondial de l’aviation et transporte<br />

annuellement quelque 373 millions de passagers vers 728 destinations différentes.<br />

Oneworld Alliance compte aujourd’hui 9 membres: American<br />

Airlines (Etats-Unis), air Lingus (Irlande), British Airways, Cathay Pacific<br />

(Hong Kong), Finair, Iberia (Espagne), LAN (Chili), Quantas (Aus -<br />

tralie) et le dernier arrivé, Japan Airlines. Avec ses membres et un<br />

total de 1982 appareils, Oneworld Alliance couvre environ 13,5% du marché mondial de l’aviation<br />

et transporte annuellement quelque 243 millions de passagers vers 599 destinations<br />

différentes.<br />

exemple). Les prix des vols à proprement<br />

parler sont par conséquent bon<br />

marché et dépendent fortement de la<br />

demande: celui qui réserve tôt<br />

(lorsque l’avion n’est pas encore<br />

plein) paye moins; celui qui réserve<br />

tardivement paye davantage.<br />

Parmi les compagnies qui suivent<br />

ce modèle d’entreprise, on trouve notamment<br />

helvetic.com, easyJet, Ryanair,<br />

Niki ou encore gexx.<br />

Ces deux modèles d’entreprise<br />

peuvent s’appliquer aussi bien au<br />

transport dans le domaine des affaires<br />

que dans celui du tourisme. Il<br />

arrive parfois aussi que les deux modèles<br />

se mélangent. C’est ainsi qu’il<br />

existe des compagnies en réseau qui<br />

gèrent une filiale low cost.<br />

Les compagnies aériennes<br />

aujourd’hui et demain<br />

Après une grosse crise qui a frappé<br />

tant le transport des voyageurs que<br />

celui des marchandises à la fin des<br />

années 90 et surtout au début du<br />

nouveau millénaire, les observateurs<br />

s’attendent désormais plutôt à une<br />

amélioration dans cette branche. La<br />

crise des dernières années a été pro-<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 13


nombrait seulement 4,9 millions<br />

de passagers en transit, c’est-à-dire<br />

de passagers qui n’ont volé vers<br />

la Suisse que pour y prendre une<br />

correspondance aérienne.<br />

En 2004, à peine 25% de tous les<br />

touristes venus en Suisse, soit environ<br />

6,8 millions de personnes,<br />

sont arrivés par la voie des airs.<br />

Ces touristes ont dépensé au total<br />

quelque 3,25 milliards de francs<br />

en Suisse.<br />

Un avenir entre dérégulation<br />

et croissance<br />

Il est évident que l’on ne peut pas livrer<br />

ici des pronostics absolument<br />

sûrs en ce qui concerne l’avenir du<br />

marché de l’aviation. Il est cependant<br />

possible d’identifier les tendances<br />

suivantes.<br />

Le marché de l’aviation va certainement<br />

être très dynamique au cours<br />

des prochaines années. La demande<br />

en transports aériens augmente et de<br />

plus en plus d’Etats tentent de mieux<br />

harmoniser les règles du marché aérien<br />

au niveau mondial. C’est la raison<br />

pour laquelle de plus en plus<br />

d’accords suprarégionaux ou même<br />

transcontinentaux sur le trafic aérien<br />

seront conclus dans le monde entier.<br />

C’est ainsi, par exemple, que la Suisse<br />

a également conclu un accord sur le<br />

transport aérien dans le cadre du premier<br />

paquet d’accords bilatéraux<br />

avec l’Union européenne (UE). Cet<br />

accord remplace 24 conventions et<br />

garantit aux compagnies aériennes<br />

suisses les mêmes règles que celles<br />

Prévisions relatives aux mouvements aériens<br />

des vols de ligne et des vols charter dans l’ensemble<br />

des aéroports suisses<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Millions de passagers<br />

15,2<br />

260,4<br />

(évolution actuelle)<br />

34,4<br />

537,8<br />

28,6<br />

Chiffres tirés d’une étude de l’OFAC menés par Intraplan Munich, août 2005<br />

qui s’appliquent aux compagnies aériennes<br />

européennes à l’intérieur du<br />

marché commun de l’UE (la réciproque<br />

est également valable). Ces<br />

accords dits «Open Sky», qui garantissent<br />

un transport aérien libre, sont<br />

de plus en plus fréquemment conclus<br />

entre la Suisse et des pays extérieurs<br />

à l’UE. La Suisse négocie par exemple<br />

actuellement d’importants accords<br />

«Open Sky» avec le Canada et les<br />

Etats-Unis.<br />

Les spécialistes s’attendent à une<br />

forte croissance du trafic aérien au<br />

2004–2020 +3,9% par an<br />

(2000–2020 2,2%)<br />

45,5<br />

412,6<br />

39,3<br />

(prévisions ) (perspectives ) 64,9<br />

541,7<br />

598,7<br />

2004–2020 +3,0% par an<br />

(2000–2020 1,0%)<br />

52,7<br />

658,9<br />

1000 mouvements<br />

59,7<br />

709,2 733,7<br />

nombre de passagers<br />

mouvements aériens<br />

0<br />

1986 1990 1995 2000 2004 2010 2015 2020 2025 2030<br />

cours des prochaines années. On le<br />

voit par exemple dans l’étude (voir<br />

graphique ci-dessus) réalisée pour le<br />

compte de l’Office fédéral de l’aviation<br />

civile (OFAC). Les spécialistes<br />

s’attendent à ce que le nombre de<br />

passagers dans les aéroports suisses<br />

passe de 28,6 millions en 2004 à 64,9<br />

millions en 2020. Sur la base des chiffres<br />

actuels, ces pronostics semblent<br />

réalistes.<br />

TERMES<br />

Alliance: regroupement de plusieurs compagnies<br />

aériennes au sein d’un grand réseau.<br />

Offre: l’offre désigne des produits ou des services<br />

destinés à la vente et proposés sur un marché.<br />

La relation entre l’offre et la demande<br />

constitue le fondement de l’économie de marché.<br />

Carrier: mot anglais signifiant transporteur et<br />

désignant une compagnie aérienne.<br />

Modèle d’entreprise: Un modèle d’entreprise<br />

décrit comment une entreprise répond à une<br />

demande donnée avec une offre (produit ou<br />

service) et gagne ainsi de l’argent.<br />

Demande: la demande désigne le besoin que<br />

le public a d’un produit ou d’un service déter -<br />

minés.<br />

EXERCICES<br />

1. Dans le paragraphe «les compagnies aériennes hier et<br />

aujourd’hui» (au bas de la page 13), on présente différentes<br />

raisons qui expliquent la crise du trafic aérien au début<br />

des années 2000. Choisissez deux de ces raisons et démontrez<br />

brièvement et par écrit en quoi celles-ci ont représenté<br />

un problème pour les compagnies aériennes.<br />

2. Observez le graphique «Prévisions relatives aux mouvements<br />

aériens des vols de ligne et des vols charter».<br />

Quelles pourraient être les conséquences économiques<br />

et écologiques de cette évolution d’ici 2020? Notez trois<br />

conséquences possibles à vos yeux sous forme de motsclefs.<br />

3. Recherchez à l’aide d’articles de presse, de publications ou<br />

d’Internet le modèle d’entreprise de la compagnie aérienne<br />

«easyJet». Essayez de décrire comment easyJet gagne de<br />

l’argent.<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 14


De Swissair<br />

à Swiss<br />

Au début, on voulait s’approcher des étoiles. L’une des entreprises qui<br />

a précédé Swissair, dans les années 1920, se nommait en effet «Ad Astra»<br />

(«vers les étoiles» en latin). Présentation de l’histoire mouvementée de<br />

la compagnie aérienne suisse.<br />

Les débuts du transport aérien suisse: un appareil de la compagnie<br />

zurichoise «Ad Astra»<br />

La «Swissair Schweizerische Luftverkehr<br />

AG» est née en mars 1931 de la<br />

fusion de la compagnie bâloise «Balair»<br />

et de la zurichoise «Ad Astra».<br />

La nouvelle compagnie disposait ainsi<br />

de 13 appareils pour une capacité totale<br />

de 86 places et occupait 64 personnes.<br />

L’histoire de la compagnie<br />

nationale s’est ensuite déroulée de la<br />

manière suivante:<br />

29 août 1939: Swissair cesse son<br />

service aérien, car le Royaume-<br />

Uni, la France et les Pays-Bas lui retirent<br />

leur autorisation de survol<br />

en raison de la guerre.<br />

1947: La Confédération, les cantons,<br />

les communes, les CFF, les<br />

PTT et les banques cantonales<br />

prennent pour la première fois<br />

une participation dans Swissair.<br />

Auparavant, la compagnie aérienne<br />

était totalement en mains privées.<br />

1948: Le service aérien de lignes<br />

de Swissair n’est plus conduit depuis<br />

Dübendorf, mais depuis le<br />

nouvel aéroport de Zurich Kloten.<br />

Septembre 1949: Swissair subit<br />

une perte énorme, car à cette<br />

époque, le prix de ses billets est<br />

basé sur la livre. Or la monnaie britannique<br />

est fortement dévaluée.<br />

Mars 1950: Swissair demande<br />

pour la première fois un soutien financier<br />

direct auprès de la Confédération.<br />

Elle l’obtient en septembre<br />

1950.<br />

1951: Avec les nouveaux statuts<br />

acceptés par le gouvernement<br />

suisse, Swissair devient la «société<br />

nationale suisse de transport aérien».<br />

1959: Swissair prend une participation<br />

dans «Balair», refondée six<br />

ans plus tôt, et commence à l’utiliser<br />

comme «société charter».<br />

Années 1960 et 1970: L’apparition<br />

du tourisme de masse contribue<br />

au succès de Swissair tant au<br />

niveau des vols que des résultats.<br />

1970: En février, attentat à la<br />

bombe sur un vol Swissair à destination<br />

de Tel-Aviv (l’avion s’écrase<br />

et les 47 occupants sont tués). En<br />

septembre, détournement d’un<br />

vol vers le désert jordanien.<br />

1971: Premiers vols avec le «Jumbo<br />

Jet».<br />

1987: La première femme débute<br />

son activité de pilote auprès de<br />

Swissair.<br />

1995: Swissair entre dans le capital<br />

de la compagnie belge «Sabena».<br />

1997: Swissair devient le «SAir<br />

Group» qui, outre les compagnies<br />

Swissair et Crossair, possède désormais<br />

aussi des participations<br />

dans d’autres compagnies aériennes<br />

ainsi que dans des sociétés de<br />

services comme par exemple des<br />

entreprises de logistique.<br />

1998: Le vol SR111 de Swissair au<br />

départ de New York s’écrase au<br />

large des côtes canadiennes près<br />

de Halifax. Les 229 personnes présentes<br />

à bord sont tuées.<br />

Printemps 2001: Les gros problèmes<br />

d’entreprise et financiers du<br />

SAir Group sont rendus publics.<br />

Octobre 2001: Fin de Swissair/SAir<br />

Group dans ce que l’on a nommé<br />

le «Gro<strong>und</strong>ing»<br />

Le «Gro<strong>und</strong>ing» – une chute<br />

après un long vol<br />

Même si l’entreprise «Swissair» devait<br />

sans cesse recourir à un soutien<br />

étatique, l’activité aérienne a dans<br />

Employés de Swissair<br />

31 décembre 1931: 64 personnes<br />

29 août 1939: 180 personnes<br />

31 décembre 1940: 95 personnes<br />

31 décembre 1950: 1510 personnes<br />

31 décembre 1960: 7’332 personnes<br />

31 décembre 1970: 13’280 personnes<br />

31 décembre 1980: 15’356 personnes<br />

31 décembre 1990: 19’883 personnes<br />

31 décembre 2000: 10’887 personnes<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 15


Un appareil de Swiss au-dessus du Cervin: les cœurs suisses battent<br />

plus fort<br />

l’ensemble bien fonctionné pendant<br />

plus de quarante ans. En tout cas, durant<br />

la période allant de 1950 à 1990,<br />

l’entreprise a plus que décuplé le<br />

nombre de ses employés.<br />

Mais tout ce qui avait été bâti au<br />

cours des ces quarante ans s’est dégradé<br />

entre 1995 et 2001. Comment<br />

en était-on arrivé là?<br />

Un nouveau départ: Swiss<br />

Le Gro<strong>und</strong>ing<br />

A la fin des années 1980, Swissair<br />

passait pour être trop petite pour<br />

pouvoir évoluer dans le transport aérien<br />

international. C’est en grande<br />

partie pour cette raison que Swissair<br />

s’est alors mise à suivre une stratégie<br />

connue sous le nom de «Hunter Strategy»<br />

ou «stratégie du chasseur».<br />

Celle-ci consistait à prendre de nouvelles<br />

participations dans des compagnies<br />

de moyenne importance qui<br />

étaient la plupart du temps affaiblies<br />

au niveau financier. En 1997 et respectivement<br />

1999, «Singapore Airlines»<br />

et «Delta Airlines» avaient dénoncé<br />

leurs accords de collaboration,<br />

de sorte que Swissair manquait de<br />

partenaires au niveau intercontinental.<br />

Ces prises de participation dans<br />

des compagnies rassemblées au sein<br />

du «Qualiflyer Group» engloutissaient<br />

des milliards. Mais la direction<br />

et de conseil d’administration de<br />

Swissair n’ont pas réussi à réagir à<br />

temps et de manière raisonnable.<br />

Grâce à deux injections massives d’argent par la Confédération (450 millions et 1<br />

milliard de francs), le service aérien reprend dès le 5 octobre 2001 et la nouvelle compagnie<br />

«Swiss» est fondée (projet Phoenix). Swissair (et respectivement SAir Group)<br />

se retrouve quant à elle dans une procédure de concordat. Au printemps 2005,<br />

Lufthansa annonce vouloir devenir actionnaire majoritaire de Swiss. La reprise doit<br />

se faire par étapes et être achevée en 2007. Ce faisant, Swiss (comme 17ème membre)<br />

appartient depuis avril 2006 à «Star Alliance» en tant qu’entreprise et en tant<br />

que marque.<br />

Ce rachat par Lufthansa est accompagné par deux fondations de l’Etat suisse: la<br />

fondation Almea s’occupe surtout du déroulement technique de l’opération; la fondation<br />

Darbada est quant à elle chargée de suivre le déroulement du transport aérien<br />

suisse et de son infrastructure afin d’assurer de bonnes liaisons aériennes entre<br />

la Suisse et le reste du monde.<br />

En 2001, les événements se précipitent.<br />

En janvier, Philipp Bruggisser<br />

doit quitter la direction du SAir<br />

Group. La «stratégie du chasseur»<br />

est immédiatement abandonnée. A<br />

mi-mars, tous les espoirs sont placés<br />

en Mario Corti, le nouveau patron du<br />

SAir Group. En avril, celui-ci doit présenter<br />

les pires résultats de l’histoire<br />

de l’entreprise: le groupe a perdu 2,9<br />

milliards de francs lors de l’exercice<br />

2000. La situation continue de s’aggraver.<br />

Les attaques terroristes du 11 septembre<br />

touchent durement l’ensemble<br />

de la branche aérienne. Mais pour<br />

Swissair, qui est déjà un canard boiteux,<br />

c’est encore pire. Le 1er octobre<br />

2001, Mario Corti communique que<br />

l’activité aérienne ne peut être maintenue<br />

qu’avec l’aide de nouveaux<br />

crédits des grandes banques UBS et<br />

CS et demande le sursis concordataire.<br />

Le besoin en argent liquide augmente<br />

immédiatement. Le 2 octobre<br />

2001 survient l’inimaginable: Swissair,<br />

autrefois surnommée «la<br />

banque volante» en raison de ses réserves<br />

financières, est en faillite. Elle<br />

ne peut même plus payer son kérosène.<br />

La flotte reste à terre, 260 appareils<br />

sont cloués au sol et 19'000<br />

passagers se retrouvent plantés avec<br />

des billets non valables un peu partout<br />

dans le monde: c’est le «Gro<strong>und</strong>ing»<br />

(terme anglais qui désigne une<br />

interdiction de vol). Aujourd’hui encore,<br />

le déroulement exact des événements<br />

fait débat – les uns prétendent<br />

que les grandes banques ont refusé<br />

de nouveaux crédits à Swissair,<br />

alors que d’autres estiment que les liquidités<br />

étaient encore suffisantes.<br />

Une compagnie aérienne nationale:<br />

oui ou non?<br />

On a beaucoup débattu et on débat<br />

encore beaucoup de cette question.<br />

Ce qui est sûr, c’est qu’une compagnie<br />

aérienne ayant sa base opérationnelle<br />

en Suisse est d’une grande<br />

importance pour l’intégration de la<br />

Suisse dans le transport aérien international.<br />

Mais savoir à qui appartient<br />

effectivement cette compagnie n’est<br />

dans ce sens pas très important.<br />

Les arguments<br />

économiques<br />

Le trafic aérien – peu importe qu’il<br />

s’agisse du transport de passagers ou<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 16


de fret – représente un pan indispensable<br />

de l’économie suisse:<br />

Quelque 150'000 personnes travaillent<br />

directement ou indirectement<br />

pour le transport aérien.<br />

Un grand nombre d’entreprises<br />

dépendent indirectement du<br />

transport aérien (agences de voyage,<br />

catering, dutyfree, technique).<br />

De très nombreuses entreprises<br />

dépendent de liaisons aériennes<br />

efficaces vers des centres à l’étranger<br />

pour leurs propres affaires<br />

(voyages d’affaires).<br />

Pour le tourisme, de bonnes liaisons<br />

de la Suisse vers l’étranger et<br />

de l’étranger vers la Suisse sont vitales.<br />

Le fret aérien est d’une importance<br />

centrale pour l’économie suisse<br />

(voir le paragraphe sur le transport<br />

des marchandises au chapitre 1).<br />

Le transport aérien est un élément essentiel<br />

pour une Suisse qui évolue<br />

dans l’économie mondiale:<br />

L’économie suisse est très fortement<br />

intégrée dans le commerce<br />

avec l’étranger. Une bonne interconnexion<br />

avec le trafic aérien international<br />

est par conséquent essentielle.<br />

En tant que pays continental sans<br />

accès au trafic maritime mondial,<br />

la Suisse ne peut compter que sur<br />

de bonnes infrastructures aériennes<br />

et sur une bonne liaison au<br />

trafic aérien international pour<br />

tisser avec les habitants est les<br />

entreprises de l’étranger les rela -<br />

La Suisse a-t-elle besoin d’un «Home Carrier», c’est-à-dire d’une compagnie<br />

aérienne ayant sa base opérationnelle en Suisse?<br />

tions étroites qui lui sont nécessaires.<br />

Swiss reste-elle le «Home<br />

Carrier» de la Suisse?<br />

Maintenant se pose la question de savoir<br />

si la Suisse, pour toutes ces raisons,<br />

a également besoin de ce que<br />

l’on nomme un «Home Carrier»,<br />

c’est-à-dire une compagnie aérienne<br />

ayant sa propre base opérationnelle<br />

en Suisse. L’expérience montre que<br />

chaque compagnie aérienne a pour<br />

but de diriger le trafic des passagers<br />

de petits aéroports vers des plus<br />

grands que l’on nomme «Hubs», afin<br />

de mieux exploiter ses propres liaisons<br />

longues distances. C’est la raison<br />

pour laquelle ces compagnies<br />

sont nommées «compagnies en réseau»<br />

(voir chapitre 3). S’il n’y a pas<br />

au moins une grande compagnie aérienne<br />

opérant à partir de la Suisse<br />

(comme autrefois Swissair), il se pourrait<br />

que de nouvelles destinations<br />

lointaines (par exemple New York,<br />

HongKong, etc.) ne soient plus atteignables<br />

qu’en transitant par des aéroports<br />

étrangers – ce qui serait défavorable<br />

pour l’économie suisse.<br />

TERMES<br />

Alliance: regroupement de plusieurs compagnies aériennes au sein<br />

d’un grand réseau.<br />

Compagnie charter: compagnie aérienne qui ne propose pas de<br />

vols de lignes, mais qui effectue des vols pour un autre groupe (la<br />

plupart du temps des voyagistes).<br />

Carrier: mot anglais signifiant transporteur et qui désigne une compagnie<br />

aérienne.<br />

Procédure de concordat: la procédure de concordat est un terme<br />

tiré de la Loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite (LP). Le<br />

concordat est un accord entre des entreprises en proie à des difficultés<br />

de paiements et leurs créanciers. Ces derniers acceptent que<br />

l’entreprise conserve sa raison sociale et son activité économique, le<br />

temps d’assainir ses finances, de manière à ce que tous les intéressés<br />

se trouvent dans une situation meilleure que dans le cas d’une faillite.<br />

Une faillite ou des poursuites ne sont pas possibles au cours de<br />

ce que l’on nomme le sursis concordataire.<br />

EXERCICES<br />

1. Recherchez sur Internet des éléments sur l’histoire<br />

de Swissair et trouvez comment le nom de<br />

la compagnie aérienne «Balair» y est associé. Relevez<br />

les principales étapes qui ont marqué l’histoire<br />

de «Balair».<br />

2. Expliquez dans un texte court et que vous aurez<br />

vous-même écrit, quelle est la différence<br />

entre une compagnie aérienne en réseau et une<br />

compagnie charter.<br />

3. Rassemblez des arguments qui plaident pour<br />

une compagnie aérienne nationale suisse et des<br />

arguments qui y sont opposés.<br />

4. Tâche supplémentaire: comparez vos arguments<br />

avec ceux des deux personnalités interviewées<br />

dans le cahier INPUT (question 6).<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 17


Le revers<br />

de la médaille<br />

Le transport aérien et ses infrastructures fournissent des emplois<br />

et sont un moteur économique. Mais le transport aérien n’est pas<br />

vraiment écologique.<br />

On part du principe que le transport<br />

aérien fait plus que doubler tous les<br />

dix ans. Ces pronostics accordent à la<br />

branche de bonnes perspectives au<br />

niveau du chiffre d’affaires, mais sont<br />

aussi annonciateurs de gros pro -<br />

blèmes. Les effets sur notre environnement<br />

sont énormes, surtout au niveau<br />

des nuisances sonores et du climat.<br />

Le trafic aérien, un problème<br />

pour le climat<br />

Rares sont les passagers qui sont<br />

conscients de l’énorme charge que<br />

chaque vol fait peser sur notre climat.<br />

Par exemple, lors d’un vol aller-retour<br />

entre Zurich et New York, l’émission<br />

en dioxyde de carbone ( CO 2 ) par<br />

personne est équivalente à celle<br />

d’une voiture pendant une année entière.<br />

Or les scientifiques se sont depuis<br />

quelques temps mis d’accord:<br />

une partie importante du réchauffe-<br />

L’«échelle du bruit»<br />

Nombre de décibels et sorte de bruit:<br />

130 Avion de chasse à réaction<br />

(seuil de douleur)<br />

120 Discothèque (seuil de douleur)<br />

110 Marteau-piqueur à une distance<br />

de 10 mètres<br />

100 Avion de ligne<br />

(500 mètres après le décollage)<br />

75 Trafic urbain<br />

70 Survol d’un avion de ligne<br />

(6500 mètres après le décollage)<br />

60 Conférence<br />

55 Conversation normale, par exemple<br />

dans un bureau<br />

40 Zone d’habitation tranquille, de nuit<br />

30 Chuchotement, chant d’oiseau<br />

10 Limite d’audition chez la plupart des<br />

adultes<br />

Source: www.yelloear.com<br />

ment climatique et de ses effets –<br />

comme la fonte des glaciers, les glissements<br />

de terrains ou la multiplication<br />

des inondations – sont des<br />

conséquences directes de ces émissions<br />

de dioxyde de carbone. Le<br />

transport aérien étant répandu sur<br />

tout le globe, ses effets sont également<br />

perceptibles dans le monde entier.<br />

Si l’on ne parvient pas à débattre<br />

de l’important taux de croissance du<br />

transport aérien également sous l’angle<br />

du réchauffement climatique ni à<br />

«myclimate» – Protection du climat dans<br />

le transport aérien<br />

prendre des contre-mesures efficaces,<br />

la production démesurée de<br />

CO 2 engendrée par l’aviation menacera<br />

alors de réduire à néant les nombreux<br />

efforts destinés à réduire les<br />

gaz à effet de serre.<br />

Aussi bien en Suisse que sur la<br />

scène internationale, le trafic aérien<br />

continue pourtant de demeurer exclu<br />

des mesures prises en matière de politique<br />

climatique. Vu qu’il se déroule<br />

par-dessus les frontières, le trafic aérien<br />

échappe presque totalement aux<br />

myclimate présente des solutions quant à la charge que le transport aérien fait peser sur le<br />

climat, des solutions également attractives d’un point de vue économique. myclimate est né<br />

d’un projet de l’EPF de Zurich. Il permet des solutions facultatives et innovantes en matière de<br />

protection du climat et encourage l’utilisation d’énergies renouvelables et d’une technologie<br />

plus efficace au niveau énergétique. L’idée de base repose sur le principe de responsabilité: les<br />

usagers du trafic aérien peuvent compenser les émissions nocives pour le climat produites lors<br />

de leur vol notamment par l’achat d’un «ticket myclimate». De plus, myclimate favorise le<br />

débat public sur la protection du climat et prend fait et cause pour une réduction à la source<br />

des gaz à effet de serre.<br />

Le système fonctionne de la manière suivante: la quantité de CO 2 par passager émise lors d’un<br />

vol est compensée dans un projet de protection du climat, un projet qui est soutenu grâce à<br />

l’achat du «ticket myclimate». Un ticket myclimate peut être acheté en complément du billet<br />

de vol directement auprès de myclimate ou auprès de différentes agences de voyage.<br />

Informations supplémentaires sur www.myclimate.org<br />

(en allemand et en anglais)<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 18


mesures nationales. Par ailleurs, dans<br />

le monde entier, des centaines d’accords<br />

bilatéraux garantissent des exonérations<br />

fiscales réciproques sur le<br />

kérosène. Cette situation ne devrait<br />

pas évoluer à moyen terme. Ce que<br />

l’on nomme le Protocole de Kyoto<br />

ne prévoit pas de réglementations<br />

pour le transport aérien. Etant donné<br />

que, politiquement, une limitation du<br />

transport aérien au niveau mondial<br />

n’a aucune chance à court terme, on<br />

tente de compenser les émissions de<br />

CO 2 qui lui sont liées, par exemple au<br />

travers de projet de reforestation.<br />

Une augmentation du prix de chaque<br />

vol permettrait aussi de réhabiliter les<br />

vieux appareils. Or ceci – au travers<br />

des économies en carburant – contribuerait<br />

également à réduire les émissions<br />

de dioxyde de carbone.<br />

Oui à l’aéroport,<br />

mais non au bruit<br />

Le fait que l’aéroport de Kloten soit<br />

très proche de la Ville de Zurich représente<br />

des avantages, puisque les<br />

temps de voyage et les itinéraires de<br />

transport sont courts. Mais les gens<br />

qui se trouvent à proximité immédiate,<br />

ou dans les environs, sont exposés<br />

à une charge sonore importante.<br />

Les conséquences sur la santé<br />

peuvent être graves. Le corps humain<br />

réagit au bruit du trafic, par exemple<br />

par du stress. Dans le cas du transport<br />

aérien, le problème est que le bruit<br />

vient du ciel et qu’il ne peut par<br />

conséquent pas être diminué avec<br />

des murs anti-bruit.<br />

Les esprits s’échauffent<br />

La pollution sonore provoquée par<br />

l’aéroport de Zurich-Kloten constitue<br />

Des habitants incommodés par<br />

le bruit de l’aéroport de Zurich<br />

s’opposent aux nouvelles règles<br />

concernant les vols d’approche.<br />

également un dossier diplomatique<br />

très explosif, car les vols en partance<br />

et à destination de Kloten passent audessus<br />

du territoire allemand. Pendant<br />

des années, l’Allemagne avait<br />

protesté contre la violation répétée<br />

de l’accord bilatéral de 1984 (relatif<br />

aux approches et aux décollages passant<br />

au-dessus du sol allemand) par la<br />

société exploitant l’aéroport. L’accord<br />

a été dénoncé au printemps 2000, ce<br />

qui laissait entrevoir de profonds<br />

changements dans le service aérien.<br />

Berne et Berlin ont alors négocié un<br />

nouveau traité, mais celui-ci a été refusé<br />

par le Parlement suisse. Du coup,<br />

à l’automne 2002, l’Allemagne a<br />

édicté de manière unilatérale une ordonnance<br />

définissant des heures auxquelles<br />

le passage par l’espace aérien<br />

allemand est interdit. Ceci a contraint<br />

la société exploitant l’aéroport à utiliser<br />

la voie sud pour les vols d’approche<br />

ayant lieu le week-end, le soir<br />

et au petit matin. Durant ces périodes,<br />

les vols doivent donc passer<br />

par le territoire suisse, au-dessus<br />

d’une zone densément peuplée.<br />

Outre la pollution sonore, cette<br />

approche par le sud a également des<br />

conséquences économiques. Autrefois<br />

situés dans les communes riches<br />

et tranquilles de la rive droite du Lac<br />

de Zurich, immeubles et terrains à bâtir<br />

ont perdu de leur valeur.<br />

Politique aéroportuaire<br />

L’avenir de l’aéroport de Zurich dépend<br />

de la politique de la Confédération<br />

et du canton et du développement<br />

ultérieur de la lutte opposant la<br />

Suisse à l’Allemagne à propos du<br />

bruit. Les différents conflits devraient<br />

continuer à se durcir. Malgré l’importance<br />

économique de l’aéroport, le<br />

législatif de la Ville de Zurich est<br />

d’avis que les mouvements aériens<br />

devront être à plafonnés à moyen<br />

terme et que les émissions sonores<br />

devront être simultanément réduites<br />

au rythme d’environ 2% par an. Au<br />

travers de sa politique aéroportuaire,<br />

la Direction de l’Economie publique<br />

du canton tente de trouver un équilibre<br />

entre sécurité, prospérité, mobilité,<br />

économie et habitat (voir l’interview<br />

de la directrice de l’Economie<br />

publique zurichoise Rita Fuhrer à la<br />

page 21).<br />

TERMES<br />

Protocole de Kyoto: le Protocole de Kyoto est<br />

entré en vigueur le 16 février 2005. Les 141<br />

Etats signataires se sont engagés à diminuer les<br />

émissions de gaz à effet de serre au niveau<br />

mondial d’ici 2012. L’objectif minimal est une<br />

réduction de 5,2% de ces émissions par rapport<br />

à 1990.<br />

CO 2 : le dioxyde de carbone est issu de la combustion<br />

du pétrole. Compte tenu de sa concentration<br />

de plus en plus massive dans l’atmosphère,<br />

il contribue de manière déterminante au<br />

réchauffement climatique.<br />

EXERCICES<br />

1. Citez deux raisons possibles qui expliquent que le transport<br />

aérien reste exclu des mesures prises en matière de politique<br />

climatique tant au niveau suisse que sur la scène internationale.<br />

2. Recherchez sur Internet et dans des articles de presse des<br />

solutions possibles au conflit sur le bruit qui oppose la<br />

Suisse et l’Allemagne, puis évaluez ces solutions du point<br />

de vue de l’aéroport et de celui des habitants.<br />

3. Surfez sur le site de www.myclimate.ch (en allemand et<br />

en anglais) et découvrez le rôle que cette institution a<br />

en voir avec le Championnat du monde de football 2006<br />

en Allemagne.<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 19


Interview<br />

de Daniel Vischer<br />

Avocat, conseiller national Vert, président de la section trafic aérien<br />

du syndicat SSP<br />

Daniel Vischer, commençons pas la<br />

«question délicate»: quelle est votre<br />

position par rapport à l’aviation?<br />

Utilisez-vous personnellement<br />

l’avion comme moyen de transport?<br />

Si oui, dans quel but et à quelle<br />

fréquence?<br />

Daniel Vischer: Je vole peu, même<br />

pas une fois par an. La dernière fois,<br />

c’était à Noël 2004 pour un vol vers<br />

Marrakech. Je suis plutôt passionné<br />

par les voyages en train.<br />

Quelle est l’importance de la<br />

branche du transport aérien pour<br />

l’économie suisse?<br />

Daniel Vischer: Cette branche est<br />

sans aucun doute importante, principalement<br />

dans le domaine des liaisons<br />

à longue distance. Le principe de<br />

base doit être le suivant: utiliser le<br />

train pour les courtes distances<br />

(jusqu’à 500 kilomètres) et l’avion<br />

pour les longues. En tant que plaque<br />

tournante du trafic longue distance,<br />

Zurich garantit au total quelque<br />

60'000 places de travail.<br />

Les places de travail, qui sont liées<br />

directement ou indirectement<br />

à cette branche, constituent en<br />

vérité un aspect économique important<br />

du transport aérien. Comment<br />

voyez-vous le développement futur<br />

du marché du travail dans ce<br />

secteur?<br />

Daniel Vischer: Le développement<br />

futur du marché du travail dépend du<br />

fait que l’aéroport de Zurich conserve<br />

ou non son statut de plaque tournante.<br />

Jusqu’à présent, la reprise de<br />

Swiss par Lufthansa a renforcé le<br />

hub. J’en suis surpris, car je m’attendais<br />

plutôt à des effets négatifs. Des<br />

entreprises comme SR technics, Swissport<br />

(les activités au sol) ou Cargo logic<br />

(fret) ont pu maintenir leurs places<br />

de travail.<br />

Baptisé Unique, l’aéroport de Zurich<br />

représente la grande plaque tournante<br />

du transport aérien suisse.<br />

Donnez-nous, à votre avis, un aspect<br />

positif et un aspect négatif de cet<br />

aéroport.<br />

Daniel Vischer: Côté positif, le hub<br />

garantit les places de travail et une<br />

liaison vers les autres continents.<br />

Côté négatif, il y a le bruit qui est insupportable.<br />

Des couloirs aériens<br />

passant par le nord* représenteraient<br />

la meilleure solution. Il ne faut pas<br />

que la plus grande zone d’agglomérations<br />

du pays soit la plus touchée<br />

par le bruit. (* Les couloirs aériens par<br />

le nord passent par le sud de l’Allemagne.<br />

La Suisse a dû limiter le nombre<br />

de vols suite aux protestations de<br />

l’Allemagne).<br />

Le trafic aérien a un impact relativement<br />

important sur l’environnement<br />

(pollution, bilan du CO 2 , etc.).<br />

Comment pourrait-on mieux gérer<br />

ce problème? Quelles seraient selon<br />

vous les solutions?<br />

Daniel Vischer: Il faudrait imposer<br />

un impôt sur le transport aérien au niveau<br />

international. Cet impôt devrait<br />

être souple. Cela permettrait également<br />

de lutter contre les tarifs trop<br />

bon marché. Les problèmes du transport<br />

aérien ont en effet débuté avec<br />

la désagrégation de l’accord de l’AITA<br />

(Association internationale du transport<br />

aérien) sur les prix, à la fin des<br />

années 80, ainsi qu’avec la déréglementation<br />

au niveau international.<br />

Le transport aérien est aujourd’hui<br />

beaucoup trop bon marché. En Europe<br />

tout particulièrement, ces prix<br />

bon marché freinent le transfert de<br />

l’air au rail. Par ailleurs, il faut également<br />

des règles claires à propos des<br />

nuisances nocturnes.<br />

Swissair n’existe plus et Swiss<br />

appartient à Lufthansa. Pour vous,<br />

en tant que citoyen suisse et<br />

conseiller national, serait-il important<br />

qu’il y ait en Suisse une<br />

compagnie aérienne nationale?<br />

Daniel Vischer: Le caractère national<br />

est de moins en moins important.<br />

Swiss est certes encore marquée du<br />

drapeau suisse, mais elle n’est plus<br />

une entreprise helvétique. Je ne regrette<br />

pas l’ancienne situation. Ce<br />

qui importe, c’est la manière dont les<br />

liaisons et les places de travail peuvent<br />

être le mieux garanties.<br />

Daniel Vischer naît en 1950 à Bâle. Déjà<br />

durant ses études gymnasiales, il s’engage<br />

auprès des Organisations progressistes<br />

(POCH/extrême gauche). Après le gymnase,<br />

il travaille comme metteur en scène<br />

assistant dans un théâtre, puis décide ensuite<br />

de poursuivre ses études à la Faculté<br />

de droit de l’Université de Zurich. C’est à<br />

cette époque qu’il quitte les rives du Rhin<br />

pour celles de la Limmat et qu’il s’installe à<br />

Zurich où il vit toujours. En 1983 déjà, il est<br />

représentant du POCH au Grand Conseil<br />

zurichois. Mais le POCH est dissous en<br />

1990 et Daniel Vischer rejoint les Verts.<br />

C’est sous l’étiquette écologiste qu’il reste<br />

membre du Parlement du canton de Zurich<br />

et qu’il accède au Conseil national en<br />

2003. Daniel Vischer est par ailleurs président<br />

de la section trafic aérien du syndicat<br />

SSP (Syndicat des services publics) depuis<br />

1993. Il est marié et père de deux enfants<br />

adultes.<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 20


Interview<br />

de Rita Fuhrer<br />

Juriste, conseillère d’Etat (UDC) et directrice de l’Economie publique du canton<br />

de Zurich, membre du conseil d’administration de Unique Airport à Zurich.<br />

Rita Fuhrer, quelle est votre position<br />

par rapport à l’aviation? Utilisezvous<br />

l’avion comme moyen de transport?<br />

Si oui, dans quel but et à<br />

quelle fréquence?<br />

Rita Fuhrer: Chaque moyen de<br />

transport doit être utilisé lorsqu’il<br />

s’avère plus performant que d’autres<br />

formes de mobilité. Je vole rarement.<br />

Je n’ai été amenée qu’une seule fois<br />

à voyager à l’étranger en tant que<br />

conseillère d’Etat et, à titre privé,<br />

mon mari et moi passons presque<br />

toujours nos vacances en Suisse. Mais<br />

nous utilisons parfois l’avion pour des<br />

vacances dans des pays chauds ou<br />

pour une escapade dans une ville européenne.<br />

Quelle est l’importance de la<br />

branche du transport aérien pour<br />

l’économie suisse?<br />

Rita Fuhrer: Un accès direct aux<br />

marchés d’Europe et d’outre-mer est<br />

capital pour la Suisse. Pauvre en matières<br />

premières et sans accès à la<br />

mer, notre pays est tourné vers l’exportation;<br />

nous gagnons un franc sur<br />

deux à l’étranger. L’aéroport de Zurich<br />

est un employeur important, un<br />

puissant moteur économique et un<br />

facteur d’implantation significatif:<br />

60% des plus grandes entreprises de<br />

Suisse se situent dans un rayon de 50<br />

kilomètres autour des aéroports.<br />

Les places de travail, qui sont liées<br />

directement ou indirectement à<br />

cette branche, constituent un aspect<br />

économique important du transport<br />

aérien. Comment voyez-vous le<br />

développement futur du marché<br />

du travail dans ce secteur?<br />

Rita Fuhrer: Nous nous attendons<br />

pour l’aéroport de Zurich à une croissance<br />

annuelle de 4% du trafic passagers<br />

et de 2,9% du nombre des<br />

vols. Une étude montre qu’avec une<br />

telle croissance, le nombre de places<br />

de travail (à temps complet) pourrait<br />

atteindre 120’000 d’ici 2012 et environ<br />

150’000 d’ici 2020. Toutefois, ce<br />

scénario présuppose notamment que<br />

le développement de l’aéroport de<br />

Zurich ne soit pas entravé et que<br />

Swiss y ait sa base opérationnelle.<br />

Donnez-nous un aspect positif<br />

et un aspect négatif de l’aéroport<br />

de Zurich.<br />

Rita Fuhrer: Côté positif, on trouve<br />

l’avantage que donne l’aéroport non<br />

seulement à l’économie zurichoise,<br />

mais aussi à celle d’une grande partie<br />

de la Suisse et des régions limitrophes.<br />

Côté négatif, il y a les nuisances<br />

sonores qui en résultent et qui<br />

doivent être supportées par la population<br />

zurichoise. Mon défi, comme<br />

politicienne, consiste à trouver autant<br />

que possible un équilibre entre des<br />

intérêts contradictoires.<br />

Le transport aérien a un impact<br />

relativement important sur l’environnement<br />

(pollution, bilan du CO 2 ,<br />

etc.). Comment pourrait-on mieux<br />

gérer ce problème? Quelles seraient<br />

selon vous les solutions?<br />

Rita Fuhrer: La pollution due aux<br />

avions est un problème global auquel<br />

l’ensemble de la branche aérienne<br />

doit s’atteler. La consommation en<br />

kérosène pourrait être drastiquement<br />

réduite et l’émission d’oxydes d’azote<br />

abaissée de 30 à 40%. Outre une<br />

taxe sur le bruit, l’aéroport de Zurich<br />

perçoit depuis 1997 une taxe sur<br />

les émissions de gaz qui peut atteindre<br />

jusqu’à 1300 francs par atterrissage.<br />

Zurich encourage ainsi l’utili -<br />

sation d’avions le moins polluants<br />

possible.<br />

Swissair n’existe plus et Swiss<br />

appartient à Lufthansa. Pour vous,<br />

en tant que citoyenne suisse et<br />

conseillère d’Etat, serait-il important<br />

qu’il y ait en Suisse une compagnie<br />

aérienne nationale?<br />

Rita Fuhrer: Savoir à qui appartient<br />

Swiss a peu d’importance. Ce qui est<br />

très important, en revanche, c’est<br />

que, même sous l’aile de Lufthansa,<br />

Swiss reste une société opérant au niveau<br />

intercontinental et qu’elle garde<br />

son port d’attache à Zurich. Ce n’est<br />

qu’ainsi que Swiss peut déployer le<br />

mieux des effets sur l’économie de<br />

notre région et de la Suisse. Les<br />

signes montrant que cette mission<br />

est atteinte sont bons.<br />

Rita Fuhrer naît en 1953 à Adelboden,<br />

dans l’Oberland bernois, mais grandit à<br />

Thal, sur les bords du lac de Constance.<br />

Après la fin de sa scolarité, elle accomplit<br />

des stages professionnels à Lausanne et à<br />

Lugano. Professionnellement, elle gère<br />

une agence de caisse maladie et s’investit<br />

dans son rôle de mère. En 1986, Rita Fuhrer<br />

et sa famille déménagent à Pfäffikon.<br />

C’est là qu’elle s’engage dans la section locale<br />

de l’UDC zurichoise. Elle siège au<br />

Grand Conseil zurichois de 1992 à 1995,<br />

date à laquelle elle accède au Conseil<br />

d’Etat. D’abord en charge des Affaires<br />

sociales et de la Sécurité, elle reprend la<br />

direction de l’Economie publique en 2004.<br />

Rita Fuhrer est mariée et mère de trois<br />

enfants.<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 21


Liens<br />

http://www.aviation.admin.ch/index.html?lang=fr<br />

Office fédéral de l’aviation civile (informations sur le trafic<br />

aérien en Suisse, notamment sur l’infrastructure, la sécurité,<br />

les appareils et les formations)<br />

http://www.gva.ch/fr/Desktopdefault.aspx/tabid-11/<br />

Toutes les informations sur l’aéroport de Genève-Cointrin<br />

http://www.liquidator-swissair.ch/f/f_aktuell.cfm<br />

Site du liquidateur de Swissair<br />

http://www.swiss.com/web/FR/IE6/about-swiss/sw-oc-jocabin-crew/index.htm<br />

Swiss, la compagnie aérienne nationale<br />

http://www.parlament.ch/f/homepage/do-archiv/doswissair-crossair.htm<br />

Le dossier Swissair du Parlement suisse<br />

http://www.gro<strong>und</strong>ingfilm.ch/fr/news/index.php#<br />

«Gro<strong>und</strong>ing», le film consacré aux derniers jours de<br />

Swissair<br />

Reportages télévisés<br />

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=370501&sid=<br />

1236856&cKey=1042210980000<br />

«Temps présent» du 25 juillet 2002 consacré à l’activité de l’aéroport<br />

de Genève-Cointrin<br />

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=370501&sid=<br />

6168524&cKey=1131094592000<br />

«Temps présent» du 24 novembre 2005 consacré à Swiss<br />

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=370501&sid=<br />

1193208&cKey=1042211040000<br />

«Temps présent» du 4 juillet 2002 consacré au «syndrome de la<br />

classe économique»<br />

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=370501&sid=<br />

1642103&cKey=1045649040000<br />

«Temps présent» du 24 janvier 2002 consacré au secteur du<br />

transport aérien<br />

Impressum<br />

Auteurs: Beatrice Kaufmann, Zurich; Matthias Vatter, Berne<br />

Direction du projet: Bernhard Probst, Zurich<br />

Traduction: Olivier Pauchard, Fribourg<br />

Lecteur: Anne Montavon, Berne<br />

Sous lecteur: Francis Baour, Président de Jeunesse et Economie Suisse Romande<br />

Correcteurs: Andrea Jenny, Annemarie Perez, Zurich (Association Jeunesse et économie)<br />

Choix et préparation des images: Andrea Jenny, Zurich (Association Jeunesse et économie)<br />

Rédaction Input: Andreas Bosshart, economiesuisse; Armin Käser, Dachverband Schweizer<br />

Lehrerinnen <strong>und</strong> Lehrer, vice-président Jeunesse et économie; Urs F. Meyer, Union patronale<br />

suisse, membre du comité Jeunesse et économie; Stephanie Meier, Swissmem; Brigitte Möhr,<br />

directrice Jeunesse et économie.<br />

Organisation: Kalt-Zehnder-Druck SA Zoug; Büro eigenart, Stefan Schaer, Berne<br />

Mise en page: Büro eigenart, Stefan Schaer, Berne, www.eigenartlayout.ch<br />

Graphisme: gut&schön, Beatrice Kaufmann, Zurich, www.gut<strong>und</strong>schoen.ch<br />

Crédit photographique: Keystone: p. 4, 7, 10, 16, 19; Unique: couverture, p. 3, 6, 9, 12, 17<br />

Impression: Kalt-Zehnder-Druck SA Zoug, www.kalt.ch<br />

Conception et réalisation de l’E-lesson: LerNetz SA, Berne, www.lernetz.ch<br />

Il n’a pas toujours été possible de trouver les détenteurs des droits sur les textes et les photos.<br />

Les prétentions légitimes seront honorées dans le cadre des conventions usuelles.<br />

Herausgeber:<br />

JUGEND UND WIRTSCHAFT<br />

JEUNESSE ET ECONOMIE<br />

GIOVENTÙ ED ECONOMIA<br />

Photos:<br />

Touts droits réservés © 2006 Jeunesse et économie, Thalwil/Suisse<br />

Le commentaire destiné aux enseignants peut être téléchargé depuis le site<br />

www.jugend-wirtschaft.info<br />

<strong>Transport</strong> aérien | Input 1/2006 | page 22


Set didactique Input<br />

Une offre pour diversifier l’enseignement au niveau secondaire supérieur<br />

Les sets didactiques comprennent en règle générale une brochure pour les élèves. Celle-ci est<br />

accompagnée d’un commentaire à l’intention du personnel enseignant ainsi que d’une E-lesson,<br />

disponibles gratuitement sur Internet. Les sets didactiques traitent de thèmes concernant<br />

l’économie, la société et la politique.<br />

Prix (port en sus):<br />

Exemplaire à l’unité: Fr. 6.–<br />

Set à 10 exemplaires: Fr. 20.–<br />

Abonnement (7 éditions d’Input + 1 Input Spezial): Fr. 35.–<br />

L’adresse de commande se trouve au dos du cahier<br />

E-Lesson<br />

Brochures Input<br />

Les cahiers Input sont des brochures à<br />

l’intention des élèves. Ils traitent de<br />

thèmes d’actualité concernant l’économie,<br />

la société et la politique.<br />

Chaque cahier Input contient:<br />

Des informations de base relatives<br />

à chaque thème<br />

Deux interviews de personnalités<br />

Des exercices relatifs à chaque<br />

chapitre<br />

Une bibliographie et une liste<br />

de liens électroniques<br />

Commentaire à<br />

l’intention du personnel<br />

enseignant<br />

Le commentaire à l’intention du personnel<br />

enseignant ainsi que des présen -<br />

tations sous forme de transparents sont<br />

disponibles à l’adresse:<br />

www.jugend-wirtschaft.ch/input<br />

On trouve à disposition sur www.jugendwirtschaft.ch<br />

des programmes d’E-learning<br />

relatifs aux thèmes abordés. Ces<br />

E-lessons sont complémentaires des brochures<br />

Input.<br />

Les E-lessons comprennent:<br />

Quatre à cinq modules interactifs.<br />

Ceux-ci appuient la phase<br />

d’apprentissage du thème traité.<br />

Un test final. Il peut être utilisé<br />

comme préparation à une inter -<br />

rogation ou comme outil de con -<br />

solidation des connaissances<br />

acquises.<br />

Le commentaire à l’intention du personnel<br />

enseignant comprend:<br />

Les solutions des exercices<br />

Des présentations sous forme<br />

de graphiques<br />

Des articles de presse


Input <strong>Transport</strong> aérien<br />

Le transport aérien se trouve encore en pleine mutation et enregistre de hauts<br />

taux de croissance. C’est pourquoi les aéroports jouent un rôle central pour<br />

le développement économique d’une région. Ce cahier explique quelle est<br />

l’importance des aéroports, montre la concurrence qui existe entre les compagnies<br />

aériennes et traite du naufrage de Swissair ainsi que du problème de la pollution<br />

sonore due aux avions. Par ailleurs, deux personnalités s’expriment à propos du<br />

thème du transport aérien sous forme d’interview.<br />

Cahier:<br />

A/F<br />

E-Lesson:<br />

A<br />

Commentaire à l’intention du personnel enseignant: A/F<br />

JUGEND UND WIRTSCHAFT<br />

JEUNESSE ET ECONOMIE<br />

GIOVENTÙ ED ECONOMIA<br />

Zentralsekretariat:<br />

Alte Landstrasse 6<br />

8800 Thalwil<br />

Tel. 044 772 35 25<br />

Fax 044 772 35 27<br />

Postadresse:<br />

Postfach<br />

8942 Oberrieden<br />

info@jugend-wirtschaft.ch<br />

www.jugend-wirtschaft.ch<br />

Publications<br />

Publications Input 2006<br />

Input 1/2006: <strong>Transport</strong> aérien (A/F; E-lesson)<br />

Input 2/2006: Assurance (A/F avec E-lesson)<br />

Input 3/2006: Prévoyance (A/F avec E-lesson)<br />

Input 4/2006: Wohnen (A avec E-lesson)<br />

Input 5/2006: Energie atomique (A/F avec E-lesson)<br />

Input 6/2006: Pétrole (A/F avec E-lesson)<br />

Rééditions Input 2006<br />

Input 7/2006: Globalisation (A avec E-lesson)<br />

Input 8/2006: Téléphone mobile (A/F/I avec E-lesson en A)<br />

Publications Input 2005<br />

Input 1/2005: Utilisation durable de l’énergie (A/F)<br />

Input 2/2005: Bilaterale Verträge (A avec E-lesson)<br />

Input 3/2005: Téléphone mobile (A/F avec E-lesson)<br />

Input 4/2005: Biotechnologie (A avec E-Input en A et en F)<br />

Spécial Input<br />

Spécial Input 2006: Working Poor<br />

Spécial Input 2004: La mutation démographique: un défi pour l’avenir<br />

Vous trouverez les E-lessons, les E-Input et les autres titres Input à l’adresse<br />

www.jugend-wirtschaft.info<br />

Congrès et cours<br />

Informations et inscriptions sur www.jugend-wirtschaft.info<br />

Abonnement 2006<br />

7 éditions d’Input + 1 Input Spezial: Fr. 35.– par année (port en sus)<br />

Exemplaire d’Input à l’unité: Fr. 6.–<br />

Set Input à 10 exemplaires: Fr. 20.–<br />

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