L'amputation se définit comme une opération chirurgicale qui ...
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Thèse de médecine / Jean Claude MIERET MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE REPUBLIQUE DU MALI ************ ********* Un Peuple – Un But – Une Foi UNIVERSITE DU MALI FACULTE DE MEDECINE DE PHARMACIE ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE N° :……………../ Année universitaire 2005 – 2006 THESE LES AMPUTATIONS DES MEMBRES SUITE AU TRAITEMENT TRADITIONNEL DES FRACTURES DANS LE SERVICE DE CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE DE L’HOPITAL GABRIEL TOURE A PROPOS DE 45 CAS Présentée et soutenue publiquement le ………………………… Devant la Faculté de Médecine , de pharmacie et d’odonto-stomatologie du Mali. Par MONSIEUR MIERET JEAN-CLAUDE Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine (DIPLOME D’ETAT) JURY : Président du Jury :Professeur Alhousseini AG MOHAMED Membre du Jury :Djibo DJANGO Co-directeur de thèse Docteur Adama SANGARE Directeur de thèse :Professeur Alassane Abdou TOURE Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 1
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE<br />
REPUBLIQUE DU MALI<br />
************ *********<br />
Un Peuple – Un But – Une Foi<br />
UNIVERSITE DU MALI<br />
FACULTE DE MEDECINE DE PHARMACIE<br />
ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE<br />
N° :……………../ Année universitaire 2005 – 2006<br />
THESE<br />
LES AMPUTATIONS DES MEMBRES SUITE AU TRAITEMENT TRADITIONNEL DES<br />
FRACTURES DANS LE SERVICE DE CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE<br />
DE L’HOPITAL GABRIEL TOURE<br />
A PROPOS DE 45 CAS<br />
Pré<strong>se</strong>ntée et soutenue publiquement le …………………………<br />
Devant la Faculté de Médecine , de pharmacie et d’odonto-stomatologie du Mali.<br />
Par MONSIEUR MIERET JEAN-CLAUDE<br />
Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine (DIPLOME D’ETAT)<br />
JURY :<br />
Président du Jury :Profes<strong>se</strong>ur Alhous<strong>se</strong>ini AG MOHAMED<br />
Membre du Jury :Djibo DJANGO<br />
Co-directeur de thè<strong>se</strong> Docteur Adama SANGARE<br />
Directeur de thè<strong>se</strong> :Profes<strong>se</strong>ur Alassane Abdou TOURE<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Béni soit DIEU notre père à travers ton fils JESUS CHRIST notre sauveur ; tu<br />
as répondu sur nous toute grâce, toute paix et toute intelligence pour accomplir<br />
ce travail .<br />
Merci Seigneur d’avoir permis à ce que cet heureux jour arrive . C’et en même<br />
temps le début d’<strong>une</strong> carrière ; que ton esprit soit toujours sur moi pour te<br />
soigner à travers les patients <strong>qui</strong> me <strong>se</strong>ront adressés.<br />
AMEN.<br />
Je dédie ce travail :<br />
A mon père Jean-Claude MIERE<br />
Les mots n’exprimeront pas as<strong>se</strong>z tout ce que j’éprouve en ce jour aussi<br />
important de ma vie . Tu nous a appris depuis le bas âge que la recherche du<br />
savoir est <strong>une</strong> vie <strong>qui</strong> mène à <strong>une</strong> source de riches<strong>se</strong> immen<strong>se</strong> . Ce travail est<br />
l’aboutis<strong>se</strong>ment d’un projet auquel tu tenais beaucoup . J’espère que tu <strong>se</strong>ras<br />
satisfait de moi à travers ce travail .<br />
Que le Seigneur t’accorde longue vie afin que tu puis<strong>se</strong> goûter au fruit de ton<br />
labeur .<br />
Ce travail est le votre.<br />
A ma mère MVAH Clotilde Véronique<br />
J’ai toujours trouvé auprès de toi amour, tendres<strong>se</strong> et compréhension . Trouves<br />
dans ce travail <strong>une</strong> récompen<strong>se</strong> méritée et sois sure de ma reconnaissance et de<br />
mon respect .<br />
Je t’aime Maman.<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
A mes frères cadets , Igor , Eric et Tanguy<br />
Le chemin <strong>qui</strong> mène a la réussite est long et fait d’embûches mais, je suis sûre<br />
qu’avec un peu plus de volonté vous y parviendrez.<br />
Tous mes encouragements.<br />
A mes sœurs aînés , Rein Stéphanie et Sonia<br />
Vous m’avez soutenu pendant toute cette étude médicale . Vous vous êtes<br />
toujours souciées de ma réussite et vos con<strong>se</strong>ils m’ont <strong>se</strong>rvi de guide durant<br />
toutes ces années d’études. Trouvez à travers ce travail le témoignage de ma<br />
plus grande affection .<br />
Je vous adore.<br />
A mon tuteur Bréhima TRAORE et sa femme Rokiatou<br />
Depuis ma venue au Mali , vous m’avez entouré d’<strong>une</strong> attention particulière et<br />
soutenue <strong>comme</strong> votre fils. Ni les mots , ni les phra<strong>se</strong>s ne suffi<strong>se</strong>nt pour<br />
exprimer ce que je res<strong>se</strong>ns pour vous . Trouvez ici toute ma gratitude.<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Nos remerciements vont aux parents , amis et connaissances <strong>qui</strong> ont bien voulu<br />
nous manifester leur solidarité.<br />
Nous pensons particulière :<br />
A mon grand père KIYIRI Simon<br />
Que l’éternel t’accorde longue vie.<br />
Au couple NGAWA<br />
A mon oncle GALESS<br />
L’amour et l’affection particuliers avec lesquels tu nous traites resteront gravé<br />
dans ma mémoire.<br />
Je t’en suis reconnaissant.<br />
A mon oncle Bruno<br />
Merci pour ton soutien moral et matériel<br />
A mes autres oncles et tantes : Hilaire, Ngambani, Ngoulou, Julienne,<br />
Séraphin, Yve, Melphy, Colette, Judith, Nadège, Kévin, Albrèche.<br />
A mes cousins et cousines en particuliers : Rosalie, Faustin, Irène, Ngampika,<br />
Aristide, Larissa, Stella. Puis<strong>se</strong> <strong>se</strong> res<strong>se</strong>rrer davantage les <strong>se</strong>ntiments fraternels<br />
que nous nous portons.<br />
A mes neveux et nièces : Laetitia, Lamy, Warren, Goth, Luc. De tout cœur.<br />
A l’épou<strong>se</strong> de mon cousin : BOBANGA Georgine. Très affectueu<strong>se</strong>ment.<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
A la copine de ma mère : Gina. Merci pour tout<br />
A mes amis d’enfance : Ngassie, Lévy, Gildas, Bebher<br />
A mes amis : Edem , Rossi ,pour la bonne entente que nous avons eu et tout le<br />
soutien que vous m’avez donné. Merci.<br />
Aux enfants TRAORE : Mamou, Ada, Nareni, Fatoumata merci pour la bonne<br />
entente<br />
A tous les membres de l’AEESCRM , nous avons passé plusieurs années<br />
en<strong>se</strong>mble à nous amu<strong>se</strong>r , entraider <strong>comme</strong> des frères . Je vous remercie tout<br />
pour le soutien que vous m’avez apporté.<br />
A tous les membres de l’amical : Merci<br />
A mes promotionnaires Congolais de la FMPOS :<br />
Stany, Elysée, et Luc (gabonais)<br />
A mes « aînés » de <strong>se</strong>rvice :<br />
Edem, Aziz, Boubacar, Luc, Salah, Olivier.<br />
A tous ceux <strong>qui</strong> m’ont aidés à réali<strong>se</strong>r ce travail :<br />
Edem, Rossi, Casarès, Diallo, Iris<strong>se</strong>, Steve Inno ; merci du fond de mon cœur<br />
pour tout ce que vous avez réalisé pour moi<br />
A tout le personnel du <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et traumatologique : De<br />
la salle de plâtre (Togora, Jeremy, Doumbia),les infirmiers et infirmières pour<br />
votre collaboration de tous les jours dans la bonne humeur et l’échange<br />
permanent.<br />
Au peuple Malien,<br />
Merci pour le « Djatiguiya » et pour votre modèle d’intégration réussi.<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
A tous les malades <strong>qui</strong> ont fait l’objet de cette étude , prompte rétablis<strong>se</strong>ment.<br />
A tous ceux <strong>qui</strong> li<strong>se</strong>nt cette thè<strong>se</strong> dans le but d’<strong>une</strong> meilleure connaissance.<br />
A tous mes disparus, grand parents, cousins, amis.<br />
Enfin à tous ceux <strong>qui</strong> ont participés de près ou de loin à l’élaboration de cette<br />
pré<strong>se</strong>nte thè<strong>se</strong> , qu’ils trouvent l’expression de ma profonde gratitude.<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
NOTE A MA FUTURE FEMME<br />
A celle que j’appellerai « ma femme » :<br />
Ce travail marque le début d’<strong>une</strong> carrière <strong>qui</strong> demande beaucoup du don de soi<br />
et de sacrifice . Nous n’auront pas toujours des jours agréables à vivre ; mais<br />
l’amour et le souci d’<strong>une</strong> bonne entente doit primer sur toutes nos difficultés .<br />
Ta compréhension fera la réussite de notre foyer .<br />
Trouve ici l’expression d’un homme sincère ,mûri ,et près à affronter les<br />
vicissitudes de la vie . Que la lumière de DIEU guide toujours nos pas.<br />
A ceux que j’appellerai « mes enfants » :<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Je vous raconterai cette anecdote : un orateur célèbre ,<strong>comme</strong>nça son speech en<br />
montrant un billet neuf de 10 euros à son auditoire et dit ceci : « que ceux <strong>qui</strong><br />
veulent de ce billet lève la main « . Tout le monde leva la main ensuite il pris le<br />
billet cracha dessus et sauta dessus .<br />
Quand il posa de nouveau sa question ,tout le monde lèva la main malgré l’état<br />
piteux du billet .<br />
Alors il dit : « <strong>comme</strong> ce billet , dans la vie , on vous crachera dessus ,on vous<br />
marchera dessus . Mais <strong>comme</strong> ce billet , vous garderai toujours votre valeur<br />
intrinsèque « .<br />
Mes chers enfants , apprenez à faire face à vos difficultés et ne lais<strong>se</strong>z jamais<br />
personne ébranler votre foi et votre détermination à atteindre votre . C’est la clé<br />
de la réussite .<br />
REMERCIEMENTS AUX MEMBRES DU JURY<br />
A notre maître et président du jury :<br />
Profes<strong>se</strong>ur Alhous<strong>se</strong>ini AG MOHAMED<br />
Profes<strong>se</strong>ur d’ORL et de chirurgie cervico-faciale,<br />
Président de l’ordre national des Médecins ,<br />
Président de la société malienne d’ORL et de chirurgie cervico-faciale,<br />
Membre fondateur de la société ORL d’Afrique francophone et de la société<br />
Panafricaine d’ORL,<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Ancien vice doyen de la faculté de médecine , de pharmacie et<br />
d’odontostomatologie,<br />
Chef de <strong>se</strong>rvice d’ORL de l’Hôpital Gabriel Touré ,<br />
Chevalier de l’ordre national du lion du Sénégal,<br />
Chevalier de l’ordre national du Mali.<br />
Cher maître , nous vous remercions d’avoir accepté de présider ce jury malgré<br />
vos multiples occupations ; vous nous faites l’honneur en acceptant de juger ce<br />
travail . Votre compétence , votre rigueur scientifique font de vous un maître<br />
admiré par tous les élèves que nous sommes .<br />
Cher maître , nous vous d’accepter le témoignage de nos <strong>se</strong>ntiments distingués<br />
et respectueux .<br />
A NOTRE MAITRE ET CO-DIRECTEUR DE THESE : DOCTEUR Adama<br />
SANGARE.<br />
Chirurgien Orthopédiste et traumatologue à l’Hôpital Gabriel Touré .<br />
Assistant chef de clinique à la faculté de Médecine de pharmacie et<br />
d’odontostomatologie.<br />
Ancien interne des Hôpitaux de Dijon (France).<br />
Membre de la société Malienne de chirurgie orthopédique et traumatologique<br />
(SOMACOT)<br />
Membre de la société médicale du Mali (Mali médicale)<br />
Cher maître , vous nous avez fait confiance en acceptant de nous guider dans la<br />
réalisation de ce travail <strong>qui</strong> d’ailleurs est le vôtre .<br />
Votre rigueur scientifique et votre amour pour le travail bien fait font de vous un<br />
homme de qualité et un maître exemplaire ;cher maître soyer en remercié.<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
A NOTRE MAITRE ET DIRECTEUR DE THESE : PROFESSEUR Abdou<br />
ALASSANE TOURE.<br />
Profes<strong>se</strong>ur de chirurgie Orthopédique et Traumatologique.<br />
Chef de <strong>se</strong>rvice de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique de l’Hôpital<br />
Gabriel Touré .<br />
Directeur général de l’Institut National de Formation en Science de la Santé<br />
(INFSS)<br />
Chef du D.E.R de chirurgie de la faculté de Médecine , de pharmacie et<br />
d’Odontostomatologie.<br />
Président de la Société Malienne de Chirurgie Orthopédique et<br />
Traumatologique (SOMACOT)<br />
Chevalier de l’Ordre National du Mali.<br />
Cher maître , votre amour pour le travail bien fait , votre disponibilité et votre<br />
<strong>se</strong>ns social élevé font de vous un homme admirable .<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 10
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Vous nous avez fait un grand honneur en nous acceptant dans votre <strong>se</strong>rvice et en<br />
confiant ce travail.<br />
Permettez nous cher maître de vous remercier et de vous assurer de notre<br />
profonde gratitude.<br />
DEDICACES<br />
REMERCIEMENTS<br />
SOMMAIRE<br />
I- INTRODUCTION………………………………………………………1<br />
II- GENERALITE :<br />
A- Traitement traditionnel des fractures………………………………..3<br />
B- Amputation :<br />
1- Rappels historiques…………………………………………….8<br />
2- Épidémiologie………………………………………………….9<br />
3- Etiologie………………………………………………………..9<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
4- Principes généraux…………………………………………….11<br />
5- Différents types d’amputations……………………………….15<br />
6- Evolution et complications……………………………………18<br />
7- Rééducation –Appareillage -Réadaptation……………………..21<br />
III- MATERIEL ET MRTHODE :<br />
1- Matériel ……………………………………………………………24<br />
2- Méthodologie………………………………………………………27<br />
IV-<br />
RESULTATS……………………………………………………………30<br />
V- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS …………………………………43<br />
VI- CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS :<br />
1- Conclusion…………………………………………………………50<br />
2- Recommandations…………………………………………………51<br />
VII- BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………….53<br />
ANNEXES :<br />
Résumé<br />
Fiche d’enquête<br />
FICHE SIGNALITIQUE<br />
NOM ET PRENOM : MIERET JEAN-CLAUDE<br />
TITRE DE THESE : Les amputations des membres suite au traitement<br />
traditionnel des fractures dans le <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et<br />
traumatologique de l’Hôpital Gabriel Touré d’Octobre 2004 à Avril 2005<br />
ANNEE DE SOUTENANCE : 2005<br />
LIEU DE SOUTENANCE : BAMAKO<br />
PAYS D’ORIGINE : CONGO / BRAZZAVILLE<br />
LIEU DU DEPOT : Bibliothèque de la faculté de Médecine , de pharmacie et<br />
d’odontostomatologie au Mali<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 12
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
SECTEUR D’INTERET : Chirurgie Orthopédique et Traumatologique<br />
RESUME<br />
Nous avons rapporté les résultats de 45 cas d’amputations des membres<br />
consécutives aux complications du traitement traditionnel des fractures dans le<br />
<strong>se</strong>rvice de chirurgie d’orthopédique et traumatologique de l’Hôpital Gabriel<br />
Touré.<br />
L’homme a été le plus touché avec 80% des cas . La tranche d’âge de 1- 15 ans<br />
a été la plus touchée avec 42,22% des cas . L’accident de la vie domestique a été<br />
la cau<strong>se</strong> des fractures traitées à l’indigénat avec 44,44% des cas .<br />
L’amputation réalisant d’emblée un moignon définitif a été adoptée chez tous de<br />
nos patients . L’amputation de la jambe a été la plus effectuée avec 33,33% des<br />
cas .<br />
L’évolution après l’amputation a été généralement satisfaisant , mais <strong>se</strong>ulement<br />
deux patients (2) ont utilisé la prothè<strong>se</strong> pour la locomotion . Le tau de décès a<br />
été de 2,22% .<br />
MOTS CLES : Amputation des membres , traitement traditionnel des fractures.<br />
LISTE DES ABREVIATIONS<br />
SUC= Service d’urgence chirurgical<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 13
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
D.E.R = Département d’en<strong>se</strong>ignement et de recherche<br />
CNAOM= Centre national d’appareillage orthopédique du Mali<br />
CES= Certificat d’études spécialisées<br />
FMPOS= Faculté de médecine , de pharmacie et odonto-stomatologie<br />
I / INTRODUCTION<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 14
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
L’amputation <strong>se</strong> définit <strong>comme</strong> <strong>une</strong> opération <strong>chirurgicale</strong> <strong>qui</strong> consiste en<br />
l’ablation d’un membre, d’un <strong>se</strong>gment de membre où d’<strong>une</strong> partie saillante. De<br />
nombreu<strong>se</strong>s pathologies ont été identifiées <strong>comme</strong> étant à l’origine de ces<br />
amputations . En Afrique (2,3) et en particulier au Mali (1,20), les complications<br />
du traitement traditionnel des fractures <strong>se</strong>mblent occuper <strong>une</strong> place importante<br />
parmi les cau<strong>se</strong>s d’amputations . Le Mali a intégré la médecine traditionnelle<br />
dans sa politique sanitaire , compte tenu du contexte socio-économique.<br />
Cependant sa pratique anarchique est émaillée des risques et po<strong>se</strong> un problème<br />
de santé avec des séquelles définitives . Selon le profes<strong>se</strong>ur M. KOUMARE<br />
(32), la médecine traditionnelle est l’en<strong>se</strong>mble de toutes les connaissances,<br />
usage des substances de mesures et de pratiques explicables ou non, basées sur<br />
le fondement socio culturel et religieux d’<strong>une</strong> collectivité donnée s’appuyant<br />
exclusivement sur les expériences vécues et les ob<strong>se</strong>rvations transmi<strong>se</strong>s de<br />
génération en génération oralement ou par écrit et utilisées pour diagnostiquer,<br />
prévenir ou éliminer un désé<strong>qui</strong>libre du bien-être physique, mental ou social . La<br />
fracture est <strong>une</strong> solution de continuité d’un os.<br />
En 1979,Coffa .F au Maroc (11) a mené <strong>une</strong> étude sur le traitement des<br />
fractures par les guéris<strong>se</strong>urs traditionnels.<br />
En 1989,STEIN Metz (55) a fait <strong>une</strong> étude similaire. en Haute Volta<br />
Ayite. A et coll. (2) ont également parlé du traitement traditionnel des fractures<br />
au Niger.<br />
Au Mali, DIALLO. M (20) 1988 ;DIALLO. M 1995 (21) ;THIAM. S (58)<br />
1997 ont mené des études sur les complications ou séquelles du traitement<br />
traditionnel des fractures.<br />
Peu d’études ont été faites sur les amputations des membres suites aux<br />
traitements traditionnels des fractures .C’est pour cela que nous avons entrepris<br />
cette étude dans le <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et traumatologique de<br />
l’Hôpital Gabriel Touré avec les objectifs suivants :<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 15
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
OBJECTIFS :<br />
Objectif général :<br />
- Etudier les amputations des membres suite aux traitements<br />
traditionnels des fractures.<br />
Objectifs spécifiques :<br />
- Déterminer les aspects épidémiologiques et cliniques des amputations<br />
effectuées dans le <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et traumatologique<br />
de l’Hôpital Gabriel Touré.<br />
- Apprécier l’évolution des amputations effectuées dans le <strong>se</strong>rvice de<br />
traumatologie de l’Hôpital Gabriel Touré.<br />
- Déterminer les différents types de traitement traditionnel ayant<br />
entraîner <strong>une</strong> amputation.<br />
- Déterminer le type de matériel orthopédique utilisé pour la locomotion<br />
par nos patients.<br />
II / GENERALITES (17,20)<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 16
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
A- TRAITEMENT TRADITIONNEL DES FRACTURES :<br />
Le traitement traditionnel des fractures est l’<strong>une</strong> des branches de la médecine<br />
traditionnelle . A ce jour , force est de reconnaître qu’aucun n’est agrée par le<br />
centre national de la médecine traditionnelle.<br />
Quand un thérapeute traditionnel veut collaborer avec le centre national de<br />
médecine traditionnelle , on lui fait pas<strong>se</strong>r un teste de limitation de compétence<br />
afin qu’il ne dépas<strong>se</strong> pas le cadre des affections qu’il est capable de soigner.<br />
Dans le cadre de ce teste ,le thérapeute n’est pas obligé de dévoiler la (les)<br />
technique (s) utilisée (s). Si le malade ainsi traité évolue vers la guérison ,le<br />
médecin fait un rapport . Par contre si son état s’aggrave , le médecin prend le<br />
malade en main et indique au thérapeute qu’il ne peut pas traiter <strong>une</strong> telle<br />
affection . La durée de ces testes est de quatre (4) mois ; ceci est le critère pour<br />
l’intégration définitive du tradipraticien . Ainsi <strong>se</strong>ra délivré au tradipraticien <strong>une</strong><br />
carte professionnelle <strong>qui</strong> lui permettra de travailler sous la couverture du centre<br />
national de la médecine traditionnelle, ce <strong>qui</strong> lui évitera de pas<strong>se</strong>r devant les<br />
tribunaux pour exercice illégale de la médecine.<br />
Pour ce <strong>qui</strong> concerne la chirurgie orthotraumatologie ; les praticiens travaillent<br />
sans l’assistance de la radiographie, ce <strong>qui</strong> revient à dire que le diagnostic est<br />
basé sur les signes de suspicion clinique . Même si cela s’avère vrai dans<br />
certains cas de fractures tel que les fractures des os longs . On ne pourra jamais<br />
ainsi déterminer le type de fracture , l’existence ou non d’un chevauchement ou<br />
<strong>une</strong> fracture <strong>se</strong>condaire sans l’aide de la radiographie . Il en est de même au<br />
niveau d’<strong>une</strong> articulation où il est difficile de reconnaître sans radiographie<br />
l’association d’<strong>une</strong> luxation et d’<strong>une</strong> fracture .<br />
Au Mali ,nous retenons plusieurs aires géographiques de traitement traditionnel<br />
des fractures à savoir le centre de KOLOKANI<br />
et le centre de<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 17
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
BANDIAGARA . Dans ce centre de BANDIAGARA ,il existe cinq (5) grandes<br />
écoles de traumatologies traditionnelles . Le traitement traditionnel du pays<br />
Dogon <strong>se</strong> fait toujours à partir de simple suspicion clinique (inspection et<br />
palpation ). Il s’agit d’<strong>une</strong> étude comparative de la longueur, des diamètres et<br />
des différents mouvements . D’après certains traumatologues du pays Dogon,<br />
cette première étape fait partie du traitement et constitue le temps fort de<br />
l’approche thérapeutique . Le traitement proprement dit <strong>se</strong> fait en deux ou trois<br />
pha<strong>se</strong>s <strong>se</strong>lon qu’il s’agis<strong>se</strong> d’<strong>une</strong> fracture avec où sans déplacement . Les<br />
massages sont utilisés pour les fractures , les luxations et les entor<strong>se</strong>s . Ces tradi<br />
praticiens ont presque tous les mêmes méthodes de traitement :<br />
Massage – Incantation – po<strong>se</strong> d’attelle traditionnelle<br />
Si la fracture est avec un déplacement , la majorité des thérapeutes procède :<br />
- Au massage doux avec des médicaments <strong>qui</strong> sont des substances d’origine<br />
animales , végétales ,ou minérales (beurre de karité , poudre noir etc.…)<br />
toutes mélangées à d’autres produits.<br />
- En cas de fracture fermée ,il cherche très minutieu<strong>se</strong>ment le trait de fracture ,<br />
applique la préparation à ba<strong>se</strong> de beurre de karité <strong>qui</strong> aurait <strong>une</strong> propriété<br />
analgésique ; les propriétés des médicaments diffèrent d’un thérapeute à un<br />
autre . Ainsi la plupart des substances utilisées ont en même temps un<br />
pouvoir antalgique au bout de :<br />
<br />
<br />
Cinq minutes d’après Meba GUINDO à TABOGOLO<br />
Quinze minutes <strong>se</strong>lon Patrice GUINDO à BANDIAGARA ;Nouhoum<br />
TAPILY à Bendeili<br />
Et un pouvoir anti inflammatoire au bout de :<br />
<br />
<br />
Trois jours <strong>se</strong>lon Meba GUINDO<br />
Cinq jours <strong>se</strong>lon Patrice GUINDO ; Kounidion KENE à ANAKANDA<br />
et Nouhoum TAPILY et fait ensuite <strong>une</strong> réduction manuelle sans anesthésie<br />
,ni antalgique (L’antalgique est utilisé <strong>se</strong>ulement après la réduction et son effet<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 18
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
est produit 5 – 15 minutes après l’application ) tout en comparant les deux<br />
membres . Il applique la deuxième préparation sous le pan<strong>se</strong>ment ;celle-ci aurait<br />
la propriété de favori<strong>se</strong>r la consolidation <strong>se</strong>lon le <strong>se</strong>gment concerné et <strong>se</strong>lon<br />
l’âge du patient . Ces préparations sont appliquées après <strong>une</strong> forte traction au<br />
niveau du ou de (s) membre (s) ,<strong>une</strong> autre personne <strong>se</strong>rvant d’aide . D’autres<br />
utili<strong>se</strong>nt <strong>une</strong> préparation à ba<strong>se</strong> de son de riz mélangé avec de l’eau et l’emploie<br />
en cas fractures ; utilisant du beurre de karité pour les luxations , les entor<strong>se</strong>s<br />
voire en cas de douleurs au niveau de la poitrine et du dos . Toutes ces<br />
préparations sont accompagnées d’ incantations.<br />
Le massage est délicat en cas de fracture ouverte ; si le saignement est abondant,<br />
ils font recours à des agents de santé soit certains tentent de soigner à partir des<br />
produits indigènes pendant quelques jours ensuite ils procèdent au traitement<br />
<strong>comme</strong> dans le cas précédent . Il est accompagné des paroles sacrées ,récitées à<br />
voix bas<strong>se</strong>s appelées incantation . Ils leur arrivent souvent d’avoir fait <strong>une</strong><br />
réduction imparfaite dans ce cas il reproduit la fracture et procède à <strong>une</strong><br />
nouvelle réduction .<br />
Dans ce dernier cas le traitement est pourvoyeur des complications ou séquelles<br />
- Les incantations ;elles sont utilisées au moment de l’application des<br />
préparations sous forme de massage . Ces incantations auraient pour fondement<br />
la croyance en la vertu ,en l’action propre et en la puissance du verbe . C’est un<br />
des procédés psychothérapiques les plus efficaces . Elles sont faites de répétition<br />
de formules sonores ,le <strong>se</strong>ul fait de prononcer certains mots aurait un pouvoir<br />
évocateur et par cette puissance du verbe ,l’invocation de la guérison suffirait à<br />
établir celle-ci . La puissance du verbe <strong>se</strong>rait telle que même lors de la cueillette<br />
des plantes , le guéris<strong>se</strong>ur traditionnel est obligé de prononcer certains mots pour<br />
conférer à celles ci leur plein pouvoir curatif<br />
Ces incantations sont faites à des préparations appliquées sous forme de<br />
massage au niveau du foyer de fracture ou luxation ,elles sont faites<br />
quotidiennement ou tous les deux (2) jours pendant au moins <strong>se</strong>pt (7) jours<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 19
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
même après l’ablation totale de l’attelle <strong>qui</strong> dure en général <strong>se</strong>pt (7) à dix (10)<br />
jours.<br />
-Les po<strong>se</strong>s d’attelles traditionnelles , pour l’immobilisation du foyer de fracture<br />
<strong>se</strong> fait à l’aide des bandes d’étoffes artisanales , tissées et confectionnées par<br />
des tis<strong>se</strong>rands et d’attelles faites à partir de petites tiges de mêmes dimensions<br />
reliées par des ficelles . Les attelles sont attachées aux membres fracturés à<br />
l’aide d’un bandage <strong>se</strong>rré sans respect de la position fonctionnelle du membre<br />
Cette immobilisation est maintenue jusqu'à la consolidation de l’os <strong>qui</strong> varie<br />
d’un thérapeute à un autre , d’un <strong>se</strong>gment à un autre ,ainsi le délais de la<br />
consolidation du fémur <strong>se</strong>ra de :(17)<br />
30 – 50 jours chez l’adulte je<strong>une</strong><br />
15 – 20 jours chez l’enfant<br />
60 jours et plus chez les sujets âgés<br />
Pour la rotule, ce délais varie <strong>se</strong>lon les thérapeutes et <strong>se</strong> situe entre 15 -30 jours<br />
Pour les deux os de la jambe ,le délais de consolidation est compris entre 30–50<br />
jours.<br />
La majorité des tradi-traumatologues ignorent les fractures des os du pied et la<br />
fracture isolée du péroné d’où le manque d’information sur leur délais de<br />
consolidation .Trois jours après , on vérifie le membre s’il n’y a pas de<br />
déplacement <strong>se</strong>condaire ou un début de trouble trophique ,et on répète le<br />
massage avec des incantations suivies de l’immobilisation . Tous les trois jours<br />
on reprend les séances jusqu'à la formation du cal provisoire sur lequel un appui<br />
partiel <strong>se</strong>ra autorisé avec des bé<strong>qui</strong>lles . Mais le pouvoir consolidant est surtout<br />
lié aux incantations <strong>qui</strong> sont des <strong>se</strong>crets jalou<strong>se</strong>ment gardés. En ce <strong>qui</strong> concerne<br />
les fractures ouvertes ,la technique est la même a la <strong>se</strong>ule différence que certains<br />
emploient des produits ou des méthodes pour arrêter le saignement ou pour<br />
faciliter la cicatrisation des plaies . Il s’agit entre autre des incantations du<br />
« BANAN » ou terre rouge ,du sang d’un coq noir et d’autres produits dont la<br />
nature reste un <strong>se</strong>cret.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 20
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Le pronostic du traitement traditionnel est connu avant la mi<strong>se</strong> en route du<br />
traitement et pour cela les thérapeutes Dogon <strong>se</strong> <strong>se</strong>rvent de deux pierres de<br />
dimensions différentes , choisies <strong>se</strong>lon des critères <strong>qui</strong> leur sont personnels . Les<br />
mauvais pronostic sont rattachés aux génies ,aux sorciers et aux mauvais sorts et<br />
ces cas sont traités après des sacrifices . Les mauvais résultats (p<strong>se</strong>udo arthro<strong>se</strong>,<br />
cals vicieux , gangrène , pont os<strong>se</strong>ux etc.…) résulteraient du traitement des<br />
imitants et/ ou des élèves dont les systèmes de contentions sont défectueux . Les<br />
fractures les plus difficiles restent entre autres les fractures ouvertes <strong>qui</strong> saignent<br />
et les fractures articulaires ,de la hanche et du genou .<br />
Le traitement traditionnel est d’après la plupart des guéris<strong>se</strong>urs <strong>une</strong> profession<br />
uniquement masculine <strong>qui</strong> <strong>se</strong> transmet <strong>se</strong>lon les lois de la tradition familiale et<br />
<strong>se</strong>ule <strong>une</strong> minorité le pratique pour sauver des vies humaines ,ce <strong>qui</strong> explique<br />
l’importance des complications et des séquelles.<br />
Certains guéris<strong>se</strong>urs n’accepteraient auc<strong>une</strong> rétribution même pas de<br />
remerciements ;d’autres par compte accepteraient des sommes symboliques de<br />
cinq francs par exemple.<br />
A cau<strong>se</strong> du retard de la pri<strong>se</strong> en charge hospitalière et malgré l’intervention de<br />
traumatologues modernes ,certains finis<strong>se</strong>nt par être amputés et <strong>se</strong>ront confiés<br />
au CNAOM pour confection de prothè<strong>se</strong> .<br />
B- AMPUTATION :<br />
RAPPELS HISTORIQUES :<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 21
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Avant la chirurgie a<strong>se</strong>ptique l’amputation etait considérée <strong>comme</strong> le <strong>se</strong>ul moyen<br />
de sauver la vie en pré<strong>se</strong>nce d’un traumatisme grave du membre . L’amputation<br />
telle qu’elle était pratiquée au début du 17 e siècle ,<strong>une</strong> fois le membre scie ,les<br />
artères etaient ligaturées ,le moignon était cautérisé avec la poix.<br />
Avec l’avènement de l’a<strong>se</strong>psie ,et les progrès enregistrés en chirurgie ,des<br />
techniques d’amputation furent décrites depuis le 18 e siècle . Ainsi en 1748<br />
l’amputation de la LALOUETTE fut décrite ,elle est synonyme de la<br />
désarticulation de la hanche . En 1780 le premier Hôpital destiné aux malades<br />
orthopédiques fût fondé en Suis<strong>se</strong> . HIPPOCRATE célèbre Médecin grec du V<br />
siècle avant Jésus Christ utilisait les ligatures contre les hémorragies et proposa<br />
l’amputation pour les malades atteints de gangrène . A la fin du XVIII siècle ,le<br />
plâtre fût introduit par MATHYSEN A. Médecin militaire Hollandais et Van<br />
DELVO, chirurgien Néerlandais pour immobili<strong>se</strong>r les fractures . Vers 1843<br />
James SYME décrit <strong>une</strong> technique d’amputation au niveau de l’articulation<br />
tibiotarsienne . Ensuite ROCCO GRITTI en 1857 et PIROGOFF en 1881<br />
décrivaient respectivement des techniques auxquelles ils donneront leurs noms .<br />
En 1895 ce fut la découverte des rayons x par Wilhelmy CONRAD<br />
RONTGEN,ceci facilitera l’étude de la pathologie os<strong>se</strong>u<strong>se</strong> et de diagnostiquer<br />
les fractures . Plus tard en 1914 PAUCHET préconi<strong>se</strong> l’amputation en<br />
saucisson en cas d’extrême urgence et de choc inten<strong>se</strong> ,cette intervention est<br />
synonyme de la guillotine anglai<strong>se</strong> . Aujourd’hui ,en dehors des traumatismes<br />
l’amputation est pratiquée dans le traitement de plusieurs autres affections parmi<br />
lesquelles on peut citer : les tumeurs, les brûlures, les gangrènes souvent<br />
consécutives à un traitement d’origine traditionnelle . Notre étude portera<br />
particulièrement sur les amputations suite au traitement traditionnel des<br />
fractures.<br />
EPIDEMIOLOGIE :<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 22
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
a- La fréquence :<br />
Au Mali ,l’amputation en générale constitue 19,8% de toutes les interventions<br />
<strong>chirurgicale</strong>s dans le <strong>se</strong>rvice de traumatologie de l’Hôpital Gabriel Touré (20).<br />
Les gangrènes post traitements traditionnels viennent en première position avec<br />
un taux 43,48% et l’amputation des membres a été réalisée dans 47,83% des<br />
cas (53) . A Lomé (DONKA) 15,13% de toutes les amputations sur les membres<br />
inférieures sont effectuées chez les patients atteints de gangrènes post<br />
traitements traditionnels (16) .<br />
b- L’age :<br />
Ce sont surtout les patients âgés de 0-10 ans (16)<br />
c- Le <strong>se</strong>xe :<br />
Il y a <strong>une</strong> prédominance du <strong>se</strong>xe masculin .<br />
d- Le membre :<br />
Le membre inférieur reste le siège de prédilection des amputations avec plus de<br />
80% des cas (51) . Au niveau du membre supérieur, les amputations majeures<br />
concernent le bras ,l’avant bras tandis que l’amputation de la jambe vient<br />
largement en tête des amputations majeures du membre inférieur.<br />
ETIOLOGIE :<br />
Les facteurs à l’origine de l’amputation sont très discutés .Certains<br />
reconnais<strong>se</strong>nt à l’amputation des cau<strong>se</strong>s absolues et des cau<strong>se</strong>s relatives.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 23
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
a- Traumatismes :<br />
*Cau<strong>se</strong>s :<br />
-Les accidents de la voie publique<br />
-Les accidents de la vie domestique<br />
-Les accidents de travail<br />
-Les accidents de sport, parachutisme, les sports mécaniques<br />
-Les blessures de campagne de guerre (blessure par arme à feu, arme blanche,<br />
mine anti-personnel ; blast etc..) (12,13)<br />
-Les coups et blessures volontaires.<br />
*Indication des amputations pour traumatisme :<br />
L’amputation n’est envisageable que devant <strong>une</strong> destruction musculaire et<br />
vasculo-nerveu<strong>se</strong> importante irréparable ,rendant toute irrigation sanguine du<br />
membre impossible. Il peut s’agir :<br />
-De détachement du membre <strong>qui</strong> ne reste relié au moignon restant que par un<br />
lambeau cutané ou tendineux.<br />
-De fracture ouverte avec broyage des os ,rupture des gros vais<strong>se</strong>aux et des<br />
principaux troncs nerveux (49).<br />
-De <strong>se</strong>ction complète d’un membre où l’amputation <strong>se</strong>ra <strong>une</strong> régularisation du<br />
moignon.<br />
b- Cau<strong>se</strong>s liées au traitement traditionnel des traumatismes :<br />
*Gangrènes :<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 24
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Elles correspondent à la nécro<strong>se</strong> (mort) du tissu liée au traitement traditionnel<br />
(1,2,3) . L’amputation s’impo<strong>se</strong> dès qu’il y a <strong>une</strong> gangrène irréversible non<br />
revascularisée . Elles peuvent être de cau<strong>se</strong>s infectieu<strong>se</strong>s (gangrène humide ou<br />
gazeu<strong>se</strong> )et/ou métaboliques (surtout les artérites artheromateu<strong>se</strong>s du sujet âgé<br />
et les arthéropathies diabétiques ) . On retrouve des gangrènes gazeu<strong>se</strong>s,<br />
humides, et ischémiques (15 ,59, 64) .<br />
c- La tumeur :<br />
C’est <strong>une</strong> des indications majeure de l’amputation . L’examen anatomopathologique<br />
permet de déterminer la nature de la tumeur . Le diagnostic devra<br />
être précoce pour entreprendre l’amputation à temps car la survenue des<br />
métasta<strong>se</strong>s rendrait aléatoire les résultats de l’amputation . On retrouve souvent<br />
les carcinomes, les ostéosarcomes, chondrosarcomes, et d’autres formes de<br />
tumeur os<strong>se</strong>u<strong>se</strong> maligne.<br />
d- Autres étiologies :<br />
-Certaines déformations tropicales : mycétomes tel que le pied de Madura,<br />
ulcère phagédénique de la jambe ,maladie d’ainhum(5,35)<br />
-Certaines déformations incorrigeables<br />
-Certaines hypoplasies congénitales(45,50)<br />
-La brûlure et l’électrocution<br />
-Les maux perforants plantaires de la lèpre et du diabète<br />
-Les fasciites nécrosantes(6,48)<br />
-Les cau<strong>se</strong>s iatrogènes : toute amputation survenue à la suite de traitement<br />
médical ou chirurgical.<br />
PRINCIPES GENERAUX :<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 25
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
En matière d’amputation chez les patients ,certaines précautions sont<br />
nécessaires :<br />
-Une préparation psychologique du patient est fondamentale et repré<strong>se</strong>nte<br />
l’es<strong>se</strong>ntiel de la prévention de la survenue d’un syndrome du membre fantôme<br />
douloureux(36).<br />
-Le moignon doit être recouvert d’<strong>une</strong> peau <strong>se</strong>nsible.<br />
-Amputer sans garrot avec un acte chirurgical atraumatique.<br />
-Une considération pour appareillage futur en s’acharnant à con<strong>se</strong>rver l’appui .<br />
Depuis plusieurs années de nombreu<strong>se</strong>s publications ont fait connaître les<br />
techniques d’amputations . La pratique de ces techniques exige des règles à<br />
suivre (37,38,39).<br />
a- Amputation d’urgence pour traumatisme :<br />
Il n’existe qu’<strong>une</strong> <strong>se</strong>ule règle absolument formelle « Amputer le plus bas<br />
possible »(38).<br />
En urgence ,il s’agit le plus souvent de traumatisme grave L’indication d’<strong>une</strong><br />
amputation ne s’impo<strong>se</strong> que devant <strong>une</strong> ischémie par rupture des gros vais<strong>se</strong>aux<br />
et des troncs nerveux ,un écra<strong>se</strong>ment étendu du muscle (49) . Des fois on peut<br />
réali<strong>se</strong>r d’emblée un moignon définitif surtout au niveau du membre supérieur.<br />
L’amputation d’urgence n’a pas de technique particulière ,mais elle doit<br />
respecter les étapes de l’incision cutanée, du parage chirurgical musculoaponévrotique,<br />
de l’hémosta<strong>se</strong> par ligature des gros vais<strong>se</strong>aux ,de la <strong>se</strong>ction<br />
nerveu<strong>se</strong> ,de la <strong>se</strong>ction os<strong>se</strong>u<strong>se</strong> pour terminer par la fermeture sur drainage . Une<br />
règle est cependant formelle sauf en cas de surinfection grave ,gangrène ,il ne<br />
faut reprendre le moignon avant 3-4 <strong>se</strong>maines.<br />
b- Amputation pour infections :<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 26
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
En cas d’infection grave, l’amputation est considérée <strong>comme</strong> un acte de<br />
sauvetage . En cas d’extrême urgence (choc <strong>se</strong>ptique ) on pratique l’amputation<br />
en saucisson : il s’agit de couper entre le « vif et le mort »,les berges de la plaie<br />
restant largement ouvertes ,la cicatrisation est dite dirigée et <strong>se</strong> fait en trois<br />
étapes :<br />
La détersion , la granulation, et l’épidermisation(59).<br />
-La détersion : Elle <strong>se</strong> fait par excision des tissus nécrosés ,des bains de<br />
permanganates ou barbotage à l’eau oxygénée et pan<strong>se</strong>ment au tulle gras.<br />
-La granulation dans laquelle le tissu de granulation recouvre les surfaces<br />
os<strong>se</strong>u<strong>se</strong>s ,les tendons et les gaines s’adhèrent.<br />
-L’ épidermisation <strong>comme</strong>nce dès que le tissu de granulation apparaît sur<br />
<strong>une</strong> berge de la plaie .<br />
c- Amputation réglée :<br />
Le but est d’obtenir un moignon correct de forme déterminée pour <strong>une</strong> prothè<strong>se</strong><br />
choisie à l’avance . On suivra les règles suivantes <strong>se</strong>lon les différents plans<br />
anatomiques.<br />
*La peau :<br />
Quelque soit le niveau d’amputation, le temps de l’incision cutanée et de forme<br />
répondent à des exigences :<br />
-L’ incision cutanée doit réali<strong>se</strong>r deux lambeaux<br />
-La suture doit <strong>se</strong> trouver en dehors de la zone d’appui et de friction, elle devra<br />
être :<br />
Au niveau du pied distal et franchement dorsal.<br />
Au niveau de la hanche et de l’épaule antérieure, doit éviter<br />
les saillies os<strong>se</strong>u<strong>se</strong>s ( acromion, clavicule, os iliaque ).<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 27
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
La suture doit affronter parfaitement les lambeaux et ne<br />
lais<strong>se</strong>r subsister auc<strong>une</strong> « oreille ».<br />
*Muscle et aponévro<strong>se</strong> : (Figure 6b)<br />
La <strong>se</strong>ction musculo -aponévrotique suit les plans obliques de l’incision cutanée<br />
réalisant deux lambeaux . Elle doit être un peu plus proximale que celle de la<br />
peau.<br />
*Vais<strong>se</strong>aux et nerf :<br />
Les gros vais<strong>se</strong>aux sont liés séparément après dis<strong>se</strong>ction à un niveau très bas<br />
pour con<strong>se</strong>rver <strong>une</strong> meilleure irrigation sanguine du moignon . Les nerfs sont<br />
disséqués ,tirés vers le bas avec douceur et <strong>se</strong>ctionner à la lame de bistouri ou<br />
de rasoir (jamais aux ci<strong>se</strong>aux ) le plus haut possible.<br />
*Os et périoste :<br />
Le fût os<strong>se</strong>ux recouvert du périoste est libéré des muscles voisins sur environ 4<br />
cm . La <strong>se</strong>ction os<strong>se</strong>u<strong>se</strong> <strong>se</strong> fait à la scie ,un peu plus haut que le niveau de<br />
l’incision musculo- aponévrotique . Ceci permet d’obtenir un matelassage du<br />
moignon os<strong>se</strong>ux . Les saillies os<strong>se</strong>u<strong>se</strong>s sont abattues aux ci<strong>se</strong>aux frappés ou à la<br />
scie . La tranche os<strong>se</strong>u<strong>se</strong> régularisée à la pince gouge et limée ,le périoste est<br />
suturé au bout du fût os<strong>se</strong>ux.<br />
*Drainage :<br />
Il <strong>se</strong> fait par <strong>une</strong> lame <strong>qui</strong> sort entre les deux points de suture cutanée affrontant<br />
parfaitement la peau (fig 6d) .On peut utili<strong>se</strong>r un drain aspiratif avec un Redon .<br />
L’ablation du drain <strong>se</strong> fait vers le 3 ème jour.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 28
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
*Pan<strong>se</strong>ment :<br />
Il doit être compressif au niveau du pied ,de la main , de l’épaule et de la<br />
hanche. Pour l’avant bras ,le bras ,la cuis<strong>se</strong> et la jambe le pan<strong>se</strong>ment est simple<br />
et on fera <strong>une</strong> extension continue par jer<strong>se</strong>y collé avec traction ou attelle plâtrée,<br />
dans le but de soulager la plaie et de prévenir un flexum . Le premier pan<strong>se</strong>ment<br />
post-opératoire <strong>se</strong> fait vers le 4-5 jour.<br />
LES DIFFERENTS TYPES D’AMPUTATION :<br />
a) Au niveau du membre supérieur(37,39) :<br />
*Amputation de la main :<br />
Elle <strong>se</strong> fait sur les phalanges ,les métacarpiens . Le but est d’obtenir <strong>une</strong><br />
cicatrice dorsale . La technique amène à réali<strong>se</strong>r un lambeau palmaire plus long<br />
et un lambeau dorsal court.<br />
*Amputation de l’avant-bras et du bras : (Figure 2)<br />
On réali<strong>se</strong> deux lambeaux en forme de « bec de re<strong>qui</strong>n » dont la valve antérieure<br />
est plus longue que la valve postérieure pour obtenir <strong>une</strong> cicatrice postérieure.<br />
- Cas particulier de l’opération de KRUKENBERG :<br />
C’est la digitalisation des deux os de l’avant bras . Elle consiste à séparer le<br />
radius du cubitus en con<strong>se</strong>rvant un lambeau musculaire et en recouvrant de<br />
téguments sains . On obtient <strong>une</strong> pince active à deux branches dont les<br />
extrémités et les faces préhensives doivent garder leur <strong>se</strong>nsibilité<br />
normale(30,37).<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 29
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
*Désarticulation :<br />
C’est <strong>une</strong> <strong>se</strong>ction du membre au niveau des articulations : inter phalangienne ,<br />
métacarpophalangienne , radio carpienne , du coude et de l’épaule.<br />
b- Au niveau du membre inférieur :<br />
*Au niveau du pied :<br />
Les amputations du pied ont pour principes généraux d’éviter que la cicatrice <strong>se</strong><br />
trouve au niveau de la zone d’appui . Ce <strong>qui</strong> fait que d’<strong>une</strong> manière générale, le<br />
lambeau plantaire est plus long que le dorsal . La cicatrice <strong>se</strong> trouve ainsi<br />
franchement dorsale.<br />
On distingue plusieurs types d’amputation au niveau du pied :<br />
-Amputation des phalanges :<br />
C’est <strong>une</strong> désarticulation interphalangienne et métatarsophalangienne ou<br />
d’amputation proprement dite des phalanges.<br />
-Amputation transmétatarsienne :<br />
Ici on fait <strong>une</strong> <strong>se</strong>ction transversale et légèrement oblique en arrière et en dehors<br />
s’étendant du 1 e au 5 e métatarsien.<br />
-Désarticulation de LISFRANC :<br />
Elle consiste à l’exérè<strong>se</strong> du membre au niveau de l’articulation tarsométatarsienne.<br />
-Désarticulation de CHOPART :<br />
Elle consiste à l’exérè<strong>se</strong> du membre au niveau de l’articulation médiotarsienne<br />
constituée par les articulations astragaloscaphoidienne et calcanéo –cuboidienne.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 30
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
-Désarticulation de SYME :<br />
Consiste à l’ablation du membre au niveau de l’articulation tibio- tarsienne . Le<br />
but étant de garder un appui distal, on con<strong>se</strong>rve <strong>une</strong> partie du calcanéum ( partie<br />
postérieure et inférieure ) et la coque talonienne <strong>qui</strong> lui est fixée . Le fragment<br />
calcanéum est fixé sur le tibia(40).<br />
*Amputation de la jambe et de la cuis<strong>se</strong> :<br />
L’Incision cutanée doit réali<strong>se</strong>r deux lambeaux : l’un antérieur plus long et<br />
l’autre postérieur court . Ceci à l’avantage d’obtenir <strong>une</strong> cicatrice postérieure<br />
après suture <strong>qui</strong> <strong>se</strong>ra hors de la surface d’appui prothétique . La forme du<br />
moignon va dépendre du type de prothè<strong>se</strong>s choisi . En principe la <strong>se</strong>ction du<br />
péroné <strong>se</strong> fait plus haut que celle du tibia.<br />
-Cas particulier de l’amputation de GRITTI :<br />
Elle a été décrite par un chirurgien Italien en. 1857 du nom de ROCCO<br />
GRITTI . Cette amputation encore appelée amputation sus condylienne fixe la<br />
rotule au fut fémoral permettant ainsi un appui rotulien dans la prothè<strong>se</strong> . La<br />
cicatrice est postérieure et latérale avec un léger renflement distal.<br />
*Désarticulation :<br />
Outre les désarticulations du pied suscitées ,l’exere<strong>se</strong> du membre peut <strong>se</strong> faire<br />
au niveau des articulations :<br />
<br />
<br />
Le genou : Selon la forme de la prothè<strong>se</strong> on con<strong>se</strong>rve ou non les condyles<br />
fémoraux.<br />
La hanche : Elle repré<strong>se</strong>nte l’amputation la plus haute du membre inférieur<br />
et la plus traumatique.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 31
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
EVOLUTION et COMPLICATIONS :<br />
L’évolution est fonction du niveau d’amputation , de l’état général du patient,<br />
des soins post opératoires . Une antibiothérapie parentérale post-opératoire est<br />
poursuivie pendant <strong>une</strong> <strong>se</strong>maine , le relais <strong>se</strong> faisant en per-os . Dans les cas<br />
favorables la plaie opératoire cicatrice à partir de la fin de la première <strong>se</strong>maine<br />
,le patient <strong>qui</strong>tte le <strong>se</strong>rvice de chirurgie vers le 10-12 eme jour . Il <strong>se</strong>ra adressé au<br />
Médecin spécialiste de l’affection des cau<strong>se</strong>s et au centre d’appareillage . Dans<br />
tous les cas le patient est vite verticalisé pour prévenir les risques<br />
thromboemboliques . En général le moignon consolide en 4 <strong>se</strong>maines (1mois) ce<br />
<strong>qui</strong> permet d’envisager l’appareillage d’entraînement . L’évolution peut<br />
cependant être défavorable et marquée par diver<strong>se</strong>s complications.<br />
a- Complications précoces :<br />
*La douleur :<br />
La persistance de la douleur est mal vécue par le patient déjà fragile sur le plan<br />
psychologique par l’acte chirurgical . La douleur peut être due à la compression<br />
des éléments nerveux ou à un processus inflammatoire et infectieux . Il peut<br />
s’agir d’<strong>une</strong> douleur subjective dite douleur fantôme : <strong>qui</strong> est la <strong>se</strong>nsation par le<br />
patient d’<strong>une</strong> douleur <strong>qui</strong> siège sur le <strong>se</strong>gment enlevé du membre.<br />
*Suppuration du moignon :<br />
Elle est la persistance ou la survenue d’<strong>une</strong> infection . Dans ce cas il faut<br />
prévenir <strong>une</strong> <strong>se</strong>pticémie par <strong>une</strong> antibiothérapie de préférence adaptée par<br />
l’identification du germe . Le traitement chirurgical est celui du pan<strong>se</strong>ment<br />
quotidien voire la ré amputation.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 32
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
b- Complications <strong>se</strong>condaires :<br />
*Nécro<strong>se</strong> <strong>se</strong>condaire :<br />
La mort du tissu musculaire et cutané fait l’objet d’<strong>une</strong> ré amputation ,elle<br />
s’ob<strong>se</strong>rve dans les amputations d’urgences . Elle peut survenir par suite<br />
d’extension des phénomènes métaboliques (gangrène ) des artériopathies<br />
diabétiques.<br />
*Retard de cicatrisation :<br />
Survient par défaut de granulation ,plus fréquent dans l’amputation en saucisson.<br />
Il peut survenir à la suite d’un relâchement des sutures à l’occasion d’<strong>une</strong><br />
suppuration.<br />
c- Complications tardives :<br />
*Moignon défectueux :<br />
Surtout fréquent au niveau du membre inférieur . Les défauts peuvent porter sur<br />
toutes les parties constituantes du moignon , mais aussi sur les racines du<br />
moignon ,les articulations sus-jacentes à l’amputation . Ces défauts sont :<br />
-Au niveau de la peau : Erosion et infection cutanée ,cicatrices vicieu<strong>se</strong>s sont les<br />
principales anomalies.<br />
-Au niveau de l’os : On peut ob<strong>se</strong>rver la saillie de la crête antérieure du tibia,un<br />
péroné très long ,des exosto<strong>se</strong>s et des ostéites .<br />
-Parties molles : Il peut s’agir d’un défaut technique ,<strong>une</strong> détérioration du<br />
moignon par port de la prothè<strong>se</strong> à adhérence.<br />
-Défaut de la racine du moignon à type de cicatrices vicieu<strong>se</strong>s ou d’ulcération ,<br />
voire des bourrelets.<br />
-Une désaxation du moignon en valgus ou en varus.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 33
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
-Des lésions articulaires sus-jacentes : valgus , varus , flexum , recurvatum , et<br />
raideur(36).<br />
*Moignon douloureux :<br />
La douleur peut avoir <strong>une</strong> cau<strong>se</strong> locale par port de prothè<strong>se</strong> mal adaptée ou dûe<br />
à des lésions nerveu<strong>se</strong>s périphériques.<br />
Pendant très longtemps les phénomènes douloureux ont été rapportés aux<br />
nevromes . En fait avec Seddan et l’école Anglai<strong>se</strong> ,le nevrome <strong>se</strong>rait la façon<br />
normale de cicatri<strong>se</strong>r les nerfs et n’est donc pas lui même responsable des<br />
douleurs . Cette cau<strong>se</strong> reste inconnue ,mais pourrait s’expliquer quelque part par<br />
l’englobement du nerf ou nevrome dans le tissu cicatriciel . Il ya quelques<br />
grands syndromes douleureux :<br />
-Nevrome douloureux simple :<br />
Il <strong>se</strong> traduit par <strong>une</strong> douleur strictement localisée, en général provoquée par la<br />
palpation à son niveau . Elle irradie dans la région située au dessous de la lésion<br />
nerveu<strong>se</strong>.<br />
-Membre fantôme douleur ou « algohallucino<strong>se</strong> des amputés » :<br />
C’est un syndrome algique complexe du membre ab<strong>se</strong>nt et po<strong>se</strong> la question<br />
d’<strong>une</strong> véritable ,inscription douloureu<strong>se</strong> dans le système nerveux central.<br />
LERICHE le décrit <strong>comme</strong> étant soit la <strong>se</strong>nsation douloureu<strong>se</strong> de la cau<strong>se</strong> <strong>qui</strong> a<br />
provoqué l’amputation ,soit <strong>une</strong> douleur a type de broyement ,<strong>se</strong>rrement ,crampe<br />
au niveau des articulations et des muscles du membre fantôme.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 34
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
-Douleurs ascendantes :<br />
Elles diffu<strong>se</strong>nt à la partie distale du nevrôme ,remontant jusqu’à la racine du<br />
membre . Dans les formes graves elles diffu<strong>se</strong>nt dans l’en<strong>se</strong>mble du corps<br />
donnant <strong>une</strong> <strong>se</strong>nsation de brûlure ou d’électricité (36).<br />
REEDUCATION - APPAREILLAGE - READAPTATION :<br />
Tout amputé doit bénéficier d’un passage dans un centre de rééducation . Ce<br />
passage doit <strong>comme</strong>ncer le plus tôt possible après l’amputation, même si la<br />
cicatrisation n’est pas encore achevée . Durant son passage ,il mène de front sa<br />
cicatrisation ,sa rééducation , son appareillage , et sa réadaptation.<br />
a- Rééducation (4,31):<br />
La rééducation ou la kinésithérapie est l’en<strong>se</strong>mble des moyens à restaurer chez<br />
un sujet atteint d’<strong>une</strong> affection invalidante plus ou moins complètement l’usage<br />
de <strong>se</strong>s facultés . Elle ne concerne que les adolescents , les adultes , et les sujets<br />
âgés avec prudence chez les personnes âgées . Elle ne doit pas être intempestive<br />
après un traumatisme mais au cas de malformation congénitale , on exerce <strong>une</strong><br />
rééducation douce pour compen<strong>se</strong>r le déficit.<br />
Elle a pour but :<br />
-De rendre l’autonomie au meilleur coût.<br />
-D’ apprendre les gestes de la vie quotidienne en relation avec le handicap pour<br />
<strong>une</strong> réadaption .<br />
-D’ utili<strong>se</strong>r au mieux les possibilités intrinsèques de chaque patient en l’é<strong>qui</strong>pant<br />
d’auxiliaire adéquats.<br />
-La rééducation doit <strong>se</strong> ba<strong>se</strong>r sur le travail musculo articulaire actif , ceci permet<br />
<strong>une</strong> repri<strong>se</strong> de la marche <strong>qui</strong> est capital et la lutte contre les douleurs mécaniques<br />
et ischémiques en particulier.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 35
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
b- Appareillage(4,7) :<br />
Le but de l’appareillage et de la prothè<strong>se</strong> en particulier est de donner au patient<br />
handicapé <strong>une</strong> autonomie par la restauration d’<strong>une</strong> fonction de déplacement et<br />
de geste , avec un aspect esthétique le réintégrant dans son schémas corporel le<br />
plus proche de la normale .<br />
Au niveau du membre inférieur ,le but est double : soutenir le poids du corps et<br />
permettre le déplacement .<br />
Au niveau la préhension c’est la fonction du dispositif distal . L’aspect<br />
esthétique doit être recherché au maximum surtout au niveau de la main.<br />
*Les différentes prothè<strong>se</strong>s :<br />
-Prothè<strong>se</strong> classique : Ce type de dispositif nécessite la réalisation d’un moignon<br />
maigre et conique.<br />
-Prothè<strong>se</strong> à adhérence où le moignon réalisé doit être de forme cylindro-conique.<br />
-Prothè<strong>se</strong> de contact : Elle réali<strong>se</strong> un moignon cylindrique ou un moignon avec<br />
ostéomyoplastie.<br />
*Il existe des aides techniques <strong>comme</strong> :<br />
-Des cannes bipodes ou tripodes<br />
-Des bé<strong>qui</strong>lles , des fauteuils roulants et des barres d’appui.<br />
c- Réadaptation :<br />
C’est l’en<strong>se</strong>mble des mésures <strong>qui</strong> en dehors de la rééducation fonctionnelle des<br />
handicapés vi<strong>se</strong> le développement de leurs possibilités physiques ,<br />
psychologiques, et professionnelles, permettant <strong>une</strong> réintégration dans la vie<br />
publique et privée . Cette réadaptation vi<strong>se</strong> à apprendre à l’handicapé de<br />
manipuler lui même les objets les plus simples ( ménage par excellence ) .<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 36
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Elle prépare le patient à reprendre <strong>se</strong>s activités quotidiennes, artistiques,<br />
culturelles , sportives et loisirs .<br />
La quête de l’autonomie du patient permet d’entreprendre <strong>une</strong> réintégration<br />
professionnelle et de surmonter le problème psychologique lié à l’amputation.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 37
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
III / METHODOLOGIE<br />
1-MATERIEL :<br />
1-1 :Cadre d’étude :<br />
Notre étude s’est déroulée dans le <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et<br />
traumatologique de l’Hôpital Gabriel Touré.<br />
1.1.1 : Situation géographique :<br />
L’Hôpital Gabriel Touré ancien dispensaire Central de la ville de Bamako a été<br />
crée en 1958 ;il est situé dans la comm<strong>une</strong> II au Centre Ville . Il est limité:<br />
-A l’est par le quartier de médina coura,<br />
-A l’ouest par l’Ecole Nationale d’Ingénieur(ENI),<br />
-Au sud par le centre <strong>comme</strong>rcial,<br />
-Au nord par l’état major de l’armée de terre.<br />
Le <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et traumatologique est situé au rez-dechaussée<br />
du pavillon INPS dans la partie nord de l’Hôpital face à l’état major<br />
l’armée de terre et la traumatologie annexe dans la partie sud.<br />
1.1.2 :Les locaux du <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et traumatologique :<br />
Le <strong>se</strong>rvice est structuré <strong>comme</strong> suit :<br />
*Unités de la traumatologie annexe :<br />
-Un bureau pour le chef de <strong>se</strong>rvice,<br />
-Deux bureaux pour les assistants chefs de clinique,<br />
-Une salle de garde pour les médecins en spécialisation de chirurgie,<br />
-Une salle de garde pour les internes,<br />
-Un bureau pour le major,<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 38
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
-Une salle de soins,<br />
-Un <strong>se</strong>crétariat.<br />
*Unité au pavillon BENITIENI FOFANA :<br />
-Un bureau pour un assistant chef de clinique,<br />
-Un bureau pour un neurochirurgien,<br />
-Un bureau pour la consultation externe,<br />
-Une salle de garde des infirmiers,<br />
-Une unité de masso-kinesitherapie,<br />
-Une salle de plâtrage,<br />
-Un bloc opératoire commun avec les autres <strong>se</strong>rvices de chirurgie.<br />
1.1.3 : Le personnel de <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et<br />
traumatologique :<br />
Il est composé de :<br />
-Un profes<strong>se</strong>ur agrégé en chirurgie orthopédique traumatologique et réparatrice<br />
chef de <strong>se</strong>rvice<br />
-Trois assistants chef de clinique<br />
-Un neurochirurgien<br />
-Sept (7) kinésithérapeutes dont deux faisant fonction de plâtriers<br />
-Trois infirmiers d’état<br />
-Une <strong>se</strong>crétaire de <strong>se</strong>rvice<br />
-Trois infirmiers du premier cycle<br />
-Cinq aides soignants<br />
-Trois manœuvres<br />
-Des CES en chirurgie.<br />
-Des étudiants en fin de cycle a la Faculté de Médecine de Pharmacie et Odonto<br />
stomatologie (FMPOS)faisant fonction d’interne . le <strong>se</strong>rvice reçoit aussi des<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 39
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
étudiant externes stagiaires de la FMPOS,des infirmiers stagiaires de Centre de<br />
Spécialisation des Techniciens de Santé (CSTS),des élèves infirmiers de l’Ecole<br />
Secondaire de la Santé (ESS),des Ecoles privées de formation des infirmiers, de<br />
l’Ecole des infirmiers du premier cycle et de la Croix Rouge Malienne.<br />
1.1.4 :Les activités du <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et<br />
traumatologique :<br />
Elle <strong>se</strong> déroule <strong>comme</strong> suit :<br />
-Les consultations externes ont lieu tous les jours ouvrables sauf les vendredi.<br />
-Les interventions <strong>chirurgicale</strong>s <strong>se</strong> déroulent du lundi au jeudi.<br />
-les activités du plâtrage des séances de kinésithérapie ont lieu tous les jours<br />
ouvrables.<br />
-la programmation des malades à opérer a lieu tous les jeudi.<br />
-la visite des malades hospitali<strong>se</strong>s par les assistants chefs de clinique tous les<br />
jours.<br />
-La visite générale des malades hospitalisés avec le chef de <strong>se</strong>rvice tous les<br />
vendredi.<br />
1.2 matériel :<br />
Notre étude a porté sur 45 patients ayant subi <strong>une</strong> amputation liée au traitement<br />
traditionnel des fractures dans le <strong>se</strong>rvice de traumatologie.<br />
Nous avons utilisé :<br />
-Les dossiers de consultation externes.<br />
-Le registre du bloc opératoire dans le <strong>se</strong>rvice des urgences <strong>chirurgicale</strong>s(SUC).<br />
-Un ordinateur avec le logiciel SPSS 10.0<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 40
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
*Critères d’inclusions :<br />
Ont été inclus dans notre étude :<br />
-Tous patients pre<strong>se</strong>ntant <strong>une</strong> fracture cliniquement ou radiologiquement d’un<br />
<strong>se</strong>gment du membre et <strong>qui</strong> a été initialement traitée chez un guéris<strong>se</strong>ur<br />
traditionnel et ensuite amputée dans notre <strong>se</strong>rvice.<br />
*Critères de non inclusion :<br />
N’ont pas été inclus dans notre étude :<br />
-Tous patients ayant subi <strong>une</strong> amputation liée au traitement traditionnel des<br />
fractures dans d’autres structures sanitaires pendant la période de notre étude<br />
-Les patients amputés dans le <strong>se</strong>rvice de traumatologie en dehors de notre étude<br />
-Les patients malgré les complications liées aux traitements traditionnels n’ont<br />
pas été amputés.<br />
METHODE :<br />
Il s’agit d’étude rétrospective et transversale et s’est déroulée de janvier 2002 à<br />
octobre 2004 et de novembre 2004 à avril 2005.<br />
A l’admission les patients ont fait l’objet d’un examen clinique minutieux et ont<br />
bénéficié d’un bilan radiologique . Certains patients avaient été directement<br />
admis et amputés en urgence dans le SUC . Le recueil des données a été fait à<br />
partir des dossiers de consultations externes, de registre et de la fiche de<br />
ren<strong>se</strong>ignement . Ces données ont été saisies sur Word 01 et analysées sur le<br />
logiciel SPSS 10.0<br />
Le résultat du traitement a été apprécié <strong>se</strong>lon les critères suivants :<br />
-Existence ou non de la douleur,<br />
-Existence ou non de la nécro<strong>se</strong> <strong>se</strong>condaire,<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 41
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
-Existence ou non de la suppuration ,<br />
-Retard ou non de la cicatrisation du moignon,<br />
-Durée d’hospitalisation (courte ou longue),<br />
-Récupération ou non de fonction de déplacement et des gestes.<br />
En fonction de ces critères, nous avons classé l’évolution en :<br />
-bonne, passable, mauvai<strong>se</strong><br />
a- Résultat bon :<br />
*si le patient ne pré<strong>se</strong>ntait pas :<br />
-De douleur,<br />
-De nécro<strong>se</strong>,<br />
-De suppuration,<br />
-De retard de cicatrisation.<br />
*Et si le patient avait :<br />
-Vite récupéré la fonction de déplacement et des gestes,<br />
-Une durée d’hospitalisation courte (10jours au plus).<br />
b- Résultat passable :<br />
*les patients chez lesquels, on avait noté :<br />
-Douleur à la palpation,<br />
-Ab<strong>se</strong>nce de nécro<strong>se</strong> <strong>se</strong>condaire,<br />
-Ab<strong>se</strong>nce de suppuration,<br />
-Un léger retard de cicatrisation,<br />
-Durée d’hospitalisation moyenne compri<strong>se</strong> entre 10-20jours,<br />
-Une fonction de déplacement et des gestes peu tardifs.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 42
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
c- Résultat mauvais :<br />
*si les patients pré<strong>se</strong>ntaient :<br />
-Douleur type membre fantôme,<br />
-Nécro<strong>se</strong> <strong>se</strong>condaire avec réamputation,<br />
-Retard de cicatrisation important,<br />
-Durée d’hospitalisation supérieure à 20jours,<br />
-La fonction de déplacement et des gestes difficiles.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 43
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
IV / RESULTATS<br />
1 –EPIDEMIOLOGIE :<br />
TABLEAU I : Réparation des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie et<br />
d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon le SEXE.<br />
SEXE PATIENTS POURCENTAGE<br />
Masculin 36 80,00%<br />
Féminin 9 20,00%<br />
TOTAL 45 100,00%<br />
Le <strong>se</strong>xe masculin a été prédominant avec 36 cas soit 80,00%, soit un <strong>se</strong>xe ratio<br />
de 4 en faveur des hommes.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 44
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
TABLEAU II : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie et<br />
d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon la tranche d’âge.<br />
AGE PATIENTS POURCENTAGE<br />
1-15ans 19 42,22%<br />
16-30ans 16 35,56%<br />
31 - 60ans 2 4,44%<br />
61ans-plus 8 17,78%<br />
TOTAL 45 100,00%<br />
La tranche d’âge de 1-15 ans a été la plus touchée avec 19 cas, soit 42,22.<br />
TABLEAU III : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie<br />
et d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon la profession.<br />
PROFESSION PATIENTS POURCENTAGE<br />
Sans profession 23 51,12%<br />
Paysan 6 13,33%<br />
Commerçant 2 4,44%<br />
Fonctionnaire 3 6,67%<br />
Ouvrier 11 24,44%<br />
TOTAL 45 100,00%<br />
Les sans professions ont été majoritaires avec 23cas soit 51,12%<br />
-Concernant la résidence ;23 patients soient 51,11% résidaient dans les milieux<br />
ruraux , 22 soient 48,89% des patients résidaient dans les milieux urbains<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 45
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
TABLEAU IV : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie et<br />
d’orthopédie de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et de<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon le niveau d’étude.<br />
NIVEAU D’ETUDE PATIENTS POURCENTAGE<br />
Non scolarisé 18 40,00 %<br />
Scolarisé<br />
primaire<br />
<strong>se</strong>condaire<br />
26 57,78<br />
1<br />
2,22<br />
Total 45 100,00 %<br />
Les patients de niveau scolaire primaire ont été les plus repré<strong>se</strong>ntés avec 26 cas<br />
soit 57,78% .<br />
2 –CLINIQUE:<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 46
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
TABLEAU V : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie et<br />
d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon la nature de l’accident.<br />
NATURE DE L’ACCIDENT PATIENTS POURCENTAGE<br />
Accident de la voie publique 8 17,78%<br />
Accident de Sport 7 15,56%<br />
Accident de la vie Domestique 20 44,44%<br />
Accident de Travail 6 13,33%<br />
Coups et blessures volontaires 3 6,67%<br />
Blessure par arme blanche 1 2,22%<br />
Total 45 100,00%<br />
L’accident de la vie domestique a été l’étiologie la plus fréquente avec 20 cas<br />
soit 44,44%.<br />
-Le lieu de l’accident le plus repré<strong>se</strong>nté a été à Bamako avec 23cas, soit 51,11%.<br />
TABLEAU VI : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie et<br />
d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon le type de traitement traditionnel.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 47
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
TYPE DE TRAITEMENT PATIENT POURCENTAGE<br />
TRADITIONNEL<br />
Bandage trop <strong>se</strong>rré 32 71,11%<br />
Attelle traditionnel sans respect de la position 13 28,89%<br />
fonctionnelle<br />
Total 45 100,00%<br />
-Les patients dont le bandage trop <strong>se</strong>rré ont été les plus touché avec 32cas soit<br />
71,11%.<br />
TABLEAU VII : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie<br />
et d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon les types de lésions.<br />
TYPE DE LESIONS PATIENTS POURCENTAGE<br />
Gangrène sèche 17 37,78%<br />
Gangrène humide 16 35,56%<br />
Tuméfaction 6 13,33%<br />
Suppuration 6 13,33%<br />
Total 45 100,00%<br />
La gangrène sèche a été la plus repré<strong>se</strong>ntée avec 17cas soit 38,78%.<br />
-Les patients sans antécédents étaient au nombre de 39 soit 86,67% ,les<br />
diabétiques 4 soit 8,89%.,et les patients hypertendus 2 soit 4,44%.<br />
-Les patients dont l’état général etait bon, etaient au nombre de 26 soit<br />
55,78% ; ceux dont l’état général était altéré avec 6 soit 13,33% ; les autres<br />
dont l’état général était passable avec 13 soit 28,89%.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 48
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
-Les patients dont la culture n’a pas été faite, ont été les plus repré<strong>se</strong>ntés<br />
avec 31 cas soit 68,89%,ceux dont la culture était positive etait au nombre<br />
de 13 soit 28,89% et enfin ceux dont la culture était stérile avec 1 soit<br />
2,22%.<br />
TABLEAU VIII: Répartition des lésions admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie et<br />
d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon le germe identifié.<br />
GERME<br />
PATIENTS POURCENTAGE<br />
Pas de germe 1 2,22%<br />
Staphylocoque 31 68,89%<br />
Streptocoque 3 6,67%<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 49
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Proteus 3 6,67%<br />
P<strong>se</strong>udomonas 7<br />
15,55%<br />
Total 45 100,00%<br />
Le germe le plus isolé a été le staphylocoque avec 31 cas soit 68,89%.<br />
TABLEAU IX : Répartition des amputations admis au <strong>se</strong>rvice de<br />
traumatologie et d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à<br />
octobre 2004 et novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon le <strong>se</strong>gment du membre.<br />
SEGMENT DE<br />
AMPUTATION POURCENTAGE<br />
MEMBRES<br />
Doigt 1 2,22%<br />
Avant bras 7 15,56%<br />
Coude 5 11,11%<br />
Bras 8 17,78%<br />
Cuis<strong>se</strong> 6 13,34%<br />
Genou 2 4,44%<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 50
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Jambe 15 33,33%<br />
Cheville 1 2,22%<br />
Total 45 100,00%<br />
La jambe a été le <strong>se</strong>gment de membre le plus touché avec 15 cas soit 33,33%.<br />
3 –EVOLUTION<br />
TABLEAU X : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie et<br />
d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon l’évolution:<br />
Evolution PATIENTS POURCENTAGE<br />
Guérison 20 44,44%<br />
Complication 24 53,34%<br />
Décès 1 2,22%<br />
Total 45 100,00%<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 51
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
L’évolution a été émaillée de complication dans 24 cas soit 53,34%.<br />
TABLEAU XI : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie et<br />
d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon les complications.<br />
Complications PATIENTS POURCENTAGE<br />
Suppuration 12 26,67%<br />
Oedème 2 4,44%<br />
Retard de cicatrisation 9 20,00%<br />
Nécro<strong>se</strong> 6 13,34%<br />
Douleur fantôme 12 26,67%<br />
Hyper esthésie 1 2,22%<br />
Ostéite 1 2,22%<br />
Flexum 2 4,44<br />
Total 45 100,00%<br />
La suppuration et la douleur fantôme ont été les plus repré<strong>se</strong>ntées avec 12 cas<br />
soit 26,67%.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 52
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
4-TRAITEMENT :<br />
-Les membres inférieurs ont été les plus amputés avec 24 cas soit 53,33% et les<br />
membres supérieurs 21 cas soit 46,67%.<br />
-Le côté gauche a été le plus concerné avec 31 cas soit 68,89% et le côté droit 14<br />
cas soit 31,11%.<br />
TABLEAU XII : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie<br />
et d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon l’antibiotique.<br />
ANTIBIOTIQUE PATIENTS POURCENTAGE<br />
Aminoside 1 2,22%<br />
Beta-lactamine 2 4,44%<br />
Quinolone 29 64,44%<br />
Macrolide 2 4,44%<br />
Sulfamide 2 4,44%<br />
Aminoside + Quinolone 5 11,14%<br />
Aminoside+Macrolide 1 2,22%<br />
Beta-lactamine + Macrolide 2 4,44%<br />
Quinolone + Macrolide 1 2,22%<br />
Total 45 100,00%<br />
Les <strong>qui</strong>nolones ont été les plus repré<strong>se</strong>ntés avec 29 cas soit 64,44%.<br />
-L’ association antalgique ,anti-inflammatoire non stéroïdien a été la plus<br />
utilisée avec 28 cas soit 62,22% ;l’association antalgique anti-inflammatoire non<br />
stéroïdien ,anticoagulant a été repré<strong>se</strong>ntée avec 17 cas soit 37,78%.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 53
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
-Les patients hospitalisés ont été repré<strong>se</strong>ntés avec 36 cas soit 80,00% et non<br />
hospitalisés avec 9 cas soit 20,00%.<br />
TABLEAU XIII : Répartition des patients admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie<br />
et d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon les résultats du traitement.<br />
RESULTAT DU<br />
PATIENTS<br />
POURCENTAGE<br />
TRAITEMENT<br />
Bon 21 46,67%<br />
Passable 13 28,89%<br />
Mauvais 11 24,44%<br />
Total 45 100,00%<br />
Les résultats ont été satisfaisants avec 21 cas soit 46,67%.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 54
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Tableau XIV: Répartition des amputations admis au <strong>se</strong>rvice de traumatologie<br />
d’orthopédique de l’Hôpital Gabriel Touré de janvier 2002 à octobre 2004 et<br />
novembre 2004 à avril 2005 <strong>se</strong>lon le matériel orthopédique utilisé pour la<br />
locomotion.<br />
Appareillage PATIENTS POURCENTAGE<br />
Prothè<strong>se</strong> 2 4,43%<br />
Bé<strong>qui</strong>lle 31 68,89%<br />
Canne 6 13,34%<br />
Fauteuil roulant 3 6,67<br />
Lit orthopédique 3 6,67%<br />
Total 45 100%<br />
Les bé<strong>qui</strong>lles ont été le matériel le plus utilisé pour la locomotion avec 31 cas<br />
soit 68,89%.<br />
Les patients rééduqués ont été repré<strong>se</strong>ntés avec 26 cas soit 57,78% et non<br />
rééduqués avec 18 cas soit 40,00%.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 55
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
V / COMMENTAIRES ET DISCUSSION<br />
Notre étude a été réalisée dans le <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et<br />
traumatologique de l’Hôpital Gabriel Touré . Dans notre étude ,le <strong>se</strong>xe masculin<br />
a été le plus touché avec 80% des cas avec un <strong>se</strong>xe ratio égal à 4 . La tranche<br />
d’âge de 1- 15ans a été la plus atteinte avec 42,22% des cas . L’accident de la<br />
vie domestique avait constitué l’étiologie la plus fréquente avec 44,44% des cas.<br />
Le membre inférieur était prédominant avec 53,33% des cas . Les bé<strong>qui</strong>lles ont<br />
constitué l’appareillage le plus utilisé par nos patients pour la locomotion avec<br />
68,89% des cas .<br />
Le cadre dans lequel notre étude a été réalisée ( <strong>se</strong>rvice de chirurgie<br />
orthopédique et traumatologique de l’Hôpital Gabriel Touré ) nous a <strong>se</strong>mblé le<br />
plus approprié car c’est le <strong>se</strong>ul <strong>se</strong>rvice de l’hôpital Gabriel Touré <strong>qui</strong> prend en<br />
charge toutes les amputations (7,27).<br />
L’étude prospective et longitudinale a été la plus indiquée car le suivi de nos<br />
patients et l’évolution de leur pathologie ont été de façon optimale.<br />
Une étude rétrospective n’aurait pas été suffisante car un certain nombre de<br />
dossiers étaient incomplets ou perdus.<br />
Nous avons rencontré quelques difficultés au cours de ce travail :<br />
- Des parents n’avaient pas accepté la décision d’amputation dans un<br />
premier temps<br />
- L’artériographie n’étant pas faisable au Mali ,c’est l’examen clinique<br />
<strong>qui</strong> permet aux chirurgiens de déterminer le niveau d’amputation.<br />
- L’écho doppler n’était pas aussi à la portée de certains de nos patients.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 56
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Notre étude aurait eu encore plus de valeur si tous les patients avaient pu<br />
bénéficier de l’écho doppler et l’artériographie.<br />
Cependant, nos résultas peuvent être comparés à ceux de la littérature.<br />
1- EPIDEMIOLOGIE :<br />
1.1- Selon le <strong>se</strong>xe :<br />
Le <strong>se</strong>xe masculin a été le plus touché dans 80% des cas avec un <strong>se</strong>xe ratio égal à<br />
4 ,ceci pourrait s’expliquer par le fait que le <strong>se</strong>xe masculin a été le plus exposé<br />
aux accidents de la vie domestique.<br />
DIARRA .E (23)trouvait <strong>une</strong> prédominance masculine avec 43 hommes pour<br />
22 femmes avec un <strong>se</strong>xe ratio égal à 1,95 ceci est conforme à notre étude.<br />
Notre résultat est différent de celui de SAMAKE. D (51) <strong>qui</strong> a trouvé <strong>une</strong><br />
prédominance féminine dans 63% des cas avec un <strong>se</strong>xe ratio égal à 0,59. Cette<br />
différence pourrait s’expliquer par le fait que les femmes constituent la majeure<br />
partie de la population analphabète et consultent tardivement le Médecin.<br />
1- 2- Selon l’age :<br />
La tranche d’âge de 1-15 ans a été la plus touchée avec 42,22% des cas ;ceci<br />
s’expliquerait par le fait qu’il y a <strong>une</strong> exposition plus grande de cette tranche<br />
d’âge de 1-15 ans dépendant entièrement des adultes <strong>qui</strong> décident à leur place<br />
Ce résultat est conforme à celui de AYITE. A. Et COLL(2) au Niger <strong>qui</strong> ont<br />
trouvé 51,58% d’enfants de moins de 15 ans.<br />
DIAKITE .S.K et COLL (16)avaient trouvé 33,33% des cas dans la tranche<br />
d’âge de 0- 10ans ,ceci est conforme à notre étude.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 57
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
1.2- Selon la profession :<br />
Les sans professions étaient les plus atteints avec 51,12% des cas ;ceci<br />
s’expliquerait par le fait qu’ils n’ont pas le plus souvent des moyens suffisants<br />
en cas de maladie, leur pri<strong>se</strong> en charge dépend d’<strong>une</strong> tierce personne ce <strong>qui</strong><br />
retarde la consultation chez le médecin et les oblige parfois à voir les<br />
tradithérapeutes .<br />
DIARRA .E(23). a trouvé <strong>une</strong> fréquence élevée chez les femmes au foyer avec<br />
51,9% des cas ,ceci s’expliquerait par le fait que les femmes au foyer sont de<br />
couches sociales <strong>qui</strong> ont <strong>une</strong> croyance aux vertus du traitement traditionnel, <strong>qui</strong><br />
à son accessibilité plus facile et son supposé coût à la hauteur de toutes les<br />
bour<strong>se</strong>s.<br />
Aussi cette couche consulte en général le médecin en <strong>se</strong>cond lieu et tardivement.<br />
1-4- Selon le niveau d’étude :<br />
Les patients de niveau d’étude scolaire primaire ont été les plus repré<strong>se</strong>ntés avec<br />
57,78% des cas ,cela à cau<strong>se</strong> des moyens financiers réduits pour <strong>une</strong> pri<strong>se</strong> en<br />
charge correcte.<br />
Nous n’avons pas trouvé dans la littérature d’étude <strong>qui</strong> fait la répartition <strong>se</strong>lon<br />
le niveau d’étude.<br />
2- CLINIQUE :<br />
2-1- Selon la nature de l’accident :<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 58
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
L’accident de la vie domestique a été l’étiologie la plus fréquente avec 44,44%<br />
des cas ,ceci pourrait avoir son explication dans le fait que les enfants possèdent<br />
un caractère immature ,agressif.<br />
DOUMBIA .B(24). a trouvé 52,5% des cas des accidents de la voie publique<br />
chez les adultes je<strong>une</strong>s ,ceci est différent à notre étude .Cette différence<br />
s’expliquerait par l’utilisation de plus en plus accrue des engins à deux roues à<br />
grande vites<strong>se</strong>.<br />
2-2- Selon le type de traitement traditionnel :<br />
Les patients dont le bandage trop <strong>se</strong>rré ont été les plus touchés avec 71,11%des<br />
cas ,cette fréquence élevée s’expliquerait par le fait que c’est la méthode la plus<br />
utilisée en cas de fracture immédiatement après massage ,ceci joue un rôle<br />
d’immobilisation.<br />
Notre résultat est conforme à celui de BANDRE .E et COLL(3) <strong>qui</strong> ont trouvé<br />
au Burkina en 1999 soit 68% d’amputations par suite de traitement traditionnel.<br />
2-3- Selon le type de lésion :<br />
La gangrène sèche a été la plus repré<strong>se</strong>ntée avec 17 cas soit 38,78%,ceci<br />
s’expliquerait par le fait que les bandages trop <strong>se</strong>rrés peuvent entraîner <strong>une</strong><br />
ischémie pouvant conduire à un syndrome de Volkman.<br />
Ceci est conforme aux resultats de ONUMINYA .J.E et COLL (43) avec 15<br />
cas de gangrène <strong>comme</strong> type de lésion.<br />
ALWATTA .I et COLL (1) dans son étude avait trouvé un taux de 33,33% des<br />
cas de gangrène ,ceci est conforme à notre étude..<br />
2-4- Selon le germe identifié :<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 59
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Le staphylocoque a été le germe le plus fréquemment isolé avec 68,89% , ceci<br />
pourrait avoir son explication dans le fait que dans le milieu hospitalier le<br />
staphylocoque est le germe le plus souvent rencontré.<br />
Ce résultat est conforme à celui de TRAORE .A (60)<strong>qui</strong> a trouvé le<br />
staphiloccocus aureus dans 57,5% des cas.<br />
NOUEDOUI .C et COLL (41)dans leur étude ont trouvé les staphylocoques<br />
dans 82% des cas ,ceci est conforme a notre étude.<br />
2-5- Selon le <strong>se</strong>gment du membre :<br />
La jambe a été le <strong>se</strong>gment le plus touché avec 33,33% des cas ,ceci<br />
s’expliquerait par le fait que la jambe est le <strong>se</strong>gment le plus exposé aux<br />
accidents .<br />
Notre résultat est proche de celui de DIARRA .E (23)<strong>qui</strong> a trouvé au Mali en<br />
2001 , 38,5% d’amputation de la jambe.<br />
GARBA .E.S et DESHIP (29).J au Nigeria trouvent la majorité des<br />
amputations au niveau de la jambe avec 26,1% des cas .<br />
TRAORE .A et COLL (61)ont trouvé 46,87% au niveau de la jambe<br />
Les résultats de ces auteurs sont conformes à notre étude.<br />
3- EVOLUTION :<br />
3-1- Selon l’évolution :<br />
L’évolution après l’amputation a été mauvai<strong>se</strong> avec 53,34% des cas ,ceci<br />
pourrait avoir son explication dans le manque d’a<strong>se</strong>psie post opératoire<br />
Notre étude est différent de celui de DIARRA .E (23)<strong>qui</strong> a trouvé 70,3%<br />
d’évolution bonne et cela est à la portée sur les amputations de toutes les cau<strong>se</strong>s<br />
confondues.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 60
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Cependant, notre étude n’a enregistré qu’un <strong>se</strong>ul cas de décès soit 2,22% ,cela à<br />
cau<strong>se</strong> de l’ab<strong>se</strong>nce de cas de tétanos et de la pri<strong>se</strong> en charge précoce des cas<br />
d’infections ou de gangrènes.<br />
Par contre AYITE .A et COLL (2)ont trouvé 7,9%de décès.<br />
3-2- Selon les complications :<br />
La suppuration et la douleur fantôme ont été les plus repré<strong>se</strong>ntées avec 26,67%<br />
des cas ,ceci pourrait s’expliquer par l’insuffisance de la pri<strong>se</strong> en charge des<br />
infections.<br />
Notre résultat est supérieur à celui de DIARRA .E (23)avec 4,6% des moignons<br />
<strong>qui</strong> avaient fait un <strong>se</strong>psis et ceux de TOURE .S et COLL (56) <strong>qui</strong> avaient<br />
trouvé 5-63% de suppuration post opération.<br />
4- TRAITEMENT :<br />
4-1- Selon l’antibiotique :<br />
Les <strong>qui</strong>nolones ont été les plus utilisés avec 64,44% des cas ,ceci pourrait avoir<br />
son explication par le fait que les <strong>qui</strong>nolones ont <strong>une</strong> bonne diffusion os<strong>se</strong>u<strong>se</strong> et<br />
un spectre large.<br />
Nous n’avons pas trouvé dans la littérature d’étude <strong>qui</strong> fait la répartition <strong>se</strong>lon<br />
l’antibiotique.<br />
4.2- Selon le résultat du traitement :<br />
Les résultats ont été bons avec 46,67% des cas ,ceci pourrait avoir son<br />
explication dans le bon suivi des patients ,la collaboration étroite inter <strong>se</strong>rvice et<br />
la rééducation.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 61
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
Notre résultat est proche de celui de SAMAKE .D (51)<strong>qui</strong> a trouvé 59,3%<br />
d’évolution bonne.<br />
4.3- Selon le type de matériel orthopédique utilisé pour la locomotion par<br />
nos patients :<br />
Seulement 4,43% des amputés ont pu avoir <strong>une</strong> prothè<strong>se</strong> , 68,89 % des<br />
bé<strong>qui</strong>lles ;ceci s’expliquerait par le fait des moyens financiers<br />
DIARRA .E (23)avait trouvé dans son étude 47,7% des patients <strong>qui</strong> n’avaient<br />
utilisé aucun matériel.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 62
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
VI / CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS<br />
1- CONCLUSION :<br />
Cette étude nous a permis de savoir que l’amputation liée au traitement traditionnel<br />
est fréquente dans le <strong>se</strong>rvice de traumatologie (10,54% de l’activité <strong>chirurgicale</strong>).<br />
L’étude <strong>qui</strong> était rétrospective et transversale a concerné es<strong>se</strong>ntiellement les<br />
patients ayant subi <strong>une</strong> amputation dans le <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et<br />
traumatologie de janvier 2002 à octobre 2004 et de novembre 2004 à avril 2005<br />
suite à <strong>une</strong> complication liée au traitement traditionnel .<br />
Le <strong>se</strong>xe masculin a été le plus touché avec 80% des cas . Il s’agissait des patients<br />
moins âgés de 1-5ans dans 42,22% des cas . Les accidents de la vie domestique<br />
constituaient l’étiologie la plus fréquente avec 44,44% des cas . Les patients sans<br />
professions ont été majoritaire dans 51,12% des cas . La gangrène sèche a été le<br />
type de lésion la plus repré<strong>se</strong>ntée avec 38,78% des cas . Les patients dont le<br />
bandage trop <strong>se</strong>rré ont été les plus touchés avec 71,11% des cas . La douleur<br />
fantôme et la suppuration constituaient les complications les plus repré<strong>se</strong>ntées avec<br />
26,67% des cas . Les résultats ont été bon avec 46,67% des cas.<br />
Cependant le taux de décès est de 2,22% des cas . L’amputation porte beaucoup<br />
plus sur le membre inférieur.<br />
Dans ces conditions socio- économiques avec des moyens de chirurgie<br />
con<strong>se</strong>rvatrice et de réanimation limités ,l’adage « Sauver le fonctionnaire avant de<br />
sauver sa fonction » reprend tout son <strong>se</strong>ns.<br />
Toutefois, on doit considérer l’amputation <strong>comme</strong> <strong>une</strong> chirurgie mutilante à<br />
laquelle il ne faut avoir recours qu’en dernier ressort ,et exploiter au maximum les<br />
possibilités d'appareillage.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 63
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
2- RECOMMANDATIONS:<br />
Au terme de cette étude , nous formulons les recommandations suivantes :<br />
a- Aux autorités publiques :<br />
- Interdire la pratique de l’orthopédique par les tradi thérapeutes.<br />
- Créer un fond social pour la pri<strong>se</strong> en charge des frais d’appareillage des patients.<br />
- Subvention de l’état en matière d’appareillage.<br />
b- Aux autorités sanitaires :<br />
-Rendre l’artériographie faisable au Mali, à un coût moins cher dans un avenir aussi<br />
proche que possible afin de rendre possible les tentatives de revascularisation.<br />
-Rendre l’écho doppler à la portée de certains de nos patients.<br />
-Assurer un con<strong>se</strong>ntement éclairé des parents afin qu’il <strong>se</strong> rendre compte de<br />
l’importance de l’amputation.<br />
-Mettre à la disposition des malades des prothè<strong>se</strong>s adaptées à un coût moins cher<br />
par rapport au prix actuel de 300.000frs pour réduire le nombre d’handicapés<br />
physiques liés à l’amputation.<br />
- Créer et doter un centre d’appareillage en matériel et matériaux de fabrication des<br />
prothè<strong>se</strong>s de bonne qualité.<br />
- Elaborer un programme de mi<strong>se</strong> en place d’<strong>une</strong> stratégie de recherche<br />
approfondie dans le domaine de la traumatologie traditionnelle.<br />
- Former un plus grand nombre d’agents en traumatologie.<br />
- Décentrali<strong>se</strong>r la traumatologie moderne.<br />
-Doter les hôpitaux de spécialistes et de matériels adaptés a la traumatologie.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 64
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
c- Aux personnel de santé :<br />
- Respect par le chirurgien des principes de l’amputation<br />
- Collaboration entre le chirurgien et le ré-educateur<br />
- Rechercher au maximum de l’esthétique au cours de l’intervention<br />
d- Aux patients :<br />
-Consulter le médecin en premier lieu le plus tôt possible.<br />
-Renoncer au traitement traditionnel.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 65
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
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Membre et ceinture : généralités des membres superieurs<br />
Nouveau traité de technique <strong>chirurgicale</strong> Tome III Masson et cie 1974<br />
40- MOURGADE .M ; EVANO. D ; WALLEZ . B et LETENNEUR.J :<br />
Amputation de l’arrière pied <strong>une</strong> série de 15 cas<br />
Annales orthopédiques de l’Ouest :1990- 22.91-95<br />
41- NOUEDOUI. C ; TEYANG. A ; DJOUMESSI. S :<br />
Profil épidémiologique et traitement du pied diabétique au centre national de<br />
diabétique de Yaoundé au Cameroun<br />
La Tunisie Médicale Vol 81-n :01,2003,20-25<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 72
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
42-ONUMINYA.J.E ; ONABOWALE .B.O ; OBEKPA.P.O ; IHZUE.C.H :<br />
Traditional bone <strong>se</strong>tter’s gangrene<br />
Int orth 1999 ; 23 (9) ; 111- 2<br />
43- ONUMINYAA . J.E ; OBEKPA .P.O ; IHZUE .C.H ; UKEGOU .N ; D.<br />
ONOBOWALE .B.O :<br />
Major amputation in Niageria : Aplea to educate traditionnal bone <strong>se</strong>tters<br />
Trop Dr 2000 ; 30 (3) ; 133- 5<br />
44- PAQUIN .J.M ; MARTINET . N et ANDRE .J.M :<br />
Appareillage des amputés des membres supérieurs<br />
J. Réadaptation Médecine :1995.15.90.94<br />
45-PILLARD .D ; THEVEMIN .D et TAUSSIG .G :<br />
Malformations et amputations congénitales des membres de l’enfant<br />
Encycl ,Med,Chir,(Paris – France)<br />
Kinésithérapie- rééducation fonctionnelle 26.390A10.1991.11<br />
46-PILLIUM ; DESPEUROUX .L ; MELONI .J ; DECHAMPS .E ; DUPRE .<br />
J.C ; et MATHIEU .J.F :<br />
Réadaptation des amputés vasculaires- encycl, Med, Chir, (Paris- France)<br />
Kinésithérapie- Ré Éducationnelle 26.270A10 1995-9P<br />
47-RAIMBEAU .G ; FOUQUE .P ;et SAINT CAST .Y :<br />
Amputation esthétique du médius avec ostéotomies du capitalum<br />
Annales Orthopédiques de l’Ouest 1995.27.77-81<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 73
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
48- RAPP . E ; CHEVALLEY . KEMPF . I :<br />
Fasciite nécrosant du pied : Une urgence <strong>chirurgicale</strong> méconnue<br />
49- RICCOJ . B ; LAURIAN . C ; et KOSKAS . F :<br />
Traumatisme vasculaire des membres - Edition technique Encycl. Med.<br />
Chir (Paris – France ) technique <strong>chirurgicale</strong> , <strong>chirurgicale</strong> vasculaire,43. 025<br />
1994, 36P<br />
50- RIGAULT . P :<br />
Aplasies et hypoplasies squelettiques congénitale de la jambe<br />
Edition technique- Encycl Med Chir (Paris – France ) App loc 15 . 206 A10<br />
5 – 1990, 8P<br />
51- SAMAKE D :<br />
Etude épidemoi- clinique des amputations consécutives aux complications du<br />
diabète dans le <strong>se</strong>rvice de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’HGT<br />
A propos de 27cas en 2005<br />
52- SCHMITT .C ; DELARUELLE .J.P :<br />
A propos de l’amputation de Gritti- Kinésithérapie –scientifique n° 334 Mai 1994<br />
53– SOUMAH . M.T ; CAMARA . T ; SOUMAH . I ; KEBE . M ; KANTE .T :<br />
Problématique de la pri<strong>se</strong> en charge des fractures traitées en Médecine<br />
traditionnelle dans un <strong>se</strong>rvice orthopédique et traumatologique CHU Ignace Deen<br />
Conakry (Guinée )<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 74
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
54- SOUNA . B.S ; SACKO .A ; et YACOUBA .I.D :<br />
Les limitations du traitement traditionnel des fractures des membres .A propos de<br />
302 cas de complications traitées a l’hôpital national e Niamey<br />
Premier congres de la SOMACOT du 29,30,31Mars 2004 P53<br />
55- STEIN METZ . Z.P :<br />
Traumatologie traditionnelle en Haute Volta :Etude des techniques d’un rebouteux<br />
du Yatenga<br />
56- S. TOURE ; A. BANA . ; SAM KONE ; SEY KONE ; M. KOFFI .J.Be ;<br />
A. COULIBALY :<br />
Le traitement traditionnel des fractures des membres :<br />
Aspects nosologique thérapeutiques et évolutifs<br />
Premier congres de la SOMACOT du 29,30,31 Mars 2004 P52<br />
57-THAGARJAN .P ; CREATHS .M.C :<br />
Amputation in <strong>se</strong>vere lower limb trauma<br />
Rev. Chir orth 1993 ;79 (spécial)<br />
58-THIAM .S.M :<br />
Les aspects ,le traitement et l’évolution des complications du traitement traditionnel<br />
des fractures a propos de 98 cas a l’hôpital de Kati<br />
Thè<strong>se</strong> de Medecine,Bamako1997<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 75
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
59- TOURE . A.A :<br />
Traitement chirurgical des complications infectieu<strong>se</strong>s des os et des parties molles<br />
chez les diabétiques et de l’artériopathie diabétique<br />
Le diabète EPU<br />
Société Médicale du Mali Décembre 1997 ; 1- 10<br />
60- TRAORE .A :<br />
Pri<strong>se</strong> en charge des infections des parties molles et os<strong>se</strong>u<strong>se</strong>s chez les diabétiques a<br />
propos de 40 cas a l’HGT<br />
Thè<strong>se</strong> Médecine ,Bamako 1999-81P n° 99-M-64<br />
61- TRAORE .A et COLL :<br />
Pied diabétique aspect clinique et chirurgical a propos de 84 cas<br />
Premier congres de la SOMACOT 29,30,31Mars 2004 P25-26<br />
62- TRAORE .D :<br />
Médecine et magie Africaine ou <strong>comme</strong>nt le noir <strong>se</strong> soigne t-il ?<br />
Pré<strong>se</strong>nce Africaine 1993.569P<br />
63-TRAORE .M.L :<br />
Cours de Médecine légale<br />
Année scolaire 1999 – 2000<br />
64- WATELET . J ; PEILLON . C :<br />
Traitement chirurgical des ischémies aiguës des membres<br />
Encycl- Med –Chir (Paris- France ) technique <strong>chirurgicale</strong> ,chirurgie vasculaire 43.<br />
029P, 6- 1989, 20.<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 76
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
65- WRIGHT .T.W ; HAGEN .A.D ; WOOD. M.B :<br />
Prothetic usage in major upper extremity amputation -J-Haud surg (Am)<br />
1995.20.619-622<br />
66- YAKUBU .A. MUHAMMAD.I et MABOGUNJE.O :<br />
Limb amputation in children in Zaria ,Niageria<br />
Annals of tropical paediatrics 1995-15 ; 163- 165<br />
67- YOUMACHEV .G :<br />
Orthopédie -traumatologie<br />
2 ème édition Masson 1997<br />
Les amputations des membres suite au traitement traditionnel des fractures 77
Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
SERMENT D’HIPPOCRATE<br />
En pré<strong>se</strong>nce des Maître de cette faculté , de mes chers condisciples, devant<br />
l’effigie d’HIPPOCRATE, je promets et je jure, au nom de l’Être Suprême d’être<br />
fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la médecine.<br />
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au<br />
dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage clandestin d’honoraires.<br />
Admis dans l’intérieur des maisons , mes yeux ne verront pas ce <strong>qui</strong> s’y pas<strong>se</strong> ,<br />
ma langue taira les <strong>se</strong>crets <strong>qui</strong> me <strong>se</strong>ront confiés et mon état ne <strong>se</strong>rvira pas à<br />
corrompre mes sœurs , ni à favori<strong>se</strong>r le crime.<br />
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de<br />
parti ou de clas<strong>se</strong> sociale viennent s’interpo<strong>se</strong>r entre mon devoir et mon patient.<br />
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.<br />
Même sous la menace , je n’admettrai pas de faire usage de mes connaissances<br />
médicales contre les lois de l’humanité.<br />
Respectueux et reconnaissant envers mes maître je rendrai à leurs enfants<br />
l’instruction que j’ai reçu de leur père.<br />
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promes<strong>se</strong>s .<br />
Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.<br />
Je le jure.<br />
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Thè<strong>se</strong> de médecine / Jean Claude MIERET<br />
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