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Note:<br />
Les trois articles suivants sont des extraits tirés textuellement <strong>du</strong> Journal <strong>du</strong> marquis de Montcalm. On trouvera dans<br />
la partie Documents seulement des manuscrits repro<strong>du</strong>its in extenso. Dans son ensemble, le Journal est bien connu<br />
et a été exploité abondamment par les historiens. Mais on a utilisé cette source avant tout en ce qui concerne les<br />
exploits guerriers <strong>du</strong> marquis de Montcalm. Dans les trois articles suivants, on trouvera les observations de<br />
Montcalm à partir <strong>du</strong> moment où il a été en vue des côtes de 1'estuaire, pendant son premier voyage en Amérique, au<br />
mois de mai 1756. Les titres ont été ajoutés et plusieurs parties marquées entre crochets [ ... ] n'ont pas été<br />
repro<strong>du</strong>ites.<br />
De Mont-Louis à l'île Saint-Barnabé<br />
6 mai 1756 - Nous nous sommes trouvés au point <strong>du</strong> jour à portée <strong>du</strong> Mont-Louis, et comme il y avoit de la<br />
brume, nous avons tiré un coup de canon, pour juger à quelle distance nous étions de la terre. Nous avons navigué<br />
toute la journée à une lieue de la terre, rangeant le long de la côte les montagnes Saint-Anne, les Mamelles de<br />
Matane, l'île Saint-Barnabé et nous sommes venus mouiller à neuf heures <strong>du</strong> soir par quinze brasses entre l'île<br />
Saint-Barnabé et l'île <strong>du</strong> Bic. La journée a été très froide et quoique au 6 de mai, de la neige sur la côte; il a même<br />
neigé dans la journée. [ .. .]<br />
Les premières habitations que l'on trouve vers la côte <strong>du</strong> Sud sont à Saint-Barnabé; aussi les vaisseaux<br />
françois commencent à y arborer le pavillon. La paroisse se nomme <strong>Rimouski</strong>; il y a trente-six familles; c'est une<br />
mission dépendante des Récollets; car les missions <strong>du</strong> Canada sont gouvernées par les Jésuites, les Récollets, les<br />
prêtres de Saint-Sulpice et ceux des missions étrangères. Le seigneur ou concessionnaire de cet endroit est un M<br />
Lepage; je dis seigneur parce que les concessionnaires ont, comme en France, droit de justice, honneur d'église et<br />
des droits seigneuriaux, comme lods et moulins banaux. [. .. ]<br />
L'île Saint-Barnabé a une lieue et un quart de long, elle est de la dépendance de la seigneurie de <strong>Rimouski</strong>,<br />
et elle est habitée par un gentilhomme breton des environs de Morlaix, qui par singularité ou dévotion y mène la vie<br />
d'un ermite, et se sauve même dans les bois, si on cherche à l'aborder lorsque les bâtiments y mouillent. [. .. ]<br />
L'île <strong>du</strong> Bic<br />
7 mai 1756 - Nous avons appareillé sur les quatre heures <strong>du</strong> matin, et nous avons trouvé une goélette<br />
mouillée à l'île <strong>du</strong> Bic; c'est une espèce de petit bâtiment dont on se sert beaucoup dans les mers de l'Amérique.<br />
Cette goélette retournoit à Louisbourg, venant de Québec; elle nous a fait d'autant plus de plaisir qu'elle nous a dit<br />
avoir rencontré dimanche un vaisseau françois de soixante canons. Ce sera le Héros qui aura fait une traversée<br />
encore plus belle que la nôtre. Cependant les navigateurs seront surpris de voir que de quatre à six heures et demie<br />
<strong>du</strong> soir, nous ne fussions qu'à hauteur <strong>du</strong> cap de Raye, et que nous ayons pu mouiller le 6 à neuf heures <strong>du</strong> soir,<br />
entre l'île Saint-Bernabé [sic] et l'île <strong>du</strong> Bic. Cette dernière île est le plus sûr mouillage qu'il y ait dans la côte <strong>du</strong><br />
Sud. Cette même goélette nous a appris que les Canadiens et sauvages avoient fait beaucoup de courses, et avoient<br />
brûlé en dernier lieu les provisions de bouche et de guerre que les Anglois con<strong>du</strong>isoient à leur fort de Chouaguen.<br />
Nous l'avons chargée de compliments pour M de Drucour, gouverneur de l'Ile-Royale, et pour nos bataillons<br />
d'Artois et de Bourgogne. Il faut avoir été longtemps sur mer sans faire rencontre d'aucun bâtiment por connoître le<br />
plaisir que l'on a d'en rencontrer de sa nation, et qui vous donne quelques nouvelles, fussent-elles indifférentes à<br />
plus forte raison, quand elles sont intéressantes. [ ... ]<br />
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