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Les carrés magiques - Numilog

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A - <strong>Les</strong> carrés <strong>magiques</strong><br />

1. Définitions<br />

<strong>Les</strong> carrés <strong>magiques</strong> sont des assemblages des éléments d’une suite<br />

de nombres limitée distribués sur un graphe de forme carrée. ils ont la<br />

propriété de donner :<br />

- des lignes ;<br />

- des colonnes ;<br />

- deux diagonales<br />

ayant toutes la même valeur.<br />

On appelle somme magique la somme des nombres disposés sur<br />

une même ligne, colonne ou diagonale.<br />

Exemple. Le carré magique de 3.<br />

La somme des nombres disposés dans<br />

chaque colonne, chaque ligne ou chaque<br />

diagonale donne la valeur 15.<br />

On remarquera le positionnement<br />

particulier des nombres pairs et des nombres<br />

impairs et l’on retiendra que les<br />

difficultés de positionnement de ces<br />

nombres impairs sont souvent la cause<br />

principale des impossibilités auxquelles<br />

on se heurte.<br />

Exemple. Le carré magique de 4.<br />

La valeur magique est égale à 34. On<br />

remarquera également la disposition<br />

symétrique des nombres impairs.<br />

Là encore, on remarquera que les<br />

nombres impairs sont placés de manière<br />

symétrique par rapport à un axe horizontal.<br />

EXERCICE. Avec ces mêmes nombres, tenter<br />

de réaliser un autre carré magique de<br />

3 ou un carré ayant une autre valeur magique.<br />

Expliquer pourquoi cela vous est<br />

tout à fait impossible.<br />

<strong>Les</strong> carrés <strong>magiques</strong> 5


EXERCICE. Avec les nombres de la série î à 16, réaliser par tâtonnement un<br />

premier carré magique de 4, puis un autre carré de 4 ayant une autre valeur<br />

magique.<br />

EXERCICE. Essayer d‘esquisser une théorie de la distribution des nombres.<br />

EXERCICE. Essayer de réaliser un carré magique de 4 ayant une valeur<br />

magique de 25, et expliquer pourquoi c’est impossible.<br />

2. Historique<br />

<strong>Les</strong> carrés <strong>magiques</strong> ont une longue histoire, puisqu’elle remonte aux<br />

Chinois et aux Hindous, puis aux Arabes du neuvième siècle.<br />

La première étude logique concernant ces carrés semble avoir été<br />

donnée au quatorzième siècle par un moine grec du nom de Moscopule ou<br />

Moschopulos Manuel qui publia à Constantinople un traité sur les carrés<br />

<strong>magiques</strong> traduit en latin et lu par le mathématicien La Hire à l’Académie<br />

des Sciences en 1691. (Voir en annexe la notice biographique).<br />

Tous les grands esprits ont été préoccupés par la science des nombres,<br />

et en premier lieu les mathématiciens Stifel, Sauveur, Bachet de Méziriac,<br />

Fermat, La Hire, Euler, etc.’<br />

D’autres comme Gaffare12 (le bibliothécaire de Richelieu), voyaient<br />

dans ces assemblages de nombres des particularités <strong>magiques</strong> ou plutôt<br />

cabalistiques propres à frapper les imaginations ; en effet, certaines<br />

Si Stifel est peu connu, Sauveur (1 653-1 71 6) fut un brillant titulaire de la chaire de<br />

mathématiques au Collège de France. Commensal de la maison de Condé, il entra à<br />

l’Académie des sciences en 1696.<br />

Bachet de Méziriac (1 581-1 638) a laissé une réputation de savant, mais surtout de<br />

grammairien, d’helléniste et de philosophe.11 fut membre de l’Académie française en<br />

1635. Son principal ouvrage est intitulé Problèmes plaisants et délectables qui se<br />

font par les nombres.<br />

Pierre de Fermat (1 601.-1665) conseiller au parlement deToulouse, ne s’occupait de<br />

sciences et de mathématiques que dans ses moments de loisirs. II est l’auteur d’un<br />

fameux théorème dont on a oublié la démonstration. II a aussi réalisé un cube magique<br />

de 4.<br />

Philippe de La Hire (1640-1718) est un mathématicien réputé pour ses études sur<br />

les coniques, son travail de cartographe et ses connaissances en astronomie. II entra<br />

à l’Académie en 1678.<br />

Leonhard Euler (1 707-1 783) est un puissant mathématicien qui s’est illustré dans<br />

tous les domaines de la science. II professa à St-Pétersbourg, appelé par Catherine II.<br />

II s’est aussi préoccupé de physique et de philosophie. II est le précurseur du calcul<br />

sur les séries et du calcul différentiel et intégral.<br />

Jacques Gaffarel (1601-1681) était docteur en théologie et en droit canon. II<br />

connaissait les langues orientales et les sciences dites cabalistiques. il écrivit un<br />

ouvrage en 1629 Curiosités inouïes qui fut condamné par la Sorbonne et dont il dut<br />

rétracter certaines propositions considérées comme entachées de magie.<br />

Jeux numériques et <strong>magiques</strong>


dispositions de nombres ont des propriétés troublantes, mais qui viennent<br />

seulement de la méthode de numération, et non d‘une influence cabalistique.<br />

Afin de rappeler l’importance que l’on<br />

accordait à ces études de carrés <strong>magiques</strong>,<br />

autrefois interprétés comme <strong>magiques</strong> ou<br />

divinatoires, citons la gravure d’Albrecht<br />

Dürer, exécutée sur cuivre au début du<br />

xvie siècle et intitulée (( la mélancolie ». II<br />

4 15 14 1<br />

porte en exergue un petit carré magique<br />

de 4, image destinée à renforcer le<br />

concept de magie ou de culture magique<br />

du tableau.<br />

Là encore, nous remarquerons le<br />

positionnement symétrique des nombres<br />

impairs, toujours par rapport à un axe<br />

horizontal (mais qui peut être rendu vertical<br />

par simple pivotement).<br />

3. Propriétés des carrés <strong>magiques</strong><br />

Homogénéité -ez*<br />

<strong>Les</strong> carrés <strong>magiques</strong> sont des graphes homogènes puisqu’ils sont constitués<br />

d’un même nombre de cases sur chaque ligne, colonne ou diagonale.<br />

Cette particularité entraîne les propriétés suivantes :<br />

On peut augmenter ou diminuer d‘une même valeur chacun des éléments<br />

du carré : il restera magique.<br />

On peut multiplier par un même nombre chacun des éléments du carré : il<br />

restera magique.<br />

On peut ajouter ou retrancher les éléments correspondants de deux carrés<br />

<strong>magiques</strong> : le carré obtenu restera magique. Notons en passant que cette<br />

propriété sera mise à profit par la méthode préconisée par La Hire pour la<br />

résolution des carrés impairs.<br />

On ne pourra pratiquement pas interchanger deux cases d’un carré magique<br />

sans intervenir également sur les cases correspondantes de la ligne, de<br />

la colonne ou de la diagonale.<br />

Valeur magique<br />

Par ailleurs, un carré magique ne peut admettre qu’une seule valeur<br />

magique. On dit qu’il est unisérié ou univoque.<br />

3.1<br />

-cI>vI*”II1*I> i ‘6<br />

3.1.1 -<br />

3.1.2 -<br />

3.1.3 -<br />

3.1.4 -<br />

3.2<br />

~ _>- *i<br />

*/ x- d<br />

<strong>Les</strong> carrés <strong>magiques</strong> 7

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