programme de consolidation de la paix au burundi - Peace and Sport

PROGRAMME DE CONSOLIDATION DE LA
PAIX AU BURUNDI
Accompagnement du Ministère de la Jeunesse, des Sports et
de la Culture dans son programme d’encadrement de la
jeunesse dans les centres pour jeunes.

Introduction
Lors du Forum International organisé en Principauté de Monaco du 5 au 7 décembre 2007, Peace and Sport
a été sollicitée par la délégation burundaise composée du Général Evariste Ndayishimiye et Tharcisse
Harerimana, respectivement Président et Secrétaire Exécutif du Comité National Olympique, afin de les
aider à consolider les projets initiés dans le cadre de la réconciliation nationale, de la Paix et de la
préservation de l’environnement. À l’issue du forum, Monsieur Joël Bouzou, Président de Peace and Sport,
accompagné d’un expert de l’organisation, s’est rendu au Burundi sur invitation du Président de la
République, M. Pierre Nkurunziza du 21 février au 1 er mars 2008.
Joël Bouzou, Président-Fondateur de Peace and Sport,
avec S.E. M. Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi
Lors de cette visite, le Gouvernement a présenté à Peace and Sport son Programme National de
Développement et de Promotion du Sport pour une Education à la Paix. Ce programme vise à faire du sport
un moyen de diffusion d’une culture démocratique, de promotion de la paix et de développement d’un
secteur créateur d’emplois et d’insertion sociale pour les jeunes.
La délégation a également rencontré le Comité National Olympique et certaines Fédérations Sportives
Nationales.
À l’issue de cette visite officielle, Peace and Sport a obtenu le mandat d’accompagner
Les principaux besoins mentionnés par ces acteurs furent :
- La nécessité d’apporter à la jeunesse vulnérable des activités saines et porteuses de valeurs
positives.
- La nécessité d’apporter de sensibilisation sur des thématiques sociales telles que la prévention VIH-
SIDA , la planification familiale, la citoyenneté ou l’environnement.
- La nécessité de réintégrer socialement les nombreux enfants des rues, démobilisés, handicapés et
orphelins de guerre issus de la crise.
- La nécessité de redonner vie aux 129 centres de jeunes à travers le pays appartenant au Ministère
de la Jeunesse et des Sports.
Afin d’apporter des réponses à ces besoins et soutenir les efforts nationaux d’utiliser le sport comme un
outil pour renforcer l’Unité Nationale, Peace and Sport travaille depuis avril 2008 en collaboration avec le
Ministere de la Jeunnesse, des Sports et de la Culture, le Comité National Olympique et les Fédérations
Sportives Nationale pour la réhabilitation et la structuration de centres pour jeunes.
La diversité des activités sportives, culturelles, éducatives et d’insertions proposées à l’intérieur de chaque
centre favorise la vie en communauté, l’établissement et la compréhension de règles de vie commune.
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LE CONCEPT DES CENTRES POUR JEUNES
1.Les centres pour Jeunes: lieux d’éducation à la paix
Les centres pour jeunes ont vocation à être développés dans chacune des 129 communes du Burundi afin
de devenir des lieux de vie structurants pour la jeunesse Burundaise, quelle que soit sa situation.
Ils intègrent l’ensemble des éléments propices à la responsabilisation de chaque jeune, leur
épanouissement personnel, social et professionnel. Ils doivent s’imposer à terme comme des espaces
privilégiés de rencontres, d’échanges, de dialogue, de partage, d’apprentissage, de détente et de loisirs.
La diversité des activités collectives éducatives, culturelles et sportives proposées à l’intérieur de chaque
centre favorise la vie en communauté, l’établissement et la compréhension de règles de vie commune.
Les centres doivent contribuer à l’insertion durable des jeunes en encourageant les initiatives personnelles
et l’esprit d’entreprise, en facilitant la création de passerelles avec le tissu économique local par
l’accompagnement de projet individuel.
2.Positionner le sport comme activités de promotion de la paix
Le sport a toujours été considéré comme un moyen privilégié de rassemblement des peuples et de
pacification. Il favorise la mixité et l’intégration sociale et obéit à des règles qui véhiculent des valeurs telles
que le respect de soi et de l’autre, la solidarité, la tolérance, la persévérance et la non-discrimination.
Le sport à la capacité de canaliser les énergies de la jeunesse désœuvrée, en offrant des repères autour de
la règle sportive. Il reconnait l’importance de chaque individu et incite au dépassement de soi. En outre, il
est à même de favoriser le dialogue entre les communautés pour les aider à mieux se connaitre, à mieux
vivre ensemble en dépassant leurs différences sociales, politiques, ethniques, culturelles, et religieuses.
Le sport est également un facteur d’amélioration des conditions de vie des populations. La pratique
régulière d’une activité physique ou d’un sport renforce les qualités morales et physiques des jeunes,
permet de lutter contre les maladies, apprend à mieux se connaître et favorise la responsabilisation
individuelle et collective.
La pratique de plusieurs activités physiques et sportives constitue la colonne vertébrale des centres pour
jeunes en favorisant par les valeurs universelles qu’il véhicule, l’établissement et le respect d’une règle
unique commune à tous. Le sport est le dénominateur commun à l’ensemble des centres pour jeunes, il est
l’élément rassembleur et fédérateur qui en garantit le succès, la fréquentation et l’adhésion, tout en
gommant les différences.
3.Public cible
Les centres pour jeunes doivent accueillir l’ensemble de la jeunesse jusqu’à 25 ans, quelle que soit leur
situation familiale ou sociale.
Enfants en bas âge, enfants scolarisés et déscolarisés, orphelins, enfants soldats démobilisés doivent tous
pouvoir bénéficier des programmes développés au sein des centres pour jeunes. La mixité sociale
favorisera le respect entre les communautés et les jeunes. Une attention toute particulière doit être portée
au genre féminin dont l’adhésion aux centres et la participation doivent augmenter de façon significative
jusqu’à atteindre une parité.
Les centres profitent directement à l’ensemble de la jeunesse burundaise, et indirectement, à
l’ensemble de la population sur l’ensemble des territoires où ils rayonnent. Les actions menées auprès
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des jeunes auront en effet un impact sur la population, en termes d’intégration, de dialogue et de
réconciliation.
4.Les activités pédagogiques proposées dans les centres
Les activités des centres se décomposent en 5 univers : le sport, la culture, l’éducation, l’insertion
professionnelle et l’autofinancement.
•Les activités physiques et sportives
Les activités physiques et sportives intègrent des activités physiques pour tous, encadrées par des
animateurs sportifs préalablement formés à l’encadrement des jeunes. Ces activités se déroulent avec une
logique de développement et d’épanouissement personnel, d’éveil psychomoteur, sans aucun objectif de
compétition. En majeure partie axées sur des jeux, elles participent au développement de l’estime de soi,
de la confiance en soi et ont un effet positif sur les comportements individuels et collectifs.
Ces activités physiques favorisent donc :
- L'accompagnement social, en gommant les différences, en favorisant la participation féminine,
en rapprochant les peuples et en étant un tremplin pour l’intégration
- La préservation de la santé physique et mentale et l’aide à la guérison, la prise en charge du
handicap, la prévention des maladies cardio-vasculaires, l’hygiène de vie et la prévention des
conduites à risques
Elles sont à considérer comme le point d’entrée de la jeunesse dans les centres afin de pouvoir intervenir
avec eux sur différentes activités et elles permettent d'être utilisé comme outils pour :
- L'éducation, en ayant un impact sur les attitudes individuelles et collectives, le savoir-être et le
savoir-faire
- La sensibilisation à des thèmes majeurs pour le développement du pays
- L’insertion ou réinsertion dans le milieu scolaire ou professionnel
Les centres pour jeunes accueillent également des activités sportives de compétition, encadrées par des
entraîneurs spécialisés. Dans ce cadre, les jeunes ont la possibilité de participer à des séances
d’entraînement et sont en mesure de créer des clubs sportifs abrités par les centres et directement
rattachés aux fédérations nationales sportives. Ces dernières peuvent ainsi structurer l’organisation de
compétitions locales, nationales, transfrontalières et travailler sur la détection des jeunes talents.
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•Les activités culturelles et de loisirs
Elles ont vocation à développer l’esprit créatif des jeunes tout en entretenant et en valorisant la culture
Burundaise. Chaque centre peut abriter un groupe de tambourinaires, et est en mesure de proposer un
groupe de théâtre, de danse, de chant…
L’État encourage également en fonction des ressources disponibles, la création de médias locaux, de minifestivals
(musique, théâtre, cinéma, chant…), qui permettront de faire partager les activités à la population
locale. La projection de films et documentaires, la participation à des jeux de société tels que les échecs par
exemple contribueront à l’épanouissement de chacun.
•Les activités socio-éducatives
Elles permettent prioritairement de sensibiliser les bénéficiaires des centres aux enjeux majeurs pour
l’avenir pays. Ces activités éducatives se déroulent en partenariat avec des acteurs nationaux, locaux ou
internationaux qui sont en mesure de promouvoir leurs programmes auprès des jeunes : prévention sida,
éducation sexuelle, lutte contre les violences, éducation civique… Au-delà de ces programmes de
sensibilisation, les activités éducatives permettent aussi à chaque adhérent de renforcer ses connaissances
et sa culture personnelle.
Chaque mois, l’ensemble des centres pour jeunes devra traiter d’un thème éducatif majeur, le mois
constituant un « cycle ». Ainsi, l’ensemble des activités sera orienté en fonction de ce thème et des ateliers
seront régulièrement organisés afin de renforcer la sensibilisation. Il est proposé que les thèmes suivants
soient traités en priorité :
- VIH/SIDA
- Environnement
- Droits de l’enfant et de la femme
- Santé, hygiène, planification familiale
- Intégration des personnes vulnérables (handicapées, réfugiées,…)
- Démocratie, citoyenneté, bonne gouvernance
- Résolution pacifique des conflits
•Les activités d’insertion professionnelle
Pour les adhérents les plus âgés, les centres proposent des passerelles avec le monde professionnel local,
facilitant ainsi l’apprentissage de métiers, la participation à des stages ou tout simplement l’accès à des
emplois.
•Les activités d’autofinancement
En marge de ses activités pédagogiques, les centres développent des activités génératrices de revenus afin
d’assurer une part d’autofinancement et donc leur pérennité.
Ces activités peuvent être de plusieurs ordres et dépendre des capacités financières, logistiques et
géographiques de chaque centre.
Il est à considérer comme activités d'autofinancement le développement de :
- Accès internet/cybercafé
- Bibliothèque
- Restaurant/Bar
- Salle de visionnage de film/cinéma
- Concert
- Spectacle
- ...
La population non adhérente aux centres pourra ainsi y accéder moyennant le paiement d’une contribution
financière pour ces activités.
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PRESENTATION DES ZONES D’INTERVENTION
Rugombo
Gihanga
Gitega
1.Centre de Gihanga (province de Bubanza)
La commune de Gihanga s’étend sur 14 collines composées de villages qui facilitent l’encadrement de la
population. Une grande partie de la jeunesse se trouve sans emploi, dans des situations de désœuvrement
et de précarité importantes liées aux guerres qui ont frappé la province mais aussi à un manque d’eau
potable et d’électricité.
Le centre pour jeunes est composé de terrains sportifs rudimentaires qui permettent la pratique du
football, du volley-ball et de l’athlétisme. Une salle est également disponible dans le bâtiment du centre
pour la pratique des activités judo et karaté.
Cependant, l’ensemble de ces infrastructures doit bénéficier de réhabilitation pour pouvoir accueillir au
mieux les bénéficiaires et développer ces activités.
2.Centre de Rugombo (province de Cibitoke)
Le centre pour jeunes de Rugombo est situé au cœur du chef-lieu de la Province de Cibitoke.
Les échanges avec le Congo situé à 4 km sont nombreux, tout comme ceux avec le Rwanda dont la frontière
se trouve à 10 km et cela en fait un centre privilégié pour les rencontres transfrontalières.
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Le centre dispose d’infrastructures de base dont un terrain de football avec autour un aménagement pour
de l’athlétisme et un terrain de basketball pouvant également servir à la pratique du volley-ball. Une salle
doit être loué chaque mois pour les activités judo et karaté car le centre ne bénéficie pas de bâtiment
propre.
3.Centre Gitega (province de Gitega)
Gitega (anciennement Kitega) est la seconde plus grande ville du Burundi, située à l'est de Bujumbura.
C'est la capitale de la Province de Gitega.
Le centre pour jeunes de Gitega doit être entièrement réhabilité pour accueillir des activités. Le bâtiment
permet d’accueillir de nombreuses activités sportives, culturelles et d’autofinancement.
Les infrastructures sportives permettent la mise en place d’activités football, basketball, volleyball,
athlétisme, judo et karaté.
Le centre de Gitega est également le centre pilote pour la construction de matériels sportifs adaptés avec
les ressources locales.
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OBJECTIFS 2011
1.Amélioration de la coordination des projets par le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la
Culture
Une nouvelle structuration de la coordination des différents projets de centres pour jeunes par le Ministère
a été proposée et validée. Elle permettra d’améliorer l’efficacité du projet par une meilleure définition des
rôles et responsabilité des parties prenantes.
Ainsi le MJSC pourra mettre en place des actions de coordination globale des projets et chercher à
décentraliser les activités opérationnelles afin d’atteindre une meilleure autonomie des centres.
2.Implication des communes
Les communes vont être impliquées dans le processus de coordination des centres et une part de la gestion
quotidienne va être transférée sous leurs responsabilités
3.Une autonomie pour les centres pour jeunes
Les centres de jeunes doivent devenir un centre autonome et autogéré.
En plus du comité de gestion élu, du personnel de direction sera recruté (Directeur, Secrétaire, Trésorier).
4.Amélioration des activités sportives
Suite à l’accord de restructuration de la part du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, le
fonctionnement des centres est amené à évoluer en 2011.
Le fonctionnement actuel des animateurs unisports va évoluer vers le recrutement de deux animateurs
multisports qui interviendront à plein temps.
Cela permettra d’augmenter les capacités et la qualité d’accueil.
5.Mise en place de structure de formation
Les animateurs sociosportifs, nouveau comme ancien, devront suivre un ensemble de formations sur
l’animation mais également liées à l’éducation sur des thématiques de base (VIH/SIDA, environnement,
citoyenneté…).
Le personnel de direction devra suivre des formations de gestion de centres.
Ces formations seront réalisées par l’intermédiaire de partenaires compétents en la matière : CNO, FI/FN,
CONFEJES…
6.Les Jeux de l’Amitié: Burundi/ République Démocratique du Congo
Dans le cadre du développement du projet pilote des centres pour jeunes et en accord avec les objectifs de
promotion de la paix par le sport, il a été décidé de créer et organiser une activité de rencontres sportives
entre les jeunes habitants des communes frontalières du Burundi, de la République Démocratique du
Congo.
Le but de cette journée, outre les compétitions sportives et activités culturelles, est de promouvoir le
rapprochement des populations frontalières et favoriser les possibilités d’échange et d’entraide, cela par
les valeurs implicites véhiculées par le sport et le développement d’actions symboliques.
La 1ere édition s’est déroulé dans le centre de Rugombo le 16 Ocotbre 2010 en compagnie de Venuste
Niyongabo, champion olympique burundais.
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Plus de 250 jeunes athlètes se sont rencontrés lors de cette journée qui a attiré plusieurs centaines de
spectateurs.
En 2011, la seconde édition des jeux de l’amitié sera organisée fin Juillet en RDC dans la commune de
Luvungi
7.La nécessité de nouveaux partenaires
Dans le cadre du développement du projet et en adéquation avec les nombreux besoins sur le terrain, la
recherche de nouveaux partenaires est désormais essentielle.
Ces partenaires peuvent être de plusieurs ordres :
Les partenaires financiers:
Un projet de centre pour jeunes tel que celui-ci demande un investissement important en terme financier.
En effet, entre l’entretien ou/et la réhabilitation des infrastructures, l’achat de matériel sportif et
pédagogique, la prise en charge des ressources humaines et leur formation, les besoins sont énormes.
De nombreuses composantes du projet restent à développer afin d’atteindre l’objectif fixé: proposer un
lieu d’éducation à la paix pour l’ensemble de la jeunesse burundaise.
Les partenaires opérationnels:
Les centres pour jeunes ont également besoin de partenaires aux compétences opérationnelles.
Ceux-ci pourront intervenir directement dans les centres en fonction de leur savoir-faire et de leur coeur de
métier.
Les organisations locales, nationales et internationales pourront alors sensibiliser les jeunes des centres sur
diverses thématiques comme la sensibilisation aux VIH/SIDA et à la santé reproductrice, la sauvegarde de
l’environnement, les valeurs du sport, de la paix et du respect d’autrui...
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