Rapport de recherche du programme d'intervention ... - Pro Infirmis
Rapport de recherche du programme d'intervention ... - Pro Infirmis
Rapport de recherche du programme d'intervention ... - Pro Infirmis
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>Rapport</strong> final Habilis – décembre 2005 – <strong>Pro</strong> <strong>Infirmis</strong> Vaud<br />
Résumé<br />
Malgré une réhabilitation optimale permettant une récupération <strong>de</strong>s capacités, la littérature a<br />
montré que la participation sociale <strong>de</strong>s personnes ayant une lésion cérébrale risque <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>meurer limitée suite au retour à domicile. <strong>Pro</strong> <strong>Infirmis</strong> Vaud, dont la mission inclut le<br />
soutien <strong>de</strong>s personnes ayant <strong>de</strong>s incapacités ou une perte d’autonomie, a mené un projet<br />
pilote (Habilis ; 2003-2005), qui visait à expérimenter une intervention sur la stimulation à la<br />
réalisation <strong>de</strong>s activités quotidiennes et <strong>de</strong>s rôles sociaux <strong>de</strong> personnes ayant une lésion<br />
cérébrale. Habilis voulait montrer que ces personnes peuvent améliorer la réalisation <strong>de</strong><br />
leurs habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie (préparer les repas, se rendre dans les commerces pour effectuer <strong>de</strong>s<br />
achats, planifier le budget, etc.) grâce à une stimulation et à un soutien appropriés et<br />
soutenus. Quatorze participants au projet ont été suivis pendant une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 18 mois et<br />
ont profité d’un accompagnement, à raison <strong>de</strong> 2 pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 2 heures par semaine.<br />
Avant le début <strong>de</strong> l’intervention, une évaluation neuropsychologique avait été réalisée afin<br />
d’i<strong>de</strong>ntifier les capacités potentielles <strong>du</strong> participant et d’orienter l’équipe vers <strong>de</strong>s objectifs<br />
d’interventions. L’outil principal d’évaluation, la MHAVIE (la Mesure <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie) a<br />
été utilisée pour déterminer les objectifs <strong>de</strong> l’intervention et évaluer les changements dans la<br />
réalisation <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie à cinq moments dans le temps. A trois mois <strong>de</strong> préintervention<br />
(t -3 mois ) et avant le début effectif (t 0 ), la MHAVIE a permis d’i<strong>de</strong>ntifier le niveau<br />
initial <strong>de</strong> participation sociale et <strong>de</strong> dresser une liste d’habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie qui <strong>de</strong>vraient faire<br />
partie <strong>du</strong> <strong>programme</strong> d’intervention. Par la suite, les évaluations ont été réalisées à<br />
intervalles <strong>de</strong> 6 mois (t 6-12-18 mois ).<br />
Les données sur la participation sociale initiale ont montré qu’il s’agissait d’une cohorte <strong>de</strong><br />
personnes présentant d’importantes situations <strong>de</strong> handicap dans <strong>de</strong>s domaines essentiels<br />
<strong>de</strong> la vie (la préparation <strong>de</strong>s repas, les déplacements à l’extérieur, la communication orale, la<br />
planification et le respect <strong>du</strong> budget financier, la <strong>recherche</strong> d’un emploi, etc.) qui ne sont pas<br />
sans conséquence sur la qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la personne et <strong>de</strong> son entourage.<br />
Après 6 mois, l’impact <strong>de</strong> l‘intervention a surtout été observé par la diminution <strong>du</strong> niveau <strong>de</strong><br />
difficulté dans la réalisation <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie. Pour plusieurs <strong>de</strong> ces habitu<strong>de</strong>s, l’ai<strong>de</strong><br />
humaine <strong>de</strong>meurait nécessaire, mais la difficulté <strong>de</strong> réalisation était moindre suite à<br />
l’intervention. Cependant, à la fin <strong>de</strong> l’intervention (t 18 mois ), il a été observé que pour la<br />
majorité <strong>de</strong>s participants, il était possible non seulement <strong>de</strong> diminuer le niveau <strong>de</strong> difficulté<br />
mais également <strong>de</strong> réaliser certaines habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie (par exemple, assumer les achats,<br />
préparer les repas, utiliser l’agenda, planifier les activités <strong>de</strong> la semaine), sans ai<strong>de</strong> humaine,<br />
ce qui représente un gain indéniable au plan <strong>de</strong> l’autonomie <strong>de</strong> la personne et <strong>du</strong> répit pour<br />
l’entourage proche.<br />
Cette expérience est le fruit d’une excellente collaboration interdisciplinaire <strong>du</strong> domaine<br />
médical et <strong>du</strong> domaine social dans l’optique d’améliorer la qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s personnes<br />
ayant une lésion cérébrale. Certains professionnels <strong>du</strong> domaine <strong>de</strong> la santé ont fait part <strong>de</strong><br />
leur appréciation clinique à l’égard <strong>de</strong> changements observés chez <strong>de</strong>s participants et ont<br />
confirmé les résultats <strong>de</strong> l’évaluation, soit que ces personnes peuvent progresser dans<br />
l’apprentissage <strong>de</strong>s activités courantes et <strong>de</strong>s rôles sociaux à l’ai<strong>de</strong> d’une stimulation<br />
indivi<strong>du</strong>alisée, appropriée et soutenue. Il est intéressant <strong>de</strong> constater que ces améliorations<br />
dans la participation à la vie sociale peuvent être observées après plusieurs années à la<br />
suite <strong>de</strong> la récupération initiale sur le plan médical et fonctionnel.<br />
Le financement <strong>du</strong> projet a été assuré par la Fondation BCV, la Fondation Leenaards et le<br />
Fonds Rita et Richard Barmé, auxquels nous exprimons notre profon<strong>de</strong> reconnaissance.