IMPACT MÉDIAS INCONTOURNABLES Trois millions de spectateurs: les news sont des incontournables de la journée TV. De nouveaux studios et de nouvelles technologies pour une actualité encore plus actuelle et plus séduisante. La télévision est un média visuel. Une réalité que l’on prend en compte de manière bien particulière à Lugano: le design du nouveau studio qui accueillera dès le 6 septembre l’émission de news «Telegiornale» porte en effet la signature d’une star de l’architecture, Mario Botta. Le changement ne se limite pas à l’apparence. Mais les Tessinois ne remarqueront presque rien du gros bouleversement qui va s’opérer en coulisses. Même si tout change à ce niveau. Car l’avenir news de la TSI sera complètement numérique. Cela signifie que l’ensemble des images filmées est enregistré sur un ordinateur, que les journalistes choisissent euxmêmes à l’écran ce dont ils ont besoin pour leurs comptes rendus, et que ce sont eux qui traitent et montent le matériau brut. L’archivage se fait lui aussi en mode numérique et laisse les images à disposition sur un serveur. «Cela permet de créer des synergies, d’élargir l’offre news et d’accélérer le flux de l’information», résume Enrica Alberti, responsable de la communication pour le nouveau centre de news. Les Tessinois disposent à présent de trois studios, un de plus qu’auparavant. La rénovation était devenue urgente. La TSI est en effet passée lors des vingt dernières années dans le domaine de l’info et du sport de 400 à 1300 heures d’émissions produites à l’interne par année. A Genève, on connaît déjà bien cette nouvelle technologie. Il y a trois ans, la transformation des émissions de news sur la TSR a été complète et radicale. Un concept à la fois ludique et flexible, un studio élégant, ouvert, et le recours systématique à la technologie la plus moderne marquent depuis les magazines d’informations, surtout «le 19:30» qui a succédé au «Téléjournal». «La révolution s’est faite au niveau technique, mais aussi dans les têtes», explique Christophe Chaudet, rédacteur en chef adjoint à la TSR. C’est ainsi qu’un poste de manager médias a été créé, pour jouer l’interface entre journalistes et techniciens. «Nous sommes aujourd’hui beaucoup plus rapides dans le traitement de l’information que par le passé, estime Christophe Chaudet. Nous avons également Le monde, la Suisse, la région: le logo de «Tagesschau» (à gauche), Darius Rochebin en train de recevoir Alain Delon dans «le 19:30», Maurizio Canetta à «Telegiornale sera» dans le nouveau studio, Kathrin Winzenried en train de présenter «Schweiz aktuell», Susanne Wille à «10vor10», Pierre Smets pour «le 19:00 des régions» à Avenches. plus de liberté dans la conception des émissions.» Hansruedi Schoch, rédacteur en chef adjoint à SF DRS, espère pour sa part que toutes les rénovations qui se préparent à Leutschenbach permettront une «dramaturgie plus moderne». Les studios et les régies de toutes les émissions de news, y compris «Meteo», vont être complètement transformés. «Tagesschau», «Schweiz aktuell» et «10vor10» seront produits ailleurs dès septembre 2005 – pour se présenter dans la foulée sous un jour nouveau. Côté technique, SF DRS est déjà à jour. Le montage numérique y est en place depuis cinq ans et les journalistes peuvent depuis se fournir en nouvelles sur un serveur. L’investissement pour de nouveaux studios et une technologie ultramoderne en vaut la peine. Plus de trois millions de personnes s’informent chaque jour en Suisse via les six programmes TV de SRG SSR de ce qui s’est passé dans le monde, en Suisse et dans leur région – depuis «Telegiornale» sur TSI 1 à 12 h 30 jusqu’à la dernière édition, en fin de soirée, de «Tagesschau» sur SF1. 19 H 30, UN RENDEZ-VOUS SACRÉ Au nord et à l’ouest du pays, 19 h 30 est un rendez-vous sacré. Lorsque Heinrich Müller, Beatrice Müller, Katja Stauber ou Franz Fischlin ouvrent «Tagesschau», ce sont près d’un million d’Alémaniques qui sont assis devant leur poste. Il n’est pas rare que SF1 se taille alors des parts de marché de plus de 65%. A la même heure en Suisse romande: làbas, l’un des incontournables de la journée TV, c’est «le 19:30». Nombre régulier de téléspectateurs: 300 000. Part de marché pour 2003: 58,7%. Et ils sont jusqu’à 100 000 à former à 20 heures un pic de téléspectateurs devant TSI 1, lorsque c’est l’heure en Suisse italienne de «Telegiornale sera». Part de marché moyenne l’an dernier: 57%. En réalité, le public de «TG» est bien plus nombreux et ne se limite pas au sud de la Suisse. En Lombardie et dans le Piémont, en Suisse alémanique également, les téléspectateurs apprécient en effet l’indépendance des émissions d’information venues de l’autre côté de la frontière. Une demi-heure avant le grand moment des news sur SF1: Sabine Dahinden, Kathrin Winzenried, Oliver Bono ou Roland Luder emmènent au moins un demimillion de téléspectateurs durant vingt bonnes minutes au pays des nouvelles régionales du jour proposées par «Schweiz aktuell». L’équivalent romand, «le 19:00 des régions» sur TSR1, draine 150 000 personnes et avec les deux volets de «Il Quotidiano», TSI 1 touche un maximum de 70 000 personnes. Les affamés de news en Suisse trouvent encore de quoi se mettre sous la dent tard le soir. Susanne Wille, Daniela Lager ou Stephan Klapproth peuvent compter sur au moins 600 000 téléspectateurs lorsqu’ils présentent «10vor10» du lundi au vendredi. Sur TSR2, «le 22:30» scotche régulièrement 100 000 personnes devant le poste. «Telegiornale notte» touche 15 000 Tessinois en mettant l’accent sur les nouvelles économiques. L’INDÉPENDANCE, UN AVANTAGE «Avec le professionnalisme que nous offrons, les autres ne peuvent pas nous tenir tête», affirme Jürg Lehmann lorsqu’on l’interroge sur les raisons de la crédibilité dont jouissent ces émissions d’actualité. Lehmann coordonne le flux de news entre les différentes émissions de SF DRS. La pertinence des sujets, la qualité des images, l’intelligibilité du propos, la capacité à expliquer des relations complexes de cause à effet: ces critères ont une grande importance pour le public et ce sont eux qui font le succès des émissions de news. Les Suisses veulent aussi des infos en rapport avec la Suisse – que ce soit en politique, en économie, en sport ou en société. Les correspondants, de leur côté, rapprochent les téléspectateurs des événements qui se jouent sur les lieux stratégiques de la planète. «Il faut qu’ils aiment le pays d’où ils nous informent», souligne Jürg Lehmann. 04 / 05 IMPACT AOÛT 2004