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impact [PDF] - Publisuisse SA

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MÉDIAS, MARCHÉS, ACTEURS<br />

LE MAGAZINE DE PUBLISUISSE<br />

DÉCEMBRE 2005<br />

TV et design:<br />

comment faire<br />

une marque<br />

avec une chaıne ˆ<br />

Magie des jours de<br />

fêtes: pourquoi tant<br />

de téléspectateurs<br />

devant le poste?<br />

L’Oréal et Rivella:<br />

la différence entre<br />

pub internationale<br />

et pub nationale<br />

MÉDIAS > 04<br />

MARCHÉS > 10<br />

ACTEURS > 16


AGENDA<br />

CES RENDEZ-VOUS SONT INCONTOURNABLES<br />

GENÈVE > 9 JANVIER 2006<br />

TSR: NOUVEAU CORPORATE DESIGN,<br />

NOUVELLES ÉMISSIONS DE NEWS<br />

ET NOUVELLE GRILLE HORAIRE SUR TSR2<br />

| www.tsr.ch<br />

2 MAI 2006<br />

OUVERTURE DES RÉSERVATIONS ÉTÉ 2006<br />

| www.publisuisse.ch<br />

LÀ OÙ SE RENDENT LES GENS DES MÉDIAS<br />

> 18 JANVIER 2006<br />

PUBLICITAIRE DE L’ANNÉE:<br />

REMISE DU PRIX EGON | www.werbewoche.ch<br />

BERNE > 8/9 MARS 2006<br />

PLUSFORUM Le marché des seniors –<br />

marketing et personnel<br />

Centre Paul Klee | www.plus.ch<br />

ZURICH > 29 JANVIER 2006<br />

REMISE DU PRIX DE L’ADC<br />

Restaurant Kaufleuten | www.adc.ch<br />

LUCERNE > 14 MARS 2006<br />

JOURNÉE SUISSE DU MARKETING (CMS)<br />

9 e TROPHY MARKETING<br />

Palais des congrès et de la culture | www.smc-cms.ch<br />

> 23 MARS 2006<br />

REMISE DU PRIX EFFIE | www.effie.ch<br />

ZURICH > 23 MARS 2006<br />

BSW: ASSEMBLÉE DES MEMBRES | www.bsw.ch<br />

ZURICH > 22-24 AOÛT 2006<br />

X’06 – LA FOIRE MARKETING,<br />

COMMUNICATION ET EVENT<br />

Foire de Zurich | www.xpage.ch<br />

ZURICH > 31 AOÛT 2006<br />

RADIODAY 2006 | www.radioday.ch<br />

DOIT FIGURER DANS CHAQUE AGENDA<br />

BERNE > 20 JANVIER 2006<br />

FÊTE DE DIPLÔME DES DIRECTRICES<br />

ET DIRECTEURS DE COMMUNICATION<br />

Hotel Bellevue Palace | www.sw-ps.ch<br />

ZURICH > 30 MARS 2006<br />

A<strong>SA</strong>: MEETING ANNUEL ET ASSEMBLÉE<br />

GÉNÉRALE | www.swa-asa.ch<br />

ZURICH > 5 AVRIL 2006<br />

ASSEMBLÉE GFM,<br />

ASSEMBLÉE TREND MARKETING<br />

Palais des congrès | www.gfm.ch<br />

> 21 AVRIL 2006<br />

JOURNÉE DE LA PUBLICITÉ<br />

ASSEMBLÉE DES MEMBRES DE PS<br />

Conférencier invité: Christoph Blocher, conseiller fédéral<br />

| www.sw-ps.ch<br />

> 12 MAI 2006<br />

ASW: ASSEMBLÉE GÉNÉRALE | www.asw.ch<br />

CANNES > 18-24 JUIN 2006<br />

53 TH INTERNATIONAL ADVERTISING FESTIVAL<br />

| www.canneslions.com<br />

LOCARNO > 2-12 AOÛT 2006<br />

59 TH LOCARNO INTERNATIONAL FILM FESTIVAL<br />

Piazza Grande | www.pardo.ch<br />

MEETING POINT<br />

Que fait «Black ’n’ Blond» après l’émission?<br />

La fête – avec les special guests de publisuisse<br />

Lundi 7 novembre 2005: quatrième édition de «Black ’n’ Blond», le show fin de soirée sur SFzwei. 20 invités de<br />

publisuisse, venus de la pub et du marketing, étaient aussi de la partie. Ils sont restés après la fin du show,<br />

quand les amis de Roman Kilchsperger et de Chris von Rohr ont chauffé l’ambiance au Maag Areal de Zurich. Tout<br />

le monde était d'accord: la jeunesse façon SFzwei, ça décoiffe!<br />

Après le show, départ pour la nuit zurichoise<br />

avec les copains: Roman Kilchsperger de «Black ’n’ Blond»<br />

et les motards du Harley-Davidson Club de Zurich.<br />

Miriam Ryser<br />

Les invitées tirées au sort:<br />

Miriam Ryser, The Phone House,<br />

Helena Maly, planificatrice<br />

médias, Mediaschneider.<br />

Jürg Dinner<br />

Helena Maly<br />

«Il manquait à SF zwei un format comme ‹Black ’n’ Blond›»:<br />

Jürg Dinner, directeur de la communication d’entreprise, Swiss<br />

International Airlines, en train de faire une partie de baby foot en<br />

équipe avec Marianne Cathomen, chanteuse et invitée du show.<br />

Roman Kilchsperger<br />

Jan Tanner<br />

«SFzwei a maintenant trouvé son profil»:<br />

Jan Tanner, managing director de Tanner<br />

Communications, Georg Redlhammer,<br />

director marketing de Volvo Automobile<br />

Schweiz.<br />

Marianne Cathomen<br />

«Un positionnement clair facilite le<br />

placement»: Daniela Baer, chef corporate<br />

communications de Suisse Tourisme,<br />

Chris von Rohr, rocker.<br />

Georg Redlhammer<br />

Daniela Baer<br />

Marie-Therese Schmid<br />

Andrea Hilber<br />

«Le rajeunissement de SFzwei<br />

est positif»: Andrea Hilber,<br />

brand manager, Kraft Foods<br />

Schweiz, Nathalie Bösiger,<br />

directrice de Mediaxis MPG.<br />

Willi Fegble<br />

Chris von Rohr<br />

Nathalie Bösiger<br />

Annina Flückiger<br />

En route pour le Maag Areal à bord d’un<br />

vieux bus VW: Marie-Therese Schmid,<br />

directrice marketing, Alno, Willi Fegble,<br />

marketing central, Nationale Suisse<br />

Assurances, Annina Flückiger,<br />

conseillère, Lowe.<br />

ÉDITORIAL<br />

Un positionnement clair nous est profitable à tous:<br />

concepteurs, vendeurs, publicitaires et consommateurs<br />

Les chaînes de TV sont des produits à fort caractère émotionnel. Plus elles se positionnent de manière<br />

claire et indépendante, plus elles ont des chances sur le marché. Les téléspectateurs veulent<br />

savoir ce qui les attend. Et les entreprises qui font de la publicité à la télévision doivent être certaines<br />

de toucher le groupe cible souhaité. Banales, ces réflexions, vous dites-vous peut-être. C’est possible,<br />

mais ces théories si simples sont-elles véritablement mises en pratique dans la réalité?<br />

Oui, elles sont en train de l’être: le réaménagement des chaînes de TV alémaniques de SRG SSR en<br />

est un bon exemple. SF devient une marque forte, SF 1 et SF zwei héritent d’un profil unique avec<br />

des contenus clairement définis. Les logos, les couleurs et le design des studios ne sont certes que<br />

l’emballage, mais ils envoient des signaux sans équivoque. SF zwei devient plus urbaine, plus<br />

jeune, plus dynamique, alors que SF 1 incarne comme par le passé la valeur sûre qui ratisse large.<br />

Et les chaînes romandes hériteront elles aussi d’une nouvelle image en janvier 2006.<br />

La stratégie de SF me convainc. Elle met entre nos mains de meilleurs instruments et arguments.<br />

Quant à vous qui représentez les annonceurs et les agences, vous avez également la possibilité de<br />

profiter de cette nouvelle orientation. De cela aussi, je suis convaincu.<br />

Martin Schneider,directeur depublisuisse<br />

PROGRAMME<br />

04<br />

10<br />

16<br />

DESIGN TV. Schweizer Fernsehen: des chaînes, une marque et tout un programme > 04<br />

SF ZWEI. La deuxième chaîne alémanique fait fureur avec de nouveaux formats > 07<br />

SERVICE. Consommation, médecine, cuisine et famille: les coups de main de la télé > 08<br />

FÊTES. Alors que la pub entre en hibernation, la TV enchaîne les moments forts > 10<br />

EFFET PUBLICITAIRE. L’étude 2005 montre elle aussi l’effet de la quantité de pub > 11<br />

PUBLISUISSE.CH. Ce site Internet est une mine pour les pros et les amateurs > 12<br />

H&M. La marque jeune de l’habillement change de stratégie et mise sur la pub TV > 13<br />

MAKING OF. La fabrication d’un spot suppose une foule de détails – l’exemple Balena > 14<br />

ENTRETIEN. Béatrice Guillaume-Grabisch de L’Oréal, Michael Brodbeck de Rivella > 16<br />

ORGANI<strong>SA</strong>TION. Equipes de ventes de publisuisse: en prise directe avec les clients > 19<br />

IMPRESSUM<br />

Editrice publisuisse, Giacomettistrasse 15,<br />

case postale 610, 3000 Berne 31, téléphone 031 358 31 11,<br />

télécopie 031 358 31 00, www.publisuisse.ch<br />

IMPACT paraît plusieurs fois par an en français et en allemand<br />

Rédaction Martin Bürki (m.buerki@publisuisse.ch),<br />

Katrin Aeschlimann (k.aeschlimann@publisuisse.ch),<br />

Bänz Lüthi (<strong>impact</strong>@archipress.ch)<br />

Graphisme schwerzmannrothenfluh.com<br />

Traduction Catherine Riva (catherina.riva@bluewin.ch)<br />

Photos SFDRS, TSR, TSI, Sabine Dreher, Sabine Buri, Keystone,<br />

tpc, Beck&Friends, Pia Zanetti, swiss-images.ch<br />

Impression Ritz AG Print und Media, Berne<br />

Droit d’auteur L’utilisation de contributions d’IMPACT n’est<br />

autorisée qu’avec mention de la source<br />

Abonnement Il est possible de s’abonner à IMPACT<br />

via www.publisuisse.ch<br />

Courrier des lecteurs par e-mail, s.v.p., adressé<br />

à <strong>impact</strong>@publisuisse.ch<br />

Ce sont vos doigts<br />

qui comptent: au lieu<br />

d’une numérotation<br />

classique, nous vous<br />

proposons un petit livre<br />

animé. Les images<br />

proviennent cette fois<br />

du spot de Geberit<br />

Balena.<br />

IMPACT DÉCEMBRE 2005<br />

02 | 03


IMPACT<br />

MÉDIAS<br />

SF est swiss<br />

made: son<br />

nom est son<br />

programme<br />

SF DRS devient Schweizer Fernsehen (SF),<br />

une entreprise de communication à l’image<br />

révisée, dotée de deux chaînes clairement<br />

positionnées. Les logos et les studios montrent<br />

qu’à Zurich une nouvelle ère TV a commencé.<br />

HISTOIRE<br />

CONTEMPORAINE<br />

EN MODE TV<br />

Ces logos sont les témoins<br />

d’un demi-siècle d’histoire<br />

de la TV: au «Schweizer<br />

Fernsehdienst» avait succédé<br />

le «tv» avec croix<br />

suisse stylisée, suivi du<br />

boulon (surnommé «le<br />

sphincter» par les railleurs),<br />

puis du logo scintillant de<br />

1985 et enfin du symbole<br />

TV DRS de 1993.<br />

Beaucoup de choses se simplifient quand on<br />

les considère depuis l’extérieur. Gilles Marchand,<br />

directeur de la TSR, expliquait par<br />

exemple, il y a deux ans, lors d’un entretien<br />

dans IMPACT, que lorsque ses journalistes<br />

sont à l’étranger, ils sont toujours considérés<br />

comme des représentants de la télévision<br />

suisse. En effet, quand une personne est en<br />

reportage ou en train de travailler sur un documentaire<br />

loin de chez elle, son origine régionale<br />

n’a plus d’importance: seul compte<br />

sa nationalité suisse. En Suisse alémanique,<br />

ce principe est mis en pratique depuis le<br />

5 décembre. SF DRS s’appelle désormais<br />

Schweizer Fernsehen (SF). On s’est d’ailleurs<br />

séparé de l’attribut DRS sans trop de<br />

mélancolie. Recherche de marché et sondages<br />

s’étaient en effet penchés sur le sens que<br />

donnaient les Alémaniques à l’acronyme<br />

DRS. Les réponses avaient montré que presque<br />

personne n’était capable d’interpréter<br />

correctement ces trois lettres. Le R notamment<br />

posait un problème – nombre des personnes<br />

interrogées pensaient qu’il signifiait<br />

Radio. Ce n’est guère surprenant: les Alémaniques<br />

l’entendent presque chaque jour associée<br />

aux programmes radio de DRS 1,<br />

DRS 2 ou DRS 3. «Le DRS nous faisait plus<br />

petits que ce que nous sommes», estime Ingrid<br />

Deltenre, directrice de SF.<br />

Le changement de nom s’accompagne évidemment<br />

d’un changement d’apparence.<br />

Objectif: souligner le fait que Zurich diffuse<br />

deux programmes autonomes avec un<br />

groupe cible propre sur deux chaînes distinctes.<br />

«Cette différenciation était faible jusqu’à<br />

présente», explique Alex Hefter, directeur<br />

créatif de SF. «On n’éveillait presque aucune<br />

attente concrète concernant les contenus.»<br />

CHAQUE CHAÎNE hérite également d’un<br />

profil émotionnel propre. Le programme de<br />

SF 1, avec son 1 stylisé, doit permettre au<br />

public de «sentir la Suisse», souligne Alex<br />

Hefter. Alors que le SF zwei jaune signale les<br />

contenus à caractère international, «le regard<br />

cosmopolite porté sur la Suisse». Cela<br />

permet aux responsables TV de jouer sur<br />

plusieurs types de mise en scène. Quant aux<br />

annonceurs, ils ont la possibilité de procéder<br />

à une planification différenciée.<br />

Les symboles des différentes émissions sont<br />

censés eux aussi indiquer un contenu propre<br />

et permettre une identification. Les logos sobres<br />

des formats news, la marque SF rouge<br />

suivie du mot «Tagesschau», par exemple,<br />

indique clairement qu’on se trouve dans la<br />

famille de l’information.<br />

La marque faîtière de l’entreprise TV (un SF<br />

blanc inscrit dans un carré rouge) n’est pas<br />

spectaculaire, ce dont les responsables sont<br />

conscients. «Nous voulions clairement nous<br />

départir de ce qui fait mode et esprit du<br />

temps», souligne Alex Hefter.<br />

C’est l’agence londonienne Dunning Eley<br />

Jones qui a mis au point la nouvelle image<br />

de SF. L’entreprise est spécialisée dans le<br />

design TV et a déjà créé la nouvelle image<br />

graphique unitaire du réseau UKTV.<br />

Un mois après SF, les chaînes romandes vont<br />

aussi revêtir de nouveaux habits. Le 9 janvier<br />

2006 sonne l’inauguration du nouveau<br />

corporate design de l’actuelle TSR – avec sa<br />

propre marque et des studios relookés.<br />

Les spécialistes du marketing et les publicitaires<br />

savent à quel point il est difficile de<br />

doter une marque d’un visage propre: il ne<br />

suffit pas de faire pousser des «Oh!» et des<br />

«Ah!» au client potentiel. C’est d’ailleurs ce<br />

qui s’est passé après la présentation du nouveau<br />

corporate design de la télévision alémanique.<br />

Dans le courrier des lecteurs du<br />

«Blick», par exemple, les commentaires allaient<br />

d’«absolument super! Félicitations<br />

aux créateurs!» à «petit bourgeois, conservateur<br />

et sec comme un zwieback».<br />

«La Suisse est un pays de design et d’architecture»,<br />

rappelle Ingrid Deltenre, directrice<br />

de SF. Un avantage local que les responsables<br />

TV avaient bien l’intention d’exploiter,<br />

surtout dans la conception du nouveau studio<br />

de news d’où sont présentés «Tagesschau»<br />

et «10vor10». Le mandat a été<br />

confié à l’agence zurichoise de design ZED.<br />

Son fondateur Hannes Wettstein estime que<br />

«l’architecture crée une identité typique de<br />

la chaîne, elle souligne la compétence de<br />

l’émetteur». Il ne voulait pas seulement<br />

meubler le studio, mais «créer un espace qui<br />

fonctionne comme un tout». Ainsi, la paroi<br />

du fond confère de la profondeur au studio –<br />

c’est par sa fenêtre qu’apparaissent graphiques<br />

et cartes durant les émissions. Le long<br />

corpus où se tiennent les présentateurs<br />

donne une dimension supplémentaire.<br />

IL Y A UN AN ET DEMI, les Tessinois étaient<br />

eux aussi allés chercher de l’aide à l’extérieur,<br />

auprès de Mario Botta. La star de l’architecture<br />

tessinoise avait contribué à la<br />

conception du nouveau studio de «Telegiornale»<br />

de la TSI. «A l’inverse de ce que je fais<br />

d’habitude, explique-t-il, il s’agissait ici de<br />

mettre sur pied un monde virtuel, un espace<br />

où le téléspectateur ne peut pas entrer, qu’il<br />

SIMPLE ET FACILE<br />

À RETENIR<br />

«Carré, pratique, bien»:<br />

voilà les qualificatifs choisis<br />

par un publicitaire pour<br />

décrire le nouveau logo de<br />

SF. Petite note à l’intention<br />

de ceux qui s’intéressent à<br />

la typographie: l’ensemble<br />

du corporate design recourt<br />

à la nouvelle police Helvetica,<br />

un pur produit suisse<br />

créé en 1957 par le<br />

Zurichois Max Miedinger<br />

sur mandat de la fonderie<br />

bâloise Haas. Entre-temps,<br />

Helvetica est devenue une<br />

police standard de la pub.<br />

IMPACT DÉCEMBRE 2005<br />

04 | 05


IMPACT<br />

MÉDIAS<br />

NEWSLINE<br />

Le profil de SF zwei: le top du sport,<br />

des séries et du cinéma<br />

ne peut pas éprouver physiquement.» Un<br />

cube ajoute de la profondeur au studio de la<br />

TSI et un corpus éclairé renforce la présence<br />

du présentateur. Des changements de couleur<br />

accentuent la dramaturgie.<br />

L’ancien studio de «Tagesschau», surnommé<br />

«l’encrier», était vieux de 13 ans et<br />

rayonnait d’un esprit années 1990, analysait<br />

Ueli Haldimann lors de la présentation du<br />

nouveau plateau. Comme le constatait le rédacteur<br />

en chef de SF avec soulagement:<br />

«Nous sommes définitivement entrés dans le<br />

XXI e siècle.» Pour Ingrid Deltenre, cet intérieur<br />

rafraîchi est «aéré, clair, dynamique».<br />

Le long pupitre du présentateur est en imitation<br />

noyer avec des pieds rouges, deux immenses<br />

écrans plats sont situés sur les côtés<br />

et une surface de projection de deux mètres<br />

de haut est située derrière sur la paroi de séparation:<br />

autant d’accroches visuelles.<br />

«Tagesschau» et «10vor10» ont une allure<br />

plus dynamique. «Le nouveau studio nous<br />

donne l’impression d’être plus libres», estime<br />

Stephan Klapproth. «Le rôle du présentateur<br />

est renforcé, souligne Ueli Haldimann,<br />

de nouvelles formes journalistiques<br />

deviennent possibles, nous sommes beaucoup<br />

plus flexibles.» Les mouvements de caméra,<br />

impossibles jusque là, mettent de la<br />

«Le rôle du présentateur est renforcé»:<br />

Franz Fischlin en train de présenter<br />

«Tagesschau» et de dialoguer avec un<br />

correspondant du Palais fédéral.<br />

vie dans le monde des news souvent un peu<br />

sec. Les invités, qui devaient se coller un peu<br />

gênés au minuscule pupitre de présentation,<br />

ont maintenant les coudées franches. Les<br />

correspondants assument plus clairement<br />

lors de leurs interventions en studio leur rôle<br />

et leur compétence. Les téléspectateurs s’y<br />

retrouvent mieux également. Les informations<br />

leur sont transmises sous forme d’images<br />

et de présentations, mais aussi expliquées<br />

via des graphiques et des cartouches.<br />

Le nombre de couleurs a été intentionnellement<br />

réduit. «Le programme est déjà un<br />

bouquet en soi», analyse Alex Hefter.<br />

DANS LES COULISSES AUSSI, tout a<br />

changé: parallèlement à la transformation<br />

du studio, on s’est équipé à Leutschenbach<br />

de la technique dernier cri. Jusque-là, le studio<br />

et la régie constituaient deux unités distinctes<br />

– il en résultait des goulots d’étranglement.<br />

Or comme l’objectif visé était<br />

d’augmenter la flexibilité, deux unités de<br />

régies identiques et indépendantes ont été<br />

mises en place. Elles permettent de conduire<br />

dix émissions différentes – de «Meteo» à<br />

«Glanz & Gloria», en passant par «Wort<br />

zum Sonntag» ou des émissions spéciales<br />

entières.<br />

«L’impression d’être plus libre»:<br />

dans la partie droite du studio, Stephan<br />

Klapproth présente «10vor10» debout.<br />

«TAGESSCHAU»: DU SPEAKER À<br />

L’ANCHORWOMAN ET L’ANCHOR-<br />

MAN, EN PAS<strong>SA</strong>NT PAR LE TRIO.<br />

En 1985, chaque fois que s’allumait la lampe<br />

rouge de l’enregistrement, les journalistes de<br />

«Tagesschau» se retrouvaient en pause forcée. Le<br />

cliquetis des machines à écrire aurait en effet perturbé<br />

la diffusion de l’émission de news. La raison<br />

de cette inactivité contrainte résidait dans une<br />

forme de présentation nouvelle pour l’époque: le<br />

présentateur, le speaker et le collègue des sports<br />

se partageaient un pupitre placé en plein milieu<br />

de la salle de rédaction.<br />

Aux commencements de la télévision<br />

suisse, les news quotidiennes devaient tenir<br />

sans speaker ni présentateur. L’émission<br />

était préparée en centrale à Zurich et diffusée<br />

en parallèle – avec des commentaires<br />

en allemand, en français ou en italien. En<br />

1966, Tagesschau/Téléjournal/Telegiornale<br />

héritait de leur propre studio. Dès<br />

lors, la diffusion de l’émission se faisait de<br />

manière échelonnée, permettant une présentation<br />

en direct pour les trois régions<br />

linguistiques. Rappelons que la rédaction<br />

romande n’a déménagé à Genève qu’en<br />

1981 et que les Tessinois sont restés<br />

jusqu’en 1988 à Zurich.<br />

Vint ensuite l’ère des speakers, qui allait<br />

faire de Paul Spahn (photo) et Leon Huber<br />

des célébrités régionales – avec ou sans<br />

chiens. Un lamento a traversé la Suisse<br />

lorsque ces stars de la TV ont été remplacées<br />

plus tard par des présentateurs venus<br />

de la rédaction des news.<br />

Aujourd’hui, l’écran réclame des journalistes<br />

à forte personnalité, des «anchorwoman»<br />

ou «anchorman» qui pilotent<br />

l’offre quotidienne de l’info.<br />

«Eprouver physiquement le monde<br />

virtuel»: Maurizio Canetta présente<br />

«Telegiornale sera» dans le studio<br />

de la TSI conçu par Mario Botta.<br />

Active, jeune, urbaine: voilà comment se présente à l’avenir la<br />

deuxième chaîne alémanique. Foot, premières cinéma et séries sensations<br />

sont les piliers de ce concept rafraîchi.<br />

1575 000 personnes avaient choisi SF2 en ce mémorable 16 novembre 2005.<br />

Part de marché: 66,5%. Ces valeurs sont les plus élevées jamais enregistrées<br />

depuis que Telecontrol existe. Lorsqu’il est question d’événements sportifs<br />

majeurs, SFzwei est toujours favorite.<br />

La deuxième chaîne alémanique a déjà métamorphosé depuis six mois le<br />

lundi en rendez-vous incontournable, même pour les ex-flemmards du poste.<br />

Avec «Desperate Housewives», «Lost», «Nip/Tuck», «Six Feet Under» dans<br />

un premier temps. Et maintenant avec la troisième saison de «Monk» et la<br />

quatrième journée de «Twenty Four» – en première TV.<br />

Mais il n’y a pas que le prime time qui ait de l’attrait. SFzwei joue aussi volontiers<br />

les prolongations pour tous ceux qui n’ont pas envie d’aller se coucher.<br />

Comme le lundi avec le show de fin de soirée «Black’n’Blond» (juste<br />

après «Sport aktuell») et en faisant du vendredi une vraie soirée ciné.<br />

La soirée du vendredi 16 décembre, par exemple, démarre à 20 heures avec<br />

le premier volet de «Harry Potter» (le deuxième est prévu une semaine plus<br />

tard en première TV). Dès 23 heures, c’est au tour de Brad Pitt et d’Anthony<br />

Hopkins d’occuper l’écran pendant près de trois heures dans «Meet Joe<br />

Black», avant «Vampires» de John Carpenter.<br />

LES VOIES DE L’AMOUR<br />

SONT CELLES DU SUCCÈS<br />

Le happy end est programmé,<br />

mais les voies qui y conduisent sont<br />

longues et tortueuses – elles s’étirent<br />

sur plus de 200 épisodes. Les<br />

telenovelas, ces histoires de passion<br />

et de blessures, ont particulièrement<br />

la cote. «Bianca – Wege zum<br />

Glück», la première série du genre<br />

coproduite par SF DRS, ZDF et ORF,<br />

touchait chaque soir en début de<br />

soirée sur SF2 quelque 200000 téléspectateurs.<br />

Si bien que Grundy UFA<br />

à Potsdam a remis la compresse<br />

avec la suite intitulée «Julia». La<br />

série est diffusée depuis le 3 octobre<br />

en semaine dès 16h55 sur SF 1.<br />

Elle atteint chez les femmes une<br />

part de marché de 15%. Début 2006,<br />

le jeune public aura aussi sa série<br />

sur SFzwei: cette fois-ci, la jeune<br />

femme amoureuse s’appellera Tessa<br />

et ses aventures «Leben für die<br />

Liebe».<br />

Intimité à deux et en série: après<br />

«Bianca – Wege zum Glück»,<br />

voici «Julia – Wege zum Glück».<br />

IMPACT DÉCEMBRE 2005<br />

06 | 07


IMPACT<br />

MÉDIAS<br />

NEWSLINE<br />

Argent, santé,<br />

plaisirs du palais:<br />

la TV donne des<br />

recettes pour la vie<br />

Les magazines de consommateurs «A bon entendeur» et<br />

«Kassensturz» étaient des précurseurs. Aujourd’hui,<br />

les émissions qui nous épaulent au quotidien ont la cote.<br />

Sur la TSR, SF et la TSI, le service s’écrit avec majuscule.<br />

Ses collègues l’appellent gentiment «Madame<br />

petits pois-carottes». Cette dame, c’est<br />

Isabelle Moncada, l’animatrice de «A bon<br />

entendeur» (ABE) qui draine tous les mardis<br />

dès 20 heures quelque 300 000 téléspectateurs<br />

sur TSR1. L’émission de consommateurs<br />

obtient régulièrement un part de marché<br />

d’environ 50%. ABE est ainsi et de loin le<br />

magazine TV de Suisse romande qui connaît<br />

le plus grand succès. Mais c’est aussi le plus<br />

ancien: l’émission a fêté ses 30 ans cette année<br />

– en toute fraîcheur. A noter qu’Isabelle<br />

Moncada quitte ABE l’année prochaine (voir<br />

encadré ci-contre): c’est Manuelle Pernoud<br />

qui reprend le flambeau de la présentation.<br />

Son pendant alémanique «Kassensturz» a<br />

soufflé ses 30 bougies en 2004 déjà. Trente<br />

ans de succès, ponctués de moments forts.<br />

Dont certains reviennent à Roger Schawinski,<br />

son premier rédacteur en chef, devenu<br />

célèbre en nous expliquant, à nous autres<br />

consommateurs, ce que contiennent<br />

réellement des raviolis en boîte.<br />

L’émission se veut le porte-voix des consommateurs.<br />

Elle épingle les assurances qui calculent<br />

des primes d’assurance-maladie trop<br />

élevées, les entreprises de télécommuniucation<br />

qui facturent des coûts de téléphone excessifs<br />

… Autant de sujets qui font de «Kassensturz»<br />

et d’ABE des indémodables toujours<br />

d’actualité. En Suisse alémanique,<br />

«Kassensturz» draine en moyenne 760000<br />

personnes. Part de marché: 43,6%.<br />

En Suisse italienne, les infos de fonds et les<br />

conseils pratiques sur des sujets économiques<br />

sont depuis octobre à la Une de «Micro-<br />

Macro» le jeudi à 22 h 35 sur TSI 1.<br />

Mais les problèmes ne se cantonnent aux<br />

achats et au lieu de travail. Les Suisses ont<br />

tout autant de soucis avec leur santé. Un domaine<br />

où la télévision vient aussi offrir son<br />

aide. «Puls», le magazine du lundi soir, propose<br />

juste après le jeu «Eiger, Mönch &<br />

Maier» des portraits de patients, des interviews<br />

d’experts et montre les développements<br />

de la recherche médicale. L’intérêt est<br />

vif: 600 000 téléspectateurs viennent chaque<br />

semaine s’informer et glaner des conseils.<br />

«Les patients ont besoin d’aide, car ils sont<br />

livrés au système médical», explique Gerald<br />

Tippelmann, rédacteur en chef de «Puls».<br />

Le week-end, c’est Presse-TV qui assure le<br />

service sur SF zwei. Avec les émissions économiques<br />

«Cash TV» et «Cash Talk», «Konsum<br />

TV» et l’émission conseil à l’intention<br />

des patients, «Gesundheit Sprechstunde».<br />

Dès l’année prochaine, la TSR et la TSI proposent<br />

elles aussi des émissions santé (voir<br />

encadré ci-contre).<br />

«DES SUJETS D’ACTUALITÉ et des questions<br />

de vie commune»: voilà la description que<br />

donne de son format la rédaction de «Quer».<br />

Ce magazine en direct aborde sur SF 1 les<br />

problèmes du point de vue des personnes touchées.<br />

Par exemple: comment les enfants<br />

réagissent-ils à la maladie mentale de l’un<br />

de leurs parents? Les sujets traités drainent le<br />

vendredi soir vers 20 h 30 quelque 500000<br />

Alémaniques durant 70 minutes.<br />

<strong>SA</strong>NTÉ: DÈS 2006,<br />

AUSSI SUR<br />

LA TSR ET LA TSI<br />

Isabelle Moncada, la star d’«A<br />

bon entendeur», hérite d’un<br />

nouveau mandat. C’est elle qui<br />

présentera dès l’année prochaine<br />

sur TSR1, un mercredi<br />

par mois à 20h30, le magazine<br />

santé «36,9».<br />

Dès le 20 janvier 2006, les experts<br />

médicaux auront aussi<br />

les honneurs sur TSI1, le vendredi<br />

à 21 heures: «Check Up»<br />

sera présenté par Valeria<br />

Bruni.<br />

Une aide utile pour<br />

le quotidien: «A bon entendeur»<br />

(présenté jusqu’ici<br />

par Isabelle Moncada),<br />

«Kassensturz», «Puls»,<br />

«al dente», «Quer», «C’est<br />

tous les jours dimanche»,<br />

«Scènes de ménage».<br />

cation d’une excursion, expliquent comment<br />

bien s’habiller et se faire la bonne<br />

coiffure. Sans oublier bien sûr de présenter<br />

le menu dominical de midi.<br />

UN MERCREDI PAR MOIS, à 20 h 15, TSR1<br />

se rapproche encore des gens. La vie commune<br />

et intime s’exprime dans «Scènes de<br />

ménage». Au programme: peines de cœur,<br />

frustration dans le lit conjugal, problèmes<br />

avec les enfants ou les parents – le tout présenté<br />

sous la forme de reportages, de scènes<br />

reconstituées et d’entretiens. De quoi vous<br />

aider véritablement à affronter l’existence.<br />

Avenir TV: publisuisse cherche à savoir<br />

dans quelle direction le média évolue<br />

Le mélange de faits, d’opinions et de visions donne une image incertaine<br />

de l’avenir de la télévision. Quel est l’apport des nouvelles techniques,<br />

comment réagit le consommateur, quels sont les scénarios les plus plausibles?<br />

publisuisse a l’intention de répondre à ces questions via une enquête<br />

étendue. Des études scientifiques, des sondages conduits sur le<br />

marché et une analyse exacte de la situation actuelle devraient contribuer<br />

à une vision globale. Les premiers résultats sont déjà disponibles.<br />

Les exploitants de réseaux câblés<br />

et les opérateurs de téléphonie mobiles<br />

sont les nouveaux acteurs du marché<br />

TV, la numérisation se poursuit inexorablement,<br />

l’interactivité devient possible:<br />

autant d’éléments qui vont modifier la<br />

manière dont les consommateurs utilisent<br />

la télévision. Mais de quelle manière<br />

et dans quel laps de temps?<br />

Pour répondre à de telles questions, il<br />

faut d’abord procéder à une analyse<br />

précise des faits et de la situation actuelle.<br />

Cette base est nécessaire si l’on<br />

veut ordonner correctement les opinions<br />

des experts et des consommateurs. La<br />

mise à jour de la situation actuelle<br />

constitue donc une partie importante de<br />

l’étude détaillée que publisuisse consacre<br />

à l’avenir de la TV.<br />

Quelles sont les retombées du développement<br />

technique et du nouveau<br />

comportement à la consommation sur la<br />

TV comme média publicitaire? Plusieurs<br />

perspectives sont examinées – celle de<br />

la technique, celle des consommateurs,<br />

des milieux publicitaires, du marché<br />

suisse et de la recherche. Etude Delphi,<br />

sondages, groupes focus, entretiens<br />

avec des experts: voilà quelques<br />

HDTV: TPC EST PRÊTE<br />

POUR LE FUTUR<br />

Les images TV de l’Euro 2008 de foot<br />

seront en haute résolution – le marché<br />

mondial réclame des signaux HDTV. Le<br />

tv productioncenter (tpc) vient donc<br />

d’acquérir le véhicule de retransmission<br />

HD-1, équipé de 12 caméras et de 22<br />

postes de travail pour une production<br />

HDTV complète. Les téléspectateurs de<br />

Suisse doivent pour l’instant se passer<br />

du nouveau standard (la technique de<br />

transmission fait encore défaut). Mais<br />

aux JO d’hiver de Turin, la descente<br />

messieurs sera produite en haute résolution.<br />

A l’Opéra de Zurich, on produit<br />

aussi des images HDTV – pour le Japon.<br />

Entre 20 heures et 21 heures, SF 1 dispense<br />

deux lundis par mois un enseignement tout<br />

aussi instructif mais nettement moins sérieux,<br />

avec «al dente», l’émission culinaire<br />

pimentée de rires et d’allant. En servant de<br />

la gastronomie en mode joyeux, Sven Epiney,<br />

l’animateur de l’émission, peut souvent<br />

compter sur plus de 700 000 téléspectateurs.<br />

Dès le 26 août 2006, «al dente» prendra<br />

d’ailleurs aussi ses quartiers sur la TSR le<br />

samedi soir, avec Sébastien Rey à l’animation.<br />

Le dimanche vers 11 heures, il n’est pas<br />

question que de popote sur TSR1. Le magazine<br />

familial «C’est tous les jours dimanche»<br />

pioche ses sujets dans toute la maison.<br />

Muriel Siki et son équipe prodiguent des<br />

bons conseils pour le jardin, pour la planifi-<br />

Technique,<br />

conso,<br />

marché:<br />

logo du<br />

projet de<br />

publisuisse.<br />

moyens mis en œuvre dans le cadre de<br />

cette étude.<br />

Les premiers résultats de sondages<br />

sont déjà disponibles. Ces derniers ont<br />

été conduits dans le cadre de l’étude de<br />

publisuisse sur la satisfaction client.<br />

Une écrasante majorité des clients<br />

publicitaires, ainsi que des agences<br />

créatives et médias sont d’avis que,<br />

pour la publicité, l’importance des supports<br />

de communication mobiles (téléphone<br />

portable, PDA) va aller croissante,<br />

tout comme la part dévolue aux<br />

formes particulières de publicité comme<br />

le sponsoring d’émissions de TV.<br />

Les réponses concernant les techniques<br />

d’avenir sont plus retenues. La majorité<br />

estime que les appareils d’enregistrement<br />

numérique comme le PVR vont<br />

s’imposer de manière hésitante et que<br />

ce sont surtout les chaînes privées qui<br />

ressentiront leur utilisation.<br />

Des images pour l’étranger – le<br />

véhicule de retransmission HD-1 de tpc.<br />

IMPACT DÉCEMBRE 2005<br />

08 | 09


IMPACT<br />

MARCHÉS<br />

NEWSLINE<br />

Pendant les Fêtes, la télé fait mieux<br />

que le sapin de Noël et les feux d’artifices<br />

STICK VIEW<br />

85% 78% 70% 65% 67% 69% 65% 63%<br />

C’est le monde à l’envers: alors que la pub TV se fait rare,<br />

les chiffres d’audience connaissent entre Noël et Nouvel-An<br />

un record annuel. Ces ratings au top ne sont pas dus au hasard:<br />

c’est que les chaînes enchaînent les moments forts.<br />

SF1 SF2 RTL RTL2 Pro7 Kabel1 <strong>SA</strong>T1 VOX<br />

QUAND L’ÉCRAN PUBLICITAIRE EST COURT, ON LE REGARDE EN ENTIER: les chaînes où<br />

le temps d’antenne publicitaire est court obtiennent de meilleures valeurs stick view.<br />

Moins, c’est plus, confirme la<br />

deuxième étude sur l’effet publicitaire<br />

Chaque fois qu’Omar Sharif revêt les traits<br />

du «Docteur Jivago», les larmes ruissellent.<br />

C’est que cette saga hollywoodienne de<br />

1965, plantée dans le décor la lointaine Russie<br />

de la révolution, va comme un gant à la<br />

saison froide, avec sa musique à faire fondre.<br />

Et elle ouvre sur SF 1 la période des Fêtes,<br />

le jeudi 22 décembre, tard dans la soirée.<br />

Sur SF zwei, on sort aussi les mouchoirs ce<br />

jour-là, mais plus tôt. Au programme, une<br />

histoire d’amour qui fleure bon l’Asie du<br />

Sud-Est: «Anna et le roi», le remake où Jodie<br />

Foster occupe le haut de l’affiche.<br />

Le jour de Noël, en début d’après-midi, fait<br />

place une fois encore à une grande love story<br />

sur fond de guerre civile. Mais avec Clarke<br />

Gable qui joue Rhett Butler pendant la<br />

guerre de Sécession: le 25 décembre, «Autant<br />

en emporte le vent» vient enflammer<br />

SF zwei. Et comme les classiques romantiques<br />

ne seraient rien sans Sissi, Romy<br />

Schneider illumine SF 1 et la veille de Noël<br />

avec «Les jeunes années d’une reine».<br />

Les fans de science-fiction nostalgique auront<br />

aussi une gâterie pour bien terminer<br />

l’année: «Commando spatial» avec Dietmar<br />

Schönherr fait son retour en orbite dans la<br />

version cinéma de la fameuse série culte<br />

franco-allemande. Et bien entendu, comme<br />

chaque année à Noël, les «Trois noisettes<br />

pour Cendrillon» sont de retour – une étoile<br />

fixe au firmament TV des petits.<br />

Et ce ne sont que quelques exemples du menu<br />

Fêtes suisse alémanique. L’information propose<br />

elle aussi des spécialités. Par exemple<br />

«Reporter Hintergrund» du 26 au 29 décembre<br />

sur SF 1, qui revient sur les conséquences<br />

du tsunami – un an après la catatrophe.<br />

Du côté de la TSR et de la TSI, l’heure est également<br />

au feu d’artifice cinéma. La Suisse italienne<br />

se délecte sur la TSI avec «Harry Potter<br />

et le prisonnier d’Askaban», le troisième volet<br />

ciné des aventures de l’apprenti sorcier. La<br />

Suisse alémanique joue elle la même carte<br />

magique le 23 décembre à 20 heures, avec<br />

«Harry Potter et la chambre des secrets» en<br />

première TV – de quoi scotcher toute la famille<br />

devant le poste. «Pour nous aussi, les<br />

jours de fête sont une période particulière»,<br />

explique Beny Kiser, directeur des Services de<br />

programme de SF. «Toutes les chaînes mettent<br />

les bouchées doubles avec de grandes<br />

stars et des premières.»<br />

Points forts du<br />

programme TV<br />

pendant les Fêtes:<br />

«Harry Potter et la<br />

chambre des secrets»<br />

(grande photo),<br />

«Autant en emporte<br />

le vent», «Docteur<br />

Jivago», «Anna et le<br />

roi», «Commando<br />

spatial» et la Coupe<br />

Spengler.<br />

EN FIN D’ANNÉE, les Suisses ont l’humeur<br />

festive, ils savourent quelques jours de<br />

congé ou prennent des vacances. Du coup, la<br />

TV aussi. Idem pour la politique et l’économie<br />

(pub y compris): les spots TV se font<br />

donc rares.<br />

Mais le public met-il vraiment le petit écran<br />

en veilleuse? Que nenni. La preuve par quelques<br />

chiffres des Fêtes de l’an dernier, qui<br />

montrent qu’il n’y a pas que les programmes<br />

exceptionnels qui mobilisent: les émissions<br />

courantes drainent-elles aussi un public<br />

supérieur à la moyenne.<br />

Lundi 27 décembre 2004, SF DRS: à 19 heures,<br />

874 000 personnes sont devant le poste<br />

pour suivre le docu soap «Leben wie zu Gotthelfs<br />

Zeiten». L’émission est suivie de l’édition<br />

principale du «Tagesschau», à 19 h 30,<br />

qui présente une rétrospective de l’année<br />

écoulée: 1,39 millions de personnes touchées<br />

– bien plus que la moyenne annuelle.<br />

20 h 13: SF2 retransmet du hockey et<br />

329 000 personnes suivent le match, alors<br />

que 723 000 téléspectateurs regardent le<br />

quiz «Eiger, Mönch & Kunz» sur SF1. Part<br />

de marché des deux chaînes de SF DRS: presque<br />

48%. «Reporter» prend le relais sur SF1<br />

et touche 467 000 personnes, «10vor10»<br />

680 000. A 22h30, ils sont 402 000 à suivre le<br />

résumé de «Leben wie zu Gotthelfs Zeiten».<br />

Les autres régions linguistiques du pays présentent<br />

un tableau analogue. Le 27 décembre,<br />

les Romands sont 427 000 à s’informer<br />

UNE PEAU DE TIGRE<br />

DONT ON NE<br />

SE LASSE PAS<br />

On veut tous le voir trébucher,<br />

même et justement parce qu’on a<br />

déjà savouré la scène des dizaines<br />

de fois. C’est que Butler James et<br />

la peau de tigre sont depuis plus<br />

de 40 ans les inamovibles du<br />

programme TV des Fêtes, avec<br />

«Dinner for One», un sketche de<br />

11 minutes tourné en Suisse en<br />

1963. Outre la peau de tigre, cette<br />

minicomédie ne compte que deux<br />

protagonistes: Freddie Frinton,<br />

le valet, et May Warden alias<br />

Miss Sophie. Cette année, Frinton<br />

pose sa fameuse question «The<br />

same procedure as every year?»<br />

le soir de la Saint-Sylvestre,<br />

à 19h40 sur SF1.<br />

avec «le 19:30» – 65,7% de part de marché.<br />

Idem en Suisse italienne, où «Telegiornale<br />

sera», à 20 heures, draine quelque 85 000 téléspectateurs.<br />

Selon Beny Kiser, ce succès s’explique: «Pendant<br />

les Fêtes, nous programmons très clairement<br />

en fonction des besoins du public,<br />

souligne-t-il, plutôt classique et cossu sur<br />

SF 1. Alors que sur SF zwei, la tendance est<br />

impertinente, jeune et sportive.»<br />

CÔTÉ SPORT, LA PIÈCE DE RÉSISTENCE entre<br />

Noël et Nouvel-An est à Davos: la Coupe<br />

Spengler de hockey sur glace, un tournoi<br />

disputé par cinq équipes internationales au<br />

top. Cette année, ce sont les équipes de<br />

Sparta Prague et de Davos qui ouvrent la<br />

compétition le 26 décembre à 15 heures.<br />

Deux matches sont prévus chaque jour. Retransmis<br />

et commentés en direct sur SF zwei,<br />

TSR2 et TSI 2. Sans oublier les analyses des<br />

pros.<br />

Tout ce hockey fatigue-t-il les téléspectateurs?<br />

Non! Les matches d’après-midi emballent<br />

régulièrement quelque 100 000 personnes.<br />

Le soir, ce chiffre grimpe à 250 000<br />

et lorsque l’on joue la finale de la coupe à la<br />

Saint-Sylvestre, il passe même à plus de<br />

300 000.<br />

Moins une chaîne diffuse d’écrans publicitaires et plus ils sont courts,<br />

plus les téléspectateurs sont capables de se rappeler les différents spots.<br />

Tels sont les principaux résultats de l’étude menée par publisuisse sur<br />

l’effet publicitaire, édition 2005.<br />

Différents sondages montrent que la<br />

pub TV n’est pas toujours bien accueillie.<br />

Mais elle peut fort bien être appréciée<br />

– pour autant qu’elle soit correctement<br />

dosée: c’est ce que montre la<br />

deuxième édition de l'étude publisuisse<br />

sur l'effet publicitaire.<br />

Les chaînes de SRG SSR ont de nouveau<br />

été comparées avec les chaînes privées<br />

étrangères – sur la base de données Telecontrol<br />

collectées entre juin 2004 et<br />

mai 2005. RTL2 remporte la palme en<br />

matière de durée du temps d’antenne<br />

publicitaire avec 3 heures et 55 minutes<br />

par jour. Sur SF1, cette même période<br />

est de 56 minutes. La majorité du<br />

temps d’antenne publicitaire va sur les<br />

chaînes privées à des écrans d’une durée<br />

de plus de trois minutes. Sur SF1, un<br />

écran dure en moyenne 152 secondes.<br />

Ce qui a des conséquences directes sur<br />

les valeurs stick view – c’est-à-dire sur<br />

le fait que les téléspectateurs regardent<br />

ou non l’écran publicitaire entier (voir illustration).<br />

La deuxième partie de l’étude est<br />

consacrée à la qualité des contacts.<br />

Deux groupes de sujets se sont vu présenter<br />

le même film dans une situation<br />

«salon», avec un écran publicitaire au<br />

début et à la fin. Dans le cas du groupe<br />

«SF DRS», le film n’était interrompu<br />

qu’une seule fois par de la pub, dans celui<br />

du groupe «chaînes privées» à trois<br />

reprises. Les conditions de base correspondent<br />

à une soirée typique en Suisse<br />

alémanique.<br />

Les résultats obtenus ici confirment ceux<br />

de la première étude. Les interruptions<br />

fréquentes sont perçues de manière<br />

négative. Conséquence: 90% des participants<br />

du groupe «chaînes privées» ont<br />

déclaré que le volume publicitaire était<br />

«nettement trop important». Quant à la<br />

mémorisation des différents spots et différentes<br />

marques, elle est nettement<br />

plus élevée dans le groupe «SF DRS».<br />

IMPACT DOSSIER, édition de mai 2004:<br />

des fondements scientifiques et<br />

des statistiques détaillées sur l’effet<br />

publicitaire. A commander sur<br />

www.publisuisse.ch/publications.<br />

IMPACT DÉCEMBRE 2005<br />

10 | 11


IMPACT<br />

MARCHÉS<br />

NEWSLINE<br />

PETIT TOUR<br />

SUR LE SITE INTERNET<br />

DE PUBLISUISSE<br />

«Publicité TV»: combien<br />

coûte un spot et combien de<br />

personnes touche-t-il?<br />

«Sponsoring»:que m’offrent<br />

les émissions de<br />

radio et de télévision?<br />

«Chiffres et analyses»:<br />

quelles sont les parts<br />

de marché de SFzwei<br />

dans le prime time?<br />

«Infos + Tools»: quels sont<br />

les milieux qui aiment le plus<br />

les courses automobiles?<br />

«Qui sommes-nous»: quel<br />

est mon contact publisuisse<br />

de référence à Genève?<br />

publisuisse.ch: fenêtre<br />

sur le vaste monde des<br />

médias éléctroniques<br />

Une véritable mine pour les pros comme pour les amateurs. Tous ceux qui souhaitent<br />

s’informer en matière de publicité et de sponsoring sur petit écran y trouvent ce<br />

qu’ils cherchent: des offres, des chiffres, des études, des faits et de la documentation<br />

– sans compter les plus grosses archives de spots de Suisse.<br />

Une belle vitrine, c’est chouette. Mais comme elle vous livre qu’un<br />

bref aperçu de tout ce qu’il y a dans le magasin, elle ne vous dispense<br />

pas d’aller y faire un tour. Un bon site Internet, c’est chouette,<br />

aussi. Il est la vitrine virtuelle d’une entreprise, la carte de visite,<br />

l’aimable invitation. Mais les utilisateurs veulent davantage. Et il<br />

s’agit de le leur offrir.<br />

Cette règle vaut aussi pour www.publisuisse.ch. «Notre site représente<br />

un instrument central d’information», explique Martin Bürki, chef de<br />

la communication de publisuisse. «Ç’est bien plus qu’un outil au service<br />

de notre image.» Objectif de cette présence: fournir des informations<br />

sur les offres et les prix, répondre à des questions concrètes sur les<br />

programmes et leur public, permettre des analyses, expliquer le fonctionnement<br />

des instruments à disposition, éclairer les coulisses du<br />

vaste monde de la pub TV et du sponsoring radio ou petit écran.<br />

LE PUBLIC CIBLE EST LARGE. Ce sont des entreprises qui souhaitent<br />

faire de la pub et veulent un aperçu des possibilités publicitaires, de<br />

leurs coûts et de leur effet. Des agences médias utilisent Internet<br />

pour effectuer des recherches factuelles, des créatifs pour trouver<br />

une idée, des gens des médias pour pénétrer le monde de la pub.<br />

Mais assez de théorie – faisons plutôt un petit tour des lieux.<br />

Le premier menu, «Publicité TV» (le secteur le plus important), s’ouvre<br />

automatiquement lorsqu’on appelle le site. Les choses démarrent<br />

très concrètement sous «Grilles de programme». Quand les écrans<br />

publicitaires sont-ils prévus dans le programme? Que coûte un spot<br />

dans cet environnement? Combien de téléspectateurs puis-je atteindre<br />

au sein d’un groupe cible? Quels sont les contenus des émissions<br />

avant et après l’écran? Toutes ces questions trouvent ici leur réponse.<br />

Mais comme aucun spot ne ressemble à un autre, «Possibilités pub»<br />

se charge d’exposer les différentes variantes d’une présence à l’écran<br />

PUBLISPOT:<br />

L’ARCHIVE DE PLUS<br />

DE 60 000 FILMS<br />

– de l’«écran mono» au «spot event», des innovations spots taillées<br />

sur mesure à l’actualité des offres spéciales. Les débutants en pub TV<br />

trouvent de précieux conseils sous «Votre 1 re fois», qui montre les<br />

gros effets qu’un budget modeste peut déployer à la télévision et les<br />

étapes pour le bon déroulement du planning d’une campagne.<br />

Le point «Sponsoring» est toujours plus important, avec une offre<br />

de plus en plus étoffée et conséquente: outre 13 programmes radio<br />

dans les trois régions, TSR1, TSR2, TSI 1 et TSI 2 sont à présent elles<br />

aussi de la partie. Toutes les informations-clé se trouvent ici – avec<br />

description des émissions, structuration des téléspectateurs et prix<br />

des apparitions.<br />

Pour glaner des faits exacts et des infos de fonds, il faut aller au<br />

point «Chiffres et analyses». «Demandes» permet d’obtenir une représentation<br />

graphique des parts de marchés des différentes chaînes<br />

pour telle tranche horaire et tel segment, ou encore d’afficher et de<br />

télécharger les chiffres d’audience d’une émission à une date donnée.<br />

«Marchés» fournit des données précieuses sur l’utilisation des<br />

médias et le monde de la pub, «Etudes» des études de cas. Quant à<br />

la thématique de l’«Effet publicitaire», elle est explicitée sous forme<br />

de résultats de recherches et d’exposés spécialisés.<br />

Que fait la concurrence? Voilà une question que les publicitaires et les professionnels du<br />

marketing se posent régulièrement. La réponse est simple: publispot. Des archives riches de<br />

plus de 60 000 films publicitaires des douze dernières années, facilement accessible sur<br />

publisuisse.ch et publispot.ch. La recherche peut être effectuée par nom d’entreprise et de<br />

produit. La version de base est disponible gratuitement. Les professionnels, eux, ont d’autres<br />

options payantes: recherche par mot-clé, nom de secteur, d’entreprise ou de produit, ou encore<br />

par date de diffusion, ainsi que téléchargement de spots en qualité présentation.<br />

Préférences des milieux sinus pour les différentes émissions TV, bases<br />

des instruments de planification publiplan et mediaoptimizer,<br />

liste des producteurs suisses de spots: voilà quelques éléments de<br />

l’offre de services d’«Infos + Tools», où l’on peut commander ou<br />

s’abonner gratuitement à IMPACT et IMPACT DOSSIER, aux bochures<br />

Sinus, à la documentation offres, au guide TV et à la newsletter<br />

publisuisse.update (avec les offres last minute de réservation à des<br />

conditions spéciales).<br />

PUBLISUISSE SE PRÉSENTE SOUS «Qui sommes-nous». Avec une<br />

success story de 40 ans de pub TV ou des organigrammes et des offres<br />

d’emploi. Les professionnels presse y trouvent des rapports d’activité,<br />

des communiqués et un lexique spécialisé.<br />

«Les utilisateurs confirment que notre site Web est le meilleur de la<br />

branche», affirme Martin Bürki. «Notre objectif pour l’année prochaine<br />

est d’élargir le niveau technique et les contenus», souligne<br />

Rainer Binggeli, webmaster de publisuisse.ch. «Cependant, la plusvalue<br />

ne réside pas dans la quantité, mais dans une mise en réseau<br />

intelligente des contenus.»<br />

«La production de spots est plus rapide»: lancement de la collection de Stella<br />

McCartney pour H&M (à voir sur publispot.ch, numéro Suisa 175 273).<br />

«Plus flexibles»: H&M change de<br />

média publicitaire et opte pour la TV<br />

Le 10 novembre dernier, les jeunes Suissesses prenaient d’assaut les boutiques<br />

H&M. Motif: la collection de Stella McCartney venait d’être mise en<br />

rayons. Le 12 novembre 2004 avait connu un afflux comparable, pour la première<br />

de la collection signée Karl Lagerfeld. Dans les deux cas, l’événement<br />

a été annoncé par une large campagne de pub à la télévision.<br />

On avait déjà pris l’habitude des top models vêtues sur des affiches grand format<br />

des nouveautés de la multinationale textile H&M. Presque tout change maintenant:<br />

au siège de la centrale, en Suède, la décision a été prise de choisir la TV comme média<br />

publicitaire principal de l’entreprise. La TV a des avantages, explique Verena<br />

Cottier, responsable marketing et communication de H&M en Suisse. «Nous sommes<br />

beaucoup plus flexibles.» Il est plus rapide de produire des spots que de fabriquer<br />

des affiches en différents formats. «Les spots sont les mêmes de par le<br />

monde.» Prix et description des articles sont modifiés pour la Suisse. La campagne<br />

TV a démarré fin août. H&M est présent dans les trois régions linguistiques. Les<br />

spots sont souvent diffusés pendant prime time, sur SF1 par exemple dans les environnements<br />

de «Eiger, Mönch & Maier», «10vor10» et «Meteo».<br />

SPORT, EVENTS: LÀ OÙ<br />

FLEURIT LE SPONSORING<br />

Le sport occupe la première place<br />

parmi les domaines d’application du<br />

sponsoring. C’est l’un des résultats<br />

du «Baromètre du sponsoring suisse<br />

2004/2005». L’event marketing a<br />

également fortement augmenté ces<br />

dernières années, tout comme le<br />

sponsoring d’événements culturels.<br />

Dans les disciplines sportives,<br />

c’est le football qui est tout devant,<br />

suivi du hockey sur glace et du tennis.<br />

Les nouveaux sports tendance<br />

ont augmenté leurs parts. Le sponsoring<br />

est utilisé avant tout pour<br />

faire la pub d’une marque, mais<br />

aussi pour soutenir des associations<br />

et des équipes.<br />

Les médias qui serviront à l’avenir<br />

de plate-forme pour le sponsoring<br />

sont les téléphones mobiles, les<br />

PDA, Internet et la TV avec du sponsoring<br />

de programmes et de jeux.<br />

LE SPONSORING A<br />

UN GROS POTENTIEL<br />

L’UBS est le sponsor le plus connu<br />

de Suisse, devant le CS, Migros,<br />

Rivella, Swisscom et des Banques<br />

Raiffeisen. C’est ce que montre une<br />

étude de MPM Sponsoring Consulting.<br />

Le sponsoring est associé à un<br />

fort transfert d’image, même si les<br />

consommateurs sont en mesure de<br />

distinguer entre engagement adéquat<br />

et engagement déplacé. MPM<br />

a constaté que le potentiel du sponsoring<br />

est encore loin d’être épuisé.<br />

IMPACT DÉCEMBRE 2005<br />

12 | 13


IMPACT<br />

ACTEURS<br />

«Cours, Milena, cours!»:<br />

la longue route au spot court<br />

Faut-il un mannequin sportif ou une sportive capable de passer<br />

pour un mannequin? La production d’un spot TV, c’est beaucoup de travail de détail.<br />

Comme le montre le film publicitaire pour le WC douche de Geberit Balena.<br />

CASTING:<br />

qui est la<br />

candidate<br />

idéale?<br />

LIEUX DE<br />

TOURNAGE:<br />

quelles sont<br />

les meilleures<br />

coulisses?<br />

STYLING:<br />

quels sont les<br />

vêtements<br />

qui véhiculent<br />

l’idée?<br />

D’ABORD L’HISTOIRE. Telle que l’ont vue les<br />

téléspectateurs alémaniques dans un spot<br />

publicitaire de 30 secondes.<br />

Un couple discute autour d’un café dans un<br />

restaurant. Elle (jeune, jolie, élégante) le regarde,<br />

lui (grisonnant, dynamique, détendu),<br />

amoureusement, au fond des yeux.<br />

Puis elle plie sa serviette, se lève et quitte le<br />

bistrot. A peine la porte franchie, elle se met à<br />

courir.<br />

Elle passe le coin de l’immeuble, grimpe un<br />

long escalier, franchit un pont futuriste, dépasse<br />

des passants interloqués, longe une rue<br />

résidentielle tranquille jusqu’à une villa chic.<br />

C’est là que se trouve la délivrance, aux toilettes:<br />

avec la douche WC Balena. Plan rapproché<br />

sur un jet d’eau tiède purifiant. Insert:<br />

Geberit www.balena.ch. La voix off dit «La<br />

source du bien-être». Voilà.<br />

LE CLIENT EST <strong>SA</strong>TISFAIT DU RÉSULTAT. Le<br />

but à atteindre était avant tout d’augmenter<br />

la notoriété de la marque – chez les maîtres<br />

d’ouvrage et les utilisateurs potentiels. «La<br />

télévision est un média particulièrement<br />

adapté pour atteindre ce genre d’objectif»,<br />

explique Sabine Widmann, directrice marketing<br />

de Geberit. Après la diffusion du spot,<br />

le nombre de visiteurs du site Internet de Balena<br />

a nettement augmenté.<br />

Mais, de l’idée de faire de la publicité pour le<br />

WC douche, au film, la route a été longue.<br />

Ella a commencé à St-Gall, chez GFS Communications,<br />

l’agence de Balena. Dès le départ,<br />

la production a elle aussi été intégrée<br />

au processus.<br />

«Faire de la pub pour un WC – ce n’est pas<br />

une mince affaire», souligne Peter Beck de<br />

Beck & Friends, qui décrit son entreprise sise<br />

à Zurich forte de cinq employés comme un<br />

poids moyen dans le paysage helvétique, assez<br />

grosse toutefois pour jouer les entreprises<br />

générales en matière de production de film,<br />

de la création à la postproduction. «Cela représente<br />

un avantage pour les clients et<br />

l’agence, explique Peter Beck, ils n’ont<br />

qu’un partenaire à se coltiner et gardent les<br />

coûts en main.»<br />

L’idée du spot Balena, c’est le besoin urgent<br />

d’une dame. Qui refuse d’aller au petit coin<br />

ailleurs que chez elle, parce qu’il n’y a qu’à<br />

la maison que ledit petit coin est vraiment<br />

tout confort. Le sujet: ça urge, mais ça vaut le<br />

coup de courir. «Le long-métrage ‹Cours,<br />

Lola, cours!› a parrainé la création», admet<br />

Peter Beck.<br />

Vingt versions différentes de l’histoire ont<br />

été écrites, dix d’entre elles ont été sélectionnées<br />

pour la première présentation, dont<br />

trois ont finalement été retenues. Pour le<br />

calcul des coûts, on s’est basé sur le story<br />

board de la version choisie. Deux jours de<br />

tournage en extérieur et un jour de tournage<br />

en studio ont été prévus pour la réalisation.<br />

C’était au tour de la préproduction d’entrer<br />

en scène. Les choix à arrêter: les lieux de<br />

tournage, le casting, le styling.<br />

TOURNER EN SUISSE? Hors de question,<br />

car les prises étaient prévues pour janvier, le<br />

mois des températures inférieures à zéro, du<br />

brouillard et des nuages de buée devant les<br />

bouches. L’Afrique du Sud? Conduite à gauche,<br />

coûts trop élevés et ambiance trop peu<br />

européenne. Alors va pour l’Espagne, pour<br />

Barcelone, où le soleil brille aussi en hiver,<br />

et où les rues, les places et les immeubles<br />

peuvent passer pour helvétiques.<br />

Sur place, les membres de l’équipe de repérage<br />

se sont mis en route, avec en main le<br />

story-board qui regroupait tous les plans définis<br />

avec exactitude. Ils ont cherché le bon<br />

restaurant, un bout de rue plein de vie, le<br />

bon escalier, un pont imposant (et ont opté<br />

LE SPOT:<br />

toujours<br />

en mouvement.<br />

LE MEILLEUR<br />

SPOT DEVIENT<br />

UN «EDI»<br />

La Swissfilm Association<br />

regroupe plus de trente<br />

maisons de production de<br />

film. Elle remet chaque<br />

année le prix du meilleur<br />

film de commande (baptisé<br />

«Edi») sous le patronat<br />

du Département fédéral<br />

de l’intérieur (DFI). La mini<br />

sitcom «Beck & Bondi» de<br />

Swisscom est le grand<br />

vainqueur de l’édition<br />

2005: c’est elle qui a remporté<br />

l’or en catégorie<br />

Commercials. publisuisse<br />

soutient le concours «Edi»<br />

au titre de partenaire.<br />

pour celui de Calatrava), une rue de quartier<br />

calme et une maison représentative.<br />

Parallèlement, la planification du tournage<br />

était lancée. Chaque lieu de tournage nécessite<br />

une autorisation, les propriétaires d’immeubles<br />

veulent voir de l’argent, pour les<br />

prises en extérieur il faut prendre en considération<br />

la hauteur du soleil.<br />

Ensuite le casting. Il fallait que le personnage<br />

principal corresponde au groupe cible<br />

et sache évoluer avec élégance. Mais un autre<br />

critère était décisif: la comédienne devait<br />

savoir courir. Pas juste dans le style de la<br />

joggeuse occasionnelle – il fallait que l’on<br />

sente plus d’énergie et de dynamisme.<br />

Alors un mannequin qui sache vraiment<br />

courir? Ou plutôt une sportive capable de<br />

passer pour un élégant mannequin? Birgit,<br />

Juliane, Jasmine, Blanca, Manuela et Elke<br />

n’ont pas été retenues – pour cause de résultats<br />

«modérés» en course à pied. Et la palme<br />

est revenue à Barbara Bellino, jolie, élégante,<br />

sportive passionnée dans une forme<br />

impeccable. Qui allait devoir courir un max.<br />

Au tour du styling. «Où obtenir en hiver une<br />

collection de printemps?» s’est demandé Peter<br />

Beck. Les vêtements devaient être d’excellente<br />

qualité, seuls les meilleurs labels<br />

étaient assez bons – conformément au positionnement<br />

du produit. Mais Milena ne devait<br />

pas seulement être belle, il fallait aussi<br />

qu’elle puisse courir dans ces vêtements à<br />

travers les rues de Barcelone.<br />

ENSUITE, ACTION. «Chaque plan du film<br />

est en mouvement.» Voilà aux yeux de Peter<br />

Beck ce qui explique l’investissement nécessité<br />

par le tournage. Il a fallu filmer du haut<br />

d’une grue (quand Milena sort en courant<br />

du restaurant), à la Dolly et sur une plateforme<br />

de voiture (pendant les scènes de<br />

rue), à la steady cam (sur l’escalier et sur le<br />

pont) – tout était prévu. Enfin presque. Un<br />

graphiste espagnol a dû bricoler à toute vitesse<br />

une plaque minéralogique saint-galloise<br />

afin d’effacer les derniers doutes sur<br />

l’authenticité du décor – rappelons que Geberit<br />

Balena AG a son siège à Bütschwil (SG)<br />

et Geberit même à Jona (SG).<br />

Il ne manquait plus que l’élément décisif: le<br />

produit. Les prises du WC ont été effectuées<br />

en studio sur une maquette découpée. Et le<br />

jet d’eau pétillant et bienfaisant? Il a été<br />

composé et animé par l’ordinateur de<br />

Beck & Friends. Le résultat de toute cette histoire:<br />

un spot vivant de 30 secondes.<br />

IMPACT DÉCEMBRE 2005<br />

14 | 15


IMPACT<br />

ACTEURS<br />

«Nationale ou internationale:<br />

la communication commence<br />

toujours au niveau local,<br />

auprès des consommateurs»<br />

Comment une entreprise internationale fait-elle de la publicité?<br />

Et une entreprise 100% suisse? Béatrice Guillaume-Grabisch<br />

de L’Oréal et Michael Brodbeck de Rivella discutent stratégies,<br />

côté différences et points communs.<br />

MICHAEL BRODBECK Rivella est une marque<br />

suisse, la boisson a été inventée en<br />

Suisse et 85% de la production se fait aussi<br />

ici. Pour la communication, nous nous<br />

concentrons donc bien entendu sur la<br />

Suisse. Quant à l’exportation, nous cherchons<br />

la croissance à l’étranger dans les régions<br />

proches des frontières – avec une<br />

campagne autonome, toutefois.<br />

BÉATRICE GUILLAUME-GRABISCH Quand<br />

je parle ici de L’Oréal, j’entends seulement le<br />

marché de masse et les trois grandes marques<br />

L’Oréal Paris, Garnier et Maybelline.<br />

Comme l’indiquent les noms, il ne s’agit pas<br />

que de marques françaises. Maybelline est<br />

américaine. Notre tâche en Suisse consiste<br />

donc à être actifs avec des marques différentes,<br />

d’origines différentes. Mes prédécesseurs<br />

le faisaient déjà et ils le faisaient bien. En<br />

Suisse, L’Oréal a la plus forte pénétration individuelle<br />

en comparaison au niveau mondial.<br />

Ce dont nous sommes très fiers.<br />

Bien entendu, la Suisse est un marché particulier<br />

– comme chaque pays, d’ailleurs.<br />

Mais notre stratégie est la même partout.<br />

Elle commence toujours par la consommatrice,<br />

le consommateur. Comprendre le pays<br />

et ses consommateurs est la condition préalable<br />

pour réussir à offrir le produit de manière<br />

juste. Nos marques sont évidemment<br />

commercialisées au niveau international.<br />

Mais les campagnes peuvent aussi avoir une<br />

découpe à caractère national. Un exemple:<br />

la marque américaine Maybelline est commercialisée<br />

au niveau international, mais<br />

les spots TV présentent différents visages, en<br />

s’adaptant à chaque pays.<br />

BRODBECK Nous avons tous deux la même<br />

donne de départ: chez nous aussi, la<br />

connaissance du consommateur est clairement<br />

une priorité. Nous avons l’avantage de<br />

pouvoir tailler nos instruments sur mesure<br />

pour le marché. Nous n’avons pas de cahier<br />

des charges international et nous concentrons<br />

nos mesures de communication spécialement<br />

sur la Suisse. Les campagnes sont<br />

orientées vers les consommateurs helvétiques,<br />

de A à Z.<br />

GUILLAUME Chez nous aussi, notamment<br />

pour ce qui est du wording, du choix des termes.<br />

Nous vérifions très exactement la signification<br />

locale de chaque terme utilisé dans<br />

nos spots. Le concept produit que nous voulons<br />

communiquer est important, mais la façon<br />

dont l’usager le comprend dans son pays<br />

l’est aussi. Chacun d’entre nous a déjà trébuché<br />

sur l’un ou l’autre mot dans une pub.<br />

Dans un pays comme la Suisse avec trois<br />

langues, cet aspect est particulièrement important.<br />

On pourrait croire qu’il suffit de reprendre<br />

le texte de la pub française pour la<br />

Suisse romande, mais c’est faux. Chez nous,<br />

le même mot peut revêtir une consonance<br />

beaucoup plus forte – nous devons donc le<br />

convertir en un terme plus léger. Nous avons<br />

besoin de ce savoir local, afin de mettre en<br />

place une communication d’être humain à<br />

être humain.<br />

BRODBECK Le contact direct avec les<br />

consommateurs est riche d’enseignement.<br />

Nous les connaissons sur la base de la recherche<br />

de marché ou, par exemple, de discussions<br />

de groupe, mais pas seulement. Les<br />

quelque 400 events que nous organisons<br />

chaque année sont très importants. Ils nous<br />

permettent d’entrer directement en contact<br />

avec notre groupe cible et d’en apprendre<br />

beaucoup sur ses besoins et son comportement.<br />

GUILLAUME Le Service aux consommateurs<br />

nous livre beaucoup d’informations précieuses,<br />

directement depuis les points de<br />

vente où les consommatrices disent ouvertement<br />

ce qui leur plaît et ce qui leur déplaît.<br />

Par exemple sur une teinture. Toute notre<br />

offre relève en effet du «high involvement»:<br />

chaque femme sait par exemple ce que signifie<br />

la couleur de ses cheveux pour sa personnalité<br />

et l’effet qu’elle produit sur son<br />

entourage.<br />

BÉATRICE GUILLAUME-GRABISCH<br />

NOUS AVONS BESOIN DU<br />

<strong>SA</strong>VOIR LOCAL POUR METTRE<br />

EN PLACE UNE COMMUNICATION<br />

D’ÊTRE HUMAIN À ÊTRE HUMAIN.<br />

Les études internationales représentent un<br />

autre canal d’information. Nous y voyons<br />

les points communs, mais aussi les particularités<br />

des différents marchés. La touche<br />

française de L’Oréal Paris, par exemple, fait<br />

à peu près partout le même effet. Mais l’effet<br />

des produits peut varier. Ainsi, le nouveau<br />

fond de teint que nous venons de lancer<br />

s’appelle en Suisse «Perfect Match», et en<br />

France «Accord parfait». Une expression<br />

que presque personne n’aurait correctement<br />

comprise ici, pas même en Suisse romande.<br />

BRODBECK Ce travail de détail est un processus<br />

important chez nous aussi. Nous voulons<br />

que nos produits prennent vie auprès<br />

des consommateurs.<br />

GUILLAUME Nous prenons en considération<br />

l’aspect suisse au niveau de l’offre, déjà. La<br />

palette de L’Oréal n’est pas fabriquée spécialement<br />

pour ce pays, mais nous y choisissons<br />

ce qui convient le mieux à notre marché.<br />

L’emballage est particulier – taillé sur<br />

mesure pour les besoins helvétiques. Nous<br />

recevons chaque fois un diamant brut, le<br />

produit développé au niveau international,<br />

et nous lui donnons ensuite son polish national.<br />

BRODBECK Nous devons aussi composer<br />

avec des différences régionales. Les campagnes<br />

de base sont bel et bien conçues pour<br />

toute la Suisse. Mais récemment, nous avons<br />

eu Sens Unik et Emilie Boiron sur nos affiches<br />

de Suisse romande. Dans cette région,<br />

nous recourons aussi davantage au cinéma<br />

pour toucher notre groupe cible. Avec le<br />

sponsoring de «Box office» sur TSR1, nous<br />

avons par ailleurs créé une plate-forme<br />

permettant d’impliquer activement nos<br />

consommateurs. Nous sentons qu’il existe<br />

une différence dans la manière de percevoir<br />

la marque Rivella entre Suisse alémanique<br />

et Suisse romande.<br />

GUILLAUME Les trois régions linguistiques<br />

ont un rapport fort avec les pays frontaliers.<br />

Nous exploitons ces points communs. Par<br />

exemple en choisissant l’actrice allemande<br />

Iris Berben comme ambassadrice de Garnier<br />

– elle est très bien perçue en Suisse, par les<br />

Romands également. Alors qu’en France,<br />

presque personne ne la connaît.<br />

BRODBECK Lorsque nous travaillons avec<br />

des personnalités, ce sont toujours des Suisses<br />

– à l’exception de Boris Becker. Pour<br />

nous, la mentalité helvétique est évidemment<br />

un élément important. Rivella est tout<br />

de même la boisson nationale suisse…<br />

GUILLAUME C’est aussi par sa présence<br />

qu’une marque gagne en importance dans<br />

un pays. Si un produit est bien positionné<br />

sur le point de vente, il se met à faire partie<br />

du magasin, et donc du quotidien. Coop, Migros<br />

et Manor font en effet une partie de la<br />

Suisse. Cela permet à une marque internationale<br />

de développer une dimension locale.<br />

BRODBECK Rivella est bien ancré en Suisse<br />

– en tant que sponsor d’associations nationales,<br />

sur plus de 400 manifestations, sur<br />

des milliers de points de vente…<br />

MICHAEL BRODBECK<br />

PENDANT LES EVENTS, NOUS<br />

ENTRONS EN CONTACT AVEC LES<br />

CONSOMMATEURS ET NOUS VIVONS<br />

NOTRE GROUPE CIBLE EN DIRECT.<br />

GUILLAUME Nous nous sommes engagés<br />

avec Maybelline pour «MusicStar», avec<br />

Fructis pour la Street Parade ou la Lake Parade<br />

à Genève... rien que des events suisses<br />

avec des acteurs suisses. Les produits de<br />

L’Oréal se mettent ainsi à faire partie du<br />

pays. Plus personne ne demande s’il s’agit<br />

d’une marque internationale ou nationale.<br />

Les concepts internationaux de communication<br />

ne peuvent donc être développés que<br />

si l’on connaît exactement les consommateurs<br />

au plan national et régional. Lorsqu’on<br />

essaye de jouer de sa force sur le marché,<br />

on rencontre de grosses difficultés.<br />

BRODBECK Vouloir agir sans tenir compte<br />

du téléspectateur, c’est se condamner à<br />

échouer.<br />

GUILLAUME L’offre dans les différentes catégories<br />

est tellement vaste qu’il est presque<br />

impossible de forcer une marque auprès des<br />

usagers. Dire «Je suis là, prends-moi maintenant»,<br />

c’est arrogant. Ce que nous devons<br />

dire, c’est «Je te comprends, je comprends<br />

tes besoins et je peux les satisfaire». Nous<br />

nous demandons: où et comment le<br />

IMPACT DÉCEMBRE 2005<br />

16 | 17


IMPACT<br />

ACTEURS<br />

NEWSLINE<br />

«De plus en plus rapides et flexibles»:<br />

les équipes des ventes de publisuisse<br />

«Les vendeurs doivent penser en termes de solutions et devenir chefs du projet de leur client», explique<br />

Beatrice Kniel, responsable Vente de publisuisse. Le département a été agrandi, restructuré<br />

et regroupe à présent 46 spécialistes à Zurich, Genève, Lausanne et Lugano.<br />

Direction des ventes<br />

BÉATRICE GUILLAUME-GRABISCH<br />

AVEC LE SPONSORING, ON NE FAIT<br />

QU’OUVRIR UNE PORTE. IL FAUT<br />

EXPLIQUER AVEC D’AUTRES MOYENS<br />

CE QUE REPRÉSENTE LA MARQUE.<br />

consommateur s’informe-t-il? Que fait-il<br />

durant la journée? Comment se déplace-t-il?<br />

En train, en voiture, en bus?<br />

Ces habitudes locales sont également décisives<br />

au niveau du choix des médias publicitaires.<br />

Le fait que la pub TV jouisse en Suisse<br />

d’une valeur moindre en comparaison internationale<br />

s’explique en partie par l’importance<br />

de l’offre médias. Le consommateur<br />

suisse a l’habitude de faire son choix<br />

produit parmi un grand nombre de possibilités<br />

d’informations. Il est vrai que les Suisses<br />

passent moins de temps que les Allemands<br />

devant la télévision, mais la consommation<br />

médias, ici, est très importante et<br />

largement répartie.<br />

Evidemment, la télévision agit d’une manière<br />

totalement différente par rapport aux<br />

autres médias. Elle permet de communiquer<br />

rapidement un message de manière large,<br />

de montrer par exemple grâce à la combinaison<br />

image et son les effets colorants de<br />

nos produits cosmétiques. Nous créons ainsi<br />

davantage d’émotions. Pour toutes ces raisons,<br />

en Suisse aussi, l’importance de la télévision<br />

va aller croissante. Les chiffres le<br />

montrent déjà.<br />

BRODBECK Avec la pub, nous voulons évoluer<br />

là où le consommateur évolue. La TV<br />

est donc pour nous un média de base dans la<br />

communication classique. Elle nous permet<br />

de nous positionner au plan émotionnel.<br />

Nous exploitons beaucoup la télévision dans<br />

le domaine du sponsoring. Nous sommes<br />

par exemple Swiss Olympic leading partner:<br />

un engagement que nous pouvons très bien<br />

communiquer via la télévision. Ce média<br />

peut mettre en scène des événements sportifs<br />

comme les Jeux Olympiques de manière très<br />

émotionnelle – à l’inverse d’un journal, où<br />

les résultats ne sont imprimés que le lendemain.<br />

La télévision est de plus en plus utilisée,<br />

mais le mode d’utilisation est en train<br />

de changer. L’importance de l’offre permet à<br />

chacun de se composer son programme de<br />

manière très individuelle. Suivant le groupe<br />

cible, les coûts de contact sont très élevés.<br />

Tout comme les pertes de diffusion. Des<br />

questions se posent: comment pouvonsnous<br />

maintenir à l’avenir une haute qualité<br />

de contact? Comment nous investir dans les<br />

différents formats? Quelles sont les apparitions<br />

combinées possibles?<br />

GUILLAUME En sponsorisant un event, une<br />

marque ne peut ouvrir qu’une porte. Il faut<br />

des compléments, pouvoir expliquer ce que<br />

représente la marque. Si l’on utilise l’écran<br />

publicitaire de manière intelligente, il en résulte<br />

des synergies. En ajoutant l’adresse Internet<br />

ou un numéro de téléphone, j’ouvre<br />

une deuxième porte: le consommateur sait<br />

comment et où obtenir d’autres informations,<br />

tester le produit. A la télévision, nous<br />

ne pouvons pas coller un échantillon de cosmétique<br />

comme dans un magazine.<br />

BRODBECK La base est souvent crossmedia.<br />

Nous associons le sponsoring avec des promotions,<br />

nous nous servons simultanément de<br />

plusieurs canaux. Pourtant, la télévision reste<br />

un média important – surtout lorsqu’il s’agit<br />

de communiquer des émotions lors d’un<br />

event. Mais cela nécessite tout autour une série<br />

d’activités, afin d’impliquer le public et de<br />

le faire participer de manière active.<br />

GUILLAUME Exactement. Nous l’avons<br />

montré avec «MusicStar». L’émission<br />

MICHAEL BRODBECK<br />

COMMENT MAINTENIR À L’AVENIR<br />

UNE HAUTE QUALITÉ DE CONTACT?<br />

ET COMMENT INVESTIR DANS<br />

LES DIFFÉRENTS FORMATS?<br />

constituait un environnement parfait pour<br />

nos produits de maquillage. Mais nous exploitons<br />

aussi les events internationaux. En<br />

Suisse aussi, on parle du Festival du film à<br />

Cannes, où L’Oréal Paris est présent comme<br />

sponsor. Mais notre bouquet média n’est pas<br />

défini depuis l’étranger. De la même manière<br />

que nous pouvons choisir les produits<br />

et les emballages que nous souhaitons proposer<br />

aux consommateurs suisses, nous<br />

choisissons les médias appropriés pour la<br />

publicité. Notre devise: aussi global que possible,<br />

aussi local que nécessaire.<br />

La Suisse présente encore une autre particularité<br />

qu’il n’y a ni en France, ni en Allemagne,<br />

ni en Grande-Bretagne: l’overspill, la<br />

pub TV que l’on consomme ici mais qui a été<br />

conçue et diffusée au départ à l’intention de<br />

consommateurs d’un autre pays. C’est une<br />

réalité dont naturellement nous profitons.<br />

Et nous orientons nos stratégies médias en<br />

fonction des moments où la pub pour les<br />

produits L’Oréal passe en Allemagne, en<br />

France et en Italie. Nous obtenons ainsi des<br />

synergies. Un exemple: lorsque la pub pour<br />

notre ligne de produit Perfect Slim était fortement<br />

présente en Italie, nos ventes au Tessin<br />

ont nettement augmenté. C’est l’un des<br />

avantages des marchés internationaux:<br />

nous pouvons regarder par-delà la frontière<br />

et profiter de ce qui se passe derrière.<br />

BRODBECK L’overspill apporte certainement<br />

quelque chose aux entreprises internationales.<br />

Les chiffres de nos concurrents le<br />

montrent. Mais j’observe parallèlement que<br />

les chaînes étrangères endiguent l’overspill<br />

lorsqu’elles diffusent pour l’étranger un<br />

trailer à la place des spots.<br />

GUILLAUME La situation d’overspill<br />

n’existe qu’en Suisse, en Autriche et en Belgique.<br />

Pour une entreprise internationale,<br />

ce n’est donc pas un phénomène majeur. De<br />

plus, les chaînes étrangères mettent à disposition<br />

des fenêtres publicitaires pour la<br />

Suisse et l’Autriche.<br />

BRODBECK Je suis certain qu’une entreprise<br />

internationale dispose de plus d’argent que<br />

nous pour la production de ses spots TV.<br />

Mais question qualité, nous devons quand<br />

même pouvoir suivre. Et il n’y a probablement<br />

presque aucune différence dans le<br />

mode de conception, de préparation et de<br />

production. Nous ne pouvons pas affronter<br />

des concurrents internationaux avec du tricoté<br />

main. Mais nous avons l’avantage<br />

d’avoir tout en main.<br />

GUILLAUME Evidemment, chez nous, produire<br />

des spots signifie d’abord définir les<br />

points communs entre les pays et mettre sur<br />

pied un concept central. Mais chaque fois,<br />

on produit plusieurs variantes susceptibles<br />

d’être utilisées dans les différentes régions.<br />

BRODBECK Comment cela se passe-t-il? Y a-<br />

t-il un cerveau central qui contrôle tout?<br />

GUILLAUME Un département international<br />

est responsable du développement des<br />

concepts de communication – du fil rouge.<br />

Mais ces personnes se basent sur les inputs<br />

venus des différents pays – comme pour le<br />

développement des produits. Nous sommes<br />

les avocats des consommateurs locaux.<br />

LES ACTEURS<br />

ET LE DÉCOR<br />

Béatrice Guillaume-Grabisch est<br />

directrice générale de L’Oréal Suisse <strong>SA</strong>,<br />

Michael Brodbeck est directeur marketing<br />

de Rivella. La discussion a eu lieu à la<br />

Jack’s Brasserie, à Berne.<br />

Mercato italofono<br />

Marché<br />

francophone<br />

«Notre portfolio s’est étoffé», explique<br />

Beatrice Kniel, directrice<br />

des ventes. «Outre notre activité<br />

centrale, la pub TV, il embrasse le<br />

sponsoring radio et TV, les screens<br />

en Suisse romande et les solutions<br />

crossmedia.»<br />

L’heure est aux solutions de<br />

communication complètes,<br />

avec plusieurs canaux publicitaires<br />

qu’il s’agit de relier pour les<br />

clients de publisuisse. «Penser<br />

en réseau doit être l’une de nos<br />

forces», souligne encore Beatrice<br />

Kniel. Conditions préalables: de<br />

solides connaissances de la branche,<br />

de l’entreprise et de ses produits.<br />

«Cela nous permet d’agir de<br />

manière plus rapide, plus flexible<br />

et en fonction des besoins exprimés»,<br />

précise-t-elle. Les managers<br />

publisuisse Account et Key Account<br />

sont directement impliqués<br />

dans les projets de leurs clients à<br />

divers niveaux de décision.<br />

Le domaine Vente de publisuisse<br />

est divisé en trois équipes Key Account,<br />

un département sponsoring<br />

et crossmedia, et un département<br />

de soutien à la vente. Le siège<br />

principal se trouve à Zurich.<br />

La division en équipes Key Account<br />

s’est faite en fonction des<br />

KAM deutschsprachiger<br />

Raum<br />

KAM deutsche<br />

Schweiz<br />

KAM Clients directs<br />

(PME)<br />

Soutien à la vente **<br />

Sponsoring<br />

et crossmedia *<br />

* Direction sponsoring<br />

et crossmedia:<br />

vacant<br />

** Responsable de<br />

projet pour le service<br />

à la clientèle,<br />

planificateur/trice<br />

stratégique médias:<br />

vacants<br />

besoins des clients. Ceux qui réservent<br />

chez publisuisse par le<br />

biais d’une agence raccordée à<br />

publiplan sont conseillés et pris en<br />

charge par le Key Account Management<br />

(KAM) germanophone<br />

(y compris la clientèle internationale<br />

allemande et autrichienne),<br />

ou encore par le Key<br />

Account Management de<br />

Suisse alémanique. Ceux qui<br />

gèrent les clients directs alémaniques<br />

constituent une équipe distincte.<br />

Cette clientèle comprend<br />

notamment les petites et moyennes<br />

entreprises (PME), mais aussi<br />

des agences créatives et médias<br />

qui ne font pas régler leur planification<br />

médias par une agence et<br />

ne recourent pas à publiplan.<br />

L’équipe conseille, épaule et propose<br />

des solutions aux PME qui<br />

souhaitent pour la première fois<br />

faire de la pub dans les médias<br />

électroniques. Le marché francophone<br />

(clients romands et français)<br />

est géré par une équipe Key<br />

Account à Genève. Lugano gère le<br />

marché italophone.<br />

Dans l’offre de publisuisse, le<br />

sponsoring représente un domaine<br />

dont l’importance va croissante.<br />

Le terme englobe des apparitions<br />

dans les 13 programmes radio<br />

de SRG SSR, ainsi que dans<br />

l’environnement des émissions de<br />

la TSR et de la TSI. L’équipe<br />

adapte pour ses clients les solutions<br />

crossmedia. Cette mise en<br />

réseau des différentes platesformes<br />

des médias électroniques<br />

gagne continuellement en importance<br />

dans les campagnes de pub.<br />

Pour les offres sponsoring nationales,<br />

publisuisse collabore étroitement<br />

avec SF.<br />

Le soutien à la vente est maintenant<br />

intégré au secteur vente.<br />

Des spécialistes au bénéfice de<br />

connaissances approfondies des<br />

différentes branches et de leurs<br />

produits viennent épauler ceux qui<br />

sont au front, avec des analyses<br />

exactes et des études de cas lors<br />

de la préparation des dossiers.<br />

Cette équipe est en contact étroit<br />

avec le marketing de publisuisse.<br />

IMPACT DÉCEMBRE 2005<br />

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