La vie devant soi - La Salamandre
La vie devant soi - La Salamandre
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© <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> n o spécial, août 07<br />
Petites histoires…<br />
25 ans : les objets, les histoires, les dates, les images<br />
qui ont marqué l’histoire de la « <strong>Salamandre</strong> ».<br />
1983<br />
Première expédition<br />
1983 : le film « Jurassic Park » est encore loin. <strong>La</strong> « dinosauromania<br />
» n’a pas encore atteint la Suisse. Les enfants jouent<br />
à bâtir des villages en briques Lego pour leurs Stroumpfs et<br />
leurs poupées. Tous ? Non. A Aubonne, dans le canton de<br />
Vaud, un garçon de 11 ans construit des paysages naturels<br />
préhistoriques. Il rêve de les animer avec des bêtes apparues<br />
il y a 230 millions d’années, ces dinosaures dont les noms<br />
donnent en<strong>vie</strong> d’apprendre les langues mortes.<br />
L’enfant a entendu dire qu’en France, on peut acheter des dinosaures<br />
pour pas cher. Alors il persuade sa mère de traverser le<br />
bleu Léman. Ils prennent le bateau à Ouchy, port de <strong>La</strong>usanne.<br />
Pour Anne-Françoise Perrot, la mère, c’est une plaisante croisière.<br />
Pour Julien Perrot, le fils, c’est déjà presque<br />
une expédition scientifique.<br />
A Thonon, il acquiert une collection de tyrannosaures,<br />
stégosaures et bien sûr tricératops<br />
en plastique : ils lui permettront de<br />
simuler dans sa chambre la <strong>vie</strong> d’avant<br />
le déluge. Et bientôt une idée <strong>vie</strong>nt à<br />
l’enfant solitaire : faire vivre le vertige<br />
de la préhistoire à d’autres<br />
personnes. Oui, mais<br />
comment ?<br />
Des touches<br />
et des lettres<br />
Abonnés motivés<br />
De passeur de dinosaures en plastique<br />
entre la France et la Suisse, Julien<br />
Perrot de<strong>vie</strong>nt passeur de savoirs. Sur<br />
la machine à écrire de sa grand-mère,<br />
il crée et fabrique de toutes pièces un<br />
journal. Avant de s’appeler « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong><br />
», celui-ci aura pour titre<br />
« Paléontologie ». Le premier numéro<br />
sort en octobre 1983, tiré à 20<br />
exemplaires. L’abonnement pour 12<br />
numéros est de 10 francs.<br />
C’est parti : le journal de Julien Perrot fait des adeptes. Son<br />
rédacteur, enthousiaste, charme de plus en plus de monde,<br />
surtout des adultes. Il a un don évident de vulgarisateur. Le<br />
garçon a des ambitions : il travaille passionnément. Et pense<br />
déjà à augmenter le tirage. Dans ses mille et une démarches<br />
pour élargir son audience et ses sources d’information, il<br />
peut compter sur une mère prête à l’accompagner jusqu’au<br />
bout du monde.<br />
1984<br />
Bienvenue au musée<br />
Ses proches disent que la chambre de Julien Perrot est<br />
devenue « un vrai musée » ? Ainsi <strong>soi</strong>t-il ! Il inaugure son<br />
Musée paléontologique au printemps 1984. A part le lit<br />
et quelques cahiers, tout y parle du temps des fossiles.<br />
Le rédacteur en chef de « Paléontologie » annonce l’événement<br />
via son journal et publie des heures d’ouverture<br />
compatibles avec son horaire d’écolier.<br />
Mais il va plus loin- : il envoie<br />
une invitation à Pierre <strong>La</strong>ng, animateur<br />
de l’émission nature du<br />
dimanche à la Télévision suisse<br />
romande, un rendez-vous que<br />
l’enfant manque rarement.<br />
Cherchez l’instituteur!<br />
Julien Perrot n’oubliera jamais son instituteur, Jean-Claude Collet, un passionné<br />
d’églises romanes. Ils se sont connus à l’école de Montherod.<br />
Le pédagogue ne se contentait pas de faire le tour des bornes de la commune<br />
avec ses élèves: il les emmenait à la découverte, donnant leurs noms<br />
aux choses.<br />
« Le plus extraordinaire avait lieu en classe », se sou<strong>vie</strong>nt Julien Perrot.<br />
« Jean-Claude Collet nous a appris les grandes ères de la préhistoire en<br />
dessinant chaque étape de l’évolution. Ses fresques faites à la craie restaient<br />
un mois au tableau noir. C’étaient des mondes ! Sa chronologie, je<br />
peux encore la réciter par cœur!»<br />
<strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>devant</strong> <strong>soi</strong><br />
Lorsqu’il assiste au printemps 1984 à la naissance de petites salamandres<br />
sortant de leur mère, Julien Perrot vit une expérience qui va le marquer<br />
durablement. Cette vision en noir et jaune le change. L’enfant choisit l’ici<br />
et le maintenant. De préhistorique qu’elle était, sa revue de<strong>vie</strong>nt naturelle. Il<br />
la rebaptise « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> ». Il veut devenir l’avocat des êtres mal aimés,<br />
méconnus. A la fin de l’été, c’est décidé, la revue fera peau neuve !<br />
Médiatisé<br />
Pendant ce temps, le journaliste Pierre<br />
<strong>La</strong>ng a reçu la lettre de Julien Perrot.<br />
L’homme de télévision est intéressé.<br />
Une fois arrivé dans la chambre-musée<br />
de l’enfant, il sera carrément enthousiaste.<br />
Cameraman, preneur de son et<br />
réalisateur n’en croient pas leurs yeux :<br />
ils ont découvert un animal rare dans<br />
son biotope et en plus, l’animal parle,<br />
et bien !<br />
En automne 1984, grâce à l’émission<br />
« Escapades », les téléspectateurs font<br />
la connaissance du petit conservateur<br />
de musée et créateur de journal. Plus<br />
tard, Pierre <strong>La</strong>ng écrira que « l’explication<br />
raisonnée, l’ironie et le talent de<br />
Julien ont stupéfait des “vétérans“ de<br />
la protection de l’environnement tels<br />
que Philippe Roch, Serge Monbaron<br />
ou Archibald Quartier».<br />
L’HISTOIRE<br />
01<br />
02
Dent-de-lion<br />
Après le fameux passage à la télé,<br />
le journal paraît sous son nouveau<br />
nom, « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> ». Il est déjà<br />
tiré à 110 exemplaires. Julien Perrot<br />
y précise, très fier, que tous les<br />
textes, photos et dessins sont de lui.<br />
Et de publier en exclusivité l’inter<strong>vie</strong>w<br />
du pissenlit.<br />
<strong>La</strong> fleur solaire appelée aussi dentde-lion<br />
reste un des symboles de<br />
l’aventure de Julien Perrot : une<br />
plante tenace et utile, signe de renouveau,<br />
mais méconnue à force<br />
d’être proche des humains. En<br />
2000, «<strong>La</strong> Success Story du Pissenlit»<br />
qui fait la couverture de la<br />
revue vaudra à Julien Perrot le Prix<br />
Média 2000 de l’Académie suisse<br />
des sciences naturelles.<br />
1989<br />
Bon pour la tête<br />
1993<br />
Cap et pic<br />
Un cap est franchi- : dix ans d’existence, déjà ! Et plus de<br />
4’000 abonnés. « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> » change de robe. Elle<br />
étoffe ses rubriques. Mais les temps sont durs : le travail<br />
de création, production et distribution de<strong>vie</strong>nt lourd pour<br />
un seul homme. Julien Perrot peine à concilier études en<br />
Faculté des sciences, <strong>vie</strong> quotidienne et gestion d’un projet<br />
éditorial toujours plus exigeant. Faute de succès suffisant,<br />
la flamme du « Salamander » s’éteint. Doutes et gros pic<br />
de fatigue.<br />
Pas à pas<br />
On ne naît pas marcheuse ou marcheur, on le de<strong>vie</strong>nt, à la mesure de son désir<br />
de rencontrer des êtres, des lieux, des atmosphères. <strong>La</strong> méthode des petites<br />
foulées est au cœur de la démarche de «-<strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> ». Si le fondateur de la<br />
revue recourt aussi au vélo « pour élargir son rayon d’action », il a fait les plus<br />
belles balades de sa <strong>vie</strong> à pied. Comme cet aller simple Léman – Nice : « Ce<br />
n’est pas d’atteindre la mer qui m’intéressait, mais de traverser les Alpes du<br />
nord au sud, pas à pas », précise le marcheur qui garde, comme des reliques,<br />
ses chaussures de marche de l’époque.<br />
L’HISTOIRE<br />
03<br />
04<br />
© <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> n o spécial, août 07<br />
1987<br />
Pomme arc-en-ciel<br />
Milieu des années 80 : alors que les grandes rédactions de Suisse romande<br />
découvrent tout juste la production par ordinateur (PAO), Julien Perrot<br />
veut s’équiper d’un tel appareil. Il sent que l’informatique pourrait lui<br />
rendre de fiers services, mais le prix de cet outil est tout à fait prohibitif.<br />
Or, malgré tout, l’ordinateur va venir à lui.<br />
Des responsables suisses d’Apple lui proposent un marché à l’américaine<br />
: « Montre-nous ce que tu sais faire avec ça ! Tu as quelques mois<br />
pour nous convaincre. » Comme les résultats sont supérieurs à l’attente,<br />
le petit doué en informatique peut garder son mac pour fabriquer son<br />
journal. En échange - business is business - il sera présent pour la marque à<br />
certaines foires. Comme ce Computer 87 dont Julien Perrot, devenu collégien<br />
en section latin-grec, fut une des attractions.<br />
De ses séjours linguistiques en<br />
Allemagne, l’adolescent rapporte<br />
un capital de sympathie pour<br />
le monde germanophone. Alors<br />
que « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> » a franchi le<br />
cap des 400 exemplaires, il lance<br />
« Der Salamander », version alémanique<br />
qui paraît dès 1989.<br />
Quelque temps plus tard, la couleur<br />
se glisse dans les pages de<br />
« <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> », alors que son<br />
rédacteur en chef commence des<br />
études de biologie. Pendant que<br />
le monde estudiantin découvre<br />
« <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> » et y prend<br />
goût, le magazine « L’Hebdo »<br />
demande à Julien Perrot de tenir<br />
une chronique Nature. Une<br />
collaboration qui durera trois<br />
bonnes années.<br />
1995<br />
Sortir,<br />
découvrir,<br />
rire<br />
1995, l’année des Petites Fugues. Dès<br />
leur création, ces joyeuses excursions<br />
sur les sites naturels de Suisse rencontrent<br />
un vif intérêt. Les Petites Fugues,<br />
c’est aussi le temps des copains. De<br />
jeunes et moins jeunes naturalistes<br />
se font guides pour éveiller le public<br />
aux chants des grenouilles, aux toiles<br />
d’araignée, au baguage des oiseaux.<br />
« <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> » atteint une moyenne<br />
de 4 nouveaux abonnements par<br />
jour. En novembre 96, le cap des<br />
5’000 abonnés est franchi.
1998<br />
Vu à la télé<br />
Octobre 1998 : « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> », la revue des curieux de nature, de<strong>vie</strong>nt à son<br />
tour objet de curiosité. L’équipe du journaliste Jean-Philippe Rapp examine<br />
à la loupe le phénomène dans une série de cinq émissions télévisées d’une<br />
heure, à l’occasion des 15 ans du journal.<br />
Le public découvre ainsi que Julien Perrot est devenu un biologiste-rédacteur<br />
en chef adulte. Les télespectateurs peuvent aussi constater que le jeune homme<br />
reste fidèle à ses techniques d’approche : chaussures de marche, sac au dos,<br />
jumelles autour du cou et petite loupe en poche. Résultat :<br />
les demandes d’abonnements pleuvent.<br />
Tout feu, tout flamme<br />
Au feu, les pompiers ! Cinq jours après la parution du numéro Spécial Feu,<br />
un incendie éclate dans les combles de l’immeuble qui abrite «-<strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong><br />
». Et justement, les locaux de la rédaction sont situés sous les toits. Les<br />
pompiers de Neuchâtel réussissent à sauver les archives, les 4’000 diapos et<br />
aussi le créateur du journal qui dormait là.<br />
Dans «<strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong>» qui paraît après ces événements, les lecteurs découvrent<br />
une lettre ouverte aux sapeurs-pompiers. Un texte plein de gratitude qui<br />
offre des abonnements aux sauveteurs et qui précise aussi que le jeune homme<br />
n’a pas failli mourir seul cette nuit-là, mais en compagnie de son amie.<br />
Trio de choc<br />
Fin du one-man-show : une équipe est<br />
née avec l’engagement successif de<br />
Patricia Bianchin puis Béatrice Murisier,<br />
deux piliers de <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong><br />
aujourd’hui encore ! Le courant<br />
circule remarquablement bien entre<br />
ces trois personnes passionnées par<br />
leur challenge commun : faire de <strong>La</strong><br />
<strong>Salamandre</strong> une entreprise viable qui<br />
sensibilise le public le plus large possible<br />
à la nature.<br />
D’autres engagements suivront<br />
dès 2001, toujours dans le même esprit<br />
et avec le même enthousiasme<br />
partagé.<br />
1999<br />
Fin de siècle<br />
L’ouragan Lothar passe sur une partie de l’Europe en<br />
décembre 1999. Il fauche les arbres, parfois les plus vénérables.<br />
C’est au cœur de cet hiver aux vents déchaînés<br />
que le peintre et philosophe de la nature Robert Hainard<br />
quitte les humains après une longue <strong>vie</strong> exemplaire. Les<br />
naturalistes de Suisse et d’ailleurs évoquent le maître<br />
genevois avec le respect dû aux ancêtres. Robert Hainard<br />
a beaucoup de disciples qui écrivent et dessinent. Il<br />
continue aussi à vivre par ses œuvres. Celles-ci jalonnent<br />
l’histoire de «<strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong>».<br />
Sésame,<br />
sésame<br />
D’où ce long jeune homme toujours souriant tire-t-il sa<br />
force ? Son regard si clair trahirait-il une dépendance à<br />
des substances que la loi interdit ? <strong>La</strong> réponse est désarmante<br />
de simplicité : Julien Perrot consomme un nombre<br />
impressionnant de barres énergétiques au miel et au<br />
sésame. Surtout quand sur<strong>vie</strong>nt «le creux qui rime avec<br />
hypoglycémie », précise l’intéressé. Parlant de barres,<br />
mentionnons-en une autre : début 1999, celle des 10’000<br />
abonnés est franchie.<br />
2001<br />
Le grand tournant<br />
Avril 2001 : la revue n’est plus une publication d’amateur. Le numéro<br />
vert tendre consacré à la rainette qui sort ce printemps-là<br />
en est la preuve. <strong>La</strong> maquette de «<strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> » est changée<br />
en profondeur grâce au graphiste Luc Mottaz. Le périodique se<br />
professionnalise par plusieurs engagements.<br />
Autre événement : la revue naturelle est sélectionnée comme une des<br />
entreprises innovantes et prometteuses de Suisse romande. L’association<br />
Genilem offre à « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> » un accompagnement de trois<br />
ans et à Julien Perrot une formation de gestionnaire. Le poète de la<br />
nature troque parfois ses pantalons verts et ses chaussures de marche<br />
pour un jeans noir et un col roulé anthracite.<br />
Faut-il s’inquiéter de ce compromis<br />
vestimentaire ?<br />
L’HISTOIRE<br />
05<br />
06<br />
© <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> n o spécial, août 07<br />
Carnet rose<br />
Un heureux événement se prépare. C’est la question à laquelle vont répondre<br />
la marraine et rédactrice en<br />
En décembre 1998, « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong><br />
» accouche d’une « Petite <strong>Salamandre</strong><br />
». Il faut dire qu’à force de Béatrice Murisier, et Julien Perrot,<br />
chef de « <strong>La</strong> Petite <strong>Salamandre</strong> »,<br />
grandir au rythme de son créateur, qui se sou<strong>vie</strong>nt de ses rêves de jeune<br />
naturaliste. Avec le dessinateur<br />
« <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> » était devenue un<br />
journal pour les adultes et les grands Alexis, ils imaginent « Les Aventures<br />
adolescents passionnés de nature. de Capucine », une bande dessinée<br />
Comment renouer avec les enfants ? qui devrait plaire aux écoliers. Mes-<br />
sage reçu- : huit ans après son lancement,<br />
14’000 enfants sont abonnés à<br />
la revue qui leur propose des articles<br />
sur les animaux et plantes proches,<br />
une bande dessinée à épisodes, un<br />
conte illustré, des jeux, des fiches et<br />
un grand poster.<br />
Ecrire au vert<br />
Ouf, les amis respirent ! Julien n’a pas attrapé la grosse tête en fréquentant des gestionnaires.<br />
Il reste égal à lui-même : convivial, bosseur, avec de grands éclats de rire. Quand il a be<strong>soi</strong>n<br />
de solitude pour créer, il se retire dans un chalet avec son ordinateur portable et ses papiers. Sa<br />
cabane préférée est située dans un coin du Jura, non loin des vastes pâturages qui se moquent<br />
des frontières entre la Suisse et la France.
2002<br />
Comme Robinson Deux cornes<br />
Vers le Nord<br />
Pour élargir l’horizon de « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> », Julien Perrot réalise un <strong>vie</strong>ux<br />
rêve. Gagner le Grand Nord pour séjourner dans un pays du froid absolu.<br />
Avec des amis, il prend l’avion, puis un bateau à voile pour explorer l’archipel<br />
du Spitzberg. L’aventure lui inspirera un éditorial, « Le grand<br />
redoux ». Julien Perrot y évoquera la fonte de la banquise et le réchauffement<br />
climatique.<br />
Un ou deux abonnés prendront alors la plume pour reprocher<br />
au voyageur de contribuer au triste phénomène en prenant,<br />
comme un touriste sans scrupules, l’avion. Ah ! si les<br />
oies pouvaient ouvrir une entreprise de transports,<br />
sûr que Julien Perrot leur achèterait<br />
un abonnement.<br />
Trente ans, c’est aussi l’âge de la<br />
consécration. Julien Perrot figure,<br />
en cette année d’exposition nationale<br />
suisse, parmi les personnalités qui<br />
ont reçu une invitation particulière :<br />
séjourner pendant 72 heures sur un<br />
radeau de luxe amarré au milieu<br />
du lac de Neuchâtel et commenter<br />
l’état du monde sur les ondes de la<br />
Radio suisse romande.<br />
2003<br />
S’il y a un exploité à « <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong><br />
», c’est bien le diable. Deux<br />
étudiantes s’occupent de lui et le<br />
promènent en ville de Neuchâtel,<br />
entre la poste principale et les bureaux<br />
du journal, chargé de paquets<br />
pesants. Un carton pour une classe<br />
de l’Ajoie qui s’intéresse au sanglier,<br />
un envoi de T-shirts pour les<br />
neveux canadiens d’une lectrice, dix<br />
coffrets de CD, des livres qui sortent<br />
ou qui rentrent, des revues. Posséder<br />
un diable ou chariot à cornes n’est<br />
pas un luxe dans une rédaction de<br />
piétons convaincus.<br />
L’HISTOIRE<br />
07<br />
08<br />
Les 20 ans!<br />
Objets familiers<br />
Le « mug » - prononcez « meug » - est la tasse britannique<br />
quotidienne, celle des thés sans cérémonie ni pince<br />
à sucre. Julien Perrot en possède deux, également usés,<br />
qui se baladent librement dans la rédaction. Leur allure<br />
ne surprend personne : ils sont jaunes et noirs, ornés d’une<br />
salamandre ! Deux parmi les mille et une curiosités de la<br />
collection d’amphibiens de la maison.<br />
Pour fêter dignement son 20 e anniversaire, <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> passe une seconde fois à Zig-<br />
Zag Café pour une semaine télévisée en compagnie de Jean-Philippe Rapp. Les<br />
fans sont conviés le week-end qui suit à un Festival nature d’un nouveau<br />
genre à Morges. 7’000 visiteurs transforment en succès ce projet un peu<br />
fou. Voici le Festival <strong>Salamandre</strong> sur les rails. <strong>La</strong> grande fête conviviale<br />
se tient désormais chaque année fin octobre.<br />
© <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> n o spécial, août 07<br />
Seconde peau<br />
Cela tient du cocon et du sarcophage, mais surtout, cela vous tient au<br />
chaud et au sec par tous les temps. Cela sert de tente et de bâche : on y<br />
fourre son sac de couchage, on s’y glisse, on ferme le hublot et bonne<br />
nuit ! « Plus be<strong>soi</strong>n de consulter la météo pour<br />
partir à l’affût et dormir dehors », vous<br />
diront les gens de «<strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> ». Ils<br />
ne jurent que par leur housse en Goretex,<br />
un textile imperméable et respirant<br />
inventé dans les années 70.<br />
<strong>La</strong> revue des métiers<br />
2003, c’est aussi l’année où les métiers qui faisaient<br />
encore défaut à <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> entrent pour de vrai dans<br />
l’équipe. Graphiste, photographe, commercial… Ils sont<br />
désormais neuf, toujours aussi souriants, à construire <strong>La</strong><br />
<strong>Salamandre</strong> numéro après numéro.
2004<br />
Une victoire<br />
pour le grand coq<br />
Pour son premier film, <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> choi-<br />
sit le sujet dramatique du grand<br />
tétras, oiseau<br />
aussi spectaculaire que menacé. « Grand coq,<br />
petit espoir » illustre la situation délicate de cet<br />
oiseau symbole d’une nature sauvage qui n’a<br />
peut-être plus sa place chez nous.<br />
Ce<br />
film aux images exceptionnelles<br />
est distingué par un « Prix paysage<br />
» au Festival international<br />
du film ornithologique de<br />
Ménigoute.<br />
Trains,<br />
trams &<br />
bus<br />
Même quand les salamandres auront des<br />
dents, Julien Perrot n’aura pas d’auto.<br />
Il ne s’en cache pas : pour lui, l’automobiliste<br />
a rarement un bon alibi pour<br />
polluer le monde. A la place d’un permis<br />
de conduire, il porte un laissez-passer<br />
qui ne le quitte jamais, son abonnement<br />
général des Chemins de fer fédéraux.<br />
D’ailleurs, la plupart des membres de<br />
l’équipe <strong>Salamandre</strong> prennent peu le<br />
volant, usent beaucoup leurs semelles,<br />
portent un sac à dos et utilisent les transports<br />
publics.<br />
2005<br />
Cap sur la France<br />
Après plusieurs années difficiles, les efforts entrepris en France depuis<br />
2001 commencent à porter leurs fruits. Les abonnés à la version<br />
française de <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> - car il y a deux éditions différentes !<br />
- sont désormais plus de 5’000. Un bureau est ouvert à Pontarlier et<br />
l’équipe compte désormais deux salariés français.<br />
L’HISTOIRE<br />
L’HISTOIRE<br />
0906<br />
107<br />
2008<br />
25 ans !<br />
2006<br />
2007<br />
Du nouveau<br />
sur la toile...<br />
1983 - 2008 : une génération... ou 188 numéros.<br />
<strong>La</strong> nature a bien changé pendant ce temps<br />
et votre revue séduit toujours davantage de<br />
lecteurs. Merci de votre fidélité !<br />
© <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong> n o spécial, août 07<br />
Coccinelles<br />
En avril 2006, l’équipe <strong>Salamandre</strong> forte de 18 salariés fête en<br />
grande pompe le lancement d’une nouvelle formule de <strong>La</strong> Petite<br />
<strong>Salamandre</strong>, la revue des curieux de nature de 6 à 11 ans.<br />
Deux grandes fêtes sont organisées à Neuchâtel et en France<br />
à <strong>La</strong>bergement-Sainte-Marie. Le succès est au rendez-vous :<br />
des milliers d’enfants accompagnés de leurs parents découvrent<br />
cette publication mise au goût du jour et suivent<br />
sur grand écran la guerre cruelle et cocasse que se livrent<br />
les bêtes à Bon Dieu et leurs proies dans le film « L’affaire<br />
Coccinelle » produit par <strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong>.<br />
Fin août 2007 est lancé le nouveau site internet de<br />
<strong>La</strong> <strong>Salamandre</strong>, fruit de six mois de travail minutieux.<br />
Ce portail sur la nature propose de nombreuses<br />
rubriques actualisées au fil des saisons, une<br />
boutique en ligne, ainsi que des compléments à ses<br />
dossiers. Le tout avec le même souci de qualité que<br />
pour la revue papier. Une nouvelle référence ?