&

NUMÉRO 6
PRINTEMPS/ÉTÉ
2014
ANDRES VELENCOSO
L’ ALLURE
VENUE
D’ESPAGNE
BEL/GR/IT/ESP/LUX/Port Cont : 7.90€ - DE : 8.50 € - Suisse : 10CHF - Canada : 11CAD - Maroc : 89MAD
AUTO
Classe et tradition
ARCHITECTURE
Zaha Hadid
SPÉCIAL
CINÉMA
www.apollomagazine.fr
L 12584 - 6 - F: 6,90 € - RD
&
Mode Style
INTERVIEW
WILL I AM
LA STAR CONNECTÉE
PSYCHO
Papa, ou t’es ?
Rencontre avec
Edwige Antier
COSMÉTIQUE
Voyage vers le futur
HORLOGERIE
En grand écran
DESTINATION
Los Angeles,
Sunrise à Sunset

Performance
puissance quattro®.
Audi RS 5 Cabriolet et nouvelle Audi RS 6 Avant.
La compétition automobile est pour Audi une incitation permanente à repousser les limites de la perfection pour
rester à la pointe de la technologie. L’occasion d’éprouver et de prouver en conditions extrêmes sur circuit
la compétitivité de nos technologies de série pour rendre nos modèles encore plus performants et plus fiables
au quotidien. Telles l’Audi RS 5 Cabriolet et la nouvelle Audi RS 6 Avant, équipées de la transmission intégrale quattro®,
qui a propulsé l’Audi R18 e-tron quattro vers une nouvelle victoire aux 24 Heures du Mans.
Audi Sport. La compétition coule dans nos veines.
Modèles présentés : Audi RS 6 Avant V8 4.0 TFSI quattro Tiptronic 8 avec options Adaptive cruise control, indicateur de limitation de vitesse,
Phares avant intégralement à LED, Boîtiers de rétroviseurs extérieurs en carbone, Pack carbone, Bang & Olufsen advanced sound system.
Audi RS 5 Cabriolet avec option jantes en aluminium coulé 20’’.
Consommations en cycle mixte (l/100 km) Audi RS 6 Avant : 9,8. Émissions massiques de CO 2
en cycle mixte (g/km) : 229.
Consommations en cycle mixte (l/100 km) Audi RS 5 Cab : 10,7. Émissions massiques de CO 2
en cycle mixte (g/km) : 249.
Volkswagen Group France S.A. – RC Soissons B 602 025 538. *Audi Occasion :plus et Audi Service.
Audi recommande Castrol EDGE Professional. Vorsprung durch Technik = L’avance par la technologie.

Vorsprung durch Technik
Bauer Paris Saint-Ouen
78-80, rue du Docteur Bauer
93 Saint-Ouen
01 49 18 30 00
www.bauerparis.fr - thierry.tanfin@bauerparis.fr - 06 70 27 22 90
Bauer Paris Saint-Honoré
48, pl. du Marché Saint-Honoré
75 Paris 1 er
01 55 35 30 00
Bauer Paris Nanterre*
36, av. Vladimir Ilitch Lénine
92 Nanterre
01 47 24 64 91

LE PARFUM MASCULIN
lalique.com

m a g a z i n e
ACTUALITéS
P14
P15
P28
P33
P36
News
Rencontre : Philippe Benacin, président Interparfums
Gael Langevin : La voie vers les robots
Rencontre : Ermanno Scervino
Interview Cinq Sens : Will I Am
FOrME ET BIEN-ÊTrE
P38
P46
P50
P52
P56
MODE
P58
P60
P72
P88
Série Cosmétiques : Essences du futur
Sélection Cosmétiques : Beauty box
Les performances de la nouvelle cosmétique
Forme/minceur : Préparez votre corps pour l’été
Ecritures : Les belles plumes
Interview Cover boy : Andres Velencoso
Série Mode : Vents du Sud
Série Mode : The Outback
Série Mode : Casting
DESIGN ET ArChITECTUrE
P104 Architecture : zaha Hadid
APOLLO MAGAzINE n° 6 : Couverture réalisée par Richard Voinnet - Photographe François
Rousseau - Style Storny + Misericordia - Assistant photo Thomas Rigade - Retouche
Vincent@Imag’in Paris - Model Andres Velencoso, porte une veste Yojhi Yamamoto, un top
Majestic, un pantalon Vivienne Westwood et un pull sur les hanches Jean Paul Gaultier -
Maquillage Axelle Dersin et coiffure Mickael Jauneau.
8

PRINTEMPS.COM
NOUVEAU PRINTEMPS
CARROUSEL DU LOUVRE, PARIS 1 ER - OUVERT TOUS LES JOURS, DIMANCHE INCLUS

m a g a z i n e
MODE CINEMA ET STYLE
P110 Série Mode : Car park
P120 Série Horlorgerie : Grand écran
P132 Série mode : Art escape
P144 Série mode : Celluloid no more
P158 Série mode : On set
LIFESTYLE & AUTOMOBILE
P172 Voyage : Los Angeles
P178 Automobile : Grande classe
P182 Gastronomie : Des restaurants ou l’on cuisine
P184 Epicerie fine : les nouvelles adresses
P186 Animaux : Le dalmatien
P188 Psycho famille : Freud et les nouveaux pères
P190 Shopping Kids
P192 Clap de fin
10

14 octobre 2013, Paris
Clément Chabernaud photographié par Jamie Hawkesworth
Boutique en ligne : defursac.fr

m a g a z i n e
Directeur de la publication - Rédacteur en chef
Richard Voinnet
Rédaction Mode et casting
Fleur Huynh Evans
conseil & rédaction lifestyle
Brigit Mettra
Contributeur mode
Marco Manni
Contributeur Culinaire & Voyage
Jean Paul Frétillet
Responsable horlogerie & joaillerie
Edouard Bierry
shopping mode
Patrick Luong
Contributeur Automobile
David Lamboley
Ont collaboré à ce numéro
Loris de Rodez-Bénavent, Peter Yin Cheung, Artwork Amadeo Orellana
Contributeurs photos
Dominique Amphonesinh, Fabrice Bouquet, Julio Calvo González, Cyril Carret, Alban Couturier, Antonin Guidicci, Jean-François Gschwindt,
Thomas Laisné, Urivaldo Lopes, Philip Neufeldt, François Rousseau, SLAM
illustrations
Kai Karenin
Set designer & model maker
Benjamin Maillet
direction artistique graphique
Virginie Heid
Apollo magazine
6 Ter, rue Rouget de l’Isle - 92400 Courbevoie
01 83 77 79 78
Régie publicitaire
Kamate Regie,
Dominique Olivier-Toumanoff
06 87 06 62 32
01 47 68 59 43
6 Ter, rue Rouget de l’Isle - 92400 Courbevoie
SERVICE DE COMMUNICATION
Image Mode d’Emploi
Virginie Corré (virginie@virginiecorre.com)
& Laurent Chupin (l.chup@wanadoo.fr)
01 42 36 02 97
62, rue Tiquetonne - 75002 Paris
éDITé par
Richard VOINNET Style
1B rue du Locle - CH-2300 La Chaux-de-Fonds Suisse
Diffusion M.L.P.
Imprimé en Italie par Arti Grafiche Boccia S.p.a
Via Tiberio Claudio Felice, 7
84131 Salerno (Italy)
Service des ventes
Pagure Presse (01 44 69 82 82)
Dépôt légal à parution. n°ISSn : 2264-3826
n° de commission paritaire : en cours
Dépôt du titre auprès du parquet du TGI
du lieu d’impression : en cours
La rédaction n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. La reproduction, même partielle, de tous les articles, illustrations et photographies
parus dans Apollo Magazine est interdite. Le magazine décline toute responsabilité pour les documents remis.
12

N E w S
Devious Maid
Voici la nouvelle collection Agent Provocateur pour
la collection Printemps-Eté 2014. La marque
anglaise fondée à Londres dans les années 90 par
le fils prodigue de Vivienne Westwood et Malcom
McLaren, Joe Corre, se démarque par son esprit
fashion, ses visuels ultra léchés, et son humour
ravageur. Les derniers visuels, signés par le
photographe Miles Aldridge, sont un clin d’œil
à la ménagère années 50.—
www.agentprovocateur.com
CONTINUUM
Musical
jawbone est un leader et un innovateur dans
les systèmes audio et technologique portables.
La marque annonce aujourd’hui la sortie de
la Mini Jambox TM, qui s’ajoute à
son best-seller la Jambox, dans la série des
haut-parleurs Bluetooth. La Mini Jambox TM
vous suit partout avec un son remarquable pour
toute occasion. Elle vous permet de profiter et
de partager tous vos contenus - films, séries TV,
jeux, musique et appels - à haute voix à partir
de votre téléphone ou de votre réseau, en vous
accompagnant dans vos loisirs avec d’excellentes
performances audio sans fil.—
14

n e w s
Rencontre avec
Philippe Benacin.
Diplômé de l’Ecole
Supérieure des Sciences
Economiques et
Commerciales (ESSEC),
il crée en 1982 avec
Jean Madar, issu de
la même promotion,
la société Interparfums SA
qui se spécialise dans
un premier temps
dans la conception et
distribution d’eaux de
toilette grand public.
Interparfums
un succès français
Le début des années 90 marque un tournant
stratégique puisque Philippe et
Jean décident d’orienter l’activité de
la société vers la parfumerie sélective, avec la
signature d’un premier accord de licence avec
la marque anglaise Burberry. L’introduction
en bourse en 1995 offre à Interparfums les
moyens financiers et humains de déployer
sa politique de signatures de marques qui
se matérialise au cours des années suivantes
par de nombreux accords de licences signés
avec les marques les plus prestigieuses :
S.T. Dupont, Paul Smith, Lanvin, Van Cleef &
Arpels, Jimmy Choo, Montblanc, Boucheron,
Balmain, Repetto et Karl Lagerfeld.
La société a réalisé en 2013 350 Millions
d’euros de chiffre d’affaires dont 90 % à l’international.
Depuis sa création Interparfums et
son management ont reçu de très nombreuses
distinctions, dont le Prix de l’Audace Créatrice
remis en 2011 à Philippe Bénacin par le
Premier Ministre, François Fillon.
A. M. : Pouvez-vous nous expliquer en
quelques mots l’activité de la société Interparfums
?
P. B. : La société Interparfums s’attache à
créer, produire et diffuser des produits de
parfumerie sous licences. Ces licences sont
conclues en partenariat avec des marques de
mode ou d’accessoires de luxe. L’ensemble de
l’activité est gérée en interne. Actuellement,
notre activité se déroule à 90 % à l’étranger,
10 % étant consacré au marché domestique.
Nous travaillons actuellement avec une
dizaine de marques.
A. M. : Quel est la part du parfum masculin
dans votre activité ?
P. B. : Environ un tiers. Les marques Montblanc,
St Dupont et Karl Lagerfeld sont les
marques qui, à mon sens, misent le plus sur
un développement de leurs jus masculins.
A. M. : Quel est à votre avis le déclencheur
d’achat pour les parfums masculins ?
P. B. : L’achat d’un produit de luxe est toujours
un achat plaisir. L’acheteur doit toujours
se sentir en adéquation avec l’univers de la
marque. Mais la qualité et l’originalité du jus
demeurent les critères de choix principaux
pour les consommateurs masculins.
A. M. : Existe-t-il actuellement une tendance
majeure pour les jus masculins ?
P. B. : Pas particulièrement. Bien sûr, les jus
très fraîs sont toujours très appréciés des
consommateurs, mais il est important de
constater qu’aujourd’hui, toutes les directions
sont explorées, car les hommes contemporains
sont beaucoup plus ouverts à des
senteurs plus originales, plus inattendues.
Les marques peuvent prendre davantage de
risques.
A. M. : Que pensez-vous de la récente
tendance des jus de niche, ultra sélectifs ?
P. B. : Ce sera une tendance forte des
prochaines années. Les marques réfléchissent
beaucoup à ces développements. Par exemple,
Van Cleef & Arpels, a crée sept jus d’exception
avec une définition plus sélective. Deux
de ces jus seront unisexes. Ils sont distribués
dans un nombre restreint de points de vente,
afin de conserver un caractère d’exclusivité à
ce type d’offre.
A. M. : Quels sont vos prochains lancements
à destination du public masculin ?
P. B. : Nous prévoyons de lancer bientôt
Jimmy Choo pour Homme et Eclat d’Arpège
pour Homme.—
Propos recueillis par Richard Voinnet
photo / Thomas Laisné
15

n e w s
Cute!
L’histoire de Nach est directement rattachée à
l’histoire familiale. Leader mondial dans les
miniatures d’animaux en porcelaine depuis
bientôt trente ans, Christian Koch, fondateur
de la marque, a transmis sa passion à ses
deux filles qui lancent aujourd’hui « Nach
Jewellery ». Chaque pièce est entièrement
réalisée à la main dans les ateliers de la
marque, depuis la fabrication de la porcelaine
jusqu’au montage final du bijou.
Grâce au savoir-faire exceptionnel des artistes
et à une expertise reconnue, cette technique
de fabrication est unique. La marque propose
aujourd’hui des boutons de manchettes, pin’s
et autres accessoires extrêmement originaux.
L’utilisation de la porcelaine, seule ou
combinée avec d’autres matériaux (flash or,
cuir, cordage, plume, etc.) permet de déployer
un univers coloré, fruité et tonique.—
A partir de 30 euros (le pin’s lapin en photo)
www.nachbijoux.com
ovni scandinave
Doté d’un design naturel et chaleureux, d’inspiration scandinave, le nouveau téléphone DECT Philips M8 se pare d’une nouvelle
robe bois clair. Habillé de matériaux bruts, l’élégant M8 est dessiné dans un esprit nordique pour accrocher la lumière et apporter
une touche de beauté très contemporaine. Chaque modèle est unique, créé à partir d’une pièce de bois qui ne sera jamais semblable
à une autre. Le M8 est ainsi une véritable pièce de collection.—
129 euros - www.philips.fr
16

n e w s
RESTaurant
Denize ou Le Temps retrouvé…
Authentique, atypique et chaleureux,
le restaurant Denize n’a rien laissé au
hasard pour le confort de ses convives.
Denize est née de la volonté de Jérôme
Schabanel de créer un restaurant qui
lui ressemble : résident du quartier
Montorgueil depuis 20 ans, ce
restaurateur aguerri goûte le charme
particulier de cette rue piétonne
du cœur de Paris ou l’on peut flâner
à son rythme. Ici les produits sont
choisis avec soin, du plus simple au plus
sophistiqué. Dans un hommage aux
Halles historiques, le lieu privilégie le
commerce de proximité en favorisant les
producteurs locaux : le tarama provient
du Comptoir de la rue Montmartre, les
fruits et légumes du Palais du Fruit, et
les tapas de G.Detou, rue Tiquetonne.
Sans oublier la large sélection de tapas :
anchois de Boquerones, terrine de lapin
Berrichone ou la boite de sardinettes.
A l’arrivée des beaux jours, profitez
de la table d’hôtes extérieure entourée de
12 tabourets, véritable objet d’art insolite,
réalisé sur-mesure à partir
d’un chêne entier.—
10 Rue Marie Stuart
75002 Paris
01 42 21 98 86
Ouvert du lundi au dimanche,
midi et soir
www.denize-montorgueil.com
18

N E w S
“Moi, Auguste, empereur de Rome”
Deux mille ans après la mort d’Auguste (63 av JC –
14 av JC) fils adoptif de Jules César, une exceptionnelle
exposition nous fait revivre l’une des périodes les plus
fastes de l’Empire Romain.
Jules César vient d’être assassiné et Rome doit faire
son deuil. Auguste, né Casius Octavius doit partager
pendant une dizaine d’années le trône avec Lépide
et Antoine dans une Rome divisée. Ce n’est qu’en
27 av JC que Casius Octavius consacré Augustus
(vénérable) devient Empereur de Rome.
Débutera pour l’Empire Romain son âge d’or.
Auguste règnera durant 40 ans, et selon la légende il se
vantait d’avoir orné « Rome de marbre après l’avoir trouvé
en briques ». Il favorisera la culture et la création, offrant
aux plus grands artistes la possibilité de transformer la cité.
Ainsi le nom de « Mécène » vient du nom de Maecenas,
un proche de l’empereur. Les agencements de l’espace
public et privé tant à Rome que dans les provinces laissent
encore de nos jours de perceptibles empreintes
dans la culture occidentale actuelle.
Le Grand-Palais présente de nombreuses statues
de l’Empereur qui nous renvoie toute la puissance de
l’homme, notamment celle colossale du théâtre d’Arles,
hommage fait à Auguste après sa mort et le sacralisant en
dieu. L’exposition évoque son histoire personnelle,
son autorité politique avec la mise en place du régime
impérial, ses grands combats, ses réalisations et plus
intime, des portraits de ses enfants et de ses proches.
Un ensemble exceptionnel de camées et de pièces
d’argenterie témoigne des richesses de l’élite, toute acquise
au nouveau régime, à travers le développement des arts
somptuaires. Elle nous transporte également
dans la vie quotidienne des romains pendant son règne
au travers de statues, de reliefs sculptés, de fresques,
de pièces de mobilier…
« Le Siècle d’Auguste » c’est ainsi que restera dans
les mémoires la période de son règne.—
TExTE BrIGIT METTrA
eXpoSition
Moi, Auguste, empereur de Rome au Grand palais
Du 19 Mars au 13 Juillet 2014,
Grand Palais – entrée Clémenceau
© Auguste de Prima Porta. Époque Tibérienne Marbre de
Paros. H. 229.5 cm (avec la plinthe). Vatican, Musei Vaticani,
Braccio Nuovo. © Musées du Vatican, Cité du Vatican
19

n e w s
« Le LG G Flex est le smartphone au design
le plus abouti, il représente en effet la
meilleure façon dont un smartphone
doit être incurvé » a déclaré le
Dr. Jong-Seok Park, Président et PDG
de LG Electronics Mobile. Et on peut
sans doute faire confiance à l’expertise
en smartphones de la société LG.
De nouvelles fonctionnalités d’expérience
utilisateur (UX) mettent également
pleinement à profit cette forme incurvée
révolutinnaire. De plus, en mode paysage,
l’écran offre une expérience similaire à
une projection de cinéma panoramique,
ce qui procure un confort de visionnage
et une immersion lorsque l’utilisateur
visionne des vidéos ou joue à des jeux
vidéo. A découvrir d’urgence pour tous
Gravity Phone
les cinéphiles accros à leur portable. —
679 euros.
Beats by Dr. Dre présente sa collection
capsule en collaboration avec le créateur
new-yorkais Alexander Wang. En édition
ultra limitée, cette collaboration Beats by
Dr. Dre x Alexander Wang est désormais
disponible en exclusivité chez Colette à Paris.
Le casque en noir mat avec des détails dorés
allie haute technicité et esthétique parfaite.
Ecouteurs 149 euros - Casque 449 euros
20

S h O P P I N G
DIOr hOMME
Coin à papier en taurillon gris avec accessoire
métallique finition gomme bleu de prusse,
1 300 € - www.dior.com
LANVIN
Grande pochette en python floqué kaki foncé et gris,
anse plaquée en veau effet poney vert,
1 350 € - www.lanvin.com
SALVATOrE FErrAGAMO
Pochette en cuir vert,
260 € - www.ferragamo.com
PocHettes
Remise au goût du jour, la serviette est l’accessoire indispensable
de tout businessman désireux de transporter documents,
ordinateur portable ou tablette tactile tout en twistant son look.
—
PAr PATrICk LUONG
JérôME DrEYFUSS
Pochette Popoche en veau piqué navy,
240 € - www.jerome-dreyfuss.com
TOD’S
Porte documents collection Double Stripes
en cuir taupe, bandes de cuir personnalisables,
635 € - www.tods.com
LE TANNEUr
Pochette en cuir de vachette
pleine fleur marine,
290 € - www.letanneur.com
21

n e w s
destination
Shangai
au 7 éme Ciel
Pullman, marque haut de gamme du
Groupe Accor, pousse ses pions en Asie
et annonce l’ouverture du Pullman
Shanghai South, seconde adresse
de la ville et quinzième en Chine
pour l’enseigne.
Confirmant le développement rapide de
la chaîne dans la région, ce ne sont pas moins
de quinze adresses qui ont ainsi vu
le jour en deux ans. Ce nouvel établissement
se situe idéalement au cœur des principaux
points d’intérêt de Shanghai et permet de
profiter pleinement du meilleur de la ville.
Comme chacun des établissements de la
gamme, le Pullman Shangai South a sa propre
identité forte, une allure et une décoration
particulièrement réussie.
Le lobby monumental, avec ses lustres
semblant être des anémones de mer flottant
dans l’espace, vaut à lui seul le détour.
Bénéficiant d’une sublime piscine intérieure
chauffée, d’un Fit and Spa Lounge,
et d’un accès à toutes les nouvelles
technologies, Pullman réconcilie ici business
et loisirs et permet à ses clients, grands
voyageurs hyper connectés, nomades
et cosmopolites, de concilier efficacité et
plaisir dans leurs déplacements, qu’ils soient
professionnels ou personnels.—
www.pullmanhotels.com
23

n e w s
Des sacs qui tiennent
Hacker
En 2013, le duo français de designers Mario et Otxo
fondent Harker, une marque de maroquinerie et
d’accessoires pour hommes. Uniques, fonctionnels et
adaptés aux nouveaux besoins high-tech, les modèles de
cette toute jeune marque prometteuse dynamisent non
seulement un vestiaire professionnel mais se marient
aussi parfaitement avec des pièces plus tendances et
décontractées. Largement influencée par les silhouette,
matières et détails du monde de l’architecture, Harker
propose un produit juste, bien dans son époque.—
Point Break fever ! Les équipes de concepteurs et d’ingénieurs du Centre de Design Mercedes-
Benz ont conçu quatre planches de surf, réalisées spécialement pour le surfer champion du monde Garrett
Mc Namara. La recherche, clé de la coopération, devait identifier la matière idéale et la distribution parfaite
du poids du surfeur sur le board. Construites au Portugal, ces planches conviennent spécifiquement à
la pratique du surf sur des vagues géantes. Mc Namara a réalisé un premier test en février, un essai très
concluant qui amènera une prolongation de sa coopération avec les équipes de Mercedes-Benz.—
Nouvelle collaboration pour la
marque de chaussures brésilienne
spécialiste de l’univers du
caoutchouc, Havaianas.
Pour l’été 2014, c’est avec Valentino
qu’une collection capsule a
été concoctée. Le résultat est
franchement réussi : des tongs
colorées et ludiques, déclinées en
trois univers : monocolor, éclats
de couleurs et même en croco
véritable, pour un petit clin d’œil
au célèbre couturier italien,
fan de cette sublime matière.—
Croco Leather 590 €
www.havaianas.com
Flip
Chic &
24

N E w S
La 1 ère Compagnie
qu’elle repose sur la table
d’un prince du XiX ème
siècle ou sur le bureau
moderne d’un pDg,
une pièce d’orfèvrerie de
christofle fait toujours
forte impression. Issu
de la collaboration entre
LaCie et Christofle qui
a d’abord donné vie à la
clé USB Galet, le disque
dur Sphère allie l’héritage
luxueux de Christofle
aux dernières avancées
technologiques.
Ce disque dur est enchâssé
dans un boîtier sphérique
de métal argenté à la
main. Du fait de sa forme
sphérique, le LaCie Sphère
requiert un plaquage
manuel minutieux.
D’abord tamponné, ce
disque dur est ensuite
plaqué d’argent puis
poli pour une brillance
parfaite dans les ateliers
d’orfèvrerie de Christofle,
situés à Yainville, en
Normandie.
Sa finition hautement
réfléchissante en fait l’objet
décoratif idéal de tout
bureau haut de gamme.—
390 euros
www.lacie.com
Ryan et moi
Charismatique, plein d’énergie et d’esprit,
Ryan Reynolds est le nouveau porte-parole
de la gamme Men Expert. Choisi par le
groupe L’Oreal pour son image d’acteur
caméléon, tantôt homme d’action, tantôt
héros de comédie romantique, il se distingue
par sa faculté à endosser les rôles les plus
éclectiques et toucher ainsi tous les publics.
Fier d’incarner la génération montante à
Hollywood, Ryan représentera avec classe
la gamme de soins pour hommes
Hydra Energetic de Men Expert. —
© L’Oréal Paris
25

n e w s
DJ à domicile
Unique en son genre, design et puissante, la platine
M1X-DJ de Philips donne le coup d’envoi de vos futures
soirées sur le dance- floor. Conçue en partenariat
avec l’une des références planétaires des DJ, Armin
van Buuren, la M1X-DJ est la nouvelle illustration de
l’expertise audio de Philips appliquée à l’univers DJ.
Dédiée aux tablettes numériques, cette station sans fil
permet à chaque amoureux de musique, DJ amateur ou
confirmé, de mixer comme un pro. —
399,99 euros - Prix de vente recommandé
Signature
des temps
Il y a presque trois siècles,
Pierre Jaquet-Droz
(1721-1790), horloger suisse,
conçu et construit des automates
dont un des plus célèbres est
le « Dessinateur », véritable
ancêtre de l’ordinateur. Grâce à
un système complexe de cames
il peut exécuter, de manière
autonome, quatre dessins
différents. Fier de cet héritage,
la manufacture Jaquet Droz
dévoile aujourd’hui la « machine
à signer ». Authentique chef
d’œuvre reprennant la technique
des cames, elle s’inscrit dans
son époque de par sa taille
comparable à celle d’un
smartphone, et de par
la nécessité d’entrer un code
pour l’activer tel le code pin de
nos téléphones portables.
La « machine à signer » est
un trésor technologique
entièrement mécanique,
usiné sur mesure pour son
propriétaire, avec un design
contemporain.
La magie des rouages en action,
permettant la reproduction à
l’identique de la signature de
son détenteur, peut être admirée
grâce à une fenêtre transparente.
Merci à la manufacture Jaquet-
Droz d’avoir créée cette sublime
« machine à signer » qui atteste
à l’air du numérique de la
beauté unique et magique de la
mécanique d’exception.—
Prix sur demande.
Disponible sur commande
www.jaquet-droz.com/fr
texte Edouard bierry
26

n e w s
La voie vers
les robots
Crée par l’ingénieux Gaël Langevin, un auto-didacte
passionné, InMoov est le premier robot humanoïde
à échelle humaine imprimable en 3D à la maison,
basé sur la philosophie Open-Source.
Il peut donc être utilisé, modifié, par tous. Le robot InMoov peut
être fabriqué chez vous, et a déjà inspiré de nombreux autres Makers.
Les plans 3D du robot ont notamment été exploités pour réaliser
une prothèse humaine très convaincante. Les applications qu’offre
InMoov sont infinies. Le développement est accessible à tous grâce
à l’emploi d’ une petite imprimante 3D d’un volume imprimable
de 12x12x12cm. Toutes les pièces sont conçues pour s’imprimer
sans difficulté particulière et s’assembler soit à l’aide de vis ou par
éléments clipsables. Chaque nouvelle partie conçue et son tutoriel de
construction sont mis en ligne au fur et à mesure de leur création,
ce qui permet au public de suivre toute l’évolution. Il peut donc être
réalisé dans les Universités, les écoles, les FabLabs, à la maison par la
famille, ce qui est souvent le cas.
Nec plus ultra : le robot est doté d’un système de reconnaissance
vocale. On lui passe une commande vocale, il répond, demande de
confirmer par oui ou par non, ensuite il passe à l’action.
Bienvenue à Gattaca.—
Contact Gaël Langevin : factices@free.fr
Crédit photo : Fabrice Bouquet
28

N E w S
LE COMMUNARD
Damien Florebert Cuypers est-il le prochain grand
révolutionnaire du pays ? Nommer sa marque « Commune de
Paris - 1871 » dénote un attachement particulier aux périodes
de l’histoire de France enfiévrées et tumultueuses.
Ses créations s’articulent principalement autour de deux
symboles hexagonaux : les couleurs du drapeau et le
coq. Ludique, colorée, on succombe à cette collection
rafraîchissante qui présente des chemises, foulards
et Tshirts à la coupe aussi nette qu’une lame de guillotine.—
Chemisette Dmitrieff Plumes 120 euros,
Foulard motifs Plumes 50 euros
www.communedeparis.fr
L’offre horlogère d’Audi
La passion comme
moteur commun, voici
ce qui caractérise le
partenariat entre Audi
Bauer Paris Saint-Honoré
et Bernard Richards
Manufacture – BRM.
Le concessionnaire offrira,
durant toute l’année
2014, à tout acheteur
d’une Audi R8, acquise
neuve ou d’occasion,
une montre BRM qui
pourra être configurée et
personnalisée de telle sorte
qu’elle soit assortie à sa GT.
A cette occasion, le corner
Audi R8 s’habille des
couleurs BRM Audi R8
dans le pur esprit « Racing
Spirit », notamment avec
une vitrine qui expose
3 exemples de garde-temps
possibles entièrement
réalisés à la main.
Elles reflètent toute la
passion et le savoir-faire
du sport mécanique
transcrits dans
l’horlogerie.
Chaque chronographe
BRM sera une pièce
unique avec n° de châssis
gravé.
La conception autant
que le développement
sont similaires à l’Audi
R8 puisque « toutes les
pièces sont usinées et
travaillées dans la masse
personnalisable à souhait »
(en France près de Paris),
permettant ainsi des
possibilités infinies pour
aboutir à un garde temps
entièrement personnalisé,
reflétant ainsi un caractère
fort et unique, celui de son
possesseur.
Dernière attention
réservée au client
d’une R8, une visite de
la manufacture BRM
sera organisée à leur
attention.—
TExTE EDOUArD BIErrY
29

N E w S
serVice EN LIGNE
Avec toute une équipe d’ingénieurs, de designers, d’artisans,
By Atelier a pu créer, dans ses propres ateliers, la première collection
d’iPhone 5s de luxe, équipée d’un châssis en acier 316L afin de renforcer
la structure aluminium de l’iPhone. Entièrement polie à la main, cette
structure est vissée avec des vis horlogères assurant au produit une
résistance inégalée. Chaque écrin est personnalisé avec des cuirs pleine
fleur de veau ou d’alligator de haute qualité, aux couleurs contemporaines,
et assorti de pièces en cristal de saphir et de détails en laque posés
à la main, afin de conférer aux produits des finitions irréprochables.
Un service de conciergerie ultra-luxueuse est disponible lors de
l’acquisition d’un appareil…Pour réaliser le moindre de vos caprices.—
en vente chez colette à partir de 1 500 euros
WIR LEBEN
schÖnen
heMDen
La chemise « à la rose noire » Seidensticker est une institution en Allemagne, son pays d’origine. Fondée en 1919, la
société propose pllusieurs gammes de chemise, dont la fameuse « Rose noire » reconnaissable à sa petite fleur brodée
sur la poche poitrine et célèbre outre-Rhin pour son fantastique avantage de ne pas devoir être repassée…
Un basique indémodable à découvrir dans la première boutique parisienne inaugurée à St Germain-des-Prés.—
à partir de 89 euros - www.seidensticker.com
30

F O L L O W Y O U R O W N S T A R *
*suivre sa propre étoile
EL PRIMERO CHRONOMASTER 1969
W W W . Z E N I T H - W A T C H E S . C O M
Reconnu comme le meilleur chronographe du monde, il est l’héritier du
légendaire El Primero dévoilé pour la première fois en 1969. Les couleurs iconiques
du premier calibre automatique haute fréquence à roue à colonne sont là. Une
audacieuse prouesse mécanique incarne, en 36 000 battements par heure,
l’exceptionnel savoir-faire de la Manufacture.
39 avenue des Ternes • 75017 Paris
01 53 81 04 04 • www.isabellebarrier.com

GOLDEN BRIDGE, LE SEUL ET UNIQUE MOUVEMENT BAGUETTE
www.corum.ch

P O r T r A I T
ERMANNO SCERVINO
La main
d’un expert
Ermanno Scervino est une marque forte de nombreuses valeurs, qui
se distingue par sa dévotion à l’excellence et au made in Italy. Créée
en 1998, la griffe est le fruit de la rencontre de deux grands talents :
Ermanno Daelli, en charge des aspects stylistiques, et Toni Scervino, à
la gestion des affaires commerciales. De cette alliance est née la marque
Ermanno&Scervino, rebaptisée Ermanno Scervino avec les années,
donnant par la même occasion son nouveau nom d’artiste à Ermanno.
Pour comprendre comment ce rêve est
devenu réalité, il faut revenir quelques
années en arrière. Déjà très jeune,
Ermanno avait une véritable vocation pour
l’art et la mode : « J’ai toujours su que je
travaillerais dans cet univers », affirme-t-il,
malgré le désaccord de sa famille. Ne pouvant
financer seul des études à l’étranger, il décide
de s’inscrire tout de même à l’université
et décroche un diplôme
d’architecture. « C’était mon seul
moyen de me rapprocher un tant
soit peu de l’art », précise-t-il.
Rien ne peut freiner son désir
de travailler dans le secteur de la
mode. Sa rencontre avec Toni lui
permet de se lancer, et ensemble
ils fondent la marque. Au départ,
Ermanno&Scervino réalisaient
des doudounes. L’inspiration
lui vient de vacances à la station
de ski de Cortina ; Ermanno est
contrarié par ces doudounes
dépourvues de style et éloignées de la mode
qui enveloppent les corps des femmes. C’est
ainsi qu’il commence à concevoir une série
de modèles qui exaltent le corps féminin.
Viennent ensuite les combinaisons en cachemire,
puis le prêt-à-porter et enfin la haute
couture.
Un pas décisif est franchi lorsqu’il acquiert
la totalité des compagnies fabriquant ses
vêtements, ce qui lui a permis de prendre
le contrôle des produits et de garantir une
exclusivité absolue aux pièces
créées. En plus des fabricants de
maille, de dentelle et de broderie,
qui sont entièrement absorbées,
Ermanno Scervino possède des
filiales, pour la plupart implantées
dans le sud de l’Italie,
cruciales en raison de la valeur
ajoutée qu’elles apportent sur le
plan artisanal. Une touche qu’Ermanno
s’efforce de conférer à ses
modèles.
Les collections pour homme
ne voient le jour qu’en 2002,
« comme une conséquence naturelle
des collections féminines ».
L’homme Scervino a toujours été fascinant et
sophistiqué ; il n’a rien à prouver à personne,
avance la tête haute, et le montre dans ses
choix élégants, faits de pièces à manches
en tissus précieux comme le cachemire, de
pantalons en cuir ornés de détails incontournables,
de chemises qui semblent à peine
sorties de l’atelier d’un couturier.
À mon arrivée, j’ai immédiatement ressenti
l’atmosphère positive qui régnait au sein de
la firme. Installée dans les collines du Chianti
en Toscane, au cœur d’une nature paisible,
elle fait corps avec une nature qui se fond sans
heurt avec le sens esthétique.
Toutes ses créations font partie de son rêve,
jamais laissé de côté, et qui fait aujourd’hui
de lui une personne sereine et épanouie.
Explication dans une petite entrevue qu’il a
accepté de m’accorder.
SUJET réALISé PAr MArCO MANNI
33

Interview Ermanno Scervino
PAr MArCO MANNI
M. M. ermanno scervino est l’une de ces marques qui ont toujours
fait la promotion du made in italy ; qu’est-ce qui le caractérise ?
E. S. Le charisme. Le made in Italy se définit par la qualité et le
charisme, deux éléments essentiels qui distinguent un produit. Le
made in Italy se doit de représenter l’excellence absolue.
M. M. comment est née la ligne pour homme ?
E. S. La ligne pour femme a été un succès immédiat. Une chance inattendue,
qui s’est traduite non seulement dans la presse, mais également
dans les ventes, qui se sont vite envolées. La collection masculine s’est
ensuite en quelque sorte imposée tout naturellement. Je me serais senti
incomplet si je n’avais pas également pu habiller l’homme.
M. M. au gré de votre parcours, vous avez donné vie à de nombreuses
lignes, et votre histoire a de quoi faire pâlir d’envie les plus grandes
firmes internationales. ermanno scervino est une marque en plein
essor à l’étranger, quels sont les nouveaux domaines en cours de
développement ?
E. S. Nous nous intéressons de près aux nouvelles économies et aux
pays émergents, auxquels personne ne s’attendait. Qui aurait cru que
la Chine serait devenue un marché majeur ? Ces pays sont devenus
très exigeants, surtout si l’on pense qu’une marque comme la mienne
est entièrement made in Italy, et que les coûts sont donc un aspect
secondaire, tandis qu’en Europe, malheureusement, les coûts sont de
nos jours une préoccupation primordiale. J’ai ouvert deux nouvelles
boutiques en Azerbaïdjan et à Doha. Je m’y suis rendu, pour découvrir
des lieux extraordinaires. Très riches, où l’on ressent une véritable
envie de faire du shopping. L’Amérique quant à elle demeure stable,
mais il ne faut pas oublier que c’est de là qu’est venue notre crise.
M. M. où et quand est né votre goût pour la mode ?
E. S. Dès l’âge de 8 ou 9 ans je voulais travailler dans le monde de
l’image, sans savoir encore précisément dans quel domaine. Je voulais
exprimer ma fibre artistique mais mes parents ne m’ont pas soutenu
dans mes choix. C’est ainsi qu’à 16 ans, avec l’aide de ma grand-mère, je
me suis installé à Londres. Je voulais étudier à la Saint-Martin’s School
of Art mais n’en avais pas les moyens. J’ai donc quitté le Royaume-Uni
pour la France et me suis établi dans la capitale de la mode, à Paris. Et
c’est là que j’ai pu faire mes premières armes dans le métier.
M. M. j’imagine que l’adaptation a dû être difficile. comment avezvous
vécu cette aventure française ?
E. S. Ça a été très dur. Ma plus grande satisfaction a été d’avoir la possibilité
de gagner ma vie à la sueur de mon front, sans l’aide de mes
parents. Mon stage a été très difficile, et n’ayant personne pour m’aider
financièrement, je devais courir sur les Champs-élysées en fin de
34

p o r t r a i t
journée pour vendre des gants. Avec pour toute arme, du talc et l’envie
de survivre dans un monde qui était déjà compétitif.
M. M. Comment naît le processus de création d’une nouvelle
collection ?
E. S. Le style est fondamental, il est remis au goût du jour mais est
ce qui demeure… l’homme Scervino est en effet un homme de style,
qui aime la mode sans en être la victime. Il faut donner
une touche futuriste. L’homme ne doit pas avoir peur
de prendre soin de soi, ni de son reflet dans le miroir.
M. M. Quelle est votre icône de référence en matière
de style ?
E. S. J’aime les hommes qui émergent. James Franco,
par exemple, correspond à mon idée du style. C’est
l’homme de demain, un homme soigné, sérieux, qui
vit pour son travail… comme moi, par passion et non
par contrainte. Je reconnais de nombreuses facettes de
l’homme Ermanno Scervino en lui.
M. M. Quelle est selon vous la pièce que tout homme
devrait avoir dans sa garde-robe ?
E. S. La chemise blanche et le jean sont des éléments
qui, associés au mocassin ou à des accessoires en cuir,
assurent un look sans faute… ah ! J’ajouterais également
le perfecto.
M. M. Avez-vous déjà en tête une tendance particulière
pour la prochaine saison ?
E. S. Quelques idées commencent à prendre forme…
j’aime les volumes incisifs et les pantalons ajustés ou
droits. Les pièces à manches en revanche doivent
être plus larges. Pour la prochaine saison, je veux de
nouveau me concentrer sur les détails. Pour l’homme,
ceux-ci sont de la plus haute importance : comme vous
pouvez le voir, ils sont au cœur de la collection printemps-été,
et je continuerai de faire vivre cette touche
personnelle.
Lorsque l’on crée, il faut garder à l’esprit que de nos jours toutes les
garde-robes sont pleines et que nous n’avons pas de besoins réels. C’est
pour cela que je veux que le vêtement dans la vitrine fasse passer un
message, qu’il invite à lui seul le client à entrer et à l’acheter.
« J’aime
les hommes
qui émergent.
James Franco,
par exemple,
correspond
à mon idée
du style. »
va pour le mieux, que tout est en accord avec la philosophie de la
marque. Je n’aime pas voir que l’on pousse à la vente, c’est au vêtement
de convaincre l’acheteur. Ma boutique préférée est celle de Londres,
elle est fantastique. C’est aussi dû au contexte qui est différent. On y
voit des personnes qui ont plaisir à acheter, et certaines dépensent
encore des sommes d’argent considérables sans problème.
M. M. Quel est votre client type ?
E. S. Je n’ai pas de style de client particulier. Je m’intéresse
tout simplement à tous ceux qui veulent correspondre
au modèle et au style d’homme que je propose.
M. M. Pouvez-vous décrire l’homme Ermanno Scervino
en citant un adjectif ?
E. S. C’est un homme qui n’a pas peur, pudique mais sans
excès. J’écarte tout ce qui est outrancier. Aujourd’hui le
secret est de créer des vêtements que l’on peut arborer
aussi bien sur le podium que dans la rue. Il faut être
ouvert à tout type de cible, justement pour n’en viser
aucune en particulier.
M. M. Quels conseils donneriez-vous aujourd’hui
à un nouvel Ermanno Scervino qui voudrait s’épanouir
en ces temps difficiles ?
E. S. Je lui dirais qu’il faut savoir utiliser ses mains, être
un artisan, savoir coudre et connaître le produit que
l’on a entre les mains. Nous avons toujours racheté des
firmes d’excellence, employant d’anciennes générations
d’artisans. Ils travaillent sur le produit et apportent la
touche finale à la main. Moi-même, j’aime particulièrement
le contact avec le produit, je n’aurais pas supporté
de travailler dans un bureau sans être physiquement
au cœur de la filière de production. Voilà donc mon
conseil : avoir un contact avec le produit et développer
l’habileté manuelle… n’ayant pu le faire à l’époque, j’ai
dû étudier et me former auprès de l’ancienne génération
de couturières qui aujourd’hui travaillent avec
moi, et qui m’ont enseigné tout ce que je sais faire. Je
leur dois beaucoup. Cela m’a été extrêmement utile… surtout pour la
ligne femme. C’est moins vrai pour l’homme, mais aujourd’hui si je
voulais un vêtement imaginé dans la matinée, je pourrais le terminer
seul le soir même.
M. M. Vos boutiques sont très belles ; j’ai eu l’occasion d’en visiter
quelques-unes, notamment la nouvelle boutique de la via del
Babbuino à Rome… un espace neuf de toute beauté.
E. S. Oui, j’en suis ravi. C’est pour cette raison que nous avons quitté
piazza di Spagna. Je voudrais que tous nos magasins soient comparables.
J’aime beaucoup visiter mes boutiques pour m’assurer que tout
À travers ce voyage dans un monde qui fait aujourd’hui de lui l’une des
étoiles du firmament de la mode, j’ai pu découvrir tout simplement un
homme qui, animé par la passion, la ténacité et le style, réussit envers
et contre tout à continuer de vivre son rêve. Une marque très appréciée,
qui offre déjà beaucoup et qui ne cesse de viser l’excellence dans
sa recherche d’un vêtement fidèle aux exigences de sa clientèle.—
35

L ’ i n t e r v i e w c i n q s e n s
Will I Am
« J’aurai pu tomber
dans les trafics
en tous genres »
36

Will I Am, fondateur du groupe au succès
inter-planétaire « Black Eyes Peas », poursuit une
carrière solo fulgurante en déclinant musique, image, design et
recherche technologique. Artiste touche-à-tout de génie, globe-trotter
aux connections majeures dans les plus grandes capitales du globe,
visionnaire et omnipotent, il est à l’avant-garde de la marche du
monde. Il répond à nos questions pour la rubrique « Cinq Sens ».
Quel style de décoration avez-vous choisi
pour votre intérieur ?
W. I. Au niveau de mes gouts de décoration,
chez moi, c’est clairement très américain et
assez différent du style du style épuré que
l’on retrouve en Europe. J’aime bien le bois,
le cuir, les couleurs chocolat et vert. Si on
devait parler design, j’adore ce que fait
Philippe Stark, que j’ai d’ailleurs rencontré
plusieurs fois à Paris et que j’apprécie énormément.
Cela a été une des rencontres phares
de 2013 pour moi.
Comment le succès a-t-il transformé votre vie ?
W. I. Le succès a changé ma vie et celle de
mes proches, aussi bien mes amis que ma
famille. J’ai été élevé dans le ghetto, mais j’ai
mis du temps à comprendre que nous étions
réellement pauvres. Quand tu évolues dans
un seul et unique environnement, que tu
n’as pas accès à la culture et au monde qui
t’entoure, tant que tu n’as pas fait l’effort d’aller
explorer de l’autre côté de la barrière, tu te fais
à l’idée que ta vie, c’est la misère, et que c’est
normal. Jusqu’au jour où ma mère a souhaité
casser cette règle. Plutôt que de nous envoyer
à l’école qui était proche de chez moi, elle a
préféré faire des sacrifices et nous envoyer
dans une école à l’autre bout de Los Angeles,
à 2 heures de car.
C’est en passant dans les beaux quartiers que
je me suis aperçu qu’il y avait autre chose, que
mon quartier était défavorisé, mais que ce
n’était pas une fatalité. Libre à moi de vouloir
y rester ou m’en sortir. J’aurai pu tomber dans
les trafics en tous genres, comme beaucoup
de mes amis ou membres de ma famille –
certains y sont même restés – mais ma curiosité
et la volonté de faire en sorte que ma mère
ait enfin une vie plus agréable à fait le reste.
Même si le succès a certainement changé une
partie de ma vie, c’est avant tout l’éducation
qui a été le moteur.
Quel est l’endroit dans le monde ou vous
allez pour vous ressourcer ?
W. I. Dans les avions, c’est le seul endroit où je
peux dormir, travailler, sans être interrompu
par mon téléphone.
Quel est votre plat préféré ?
W. I. J’aime tout, surtout ce qui est sain et
simple, notamment la gastronomie thaïlandaise.
Je bois pas mal de soupes et j’évite les
plats trop gras, je n’ai plus vingt ans, donc je
peux facilement prendre du poids si je ne fais
pas attention.
Quel type de musique écoutez-vous en ce
moment ?
W. I. Tellement de choses, j’ai toujours été
éclectique et intéressé par tout, car il y a du
bon comme du mauvais dans tous les styles
musicaux. Pour mon dernier album #willpower,
j’ai aussi bien écouté de l’électro, que
du classic, et même Serge Gainsbourg, que
j’aime beaucoup. J’ai même un coffret intégral
à la maison.
Quel est votre look ou style favori ?
W. I. Celui que l’on se créée. J’ai toujours été
pour le mixage et le mélange des influences,
ethniques, urbaines, électro, casual, classic,
chic. Peu importe la marque, peu importe
le prix, tant qu’on ajoute sa touche personnelle
et son propre style. Porter des chaussures
Louboutin peut très bien aller avec des
lunettes à quelques dollars achetées aux puces
par exemple. Il n’y a pas de règles.
J’ai essayé de créer ma propre ligne de vêtements
il y a quelques années en suivant des
cours de stylisme et graphisme. Ça s’est avéré
frustrant pour moi car trop complexe et
intense au niveau de la concentration. J’aime
quand ça va vite et c’est un domaine qui
demande beaucoup de temps.
Aimez-vous conduire ? Et quelles sont vos
modèles préférés ?
W. I. J’adore conduire… et ma voiture préférée
est celle que j’ai conçu moi-même i.am.auto.
Cela a pris deux ans pour la créer. C’est un
mélange de rétro futuriste, une voiture
qu’aurait pu conduire Superman pour la
partie technologique, mais qui a les lignes
d’anciens modèles afin de ne pas oublier
l’histoire et susciter des interrogations chez la
jeune génération.
Comment gardez-vous la forme ?
Pratiquez-vous un sport ?
W. I. Quand nous étions en tournée avec
les Black Eyed Peas, nous avions un coach
sportif avec nous car le rythme était vraiment
dingue. Maintenant que je suis en solo,
comme je suis seul sur scène, je me dépense
deux fois plus donc j’ai ma dose de sport
quand je suis en tournée ou en promo. Sinon
je fais un peu de sport en salle et j’apprécie
surtout les massages : c’est l’une des rares
choses qui me détend et cela m’aide aussi à
conserver la forme.
Sur quels projets professionnels travaillez-vous ?
W. I. J’ai lancé plusieurs programmes au
cours des derniers mois, dont Ekocycle, en
partenariat avec Coke, qui fait la promotion
du recyclage du plastique et de tout ce qu’on
peut recréer à partir de cette technologie. Et
en ce moment, je suis en Australie où j’officie
comme coach sur « The Voice » avec Kylie
Minogue.—
interview Richard Voinnet
PHOTOS : © SLAM / SLAMPHOTOGRAPHY.
Réalisation : Loris De Rodez-Bénavent.
37

F o r m e e t B i e n - E t r e
Essences
du futur
-----
Photographe THOMAS LAISNé
Réalisation RICHARD VOINNET
Set design & model maker BENJAMIN MALLET
Stylisme FLEUR HUYNH EVANS
38

Jon porte un short BYUNGMUN SEO
Romy porte un ensemble en latex,
un masque et un casque de chez PHYLEA
Bulgari Aqva Amara, Eau de Toilette Vaporisateur 100 ml
39

Ecrin de survie pour parfum crée par Benjamin Maillet
Fan di Fendi Pour Homme Assoluto, Eau de Toilette Vaporisateur 100 ml
40

Ungaro Homme III Parfum Aromatique, Eau de Toilette Vaporisateur 100 ml
41

Jon porte une veste à capuche perforée en néoprene
et son pantalon EMPORIO ARMANI

Chanel Allure Homme Sport Eau Extrême, Vaporisateur de voyage 20 ml
43

44
Montblanc Legend Intense, Eau de Toilette Vaporisateur 100 ml

Jon porte un short BYUNGMUN SEO,
Casque et plastron crées par BENJAMIN MALLET
Bulgari Aqva Amara, Eau de Toilette Vaporisateur 100 ml
Mise en beauté cyril auchère
Models JON @ NEW MADISON & ROMY @ SPORT MODELS

2.
3.
1.
Beauty
Box
Réalisation Richard Voinnet
Photographe www.eyedom.com
Set Design Benjamin Maillet
avant-garde
1. Recipe For Men, Crème Ultra Hydratante - 29,90 €
2. Recipe For Men, Stick correcteur Anti-Cernes - 19 €
3. Clarins Men, Anti-Rides Fermeté peaux sèches - 58,90 €
4. Comprimés Forté Pharma, Minceur 24 Men - 14,90 €
5. Shiseido Men, Revitalisant Total Yeux - 57,60 €
6. Shiseido, Zen Sun for Men Eau de Toilette Fraîche 100 ml - 43 €
7. Tom Ford For Men, Sérum Revitalisant - 132,50 €
8. Dior Homme Dermo System, Lotion Après-Rasage Réparatrice - 45 €
9. Dior Homme Dermo System, Soin Fermeté Age Control - 75,50 €
10. Philips, Rasoir électrique Senso Touch 3D avec système GyroFlex 3D - 400 €*
11. Lacoste Live, Eau de Toilette pour Homme, 100 ml, en vente à partir de Juillet 2014
*En vente chez Planète Rasoir, 58 rue de Clichy, 75009 Paris - www.planete-rasoir.com
46

4. 5.
6. 7. 8. 9.
10.
11.
47

1.
2.
3.
5.
4.
6.
7.
8.
nostalgie
1. Sothys Homme, Roll-on défatigant yeux - 32,50 €
2. Brosse et peigne à moustache - 20 € et 20 €*
3. Lucky Tiger, cire à moustache - 20 €*
4. Fob, montre de gousset Rehab Gold 50 mm automatique - 500 €
5. Valentino Uomo, eau de toilette 100ml - 81, 50 €
6. Chanel Platinum Egoïste gel pour le bain et la douche - 27,50 €
7. L’Atelier des délices, gel nettoyant moussant Bio - 15, 90 €
8. Detaille, Yachting eau de toilette 100ml - 80 €
9. Truefitt & Hill, 1805 baume après rasage* - 50 €
10. Plisson, bol en porcelaine 120 €, rasoir de sureté plaqué or 145 €,
blaireau poil gris européen et manche plaqué or 200 €.*
11. Gentlemen’s Tonic, Traditional Shave Cream - 26 €
*En vente chez Planète Rasoir, 58 rue de Clichy, 75009 Paris - www.planete-rasoir.com
9.
11.
10.
48

F o r m e e t B i e n - E t r e
1.
4.
2.
3.
5.
7.
8.
6.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15
voyage
1. L’Atelier des délices, Hydra Anti-Age et Matifiant jour, certifié Bio - 24,90 € et 23,90 € • 2. Bernard Cassiere, Soins énergisant à la Taurine,
gel minceur pour les abdos - 34 € • 3. Dermalogica, Age Smart Multivitamin Power Serum - 88 € • 4. Hugo, Hugo Boss Man Eau de Toilette
Music Limited Edition, 75 ml - 54 € • 5. Dermalogica, Daily Resurfacer ( 35 doses) • 6. Etui en cuir pour Coupe Chou* - 20 € • 7. Derm-Ink,
Gel Nettoyant Tatouage et Crème Protectrice Tatouage - 9 € et 20 € • 8. Thiers Issard, Rasoir Coupe Chou lame 618 nez crochu, manche en Bois
de Fer* - 500 € • 9. Azema, Peigne en Corne Blonde* - 19 € • 10. Osma, bloc pierre d’Alun* - 10 € • 11. Timor, Rasoir de sureté* - 90 €
• 12. Dermalogica, Age Smart Multivitamin power firm, contour des yeux - 57,30 € • 13. La Savonnière du Moulin, Savon à barbe au lait
d’ânesse Bio* - 39 € • 14. Plisson, Blaireau en poil blanc européen, manche en ébène de Macassar* - 320 € • 15. Fob, montre de gousset Rehab
Gold 50 mm automatique - 560 €. *En vente chez Planète Rasoir, 58 rue de Clichy, 75009 Paris - www.planete-rasoir.com
49

F o r m e e t B i e n - E t r e
COSMETIQUES
Les Performances
de la nouvelle cosmétique
Titulaire en France d’un diplôme d’ingénieur, Xavier Chirico poursuit
ses études aux Etats-Unis et obtient un doctorat en chimie organique.
Associé à un chirurgien plasticien de renom, et en collaboration
avec différents dermatologues français, il travaille durant trois ans à
l’élaboration de la gamme Mediceutics, une gamme exclusive de produits
de cosmétologie active. Nous l’avons rencontré pour parler des dernières
découvertes dans ce domaine.
R.V. Quelles sont aujourd’hui les molécules
les plus efficaces pour lutter contre
le vieillissement et améliorer l’aspect de la
peau ?
X.C. Il existe à mon sens 2 groupes d’actifs
cosmétiques :
le premier est composé de molécules connues
depuis longtemps, largement objectivées,
ayant fait l’objet d’études et de publications.
Ces molécules sont reconnues comme efficaces
et sures par l’ensemble des professionnels,
médecins, chimistes, biochimistes, biologistes,
pharmaciens etc … Bien souvent ces
mêmes molécules sont utilisées en dermatologie.
Ainsi on peut citer les vitamines A, C et
E, les acides de fruit (acide glycolique en tête),
l’acide salicylique, le rétinol, l’acide hyaluronqiue,
les antioxydants, les filtres solaires etc…
L’autre groupe est constitué d’actifs purement
cosmétiques, pour un certain nombre
des tests d’objectivation sont disponibles (ex.
peptides bio-mimétiques), pour d’autres il
s’agit plus d’actifs « marketing » qui vont être
utilisés pour étayer le discours ou supporter
une allégation.
R.V. Les molécules sont dosées différemment
selon les produits : pourriez-vous
nous donner un conseil pour les dosage et
comment décrypter les étiquettes pour faire
les bons choix ?
X.C. C’est très compliqué !!! Les ingrédients
sont inscrits sur les packagings et renseignés
sous leur nom chimique (nom INCI). La
réglementation impose que les ingrédients
soient listés par ordre décroissant donc à
priori plus un ingrédient est listé en haut de
liste, plus il est concentré …. mais par rapport
à quoi ? il n’y a pas de molécule de référence !
De plus s’agit-t-il d’une molécule pure ou
d’une molécule en solution et dans ce cas tous
les composants d’un actif doivent être listés,
mais pas forcément les uns à coté des autres !!!
Ce listing d’ingrédients est principalement
compréhensible des professionnels et de
certains initiés. Dans certains cas les laboratoires
revendiquent la présence d’un actif et
indiquent clairement la concentration … là
encore, il faut vérifier s’il s’agit de l’actif ou d’un
dérivé. Idéalement il faudrait que le consommateur
puisse connaitre la concentration en
« équivalent molécule pure » mais là on arrive
sur le terrain des secret de fabrication !!!
R.V. Existe-t-il des nouvelles molécules en
préparation ?
X.C. Oui, l’industrie cosmétique est très
réactive et les fabricants d’actifs cosmétiques
puisent leur inspiration dans divers univers,
le monde médical en premier lieu. L’acide
hyaluronique, plébiscité aujourd’hui dans les
produits cosmétiques, est utilisé depuis très
longtemps en ophtalmologie, dans les injections
intra-articulaires etc … aujourd’hui il est
dans beaucoup de produits hydratants. Ainsi
toutes les nouvelles découvertes médicales,
comme par exemple les cellulaires souches ou
le botox®, voire même de nouvelles machines
50

(lasers, LEDs, …) donnent lieu à des projets
de recherche qui découleront très probablement
sur de nouveaux actifs cosmétiques.
r.V. quels sont les gestes ou soins cosmétiques
essentiels de base à ne pas négliger,
pour une personne qui voudrait commencer
à s’occuper de sa peau ?
X.C. Idéalement, selon son âge, son type de
peau et son mode de vie, il faut :
nettoyer la peau, la débarrasser des impuretés,
des traces de pollution, de maquillage (le cas
échéant), des cellules mortes qui stagnent à
la surface cutanée, retiennent les corps gras
(sébum), la font briller et ternissent le teint.
le jour, protéger la peau, avec une crème à
base d’antioxydants (vitamine C) et filtres
solaires et ce toute l’année (SPF à choisir en
fonction de son mode de vie).
le soir, hydrater, nourrir et régénérer la
peau, avec une crème hydratante et nutritive
ou anti-âge.
r.V. De quelle grande innovation rêvezvous
?
X.C. Il y en a beaucoup ! Comme trouver un
moyen de formuler des actifs aujourd’hui
instables ou potentiellement irritants mais
pour lesquels on a des résultats d’efficacité
extraordinaires … comprendre toujours
mieux les mécanismes physiologiques de la
peau, pouvoir les reproduire, développer de
nouveaux modèles de tests et ainsi trouver
d’autres actifs toujours plus efficaces …
LA COLLINE
Soin revitalisant Cellulaire et
Gel nettoyant et exfoliant Cellulaire
www.lacolline-skincare.com
A partir de 55 €
MENE & MOY
Crème anti-âge exfoliante,
Acide glycolique 15% (36 €) et émulsion
anti-âge revitalisante Facial Lotion C20,
Vitamine C 20% (38,50 €)
eFFicacitÉ
MaXiMale
sélection de pointe aux actifs hautement dosés
D’une manière générale toujours être à la
pointe des actifs les plus efficaces, des galéniques
qui permettent de restituer le meilleur
de ces actifs et des packagings qui garantissent
l’intégrité des formules dans le temps. Ainsi,
proposer le meilleur de l’innovation, de l’efficacité,
de la sécurité le tout sans déprécier une
composante nécessaire des produits cosmétique,
la notion de plaisir ! C’est ce que nous
nous sommes efforcés de faire en développant
la gamme Mediceutics.—
PrOPOS rECUEILLIS PAr rIChArD VOINNET
SkIN CEUTICALS
CE Ferulic, Sérum antioxydant 15% d’acide
L-ascorbique, 1% d’alpha tocophérol
et 0,5% d’acide férulique (138 €) et le rétinol
0,3%, Traitement de nuit rénovateur (88 €)
DErMALOGICA
Map-15 regenerator®, Poudre à haute
concentration de Magnésium Ascorbyl
Phosphate (100,80 €) et
Overnight repair Serum (69,65 €)
51

Qui dit printemps, dit
obligatoirement remise
en forme ! Soyez objectif
avec vous-même et
adoptez une attitude
positive. C’est votre
esprit sain qui va vous
permettre d’améliorez
votre apparence et votre
confiance en vous.
N’attendez pas….
préparez
votre corps
pour l’été
PHotoGrAPHe AlBAn couturier
set DesiGner BenJAmin mAillet
52

F o r m e e t B i e n - E t r e
Evaluez l’étendue des dégâts ! Evidemment vous constatez que votre corps n’est pas
préparé aux exhibitions estivales. N’attendez pas les premiers rayons de soleil pour
vous préparer. Démarrez sans plus tarder un plan d’attaque « santé/bien-être » adapté
à vos besoins. Voici les principales étapes qui peuvent vous conduire au succès.
L’attitude
Visualisez immédiatement les
avantages ! Si vous voulez réussir atteindre
votre objectif de perte de poids pour l’été,
vous devez avoir un moral au beau fixe et
adopter une attitude positive. Si vous pensez
négatif, vos résultats risquent aussi d’être
négatifs. Pensez donc à positiver en toute
circonstances.
Lorsqu’on cherche à perdre du poids
pour l’été, une pièce importante du
puzzle de motivation est votre capacité
à être positif. Vous avez le choix de vous
concentrer négativement sur la « privation »
impliquée par un éventuel « régime », ou
vous accrocher aux avantages que vous
obtiendrez « à court ou long terme ».
Malheureusement la majorité des individus
s’orientent presque naturellement vers une
posture négative. Après très peu de temps,
ils analysent leurs efforts comme
un fardeau, une vie semée de privations
et de frustrations. Ils occultent alors les
bienfaits que la perte de poids va leur
apporter.
Si vous voulez améliorer votre forme du
corps pour l’été et la vie, il faut éviter ce
piège, et vous attachez à mesurer
les bénéfices que vous allez en retirer
à long terme.
Soyez conscients que vous pouvez toujours
choisir de manger quelque chose ou pas.
C’est vous qui contrôlez ce choix.
C’est un paramètre essentiel pour pouvoir
atteindre votre objectif. Combien de fois,
portons-nous quelque chose à la bouche
machinalement. Combien de fois calmezvous
votre stress par la nourriture ? Et
dans ce cas, vous n’avez même pas apprécié
ce que vous avez porté à votre bouche.
Combien de fois, mangeons-nous parce qu’il
est l’heure, parce que c’est bon, parce que
nous ne voulons pas blesser nos hôtes.
Il est vraiment difficile de dire non et c’est
dans ces situations que vous ne devez pas
perdre votre objectif de vue. Il faut bien
analyser votre état émotif dans ce genre
de situation. Quelle satisfaction et quelle
victoire sur vous-même, si vous arrivez à
gérer ces pulsions et ces envies.
L’élimination de tous ces « plus » vous fera
déjà perdre un peu de poids.
L’alimentation
et le soutien
Le meilleur moyen d’échouer est de croire
« au miracle » et au « coup de baguette
magique ». On ne perd pas du poids
avec des régimes très commerciaux et des
gélules- miracle, il est vrai très prometteurs.
Ils ne seront que « mirages » et renforceront
l’effet « yoyo ». Certains parmi vous, ont
certainement déjà succombé à ces chimères !
Une perte de poids rapide est un symptôme
de maladie. Il vaut donc mieux adopter une
approche d’alimentation saine et équilibrée
qui vous profitera tout au long de votre vie.
Ne soyez pas trop draconien et n’éliminez
pas tous les aliments que vous aimez et qui
ont du goût, vous serez rapidement frustrés,
aigris et l’échec sera proche.
Il s’agit d’apprécier votre nouvelle
alimentation, de remplacer certains
aliments, apprendre à gérer la nourriture,
respecter le système digestif, mais en
aucun cas « éliminer ».
Il est difficile de parcourir ce chemin
tortueux sans l’aide d’un spécialiste.
Celui-ci, non seulement vous soutiendra
dans les moments difficiles, mais saura vous
conseiller un programme d’alimentation
personnalisé.
Le rythme des repas
Toute notre vie est rythmée par des
habitudes depuis notre enfance.
Mais voilà, la vie trépidante de nos jours a
même modifié notre rythme alimentaire.
Nous mangeons n’importe où, n’importe
quoi et à n’importe quelle heure du jour
et de la nuit. Voilà encore une nouvelle
habitude qu’il va falloir mettre en place.
Notre système digestif a besoin d’un rythme
alimentaire et notre corps réclame un apport
de nourriture respectant les temps
de digestion du bol alimentaire.
Vous connaîtrez de nouveau « la faim »
et non l’envie de manger. Il s’agit alors de
prendre conscience de chaque aliment
ingéré et de mieux contrôler votre
consommation de nourriture.
Les plaisirs gustatifs
Evitez de manger au lit ou devant la
télévision. Il faut faire de votre repas
principal du soir, un vrai moment de plaisir
gustatif et visuel. Dressez une table agréable,
décorez votre assiette et prenez le temps
de manger. C’est le meilleur moment de la
53

F o r m e e t B i e n - E t r e
journée. La tension de la journée tombe
et nous pouvons enfin prendre un peu
de temps pour nous détendre. Ne vous
privez pas systématiquement des plaisirs
de la table, tels qu’un apéritif de temps en
temps, d’une bonne assiette de pâtes ou d’un
dessert. Ces petits plaisirs vous aideront
à maintenir la barre et votre objectif se
rapprochera de jour en jour.
Le sommeil
l y a un lien évident entre le sommeil et
la perte de poids. Les personnes ayant un
bon sommeil récupérateur perdent du
pois plus facilement et plus rapidement.
En dormant plus longtemps, notre
organisme sécrète plus de leptine, qui est
l’hormone régulant les réserves de graisses
dans l’organisme et l’appétit en contrôlant la
sensation de satiété. A l’inverse, le manque
de sommeil ferait secréter de la ghréline
qui est l’hormone qui stimule l’appétit.
Cette hormone est considérée comme
l’antagoniste de l’hormone leptine, produite
par les adipocytes, qui induit la satiété
lorsque son taux augmente.
Donc les personnes qui dorment plus
longtemps avec un sommeil réparateur
auraient moins besoin de manger que celles
qui ont un sommeil perturbé et court.
L’activité physique
et les soins
Pour mettre vos « plaquettes de chocolat »
en valeur, il faut déjà retirer la graisse
qui les dissimule… L’exercice physique est
une composante non négligeable de votre
objectif de perte de poids pour cet été.
Si vous êtes agressé à l’idée de faire du sport,
privilégiez des exercices « cardio » qui vont
augmenter votre fréquence cardiaque.
Ils vont améliorer votre santé
cardiovasculaire et vous permettre de brûler
des graisses (vélo, marche ou exercices
physiques chez soi) Il est important de
maintenir son rythme cardiaque.
Vous êtes en pleine restructuration et
apprentissage de nouvelles habitudes.
Faites-vous masser, allez chez le coiffeur,
la manucure, la pédicure… Pratiquez
des automassages pour stimuler le retour
veineux et nourrir votre peau qui a tendance
à se dessécher superficiellement tout au long
de votre perte de poids.
La gestion
du pèse-personne
Surveillez votre balance une fois par
semaine, ce sera amplement suffisant.
Vous pourrez ainsi rectifier rapidement le
tir en cas d’écart et ne laisserez ainsi pas le
temps au petit kilo pris de s’installer.
Comme la perte de poids ne s’opère pas
de manière rectiligne et régulière, évitez
de vous pesez tous les jours, cela pourrait
mettre un dangereux coup de canif à votre
moral. Alors qu’une pesée hebdomadaire
aura pour but de vous encourager, car
à chaque montée sur la balance, vous
découvrirez un petit progrès qui vous
rapproche de votre objectif.
L’entourage
Méfiez-vous des soi-disant amis qui
vous répètent à longueur de journée
« ça te va bien d’être rond (e) » « c’est
ton style, tu le portes bien », alors que
ces mêmes personnes sont minces et font
attention à ce qu’elles mangent.
Ne dites pas à tout le monde que vous êtes
« au régime ». Car chaque personne que
vous rencontrez à sa méthode et ne pourra
pas s’empêcher de commenter vos décisions
et cela risque fortement de vous déstabiliser.
Vous devez rester concentré sur les
personnes qui ne vivent pas « uniquement
pour manger » et qui ne parlent pas « que »
de nourriture. —
texte Fabienne Theodoloz
www.libreforme8.com
Que retenir
après cette
lecture ?
On commence à se soucier de
son apparence physique après
l’arrivée du printemps.
C’est déjà trop tard !
Mon conseil : je vous
encourage dès à présent
à vous mettre à l’œuvre
dès aujourd’hui, à vous fixer
un objectif réalisable et à
y rester fidèle tout le long
de votre parcours.
Un bon rééquilibrage
alimentaire, un peu d’activité
physique, une passion,
quelques soins, une belle
récompense à terme,
un entourage favorable
et un peu de volonté
feront de vous une autre
personne cet été.
54

SOINS PERFORMANTS
POUR HOMMES EXIGEANTS
Les Laboratoires LIERAC mettent leur expertise soin
au service des hommes. Le complexe exclusif
SKINPOWER 5 nouvelle génération recharge les cellules
en minéraux et oligo-éléments pour une peau dynamisée,
plus résistante face à la fatigue et au temps qui passe.
Textures non-comédogènes testées sous contrôle
dermatologique.
En pharmacies et parapharmacies.
Demandez conseil à votre pharmacien ou contactez le 01 53 93 99 05.
www.lierac.fr - Rejoignez-nous sur Facebook
55

l i f e s t y l e
Ecritures
stylos plumes d’exception
A l’ére des écrans tactiles, écrire reste le comble de l’élégance
Romain Jerome Moonfighter
possède de la poussière de lune encapsulée dans la bulle du cockpit
et est orné de 76 rivets posés à la main - 2 100 €
56

l i f e s t y l e
cartier Stylo motif panthère
En argent massif finition palladiée, laque noire,
yeux grenats tsavorite, cabochon en onyx,
plume en or massif. édition limitée à 188
exemplaires individuellement numérotés - 8 300 €
Caran d’Ache Year of the Horse
Réalisé en laque de chine.
Edition limitée à 888 exemplaires
- 2600 €
Graf von Faber-Castell
Le stylo de l’Année 2014 inspiré du Palais
Catherine de Saint-Pétersbourg créé à partir de
jaspe rouge. Edition limitée à 1000 exemplaires
- 3200 €
F.P. Journe Plume sans capuchon
réalisé en or recouvert de laque aec inserts
en or rouge. Edition limitée à 500 pièces
- prix sur demande
Montblanc édition Mécène, homage à
Ludivico Sforza, Duc de Milan, réalisé en argent et laque noir.
Edition limitée en 4810 exemplaires - 2100 €
Edelberg Tachys Scwartz
Entièrement réalisé en « black PVD » - 850 €
Dupont stylo plume Meteorite,
réalisée à la main à partir d’une météorite.
édition limitée à 4 pièces - 75 000 €
57

m o d e
interview
Andres Velencoso
Le fier Ibère Andres Velencoso a grandi dans un village côtier près de Barcelone. Il démarre sa carrière de
mannequin par passion et devient célèbre en participant aux campagnes des plus grandes marques de luxe,
comme Chanel, Louis Vuitton, Jimmy choo, Jean Paul Gaultier, Etro, Loewe…
Charismatique, accessible, et chaleureux, il pose pour Apollo Magazine dans la série « Vents du Sud » et
répond à nos questions.
Comment êtes-vous devenu mannequin ?
Au cours de mes études de tourisme, j’ai frappé à la porte d’une agence
de mannequins. Après quelques saisons à Milan et Paris, c’est à New
York que j’ai commencé à réaliser que cette activité pouvait vraiment
devenir ma voie. Mon premier editorial, avec une mannequin femme,
shooté par Inez et Vinoodh, m’a beacoup aidé. La meme année, Louis
Vuitton m’a casté avec Jennifer Lopez pour la campagne 2002-2003,
shooté par Mert et Marcus. Ensuite les campagnes importantes sont
arrivées, comme Allure de Chanel.
Que feriez-vous si vous n’étiez pas mannequin ?
Je commence à m’intéresser au métier de comédien, en parallèle à ma
carrière de mannequin . Je prends quelques cours. J’ai eu l’occasion de
jouer dans un film espagnol « Fin » en 2012. Cette année, j’ai tourné
dans « Summer Camp » un film du réalisateur Alberto Marini, une
production americano-espagnole. J’ai participé à deux episodes d’un
show TV, B&B avec Belen Rueda, sur la télé espagnole. Parfois, on
m’arrête dans la rue en Espagne !
Vous avez traversé une bonne partie du globe : quels endroits avezvous
préféré ?
New-York est important pour moi : j’y ai habité dix ans et j’y ai vécu
des moments majeurs. J’aime aussi l’Afrique du Sud, un pays magnifique.
Je suis aussi très fan de Tokyo. J’ai aimé mes séjours en Australie,
mais c’est vraiment très loin de l’Europe et il y a beaucoup de jet lag.
Mais mon cœur est avant tout lié à mon pays, l’Espagne , surtout ma
région natale la Costa Brava. J’aime me ressourcer en marchant seul
sur la plage, hors saison.
Quels sont vos designers ou marques préférés ?
J’aime beaucoup le style casual. J’adore RR de Ralph Lauren, Acné
Jeans, Margiela, James Perse. Je peux mélanger à des pièces de créateurs
des pièces American Apparel,H&M, ZARA j’aime bien mixer les
vêtements cools et confortables.
Quels sont vos hobbies ?
Cela fait quatre ans que je joue au golf avec des copains, cela me
détend beaucoup. J’aime beaucoup voyager et cela fait partie de mon
boulot. Mais mon passe-temps préféré reste de passer des moments
auprès des miens, au bord de la mer, dans mon village de Tossa de
Mar, où habite une partie de ma famille.
Ou êtez-vous basé la plupart du temps ?
Depuis l’été dernier je partage mon temps entre Tossa de Mar en Catalogne
et Madrid, j’aime vraiment beaucoup Madrid.
Comment vous imaginez-vous dans dix ans ?
Le metier de comédien sera de plus en plus important mais je pense
aussi continuer le mannequinat. Le plus important pour moi sera de
rester en contact avec mes racines et ma famille.
Etre top-model a-t-il changé quelque chose dans votre vie ?
La célébrité peut être important pour une carrière : je suis en mesure
de faire mes propres choix, je peux choisir un film, je peux dire non, ce
n’est plus une question d’argent, je peux choisir un projet simplement
si j’aime le réalisateur ou le scénario. C’est une grande liberté.
Comment faites vous pour entretenir votre forme ?
Je fais un peu de tout, cela depend de l’endroit ou je séjourne. Si je
suis à Los Angeles, je pratique le jogging. A Madrid, je fais du foot.
Bloqué dans un hôtel, j’utilise la salle de sport, mais je préfère le sport
en plein air. A Miami, je ne manque jamais d’aller à a la plage. J’aime
aussi beaucoup le Pilates .
Quels sont vos hobbies ?
L’été, je pratique le VTT et l’hiver le snowboard. J’ai découvert les
Alpes la saison dernière, c’est un endroit vraiment fantastique. Lors
de mes sorties en vélo, il m’arrive de parcourir jusqu’à 200 km en une
journée.
Comment vous imaginez-vous dans dix ans ? J’aimerais beaucoup me
tourner vers une carrière de comédien. J’envisage de prendre des cours
afin de devenir un acteur accompli dans le futur.—
Propos recueillis par Richard Voinnet
illustration Kai karenin
58

« La célébrité peut être important
pour une carrière…
C’est une grande liberté »
59

Photographe François Rousseau
Réalisation Richard Voinnet
Style Storny + Misericordia
dusud
Vents
Andres Velencoso

Top et Pantalon CERRUTI 1881,
ceinture MAISON MARTIN MARGIELA

Costume EMPORIO ARMANI,
veste VIVIENNE WESTWOOD

Pull GUCCI, Pantalon militaire DOURSOUX,
chaussures CARLOS SANTOS

Veste 3.1 PHILLIP LIM sur une veste AMI,
top COS, pantalon CERRUTI 1881

Veste et Manteau CERRUTI 1881,
top YOJHI YAMAMOTO, Jean oversize COS

Veste MAISON MARTIN MARGIELA, Tshirt COS,
pantalon YOJHI YAMAMOTO sur un caleçon CLUB MONACO

Veste BALMAIN, chemise DSQUARED, caleçon long MAJESTIC,
Guêtres DOURSOUX

Trench LANVIN, débardeur MAJESTIC, short en peau JEAN PAUL GAULTIER

Pull GUCCI

Hair Mickael Jauneau
Make up Axelle Dersin
Assistant photo Thomas Rigade
Retouche Vincent@IMAG’IN PARIS
Trench VIVIENNE WESTWOOD ,
top plissé EMPORIO ARMANI, pantalon UNITY

The Outback
-34.031416° - 151.224817° NSW, Australia
Réalisation et Mode Fleur Huynh Evans
Photographe Trevor King @ DLM
Zac porte un Tshirt Acné, une paire de jean DIOR HOMME,
une paire de bottes en cuir et un bracelet en cuir ANDREW MC DONALD,
des bracelets en laitons et pendentif HOW TYPICAL OF METAL et
une paire de lunettes de soleil GIORGIO ARMANI.
Jordan porte une veste en jean déchirée BASSIKE
et un pantalon en jean blanc GSTAR

Zac porte un Tshirt noir et un denim khaki CHRONICLES OF NEVER,
une paire de bottes en cuir ANDREW MC DONALD, un sac a dos en cuir GUCCI
et une montre EMPORIO ARMANI

Tshirt et pantalon en jean blanc CHRONICLES OF NEVER,
bottes en cuir et pendentif ANDREW MC DONALD et
lunettes de soleil GIORGIO ARMANI

Zac porte un Tshirt ACNé, un pantalon en denim GSTAR,
une paire de bottes et un bracelet en cuir
ANDREW MC DONALD, un sac de voyage GUCCI,
un pendentif et bracelet en laiton CHRONICLES OF NEVER
et une paire de lunettes de soleil GIORGIO ARMANI
Jordan porte une veste en denim déchirée BASSIKE,
un Tshirt BOND, un pantalon blanc en denim
CHRONICLES OF NEVER, une paire de bottes en cuir
ANDREW MC DONAL et une bague portée
en pendentif HOW TYPICAL OF METAL

Jordan porte une veste en denim
déchirée BASSIKE et un Tshirt ACNé

Jordan (gauche) porte un Tshirt Acné, un pantalon en denim GSTAR
et une paire de bottes et bracelet en cuir et pendentif ANDREW MC DONALD.
Zac (droite) porte un veste en denim déchirée BASSIKE, un Tshirt BOND,
un pantalon en denim ARMANI JEANS, une paire de bottes en cuir ANDREW MC DONALD
et une paire de lunettes de soleil GIORGIO ARMANI

Jordan porte une veste en cuir GSTAR, un pantalon en denim ARMANI JEANS, un Tshirt BOND, un pendentif ANDREW MC DONALD et un bracelet
en laiton CHRONICLES OF NEVER. Zac porte un pantalon en denim et une veste avec col tricoté EMPORIO ARMANI

Zac porte un pull en coton tricoté EMPORIO ARMANI, un pantalon bordeau
CALVIN KLEIN, une paire de bottes et un bracelet en cuir
ANDREW MC DONALD, un pendentif et un bracelet en laiton
CHRONICLES OF NEVER et une paire de lunettes de soleil GIORGIO ARMANI

Zac (gauche) porte un debardeur en coton tricoté GUCCI,
un pantalon bordeau CALVIN KLEIN, une paire de bottes
et un bracelet en cuir ANDREW MC DONALD, des bracelets
en laiton CHRONICLES OF NEVER et une paire de lunettes
de soleil GIORGIO ARMANI
Jordan (droite) porte un pull BASSIKE, une veste en cuir
caramel EMPORIO ARMANI et un pantalon GUCCI

Veste en laine et veste sans manche
en cuir CHRONICLES OF NEVER, Tshirt
BOND et une paire de pantalon en
cuir JTROIS

Bomber en veau facon poulain et pantalon bordeau CALVIN KLEIN
Jordan and Zac Stenmark @ IMG Models
Mise en beauté Lauren Mc Cowan @ Evo Hair
Remerciements à James Tawlik et Lance Zia

M O D E
BALLY – Mocassins en cuir bordeaux,
325 € - www.bally.com
SPErrY TOP SIDEr – Mocassins cousus main
en toile, semelle en caoutchouc avec
technologie razor Cut wave-Spining,
120 € - www.sperrytopsider.fr
ChrISTIAN LOUBOUTIN – Mocassins Yacht
en cuir chocolat avec spikes blancs, 795 €
www.christianlouboutin.com
BateauX
Comme un avant-goût de vacances avec ces chaussures à porter aussi bien en ville
qu’à la plage. Et même pas besoin d’avoir le pied marin !
PAr PATrICk LUONG
hESChUNG – Mocassins en cuir hunting,
semelle en gomme ripple, 380 €
www.heschung.com
LA hALLE – Mocassins en veau velours tricolore,
45 € - www.lahalle.com
MINELLI – Mocassins en cuir marine,
cordons en cuir blanc, 149 €
www.minelli.fr
BUrBErrY – Mocassins en cuir tricolore,
385 € - www.burberry.com
SAINT LAUrENT PAr hEDI SLIMANE
Mocassins en cuir de veau noir et bleu roi,
445 € - www.ysl.com
87

Casting
Photographe Philip Neufeldt
Stylisme et Réalisation Marco Manni
88

enoni loos
success models
dior homme
89

Norman Theuerkorn
Success Models
Maison Martin margiela
90

Eli Hall
New Madison
Trussardi
91

ChArLIE FrANCE
SUCCESS MODELS
diesel black gold
92

AxEL MArkO
NEw MADISON
viktor&rolf
93

karlis adler
Angels & Demons
MIssoni
94

André Bona
Bananas MODELS
givenchy by Riccardo Tisci
95

Justus Eisfeld
Success Models
balmain
96

Michael Lange
Success Models
3.1 phillip lim
97

Laurie Harding
Success Models
Bottega Veneta
98

Pascal de Wolf
New Madison
fendi
99

Thomas Bukovatz
New Madison
emporio armani
100

Tom webb
New Madison
gucci
101

Botond Cseke
Bananas MODELS
issey miyake
102

Adam Butcher
Success Models
iceberg
Assistante Stylisme Oriana Bekka
Maquillage Momo Rauch @ sybille kleber
Retoucheur Facundo Moroz
103

104
a r c h i t e c t u r e

SIX signatures importantes
• MAXXI à Rome • Phaeno Center à Wolfsburg • BMW CEN-
TRAL BUILDING à Liepzig • Musée du transport à Glasgow
• Opéra de Canton • Piscine olympique de Londres
Zaha Hadid,
ou les vertiges
de la diagonale
Zaha Hadid telle qu’en elle-même
« J’ai grandi à Bagdad dans les années 60, une nation alors en construction.
Une place énorme était accordée à l’architecture dans la tradition
d’un héritage très riche : les Sumériens, Babyloniens, Assyriens… Enfant,
mes parents et moi passions tous les étés en Europe. Mon père s’assurait
que je visite chaque musée, mosquées et cathédrales. La connaissance
de différentes cultures fait partie de mon histoire. Je me rappelle avoir
visité à sept ans la grande mosquée de Cordoue et ce souvenir est impérissable.
La vue de ma classe à l’école française de Bagdad donnait sur un
immeuble moderne conçu par Pio Ponti, toutes ces rencontres, toutes ces
différences, toutes ces confrontations ont nourri mon imaginaire, si bien
qu’à l’âge de dix ans j’avais envie de créer !
J’ai toujours été fascinée par les mathématiques et les arts du monde
arabe. Très tôt, j’ai résolument recherché des concepts de géométrie qui se
rapportent aux traditions de l’art et des sciences. Je me suis passionnée
pour la géométrie car j’ai compris qu’il y avait un lien puissant entre
la logique mathématique, l’architecture et l’abstraction. La géométrie
entretient une relation profonde avec l’architecture, évidente davantage
aujourd’hui par le truchement du langage informatique. »
Née à Bagdad en 1950, elle étudie les mathématiques à l’université
américaine de Beyrouth avant de partir étudier à Londres à l’Association
d’Architecture (A.A.). Diplômée en 1977, elle travaille dix ans
à l’O.M.A (Office for Metropolitan Architecture) avec Rem Koolhaas
tout en créant sa propre agence à Londres en 1980 et remporter le
prestigieux concours Hong Kong Peak Club en 1983.
105

Opéra de Canton (ci-dessus et page précédente)
Cette réalisation est une variation sur le thème « hadidien »
de formes inspirées par la terre. Il domine la rivière des Perles,
se détachant du panorama formé par des immeubles
de grande hauteur. Théâtre de 1800 places, l’architecte
le compare à une « double roche éclatée ».
© Christian Richters
Parallèlement à sa carrière d’architecte elle enseigne dans les plus
prestigieuses institutions internationales telles l’École supérieure
de design de l’université d’Harvard, l’École supérieure
d’architecture de Chicago, l’Université des arts appliqués de Vienne.
Sa collaboration avec Koolhaas la conduit à rencontrer Peter Rice qui
la soutiendra à une période où ses projets semblaient difficilement
réalisables car ils brouillaient les frontières entre l’architecture, l’urbanisme
et le design. Malgré un succès grandissant auprès des critiques
d’art et l’obtention de nombreux prix, dont le prestigieux Pritzker en
2004, elle se heurte à l’incompréhension des commanditaires. Elle
multiplie alors ses interventions : enseignante et chercheuse reconnue
elle s’engage dans des réalisations d’installations, de scénographies,
d’objets mobiliers, et même dans la mode (Vuitton, Lacoste, Chanel).
Très prolixe dans ses productions de projets divers, elle restera pendant
vingt ans sous la dénomination « d’architecte de papier ». Longtemps
considérée comme théoricienne, elle ne cesse de proclamer : « Être un
constructeur dans l’âme ».
Au commencement l’influence des constructivistes
et des suprématistes russe
Zaha Hadid a bâti une œuvre remarquablement cohérente et consistante,
revenant sans relâche sur des idées dont l’ancrage apparaît très
tôt dans sa création. Une vision générale de celle-ci pourrait évoquer
une tapisserie de haute lisse constituée de torons faits du tissage
complexe d’idées, de lignes et de formes soudées entre elles par une
puissante mémoire de sa civilisation. L’intérêt de l’architecte pour les
constructivistes et les suprématistes de l’avant-garde russe est prégnant
106

a r c h i t e c t u r e
Maxxi Muséum de Rome :
hall d’entrée
L’idée de mouvement à
travers l’espace est essentielle
au concept de cette
réalisation. Superposant les
cheminements qui évoquent
des tiges végétales, les éléments
architecturaux s’alignent
géométriquement.
© Iwan Baan
dans ses tous premiers travaux. L’influence de Kinsky pour ses dessins
et de Vladimir Malevitch pour ses peintures apparaît notamment dans
la présentation de sa thèse en 1977.
Sa réputation s’établit en 1983 lorsqu’elle remporte le prix du concours
The Peak à Hong Kong (projet non construit). Cet édifice de loisir se
présentait comme une géologie suprématiste : un gratte ciel horizontal
résultant d’une interprétation des recherches de Malevitch. Les peintures
et les dessins du projet, aux lignes acérées noires et rouges, pulvérisaient
les codes de représentation classique et cherchaient à traduire
la sensation d’espaces qu’elle considérait comme liquides.
Zaha Hadid est prête à appliquer à l’architecture les leçons du suprématisme.
C’est à cette époque que lui vient l’intuition de faire évoluer l’art de
construire par une heuristique nouvelle et révolutionnaire : « hybrider,
transformer, déterritorialiser, déformer, réitérer, utiliser des rainures, des
nœuds, des composants générateurs, le scénario plutôt que la maquette ! »
Époque transitoire avant le MoMA et le déconstructivisme.
Le moment charnière du MoMA en 1988
En architecture le déconstructivisme est analysé pour la première fois
en 1988 par Marc Wigley à l’occasion d’une exposition au MoMA organisée
par Philip Johnson. L’exposition rassemble les œuvres de Frank
Gehry, de Daniel Libeskind, de Rem Koolhaas, de Peter Eisenman,
de Bernard Tsumi, de Zaha Hadid et du collectif Coop Himmelblau.
Les principes du déconstructivisme furent appliqués dans un second
temps à l’univers du graphisme et du design.
Le travail des déconstructivistes s’opère autour d’une volonté de
transgression systématique des codes architecturaux qui régissaient
aussi bien le classicisme que le modernisme architectural : centralité,
fonctionnalité, symétrie, gravité. Théorisé par Jacques Derrida la
déconstruction a été utilisée au sens philosophique pour expliquer en
partie l’architecture (cf. le texte de Derrida sur les Folies de B. Tsumi
pour le parc de la Villette).
Le déconstructivisme est une stratégie d’analyse critique qui a pour
but la mise en évidence de présupposés métaphysiques et de contradictions
internes qui semblent avoir ordonné l’architecture dans son
rapport au sens. Cette déconstruction créative n’est pas un démantèlement
ni l’apologie du chaos, elle installe le cadre d’objectifs positifs
dont l’élément le plus important est la rupture entre le plan d’organisation
et la coupe. Dès lors Zaha Hadid explore sans cesse de
nouveaux concepts spatiaux. Son architecture évolue vers une définition
d’espaces de plus en plus fluides, sans barrière spatiale intérieur/
extérieur aboutissant ainsi à des édifices franchement urbains où le
parcours n’est pas interrompu par « l’entrée dans la forteresse ». Elle
aime les formes éclatées, les ellipses et les courbes, les diagonales, les
murs penchés, les arêtes saillantes, les décrochements vertigineux, et
les amoncellements de volumes, l’ensemble magnifié par des aplats de
couleurs primaires et des damiers noirs et blancs. Tous ces éléments
font partie de son audacieuse signature.
Zaha Hadid et le paramétricisme
Que le terme « paramétricisme » convienne et devienne celui d’une
école d’architecture contemporaine reconnue n’est pas une évidence.
Cependant il est clair que l’agence Zaha Hadid Architect’s (300 employés)
a mis en lumière une méthode et une approche de l’architecture qui
107

Heydar Aliyev Center
Baku (Azerbaijan)
Une forme fluide qui
émerge de la topographie
naturelle du paysage.
© Iwan Baan
Pavillon Chanel
Commandé par Karl Lagerfeld ce pavillon
d’exposition itinérant est une célébration
à l’œuvre iconique de Chanel.
Pierresvives (Montpellier)
Les trois composantes du projets sont
fondues dans une forme comparable à un
tronc d’arbre horizontal. Des « branches »
poussent de ce tronc pour permettre
l’accès aux différents parties du bâtiment.
Piscine olympique (Londres)
Une immense toiture en acier et en
aluminium en forme d’arc parabolique
part du sol afin de recouvrir les bassins
dans un geste de fluidité unificatrice.
© Hufton + Crow
108

a r c h i t e c t u r e
interpelle bon nombre d’hypothèses fondamentales quant à la disposition
spatiale utilisée en architecture.
Le déconstructivisme a été une période transitoire qui annonçait une
nouvelle et profonde vague de recherche et d’innovation. Le paramétricisme
se veut la réponse de l’architecture au dynamisme et à la
complexité de la société post-fordiste. Or la typologie des tours semble
bloquée dans l’ère révolue du fordisme et résister à l’injonction de
conceptions nouvelles inhérentes tant à l’informatique qu’à l’utilisation
du béton. Au-delà des spéculations géométriques et du questionnement
esthétique, elle combine le défi du mouvement déconstructiviste
à sa connaissance concrète de l’architecture et de la géométrie
pour penser l’espace avec une sensibilité singulière dans laquelle entre
une part ludique dynamisante. Ainsi Hadid « couche » la tradition
architecturale sur le divan et identifie les symptômes ! Elle soumet la
forme à un interrogatoire afin de la forcer à se soumettre à une vision
non normative, mais d’une remarquable précision.
Reconnue et admirée pour son génie de la vision de l’espace, tant dans
son travail théorique que dans son enseignement et sa pratique, visionnaire
et inventive, elle s’est écartée des typologies existantes, du hightech,
des mouvements convenus, pour mettre en œuvre et réaliser les
véritables utopies que sont ses projets monumentaux.
Son parcours créatif se base
sur une accumulation de strates
« Il est important de souligner que mes dessins au trait ont un impact
sur la réalisation de mon travail. Il y a des idées qui refont surface dix
ou vingt ans plus tard. À mes débuts, j’utilisais un système de croquis
superposés. La technique graphique, les superpositions du dessin, devenaient
les strates du projet. La complexité du dessin se transformait en
complexité de l’architecture. » Pourrait-on s’autoriser à penser que les
travaux graphiques de Zaha Hadid aient pu anticiper la révolution
informatique qui allait permettre à son agence de concevoir des plans
et des structures en rupture avec l’architecture contemporaine dominante
? Elle prend conscience que sa méthode de travail et ses dessins
ressemblent étrangement à des images produites par ordinateur, autoprophétie
dont le prolongement aurait permis la mise en forme de
logiciels, comme forme-Z.
Ainsi ces incroyables constructions, tout droit sorties d’une vision
radicale et singulière d’une architecture en devenir, offrent un incontestable
atout aux paysages urbains dans lesquels elles s’insèrent.
Une relation forte avec le contexte culturel
et l’environnement
Zaha Hadid a une approche personnelle et novatrice de la relation de
l’architecture à la nature, approche qui s’est affinée grâce à la conception
assistée par ordinateur. La question des « morphologies naturelles
» manipulées par un logiciel est fondamentale quant à l’œuvre
de l’architecte. Cependant, lorsqu’on lui demande si elle se résigne à
cette réalité, elle répond : « Je suis en fait assez critique. Autrefois les
architectes avaient l’habitude de faire une distinction entre l’objet et le
fond…Aujourd’hui il n’y a plus d’analyse du plan. »
Les projets multiples de cette architecte mondialement reconnue ne
semblent jamais tomber dans l’imitation de la nature ; son objectif
est ailleurs, sa « nature », dont l’espace urbain est la fondation, voire
l’archéologie des sous-sols, se nourrit de l’effet percutant produit par
ses édifices. Son architecture se caractérise par une prédilection pour
les entrelacs de lignes tendues et de courbes, d’angles aigus, de plans
superposés qui donnent à ses « paysages » spectaculaires complexité
et fluidité. Ses constructions s’extraient du sol telles des créatures chtoniennes
(cf. Centre des sciences Phaeno à Wolsburg) qui s’imposent,
indiscutables, à la manière d’un mythe ou d’une réminiscence, ou se
posent sur un site comme des vaisseaux venus d’un autre monde, reliés
par des ponts qui ondulent entre deux civilisations.
élégantes, ses tours s’assimilent à des systèmes organiques où toutes
les formes résultent de forces interactives. Cette dialectique nouvelle
engendre une immense palette de solutions visuelles pour les constructions
de grande hauteur.
Dans ses architectures-paysages, la géométrie omniprésente s’exprime
dans des courbes improbables et des motifs superposés. Sa conception
de la nature peut être artificielle mais elle conserve intact son
obscur pouvoir de surprise. Ses espaces flottent et s’incurvent comme
des systèmes naturels de branches ou de vagues, de flux et de reflux,
non pour la recherche d’un effet esthétique suranné mais pour donner
une forme d’élégance signifiant sa conviction à articuler des processus
complexes pour nous transmettre la compréhension, la lisibilité et
l’enthousiasme d’une vision créative, transcendante et harmonieuse.—
texte Charlotte Olivier-Letellier
Les projets à venir
Z.H. travaille actuellement sur les projets des
gares pour TGV de Naples et Durango
(Colorado), le master plan d’Istanbul,
une tour pour la foire de Milan ainsi que
de nombreux projets d’urbanisme à Pékin,
Bilbao, Singapour.
Dans le monde arabe elle est engagée sur des
projets de centres culturels et de recherche
en Jordanie, en Algérie, au Maroc,
à Abou Dhabi, en Arabie Saoudite
et en Azerbaïdjan, ainsi que le projet de
la nouvelle banque centrale d’Irak.
109

Norman Total look, Song zio. Alice Sandales à plate-forme, valise Rimowa avec lingerie Rosy

Car Park
Photographe Jean-Francois Gschwindt
Réalisation Richard Voinnet
Stylisme Fleur Huynh Evans

112
Norman Tshirt, Lanvin. Salopette en cuir, Trussardi
Alice Brassière, pantalon et chaussures platformes Piéces d’Archives

Norman Veste en cuir DGNACK,
veste à capuche Piéces d’archive. Short imprimé Kenzo
Alice Jupe, Iceberg. Soutien-gorge, Dim. Sandales, Kenzo

114

Norman Débardeur, collier et bracelets, Lanvin.
Pantalon en cuir, Juun J
Alice Débardeur et jupe bleu éléctrique, Jacquemus

Norman Veste en cuir perforée, Emporio Armani. Débardeur, Lanvin

Norman Veste et pantalon en demin avec détails chaines et ceinture, Versace. Lingerie Rosy et Dim
Bracelet, Lanvin. Montre, Meccaniche. Valise rimowa
117

Bi-place éléctrique Renault Twizy
Combinaison DAMIR DOMA
Mode par Fleur Huynh Evans
Assistée par Peter Wu
Make-up Min Kim @ Airport
Hair Sandrine Garcia
Models Norman Theuerkorn @ Success Models
Alice Baton @ New Madison
Merci à Renault - Boulogne Billancout
118

120
Photo décor issue du DVD Gravity : Alfonso Cuaron (réalisateur) - Avec Sandra Bullock, George Clooney. Editeur Warner Bros

h o r l o g e r i e
RJ - Romain Jérôme Spacecraft
Véritable ovni horloger que les héros du film Gravity auraient pu croiser dans
l’espace. Fruit de la collaboration entre Manuel Emch, CEO RJ Romain Jérôme,
Eric Giroud, designer, et Jean-Marc Wiederrecht, horloger.
Ce garde-temps « spatial » est la symbiose parfaite entre design rétro-futuriste
et complication horlogère. Son profil et sa surface facettée s’inspirent de
l’esthétique des vaisseaux spatiaux. Un disque rotatif, sur le dessus de la boite,
noir avec un indicateur rouge indique les minutes de façon lente. Les heures
sont quant à elles indiquées latéralement, elles sont sautantes et rétrogrades.
Malheureusement seul 99 amateurs auront la chance de pouvoir la posséder.
Voici ses dimensions : 50 x 44,5 x 18,5 mm
Grand
écran
Depuis les frères Lumières, temps et cinéma
sont intimement liés, le premier étant une
représentation directe du second par le
nombre d’images qui défile en un temps
défini pour créer un mouvement, par la
décomposition d’un film en séquence, etc.
La création d’un garde-temps et la
réalisation d’un film ont beaucoup de
points communs, toutes deux font appel
à des processus semblables qui traduisent
une conception du temps et qui visent
à créer une émotion intemporelle issue
du talent des hommes, dans un cas le
maitre-horloger, dans l’autre le cinéaste.…
Réalisation Richard Voinnet
Photographe Fabrice Bouquet
Sélection horlogère Edouard Bierry
Retouches Nicolas Chazé
121

Une montre et un film sont tous deux
empreints de poésie et sont le reflet d’une
histoire. Comme le souligne Michele
Sofisti, CEO du groupe Sowind et Girard
Perregaux « Manufacturer une montre,
c’est faire preuve de patience, d’amour et
de persévérance – les mêmes ingrédients
nécessaires à la réalisation d’un film ».
Cette sélection expose des « œuvres d’art
horlogères » face à des chefs d’œuvres
du 7 ème Art, toutes et tous symboles d’un
art de vivre et de l’Histoire.
Edouard Bierry
Remerciements à la manufacture RJ - Romain Jérôme,
à la manufacture HYT et à Ekatarina Sotnikova
créatrice de l’Ekso Watches Gallery à Paris.
Vianney Halter Antiqua
Tel Jule Vernes avec son roman 20 000 lieux sous les mers, Vianney Halter en
créant l’Antiqua a réalisé une œuvre - la montre - hors normes, hors du temps
que le capitaine Nemo aurait pu porter à son poignet dans sa découverte
de l’immensité des océans. Révélée en 1998, cette « relique du futur », tout
comme 20 000 lieux sous les mers, est une œuvre d’anticipation, nous faisant
entrer dans un monde inconnu. Le sentiment d’exploration, qu’elle nous procure,
est accentué par la masse mystérieuse - masse oscillante permettant le
remontage du mouvement - qui fait battre son cœur. Vianney Halter, comme
les réalisateurs du film de Disney, a su donner vie à une histoire, à un rêve
ampli de connaissances scientifiques et d’anticipation dans notre réalité.
Dimensions : les parties les plus larges 42 x 46 mm
122

Photo décor issue du DVD 20 000 lieux sous les mers : Richard Fleischer (réalisateur) - Avec James Mason, Kirk Douglas, Paul Lucas. Editeur Disney
123

Photo décor issue du DVD Le Guépard : Luchino Visconti (réalisateur) - Avec Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale. Editeur Pathé
124

Bovet Amadeo Virtuoso
Elle aurait pu être un des éléments
principaux du Guépard de Visconti
tant cette œuvre d’art horlogère
reprend les codes de l’aristocratie au
sens noble du terme. Elle a une sensualité
solaire, qui n’est pas s’en rappeler
le jeu d’acteurs de Delon, Lancaster
et Cardinal, ce qui la place au sommet
de la « beauté pure » et de l’éternité.
Comble du raffinement elle peut être
portée de trois manières différentes,
au poignet, en montre de poche, ou
posée sur une table. Malheureusement
seule cinquante exemplaires
furent produits.
Tout comme Visconti à travers son film,
la Manufacture Bovet montre à toutes
et tous l’esprit d’excellence tant sur
le plan technique - heures sautante,
minutes rétrogrades, tourbillon - qu’esthétique
qui l’anime.
Dimensions : 44 mm x 16,45 mm
125

HYT H1 Titanium
Elle aurait pu être la montre portée par Ryan Gosling dans Drive, tel le
héros du film elle est la convergence de deux mondes vers un objectif
commun grâce à son système hydro mécanique reprenant le principe
des clepsydres égyptiennes. L’affichage de l’heure se fait grâce à un fluide
vert luminescent, en périphérie du cadran, « dompté » grâce au système
de soufflets mis en avant à 9h. Cette montre est un véritable accélérateur
d’émotion de par sa lecture de l’heure et de par son design chargé de
testostérone. Son diamètre est de 48,8 mm et son épaisseur de 17,9 mm
126

Photo décor issue du DVD Drive : Nicolas Winding Refn (réalisateur) - Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston. Editeur Wild Side Films
127

128
Photo décor issue du DVD Indiana Jones. Les aventuriers de l’arche perdu : Steven Spielberg (réalisateur) - Avec Harrison Ford. Editeur Paramount

De Bethune DB25 IX ème inframonde Maya
Son cadran, recréant l’atmosphère profonde des céramiques
et des pierres sculptées par les scribes, aurait
pu être une des nombreuses énigmes qu’Indiana Jones
aurait pu résoudre durant son périple au coeur du
temple maudit. Ses aiguilles, en saphir cerclé d’acier
bleu quant à elles, en auraient été les clefs, tant elles
s’intègrent harmonieusement sur le cadran.
La manufacture De Bethune, comme Spielberg avec
la sage Indiana Jones, a voulu retranscrire l’épopée
humaine de ses cultures disparues, montrer leur génie
mystique et scientifique à travers les savoirs-faire horloger
actuels. Seul 12 personnes auront la chance de pouvoir
l’acquérir.
Dimensions : 44 mm x 12,50 mm
129

130
Photo décor issue du DVD Affaire Thomas Crown : Norman Jewison (réalisateur) - Avec Steve McQueen, Faye Dunaway, Paul Burke. Editeur MGM/PFC

Ludovic Ballouard Upside Down or rose
Entre cette montre et son possesseur nait une véritable histoire d’amour, avec
toute la poésie qui l’entoure. Tout comme le héros du film l’affaire Thomas Crown,
l’Upside Down trompe l’ennui de son possesseur et de tous ceux qui l’observent.
Grâce à des disques mobiles, le chiffre de chaque heure est tourné a l’envers à
l’exception de l’heure actuelle - mécanisme à heures sautantes - par conséquent
chaque changement d’heure est un véritable ballet visuel aussi bien sur le cadran
qu’à travers son fond saphir qui laisse apparaitre son mouvement.
Tout comme Steve McQueen et Faye Dunaway, plus ils se côtoient, se découvrent,
se séduisent voir s’intimident, plus cette histoire d’amour devient forte.
Cette montre est donc un ode à l’élégance, véritable explosion de subtilités techniques
et esthétiques.
Dimensions : 41 mm x 11 mm
131

scape
Art
Réalisation et stylisme Marco Manni
Photographe Antonin Guidicci. Artwork Amadeo Orellana
132

Chemise Fendi
Montre The Run Well, bracelet en cuir Shinola

Veste et pantalon Viktor&Rolf, Chemise a fleurs Dries Van Noten
Montre en acier et bracelet en cuir Issey Miyake

Veste laminée or Acne Studios, Maille en cachemire et soie MM
Montre chrono bracelet en crocodile cadran en or jaune et fond en nacre Emporio Armani

Pull en maille et pantalon aux carreaux Bottega Veneta
Montre Diver, Boitier en titan massif et bracelet en caoutchouc tressé Bottega Veneta

Chemise Kris Van Assche, Pantalon Dries Van Noten
Montre Sport Héritage Bell&Ross

Veste imprimée en soie Gucci
Montre en acier g-timeless chrono Gucci

Veste Massimo Piombo, Chemise et pantalon Issey Miyake
Montre Chiffre Rouge cadran noir fase lunaire Dior horlogerie

Veste et jeans Versace
Montre Milgaus cadran blanc Rolex

Pull Kenzo
Montre Please noir bracelet en caoutchouc Issey Miyake

Veste, t-shirt e pantalon Diesel Black Gold
Montre en acier Emporio Armani

Pull en maille Dries Van Noten
Montre cadran or jaune et bracelet lézard Emporio Armani
Grooming Mickael Jauneau @ Aurélien
Model Jules raynal @ newmadison

Celluloid
No More
Réalisation et Photographie Cyril Carret
Mode Fleur Huynh Evans

Veste rayée JOHN GALLIANO,
col roulé LOUIS VUITTON et haut de forme vintage
Col customisé par CYRIL CARRET

Pull en maille ISABEL BENANETO,
trench en cuir LANVIN et col vernis PHYLEA

Chemise imprimée GIVENCHY par RICCARDO TISCI et masque AND_I

Veste en cuir et pantalon LOUIS VUITTON et chaussures en cuir avec détails en métal DIOR HOMME

Veste en cuir LOUIS VUITTON et gants en pellicule par CYRIL CARRET

Col roulé LOUIS VUITTON et kimono imprimé ISSEY MIYAKE
Collier en bobines par CYRIL CARRET

Chemise, veste et pantalon en denim avec
sa paire de chaussures en cuir VALENTINO
Fraise en pellicule par CYRIL CARRET

Veste sans manche, pantacourt,
jupe et Chausures RAD HOURANI
Courrone en bobines par CYRIL CARRET

Tshirt, veste et pantalon DIOR HOMME
et chaussures en cuir BERLUTI

Tshirt DIOR HOMME, manteau ERMENEGILDO ZEGNA et ceinture en cuir ISABEL BENENATO, casque Cyril Carret
Assistant photo Luc Margalida
Make-up Yann Boussand Larcher
Hair Cyril Auchère
Model Alexander Beck @ Bananas
Remerciements Studio-montmartre.com

on
Set
-----
Réalisation Fleur Huynh Evans
Photographie Urivaldo Lopes

Cardigan et veste Jean Paul Gaultier

Veste Emporio Armani

Saharienne, pantalon et ceinture Versace
Chaussures en cuir perforées Emporio Armani

Tshirt métallique DOLCE & GABBANA
Trench satiné ERMENEGILDO ZEGNA
162

163

Veste bicolore et pantalon Lanvin

Tshirt, veste, pantalon imprimés et chaussures en cuir perforées Emporio Armani

Brian porte un polo et cardigan Bottega Veneta
Caméraman porte un blouson et un pantalon en cuir trussardi,
une paire de lunettes de soleil rayban et un chapeau Stetson

168
Chemise imprimée et pantalon Trussardi

Chemise et pull imprimé, pantalon rayé, chaussures Prada
169

Chemise, veste et pantalon imprimés
et chaussures tissées Dolce & Gabbana

Chemise et veste sans manches, pantalon et chaussures en cuir avec détails métallique Dior Homme. Caméraman porte un blouson et un pantalon en
cuir trussardi, chaussures prada, une paire de lunettes de soleil rayban et un chapeau Stetson
Model Brian Shimansky @ Success - Mise en beauté Lorena Zecchini
Lighting Assistants Claudio Bellei and Mauro Impala - Digital Assistant Giovanni Fato
Special thanks to Studio Ferrovia Creative
171

l i f e s t y l e
© Jim Heimann Collection
Los Angeles
De Sunrise à Sunset
Los Angeles, cette terre «des hyperboles et des surnoms
- movieland, filmland, starland-» selon Joseph Kessel,
hypnotise par sa lumière bleutée dans laquelle le rêve et
le cauchemar finissent toujours pas se liguer
A
Los Angeles, comme ailleurs, le
soleil se lève à l’Est. Downtown,
cette partie de la ville que les visiteurs
ignorent, est le Manhattan de la
mégalopole californienne. Ses immeubles
Art Déco lorgnent le ciel où flottent les
oiseaux d’Hitchcock. Union Station, la gare
centrale de la ville, flanquée d’un clocher
d’une église coloniale espagnole, est le décor
plus belles années de Barbara Streisand et
Robert Redford dans The way we were de
Sydney Pollack. Leonardo di Caprio a posé
ses valises dans la grande salle des départs
transformée en hall de banque pour une
scène de Catch me if you can de Steven Spielberg.
Mais sur Broadway, les cinémas sont
endormis comme des maisons de campagne
172

trop longtemps abandonnées. Au Million
Dollars Theatre, au Merced ou au Rialto, les
enseignes lumineuses se sont tues et les boxes
office sont fossilisés. A l’intérieur, les projecteurs
sont à l’arrêt mais la salle du spectacle
est intacte, le décor originel habillé de poussière.
Le hall d’entrée de ces théâtres qui ont
joué les premiers chapitres de l’histoire du
cinéma américain est envahi des échoppes
de marchands de babioles. Les bijoux en
toc chinois ont chassé les répliques de Rita
Hayworth.
Les américains ne cultivent pas la nostalgie
mais la destruction créatrice de Schumpeter.
« I am big ! It’s the picture that got small »
(« Je suis belle ! C’est le cinéma qui est devenu
laid. ») déclare Gloria Swanson dans le Sunset
Boulevard de Billy Wilder. L’actrice campe sa
propre vie, celle de la star déchue rêvant d’un
retour en haut de l’affiche. C’est l’antienne
à Los Angeles : toujours y croire. « It’s time
to wake up girl ! » intime le fantasmatique
cow-boy à Diane (Naomi Watts) chez Lynch
dans Mulholland Drive qui serpente dans
les Hills de Hollywood, ces montagnes du
cinéma où le rêve et le cauchemar finissent
toujours pas se liguer. La ville ne serait-elle
que la cité des anges maléfiques ?
Jim Morrison la décrit comme une femme
« Je vois ta chevelure brûler, tes collines
sont en feu. (…) Motel argent meurtre folie,
passons du bonheur à la folie ». Jack Kerouac
la voit comme une jungle : « Quelles nuits
brutales violentes c’étaient, et toutes remplies
du gémissement des sirènes ! (…) Dans ma
vie, je ne me suis jamais senti aussi triste.
LA est la plus foisonnante en solitude et en
brutalité des villes américaines ».
Sun Rise boulevard n’existe pas à Los Angeles.
Seul le crépuscule défile d’est en ouest et
traverse la ville pour se jeter dans l’océan pacifique,
une histoire sans fin. Le kilomètre zéro
de Sunset Boulevard démarre aux confins de
China Town, dans un périmètre qui n’a rien
de glamour et qui n’est pas encore bordé de
villas de millionnaires. Ma voiture de location,
une mustang décapotable, file comme
le feu sur les 39 km du boulevard sinusoïdal.
Carnet d’adresses
Shopping dilettante
The Grove, avec un côté Disney Land chic, campus de marques à la mode.
Abercrombie & Fitch sans faire la queue; éphèbe torse nu à l’entrée pour un photo call
(on repart avec le polaroïd). Kiehl’s au complet, nouvelle boutique Banana Republic,
Apple… Service concierge gratuit.
www.thegrovela.com
Randonnée dans les Hills
Runyon Canyon Park, West Hollywood est le parc «sauvage» des acteurs et
mannequins qui viennent pour une hike sportive. Les suivre pour voir la ville d’en haut.
Cours de yoga gratuits tous les jours. Accès gratuit du lever au coucher du soleil.
www.runyoncanyon-losangeles.comthedresden.com
West Hollywood, Beverly Hills, Bell Air,
Brentwood et Pacific palissade ne sont que
des étapes du voyage dans le voyage. Au 8221,
le Château Marmont se prend pour celui
d’Ambroise. James Dean n’est plus accroché
à ses fenêtres. La fureur de vivre se meurt
dans Griffith Park. Il n’est que 17 heures. La
nuit est tombée sur les lettres d’Hollywood.
L’été indien se languit. L’air de novembre est
doux. Dans le Los Angeles Times, le chroni-
Los Angeles.
Portrait d’une ville
Kevin Starr, David L. Ulin,
Jim Heimann
Taschen
Couverture rigide,
25 x 34 cm - 572 pages
49,99 euros
queur gastronomique constate que les étals
du farmers’market de Santa Monica croulent
encore sous les tomates quand, selon lui, des
légumes de saisons seraient plus appropriés.
Un jeudi ordinaire, à l’heure où les Angelenos
migrent du Pacifique vers l’est, Sunset
Boulevard et les principales artères de la
ville sont paralysées. Mais aujourd’hui, ce
sont les fours qui turbinent pour venir à
bout des dindes gargantuesques. Les Ange-
173

l i f e s t y l e
© Jean-Paul Fretillet
© Jim Heimann Collection
Dormir à quai sur Sunset
The Standard- Hôtel design au coeur de
West-Hollywood - Intérieurs inspirés de
Warhol - Piscine sur le toit avec vue les toits
et la lumière bleutée que l’on ne goûte qu’à
Los Angeles. Hôtel cousin dans Downtown
- moments époustouflants et décadents au
bord de la piscine au sommet au milieu des
buildings éclairés.
www.standardhotels.com
lenos s’apprêtent à passer à table tandis que
sur la côte Est, Thanksgiving est déjà avalé.
Débarquer à Los Angeles ce jour sacré, c’est
un peu comme être parachuter en France à la
Toussaint. Toute proportion gardée. La ville
américaine qui n’arrête jamais de vivre se tait
pendant quelques heures. Qu’on se rassure.
A la radio, la voix de stentor d’un speaker
annonce que demain dès cinq heures, c’est à
dire quand l’aube s’annonce sur les collines
de Beverley, les magasins ouvriront en
fanfare pour la grande braderie annuelle.
Une tradition chasse l’autre. En attendant que
les affaires reprennent, les dindes rôtissent
avec œcuménisme dans Korean Town, China
Town, Thaï Town, à West Hollywood, Echo
Park, Little Tokyo, chez les Arméniens, les
Russes, les Iraniens, les Mexicains… dans
toutes les communautés de la deuxième
agglomération américaine qui exhalent, sauf
le quatrième jeudi de novembre, les saveurs
des cuisines de l’immigration.
Dans cette ville où les quartiers épousent les
frontières du monde, il suffit de traverser une
rue ou un boulevard pour parcourir plusieurs
milliers de kilomètres. Les continents se
rejoignent et se font face. Ils vivent et souvent
s’ignorent. Leurs histoires se croisent et s’entremêlent
comme les destins des 22 personnages
de Short Cuts, inspirés des nouvelles
de Raymond Carver, et mis à l’écran de façon
magistrale par Robert Altman. Dans un
registre encore plus dramatique, Paul Haggis
a peint dans Crash (en 2004) la mosaïque
sociale et raciale de Los Angeles qui dessine
la géographie de la ville, de Rodeo Drive à
South Central L.A, de Santa Monica à Echo
Park, de UCLA à downtown, où rien ne se
ressemble. Le feu couve sous les pieds de
cette ville aux pieds d’argile. The Big One,
ici on l’évoque comme la bête du Gévaudan,
entre rire et crainte, avec une douce et
fatale désinvolture. Un jour, c’est certain, Los
Angeles s’écroulera sous l’empire de la tectonique
des plaques. Le voyageur Joseph Kessel
avait souligné avec justesse le sens absurde et
fantastique de cette ville « dévorée, arrachée
à tout, placée sur le rivage bleu et or d’un
continent immense, baignée par le plus vaste
océan (…) planète étrangère à la nature, [qui]
continue de rouler à travers les cataclysmes
et les effondrements, traînant dans son sillage
ses artificielles fééries, ses figures consacrées,
ses baisers et ses trahisons comme autant de
mécaniques sortilèges ».—
texte Jean-Paul Fretillet
174

Resto musée Ray’s and Stark Bar
Au Los Angeles County Museum of Art,
Restaurant en plein air, entre pelouse et
nouveau bâtiment signé Renzo Piano.
Cuisine naturelle et locale jouée
par Kris Morningstar
www.raysandstarkbar.com
Malibu beach
Les plages de Venice et Santa Monica en
bordure de L.A. Malibu pour la fougue des
vagues et le spectacle des surfeurs. Paradis
Cove est une plage privée, déjeuner sur le
sable. Plats à partir 20 $.
www.paradisecovemalibu.com
© Jean-Paul Fretillet
Jazz hors du temps
The Dresden, Los Feliz Institution qui a servi
de décor au film « Swingers ». Ambiance
vintage à souhait. Elayne et Marty, duo,
encadrant une contrebassiste, chante
Frank Sinatra et autres voix du swing.
www.thedresden.com
101 coffee shop
Un «diner» de l’Amérique éternelle, un peu
à l’écart de la route de Sunset, sur la 101.
Pancakes moelleux surmontés de fraises
et burgers géants. 6145 Franklin Ave (Cross
Street: Vista Del Mar Avenue)
Farmers Market
A Los Angeles, tentaculaire citée qui
compte environ 3,5 millions d’habitants,
le nombre de marchés fermiers ne cesse
de s’accroître. Près d’une centaine sont
certifiés. Aujourd’hui, chaque semaine,
700 marchés se tiennent à ciel ouvert.
Beaucoup de producteurs sont bio mais
ce n’est pas une obligation. Les Angelenos
viennent chercher des produits qui ont
du goût et supporter une certaine idée de
l’agriculture familiale. Sur celui de Santa
Monica, le dimanche matin, la probabilité
d’y croiser une star du cinéma est forte.
Swarthmore Ave & Sunset Blvd, 86,
www.ccfm.com
Un tribut à Marilyn
Lieu étrangement discret et peu
fréquenté : la tombe de Marilyn Monroe
au Pierce Bros. Westwood Memorial
Park (1218, Glendon Ave, www.
pbwvmemorialpark.com
A deux pas, le Hammer Museum rattaché
à UCLA, exposition d’artistes angelenos.
www.hammer.ucla.edu
Artwalk, Downtown
Tous les deuxièmes mardis de chaque
mois, soirée portes ouvertes de toutes
les galeries de downtown. Accès libre,
boissons et grignotage offerts le plus
souvent.
www.downtownartwalk.org
Venice, the place to be
Abbot Kinney Blvd à Venice est l’artère à
la mode du West Side : restaurants où l’on
fait la queue, boutiques de déco, salons
de massage, glaciers, marchand de vélos,
vendeurs de bijoux…
www.abbotkinneyonline.com
Piscine endiablée
A l’Hollywood Roosevelt Hotel, un bassin
de piscine signé David Hockney. « Pool
party » les mardis soir : bikini et paréo
sous les étoiles. 7000, Hollywood Blvd,
www.thompsonhotels.com
© Jean-Paul Fretillet
© Taschen
175

NOUVELLE LIGNE
PARIS-TOKYO HANEDA
À PARTIR DU 30 MARS 2014
Ce vol vient compléter la ligne Paris - Tokyo
Narita actuelle, vous proposant ainsi deux
liaisons directes par jour entre Paris et Tokyo.
L’aéroport de Haneda vous permet d’accéder
à tout le réseau intérieur ANA, soit 41
correspondances au Japon, et vous rapproche
du coeur de Tokyo : une quinzaine de minutes
suffisent pour rejoindre le centre-ville.
Découvrez l’excellence japonaise avec ANA.
*
* Ce n’est pas un hasard.
www.ana.fr
www.facebook.com/flyworld.ana

a u t o m o b i l e
Mercedes Classe C
Grande Classe !
La Mercedes la plus vendue dans le monde,
c’est elle, la Classe C ! Ultra stratégique
pour le constructeur, elle nous revient
plus bourgeoise que jamais.
La star est de retour…
178

La montée en gamme de la Classe C “W205” s’accompagne des derniers raffinements
technologiques. Et au chapitre qualité, on frise la perfection…
Depuis l’apparition de la famille C
chez Mercedes en 1982, il s’est écoulé
plus de 8,5 millions de berlines
moyennes étoilées. Les codes internes des
modèles C se succèdent, W201, W202, W203,
W204 et aujourd’hui W205. Le constructeur
allemand, spécialiste du haut-de-gamme,
montre encore une fois avec cette nouvelle
mouture sa suprématie en la matière. Le style,
tout d’abord, qui rappelle la grande limousine
Classe S. Il y a pire comme référence…
Plus longue d’une dizaine de centimètres, elle
est pourtant plus légère d’environ 100 kilos.
Avec un empattement rallongé de 8 cm, les
passagers arrière peuvent enfin respirer.
C’était le point noir de la précédente version…
Justement, l’habitacle joue la modernité et la
classe, avec des matériaux irréprochables et
une finition remarquable.
Les geeks de tous poils seront ravis de
manipuler le nouveau pavé tactile permettant
de commander le système d’info-divertissement
: radio, gps, ordinateur de bord,
connexion internet et autres petites gâteries
qui font de cette berline un véritable bureau.
Confort, donc, mais aussi efficacité. Le châssis
retravaillé est au-dessus de tous soupçons (on
peut lui adjoindre en option une suspension
pneumatique), hormis cette fermeté caractéristique
lorsque de grandes roues sont
montées.
Côté mécanique, notons un nouveau moteur
V6 biturbo essence sur la C400 délivrant
333 ch (tarif estimé, environ 68 000 euros) et
qui ne consomme selon le constructeur que
8 litres de sans plomb en moyenne. Chez
Audi, la S4 délivre la même puissance avec la
même architecture mécanique. La guerre est
déclarée….—
TEXTE par DAVID LAMBOLEY
En bref
La nouvelle Mercedes Classe C
(W205)
Disponible à la rentrée 2014
• Version C 180 essence / 156 ch
à partir de 33 950 euros
• Version C 220 diesel / 170 ch
à partir de 38 450 euros
179

a u t o m o b i l e
Audi A3 Cabriolet
Topless et tradition
Chez Audi, la tradition n’est pas un vain mot. Mais cela
n’empêche en rien la modernité. Alors avec ou sans capote,
place au plaisir. La nouvelle Audi A3 Cabriolet, c’est le top !
Dans la sphère automobile, les modes,
les dress-code et les traditions sont
aussi fortes que dans le monde du
prêt-à-porter. A chaque marque son style, à
chaque segment ses attributs. Il en allait ainsi
des voitures découvertes, spyder, roadster ou
cabriolet. Jusqu’à ce que la capote en toile soit
peu à peu ringardisée et remplacée par un toit
“en dur” réctractable. Ou comment bénéficier
à la fois d’un coupé plus vrai que nature
et d’un véritable cabriolet… Le concept, que
l’on imagine moderne, est pourtant révélé
au milieu des années 30 sur la Peugeot 601
Eclipse, puis repris sur la Ford Fairlane
Skyliner en 1957. Pas nouveau, donc. Depuis
la Mercedes SLK qui a démocratisé le concept
en 1996, tous les consructeurs s’y sont mis.
Dernier bastion
Tous, ou presque. Pour trouver un des derniers
bastions de la capote traditionnelle en toile,
il faut aller chez Audi. Comme de coutume,
on trouve sur la nouvelle A3 Cabriolet une
bonne vieille capote, élégante et permettant de
s’affranchir de quelques problématiques,
comme le poids supplémentaire (un toit en dur
rétractable pèse trois fois plus lourd qu’une
capote en toile) ou la cinématique complexe et
parfois capricieuse. Ici, jusqu’à 50 km/h et en
18 secondes, on passe en mode “topless” sans
aucun complexe. La nouvelle A3 Cabriolet
grandit -+18 cm, soit 4,42 m- et se veut encore
plus luxueuse. L’ancienne, de la taille d’une
Volkswagen Golf, manquait d’élégance avec
son postérieur trapu. Désormais, la malle
proéminente donne de l’allonge au dessin et
un brin de classe en plus. Autre avantage, le
volume de la soute passe de 260 à 320 litres,
mais les passagers arrière, malheureusement,
sont moins bien lotis. La place pour les jambes
n’évolue pas, pire, la garde au toit régresse par
rapport à l’ancienne mouture. En cause, la
forme de la capote, plus pentue. C’est connu, il
faut (faire) souffrir pour être belle…
Canon !
Mais cette allemande n’est pas une potiche,
loin de là. C’est un canon sur toute la ligne !
Son châssis moderne, emprunté à la Volkswagen
Golf, est une des références du genre.
Et côté mécanique, le très bon cotoie le meilleur,
avec des moteurs diesel TDI économiques
à l’usage et au top de la technologie, ainsi que
des moteurs essence très sportifs. La version
S3, par exemple, atteint 300 ch et peut rivaliser
en termes de performances avec une Porsche.
L’Audi A3 Cabriolet ne manque pas d’atouts et
offre un choix de puissances, d’options et de
finitions très large. C’est d’ailleurs un des rares
cabriolets à proposer une transmission intégrale.
Pas besoin de neige pour comprendre
l’intérêt d’un tel équipement, qui autorise une
efficacité et un niveau de sécurité remarquables.
Elle est proposée à partir de 31 730 euros en
version essence 125 ch. En diesel, l’offre débute
à 34 830 euros en version 110 ch.—
TEXTE par DAVID LAMBOLEY
Audi A3 Cabriolet 1.4 TFSI COD : l’anti-diesel
Qui a dit que plaisir mécanique et consommation raisonnable étaient des notions
antagonistes ? Sous le capot de l’A3 Cabriolet, on peut choisir un moteur qui se pose en
alternative au “mazout”. Il s’agit du 4 cylindres 1.4 litre TFSI COD délivrant 140 ch.
Ce moteur essence hors normes dispose de la technologie “Cylinder On Demand”.
A faible régime quand les conditions le permettent, il ne fonctionne qu’avec
2 cylindres actifs au lieu de 4, permettant ainsi une consommations plus faible.
Audi annonce une moyenne de 5 litres, c’est au bas mot un litre de moins qu’un moteur
classique de même puissance. A l’heure où la fiscalité avantageuse du gazole est décriée,
c’est une offre à considérer… Tarif : 35 280 euros.
180

Le point le plus marquant de cette nouvelle A3 Cabriolet, c’est son architecture “3 volumes”, c’est-à-dire avec une malle.
Avec un double avantage : un coffre plus grand et plus d’élégance.
181

l i f e s t y l e
Des restaurants
où l’on cuisine
© Denis Rouvre
On finirait par douter, ne plus y croire et surtout désespérer.
C’est mal nous connaître. A lire les gazettes culinaires, la
cuisine ne serait plus qu’affaire d’assemblage et de juxtaposition
de produits. Le mangeur est prié de se pâmer devant une noix
de Saint-Jacques encore vivante que le chef (peut-on encore parler
de chef ?) aura consenti à agrémenter d’une pincée de fleur de sel et
d’épices (plus l’intitulé est exotique mieux c’est !) et glisser quelques
lamelles de betteraves crues (la chioggia de préférence). La tablée n’a
plus qu’à communier devant l’oeuvre épurée, hymne rousseauiste, de ce
chef naturellement bon, artiste de la mandoline dont le premier d’entre
eux rayonne sur la planète depuis Copenhague (Vous connaissez René
Redzepi, évidemment, le nouveau Paul Bocuse de cette non cuisine).
Seulement voilà, à force d’improviser, de ne se fier qu’à son instinct
(par paresse ou absence de talent diront les mal pensants), de ne se
laisser guider que par le bout du nez d’un produit (fut-il puiser à la
meilleur source), de confondre assemblage et cuisine, le chef finit par
se prendre les pieds dans ses créations instantanées comme un artiste
contemporain jetant une poignée de sable au centre de la salle d’un
musée et criant au génie. La bonne nouvelle, c’est que comme toutes
les modes celle-ci lassera et passera. Cependant, la cuisine restera
comme dans tous ces restaurants que nous avons visités et aimés parce
qu’ils sont aux antipodes de ces précieux ridicules.
L’Octopus
A Béziers, dans un décor rassurant, la cuisine de Fabien Lefebvre porte
le sceau de la tradition gastronomique (tout sauf passéiste) française.
Elle est réfléchie, pensée, travaillée, assise sur une histoire, celle d’un
chef et d’un artisan qui s’est, au fil du temps et de son talent, mué en
auteur. L’assiette n’en est que l’aboutissement. Le produit est porté
au pinacle, non pas par une périlleuse improvisation, mais grâce un
échafaudage de saveurs patiemment (et très souvent longuement)
réfléchi. Ce jour-là la Saint-Jacques marinée et le Rouget de roche juste
cuisiné dans ses sucs (dont la simplicité des intitulés est inversement
proportionnelle au travail de l’auteur et au plaisir procuré au convive)
en étaient d’éclatantes illustrations. Alors avant de prendre un billet
d’avion pour Copenhague, sautez dans le premier TGV pour Béziers !
12 rue Boieldieu - 34500 Béziers - Tél. : +33 (0)4 67 49 90 00
www.restaurant-octopus.com
182

Le Bistrot du Rocher
C’est le propre des villes touristiques. Les bonnes tables ne sont pas
légion. Saint-Malo n’échappe pas à la règle. Il y a quelques mois,
Sylvain, Marie et Ken ont eu la très bonne idée d’allumer le feu du
Bistrot du Rocher, une adresse qui se morfondait à l’intérieur des
remparts. Comme les trois lurons ont de la joie de vivre à revendre,
on entre dans leur auberge un peu comme chez soi. On y goutte des
vins sans artifices qui émoustillent le sourire. On y dévore une cuisine
de marché que le fringant Sylvain interprète avec une attendrissante
sensibilité. Du cousu main et un service décontracté dans ce lieu
prometteur de la gastronomie populaire.
19 rue de Toulouse - 35400 Saint-Malo - Tél. : +33 (0)2 99 40 82 05
Jean Sulpice
En été, quand la neige a fondu, Val Thorens, la station de ski la plus
haute d’Europe, est un spectacle lunaire. A cette altitude, les arbres ont
pris la poudre d’escampette. Jean Sulpice s’accroche aux cimes. Il faut
être fou. Mais quelle douce folie ! Cette nature rebelle que le montagnard
apprivoise est le ferment d’une cuisine lumineuse et accessible
qui frappe juste sans se perdre dans d’encombrantes arabesques. Jean
Sulpice, en premier de cordée, nous entraîne très haut, au propre et
au figuré.
73440 Val Thorens - Tél. : +33 (0)4 79 40 00 71
www.jeansulpice.com
Les Climats
A côté de l’ancienne gare d’Orsay, ce restaurant est un hymne aux vins
de Bourgogne. D’où le nom de cette table gouvernée en cuisine par
Julien Boscus dont les recettes gastronomiques comblent l’appétit.
Ceux qui détestent les crus bourguignons passeront leur chemin. Il
n’y a rien d’autres à la carte. Mais quel buveur obscurantiste peut-il
affirmer ne pas aimer la plus belle bibliothèque au monde de Chardonnay
et de Pinot noir ? Les climats sont l’appellation officielle en
Bourgogne pour désigner un lieu-dit cadastré caractérisé par un
type de sol et un microclimat. On compte plus de 1000. La cave de ce
restaurant en contient presque autant.
41 rue de Lille - 75007 Paris - Tél. : +33 (0) 1 58 62 10 08
www.lesclimats.fr
Pierre Gagnaire Tokyo
Goûter la cuisine de Pierre Gagnaire pour environ 30 euros
(4500 Yen), c’est possible… à douze heures d’avion de Paris. Si vous
êtes de passage à Tokyo, n’hésitez pas à grimper au sommet de l’hôtel
ANA intercontinental où le chef trois étoiles de la rue Balzac a semé
son talent. La vue sur les toits de Tokyo est vertigineuse. L’assiette
(de l’amuse-bouche à la mignardise) est un festival de précision
gastronomique à la française qui, apprécié depuis la capitale japonaise
semble si exotique, même pour un gourmand français.
ANA Intercontinental 107-0052 Tokyo, Minato, Akasaka,
1 Chome−12−33 - Tél. : +81 3 3505 9505
Chez Georgette
Dans le bas de la rue Saint-Georges, un peu à l’écart du tumulte de
la Rue des Martyrs et des adresses à la mode (toujours bondées),
Georgette mène sa barque depuis une quinzaine d’années. Cette
femme d’une belle élégance ne joue pas la tradition. Elle l’a pratique.
Le décor René Cotty ne fait pas fabriqué et semble avoir toujours été
à sa place. La cuisine est ménagère concoctée avec des ingrédients du
terroir français et italien. Il n’y a rien à décrypter. Il suffit de déguster
et d’apprécier. Tout simplement.
29, rue Saint Georges - 75009 Paris - Tél. : +33 (0) 1 42 80 39 13
La cantine de la Cigale
On y va en traînant les pieds, de guerre lasse, après avoir essuyé
plusieurs refus dans les cantines alentours faute d’avoir eu la précaution
de réserver. On y va nourri par la curiosité et une coupable
indulgence tant l’expérience précédente dans une adresse cousine
(dans son concept marketing), le Terroir Parisien Bourse du stratosphérique
Yannick Alléno fut une scandaleuse déception. Dans ce
restaurant, ancré entre Anvers et Pigalle, sur le bruyant boulevard de
Clichy, la carte est signée par le chef Christian Etchebest, un béarnais
qui connait son terroir comme sa poche. Les portions sont généreuses
comme dans le sud-ouest, mises en forme avec style, portées par des
produits savoureux. Le contrat est rempli.
124 boulevard de Rochechouart - 75008 Paris - Tél. : +33 1 55 79 10 10
Rutz et Pauly Saal
A Berlin, c’est vers l’Auguststraße qu’il faut se diriger pour en vivre
deux gourmandes expériences. Dans cet ancien quartier de galeries,
du temps où Marx et Lénine étaient en odeur de sainteté, les
immeubles Art Déco ont ont été ravalés comme des sous neufs. Les
boutiques de luxe et les cafés à la mode bourgeonnent. Depuis une
petite dizaine d’années, Markus Muller et son bar à vin Rutz, éclairé par
une étoile Michelin, sont l’un des phares des gastronomes de la ville.
Pour accompagner une spectaculaire cartes des vins, nantie de 1001
références (dont les mémorables rieslings bios de Keller Weingut),
Markus Muller bâtit une cuisine élégante, assise sur quelques pépites
du terroir allemand dont le frêle exotisme des parfums et des saveurs
ne trompe pas le visiteur. Un peu plus loin, le Pauly Saal, une autre
étoile Michelin, a éclos il y a quelques mois dans une ancienne école
juive de filles. Le mangeur est toisé par les six mètres de hauteur de
plafond de l’ancien gymnase éclairé par des inflorescences luminaires
de Murano. Dans l’assiette, la cuisine ne gambade pas. Elle est posée
avec une grande sagesse. La pièce de boeuf de Poméranie, juteuse et
savoureuse, cuite avec justesse, musarde avec une fine purée de chou
rave au goût soyeux et persistant. Cette agréable partition est signée
par le chef Siegfried Danler.
Rutz, Chausseestrasse 8 - 10115 Berlin - Tél. : +49 30 24 62 87 60
www.rutz-weinbar.de. Pauly Saal, Auguststraße 11 - 10117 Berlin -
Tél. : +49 30 33 00 60 70, www.paulysaal.com.—
texte Jean-paul fretillet
183

photographe Alban couturier
Hédiard, Fauchon, La grande épicerie de
Paris et Lafayette Gourmet réunis sont
des temples de la démesure, de la vanité et
du goût parfois incertain. Les gourmands
esthètes, les amoureux des saveurs
authentiques et les chasseurs de parfums
exotiques préfèrent le charme discret de
ces épiceries fines de quartier dont Paris
a encore le secret. En voici quelques
adresses au caractère et au goût affirmés.

l i f e s t y l e
Florilège
d’épiceries fines
G. Detout
C’est l’une des adresses survivantes du ventre
de Paris du temps où les Halles de Eiffel abritaient
les victuailles de la capitale. Gérard
Detout n’a pas eu besoin de pseudonyme.
Son nom de famille résume à lui seul l’esprit
de cette maison dont le décor nous replonge
dans les années soixante du siècle dernier.
Le marketing n’a pas le droit de cité dans ce
garde-manger hallucinant et pantagruélique
où seule la vérité des produits est clinquante.
On y trouve de tout et surtout le meilleur
et l’introuvable. Les employés à l’humour
souvent pince-sans-rire connaissent leur
inventaire par coeur. De la pâte feuilletée
fraîche, des épices Rabelais, une gousse de
vanille de Madagascar, une boite de fraise
au sirop ou du poivre de Penja, l’adresse n’est
jamais prise en défaut par le plus pointus des
gourmands.
58 rue Tiquetonne - 75002 Paris
Tél. : 01 42 36 54 67
Izrael
On aurait aimé lire la description, à n’en point
douter, pointilleuse qu’aurait écrite Balzac de
cette épicerie du Marais si l’auteur amoureux
des belles et bonnes choses avait vécu dans ce
siècle. Il nous aurait régaler par les mots de
ce lieu sans âge, théâtre d’une chevauchée de
couleurs, d’une sarabande de parfums d’ici et
d’ailleurs, d’une farandole de souvenirs d’enfance
et de voyage. Voilà un endroit qui rend
un peu moins misanthrope.
30 rue François Miron - 75004 Paris
Tél. : 01 42 72 66 23
Albert Menés
C’est un peu au bonheur des gourmands.
L’adresse déborde de ces produits au plaisir
intemporel, résultant de l’alliance d’un terroir
et du savoir-faire protégé d’un artisan. Le
fondateur de cette épicerie parisienne (et
dont les produits sont distribués chez Monoprix)
est un marin breton qui avait, en plus
du goût des voyages celui de la curiosité des
saveurs inconnues. Toutes les références de
cette maison ont des valeurs sûres à la qualité
infaillible.
41 boulevard Malesherbes - 75008 Paris
Tél. : 01 42 66 95 63
Der Tante Emma-Laden
Au fin fond de la mémoire des Allemands
expatriés à Paris, survit l’image de l’épicerie
du con de la rue, où on allait acheter son lait,
son cirage ou ses oeufs. Les « Tantes Emma-
Laden, terme connoté berlinois appartiennent
à la culture populaire allemande. Il y a une
bonne dizaine d’années, le français Philippe
Même a épousé Gudrum, une allemande. De
leur union est né ce joyeux magasin, unique
à Paris, débordant de gourmandises d’outre-
Rhin : pain d’épices, eiswein, bière Goethe,
gaufrette Hanuta, aalsuppe de Hambourg et
tombereau de saucisses dont la Thuringer
Rostbrastswurst.
Marché de Saint-Quentin,
85 bis boulevard de Magenta - 75010 Paris
Tél. : 01 42 46 51 17
Papa Sapiens
Si vous n’avez jamais assisté à la joute
préférée des gourmands de notre époque qui
consiste à débusquer le meilleur du meilleur
du moment et le clamer haut et fort entre
deux bouchées, courez chez Papa Sapiens et
vous découvrirez tout ce qu’il convient de
goûter pour briller à ce petit jeu : la viande
d’Alexandre Polmard qui n’est pas seulement
le plus glamour des bouchers de France mais
un éleveur lorrain qui a l’oeil sur ses plantureuses
Blonde d’Aquitaine ; le beurre du
Ponclet baratté par David Akpamago avec
le lait cru des vache Froment du Léon ou les
saucisses au piment d’oiseau d’Emmanuel
Chevassieux.
7 rue Bayens - 75007 Paris
Tél. : 01 58 57 82 81
Des Saumons et des ailes
En sortant de cette boutique de la rue
Charlot, vous ne pourrez plus hurler que le
saumon fumé est un cauchemar. Sur les bords
de l’Adour, dans le sud-ouest de la France, la
famille Barthouil est l’une des dernières à
saler et fumer des saumons sauvages pêchés
dans la rivière. Le produit mérite le qualificatif
exceptionnel. Après l’avoir goûter, on mesure
l’abysse qui le sépare des produits d’élevage de
la grande distribution ou de certaines épiceries
dites fines vendus à vils prix. La boutique
s’illustre aussi par le vrai goût de ses taramas
et des ses foies gras.
41 rue Charlot - 75003 Paris
Tél. : 01 42 78 32 88
Les Grands d’Espagne
Le monde du jambon ibérique, le pata negra,
est un peu comme une auberge espagnole.
Derrière l’appellation, pourtant protégée et
récemment redéfinie, le gourmand est plus
souvent trompé que régalé. Chez les Grands
d’Espagne, la nouvelle adresse parisienne de
l’épicerie espagnole, on apporte l’assurance
de déguster l’aristocratie du cochon ibérique
engraissé avec des glands de chênes verts de
la dehesa (la forêt espagnole). L’alliance du
gras et du maigre révèle des parfums d’une
immense subtilité. Aux côtés de ces jambons
de seigneurs, la maison propose quelques
gourmandises du terroir ibérique : sardinillas,
turon, poivrons del piquillo et quelques vins.
Les Grands d’Espagne,
44-47 passage des Panoramas - 75002 Paris
www.lesgrandsdespagne.fr
texte Jean-paul fretillet
185

photographe
Julio Calvo González

l i f e s t y l e
Le dalmatien
ou la mouche du coche !
Son port racé, altier, élégant et sa spectaculaire robe tachetée
sont ses atouts de séduction. Le dalmatien ne joue pas que sur
son image mais aussi sur ses qualités et son incroyable capacité
d’adaptation.
Loft Dog
Laisse Cœur - 55,15 €
www.shop.loft-dog.com
Son origine est très ancienne, sans doute un
millier d’années, mais reste vague et non
étayée de preuves. On n’en trouve pas de trace
en Dalmatie (province de l’ex Yougoslavie), certains
affirment toutefois qu’ils auraient pu exister dans
cette région à une période de l’histoire. L’hypothèse
la plus probable est qu’il serait issu du braque du
Bengale importé d’Inde par les Anglais. Il aurait
ainsi migré en Europe ou il fut introduit par la suite
en Italie.
Ce sont bien les Anglais qui les premiers ont su
apprécier cette race pour ses qualités et son nom fut
l’héritage d’une page de leur histoire.
Au début des années 1900, ils l’utilisèrent comme
messager pendant les guerres des Balkans (Dalmatie)
pour passer les lignes ennemies. C’est ainsi qu’harnaché
d’un sac à dos, il portait les messages à leurs
destinataires.
Depuis des siècles, les Anglais connaissaient
ses qualités d’endurance de chien courant, sa vue
perçante, son flair exceptionnel, sa sociabilité et son
adaptabilité de vie en groupe.
Ami des chevaux, on le dressa pour ouvrir la voie
aux coches, carrosses et autre diligences d’ou son
surnom de « chien de coche » pour prévenir toute
suspicion de danger. Au XVIII e siècle il représentait
le top de l’élégance en gambadant fièrement à côté
des chevaux des attelages aristocratiques. Le chic
voulait que l’on assortisse ses chevaux à la robe du
dalmatien !
Cette vogue traversa l’Atlantique pour se retrouver
dans l’Amérique des sudistes. Il devint rapidement
la mascotte des pompiers américains dès cette
époque. Il emboîtait le pas aux chevaux tractant
les véhicules et aboyait pour avertir et éloigner les
animaux et personnes se trouvant sur leur chemin.
Il est représenté dans de nombreuses peintures à
partir du XII e siècle. Dans l’ouvrage de Thomas
Bewick publié en 1792 on trouve la première
description du dalmatien. C’est Vero Shaw qui
rédigea le premier standard de la race en 1802, il fut
adopté officiellement en 1890.
Son principal défaut : il est très têtu, mais on lui
pardonne facilement. Il s’adapte à tout et c’est un
compagnon que l’on peut emmener dans toutes
sortes de sortie, c’est un curieux qui saura se
conduire en véritable gentleman. Tout est question
d’éducation : il faudra une main de fer dans un gant
de velours. Une portée vous garantira de nombreux
chiots. Le film les « 101 dalmatiens » en est la
parfaite illustration. Sa sortie en 1961 déclencha en
France un véritable engouement jusqu’à ses prestations
de mannequin dans le milieu de la mode.
Merci Monsieur Walt Disney !.—
texte Brigit Mettra
Les Fauves mondains
Collier Natural Black – 69,99 €
www.lesfauvesmondains.com
Hartman and Rose
Barclay in Black - 69,99 €
www.hartmanandrose.com
Petsmood
Un fauteuil avec appui-tête
pour un animal de compagnie
aimant profiter de la vie de famille
en véritable diva
Divanato Size 1 : 1 270 €
www. petsmood.fr
187

l i f e s t y l e
Freud
et les Nouveaux
Pères
Le docteur Edwige Antier est reconnue comme l’une des grandes références
en matière d’enfance et d’éducation. Pédiatre et diplômée en psychopathologie,
elle exerce la pédiatrie depuis trente ans au cours desquels elle a attentivement
suivi l’évolution des familles contemporaines. Nous l’avons consulté sur le sujet
de la nouvelle place du père dans la relation Parent/enfant.
David Beckham et son fils Romeo illustrés par Kai Karenin Kai Karenin
188

A. M. Quelle semble être la place du père par rapport aux générations
de nos parents ?
E. A. Quand j’étais jeune pédiatre, les pères déposaient « Madame et
Bébé » et restaient attendre dans la voiture. Dix ans plus tard, les pères
entraient dans la salle d’attente, s’asseyaient et prenaient le journal en
attendant que ça passe… Aujourd’hui, ils entrent devant Madame,
arborant le nouveau-né sur leur épaule, et c’est souvent Papa qui
égrène la « petite liste » des questions, depuis le calibre des tétines au
bon outil pour couper les ongles…
Ainsi, le père veut jouer un rôle au quotidien dès les premiers mois,
un rôle charnel, de peau à peau, du porte-bébé au biberon. Ensuite,
soyons honnête, c’est plus souvent maman qui conduit l’enfant malade,
nos logiciels sur lequel nous notons l’accompagnant le prouve ! Mais
le père refait surface plus souvent qu’autrefois, et, bien sûr, dès qu’il y a
maladie grave, conflit de couple…
Edwige Antier,
Pédiatre et diplômée
en psychopathologie
A. M. La théorie Freudienne part du principe que la mère est « toute
puissante » aux yeux de l’enfant dans le couple parental.
E. A. Cette théorie était valable jusque dans les années 70. Aujourd’hui
l’homme dans le couple s’octroie une place de père totalement bouleversée,
beaucoup plus présente et chaleureuse : cela peut-il changer les
rôles et les rapports des enfant aux parents ?
L’enfant est si faible et si dépendant ! Il arrive sur cette
planète comme E.T. et en cherche les codes pour les
cent ans qu’il aura à y vivre. Pour les découvrir, il a
besoin de ce que nous appelons sa « sécurité affective
de base ». Classiquement, ce sont des bras enveloppants,
un regard bienveillant, le lait qui nourrit, le
bercement pour dormir, la chanson pour distraire.
Celle (ou celui) qui assure le mieux cette base est tout
puissant. Si le père est présent, protège et répond aux
signaux ténus envoyés par l’enfant, il est puissant,
parfois plus qu’une mère déprimée ou absente.
A. M. Les rôles de chacun dans la famille sont maintenant
interchangeable : Maman conduit la voiture
et travaille, papa fait la cuisine et passe l’aspirateur. Comment l’enfant
perçoit-il cette nouvelle distribution ?
E. A. En Suède, où les pères peuvent prendre le deuxième semestre du
congé de mater-paternité, leur arrêt de 6 mois pour s’occuper de leur
enfant est « bien vu » dans leur entreprise (c’est ce que me disaient
3 pères de chez Erickson, ingénieurs payés 80 % de leur salaire, car on
estime que s’occuper d’un jeune enfant les humanise et qu’ils seront
meilleurs acteurs professionnels ensuite !) Une réelle complicité nait
entre l’enfant et le père qui s’occupe de lui en première ligne. Et une
plus grande empathie avec la mère aussi. L’un de ces pères me disaient :
« Enfin ! Tout de même… La mère prend les 6 premiers mois car en
Suède, toutes les mamans allaitent. Moi, je prend les 6 mois suivants,
quand ma fille crapahute et touche à tout. Le soir, quand ma femme
« Aujourd’hui
l’homme
dans le couple
s’octroie une place
de père totalement
bouleversée »
rentre, elle ne comprend pas que je suis crevé ! » Un père qui partage
les attentions nécessaires à l’enfant comprendra mieux sa femme ! L’enfant
grandit bien quand il sait ses deux parents solidaires.
A. M. On constate maintenant que les pères manifestent
plus facilement l’affection envers leurs
enfants, filles ou garçons : qu’est-ce que ce nouveau
comportement va apporter aux enfants d’aujourd’hui
?
E. A. Oui, ils s’autorisent les sentiments, la compassion.
On a le droit d’avoir du chagrin, l’enfant se sent
compris. Cela sème les bases de confiance pour toute
la vie, et l’on peut espérer que vont évoluer les études
qui montrent que les jeunes adultes confient plus leurs
soucis à leur mère qu’à leur père…
A. M. Quel est l’élément principal à retenir pour un
être un « bon père »
E. A. Respecter l’enfant, comprendre qu’il est plein développement: il
a besoin d’être accompagné dans toutes ses découvertes, cela demande
de la patience. Mais le père ne doit pas rêver de se substituer à la mère,
pour lui prendre sa « toute puissance », par exemple en refusant qu’elle
donne le sein pour qu’il puisse donner le biberon. Il y a tant à faire
pour s’occuper d’un enfant autre que donner le lait !
A. M. L’archétype du père « sévère, frustrant et punissant » est-il
définitivement aux oubliettes ?
E. A. Le discours sur « l’autorité » qu’on attend des pères doit être
subtile : l’enfant a besoin d’un guide, pas d’un chef ! « Tu vas voir,
quand ton père va rentrer ce soir ! » non, merci ! Vous connaissez mon
combat contre « la fessée » et tous les châtiments corporels…
189

l i f e s t y l e
A. M. La famille aujourd’hui peut se définir différemment avec
l’avènement du Mariage pour tous : comment pensez-vous que l’enfant
se structure avec deux parents du même sexe ?
E. A. Je suis beaucoup d’enfants de foyers homo-parentaux. En fait, j’ai
constaté que les rôles se distribuent : l’une est plus tonique, l’autre plus
« mère-poule » ; l’un est plus décisionnaire, l’autre plus protecteur… Il
y a toujours une stéréo sur laquelle l’enfant se repère pour s’identifier.
A. M. L’enfant a-t-il obligatoirement besoin d’un représentant de
chaque sexe pour se structurer et évoluer ? A-t-on assez d’expérience
pour avoir un avis pertinent sur cette question ?
E. A. Chaque famille est paticulière : naître d’un couple hétéro, puis
avoir un parent qui refait sa vie homo, ce n’est pas la même situation
qu’être « bébé Thalys » entre deux mamans… Etre adopté et se poser
la question de sa première mère, ce n’est pas la même configuration
qu’être en procréation croisée avec un couple ami… Chaque histoire
est particulière et régulièrement, comme pour tout enfant, l’histoire
des origines doit être revisitée selon sa maturité.
A. M. Quels conseils d’éducation principaux pourriez vous donner
aujourd’hui aux pères ?
E. A. Vous aimez l’aventure ? Dites-vous que le Paris-Dakar, c’est
rien du tout comme aventure à côté d’élever un enfant ! Voilà la plus
noble, la plus complexe, la plus enrichissante pour chacun ! Admirez
ce petit humain, prenez-lui la main, montrez-vous solidaire de votre
compagne (ou de votre compagnon) malgré les épreuves de la vie.
Et faites attention ! Passé le premier enthousiasme, tant d’enfants me
disent : « Papa ? Il est toujours sur son ordinateur ! » Bon ! Maman
aussi, de plus en plus !.—
sujet réalisé par Richard Voinnet
levi’s
Blouson zippé en jersey
www.levi.com
3 POMMES Kids
Tshirt serigraphié auto
www.3pommes.com
Edwige Antier est l’auteur de
nombreux ouvrages sur le thème
de la famille, dont « Il est où mon
Papa ? » (Robert Laffont)
tommy hilfiger
Bermudas madras
fr.tommy.com
190

s h o p p i n g
bmw roadster
Voiture à pédales - 229 €
p’tit bolide
les galopins s’offrent une pointe de vitesse
Burberry
Blouson en cuir zippé
fr.burberry.com
Jean bourget
Short en coton
www.jeanbourget.com
junior gaultier
Blouson en toile imprimée
www.jeanpaulgaultier.com
191

c l a p d e f i n
Rencontre du 3ème type
le HTC One M8 vaisseau de communication
Le 25 mars dernier, toutes les galaxies ont pu découvrir le nouveau
smartphone vedette d’HTC : le HTC One (M8), véritable bijou d’aluminium.
Son ecran 5 pouces, l’HTC Sense 6, et sa batterie ont été améliorés,
par rapport à la précédente génération, lui permettant ainsi une
utilisation quotidienne terrestre et “spatiale” simplifiée.
Son appareil photo, grâce à son double objectif Duo Camera lui permet
de capturer de sublimes clichés. La vidéo n’a pas été oubliée
puisque le HTC One (M8) intègre un mode Slow Motion efficace. Enfin,
son double haut-parleur frontal et sa connectique, grâce à la technologie
BoomSounden, lui permettront de faire écouter ses morceaux
préférés à tout l’univers.
En bref, le HTC One (M8) est le compagnon idéal au quotidien et
ce quelque soit la situation, même au fin fond de la galaxie. A noter
que l’Etui HTC Dot View (accessoire non fourni) possède des fonctionnalités
innovantes car en plus de protéger l’écran il permet de consulter
l’heure ou la météo et d’être alerté de la réception de nouveaux
mails, SMS, etc. sans toucher l’écran ni même ouvrir l’étui.
Disponible en France en trois couleurs : Glacial Silver, Gunmetal Grey
et Amber Gold, cette dernière est pour l’instant disponible exclusivement
chez Bouygues Telecom. au tarif de 679 euros.
Texte Edouard Bierry - Photo www.eyedom.com

LEGACY MACHINE N o 1
UNIQUE FLYING BALANCE WHEEL
AND VERTICAL POWER RESERVE
COMPLETELY INDEPENDENT DUAL TIME ZONES
18K WHITE OR RED GOLD
279 COMPONENTS / 23 JEWELS
WWW.MBANDF.COM
MB&F M.A.D.GALLERY - 11 Rue Verdaine, Genève
CHRONOPASSION - 271 Rue Saint Honoré, Paris
LE BON MARCHÉ - 24 Rue de Sèvres, Paris

www.chanel.com La Ligne de CHANEL - Tél. : 0 800 255 005 ( appel gratuit depuis un poste fixe).