Abraham, Jacob, Moïse, Exode - Sources Chrétiennes
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Oscar-le-Stylite qui, désabusé par la folie hum aine, dans un contexte<br />
de guerre mondiale, monte sur une très haute colonne « en pleine terre<br />
chrétienne… » de façon à « retenir la droite de Dieu » (selon une<br />
dévote nommée Adélaïde) et à « support[er] le ciel tout entier sur ses<br />
épaules ». D’après Mathilde, la se conde dévote, Oscar serait « sur<br />
cette colonne qui vogue dans sa terr ible immobilité telle une nouvelle<br />
Arche de l’Alliance ». Oscar serait le représentant de <strong>Jacob</strong>, mais à la<br />
différence de celui-ci, il est prisonnier à jamais de son songe, ses rêves<br />
ne sont que quelques moments de lucidité.<br />
L’échelle de <strong>Jacob</strong> a aussi été une source d’inspiration pour<br />
Adrian Lyne, réalisateur am éricain du film L’échelle de <strong>Jacob</strong><br />
(1990 2 ). <strong>Jacob</strong> Singer, jeune diplôm é de philosophie devenu facteur à<br />
son retou r du Viet-Nâ m, souff re depuis son expérience m ilitaire d e<br />
troubles hallucinatoires et de cauchem ars. En particulier, il se sent<br />
poursuivi et m enacé par des démons. Aya nt retrouvé d’anciens<br />
compagnons de guerre atteints des m êmes sym ptômes, il va<br />
finalement découvrir que sa sect ion a servi de cobaye pour des<br />
chimistes de l’arm ée américaine qui élaboraient une nouvelle drogue<br />
proche du LSD et baptisée « l’ échelle ». En effet, cette drogue<br />
destinée à d écupler l’ag gressivité peut fait desce ndre l’homme dans<br />
ses plus bas instincts de bestia lité, dans un m onde de pulsions<br />
démoniaques, m ais aussi lui donner l’illusion d’une sublim ation,<br />
d’une m ontée avec les anges. Les homm es dr ogués du bataillon de<br />
<strong>Jacob</strong> se so nt entretués toute une nuit et ne peuvent se libérer de ces<br />
souvenirs inaccessibles à leur mémoire consciente.<br />
C’est à trav ers la thématique du rê ve que le réalisateur nous fait<br />
percevoir l’univers mental de <strong>Jacob</strong>, de telle sorte que le spectateur ne<br />
sait jam ais avec certitude quand le personnage rêve et quand il est<br />
dans le réel. A la fin du film, lorsque <strong>Jacob</strong> meurt en rêvant, on ne sait<br />
s’il se libère enfin de la drogue ou s’il en subit enfin les effets<br />
positifs : l’échelle devient une montée d’escalier donnant sur une porte<br />
d’où jaillit la lumière divine. Gabe, le fils de <strong>Jacob</strong> devenu ange (il est<br />
mort dans u n acciden t), accompagne son père jusqu’à cette lum ière.<br />
<strong>Jacob</strong> expérimente la théorie que Louis, son ostéopathe et ami, fervent<br />
lecteur de Maître Eckhart, a développé tout au long du film : celui qui<br />
2 <strong>Jacob</strong>'s Ladder (L'échelle de <strong>Jacob</strong>), fil m a méricain d' Adrian Ly ne, 1990, avec Tim<br />
Robbins (<strong>Jacob</strong>), Elisabeth Pena (Jezzie), Danny Aiello (L ouis), Jason Alexander (Geary),<br />
scénario : Bruce Joël Rubin, musique : Maurice Jarre, 112 min. couleur.