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Cahiers de la<br />

sécurité<br />

n°3<br />

Risques<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

Sommes-nous prêts ?<br />

äÉ=ê∑äÉ=ÇÉë=ÉåèìÆíÉë=<br />

ÇÉ=îáÅíáã~íáçå=Ç~åë=ä~<br />

ãÉëìêÉ=ÇÉ=ä~=Ǩäáåèì~åÅÉ<br />

par<br />

Christophe SOULLEZ<br />

Cyril RIZK<br />

janvier-mars 2008


Le rôle des <strong>en</strong>quêtes de victimation<br />

dans la mesure de la délinquance<br />

L’apport des premiers résultats de l’<strong>en</strong>quête<br />

de victimation INSEE/INHES-OND de 2007<br />

Christophe SOULLEZ, Cyril RIZK<br />

La mise <strong>en</strong> place progressive depuis quatre<br />

ans d’un dispositif d’<strong>en</strong>quête annuelle de<br />

victimation constitue un bouleversem<strong>en</strong>t<br />

des moy<strong>en</strong>s de mesure de la délinquance<br />

<strong>en</strong> France. En cette matière, l’abs<strong>en</strong>ce de<br />

données collectées grâce ce type d’<strong>en</strong>quête<br />

directe auprès d’un échantillon de victimes<br />

contraint à ne s’appuyer que sur les statistiques<br />

<strong>en</strong>registrées par la police et la g<strong>en</strong>darmerie or, elles<br />

ne suffis<strong>en</strong>t pas à déterminer les t<strong>en</strong>dances d’évolution de<br />

la délinquance commise. Pour remédier à ces limites, les<br />

États-Unis dans les années 1970 puis l’Angleterre et le<br />

Pays de Galles dans les années 1980 ont institué un système<br />

de mesure fondé à la fois sur les données d’<strong>en</strong>quête de<br />

victimation et sur les statistiques de la police. L’une<br />

des principales missions de l’Observatoire national de la<br />

délinquance (OND) dont le conseil d’ori<strong>en</strong>tation a été<br />

installé <strong>en</strong> novembre 2003 a été de doter la France d’une<br />

grande <strong>en</strong>quête annuelle de victimation. Fruit d’un part<strong>en</strong>ariat<br />

avec l’INSEE, cette <strong>en</strong>quête intitulée « cadre de<br />

vie et sécurité » s’est déroulée dans une forme complète<br />

comparable à l’<strong>en</strong>quête British crime survey (BCS) du Home<br />

Office britannique pour la première fois <strong>en</strong>tre janvier et<br />

mars 2007. Le rapport annuel de l’OND r<strong>en</strong>du public le<br />

12 novembre 2007 a permis d’<strong>en</strong> diffuser les premiers<br />

résultats. C’est l’occasion d’illustrer l’apport de cet outil de<br />

connaissance à la mesure des phénomènes de délinquance.<br />

Qu’est-ce qu’une<br />

<strong>en</strong>quête de victimation ?<br />

L’expression « <strong>en</strong>quête de victimation » emploie un<br />

terme qui peut être trompeur, « <strong>en</strong>quête », et un néologisme,<br />

« victimation ». Par « <strong>en</strong>quête », on désigne un type<br />

de sondage qui se distingue très fortem<strong>en</strong>t du sondage<br />

électoral téléphonique auquel on assimile aujourd’hui<br />

tous les sondages. Pour éviter les confusions, les sondages<br />

que l’INSEE conduit <strong>en</strong> face-à-face auprès d’un échantillon<br />

de ménages sont appelés des <strong>en</strong>quêtes. Dans le<br />

contexte pénal qui est celui de la mesure de la délinquance,<br />

c’est-à-dire des infractions pénales, l’<strong>en</strong>quête de victimation<br />

ne doit donc pas être confondue avec l’<strong>en</strong>quête policière.<br />

Les <strong>en</strong>quêteurs de l’INSEE pos<strong>en</strong>t un questionnaire<br />

id<strong>en</strong>tique à un échantillon de ménages et d’individus,<br />

<strong>en</strong> se r<strong>en</strong>dant à leur domicile. Ce travail, qui respecte<br />

l’anonymat des personnes interrogées, n’a aucun point<br />

commun avec l’<strong>en</strong>quête policière, si ce n’est le principe<br />

d’un échange de questions et de réponses qu’on retrouverait<br />

dans l’interrogatoire d’un suspect, d’une victime ou<br />

d’un témoin.<br />

L’<strong>en</strong>quête de victimation la plus anci<strong>en</strong>ne, la National<br />

crime victimization survey (NCVS) du départem<strong>en</strong>t de la<br />

Justice des États-Unis fait apparaître le terme « victimization ».<br />

Il n’<strong>en</strong> existe pas de traduction littérale <strong>en</strong> français, au<br />

mieux on peut le définir comme « le fait d’être victime<br />

de ». L’objet d’une <strong>en</strong>quête de victimation est précisém<strong>en</strong>t<br />

de demander aux <strong>en</strong>quêtés s’ils ont été victimes d’infrac -<br />

tions au cours d’une période de temps réc<strong>en</strong>te. L’institut<br />

« statistique Canada » emploie le terme francisé de<br />

« victimisation » pour désigner l’<strong>en</strong>quête quinqu<strong>en</strong>nale<br />

qu’il mène sur les atteintes dont on pu être victimes les<br />

Canadi<strong>en</strong>s. En France, on a préféré à cet anglicisme, le<br />

néologisme « victimation » pour désigner ces <strong>en</strong>quêtes.<br />

Une <strong>en</strong>quête de victimation compr<strong>en</strong>d nécessairem<strong>en</strong>t<br />

des questions construites sur le modèle suivant : « En<br />

2005 ou 2006, avez-vous été victime d’un vol ou d’une<br />

t<strong>en</strong>tative de vol de votre voiture ? ». La période citée est appelé<br />

période de référ<strong>en</strong>ce, elle peut varier d’une <strong>en</strong>quête de<br />

victimation à l’autre. La liste des infractions pouvant<br />

figurer dans ce type d’<strong>en</strong>quête s’adressant à toute la<br />

population, est limitée pour deux raisons : d’une part, il<br />

faut que l’infraction vise le ménage ou la personne <strong>en</strong>quêtée,<br />

ce qui exclut par définition toute infraction sans victime,<br />

Reproduction interdite © INHES 2008<br />

1


Cahiers de la sécurité – n°3 – janvier-mars 2008<br />

comme les infractions à la législation sur les stupéfiants ;<br />

d’autre part, il est indisp<strong>en</strong>sable que la définition de<br />

l’infraction soit suffisamm<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> connue de toute la<br />

population pour éviter tout problème de compréh<strong>en</strong>sion,<br />

ce qui exclut les faits les plus complexes comme les<br />

escroqueries et les fraudes.<br />

Les faits qui sont effectivem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts dans les<br />

questionnaires d’<strong>en</strong>quête de victimation sont les atteintes<br />

aux bi<strong>en</strong>s des ménages (vols et destructions, dégradations<br />

de bi<strong>en</strong>s comme l’automobile, les deux-roues ou ayant<br />

eu lieu dans les résid<strong>en</strong>ces des ménages), et les atteintes<br />

à la personne (vol personnel avec ou sans viol<strong>en</strong>ce,<br />

viol<strong>en</strong>ces physiques, viol<strong>en</strong>ces sexuelles, m<strong>en</strong>aces ou insulte).<br />

Pour chaque type de fait dont sont victimes certaines<br />

des personnes interrogées, on mesure sa fréqu<strong>en</strong>ce durant<br />

la période de référ<strong>en</strong>ce (une personne peut, par exemple,<br />

avoir été cambriolée deux fois au cours de la période).<br />

Puis, on cherche à obt<strong>en</strong>ir plus de détails sur la dernière<br />

atteinte <strong>en</strong> date. On demande si, suite à celle-ci, une<br />

plainte ou une simple déclaration a été déposée à la<br />

police ou à la g<strong>en</strong>darmerie. On demande év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />

les motifs du non-signalem<strong>en</strong>t. Chaque victime est<br />

conduite à décrire la nature précise des faits subis ainsi<br />

que leurs conséqu<strong>en</strong>ces physiques, psychologiques ou<br />

matérielles.<br />

L’<strong>en</strong>semble des indicateurs fournis par les <strong>en</strong>quêtes<br />

de victimation permet de mieux connaître les catégories<br />

de la population ou bi<strong>en</strong> les territoires qui sont les plus<br />

exposés à telle ou telle sorte d’atteintes. Ils permett<strong>en</strong>t<br />

aussi de mesurer l’exist<strong>en</strong>ce et la nature év<strong>en</strong>tuelle d’un<br />

li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre degré d’exposition ou de victimation et opinions<br />

sur la sécurité. Via le taux de plainte, ils permett<strong>en</strong>t aussi<br />

d’évaluer le nombre d’atteintes qui ne sont pas <strong>en</strong>registrées<br />

par les services de police ou de g<strong>en</strong>darmerie au regard de<br />

celles qui sont comptabilisées dans les statistiques officielles.<br />

À partir des réponses des personnes interrogées lors<br />

d’une <strong>en</strong>quête de victimation, on peut estimer, pour une<br />

infraction abordée dans l’<strong>en</strong>quête, le nombre total de<br />

faits subis au cours d’une année donnée et parmi ceux-ci,<br />

le nombre de faits ayant été suivis d’une plainte. Une<br />

<strong>en</strong>quête de victimation fournit pour les infractions qui<br />

s’y prêt<strong>en</strong>t une estimation d’une statistique déjà disponible,<br />

les faits constatés sous forme de plainte et <strong>en</strong>registrés<br />

dans l’outil de saisie des faits portés à la connaissance<br />

de la police et la g<strong>en</strong>darmerie. En France, il s’agit de<br />

« l’état 4001 ». Ces <strong>en</strong>quêtes fourniss<strong>en</strong>t surtout une<br />

évaluation d’une grandeur totalem<strong>en</strong>t inaccessible par<br />

ailleurs, le nombre de faits subis qu’ils ai<strong>en</strong>t ou non été<br />

suivis d’une plainte.<br />

Spontaném<strong>en</strong>t, on pourrait p<strong>en</strong>ser que les chiffres<br />

relatifs à un même phénomène obt<strong>en</strong>us d’une part <strong>en</strong><br />

collectant des données administratives, d’autre part <strong>en</strong><br />

exploitant des données d’<strong>en</strong>quêtes doiv<strong>en</strong>t être proches<br />

voire égaux. L’expéri<strong>en</strong>ce montre que ce n’est pas toujours<br />

le cas, sans pour autant que l’une ou l’autre des sources<br />

soit mise <strong>en</strong> cause. Pour chaque infraction de type délits,<br />

on vérifie si le total estimé des plaintes à partir de<br />

l’<strong>en</strong>quête est comptable avec celui des faits constatés par la<br />

police. Si c’est le cas, on <strong>en</strong> conclut a posteriori que les deux<br />

sources mesur<strong>en</strong>t sans doute des phénomènes proches.<br />

Quand ce n’est pas le cas, on recherche des motifs<br />

pouvant expliquer le décalage observé et <strong>en</strong> général, on<br />

trouve plusieurs raisons portant sur les définitions ou<br />

les exclusions. Quand la comparaison est <strong>en</strong>visageable,<br />

elle concerne les évolutions <strong>en</strong> t<strong>en</strong>dance bi<strong>en</strong> plus que<br />

la confrontation des niveaux bruts mesurés <strong>en</strong> une<br />

année donnée.<br />

Doté d’une mesure des évolutions annuelles du nombre<br />

d’atteintes aux bi<strong>en</strong>s ou d’atteintes à la personne obt<strong>en</strong>ue<br />

à partir de deux outils distincts que sont les <strong>en</strong>quêtes<br />

de victimation et les faits constatés par la police et la<br />

g<strong>en</strong>darmerie, dont le premier compr<strong>en</strong>d des faits qui<br />

n’ont pas été <strong>en</strong>registrés dans le second, on peut se<br />

prononcer sur les évolutions <strong>en</strong> cours <strong>en</strong> s’affranchissant<br />

des limites inhér<strong>en</strong>tes à chaque source prise séparém<strong>en</strong>t.<br />

Lorsque la t<strong>en</strong>dance est la même, on conclut qu’il existe<br />

une quasi-certitude pour que la délinquance commise<br />

suive effectivem<strong>en</strong>t celle-ci. Lorsqu’elle diffère selon la<br />

source, ce qui peut arriver et ce qui donne toute sa force<br />

à la situation où elle est commune aux deux sources, on<br />

doit accepter l’idée que l’évolution <strong>en</strong> cours n’est pas<br />

mesurable avec les outils disponibles.<br />

Des <strong>en</strong>quêtes<br />

sur les conditions de vie<br />

vers les <strong>en</strong>quêtes de victimation<br />

Dès l’installation de son conseil d’ori<strong>en</strong>tation <strong>en</strong><br />

novembre 2003, l’Observatoire national de la délinquance<br />

s’est mis <strong>en</strong> relation avec l’INSEE pour développer ce<br />

type d’<strong>en</strong>quête directe auprès d’un échantillon de<br />

victimes. Le part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>tre l’INSEE et l’OND s’est<br />

notamm<strong>en</strong>t traduit par la réalisation <strong>en</strong>tre janvier et mars<br />

2007 de l’<strong>en</strong>quête « cadre de vie et sécurité », la première<br />

du dispositif des <strong>en</strong>quêtes annuelles auprès des ménages<br />

consacrées exclusivem<strong>en</strong>t à la victimation.<br />

Il y a quatre ans, lorsque l’observatoire national de la<br />

délinquance s’<strong>en</strong>gage dans sa mission de développem<strong>en</strong>t<br />

des <strong>en</strong>quêtes de victimation <strong>en</strong> France, il existait déjà un<br />

2<br />

Reproduction interdite © INHES 2008


Christophe SOULLEZ, Cyril RIZK<br />

Le rôle des <strong>en</strong>quêtes de victimation dans la mesure de la délinquance<br />

dispositif d’<strong>en</strong>quêtes annuelles sur les conditions de vie<br />

des ménages, les <strong>en</strong>quêtes dites PCV. En particulier, le<br />

questionnaire PCV posé tous les ans <strong>en</strong> janvier, compr<strong>en</strong>ait<br />

quatre questions de victimation, chacune suivie d’une<br />

question sur la plainte. Les atteintes concernées étai<strong>en</strong>t les<br />

cambriolages de la résid<strong>en</strong>ce principale, les vols liés à<br />

l’automobile, les autres vols et les agressions. La prés<strong>en</strong>ce<br />

de questions de victimation ne faisait pas pour autant<br />

de ces <strong>en</strong>quêtes généralistes sur les conditions de vie de<br />

véritable <strong>en</strong>quête de victimation. Il leur manquait<br />

notamm<strong>en</strong>t un comptage et une datation précise des<br />

atteintes ainsi qu’une évaluation de leur gravité.<br />

Dans son premier rapport annuel datant de mars 2005,<br />

l’OND a publié deux articles sur la victimation et les<br />

opinions sur la sécurité personnelle mesurées grâce aux<br />

<strong>en</strong>quêtes PCV de 1996 à 2004, c’est-à-dire <strong>en</strong> s’appuyant<br />

sur la première génération de ces <strong>en</strong>quêtes. La taille des<br />

échantillons et l’imprécision du questionnem<strong>en</strong>t n’ont<br />

pas permis d’<strong>en</strong> extraire de nombreux indicateurs. Les<br />

<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts tirés des quelques indicateurs alors<br />

disponibles, le nombre d’atteintes subies, le taux de<br />

plainte et les opinions sur le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’insécurité ont<br />

conforté l’objectif de l’OND de collecter des séries de<br />

données sur plusieurs années dans les même conditions.<br />

La seconde génération des <strong>en</strong>quêtes PCV n’a pas eu la<br />

longévité de la précéd<strong>en</strong>te, puisqu’elles ont été arrêtées<br />

<strong>en</strong> 2006 lors de leur seconde année d’exist<strong>en</strong>ce. Elles ont<br />

cep<strong>en</strong>dant joué un rôle majeur dans le développem<strong>en</strong>t<br />

des <strong>en</strong>quêtes de victimation. Elles ont été l’occasion<br />

d’introduire un nouveau questionnem<strong>en</strong>t sur la datation<br />

et le comptage des faits subis dès l’<strong>en</strong>quête de 2005, ainsi<br />

que de nouvelles victimation de type « atteintes aux bi<strong>en</strong>s<br />

des ménages ». En 2006, le questionnem<strong>en</strong>t détaillé sur la<br />

plainte ainsi que sur la nature et les conséqu<strong>en</strong>ces des<br />

préjudices s’est généralisé à toutes ces atteintes.<br />

Les atteintes aux personnes ont peu bénéficié des<br />

avancées interv<strong>en</strong>ues dans le questionnaire des <strong>en</strong>quêtes<br />

PCV de 2005 et 2006. C’est pourquoi les principaux<br />

résultats publiés par l’OND à la suite de l’exploitation<br />

des ces <strong>en</strong>quêtes ont concerné les atteintes aux bi<strong>en</strong>s des<br />

ménages. On a pu alors constater des réelles converg<strong>en</strong>ces<br />

d’évolution du nombre de cambriolages et de vols liés<br />

à l’automobile <strong>en</strong>tre les données d’<strong>en</strong>quêtes et les statistiques<br />

des faits constatés par la police et la g<strong>en</strong>darmerie.<br />

Pour la première fois, deux <strong>en</strong>quêtes successives ont permis<br />

de confirmer une t<strong>en</strong>dance révélée grâce à l’état 4001,<br />

mais pour laquelle on ne pouvait pas se prononcer faute<br />

de confirmation par une source tiers.<br />

L’INSEE et l’OND, <strong>en</strong> s’appuyant sur un comité<br />

d’experts, ont conçu l’<strong>en</strong>quête « Cadre de vie et sécurité »<br />

2007, qui après deux <strong>en</strong>quêtes de transition, était prévue<br />

pour être la première du dispositif d’<strong>en</strong>quêtes annuelles<br />

strictem<strong>en</strong>t consacrées à la victimation. Le point de<br />

départ de cette <strong>en</strong>quête a été le questionnaire des <strong>en</strong>quêtes<br />

PCV afin notamm<strong>en</strong>t de maint<strong>en</strong>ir quand c’était possible<br />

les séries existantes, et leur modèle a été l’<strong>en</strong>quête de<br />

victimation annuelle de Home Office britannique, le<br />

British Crime Survey (BCS). Plus <strong>en</strong>core que l’<strong>en</strong>quête<br />

doy<strong>en</strong>ne NCVS, l’<strong>en</strong>quête BCS qui a plus de 25 ans<br />

d’exist<strong>en</strong>ce peut être considérée comme l’<strong>en</strong>quête de<br />

référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière de victimation. Cela ti<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t<br />

à la proximité qui existe <strong>en</strong> termes de protocole <strong>en</strong>tre<br />

cette <strong>en</strong>quête et les <strong>en</strong>quêtes PCV de l’INSEE. Il s’agit<br />

d’<strong>en</strong>quêtes <strong>en</strong> face à face auprès d’un échantillon obt<strong>en</strong>u<br />

par tirage aléatoire.<br />

L’<strong>en</strong>quête « Cadre de vie et sécurité » conserve la distinction<br />

<strong>en</strong>tre des questions dites de niveau ménage et<br />

des questions individuelles. Le protocole des <strong>en</strong>quêtes<br />

PCV prévoyait qu’après la passation d’un questionnaire<br />

ménage, on pouvait passer plusieurs questionnaires<br />

individuels à différ<strong>en</strong>ts membres du ménage. Cette<br />

particularité qui permettait d’obt<strong>en</strong>ir un échantillon<br />

d’individus bi<strong>en</strong> plus important que l’échantillon<br />

« ménage » pour un surcoût relativem<strong>en</strong>t modeste n’a pas<br />

été maint<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> 2007. Elle s’opposait directem<strong>en</strong>t à la<br />

volonté d’interroger égalem<strong>en</strong>t les personnes sur des<br />

atteintes extrêmem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibles que sont les viol<strong>en</strong>ces<br />

sexuelles et les viol<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre proches.<br />

Les premiers apports<br />

de l’<strong>en</strong>quête 2007<br />

L’<strong>en</strong>quête cadre de vie et sécurité a été conçue pour<br />

fournir des indicateurs sur les atteintes aux personnes<br />

qui étai<strong>en</strong>t jusque-là inaccessibles. Il s’agit notamm<strong>en</strong>t<br />

du nombre de victimes de viol<strong>en</strong>ces physiques ou<br />

sexuelles que celles-ci ai<strong>en</strong>t eu lieu <strong>en</strong> dehors ou au sein<br />

même des ménages. Le premier article du rapport 2007<br />

de l’Observatoire national de la délinquance porte<br />

précisém<strong>en</strong>t sur les résultats inédits collectés sur ces<br />

atteintes. Le second article consacré aux vols subis <strong>en</strong><br />

2006, y compris les vols personnels avec ou sans viol<strong>en</strong>ce,<br />

qui pour la première fois ont pu être dénombrés, a<br />

permis d’établir le nombre total d’atteintes subies et de<br />

faire des comparaisons globales avec les données de<br />

l’état 4001 sur ces délits. Pour <strong>en</strong> illustrer l’apport, les<br />

principaux <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts de ces deux articles vous sont<br />

proposés <strong>en</strong> conclusion du prés<strong>en</strong>t article.<br />

Il ne s’agit que des premiers travaux issus de l’<strong>en</strong>quête<br />

« cadre de vie et sécurité » 2007, sachant que son cont<strong>en</strong>u<br />

très riche permettra d’alim<strong>en</strong>ter de nombreuses autres<br />

Reproduction interdite © INHES 2008<br />

3


Cahiers de la sécurité – n°3 – janvier-mars 2008<br />

études à paraître dans les mois qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. De plus,<br />

son r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t à l’id<strong>en</strong>tique <strong>en</strong> 2008 et les années<br />

suivantes, induira la mise à jour et l’établissem<strong>en</strong>t de séries<br />

relatives aux indicateurs déjà diffusés ou à paraître.<br />

Au regard du cont<strong>en</strong>u à caractère très souv<strong>en</strong>t méthodologique<br />

des deux articles, dont la synthèse suit ces<br />

quelques lignes, et qui sont disponibles dans le rapport<br />

annuel, il semble indisp<strong>en</strong>sable de souligner que les<br />

indicateurs extraits des <strong>en</strong>quêtes de victimation le sont<br />

dans un cadre d’interprétation contraignant. La connaissance<br />

des viol<strong>en</strong>ces concerne ainsi les personnes de 18 à<br />

60 ans victimes d’au moins un acte de viol<strong>en</strong>ces physiques<br />

ou sexuelles <strong>en</strong> 2005 ou 2006. Pour les vols, les principaux<br />

chiffres port<strong>en</strong>t sur des atteintes, et non des victimes et<br />

sur l’année 2006 pour toutes personnes de 14 ans ou<br />

plus. Le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’insécurité a quant à lui été mesuré<br />

au mom<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>quête c’est-à-dire <strong>en</strong>tre janvier et mars<br />

2007. Comme <strong>en</strong> matière de faits constatés, il n’existe pas<br />

un chiffre unique sur la délinquance pouvant être obt<strong>en</strong>u<br />

à partir des <strong>en</strong>quêtes de victimation. Il existe plusieurs<br />

indicateurs selon la nature des phénomènes étudiés. Il<br />

est nécessaire de les considérer séparém<strong>en</strong>t pour établir<br />

le bilan de la délinquance.<br />

Principaux <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts de l’article sur<br />

les victimes de viol<strong>en</strong>ces physiques et de<br />

viol<strong>en</strong>ces sexuelles <strong>en</strong> 2005 et 2006<br />

Pour la première fois depuis sa création <strong>en</strong> novembre 2003,<br />

l’Observatoire national de la délinquance (OND) dispose de données<br />

d’<strong>en</strong>quête directe auprès des victimes, dites <strong>en</strong>quête de victimation, sur<br />

toutes les formes de viol<strong>en</strong>ces physiques ou sexuelles, y compris<br />

celles commises au sein des familles et dans le couple. La source<br />

de ces données, l’<strong>en</strong>quête « cadre de vie et sécurité 2007 », a été<br />

conçue conjointem<strong>en</strong>t par l’INSEE et l’OND. Les résultats qui<br />

<strong>en</strong> sont extraits permett<strong>en</strong>t de dresser un panorama assez complet<br />

sur les phénomènes de viol<strong>en</strong>ces et leurs victimes.<br />

Il apparaît ainsi que, selon leurs réponses aux<br />

questions de l’<strong>en</strong>quête, près de 2 millions de personnes<br />

de 18 à 60 ans, soit 5,6 % d’<strong>en</strong>tre elles, ont subi des<br />

viol<strong>en</strong>ces physiques ou sexuelles au cours des années<br />

2005-2006.<br />

Tableau 1 – Proportion de personnes de 18 à 60 ayant déclaré avoir subi au moins un acte de viol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 2005 et 2006, selon la nature<br />

des viol<strong>en</strong>ces (physiques ou sexuelles) et le sexe.<br />

Champ : Personnes de 18 à 60 ans<br />

Source : Questionnaires individuels 1 , Enquête « Cadre de vie et sécurité 2007 », INSEE<br />

* Que l’auteur des viol<strong>en</strong>ces habite ou non avec l’<strong>en</strong>quêté.<br />

** Y compris les réponses « ne sait pas » et les refus : 0,6 % des 18 à 60 ans ont répondu « ne sait pas » ou « refus » à au moins une des trois<br />

questions sur les viol<strong>en</strong>ces du questionnaire auto administré. Ils sont 0,2 % à avoir choisi « ne sait pas » ou « refus » pour chacune des<br />

trois questions.<br />

(1) Questionnaire <strong>en</strong> face-à-face et questionnaire auto administré (voir préambule méthodologique).<br />

4<br />

Reproduction interdite © INHES 2008


Christophe SOULLEZ, Cyril RIZK<br />

Le rôle des <strong>en</strong>quêtes de victimation dans la mesure de la délinquance<br />

Le nombre de personnes ayant été victimes d’au moins<br />

un acte de viol<strong>en</strong>ces physiques <strong>en</strong> 2005 ou 2006 est évalué<br />

à plus de 1,6 million, ce qui correspond à 4,7 % des<br />

personnes de 18 à 60 ans. On compte d’une part 930 000<br />

victimes de viol<strong>en</strong>ces physiques commises par une personne<br />

qui ne vit pas avec elles, dites viol<strong>en</strong>ces hors ménage, et<br />

d’autre part, 820 000 victimes d’un auteur qui vit avec<br />

elles (viol<strong>en</strong>ces intra ménage). Ce sont respectivem<strong>en</strong>t<br />

2,6 % et 2,3 % des personnes de 18 à 60 ans qui ont<br />

déclaré avoir subi des viol<strong>en</strong>ces hors ménage et intra ménage,<br />

sachant qu’il existe quelques cas de cumuls (0,3 %<br />

des 18 à 60 ans). Peu ou mal connue jusqu’à aujourd’hui,<br />

la viol<strong>en</strong>ce physique à l’intérieur des ménages se révèle<br />

comme un phénomène d’une fréqu<strong>en</strong>ce comparable à<br />

celle des autres viol<strong>en</strong>ces physiques.<br />

Ces estimations ont été obt<strong>en</strong>ues auprès d’un échantillon de<br />

plus de 11 200 personnes de 18 à 60 ans interrogées au cours<br />

du premier trimestre 2007.<br />

Questionnées successivem<strong>en</strong>t sur les viol<strong>en</strong>ces sexuelles<br />

hors ménage puis sur celles pouvant avoir été commises<br />

<strong>en</strong> son sein, 1,3 % des personnes de 18 à 60 ans ont<br />

déclaré avoir subi au moins un acte de viol<strong>en</strong>ces<br />

sexuelles (hors ou au sein du ménage) <strong>en</strong> 2005 ou 2006.<br />

On évalue le nombre de victimes à près de 475 000 dont<br />

les trois-quarts, soit 350 000 personnes, ont subi des<br />

viol<strong>en</strong>ces sexuelles hors ménage. Elles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 1 %<br />

des 18 à 60 ans.<br />

Les victimes de viol<strong>en</strong>ces sexuelles intra ménage sont<br />

moins nombreuses (moins de 150 000 victimes sur 2 ans,<br />

soit 0,4 % des 18 ans à 60 ans). Le plus souv<strong>en</strong>t, elles ont<br />

aussi subi des viol<strong>en</strong>ces physiques au sein de leur ménage.<br />

De ce fait, la viol<strong>en</strong>ce intra ménage sera appréh<strong>en</strong>dée<br />

comme un phénomène réunissant à la fois les victimes<br />

de viol<strong>en</strong>ces physiques ou sexuelles de la part d’une<br />

personne vivant avec elle. Il compr<strong>en</strong>d 890 000 victimes,<br />

soit 2,5 % des 18 à 60 ans.<br />

À partir de la typologie des viol<strong>en</strong>ces physiques ou<br />

sexuelles ainsi établie, on constate que les hommes<br />

sont majoritaires parmi les victimes de viol<strong>en</strong>ces<br />

physiques hors ménage alors que les viol<strong>en</strong>ces<br />

sexuelles hors ménage et les viol<strong>en</strong>ces physiques ou<br />

sexuelles intra ménage vis<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t des<br />

femmes (graphique 1).<br />

En 2005 ou 2006, près de 550 000 hommes ont été<br />

victimes de viol<strong>en</strong>ces physiques hors ménage et 385 000<br />

Graphique 1 – Nombre de personnes de 18 à 60 ans ayant déclaré avoir été victimes de viol<strong>en</strong>ces physiques ou sexuelles <strong>en</strong><br />

2005 ou 2006.<br />

Champ : Personnes de 18 à 60 ans<br />

Source : Questionnaires individuels, Enquête « Cadre de vie et sécurité 2007 », INSEE<br />

Reproduction interdite © INHES 2008<br />

5


Cahiers de la sécurité – n°3 – janvier-mars 2008<br />

femmes. Cela correspond à 3,1 % des hommes de 18 à<br />

60 ans et 2,1 % des femmes. À l’inverse, 3 % des femmes<br />

de 18 à 60 ans déclar<strong>en</strong>t avoir subi des viol<strong>en</strong>ces intra<br />

ménage et 1,7 % des hommes, ce qui correspond à plus<br />

de 530 000 femmes victimes et 300 000 hommes. Le<br />

rapport homme/femme est <strong>en</strong>core plus déséquilibré <strong>en</strong><br />

matière de viol<strong>en</strong>ces sexuelles hors ménage : alors que<br />

260 000 femmes <strong>en</strong> ont été victimes <strong>en</strong> 2005 ou 2006,<br />

soit 1,5 % d’<strong>en</strong>tre elle, ce nombre est inférieur à 100 000<br />

pour les victimes masculines, soit 0,5 % d’<strong>en</strong>tre eux.<br />

Toutes formes de viol<strong>en</strong>ces confondues, ce sont près<br />

de 1,1 million de femmes de 18 à 60 ans qui <strong>en</strong> ont été<br />

victimes <strong>en</strong> 2005 ou 2006 et <strong>en</strong>viron 900 000 hommes.<br />

Alors que dans les <strong>en</strong>quêtes précéd<strong>en</strong>tes, celles qui n’incluai<strong>en</strong>t<br />

pas explicitem<strong>en</strong>t et distinctem<strong>en</strong>t les viol<strong>en</strong>ces<br />

sexuelles et intra ménage, la part des hommes victimes de<br />

viol<strong>en</strong>ces était supérieure à celle des femmes, on observe<br />

à prés<strong>en</strong>t une proportion de femmes victimes de 6,1 %<br />

qui est significativem<strong>en</strong>t plus élevée que celle des<br />

hommes (5,1 %). S’il se confirme que les femmes sont<br />

moins victimes que les hommes de viol<strong>en</strong>ces physiques<br />

<strong>en</strong> dehors du ménage, elles sont globalem<strong>en</strong>t plus souv<strong>en</strong>t<br />

exposées à la viol<strong>en</strong>ce physique ou sexuelle.<br />

Caractéristiques<br />

des atteintes subies<br />

Le contexte dans lequel se produis<strong>en</strong>t les viol<strong>en</strong>ces a un<br />

fort impact sur leur répétition au cours de le période de<br />

deux ans étudiée : les victimes hors ménage ont déclaré<br />

le plus souv<strong>en</strong>t avoir subi un seul acte de viol<strong>en</strong>ces alors<br />

que, dans leur majorité, les victimes d’une personne vivant<br />

avec elles ont subi deux atteintes ou plus. En particulier,<br />

près de la moitié des femmes de 18 à 60 ans victimes de<br />

viol<strong>en</strong>ces au sein du ménage déclar<strong>en</strong>t au moins trois<br />

actes <strong>en</strong> 2005-2006.<br />

Que ce soit à la suite des viol<strong>en</strong>ces physiques hors<br />

ménage ou <strong>en</strong> son sein, la proportion de victimes ayant<br />

subi des blessures est d’<strong>en</strong>viron 40 %. La fréqu<strong>en</strong>ce des<br />

viol<strong>en</strong>ces suivies de blessures ne diffère pas selon le sexe<br />

lorsqu’il s’agit de viol<strong>en</strong>ces hors ménage. En revanche,<br />

alors que 50 % des femmes victimes de viol<strong>en</strong>ces intra<br />

ménage ont subi des blessures, cette part ne dépasse pas<br />

20 % pour les hommes victimes. Il existe donc une forte<br />

disparité <strong>en</strong>tre hommes et femmes victimes de viol<strong>en</strong>ces<br />

intra familiales, <strong>en</strong> termes de nombre, de fréqu<strong>en</strong>ce,<br />

de gravité des atteintes physiques et aussi de conséqu<strong>en</strong>ces<br />

psychologiques. Près de 53 % des femmes<br />

victimes de viol<strong>en</strong>ces physiques intra ménage déclar<strong>en</strong>t<br />

que les actes subis leur ont causé des dommages psychologiques<br />

plutôt importants, voir importants. Cette part<br />

est deux fois moins élevée pour les hommes victimes.<br />

On estime que le nombre de victimes de viols et t<strong>en</strong>tatives<br />

est d’<strong>en</strong>viron 230 000 dont un peu plus de 130 000 ont<br />

subi un viol, soit 28,3 % des victimes de viol<strong>en</strong>ces<br />

sexuelles de 18 à 60 ans <strong>en</strong> 2005 et 2006. Le nombre<br />

d’hommes se déclarant victimes de viols est quasim<strong>en</strong>t<br />

nul, ce qui signifie que les 130 000 victimes de viols sont<br />

presque exclusivem<strong>en</strong>t des femmes.<br />

Les auteurs des viol<strong>en</strong>ces<br />

Près de 88 % des auteurs de viol<strong>en</strong>ces physiques hors<br />

ménage sont des hommes, sachant que lorsque la victime<br />

est aussi un homme cette proportion atteint 95 %. Les<br />

femmes victimes de viol<strong>en</strong>ces physiques hors ménage ont<br />

été à 78 % victimes d’hommes mais aussi, pour 17,8 %<br />

d’<strong>en</strong>tre elles, victimes d’une autre femme. Pour ce type de<br />

viol<strong>en</strong>ces, les hommes sont <strong>en</strong> majorité (58,8 %) victimes<br />

d’un inconnu alors que l’auteur est connu personnel -<br />

lem<strong>en</strong>t par 55 % des femmes victimes. Il s’agit pour 32 %<br />

d’<strong>en</strong>tre elles d’un ex-conjoint : <strong>en</strong> 2005 et 2006, <strong>en</strong>viron<br />

120 000 femmes ont été victimes de viol<strong>en</strong>ces physiques<br />

de la part d’un ex-conjoint.<br />

Les victimes de viol<strong>en</strong>ces sexuelles hors ménage<br />

connaiss<strong>en</strong>t l’auteur de l’agression près de 6 fois sur 10. Pour<br />

43,5 % d’<strong>en</strong>tre elles, il s’agit d’une personne connue personnellem<strong>en</strong>t<br />

et pour 16,1 %, une personne connue de vue.<br />

Pour plus de 50 % des 890 000 victimes de viol<strong>en</strong>ces<br />

physiques ou sexuelles au sein du ménage, soit 450 000<br />

personnes, l’auteur des faits subis est le conjoint. On<br />

mesure ainsi que 1,8 % des personnes de 18 à 60 ans<br />

vivant <strong>en</strong> couple ont été victimes de viol<strong>en</strong>ces<br />

physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint <strong>en</strong><br />

2005 ou 2006. Cette part atteint 2,6 % chez les femmes<br />

de 18 à 60 ans vivant <strong>en</strong> couple. On estime le nombre<br />

de femmes victimes de leur conjoint sur deux ans à<br />

plus de 330 000. Il est trois fois supérieur à celui des<br />

hommes ayant déclaré avoir été victimes de leur conjoint.<br />

La gravité des conséqu<strong>en</strong>ces des viol<strong>en</strong>ces subies <strong>en</strong>tre<br />

conjoint est bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>te selon le sexe de la victime.<br />

Moins de 10 % des hommes victimes de viol<strong>en</strong>ces intra<br />

ménage dont l’auteur est le conjoint déclar<strong>en</strong>t qu’elles<br />

lui ont causé des blessures alors que 48 % des femmes<br />

victimes de leur conjoint sont dans ce cas.<br />

6<br />

Reproduction interdite © INHES 2008


Christophe SOULLEZ, Cyril RIZK<br />

Le rôle des <strong>en</strong>quêtes de victimation dans la mesure de la délinquance<br />

Le signalem<strong>en</strong>t des viol<strong>en</strong>ces<br />

La proportion de victimes de viol<strong>en</strong>ces sexuelles hors<br />

ménage ou de viol<strong>en</strong>ces intra ménage qui a porté plainte<br />

ne dépasse pas 10 %. Ce qu’on peut appeler le taux<br />

de plainte s’établit pour les viol<strong>en</strong>ces sexuelles hors<br />

ménage à 8,4 % et pour les viol<strong>en</strong>ces intra ménage à<br />

8,8 %. Ces valeurs sont particulièrem<strong>en</strong>t faibles, notamm<strong>en</strong>t<br />

au regard de la fréqu<strong>en</strong>ce de la plainte <strong>en</strong> cas de viol<strong>en</strong>ces<br />

physiques hors ménage : elle se situe à 28,8 %, ce qui<br />

n’est pourtant pas un taux intrinsèquem<strong>en</strong>t élevé.<br />

Même s’il s’élève <strong>en</strong> cas de viols et t<strong>en</strong>tatives ou <strong>en</strong> cas<br />

de viol<strong>en</strong>ces physiques intra ménage suivies de blessures,<br />

y compris pour ces atteintes qu’on peut id<strong>en</strong>tifier comme<br />

les plus graves, le taux de plainte demeure faible : il est<br />

inférieur à 12 % pour les viols et t<strong>en</strong>tatives et ne dépasse<br />

pas 16 % pour les viol<strong>en</strong>ces intra ménage avec blessures.<br />

La proportion de femmes victimes de viol<strong>en</strong>ces commises<br />

par leur conjoint qui ont porté plainte est inférieure à<br />

8 %. Aucun homme dans cette situation n’a fait cette<br />

démarche parmi les personnes interrogées dans l’<strong>en</strong>quête,<br />

ce qui signifie qu’elle est très rare. La faiblesse du taux de<br />

plainte des femmes vivant au mom<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>quête avec<br />

le conjoint dont elle se déclare victime contraste avec<br />

le taux de plainte de près de 50 % des femmes qui se<br />

déclar<strong>en</strong>t victimes de leur ex-conjoint.<br />

Plus de 75 % des victimes de viol<strong>en</strong>ces sexuelles hors<br />

ménage et 84 % des victimes de viol<strong>en</strong>ce intra ménage n’ont<br />

fait aucun signalem<strong>en</strong>t à la police ou à la g<strong>en</strong>darmerie,<br />

que ce soit sous forme de plainte ou de main courante.<br />

Interrogées sur les motifs de ce qu’on appelle le « non<br />

report », les victimes de viol<strong>en</strong>ces sexuelles expliqu<strong>en</strong>t<br />

près de 2 fois sur 3 « que cela n’aurait servi à ri<strong>en</strong> » ou<br />

<strong>en</strong>core qu’elles ont préféré « trouver une autre solution ».<br />

Ce motif revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core plus souv<strong>en</strong>t chez les victimes de<br />

viol<strong>en</strong>ces intra ménage, plus de 77 % l’invoqu<strong>en</strong>t pour<br />

motiver l’abs<strong>en</strong>ce de signalem<strong>en</strong>t. Cette volonté « de<br />

trouver » une autre solution est même citée par plus<br />

de 82 % des femmes victimes de viol<strong>en</strong>ces intra ménage.<br />

Principaux <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts<br />

de l’article sur la victimation<br />

et s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’insécurité <strong>en</strong> 2006<br />

Grâce à des évolutions de son questionnaire, l’<strong>en</strong>quête<br />

« cadre de vie et sécurité » de 2007 permet d’évaluer le<br />

nombre total de vols contre les personnes physiques sur<br />

un an. On estime ainsi que 4 876 000 vols ou t<strong>en</strong>tatives<br />

de vols ont visé les bi<strong>en</strong>s des ménages ou les personnes<br />

de 14 ans et plus <strong>en</strong> 2006.<br />

À la suite de vérifications méthodologiques, l’OND a<br />

pu conclure que la comparaison <strong>en</strong>tre le nombre total de<br />

vols subis au s<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>quête, soit près de 4,9 millions,<br />

et celui des vols portés à la connaissance de la police et<br />

de la g<strong>en</strong>darmerie sous forme de plainte inférieur à 1,8<br />

million est valide. On estime ainsi qu’<strong>en</strong> 2006, 36,8 %<br />

des vols et t<strong>en</strong>tatives de vols subis par les ménages ou les<br />

personnes de 14 ans et plus ont fait l’objet d’une plainte.<br />

Les vols liés à la voiture et autres vols<br />

visant les bi<strong>en</strong>s des ménages<br />

En 2006, 5,1 % des ménages ont déclaré avoir subi au<br />

moins un vol ou une t<strong>en</strong>tative de vol lié à une voiture.<br />

Ce taux est <strong>en</strong> baisse significative par rapport à celui de<br />

l’année 2005 (6,1 %). La diminution concerne à la fois la<br />

proportion de ménages qui ont été victimes d’un vol ou<br />

d’une t<strong>en</strong>tative de vol de voiture, qui passe de 2,9 % <strong>en</strong><br />

2005 à 1,9 % <strong>en</strong> 2006, et celle des ménages ayant subi un<br />

vol dans ou sur sa voiture.<br />

On estime que 117 000 vols de voitures (hors t<strong>en</strong>tatives),<br />

451 000 t<strong>en</strong>tatives de vols de voitures et 1,1 million de<br />

vols dans ou sur la voiture ont eu lieu <strong>en</strong> 2006. La<br />

proportion de ménages qui dépose plainte varie selon<br />

la nature de l’atteinte subie : si plus de 90 % des vols de<br />

voitures (hors t<strong>en</strong>tative) sont suivis d’une plainte, cette<br />

fréqu<strong>en</strong>ce est inférieure à 50 % pour les t<strong>en</strong>tatives et elle<br />

ne dépasse pas 40 % pour les vols dans ou sur la voiture.<br />

Le nombre de vols et t<strong>en</strong>tatives de vols liés à la voiture<br />

a fortem<strong>en</strong>t baissé <strong>en</strong>tre 2005 et 2006. Les résultats de<br />

l’<strong>en</strong>quête de victimation permett<strong>en</strong>t de déterminer, dans<br />

le cadre d’une approche multi-sources, que le nombre de<br />

vols liés à la voiture baisse fortem<strong>en</strong>t, ce que révélai<strong>en</strong>t<br />

déjà les statistiques de plaintes <strong>en</strong>registrées par les forces<br />

de l’ordre.<br />

Cambriolages de la résid<strong>en</strong>ce<br />

principale<br />

En 2006, les ménages ont déclaré avoir subi 900 000<br />

vols s’étant déroulés dans leur résid<strong>en</strong>ce. Environ 2,8 %<br />

d’<strong>en</strong>tre eux ont été victimes d’au moins un vol de cette<br />

nature <strong>en</strong> 2006, dont 1,6 % des ménages ont subi au<br />

moins un cambriolage ou une t<strong>en</strong>tative de cambriolage.<br />

On estime que 222 000 cambriolages de la résid<strong>en</strong>ce<br />

principale suivis d’un vol et 251 000 t<strong>en</strong>tatives ont eu<br />

lieu sur un an.<br />

Reproduction interdite © INHES 2008<br />

7


Cahiers de la sécurité – n°3 – janvier-mars 2008<br />

Si <strong>en</strong> cas de cambriolage avec vol, plus de 70 % des<br />

ménages victimes port<strong>en</strong>t plainte, cette part est plus<br />

faible (40 %) <strong>en</strong> cas de t<strong>en</strong>tative.<br />

Les vols de deux-roues<br />

En 2006, 1,1 % des ménages déclar<strong>en</strong>t avoir subi au<br />

moins un vol de vélo et l’on peut déduire de leurs réponses<br />

que près de 330 000 vols ont eu lieu sur un an. Ils font<br />

l’objet d’une plainte moins d’une fois sur cinq.<br />

Pour les deux-roues à moteur, l’<strong>en</strong>quête permet de<br />

déterminer que les ménages ont été victimes de 145 000<br />

vols et t<strong>en</strong>tatives de vols visant une motocyclette, un<br />

scooter ou même un cyclomoteur. Les vols de deux-roues<br />

à moteur (hors t<strong>en</strong>tatives) sont suivis d’une plainte plus<br />

de 8 fois sur 10, soit une fréqu<strong>en</strong>ce plus de trois fois<br />

supérieure à celles des plaintes pour t<strong>en</strong>tatives qui concern<strong>en</strong>t<br />

moins de 25 % d’<strong>en</strong>tre elles.<br />

Les vols personnels<br />

avec ou sans viol<strong>en</strong>ce<br />

Environ 2,8 % des personnes de 14 ans et plus ont<br />

déclaré avoir subi au moins un vol ou une t<strong>en</strong>tative de<br />

vol d’un bi<strong>en</strong> personnel 2 <strong>en</strong> 2006.<br />

On distingue les victimes d’au moins un vol (ou<br />

t<strong>en</strong>tative) avec viol<strong>en</strong>ces ou m<strong>en</strong>aces, dont le nombre<br />

est voisin de 350 000, soit 0,7 % des 14 ans et plus, des<br />

victimes de vols et t<strong>en</strong>tatives de personnels sans viol<strong>en</strong>ce<br />

ni m<strong>en</strong>ace (1 million, soit 2,2 % des 14 ans et plus).<br />

La comparaison avec les données collectées lors de<br />

l’<strong>en</strong>quête précéd<strong>en</strong>te peut se faire sur le total des victimes<br />

d’au moins un vol personnel (hors t<strong>en</strong>tatives). Il apparaît<br />

alors que 1,1 million des personnes de 14 ans et plus ont<br />

subi au moins une atteinte de ce type tant <strong>en</strong> 2005<br />

qu’<strong>en</strong> 2006. Dans leur <strong>en</strong>semble, les vols personnels<br />

apparaiss<strong>en</strong>t donc stables sur un an.<br />

Tableau 2 – Les vols subis par les ménages et les personnes de 14 ans et plus <strong>en</strong> 2006.<br />

Champ : Ménages et personnes de 14 ans et plus. Source : INSEE, Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2007.<br />

(2) À l’exclusion de tout vol d’un véhicule (voiture ou deux-roues) ou dans une résid<strong>en</strong>ce du ménage.<br />

8<br />

Reproduction interdite © INHES 2008


Christophe SOULLEZ, Cyril RIZK<br />

Le rôle des <strong>en</strong>quêtes de victimation dans la mesure de la délinquance<br />

On estime que 1,8 million de vols et t<strong>en</strong>tatives de vols<br />

personnels ont été subis par les personnes de 14 ans et<br />

plus <strong>en</strong> 2006. Pour la première fois, l’OND peut évaluer<br />

le nombre total de vols personnels et, parmi eux, celui<br />

des vols avec viol<strong>en</strong>ces ou m<strong>en</strong>aces : <strong>en</strong> 2006, 481 000<br />

vols avec viol<strong>en</strong>ces ou m<strong>en</strong>aces ont visé une personne<br />

de 14 ans et plus, dont 289 000 vols ayant abouti. Le<br />

nombre de vols personnels sans viol<strong>en</strong>ce ni m<strong>en</strong>ace<br />

atteint près de 1,4 million dont 1 million de vols réussis<br />

(hors t<strong>en</strong>tatives).<br />

Dans leur <strong>en</strong>semble, <strong>en</strong>viron un vol (ou t<strong>en</strong>tative)<br />

personnel sur trois fait l’objet d’une plainte. Les vols<br />

les plus souv<strong>en</strong>t suivis d’une plainte sont les vols avec<br />

viol<strong>en</strong>ces ou m<strong>en</strong>aces (hors t<strong>en</strong>tatives) : un peu moins<br />

de 50 % sont ainsi déclarés. S’il s’agit d’une t<strong>en</strong>tative, la<br />

fréqu<strong>en</strong>ce de la plainte est inférieure à 35 %. En matière<br />

de vol personnel sans viol<strong>en</strong>ce, une plainte intervi<strong>en</strong>t<br />

après <strong>en</strong>viron 40 % des vols (hors t<strong>en</strong>tatives) alors que<br />

c’est le cas pour moins de 5 % des t<strong>en</strong>tatives.<br />

Si, pour les hommes et les femmes, le nombre de<br />

victimes d’au moins un vol sans viol<strong>en</strong>ce est comparable,<br />

les hommes sont, <strong>en</strong> revanche, plus souv<strong>en</strong>t visés par des<br />

vols avec viol<strong>en</strong>ces ou m<strong>en</strong>aces. Près de 1 % des hommes<br />

de 14 ans et plus ont subi au moins un vol de ce type <strong>en</strong><br />

2006, soit plus du double de la part des femmes victimes<br />

correspondantes (0,4 %).<br />

Opinions sur les questions de sécurité<br />

Interrogées au cours du premier semestre 2007, 15 %<br />

des personnes de 14 ans et plus ont déclaré qu’il leur<br />

arrivait de se s<strong>en</strong>tir <strong>en</strong> insécurité à leur domicile. Elles<br />

sont même 8,3 % à dire que cela se produit de temps <strong>en</strong><br />

temps, voire souv<strong>en</strong>t. Lors de l’<strong>en</strong>quête du début 2006, la<br />

part des personnes se s<strong>en</strong>tant <strong>en</strong> insécurité au domicile<br />

était inférieure (14,2 %) mais pas celle pour laquelle cela<br />

arrive de temps <strong>en</strong> temps ou souv<strong>en</strong>t (8,4 %).<br />

On observe le même phénomène pour le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<br />

d’insécurité dans le quartier : la proportion de personnes<br />

qui l’ont éprouvé au moins une fois passe de 18,4 % à<br />

19,5 % <strong>en</strong>tre 2006 et 2007 alors que celle de ceux qui le<br />

ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de temps <strong>en</strong> temps, voire souv<strong>en</strong>t, baisse. Elle<br />

se situe à 11 % <strong>en</strong> 2007, soit un demi-point de moins<br />

qu’<strong>en</strong> 2006.<br />

Sur la base du nombre de personnes qui éprouv<strong>en</strong>t<br />

souv<strong>en</strong>t ou de temps <strong>en</strong> temps, à leur domicile ou dans<br />

leur quartier, un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’insécurité, on peut conclure<br />

à une stabilité de ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t sur un an.<br />

Tableau 2 – Évolution <strong>en</strong>tre 2005 et 2007 de trois indicateurs sur la sécurité des personnes : actes de délinquance dont les personnes<br />

ont été témoins, s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’insécurité au domicile et s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’insécurité dans le quartier.<br />

Champ : Individus de 14 ans et plus<br />

Source : Insee, <strong>en</strong>quêtes PCV et « cadre de vie et sécurité » 2005 et 2006 et « cadre de vie et sécurité » 2007<br />

Reproduction interdite © INHES 2008<br />

9


Cahiers de la sécurité – n°3 – janvier-mars 2008<br />

La proportion de personnes de 14 ans et plus qui<br />

déclar<strong>en</strong>t que la délinquance est le problème principal<br />

de leur quartier est <strong>en</strong> baisse : elle se situe à 10,7 % <strong>en</strong><br />

2007 alors qu’elle dépassait 13 % <strong>en</strong> 2006. En revanche, on<br />

compte plus de personnes ayant été témoins d’au moins<br />

un acte de délinquance sur les deux dernières années : elles<br />

sont 18 % dans ce cas <strong>en</strong> 2007 et 14,5 % <strong>en</strong> 2006.<br />

Contrairem<strong>en</strong>t à ce que l’on avait observé <strong>en</strong>tre 2005<br />

et 2006, les indicateurs sur les questions de sécurité ne<br />

permett<strong>en</strong>t pas de conclure à une amélioration ou à une<br />

dégradation des opinions sur la sécurité <strong>en</strong>tre 2006 et<br />

2007. On peut cep<strong>en</strong>dant noter que les zones urbaines<br />

s<strong>en</strong>sibles se singularis<strong>en</strong>t toujours de façon très nette sur<br />

ces questions, y compris lorsqu’on les compare aux autres<br />

quartiers urbains. En 2007, 29,5 % des personnes de 14 ans<br />

et plus déclar<strong>en</strong>t se s<strong>en</strong>tir souv<strong>en</strong>t ou de temps <strong>en</strong> temps<br />

<strong>en</strong> insécurité dans leur quartier et 27 % considèr<strong>en</strong>t la<br />

délinquance comme le problème principal de leur quartier.<br />

Christophe SOULLEZ,<br />

Chef de départem<strong>en</strong>t de l’OND<br />

Cyril RIZK,<br />

Responsable des statistiques, départem<strong>en</strong>t de l’OND<br />

10<br />

Reproduction interdite © INHES 2008


janvier-mars 2008<br />

n°3<br />

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Cahiers de la<br />

sécurité<br />

n°3<br />

e Session par<br />

Discours d’ouverture<br />

de la 19<br />

Mme Michèle ALLIOT-MARIE<br />

Risques<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

Sommes-nous prêts ?<br />

La sécurité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,<br />

un défi pour le débat politique<br />

Le réchauffem<strong>en</strong>t climatique,<br />

un risque majeur<br />

L’Union europé<strong>en</strong>ne<br />

et les inc<strong>en</strong>dies de forêt<br />

Relance du nucléaire et sécurité globale<br />

Retour sur la catastrophe<br />

du site AZF de Toulouse<br />

XIV e Journées<br />

europé<strong>en</strong>nes des représ<strong>en</strong>tants<br />

territoriaux de l’État<br />

Éditorial ............................................................................................................................................ 7<br />

Discours d’ouverture de la 19 e Session nationale d’études, Mme Michèle Alliot-Marie,<br />

ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales ............................... 9<br />

Avant-propos .................................................................................................................................... 13<br />

Dossier<br />

La sécurité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale, un défi pour le débat politique – Chantal JOUANNO.... 21<br />

Le réchauffem<strong>en</strong>t climatique, un risque majeur – Alain COUSTOU................................... 30<br />

L’union europé<strong>en</strong>ne et les inc<strong>en</strong>dies de forêt – Angel ANGELIDIS .................................... 43<br />

La gestion des risques face au changem<strong>en</strong>t climatique ! – Gilles PENNEQUIN................ 55<br />

Quelle approche europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> matière de gestion de risques ? – Myriam BOVEDA .... 68<br />

La planification d’urg<strong>en</strong>ce sous t<strong>en</strong>sion<br />

– Catherine FALLON, Sébasti<strong>en</strong> BRUNET, Bernard CORNÉLIS ........................................ 72<br />

Environnem<strong>en</strong>t, relance du nucléaire et sécurité globale<br />

– Jean BOURLIAUD, Raphaël PRENAT ................................................................................... 84<br />

Écologie et sécurité globale – Jean-Jacques ROCHE ................................................................ 99<br />

Homeland Security : la normalisation face au droit – Jean-Marc PICARD ....................... 105<br />

Retour sur la catastrophe du site AZF de Toulouse – Bruno DOMINGO ........................ 112<br />

L’attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo : les leçons – Chikao URANAKA ........... 117<br />

Naples, la Camorra et ses « ordures » – Jean-François GAYRAUD ....................................... 124<br />

Repères<br />

Prév<strong>en</strong>tion de la malveillance et r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t urbain<br />

– Éric CHALUMEAU, Jean-Louis SAYOUS .............................................................................. 132<br />

Le rôle des <strong>en</strong>quêtes de victimation dans la mesure de la délinquance<br />

– Christophe SOULLEZ, Cyril RIZK.......................................................................................... 144<br />

Diagnostic territorial et gestion de la filière risques – Gérard PARDINI ............................ 154<br />

Global <strong>en</strong>vironm<strong>en</strong>t Outlook<br />

– Départem<strong>en</strong>t Intellig<strong>en</strong>ce économique et Gestion de crise, INHES................................... 155<br />

Les institutions confrontées aux sinistres de grande <strong>en</strong>vergure – Herculano CAETANO 158<br />

Comm<strong>en</strong>t le crime kidnappe l’économie – Noël PONS.......................................................... 161<br />

Forestiers français et développem<strong>en</strong>t durable – Bruno CARRIER ........................................ 163<br />

Économie<br />

Sécurité économique. Faut-il avoir peur de la Chine ?<br />

– Marie-Pierre VAN HOECKE ..................................................................................................... 164


janvier-mars 2008<br />

n°3<br />

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Cahiers de la<br />

sécurité<br />

n°3<br />

e Session par<br />

Discours d’ouverture<br />

de la 19<br />

Mme Michèle ALLIOT-MARIE<br />

Risques<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

Sommes-nous prêts ?<br />

La sécurité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,<br />

un défi pour le débat politique<br />

Le réchauffem<strong>en</strong>t climatique,<br />

un risque majeur<br />

L’Union europé<strong>en</strong>ne<br />

et les inc<strong>en</strong>dies de forêt<br />

Relance du nucléaire et sécurité globale<br />

Retour sur la catastrophe<br />

du site AZF de Toulouse<br />

XIV e Journées<br />

europé<strong>en</strong>nes des représ<strong>en</strong>tants<br />

territoriaux de l’État<br />

Notes de lecture<br />

• Socioanthropologie du g<strong>en</strong>darme, G<strong>en</strong>darmerie et démocratie<br />

par Jean-Hugues MATELLY ....................................................................................................... 171<br />

• Pour une police responsable, transpar<strong>en</strong>te, démocratique<br />

par Laur<strong>en</strong>ce HERNANDEZ..................................................................................................... 174<br />

• Cosa Nostra, l’histoire de la mafia sicili<strong>en</strong>ne de 1860 à nos jours<br />

par Aurélie COSTANTINI......................................................................................................... 176<br />

• Al Gore, nouveau champion de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, et sa vérité qui dérange<br />

par Xavier BOUILLOT ............................................................................................................... 178<br />

• L’affaire Lipowski. Une <strong>en</strong>quête climatiquem<strong>en</strong>t incorrecte<br />

par Patrice HERNU..................................................................................................................... 182<br />

En savoir plus sur…<br />

• Revues de criminalité et de sécurité<br />

par Jean-François GAYRAUD.................................................................................................... 183<br />

Débats<br />

• Compte-r<strong>en</strong>du des XIV e Journées europé<strong>en</strong>nes des représ<strong>en</strong>tants territoriaux de l’État<br />

Version française – Sophie GARCIA-JOURDAN.................................................................. 185<br />

• Version anglaise – Traduction LIPSIE LANGUAGES et Stev<strong>en</strong> EKOVICH.................... 195<br />

• Synthèse du rapport du German Advisory Council on Global Change :<br />

« Climate Change as a Security Risk », par Patrice HERNU.............................................. 203<br />

• Compte-r<strong>en</strong>du colloque « Déf<strong>en</strong>se et Environnem<strong>en</strong>t : une nouvelle manière<br />

de p<strong>en</strong>ser », par Patrice HERNU .............................................................................................. 204<br />

• XI e colloque « Délinquance et changem<strong>en</strong>ts sociaux – Dialogue Sud Nord »,<br />

11-13 mai 2008 à Rabat – Maroc de l'Association internationale des criminologues<br />

de langue française (AICLF) ...................................................................................................... 207<br />

• Un « Traité de sécuité intérieure » – Questions à Maurice CUSSON .............................. 209<br />

Articles disponibles sur le site www.cahiersdelasecurite.fr<br />

• Sécurité et adaptation sont indisp<strong>en</strong>sables pour absorber le choc climatique<br />

Tristan MOCILNIKAR - www.cahiersdelasecurite.fr/cs3/mocilnikar<br />

• Les inc<strong>en</strong>dies de forêt - aspects législatifs<br />

Angel ANGELIDIS - www.cahiersdelasecurite.fr/cs3/angelidis<br />

• La guerre du feu - Prév<strong>en</strong>ir les inc<strong>en</strong>dies ou lutter contre ?<br />

Christian PINAUDEAU - www.cahiersdelasecurite.fr/cs3/pinaudeau<br />

• Environnem<strong>en</strong>t : santé et hygiène, les nouveaux risques<br />

Bernard BOURDAUD’HUI - www.cahiersdelasecurite.fr/cs3/bourdaudhui<br />

“Les Borromées”<br />

3 av<strong>en</strong>ue du Stade de France<br />

93218 Saint-D<strong>en</strong>is-La-Plaine cedex<br />

Tél. 01.55.84.53.00<br />

Fax. 01.55.84.54.26<br />

www.inhes.interieur.gouv.fr<br />

• L’<strong>en</strong>jeu de la fabrication des normes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales au niveau international<br />

Dominique D’ANTIN DE VAILLAC - www.cahiersdelasecurite.fr/cs3/dantindevaillac<br />

• Le point de vue d’une ONG : Alsace Nature Haut-Rhin<br />

Michel BREUZARD - www.cahiersdelasecurite.fr/cs3/breuzard


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ë¨Åìêáí¨<br />

Rédaction<br />

Présid<strong>en</strong>t : Pierre MONZANI<br />

Directeur : Yves ROUCAUTE<br />

Directeur adjoint : François DIEU<br />

Responsable de la communication<br />

et de la publicité : Corinne FAYOLLE<br />

Rédactrice <strong>en</strong> chef : Laur<strong>en</strong>ce ALLIAUME<br />

ASSO Bernard, Avocat, Professeur des Universités,<br />

Sophia Antipolis<br />

BERGES Michel, Professeur des Universités, Bordeaux IV<br />

DIEU François, Professeur des Universités, Université Toulouse I<br />

DOMENACH Jacqueline, Professeur des Universités,<br />

Paris X-Nanterre<br />

GUILHON LE FRAPER DU HELLEN Alice, Directrice<br />

du groupe CERAM, Sophia Antipolis<br />

HERNU Patrice, Administrateur de l’INSEE,<br />

conseiller du directeur de l’INHES<br />

LOUBET DEL BAYE Jean-Louis, Professeur des Universités,<br />

Toulouse I<br />

BARBOT Ivan, Préfet de région (Hr), Présid<strong>en</strong>t (Hr)<br />

de l’OIPC-Interpol<br />

BAUER Alain, criminologue, Présid<strong>en</strong>t de l’Observatoire<br />

national de la délinquance<br />

BAVEREZ Nicolas, Avocat, éditorialiste, essayiste<br />

COULOMB Fanny, Maître de confér<strong>en</strong>ces, Gr<strong>en</strong>oble II<br />

DELSOL Chantal, Professeur des Universités, Marne-la-Vallée<br />

membre de l’Institut<br />

GDIDARA Marco, Professeur des Universités, Paris II-Assas<br />

membre de l’Institut<br />

JOUBERT Jean-Paul, Professeur des Universités, Lyon III<br />

LEVET Jean-Louis, Professeur associé, Université Paris XIII,<br />

Directeur général de l’IRES (Institut de recherches<br />

économiques et sociales)<br />

BALLONI Augusto, Professeur des Universités, Bologne<br />

BARGACH Majida, Professeur, Université de Virginie,<br />

Charlottesville<br />

BOLLE Pierre-H<strong>en</strong>ri, Professeur des Universités, Neuchâtel<br />

CUSSON Maurice, Professeur, Université de Montréal<br />

EKOVICH Stev<strong>en</strong>, Professeur des Universités,<br />

the American university of Paris<br />

Comité de rédaction<br />

Comité sci<strong>en</strong>tifique éditorial<br />

Comité sci<strong>en</strong>tifique international<br />

Directeur de la publication : Pierre MONZANI<br />

MINASSIAN Gaïdz, <strong>en</strong>seignant chercheur, Paris X-Nanterre<br />

PICARD Jean-Marc, <strong>en</strong>seignant chercheur, Université de<br />

technologie de Compiègne<br />

RAUFER Xavier, Maître de confér<strong>en</strong>ces, Paris II-Assas<br />

ROCHE Jean-Jacques, Professeur des Universités, Paris II-Assas<br />

ROSA Jean-Jacques, Professeur des Universités, IEP Paris<br />

ROUCAUTE Yves, Professeur des Universités, Paris X-Nanterre<br />

TEYSSIER Arnaud, Directeur du C<strong>en</strong>tre d’études et de<br />

prospective du ministère de l’Intérieur<br />

VALLAR Christian, Avocat, Professeur des Universités,<br />

Sophia Antipolis<br />

MOINET Nicolas, Maître de confér<strong>en</strong>ces, Université de droit, Poitiers<br />

PANCRACIO Jean-Paul, Professeur agrégé des facultés<br />

de droit, chef de projet du Pôle recherche<br />

de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t militaire supérieur<br />

SAINT-ETIENNE Christian, Professeur des Universités,<br />

Tours et Paris-Dauphine<br />

SARLANDIE DE LA ROBERTIE Catherine, Professeur des<br />

Universités, présid<strong>en</strong>te de l’AFUDRIS<br />

TANDONNET Maxime, conseiller à la Présid<strong>en</strong>ce<br />

de la République<br />

WAJSMAN Patrick, Présid<strong>en</strong>t de la revue :<br />

« Politique internationale »<br />

WARUSFEL Bertrand, Professeur des Universités, Lille<br />

GRABOSKY Peter, Professeur, Université nationale<br />

d’Australie, Canberra<br />

LEMAITRE André, Professeur, Université de Liège<br />

OONUKI Hiroyuki, Professeur des Universités, Tokyo<br />

SILVERMAN Eli, Professeur des Universités, John Jay College<br />

of Criminal Justice, New York<br />

Conception graphique et fabrication : Daniel VIZET, Laetitia BÉGOT – Promotion : Corinne FAYOLLE (corinne.fayolle@interieur.gouv.fr)<br />

V<strong>en</strong>tes et abonnem<strong>en</strong>ts : La Docum<strong>en</strong>tation Française – 29-31, quai Voltaire – 75344 Paris Cedex 07 – Tél. : 01 40 15 70 00 – Télex : 204 826 DOCFRAN Paris<br />

Par correspondance – La Docum<strong>en</strong>tation française, 124, rue H<strong>en</strong>ri-Barbusse, 93308 Aubervilliers Cedex – www.ladocum<strong>en</strong>tationfrancaise.fr<br />

Tarifs : Prix de v<strong>en</strong>te au numéro : 18 € – Abonnem<strong>en</strong>t France (4 numéros) : 59 € – Abonnem<strong>en</strong>t Europe (4 numéros) : 61,60 €<br />

Abonnem<strong>en</strong>t DOM-TOM-CTOM : 64,70 € (HT, avion éco) – Abonnem<strong>en</strong>t hors Europe (HT, avion éco) : 62,30 €<br />

Conditions de publication : Les Cahiers de la sécurité publi<strong>en</strong>t des articles, des comptes r<strong>en</strong>dus de colloques ou de séminaires<br />

et des notes bibliographiques relatifs aux différ<strong>en</strong>ts aspects nationaux et comparés de la sécurité et de ses acteurs. Les offres de contribution sont<br />

à proposer à la rédaction pour évaluation. Les manuscrits soumis ne sont pas retournés à leurs auteurs. Toute correspondance est à adresser à l’INHES<br />

à la rédaction de la revue. Tél. : 01 55 84 53 70 – Fax : 01 55 84 54 26 – cs.inhes@interieur.gouv.fr<br />

www.cahiersdelasecurite.fr –– www.inhes.interieur.gouv.fr<br />

Nos anci<strong>en</strong>s abonnés bénéfici<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> sûr de la continuité du service de cette nouvelle série, toujours trimestrielle (abonnem<strong>en</strong>t pour 4 numéros)


Cahiers de la<br />

sécurité<br />

janvier-mars 2008<br />

n°3<br />

Risques<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

Sommes-nous prêts ?<br />

La sécurité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,<br />

un défi pour le débat politique<br />

Le réchauffem<strong>en</strong>t climatique,<br />

un risque majeur<br />

L’Union europé<strong>en</strong>ne<br />

et les inc<strong>en</strong>dies de forêt<br />

Relance du nucléaire et sécurité globale<br />

Retour sur la catastrophe<br />

du site AZF de Toulouse<br />

Discours d’ouverture<br />

de la 19<br />

Mme Michèle ALLIOT-MARIE<br />

e Session par<br />

XIV e Journées<br />

europé<strong>en</strong>nes des représ<strong>en</strong>tants<br />

territoriaux de l’État


“Les Borromées”, 3 av<strong>en</strong>ue du Stade de France<br />

93218 Saint-D<strong>en</strong>is-La-Plaine cedex<br />

Tél. 01.55.84.53.00 – Fax. 01.55.84.54.26<br />

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