03.09.2014 Views

La lettre agronomique - Sulky Burel

La lettre agronomique - Sulky Burel

La lettre agronomique - Sulky Burel

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>La</strong> <strong>lettre</strong><br />

<strong>agronomique</strong><br />

N°22 - Juin - Juillet 2010<br />

> Fertilisation : Eviter les fausses économies<br />

Beaucoup d’agriculteurs disent compter sur les réserves du sol pour fournir<br />

aux cultures une alimentation suffisante en phosphore (P), potassium (K),<br />

magnésium (Mg), soufre (S)… Cependant les pertes de rendement dues à la<br />

déficience d’un élément sont souvent bien supérieures à l’économie réalisée.<br />

De plus, à long terme les phosphates et la potasse pourraient coûter plus cher<br />

car ce sont des ressources minières épuisables comme le gaz et le pétrole.<br />

Comment les économiser ? Plusieurs indicateurs permettent d’apporter le bon<br />

élément nutritif.<br />

- <strong>La</strong> connaissance du degré d’exigence de la culture<br />

Exigence P 2<br />

O 5<br />

K 2<br />

O<br />

Elevée<br />

Moyenne<br />

Faible<br />

Betterave, colza, luzerne, pomme<br />

de terre<br />

Blé suivant un blé, blé dur, maïs<br />

ensilage, orge, pois, ray-grass,<br />

sorgho<br />

Avoine, blé tendre, maïs grain,<br />

soja, tournesol<br />

Betterave, pomme de terre<br />

Colza, luzerne, maïs, pois,<br />

ray-grass, soja, tournesol<br />

Tableau d’exigence des cultures - COMIFER<br />

Avoine, blé dur, blé tendre, orge,<br />

sorgho<br />

- L’analyse de terre pour suivre l’évolution<br />

des réserves du sol tous les cinq ans<br />

Le coût de l’analyse de terre représente<br />

1 €/ha/an pour une parcelle de 10 ha<br />

(1,4 € en y incluant le service du<br />

prélèvement), soit moins de 1% du<br />

coût total des engrais sur une culture<br />

de blé. Une analyse chimique avec<br />

les paramètres de base nécessaires à<br />

l’interprétation de l’état de fertilité (pH,<br />

CEC, MO, P, K, Mg, Ca) coûte environ<br />

50 € TTC, à renouveler tous les 5 ans.<br />

- Le passé de fertilisation évalué par un<br />

bilan «Apports» moins «Exportations»<br />

sur les trois dernières années de<br />

culture.<br />

Sur le site www.unifa.fr, rubrique<br />

agriculteurs, vous trouverez un logiciel de<br />

calcul téléchargeable qui vous permet de<br />

faire un bilan simple de la fertilité P, K et<br />

Mg.Vous avez également la possibilité de<br />

le faire manuellement en téléchargeant<br />

le dépliant « Évaluez la fertilisation ».<br />

Cette image illustre le gaspillage de<br />

fertilisation, et donc de rendement final,<br />

occasionnés par la déficience d’un seul<br />

élément, ici le potassium (K)<br />

p1


<strong>La</strong> <strong>lettre</strong><br />

<strong>agronomique</strong><br />

N°22 - Juin - Juillet 2010<br />

Il ne vous faudra que quelques minutes<br />

pour saisir vos apports et vos exportations<br />

et ainsi connaître votre bilan pour une<br />

parcelle.<br />

- <strong>La</strong> récolte des pailles ou de la plante<br />

entière qui prive le sol des résidus de<br />

culture.<br />

Arvalis-Institut du Végétal et l’Inra ont<br />

conduit des études pour essayer de<br />

mesurer comment évoluaient les sols sur<br />

lesquels les pailles étaient régulièrement<br />

exportées. Leurs travaux montrent que<br />

le retrait des pailles n’est pas neutre<br />

sur le taux de matière organique du sol.<br />

Mais lorsque les pailles sont exportées<br />

seulement une année sur trois, l’impact<br />

reste finalement très faible.<br />

Le stock de matière organique ne<br />

diminuerait dans ces conditions que de<br />

2.5 % en 50 ans<br />

<strong>La</strong> correction de l’acidité du sol par l’apport d’amendements basiques<br />

(« chaulage ») améliore la disponibilité des éléments nutritifs ; c’est<br />

particulièrement vrai en semis simplifié, afin d’éviter toute acidité de surface<br />

au moment du semis…<br />

> Plus d’agronomie, moins d’intrants : et pour l’orge d’hiver ?<br />

Sur la production à bas niveaux d’intrants, l’orge d’hiver présente moins<br />

de références technico-économiques que le blé. <strong>La</strong> chambre régionale<br />

d’agriculture de Bourgogne a travaillé sur le sujet. Les contraintes<br />

environnementales rendant compliquée et moins rentable la culture de l’orge<br />

de printemps de brasserie, l’escourgeon brassicole pourrait s’imposer.<br />

De part sa place de 2 ème paille dans la<br />

rotation et du choix variétal plus restreint,<br />

l’orge d’hiver offre moins de leviers<br />

techniques et <strong>agronomique</strong>s pour limiter<br />

les intrants. Néanmoins, la réduction des<br />

charges opérationnelles sur cette culture<br />

reste possible<br />

Date de semis :<br />

entre le 10 et le 25 octobre<br />

Retarder la date de semis permet de<br />

réaliser des faux semis, avec un passage<br />

à prévoir en septembre et un tout début<br />

octobre. Cela revient aussi à esquiver<br />

l’arrivée des pucerons lors des automnes<br />

favorables à leur activité.<br />

Densité de semis : - 20%<br />

Réduire la densité de semis par rapport<br />

à la densité classiquement préconisée<br />

limite :<br />

- le développement des maladies,<br />

- le risque de verse,<br />

- les besoins précoces en azote.<br />

Fertilisation azotée :<br />

réduire de 20 à 30 unités<br />

<strong>La</strong> gestion des apports d’azote est moins<br />

souple que sur blé.<br />

L’objectif en protéines en débouché<br />

brasserie (teneur < 11,5 %) impose des<br />

dates d’apport plutôt précoces (avant le<br />

stade épi 1 cm).<br />

p2


<strong>La</strong> <strong>lettre</strong><br />

<strong>agronomique</strong><br />

N°22 - Juin - Juillet 2010<br />

Dose à apporter au stade tallage :<br />

30 à 50 unités ; l’objectif de ce 1 er apport<br />

est de nourrir le peuplement en place à<br />

la sortie d’hiver sans excès et surtout en<br />

évitant d’alimenter des talles excessives,<br />

qui sont préjudiciables à l’expression du<br />

rendement et au calibrage.<br />

Au stade « épi à 1cm » : apporter le solde<br />

de la dose totale prévue. Ce stade est un<br />

stade-clé pour la fertilisation azotée de<br />

l’orge d’hiver fourragère. En effet, c’est là<br />

que les besoins deviennent importants<br />

pour assurer la montée des tiges et<br />

obtenir un peuplement d’épis suffisant.<br />

Densité semis<br />

Conduite A Conduite B Conduite C Conduite D<br />

300 à 330<br />

grains/m 2 250 à 280<br />

grains/m²<br />

200 à 230<br />

grains/m²<br />

150 à180<br />

grains/m²<br />

Azote Dose X X – 20 U X – 40 U X – 60 U<br />

Verse<br />

Maladies<br />

Charge<br />

opérationnelles<br />

2 régulateurs<br />

2 fongicides<br />

2 régulateurs<br />

à dose réduite<br />

2 fongicides<br />

à dose réduite<br />

1 régulateur aucun<br />

1 fongicide<br />

1 fongicide<br />

à dose réduite<br />

347 295 240 198<br />

Rendement 68,6 64,7 59 54<br />

Marge brute<br />

“prix optimiste” *<br />

778 768 731 689<br />

Marge brute<br />

“prix pessimiste” **<br />

351 365 363 352<br />

<strong>La</strong> fumure P et K, l’anti-limace et les herbicides sont apportés<br />

en quantité équivalente sur les 4 conduites.<br />

* optimiste : prix de vente de 150 euros/t en fourragère et de 180 en brassicole<br />

** pessimiste : prix de vente de 95 euros/tonne en fourragère et de 110 en brassicole<br />

Constat<br />

Le rendement obtenu diminue avec la<br />

réduction des intrants dans ces essais.<br />

Lorsque les prix de vente sont bas, la perte<br />

de produit est compensée par l’économie<br />

de charge. Ainsi, les marges brutes des<br />

4 conduites sont proches, avec un léger<br />

avantage pour les conduites B et C.<br />

Lorsque les prix de vente sont élevés,<br />

l’économie de charge ne suffit plus pour<br />

compenser la perte de produit liée à la<br />

perte de rendement.<br />

Les conduites A et B obtiennent alors de<br />

meilleures marges brutes.<br />

Source : Chambre d’Agriculture de Bourgogne<br />

Semer à partir du 10 octobre et réduire de 20% la densité de semis :<br />

deux pistes d’économie pour l’orge d’hiver<br />

p3

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!