Introduction - Université d'Angers
Introduction - Université d'Angers
Introduction - Université d'Angers
Transformez vos PDF en papier électronique et augmentez vos revenus !
Optimisez vos papiers électroniques pour le SEO, utilisez des backlinks puissants et du contenu multimédia pour maximiser votre visibilité et vos ventes.
MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE, DE LA<br />
RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE<br />
Thèse de Doctorat d’Ergonomie<br />
Présentée à<br />
L’Ecole Pratique des Hautes Etudes<br />
Sciences de la Vie et de la Terre<br />
Par Yves ROQUELAURE<br />
LES ACTIVITES AVEC INSTRUMENTS ET<br />
PRESERVATION DE LA SANTE : APPROCHE<br />
INTERDISCIPLINAIRE<br />
Soutenue le 20 décembre 1999, devant le jury composé de<br />
thèse<br />
Pr. Antoine Laville Directeur de<br />
Pr. Jean-François Caillard<br />
Rapporteur<br />
Pr. Jacques Malchaire<br />
Rapporteur<br />
Pr. Dominique Penneau-Fontbonne Examinateur<br />
M Pierre-Henri Dejean<br />
Examinateur<br />
M Antoine Devillé<br />
Examinateur
MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE, DE LA<br />
RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE<br />
Thèse de Doctorat d’Ergonomie<br />
Présentée à<br />
L’Ecole Pratique des Hautes Etudes<br />
Sciences de la Vie et de la Terre<br />
Par Yves ROQUELAURE<br />
LES ACTIVITES AVEC INSTRUMENTS ET<br />
PRESERVATION DE LA SANTE : APPROCHE<br />
INTERDISCIPLINAIRE<br />
Soutenue le XX décembre 1999, devant le jury composé de<br />
Pr. Antoine Laville<br />
Directeur de thèse<br />
Pr. Jean-François Caillard<br />
Rapporteur<br />
Pr. Jacques Malchaire<br />
Rapporteur<br />
Pr. Dominique Penneau-Fontbonne Examinateur<br />
M Pierre-Henri Dejean Examinateur<br />
M Antoine Devillé<br />
Examinateur
REMERCIEMENTS<br />
Je tiens à remercier vivement monsieur le professeur Antoine Laville pour<br />
avoir accepter de diriger ce travail. Son aide constante m'a été précieuse notamment<br />
pour mettre en perspective nos travaux et approfondir notre réflexion<br />
méthodologique.<br />
Je remercie tout particulièrement madame le professeur Dominique<br />
Penneau-Fontbonne qui m'a accueilli dans son service depuis près de dix ans et m'a<br />
permis de réaliser ce travail.<br />
Je tiens à remercier monsieur Antoine Devillé qui est à l'origine du<br />
programme de conception ergonomique des instruments de taille et qui a accepté de<br />
juger ce travail.<br />
Mes remerciements sincères et amicaux à messieurs les professeurs Jacques<br />
Malchaire et Pierre-Henri Dejean qui ont accepté d'être les rapporteurs de ce<br />
travail et à monsieur le professeur Jean-François Caillard qui a accepté de juger ce<br />
travail.
Ce travail qui a duré plus de quatre ans doit beaucoup à la rencontre de<br />
collègues issus de différentes disciplines. En premier lieu, je tiens à remercier les<br />
responsables et membres du bureau de Recherche & Développement de Devillé S.A.,<br />
messieurs Arnaud Asselin, Yves Delamarre, Fabian d'Espagnac, Alain Foucher,<br />
Benoît Lopez, Bertrand Moutauld. Mes remerciements également aux élèves<br />
ingénieurs qui ont travaillé sur le programme de conception et aux expérimentations<br />
en laboratoire : Norbert Asselin, Emmanuel Baillieu, Isabelle Depresle, Eric Durand<br />
et Muriel Grob.<br />
Mes remerciements aux viticulteurs qui ont bien voulu nous consacrer du<br />
temps et participer aux enregistrements biomécaniques. Mes remerciements<br />
également aux médecins de la Mutualité Sociale Agricole, notamment madame<br />
Matray et messieurs Délemotte et Gabignon pour leur aide constante, ainsi qu'à<br />
Nicolas Morain, Jean-Pierre Fines et Hélène Chiron.<br />
Les enregistrements biomécaniques doivent beaucoup aux conseils prodigués<br />
lors de nos rencontres régulières par nos collègues du laboratoire de physiologie du<br />
travail de l'INRS, Michel Aptel, François Cail, Jean-Claude Cnockaert, Jean-Pierre<br />
Meyer et Olivier Morel ainsi qu'à Jacques Malchaire, Nathalie Cock et Alain Piette<br />
de l'unité d'hygiène et de physiologie du travail de l'Université Catholique de<br />
Louvain.<br />
Mes remerciements également à Angélico Benetti, Olle Bobjer, Bruno<br />
Michel, Hugues Monod, Steve Vezeau, Annie Weill-Fassina ainsi qu'à Annette<br />
Leclerc et Serge Fanello pour leurs conseils éclairés.<br />
Mes remerciements au CHU <strong>d'Angers</strong> qui m'a permis de réaliser ce travail.<br />
A mes parents et amis.<br />
Enfin et surtout, A Florence, Quentin, Solène et Gaïane qui sont sans doute<br />
ravis que ce travail soit arrivé à son terme….
LES ACTIVITES DE TAILLE DE LA VIGNE<br />
AVEC INSTRUMENTS ET PRESERVATION<br />
DE LA SANTE : APPROCHE<br />
INTERDISCIPLINAIRE<br />
PAGE<br />
I. INTRODUCTION GENERALE 1<br />
II. PREMIERE PARTIE<br />
CHAPITRE 1. Le travail de la vigne et les outils de taille 5<br />
1.1. Le travail de la vigne 5<br />
1.2. Les instruments de taille de la vigne 15<br />
1.3. Les conditions de réalisation de la tâche de taille de la vigne 20<br />
CHAPITRE 2. Comment problématiser les relations Santé – Travail<br />
dans le cadre des activités avec instruments ? 25<br />
III. DEUXIEME PARTIE<br />
CHAPITRE 3. Approche épidémiologique de l’état de santé<br />
des salariés de la viticulture<br />
42<br />
3.1. Données médico-légales 42<br />
3.2. Enquêtes nationales de prévalence des TMS chez les viticulteurs 44<br />
3.3. Etude d’une cohorte de vignerons champenois 47<br />
3.4. Conclusion de l’approche épidémiologique 64<br />
CHAPITRE 4. Approche ergonomique de l’activité de taille de la vigne 66<br />
4.1. <strong>Introduction</strong> 66<br />
4.2. Méthodologie 68<br />
4.3. Analyse de l’activité de taille de la vigne<br />
72<br />
4.3.1. Taille de la vigne selon la méthode « Guyot Val de Loire » 72
4.3.2. Taille de la vigne selon les autres systèmes de taille 90<br />
4.4. Conclusion de l’approche ergonomique 100<br />
CHAPITRE 5. Approche biomécanique de l’activité de taille<br />
de la vigne en situation réelle<br />
102<br />
5.1. <strong>Introduction</strong><br />
102<br />
5.2. Evaluation de la charge musculosquelettique en situation réelle de taille<br />
106<br />
5.3. Interprétation de l’estimation de la charge musculosquelettique<br />
117<br />
5.4. Synthèse et conclusion<br />
123<br />
CHAPITRE 6. Approche biomécanique expérimentale de l’activité<br />
de taille de la vigne<br />
125<br />
6.1. <strong>Introduction</strong><br />
125<br />
6.2. Etude des contraintes tissulaires de la main au cours des efforts<br />
de préhension<br />
128<br />
6.3. Etude biomécanique des caractéristiques technologiques des instruments<br />
de taille<br />
145<br />
6.4. Conclusion de l’approche expérimentale<br />
160<br />
PAGE<br />
TROISIEME PARTIE :<br />
CHAPITRE 7. Discussion générale<br />
161<br />
7.1. Discussion des résultats<br />
161<br />
7.2. Approche interdisciplinaire de la situation d’activité avec instruments<br />
173<br />
7.3. Intégration de la démarche d’analyse multidimensionnelle des activités<br />
de taille dans la conception des instruments de taille<br />
180
CONCLUSION GENERALE<br />
189<br />
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />
191<br />
ANNEXES<br />
206<br />
Annexe 1.<br />
206<br />
Annexe 2.<br />
209<br />
Annexe 3<br />
211<br />
Annexe 4.<br />
215<br />
Annexe 5.<br />
219<br />
Schéma des principaux systèmes de taille<br />
Principes de fonctionnement du sécateur manuel<br />
Exemples de prises en main du sécateur et de postures du tailleur<br />
Protocole de mesure des signaux biomécaniques en situation<br />
réelle de taille de la vigne<br />
Chaîne d’acquisition des forces exercées sur les<br />
poignées d’un sécateur expérimental
REPERTOIRE DES FIGURES<br />
PAGE<br />
1-1. Représentation schématique du cep de vigne taillé selon le style « Guyot Val de<br />
6<br />
Loire »<br />
1-2. Schéma des zones fonctionnelles du cep 12<br />
1-3. Application de la modélisation en trois zones fonctionnelles de coupe aux<br />
14<br />
principaux systèmes de taille des pieds de vigne<br />
1-4. Evaluation subjective des différents types de sécateurs professionnels 19<br />
1-5. Aspects multidimensionnels de la taille de la vigne avec instruments 21<br />
2-1. Modèle général des TMS lies au travail pour leur prévention proposé par un<br />
29<br />
groupe d’experts anglo-saxons (Kuorinka et Forcier, 1995)<br />
2-2. Modèle de relations entre l’exposition au travail, la «dose » représentée par le<br />
34<br />
rapport contraintes sur capacités fonctionnelles" et la réaction en terme de réponse<br />
physique<br />
2-3 : Modélisation triadique des Situations d'Activités Instrumentées (Rabardel, 1995) 37<br />
2-4. Pôles de la situation d’activité de taille de la vigne. Adapté du modèle des<br />
37<br />
situations d’activité instrumentées de Rabardel (Rabardel, 1995)<br />
3-1. Prévalence des symptômes ostéoarticulaires en fonction de la durée de la saison de<br />
46<br />
taille<br />
3-2. Prévalence des paresthésies de la main dominante, des douleurs du membre<br />
52<br />
supérieur dominant et des lombalgies en fonction de l'âge<br />
3-3. Date d’apparition des manifestations ostéoarticulaires chez les ouvriers vignerons 53<br />
3-4. Prévalence des paresthésies chroniques de la main dominante, des douleurs<br />
56<br />
chroniques du membre supérieur dominant et des lombalgies chroniques en<br />
fonction de l'ancienneté dans l'entreprise<br />
4-1. Les données disponibles permettant d’orienter l’analyse de l’activité de taille 68<br />
4-2. Ordre de taille des zones fonctionnelles des ceps en fonction des rangs de vigne 75<br />
4-3. Localisation des coupes des sarments en fonction des zones fonctionnelles d'un cep 76<br />
4-4. Cycles et sous-cycles opératoires de la taille de la vigne (type "Guyot Val de<br />
77<br />
Loire")<br />
4-5. Actogramme du tailleur "A" au cours de la taille d'un cep 78<br />
4-6. Localisation des coupes dans le plan horizontal lors de la taille d’un cep 80<br />
4-7. Exemples de prises en main du sécateur 81<br />
4-8. Exemples de prises palmaire verrouillée du sécateur 83<br />
4-9. Schéma d’action « tailler un cep » de l’opérateur « EP » du Château de P 86<br />
4-10. Schéma d’action «couper un sarment » de l’opérateur « EP » 87<br />
4-11. Localisation des coupes des sarments en fonction des sous-zones fonctionnelles<br />
93<br />
du cep taillé « en gobelet »<br />
4-12. Actogramme du tailleur "F" au cours de la taille d'un pied taillé "en Gobelet"<br />
94<br />
dans le vignoble de Beaujolais<br />
4-13. Localisation des coupes des sarments en fonction des zones fonctionnelles d’un<br />
95<br />
cep taillé selon la méthode « Cordon de Royat »<br />
4-14. Actogramme du tailleur "G" au cours de la taille d'un pied taillé selon le mode<br />
96<br />
"Cordon de Royat simple" dans le vignoble de Champagne (Hautvillers)<br />
4-15. Gestes d’action de 3 vignerons taillant des rangs de ceps différents 97<br />
4-16. Variations intra- et interindividuelles de la posture du tronc chez trois opérateurs<br />
98<br />
taillant une rangée de cep<br />
4-17. Variations intra- et interindividuelles de la position du tailleur par rapport au cep<br />
98<br />
taillé chez trois opérateurs taillant une rangée de cep<br />
5-1. Signal RMS de l’EMGi des muscles fléchisseurs communs des doigts lors de la<br />
108<br />
coupe des sarments de vigne<br />
REPERTOIRE DES FIGURES (suite)<br />
PAGE
5-2. Distribution de la durée de l’activation et de la force relative des muscles<br />
109<br />
fléchisseurs des doigts au moment des coupes des sarments de vigne<br />
5-3. Distribution de la force relative des fléchisseurs des doigts au moment des coupes 110<br />
5-4. Distribution des valeurs d’angle de flexion / extension du poignet au moment des<br />
112<br />
coupes en fonction de l’ordre des coupes<br />
5-5. Distribution des valeurs d’angle de flexion / extension du poignet au moment des<br />
113<br />
coupes<br />
5-6. Distribution des valeurs d’angle de flexion / extension du poignet au moment des<br />
114<br />
coupes des sarments de vigne par un tailleur très expérimenté entre 1996 et 1998<br />
et par 5 tailleurs expérimentés en 1999<br />
5-7. Distribution des coupes par classes d’angle de flexion / extension du poignet et de<br />
115<br />
force relative de l’opérateur «A»<br />
5-8. Distribution des valeurs d’angle de déviation radiale / cubitale du poignet au<br />
116<br />
moment des coupes des sarments de vigne par un tailleur très expérimenté et par<br />
un tailleur peu expérimenté<br />
5-9. Distribution des valeurs d’angle de déviation radiale / cubitale du poignet au<br />
116<br />
moment des coupes des sarments de vigne par 3 tailleurs expérimentés<br />
5-10. Relations entre le couple externe maximal et l’angle d’ouverture du sécateur 120<br />
6-1. Evolution des forces maximales exercées sur les capteurs en fonction de<br />
131<br />
l’ouverture du sécateur<br />
6-2. Evolution des forces maximales exercées sur les capteurs en fonction de l’intensité<br />
132<br />
de l’effort de serrage lorsque l’ouverture du sécateur est optimale<br />
6-3. Evolution des pressions exercées sur les capteurs de la poignée supérieure lors<br />
134<br />
d’efforts de serrage à 25% de la F max en fonction de l’ouverture du sécateur<br />
6-4. Evolution de la somme des forces exercées sur les capteurs des poignées<br />
135<br />
supérieure<br />
6-5. Evolution des forces exercées par un sujet sur les capteurs de la poignée inférieure<br />
137<br />
lors d’effort de serrage à 10 et 100 % de la F max le sécateur étant ouvert en<br />
position optimale<br />
6-6. Evolution de la force appliquée sur chaque capteur de la poignée inférieure en<br />
138<br />
fonction de la somme des forces exercées sur la poignée<br />
6-7. Evolution de la contribution de chaque doigt lors d’un effort de serrage maximal<br />
138<br />
du sécateur ouvert en position optimale ou maximale<br />
6-8. Evolution de la contribution de chaque capteur de la poignée supérieure à la<br />
139<br />
somme des efforts exercés. A : Evolution de la contribution (force du capteur/<br />
somme des forces) (%) de la force appliquée normalement sur chaque capteur en<br />
fonction de l’intensité de l’effort. B : Evolution de la contribution (%) de la force<br />
appliquée sur chaque capteur en fonction de l’ouverture des poignées<br />
6-9. Fréquence des positions angulaires modérées du poignet en flexion / extension et<br />
151<br />
déviation radiale / cubitale lors de l’utilisation de sécateurs différant par<br />
l’inclinaison ou l’angulation de leur tête de coupe<br />
6-10. Influence de l’inclinaison verticale de la tête de coupe sur la fréquence des<br />
151<br />
positions du poignet en zone de moindre contrainte dans le sens de la flexion /<br />
extension et de la déviation radiale / cubitale<br />
6-11. Influences de l’inclinaison verticale et de l’angulation de la tête de coupe sur la<br />
152<br />
fréquence des positions du poignet en zone de moindre contrainte dans le sens de<br />
la flexion / extension et de la déviation radiale / cubitale<br />
7-1. L’approche multidimensionnelle de la relation entre santé et travail lors des 174<br />
activités avec instruments<br />
7-2. Dynamique de l’approche multidimensionnelle de la relation entre santé et travail<br />
178<br />
lors des activités avec instruments<br />
REPERTOIRE DES TABLEAUX<br />
PAGE<br />
1-1. Organisation annuelle du travail dans une entreprise viticole d’Anjou 8<br />
1-2. Objectifs de la taille de la vigne 9<br />
1-3. Principaux éléments de la tâche de taille de la vigne 9
1-4. Modélisation de la tâche de taille de la vigne : Caractéristiques des zones<br />
13<br />
fonctionnelles des ceps<br />
1-5. Types de sécateurs utilisés dans trois grands vignobles français 18<br />
2-1. La continuité systémique de l’univers et la discontinuité épistémologique des<br />
38<br />
sciences de Cazamian (1996) et son application au cas de l’étude des<br />
situations d’activité avec instruments<br />
3-1. Conditions de réalisation de la tâche de taille de la vigne de 777 vignerons<br />
45<br />
français (1995)<br />
3-2. Prévalence des symptômes ostéoarticulaires en fonction du sécateur utilisé 47<br />
3-3. Caractéristiques de la population d’ouvriers vignerons du champenois 49<br />
3-4. Prévalence des paresthésies de la main et des manifestations douloureuses des<br />
50<br />
membres supérieurs et du rachis<br />
3-5. Durée des symptômes ostéoarticulaires 53<br />
3-6. Evaluation de la sévérité des atteintes périarticulaires des vignerons 54<br />
3-7. Modèle logistique du risque des paresthésies chroniques de la main dominante<br />
56<br />
chez les ouvriers vignerons<br />
3-8. Modèle logistique des douleurs du membre supérieur dominant évoluant<br />
60<br />
pendant au moins deux mois chez les ouvriers vignerons<br />
3-9. Modèle logistique des douleurs du membre supérieur controlatéral chez les<br />
61<br />
ouvriers vignerons<br />
3-10. Modèle logistique des douleurs du membre supérieur controlatéral chez les<br />
63<br />
ouvriers vignerons<br />
4-1. Principales caractéristiques de la tâche de taille de la vigne 67<br />
4-2. Caractéristiques des entreprises viticoles étudiées 70<br />
4-3. Organisation du travail comparée du tailleur « EP » et de son superviseur 74<br />
4-4. Localisation des coupes dans le plan du frontal. 79<br />
4-5. Caractéristiques de la taille des ceps de vigne dans une exploitation du<br />
80<br />
Beaujolais en fonction du type d'instrument de taille<br />
4-6. Schéma d’action « couper un sarment » 85<br />
4-7. Principaux critères pris en compte ou probablement pris en compte par<br />
88<br />
l’opérateur « EP » pour construire la représentation de la situation de coupe<br />
d’un sarment de vigne<br />
4-8. Caractéristiques de la taille des ceps de vigne dans une exploitation du<br />
91<br />
Beaujolais en fonction du type d'instrument de taille<br />
4-9. Caractéristiques de l’activité perceptivo-motrices de 3 opérateurs au cours de<br />
99<br />
la taille de la vigne avec un sécateur manuel dans quatre exploitations<br />
viticoles<br />
4-10. Schéma d’action « tailler un cep avec un sécateur manuel » observé dans la<br />
100<br />
plupart des vignobles<br />
5-1. Récapitulatif des enregistrements biomécaniques en situation réelle de taille 107<br />
5-2. Force de préhension lors des efforts de coupes des sarments 111<br />
5-3. Charge musculosquelettique en fonction de la fonctionnalité de la zone taillée<br />
111<br />
par l’opérateur « A »<br />
5-4. Empan optimal de la main pour les efforts de préhension 119<br />
5-5. Estimation du risque de TMS lié à chaque composante de la charge<br />
123<br />
musculosquelettique appliquée sur le système « main-bras » du tailleur<br />
6-1. Analyse fonctionnelle du sécateur et de ses différentes parties 127<br />
6-2. Longueur et largeur totales de la main dans différentes populations 128<br />
6-3. Evaluation des niveaux de risque de gêne fonctionnelle ou de TMS dus à<br />
130<br />
l’interface main – poignée d’un instrument de taille<br />
6-4. Pressions exercées sur les capteurs de la poignée supérieure lors des efforts de<br />
133<br />
serrage maximaux en fonction de l’ouverture du sécateur<br />
REPERTOIRE DES TABLEAUX (suite)<br />
PAGE<br />
6-5. Effets des caractéristiques de la préhension sur les forces appliquées sur la<br />
poignée supérieure du sécateur instrumenté<br />
6-6. Pressions exercées sur les capteurs de la poignée inférieure lors des efforts de<br />
serrage maximaux en fonction de l’ouverture du sécateur<br />
134<br />
136
6-7. Effets des caractéristiques de la préhension sur les forces appliquées sur la<br />
136<br />
poignée inférieure du sécateur instrumenté<br />
6-8. Distribution des forces des doigts lors du serrage maximal d’une poignée.<br />
138<br />
Résultats de différentes études<br />
6-9. Caractéristiques anthropométriques des sujets 146<br />
6-10. Principales caractéristiques des modèles et prototypes de sécateurs étudiés 147<br />
6-11. Activation musculaire au cours de la coupe de 10 sarments de hêtre de 8 mm<br />
148<br />
de diamètre avec les principaux modèles de sécateurs<br />
6-12. Comparaison de l’activation musculaire au cours de la coupe de 10 sarments<br />
148<br />
de hêtre de 8 mm de diamètre avec 10 modèles et prototypes de sécateurs<br />
6-13. Evaluation subjective de sécateurs différant par l’inclinaison ou l’angulation<br />
154<br />
de leur tête de coupe<br />
6-14. Influence de l’inclinaison et de l’angulation de la tête de coupe sur<br />
155<br />
l’évaluation subjective des sécateurs<br />
6-15. Analyse fonctionnelle des poignées du sécateur 158<br />
7-1. Le programme de « conception d’outils ergonomiques » 181<br />
7-2. Contribution des différents niveaux d’approche de la situation d’activité<br />
186<br />
instrumentée pour la conception des instruments de taille
Ecole Pratique des Hautes Etudes<br />
Sciences de la Vie et de la Terre<br />
LES ACTIVITES AVEC INSTRUMENTS ET<br />
PRESERVATION DE LA SANTE : APPROCHE<br />
INTERDISCIPLINAIRE<br />
Yves ROQUELAURE<br />
Date de soutenance : le 20 décembre 1999<br />
RESUME<br />
Les activités de taille de la vigne avec instruments sont fréquemment<br />
responsables de troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs et du rachis.<br />
Pour étudier les problèmes de préservation de la santé au cours de ce type d'activités,<br />
une démarche d’analyse multidimensionnelle basée sur la complémentarité des<br />
méthodes épidémiologiques / biomécaniques / ergonomiques a été adoptée.<br />
L'approche épidémiologique situe l'ampleur des TMS dans la population de<br />
vignerons et identifie les principaux facteurs de risque. Les analyses biomécaniques<br />
quantifient finement l'astreinte des opérateurs générée par l'activité de taille.<br />
L’analyse du travail qui étudie les interactions entre l’opérateur et les différents<br />
éléments de la situation de travail instrumentée, joue un rôle pivot en mettant en<br />
perspective les apports de chaque approche avec l’activité des opérateurs. Les<br />
données des analyses du travail peuvent être insuffisantes pour caractériser les<br />
relations opérateur / instrument ce qui justifie le recours à une démarche analytique<br />
de type biomécanique intégrée à l’approche multidimensionnelle de la situation<br />
d’activité instrumentée.<br />
La démarche d'analyse multidimensionnelle est non seulement utile pour<br />
comprendre l'activité des opérateurs mais aussi pour concevoir des instruments de<br />
taille visant à préserver la santé des opérateurs, en complément avec de nécessaires<br />
améliorations de l'organisation du travail. La méthodologie multidimensionnelle a été<br />
appliquée au cas particulier des activités de taille de la vigne mais, dans son principe,<br />
elle peut être généralisée à la plupart des situations d’activités instrumentées.<br />
Discipline : Ergonomie<br />
Mots-clés : troubles musculo-squelettiques, santé, instruments, épidémiologie,<br />
biomécanique, analyse du travail, conception, outils<br />
Laboratoire d'Ergonomie Physiologique et Cognitive, 41, rue Gay-Lussac,<br />
75005 Paris
INTRODUCTION GENERALE<br />
Les troubles musculosquelettiques (TMS) ou affections péri-articulaires des<br />
membres supérieurs sont en augmentation constante dans les pays industrialisés<br />
depuis une quinzaine d’année. Il s’agit d’une pathologie multifactorielle dans<br />
laquelle interviennent les modalités de l’organisation du travail, les conditions de<br />
réalisation de la tâche comme la répétitivité des gestes et l’intensité des efforts de<br />
préhension et des caractéristiques psychologiques et somatiques des opérateurs.<br />
. Les outils et la préservation de la santé des opérateurs<br />
L’émergence des problèmes de santé chez les utilisateurs d’outils a fait<br />
évoluer les fabricants d’outils. Pendant longtemps, les fabricants ont été amenés à<br />
concevoir de nouveaux outils pour combler les besoins des nouvelles tâches ou<br />
améliorer la qualité et la fiabilité technique des outils existants. La qualité des<br />
matériaux, les performances techniques des outils ont été et restent encore des<br />
critères d’achat très important (Bobjer et Jansson, 1997). Cependant, devant<br />
l’augmentation des TMS, la sensibilisation sur la sécurité des postes de travail s’est<br />
accru dans les entreprises (Owen, 1994). Dans certains cas, notamment pour les<br />
tâches impliquant des gestes répétitifs, des forces élevées et des postures<br />
contraignantes, une conception inadéquate des outils manuels a pu être mise en cause<br />
(Bobjer, 1996). Ceci explique que les fabricants dominant le marché haut-de-gamme<br />
des outils manuels, forts de leur « maturité technologique », commencent à prendre<br />
en compte les caractéristiques ergonomiques des outils pour tenter d’apporter une<br />
réponse à l’augmentation des TMS.<br />
Dans un premier temps, les concepteurs cherchaient à améliorer la sécurité<br />
des outils pour limiter les plaies et les blessures et le coût humain et économique<br />
qu’elles entraînent dans les entreprises. Le plus souvent, les causes des blessures sont<br />
facilement identifiables lors de l’utilisation des instruments : coupure avec la lame,<br />
pincement des doigts entre les poignées… La prise en compte progressive du risque<br />
de TMS pose des problèmes plus difficiles compte tenu de la multiplicité des TMS et<br />
de leurs facteurs de risque des TMS. La difficulté est accrue par (i) la chronicité des<br />
phénomènes qui ne permet pas d’en dater précisément l’apparition et (ii) la<br />
« plasticité » des facteurs de risque pouvant intervenir dans leur survenue compte<br />
tenu de l’évolutivité des situations de travail et (iii) de l’évolutivité différentielle des<br />
TMS selon le type et le siège des lésions (Roquelaure et coll., 1999a).
Notre travail est consacré aux relations entre la santé des opérateurs et<br />
l’utilisation d’outils manuels et aux problèmes méthodologiques que pose leur<br />
étude. Nous le centrerons sur les problèmes posés par la pathologie ostéoarticulaire<br />
des membres supérieurs. Le point de vue général que nous soutenons est la nécessité,<br />
compte tenu de complexité inhérente aux TMS, de dépasser l’approche<br />
réductionniste classiquement adoptée dans la littérature sur l’ergonomie des outils<br />
manuels pour adopter un point de vue systémique (Morin, 1977) sur l’homme en<br />
activité de travail. Pour cela, il est nécessaire de replacer l’utilisateur de l’outil dans<br />
la globalité de sa situation de travail et d’appréhender l’ensemble des éléments de la<br />
situation, qu’ils soient physiques, psychologiques ou sociaux. C’est pourquoi, on<br />
parlera de situation d’activité avec instruments. La prise en compte de la complexité<br />
nécessite pour nous de croiser les regards sur la situation de travail et de<br />
s’intéresser à l’articulation des différentes approches de l’homme au travail autour<br />
de la prise en compte de la santé des opérateurs.<br />
. Le choix des activités de taille de la vigne<br />
Pour développer notre travail, nous avons étudié le cas particulier des<br />
activités de taille de la vigne avec instruments. Pourquoi cette activité ?<br />
Le choix résulte de la demande d'une P.M.E. spécialisée dans la fabrication<br />
d'instruments de taille de la vigne et d’outils de jardinage implantée en Anjou.<br />
L’entreprise est l'un des deux leaders mondiaux dans le domaine des sécateurs<br />
professionnels (viticulture, arboriculture). La demande s'inscrit dans l'histoire de ses<br />
relations avec l'unique client de sa branche outils de jardinage : un grand groupe<br />
étranger du secteur métallurgique qui est le leader mondial des outils tenus en main<br />
non assistés. Ce groupe bénéficie d'un contrat d'exclusivité des ventes qui détermine<br />
la politique commerciale du fabricant angevin. Depuis le début des années 1990, le<br />
groupe étranger a axé son marketing mondial sur l'ergonomie des outils et la<br />
préservation de la santé et conçu - en coopération avec un important cabinet<br />
d’ergonomie et de design - un programme de conception des outils à main (Bobjer,<br />
1996). Une des spécifications du programme étant «l’analyse de la tâche, des<br />
utilisateurs et de l'environnement dans lequel l'outil doit être utilisé », l’entreprise<br />
rechercha des compétences ergonomiques. C’est pourquoi, elle a fait appel à la<br />
Consultation de Pathologie Professionnelle du CHU d’Angers et nous a contactés<br />
pour lui apporter des connaissances ergonomiques utiles à sa démarche de<br />
conception.<br />
La demande de l’entreprise était double :<br />
1. L’aider dans la démarche d’analyse du travail préalable à la conception des<br />
instruments de taille de la vigne ;<br />
2. Lui apporter des compétences médicales permettant de relier les troubles<br />
musculo-squelettiques du membre supérieur (TMS) décrits chez les viticulteurs et<br />
l’utilisation des instruments de taille.
Si le sécateur est un instrument relativement simple, la taille de la vigne<br />
s'avère être une tâche complexe. Elle vise à éliminer un certain nombre de rameaux<br />
du cep de vigne pour concentrer le flux de sève sur les fruits et ainsi rendre la plante<br />
plus productive en qualité et en quantité. Elle s'inscrit dans l'histoire millénaire de la<br />
vigne et du vin qui a façonné un milieu très spécifique où se mêlent la tradition et la<br />
haute technologie, le sacré et le profane. Au fil des siècles, le savoir viticole s'est<br />
progressivement enrichi tout en s'inscrivant dans une tradition ancestrale. Plus<br />
récemment se sont développées des formations aux techniques viticoles prenant en<br />
compte l'évolution des techniques culturales et de l’œnologie. Actuellement, la<br />
tradition s'est inscrite dans la réglementation des appellations contrôlées qui<br />
imposent des règles de taille de la vigne et de production du vin.<br />
Au fil du temps, l'expérience de générations d'artisans a façonné la forme des<br />
outils de taille. L'évolution s'est stabilisée depuis un siècle sous la forme du sécateur<br />
actuel. Pendant longtemps les vignerons commandaient directement leur serpette puis<br />
leur sécateur au forgeron local qui concevait les outils. Il les adaptait à la<br />
morphologie et au "tour de main" du vigneron qui le façonnait à son tour pendant des<br />
années d'usage. La production de masse des instruments de taille a rompu le lien<br />
entre le geste de l'utilisateur et l'outil (Bobjer, 1996).<br />
Les sécateurs destinés à la taille de la vigne sont parmi les outils à main les<br />
plus intensément utilisés. A la différence du mécanicien ou du charpentier qui<br />
utilisent plusieurs outils, le viticulteur n'utilise qu'un seul sécateur au cours des<br />
journées de taille. Les sécateurs destinés à la taille de la vigne sont nettement plus<br />
volumineux et puissants que les sécateurs utilisés pour les vendanges ou l'horticulture<br />
en raison de l'intensité des efforts de coupe. La taille des sarments de vigne entraîne<br />
des astreintes probablement très importantes des tissus mous au contact des poignées<br />
du sécateur et le système musculotendineux de la main et de l'avant-bras. On peut<br />
faire l’hypothèse que les sollicitations musculo-tendineuses dues à la taille de la<br />
vigne expliquent la forte prévalence des symptômes ostéoarticulaires des membres<br />
supérieurs chez les tailleurs utilisant un sécateur manuel. La taille de la vigne est<br />
tâche exigeante sur le plan physique mais aussi sur le plan perceptif et cognitif.<br />
La complexité de l’activité de taille de la vigne illustre la complexité des<br />
situations d’activité avec instruments. Elle peut servir d’application à notre recherche<br />
méthodologique et illustrer l’intérêt d’une approche multidimensionnelle de la<br />
situation de travail instrumentée permettant de croiser les « points de vue » sur le<br />
problème. Pour cela, nous allons recourir à différentes approches de la santé de<br />
l’homme au travail, notamment l’ergonomie, l’épidémiologie, la clinique médicale,<br />
la physiologie et la biomécanique. Utiliser ces approches nécessite de s’interroger sur<br />
leur conception de l’homme, du travail et de la santé, sur la validité de leur méthode<br />
et l’articulation de leur point de vue sur la santé de l’homme au travail.<br />
Au-delà de l’étude de la taille de la vigne, notre travail sera donc consacré<br />
aux apports possibles de l’ergonomie, de l’épidémiologie et de la biomécanique à la<br />
compréhension d’un problème de santé au travail lié à l’utilisation d’un instrument.
Le premier point de vue que nous soutiendrons est que l’analyse ergonomique du<br />
travail permet de relier les données très générales et imprécises de<br />
l’épidémiologie et les données focales et très précises de la biomécanique.<br />
Le second point de vue que nous développerons est l’apport des techniques<br />
biomécaniques à la compréhension de l’activité et par corollaire à la conception<br />
des instruments<br />
Le troisième point de vue que nous défendrons est la nécessité d’alterner<br />
l’approche systémique et l’approche analytique pour affiner la connaissance de<br />
la situation de travail instrumentée.<br />
. L’organisation du texte<br />
Elle suit le cheminement de notre démarche qui vise à comprendre l’activité<br />
de taille et à expérimenter pour cela une approche multidimensionnelle associant des<br />
méthodes ergonomiques, épidémiologiques, biomécanique en situation expérimentale<br />
ou réelle d’activité.<br />
La première partie de ce travail est consacrée à la présentation du secteur<br />
viticole, des techniques et des outils de taille de la vigne nécessaire à la<br />
compréhension du travail du vigneron. Elle est complétée par une analyse de la tâche<br />
de taille de la vigne et la description d’une modélisation de la tâche de taille de la<br />
vigne dans le premier chapitre.<br />
Le second chapitre est consacré aux problèmes méthodologiques posés<br />
par l’étude de la relation entre la santé et le travail, en particulier les problèmes de<br />
préservation de la santé au cours des activités de taille avec instruments. La nécessité<br />
d’une approche plurifactorielle de l’activité de taille et des instruments de taille est<br />
mise en perspective avec les problèmes de santé au travail des vignerons.<br />
La deuxième partie est consacrée à l'étude proprement dite de l’activité de<br />
taille avec instruments. Le chapitre 3 est consacré à l’approche épidémiologique<br />
des problèmes de santé chez les viticulteurs qui permet de dégager les grandes lignes<br />
de la relation santé – travail des viticulteurs. Le chapitre 4 concerne l'étude<br />
ergonomique de l'activité de taille de la vigne dans différents vignobles. Le chapitre<br />
5 présente les résultats des mesures biomécaniques en situation réelle de taille qui<br />
viennent enrichir la compréhension de l’activité de travail apportée par l’analyse du<br />
travail. Le chapitre 6 est consacré à l’étude expérimentale des instruments de taille<br />
et aux interactions entre le sujet et l'instrument.<br />
La troisième partie synthétisera les différentes approches des activités avec<br />
instruments dans la taille de la vigne. Elle discutera l’apport réciproque des<br />
différentes approches, leur généralisation et leur intégration dans une démarche<br />
cohérente de prise en compte de la santé des opérateurs. L’intérêt et les limites de<br />
l’étude pour l’aide à la conception des instruments seront brièvement discutés, notre<br />
travail n’étant pas consacré à l’intégration de l’ergonomie dans la conception des<br />
instruments.