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PLANS
SéQUENCEs
La Gazette des Reflets du Cinéma
Jeudi 14 Mars 2013
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Image de la soirée
d'ouverture
Hier soir se tenait la soirée d’ouverture
de la 17ème édition des Reflets
du cinéma. Cette édition s’intéresse
à différents peuples dispersés
dans le monde entier. Beaucoup de
voyages en perspective.
#2
Le voyage commence avec la musique
du groupe Bajka et nous entraîne
dans l’univers des gens du
voyage, et se poursuit avec la cérémonie
officielle. Le protocole se
déroule, les discours sont sincères
et d’ores et déjà se posent des questions
d’ordre philosophique et se
termine par une chanson interprétée
par Anastasia Lapsui, réalisatrice
avec Markku Lehmuskallio du film
que je vais maintenant vous présenter
tout en étant incapable de vous
en donner le synopsis.
Après l’introduction musicale de Bajka
et les discours riches de réflexions
philosophiques, nous voila prêts
pour projection que nous attendions.
D’emblée c’est une idée différente de
notre vision habituelle de l’humanité
et du cinéma qui saute aux yeux. Il
est évident que ce film puise sa force
dans l’originalité de ses plans, de sa
musique et de ses effets graphiques,
mais l’élément primordial reste la
vision du monde que nous propose
avec détermination les auteurs via
des peintures réalisés sur la roche
par les peuples les plus anciens. Vous
l’aurez (peut-être) deviné, le nom du
film est 11 images de l’homme et
s’intéresse aux peintures rupestres et
à leurs interprétations, une manière
de contempler des œuvres réalisées
il y a plusieurs milliers d’années.
Ici, pas de discours politique ou
d’appel à la raison sur la nécessité
de l’écologie ou sur d’autres sujets
d’actualité, mais plutôt un voyage
spirituel, une interrogation sur la
situation de l’Homme et de ses pensées.
Il ne s’agit pas de donner des
réponses définitives mais d’inviter
chaque personne du public à se forger
une réponse personnelle et à réaliser
sa propre vision de l’humanité.
Ce film nous emmène dans différents
lieux de la planète, tous très différents
et singuliers : nous sommes
tantôt dans un paysage froid, tantôt
dans le désert aride accompagnés
de touaregs, et quelques images ont
même été tournées en France.
Le concept même du film est d’essayer
de dire la représentation que
l’homme a fait de lui-même et de
son environnement via les peintures
Markku Lehmuskallio & Anastasia Lapsui
rupestres. Dire sa place, sa situation
et le chemin emprunté jusqu’à
aujourd’hui. D’ombre en ombre,
donner au spectateur un reflet de
l’humanité de manière générale et
d’un point de vue externe (ne vous
inquiétez pas, la conclusion est
proche). Ce film peut être déconcertant
mais sa manière de dire tout
cela est plus douce que mon article,
et peut vous faire découvrir par des
images comme par des musiques et
des idées une autre manière de voir
le monde dans lequel nous vivons.
Cette oeuvre cinématographique
ne propose pas une narration
comme c’est souvent l’usage au cinéma.
Il s’agit surtout d’un essai : les
images, les personnages et le son
sont utilisés d’une manière totalement
différente, et le message qui
est transmis invite le spectateur à
reconstruire le monde et à revisiter
son point de vue.
Adrien Falce
Les 11 images de l'Homme, ce que
vous avez ressenti.
A la sortie de la salle, ce film fait presque
l’unanimité tant pour le côté spirituel de son
message que pour l’intérêt de ce voyage
intercontinental d’une heure et quart.
Quelque soit l’âge, le public a été séduit
par le transport à travers les
cultures de ces peuples sans frontières.
« J’ai trouvé ce film hypnotique mais il a éveillé ma
curiosité, c’est sûr. C’était un superbe film. »
« Super, film magnifique qui sort du cadre
habituel »
« Ce film m’a fait découvrir quelque chose de
nouveau et voyager »
De rares personnes furent totalement déçus, d’autres
furent confus, ne sachant pas vraiment quoi penser.
« Je l’ai trouvé un peu répétitif et lent, le manque
de fil conducteur était perturbant mais les références
étaient très intéressantes, je ne sais pas
vraiment si j’ai aimé ou non. »
C’est sur ces impressions que démarre le 17ème festival
d’Atmosphères 53.
Héloïse Chaisnot
Les petits africains
Le plus petit peuple africain se
nomme “Pygmées”. Regroupés
en Afrique Équatoriale, les Pygmées
sont les premiers habitants des
terres centrales africaines avant l’installation
des Bantus. On les retrouve
principalement au Gabon, en RDC,
au Cameroun, au Burkina Faso, au
Burundi, au Rwanda et au Burundi.
Ne dépassant pas 1,50 m, les êtres
qui composent ce peuple présentent
des caractéristiques physiques assez
hétérogènes : certains sont plus clairs
de peau, tandis que d’autres ont une
teinte plus rouge ou foncée, leurs
cheveux sont plus ou moins crépus.
Le terme “Pygmées” désigne l’ensemble
des populations pygmées :
on retrouve ainsi parmi elles différents
groupes tels que les Babongo,
les Batawa, les Mbuti, etc.
Habitants de la forêt profonde, les
Pygmées vivent principalement de
chasse, pêche et cueillette. Certains
groupes s’installent de façon permanente,
alors que d’autres migrent
régulièrement en s’installant près
des cours d’eau. Les sédentaires
vivent dans des huttes en terre battue
qui tiennent sur une armature
en branches ; de grandes feuilles
couvrent le sommet de cette armature
et font ainsi office de toit. Les
femmes s’occupent des constructions
et des enfants, pendant que
les hommes vont à la recherche des
provisions pour nourrir les familles.
Les nomades, quant à eux, bâtissent
leur village avec des huttes plus
petites, en demi-cercle, et tout en
feuilles sur armature en branches.
Ceux-là sont les Pygmées des régions
sèches.
Hormis leur taille, ils ont tous un
point en commun : le soir, ils s’installent
autour d’un grand feu au
milieu du village et les plus âgés
racontent des histoires, fictives ou
réelles, envoûtantes et pleines de
connaissances.
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Cependant, ces peuples sont aujourd’hui
menacés. Ils sont corrompus
par les civilisations citadines. De
plus en plus de Pygmées quittent
leur village pour s’installer en ville ;
d’autres sont sauvagement chassés
par les exploitants forestiers. Faute
de papiers d’identité non délivrés
à la naissance dans les forêts, il leur
est difficile d’accéder aux soins de
base, mais également à la scolarité,
au travail et même à la justice, ce
qui fait d’eux un peuple considéré
comme inférieur. Les seules voies
qui leur sont laissées sont celles de
l’intégration ou, malheureusement,
la disparition... car la conservation
n’a pas été abordée jusqu’à présent...
En attendant, s’il vous arrive de faire
un tour en Afrique centrale et de
leur rendre visite, un présent occidental,
quel qu’il soit, leur donnera
le sourire. Vous serez en retour noblement
récompensé.
Stéphanie Ditengou
La terre des hommes rouges
Ce film de Marco Bechis dépeint
la réalité des indiens guaranis et
leur lutte pour quitter leur réserve,
avec une justesse qui semble exacerbée
par une recherche d’authenticité,
mais sans trop en faire.
C’est ainsi que le réalisateur brosse
le portrait d’un peuple (joué par de
vrais indiens guaranis) qui se met en
scène et caricature son passé devant
des touristes pour un peu d’argent,.
Un peuple qui dépérit, qui subit aussi
les maux de l’époque moderne, leur
quotidien étant ponctué d’alcool et
de pauvreté, qui ne laissent place
qu’à la colère.
On est frappé par l’antipathie forte
entre le peuple descendant des
tribus guaranis et les hommes
« blancs », ces derniers ayant envahi
et exploité les terres des premiers en
vue d’en piller les ressources. Mais les
uns et les autres s’observent mutuellement
et continuellement, et cela
marque et rythme ce long métrage.
Imprégnés de traditions et
contraints par la vie moderne, victimes
d’injustices, cela les pousse à
retrouver leurs racines en détruisant
leur réserve et en investissant une
exploitation. Dépossédés de leur
terres et incompris, on leur propose
des métiers d’ouvrier et de femmes
de ménage.
Ponctué de musique classique (baroque
?) et de litanies psalmodiées
par les chamans et par le jeune personnage
principal, le film nous permet
d’assister aussi à la rencontre
de deux jeunesses, attirées l’une
par l’autre mais dont les différences
culturelles sont importantes. Une
jeunesse riche qui fait face à une
jeunesse indienne qui semble perdue
et qui vit le mal-être de son
peuple par des suicides.
J’ai beaucoup apprécié La Terre des
hommes rouges car bien que l’extermination
commencée il y a des
siècles perdure, mais de manière
plus lente et moins brutale, en s’insinuant
au sein du peuple, on assiste
à leur lutte admirable pour retrouver
leurs origines et leurs terres.
Léna Robart
Les saphirs
De l’Australie au Vietnam, en passant
par des échecs et des rêves,
c’est l’histoire de chanteuses aborigènes
rêvant de connaître la scène
et le micro.
Ce mélange de comédie musicale et
de fresque historique propose une
mise en scène assez conventionnelle
et un excellent scénario.
Bien que le sujet soit traité avec un
grain de légèreté (ce qui se comprend
car c’est le premier film du réalisateur),
les performances musicales
des vedettes relèvent brillamment
le niveau. De part sa naïveté, Les Saphirs
réussi à plonger le spectateur
dans l’histoire, lui permettant d’en
tirer des enseignements.
Les plus : À travers Les Saphirs, un
ensemble d’éléments illustrent la vie
réelle et ses coups durs. Grâce aux
couleurs un peu ternes des scènes,
nous arrivons à nous situer dans la
période diégétique* du film (1968).
Des couleurs trop vives feraient références
à l’actualité et on s’attendrait
à avoir plus de fiction.
Les moins : Malheureusement, lors
des prestations des demoiselles, il y
a comme un manque de réalité. Les
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images défilent un peu au ralenti,
cela donne l’impression d’une vidéo
sur une vieille bande. Un manque
de cohérence entre les moments
sur scènes et ceux du vécu se remarque.
Cependant cela reste un
détail qui n’alterne en rien la qualité
du fond de l’histoire.
*fait référence à diégèse – action à l’intérieur
d’une fiction, différente de la durée
réel, vécu au moment présent.
Stéphanie Ditengou
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Zacharias kunuk
l'équipe
Zacharias Kunuk est né en 1958,
dans une île de l’archipel arctique
canadien : l’île de Baffin, située sur le
territoire du Nunavut.
Zacharias Kunuk, réalisateur et producteur
s’est fait connaître en 2001 par
son film Atanarjuat. Ce fut le premier
long métrage à avoir été écrit, réalisé
et joué entièrement en inuktitut, la
langue des Inuits du Canada...
Il obtiendra une Caméra d’or en 2001
et le prix Génie du meilleur film en
2002 pour Atanarjuat, la légende de
l’homme rapide.
Celui-ci se déroule à Igloolik, une petite
île située dans la baie de Baffin,
Les rendez-vous à venir...
Vendredi 15 mars – 17h30 – Hôtel de
ville – Château-Gontier : vernissage de
l’exposition Hommes racines en présence
de Pierre de Vallombreuse
Vendredi 15 mars – 19h – cinéma Le
Palace – Château-Gontier : table ronde
« Minorités en danger » avec Julian Burger
et Pierre de Vallombreuse
Vendredi 15 mars – 21h – cinéma Le Palace
– Château-Gontier : Neko dernière de
la lignée en présence de Anastasia Lapsui,
Markku Lehmuskallio
dans la région arctique du Canada.
Une communauté d’Inuits nomades
vivent paisiblement dans le territoire
du Nunavut, jusqu’à ce qu’un chaman
arrive, bouleversant la communauté
en instaurant une rivalité entre deux
familles.
Vingt ans plus tard, la situation ne
peux plus continuer, c’est à ce moment
qu’interviennent les deux frères,
Namaqua dit l’homme fort et Atanarjuat
l’homme rapide.
Comment l’histoire se termine-t-elle ?
je vous laisse le découvrir…
Florent Le Maguet
Vendredi 15 mars – 21h15 – cinéma
Le Vox – Mayenne: avant-première de A
la recherche de Drimé Kunden de Pema
Tseden
Samedi 16 mars – Toutes les séances
– Cinéville - Laval : La représentation de
l’indien dans le western américain par
Thierry Méranger (Cahiers du cinéma) au
travers de 4 westerns
Maquette
Félix Bocquet
Florent Le Maguet
Rédacteurs
Alissa Alifanova
Amandine Bataille
Lucas Bergougnoux
Héloïse Chaisnot
Stéphanie Ditengou
Willy Durand
Adrien Falce
Tanguy Géréec
Clémence Gilardot
Mélanie Guitton
Yoan Le Blevec
Florent Le Maguet
Marc-André Pérez
Léna Robart
Camille Sancinito
les tarifs
Billet à l’unité : Tarifs habituels
des salles partenaires du festival
Abonnement de 3 entrées
Tarif normal : 15€
Tarif réduit : 12€
Pass Reflets (nominatif, avec photo)
Tarif unique : 60€
Entrée libre et gratuite : conférences,
expositions, café-lecture,
vernissages, ciné-concert Plume,
concert à Mayenne, contes.
Réponse à la question du Plans Séquences n°1 :
On dénombre dans le monde entier, un total d’environ 226 000 kilomètres de frontières !!