N°3
Plans Séquences
la gazette des Reflets du Cinéma
Entretien avec François Fronty
Edition des 19 et 20 mars 2011
François Fronty est intervenu
mercredi soir, afin de présenter
le film de Jia Zhangke I wish I
Knew - Histoires de Shanghai et pour
le commenter à l’issue de la projection.
Quelques minutes après la
fin du film, François Fronty nous
a accordé une petite interview et a
donc répondu à quelques-unes de
nos questions.
Il faut savoir tout d’abord
que François Fronty est quelqu’un
de très investi dans le septième art
qu’est le cinéma, il est avant tout
réalisateur avec un peu plus d’une
dizaine de films à son actif, mais
également « critique de cinéma ».
Il anime aussi des ateliers d’écriture
et d’apprentissage du cinéma
sur les manières de tourner un film
par exemple. En France pour commencer,
puis en Iran ou encore en
Afrique aujourd’hui. Il donne également
des cours à la Faculté une
fois par semaine. Il enseigne le
cinéma et l’analyse filmique.
Voici donc quelques questions
qui ont été posé lors de l’interview.
Le parcours qu’il a suivi
avant d’arriver à ce qu’il est devenu
aujourd’hui..
Il a d’abord commencé par
une licence de philosophie à la
Sorbonne, puis a par la suite arrêté
pour pouvoir aller « apprendre
sur le terrain » en tant qu’assistant
dans un premier temps. Par la
suite, il est retourné à l’université
pour cette fois-ci passer un DEA
(Diplôme d’Étude Approfondi),
pour aboutir à une thèse sur le
cinéma.
Il a par conséquent une
formation à la fois théorique, mais
aussi pratique. Pour lui « le cinéma
c’est un art de la pensée mais
aussi un art de faire ».
Il faut savoir qu’il a écrit
tous les films, documentaires et
fictions, qu’il a réalisés. François
Fronty n’est pas technicien, mais
connaît le matériel, entre autre
grâce à ses études et à son apprentissage
sur le terrain.
Ses envies et ses gouts...
Continuer à rencontrer des
gens et découvrir de nouvelles
cultures, et enfin réaliser de nouveaux
films... Avec une très grande
envie « d’aller voir ailleurs », c’est
à dire pour lui voyager encore et
encore..
Pour François Fronty, le
reportage TV n’est pas du cinéma.
Il n’en a jamais fait, et (normalement)
n’en fera jamais. Pour lui,
le cinéma permet de passer du
temps, c’est-à-dire de passer du
temps avec les gens avant même
de commencer à écrire, tourner ou
monter. Il faut d’abord connaître
les gens avant même de s’aventurer
dans un tournage. Et c’est entre
autre pour cela que le cinéma est
une chose des plus intéressantes.
A-t-il des projets ?
Il prépare la réalisation
d’un documentaire en Afrique,
puis d’une fiction en Inde. Il est
également, en train d’écrire un
livre sur le cinéma africain. Il
continue de participer à des festivals
pour présenter des films, discuter
avec les spectateurs comme
par exemple avec le film diffusé ce
mercredi soir car « un film n’existe
que lorsqu’il est vu. »
Un petit conseil...
Le cinéma est certes un
milieu très prisé et qui paraît très
fermé. Il est pourtant paradoxalement
très ouvert. Pour François
Fronty, le cinéma repose sur l’envie
et le désir. Seule l’envie peut
nous permettre de réaliser un projet
de cinéma. Il faut persévérer,
et c’est avec l’envie d’apprendre
qu’on y arrive.
Julie Melon et Arnaud Pichon
1
Le réalisateur de I wish
I knew – Histoires de Shanghai est
reconnu pour être le chef de file
de la 6ème génération de cinéastes
chinois, dite «Underground». Jia
Zhangke réalise des
films de plus en plus
proche du documentaire.
On peut voir au
travers de ses films
l’envers du décor de la
Chine que propose les
réalisations «grand
public».
Jia Zhangke
est né en 1970
à Fenyang dans la
province du Shanxi.
Fenyang est une ville qui a connu
de violents changements économiques.
Quant à la province du
Shanxi elle est réputée pour
avoir produit des cinéastes bien
connus. Lors de ces études aux
Beaux-Arts Jia Zhangke s’essaye
à l’écriture avec un premier livre
publié en 1991. Il le qualifie de
Portrait : Jia Zhangke
roman expérimental. Il décide
alors de passer par l’ université du
cinéma de Pékin. Il y fondera avec
des amis le «groupe du film expérimental».
Bien que Jia Zhangke soit
méconnu en Chine, il a reçu de
nombreux prix en Europe. Ainsi,
en 2006, il reçoit le Lion d’or à la
Mostra de Venise pour son film
Still Life. En 2009 et 2010 il présente
deux de ses films au festival
de Cannes, 24 city puis I wish
I knew – Histoires de Shanghai. Ce
dernier sera nommé dans trois
catégories.
Ce réalisateur, qui est aussi
acteur, producteur, directeur de la
photographie, présente ainsi 2 ans
après son 24 city un nouveau film.
Il continue ainsi son exploration
de la Chine, et plus précisément
de la société chinoise dans I wish
I knew – Histoires de Shanghai. Au
fur et à mesure de ses films il n’a
plus recourt aux artifices du cinéma.
Ainsi ses films tendent vers le
documentaire, avec un réalisme
très accentué. Il trouve ainsi les
thèmes de ses films dans la vie quotidienne
des zones semi-urbaines
de la Chine. Dans ce nouveau film,
Jia Zhangke explore plus profondément
le passé et non le présent
de la Chine. Car comme il le dit
«Je pense que pour connaître son
présent il faut connaître son passé».
Léa Taloc
Impressions en forme de parcours dans le cinéma chinois...
2
Je me souviens de la jeunesse
de Unknown pleasure (Plaisirs
inconnus) de Jia Zhangke qui
assistait à la télévision, et sans paraître
un tant soit peu concernée,
aux bouleversements en
cours en Chine au début des
années 2000. Depuis cette jeunesse
est allée chercher un
avenir meilleur dans les villes
(The World de Jia Zhangke
mais aussi Portrait de femmes
chinoises de Lin Lichuan et
bien d’autres encore) et parfois,
la ville n’ayant pas satisfait
leurs aspirations, plus loin encore,
à l’étranger (Une chinoise de Xiaolu
Guo). Le scénario est classique et
n’est pas le fait de la seule Chine.
Cependant ce qui semble se dessiner
(mais peut-être s’agit-il d’une
proposition de cinéastes plus que
d’une réalité...) relève du retour à
la campagne. C’est ce que s’apprête
à faire un des personnages, humilié
par la ville, de Piercing1 de Liu
Jian et c’est aussi ce que décident
les parents de la jeune A Qiu dans
La Rizière de Zhu Xiaoling. Ce vaet-vient
entre villes et campagne
Piercing1
semble une constante de l’histoire
contemporaine chinoise. Ce déplacement
des populations pour
raisons économiques de la ville
vers la campagne n’est en effet
pas sans rappeler celui, politique
et tout aussi contraint (sauf pour
ses plus fervents promoteurs), de
la Révolution culturelle, évoqué
dans Shanghai dreams de Wang
Xiaoshuai et Mrs Red de Zhang
Gong et Wang Yang. Mais le temps
de la ferveur révolutionnaire est
bien terminée et il s’agit maintenant
de mettre à jour la réalité de
cette période comme le fait,
après avoir recueillis de nombreux
témoignages, Wang
Bing dans Le Fossé, son premier
film de fiction qui sera
certainement un des films les
plus marquants de cette édition.
Les cinéastes semblent
donc se préoccuper de l’Histoire
contemporaine plutôt
que de l’Antiquité et cela s’avère
parfois stupéfiant et d’une grande
précision comme dans le film de
Lu Chuan, City of life and death,
qui retrace l’histoire du siège et
du « massacre de Nankin » par
les troupes japonaises durant la
guerre sino-japonaise. Zhang Yimou
s’apprête lui aussi à tourner
un film sur le même sujet...
Willy Durand
Entretien avec Catherine Jeudy
Pour commencer, pouvez-vous
nous expliquer ce qu’est le
théâtre d’ombres ?
C’est tout simplement
du théâtre de marionnettes basé
sur des techniques de
projection d’ombres sur
un écran comme lorsque
l’on s’amuse à faire des
ombres avec ses mains
sur un mur éclairé par
une lampe. Traditionnellement,
on le fait naître en
Chine mais sans preuve.
Déjà très développé au
XIème siècle dans ce
pays, il finit par essaimer
dans toute l’Asie deux
siècles plus tard notamment
à Java, Bali et même
en Turquie. Il permet de
raconter des contes, des
épopées voire même être
un support pour illustrer
des textes religieux.
La France, au XVIIIème
a adopté des techniques à base
de papiers découpés et c’est au
XIXème que le théâtre d’ombres
atteindra son apogée avec, par
exemple, les spectacles du cabaret
du Chat Noir.
Du coup, comment s’est fait
votre rencontre avec cette technique
?
Il y a quelques années, en
intervenant dans une classe de
collège comprenant des élèves
handicapés. Partie sur l’idée
de confection de marionnettes
associée à l’écriture d’une histoire,
mes recherches ont croisé
le théâtre d’ombres. L’essai avec
les ados a été concluant et j’ai
décidé de me perfectionner en
autodidacte car aucune école dédiée
à cette technique n’existe en
France. Et au printemps 2010, j’ai
créé ma compagnie, Le Théâtre
Du Vaste Monde, dans le but de
présenter mes créations et de diriger
des ateliers.
Au théâtre de Laval, le samedi
19 mars, il y aura une initiation.
Qu’allez-vous proposer aux enfants
?
Et bien, je vais leur présenter
différents types de marionnettes
qui sont très différentes
les unes des autres suivant leur
origine géographique ainsi que
plusieurs techniques d’éclairage
très ludiques. Ensuite, ils pourront
les manipuler pour illustrer
une petite scènette.
Et à Château-Gontier, le mercredi
23, il y aura une création
originale pour Les P’tits Reflets...
Oui, avec Emilie Godeau.
Nous allons vous faire plonger
dans les rêveries, mi féériques, mi
cauchemardesques d’un enfant,
peuplées de dragons, princes et
princesses chinois et de monstres
inspirés des tableaux du peintre
Jérôme Bosch. Le spectacle dure
20 minutes et nous inviterons
Le Théatre d’Ombres
ensuite les enfants à venir découvrir
l’envers du décor et à manipuler
les marionnettes.
Les P’tits Reflets
Ateliers d’initiation au théâtre
d’ombres : samedi 19 mars, à
16h10, 16h40 et 17h20, au théâtre
de Laval (d’autres ateliers sont
aussi proposés : conte, calligraphie
et un ciné-goûter à 14h30)
Spectacle et initiation : mercredi
23 mars, à 14h, au Rex à Château-Gontier
Propos recueillis par
Sébastien Mahier
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Samedi 19 mars
Laval - Cinéville
13 h 45 - Yi Yi
18 h 30 - Betelnut Beauty
20 h 45 - City of Life and Death
Laval - Théâtre (Salle B.Hendricks)
19 h - Ciné-concert : Trésors du Studio d’art de
Shanghai
Laval - Théâtre (Rotonde)
14 h 30 : Le général fanfaron et les petites carpes
(ciné goûter)
Gorron
20 h 30 - La Tisseuse
Mayenne - Le Vox
15 h et 16 h- La boutique des pandas (P’tit reflets)
17 h - Les Cendres du temps
19 h 15 - Blind shaft
21 h 30 - Nuits d’ivresse printanière
Mayenne - Médiathèque JL Trassard
10 h 15 - Contes chinois
Programmation
Dimanche 20 mars
Laval - Cinéville
11 h 15 - L’Orphelin d’Anyang
13 h 16 - Je ne peux pas vivre sans toi
16 h - Millenium Mambo
18 h 30 - Une chinoise
Invité : Xiaolu Guo
21 h 25 - HHH : Portrait d’Hou Hsiao Hsien
di
Mayenne - Le Vox
14 h - Yi Yi
19 h - Mad detective
21 h - City of life and Death
Renazé
17 h 30 - Mongolian Ping-Pong (P’tit reflets)
Gorron
14 h 30 - The wolrd
Saint-Pierre-Des-Nids
18 h - La Tisseuse
Evron
20 h 30 - Mongolian Ping-Pong
LES TARIFS
Quizz
1) En quelle année est mort Mao 2) Quelle est la longeur approximative
de la muraille de chine Zedong ?
?
- 1970 - 1974
- 1972 - 1976
- 5000 km - 11000 km
- 8000 km - 14000 km
Réponses du quizz précédent :
1) L’Everest - 2) Sur un île - 3) le mandarin
3) Quelle est le plus grand désert
de Chine ?
- Gobi - Le Nan Shon
- L’Africa - Le Nan Shan
Les réponses seront données dans le
prochain numéro !
PLANS SÉQUENCES
Gazette des Reflets du Cinéma
- Billet à l’unité : tarifs habituels des salles partenaires du
festival
- Abonnement de 3 places non nominatif, valable pour tous
les films des Reflets dans toutes les salles partenaires :
.Tarif normal : 15 €
.Tarif réduit : 12 € (adhérents d’Atmosphères 53, scolaires,
étudiants et chômeurs et association des sourds et
malentendants de la Mayenne)
- Pass Reflets nominatif (avec photo) valable pour tous les
films des Reflets dans toutes les salles partenaires :
.Tarif unique : 60 €
- Pass Culture Sports de la Région
.1 coupon cinéma = 2 entrées
Rédacteurs :
Willy Durand, Léa Taloc, Julie Melon, Arnaud Pichon,
Anne-Maëlle Le Roux, Manon Laporte, Rémy Gouello,
Claire Le Toquin, Kevin Raimondeau, Simon Hermine,
Simon Ruaud, Aurélien Rivière, Julia Leblanc, Armelle Pain
Maquette : Axel Rock, Anne-Maëlle Le Roux
Atmosphères 53
12, rue Guimond-des-Riveries
53100 Mayenne
Tél. 02 43 04 20 46
Fax. 02 43 04 96 48
Mail : contact@atmospheres53.org
Site internet : www.atmospheres53.org
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