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BIENTÔT LE RÈGNE MILLÉNAIRE<br />

Livre de Louis de Boanergès (ACTUALITÉ DE LA FIN DES TEMPS tome 2)<br />

( en Dépot à : D.F.T. Boîte Postale 28. 35370 ARGENTRÉ DU PLESSIS ) CATALOGUE DES EDITIONS D.F.T. - BON DE<br />

COMMANDE DES EDITIONS DFT.<br />

<strong>Conclusion</strong><br />

Tout d'abord, il faut se demander ce que nous apprend notre enquête millénariste. Les chapitres<br />

que nous venons de lire nous enseignent deux choses très simples, mais de grande conséquence<br />

:<br />

1. Le Règne millénaire est une doctrine parfaitement catholique qu'un théologien de la classe de saint<br />

Irénée mettait au rang des plus hauts articles de la Foi, comme l'existence de Dieu et la Résurrection de la<br />

Chair.<br />

Ce n'est donc pas un produit judaïque; c'est moins encore une gnose (ou... le règne de Lucifer !), et<br />

cette dernière erreur, très répandue de nos jours dans certains milieux traditionalistes à cause d'ouvrages ou<br />

articles imprudents, est vraiment grossière puisqu'il y a antinomie entre les deux doctrines: saint Irénée<br />

voyait tout au contraire le millénarisme authentique comme l'antidote absolue de la Gnose ("De soi-disant<br />

chrétiens [ne sont pas millénaristes], disait-il, mais c'est PARCE QUE certaines idées gnostiques se sont<br />

infiltrées chez eux") -revoir p. 90 ! !<br />

Les chapitres I, II & III nous ont permis de constater à quel point le millénarisme était en grand<br />

honneur d'orthodoxie dans l Ancien-Testament et chez les premiers chrétiens.<br />

Il n'est d'ailleurs pas inutile, vu l'incroyable obscurcissement dans lequel a été enfoui le<br />

millénarisme, de résumer sommairement ses assises extrêmement solides et saines par rapport à la Foi<br />

Catholique. Tout d'abord, telle une maison construite non sur le sable mais sur le roc, la doctrine<br />

millénariste est incluse dans la Genèse et tout l'Ancien-Testament (l'Arc-en-ciel; le 7ème Jour; les<br />

Patriarches; la constitution raciale millénariste du peuple élu; et surtout les prophéties divines révélées aux<br />

Prophètes juifs, nonobstant les mythes des peuples antiques, tous unanimes dans l'attente du paradis<br />

terrestre futur -revoir le chapitre 1er).<br />

Ensuite, lorsque le Christ "vint habiter parmi nous", Sa position vis-à-vis du millénarisme se dégage<br />

nettement des récits évangéliques : Son souci de spiritualiser des espérances millénaristes trop vues<br />

uniquement sous l'aspect temporel, ne va jamais jusqu'à la négation de ces mêmes espérances. Las !, sauf<br />

une élite, les juifs refuseront cette assomption de leurs espérances, et le Règne Glorieux est reporté à plus<br />

tard comme le Christ Lui-même finit par le révéler à ses apôtres, juste avant l'Ascension. Reporté mais non<br />

supprimé -revoir le chapitre II.<br />

D' ailleurs, l' Ancien- Testament en témoigne éloquemment: les prophéties concernant le Messie<br />

souffrant se sont réalisés LITTÉRALEMENT (il suffit pour le constater facilement de se reporter à la liturgie<br />

du Vendredi-Saint); celles concernant le Messie glorieux et son Règne à venir, intégrées au même corpus<br />

prophétique, doivent donc recevoir le même accomplissement, LITTÉRAL... qui n'a pas encore eu lieu. Cet<br />

argument majeur, contre lequel on ne peut opposer aucune objection cohérente et véritable, devrait faire<br />

réfléchir ceux qui ont tendance à tout diluer dans l'allégorie.<br />

Ensuite encore, comme il convenait à une doctrine "vivante", on voit dans les premiers siècles<br />

chrétiens, le millénarisme professé par une bonne moitié de la catholicité...<br />

2. Après le Vème siècle, le millénarisme ne se comporte pas du tout en "noyau mort", en doctrine<br />

morte.<br />

Saint Augustin avait voulu en faire un bibelot empoussiéré, encrassé de juiverie, à reléguer avec<br />

honte dans un recoin inaccessible du magasin de la Foi; depuis lors, l’obscurcissement est tel que le<br />

millénarisme, pendant quinze siècles, est apparu aux regards superficiels comme la croyance attardée de<br />

quelques doux-dingues heureusement rarissimes, épars dans l'Histoire, n'ayant aucune influence dans leur


siècle, et dont seuls les vers s'occupaient après leur mort (souhaitée).<br />

Mais... finalement c'est tout le contraire qui est vrai! Les prophètes et mouvements millénaristes,<br />

même s ' ils ne percent pas sur la voie publique (surtout entre le Vème et le XIIème siècle, mais leur histoire<br />

nous est mal connue), n'en sont pas moins des lames de fond très importantes dans l'Histoire, qui ont des<br />

échos profonds bien longtemps après leur mort ou disparition; lames de fond d'ailleurs tellement importantes<br />

depuis nos derniers siècles qu'on ne pourrait plus raisonner historiquement, socialement, politiquement, sans<br />

en tenir compte... en attendant le Jour, le beau Jour où il n'y aura plus que l'économie millénaire qui rendra<br />

compte de toute la phénoménologie humaine !! Notre étude nous l'a en effet assez montré, le millénarisme,<br />

loin d'être un "noyau mort", est une doctrine toujours extraordinairement vivante, comme un feu qui, n’étant<br />

et ne pouvant d'ailleurs pas être éteint, couve toujours sous la cendre et repart à la moindre occasion, un peu<br />

partout, dans tous les domaines, vraiment universellement...<br />

Cette présence millénariste se constate en effet de manière suivie et importante dans tous les siècles<br />

chrétiens jusqu'à nos jours (même si généralement la doctrine est imparfaitement formulée).<br />

C'est la grande leçon des Chapitres IV à XII.<br />

Et ne soyons pas surpris de voir vivre l'espérance millénariste principalement dans le mauvais camp<br />

après saint Augustin, ce n'est pas précisément ce que le Bon Dieu voulait, c'est ce que l'iniquité des hommes<br />

a réalisé (combien illustre notre propos le fait que Joseph de Maistre a appris le millénarisme chez... les<br />

FM !!).<br />

Ce deuxième constat est d' ailleurs vraiment impressionnant, et mérite qu'on s'y arrête un peu.<br />

Si le Règne temporel Glorieux de Jésus-Christ est demandé constamment par quantité de langues<br />

différentes au cours des siècles chrétiens jusqu'à nos jours, c'est parce que c’est Dieu Lui-même qui le fait<br />

demander -nonobstant toute interférence diabolique en contre-jour-, c'est Lui qui fait vivre concrètement l' "<br />

Adveniat Regnum Tuum " dans certaines âmes, après l'avoir imposé à tous comme règle de prière dans le<br />

Pater. Et si Dieu entretient cette Espérance du Règne, c'est qu'I1 doit un jour, un très beau jour, le faire<br />

advenir: "Demande et je te donnerai"... Il y a certes des pseudo-millénaristes inspirés directement par Satan<br />

aux fins de subvertir l'Église et de faire advenir le règne de l'Antéchrist, mais il est capital de bien<br />

comprendre qu'ils sont là pour doubler ténébreusement l'inspiration millénariste authentique... un peu<br />

comme les fausses apparitions sont suscitées pour discréditer et surtout subvertir les vraies (se rappeler, par<br />

exemple, ce qui s'est passé à Lourdes), qui doivent, seules, retenir notre attention. Il ne faudrait pas, en effet,<br />

que le courant diabolique fasse écran dans nos esprits et nous empêche d'appréhender le vrai qui est le seul<br />

positif, actif (1' autre n ' étant que son ombre ténébreuse); ce serait en vérité tomber dans le piège de Satan.<br />

Le fait qu'on voit l'humanité privilégier de plus en plus le mauvais courant pseudo-millénariste qui<br />

aboutira au règne de l'Antéchrist, surtout à partir de la Renaissance, et étouffer parallèlement le bon<br />

courant, n 'y change rien: Dieu est plus important que Satan et Son Plan -l'authentique Règne millénairedoit<br />

seul retenir l'attention de nos âmes. Satan ne fait que s' approprier l'inspiration millénariste à ses fins<br />

maudites avant qu' elle soit manifestée publiquement aux hommes, et il a fort à faire précisément parce que<br />

cette inspiration divine est importante, tout spécialement depuis le XIXème siècle.<br />

"Satan perçoit bien sa direction [celle prise par l'inspiration divine]; incapable de s'y opposer, il s'efforce de<br />

la dévier à son profit, et de séduire les hommes par des caricatures du dessein providentiel; quand l'heure<br />

sera venue du Retour du Christ, il fabriquera l'Antéchrist" 1 . Il sait que dans le Règne à venir; il y aura une<br />

plus grande effusion des Dons du Saint-Esprit dans les âmes, c'est pourquoi il s'empresse de la singer à son<br />

profit, dès maintenant, par des mouvements comme le New-Age ou le charismatisme; alors que le Temps des<br />

Nations est achevé, il instaure déjà par la M j un Nouvel Ordre Mondial via l'Europe, et lui donne comme<br />

étendard... le drapeau aux douze étoiles sur fond bleu: il détourne ainsi à son profit l' emblème même que la<br />

Très-Sainte Vierge avait pris à la Rue du Bac sur la médaille miraculeuse, symbole de la Femme de<br />

l'Apocalypse ! Autre exemple: alors que dans le Règne, l'être humain se verra régénéré, Satan propose déjà<br />

dans sa panoplie New-Age diverses techniques de "développement de la personnalité" (à base d'occultisme,<br />

1 J de Bronac, p 95 "L’Avent du millénaire ".<br />

2


de spiritisme); alors que dans le Règne il n'y aura plus "qu'un seul Pasteur, un seul troupeau", Satan dès à<br />

présent fait une anticipation impure de l'Unité Sainte, avec un gouvernement mondial unique et une super et<br />

contre-église, osmose de toutes les religions sous la houlette d'un "seul pasteur" : l'Antéchrist etc. On<br />

pourrait ainsi multiplier les exemples... Ils nous prouvent bien, Satan n'étant que le singe de Dieu, la<br />

réalisation très prochaine des Plans de Dieu pour l'humanité (Retour glorieux du Christ sous des cieux et<br />

une terre renouvelés). Les écrits de Gougenot des Mousseaux (bénis par Pie IX), lequel s'y connaissait sur le<br />

satanisme, le disent nettement: "Les oeuvres du diable s'opèrent toujours sur une ligne parallèle située juste<br />

en-dessous du Plan divin". En fait, Satan qui n'a rien en propre -il est capital de bien le comprendre-, est<br />

obligé d'imiter ce qui existe, et qui appartient à Dieu.<br />

On ne doit donc pas tomber dans l'erreur grossière de condamner le millénarisme parce que, dans les<br />

siècles chrétiens, on le voit généralement ressurgir, plus ou moins de manière déviée voire franchement hétérodoxe,<br />

principalement chez les "fils des ténèbres" : ce serait faire un raisonnement de pharisiens, basé sur<br />

l'apparence des choses et non pas sur leur réalité, raisonnement dont il est d'ailleurs facile de voir la fausseté<br />

puisqu'il suffit de regarder avant saint Augustin pour constater... le contraire, à savoir que le<br />

millénarisme était la Foi commune de l'élite chrétienne et non des hétérodoxes.<br />

Au reste, quand on regarde froidement la situation actuelle, on voit que Satan a gagné complètement la<br />

partie sur le plan public. N'est manifestée au monde que l'espérance du pseudo-règne luciférien, après le<br />

gigantesque et multi-séculaire (mais inutile !) travail de ses adeptes: soit de promouvoir des pseudomillénarismes<br />

lucifériens, soit de subvertir des inspirations chiliastes authentiques nées en terrain imparfait<br />

quant à la Foi, soit enfin d'occire radicalement les millénaristes vraiment chrétiens ( exemple: l'abbé Tissier,<br />

prêtre contemporain de grande valeur,(prêtre habitant le Perreux…) a été persécuté par l'archevêché de<br />

Paris dans les années 50... pour cause de millénarisme). On arrive à ce paradoxe diabolique que certains,<br />

trompés par les apparences, en viennent à condamner le millénarisme authentique et à le considérer comme<br />

plan luciférien, obnubilés qu'ils sont des caricatures diaboliques du Dessein providentiel! C'est ne pas savoir<br />

faire la part des choses, c'est rejeter l'enfant avec l'eau du bain... Suprême victoire de Satan !<br />

En vérité, l'enfer a conquis tous les domaines: politique (mondialisme), religieux (syncrétisme), etc.,<br />

pour permettre à Lucifer de briller maléfiquement sur le monde, dans un pseudo-règne millénaire qu'attendait<br />

ardemment l'illuminé Albert Pike. C'en est à ce point qu'il a entrepris la vaste synthèse, finale, de tous<br />

ces mouvements par un super-Mouvement universaliste, le New-Age, aux fins d'instaurer enfin ce pseudorègne<br />

de l'Antéchrist, car tout est fin-prêt !<br />

Laissons-le faire. Souffrons généreusement d'être "foulés aux pieds par la Bête" comme d'ailleurs<br />

Daniel l'annonçait aux fidèles pour les temps de l'Antéchrist, souffrons que l'espérance millénariste<br />

authentique soit réduite à moins que rien dans le monde actuellement, même (et surtout, serait-on tenté de<br />

dire) dans le bon camp, et, en attendant la Chute du maudit et notre délivrance, méditons ces beaux vers de<br />

Racine :<br />

"J'ai vu l'impie adoré sur la terre<br />

"Pareil au cèdre il portait dans les cieux "Son front audacieux.<br />

"II semblait à son gré gouverner le tonnerre, "Foulait aux pieds ses ennemis vaincus<br />

" Je n'ai fait que passe!; il n'était déjà plus " ! (Esther, d'après Ps. XXXV, 35-36)<br />

Et résumons notre deuxième point: les siècles chrétiens nous permettent de constater que, loin d'être<br />

morte et enterrée sans retour, la doctrine millénariste est tout au contraire une doctrine très présente, très<br />

vivante, bien que prodigieusement occultée par la faute des hommes.<br />

Et d'ailleurs de plus en plus présente, de plus en plus vivante depuis le XIXème siècle (quoique de plus en<br />

plus occultée dans l'Église et de plus en plus subvertie par Satan...) puisqu'elle inspire les mouvements de<br />

pensée ou politique majeurs de notre époque.<br />

3<br />

* **<br />

Après ces deux constats fondamentaux, concluons notre étude d'une manière générale. Et


commençons par une appréciation de notre situation actuelle.<br />

L'Église Catholique, dont le but est de faire connaître, aimer et servir Dieu, est la cause du monde.<br />

Cela veut dire concrètement que le monde existe parce que l'Église est présente sur la terre. Le jour où<br />

l'Église ne pourra absolument plus vivre ici-bas de la Vie divine du Christ, ce jour-là même le monde s'<br />

abîmera dans le néant par le feu et le jugement universels. C'est un axiome plus sûr encore que 1 + 1 = 2.<br />

Il est nécessaire de faire cette réflexion parce que nos yeux voient quelque chose dont ils ne peuvent<br />

et ne doivent d'ailleurs absolument pas se détacher :<br />

L'Église visible VÉRITABLE ne consiste plus qu'en de pauvres (mais valeureux !) îlots qui<br />

ressemblent à des têtes d'épingles égarées en très petit nombre, çà et là, sur un vêtement. Donc, très peu de<br />

choses, et il faut certes la vue perçante et toute divine du Christ pour ne pas répondre négativement à la<br />

question de "trouver la Foi sur la terre" qu'l1 se posait en Prophète dans l'Evangile (Lc. XVIII. 8) ...<br />

précisément pour son Retour (revoir le 10ème Signe analysé dans notre tome 1er, sur la grande Apostasie).<br />

Oh, certes !, les faux-prophètes ne nous manquent pas, qui nous disent de ne pas être si rigoristes<br />

dans notre perception de la vie de l'Église visible... On va jusqu'à oser parler de "nouvelle évangélisation",<br />

de "conversion de la Russie", etc. !<br />

Pour autant, la Réalité demeure la Réalité, et même si elle est humble et méprisée elle anéantira d'un seul<br />

coup toutes les superbes de l'homme moderne, même chez ceux qui se croient chrétiens. Ces têtes d'épingles<br />

d'îlots traditionnels fidèles à la messe St Pie V, terriblement éparses dans le monde, sont une image RÉELLE<br />

de ce qui reste de la Foi VÉRITABLE en Jésus-Christ dans le monde actuel;(1993) dès lors, il est impossible<br />

d'échapper à la conséquence très immédiate de cette incontournable réalité que l actualité de tous les Signes<br />

eschatologiques confirme éloquemment 2 : la seconde Venue du Christ est imminente.<br />

2 Aux quinze Signes analysés dans notre Tome 1er, s'en ajoute d'ailleurs un autre, en voie de réalisation celui de la paix<br />

que les hommes voudront établir eux-mêmes sur lu terre "Quand les hommes diront « Paix et sécurité », subitement la catastrophe<br />

les saisira comme les douleurs prennent la femme qui va enfanter et ils n'échapperont pas" (I Thess" V, 3,<br />

Or, ce Signe est particulièrement réalisé depuis globalement… 1917, avec la création de la SDN concrétisée en 1919 par<br />

le Traité de Versailles, puis création de l'ONU, etc. et l'on parle de plus en plus d'établir la fameuse grande "paix" mondialiste !<br />

Emile Baumann fait un intéressant petit historique du pacifisme dans La paix du septième jour, écrit en 1918 Citons-en<br />

quelques passages "[Quand) la Renaissance vint réhabiliter la nature, elle fit accroire à l'homme que sa raison est un sûr<br />

flambeau, que la grâce est superflue On lisait chez Platon et les poètes païens, la légende de l'âge d'or primitif, déformation du<br />

paradis terrestre Les utopistes le transposèrent dans l'avenir, s'imaginant qu'une sagesse progressive peut rendre l'homme maître<br />

une seconde fois de la félicité perdue [le Pacifisme est donc une contrefaçon philosophique du Millenium" L'esprit critique, excité<br />

par la Réforme, secoua dans son crible le préjugé de la guerre Le nouveau Cynée du poète latin Eymeric Cruce, publié en 1626,<br />

fut un premier essai de pacifisme régulièrement construit.<br />

"Cruce veut tuer la guerre comme une forme d'inhumanité La paix, raisonne-t-il, a fleuri sous Auguste, et, quelques<br />

années, sous François 1er: donc, elle est possible (…) La guerre étant inutile et néfaste, quel pouvoir pacifique la détruira ?<br />

L'arbitrage Tous les états, lorsque la paix sera conclue, garderont leurs possessions comme elles se trouvent, et, s'ils ont des<br />

différends, ils enverront, pour les juger, des plénipotentiaires dans une ville neutre A supposer qu'un prince transgresse l'arrêt de<br />

ce tribunal, il encourra la disgrâce de tous les autres «qui auraient beau moyen de le faire venir à la raison. Il importe d'abord<br />

que l'un d'eux mette en oeuvre ce noble dessein Le Pape serait mieux qualifié que personne «c'est son devoir de moyenner une<br />

concorde générale entre les princes catholiques".' (p 64).<br />

[Et pour ceux qui croiraient notre petit historique anachronique, rappelons la récente déclaration de R Perez de Cuellar,<br />

qu'on peut résumer comme suit les institution, actuelles de I'ONU sont insuffisantes, elles doivent être remplacées par d'autres<br />

ayant pouvoir exécutif effectif, une grande cour internationale doit être créée Et, à la question du journaliste "qui la présidera ?",<br />

Perez de Cuellar de répondre"Sa Sainteté! Le Pape Jean-Paul II l'a déjà insinué dans ses déclarations récentes… !!! Voir<br />

l'interview dans La Croix- l'Evènement des 2-3 mai 1993°<br />

"Eymeric Cruce s'était diverti à crayonner son rêve de paix universelle, disait un de ses contemporains, «par récréation<br />

d'esprit. Il ne va pas en être de même de Grotius, écrivant son Traité du droit de la paix et de la guerre deux ans après lui,<br />

exposant plus théoriquement la solution de l'arbitrage<br />

"I1 appartient au XVIIIème siècle d'élaborer une apologie du pacifisme, dont le succès eût assuré le triomphe<br />

international des philosophes" (p 66). Un certain abbé de Saint-Pierre, "«un des plus remuants idéologues de ce temps», peaufina<br />

l'Utopie de Cruce: à la suite de ses précurseurs, il conçoit une diète européenne, installée dans une ville de paix choisie par<br />

provision Les peuples formeraient une «société permanente», une «grande alliance» L'Utopie était si visible que même Voltaire<br />

jugula d'un mot sec le Projet de l'abbé : «Les animaux carnassiers se déchirent toujours entre eux à la première occasion»<br />

Frédéric II, après avoir lu l'ouvrage, écrivait à Voltaire sur un ton persifleur «La chose est praticable: il ne manque pour la faire<br />

réussir que le consentement de l'Europe et deux ou trois bagatelles semblable","<br />

4


Seconde Venue imminente du Christ dans notre univers visible, "Il reviendra du Ciel de la même<br />

manière que vous L'y avez vu monter" 3 nous ont informé les anges de l'Ascension,<br />

Quand on a bien compris cela, on a également compris que nous sommes à la Fin, Certains en concluent<br />

qu'il s'agit de la Fin du Monde, Ceux-là ont au moins pour eux d'être cohérent avec leur Foi, Mais leur<br />

position apparaît desséchante, peu en accord avec la nécessité morale du triomphe plénier de Dieu sur Sa<br />

Création avant la consommation de toutes choses", triomphe que l'Église Catholique n'a jamais réalisé<br />

puisqu'au contraire, actuellement, l'échec est cuisant, scandaleux (avec un Jean-Paul Double sur le Siège de<br />

Pierre ( et l’abbé Ratzinger en notre temps)), et quasi complet (avec l'apostasie de toutes les Nations<br />

autrefois chrétiennes et la maçonnerie triomphante dominant complètement la planète Terre). De plus, que<br />

faut-il penser alors, si vraiment nous étions à la fin du monde, de tout ce que les Souverains Pontifes ont<br />

proclamé depuis 1830 sur le Christ-Roi ? Si le Retour du Christ devait coïncider avec le Jugement dernier et<br />

donc la fin du monde, alors le Christ ne règnera jamais en vrai Roi sur cette terre, et les écrits et encycliques<br />

des Papes sur le Christ-Roi ne seraient qu'à prendre comme une description d'une société idéale mais<br />

complètement utopique. De plus, c'est faire mentir gravement l'Écriture Sainte qui prédit dans de nombreux<br />

versets un Règne glorieux, plénier et universel du Christ sur cette terre, de toute évidence jamais encore<br />

réalisé. Il suffit de lire les versets 8 et Il du Psaume 71 selon la Vulgate (voir p. 493).<br />

Cependant, l'Église nous offre une autre voie que la Fin du monde: le Retour du Christ peut<br />

introduire le Règne Glorieux ou IIIème Testament, une fois passée une purification apocalyptique du monde.<br />

Certes, par l'opération du diable, le refus déicide des j… et un certain pharisaïsme des clercs (et de laïcs !),<br />

cette voie avait été formidablement obscurcie après saint Augustin, d'où les grands développements de ce<br />

Tome II. Elle est en tous cas aussi légitime, cohérente avec la Foi, que la Fin du monde.<br />

Il ne nous semble pas inutile de préciser que nous ne la préférons pas par séduction du retour à<br />

certaines conditions de vie du Paradis terrestre, mais tout simplement parce que cette voie nous semble être<br />

la Volonté de Dieu pour l'humanité, sa destinée en d'autres termes. Or, si le Bon Dieu veut instaurer un<br />

Règne Glorieux avant la consommation de toutes choses, nous avons donc à attendre et demander à Dieu ce<br />

Règne, que cela nous plaise ou non. Nous concevons l'attente du Règne millénaire d'abord comme une<br />

obéissance à la Sainte- Volonté Divine, pour notre époque tout spécialement.<br />

...A ce sujet, nous aimons beaucoup l'histoire ! de saint Bénézet ou Petit-Benoît: "Touché du danger que<br />

couraient les pauvres en passant le Rhône à Avignon" 4 , il consacra toute sa vie à la construction d'un pont,<br />

"ayant prouvé par des miracles que ce projet lui était inspiré par Dieu" 5 . Il mourut d'ailleurs, "en 1184" 6 ,<br />

avant l'achèvement du pont. Eh bien, posons-nous la question: comment le Ciel aurait-il jugé saint Bénézet<br />

s'il avait refusé l'inspiration divine en disant par exemple: Il n'est marqué ni dans le Catéchisme ni dans le<br />

Credo de construire un pont pour être sauvé, ceci me semble une ambition déréglée, un rêve d'illuminé, il est<br />

beaucoup plus sûr pour mon âme d'accomplir mon simple devoir d'état et de "garder à la campagne les<br />

Il n'empêche L'Utopie orgueilleuse d'une "paix, sécurité" sans le Christ, réalisée par les seuls hommes, était vraiment trop<br />

tentante pour ne pas être poursuivie mordicus, faire pièce au Bon Dieu et à son Plan millénaire, quelle revanche !<br />

"Napoléon abattu, une réaction contre la guerre semblait facile à susciter: jamais ne s'était offerte une aussi copieuse<br />

matière à lieux-communs sur l'horreur et la stérilité des carnages" (p 72) Pourtant, le militantisme pacifiste partira d'Amérique<br />

pour, via l' Angleterre, la Suisse et la Belgique, contaminer la France, puis les Nations dans leur ensemble On arrivera très vite à<br />

la Cour de La Haye, puis à la SDN, et enfin à I'ONU, dans l'attente du suprême moment, tout proche, où les hommes établiront de<br />

force la paix de l'Antéchrist<br />

C'est alors qu'on entendra caqueter comme jamais "Paix et sécurité !" dans une cacophonie invraisemblable tout à fait<br />

insupportable aux amis de Dieu, obscurcissant jusqu'au chant innocent des oiseaux du Bon Dieu. C'est alors au,si que "fondra sur<br />

nous la catastrophe"<br />

3 Act. I, II<br />

4 (renvois multiples) Cf. "La fleur des saints", du RP Ribadénéira, au 14 Avril, et pour le, citations de ce paragraphe, la "Vie de,<br />

saints pour tous les jours de l'année", Anonyme, Mame, Tours, 1883.<br />

5 Ibid.<br />

6 Ibid.<br />

5


moutons de ma mère" 7 , comme mes humbles compagnons ? Mais non: il a suivi les signes que la Providence<br />

de Dieu mettait sur sa route...<br />

La vie de saint Bénézet est une bonne leçon. Mettons l'humanité actuelle à sa place. Il lui est bien<br />

inutile d'aller chercher ses "compagnons", c'est-à-dire les siècles chrétiens ordinaires, ceux du passé, pour<br />

s'éviter d'avoir à franchir ce pont que Dieu, par tant de Signes, lui montre devoir emprunter sous peu. C'est à<br />

notre siècle qu'est réservé ce passage délicat entre tous pour parvenir au Royaume. Ayons donc la sagesse,<br />

comme saint Bénézet, de nous soumettre à la Volonté divine. C'est là, en tous cas, dans cette soumission à un<br />

Vouloir divin, que notre enquête millénariste trouve sa motivation essentielle.<br />

Nous l'avons assez dit dans notre Introduction, le dénouement de notre présente Crise mondiale (et<br />

plus encore religieuse) ne saurait qu'être eschatologique: "à signes eschatologiques, dénouement<br />

eschatologique". Il faut bien comprendre que ce que nous vivons maintenant et allons vivre prochainement,<br />

n'a aucun rapport avec une simple crise (même grave) comme il y en a déjà eu dans l'Histoire, après laquelle<br />

les choses finiraient par s'arranger: une sorte de "renaissance" qui n'inclurait aucun changement majeur<br />

avec le passé. Non, non, cette vue des choses est une grave erreur qui ne nous prépare pas au combat .final<br />

apocalyptique que nous allons devoir affronter sous peu.<br />

Reprenons Fatima. Que dit la Très-Sainte Vierge ? Les catholiques doivent graver dans leur<br />

mémoire, les paroles déjà citées de soeur Lucie concernant le contenu du "3ème Secret" qui aurait dû être<br />

publié au plus tard en 1960 (précisément parce qu'il concernait notre fin de siècle) : " A quelqu'un qui<br />

l'interrogeait sur le contenu du troisième secret, soeur Lucie répondit un jour: «C'est dans l'Evangile et dans<br />

l'Apocalypse. Lisez-les !» Elle a aussi confié au Père Fuentes que la Vierge Marie lui avait fait voir<br />

clairement que «nous étions dans les derniers temps du monde» (ce qui ne signifie pas, il faut le préciser, le<br />

temps de la fin du monde et du jugement dernier, puisque doit venir d'abord le triomphe du Coeur Immaculé<br />

de Marie [judicieuse réflexion...]). Le ‘cardinal’ [abbé] Ratzinger lui-même, en évoquant discrètement le<br />

contenu du Secret de Fatima, a mentionné trois éléments importants : «Les périls qui pèsent sur la Foi»,<br />

«l'importance des derniers temps», et le fait que les prophéties «contenues dans le troisième Secret<br />

correspondent à ce qu'annonce l'Écriture». Nous savons même que Lucie a indiqué un jour les chapitres VIII<br />

à XIII de l'Apocalypse [ceux qui décrivent le plus concrètement le règne de l'Antéchrist personnel !]" 8 .<br />

Or, qu'est-ce que l'Apocalypse, sinon "le temps du grand combat final entre Dieu et son Règne d'une<br />

part, et d'autre part le règne de Satan" (Maria Graf) ? Qu'est-ce que l'Apocalypse, sinon l'annonce de<br />

l'Apostasie générale, de la venue de l'Antéchrist et de son règne éphémère et maudit (volet négatif) suivi<br />

immédiatement de son anéantissement dans le déluge de feu, puis de l'instauration du Règne glorieux du<br />

Christ "sous des cieux et une terre renouvelés" (volet positif)?<br />

Tout cela, est-il utile de le dire, n'a rien à voir avec une crise historique, dont le dénouement verrait<br />

le monde "repartir comme avant"... Car Dieu, après l'Apocalypse, va restaurer "le monde en son état<br />

premier" (saint Irénée). Beaucoup de catholiques croient certes aux Apparitions de Fatima, mais peu<br />

malheureusement, ont le courage d'aller jusqu'au bout de ce que la Très-Sainte Vierge est venue réellement<br />

annoncer 9 !<br />

C'est ici que le bât blesse.<br />

Assurément, quand le Ciel annonce une avancée du Plan divin dans l'humanité, de Lui-même ou par<br />

ses pauvres prophètes, aussitôt la désaffection massive s'affirme chez les humains. Cela s'est vu de tout temps<br />

dans l'Histoire du Salut! Annoncer le Règne millénaire en refroidit beaucoup, sous des prétextes peu<br />

glorieux, tous plus fallacieux les uns que les autres. Mais comment auraient donc réagi les anti-millénaristes<br />

de nos jours qui refusent d'avancer, s'ils avaient vécu, en bons juifs de la Loi, au temps du Christ ? Ne<br />

mangeaient-ils pas l'agneau pascal ? Quel changement inouï, alors, dans la Religion, quel scandale que de<br />

devoir manger, tout à-coup, la Chair du Messie Lui-même... indiqué, en outre, comme seul chemin pour le<br />

7 Ibid.<br />

éditions Kolbe)<br />

8 "Le troisième secret de Fatima", Frère Michel de la Sainte-Trinité, CRC., p. 31 (plaquette synthétique parue aux<br />

9<br />

6


salut, selon que Jésus le prêchait! Aussi bien, l'Evangile nous l'apprend, la désaffection fut grande le jour où<br />

les juifs comprirent vraiment cette conversion radicale à une nouvelle économie de salut: "qui peut entendre<br />

une pareille doctrine ?" fut la réaction... générale.<br />

Le changement n'est certes pas identique entre le passage du 1er au IIème Testament et celui, que<br />

verra notre époque, du IIème au IIIème Testament; pourtant, entre le IIème Testament et le Règne millénaire,<br />

le degré est le même à franchir qu'entre la figuration de l'agneau pascal et la Sainte Eucharistie.<br />

Jésus revient dans la Gloire du Saint-Esprit pour instituer non pas une nouvelle Religion, mais la<br />

IIIème et dernière économie ou Testament d'une Religion Catholique qui est de toutes façons "au<br />

commencement de toutes choses" (St Epiphane). Sur le plan spirituel, il n'y aura plus d'intermédiaire entre<br />

Dieu et l'homme ("un homme ne dira plus à son semblable: «Connais Yahweh !» car tous, petits et grands,<br />

Me connaîtront", etc.) car le catholique du IIIème Age sera "assomptionné", d'une manière, certes, qui nous<br />

est totalement inconnue pour le présent. Il connaîtra parfaitement la voie de Salut, tant particulière<br />

qu'universelle, et sera d'ailleurs conséquemment jugé de manière immanente et mystique par les "1ers<br />

ressuscités". Sur le plan physique, ce sera un renouvellement de la création inférieure tout entière, la<br />

"rédemption des corps" dont parle saint Paul, une sorte de retour à certaines conditions de vie du paradis<br />

terrestre, Régénération qu'attendait ardemment la création depuis la chute d'Adam. Car après avoir effacé<br />

les conséquences du péché originel au niveau spirituel seulement lors de Sa première Venue (le plus<br />

important certes), le Christ s'apprête maintenant à lever la malédiction matérielle et temporelle dûe à la<br />

chute originelle. En fait, va se réaliser maintenant le Règne qui serait déjà advenu si les chefs Juifs avait<br />

accepté Jésus comme leur Roi.<br />

"Qui peut entendre une pareille doctrine ?"<br />

Quand on a bien compris, donc, que le dénouement de notre Crise va voir un changement d'ère, ce<br />

qui est déjà un fort grand point, les dangers d'illusion ne sont pourtant pas finis.<br />

S'intercale par exemple le mirage sociologique. Il est basé plus ou moins consciemment sur la Gnose<br />

qui veut que le monde est éternel ou du moins qu'il ne vit et se développe que d'après ses propres lois intrinsèques.<br />

Des savants ont ainsi studieusement colligé le plus qu'ils ont pu les lois de la nature humaine, à<br />

l'exclusion farouche de toute Intervention divine, dans l'espoir impie de pouvoir tout prévoir par ce qui s'est<br />

déjà passé dans l'Histoire. Ces sages-là nous tiennent ce langage: "La civilisation chrétienne se termine.<br />

C'est ce qu'on voit par beaucoup de signes. En fait, nous changeons d'ère, de civilisation exactement comme<br />

avant et après le Christ -personnage d'ailleurs mythique qui a introduit l'Ere du Poisson- et, ma foi, il suffit<br />

de se laisser porter par la différence, nous serons transmués en douceur, progressivement... dans l'Ere du<br />

Verseau, globalisante et spiritualiste".<br />

Eh bien, non, ce n'est pas vrai.<br />

Car lorsque le Christ reviendra- ce n'est pas un mythe, c'est Une des Trois Personne divines incarnée dans<br />

un homme vrai et réel-, Il ne reviendra pas dans l'obscurité de sa nature humaine comme Il l'a fait il y a 2<br />

000 ans. Le Christ, au lieu de s'adresser individuellement à chaque âme, s'adressera divinement à toutes à la<br />

fois, dans son Corps Glorieux, et, comme au Jugement dernier, tous les regards seront saisis par le Sien, à la<br />

fois et en même temps, "tel l'éclair qui passe de l'Orient à l'Occident". Ce sera alors que nous apprendrons<br />

soudainement à connaître, non plus la soumission miséricordieuse du Christ à l'homme, à tout homme -dont<br />

on abuse ignominieusement à notre époque-, mais l'Autorité divine du Christ auquel tout homme est soumis,<br />

bon gré, mal gré (il faut s'y préparer dès maintenant).<br />

Une certaine vision sociologique qui voudrait donc relativiser le présent passage du IIème au IIIème<br />

Age, s'avèrerait en fait complètement et gravement mensongère.<br />

Il faut s'attendre à être saisis, dans un certain bouleversement de notre nature humaine, par le<br />

Troisième Testament, lequel consistera en une élévation, corps et âme, de tout notre être. C'est pourquoi, si<br />

ce que nous vivons n'est pas la Fin du monde, elle sera perçue tout à fait comme telle par l'immense majorité<br />

de nos contemporains, précisément à cause de cette prise en Mains immédiate et absolue que le Saint-Esprit<br />

fera de l'humanité, de la terre tout entière, dès que son Règne s'ouvrira (dans les "3 jours de ténèbres" qui<br />

seront le premier effet -apocalyptique !- de la Parousie du Saint-Esprit car la terre n'est pas du tout prête à<br />

Sa Manifestation... puisque, tout au contraire, l'Antéchrist y sera présent !). La plupart, non préparés, ne le<br />

7


supporteront pas; ils pourront sauver leur âme, ils ne pourront plus participer au Règne Glorieux. C'est tout<br />

le sens de cette "grande Lumière" dont parlait l'humble Mamma Rosa à San Damiano : "il faudra être fort<br />

pour la supporter" (revoir chapitre XII)... Or, cette force qui nous sera si utile se puise dès maintenant dans<br />

la Foi traditionnelle, la pratique sacramentelle et une vie authentiquement chrétienne.<br />

Un autre écueil est de dissocier l'Attente de la Foi, ou l'inverse. Ainsi, on en voit beaucoup avoir fort<br />

bien réagi dans la Crise de l'Église, avoir gardé la Tradition, mais fuir comme la peste, pour leur propre vie<br />

spirituelle, la présence des Temps apocalyptiques: cela "bloque leurs efforts" (sic), soutiennent-ils pour leur<br />

défense. Chose non moins curieuse, d'autres savent ce que c'est que d'attendre le Règne Glorieux d'un<br />

certain "Christ", mais, par ailleurs, ils ne veulent pas (ou plus) rattacher ce "Christ" à celui de la Foi<br />

Catholique...<br />

Pourtant, le conseil de l'Ange aux chrétiens de la sixième Église dans l'Apocalypse, pour nous tous<br />

donc, est très clair pour tout le monde. Il synthétise admirablement bien le devoir de l'âme chrétienne ou du<br />

moins de bonne volonté, juste avant la Seconde Venue du Christ :<br />

"JE VAIS VENIR PROMPTEMENT: TIENS FERME CE QUE TU AS REÇU !" (Apoc. III, 11.)<br />

Deux préceptes, donc: l'Attente et la Foi.<br />

Commençons par méditer le deuxième. Qu'avons-nous reçus si ce n'est Notre-Seigneur Jésus-Christ ?<br />

Et où demeure-t-Il et en quelles mains, si ce n'est dans celles des prêtres et Évêques traditionnels (validement<br />

sacrés et ordonnés) qui professent publiquement leur croyance en Lui ? Nous avons donc avant tout le devoir<br />

de fréquenter les Chapelles traditionnelles, autant que nous le pouvons, car c'est dans le cadre de la<br />

Tradition que nous pourrons "tenir ferme ce que nous avons reçu", l'entretenir et en vivre. (Ouvrage écrit en<br />

1993) Là, cette divine Présence du Christ dont nous avons tant besoin pour tenir bon jusqu'à la Fin, est sûre,<br />

absolument sûre, et là seulement. 10<br />

En vérité, il est vraiment émouvant de constater la quasi-identité de l'épitaphe que Mgr Marcel<br />

Lefebvre a voulu qu'on fasse graver sur sa tombe avec le devoir tracé par l'Ange, quant à la Foi, pour les<br />

chrétiens de la Fin des Temps: "Je ne suis qu'un évêque de l'Église catholique qui continue à transmettre la<br />

doctrine. Je pense, et cela ne tardera sans doute pas, que l'on pourra graver sur ma tombe ces paroles de<br />

saint Paul : Tradidi vobis quod et accepti, Je vous ai transmis ce que j'ai reçu, tout simplement” 11 …<br />

Oui, Mgr Lefebvre a "tenu ferme ce qu'il a reçu", et non seulement il l'a tenu ferme, mais il nous l'a<br />

transmis. A nous de suivre son bon et saint exemple.<br />

Pour autant, nous avons aussi à soutenir notre Espérance en orientant le regard de notre âme vers le<br />

Règne Glorieux à venir, merveilleux antidote, à vrai dire, contre la désespérance et la sanie du temps<br />

présent. Certes, nous avons tous des vocations différentes, et certains souffrent à peine de la Crise<br />

apocalyptique qu'ils traversent quand d'autres en sont littéralement crucifiés et ne connaissent que... le "gril<br />

de saint Laurent" tous les jours de leur vie ou presque.<br />

Cependant, il est facile de comprendre qu'il serait anormal pour quelqu'un qui prétend avoir gardé la Foi, de<br />

vivre dans une quasi indifférence cette Crise qui engendre la "mort mystique" de l'Eglise: où résiderait<br />

bien la Foi dans une âme qui ne souffrirait pas, en quelque manière, de voir sous ses yeux sa propre mère<br />

agoniser ? Et... soi-même agoniser, à proportion même où la vie se retire de cette Mère qui le nourrit<br />

spirituellement ? Où résiderait bien la Foi dans une âme qui s'imaginerait que l'Antéchrist n'est pas une<br />

personne individuelle 12 devant venir couronner dans un règne maudit imminent, pseudo-règne millénaire -<br />

10 On ne saurait en effet inclure dans “les chapelles traditionnelles". les "petites-égIises" schismatiques (dont le Schisme remonte<br />

avant la Crise de l'Église) ou encore les "Ralliés" et autre "Fraternité saint-Pierre" bien qu'ayant conservé la forme St Pie V, ces<br />

pseudo-chapelIes traditionnelles n'en ont pas le fond, c'est-à-dire la Foi intégrale, sur un point ou sur un autre du Dogme<br />

Catholique Saint Paul nous a bien averti qu'à la Fin, "il yen a qui auront l'apparence de la vertu [de la Foi], mai, qui rejetteront<br />

ce qui en fait le fond”Contre les faux-frères, il n'y a qu'une solution tenir bon dans l'humilité et la Charité.<br />

11 Sermon de la Consécration épiscopale (30 juin 1988)<br />

12 Rappelons qu"'il est de Foi que viendra un homme individuel qui se fera passer pour le Christ ou le Messie, qui en recevra les<br />

honneurs divins et se proclamera Dieu à la place du Christ l'Antéchrist personnel" ("L'Antéchrist", abbé Zins, p 58) Le premier<br />

sens du mot" Antéchrist" est une personne individuelle, selon la doctrine catholique; c'est dans un second sens que l'Antéchrist<br />

recouvre une réalité collective (une société apostate), "comme préparatoire de l'avènement de cet homme" (ibid. p 59). Quant à<br />

8


mystère d'iniquité -, cette actuelle mort mystique de l'Eglise?<br />

Il est certes bien permis d'avoir un recul instinctif puisque Notre-Seigneur Lui-même l'a eu, mais ne<br />

refusons surtout pas de suivre Notre Divin Maître jusqu'au bout de l'Amour, c'est-à-dire jusqu'à la Croix qui<br />

sera pour nous le règne de l'Antéchrist; méditons bien que si Jésus s'était arrêté au Jardin de Gethsémani et<br />

avait refusé sa Passion qui était sa propre fin des Temps, la Rédemption ne serait pas encore accomplie: les<br />

30 ans de vie cachée + les 3 ans de miraculeuse vie publique de Notre-Seigneur ne sont STRICTEMENT<br />

RIEN sans les 3 jours de la Passion, cette "heure pour laquelle Je suis venu".<br />

Méditons bien ce beau passage de l'abbé Tissier (du Perreux) : "Le Christ, pour fonder l'Église, a<br />

souffert la Passion dans son corps physique. L'Église, par laquelle les Juifs croyants ont transmis à l'univers,<br />

selon l'ordre du Seigneur, la morale et le culte mosaïques transfigurés, a reçu au Calvaire le baptême de<br />

sang et d'eau avant que sa cellule initiale reçoive au Cénacle dans la joie le baptême de l'Esprit-Saint.<br />

" De la même façon, avant que le Christ fonde son règne glorieux, il faut que son corps mystique soit<br />

baptisé dans le sang et l'eau. La Passion du corps mystique du Christ est le chemin indispensable à<br />

l'établissement de sa royauté. Lorsque la mère de Jacques et de Jean vient demander à Jésus les premières<br />

places pour ses deux fils dans son royaume à venir, Jésus répond deux choses. La première, c'est que les<br />

deux apôtres ne savent pas ce qu'ils demandent; en effet, leur ambition c'était d'être les grands vizirs d'un<br />

nouveau Salomon, alors que la royauté du Christ est une transfiguration de celle de Salomon et autant audessus<br />

de celle-ci que le sacrifice eucharistique est au-dessus de l'immolation sanglante de l'agneau pascal.<br />

La seconde réponse c'est l'indication de la condition pour participer à son règne: boire le calice que luimême<br />

doit boire.<br />

"Quand les apôtres demandent au Seigneur [dans un autre passage de l'Evangile] le signe de son avènement<br />

[et donc de son Règne glorieux], il leur répond en leur annonçant les persécutions auxquelles seront en butte<br />

ses disciples. Avant que le règne de Dieu s'établisse sur la Terre, il faut que les chrétiens aient, comme dit<br />

saint Paul, ajouté ce qui manque à la Passion du Christ" 13 .<br />

Par conséquent, ne nous plaignons pas trop de vivre la cruelle Passion du Christ (c'est humain,<br />

certes) : elle est pour nous le meilleur gage qu'on puisse rêver de notre bonheur futur et complet, que,<br />

d'ailleurs, notre destinée soit de vivre le Millenium ou non.<br />

Quand le chrétien agonise, il attend le Christ, ou alors c'est qu'il a confondu sa Foi avec le monde. Et<br />

c'est pourquoi la seule vertu recommandée par l'Ange à la sixième Église est la SAINTE-PATIENCE parce<br />

que c' est la vertu ordonnée à l'Attente, la principale vertu des chrétiens de la fin des Temps. On espère<br />

quelque chose que l'on n'a pas: ainsi du Règne. Quand on n'a pas, on souffre: d'où la Patience, vertu par<br />

laquelle nous sommes conformés au Fils de Dieu dans sa Passion, car c'est Lui que nous attendons, c'est Lui<br />

qui fait actuellement nos mains vides ou presque afin de les combler dans son Règne Glorieux si nous ne les<br />

remplissons pas de la vanité du monde. Si ce n'est dans son Règne terrestre, ce sera de toutes façons dans le<br />

Ciel; mais... Il veut que nous l'attendions d'abord dans son Règne temporel Glorieux puisqu'Il a ordonné les<br />

choses de cette manière.<br />

Servons-nous, pour sceller notre Tome II, d'une belle <strong>page</strong> écrite par Emile Baumann en 1916, ce<br />

"tourmenté du Règne" sur lequel nous avions promis de revenir; il avait correspondu avec Léon Bloy<br />

pendant la 1ère guerre mondiale et, bien qu'ayant mal versé dans un Millenium après le Jugement dernier,<br />

son livre La paix du septième jour; écartelé entre l'espérance des joies temporelles réservées aux élus<br />

pendant le Règne et l'atroce souffrance humaine pendant la guerre 1914-18, soulève d'émotion l'âme bien<br />

née, à plus d'un endroit. Voici cette <strong>page</strong> que nous ferons nôtre:<br />

"... Le coeur tendu vers cette paix [millénaire], j'ai construit le présent livre. J'aurais une surprise<br />

extrême s'il ne soulevait point, quand il paraîtra, d'assez revêches contradictions. Il blessera les pacifistes,<br />

ceux qui se laissent piper par la chimère d'asseoir [par l'humanisme] une paix réelle entre des hommes<br />

soumis au servage de la Faute. Il étonnera même des catholiques. Combien sont-ils à vraiment attendre "la<br />

ceux qui veulent ne voir le mystère de l'Antéchrist que dans son expression collective, c'est une "interprétation qui est très en vogue<br />

de nos jours, et qui n'est erronée, et même contraire à la Révélation, qu'en tant qu'elle en vient à nier le caractère singulier et<br />

personnel de «l'homme d'iniquité», du «fils de la perdition»" (ibid. p 84) qui donc, est le premier sens.<br />

13 "Le règne millénaire dans l'Écriture et la Tradition d'après l'abbé Tissier”,Jean de Bronac. p.p. 21-22<br />

9


vie du siècle à venir" ? Beaucoup traînent inconsciemment l'ancien préjugé raisonneur et janséniste<br />

(Descartes); la méfiance huguenote ou kantienne vis-à-vis du surnaturel s'est insinuée dans leur sang. Ils ont<br />

peur d'être dupes, de paraître crédules aux incrédules; le mot prophétie les glace.<br />

"D'autres rapetissent pauvrement la notion de catholicité; leur croyance est une affaire personnelle;<br />

peu leur importe l'univers des âmes. «Je demande à la religion, m'avouait un pieux laïque, une aide morale<br />

en ce monde, un sauf-conduit pour l'éternité. Que me fait à moi la consommation des temps et, plus encore,<br />

l'au-delà des temps ? Cet avenir n'a rien à voir avec mon salut, je n'ai pas besoin d'y songer».<br />

"Celui-là [qui n'avait certes pas médité sur "le pont de saint Bénézet"] prétendait justifier son<br />

indifférence. Certains ne pensent point à ces questions, simplement parce qu'on néglige de les y faire penser.<br />

C'est à eux que je m'adresse et aux chrétiens pour qui le mystère existe. D'ailleurs, je n'expose ici ni une<br />

thèse ni une fiction. Je me garderais de dogmatiser; j'ai réprimé toute fantaisie inventive. Lorsqu'on tient en<br />

main la lampe des Prophètes, des Evangiles et des Pères, la série des grands faits miraculeux qui<br />

s'enchaîneront jusqu' à la Parousie se modèle dans une lumière certaine. Quant à l'instauration, pour les<br />

Justes, de la terre emparadisée, elle fut longtemps presque traditionnelle. Durant l'attente des catastrophes,<br />

il me plaît d'imaginer cette divine quiétude, comme au-dessus d'une route abrupte, dans un orageux<br />

crépuscule, il est doux de regarder poindre une étoile.<br />

"Ce que seront exactement «la terre nouvelle et les cieux nouveaux», l'Église elle-même ne l'a pas<br />

défini par des textes décisifs 14 . Il y aurait une blâmable témérité à nous faire plus dogmatique que ses<br />

Docteurs. Nulle part, je n'oublie qu'au dernier Jour seulement, nous saurons. Pour l'heure, nous ne tenons<br />

qu'une assurance: les peines infinies des siècles de péché sont peu de chose auprès des félicités<br />

promises"(Baumann, pp. 32-33).<br />

Croire, aimer, espérer, attendre uniquement le Christ et Son Règne Glorieux, dans la sainte-patience<br />

et la sainte-jalousie de l'Amour divin, afin d'être comblé de joie lorsqu'Il viendra, c'est en tous cas, en 1993,<br />

le bon chemin de la Paix et du vrai Bonheur pour nos âmes, c'est la seule façon de n'être pas prochainement<br />

déçu.<br />

Car c'est pour bientôt.<br />

BIENTÔT LE RÈGNE MILLÉNAIRE. Maran Atha !<br />

Venez, Seigneur Jésus! ! !<br />

14 Notre auteur précisait, quelques <strong>page</strong>s auparavant "Nous aimerions savoir quelle doctrine saint Thomas aurait proposé sur ce<br />

mystère [de la fin du monde] ; il est mort sans avoir pu écrire son traité des causes finales Mais Suarez, son perspicace commentateur,<br />

parlant du retour au Paradis [terrestre], a cette intuition, d'une prévoyante sagesse «On n'a pas trouvé depuis les Pères de<br />

raisons nouvelles, ni de nouveaux témoignages par lesquels on ait pu élucider pleinement la question Néanmoins, lorsque l'Église<br />

approchera de la fin de ses combats, il se peut que l'Esprit-Saint fasse trouver ces raisons nouvelles et ces arguments meilleurs<br />

dans une étude plus approfondie des Écritures selon le sens littéral, propre et obvie, et des écrits des Pères, selon le même sens»<br />

(cette réflexion de Suarez se trouve dans ses commentaire sur la troisième partie de la Somme théologique, t II)'' (op. cité, p 25)<br />

Espérons que notre ouvrage y aura contribué pour sa modeste part.<br />

10

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