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Mondialisation, finance internationale et intégration européenne

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Séquence 2<br />

<strong>Mondialisation</strong>, <strong>finance</strong><br />

<strong>internationale</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong><br />

Sommaire<br />

Introduction<br />

1. Quels sont les fondements du commerce international<br />

<strong>et</strong> de l’internationalisation de la production ?<br />

2. Comment s’opère le <strong>finance</strong>ment de l’économie mondiale ?<br />

3. Quelle est la place de l’Union <strong>européenne</strong> dans l’économie globale ?<br />

Corrigés des exercices<br />

Séquence 2 – SE01<br />

1<br />

© Cned – Académie en ligne


Introduction<br />

insertion dans le commerce international est un des objectifs des<br />

L’ politiques économiques au même titre que la croissance-(Cf séquence1).<br />

Les échanges n’ont cessé de s’accroître sous l’impulsion des<br />

pays mais aussi des entreprises qui sont désormais des acteurs essentiels<br />

de ces échanges. D’autres acteurs, financiers, prennent aussi part à<br />

la mondialisation <strong>et</strong> la <strong>finance</strong> s’internationalise, ce qui aboutit parfois à<br />

des dérives. Dans ce contexte, les pays européens qui se sont regroupés<br />

dans le cadre de l’Union Européenne <strong>et</strong> de la zone euro ont une place<br />

toute particulière.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

3<br />

© Cned – Académie en ligne


1<br />

Quels<br />

sont les fondements<br />

du commerce international <strong>et</strong> de<br />

l’internationalisation de la production ?<br />

Introduction<br />

Nous consommons quotidiennement des produits fabriqués ailleurs <strong>et</strong><br />

importés en France. Ces produits sont donc des biens échangés dans le<br />

cadre du commerce international. L’étude de ces échanges sera l’obj<strong>et</strong><br />

de ce chapitre.<br />

Pré-requis<br />

gains à l’échange, spécialisation,<br />

échange marchand.<br />

Notions à acquérir<br />

Avantage comparatif, dotation factorielle, libre<br />

échange <strong>et</strong> protectionnisme, commerce intra-firme,<br />

compétitivité prix <strong>et</strong> hors prix, délocalisation, externalisation,<br />

firmes multinationales.<br />

Sensibilisation : Qu’est-ce que le commerce international ?<br />

Activité 1<br />

Document n° 1<br />

« Designed by Apple in California. Assembled in China ». La mention gravée<br />

au dos de chaque iPod <strong>et</strong> de chaque iPhone pourrait donner à penser que la<br />

Chine est le principal bénéficiaire du succès commercial des produits phares<br />

d’Apple. Il n’en est pourtant rien. […] En fait, la valeur ajoutée dégagée par<br />

l’assemblage réalisé sur le sol chinois est inférieure à …quatre dollars ! Les<br />

composants clés de l’iPod proviennent en eff<strong>et</strong> de fournisseurs japonais,<br />

coréens ou américains. L’entreprise qui assemble les iPod en Chine n’est<br />

d’ailleurs pas chinoise, mais… taïwanaise. Malgré les apparences, l’économie<br />

chinoise ne profite que donc peu du succès de l’iPod.<br />

Le constat est similaire sur le plan de l’emploi. […] Les emplois situés<br />

en dehors du territoire américain sont à une majorité écrasante des<br />

emplois d’ouvriers dans la production. C’est presque exclusivement le<br />

cas en Chine. Les Etats-Unis concentrent quant à eux l’essentiel des emplois<br />

d’ingénieurs de cadres, mais aussi des postes dans les fonctions<br />

commerciales. Ainsi, bien que l’iPod soit responsable de deux fois plus<br />

d’emplois en dehors des États-Unis que sur son sol, la somme des salaires<br />

payés aux Etats Unis reste plus de deux fois plus importante que<br />

celle des salaires payés à l’étranger.<br />

Made in china ? Pas vraiment., Marc Chevalier,<br />

Alternatives Economiques n° 292 juin 2010<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

4 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


Questions<br />

Décrivez le processus de production d’un iPod.<br />

Pourquoi assembler l’iPod en Chine ?<br />

Pourquoi ne pas le produire entièrement en Chine ?<br />

Que peut-on en conclure sur la spécialisation des pays cités ici ? Pourquoi ?<br />

Dans c<strong>et</strong> exemple quels sont les produits échangés dans le cadre du<br />

commerce international ?<br />

Problématique<br />

Le commerce international désigne<br />

l’ensemble des échanges<br />

de biens <strong>et</strong> de services entre<br />

agents résidents sur des territoires<br />

économiques différents.<br />

Le commerce international n’est donc pas uniquement<br />

constitué d’échanges de produits à destination<br />

des consommateurs finaux (exemple : des voitures<br />

japonaises pour des clients français). Une partie<br />

importante des échanges se fait dans le cadre du processus<br />

de production. On peut alors de demander :<br />

Pourquoi les pays <strong>et</strong> les entreprises réalisent-ils des<br />

échanges ?<br />

Après avoir décrit les échanges internationaux <strong>et</strong> leurs évolutions, nous<br />

verrons les raisons de l’échange avant d’aborder le rôle des entreprises.<br />

A<br />

Un panorama des évolutions<br />

du commerce international<br />

1. Un essor des échanges<br />

Activité 2<br />

Document n° 2<br />

%<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Parts du commerce international (exports + imports) dans le PIB, en %<br />

Asie<br />

de l’Est <strong>et</strong><br />

Pacifique<br />

Afrique<br />

subsaharienne<br />

Moyen-Orient<br />

<strong>et</strong> Afrique<br />

du Nord<br />

Europe<br />

centrale <strong>et</strong><br />

orientale<br />

Amérique<br />

latine <strong>et</strong><br />

Caraïbes<br />

1970<br />

1980<br />

1990<br />

2000<br />

2007<br />

Asie<br />

du Sud<br />

Source : banque mondiale<br />

Alternatives Economiques Hors série n° 82, 2009.<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

Séquence 2 – SE01<br />

5<br />

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Question<br />

Comment a évolué la part du commerce international dans la production<br />

nationale depuis 1990 ?<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Depuis le milieu du 20ème siècle, la croissance des échanges internationaux<br />

est supérieure à celle de la production mondiale. Il y a donc un<br />

accroissement de l’interdépendance entre les pays puisque la part du commerce<br />

mondial dans le PIB de chaque pays ne cesse de s’accroître.<br />

2. Une évolution structurelle des échanges<br />

Activité 3<br />

Document n° 3<br />

Volume du commerce des marchandises par grands groupe<br />

de produits, 1950-2009 (indices de volume 1950 = 100)<br />

10000<br />

5000<br />

2500<br />

Échelle log.<br />

1000<br />

Variation annuelle moyenne<br />

en pourcentage 1950-2009<br />

Exportations totale<br />

Produits manufacturés<br />

Combustibles<br />

Produits agricoles<br />

6,0<br />

7,0<br />

4,0<br />

3,5<br />

Produits<br />

manufacturés<br />

Combustibles<br />

500<br />

250<br />

Produits<br />

agricoles<br />

100<br />

1950 1955 1960<br />

1965 1970 1975 1980 1985 1990<br />

1995 2000 2005<br />

OMC, statistiques de commerce international, 2010.<br />

Questions<br />

Décrivez l’évolution des trois groupes de produits.<br />

Comment pouvez-vous expliquer vous la relativement faible croissance<br />

des échanges de produits agricoles <strong>et</strong> la forte augmentation<br />

des produits manufacturés ?<br />

6 Séquence 2 – SE01<br />

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Activité 4<br />

Questions<br />

Calculez les parts afin de compléter le tableau ci-dessous<br />

Les échanges mondiaux de biens <strong>et</strong> services<br />

En 2005 En 2008<br />

En milliards<br />

de $<br />

En %<br />

En milliards<br />

de $<br />

En %<br />

Marchandises 8 907 13 619<br />

Services 2 125 3 085<br />

Total<br />

Faites une phrase de lecture avec chacun de vos résultats<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Si les produits primaires (produits agricoles <strong>et</strong> combustibles) ont dominé les<br />

échanges internationaux jusqu’au milieu du XXe siècle, ce n’est plus le cas<br />

depuis, car le commerce international des produits manufacturés a progressé<br />

plus rapidement que celui des produits agricoles <strong>et</strong> des combustibles.<br />

Même la forte croissance du commerce des services depuis le début des<br />

années quatre-vingt ne parvient pas à détrôner le poids des produits manufacturés<br />

dans l’ensemble des échanges. Le commerce international des<br />

services, représente environ 20 % de l’ensemble des échanges mondiaux.<br />

3. Une nouvelle géographie des échanges<br />

a) Régionalisation <strong>et</strong> tripolarisation<br />

Activité 5<br />

Document n° 4<br />

CEI=Communauté d’États indépendants<br />

OMC, statistiques de commerce international, 2010.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

7<br />

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Questions<br />

Où peut-on, dans le document, voir le commerce intra-régional ?<br />

Que représentait le commerce intra-européen en 2009 dans le commerce<br />

européen ?<br />

Complétez la phrase suivante (donnée chiffrée)<br />

…………… des exportations de l’Asie sont restées dans la région.<br />

Faites une phrase de lecture avec le nombre 48 (pour l’Amérique du Nord).<br />

Quels sont les principaux destinataires des échanges extra régionaux ?<br />

Afin de répondre à c<strong>et</strong>te question complétez le tableau ci-dessous.<br />

En provenance des pays<br />

Premier destinataire<br />

Second destinataire<br />

Pays<br />

Chiffre<br />

Pays<br />

chiffre<br />

d’Amérique du Nord<br />

d’Europe<br />

d’Asie<br />

d’Afrique<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Un commerce dominé par trois groupes de pays<br />

Pour la plupart des pays, le commerce intra-régional domine le commerce<br />

mondial. En Europe, Amérique du nord <strong>et</strong> en Asie, le commerce se fait principalement<br />

à l’intérieur de la région <strong>et</strong> bien moins avec le Moyen Orient,<br />

CEI, l’Afrique, l’Amérique centrale <strong>et</strong> du Sud.<br />

D’autre part, pour ces pays où le commerce international ne domine pas les<br />

échanges, les principales destinations d’exportation restent l’Europe, l’Asie<br />

<strong>et</strong> l’Amérique du Nord, on parle ainsi parfois de tripolarisation des échanges.<br />

b) Vers une redistribution des rôles ?<br />

Activité 6<br />

Pour traiter c<strong>et</strong>te activité reprenez le document n° 2<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Les pays d’Asie <strong>et</strong> plus particulièrement d’Asie de l’Est<br />

prennent une place de plus en plus importante dans le<br />

commerce international, <strong>et</strong> connaissent l’évolution la<br />

plus impressionnante. Cela s’explique notamment par<br />

le dynamisme de la Chine.<br />

A partir du document n° 2 identifiez<br />

dans quelle zone le commerce<br />

international est le plus<br />

important.<br />

À partir du document n° 2 identifiez<br />

dans quelle zone se développe<br />

surtout le commerce<br />

international.<br />

8 Séquence 2 – SE01<br />

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Activité 7<br />

Document n° 5<br />

Les pays pauvres commercent plus que les autres<br />

Part du commerce international (exports + imports) dans le PIB, en %<br />

62,6<br />

58,4<br />

46,7 48,3 44,9<br />

38,9<br />

31,2 31,9 30,4<br />

26,5<br />

55,9<br />

45,5<br />

32,4<br />

30,7<br />

51<br />

41,1<br />

36,6<br />

32,2<br />

1970<br />

1980<br />

1990<br />

2000<br />

2007<br />

49,1<br />

40<br />

37,2<br />

32,3<br />

Pays à bas<br />

revenus<br />

Pays les moins<br />

développés<br />

16,9<br />

Pays à revenus<br />

moyens<br />

20,3<br />

Monde<br />

20,9<br />

Pays riches<br />

Source : Banque mondiale<br />

Alternatives Economiques Hors série n° 82, 2009.<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

Activité 4<br />

Questions<br />

Comparez le poids du commerce international dans le PIB des pays<br />

riches par rapport à la moyenne mondiale.<br />

Comment peut-on l’expliquer ?<br />

Quels pays commencent le plus avec les autres ?<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Il faut nuancer le constat traditionnel des échanges triangulaires puisque<br />

ce sont surtout les pays à bas revenu qui commercent le plus avec les<br />

autres, <strong>et</strong> ce poids ne cesse de s’accroître.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

9<br />

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B<br />

Pourquoi échanger ?<br />

Nous allons ici aborder les justifications théoriques au libre échange. Les<br />

raisonnements, même s’ils diffèrent, ont pour point commun d’être au<br />

niveau macroéconomique.<br />

1. Des avantages absolus aux avantages<br />

comparatifs<br />

a) L’échange est justifié par la théorie des avantages<br />

absolus<br />

Pour A Smith (1723-1790), économiste classique, chaque pays a intérêt<br />

à se spécialiser dans la production <strong>et</strong> l’exportation de produits pour lesquels<br />

il dispose d’avantages absolus, c’est-à-dire des coûts de production<br />

plus faibles que dans les autres pays.<br />

Pour Smith, qui s’oppose donc au protectionnisme, le commerce international<br />

est un jeu à somme positive puisque la spécialisation <strong>et</strong> l’échange<br />

font qu’il est possible d’obtenir une production de biens supérieure à<br />

celle obtenue en situation d’autarcie.<br />

Smith affirme que les pays, dès lors qu’ils disposent d’un avantage absolu,<br />

ont mutuellement intérêt à se spécialiser <strong>et</strong> à s’ouvrir. Parallèlement,<br />

l’échange serait aussi, selon lui, un instrument de pacification des<br />

rapports sociaux.<br />

Un avantage comparatif (ou relatif)<br />

consiste, pour les producteurs<br />

les plus efficaces, à produire un<br />

bien ou un service au coût unitaire<br />

relatif (c’est-à-dire comparé<br />

aux coûts unitaires des autres<br />

producteurs) le plus bas ou, pour<br />

les producteurs les moins efficaces,<br />

au coût unitaire relatif le<br />

plus faiblement supérieur.<br />

b) L’échange est justifié par la théorie des avantages<br />

comparatifs<br />

Pour Smith, si un pays (ou un individu dans notre exemple) ne dispose<br />

d’aucun avantage absolu, il ne peut prendre part aux<br />

échanges. C’est pour lever c<strong>et</strong>te limite que Ricardo<br />

(1772-1823) a développé un modèle d’avantages<br />

comparatifs (ou relatifs).<br />

Selon Ricardo, même si un pays dispose d’avantages<br />

absolus dans la plupart des activités, il doit<br />

néanmoins se spécialiser dans les activités pour lesquelles<br />

il dispose d’avantages comparatifs.<br />

La théorie des avantages comparatifs montre que les<br />

pays ont intérêt à se spécialiser dans la production où<br />

ils l’avantage le plus fort (ou du désavantage le plus<br />

faible). Le pays va alors concentrer ses efforts dans<br />

la production pour laquelle il dispose d’un avantage<br />

10 Séquence 2 – SE01<br />

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comparatif, les facteurs de production seront alors utilisés de la meilleure<br />

façon possible : il y a une allocation optimale des facteurs de production.<br />

La spécialisation <strong>internationale</strong> selon les avantages comparatifs <strong>et</strong> l’échange<br />

international perm<strong>et</strong>tent donc que les quantités de biens obtenues au niveau<br />

mondial soient supérieures aux quantités obtenues en situation d’autarcie.<br />

La théorie de Ricardo repose sur des hypothèses <strong>et</strong> notamment :<br />

– les facteurs de production sont immobiles au niveau international<br />

– les facteurs de production sont mobiles au niveau national<br />

– les biens produits sont mobiles au niveau international.<br />

Activité 8<br />

Comprendre les avantages comparatifs<br />

Quantités de travailleurs nécessaires à la production<br />

d’1unité de chacun des biens<br />

Portugal<br />

Angl<strong>et</strong>erre<br />

Drap 90 100<br />

Vin 80 120<br />

Drap/vin<br />

Vin/drap<br />

Questions<br />

Quel pays dispose d’un avantage absolu dans le drap ? Dans le vin ?<br />

Calculez les rapports vin/drap <strong>et</strong> drap/vin pour chaque pays <strong>et</strong> complétez<br />

les deux dernières lignes du tableau.<br />

Drap/vin<br />

Vin/drap<br />

Complétez les propositions suivantes à l’aide de vos résultats :<br />

Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à<br />

…………… unité de drap <strong>et</strong> le Royaume Uni à …………… unité de drap.<br />

Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à<br />

…………… unité de vin <strong>et</strong> le Royaume Uni à …………… unité de drap.<br />

Dans quelle production le Portugal est-il le plus efficient ?<br />

Dans quelle production le Royaume Uni est-il le moins inefficient ?<br />

Comment les pays doivent-ils se spécialiser selon Ricardo ?<br />

Pourquoi peut-on dire qu’en se spécialisant selon les avantages relatifs,<br />

le commerce international est un jeu à somme positive ? Pour<br />

répondre à c<strong>et</strong>te question vous comparerez la situation en libre<br />

échange à celle en l’autarcie.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

11<br />

© Cned – Académie en ligne


2. Échanger selon ses facteurs de production<br />

Le théorème HOS (du nom des auteurs) stipule que<br />

chaque pays doit se spécialiser selon ses dotations<br />

factorielles c’est-à-dire que chaque pays doit se spécialiser<br />

dans la production utilisant les facteurs de<br />

production dont il est le plus abondamment doté.<br />

La théorie des avantages comparatifs<br />

a été approfondie au XXème<br />

siècle par les économistes Hecksher,<br />

Ohlin <strong>et</strong> Samuelson. Selon<br />

eux, la spécialisation s’explique<br />

par les dotations factorielles de<br />

chaque pays.<br />

Activité 9<br />

Activité 4<br />

Document n° 6<br />

Suivant la théorie classique <strong>et</strong> néo-classique du commerce international,<br />

les pays se spécialisent dans les productions où ils ont un avantage comparatif.<br />

La montée en puissance de la Chine dans les échanges internationaux<br />

repose sur son avantage comparatif dans les industries intensives en<br />

travail que lui assurent des réserves quasi-illimitées de main-d’œuvre. [..]<br />

Au fur <strong>et</strong> à mesure que le produit atteint sa maturité, les inputs 1 requis<br />

pour sa production changent, les coûts en capital <strong>et</strong> travail augmentent<br />

<strong>et</strong> la production tend à se déplacer vers les pays moins avancés. Dans<br />

la phase de production standardisée, la production requiert essentiellement<br />

du travail non qualifié <strong>et</strong> elle tend à se déplacer vers les pays qui<br />

ont les coûts du travail les plus bas.<br />

Chine : spécialisation <strong>internationale</strong> <strong>et</strong> rattrapage technologique<br />

Françoise Lemoine & Deniz Ünal-Kesenci,<br />

Économie <strong>internationale</strong> n° 92 (2002), p. 11-40.<br />

Questions<br />

Dans quel facteur de production la Chine dispose-t-elle d’un avantage<br />

comparatif ?<br />

Quels types de production ont permis la montée en puissance de la<br />

Chine dans le commerce international ?<br />

3. Les nouvelles théories du commerce<br />

international<br />

Les analyses récentes de l’échange expliquent l’échange par des conditions<br />

relatives à la demande : les consommateurs souhaitent ach<strong>et</strong>er des<br />

produits semblables mais qui se différencient par leurs caractéristiques.<br />

Paul Krugman a ainsi, dans les années 1980, mis en évidence que le<br />

commerce international est un commerce intrabranche c’est-à-dire un<br />

commerce portant sur les échanges croisés de produits similaires appartenant<br />

à une même branche.<br />

1. *synonyme de facteur de production<br />

12 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


Le commerce intra branche est la partie des<br />

échanges internationaux de produits qui a lieu à<br />

l’intérieur d’une même branche. (de l’industrie ou<br />

des services.) En d’autres termes, le commerce<br />

intra-branche d’un pays correspond aux exportations<br />

<strong>et</strong> importations de produits appartenant à une<br />

même branche.<br />

Ces nouvelles théories considèrent<br />

que les avantages comparatifs<br />

seraient davantage une<br />

conséquence qu’une cause des<br />

échanges internationaux. En eff<strong>et</strong>,<br />

dans un univers très concurrentiel,<br />

la rentabilité de la production serait<br />

permise par les économies<br />

d’échelle <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s d’apprentissage.<br />

D’autre part la concurrence<br />

est axée sur la différenciation des<br />

produits ce qui explique ces<br />

échanges de produits similaires.<br />

Activité 10<br />

Allez sur le site http://ecodico.bnpparibas.com/<br />

Afin de faire apparaître toutes les vidéos cliquez sur l’ongl<strong>et</strong> liste<br />

Visionnez la vidéo intitulée « Les avantages comparatifs »<br />

Répondez aux questions suivantes.<br />

Questions<br />

Selon la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, en fonction<br />

de quoi les pays doivent-ils se spécialiser ?<br />

Selon la théorie d’Hekscher, Ohlin <strong>et</strong> Samuelson, en fonction de quoi<br />

les pays doivent-ils se spécialiser ?<br />

La théorie de Ricardo perm<strong>et</strong>-elle d’expliquer les échanges actuels ?<br />

→ L’échange conduit à une Division Internationale du Travail.<br />

La division <strong>internationale</strong> du travail (DIT), désigne le fait que les pays<br />

se sont spécialisés : ils ne fabriquent pas tous la même chose <strong>et</strong>, de ce<br />

fait, échangent entre eux leur production. C<strong>et</strong>te spécialisation de pays<br />

ou zones repose sur les avantages comparatifs des différents pays, du<br />

moins en théorie. On distingue :<br />

– La DIT traditionnelle : les pays développés produisent des biens<br />

manufacturés <strong>et</strong> des services <strong>et</strong> les pays pauvres, fournissent des<br />

produits primaires. Cependant, la division <strong>internationale</strong> du travail<br />

se transforme, les spécialisations évoluent. Ainsi certains pays du<br />

sud se sont mis à fabriquer les produits manufacturés courants (textiles,<br />

par exemple).<br />

– La «nouvelle division <strong>internationale</strong> du travail» désigne la spécialisation<br />

actuelle des pays : les nouveaux pays industrialisés, asiatiques<br />

surtout, produisent aujourd’hui des produits manufacturés,<br />

y compris des produits haut de gamme. Les pays développés<br />

fabriquent surtout les produits technologiques <strong>et</strong> les services dont<br />

la production nécessite de hautes qualifications. Les pays les plus<br />

pauvres restent cantonnés dans les produits primaires à faible valeur<br />

ajoutée.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

13<br />

© Cned – Académie en ligne


C<br />

Intérêts <strong>et</strong> limites de l’échange<br />

international<br />

À partir de 1947, l’économie mondiale est caractérisée par une tendance<br />

au libre échange qui est cependant contestée.<br />

1. Les avantages liés à l’échange<br />

Le Libre échange est une théorie qui préconise la suppression de toute entrave<br />

aux échanges. C<strong>et</strong>te théorie s’appuie sur les thèses libérales.<br />

Document n° 7<br />

Extension<br />

des marchés<br />

Économies<br />

d’échelle<br />

Baisse<br />

des prix<br />

Augmentation<br />

des exportations<br />

Hausse du<br />

pouvoir d’achat<br />

Libre<br />

échange<br />

Favorise la<br />

croissance<br />

économique<br />

Augmentation<br />

des importations<br />

Augmentation<br />

des revenus<br />

Hausse de la<br />

concurrence<br />

Augmentation de la<br />

compétitivité prix<br />

<strong>et</strong> hors-prix<br />

Hausse de la<br />

productivité<br />

Hausse de<br />

l’innovation de<br />

l’investissement<br />

14 Séquence 2 – SE01<br />

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a) L’échange accroît le choix des consommateurs<br />

Activité 11<br />

À partir du document n° 7, traitez la question suivante :<br />

À partir du schéma expliquez pourquoi le libre échange peut être favorable<br />

aux consommateurs.<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Le libre échange perm<strong>et</strong>, pour les consommateurs, d’accéder à des biens<br />

qui ne sont ou ne peuvent être produits localement. On peut ainsi penser<br />

à des produits agricoles tels le café ou le cacao, qui bien que non produits<br />

en France sont des produits de consommation courante. Les consommateurs<br />

peuvent aussi avoir accès à des biens qui ont des caractéristiques<br />

différentes des biens produits localement (voitures japonaises ou américaines<br />

par exemple). Le commerce international accroît donc le choix des<br />

consommateurs.<br />

b) L’échange accroît la compétitivité des producteurs<br />

Activité 12<br />

À partir du document n° 7, traitez les questions suivantes :<br />

Définissez « économie d’échelle »<br />

À partir du schéma expliquez pourquoi le libre échange peut-être favorable<br />

aux producteurs.<br />

Pourquoi le libre échange incite-t-il à l’innovation ?<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Le commerce international <strong>et</strong> le libre échange génèrent des avantages pour<br />

les producteurs puisqu’ils perm<strong>et</strong>tent d’accroître la productivité.<br />

En eff<strong>et</strong>, en situation de libre-échange la taille des marchés s’accroît (suite<br />

à l’ouverture des frontières <strong>et</strong> à l’abaissement des barrières aux échanges),<br />

cela perm<strong>et</strong> eux entreprises de vendre plus, <strong>et</strong> donc de produire plus. C<strong>et</strong>te<br />

augmentation de la production entraîne, dans beaucoup de secteurs <strong>et</strong><br />

notamment les secteurs industriels, la réalisation d’économies d’échelle<br />

<strong>et</strong> donc la baisse des coûts de production.<br />

La baisse des coûts de production permise par les économies d’échelle perm<strong>et</strong><br />

la baisse des prix. Les consommateurs peuvent donc ach<strong>et</strong>er une plus grande<br />

quantité de biens <strong>et</strong> de services, leur pouvoir d’achat s’est accru. Les producteurs<br />

doivent donc répondre à c<strong>et</strong>te nouvelle demande <strong>et</strong> donc produire davantage.<br />

Cela renforce encore les économies d’échelle. On a donc un «cercle vertueux»<br />

qui s’enclenche entre le commerce international <strong>et</strong> la croissance économique.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

15<br />

© Cned – Académie en ligne


Représentez le mécanisme décrit dans le paragraphe précédent par<br />

un schéma comportant les termes suivants : baisse des prix, hausse<br />

de la demande, augmentation de la production, économies d’échelle,<br />

hausse du pouvoir d’achat.<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Selon les principes libéraux le libre<br />

échange serait donc favorable aux<br />

consommateurs qui pourraient ainsi<br />

accéder à des produits plus variés <strong>et</strong><br />

moins coûteux. D’autre part le libre<br />

échange <strong>et</strong> la spécialisation en fonction<br />

des avantages comparatifs perm<strong>et</strong>trait<br />

aux entreprises de gagner<br />

en compétitivité.<br />

La compétitivité est la capacité d’une entreprise,<br />

d’un secteur ou d’une économie à faire face à la<br />

concurrence, tant sur les marchés extérieurs que sur<br />

son marché interne.<br />

La compétitivité prix est la capacité à produire des<br />

biens ou services à des prix inférieurs à ceux des<br />

concurrents.<br />

La compétitivité hors prix ou structurelle est la<br />

capacité à vendre des biens <strong>et</strong> des services pour<br />

d’autres motifs que leur prix (qualité, innovation..).<br />

Enfin de manière générale, le libre échange serait, d’après les économistes<br />

classiques un « jeu à somme positive » c’est-à-dire que la production<br />

s’accroît. Le libre échange est donc favorable à la croissance.<br />

c) L’échange est donc source de croissance<br />

Activité 13<br />

Activité 14<br />

À partir du document n° 7 <strong>et</strong> des 2 activités précédentes, rédigez un p<strong>et</strong>it<br />

paragraphe afin de montrer que le libre échange est favorable à la croissance<br />

économique.<br />

Document n° 8 : Croissance du volume du commerce mondial des<br />

marchandises <strong>et</strong> du PIB mondial<br />

Variation annuelle en %<br />

12<br />

9<br />

5<br />

3<br />

0<br />

–3<br />

–5<br />

–9<br />

Volume des<br />

exportations totales<br />

PIB<br />

–12<br />

–15<br />

2000-09 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009<br />

Statistiques du commerce mondial OMC 2010 rapport annuel.<br />

16 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


Questions<br />

Quelle relation pouvez-vous établir entre croissance du PIB <strong>et</strong> croissance<br />

des exportations ?<br />

À partir du document n° 3 indiquez pour quel type de marchandises<br />

la relation entre croissance du PIB <strong>et</strong> croissance des exportations se<br />

vérifie le plus.<br />

On voit donc que le libre-échange génère des eff<strong>et</strong>s économiques favorables<br />

à la croissance économique : abaissement des coûts de production<br />

<strong>et</strong> des prix, économies d’échelle, diversité accrue des produits. On<br />

peut cependant constater que des pratiques protectionnistes demeurent.<br />

C<strong>et</strong>te persistance indique que le libre-échange n’a semble-t-il pas<br />

que des eff<strong>et</strong>s positifs.<br />

2. Les limites du libre échange<br />

a) Libre échange, domination <strong>et</strong> dépendance<br />

Les eff<strong>et</strong>s de l’ouverture <strong>internationale</strong> croissante depuis 1960 (phénomène<br />

de mondialisation) sont bien différents selon le type de spécialisation.<br />

Ainsi, les pays producteurs de matières premières sont alors<br />

dépendants de l’évolution de la demande adressée principalement par<br />

les pays développés. L’insertion des PED dans le commerce mondial,<br />

par l’application des principes du libre-échange, se traduirait par un renforcement<br />

de la dépendance de ces pays à l’égard des pays développés<br />

à économie de marché, ce qui empêche la réduction des inégalités de<br />

développement.<br />

Le libre-échange aurait donc instauré une division <strong>internationale</strong> du<br />

travail (DIT) conforme aux besoins des Pays développés à économie de<br />

marché qui dominent les pays en développement.<br />

Arghiri Emmanuel, utilise quant à lui l’expression d’échange inégal, pour<br />

désigner le fait la mondialisation maintient les pays en développement<br />

qui sont aussi les moins productifs dans la production de produits de<br />

base qu’ils échangent contre des biens <strong>et</strong> des services incorporant une<br />

moins grande quantité de travail. Les PED servent donc de débouchés<br />

aux pays développés.<br />

L’ouverture <strong>internationale</strong> diminue l’autonomie dans le choix des politiques<br />

économiques : Ainsi, un pays qui souhaite mener une politique<br />

économique de relance de manière isolée (ses partenaires commerciaux<br />

menant une politique de rigueur) verra ses capitaux fuir ce qui engendre<br />

automatiquement une dévalorisation du taux de change <strong>et</strong> une dégradation<br />

du solde commercial. Le pays sera alors rapidement contraint<br />

de mener une politique économique similaire à celle de ses partenaires<br />

commerciaux.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

17<br />

© Cned – Académie en ligne


L’ouverture crée également la dépendance dans la mesure où les pays<br />

sont désormais dépendants des autres tant pour leurs débouchés que<br />

pour leurs approvisionnements (on peut penser à la dépendance énergétique<br />

par exemple) que pour leurs politiques économiques.<br />

b) Le libre échange peut fragiliser l’économie nationale<br />

Document n° 9<br />

Combien la mondialisation a-t-elle contribué à détruire d’emploi en<br />

France ? Une étude de l’Insee avait déjà tenté de répondre à c<strong>et</strong>te question<br />

en 2005 : elle concluait que l’industrie française avait perdu 13 500<br />

emplois salariés par an entre 1995 <strong>et</strong> 2001, du fait des délocalisations.<br />

[…] Or, la mondialisation se traduit aussi par des changements de soustraitants,<br />

par des restructurations avec réduction de personnel, par des<br />

pertes de parts de marché pour certaines entreprises obligées alors de<br />

réduire la voilure, <strong>et</strong>c.ref le résultat sous-estimait probablement l’ampleur<br />

des eff<strong>et</strong>s de la mondialisation sur les suppressions d’emplois. […]<br />

Il ne faut pas oublier non plus les eff<strong>et</strong>s induits. Ainsi, lorsqu’un donneur<br />

d’ordre décide de ne plus passer par des sous-traitants nationaux, mais<br />

d’importer les produits qu’il leur ach<strong>et</strong>ait, il ne diminue pas seulement<br />

leur activité, mais également la demande de biens <strong>et</strong> services qu’ils<br />

ach<strong>et</strong>aient jusqu’alors sur le marché intérieur. […]<br />

Résultat des courses : les suppressions n<strong>et</strong>tes d’emplois au titre de la<br />

mondialisation auraient été de 36 000 en moyenne par an pour l’ensemble<br />

des branches de l’économie nationale entre 2000 <strong>et</strong> 2005. Il<br />

convient cependant de relativiser l’ampleur de ces eff<strong>et</strong>s négatifs : pour<br />

un emploi détruit du fait de la mondialisation, quatorze le sont du fait<br />

des gains de productivité. De plus ces pertes n’ont pas empêché le<br />

nombre total d’emplois en France de progresser de 176 000 par an durant<br />

c<strong>et</strong>te période.<br />

Denis clerc, « <strong>Mondialisation</strong> : des pertes d’emplois réévaluées »,<br />

Alternatives Economiques n° 293 juill<strong>et</strong> – août 2010.<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

La mondialisation serait source de destruction d’emplois en France. Il y a<br />

tout d’abord une destruction directe d’emplois. En eff<strong>et</strong> du fait des délocalisations<br />

certaines productions sont effectuées à l’étranger, des emplois<br />

sont donc détruits en France (<strong>et</strong> créés dans le pays où s’exercera la<br />

production).<br />

Une délocalisation consiste à fermer une usine sur le territoire<br />

national pour en ouvrir une autre à l’étranger où les<br />

conditions de production sont jugées plus favorables.<br />

L’externalisation consiste à faire réaliser une tâche par<br />

une autre société plutôt qu’à l’intérieur de l’entreprise.<br />

Un des principaux éléments d’explications<br />

tient au coût des facteurs<br />

de production.<br />

Des eff<strong>et</strong>s indirects sur l’emploi<br />

existent aussi <strong>et</strong> amplifient les eff<strong>et</strong>s<br />

directs. En eff<strong>et</strong> les entreprises<br />

sont nombreuses à sous-traiter ou<br />

18 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


à externaliser une partie de leur production. Si ces opérations se font<br />

avec des entreprises étrangères ce seront là encore des emplois en<br />

France qui seront détruits.<br />

c) Le protectionnisme : une réponse aux limites du<br />

libre échange ?<br />

Face aux problèmes liés au libre échange mais aussi, dans le contexte<br />

actuel, face aux turbulences de l’économie mondiale, le protectionnisme<br />

est une tentation. Cependant nous verrons que le protectionnisme comporte<br />

lui aussi des risques.<br />

Activité 15<br />

Il va ici d’agir d’analyser deux documents afin de montrer les avantages<br />

<strong>et</strong> limites du protectionnisme.<br />

Document n° 10<br />

En présence d’économies d’échelle, les entreprises qui vendent le plus<br />

sont les plus compétitives. Il peut donc être justifié de protéger le marché<br />

intérieur, lorsque celui-ci est vaste pour perm<strong>et</strong>tre aux entreprises<br />

locales d’atteindre une taille suffisante pour être compétitives. Un cas de<br />

figure assez proche est celui où le coût d’entrée sur un marché dépend<br />

de l’expérience acquise. Les nouveaux entrants, qui ont du mal à être<br />

compétitifs, peuvent le devenir si un protectionnisme temporaire leur<br />

donne la possibilité d’accumuler l’expérience nécessaire. [..]<br />

Lorsque l’échelle nécessaire pour être compétitif est telle qu’il n’y a place<br />

que pour un producteur sur le marché mondial, des subventions à une<br />

entreprise nationale peuvent donner à c<strong>et</strong>te dernière un avantage qui la<br />

conduit à un monopole mondial. Dans les années 1980, Barbara Brander<br />

<strong>et</strong> James spencer ont présenté des modèles s’inspirant de c<strong>et</strong>te idée, en<br />

l’appliquant notamment au cas de la concurrence entre airbus <strong>et</strong> Boeing.<br />

Ils ont montré qu’une « politique commerciale stratégique » peut donner<br />

un avantage décisif à une entreprise sur l’autre.<br />

Un cas très différent est la situation dans laquelle une activité économique<br />

dégage des externalités positives. Si par exemple, les industries<br />

culturelles comme le cinéma dégagent des externalités positives, sous<br />

la forme de cohésion nationale ou de capital humain, ces externalités<br />

peuvent justifier des mesures de protection. La difficulté est que ces externalités<br />

sont souvent impossibles à mesurer ; le jugement à leur suj<strong>et</strong><br />

est purement politique. D’autres arguments politiques sont invoqués<br />

en faveurs des fournisseurs de la défense nationale, considérés comme<br />

ayant une fonction stratégique, ou de l’agriculture, au nom de l’autosuffisance<br />

alimentaire. Ces références à l’intérêt national sont vagues mais<br />

fréquentes […]<br />

Protectionnisme ou libre-échange ? Arnaud Parienty,<br />

Alternatives Economiques n° 283 Septembre 2009.<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

Séquence 2 – SE01<br />

19<br />

© Cned – Académie en ligne


Document n° 11<br />

Le principal problème soulevé par le protectionnisme est que les mesures<br />

arrêtes ne le sont pas toujours en fonction de l’intérêt général,<br />

mais en fonction des intérêts de groupes de pression particuliers. […]<br />

Faut-il alors refuser d’échanger ? Si le commerce extérieur est globalement<br />

favorable, mieux vaut indemniser les détenteurs du facteur perdant<br />

en utilisant une partie du surplus obtenu grâce à l’échange. Cependant,<br />

les perdants préfèrent demander des mesures protectionnistes, plus faciles<br />

à obtenir, car pénalisant en apparence les entreprises étrangères.<br />

C’est évidemment une illusion : le protectionnisme entraîne la hausse<br />

des prix, car des concurrents efficaces sont éliminés du marché ou pénalisées,<br />

<strong>et</strong> provoque un transfert de revenu des consommateurs vers<br />

les entreprises protégées. […] La situation est donc asymétrique : d’un<br />

côté, le protectionnisme est vital pour certains groupes de producteurs,<br />

de l’autre, il coûte cher à l’ensemble des consommateurs, mais ne représente<br />

qu’une p<strong>et</strong>ite somme pour chacun d’entre eux. Les premiers sont<br />

prêts à se battre pour obtenir une protection, les seconds sont d’autant<br />

plus indifférents qu’ils sont mal informés. Les groupes de pression seront<br />

d’autant plus facilement entendus que leur capacité de nuisance<br />

ou leur poids politique est élevée. […] Il est alors facile de comprendre<br />

qu’un État risque de prendre des mesures protectionnistes contraires à<br />

l’intérêt général.<br />

Même dans le cas où les décisions politiques sont motivées par l’intérêt<br />

général, il n’est pas toujours facile de choisir quelles industries mérites<br />

d’être protégées. […]<br />

Enfin, les méthodes protectionnistes concrètement employées, qui sont<br />

choisies pour leur discrétion, sont aussi celles qui ont le plus d’inconvénients.<br />

Ainsi, un droit de douane influe sur la concurrence, mais ne la<br />

supprime pas ; il rapporte de l’argent à l’Etat, prélevé sur l’importateur,<br />

c’est donc une bonne mesure. Mais, malheureusement très voyante <strong>et</strong><br />

souvent interdite par les accords internationaux. Au contraire, imposer<br />

des normes sanitaires ou techniques élimine les concurrents étrangers<br />

sans inciter les producteurs locaux à faire mieux. Quant aux quotas d’importation,<br />

ils perm<strong>et</strong>tent aux importateurs de pratiquer des prix élevés<br />

au détriment des consommateurs (puisque leurs ventes sont de toute<br />

façon limitées) <strong>et</strong> d’accumuler des rentes. Il est également plus efficace<br />

de distribuer des subventions à la production, qui encouragent les exportations<br />

<strong>et</strong> la consommation, que d’abaisser le taux de change, ce qui<br />

encourage les exportations mais décourage la consommation. Malheureusement,<br />

les subventions à la production sont plus aisément repérées<br />

<strong>et</strong> condamnées que les manipulations du taux de change. Les politiques<br />

protectionnistes privilégient donc souvent des mesures à l’efficacité<br />

économique douteuse.<br />

Protectionnisme ou libre-échange ? Arnaud Parienty,<br />

Alternatives Economiques n° 283 Septembre 2009.<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

20 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


Questions<br />

À partir du document n° 10 identifiez <strong>et</strong> définissez les instruments du<br />

protectionnisme.<br />

À partir des documents n° 10 <strong>et</strong> n° 11 complétez le tableau ci-dessous<br />

afin de m<strong>et</strong>tre en évidence mais aussi d’expliquer des arguments<br />

pour <strong>et</strong> contre le protectionnisme.<br />

Avantages du protectionnisme<br />

Risques du protectionnisme<br />

– Arguments économiques :<br />

– Arguments politiques<br />

Conclusion<br />

Protectionnisme <strong>et</strong> ouverture ne sont pas à opposer. En eff<strong>et</strong> il ne faut<br />

pas assimiler protectionnisme <strong>et</strong> autarcie (qui en serait la forme extrême).<br />

L’autarcie ne semble envisagée par personne puisque l’ouverture<br />

semble essentielle à la croissance, au développement <strong>et</strong> donne l’accès<br />

(pour les entreprises) aux facteurs de production.<br />

Nous allons maintenant aborder le rôle des entreprises dans le commerce<br />

international.<br />

D<br />

Les entreprises : des acteurs<br />

majeurs du commerce international<br />

1. Le rôle prépondérant des firmes<br />

transnationales<br />

Activité 16<br />

Allez sur le site http://ecodico.bnpparibas.com/<br />

Afin de faire apparaître toutes les vidéos cliquez sur l’ongl<strong>et</strong> liste<br />

Visionnez la vidéo intitulée « Les firmes transnationales »<br />

Répondez aux questions suivantes.<br />

Questions<br />

Qu’est-ce qu’une firme transnationale ?<br />

À quoi est lié leur développement ?<br />

Séquence 2 – SE01<br />

21<br />

© Cned – Académie en ligne


Quels sont les principaux objectifs des firmes transnationales ?<br />

Comment a évolué le nombre de firmes transnationales ?<br />

Il existe différents types de filiales<br />

– les filiales de commercialisation : elles ont pour rôle d’importer <strong>et</strong> de<br />

vendre les produits de la société-mère.<br />

– les filiales de production qui peuvent-être soit des filiales relais c’est-à-dire<br />

qu’elles produisent la même chose<br />

que la maison-mère soit des filiales<br />

Une firme transnationale (FTN) ou multinationale<br />

(FMN) est une entreprise composée d’une société<br />

mère qui se situe dans le pays d’origine <strong>et</strong> de l’ensemble<br />

des entreprises détenues ou contrôlées par<br />

c<strong>et</strong>te société-mère <strong>et</strong> appelées filiales.<br />

ateliers. Ces dernières sont spécialisées<br />

dans la production d’un élément<br />

de la gamme ou dans un type<br />

de pièces détachées. Les filiales-ateliers<br />

d’une FTN se livrent ainsi mutuellement<br />

leurs productions.<br />

L’investissement direct à l’étranger (IDE) est un des vecteurs d’action<br />

des multinationales dans leurs stratégies <strong>internationale</strong>s. Il y a IDE<br />

lorsqu’une firme achète au moins 10 % du capital social d’une entreprise<br />

implantée à l’étranger déjà existante, ou lorsqu’elle crée à l’étranger<br />

une unité de production qui jusqu’alors n’existait pas.<br />

L’essor des FTN pour conséquence le développement du commerce intra-firme.<br />

2. L’essor du commerce intra-firme<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Le commerce intra-firme désigne les Echanges de biens à l’intérieur d’une<br />

FTN, c’est-à-dire entre la maison mère <strong>et</strong> ses filiales ou entre ses filiales.<br />

Les prix auxquels sont facturés les biens ou services qui font l’obj<strong>et</strong> de<br />

transactions au sein d’une FTN sont déterminés par la firme elle-même <strong>et</strong><br />

peuvent donc être très différents des prix des exportations identiques réalisées<br />

par d’autres entreprises. Ce prix, appelé prix de transfert ou prix de<br />

cession interne peut donc être modifié selon la fiscalité ou la Réglementation<br />

des différents pays.<br />

Au total, on estime que le commerce intra-firme représente à peu près 1/3<br />

du commerce international de produits.<br />

22 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


Autoévaluation Valeur/volume<br />

Dans un moteur de recherche intern<strong>et</strong> tapez « apprendre avec l’INSEE »,<br />

allez sur le site.<br />

Allez sur l’ongl<strong>et</strong> « échanges extérieurs » puis dans l’arborescence à<br />

gauche sur « pourquoi » <strong>et</strong> « les échanges intra-firme ».<br />

Vous pouvez désormais répondre aux questions qui suivent le tableau<br />

affiché, les réponses s’afficheront ensuite.<br />

Activité 17<br />

Document n° 12<br />

Trente ans après avoir lancé sa politique d’ouverture, la Chine est devenue<br />

en 2009 le premier exportateur mondial devant l’Allemagne. C<strong>et</strong>te<br />

formidable ascension commerciale a été portée par une rapide diversification<br />

des exportations. Initialement positionnée sur le marché mondial<br />

des produits à faible intensité technologique (textiles, jou<strong>et</strong>s), la Chine<br />

a effectué une percée foudroyante sur le marché mondial des produits<br />

électroniques <strong>et</strong> informatiques au début des années 1990. […]<br />

La segmentation <strong>internationale</strong> des processus productifs tend à gonfler<br />

les performances exportatrices d’un pays comme la Chine qui est spécialisée<br />

sur les stades finals de production <strong>et</strong> dont les exportations ont<br />

un contenu très élevé en importations. Ainsi, les exportations chinoises<br />

proviennent-elles pour moitié environ d’opérations d’assemblage (qui<br />

consistent à transformer, pour les réexporter, des intrants importés hors<br />

droit de douanes). L’émergence de la Chine a conduit à une réorganisation<br />

des productions en Asie <strong>et</strong> à un réseau d’échanges triangulaire. Les<br />

entreprises des économies avancées d’Asie ont en Chine des bases de<br />

production <strong>et</strong> au lieu d’exporter des produits finis vers les États-Unis <strong>et</strong><br />

l’Europe, elles exportent des produits intermédiaires vers la Chine pour<br />

les y assembler.<br />

Ce commerce d’assemblage, qui assure l’essentiel (78 % en 2007) des<br />

exportations de haute technologie, est très largement (à plus de 80 %<br />

en 2007-2008) aux mains d’entreprises à capital étranger. La progression<br />

spectaculaire de ces exportations ne reflète donc pas l’avancée des<br />

entreprises proprement chinoises dans l’innovation <strong>et</strong> la maîtrise technologique.<br />

Sandra Ponc<strong>et</strong>, Françoise Lemoine, Guillaume Gaulier,<br />

Joachim Jarreau, Deniz Ünal, « Chine : fin du modèle de croissance<br />

extravertie », la l<strong>et</strong>tre du CEPII n° 298, 21 avril 2010.<br />

Questions<br />

Expliquez le premier passage en vert en utilisant le vocabulaire vu<br />

précédemment<br />

Expliquez en quoi consiste le commerce triangulaire cité dans le document<br />

en vous aidant du second passage en vert.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

23<br />

© Cned – Académie en ligne


Activité 18<br />

Document n° 13<br />

Padimpo<br />

pays de production<br />

La société<br />

Padimpo<br />

produit<br />

un t-shirt<br />

pour 10 €<br />

<strong>et</strong> le vend à<br />

T-shirt Paradis<br />

à prix coutant<br />

Bénéfice = 0<br />

Impôt = 0<br />

T-shirt Pacher<br />

pays de distribution<br />

T-shirt Paradis<br />

paradis fiscal<br />

T-shirt<br />

Pacher<br />

revend<br />

le t-shirt<br />

pour<br />

15 €<br />

Bénéfice = 5 €<br />

donc impôt = 0<br />

<strong>et</strong> éventuellement<br />

des subventions<br />

ou aides<br />

T-shirt<br />

Paradis<br />

revend<br />

le t-shirt<br />

à la filiale<br />

T-shirt Pacher<br />

pour 20 €<br />

Bénéfice = 10 €<br />

mais impôt = 0<br />

car paradis fiscal<br />

Questions<br />

Pourquoi le T-shirt est vendu<br />

dans le pays de distribution<br />

à un prix inférieur à son coût<br />

de d’achat ? Cela aurait-il<br />

été possible dans le cas de<br />

2 entreprises distinctes ?<br />

L’entreprise fait-elle réellement<br />

des pertes ?<br />

Quel est l’intérêt de faire<br />

transiter le T-shirt par un<br />

paradis fiscal ?<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Le commerce intra-firme est une<br />

conséquence de la DIPP (décomposition<br />

<strong>internationale</strong> des processus<br />

productifs) au sein des FTN. La DIPP<br />

consiste pour une entreprise, à établir<br />

dans différents pays du monde en<br />

fonctions des avantages spécifiques<br />

apportés par chacun les différentes<br />

étapes du processus de production.<br />

24 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


3. Stratégies <strong>et</strong> localisation des FTN<br />

Document n° 14<br />

Selon J.L Mucchielli, « en s’implantant à l’étranger, l’entreprise recherche<br />

de meilleures conditions d’offre : amélioration de ses coûts, sécurité de<br />

ses approvisionnements, accès à la technologie. Elle cherche également<br />

de meilleures conditions de demande : accès privilégié aux marchés, accroissement<br />

de ses parts de marché. En fin l’entreprise souhaite acquérir<br />

une meilleure position concurrentielle face à ses rivaux. » (Multinationales<br />

<strong>et</strong> mondialisation, 1998).<br />

La multinationalisation d’une entreprise peut donc se réaliser suivant<br />

quatre types de stratégie :<br />

– une stratégie d’approvisionnement qui consiste en ce qu’une firme décide<br />

de s’assurer de la régularité de ses approvisionnements en produits<br />

primaires (matières premières, énergie).<br />

– une stratégie de marché qui consiste en ce qu’une firme cherche à<br />

se rapprocher de ses principaux marchés par le biais de « filialesrelais<br />

» généralement spécialisées dans la commercialisation <strong>et</strong> la<br />

distribution.<br />

– une stratégie de rationalisation de la production selon laquelle une<br />

firme décide de l’implantation de « filiales atelier » qui peuvent être en<br />

charge de la production de la totalité du produit ou d’un de ses composants.<br />

Ainsi dans le domaine de la maroquinerie, Lancel exporte ses<br />

peaux découpées à l’Ile Maurice pour les faire coudre sur place <strong>et</strong> les<br />

réimporter ensuite vers l’Europe. Lorsqu’une filiale atelier a pour seule<br />

fonction le montage des différents composants d’un produit, on parle<br />

alors d’ « usine tournevis ».<br />

– une stratégie technico-financière par laquelle une firme prend en<br />

compte non seulement les données technologiques <strong>et</strong> commerciales<br />

(qualité de la main-d’œuvre, infrastructure, débouchés, transport,…)<br />

mais également les données financières (taux de change, niveau<br />

de prélèvement obligatoire,..) avant de s’implanter sur un territoire<br />

donné.<br />

ð La multinationalisation d’une entreprise répond à une volonté de renforcement<br />

de sa position concurrentielle.<br />

A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, E. Le Masson,<br />

Aide-mémoire, Économie, Sirey, éd. 2009.<br />

Activité 19<br />

Questions<br />

Quel lien pouvez-vous établir entre la dernière phrase du texte <strong>et</strong> la<br />

notion (vue précédemment) de compétitivité ?<br />

Séquence 2 – SE01<br />

25<br />

© Cned – Académie en ligne


Choisissez la bonne réponse.<br />

S’implanter dans un pays :<br />

– où le coût du travail est faible<br />

– où la fiscalité est attractive<br />

– où les concurrents sont rares<br />

– où la main-d’œuvre est productive<br />

<strong>et</strong> qualifiée<br />

Compétitivité prix<br />

Compétitivité hors-prix<br />

À quel type de stratégie correspondent les propositions suivantes :<br />

a) S’implanter en Chine pour profiter du Yuan sous-évalué.<br />

b) Produire en Roumanie pour bénéficier d’une main-d’œuvre moins<br />

coûteuse.<br />

c) Implanter le siège de la maison mère au Luxembourg pour bénéficier<br />

de la fiscalité attractive.<br />

d) Ach<strong>et</strong>er une start up (p<strong>et</strong>ite entreprise innovante) pour acquérir une<br />

technologie.<br />

e) Produire dans un pays pour s’adapter aux goûts des consommateurs<br />

f) S’implanter dans la Silicon Valley pour apprendre les technologies<br />

modernes.<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Les firmes cherchent à devenir transnationales du fait de la concurrence qui les pousse à accroître<br />

leur compétitivité. Elles cherchent ainsi à réduire leurs coûts afin de gagner en compétitivité<br />

prix. Cependant, la stratégie qui semble aujourd’hui essentielle est la différenciation des<br />

produits. En eff<strong>et</strong>, en proposant un produit inédit, ou tout du moins distinct de ce qui existe déjà,<br />

l’entreprise accroît sa compétitivité hors prix.<br />

Pour s’internationaliser les firmes adoptent des stratégies qui visent à rechercher de faibles<br />

coûts de production mais aussi une main d’œuvre qualifiée <strong>et</strong> une technologie adaptée. Les objectifs<br />

sont aussi divers puisqu’il eut s’agir de se rapprocher des consommateurs pour mieux les<br />

connaître (Peugeot s’est ainsi implanté au Brésil), se donner une image de producteur national<br />

(Toyota à Valencienne communique sur c<strong>et</strong> aspect) ou encore bénéficier d’eff<strong>et</strong> d’agglomération.<br />

La réduction sur le long terme des coûts de transport <strong>et</strong> les facilités de communication (liées à<br />

l’ère Intern<strong>et</strong>) ont été l’un des facteurs importants de l’internationalisation des firmes. L’obstacle<br />

des distances est largement réduit <strong>et</strong> les entreprises choisissent d’implanter leurs filiales (ou de<br />

sous traiter) dans le monde entier en fonction, des coûts de production mais également de la<br />

qualité de leurs produits, de leur fiabilité.<br />

L’augmentation actuelle des prix du pétrole accroît les coûts de production des entreprises, <strong>et</strong><br />

en particulier les coûts de transport. Elle pourrait rem<strong>et</strong>tre en cause à plus ou moins long terme<br />

les stratèges des firmes <strong>et</strong> plus globalement le processus d’internationalisation des échanges.<br />

26 Séquence 2 – SE01<br />

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Conclusion<br />

Conformément aux théories classiques on observe une spécialisation<br />

des pays. Ces spécialisations ne sont pas figées <strong>et</strong> la division <strong>internationale</strong><br />

du travail a évolué. Toutefois, le commerce international a considérablement<br />

évolué du fait l’internationalisation des firmes. Le processus<br />

de production est donc décomposé puisque les firmes elles-mêmes<br />

s’implantent dans différents endroits du monde pour bénéficier d’avantages.<br />

Un des éléments que ces dernières tentent de prendre en compte est le<br />

taux de change qui peut jouer ou sur le prix des produits (qu’ils soient<br />

exportés ou importés).<br />

Séquence 2 – SE01<br />

27<br />

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2<br />

Comment<br />

s’opère le <strong>finance</strong>ment<br />

de l’économie mondiale ?<br />

Introduction<br />

Les échanges internationaux, dont nous avons présenté l’évolution dans<br />

le chapitre précédent, ont connu un certain repli. Dans le contexte de crise<br />

actuelle, les conditions de <strong>finance</strong>ment se sont durcies ce qui a rendu plus<br />

difficile son accès. D’autre part avec la globalisation <strong>et</strong> la déréglementation<br />

financières, les agents économiques cherchent à obtenir du <strong>finance</strong>ment<br />

à des fins spéculatives (cf chapitre 2 séquence1). Le <strong>finance</strong>ment<br />

des opérations économiques traditionnelles est alors plus difficile à obtenir<br />

puisque même les banques hésitent à se prêter de l’argent entre-elles.<br />

Pré-requis<br />

Offre, demande, banque centrale,<br />

fonctions de la monnaie,<br />

taux d’intérêt.<br />

Notions à acquérir<br />

Balance des paiements, flux internationaux de capitaux,<br />

devises, marché des changes, spéculation.<br />

Activité 20<br />

Sensibilisation : Document n° 15<br />

Valeur de l’euro en dollars<br />

1,6<br />

1,5<br />

1,4<br />

1,3<br />

1,3<br />

1,2<br />

1,1<br />

Alternatives<br />

Economiques,<br />

HS n° 88,<br />

l’état de l’économie<br />

2011.<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

1,0<br />

0,9<br />

0,8<br />

0,7<br />

0,6<br />

1999<br />

2001 2003 2005 2007 2009<br />

Source : OCE<br />

28 Séquence 2 – SE01<br />

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Questions<br />

Faites une phrase de lecture avec la valeur de 2010.<br />

Comparez la situation de 2010 à celle de 2001.<br />

À quelle période était-il le plus intéressant pour un touriste français<br />

d’aller aux Etats Unis ?<br />

Quelle conséquence un euro élevé par rapport au dollar peut-il avoir<br />

sur le nombre de touristes américains se rendant en Europe.<br />

Problématique<br />

Des échanges ont sans cesse lieu entre différents agents économiques<br />

situés dans différents pays.<br />

Nous nous demanderons d’abord ici comment sont enregistrés ces échanges<br />

avant d’aborder en particulier les flux de capitaux. Enfin nous verrons pourquoi<br />

le taux de change est un déterminant primordial <strong>et</strong> fait l’obj<strong>et</strong> d’enjeux<br />

pour les pays qui cherchent à rendre leurs produits compétitifs pour pouvoir<br />

les exporter <strong>et</strong> leurs territoires attractifs pour attirer les capitaux.<br />

A<br />

La balance des paiements :<br />

instrument de mesure des<br />

échanges internationaux<br />

1. Qu’est-ce que la balance des paiements ?<br />

Elle est composée de plusieurs balances particulières<br />

qui s’emboîtent les unes dans les autres.<br />

La balance des paiements est<br />

un document comptable qui<br />

récence les opérations économiques<br />

(commerciales, financières<br />

<strong>et</strong> monétaires) qu’un<br />

pays entr<strong>et</strong>ient avec le reste du<br />

monde, généralement pendant<br />

une année civile.<br />

Document n° 16<br />

La balance des paiements regroupe trois grands<br />

comptes ainsi qu’un poste « erreurs <strong>et</strong> omissions »,<br />

qui est un poste d’ajustement lié aux difficultés statistiques<br />

d’enregistrement des transactions entre<br />

pays. Ce sont le compte des transactions courantes le<br />

compte de capital <strong>et</strong> le compte financier.<br />

Le compte des transactions courantes regroupe la<br />

balance commerciale <strong>et</strong> la balance des invisibles.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

29<br />

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La balance commerciale enregistre les flux de marchandises entre la<br />

France <strong>et</strong> le reste du monde c’est-à-dire les exportations <strong>et</strong> les importations.<br />

Le solde commercial est égal à la différence entre les exportations<br />

<strong>et</strong> les importations.<br />

La balance des invisibles recense l’ensemble des échanges des services<br />

avec l’extérieur (exemples : le transport, le tourisme, les brev<strong>et</strong>s…), certains<br />

revenus du travail (travailleurs frontaliers) <strong>et</strong> les revenus du capital<br />

sous forme d’intérêts <strong>et</strong> de dividendes. Le dernier ensemble qui compose<br />

la balance des invisibles correspond aux transferts courants qui<br />

sont des opérations sans contreparties (exemples : dons, aide publique,<br />

envois de fonds des travailleurs..).<br />

Le compte de capital r<strong>et</strong>race les transferts n<strong>et</strong>s en capital entre la France<br />

<strong>et</strong> le reste du monde (exemple : annulation des d<strong>et</strong>tes) <strong>et</strong> les acquisitions<br />

d’actifs non financiers tels que les brev<strong>et</strong>s.<br />

Le compte financier distingue les opérations relatives aux investissements<br />

directs, aux investissements de portefeuille, aux autres investissements<br />

(crédits commerciaux, prêts..) <strong>et</strong> enfin les mouvements relatifs<br />

aux avoirs de réserve (or, devises étrangères..).<br />

Les Investissements Directs à l’Étranger (IDE) sont ceux qui conduisent à<br />

une prise de contrôle des activités économiques (création d’unité de production,<br />

investissements immobiliers, acquisition d’au moins 10 % du<br />

capital d’entreprises étrangères cotées sur les marchés financiers).<br />

Les investissements de portefeuille recensent les achats (


À l’aide du document n° 15, complétez le schéma suivant :<br />

La balance des paiements<br />

–<br />

– Exportations <strong>et</strong><br />

importations de services<br />

– Revenus<br />

– Transferts courants<br />

–<br />

–<br />

–<br />

–<br />

– Avoirs de réserve<br />

(or, devises étrangères...)<br />

Flux<br />

internationaux<br />

de capitaux<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

Chaque opération correspond à une entrée ou une<br />

sortie de devises ainsi par exemple le fait que des touristes<br />

étrangers viennent en France (<strong>et</strong> consomment)<br />

correspond à une exportation de services <strong>et</strong> donc à<br />

une entrée de devises.<br />

Le terme devise est utilisé pour<br />

désigner une monnaie étrangère.<br />

Activité 22<br />

Questions<br />

Pour chacune des opérations suivantes, vous indiquerez à quel type<br />

d’opération cela fait référence <strong>et</strong> s’il s’agit d’une entrée ou d’une sortie<br />

de devises. Pour ce faire, vous placerez le numéro de chaque opération<br />

dans la case correspondante.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

31<br />

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Entrées de devises<br />

Sorties de devises<br />

Biens<br />

Services<br />

Revenus<br />

Transferts courants<br />

Transferts en capital<br />

Acquisition d’actifs non financiers<br />

Investissements directs à l’étranger<br />

Investissements de portefeuille<br />

Propositions<br />

Expédition par Lenôtre, installé à Paris, de pâtisseries en Russie.<br />

Livraison aux concessionnaires Dacia de Bordeaux, de voitures fabriquées<br />

à Casablanca au Maroc.<br />

Vente par l’unité d’assemblage Dell de Dublin d’un ordinateur à un<br />

particulier français.<br />

Annulation de la d<strong>et</strong>te publique du Congo.<br />

Vente de brev<strong>et</strong>s américains aux laboratoires Sanofi-Aventis.<br />

Séjour de touristes français en Tunisie.<br />

Bill<strong>et</strong>s de train SNCF ach<strong>et</strong>és par une agence de voyage chinoise pour<br />

le compte de ses clients.<br />

Achat par TF1 d’épisodes de la série des Experts.<br />

Achat par la télévision québécoise des droits de diffusion d’un film<br />

française.<br />

Acquisition de 51 % du capital de Maroc télécom par Vivendi (France).<br />

Prise de participation du capital de Péchiney (France) par Alcan (Canada).<br />

Paiement de dividendes aux actionnaires américains de L’Oréal.<br />

Aide de la croix rouge aux victimes du tremblement de terre <strong>et</strong> du<br />

tsunami au Japon.<br />

Envoi de fonds à Madagascar par un travailleur immigré en France.<br />

Salaire d’un fonctionnaire français en poste à Bruxelles.<br />

Salaire d’un diplomate chinois en poste à Paris.<br />

Subvention de l’Union Européenne au Mont St Michel.<br />

32 Séquence 2 – SE01<br />

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A r<strong>et</strong>enir<br />

La balance des paiements obéit au principe de la comptabilité en partie<br />

double c’est-à-dire que chaque opération donne lieu à deux écritures<br />

comptables. Une opération est ainsi enregistrée comme un flux, comme<br />

une transaction <strong>et</strong> une seconde fois (avec inversion de signe) comme un<br />

règlement. Par exemple, une exportation de marchandise a pour contrepartie<br />

une entrée de devises. De ce fait la balance des paiements est nécessairement<br />

équilibrée <strong>et</strong> seuls les soldes intermédiaires peuvent être déséquilibrés<br />

(en excédent ou en déficit). Ce sont alors ces soldes intermédiaires<br />

qui sont étudiés.<br />

2. L’interprétation des soldes de la balance<br />

des paiements<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

L’étude des soldes intermédiaires (positifs ou négatifs) perm<strong>et</strong> d’établir un<br />

diagnostic de la situation d’un pays. Les soldes les plus commentés sont le<br />

solde de la balance (ou du compte) des transactions courantes <strong>et</strong> le solde<br />

du compte de capital.<br />

Le solde du compte des transactions courantes est l’un des résultats les<br />

plus importants d’une économie.<br />

Lorsqu’il est négatif on parle de déficit courant <strong>et</strong> cela signifie que l’économie<br />

vit au-dessus de ses moyens puisqu’elle consomme <strong>et</strong> investit davantage<br />

qu’elle ne produit.<br />

Elle est alors en besoin de <strong>finance</strong>ment puisqu’elle doit <strong>finance</strong>r c<strong>et</strong>te<br />

consommation ou c<strong>et</strong> investissement supplémentaire en faisant appel à<br />

l’extérieur, à l’épargne étrangère.<br />

Activité 23<br />

Complétez le texte suivant<br />

Si le solde de la balance des transactions courantes est ………………… cela<br />

signifie que le pays produit ………………… qu’il ne consomme <strong>et</strong> investit. Il<br />

est alors en ………………… puisqu’il dégage une épargne supplémentaire<br />

qu’il peut placer ………………….<br />

Séquence 2 – SE01<br />

33<br />

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A r<strong>et</strong>enir<br />

Lorsqu’on analyse une balance des paiements, un déficit du compte des<br />

transactions courantes correspond (mécaniquement compte tenu de l’équilibre)<br />

à un excédent du compte de capital <strong>et</strong>/ou du compte financier.<br />

La somme du solde du compte des transactions courantes <strong>et</strong> du solde du<br />

compte de capital (négligeable), indique par approximation la capacité ou<br />

le besoin de <strong>finance</strong>ment du pays on parle alors parfois du solde à <strong>finance</strong>r.<br />

Le solde du compte des transactions courantes <strong>et</strong> du compte de capital<br />

coïncident avec le solde du compte financier. L’ajustement se fait par les<br />

flux monétaires (les réserves de change)<br />

La variation des avoirs de réserve regroupe des moyens de <strong>finance</strong>ment<br />

destinés à « solder » la balance des paiements, par construction toujours<br />

équilibrée.<br />

Résumé :<br />

Le solde du compte de capital étant relativement négligeable pour l’interprétation,<br />

un déficit du compte des transactions courantes signifie que :<br />

– Le pays investit <strong>et</strong> consomme plus qu’il ne produit<br />

– Le pays est en besoin de <strong>finance</strong>ment <strong>et</strong> doit faire appel à l’épargne<br />

étrangère pour <strong>finance</strong>r le déficit<br />

– Il y a excédent du compte financier<br />

– Ce déficit est égal à l’excédent du compte financier si les réserves de<br />

changes restent constantes.<br />

Activité 24<br />

Document n° 17<br />

Les difficultés liées à l’interprétation des soldes<br />

de la balance de paiements<br />

Il serait simpliste d’assimiler déficit commercial <strong>et</strong> mauvaise économique.<br />

Pour interpréter un solde commercial il faut chercher avant tout<br />

à expliquer comment il s’est formé. Ainsi une nation peut connaître un<br />

déficit commercial du fait d’une forte croissance qui stimule les importations,<br />

ou encore d’une dépendance énergétique sans que cela ne puisse<br />

être interpréter comme un manque de compétitivité. Un déficit commercial<br />

peut être compensé par un excédent des services qui est alors révélateur<br />

du dynamisme du secteur tertiaire. Inversement, un excédent des<br />

transactions courantes peut-être dû à un ralentissement économique<br />

pesant sur les importations.<br />

34 Séquence 2 – SE01<br />

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Questions<br />

Qu’est-ce qu’un déficit commercial ?<br />

Expliquez le passage en vert.<br />

Expliquez pourquoi un déficit du compte financier peut être signe<br />

d’une bonne santé des firmes transnationales.<br />

Activité 25<br />

Document n° 18<br />

Transactions courantes<br />

Soldes bruts<br />

60<br />

En milliards d’euros<br />

40<br />

20<br />

0<br />

–20<br />

–40<br />

–60<br />

–80<br />

2000 2001 2002 2003 2004 2005<br />

2006 2007 2008 2009 2010<br />

Transactions courantes<br />

Biens<br />

Services<br />

Revenus<br />

Transferts courants<br />

Banque de France, 2010 Rapport annuel : la balance des paiements<br />

<strong>et</strong> la position extérieure de la France, juin 2011<br />

Questions<br />

Faites une phrase pour exprimer le solde des transactions courantes<br />

de la France en 2010.<br />

Quelle en est la cause principale ? Pour répondre comparez la situation<br />

de 2010 à celle de 2009.<br />

Quels soldes viennent limiter le déficit du compte des transactions<br />

courantes ?<br />

Pour aller plus loin vous pouvez aller sur le site de la Banque de France.<br />

Au sein de la balance des paiements, on peut constater que les flux internationaux<br />

de capitaux ont connu une forte croissance. Ils ont ainsi<br />

augmenté près de trois fois plus que le commerce mondial entre 1994 <strong>et</strong><br />

2007 d’après l’OCDE.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

35<br />

© Cned – Académie en ligne


B<br />

L’essor des flux de capitaux dans<br />

les échanges internationaux<br />

Les flux internationaux de capitaux s’observent dans la balance des paiements<br />

dans le compte financier. Ces flux, composés notamment d’investissement<br />

de portefeuille <strong>et</strong> d’investissements directs.<br />

1. Le constat<br />

Activité 26<br />

Document n° 19<br />

Les flux bruts mondiaux de capitaux<br />

sont montés en flèche depuis 1995<br />

8000<br />

15<br />

7000<br />

En % du<br />

PIB mondial<br />

6000<br />

(échelle de<br />

12<br />

5000<br />

droite)<br />

9<br />

4000<br />

3000<br />

6<br />

2000<br />

En milliards de dollars<br />

3<br />

1000<br />

(échelle de gauche)<br />

0<br />

1995 2000 05<br />

Questions<br />

Faites une phrase de lecture avec les données de 2005.<br />

Par combien ont été multipliés les flux de capitaux entre 1995 <strong>et</strong><br />

2005 ?<br />

36 Séquence 2 – SE01<br />

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2. Des éléments d’explication<br />

Activité 27<br />

Document n° 20<br />

C<strong>et</strong>te accélération de l’<strong>intégration</strong> financière mondiale a reflété une combinaison<br />

de divers facteurs conjoncturels <strong>et</strong> structurels :<br />

La poursuite de l’innovation <strong>et</strong> du développement financiers aussi bien<br />

dans les économies émergentes que dans les économies développées a<br />

accéléré l’<strong>intégration</strong> financière mondiale. Le vif essor des activités bancaires<br />

<strong>internationale</strong>s, couplé à l’extension des intérêts étrangers dans<br />

les institutions financières, <strong>et</strong> la tendance croissante de ces dernières à<br />

se <strong>finance</strong>r sur les marchés de capitaux internationaux ont joué un rôle<br />

important, surtout dans la période antérieure à la crise.<br />

[…] Ces activités étaient surtout concentrées dans les économies avancées.<br />

[…]<br />

La croissance rapide des échanges a également contribué à l’<strong>intégration</strong><br />

financière mondiale par la création de crédits commerciaux <strong>et</strong> de<br />

contrats d’assurance à l’exportation. Toutefois, les flux internationaux de<br />

capitaux ont augmenté près de trois fois plus que le commerce mondial<br />

entre 1994 <strong>et</strong> 2007.<br />

Dans les pays avancés, après la création de l’euro, l’élimination de<br />

la prime de risque de change au sein de la zone euro a contribué à une<br />

<strong>intégration</strong> financière <strong>européenne</strong> plus poussée […]<br />

Les opportunités d’investissements se sont multipliées dans de nombreuses<br />

économies émergentes, qui ont aussi bénéficié d’une n<strong>et</strong>te diminution<br />

du biais domestique, même si la plupart des flux continuent de<br />

se produire entre les pays avancés.<br />

L’impact de ces changements structurels a été exacerbé jusqu’en 2007<br />

par des facteurs cycliques, notamment une période prolongée de faiblesse<br />

des taux d’intérêt dans les pays avancés <strong>et</strong> une épargne exceptionnelle<br />

des pays exportateurs de produits de base.<br />

Perspectives économiques de l’ocde, volume 2001/1 OCDE<br />

Question<br />

Identifiez les principaux facteurs de la hausse des flux de capitaux.<br />

Rappel de première sur la globalisation financière :<br />

L’accroissement des flux de capitaux a été possible grâce au processus<br />

de libéralisation quasi complète des échanges de capitaux qui est intervenu<br />

depuis le début des années 1980, débouchant sur la réalisation<br />

d’un marché mondial des capitaux très peu contrôlé. C’est la « globalisation<br />

financière » qui s’est réalisée suivant la « règle des 3 D » :<br />

– déréglementation des mouvements de capitaux : il n’y a quasiment<br />

plus de contrôles, de réglementations, dans le but de favoriser leur<br />

circulation <strong>internationale</strong> ;<br />

Séquence 2 – SE01<br />

37<br />

© Cned – Académie en ligne


– décloisonnement des marchés : les différents marchés des capitaux ne<br />

sont plus séparés les uns des autres <strong>et</strong> tous les acteurs peuvent intervenir<br />

sur tous les marchés ;<br />

– désintermédiation : les entreprises ont un accès direct aux marchés<br />

des capitaux sans passer par les intermédiaires traditionnels que sont<br />

les banques.<br />

L’innovation technologique <strong>et</strong> la circulation accélérée de l’information,<br />

conjuguées à l’augmentation considérable de l’épargne globale traversant<br />

les frontières sous forme d’instruments financiers, ont favorisé une<br />

internationalisation spectaculaire des flux de capitaux.<br />

C<br />

L’impact du taux de change<br />

sur les échanges<br />

Comme nous l’avons vu la balance des paiements enregistre les opérations<br />

économiques d’un pays avec le reste du monde. Or tous les pays ne<br />

possèdent pas la même monnaie. Ainsi par exemple si vous partez en vacances<br />

à l’étranger (or zone euro) il<br />

vous faudra changer vos euros<br />

contre des devises c’est-à-dire la<br />

monnaie locale, vous aurez alors<br />

effectué une opération de change.<br />

Il en est de même pour toutes les<br />

transactions effectuées avec<br />

l’étranger puisque généralement la<br />

monnaie nationale doit être convertie<br />

dans la monnaie du pays avec<br />

lequel s’effectue la transaction.<br />

Une opération de change<br />

consiste à échanger une monnaie<br />

dans une autre monnaie<br />

(appelée devise)<br />

Les échanges de devises se réalisent<br />

sur le marché des changes.<br />

1. Les systèmes de change<br />

Le marché des changes est le marché sur lequel s’échangent des devises<br />

les unes contre les autres <strong>et</strong> se forment les taux de changes en fonction<br />

des offres <strong>et</strong> des demandes des agents économiques <strong>et</strong> de l’intervention<br />

des autorités monétaires.<br />

Le taux de change (ou cours de change) qui est le prix d’une monnaie<br />

exprimé par rapport à une monnaie étrangère.<br />

Ce marché n’a pas d’existence matérielle <strong>et</strong> est constitué de l’ensemble<br />

des opérateurs qui sont connectés par les moyens informatiques.<br />

Il existe deux systèmes de changes : les changes fixes <strong>et</strong> les changes<br />

flottants.<br />

38 Séquence 2 – SE01<br />

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Activité 28<br />

Document n° 21<br />

Pour éviter que les fluctuations monétaires n’entravent les échanges<br />

commerciaux, les pays peuvent instaurer des changes fixes <strong>et</strong> stables<br />

entre leurs monnaies nationales.<br />

Le système monétaire international est un ensemble d’accords internationaux<br />

qui indiquent comment sont déterminés les taux de change. Une<br />

monnaie peut être indexée à un étalon (par exemple, une quantité d’or),<br />

à une autre devise (le dollar) ou à une combinaison de devises. On parle<br />

alors de changes fixes.<br />

Le système monétaire européen qui existait avant la création de la monnaie<br />

unique <strong>européenne</strong> fixait ainsi une partié entre le franc français <strong>et</strong> le<br />

mark allemand (1 mark = 3,40 francs par exemple). La parité définit donc<br />

la valeur officielle d’une monnaie par rapport à une autre.<br />

La difficulté réside alors dans le maintien de c<strong>et</strong>te parité. Elle nécessite<br />

l’intervention des banques centrales. Si la parité franc/mark se modifie<br />

en faveur de la devise allemande, la banque de France doit ach<strong>et</strong>er du<br />

franc afin de soutenir son cours.<br />

Si une banque centrale est dans l’incapacité de défendre la parité officielle<br />

de sa monnaie, faute de réserves de changes suffisantes, elle peut<br />

être amenée à modifier son taux de change : elle dévaluera ou réévaluera<br />

sa monnaie des taux de change fixés (dévaluation).<br />

Question<br />

Illustrez la phrase en vert en partant d’une situation où 1mark=3,40<br />

francs.<br />

Pourquoi, dans un système de changes fixes, les autorités monétaires<br />

doivent-elles intervenir ?<br />

Comment les autorités monétaires peuvent-elles faire pour assurer<br />

la parité ?<br />

Activité 29<br />

Document n° 22<br />

Un système de changes flottants est un système de change dans lequel<br />

la banque centrale d’un pays n’a aucune obligation d’intervenir sur la<br />

valeur de sa monnaie. Les monnaies n’ont pas de parité officielle, leur<br />

cours se forme sur le marché des changes en fonction des offres <strong>et</strong> des<br />

demandes.<br />

On distingue deux sous systèmes de flottement :<br />

Le flottement pur : les autorités monétaires n’interviennent pas sur le<br />

marché des changes.<br />

Cependant dans la réalité les banques centrales interviennent toujours<br />

plus ou moins afin d’éviter de trop fortes fluctuations de leurs monnaies.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

39<br />

© Cned – Académie en ligne


Le flottement administré : les autorités monétaires peuvent intervenir<br />

sur le marché des changes pour réguler le cours de leur monnaie.<br />

Question<br />

À partir des documents n° 21 <strong>et</strong> n° 22, complétez le schéma suivant :<br />

avec les termes, « peuvent », « doivent », « ne doivent pas ».<br />

Changes fixes<br />

Changes flottants<br />

pur<br />

administré<br />

Les autorités monétaires<br />

intervenir pour<br />

maintenir la parité<br />

Les autorités monétaires<br />

intervenir<br />

Les autorités monétaires<br />

intervenir<br />

Remarque<br />

Dans un système de changes flexibles une monnaie peut s’apprécier ou<br />

se déprécier. Les dévaluations ou réévaluation ne peuvent se produire<br />

qu’en changes fixes.<br />

Que ce soit dans un système de changes fixes ou de changes flottants,<br />

l’offre <strong>et</strong> la demande de devises déterminent donc le taux de change.<br />

2. Le fonctionnement du marché des changes<br />

Le marché des changes fonctionne comme un marché « classique »,<br />

c’est-à-dire que le taux de change est déterminé par la loi de l’offre <strong>et</strong> de<br />

la demande. (Rappels de seconde <strong>et</strong> de première)<br />

Document n° 23<br />

Taux de change<br />

Courbe d’offre<br />

de devises<br />

Courbe de demande<br />

de devises<br />

Quantités de devises<br />

Le taux de change est déterminé par la rencontre (au point d’équilibre)<br />

entre l’offre <strong>et</strong> la demande sur le marché des changes.<br />

Le taux de change est déterminé par l’offre <strong>et</strong> la demande de chacune<br />

des deux monnaies : si la demande dépasse l’offre, le cours augmente <strong>et</strong><br />

inversement si l’offre dépasse la demande le cours baisse.<br />

40 Séquence 2 – SE01<br />

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Plus une devise est demandée, plus son taux de change par rapport aux<br />

autres augmente.<br />

Le taux de change étant le résultant de la confrontation entre l’offre <strong>et</strong> la<br />

demande de monnaie<br />

a) L’influence de la balance des transactions courantes.<br />

Activité 30<br />

Questions<br />

Complétez le texte suivant avec les termes : baisser (2 fois), offerte,<br />

demandée, importe, exporte, augmenter.<br />

Lorsqu’un pays connaît un excédent commercial (par exemple), il<br />

………………… plus qu’il n …………………, les exportateurs désirant recevoir<br />

leur propre monnaie, les importateurs vont devoir s’en procurer. Le cours<br />

de la monnaie du pays en excédent commercial va donc …………………, <strong>et</strong><br />

inversement le cours de la devise en usage dans le pays qui importe va<br />

………………….<br />

À l’inverse, un pays dont la balance commerciale est déficitaire voit sa<br />

monnaie davantage ………………… (par les importateurs qui cherchent<br />

des devises) que …………………. Le cours de la monnaie nationale va alors<br />

………………….<br />

Les offres <strong>et</strong> les demandes de devises peuvent donc avoir pour origine<br />

les échanges internationaux de biens <strong>et</strong> services mais aussi les mouvements<br />

internationaux d’actifs financiers.<br />

b) Les taux d’intérêts déterminants de l’offre <strong>et</strong> de la<br />

demande de devises<br />

Document n° 24<br />

Les choix de politique monétaire ont aussi un impact sur le cours des<br />

monnaies. Les écarts entre taux d’intérêts sont traditionnellement un déterminant<br />

majeur des évolutions des taux de change, puisque les investisseurs<br />

se portent naturellement sur les monnaies dans lesquelles sont<br />

libellés les actifs les mieux rémunérés. Avec un taux directeur de la Fed à<br />

0,25 %, les placements en dollars ne sont pas franchement attractifs. C<strong>et</strong><br />

eff<strong>et</strong> est aujourd’hui amplifié par les opérations spéculatives consistant<br />

à vendre des dollars pour ach<strong>et</strong>er des actifs dans d’autres devises.<br />

Alternatives Economiques n° 286, décembre 2009.<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

D’autres facteurs autres que commerciaux interviennent dans la détermination<br />

du taux de change, ainsi on peut appliquer le même raisonnement<br />

aux transactions portant sur des actifs financiers. Par exemple,<br />

si les taux d’intérêts sont plus élevés en Europe qu’aux États Unis,<br />

Séquence 2 – SE01<br />

41<br />

© Cned – Académie en ligne


les titres (obligations notamment) libellées en dollars vont être délaissés<br />

au profit de titres libellés en euros. Ainsi, des sorties de capitaux des<br />

Etats-Unis engendrent une demande d’euros <strong>et</strong> une offre de dollars. Le<br />

dollar se déprécie. Les autorités monétaires, peuvent donc, y compris en<br />

changes flottants, influencer le cours de leur monnaie en jouant sur les<br />

taux directeurs<br />

D’autre part, les variations des taux de change s’expliquent aussi par la<br />

spéculation.<br />

Remarque<br />

Revoir votre cours de première sur la politique monétaire <strong>et</strong> les taux d’intérêts.<br />

c) La spéculation : motif d’offre <strong>et</strong> de demande de<br />

devises<br />

Le marché des changes fonctionne<br />

en continu <strong>et</strong> les cours peuvent se<br />

modifier en permanence, les opérateurs<br />

financiers peuvent alors<br />

chercher à ach<strong>et</strong>er/vendre des<br />

devises uniquement dans le but<br />

de bénéficier du différentiel de<br />

change entre 2 opérations d’ach<strong>et</strong><br />

<strong>et</strong> de vente. On parle alors de spéculation<br />

sur les monnaies.<br />

La spéculation est une transaction<br />

effectuée sur des titres (actions,<br />

obligations..), des matières<br />

premières ou des devises dans la<br />

perspective d’une variation de<br />

prix à la hausse ou à la baisse <strong>et</strong><br />

dont l’objectif est de réaliser un<br />

gain en capital.<br />

Activité 31<br />

Document n° 25<br />

La crise de confiance des marchés envers la soutenabilité des d<strong>et</strong>tes<br />

grecque, portugaise <strong>et</strong> espagnole fait le bonheur des hedge funds 2 . Seul<br />

un message fort des dirigeants de l’UE pourra m<strong>et</strong>tre un terme à ces attaques<br />

spéculatives qui se répercutent sur l’euro.<br />

Au somm<strong>et</strong> il y a moins de quatre mois, l’euro est actuellement au plus<br />

bas : la monnaie unique <strong>européenne</strong> vaut à peine 1,37 dollar, son plus<br />

bas niveau depuis huit mois, contre plus de 1,50 dollar en octobre 2009.<br />

C<strong>et</strong>te évolution est moins le refl<strong>et</strong> d’un regain de vigueur du bill<strong>et</strong> vert<br />

que de la défiance des investisseurs envers l’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> les déficits<br />

records des pays d’Europe du Sud. Le problème est que c<strong>et</strong>te inquiétude<br />

légitime a laissé place à une forte dose d’irrationnel.<br />

[…]<br />

La Grèce, dont les déficits <strong>et</strong> la d<strong>et</strong>te publics sont si élevés que la Commission<br />

<strong>européenne</strong> a placé le pays sous une quasi-tutelle, a été le dé-<br />

2. *Un hedge funds est un fonds de placement spécial avec pour objectif la performance maximale. Il utilise toute<br />

une panoplie d’instruments financiers : la vente à terme, la vente à découvert… Ce fonds peut investir pour<br />

profiter de la hausse comme de la baisse des marchés !<br />

42 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


clencheur de c<strong>et</strong>te débâcle financière qui a contaminé depuis le Portugal<br />

<strong>et</strong> l’Espagne. Depuis trois semaines, le prix des obligations émises par les<br />

trésors grecs, portugais <strong>et</strong> espagnol ont perdu plus de 5 % de leur valeur,<br />

tandis que les taux d’intérêt de leurs emprunts sont montés en flèche.<br />

Athènes, Lisbonne <strong>et</strong> Madrid dénoncent des attaques spéculatives. […]<br />

Car l’opportunité de s’enrichir, pour ces fonds spéculatifs, est double.<br />

Pariant sur la baisse du prix des obligations des pays du sud de la zone<br />

euro, ils vendent à terme ces obligations à découvert – c’est-à-dire avant<br />

d’en être les propriétaires réels – espérant ainsi profiter d’une baisse<br />

rapide pour générer des plus values. Une tendance qu’ils alimentent en<br />

ach<strong>et</strong>ant des positions <strong>et</strong> en les revendant dans la foulée. De fait, plus<br />

ils vendent, plus les prix baissent. […]<br />

Par ricoch<strong>et</strong>, ces attaques se répercutent sur l’euro : sous la pression<br />

des fonds spéculatifs, les investisseurs privilégient les placements jugés<br />

aujourd’hui moins risqués, en dollar, traditionnelle valeur refuge lorsque<br />

les marchés tanguent.<br />

La zone euro, nouveau terrain de jeu des spéculateurs,<br />

Émilie Lévêque, Lexpansion.com – 08/02/2010<br />

Pourquoi les taux d’intérêt ont-ils augmenté ?<br />

Expliquez ce qu’est la vente à terme.<br />

Expliquez ce qu’est la vente à découvert.<br />

Pourquoi l’euro se trouve affaibli ?<br />

Expliquez le passage en vert « De fait, plus ils vendent, plus les prix<br />

baissent ».<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

La spéculation a une incidence sur le taux de change.<br />

En eff<strong>et</strong>, en ach<strong>et</strong>ant/vendant des titres massivement, les spéculateurs<br />

vont provoquer une évolution de leurs cours :<br />

Si des titres sont fortement demandés leurs cours vont augmenter<br />

Si des titres sont massivement mis en vente, leur cours va baisser.<br />

Spéculer va de fait avoir une incidence sur l’offre <strong>et</strong> la demande de devises<br />

qui sont demandées par exemple pour ach<strong>et</strong>er ces titres. La spéculation<br />

ayant un impact sur l’offre <strong>et</strong> la demande de devises, elle modifie donc les<br />

cours de change.<br />

Remarque<br />

La spéculation peut s’opérer directement sur les devises, en les ach<strong>et</strong>ant/vendant<br />

afin de bénéficier des différentiels de change.<br />

Le taux de change d’une monnaie varie donc en fonction de nombreux<br />

déterminants <strong>et</strong> son suivi est important puisqu’il a un impact sur la situation<br />

économique des pays dans lesquels c<strong>et</strong>te monnaie est en usage.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

43<br />

© Cned – Académie en ligne


Pour aller plus loin<br />

Allez sur www.france-info.com<br />

Puis dans chroniques<br />

Sélectionnez « tout info, tout éco »<br />

Recherchez dans les archives de la Semaine du 08/02/2010 au<br />

14/02/2010<br />

Une liste de chronique apparaît, cliquez sur celle intitulée « Crise de l’euro<br />

: la spéculation, maître du jeu ? »<br />

Téléchargez le Podcast ou lisez l’article.<br />

3. L’impact d’une variation des cours<br />

de change<br />

Activité 32<br />

Dates<br />

Taux de change<br />

Prix en dollar d’un produit fabriqué en<br />

zone euro <strong>et</strong> vendu 100 €<br />

28 décembre 2004 1 € =1,36 $<br />

3 décembre 2009 1 € =1,51 $<br />

25 mai 2010 1 € = 1,22 $<br />

17 août 2011 1 € =1,45 $<br />

Le taux de change est donc une<br />

des sources de la compétitivité<br />

prix, lorsqu’une monnaie est<br />

sous-évaluée ou se déprécie cela<br />

accroît la compétitivité prix de<br />

son pays ém<strong>et</strong>teur.<br />

Comment l’euro a-t-il évolué entre décembre 2004<br />

<strong>et</strong> décembre 2009 ?<br />

Comment l’euro a-t-il évolué entre décembre 2009<br />

<strong>et</strong> mai 2010 ?<br />

Les pays de la zone euro produisent <strong>et</strong> vendent<br />

aux Etats Unis un produit facturé 100€. Calculez le<br />

prix en dollar pour les américains pour ces 4 dates.<br />

Complétez la colonne correspondante.<br />

Comment les exportations de ce produit peuventelles<br />

avoir évolué entre décembre 2004 <strong>et</strong> décembre<br />

2009 ?<br />

Quel impact a l’évolution du taux de change sur la compétitivité ?<br />

Activité 33<br />

Document n° 26<br />

Côté américain, la politique monétaire ultra-expansive conduite par la<br />

Fed, la Banque centrale américaine, depuis la fin 2008 a entraîné une<br />

dépréciation importante du dollar. C<strong>et</strong>te chute a facilité à son tour la reprise<br />

des exportations américaines au second trimestre 2009.<br />

[…]<br />

44 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


Par ailleurs, les autorités chinoises ont décidé en août 2008 de revenir à<br />

la parité fixe du yuan vis-à-vis du dollar, politique en vigueur de 1994 à<br />

2005. […] Le yuan a donc suivi le dollar à la baisse à partir de mars 2009,<br />

se dépréciant de 17 % par rapport à l’euro <strong>et</strong> de 12 % par rapport au yen.<br />

Si l’on tient compte de l’orientation des échanges, le yuan s’est déprécié<br />

vis-à-vis des monnaies des principaux partenaires de la chine de 16 %<br />

en termes nominaux 3 <strong>et</strong> de 11 % en termes réels 4 en huit mois. De la<br />

part d’un pays ayant accumulé en dix ans 2 000 milliards de réserves de<br />

change <strong>et</strong> dont l’excédent des échanges courants approchait les 10 % du<br />

PIB en 2008, une telle politique ne peut passer que pour l’expression d’un<br />

mercantilisme agressif […] la sous-évaluation du yuan étant l’équivalent<br />

monétaire d’un tarif à l’importation ou d’une subvention à l’exportation.<br />

Jacques Adda, La double face du yuan,<br />

Alternatives Économiques n° 287, janvier 2010<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

Les Etats Unis sont-ils en changes fixes ou flottants ?<br />

La monnaie chinoise est elle fixe ou flottante vis-à-vis du dollar ?<br />

En quoi consiste une politique monétaire expansive ?<br />

Expliquez pourquoi une politique monétaire expansive peut conduire<br />

à une hausse des exportations ?<br />

Expliquez le passage en vert.<br />

En maintenant le yuan sous évalué, le gouvernement chinois espère<br />

augmenter la compétitivité. En eff<strong>et</strong>, puisque la valeur de la monnaie<br />

nationale baisse,<br />

le prix en monnaie étrangère des produits exportés va baisser <strong>et</strong> les<br />

rendre plus compétitifs.<br />

le prix des produits à l’importation exprimé en monnaie locale va augmenter<br />

<strong>et</strong> donc les rendre moins compétitifs.<br />

Par la baisse des importations <strong>et</strong> la hausse des exportations, la balance<br />

commerciale doit s’améliorer.<br />

Conclusion<br />

Les échanges internationaux se sont n<strong>et</strong>tement accrus notamment sous<br />

l’impulsion des flux de capitaux qui ont connu un essor important du fait<br />

de la globalisation financière. L’Europe, qui arrive en tête dans ce domaine<br />

des flux de capitaux, a connu un essor rapide des flux à l’intérieur du continent,<br />

encouragés par l’adoption de l’euro comme monnaie commune.<br />

Nous allons voir dans le 3 e <strong>et</strong> dernier chapitre de c<strong>et</strong>te séquence quelle<br />

est la place de l’Union <strong>européenne</strong> <strong>et</strong> plus particulièrement des pays<br />

ayant pour monnaie l’euro dans l’économie globale.<br />

3. taux de change nominal : celui constaté à travers les prix courants<br />

4. taux de change réel : il est calculé de manière à éliminer les écarts d’inflation entre pays.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

45<br />

© Cned – Académie en ligne


3<br />

Quelle<br />

est la place de l’Union <strong>européenne</strong><br />

dans l’économie globale ?<br />

Introduction<br />

Le libre échange est censé apporter un surcroît de croissance économique.<br />

C’est pour cela que des Unions régionales ont vu le jour,<br />

comme la CEE devenue Union Européenne ou d’autres Unions régionales<br />

comme l’ALENA (accord de libre échange nord américain), le<br />

MERCOSUR en Amérique Latine ou l’ASEAN en Asie. Et, si un principe<br />

bien connu veut que l’union fasse la force, on peut penser que<br />

lorsque des pays se regroupent pour négocier, ils auront plus d’influence.<br />

En eff<strong>et</strong>, ensemble ils représentent une part plus importante<br />

du commerce international, des IDE, (investissement direct à<br />

l’étranger) <strong>et</strong>c. C’est l’un des aspects qui peut expliquer l’<strong>intégration</strong><br />

poussée de l’Union <strong>européenne</strong>. Ici nous nous intéresserons à<br />

l’aspect économique de l’<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong> mais il faut garder<br />

à l’esprit que l’objectif fondamental des « pères de l’Europe » était<br />

un objectif de paix.<br />

Pré-requis<br />

Banque centrale, politique<br />

budgétaire, politique monétaire.<br />

Notions à acquérir<br />

Euro, union économique <strong>et</strong> monétaire.<br />

Sensibilisation<br />

Activité 34<br />

Allez sur le site www.touteleurope.eu<br />

Dans thème sélectionnez « euro » puis « quizz euro »<br />

Vous ferez alors un point sur vos connaissances de départ.<br />

Problématique :<br />

Comment <strong>et</strong> pourquoi l’Union économique <strong>et</strong> monétaire s’est-elle mise<br />

en place ? À quelles difficultés doit-elle faire face ?<br />

46 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


A<br />

L’Union Européenne : une expérience<br />

d’<strong>intégration</strong> régionale<br />

inédite <strong>et</strong> originale<br />

1. La marche vers l’Union économique<br />

<strong>et</strong> monétaire<br />

a) Les différents degrés de l’<strong>intégration</strong> régionale<br />

L’<strong>intégration</strong> économique <strong>et</strong> monétaire de l’Europe résulte d’un<br />

long processus engagé au lendemain<br />

de la Seconde Guerre<br />

L’<strong>intégration</strong> économique concerne un ensemble de<br />

pays proches géographiquement <strong>et</strong> qui décident de<br />

construire un espace économique <strong>et</strong> social au sein<br />

duquel il n’y aura plus d’entraves aux échanges (marchandises,<br />

hommes, capitaux). C<strong>et</strong>te <strong>intégration</strong> s’accompagne<br />

d’institutions communes qui sont chargées<br />

de gérer les intérêts communs des pays ( BCE, commission<br />

<strong>européenne</strong>, parlement européen <strong>et</strong>c.<br />

Mondiale. D’emblée, les finalités<br />

de la construction <strong>européenne</strong><br />

combinent des objectifs<br />

politiques, comme l’instauration<br />

d’une paix durable entre<br />

Etats européens <strong>et</strong> des objectifs<br />

économiques <strong>et</strong> monétaires<br />

comme l’instauration d’un marché<br />

unique <strong>et</strong> la volonté de parvenir<br />

à une union monétaire.<br />

Document n° 27<br />

On distingue différents degrés dans le processus d’<strong>intégration</strong> économique,<br />

selon l’importance de l’unifaciation des marchés, <strong>et</strong> selon la<br />

nature des accords entre les pays de la zone. Selon la « Théorie de l’<strong>intégration</strong><br />

économique » (1961) de B Balassa (1928-1991), il existe cinq<br />

degrés d’<strong>intégration</strong>.<br />

– La zone de libre échange se caractérise par une diminution ou une<br />

suppression des barrières douanières à l’intérieur de la région. Ce type<br />

d’accord laisse libre chaque membre de sa politique commerciale envers<br />

les pays extérieurs à la zone : le libre-échange reste intra-régional, ce qui<br />

préserve l’autonomie des Etats dans leurs politiques commerciales nationales.<br />

L’ALENA, zone de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique<br />

<strong>et</strong> le Canada créée en 1992 en fournit un exemple. […].<br />

– L’union douanière est une zone de libre-échange dont les membres<br />

décident d’adopter une politique commerciale unique vis-à-vis du reste<br />

du monde en fixant des tarifs douaniers extérieurs communs. […] le MER-<br />

COSUR est organisé sur ce mode depuis sa création en 1991. […].<br />

Séquence 2 – SE01<br />

47<br />

© Cned – Académie en ligne


– Dans un marché commun les pays membres ajoutent à l’union douanière<br />

la libre circulation des facteurs de production (capital, travail, brev<strong>et</strong>s…).<br />

Cela suppose une harmonisation poussée des règlementations<br />

nationales, par exemple la fixation des règles communes concernant les<br />

diplômes <strong>et</strong> l’accès des professions protégées par leur statut.<br />

Après le Traité de Rome de 1957, l’usage était de parler de « marché commun<br />

» pour désigner ce qui constitue à c<strong>et</strong>te époque une union douanière.<br />

En revanche, le « marché unique européen » entrée en vigueur en<br />

1993 constitue bien un marché commun en raison de la libre circulation<br />

des marchandises <strong>et</strong> des facteurs de production.<br />

– L’union économique peut se définir par l’adoption d’objectifs de politique<br />

économique communs, ce qui conduit à une harmonisation progressive<br />

des politiques économiques dans la zone. Pour B Balassa, cela<br />

inclut une politique monétaire commune.<br />

Certains économistes distinguent l’uniuon économique, qui entraîne<br />

uniquement l’harmonisation des politiques économiques, <strong>et</strong> l’union<br />

monétaire qui implique en outre une politique monétaire unique. Ainsi,<br />

l’Union <strong>européenne</strong> s’est engagée sur la voie de l’union économique <strong>et</strong><br />

monétaire, définie en 1992 par le traité de Maastricht.<br />

A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, E. Le Masson,<br />

Aide mémoire, Économie, Sirey, éd. 2009.<br />

Activité 35<br />

Complétez le schéma suivant afin de représenter les étapes de l’<strong>intégration</strong><br />

régionale en précisant ce qu’apporte chaque étape.<br />

Union monétaire : ………………………………………………………………………………<br />

Union économique : ………………………………………………………………………<br />

Marché commun : ………………………………………………………………………<br />

Union douanière : …………………………………………………………………<br />

Zone de libre-échange : …………………………………………………<br />

Les 5 étapes théoriques de l’<strong>intégration</strong> : de la zone de libre échange à<br />

l’Union économique <strong>et</strong> monétaire<br />

B. Balassa (1928 – 1991) (économiste américain) dans Théorie de l’<strong>intégration</strong><br />

économique (1961) a proposé un schéma d’<strong>intégration</strong> régionale,<br />

qui durant de longues années, fait figure de modèle de référence<br />

au processus de régionalisation (constitution d’unions régionales) : Les<br />

cinq étapes de l’<strong>intégration</strong>.<br />

Zone de libre échange = diminution ou suppression des barrières<br />

douanières entre les pays d’une même zone.<br />

Union douanière= zone de libre échange + tarif douanier commun envers<br />

le reste du monde.<br />

Marché commun = union douanière + libre circulation des facteurs de<br />

production (travail, capital). Cela nécessite une certaine réglementation.<br />

48 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


Union économique = marché commun + mise en œuvre de politiques<br />

économiques communes concernant les politiques budgétaires <strong>et</strong> monétaires.<br />

Union économique <strong>et</strong> monétaire : mise en place d’une politique monétaire<br />

identique avec la création d’une monnaie unique <strong>et</strong> d’une banque<br />

centrale qui gère la politique monétaire pour l’ensemble de la zone.<br />

b) Les principales étapes de la construction <strong>européenne</strong><br />

en matière d’<strong>intégration</strong> régionale<br />

La construction <strong>européenne</strong> démarre réellement à partir des années 50.<br />

Différents traités ponctuent les principales étapes menant à l’Union économique<br />

<strong>et</strong> monétaire.<br />

La création de la CECA (Communauté <strong>européenne</strong> du charbon <strong>et</strong> de<br />

l’acier) en 1951.<br />

Le traité de Rome en 1957 institue la CEE (communauté économique<br />

<strong>européenne</strong>).<br />

L’Acte unique européen en 1987 (date d’entrée en vigueur mais la signature<br />

a lieu en 1986) qui prévoit la création du marché unique des<br />

personnes, des capitaux <strong>et</strong> des biens en 1993.<br />

Le traité de Maastricht de 1992 institue l’Union Européenne (UE) <strong>et</strong> les<br />

conditions d’un passage à la monnaie unique : c’est la mise en place<br />

de l’euro. (entrée en vigueur en 1993).<br />

le traité d’Amsterdam en 1997 complète le dispositif avec l’adoption<br />

du Pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance qui perm<strong>et</strong> le contrôle des déficits<br />

budgétaires des pays membres.<br />

1998 : création de la Banque Centrale Européenne (BCE)<br />

1janvier 1999 : entrée en vigueur de l’Union économique <strong>et</strong> monétaire<br />

pour onze pays de l’UE.<br />

2002 : mise en circulation des pièces <strong>et</strong> des bill<strong>et</strong>s en € <strong>et</strong> r<strong>et</strong>rait progressif<br />

des monnaies nationales.<br />

En 2007, signature du Traité de Lisbonne<br />

⇒ Ces étapes ont contribué à la réalisation d’une véritable <strong>intégration</strong><br />

régionale <strong>européenne</strong> c’est-à-dire le développement de rapports économiques,<br />

sociaux <strong>et</strong> politiques créant une interdépendance croissante<br />

entre Etats membres d’un espace spécifique.<br />

Activité 36<br />

Effectuez des recherches afin de répondre aux questions suivantes :<br />

Quels pays ont intégré l’UE en 2004 ?<br />

Quels pays ont rejoint l’UE en 2007 ?<br />

Séquence 2 – SE01<br />

49<br />

© Cned – Académie en ligne


A r<strong>et</strong>enir<br />

L’originalité de l’<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong> se perçoit à travers :<br />

un élargissement progressif à un nombre toujours plus grand de pays (27<br />

en 2011)<br />

la mise en place de politiques communes. Exemples : la politique commerciale<br />

(négociations à l’OMC pour favoriser la mise en place du marché<br />

unique) ; la politique de la concurrence (contrôle des fusions, ... pour<br />

perm<strong>et</strong>tre «une concurrence libre <strong>et</strong> non faussée») ; la politique régionale<br />

perm<strong>et</strong> aux pays nouvellement entrés ou aux régions en difficulté de<br />

bénéficier de fonds européens pour combler leur r<strong>et</strong>ard ; la PAC (politique<br />

agricole commune qui perm<strong>et</strong> de soutenir les prix agricoles), la politique<br />

monétaire, ... Ces politiques ont notamment pour but de compenser l’hétérogénéité<br />

de développement des territoires des pays membres.<br />

La création d’institutions politiques supranationales.<br />

Document n° 28<br />

Les institutions de l’Union <strong>européenne</strong><br />

Conseil européen<br />

Réunion des chefs d’État<br />

<strong>et</strong> de gouvernement<br />

quatre fois par an<br />

Commission<br />

des Ministres<br />

Organe législatif<br />

regroupant les ministres<br />

des États membres<br />

d’un domaine donné<br />

Opère les arbitrages<br />

au sein du Conseil<br />

des Ministres<br />

Définit les grandes<br />

orientations<br />

Commission<br />

<strong>européenne</strong><br />

Réunit les commissaires<br />

nommés par les États<br />

membres, pour assurer<br />

le respect des Traités, diriger<br />

les politiques communes<br />

<strong>et</strong> proposer les directives<br />

<strong>et</strong> réglements<br />

Parlement européen<br />

Élu au suffrage universel<br />

pour cinq ans, il représente<br />

les citoyens, vote les lois<br />

<strong>et</strong> le budg<strong>et</strong> européen<br />

Cour de justice<br />

Assure le respect<br />

du droit européen<br />

A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, E. Le Masson,<br />

Aide mémoire, Économie, Sirey, éd. 2009.<br />

50 Séquence 2 – SE01<br />

© Cned – Académie en ligne


Activité 37<br />

Complétez le schéma suivant<br />

des pays proches géographiquement construisent un espace<br />

où les se font sans entraves<br />

On parle<br />

d’<strong>intégration</strong><br />

économique<br />

lorsque :<br />

des<br />

sont élaborées <strong>et</strong> mise en place<br />

des<br />

sont chargées de gérer les intérêts communs<br />

2. De l’Union économique à l’union monétaire<br />

Le traité de Maastricht en 1992 décide d’instituer une monnaie<br />

unique, donc une union économique <strong>et</strong> monétaire avec une seule<br />

monnaie <strong>et</strong> une banque centrale unique. L’euro est devenu c<strong>et</strong>te<br />

monnaie unique pour 11 pays de l’Union le 1er janvier 1999 (toutes<br />

les opérations sur les marchés financiers de la zone se font en euros)<br />

; la Banque Centrale Européenne (BCE) a été mise en place le 1er<br />

janvier 1999.<br />

L’euro est le nom donné à la monnaie unique des<br />

pays de l’Union Européenne.<br />

L’Union économique <strong>et</strong> monétaire (UEM) est un accord<br />

entre les pays européens au somm<strong>et</strong> de Maastricht<br />

en décembre 1991 pour instaurer une monnaie<br />

unique en Europe avant 2002. C<strong>et</strong> accord stipule que<br />

les pays devront abandonner leur souverain<strong>et</strong>é monétaire au profit d’une<br />

souverain<strong>et</strong>é commune c’est-à-dire d’une monnaie <strong>et</strong> d’une politique monétaire<br />

uniques.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

51<br />

© Cned – Académie en ligne


Document n° 29<br />

www.touteleurope.eu<br />

Activité 38<br />

Allez sur le site de la BCE http://www.ecb.int<br />

Cliquez sur « The €uro » dans les ongl<strong>et</strong>s du haut de page<br />

Sélectionnez la langue en cliquant sur FR en haut<br />

Dans l’encart « L’élargissement de la zone euro » cliquez sur Animation<br />

interactive : l’élargissement de la zone euro<br />

Vous découvrez alors une carte interactive. Utilisez là pour traiter les<br />

questions suivantes.<br />

Combien de pays compte la zone euro ?<br />

Quand les premiers pays ont-ils adopté l’euro ? quels sont ces pays ?<br />

Quand la Grèce a-telle adopté l’euro ?<br />

Quel pays adopte à son tour l’euro en 2007 ?<br />

Quels pays intègrent ensuite la zone euro qui comprend alors 15<br />

membres ?<br />

Quand les 2 derniers pays qui ont intégré la zone euro ont-ils adopté<br />

c<strong>et</strong>te monnaie ?<br />

a) Les conditions de passage à la monnaie unique<br />

Le traité de Maastricht (1992) organise le passage à la monnaie unique<br />

<strong>et</strong> le mode de fonctionnement de l’UEM. Il conditionne l’adoption de la<br />

monnaie unique (l’euro) au respect des critères de convergence : en-<br />

52 Séquence 2 – SE01<br />

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semble d’objectifs macroéconomiques assignés aux membres de l’UE<br />

afin de réduire leurs disparités.<br />

Cinq critères ont été r<strong>et</strong>enus :<br />

– Stabilité des prix : le taux d’inflation ne doit pas dépasser de plus<br />

de 1,5 point la hausse moyenne des prix des trois membres de l’UE<br />

les moins inflationnistes.<br />

– Taux d’intérêt à long terme : le taux d’intérêt à long terme ne doit pas<br />

dépasser de plus de 2 points la moyenne des taux d’intérêt des trois<br />

pays membres de l’UE les moins inflationnistes.<br />

– Taux de change : absence de dévaluation de la monnaie nationale<br />

(sur une période de deux ans) <strong>et</strong> respect des marges de fluctuation<br />

prévues par le système monétaire européen.<br />

– Déficit public : doit être inférieur à 3 % du PIB.<br />

– D<strong>et</strong>te publique : doit être inférieure à 60 % du PIB<br />

Le traité d’Amsterdam <strong>et</strong> le pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance signé<br />

en 1997<br />

Le pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance est un accord entre les pays de<br />

l’Union <strong>européenne</strong>, qui fixe des règles limitant les déficits publics des<br />

pays ayant adopté l’euro ou de ceux qui le souhaitent.<br />

Le pacte de stabilité pérennise l’un des critères de Maastricht (limite du<br />

déficit public 3 % de son PIB), sous peine de sanction (prélèvement sur<br />

le PNB du pays fautif).<br />

Il est en outre recommandé aux États membres de réduire leurs déficits<br />

voire de dégager un solde positif.<br />

Chaque année, les États membres déposent auprès de la Commission<br />

<strong>et</strong> du Conseil de l’Union <strong>européenne</strong> un « pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance<br />

» définissant les objectifs des <strong>finance</strong>s publiques à l’horizon de<br />

trois ans.<br />

Déficit public =déficit de l’Etat, des collectivités territoriales <strong>et</strong> de<br />

la Sécurité sociale.<br />

La d<strong>et</strong>te publique de la France fin 2010 représentait 81,7 % du PIB.<br />

Le déficit public de la France fin 2009 représentait 7,7 % du PIB.<br />

b) Les avantages attendus de l’adoption de l’euro<br />

L’union monétaire peut être considérée comme une forme de réponse à<br />

la mondialisation : afin d’être moins vulnérables <strong>et</strong> de mieux résister à la<br />

concurrence, les pays seraient ainsi moins vulnérables.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

53<br />

© Cned – Académie en ligne


Document n° 30<br />

Les principaux avantages de l’euro sont :<br />

– ..........................................................................................................<br />

Le fait de pouvoir d’avoir des prix affichés partout dans la même monnaie<br />

est bénéfique pour les consommateurs, qui peuvent alors comparer les<br />

produits <strong>et</strong> faire le bon choix en termes de prix. Il en résulte par ailleurs<br />

une concurrence accrue entre les Etats membres <strong>et</strong> donc d’éventuelles<br />

répercussions sur les prix, qui s’en trouvent alors tirés vers le bas.<br />

– ..........................................................................................................<br />

L’introduction de la monnaie unique a de fait éliminé les opérations de<br />

change <strong>et</strong> ainsi permis des économies. Désormais, au sein de la zone<br />

euro, il n’existe plus de frais liés à l’achat <strong>et</strong> à la vente de devises sur<br />

les marchés des changes ; aux mesures visant à se prémunir contre les<br />

évolutions défavorables des cours de change ; aux paiements transfrontaliers<br />

en devises qui s’accompagnaient auparavant de frais élevés ; à<br />

la détention de plusieurs comptes en devises rendant la gestion de ses<br />

comptes plus difficile <strong>et</strong> onéreuse. Évidemment, les échanges communautaires<br />

s’en trouvent depuis n<strong>et</strong>tement facilités.<br />

– ..........................................................................................................<br />

L’euro a induit la disparition des fluctuations de cours de change, <strong>et</strong><br />

donc des risques de change au sein de la zone euro. Auparavant, ces<br />

coûts liés aux cours <strong>et</strong> aux risques de change constituaient des obstacles<br />

aux échanges commerciaux <strong>et</strong> à la concurrence au niveau transfrontalier.<br />

Ainsi, la disparition des fluctuations de cours de change réduit l’incertitude<br />

sur le niveau des prix <strong>et</strong> la rentabilité future des investissements.<br />

– ..........................................................................................................<br />

La stabilité de l’euro a permis pendant longtemps d’avoir accès à des<br />

taux d’intérêt très faibles, grâce à des anticipations d’inflation <strong>et</strong> des<br />

primes de risque liées à l’inflation qui sont demeurées limitées <strong>et</strong><br />

stables. Cependant, force est de constater que la zone euro n’a pas<br />

réussi par contre à contenir l’envolée des taux d’intérêt des émissions<br />

obligataires de certains pays en 2010 <strong>et</strong> 2011<br />

www.touteleurope.eu<br />

Activité 39<br />

Proposez un titre pour chacun des paragraphes du document n° 30.<br />

La monnaie comporte des avantages :<br />

Diminution des coûts <strong>et</strong> des risques de change. Depuis les années 70,<br />

les taux de change des pays européens sont placés sous un régime de<br />

changes flottants. Cela signifie que les taux de change sont fixés librement<br />

par la loi de l’offre <strong>et</strong> de la demande de monnaie <strong>et</strong> qu’ils peuvent<br />

varier fortement. Jusqu’à la mise en place de l’euro, les échanges<br />

intra-européens étaient freinés par les coûts de conversion des monnaies<br />

les unes dans les autres ainsi que par les variations des taux de<br />

54 Séquence 2 – SE01<br />

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change. En eff<strong>et</strong>, du jour au lendemain, un constructeur automobile<br />

français pourtant à égalité de prix avec son concurrent italien pouvait<br />

perdre sa compétitivité à cause d’une forte dévaluation de la lire italienne.<br />

Le commerce entre les pays européens se caractérisait par une<br />

très forte incertitude sur laquelle les entreprises ne pouvaient pas agir.<br />

La mise en place d’une monnaie unique allait perm<strong>et</strong>tre de résoudre<br />

ce problème.<br />

amélioration de la concurrence car il est plus facile de comparer les<br />

prix entre les pays. C<strong>et</strong> accroissement de la concurrence doit normalement<br />

entraîner une pression à la baisse sur les prix, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre une<br />

plus grande liberté de choix pour les consommateurs. C<strong>et</strong>te baisse des<br />

prix doit relancer la compétitivité-prix des produits européens ainsi<br />

que la consommation, ce qui est source de croissance économique.<br />

meilleure attraction des capitaux d’origine extérieure à l’espace européen,<br />

ce qui perm<strong>et</strong> le <strong>finance</strong>ment des entreprises <strong>européenne</strong>s. Des<br />

taux d’intérêt nominaux faibles <strong>et</strong> l’absence d’inflation dans tous les<br />

pays de la zone euro favoriseront l’activité puisque les agents trouveront<br />

facilement des ressources peu coûteuses pour consommer ou investir.<br />

Meilleure insertion dans la mondialisation de l’économie <strong>et</strong> concurrence<br />

éventuelle au dollar.<br />

L’euro représente un outil politique essentiel de l’<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong>.<br />

Cependant les événements récents <strong>et</strong> la crise que connaît la<br />

zone euro montrent que l’Euro comporte des inconvénients <strong>et</strong> que l’UEM<br />

doit faire face à de nouveaux enjeux.<br />

B<br />

Les difficultés soulevées<br />

par l’<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong><br />

1. Les problèmes liés à la monnaie unique<br />

Document n° 31<br />

La construction <strong>européenne</strong> a privé corrélativement les États d’Europe<br />

de certaines de leurs compétences. […] L’harmonisation des règles de<br />

<strong>finance</strong>s publiques restreint certaines marges de manœuvre.<br />

www.vie-publique.fr<br />

Activité 40<br />

De quelles compétences sont privés les Etats ?<br />

Comment les Etats peuvent-ils intervenir ?<br />

Expliquez le passage en vert.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

55<br />

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A r<strong>et</strong>enir<br />

L’entrée dans l’UEM <strong>et</strong> l’adoption de la monnaie unique comportent des inconvénients<br />

puisqu’elles limitent les possibilités d’intervention des Etats :<br />

– l’euro entraîne des contraintes fortes limitant la possibilité des Etats de<br />

faire face à des chocs économiques négatifs : si la croissance économique<br />

du pays ralentit, il y a impossibilité de dévaluer la monnaie pour<br />

r<strong>et</strong>rouver de la compétitivité.<br />

– Il est difficile en respectant les critères de Maastricht de recourir au déficit<br />

budgétaire pour relancer l’économie.<br />

– pour pouvoir satisfaire les critères de Maastricht, de nombreux pays vont<br />

devoir s’engager dans des politiques d’austérité, de rigueur d’inspiration<br />

libérale qui peuvent être des mesures défavorables en termes de croissance<br />

économique <strong>et</strong> d’emploi.<br />

2. L’euro renforce les interdépendances<br />

La crise récente <strong>et</strong> la menace qu’elle fait peser sur la stabilité de la zone<br />

euro ont mis en évidence l’interdépendance <strong>et</strong> la vulnérabilité des États<br />

membres, notamment ceux qui ont adopté la monnaie unique.<br />

Document n° 32<br />

« Une défaillance de la Grèce amènerait à une hausse des taux d’intérêt<br />

pour toute la zone. »<br />

L’euro est-il menacé par la crise ? Laurent Jeanneau <strong>et</strong> Guillaume<br />

Duval, Alternatives économiques HS n° 84 p43.<br />

Activité 41<br />

Expliquez c<strong>et</strong>te citation.<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

La crise de solvabilité de pays membres de la zone euro se double d’une<br />

crise de liquidité des banques <strong>européenne</strong>s. En eff<strong>et</strong> ces dernières possèdent<br />

la majorité de la d<strong>et</strong>te grecque <strong>et</strong> portugaise. En cas de restructuration<br />

ou de moratoire annulant tout ou partie de ces d<strong>et</strong>tes, la crise se transformerait<br />

en crise financière. Les banques évitent alors de se prêter leurs<br />

excédents de liquidité, ou le font à très court terme <strong>et</strong> à des taux élevés de<br />

peur que la banque débitrice fasse défaut.<br />

Deux grandes banques françaises (Société Générale <strong>et</strong> le Crédit Agricole) ont<br />

ainsi vu leur note se dégrader (note mise par les agences de notation) en septembre<br />

2011 du fait de la détention d’une grande part de la d<strong>et</strong>te grecque.<br />

56 Séquence 2 – SE01<br />

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Document n° 33<br />

Les plans annoncés le 10 avril, le 2 mai <strong>et</strong> le 10 mai par les Etats européens<br />

<strong>et</strong> la Banque centrale <strong>européenne</strong> (BCE), avec le soutien du Fonds<br />

monétaire international (FMI), pour m<strong>et</strong>tre un terme à la crise de la d<strong>et</strong>te<br />

souveraine n’y on rien fait. Une fois passé l’eff<strong>et</strong> de surprise, l’euro est<br />

revenu à chaque fois sur sa tendance baissière, comme si les 110 milliards<br />

débloqués pour la Grèce <strong>et</strong> les 750 milliards mobilisés pour les<br />

autres pays en difficultés de la zone (Portugal, Espagne, Irlande) ne<br />

changeaient pas vraiment les données du problème.<br />

Euro : les raisons de la défiance, Jacques Adda,<br />

Alternatives Économiques n° 293 juill<strong>et</strong>-aout 2010, p.85.<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

Activité 42<br />

Questions<br />

Pourquoi l’euro se déprécie.<br />

Expliquez l’impact d’une dépréciation de l’euro sur le coût des importations<br />

<strong>et</strong> des exportations ?<br />

Pourquoi l’aide apportée par l’Union <strong>européenne</strong> <strong>et</strong> le FMI n’ont pas<br />

enrayé la baisse de l’euro ?<br />

A r<strong>et</strong>enir<br />

En cas de crise, l’euro renforce donc les interdépendances entre les pays<br />

membres. C<strong>et</strong>te interdépendance est d’autant plus forte qu’avec la titrisation<br />

(voir chap2 séquence1), elle menace aussi les banques <strong>et</strong> implicitement les<br />

Etats qui comme en 2008 se portent implicitement garants d’elles.<br />

Ainsi la prise en compte des <strong>finance</strong>s publiques nationales mais aussi des<br />

d<strong>et</strong>tes bancaires (implicitement garanties par les Etats ) incitent les investisseurs<br />

à placer leurs fonds hors de la zone euro.<br />

3. La zone euro peine à coordonner les<br />

politiques économiques de ses membres<br />

L’UEM doit à présent faire face à des enjeux cruciaux : sauver la Grèce<br />

menacée de faillite par sa d<strong>et</strong>te astronomique <strong>et</strong> éviter la contagion qui<br />

menace de se propager à d’autres pays tout en réussissant à convaincre<br />

les marchés de sa crédibilité afin de garder la confiance des investisseurs.<br />

Cependant cela ne se fait pas sans poser des difficultés, la coordination<br />

s’avérant une tâche difficile.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

57<br />

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Document n° 34<br />

En construisant l’euro, les européens ont voulu croire qu’une monnaie<br />

ne nécessitait pas de pilotage politique <strong>et</strong> qu’on pouvait s’en rem<strong>et</strong>tre à<br />

des règles de « bons pères de famille » (avec le pacte de croissance en<br />

particulier). Or construire une monnaie sans souverain<strong>et</strong>é politique en<br />

fait une entreprise fragile […]. Les marchés financiers l’ont flairé <strong>et</strong> ont<br />

testé la capacité des dirigeants européens à faire preuve de solidarité.<br />

Première illustration de c<strong>et</strong>te carence de la dimension politique : les européens<br />

n’avaient pas voulu prévoir de dispositif pour aider un Etat qui<br />

rencontrerait des difficultés à lever des fonds auprès des marchés. Le<br />

traité sur le fonctionnement de l’Union <strong>européenne</strong> (TFUE) exclut, dans<br />

son article 125, toute intervention des Etats ou de l’Union pour soulager<br />

la d<strong>et</strong>te d’un Etat, <strong>et</strong> dans son article 123, toute action de la BCE en ce<br />

sens. L’article 123 prévoit certes l’octroi de crédits pour aider un pays<br />

présentant des difficultés de balance de paiements…, mais en interdit le<br />

bénéfice aux pays de la zone euro !<br />

Devant l’ampleur des tensions sur les marchés obligataires, les européens<br />

ont su, dans l’urgence, adopter une interprétation souple des traités<br />

pour aider la Grèce au premier semestre 2010 (pour un montant de<br />

110 milliards d’euros), puis l’Irlande fin novembre (pour un montant de<br />

85 milliards). […]. De son côté, la BCE a ach<strong>et</strong>é des titres de d<strong>et</strong>te des<br />

Etats attaqués par la spéculation pour limiter la hausse des taux d’intérêts<br />

qu’ils subissaient. […]<br />

Enfin (<strong>et</strong>, peut-être, surtout), la zone euro n’a pas réussi à m<strong>et</strong>tre en<br />

place une véritable coordination des politiques économiques nationales.<br />

Au lieu de se rapprocher, les trajectoires des pays européens ont<br />

plutôt divergé. Certains (l’Espagne <strong>et</strong> l’Irlande) avaient fait reposer leur<br />

croissance sur l’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> l’immobilier, tandis que d’autres (l’Allemagne<br />

<strong>et</strong> les Pays Bas) veillaient davantage à leur compétitivité. D’où<br />

des performances à l’exportation très différentes. […]<br />

Pour surmonter ses divergences de compétitivité <strong>et</strong> ses problèmes<br />

budgétaires, l’Europe veut renforcer les sanctions dans le cadre de la<br />

surveillance multilatérale, notamment du pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance.<br />

Une fois de plus, elle s’en rem<strong>et</strong> à des règles. Sans doute faudraitil<br />

injecter davantage de politique <strong>et</strong> de coordination.<br />

Olivier Lacoste, Faudrait-il renoncer à l’Euro ? L’État de l’économie 2011,<br />

Alternatives Economiques HS n° 88, 2 e trimestre 2011,<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

Activité 43<br />

Questions<br />

Pourquoi peut-on dire qu’il n’y a pas de pilotage politique de la zone euro ?<br />

Expliquez la phrase en vert.<br />

Document n° 35<br />

Le budg<strong>et</strong> européen ne dépasse pas 1 % du PIB communautaire [….]. Le<br />

fait qu’une majorité d’Etats soient aux prises avec de sérieuses difficul-<br />

58 Séquence 2 – SE01<br />

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Activité 44<br />

tés financières pourrait favoriser la mise en commun de certaines dépenses.<br />

Par ailleurs, les dépenses d’investissement, comme les grandes<br />

infrastructures ou la recherche, pourraient légitimement être fiancées,<br />

en partie au moins, par emprunt au niveau européen. Ce serait un moyen<br />

d’alléger les charges des Etats tout en sauvegardant des dépenses d’avenir.<br />

[…] À défaut de budg<strong>et</strong> commun, les pays membres parient une fois<br />

de plus sur la coordination des politiques économiques. Une expression<br />

derrière laquelle tous les Européens ne m<strong>et</strong>tent pas le même sens, audeçà<br />

de l’accord de façade qu’ils s’efforcent de préserver.<br />

Pour les Allemands, la coordination passe essentiellement par une meilleure<br />

surveillance budgétaire, assortie de sanctions plus sévères pour les mauvais<br />

élèves. Une coordination efficace devrait cependant s’étendre, au-delà<br />

des équilibres budgétaires, à l’ensemble des grands équilibres macroéconomiques<br />

(solde de la balance commerciale, coût du travail, dynamique de<br />

l’end<strong>et</strong>tement privé, <strong>et</strong>c. L’expérience de la crise a montré que la convergence<br />

dans le domaine budgétaire ne suffisait pas. Il faut aussi une convergence<br />

accrue en matière d’évolution des prix <strong>et</strong> des salaires notamment, si<br />

on veut éviter que les pays ne perdent durablement en compétitivité, très<br />

difficile à rattraper ensuite vu l’impossibilité de dévaluer. […]<br />

Bref, il ne suffira pas, à l’avenir, de tancer les Etats trop laxistes. Il faudra<br />

aussi convaincre les pays trop rigoureux de participer davantage à la demande<br />

communautaire. C<strong>et</strong>te symétrie de traitement serait une grande<br />

nouveauté pour la zone euro.<br />

Sandra Moatti, Alternatives Economiques n° 292,<br />

juin 2010, p.9 10, Issn 0247-3739<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

Questions<br />

Pourquoi un budg<strong>et</strong> européen conséquent serait utile pour lutter<br />

contre des difficultés ?<br />

Pourquoi la coordination est-elle difficile à mener ?<br />

Conclusion<br />

L’adoption de l’euro, d’une monnaie unique est l’aboutissement de l’<strong>intégration</strong><br />

<strong>européenne</strong>. C<strong>et</strong>te expérience est inédite <strong>et</strong> face à la crise est<br />

critiquée. Ainsi, la question de sortir de l’euro émerge dans le débat médiatique.<br />

Si c<strong>et</strong>te alternative ne semble pas la voie choisie, c’est parce<br />

que l’euro présente malgré tout de nombreux avantages. Néanmoins, la<br />

crise de 2008 <strong>et</strong> la crise grecque montent l’urgence de remédier aux défauts<br />

de l’Union <strong>européenne</strong>. Ulrich Beck (sociologue allemand), dans<br />

un entr<strong>et</strong>ien au magazine alternatives économiques du mois d’avril<br />

2011 m<strong>et</strong>tait notamment l’accent sur la nécessité :<br />

– de sauver les Etats (la Grèce).<br />

– de m<strong>et</strong>tre en œuvre une réelle solidarité <strong>européenne</strong> (en ém<strong>et</strong>tant<br />

par exemple des bons du Trésor européens=titre de d<strong>et</strong>te <strong>européenne</strong>).<br />

– de créer un véritable budg<strong>et</strong> européen qui serait financé par un impôt<br />

européen <strong>et</strong> non plus uniquement des contributions des Etats<br />

membres.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

59<br />

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Auto-évaluation de la séquence<br />

Exercice 1<br />

Vrai/faux<br />

Vrai<br />

Faux<br />

La thèse des avantages comparatifs montre que les pays ont intérêt à se spécialiser<br />

dans une activité même s’ils n’ont pas d’avantage absolu.<br />

Les IDE sont des flux de capitaux des entreprises désirant développer leur production<br />

à l’étranger.<br />

Le protectionnisme peut être utilisé pour protéger des industries naissantes.<br />

La DIPP est la division <strong>internationale</strong> du processus de production.<br />

La DIT est la décomposition <strong>internationale</strong> du travail.<br />

Le commerce intra-firme mesure les échanges entre les différentes filiales d’un<br />

même groupe.<br />

La différenciation des produits est source de compétitivité prix.<br />

Exercice 2<br />

Etude d’un document statistique<br />

Coût d’une heure de travail d’un ouvrier de l’industrie dans différents<br />

pays (base 100 : ouvrier américain).<br />

Pays 2007<br />

Etats Unis 100<br />

France 116<br />

Taïwan 27<br />

Brésil 24<br />

Pologne 25<br />

Allemagne 153<br />

Bureau of Labor Statistics, 2009.<br />

Comparez le coût du travail d’un ouvrier de l’industrie en France <strong>et</strong><br />

aux Etats-Unis.<br />

Pourquoi un producteur français pourrait choisir d’implanter une filiale<br />

atelier au Brésil ?<br />

Quel avantage pourrait-il avoir à choisir la Pologne plutôt que le Brésil ?<br />

Outre le coût quel autre élément concernant la main-d’œuvre peutêtre<br />

déterminant ?<br />

60 Séquence 2 – SE01<br />

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Exercice 3<br />

Analyse des transactions courantes<br />

2008 2009 2010<br />

Rec<strong>et</strong>tes Dépenses Soldes Rec<strong>et</strong>tes Dépenses Soldes Rec<strong>et</strong>tes Dépenses Soldes<br />

Transactions courantes 726,6 760,4 -33,7 615,8 644,2 -28,4 675,1 708,7 -33,7<br />

Biens <strong>et</strong> services<br />

523,7<br />

566,6<br />

-42,9<br />

445,2<br />

478,1<br />

-33,0<br />

499,9<br />

543,6<br />

-43,7<br />

Biens<br />

410,8<br />

470,2<br />

-59,4<br />

341,5<br />

384,6<br />

-43,1<br />

390,1<br />

443,7<br />

-53,7<br />

Services<br />

112,9<br />

96,4<br />

16,5<br />

103,7<br />

93,5<br />

10,2<br />

109,9<br />

99,8<br />

10<br />

Revenus<br />

183,3<br />

149,9<br />

33,4<br />

151,5<br />

119,9<br />

31,6<br />

157,4<br />

120,8<br />

36,5<br />

Transferts courants<br />

19,7<br />

43,9<br />

-24,2<br />

19,1<br />

46,2<br />

-27,1<br />

17,8<br />

44,3<br />

-26,5<br />

Banque de France, 2010 Rapport annuel : la balance des paiements<br />

<strong>et</strong> la position extérieure de la France, juin 2011<br />

À combien s’élevaient les exportations de biens de la France en 2010.<br />

Faites une phrase perm<strong>et</strong>tant d’interpréter de solde de la balance des<br />

services de la France en 2010.<br />

Exercice 4<br />

Extrait d’article<br />

La dévaluation de 50 % du bolivar, annoncée ce week-end par le président<br />

socialiste Hugo Chavez, pourrait entraîner une flambée des prix.<br />

Le pari est risqué pour le leader bolivarien. La décision du président vénézuélien<br />

Hugo Chavez de dévaluer la monnaie locale, le bolivar, <strong>et</strong> d’imposer<br />

un double régime de change, pour freiner les importations <strong>et</strong> doper<br />

l’économie locale risque d’entraîner une forte hausse des prix. Et ce dans<br />

un pays en récession, confronté à une inflation record – plus 25 % en 2009<br />

– <strong>et</strong> des pénuries récurrentes de produits agricoles de base.<br />

[…]<br />

Déjà dévaluée en 2004 <strong>et</strong> 2005, la parité fixée jusqu’à présent à 2,15 bolivars<br />

pour un dollar passe désormais à 2,60 pour les biens de première<br />

nécessité (santé, alimentation <strong>et</strong> équipements) <strong>et</strong> à 4,30 dollars pour les<br />

autres secteurs, soit une dévaluation de 50 %. Redoutant une flambée<br />

des prix, les Vénézuéliens n’ont pas attendu pour se ruer dans les magasins,<br />

notamment de hi-fi. Dans l’idée aussi d’écouler leurs économies<br />

avant qu’elles ne soient dépréciées.<br />

L’objectif pour le chef de l’Etat est de remplir les caisses de l’Etat en monnayant<br />

son pétrole à meilleur prix grâce à la dévaluation. Car l’or noir,<br />

dont le Venezuela est le 5 ème exportateur mondial, fournit 80 % de ses<br />

devises <strong>et</strong> la moitié du budg<strong>et</strong> national. […]<br />

Venezuela : une dévaluation à haut risque,<br />

Lefigaro.fr/11-01-2010, © Anne Cheyvialle.<br />

Qu’est-ce qu’une dévaluation ?<br />

Quels sont ici les buts de c<strong>et</strong>te dévaluation ?<br />

Quels eff<strong>et</strong>s néfastes risquent d’apparaître ? Pourquoi ?<br />

Séquence 2 – SE01<br />

61<br />

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Exercice 5<br />

Depuis fin 2009, un certain nombre d’acteurs financiers, dont probablement<br />

Goldman Sachs 5 vendent en eff<strong>et</strong> massivement des bons du trésor<br />

grecs. Ils les vendent souvent à terme, c’est-à-dire pour dans quelques<br />

semaines ou mois <strong>et</strong> à découvert, comme on dit dans le jargon des financiers.<br />

C’est-à-dire qu’ils ne possèdent pas ces titres, mais parient qu’au<br />

moment où il faudra effectivement les livrer à leurs clients, ils coûteront<br />

moins cher que le prix convenu aujourd’hui. Ce qui leur perm<strong>et</strong>tra d’empocher<br />

la différence.<br />

Comment les spéculateurs profitent de la crise, Christian Chavagneux,<br />

alternatives économiques n° 289, mars 2010 p 11 12<br />

Quel impact la vente de bons du trésor grecs doit-elle avoir sur les<br />

cours des titres grecs ?<br />

Quel est l’intérêt de vendre à terme <strong>et</strong> à découvert ici ?<br />

Pourquoi peut-on dire que les spéculateurs alimentent la baisse des<br />

prix des titres grecs ?<br />

5. banque d’affaire américaine.<br />

62 Séquence 2 – SE01<br />

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Corrigés des activités<br />

Activité 1<br />

La conception se fait aux États-Unis, les pièces qui le composent sont<br />

produites en grande partie en Asie du Sud est <strong>et</strong> l’assemblage se fait<br />

en Chine.<br />

L’iPod est assemblé en Chine pour bénéficier d’une main-d’œuvre<br />

peu chère sur des tâches simples <strong>et</strong> répétitives.<br />

La Chine dispose de main-d’œuvre abondante <strong>et</strong> peu chère mais<br />

pour ce qui est de l’élaboration du produit (en amont) ou encore de<br />

la fabrication de ses composants, elle ne possède pas le savoir-faire<br />

nécessaire.<br />

Tous les pays n’ont pas la même spécialisation car ne disposent pas<br />

des mêmes facteurs de production ni des mêmes conditions pour<br />

produire.<br />

Ici les produits échangés sont principalement des matières premières<br />

<strong>et</strong> pièces détachées ainsi que des produits semi-finis.<br />

Activité 2<br />

Dans les six groupes de pays, la part du commerce <strong>internationale</strong><br />

dans le PIB a augmenté depuis 1990. Ainsi par exemple le poids du<br />

commerce international dans le PIB en Europe centrale <strong>et</strong> orientale<br />

est passé de 20 % à 55 % soit une augmentation de 35points. Sachant<br />

qu’il y a eu de la croissance économique depuis 1990, on peut<br />

en déduire que le commerce international a cru plus vite que la production<br />

nationale depuis 1990.<br />

Activité 3<br />

Les produits agricoles connaissent le taux de croissance annuel<br />

moyen le plus faible (3,5 %) mais le plus régulier.<br />

Le commerce de combustibles a augmenté en moyenne de 4 % par<br />

an entre 1950 <strong>et</strong> 2009 mais sa progression s’est ralentie à partir des<br />

années 1980 suite aux chocs pétroliers.<br />

Enfin, les produits manufacturés ont connu la croissance la plus élevée<br />

: 7 % en moyenne chaque année.<br />

Avec l’accroissement des niveaux de vie, la consommation de<br />

biens alimentaires s’accroît moins vite que celle des produits<br />

manufacturés. C’est ce qu’a montré le statisticien Ernst Engel <strong>et</strong><br />

connu sous le nom de loi d’Engel : la part des dépenses alimentaires<br />

dans le budg<strong>et</strong> des ménages diminue avec l’augmentation<br />

des revenus.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

63<br />

© Cned – Académie en ligne


Activité 4<br />

<br />

Les échanges mondiaux de biens <strong>et</strong> services<br />

En 2005 En 2008<br />

En milliards<br />

de $<br />

En %<br />

En milliards<br />

de $<br />

En %<br />

Marchandises 8 907 80,7 13 619 81,5<br />

Services 2 125 19,3 3 085 18,5<br />

Total 11 032 100 16 704 100<br />

En 2005 80,7 % des échanges mondiaux étaient des échanges de<br />

marchandises <strong>et</strong> 19,7 % étaient des échanges de services.<br />

En 2008 81,5 % des échanges mondiaux étaient des échanges de marchandises<br />

<strong>et</strong> 18,5 % étaient des échanges de services.<br />

Activité 5<br />

À partir de la diagonale comprenant les données (48, 26,1…51,6)<br />

En 2009, le commerce intra européen représentait 72,2 % du commerce<br />

de l’Europe.<br />

51,6 % des exportations de l’Asie sont restées dans la région.<br />

Environ 48 % des exportations de l’Amérique du Nord sont restées<br />

(avaient pour destination) en Amérique du Nord.<br />

<br />

En provenance des pays<br />

Premier destinataire<br />

Second destinataire<br />

Pays<br />

Chiffre<br />

Pays<br />

chiffre<br />

d’Amérique du Nord Asie 20,2 % Europe 18,2 %<br />

d’Europe Asie 8,5 % Amérique du nord 7,3 %<br />

d’Asie Europe 17,9 % Amérique du nord 17,5 %<br />

d’Afrique Asie 51,8 % Amérique du nord 17,1 %<br />

Activité 6<br />

La part du commerce international dans le PIB est la plus élevée en<br />

Asie de l’Est <strong>et</strong> Pacifique puisque les échanges (exportations <strong>et</strong> importations)<br />

représentent 75 % des richesses produites.<br />

L’évolution du commerce international est la plus forte en Asie de<br />

l’Est puisque la part du commerce international dans le PIB a augmenté<br />

d’environ 15 points contre environ 10 points pour l’Afrique <strong>et</strong><br />

le Moyen Orient <strong>et</strong> moins pour les trois autres groupes de pays.<br />

En Asie du Sud (Inde, Pakistan..) la part du commerce international dans<br />

le PIB a quadruplé en quatre décennies mais le niveau reste bas.<br />

64 Séquence 2 – SE01<br />

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Activité 7<br />

La part du commerce international dans le PIB des pays riches est 2<br />

points inférieure à celle de la moyenne mondiale.<br />

L’économie des pays les plus riches est principalement une économie<br />

de services. Or comme nous l’avons évoqué, les services se prêtent<br />

moins que les biens aux échanges internationaux.<br />

Ce sont les pays à bas revenu qui commercent le plus avec les autres.<br />

Attention cependant, ici nous nous basons sur des données relatives.<br />

Les PIB de ces pays sont faibles, <strong>et</strong> donc même si la part des échanges<br />

dans le PIB est élevée, leur valeur reste elle aussi faible.<br />

Activité 8<br />

Comprendre les avantages comparatifs<br />

Le Portugal dispose d’un avantage absolu dans les deux biens. L’Angl<strong>et</strong>erre<br />

ne dispose d’aucun avantage absolu.<br />

Calculez les rapports vin/drap <strong>et</strong> drap/vin pour chaque pays <strong>et</strong> complétez<br />

le tableau.<br />

Drap/vin 1,125 0,83<br />

Vin/drap 0,88 1,2<br />

Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à 0,88<br />

unité de drap <strong>et</strong> le Royaume Uni à 1,2 unité de drap.<br />

Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à<br />

1,125 unité de vin <strong>et</strong> le Royaume Uni à 0,83 unité de drap.<br />

Le Portugal est plus efficient dans la production de vin comparativement<br />

à celle de drap.<br />

Le Royaume Uni est plus efficient ou moins inefficient dans la production<br />

de drap comparativement à celle de vin.<br />

Dans c<strong>et</strong> exemple le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production<br />

de vin <strong>et</strong> le Royaume Uni dans la production de drap.<br />

En se spécialisant <strong>et</strong> en échangeant, le Portugal peut obtenir contre 1<br />

unité de vin 1,2 unité de drap au lieu de 0,88 en autarcie. De même,<br />

le Royaume Uni peut obtenir contre 1 unité de drap, 1,125 unité de<br />

vin contre 0,83 en autarcie. Ainsi les deux pays tirent un avantage de<br />

l’échange.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

65<br />

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Activité 9<br />

La Chine possède une main-d’œuvre abondante « réserves quasi-illimitées<br />

de main-d’œuvre » <strong>et</strong> bon marché.<br />

La Chine disposant d’un avantage comparatif en terme de maind’œuvre<br />

s’est spécialisée dans des productions à forte intensité travaillistique<br />

c’est-à-dire incorporant beaucoup de facteur travail dans<br />

la combinaison productive.<br />

Activité 10<br />

D’après Ricardo, tout pays, même le plus désavantagé, a intérêt à se<br />

spécialiser dans la production du bien pour lequel il a la plus forte<br />

productivité du travail, <strong>et</strong> donc le coût de production le plus faible.<br />

La spécialisation doit se faire en fonction de la dotation factorielle. Un<br />

pays qui a une main-d’œuvre abondante, <strong>et</strong> donc un coût du travail<br />

faible, aura tendance à se spécialiser dans la production de biens relativement<br />

intensifs en facteur travail, par exemple le textile en Chine.<br />

A contrario, un pays relativement riche en capital, par exemple l’ensemble<br />

des pays développés, aura tendance à se spécialiser dans les productions<br />

de biens relativement intensifs en facteur capital, type automobile.<br />

Finalement, on s’aperçoit que la théorie de Ricardo répond à une part très<br />

faible des échanges internationaux puisque, aujourd’hui, le commerce<br />

international est dit majoritairement intra-branche, c’est-à-dire qu’il repose<br />

sur les échanges de biens de même type mais différenciés par leur<br />

qualité. Par exemple, l’Allemagne exporte des voitures haut de gamme,<br />

alors que la Chine exporte plutôt des voitures d’entrée de gamme.<br />

Activité 11<br />

Activité 12<br />

Grâce aux importations, les consommateurs se voient offrir une quantité<br />

plus vaste de produits.<br />

De plus ces importations peuvent être moins coûteuses ce qui accroît<br />

le niveau de vie des consommateurs. Enfin face à la concurrence les<br />

entreprises, pour pouvoir accroître ou conserver leurs parts de marché<br />

vont devoir faire un effort en termes de prix.<br />

Une économie d’échelle désigne la diminution des coûts de production<br />

due à une augmentation des quantités produites.<br />

Pour les producteurs, le libre-échange perm<strong>et</strong> de ne plus se limiter au<br />

marché national. Ce faisant l’échelle de la production s’accroît ce qui<br />

peut leur perm<strong>et</strong>tre de réaliser des économies d’échelle. Grâce aux<br />

économies d’échelles les coûts de production baissent <strong>et</strong> les producteurs<br />

peuvent offrir leurs produits à un prix plus bas ce qui accroît leur<br />

compétitivité prix.<br />

Face à la concurrence liée à l’ouverture des marchés, les entreprises<br />

cherchent à conserver ou accroître leurs parts de marché. Pour cela<br />

elles peuvent tenter d’agir sur les prix mais aussi sur les produits offerts.<br />

Ainsi les entreprises sont incitées à innover, <strong>et</strong> ce afin de se<br />

distinguer de leurs concurrents <strong>et</strong> gagner en compétitivité (hors prix).<br />

Dans certains cas elles peuvent même se r<strong>et</strong>rouver en situation de<br />

monopole.<br />

66 Séquence 2 – SE01<br />

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Augmentation de<br />

la production<br />

Économies<br />

d’échelle<br />

Baisse<br />

des prix<br />

Hausse du<br />

pouvoir d’achat<br />

Hausse de<br />

la demande<br />

Activité 13<br />

Activité 14<br />

La spécialisation des pays en fonction de leurs avantages comparatifs<br />

élargit les débouchés (augmentation de la taille des marchés) <strong>et</strong> accroît<br />

les revenus nationaux des pays.<br />

Les économies d’échelle que dégagent les entreprises abaissent les coûts<br />

unitaires perm<strong>et</strong>tant une baisse des prix, ce qui accroît la demande. Les<br />

revenus des travailleurs peuvent augmenter grâce à l’accroissement des<br />

exportations, ce qui stimule la demande intérieure. Les importations de<br />

biens de consommation à bas prix relèvent leur pourvoir d’achat d’où la<br />

croissance de leur consommation.<br />

Les importations d’intrants moins coûteux <strong>et</strong>/ou de bonne qualité accroissent<br />

l’efficience des appareils productifs <strong>et</strong> les investissements <strong>et</strong><br />

l’innovation sont stimulés du fait de la concurrence <strong>et</strong> de la croissance<br />

de la demande.<br />

Tous ces éléments montrent que le libre-échange favorise la croissance<br />

économique.<br />

Une croissance des exportations va généralement de pair avec une<br />

croissance du PIB.<br />

Si comme nous l’avons expliqué, un accroissement des exportations<br />

accroît le PIB, l’inverse est aussi vrai : un ralentissement de la croissance<br />

du PIB, voire une baisse du PIB entraîne un ralentissement ou<br />

une baisse des exportations puisqu’il y a moins de revenu donc moins<br />

de demande (intérieure <strong>et</strong> extérieure).<br />

Illustration : la crise économique de 2008-2009 se traduit par une<br />

contraction du commerce sans précédent en plus de 70 ans.<br />

La liaison repérée entre croissance du PIB <strong>et</strong> croissance des exportations<br />

se vérifie pour toutes les catégories de marchandises même<br />

si c’est plus particulièrement le cas pour les produits manufacturés.<br />

Activité 15<br />

Il existe des barrières tarifaires <strong>et</strong> non tarifaires.<br />

Les barrières tarifaires désignent les tarifs douaniers.<br />

Le « Droit de douane » est une taxe imposée aux produits importés<br />

afin d’accroître leur prix.<br />

Les barrières non tarifaires sont l’ensemble des mesures protectionnistes<br />

autres que les droits de douane.<br />

Les « quotas » sont un volume d’importation qui ne peut être dépassé.<br />

C’est une restriction quantitative au même titre que les contingentements<br />

<strong>et</strong> les accords d’autolimitation.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

67<br />

© Cned – Académie en ligne


Les « normes sanitaires ou techniques » sont des normes que tous les<br />

produits, locaux ou importés doivent respecter. De telles mesures ne<br />

sont donc pas toujours protectionnistes mais sont souvent édictées à<br />

ces fins.<br />

Les « subventions » aux producteurs sont effectuées sous couvert d’aide<br />

à l’emploi ou d’aide à la recherche. Elles perm<strong>et</strong>tent donc de baisser les<br />

coûts de production.<br />

Le « taux de change ». En réduisant le taux de change de sa monnaie<br />

au-dessous de sa valeur d’équilibre (par des interventions sur le marché<br />

des changes) un pays peut rendre ses produits moins coûteux.<br />

<br />

Avantages du protectionnisme<br />

– Arguments économiques :<br />

Un premier argument est que le protectionnisme<br />

serait la voie pour parvenir au libreéchange.<br />

Il serait alors nécessaire de protéger<br />

certaines activités afin qu’elles deviennent<br />

compétitives.<br />

C<strong>et</strong> argument a été développé dès le XIXè siècle<br />

par Friederich List (1789-1846) sous le nom de<br />

protectionnisme éducateur ou de protection<br />

des industries naissantes.<br />

Un second argument économique tient à la<br />

structure du marché : des mesures protectionnistes<br />

peuvent perm<strong>et</strong>tre de gagner des parts<br />

de marché voire de se trouver en situation de<br />

monopole. Cela est particulièrement le cas<br />

lorsque les coûts sont très importants <strong>et</strong> les<br />

concurrents peu nombreux.<br />

– Arguments politiques<br />

Il peut être nécessaire ou tout du moins avantageux<br />

d’avoir recours à des mesures protectionnistes<br />

dans des activités créant une utilité, un<br />

avantage pour d’autres agents économiques<br />

ou d’autres activités. D’autre part certains secteurs<br />

devraient être protégés au nom de l’intérêt<br />

national (secteurs de l’énergie ou du chemin<br />

de fer par exemple).<br />

Risques du protectionnisme<br />

– Le protectionnisme sert les intérêts de<br />

groupes de pression (ou lobbies) au détriment<br />

de l’intérêt général.<br />

– Le protectionnisme pénalise les consommateurs<br />

: il entraîne la hausse des prix. Les<br />

concurrents étant moins nombreux il y a moins<br />

de pression à la baisse sur les prix<br />

– L’Etat peut être amené à prendre des mesures<br />

protectionnistes contraires à l’intérêt général à<br />

des fins électorales. Il peut ainsi satisfaire les<br />

demandes d’un groupe de pression en vue<br />

d’obtenir des voix.<br />

– Si des mesures protectionnistes pourraient<br />

être nécessaires le choix des instruments se<br />

fait au détriment des consommateurs puisque<br />

ne favorisent pas la baisse des prix mais aussi<br />

des producteurs puisqu’un certain nombre de<br />

mesures décourage la consommation <strong>et</strong> auront<br />

donc un impact négatif sur la demande <strong>et</strong> donc<br />

à terme la production.<br />

Activité 16<br />

Les firmes transnationales sont les entreprises qui ont au moins une<br />

unité de production à l’étranger, appelée filiale.<br />

68 Séquence 2 – SE01<br />

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Leur développement est étroitement lié à l’accroissement du commerce<br />

international <strong>et</strong> des flux financiers.<br />

Les principaux objectifs des firmes transnationales sont : l’exploitation<br />

des matières premières, la recherche de nouveaux débouchés,<br />

la qualité de la main-d’œuvre, avec, par exemple, l’industrie informatique<br />

en Inde ou la baisse des coûts de production avec, par exemple,<br />

la Chine.<br />

Depuis les années soixante, le nombre de firmes transnationales a<br />

été multiplié par dix, <strong>et</strong> elles réalisent environ deux tiers du commerce<br />

international.<br />

Activité 17<br />

Les entreprises exportatrices implantées en Chine seraient pour<br />

beaucoup des filiales ateliers (« aux mains d’entreprises à capital<br />

étranger »). Ces dernières reçoivent des matières premières, des<br />

pièces détachées ou encore des produits semi-finis <strong>et</strong> les transforment<br />

ou les assemblent avant de les exporter.<br />

Des entreprises situées en Asie du sud Est (Taïwan, Corée, Hong<br />

Kong…) exportent des produits semi-finis vers la Chine, afin de les<br />

assembler à moindre coût grâce à une main-d’œuvre bon marché. Ces<br />

produits seront alors exportés vers les consommateurs finaux en Europe<br />

ou aux Etats Unis.<br />

Activité 18<br />

L’intérêt de vendre à un prix inférieur au coût d’achat est d’afficher<br />

des pertes. Grâce à elles l’entreprise pourra éviter l’impôt voire être<br />

subventionnée. Ce type de pratique : la vente à perte est interdite<br />

dans le cas d’entreprises distinctes.<br />

L’entreprise ne fait pas de réelles pertes mais un gain de 5€/Tshirt<br />

puisqu’il qu’il faut comparer le prix de vente au coût de production.<br />

En vendant le T-shirt à sa filiale située dans un paradis fiscal, l’entreprise<br />

peut dégager des bénéfices sans payer d’impôts.<br />

Activité 19<br />

Afin de renforcer sa position concurrentielle, l’entreprise, la<br />

firme, doit accroître ses parts de marché. Pour ce faire elle doit<br />

être aussi compétitive si ce n’est davantage que ses concurrents.<br />

Pour accroître sa compétitivité elle peut tenter de diminuer ses<br />

coûts : en s’implantant là où la main-d’œuvre, ou les matières<br />

premières sont moins chères. Il s’agit alors de la compétitivité<br />

prix.<br />

Cependant, face à la concurrence qui adopte elle aussi ce type de stratégie,<br />

les entreprises cherchent à produire des produits différenciés,<br />

elles cherchent par exemple à créer une identité de marque forte, à<br />

proposer des produits innovants… elles cherchent alors à accroître<br />

leur compétitivité hors-prix.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

69<br />

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S’implanter dans un pays :<br />

Compétitivité prix<br />

Compétitivité hors-prix<br />

– où le coût du travail est faible X<br />

– où la fiscalité est attractive X<br />

– où les concurrents sont rares X<br />

– où la main-d’œuvre est<br />

productive <strong>et</strong> qualifiée<br />

X<br />

<br />

a) stratégie technico-financière<br />

b) stratégie de rationalisation<br />

c) stratégie technico-financière<br />

d) stratégie technico-financière<br />

e) stratégie de marché<br />

f) stratégie technico-financière<br />

Activité 20<br />

En 2010, 1 euro s’échangeait contre 1,3$.<br />

En 2001, 1€ s’échangeait contre 0,9$, donc entre 2001 <strong>et</strong> 2010, avec<br />

la même quantité d’euro on peut obtenir davantage de dollar. On dit<br />

que l’euro s’est apprécié.<br />

Deux marchands, l’un français, l’autre américain vendent le même<br />

produit, l’un à 500€ <strong>et</strong> l’autre à 700$.<br />

La période la plus intéressante, en termes de pouvoir d’achat est celle<br />

où l’euro était le plus élevé, c’est-à-dire en 2008 où 1 euro s’échangeait<br />

contre 1,58$.<br />

Un euro élevé par rapport au dollar signifie qu’avec 1 euro on obtient<br />

une quantité relativement importante de dollars. Mais du point de<br />

vue américain, cela signifie que pour obtenir une quantité donnée<br />

d’euro (par exemple pour payer un hôtel) il faut échanger davantage<br />

de dollar. Lorsque l’euro s’est apprécié en 2008 par rapport au dollar,<br />

cela a donc mécaniquement renchérit le coût des produits facturés<br />

en euros pour les Américains. L’impact sur le tourisme est qu’il risque<br />

d’y avoir moins de touristes américains à visiter l’Europe.<br />

Activité 21<br />

<br />

Échanges de services<br />

Revenus<br />

Balance<br />

commerciale<br />

Balance<br />

des invisibles<br />

Balance<br />

des<br />

transactions<br />

courantes<br />

Transferts courants<br />

70 Séquence 2 – SE01<br />

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La balance des paiements<br />

Compte<br />

des<br />

transactions<br />

courantes<br />

– Exportations <strong>et</strong><br />

importations de marchandises<br />

– Exportations <strong>et</strong><br />

importations de services<br />

– Revenus<br />

– Transferts courants<br />

Balance<br />

commerciale<br />

Balance des<br />

invisibles<br />

Compte<br />

de capital<br />

– Transferts n<strong>et</strong>s en capital<br />

– Acquisition d’actifs non financiers (brev<strong>et</strong>s)<br />

Compte<br />

financier<br />

– Investissements directs<br />

– Investissements<br />

de portefeuille<br />

– Avoirs de réserve<br />

(or, devises étrangères...)<br />

Flux<br />

internationaux<br />

de capitaux<br />

Activité 22<br />

<br />

Entrées de devises<br />

Sorties de devises<br />

Biens 1 2-3<br />

Services 7-9 6-8<br />

Revenus 16 12-15<br />

Transferts courants 17 13-14<br />

Transferts en capital 4<br />

Acquisition d’actifs non financiers 5<br />

Investissements directs à l’étranger 10<br />

Investissements de portefeuille 11<br />

Activité 23<br />

Excédentaire/ davantage / capacité de <strong>finance</strong>ment / dans le reste<br />

du monde.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

71<br />

© Cned – Académie en ligne


Activité 24<br />

Un déficit commercial désigne un solde négatif de la balance commerciale<br />

résultant d’exportations inférieures aux importations.<br />

Un déficit commercial peut être signe d’un défaut compétitivité de l’économie<br />

nationale. Ce manque de compétitivité peut être dû à des produits<br />

plus chers que la concurrence (compétitivité prix) ou à des produits<br />

obsolètes, de faible qualité ou encore trop peu innovants (compétitivité<br />

hors prix). Dans ce cas le déficit commercial est « mauvais ».<br />

Cependant, un déficit commercial peut être interprété différemment.<br />

Il peut d’une part est signe d’une dépendance : dans le texte il est évoqué<br />

la dépendance énergétique (au pétrole notamment), dans ce cas le<br />

déficit n’est pas révélateur de la situation économique. D’autre part, le<br />

déficit commercial peut au contraire être signe d’une situation économique<br />

favorable. En eff<strong>et</strong> en période de croissance, la consommation<br />

peut s’accroître <strong>et</strong> si le choix des consommateurs se porte sur des produits<br />

en provenance du reste du monde (des importations donc), un<br />

déficit commercial peut en découler mais c’est alors « bon signe ».<br />

Ainsi <strong>et</strong> par analogie, un excédent commercial ou plus largement un<br />

excédent courant peut être signe d’un manque de consommation <strong>et</strong><br />

d’investissement lié à une « croissance molle ».<br />

Un déficit du compte financier peut être dû au dynamisme des IDE<br />

en provenance des firmes transnationales d’origine française. Ainsi,<br />

l’implantation d’un site de production d’une entreprise française à<br />

l’étranger diminue le solde du compte financier (diminue l’excédent<br />

ou accroît le déficit) alors qu’il peut aussi illustrer le dynamisme économique<br />

de c<strong>et</strong>te dernière.<br />

Activité 25<br />

Le solde des transactions courantes de la France en 2010 était déficitaire<br />

de 33,7 milliards d’euros.<br />

La dégradation des échanges de biens, proche de 11 milliards par<br />

rapport à 2009.<br />

La dégradation du solde du compte des transactions courantes est<br />

limitée, en partie, par une amélioration du solde des revenus (essentiellement<br />

des revenus des investissements). Au sein des services,<br />

l’excédent demeure à 10 milliards.<br />

Activité 26<br />

En 2005, les flux de capitaux dépassaient les 6 000 milliards de dollars<br />

<strong>et</strong> représentaient 15 % du PIB mondial.<br />

Calcul d’un coefficient multiplicateur. 6,5/1,5= 4,33<br />

Entre 10 ans les flux internationaux de capitaux ont été multipliés par 4,3.<br />

Activité 27<br />

– l’innovation <strong>et</strong> du développement financier<br />

– l’internationalisation des échanges<br />

– l’<strong>intégration</strong> financière <strong>européenne</strong><br />

– l’attractivité des pays émergents<br />

– les niveaux des taux d’intérêts <strong>et</strong> de l’épargne<br />

72 Séquence 2 – SE01<br />

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Activité 28<br />

Si la parité évolue en faveur du mark cela signifie qu’avec 1 mark on<br />

peut obtenir davantage de francs ou qu’il faut davantage de francs<br />

pour obtenir 1 mark. Le mark est donc en hausse, par exemple 1<br />

mark=3,60 francs.<br />

Dans les systèmes de parités fixes, les autorités monétaires sont tenues<br />

d’intervenir pour maintenir le taux de change à l’intérieur de<br />

marges étroites de fluctuation autour de la parité.<br />

Les autorités monétaires (les banques centrales) interviennent sur le<br />

marché des changes afin d’assurer la parité en ach<strong>et</strong>ant ou vendant<br />

des devises.<br />

Elles peuvent aussi dévaluer ou réévaluer une monnaie.<br />

Activité 29<br />

<br />

Changes fixes<br />

Changes flottants<br />

pur<br />

administré<br />

Les autorités monétaires<br />

doivent intervenir pour<br />

maintenir la parité<br />

Les autorités monétaires<br />

ne doivent pas intervenir<br />

Les autorités monétaires<br />

peuvent intervenir<br />

Activité 30<br />

Exporte/importe/augmenter/baisser./ offerte /demandée/ baisser.<br />

Activité 31<br />

Le gouvernement grec est obligé de proposer des taux d’intérêts de<br />

plus en plus élevés pour attirer des investisseurs lorsqu’il a besoin de<br />

placer des nouveaux titres<br />

Contrat par lequel le vendeur s’engage à livrer le titre, dont le prix est<br />

fixé à la date du contrat, à une date donnée ultérieure.<br />

Le titre vendu n’est pas possédé par le vendeur qui doit donc se le<br />

procurer.<br />

Les investisseurs, craignant que l’euro ne soit menacé privilégient<br />

les placements en d’autres monnaies <strong>internationale</strong>s <strong>et</strong> notamment<br />

en dollar. Ils préfèrent donc vendre pour acquérir des placements libellés<br />

dans d’autres devises. Ce faisant l’euro se trouve encore plus<br />

affaibli.<br />

On parle alors de prophétie auto réalisatrice pour désigner le fait que<br />

les spéculateurs, par leur comportement font que leurs anticipations<br />

se réalisent.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

73<br />

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Activité 32<br />

<br />

Dates<br />

Taux de change<br />

Prix en dollar d’un produit<br />

fabriqué en zone euro <strong>et</strong><br />

vendu 100 €<br />

28 décembre 2004 1 € =1,36 $ 136 $<br />

3 décembre 2009 1 € =1,51 $ 151 $<br />

25 mai 2010 1 € = 1,22 $ 122 $<br />

17 août 2011 1 € =1,45 $ 145 $<br />

L’euro s’est apprécié.<br />

L’euro s’est déprécié.<br />

cf tableau.<br />

Les exportations en provenance de la zone euro vers les Etats Unis<br />

peuvent avoir baissé car leur coût s’est renchéri.<br />

Lorsqu’une monnaie s’apprécie, elle rend les importations moins<br />

coûteuses <strong>et</strong> renchérit le coût des exportations. L’appréciation<br />

d’une monnaie diminue donc la compétitivité prix d’une économie.<br />

Activité 33<br />

Le dollar est une monnaie qui fluctue librement en fonction de l’offre<br />

<strong>et</strong> de la demande. Le terme « dépréciation » confirme qu’il s’agit bien<br />

de changes flottants.<br />

La monnaie chinoise a une parité fixe par rapport au dollar.<br />

Une politique monétaire expansive consiste à ém<strong>et</strong>tre une quantité<br />

importante de monnaie.<br />

En augmentant la création monétaire, offre de monnaie s’accroît <strong>et</strong><br />

contribue donc à la faire perdre de sa valeur : il y a dépréciation. C<strong>et</strong>te<br />

dépréciation a rendu les prix des produits exportés vers des pays<br />

ayant une autre monnaie plus compétitifs <strong>et</strong> les exportations ont<br />

donc augmenté.<br />

Le fait que le yuan soit sous évalué résulte d’une volonté délibérée<br />

des autorités chinoises qui sont en capacité de soutenir le cours de<br />

leur monnaie puisqu’à même d’en ach<strong>et</strong>er du marché grâce à leur<br />

excédent commercial mais aussi à leurs réserves de changes accumulées.<br />

Les autorités maintiennent le yuan à un cours faible afin de gagner en<br />

compétitivité prix. Cela peut apparaître comme une forme de protectionnisme<br />

(« tarif à l’importation », « subvention à l’exportation » cf<br />

chapitre précédent) puisque les autres monnaies (euro, dollar, yen)<br />

sont en changes flottants.<br />

74 Séquence 2 – SE01<br />

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Activité 34<br />

<br />

Correction en ligne<br />

Activité 35<br />

<br />

Union monétaire<br />

Union économique + Politique monétaire commune<br />

Union économique Marché commun + Adoption d’objectifs de politiques économiques communs<br />

Marché commun Union douanière + libre circulation des facteurs de production (travail, capital).<br />

Cela nécessite une certaine réglementation.<br />

Union douanière<br />

Zone de libre échange + tarif douanier commun envers le reste du Monde<br />

Zone de libre-échange<br />

Diminution ou suppression des barrières entre les pays<br />

d’une même zone<br />

Activité 36<br />

En 2004, adhésion de la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque,<br />

l’Estonie, la Slovénie, Chypre, la Slovaquie, La Lituanie, la L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong><br />

Malte. = Europe des 25<br />

En 2007, la Bulgarie <strong>et</strong> la Roumanie, ont rejoint l’UE= Europe des 27 :<br />

Activité 37<br />

<br />

On parle<br />

d’<strong>intégration</strong><br />

économique<br />

lorsque :<br />

des pays proches géographiquement construisent un espace<br />

où les échanges se font sans entraves<br />

des politiques communes sont élaborées <strong>et</strong> mise en place<br />

des institutions sont chargées de gérer les intérêts communs<br />

Activité 38<br />

En 2011, dix-sept des 27 Etats membres de l’Union <strong>européenne</strong> ont<br />

adopté l’euro (Belgique, Allemagne, Estonie, Irlande, Grèce, Espagne,<br />

France, Italie, Chypre, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Autriche, Portugal,<br />

Slovénie, Slovaquie, Finlande)<br />

Depuis 1999 : 11 pays : Belgique, Allemagne, Irlande, Espagne,<br />

France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande<br />

En 2001 car elle ne respectait pas les critères demandés avant.<br />

La Slovénie.<br />

En 2008 : Malte <strong>et</strong> Chypre.<br />

La Slovaquie en 2009-L’Estonie en 2011.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

75<br />

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Activité 39<br />

La transparence des prix lorsque vous faites des achats ou que vous<br />

voyagez dans la zone euro.<br />

L’élimination des coûts de transaction.<br />

La disparition des fluctuations de cours de change.<br />

Des taux d’intérêt tirés vers le bas.<br />

Activité 40<br />

En adoptant l’euro les Etats ont renoncé à leur souverain<strong>et</strong>é en matière<br />

de change <strong>et</strong> de politique monétaire.<br />

Face à un problème spécifique (choc asymétrique) les pays peuvent<br />

attirer les producteurs en jouant sur la fiscalité ou la Réglementation<br />

(notamment du marché du travail). Mais si de telles interventions<br />

peuvent être utiles à un pays elles sont préjudiciables pour l’ensemble<br />

des pays de la zone.<br />

L’autre levier d’action qui reste aux pays est alors la politique budgétaire.<br />

L’adhésion à l’UEM a imposé des contraintes en termes de déficit<br />

<strong>et</strong> de d<strong>et</strong>te (critères du pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance). Ces critères<br />

viennent limiter les possibilités d’action via le levier budgétaire<br />

puisque mener une politique de relance en ayant un déficit supérieur<br />

à 3 % du PIB n’est pas autorisé.<br />

Activité 41<br />

Une défaillance de la Grèce signifie que celle-ci serait dans l’incapacité<br />

de rembourser ses d<strong>et</strong>tes. La d<strong>et</strong>te de la Grèce étant libellée en euro,<br />

les autres titres de d<strong>et</strong>te libellés dans c<strong>et</strong>te monnaie seraient alors perçus<br />

comme plus risqués. Le taux d’intérêt inclurait alors c<strong>et</strong>te « prime<br />

de risque » <strong>et</strong> augmenterait pour tous les pays ayant comme monnaie<br />

l’euro. Mécaniquement la charge de la d<strong>et</strong>te des autres pays membres<br />

de la zone s’en trouverait donc alourdie.<br />

Activité 42<br />

La crainte de défaillance de la Grèce <strong>et</strong> de sa propagation rendent<br />

moins attractifs les placements en euro, la monnaie, moins demandée<br />

se déprécie.<br />

Une baisse de l’euro renchérit le cout des importations (les matières<br />

premières comme le pétrole par exemple), <strong>et</strong> diminue les coûts des<br />

exportations, ce qui accroît la compétitivité prix des entreprises exportatrices.<br />

Pour les marchés financiers, l’aide apportée par les Etats européens <strong>et</strong><br />

le FMI ne fait qu’accroître la d<strong>et</strong>te <strong>et</strong> le risque de non-remboursement.<br />

Activité 43<br />

La zone euro est un regroupement d’Etats qui ont certes renoncés à<br />

leur politique monétaire mais sous condition.<br />

Lors de la création de l’UEM une des conditions fixées (imposée par le<br />

gouvernement allemand) était l’absence de solidarité financière, la crainte<br />

étant de devoir pays pour l’Europe du sud. C<strong>et</strong>te absence de solidarité.<br />

76 Séquence 2 – SE01<br />

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Par ailleurs les Etats membres gardent une latitude en matière budgétaire<br />

<strong>et</strong> peuvent donc (sous réserve de respect des critères du pacte<br />

de stabilité) adopter les politiques souhaitées.<br />

Des pays européens se sont attachés à maintenir voire à élever leur<br />

compétitivité. Pour cela ils peuvent agir sur la compétitivité hors prix<br />

par exemple en favorisant l’innovation. Cependant dans le contexte<br />

de crise, l’action devait être rapide <strong>et</strong> l’action s’est portée sur la compétitivité<br />

prix. L’Allemagne a ainsi baissé ses charges sociales.<br />

Activité 44<br />

Les pays de la zone euro sont en prise avec des difficultés parfois<br />

similaires, on parle alors de choc symétrique. L’outil budgétaire peut<br />

alors être adapté mais faute de réel budg<strong>et</strong> européen (moins d’1 %<br />

du PIB), chaque pays doit mener sa propre politique budgétaire. Ces<br />

politiques budgétaires nationales n’étant pas nécessairement coordonnées.<br />

Pour 2011, le budg<strong>et</strong> de l’UE s’élève à 126,5 milliards d’euros.<br />

La coordination n’est pas aisée à mener car les pays ne se m<strong>et</strong>tent<br />

pas d’accord sur l’orientation de c<strong>et</strong>te coordination. C<strong>et</strong>te dernière<br />

se limite principalement au respect des critères du pacte de stabilité.<br />

Toutefois plus qu’une coordination, il faudrait une convergence réelle<br />

des pays. C<strong>et</strong>te dernière passe par une fiscalité, une législation, un<br />

niveau des prix… proches voire identiques.<br />

Séquence 2 – SE01<br />

77<br />

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Corrigés des exercices<br />

Exercice 1<br />

Vrai/faux<br />

Exercice 1 Vrai/faux<br />

Vrai<br />

Faux<br />

La thèse des avantages comparatifs montre que les pays ont intérêt à se spécialiser<br />

dans une activité même s’ils n’ont pas d’avantage absolu.<br />

Les IDE sont des flux de capitaux des entreprises désirant développer leur production<br />

à l’étranger.<br />

Le protectionnisme peut être utilisé pour protéger des industries naissantes.<br />

X<br />

X<br />

X<br />

La DIPP est la division <strong>internationale</strong> du processus de production.<br />

La DIT est la décomposition <strong>internationale</strong> du travail.<br />

X<br />

X<br />

Le commerce intra-firme mesure les échanges entre les différentes filiales d’un<br />

même groupe.<br />

X<br />

La différenciation des produits est source de compétitivité prix.<br />

X<br />

Exercice 2<br />

Étude d’un document statistique<br />

Une heure de travail d’un ouvrier de l’industrie est 16 % plus coûteux<br />

en France qu’aux Etats Unis.<br />

Pour bénéficier d’une main-d’œuvre moins coûteuse.<br />

Produire en Pologne peut être avantageux si les produits sont destinés<br />

à la zone euro puisqu’il n’y a pas de risque de change.<br />

Sa qualification, sa productivité<br />

Exercice 3<br />

Exercice 4<br />

Analyse des transactions courantes<br />

La France a exporté des biens pour une valeur de 499,9 milliards<br />

d’euros en 2010.<br />

En 2010, la France a eu un excédent du solde de la balance des services<br />

de 10 milliards d’euros ce qui signifie qu’elle a exporté 10 milliards<br />

d’euros de services en plus qu’elle n’en a importés.<br />

Extrait d’article<br />

La dévaluation d’une monnaie consiste à modifier (à la baisse) la parité<br />

officielle d’une monnaie par rapport à une autre monnaie de référence.<br />

78 Séquence 2 – SE01<br />

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Un des buts est de renchérir le prix des importations afin de les limiter<br />

<strong>et</strong> ce faisant améliorer le solde de la balance des transactions<br />

courantes. Les importations ainsi réduites, la demande se portera sur<br />

des produits issus de l’économie nationale.<br />

Le second objectif est de diminuer le prix en monnaie étrangère des<br />

produits exportés, rendant ainsi le pétrole vénézuélien plus compétitif.<br />

Un des principaux risques est l’augmentation des prix (=l’inflation),<br />

car face à la hausse de la demande de produits domestiques, les producteurs<br />

ne pouvant tout du moins à cours terme produire plus vont<br />

augmenter les prix. Un second risque est celui de la pénurie car l’outil<br />

de production ne pourra satisfaire la demande.<br />

Exercice 5<br />

En vendant massivement des bons du trésor grecs, les banques les<br />

rendent abondants, leur cours baisse.<br />

En en vendant à terme <strong>et</strong> à découvert, les banques spéculent sur la<br />

baisse de la valeur des titres. Ils vendent en eff<strong>et</strong> un titre qu’ils ne<br />

possèdent pas, au cours du jour, en misant sur le fait qu’à l’échéance<br />

de l’opération : lorsqu’ils devront se procurer le titre pour le livrer, il<br />

vaudra moins cher.<br />

Plus ils vendent, pour espérer bénéficier d’une baisse des prix, plus<br />

les prix baissent.<br />

■<br />

Séquence 2 – SE01<br />

79<br />

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