Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
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Séquence 2<br />
<strong>Mondialisation</strong>, <strong>finance</strong><br />
<strong>internationale</strong> <strong>et</strong><br />
<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong><br />
Sommaire<br />
Introduction<br />
1. Quels sont les fondements du commerce international<br />
<strong>et</strong> de l’internationalisation de la production ?<br />
2. Comment s’opère le <strong>finance</strong>ment de l’économie mondiale ?<br />
3. Quelle est la place de l’Union <strong>européenne</strong> dans l’économie globale ?<br />
Corrigés des exercices<br />
Séquence 2 – SE01<br />
1<br />
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Introduction<br />
insertion dans le commerce international est un des objectifs des<br />
L’ politiques économiques au même titre que la croissance-(Cf séquence1).<br />
Les échanges n’ont cessé de s’accroître sous l’impulsion des<br />
pays mais aussi des entreprises qui sont désormais des acteurs essentiels<br />
de ces échanges. D’autres acteurs, financiers, prennent aussi part à<br />
la mondialisation <strong>et</strong> la <strong>finance</strong> s’internationalise, ce qui aboutit parfois à<br />
des dérives. Dans ce contexte, les pays européens qui se sont regroupés<br />
dans le cadre de l’Union Européenne <strong>et</strong> de la zone euro ont une place<br />
toute particulière.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
3<br />
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1<br />
Quels<br />
sont les fondements<br />
du commerce international <strong>et</strong> de<br />
l’internationalisation de la production ?<br />
Introduction<br />
Nous consommons quotidiennement des produits fabriqués ailleurs <strong>et</strong><br />
importés en France. Ces produits sont donc des biens échangés dans le<br />
cadre du commerce international. L’étude de ces échanges sera l’obj<strong>et</strong><br />
de ce chapitre.<br />
Pré-requis<br />
gains à l’échange, spécialisation,<br />
échange marchand.<br />
Notions à acquérir<br />
Avantage comparatif, dotation factorielle, libre<br />
échange <strong>et</strong> protectionnisme, commerce intra-firme,<br />
compétitivité prix <strong>et</strong> hors prix, délocalisation, externalisation,<br />
firmes multinationales.<br />
Sensibilisation : Qu’est-ce que le commerce international ?<br />
Activité 1<br />
Document n° 1<br />
« Designed by Apple in California. Assembled in China ». La mention gravée<br />
au dos de chaque iPod <strong>et</strong> de chaque iPhone pourrait donner à penser que la<br />
Chine est le principal bénéficiaire du succès commercial des produits phares<br />
d’Apple. Il n’en est pourtant rien. […] En fait, la valeur ajoutée dégagée par<br />
l’assemblage réalisé sur le sol chinois est inférieure à …quatre dollars ! Les<br />
composants clés de l’iPod proviennent en eff<strong>et</strong> de fournisseurs japonais,<br />
coréens ou américains. L’entreprise qui assemble les iPod en Chine n’est<br />
d’ailleurs pas chinoise, mais… taïwanaise. Malgré les apparences, l’économie<br />
chinoise ne profite que donc peu du succès de l’iPod.<br />
Le constat est similaire sur le plan de l’emploi. […] Les emplois situés<br />
en dehors du territoire américain sont à une majorité écrasante des<br />
emplois d’ouvriers dans la production. C’est presque exclusivement le<br />
cas en Chine. Les Etats-Unis concentrent quant à eux l’essentiel des emplois<br />
d’ingénieurs de cadres, mais aussi des postes dans les fonctions<br />
commerciales. Ainsi, bien que l’iPod soit responsable de deux fois plus<br />
d’emplois en dehors des États-Unis que sur son sol, la somme des salaires<br />
payés aux Etats Unis reste plus de deux fois plus importante que<br />
celle des salaires payés à l’étranger.<br />
Made in china ? Pas vraiment., Marc Chevalier,<br />
Alternatives Economiques n° 292 juin 2010<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
4 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
Questions<br />
Décrivez le processus de production d’un iPod.<br />
Pourquoi assembler l’iPod en Chine ?<br />
Pourquoi ne pas le produire entièrement en Chine ?<br />
Que peut-on en conclure sur la spécialisation des pays cités ici ? Pourquoi ?<br />
Dans c<strong>et</strong> exemple quels sont les produits échangés dans le cadre du<br />
commerce international ?<br />
Problématique<br />
Le commerce international désigne<br />
l’ensemble des échanges<br />
de biens <strong>et</strong> de services entre<br />
agents résidents sur des territoires<br />
économiques différents.<br />
Le commerce international n’est donc pas uniquement<br />
constitué d’échanges de produits à destination<br />
des consommateurs finaux (exemple : des voitures<br />
japonaises pour des clients français). Une partie<br />
importante des échanges se fait dans le cadre du processus<br />
de production. On peut alors de demander :<br />
Pourquoi les pays <strong>et</strong> les entreprises réalisent-ils des<br />
échanges ?<br />
Après avoir décrit les échanges internationaux <strong>et</strong> leurs évolutions, nous<br />
verrons les raisons de l’échange avant d’aborder le rôle des entreprises.<br />
A<br />
Un panorama des évolutions<br />
du commerce international<br />
1. Un essor des échanges<br />
Activité 2<br />
Document n° 2<br />
%<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Parts du commerce international (exports + imports) dans le PIB, en %<br />
Asie<br />
de l’Est <strong>et</strong><br />
Pacifique<br />
Afrique<br />
subsaharienne<br />
Moyen-Orient<br />
<strong>et</strong> Afrique<br />
du Nord<br />
Europe<br />
centrale <strong>et</strong><br />
orientale<br />
Amérique<br />
latine <strong>et</strong><br />
Caraïbes<br />
1970<br />
1980<br />
1990<br />
2000<br />
2007<br />
Asie<br />
du Sud<br />
Source : banque mondiale<br />
Alternatives Economiques Hors série n° 82, 2009.<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
Séquence 2 – SE01<br />
5<br />
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Question<br />
Comment a évolué la part du commerce international dans la production<br />
nationale depuis 1990 ?<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Depuis le milieu du 20ème siècle, la croissance des échanges internationaux<br />
est supérieure à celle de la production mondiale. Il y a donc un<br />
accroissement de l’interdépendance entre les pays puisque la part du commerce<br />
mondial dans le PIB de chaque pays ne cesse de s’accroître.<br />
2. Une évolution structurelle des échanges<br />
Activité 3<br />
Document n° 3<br />
Volume du commerce des marchandises par grands groupe<br />
de produits, 1950-2009 (indices de volume 1950 = 100)<br />
10000<br />
5000<br />
2500<br />
Échelle log.<br />
1000<br />
Variation annuelle moyenne<br />
en pourcentage 1950-2009<br />
Exportations totale<br />
Produits manufacturés<br />
Combustibles<br />
Produits agricoles<br />
6,0<br />
7,0<br />
4,0<br />
3,5<br />
Produits<br />
manufacturés<br />
Combustibles<br />
500<br />
250<br />
Produits<br />
agricoles<br />
100<br />
1950 1955 1960<br />
1965 1970 1975 1980 1985 1990<br />
1995 2000 2005<br />
OMC, statistiques de commerce international, 2010.<br />
Questions<br />
Décrivez l’évolution des trois groupes de produits.<br />
Comment pouvez-vous expliquer vous la relativement faible croissance<br />
des échanges de produits agricoles <strong>et</strong> la forte augmentation<br />
des produits manufacturés ?<br />
6 Séquence 2 – SE01<br />
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Activité 4<br />
Questions<br />
Calculez les parts afin de compléter le tableau ci-dessous<br />
Les échanges mondiaux de biens <strong>et</strong> services<br />
En 2005 En 2008<br />
En milliards<br />
de $<br />
En %<br />
En milliards<br />
de $<br />
En %<br />
Marchandises 8 907 13 619<br />
Services 2 125 3 085<br />
Total<br />
Faites une phrase de lecture avec chacun de vos résultats<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Si les produits primaires (produits agricoles <strong>et</strong> combustibles) ont dominé les<br />
échanges internationaux jusqu’au milieu du XXe siècle, ce n’est plus le cas<br />
depuis, car le commerce international des produits manufacturés a progressé<br />
plus rapidement que celui des produits agricoles <strong>et</strong> des combustibles.<br />
Même la forte croissance du commerce des services depuis le début des<br />
années quatre-vingt ne parvient pas à détrôner le poids des produits manufacturés<br />
dans l’ensemble des échanges. Le commerce international des<br />
services, représente environ 20 % de l’ensemble des échanges mondiaux.<br />
3. Une nouvelle géographie des échanges<br />
a) Régionalisation <strong>et</strong> tripolarisation<br />
Activité 5<br />
Document n° 4<br />
CEI=Communauté d’États indépendants<br />
OMC, statistiques de commerce international, 2010.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
7<br />
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Questions<br />
Où peut-on, dans le document, voir le commerce intra-régional ?<br />
Que représentait le commerce intra-européen en 2009 dans le commerce<br />
européen ?<br />
Complétez la phrase suivante (donnée chiffrée)<br />
…………… des exportations de l’Asie sont restées dans la région.<br />
Faites une phrase de lecture avec le nombre 48 (pour l’Amérique du Nord).<br />
Quels sont les principaux destinataires des échanges extra régionaux ?<br />
Afin de répondre à c<strong>et</strong>te question complétez le tableau ci-dessous.<br />
En provenance des pays<br />
Premier destinataire<br />
Second destinataire<br />
Pays<br />
Chiffre<br />
Pays<br />
chiffre<br />
d’Amérique du Nord<br />
d’Europe<br />
d’Asie<br />
d’Afrique<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Un commerce dominé par trois groupes de pays<br />
Pour la plupart des pays, le commerce intra-régional domine le commerce<br />
mondial. En Europe, Amérique du nord <strong>et</strong> en Asie, le commerce se fait principalement<br />
à l’intérieur de la région <strong>et</strong> bien moins avec le Moyen Orient,<br />
CEI, l’Afrique, l’Amérique centrale <strong>et</strong> du Sud.<br />
D’autre part, pour ces pays où le commerce international ne domine pas les<br />
échanges, les principales destinations d’exportation restent l’Europe, l’Asie<br />
<strong>et</strong> l’Amérique du Nord, on parle ainsi parfois de tripolarisation des échanges.<br />
b) Vers une redistribution des rôles ?<br />
Activité 6<br />
Pour traiter c<strong>et</strong>te activité reprenez le document n° 2<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Les pays d’Asie <strong>et</strong> plus particulièrement d’Asie de l’Est<br />
prennent une place de plus en plus importante dans le<br />
commerce international, <strong>et</strong> connaissent l’évolution la<br />
plus impressionnante. Cela s’explique notamment par<br />
le dynamisme de la Chine.<br />
A partir du document n° 2 identifiez<br />
dans quelle zone le commerce<br />
international est le plus<br />
important.<br />
À partir du document n° 2 identifiez<br />
dans quelle zone se développe<br />
surtout le commerce<br />
international.<br />
8 Séquence 2 – SE01<br />
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Activité 7<br />
Document n° 5<br />
Les pays pauvres commercent plus que les autres<br />
Part du commerce international (exports + imports) dans le PIB, en %<br />
62,6<br />
58,4<br />
46,7 48,3 44,9<br />
38,9<br />
31,2 31,9 30,4<br />
26,5<br />
55,9<br />
45,5<br />
32,4<br />
30,7<br />
51<br />
41,1<br />
36,6<br />
32,2<br />
1970<br />
1980<br />
1990<br />
2000<br />
2007<br />
49,1<br />
40<br />
37,2<br />
32,3<br />
Pays à bas<br />
revenus<br />
Pays les moins<br />
développés<br />
16,9<br />
Pays à revenus<br />
moyens<br />
20,3<br />
Monde<br />
20,9<br />
Pays riches<br />
Source : Banque mondiale<br />
Alternatives Economiques Hors série n° 82, 2009.<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
Activité 4<br />
Questions<br />
Comparez le poids du commerce international dans le PIB des pays<br />
riches par rapport à la moyenne mondiale.<br />
Comment peut-on l’expliquer ?<br />
Quels pays commencent le plus avec les autres ?<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Il faut nuancer le constat traditionnel des échanges triangulaires puisque<br />
ce sont surtout les pays à bas revenu qui commercent le plus avec les<br />
autres, <strong>et</strong> ce poids ne cesse de s’accroître.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
9<br />
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B<br />
Pourquoi échanger ?<br />
Nous allons ici aborder les justifications théoriques au libre échange. Les<br />
raisonnements, même s’ils diffèrent, ont pour point commun d’être au<br />
niveau macroéconomique.<br />
1. Des avantages absolus aux avantages<br />
comparatifs<br />
a) L’échange est justifié par la théorie des avantages<br />
absolus<br />
Pour A Smith (1723-1790), économiste classique, chaque pays a intérêt<br />
à se spécialiser dans la production <strong>et</strong> l’exportation de produits pour lesquels<br />
il dispose d’avantages absolus, c’est-à-dire des coûts de production<br />
plus faibles que dans les autres pays.<br />
Pour Smith, qui s’oppose donc au protectionnisme, le commerce international<br />
est un jeu à somme positive puisque la spécialisation <strong>et</strong> l’échange<br />
font qu’il est possible d’obtenir une production de biens supérieure à<br />
celle obtenue en situation d’autarcie.<br />
Smith affirme que les pays, dès lors qu’ils disposent d’un avantage absolu,<br />
ont mutuellement intérêt à se spécialiser <strong>et</strong> à s’ouvrir. Parallèlement,<br />
l’échange serait aussi, selon lui, un instrument de pacification des<br />
rapports sociaux.<br />
Un avantage comparatif (ou relatif)<br />
consiste, pour les producteurs<br />
les plus efficaces, à produire un<br />
bien ou un service au coût unitaire<br />
relatif (c’est-à-dire comparé<br />
aux coûts unitaires des autres<br />
producteurs) le plus bas ou, pour<br />
les producteurs les moins efficaces,<br />
au coût unitaire relatif le<br />
plus faiblement supérieur.<br />
b) L’échange est justifié par la théorie des avantages<br />
comparatifs<br />
Pour Smith, si un pays (ou un individu dans notre exemple) ne dispose<br />
d’aucun avantage absolu, il ne peut prendre part aux<br />
échanges. C’est pour lever c<strong>et</strong>te limite que Ricardo<br />
(1772-1823) a développé un modèle d’avantages<br />
comparatifs (ou relatifs).<br />
Selon Ricardo, même si un pays dispose d’avantages<br />
absolus dans la plupart des activités, il doit<br />
néanmoins se spécialiser dans les activités pour lesquelles<br />
il dispose d’avantages comparatifs.<br />
La théorie des avantages comparatifs montre que les<br />
pays ont intérêt à se spécialiser dans la production où<br />
ils l’avantage le plus fort (ou du désavantage le plus<br />
faible). Le pays va alors concentrer ses efforts dans<br />
la production pour laquelle il dispose d’un avantage<br />
10 Séquence 2 – SE01<br />
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comparatif, les facteurs de production seront alors utilisés de la meilleure<br />
façon possible : il y a une allocation optimale des facteurs de production.<br />
La spécialisation <strong>internationale</strong> selon les avantages comparatifs <strong>et</strong> l’échange<br />
international perm<strong>et</strong>tent donc que les quantités de biens obtenues au niveau<br />
mondial soient supérieures aux quantités obtenues en situation d’autarcie.<br />
La théorie de Ricardo repose sur des hypothèses <strong>et</strong> notamment :<br />
– les facteurs de production sont immobiles au niveau international<br />
– les facteurs de production sont mobiles au niveau national<br />
– les biens produits sont mobiles au niveau international.<br />
Activité 8<br />
Comprendre les avantages comparatifs<br />
Quantités de travailleurs nécessaires à la production<br />
d’1unité de chacun des biens<br />
Portugal<br />
Angl<strong>et</strong>erre<br />
Drap 90 100<br />
Vin 80 120<br />
Drap/vin<br />
Vin/drap<br />
Questions<br />
Quel pays dispose d’un avantage absolu dans le drap ? Dans le vin ?<br />
Calculez les rapports vin/drap <strong>et</strong> drap/vin pour chaque pays <strong>et</strong> complétez<br />
les deux dernières lignes du tableau.<br />
Drap/vin<br />
Vin/drap<br />
Complétez les propositions suivantes à l’aide de vos résultats :<br />
Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à<br />
…………… unité de drap <strong>et</strong> le Royaume Uni à …………… unité de drap.<br />
Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à<br />
…………… unité de vin <strong>et</strong> le Royaume Uni à …………… unité de drap.<br />
Dans quelle production le Portugal est-il le plus efficient ?<br />
Dans quelle production le Royaume Uni est-il le moins inefficient ?<br />
Comment les pays doivent-ils se spécialiser selon Ricardo ?<br />
Pourquoi peut-on dire qu’en se spécialisant selon les avantages relatifs,<br />
le commerce international est un jeu à somme positive ? Pour<br />
répondre à c<strong>et</strong>te question vous comparerez la situation en libre<br />
échange à celle en l’autarcie.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
11<br />
© Cned – Académie en ligne
2. Échanger selon ses facteurs de production<br />
Le théorème HOS (du nom des auteurs) stipule que<br />
chaque pays doit se spécialiser selon ses dotations<br />
factorielles c’est-à-dire que chaque pays doit se spécialiser<br />
dans la production utilisant les facteurs de<br />
production dont il est le plus abondamment doté.<br />
La théorie des avantages comparatifs<br />
a été approfondie au XXème<br />
siècle par les économistes Hecksher,<br />
Ohlin <strong>et</strong> Samuelson. Selon<br />
eux, la spécialisation s’explique<br />
par les dotations factorielles de<br />
chaque pays.<br />
Activité 9<br />
Activité 4<br />
Document n° 6<br />
Suivant la théorie classique <strong>et</strong> néo-classique du commerce international,<br />
les pays se spécialisent dans les productions où ils ont un avantage comparatif.<br />
La montée en puissance de la Chine dans les échanges internationaux<br />
repose sur son avantage comparatif dans les industries intensives en<br />
travail que lui assurent des réserves quasi-illimitées de main-d’œuvre. [..]<br />
Au fur <strong>et</strong> à mesure que le produit atteint sa maturité, les inputs 1 requis<br />
pour sa production changent, les coûts en capital <strong>et</strong> travail augmentent<br />
<strong>et</strong> la production tend à se déplacer vers les pays moins avancés. Dans<br />
la phase de production standardisée, la production requiert essentiellement<br />
du travail non qualifié <strong>et</strong> elle tend à se déplacer vers les pays qui<br />
ont les coûts du travail les plus bas.<br />
Chine : spécialisation <strong>internationale</strong> <strong>et</strong> rattrapage technologique<br />
Françoise Lemoine & Deniz Ünal-Kesenci,<br />
Économie <strong>internationale</strong> n° 92 (2002), p. 11-40.<br />
Questions<br />
Dans quel facteur de production la Chine dispose-t-elle d’un avantage<br />
comparatif ?<br />
Quels types de production ont permis la montée en puissance de la<br />
Chine dans le commerce international ?<br />
3. Les nouvelles théories du commerce<br />
international<br />
Les analyses récentes de l’échange expliquent l’échange par des conditions<br />
relatives à la demande : les consommateurs souhaitent ach<strong>et</strong>er des<br />
produits semblables mais qui se différencient par leurs caractéristiques.<br />
Paul Krugman a ainsi, dans les années 1980, mis en évidence que le<br />
commerce international est un commerce intrabranche c’est-à-dire un<br />
commerce portant sur les échanges croisés de produits similaires appartenant<br />
à une même branche.<br />
1. *synonyme de facteur de production<br />
12 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
Le commerce intra branche est la partie des<br />
échanges internationaux de produits qui a lieu à<br />
l’intérieur d’une même branche. (de l’industrie ou<br />
des services.) En d’autres termes, le commerce<br />
intra-branche d’un pays correspond aux exportations<br />
<strong>et</strong> importations de produits appartenant à une<br />
même branche.<br />
Ces nouvelles théories considèrent<br />
que les avantages comparatifs<br />
seraient davantage une<br />
conséquence qu’une cause des<br />
échanges internationaux. En eff<strong>et</strong>,<br />
dans un univers très concurrentiel,<br />
la rentabilité de la production serait<br />
permise par les économies<br />
d’échelle <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s d’apprentissage.<br />
D’autre part la concurrence<br />
est axée sur la différenciation des<br />
produits ce qui explique ces<br />
échanges de produits similaires.<br />
Activité 10<br />
Allez sur le site http://ecodico.bnpparibas.com/<br />
Afin de faire apparaître toutes les vidéos cliquez sur l’ongl<strong>et</strong> liste<br />
Visionnez la vidéo intitulée « Les avantages comparatifs »<br />
Répondez aux questions suivantes.<br />
Questions<br />
Selon la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, en fonction<br />
de quoi les pays doivent-ils se spécialiser ?<br />
Selon la théorie d’Hekscher, Ohlin <strong>et</strong> Samuelson, en fonction de quoi<br />
les pays doivent-ils se spécialiser ?<br />
La théorie de Ricardo perm<strong>et</strong>-elle d’expliquer les échanges actuels ?<br />
→ L’échange conduit à une Division Internationale du Travail.<br />
La division <strong>internationale</strong> du travail (DIT), désigne le fait que les pays<br />
se sont spécialisés : ils ne fabriquent pas tous la même chose <strong>et</strong>, de ce<br />
fait, échangent entre eux leur production. C<strong>et</strong>te spécialisation de pays<br />
ou zones repose sur les avantages comparatifs des différents pays, du<br />
moins en théorie. On distingue :<br />
– La DIT traditionnelle : les pays développés produisent des biens<br />
manufacturés <strong>et</strong> des services <strong>et</strong> les pays pauvres, fournissent des<br />
produits primaires. Cependant, la division <strong>internationale</strong> du travail<br />
se transforme, les spécialisations évoluent. Ainsi certains pays du<br />
sud se sont mis à fabriquer les produits manufacturés courants (textiles,<br />
par exemple).<br />
– La «nouvelle division <strong>internationale</strong> du travail» désigne la spécialisation<br />
actuelle des pays : les nouveaux pays industrialisés, asiatiques<br />
surtout, produisent aujourd’hui des produits manufacturés,<br />
y compris des produits haut de gamme. Les pays développés<br />
fabriquent surtout les produits technologiques <strong>et</strong> les services dont<br />
la production nécessite de hautes qualifications. Les pays les plus<br />
pauvres restent cantonnés dans les produits primaires à faible valeur<br />
ajoutée.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
13<br />
© Cned – Académie en ligne
C<br />
Intérêts <strong>et</strong> limites de l’échange<br />
international<br />
À partir de 1947, l’économie mondiale est caractérisée par une tendance<br />
au libre échange qui est cependant contestée.<br />
1. Les avantages liés à l’échange<br />
Le Libre échange est une théorie qui préconise la suppression de toute entrave<br />
aux échanges. C<strong>et</strong>te théorie s’appuie sur les thèses libérales.<br />
Document n° 7<br />
Extension<br />
des marchés<br />
Économies<br />
d’échelle<br />
Baisse<br />
des prix<br />
Augmentation<br />
des exportations<br />
Hausse du<br />
pouvoir d’achat<br />
Libre<br />
échange<br />
Favorise la<br />
croissance<br />
économique<br />
Augmentation<br />
des importations<br />
Augmentation<br />
des revenus<br />
Hausse de la<br />
concurrence<br />
Augmentation de la<br />
compétitivité prix<br />
<strong>et</strong> hors-prix<br />
Hausse de la<br />
productivité<br />
Hausse de<br />
l’innovation de<br />
l’investissement<br />
14 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
a) L’échange accroît le choix des consommateurs<br />
Activité 11<br />
À partir du document n° 7, traitez la question suivante :<br />
À partir du schéma expliquez pourquoi le libre échange peut être favorable<br />
aux consommateurs.<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Le libre échange perm<strong>et</strong>, pour les consommateurs, d’accéder à des biens<br />
qui ne sont ou ne peuvent être produits localement. On peut ainsi penser<br />
à des produits agricoles tels le café ou le cacao, qui bien que non produits<br />
en France sont des produits de consommation courante. Les consommateurs<br />
peuvent aussi avoir accès à des biens qui ont des caractéristiques<br />
différentes des biens produits localement (voitures japonaises ou américaines<br />
par exemple). Le commerce international accroît donc le choix des<br />
consommateurs.<br />
b) L’échange accroît la compétitivité des producteurs<br />
Activité 12<br />
À partir du document n° 7, traitez les questions suivantes :<br />
Définissez « économie d’échelle »<br />
À partir du schéma expliquez pourquoi le libre échange peut-être favorable<br />
aux producteurs.<br />
Pourquoi le libre échange incite-t-il à l’innovation ?<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Le commerce international <strong>et</strong> le libre échange génèrent des avantages pour<br />
les producteurs puisqu’ils perm<strong>et</strong>tent d’accroître la productivité.<br />
En eff<strong>et</strong>, en situation de libre-échange la taille des marchés s’accroît (suite<br />
à l’ouverture des frontières <strong>et</strong> à l’abaissement des barrières aux échanges),<br />
cela perm<strong>et</strong> eux entreprises de vendre plus, <strong>et</strong> donc de produire plus. C<strong>et</strong>te<br />
augmentation de la production entraîne, dans beaucoup de secteurs <strong>et</strong><br />
notamment les secteurs industriels, la réalisation d’économies d’échelle<br />
<strong>et</strong> donc la baisse des coûts de production.<br />
La baisse des coûts de production permise par les économies d’échelle perm<strong>et</strong><br />
la baisse des prix. Les consommateurs peuvent donc ach<strong>et</strong>er une plus grande<br />
quantité de biens <strong>et</strong> de services, leur pouvoir d’achat s’est accru. Les producteurs<br />
doivent donc répondre à c<strong>et</strong>te nouvelle demande <strong>et</strong> donc produire davantage.<br />
Cela renforce encore les économies d’échelle. On a donc un «cercle vertueux»<br />
qui s’enclenche entre le commerce international <strong>et</strong> la croissance économique.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
15<br />
© Cned – Académie en ligne
Représentez le mécanisme décrit dans le paragraphe précédent par<br />
un schéma comportant les termes suivants : baisse des prix, hausse<br />
de la demande, augmentation de la production, économies d’échelle,<br />
hausse du pouvoir d’achat.<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Selon les principes libéraux le libre<br />
échange serait donc favorable aux<br />
consommateurs qui pourraient ainsi<br />
accéder à des produits plus variés <strong>et</strong><br />
moins coûteux. D’autre part le libre<br />
échange <strong>et</strong> la spécialisation en fonction<br />
des avantages comparatifs perm<strong>et</strong>trait<br />
aux entreprises de gagner<br />
en compétitivité.<br />
La compétitivité est la capacité d’une entreprise,<br />
d’un secteur ou d’une économie à faire face à la<br />
concurrence, tant sur les marchés extérieurs que sur<br />
son marché interne.<br />
La compétitivité prix est la capacité à produire des<br />
biens ou services à des prix inférieurs à ceux des<br />
concurrents.<br />
La compétitivité hors prix ou structurelle est la<br />
capacité à vendre des biens <strong>et</strong> des services pour<br />
d’autres motifs que leur prix (qualité, innovation..).<br />
Enfin de manière générale, le libre échange serait, d’après les économistes<br />
classiques un « jeu à somme positive » c’est-à-dire que la production<br />
s’accroît. Le libre échange est donc favorable à la croissance.<br />
c) L’échange est donc source de croissance<br />
Activité 13<br />
Activité 14<br />
À partir du document n° 7 <strong>et</strong> des 2 activités précédentes, rédigez un p<strong>et</strong>it<br />
paragraphe afin de montrer que le libre échange est favorable à la croissance<br />
économique.<br />
Document n° 8 : Croissance du volume du commerce mondial des<br />
marchandises <strong>et</strong> du PIB mondial<br />
Variation annuelle en %<br />
12<br />
9<br />
5<br />
3<br />
0<br />
–3<br />
–5<br />
–9<br />
Volume des<br />
exportations totales<br />
PIB<br />
–12<br />
–15<br />
2000-09 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009<br />
Statistiques du commerce mondial OMC 2010 rapport annuel.<br />
16 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
Questions<br />
Quelle relation pouvez-vous établir entre croissance du PIB <strong>et</strong> croissance<br />
des exportations ?<br />
À partir du document n° 3 indiquez pour quel type de marchandises<br />
la relation entre croissance du PIB <strong>et</strong> croissance des exportations se<br />
vérifie le plus.<br />
On voit donc que le libre-échange génère des eff<strong>et</strong>s économiques favorables<br />
à la croissance économique : abaissement des coûts de production<br />
<strong>et</strong> des prix, économies d’échelle, diversité accrue des produits. On<br />
peut cependant constater que des pratiques protectionnistes demeurent.<br />
C<strong>et</strong>te persistance indique que le libre-échange n’a semble-t-il pas<br />
que des eff<strong>et</strong>s positifs.<br />
2. Les limites du libre échange<br />
a) Libre échange, domination <strong>et</strong> dépendance<br />
Les eff<strong>et</strong>s de l’ouverture <strong>internationale</strong> croissante depuis 1960 (phénomène<br />
de mondialisation) sont bien différents selon le type de spécialisation.<br />
Ainsi, les pays producteurs de matières premières sont alors<br />
dépendants de l’évolution de la demande adressée principalement par<br />
les pays développés. L’insertion des PED dans le commerce mondial,<br />
par l’application des principes du libre-échange, se traduirait par un renforcement<br />
de la dépendance de ces pays à l’égard des pays développés<br />
à économie de marché, ce qui empêche la réduction des inégalités de<br />
développement.<br />
Le libre-échange aurait donc instauré une division <strong>internationale</strong> du<br />
travail (DIT) conforme aux besoins des Pays développés à économie de<br />
marché qui dominent les pays en développement.<br />
Arghiri Emmanuel, utilise quant à lui l’expression d’échange inégal, pour<br />
désigner le fait la mondialisation maintient les pays en développement<br />
qui sont aussi les moins productifs dans la production de produits de<br />
base qu’ils échangent contre des biens <strong>et</strong> des services incorporant une<br />
moins grande quantité de travail. Les PED servent donc de débouchés<br />
aux pays développés.<br />
L’ouverture <strong>internationale</strong> diminue l’autonomie dans le choix des politiques<br />
économiques : Ainsi, un pays qui souhaite mener une politique<br />
économique de relance de manière isolée (ses partenaires commerciaux<br />
menant une politique de rigueur) verra ses capitaux fuir ce qui engendre<br />
automatiquement une dévalorisation du taux de change <strong>et</strong> une dégradation<br />
du solde commercial. Le pays sera alors rapidement contraint<br />
de mener une politique économique similaire à celle de ses partenaires<br />
commerciaux.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
17<br />
© Cned – Académie en ligne
L’ouverture crée également la dépendance dans la mesure où les pays<br />
sont désormais dépendants des autres tant pour leurs débouchés que<br />
pour leurs approvisionnements (on peut penser à la dépendance énergétique<br />
par exemple) que pour leurs politiques économiques.<br />
b) Le libre échange peut fragiliser l’économie nationale<br />
Document n° 9<br />
Combien la mondialisation a-t-elle contribué à détruire d’emploi en<br />
France ? Une étude de l’Insee avait déjà tenté de répondre à c<strong>et</strong>te question<br />
en 2005 : elle concluait que l’industrie française avait perdu 13 500<br />
emplois salariés par an entre 1995 <strong>et</strong> 2001, du fait des délocalisations.<br />
[…] Or, la mondialisation se traduit aussi par des changements de soustraitants,<br />
par des restructurations avec réduction de personnel, par des<br />
pertes de parts de marché pour certaines entreprises obligées alors de<br />
réduire la voilure, <strong>et</strong>c.ref le résultat sous-estimait probablement l’ampleur<br />
des eff<strong>et</strong>s de la mondialisation sur les suppressions d’emplois. […]<br />
Il ne faut pas oublier non plus les eff<strong>et</strong>s induits. Ainsi, lorsqu’un donneur<br />
d’ordre décide de ne plus passer par des sous-traitants nationaux, mais<br />
d’importer les produits qu’il leur ach<strong>et</strong>ait, il ne diminue pas seulement<br />
leur activité, mais également la demande de biens <strong>et</strong> services qu’ils<br />
ach<strong>et</strong>aient jusqu’alors sur le marché intérieur. […]<br />
Résultat des courses : les suppressions n<strong>et</strong>tes d’emplois au titre de la<br />
mondialisation auraient été de 36 000 en moyenne par an pour l’ensemble<br />
des branches de l’économie nationale entre 2000 <strong>et</strong> 2005. Il<br />
convient cependant de relativiser l’ampleur de ces eff<strong>et</strong>s négatifs : pour<br />
un emploi détruit du fait de la mondialisation, quatorze le sont du fait<br />
des gains de productivité. De plus ces pertes n’ont pas empêché le<br />
nombre total d’emplois en France de progresser de 176 000 par an durant<br />
c<strong>et</strong>te période.<br />
Denis clerc, « <strong>Mondialisation</strong> : des pertes d’emplois réévaluées »,<br />
Alternatives Economiques n° 293 juill<strong>et</strong> – août 2010.<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
La mondialisation serait source de destruction d’emplois en France. Il y a<br />
tout d’abord une destruction directe d’emplois. En eff<strong>et</strong> du fait des délocalisations<br />
certaines productions sont effectuées à l’étranger, des emplois<br />
sont donc détruits en France (<strong>et</strong> créés dans le pays où s’exercera la<br />
production).<br />
Une délocalisation consiste à fermer une usine sur le territoire<br />
national pour en ouvrir une autre à l’étranger où les<br />
conditions de production sont jugées plus favorables.<br />
L’externalisation consiste à faire réaliser une tâche par<br />
une autre société plutôt qu’à l’intérieur de l’entreprise.<br />
Un des principaux éléments d’explications<br />
tient au coût des facteurs<br />
de production.<br />
Des eff<strong>et</strong>s indirects sur l’emploi<br />
existent aussi <strong>et</strong> amplifient les eff<strong>et</strong>s<br />
directs. En eff<strong>et</strong> les entreprises<br />
sont nombreuses à sous-traiter ou<br />
18 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
à externaliser une partie de leur production. Si ces opérations se font<br />
avec des entreprises étrangères ce seront là encore des emplois en<br />
France qui seront détruits.<br />
c) Le protectionnisme : une réponse aux limites du<br />
libre échange ?<br />
Face aux problèmes liés au libre échange mais aussi, dans le contexte<br />
actuel, face aux turbulences de l’économie mondiale, le protectionnisme<br />
est une tentation. Cependant nous verrons que le protectionnisme comporte<br />
lui aussi des risques.<br />
Activité 15<br />
Il va ici d’agir d’analyser deux documents afin de montrer les avantages<br />
<strong>et</strong> limites du protectionnisme.<br />
Document n° 10<br />
En présence d’économies d’échelle, les entreprises qui vendent le plus<br />
sont les plus compétitives. Il peut donc être justifié de protéger le marché<br />
intérieur, lorsque celui-ci est vaste pour perm<strong>et</strong>tre aux entreprises<br />
locales d’atteindre une taille suffisante pour être compétitives. Un cas de<br />
figure assez proche est celui où le coût d’entrée sur un marché dépend<br />
de l’expérience acquise. Les nouveaux entrants, qui ont du mal à être<br />
compétitifs, peuvent le devenir si un protectionnisme temporaire leur<br />
donne la possibilité d’accumuler l’expérience nécessaire. [..]<br />
Lorsque l’échelle nécessaire pour être compétitif est telle qu’il n’y a place<br />
que pour un producteur sur le marché mondial, des subventions à une<br />
entreprise nationale peuvent donner à c<strong>et</strong>te dernière un avantage qui la<br />
conduit à un monopole mondial. Dans les années 1980, Barbara Brander<br />
<strong>et</strong> James spencer ont présenté des modèles s’inspirant de c<strong>et</strong>te idée, en<br />
l’appliquant notamment au cas de la concurrence entre airbus <strong>et</strong> Boeing.<br />
Ils ont montré qu’une « politique commerciale stratégique » peut donner<br />
un avantage décisif à une entreprise sur l’autre.<br />
Un cas très différent est la situation dans laquelle une activité économique<br />
dégage des externalités positives. Si par exemple, les industries<br />
culturelles comme le cinéma dégagent des externalités positives, sous<br />
la forme de cohésion nationale ou de capital humain, ces externalités<br />
peuvent justifier des mesures de protection. La difficulté est que ces externalités<br />
sont souvent impossibles à mesurer ; le jugement à leur suj<strong>et</strong><br />
est purement politique. D’autres arguments politiques sont invoqués<br />
en faveurs des fournisseurs de la défense nationale, considérés comme<br />
ayant une fonction stratégique, ou de l’agriculture, au nom de l’autosuffisance<br />
alimentaire. Ces références à l’intérêt national sont vagues mais<br />
fréquentes […]<br />
Protectionnisme ou libre-échange ? Arnaud Parienty,<br />
Alternatives Economiques n° 283 Septembre 2009.<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
Séquence 2 – SE01<br />
19<br />
© Cned – Académie en ligne
Document n° 11<br />
Le principal problème soulevé par le protectionnisme est que les mesures<br />
arrêtes ne le sont pas toujours en fonction de l’intérêt général,<br />
mais en fonction des intérêts de groupes de pression particuliers. […]<br />
Faut-il alors refuser d’échanger ? Si le commerce extérieur est globalement<br />
favorable, mieux vaut indemniser les détenteurs du facteur perdant<br />
en utilisant une partie du surplus obtenu grâce à l’échange. Cependant,<br />
les perdants préfèrent demander des mesures protectionnistes, plus faciles<br />
à obtenir, car pénalisant en apparence les entreprises étrangères.<br />
C’est évidemment une illusion : le protectionnisme entraîne la hausse<br />
des prix, car des concurrents efficaces sont éliminés du marché ou pénalisées,<br />
<strong>et</strong> provoque un transfert de revenu des consommateurs vers<br />
les entreprises protégées. […] La situation est donc asymétrique : d’un<br />
côté, le protectionnisme est vital pour certains groupes de producteurs,<br />
de l’autre, il coûte cher à l’ensemble des consommateurs, mais ne représente<br />
qu’une p<strong>et</strong>ite somme pour chacun d’entre eux. Les premiers sont<br />
prêts à se battre pour obtenir une protection, les seconds sont d’autant<br />
plus indifférents qu’ils sont mal informés. Les groupes de pression seront<br />
d’autant plus facilement entendus que leur capacité de nuisance<br />
ou leur poids politique est élevée. […] Il est alors facile de comprendre<br />
qu’un État risque de prendre des mesures protectionnistes contraires à<br />
l’intérêt général.<br />
Même dans le cas où les décisions politiques sont motivées par l’intérêt<br />
général, il n’est pas toujours facile de choisir quelles industries mérites<br />
d’être protégées. […]<br />
Enfin, les méthodes protectionnistes concrètement employées, qui sont<br />
choisies pour leur discrétion, sont aussi celles qui ont le plus d’inconvénients.<br />
Ainsi, un droit de douane influe sur la concurrence, mais ne la<br />
supprime pas ; il rapporte de l’argent à l’Etat, prélevé sur l’importateur,<br />
c’est donc une bonne mesure. Mais, malheureusement très voyante <strong>et</strong><br />
souvent interdite par les accords internationaux. Au contraire, imposer<br />
des normes sanitaires ou techniques élimine les concurrents étrangers<br />
sans inciter les producteurs locaux à faire mieux. Quant aux quotas d’importation,<br />
ils perm<strong>et</strong>tent aux importateurs de pratiquer des prix élevés<br />
au détriment des consommateurs (puisque leurs ventes sont de toute<br />
façon limitées) <strong>et</strong> d’accumuler des rentes. Il est également plus efficace<br />
de distribuer des subventions à la production, qui encouragent les exportations<br />
<strong>et</strong> la consommation, que d’abaisser le taux de change, ce qui<br />
encourage les exportations mais décourage la consommation. Malheureusement,<br />
les subventions à la production sont plus aisément repérées<br />
<strong>et</strong> condamnées que les manipulations du taux de change. Les politiques<br />
protectionnistes privilégient donc souvent des mesures à l’efficacité<br />
économique douteuse.<br />
Protectionnisme ou libre-échange ? Arnaud Parienty,<br />
Alternatives Economiques n° 283 Septembre 2009.<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
20 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
Questions<br />
À partir du document n° 10 identifiez <strong>et</strong> définissez les instruments du<br />
protectionnisme.<br />
À partir des documents n° 10 <strong>et</strong> n° 11 complétez le tableau ci-dessous<br />
afin de m<strong>et</strong>tre en évidence mais aussi d’expliquer des arguments<br />
pour <strong>et</strong> contre le protectionnisme.<br />
Avantages du protectionnisme<br />
Risques du protectionnisme<br />
– Arguments économiques :<br />
– Arguments politiques<br />
Conclusion<br />
Protectionnisme <strong>et</strong> ouverture ne sont pas à opposer. En eff<strong>et</strong> il ne faut<br />
pas assimiler protectionnisme <strong>et</strong> autarcie (qui en serait la forme extrême).<br />
L’autarcie ne semble envisagée par personne puisque l’ouverture<br />
semble essentielle à la croissance, au développement <strong>et</strong> donne l’accès<br />
(pour les entreprises) aux facteurs de production.<br />
Nous allons maintenant aborder le rôle des entreprises dans le commerce<br />
international.<br />
D<br />
Les entreprises : des acteurs<br />
majeurs du commerce international<br />
1. Le rôle prépondérant des firmes<br />
transnationales<br />
Activité 16<br />
Allez sur le site http://ecodico.bnpparibas.com/<br />
Afin de faire apparaître toutes les vidéos cliquez sur l’ongl<strong>et</strong> liste<br />
Visionnez la vidéo intitulée « Les firmes transnationales »<br />
Répondez aux questions suivantes.<br />
Questions<br />
Qu’est-ce qu’une firme transnationale ?<br />
À quoi est lié leur développement ?<br />
Séquence 2 – SE01<br />
21<br />
© Cned – Académie en ligne
Quels sont les principaux objectifs des firmes transnationales ?<br />
Comment a évolué le nombre de firmes transnationales ?<br />
Il existe différents types de filiales<br />
– les filiales de commercialisation : elles ont pour rôle d’importer <strong>et</strong> de<br />
vendre les produits de la société-mère.<br />
– les filiales de production qui peuvent-être soit des filiales relais c’est-à-dire<br />
qu’elles produisent la même chose<br />
que la maison-mère soit des filiales<br />
Une firme transnationale (FTN) ou multinationale<br />
(FMN) est une entreprise composée d’une société<br />
mère qui se situe dans le pays d’origine <strong>et</strong> de l’ensemble<br />
des entreprises détenues ou contrôlées par<br />
c<strong>et</strong>te société-mère <strong>et</strong> appelées filiales.<br />
ateliers. Ces dernières sont spécialisées<br />
dans la production d’un élément<br />
de la gamme ou dans un type<br />
de pièces détachées. Les filiales-ateliers<br />
d’une FTN se livrent ainsi mutuellement<br />
leurs productions.<br />
L’investissement direct à l’étranger (IDE) est un des vecteurs d’action<br />
des multinationales dans leurs stratégies <strong>internationale</strong>s. Il y a IDE<br />
lorsqu’une firme achète au moins 10 % du capital social d’une entreprise<br />
implantée à l’étranger déjà existante, ou lorsqu’elle crée à l’étranger<br />
une unité de production qui jusqu’alors n’existait pas.<br />
L’essor des FTN pour conséquence le développement du commerce intra-firme.<br />
2. L’essor du commerce intra-firme<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Le commerce intra-firme désigne les Echanges de biens à l’intérieur d’une<br />
FTN, c’est-à-dire entre la maison mère <strong>et</strong> ses filiales ou entre ses filiales.<br />
Les prix auxquels sont facturés les biens ou services qui font l’obj<strong>et</strong> de<br />
transactions au sein d’une FTN sont déterminés par la firme elle-même <strong>et</strong><br />
peuvent donc être très différents des prix des exportations identiques réalisées<br />
par d’autres entreprises. Ce prix, appelé prix de transfert ou prix de<br />
cession interne peut donc être modifié selon la fiscalité ou la Réglementation<br />
des différents pays.<br />
Au total, on estime que le commerce intra-firme représente à peu près 1/3<br />
du commerce international de produits.<br />
22 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
Autoévaluation Valeur/volume<br />
Dans un moteur de recherche intern<strong>et</strong> tapez « apprendre avec l’INSEE »,<br />
allez sur le site.<br />
Allez sur l’ongl<strong>et</strong> « échanges extérieurs » puis dans l’arborescence à<br />
gauche sur « pourquoi » <strong>et</strong> « les échanges intra-firme ».<br />
Vous pouvez désormais répondre aux questions qui suivent le tableau<br />
affiché, les réponses s’afficheront ensuite.<br />
Activité 17<br />
Document n° 12<br />
Trente ans après avoir lancé sa politique d’ouverture, la Chine est devenue<br />
en 2009 le premier exportateur mondial devant l’Allemagne. C<strong>et</strong>te<br />
formidable ascension commerciale a été portée par une rapide diversification<br />
des exportations. Initialement positionnée sur le marché mondial<br />
des produits à faible intensité technologique (textiles, jou<strong>et</strong>s), la Chine<br />
a effectué une percée foudroyante sur le marché mondial des produits<br />
électroniques <strong>et</strong> informatiques au début des années 1990. […]<br />
La segmentation <strong>internationale</strong> des processus productifs tend à gonfler<br />
les performances exportatrices d’un pays comme la Chine qui est spécialisée<br />
sur les stades finals de production <strong>et</strong> dont les exportations ont<br />
un contenu très élevé en importations. Ainsi, les exportations chinoises<br />
proviennent-elles pour moitié environ d’opérations d’assemblage (qui<br />
consistent à transformer, pour les réexporter, des intrants importés hors<br />
droit de douanes). L’émergence de la Chine a conduit à une réorganisation<br />
des productions en Asie <strong>et</strong> à un réseau d’échanges triangulaire. Les<br />
entreprises des économies avancées d’Asie ont en Chine des bases de<br />
production <strong>et</strong> au lieu d’exporter des produits finis vers les États-Unis <strong>et</strong><br />
l’Europe, elles exportent des produits intermédiaires vers la Chine pour<br />
les y assembler.<br />
Ce commerce d’assemblage, qui assure l’essentiel (78 % en 2007) des<br />
exportations de haute technologie, est très largement (à plus de 80 %<br />
en 2007-2008) aux mains d’entreprises à capital étranger. La progression<br />
spectaculaire de ces exportations ne reflète donc pas l’avancée des<br />
entreprises proprement chinoises dans l’innovation <strong>et</strong> la maîtrise technologique.<br />
Sandra Ponc<strong>et</strong>, Françoise Lemoine, Guillaume Gaulier,<br />
Joachim Jarreau, Deniz Ünal, « Chine : fin du modèle de croissance<br />
extravertie », la l<strong>et</strong>tre du CEPII n° 298, 21 avril 2010.<br />
Questions<br />
Expliquez le premier passage en vert en utilisant le vocabulaire vu<br />
précédemment<br />
Expliquez en quoi consiste le commerce triangulaire cité dans le document<br />
en vous aidant du second passage en vert.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
23<br />
© Cned – Académie en ligne
Activité 18<br />
Document n° 13<br />
Padimpo<br />
pays de production<br />
La société<br />
Padimpo<br />
produit<br />
un t-shirt<br />
pour 10 €<br />
<strong>et</strong> le vend à<br />
T-shirt Paradis<br />
à prix coutant<br />
Bénéfice = 0<br />
Impôt = 0<br />
T-shirt Pacher<br />
pays de distribution<br />
T-shirt Paradis<br />
paradis fiscal<br />
T-shirt<br />
Pacher<br />
revend<br />
le t-shirt<br />
pour<br />
15 €<br />
Bénéfice = 5 €<br />
donc impôt = 0<br />
<strong>et</strong> éventuellement<br />
des subventions<br />
ou aides<br />
T-shirt<br />
Paradis<br />
revend<br />
le t-shirt<br />
à la filiale<br />
T-shirt Pacher<br />
pour 20 €<br />
Bénéfice = 10 €<br />
mais impôt = 0<br />
car paradis fiscal<br />
Questions<br />
Pourquoi le T-shirt est vendu<br />
dans le pays de distribution<br />
à un prix inférieur à son coût<br />
de d’achat ? Cela aurait-il<br />
été possible dans le cas de<br />
2 entreprises distinctes ?<br />
L’entreprise fait-elle réellement<br />
des pertes ?<br />
Quel est l’intérêt de faire<br />
transiter le T-shirt par un<br />
paradis fiscal ?<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Le commerce intra-firme est une<br />
conséquence de la DIPP (décomposition<br />
<strong>internationale</strong> des processus<br />
productifs) au sein des FTN. La DIPP<br />
consiste pour une entreprise, à établir<br />
dans différents pays du monde en<br />
fonctions des avantages spécifiques<br />
apportés par chacun les différentes<br />
étapes du processus de production.<br />
24 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
3. Stratégies <strong>et</strong> localisation des FTN<br />
Document n° 14<br />
Selon J.L Mucchielli, « en s’implantant à l’étranger, l’entreprise recherche<br />
de meilleures conditions d’offre : amélioration de ses coûts, sécurité de<br />
ses approvisionnements, accès à la technologie. Elle cherche également<br />
de meilleures conditions de demande : accès privilégié aux marchés, accroissement<br />
de ses parts de marché. En fin l’entreprise souhaite acquérir<br />
une meilleure position concurrentielle face à ses rivaux. » (Multinationales<br />
<strong>et</strong> mondialisation, 1998).<br />
La multinationalisation d’une entreprise peut donc se réaliser suivant<br />
quatre types de stratégie :<br />
– une stratégie d’approvisionnement qui consiste en ce qu’une firme décide<br />
de s’assurer de la régularité de ses approvisionnements en produits<br />
primaires (matières premières, énergie).<br />
– une stratégie de marché qui consiste en ce qu’une firme cherche à<br />
se rapprocher de ses principaux marchés par le biais de « filialesrelais<br />
» généralement spécialisées dans la commercialisation <strong>et</strong> la<br />
distribution.<br />
– une stratégie de rationalisation de la production selon laquelle une<br />
firme décide de l’implantation de « filiales atelier » qui peuvent être en<br />
charge de la production de la totalité du produit ou d’un de ses composants.<br />
Ainsi dans le domaine de la maroquinerie, Lancel exporte ses<br />
peaux découpées à l’Ile Maurice pour les faire coudre sur place <strong>et</strong> les<br />
réimporter ensuite vers l’Europe. Lorsqu’une filiale atelier a pour seule<br />
fonction le montage des différents composants d’un produit, on parle<br />
alors d’ « usine tournevis ».<br />
– une stratégie technico-financière par laquelle une firme prend en<br />
compte non seulement les données technologiques <strong>et</strong> commerciales<br />
(qualité de la main-d’œuvre, infrastructure, débouchés, transport,…)<br />
mais également les données financières (taux de change, niveau<br />
de prélèvement obligatoire,..) avant de s’implanter sur un territoire<br />
donné.<br />
ð La multinationalisation d’une entreprise répond à une volonté de renforcement<br />
de sa position concurrentielle.<br />
A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, E. Le Masson,<br />
Aide-mémoire, Économie, Sirey, éd. 2009.<br />
Activité 19<br />
Questions<br />
Quel lien pouvez-vous établir entre la dernière phrase du texte <strong>et</strong> la<br />
notion (vue précédemment) de compétitivité ?<br />
Séquence 2 – SE01<br />
25<br />
© Cned – Académie en ligne
Choisissez la bonne réponse.<br />
S’implanter dans un pays :<br />
– où le coût du travail est faible<br />
– où la fiscalité est attractive<br />
– où les concurrents sont rares<br />
– où la main-d’œuvre est productive<br />
<strong>et</strong> qualifiée<br />
Compétitivité prix<br />
Compétitivité hors-prix<br />
À quel type de stratégie correspondent les propositions suivantes :<br />
a) S’implanter en Chine pour profiter du Yuan sous-évalué.<br />
b) Produire en Roumanie pour bénéficier d’une main-d’œuvre moins<br />
coûteuse.<br />
c) Implanter le siège de la maison mère au Luxembourg pour bénéficier<br />
de la fiscalité attractive.<br />
d) Ach<strong>et</strong>er une start up (p<strong>et</strong>ite entreprise innovante) pour acquérir une<br />
technologie.<br />
e) Produire dans un pays pour s’adapter aux goûts des consommateurs<br />
f) S’implanter dans la Silicon Valley pour apprendre les technologies<br />
modernes.<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Les firmes cherchent à devenir transnationales du fait de la concurrence qui les pousse à accroître<br />
leur compétitivité. Elles cherchent ainsi à réduire leurs coûts afin de gagner en compétitivité<br />
prix. Cependant, la stratégie qui semble aujourd’hui essentielle est la différenciation des<br />
produits. En eff<strong>et</strong>, en proposant un produit inédit, ou tout du moins distinct de ce qui existe déjà,<br />
l’entreprise accroît sa compétitivité hors prix.<br />
Pour s’internationaliser les firmes adoptent des stratégies qui visent à rechercher de faibles<br />
coûts de production mais aussi une main d’œuvre qualifiée <strong>et</strong> une technologie adaptée. Les objectifs<br />
sont aussi divers puisqu’il eut s’agir de se rapprocher des consommateurs pour mieux les<br />
connaître (Peugeot s’est ainsi implanté au Brésil), se donner une image de producteur national<br />
(Toyota à Valencienne communique sur c<strong>et</strong> aspect) ou encore bénéficier d’eff<strong>et</strong> d’agglomération.<br />
La réduction sur le long terme des coûts de transport <strong>et</strong> les facilités de communication (liées à<br />
l’ère Intern<strong>et</strong>) ont été l’un des facteurs importants de l’internationalisation des firmes. L’obstacle<br />
des distances est largement réduit <strong>et</strong> les entreprises choisissent d’implanter leurs filiales (ou de<br />
sous traiter) dans le monde entier en fonction, des coûts de production mais également de la<br />
qualité de leurs produits, de leur fiabilité.<br />
L’augmentation actuelle des prix du pétrole accroît les coûts de production des entreprises, <strong>et</strong><br />
en particulier les coûts de transport. Elle pourrait rem<strong>et</strong>tre en cause à plus ou moins long terme<br />
les stratèges des firmes <strong>et</strong> plus globalement le processus d’internationalisation des échanges.<br />
26 Séquence 2 – SE01<br />
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Conclusion<br />
Conformément aux théories classiques on observe une spécialisation<br />
des pays. Ces spécialisations ne sont pas figées <strong>et</strong> la division <strong>internationale</strong><br />
du travail a évolué. Toutefois, le commerce international a considérablement<br />
évolué du fait l’internationalisation des firmes. Le processus<br />
de production est donc décomposé puisque les firmes elles-mêmes<br />
s’implantent dans différents endroits du monde pour bénéficier d’avantages.<br />
Un des éléments que ces dernières tentent de prendre en compte est le<br />
taux de change qui peut jouer ou sur le prix des produits (qu’ils soient<br />
exportés ou importés).<br />
Séquence 2 – SE01<br />
27<br />
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2<br />
Comment<br />
s’opère le <strong>finance</strong>ment<br />
de l’économie mondiale ?<br />
Introduction<br />
Les échanges internationaux, dont nous avons présenté l’évolution dans<br />
le chapitre précédent, ont connu un certain repli. Dans le contexte de crise<br />
actuelle, les conditions de <strong>finance</strong>ment se sont durcies ce qui a rendu plus<br />
difficile son accès. D’autre part avec la globalisation <strong>et</strong> la déréglementation<br />
financières, les agents économiques cherchent à obtenir du <strong>finance</strong>ment<br />
à des fins spéculatives (cf chapitre 2 séquence1). Le <strong>finance</strong>ment<br />
des opérations économiques traditionnelles est alors plus difficile à obtenir<br />
puisque même les banques hésitent à se prêter de l’argent entre-elles.<br />
Pré-requis<br />
Offre, demande, banque centrale,<br />
fonctions de la monnaie,<br />
taux d’intérêt.<br />
Notions à acquérir<br />
Balance des paiements, flux internationaux de capitaux,<br />
devises, marché des changes, spéculation.<br />
Activité 20<br />
Sensibilisation : Document n° 15<br />
Valeur de l’euro en dollars<br />
1,6<br />
1,5<br />
1,4<br />
1,3<br />
1,3<br />
1,2<br />
1,1<br />
Alternatives<br />
Economiques,<br />
HS n° 88,<br />
l’état de l’économie<br />
2011.<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
1,0<br />
0,9<br />
0,8<br />
0,7<br />
0,6<br />
1999<br />
2001 2003 2005 2007 2009<br />
Source : OCE<br />
28 Séquence 2 – SE01<br />
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Questions<br />
Faites une phrase de lecture avec la valeur de 2010.<br />
Comparez la situation de 2010 à celle de 2001.<br />
À quelle période était-il le plus intéressant pour un touriste français<br />
d’aller aux Etats Unis ?<br />
Quelle conséquence un euro élevé par rapport au dollar peut-il avoir<br />
sur le nombre de touristes américains se rendant en Europe.<br />
Problématique<br />
Des échanges ont sans cesse lieu entre différents agents économiques<br />
situés dans différents pays.<br />
Nous nous demanderons d’abord ici comment sont enregistrés ces échanges<br />
avant d’aborder en particulier les flux de capitaux. Enfin nous verrons pourquoi<br />
le taux de change est un déterminant primordial <strong>et</strong> fait l’obj<strong>et</strong> d’enjeux<br />
pour les pays qui cherchent à rendre leurs produits compétitifs pour pouvoir<br />
les exporter <strong>et</strong> leurs territoires attractifs pour attirer les capitaux.<br />
A<br />
La balance des paiements :<br />
instrument de mesure des<br />
échanges internationaux<br />
1. Qu’est-ce que la balance des paiements ?<br />
Elle est composée de plusieurs balances particulières<br />
qui s’emboîtent les unes dans les autres.<br />
La balance des paiements est<br />
un document comptable qui<br />
récence les opérations économiques<br />
(commerciales, financières<br />
<strong>et</strong> monétaires) qu’un<br />
pays entr<strong>et</strong>ient avec le reste du<br />
monde, généralement pendant<br />
une année civile.<br />
Document n° 16<br />
La balance des paiements regroupe trois grands<br />
comptes ainsi qu’un poste « erreurs <strong>et</strong> omissions »,<br />
qui est un poste d’ajustement lié aux difficultés statistiques<br />
d’enregistrement des transactions entre<br />
pays. Ce sont le compte des transactions courantes le<br />
compte de capital <strong>et</strong> le compte financier.<br />
Le compte des transactions courantes regroupe la<br />
balance commerciale <strong>et</strong> la balance des invisibles.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
29<br />
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La balance commerciale enregistre les flux de marchandises entre la<br />
France <strong>et</strong> le reste du monde c’est-à-dire les exportations <strong>et</strong> les importations.<br />
Le solde commercial est égal à la différence entre les exportations<br />
<strong>et</strong> les importations.<br />
La balance des invisibles recense l’ensemble des échanges des services<br />
avec l’extérieur (exemples : le transport, le tourisme, les brev<strong>et</strong>s…), certains<br />
revenus du travail (travailleurs frontaliers) <strong>et</strong> les revenus du capital<br />
sous forme d’intérêts <strong>et</strong> de dividendes. Le dernier ensemble qui compose<br />
la balance des invisibles correspond aux transferts courants qui<br />
sont des opérations sans contreparties (exemples : dons, aide publique,<br />
envois de fonds des travailleurs..).<br />
Le compte de capital r<strong>et</strong>race les transferts n<strong>et</strong>s en capital entre la France<br />
<strong>et</strong> le reste du monde (exemple : annulation des d<strong>et</strong>tes) <strong>et</strong> les acquisitions<br />
d’actifs non financiers tels que les brev<strong>et</strong>s.<br />
Le compte financier distingue les opérations relatives aux investissements<br />
directs, aux investissements de portefeuille, aux autres investissements<br />
(crédits commerciaux, prêts..) <strong>et</strong> enfin les mouvements relatifs<br />
aux avoirs de réserve (or, devises étrangères..).<br />
Les Investissements Directs à l’Étranger (IDE) sont ceux qui conduisent à<br />
une prise de contrôle des activités économiques (création d’unité de production,<br />
investissements immobiliers, acquisition d’au moins 10 % du<br />
capital d’entreprises étrangères cotées sur les marchés financiers).<br />
Les investissements de portefeuille recensent les achats (
À l’aide du document n° 15, complétez le schéma suivant :<br />
La balance des paiements<br />
–<br />
– Exportations <strong>et</strong><br />
importations de services<br />
– Revenus<br />
– Transferts courants<br />
–<br />
–<br />
–<br />
–<br />
– Avoirs de réserve<br />
(or, devises étrangères...)<br />
Flux<br />
internationaux<br />
de capitaux<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
Chaque opération correspond à une entrée ou une<br />
sortie de devises ainsi par exemple le fait que des touristes<br />
étrangers viennent en France (<strong>et</strong> consomment)<br />
correspond à une exportation de services <strong>et</strong> donc à<br />
une entrée de devises.<br />
Le terme devise est utilisé pour<br />
désigner une monnaie étrangère.<br />
Activité 22<br />
Questions<br />
Pour chacune des opérations suivantes, vous indiquerez à quel type<br />
d’opération cela fait référence <strong>et</strong> s’il s’agit d’une entrée ou d’une sortie<br />
de devises. Pour ce faire, vous placerez le numéro de chaque opération<br />
dans la case correspondante.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
31<br />
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Entrées de devises<br />
Sorties de devises<br />
Biens<br />
Services<br />
Revenus<br />
Transferts courants<br />
Transferts en capital<br />
Acquisition d’actifs non financiers<br />
Investissements directs à l’étranger<br />
Investissements de portefeuille<br />
Propositions<br />
Expédition par Lenôtre, installé à Paris, de pâtisseries en Russie.<br />
Livraison aux concessionnaires Dacia de Bordeaux, de voitures fabriquées<br />
à Casablanca au Maroc.<br />
Vente par l’unité d’assemblage Dell de Dublin d’un ordinateur à un<br />
particulier français.<br />
Annulation de la d<strong>et</strong>te publique du Congo.<br />
Vente de brev<strong>et</strong>s américains aux laboratoires Sanofi-Aventis.<br />
Séjour de touristes français en Tunisie.<br />
Bill<strong>et</strong>s de train SNCF ach<strong>et</strong>és par une agence de voyage chinoise pour<br />
le compte de ses clients.<br />
Achat par TF1 d’épisodes de la série des Experts.<br />
Achat par la télévision québécoise des droits de diffusion d’un film<br />
française.<br />
Acquisition de 51 % du capital de Maroc télécom par Vivendi (France).<br />
Prise de participation du capital de Péchiney (France) par Alcan (Canada).<br />
Paiement de dividendes aux actionnaires américains de L’Oréal.<br />
Aide de la croix rouge aux victimes du tremblement de terre <strong>et</strong> du<br />
tsunami au Japon.<br />
Envoi de fonds à Madagascar par un travailleur immigré en France.<br />
Salaire d’un fonctionnaire français en poste à Bruxelles.<br />
Salaire d’un diplomate chinois en poste à Paris.<br />
Subvention de l’Union Européenne au Mont St Michel.<br />
32 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
A r<strong>et</strong>enir<br />
La balance des paiements obéit au principe de la comptabilité en partie<br />
double c’est-à-dire que chaque opération donne lieu à deux écritures<br />
comptables. Une opération est ainsi enregistrée comme un flux, comme<br />
une transaction <strong>et</strong> une seconde fois (avec inversion de signe) comme un<br />
règlement. Par exemple, une exportation de marchandise a pour contrepartie<br />
une entrée de devises. De ce fait la balance des paiements est nécessairement<br />
équilibrée <strong>et</strong> seuls les soldes intermédiaires peuvent être déséquilibrés<br />
(en excédent ou en déficit). Ce sont alors ces soldes intermédiaires<br />
qui sont étudiés.<br />
2. L’interprétation des soldes de la balance<br />
des paiements<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
L’étude des soldes intermédiaires (positifs ou négatifs) perm<strong>et</strong> d’établir un<br />
diagnostic de la situation d’un pays. Les soldes les plus commentés sont le<br />
solde de la balance (ou du compte) des transactions courantes <strong>et</strong> le solde<br />
du compte de capital.<br />
Le solde du compte des transactions courantes est l’un des résultats les<br />
plus importants d’une économie.<br />
Lorsqu’il est négatif on parle de déficit courant <strong>et</strong> cela signifie que l’économie<br />
vit au-dessus de ses moyens puisqu’elle consomme <strong>et</strong> investit davantage<br />
qu’elle ne produit.<br />
Elle est alors en besoin de <strong>finance</strong>ment puisqu’elle doit <strong>finance</strong>r c<strong>et</strong>te<br />
consommation ou c<strong>et</strong> investissement supplémentaire en faisant appel à<br />
l’extérieur, à l’épargne étrangère.<br />
Activité 23<br />
Complétez le texte suivant<br />
Si le solde de la balance des transactions courantes est ………………… cela<br />
signifie que le pays produit ………………… qu’il ne consomme <strong>et</strong> investit. Il<br />
est alors en ………………… puisqu’il dégage une épargne supplémentaire<br />
qu’il peut placer ………………….<br />
Séquence 2 – SE01<br />
33<br />
© Cned – Académie en ligne
A r<strong>et</strong>enir<br />
Lorsqu’on analyse une balance des paiements, un déficit du compte des<br />
transactions courantes correspond (mécaniquement compte tenu de l’équilibre)<br />
à un excédent du compte de capital <strong>et</strong>/ou du compte financier.<br />
La somme du solde du compte des transactions courantes <strong>et</strong> du solde du<br />
compte de capital (négligeable), indique par approximation la capacité ou<br />
le besoin de <strong>finance</strong>ment du pays on parle alors parfois du solde à <strong>finance</strong>r.<br />
Le solde du compte des transactions courantes <strong>et</strong> du compte de capital<br />
coïncident avec le solde du compte financier. L’ajustement se fait par les<br />
flux monétaires (les réserves de change)<br />
La variation des avoirs de réserve regroupe des moyens de <strong>finance</strong>ment<br />
destinés à « solder » la balance des paiements, par construction toujours<br />
équilibrée.<br />
Résumé :<br />
Le solde du compte de capital étant relativement négligeable pour l’interprétation,<br />
un déficit du compte des transactions courantes signifie que :<br />
– Le pays investit <strong>et</strong> consomme plus qu’il ne produit<br />
– Le pays est en besoin de <strong>finance</strong>ment <strong>et</strong> doit faire appel à l’épargne<br />
étrangère pour <strong>finance</strong>r le déficit<br />
– Il y a excédent du compte financier<br />
– Ce déficit est égal à l’excédent du compte financier si les réserves de<br />
changes restent constantes.<br />
Activité 24<br />
Document n° 17<br />
Les difficultés liées à l’interprétation des soldes<br />
de la balance de paiements<br />
Il serait simpliste d’assimiler déficit commercial <strong>et</strong> mauvaise économique.<br />
Pour interpréter un solde commercial il faut chercher avant tout<br />
à expliquer comment il s’est formé. Ainsi une nation peut connaître un<br />
déficit commercial du fait d’une forte croissance qui stimule les importations,<br />
ou encore d’une dépendance énergétique sans que cela ne puisse<br />
être interpréter comme un manque de compétitivité. Un déficit commercial<br />
peut être compensé par un excédent des services qui est alors révélateur<br />
du dynamisme du secteur tertiaire. Inversement, un excédent des<br />
transactions courantes peut-être dû à un ralentissement économique<br />
pesant sur les importations.<br />
34 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
Questions<br />
Qu’est-ce qu’un déficit commercial ?<br />
Expliquez le passage en vert.<br />
Expliquez pourquoi un déficit du compte financier peut être signe<br />
d’une bonne santé des firmes transnationales.<br />
Activité 25<br />
Document n° 18<br />
Transactions courantes<br />
Soldes bruts<br />
60<br />
En milliards d’euros<br />
40<br />
20<br />
0<br />
–20<br />
–40<br />
–60<br />
–80<br />
2000 2001 2002 2003 2004 2005<br />
2006 2007 2008 2009 2010<br />
Transactions courantes<br />
Biens<br />
Services<br />
Revenus<br />
Transferts courants<br />
Banque de France, 2010 Rapport annuel : la balance des paiements<br />
<strong>et</strong> la position extérieure de la France, juin 2011<br />
Questions<br />
Faites une phrase pour exprimer le solde des transactions courantes<br />
de la France en 2010.<br />
Quelle en est la cause principale ? Pour répondre comparez la situation<br />
de 2010 à celle de 2009.<br />
Quels soldes viennent limiter le déficit du compte des transactions<br />
courantes ?<br />
Pour aller plus loin vous pouvez aller sur le site de la Banque de France.<br />
Au sein de la balance des paiements, on peut constater que les flux internationaux<br />
de capitaux ont connu une forte croissance. Ils ont ainsi<br />
augmenté près de trois fois plus que le commerce mondial entre 1994 <strong>et</strong><br />
2007 d’après l’OCDE.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
35<br />
© Cned – Académie en ligne
B<br />
L’essor des flux de capitaux dans<br />
les échanges internationaux<br />
Les flux internationaux de capitaux s’observent dans la balance des paiements<br />
dans le compte financier. Ces flux, composés notamment d’investissement<br />
de portefeuille <strong>et</strong> d’investissements directs.<br />
1. Le constat<br />
Activité 26<br />
Document n° 19<br />
Les flux bruts mondiaux de capitaux<br />
sont montés en flèche depuis 1995<br />
8000<br />
15<br />
7000<br />
En % du<br />
PIB mondial<br />
6000<br />
(échelle de<br />
12<br />
5000<br />
droite)<br />
9<br />
4000<br />
3000<br />
6<br />
2000<br />
En milliards de dollars<br />
3<br />
1000<br />
(échelle de gauche)<br />
0<br />
1995 2000 05<br />
Questions<br />
Faites une phrase de lecture avec les données de 2005.<br />
Par combien ont été multipliés les flux de capitaux entre 1995 <strong>et</strong><br />
2005 ?<br />
36 Séquence 2 – SE01<br />
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2. Des éléments d’explication<br />
Activité 27<br />
Document n° 20<br />
C<strong>et</strong>te accélération de l’<strong>intégration</strong> financière mondiale a reflété une combinaison<br />
de divers facteurs conjoncturels <strong>et</strong> structurels :<br />
La poursuite de l’innovation <strong>et</strong> du développement financiers aussi bien<br />
dans les économies émergentes que dans les économies développées a<br />
accéléré l’<strong>intégration</strong> financière mondiale. Le vif essor des activités bancaires<br />
<strong>internationale</strong>s, couplé à l’extension des intérêts étrangers dans<br />
les institutions financières, <strong>et</strong> la tendance croissante de ces dernières à<br />
se <strong>finance</strong>r sur les marchés de capitaux internationaux ont joué un rôle<br />
important, surtout dans la période antérieure à la crise.<br />
[…] Ces activités étaient surtout concentrées dans les économies avancées.<br />
[…]<br />
La croissance rapide des échanges a également contribué à l’<strong>intégration</strong><br />
financière mondiale par la création de crédits commerciaux <strong>et</strong> de<br />
contrats d’assurance à l’exportation. Toutefois, les flux internationaux de<br />
capitaux ont augmenté près de trois fois plus que le commerce mondial<br />
entre 1994 <strong>et</strong> 2007.<br />
Dans les pays avancés, après la création de l’euro, l’élimination de<br />
la prime de risque de change au sein de la zone euro a contribué à une<br />
<strong>intégration</strong> financière <strong>européenne</strong> plus poussée […]<br />
Les opportunités d’investissements se sont multipliées dans de nombreuses<br />
économies émergentes, qui ont aussi bénéficié d’une n<strong>et</strong>te diminution<br />
du biais domestique, même si la plupart des flux continuent de<br />
se produire entre les pays avancés.<br />
L’impact de ces changements structurels a été exacerbé jusqu’en 2007<br />
par des facteurs cycliques, notamment une période prolongée de faiblesse<br />
des taux d’intérêt dans les pays avancés <strong>et</strong> une épargne exceptionnelle<br />
des pays exportateurs de produits de base.<br />
Perspectives économiques de l’ocde, volume 2001/1 OCDE<br />
Question<br />
Identifiez les principaux facteurs de la hausse des flux de capitaux.<br />
Rappel de première sur la globalisation financière :<br />
L’accroissement des flux de capitaux a été possible grâce au processus<br />
de libéralisation quasi complète des échanges de capitaux qui est intervenu<br />
depuis le début des années 1980, débouchant sur la réalisation<br />
d’un marché mondial des capitaux très peu contrôlé. C’est la « globalisation<br />
financière » qui s’est réalisée suivant la « règle des 3 D » :<br />
– déréglementation des mouvements de capitaux : il n’y a quasiment<br />
plus de contrôles, de réglementations, dans le but de favoriser leur<br />
circulation <strong>internationale</strong> ;<br />
Séquence 2 – SE01<br />
37<br />
© Cned – Académie en ligne
– décloisonnement des marchés : les différents marchés des capitaux ne<br />
sont plus séparés les uns des autres <strong>et</strong> tous les acteurs peuvent intervenir<br />
sur tous les marchés ;<br />
– désintermédiation : les entreprises ont un accès direct aux marchés<br />
des capitaux sans passer par les intermédiaires traditionnels que sont<br />
les banques.<br />
L’innovation technologique <strong>et</strong> la circulation accélérée de l’information,<br />
conjuguées à l’augmentation considérable de l’épargne globale traversant<br />
les frontières sous forme d’instruments financiers, ont favorisé une<br />
internationalisation spectaculaire des flux de capitaux.<br />
C<br />
L’impact du taux de change<br />
sur les échanges<br />
Comme nous l’avons vu la balance des paiements enregistre les opérations<br />
économiques d’un pays avec le reste du monde. Or tous les pays ne<br />
possèdent pas la même monnaie. Ainsi par exemple si vous partez en vacances<br />
à l’étranger (or zone euro) il<br />
vous faudra changer vos euros<br />
contre des devises c’est-à-dire la<br />
monnaie locale, vous aurez alors<br />
effectué une opération de change.<br />
Il en est de même pour toutes les<br />
transactions effectuées avec<br />
l’étranger puisque généralement la<br />
monnaie nationale doit être convertie<br />
dans la monnaie du pays avec<br />
lequel s’effectue la transaction.<br />
Une opération de change<br />
consiste à échanger une monnaie<br />
dans une autre monnaie<br />
(appelée devise)<br />
Les échanges de devises se réalisent<br />
sur le marché des changes.<br />
1. Les systèmes de change<br />
Le marché des changes est le marché sur lequel s’échangent des devises<br />
les unes contre les autres <strong>et</strong> se forment les taux de changes en fonction<br />
des offres <strong>et</strong> des demandes des agents économiques <strong>et</strong> de l’intervention<br />
des autorités monétaires.<br />
Le taux de change (ou cours de change) qui est le prix d’une monnaie<br />
exprimé par rapport à une monnaie étrangère.<br />
Ce marché n’a pas d’existence matérielle <strong>et</strong> est constitué de l’ensemble<br />
des opérateurs qui sont connectés par les moyens informatiques.<br />
Il existe deux systèmes de changes : les changes fixes <strong>et</strong> les changes<br />
flottants.<br />
38 Séquence 2 – SE01<br />
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Activité 28<br />
Document n° 21<br />
Pour éviter que les fluctuations monétaires n’entravent les échanges<br />
commerciaux, les pays peuvent instaurer des changes fixes <strong>et</strong> stables<br />
entre leurs monnaies nationales.<br />
Le système monétaire international est un ensemble d’accords internationaux<br />
qui indiquent comment sont déterminés les taux de change. Une<br />
monnaie peut être indexée à un étalon (par exemple, une quantité d’or),<br />
à une autre devise (le dollar) ou à une combinaison de devises. On parle<br />
alors de changes fixes.<br />
Le système monétaire européen qui existait avant la création de la monnaie<br />
unique <strong>européenne</strong> fixait ainsi une partié entre le franc français <strong>et</strong> le<br />
mark allemand (1 mark = 3,40 francs par exemple). La parité définit donc<br />
la valeur officielle d’une monnaie par rapport à une autre.<br />
La difficulté réside alors dans le maintien de c<strong>et</strong>te parité. Elle nécessite<br />
l’intervention des banques centrales. Si la parité franc/mark se modifie<br />
en faveur de la devise allemande, la banque de France doit ach<strong>et</strong>er du<br />
franc afin de soutenir son cours.<br />
Si une banque centrale est dans l’incapacité de défendre la parité officielle<br />
de sa monnaie, faute de réserves de changes suffisantes, elle peut<br />
être amenée à modifier son taux de change : elle dévaluera ou réévaluera<br />
sa monnaie des taux de change fixés (dévaluation).<br />
Question<br />
Illustrez la phrase en vert en partant d’une situation où 1mark=3,40<br />
francs.<br />
Pourquoi, dans un système de changes fixes, les autorités monétaires<br />
doivent-elles intervenir ?<br />
Comment les autorités monétaires peuvent-elles faire pour assurer<br />
la parité ?<br />
Activité 29<br />
Document n° 22<br />
Un système de changes flottants est un système de change dans lequel<br />
la banque centrale d’un pays n’a aucune obligation d’intervenir sur la<br />
valeur de sa monnaie. Les monnaies n’ont pas de parité officielle, leur<br />
cours se forme sur le marché des changes en fonction des offres <strong>et</strong> des<br />
demandes.<br />
On distingue deux sous systèmes de flottement :<br />
Le flottement pur : les autorités monétaires n’interviennent pas sur le<br />
marché des changes.<br />
Cependant dans la réalité les banques centrales interviennent toujours<br />
plus ou moins afin d’éviter de trop fortes fluctuations de leurs monnaies.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
39<br />
© Cned – Académie en ligne
Le flottement administré : les autorités monétaires peuvent intervenir<br />
sur le marché des changes pour réguler le cours de leur monnaie.<br />
Question<br />
À partir des documents n° 21 <strong>et</strong> n° 22, complétez le schéma suivant :<br />
avec les termes, « peuvent », « doivent », « ne doivent pas ».<br />
Changes fixes<br />
Changes flottants<br />
pur<br />
administré<br />
Les autorités monétaires<br />
intervenir pour<br />
maintenir la parité<br />
Les autorités monétaires<br />
intervenir<br />
Les autorités monétaires<br />
intervenir<br />
Remarque<br />
Dans un système de changes flexibles une monnaie peut s’apprécier ou<br />
se déprécier. Les dévaluations ou réévaluation ne peuvent se produire<br />
qu’en changes fixes.<br />
Que ce soit dans un système de changes fixes ou de changes flottants,<br />
l’offre <strong>et</strong> la demande de devises déterminent donc le taux de change.<br />
2. Le fonctionnement du marché des changes<br />
Le marché des changes fonctionne comme un marché « classique »,<br />
c’est-à-dire que le taux de change est déterminé par la loi de l’offre <strong>et</strong> de<br />
la demande. (Rappels de seconde <strong>et</strong> de première)<br />
Document n° 23<br />
Taux de change<br />
Courbe d’offre<br />
de devises<br />
Courbe de demande<br />
de devises<br />
Quantités de devises<br />
Le taux de change est déterminé par la rencontre (au point d’équilibre)<br />
entre l’offre <strong>et</strong> la demande sur le marché des changes.<br />
Le taux de change est déterminé par l’offre <strong>et</strong> la demande de chacune<br />
des deux monnaies : si la demande dépasse l’offre, le cours augmente <strong>et</strong><br />
inversement si l’offre dépasse la demande le cours baisse.<br />
40 Séquence 2 – SE01<br />
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Plus une devise est demandée, plus son taux de change par rapport aux<br />
autres augmente.<br />
Le taux de change étant le résultant de la confrontation entre l’offre <strong>et</strong> la<br />
demande de monnaie<br />
a) L’influence de la balance des transactions courantes.<br />
Activité 30<br />
Questions<br />
Complétez le texte suivant avec les termes : baisser (2 fois), offerte,<br />
demandée, importe, exporte, augmenter.<br />
Lorsqu’un pays connaît un excédent commercial (par exemple), il<br />
………………… plus qu’il n …………………, les exportateurs désirant recevoir<br />
leur propre monnaie, les importateurs vont devoir s’en procurer. Le cours<br />
de la monnaie du pays en excédent commercial va donc …………………, <strong>et</strong><br />
inversement le cours de la devise en usage dans le pays qui importe va<br />
………………….<br />
À l’inverse, un pays dont la balance commerciale est déficitaire voit sa<br />
monnaie davantage ………………… (par les importateurs qui cherchent<br />
des devises) que …………………. Le cours de la monnaie nationale va alors<br />
………………….<br />
Les offres <strong>et</strong> les demandes de devises peuvent donc avoir pour origine<br />
les échanges internationaux de biens <strong>et</strong> services mais aussi les mouvements<br />
internationaux d’actifs financiers.<br />
b) Les taux d’intérêts déterminants de l’offre <strong>et</strong> de la<br />
demande de devises<br />
Document n° 24<br />
Les choix de politique monétaire ont aussi un impact sur le cours des<br />
monnaies. Les écarts entre taux d’intérêts sont traditionnellement un déterminant<br />
majeur des évolutions des taux de change, puisque les investisseurs<br />
se portent naturellement sur les monnaies dans lesquelles sont<br />
libellés les actifs les mieux rémunérés. Avec un taux directeur de la Fed à<br />
0,25 %, les placements en dollars ne sont pas franchement attractifs. C<strong>et</strong><br />
eff<strong>et</strong> est aujourd’hui amplifié par les opérations spéculatives consistant<br />
à vendre des dollars pour ach<strong>et</strong>er des actifs dans d’autres devises.<br />
Alternatives Economiques n° 286, décembre 2009.<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
D’autres facteurs autres que commerciaux interviennent dans la détermination<br />
du taux de change, ainsi on peut appliquer le même raisonnement<br />
aux transactions portant sur des actifs financiers. Par exemple,<br />
si les taux d’intérêts sont plus élevés en Europe qu’aux États Unis,<br />
Séquence 2 – SE01<br />
41<br />
© Cned – Académie en ligne
les titres (obligations notamment) libellées en dollars vont être délaissés<br />
au profit de titres libellés en euros. Ainsi, des sorties de capitaux des<br />
Etats-Unis engendrent une demande d’euros <strong>et</strong> une offre de dollars. Le<br />
dollar se déprécie. Les autorités monétaires, peuvent donc, y compris en<br />
changes flottants, influencer le cours de leur monnaie en jouant sur les<br />
taux directeurs<br />
D’autre part, les variations des taux de change s’expliquent aussi par la<br />
spéculation.<br />
Remarque<br />
Revoir votre cours de première sur la politique monétaire <strong>et</strong> les taux d’intérêts.<br />
c) La spéculation : motif d’offre <strong>et</strong> de demande de<br />
devises<br />
Le marché des changes fonctionne<br />
en continu <strong>et</strong> les cours peuvent se<br />
modifier en permanence, les opérateurs<br />
financiers peuvent alors<br />
chercher à ach<strong>et</strong>er/vendre des<br />
devises uniquement dans le but<br />
de bénéficier du différentiel de<br />
change entre 2 opérations d’ach<strong>et</strong><br />
<strong>et</strong> de vente. On parle alors de spéculation<br />
sur les monnaies.<br />
La spéculation est une transaction<br />
effectuée sur des titres (actions,<br />
obligations..), des matières<br />
premières ou des devises dans la<br />
perspective d’une variation de<br />
prix à la hausse ou à la baisse <strong>et</strong><br />
dont l’objectif est de réaliser un<br />
gain en capital.<br />
Activité 31<br />
Document n° 25<br />
La crise de confiance des marchés envers la soutenabilité des d<strong>et</strong>tes<br />
grecque, portugaise <strong>et</strong> espagnole fait le bonheur des hedge funds 2 . Seul<br />
un message fort des dirigeants de l’UE pourra m<strong>et</strong>tre un terme à ces attaques<br />
spéculatives qui se répercutent sur l’euro.<br />
Au somm<strong>et</strong> il y a moins de quatre mois, l’euro est actuellement au plus<br />
bas : la monnaie unique <strong>européenne</strong> vaut à peine 1,37 dollar, son plus<br />
bas niveau depuis huit mois, contre plus de 1,50 dollar en octobre 2009.<br />
C<strong>et</strong>te évolution est moins le refl<strong>et</strong> d’un regain de vigueur du bill<strong>et</strong> vert<br />
que de la défiance des investisseurs envers l’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> les déficits<br />
records des pays d’Europe du Sud. Le problème est que c<strong>et</strong>te inquiétude<br />
légitime a laissé place à une forte dose d’irrationnel.<br />
[…]<br />
La Grèce, dont les déficits <strong>et</strong> la d<strong>et</strong>te publics sont si élevés que la Commission<br />
<strong>européenne</strong> a placé le pays sous une quasi-tutelle, a été le dé-<br />
2. *Un hedge funds est un fonds de placement spécial avec pour objectif la performance maximale. Il utilise toute<br />
une panoplie d’instruments financiers : la vente à terme, la vente à découvert… Ce fonds peut investir pour<br />
profiter de la hausse comme de la baisse des marchés !<br />
42 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
clencheur de c<strong>et</strong>te débâcle financière qui a contaminé depuis le Portugal<br />
<strong>et</strong> l’Espagne. Depuis trois semaines, le prix des obligations émises par les<br />
trésors grecs, portugais <strong>et</strong> espagnol ont perdu plus de 5 % de leur valeur,<br />
tandis que les taux d’intérêt de leurs emprunts sont montés en flèche.<br />
Athènes, Lisbonne <strong>et</strong> Madrid dénoncent des attaques spéculatives. […]<br />
Car l’opportunité de s’enrichir, pour ces fonds spéculatifs, est double.<br />
Pariant sur la baisse du prix des obligations des pays du sud de la zone<br />
euro, ils vendent à terme ces obligations à découvert – c’est-à-dire avant<br />
d’en être les propriétaires réels – espérant ainsi profiter d’une baisse<br />
rapide pour générer des plus values. Une tendance qu’ils alimentent en<br />
ach<strong>et</strong>ant des positions <strong>et</strong> en les revendant dans la foulée. De fait, plus<br />
ils vendent, plus les prix baissent. […]<br />
Par ricoch<strong>et</strong>, ces attaques se répercutent sur l’euro : sous la pression<br />
des fonds spéculatifs, les investisseurs privilégient les placements jugés<br />
aujourd’hui moins risqués, en dollar, traditionnelle valeur refuge lorsque<br />
les marchés tanguent.<br />
La zone euro, nouveau terrain de jeu des spéculateurs,<br />
Émilie Lévêque, Lexpansion.com – 08/02/2010<br />
Pourquoi les taux d’intérêt ont-ils augmenté ?<br />
Expliquez ce qu’est la vente à terme.<br />
Expliquez ce qu’est la vente à découvert.<br />
Pourquoi l’euro se trouve affaibli ?<br />
Expliquez le passage en vert « De fait, plus ils vendent, plus les prix<br />
baissent ».<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
La spéculation a une incidence sur le taux de change.<br />
En eff<strong>et</strong>, en ach<strong>et</strong>ant/vendant des titres massivement, les spéculateurs<br />
vont provoquer une évolution de leurs cours :<br />
Si des titres sont fortement demandés leurs cours vont augmenter<br />
Si des titres sont massivement mis en vente, leur cours va baisser.<br />
Spéculer va de fait avoir une incidence sur l’offre <strong>et</strong> la demande de devises<br />
qui sont demandées par exemple pour ach<strong>et</strong>er ces titres. La spéculation<br />
ayant un impact sur l’offre <strong>et</strong> la demande de devises, elle modifie donc les<br />
cours de change.<br />
Remarque<br />
La spéculation peut s’opérer directement sur les devises, en les ach<strong>et</strong>ant/vendant<br />
afin de bénéficier des différentiels de change.<br />
Le taux de change d’une monnaie varie donc en fonction de nombreux<br />
déterminants <strong>et</strong> son suivi est important puisqu’il a un impact sur la situation<br />
économique des pays dans lesquels c<strong>et</strong>te monnaie est en usage.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
43<br />
© Cned – Académie en ligne
Pour aller plus loin<br />
Allez sur www.france-info.com<br />
Puis dans chroniques<br />
Sélectionnez « tout info, tout éco »<br />
Recherchez dans les archives de la Semaine du 08/02/2010 au<br />
14/02/2010<br />
Une liste de chronique apparaît, cliquez sur celle intitulée « Crise de l’euro<br />
: la spéculation, maître du jeu ? »<br />
Téléchargez le Podcast ou lisez l’article.<br />
3. L’impact d’une variation des cours<br />
de change<br />
Activité 32<br />
Dates<br />
Taux de change<br />
Prix en dollar d’un produit fabriqué en<br />
zone euro <strong>et</strong> vendu 100 €<br />
28 décembre 2004 1 € =1,36 $<br />
3 décembre 2009 1 € =1,51 $<br />
25 mai 2010 1 € = 1,22 $<br />
17 août 2011 1 € =1,45 $<br />
Le taux de change est donc une<br />
des sources de la compétitivité<br />
prix, lorsqu’une monnaie est<br />
sous-évaluée ou se déprécie cela<br />
accroît la compétitivité prix de<br />
son pays ém<strong>et</strong>teur.<br />
Comment l’euro a-t-il évolué entre décembre 2004<br />
<strong>et</strong> décembre 2009 ?<br />
Comment l’euro a-t-il évolué entre décembre 2009<br />
<strong>et</strong> mai 2010 ?<br />
Les pays de la zone euro produisent <strong>et</strong> vendent<br />
aux Etats Unis un produit facturé 100€. Calculez le<br />
prix en dollar pour les américains pour ces 4 dates.<br />
Complétez la colonne correspondante.<br />
Comment les exportations de ce produit peuventelles<br />
avoir évolué entre décembre 2004 <strong>et</strong> décembre<br />
2009 ?<br />
Quel impact a l’évolution du taux de change sur la compétitivité ?<br />
Activité 33<br />
Document n° 26<br />
Côté américain, la politique monétaire ultra-expansive conduite par la<br />
Fed, la Banque centrale américaine, depuis la fin 2008 a entraîné une<br />
dépréciation importante du dollar. C<strong>et</strong>te chute a facilité à son tour la reprise<br />
des exportations américaines au second trimestre 2009.<br />
[…]<br />
44 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
Par ailleurs, les autorités chinoises ont décidé en août 2008 de revenir à<br />
la parité fixe du yuan vis-à-vis du dollar, politique en vigueur de 1994 à<br />
2005. […] Le yuan a donc suivi le dollar à la baisse à partir de mars 2009,<br />
se dépréciant de 17 % par rapport à l’euro <strong>et</strong> de 12 % par rapport au yen.<br />
Si l’on tient compte de l’orientation des échanges, le yuan s’est déprécié<br />
vis-à-vis des monnaies des principaux partenaires de la chine de 16 %<br />
en termes nominaux 3 <strong>et</strong> de 11 % en termes réels 4 en huit mois. De la<br />
part d’un pays ayant accumulé en dix ans 2 000 milliards de réserves de<br />
change <strong>et</strong> dont l’excédent des échanges courants approchait les 10 % du<br />
PIB en 2008, une telle politique ne peut passer que pour l’expression d’un<br />
mercantilisme agressif […] la sous-évaluation du yuan étant l’équivalent<br />
monétaire d’un tarif à l’importation ou d’une subvention à l’exportation.<br />
Jacques Adda, La double face du yuan,<br />
Alternatives Économiques n° 287, janvier 2010<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
Les Etats Unis sont-ils en changes fixes ou flottants ?<br />
La monnaie chinoise est elle fixe ou flottante vis-à-vis du dollar ?<br />
En quoi consiste une politique monétaire expansive ?<br />
Expliquez pourquoi une politique monétaire expansive peut conduire<br />
à une hausse des exportations ?<br />
Expliquez le passage en vert.<br />
En maintenant le yuan sous évalué, le gouvernement chinois espère<br />
augmenter la compétitivité. En eff<strong>et</strong>, puisque la valeur de la monnaie<br />
nationale baisse,<br />
le prix en monnaie étrangère des produits exportés va baisser <strong>et</strong> les<br />
rendre plus compétitifs.<br />
le prix des produits à l’importation exprimé en monnaie locale va augmenter<br />
<strong>et</strong> donc les rendre moins compétitifs.<br />
Par la baisse des importations <strong>et</strong> la hausse des exportations, la balance<br />
commerciale doit s’améliorer.<br />
Conclusion<br />
Les échanges internationaux se sont n<strong>et</strong>tement accrus notamment sous<br />
l’impulsion des flux de capitaux qui ont connu un essor important du fait<br />
de la globalisation financière. L’Europe, qui arrive en tête dans ce domaine<br />
des flux de capitaux, a connu un essor rapide des flux à l’intérieur du continent,<br />
encouragés par l’adoption de l’euro comme monnaie commune.<br />
Nous allons voir dans le 3 e <strong>et</strong> dernier chapitre de c<strong>et</strong>te séquence quelle<br />
est la place de l’Union <strong>européenne</strong> <strong>et</strong> plus particulièrement des pays<br />
ayant pour monnaie l’euro dans l’économie globale.<br />
3. taux de change nominal : celui constaté à travers les prix courants<br />
4. taux de change réel : il est calculé de manière à éliminer les écarts d’inflation entre pays.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
45<br />
© Cned – Académie en ligne
3<br />
Quelle<br />
est la place de l’Union <strong>européenne</strong><br />
dans l’économie globale ?<br />
Introduction<br />
Le libre échange est censé apporter un surcroît de croissance économique.<br />
C’est pour cela que des Unions régionales ont vu le jour,<br />
comme la CEE devenue Union Européenne ou d’autres Unions régionales<br />
comme l’ALENA (accord de libre échange nord américain), le<br />
MERCOSUR en Amérique Latine ou l’ASEAN en Asie. Et, si un principe<br />
bien connu veut que l’union fasse la force, on peut penser que<br />
lorsque des pays se regroupent pour négocier, ils auront plus d’influence.<br />
En eff<strong>et</strong>, ensemble ils représentent une part plus importante<br />
du commerce international, des IDE, (investissement direct à<br />
l’étranger) <strong>et</strong>c. C’est l’un des aspects qui peut expliquer l’<strong>intégration</strong><br />
poussée de l’Union <strong>européenne</strong>. Ici nous nous intéresserons à<br />
l’aspect économique de l’<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong> mais il faut garder<br />
à l’esprit que l’objectif fondamental des « pères de l’Europe » était<br />
un objectif de paix.<br />
Pré-requis<br />
Banque centrale, politique<br />
budgétaire, politique monétaire.<br />
Notions à acquérir<br />
Euro, union économique <strong>et</strong> monétaire.<br />
Sensibilisation<br />
Activité 34<br />
Allez sur le site www.touteleurope.eu<br />
Dans thème sélectionnez « euro » puis « quizz euro »<br />
Vous ferez alors un point sur vos connaissances de départ.<br />
Problématique :<br />
Comment <strong>et</strong> pourquoi l’Union économique <strong>et</strong> monétaire s’est-elle mise<br />
en place ? À quelles difficultés doit-elle faire face ?<br />
46 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
A<br />
L’Union Européenne : une expérience<br />
d’<strong>intégration</strong> régionale<br />
inédite <strong>et</strong> originale<br />
1. La marche vers l’Union économique<br />
<strong>et</strong> monétaire<br />
a) Les différents degrés de l’<strong>intégration</strong> régionale<br />
L’<strong>intégration</strong> économique <strong>et</strong> monétaire de l’Europe résulte d’un<br />
long processus engagé au lendemain<br />
de la Seconde Guerre<br />
L’<strong>intégration</strong> économique concerne un ensemble de<br />
pays proches géographiquement <strong>et</strong> qui décident de<br />
construire un espace économique <strong>et</strong> social au sein<br />
duquel il n’y aura plus d’entraves aux échanges (marchandises,<br />
hommes, capitaux). C<strong>et</strong>te <strong>intégration</strong> s’accompagne<br />
d’institutions communes qui sont chargées<br />
de gérer les intérêts communs des pays ( BCE, commission<br />
<strong>européenne</strong>, parlement européen <strong>et</strong>c.<br />
Mondiale. D’emblée, les finalités<br />
de la construction <strong>européenne</strong><br />
combinent des objectifs<br />
politiques, comme l’instauration<br />
d’une paix durable entre<br />
Etats européens <strong>et</strong> des objectifs<br />
économiques <strong>et</strong> monétaires<br />
comme l’instauration d’un marché<br />
unique <strong>et</strong> la volonté de parvenir<br />
à une union monétaire.<br />
Document n° 27<br />
On distingue différents degrés dans le processus d’<strong>intégration</strong> économique,<br />
selon l’importance de l’unifaciation des marchés, <strong>et</strong> selon la<br />
nature des accords entre les pays de la zone. Selon la « Théorie de l’<strong>intégration</strong><br />
économique » (1961) de B Balassa (1928-1991), il existe cinq<br />
degrés d’<strong>intégration</strong>.<br />
– La zone de libre échange se caractérise par une diminution ou une<br />
suppression des barrières douanières à l’intérieur de la région. Ce type<br />
d’accord laisse libre chaque membre de sa politique commerciale envers<br />
les pays extérieurs à la zone : le libre-échange reste intra-régional, ce qui<br />
préserve l’autonomie des Etats dans leurs politiques commerciales nationales.<br />
L’ALENA, zone de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique<br />
<strong>et</strong> le Canada créée en 1992 en fournit un exemple. […].<br />
– L’union douanière est une zone de libre-échange dont les membres<br />
décident d’adopter une politique commerciale unique vis-à-vis du reste<br />
du monde en fixant des tarifs douaniers extérieurs communs. […] le MER-<br />
COSUR est organisé sur ce mode depuis sa création en 1991. […].<br />
Séquence 2 – SE01<br />
47<br />
© Cned – Académie en ligne
– Dans un marché commun les pays membres ajoutent à l’union douanière<br />
la libre circulation des facteurs de production (capital, travail, brev<strong>et</strong>s…).<br />
Cela suppose une harmonisation poussée des règlementations<br />
nationales, par exemple la fixation des règles communes concernant les<br />
diplômes <strong>et</strong> l’accès des professions protégées par leur statut.<br />
Après le Traité de Rome de 1957, l’usage était de parler de « marché commun<br />
» pour désigner ce qui constitue à c<strong>et</strong>te époque une union douanière.<br />
En revanche, le « marché unique européen » entrée en vigueur en<br />
1993 constitue bien un marché commun en raison de la libre circulation<br />
des marchandises <strong>et</strong> des facteurs de production.<br />
– L’union économique peut se définir par l’adoption d’objectifs de politique<br />
économique communs, ce qui conduit à une harmonisation progressive<br />
des politiques économiques dans la zone. Pour B Balassa, cela<br />
inclut une politique monétaire commune.<br />
Certains économistes distinguent l’uniuon économique, qui entraîne<br />
uniquement l’harmonisation des politiques économiques, <strong>et</strong> l’union<br />
monétaire qui implique en outre une politique monétaire unique. Ainsi,<br />
l’Union <strong>européenne</strong> s’est engagée sur la voie de l’union économique <strong>et</strong><br />
monétaire, définie en 1992 par le traité de Maastricht.<br />
A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, E. Le Masson,<br />
Aide mémoire, Économie, Sirey, éd. 2009.<br />
Activité 35<br />
Complétez le schéma suivant afin de représenter les étapes de l’<strong>intégration</strong><br />
régionale en précisant ce qu’apporte chaque étape.<br />
Union monétaire : ………………………………………………………………………………<br />
Union économique : ………………………………………………………………………<br />
Marché commun : ………………………………………………………………………<br />
Union douanière : …………………………………………………………………<br />
Zone de libre-échange : …………………………………………………<br />
Les 5 étapes théoriques de l’<strong>intégration</strong> : de la zone de libre échange à<br />
l’Union économique <strong>et</strong> monétaire<br />
B. Balassa (1928 – 1991) (économiste américain) dans Théorie de l’<strong>intégration</strong><br />
économique (1961) a proposé un schéma d’<strong>intégration</strong> régionale,<br />
qui durant de longues années, fait figure de modèle de référence<br />
au processus de régionalisation (constitution d’unions régionales) : Les<br />
cinq étapes de l’<strong>intégration</strong>.<br />
Zone de libre échange = diminution ou suppression des barrières<br />
douanières entre les pays d’une même zone.<br />
Union douanière= zone de libre échange + tarif douanier commun envers<br />
le reste du monde.<br />
Marché commun = union douanière + libre circulation des facteurs de<br />
production (travail, capital). Cela nécessite une certaine réglementation.<br />
48 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
Union économique = marché commun + mise en œuvre de politiques<br />
économiques communes concernant les politiques budgétaires <strong>et</strong> monétaires.<br />
Union économique <strong>et</strong> monétaire : mise en place d’une politique monétaire<br />
identique avec la création d’une monnaie unique <strong>et</strong> d’une banque<br />
centrale qui gère la politique monétaire pour l’ensemble de la zone.<br />
b) Les principales étapes de la construction <strong>européenne</strong><br />
en matière d’<strong>intégration</strong> régionale<br />
La construction <strong>européenne</strong> démarre réellement à partir des années 50.<br />
Différents traités ponctuent les principales étapes menant à l’Union économique<br />
<strong>et</strong> monétaire.<br />
La création de la CECA (Communauté <strong>européenne</strong> du charbon <strong>et</strong> de<br />
l’acier) en 1951.<br />
Le traité de Rome en 1957 institue la CEE (communauté économique<br />
<strong>européenne</strong>).<br />
L’Acte unique européen en 1987 (date d’entrée en vigueur mais la signature<br />
a lieu en 1986) qui prévoit la création du marché unique des<br />
personnes, des capitaux <strong>et</strong> des biens en 1993.<br />
Le traité de Maastricht de 1992 institue l’Union Européenne (UE) <strong>et</strong> les<br />
conditions d’un passage à la monnaie unique : c’est la mise en place<br />
de l’euro. (entrée en vigueur en 1993).<br />
le traité d’Amsterdam en 1997 complète le dispositif avec l’adoption<br />
du Pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance qui perm<strong>et</strong> le contrôle des déficits<br />
budgétaires des pays membres.<br />
1998 : création de la Banque Centrale Européenne (BCE)<br />
1janvier 1999 : entrée en vigueur de l’Union économique <strong>et</strong> monétaire<br />
pour onze pays de l’UE.<br />
2002 : mise en circulation des pièces <strong>et</strong> des bill<strong>et</strong>s en € <strong>et</strong> r<strong>et</strong>rait progressif<br />
des monnaies nationales.<br />
En 2007, signature du Traité de Lisbonne<br />
⇒ Ces étapes ont contribué à la réalisation d’une véritable <strong>intégration</strong><br />
régionale <strong>européenne</strong> c’est-à-dire le développement de rapports économiques,<br />
sociaux <strong>et</strong> politiques créant une interdépendance croissante<br />
entre Etats membres d’un espace spécifique.<br />
Activité 36<br />
Effectuez des recherches afin de répondre aux questions suivantes :<br />
Quels pays ont intégré l’UE en 2004 ?<br />
Quels pays ont rejoint l’UE en 2007 ?<br />
Séquence 2 – SE01<br />
49<br />
© Cned – Académie en ligne
A r<strong>et</strong>enir<br />
L’originalité de l’<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong> se perçoit à travers :<br />
un élargissement progressif à un nombre toujours plus grand de pays (27<br />
en 2011)<br />
la mise en place de politiques communes. Exemples : la politique commerciale<br />
(négociations à l’OMC pour favoriser la mise en place du marché<br />
unique) ; la politique de la concurrence (contrôle des fusions, ... pour<br />
perm<strong>et</strong>tre «une concurrence libre <strong>et</strong> non faussée») ; la politique régionale<br />
perm<strong>et</strong> aux pays nouvellement entrés ou aux régions en difficulté de<br />
bénéficier de fonds européens pour combler leur r<strong>et</strong>ard ; la PAC (politique<br />
agricole commune qui perm<strong>et</strong> de soutenir les prix agricoles), la politique<br />
monétaire, ... Ces politiques ont notamment pour but de compenser l’hétérogénéité<br />
de développement des territoires des pays membres.<br />
La création d’institutions politiques supranationales.<br />
Document n° 28<br />
Les institutions de l’Union <strong>européenne</strong><br />
Conseil européen<br />
Réunion des chefs d’État<br />
<strong>et</strong> de gouvernement<br />
quatre fois par an<br />
Commission<br />
des Ministres<br />
Organe législatif<br />
regroupant les ministres<br />
des États membres<br />
d’un domaine donné<br />
Opère les arbitrages<br />
au sein du Conseil<br />
des Ministres<br />
Définit les grandes<br />
orientations<br />
Commission<br />
<strong>européenne</strong><br />
Réunit les commissaires<br />
nommés par les États<br />
membres, pour assurer<br />
le respect des Traités, diriger<br />
les politiques communes<br />
<strong>et</strong> proposer les directives<br />
<strong>et</strong> réglements<br />
Parlement européen<br />
Élu au suffrage universel<br />
pour cinq ans, il représente<br />
les citoyens, vote les lois<br />
<strong>et</strong> le budg<strong>et</strong> européen<br />
Cour de justice<br />
Assure le respect<br />
du droit européen<br />
A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, E. Le Masson,<br />
Aide mémoire, Économie, Sirey, éd. 2009.<br />
50 Séquence 2 – SE01<br />
© Cned – Académie en ligne
Activité 37<br />
Complétez le schéma suivant<br />
des pays proches géographiquement construisent un espace<br />
où les se font sans entraves<br />
On parle<br />
d’<strong>intégration</strong><br />
économique<br />
lorsque :<br />
des<br />
sont élaborées <strong>et</strong> mise en place<br />
des<br />
sont chargées de gérer les intérêts communs<br />
2. De l’Union économique à l’union monétaire<br />
Le traité de Maastricht en 1992 décide d’instituer une monnaie<br />
unique, donc une union économique <strong>et</strong> monétaire avec une seule<br />
monnaie <strong>et</strong> une banque centrale unique. L’euro est devenu c<strong>et</strong>te<br />
monnaie unique pour 11 pays de l’Union le 1er janvier 1999 (toutes<br />
les opérations sur les marchés financiers de la zone se font en euros)<br />
; la Banque Centrale Européenne (BCE) a été mise en place le 1er<br />
janvier 1999.<br />
L’euro est le nom donné à la monnaie unique des<br />
pays de l’Union Européenne.<br />
L’Union économique <strong>et</strong> monétaire (UEM) est un accord<br />
entre les pays européens au somm<strong>et</strong> de Maastricht<br />
en décembre 1991 pour instaurer une monnaie<br />
unique en Europe avant 2002. C<strong>et</strong> accord stipule que<br />
les pays devront abandonner leur souverain<strong>et</strong>é monétaire au profit d’une<br />
souverain<strong>et</strong>é commune c’est-à-dire d’une monnaie <strong>et</strong> d’une politique monétaire<br />
uniques.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
51<br />
© Cned – Académie en ligne
Document n° 29<br />
www.touteleurope.eu<br />
Activité 38<br />
Allez sur le site de la BCE http://www.ecb.int<br />
Cliquez sur « The €uro » dans les ongl<strong>et</strong>s du haut de page<br />
Sélectionnez la langue en cliquant sur FR en haut<br />
Dans l’encart « L’élargissement de la zone euro » cliquez sur Animation<br />
interactive : l’élargissement de la zone euro<br />
Vous découvrez alors une carte interactive. Utilisez là pour traiter les<br />
questions suivantes.<br />
Combien de pays compte la zone euro ?<br />
Quand les premiers pays ont-ils adopté l’euro ? quels sont ces pays ?<br />
Quand la Grèce a-telle adopté l’euro ?<br />
Quel pays adopte à son tour l’euro en 2007 ?<br />
Quels pays intègrent ensuite la zone euro qui comprend alors 15<br />
membres ?<br />
Quand les 2 derniers pays qui ont intégré la zone euro ont-ils adopté<br />
c<strong>et</strong>te monnaie ?<br />
a) Les conditions de passage à la monnaie unique<br />
Le traité de Maastricht (1992) organise le passage à la monnaie unique<br />
<strong>et</strong> le mode de fonctionnement de l’UEM. Il conditionne l’adoption de la<br />
monnaie unique (l’euro) au respect des critères de convergence : en-<br />
52 Séquence 2 – SE01<br />
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semble d’objectifs macroéconomiques assignés aux membres de l’UE<br />
afin de réduire leurs disparités.<br />
Cinq critères ont été r<strong>et</strong>enus :<br />
– Stabilité des prix : le taux d’inflation ne doit pas dépasser de plus<br />
de 1,5 point la hausse moyenne des prix des trois membres de l’UE<br />
les moins inflationnistes.<br />
– Taux d’intérêt à long terme : le taux d’intérêt à long terme ne doit pas<br />
dépasser de plus de 2 points la moyenne des taux d’intérêt des trois<br />
pays membres de l’UE les moins inflationnistes.<br />
– Taux de change : absence de dévaluation de la monnaie nationale<br />
(sur une période de deux ans) <strong>et</strong> respect des marges de fluctuation<br />
prévues par le système monétaire européen.<br />
– Déficit public : doit être inférieur à 3 % du PIB.<br />
– D<strong>et</strong>te publique : doit être inférieure à 60 % du PIB<br />
Le traité d’Amsterdam <strong>et</strong> le pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance signé<br />
en 1997<br />
Le pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance est un accord entre les pays de<br />
l’Union <strong>européenne</strong>, qui fixe des règles limitant les déficits publics des<br />
pays ayant adopté l’euro ou de ceux qui le souhaitent.<br />
Le pacte de stabilité pérennise l’un des critères de Maastricht (limite du<br />
déficit public 3 % de son PIB), sous peine de sanction (prélèvement sur<br />
le PNB du pays fautif).<br />
Il est en outre recommandé aux États membres de réduire leurs déficits<br />
voire de dégager un solde positif.<br />
Chaque année, les États membres déposent auprès de la Commission<br />
<strong>et</strong> du Conseil de l’Union <strong>européenne</strong> un « pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance<br />
» définissant les objectifs des <strong>finance</strong>s publiques à l’horizon de<br />
trois ans.<br />
Déficit public =déficit de l’Etat, des collectivités territoriales <strong>et</strong> de<br />
la Sécurité sociale.<br />
La d<strong>et</strong>te publique de la France fin 2010 représentait 81,7 % du PIB.<br />
Le déficit public de la France fin 2009 représentait 7,7 % du PIB.<br />
b) Les avantages attendus de l’adoption de l’euro<br />
L’union monétaire peut être considérée comme une forme de réponse à<br />
la mondialisation : afin d’être moins vulnérables <strong>et</strong> de mieux résister à la<br />
concurrence, les pays seraient ainsi moins vulnérables.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
53<br />
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Document n° 30<br />
Les principaux avantages de l’euro sont :<br />
– ..........................................................................................................<br />
Le fait de pouvoir d’avoir des prix affichés partout dans la même monnaie<br />
est bénéfique pour les consommateurs, qui peuvent alors comparer les<br />
produits <strong>et</strong> faire le bon choix en termes de prix. Il en résulte par ailleurs<br />
une concurrence accrue entre les Etats membres <strong>et</strong> donc d’éventuelles<br />
répercussions sur les prix, qui s’en trouvent alors tirés vers le bas.<br />
– ..........................................................................................................<br />
L’introduction de la monnaie unique a de fait éliminé les opérations de<br />
change <strong>et</strong> ainsi permis des économies. Désormais, au sein de la zone<br />
euro, il n’existe plus de frais liés à l’achat <strong>et</strong> à la vente de devises sur<br />
les marchés des changes ; aux mesures visant à se prémunir contre les<br />
évolutions défavorables des cours de change ; aux paiements transfrontaliers<br />
en devises qui s’accompagnaient auparavant de frais élevés ; à<br />
la détention de plusieurs comptes en devises rendant la gestion de ses<br />
comptes plus difficile <strong>et</strong> onéreuse. Évidemment, les échanges communautaires<br />
s’en trouvent depuis n<strong>et</strong>tement facilités.<br />
– ..........................................................................................................<br />
L’euro a induit la disparition des fluctuations de cours de change, <strong>et</strong><br />
donc des risques de change au sein de la zone euro. Auparavant, ces<br />
coûts liés aux cours <strong>et</strong> aux risques de change constituaient des obstacles<br />
aux échanges commerciaux <strong>et</strong> à la concurrence au niveau transfrontalier.<br />
Ainsi, la disparition des fluctuations de cours de change réduit l’incertitude<br />
sur le niveau des prix <strong>et</strong> la rentabilité future des investissements.<br />
– ..........................................................................................................<br />
La stabilité de l’euro a permis pendant longtemps d’avoir accès à des<br />
taux d’intérêt très faibles, grâce à des anticipations d’inflation <strong>et</strong> des<br />
primes de risque liées à l’inflation qui sont demeurées limitées <strong>et</strong><br />
stables. Cependant, force est de constater que la zone euro n’a pas<br />
réussi par contre à contenir l’envolée des taux d’intérêt des émissions<br />
obligataires de certains pays en 2010 <strong>et</strong> 2011<br />
www.touteleurope.eu<br />
Activité 39<br />
Proposez un titre pour chacun des paragraphes du document n° 30.<br />
La monnaie comporte des avantages :<br />
Diminution des coûts <strong>et</strong> des risques de change. Depuis les années 70,<br />
les taux de change des pays européens sont placés sous un régime de<br />
changes flottants. Cela signifie que les taux de change sont fixés librement<br />
par la loi de l’offre <strong>et</strong> de la demande de monnaie <strong>et</strong> qu’ils peuvent<br />
varier fortement. Jusqu’à la mise en place de l’euro, les échanges<br />
intra-européens étaient freinés par les coûts de conversion des monnaies<br />
les unes dans les autres ainsi que par les variations des taux de<br />
54 Séquence 2 – SE01<br />
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change. En eff<strong>et</strong>, du jour au lendemain, un constructeur automobile<br />
français pourtant à égalité de prix avec son concurrent italien pouvait<br />
perdre sa compétitivité à cause d’une forte dévaluation de la lire italienne.<br />
Le commerce entre les pays européens se caractérisait par une<br />
très forte incertitude sur laquelle les entreprises ne pouvaient pas agir.<br />
La mise en place d’une monnaie unique allait perm<strong>et</strong>tre de résoudre<br />
ce problème.<br />
amélioration de la concurrence car il est plus facile de comparer les<br />
prix entre les pays. C<strong>et</strong> accroissement de la concurrence doit normalement<br />
entraîner une pression à la baisse sur les prix, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre une<br />
plus grande liberté de choix pour les consommateurs. C<strong>et</strong>te baisse des<br />
prix doit relancer la compétitivité-prix des produits européens ainsi<br />
que la consommation, ce qui est source de croissance économique.<br />
meilleure attraction des capitaux d’origine extérieure à l’espace européen,<br />
ce qui perm<strong>et</strong> le <strong>finance</strong>ment des entreprises <strong>européenne</strong>s. Des<br />
taux d’intérêt nominaux faibles <strong>et</strong> l’absence d’inflation dans tous les<br />
pays de la zone euro favoriseront l’activité puisque les agents trouveront<br />
facilement des ressources peu coûteuses pour consommer ou investir.<br />
Meilleure insertion dans la mondialisation de l’économie <strong>et</strong> concurrence<br />
éventuelle au dollar.<br />
L’euro représente un outil politique essentiel de l’<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong>.<br />
Cependant les événements récents <strong>et</strong> la crise que connaît la<br />
zone euro montrent que l’Euro comporte des inconvénients <strong>et</strong> que l’UEM<br />
doit faire face à de nouveaux enjeux.<br />
B<br />
Les difficultés soulevées<br />
par l’<strong>intégration</strong> <strong>européenne</strong><br />
1. Les problèmes liés à la monnaie unique<br />
Document n° 31<br />
La construction <strong>européenne</strong> a privé corrélativement les États d’Europe<br />
de certaines de leurs compétences. […] L’harmonisation des règles de<br />
<strong>finance</strong>s publiques restreint certaines marges de manœuvre.<br />
www.vie-publique.fr<br />
Activité 40<br />
De quelles compétences sont privés les Etats ?<br />
Comment les Etats peuvent-ils intervenir ?<br />
Expliquez le passage en vert.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
55<br />
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A r<strong>et</strong>enir<br />
L’entrée dans l’UEM <strong>et</strong> l’adoption de la monnaie unique comportent des inconvénients<br />
puisqu’elles limitent les possibilités d’intervention des Etats :<br />
– l’euro entraîne des contraintes fortes limitant la possibilité des Etats de<br />
faire face à des chocs économiques négatifs : si la croissance économique<br />
du pays ralentit, il y a impossibilité de dévaluer la monnaie pour<br />
r<strong>et</strong>rouver de la compétitivité.<br />
– Il est difficile en respectant les critères de Maastricht de recourir au déficit<br />
budgétaire pour relancer l’économie.<br />
– pour pouvoir satisfaire les critères de Maastricht, de nombreux pays vont<br />
devoir s’engager dans des politiques d’austérité, de rigueur d’inspiration<br />
libérale qui peuvent être des mesures défavorables en termes de croissance<br />
économique <strong>et</strong> d’emploi.<br />
2. L’euro renforce les interdépendances<br />
La crise récente <strong>et</strong> la menace qu’elle fait peser sur la stabilité de la zone<br />
euro ont mis en évidence l’interdépendance <strong>et</strong> la vulnérabilité des États<br />
membres, notamment ceux qui ont adopté la monnaie unique.<br />
Document n° 32<br />
« Une défaillance de la Grèce amènerait à une hausse des taux d’intérêt<br />
pour toute la zone. »<br />
L’euro est-il menacé par la crise ? Laurent Jeanneau <strong>et</strong> Guillaume<br />
Duval, Alternatives économiques HS n° 84 p43.<br />
Activité 41<br />
Expliquez c<strong>et</strong>te citation.<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
La crise de solvabilité de pays membres de la zone euro se double d’une<br />
crise de liquidité des banques <strong>européenne</strong>s. En eff<strong>et</strong> ces dernières possèdent<br />
la majorité de la d<strong>et</strong>te grecque <strong>et</strong> portugaise. En cas de restructuration<br />
ou de moratoire annulant tout ou partie de ces d<strong>et</strong>tes, la crise se transformerait<br />
en crise financière. Les banques évitent alors de se prêter leurs<br />
excédents de liquidité, ou le font à très court terme <strong>et</strong> à des taux élevés de<br />
peur que la banque débitrice fasse défaut.<br />
Deux grandes banques françaises (Société Générale <strong>et</strong> le Crédit Agricole) ont<br />
ainsi vu leur note se dégrader (note mise par les agences de notation) en septembre<br />
2011 du fait de la détention d’une grande part de la d<strong>et</strong>te grecque.<br />
56 Séquence 2 – SE01<br />
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Document n° 33<br />
Les plans annoncés le 10 avril, le 2 mai <strong>et</strong> le 10 mai par les Etats européens<br />
<strong>et</strong> la Banque centrale <strong>européenne</strong> (BCE), avec le soutien du Fonds<br />
monétaire international (FMI), pour m<strong>et</strong>tre un terme à la crise de la d<strong>et</strong>te<br />
souveraine n’y on rien fait. Une fois passé l’eff<strong>et</strong> de surprise, l’euro est<br />
revenu à chaque fois sur sa tendance baissière, comme si les 110 milliards<br />
débloqués pour la Grèce <strong>et</strong> les 750 milliards mobilisés pour les<br />
autres pays en difficultés de la zone (Portugal, Espagne, Irlande) ne<br />
changeaient pas vraiment les données du problème.<br />
Euro : les raisons de la défiance, Jacques Adda,<br />
Alternatives Économiques n° 293 juill<strong>et</strong>-aout 2010, p.85.<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
Activité 42<br />
Questions<br />
Pourquoi l’euro se déprécie.<br />
Expliquez l’impact d’une dépréciation de l’euro sur le coût des importations<br />
<strong>et</strong> des exportations ?<br />
Pourquoi l’aide apportée par l’Union <strong>européenne</strong> <strong>et</strong> le FMI n’ont pas<br />
enrayé la baisse de l’euro ?<br />
A r<strong>et</strong>enir<br />
En cas de crise, l’euro renforce donc les interdépendances entre les pays<br />
membres. C<strong>et</strong>te interdépendance est d’autant plus forte qu’avec la titrisation<br />
(voir chap2 séquence1), elle menace aussi les banques <strong>et</strong> implicitement les<br />
Etats qui comme en 2008 se portent implicitement garants d’elles.<br />
Ainsi la prise en compte des <strong>finance</strong>s publiques nationales mais aussi des<br />
d<strong>et</strong>tes bancaires (implicitement garanties par les Etats ) incitent les investisseurs<br />
à placer leurs fonds hors de la zone euro.<br />
3. La zone euro peine à coordonner les<br />
politiques économiques de ses membres<br />
L’UEM doit à présent faire face à des enjeux cruciaux : sauver la Grèce<br />
menacée de faillite par sa d<strong>et</strong>te astronomique <strong>et</strong> éviter la contagion qui<br />
menace de se propager à d’autres pays tout en réussissant à convaincre<br />
les marchés de sa crédibilité afin de garder la confiance des investisseurs.<br />
Cependant cela ne se fait pas sans poser des difficultés, la coordination<br />
s’avérant une tâche difficile.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
57<br />
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Document n° 34<br />
En construisant l’euro, les européens ont voulu croire qu’une monnaie<br />
ne nécessitait pas de pilotage politique <strong>et</strong> qu’on pouvait s’en rem<strong>et</strong>tre à<br />
des règles de « bons pères de famille » (avec le pacte de croissance en<br />
particulier). Or construire une monnaie sans souverain<strong>et</strong>é politique en<br />
fait une entreprise fragile […]. Les marchés financiers l’ont flairé <strong>et</strong> ont<br />
testé la capacité des dirigeants européens à faire preuve de solidarité.<br />
Première illustration de c<strong>et</strong>te carence de la dimension politique : les européens<br />
n’avaient pas voulu prévoir de dispositif pour aider un Etat qui<br />
rencontrerait des difficultés à lever des fonds auprès des marchés. Le<br />
traité sur le fonctionnement de l’Union <strong>européenne</strong> (TFUE) exclut, dans<br />
son article 125, toute intervention des Etats ou de l’Union pour soulager<br />
la d<strong>et</strong>te d’un Etat, <strong>et</strong> dans son article 123, toute action de la BCE en ce<br />
sens. L’article 123 prévoit certes l’octroi de crédits pour aider un pays<br />
présentant des difficultés de balance de paiements…, mais en interdit le<br />
bénéfice aux pays de la zone euro !<br />
Devant l’ampleur des tensions sur les marchés obligataires, les européens<br />
ont su, dans l’urgence, adopter une interprétation souple des traités<br />
pour aider la Grèce au premier semestre 2010 (pour un montant de<br />
110 milliards d’euros), puis l’Irlande fin novembre (pour un montant de<br />
85 milliards). […]. De son côté, la BCE a ach<strong>et</strong>é des titres de d<strong>et</strong>te des<br />
Etats attaqués par la spéculation pour limiter la hausse des taux d’intérêts<br />
qu’ils subissaient. […]<br />
Enfin (<strong>et</strong>, peut-être, surtout), la zone euro n’a pas réussi à m<strong>et</strong>tre en<br />
place une véritable coordination des politiques économiques nationales.<br />
Au lieu de se rapprocher, les trajectoires des pays européens ont<br />
plutôt divergé. Certains (l’Espagne <strong>et</strong> l’Irlande) avaient fait reposer leur<br />
croissance sur l’end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> l’immobilier, tandis que d’autres (l’Allemagne<br />
<strong>et</strong> les Pays Bas) veillaient davantage à leur compétitivité. D’où<br />
des performances à l’exportation très différentes. […]<br />
Pour surmonter ses divergences de compétitivité <strong>et</strong> ses problèmes<br />
budgétaires, l’Europe veut renforcer les sanctions dans le cadre de la<br />
surveillance multilatérale, notamment du pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance.<br />
Une fois de plus, elle s’en rem<strong>et</strong> à des règles. Sans doute faudraitil<br />
injecter davantage de politique <strong>et</strong> de coordination.<br />
Olivier Lacoste, Faudrait-il renoncer à l’Euro ? L’État de l’économie 2011,<br />
Alternatives Economiques HS n° 88, 2 e trimestre 2011,<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
Activité 43<br />
Questions<br />
Pourquoi peut-on dire qu’il n’y a pas de pilotage politique de la zone euro ?<br />
Expliquez la phrase en vert.<br />
Document n° 35<br />
Le budg<strong>et</strong> européen ne dépasse pas 1 % du PIB communautaire [….]. Le<br />
fait qu’une majorité d’Etats soient aux prises avec de sérieuses difficul-<br />
58 Séquence 2 – SE01<br />
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Activité 44<br />
tés financières pourrait favoriser la mise en commun de certaines dépenses.<br />
Par ailleurs, les dépenses d’investissement, comme les grandes<br />
infrastructures ou la recherche, pourraient légitimement être fiancées,<br />
en partie au moins, par emprunt au niveau européen. Ce serait un moyen<br />
d’alléger les charges des Etats tout en sauvegardant des dépenses d’avenir.<br />
[…] À défaut de budg<strong>et</strong> commun, les pays membres parient une fois<br />
de plus sur la coordination des politiques économiques. Une expression<br />
derrière laquelle tous les Européens ne m<strong>et</strong>tent pas le même sens, audeçà<br />
de l’accord de façade qu’ils s’efforcent de préserver.<br />
Pour les Allemands, la coordination passe essentiellement par une meilleure<br />
surveillance budgétaire, assortie de sanctions plus sévères pour les mauvais<br />
élèves. Une coordination efficace devrait cependant s’étendre, au-delà<br />
des équilibres budgétaires, à l’ensemble des grands équilibres macroéconomiques<br />
(solde de la balance commerciale, coût du travail, dynamique de<br />
l’end<strong>et</strong>tement privé, <strong>et</strong>c. L’expérience de la crise a montré que la convergence<br />
dans le domaine budgétaire ne suffisait pas. Il faut aussi une convergence<br />
accrue en matière d’évolution des prix <strong>et</strong> des salaires notamment, si<br />
on veut éviter que les pays ne perdent durablement en compétitivité, très<br />
difficile à rattraper ensuite vu l’impossibilité de dévaluer. […]<br />
Bref, il ne suffira pas, à l’avenir, de tancer les Etats trop laxistes. Il faudra<br />
aussi convaincre les pays trop rigoureux de participer davantage à la demande<br />
communautaire. C<strong>et</strong>te symétrie de traitement serait une grande<br />
nouveauté pour la zone euro.<br />
Sandra Moatti, Alternatives Economiques n° 292,<br />
juin 2010, p.9 10, Issn 0247-3739<br />
www.alternatives-economiques.fr<br />
Questions<br />
Pourquoi un budg<strong>et</strong> européen conséquent serait utile pour lutter<br />
contre des difficultés ?<br />
Pourquoi la coordination est-elle difficile à mener ?<br />
Conclusion<br />
L’adoption de l’euro, d’une monnaie unique est l’aboutissement de l’<strong>intégration</strong><br />
<strong>européenne</strong>. C<strong>et</strong>te expérience est inédite <strong>et</strong> face à la crise est<br />
critiquée. Ainsi, la question de sortir de l’euro émerge dans le débat médiatique.<br />
Si c<strong>et</strong>te alternative ne semble pas la voie choisie, c’est parce<br />
que l’euro présente malgré tout de nombreux avantages. Néanmoins, la<br />
crise de 2008 <strong>et</strong> la crise grecque montent l’urgence de remédier aux défauts<br />
de l’Union <strong>européenne</strong>. Ulrich Beck (sociologue allemand), dans<br />
un entr<strong>et</strong>ien au magazine alternatives économiques du mois d’avril<br />
2011 m<strong>et</strong>tait notamment l’accent sur la nécessité :<br />
– de sauver les Etats (la Grèce).<br />
– de m<strong>et</strong>tre en œuvre une réelle solidarité <strong>européenne</strong> (en ém<strong>et</strong>tant<br />
par exemple des bons du Trésor européens=titre de d<strong>et</strong>te <strong>européenne</strong>).<br />
– de créer un véritable budg<strong>et</strong> européen qui serait financé par un impôt<br />
européen <strong>et</strong> non plus uniquement des contributions des Etats<br />
membres.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
59<br />
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Auto-évaluation de la séquence<br />
Exercice 1<br />
Vrai/faux<br />
Vrai<br />
Faux<br />
La thèse des avantages comparatifs montre que les pays ont intérêt à se spécialiser<br />
dans une activité même s’ils n’ont pas d’avantage absolu.<br />
Les IDE sont des flux de capitaux des entreprises désirant développer leur production<br />
à l’étranger.<br />
Le protectionnisme peut être utilisé pour protéger des industries naissantes.<br />
La DIPP est la division <strong>internationale</strong> du processus de production.<br />
La DIT est la décomposition <strong>internationale</strong> du travail.<br />
Le commerce intra-firme mesure les échanges entre les différentes filiales d’un<br />
même groupe.<br />
La différenciation des produits est source de compétitivité prix.<br />
Exercice 2<br />
Etude d’un document statistique<br />
Coût d’une heure de travail d’un ouvrier de l’industrie dans différents<br />
pays (base 100 : ouvrier américain).<br />
Pays 2007<br />
Etats Unis 100<br />
France 116<br />
Taïwan 27<br />
Brésil 24<br />
Pologne 25<br />
Allemagne 153<br />
Bureau of Labor Statistics, 2009.<br />
Comparez le coût du travail d’un ouvrier de l’industrie en France <strong>et</strong><br />
aux Etats-Unis.<br />
Pourquoi un producteur français pourrait choisir d’implanter une filiale<br />
atelier au Brésil ?<br />
Quel avantage pourrait-il avoir à choisir la Pologne plutôt que le Brésil ?<br />
Outre le coût quel autre élément concernant la main-d’œuvre peutêtre<br />
déterminant ?<br />
60 Séquence 2 – SE01<br />
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Exercice 3<br />
Analyse des transactions courantes<br />
2008 2009 2010<br />
Rec<strong>et</strong>tes Dépenses Soldes Rec<strong>et</strong>tes Dépenses Soldes Rec<strong>et</strong>tes Dépenses Soldes<br />
Transactions courantes 726,6 760,4 -33,7 615,8 644,2 -28,4 675,1 708,7 -33,7<br />
Biens <strong>et</strong> services<br />
523,7<br />
566,6<br />
-42,9<br />
445,2<br />
478,1<br />
-33,0<br />
499,9<br />
543,6<br />
-43,7<br />
Biens<br />
410,8<br />
470,2<br />
-59,4<br />
341,5<br />
384,6<br />
-43,1<br />
390,1<br />
443,7<br />
-53,7<br />
Services<br />
112,9<br />
96,4<br />
16,5<br />
103,7<br />
93,5<br />
10,2<br />
109,9<br />
99,8<br />
10<br />
Revenus<br />
183,3<br />
149,9<br />
33,4<br />
151,5<br />
119,9<br />
31,6<br />
157,4<br />
120,8<br />
36,5<br />
Transferts courants<br />
19,7<br />
43,9<br />
-24,2<br />
19,1<br />
46,2<br />
-27,1<br />
17,8<br />
44,3<br />
-26,5<br />
Banque de France, 2010 Rapport annuel : la balance des paiements<br />
<strong>et</strong> la position extérieure de la France, juin 2011<br />
À combien s’élevaient les exportations de biens de la France en 2010.<br />
Faites une phrase perm<strong>et</strong>tant d’interpréter de solde de la balance des<br />
services de la France en 2010.<br />
Exercice 4<br />
Extrait d’article<br />
La dévaluation de 50 % du bolivar, annoncée ce week-end par le président<br />
socialiste Hugo Chavez, pourrait entraîner une flambée des prix.<br />
Le pari est risqué pour le leader bolivarien. La décision du président vénézuélien<br />
Hugo Chavez de dévaluer la monnaie locale, le bolivar, <strong>et</strong> d’imposer<br />
un double régime de change, pour freiner les importations <strong>et</strong> doper<br />
l’économie locale risque d’entraîner une forte hausse des prix. Et ce dans<br />
un pays en récession, confronté à une inflation record – plus 25 % en 2009<br />
– <strong>et</strong> des pénuries récurrentes de produits agricoles de base.<br />
[…]<br />
Déjà dévaluée en 2004 <strong>et</strong> 2005, la parité fixée jusqu’à présent à 2,15 bolivars<br />
pour un dollar passe désormais à 2,60 pour les biens de première<br />
nécessité (santé, alimentation <strong>et</strong> équipements) <strong>et</strong> à 4,30 dollars pour les<br />
autres secteurs, soit une dévaluation de 50 %. Redoutant une flambée<br />
des prix, les Vénézuéliens n’ont pas attendu pour se ruer dans les magasins,<br />
notamment de hi-fi. Dans l’idée aussi d’écouler leurs économies<br />
avant qu’elles ne soient dépréciées.<br />
L’objectif pour le chef de l’Etat est de remplir les caisses de l’Etat en monnayant<br />
son pétrole à meilleur prix grâce à la dévaluation. Car l’or noir,<br />
dont le Venezuela est le 5 ème exportateur mondial, fournit 80 % de ses<br />
devises <strong>et</strong> la moitié du budg<strong>et</strong> national. […]<br />
Venezuela : une dévaluation à haut risque,<br />
Lefigaro.fr/11-01-2010, © Anne Cheyvialle.<br />
Qu’est-ce qu’une dévaluation ?<br />
Quels sont ici les buts de c<strong>et</strong>te dévaluation ?<br />
Quels eff<strong>et</strong>s néfastes risquent d’apparaître ? Pourquoi ?<br />
Séquence 2 – SE01<br />
61<br />
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Exercice 5<br />
Depuis fin 2009, un certain nombre d’acteurs financiers, dont probablement<br />
Goldman Sachs 5 vendent en eff<strong>et</strong> massivement des bons du trésor<br />
grecs. Ils les vendent souvent à terme, c’est-à-dire pour dans quelques<br />
semaines ou mois <strong>et</strong> à découvert, comme on dit dans le jargon des financiers.<br />
C’est-à-dire qu’ils ne possèdent pas ces titres, mais parient qu’au<br />
moment où il faudra effectivement les livrer à leurs clients, ils coûteront<br />
moins cher que le prix convenu aujourd’hui. Ce qui leur perm<strong>et</strong>tra d’empocher<br />
la différence.<br />
Comment les spéculateurs profitent de la crise, Christian Chavagneux,<br />
alternatives économiques n° 289, mars 2010 p 11 12<br />
Quel impact la vente de bons du trésor grecs doit-elle avoir sur les<br />
cours des titres grecs ?<br />
Quel est l’intérêt de vendre à terme <strong>et</strong> à découvert ici ?<br />
Pourquoi peut-on dire que les spéculateurs alimentent la baisse des<br />
prix des titres grecs ?<br />
5. banque d’affaire américaine.<br />
62 Séquence 2 – SE01<br />
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Corrigés des activités<br />
Activité 1<br />
La conception se fait aux États-Unis, les pièces qui le composent sont<br />
produites en grande partie en Asie du Sud est <strong>et</strong> l’assemblage se fait<br />
en Chine.<br />
L’iPod est assemblé en Chine pour bénéficier d’une main-d’œuvre<br />
peu chère sur des tâches simples <strong>et</strong> répétitives.<br />
La Chine dispose de main-d’œuvre abondante <strong>et</strong> peu chère mais<br />
pour ce qui est de l’élaboration du produit (en amont) ou encore de<br />
la fabrication de ses composants, elle ne possède pas le savoir-faire<br />
nécessaire.<br />
Tous les pays n’ont pas la même spécialisation car ne disposent pas<br />
des mêmes facteurs de production ni des mêmes conditions pour<br />
produire.<br />
Ici les produits échangés sont principalement des matières premières<br />
<strong>et</strong> pièces détachées ainsi que des produits semi-finis.<br />
Activité 2<br />
Dans les six groupes de pays, la part du commerce <strong>internationale</strong><br />
dans le PIB a augmenté depuis 1990. Ainsi par exemple le poids du<br />
commerce international dans le PIB en Europe centrale <strong>et</strong> orientale<br />
est passé de 20 % à 55 % soit une augmentation de 35points. Sachant<br />
qu’il y a eu de la croissance économique depuis 1990, on peut<br />
en déduire que le commerce international a cru plus vite que la production<br />
nationale depuis 1990.<br />
Activité 3<br />
Les produits agricoles connaissent le taux de croissance annuel<br />
moyen le plus faible (3,5 %) mais le plus régulier.<br />
Le commerce de combustibles a augmenté en moyenne de 4 % par<br />
an entre 1950 <strong>et</strong> 2009 mais sa progression s’est ralentie à partir des<br />
années 1980 suite aux chocs pétroliers.<br />
Enfin, les produits manufacturés ont connu la croissance la plus élevée<br />
: 7 % en moyenne chaque année.<br />
Avec l’accroissement des niveaux de vie, la consommation de<br />
biens alimentaires s’accroît moins vite que celle des produits<br />
manufacturés. C’est ce qu’a montré le statisticien Ernst Engel <strong>et</strong><br />
connu sous le nom de loi d’Engel : la part des dépenses alimentaires<br />
dans le budg<strong>et</strong> des ménages diminue avec l’augmentation<br />
des revenus.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
63<br />
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Activité 4<br />
<br />
Les échanges mondiaux de biens <strong>et</strong> services<br />
En 2005 En 2008<br />
En milliards<br />
de $<br />
En %<br />
En milliards<br />
de $<br />
En %<br />
Marchandises 8 907 80,7 13 619 81,5<br />
Services 2 125 19,3 3 085 18,5<br />
Total 11 032 100 16 704 100<br />
En 2005 80,7 % des échanges mondiaux étaient des échanges de<br />
marchandises <strong>et</strong> 19,7 % étaient des échanges de services.<br />
En 2008 81,5 % des échanges mondiaux étaient des échanges de marchandises<br />
<strong>et</strong> 18,5 % étaient des échanges de services.<br />
Activité 5<br />
À partir de la diagonale comprenant les données (48, 26,1…51,6)<br />
En 2009, le commerce intra européen représentait 72,2 % du commerce<br />
de l’Europe.<br />
51,6 % des exportations de l’Asie sont restées dans la région.<br />
Environ 48 % des exportations de l’Amérique du Nord sont restées<br />
(avaient pour destination) en Amérique du Nord.<br />
<br />
En provenance des pays<br />
Premier destinataire<br />
Second destinataire<br />
Pays<br />
Chiffre<br />
Pays<br />
chiffre<br />
d’Amérique du Nord Asie 20,2 % Europe 18,2 %<br />
d’Europe Asie 8,5 % Amérique du nord 7,3 %<br />
d’Asie Europe 17,9 % Amérique du nord 17,5 %<br />
d’Afrique Asie 51,8 % Amérique du nord 17,1 %<br />
Activité 6<br />
La part du commerce international dans le PIB est la plus élevée en<br />
Asie de l’Est <strong>et</strong> Pacifique puisque les échanges (exportations <strong>et</strong> importations)<br />
représentent 75 % des richesses produites.<br />
L’évolution du commerce international est la plus forte en Asie de<br />
l’Est puisque la part du commerce international dans le PIB a augmenté<br />
d’environ 15 points contre environ 10 points pour l’Afrique <strong>et</strong><br />
le Moyen Orient <strong>et</strong> moins pour les trois autres groupes de pays.<br />
En Asie du Sud (Inde, Pakistan..) la part du commerce international dans<br />
le PIB a quadruplé en quatre décennies mais le niveau reste bas.<br />
64 Séquence 2 – SE01<br />
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Activité 7<br />
La part du commerce international dans le PIB des pays riches est 2<br />
points inférieure à celle de la moyenne mondiale.<br />
L’économie des pays les plus riches est principalement une économie<br />
de services. Or comme nous l’avons évoqué, les services se prêtent<br />
moins que les biens aux échanges internationaux.<br />
Ce sont les pays à bas revenu qui commercent le plus avec les autres.<br />
Attention cependant, ici nous nous basons sur des données relatives.<br />
Les PIB de ces pays sont faibles, <strong>et</strong> donc même si la part des échanges<br />
dans le PIB est élevée, leur valeur reste elle aussi faible.<br />
Activité 8<br />
Comprendre les avantages comparatifs<br />
Le Portugal dispose d’un avantage absolu dans les deux biens. L’Angl<strong>et</strong>erre<br />
ne dispose d’aucun avantage absolu.<br />
Calculez les rapports vin/drap <strong>et</strong> drap/vin pour chaque pays <strong>et</strong> complétez<br />
le tableau.<br />
Drap/vin 1,125 0,83<br />
Vin/drap 0,88 1,2<br />
Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à 0,88<br />
unité de drap <strong>et</strong> le Royaume Uni à 1,2 unité de drap.<br />
Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à<br />
1,125 unité de vin <strong>et</strong> le Royaume Uni à 0,83 unité de drap.<br />
Le Portugal est plus efficient dans la production de vin comparativement<br />
à celle de drap.<br />
Le Royaume Uni est plus efficient ou moins inefficient dans la production<br />
de drap comparativement à celle de vin.<br />
Dans c<strong>et</strong> exemple le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production<br />
de vin <strong>et</strong> le Royaume Uni dans la production de drap.<br />
En se spécialisant <strong>et</strong> en échangeant, le Portugal peut obtenir contre 1<br />
unité de vin 1,2 unité de drap au lieu de 0,88 en autarcie. De même,<br />
le Royaume Uni peut obtenir contre 1 unité de drap, 1,125 unité de<br />
vin contre 0,83 en autarcie. Ainsi les deux pays tirent un avantage de<br />
l’échange.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
65<br />
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Activité 9<br />
La Chine possède une main-d’œuvre abondante « réserves quasi-illimitées<br />
de main-d’œuvre » <strong>et</strong> bon marché.<br />
La Chine disposant d’un avantage comparatif en terme de maind’œuvre<br />
s’est spécialisée dans des productions à forte intensité travaillistique<br />
c’est-à-dire incorporant beaucoup de facteur travail dans<br />
la combinaison productive.<br />
Activité 10<br />
D’après Ricardo, tout pays, même le plus désavantagé, a intérêt à se<br />
spécialiser dans la production du bien pour lequel il a la plus forte<br />
productivité du travail, <strong>et</strong> donc le coût de production le plus faible.<br />
La spécialisation doit se faire en fonction de la dotation factorielle. Un<br />
pays qui a une main-d’œuvre abondante, <strong>et</strong> donc un coût du travail<br />
faible, aura tendance à se spécialiser dans la production de biens relativement<br />
intensifs en facteur travail, par exemple le textile en Chine.<br />
A contrario, un pays relativement riche en capital, par exemple l’ensemble<br />
des pays développés, aura tendance à se spécialiser dans les productions<br />
de biens relativement intensifs en facteur capital, type automobile.<br />
Finalement, on s’aperçoit que la théorie de Ricardo répond à une part très<br />
faible des échanges internationaux puisque, aujourd’hui, le commerce<br />
international est dit majoritairement intra-branche, c’est-à-dire qu’il repose<br />
sur les échanges de biens de même type mais différenciés par leur<br />
qualité. Par exemple, l’Allemagne exporte des voitures haut de gamme,<br />
alors que la Chine exporte plutôt des voitures d’entrée de gamme.<br />
Activité 11<br />
Activité 12<br />
Grâce aux importations, les consommateurs se voient offrir une quantité<br />
plus vaste de produits.<br />
De plus ces importations peuvent être moins coûteuses ce qui accroît<br />
le niveau de vie des consommateurs. Enfin face à la concurrence les<br />
entreprises, pour pouvoir accroître ou conserver leurs parts de marché<br />
vont devoir faire un effort en termes de prix.<br />
Une économie d’échelle désigne la diminution des coûts de production<br />
due à une augmentation des quantités produites.<br />
Pour les producteurs, le libre-échange perm<strong>et</strong> de ne plus se limiter au<br />
marché national. Ce faisant l’échelle de la production s’accroît ce qui<br />
peut leur perm<strong>et</strong>tre de réaliser des économies d’échelle. Grâce aux<br />
économies d’échelles les coûts de production baissent <strong>et</strong> les producteurs<br />
peuvent offrir leurs produits à un prix plus bas ce qui accroît leur<br />
compétitivité prix.<br />
Face à la concurrence liée à l’ouverture des marchés, les entreprises<br />
cherchent à conserver ou accroître leurs parts de marché. Pour cela<br />
elles peuvent tenter d’agir sur les prix mais aussi sur les produits offerts.<br />
Ainsi les entreprises sont incitées à innover, <strong>et</strong> ce afin de se<br />
distinguer de leurs concurrents <strong>et</strong> gagner en compétitivité (hors prix).<br />
Dans certains cas elles peuvent même se r<strong>et</strong>rouver en situation de<br />
monopole.<br />
66 Séquence 2 – SE01<br />
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Augmentation de<br />
la production<br />
Économies<br />
d’échelle<br />
Baisse<br />
des prix<br />
Hausse du<br />
pouvoir d’achat<br />
Hausse de<br />
la demande<br />
Activité 13<br />
Activité 14<br />
La spécialisation des pays en fonction de leurs avantages comparatifs<br />
élargit les débouchés (augmentation de la taille des marchés) <strong>et</strong> accroît<br />
les revenus nationaux des pays.<br />
Les économies d’échelle que dégagent les entreprises abaissent les coûts<br />
unitaires perm<strong>et</strong>tant une baisse des prix, ce qui accroît la demande. Les<br />
revenus des travailleurs peuvent augmenter grâce à l’accroissement des<br />
exportations, ce qui stimule la demande intérieure. Les importations de<br />
biens de consommation à bas prix relèvent leur pourvoir d’achat d’où la<br />
croissance de leur consommation.<br />
Les importations d’intrants moins coûteux <strong>et</strong>/ou de bonne qualité accroissent<br />
l’efficience des appareils productifs <strong>et</strong> les investissements <strong>et</strong><br />
l’innovation sont stimulés du fait de la concurrence <strong>et</strong> de la croissance<br />
de la demande.<br />
Tous ces éléments montrent que le libre-échange favorise la croissance<br />
économique.<br />
Une croissance des exportations va généralement de pair avec une<br />
croissance du PIB.<br />
Si comme nous l’avons expliqué, un accroissement des exportations<br />
accroît le PIB, l’inverse est aussi vrai : un ralentissement de la croissance<br />
du PIB, voire une baisse du PIB entraîne un ralentissement ou<br />
une baisse des exportations puisqu’il y a moins de revenu donc moins<br />
de demande (intérieure <strong>et</strong> extérieure).<br />
Illustration : la crise économique de 2008-2009 se traduit par une<br />
contraction du commerce sans précédent en plus de 70 ans.<br />
La liaison repérée entre croissance du PIB <strong>et</strong> croissance des exportations<br />
se vérifie pour toutes les catégories de marchandises même<br />
si c’est plus particulièrement le cas pour les produits manufacturés.<br />
Activité 15<br />
Il existe des barrières tarifaires <strong>et</strong> non tarifaires.<br />
Les barrières tarifaires désignent les tarifs douaniers.<br />
Le « Droit de douane » est une taxe imposée aux produits importés<br />
afin d’accroître leur prix.<br />
Les barrières non tarifaires sont l’ensemble des mesures protectionnistes<br />
autres que les droits de douane.<br />
Les « quotas » sont un volume d’importation qui ne peut être dépassé.<br />
C’est une restriction quantitative au même titre que les contingentements<br />
<strong>et</strong> les accords d’autolimitation.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
67<br />
© Cned – Académie en ligne
Les « normes sanitaires ou techniques » sont des normes que tous les<br />
produits, locaux ou importés doivent respecter. De telles mesures ne<br />
sont donc pas toujours protectionnistes mais sont souvent édictées à<br />
ces fins.<br />
Les « subventions » aux producteurs sont effectuées sous couvert d’aide<br />
à l’emploi ou d’aide à la recherche. Elles perm<strong>et</strong>tent donc de baisser les<br />
coûts de production.<br />
Le « taux de change ». En réduisant le taux de change de sa monnaie<br />
au-dessous de sa valeur d’équilibre (par des interventions sur le marché<br />
des changes) un pays peut rendre ses produits moins coûteux.<br />
<br />
Avantages du protectionnisme<br />
– Arguments économiques :<br />
Un premier argument est que le protectionnisme<br />
serait la voie pour parvenir au libreéchange.<br />
Il serait alors nécessaire de protéger<br />
certaines activités afin qu’elles deviennent<br />
compétitives.<br />
C<strong>et</strong> argument a été développé dès le XIXè siècle<br />
par Friederich List (1789-1846) sous le nom de<br />
protectionnisme éducateur ou de protection<br />
des industries naissantes.<br />
Un second argument économique tient à la<br />
structure du marché : des mesures protectionnistes<br />
peuvent perm<strong>et</strong>tre de gagner des parts<br />
de marché voire de se trouver en situation de<br />
monopole. Cela est particulièrement le cas<br />
lorsque les coûts sont très importants <strong>et</strong> les<br />
concurrents peu nombreux.<br />
– Arguments politiques<br />
Il peut être nécessaire ou tout du moins avantageux<br />
d’avoir recours à des mesures protectionnistes<br />
dans des activités créant une utilité, un<br />
avantage pour d’autres agents économiques<br />
ou d’autres activités. D’autre part certains secteurs<br />
devraient être protégés au nom de l’intérêt<br />
national (secteurs de l’énergie ou du chemin<br />
de fer par exemple).<br />
Risques du protectionnisme<br />
– Le protectionnisme sert les intérêts de<br />
groupes de pression (ou lobbies) au détriment<br />
de l’intérêt général.<br />
– Le protectionnisme pénalise les consommateurs<br />
: il entraîne la hausse des prix. Les<br />
concurrents étant moins nombreux il y a moins<br />
de pression à la baisse sur les prix<br />
– L’Etat peut être amené à prendre des mesures<br />
protectionnistes contraires à l’intérêt général à<br />
des fins électorales. Il peut ainsi satisfaire les<br />
demandes d’un groupe de pression en vue<br />
d’obtenir des voix.<br />
– Si des mesures protectionnistes pourraient<br />
être nécessaires le choix des instruments se<br />
fait au détriment des consommateurs puisque<br />
ne favorisent pas la baisse des prix mais aussi<br />
des producteurs puisqu’un certain nombre de<br />
mesures décourage la consommation <strong>et</strong> auront<br />
donc un impact négatif sur la demande <strong>et</strong> donc<br />
à terme la production.<br />
Activité 16<br />
Les firmes transnationales sont les entreprises qui ont au moins une<br />
unité de production à l’étranger, appelée filiale.<br />
68 Séquence 2 – SE01<br />
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Leur développement est étroitement lié à l’accroissement du commerce<br />
international <strong>et</strong> des flux financiers.<br />
Les principaux objectifs des firmes transnationales sont : l’exploitation<br />
des matières premières, la recherche de nouveaux débouchés,<br />
la qualité de la main-d’œuvre, avec, par exemple, l’industrie informatique<br />
en Inde ou la baisse des coûts de production avec, par exemple,<br />
la Chine.<br />
Depuis les années soixante, le nombre de firmes transnationales a<br />
été multiplié par dix, <strong>et</strong> elles réalisent environ deux tiers du commerce<br />
international.<br />
Activité 17<br />
Les entreprises exportatrices implantées en Chine seraient pour<br />
beaucoup des filiales ateliers (« aux mains d’entreprises à capital<br />
étranger »). Ces dernières reçoivent des matières premières, des<br />
pièces détachées ou encore des produits semi-finis <strong>et</strong> les transforment<br />
ou les assemblent avant de les exporter.<br />
Des entreprises situées en Asie du sud Est (Taïwan, Corée, Hong<br />
Kong…) exportent des produits semi-finis vers la Chine, afin de les<br />
assembler à moindre coût grâce à une main-d’œuvre bon marché. Ces<br />
produits seront alors exportés vers les consommateurs finaux en Europe<br />
ou aux Etats Unis.<br />
Activité 18<br />
L’intérêt de vendre à un prix inférieur au coût d’achat est d’afficher<br />
des pertes. Grâce à elles l’entreprise pourra éviter l’impôt voire être<br />
subventionnée. Ce type de pratique : la vente à perte est interdite<br />
dans le cas d’entreprises distinctes.<br />
L’entreprise ne fait pas de réelles pertes mais un gain de 5€/Tshirt<br />
puisqu’il qu’il faut comparer le prix de vente au coût de production.<br />
En vendant le T-shirt à sa filiale située dans un paradis fiscal, l’entreprise<br />
peut dégager des bénéfices sans payer d’impôts.<br />
Activité 19<br />
Afin de renforcer sa position concurrentielle, l’entreprise, la<br />
firme, doit accroître ses parts de marché. Pour ce faire elle doit<br />
être aussi compétitive si ce n’est davantage que ses concurrents.<br />
Pour accroître sa compétitivité elle peut tenter de diminuer ses<br />
coûts : en s’implantant là où la main-d’œuvre, ou les matières<br />
premières sont moins chères. Il s’agit alors de la compétitivité<br />
prix.<br />
Cependant, face à la concurrence qui adopte elle aussi ce type de stratégie,<br />
les entreprises cherchent à produire des produits différenciés,<br />
elles cherchent par exemple à créer une identité de marque forte, à<br />
proposer des produits innovants… elles cherchent alors à accroître<br />
leur compétitivité hors-prix.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
69<br />
© Cned – Académie en ligne
S’implanter dans un pays :<br />
Compétitivité prix<br />
Compétitivité hors-prix<br />
– où le coût du travail est faible X<br />
– où la fiscalité est attractive X<br />
– où les concurrents sont rares X<br />
– où la main-d’œuvre est<br />
productive <strong>et</strong> qualifiée<br />
X<br />
<br />
a) stratégie technico-financière<br />
b) stratégie de rationalisation<br />
c) stratégie technico-financière<br />
d) stratégie technico-financière<br />
e) stratégie de marché<br />
f) stratégie technico-financière<br />
Activité 20<br />
En 2010, 1 euro s’échangeait contre 1,3$.<br />
En 2001, 1€ s’échangeait contre 0,9$, donc entre 2001 <strong>et</strong> 2010, avec<br />
la même quantité d’euro on peut obtenir davantage de dollar. On dit<br />
que l’euro s’est apprécié.<br />
Deux marchands, l’un français, l’autre américain vendent le même<br />
produit, l’un à 500€ <strong>et</strong> l’autre à 700$.<br />
La période la plus intéressante, en termes de pouvoir d’achat est celle<br />
où l’euro était le plus élevé, c’est-à-dire en 2008 où 1 euro s’échangeait<br />
contre 1,58$.<br />
Un euro élevé par rapport au dollar signifie qu’avec 1 euro on obtient<br />
une quantité relativement importante de dollars. Mais du point de<br />
vue américain, cela signifie que pour obtenir une quantité donnée<br />
d’euro (par exemple pour payer un hôtel) il faut échanger davantage<br />
de dollar. Lorsque l’euro s’est apprécié en 2008 par rapport au dollar,<br />
cela a donc mécaniquement renchérit le coût des produits facturés<br />
en euros pour les Américains. L’impact sur le tourisme est qu’il risque<br />
d’y avoir moins de touristes américains à visiter l’Europe.<br />
Activité 21<br />
<br />
Échanges de services<br />
Revenus<br />
Balance<br />
commerciale<br />
Balance<br />
des invisibles<br />
Balance<br />
des<br />
transactions<br />
courantes<br />
Transferts courants<br />
70 Séquence 2 – SE01<br />
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La balance des paiements<br />
Compte<br />
des<br />
transactions<br />
courantes<br />
– Exportations <strong>et</strong><br />
importations de marchandises<br />
– Exportations <strong>et</strong><br />
importations de services<br />
– Revenus<br />
– Transferts courants<br />
Balance<br />
commerciale<br />
Balance des<br />
invisibles<br />
Compte<br />
de capital<br />
– Transferts n<strong>et</strong>s en capital<br />
– Acquisition d’actifs non financiers (brev<strong>et</strong>s)<br />
Compte<br />
financier<br />
– Investissements directs<br />
– Investissements<br />
de portefeuille<br />
– Avoirs de réserve<br />
(or, devises étrangères...)<br />
Flux<br />
internationaux<br />
de capitaux<br />
Activité 22<br />
<br />
Entrées de devises<br />
Sorties de devises<br />
Biens 1 2-3<br />
Services 7-9 6-8<br />
Revenus 16 12-15<br />
Transferts courants 17 13-14<br />
Transferts en capital 4<br />
Acquisition d’actifs non financiers 5<br />
Investissements directs à l’étranger 10<br />
Investissements de portefeuille 11<br />
Activité 23<br />
Excédentaire/ davantage / capacité de <strong>finance</strong>ment / dans le reste<br />
du monde.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
71<br />
© Cned – Académie en ligne
Activité 24<br />
Un déficit commercial désigne un solde négatif de la balance commerciale<br />
résultant d’exportations inférieures aux importations.<br />
Un déficit commercial peut être signe d’un défaut compétitivité de l’économie<br />
nationale. Ce manque de compétitivité peut être dû à des produits<br />
plus chers que la concurrence (compétitivité prix) ou à des produits<br />
obsolètes, de faible qualité ou encore trop peu innovants (compétitivité<br />
hors prix). Dans ce cas le déficit commercial est « mauvais ».<br />
Cependant, un déficit commercial peut être interprété différemment.<br />
Il peut d’une part est signe d’une dépendance : dans le texte il est évoqué<br />
la dépendance énergétique (au pétrole notamment), dans ce cas le<br />
déficit n’est pas révélateur de la situation économique. D’autre part, le<br />
déficit commercial peut au contraire être signe d’une situation économique<br />
favorable. En eff<strong>et</strong> en période de croissance, la consommation<br />
peut s’accroître <strong>et</strong> si le choix des consommateurs se porte sur des produits<br />
en provenance du reste du monde (des importations donc), un<br />
déficit commercial peut en découler mais c’est alors « bon signe ».<br />
Ainsi <strong>et</strong> par analogie, un excédent commercial ou plus largement un<br />
excédent courant peut être signe d’un manque de consommation <strong>et</strong><br />
d’investissement lié à une « croissance molle ».<br />
Un déficit du compte financier peut être dû au dynamisme des IDE<br />
en provenance des firmes transnationales d’origine française. Ainsi,<br />
l’implantation d’un site de production d’une entreprise française à<br />
l’étranger diminue le solde du compte financier (diminue l’excédent<br />
ou accroît le déficit) alors qu’il peut aussi illustrer le dynamisme économique<br />
de c<strong>et</strong>te dernière.<br />
Activité 25<br />
Le solde des transactions courantes de la France en 2010 était déficitaire<br />
de 33,7 milliards d’euros.<br />
La dégradation des échanges de biens, proche de 11 milliards par<br />
rapport à 2009.<br />
La dégradation du solde du compte des transactions courantes est<br />
limitée, en partie, par une amélioration du solde des revenus (essentiellement<br />
des revenus des investissements). Au sein des services,<br />
l’excédent demeure à 10 milliards.<br />
Activité 26<br />
En 2005, les flux de capitaux dépassaient les 6 000 milliards de dollars<br />
<strong>et</strong> représentaient 15 % du PIB mondial.<br />
Calcul d’un coefficient multiplicateur. 6,5/1,5= 4,33<br />
Entre 10 ans les flux internationaux de capitaux ont été multipliés par 4,3.<br />
Activité 27<br />
– l’innovation <strong>et</strong> du développement financier<br />
– l’internationalisation des échanges<br />
– l’<strong>intégration</strong> financière <strong>européenne</strong><br />
– l’attractivité des pays émergents<br />
– les niveaux des taux d’intérêts <strong>et</strong> de l’épargne<br />
72 Séquence 2 – SE01<br />
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Activité 28<br />
Si la parité évolue en faveur du mark cela signifie qu’avec 1 mark on<br />
peut obtenir davantage de francs ou qu’il faut davantage de francs<br />
pour obtenir 1 mark. Le mark est donc en hausse, par exemple 1<br />
mark=3,60 francs.<br />
Dans les systèmes de parités fixes, les autorités monétaires sont tenues<br />
d’intervenir pour maintenir le taux de change à l’intérieur de<br />
marges étroites de fluctuation autour de la parité.<br />
Les autorités monétaires (les banques centrales) interviennent sur le<br />
marché des changes afin d’assurer la parité en ach<strong>et</strong>ant ou vendant<br />
des devises.<br />
Elles peuvent aussi dévaluer ou réévaluer une monnaie.<br />
Activité 29<br />
<br />
Changes fixes<br />
Changes flottants<br />
pur<br />
administré<br />
Les autorités monétaires<br />
doivent intervenir pour<br />
maintenir la parité<br />
Les autorités monétaires<br />
ne doivent pas intervenir<br />
Les autorités monétaires<br />
peuvent intervenir<br />
Activité 30<br />
Exporte/importe/augmenter/baisser./ offerte /demandée/ baisser.<br />
Activité 31<br />
Le gouvernement grec est obligé de proposer des taux d’intérêts de<br />
plus en plus élevés pour attirer des investisseurs lorsqu’il a besoin de<br />
placer des nouveaux titres<br />
Contrat par lequel le vendeur s’engage à livrer le titre, dont le prix est<br />
fixé à la date du contrat, à une date donnée ultérieure.<br />
Le titre vendu n’est pas possédé par le vendeur qui doit donc se le<br />
procurer.<br />
Les investisseurs, craignant que l’euro ne soit menacé privilégient<br />
les placements en d’autres monnaies <strong>internationale</strong>s <strong>et</strong> notamment<br />
en dollar. Ils préfèrent donc vendre pour acquérir des placements libellés<br />
dans d’autres devises. Ce faisant l’euro se trouve encore plus<br />
affaibli.<br />
On parle alors de prophétie auto réalisatrice pour désigner le fait que<br />
les spéculateurs, par leur comportement font que leurs anticipations<br />
se réalisent.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
73<br />
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Activité 32<br />
<br />
Dates<br />
Taux de change<br />
Prix en dollar d’un produit<br />
fabriqué en zone euro <strong>et</strong><br />
vendu 100 €<br />
28 décembre 2004 1 € =1,36 $ 136 $<br />
3 décembre 2009 1 € =1,51 $ 151 $<br />
25 mai 2010 1 € = 1,22 $ 122 $<br />
17 août 2011 1 € =1,45 $ 145 $<br />
L’euro s’est apprécié.<br />
L’euro s’est déprécié.<br />
cf tableau.<br />
Les exportations en provenance de la zone euro vers les Etats Unis<br />
peuvent avoir baissé car leur coût s’est renchéri.<br />
Lorsqu’une monnaie s’apprécie, elle rend les importations moins<br />
coûteuses <strong>et</strong> renchérit le coût des exportations. L’appréciation<br />
d’une monnaie diminue donc la compétitivité prix d’une économie.<br />
Activité 33<br />
Le dollar est une monnaie qui fluctue librement en fonction de l’offre<br />
<strong>et</strong> de la demande. Le terme « dépréciation » confirme qu’il s’agit bien<br />
de changes flottants.<br />
La monnaie chinoise a une parité fixe par rapport au dollar.<br />
Une politique monétaire expansive consiste à ém<strong>et</strong>tre une quantité<br />
importante de monnaie.<br />
En augmentant la création monétaire, offre de monnaie s’accroît <strong>et</strong><br />
contribue donc à la faire perdre de sa valeur : il y a dépréciation. C<strong>et</strong>te<br />
dépréciation a rendu les prix des produits exportés vers des pays<br />
ayant une autre monnaie plus compétitifs <strong>et</strong> les exportations ont<br />
donc augmenté.<br />
Le fait que le yuan soit sous évalué résulte d’une volonté délibérée<br />
des autorités chinoises qui sont en capacité de soutenir le cours de<br />
leur monnaie puisqu’à même d’en ach<strong>et</strong>er du marché grâce à leur<br />
excédent commercial mais aussi à leurs réserves de changes accumulées.<br />
Les autorités maintiennent le yuan à un cours faible afin de gagner en<br />
compétitivité prix. Cela peut apparaître comme une forme de protectionnisme<br />
(« tarif à l’importation », « subvention à l’exportation » cf<br />
chapitre précédent) puisque les autres monnaies (euro, dollar, yen)<br />
sont en changes flottants.<br />
74 Séquence 2 – SE01<br />
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Activité 34<br />
<br />
Correction en ligne<br />
Activité 35<br />
<br />
Union monétaire<br />
Union économique + Politique monétaire commune<br />
Union économique Marché commun + Adoption d’objectifs de politiques économiques communs<br />
Marché commun Union douanière + libre circulation des facteurs de production (travail, capital).<br />
Cela nécessite une certaine réglementation.<br />
Union douanière<br />
Zone de libre échange + tarif douanier commun envers le reste du Monde<br />
Zone de libre-échange<br />
Diminution ou suppression des barrières entre les pays<br />
d’une même zone<br />
Activité 36<br />
En 2004, adhésion de la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque,<br />
l’Estonie, la Slovénie, Chypre, la Slovaquie, La Lituanie, la L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong><br />
Malte. = Europe des 25<br />
En 2007, la Bulgarie <strong>et</strong> la Roumanie, ont rejoint l’UE= Europe des 27 :<br />
Activité 37<br />
<br />
On parle<br />
d’<strong>intégration</strong><br />
économique<br />
lorsque :<br />
des pays proches géographiquement construisent un espace<br />
où les échanges se font sans entraves<br />
des politiques communes sont élaborées <strong>et</strong> mise en place<br />
des institutions sont chargées de gérer les intérêts communs<br />
Activité 38<br />
En 2011, dix-sept des 27 Etats membres de l’Union <strong>européenne</strong> ont<br />
adopté l’euro (Belgique, Allemagne, Estonie, Irlande, Grèce, Espagne,<br />
France, Italie, Chypre, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Autriche, Portugal,<br />
Slovénie, Slovaquie, Finlande)<br />
Depuis 1999 : 11 pays : Belgique, Allemagne, Irlande, Espagne,<br />
France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande<br />
En 2001 car elle ne respectait pas les critères demandés avant.<br />
La Slovénie.<br />
En 2008 : Malte <strong>et</strong> Chypre.<br />
La Slovaquie en 2009-L’Estonie en 2011.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
75<br />
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Activité 39<br />
La transparence des prix lorsque vous faites des achats ou que vous<br />
voyagez dans la zone euro.<br />
L’élimination des coûts de transaction.<br />
La disparition des fluctuations de cours de change.<br />
Des taux d’intérêt tirés vers le bas.<br />
Activité 40<br />
En adoptant l’euro les Etats ont renoncé à leur souverain<strong>et</strong>é en matière<br />
de change <strong>et</strong> de politique monétaire.<br />
Face à un problème spécifique (choc asymétrique) les pays peuvent<br />
attirer les producteurs en jouant sur la fiscalité ou la Réglementation<br />
(notamment du marché du travail). Mais si de telles interventions<br />
peuvent être utiles à un pays elles sont préjudiciables pour l’ensemble<br />
des pays de la zone.<br />
L’autre levier d’action qui reste aux pays est alors la politique budgétaire.<br />
L’adhésion à l’UEM a imposé des contraintes en termes de déficit<br />
<strong>et</strong> de d<strong>et</strong>te (critères du pacte de stabilité <strong>et</strong> de croissance). Ces critères<br />
viennent limiter les possibilités d’action via le levier budgétaire<br />
puisque mener une politique de relance en ayant un déficit supérieur<br />
à 3 % du PIB n’est pas autorisé.<br />
Activité 41<br />
Une défaillance de la Grèce signifie que celle-ci serait dans l’incapacité<br />
de rembourser ses d<strong>et</strong>tes. La d<strong>et</strong>te de la Grèce étant libellée en euro,<br />
les autres titres de d<strong>et</strong>te libellés dans c<strong>et</strong>te monnaie seraient alors perçus<br />
comme plus risqués. Le taux d’intérêt inclurait alors c<strong>et</strong>te « prime<br />
de risque » <strong>et</strong> augmenterait pour tous les pays ayant comme monnaie<br />
l’euro. Mécaniquement la charge de la d<strong>et</strong>te des autres pays membres<br />
de la zone s’en trouverait donc alourdie.<br />
Activité 42<br />
La crainte de défaillance de la Grèce <strong>et</strong> de sa propagation rendent<br />
moins attractifs les placements en euro, la monnaie, moins demandée<br />
se déprécie.<br />
Une baisse de l’euro renchérit le cout des importations (les matières<br />
premières comme le pétrole par exemple), <strong>et</strong> diminue les coûts des<br />
exportations, ce qui accroît la compétitivité prix des entreprises exportatrices.<br />
Pour les marchés financiers, l’aide apportée par les Etats européens <strong>et</strong><br />
le FMI ne fait qu’accroître la d<strong>et</strong>te <strong>et</strong> le risque de non-remboursement.<br />
Activité 43<br />
La zone euro est un regroupement d’Etats qui ont certes renoncés à<br />
leur politique monétaire mais sous condition.<br />
Lors de la création de l’UEM une des conditions fixées (imposée par le<br />
gouvernement allemand) était l’absence de solidarité financière, la crainte<br />
étant de devoir pays pour l’Europe du sud. C<strong>et</strong>te absence de solidarité.<br />
76 Séquence 2 – SE01<br />
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Par ailleurs les Etats membres gardent une latitude en matière budgétaire<br />
<strong>et</strong> peuvent donc (sous réserve de respect des critères du pacte<br />
de stabilité) adopter les politiques souhaitées.<br />
Des pays européens se sont attachés à maintenir voire à élever leur<br />
compétitivité. Pour cela ils peuvent agir sur la compétitivité hors prix<br />
par exemple en favorisant l’innovation. Cependant dans le contexte<br />
de crise, l’action devait être rapide <strong>et</strong> l’action s’est portée sur la compétitivité<br />
prix. L’Allemagne a ainsi baissé ses charges sociales.<br />
Activité 44<br />
Les pays de la zone euro sont en prise avec des difficultés parfois<br />
similaires, on parle alors de choc symétrique. L’outil budgétaire peut<br />
alors être adapté mais faute de réel budg<strong>et</strong> européen (moins d’1 %<br />
du PIB), chaque pays doit mener sa propre politique budgétaire. Ces<br />
politiques budgétaires nationales n’étant pas nécessairement coordonnées.<br />
Pour 2011, le budg<strong>et</strong> de l’UE s’élève à 126,5 milliards d’euros.<br />
La coordination n’est pas aisée à mener car les pays ne se m<strong>et</strong>tent<br />
pas d’accord sur l’orientation de c<strong>et</strong>te coordination. C<strong>et</strong>te dernière<br />
se limite principalement au respect des critères du pacte de stabilité.<br />
Toutefois plus qu’une coordination, il faudrait une convergence réelle<br />
des pays. C<strong>et</strong>te dernière passe par une fiscalité, une législation, un<br />
niveau des prix… proches voire identiques.<br />
Séquence 2 – SE01<br />
77<br />
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Corrigés des exercices<br />
Exercice 1<br />
Vrai/faux<br />
Exercice 1 Vrai/faux<br />
Vrai<br />
Faux<br />
La thèse des avantages comparatifs montre que les pays ont intérêt à se spécialiser<br />
dans une activité même s’ils n’ont pas d’avantage absolu.<br />
Les IDE sont des flux de capitaux des entreprises désirant développer leur production<br />
à l’étranger.<br />
Le protectionnisme peut être utilisé pour protéger des industries naissantes.<br />
X<br />
X<br />
X<br />
La DIPP est la division <strong>internationale</strong> du processus de production.<br />
La DIT est la décomposition <strong>internationale</strong> du travail.<br />
X<br />
X<br />
Le commerce intra-firme mesure les échanges entre les différentes filiales d’un<br />
même groupe.<br />
X<br />
La différenciation des produits est source de compétitivité prix.<br />
X<br />
Exercice 2<br />
Étude d’un document statistique<br />
Une heure de travail d’un ouvrier de l’industrie est 16 % plus coûteux<br />
en France qu’aux Etats Unis.<br />
Pour bénéficier d’une main-d’œuvre moins coûteuse.<br />
Produire en Pologne peut être avantageux si les produits sont destinés<br />
à la zone euro puisqu’il n’y a pas de risque de change.<br />
Sa qualification, sa productivité<br />
Exercice 3<br />
Exercice 4<br />
Analyse des transactions courantes<br />
La France a exporté des biens pour une valeur de 499,9 milliards<br />
d’euros en 2010.<br />
En 2010, la France a eu un excédent du solde de la balance des services<br />
de 10 milliards d’euros ce qui signifie qu’elle a exporté 10 milliards<br />
d’euros de services en plus qu’elle n’en a importés.<br />
Extrait d’article<br />
La dévaluation d’une monnaie consiste à modifier (à la baisse) la parité<br />
officielle d’une monnaie par rapport à une autre monnaie de référence.<br />
78 Séquence 2 – SE01<br />
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Un des buts est de renchérir le prix des importations afin de les limiter<br />
<strong>et</strong> ce faisant améliorer le solde de la balance des transactions<br />
courantes. Les importations ainsi réduites, la demande se portera sur<br />
des produits issus de l’économie nationale.<br />
Le second objectif est de diminuer le prix en monnaie étrangère des<br />
produits exportés, rendant ainsi le pétrole vénézuélien plus compétitif.<br />
Un des principaux risques est l’augmentation des prix (=l’inflation),<br />
car face à la hausse de la demande de produits domestiques, les producteurs<br />
ne pouvant tout du moins à cours terme produire plus vont<br />
augmenter les prix. Un second risque est celui de la pénurie car l’outil<br />
de production ne pourra satisfaire la demande.<br />
Exercice 5<br />
En vendant massivement des bons du trésor grecs, les banques les<br />
rendent abondants, leur cours baisse.<br />
En en vendant à terme <strong>et</strong> à découvert, les banques spéculent sur la<br />
baisse de la valeur des titres. Ils vendent en eff<strong>et</strong> un titre qu’ils ne<br />
possèdent pas, au cours du jour, en misant sur le fait qu’à l’échéance<br />
de l’opération : lorsqu’ils devront se procurer le titre pour le livrer, il<br />
vaudra moins cher.<br />
Plus ils vendent, pour espérer bénéficier d’une baisse des prix, plus<br />
les prix baissent.<br />
■<br />
Séquence 2 – SE01<br />
79<br />
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