No. 1 - College and University Dialogue

DIALOGUE UNIVERSITAIRE est publié trois fois par an
parallèlement en anglais, espagnol, français et portugais par le
Comité pour les étudiants et diplômés universitaires adventistes
(CEDUA) de la Conférence Générale des adventistes du
septième jour, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD
20904, U.S.A.
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partie de cette publication ne peut être reproduite sans une
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DIALOGUE affirme les croyances fondamentales de
l'Egl ise adventiste du septième jour et soutient sa mission.
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leurs auteurs et ne représentent pas nécessairement celles des
membres du comité ou de l'Eglise adventiste du septième jour.
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représentant de la région où réside le lecteur. Voir leurs noms et
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Assistant à la rédaction: Gérard Latchman
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République d'Afrique du Sud.
DIVISION SUD-AMERICAINE: Roberto de Azevedo et
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Gane, 148 Fox Valley Raad, Wahroonga, N.S.W. 2076,
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Jesuratnam, P. O. Box 2, HCF, Hosur 635110, T.N., India.
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d'Afrique du Sud.
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AL13EY, Royaume-Uni.
REPRESENTANTS LOCAUX
ANGLETERRE : Michael Pearson (Newbold College).
A!lGENTINE : Juan Carlos Priora (Colegio adventista dei Plata).
Gustavo David Torres (Univ. de Mendoza). U\ BARBADE: Bradley
Niles (Univ. of West Indies). BOLIVIE : David Garcia y Poyato.
BRESIL : Clay ton Rossi (Centro Estudos Universitarios. Brasilia).
CHIU : Victor Peto (Santiago). ESPAGNE: José L6pez (Colegio
adventista de Sagunto). ETATS-UNIS: Dayton et Yvelle Chong
(Detroit), Melisa Cabrera (Univ. of Texas-Pan-American). David
Claridge (Texas A & M Univ.), Jerry Connell et Carol Lanfear (Central
Michigan Univ.), Bill Croftin (Univ. of Central F1orida), George Gainer
(région de Washington, D.C.), Ramona Pérez Greek (Univ. of Alabama),
Lourdes Morales Gudmundsson (Univ. of Connecticut-Stamford),
Christine Harbor (Univ. of Oklahoma), Joe Jeris (Univ. of
California-Irvine), Sharon Johnson (Carnegie-Mellon Univ.). A. Allan
Martin (Univ. of Florida). AI Mazat (Duke Univ.), Bernie Molnar
(Floride), Lois Moore (Boise State Univ.), Ron Pickell (Univ. of
Tennessee-Knoxville), Bill Poole (Univ. of Idaho), Sylvia Rasi
(Georgetown Univ.), EstherSpielman et Werner Sraubcnhaugen (Cornell
Univ.), TIm Truby (Chico State Univ.). Ted Wasky (Univ. of Houston),
Mark Weir (Univ. of Washington, Seattle). ITAUE : Vittorio Fantoni
(Instiluto AvventÎSta Villa Aurora), Raul Posse (Florence). KENYA:
George Agoki (Univ. of Nairobi), Gershom Amayo (Univ. of
Nairobi-Kikuyu), Lamech O. Odeck (Kenyatta Univ.), E. Ogeno
(Kenyatta Univ.). Abiud Omwega (Univ. of Nairobi-Kabete), Richard
Onyancha (Moi Univ.), Onyango Ouma (Egerton Univ.). PEROU :
Walter Manrique et Ermelo Meza Sanchez (Uma). PHILIPPINES: Jel
Babait (Oliveros College). Mario Bayugh (Emilio Aguinaldo Colleges),
Romel Capotres (Eulogio Rodrigues School of Arts and Trades), C.
Castro (AGO Medical Education Center), Maria Teresa Godoy (Manila
Central Univ.), Lori Goles (Catanduanes State College), Amelia Oliveros
(De Ocampo Memorial College), Norman Purpura (Arcillas Center).
POLOGNE: Zachariah Lyko (Académie chrétienne de théologie).
PORTO RICO: Maria Matilde Sim6n (Univ. de Puerto Rico-Mayagüez).
REPUBLIQUE DOMINICAINE: Joel Alonzo (Univ. Adv.
Dominicana), Clari1za H. de Jimenez (Univ. Aut6noma de S to Domingo).
TANZANIE: Witson Mwamakamba. TRINIDAD : Oliver Headley et
Victor Graham (Univ. of the West Indies).
2 DIALOGUE 1 - 1991

Editorial ........................................ 3
Articles
Table des matières
Vie de campus
Une nouvelle approche du ministère d'évangélisation
La lutte sur deux fronts sur les campus publics, Gerald Cannell ......... 24
Humberto M. Rasi ............................ 4 Uvres
La Bible et l'art au XXe siècle The Transformation of Culture, Greg Schneider .... 27
Wilma McOarty ............................. 8 The Experience of Faith, Ronald Strasdowsky ...... 28
Dr (1) E. G. White
Pour votre infonnation
Roger W. Coon ............................. 11 Les marchands de la mort, Curt Dewees ........... 30
Quand arrive celui qu'on attendait
Delmer et Betty Holbrook ..................... 14
Profils
B. Lyn Behrens, Annemarie Hamlin ............... 16
Mart de Groot, Helen Pearson .................... 18
Logos
Le syndrome de Jonas,
Bruce Campbell Moyer ....................... 20
Ce numéro marque le début de notre troisième année
de publication - un petit miracle en soi. Le
processus complexe qui consiste à rassembler les articles
appropriés pour vous - nos avisés lecteurs - et la volonté
de faire paraître quatre éditions parallèles de Dialogue
(anglais, français, portugais et espagnol), ont de quoi nous
occuper. Mais notre petite équipe internationale en
apprécie le côté enrichissant et stimulant. Beaucoup
d'amis donnent aussi généreusement de leur temps ct de
leur argent pour que Dialogue puisse vous parvenir ainsi
qu'à des milliers d'autres étudiants et professionnels
universitaires adventistes. Si vous recevez Dialogue
depuis 1989, nous sommes heureux que vous nous ayez
accompagnés jusqu'ici. Si vous êtes un nouveau lecteur,
bienvenue ! Nous croyons que vous pouvez trouver dans
ce numéro de quoi nourrir à la fois votre esprit, votre
imagination, vos émotions ct votre volonté.
Nos premiers articles présentent plusieurs sujets
mentionnés dans les nombreux commentaires et questions
que vous nous avez adressés. Vos lettres révèlent chez
plusieurs d'entre vous le désir de mieux comprendre la
conception biblique du monde, dans l'intention de pouvoir
présenter votre foi à vos camarades de classe, professeurs,
amis et collègues. L'article intitulé «La lutte sur deux
fronts» (page 4) fait l'analyse de deux des plus grands
défis idéologiques actuels et propose une réponse possible.
Wilma McClarty parle de sa recherche sur le rôle de la
Bible dans l'art comtemporain (page 8). Dans quelle
mesure le style de vie adventiste - basé sur les conseils
d'E. G. White - est-il ratifié par la science moderne?
Roger Coon traite cette question dans son article et relate
le témoignage d'une étudiante universitaire adventiste
auprès de son professeur (page Il).
Ceux d'entre vous qui pensent au mariage apprécieront
l'article de Delmer et Betty Holbrook sur le choix du
compagnon de la vie (page 14). Nous avons demandé à
Editorial
Première personne
Grandir adventiste en Union soviétique
Michael Kulakov ........................... 32
Etcetera
Humberto Valenzuela ........................... 34
ùttres ........................................ 3S
Echanges ...................................... 3S
Jerry ConnelI, jeune pasteur déjà plein d'expérience, de
parler de la situation des adventistes se trouvant dans
l'environnement séculier d'une université publique. Vous
trouverez cette analyse perspicace à la rubrique « Vie de
campus» (page 24).
Deux auteurs de bandes dessinées sont publiés pour la
première fois dans ce numéro. Joël Kaufman, de l'Etat de
l'Indiana, aux U.S.A., nous a fourni son subtil
« Christian », et Berto - adventiste originaire du Chili,
habitant actuellement à Sydney, en Australie - partage
avec nous son association originale de la technique et du
texte. Nous espérons que les deux artistes sauront vous
amuser tout en vous otTrant matière à réflexion.
Curt Dewees traite une question qui intéressera ceux
que préoccupent les problèmes de santé publique - le
déplacement stratégique du commerce du tabac des pays
développés aux pays en voie de développement. Il se peut
que son article, « Les marchands de la mort» (page 30),
vous donne envie d'agir dans ce domaine.
Ne manquez pas, à la rubrique « Première personne»,
le récit de Michael Kulakov, qui vous donnera un aperçu
de ce qu'a signifié « Grandir adventiste en Union
soviétique ». Nous sommes sûrs que l'histoire de Michael
sera pour vous, comme elle l'a été pour nous, une source
d'inspiration.
Finalement, si vous désirez correspondre avec des
étudiants et professionnels adventistes d'autres régions du
monde, consultez notre rubrique « Echanges» (page 35),
où vous trouverez les noms d'autres lecteurs ayant les
mêmes aspirations que vous. Si vous voulez que votre nom
figure dans le prochain numéro, envoyez-nous vos
coordonnées personnelles.
Nous sommes heureux de pouvoir continuer ce
«dialogue» avec vous. Bonne lecture !
La Rédaction
DIALOGUE 1 - 1991 3

La lutte sur deux fronts
Une réponse adventiste au sécularisme et au néo-panthéisme
L'esprit humain a servi de champ
de bataille aux luttes les plus
ardues que les serviteurs de Dieu
aient jamais eu à livrer. Jésus avait
pleinement conscience du pouvoir
des idées et des engagements sur le
comportement des hommes et des
femmes. « Vous connaîtrez la vérité,
a-t-il dit, et la vérité vous
affranchira. » 1
Jésus a aussi vu qu'il y aurait,
avant sa seconde venue, une époque
durant laquelle ses disciples seraient
confrontés à deux forces d'ordre
spirituel. Il avait pressenti la perte de
la croyance en un Dieu transcendant.
« Quand le Fils de l'homme
reviendra, trouvera-t-il la foi sur la
terre? » demanda-t-il? Il a prédit
l'expansion d'une spiritualité
fallacieuse: « Car il s'élèvera de faux
christs et de faux prophètes; ils feront
de grands prodiges et des miracles, au
point de séduire, s'il était possible,
même les élus. Prenez garde que
personne ne vous se 'd' ulse.» 3
Ces prophéties se sont maintenant
réalisées sous la forme de deux
idéologies populaires - le
sécularisme et le néo-panthéisme -
qui se manifestent diversement, sous
fonne déguisée. Que représentent ces
perspectives contradictoires pour des
chrétiens qui croient en la Bible ?
Dans cet essai, nous allons tenter
d'ébaucher leur profil, d'examiner le
défi qu'elles lancent et de proposer
une réponse adventiste.
Comprendre les différentes
conceptions du monde
Toutes les idéologies sont basées
en fait sur une certaine façon de voir
le monde (en allemand,
lVeltanschauung) : une manière
globale de concevoir le monde, la vie
et la destinée de l'homme qui à son
tour détennine les valeurs éthiques et
le comportement de l'individu. 4
Chaque être humain possède une
conception du monde qui lui est
propre:
Consciemment ou
inconsciemment, de manière
explicite ou implicite,
Humberto M. Rasi
l'homme sait qu'il a besoin
d'une vue d'ensemble de
l'existence qui lui pennettra
d'intégrer ses valeurs, de
choisir ses objectifs, de faire
des plans d'avenir et de
maintenir unité et cohérence
dans son existence; il sait que
ses réflexions métaphysiques
influent sur chaque moment
de sa vie, orientant ses choix,
ses décisions, ses actions. s
Notre façon de voir le monde
répond à

importance nouvelle aux valeurs
humaines, à la créativité et aux
réalisations de l'homme. Elle a aussi
libéré la philosophie de la tutelle de la
théologie.
la Réforme protestante (XVIe
sièc1e) est la conséquence de la
critique ouverte des déviations de
l'Eglise et de la condamnation d'abus
criants. Les réformateurs mettent
l'accent sur une foi personnelle,
l'étude individuelle de la Bible et le
contact direct avec Dieu par la prière
et la méditation.
Le siècle des lumières
(XVIIe-XVIIIe siècles) a accordé une
place primordiale à la raison
humaine. La méthode scientifique
devint le moyen privilégié d'accéder
à la vérité, et la révélation divine fut
progressivement mise de côté.
Le socialisme et le marxisme
(XIXe-XXe siècles) considèrent le
matérialisme scientifique comme la
meilleure méthode pour analyser le
monde et résoudre les problèmes de
l'humanité. Dans cette perspective, la
religion devient « ]' opium du
peuple ».
L'Eglise chrétienne, en tant
qu'institution, a vu son importance
décroître da ns les sociétés
occidentales. Peu à peu, elle a été
remplacée par l'Etat dans des
domaines comme la recherche
scientifique, les affaires et
l'économie, les sciences du
comportement et les services sociaux.
Le sécularisme, d'autre part, est
une philosophie qui rejette
volontairement toute forme de
religion, n'accréditant que les faits et
les influences de ]a vie présente. En
termes bibliques, le sécularisme
relève de l'intention de « vivre sans
Dieu ».8
Langdon Gilkey énumère quatre
points principaux caractérisant le
sécu]arisme :9
* Tout ce qui existe est le résultat
de la contingence; c'est-à-dire que
tout fut causé par certains
phénomènes naturels qui l'ont
précédée dans l'univers même, qui a
toujours existé.
* Comme dans cette optique
l'existence des êtres humains est le
résultat du hasard, il en découle qu'ils
sont dotés d'autonomie. Eux seuls
peuvent déterminer le sens de leur vie
et le déroulement de leur destinée.
* Quand l'homme crée son
environnement social sans se soucier
de l'existence d'un Etre supérieur,
cela mène tout naturellement à la
notion de relativité. Il n'y a pas
d'absolus moraux. Le temps et
l'espace déterminent ce qui est
acceptable pour un individu ou pour
un groupe particulier.
* L'humanité sécularisée est très
conciente de sa propre temporalité.
Comme il semble qu'il n'existe
aucune preuve non empirique de la
vie outre-tombe, la mort est la fin de
toutes choses. La pensée humaine et
ses réalisations disparaissent à tout
jamais. Même l'univers physique
semble s'orienter vers son propre
anéantissement.
Le néo-panthéisme:
cc Vous êtes un dieu 1 »
AI' inverse de la position
clairement définie du sécularisme, le
néo-panthéisme est difficile à cerner.
Il représente un large évantail de
tendances religieuses dérivées du
bouddhisme, de l'hindouisme, de la
théosophie, du chamanisme, du
gnosticisme et de l'occultisme. Il se
trouve en grande partie dissimulé
avantageusement sous le jargon de la
philosophie moderne et de la science.
Dans certains cercles, cette religion
de synthèse est connue sous le nom de
Nouvel Age, pour se distinguer
apparemment du Vieil Age du
christianisme et du rationalisme.
Ce retour au mystère et à la
transcendance dans de larges secteurs
du monde occidental peut être
compris comme une réaction
collective à la perte du sacré, due, à
son tour, à l'impact de la
sécularisation et du sécularisme sur la
culture. Le Créateur nous a faits à la
fois homo sapiens et homo religiosus.
C'est pourquoi il nous est difficile de
mener une vie normale sans avoir
recours à notre dimension spirituelle.
II est certain que Dieu a « mis dans le
coeur de 1 'homme la pensée de
l'éternité ».10 Même devant
l'effondrement des anciennes
croyances, les êtres humains
continuent à chercher un sens à la vie,
ainsi que des valeurs et des objectifs
qui les dépassent.
n semble en même temps que
nous croyions de moins en moins que
la ra ison et la science puissent
résoudre les problèmes humains. Les
dégâts causés par deux guerres
mondiales et de nombreux conflits
meurtriers locaux, la difficulté des
idéologies politiques à établir une ère
de paix sur la terre, la possibilité d'un
holocauste planétaire provoqué par
les armes nucléaires, la menace que
représentent les activités humaines
DIALOGUE 1 - 1991
pour l'équilibre écologique de notre
planète - tous ces facteurs suscitent
un grand désillusionnement à l'égard
de la technologie et entraînent une
recherche de la transcendance. En
fait, certains savants commencent à
reconnaître que l'approche
scientifique n'est peut-être pas la
seule ou même la meilleure méthode
pour appréhender la réalité. On parle
ouvertement de la science comme
d'une « histoire» avec, pour
personnage principal, l' homo sapiens
qui essaie de survivre dans un
environnement hostile.
Cette tendance récente à
resacraliser l'univers et la vie,
présente actuellement dans les pays
occidentaux, peut être attribuée à la
contre-culture des années 60. A cette
époque, on se mit à utiliser les
drogues hallucinogènes pour
parvenir à des niveaux supérieurs de
conscience. La parapsychologie et la
méditation transcendentale acquirent
un air de respectabilité scientifique
grâce à des expérimentations
universitaires. Au sein de l'Eglise
catholique romaine, les écrits
controversés du paléontologue
jésuite Pierre Teilhard de Chardin
suggérèrent que la matière et l'esprit
ne sont que les deux aspects distincts
d'un seul élément cosmique. Teilhard
de Chardin prétendit que l'humanité
évolue, mentalement et socialement,
vers une unité spirituelle finale avec
le cosmos - « le Point Omega ».
Hollywood exploita bientôt ces
nouvelles tendances dans des films
comme Rencontres du troisième
type, l'Exorciste, E.T. et la Guerre
des étoiles, qui tentent de décrire
le monde de l'au-delà et des
contacts amicaux avec« la Force ».
Avec la philosophie de l'ère du
Verseau, une avalanche de
pratiques pseudo-scientifiques et
pseudo-religieuses ont commencé à
altérer la conscience occidentale et sa
compréhension de la réalité. Ces
pratiques incluent, entre autres, le
biofeedback, l 'hypnose, le yoga,
l'analyse des rêves selon Jung, la
thérapie primaire, et des rituels
chamanistes. Avec ses ouvrages Out
on a Limb et Dancing in the Light,
l'actrice Shirley MacLaine émergea,
au cours des années 80, comme
l'évangéliste de pointe du New Age.
Son message central était clair: Nous
sommes tous des dieux. Nous avons
déjà vécu et nous vivrons encore. Il
n'y a pas de mort. Chacun de nous
crée sa propre réalité.
Douglas Groothuis souligne six
5

points que le mouvement du
Nouvel Age partage avec le
néo-panthéisme: 1
• Tout est Un (monisme) : Tout
dans l'univers est dans un état
d'interaction, d'interdépendance et
d'interpénétration. Il n'y a pas de
différence essentielle entre Dieu, les
êtres humains, les animaux et les
objets inanimés.
• Tout est Dieu (panthéisme) :
Tout ce qui existe a, d'une certaine
manière, sa part d'essence divine.
L'Etre supérieur est une force, une
énergie ou une personne.
• L'humanité est Dieu : Chacun
de nous est un dieu sous forme
déguisée, et c'est notre propre
ignorance qui nous empêche de nous
en rendre compte pleinement.
• Une nouvelle conscience:
Nous avons oublié notre véritable
identité et nous avons besoin d'être
écla irés. Le ra tiona lisme de
l'Occident doit être remplacé par une
nouvelle manière de penser et de
sentir.
• Toutes les religions sont une
(syncrétisme) : Il se peut qu'il y ait
différentes voies pour parvenir à la
vérité, que les caractéristiques
extérieures des religions varient, mais
en fin de compte, tout vise à amener
les êtres humains à l'unité avec l'Etre.
• L'optimisme de J'évolution
cosmique: Nous sommes arrivés au
seuil d'une transformation globale.
L'humanité va bientôt commencer à
gérer sa propre évolution. Les
scénarios tragiques doivent être
remplacés par un futurisme spirituel
croissant qui nous conduira vers un
avenir glorieux.
Cette nouvelle spiritualité se
manifeste sous différentes formes ;
ainsi, l'intérêt actuel pour les
questions de santé, Je mouvement du
Potentiel bumain, la convergence du
pbysique et du mysticisme, et une
vague de religiosité qui pénètre la
culture occidentale contemporaine
sont des manifestations de cette
tendance. Certains de ces concepts
influencent aussi la chrétienté. Ils
affectent peu à peu le langage des
prédications, le rituel des églises et le
contenu des séminaires visant à
développer la conscience religieuse.
Contrastes fondamentaux
La comparaison des principes de
base de l'humanisme séculaire et du
néo-panthéisme avec ceux du
cbristianisme biblique, nous révèle
des perspectives de la réalité et de la
vie tout à fait opposées. 12
L'humaniste séculaire
Le christianisme biblique
Le néo-panthéisme
1. La réalité ultime
La matière inanimée et l'énergie qui
ont toujours existé.
Un Dieu transcendant et immanent
accessible aux êtres humains.
L'univers spirituel, qui est
Die ulEsprit/U nff out.
2. La nature de Dieu
Il n'y a rien de tel, parce que Dieu
est un mythe.
Un Etre personnel (trine), créativement
actif, moralement parfait, omniscient,
souverain et éternel.
Die ulEsprit/U nffo ut, impersonnel,
amoral, mais puissant.
3. L'origine de l'univers et de la vie
L'univers est éternel et fonctionne
dans un système fermé selon des lois
de cause à effet.
Créé par Dieu, ex nihilo, et par sa
parole pour opérer selon des lois de
cause à effet dans un système ouvert.
Manifestations de l'éternel
DieulEsprit/Unff out.
4. Les moyens de connaÎtre la vérité
La raison humaine livrée à ellemême,
CBNrant à partir de la méthode
scientifique.
La manifestation personnelle de Dieu Introspection acquise, ainsi que
en Jésus-Christ, dans la Bible, la nature, révélations surnaturelles.
la conscience humaine et la raison
illuminée par le Saint-Esprit.
5. La nature des êtres humains
Extrêmement complexe, cc machines» Etres physiques et spirituels, créés à
douées de conscience ou animaux très l'image de Dieu, capables de décisions
intelligents, en évolution probable vers morales libres, actuellement déchus de
une race supérieure.
leur condition première.
Etres spirituels, temporairement
habitant des organismes physiques
en voie de transition.
6 DIALOGUE 1 -1991

6. Le but de la vie
Plusieurs options: réalisation de soi,
plaisir, service d'autrui, amélioration
du sort des générations futures.
Préparation pour l'éternité, service
d'autrui, réalisation de soi, accès au
shalom (paix avec Dieu, soi-même et
les autres).
Rechercher le progrès (ou en subir
les conséquences) dans un
mouvement d'union vers
Die uJEspritJUnrro ut.
7. La base de la morale
Plusieurs options : l'avis de la
majorité, les moeurs de l'époque, les
meilleures traditions, des circonstances
particulières, la conscience individuelle.
Le caractère immuable de Dieu Ouste
et miséricordieux), révélé en Christ et
dans la Bible.
Les pulsions internes ; il n'y a en
fait ni cc bien ~) ni cc mal ".
8. Les raisons de la situation actuelle de l'homme
Plusieurs options: l'ignorance de la Le péché: la rébellion consciente Discutable: ignorance de la réalité
réalité et du véritable potentiel humain; contre Dieu et ses principes; la tentative et du véritable potentiel humain;
de mauvaises lois; un gouvernement de faire de l'homme un être autonome et incapacité à comprendre les
imparfait; des influences sociales indépendant; par conséquent l'image messages surnaturels.
négatives ; un manque de
de Dieu a été altérée et le monde
compréhension et de coopération entier en souffre.
humaine.
9. La solution à la situation de l'homme
L'éducation, la science et la
La renaissance spirituelle: la foi en
technologie, des lois justes, un Jésus qui conduit à une nouvelle vie
meilleur gouvernement, la
d'amour et d'obéissance envers Dieu.
compréhension et la coopération Les chrétiens peuvent exercer une
humaine.
influence positive sur le monde, mais
la solution ultime implique l'intervention
finale de Dieu dans l'histoire.
Prise de conscience ; rédemption
de soi.
10. La mort
Fin définitive de l'existence dans
toutes ses dimensions.
11. L'histoire humaine
Discutable : pour certains,
imprévisible et sans but particulier,
guidée à la fois par des décisions
individuelles et des forces encore
inexpliquées. Pour d'autres, une
progression difficile vers une humanité
meilleure.
Parenthèse dans l'inconscient (pour
d'autres chrétiens, entrée dans un
différent état de conscience).
Suite d'événements significatifs; guidée
par de libres décisions humaines, mais
aussi supervisée par Dieu; progression
vers l'accomplissement du plan global
de Dieu.
Entrée dans une autre sorte
d'existence.
Un processus cyclique, progressant
vers l'union finale avec la Déité.
12. La destinée finale de l'homme
Le néant. Des êtres transformés sur une nouvelle L'union permanente avec
terre, ou bien l'anéantissement définitif Die uJEs pritJUnrrout.
(pour d'autres chrétiens, le châtiment
éternel).
Réponse et projections
En dépit de leurs profondes
différences, le sécularisme et le
néo-panthéisme ont certains points en
commun. Tous deux proposent une
seule réalité dans l'univers. Les
sécularistes proposent l'équation :
matière + énergie ; les
néo-panthéistes, une conscience
spirituelle cosmique. Plus important
encore, ces deux conceptions font
appel à notre orgueil personnel en
plaçant les êtres humains
indépendants au centre de la scène,
qu'ils soient considérés comme des
machines intelligentes (sécularisme)
ou comme des dieux déguisés
(néo-panthéisme). En fait, on a déjà
émis l'hypothèse qu'il pourrait y
avoir une corrélation entre ces deux
perspectives. Etant donné que les
humanistes sécularistes ont eu des
difficultés à expliquer l'apparition de
l'esprit et de l'intelligence dans
l'univers, ils ont eu tendance à
spiritualiser la matière jusqu'à ce
DIALOGUE 1 - 1991
qu'elle devienne esprit. A ce stade-là,
le naturalisme devient panthéisme.
Le Hllmanist Manifesto II suggère
cette convergence des deux tendances
lorsqu'il déclare: « 11 se peut que la
nature soit en fait plus vaste et plus
profonde que ce que nous savons
maintenant. » (Proposition 1)
En fait, le sécularisme et le
néo-panthéisme peuvent être
considérés comme des options
séduisantes, inventées par l'homme;
Suite page 22
7

La Bible et l'art au
XXe siècle
L'influence des Ecritures se fait-elle encore sentir?
ASher Lev avait-il raison ? Un
artiste - même juif - a-t-il
besoin de Jésus comme modèle
d'inspiration? La crucifixion,
symbole d'expression d'une douleur
incomparable, lui est-elle
nécessaire ?
Dans son livre Asher Lev, 1972,
Chaim Potok évoque l'angoisse d'un
homme qui, ayant défié son éducation
conservatrice de juif hassidique,
devient un artiste de renom
international.
Sa mère en est horrifiée : « La
peinture, c'est bon pour les goyim,
Asher; le dessin, ce n'est pas pour les
juifs. » ,
L'angoisse maternelle augmente
lorsqu'il se met à représenter Jésus:
« Est-ce que tu sais combien de sang
juif a été répandu à cause de lui,
Asher ? Comment as-tu pu ainsi
gaspiller ton temps ? »
« Mais il fallait que je le fasse,
maman. »
« II y a d'autres peintures que tu
pourrais copier, Asher. »
« Mais j'avais besoin de
l'expression, maman. Je n'en ai
trouvé de semblable nulle part
ailleurs. » 1
Est-ce une réaction générale du
monde de l'art, ce monde séculier du
XXe siècle ? Jésus est-il
esthétiquement nécessaire ?
La rupture finale entre Asher et
ses parents se produit lorsqu'il peint
Brooklyn Crucifixion, en utilisant le
pouvoir artistique de la mort
douloureuse du Christ comme
métaphore pour exprimer l'angoisse
déchirante que sa mère et son père
ressentent à l'égard de son art.
Asher se défend en disant: « J'ai
créé cette peinture - un juif
pratiquant travaillant sur une
crucifixion, parce qu'il n'existe
aucun moule esthétique dans sa
propre tradition religieuse susceptible
de lui offrir une peinture aussi i~tense
de l'angoisse et du tourment. »
8
Wilma McClarty
Des perspectives du
monde qui évoluent
La Bible et son Jésus sont-ils la
suprême représentation de la
métaphore artistique ? Les artistes
d'aujourd 'hui s'inspirent-ils encore
d'images et de motifs bibliques pour
atteindre l'intensité esthétique? « La
plus belle histoire jamais racontée »
a-t-elle encore une influence sur les
écrits actuels? Est-elle toujours l'une
des principales sources d'inspiration
ou un thème de base ?
Au Moyen Age, la réponse à
toutes ces questions aurait été
affirmative. L'Eglise contrôlait
presque tout - l'art y compris.
Aussi, trouver des exemples
d'oeuvres d'art d'inspiration
religieuse durant cette période n'est
pas diffi~i1e. Elles existaient à
profusion.
Quand Dante écrivit sa Divine
Comédie, il pouvait sans risque
compter sur une conception
généralement acceptée du péché. Ses
lecteurs approuveraient qu'il envoie
les adultères en enfer. Mais dans
notre milieu sécularisé du XXe siècle,
un artiste peut-il compter sur
n'importe quelle perspective
généralement acceptée de tous? Non.
Aujourd'hui, le monde n'est chrétien
qu'à 20 ou 25 pour cent. L'adultère
DIALOGUE 1 - 1991
est un passe-temps en vogue, l'un des
sujets favoris des médias. Les
aventures extraconjugales sont
présentées comme une solution de
remplacement séduisante et
tonifiante à l'ennui du mariage. En
fait, sept pour cent seulement des
relations amoureuses et sexuelles
présentées dans les films mettent en
scène un couple marié. Et le message
des médias est clair : L'amour
conjugal est ennuyeux et terne, trop
simple et dépourvu d'intérêt.
Dante aurait de la peine à trouver
une opinion majoritaire qui
accepterait d'envoyer les couples non
mariés du XXe siècle ailleurs que
dans une chambre d'hôtel! Dans un
tel contexte, quelle peut encore être
l'influence esthétique de la Bible?
J'ai décidé de faire des recherches
à ce sujet. J'ai participé récemment à
un atelier interdénominationnel
destiné à des professeurs de premier
cycle universitaire, sur « l'esthétique
et la chrétienté dans un monde
ultramoderne ». Pour ma présentation
lors de cette rencontre, j'ai compilé
une liste d'oeuvres d'art du XXe
siècle, en grande partie d'inspiration
biblique, provenant d'écrivains,
compositeurs, peintres, sculpteurs ou
autres artistes. J'ai sollicité les
suggestions des départements d'art,
musique, littérature et expression
dramatique des collèges de la
Coalition chrétienne.
Dans un article intéressant, C. S.
Lewis présente cinq critères selon
lesquels on peut dire qu'un livre
exerce une influence sur un autre
ouvrage (ou une autre oeuvre d'art) :
il peut se percevoir au niveau (1) de la
matière et du sujet; (2) des citations ;
(3) des expressions toutes faites ou
des locutions; (4) du vocabulaire et
(5) du style, « ce qui pousse un
homme à écrire d'une certaine
façon ».4
Quand j'ai envoyé les
questionnaires aux responsables de
chacun des quatre départements de 78
collèges, je ne leur pas demandé de

préciser lequel des cinq critères ils
utiliseraient pour établir la liste des
QUvres proposées. Je leur ai aussi dit
qu'il n'était pas obligatoire que les
QUvres d'art soient chrétiennes ; il
suffisait qu'elles aient eu la Bible
comme source d'inspiration ou
d'influence majeure.
Pour donner à ceux qui
répondraient au questionnaire une
idée de ce que je voulais, j'ai joint la
page dt exemples ci-dessus, avec
deux pages blanches supplémentaires
où ils pourraient noter leurs
suggestions.
Un héros d'Hemingway
Comment certains des artistes du
XXe siècle utilisèrent-ils la Bible ?
Prenons la littérature, par exemple.
Ernest Hemingway, loin d'être un
auteur chrétien bien qu'il ait grandi
dans un foyer croyant, a utilisé de
nombreuses images faisant allusion
au Christ et à la crucifixion dans son
célèbre roman, le Vieil Homme et la
mer. 5 L'intrigue est simple. Un vieux
pêcheur cubain vient de passer 84
jours sans avoir pris un seul poisson.
Les autres pêcheurs se moquent de lui
et le tra itent de bon à rien. Seul
Manolin, un jeune garçon auquel
Santiago a appris à pêcher, a encore
confiance en lui, bien que son père lui
ait dit de ne plus a))er à la pêche avec
quelqu'un d'aussi malchanceux que
Santiago.
C'est ainsi que Santiago va seul
dans le Gulf Stream et attrape un
espadon géant de cinq mètres, le plus
gros qui ait jamais été capturé. Il lutte
avec le grand poisson pendant trois
jours et J'attache finalement à son
bateau. Mais sur le chemin du retour,
les requins mangent l'espadon, si
bien que lorsque Santiago rentre chez
lui, il ne reste plus que le squelette.
Santiago est considéré comme
l'un des meilleurs exemples, dans les
écrits d'Hemingway, du héros fidèle
à ses principes, un personnage qui
persévère avec courage et dignité
dans un monde dépourvu de sens et
souvent violent. C'est un monde où
l'on est perdant en fin de compte,
DIALOGUE 1 - 1991
aussi courageux qu'on se montre
dans l'épreuve. La vie est une lutte
futile, aussi le seul moyen de s'en
sortir est-il de vivre selon certains
principes. Un vrai héros « peut être
détruit mais pas vaincu ». L'espadon
de Santiago a été anéanti, mais cela
n'a pas d'importance. Ce qui importe
c'est que Santiago ait agi avec
dignité, en respectant un code de
conduite.
Mais qu'en est-il des allusions au
Christ et à la crucifixion ? Elles sont
nombreuses. Manolin, formé à
l'école de Santiago, répond en lui
offrant une amitié solide. Quand
Santiago se bat seul avec l'espadon, il
aspire à la compagnie de Manolin, de
la même manière que le Christ a
désiré le soutien de ses disciples dans
le jardin de Gethsémané. L'imagerie
de la communion est suggérée dans la
phrase : « Je dois lui préparer de
l'eau, pensa le garçon, avec du savon
et une bonne serviette. »
De la même manière que Jésus fut
seul dans la tombe trois jours et deux
nuits, ainsi Santiago se bat seul contre
9

l'espadon. Le Christ est tombé en
portant la croix et Santiago trébuche
en portant le mât. Les mains
sanglantes et le chapeau de paille de
Santiago sont un symbole des mains
blessées et de la couronne d'épines de
Jésus. Le harpon fiché dans le flanc
du requin rappelle au lecteur la lance
dans le côté du Christ. L'imagerie de
la crucifixion apparaît dans le
passage où Santiago « se cala ...
contre le bois et prit sa souffrance
comme elle vint ». Et plus loin:
« ••. juste un son comme celui que doit
involontairement émettre un homme
qui sent un clou transpercer sa main et
entrer dans le bois. » On trouve aussi
plusieurs allusions à la couleur
pourpre et au vinaigre. 6
Et après ? Que signifient toutes
ces allusions évidentes au Christ et
à la crucifixion ? Pourquoi
Hemingway, auteur non chrétien, en
fait-il un usage aussi étendu et
remarquable ?
Peut-être a-t-il aussi ressenti,
comme Asher Lev, qu'on ne peut pas
ignorer le pouvoir esthétique de
l'histoire du Christ. Où peut-on
trouver un meilleur modèle
d'expression? Une manifestation
plus intense de la souffrance?
Hemingway a sans doute eu
recours à toutes ces références au
Christ pour deux raisons principales.
D'abord, le thème de celui qui peut
être détruit mais non vaincu est tout à
fa it dans l'optique chrétienne.
Chaque martyr chrétien a dû mourir
avec cette pensée - si ce n'est les
mots, en tout cas l'esprit. Toute
personne plus forte, plus robuste, plus
grande et plus rapide que les autres
peut détruire le plus faible, le plus
petit, ou le plus lent. Mais des
millions d 'hommes et de femmes ont
donné leur vie pour des causes
politiques ou religieuses, pleinement
convaincus que leur mort n'était pas
une défaite, parce qu'ils mouraient
fidèles à un code d'honneur, à un
ensemble de croyances, à des
principes.
Et avec quel meilleur exemple
que Jésus les lecteurs d'Hemingway
pourraient-ils s'identifier? Qu'ils
croient ou non en la divinité du
Christ, ces lecteurs connaîtraient
l'histoire évoquée, réagiraient aux
images et percevraient les parallèles
entre le Christ et Santiago. Tous deux
furent détruits mais non vaincus. Et la
foule avait tort dans les deux cas.
Ceux qui se rassemblèrent autour du
squelette de l'espadon ne comprirent
jamais la signification profonde de
10
l'événement, pas plus que ceux qui
entouraient le pied de la croix.
En résumé, en ayant recours à
l'histoire bien connue de la
crucifixion du Christ, Hemingway a
donné à son propre récit - un
pêcheur vivant selon un code de
conduite - une dimension esthétique
qui a accru l'impact de ses thèmes.
Mais Hemingway a utilisé une
imagerie biblique aussi forte pourune
autre raison. Les critiques littéraires
de l'époque disaient de lui qu'il était
en perte de vitesse, qu'il était un
auteur fini, qu'il ne faisait plus
qu'imiter ses premiers succès.
Comme Santiago, il devait faire ses
preuves aux yeux de ceux qui
l'entouraient. Tous deux devaient
faire une prise remarquable,
surpassant toutes les précédentes.
Dans un passage du récit,
Hemingway écrit que « Santiago
tenait ses lignes [symboles des lignes
d'écriture] plus droites que n'importe
qui ». Santiago pensait: « Je les tiens
avec précision. Seulement, je n'ai
plus de chance .... C'est mieux
d'avoir de la chance. Mais je préfère
DIALOGUE 1 - 1991
être exact. » 7
Hemingway désirait tant prouver
à ses détracteurs qu'ils avaient tort
qu'il relut le manuscrit de son oeuvre
deux cents fois avant de le faire
publier en 1952 ! Et lorsqu'en 1954 il
reçut le prix Nobel de littrature et que,
lors de la remise du prix, le Vieil
Homme et la mer fut mentionné, il
dut certainement se sentir vengé des
accusations de ses critiques. Il avait
prouvé qu'il n'était pas un auteur à
bout de souffle !
On affirma aussi, en constatant sa
mort sur la croix, que tout était
terminé pour le Christ. Mais Jésus
n'avait pas été anéanti et il est sorti du
tombeau, triomphant de ses
adversaires. La victoire était d'autant
plus glorieuse que ses détracteurs
l'avaient déclaré disparu à jamais.
Peut-être qu'Hemingway aurait
été d'accord avec Asher Lev - il
n'y a rien, absolument rien de
comparable à la crucifixion pour
fournir à un artiste une telle intensité
d'émotion et de semblables images
d'angoisse, de lutte, de défaite et de
triomphe. Potok et Hemingway, l'un
juif et l'autre non chrétien, ont tous
deux su a pprécier le potentiel
esthétique de la Bible et y ont eu
recours avec adresse et talent.
Une présence durable
Retournons maintenant aux
questionnaires que j'ai envoyés aux
responsa bles de département.
Qu'indiquèrent les réponses? Ceux
qui répondirent envoyèrent environ
250 exemples couvrant les quatre
domaines mentionnés. Les résultats
furent à la fois décourageants et
encourageants - décourageants
parce qu'il y eut peu de réponses mais
encourageants parce que ceux qui
répondirent envoyèrent de
nombreuses suggestions. 8
Asher Lev avait-il raison ? Le
monde de l'art peut-il ignorer le
Christ crucifié ? Mon enquête a
montré que la Bible continue à avoir
un impact sur les arts, bien qu'il ne
soit plus aussi important que naguère.
Même si elle n'est plus la force
dominante dans l'art du XXe siècle,
elle est cependant une présence bien
réelle dans l'expression artistique
actuelle. Oui, « la plus belle histoire
jamais racontée » est toujours
décla mée, peinte, chantée et mise en
scène.
Suite page 22

Dr (?) E. G. White
La recherche actuelle évalue ses conseils sur la santé
Où a-t-elle puisé ses
informations? ))
La voix du professeur s'était faite
pressante ; il voulait une réponse
immédiate et J'expression intense de
son visage montrait qu'il
n'accepterait pas la dérobade.
L'étudiante adventiste, une jeune
Chinoise-américaine de 20 ans qui
préparait une maîtrise en sciences de
]a nutrition à Comel1 University, dut
frémir intérieurement. Devant une
tene insistance, eUe se oot à parJer
d'El1en G. White, auteur d'un
ouvrage intéressant intitulé Conseils
sur la nutrition et les aliments, que
son pfQfesseur tenait à ]a main.
Helen Chen s'était inscrite dans
un cours de base sur l'histoire de la
nutrition, enseigné par le
Dr Clive M. McCay, professeur de
nutrition à ComeU's New York State
Col1ege of Agriculture and Life
Sciences. Son père, le Dr Philip
S. Chen, avait été président du
département de biologie et chimie à
AtJantic Union College, dans le
Massachusetts, pendant presque 30
ans.
Ses quatre frères - Philip Jr.,
John, George et Sam - pouvaient
déjà tous inscrire la mention « M.D. »
[docteur en médecine] après leur
nom. Philip J r. avait aussi obtenu un
doctorat en pbarmacologie à
l'Université de Copenhague. Il
deviendrait bientôt ]'un des
responsables les plus baut placés des
prestigieux National Institutes of
Healtb, principal centre de recherche
médicale du gouvernement des
Etats-Unis dans la banlieue de
Washington, D.C.
Helen venait d'obtenir son B.S. en
sciences de la nutrition à Atlantic
Union College. Elle s'était inscrite
pour le cours du Dr McCay en
septembre 1955 et avait fait sa
connaissance lors de passages
occasionnels dans son bureau au
département de la reproduction des
espèces animales où elle avait des
responsabilités de laboratoire.
En 1982, elle se rappelait de lui
comme « d'un homme chaleureux et
RogerW. Coon
très compétent, un professeur au
contact facile ».1 Lorsque le
Dr McCay apprit qu'Helen était
adventiste du septième jour et
végétarienne, il exprima le désir d'en
savoir davantage sur son Eglise et ses
enseignements sur la santé.
Helen le mit en rapport avec son
père, qui commença par envoyer au
Dr McCay un exemplaire de son
ouvrage Heart Disease - Cause,
Prevention, and Recovery (1'un de
ses 14 livres). Le chapitre 15 (

White, cct écrivain remarquable,
champion de la réforme sanit'lirc qui,
en raison d' un accident d'enfance,
n'avait pas pu fréquenter l' école plus
de trois ou quatre ans.
Rappelant cet épisode six ans plus
tard, frère Nichai déclara qu'il avait
cu le sentiment que cc savant
unitarien ne comprendrait pas la
doctrine adventiste de l' inspiration ct
de la révélation (selon laquelle les
informations de Mme White étaient
d'origine divine). Aussi éluda-t-il la
question en disant que les crit iques
rejetaient Mme White sous prétexte
qu'elle avait simplement copié les
écrits de ses contemporains dans le
domaine de la réforme sa nitaire.
« Absurde ! s'exclama le
Dr McCay. Il m'est impossible
d'accepter cette explication; elle
soulève plus de problèmes qu'elle
n'en résout! »)
« Pourquoi? » demanda Je
rédacteur, surpris.
« Si clic a simplement copié ses
contemporains, comment a-t-elle fait
pour trier les informations à sa
disposition, au milieu du
foisonnement impressionnant de
théories ct conseils de santé existant
au XIXe siècle? La plupart étaient
tout à fait fantaisistes ct ont été
désavoués! Il aurait fallu qu'elle soit
en possession de connaissances
surprenantes pour son époque afin
d'arriver à de telles conclusions ».
répondit-il, rejetant ainsi la thèse du
« p 13gIat».
· 4
Par la suite, le Dr McCay sc
passionu .. t à tel point pour ses
recherches dans les é~rits d'Ellen
White concernant la nutrition, qu'il
présenta une conférence à ce sujet au
c lub des hommes de son église
unitarienne d'lthaca, le 9 avril 1958,
et répéta ens uite le même exposé lors
de conférences devant différents
groupes scientifiques des ptats-Unis,
pendant plusieurs années.
Le 18 décembre 1958, sur une
carte de Noël à son ancienne
étudiante, Helen Chen (maintenant
Mme Frank Chung), il écrivit:
Si je devais recommencer
mon existencc, j'aimerais être
adventiste. Je crois que la
philosophie adventiste offre la
meilleure so lution aux
problèmes du stress créés par
la vie en Amérique. Je ne ütis
qu'à peine découvrir la
sagesse de Mme White. 6
Si le Dr McClay vivait encore, il
n'aurait sans doute aucune raison de
modifier ses demières déclarations
12
concernant les écrits d'Ellen White:
« Il n'existe pas aujourd'hui de
meilleur guide général sur la
nutrition. » Durant les années 80, la
science a Inrgelllcnt confirmé ses
déclarations avancées sur la santé.
Helen Chen-Chung
Dr. Clive M. McCay
Confirmation de la science
'moderne
En juillet 1980, les départements
américains d'agriculture, santé,
éducation ct assistance sociale
(aujourd'hui Heallh and Human
Services) se sont associés pour faire
paraître leurs recommilndations dans
un guide de diététique pour les
Américains : (1) manger une
nourriture variée, (2) maintenir un
poids idéal , (3) éviter les excès en
graisses, particulièrement les graisses
saturées et le cholestérol, (4) manger
des aliments riches en g lucides ct en
fibres, (5) éviter les excès en sucre,
DIALOGUE 1 - 1991
(6) éviter les excès en sodium, (7)
consommer J'alcool avec
modération?
Ces conseils nous semblent un
peu dépassés actuellement; pourtant
ils étaient relativement nouveaux il y
a une ou deux décennies. Mais il ya
presque un siècle, bien ava nt que les
savants n'arrivent à de telles
conclusions, Ellen White les avait
déjà donnés.
En juin 1982, un rapport fut
présenté conjointement par
l'Académie des sciences et le Conseil
national de la rccherchc, sous le titre
Régime, nutrition et cancer. Ce
document important était
l'aboutissement de deux années
d'étude sur la relation entre
J'alimentation ct le cancer. Ces
conclusions rejoignent celles du
rapport ci-dessus: en modifiant son
régime alimentaire, une personne
peut de manière significative réd uire
le risque de contracter diverses
formes de cancer. Les réformes
suggérées conseillaient de manger
beaucoup de fruits, céréales
complètes, légumes, ct de réduire la
consommation de graisse, sucre, sel
ct alcool 8
Si Ellen White vivait aujourd'hui,
sa réaction instinctive serait sans
doute: « Rien de nouveau ! » Elle
avait présenté ces idées entre 1863 ct
1890 !
En février 1983, Waller S. Ross,
rédacteur de la revue Cancer News de
l'American CancerSociety, publia un
ltrticle intitulé « Enfin, un régime
anticancéreux » . Dès le premier
paragraphe, il était mentionné que les
adventistes de Ca lifomie avaient un
t.aux de cancer du côlon beaucoup
moins é levé que l'ensemble des
Américains. Plus loin l'article
stipulait:
Selon des études faites dans
différentes parties du monde,
l'incidence du Œncer du sein,
du côlon ct de la prostate est
remarquablement plus faible
parmi les populations qui
mangent beaucoup de
légumes. Cette « découverte
surprenante », dit Walter
Troll, professeur de
médecine de l'environnement
à l'UniveJ$ité de New York,
permet de penser que les
légumes contiennent des
substances « capab les
d'inhiber le cancer chez
l'homme ».9
Cinq mois plus tard, les
merveilles des fibres étaient célébrées

dans un autre article qui résume le
livre d'Audrey Eyton, The F-Plan
Diet. En bref, son message est le
suivant : « En accroissant votre
consonunation de fibres aHmentaires
trouvées dans les fruits, les légumes
et les céréales complètes - et en
mangeant moins de graisse et de
sucre raffiné - vous ressentirez le
besoin de moins de calories », ce qui
sera un moyen efficace de perdre du
poids. 10
En 1985, le message commençait
à passer chez un nombre croissant
d'Américains. Un sondage
d'opinion, cet été-là, a montré que 24
pour cent des Américains mangeaient
moins de viande que précédemment;
l'article ajoutait que « les Américains
étaient en train de devenir à moitié
végétariens » - 40 millions
d'adultes! D'autres statistiques
intéressantes : 52 pour cent des
Américains étaient d'accord pour dire
que « personne n'a vraiment besoin
de manger de la viande plus d'une ou
deux fois par semaine », 37 pour cent
croyaient que « les végétariens sont
probablement en meilleure santé que
la majorité des Américains », ct 72
pour cent acceptaient l'idée que le
végétarisme est plus qu'une « mode
ep , h'''' emere». Il
Mais il restait de nombreux
progrès à faire. Trois ans plus tard,
deux chercheurs du National Cancer
Institute, Blossom H. Patterson et
Gladys Block, déclarèrent en effet
que « le régime américain laisse à
désirer et qu'il est une cause de
mortalité ». Comme le quotidien Sun,
de San Bernardino en Californie,
l'affirmait en gros titre, « les
Américains meurent en raison de leur
régime alimentaire ». L'étude
rapportait qu'une alimentation
appauvrie ou déficiente sur le plan
nutritionnel « contribue à environ 35
pour cenhde tous les décès dus au
cancer ».
Quatre mois plus tard, en juillet
1988, C. Everett Koop fit paraître le
« premier rapport sur la nutrition
jamais présenté par un chef du service
fédéral de la santé publique aux
Etats-Unis ». S'appuyant sur plus de
2 500 articles scientifiques, son
ordonnance médicale était : « Moins
de graisse, davantage de légumes ct
de fruits. » 13
La grande nouvelle ne parut qu'en
1990, lorsque le Dr Dean Ornish,
chercheur à l'Université de
Californie, San Francisco, annonça
qu'un régime largement végétarien
pourrait effectivement inverser le
processus de blocage des artères dû
au cholestérol. L'un de ses patients,
soumis précédemment au programme
de l'American Heart Association, qui
conseille de limiter la consommation
de graisse à 30 pour cent du total des
calories ingérées, avait vu le blocage
de ses artères passer de 37 à n pour
cent en une année ! Ensuite,
l'adoption du régime Omish avait
réduit le processus de blocage à 59
pour cent. Dans le commentaire
d'une étude faite sur6 500 personnes
à Cornell University en 1990, Ornish
écrivit: « La viande, c'est la
nourriture certaine pour une mort
certaine. »14
En ce qui concerne l'usage du
tabac, le Dr AIton Oschner,
professeur en chirurgie thoracique à
la faculté de médecine de Tulane
University, fut l'un des premiers à
établir le rapport définitif entre la
cigarette et le cancer du poumon, en
1954.
En 1990, la première étude
détaillée sur l'usage de la cigarette et
les attaques cardiaques chez les
femmes montre que le tabac fait plus
que tripler les risques encourus.
Pourtant, selon un rapport paru dans
le numéro de décembre 1990 du New
EnglandJourlUllofMedicine, si eUes
cessent de fumer, les risques qu'elles
courent rejoignent ceux d'un
non-fumeur. Plus de 10 études ont
montré le même schéma chez les
hommes.
Les maladies cardio-vasculaires,
principale cause de mortalité pour les
deux sexes, « et les plus grandes
responsables de la mort des
fumeurs », sont à l'origine
actuelJement de 115 000 sur les
390 000 décès annuels attribués au
tabac. 15
En 1863, Ellen White a défini le
tabac comme un poison « lent »,
« penucleux . .
» et «
. 1 16 E
Vlru ent ». n
1886, elle avait légèrement modifié
cette déclaration, disant qu'il
s'agissait d'« un poison lent
insidieux, mais des plus virulents ».11
En ce qui concerne le cancer du
poumon, les physiologistes et les
pathologistes disent qu'il faut
environ vingt ans pour atteindre un
point de non retour (

Quand arrive celui qu'on
attendait
La majorité d'entre nous, au
moment de devenir adultes,
faisons trois choix importants qui
affecteront tout le reste de notre vie ;
il s'agit de notre relation avec Dieu,
de notre carrière ou profession et de
notre décision concernant le mariage.
Pour la plupart, nous
réfléchissons avec soin aux raisons de
notre engagement spirituel. Nous
passons aussi des années à étudier et
à nous préparer pour la profession
que nous avons choisie. Pourtant, en
ce qui concerne le choix d'un
conjoint, nous adoptons souvent une
attitude plus passive, nous contentant
d'attendre l'arrivée de « celui qui
conviendra ».
C'est regrettable, car le choix du
conjoint est l'une des décisions les
plus importantes qu'un chrétien ait à
prendre. Par surcroît, le « mariage
parfait » n'existe pas. Même les
couples rayonnants de bonheur et
manifestement amoureux ont leur
part de déceptions et de coups de
cœur.
Que pouvons-nous dire à un jeune
chrétien désirant trouver le
compagnon de sa vie?
Il serait facile de présenter avec
éloquence et idéalisme une longue
liste de considérations importantestoutes
aussi valables les unes que les
autres. Néanmoins, pour beaucoup de
célibataires, les options possibles
sont limitées. Peu de personnes ont
l'occasion de choisir le conjoint idéal
parmi tout un groupe de candidats
assidus. Pourtant, les suggestions
suivantes méritent réflexion:
Sachez qui vous êtes. Avez-vous
défini votre propre identité
spirituelle, intellectuelle ct sociale ?
Qu'en est-il de votre futur conjoint
dans ce domaine? Un mariage a
beaucoup plus de chance de réussir si
les deux personnes ont déjà forgé leur
propre identité (l'une des réalisations
majeures de l'adolescence) et sont
prêtes à faire face à l'intimité du
mariage. La moyenne d'âge des
couples qui se marient aujourd'hui
14
Le choix d'un compagnon pour la vie
Delmer et Betty Holbrook
augmente. Une personne mûre a plus
de chances de réussir son mariage.
Faites la connaissance de la
famille de la personne que vous
fréquentez. Faites tout pour bien
vous connaître tous les deux et pour
rencontrer vos futurs beaux-parents.
Le vieux dicton est toujours vrai :
« Quand on se marie, on épouse toute
la famille. » D'autre part, connaître sa
parenté vous aidera à mieux
comprendre votre conjoint.
Evaluez votre compatibilité
spirituelle. Les adventistes ont
longtemps répété, et avec raison,
qu'il n'est pas sage de se marier avec
quelqu'un qui n'est pas membre de
l'Eglise. Si l'un des deux jeunes est
sérieusement engagé à l'égard de
l'Eglise et que l'autre ne l'est pas, des
tensions surgiront entre eux, quels
que soient les espoirs et les
promesses. L'adaptation au mariage
est déjà assez difficile ; inutile d'y
ajouter le fardeau supplémentaire des
divergences religieuses.
Ayez conscience de vos
différences
Une fois que vous avez trouvé la
personne qui vous convient,
quelqu'un avec qui vous vous
entendez bien, tentez d'explorer
toutes les différences susceptibles de
causer des conflits dans une relation
de couple. Beaucoup, venus nous
consulter, ont avoué s'être mariés
sans avoir une notion très nette de ce
qui les attendait. On peut dire que la
majorité des couples passent
beaucoup plus de temps à préparer la
cérémonie du mariage qu'à envisager
l'avenir à deux.
Pendant la période des
fréquentations, une amitié croissante
se transforme en une relation durable
et en projets de mariage; le couple est
souvent en butte, à ce moment-là, au
stress, aux malentendus, à ]a colère et
à des ruptures occasionnelles, tout
autant qu'à l'émotion et au bonheur
de la relation. Malheureusement, la
DIALOGUE 1 - 1991
moyenne des couples tendent à éviter
les profondes divergences qui les
séparent et à rester dans, une
ignorance complète des différences
fondamentales dans leur manière de
penser.
D'autre part, les dynamiques qui
caractérisent la famille de chacun des
deux conjoints sont probablement
tout à fait différentes. Néanmoins,
chacun présume que le mariage, c'est
ce qu'il a vu chez lui, et que le rôle
d'époux correspond à ce qu'il a
observé chez ses parents. Les jeunes
gens ont tendance soit à suivre ce
modèle, soit à le rejeter
complètement et essayer de vivre
autrement. Ces différentes
perspectives entraînent invitablement
des conflits.
Fréquemment, peu après le
mariage, les jeunes couples se sentent
profondément déçus et parfois tout à
fait désillusionnés. Ils ont préparé la
cérémonie dans l'enthousiasme ct se
sont mariés, des étoiles dans les yeux.
La lune de miel leur a procuré des
souvenirs plus ou moins bons. Puis,
peu de temps a près, bien des
questions commencent à surgir,
causant surprise et amertume.
Chacun s'est marié avec des idées
bien arrêtées concernant le travail, la
répartition des tâches domestiques,
les relations avec les autres membres
de la famille, la religion, les finances
et toutes sortes d'autres questions qui
n'avaient pas été vraiment discutées
avant le mariage ou qui avaient été
intentionnellement évitées.
Une fois que ces différences ont
fait surface, il se peut que chacun des
conjoints se sente incompris ou trahi
par l'autre. L'idéal pour le couple est
d'aborder directement ces sujets
avant le mariage ct de tenter de mieux
comprendre les divergences pour
arriver à un accord de base.
Beaucoup d'églises reconnaissent
l'importance d'une préparation avant
le mariage et engagent fortement les
couples fiancés à suivre des cours
d'éducation en vue du mariage.

Lorsqu'ils sont bien faits et présentés
par le pasteur ou le conseiller du
couple, ces cours permettent aux
deux jeunes gens de découvrir leurs
différentes conceptions du mariage,
leurs divergences de tempéraments,
de personnalités et d'objectifs, ainsi
que leurs attentes diverses dans des
domaines commes les finances, la
sexualité, la résolution des conflits et
la communication. De tels entretiens
amènent généralement les jeunes
gens à discuter de la façon souvent
non exprimée et opposée dont ils
envisagent leur relation future dans le
mariage.
Susciter compréhension,
confiance et amour
Pour édifier un amour solide et
durable, il est nécessaire que chacun
apprenne à faire confiance à l'autre.
La confiance ne peut se développer
que dans la compréhension. Mais
qu'y a-t-il à comp,rendre dans une
relation de couple 1 1
Lorsque chacun a une notion
même élémentaire de sa propre
personnalité et de celle de son
compagnon, la compréhension des
réactions de chacun et des différentes
conceptions du mariage est facilitée.
L'image qu'une personne a
d'elle-même permet de comprendre
dans une grande mesure ses réactions
à l'égard d'autrui. Quelqu'un ayant
une piètre estime de soi tend à être
constamment sur la défensive et trop
absorbé par ses propres sentiments
pour pouvoir écouter et comprendre
autrui convenablement.
L'expression « estime de soi » est
souvent employée à tout propos et
semble trop vague pour être vraiment
utile. On lui attribue aussi
fréquemment le sens d'« inflation de
soi » et on l'associe à des moyens
a rtificiels destinés à reva loriser
l'image de soi, moyens qui se
révèlent vite inutiles.
Nous avons retenu trois autres
définitions permettant de préciser le
concept d'estime de soi. Elles se sont
révélées des moyens efficaces pour
arriver à la compréhension de
soi-même et des autres.
Appréciation de soi. Le sentiment
de notre valeur personnelle vient
directement de Dieu - c'est un don.
Dieu nous a tous créés. Le Christ est
mort pour chacun de nous. Ces deux
réalités nous accordent le sens de
notre identité et de notre valeur, et
selon Thielicke, c'est une « dignité
venue d'ailleurs ». Nous sommes,
tout simplement, les fils et les filles
du Roi. Nous avons tous la même
valeur aux yeux de Dieu. Une
acceptation totale de cette vérité
biblique permet à quiconque de
s'accepter, indépendamment de toute
notion de race, couleur, éducation,
richesse ou autre différence
artificielle. Une foi complète en cette
vérité est un grand pas vers la création
de relations saines.
Le respect de soi. D est possible
de se respecter soi-même seulement
dans la mesure où l'on se sait honnête
à l'égard de Dieu, de son entourage et
de soi-même. L'honnêteté mène au
respect de soi. Si quelqu'un a le
sentiment que son existence est une
façade, et qu'il dissimule des aspects
de sa vie qui sont loin d'être en accord
avec l'impression qu'il donne à son
entourage, il aura du mal à avoir un
respect authentique de sa propre
personne. Ma Iheureusement, celui
qui ne se respecte pas lui-même ne
peut pas non plus respecter autrui.
L'image de soi. Dès la plus tendre
enfance, chacun de nous collectionne
de nombreuses impressions de soi à
travers les réactions d'autrui. Pour
diverses raisons, certains reçoivent
des messages positifs et ont
d'eux-mêmes une image saine, tandis
que d'autres entendent et assinùlent
toutes sortes de messages négatifs
leur annonça nt qu'ils sont des
perdants.
Lorsqu'on peu t tra va il1er avec ces
trois concepts et découvrir les
manières positives d'accéder à une
honnête conception de soi, on est
pratiquement sûr de pouvoir
renforcer une relation.
Différences de
tempérament
La deuxième étape fondamentale
dans l'édification d'un mariage
solide est la compréhension la plus
complète possible du tempérament de
chacun. Divers tests peuvent aider
des fiancés à réaliser et à apprécier la
richesse de leurs différences, à s'en
réjouir et à faire en sorte qu'elles les
rapprochent plutôt qu'elles ne les
séparent. Certains tests demandent la
compétence et l'expérience de
conseillers tandif que d'autres sont
plus accessibles.
Penchons-nous sur les différences de
tempéraments d'un couple. Pierre est
méticuleux et bien organisé. Dans sa
vie personnelle et son travail, c'est un
perfectionniste, ou presque. Si
quelque chose doit être fait, cela doit
DIALOGUE 1 - 1991
être bien fait. Il a une conception bien
précise du bien et du mal. Il ne parle
pas beaucoup, mais c'est un fin
observateur.
Pierre s'est trouvé très attiré par
une camarade de classe qui était vive,
aimant rire, très active et populaire.
Dans tous les domaines imaginables,
Jacqueline était complètement
différente de lui. Pourtant, ils sont
tombés éperdument amoureux et se
sont mariés. Peu de temps après, les
caractéristiques mêmes qui les
avaient attirés avant le mariage sont
devenues une source de friction et de
malentendus.
Pierre et Jacqueline ont alors pris
le temps de faire un inventaire de
leurs différences et ont entrepris une
étude sérieuse de leurs tempéraments
respectifs. Peu à peu, ils ont
commencé à mieux se comprendre et
chacun a cessé d'essayer de
transformer l'autre à sa propre image.
Ds jou issent maintenant d'un mariage
solide. Ils connaissent encore des
hauts et des bas, mais ils ont acquis
les moyens et la compréhension
nécessaires pour y faire face.
Un couple doit développer une
certaine connaissance des deux
tempéra ments en présence et une
compréhension de la manière dont
chacun se considère, du genre de
formation reçue dans les familles
respectives, et de l'image personnelle
qu'ils projettent dans le monde du
travail et des études. Il est alors plus
aisé de comprendre les réactions du
conjoint et les comportements
inattendus qu'il peut parfois avoir.
Une telle prise de conscience,
pourtant, n'élimine pas
nùraculeusement les problèmes et les
désaccords. Il est faux de penser
qu'on ne s'entend pas uniquement
parce qu'on ne se comprend pas.
Certains couples ayant appris à se
comprendre parfaitement buttent
encore sur des sujets de mésentente;
mais il leur est plus facile de réagir.
Après être arrivé à une
compréhension réciproque, même
partielle, un couple peut alors tenter
de résoudre une quantité d'autres
difficultés qui surviennent dans la vie
de tous les jours. Les
incompréhensions et les tensions
suscitées par les expériences
sexuelles, les dissensions au sujet des
finances, les difficultés avec les
bclles-fam.illes respectives, la façon
de prendre des décisions, tout cela
devient plus facile à gérer et moins
menaçant pour le couple.
Suite page 21
15

PROFIL
B. Lyn Behrens
Dialogue avec la présidente de l'Université de Loma Linda
En J 990, l'Université de Loma
Linda a nommé comme
présidente le docteur B . Lyn
Behrens; c'cst la première fois en 85
ans que l' illustre école a confié cc
posle à une femme.
Q
uel il été le rôle de votre
mère dans votre évolution
personnelle et professionnelle?
Ma mère était quelqu'un de très
attentif ct encourageant. Bien
qu'ayant dû luUer contre la pauvreté
durant notre enfance, clic nous a
incu lqué, à ma sœur et à moi-même,
le sens de la présence de Dieu dans
notre v ic ainsi que la solide
détcnnination de faire face aux défis
de l'existence. Elle n'a jamais fait ii
notre place cc qu'à son avis nous
pouvions faire nous-mêmes. Elle
nous a imposé des limites seulement
en terme de discipline, mais jamais
dans le domaine des possibilités.
Quand certaines personnes me
poussaient :1 arrêter mes études ct II
travailler, ma mère disait : « Eh bien,
que veut faire Lyn '1 » Je voula is
continuer mes études, aussi
ajoutait-e1le : « Alors, nous allons
trouver une solution. »
Que vous a appris voIre
expérience dans une université
publique?
L'Université de Sydney m';1
offert des études excell cntes, ;1 UI1
prix abord;able, à lOI [ois dans les
sciences fondamentales et c1ini ues.
16
Née à Cooranbong, en
Nouvelle-Galles du Sud, Australie,
Lyn manifesta un intérêt pour la
médecine, pour la première fois, lors
d'une maladie d'enfance. Elle a fait
ses études de médecine à J'Université
de Sydney ct a tenlliné avec les
honneurs du jury en 1964. Lyn a
ensuite fa il une spécia lisa tion en
pédiatrie qu'clic a commencée au
Roya l Alexander Hospital ct
poursuivie au centre médical de
J'Université de Loma Linda. Depuis,
le docteur Behrens a travaillé comme
chef des résidents. l' hôpital pour
enfants Henrietta Eglcston, à Atlanta,
en Géorgie; à J'école de médecine de
l'Université de Loma Linda, où elle
est devenue finalement directrice du
programme de pédiatrie ct, plus
récemment, doyenne; co mme
Cela m'a permis aussi de me
développer moralement. J'ai dû
définir mes propres limites. J'ai dû
apprendre à me discipliner. Il n'y
avait pas de tests en cours d'année. Ce
système est basé sur l'aptitude de
chacun à se préparer avec un seul
examen en fin d'année; on passe, ou
on échoue. Personne ne se souciait
vraiment de notre travail.
De plus, cela m'a aussi permis de
croître spirituellement, car je me
trouvais d.llts un milieu où il était
faci le de jeter par-dessus bord les
valeurs chrétiennes; la quantité de
travail pouvait ôter toute envie de
passer du temps avec Dieu. J'ai dû
décider par moi-même ce que je
voulais raire.
Votre engagement chrétien en
a~t~iI été fortifié?
Oui, de même que mon
appartenance à l'Eglise adventiste.
Mais dans un environnement
séculier, bien des choses auraient
facilement pu nuire à ma croissance
spirituelle. J'avais le sentiment que
Dieu m'avait donné une occasion
dont j'étais la gestionnaire. Je mesuis
imposé un programme très rigoureux
d'étude de la Bible ct de l'E, rit de
DtALOGUE 1 . 1991
membre du National Jewish Hospital
and Research Center/Asthma Center
ct University of Colorado Hea lth
Sciences ; ct de nouveau au
département de pédiatrie du centre
médical de l'Université de Loma
Linda.
Le docteur Behrens parle de son
rôle de dirigeant en termes de
participation ct de collaboration - à
la fois avec son équipe administrative
ct son corps universitaire. Malgré son
programme bien rempli, clic continue
ses activités de médecin; elle
s'arrange pour voir ses malades un
matin par semaine ct fait des visites à
donùcilc un week-end par mois.
Le docteur Behrens ct SOIl mari,
Dave Basaraba, qui travaille conmlC
consei ller conjugal, ont quatre
enfants.
prophétie.
Comment est né votre intérêt
pour la médecine?
J'ai eu une fièvre rhumatismale à
l'âge de 11 ans. Ma rellco ntre avec le
monde de la médecine s'est
concrétisée dans mon esprit,
combinant un désir de faire du travail
missionnaire - présent chez moi
depuis toujours - avec la médecine.
Tout, à partir de cc moment-là, a été
fait dans le but de me préparer sur le
plan académique.
Les femmes étaient~elles
nombreuses dans votre classe?
Dans ma dernière année de cours,
il y avait environ 10 pour cent de
femmes. Mais il y aVIlÎ t tant
d'étudiants mâles que la plupart du
temps) j'étais la seule femme dans les
tournées cliniques ou au labora toire.
Avez~vous tout de suite été
intéressée pur la pédiatrie?
Non. A la fin de mes étud es de
médecine, quelqu'un m'a dit : « Bien
sûr, Lyn, tu vas être pédiatre. » J'ai
répondu: « Sûrement pas! C'est la
dernière chose que je voudrais raire.»
Bien d'autres possibilités s'ouvraient
devant moi.
Une fois .,·os études temIinées,

quels ont été certains de vos désirs ?
A ce moment-là et longtemps
après encore, mon but était de partir
comme missionnaire en Afrique. En
Australie, tous les étudiants, à la fin
de leurs études, doivent faire une
année d'internat durant laquelle ils
pratiquent la chirurgie, l'obstétrique,
la pédiatrie et la médecine d'urgence.
J'ai eu ensuite la possibilité de passer
toute une année dans un hôpital pour
enfants. Je me suis dit: « Je ne peux
quand même pas manquer cette
occasion. Un séjour en pédiatrie ne
me fera pas de mal. » Peu de temps
après, j'ai compris que c'était
exactement ce que je voulais faire.
Qu'est-ce qui vous a
convaincue?
Très vite, je me suis prise
d'affection pour une petite fille
venant des Pays-Bas. Le lendemain
de leur arrivée, ses parents ont appris
qu'elle avait la leucémie. Ils
n'avaient ni famille ni amis en
Australie, aussi sommes-nous
devenus leur famille. Ensemble, nous
avons passé entre 6 et 9 mois à tenter
d'agir. La fillette a passé par deux
périodes de rémission, mais elle est
morte.
Pendant mon hospitalisation,
lorsque j'étais enfant, les médecins
avaient été très distants, et les
infirmières aussi guindées que les
vêtements qu'elles portaient. De
temps en temps se présentait une
personne affable qui me donnait
l'impression que je pouvais
abandonner mon attitude défensive.
Je suis sûre qu'à ce moment-là le
rythme de mon coeur se ca lma it et que
ma guérison progressait beaucoup
plus vite. J'ai compris alors comment
on pouvait améliorer la pédiatrie.
Quelles étaient vos
préoccupations quand vous étiez
doyenne de l'école de médecine de
Loma Linda?
Je suis arrivée à Loma Linda à un
moment où l'on s'intéressait de plus
en plus à redéfinir ce que signifie être
médecin chrétien, et à préciser le
caractère unique de l'éducation que
notre université fournit aux
médecins. Je pense que le programme
d'études de Loma Linda est le seul du
genre, parce que je crois que c'est une
institution voulue par Dieu, dans un
but très spécial : prépa rer des
professionnels chrétiens de la santé,
et intégrer ce que nous sommes
spirituellement à ce que nous faisons
professionnellement.
Que peut faire un médecin
chrétien pour le malade?
En plus de traiter les aspects
physiques, mentaux et psychiques de
la maladie, un professionnel chrétien
de la santé peut, avec naturel, essayer
d'aider les personnes qui se posent
des questions fondamentales sur la
vie. Cela va au-delà de la prière que
l'on peut faire avec les malades. n
s'agit d'être prêt à demander:
« Avez-vous des questions? Que
signifie cette maladie pour vous ?
Puis-je vous aider à trouver un sens à
votre souffrance ? Pouvons-nous en
parler ensemble ? » S'ils disent
« Non », vous répondez avec bonne
humeur: « D'accord. » Mais, s'ils
disent: « Oui, s'il vous plaît,
aidez-moi à comprendre », alors les
médecins chrétiens peuvent partager
leur compréhension de la vie et
profiter de cette occasion pour ouvrir
la voie à une évolution future. Rien,
dans mes cours à l'université
publique, n'avait été susceptible de
m'aider à associer les éléments
physiques et spirituels.
Dans quelle mesure l'école de
médecine de Loma Linda
otTre-t-elle cette perspective dans
son programme?
Nos étudiants se trouvent face à
face avec leur premier patient dans la
classe de Religion et Médecine ; il
vient expliquer aux étudiants ce que
signifie être malade. Ces patients ne
se présentent pas avec un discours
préparé à l'avance; ils conunencent
habituellement à parler de l'aspect
physique de la maladie. Mais pas un
seul malade n'a manqué ensuite
d'évoquer les effets psychiques de la
maladie pour en arriver finalement
aux questions qui le préoccupaient
vraiment -les problèmes spirituels.
C'est ce que les patients enseignent à
nos étudiants dès les premières
semaines de cours.
Que conseilleriez-vous à une
jeune femme qui aimerait réussir
comme vous?
Si on me demandait quelles sont
les étapes à suivre, je dirais
premièrement: N'essayez pas d'être
meilleure que les autres, mais soyez
au maximum de vos possibilités.
Deuxièmement : Ne tentez pas
d'étouffer votre féminité; vous êtes
une femme, soyez femme.
Troisièmement: Si vous constatez un
problème, trouvez des solutions, et si
vous pensez que ces solutions sont
valables, n'ayez pas peur de les
présenter. Quatrièmement: Soyez
assez souple pour savoir saisir
toutes les occasions avant qu'elles
s'envolent. Vous savez, ce n'était pas
DIALOGUE 1 - 1991
dans mes plans de devenir
administratrice d'une université; les
propositions que j'ai reçues ne se sont
pas présentées dans l'ordre que
j'avais prévu. Mais à mesure que le
temps avançait, lorsque je me sentais
poussée intérieurement à faire
quelque chose, je le faisais.
Finalement, lorsque vous pensez à ce
que vous voudriez accomplir, ne dites
pas : « C'est impossible. »
Demandez-vous plutôt: « Qu'est-ce
que je dois faire pour y arriver? »
Comment votre carrière a-t-elle
atTecté votre vie de famille?
Ma mère a vécu avec moi et mes
enfants. Elle a été la personne
présente et attentive de la famille.
Mais mes enfants savaient que s'il y
avait une urgence, ils pouvaient
toujours m'appeler et que je serais là
pour eux. Ils n'en ont jamais abusé.
J'ai appris qu'en organisant mon
temps avec soin, et en partageant les
tâches domestiques avec d'autres
personnes compétentes, je pouvais
passer avec les enfants des moments
de qualité, même s'ils étaient rares.
Mais il m'a fallu réfléchir
sérieusement pour arriver à la
conviction qu'il est possible d'être
une bonne mère sans pour autant faire
la lessive, la cuisine et le ménage pour
ses enfants.
Vous semblez être une femme
« comblée ». Y a-t-il des domaines
de votre vie où vous vous sentez
encore insatisfaite ?
Quand je ne serai plus à ce poste
de responsabilité -ce qui arrivera un
jour -, il Y a d'autres choses que je
voudrais faire. Je n'ai jamais renoncé
à mon rêve de travail1er pour les
peuples démunis dans des contrées
qui ne bénficieraient sans doute
d'aucun soin médical si je n'y allais
pas. Si Dieu décide qu'il est bon que
je parte, je partirai. Mais si mon rôle
est de préparer d'autres personnes au
service, je le ferai aussi avec plaisir.
Ainsi, dans ma vie, plusieurs portes
dont j'ignorais même J'existence se
sont ouvertes, et je n'ai aucune idée
de ce qui m'attend encore. Je n'ai pas
l'intention d'abandonner ce poste de
présidente de l'université, mais
j'espère faire autre chose en plus.
Annemarie Hamlin
Annemarie Hamlin termine des
études supérieures de littérature
anglaise et de philosophie politique à
Claremont Graduate School,
Claremont J Californie.
17

PROFIL
Mart de Groot
Dialogue avec un astronome adventiste
Entre la baie de DOllcgal sur la
côte pittoresque de l'Irlande du
Nord, ct la ville déchirée de Belfast à
)'cst, sc trouve la capit

Je me considère comme un
ambassadeur volontaire du Seigneur.
J'étudie l'univers et je dirige un
observatoire en Irlande du Nord pour
subvenir à nos besoins.
Comment un Néerlandais
finit-il par vivre et travailler en
Irlande du Nord ?
Après un circuit long et tortueux.
Lorsque j'ai eu mon doctorat, j'étais
marié et nous avions trois enfants. Il
est courant à l'observatoire d'Utrecht
que les jeunes docteurs partent à
l'étranger quelques années pour
élargir leurs horizons. J'ai été
heureux de trouver un travail à
l'Observatoire de l'Europe du Sud,
dans les Andes chiliennes. Bientôt, je
suis devenu l'astronome résidant sur
la montagne. Nous avons passé au
Chili six années bien remplies et
heureuses. Nous nous sommes
installés à Armagh en 1976.
De quelle manière
l'Observatoire d'Armagh
contribue-t-II à l'étude de
l'astronomie?
L'astronomie est l'une des
disciplines les plus internationales. Si
un astronome désire observer une
étoile pendant une période
ininterrompue de, disons, 48 heures,
il lui faut l'aide de ses collègues à
l'étranger. Quand l'étoile se couche à
un endroit, un autre observatoire situé
plus à l'ouest prend la relève. Ainsi,
avec plusieurs collaborateurs se
trouvant dans des observatoires
disséminés autour du globe, il est
possible de suivre une étoile pendant
un certain temps. Notre équipe de
seize personnes, à Annagh, a travaillé
en collaboration avec des astronomes
de tous les autres continents. Notre
étude à Annagh porte principalement
sur les étoiles froides, qui présentent
de larges explosions dans leur
atmosphère. Nous partageons notre
enthousiasme pour la recherche avec
les étudiants de la Queen's
University, à Belfast, et d'autres
centres.
Quel est votre rôle en tant que
directeur de l'observatoire?
En plus de mon travail
scientifique, j'ai aussi la
responsabilité de diriger
l'observatoire, d'en remplir les tâches
administratives. Cette année,
l'observatoire célèbre son
bicentenaire et nous avons entrepris
un programme d'un an, très
ambitieux. Nous projetons une
exposition de grande envergure, des
conférences astronomiques, des
concours entre écoles, l'émission de
timbres-poste spéciaux, divers
programmes de radio et télévision,
etc. L'image de marque de
l'observatoire en a été rehaussée chez
nous et à l'étranger. J'ai eu ainsi
plusieurs occasions de témoigner de
ma foi. L'un des moments les plus
importants du bicentenaire fut une
interview pour un programme
religieux de la télévision britannique
- Songs of Praise, de la BBC.
QueUe est l'attitude générale
des savants avec qui vous travaillez
à l'égard de la religion ?
Le dialogue avec des collègues de
différents milieux religieux n'est pas
facile. La plupart du temps, je
constate que mes collègues se
répartissent en deux groupes.
D'abord, il ya ceux qui croient que la
science, si on lui en donne le temps,
sera finalement capable de répondre à
toutes les questions que nous nous
posons.
Puis, dans l'autre camp, se
trouvent ceux qui ont eu assez de
preuves montrant que la science ne
pourra jamais répondre à toutes nos
questions, et qu'il doit y avoir un
Dieu qui connaît tout. Je me suis
rendu compte, pourtant, que ceux qui
appartiennent à ce deuxième groupe
adhèrent en généra] aux conceptions
de Dieu présentées dans les Eg1ises
traditionnelles. Ils semblent croire
que Dieu a une place dans l'histoire et
l'avenir de notre monde, mais qu'il
n'a rien à voir avec les origines de
l'univers.
Comment l'Eglise adventiste
peut-eUe atteindre les membres de
la communauté scientifique?
Paul a dit: «Je me suis fait tout à
tous, pour que je puisse, de toute
manière, en sauver quelques-uns. »
De même, certains d'entre nous
devront devenir des savants pour
pouvoir comprendre le
fonctionnement de l'esprit
scientifique et arriver à en influencer
le cheminement et les choix. Dieu
appelle ses enfants à choisir
différentes professions et leur
procure un revenu pour qu'ils
puissent profiter au maximum des
occasions de rendre témoignage.
Quelles sont les plus grandes
tensions entre vos connaissances
scientifiques et votre foi
chrétienne?
Je me suis longtemps posé la
question de l'origine de l'univers. Au
cours des vingt premières années de
ma carrière, je me suis efforcé de ne
pas tenir compte des questions
traitant de cosmogonie et cosmologie
DIALOGUE 1 • 1991
- l'origine et ]a structure de
l'univers. Je voulais continuer à
croire que Dieu est ]e Créateur de
toutes choses. Mais il est nécessaire
d'affronter même les sujets les plus
difficiles et de lutter jusqu'à ce que
Dieu nous montre comment
progresser. Aussi, au cours des huit
dernières années environ, je me suis
intéressé de beaucoup plus près aux
questions cosmologiques ; j'ai
découvert que les déclarations de la
science dans ce domaine sont souvent
inexactes. J'ai maintenant acquis
assez de confiance dans ce sujet
particulier pour pouvoir affronter les
adeptes de la conception scientifique
purement matérialiste, et à
l'occasion, j'ai eu la possibilité de
marquer des points en public. Mais,
par-dessus tout, ma foi personnelle en
a été grandement fortifiée.
Quel conseil pouvez-vous
donner à des étudiants qui essaient
de concilier leurs connaissances
scientifiques avec leur foi
adventiste?
Si vous vous heurtez à des
déclarations scientifiques contraires à
vos croyances chrétiennes, faites
d'abord, par la foi, un examen de
conscience. Revoyez votre propre
compréhension de Dieu, de son
œuvre, de son plan pour l'humanité,
et pour votre vie en particulier. Puis,
lorsque ces bases seront solides,
vérifiez la validité et l'exactitude des
données scientifiques. Ce processus
demande beaucoup d'honnêteté et
sera quelquefois douloureux. Mais il
finit par procurer une grande paix.
Dans quelle mesure votre savoir
scientifique renforce-t-U votre foi
chrétienne?
L'astronomie permet de
découvrir une partie de la création qui
n'a pratiquement pas été touchée par
le péché. Cette science peut offrir une
vue plus complète du caractère du
Créateur et apporter un grand appui à
la foi personnelle. L'univers me
montre un Dieu d'ordre, mais aussi
de surprises, un Dieu qui travaille
selon un plan mais qui aime]a variété,
un Dieu qui se soucie de l'infiniment
petit comme de l'immensément
grand, un Dieu tout-puissant et
éternel.
Helen Peanon
Helen Pearson a fait une maîtrise
en journalisme religieux à la City
University de Londres. Helen et son
mar~ Michael, enseignentàNewbold
College, en Angleterre.
19

« La parole de l'Eternel fut
adressée à JolUlS, fils d~mittha~ en
ces mots : Lève-to4 va à Ninive, la
grande ville, et crie contre elle / •.. Et
Jonas se leva pour s'enfuir •.. loin de
la face de l'Eternel» «La parole de
l'Eternel fut adressée à Jonas une
seconde fois. ... Et Jonas se leva, et
alla à Ninive. »1
Quelle que soit notre opinion
concernant la motivation de
Jonas, nous ne pouvons nier
]' efficacité de son action. Après 40
jours de prédication d'un message
pour le moins négatif, tous les
habitants et les animaux de la ville
prennent le sac et la cendre. 2 l..orsque
les citoyens et les animaux de Ninive
se repentent, Dieu se réjouit, les gens
sont heureux et Jonas est mécontent.
Il se sent embarrassé. Sa conception
de Dieu est ébranlée, sa réputation
professionnel1e· compromise. Il se
trouve devant l'obligation
insoutenable d'aimer ceux qu'il était
impossible d'aimer, mais qui
maintenant manifestent de l'affection
ou du moins des sentiments cordiaux.
Jonas sort de la ville, dans l'espoir
que Dieu se repentira de sa bonté.
Mais, comme rien ne se produit, il se
prend en pitié. Son aversion pour ces
gens est si forte qu'il ne peut pas se
réjouir de leur salut. & fait, il en veut
à Dieu. « Tu m'as laissé tomber,
Eternel, maintenant, prends-moi la
vie », maugrée-t-il en fait.
Il y a quelque temps, un groupe de
croyants d'une grande ville m'a
invité à venir parler de la croissance
de ]'Eglise et de ]a manière
d'atteindre ]a communauté
environnante. Comme il arrive
fréquemment dans les grandes
agglomérations, la co~munauté
entourant le temple s'était modifiée.
Les membres, dont la majorité
avaient déménagé, continuaient à s'y
rendre. Comment pouvaient-ils
accueillir la communauté ?
Je leur ai demandé de me parler du
voisinage. Ds m'ont décrit une foule
disparate composée de récents
immigrés et de différents clubs
motocyc1istes. Un quartier haut en
couleurs où prospérait le trafic de ]a
20
LOGOS
Le syndrome de Jonas
Bruce Campbell Moyer
drogue. Comment croître dans un tel
environnement ? Que peut offrir ou
dire l'Eglise adventiste à de tels
voisins ? Et de quelle manière ?
J'ai demandé aux membres s'ils
désiraient vraiment que leurs voisins
viennent à l'égHse. Les familles
d'immigrants sont pauvres, ont
beaucoup d'enfants et sont très
limitées dans leurs contributions
financières. Les motocyclistes
portent des vêtements de cuir, et ne
prennent que rarement un bain. Les
seules peronnes susceptibles de
mettre de l'argent dans les sachets de
la collecte étaient les trafiquants de
drogue. Les membres étaient-ils
disposés à s'asseoir sur les mêmes
bancs qu'eux et à venir au culte en
leur compagnie ? Pourraient-ils
chanter ensemble : « Ah ! qu'il est
beau de voir des frères d'un même
amour unis entre eux» ? ou « Frères,
approchons-nous ensemble» ?
Après avoir réfléchi aux réalités
qui les entouraient, ils ont
malheureusement réalisé qu'ils ne
tenaient pas à ce que ces personnes se
joignent à eux ; ils ont décidé de
chercher ailleurs des possibilités
d'évangélisation. Un travail
missionnaire efficace et des
conversions durables nécessitent des
rencontres et des échanges suivis.
L'église aurait pu jouer un rôle
important, mais elle se trouvait dans
un quartier « peu recommandable ».
Jonas est toujours vivant ! Nous
sommes nombreux à ne pas aimer les
grandes villes. Nous ne leur faisons
pas confiance. Et trop souvent, nous
ne savons pas trop que penser des
pasteurs et des membres laïques qui
ont du plaisir à y travailIer.
Qui va s'intéresser aux clubs
de motocyclistes ? Comment
entendront-ils jamais l'Evangile si
personne ne les aime ? Sont-ils des
gens « à éviter », comme Ninive
selon Jonas? C'est dans une ville ou
un quartier « peu recommandable »
qu'on rencontre tous les indésirables
de la société, les trafiquants de
drogue, les prostituées, les sans-abri,
et autres laissés-pour-compte, avec
les activités que cela implique. Le
reste de la ville ou du pays peut jouir
DIALOGUE 1 - 1991
du côté plus agréable de la vie, sans
être contaminé.
Nous lisons des artic1es sur les
enfants démunis de nos villes et nous
nous inquiétons. Nous avons raison
d'avoir peur. Ils vont devenir des
adultes à problèmes pour la société.
Ma femme m'a récemment demandé
d'aller à sa place dans un centre
commercial assez proche, parce que
certaines personnes lui avaient dit
que c'était un endroit dangereux pour
les femmes et les enfants. Se
pourrait-il qu'il en soit ainsi, du
moins en partie, parce que nous avons
considéré qu'il est plus sûr de vivre et
travailler en banlieue, loin du
centre-ville et de ses problèmes ?
Quelle est notre responsabilité dans
ce domaine ?
Jonas considérait Ninive comme
son ennemi. Celte attitude entraîne
toujours une relation du style
« nous» et « ils ».
Nous, nous sommes les braves
gens. Nous portons des chapeaux
blancs, nous avons de bonnes
pensées, nous mangeons une
nourriture sa ine, et nous sommes
persuadés que Dieu a vraiment de la
chance d'avoir des a mis aussi
sympathiques que nous.
Eux, ce sont les types dangereux.
Ils portent des chapeaux noirs, ont
des pensées abominables, mangent
n'importe quoi, et ne prient jamais.
D est très facile de « nous» aimer.
D est extrêmement difficile de « les»
aimer. Et tant que nous considérerons
les non-adventistes - et surtout les
non-chrétiens - comme « ils », nous
ne pourrons pas les aimer. Il me
semble que Jonas agissait avec une
mentalité « d'église» plutôt qu'avec
celle du « royaume» :
• La mentalité de l'église donne la
priorité aux besoins institutionnels
de l'église. La mentalité du
royaume s'intéresse au royaume
de Dieu dans sa pleine
signification - toutes les activités
de Dieu dans ce monde.
• La mentalité de l'église fragmente
l'oeuvre de Dieu en sections
isolées. La mentalité du royaume
considère chaque aspect
particulier de )a société en relation

avec un tout.
• La mentalité de l'église travaille
en vue de faire entrer des gens dans
l'église. La mentalité du royaume
vise à insérer l'église dans le
monde.
• La mentalité de l'église s'inquiète
de la contamination de l'église par
le monde. La mentalité du
royaume se soucie de voir l'église
transformer le monde. 3
Dietrich Bonhoeffer, le martyr
allemand, a fait remarquer un jour
que plus nous reconnaissons et
confessons le Christ comme notre
Seigneur, plus l'ampleur de son
royaume se révèle à nous.
Le livre inachevé de Jonas se
termine en somme par un point
d'interrogation; en conclusion, voici
certaines questions formulées dans le
même esprit:
1. Honnêtement, est-ce que
j'éprouve pour le monde de
l'aversion, de la crainte ou de
l'amour?
2. Dans quelle mesure mon
attitude envers le monde affecte-t-elle
mon ministère?
3. Mon attitude me permet-elle
de me mêler avec aisance, sympathie,
dans un souci de rédemption, avec les
habitants de ce monde, ou
m'isole-t-elle?
4. Le livre de Jonas est-il une
histoire ancienne, ou s'agit-il de la
réalité présente, d'une question
encore sans réponse?
NOTES
1. Jonas 1 : 1-3 ; 3 : 1, 3.
2. Voir Jonas 3 : 6,8.
3. Voir Howard Snyder,
Liberating the Church (Downer's
Grove IL: InterVarsity Press, 1983),
p.1l.
Bruce C. Moyer (Ph.D., San
Francisco Theological Seminary) est
::..« Christian
DES FOIS J'AI ENVIE DE
DEMANDER À DIEU POURQUOI
IL PERMET PAUVRETÉ,
FAMINE, INJUSTICE. QUAND
IL POURRAIT Y FAIRE
QUELQUE CHOSE ...
actuellement directeur du Center for
Global Urban Mission à Si/ver
Spring, Maryland, U.S.A.
Quand arrive celui qu'on
attendait
Suite de la page 15
Dieu savait ce qu'il faisait
lorsqu'en Eden il donna la famille
comme unité de base de la société.
Les chrétiens qui s'en remettent à lui
pour choisir le compagnon de leur vie
et se préparer en vue du mariage
peuvent s'attendre à une vie de
famille heureuse et durable.
NOTES
1. Un cours d'éducation
préma ritale populaire e·n six
sessions : Togetherness, Oneness,
Joy. Ca ring for Marriage a été conçu
par Ron et Karen F1owers. On peut
l'obtenir en s'adressant aux bureaux
de la Conférence Générale ; il est
aussi disponible en plusieurs langues
aux sièges des divisions de l'Eglise
adventiste. Marriage Commitment
est un programme largement
employé, rédigé par John et Millie
Youngberg d'Andrews University.
Pour tou t renseignement, s'adresser à
General Conference Family Life
Office, ou au Dr John Youngberg,
Andrews University, Berrien
Springs, MI 49104, U.S.A.
2. Le Temperament Inventory de
Cruise et Blitchington est largement
apprécié ; il existe en français,
anglais, espagnol, portugais,
allemand ; s'adresser à Andrews
University Press, Berrien Springs, MI
49104, U.S.A. Pour tout
rens eignement concernant le
Taylor-Johnson Temperament
Analysis, écrire à Psychological
• Publications, Inc., 5300 Hollywood
Blvd., Los Angeles, CA 90027. Le
T-JTA est aussi disponible en
plusieurs langues.
Delmer et Betty H olbrook,
fondateurs du Home and Family
Office, ont tenu des séminaires sur le
mariage et la famille partout dans le
monde.
J'AI PEUR QUE
(Ç) Joel Kaulfman
DIALOGUE 1 - 1991
21

La Bible et l'art au XXe
siècle
Suite de la page 10
Il est pourtant tragique de penser
que pour ]a majorité des artistes du
XXe sièc1e, il se peut que la Bible ne
soit qu'une source d'inspiration leur
offrant des sujets à traiter, des
citations ou un style particulier.
Qu'en est-il du Jésus des Ecritures?
Qu'en ont-ils fait dans leur vie
personnelle? Avoir recours à la Bible
comme source de création artistique
n'est pas le plus important.
Concentrer son attention sur le
pouvoir esthétique du Christ n'est pas
suffisant, ne J'a jamais été. Les
artistes sont à la recherche de ]a
vérité. Comme le faisait PiJate - en
quelque sorte. Pilate, le personnage le
plus tragique du récit de ]a
crucifixion, n'a rien du héros fidèle à
ses principes.
« Pilate lui dit [à Jésus] :
Qu'est-ce que la vérité? »9 Mais
PiJate ne s'intéressa jamais vraiment
à la réponse. Pilate -l'homme qui,
selon ses propres paroles, ne trou va
aucune faute à reprocher au Christ -
ne l'accepta jamais comme son
Sauveur personnel. Constatant
l'innocence de Jésus, il « prit de
l'eau,se lava les mains en présence de
la foule, et dit: Je suis innocent du
sang de ce juste. Cela vous
regarde. »10 Quelle ironie de penser
que tout en se lavant lui-même
symboliquement du sang innocent du
Christ, Pilate resta intérieurement
souillé!
Non, une simple connaissance de
Jésus n'a jamais sauvé - ni Pilate, ni
les artistes qui se réfèrent à lui, ni
vous, ni moi. Et à moins que les
artistes du XXe siècle n'utilisent
leurs talents pour présenter sur scène,
orchestrer, peindre ou coucher par
écrit le thème du Christ crucifié de
manière à créer chez leurs auditeurs,
spectateurs ou lecteurs le désir
d'avoir une relation personnelle avec
Jésus, ils passeront à côté de l'aspect
le plus important de leur vocation
d'artiste.
NOTES
1. Chaim Potole, My Name Is Asher Lev
(New York: Ballantine Books. a division of
Random House. 1972). pp. 164, 165.
2. Id., p. 313.
3. Deux livres classiques sur ce sujet, par
Cynthia Pearl Maus: The Old Testament and
the Fine Arts : An Anthology of Pictures,
Poetry, Music and Stories Covering tM O/d
22
Testament (New York: Harper and Row,
1954) ct Christ and the Fine Arts: An
An/h%gy of Pictures, POdry, Music and
Stones Celllering on the Life of Christ (New
York: Harper and Row, 1959).
4. C. S. Lewis, «The Uterary Impact of
the Authorized Version », in Se/ected Literary
Essays, ed. Walter Hooper (Cambridge
University Press, 1969), pp. 126-125.
5. Ernest Hemingway, TMO/dMan and
the Sea, 1952. Réimprimé in TM Scribner
Quarto of Modern Litera/ure, ed. A. Wallon
Litz (New York : Charles scriber's Sons,
1978).
6. Id., pp. 265-292.
7. Id., pp. 270, 271.
8. Les lecteurs désirant se procurer une
liste de ces œuvres peuvent en obtenir un
exemplaire gratuit en écrivant à Dialogue: The
Bible and Contemporary Art, 12501 Old
Columbia Pike, Silver Spring MD 20904,
U.S.A.
9. Jean 18 : 38.
10. Matthieu 27 : 24.
Wilma McClarty (Ed.D.,
University of Montana) enseigne la
littérature, la composition et la
diction à Southern College of
Seventh-day Adventists, Collegedale,
Tennessee, U.S.A.
DIALOGUE 1 ·1991
La lutte sur deux fronts
Suite de la page 7
elles font appel à des facultés dont
Dieu a doté l'être humain à la
créa tion : le ra isonnement et
l'imagination.
Pour donner une réponse
adventiste à ces idéologies opposées,
il faut garder à l'esprit les éléments
suivants :
La vraie nature de l'être
humain. Contrairement à la
compréhension de la majorité des
chrétiens, nous croyons que,
bibliquement parlant, l'être humain
n'a pas une âme immortelle, mais il
est une âme vivante. Au moment de la
mort, il entre dans un état
d'inconscience qui dure jusqu'au jour
de la résurrection. C'est pourquoi
nous sommes d'accord avec ceux qui
rejettent le concept d'un Dieu cruel
qui punit dès à présent ou qui châtiera
éternellement les âmes de ceux qui
refusent d'accepter son amour sur
cette terre. Cette façon de voir nous
aide aussi à écarter la théorie de
la réinca rna tion, également
antibiblique, et à mieux identifier
l'origine satanique de maintes
manifestations surnaturelles.
La grande controverse. Le
thème souvera in du grand conflit
entre Dieu et Satan, tel qu'il est
présenté dans la Bible, met en relation
sept moments-c1és de l'histoire du
salut: (1) Dieu crée un univers parfait
habité par des êtres doués de liberté
morale ; (2) l'une des créatures les
plus puissantes de Dieu se rebelle
dans le ciel-ses adeptes et elle sont
vaincus; (3) Dieu crée la vie sur la
planète Terre; (4) les premiers êtres
humains se rebellent contre les
principes de Dieu et perdent leur état
de perfection; (5) Jésus-Christ -
Dieu lui-même - devient un être
humain pour racheter l'humanité par
sa mort innocente et sa résurrection
miraculeuse ; (6) Christ, roi, revient
su r la terre pour juger toute
l'humanité; (7) la planète Terre
retrouve sa condition originelle et
tout l'univers retourne à son
harmonie initiale.
Tout le conflit porte sur le vrai
caractère de Dieu et sur la rébellion
cosmique contre ses principes. Les
hommes et les femmes parviennent à
une pleine réalisation d'eux-mêmes
et à la dignité quand ils comprennent
que leurs décisions morales affectent
l'univers pour l'éternité. Le thème de
la grande controverse fournit aussi

matière à une approche chrétienne du
douloureux dilemme de la souCfrance
humaine.
Discernement spirituel éclairé.
Les adventistes en général et en
particulier ceux qui s'engagent dans
des études supérieures - à la fois
comme étudiants et professeurs -
doivent se tenir informés des courants
idéologiques pour pouvoir Caire la
différence entre la vérité et l'erreur.
Les étudiants universitaires devraient
se demander: « Quelles sont les
hypothèses philosophiques qui se
trouvent derrière cette théorie ou cette
explication? QueIIes en sont les
implications ? » L'apôtre Paul peut
nous servir de modèle. Tout en étant
pleinement au courant des tendances
culturelles de son époque, il était
fermement ancré dans les Ecritures.
Et surtout, il était totalement consacré
à Jésus-Christ. Utilisa nt les
métaphores de l'esclavage et de la
guerre, le conseil percutant de Paul
nous concerne tout particulièrement:
Prenez garde que personne ne
fasse de vous sa proie par la
philosophie et par une vaine
tromperie, s'appuyant sur la
tradition des hommes, sur les
rudiments du monde, et non
sur Christ. Car nous n'avons
pas à luUer contre la chair et le
sang, mais contre les
dominations, contre les
autorités, contre les princes de
ce monde de ténèbres, contre
les esprits méchants dans les
lieux célestes. 13
Une experlence de foi
équilibrée. L'étude régulière de la
Parole de Dieu, individuellement ou
en groupe, ainsi que des moments
consacrés à la prière et au culte en
assemblée, nou rrissent la vie
spirituelle et aguerrissent l'esprit
contre l'erreur. L'aide du Saint-Esprit
a été promise aux croyants qui
recherchent une compréhension plus
claire de la vérité. En répondant avec
amour chrétien aux besoins de notre
prochain et en partageant notre
expérience de l'Evangile, nous
fortifierons notre foi personnelle.
Le Christ a eu recours aux
métaphores du sel et du levain pour
montrer à ses disciples la nécessité de
se mêler à la société tout en restant
différents, évitant ainsi les deux
extrêmes : l'isolement ou le
syncrétisme. « Seule la méthode du
Christ nous permettra d'atteindre les
hommes avec succès. Le Sauveur
s'est mêlé à eux dans le désir de leur
faire du bien. II a fait preuve de
sympathie à leur égard, répondu à
leurs besoins et gagné leur confiance.
Puis il leur a dit: " Suivez-moi. " » 14
Perspectives encourageantes. Si
les déclarations des sociologues Stark
et Bainbridge sont exactes, nos
contemporains sont encore ouverts à
une présentation convaincante de
l'Evangile:
La sécularisation des
organisations a produit une
large population de personnes
sa ns Eglise qui conservent
leur croyance en l'existence
du surnaturel. Elles semblent
seulement avoir perdu leur foi
en l'aptitude des Eglises
conventionnelles à interpréter
et servir leu! croyance dans le
surnaturel. 1
Etant donné que le message
biblique offre une explication des
plus cohérentes de l'origine, de la
raison d'être et de la destinée de l'être
humain, bien des hommes et des
femmes sécu la risés répondent
positivement à une bonne
présentation de la foi chrétienne,
lorsqu'cHe est associée à un mode de
vie conséquent. Pourtant, la
possibilité de réussir par nous-mêmes
dans la luUe contre les défis associés
du sécularisme et du néo-panthéisme
est illusoire. Aussi, avec humilité et
espoir, nous nous tournons une fois
de pl us vers les paroles
encourageantes de Jésus: « Quand
j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai
tous les hommes à moi. Et voici, je
suis avec vous tous les jours, jusqu'à
DIALOGUE 1 - 1991
la fin du monde. »16
NOTES
1. Jean 8 : 32. Les versets bibliques sont
tirés de la version Segond.
2. Luc 18: 8.
3. Matthieu 24 : 24, 4.
4. Voir John Fowler, « Se faire une
conception du monde »,Dialogue, 2 : 1 (1990),
pp. 5-8,30,31. Voir aussi Harry Blamires, The
Christian Mind : How Should a Christian
Think ? (Ann Arbor, MI : Servant Books,
1978).
5. Ayn Rand, Romantie Manifesto (New
York: New American Ubrary, 1975), p. 19.
6. Brian J. Walsh et J. Richard
Middleton, The Transforming Vision :
Shaping a Christian Worla View (Downers
Grove, IL : InterVarsity Press, 1984), p. 35.
Voir aussi Norman L Geisler et William
Watkins, Perspectives: UnaeTslllnding and
Evaluating Today's World Views (San
Bernardino, CA : Here's Life Pubtishers,
1984) j Arthur F. Holmes, Contours ofa World
View (Grand Rapids, MI : William B.
Eerdmans, 1983).
7. Voir Klaus Bockmuehl,
« Secularization et Secularism : Some
Christian Considerations, » Evangelical
Review of Theology, vol. 4 (janvier 1986),
pp. 50-73 j Anthony Campolo, A Reasonable
Faith : A Christian Response to Secularism
(Waco, TX : Word Books, 1983) j Humberto
M. Rasi et Fritz Guy, eds. Meeting the SeculaT
Mind : Some Adventist Perspectives, rev. ed.
(Berrien Springs, MI : Andrews University
Press, 1987).
8. Ephésiens 2 : 12.
9. Langdon Gilkey, Nam;ng the
Whirlwind (Indianapolis, IN : Bobbs-Merrill,
1969).
10. Ecclésiaste 3 : l1.
11. Douglas Groothuis, Unmaslcing
the New Age (Downers Grave, IL :
InterVarsi ty Press, 1986).
12. Voir James Sire, Tire Universe Next
DOOT, rev. ed. (Downers Grove, IL
InterVarsity Press, 1988).
13. Colossiens 2 : 8 ; Ephésiens 6 : 12.
14. Ellen G. White, The Ministry of
llealing (Mountain View, CA : Pacific Press,
1942), p. 143.
15. Rodney Stark et William Sims
Bainbridge, The Future of Religion :
SecularizalÎon, Revival and Cult Formation
(Berkeley, CA : The University of Califomia
Press, 1985), p. 44.
16. Jean 12 : 32 ; Matthieu 28 : 20.
Humberto M. Rasi (Ph.D"
Stanford University) est directeur du
département de l'Education à la
Conférence Générale des adventistes
du septième jour et rédacteur en chef
de Dialogue.
23

VIE DE CAMPUS
Une nouvelle approche du
ministère d'évangélisation
Notre Eglise se trouve
confrontée au besoin de
développer un programme de soutien
efficace pour répondre aux
aspirations spirituelles et
intellectuelles des quelque 400 000
adventistes qui étudient dans des
universités publiques partout dans le
monde.
Beaucoup quittent leur
expérience universitaire avec une foi
chrétienne plus solide. Ds font une
spécialisation dans le domaine qui
leur est propre et occupent des postes
de responsabi1ité dans leur
communauté, leur pays et leur Eglise.
Malheureusement aussi, un grand
nombre d'entre eux abandonnent
leurs convictions religieuses pendant
leurs études. Ceci représente pour
notre Eglise une perte sérieuse du
potentiel de dirigea nts, une
diminution de l'influence exercée
dans les cercles professionnels et une
perte financière.
Il est regrettable que certains
pasteurs se sentent mal à l'aise dans
les universités publiques. Ils ne
pensent pas pouvoir avoir un impact
quelconque sur le campus. Et
pourtant, nous avons la mission
« d'aUer partout dans le monde », y
compris dans le monde académique.
Pour pouvoir approcher un campus
avec confiance, nous devons réfléchir
à plusieurs questions d'ordre
philosophique et théologique.
D'abord, nous examinerons le
contexte dans lequel l'université
séculière s'est développée, puis nous
proposerons des méthodes de travail
pour les aumôniers, les pasteurs et les
étudiants adventistes.
Des conceptions du monde
qui évoluent
L'ère postindustrielle, aux
moyens d'information ultramodernes
et à la technique toujours plus rapide,
a radicalement révolutionné tous les
aspects de notre existence,
transformant notre façon de voir et
notre style de vie. Pourtant, avant le
24
Gerald Connell
développement de la société moderne
urbaine, les changements sociaux
étaient très lents. Les vêtements que
vous portiez, l'endroit où vous viviez,
votre statut économique, votre
métier, le fait d'avoir ou non des
enfants, tout était considéré comme
« décrété par Dieu ». Vous viviez et
mouriez sans avoir à faire beaucoup
de choix. La plupart des domaines de
la vie semblaient confortablement
programmés.
La religion jouait un rôle-clé dans
la structure sociale de base de ce type
de société. Elle était la seule source de
« savoir et de guérison ».1 Le clergé
- ceux qui avaient la connaissance
des choses saintes - était vénéré
comme étant en contact avec le
« pouvoir sacré» qui contrôlait la vie
et la destinée.
Le développement de la science et
de la technologie a sapé la base des
stuctures traditionnelles et les
fondements de la société humaine.
Des domaines de la vie considérés
autrefois comme arbitrés par le
destin, ont pu être expliqués et
contrôlés par la science et la
technologie. Dans bien des esprits,
les conceptions religieuses ont perdu
leur crédit. EUes ont été remplacées
par une façon plus séculière de voir le
monde, selon laquelle croire en Dieu
semble inconséquent.
Sur le plan philosophique,
l'université séculière d'aujourd 'hui
part de l'hypothèse qu'il n'y a pas de
Dieu. Tout ce qui existe semble être
la
conséquence de quelque
phénomène naturel qui l'a précédé.
L'évolution naturelJe est
« l'interprétation généralement
acceptée pour expliquer les
mécanismes de l'univers
physique ».2 Si Dieu n'est plus
considéré comme un facteur essentiel
dans l'univers physique, alors l'être
humain n'a plus de mandat ou de
destinée divine. La vie est « une mer
sans plan défini, où il incombe à
chacun de tracer son propre
itinéraire ».3 Cela conduit au
relativisme. En d'autres termes, « ce
DIALOGUE 1 -1991
qui est bien pour soi, est bien ».4 La
morale s'identifie avec les moeurs. La
philosophie moderne affirme que ce
qui était « bon et bien pour un groupe
de personnes à un certain moment de
l'histoire, n'est pas nécessairement
bon et bien pour des individus
différents dans d'autres lieux et en
d'autres temps ».5
La religion ayant été ainsi
détrônée, quelque chose d'autre doit
rempHr le vide laissé, contrôler
l'existence et la destinée humaine.
C'est ce que font, dans une grande
mesure, les universités où se forment
ceux qui décideront de la situation
économique, sociale et politique des
nations. Sachant cela, quelle doit être
notre attitude à l'égard des
universités séculières '1
Nous devons d'abord nous poser
deux questions fondamentales :
Comment Dieu opère-t-il '1 Par quels
moyens agit-il dans la Cité du
Savoir '1
Les réponses à ces questions et
notre compréhension des problèmes
impliq ués détermineront les
attidudes, les approches et les
méthodes envisagées pour
entreprendre une action sur les
campus.
Deux approches possibles
du travail sur les campus
Il Y a deux façons possibles
d'envisager cette action. L'une
privilégie une « théologie de la
présence » ; l'autre donne la
préférence à une « théologie de
l'évangélisation ».
La plupart des grandes
dénominations chrétiennes se rallient
à la première méthode. Elles croient
que leur ministère consiste à
présenter tout ce que l'Eglise a
enseigné au cours de l'histoire. Si un
étudiant désire connaître le Dieu de la
chrétienté, il n'a qu'à se rendre au
temple ou au bureau de J'aumônier.
Ces grandes dénominations ont
en général des églises sur le campus
ou à proximité. Leur action consiste
(

en programmes et services religieux.
Elles s'occupent souvent de
problèmes sociaux. Certaines offrent
leurs cultes à des groupes bien
précis ; d'autres abritent des « soup
kitchens », locaux où les étudiants se
retrouvent pour manger une ou deux
fois par semaine. De temps en temps,
l'un des aumôniers devient membre
de l'un des comités de l'université.
Ceux qui pratiquent la théologie
de la présence considèrent
l'université, malgré ses ambiguïtés,
comme un repaire à la fois
d'anges et de démons. Ces grandes
dénominations voient déjà Dieu à
l'oeuvre sur le campus et assument
que les étudiants viendront les
trouver.
La théologie de ['évangélisation,
d'un autre côté, a été adoptée
par plusieurs organisations
para-confessionnelles, comme la
Campus Crusade, His House, The
Navigators et InterVarsity. Ces
groupes voient dans l'université une
institution déchue ; ils mettent
l'accent sur le conflit entre les
enseignements philosophiques des
programmes universitaires et le
contenu biblique. Ils font remarquer
que les cours universitaires
enseignent souvent l'athéisme,
l'humanisme, et/ou le marxisme. A
l'aide de graphiques etde statistiques,
ils exposent les problèmes entraînés
par la drogue, l'alcool et la liberté
sexuelle existant sur ]e campus. Ds
attirent l'attention sur les
conséquences désastreuses de ces
systèmes académiques sur ]e plan
moral et spirituel.
Ces organisations évangéliques,
indépendantes des Eglises établies,
voient dans leur action sur les campus
une vocation visant à « arracher les
hommes au serpent ». Leurs
membres sont très actifs ; leurs
efforts consistent à visiter les
dortoirs, organiser des groupes
d'étude biblique, projeter des films
chrétiens et animer des débats.
La conception adventiste
du travair sur les campus
Et nous, les adventistes du
septième jour, où nous situons-nous?
Après huit années d'expérience sur
les campus et la lecture de nombreux
articles à ce sujet, je suggérerai que
pour être fidèles aux Ecritures, nous
devons nous inspirer des deux
approches. Vu l'orientation de notre
théologie, nous avons la possibilité
unique d'associer ]a théologie de la
présence et celle de l'évangélisation.
Nous reconnaissons, en nous basant
sur les Ecritures, que Dieu a une main
« gauche » comme une main
« droite ».6
La main « droite» de Dieu a été à
l'oeuvre à l'université bien avant que
nous arrivions sur le campus. Nous
savons, grâce à ]' Ancien et au
Nouveau Testament, que Dieu se sert
souvent des pouvoirs séculiers pour
arriver à ses fins. Il agit par
l'intermédiaire de personnes comme
Pharaon, Artaxerxès, Nebucadnetsar,
Hérode et Pilate. Dans Jean 19 : 10,
Pilate dit à Jésus : « A moi, tu ne
parles pas ? Ne sais-tu pas que j'ai le
pouvoir de te relâcher, et que j'ai le
pouvoir de te crucifier ? » A quoi
Jésus répond au verset Il : « Tu
n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il
ne t'avait été donné d'en-haut»
Lorsqu'on sait cela, l'université
devient moins redoutable. Quand
nous visitons les campus séculiers,
nous découvrons des voies de
coopération. Nous sommes là afin de
travailler pour et avec l'université, et
non pas seulement pour « arracher les
hommes au serpent».
Si l'administration universitaire
remarque des organisations
religieuses ayant l'intention d'aider
les étudiants, elle sera souvent
favorable à leur action parce que
l'université n'est pas capable de
répondre à tous les besoins des
étudiants. Son but n'est pas d'aider
les étudiants à régler des problèmes
personnels impliquant leurs valeurs.
Les étudiants en période de crise
n'ont pas toujours la possibilité
d'entrer en contact avec le personnel
ecclésiastique. Cela peut changer si
les organisations d'aide aux étudiants
travaillent en collaboration avec les
centres de counseling des campus.
D'autre part, l'université ne
désire pas être le théâtre de conflits
entre plusieurs conceptions
religieuses différentes. Nous ferions
mieux de coopérer avec les autres
groupes chrétiens. Lorsque les
organisations d'aide aux étudiants
travaillent ensemble, dans l'unité,
leur impact peut être énorme.
Cette collaboration peut aussi
influencer d'autres domaines de la
vie universitaire, comme le contenu
des programmes académiques, par
exemple. Après tout, un bon nombre
de ces étudiants universitaires sont
« nos» étudiants. Une délégation
composée de membres des
différentes Eglises et organisations
peut représenter des milliers
DIALOGUE 1 - 1991
d'étudiants sur un campus important.
C'est une façon de se faire entendre
dans les comités et de participer à
l'élaboration de la réglementation
universitaire qui affecte directement
les étudiants.
Bien sûr, pour avoir une influence
importante, un groupe d'aide aux
étudiants doit entrer en contact avec
] 'université, à la fois par les voies
habituelles et par ]e biais d'une
organisation professionnelle. Nous
aurons alors]' occasion de participer à
l'élaboration de l'institution qui
forme notre culture, exerçant ainsi
une influence sur des milliers de vies.
La main droite de Dieu
Dieu est aussi désireux de voir la
mission évangélique s'accomplir sur
les campus. La philosophie, les
sciences naturelles, les sciences
sociales, et les autres matières ont
leur raison d'être, mais elles ne
satisferont jamais, comme
l'Evangile, les besoins profonds du
cœur humain. La technique
hautement perfectionnée, ]a vie
moderne ont créé chez beaucoup
d'étudiants des désillusions, un
sentiment d' insa tisfaction et
d'aliénation. En tant que pasteurs et
aumôniers adventistes, nous devons
nous rendre dans les universités et
donner des études bibliques, nous
occuper de nos étudiants et leur
montrer comment partager leur foi.
L'évangélisation peut se faire de
différentes manières : sketches,
programmes musicaux, films
appropriés, invités spciaux et autres
programmes auxquels les étudiants
pourront inviter leurs amis.
Les églises qui se trouvent près
des campus peuvent interroger les
étudiants pour savoir ce qu'ils
attendent des services. Ces échanges
suggéreront une liste sans fin de
possibilités d'évangélisation. Par
exemple, vous pouvez apprendre
aux étudiants à développer des
relations constructives avec des
non-adventistes et des personnes qui
ne fréquentent aucune église.
Organisez des réunions du vendredi
soir et/ou du sabbat après-midi.
Lancez des groupes d'études
bibliques. Prévoyez une soirée
spéciale pour vos étudiants. Si
l'assemblée des fidèles ne propose
pas des moments de détente, les
étudiants iront ailleurs pour satisfaire
leurs besoins sociaux.
Pour retenir ses étudiants et attirer
de nouveaux membres éventuels,
25

l'église doit surtout s'efforcer d'offrir
des services de culte qui répondent
aux aspirations des étudiants. Si les
réunions sont ennuyeuses, si l'Ecole
du Sabbat est sans rapport avec les
problèmes que rencontrent les
étudiants et si ces derniers ne sont pas
invités à participer à la vie de l'église,
ils s'en désintéresseront. Ils ne
viendront plus.
Les fonctions de
l'université
Un autre aspect important du
travail sur les campus universitaires
séculiers consiste à comprendre la
relation qui existe entre l'Eglise et
l'université. Certains pasteurs
adventistes pensent que l'Eglise et
l'université n'ont pas grand-chose en
commun. Ils voient dans l'université
un adversaire de l'Eglise. Mais cette
dernière peut s'enrichir grandement
si elle parvient à porter les regards
au-delà des différences
philosophiques et à profiter des
ressources qu'offre l'université.
Martin Marty, critique chrétien
cultivé, professeur à l'Université de
Chicago, a fait une étude sur
l'université; il en a conclu que les
universités ont quatre fonctions
fondamentales : (1) la transmission
de la culture, (2) la transmission du
savoir (3) la formation des
professeurs, .f. 4) et les découverte
scientifiques .
Une analyse rapide de ces
fonctions nous montrera que
l'université et l'EgHse ont plusieurs
points communs :
La transmission de la culture.
En tant qu'Eglise, nous devrions nous
intéresser de très près à ce qui est
enseigné à tous les étudiants de
l'université, et pas seulement aux
nôtres. L'université n'est pas toujours
consciente des effets secondaires de
la culture. Elle presente souvent des
idéaux très élevés ; pourtant, dans la
pratique, elle en est souvent éloignée.
C'est pourquoi il incombe à l'Eglise
de faire une critique attentive et
fondée de l'université. Dans ces
situations-là, l'Eglise peut avoir
recours à ]a voix prophétique.
La transmission du savoir. En
tant qu'adventistes du septième jour,
nous devons nous faire à l'idée que
nous n'avons pas « toute la
connaissance ». L'Eglise possède
« un savoir essentiel» - le message
du salut en Jésus-Christ - avec ce
que cela implique sur le plan du
comportement social et du style de
26
vie. En plus du « savoir essentiel », il
existe une profusion incroyable
d'autres connaissances utiles. De
même que l'université a besoin de
l'Eglise pour vivre à la hauteur de ses
idéaux, ainsi l'Eglise nécessite les
connaissances de l'université pour
rester à la « pointe du savoir ». Par
exemple, l'Eglise utilise un
équipement et une. technique
hautement qualifiés pour son travail
avec les médias. Elle a aussi recours
aux études démographiques pour
propager le message évangélique
avec plus d'efficacité. En employant
de tels outils, mis au point dans les
universités publiques, l'Eglise profite
du développement et de la
transmission du savoir.
La formation des
professeurs. Notre dénomination
accorde une grande importance à
l'éducation supérieure. De nombreux
professeurs adventistes de nos écoles
et universités ont fait leurs études
dans les universités publiques et ont
fait profiter l'Eglise de leur
formation, rehaussant ainsi le niveau
de nos programmes académiques.
Beaucoup d'autres enseignent dans le
secteur public où ils jouent un rôle
important de témoins. Quelques-uns
d'entre eux apportent des
contributions importantes dans leur
DIALOGUE 1 - 1991
domaine.
Les découvertes scientifiques.
Dans la Cité de la Foi, personne ne
devrait se sentir menacé par la
science. Entreprise dans une
perspective correcte, l'étude de la
science fortifie notre foi, car elle nous
révèle la complexité et l'ordre
introduits par Dieu dans l'univers
physique. La mission de l'EgHse
profite grandement des découvertes
scientifiques et des applications de la
technique dans des domaines tels que
les sciences de la santé.
Conclusion
En cherchant à développer une
théologie ct une philosophie de
l'évangélisation sur les campus
universitaires, nous réalisons que
Dieu a été à l'œuvre avant que nous y
arrivions. Nos étudiants ont besoin de
notre soutien, de nos conseils et de
notre expérience au cours de leur
traversée du désert académique. Nous
devons aussi être conscients de notre
rôle de « se] » et de « lumière » dans
la communauté académique, et de
notre responsabilité qui consiste à
« arracher les hommes au serpent ».
Notre influence à l'université se
répercutera sur la culture. D'autre
part, nous avons besoin de
l'université et de toutes ses richesses.
L'action adventiste sur les campus
universitaires est en train de sortir de
son stade embryonnaire. Nous
regardons vers le futur avec
optimisme car le potentiel, avec ]a
bénédiction de Dieu, est illimité.
NOTES
1. Langdon Gilkey, Society and the
Sacred (New York: Crossroads, 1981),.p. 80.
2. Anthony Campolo, A Reasonable
Faith (Waco : Word Books, 1983), p. 43.
3. Id., p. 44.
4. Ibid.
5. Id., p. 45.
6. Phil Schroeder, « Ministry on
Academie Turf: A Lutheran View ». in An
InvilalÎolI 10 Dialogue: The Theology of
College ChaplaillCY and Campus Millistry
(New York: National Council of Churchcs,
Education and Society, 1986), p. 7.
7. Id., p. 10.
Jerry Connell, orlgmaire du
Canada (M. Div., Andrews
University) est aumônier adventiste
sur le campus de Central Michigan
University " récemment encore, il
était président de la Religious
Advisory Association à Michigan
State University.

LIVRES
Publications importantes concernant les adventistes
•
_
TIIE _
TRANSFORMATION
, 0 F
CULTURE
•
The Transformation
of Culture :
Christian Social
Ethics, After H.
Richard Niebuhr, de
Cha ries Scriven (Scottdale,
PA : Rerald Press,
1988 , 224 pp.
$US19,95, broché).
Recensé par Greg
Schneider.
Charles Seri ve n ,
actuellement pasteur de
l 'église adventiste de
Sligo, à Takoma Park,
dans le Maryland, aux
~'""" 5" Y .... U.S.A., a obtenu son
doctorat à la Gradualc Theologie.1i Union, Berkeley,
Ca lifornie. Cc livre s'inspire de sa thèse. 11 fait "auéll ysc
de l'une des théories les plus remarquées du XXc sièclesur
l ' éthique sociale c hrétienne, celle que développe le
professeur H . Richard Niebuhrde Yale University, ct de sa
formu lation classique telle qu'on la trouve dans le livre de
Nicbuhr, Christ and Culture.
Scrivcn étudie le système de Nicbuhr en meltant en
va leur le type favori d'engagement social du chrétien
présenté par le professeur sous l'étiquette: « Christ, Celui
qui transforme la culture » . Pourt'lnt, l'auteur ébranl e la
compréhension traditionnelle de cc que s ignifie une telle
transformation. Il montre que le processus de modifïccltion
le plus fidèle aux aspirations de base de Niebuhr est en
réalité la conception anabaptiste ou mennonite, que
Niebubr stigmatise comme « Cbrist contre la culture ». Le
vrai problème, selon Scriven, n'est pas d'être pour ou
contre la culture, mais de savoir comment s'intégrer à la
culture dominante de noire époque ou comment s 'en
séparer.
Les anabaptistes ont répondu à ces questions au XVIe
siècle, au moment où ils sont devenus ce qu'on appelle la
branche radicale de la Réforme protestante. Scri ven
démontre que cette m

The Experience
of Faith, de V. Bailey
G illespie (Birmingham,
AL: Religious Education
Press, 1988 ; 263 pp. ;
broché) .
Recensé par Ronald
Strusdowsky.
ambiance de méd ita tion profonde ct de partage.
I- E~rience
l 'dtRtith
1
T out c n s 'inspira nt
d ' un n o mbr e
im p r ess i o n na n t de
p u b lica ti ons sur le
développement de la fo i,
Gillespie a réuss i à
adapter le langage savant
de la recherch e à un
Dr (?) E. G. White cette maladie. 21
o uv rage facile à li re,
destiné à servir d ' introduction à cct import ant sujet. Cc
livre intéressera toule personne désireuse d'cn s'Ivo ir plus
sur J'évolution de la (oi au cours des différentes étapes de
la vic, ou quiconque voud ra it aider son prochain à voir
dans l'expérience de la foi un 'ISpcct important de la vicct
non pas seulement un s ujet aCHdénuquc tra ité loIS de
séminaires, ou un e ma nifes tat io n é motionne ll e
d'assemblées charismatiques.
Le point de départ de Gillespie est pertinent: «Toute
vic a une signification relig ieuse pour la personne ca pable
de la discerner . ... Parler d 'expérience rcligieuse équivaut
à parler de la v ic elle-même . ... Nous percevons la présence
de Dieu parce que nous avons une attitude d'attente devant
les événements de la vic. » (P. 39)
Tout en étendant no tre compréhens io n de la fo i,
l'auteur encourage les jeunes aya nt une conception très
étro ite de la foi à réa liser qu' clic n'est pas complètement
absente de leur expérience. En élargissant sa défi nition de
)a foi, Gillcspie me persuade que je ne suis pas aussi loin
de ceUe expérience religieuse particul ière, qu i est plus
qu' ( une simple conception cogni ti ve du monde » (p. 75).
Pour lui, la foi se manifeste dans les relations, ma is elle est
« aussi un :;entiment, unc expérience, une altitude» (p.73).
Alors qu'il existe une littérature abondantc consacrée à
)'analyse de la foi en tant qu 'cxercice intel1cctuel, ce livre
attire notre attention sur ses dimensions émotionnelles ct
socî.des. Gillcspie mconte ulle histoire personnelle pour
mo ntre r qu c, selo n lu i, la présence d e D ieu ct
« l'expérience religieuse [sont] souvent perçues dans le
cadre de relations ct de contacts avec les autres» :
Un jour, après avoir voyagé en avion de Portland ,
da ns l'Orego n, à Atl anta en Géorgie, on Ille
conduis it dans une re tra ite de montagne où les
membres d ' une communa uté chrétienne passaient
quatre jours loin des soucis de la v ic, dans une
Suite de ta page 13
Chez leurs vois ins du Dancmark,
e n 1982, le Bureau nati o na l de
rece nsem e nt du ca ncc r, à
Cope nh ague, qui ava it s ui v i 750
honunes adventistes sur une période
de 35 ans, a déclaré q ue seul un
adventiste s ur dix é ta it atteint de
ca ncer, tandis que durant la même
période, un homme sur quatre, au sein
de la populatio n générale, souffrait de
28
Confirmation scientifique
Norman M. Kaplan, professeur
de médecine, spécialiste des maladies
orga niq ues ct chef de la section
hypertension à la faculté de médecine
de l'Université du Texas, Da llas, est
considéré comme l'une des autorités
mo ndiales de l'hypertens ion.
Lors d 'un discours devllllt plus de
mille pro fessionnels de hl santé au
DtALOGUE 1 . 1991
Après quelques jours d ' étude ct de prière, la retraite
s'cst terminée par un service de communion ct une
réunion de témoignagc. L ' expérience de groupe,
l'isolement, J'environnement ct la réunion en
clic-même constituaient une « cxpérience ». Nous
avons ressenti la présence de Dieu même si, pour
certains, cc qui sc passait pouvait être expliqué en
simples termes de psycho logie. Nous avons
renforcé notre amitié les uns pour les :lUtrcs ct notre
amour envers Dieu. (p. 55)
Après trois cbapitres d ' introduction dans lesquels
Gillespie traite des dimensions théologique, pbilosophique
ct psychologiqu e de son étude, l'ouvrage s'oriente vers la
pratique. L'auteur consacre un chapitre à chacune des sept
périodes caractéristiques de notre vic où nous sommes
portés à explorer ct élargir notre expérience de foi. 11
attribue un adj ectif descri pti f à chaq ue type de foi:
empruntée, imitée, personnalisée, établie, renouvelée,
mûrie, ct convaincue.
Les lecteurs de Dialogue ent re 18 ct 28 ans entreraient
dans la catégorie que Gillespie flppelle « ro i établie ») . Il sc
peu t pou rtant que ce rt a ins ép ro uve nt enco re les
caractéristiques de la « foi personna lisée » qui correspond
au stade précédent: ( enthous ias mes soudains », « rejets
brutaux », ct " nouvelle perception de soi» (pp. 80, 81).
En cita nt Cobble, l'auteur suggère que les adolescents o nt
tenda nce à voir la roi moins « comme une association avec
certaine c roya nce e t .. . p lu s com me une re lat io n
personnelle ». Dura nt cette période, la séparation de
l'adolescent d 'avec ses parents el ses p ro fesseurs es t sui vie
soil d'un intérêt re nouvelé pour la re lig ion, soit d ' un
abando n plus marqué des enscig nements relig ieux de
l'enfance. (Les lecteurs intéressés pilr une étud e plus
approfondie d u groupe des 18 à 28 ans peuvent consulter
The Critical Years, de Sharon Pa rks, ou, pour ceux qui
lisent J'allemand, LebelJsgeschichte und Religion, d e
friedrick Schweitzer.)
Alors que cct ouvrage peut déclarer à juste titre qu e la
fo i est to ute en « teintcs ct face ttes multiples » (p. 73),
justifiant ainsi un survol panoram ique de l'expérience de
la fo i, il serait d ifficil e de faire des recherches plus
approfo ndies sur au ta nt de sujets à la fo is. Peut-être qu ' un
jour l'auteur expliquera plus cu déta il comment remédier
aux lacunes de l'éduCt1 tio n chrétienne, évoquées dans le
dernier chapitre.
Rona ld Strasdowsky (Dr. Phil., Université de
Freiburg) est directeur du départemen t de l'Education et
représentant du CEDUA pOlir la Division eurafricaine à
Berne, ell Suisse.
co u rs d ' un e conventi o n s u r la
( Médecine du mode de v ic» à Loma
Li nda, pendant l'été 1983, le
D r Kapla n s'est int erro mpu pour
s'adresser aux advent is tes qui sc
trouva ient da ns J'auditoire ct, avec
une allusion indirecte à E llen White,
il a di t:
Vous, les advel1s tistes, vous
avez, par le p:lssé, adopté un
certa in style de v ic et un
régime a limenl:l ire cn vous
basll nt s ur vos croyances ct

votre foi; maintenant, vous
pouvez le faire en vous
appuyant sur des preuves
scientifiques. Il est à espérer
que vous n'allez pas rejoindre
le courant général, mais
continuer à adhérer à votre
hérit~e sur le plan de la
santé.
Le 5 mars 1984, les délégués à
une autre convention médicale à
Loma Linda entendirent le
Dr William Herbert Foege, directeur
des centres de contrôle des maladies
du Service de santé publique des
Etats-Unis, à Atlanta, déclarer
emphatiquement: « Vous, les
adventistes, vous servez maintenant
de point de référence au reste du
monde. »23
Nous pouvons donc aussi poser la
question avec le Dr McCay : « Où
a-t-elle puisé ses informations? »
Ce n'est pas par hasard que les
adventistes bénéficient d'une
longévité supérieure. Ellen White
elle-même a écrit en 1897:
J'ai reçu une grande lumière
de la part du Seigneur dans le
domaine de la réforme
sanitaire. Je n'ai pas recherché
cette lumière ; je n'ai pas
étudié pour l'obtenir; elle m'a
été accordée par le Seigneur
pour que je la révèle à
d'autres. 24
En compagnie de Pierre, nous
pouvons dire avec confiance et
certitude que « nous n'avons pas
suivi des fables habilement
conçues ». Au contraire, « nous
tenons pour d'autant plus certaine la
parole prophétique, à laquel1e vous
faites bien de prêter attention, comme
à une lampe qui brille dans un lieu
obscur, jusqu'à ce que le jour vienne
à paraître et que l'étoile du matin se
lève dans vos cœurs» (2 Pierre 1 :
16,19).
NO~
1. Lettre, Camarillo, Californie, 6
décembre 1982, p. 1.
2. ct Clive Maine McCay (1898-1967)­
Biographical Sketch », The Journal of the
American Dielelic Association, vol. 53 (juillet
1969), p. 69.
3. ct Biographical Notes From the History
of Nutrition », Journal of Nutrition, vol. 103
Ganvier 1973), pp. 1-10.
4. Francis D. Nichol, Why J Believe in
Mrs. E. G. White (Washington, D.C. : Review
and Herald Publ. Assn., 1964), pp. 57-59.
S. Voir Roger W. Coon, A Gift of Lighl
(Washington, D.C. : Review and Herald Pub!.
Assn., 1983), pp. 43-51. L'exposé du
Dr McCay a été publié en trois articles dans la
Review and Herald: t( A Nutritional Authority
Discusses Mrs. E. G. White» (12, 19 et 26
février 1959) ; réimprimé, sous forme
légèrement abrégée, dans les numéros des 8 et
15 janvier 1981.
6. Cité dans Coon, op. cit., p. 51.
7. U.S. Departments of Agriculture and
Human Services, Nutrition and Your Realth :
Guidelines for Americans (Home & Garden
Bulletin, No. 231,1980), p. 1.
DIALOGUE 1 - 1991
8. Comittee on Diet, Nutrition and
Cancer; Assembly of Life Sciences, National
Research Council,Di~ Nutrition, and Cancer
(Washington, D.C. : National Academy Press,
1982).
9. Reader's Digest (février 1983),
pp. 78-82 ; cette citation se trouve p. 79.
10. Audrey Eyton, 4( The Amazing F-Plan
Diet >t, Reader's Digest (juillet 1983),
pp. 83-86.
11. Rapport dans le Communiqué de la
Conférence Générale (12 septembre 1985),
p. 1.
12. Sun, San Bernardino, Californie (13
mars 1988), p. A-6.
13. cc A Cali to Get the Fat Out », U.S.
News & World Report (8 août 1988),
pp. 59-61.
14. cc A New Menu to Heal the Hearts »,
Newsweek (30 juillet 1990), pp. 58, 59. La
déclaration du Dr Omish a été citée dans cc For
a Better Life, Don't Eat Any Beef », U.S.A.
Today (ina. ed.) (19 décembre 1990), p. 5-A.
15. c( Heart Attack Risk Tripled by
Smoking, Women Told », Washington Post
(25 janvier 1990), p. A-3.
16. Ellen G. White, Spiritual Gifts (Baule
Creek, MI: Sleam Press, 1864),IVa, p. 128.
17. Manuscrit 29,1886, pp. 1-4.
18. t( Summary of Results of Adventist
Mortality Study - 1958-65 », rapport inédit,
Loma Linda University School of Healah, non
daté, 2 pp. Voir aussi Roland I. PhiJlips,
ct Cancer Among Seventh-day Adventists »,
Journal of Environmental Path%gy and
Toxicology, 3: 157.
19. cc The Healthful Lives of
Adventists )., Washington Post, supplément
hebdomadaire sur la santé (22 novembre
1988), n. p.
20. H. J. Smit, cc Norwegians Study
Seventh-day Adventists », Advenlist Review
(25 juin, 1981), p. 32.
21. Thorvald Kristensen, « Danish
Research Supports Seventh-day Adventist
Ufeslyle », Adventist Review (2 décembre
1982), p. 23.
22. Cité dans Out look, de la Division de
l'Extrême-Orient (aoûl 1983), p. 12.
23. Cité dans Roger W. Coon, cc The
Health Reform Vision - "The Cure" »,
monographie inédite, Ellen G. White Estate,
Silver Spring, MD (27 février, 1991), p. 8.
24. Manusait 29, 1897, ciré dans Ellen G.
White, Counsels on Dier and Food
(Washington D.C. : Review and Herald Publ.
Assac., 1938), p. 493.
Roger W. Coon (Ph.D., Michigan
State University) est l'un des
secrétaires associés de ['Institut
Ellen G. White et il enseigne ['Esprit
de prophétie au Séminaire de
théologie adventiste à Andrews
University.
29

POUR VOTRE INFORMATION
Les marchands de la mort
Cette année trois millions de
personnes dans le monde
mourront à cause du tabac. Si la
tendance actuelle continue, les
victimes du tabac seront 10 millions
en 2020. En d'autres termes, le tabac
finira par tuer un demi-milliard de
personnes vivant aujourd'hui, dit
Richard Peto, épidémiologiste du
Royaume-UnL 1
Bien que la vente des cigarettes ait
diminué de 1,1 pour cent en une
année aux Etats-Unis, elle augmente
de 2,1 pour cent par an dans les pays
en voie de développement. 2
Pourquoi la consommation
mondiale du tabac est-elle en
augmentation? L'une des raisons
vient de l'attitude des Etats-Unis qui
encouragent activement la vente à
l'étranger de leurs produits à base de
tabac. Etant donné que la
consommation du tabac est en baisse
aux U.S.A., les compagnies
américaines concernées essaient
d'ouvrir de nouveaux marchés dans
les pays d'outre-mer. Comme les
pirates d'antan qui sillonnaient les
mers pour s'emparer des êtres faibles
et vulnérables, les compagnies de
tabac actuelles exploitent les
populations des pays en voie de
développement. Ce sont les
marchands de la mort d'aujourd'hui.
Un marché encore
inexploré
« Dans la majorité des cas, elles
[les compagnies américaines de
tabac] recherchaient des populations
de non-fumeurs - qui n'avaient
jamais fumé - dans des pays qui
avaient leur propre monopole sur le
tabac ; ces régions offraient un
immense marché encore inexploré
pour des compagnies de tabac
américaines ou multinationales », dit
William Tipping, directeur de
l'American Cancer Society.
Tipping ajoute que les
compagnies visaient spécialement
« les femmes et les jeunes enfants
des pays du tiers monde -
principalement des pays en
bordure du Pacifique - qui
30
Curt Dewees
traditionnellement ne fumaient
3
pas ».
Des preuves fournies par les
revues des industries du tabac
soutiennent ces accusations. Un
auteur du Tobacco Reporter écrit:
« Le marché asiatique - marché
lucratif et insaisissable. Il ne reste
plus beaucoup d'endroits dans le
monde à la pensée desquels les
marchands de cigarettes américains
se frottent les mains et caressent leur
portefeuille avec espoir ».4
Le gouvemement américain est
en faveur de cette action et encourage
le recours aux pays en voie de
développement pour écouler les
cigarettes américaines. Pour deux
raisons. D'abord, les compagnies de
tabac sont riches, puissantes et ont du
poids au niveau du gouvernement
américain. Ensuite, et c'est peut-être
la raison essentielle, le commerce
américain actuel connaît un déficit
sérieux, car les importations excèdent
les exportations. Ce déséquilibre
commercia 1 éta nt néfaste à
J'économie du pays, le gouvernement
cherche des moyens d'augmenter ses
exportations. Or, le tabac est encore
considéré comme l'une des récoltes
américaines les plus faciles à vendre.
Le gouvernement américain a
récemment fait pression sur la Corée
du Sud, le Japon et Taïwan pour
qu'ils ouvrent leurs portes au tabac
américain. En Europe de l'Est, le
tabac américain a conquis de
nouveaux territoires, surtout dans les
régions qui constituaient autrefois
l'Allemagne orientale. A peine
déposée la poussière soulevée par la
destruction du Mur de Berlin, les
compagnies américaines ont traversé
l'océan pour racheter les usines et les
noms de marques de l'ancien
monopole du tabac de la République
DIALOGUE 1 - 1991
démocratique allemande. Grâce à
cette « stratégie globale », les
exportations de tabac américain sont
florissantes. Elles ont atteint 5
milliards de dollars en 1989 ~t
augmentent de 25 pour cent par an.
La contre-attaque
L'augmentation des exportations
de tabac américain a suscité
l'indignation de nombreux groupes
concernés par les problèmes de santé.
En avril 1990, environ mille
délégués, représentant 70 pays, se
sont retrouvés à Perth, en Australie,
pour le Septième congrès mondial sur
le tabac et la santé. Le thème de la
conférence: le contrôle du tabac dans
le monde.
Un ouvrage réalisé à la suite de la
conférence a résumé le problème du
tabac en ces termes: « ... une tragédie
dont l 'homme est entièrement
responsa ble et qu'une volonté
politique énergique pourrait
tota lement fa ire cesser. II est
scandaleux de voir combien les
autorités concernées font peu dans ce
domaine et avec queUe facilité les
compagnies de tabac continuent leurs
activités inconsidérées. » 6
« Il est malhonnête de la part des
compagnies de proposer leurs
produits à l'étranger. Chez nous, elles
ne sont pas autorisées à utiliser les
médias [radio, télévision, cinéma]
pour ce produit, mais elles font tout
pour l'écouler dans les pays en voie
de développement », dit un assistant à
la conférence, James o. Mason,
secrétaire-adjoint des Health and
Human Services aux Etats-Unis?
Lors de la 55e session de la
Conférence Générale en 1990,
l'Eglise adventiste a énoncé une
déclaration condamnant
publiquement les compagnies de
tabac américaines pour leur stratégie
de marketing du tabac. Grâce aux
efforts de ]a Commission
internationale pour la prévention de
l'alcoolisme et de la toxicomanie
(ICPA), dont les bureaux se trouvent
à son siège mondial du Maryland, aux
U.S.A., l'Eglise adventiste continue

sa luite publique contre le tabac.
Au cours de l'automne 1990,
l'lCPA a participé à un e
manifestation nationale contre la
tournécc du « Bil1 of Rights »
commanditée par la compagnie
Philip Morris, lc plus grand
producteur de ciga rettes américain.
Thomas Ncslund , directeur de
}'ICPA, a fait une déclaration
publique montrant commcnt la firme
avait dépensé 60 millions de dollars
pour sa campagne du « Bill of
Rights » , utilisant un patriotisme sur
fond de fumée, des slogans trompeurs
ct des artifices publicitaires pour
co ntinuer à vendre ses produits ct
recruter de nouveaux fumeurs ,
surtout panui les cnfants. 8
Bicn qu'ayant des mo yens
financiers très inférieurs à ceux des
firm es géantes du commerce du
tabac, il est pourtant certain que les
groupes de santé publique peuvent
avoir une influence considérable.
Ainsi, le gouvernement américain a
réccmment cessé de faire pression sur
la Th,"'lande pour qu'clic assouplisse
ses restrictions sur la publicité en
faveur du tabac ct d'autres contraintes
concernant le marché du tabac. Cette
décisio n a été prise après la tempête
de protestfltions déclenchée par la
politiqu e d'intimidation d e
1'Amérique.
Il fut décidé que la Thaïlande ne
pouvait pas interdire l'importation de
la cigarette puisqu 'elle produit
el vend du tabac à son peuple.
Cependant, cc pays sera
autorisé à s'opposer à toute
publicité, à prélever des taxes et
à contrôler la distribution du
tabac dans le but de décourager
l'usage de la cigarette ct
protéger la sant é de ses
citoyens. Les groupes militant
pour la santé considèrent qu'ils
ont remporté une victoire. Ils
craignaient que les pressions
c omme rciales forcent la
Thaïlande à permettre aux
compagnies américaines de
lan cer des campagnes
publ icitaires comme cela s 'est
d éjà fait dans tant d'autres
pays.9
Les Etats-Unis ne sont pas
les seu ls responsa bics de ces
problèmes. Beaucoup d'autres
pays récoltent du tabac pour
leur propre consommation ct
pour l'exportation. On estime
que les tro is quarts environ de la
product ion mondia le provient
d es pays en voie de
développement. En fait , to ute
tentative de contrôle du tabac doit
inclure un changcrncnt dc mentalité et
d'habitudes des gouvernements,
produ cteurs ct consommateurs à
l'intérieur de chaque pays, auta nt que
la lutte contre l ' importatio n
croissante du tabac.
Ce que chacun peut faire
Vous pouvez tous vous engager
dalL' la lutte pour un contrôle du tabac
sur le plan mondial.
1. Participez à des progranunes
contre le tabac orga nisés par votre
église locale, votre hôpital ou votre
clinique.
2 . Ecrivez des le ttres a ux
Madame Nicotine
DIALOGUE 1 - 1991
représentants du gouve rne me nt
demandant un co ntrôle plus strict sur
la vente ct le marketing du tabac, et
des actions destinées à encourager les
fermiers à faire d'autres récoltes.
3 . Ecrivez aux rédacteu rs des
journaux et à d 'autres médias pour
informer le public des dangers du
tabac.
4. Participez à des ca mpa gnes en
faveur de la santé mellant en garde les
enfants et les jeunes contre les
dangers de la cigarette avant qu'ils ne
soient pris au piège.
5. E ntrez en conlnet

PREMIÈRE PERSONNE
Grandir adventiste en Union
soviétique
A
J'âge de six ans et demi, je suis
entré à l'école primaire à
Kokand, dans le centre de l'Asie
soviétique. C'était en 1966, avant la
« perestroïka », à une époque où
chaque enfant qui allait à l'école était
tenu de faire partie de l'organisation
communiste pour les plus jeunes.
Pendant les quatre premières années,
le groupe s'appelait « les Enfants
d'octobre ». L'un des accessoires les
plus importants de l'unifonne était un
badge en fonne d'étoile portant une
photo de Lénine enfant Je savais tout
cela avant d'aller à l'école parce que
mon frère et ma sœur aînés étaient
déjà passés par toutes les expériences
qui m'attendaient.
Je savais que Lénine était athée et
qu'il s'était moqué de Dieu; aussi, la
première fois que j'ai vu mon
institutrice du cours préparatoire,
Mme Kostyanova, je suis allé vers
elle et j'ai dit : « Je m'appelle
Michael. Je crois en Dieu, aussi je ne
vais pas me joindre aux " Enfants
d'octobre ", et je ne vais pas porter le
badge parce que Lénine ne croyait
pas en Dieu. » Mme Kostyanava fut
tellement surprise qu'elle ne sut que
dire, mais lorsque le jour de
l'initiation arriva, elle ne me força pas
à faire partie de l'organisation.
Notre famille devait vivre dans la
clandestinité, pendant que j'allais à
l'école à Kokand. Mon père, qui était
l'un des dirigeants de l'Eglise
adventiste du septième jour,
recevait de constantes menaces
d'emprisonnement à cause des ses
activités religieuses. Ma famille
déménagea donc au sud, à Chimkent,
dans le Kazakhstan, où je rentrai en
cours élémentaire.
Pendant trois ans, ma nouvelle
instutrice, Mme Pavlova, m'humilia
devant tout le monde. Elle
interrompait sa leçon pour me
demander des nouvelles de mon
église sur un ton moqueur qui faisait
rire la classe. Elle incitait mes
camarades de classe à me forcer à
porter le fou la rd rouge des
« Pionniers », la plus ancienne
32
Michael Kulakov
organisation communiste pour les
enfants. Je refusais toujours, risquant
plusieurs fois d'être étranglé aux
mains de camarades trop zélés.
Pourtant, je continuais à croire
que Dieu était supérieur à tout
pouvoir ou être humain. J'étais sOr
qu'un jour il se révèlerait au peuple
de l'Union soviétique qui l'adorerait,
en prenant conscience de sa grandeur.
Je rêvais du jour où notre Eglise
aurait une grande école où chacun
pourrait voir que les chrétiens sont
des gens créatifs, intelligents et
aimants. Je vivais dans l'attente du
retour de Jésus et j'ai rêvé que mon
institutrice, Mme Pavlova, et tous
mes camarades de classe le voyaient
Malgré le mépris dont j'étais
entouré à cause de ma religion, ma
classe m'a pourtant choisi pour
réciter un poème d'adieu en fin
d'année. Je l'ai fait, debout sur une
immense estrade, devant toutes les
classes, les parents, les étudiants, les
professeurs et les administrateurs de
l'école. J'ai réalisé qu'ils savaient
presque tous que j'étais chrétien et
j'ai loué Dieu.
Mon professeur de musique,
Mme Sergeeva, et celle de littérature
russe, Mme Stepanova, voulaient que
je participe davantage aux
programmes de l'école. Mes parents
m'encourageaient aussi à faire de
mon mieux en toute chose. A l'âge de
dix ans, je fus sélectionné pour
participer à un concours littéraire
inter-écoles. On me donna les poèmes
et les rôles les plus longs et les plus
difficiles. Quelques heures avant le
concours annuel, l'inspectrice du
bureau de l'éducation secondaire de
Chimkent apprit que je n'étais pas
membre des « Pionniers ». Elle
craignait que mon refus de porter le
foulard rouge nous empêche de
gagner le concours, aussi
décida -t-elle de m'éliminer
complètement du programme. Mais
Mme Sergeeva et Mme Stepanova
étaient sOres' que notre école allait
gagner, aussi persuadèrent-elles
l'inspectrice de m'écouter réciter un
DIALOGUE 1 - 1991
poème avant de prendre sa décision.
C'était juste une heure avant le
concours, et tout le monde était tendu.
J'ai prié avant de commencer
l'épreuve, demandant à Dieu un
supplément de force et de courage.
Quand j'eus fini de réciter, la
directrice de l'école me dit combien
la religion était horrible et les
chrétiens, stupides. Elle pensait,
comme beaucoup de Soviétiques, que
les chrétiens étaient des gens arriérés,
fanatiques et illettrés. Elle conclut en
disant: « Est-ce que tu veux vraiment
être excellent? Est-ce que tu veux
obtenir la meilleure éducation et être
plus tard un meneur de peuple ?
Alors, deviens membre des
" Pionniers ". Porte ce foulard rouge
et tu réussiras dans la vie ... »
Je me rappelle clairement sa
dernière phrase: « .•. ou bien veux-tu
être comme ton père ? » J'ai pensé à
mon père, que manifestement cette
dame ne connaissait pas ; à mes yeux,
c'était un homme instruit, qui avait
beaucoup lu, et qui parlait plusieurs
langues ; et surtout, il aimait Dieu, et
avait souffert bien des fois, pour lui,
en prison. Sans hésitation, je lui ai
dit: « Oui, je veux être comme mon
père. » Elle me renvoya sans ajouter
un mot, mais cinq minutes plus tard,
le professeur de musique me dit:
« Tu restes dans le programme! Et tu
n'as pas besoin de porter le foulard.»
Je savais que Dieu était avec moi.
Nous avons gagné le concours, ce
jour-là, et lorsque les gens
demandaient à Mme Sergeeva
pourquoi je ne portais pas le foulard
rouge, elle répondait avec fierté :
«Parce qu'il est chrétien. »
Après avoir tenniné mes études
secondaires, j'ai rêvé d'aller étudier
la théologie à Newbold College. J'ai
prié et j'ai pratiqué l'anglais autant
que je le pouvais, croyant qu'un jour
je pourrais partir. Au lieu de
l'AngletelTe, je me suis retrouvé dans
une unité de construction militaire, à
sept fuseaux horaires de chez moi, le
crâne complètement rasé, avec un
groupe de soldats de mon âge dont

plusieurs étaient d'anciens criminels.
A partir du moment où le
commandant Potapov, responsable
de mon unité, apprit que fétais
chrétien, il résolut de détruire ma foi
en Dieu. «Je vais t'apprendre à obéir,
me dit-il. Tu vas travai11er le samedi,
conune tout le monde.»
Le premier sabbat, à l'aube,
l'officier de garde ordonna à mon
unité d'aller dehors par une
température de 30°C au-dessous de
zéro et d'attendre jusqu'à ce que je la
rejoigne pour recevoir les
instructions de travail. Comme je
n'arrivais pas, mes camarades vinrent
me chercher et me traînèrent dehors
en me tordant les bras dans le dos. Ils
s'arrêtèrent le temps des instructions,
puis ils m'entraînèrent sur les lieux
du travail. Quand l'officier de garde
partit, ils se précipitèrent tous dans un
hangar pour se tenir au chaud et moi,
je m'enfuis dans la forêt.
Toute la journée, je courus dans
les bois pour ne pas geler sur place.
De temps en temps, je m'arrêtais, je
fouillais dans mes poches et je lisais
dans la prière mon psaume favori que
ma mère avait copié et m'avait
envoyé. Je demandais à Dieu le
courage et la force de sUlVivre.
Le soir, je revins avec peine à mon
baraquement que je trouvai désert.
Tous les soldats avaient été envoyés à
ma recherche parce que les officiers
craignaient d'être punis pour m'avoir
laissé mourir de froid. Quand mon
unité revint, le commandant Potapov
m'ordonna de le suivre dans son
bureau et se mit à maudire Dieu dans
le langage le plus vulgaire que j'aie
jamais entendu.
« Vous êtes responsable devant
Dieu de ce que vous dites et faites »,
lui dis-je lorsqu'il se tut. J'essayai de
lui expliquer pourquoi je resterais
fidèle aux principes divins. Il me
menaça de la cour martiale.
J'ai encore offert de travailler le
dimanche et la nuit au lieu du samedi,
mais il ne voulut rien entendre. « Va
laver le sol du baraquement et
nettoyer les latrines! » cria-t-il.
Je quittai son bureau en état de
choc; je rencontrai le soldat de garde
qui me prit par le bras et me dit en me
regardant droit dans les yeux: « Si tu
es convaincu de ce que tu lui as dit
là-bas, liens bon ! Continue à croire,
cela en vaut la peine. » D me quitta
sur ces paroles. Je suis sorti en
courant dans la nuit froide ; mes
larmes gelaient presque sur mes
joues, et j'ai remercié Dieu de
m'avoir encouragé par
l'intermédiaire de ce soldat.
Le lendemain matin, je fus appelé
au bureau du commandant en chef. Je
suis entré sans savoir ce qui
m'attendait, mais j'étais résolu à
rester calme. « J'ai appris que le
commandant Potapov vous avait
traité injustement, dit-il. Cela ne se
reproduira plus. »
J'ai compris que le Seigneur était
avec moi et peu à peu les choses ont
changé. La deuxième année, on m'a
donné la responsabilité d'un grand
nombre de camions militaires.
L'affection et le respect dont
m'entouraient de nombreux officiers
et soldats m'ont permis de témoigner
et je suis devenu leur aumônier à titre
officieux. Pendant cette période-là,
j'avais la liberté d'étudier la Bible et
ma version anglaise des Paraboles de
Jésus.
Un matin, je me suis réveillé dans
la couchette du baraquement et j'ai
senti des rouleaux de roubles froids
contre mon tricot de peau. « Ça vient
d'où? » ai-je demandé à mes
camarades. « Nous avons reçu notre
allocation pour le tabac, hier soir,
Mike, expliqua l'un d'entre eux, et
nous avons pensé que tu étais celui
qui pouvait le mieux la garder, parce
que nous savons que tu ne la voleras
pas et que personne ne te la prendra.»
En 1980, six mois après la fin de
mon service militaire, le Seigneur
répondit à mes prières. Notre Eglise
reçut la permission spéciale
d'envoyer deux jeunes étudier la
théologie à Newbold College. Quelle
joie lorsque j'appris que j'avais été
choisi ! Quand je repense aux années
de l'armée, pourtant, je vois que le
temps passé au milieu de criminels,
ivres la plupart du temps, a été une
« université» importante'à laquelle le
Seigneur m'a envoyé avant de me
permettre d'aller étudier à l'étranger.
Quand je considère mon pays
maintenant, à l'époque agitée de la
« perestroïka », je pense aux mj))iers
de personnes qui visitent notre
nouveau séminaire de Zoakski dont
j'avais rêvé pendant si longtemps.
Des professeurs, ingénieurs, savants
et médecins veulent voir une école
DIALOGUE 1 - 1991
chrétienne, la première institution
protestante d'études supérieures de
toute la nation. Ds participent à nos
services de culte avec beaucoup
d'intérêt. Ds suivent nos conférences,
parlent à nos étudiants et nos
professeurs, écoutent avec attention,
tout en manifestant une faim avide
pour le Pain de vie. Grâce à la ndio et
à ]a télévision, nous avons pu faire
part de la bonne nouvelle du salut de
Dieu à des millions de mes
compatriotes. Je ne peux que dire :
« On ne se moque pas de Dieu. Sa
cause triomphera certainement. »
Avant l'ouverture du séminaire,
une équipe du programme de
télévision le plus populaire, « la
Cinquième Roue », m'a interviewé.
Cela m'a permis de parler à des
millions de téléspectateurs
soviétiques de l'amour de Dieu pour
chacun d'entre eux. Je leur ai raconté,
comme je viens de le faire avec vous,
la manière dont moi-même, ainsi que
des milliers d'autres jeunes chrétiens,
ont été persécutés à cause de leur
amour pour Dieu. J'ai exprimé mon
bonheur d'avoir w la fin de cette
époque. Pendant six mois, l'année
dernière, j'ai participé à l'un des
programmes de la radio soviétique les
plus po pu la ires, « Aide
psychologique d'urgence », au cours
duquel j'a i discuté avec des
adolescents en proie à de tragiques
difficultés; j'ai pu ainsi leur parler de
Dieu.
Je me rappelle ce que ma mère me
lisait dans la Bible, avant que je parte
à l'école: « On ne se moque pas de
Dieu; ce qu'un homme aura semé, il
le moissonnera aussi. » Et elle
ajoutait généralement: « Reste tout
près de Dieu. N'aie pas honte de lui,
et il n'aura pas honte de toi quand il
reviendra dans la gloire pour nous
prendre avec lui. »
Quand je revois mon passé, je
loue Dieu pour sa présence
permanente dans ma vie. Quand je
regarde autour de moi, je me rends
compte de tout ce qu'il reste encore à
faire. Mais lorsque je dirige mes
regards vers l'avenir, je vois le
triomphe final du plan divin de la
rédemption, et le moment où, au nom
de Jésus, tout genou fléchira et toute
langue confessera que le Christ est le
Seigneur.
Michael Kulakov, maintenant
marié et père de deux jeunes enfants,
poursuit des études supérieures en
théologie systématique à Andrews
University.
33

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Suite de la page 35
• Leah Ros/! Melca : jeune femme de 19
ans ; préparant un diplôme de sciences i
intérêts : chant, dessin, tricot, cuisine,
correspondance, Correspondance cn anglais.
Adresse : cio Gloria Oca1ena i Dr Jose C.
Locsin Memorial Hospital; Silay City, Negros
Occidental; Philippines 6116.
• Adam K. C. Moelets : jeune homme de
22 ans i termine un diplôme en comptabilité et
informatique ; intérêts : lecture, musique
gospel, tennis ; correspondance en anglais.
Adresse: P. O. Box 4407 ; Mmabatho 8681 ;
Bophuthatswana ; République d'Afrique du
Sud.
• Joyce Ocalena : jeune femme de 20 ans,
préparant un diplôme d'enseignement au
niveau secondaire ; intérêts : lecture,
couture, tricot, crochet, correspondance ;
correspondance en anglais. Adresse : cIo
Gloria Ocalcna ; Dr Jose C. Locsin Memorial
Hospital: Silay City, Negros Occidental;
Philippines 6116.
• Erny Barny Onduso : jeune homme de
34
19 ans ; préparant un diplôme de commerce à
l'UniveŒilé de Nairobi; intérêts: bicyclette,
musique contemporaine, voyages ;
correspondance en anglais. Adresse : cio
Theresa Abuga i Gestetner Kenya Ltd. i P. O.
Box 41000; Nairobi; Kenya.
• Alberto Rios Garcia: 30 ans i marié, un
fils i président de l'association régionale des
DIALOGUE 1 • 1991
étudiants universitaires et professionnels
adventistes; intérêts: échanger des lettres avec
des professeurs et journalistes adventistes ;
correspondance en espagnol. Adresse : Calle
30, No. 5-45 ; A. A. 325 ; Quibd6, Ch0c6 i
Colombie.
• Nicoleue Vermaak : jeune femme de 20
ans ; préparant un diplôme en science
(botanique, zoologie et entomologie comme
matières principales); passe·temps: travail du
cuir, tricot, couture, lecture, philatélie ;
correspondance en anglais. Adresse : 60
Besselsen Street ; Bloemfontein, 9301 i
Orange Free State ; République d'Afrique du
Sud.
Si vorlS désirez que voIre nom paraisse
dans la list/! ci-dessus, indiquez·nous vos nom,
adresse, âge, sexe, domaine d'étude,
pass/!·temps /!t illtérêts, langu/!s dans
lesquelles vous pouvez correspondr/! :
Dialogue Inlerchange, 12501 Old Columbia
Pike, Silver Spring, MD 20904, U.S.A. Veuillez
écrire lisiblement. La revue Ile peut endosser
la responsabilité des informations transmises
et des correspolldallces qui pourraient
s'ensuivre.

e fe e fera : «)
111I11I1o","tn \'"1"11",,'1,,
Sydney Au slrJ1 IC
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SAVoiR oNT FAiT Dt. NoUS
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"Et.N, IL S[ Ptt/RRAIT
QUE J'ME
TRoM,,!:. !
34
DIALOGUE 1 " 1991

LETTRES
Une affirmation sans ambiguïté de l'hérédité?
Gibson (Dialogue, Vol. 2, No. 2) assume qu'une personne sensée
croira au récit de la Genèse dans la mesure où la question de l'évolution
pourra être discréditée. Mais les gens qui cherchent des preuves dans le
monde naturel pour croire en l'évolution auront les mêmes exigences
pour accepter la création .... Gibson a mal présenté la position actuelle de
la biologie moléculaire car il a négligé de mentionner que l'information
digitale contenue dans la séquence génétique permet une affirmation sans
ambiguïté de l'hérédité (et d'ancêtres communs) sur plusieurs
générations. Bien que la comparaison des mutations dans les séquences
des ADN soit une preuve irréfutable de continuité sur seulement des
dizaines ou des centaines de générations, des marqueurs génétiques plus
complexes, telle la présence ou l'absence d'un pseudogène, fournissent
des preuves sur des milliers ou des centaines de milliers de générations.
lorsque le génome humain sera mis en séquences, un bon nombre de ces
marqueurs seront identifiés .... Si ces grandes mutations non
fonctionnelles relient uniquement les humains entre eux, alors ces
informations fourniront des preuves évidentes pour la théorie adventiste
de la création. Mais si de larges mutations affectent à la fois des humains
et des chimpanzés, alors il deviendra clair que Dieu a créé l'homme et le
chimpanzé avec les mêmes déficiences, ou bien qu'ils sont tous les deux
reliés par l'hérédité.
Gary E. Gilbert, M.D., W. Roxbury, MA
Le Dr Gibson répond:
Si les molécules réagissent comme une sorte d' 4( empreinte» pour la
morphologie, il est logique de penser que les morphologies similaires des
hommes et des singes ont des « empreintes» moléculaires similaires. Des
publications récentes suggèrent plusieurs mécanismes possibles en plus
des ancêtres communs pour expliquer les séquences de pseudogènes ; par
exemple: certaines séquences identifiées comme pseudogènes pourraient
être en fait fonctionnelles ; il est possible que les séquences aient été
transférées d'une espèce à une autre par introgression ou par transfert
latéral de gènes; des changements parallèles pourraient aussi se produire
indépendamment, peut-être sous l'influence de biais de mutation ou de
présences similaires de te points chauds» de mutation.
La biologie moléculaire a montré que la vie demande la présence
simultanée de protéines, d'acides nucléiques et de membranes hautement
spécifiques - tous matériaux que l'on sait ne pas provenir de processus
naturels inorganiques. Ceci a aussi montré que la vie dépend de réactions
chimiques qui doivent être dans un état de désordre. Le problème de
l'existence des organismes vivants complexes est encore accru par les
considérations d'entropie. Il est nécessaire de supposer qu'une certaine
force renverse les tendances naturelles à l'équilibre chimique et à la
décomposition. La conception d'un Créateur puissant et intelligent est
l'explication la plus raisonnable qui soil. Le récit de son activité créative
se trouve dans la Bible, et l'origine de l'humanité y est clairement
exposée.
L J. Glbson, Geoscience Research Inst., Loma Linda, CA
Encouragé
L'histoire du Dr Liwidjadja-Kunlaraf (Dialogue, Vol. 2, No. 2) a
grandement contribué à fortifier ma foi. J'étudie la médecine à
l'Université fédérale de Para na où nous avons le même problème - des
cours le sabbat. L'expérience du Dr Kuntaraf a renouvelé ma
détermination à rester ferme face à cette difficulté. C'est un problème
courant ici au Brésil, mais nous avons choisi de suivre le Christ, et pour
celle raison, nous devons lui faire confiance. Il ouvrira les portes pour
nous comme il l' a fait pour le Dr Kuntaraf; nous avons seulement à faire
notre part et à témoigner pour lui.
Carlos Cavalcanti, Curitiba, PR, BRESIL
Lecteurs désirant correspondre a~'ec des éludUmls uni~ersilaires 011
des professionnels ad~enlistes d'aulres parties du monde:
• Alda Baldursdottir : jeune femme de 24 ans; séparée, deux jeunes
fils ; étudiante à l'Université d'Education, préparant un diplôme en art;
intérêts: art, voyages, sports, lecture; correspondance en anglais, danois
ou norvégien. Adresse: Moabardi 10; 220 Hafnamrdi ; Islande.
• Marcelo Aurélio Borges: jeune homme de 27 ans; travaillant
comme dessinateur-architecte ; intérêts : natation, musique, dessin,
lecture ; correspondance en anglais ou portugais. Adresse : R. Mateus
Leme 1631, Apt. 6; Centra Civico; Curitiba, Parana ; Brésil 80530.
• Carlos Cavalcanti: jeune homme étudiant la médecine à
l'Universidade Federal do Parana et enseignant la biologie et la chimie au
Colégio Curitibano Adventista ; correspondance en anglais, portugais ou
espagnol. Adresse: Rua Para 1785, Apt. 202, Bairro Portao ; Curitiba,
Parana ; Brésil 80310.
• Leifa Isaura de Jesus : jeune femme de 26 ans ; a terminé un
diplôme universitaire en éducation; actuellement professeur; intérêts :
chant, piano, correspondance; peut correspondre en portugais ou
espagnol. Adresse : Rua Guatucupa, No 09, Centro, Vila Ulia ; Sao
Miguel Paulista, Sao Paulo; Brésil 08010.
• Maybelyn Duro : jeune femme de 21 ans; faisant des études de
sciences générales ; intérêts : chant, guitare, cuisine, lecture ;
correspondance en anglais. Adresse : Su-Ay Himamaylan, Negros
Occidental; Philippines.
• Christine Harbor: jeune femme de 25 ans ; préparant une maîtrise
en météorologie à l'Université de l'Oklahoma; intérêts: étude des
orages, chats, photographie; correspondance en anglais. Adresse: 1415
George Ave., Apt. 221 ; Norman, Oklahoma 73072 ; U.S.A.
ECHANGES
• Chuma Himonga : jeune femme de 38 ans ; veuve; ayant terminé
un doctorat en droit et donnant actuellement des conférences; intérêts ;
lecture, correspondance avec des professionnels adventistes ;
correspondance en anglais; Kulmbacher Sir. 25 ; W-8580 Bayreuth;
Allemagne.
• Oppong Joseph: jeune homme de 25 ans ; préparant un diplôme
en services sociaux et administration i passe-temps: échange de lettres et
photographies; correspondance en anglais. Adresse : Q 7 Legon Hall ;
University of Ghana; Legon, Accra; Ghana.
• Orlando S. Kanswen : jeune homme de 30 ans ; préparant un
diplôme en science de la santé et en théologie au séminaire adventiste
d'Afrique de l'Ouest; passe-temps: sports, lecture, correspondance,
témoignage chrétien; correspondance en anglais. Adresse: A.S.W.A. ;
P.M.B. 21244; Ikeja, Lagos; Nigeria.
• Hfosukwazi M. Klwmalo : jeune homme de 20 ans ; faisant des
études en technologie de aboratoire médical; intérêts: musique, piano,
bicyclette, athlétisme, camping; correspondance en anglais. Adresse :
University of Zimbabwe; DOO4 Manfred Hodson Hall; P. O. Box M.P.
167, Mount Pleasant ; Harare; Zimbabwe.
• Eva Leiyawa : jeune femme de 22 ans; employée dans une
compagnie de coupe de bois; intérêts : voyages, lecture, échanges de
lettres; correspondance en anglais. Adresse: Box 4284 ; Lautoka ; Iles
Fidji.
• Ansou Mané: jeune homme de 24 ans ; étudiant; intérêts: lecture
et voyages ; correspondance en français et en portugais. Adresse : sIc
Voix de l'Espérance; B. P. 1013 ; Dakar; Sénégal.
Suite page 34
DIALOGUE 1 - 1991 35

Nous comptons de
nombreuses réussites.
La vôtre
pourrait être
la meilleure.
En voici deux qui ont réussi. Robert S. Folkenberg,
président de la Conférence Générale des Adventistes du
Septième Jour. et sa femme Anita. Tous deux ont suivi
nos cours.
Nous ne pouvons pas vous promettre que vous
deviendrez le prochain président de la Conférence
Générale, mais nous vous proposons d'aspirer au succès
personnel qui vient de l'acquisition des connaissances.
Voudriez-vous mieux comprendre les doctrines
bibliques? Vous plonger dans l'histoire de l'Eg li se?
L'Université Griggs vous permet de compléter vOtre
instruction à l'aide de cours par correspondance en
anglais.
Doctrines bibliques, Histoire de l'adventisme, Vie et
enseignements de Jésus, ce sont là quelques-uns des cours
que vous pourriez suivre. Nous offrons aussi un Associate
of Arts in Personal Ministries, un Bachelor of Arts in
Religion et un Bacherlor of Arts in Theological Studies.
Tous les échanges se font par correspondance. Les
cours sont conçus de manière à s'adapter à tOllS les
emplois du temps. Un domici le fixe n'est pas
indispensable. Le matériel des cours peur être expédié
partout où le courrier est distribué. Un catalogue donne
les détails de nos programmes. Griggs University est
membre accrédité du National Home Study Couneil.
Les étudiants doivent connaître l'anglais. Les frais
doivent être payés en US dollars.
Griggs University: enseignement privé économique.
Griggs University
Filiale de Home Study International
Griggs University, P.O. Box 4437, Si lver
Spring, MD 20914-4437, U.SA
Tél. (01) 680-6570
« Progrès par correspondance depuis 1909 »