L’EUROPE AVANT L’EUROPE

GLOBE
TROTTEUR
EN EUROPE
FICHE PÉDAGOGIQUE 1
L’EUROPE AVANT L’EUROPE
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Historiquement, la définition de l’Europe est moins
géographique que culturelle, politique et économique.
Elle se constitue peu à peu et, en ce sens, l’Europe
demeure plutôt une idée qu’une réalité donnée.
• Les premiers à la nommer sont les Grecs.
Le mot même, apparenté à l’arabe maghreb,
est probablement d’origine phénicienne (voir
Encadré) et désigne le lieu où le soleil se couche,
l’occident. À l’âge classique, il renvoie à l’espace
dont on peut faire le tour en bateau et la Grèce se
perçoit comme intermédiaire entre l’occident et
l’Asie (en grec, Anatolie, lieu où le soleil se lève).
langues romanes. Ce n’est qu’avec Charlemagne,
Pater Europae (Père de l’Europe), qu’apparaît une
conscience proprement européenne. Au Moyen
Âge, en particulier à travers la reconquête des
territoires investis par les Arabes en Europe (du
VII e siècle à 1492, fin de la Reconquista espagnole)
et à travers les Croisades, l’Europe se pensera
comme Occident chrétien.
Grand voyageur grec
né au V e siècle avant
J.-C., je décris les
pays que je visite et
rassemble les traditions
des peuples qui y vivent dans
un ouvrage intitulé Enquêtes, ce
qui fait de moi l’un des pères de
l’histoire et de la géographie.
QUI SUIS-JE
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• Dans l’Antiquité, l’extension de l’Europe
dépend bien sûr de la connaissance des terres,
dont certaines ne sont pas encore explorées,
mais aussi de la reconnaissance d’une culture
commune. Les territoires hellénisés dans le
bassin méditerranéen se pensent comme
appartenant à un même monde parlant la même
langue et partageant les mêmes valeurs, qui
s’oppose au monde « barbare », qui ne parle pas
grec et ne connaît pas la citoyenneté. L’empire
romain unifiera les territoires conquis sous une
administration commune, accordera de plus en
plus largement la citoyenneté à leurs habitants,
et sa langue, le latin, donnera naissance aux
• Plus près de nous, en dépit d’un territoire
largement asiatique, la Russie du XVIII e siècle
apparaît avec évidence comme appartenant
à l’Europe lorsque, gouvernée par Pierre le
Grand ou Catherine II, elle s’ouvre aux idées des
philosophes des Lumières.
Europe, une
princesse asiatique !
Europe est une figure de la mythologie grecque.
Le mythe le plus célèbre fait d’elle une princesse
phénicienne (la Phénicie correspond à peu près au
Liban actuel, en Asie, donc !). Voici son histoire : un
jour qu’elle se trouvait sur le rivage de Tyr, sa ville
natale, un taureau d’une éclatante blancheur s’approche
d’elle. D’abord effrayée, elle finit par le caresser puis
monte sur son dos. Et le taureau l’emporte à travers la
mer… Ce taureau n’est autre que Zeus, le roi des dieux
qui prend volontiers des formes variées pour séduire
les mortelles ! Il la conduit jusqu’en Crète (Grèce). De
leur union naissent trois fils : Minos,
Sarpédon et Rhadamanthe. Zeus
marie Europe au roi de Crète, qui
adopte ses enfants. Les frères
d’Europe quitteront à leur tour
Tyr pour la Grèce et, parmi leurs
descendants, il y aura Œdipe,
mais c’est une autre histoire !
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