RAPPORT Valorisation de la Recherche - Inspection Générale des ...
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- Résumé du rapport, page 3 -<br />
Le système <strong>de</strong>s unités mixtes <strong>de</strong> recherche donne en outre lieu à une augmentation<br />
continue <strong>de</strong>puis quinze ans <strong>de</strong> <strong>la</strong> copropriété <strong>de</strong>s brevets entre établissements, ce qui entraîne<br />
<strong>de</strong>s lour<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> gestion qui se traduisent in fine par <strong>la</strong> moindre valorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété<br />
intellectuelle.<br />
La création d’entreprises issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche publique, autre vecteur <strong>de</strong> sa<br />
valorisation, s’est en revanche révélée particulièrement dynamique <strong>de</strong>puis 1999, puisque le<br />
rythme annuel <strong>de</strong> créations a été multiplié par plus <strong>de</strong> trois entre le milieu <strong>de</strong>s années quatrevingt<br />
dix et <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 1999-2002.<br />
Mais les résultats sont moins encourageants au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong>s<br />
entreprises créées : moins d’une entreprise en activité sur dix a atteint après quatre ans un<br />
niveau <strong>de</strong> chiffre d’affaires d’un million d’euros ou <strong>de</strong> vingt sa<strong>la</strong>riés, et les grands succès restent<br />
rares. Comme pour les revenus <strong>de</strong> licence, les réussites ne concernent qu’un petit nombre<br />
d’organismes. Les start-up issues du CEA et <strong>de</strong> l’INRIA croissent plus que les autres.<br />
Si les incubateurs et les fonds d’amorçage ont pu favoriser l’augmentation <strong>de</strong>s<br />
créations <strong>de</strong>puis 1999, le dispositif est <strong>de</strong>venu trop complexe et peu adapté à <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong>s<br />
objectifs premiers que sont <strong>la</strong> rapidité du transfert <strong>de</strong> technologie <strong>de</strong>s <strong>la</strong>boratoires vers le<br />
marché et l’implication <strong>de</strong>s acteurs privés. Le foisonnement <strong>de</strong>s structures, leur cloisonnement,<br />
leur localisation parfois éloignée <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> recherche engendrent <strong>de</strong>s niveaux d’activité<br />
insuffisants et une sélectivité insuffisante <strong>de</strong>s projets.<br />
Enfin, si les échanges humains constituent un <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s les plus efficaces <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
valorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche, peu d’évolutions sont notables <strong>de</strong>puis 1999. La situation que<br />
connaît <strong>la</strong> France est ici particulièrement défavorable. Les jeunes docteurs <strong>de</strong>meurent faiblement<br />
employés par le secteur privé et <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong>s chercheurs publics vers les entreprises, malgré<br />
les mesures dérogatoires prévues au statut général <strong>de</strong>s fonctionnaires, reste symbolique : <strong>de</strong>puis<br />
1997, elle ne concerne annuellement que 0,2% <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> chercheurs et enseignantschercheurs.<br />
Au total, les progrès accomplis <strong>de</strong>puis 1999 ne suffisent pas à faire progresser <strong>la</strong><br />
position <strong>de</strong> <strong>la</strong> France au niveau international. Les contrats avec les entreprises financent 13% <strong>de</strong><br />
recherche académique en Allemagne, 6% au Royaume-Uni et 5% aux États-Unis, mais<br />
seulement 3% en France. La valorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété intellectuelle représente, selon les<br />
années, entre 3% et 5% du budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche aux États-Unis, contre 1% en France.<br />
Plus généralement, <strong>la</strong> mission a pu constater qu’à <strong>de</strong> très rares exceptions près, nos<br />
meilleurs établissements ne rivalisent pas avec leurs équivalents étrangers visités en Allemagne,<br />
en Belgique, aux États-Unis, au Japon, au Royaume-Uni et en Suisse.<br />
II. Les handicaps structurels<br />
L’érosion <strong>de</strong> <strong>la</strong> position technologique <strong>de</strong> l’Europe par rapport aux États-Unis et<br />
aux pays émergents d’Asie a principalement été attribuée, <strong>de</strong>puis le milieu <strong>de</strong>s années 1990, à <strong>la</strong><br />
faible capacité <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche publique vers l’industrie.<br />
Cependant, dans le cas français, il n’est pas certain que <strong>la</strong> principale faiblesse se situe davantage<br />
dans le coup<strong>la</strong>ge entre les sphères publique et privée que dans <strong>la</strong> R-D <strong>de</strong>s entreprises, d’une<br />
part, et dans <strong>la</strong> qualité et l’organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche publique, d’autre part.