SCARABÃE - Energies Renouvelables
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SCARABÉE<br />
Bulletin de liaison du réseau<br />
des experts de l’énergie décentralisée<br />
N° 10 - novembre 2002<br />
1. 18 e conférence<br />
européenne<br />
photovoltaïque à Rome<br />
2. Systèmes d’énergie<br />
individuels et financement<br />
personnalisé<br />
4. Hommage<br />
à Michel Rodot<br />
5. Baromètre du solaire<br />
photovoltaïque : 39,2 %<br />
de croissance en 2001<br />
25. Photovoltaïque :<br />
horizons 2020<br />
26. Itinéraire<br />
du photovoltaïque<br />
en Guyane<br />
30. Brèves<br />
Fondation<br />
Énergies<br />
pour le Monde<br />
Usine Photowatt/France<br />
p. 18 L’électricité rurale décentralisée<br />
en Argentine, en Inde, au Mexique et au Brésil
Éditorial<br />
Johannesburg suite…<br />
En deuxième position dans l’ordre des priorités du<br />
Sommet, et grâce à une initiative de l’Europe, l’énergie<br />
aura été l’objet de multiples débats, tractations et<br />
confrontations. Considéré comme un facteur essentiel du<br />
développement durable, l’approvisionnement énergétique<br />
a vu s’affronter les camps dans une bataille au sein<br />
de laquelle les énergies renouvelables ont focalisé tous<br />
les débats.<br />
Même si elles n’ont pas abouti à des résolutions chiffrées,<br />
ce que beaucoup espéraient, ces discussions ont<br />
permis, à minima, de donner à ces énergies respectueuses<br />
de l’environnement la légitimité de s’inscrire<br />
dans les priorités des actions de développement.<br />
Il en va alors de notre responsabilité, promoteurs<br />
et acteurs de ces énergies au nord comme au sud,<br />
de redoubler nos efforts de conviction auprès des instances<br />
politiques aux plus hauts niveaux, qu’elles soient<br />
nationales ou régionales, pour inscrire l’utilisation<br />
des énergies renouvelables, comme l’une des priorités<br />
des prochaines années. Sans énergie, pas d’activités<br />
économiques, pas de services publics.<br />
C’est dans cette dynamique que s’inscrit ce numéro qui<br />
présente, en particulier, deux outils développés par<br />
l’Observatoire des énergies renouvelables, capables de<br />
visualiser l’évolution de leur utilisation et d’en rendre<br />
compte :<br />
- le baromètre du photovoltaïque, instrument de mesure<br />
de l’évolution de la filière ;<br />
- un 1 er suivi des programmes d’ERD dans 4 pays du sud.<br />
Il en va également de notre responsabilité de susciter<br />
le montage de vastes programmes de développement<br />
faisant appel aux énergies renouvelables et d’en imaginer<br />
les modalités financières. C’est à ces conditions qu’un<br />
bilan positif pourra être fait lors d’un prochain sommet.<br />
Yves Maigne,<br />
directeur de la Fondation Énergies pour le Monde<br />
Éditeur Tél. : 33 (0) 1 44 18 00 80 – Fax : 33 (0) 1 44 18 00 36<br />
E. mail : systemes.solaires@energies-renouvelabes.org<br />
L’OBSERVATEUR DES ÉNERGIES RENOUVELABLES<br />
146, rue de l’Université - 75007 Paris - www.energies-renouvelables.org<br />
Directeur de la publication : Alain Liébard<br />
Rédacteur en chef : Yves-Bruno Civel<br />
Impression : Imprimeries de Champagne - Dépôt légal : 4 e<br />
trimestre 2002 - ISSN : en cours
Compte rendu<br />
18 e conférence européenne<br />
photovoltaïque à Rome<br />
La 18 e conférence européenne photovoltaïque * s’est tenue à Rome du 7 au<br />
11 octobre dernier. Elle a réuni plus de 700 participants, venus de 57 pays.<br />
Jean-Louis Bal, président de cette manifestation, nous livre les principales conclusions<br />
des débats.<br />
L<br />
e premier constat est que le<br />
marché du photovoltaïque<br />
continue sa belle progression<br />
suivant les mêmes tendances : avec<br />
plus de 25 % de croissance annuelle,<br />
il devrait atteindre les 430 MWc vendus<br />
en 2002 contre 338 MWc en 2001<br />
(source Strategies Unlimited).<br />
L’essentiel de cette croissance vient<br />
des marchés allemand et japonais,<br />
même si l’activité d’autres pays,<br />
comme les Pays-Bas, l’Italie ou la<br />
Suisse, commence à émerger. Le Japon<br />
a particulièrement impressionné,<br />
avec de gros volumes de production,<br />
et des prix à la baisse : la concurrence<br />
s’annonce ardue pour les fabricants<br />
européens sur le marché.<br />
Les tarifs d’achat plébiscités<br />
Les mécanismes les plus incitatifs<br />
restent les tarifs d’achat (Allemagne)<br />
ou les subventions à l’investissement<br />
(Japon), mais des démarches plus<br />
“marketing” comme aux Pays-Bas<br />
(tarification verte) ou en Suisse (kWh<br />
solaire vendu via une bourse gérée<br />
par des compagnies d’électricité)<br />
montrent des résultats intéressants.<br />
Le marché espagnol ne démarre pas<br />
vraiment malgré une tarification<br />
incitative, celle-ci n’étant pas garantie<br />
pour une durée suffisante.<br />
L’électrification rurale dans les pays<br />
en développement reste le parent<br />
pauvre du marché avec moins<br />
de 10 % de la puissance installée.<br />
L’intégration du photovoltaïque à l’enveloppe<br />
du bâtiment fut l’un des leitmotiv<br />
de la conférence, beaucoup<br />
regrettant l’insuffisante coopération<br />
entre ingénieurs et architectes qui<br />
aboutit parfois à des non-sens techniques.<br />
Cette intégration est néanmoins<br />
reconnue comme une des<br />
voies préférentielles du développement<br />
du photovoltaïque.<br />
W. Hofmann (RWE) fait notamment<br />
remarquer qu’un mètre carré de façade<br />
coûte 300 euros en granite,<br />
200 euros en vitrage isolant et<br />
400 euros en photovoltaïque avec<br />
des éléments de grande qualité<br />
esthétique, avec en sus un revenu<br />
apporté par la vente du courant.<br />
Intégration au bâtiment<br />
et reconnaissance sociale<br />
Par ailleurs, Robert Johnson (Strategies<br />
Unlimited) souligne qu’une<br />
condition au décollage du marché est<br />
la reconnaissance par les consommateurs<br />
de l’impact de l’énergie sur la<br />
qualité de vie et de la possibilité d’influencer<br />
cet impact en faisant le choix<br />
du solaire. Cette reconnaissance<br />
sociale peut être accélérée par l’installation<br />
du photovoltaïque sur des<br />
bâtiments publics et, en particulier,<br />
sur des écoles. Une fois encore,<br />
l’Allemagne montre l’exemple avec<br />
plus de 1 000 écoles équipées qui<br />
permettront dans les dix ans à venir à<br />
plus d’un million de jeunes de se<br />
familiariser avec le solaire.<br />
Du point de vue technologique, le silicium<br />
cristallin (cSi) semble vraiment<br />
indétrônable et son potentiel de progression<br />
reste élevé. Selon Tim<br />
Bruton (Directeur R & D chez BP<br />
Solar), le coût du Wc en cSi descendra<br />
en dessous de 0,80 euro avec des<br />
unités de fabrication de 500 MWc/an,<br />
sans évolution technologique. Or,<br />
dès aujourd’hui, des unités de 100<br />
et 200 MWc de capacité sont en<br />
construction. Si le marché continue<br />
sa progression actuelle, il ne fait<br />
pas de doute que des unités de<br />
500 MWc/an verront le jour avant la<br />
fin de la décennie. Le chiffre d’affaires<br />
prévu pour 2020 pour l’industrie est<br />
estimé à 70 milliards d’euros avec<br />
des retombées essentiellement dans<br />
les pays qui investissent aujourd’hui<br />
dans la technologie.<br />
La question<br />
du développement relancée<br />
Enfin, il fut beaucoup question du<br />
Sommet de Johannesburg, certes<br />
globalement décevant, mais qui laisse<br />
entrevoir de meilleures perspectives<br />
pour l’électrification rurale décentralisée<br />
notamment grâce à l’initiative<br />
européenne “Energy for poverty eradication<br />
and sustainable development”.<br />
Il est maintenant reconnu dans<br />
la communauté photovoltaïque que la<br />
technologie fait partie de la gamme<br />
des solutions qui doit permettre d’apporter<br />
aux populations pauvres des<br />
services énergétiques susceptibles de<br />
créer de la valeur économique ajoutée<br />
et, donc, de briser le cercle vicieux<br />
de la pauvreté. Le secteur photovoltaïque<br />
se joindra donc à l’initiative<br />
européenne dans sa construction de<br />
mécanismes innovants de financement<br />
et dans l’édification de savoirfaire<br />
au sein des pays en développement.<br />
La conférence s’est achevée avec l’annonce<br />
de la tenue à Paris en juin 2004<br />
de la 19 e Conférence et Exposition<br />
Photovoltaïque Européenne.<br />
Jean-Louis Bal,<br />
directeur-adjoint du bâtiment et des énergies<br />
renouvelables à l’Ademe<br />
* La conférence était organisée par WIP-<br />
Munich et ETA-Florence avec le soutien<br />
de la Commission européenne, de l’Ademe,<br />
de l’Enel, de l’Enea et du ministère italien<br />
de l’Environnement.<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
1
Crédit énergie<br />
Systèmes d’énergie individuels<br />
et financement personnalisé<br />
L’acquisition d’un système solaire à usage individuel est une opération bien trop<br />
coûteuse pour la majorité des familles rurales. Des systèmes de crédit énergie ont<br />
donc été mis en place s’adaptant aux besoins et aux capacités financières des usagers.<br />
Explications.<br />
E<br />
n octobre dernier, s’est tenu à<br />
Ouagadougou un séminaire<br />
sur les mécanismes de crédit<br />
pour l’acquisition de petits systèmes<br />
solaires individuels. Avec l’appui de<br />
l’Institut de l’énergie et de l’environnement<br />
de la Francophonie et de<br />
l’Ademe, il a permis de réunir une<br />
quarantaine de personnes de la<br />
sous-région, de faire le point sur les<br />
actions en cours et de définir les<br />
conditions de succès de telles initiatives.<br />
Cette manifestation fournit<br />
l’occasion de présenter succinctement<br />
les modalités d’un mécanisme<br />
financier qui s’intègre dans la palette<br />
des instruments devant permettre<br />
un accroissement de l’accès aux services<br />
de l’électricité des populations<br />
n’ayant pas accès aux réseaux de<br />
distribution.<br />
Comme dans beaucoup d’autres<br />
secteurs (construction, intrants agricoles,<br />
etc.), des modalités de crédit<br />
pour échelonner les paiements et<br />
adapter le montant et la fréquence<br />
des échéances aux capacités financières<br />
du client, ont été élaborées.<br />
Pourtant le produit, système énergétique<br />
individuel innovant (système<br />
solaire, pico-centrale hydraulique,<br />
petite éolienne) et la clientèle, relativement<br />
pauvre, souvent faiblement<br />
bancarisée et rurale, font de cette<br />
modalité, un mécanisme encore peu<br />
développé, une initiative risquée et<br />
laborieuse.<br />
Des acteurs compétents<br />
et complémentaires<br />
À l’exception des situations où un<br />
vendeur est en mesure de jouer les<br />
différents rôles de fournisseur et<br />
banquier, pas moins de cinq acteurs,<br />
aux rôles complémentaires, doivent<br />
encore aujourd’hui être rassemblés<br />
pour assurer la réussite d’une opération<br />
de crédit énergie et répondre<br />
aux attentes des prospects :<br />
- un fournisseur de matériels, suffisamment<br />
expérimenté pour<br />
connaître la flexibilité que demande<br />
un métier nouveau, avec les risques<br />
techniques et commerciaux que<br />
représente une clientèle éloignée,<br />
souvent éparpillée, sans compétence<br />
technique ;<br />
- une institution bancaire formelle<br />
ou informelle, connaissant et ayant<br />
confiance en sa clientèle, aux revenus<br />
souvent saisonniers, rythmés<br />
par les récoltes, bonnes ou mauvaises<br />
selon les années, ouverte à<br />
l’innovation et prête à prendre les<br />
risques qu’elle suscite ;<br />
- les pouvoirs publics, nécessairement<br />
impliqués dans toute initiative<br />
visant à accroître l’accès à l’énergie,<br />
facteur de développement économique<br />
et social, dont l’engagement<br />
par une exonération des droits<br />
de douane, une éventuelle baisse<br />
de la TVA, crée un environnement<br />
favorable ;<br />
- une structure de sensibilisation,<br />
dont la connaissance des prospects<br />
et du produit, permettra au travers<br />
de séances d’information, de brochures<br />
ou messages radio, de rencontres<br />
en groupes ou individuelles,<br />
un marketing adapté, un<br />
accompagnement avant et après<br />
toute transaction ;<br />
- un promoteur de projet, capable,<br />
après avoir détecté la demande initiale,<br />
de réunir les acteurs cités, et<br />
d’assurer leur cohésion malgré des<br />
cultures, des compétences et des<br />
intérêts très divers, la mise en place<br />
d’un code de procédures définissant<br />
aussi concrètement que possible,<br />
leur rôle, tout au long du lancement<br />
du mécanisme, et la gestion des difficultés<br />
qui ne manqueront pas de<br />
survenir.<br />
Projets en cours<br />
et expériences<br />
Plusieurs expériences, faisant appel à<br />
des modalités appropriées de crédit,<br />
ont été lancées, principalement en<br />
milieu anglophone, et ont permis la<br />
commercialisation de systèmes<br />
solaires à usage individuel.<br />
Au Bangladesh, la Grameen Shakti,<br />
filiale de la célèbre Grameen Bank,<br />
initiatrice du micro-crédit, maîtrise,<br />
en son sein, la globalité du système<br />
et joue à elle seule, les multiples<br />
rôles de fournisseur/installateur, banquier,<br />
structure de sensibilisation.<br />
Son statut lui permet aussi de bénéficier<br />
de l’exonération des droits de<br />
douane. Ainsi, au-delà de la mise en<br />
place du crédit, elle fournit, installe et<br />
entretient les systèmes individuels<br />
d’énergie. Courant 2001, plus de<br />
2 000 systèmes solaires photovoltaïques<br />
avaient été vendus.<br />
En revanche au Kenya, deux expériences,<br />
celle de Kenya Rural<br />
Enterprise Programme et de la<br />
Central Bank of Kenya ont suivi deux<br />
approches différentes pour la mise en<br />
œuvre du projet Energy Sector<br />
Management Assistance Programme.<br />
Elles font appel à un partenaire technique,<br />
faisant l’interface entre le fournisseur,<br />
l’institution financière et les<br />
bénéficiaires. Des expériences similaires<br />
ont été montées au Vietnam,<br />
dans le cadre d’une association entre<br />
un fournisseur, Selco, l’Union des<br />
Femmes Vietnamiennes et la Banque<br />
Agricole du Vietnam, au Sri Lanka, en<br />
République dominicaine. En milieu<br />
francophone, une initiative est menée<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
2
Crédit énergie<br />
Les principaux acteurs du crédit énergie<br />
Fournisseurs<br />
Chargés de fournir, installer et entretenir<br />
les systèmes photovoltaïques et leurs<br />
composants. Apportent des garanties<br />
et changent les équipements en cas<br />
de défaillance.<br />
Organisme financier<br />
Délivre un crédit aux acquéreurs<br />
et se charge du recouvrement<br />
des échéances de remboursement,<br />
selon des modalités adaptées.<br />
Pouvoirs publics<br />
Donnent leur accord aux modalités et<br />
créent un environnement favorable par<br />
une fiscalité appropriée. Assurent un<br />
contrôle de la qualité.<br />
Promoteur<br />
Sensibilise les partenaires locaux et les fédère.<br />
Veille au bon accomplissement des rôles<br />
attribués aux fournisseurs et à l’organisme<br />
de crédit. Suit et évalue l’avancement du projet.<br />
Fournit une assistance technique aux fournisseurs,<br />
à l’organisme de crédit et aux usagers.<br />
Sensibilise les pouvoirs publics.<br />
Doit se retirer dès que les modalités sont bien<br />
rodées.<br />
Les bénéficiaires du projet<br />
Familles rurales.<br />
Structure de sensibilisation<br />
Informe les populations rurales<br />
des outils techniques, financiers<br />
et organisationnels disponibles.<br />
Les accompagne dans leur démarche.<br />
dans la province du Kourritenga, au<br />
Burkina Faso, regroupant sous la<br />
coordination de la Fondation Énergies<br />
pour le Monde, un fournisseur/installateur<br />
: le groupement<br />
Sahel Énergie Solaire/PPI, une coopérative<br />
bancaire : la Fédération des<br />
Caisses Populaires du Burkina Faso,<br />
dotée d’une centaine de caisses en<br />
milieu rural, et une association se<br />
sensibilisation locale : Lagem Zodo.<br />
L’exonération des droits de douane<br />
du matériel importé a été obtenue<br />
grâce à l’intervention du ministère de<br />
l’Énergie et des Mines auprès du<br />
ministère des Finances.<br />
Recommandations<br />
S’il n’existe pas un seul et unique<br />
modèle, ces différentes opérations<br />
permettent de dresser une liste de<br />
recommandations, conditions minimales<br />
au possible succès d’une nouvelle<br />
initiative de crédit énergie.<br />
Elles sont au nombre de cinq :<br />
- l’existence d’une demande solvable<br />
en service de l’électricité ;<br />
- la présence d’une structure projet<br />
locale pour promouvoir le projet,<br />
assurer la cohésion des différents<br />
acteurs et les sensibiliser aux modalités<br />
à respecter ;<br />
- la présence d’acteurs financier, technique<br />
et commercial, à proximité de<br />
la clientèle, sensibles aux aspects<br />
innovants de la démarche ;<br />
- l’acceptation de l’initiative par les<br />
pouvoirs publics et son intégration<br />
dans la politique locale d’électrification<br />
;<br />
- la mise en place d’aides financières<br />
capables de prendre en charge les<br />
coûts de lancement inhérents à de<br />
telles initiatives innovantes.<br />
Au-delà du coût des équipements, raison<br />
même de la mise en place du crédit<br />
énergie, les obstacles et les écueils<br />
à éviter sont nombreux et les principaux<br />
sont :<br />
- l’absence de campagnes de sensibilisation<br />
et d’accompagnement des<br />
partenaires ;<br />
- la mise en place d’une structure<br />
financière dédiée ;<br />
- la proposition d’un type unique de<br />
système d’énergie ;<br />
- l’absence de standards techniques<br />
de qualité et de services de la garantie<br />
;<br />
- la mise à disposition de plusieurs<br />
mécanismes d’électrification sur la<br />
zone de l’initiative.<br />
Perspectives<br />
Ce mécanisme de crédit énergie vise<br />
aujourd’hui les équipements de production<br />
d’énergie électrique, auxquels<br />
sont associés des récepteurs,<br />
pour une utilisation majoritairement<br />
domestique. Il serait dommage d’en<br />
rester là.<br />
Il semble en effet opportun d’élaborer<br />
dès maintenant, pour s’inscrire<br />
dans le cadre des programmes<br />
d’électrification rurale décentralisée<br />
en cours de montage, des modalités<br />
permettant à des artisans de s’équiper<br />
d’outils de production électrique<br />
(machines à coudre, appareils de<br />
menuiserie, etc.), faisant place aux<br />
machines manuelles, afin :<br />
- d’une part d’accroître leur capacité<br />
de production ;<br />
- d’autre part d’assurer aux opérateurs<br />
de l’électrification, par le fonctionnement<br />
régulier des machines,<br />
une source stable de revenus.<br />
Ces mêmes applications professionnelles<br />
permettront d’assurer, hors<br />
de leur durée de fonctionnement, la<br />
pérennité de l’alimentation électrique<br />
des usages domestiques.<br />
Une trame générale, en 10 étapes, a<br />
été conçue pour la mise en place<br />
d’un projet crédit énergie. Elle devra<br />
être adaptée en fonction du contexte<br />
local.<br />
Yves Maigne,<br />
directeur de la Fondation Énergies pour<br />
le Monde<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
3
Hommage<br />
Michel Rodot :<br />
un grand chercheur et un ami<br />
M<br />
ichel Rodot nous a quittés<br />
le vendredi 30 mars dernier<br />
au terme d’une vie<br />
placée sous la triple étoile de l’humanisme,<br />
de la recherche et du solaire<br />
photovoltaïque.<br />
Né à Lyon en 1928, il est élève de<br />
l’école polytechnique (X 48) puis,<br />
après un passage rapide dans l’industrie,<br />
il intègre le CNRS en 1954.<br />
Michel Rodot travaille dès 1956 sur<br />
les jonctions P/N éclairées. Il dépose,<br />
avec Henri Valdman, le brevet<br />
Valdman/Rodot en 1960 qui débouche<br />
sur les premières applications industrielles<br />
des photopiles terrestres<br />
mais surtout spatiales.<br />
De 1966 à 1976, il est le directeur du<br />
laboratoire de physique des solides à<br />
Meudon. C’est, comme l’a rappelé<br />
Yves Marfaing lors de la cérémonie<br />
d’adieu, le fameux “Labo Rodot” qui<br />
découvre de nombreux semiconducteurs<br />
propices à la conversion<br />
de l’énergie solaire en électricité<br />
et forme plusieurs générations de<br />
chercheurs. De 1976 à 1981, Michel<br />
dirige le premier programme interdisciplinaire<br />
de recherche sur l’énergie<br />
solaire (Pirdes) et préside à ce<br />
titre le conseil scientifique du<br />
Commissariat à l’énergie solaire<br />
(Comes). Par la suite, il devient un<br />
expert écouté auprès de l’Union<br />
européenne. Apprécié de la communauté<br />
scientifique photovoltaïque, il<br />
mène différentes missions et études<br />
dans le cadre de la direction de la<br />
recherche à Bruxelles.<br />
Quand il n’est pas dans son labo,<br />
Michel est sur le terrain : celui des<br />
idées et celui de l’action. C’est là que<br />
nous l’avons le mieux connu.<br />
Administrateur très actif de l’Observatoire<br />
des énergies renouvelables<br />
dès 1980, il fait partie de la poignée<br />
d’hommes qui fondera “Énergies<br />
pour le Monde”. Il est à nos côtés au<br />
Mali lors de notre premier programme<br />
de pompage solaire photovoltaïque<br />
dans la région du Mandé. Son<br />
expertise et sa sagesse font de lui un<br />
homme respecté sur les campus du<br />
tiers-monde, comme dans les assemblées<br />
de villageois avec lesquelles il<br />
aimait échanger.<br />
Avec Alain Liébard, le président de la<br />
Fondation Énergies pour le Monde, il<br />
ouvre le programme énergie-solidarité<br />
au Vietnam qui compte aujourd’hui<br />
plus de cent villages électrifiés par le<br />
solaire. Il construit cette action avec<br />
le professeur Tuan, son homologue à<br />
Ho Chi Minh, et avec Madame Tô, un<br />
des nombreux docteurs en physique<br />
des solides qu’il a formés à Meudon.<br />
Michel, qui a la force de la conviction,<br />
demande à ses amis chercheurs vietnamiens<br />
du Solarlab de quitter les<br />
manips scientifiques pour faire du<br />
terrain et électrifier les campagnes.<br />
Ce qu’ils feront avec enthousiasme et<br />
talent.<br />
La pédagogie est une de ses exigences,<br />
il est l’inspirateur et le directeur,<br />
avec Abdelhanine Benallou, du<br />
livre “Électricité solaire au service du<br />
développement rural”. Cet ouvrage,<br />
précurseur de la question de l’électricité<br />
rurale décentralisée, est un grand<br />
succès. Plusieurs fois réimprimé, il<br />
fait aujourd’hui l’objet d’une réédition<br />
DR<br />
remise à jour que Michel n’aura pas<br />
vue et dont nous savons qu’il en<br />
aurait été enchanté. Pédagogue, il<br />
l’est encore, à l’école d’été de<br />
l’Unesco où il initie des cadres des<br />
pays en développement aux subtilités<br />
de l’électricité solaire.<br />
Parallèlement, il devient un remarquable<br />
chroniqueur scientifique qui<br />
s’exprime dans les colonnes de<br />
“Systèmes Solaires”. Là, avec bienveillance<br />
et constance, il forme les<br />
journalistes de l’équipe à la complexité<br />
du photovoltaïque. Il défend la<br />
recherche et l’ensemble des filières,<br />
y compris les couches minces,<br />
témoignant d’une curiosité toujours<br />
en éveil. À la retraite, en 1994, il collabore<br />
de plus en plus à<br />
la revue et signe également des<br />
textes plus polémiques et engagés<br />
sous le pseudonyme transparent<br />
de “Phosphore”.<br />
Dans cette période, il nous accompagne,<br />
avec le titre de conseiller<br />
scientifique de la rédaction, dans<br />
tous les congrès photovoltaïques<br />
européens : Montreux, Lisbonne,<br />
Amsterdam, Nice… En ces lieux, où<br />
l’équipe de Systèmes Solaires<br />
fabrique le journal quotidien du<br />
congrès, et malgré d’autres fonctions<br />
officielles, il est de ceux qui,<br />
infatigablement, suggèrent et produisent<br />
textes de fond, interviews…<br />
En ces différents lieux, il est un compagnon<br />
courtois, fraternel et discret.<br />
Quelquefois, il livre des bribes de<br />
son expérience d’homme debout.<br />
Derrière la pudeur et la modestie non<br />
affectées, on discerne la droiture de<br />
l’itinéraire et un sens donné à la vie.<br />
Demain dans nos Conseils, dans la<br />
salle de rédaction de Systèmes<br />
Solaires, ou au prochain congrès<br />
photovoltaïque de Rome, ce n’est pas<br />
ton ombre qui sera là, Michel, mais<br />
ton soleil.<br />
Yves-Bruno Civel, rédacteur en chef<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
4
LE BAROMÈTRE DU SOLAIRE<br />
PHOTOVOLTAÏQUE<br />
PHOTOVOLTAIC ENERGY<br />
BAROMETER<br />
st<br />
EurObserv’ER 5<br />
DFS<br />
La croissance mondiale 2001 du photovoltaïque<br />
a surpris tous les spécialistes, y compris<br />
les plus optimistes. Plus de 400 MWc<br />
de cellules PV sont sorties des usines<br />
en 2001 contre 288 MWc l’année<br />
précédente. Et au vu des investissements<br />
réalisés ou programmés, les perspectives<br />
de croissance pour les années à venir sont<br />
plus qu’encourageantes.<br />
All the specialists, even the most optimistic<br />
among them have been surprised by<br />
the worldwide growth of the photovoltaic<br />
sector in 2001. More than 400 MWp of PV<br />
cells left the factories in 2001 vs. 288 MWp<br />
for the year before. In light of the investments<br />
already made or planned on,<br />
the sector’s growth over the years to come<br />
is more than encouraging.<br />
39,2 %<br />
DE CROISSANCE<br />
EN 2001<br />
39,2%<br />
GROWTH<br />
IN 2001<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
PHOTOVOLTAIC ENERGY BAROMETER - JUNE 2002
6<br />
EurObserv’ER<br />
le baromètre du photovoltaïque<br />
G1<br />
La réussite actuelle de l’industrie<br />
photovoltaïque n’est pas le fait du<br />
hasard. Elle est le fruit de plus de<br />
20 années de travaux de recherche<br />
et développement qui ont permis de<br />
fiabiliser les systèmes et d’augmenter<br />
les taux de rendement des panneaux<br />
solaires. La mondialisation<br />
du marché des photopiles est indéniablement<br />
une autre clé de ce succès.<br />
Elle a créé une émulation entre<br />
les différentes régions du monde,<br />
non seulement chez les industriels<br />
mais également au niveau des programmes<br />
de recherche nationaux<br />
Évolution de la<br />
production mondiale<br />
de cellules<br />
photovoltaïques<br />
(en MWc).<br />
Evolution of worldwide<br />
photovoltaic<br />
cells production<br />
(in MWp).<br />
financés directement par les<br />
gouvernements. Les résultats de<br />
cette concurrence technologique et<br />
industrielle sont éloquents. Le marché<br />
mondial a crû en moyenne de<br />
41,7 % par an de 1999 à 2001, soit<br />
un doublement de la production<br />
mondiale de cellules PV en l’espace<br />
de trois ans (graphique 1).<br />
Plusieurs technologies<br />
sur le marché<br />
La forte augmentation des volumes<br />
produits a principalement concerné<br />
la technologie silicium polycristal-<br />
line (graphique 2). Elle représente<br />
désormais plus de la moitié de la<br />
production PV mondiale (50,2 % en<br />
2001 contre 48,9 % en 2000). La<br />
technologie monocristalline, malgré<br />
un taux de rendement énergétique<br />
plus important (tableau 1),<br />
continue de perdre des parts de<br />
marché (-2,8 % de 2000 à 2001).<br />
Elle ne représente plus que 34,6 %<br />
du marché 2001 alors qu’elle faisait<br />
pratiquement jeu égal avec le polycristallin<br />
en 1999. La raison est<br />
essentiellement économique. La<br />
technologie monocristalline, plus<br />
chère, utilise des barres pures de<br />
silicium employées aussi dans la<br />
fabrication des puces électroniques.<br />
Le silicium polycristallin est, quant<br />
à lui, obtenu par la refonte des<br />
chutes de silicium monocristal. Son<br />
taux de rendement est légèrement<br />
inférieur mais il est beaucoup<br />
moins cher à l’achat.<br />
La très forte augmentation de la<br />
production de cellules silicium polycristallines<br />
a mécaniquement une<br />
influence sur la place des autres<br />
technologies. La diminution de part<br />
de marché du silicium amorphe<br />
(8,9 % en 2001 contre 9,5 %<br />
en 2000) doit donc être nuancée.<br />
Ce matériau, obtenu par dépôt de<br />
couches minces sur du verre, n’est<br />
PV News, EurObserv’ER 2002<br />
The present success of the photovoltaic industry is not<br />
just a matter of chance. It is the fruit of more than 20 years<br />
of work in research and development that have made it<br />
possible to make systems reliable and increase the efficiency<br />
and output of solar panels. The globalisation of the<br />
solar cell market is undeniably another key to this success<br />
story. It has created a spirit of competition between the<br />
different regions of the world, not only for industrialists, but<br />
also with respect to national research programmes financed<br />
directly by government. The results of this technological<br />
and industrial competition speak for themselves. The world<br />
market grew an average of 41.7% per year from 1999 to<br />
2001, i.e. a doubling of worldwide PV cell production in only<br />
three years time (graph 1).<br />
The strong increase in the volumes produced has mainly<br />
concerned polycrystalline silicon technology (graph 2). It<br />
now represents more than half of worldwide PV production<br />
(50.2% in 2001 vs. 48.9% in 2000). In spite of a higher<br />
energy efficiency and output (table 1), monocrystalline technology<br />
continues to lose market shares (- 2.8% from 2000<br />
to 2001). It represented only 34.6% of the 2001 market,<br />
while it had been nearly equal to that of polycrystalline in<br />
1999. The reason for this is an essentially economic one.<br />
Monocrystalline technology, which is more expensive, uses<br />
pure bars of silicon such as those which are also used in the<br />
production of electronic chips. Polycrystalline silicon is<br />
obtained by remelting the monocrystal silicon discards. Its<br />
efficiency/output is slightly lower, but it is much cheaper at<br />
purchase.<br />
Several technologies on the market<br />
The very large increase in production of polycrystalline silicon<br />
cells obviously has an influence on the places of the<br />
other technologies. The decrease in the market share of<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
BAROMÈTRE DU PHOTOVOLTAÏQUE - JUIN 2002
7photovoltaic energy barometer<br />
EurObserv’ER<br />
que partiellement en concurrence<br />
avec la technologie polycristalline.<br />
En effet, le rendement plus faible<br />
de l’amorphe (6 à 8 %) le destine<br />
essentiellement à des applications<br />
de faible puissance et à la production<br />
d’énergie dite “embarquée” (caravaning,<br />
calculatrices, montres…). Sa<br />
valeur ajoutée se trouve dans le<br />
service rendu plutôt que dans<br />
l’énergie produite. La production<br />
mondiale de cellules amorphes<br />
ches minces (CIS, CIGS, CdTe)<br />
représenteront à terme une alternative<br />
à la technologie cristalline. Avec<br />
cette technologie, le semi-conducteur<br />
est économisé car il est appliqué<br />
sous forme de spray et non pas<br />
scié dans la masse. Cette méthode<br />
de fabrication devrait, dans l’avenir,<br />
réduire significativement les coûts<br />
de production. Les nouvelles couches<br />
minces représentaient en<br />
2001 une production de l’ordre de<br />
T1<br />
Rendement<br />
énergétique<br />
des différents types<br />
de cellules solaires.<br />
Energy effiency<br />
of different types<br />
of solar cells.<br />
Types<br />
de cellules solaires<br />
Silicium<br />
monocristallin (Si)<br />
Silicium<br />
multicristallin (Si)<br />
Rendement des cellules solaires<br />
Théorique<br />
27,0 %<br />
27,0 %<br />
En laboratoire<br />
24,7 %<br />
19,8 %<br />
Commercialisées<br />
14,0-16,0 %<br />
12,0-14,0 %<br />
Domaines d’applications<br />
Modules de grandes dimensions pour<br />
toits et façades, appareils de faibles<br />
puissances, l’espace (satellite…)<br />
Modules de grande dimension pour<br />
toits et façades, générateurs de toutes<br />
tailles (reliés réseau ou sites isolés)<br />
Arsénure<br />
de gallium (GaAs)<br />
29,0 %<br />
25,7 %<br />
18,0-20,0 %<br />
Systèmes de concentrateur, espace<br />
(satellite…)<br />
Silicium<br />
amorphe (a-Si)<br />
25,0 %<br />
13,0 %<br />
6,0-8,0 %<br />
Appareil de faible puissance,<br />
production d’énergie embarquée<br />
(calculatrice, montres…), modules<br />
de grandes dimensions (intégration<br />
dans le bâtiment)<br />
Séléniure de Cuivre-<br />
Indium-Gallium (CIGS)<br />
27,5 %<br />
18,2 %<br />
10,0-12,0 %<br />
Appareils de faibles puissances,<br />
modules de grandes dimensions<br />
(intégration dans le bâtiment)<br />
Tellurure<br />
de Cadmium (CdTe)<br />
28,5 %<br />
16,0 %<br />
8,0 %<br />
Modules de grandes dimensions<br />
(intégration dans le bâtiment)<br />
Silicium cristallin<br />
en couche mince (Si)<br />
27,0 %<br />
16,4 %<br />
9,0-11,0 %<br />
Module non spécifique<br />
Shell Solar 2002<br />
noncrystalline (amorphous) silicon (8.9% in 2001 vs. 9.5%<br />
in 2000) must therefore be qualified. This material, obtained<br />
by depositing thin layers on the glass, is only partially in<br />
competition with polycrystalline technology. Because of the<br />
lower efficiency/output of noncrystalline silicon (6% to<br />
8%), it is essentially intended for low power applications<br />
and for production of so-called “on board” energy (caravanning<br />
and recreational vehicles, calculators, watches, etc.).<br />
Its added value is found in the service provided rather than<br />
in the amount of energy produced. Worldwide noncrystalline<br />
cell production has gone from 27.5 MWp in 2000 up to<br />
35.8 MWp in 2001. The silicon ribbon (which has the particularity<br />
of being flexible) developed by RWE Solar and the<br />
est passée de 27,5 MWc en 2000 à<br />
35,8 MWc en 2001.<br />
Le silicium ruban (qui a la particularité<br />
d’être flexible) développé par<br />
RWE Solar et le film de silicium<br />
développé par Astropower sont des<br />
technologies plus prometteuses.<br />
Elles ont gagné 1,3 % de part de<br />
marché et représentent désormais<br />
5,6 % du marché mondial avec<br />
22,5 MWc produits en 2001. Encore<br />
confidentielles, les nouvelles cousilicon<br />
film developed by Astropower are more promising<br />
technologies. They have gained 1.3% of market share and<br />
now represent 5.6% of the world market with 22.5 MWp<br />
produced in 2001. Still unknown to many, the new thin<br />
layers (CIS, CIGS, CdTe) will represent, in time, an alternative<br />
to crystalline technology. With this technology, the<br />
semi-conductor is economised since it is applied in the<br />
form of spray and not cut in the mass. In the future, this<br />
production method should significantly reduce production<br />
costs. In 2001, the new thin layers segment represented<br />
production to the order of 2.8 MWp, i.e. 0.7% of world<br />
production. The cells produced from cadmium telluride<br />
(CdTe) do not have a middle term future, since the relative<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
PHOTOVOLTAIC ENERGY BAROMETER - JUNE 2002
8<br />
EurObserv’ER<br />
le baromètre du photovoltaïque<br />
2,8 MWc soit 0,7 % de la production<br />
mondiale. Les cellules produites<br />
à partir de Tellurure de Cadmium<br />
(CdTe) n’ont pas d’avenir à<br />
moyen terme, la relative toxicité de<br />
ses composants rendant cette filière<br />
peu appropriée à une diffusion<br />
grand public. En revanche, les<br />
couches minces au Séléniure de<br />
Cuivre Indium (CIS) semblent<br />
beaucoup plus prometteuses.<br />
Industriels japonais<br />
contre pétroliers<br />
Premier pays producteur de semiconducteurs,<br />
le Japon a confirmé<br />
sa place de leader mondial de<br />
la production de cellules avec<br />
170,4 MWc (tableau 1). La part de<br />
marché des producteurs japonais<br />
est cependant en léger recul avec<br />
42,4 % en 2001 contre 44,6 % en<br />
2000 (graphique 3). Idem, pour la<br />
production américaine de photopiles<br />
avec 24,9 % de part de marché<br />
en 2001 contre 26 % en 2000. Le<br />
doublement de la production allemande<br />
(+107,8 % en 2001) et espagnole<br />
(+97,5 % en 2001) permet à<br />
l’Europe de gagner 3,2 % de parts<br />
de marché sur ses concurrents. La<br />
part du reste du monde, essentiellement<br />
représenté par l’Inde, l’Australie<br />
et Taïwan est également en<br />
augmentation avec 8,4 % en 2001<br />
(contre 8,1 % en 2000).<br />
La société japonaise Sharp est<br />
parvenue à maintenir sa place<br />
de leader dans l’industrie photovoltaïque<br />
pour l’année 2001 (tableaux<br />
3 et 4). Une augmentation<br />
de sa production de 46,8 % (de<br />
film/ruban Si, 5,6%<br />
(22,5 MWc)<br />
poly c-Si, 50,2%<br />
(201,6 MWc)<br />
CIS, 0,2%<br />
(0,715 MWc)<br />
50,4 MWc à 74 MWc) lui a même<br />
permis de grignoter 0,9 % de part<br />
de marché pour atteindre 18,4 %.<br />
Sharp reste encore très mystérieuse<br />
sur sa production de l’année en<br />
cours. Elle devrait selon toute vraisemblance<br />
dépasser la barre des<br />
100 MWc en 2002. Le chiffre d’affaires<br />
du géant japonais devrait<br />
avoisiner les 285 millions d’euros<br />
pour l’année 2001.<br />
BP Solar et Kyocera se partagent la<br />
a Si, 8,9%<br />
(35,8 MWc)<br />
CdTe, 0,5%<br />
(2,1 MWc)<br />
mono c-Si, 34,6%<br />
(138,7 MWc)<br />
G2<br />
Part de marché des<br />
différentes technologies<br />
PV en 2001.<br />
Photon 2002, EurObserv’ER 2002<br />
Market share of<br />
different PV technologies<br />
in 2001.<br />
as leader in the photovoltaic industry for the year 2001<br />
(tables 3 and 4). A 46.8% production increase (from<br />
50.4 MWp to 74 MWp) made it possible for Sharp to nibble<br />
away an additional 0.9% of market share to reach 18.4%.<br />
Sharp continues to be very secretive about its production<br />
for the year in progress. It should, in all likelihood, break<br />
through the 100 MWp mark in 2002. The turnover of<br />
the Japanese giant should be in the neighbourhood of<br />
285 million euro for the year 2001.<br />
BP Solar and Kyocera share the second place position. The<br />
subsidiary of the British petrol giant had a production of<br />
54.4 MWp, i.e. a 30% progression with respect to the<br />
previous year. Its 13.6% market share made it possible for it<br />
to reach a turnover of 262 million euro. BP is hoping for<br />
40% growth this year, which corresponds to a target of<br />
76 MWp. In addition, last July, BP Solar announced a five<br />
fold increase in its solar production in Spain. This expansion<br />
will be made possible by the acquisition of a semiconductor<br />
production plant, Agere System, located in<br />
Madrid. The new plant will be one of the largest PV produtoxicity<br />
of their components do not make this sector very<br />
appropriate for general public distribution. On the other<br />
hand, the thin layers of copper indium selenide (CIS) seem<br />
much more promising.<br />
Japanese industrialists<br />
vs. oil companies<br />
As the leading semi-conductor producer in the world, Japan<br />
has confirmed its first place position in cell production with<br />
170.4 MWp (table 2). Nevertheless, the market share of<br />
Japanese producers has dropped slightly, 42.4% in 2001<br />
vs. 44.6% in 2000 (graph 3). The same situation exists<br />
for American solar cell production, with a 24.9% market<br />
share in 2001 vs. 26% in 2000. The doubling of German<br />
(+107.8% in 2001) and Spanish (+ 97.5% in 2001) production<br />
have made it possible for Europe to gain 3.2% of market<br />
shares over its competitors. The share of the rest of the<br />
world, essentially represented by India, Australia and Taiwan,<br />
is also increasing with 8.4% in 2001 (vs. 8.1% in 2000).<br />
The Japanese firm, Sharp, succeeded in keeping its place<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
BAROMÈTRE DU PHOTOVOLTAÏQUE - JUIN 2002
9photovoltaic energy barometer<br />
EurObserv’ER<br />
seconde place. La filiale du géant<br />
pétrolier britannique a réalisé une<br />
production de 54,4 MWc soit une<br />
progression de 30 % par rapport à<br />
l’année précédente. Sa part de<br />
marché de 13,6 % lui a permis de<br />
réaliser un chiffre d’affaires de<br />
262 millions d’euros. BP espère<br />
une croissance de 40 % cette année<br />
ce qui correspond à un objectif de<br />
T2<br />
Localisation de<br />
la production<br />
de cellules PV<br />
(en MWc).<br />
Localization of<br />
photovoltaic cells<br />
production<br />
(in MWp).<br />
Pays<br />
Espagne<br />
Allemagne<br />
France<br />
Italie<br />
Royaume-Uni<br />
Pays-Bas<br />
Reste UE<br />
Total Europe<br />
Japon<br />
États-Unis<br />
Inde<br />
Australie<br />
Taïwan<br />
Chine<br />
Total monde<br />
76 MWc. BP Solar a par ailleurs<br />
annoncé, en juillet dernier, une<br />
multiplication par cinq de sa<br />
production solaire en Espagne.<br />
Cette expansion se fera par l’acquisition<br />
d’une unité de fabrication de<br />
semi-conducteurs, Agere System,<br />
située à Madrid. La nouvelle unité<br />
sera une des plus grandes usines<br />
PV mondiales avec une production<br />
2000<br />
18,66<br />
15,3<br />
14,6<br />
3,8<br />
1,6<br />
2,2<br />
3<br />
59,16<br />
128,8<br />
74,97<br />
11,96<br />
5,76<br />
5,5<br />
2,5<br />
288,5<br />
2001<br />
36,86<br />
31,8<br />
14,6<br />
6,7<br />
1,6<br />
2,8<br />
3,1<br />
97,46<br />
170,42<br />
99,84<br />
17,01<br />
7,66<br />
6,1<br />
3<br />
401,49<br />
Croissance<br />
en %<br />
97,5%<br />
107,8%<br />
0,0%<br />
76,3%<br />
0,0%<br />
27,3%<br />
3,3%<br />
64,7%<br />
32,3%<br />
33,2%<br />
42,2%<br />
33,0%<br />
10,9%<br />
20,0%<br />
39,2%<br />
programmée de 60 MWc par an. BP<br />
investira plus de 120 millions d’euros<br />
dans ce projet et 600 emplois<br />
seront créés quand l’unité sera pleinement<br />
opérationnelle. L’usine<br />
commencera sa production à la fin<br />
de l’année 2002. BP Solar est<br />
actuellement la seule firme à avoir<br />
une stratégie globale de son activité<br />
photovoltaïque (voir page 60). Elle<br />
dispose actuellement de six unités<br />
de fabrication de cellules réparties<br />
sur quatre continents (quatre produisent<br />
du silicium cristallin et<br />
deux des couches minces). Kyocera<br />
a produit pour sa part 54 MWc de<br />
cellules polycristallines (13,5 % de<br />
part de marché). Shell & Siemens<br />
Solar, en quatrième position, creuse<br />
l’écart avec le fabricant américain<br />
Astropower. La joint-venture, qui<br />
emploie actuellement 1 100 personnes,<br />
a annoncé une production<br />
de 48,3 MWc, ce qui lui a permis de<br />
gagner 1,8 % de part de marché.<br />
Cette entité a récemment été rebaptisée<br />
Shell Solar après le rachat en<br />
avril 2002 par Shell <strong>Renouvelables</strong><br />
de la totalité des actions de Siemens<br />
Solar (détenu par Siemens AG et<br />
E.ON). Un autre pétrolier, déjà présent<br />
dans les systèmes PV, est entré<br />
La nouvelle<br />
unité de BP<br />
sera une des<br />
plus grandes<br />
usines PV<br />
mondiales<br />
avec une<br />
production<br />
de 60 MWc<br />
par an.<br />
EurObserv’ER 2002<br />
cers in the word with production programmed at 60 MWp<br />
per year. BP will invest more than 120 million euro in this<br />
project and 600 jobs are going to be created once the plant<br />
is completely operational. The plant will begin its production<br />
at the end of the year 2002. BP Solar is presently the<br />
only firm to have a global strategy for its photovoltaic activity<br />
(see page 60). It currently has six cell production plants<br />
spread over four continents (four produce crystalline silicon<br />
cells and two produce thin layer panels). For its part,<br />
Kyocera produced 54 MWp of polycrystalline cells (a 13.5%<br />
market share). Shell & Siemens Solar, in fourth place position,<br />
increased their lead over the American manufacturer,<br />
Astropower. The joint-venture, which currently employs<br />
1 100 persons, has announced a production of 48.3 MWp,<br />
which made it possible for it to win a 1.8% market share.<br />
This entity was recently renamed “Shell Solar” after the<br />
repurchase by Shell <strong>Renouvelables</strong> of the totality of the<br />
Siemens Solar stock (held by Siemens AG and E.ON) in<br />
April 2002. Another oil company, already present in the PV<br />
systems segment, has now entered the solar cells market.<br />
Last December, the French Group, TotalFinaElf, launched a<br />
joint-venture named Photovoltech with the Belgian power<br />
company, Electrabel, and the Belgian research institute,<br />
Imec (see page 30).<br />
1.3 billion euro turnover<br />
Expressed in terms of turnover, the activity of the ten<br />
leading companies in the sector represents a volume of<br />
euro1.3 billion. Nonetheless, it is still very difficult for the<br />
photovoltaic industrialists to achieve large profits. This is a<br />
capital intense industry. It’s large scale development<br />
requires considerable investments that, for the time being,<br />
only the big oil companies or impressive Japanese multinationals<br />
are able to assume. To ensure their survival, these<br />
big groups must have a long term view of their industrial<br />
activities. They have the financial means for waiting several<br />
years time before having a return on their investments.<br />
Their primary objective is to reach critical size in order to<br />
discourage new entrants and to position itself on the<br />
market. However, even if the cost for entering the PV<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
PHOTOVOLTAIC ENERGY BAROMETER - JUNE 2002
10<br />
EurObserv’ER<br />
le baromètre du photovoltaïque<br />
G3<br />
Répartition<br />
géographique<br />
de la production<br />
de cellules PV<br />
en 2001.<br />
Geographic<br />
distribution of PV<br />
cells production<br />
in 2001.<br />
EurObserv’ER 2002<br />
dans le marché des cellules. Le<br />
groupe français TotalFinaElf a<br />
lancé, en décembre dernier, une<br />
joint-venture du nom de Photovoltech<br />
avec la compagnie belge d’électricité<br />
Electrabel et l’institut de<br />
recherche belge Imec (voir p. 30).<br />
Un chiffre d’affaires<br />
de 1,3 milliard d’euros<br />
Exprimé en chiffre d’affaires, l’activité<br />
des dix premières entreprises<br />
du secteur représente un volume<br />
de 1,3 milliard d’euros. Cependant,<br />
il est encore très difficile pour les<br />
industriels du photovoltaïque de<br />
réaliser de larges profits. C’est une<br />
industrie hautement capitalistique.<br />
Son développement à grande échelle<br />
nécessite des investissements considérables<br />
que, pour l’instant, seuls<br />
de grands pétroliers ou d’imposantes<br />
multinationales japonaises<br />
sont capables d’assumer. Ces grands<br />
groupes, pour assurer leur survie,<br />
doivent avoir une vision à long<br />
terme de leurs activités industrielles.<br />
Ils ont les moyens financiers<br />
d’attendre quelques années<br />
pour avoir un retour sur leurs<br />
investissements. Leur premier<br />
objectif est d’atteindre la taille<br />
critique afin de décourager les<br />
nouveaux entrants et de se positionner<br />
sur le marché.<br />
Cependant, même si le coût d’entrée<br />
sur le marché du PV est aujourd’hui<br />
devenu extrêmement élevé,<br />
le marché est encore loin d’être<br />
fermé. L’Association européenne<br />
des industriels photovoltaïques<br />
(Epia) prévoit ainsi un niveau<br />
d’investissement cumulé entre<br />
1,7 milliard et 2,5 milliards d’euros<br />
en 2010, avec plus de 100 000 emplois<br />
créés uniquement en Europe.<br />
Plus précisément, l’ouverture d’une<br />
nouvelle unité de production<br />
entraîne la création de 20 emplois<br />
directs pour la fabrication d’1 MWc<br />
et de 30 emplois indirects (détaillants,<br />
installateurs…) par MWc à<br />
installer.<br />
L’ouverture du marché pourrait être<br />
favorisée par un autre facteur.<br />
L’avantage compétitif détenu par les<br />
grands fabricants de semi-conducteurs<br />
japonais, pourrait bientôt<br />
disparaître avec l’apparition d’une<br />
grande industrie de silicium solaire.<br />
Cette industrie permettra à la filière<br />
de s’affranchir du silicium provenant<br />
des rebuts du secteur des<br />
semi-conducteurs. L’annonce faite,<br />
100000<br />
emplois<br />
possibles<br />
dans la<br />
filière<br />
en 2010.<br />
market has become extremely high today, the market is far<br />
from being closed. In this way, the European Photovoltaic<br />
Industrialists Association (EPIA) foresees a cumulated level<br />
of investment of between 1.7 billion and 2.5 billion euro in<br />
2010, with more than 100 000 jobs created in Europe alone.<br />
More precisely, the opening of a new production unit leads<br />
to the creation of 20 direct jobs for each MWp capacity<br />
manufactured and 30 indirect jobs (retailers, installers, etc.)<br />
per MWp to be installed.<br />
The opening of the market could also be favoured by<br />
another factor. The competitive advantage held by the big<br />
Japanese semi-conductor manufacturers could soon disappear<br />
with the appearance of a big solar silicon industry. This<br />
industry would make it possible for the sector to free itself<br />
from the silicon obtained from the discards of the semiconductor<br />
sector. The announcement made in December<br />
2001 by Deutsche Solar concerning the construction of<br />
a new wafer (silicon slices that are the basis of solar cells)<br />
production unit goes in this same direction. This plant will<br />
have a 50 MWp production capacity and will be operational<br />
at the end of this year. The German firm plans on increasing<br />
its present capacity of 55 MWp to 200 MWp in 2004, corresponding<br />
to an investment of 200 million euro.<br />
Grid linked applications<br />
solar impresive rise<br />
Even if every country has not yet officially communicated<br />
the level of their installed capacities for the year 2001, the<br />
results of the three biggest photovoltaic programmes<br />
indicate that solar energy linked to the power grid has<br />
soared spectacularly. The Japanese “70 000 solar roofs”<br />
programme has permitted the installation of 110 MWp of<br />
grid connected solar systems in 2001, and this in spite of a<br />
decrease in subventions of nearly 33,3% (1.019 euro per<br />
installed Wp vs. 1.529 euro previously). Moreover, the Japanese<br />
government has announced an increase of 11% in its<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
BAROMÈTRE DU PHOTOVOLTAÏQUE - JUIN 2002
EurObserv’ER 11<br />
2001 et cela malgré une diminution<br />
de subventions de près de 33,3 %<br />
(1,01 euro/Wc installé contre 1,529<br />
euro prévu). Le gouvernement japonais<br />
a, par ailleurs, annoncé une<br />
augmentation de 11 % de son<br />
budget PV par rapport à 2001. Le<br />
budget 2002 sera doté de<br />
303 millions d’euros. La part consacrée<br />
à l’introduction et à la promotion<br />
de systèmes PV résidentiels,<br />
qui inclut le programme des toits<br />
solaires, atteindra 196 millions<br />
d’euros, soit 59 % du budget photoen<br />
décembre 2001 par Deutsche<br />
Solar de la construction d’une<br />
nouvelle unité de production de<br />
wafers (tranches de silicium, bases<br />
des photopiles) va dans ce sens.<br />
Cette unité aura une capacité de<br />
production de 50 MWc et sera<br />
opérationnelle à la fin de cette<br />
année. La compagnie allemande<br />
prévoit d’augmenter sa capacité<br />
de production actuelle de 55 MWc<br />
à 200 MWc en 2004, ce qui correspond<br />
à un investissement de<br />
200 millions d’euros.<br />
T3<br />
Les 10 premiers<br />
fabricants<br />
de cellules<br />
photovoltaïques<br />
Top ten manufacturers<br />
of PV cells.<br />
Société<br />
1 Sharp<br />
2 BP Solar<br />
3 Kyocera<br />
4 Siemens & Shell Solar<br />
5 Astropower<br />
6 RWE Solar<br />
7 Isofoton<br />
8 Sanyo<br />
9 Mitsubishi<br />
10 Photowatt<br />
Autres industriels<br />
Même si tous les pays n’ont pas<br />
encore officiellement communiqué<br />
la puissance de leur parc pour l’année<br />
2001, les résultats des trois<br />
plus grands programmes photovoltaïques<br />
indiquent une spectaculaire<br />
envolée du solaire relié au réseau.<br />
Spectaculaire envolée<br />
du relié au réseau<br />
En effet, le programme “70 000 toits<br />
solaires” japonais a permis l’installation<br />
de 110 MWc de systèmes<br />
photovoltaïques reliés au réseau en<br />
2000<br />
(MWc)<br />
50,4<br />
41,85<br />
42<br />
29,5<br />
18<br />
14<br />
9,5<br />
15<br />
11<br />
12,7<br />
44,5<br />
2001<br />
(MWc)<br />
74<br />
54,4<br />
54<br />
48,3<br />
26<br />
22,7<br />
18,7<br />
16<br />
14<br />
13,5<br />
59,8<br />
Croissance<br />
en %<br />
46,8%<br />
30,0%<br />
28,6%<br />
63,7%<br />
44,4%<br />
62,1%<br />
96,8%<br />
6,7%<br />
27,3%<br />
6,3%<br />
34,4%<br />
Part de<br />
marché 2001<br />
18,4%<br />
13,6%<br />
13,5%<br />
12,0%<br />
6,5%<br />
5,7%<br />
4,7%<br />
4,0%<br />
3,5%<br />
3,4%<br />
14,9%<br />
photovoltaic energy barometer<br />
Total<br />
288,5<br />
401,4<br />
39,2%<br />
100,0%<br />
EurObserv’ER, Photon 2002<br />
PV budget with respect to 2001. The 2002 budget will be<br />
funded with 303 million euro. The portion devoted to<br />
promotion of residential PV systems, including the solar<br />
roofs programme, will reach 196 millions euro, i.e. 59% of<br />
the total photovoltaic budget. This budget should permit<br />
installation of an additional 200 MWp, with Japan’s target<br />
being to reach a total of 5 000 MWp in terms of systems<br />
hooked up to the power grid at the end of the year 2010.<br />
The biggest programme in Europe remains the German<br />
“100 000 solar roofs” programme. This programme<br />
consists in attributing loans with attractive interest rates<br />
(1.91% interest in 2001), granted in the amount of<br />
6.557 euro per Wp for systems up to 5 kWp and 3.279 euro<br />
for systems higher than 5 kWp. Requests have been particularly<br />
high during the year 2001, with private individuals<br />
wanting to install their panels before the 5% decrease in the<br />
purchase price of PV electricity foreseen for January 1st<br />
2002 (0.48 euro/kWh vs. 0.51 previously). Taking this situation<br />
into account, the German bank for reconstruction<br />
(Kreditanstalt für Wiederaufbau) has approved loans for a<br />
total capacity of a 77.4 MWp instead of the 65 MWp initially<br />
planned on. The programme provides for granting loans for<br />
80 MWp this year and 95 MWp in 2003. The target of the<br />
German programme, i.e. 300 MWp of loans granted,<br />
should be reached at this end date. The American federal<br />
programme (1 000 000 solar roofs) will reach its end this<br />
year. It has contributed to the installation of 18 MWp of<br />
solar systems linked to the power grid in 2001, including 10<br />
MWp in California alone, bringing the cumulated capacity<br />
connected to the grid up to 55 MWp in 2001.<br />
The market of grid-connected photovoltaic power in 2001<br />
should represent 73% of the newly installed capacities (vs.<br />
71% in 2000). Thanks to the Japanese, German and American<br />
solar roofs programmes, connections to the grid has<br />
become the dominant segment for photovoltaic applications.<br />
The European Union faces<br />
up to its responsibilities<br />
Following the example set by the three world leaders, most<br />
of the countries of the European Union have launched or<br />
are preparing their own support programmes for power<br />
grid connected applications (table 5). After having been<br />
announced for three years now, the Italian programme was<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
PHOTOVOLTAIC ENERGY BAROMETER - JUNE 2002
12<br />
EurObserv’ER<br />
le baromètre du photovoltaïque<br />
Production des<br />
principaux fabricants<br />
de cellules<br />
PV par technologie<br />
en 2001<br />
(en MWc).<br />
Production of the<br />
main PV manufacturers<br />
by technology<br />
in 2001<br />
(in MWp).<br />
voltaïque total. Ce budget devrait<br />
permettre l’installation de 200<br />
MWc supplémentaires, l’objectif du<br />
Japon étant d’atteindre 5 000 MWc<br />
cumulés de systèmes reliés au<br />
réseau à la fin de l’année 2010.<br />
Le plus important programme en<br />
Europe demeure le programme des<br />
“100 000 toits solaires” allemands.<br />
T4 Sharp Japon : 64,1MWc polycristallin, 9,9 MWc monocristallin<br />
BP Solar<br />
Kyocera<br />
Australie : n.c. polycristallin, n.c. monocristallin<br />
Espagne : 12,16 MWc monocristallin<br />
Inde : n.c. polycristallin, n.c. monocristallin<br />
États-Unis : n.c. polycristallin, n.c. monocristallin,<br />
n.c. amorphe, 0,33 MWc CdTe *<br />
Japon : 54 MWc polycristallin<br />
Shell/ Allemagne : 7,5 MWc polycristallin<br />
Siemens Solar États-Unis : 37,4 MWc monocristallin, 0,6 MWc CIS **<br />
Pays-Bas : 2,8 MWc polycristallin<br />
Astropower<br />
RWE Solar<br />
Isophoton<br />
Sanyo<br />
Mitsubishi<br />
États-Unis : 14 MWc monocristallin, 6 MWc films de silicium<br />
Espagne : 3 MWc monocristallin, 3 MWc films de silicium<br />
Allemagne : 7,5 MWc polycristallin, 1,6 MWc monocristallin,<br />
0,8 MWc amorphe, 8,2 MWc silicium en ruban<br />
États-Unis : 4,6 MWc silicium en ruban<br />
Espagne : 18,7 MWc monocristallin<br />
Japon : 12 MWc monocristallin, 4 MWc amorphe<br />
Japon : 14 MWc polycristallin<br />
Ce programme consiste en l’attribution<br />
de prêts à taux avantageux<br />
(intérêt de 1,91 % en 2001), accordés<br />
à concurrence de 6,557 euros<br />
par Wc pour les systèmes jusqu’à<br />
5 kWc, et 3,279 euros pour les<br />
systèmes supérieurs à 5 kWc. Les<br />
demandes ont particulièrement été<br />
importantes durant l’année 2001,<br />
les particuliers désirant installer<br />
leurs panneaux avant la diminution<br />
du tarif d’achat de l’électricité PV de<br />
5 % prévue pour le 1 er janvier 2002<br />
(0,48 euro/kWh contre 0,51 auparavant).<br />
Prenant en compte cette<br />
situation, la banque allemande pour<br />
la reconstruction (Kreditanstalt für<br />
Wiederaufbau) a approuvé des prêts<br />
pour une puissance totale de<br />
77,4 MWc au lieu des 65 MWc<br />
initialement prévus. Le programme<br />
prévoit d’accorder des prêts pour<br />
80 MWc cette année et 95 MWc en<br />
2003. L’objectif du programme allemand,<br />
à savoir 300 MWc de prêts<br />
accordés, devrait être atteint à cette<br />
échéance.<br />
Deux tiers du PV installé<br />
sont reliés au réseau<br />
Le programme fédéral américain<br />
(1 000 000 toits solaires) arrive,<br />
quand à lui, à échéance cette année.<br />
Il a contribué à l’installation de<br />
18 MWc de systèmes reliés au<br />
réseau en 2001 dont 10 MWc<br />
uniquement en Californie, portant<br />
le cumul connecté au réseau à<br />
55 MWc en 2001.<br />
Le marché du photovoltaïque relié<br />
au réseau 2001 devrait représenter<br />
73 % des capacités nouvellement<br />
installées (contre 71 % en 2000). La<br />
connexion au réseau est devenue,<br />
grâce aux programmes toits solaires<br />
Photowatt<br />
France : 13,5 MWc polycristallin<br />
*Tellurure de Cadmium (CdTe) **Séléniure de Cuivre et Indium (CIS)<br />
Photon, EurObserv’ER 2002<br />
finally adopted in March 2001. Approximately 40 million<br />
euro of subventions have been granted for realisation of<br />
public, commercial and residential projects. The financing<br />
(slightly less than foreseen) is limited at<br />
7.7 euro per Watt peak and cannot exceed 70% of total<br />
project cost. In Spain, according to the Royal Decree of<br />
1998, the power companies are held to purchase photovoltaic<br />
electricity at 0.40 euro/kWh for systems with capacities<br />
lower than 5 kW and 0.20 euro/kWh for systems of up to<br />
MWp capacity. The purchase price of photovoltaic solar<br />
electricity has just been published in France (see Systèmes<br />
Solaires, issue n° 148). Applicable for a period of 20 years,<br />
the price is 0.15 euro/kWh in continental metropolitan<br />
France and 0.30 euro/kWh in Corsica and in the French<br />
overseas departments. This relatively low purchase price is<br />
compensated for by the granting of an installation bonus<br />
that can go up to 4.6 euro per installed Wp. This year,<br />
France is also planning to launch a five year long photovoltaic<br />
programme. It will target installation of 15 MWp integrated<br />
in buildings and hooked up to the grid with financial<br />
backing at investment.<br />
The Netherlands has adopted a different strategy. It has<br />
implemented a green certificates market that incites industrialists<br />
to consume renewable origin electricity. This<br />
system has permitted the connection of 7,5 MWp to the<br />
power grid in 2001, i.e. the second biggest progression for<br />
grid connected capacity in the European Union (following<br />
Germany).<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
BAROMÈTRE DU PHOTOVOLTAÏQUE - JUIN 2002
EurObserv’ER 13<br />
japonais, allemands et américains,<br />
le segment dominant des applications<br />
photovoltaïques.<br />
L’Union européenne<br />
prend ses responsabilités<br />
Suivant l’exemple des trois leaders<br />
mondiaux, la plupart des pays de<br />
l’Union européenne ont lancé ou<br />
préparent leur propres programmes<br />
de soutien aux applications reliées<br />
réseau (tableau 5).<br />
Le programme italien, annoncé<br />
depuis trois ans a finalement été<br />
adopté en mars 2001. Environ<br />
40 millions d’euros de subventions<br />
ont été accordés pour la réalisation<br />
de projets publics, commerciaux<br />
et résidentiels. Le financement<br />
(légèrement moindre que prévu)<br />
est limité à 7,70 euros par Watt<br />
crête et ne peut pas dépasser 70 %<br />
du montant total du projet.<br />
En Espagne, selon le décret royal<br />
de 1998, les compagnies d’électricité<br />
sont tenues d’acheter l’électricité<br />
photovoltaïque à 0,40 euro/<br />
kWh pour les systèmes de puissance<br />
inférieure à 5 kWc et<br />
0,20 euro/kWh pour les systèmes<br />
jusqu’à 25 MWc de puissance. Le<br />
prix d’achat de l’électricité solaire<br />
photovoltaïque vient d’être publié<br />
en France (voir Systèmes Solaires<br />
n° 148). Applicable sur une durée<br />
de 20 ans, il est de 0,15 euro/kWh<br />
en métropole continentale et de<br />
0,30 euro/kWh en Corse et dans les<br />
Dom. Ce tarif d’achat relativement<br />
faible est compensé par l’octroi<br />
d’une prime à l’installation allant<br />
jusqu’à 4,60 euros par Wc installé.<br />
La France prévoit également pour<br />
cette année le lancement d’un<br />
programme photovoltaïque d’une<br />
durée de cinq ans. Il viserait à l’installation<br />
de 15 MWc intégrés au bâti<br />
et raccordés au réseau avec un<br />
soutien financier à l’investissement.<br />
Les Pays-Bas ont adopté une autre<br />
stratégie. Ils ont mis en place un<br />
marché de certificats verts qui incite<br />
les industriels à consommer de<br />
l’électricité d’origine renouvelable.<br />
Ce système a permis la connexion<br />
au réseau de 7,5 MWc en 2001 soit<br />
la deuxième progression pour le<br />
relié réseau de l’Union européenne<br />
(derrière l’Allemagne).<br />
Le Royaume-Uni prépare également<br />
un ambitieux programme<br />
toits solaires. Le département du<br />
Commerce et de l’Industrie (DTI)<br />
a déjà provisionné 16 millions<br />
centrale électrique<br />
(reliée réseau),<br />
10,4%<br />
toits et façades<br />
solaires (reliés réseau),<br />
58,8%<br />
d’euros en mars 2001 et 16 autres<br />
millions des 160 millions d’euros<br />
annoncés en novembre dernier par<br />
Tony Blair. Selon le DTI, ces<br />
subventions seraient suffisantes<br />
pour l’installation de 3 000 systèmes<br />
domestiques et 140 systèmes sur<br />
des installations non domestiques.<br />
Un tiers des subventions sera<br />
accordé pour des installations de<br />
500 Wc à 5 kWc, et deux tiers pour<br />
des installations comprises entre<br />
5 kWc et 100 kWc. L’Allemagne,<br />
encore elle, prépare la relève de son<br />
programme des 100 000 toits, qui<br />
arrive à échéance fin 2003. Les principaux<br />
acteurs du PV en Allemagne<br />
travaillent déjà à l’élaboration d’un<br />
nouveau programme fédéral appelé<br />
“10 000 façades solaires”.<br />
Quel parc mondial<br />
pour 2001 ?<br />
L’année 2000 avait été une excellente<br />
année pour le photovoltaïque<br />
au niveau mondial. La puissance<br />
du parc mondial était alors passée<br />
habitation isolée<br />
(hors réseau),<br />
15,6%<br />
établissement isolé<br />
(hors réseau),<br />
15,2%<br />
G4<br />
Part des différentes<br />
applications<br />
installées dans<br />
l’Union européenne<br />
en 2000.<br />
Share of the different<br />
applications<br />
installed in<br />
European Union<br />
in 2000.<br />
photovoltaic energy barometer<br />
EurObserv’ER 2002<br />
The United Kingdom is also preparing an ambitious solar<br />
roofs programme. The Department of Trade and Industry<br />
(DTI) has already funded 16 million euro in March 2001 and<br />
another 16 million of the 160 million euro announced last<br />
November by Tony Blair. According to the DTI, these<br />
subventions will suffice for the installation of 3 000 domestic<br />
systems and 140 systems in non domestic installations.<br />
One third of the subventions will be granted for installations<br />
from 500 Wp to 5 kWp, and two thirds for installations<br />
included between 5 kWp and 100 kWp. Germany, once<br />
again, is preparing the way for new action once its<br />
100 000 roof programme comes to a conclusion at the end<br />
of 2003. The principal PV actors and movers in Germany<br />
are already working in preparation of a new federal<br />
programme called “10 000 solar facades”.<br />
What world capacity for 2001?<br />
The year 2000 was an excellent one for the photovoltaic<br />
sector on a worldwide scale. The capacity of worldwide<br />
installations then went from 720 MWp in 1999 up to<br />
958 MWp in 2000 (table 6), i.e. more than 33% growth. Three<br />
countries increased their installed capacities in a substantial<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
PHOTOVOLTAIC ENERGY BAROMETER - JUNE 2002
14<br />
EurObserv’ER<br />
le baromètre du photovoltaïque<br />
T5<br />
Revue des principaux<br />
programmes<br />
du PV mondial.<br />
Revue of the main<br />
world PV<br />
programmes .<br />
Pays<br />
Japon<br />
États-unis<br />
Allemagne<br />
Royaume-Uni<br />
Autriche<br />
Espagne<br />
Italie<br />
France<br />
Suisse<br />
Cythelia, EurObserv’ER 2002<br />
Programme et tarif<br />
d’achat (euro/kWh)<br />
70000 toits solaires<br />
0,30<br />
1000000 toits solaires<br />
100000 toits solaires<br />
0,5<br />
70000 toits solaires<br />
(en préparation)<br />
0,72<br />
0,47<br />
10000 toits solaires<br />
0,35 à 0,40 proposé<br />
0,15 et 0,30<br />
Dom et Corse<br />
0,3 à 0,6 selon région<br />
Subventions<br />
(euro/Wc)<br />
1,13<br />
selon État<br />
selon région<br />
0,75 à 1,<br />
prêts à 1,91%<br />
Non défini,<br />
32 millions d’euros<br />
provisionnés<br />
selon région<br />
5,53 isolé<br />
2,64 réseau<br />
7,8 (70%<br />
de l’installation)<br />
4,6 réseau<br />
et 6,1 si sécurisé<br />
1,3 à 2,7<br />
de 720 MWc en 1999 à 958 MWc<br />
en 2000 (tableau 6), soit une croissance<br />
de plus de 33 %. Trois pays<br />
avaient alors augmenté de manière<br />
substantielle la puissance<br />
de leur parc installé, à savoir le<br />
Japon (+ 112 MWc), l’Allemagne<br />
(+ 44,3 MWc) et les États-Unis<br />
(+ 21,5 MWc). Nos premiers résultats<br />
pour l’année 2001 indiquent<br />
une croissance également très intéressante.<br />
Le parc photovoltaïque<br />
mondial a progressé d’au moins<br />
30 % en 2001. On estime en effet<br />
sa puissance totale à 1 246 MWc,<br />
ce qui correspond à une production<br />
d’électricité de l’ordre de 1,5 TWh.<br />
Ce montant correspond à une<br />
augmentation des capacités installées<br />
de près de 288 MWc. Cette estimation<br />
s’appuie sur les premiers<br />
chiffres communiqués par les<br />
experts de l’AIE PVPS (Photovoltaic<br />
Power Systems) et sur les premiers<br />
résultats des principaux programmes<br />
photovoltaïques (voir plus<br />
haut).<br />
Le Japon demeure le pays le plus<br />
impliqué dans le développement de<br />
l’électricité solaire. Il représente<br />
désormais plus du tiers de la capacité<br />
mondiale installée avec un parc<br />
way, i.e. Japan (+ 112 MWp), Germany (+ 44.3 MWp) and the<br />
United States (+ 21.5 MWp). Our first results for the year 2001<br />
also indicate a very interesting growth. Installed world capacity<br />
should progress by at least 30% in 2001. It is estimated<br />
that its total capacity is 1 246 MWp, which corresponds to<br />
electrical production of the order of 1.5 TWh. This value<br />
corresponds to an increase in installed capacities of nearly<br />
286 MWp. This estimate is supported by the first figures<br />
communicated by the experts of the IEA PVPS (Photovoltaic<br />
Power System) and by the first results of the principal photovoltaic<br />
programmes (see above).<br />
Japan continues to be the country which is the most involved<br />
in development of solar electricity. It now represents<br />
more than one third of installed worldwide capacity with a<br />
capacity estimated at 433 MWp in 2001. Grid connected<br />
applications represent a wide majority in this country, representing<br />
84.5% of Japanese installed capacity. According to<br />
the American review, PV News, the United States installed a<br />
supplementary 18 MWp of PV systems hooked up to the<br />
grid. The additional capacity of applications that are not<br />
connected to the power grid are not yet available, but in<br />
light of current growth, this should exceed 12 MWp. This<br />
new installed capacity will bring United States PV capacity<br />
up to the neighbourhood of 171 MWp. Australia is also<br />
involved in photovoltaic energy. According to the Australian<br />
PVPS consortium, this country has added a supplementary<br />
capacity of 4.4 MWp, which brings its total installed capacity<br />
up to 33.6 MWp. The extent and size of the territory<br />
explains that off of the grid installations represent a wide<br />
majority of the applications. Electrification of isolated habitations<br />
and buildings (public or professional) represented<br />
89.7% of Australian PV capacity in 2001. The same explanation<br />
holds true for Canada. According to the Canadian Solar<br />
Industries Association (Cansia), off grid applications represented<br />
96% of the 8.8 MWp installed at the end of 2001<br />
(+ 1.6 MWp with respect to 2000).<br />
The share of the rest of the world is more difficult to determine.<br />
A market study carried out by the Swiss bank, Sarasin,<br />
estimates the share of rural electrification in the developing<br />
countries at 12% of the worldwide market in 2000, i.e.<br />
a supplementary 35 MWp. The capacity installed in 2001<br />
should be of the same order, i.e. a cumulated capacity<br />
of 273 MWp. India is one of the most dynamic countries in<br />
Le parc PV<br />
mondial<br />
s’élèvait à<br />
1 246 MWc<br />
début 2002.<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
BAROMÈTRE DU PHOTOVOLTAÏQUE - JUIN 2002
EurObserv’ER 15<br />
T6<br />
Les parcs<br />
photovoltaïques<br />
dans le monde<br />
en MWc en 2000<br />
et 2001 * .<br />
PV capacity<br />
installed in the<br />
world in 2000<br />
and in 2001 *<br />
Pays<br />
Allemagne<br />
Italie<br />
Pays-Bas<br />
Espagne<br />
France<br />
Autriche<br />
Suède<br />
Finlande<br />
Grande-Bretagne<br />
Danemark<br />
Portugal<br />
Grèce<br />
Belgique<br />
Total UE<br />
consortium australien PVPS, a<br />
ajouté une puissance supplémentaire<br />
de 4,4 MWc, ce qui porte à<br />
33,6 MWc la puissance totale de<br />
ce parc. L’étendue du territoire<br />
explique que les applications hors<br />
réseau soient très largement majoritaires.<br />
L’électrification d’habitations<br />
et de bâtiments (publics ou proestimé<br />
à 433 MWc en 2001. Les<br />
applications reliées au réseau sont<br />
largement majoritaires dans ce<br />
pays. Elles représentent en effet<br />
84,5 % du parc japonais. Les Etats-<br />
Unis, selon la revue américaine PV<br />
News, ont installé 18 MWc supplémentaires<br />
de systèmes PV reliés au<br />
réseau. La puissance supplémentaire<br />
des applications hors réseau<br />
n’est pas encore disponible, mais<br />
vue la croissance actuelle, elle<br />
devrait dépasser les 12 MWc. Cette<br />
nouvelle puissance installée porterait<br />
le parc PV des États-Unis aux<br />
environs de 171 MWc. L’Australie<br />
est également impliquée dans le<br />
photovoltaïque. Ce pays, selon le<br />
Puissances installées fin 2000<br />
Réseaux Hors réseaux Total<br />
100,0<br />
9,0<br />
8,7<br />
2,9<br />
0,6<br />
3,2<br />
0,1<br />
0,1<br />
1,5<br />
1,3<br />
0,3<br />
0,2<br />
0,1<br />
127,9<br />
13,8<br />
13,0<br />
4,1<br />
9,2<br />
10,7<br />
1,7<br />
2,7<br />
2,5<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,7<br />
0,7<br />
0,1<br />
59,8<br />
113,8<br />
22,0<br />
12,8<br />
12,1<br />
11,3<br />
4,9<br />
2,8<br />
2,6<br />
1,9<br />
1,5<br />
1,0<br />
0,9<br />
0,2<br />
187,7<br />
Puissances installées fin 2001<br />
Réseaux Hors réseaux Total<br />
175,0<br />
9,1<br />
16,2<br />
5,3<br />
1,0<br />
4,7<br />
0,1<br />
0,2<br />
2,2<br />
1,3<br />
0,5<br />
0,3<br />
0,1<br />
216,1<br />
14,0<br />
15,0<br />
4,3<br />
10,3<br />
12,7<br />
2,0<br />
2,9<br />
2,6<br />
0,5<br />
0,2<br />
0,9<br />
0,8<br />
0,1<br />
66,2<br />
189,0<br />
24,1<br />
20,5<br />
15,6<br />
13,7<br />
6,7<br />
3,0<br />
2,8<br />
2,7<br />
1,5<br />
1,4<br />
1,1<br />
0,2<br />
282,3<br />
photovoltaic energy barometer<br />
Japon<br />
États-Unis<br />
Australie<br />
Suisse<br />
Mexique<br />
Canada<br />
Norvège<br />
Corée du Sud<br />
Israël<br />
Autres pays<br />
Total reste du monde<br />
255,6<br />
40,1<br />
3,0<br />
12,7<br />
0,01<br />
0,3<br />
0,05<br />
0,4<br />
0,02<br />
61,9<br />
98,7<br />
26,2<br />
2,6<br />
14,0<br />
6,8<br />
6,0<br />
3,6<br />
0,4<br />
317,5<br />
138,8<br />
29,2<br />
15,3<br />
14,0<br />
7,2<br />
6,0<br />
4,0<br />
0,4<br />
237,8<br />
770,2<br />
365,6<br />
58,1<br />
3,5<br />
14,7<br />
0,02<br />
0,3<br />
0,07<br />
0,5<br />
0,02<br />
67,4<br />
113,2<br />
30,1<br />
2,6<br />
15,10<br />
8,5<br />
6,15<br />
4,3<br />
0,4<br />
433,0<br />
171,3<br />
33,6<br />
17,3<br />
15,12<br />
8,8<br />
6,2<br />
4,8<br />
0,4<br />
272,8<br />
963,5<br />
**<br />
Total monde<br />
957,9<br />
1245,8<br />
*Estimation<br />
**Essentiellement hors réseau<br />
AIE PVPS, IDAE, EurObserv’ER 2002<br />
this field. It has a cumulated capacity of 43.2 MWp in 2000<br />
(+ 9 MWp with respect to 1999).<br />
282 MWp installed<br />
in the European Union<br />
The results for 2001 in the European Union are once again<br />
rather mixed (table 7). Germany stands out more and more<br />
clearly from the other countries of the European Union.<br />
According to WIP (German correspondent of the IEA-<br />
PVPS), installed PV capacity in 2001 will be to the order of<br />
75 MWp and this principally in terms of grid connected<br />
installations. This additional capacity will bring Germany’s<br />
total installed capacity up to 189 MWp. 2001 will not prove<br />
to be a good year for photovoltaic energy in Italy. Out of the<br />
1.6 MWp approved by the very new Italian programme, only<br />
100 kWp were actually installed in 2001 (source: Photon).<br />
The volume of installation of decentralised systems (off<br />
grid) should nevertheless be maintained. The Netherlands<br />
conserves its third place position in Europe with an installed<br />
capacity of 20,5 MWp and a growth of 60,2% with<br />
respect to 2000. According to Novem, the country installed<br />
7,7 MWp in 2001, including 7,5 MWp linked to the power<br />
grid * . Spain is in fourth place position and is widening the<br />
gap with France. The IDAE has announced a supplementary<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
PHOTOVOLTAIC ENERGY BAROMETER - JUNE 2002
16<br />
EurObserv’ER<br />
le baromètre du photovoltaïque<br />
T7<br />
Capacité annuelle<br />
installée en 2000<br />
et 2001* dans<br />
l’Union européenne<br />
(en MWc).<br />
Annual capacity<br />
installed in 2000<br />
and 2001 * in European<br />
Union<br />
(in MWp).<br />
fessionnels) isolés représentaient<br />
89,7 % du parc PV australien<br />
en 2001. Même explication pour<br />
le Canada. Selon l’Association<br />
des industries solaires du Canada<br />
(Cansia), le hors réseau représentait<br />
96 % des 8,8 MWc installées fin<br />
2001 (+ 1,6 MWc par rapport à<br />
2000).<br />
La part du reste du monde est beaucoup<br />
plus difficile à déterminer.<br />
Une étude de marché de la banque<br />
suisse Sarasin estime la part<br />
de l’électrification rurale dans les<br />
Pays<br />
Allemagne<br />
Italie<br />
Pays-Bas<br />
Espagne<br />
France<br />
Autriche<br />
Suède<br />
Finlande<br />
Grande-Bretagne<br />
Danemark<br />
Portugal<br />
Grèce<br />
Belgique<br />
Total UE<br />
*Estimation<br />
2000<br />
44,3<br />
3,5<br />
3,6<br />
3,0<br />
2,2<br />
1,2<br />
0,2<br />
0,2<br />
0,8<br />
0,4<br />
0,4<br />
0,1<br />
0,0<br />
59,9<br />
2001<br />
75,2<br />
2,1<br />
7,7<br />
3,5<br />
2,4<br />
1,8<br />
0,2<br />
0,2<br />
0,8<br />
0,04<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
94,6<br />
pays en développement à 12 % du<br />
marché mondial en 2000, soit<br />
35 MWc supplémentaires. La puissance<br />
installée en 2001, devrait être<br />
du même ordre, soit une puissance<br />
cumulée de 273 MWc. L’Inde est<br />
un des pays les plus dynamiques<br />
en la matière. Il disposait d’une<br />
puissance cumulée de 43,2 MWc en<br />
2000 (+ 9 MWc par rapport à 1999).<br />
282 MWc installés<br />
dans l’Union européenne<br />
Le bilan 2001 dans l’Union européenne<br />
est encore une fois plutôt<br />
mitigé (tableau 7). L’Allemagne se<br />
détache en effet de plus en plus<br />
nettement des autres pays de<br />
l’Union. Selon WIP (correspondant<br />
allemand de l’AIE-PVPS), la puissance<br />
PV installée en 2001 serait de<br />
l’ordre de 75 MWc et principalement<br />
reliée au réseau. Cette puissance<br />
supplémentaire porterait le<br />
parc allemand à 189 MWc. 2001 ne<br />
sera pas une bonne année pour le<br />
photovoltaïque en Italie. Sur les<br />
1,6 MWc approuvés par le tout<br />
nouveau programme italien, seuls<br />
100 kWc ont été effectivement<br />
installés en 2001 (source Photon).<br />
Le volume d’installation de systèmes<br />
décentralisés (hors réseau) devrait<br />
néanmoins se maintenir. Les Pays-<br />
Bas conservent leur troisième place<br />
européenne avec un parc de<br />
20,5 MWc et une croissance de<br />
60,2 % par rapport à 2000. Selon la<br />
Novem, le pays a installé 7,7 MWc<br />
en 2001 dont 7,5 MWc reliés<br />
au réseau * . L’Espagne, quatrième,<br />
creuse l’écart avec la France. En<br />
effet, l’IDAE a annoncé une puissance<br />
supplémentaire de 3,5 MWc<br />
(dont 2,4 reliés réseau) ce qui porte<br />
le parc espagnol à 15,6 MWc. La<br />
France, dernier pays européen à<br />
dépasser la dizaine de mégawatts<br />
installés, devrait se contenter en<br />
2001 d’une puissance additionnelle<br />
de 2,4 MWc (source Ademe). La<br />
croissance en Autriche est également<br />
intéressante. Selon Arsenal<br />
Research, autre membre de l’AIE-<br />
PVPS, ce parc a augmenté de 36 %<br />
en l’espace d’une année (4,9 MWc<br />
en 2000 contre 6,7 MWc en 2001).<br />
La puissance cumulée des différents<br />
États membres devrait se<br />
situer aux alentours de 282 MWc.<br />
Ce résultat encore provisoire correspond<br />
à une augmentation de<br />
94,6 MWc des capacités installées.<br />
Les applications reliées au réseau<br />
sont désormais largement majoritaires<br />
dans l’Union européenne.<br />
Elles représentaient 68,1 % de la<br />
puissance cumulée en 2000 dont<br />
AIE PVPS 2002, EurObserv’ER 2002<br />
installed capacity of 3.5 MWp (including 2.4 MWp hooked<br />
up to the grid) which brings Spain’s total installed capacity<br />
up to 15.6 MWp. France, the last European country to cross<br />
the benchmark of twelve megawatts of installed capacity,<br />
will have to be content with an additional capacity of<br />
2.4 MWp in 2001 (source: Ademe). Growth in Austria is<br />
interesting too. According to Arsenal Research, another<br />
member of the IEA-PVPS, Austrian installed capacity increased<br />
by 36% within the space of one year (4.9 MWp in 2000<br />
vs. 6.7 MWp in 2001).<br />
The cumulated capacity of the different member states<br />
should be situated in the region of 282 MWp. This still provisional<br />
result corresponds to an increase of 94,6 MWp in<br />
installed capacities. Applications connected to the power<br />
grid now account for a large majority in the European Union.<br />
They represented 68.1% of cumulated capacity in 2000, including<br />
10.4% of plants with more than 80 kWp unit capacity<br />
(graph 4). In 2001, they should represent more than three<br />
quarters of installed PV capacity in the European Union.<br />
Sector with a bright future<br />
In light of present growth and taking the expected results<br />
of different national programmes into consideration, a<br />
cumulated installed capacity of 500 MWp in 2003 for the<br />
European Union is forecast. The target of the Campaign for<br />
Take-Off will therefore probably not be reached (graph 5).<br />
But European dynamics seem much more favourable<br />
than they were last year. The present rise in strength<br />
of the industry and the more and more marked implication<br />
of the member states can only favour an increase in<br />
installed capacities.<br />
Taking existing and future programmes into consideration,<br />
we estimate that the installed capacity of the European<br />
Union will be 1 790 MWp in 2010, i.e. an average<br />
annual growth rate of 20% beginning in 2003. EPIA forecasts<br />
are much more optimistic. The European lobby<br />
estimates that the European Commission scenario<br />
(3 000 MWp at the end of 2010) is completely feasible<br />
and attainable. In fact, the future of solar electricity<br />
Les applications<br />
reliées<br />
au réseau<br />
sont<br />
désormais<br />
largement<br />
majoritaires<br />
dans l’Union<br />
européenne.<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
BAROMÈTRE DU PHOTOVOLTAÏQUE - JUIN 2002
EurObserv’ER 17<br />
10,4 % de centrales de plus de<br />
80 kWc de puissance unitaire<br />
(graphique 4). Elles devraient représenter,<br />
en 2001, plus des trois<br />
quarts du parc PV de l’Union européenne.<br />
Une filière pleine<br />
d’avenir<br />
Au vu de la croissance actuelle<br />
et en prenant en compte les résultats<br />
attendus des différents programmes<br />
nationaux, on peut attendre<br />
une puissance cumulée de<br />
500 MWc en 2003 pour l’Union<br />
européenne. L’objectif de la Campagne<br />
de Décollage ne devrait donc<br />
pas être tenu (graphique 5) mais la<br />
dynamique européenne semble<br />
beaucoup plus favorable que l’année<br />
dernière. En effet, la montée en<br />
puissance actuelle de l’industrie et<br />
l’implication de plus en plus<br />
marquée des États membres ne peut<br />
que favoriser l’augmentation des<br />
capacités installées.<br />
Compte tenu des programmes existants<br />
et à venir, nous estimons<br />
le parc de l’Union européenne à<br />
1 790 MWc en 2010, soit une crois-<br />
G5<br />
Comparaison<br />
de la tendance<br />
actuelle avec les<br />
objectifs du Livre<br />
Blanc (en MWc).<br />
Comparaison of<br />
the present trend<br />
with the Withe<br />
paper objectives<br />
(in MWp).<br />
sance annuelle moyenne de 20 %<br />
à partir de 2003. Les prévisions<br />
de l’Epia sont beaucoup plus optimistes.<br />
Le lobby européen estime<br />
que le scénario de la Commission<br />
européenne (3 000 MWc fin 2010)<br />
est tout à fait réalisable. En fait,<br />
l’avenir de l’électricité solaire<br />
dépendra en grande partie de la<br />
capacité des industriels à diminuer<br />
leurs coûts de production et pour<br />
les couches minces à augmenter le<br />
taux de rendement de leurs cellules.<br />
L’enjeu est considérable notamment<br />
pour les deux milliards de<br />
personnes qui n’ont pas encore<br />
accès à l’électricité. Dans les pays en<br />
développement, les systèmes photovoltaïques<br />
décentralisés ont une<br />
immense valeur ajoutée et une<br />
véritable justification économique.<br />
Ils apportent l’éclairage, l’eau potable,<br />
l’information dans des villages<br />
isolés où l’élargissement du réseau<br />
n’est pas encore envisageable. La<br />
relance de programmes internationaux<br />
de grande envergure de développement<br />
de l’électrification rurale<br />
décentralisée est aujourd’hui plus<br />
que jamais la première priorité.<br />
*Le hall d’exposition Floriade compte<br />
pour 2,3 MWc de la puissance supplémentaire<br />
reliée au réseau. C’est actuellement<br />
la plus grande centrale solaire<br />
intégrée à un bâtiment.<br />
photovoltaic energy barometer<br />
Livre Blanc<br />
EurObserv’ER 2002<br />
Tendance actuelle<br />
will depend for a large part on the capacity of industrialists<br />
to decrease their production costs and, for thin layer<br />
technology, to increase the efficiency and output of their<br />
cells.<br />
The stakes and the challenge are considerable, especially<br />
for the two billion people who still do not have access<br />
to electricity. In the developing countries, decentralised<br />
photovoltaic systems have an immense added value<br />
and a true economic justification. They bring lighting,<br />
drinking water and information to isolated villages<br />
where enlarging the power grid can not yet be envisaged.<br />
Today, relaunching large scale international development<br />
programmes for decentralised rural electrification is more<br />
than ever the primary priority.<br />
*The Floriade exhibition hall accounts for 2.3 MWp of<br />
supplementary capacity lined to the power grid. At present,<br />
it is the largest solar power plant integrated in a building.<br />
Ce baromètre a été réalisé par Observ’ER dans<br />
le cadre du projet “EurObserv’ER” regroupant<br />
Observ’ER, Eurec Agency, Eufores et O.ö. Energie<br />
Sparverband, le soutien financier de l’Ademe et de la DG Tren (programme<br />
Altener).<br />
This barometer was prepared by Observ’ER in the scope of<br />
“EurObserv’ER” Project which groups together Observ’ER, Eurec<br />
Agency, Eufores and O.ö. EnergieSparverband with the financial<br />
support of the Ademe and DG Tren (Altener Programme).<br />
SYSTÈMES SOLAIRES - n°149<br />
PHOTOVOLTAIC ENERGY BAROMETER - JUNE 2002
Guyane<br />
Itinéraire du photovoltaïque<br />
en Guyane<br />
L’histoire du photovoltaïque en Guyane suit le cours des eaux amazoniennes : hésitations,<br />
débordements, puis apaisement. Des villages isolés, des besoins d’électrification<br />
importants et une population cosmopolite complexifient toute approche<br />
technique. Pierre Courtiade, de l’Ademe, qui fut responsable des énergies renouvelables<br />
à la délégation de Guyane, nous fait part de son expérience.<br />
1980 : la centrale de Kaw<br />
Premier jalon : l’évaluation<br />
des besoins<br />
Le village de Kaw, situé au cœur du<br />
marais du même nom, aujourd’hui<br />
réserve naturelle, dans la commune<br />
de Régina, compte environ vingt-cinq<br />
foyers. Au début des années 80, le<br />
Comes (Commissariat à l’Énergie<br />
solaire), à la recherche d’un site<br />
favorable à l’implantation d’une centrale<br />
photovoltaïque expérimentale,<br />
s’intéresse à ce village, qui n’est alors<br />
accessible que par pirogue. En 1982,<br />
une centrale de 35 kWc connectée à<br />
un réseau de distribution y est installée<br />
et exploitée par EDF. À priori, la<br />
puissance installée devait suffire à<br />
couvrir la consommation des habitants<br />
de Kaw. Une tradition de chasse<br />
et de pêche fait de la conservation du<br />
gibier l’un des besoins principaux,<br />
aussi les habitants ont-ils acheté à<br />
Cayenne des congélateurs (certes<br />
énergivores, mais trouvait-on autre<br />
chose à l’époque ?). On compte<br />
aujourd’hui plus de trois appareils de<br />
froid par foyer : petit à petit, les<br />
consommations ont pris leur envol.<br />
Bref, notre centrale s’est vite trouvée<br />
à bout de photons et a cédé la place à<br />
un groupe électrogène. En 1992, le<br />
générateur solaire a été restauré ;<br />
plus précisément, le parc batteries et<br />
la régulation ont été remplacés. Mais,<br />
en attendant, la consommation des<br />
usagers n’avait pas baissé…<br />
La fin des années 80 :<br />
les kits<br />
Le solaire n’est pas si bon<br />
marché !<br />
L’après-Kaw a donné lieu à un changement<br />
important : l’Agence française<br />
de la Maîtrise de l’Énergie (AFME,<br />
ancienne Ademe) a installé, principalement<br />
dans les villages indiens, des<br />
kits photovoltaïques “2 modules” et<br />
quelques systèmes plus importants<br />
pour les écoles, les dispensaires, du<br />
pompage…<br />
À l’époque, la maintenance des<br />
ouvrages était une préoccupation<br />
qui n’apparaissait souvent qu’après<br />
les premières pannes. Si bien qu’à<br />
quelques exceptions près, il ne reste<br />
plus de ces réalisations que des vestiges<br />
et quelques déceptions dont<br />
souffre encore aujourd’hui l’image<br />
du photovoltaïque.<br />
Ayant tiré les leçons de cette expérience,<br />
depuis 1993, l’Agence de<br />
l’Environnement et de la Maîtrise de<br />
l’Énergie (Ademe), la Région et le<br />
Département de la Guyane soumettent<br />
leurs financements à la signature<br />
d’un contrat de maintenance.<br />
C’est un premier pas vers la garantie<br />
de service.<br />
1996 : Saül<br />
Prévoir l’imprévisible<br />
Pierre Courtiade<br />
Débarcadère du village de Kaw.<br />
En 1994, faisant suite à l’accord<br />
Ademe-EDF de 1993, le Fonds<br />
d’amortissement des charges d’électrification<br />
(Facé) ouvre une enveloppe<br />
spéciale pour les énergies renouvelables.<br />
Durant deux ans, la Guyane<br />
absorbe plus de 50 % de cette enveloppe<br />
: les projets changent d’échelle,<br />
l’électrification de villages entiers<br />
est demandée.<br />
Saül, premier village aidé, attendait<br />
depuis longtemps une solution<br />
d’électrification. Sa population d’une<br />
centaine d’habitants est essentiellement<br />
constituée de Créoles, descendants<br />
d’orpailleurs originaires de<br />
Sainte-Lucie venus travailler au cœur<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
26
Guyane<br />
Système photovoltaïque - diesel installé à camopi<br />
En Guyane, une personne sur huit ne dispose pas<br />
d’électricité<br />
Le réseau électrique, comme le réseau routier, ne dessert que la bande littorale,<br />
de Cayenne à Saint-Laurent-du-Maroni. L’intérieur, l’ancien<br />
“Territoire de l’Inini”, n’a été intégré au département qu’en 1969, dans un<br />
état de quasi-absence de développement. C’est dire s’il reste, aujourd’hui<br />
encore, beaucoup à faire !<br />
Seuls les bourgs des dix plus vastes communes françaises sont alimentés<br />
par des groupes électrogènes et disposent d’eau potable. Quelques générateurs<br />
solaires disséminés sur les écoles, les dispensaires, des sites d’accueil<br />
touristique, quelques hameaux et maisons isolées dispensent un service<br />
énergétique. On peut considérer que, dans ce département français,<br />
10 000 personnes ne disposent pas de l’électricité, c’est-à-dire autant que<br />
dans tous les autres départements français rassemblés, départements<br />
d’Outre-Mer compris. Dix mille autres ne bénéficient que d’un service discontinu.<br />
de la Guyane au début du siècle. Les<br />
besoins de la population restent relativement<br />
modestes : froid positif<br />
(réfrigérateur) et négatif (congélateur,<br />
éclairage, petit électroménager).<br />
Une solution originale a été proposée,<br />
qui allie les avantages d’un<br />
réseau centralisé et ceux d’un générateur<br />
autonome, en<br />
limitant les charges de<br />
carburant pour la commune<br />
à 50 l/jour.<br />
Chacun des 42 foyers<br />
dispose d’un générateur<br />
photovoltaïque<br />
autonome de 600 Wc,<br />
de façon à responsabiliser les usagers<br />
devant la gestion de leur énergie.<br />
Il alimente un combiné, lampes<br />
et prises jusqu’à 1 kW. Un groupe<br />
électrogène centralisé de 80 kVA<br />
offre un service “de puissance”<br />
durant deux heures par jour, destiné<br />
À Saül, chacun<br />
des 42 foyers dispose<br />
d’un générateur<br />
photovoltaïque<br />
de 600 Wc.<br />
aux machines à laver, à l’outillage,<br />
etc. L’exploitation de cet ensemble<br />
énergétique est confiée à EDF et<br />
sous-traitée à Solelec, à l’exception<br />
du groupe électrogène qui reste à la<br />
charge de la commune.<br />
Les épiciers et restaurateurs, équipés<br />
d’un réfrigérateur et d’un congélateur<br />
indépendants,<br />
sont pourvus d’un<br />
chargeur de batteries<br />
alimenté par le groupe,<br />
qui permet de doubler<br />
les consommations<br />
par rapport au<br />
solaire seul, tout en<br />
garantissant une bonne recharge.<br />
Quoique ces installations puissent<br />
paraître un peu limitées, elles satisfaisaient<br />
les usagers. En juin 1998, à<br />
l’occasion de la coupe du monde de<br />
football, un relais de télévision est<br />
posé à Saül (le gouvernement avait-il<br />
déjà prévu la victoire de la France ?)<br />
avec, dans ses bagages, des<br />
consommations non prévues dans le<br />
dimensionnement. De plus, la saison<br />
des pluies se montre plus cruelle que<br />
de coutume et les modules se trouvent<br />
trop souvent privés de soleil.<br />
Au total, durant la moitié de l’année,<br />
les générateurs s’avèrent insuffisants.<br />
Aujourd’hui, la commune souhaite<br />
équiper chaque générateur de<br />
chargeurs de batteries. Cette solution,<br />
aussi séduisante soit-elle sur le<br />
papier, n’est en fait pas une panacée<br />
à Saül. En effet, contrairement aux<br />
autres communes qui peuvent faire<br />
appel au transport par pirogue neuf<br />
mois dans l’année, celle de Saül est<br />
totalement dépendante du transport<br />
aérien pour ses approvisionnements.<br />
Ainsi, à Saül, le prix<br />
de revient du fioul est de plus de<br />
15 F/litre… quand celui-ci arrive à<br />
destination – car les périodes de<br />
trois mois sans fret sont hélas fréquentes.<br />
Et que faire alors d’un système<br />
hybride avec un appoint diesel<br />
“à sec” ?<br />
2000 : Camopi<br />
Les leçons de l’expérience<br />
Camopi est un village amérindien de<br />
l’Oyapock, le fleuve frontière avec le<br />
Brésil. Il est accessible par pirogue<br />
et ne bénéficie pas d’une liaison<br />
aérienne régulière. Le village est<br />
actuellement alimenté 16 heures par<br />
jour par un générateur diesel centralisé<br />
et un réseau de distribution en<br />
230 V exploités par EDF.<br />
Les besoins des 87 familles concer-<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
27
Guyane<br />
nent la congélation (pour conserver<br />
les produits de la chasse et de la<br />
pêche, qu’il faudrait autrement boucaner),<br />
l’éclairage, l’électroménager<br />
et l’audiovisuel (la télévision, ici<br />
aussi, est arrivée en 1998). Les<br />
concepteurs ont essayé d’anticiper<br />
au mieux les problèmes. La population<br />
“découvre” le phénomène de la<br />
consommation. Par exemple, on<br />
constate, chez certains abonnés, que<br />
les interrupteurs ne servent pas<br />
beaucoup ; le groupe électrogène du<br />
village étant coupé la nuit, c’est lui<br />
qui décide de l’extinction des feux…<br />
et de leur remise en service au petit<br />
matin ! Aussi, le choix a été fait,<br />
comme à Saül, d’installer des générateurs<br />
autonomes, de façon à sensibiliser<br />
ici aussi les usagers à la<br />
gestion de leur énergie. Chaque système<br />
est dimensionné de façon à<br />
pouvoir se passer du groupe électrogène<br />
(1,2 kWc). Il est ainsi à même<br />
d’assumer, en l’absence de production<br />
du groupe, la totalité des<br />
besoins exprimés plus haut, à l’exception<br />
des applications de puissance<br />
(machine à laver,…). Ainsi, il n’est<br />
pas prévu d’installer à demeure des<br />
chargeurs de batteries. Un équipement<br />
mobile est toutefois fourni à<br />
EDF pour pallier aux éventuelles<br />
carences ou surconsommations<br />
ponctuelles.<br />
Chaque local technique contient<br />
autant de parcs batteries que de<br />
maisons desservies et porte en<br />
guise de toiture son champ de<br />
modules. Il en part un faisceau de<br />
câbles enterrés vers chacun des<br />
abonnés. Dans un premier temps, le<br />
groupe électrogène du village continuera<br />
à fonctionner 6 heures par<br />
jour, de façon à alimenter les écoles<br />
et les bâtiments administratifs, qui<br />
seront intégrés dans une seconde<br />
tranche de travaux. Les enseignants<br />
du bourg se sont proposés d’assurer<br />
la formation des usagers. Ce projet<br />
est le plus important jamais réalisé<br />
sur le territoire français. Le chantier<br />
s’est achevé fin 2001.<br />
2000 toujours :<br />
Kaw, le retour<br />
Tout vient à point à qui<br />
sait attendre<br />
Situation géographique de la Guyane<br />
La Guyane est le seul département français d’Outre-Mer qui ne soit pas<br />
insulaire. Pourtant, il reste sans doute le moins accessible et le plus mal<br />
connu ! Cette “région ultrapériphérique” constitue une enclave de l’Europe<br />
en Amérique du Sud, de la taille du Portugal, relativement isolée sur le plateau<br />
des Guyanes, qui s’étend du Brésil au Venezuela. Sa situation entre<br />
2 et 5° Nord lui vaut un climat équatorial humide, caractérisé par deux<br />
saisons des pluies de trois mois, entrecoupées par une courte saison<br />
sèche d’un mois (le “petit été de mars”) et une longue de 5 mois. La forêt<br />
amazonienne recouvre plus de 80 % de la surface. La Guyane compte<br />
170 000 habitants sur 90 000 km 2 (soit 1/5 de la France), dont 80 000 autour<br />
de Cayenne. Leur origine est extrêmement variée : Créoles, Européens,<br />
Amérindiens, Noirs Marrons, immigrés Brésiliens, Surinamais, Haïtiens.<br />
Dans les terres s’étend la dense forêt amazonienne dont les cours d’eau<br />
constituent les seules voies de pénétration.<br />
En 1997, la commune de Régina,<br />
l’Ademe et les collectivités locales<br />
ont décidé de donner une nouvelle<br />
chance au vieux fleuron du photovoltaïque,<br />
la centrale de Kaw. Les<br />
modules “France Photon” sont toujours<br />
vaillants ; les batteries et la<br />
régulation, changées en 1992, semblent<br />
encore d’attaque. Seul l’onduleur<br />
a rendu l’âme. L’objectif est<br />
d’abord de montrer, avec un budget<br />
réduit, que, bien mené, ce type de<br />
projet est viable, avant de s’engager<br />
sur des travaux plus lourds.<br />
L’onduleur est donc changé en 2000,<br />
la centrale nettoyée, et surtout la<br />
moitié du budget de 700 000 F est<br />
consacrée au remplacement des<br />
équipements de froid et d’éclairage<br />
chez les abonnés par des appareils<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
28
Guyane<br />
Pierre Courtiade<br />
Juin 1998, coupe du monde de football.<br />
La télévision s’installe à Saül. Le champ<br />
de modules est installé à côté de la parabole<br />
de réception.<br />
Une installation du village de Trois-Sauts<br />
: de l’importance de la mainte-nance…<br />
Pierre Courtiade<br />
performants, pour diminuer les<br />
consommations et permettre ainsi au<br />
solaire d’alimenter le village la moitié<br />
du temps. Les groupes électrogènes<br />
ont été remplacés et le générateur<br />
photovoltaïque connecté<br />
comme un organe de production de<br />
plus dans l’armoire de couplage.<br />
Si l’expérience se révèle concluante,<br />
l’Ademe et la commune envisagent<br />
le renouvellement des batteries et<br />
l’ajout d’un chargeur, de façon à optimiser<br />
leur gestion et à diminuer le<br />
temps de fonctionnement du groupe.<br />
Le champ de modules peut aussi être<br />
étendu. Dans cette opération où la<br />
maîtrise de l’énergie prime, les premiers<br />
résultats montrent la nécessité<br />
d’accompagner, à chaque étape, le<br />
projet auprès des usagers.<br />
Et demain ?<br />
Exploiter une installation<br />
solaire n’est pas une mince<br />
affaire<br />
La deuxième tranche de Saül a été<br />
achevée mi-novembre. Le bureau<br />
d’études Transenergie a proposé une<br />
solution qui reste dans l’esprit de la<br />
première, avec une gestion fine de<br />
l’énergie intégrée dans l’onduleur et<br />
un dimensionnement suffisant pour<br />
assurer les besoins de base en tout<br />
temps (1,2 kWc), à l’image de<br />
Camopi.<br />
Camopi a aussi engagé une deuxième<br />
tranche de travaux, pour équiper<br />
de nouveaux logements, et alimenter<br />
les bâtiments publics, et ainsi<br />
diminuer encore le temps de fonctionnement<br />
du groupe. Saül parle<br />
d’une troisième tranche et de la mise<br />
à niveau de la première.<br />
À Grand-Santi, sur le fleuve Maroni,<br />
l’alimentation d’une centaine<br />
d’écarts va être réceptionnée (réalisation<br />
Apex, conception Sert), et<br />
la commune désire électrifier les<br />
200 foyers qui n’ont pas bénéficié de<br />
ce premier programme.<br />
Pierre Courtiade, Ademe<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
29
En bref<br />
Actualités<br />
Dessalement solaire<br />
■ Nouveau produit<br />
La société Odmer conçoit et réalise des appareils de dessalement<br />
acqeux. L’eau produite est utilisée dans des sites<br />
isolés de nombreuses régions du monde. Bien souvent,<br />
ces sites ne disposent pas d’électricité, aussi Odmer propose<br />
des solutions solaires ou éoliennes pour alimenter<br />
ses appareils. Ces derniers, d’un poids d’environ 90 kg<br />
(encombrement 108 x 57 x 60 cm), se déplacent et s’installent<br />
aisément. Le modèle “eau saumâtre” alimenté<br />
par photovoltaïque produit 600 à 800 litres par jour selon<br />
l’ensoleillement, et le modèle “eau de mer” entre 50 et<br />
100 litres.<br />
Odmer ZE Athélia III – Voie Antiope<br />
F 13600 La Ciotat<br />
Tél. : 04 42 98 09 96 – Fax : 04 42 98 09 99<br />
E-mail : info@odmer.com – www.odmer.com<br />
La Fondation Énergies pour le Monde primée<br />
■ Europe<br />
Les meilleurs partenariats européens dans le cadre de la<br />
Campagne de Décollage des énergies renouvelables (CTO<br />
awards) ont été récompensés le 5 décembre 2001, lors<br />
d’une cérémonie organisée à Bruxelles. La Fondation Énergies<br />
pour le Monde a reçu le prix spécial du jury pour son<br />
action de coopération envers les pays en développement.<br />
Six autres prix ont été remis, le premier “Best Renewable<br />
Energy Partnership” allant à la campagne de promotion du<br />
solaire thermique allemande Solar Na Klar.<br />
le Livre vert (novembre 2000) visant à renforcer la sécurité<br />
d’approvisionnement en énergie, à lutter contre le<br />
changement climatique et à stimuler la compétitivité des<br />
entreprises de l’Union. “Intelligent Energy for Europe”<br />
financera des initiatives locales, régionales et nationales.<br />
Valable pour la période 2003-2006, le programme est doté<br />
d’un budget de 215 millions d’euros, et fait suite à l’action<br />
européenne développée dans le programme cadre “énergie”<br />
(175 millions d’euros, période 1998-2002). Mais, plus<br />
ambitieux, il présente une cohérence et une intégration<br />
beaucoup plus affirmées des différentes actions menées<br />
jusqu’alors. Le nouveau programme s’inscrit en complément<br />
des trois directives adoptées ou en cours d’adoption<br />
concernant : la production d’électricité à partir de sources<br />
renouvelables, les biocarburants et les performances<br />
énergétiques dans les bâtiments. Il est composé de<br />
quatre volets :<br />
> la promotion des énergies renouvelables (un nouvel<br />
Altener) ;<br />
> le soutien à l’efficacité énergétique (un nouveau Save) ;<br />
> l’action internationale (Coopener) ;<br />
> l’énergie dans les transports (Steer).<br />
Répartition budgétaire pour “Intelligent Energy<br />
for Europe” en millions d’euros.<br />
Programme 2003 2004 2005 2006 Total<br />
Save 21 18 18 18 75<br />
Altener 23 21 21 21 86<br />
Coopener 2 5 7 5 19<br />
Steer 4 11 9 11 35<br />
Total 50 55 * 55 * 55 * 215<br />
*un budget supplémentaire de 50 millions d’euros pourrait être envisagé<br />
dans le cadre de l’élargissement de l’Union européenne.<br />
ETA<br />
Alain Liébard (à gauche), président de la Fondation Énergies pour<br />
le Monde, a reçu le prix spécial du jury “rewarding European<br />
cooperation with the developing countries”, en présence de<br />
Loyola de Palacio (à droite), vice-présidente de la Commission<br />
européenne, commissaire pour les Transports et l’Énergie.<br />
Une “énergie intelligente pour l’europe”<br />
■ Union européenne<br />
Une dépendance énergétique croissante et une dérive des<br />
émissions de gaz à effet de serre : les tendances actuelles<br />
dans l’Union européenne incitent à modifier la politique<br />
communautaire dans le domaine de l’énergie. Désormais,<br />
tout en appuyant le développement des énergies renouvelables,<br />
l’Union s’attache à la maîtrise de la demande.<br />
Une inflexion que traduit le tout nouveau programme<br />
présenté début avril par la Commission européenne,<br />
“Intelligent Energy for Europe”. Ce programme est destiné<br />
à traduire en actions les grandes lignes esquissées dans<br />
ETA<br />
Inde, un prochain géant des renouvelables ?<br />
■ Développement<br />
Le gouvernement indien envisage d’équiper le pays de<br />
100 GW d’unités de production électrique supplémentaires<br />
d’ici à 2012 pour répondre à la demande des consommateurs,<br />
notamment dans les zones rurales non connectées au<br />
réseau. Cet effort considérable – un doublement de la capacité<br />
installée – sera accomplit grâce à un recours partiel aux<br />
énergies renouvelables : 10 GW, contre 3,5 GW aujourd’hui.<br />
Les producteurs d’électricité verte du pays veulent que cette<br />
intention gouvernementale soit traduite dans une loi rendant<br />
obligatoire que 10 % des nouvelles installations mettent<br />
en œuvre des énergies renouvelables. Ils souhaitent<br />
également que soit défini un tarif préférentiel lié aux émissions<br />
de CO 2 évitées par rapport à une production par centrales<br />
à charbon, la majeure part du parc installé en Inde.<br />
Si ces objectifs sont atteints, le secteur connaîtrait un essor<br />
considérable. La biomasse pourrait jouer un rôle significatif,<br />
notamment par la valorisation de la bagasse de canne<br />
à sucre pour la production d’électricité sur le réseau.<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
30
En bref<br />
Actualités<br />
Fondem<br />
Du photovoltaïque<br />
pour 16 000 foyers marocains<br />
■ Programme ERD<br />
Un consortium mené par Total Énergie, TotalFinaElf avec sa<br />
filiale Total Maroc, et EDF, a été retenu pour un programme<br />
d’électrification rurale photovoltaïque de 16 000 foyers au<br />
Maroc. L’appel d’offres avait été lancé par l’Office national<br />
d’électricité marocain (ONE). Ce programme s’inscrit dans<br />
le cadre général du Programme d’Électrification rurale<br />
Globale du Maroc. Il concerne les régions éloignées du<br />
réseau de distribution électrique et l’habitat dispersé,<br />
situées au sud-est de Rabat et de Casablanca. Chaque foyer<br />
sera équipé d’un module et d’une batterie, pour alimenter<br />
l’éclairage (4, 6 ou 8 points lumineux) et autres équipements<br />
des maisons (1 prise). Le service sera garanti dix ans.<br />
Une société locale a été créée pour prendre en charge la<br />
gestion technique et financière des systèmes : Temasol<br />
(Total EDF Maroc Solaire). Le projet, dont le budget est estimé<br />
à 13 millions d’euros, sera financé à hauteur de 7,2 millions<br />
d’euros par l’ONE. Le reste est apporté par le consortium,<br />
le Fonds français pour l’Environnement (FFEM) et les<br />
utilisateurs. Ceux-ci avancent une somme de 700 dirhams<br />
(70 euros), puis paient une redevance mensuelle de 65<br />
dirhams (6,50 euros) pendant dix ans. L’action se déroule<br />
sur quatre ans à compter du second semestre 2002.<br />
Temasol, 6, rue de Sefrou, porte n° 6<br />
10000 Rabat Hassan – Maroc<br />
E.mail : maroc@total-energie.fr<br />
Enersole<br />
■ Actes de séminaire<br />
Ces actes ont été rédigés suite au 1 er séminaire sur la contribution<br />
de l’énergie solaire et éolienne au développement<br />
durable qui s’est déroulé en Algérie fin 2001. Le comité d’organisation<br />
a réalisé ce guide faisant le point sur les questions<br />
scientifiques et techniques des programmes et projets<br />
de recherche et développement. Cet ouvrage est destiné<br />
aux acteurs et opérateurs socio-économiques pour un accès<br />
planifié à l’électricité et aux institutions pour leur programme<br />
de développement.<br />
Enersole 2001, SEESMS – Route de Reggane<br />
BP 78 – 01000 Adrar, Algérie<br />
E.mail : enersole@hotmail.com<br />
Johannesbourg : pas d’objectif précis<br />
pour les renouvelables<br />
■ Développement<br />
Les 191 pays présents au sommet mondial sur le développement<br />
durable ont adopté, le 4 septembre à<br />
Johannesbourg, en Afrique du Sud, une Déclaration politique<br />
et un Plan d’action. Les deux textes portent sur les<br />
moyens de réconcilier croissance économique, lutte<br />
contre la pauvreté et décollage du tiers monde avec la<br />
survie écologique de la planète. Parmi les objectifs fixés :<br />
réduire de moitié le nombre des personnes qui n’ont pas<br />
accès à l’eau potable d’ici à 2015, le renversement de la<br />
tendance à l’épuisement des écosystèmes d’ici à 2010, et<br />
le recours aux énergies renouvelables. Pour celles-ci,<br />
seules des résolutions théoriques ont été adoptées : il est<br />
prévu “d’accroître substantiellement et de façon urgente<br />
la part des sources d’énergies renouvelables” dans<br />
la consommation mondiale. Le texte ne fixe ni pourcentage,<br />
ni échéance pour y parvenir. Ainsi, il ne reprend aucun<br />
des chiffres de la proposition initiale européenne,<br />
qui souhaitait un objectif de 15 % de renouvelables d’ici<br />
à 2010.<br />
Des turbines à bas prix en Inde<br />
■ Microhydraulique<br />
Des turbines simples et de fabrication locale pour équiper<br />
les moulins à eau d’Asie : c’est le projet développé par le<br />
bureau d’études IT Power, avec le soutien du ministère<br />
britannique du Développement International (DFID).<br />
Les moulins traditionnels à roue en bois seraient plus de<br />
200 000 dans l’Himalaya indien, 25 000 au Népal et bien<br />
plus encore au Pakistan, Chine, Afghanistan, Myanmar,<br />
Turquie… Toutefois, nombre de ces installations, peu performantes,<br />
sont abandonnées au profit de moteurs diesel.<br />
Pour garder la fonction des moulins traditionnels,<br />
IT Power propose deux solutions :<br />
> première option, le remplacement de la traditionnelle<br />
roue en bois à axe vertical par une turbine à injecteur de<br />
fabrication locale. La puissance développée est de l’ordre<br />
de 1 kW, trois fois plus qu’avec la roue traditionnelle ; en<br />
option, une dynamo de vélo posée sur la meule fournit<br />
l’éclairage ! Coût : environ 300 euros ;<br />
> seconde technique, une turbine à axe horizontal, également<br />
de fabrication locale, qui permet d’entraîner des<br />
machines (batteuse de riz, presse à huile…) ou un alternateur,<br />
délivrant 5 kW sous 8 m de chute. Le coût est de<br />
500 euros par kW installé, incluant le génie civil. Les dossiers<br />
techniques permettant la réalisation de ces installations<br />
sont disponibles gratuitement sur le site Internet de<br />
IT Power. Plus de 200 installations ont déjà été réalisées<br />
dans l’Himalaya indien par le constructeur local Gita<br />
Pump. Les installations sont réalisées sans subvention<br />
et financées par des micro-crédits contractés par les<br />
meuniers eux-mêmes, ”un gage de durabilité pour l’équipement”<br />
selon Oliver Paish, responsable du projet chez<br />
IT Power.<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
31
En bref<br />
À lire<br />
Éoliennes et aérogénérateurs<br />
Longtemps l’ouvrage de Guy Cunty écrit en 1982<br />
“Éoliennes et aéorgénérateurs” a fait référence. L’auteur<br />
vient d’en publier la mise à jour. Celle-ci traite plus particulièrement<br />
des aérogénérateurs et des éoliennes de pompages<br />
installés en site hors<br />
réseau de distribution. Au sommaire<br />
: histoire, technique,<br />
construction, applications, comparatif<br />
et présentation des<br />
machines existantes.<br />
168 pages –18,29 euros<br />
Édisud,<br />
La Calade RN 7<br />
3120 route d’Avignon<br />
F-13090 Aix-en-Provence<br />
Tél. : + 33 (0)4 42 21 61 44<br />
Cellules solaires : les bases de l’énergie<br />
photovoltaïque<br />
Cette troisième édition de<br />
“Cellules solaires” vous<br />
invite à découvrir, de<br />
façon claire et logique, les<br />
principes et les multiples<br />
usages de la lumière. Ce<br />
livre d’initiation vous fera<br />
découvrir cette énergie<br />
productrice d’électricité<br />
grâce aux cellules et aux<br />
panneaux solaires.<br />
Éditions Dunod,<br />
5, rue Laromiguière<br />
F-75005 Paris<br />
Tél. : + 33 (0)1 40 46 35 00<br />
Fax : + 33 (0)1 40 46 49 95<br />
The future for renewable energy 2<br />
Ce livre, en anglais, répertorie et analyse chaque technologie<br />
liée aux énergies renouvelables. Il propose pour chaque<br />
secteur (solaire, éolien, biomasse, hydraulique, etc.) des<br />
buts détaillés et réalistes pour une politique cohérente de<br />
recherche et de développement. Destiné aux professionnels<br />
des énergies renouvelables, cet ouvrage aborde de<br />
façon critique la stratégie de développement des énergies<br />
renouvelables dans le monde.<br />
L’eau, ressource vitale<br />
Destiné au grand public, cet ouvrage présente l’origine et<br />
les étapes du cycle naturel de l’eau, ses différents usages,<br />
et expose différentes problématiques de cet élément<br />
vital. Illustré de nombreuses<br />
photos et<br />
schémas, ce livre traite<br />
de plus des conditions<br />
de la sauvegarde de la<br />
ressource et des<br />
règles essentielles de<br />
la gestion des eaux.<br />
Écrit par<br />
Jean-Louis-Pascal<br />
Ballif.<br />
Prix : 26 euros<br />
16 x 24 cm<br />
136 pages<br />
Éditions Johanet,<br />
30, rue René-Boulanger<br />
F-75010 Paris<br />
Tél. : + 33 (0)1 44 84 78 78<br />
www.editions-johanet.com<br />
info@edition-johanet.com<br />
Le guide de l’électrification rurale<br />
décentralisée<br />
Destiné aux acteurs des pays du Sud, aux institutionnels<br />
qui pilotent ces programmes, aux compagnies d’électricité<br />
soucieuses de répondre à la demande croissante des<br />
ruraux en énergie, aux bureaux d’études et aux instances<br />
de coopération, cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui,<br />
dans la sphère économique, approchent la réalité du<br />
développement durable.<br />
Ademe/IEPF/Cired/CNRS/Fondation Énergies pour le<br />
Monde/EDF Édité par Systèmes Solaires – 2001<br />
364 pages – format 16 x 24<br />
Version anglaise traduite et augmentée – 2002<br />
Systèmes Solaires,<br />
146, rue de l’Université<br />
F-75007 Paris<br />
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James and James Ltd,<br />
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London NW1 3ER<br />
Royaume-Uni<br />
Bulletin du réseau Scarabée, novembre 2002<br />
32
L’électricité solaire au service<br />
du développement durable<br />
Le photovoltaïque poursuit sa<br />
croissance et s’affirme comme<br />
une technologie emblématique du<br />
développement durable. Ce guide<br />
technique est une actualisation<br />
d’un ouvrage paru en 1993.<br />
Il replace le photovoltaïque dans<br />
le contexte de l’électrification<br />
rurale des pays en développement<br />
et explique en détail le fonctionnement<br />
des systèmes.<br />
IEPF/Ademe/EDF/Fondem<br />
Édité par Systèmes Solaires<br />
2002 – 176 pages – format 16x24<br />
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du développement durable” au<br />
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France.<br />
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DE LA FRANCOPHONIE (IEPF)<br />
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COMMISSION<br />
EUROPÉENNE<br />
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Ce bulletin est édité dans<br />
le cadre de l’initiative Scarabée,<br />
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Directeur : Yves Maigne<br />
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