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La pollution de l'eau

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<strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau<br />

Station d’épuration <strong>de</strong> Clairefontaine, Vosges<br />

L’eau est un bien vital qui doit être préservé. On appelle <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau toute modification<br />

<strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> l’eau ayant un caractère pénalisant ou nuisible pour la faune, la<br />

flore ou les usages humains. Au cours <strong>de</strong> son utilisation, l’eau s’enrichit ou s’appauvrit en<br />

différentes substances (matières insolubles ou dissoutes, matières minérales ou organiques).<br />

L’environnement aquatique est relativement complexe du fait <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> nombreuses<br />

interconnexions en son sein. C’est pourquoi la <strong>pollution</strong> peut atteindre tous les milieux tels<br />

que les fossés, les rivières, les fleuves, les canaux, les marais, les lacs, la mer ainsi que les eaux<br />

souterraines.<br />

70<br />

<strong>La</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s - <strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau


RÈGLEMENTATION<br />

LA LÉGISLATION DES INSTALLATIONS CLASSÉES ET LA LOI SUR L’EAU<br />

<strong>La</strong> nomenclature <strong>de</strong>s Installations Classées pour la<br />

Protection <strong>de</strong> l’Environnement (ICPE) et ses régimes<br />

<strong>de</strong> déclaration et d’autorisation est fixé par le livre V<br />

titre premier du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Environnement dans les<br />

articles L 511-1 et suivants. Elle est également reprise<br />

dans les articles L 217 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Environnement<br />

pour les installations ou enceinte relevant du<br />

Ministère chargé <strong>de</strong> la Défense ou soumise à<br />

<strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection du secret <strong>de</strong> la Défense<br />

Nationale.<br />

<strong>La</strong> loi sur l’eau du 3 janvier 1992, reprise dans les<br />

articles L 214-1 à L214-6 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Environnement,<br />

instaure un régime parallèle <strong>de</strong> déclaration et<br />

d’autorisation au regard d’une nomenclature <strong>de</strong>s<br />

« Installations, Ouvrages, Travaux et Aménagements »<br />

(IOTA).<br />

Pour éviter que <strong>de</strong>s installations relevant <strong>de</strong>s<br />

nomenclatures ICPE et IOTA soient soumises à<br />

la fois à la législation sur les installations classées<br />

et à la législation sur l’eau, et afin <strong>de</strong> promouvoir<br />

l’approche intégrée <strong>de</strong> la législation ICPE, le<br />

législateur a introduit une modification par la loi du<br />

2 février 1995 stipulant que les mesures individuelles<br />

et réglementaires prises en application du titre 1 er<br />

du livre V (loi ICPE du 19 juillet 1976) fixent les règles<br />

applicables aux installations classées ayant un<br />

impact sur le milieu aquatique, notamment en ce<br />

qui concerne leurs rejets et prélèvements.<br />

De plus, la directive 2000/60/CE du 23 octobre<br />

2000 (DCE) établissant un cadre pour une politique<br />

communautaire dans le domaine <strong>de</strong> l’eau (<strong>de</strong>stinée<br />

à remplacer un certain nombre <strong>de</strong> directives, dont<br />

la directive 76/464/CEE en 2013) fixe plusieurs<br />

objectifs :<br />

• atteindre un « bon état » <strong>de</strong>s eaux en 2015,<br />

• réduire progressivement les rejets, émissions ou<br />

pertes pour les « substances prioritaires » ;<br />

• et supprimer les rejets <strong>de</strong>s « substances prioritaires<br />

dangereuses », d’ici à 20 ans après l’entrée en<br />

vigueur <strong>de</strong> la directive fille « substances » qui est<br />

cours d’élaboration.<br />

<strong>La</strong> DCE, impliquant un grand nombre <strong>de</strong> services <strong>de</strong><br />

l’Etat dans sa mise en œuvre, induit aujourd’hui pour<br />

l’ensemble <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> l’eau et <strong>de</strong>s activités<br />

qui l’impactent (les rejets industriels n’en sont<br />

qu’une partie) la mise en place <strong>de</strong> plans d’action, au<br />

travers <strong>de</strong>s Schémas Directeurs d’Aménagement et<br />

<strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong>s Eaux (SDAGE), articulés autour <strong>de</strong><br />

la notion <strong>de</strong> bon état <strong>de</strong>s milieux aquatiques. Ces<br />

plans définissent à l’échelle <strong>de</strong> chaque grand bassin<br />

hydrographique les actions prioritaires à accomplir<br />

pour les prélèvements et rejets <strong>de</strong>s installations<br />

classées entre autres.<br />

TÉ M O I G N A G E<br />

Action Nationale <strong>de</strong> la Recherche et <strong>de</strong> la Réduction<br />

<strong>de</strong>s Rejets <strong>de</strong> Substances Dangereuses dans les Eaux<br />

Solange GIONTA<br />

Inspecteur <strong>de</strong>s Installations Classées<br />

> Comment a été élaborée la circulaire du<br />

05/01/2009 relative à la mise en œuvre <strong>de</strong><br />

la <strong>de</strong>uxième phase <strong>de</strong> l’action nationale <strong>de</strong><br />

recherche et <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s substances<br />

dangereuses pour le milieu aquatique<br />

présentes dans les rejets <strong>de</strong>s ICPE soumises à<br />

autorisation ?<br />

Le rapport final <strong>de</strong> la première phase présente pour<br />

18 secteurs d’activité industrielle dont 14 sont <strong>de</strong>s<br />

secteurs relevant <strong>de</strong> la nomenclature ICPE l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s substances dangereuses ayant été détectées au<br />

moins une fois dans les rejets <strong>de</strong>s ICPE <strong>de</strong> ce secteur<br />

ayant participé à la première phase.<br />

Après la publication <strong>de</strong> ce rapport, une i<strong>de</strong>ntification<br />

<strong>de</strong> sous-secteurs à l’intérieur <strong>de</strong> chaque secteur du<br />

découpage initial a pu être effectuée en collaboration<br />

avec les représentants professionnels appropriés. A<br />

l’issue <strong>de</strong>s discussions qui ont été engagées avec ces<br />

organisations il est désormais possible d’établir pour<br />

nombre <strong>de</strong> ces sous-secteurs <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong> substances<br />

qui apparaissent comme étant potentiellement<br />

présentes dans les rejets d’eaux industrielles d’une<br />

majorité <strong>de</strong>s établissements lui appartenant. Sont<br />

donc présentées en annexe 1 <strong>de</strong> cette circulaire,<br />

pour 22 domaines d’activités industrielles, les listes<br />

<strong>de</strong>s substances dangereuses qui peuvent leur être<br />

« attribuées ».<br />

> Quel est l’objectif <strong>de</strong> la circulaire ?<br />

Afin <strong>de</strong> contribuer à la fois à l’atteinte <strong>de</strong>s objectifs<br />

imposés par la DCE mais aussi à ceux fixés par le<br />

Programme NAtional <strong>de</strong> Réduction <strong>de</strong>s substances<br />

dangereuses (PNAR), l’inspection <strong>de</strong>s installations<br />

classées doit engager une action généralisée <strong>de</strong><br />

renforcement <strong>de</strong> l’auto-surveillance <strong>de</strong>s « rejets <strong>de</strong><br />

substances dangereuses dans le milieu aquatique »<br />

dans les arrêtés préfectoraux <strong>de</strong>s ICPE soumises à<br />

autorisation.<br />

A l’horizon 2013, l’ensemble <strong>de</strong>s autorisations <strong>de</strong>s<br />

installations classées ayant un rejet significatif dans<br />

le milieu aquatique <strong>de</strong>vra avoir été complété <strong>de</strong> telle<br />

sorte que soit imposée via cet arrêté la surveillance<br />

<strong>de</strong>s substances dangereuses « correspondant » aux<br />

différentes activités exercées par l’établissement.<br />

Pour établir cette correspondance entre activités<br />

et substances dangereuses, les services <strong>de</strong> l’IC<br />

utiliseront les listes présentées en annexe 1 ainsi<br />

que la table <strong>de</strong> correspondance entre activité<br />

industrielle et rubriques <strong>de</strong> la nomenclature <strong>de</strong>s<br />

installations classées présentée à l’annexe 2.<br />

Une fois confirmée, par une première salve<br />

d’analyses la présence effective d’un certain nombre<br />

<strong>de</strong> substances dangereuses dans les rejets <strong>de</strong><br />

l’établissement, les services <strong>de</strong> l’IC s’attacheront à<br />

ce que, grâce à un rythme approprié <strong>de</strong> surveillance,<br />

les flux d’émission <strong>de</strong> ces substances fassent l’objet<br />

d’une déclaration précise établie au titre <strong>de</strong> la<br />

déclaration annuelle <strong>de</strong>s émissions polluantes et <strong>de</strong>s<br />

déchets, dont relèvent <strong>de</strong> nombreuses ICPE soumises<br />

au régime <strong>de</strong> l’autorisation (cf. arrêté du 31 janvier<br />

2008). Si <strong>de</strong>s substances prioritaires (<strong>de</strong>s annexes<br />

9 et 10 <strong>de</strong> la DCE) figurent parmi ces substances<br />

régulièrement émises et déclarées, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

technico-économiques envisageant la réduction<br />

voire la suppression <strong>de</strong> ces émissions <strong>de</strong>vront être<br />

engagées par l’exploitant et un échéancier précis<br />

<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> réduction (notamment possibilité<br />

d’emploi <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> substitution) envisagées<br />

<strong>de</strong>vra être établi.<br />

<strong>La</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s - <strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau<br />

71


TÉ M O I G N A G E<br />

Patrick WEINGERTNER<br />

Directeur Planification - Agence <strong>de</strong> l’eau Rhin-Meuse<br />

L’impact <strong>de</strong>s rejets salins sur la qualité<br />

<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface et souterraines dans la vallée <strong>de</strong> la Moselle<br />

Dans la Moselle, les rejets <strong>de</strong> chlorures <strong>de</strong>s soudières<br />

s’ajoutent à une part <strong>de</strong> salinité naturelle (environ<br />

un centaine <strong>de</strong> mg/l), notamment à partir d’apports<br />

du secteur <strong>de</strong> DOMBASLE et par la Seille.<br />

Il en résulte au total, une salinité notable <strong>de</strong><br />

la Moselle <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 500 mg/l à certaines<br />

pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’année, qui reste significative jusqu’à la<br />

confluence avec le Rhin en Allemagne.<br />

Cette salinité constitue un handicap certain pour<br />

les usages <strong>de</strong> la Moselle en tant que ressource<br />

pour l’alimentation en eau potable, même si <strong>de</strong>s<br />

traitements appropriés (osmose inverse par exemple)<br />

permettraient un traitement <strong>de</strong> potabilisation, mais<br />

moyennant <strong>de</strong>s coûts élevés.<br />

Par ailleurs, dans la nappe alluviale, les possibilités<br />

<strong>de</strong> captage sont limitées en quantité en raison <strong>de</strong>s<br />

risques d’invasion salée d’eau <strong>de</strong> Moselle dans la<br />

nappe. Ces risques sont majorés en pério<strong>de</strong> d’étiage<br />

et en fonction <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> pompage <strong>de</strong>s forages.<br />

De ce fait, les rejets <strong>de</strong> chlorures <strong>de</strong>s soudières<br />

en Moselle sont à l’origine d’un important conflit<br />

d’usage avec les collectivités utilisatrices d’eau <strong>de</strong><br />

Moselle ou <strong>de</strong> nappe et notamment la Ville <strong>de</strong><br />

METZ et les syndicats qui s’alimentent à partir <strong>de</strong> la<br />

nappe alluviale.<br />

Au plan juridique, un contentieux oppose <strong>de</strong>puis<br />

plusieurs années la Ville <strong>de</strong> METZ aux soudières et<br />

aussi à l’Etat pour avoir autorisé leurs rejets.<br />

Dès 1999, le Comité <strong>de</strong> bassin avait souhaité qu’une<br />

étu<strong>de</strong> globale « Moselle » précise les perspectives <strong>de</strong><br />

réduction <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong> chlorures. Cette étu<strong>de</strong> avait<br />

conclu à l’absence <strong>de</strong> solution économiquement<br />

supportable pour réduire <strong>de</strong> manière importante<br />

ou supprimer les rejets. En solutions palliatives,<br />

<strong>de</strong>s adductions d’eau pour assurer les besoins <strong>de</strong>s<br />

collectivités étaient aussi envisagées.<br />

<strong>La</strong> seule solution proposée pour améliorer la qualité<br />

<strong>de</strong> la Moselle consistait à transférer totalement<br />

ou partiellement les rejets vers le Rhin en amont<br />

<strong>de</strong> la frontière avec l’Allemagne. Ceci permettait<br />

<strong>de</strong> restaurer la qualité <strong>de</strong> la Moselle jusqu’à<br />

COBLENCE au confluent avec le Rhin, sans accroître<br />

significativement la concentration en chlorures dans<br />

le Rhin en amont <strong>de</strong> COBLENCE, le bilan pour le Rhin<br />

étant à charge i<strong>de</strong>ntique en aval du confluent avec<br />

la Moselle. Toutefois, cette solution <strong>de</strong> transfert<br />

n’a pas pu se concrétiser, notamment en raison <strong>de</strong><br />

fortes réticences du côté alsacien.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> l’élaboration <strong>de</strong>s nouveaux SDAGE<br />

2010-2015, un groupe <strong>de</strong> travail spécifique a été<br />

constitué pour examiner la situation <strong>de</strong> la Moselle<br />

et <strong>de</strong> sa nappe alluviale en regard <strong>de</strong>s exigences<br />

<strong>de</strong> la DCE pour le bon état <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface<br />

et souterraines, et aussi <strong>de</strong>s contraintes pour les<br />

usages en aval.<br />

Des étu<strong>de</strong>s ont aussi été engagées, d’une part pour<br />

préciser l’état général <strong>de</strong> la Moselle et <strong>de</strong> sa nappe<br />

d’accompagnement et, d’autre part pour actualiser<br />

les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 1999 sur les solutions envisageables.<br />

Ces étu<strong>de</strong>s sont actuellement en cours d’évaluation<br />

par le groupe <strong>de</strong> travail, mais ne semblent pas<br />

révéler <strong>de</strong> solution technique nouvelle susceptible<br />

<strong>de</strong> régler globalement ce problème.<br />

Pour autant, la situation actuelle ne peut pas être<br />

considérée comme durablement acceptable, ni pour<br />

les soudières, ni pour les usagers <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> Moselle<br />

et <strong>de</strong> sa nappe alluviale, ni au niveau international.<br />

•<br />

Pour les soudières, aucune perspective <strong>de</strong><br />

développement <strong>de</strong>s activités n’est envisageable<br />

sans qu’elle ne s’accompagne d’une réduction <strong>de</strong>s<br />

rejets déjà existants (une extension <strong>de</strong>s capacités<br />

<strong>de</strong> production <strong>de</strong>mandée en 1999 n’a pas été<br />

accordée).<br />

• Pour les usagers <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> Moselle et <strong>de</strong> sa nappe<br />

alluviale, une amélioration <strong>de</strong> la situation est<br />

impérativement souhaitée. Pour certains syndicats<br />

utilisant l’eau <strong>de</strong> la nappe alluviale, une obligation<br />

est d’ailleurs faite <strong>de</strong> restaurer rapi<strong>de</strong>ment la<br />

qualité <strong>de</strong> l’eau distribuée.<br />

• Au niveau international, l’équilibre trouvé dans<br />

le cadre <strong>de</strong> la convention <strong>de</strong> BONN qui fixe les<br />

rejets autorisés dans la Moselle et le Rhin <strong>de</strong>vient<br />

sans doute précaire dans la mesure où cette<br />

convention est déjà ancienne et que les besoins en<br />

eau potable sont en croissance dans les pays en<br />

aval (Luxembourg, notamment), avec <strong>de</strong>s souhaits<br />

<strong>de</strong> pouvoir mobiliser la ressource Moselle.<br />

Dans ce contexte, le maintien d’un statu quo sur<br />

la situation existante ne peut pas être considéré<br />

comme s’inscrivant dans une perspective <strong>de</strong><br />

développement durable, ni du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s<br />

activités économiques, ni <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s usagers. Si<br />

une solution globale unique ne s’avère pas possible,<br />

<strong>de</strong>s combinaisons pourraient être recherchées<br />

pour améliorer au mieux les rejets et compenser<br />

les restrictions ou difficultés rencontrées pour<br />

les usages en aval, tout en préservant les activités<br />

économiques concernées. Dans cet esprit, le projet<br />

<strong>de</strong> SDAGE fixe parmi ses gran<strong>de</strong>s orientations , la<br />

nécessité « d’adapter les concentrations en sels<br />

minéraux dans le milieu pour atteindre le meilleur<br />

état possible <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface et souterraines , en<br />

préservant le développement économique et social<br />

<strong>de</strong> la région et en confortant les usages en aval.<br />

<strong>La</strong> situation réglementaire<br />

Solange GIONTA<br />

Inspecteur <strong>de</strong>s Installations Classées<br />

Les sociétés NOVACARB et SOLVAY CARBONATE<br />

France, respectivement situées à <strong>La</strong>neuveville<strong>de</strong>vant-Nancy<br />

et à Dombasle-sur-Meurthe, sont<br />

toutes <strong>de</strong>ux autorisées à exploiter une installation<br />

<strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> sodium.<br />

Le processus <strong>de</strong> fabrication du carbonate <strong>de</strong><br />

sodium engendre la formation <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong><br />

calcium, liqui<strong>de</strong> minéralisé non valorisable. Comme<br />

le rappelle le document <strong>de</strong> référence européen<br />

sur les meilleures techniques disponibles pour la<br />

fabrication <strong>de</strong>s produits chimiques inorganiques<br />

en grands volumes (production n° 2), ce liqui<strong>de</strong><br />

constitue un effluent qui sera rejeté dans le milieu<br />

naturel, après épuration par séparation liqui<strong>de</strong>/<br />

soli<strong>de</strong>. En effet, l’effluent transite par plusieurs<br />

étapes <strong>de</strong> décantation et modulation. En sortie<br />

<strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> modulation, le rejet <strong>de</strong>s effluents<br />

produits par les sociétés NOVACARB et SOLVAY<br />

CARBONATE France dans le milieu est assuré via<br />

le système <strong>de</strong> télégestion <strong>de</strong>s rejets informatisé,<br />

commun aux <strong>de</strong>ux sociétés, appelé MARISOLOR.<br />

Ces rejets sont automatiquement ajustés en fonction<br />

<strong>de</strong> la concentration en chlorures enregistrée à<br />

Hauconcourt ; puisque sur le plan réglementaire,<br />

les rejets <strong>de</strong> chlorure sont limités en tonnage mais<br />

surtout en concentration : Les soudières sont tenues<br />

<strong>de</strong> moduler leurs rejets en fonction du débit <strong>de</strong> la<br />

Moselle <strong>de</strong> façon à ne pas ajouter plus <strong>de</strong> 400 mg/l<br />

à la concentration naturelle <strong>de</strong> la Moselle à hauteur<br />

<strong>de</strong> Hauconcourt. (à titre <strong>de</strong> comparaison, la mer est<br />

salée à 30 g/ l, 60 fois plus que la Moselle). Cette<br />

valeur résulte d’une convention internationale<br />

(convention <strong>de</strong> Bonn) et est respectée par les<br />

industriels.<br />

Bilan <strong>de</strong>s rejets salins <strong>de</strong> NOVACARB<br />

pour l’année 2007<br />

• Rejets <strong>de</strong> chlorures en 2007<br />

Les quantités <strong>de</strong> chlorures rejetées dans la Meurthe<br />

par la société NOVACARB s’élèvent à 464 841 tonnes<br />

en 2007, ce qui correspond à un flux annuel moyen<br />

<strong>de</strong> 14,74 Kg Cl - /s pour 2007.<br />

•Autres paramètres <strong>de</strong> rejets<br />

<strong>La</strong> masse totale annuelle <strong>de</strong> sels dissous s’élève<br />

à 746 159 tonnes en 2007, soit une moyenne <strong>de</strong><br />

2 044 tonnes/jour.<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s moyennes journalières relatives<br />

au pH et au débit ainsi qu’aux concentrations en<br />

Matières En Suspension (MES) et en Azote et à<br />

la température, issues <strong>de</strong> l’autosurveillance sont<br />

inférieures aux valeurs limites.<br />

• Contrôles contradictoires<br />

Les contrôles réalisés par un laboratoire agréé<br />

indépendant au cours <strong>de</strong> quatre campagnes <strong>de</strong><br />

prélèvement n’ont pas montré d’écart significatif<br />

entre les valeurs issues <strong>de</strong> l’autosurveillance et<br />

celles issues <strong>de</strong> ces contrôles pour les mesures<br />

d’azote total, <strong>de</strong> MES et <strong>de</strong> chlorures.<br />

72 <strong>La</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s - <strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau


(S U I T E)<br />

• Arrêt <strong>de</strong>s rejets<br />

Les conditions d’étiage <strong>de</strong> la Meurthe en 2007 ont<br />

montré leurs valeurs minimales en novembre 2007<br />

(11,1 m 3 /s contre 8,6 m 3 /s en juillet 2006). Cependant<br />

les rejets ont été arrêtés du 18 au 25/4, le 28/4, du<br />

23 au 30/5, du 16 au 22/6, les 1 et 9/11, du 11 au 16/11<br />

et du 22 au 31/12.<br />

• Système <strong>de</strong> gestion MARISOLOR<br />

Le système <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s rejets Marisolor a<br />

fonctionné en 2007 <strong>de</strong> manière satisfaisante.<br />

Aucune modification significative n’a été apportée<br />

aux stations <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> et stations périphériques<br />

du système.<br />

Bilan <strong>de</strong>s rejets salins <strong>de</strong> SOLVAY<br />

pour l’année 2007<br />

• Rejets <strong>de</strong> chlorures en 2007<br />

Les quantités <strong>de</strong> chlorures rejetées dans la Meurthe<br />

par la société SOLVAY Carbonate France s’élèvent à<br />

518 538 tonnes en 2007, ce qui correspond à un flux<br />

annuel moyen <strong>de</strong> 16,44 Kg Cl - /s pour 2007.<br />

• Autres paramètres <strong>de</strong> rejets<br />

<strong>La</strong> masse totale annuelle <strong>de</strong> sels dissous s’élève<br />

à 824 472 tonnes en 2007, soit une moyenne <strong>de</strong><br />

2 259 tonnes/jour.<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s moyennes journalières relatives<br />

au pH et au débit ainsi qu’aux concentrations en<br />

Matières En Suspension (MES) et en Azote et à<br />

la température, issues <strong>de</strong> l’autosurveillance sont<br />

inférieures aux valeurs limites.<br />

• Contrôles contradictoires<br />

Les contrôles réalisés par un laboratoire agréé<br />

indépendant au cours <strong>de</strong> quatre campagnes <strong>de</strong><br />

prélèvement n’ont pas montré d’écart significatif<br />

entre les valeurs issues <strong>de</strong> l’autosurveillance et celles<br />

issues <strong>de</strong> ces contrôles pour les mesures d’azote<br />

total et <strong>de</strong> MES. En revanche les écarts constatés<br />

sur les résultats <strong>de</strong> mesures en chlorures effectuées<br />

au 1 er et 4 ème trimestre 2007 ont conduit à la mise<br />

en place d’actions d’amélioration sur les techniques<br />

opératoires notamment.<br />

• Pompage <strong>de</strong>s fuites <strong>de</strong> bassins<br />

En 2007, il n’a pas été nécessaire <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r au<br />

pompage <strong>de</strong>s fuites.<br />

• Système <strong>de</strong> gestion MARISOLOR<br />

Le système <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s rejets Marisolor a<br />

fonctionné en 2007 <strong>de</strong> manière satisfaisante.<br />

Aucune modification significative n’a été apportée<br />

aux stations <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> et stations périphériques<br />

du système.<br />

ZO O M<br />

« Poursuite <strong>de</strong> l’opération<br />

recherche <strong>de</strong>s substances dangereuses dans l’eau, zoom sur les 2 phases »<br />

Phase <strong>de</strong> surveillance initiale<br />

Dans un premier temps, 6 mesures sur chacune <strong>de</strong><br />

ces substances sont alors à réaliser par l’exploitant.<br />

En l’absence <strong>de</strong> justifications pertinentes <strong>de</strong><br />

l’exploitant proposant un rythme plus adapté au<br />

fonctionnement spécifique <strong>de</strong> son établissement,<br />

le pas <strong>de</strong> temps auxquelles doivent être réalisées<br />

ces 6 mesures est un pas <strong>de</strong> temps mensuel<br />

avec un prélèvement sur 24h représentatif du<br />

fonctionnement moyen <strong>de</strong> l’établissement.<br />

Ces mesures <strong>de</strong>vront être effectuées dans le<br />

respect du cahier <strong>de</strong>s charges annexé à la circulaire<br />

(annexe 5), dans lequel sont présentées pour<br />

chaque substance les prescriptions techniques<br />

applicables aux opérations <strong>de</strong> prélèvement et<br />

d’analyses (notamment les seuils <strong>de</strong> détection<br />

et <strong>de</strong> quantification à imposer pour chacune <strong>de</strong>s<br />

substances dangereuses).<br />

Une fois ces 6 mesures réalisées, l’exploitant<br />

remettra au service <strong>de</strong> l’inspection <strong>de</strong>s installations<br />

classées un rapport d’analyse détaillant les résultats<br />

obtenus. Au vu <strong>de</strong>s conclusions <strong>de</strong> ce rapport et <strong>de</strong>s<br />

arguments présentés, la surveillance ultérieure ne<br />

sera maintenue que pour un nombre restreint <strong>de</strong>s<br />

substances initiales.<br />

Maintien d’une surveillance ultérieure<br />

A l’issue <strong>de</strong> cette phase <strong>de</strong> surveillance initiale,<br />

ne <strong>de</strong>vront continuer à être surveillées que<br />

les substances pour lesquelles les mesures<br />

préalablement réalisées auront permis <strong>de</strong> mettre<br />

en évi<strong>de</strong>nce l’émission réelle et significative. Il sera<br />

possible d’abandonnée la surveillance pour toutes<br />

les substances qui auront été détectées dans le rejet<br />

<strong>de</strong>s eaux industrielles pour lesquelles :<br />

• Il est clairement établi que ce sont les eaux<br />

amont qui sont responsables <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> la<br />

substance dans les rejets <strong>de</strong> l’établissement.<br />

• Toutes les concentrations mesurées pour les<br />

substances sont strictement inférieurs à la LQ<br />

• Toutes les concentrations mesurées pour la<br />

substance sont inférieures à 10*NQE et<br />

• Tous les flux journaliers calculés pour les<br />

substances sont inférieurs à 10 % du flux journalier<br />

théorique admissible par le milieu récepteur.<br />

Pour les autres substances, le rythme <strong>de</strong> surveillance<br />

pourra être allégé sous réserve que le nombre<br />

d’analyses annuellement effectuées <strong>de</strong>meure<br />

compatible avec l’établissement d’une déclaration<br />

annuelle d’émission polluante fiable pour le polluant<br />

considéré. En l’absence d’argumentation pertinente<br />

présentée par l’exploitant justifiant un autre rythme<br />

<strong>de</strong> mesures c’est la fréquence trimestrielle qui sera<br />

imposée pour une durée <strong>de</strong> 2 ans et <strong>de</strong>mi. A l’issue<br />

<strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> et au vu <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s flux<br />

rejetés pour chaque substance une actualisation <strong>de</strong><br />

la surveillance pourra <strong>de</strong> nouveau être engagée à la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’exploitant.<br />

Bien entendu en cas <strong>de</strong> problème environnemental<br />

avéré au plan local (non respect d’une<br />

norme <strong>de</strong> qualité dans la masse d’eau concernée) la<br />

surveillance <strong>de</strong> la dite substance dans les rejets <strong>de</strong><br />

l’établissement <strong>de</strong>vra être absolument maintenue<br />

afin a minima que puisse être évaluée avec fiabilité<br />

la contribution exacte <strong>de</strong> l’ICPE au non respect <strong>de</strong><br />

la norme.<br />

L’IMPORTANCE DES REJETS ET EFFLUENTS INDUSTRIELS EN LORRAINE<br />

Les cartes <strong>de</strong>s principaux émetteurs lorrains relatives<br />

à l’année 2008, présentées dans ce paragraphe sont<br />

établies à partir <strong>de</strong>s déclarations annuelles <strong>de</strong>s<br />

émissions polluantes faites par les exploitants, sous<br />

leur responsabilité, à l’Inspection <strong>de</strong>s installations<br />

classées.<br />

Depuis 2005, les industriels font leur déclaration<br />

sur le site internet dédié (GEREP). Les résultats sont<br />

accessibles au public à l’adresse :<br />

www.irep.ecologie.gouv.fr<br />

<strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong>s eaux provient essentiellement :<br />

• <strong>de</strong>s rejets domestiques issus <strong>de</strong>s réseaux<br />

d’assainissement urbains ;<br />

• <strong>de</strong>s lessivages <strong>de</strong>s sols par les eaux <strong>de</strong> pluie qui<br />

entraînent <strong>de</strong>s substances indésirables lors du<br />

ruissellement en surface (pratiques agricoles,<br />

villes) ;<br />

• <strong>de</strong>s rejets industriels plus ou moins chargés en<br />

substances minérales, organiques ou toxiques.<br />

On distingue plusieurs types <strong>de</strong> <strong>pollution</strong> :<br />

<strong>La</strong> <strong>pollution</strong> organique : la dégradation <strong>de</strong>s<br />

substances organiques nécessite une gran<strong>de</strong><br />

quantité d’oxygène. Un apport important conduit<br />

donc à une asphyxie du milieu ;<br />

<strong>La</strong> <strong>pollution</strong> soli<strong>de</strong> : les substances soli<strong>de</strong>s (fibres,<br />

poussières minérales…) augmentent la turbidité <strong>de</strong><br />

l’eau. <strong>La</strong> diminution <strong>de</strong> la pénétration <strong>de</strong> la lumière<br />

a pour conséquence <strong>de</strong> limiter la photosynthèse qui<br />

oxygène naturellement le milieu. Cette <strong>pollution</strong><br />

engendre aussi un envasement <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong>s<br />

rivières ;<br />

<strong>La</strong> <strong>pollution</strong> toxique : les substances toxiques<br />

peuvent, en fonction <strong>de</strong> leur teneur, affecter<br />

gravement et durablement les organismes<br />

vivants. Elles peuvent conduire à <strong>de</strong>s conséquences<br />

différées voire immédiates, à <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong><br />

reproduction, ou à un dérèglement significatif <strong>de</strong>s<br />

fonctions biologiques.<br />

<strong>La</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s - <strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau<br />

73


Emission <strong>de</strong> MES (Matières En<br />

Suspension)<br />

Ce sont <strong>de</strong>s matières insolubles, fines, minérales<br />

ou organiques, biodégradables ou non. Elles<br />

peuvent être d’origines naturelles (érosion<br />

<strong>de</strong>s sols) ou anthropiques (rejets urbains ou<br />

industriels). Elles augmentent la turbidité <strong>de</strong> l’eau.<br />

Elles limitent la pénétration <strong>de</strong> la lumière dans<br />

l’eau, diminuent la teneur en oxygène dissous,<br />

nuisent au développement <strong>de</strong> la vie aquatique et<br />

sont susceptibles <strong>de</strong> colmater le lit <strong>de</strong> la rivière<br />

et les frayères. Les particules peuvent transporter<br />

différentes formes <strong>de</strong> <strong>pollution</strong>. P 74<br />

Données 2007 • Données 2008<br />

Socopa Entreprise Sico<br />

Belleville-sur-Meuse<br />

(r) 112 110<br />

Fromageries Bel Production France<br />

Dun-sur-Meuse<br />

(r) 190 200<br />

CHR Metz-Thionville Site<br />

<strong>de</strong> Thionville Hopital<br />

Bel Air<br />

Thionville<br />

(r) / 39<br />

Ahlstrom <strong>La</strong>belpack<br />

Stenay<br />

(i) 33 44<br />

Malteurop Malterie <strong>de</strong> Metz<br />

Metz<br />

(r) 45 34<br />

STEP-Metz<br />

Metz<br />

(i) / 129<br />

Usine <strong>de</strong> PAM<br />

et fon<strong>de</strong>rie <strong>de</strong> Blénod<br />

Pont-à-Mousson<br />

(i) 424 536<br />

Novacarb<br />

<strong>La</strong>neuveville-<strong>de</strong>vant-Nancy<br />

(i) 791 484<br />

Brasserie Champigneulles<br />

Champigneulles<br />

(r) 173 445<br />

CMSE Compagnie<br />

<strong>de</strong>s salins du midi<br />

Varangeville<br />

(r) 50 14482<br />

Station<br />

du Grand Nancy<br />

Maxéville<br />

(i) 348 177<br />

> Les principaux émetteurs <strong>de</strong> MES en Lorraine<br />

Rejet direct dans le milieu naturel (i)<br />

Rejet raccordé à une station d’épuration extérieure (r)<br />

Rejet exprimé en T/an - Seuils flux <strong>de</strong> MES > 25 T/an<br />

Hôpitaux <strong>de</strong> Brabois (CHU)<br />

Vandoeuvre-les-Nancy<br />

(r) 152 78<br />

Inéos Manufacturing France SAS<br />

Verdun<br />

(r) 41 49<br />

Arcelor Mittal Gandrange<br />

Amnéville<br />

(i) 45 46<br />

Arcelor Mittal Atlantique et Lorraine<br />

Florange<br />

(i) 38 41<br />

Sorepla<br />

Neufchateau<br />

(r) 52 34<br />

Nestlé Waters Supply Est<br />

(Site <strong>de</strong> Contrexeville)<br />

Contrexeville<br />

(r) 22 30<br />

UEM (Centrale <strong>de</strong> Chambière)<br />

Metz<br />

(i) 135 85<br />

Charal<br />

Metz<br />

(i) 139 150<br />

Total Petrochimicals France<br />

Saint-Avold<br />

(r) 474 439<br />

Continental pneu SNC<br />

Sarreguemines<br />

(r) 12 50<br />

Ineos Manufacturing France SA<br />

Sarralbe<br />

(i) 60 33<br />

Arjo Wiggins Arches SAS<br />

Arches<br />

(i) 38 29<br />

Arkema - Usine <strong>de</strong> Carling<br />

Saint-Avold<br />

(i) 78 55<br />

SNET Centrale Emile Huchet<br />

Saint-Avold<br />

(i) 36 42<br />

Euroserum SA<br />

Bénéstroff<br />

(r) 50 35<br />

Papeterie <strong>de</strong> Raon<br />

Raon-l’Etape<br />

(i) 50 42<br />

Novatissue SAS<br />

<strong>La</strong>val-sur-Vologne<br />

(i) 23 28<br />

Papeteries <strong>de</strong> Clairefontaine<br />

Étival-Clairefontaine<br />

(i) 29 36<br />

Norske Skog Golbey<br />

Golbey<br />

(i) 94 48<br />

> Emission DBO (Deman<strong>de</strong><br />

5<br />

Biologique en Oxygène à 5 jours)<br />

Elle correspond à la quantité d’oxygène<br />

consommé pendant un temps donné (5 jours)<br />

pour assurer l’oxydation <strong>de</strong>s matières organiques<br />

biodégradables (bactéries et micro-organismes)<br />

par voie biologique. Ce paramètre informe sur le<br />

<strong>de</strong>gré et la nature <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s et les risques<br />

d’asphyxie du milieu.<br />

> Emission DCO (Deman<strong>de</strong> Chimique<br />

en Oxygène)<br />

Elle quantifie l’oxygène nécessaire à l’oxydation<br />

<strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s composés et sels minéraux<br />

oxydables. <strong>La</strong> DCO donne <strong>de</strong>s informations sur le<br />

<strong>de</strong>gré et la nature <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s ainsi que sur les<br />

risques d’asphyxie du milieu. P 74<br />

Données 2007 • Données 2008<br />

> Les principaux émetteurs <strong>de</strong> DCO en Lorraine<br />

Rejet direct dans le milieu naturel (i)<br />

Rejet raccordé à une station d’épuration extérieure (r)<br />

Rejet exprimé en T/an - Seuils flux <strong>de</strong> DCO > 150 T/an<br />

Fromageries Bel Production France<br />

Dun-sur-Meuse<br />

(r) 627 701<br />

Ahlstrom <strong>La</strong>belpack<br />

Stenay<br />

(i) 213 217<br />

Inéos Entreprise France SAS<br />

Verdun<br />

(r) 436 370<br />

UEM<br />

(Centrale <strong>de</strong> Chambière)<br />

Metz<br />

(i) 154 903<br />

Usine <strong>de</strong> Pont-à-Mousson<br />

et Fon<strong>de</strong>rie <strong>de</strong> Blénod<br />

Pont-à-Mousson<br />

(i) 639 818<br />

Brasserie <strong>de</strong> Champigneulles<br />

Champigneulles<br />

(r) 408 1340<br />

Hôpitaux <strong>de</strong> Brabois (CHU)<br />

Vandoeuvre-les-Nancy<br />

(r) 369 235<br />

Socopa Entreprise Sico<br />

Belleville-sur-Meuse<br />

(r) 300 275<br />

Station<br />

du Grand Nancy<br />

Maxéville<br />

(i) 1269 1451<br />

SMAE PSA Peugeot Citroën<br />

Automobile<br />

Hagondange<br />

(r) 211 167<br />

Arcelor Packaging International<br />

Florange<br />

(i) 198 195<br />

SOREPLA<br />

Neufchateau<br />

(r) 183 213<br />

Arjo Wiggins<br />

(papeterie d’Arches)<br />

Arches<br />

(i) 155 167<br />

STEP-Metz<br />

Metz<br />

(i) / 582<br />

Papeterie <strong>de</strong>s Vosges<br />

<strong>La</strong>val-sur-Vologne<br />

(r) 159 210<br />

Malteurop Maleterie <strong>de</strong> Metz<br />

Metz<br />

(r) 673 582<br />

Charal Metz<br />

Metz<br />

(r) 385 379<br />

Novacare<br />

<strong>La</strong>val-sur-Vologne<br />

(i) 209 185<br />

Arkema<br />

Saint-Avold<br />

(i) 386 372<br />

SNET Centrale Emile Huchet<br />

Saint-Avold<br />

(i) 142 166 Ondal France<br />

Sarreguemines<br />

(r) 197 253<br />

Total Petrochimie France<br />

Saint-Avold<br />

(r) 800 616<br />

Euroserum SA<br />

Bénéstroff<br />

(r) 399 364<br />

Papeterie <strong>de</strong> Raon<br />

Raon-l’Etape<br />

(i) 186 216<br />

ASMAR<br />

Corcieux<br />

(r) 602 610<br />

Novatissue SAS<br />

<strong>La</strong>val-sur-Vologne<br />

(i) 209 208<br />

Norske Skog Golbey<br />

Golbey<br />

(i) 1179 1140<br />

74 <strong>La</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s - <strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau


Pollution azotée<br />

Elle rassemble l’azote organique, l’azote<br />

ammoniacal NH 4+<br />

, les nitrates NO 3<br />

et les nitrites<br />

NO 2<br />

:<br />

• L’azote ammoniacal résulte <strong>de</strong> la dégradation<br />

<strong>de</strong>s matières organiques et provient<br />

essentiellement <strong>de</strong>s rejets urbains. Il est toxique<br />

pour les organismes vivants;<br />

• Les nitrates représentent le sta<strong>de</strong> final <strong>de</strong><br />

l’oxydation <strong>de</strong> l’azote. Naturellement présents<br />

dans le milieu, ils constituent une <strong>de</strong>s sources<br />

nutritives <strong>de</strong>s végétaux. Aujourd’hui, ils<br />

proviennent essentiellement <strong>de</strong>s engrais<br />

agricoles. A forte dose, ils nuisent à l’équilibre<br />

écologique (eutrophisation) et à la santé <strong>de</strong>s<br />

nourrissons ;<br />

• Les nitrites sont une forme passagère <strong>de</strong> la<br />

transformation <strong>de</strong> l’azote organique en nitrates.<br />

Ils sont présents en très faible concentration<br />

dans les effluents urbains et proviennent<br />

généralement <strong>de</strong>s industries agroalimentaires<br />

et chimiques ou encore du lessivage <strong>de</strong>s sols.<br />

> Emission <strong>de</strong> métaux toxiques<br />

Ce paramètre est constitué par une somme<br />

pondérée <strong>de</strong> la concentration exprimée en g/l<br />

<strong>de</strong> huit métaux, qui sont affectés <strong>de</strong> coefficients<br />

<strong>de</strong> pondération dépendant <strong>de</strong> leur toxicité. Il<br />

s’agit du mercure (Hg), <strong>de</strong> l’arsenic (As), du plomb<br />

(Pb), du cadmium (Cd), du nickel (Ni), du cuivre<br />

(Cu), du chrome (Cr) et du zinc (Zn). P 75<br />

> Les principaux émetteurs <strong>de</strong> Zn, Cr et Ni en Lorraine<br />

Arcelor Mittal Atlantique<br />

et Lorraine (Elsa)<br />

Florange<br />

Zn (i) 206 128<br />

Arcelor Mittal Packaging<br />

International<br />

Florange<br />

Cr (i) 95 107<br />

Ascometal<br />

Hagondange<br />

Zn (i) 530 648<br />

Ni (i) 100 101<br />

Rejet direct dans le milieu naturel (i)<br />

Rejet raccordé à une station d’épuration extérieure (r)<br />

Rejet exprimé en kg/an - Seuils flux <strong>de</strong> Zn > 100 kg/an, Cr > 25 kg/an, Ni > 25 kg/an<br />

Cedilor<br />

Amnéville<br />

Ni (i) 80 145<br />

Huntsman Surface<br />

Sciences France SAS -<br />

Site <strong>de</strong> Saint-Mihiel<br />

Saint-Mihiel<br />

Zn (i) 116 101<br />

Cr (i) / 32<br />

EDF - CPT<br />

<strong>de</strong> Blénod<br />

Pont-à-Mousson<br />

Zn (i) 673 497<br />

Station<br />

du Grand Nancy<br />

Maxéville<br />

Ni (i) / 246<br />

SAM Neuves-Maisons<br />

Neuves-Maisons<br />

Zn (i) 441 211<br />

EDF - CPT <strong>de</strong> Richemont<br />

Richemont<br />

Ni (i) 192 210<br />

Sovab<br />

Batilly<br />

Ni (i) 58 40<br />

Norske Skog Golbey<br />

Golbey<br />

Zn (i) 932 129<br />

Cr (i) 30 31<br />

EDF - CPT <strong>de</strong> <strong>La</strong> Maxe<br />

Woippy<br />

Zn (i) 936 312<br />

UEM (Centrale <strong>de</strong> Chambière)<br />

Metz<br />

Cr (i) 308 274<br />

Ni (i) 308 274<br />

Total Petrochemicals<br />

France<br />

Saint-Avold<br />

Zn (r) 1183 1993<br />

Ni (r) 234 285<br />

Protelor<br />

Saint-Avold<br />

Zn (i) 58 113<br />

Grundfos<br />

Longeville-les-Saint-<br />

Avold<br />

Zn (i) 0,47 1171<br />

Arkema<br />

Saint-Avold<br />

Zn (i) 1023 984<br />

Ni (i) 202 117<br />

SNET Centrale Emile<br />

Huchet<br />

Saint-Avold<br />

Cr (i) 13 57<br />

Ni (i) 20 59<br />

Cokes <strong>de</strong> Carling SAS<br />

Carling<br />

Zn (i) 0 126<br />

Ineos<br />

Sarralbe<br />

Zn (i) 982 205<br />

Données 2007 • Données 2008<br />

BILAN 2008<br />

RECHERCHE ET RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE SUBSTANCES DANGEREUSES DANS L’EAU (RSDE)<br />

<strong>La</strong> campagne <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> substances<br />

dangereuses dans les rejets <strong>de</strong>s installations<br />

classées initiée <strong>de</strong>puis 2004 a été suivie en 2007<br />

d’une campagne <strong>de</strong> mesures complémentaires.<br />

Le rapport final <strong>de</strong> l’action RSDE est disponible<br />

<strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong> l’année 2007.<br />

Sur la base <strong>de</strong> ce rapport, a été établie courant<br />

2008, pour chaque secteur d’activité, une liste<br />

d’une dizaine <strong>de</strong> substances dangereuses pour<br />

lesquelles les installations du secteur ont été<br />

i<strong>de</strong>ntifiées comme « contributeurs significatifs ».<br />

Le gui<strong>de</strong> national prévu courant 2008 pour la<br />

mise en place <strong>de</strong> la suite <strong>de</strong> l’action a finalement<br />

été transmis par la circulaire relative à la « Mise<br />

en œuvre <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième phase <strong>de</strong> l’action<br />

nationale <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s<br />

substances dangereuses pour le milieu aquatique<br />

présentes dans les rejets <strong>de</strong>s ICPE soumises à<br />

autorisation » signée le 5 janvier 2009. P 73<br />

<strong>La</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s - <strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau<br />

75


En Lorraine<br />

<strong>La</strong> DRIRE a attendu la parution <strong>de</strong> la circulaire<br />

gui<strong>de</strong> pour entamer <strong>de</strong>s actions (<strong>de</strong>scriptif <strong>de</strong> sa<br />

mise en œuvre dans le chapitre « Perspectives<br />

2009 »). Celles-ci concernent :<br />

• la mise en place d’une surveillance <strong>de</strong>s<br />

émissions : pour chaque établissement<br />

appartenant à l’un <strong>de</strong>s secteurs i<strong>de</strong>ntifiés au<br />

niveau national comme émetteurs <strong>de</strong> substances<br />

dangereuses, l’Inspection prépare un<br />

projet d’arrêté préfectoral pour la mise en<br />

place d’un système <strong>de</strong> surveillance adaptée<br />

permettant la quantification la plus précise<br />

possible <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong>s substances <strong>de</strong><br />

l’établissement concerné.<br />

• <strong>de</strong>s actions ponctuelles <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> rejets :<br />

dans un second temps, les plus gros émetteurs<br />

<strong>de</strong> substances dangereuses i<strong>de</strong>ntifiés suite à<br />

la mise en place <strong>de</strong> la surveillance <strong>de</strong>vront<br />

faire l’objet d’un échéancier présentant les<br />

mesures <strong>de</strong> réduction envisagée, ainsi que les<br />

établissements ayant un impact prépondérant<br />

sur leur milieu récepteur.<br />

Néanmoins, et sans attendre l’action généralisée<br />

prévue par la circulaire du 5 janvier 2009, sur<br />

la base <strong>de</strong>s résultats d’analyses ponctuelles<br />

réalisées à partir <strong>de</strong> 2004, <strong>de</strong>s investigations ont<br />

été <strong>de</strong>mandées aux exploitants dont les flux<br />

<strong>de</strong> substances pouvaient contribuer à la non<br />

atteinte du bon état du milieu dans lequel ils se<br />

rejetaient.<br />

Gestion Informatisée <strong>de</strong>s Données d’Auto<br />

surveillance Fréquente (GIDAF)<br />

A la suite <strong>de</strong>s développements engagés fin 2007,<br />

l’année 2008 a vu la naissance <strong>de</strong> l’application<br />

GIDAF <strong>de</strong>stinée à la collecte <strong>de</strong>s données<br />

relatives à la surveillance <strong>de</strong>s rejets aqueux <strong>de</strong>s<br />

installations classées pour la protection <strong>de</strong><br />

l’environnement.<br />

Outil commun entre l’inspection <strong>de</strong>s installations<br />

classées et l’agence <strong>de</strong> l’eau, il a vocation a<br />

collecter les résultats d’auto surveillance, la<br />

surveillance RSDE, <strong>de</strong>s industriels et l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s données requises dans le cadre du calcul <strong>de</strong><br />

la re<strong>de</strong>vance <strong>pollution</strong>.<br />

Actuellement disponible pour les industriels <strong>de</strong>s<br />

régions Alsace, Champagne-Ar<strong>de</strong>nne et Lorraine,<br />

il est <strong>de</strong>stiné à collecter potentiellement<br />

700 industriels soumis à auto surveillance. Les<br />

restitutions disponibles au travers <strong>de</strong> l’application<br />

permettent un suivi et d’établir <strong>de</strong>s synthèses à<br />

minima annuelles.<br />

Restitution périodique<br />

Bilan massique<br />

Evolution graphique<br />

Comme présentées sur la copie d’écran ci<strong>de</strong>ssus,<br />

les fonctionnalités développées ont pour<br />

but d’offrir un portail unique <strong>de</strong> déclaration <strong>de</strong>s<br />

rejets <strong>de</strong>stinée à répondre aux obligations <strong>de</strong><br />

l’Inspection <strong>de</strong>s installations classées (arrêtés<br />

préfectoraux) et <strong>de</strong> l’Agence <strong>de</strong> l’Eau Rhin-Meuse<br />

(re<strong>de</strong>vances).<br />

A l’issue d’une phase d’initialisation par<br />

l’inspection <strong>de</strong>s installations classées et une prise<br />

en main par les industriels, leurs prestataires et les<br />

laboratoires d’analyses, les déclarations déposées<br />

portent sur l’ensemble <strong>de</strong>s paramètres soumis à<br />

surveillance fixée par les arrêtés préfectoraux<br />

d’autorisation et aux exigences en lien avec la<br />

re<strong>de</strong>vance <strong>pollution</strong>.<br />

Organisation <strong>de</strong>s contrôles inopinés<br />

Depuis quelques années, un programme<br />

prévisionnel <strong>de</strong> contrôles inopinés « eau » est<br />

établi par l’Inspection <strong>de</strong>s installations classées,<br />

en concertation avec les services <strong>de</strong> police <strong>de</strong><br />

l’eau, à partir <strong>de</strong> plusieurs critères <strong>de</strong> sélection,<br />

notamment :<br />

• la sensibilité du milieu<br />

• l’importance <strong>de</strong> la charge polluante<br />

• la pério<strong>de</strong> d’étiage.<br />

En 2008, une cinquantaine <strong>de</strong> contrôles inopinés<br />

ont ainsi été réalisés sur les 4 départements<br />

lorrains. De manière générale, ces contrôles<br />

n’ont pas révélé d’incohérence avec les résultats<br />

d’auto surveillance, ni <strong>de</strong> non respect <strong>de</strong>s valeurs<br />

limites d’émissions imposés aux exploitants. Les<br />

quelques établissements pour lesquels <strong>de</strong> légers<br />

dépassements ont été constatés ont fait l’objet<br />

d’un suivi « renforcé » <strong>de</strong> l’Inspection : analyse<br />

<strong>de</strong> la cause du dépassement, mise en œuvre<br />

immédiate <strong>de</strong> mesures correctives…<br />

76 <strong>La</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s - <strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau


PERSPECTIVES 2009<br />

MISE EN ŒUVRE DE LA 2 ÈME PHASE DE L’ACTION DE RECHERCHE ET DE RÉDUCTION DES SUBSTANCES<br />

DANGEREUSES (RSDE) POUR LE MILIEU AQUATIQUE PRÉSENTES DANS LES REJETS DES ICPE<br />

Cette action pluriannuelle est décrite dans<br />

la circulaire relative à la « Mise en œuvre <strong>de</strong><br />

la <strong>de</strong>uxième phase <strong>de</strong> l’action nationale <strong>de</strong><br />

recherche et <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s substances<br />

dangereuses pour le milieu aquatique présentes<br />

dans les rejets <strong>de</strong>s ICPE soumises à autorisation »<br />

signée le 5 janvier 2009 P 71 . L’objectif<br />

recherché est <strong>de</strong> pouvoir inscrire, dans les<br />

arrêtés préfectoraux <strong>de</strong> ces ICPE, à l’horizon 2013,<br />

<strong>de</strong>s prescriptions relatives à la « surveillance <strong>de</strong>s<br />

rejets <strong>de</strong>s substances dangereuses dans le milieu<br />

aquatique » visant les substances dangereuses<br />

émises par l’activité spécifique <strong>de</strong> chaque site et<br />

tenant compte <strong>de</strong> l’état du milieu récepteur <strong>de</strong>s<br />

effluents par rapport aux critères <strong>de</strong> la Directive<br />

Cadre sur l’Eau.<br />

Afin d’exploiter au mieux les résultats <strong>de</strong>s<br />

campagnes déjà menées, l’outil GIDAF (Gestion<br />

Informatisée <strong>de</strong>s Données d’Auto-surveillance<br />

Fréquente) mis en place en Lorraine dès 2008<br />

sera rendu accessible au cours <strong>de</strong> l’année 2009<br />

à l’ensemble <strong>de</strong>s DRIRE sur le territoire national<br />

pour permettre aux exploitants <strong>de</strong> déclarer par le<br />

biais <strong>de</strong> cette application leurs données relatives<br />

à l’auto surveillance <strong>de</strong> leurs rejets aqueux, dont<br />

celles concernant les substances dangereuses.<br />

En Lorraine<br />

Conformément à la circulaire du 5 janvier 2009,<br />

le rejet aquatique <strong>de</strong>s ICPE concernées soumises<br />

à autorisation feront l’objet d’une prescription<br />

par AP complémentaire d’une campagne<br />

<strong>de</strong> 6 analyses mensuelles <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

paramètres i<strong>de</strong>ntifiés comme potentiellement<br />

présents dans ce rejet. <strong>La</strong> circulaire citée<br />

précé<strong>de</strong>mment explicite les listes <strong>de</strong>s paramètres<br />

à prendre en compte par secteurs d’activité.<br />

A l’issue <strong>de</strong> cette campagne <strong>de</strong> 6 mesures,<br />

un rapport présentant les conclusions et les<br />

perspectives d’actions <strong>de</strong>vra être remis par<br />

l’exploitant à l’Inspection. Pourra alors être établi<br />

dans un nouvel APC le cadre <strong>de</strong> la surveillance<br />

pérenne imposé au site sur ce volet, faisant aussi<br />

figurer les échéanciers <strong>de</strong> réduction envisagés<br />

pour les substances prioritaires <strong>de</strong> la DCE.<br />

Au cours <strong>de</strong> l’année 2009, l’Inspection <strong>de</strong>s<br />

installations classées préparera en priorité les AP<br />

complémentaires instaurant cette campagne <strong>de</strong><br />

surveillance pour les installations soumises à la<br />

directive IPPC ayant un rejet eau. Il s’agit d’environ<br />

180 établissements en Lorraine.<br />

Gestion Informatisée <strong>de</strong>s Données d’Auto<br />

surveillance Fréquente (GIDAF)<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s fonctionnalités présentes dans la<br />

version 1, l’année 2009 sera consacrée à <strong>de</strong>s<br />

évolutions majeures pour l’application GIDAF.<br />

Une amélioration <strong>de</strong>s fonctions existantes, un<br />

élargissement <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> déclaration<br />

pour collecter les informations relatives à la<br />

surveillance <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong> substances dangereuses<br />

dans les eaux superficielles et l’intégration<br />

<strong>de</strong> la surveillance <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s eaux<br />

souterraines complèteront les fonctionnalités <strong>de</strong><br />

l’application.<br />

Destiné à <strong>de</strong>venir l’outil <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s diverses<br />

surveillances environnementales, l’application<br />

GIDAF est retenu comme l’outil national par la<br />

Direction Générale <strong>de</strong> la Prévention <strong>de</strong>s Risques<br />

(DGPR).<br />

Clarificateur <strong>de</strong> la station d’épuration <strong>de</strong> Norske Skog,<br />

Vosges<br />

Son déploiement pour l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

installations classées pour la protection <strong>de</strong><br />

l’environnement soumis à surveillance <strong>de</strong>s rejets<br />

sera réalisé au cours du second semestre 2009.<br />

GIDAF sera l’unique application <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s<br />

surveillances environnementales exercées dans<br />

les rejets vers les eaux superficielles et le suivi<br />

<strong>de</strong>s eaux souterraines au droit <strong>de</strong>s installations.<br />

A terme, l’application collectera les données<br />

relatives aux émissions <strong>de</strong> legionelles liées à<br />

l’exploitation <strong>de</strong>s tours aéroréfrigérentes et à<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> polluants via les<br />

rejets atmosphériques<br />

Organisation <strong>de</strong>s contrôles inopinés<br />

prélèvements et analyses d’effluents liqui<strong>de</strong>s ou<br />

gazeux, <strong>de</strong> déchets ou <strong>de</strong> sol ainsi que l’exécution<br />

<strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> niveaux sonores. Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’environnement précise à l’article L 514-8 que les<br />

frais occasionnés sont à la charge <strong>de</strong> l’exploitant.<br />

Ceci signifie que même lorsque l’installation<br />

n’entre pas dans le champ d’application <strong>de</strong><br />

l’arrêté ministériel du 2 février 1998, et même<br />

lorsque l’arrêté préfectoral ne prévoit pas<br />

explicitement cette possibilité, l’article L 514-8<br />

permet à l’inspection <strong>de</strong> recourir à un contrôle<br />

inopiné à la charge <strong>de</strong> l’exploitant, quelque soit<br />

d’ailleurs son régime. Certains arrêtés sectoriels,<br />

arrêtés préfectoraux et arrêtés ministériels <strong>de</strong><br />

prescriptions générales visent explicitement<br />

cette disposition.<br />

Le contrôle inopiné <strong>de</strong>s émissions poursuit <strong>de</strong>ux<br />

principaux objectifs :<br />

• apprécier le respect d’une prescription relative<br />

à une valeur imposée ;<br />

• et apprécier la validité <strong>de</strong> l’auto surveillance<br />

mise en place par l’exploitant.<br />

Le contrôle inopiné peut avoir <strong>de</strong>s objectifs<br />

secondaires comme par exemple rechercher <strong>de</strong>s<br />

paramètres non suivis dans l’auto surveillance,<br />

mais qui peuvent être réglementés au travers<br />

d’une Valeur Limite d’Emission VLE.<br />

En Lorraine,<br />

A compter <strong>de</strong> l’année 2009, a été mis en place<br />

une organisation régionale <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong><br />

contrôles inopinés dans les rejets <strong>de</strong>s ICPE : air,<br />

déchets, legionelles et enfin eau.<br />

Pour ce qui concerne les rejets aqueux, les<br />

établissements faisant l’objet d’un contrôle<br />

inopiné <strong>de</strong>s émissions sont les sites classés<br />

prioritaires nationaux (la fréquence <strong>de</strong> contrôles<br />

associée étant d’une fois par an) et toutes les<br />

autres ICPE soumises à auto surveillance «eau»<br />

(la fréquence <strong>de</strong> contrôles associée étant d’une<br />

fois tous les 5 ans).<br />

55 contrôles inopinés « eau » seront ainsi réalisés<br />

en Lorraine courant 2009.<br />

L’arrêté ministériel du 2 février 1998 prévoit<br />

dans son article 58-V que l’inspection <strong>de</strong>s<br />

installations classées peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à tout<br />

moment la réalisation, inopinée ou non, <strong>de</strong><br />

Cours d’eau eutrophisé,<br />

à Dieulouard en Meurthe et Moselle<br />

<strong>La</strong> prévention <strong>de</strong>s <strong>pollution</strong>s - <strong>La</strong> <strong>pollution</strong> <strong>de</strong> l’eau<br />

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