Le processus d'insertion professionnelle de diplômés en ... - acelf
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<strong>Le</strong> <strong>processus</strong> d’insertion <strong>professionnelle</strong> <strong>de</strong> diplômés <strong>en</strong> <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t au Québec : une analyse <strong>de</strong> trajectoires<br />
permis temporaire d’<strong>en</strong>seigner 3 et, <strong>en</strong>fin, par les difficultés, voire l’impossibilité,<br />
d’obt<strong>en</strong>ir un contrat à temps plein dans le réseau scolaire québécois. Bref, il n’apparaît<br />
pas <strong>de</strong> critères fiables et universels permettant <strong>de</strong> fixer le mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> début et <strong>de</strong><br />
fin <strong>de</strong> l’insertion. On réalise <strong>en</strong> effet que les critères traditionnels (fin <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s,<br />
recherche d’emploi, emploi stable, correspondance formation-emploi) servant<br />
habituellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> marqueurs temporels et situationnels pour définir objectivem<strong>en</strong>t<br />
le début et la fin du <strong>processus</strong> d’insertion <strong>professionnelle</strong> sont difficilem<strong>en</strong>t appli -<br />
cables aux trajectoires individuelles réelles <strong>de</strong>s <strong>en</strong>seignants interviewés. L’insertion<br />
s’avère être plutôt un <strong>processus</strong> « ouvert » <strong>en</strong> amont et <strong>en</strong> aval, dont on ne peut fixer<br />
à priori et pour tout le mon<strong>de</strong> ni le mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> début et <strong>de</strong> fin, ni la durée.<br />
Tous ces phénomènes témoign<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’impossibilité <strong>de</strong> représ<strong>en</strong>ter les trajectoires<br />
réelles <strong>de</strong>s jeunes <strong>en</strong>seignants à partir d’un modèle unique et linéaire d’insertion,<br />
qui prés<strong>en</strong>terait toujours les mêmes traits (limites claires, phases, étapes,<br />
évolution ori<strong>en</strong>tée, etc.). Par ailleurs, l’éclatem<strong>en</strong>t même <strong>de</strong>s trajectoires, leur mouvance<br />
et leur discontinuité, l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> modèle uniforme, la variété <strong>de</strong>s situations<br />
d’insertion, tout cela exprime au fond les transformations profon<strong>de</strong>s qui ont affecté<br />
le marché du travail et la profession <strong>en</strong>seignante au Québec à l’aube <strong>de</strong>s années 1980<br />
(<strong>Le</strong>ssard et Tardif, 1996; <strong>Le</strong>ssard, Perron et Bélanger, 1991). Alors que dans les déc<strong>en</strong>nies<br />
précé<strong>de</strong>ntes les nouveaux <strong>en</strong>seignants pouvai<strong>en</strong>t s’insérer dans leur métier<br />
selon un <strong>processus</strong> relativem<strong>en</strong>t connu et linéaire (formation, recherche d’emploi,<br />
obt<strong>en</strong>tion d’un emploi à temps plein, probation, brevet d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, emploi<br />
perma n<strong>en</strong>t), les nouvelles générations d’<strong>en</strong>seignants <strong>de</strong>s années 1980 et 1990 sont<br />
confron tées à l’effondrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce modèle d’insertion. En s’<strong>en</strong>gageant dans l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t,<br />
elles <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quelque sorte dans un long labyrinthe professionnel<br />
dont les méandres sont autant <strong>de</strong> défis pour elles.<br />
Non-linéarité mais amélioration progressive au fil du temps<br />
<strong>Le</strong> fait que les trajectoires ne soi<strong>en</strong>t pas linéaires n’implique pas forcém<strong>en</strong>t l’abs<strong>en</strong>ce<br />
<strong>de</strong> progression et d’amélioration dans le statut, les conditions <strong>de</strong> travail et les<br />
li<strong>en</strong>s d’emploi. À ce sujet, la prés<strong>en</strong>te recherche montre qu’il y a une amélioration<br />
progressive dans la situation <strong>professionnelle</strong> au fil du temps. Cette amélioration progressive<br />
suit grosso modo la trame suivante :<br />
• Pério<strong>de</strong> d’att<strong>en</strong>te avant le premier contrat.<br />
• Suppléances dans différ<strong>en</strong>tes écoles du système scolaire québécois, accompa -<br />
gnées parfois d’emplois <strong>de</strong> transition <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s milieux scolaires ou dans<br />
d’autres provinces canadi<strong>en</strong>nes.<br />
3. Au Québec, avant l’introduction <strong>de</strong>s nouveaux programmes <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s <strong>en</strong>seignants <strong>en</strong> 1994, la voie<br />
normale d’accès à la pratique <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t au primaire et au secondaire <strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong>s années 1960<br />
est celle d’une formation certifiante suivie <strong>de</strong> la délivrance d’un permis temporaire d’<strong>en</strong>seigner, puis du brevet<br />
d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t après réussite d’un stage probatoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans. <strong>Le</strong> permis temporaire d’<strong>en</strong>seigner est d’une<br />
validité <strong>de</strong> 5 ans et il donne droit à son dét<strong>en</strong>teur d’<strong>en</strong>seigner dans un établissem<strong>en</strong>t scolaire reconnu (par le<br />
MEQ) durant <strong>de</strong>ux années complètes d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t (2 x 180 jours) <strong>en</strong> guise <strong>de</strong> stage probatoire (avec<br />
évaluation à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> certification) avant d’obt<strong>en</strong>ir un brevet d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. Avec les nouveaux programmes<br />
<strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s <strong>en</strong>seignants (formation <strong>de</strong> quatre ans au lieu <strong>de</strong> trois ans comme avant), le<br />
brevet d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sera délivré à la personne qui satisfait à la seule condition d’avoir achevé avec succès<br />
un programme <strong>de</strong> formation à l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t reconnu par le MEQ (Conseil supérieur <strong>de</strong> l’Ééucation, 1997).<br />
volume XXVII :1, printemps 1999<br />
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