Le processus d'insertion professionnelle de diplômés en ... - acelf
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<strong>Le</strong> <strong>processus</strong> d’insertion <strong>professionnelle</strong> <strong>de</strong> diplômés <strong>en</strong> <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t au Québec : une analyse <strong>de</strong> trajectoires<br />
• Passage <strong>de</strong> la suppléance occasionnelle à la situation <strong>de</strong> travail avec contrat.<br />
• Premiers contrats généralem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> très courte durée, avec une tâche réduite <strong>en</strong><br />
termes <strong>de</strong> pourc<strong>en</strong>tage d’une pleine tâche éducative annuelle.<br />
• Puis, progressivem<strong>en</strong>t, embauches dans <strong>de</strong>s contrats à temps partiel <strong>de</strong> plus <strong>en</strong><br />
plus substantiels et travail à longueur <strong>de</strong> l’année scolaire.<br />
• Enfin, possibilité croissante d’obt<strong>en</strong>ir un contrat à temps plein dans sa commission<br />
scolaire, après un laps <strong>de</strong> temps plus ou moins long <strong>de</strong> travail à statut<br />
précaire.<br />
Cette trame – dégagée par induction <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> cas – ne correspond pas à<br />
une suite d’étapes naturelles ou logiques emboîtées les unes dans les autres. Il ne<br />
s’agit pas, à proprem<strong>en</strong>t parler, d’un modèle d’insertion, car tous les <strong>en</strong>seignants ne<br />
suiv<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t cette trame. Certains d’<strong>en</strong>tre eux comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t par une étape<br />
plutôt qu’une autre, d’autres connaiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s hauts et <strong>de</strong>s bas ou <strong>en</strong>core rest<strong>en</strong>t cantonnés<br />
à certains statuts et n’obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> contrats à temps plein et, <strong>en</strong>fin, certains<br />
ne se r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt jamais à la fin.<br />
L’historicité <strong>de</strong>s trajectoires<br />
<strong>Le</strong>s analyses <strong>de</strong> cas montr<strong>en</strong>t que les trajectoires temporelles sont aussi porteuses,<br />
à travers l’investissem<strong>en</strong>t et l’action <strong>de</strong>s acteurs, d’une historicité, c’est-à-dire<br />
<strong>de</strong> la structuration continuelle du prés<strong>en</strong>t à partir <strong>de</strong>s actions et <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts<br />
passés. S’<strong>en</strong>gager dans un <strong>processus</strong> d’insertion, c’est donc s’<strong>en</strong>gager dans une histoire<br />
– celle <strong>de</strong>s acteurs, <strong>de</strong> leurs projets et parcours – où les actions, les événem<strong>en</strong>ts,<br />
les positions <strong>professionnelle</strong>s occupées, les décisions, les stratégies, les chances et les<br />
opportunités finiss<strong>en</strong>t peu à peu par compter, par laisser <strong>de</strong>s traces, par s’additionner,<br />
par créer un passé qui conditionne d’une certaine façon le prés<strong>en</strong>t professionnel.<br />
Selon nos données, cette historicité <strong>de</strong>s trajectoires d’insertion se révèle à travers<br />
trois ordres <strong>de</strong> phénomènes : propriété cumulative <strong>de</strong>s actions et situations d’insertion,<br />
historicité objective, construction subjective du s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> leur insertion et <strong>de</strong><br />
leurs trajectoires.<br />
Propriété cumulative <strong>de</strong>s actions et situations d’insertion<br />
<strong>Le</strong>s jeunes <strong>en</strong>seignants ne sont pas et ne rest<strong>en</strong>t pas passifs au regard <strong>de</strong> leur<br />
insertion sur le marché du travail; au contraire, ils pos<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s actes, mobilis<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />
ressources tant cognitives, symboliques, pratiques que relationnelles, pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />
décisions, s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s projets, <strong>de</strong>s initiatives, <strong>de</strong>s démarches, etc. Bref, ils<br />
s’investiss<strong>en</strong>t dans leur projet professionnel et agiss<strong>en</strong>t. De ce point <strong>de</strong> vue, leurs trajectoires<br />
d’insertion dép<strong>en</strong><strong>de</strong>nt, à chaque mom<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> leurs actions passées : ce<br />
qu’ils peuv<strong>en</strong>t faire et espérer aujourd’hui dép<strong>en</strong>d largem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce qu’ils ont fait et<br />
réalisé auparavant. À cet égard, on pourrait parler ici d’une certaine propriété cumulative<br />
<strong>de</strong>s actions et situations d’insertion. Par exemple, lorsqu’un jeune <strong>en</strong>seignant,<br />
après avoir <strong>en</strong>voyé <strong>de</strong>s curriculum vitæ un peu au hasard, parvi<strong>en</strong>t à se faire un « contact<br />
» dans une commission scolaire ou une école, ce contact fait désormais partie<br />
<strong>de</strong> l’historique <strong>de</strong> sa trajectoire : il peut pr<strong>en</strong>dre appui sur cet investissem<strong>en</strong>t pour<br />
volume XXVII :1, printemps 1999<br />
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