Le processus d'insertion professionnelle de diplômés en ... - acelf
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<strong>Le</strong> <strong>processus</strong> d’insertion <strong>professionnelle</strong> <strong>de</strong> diplômés <strong>en</strong> <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t au Québec : une analyse <strong>de</strong> trajectoires<br />
d’emploi et le fonctionnem<strong>en</strong>t du marché du travail auquel il reconnaît un certain<br />
rôle structurant (Vinc<strong>en</strong>s, 1981 1989). L’idée <strong>de</strong> la délimitation du <strong>processus</strong> est <strong>en</strong><br />
soi intéressante, mais les indicateurs <strong>de</strong> début et <strong>de</strong> fin ret<strong>en</strong>us sembl<strong>en</strong>t plus appropriés<br />
à l’époque du plein emploi et au modèle typique d’insertion <strong>de</strong>s années 1960 et<br />
1970 (formation suivie d’une recherche d’emploi et <strong>de</strong> l’occupation d’un emploi à<br />
temps plein à durée indéterminée) qu’au contexte actuel marqué par <strong>de</strong> nouveaux<br />
rapports <strong>en</strong>tre le système éducatif et le système productif et où la précarité d’emploi<br />
semble <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir un phénomène structurel.<br />
Malgré la difficulté toujours actuelle <strong>de</strong> spécifier <strong>de</strong>s indicateurs fiables et univoques<br />
délimitant l’insertion <strong>professionnelle</strong>, la conception <strong>de</strong> Vinc<strong>en</strong>s (1981, 1989)<br />
conti<strong>en</strong>t trois pistes intéressantes ret<strong>en</strong>ues pour les fins <strong>de</strong> notre recherche. La première<br />
situe l’acteur au cœur <strong>de</strong> son insertion <strong>professionnelle</strong>, par ses décisions, ses<br />
actions et son point <strong>de</strong> vue, tout <strong>en</strong> reconnaissant qu’il doit s’insérer dans un marché<br />
ayant ses caractéristiques propres et où l’information est imparfaite. La <strong>de</strong>uxième est<br />
celle <strong>de</strong> l’insertion <strong>professionnelle</strong> <strong>en</strong> tant que <strong>processus</strong>, à savoir la reconnaissance<br />
d’une certaine temporalité et d’une dynamique <strong>de</strong> l’insertion, nous am<strong>en</strong>ant ainsi à<br />
suivre les « itinéraires professionnels » et à faire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions et <strong>de</strong>s analyses<br />
diachroniques. La troisième, qu’on trouve plus explicitem<strong>en</strong>t chez Laflamme (1993)<br />
et Dupaquier et al. (1986), est celle <strong>de</strong> la multidim<strong>en</strong>sionnalité du <strong>processus</strong> d’insertion,<br />
celle-ci étant liée, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, à l’inscription dans le temps [l’aspect progressif]<br />
d’abord, mais aussi à la variété <strong>de</strong>s situations possibles, aux divers mouvem<strong>en</strong>ts<br />
qui affect<strong>en</strong>t les individus et aux différ<strong>en</strong>tes façons <strong>de</strong> composer avec les exig<strong>en</strong>ces<br />
<strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s instances (système d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t et marché <strong>de</strong> l’emploi).<br />
Enfin, les limites respectives <strong>de</strong>s théories du capital humain, <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> Job<br />
Search et du fonctionnem<strong>en</strong>t du marché du travail dans la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> l’insertion<br />
amèn<strong>en</strong>t à adopter une perspective interactionniste (Daignault, 1990;<br />
Gambetta, 1987; Crozier et Friedberg, 1977, 1981) qui ti<strong>en</strong>t compte <strong>de</strong> la dynamique<br />
du jeu <strong>de</strong> l’acteur et <strong>de</strong>s structures <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce. Nous désirons par là non seulem<strong>en</strong>t<br />
t<strong>en</strong>ir compte du rôle <strong>de</strong> l’acteur et du s<strong>en</strong>s qu’il donne à son insertion et à sa trajectoire,<br />
mais aussi contextualiser ceux-ci, c’est-à-dire leur donner une signification<br />
« objective » <strong>en</strong> les situant dans les structures <strong>en</strong> place et les dynamiques internes <strong>de</strong>s<br />
organisations scolaires employeuses.<br />
Méthodologie<br />
La recherche s’appuie sur une stratégie combinée articulant <strong>en</strong>trevues (jeunes<br />
<strong>en</strong>seignants et responsables <strong>de</strong>s ressources humaines), analyse <strong>de</strong> cal<strong>en</strong>driers d’activités<br />
et analyse docum<strong>en</strong>taire suivant le principe <strong>de</strong> « triangulation » <strong>de</strong>s données<br />
(Huberman et Miles, 1991; <strong>Le</strong>ssard-Hébert, Goyette et Boutin, 1990). Cep<strong>en</strong>dant, les<br />
résultats prés<strong>en</strong>tés dans cet article concern<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t les données d’<strong>en</strong>trevues<br />
auprès <strong>de</strong> vingt jeunes <strong>en</strong>seignants et l’analyse <strong>de</strong> leurs cal<strong>en</strong>driers d’activités<br />
volume XXVII :1, printemps 1999<br />
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www.<strong>acelf</strong>.ca