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Hindi Zahra, Handmade (Emi/Blue note) Hindi<br />
Zahra, peintre et musicienne au look bohème, est la nouvelle<br />
sensation des pistes poussiéreuses qui mènent tout droit au blues <strong>du</strong><br />
désert. En cela sa démarche ramène à celle des poètes et chanteurs<br />
itinérants car c'est en contrebas des chemins que poussent les<br />
fleurs. Son filet de voix fait la <strong>mai</strong>lle, son style volontairement épuré<br />
incite à se faire la malle. Naturel et dépouillé, le folk aride fait vaciller<br />
la planète son, la passerelle pour l'atteindre ne tient qu'à un cheveu.<br />
Ainsi, éclectique et inclassable, la base folk sur laquelle s'appuie<br />
l'édifice semble définitivement décomplexée. Après Yael Naïm,<br />
Okou et quelques autres, Hindi Zahra s'inscrit dans la lignée des<br />
chanteuses aux multiples influences en dévoilant sa formule habitée<br />
de rock touareg et de jazz kabyle. Dans la série voix de velours dans<br />
un gant de crin, Hindi Zahra est un genre à elle toute seule, une<br />
épure moderne et renversante avec une approche <strong>du</strong> son résolument<br />
contemporaine. Dans ce mode opératoire musicalement élaboré,<br />
vous trouverez ici des chansons belles et amples, délicieusement<br />
inspirées.<br />
En concert à La Rodia // Salle des Musiques Actuelles de Besançon<br />
le samedi 28 <strong>mai</strong> <strong>2011</strong> // 20h30<br />
Hindi Zahra • Handmade • Emi/Blue note<br />
Keren Ann, 101 (Delabel/Emi) Il y a les unes et les<br />
autres. Première impression. Changement radical d’image,<br />
Mademoiselle redresse (enfin) la tête, se donne des airs d’héroïne<br />
anglaise, un calibre à la <strong>mai</strong>n contemplé avec satisfaction, bon.<br />
Première piste, My name is trouble (tu m’étonnes...) s’annonce des<br />
plus prometteuses, pimpantes enjouées, la chanson se tient à bonne<br />
distance des habitudes monolithiques de Keren Ann. Une lueur<br />
d’espoir pour l’humanité donc. Mais l’effet de surprise est de courte<br />
<strong>du</strong>rée, et le pistolet automatique de faible portée. Les munitions qui<br />
suivent manqueront d’atteindre leur objectif. Pourtant bien entourée<br />
par des requins <strong>du</strong> secteur variété, Mademoiselle, ou Madame peutêtre,<br />
remplit bien son contrat, pro<strong>du</strong>ction impeccable où rien ne<br />
dépasse, pas même une mèche de cheveux, les ongles parfaitement<br />
vernis, un peu trop peut-être. Septième piste, Blood on my hands, ça<br />
y est le coup est parti, délicieusement pop et faisant mouche à coup<br />
sûr. Au cœur de cibles 101, la dame de grande envergure attend les<br />
consignes prévues pour un atterrissage forcé. La manœuvre ne semble<br />
pas aisée.<br />
Crossingate, NSLB chap. 1 (Anticraft) Ne brouillez<br />
pas la ligne, pas plus qu’elle ne l’est déjà. Vous auriez pu penser que<br />
les frères Touchard étaient rangés des voitures, il n’en est rien. La<br />
preuve, depuis qu’ils ont recruté un chanteur et renforcé les effets<br />
de manches, l’effectif de Crossingate porte à croire que ces cinqlà<br />
sont bien décidés à <strong>du</strong>rcir le mouvement. À peine huit titres sur<br />
fond de toile urbaine ciselés dans un métal lourd bardé d’électro et<br />
d’effets spéciaux. Dans ce créneau si fréquenté, pas facile d’exister,<br />
de se distancer. Crossingate est donc de retour. La rumeur mouline ;<br />
leur technique : éliminer toute concurrence. Alors, toutes guitares<br />
dehors, ces rockers bien conscients de leur image prennent la pause,<br />
défendent des causes, dans une paisible dignité. Ces héros électriques<br />
sous la lumière aveuglante des paparazzis n’y peuvent rien. Ils doivent<br />
se surpasser sans arrêt, ils en ont la capacité, ils sont excellents. Au<br />
loin, de petites clameurs s’accumulent, le bruit monte, Crossingate<br />
hurle, riffs, mélodies, habitudes, tout n’est que prétexte aux vibrations<br />
et au sacré.<br />
Keren Ann • 101 • Delabel/Emi<br />
Crossingate • 7 000 000 001 screams • Pervade Pro<strong>du</strong>ctions