2010-04-plastilien-avril

S T R A T É G I E
Philippe CORRE
• API CONSULTING •
La recapitalisation
des sociétés : enjeux
et options
La recapitalisation des entreprises, vaste sujet de la finance, est parfois peu explicite
pour des « non financiers ». Cet article vous permettra de comprendre les enjeux,
les différentes options et la nécessité de maintenir au sein de la société des fonds
disponibles à son développement ou à sa pérennité et d’avoir des pistes de réflexion.
Introduction
Les sociétés se créent autour
d’un groupe d’actionnaires qui
apportent un savoir-faire, une
technologie ou un capital pour
la réussite d’un projet commun.
Au cours de sa vie, la société
doit faire face à deux changements
de rythmes : des projets
de croissance ou des difficultés.
Quel que soit le but à atteindre
cela se traduit par une insuffisance
de trésorerie et une
demande d’argent « frais ».
Les banques étudient le niveau
de résultat de la société mais
surtout les ressources de la
société. Ces ressources sont
les sommes engagées par les
actionnaires : les capitaux propres.
Une banque, pour se
garantir, prêtera le même montant
que les capitaux propres.
Pour atteindre le montant de
capitaux propres nécessaire,
les solutions sont diverses :
• Apport en capital des associés
• Pas de distribution de dividendes
• Conservation de sommes en
compte courant d’associé
• Nouveaux actionnaires
• Financement auprès des
banques
La crise de 2008/2009 a fait
périr rapidement les sociétés
qui étaient sous capitalisées
et sans ressources autres. Un
grand nombre est aujourd’hui
en difficulté car les soutiens
habituels ont durcis leurs
conditions.
Les organismes financiers
demandent une recapitalisation
pour garantir leur prêt. La
situation financière et le montant
des capitaux propres sont
une opportunité ou un frein.
Qu’est-ce qu’une
recapitalisation ?
La recapitalisation est une
augmentation des capitaux
propres. Le but est d’augmenter
les liquidités disponibles
pour la société. Les capitaux
propres sont engagés par les
actionnaires. Le risque est uniquement
supporté par eux.
Quelles sont les sommes
considérées comme faisant
partie des capitaux propres ?
• Bien entendu le capital.
• Mais surtout les réserves
(sommes prélevées sur les
résultats antérieurs et conservées
par la société) :
- La réserve légale qui est obligatoire.
- La réserve statutaire qui est
décidée par les actionnaires.
- Les reports à nouveau des
exercices antérieurs (s’il y a
des pertes, les capitaux propres
diminuent).
• Accessoirement les comptes
courants d’associés qui peuvent
être bloqués par décision
écrite des associés et considérés
comme des ressources
long terme de la société.
On peut remarquer tout de
suite qu’une société avec plusieurs
exercices bénéficiaires
de suite est plus avantagée.
Elle a pu se doter d’une réserve
légale, accroitre ses reports à
nouveaux, éventuellement
maintenir en compte courant
par chacun des actionnaires
une somme disponible. L’ensemble
des ces ressources
permet de construire son projet
de société.
Dans l’idéal, un business plan
faisant apparaître ses besoins
de financement sur plusieurs
exercices lui permet de
construire ses capitaux propres
en fonction de son projet.
C’est rarement le cas lors
d’une création ou d’une
société nouvelle.
La difficulté à anticiper, oblige
à choisir des solutions prises
dans l’urgence avec un risque
pour chacune d’entre elles :
soit de défavoriser un actionnaire,
soit de trouver un nou-
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Plastilien Avril 2010 • n°66