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2010-04-plastilien-avril

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É P O Q U E É P I Q U E<br />

Yvon MOUGIN • CAP Entreprise •<br />

Epoque épique ...<br />

« Nous vivons une époque épique et nous n’avons plus rien d’épique.»<br />

Léo FERRE<br />

Vive l’exportation<br />

Peut-on vivre sans exporter ?<br />

Oui si nous fabriquons en<br />

interne tout ce dont nous<br />

avons besoin dans notre vie<br />

quotidienne.<br />

Seulement, hélas, nous ne<br />

sommes pas riches et nous<br />

importons pas mal d’objets en<br />

provenance de pays émergents.<br />

Moi qui ne suis pas un<br />

économiste, j’ai cependant<br />

compris quelques petites<br />

choses qui m’ont un peu servi.<br />

D'abord qu’il ne faut pas<br />

dépenser plus que ce que l’on<br />

gagne. Ensuite que si je ne<br />

produis pas, il n’y a pas de raison<br />

que les autres travaillent<br />

pour moi. Tout fonctionne sur<br />

le principe de l’échange.<br />

A des époques reculées, les<br />

humains étaient indépendants<br />

bien qu’ils aient déjà compris<br />

qu’ils ne pouvaient survivre<br />

seuls dans un environnement<br />

hostile.<br />

Mais dans la horde, celui qui<br />

n’avait pas d’utilité (qui ne participait<br />

pas activement à la<br />

survie ou qui était à la charge<br />

des autres) était impitoyablement<br />

éliminé.<br />

Avec la spécialisation, chacun<br />

s’est mis à pratiquer un métier<br />

spécifique et à échanger les<br />

produits de son art avec ceux<br />

des autres. Mais là encore,<br />

pas question de vivre sans produire<br />

et donc, sans travailler.<br />

Suite du « Petit guide<br />

de survie à l’usage des<br />

entreprises et des individus<br />

aussi » Résumé des<br />

chapitres 5 et 6…<br />

Au niveau mondial, nous si<br />

nous ne produisons plus rien<br />

pour les autres, si nous ne<br />

savons plus produire quelques<br />

chose de spécifique, si nous<br />

n’avons plus assez de compétences<br />

et de spécialisations,<br />

nous ne pourrons plus acheter<br />

ce que nous sommes désormais<br />

incapables de produire<br />

(de l’acier, du textile, des ordinateurs,<br />

etc.). Je ne pense pas<br />

que les Chinois, les Américains,<br />

les Russes ou les Brésiliens<br />

nous donnent sans<br />

contrepartie les objets qui<br />

nous sont indispensables à<br />

notre quotidien. Je ne pense<br />

pas que les mêmes Chinois et<br />

autres frères humains nous<br />

permettent de vivre sans travailler<br />

mais surtout sans travailler<br />

POUR EUX.<br />

Bien sûr que le service aux<br />

autres (aides aux personnes<br />

âgées, aides au ménage, à<br />

l’entretien des jardins, au nettoyage<br />

des locaux, etc.) est<br />

une source importante de travail<br />

et d’emplois. Mais elle est<br />

interne (elle n’est pas exportable)<br />

et de ce fait, nous ne pouvons<br />

pas compter sur ce travail<br />

pour infléchir la balance<br />

commerciale.<br />

Si nous ne sommes plus indépendants<br />

sur le plan de la production<br />

de biens que nous utilisons,<br />

nous ne pouvons nous<br />

procurer ces objets indispensables<br />

qu’à partir d’un<br />

échange avec les autres<br />

nations.<br />

En conséquence, il est vital<br />

que nous continuions à produire<br />

des biens et des services<br />

© Andres Rodriguez- Fotolia.com<br />

54<br />

Plastilien Avril <strong>2010</strong> • n°66

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