DOSSIER : nouveau en zone 30 ! Le contresens ... - Ville de Nancy
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tribunes libres juillet / août 2010<br />
Education, LA priorité !<br />
<strong>Le</strong>s vacances estivales n’ont pas <strong>en</strong>core comm<strong>en</strong>cé<br />
que la r<strong>en</strong>trée scolaire pour l’année 2010-2011 se<br />
prépare <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses semaines au sein<br />
<strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’Education nationale. Et pour notre<br />
académie, les annonces <strong>de</strong> fermetures <strong>de</strong> classes sont<br />
tombées, au grand dam <strong>de</strong>s par<strong>en</strong>ts d’élèves et <strong>de</strong>s<br />
<strong>en</strong>seignants. Notre commune sera largem<strong>en</strong>t impactée<br />
par cette logique purem<strong>en</strong>t comptable instaurée<br />
<strong>de</strong>puis quelques années par le gouvernem<strong>en</strong>t.<br />
4 classes nancéi<strong>en</strong>nes vont ainsi fermer leurs portes<br />
d’ici à fin <strong>de</strong> l’année scolaire. Ce sont les maternelles du<br />
Placieux, <strong>de</strong>s Trois-Maisons, Alfred Mézières et Marcel<br />
<strong>Le</strong>roy qui se retrouv<strong>en</strong>t dans la ligne <strong>de</strong> mire. Et ces<br />
fermetures auront sans nul doute <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces<br />
non négligeables. Ainsi l’école Alfred Mézières ne<br />
comptera plus que <strong>de</strong>ux classes à partir du mois <strong>de</strong><br />
septembre, v<strong>en</strong>ant ainsi remettre <strong>en</strong> question l’av<strong>en</strong>ir<br />
même <strong>de</strong> cet établissem<strong>en</strong>t à moy<strong>en</strong> terme.<br />
De même à l’école maternelle Marcel <strong>Le</strong>roy. A la r<strong>en</strong>trée,<br />
les 114 élèves scolarisés (d’après les prévisions du<br />
rectorat) <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t se répartir dans 4 classes, faisant<br />
ainsi grimper le ratio du nombre d’<strong>en</strong>fants à 28-29<br />
<strong>de</strong>vant chaque <strong>en</strong>seignant. La situation serait alors<br />
comparable à celle <strong>de</strong>s écoles voisines (Gebhart, Jean<br />
Jaurès…), déjà <strong>en</strong> sureffectif.<br />
Avec ces suppressions <strong>de</strong> postes, le taux d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t<br />
atteint dans <strong>de</strong> nombreux établissem<strong>en</strong>ts nancéi<strong>en</strong>s,<br />
un seuil critique pénalisant tout à la fois les élèves et<br />
les conditions <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s personnels.<br />
Cette dégradation ne manquera pas d’avoir <strong>de</strong>s<br />
conséqu<strong>en</strong>ces sur la qualité <strong>de</strong>s <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts.<br />
Devant 28 ou 29 élèves, un professeur aura les<br />
pires difficultés à repérer et accompagner un <strong>en</strong>fant<br />
r<strong>en</strong>contrant <strong>de</strong>s problèmes d’appr<strong>en</strong>tissage.<br />
L’école maternelle permet pourtant <strong>de</strong> lutter<br />
efficacem<strong>en</strong>t contre l’échec scolaire. En accueillant dès<br />
le plus jeune âge les jeunes nancéi<strong>en</strong>s dans le milieu<br />
scolaire, on peut agir concrètem<strong>en</strong>t sur les difficultés<br />
vécues par les élèves et gommer ainsi les inégalités<br />
sociales.<br />
Dans ces conditions, peut-on alors réellem<strong>en</strong>t croire<br />
que la maîtrise <strong>de</strong>s dép<strong>en</strong>ses publiques doive se<br />
faire au détrim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong> nos <strong>en</strong>fants, <strong>en</strong><br />
rognant chaque année sur la création ou le mainti<strong>en</strong><br />
<strong>de</strong> postes d’<strong>en</strong>seignants ?<br />
Cette volonté politique est pourtant largem<strong>en</strong>t<br />
sout<strong>en</strong>ue par le Maire et les <strong>de</strong>ux députés UMP<br />
siégeant au Conseil municipal, tout du moins lorsqu’ils<br />
sont à Paris. Mais vous l’avez constaté, une fois<br />
rev<strong>en</strong>us à <strong>Nancy</strong>, ils ne manqu<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> s’insurger<br />
faussem<strong>en</strong>t contre ces fermetures. Ce double langage<br />
r<strong>en</strong>d tout à fait inaudible le discours <strong>de</strong> l’actuelle<br />
majorité municipale sur les questions d’éducation et<br />
<strong>de</strong> politiques publiques <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong>s Nancéi<strong>en</strong>s les<br />
plus jeunes.<br />
La question <strong>de</strong>s suppressions <strong>de</strong> postes dans l’Education<br />
est loin d’être une problématique seulem<strong>en</strong>t nationale<br />
tant elle nous concerne au quotidi<strong>en</strong>, <strong>en</strong> tant qu’élu<br />
local avec ses multiples incid<strong>en</strong>ces.<br />
Pr<strong>en</strong>ons un exemple concret : si les <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> 2 à<br />
3 ans ne sont plus scolarisés <strong>en</strong> maternelle, comme<br />
c’est <strong>en</strong> train <strong>de</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir la norme, il revi<strong>en</strong>t alors aux<br />
collectivités et donc à la ville <strong>de</strong> <strong>Nancy</strong> <strong>de</strong> se substituer<br />
à l’Etat. C’est <strong>en</strong> effet vers la commune que les par<strong>en</strong>ts<br />
se tourn<strong>en</strong>t pour trouver <strong>de</strong>s solutions alternatives à<br />
la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> leurs <strong>en</strong>fants. Il faut dès lors <strong>en</strong>visager la<br />
construction <strong>de</strong> <strong>nouveau</strong>x équipem<strong>en</strong>ts (type crèches<br />
ou haltes-gar<strong>de</strong>ries), embaucher <strong>de</strong>s personnels<br />
qualifiés pour les animer ou <strong>en</strong>core subv<strong>en</strong>tionner<br />
<strong>de</strong>s structures d’accueil associatives. Autant <strong>de</strong> choix<br />
qui ont un coût non négligeable pour les finances<br />
publiques, et ce alors qu’à <strong>Nancy</strong>, le budget communal<br />
est déjà fortem<strong>en</strong>t contraint.<br />
Ces choix ont égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces sur le<br />
budget <strong>de</strong>s familles. Elles sont à leur tour pénalisées<br />
financièrem<strong>en</strong>t. Alors que la maternelle disp<strong>en</strong>se<br />
un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t libre et gratuit, l’accueil <strong>en</strong> crèche<br />
ou chez une assistante maternelle représ<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s<br />
dép<strong>en</strong>ses supplém<strong>en</strong>taires. Il existe égalem<strong>en</strong>t une<br />
vraie différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre faire gar<strong>de</strong>r son <strong>en</strong>fant et lui<br />
permettre <strong>de</strong> suivre un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t.<br />
Ces m<strong>en</strong>aces réelles s’accompagn<strong>en</strong>t d’autres projets<br />
qui sont dans les cartons du gouvernem<strong>en</strong>t. Sont<br />
ainsi <strong>en</strong>visagées la création <strong>de</strong> jardins d’éveil pour<br />
les <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> 2 à 3 ans (autant dire une remise <strong>en</strong><br />
cause <strong>de</strong> l’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s écoles maternelles) ou <strong>en</strong>core<br />
la diminution du taux d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s élèves lors<br />
d’activités extérieures.<br />
On le voit, les services publics <strong>de</strong> l’éducation sont<br />
confrontés à <strong>de</strong> multiples obstacles. Ces politiques<br />
publiques pourtant tout à fait ess<strong>en</strong>tielles pour les<br />
familles, sont tout doucem<strong>en</strong>t détricotées par la seule<br />
volonté d’un gouvernem<strong>en</strong>t dogmatique. On risque<br />
à terme <strong>de</strong> r<strong>en</strong>forcer <strong>en</strong>core les inégalités sociales et<br />
l’échec scolaire. La question c<strong>en</strong>trale qui se pose face<br />
à celà, est celle <strong>de</strong> l’av<strong>en</strong>ir que nous voulons pour<br />
nos <strong>en</strong>fants.<br />
Dans le même temps, se prépare un <strong>nouveau</strong> transfert<br />
<strong>de</strong> charges vers les collectivités et les familles qui ne<br />
dit pas son nom. Notre ville risque ainsi <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir<br />
assumer à <strong>nouveau</strong> <strong>de</strong>s missions qui ne sont pas les<br />
si<strong>en</strong>nes.<br />
A <strong>Nancy</strong>, nous nous opposerons donc fermem<strong>en</strong>t à<br />
tout projet contribuant à la dégradation <strong>de</strong> la qualité<br />
<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t primaire. C’est <strong>en</strong> déf<strong>en</strong>dant au plus<br />
près du terrain ces principes fondam<strong>en</strong>taux que nous<br />
garantirons un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> qualité aux écoliers<br />
d’aujourd’hui, qui seront les citoy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. C’est<br />
le prix d’une société juste et apaisée.<br />
Groupe <strong>de</strong>s Élus <strong>de</strong> Gauche<br />
11 élu-e-s à votre écoute :<br />
Bertrand Masson (Présid<strong>en</strong>t) –<br />
Marianne Birck-Gallego – Eric Ch<strong>en</strong>ut –<br />
Nicole Creusot – Patrick Hatzig –<br />
Maud Hugot – Chaynesse Khirouni –<br />
Mathieu Klein – Dominique Olivier –<br />
Areski Sadi – R<strong>en</strong>ée Zabé<br />
Ecrivez-nous :<br />
Hôtel <strong>de</strong> <strong>Ville</strong> - Place Stanislas<br />
CO n°1 - 54 035 <strong>Nancy</strong> Ce<strong>de</strong>x<br />
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m<strong>en</strong>suelle du groupe.<br />
Perman<strong>en</strong>ce tous les jours, <strong>de</strong> 9h<strong>30</strong> à 12h<strong>30</strong><br />
et <strong>de</strong> 13h<strong>30</strong> à 17h, au 03 83 85 31 51.<br />
Hommage à Alix <strong>Le</strong> Clerc<br />
Vous souvi<strong>en</strong>t-il <strong>de</strong> ce nom, que seul un petit nombre <strong>de</strong> Nancéi<strong>en</strong>s<br />
et <strong>de</strong> Lorrains connaiss<strong>en</strong>t ? Il est celui d’une femme que la rumeur<br />
populaire, autrefois, considérait comme « sainte ».<br />
Nous sommes <strong>en</strong> 1622. L’apogée politique et culturel instauré par le<br />
long règne <strong>de</strong> Charles III perdure. La guerre <strong>de</strong> Tr<strong>en</strong>te Ans, toutefois, a<br />
éclaté <strong>en</strong> Europe quatre ans auparavant et les nuages se rapproch<strong>en</strong>t du<br />
duché, prémices <strong>de</strong> futurs malheurs. Dès avril, les troupes <strong>de</strong> Mansfeld<br />
traverseront le pays. <strong>Le</strong> 9 janvier meurt à <strong>Nancy</strong> Alix <strong>Le</strong> Clerc, dans<br />
le monastère – école qu’elle a fondé et où elle a été élue première<br />
supérieure.<br />
<strong>Le</strong> duc H<strong>en</strong>ri II dépêche Clau<strong>de</strong> Deruet, peintre officiel <strong>de</strong> la Cour, pour<br />
exécuter son portrait, œuvre empreinte d’une profon<strong>de</strong> contemplation<br />
intérieure. Tout <strong>Nancy</strong>, princes et pauvres, par<strong>en</strong>ts et élèves, accourt<br />
vénérer celle qu’il a <strong>en</strong> haute estime.<br />
Originaire <strong>de</strong> Remiremont, Alix a traversé à l’adolesc<strong>en</strong>ce une crise<br />
spirituelle <strong>de</strong> plusieurs années. Elle se confie à Pierre Fourier, curé <strong>de</strong><br />
Mattaincourt. Elle perçoit un appel à <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir religieuse et à fon<strong>de</strong>r « une<br />
16<br />
maison nouvelle pour y pratiquer tout le bi<strong>en</strong> possible ». D’un commun<br />
accord, le champ <strong>de</strong> l’apostolat <strong>nouveau</strong> sera l’instruction gratuite <strong>de</strong>s<br />
filles, qui sont alors une « vile portion » délaissée. 1598, date à laquelle<br />
Alix, rejointe par quelques jeunes amies, ouvre à Poussay la première<br />
école, marque ainsi, dans l’histoire <strong>de</strong> la Lorraine et dans l’histoire tout<br />
court, près <strong>de</strong> trois siècles avant Jules Ferry, non seulem<strong>en</strong>t la naissance<br />
<strong>de</strong> cet <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, mais aussi une étape décisive <strong>de</strong> l’émancipation<br />
<strong>de</strong>s femmes.<br />
La pédagogie elle-même est une révolution, dont les <strong>nouveau</strong>tés<br />
traverseront les siècles : répartition <strong>de</strong>s élèves <strong>en</strong> trois niveaux selon<br />
leur compét<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> lecture, constitution <strong>de</strong> classes <strong>de</strong> 18 à 20 élèves<br />
confiées à une maîtresse qui leur disp<strong>en</strong>se un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t simultané<br />
à l’ai<strong>de</strong> d’un même livre et d’un tableau noir.<br />
L’œuvre connaît une expansion rapi<strong>de</strong> à l’intérieur du duché et <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors.<br />
De treize à la mort d’Alix, le nombre <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> la Congrégation<br />
Notre-Dame passera, à la veille <strong>de</strong> la Révolution, à quelque quatre-vingtdix<br />
<strong>en</strong> Europe, parmi lesquelles les soixante-quinze monastères français.<br />
Aujourd’hui, les différ<strong>en</strong>tes ramifications <strong>de</strong>puis le tronc <strong>de</strong> la fondation<br />
lorraine form<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> huit congrégations prés<strong>en</strong>t sur les cinq<br />
contin<strong>en</strong>ts, toujours animé par le charisme d’origine.<br />
Il n’est pas anodin pour une ville, quelque croyance ou incroyance que<br />
l’on ait, d’abriter les reliques d’une femme reconnue bi<strong>en</strong>heureuse,<br />
étape vers une possible canonisation et d’être ainsi la vieille souche<br />
sans cesse reverdissante d’une œuvre d’une telle fécondité. La pose,<br />
le 15 mai <strong>de</strong>rnier, d’une plaque sur la faça<strong>de</strong> du 9, rue Maurice Barrès,<br />
siège <strong>de</strong> l’anci<strong>en</strong> monastère, rappelle opportuném<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tous cas un<br />
volet méconnu <strong>de</strong> la personnalité <strong>de</strong> la cité. A ce brillant tournant <strong>de</strong>s<br />
16 ème et 17 ème siècles, <strong>Nancy</strong> fut aussi un foyer <strong>de</strong> création théologique,<br />
spirituelle et éducative.<br />
Comme point d’orgue, laissons résonner, sur le sujet aujourd’hui si<br />
crucial <strong>de</strong> l’éducation, ces paroles profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la Bible, tirées du Livre<br />
du Siraci<strong>de</strong> : « Je répandrai l’instruction comme une prophétie et je la<br />
transmettrai aux générations futures. »<br />
Françoise Hervé<br />
Victoire pour <strong>Nancy</strong>