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IRM fonctionnelle

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Radiothérapie encéphalique de haute précision<br />

aidée par<br />

l’ <strong>IRM</strong> <strong>fonctionnelle</strong>: vers un nouveau concept ?<br />

F Dhermain 1 , D Ducreux 2 , F Bidault 3 , B Pehlivan 1 , F Parker 4<br />

T Roujeau 5 , A Beaudré 1 , R Sigal 3 , C Haie-Meder 1 , J Bourhis 1<br />

(1) Département de Radiothérapie-Radiophysique (3) Service d’ Imagerie médicale<br />

Institut Gustave Roussy, Villejuif<br />

(2) Service de Neuroradiologie Pr Lasjaunias, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre<br />

(4) Service de Neurochirurgie, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre<br />

(5) Service de Neurochirurgie, Hôpital Sainte Anne, Paris


Introduction<br />

• Après biopsie et / ou exérèse, la Radiothérapie de Haute précision<br />

(RHP) est le traitement habituellement proposé aux patients<br />

adultes porteurs de Gliomes cérébraux primitifs, de Grade OMS 2<br />

« défavorables » ou de Grade 3 – 4.<br />

• Les doses recommandées (de 50 à 60 Gy) sont limitées par la<br />

nette augmentation des toxicités neurologiques tardives au delà<br />

de ce seuil, en particulier si les volumes irradiés sont importants.<br />

• La 1ère cause d’ échec restant dans 90% des cas d’ ordre local,<br />

il faut se demander comment améliorer le contrôle tumoral sans<br />

ajouter de toxicité neurologique cliniquement détectable ?


Introduction<br />

(suite)<br />

Le modèle des Gliomes de Grade 2 - 3 possède plusieurs intérêts :<br />

(1) le pronostic de ces patients est « intermédiaire »: leur Survie<br />

médiane allant de 4 à 10 ans, les longs survivants justifiant<br />

l’ effort de réduction des toxicités neurologiques tardives.<br />

(2) leur évolutivité moins rapide que celle des Gliomes de Grade 4<br />

(Glioblastomes) permet de programmer sans urgence une <strong>IRM</strong>.<br />

(3) dans ces gliomes de fort volume, des zones de grade plus élevé<br />

coexistent au sein de zones moins actives: doit-on les irradier,<br />

sans distinction, aux mêmes doses et comment les visualiser ?


Justificatifs<br />

• Comme le Neurochirurgien peut en bénéficier avant une exérèse<br />

quand il l’ envisage « aussi radicale que possible »,<br />

• le Radiothérapeute peut disposer, avant sa RHP, en complément<br />

de l’ <strong>IRM</strong> morphologique (<strong>IRM</strong>m) en T1 +/- Gado, T2 / FLAIR,<br />

des images d’ <strong>IRM</strong> <strong>fonctionnelle</strong> (<strong>IRM</strong>f) avec séquences :<br />

1<br />

de perfusion, 2 de tenseur de diffusion (DTI), 3 d ’ activation,<br />

• Dans le but de préciser au mieux et respectivement :<br />

1<br />

les zones plus actives du gliome, 2 son extension microscopique,<br />

3<br />

ses rapports avec les aires impliquées dans les fonctions de la<br />

mémoire et du langage, parfois atteintes chez les longs survivants


Objectifs<br />

• Evaluer la faisabilité de l’ <strong>IRM</strong> f en pratique clinique.<br />

• Déterminer les apports potentiels respectifs des différentes<br />

séquences de l’ <strong>IRM</strong> f en fonction des situations cliniques:<br />

exérèse radicale, partielle, biopsie, gliome de bas / de haut grade.<br />

• Envisager l’ Intégration « Multi-modalité » des Images<br />

morphologiques (TDM / <strong>IRM</strong> m) et des images <strong>fonctionnelle</strong>s,<br />

puis de l’ ensemble avec les logiciels de calcul de dose pour la<br />

planification Dosimétrique de la Radiothérapie.


Matériel & Méthodes<br />

• Adultes porteurs de Gliome cérébral primitif prouvé, uni-focal,<br />

de siège sus-tentoriel, grade OMS 2 « défavorables » ou grade 3.<br />

• Critères « défavorables » de l’ EORTC : âge de 40 ans et plus,<br />

taille de 6 cm et plus, déficit focal, hypertension intra-crânienne,<br />

déficit neuro-cognitif, progression <strong>IRM</strong>, crises comitiales<br />

invalidantes résistant à une bi-thérapie.<br />

• Délai entre biopsie/ exérèse et TDM-<strong>IRM</strong>: entre 4 et 6 semaines.<br />

• Examens TDM / <strong>IRM</strong> m - <strong>IRM</strong> f groupés sur 1 seule semaine.


Matériel & Méthodes (suite)<br />

Scanner (TDM) « radiothérapie »<br />

1 / Injection sauf contre-indication.<br />

2 / Mise en place du patient.<br />

Le patient a un masque de contention personnalisé, avec cale adaptée.<br />

Sur le masque sont dessinées * la ligne médiane (laser sagittal) et<br />

* 1 croix correspondant à l’ iso-centre prévisionnel: hauteur table + « z ».<br />

Fil radio-opaque sur la ligne médiane, 1 bille sur chaque croix latérale.<br />

On aligne le masque / au laser sagittal et aux lasers latéraux.<br />

3 / Réalisation de l’ examen<br />

Zéro de la table sur la croix du masque avec l’ iso-centre prévisionnel.<br />

Mode RADIO de Face et de Profil, coupes axiales.<br />

Epaisseur 3 mm, jointives tous les 3 mm, une passant par la croix latérale.<br />

PITCH = 1 / SFOV = large / DFOV = 35 cm / Matrice = 512 x 512


Matériel & Méthodes (3)<br />

<strong>IRM</strong> morphologique « radiothérapie » 1.5 T GE<br />

1 / Injection d’ emblée, injection de 0.2 ml/ kg de gadolinium<br />

2 / Mise en place du patient.<br />

• Patient aligné dans l’ antenne tête sans son masque de contention, il repose sur<br />

une cale appuie-tête adaptée. L’ angle de reid est celui du TDM « radiothérapie ».<br />

3 / Réalisation de l’ examen <strong>IRM</strong> m : 3 séquences<br />

ZERO de la table à l’ isocentre prévu déterminé lors de la confection du masque.<br />

• Séquence 1 : injectée, coupes SAGITTALES « de repérage » du haut du crâne<br />

juqu’ à C3. Acquisition : mode SE T1, épaisseur 5 mm, tous les 2.5 mm.<br />

• Séquence 2 : injectée, coupes AXIALES jointives, dans la région d’ intérêt<br />

couvrant tout le volume tumoral. Acquisition: mode SE T2, coupes jointives de 3<br />

mm, tous les 0 mm. Champ : 24 cm / matrice : 256 x 256 / NEX = 1 / TR = 4000<br />

• Séquence 3 : injectée utilisée par le logiciel de fusion d’ image, coupes<br />

AXIALES sur un volume débordant la région d’ intérêt. ZERO inchangé.<br />

• Acquisition: mode FSPGR 3D T1, coupes de 3 mm, champ : 24 cm / 256 x 256


Matériel & Méthodes (4)<br />

<strong>IRM</strong> <strong>fonctionnelle</strong> 1.5 T Siemens<br />

Position de la tête la plus proche possible de celle du TDM « radiothérapie »<br />

1 / Repérage (Sagittal EG T1)<br />

2 / Axial SE T1 28 coupes de 5 mm de l’encéphale, 256 x 256, FOV 240 mm<br />

3 / Séquences <strong>fonctionnelle</strong>s: EPIBOLD, 30 coupes de 4 mm sur l’encéphale,<br />

128 x 128, FOV 240, 42 phases, TR 5000 (langage), TE 60, Flip Angle 90°.<br />

Paradigmes en bloc: Fluence verbale catégorielle : recherche mentale de verbes<br />

commençant par une lettre donnée, parmi un pool de lettres sélectionnées (P, R, S)<br />

• Ecoute d’une histoire sans mémorisation, contrastant avec les phases de repos (bruit).<br />

Mots répétés mentalement (Citron, Clef, Ballon) en opposition avec des phases de<br />

repos (calcul mental). Alternance des phases : 7 époques (pour chaque fonction).<br />

4 / Tenseur de Diffusion: 1 acquisition (b=0 et 25 b=1000) en epi2 dans le cadre de la<br />

séquence Tenseur de diffusion, 30 coupes axiales de 4 mm, 128 x 128, FOV 280 mm.<br />

5 / Perfusion : 15 cc de Gado bolus poussés par 15 cc de Sérum Physiologique.<br />

EPI SE T2, 20 coupes de 5 mm, 128 x 128, TR 2000, 50 phases, FOV 240 mm.<br />

6 / Séquence 3D T1 : 160 x 1 mm, FOV 240 mm, 256 x 256.


Résultats<br />

• De Novembre 2004 à Juillet 2005: 10 pts consécutifs inclus.<br />

La séquence <strong>IRM</strong> f a allongé de 30 minutes environ l’ <strong>IRM</strong>.<br />

• Tous les pts ont pu avoir TDM + <strong>IRM</strong> m + <strong>IRM</strong> f … mais<br />

2 patients / 10 n’ ont pas eu la séquence « tracking » (DTI)<br />

pour raisons techniques + 1 patient a saigné en intra-tumoral.<br />

• Pour 9 pts / 10, l’ <strong>IRM</strong> f a été évaluée « contributive »<br />

sur au moins 1 séquence, en complément des TDM et <strong>IRM</strong> m<br />

• Pour 5 d’ entre eux, l’ <strong>IRM</strong> f a été jugée très contributive.


<strong>IRM</strong> f : Contribution pour les 10 patients


Apport des différentes Séquences<br />

1<br />

Perfusion<br />

Contribution très intéressante dans les :<br />

• Gliomes de Grade 3 en résection partielle<br />

• Gliomes de Grade 2 en place, volumineux et hétérogènes<br />

Elle aide à mieux visualiser la maladie « plus active »<br />

Elle peut modifier la délinéation du GTV et du CTV<br />

• GTV = Gross Tumor Volume = Volume Macroscopique<br />

• CTV = Clinical Target Volume = Volume « Microscopique »


Femme de 55 ans, Gliome Grade 3, réséqué partiel.<br />

Flèche Jaune: l’ extension gliale visible<br />

est limitée à l ’ Hypersignal en TI gado<br />

<strong>IRM</strong> m T1 Gado<br />

Flèche Blanche: zone hyper-perfusée,<br />

rouge, plus étendue en arrière/ <strong>IRM</strong> m<br />

<strong>IRM</strong> f Perfusion


Femme de 58 ans, Gliome de Grade 2, biopsiée.<br />

L ’ extension gliale « visible » ne<br />

touche pas la capsule externe Gauche<br />

<strong>IRM</strong> m T 2<br />

Zones hyper-perfusées (rouge & vert)<br />

dont 1 capsulaire, non visible en <strong>IRM</strong> m<br />

<strong>IRM</strong> f Perfusion


Homme 48 ans, Gliome Grade 2 biopsié, progression lente<br />

Vaste zone en Hypersignal, calcifications Sur cette coupe, aucune zone focale en<br />

en Hyposignal, contour glial mal défini. Hyper-perfusion, zone normo-perfusée<br />

<strong>IRM</strong> m FLAIR<br />

<strong>IRM</strong> f Perfusion


Même patient, Gliome de Grade 2, coupe sus-jacente<br />

Aucun hypersignal, malgré une discrète<br />

déviation du Ventricule Lat Droit :<br />

extension microscopique ?<br />

<strong>IRM</strong> m FLAIR<br />

Zone focale Hyper-perfusée Insulolenticulaire<br />

Dte, non visible en FLAIR<br />

<strong>IRM</strong> f Perfusion


Femme 36 ans, Gliome de Gr. 2 évoluant vers le Gr. 3<br />

Exérèse Sub-totale, résidu discret<br />

en postérieur, contours mal définis<br />

<strong>IRM</strong> m FLAIR<br />

Aucune zone hyper-perfusée.<br />

Pas de contribution utile de l ’ <strong>IRM</strong> f<br />

<strong>IRM</strong> f Perfusion


Apport des différentes Séquences<br />

2<br />

Tenseur de Diffusion avec Tractographie<br />

Contribution intéressante dans :<br />

• Les Gliomes de Grade 2 de fort volume (plus de 6 cm).<br />

• Les Gliomes de Grade 3 après résection partielle.<br />

• Visualisant indirectement l ’ infiltration gliale « minimale » ,<br />

non visible en <strong>IRM</strong> m, même en T2 / FLAIR, en relation<br />

avec la déformation liée à la compression / dissociation de<br />

fibres de la substance blanche par les amas tumoraux.


Homme 48 ans, Gliome Grade 2 biopsié progressant en 10 ans<br />

Hypersignal modéré, contours flous<br />

Flèche: infiltration microscopique ?<br />

<strong>IRM</strong> m FLAIR<br />

Orientation des fibres de substance<br />

blanche modifiée au delà de<br />

l ’ Hypersignal en <strong>IRM</strong> m FLAIR<br />

<strong>IRM</strong> f DTI


Femme 58 ans, Gliome Grade 2, évolution lente.<br />

Hypersignal bien visible en T2<br />

Flèche: infiltration microscopique ?<br />

<strong>IRM</strong> m T2<br />

En Bleu : fibres dissociées<br />

En Rouge: fibres comprimées<br />

<strong>IRM</strong> m T1 Gado + <strong>IRM</strong> f Tracking<br />

Extension microscopique ?


Apport des différentes Séquences<br />

3<br />

Activation avec Paradigmes du Langage et de la Mémoire<br />

Contribution potentielle<br />

pour diminuer la toxicité neurologique tardive de l ’ irradiation<br />

• Pour les patients les plus jeunes, les Gliomes de Grade 2.<br />

• Pts avec de Longues Survies médianes attendues (plus de 5 ans)<br />

=> La RHP avec Modulation d ’ Intensité ou la Protonthérapie<br />

peuvent éviter très précisément ces régions <strong>fonctionnelle</strong>s,<br />

tout en assurant une couverture optimale du Volume Tumoral


Homme 48 ans, Gliome Grade 2 en progression sur 10 ans<br />

Irradiation « au plus près » du<br />

Volume Tumoral défini par<br />

l ’ hypersignal en <strong>IRM</strong> T2<br />

<strong>IRM</strong> m T2<br />

Aires impliquées dans le Langage<br />

et la Mémoire immédiate bien visualisées<br />

<strong>IRM</strong> m T1 Gado<br />

+ <strong>IRM</strong> f d ’ Activation<br />

Radiothérapie de Conformation<br />

avec Modulation d ’ Intensité<br />

Isodose 95%


Discussion<br />

D’ autres techniques d’ Imagerie Fonctionnelle existent.<br />

• La Spectroscopie MR : véritable examen « métabolique », elle<br />

n’ est pratiquée en mode Multivoxel que par quelques équipes<br />

au niveau mondial et requiert des puissances de calcul telles que<br />

l’ analyse est souvent limitée à une partie du Volume tumoral.<br />

La taille du Voxel est de 1 cm 3 , résolution spatiale médiocre.<br />

• La TEP utilisant la Méthionine marquée au C -11 a suscité<br />

plusieurs publications récentes et encourageantes. Elle a une<br />

résolution spatiale structurellement limitée, supérieure à 3 mm.<br />

Elle est coûteuse en investissement et en consommable.<br />

De plus, elle nécessite l’ existence d’ un cyclotron à proximité.


Conclusion<br />

• En complément de la TDM et de l’ <strong>IRM</strong> m ,<br />

• L’ <strong>IRM</strong> f apporte des données vraiment nouvelles<br />

pouvant modifier à terme la planification en radiothérapie<br />

de haute précision des Gliomes cérébraux primitifs.<br />

• Elle bénéficie d’ une excellente faisabilité, se compare<br />

favorablement aux autres techniques Fonctionnelles :<br />

TEP à la Méthionine, Spectroscopie-MR.<br />

• Elle ne nécessite aucune injection de produit Radioactif.


Conclusion<br />

(suite)<br />

Cependant, des progrès doivent être obtenus dans :<br />

La Validation des Protocoles d’ acquisition (tracking).<br />

La Quantification des données, permettant ainsi<br />

Le Recalage des Images de l ’ <strong>IRM</strong> f vers l ’ <strong>IRM</strong> m<br />

La Corrélation des Images avec l ’ évolution clinique

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