Compte rendu de la journée - Atout France

« ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
DU TOURISME FLUVIAL »
Compte-rendu de la journée technique
organisée par ATOUT FRANCE
et Voies Navigables de France
le 7 décembre 2010 au Salon Nautique de Paris
Compte-rendu réalisé par Gabrielle LABESCAT
et Sarah LEJEUNE (ATOUT FRANCE)
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CONTACTS
ATOUT FRANCE
Etude :
Gabrielle LABESCAT
01 42 96 74 58
gabrielle.labescat@franceguide.com
Presse :
Stéphanie CADET
01 42 96 70 75
stephanie.cadet@franceguide.com
VOIES NAVIGABLES DE FRANCE
Etude :
Véronique VERGES
03 21 63 24 95
veronique.verges@vnf.fr
Directrice de la communication :
Emmanuelle Dormond
06 37 08 04 16
emmanuelle.dormond@vnf.fr
Presse :
Open2Europe - Caroline Vallette
01 55 02 15 21
c.vallette@open2europe.com
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SOMMAIRE
Contacts 2
Les chiffres-clés du tourisme fluvial en France 4
Introduction de la journée par Philippe MAUD’HUI, directeur de l’Ingénierie et du
Développement à ATOUT FRANCE 5
Introduction par Philip Maugé, directeur du développement de Voies Navigables de
France 7
Séquence 1 : Le tourisme fluvial aujourd’hui 8
Du tourisme fluvial à l'aventure fluvestre 8
Présentation des travaux de la Fédération Française des Ports de Plaisance et du
Programme ODYSSEA 10
Séquence 2 : Des échelles d’intervention territoriales diversifiées 12
Les Canaux de Bretagne : vers un projet de développement concerté régional 12
ParcourSambre : la coopération interrégionale transfrontalière pour la mise en projet
de la Sambre dans le cadre d’un programme Interreg franco-belge 14
Du fluvial vers le maritime, un projet trans-milieux : étude sur le segment « paquebots
fluviaux » une filière en croissance et en diversification 16
Les actions de la Fédération des Industries Nautiques en matière de tourisme fluvial 18
Focus promotion du tourisme fluvial 19
Le Canal du Midi : la promotion de la destination par la croisière fluviale 19
La mise en produit des boucles de navigation du Nord-Pas-de-Calais : objectif attirer
un loueur 20
Séquence 3 : Mutualisation de produits touristiques autour du fleuve 21
La Bourgogne : la mise en place d’une démarche globale de développement du
tourisme fluvestre 21
Hébergements touristiques fluvestres : des produits innovants
Les cabanes de randonneurs sur pilotis du port d’Halluin 23
Saône Valley, bateaux et chalets au sein d’un parc résidentiel de loisirs 24
Paris : une autre vision du tourisme fluvial 25
Le point de vue d’un loueur fluvial 27
Séquence 4 : Le fleuve, vecteur de dynamisme et d’aménagement territorial 28
Bordeaux : une interaction retrouvée entre la ville et le fleuve 28
Fragnes : un redéveloppement rural à partir du canal 29
Dunkerque : les « jardins barges » : la réappropriation du fleuve par les habitants 33
Conclusion de la journée 35
Pour en savoir plus… 36
3

LES CHIFFRES-CLES DU TOURISME FLUVIAL EN
FRANCE
Le touristique fluvial en France c’est :
un volume d’activités de 1 421,7 Mds€
un chiffre d’affaires consolidé de près de 902,5 M€
plus de 11 000 emplois directs
Avec 8 500 km de voies navigables, la France bénéficie du plus long réseau fluvial
exploitable d’Europe, ce qui représente un potentiel important pour le développement
du produit touristique fluvial puisque 4 400 km de voies d’eau y sont dédiées
(transports de passagers, plaisance privée...).
Le tourisme fluvial est un secteur économique qui progresse régulièrement depuis
plusieurs années en France.
Les entreprises de bateaux promenade, de croisières et celles de location de coches de
plaisance génèrent un chiffre d’affaires annuel qui est de l’ordre de 230 millions
d’euros.
Le tourisme fluvial comprend en fait une multitude d’activités :
‣ La location de coches de plaisance, c’est-à-dire la location par des particuliers qui
utilisent ce mode de déplacement pour effectuer du tourisme dans une région: à
ce jour, 69 opérateurs gèrent 1802 unités réparties sur 125 bases.
‣ Les bateaux promenades proposant des excursions à la journée avec ou sans
restauration : à ce jour, 221 opérateurs gèrent 375 unités offrant près de
47 015 places.
‣ Les paquebots fluviaux proposant des croisières de plusieurs jours: à ce jour,
11 opérateurs gèrent 26 unités offrant environ 3 440 lits.
‣ Les péniches-hôtel proposant des croisières de plusieurs jours : à ce jour,
62 opérateurs gèrent 73 unités offrant environ 952 lits.
Les régions françaises les plus dynamiques en termes de tourisme fluvial professionnel
sont l’Ile de France et l’Alsace pour le nombre de passagers transportés en bateaux
promenade, La Bourgogne et le Languedoc-Roussillon pour l’activité des loueurs et
des péniches-hôtel, les régions traversées par les axes Rhône-Saône, Seine-Oise et
Rhin-Moselle pour les paquebots fluviaux.
Le tourisme fluvial en France draine une importante clientèle étrangère, près de
70%, essentiellement allemande, néerlandaise, belge et anglaise. Il est cependant
intéressant de noter que la clientèle française semble en constante progression depuis
plusieurs années.
Pour plus d’infos :
http://www.vnf.fr/cntf/
Ce catalogue numérique met à disposition de l’ensemble des acteurs de la voie d’eau de
nombreuses données statistiques mais aussi pratiques, utiles à la définition des politiques
de développement touristique via un support interactif et dynamique.
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Introduction de la journée par Philippe MAUD’HUI, directeur de
l’Ingénierie et du Développement à ATOUT FRANCE
En France, le tourisme fluvial correspond à des marchés en croissance, liés à la croisière
et aux loisirs. Mode de transport « doux », il s’accorde avec la découverte des territoires.
Ce produit, parfois assimilé à un produit de niche est très apprécié des clientèles
étrangères, qui représentent plus des deux-tiers des passagers transportés, et s’inscrit
généralement dans un large ensemble d’activités et génère des flux touristiques et des
retombées importantes.
Ainsi, de nombreux projets en relation avec la voie d’eau se développent depuis
plusieurs années, tant à l’échelle des villages ruraux que des grandes métropoles
françaises, tels que la réouverture de voies navigables, l’aménagement d’itinéraires
cyclables le long des fleuves et canaux, ou la reconversion de friches industrielles en
bordure des voies d’eau, le classement de certaines destinations fluviales au patrimoine
mondial de l’Humanité par l’UNESCO, l’expérimentation de la gestion des voies d’eau par
les collectivités dans le cadre d’une démarche de décentralisation.
Conscient du potentiel que représente le développement du tourisme fluvial pour les
territoires, ATOUT FRANCE a publié au cours de l’année 2010 un ouvrage intitulé
« Panorama du tourisme fluvial en France ». Cette étude, menée avec l’appui des
services de Voies Navigables de France, établit un état des lieux de la filière, s’attache à
la structuration et au fonctionnement de la filière en termes d’acteurs, d’équipements,
d’offre touristique, de clientèles, de politiques de développement et de valorisation.
Afin de poursuivre les actions dans ce sens, ATOUT FRANCE a décidé d’organiser une
journée d’échange et de réflexion au tourisme fluvial, en partenariat avec Voies
Navigables de France et avec la participation de la Fédération des Industries Nautiques et
de la Fédération Française des Ports de Plaisance.
Selon l’adage anglais « No water, no leisure », le développement touristique est
étroitement lié à la mer et l’eau sous toutes ses formes, ainsi une réflexion sur le
tourisme fluvial trouve tout à fait sa place au Salon Nautic.
Cette journée thématique sera l’occasion de mettre en avant les enjeux du tourisme
fluvial sur le territoire français, et d’étudier les retombées engendrées par la filière, tant
du point de vue des impacts économiques, que et d’image du développement et de
l’aménagement local pour les territoires concernés.
Cette journée d’échanges et de réflexion poursuit les objectifs suivants :
‣ Examiner les spécificités du tourisme fluvial
‣ Dégager les enjeux de développement et de valorisation de la filière
‣ Présenter des démarches et des initiatives novatrices en la matière
‣ Faire connaître les expériences de développement du tourisme fluvial mises en
œuvre à différents échelons territoriaux, à partir de témoignages d’acteurs du
tourisme
‣ Mettre en évidence les intérêts et les limites du développement du tourisme fluvial
sur les territoires
‣ Permettre les échanges, le dialogue et le partenariat entre les différents acteurs
concernés par le développement du tourisme fluvial
Cette journée vise à faire se rencontrer l’ensemble des acteurs, tant publics que privés,
concernés par le développement et la valorisation de l’activité touristique de la filière
fluviale en France : services de l’Etat, collectivités locales, élus, institutionnels du
tourisme (CRT, CDT, OTSI…), services techniques, propriétaires et gestionnaires
5

d’infrastructures, prestataires touristiques, associations, architectes, consultants,
investisseurs...
Elle sera rythmée par 4 séquences thématiques :
‣ Les enjeux du tourisme fluvial aujourd’hui
‣ La recherche de l’échelle d’action et d’intervention pertinente
‣ La promotion du tourisme fluvial vers différents types de publics
‣ La mutualisation de produits touristiques autour de la voie d’eau
‣ Le développement et l’aménagement des territoires par le développement fluvial
Les différentes interventions des ces séquences seront réalisées par des intervenants
issus de structures publiques et privées, professionnels du tourisme fluvial et du
développement territorial.
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Introduction par Philip Maugé, directeur du développement de Voies
Navigables de France
Voies Navigables de France (VNF) est l’établissement public à caractère industriel et
commercial qui a pour mission de gérer 6 700 km du réseau fluvial de France.
VNF gère 6 200 km de voies d’eau et la Région Bourgogne (à titre expérimental pour 3
ans) 500 km : C’est le plus long réseau fluvial exploitable d’Europe
La France bénéficie donc d’un potentiel de développement touristique fluvial considérable
et génère des retombées socio-économiques importantes.
Trois composantes alimentent la valeur économique de cette activité et des marchés qui
représente un volume d’activités de 1 421,7 Mds€ pour un chiffre d’affaires consolidé de
près de 902,5 M€ et plus de 11 000 emplois directs, soit 30 % d’emplois en 10 ans.
Le tourisme fluvial est une filière très variée, qui se décompose en deux types
d’activités :
- la navigation fluviale, collective ou individuelle composée de trois produits
majeurs : les promenades à bord de bateaux-promenade, les croisières fluviales
et la location de bateaux de plaisance. Elle représente 363 entreprises qui
exploitent 2 276 bateaux collectifs et individuels. Il s’agit principalement de
location de bateaux et de bateaux à passagers. Cela inclut les bateaux-mouches
de Paris (premier port de passagers en eaux intérieures au monde). A cela
s’ajoutent une estimation de 20 000 bateaux privés circulant 2 mois par an en
moyenne.
- Le tourisme « fluvestre », c’est-à-dire le tourisme au bord des voies d’eau
(activités nautiques, vélo, randonnées, visite des sites remarquables liés à la voie
d’eau). C’est un type de tourisme qui offre la possibilité de découvrir les sites au
bord de l’eau, qui anime le territoire de manière linéaire et qui contribue
fortement à l’aménagement des territoires concernés en raison de ses retombées
économiques importantes. (30 m€ pour la plaisance privée, 122 m€ pour le canal
du midi). En France, des initiatives ont favorisé le développement du tourisme et
des territoires fluviaux. Par exemple, un point d’attractivité comme le Canal du
Midi fait partie du patrimoine de l’UNESCO. Mais il est important de découvrir
également d’autres territoires, d’élargir la palette de l’offre et d’attirer de
nouvelles clientèles au bord de l’eau grâce à l’événementiel, comme avec
l’Armada 2010 le long du Rhin et à Strasbourg.
L’engouement de la clientèle française pour le produit de location de bateaux ne se
dément pas, car il représente un produit de proximité qui tend à se démocratiser.
La seule plaisance professionnelle représente un total de 58 000 places assises ou
couchettes en France pour voyager et une moyenne de 50% d’étrangers sur ce créneau,
avec en tête les britanniques, allemands, néerlandais, belges mais aussi américains,
espagnols au sud de la France. Sur le canal du midi et la Bourgogne cela peut atteindre
75 à 80% de touristes étrangers, dont il est nécessaire de mieux connaître les attentes.
Le tourisme fluvial est un moyen de valoriser tout un territoire car il permet des
échanges considérables entre fleuves, canaux et terre ferme. Il constitue un secteur
d’avenir et fait partie des priorités de VNF.
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SEQUENCE 1 : LE TOURISME FLUVIAL AUJOURD’HUI
Du tourisme fluvial à l'aventure fluvestre
Par Véronique VERGES, Direction du développement, Responsable Division
Tourisme et Services usagers de VNF
Définition et caractéristiques du tourisme fluvial
Une première définition du tourisme fluvial date de 1878 et se retrouve dans un essai de
Robert Louis Stevenson intitulé En canoë sur les rivières du nord de la France. L’auteur y
parle, de manière très exacte, de l’itinérance en péniche comme une pratique qui est à la
fois « voyager et rester chez soi » et qui revient à « se transporter, tout en trouvant lieu
de villégiature sur son bateau » 1 . C’est une définition très exacte de l’itinérance, se
transporter, tout en trouvant lieu de villégiature sur son bateau.
Le tourisme fluvial recouvre donc des activités variées. On distingue généralement :
‣ la navigation fluviale, collective ou individuelle, à la journée ou en croisières de
durée moyenne de 7 jours.
‣ le tourisme fluvestre par la randonnée le long des voies d’eau ou la visite des sites
remarquables liés à la voie d’eau.
Sur une période de 8 ans, on a observé que le tourisme fluvial était en croissance
structurelle de 4% par an. Il se maintient à la hausse car il est au croisement de diverses
pratiques traduisant des évolutions de comportement des touristes : le tourisme urbain,
le tourisme de l’itinérance et le tourisme responsable ou vert.
Comme l’évoque un sociologue, Jean Viard, « l’attractivité des voies d’eau est liée à
l’organisation des paysages ». Ainsi, le tourisme fluvial permet aux passagers de
s’approprier l’ensemble des paysages « fluvestres ». De plus, on remarque aujourd’hui
une diversification de l’offre de tourisme fluvial, avec des produits associant la croisière à
la randonnée, au vélo, au cheval mais aussi aux visites culturelles et gustatives, ce qui
ouvre des perspectives d’expansion pour l’avenir.
Avec la crise de 2009, le tourisme fluvial a bénéficié d’un report d’une clientèle de
proximité. Le développement du tourisme vert profite également au tourisme fluvial, qui
est lent et peu polluant. Par ailleurs, la pratique du tourisme fluvial fait travailler tout
l’imaginaire de celui qui se promène sur l’eau et découvre des paysages, de la faune et
de la flore, ce qui contribue à vendre tout le réseau.
Une filière et des segments d’activités
Le tourisme fluvial version plaisance professionnelle connaît plusieurs segments d’activité
bien distincts :
‣ Les paquebots fluviaux, une industrie touristique en expansion sur le grand
gabarit. En France, 27 paquebots circulent en 2010, avec une moyenne de 47
semaines de fonctionnement par an. Ils proposent de nouveaux produits inspirés
des clubs de vacances, tels que les clubs enfants. Sur l’axe Rhône-Saône, des
soirées thématiques avec des visites sont organisées.
1 « Il devrait y avoir beaucoup de gens satisfaits à bord des bateaux, car mener pareille
vie, c’est à dire à la fois voyager et rester chez soi, est une véritable représentation du
bonheur » : Robert Louis Stevenson, En canoë sur les rivières du nord de la France
8

‣ Les bateaux promenade, 78% étant en région parisienne, représentent un total
de 375 bateaux en France. Ils sont très accessibles et sont un moyen de découvrir
les grandes villes. Il existe des segments inexplorés sur ce marché.
‣ Les coches de location, très flexibles et appréciées d’une clientèle familiale et
amicale, permettent des trajets sans retour. Ce segment est en phase avec la
notion d’itinérance au fil de l’eau, des envies, des rencontres, avec une saison qui
s’allonge progressivement sur l’année.
‣ Les péniches-hôtels naviguent sur des petits canaux mais le pourraient
également sur des grands canaux. Ce segment de marché artisanal, haut de
gamme et sollicité par une clientèle à 75% étrangère, est actuellement en
désaffection.
‣ La plaisance privée est un mode de villégiature en croissance, qui permet de
voir le tourisme fluvial de manière différente. En France, environ 20 000 bateaux
sont recensés en voies d’eau intérieures, 50% des propriétaires étant des
étrangers (britanniques, néerlandais, allemands, luxembourgeois, belges). La
majorité des plaisanciers n’hivernent pas sur leurs bateaux, et pour ceux qui
hivernent, on est face à un manque de place et de service dans les ports.
Néanmoins, on observe des marges de progression importante sur ce segment,
c’est un mode de villégiature en croissance.
Il apparaît important de connaître ces filières au plus près de leur fonctionnement afin de
pouvoir anticiper leur développement pour se trouver en position de faciliter leur
croissance. Plusieurs actions en ce sens sont en cours de mises en place par VNF :
‣ Des schémas de développement des équipements terrestres tels que les ports de
plaisance, et les embarcadères-débarcadères pour les bateaux à passagers
‣ Un lobbying auprès de l’Europe avec un réseau de partenaires étrangers porteurs
de valeur de développement des voies d’eaux et de la mesure de toutes les plusvalues
générées (économiques, sociales, environnementales …)
‣ Des services aux usagers en cours d’études pour les harmoniser et les mutualiser
avec ceux dévolus à la batellerie
‣ En projet, un plan d’aide à l’innovation pour la flotte de tourisme, au niveau
national, par exemple et en lien avec EPF (l’association entreprendre pour le
fluvial).
Il s’agit pour VNF de prendre en compte tous les acteurs véritables du tourisme fluvial au
service des territoires, et de travailler au développement de boites à outils permettant de
fédérer les acteurs autour de la voie et toutes les énergies.
Les voies d’eau, supports d’activités connexes
Le tourisme fluvial est très lié à l’économie du vélo, car 68% des navigants l’utilisent. De
plus, 40% des touristes fluviaux qui ont loué un bateau reviennent sur l’itinéraire de la
voie d’eau avec un autre mode de loisirs comme le vélo ou la randonnée. En fait, ce qui
porte l’économie du vélo c’est le développement de circuits longs sui incluent des
chemins de halage. C’est pourquoi il est intéressant qu’il y ait une mutualisation avec le
fluvial.
Les voies d’eau du réseau intérieur sont également des supports pour les sports
nautiques comme l’aviron. VNF rapproche donc ses données de celles la Fédération
Française des Sociétés d’Aviron (FFSA) afin de géolocaliser les activités et de mutualiser
9

des services pour atteindre une masse critique sur certains sites. Par ailleurs, VNF est en
lien avec Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et les clubs d’aviron.
Evaluer les retombées socio-économiques pour les territoires fluvestres
L’offre de tourisme fluvial passe par des vecteurs d’information à la fois très traditionnels
et très nouveaux : 40% des touristes sont informés par le bouche-à-oreille et 30% par
Internet.
En moyenne, les plaisanciers pratiquent deux escales de 2 heures par jour : marché,
shopping, musées, visites culturelles, etc. A ce niveau, il ressort que les plaisanciers
aimeraient avoir accès à plus d’informations sur les activités le long des voies d’eau,
comme la possibilité de trouver une piscine par exemple (or, pour certaines voies comme
le Canal du Midi, classé site UNESCO, on ne peut pas installer de point d’information).
Néanmoins, c’est la découverte du patrimoine tout au long de la croisière qui attire
surtout les touristes.
Ce patrimoine fluvial est aujourd’hui en voie de diversification. Par exemple, les 7 écluses
de Fonserannes (sur le Canal du Midi) attirent 300 000 visiteurs, l’ascenseur à bateaux
d’Arzviller 140 000 visiteurs. Le Canal du Midi présente également des atouts en termes
de patrimoine naturel et d’écotourisme.
Le programme européen Waterways Forward a été créé pour un échange d’expériences
entre 14 pays, afin de définir une boîte à outils commune pour l’évaluation des
retombées économiques, et ainsi faire du lobbying auprès de la commission européenne
pour défendre les petites voies d’eau.
Ces sont les infrastructures terrestres qui relient les voies d’eau aux territoires.
Actuellement, les villes retrouvent la géographie de leurs fleuves et des trames bleues
avec des logiques d’itinéraires sont à planifier. Mais elles ne se développeront qu’à
condition d’avoir des places de passage et d’hivernage, des ports d’accastillage. En fait, il
reste plusieurs freins à lever en France : la création de places dans les ports, proposer
des services liés, installer des débarcadères et embarcadères, développer de la
multimodalité et arrêter une planification avec les collectivités (qui sont partenaires de
VNF).
Contact
Véronique VERGES -VNF - Responsable Division Tourisme et Services aux usagers
03 21 63 24 24, veronique.verges@vnf.fr
Présentation des travaux de la Fédération Française des Ports de
Plaisance et du Programme ODYSSEA
par Monique POIREL, administrateur fluvial et lacustre de la FFPP
et Grégory GODDARD, délégué Général de la FFPP
La Fédération Française des Ports de Plaisance compte 315 adhérents dont 75 ports en
eaux intérieures, qui présentent une diversité de modes de gestion. Une commission
nationale a été créée sur les thématiques fluvial et le lacustre. Sa première réunion aura
lieu en février.
Par ailleurs, avec le lancement d’une opération « Port Propre », les élus prennent
progressivement conscience de la valeur des ports fluviaux et cherchent à tendre vers
l’excellence.
10

Présentation du programme ODYSSEA
Le projet Odyssea est un programme du Conseil de l’Europe a pour objectif de mettre en
valeur un patrimoine commun à plusieurs territoires. Il consiste à faire labelliser des
voies fluviales et des routes maritimes afin de constituer un itinéraire culturel à travers
différents pays.
Ce projet est le fruit d’un accord entre le Gouvernement, la FFPP et le Groupement
Européen de Coopération Odyssea. Cela permet une reconnaissance, à la fois nationale
et internationale.
Odyssea vise à montrer que la ville-port est un catalyseur, un pôle de développement
économique, social et culturel. Il implique ainsi de positionner des ports de plaisance et
des haltes fluviales pour faire découvrir le patrimoine culturel, touristique, agricole,
viticole, l’artisanat, etc. le long de l’itinéraire, haltes qui seront mises en réseau et
géopostionnées au sein d’un Atlas Odyssea Web 2. Il s’agit donc d’utiliser les
technologies de l’information et de communication (TIC), ainsi que les smartphones, pour
se réapproprier une histoire et des paysages, et pour valoriser les acteurs économiques
locaux.
Un engagement des partenaires du réseau Odyssea est de mettre à disposition des
modes de déplacements doux, au sein d’éco-gares Odyssea et de respecter une norme
européenne de gestion environnementale d’excellence « Port Exemplaire ».
Les ports et haltes fluviales de ce projet sont des pôles innovants, avec des offices de
tourisme équipés en outils de TIC qui sont de véritables comptoirs culturels maritimes.
Contact
Grégory GODDARD, Délégué général de la FFPP
01 43 35 26 26, g.goddard@ffpp.fr, www.ffports-plaisance.com
11

SEQUENCE 2 : DES ECHELLES D’INTERVENTION
TERRITORIALES DIVERSIFIEES
Les Canaux de Bretagne : vers un projet de développement concerté
régional
Par Claire BRIDEL, chargée de mission, Association Canaux de Bretagne
Le réseau navigable breton offre 675 km de cours d'eau naturels ou canalisés et leurs
ouvrages d'alimentation (étang, rigoles...), jalonnés par 327 écluses, et aussi ouvrages
d'arts, ponts, édifices religieux... Mais c'est aussi un puzzle juridique compliqué. Une très
large partie du réseau est placée sous la responsabilité de la Région Bretagne, qui en
avait demandé le transfert. L’Etat reste propriétaire du secteur déclassé (sorti de la
nomenclature des voies navigables).
La partie du canal de Nantes à Brest situé en 44 est propriété du Conseil général de
Loire-Atlantique.
La Région vient d'intégrer les 157 agents assurant l'aménagement et l'entretien de ce
domaine public fluvial. Gain attendu : une facilité de gestion, une harmonisation de
fonctionnement, une plus grande clarté de relations avec les différents concessionnaires
chargés du réseau navigable sur le terrain (leurs agents dépendaient jusqu'ici de l'Etat),
La Région a souhaité devenir propriétaire afin de préserver ce patrimoine architectural,
historique, culturel et naturel précieux, atout majeur pour le tourisme : les canaux sont
l'un des axes forts de la politique touristique régionale.
Le transfert de gestion des voies navigables
Dès 1989, la compétence de gestion des voies navigables bretonnes a été transférée de
l’Etat à la région Bretagne, pour des raisons de conservation du patrimoine et de
valorisation touristique. En 2008, la propriété d’une large partie de ces voies navigables
est transférée de l’Etat à la Région. Depuis 2010, un transfert de personnel (157
personnes) a été réalisé et le Conseil Régional a créé un Service des voies navigables
(SNV) pour les accueillir.
Ainsi, la Région intervient 1) en soutien aux concessionnaires par le moyen de
subventions et 2) en tant qu’opérateur direct dans le Morbihan (le Conseil Général
n’étant plus concessionnaire depuis mars 2010. Par an, le budget régional dédié aux
voies navigables est de 5,3 millions € pour d’investissement et de 1,15 millions € de
fonctionnement.
Plusieurs éléments sont à signaler concernant ce transfert :
‣ il existe 265 maisons d’éclusiers dont la région est propriétaire sur les voies
navigables, 75 d’entre elles étant habitées par des éclusiers,
‣ une réglementation est en cours d’élaboration au niveau de la région, concernant
entre autres la circulation sur les chemins de halage, qui appartiennent au
domaine public fluvial régional.
12

La vocation touristique des canaux bretons
Le schéma de développement touristique régional rédigé en 2008 inclut l’élaboration d’un
« schéma de développement et de valorisation des voies d’eau ». Ce projet actuellement
en cours a été initié dans une approche de terrain, avec des réunions d’acteurs
(collectivités, prestataires touristiques, gestionnaires, réseaux, etc.) par zone touristique.
Cette démarche vise à effectuer des diagnostics partagés de l’offre et des territoires,
pour orienter et prioriser les actions à inscrire dans ce nouveau schéma. Le plan d’action
devrait être fini en septembre 2011, afin d’être intégré au schéma du tourisme
réactualisé.
Parallèlement à la définition d’un plan de développement et de valorisation dédié aux
voies d’eau, des actions sont menées pour la promotion du tourisme fluvial avec l’édition
d’un guide « Canaux de Bretagne » par le CRT, l’inventaire du patrimoine fluvial et autres
sur le canal de Nantes à Brest au sens large (jusqu’à 5 km autour des berges), un travail
avec l’observatoire du Comité régional du Tourisme pour une évaluation quantitative des
retombées de la fréquentation des canaux, etc.
L’association « Canaux de Bretagne »
Cette structure regroupe deux organismes : l’association D’une rive à l’autre et le Comité
des canaux bretons. Elle fédère l’ensemble des acteurs publics et privés concernés par
les canaux, y compris des particuliers passionnés, avec une approche « sur l’eau » et
« au bord de l’eau ». L’objectif de cette association est de favoriser leur concertation
pour une valorisation touristique, patrimoniale et de loisirs des voies d’eau de Bretagne.
Les principales actions de l’association Canaux de Bretagne sont les suivantes :
‣ favoriser la coordination des acteurs fluviaux
‣ contribuer au développement économique durable des voies d’eau
‣ représenter les canaux de Bretagne en dehors du territoire breton.
Le Label « Escales d’une rive à l’autre »
Le Label « Escales d’une rive à l’autre » est un label est accordé aux communes qui
disposent d’un site de qualité riverain des voies d’eau. Son objectif est de sensibiliser les
communes au patrimoine fluvial, de les mobiliser pour valoriser les canaux site, sachant
qu’elles savant généralement aménager les sites mais pas en faire la promotion ni les
animer. A ce jour, 33 communes sont labellisées
Les critères d’attribution de ce label sont liés à plusieurs thématiques :
‣ la mise en valeur du patrimoine
‣ les aménagements d’accueil
‣ les loisirs
‣ les animations
‣ les services d’hébergement, de restauration et les commerces
‣ la signalisation et l’information
Questions/réponses :
Au sujet des dispositifs d’organisation et de fédération des acteurs, quels sont les
budgets de fonctionnement ?
L’association « Canaux de Bretagne » bénéficie d’une subvention de la région Bretagne et
reçoit les cotisations des adhérents. Le budget total sera bientôt de 250 000€.
13

Quels sont les projets actuels sur la partie déclassée (non navigable) des canaux bretons
appartenant à l’Etat ? Est-il question d’une remise en navigation ?
Sur la zone de Pontivy, la région a annoncé des investissements pour une remise en
usage des écluses. Pour l’instant il n’y a pas de projet de réouverture du secteur de
Guerlédan (Côtes d’Armor) resté à ce jour propriété de l’Etat (gestion assurée par le
département).
Contact
Claire BRIDEL - Association Canaux de Bretagne - Chargée de mission
02 23 47 02 09, claire@canauxdebretagne.org, www.canauxdebretagne.org
ParcourSambre : la coopération interrégionale transfrontalière pour la
mise en projet de la Sambre dans le cadre d’un programme Interreg
franco-belge
Par Marie-Laure KRESEC, cabinet d’étude, d’ingénierie et de création graphique
EVOLI et Véronique VERGES, Direction du développement, Responsable Division
Tourisme et Services usagers de VNF
Dans le Nord-Pas–de-Calais coule la Sambre, une rivière transfrontalière franco-belge
longue de 190 km, affluente de la Meuse qui traverse deux pays, la France et la Belgique,
ainsi que trois régions différentes.
Présentation de la démarche ParcourSambre
Elle a été l’objet de quinze années d’actions qui ont convergé vers un projet global de
mise en tourisme de la Sambre, à l’échelle des territoires traversés et des
intercommunalités riveraines de cette rivière. En effet, dans le cadre d’un Programme
INTERREG, l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre et ses partenaires ont engagé une
étude afin de se doter d’un outil opérationnel pour proposer un développement et une
valorisation concertée de la Sambre : « ParcourSambre », qui s’inscrit dans la continuité
d’un premier projet de développement de la rivière « Valorisation de la Sambre
transfrontalière et de son arrière-pays ».
Ces initiatives de développement touristique ont pris en compte les divers intérêts que
présente cette voie d’eau, qui a été délaissée pendant la période industrielle. Elles ont
fait en sorte que la rivière retrouve sa place centrale sur le territoire. Par exemple, des
maisons éclusières ont été transformées en hébergements touristiques quatre étoiles, ce
qui a par ailleurs été récompensées par un prix d’ODIT France en 2005.
Les objectifs de ParcourSambre
L’objectif de « ParcourSambre » est de remettre la population au cœur du territoire en
tant qu’ambassadeurs et acteurs, de faire prendre conscience de l’atout que la Sambre
représente en tant qu’espace de promenade et de développement. Un travail a donc été
mené avec des associations et des personnes ressources pour mettre en réseau à partir
de la voie d’eau les sites d’intérêt local, départemental et régional. Fort de ces atouts et
de son héritage culturel, les partenaires travaillent à la création en 2012 d’un évènement
autour de la mémoire, fruit d’un travail de collecte menée avec les habitants.
« ParcourSambre », propose aujourd’hui une offre touristique, commerciale et culturelle
aux plaisanciers et aux habitants. Avec sa déclinaison en « EscaleSambre », chaque
commune mouillée se dote d’un symbole identitaire (ex : un poisson, un douanier) et
accueille ses visiteurs avec une phrase d’accroche avant de les inviter à partir à la
découverte des richesses du territoire. Cet accueil est complété par une signalétique
adaptée, qui sert à l’ensemble des clientèles touristiques de passage.
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Au sein d’une stratégie plus vaste de développement et de valorisation d’actions à partir
de La Sambre, « ParcourSambre » se veut la vitrine d’une offre fluvestre variée, à
destination des touristes mais également de la population, mais aussi en initiant une
démarche autour du renouveau du transport par voie d’eau. Aujourd’hui bien aménagée
en termes de relais et haltes nautiques, la rivière, avec « ParcourSambre » propose une
offre nautique, touristique, commerciale et culturelle sous forme d’itinéraires liés à la
voie d’eau – le fluvestre. Ce projet a eu un effet de levier, avec par exemple
l’élaboration d’une politique de gestion des flux.
Le caractère exemplaire du Port d’Haumont
La présence d’un port de plaisance sur la partie française de la Sambre faisait défaut.
Ainsi, un projet innovant a été réalisée, celui de créer un port intégré en centre-ville à
Hautmont (Nord). Il s’agira d’un port mouillé de 60 anneaux, agrémenté d’une base de
loisirs et d’un port à sec de 250 emplacements installé dans une ancienne halle
industrielle reconvertie, avec un changement d’affectation des lieux et une
complémentarité des services. Cette initiative a reçu une reconnaissance du Ministère de
l’Ecologie, avec la distinction « Port de Plaisance exemplaire » attribuée en 2010.
Le point de vue de VNF
« ParcourSambre » illustre une évolution vers une image contemporaine de la voie d’eau,
qui passe à une autre génération d’équipement et d’utilisation.
Par ailleurs, le projet de Hautmont est ambitieux, d’autant plus qu’il porte une valeur
écologique. Il montre la capacité de mise en projet du territoire le long de la Sambre,
malgré une fermeture qui en avait été faite, et l’importance de la gouvernance des
territoires.
Actuellement, deux projets sont le fruit d’un partage de connaissances et de
partenariats :
- Waterways Forwards, qui est un programme de suivi de 80 projets dans 14 pays
européens sur 3 ans, afin d’échanger les bonnes pratiques de développement
économique et touristique des petites voies d’eau navigables.
Cf. http://www.waterways-forward.eu
- Watertruck, qui vise à étudier et promouvoir un nouveau mode de transport de
marchandises sur les petites voies d’eau navigables, grâce à un système de convoi
poussés ou automoteurs.
Questions/réponses :
Au sujet des dispositifs d’organisation et de fédération des acteurs, quels sont les
budgets de fonctionnement ?
ParcourSambre rassemble un partenaire belge et quatre partenaires français. Le budget
total du projet représente plus de 1,3 millions € dont 350 000 € dédiés à des actions de
communication. Les actions sont développés par les intercommunalités en partenariat
avec les communes mouillées et les personnes ressources locales.
Contact
Marie-Laure KRESEC - EVOLI - Chargée d’études
03 20 70 91 58, marielaure.evoli@laposte.net
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Du fluvial vers le maritime, un projet trans-milieux : Etude sur le
segment « paquebots fluviaux » une filière en croissance et en
diversification…
Par Claire SENECAUT, chargée de développement à la division tourisme au siège
de VNF et Gaëlle GAMBLIN, chargée de développement transport et tourisme
pour VNF - Boucles de la Seine.
Définition des paquebots fluviaux
Un paquebot fluvial est une unité pouvant accueillir jusqu’à 150 passagers. De part leur
taille (130m de long et 11,5m de large) ils empruntent le grand gabarit. Prestations de
qualité, thématisées, sur plusieurs jours alliant découverte du territoire et navigation.
Flotte composée de 27 unités en 2010.
Les objectifs de l’étude menée par VNF
La filière des paquebots fluviaux est analysée depuis plus de 8 ans par l’observatoire du
tourisme fluvial de VNF. Une étude a été réalisée sur le segment des paquebots fluviaux
en 2010 sur l’axe de la Seine, avec une prise en compte du territoire Nord-Pas de Calais
et des boucles franco-belges.
VNF a entrepris de mener cette étude sur les paquebots fluviaux dans plusieurs
objectifs :
‣ Favoriser la cohérence des projets, de par sa vision globale et sa place au sein du
réseau d’acteurs
‣ Mettre à disposition des acteurs une boite à outils sur les débarcadères et
embarcadère, afin de les aménager et les rendre accessibles
‣ Fournir des chiffres sur les retombées économiques de la filière.
La finalité de l’étude est de faire exister des nouveaux parcours et de les rendre
opérationnels, en accompagnant les porteurs de projet, en proposant un mode de gestion
unique comme avec le logiciel GESCAL, outil opérationnel sur l’axe Rhône-Saône, en
disposant d’un référentiel sur les embarcadères.
Cette étude a été réalisée selon une méthodologie en trois phases :
1. L’analyse de la demande (fonctionnement de la filière, besoins des paquebots,
réflexion des collectivités, rencontre avec les professionnels de la croisière)
2. L’analyse de l’offre (infrastructures existantes, potentialités touristiques)
3. Un benchmark (étude sur l’insertion paysagère des embarcadères en Belgique et
aux Pays-Bas).
Les résultats de l’étude
Il a été observé :
‣ un plein essor de l’activité avec une croissance exponentielle et une diversification
de l’offre
‣ une démocratisation avec une clientèle de plus en plus large et jeune
(fréquentation en hausse de 5 % en 2009)
‣ une diversification des produits alliant nature, culture, gastronomie et navigation
‣ une concentration des croisières sur paquebots fluviaux sur l’axe Rhône-Saône
(44%), puis sur les bassins Seine-Oise (Honfleur, Rouen, Paris : 8 bateaux soit un
total de 940 places) et Rhin-Moselle.
16

Par ailleurs, la croisière représente bien actuellement une autre possibilité de
développement pour les voies intérieures en lien avec les territoires par un travail sur :
‣ la mise en produit des atouts des territoires traversés (tourisme fluvestre)
‣ la commercialisation de produits diversifiés qui séduisent une clientèle de plus en
plus large pour la filière
‣ la mise en œuvre des meilleures conditions d’accueil afin d’attirer la clientèle
Dans ce contexte de filière, liée aux territoires, VNF se place comme un opérateur de
réseau qui peut porter la cohérence des projets sur des parcours de grande distance.
Questions/réponses :
Quelle est la situation au Havre quant à l’accueil de paquebots fluviaux ?
Au Havre, deux escales vont être ouvertes et un test sera effectué en décembre par
CroisiEurope, avec la réservation d’un quai pour les paquebots croisière.
Sur la Saône, il apparait que les bateaux travaillent en autarcie et les retombées locales
sont peu faibles (en matière d’alimentation notamment : vin espagnol proposé sur les
bateaux alors que proximité des vignobles bourguignons). Y aurait-il des expériences de
ce type sur la Seine ?
Il apparait malheureusement que les croisiéristes ont une méconnaissance de ce qui se
passe dans les territoires, ils n’anticipent pas leur parcours et ne voient pas encore
l’intérêt de produits diversifiés sur les bateaux. CroisiEurope, qui est français,
s’approvisionne en France mais c’est une tendance qui reste à développer.
Dans les projets d’agrandissement de ports, est-ce qu’on prévoit une ouverture aux
bateaux de plaisance de grande capacité ?
Un schéma directeur d’aménagement des ports de plaisance est en cours, qui inclut un
diagnostic précis dans ce domaine. Des associations de plaisanciers et de ports ont
d’ailleurs été rencontrées.
L’aspect « intermodalité » de cette thématique est très intéressant. Existe-il des
expériences d’utilisation de la voie d’eau en tant que support de modes de transports
alternatifs ? Ou peut-on en envisager le développement ?
Une dynamique est en route, mais il y a le problème de l’accessibilité urbaine avec une
nécessité d’aménagement des escales. L’utilisation de nouveaux modes de propulsion (cf.
bateaux à moteurs hybrides) est aussi une tendance lourde.
À Paris, Nantes et Strasbourg c’est déjà le cas. Dans la région rouennaise, des réflexions
sont en cours pour en faire un autre mode de transport urbain, ou mixte (touristique et
urbain).
Il y a une expérience sur le sud-ouest, à Bordeaux et Bègles, autour du transport de
déchets et de vins. Mais la voie d’eau est rarement le support de projets car elle n’est
pas reconnue comme un territoire de projet par les documents de planification, alors que
des hubs (points de jonction) pertinents pourraient être identifiés. A Toulouse également,
une ville dont le trafic routier est engorgé, on a aussi une demande pour créer des taxis
fluviaux.
Contact
Claire SENECAUT - VNF siège - chargée de développement à la division tourisme
03 21 68 24 84, claire.senecaut@vnf.fr
Gaëlle GAMBLIN - VNF Boucles de la Seine - chargée de développement transport et
tourisme VNF : gaelle.gamblin@developpement-durable.gouv.fr
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Les actions de la Fédération des Industries Nautiques en matière de
tourisme fluvial
Par Thierry LESIEUR, Administrateur à la Fédération
En France, 80% de l’offre de location fluviale est représentée par la Fédération des
Industries Nautiques (FIN). La Fédération est l’interlocuteur privilégié pour les loueurs
auprès de VNF, par exemple en ce qui concerne les péages pour les bateaux de
plaisance, auprès du bureau Mission Navigation Plaisance et Loisirs Nautiques (Direction
des Affaires Maritimes) en ce qui concerne la réglementation relative au permis de
navigation. La FIN a le désir de travailler davantage avec VNF notamment sur la propreté
des canaux et leur entretien mais aussi sur la propreté des bateaux (équipements des
canaux en centrales de traitement des eaux grises et eaux noires).
La FIN détient aussi un rôle de défense des adhérents loueurs au plan fiscal, notamment,
car la location de bateaux est le seul produit touristique taxé à un taux de 19.6% au lieu
de 5,5%. Il apparait que les loueurs sont assez peu reconnus comme des acteurs
touristiques alors que le bateau est un moyen de transport utilisé par les touristes pour
découvrir les destinations. La FIN exprime donc le souhait de faire évoluer cette filière et
les métiers qui y sont rattachés.
Questions/réponses :
Que fait la FIN pour la déconstruction écologique des bateaux ?
La FIN a créé en 2009 l’Association pour la plaisance éco responsable (APER). Elle a pour
mission la mise en place de la filière française de déconstruction des bateaux de
plaisance hors d’usage. En deux ans d’existence, l’APER a su s’imposer comme
l’interlocuteur incontournable dans le domaine de la déconstruction des bateaux de
plaisance hors d’usage. Aujourd’hui, relayée dans ses actions par des Points Conseils et
un réseau de 27 centres opérateurs déchets agréés sur l’ensemble du territoire, l’APER a
déjà pu organiser la déconstruction de plus d’une centaine de bateaux.
Contact
Nathalie BIGAIGNON – FIN - Adjointe au Délégué général
01 44 37 04 07, bigaignon@fin.fr, www.industriesnautiques.fr
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FOCUS PROMOTION DU TOURISME FLUVIAL
Le Canal du Midi : la promotion de la destination par la croisière fluviale
Par Nicolas DE DIANOUS, responsable marketing de la société MonNuage.com
MonNuage.com est un réseau social de voyageurs, qui s’associe à des territoires pour
générer un contenu promotionnel non institutionnel sur le web 2.0, afin d’engendrer une
visibilité sur les médias sociaux qui sont aujourd’hui des composantes incontournables
d’Internet.
Le site Internet de la société www.monnuage.fr a pour but de créer et de faire partager
du contenu en ligne, mais sans faire de publicité. MonNuage.fr a déjà travaillé avec des
partenaires tels que le CRT Aquitaine, L’île de la Réunion, ATOUT FRANCE… Il a
également des partenaires de diffusion exclusif tels que 20minutes.fr et Dailymotion, qui
diffusent le contenu généré par MonNuage sur leurs pages d’accueil respectives.
En mai 2010, MonNuage a mis en place une campagne avec le loueur de bateaux
fluviaux Le Boat dont le point de départ était un reportage sur le Canal du Midi. Un
reporter de MonNuage accompagné d’un blogueur influent ont été envoyés sur place
pendant 5 jours, pour filmer et partager leur découverte du Canal du Midi. Dans cette
vidéo, les deux reporters sont des touristes qui parlent à d’autres touristes, le discours
restant néanmoins encadré. Cette vidéo n’avait pas vocation à être un support de
promotion du loueur Le Boat, mais une vidéo présentant une démarche touristique
personnelle.
La campagne (vidéo, articles, photos, visibilité) a été diffusée pendant une semaine sur
la page d’accueil de MonNuage.com, sur les réseaux sociaux et sur les plates-formes
vidéos. Le contenu éditorial a permis de générer des recommandations au sujet de points
d’intérêt touristique, une reprise du parcours effectué par les reporters et un renvoi vers
le site du Boat.
Une remarque : pour les institutionnels qui souhaitent communiquer, il est aujourd’hui
nécessaire d’avoir deux casquettes en proposant deux types de contenus différents, à la
fois sur les médias web 2.0 et des vidéos promotionnelles classiques. Car les internautes
consultent les deux types de sites Internet et recherchent ces deux types de contenus.
Questions/réponses :
Quelles sont les retombées concrètes pour Le Boat ?
Sur MonNuage.fr, il s’agit d’une campagne de notoriété et non pas de trafic, l’idée étant
de rajeunir l’image du tourisme fluvial, de montrer que c’est simple et sympa, et non pas
de générer des ventes.
Quel est le coût d’une telle campagne sur MonNuage ?
Cela a coûté 20 000€, sachant que la vidéo a été vue plus de 10 000 fois et qu’elle reste
visible à vie sur tous les sites vidéo. En parallèle, le contenu éditorial et les photos ont
permis d’occuper un espace de recommandations sur Internet, alors qu’il n’y avait
presque aucun contenu communautaire sur cette thématique jusqu’ici.
Contact
Nicolas DE DIANOUS - MonNuage.com - Responsable marketing
02 40 58 05 44 nicolas@monnuage.fr, www.monnuage.fr
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La mise en produit des boucles de navigation du Nord-Pas-de-Calais :
objectif attirer un loueur
Par Thierry DUTILLEUL, responsable aménagement et tourisme à la DIR Nord-
Pas-de Calais
Sur les boucles de navigations du Nord-Pas-de-Calais, un programme Interreg a été mis
en place entre VNF et son équivalent belge. Il concerne plusieurs types de produits
fluviaux :
- La location de bateau avec pilote
- La location de bateau habitable sans pilote.
Ce programme comprend trois phases :
‣ Phase 1 : mise en place de produits de tourisme fluvial sous formes de boucles ou
demi-boucles entre France et Belgique.
‣ Phase 2 : Sollicitation et démarchage de comités d’entreprises français et de leurs
équivalents belges, par un bureau d’études. Le but de cette phase est d’obtenir
une quarantaine de lettres d’intérêts de la part des entreprises, qui garantissent
l’achat de semaines de découverte de la région Nord-Pas-de-Calais.
‣ Phase 3 : en cours.
Au cours de la deuxième phase, un court film a été réalisé afin de promouvoir cet
itinéraire de navigation.
Contact
Thierry DUTILLEUL - VNF Direction régionale Nord Pas de Calais - Responsable
aménagement et tourisme
03 20 15 49 72, thierry.dutilleul@developpement-durable.gouv.fr
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SEQUENCE 3 : MUTUALISATION DE PRODUITS
TOURISTIQUES AUTOUR DU FLEUVE
La Bourgogne : la mise en place d’une démarche globale de
développement du tourisme fluvestre
Par Patricia GAUDET, directrice des canaux et tourisme du Conseil Régional de
Bourgogne
La Bourgogne est en position stratégique, entre la Méditerranée et la Mer du Nord et,
avec 1 000 km de voies navigables, est dotée du plus important réseau de voies d’eau de
France. Ce réseau des fleuves, canaux et rivières constitue un véritable atout touristique
qui génère près de 30 millions d’euros de retombées économiques par an. Le tourisme
fluvial se place comme un produit phare du tourisme bourguignon et a acquis une
renommée internationale (près de 80% de la clientèle touristique des canaux est
d’origine étrangère). Ces voies appartiennent à deux catégories : réseau magistral dédié
au transport (Yonne et Saône) et touristique (cette catégorie a vocation à être
décentralisée).
Dans le but de renforcer le positionnement de la région en tant que destination de
tourisme fluvial, le Conseil Régional de Bourgogne a repris l’exploitation des canaux à
titre expérimental. Depuis le 1 er janvier 2010, une convention d’expérimentation signée
entre l’Etat, Voies Navigables de France et la Région Bourgogne, attribue au Conseil
Régional la charge du canal du Nivernais, du canal du Centre, du canal de Bourgogne et
de la partie navigable de la rivière Seille. Durant l’expérimentation, l’Etat reste
propriétaire des canaux transférés mais s’engage à mettre des moyens financiers à
disposition de la Région.
Trois objectifs principaux sont fixés :
‣ la protection et la valorisation du patrimoine
‣ le développement touristique sur et autour des canaux
‣ la préservation d’une ressource en eau estimée à plus de 150 millions de m 3 .
Si l’expérience est positive, le transfert au profit de la Région Bourgogne s’effectuera au
1 er janvier 2013.
L’expérimentation de la Bourgogne
En Bourgogne, l’enjeu de la gestion régionale des voies d’eau était de « sauver les
canaux » bourguignons et d’en faire des vecteurs majeurs de développement
économique. Pour renforcer l’opportunité de la décentralisation, la région a même créé
une vice-présidence « Tourisme et Canaux ».
La décentralisation de la gestion des canaux bourguignons a débuté par une phase
d’expérimentation de trois ans qui vise à :
1. mesurer les enjeux, en particulier financiers, d’un tel transfert de compétences
2. élaborer un projet de valorisation touristique régionale
3. rechercher des partenariats pérennes dans l’objectif d’une gouvernance efficace
4. préparer le transfert définitif de la gestion des voies navigables à la région,
notamment dans ses dimensions techniques et humaines.
Cette expérimentation concerne la Boucle Bourguignonne, formée par trois canaux
entièrement bourguignons (Canal de Bourgogne, Canal du Nivernais, Canal du Centre) et
21

la Seille navigable (qui draine 4000 bateaux par an et constitue donc un vecteur de
développement touristique).
A souligner que cette boucle est constituée d’une alternance de sections décentralisables
et de segments non décentralisables ; la coordination (sur les périodes d’ouverture, les
horaires, les gabarits, etc.) entre les différents gestionnaires du réseau navigable (VNF,
collectivités locales diverses) deviendra demain un enjeu crucial dans l’hypothèse d’une
multiplication des maîtres d’ouvrage.
Cette boucle de voies navigables correspond à un patrimoine considérable, nécessitant
parfois des travaux lourds, comme certains barrage-réservoirs ou les berges supportant
les véloroutes. Sur les 410 maisons éclusières, certaines sont affectées à des personnels
éclusiers en tant que logements de service, d’autres sont louées et d’autres en mauvais
état ou inaccessibles, compliquant la mise en valeur de ce patrimoine.
La Bourgogne représente 20% de l’offre nationale de location de bateaux de plaisance et
est la première région française pour l’accueil des péniches-hôtel. De plus, il apparaît que
51% de la population régionale se trouve à moins de 5km d’un canal. Enfin, la région est
connue pour ses véloroutes, qui ont généré plus de 93 M€ de retombées économiques.
La Bourgogne présente donc un réel potentiel de réappropriation du patrimoine fluvial
par la population bourguignonne, thème prioritaire du mandat régional 2010-2014.
La politique touristique de la Bourgogne
Un schéma de développement touristique, en cours, devrait aboutir courant 2011. Parmi
ses axes majeurs, ce projet comprend le développement du tourisme « fluvestre » - sur
et autour des voies d’eau - ainsi que le développement d’un « tourisme pour tous ». Des
politiques touristiques dédiées, comme la valorisation du patrimoine, l’aménagement des
ports et haltes ou l’aménagement des véloroutes, seront mises en œuvre dès 2011.
L’élaboration du schéma est l’objet d’une étude en cours par le bureau Oméga
Consultants. Elle se décompose en deux phases :
1. la réalisation d’un panorama du tourisme sur et autour de la voie d’eau, sur le
réseau bourguignon global
2. la définition d’un plan d’actions de valorisation touristique de la voie d’eau,
accompagnée de l’identification des métiers préalablement à la définition des
principes de gouvernance.
Le domaine public fluvial implique des contraintes fortes. Or, pour le développement
touristique, la question de la mise en marché et des territoires marketing - qui découpent
le territoire différemment de sa logique hydraulique – est très importante. Il appartient
donc au Conseil Régional de définir les rôles à jouer et organiser la gouvernance du
territoire autour d’un projet collectif.
Contact
Patricia GAUDET - Conseil Régional de Bourgogne - Direction des Canaux et du Tourisme
03 80 44 33 46 canaux@cr-bourgogne.fr, www.cr-bourgogne.fr
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Hébergements touristiques fluvestres : des produits innovants
•Les cabanes de randonneurs sur pilotis du port d’Halluin
Par Valérie GRIMBERT, directrice de l’association la Lys sans frontières
La « Lyse sans frontières », association de coopération transfrontalière francobelge
L’association « la Lys sans frontières » est une association loi 1901 créée en 2002 dans le
but de favoriser le développement de l’offre touristique sur le territoire de la vallée de la
Lys dans le Pas-de-Calais. En coopération avec la Belgique, l’association travaille dans le
cadre d’un programme Interreg autour d’une stratégie de développement touristique du
territoire transfrontalier, ce qui inclut le tourisme fluvial parmi 4 axes de développement.
L’association compte 71 communes et intercommunalités adhérentes en 2010.
Dans le domaine du tourisme fluvial, l’association mène les actions suivantes :
‣ Le développement des infrastructures (embarcadères, accueil…)
‣ La promotion et l’animation (beaucoup de demandes sont reçues dans ce
domaine)
‣ Le recensement du patrimoine de la vallée de la Lys dans les éditions
‣ Le développement de cheminements de randonnée le long des berges,
l’accompagnement des collectivités afin de trouver des financements pour ces
aménagements et la mise en place d’une signalétique (par convention avec le CRT
du Nord-Pas-de-Calais)
‣ La réalisation d’un projet d’implantation de plusieurs hébergements pour
randonneurs
‣ La valorisation de la gastronomie et de l’artisanat
Le concept de cabanes de randonneurs en bord de voie d’eau
Dans ses objectifs de développement touristique, l’association a imaginé la création
d’hébergements pour les randonneurs. Ce type d’hébergement, inspiré d’un modèle
d’hébergement développé aux Pays-Bas et en Belgique. Il s’agit d’un complexe
d’ « écolodges » composé de chalets en bois de 11-12m²pouvant accueillir quatre
personnes, situés à proximité d’un site touristique et au bord d’un cours d’eau. Il s’agit
de cabanes en bois au toit végétalisé disposées en suspension sur de petits pilotis, qui
s'intègrent dans le paysage. Ces cabanes se placent dans une démarche de Haute Qualité
Environnementale (HQE), avec une utilisation de bois d’essences régionales. De plus, un
travail a été mené avec des architectes, pour que ces hébergements soient accessibles
aux personnes à mobilité réduite, avec l’aménagement d’une rampe d'accès aux chalets.
Ces cabanes peuvent accueillir les clientèles pour une durée d’une à trois nuitées et se
placent comme des solutions de remplacement à la tente. Le tarif à la nuitée s’élève à
36€ par cabane (indépendamment du nombre de personnes qui y séjournent). L’objectif
est d’accueillir tous les randonneurs cyclistes, pédestres et équestres voyageant dans
une logique de circuit touristique le long de la voie d’eau : des familles, des groupes et
des jeunes, en prenant le relais des auberges de jeunesse et des campings classiques. La
centrale de réservation de ces cabanes est gérées par l’association « la Lys sans
frontières » et une interface a été créée sur son site Internet.
Les premières cabanes ont été installées dans le courant du mois de décembre 2010 et
sont commercialisées depuis le 1er janvier 2011. Si la réalisation d’Halluin est
23

satisfaisante, d'autres « écolodges » verront le jour afin de mailler entre eux tous les
itinéraires de randonnées pédestres et cyclistes transfrontaliers.
Questions/réponses :
Quel est le mode d’investissement, de gestion et de fonctionnement des cabanes de
randonneurs ?
Pour 10 cabanes, le prix est de 16 000€ sans la toiture végétalisée et la rampe d’accès
handicapée (qui dépend de sa taille en fonction de la hauteur des pilotis). Il est prévu
que la gestion des cabanes soit faite par les gestionnaires de ports, car il s’agit de
l’apport d’une animation supplémentaire, et donc d’une plus-value pour les sites.
Contact
Valérie GRIMBERT - Directrice Association la Lys sans Frontières
03 21 25 10 68, v.grimbert@lys-sans-frontieres.org, www.lys-sans-frontieres.org
•Saône Valley, bateaux et chalets au sein d’un parc résidentiel de
loisirs
Par Didier THABUSSOT, gestionnaire de Saône Valley
Une marina loisirs offrant une formule d’hébergement couplée à la location d’un
bateau
Parc résidentiel de loisirs situé en bord de Saône sur un domaine de 5 hectares à Traves
dans la Haute Saône (70), Saône Valley se présente comme une marina loisirs basée sur
une formule d’hébergement « un chalet et un bateau ». Ce concept, inventé en 2003 par
Didier Thabussot, permet aux hôtes de bénéficier d’un hébergement de qualité en chalet
en bois et de découvrir « la petite Saône » aux commandes d’un bateau sans permis.
Faisant une large place aux loisirs nautiques, Saône Valley met également à disposition
de ses clients canoës, kayaks, barques et autres pédalos pour varier les plaisirs.
Pour ceux qui n’auraient pas le pied marin, le site offre bien d’autres occasions
« terrestres » de se divertir : aires de jeux et de détente (pétanque, ping-pong
trampoline …), randonnées pédestre et vélos, le parc des ânes… et même un espace
Forme & Bien-être proposant spa, sauna, douche sensorielle, soins et massages.
La base sur le plan d’eau constitue également une halte fluviale, permettant aux
plaisanciers qui ont leur propre bateau de profiter des services de Saône Valley comme
dans un port de plaisance.
Ce projet datant de 2003, 5 années ont été nécessaire pour son achèvement en 2008. Il
a été construit sur une zone classée NAL dans les documents d’urbanisme locaux, c’està-dire
une zone naturelle réservée pour l’implantation d’équipements de loisirs et
touristique.
Aujourd’hui, Saône Valley est ouvert toute l’année et réalise une vente annuelle de 400
séjours. Les tarifs de Saône Valley sont plus proches de l’hébergement classique que des
tarifs plaisance. Les réservations sont complètes une année à l’avance.
Saône Valley se positionne comme projet réussi de création d’une activité touristique
dans un site reconverti, adaptée à une destination campagne de faible notoriété, dont
l'originalité du concept est de nature à créer une forte attractivité.
24

Un concept reconnu « Grand Prix de l’Ingénierie Touristique »
A noter qu’en 2008, ce projet a reçu le Grand Prix de l'Ingénierie Touristique de ATOUT
FRANCE qui récompensait les démarches conduites par des établissements de plein air en
recherche d'un développement harmonieux entre leur équipement et leur territoire
d'implantation.
Questions/réponses :
Avez-vous été contacté par des porteurs de projets qui souhaiteraient suivre votre
exemple ? Quelles ont été vos principales difficultés ?
Oui, j’ai été contacté au sujet de projets dans d’autres régions. J’ai rencontré quelques
problèmes liés au permis d’aménager (zone inondable, emprise foncière…), construire un
village vacances avec son un port de plaisance, de tel projet sont souvent jugé comme
« trop » innovant par rapport à une zone rurale de faible notoriété et pourtant la
demande existe
Contact
Didier THABUSSOT - Gestionnaire de Saône Valley
03 84 92 72 70, contact@saonevalley.com, www.saonevalley.com
Paris : une autre vision du tourisme fluvial
Par Christine BONTEIL, directrice de Paris Canal
La société Paris Canal s’est développée en région parisienne en accompagnant
l’aménagement urbanistique autour des voies d’eau et en développant des croisières à
thèmes qui associent une navigation et des produits touristiques en bord de fleuve.
Ainsi la première croisière de la société a vu le jour en 1977 lorsque le canal Saint-Martin
a arrêté sa vocation première liée au transport de marchandises par bateaux de
commerce et s’est ouvert à la navigation touristique. Le premier bateau accueillait 22
passagers et réalisait une croisière de 5 heures durant les week-ends, entre le Louvre et
la Basilique de Saint-Denis.
Le renouvellement de l’offre de croisières touristiques en Ile-de-France
Depuis, la croisière sur le canal Saint Martin a évolué vers une promenade de 2h30 du
Musée d’Orsay au Parc de la Villette. Paris Canal a également développé son offre en Ile
de France (Seine, canal de l’Ourcq jusqu’à Bondy, canal Saint Denis et également
croisières à destination de la Marne et de ses guinguettes ou de Chatou sur les boucles
de la Seine).
La demande évolue vers une mutualisation de produits touristiques, que ce soit pour les
clientèles individuelles et les groupes, sur le modèle de ce que font les autocaristes.
La construction du Stade de France à Saint-Denis a également généré de nouvelles
demandes en matière d’évènementiel ou de tourisme de groupes, car il est désormais
possible de déposer les spectateurs plus près que le RER, via le Canal Saint-Denis.
D’autres nouveaux produits se développent également au nord de Paris, sur le Canal de
l’Ourcq par exemple, sous l’impulsion du Conseil Général et du CDT de la Seine Saint-
Denis. Ainsi, depuis trois ans, l’opération « L’été du canal » propose une navette à 1€
tous les week-ends de juin à août, entre le bassin de la Villette et Aulnay-sous-Bois. Cela
25

a apporté un nouvel éclairage au canal et a donné envie aux communes riveraines de se
tourner vers leurs berges.
Dans le Val-de-Marne, il existe également des initiatives pour faire découvrir les voies
d’eau aux habitants avec le traditionnel « Festival de l’Oh ! » qui a lieu chaque année au
printemps sur Marne et la Seine.
Les nouveaux produits fluviaux franciliens
Les développements des croisières fluviales en Ile-de-France devraient concerner le canal
de l’Ourcq, entre le bassin de la Villette et Aulnay-sous-Bois, les communes limitrophes
souhaitant se réapproprier le canal avec de nombreux projets urbanistiques à vocation
tertiaire et touristique le long de ses berges, comme cela a été le cas sur le canal Saint-
Martin.
Différents projets sont également à l’étude pour relancer la navigation sur la petite
section du canal de l’Ourcq en développant des croisières touristiques depuis le bassin de
la Villette jusqu’à Claye-Souilly et Meaux.
Le futur aménagement des berges du canal Saint-Denis devrait également permettre le
développement de produits à thème sur ce secteur.
Enfin la Seine va également repenser totalement l’aménagement de ses abords, dans
Paris avec le projet « reconquête des berges », dans les Hauts de Seine avec le projet
« Vallée de la Culture » et dans tous les autres départements d’île de France qui
souhaitent rendre les rives et quais plus agréables afin de permettre le développement
d’habitat et de zones d’activités qui créeront à leur tour les conditions de succès pour
différentes offres de tourisme fluvial.
Questions/réponses :
Peut-on quantifier la demande pour les bateaux sur Paris ?
Oui, la demande correspond à plusieurs activités distinctes :
- les bateaux promenade et restauration pour lesquels la demande est soutenue et qui
devrait être appelée à se développer avec de nouveaux parcours en accompagnement du
« Grand Paris » qui sera également fluvial
- les bateaux de réception qui ont plus souffert de la crise mais qui devraient retrouver
un niveau d’activité satisfaisant en 2011
- les bateaux permettant des liaisons domicile-travail qui seront aussi appelés à se
développer après les initiatives de Voguéo sur la Seine ou des navettes électriques
d’Icade sur le canal Saint-Denis.
Contact
Christine BONTEIL – Directrice de Paris Canal
01 42 40 29 00, cbonteil@pariscanal.com, www.pariscanal.com
26

Le point de vue d’un loueur fluvial
Par Claude CARIGNANT, société Canalous Provence
« Les Canalous » est une société de location de bateaux de plaisance, qui propose quatre
types de produits :
‣ l’hébergement et la restauration
‣ les loisirs à la journée
‣ la plaisance privée
‣ la location debateaux habitables sans permis.
La location correspond à 1 800 bateaux en France et génère 1 millions de nuitées, avec
un chiffre d’affaires des nuitées qui est presque équivalent à celui de la location. On a
observé un développement de la location de coches de plaisance privée à partir des
années 1950, avec une forte croissance dans les années 1980, puis une stagnation
depuis 2000. Aujourd’hui, la concurrence n’est plus seulement de bassins mais
européenne.
Pour les loueurs privés, 3 freins au développement sont identifiables :
‣ En matière de gestion des voies navigables, manque d’une formation adaptée des
éclusiers, nécessaire harmonisation des horaires et d’ouverture les jours fériés
‣ Manque de reconnaissance du métier de loueur en tant que métier touristique (les
loueurs sont uniquement reconnus comme loueurs de matériel), ce qui entraîne
une fiscalité confiscatoire (TVA de 19.6 % ajoutée à celle des péages).
‣ Difficultés d’approvisionnement dues à la désertification des territoires ruraux
Dans les régions du nord de la France, pour les loueurs il y a une réelle nécessité de
vendre des produits complémentaires à la croisière fluviale :
‣ Maintenance technique
‣ Produits touristiques complémentaires comme la location de vélos ou de canoëkayaks
‣ Roulottes de campagne et hôtellerie-restauration au bord de l’eau
A l’heure actuelle, il apparaît nécessaire de rechercher une complémentarité avec les
marchés du cyclotourisme et du tourisme itinérant de camping-cars.
Contact
Nathalie BIGAIGNON – FIN - Adjointe au Délégué général
01 44 37 04 07, bigaignon@fin.fr, www.industriesnautiques.fr
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SEQUENCE 4 : LE FLEUVE, VECTEUR DE DYNAMISME
ET D’AMENAGEMENT TERRITORIAL
Bordeaux : une interaction retrouvée entre la ville et le fleuve
Par Laurent HODEBAR, chargé de mission tourisme à la Ville de Bordeaux
La ville de Bordeaux est située dans un environnement particulier, du fait de sa situation
à l’embouchure de la Garonne. De plus, la ville est soumise à une double
réglementation : en amont du pont de pierres, la réglementation fluviale s’applique,
tandis qu’en aval il s’agit de la réglementation maritime.
Le réaménagement complet des quais
Dès 1995, la Ville a engagé un important projet urbain qui visait notamment à mettre en
place 3 lignes de tramway, revoir l'ensemble du plan de déplacement en centre ville,
ravaler les façades du XVIII siècle et aménager en espace public l'ancienne zone
portuaire des quais, tombée en friche avec le déplacement des activités portuaires vers
l'aval.
Après 10 ans de travaux importants, la place de la Bourse, avec son Miroir d’eau, est
ainsi devenue une place emblématique de Bordeaux. Les quais ont été transformés en
voie verte sur 4,5 km avec des espaces publics, une promenade piétonne, des pistes
cyclables, des équipements sportifs et ludiques (aires de jeux pour enfants, skate parc,
parc des sports ...) en conservant sur la partie nord de Bordeaux une vocation
commerciale et affaires. Les hangars situés le long des quais, quant à eux, ont été
détruits mais une partie a été conservée pour y installer le Quai des Marques par
exemple.
Ce projet a donc entrainé une mutation économique et paysagère profonde. Quant au
Port de la Lune, il a contribué au classement UNESCO de Bordeaux en 2007.
Les compétences en termes d’aménagements fluviaux
Une attention particulière a été portée aux escales des paquebots maritimes, avec des
dispositions particulières prises pour faciliter leur venue, notamment en termes de
logistique liée aux excursions à proposer aux nombreux passagers.
Depuis 2000, la Ville a commencé à doter la Garonne en équipements fluviaux de type
pontons, de manière à permettre le développement du tourisme fluvial. La Ville de
Bordeaux dispose désormais de 6 pontons et 2 cales de mise à l’eau. Depuis peu, elle offre
également la gratuité pour la plaisance de passage.
Actuellement, un équipement structurant pour redynamiser le fleuve, un ponton
d’honneur de 160 mètres, est en cours de création. Il s’agit d’un projet dédié à divers
usages (grands voiliers, petite et grande plaisance, navettes fluviales, régates, etc.) qui
correspond à un gros investissement pour la ville (le coût total est de 2 800 000 €), qui
est élaboré en lien avec un architecte des bâtiments de France. Le chantier devrait
débuter en mars 2011.
Un autre projet en cours est le développement d’un quartier entier autour des bassins à
flots, avec une offre d’accueil sur les pontons et un dispositif de webcam.
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Les usages diversifiés du fleuve
A Bordeaux, la Garonne est le support de divers usages :
‣ les grands événements, avec une fête du Fleuve grand public « Bordeaux Fête le
Fleuve » qui a lieu tous les deux ans avec la présence de grands voiliers
‣ une escale de croisières
‣ le transport de passagers
‣ les bateaux taxis
‣ l’accueil de régates
‣ la pratique de sports nautiques
2011 sera une année d'exception pour la Ville et son fleuve. De nouvelles pratiques se
développent (loisirs nautiques, transport, excursions), avec en temps fort la livraison du
ponton d'honneur de Bordeaux en mai, équipement fluvial structurant de 160 mètres de
long, accessible par 2 passerelles et avec la présence d'un hydrolienne à titre
expérimental, première mondiale. Mais également l'arrivée du paquebot fluvial Princesse
d'Aquitaine, la Fête du Fleuve, une régate internationale de voiliers entre Bordeaux et
Bilbao .... 2011 a été officiellement érigée Année du Fleuve par le Maire de Bordeaux,
avec un objectif majeur, redonner de la vie au fleuve après avoir réussi la reconquête des
quais de Bordeaux.
Questions/réponses :
Hormis la croisière et le tourisme fluvial, comment s’est passé la mise en produits avec
CroisiEurope ?
Le partenariat avec CroisiEurope s’est bien passé. Un travail est mené avec le port pour
offrir un linéaire de quais et CroisiEurope a travaillé avec le CRT Aquitaine et le CDT de la
Gironde pour la mise en place de produits touristiques. Une route du vin et des visites
culturelles ont par exemple été proposées.
Avez-vous mis en place une tarification à l’escale ?
Non, car il n’y a pas de brigade de police et peu d’escales de plaisance.
Comment avez-vous intégré un périmètre d’action plus large ?
Réfléchir à une échelle globale s’est imposé comme une nécessité, mais il persiste encore
des déficiences d’équipement en amont et en aval.
Contact
Laurent HODEBAR – chargé de mission tourisme à la ville de Bordeaux
05 56 10 24 83, l.hodebar@mairie-bordeaux.fr, www.bordeaux.fr
Fragnes : un redéveloppement rural à partir du canal
Par Gilles GONNOT, maire de Fragnes
et Céline MICHAUD, animatrice de l’association Loisirs en Chalonnais
Fragnes était un village sans centre-bourg, traversé par le Canal du Centre, canal
construit à la fin du 18ème siècle et ignoré durant de nombreuses années.
En 1994-1995, la commune a fait l’acquisition d’une ancienne ferme et d’un terrain près
du canal, prenant conscience de l’opportunité de développement que représentait le
tourisme fluvial. Suite à cette action, il a donc été décidé de créer une halte nautique à
Fragnes, avec le soutien de VNF. Une convention a donc été signée entre VNF et la
commune.
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Le projet a été réalisé en trois tranches :
1. la création d’une halte nautique
2. l’aménagement d’une halle entre la halte et la rue principale du village
3. la construction d’un bâtiment pour des commerces, avec l’ajout d’un espace
touristique, du fait de la demande de commerces de proximité de la part des
habitants
La première tranche de ce projet a été finalisée en 2000, le contre-halage a été
aménagé, et le tout a été achevé en 2008. La commune a bénéficié de subventions (à
hauteur de 36 %) pour les deux premières tranches, mais pas pour la troisième tranche
qui est la plus importante.
Divers services ont donc été mis en place à destination des plaisanciers mais également
des habitants de Fragnes : halte nautique pouvant accueillir jusqu'à 20 bateaux,
construction d’un bâtiment comprenant salon de coiffure, boulangerie et restaurant mais
également un relais vélo permettant aux visiteurs de profiter de la voie verte longeant le
canal.
Pour la commune, développer une halte nautique incluant toutes les prestations
nécessaires aux plaisanciers, a été le moyen de créer un centre-bourg et animer ainsi le
quotidien du village. De plus, Les cyclotouristes se viennent se renseigner au Relais-Vélos
afin de trouver un hébergement : camping, chambre d'hôtes ou hotel (les gîtes d'étapes
ou de séjour sont rares dans le Chalonnais à l'heure actuelle). De nombreux touristes
étrangers sont accueillis mais la population locale joue également un rôle important car
elle crée un centre-bourg animé et convivial.
Questions/réponses :
Quelles sont les retombées économiques du projet de halte fluviale à Fragnes ?
Les retombées économiques sont nombreuses : grâce à l'implantation des commerces 16
emplois ont été créés. Les locations saisonnières remboursent environ 70% de
l’investissement.
Avec la saisonnalité de l’activité plaisance, les commerces arrivent-ils à se pérenniser ?
Oui les commerces se développent, car les habitants de Fragnes les utilisent et ceux des
communes proches qui n’ont pas de commerces également. De plus, il s’agit de
commerces de qualité qui entraînent une certaine fidélisation de la clientèle.
Contact
Céline MICHAUD – Animatrice Association Loisirs en Chalonnais
03 85 45 97 65, loisirsenchalonnais@laposte.net
Mairie de Fragnes - 64 rue du Bourg 71530 Fragnes
03 85 45 73 56, mairie.fragnes@wanadoo.fr, www.fragnes.fr
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COMMUNE DE FRAGNES
PROJET D’AMÉNAGEMENT DE LA HALTE NAUTIQUE
LE VILLAGE
- Le nom de Fragnes vient de « Fresnis » : lieu planté de Fresnes, d’où le logo de la ville
- Environ 1000 habitants, 185 mètres d’altitude
- Commune située à 3 km de Chalon sur Saône, ville centre d’une agglomération de 100 000 habitants
- Axes de communications : Proximité de la N6 et de l’A6, Canal du Centre
- La Voie Verte longe le Canal. Il est à noter également que Fragnes a été choisi pour être le carrefour européen
des Voies Vertes (ex : circuit Nantes - Budapest / Amsterdam - Marseille).
OBJECTIFS DU PROJET
- Créer un centre bourg alors inexistant et l’animer grâce à un espace culturel, touristique et commercial.
- Répondre à une demande forte des habitants pour l’installation de commerces au cœur du village (boulangerie,
restaurant).
- Développer les services sollicités par les plaisanciers (bornes pour l’eau et l’électricité, douches…)
- Créer une structure d’accueil pour les futurs usagers de la Voie Verte, qui passera par Fragnes
- Proposer de nouveaux services touristiques aux utilisateurs de la Voie Verte et aux Fragnois.
- Une attention particulière est apportée à l’accès des locaux pour les personnes à mobilité réduite.
- La mairie dispose d’un espace au cœur du village afin de créer le projet. Cet espace ce situe juste à côté de
l’école.
PRINCIPALES ETAPES DE MISE EN OEUVRE
Le projet est étudié dès 1995 : VNF lance un appel à candidature pour la création d’une halte nautique.
La candidature de Fragnes est retenue en 1996. Le terrain est acheté et un concours d’architectes est lancé.
En 1997, le projet est étudié en 3 tranche :
- Halte Nautique et aménagement voierie (réalisation en 1999)
- Halle et parking, inaugurés en 2001. Avec une liaison entre la Voie Verte et le centre bourg.
- Commerces (restaurant, boulangerie, salon de coiffure, relais vélos).
Inauguration en juin 2006
NATURE ET FINANCEMENT DES TRAVAUX D’AMENAGEMENT DE LA HALTE NAUTIQUE
- la construction d’un quai en palplanches métalliques avec couronnement en béton et lisse de bois, sur
une longueur de 75 mètres ;
- le terrassement du quai afin d’assurer un mouillage de 1,20 m et l’aménagement de la plate forme à
l’arrière du quai et pose de bollards d’amarrage ;
- aménagement d’un parking attenant, construction de sanitaires publics et aménagement des réseaux
d’eau et éclairage public
Coût des Travaux
Financement
Halle 209 449 44.36% Subventions 115 600 24.48%
Halte Nautique 88 502 18.74% Emprunt et autofinancement 356 584 75.52%
Parking 104 298 22.09%
Toilettes 32 969 6.98%
Réseaux (eau et électricité) 36 966 7.83%
Total 472 184 Total 472 184
NATURE ET FINANCEMENT DES TRAVAUX D’AMENAGEMENT DE LA PORTE VERTE
- Construction d’un bâtiment comprenant un salon de coiffure, un relais-vélo, une boulangerie avec logement et
un restaurant avec logement.
COÛT TOTAL DU PROJET « PORTE VERTE » : 1 128 762 € H.T. soit 1 350 000 € TTC
Total subventions 483 500 36 %
Emprunt 866 500 € 64 %
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FONCTIONNEMENT DE LA HALTE NAUTIQUE
2007-2010
- Août 2007 : Arrivée de Céline Michaud, hôtesse d’accueil au relais-vélos en contrat « Emploi Tremplin » par
l’Association Loisirs en Chalonnais qui gère actuellement la structure
- Développement des services aux usagers de la halte nautique : Informations touristiques, encaissement des
nuitées bateaux, Accès gratuit au wifi, douches...
- 2008 : Nouvelles prestations proposées aux plaisanciers avec l’achat d’équipements
supplémentaires (machine à Laver et sèche-linge)
- 2009 : Installation d’un panneau d’accueil à la Halte Nautique, avec un récapitulatif des services, des
commerces...
- 2010 : Création d’un espace « boutique » (produits régionaux, livres et jeux...) et mise en place d’un service
de location de vélos par la commune avec l’acquisition de 10 vélos
Projets de nouveaux services
- Création d’un hivernage pour les bateaux
- Vente de Guides Fluviaux, cartes postales, plaquette touristique, boucles cyclistes et pédestres, location de
bateaux électriques et voitures
FREQUENTATION
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Nombre de nuitées 476 520 786 965 1260 1225 1505
Les touristes de nationalité étrangère représentent plus de 70% des visiteurs.
En 2010, les bateaux privés représentent 83% des nuitées, devant les bateaux de location (16.5%) et les
péniches hôtels (0.50%).
Evolution des Nuitées 2009 - 2010
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre
2009
2010
Outre le développement touristique, la création d’un centre bourg a apporté une certaine notoriété, mais
également un nouveau souffle à la commune, lui évitant ainsi de devenir « ville dortoir ».
Autour des commerces et des services c’est tout un lieu de convivialité et d’échanges qui s’est mis en place.
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Dunkerque : les « jardins barges » : la réappropriation du fleuve par les
habitants
Par Anne RIVOLLET, mission Art et espace public de la Ville de Dunkerque et
Ségolène RICART, Direction du développement de VNF, chargée de mission
Tourisme et Services usagers
Le concept des jardins-barges en création à Dunkerque
Dunkerque est une ville dotée d’un grand réseau de canaux mais auquel la population
tourne le dos. De plus, des mutations urbaines ont mené au déplacement du centre-ville
et à la requalification du port. Dans ce contexte de ville en pleine mutation affirmant un
positionnement clair en faveur de la création contemporaine, est né le projet OPENER
(littéralement « décapsuleur ») en anglais. Il s’affiche comme un programme de
recherches et d’actions artistiques mené dans l’espace public. Autour de ce projet, la
Mission Art & Espace Public travaille pour la ville de Dunkerque, en collaboration sur
certains projets avec l’Atelier 710 composé de paysagistes et artistes.
En 2010, dans le cadre d’OPENER, a débuté le projet artistique de « jardins-barges »
basé sur la co-fabrication de la ville par des artistes, les habitants et les acteurs de la
ville. L’idée étant de créer un jardin reposoir autour d’un bassin, et des jardins flottants
se déplaçant jusqu’aux habitants en empruntant les canaux… L’objectif final est de
réaliser huit jardins flottants dans huit quartiers, puis de les réunir pour en faire à terme
le plus grand jardin public de la ville sur le site de la gare d’eau de l’Ile Jeanty.
Chacun des huit jardins-barges sera réalisé dans un quartier de Dunkerque et en
collaboration avec un artiste ou un collectif ainsi qu’avec une équipe pluridisciplinaire
pouvant être composée de paysagistes, botanistes, urbanistes ou encore sociologues. Le
premier, le jardin reposoir, a été inauguré fin octobre 2010.
Un projet pluri-acteurs
Les habitants seront associés au projet à plusieurs reprises, par leur implication dans les
différentes phases de réalisation des jardins : de l’accostage à la construction en passant
par une phase de diagnostic de la biodiversité, de prélèvement de la flore puis de mise
en culture. Par ailleurs, les accostages, festifs, seront pensés comme de réelles occasions
de réunir les habitants autour d’événements fédérateurs. Outre l’aspect
social/interquartier et écologique du projet, Opener vise à mettre en valeur un réseau
important de canaux sur le Dunkerquois, véritable enjeu économique pour le territoire.
L’émergence et la croissance du tourisme vert et de l’écotourisme amènent à renouer
avec l’eau. A Dunkerque, le tourisme est transfrontalier avec un port de plaisance
maritime et des boucles fluviales. Cette idée novatrice du projet OPENER permettrait à
divers publics de redécouvrir une autre facette de la voie d’eau dans la ville. A noter que
le site de la gare d’eau de l’Ile Jeanty est déjà recensé par l’office de tourisme de la ville
et fait partie intégrante de l’offre touristique proposée.
Le point de vue de VNF sur les jardins-barges
VNF sollicité par la ville de Dunkerque dans le cadre de ce projet, a été fortement
intéressé puisque la philosophie est de renouer avec l’eau. Compte tenu de sa situation
géographique la ville a une vision globale du tourisme sur l’eau en développant la filière
maritime et la reliant au fluvial, permettant par la même occasion de redonner une
visibilité aux canaux.
33

De plus la ville est une porte d’entrée des plaisanciers anglais et belges, et est ancrée
entre voies d’eau petit et grand gabarit, combinant ainsi les différents usages de la voie
d’eau. La gare de l’Ile Jeanty est un lieu symbolique car elle représente à la fois un lieu
de vie des mariniers et un lieu aux fonctions mixtes, combinant habitat, tourisme et
espace public.
Ce projet permet ainsi de lier la culture à la voie d’eau, de valoriser de façon nouvelle le
Domaine Public Fluvial, d’impliquer la population locale et de réutiliser des barges
initialement dédiées au transport.
Cette idée novatrice permet aux résidents comme aux touristes « terrestres » et
navigants de découvrir ou redécouvrir une facette de la voie d’eau, mais aussi de se
l’approprier ; constituant de forts enjeux sur lesquels VNF s’implique en étroite
collaboration avec les différents acteurs concernés.
Contact
Anne RIVOLLET - Coordinatrice projet OPENER, Ville de Dunkerque
03 28 66 99 45, arivollet@ville-dunkerque.fr, www.ville-dunkerque.fr
34

CONCLUSION DE LA JOURNEE
par Gabrielle LABESCAT, chargée de mission à ATOUT FRANCE, Véronique
VERGES et Ségolène RICART, Division Tourisme et Services usagers de VNF
Cette journée a été riche en enseignements et a montré que le tourisme fluvial est une
voie de développement et de diversification touristique pour l’ensemble des territoires, à
toute échelle.
Le développement du tourisme fluvial semble bien engagé à l’heure actuelle, et de
nouveaux projets sont sur le point de voir le jour.
Néanmoins, certaines notions ne doivent pas être oubliées :
‣ Les voies navigables appartiennent au domaine public français et sont donc
soumises à des règles et des règlementations particulières.
‣ Les voies d’eau, canaux, fleuves et rivières, au même titre que les routes et les
entrées de villes, sont des portes d’entrée des territoires. Ils renvoient une image
du territoire traversé et à ce titre, ne doivent pas être oubliés dans les projets de
développement et d’aménagement
‣ Aux niveaux national et local, les besoins de certaines catégories de clientèles
touristiques sont souvent communs avec ceux des plaisanciers. Tels est le cas des
cyclistes, des camping-caristes et également des populations locales. Une
meilleure mutualisation des aménagements répondant aux besoins des catégories
d’usagers permettrait une meilleure rentabilisation des équipements et des
services situés en bord de voie d’eau.
‣ Au niveau international, la France dispose d’un vivier de clientèles étrangères
adeptes de tourisme fluvial qui viennent et reviennent de manière habituelle pour
retrouver le charme, la gastronomie et les paysages français. Cette clientèle, bien
que souvent considérée comme habituelle, ne doit pas pour autant être oubliée
dans les projets de développement touristique fluviaux et fluvestre. Il importe de
savoir les retenir en développant des produits cohérents et harmonieux et en
profiter de l’engouement actuel autour du tourisme fluvial pour capter de
nouvelles catégories de clientèles.
35

POUR EN SAVOIR PLUS…
« Panorama du tourisme fluvial en France »
Avec 8 500 km de voies navigables, la France bénéficie du plus long
réseau fluvial exploitable d’Europe. Un véritable atout pour le
développement de cette filière touristique !
Que ce soit sur l’eau avec la plaisance ou le nautisme (baignade,
balade en barque, pédalo, ski nautique, aviron, kayak…) ou sur les
abords des voies d’eau (pêche, promenades cyclistes ou pédestres)
le tourisme fluvial revêt de multiples facettes et touche de nombreux
secteurs économiques.
Son mode de transport doux et ses escales journalières s’accordent avec la découverte
de la nature, des territoires et de leur culture (gastronomie, terroir, identité…). Il
engendre des flux touristiques et des retombées économiques vers les territoires situés à
proximité de voies d’eau, tant à l’échelle des villages que des grandes métropoles. Il
existe une relation d’interdépendance très forte entre le tourisme fluvial et les territoires,
la valorisation de l’un bénéficiant au développement touristique des autres.
Afin de mieux appréhender les composantes du tourisme fluvial, ATOUT FRANCE
a souhaité réaliser une enquête auprès d’acteurs publics et privés de la filière.
Les conclusions de cette enquête ont permis à l’Agence de dresser pour la
première fois, un panorama complet du tourisme fluvial en France
métropolitaine, l’objectif étant de mettre en évidence la structuration et le
fonctionnement de cette filière et de ses acteurs.
La publication analyse les stratégies de développement et de valorisation menées à
différentes échelles, elle met en évidence les enjeux à venir, élabore quelques
préconisations pour le développement et la structuration de la filière et suggère des outils
et des travaux à mettre en place à l’avenir.
Panorama du tourisme fluvial en France
Collection : Ingénierie et développement touristique – Mai 2010 - version PDF
En vente sur www.atout-france.fr - 20 € TTC
36

ATOUT FRANCE,
l’Agence de développement touristique de la France
ATOUT FRANCE, opérateur unique de l’Etat en matière de tourisme, est chargé
d’assurer le développement de l’industrie touristique, premier secteur
économique français.
Une plateforme d'observation et d'intelligence stratégique unique
La première mission de ATOUT FRANCE est d’entretenir un dispositif approfondi
et permanent de veille et d’analyse des marchés de l’offre et de la demande
touristique. Cette double connaissance, de l’offre et de la demande, confère à
l’Agence une expertise porteuse d'une grande valeur ajoutée. Les analyses issues
de ces deux territoires de veille sont en effet mises en synergie et délivrent une
vision complète de l'état des marchés touristiques.
Deux missions principales et complémentaires
Assistance au développement
ATOUT FRANCE apporte son expertise en ingénierie afin d'accroître la
compétitivité des entreprises et l'attractivité des destinations (françaises et
internationales).
Aide à la commercialisation
L’Agence accompagne également ses clients dans leurs opérations de marketing
et de promotion touristique en France comme à l’étranger.
Deux missions annexes et transversales
Mission Qualité
La Commission d’immatriculation de ATOUT FRANCE assure l’inscription et la
tenue du registre public des opérateurs de voyages et exploitants de voitures de
tourisme avec chauffeur.
Par ailleurs, ATOUT FRANCE élabore, en concertation avec les professionnels, les
référentiels de classement des différents types d’hébergement de l’offre
touristique.
Mission « Formation aux métiers du tourisme »
L’Agence participe également à la définition d’une politique nationale de
formation aux métiers du tourisme.
Un territoire d’intervention local, national et international
ATOUT FRANCE développe ses missions à l’international grâce à un réseau de 37
bureaux répartis dans 33 pays. Cette organisation unique, qui mobilise plus de 250
personnes, assure à la structure une parfaite connaissance des marchés et des
cultures internationales et lui permet de cibler et de relayer au mieux les actions de
promotion de ses partenaires.
Forte de cette expertise multiple, ATOUT FRANCE est en mesure d’accompagner ses
partenaires dans toutes les étapes de leur production touristique : de la conception
du développement jusqu'à la commercialisation.
ATOUT FRANCE collabore, dans un modèle partenarial unique et original, avec tous
les acteurs du tourisme, qu’ils soient institutionnels, associatifs ou privés.
Pour en savoir plus : www.franceguide.com ou www.atout-france.fr
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