26.11.2014 Views

transport

transport

transport

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

RÉGIONS MAGAZINE<br />

LE TRIMESTRIEL DES ÉLUS ET RESPONSABLES RÉGIONAUX<br />

Le Train à Grande Vitesse<br />

moteur de l’Europe<br />

TGV Est Européen<br />

Régénération des réseaux<br />

Le STIF<br />

I-Trans<br />

Michel Delebarre<br />

Président du Comité des Régions<br />

Une Communication décentralisée<br />

René Souchon<br />

Président du Conseil régional d’Auvergne<br />

La revitalisation du monde rural<br />

Alfred Marie-Jeanne<br />

Président de la Région Martinique<br />

Gran Jé Matinik<br />

Juin 2006 N° 77 8 euros


SOMMAIRE<br />

EDITORIAL<br />

TRANSPORT<br />

Le Transport<br />

ferroviaire,<br />

la Voie de<br />

l'Europe<br />

Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.3<br />

DOSSIER : TRANSPORT FERROVIAIRE<br />

Propos recueillis par Maud Vuillardot<br />

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.4<br />

Guillaume Pépy, Directeur Général exécutif de la SNCF . . . . . .p.6<br />

Jean-Michel Dancoisne, Directeur Général de Thalys . . . . . . . . .p.9<br />

Gérard Longuet, Président de l’ AFITF . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.10<br />

Jean-Marie Bockel, Président de la FIF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.12<br />

Adrien Zeller, Président de la Région Alsace . . . . . . . . . . . . . .p.14<br />

Pierre-Louis Rochet, Groupe Arcadis . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.16<br />

Pascale Grasset, Alstom Transport France . . . . . . . . . . . . . . .p.17<br />

Serge Méry, Vice-Président du STIF Ile-de-France . . . . . . . . .p.18<br />

Jean Bergé, Bombardier Transport France . . . . . . . . . . . . . . .p.21<br />

Le Pôle mondial I-Trans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.22<br />

Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.25<br />

Actualités Régions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.26<br />

Interrégionalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.29<br />

Formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.29<br />

CRT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.30<br />

Transport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.30<br />

RÉGIONS MAGAZINE<br />

Directeur de publication et rédacteur en chef : Henry Jurquet<br />

16, grand’rue - 34800 Brignac<br />

Tél. (33) 04 99 91 49 50 - Fax (33) 04 99 91 49 51<br />

e-mail : europa.r.m@wanadoo.fr - http://www.erm.lu<br />

RÉGIONS MAGAZINE europa :<br />

Rédacteur en Chef adjoint : Maud Vuillardot<br />

Rédaction :<br />

Pierre Capdeville, Henri Decorbières, Louis Dupuis, Yvan Marcou<br />

Crédits photos :<br />

SNCF - Conseils régionaux - D.R. - Photo Henry Jurquet : D. Thion<br />

Comptabilité : Nathalie Viala<br />

La stratégie de la SNCF, aujourd'hui, est de faire du TGV un succès européen et<br />

non plus seulement un succès français, nous dit le Directeur Général de la SNCF,<br />

Guillaume Pépy. Nous fêtons, cette année, les 25 ans du TGV et les 10 ans de Thalys.<br />

Plus la vitesse augmente, plus les distances diminuent et plus le besoin d'investissements<br />

dans des infrastructures nouvelles augmente, sans oublier les besoins<br />

de régénération du réseau existant.<br />

Gérard Longuet, président de l'AFITF, à propos de l'étude réalisée par l'Ecole polytechnique<br />

fédérale de Lausanne, nous explique qu'elle permet de poser les bonnes<br />

questions relevant en particulier de l'état du réseau et des moyens qu'il est nécessaire<br />

de mettre en place afin d'assurer sa pérennité. Le Directeur Ferroviaire du<br />

Groupe Arcadis, Pierre-Louis Rochet, rappelle que nous devons redresser l'état<br />

du réseau ferroviaire avant de développer le trafic. Il faudra trouver les moyens<br />

financiers. L'Etat semble donner l'exemple, mais cela sera-t-il suffisant ? Jean-<br />

Marie Bockel, président de la FIF nous fait observer que le ferroviaire de demain<br />

ne pourra se construire et se développer qu'avec une implication encore plus grande<br />

des Régions et des collectivités locales, plus que jamais trait d'union entre les acteurs<br />

publics nationaux et les investisseurs privés. Avec Adrien Zeller, le bel exemple<br />

nous vient de la région Alsace qui a historiquement une place particulière en Europe<br />

et en France. Avec demain ces deux lignes TGV Est Européen et TGV Rhin Rhône,<br />

l'Alsace, et particulièrement Strasbourg, renforceront leurs positions de carrefour<br />

des axes Paris - Munich et Lyon - Francfort.<br />

L'éducation, la formation et le <strong>transport</strong> ferroviaire fonctionnent plutôt bien. Et,<br />

même si l'on souhaiterait disposer de plus de moyens de l'Etat, il faudra bien trouver<br />

d'autres ressources pour continuer d'aménager de manière cohérente notre territoire.<br />

Or, la décentralisation souffre du même combat gauche - droite depuis plus de dix<br />

ans. Il serait utile, aujourd'hui, que les responsables politiques changent de discours.<br />

Personne n'a en effet le droit de bloquer ainsi la décentralisation, surtout à<br />

des fins qui ne sont que politiciennes. Les candidats à la présidentielle auront à<br />

choisir entre un véritable débat décentralisateur et une démagogie régionale pour<br />

aller à la pêche aux voix. J'ose espérer que les électeurs n'ont pas la mémoire si<br />

courte et qu'ils se souviendront des promesses et des résultats des précédentes élections.<br />

En effet, le maillage de notre toile d'araignée nationale a complètement changé notre<br />

société : fluidité des déplacements personnels ou professionnels, choix du lieu de<br />

résidence, nouvelle facilité d'utilisation des distances avec un coût plus bas pour<br />

les consommateurs. L'Europe devient aussi la nouvelle échelle avec de nouveaux<br />

enjeux.<br />

Alors, passez de bonnes vacances et prenons ensemble le train de l'Europe.<br />

3<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

Réalisation - Édition : FMI, 16, grand’rue - 34800 Brignac<br />

Tél. : (33) 04 99 91 49 50 - Télécopie : (33) 04 99 91 49 51<br />

e-mail : europa.r.m@wanadoo.fr - http://www.erm.lu<br />

PAO : Florent Bec<br />

Publication Web : Florent Bec<br />

Impression : Presse People - 5 rue Jean-Baptiste Calvignac<br />

34670 Baillargues - Tél. 04 67 16 09 56<br />

Henry JURQUET<br />

Publicité au journal<br />

ISSN : 0986-1726 - Dépôt légal : juin 2006<br />

Abonnement au journal 30 euros – Prix de vente 8 euros


4Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

TRANSPORT<br />

Les succès de la très grande vitesse<br />

ferroviaire en Europe<br />

Le TGV fête cette année ses 25 ans, Thalys ses 10<br />

ans… Avec Eurostar, ce sont les fleurons de la très<br />

grande vitesse en Europe tant par leurs innovations<br />

que par leur succès commercial. Ils contribuent<br />

ainsi à la création d'un véritable réseau à<br />

grande vitesse européen dont le premier embryon<br />

prend forme aujourd’hui avec la constitution de<br />

Railteam.<br />

En France, le succès de la très grande vitesse, c’est<br />

le TGV Méditerranée (plus de 25 millions de<br />

voyageurs entre 2000 et 2005), l’arrivée du TGV<br />

Est européen en juin 2007, l’ouverture d'une nou-<br />

velle ligne Perpignan - Figueras en 2009, l’arrivée<br />

du TGV Rhin-Rhône en 2011, le contournement<br />

Nîmes - Montpellier en 2013...<br />

Bref, les chantiers ferroviaires en France ne manquent<br />

pas. Cependant, ils posent la question essentielle<br />

de l’aménagement du territoire que ce soit<br />

en terme de lignes nouvelles, de régénération du<br />

réseau et du développement des Trains Express<br />

Régionaux.<br />

L'aménagement du territoire en France et en<br />

Europe est aujourd’hui de nouveau conçu à travers<br />

le rail.<br />

Le grand chantier<br />

de 2007 : l'arrivée du TGV<br />

Est Européen<br />

Le 10 juin 2007, le TGV Est Européen entrera<br />

en service commercial et offrira une nouvelle<br />

proximité à 37 millions d'Européens avec des<br />

temps de parcours réduits. 11,5 millions de<br />

voyageurs annuels sont attendus à terme, soit<br />

une progression de trafic de 65% dont la moitié<br />

sera issue de report de clients de l'aérien.<br />

Avec le TGV Est Européen, la SNCF a fait le<br />

pari de proposer, dès le mois de juin 2007, 85%<br />

de la desserte. C'est la première fois qu'une telle<br />

offre est lancée avec une montée en charge aussi<br />

rapide.<br />

Elle a investi plus d'un milliard d'euros en fonds<br />

propres dans le projet, la majeure partie de cet<br />

investissement étant consacrée à l'achat et<br />

l'aménagement du matériel roulant, et au développement<br />

du service en gare et à bord des<br />

rames.<br />

Une offre TER modifiée pour répondre<br />

aux nouvelles connexions TGV<br />

Afin de diffuser le plus largement les effets de la<br />

très grande vitesse, l'offre TER des régions<br />

Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace est<br />

modifiée et considérablement renforcée avec<br />

+20% pour Champagne-Ardenne et la Lorraine<br />

et +15% pour l'Alsace. 1 200 trains existants<br />

auront leur sillon décalé, d'autres seront créés.<br />

Les services TER offriront ainsi des correspondances<br />

utiles en amont ou en aval d'un voyage<br />

21 villes du Grand Est et une dizaine de<br />

destinations internationales reliées par<br />

la grande vitesse à Paris<br />

Le TGV Est Européen offrira des liaisons<br />

directes entre Paris et 21 gares de centre-ville<br />

du Grand Est français. Il reliera également la<br />

capitale à une dizaine de destinations internationales.<br />

Les temps de parcours, réduits d'un<br />

tiers voire de moitié par rapport aux temps<br />

actuels, seront assortis de fréquences adaptées.<br />

Grâce à Strasbourg et aux trois gares nouvelles<br />

construites sur la ligne à grande vitesse (Lorraine<br />

TGV, Meuse TGV et Champagne-Ardenne<br />

TGV), le TGV Est Européen proposera des liaisons<br />

directes entre d'une part, l'Alsace, la Lorraine<br />

et la Champagne-Ardenne et d'autre part,<br />

l'Ile-de-France, le Nord, le Sud-Ouest et l'Ouest<br />

de la France.


FERROVIAIRE<br />

Le Technicentre Est Européen<br />

Parc géré à terme<br />

52 rames TGV dont 19 internationales<br />

140 voitures Corail<br />

Spécificités des rames TGV<br />

Vitesse de circulation commerciale à 320 km/h,<br />

soit 20 km/h au-dessus de la vitesse habituelle<br />

des rames TGV<br />

Moteur asynchrone et ERTMS (système de<br />

signalisation européen) pour les rames internationales<br />

aptes à circuler au Luxembourg, en<br />

Suisse et en Allemagne<br />

Design intérieur conçu par Christian Lacroix<br />

pour répondre à la demande de la SNCF d'offrir<br />

plus de confort et de services à sa clientèle<br />

Le site en chiffres<br />

4e atelier de maintenance TGV de la SNCF en<br />

Ile de France, inauguré le 6 avril 2006<br />

240 millions d'euros investis pour sa construction<br />

Un atelier de 23 000 m2<br />

28 hectares pour l'ensemble du site<br />

62 km de voies à l'intérieur même de l'atelier<br />

40 000 m3 de béton et 3700 tonnes de ferraillage<br />

Plus de 500 agents en 2007 pour garantir la performance<br />

et la fiabilité des rames du TGV<br />

Plus de 100 rendez-vous de maintenance programmés<br />

annuellement pour chaque rame<br />

TGV<br />

Exposition<br />

" Cent mille ans sous les rails "<br />

du 8 juillet au 3 décembre 2006 au musée<br />

des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne<br />

360 opérations de fouilles archéologiques<br />

préventives ont été menées sur les 300 premiers<br />

kilomètres de la Ligne à Grande<br />

Vitesse Est européenne. Toutes les époques<br />

ont été appréhendées du Paléolithique à<br />

nos jours. Conçue pour s'adresser à un large<br />

public, l'exposition s'articule autour de<br />

quatre thèmes retraçant l'évolution des<br />

paysages et des habitats : " des paysages en<br />

mouvement ", " des paysages organisées ",<br />

" des paysages habités ", " les territoires des<br />

morts ".<br />

en TGV pour irriguer parfaitement tout le territoire<br />

du Grand Est ainsi que celui des pays<br />

limitrophes.<br />

Outre le renforcement de la desserte, les services<br />

TER se développent de manière significative avec :<br />

- la mise en place progressive de nouveaux matériels<br />

pour un plus grand confort,<br />

- la rénovation et l'aménagement des gares pour<br />

plus d'intermodalité, une meilleure accessibilité<br />

pour les personnes à mobilité réduite,<br />

- l'ouverture de centres de relations clientèle<br />

pour davantage de services,<br />

- un nouveau service d'abonnement pour les<br />

clients réguliers TER opérationnel depuis juin<br />

2006.<br />

>>><br />

5<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


6Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

TRANSPORT<br />

SNCF<br />

Guillaume Pépy<br />

Directeur Général exécutif de la SNCF<br />

" La stratégie de la SNCF aujourd'hui est de faire du TGV un succès européen<br />

et non plus seulement un succès français. "<br />

Régions Magazine - Le TGV fête cette année ses<br />

25 ans, peut-on parler de 25 ans de succès ?<br />

Guillaume Pépy - Nos 25 ans, ce n'est pas une<br />

fête nostalgique qui serait tournée vers le passé,<br />

mais plutôt une projection sur les 25 prochaines<br />

années avec deux idées fortes, d'une part, il est<br />

évident que le TGV est de plus en plus un outil<br />

d'aménagement du territoire. Le couple TGV -<br />

lignes classiques fait que l'on a, en France<br />

aujourd'hui, un réseau TGV très dense. D'autre<br />

part, le TGV est en train de passer les frontières.<br />

La stratégie de la SNCF, c'est donc de faire du<br />

TGV un succès européen et non plus seulement<br />

un succès français.<br />

R. M. - Il y a 10 ans, la SNCF créait, avec les chemins<br />

de fer belges (SNCB), le réseau ferroviaire<br />

à grande vitesse Thalys. Au cœur de l'Europe et<br />

pionnier en matière d'innovations, Thalys peut-il<br />

être un modèle pour le développement des lignes<br />

à grande vitesse françaises ?<br />

G. P. - Non, je ne crois pas. Il y a des choses<br />

exemplaires dans Thalys, en matière d'innovation<br />

et de service. Ainsi Thalys est allé très loin,<br />

notamment grâce à son programme " Fidélis ",<br />

dans le fait que l'on supprime le billet aujourd’hui<br />

sur la carte à puce, dans le service aux<br />

voyageurs fréquents et sur le wifi à bord des<br />

trains. Il y a un accent très fort mis sur l'innovation,<br />

et ça, c'est exemplaire. Mais, Thalys est<br />

aussi une société commune entre les Français<br />

(70%) et les Belges (30%). Or, notre propre<br />

vision du futur, c'est plutôt une alliance dans un<br />

sens plus vaste. Nous venons ainsi de signer avec<br />

la Deutschband, ainsi qu'avec cinq autres<br />

réseaux, un protocole d'accord pour constituer<br />

ce qu'on appelle le " Railteam ", c'est-à-dire l'embryon<br />

d'un réseau européen des services à<br />

grande vitesse. Cela ne veut pas dire une société<br />

commune, mais une fédération de lignes qui<br />

vont se présenter sous une bannière unie vis-àvis<br />

des consommateurs. Nous souhaitons à<br />

terme que le train à grande vitesse devienne<br />

véritablement une alternative à l'avion en<br />

Europe.<br />

R. M. - Quel montant d'investissements la SNCF<br />

a-t-elle réalisés sur le TGV en 25 ans (en matière<br />

de rénovation de gares, de problèmes de voies,<br />

de matériels roulants, etc.) ?<br />

G. P. - Il y a eu les investissements sur les lignes<br />

à grande vitesse (LGV) qui sont maintenant la<br />

propriété de Réseau Ferré de France (RFF) et<br />

qui représentent plusieurs dizaines de milliards<br />

d'euros, peut-être une trentaine de milliards<br />

d'euros. Pour notre part, nous avons investi sur<br />

le matériel et les gares pour environ une quinzaine<br />

de milliards d'euros. Vous voyez, le TGV<br />

a une double nature, c'est à la fois un service<br />

mais c'est aussi une industrie lourde, très capitalistique<br />

!<br />

R. M. - Le TGV est-il aujourd'hui rentable ?<br />

G. P. - Pour la SNCF, le TGV est le cœur de son<br />

modèle économique. Si la SNCF aujourd'hui, et<br />

depuis trois ans, fait des bénéfices, c'est en partie<br />

grâce à une activité TGV qui est aujourd'hui<br />

le fleuron de l'entreprise d'un point de vue économique<br />

avec, par exemple, 71% de parts de<br />

marché sur Eurostar et 65% de parts de marché<br />

sur Paris - Toulon. Le TGV a élargi son<br />

champ de succès.<br />

R. M. - Quels sont les prochains grands chantiers<br />

TGV ?<br />

G. P. - Le plus important est l'ouverture du<br />

TGV Est européen, dans un an, dans quatre<br />

pays : Luxembourg, Allemagne, Suisse et<br />

France. Ensuite, également en 2007, la ligne<br />

entre Bruxelles et Amsterdam à grande vitesse<br />

et l'achèvement de la ligne entre Paris et<br />

Londres qui mettra Londres à 2h15 de Paris à<br />

l'automne 2007. L'année 2007 sera donc une<br />

année très faste pour la grande vitesse en<br />

Europe. Ensuite en 2009, l'ouverture du réseau<br />

espagnol de la grande vitesse avec le tunnel Perpignan<br />

- Barcelone et la liaison Paris - Genève<br />

en 3 heures. Les étapes suivantes seront l’arrivée<br />

du TGV Rhin - Rhône dont le premier coup de<br />

pioche sera donné le 3 juillet. Nous n'avons<br />

jamais connu une telle accélération du programme<br />

à grande vitesse.<br />

“ La co-construction<br />

des dessertes avec les élus<br />

est véritablement<br />

un changement de culture<br />

au sein de la SNCF. ”<br />

R. M. - L'une des clés des effets d'entraînement<br />

du TGV sur l'environnement régional est sa<br />

connexion aux réseaux locaux. Le TGV est rentable.<br />

Certaines lignes Corail sont, elles, déficitaires,<br />

alors même que l'augmentation du trafic Corail<br />

a dépassé celle du TGV. Suite au désengagement<br />

de l'Etat et au refus des Régions d'être associées<br />

à la gestion de ces lignes (et à leur déficit), vous<br />

avez lancé un " plan de la dernière chance " pour<br />

les sauvegarder. Quel est-il ?<br />

G. P. - Nous réinvestissons 130 millions d'euros<br />

sur les trains Corail interrégionaux et nous<br />

lançons une offensive commerciale très forte<br />

dont les deux actions clés sont d'une part, les<br />

prix " Prum's ", c'est-à-dire que l'on introduit<br />

sur les Corail inter-cités des prix à 10, 15 et 20 euros<br />

dans des périodes creuses, et d'autre part, nous<br />

faisons de l'internet le fer de lance de ces Corail<br />

inter-cités avec des dizaines d'offres afin de<br />

relancer de manière agressive leur attractivité .


FERROVIAIRE<br />

R. M. - Les Trains Express Régionaux (TER) se portent,<br />

eux, plutôt bien puisqu'il semble y avoir une<br />

augmentation du trafic TER dans toutes les<br />

régions. Quels sont aujourd'hui vos accords avec<br />

les autorités organisatrices (les Régions depuis<br />

maintenant quatre ans) ?<br />

G. P. - Ce sont les TER aujourd'hui qui sont les<br />

plus dynamiques en terme de trafic avec une<br />

augmentation de près de 10% depuis le début<br />

de l'année et cela ne s'est jamais vu. Nous<br />

sommes dans une phase cruciale avec le renouvellement<br />

cette année de 13 conventions régionales.<br />

Nous engageons les discussions avec les<br />

13 conseils régionaux pour fixer le cadre des cinq<br />

prochaines années. Nous allons essayer de nous<br />

appuyer sur cette dynamique qui s'est crée pour<br />

faire des TER une alternative à la voiture.<br />

R. M. - L'arrivée du TGV Est va-t-elle encore<br />

accroître le trafic TER dans les régions<br />

concernées ? Quels sont les accords passés en la<br />

matière entre la SNCF et les Régions ?<br />

G. P. - Le TGV marche sur deux jambes, TGV<br />

plus TER. Le TGV arrive mais les conseils<br />

régionaux ont prévu des offres TER très importantes.<br />

Elles augmentent ainsi d'un tiers avec<br />

l'arrivée du TGV et il y a même des pointes sur<br />

certaines relations où les élus ont décidé d'augmenter<br />

de 50% l'offre TER. C'est un vrai<br />

système TGV plus TER qui va desservir le<br />

quart nord-est de la France. Et, cela s'est fait<br />

depuis le début en co-construction, c'est-à-dire<br />

que l’on a co-construit avec les élus les dessertes<br />

TGV et les dessertes TER. Cette co-construction<br />

est véritablement un changement de culture<br />

au sein de la SNCF. Il n'y a plus de décision<br />

unilatérale venant de Paris.<br />

L'objectif est que la quasi-totalité des populations<br />

soit proche du réseau à grande vitesse, soit<br />

par une gare TGV, soit par l'excellence des<br />

connexions TGV - TER.<br />

R.M. - Concernant le cas particulier de l'Île-de-<br />

France. Le STIF est aujourd'hui opérationnel et<br />

des grands projets sont déjà programmés, comme<br />

l'acquisition d'une Nouvelle Automatrice Transilien<br />

(NAT). Où en est aujourd'hui l'appel d'offres<br />

lancé par la SNCF ?<br />

peux dire, en revanche, c'est que nous apportons<br />

en capacité d'investissements 140 millions<br />

d'euros par an sur dix ans, soit 1400 millions<br />

d'euros en dix ans de capacité d'investissements<br />

pour les matériels roulants. C'est notre contribution<br />

en tant qu'opérateur. C'est un effort très<br />

significatif de la SNCF.<br />

R.M. - Un autre sujet et pas le moindre, l'urgence<br />

de rénover le système ferroviaire français (rail et<br />

signalisation), suite au déraillement de deux trains<br />

en quelques mois. Le renforcement par le gouvernement<br />

du plan pluriannuel d'investissement vous<br />

semble-t-il suffisant eu égard la vétusté du réseau<br />

(plus de 1000 km de voie), et quelle est la participation<br />

de la SNCF en la matière ?<br />

G. P. - Le plan qui a été annoncé par Dominique<br />

Perben est un plan extrêmement positif. Par<br />

rapport aux dépenses qui ont été réalisées en<br />

2005 sur la régénération, il s'agit d'ajouter<br />

100 millions d'euros. C'est vraiment considérable<br />

pour réaliser de la régénération et supprimer<br />

les ralentissements. Nous sommes heureux<br />

des décisions qui ont été prises. L'effort qu'apporte<br />

la SNCF est très important puisque la<br />

totalité de la productivité que nous allons réalisée<br />

va être réinvestie. C'est nous qui finançons<br />

en partie ce plan par notre effort de productivité.<br />

Ce plan représente une augmentation de<br />

70% des crédits de régénération.<br />

R.M. - En conclusion, monsieur le Directeur Général,<br />

la SNCF se porte-t-elle bien ?<br />

G. P. - Je crois que les résultats le prouvent : les<br />

trafics sont fortement à la hausse, les résultats<br />

Le train, aujourd’hui une alternative sérieuse<br />

aux autres modes de <strong>transport</strong>s<br />

économiques sont là. L'entreprise est en transformation,<br />

tout le monde le sent bien. Elle a fait<br />

sa révolution clients, elle a ensuite réussi la<br />

décentralisation des TER, d'ailleurs un des<br />

exemples de réussite de la décentralisation, avec<br />

consensus gauche - droite et un consensus dans<br />

toutes les régions.<br />

Aujourd'hui, nous avons un nouveau défi qui est<br />

l'ouverture progressive à la concurrence et c'est<br />

ce défi-là qu'il faut gagner dans les trois ou cinq<br />

prochaines années, sur le fret d'abord et ensuite<br />

concernant les autres activités avec les PPP et<br />

l'ouverture des services voyageurs. La SNCF<br />

doit se préparer pour faire de l'ouverture à la<br />

concurrence un véritable succès.<br />

7<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

G. P. - La SNCF a demandé aux constructeurs<br />

leur BAFO " Best and Final Offer ". Elles ont<br />

été remises et elles sont aujourd'hui en cours de<br />

dépouillement. Le calendrier permet de prévoir<br />

une décision définitive à l'automne.<br />

R.M. - Il semble y avoir toujours un statu quo<br />

concernant la compensation financière demandée<br />

par le STIF à l'Etat pour le renouvellement du<br />

matériel roulant…<br />

G. P. - Je ne dirai évidemment rien concernant<br />

les relations entre le STIF et l'Etat. Ce que je<br />

La France et l’Europe n’ont jamais connu une telle accélération du progamme à grande vitesse


8Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

TRANSPORT<br />

THALYS<br />

3 questions à…<br />

Jean-Michel Dancoisne<br />

Directeur Général de Thalys<br />

“ Notre train est un moteur de création d’Europe”<br />

Régions Magazine - Thalys a fêté, le 1 er juin,<br />

ses dix ans. Quel bilan pour celui qui est souvent<br />

considéré comme le fleuron du <strong>transport</strong><br />

européen ?<br />

Jean-Michel Dancoisne - Nous pouvons vraiment<br />

conclure au succès des choix initiaux,<br />

à savoir la création d'une structure et d'un produit<br />

spécial " Thalys " pour répondre à un marché<br />

complètement international et à une double<br />

clientèle " d'affaires " et de " loisirs " (à proportion<br />

égale). Cette structure a permis de mettre<br />

en place un produit d'un haut niveau de qualité<br />

avec un taux de satisfaction global de 88,6 %<br />

et un taux de régularité de l'ordre de 95 %.<br />

Mais, au-delà, il faut souligner le succès commercial<br />

de Thalys. En effet, en dix ans, le chiffre<br />

d'affaires a été multiplié par trois. Cette progression<br />

s'est confirmée les deux dernières<br />

années avec un taux de croissance de 5,5 % et<br />

sur les six premiers mois de cette année, avec un<br />

taux qui devrait dépasser les 7 %.<br />

Un bilan finalement très positif à la fois quant<br />

aux choix stratégiques, au mode de coopération<br />

qui s'est installé entre les quatre partenaires ferroviaires<br />

et au positionnement commercial de<br />

ces dernières années.<br />

R.M. - Thalys est à la pointe de l'innovation et a<br />

toujours été pionnier en matière de nouvelles technologies…<br />

J-M. D. - Thalys a été poussé à être innovant,<br />

et notamment d'un point de vue technologique,<br />

pour deux raisons principales. La première,<br />

parce que nous travaillons sur quatre pays,<br />

contrairement au <strong>transport</strong> ferroviaire en général.<br />

Pour pouvoir surmonter les " barrières "<br />

liées au caractère national de chaque réseau de<br />

chemin de fer historique, Thalys a été obligé de<br />

faire appel, avant la lettre, à des innovations<br />

technologiques permettant, par exemple, de<br />

fonctionner sur quatre systèmes d'alimentation<br />

électrique différents et avec sept et bientôt huit<br />

systèmes de signalisation différents.<br />

Mais cette innovation touche aussi des domaines<br />

plus élargis comme la question de l'alerte sur les<br />

problèmes de circulation. Nous avons été ainsi<br />

les premiers à nous équiper d'un système de<br />

localisation par GPS qui s'affranchit des<br />

systèmes nationaux.<br />

Nous travaillons également en quatre langues.<br />

Nous avons donc mis en place un système d'annonce<br />

avec traduction simultanée également<br />

déclenchée par satellite.<br />

Concernant les horaires, nous avons été les premiers<br />

à permettre le téléchargement des<br />

horaires sur PDA.<br />

En bref, les handicaps provoqués par notre<br />

caractère plurinational nous obligent à les surmonter<br />

par l'innovation.<br />

La seconde raison est liée à notre segment de<br />

marché. Nos clients sont plus exigeants parce<br />

qu'il y a une proportion importante de voyageurs<br />

d'affaires, mais aussi parce que, sur le créneau<br />

" loisirs ", nous sommes sur des zones de<br />

concurrence très dure.<br />

En effet, sur Paris - Amsterdam, nous avons<br />

face à nous l'Alliance Air France - KLM et sur<br />

Paris - Cologne - Dusseldorf, à la fois Lufthansa,<br />

Air France et trois low cost. Nous devons donc<br />

rechercher ce qui va nous différencier pour une<br />

meilleure satisfaction du client. Cela nous a<br />

amené à être très innovant dans la distribution<br />

des billets, par exemple, puisque nous sommes<br />

les seuls à avoir un système de billets totalement<br />

dématérialisés (" Ticketless "). Ce système est<br />

maintenant déployé sur l'ensemble de notre<br />

Thalys en chiffres<br />

- Une structure " multinationale " de 100<br />

personnes basée à Bruxelles s'appuyant sur<br />

des fournisseurs extérieurs (conducteurs,<br />

maintenance, personnel de service à bord,<br />

etc.)<br />

- Plus de 6 millions de clients <strong>transport</strong>és<br />

par an<br />

- Un réseau qui représente 10% de la population<br />

européenne de l'Europe élargie<br />

- Paris - Bruxelles : 50% de l'activité /<br />

Paris - Cologne / Paris - Amsterdam : 50%<br />

de l'activité<br />

- Plus de 5% de croissance du chiffre d'affaires<br />

annuel<br />

le site d'une grande saga :<br />

www.thalystory.com<br />

www.thalys.com<br />

Un réseau ferroviaire à grande vitesse<br />

Un territoire de 45 millions d'habitants<br />

10% de l'Europe élargie<br />

4 pays desservis : la France, la Belgique,<br />

l'Allemagne et les Pays-Bas


FERROVIAIRE<br />

les cartes du type Navigo (Paris) soient compatibles.<br />

En Belgique, par exemple, une décision<br />

politique a imposé que les cartes des<br />

<strong>transport</strong>s régionaux bruxellois, wallons et flamands<br />

soient compatibles. Comme nous avons<br />

un standard également compatible, vous pourrez<br />

acheter votre carte d'abonnement à<br />

Bruxelles, à Anvers ou à Liège et prendre le<br />

Thalys avec cette même carte. Nous aurons<br />

ainsi bientôt une véritable interopérabilité entre<br />

les <strong>transport</strong>s régionaux et Thalys, une véritable<br />

interopérabilité porte à porte européenne.<br />

R.M. - Quelles sont les perspectives à l'horizon<br />

2007-2008 ?<br />

Un train européen et international, l'un des rares cas existants à ce jour<br />

réseau et sera disponible dans les agences de<br />

voyage françaises à partir de la rentrée. C'est un<br />

grand pas pour le confort du voyageur mais<br />

aussi pour l'innovation à l'échelle internationale.<br />

De même, le fait de devoir travailler sur quatre<br />

pays avec des opérateurs télécom dominants<br />

différents nous a amené à être les premiers à tester<br />

avec succès la liaison par satellite pour l'internet<br />

à haut débit.<br />

“ Nous avons la chance d'être<br />

une petite structure avec un<br />

parc réduit homogène,<br />

ce qui nous permet d'être<br />

très réactifs aux attentes de<br />

notre clientèle et d'être un<br />

peu le laboratoire de<br />

solutions pouvant être généralisées<br />

par les maisons<br />

mère sur une plus large<br />

échelle (par exemple<br />

le suivi par satellite<br />

ou le " Ticketless "). ”<br />

Mais l'innovation de Thalys n'est pas que technique.<br />

Elle l'est aussi dans le concept, dans l'approche<br />

du marché et de la clientèle. Avec le<br />

constat que le court séjour, le " city trip " se<br />

développe, il nous faut abolir l'aspect psychologique<br />

" frontières ". C'est un thème que nous<br />

avons introduit pour nos dix ans avec le slogan<br />

" Dix ans, dix passions ". Le périmètre sur lequel<br />

nous travaillons est en effet d'une richesse extraordinaire<br />

sur le plan culturel, musées ou expositions<br />

temporaires, et qui est encore méconnue.<br />

Notre démarche consiste donc à nouer des partenariats<br />

avec ces acteurs de la vie culturelle et<br />

à montrer cette richesse. Nous l'avons d'ailleurs<br />

fait pour nos dix ans dans le village Thalys.<br />

Nous pensons profondément que Thalys est un<br />

moteur de création d'Europe qui se fera, selon<br />

moi, beaucoup plus dans les comportements et<br />

dans la psychologie que dans les évolutions<br />

constitutionnelles. Nous retrouvons finalement<br />

ici le rôle qu'a joué depuis 150 ans sur ce territoire<br />

le train, celui de rapprocher et brasser les<br />

populations et de faire évoluer les mentalités.<br />

La culture est un poids lourd de cette mobilité<br />

mais nous avons aussi identifié des choses émergeantes,<br />

comme par exemple, le " goût des jardins<br />

" depuis un an et demi ou les aspects<br />

noctambules avec notre offre " ThalysNight "<br />

qui permet de partir par les derniers Thalys et<br />

de revenir avec le premier Thalys du matin pour<br />

un prix compétitif. Nous sommes ainsi en train<br />

de créer une véritable clientèle de fidèles noctambules<br />

autour de réseaux d'échanges. Nous<br />

devons absolument travailler sur l'ensemble de<br />

ces segments.<br />

Enfin, nous avons innové sur la problématique<br />

du " dernier kilomètre " avec notre concept<br />

" ThalysConnect ". Notre zone de chalandise<br />

n'est pas uniquement la gare, mais toute la<br />

région autour de la gare. Si l'on conçoit l'Europe<br />

comme une juxtaposition de grosses régions,<br />

comme l'Ile-de-France (10 millions d'Européens),<br />

la Rhénanie-Wespalie (11 millions<br />

d'Européens), la Belgique avec ses trois hubs<br />

(Bruxelles, Anvers et Liège) ou bien les Pays-<br />

Bas avec Rotterdam, Schiphol et Amsterdam,<br />

nous avons besoin de nous intéresser au dernier<br />

kilomètre. Nous avons donc développé des<br />

actions visant à intégrer les voyages régionaux<br />

dans l'offre au client, par exemple l'achat de tickets<br />

de métro au bar du Thalys, la réservation<br />

de taxi, ou bien la réservation d'une voiture de<br />

location avec forfait. On s'aperçoit d'ailleurs que<br />

la croissance de la vente des tickets de métro,<br />

par exemple, représente plus du double de la<br />

croissance de notre trafic. Il y a donc un besoin<br />

important.<br />

Nous voulons également mettre en place des<br />

choses plus évoluées avec l'intégration du prix<br />

du trajet terminal dans le billet Thalys. Un bon<br />

exemple est celui d'Aix la Chapelle : quand vous<br />

avez un billet Thalys, vous pouvez emprunter<br />

tout le réseau régional d'Aix la Chapelle (AVV).<br />

Egalement, nous avons engagé une démarche<br />

auprès des Autorités organisatrices des <strong>transport</strong>s<br />

régionaux pour que les cartes Thalys et<br />

J-M. D. - Nous avons eu dix ans très positifs.<br />

Le 1 er juin 2006 marque une nouvelle étape dans<br />

l'évolution de Thalys. Aujourd'hui et pendant<br />

les deux prochaines années, nous préparerons le<br />

nouveau Thalys qui naîtra en 2008.<br />

Ainsi, fin 2008, une offre nouvelle sera proposée,<br />

l'objectif étant l'ouverture des lignes à grande<br />

vitesse vers Cologne et Amsterdam qui mettront<br />

ces destinations à 3 heures de Paris et 1h30 environ<br />

de Bruxelles.<br />

De nouvelles rames seront également mises en<br />

service avec un intérieur rénové pour plaire à<br />

une clientèle cosmopolite, avec prises de courant,<br />

internet à haut débit, " Ticketless ", etc.<br />

Une couverture totale du quai à Paris-Nord sera<br />

faite, une nouvelle gare à Liège sera construite,<br />

et il y aura plus de fréquence vers Amsterdam.<br />

Enfin, n'oublions pas, non plus, que l'année prochaine<br />

nous fêterons les 50 ans de l'Europe. A<br />

cette occasion, nous ferons quelque chose de spécial.<br />

La journée des 10 ans<br />

Le 1 er juin a été l'occasion pour Thalys de<br />

partager son succès avec ses clients. Les<br />

promotions anniversaire lancées à cette<br />

occasion ont marché bien au-delà des prévisions.<br />

Le record des ventes journalières et<br />

hebdomadaires a été battu cette journée.<br />

Pour fêter l'événement de ses 10 ans,<br />

le " Thalys Village " fut dressé sur la Place<br />

Victor Horta en gare de Bruxelles-Midi.<br />

Jacques Barrot, vice-président de la Commission<br />

européenne en charge des Transports,<br />

Léo Pardon, président du Conseil<br />

d'Administration de Thalys et Freddy<br />

Thielemans, bourgmestre de Bruxelles ont<br />

officialisé le jumelage des quatre grandes<br />

gares du réseau Thalys (Paris-Nord,<br />

Bruxelles-Midi, Amsterdam Centraal, Köln<br />

Hauptbahnhof). Au programme, la mise en<br />

place de groupes de travail et des échanges<br />

de savoir-faire.<br />

9<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


TRANSPORT<br />

AFITF<br />

Gérard Longuet<br />

Sénateur de la Meuse<br />

Président de l'Agence de Financement<br />

des Infrastructures de Transport de France<br />

" L'audit du réseau ferré national réalisé par l'Ecole polytechnique fédérale<br />

de Lausanne permet de se poser les bonnes questions relevant de l'état<br />

du réseau et des moyens qu'il est nécessaire de mettre en place<br />

afin d'assurer la pérennité de celui-ci. "<br />

10<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

Régions Magazine - L'AFITF a été créée en 2004<br />

(CIADT de décembre 2003) pour concourir au<br />

financement des grands projets d'infrastructures<br />

ferroviaires, routières, fluviales et portuaires.<br />

Quels sont aujourd'hui vos niveaux de ressources<br />

et marges de manœuvre en matière de recettes et<br />

de dépenses ?<br />

Gérard Longuet - La question de l'équilibre<br />

entre les recettes et les dépenses de l'AFITF doit<br />

être posée dans la perspective du cadrage initial<br />

de l'Agence. Le CIADT du 18 décembre 2003<br />

prévoyait des décaissements de l'Agence sur la<br />

période 2005 - 2012 à hauteur de 7,5 milliards<br />

d'euros. Les recettes de l'Agence sur la période,<br />

pour moitié composées d'emprunts gagés sur les<br />

dividendes relatifs aux parts détenues par l'Etat<br />

dans les sociétés concessionnaires d'autoroutes,<br />

étaient calculées pour couvrir ces engagements.<br />

tion (40 %) du produit des amendes des radars<br />

de contrôle sanction automatisé des excès de<br />

vitesse. Avec la redevance domaniale, payée par<br />

les concessionnaires d'autoroutes au titre de l'occupation<br />

du domaine public sur lequel sont<br />

construites les autoroutes, les recettes pérennes<br />

de l'AFITF totalisent environ 800 millions d'euros<br />

par an (770 millions d'euros en 2006).<br />

L'Agence dispose également de la capacité d'emprunter<br />

sous un plafond défini en loi de finance<br />

même si la privatisation des sociétés concessionnaires<br />

d'autoroutes a éloigné cette perspective.<br />

Enfin, l'AFITF peut recevoir chaque année<br />

une subvention budgétaire. En 2006, cette subvention<br />

est de l'ordre de 150 millions d'euros.<br />

“ Qu'ils soient de gauche ou<br />

de droite, les élus des<br />

régions ont tout intérêt à<br />

réussir la décentralisation. ”<br />

Parallèlement, l'Agence doit assumer la charge<br />

de l'achèvement de la génération actuelle des<br />

contrats de plan Etat - Régions (CPER). Au<br />

total, sur la période 2005 - 2012, les engagements<br />

de l'AFITF sont globalement couverts<br />

par les recettes de l'Agence auxquelles s'ajoute<br />

la dotation exceptionnelle de quatre milliards<br />

d'euros issue de la privatisation des sociétés<br />

concessionnaires d'autoroutes. Il n'est néanmoins<br />

plus possible à l'Agence de prendre sur<br />

cette période de nouveaux engagements sans<br />

accroissement de ces recettes.<br />

R.M. - On estime à 30 milliards d'euros les besoins<br />

de financement pour la mise en œuvre des projets<br />

ferroviaires pour la période 2006 - 2028. Quelle<br />

part représentent les infrastructures ferroviaires<br />

dans votre mission ?<br />

G.L. - Les projets ferroviaires constituent le<br />

cœur des grands projets d'infrastructures inscrits<br />

sur la feuille de route de l'AFITF, notamment<br />

les nouveaux projets de Ligne à Grande<br />

Vitesse (LGV). En 2005, deux projets de LGV<br />

étaient en phase de travaux : la LGV Est et la<br />

LGV Perpignan - Figueras. L'AFITF a repris<br />

les engagements de l'Etat pour ces deux opérations,<br />

à hauteur respectivement de 1,5 milliard<br />

d'euros et 220 millions d'euros. Fait unique, un<br />

troisième chantier de LGV sera lancé cette<br />

année : celui de la LGV Rhin - Rhône, pour<br />

lequel l'AFITF apportera une contribution<br />

d'environ 750 millions d'euros.<br />

En terme de répartition des financements, les<br />

crédits de l'Agence alloués aux grandes infrastructures<br />

définies par le CIADT du 18<br />

décembre 2003 le sont à 75% pour les infrastructures<br />

ferroviaires. L'exécution du budget<br />

2005, et les prévisions de dépenses en 2006 sont<br />

conformes à cette orientation.<br />

R.M. - Quel rôle joue l'AFITF dans les différents<br />

projets de Lignes à Grande Vitesse ?<br />

G.L. - Primordial puisque l'Agence apporte la<br />

totalité des engagements financiers de l'Etat<br />

pour ces projets. Pour la LGV Rhin - Rhône par<br />

exemple, l'Agence apportera 32 % du plan de<br />

financement total. Par contre, l'AFITF, pur<br />

outil financier, n'intervient pas dans l'instruction<br />

des projets, relevant de la responsabilité des<br />

Directions d'administration centrale.<br />

Depuis, la situation a évolué en profondeur :<br />

l'Agence ne perçoit plus les dividendes autoroutiers<br />

pour cause de privatisation des sociétés<br />

concessionnaires. En contrepartie, l'AFITF<br />

perçoit de nouvelles recettes : la taxe d'aménagement<br />

du territoire (TAT) prélevée sur les<br />

concessionnaires d'autoroutes ainsi qu'une frac-<br />

Les crédits de l’Agence alloués aux grandes infrastructures<br />

le sont à 75% pour les infrastructures ferroviaires<br />

R.M. - La régénération du réseau ferroviaire va<br />

entraîner des besoins financement élevés avec des<br />

marges de manœuvre limitées en raison de l'endettement<br />

de Réseau Ferré de France (RFF). L'enveloppe<br />

de 3,3 milliards d'euros prévue par l'Etat<br />

entre 2006 et 2010 vous paraît-elle suffisante ?<br />

Et comment gérer l'après 2010 ?


FERROVIAIRE<br />

G.L. - L'audit du réseau ferré national réalisé<br />

par l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne<br />

permet de se poser les bonnes questions relevant<br />

de l'état du réseau et des moyens qu'il est nécessaire<br />

de mettre en place afin d'assurer la pérennité<br />

de celui-ci.<br />

Premier point important, et source de véritables<br />

économies, les gains de productivité attendus<br />

par la rationalisation des opérations de maintenance<br />

et de régénération, au premier rang desquels<br />

la massification des travaux. Deuxième<br />

axe de réflexion, cet audit est une bonne occasion<br />

de s'interroger sur la pertinence des 30 000 km<br />

de ligne du réseau ferré national, sachant que<br />

plusieurs milliers de kilomètres ne sont que très<br />

faiblement fréquentés.<br />

Concernant l'échéance 2010, je note simplement<br />

que, pour ce qui relève de la dépense publique,<br />

une programmation à cinq ans relève déjà du<br />

très long terme. Bien évidemment, les conclusions<br />

de l'audit du réseau sont sans équivoque<br />

sur la nécessité de poursuivre l'effort bien après<br />

2010.<br />

R.M. - Dans le secteur ferroviaire, plusieurs grands<br />

projets ont été identifiés lors du CIACT du 14<br />

octobre dernier comme pouvant être réalisés sous<br />

forme de partenariat public-privé. Pouvez-vous<br />

nous en dire plus ?<br />

G.L. - Les trois projets identifiés sont les équipements<br />

du projet de LGV Rhin - Rhône<br />

branche Est, le contournement ferroviaire de<br />

Nîmes et Montpellier et le déploiement du<br />

système GSM-R pour la radio sol-train. Les raisons<br />

permettant de justifier le recours à un partenariat<br />

public - privé (PPP) sont nombreuses :<br />

fertilisation croisée des expériences publiques<br />

et privées, meilleure intégration de la construction<br />

et de l'exploitation, garantie d'un niveau de<br />

service, etc.<br />

L'évaluation préalable prévue par les textes est<br />

justement destinée à apporter la démonstration<br />

de l'intérêt du recours à un PPP. Cette évaluation<br />

est conduite pour chaque projet.<br />

Surtout, les PPP s'accompagnent d'un décalage<br />

des versements des fonds publics par rapport à<br />

l'effort financier initial de construction. Dans le<br />

schéma traditionnel de la concession ou du marché<br />

public, les subventions sont versées en phase<br />

de construction. Dans le cadre de PPP, les fonds<br />

publics seront versés pendant toute la durée<br />

d'exploitation. Il s'ensuit une meilleure répartition<br />

de l'effort budgétaire dans le temps, et<br />

donc une plus grande capacité des acteurs<br />

publics à faire face à leurs engagements. En pratique,<br />

cela signifie que le recours à un PPP permet<br />

la réalisation anticipée d'une infrastructure<br />

que les contraintes pesant sur les ressources<br />

publiques ralentiraient.<br />

Les Régions ont un rôle financier à jouer<br />

dans les nouvelles lignes à grande vitesse<br />

En matière de financement innovant, il est également<br />

envisagé de recourir à des concessions<br />

pour les projets ferroviaires, par exemple pour<br />

la réalisation de la LGV Sud Europe atlantique<br />

entre Tours et Bordeaux. Là encore, la mobilisation<br />

des financements privés devrait permettre<br />

la réalisation accélérée des<br />

infrastructures concernées.<br />

R.M. - De par votre expérience (ministre, député,<br />

sénateur, conseiller régional, président de la<br />

Région Lorraine, Président de l'ARF, conseiller<br />

général, conseiller municipal, parlementaire<br />

européen), comment les Régions doivent-elles,<br />

selon vous, davantage s'impliquer dans le <strong>transport</strong><br />

ferroviaire ?<br />

G.L. - En tant qu'autorités organisatrices, les<br />

Régions sont des acteurs incontournables du<br />

<strong>transport</strong> ferroviaire. Les contrats de projet qui<br />

succéderont dès 2007 aux contrats de plan forment<br />

l'un des cadres naturels de l'implication<br />

des Régions en la matière.<br />

“ Le recours à un PPP permet<br />

la réalisation anticipée<br />

d'une infrastructure<br />

que les contraintes pesant<br />

sur les ressources publiques<br />

ralentiraient. ”<br />

Au-delà des contrats de projet qui concernent<br />

principalement les projets d'ampleur régionale,<br />

les Régions ont également un rôle à jouer<br />

concernant les grands projets nationaux au premier<br />

rang desquels les nouvelles LGV. La participation<br />

des collectivités locales au<br />

financement de ces grandes infrastructures renforce<br />

la légitimité de leurs attentes. Elle permet<br />

également aux Régions de prendre conscience<br />

des réalités financières de ces projets extrêmement<br />

coûteux et de rationaliser leurs demandes.<br />

Cette participation est la pierre angulaire de<br />

l'implication des Régions dans les projets ferroviaires.<br />

R.M. - Suite aux dernières élections régionales,<br />

l'ARF est-elle aujourd'hui la représentation politique<br />

des élus et responsables régionaux ?<br />

G.L. - Faut-il remettre en question la légitimité<br />

d'une institution lorsque le choix des Français<br />

a doté la quasi-totalité des Régions de majorités<br />

politiques de même tendance ? Evidemment<br />

non : l'ARF est aujourd'hui représentative<br />

de la majorité des conseils régionaux, même si<br />

elle ne l'est pas de l'ensemble des conseillers<br />

régionaux. J'ai soutenu, en son temps, qu'il était<br />

normal que la composition de l'exécutif de<br />

l'ARF soit le reflet de la majorité existant dans<br />

les régions. Je ne vais pas aujourd'hui dire le<br />

contraire. Je regrette d'ailleurs que les Régions<br />

de gauche aient tenté de bloquer le fonctionnement<br />

de l'ARF, notamment en ne lui versant pas<br />

leurs cotisations et en ne participant pas à la vie<br />

de l'association et ceci au moment où le gouvernement<br />

mettait en chantier l'acte II de la<br />

décentralisation. Bien des difficultés d'aujourd'hui<br />

auraient pu être évitées si la gauche avait<br />

participé à la concertation, au lieu de s'opposer<br />

comme elle l'a fait à toute nouvelle régionalisation.<br />

Divisées par cette attitude, les<br />

Régions ont été affaiblies au profit des Départements<br />

et ceci est déplorable car nous n'avons<br />

pas, en grande partie à cause de cela, abouti à<br />

la clarification indispensable de la répartition<br />

des missions entre les différents niveaux de pouvoir.<br />

Mais il y a un second aspect. L'ARF est l'association<br />

des présidents de Région et non celle des<br />

élus régionaux. La preuve en est que les<br />

conseillers régionaux d'opposition en sont<br />

exclus. Cet état de chose est une anomalie. Le<br />

législateur a voulu que l'opposition soit représentée<br />

dans les commissions permanentes des<br />

conseils régionaux. La majorité actuelle de<br />

l'ARF s'honorerait de lui faire une place autre<br />

que symbolique dans ses instances. J'ajoute<br />

qu'en raison du mode de scrutin, rien ne permet<br />

d'exclure que la situation inverse se produise,<br />

au profit de la droite et du centre, cette fois. Il<br />

serait profondément malsain qu'entre temps<br />

l'ARF s'érige en une sorte de contre-gouvernement.<br />

Ce n'est pas son rôle. Qu'ils soient de<br />

gauche ou de droite, les élus des régions ont tout<br />

intérêt à réussir la décentralisation.<br />

11<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


TRANSPORT<br />

FIF<br />

Réflexion<br />

Jean-Marie Bockel<br />

Président de la Fédération des Industries Ferroviaires (FIF)<br />

Sénateur - Maire de Mulhouse - Ancien Ministre<br />

Quel rôle pour les Régions<br />

dans le nouveau contexte<br />

ferroviaire français ?<br />

12<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

“<br />

S'il est en matière de <strong>transport</strong> un point<br />

qui, en France, fait aujourd'hui sur le principe<br />

l'objet d'un consensus, c'est bien celui des<br />

besoins d'investissements de notre pays en infrastructures<br />

ferroviaires. Besoins d'investissements<br />

dans des infrastructures nouvelles, d'une<br />

part, besoin de " régénération " du réseau existant,<br />

d'autre part, tout cela est désormais publiquement<br />

reconnu… et chiffré !<br />

Or, un constat s'impose dans ces deux domaines :<br />

les Régions, dont l'implication est croissante,<br />

sont de plus en plus confrontées à une alternative<br />

de nature à la fois politique et financière :<br />

(co)financer ou renoncer…<br />

S'agissant tout d'abord des<br />

infrastructures nouvelles<br />

Le CIACT d'octobre 2005 ayant parachevé les<br />

engagements publics pris lors du CIADT de<br />

décembre 2003, la " feuille de route " est globalement<br />

connue.<br />

On rappellera que les pouvoirs publics nationaux<br />

se sont engagés dans un véritable défi :<br />

démarrer consécutivement en quatre ans quatre<br />

lignes ou tronçons de lignes à grande vitesse :<br />

Rhin-Rhône (branche Est), Sud-Europe Atlantique,<br />

contournement de Nîmes-Montpellier,<br />

TGV Est - phase II.<br />

On peut ainsi évaluer à une trentaine de milliards<br />

d'euros les besoins de financement correspondant<br />

à la mise en œuvre des projets<br />

ferroviaires contenus dans le CIADT ou le<br />

CIACT, ceci pour la période 2006-2028.<br />

octroyant des loyers suffisamment élevés, dans<br />

le second cas, en leur permettant d'espérer des<br />

recettes de trafic a priori supérieures aux coûts<br />

de l'investissement.<br />

A titre d'exemple, on pourra rappeler que, sur<br />

le premier grand projet ferroviaire français qui<br />

pourrait être conclu sous forme de " PPP ", la<br />

LGV Rhin-Rhône Equipements, les Régions et<br />

collectivités locales concernées* devraient<br />

financer 716 millions d’euros sur les 2,5 milliards<br />

d’euros - soit environ 29 % du total - du montant<br />

du projet.<br />

Ce premier succès constitue une étape essentielle,<br />

mais qui ne doit pas faire oublier qu'il<br />

reste beaucoup à faire. Si l'on considère à la fois<br />

l'état des finances publiques et les ambitions<br />

affichées pour des projets ferroviaires français,<br />

que ce soit en PPP ou en montage concession /<br />

DSP (Nîmes-Montpellier, CDG Express, Lyon-<br />

Turin, LGV Aquitaine…), on peut imaginer<br />

l'ampleur des besoins de financement pour les<br />

dix années à venir.<br />

Un autre enjeu majeur est celui<br />

de la régénération du réseau<br />

Le rapport RFF-SNCF du 29 mars 2006, élaboré<br />

à la demande du ministre des Transports<br />

dans le droit fil du rapport " Rivier " de septembre<br />

2005 est des plus significatifs.<br />

Appareil de voie sur support béton<br />

On peut rappeler que ce dernier, qui préconise<br />

un fort accroissement sur notre réseau national<br />

des investissements de mise à niveau (+ 500 à<br />

+ 800 millions d’euros par an) entre 2006 et<br />

2025, avait tout particulièrement souligné la<br />

situation extrêmement préoccupante des lignes<br />

transverses (UIC groupe 5 à 6) et régionales<br />

(UIC groupe 7 à 9), autrement dit, des lignes<br />

TER.<br />

En l'occurrence, les problèmes de vieillissement<br />

des lignes interrégionales et régionales, associés<br />

à des ralentissements croissants, mais aussi des<br />

risques d'accidents graves (à noter deux déraillements<br />

récents : le premier à Saint-Amand-Monrond,<br />

le second entre Neussargues et<br />

Saint-Flour) se généralisent et sont des plus<br />

inquiétants.<br />

De fait, plus de 1000km de voie sont dans un<br />

état de réel délabrement, que ce soit en Bretagne<br />

(Rennes-Brest, Brest-Lorient), en Midi-<br />

Pyrénées (Toulouse-Carcassone, Béziers-Neussargues)<br />

ou dans le Centre (Bourges-<br />

Montluçon).<br />

Sur ces lignes, faire circuler des TER à 140 ou<br />

à 160km/h, voire parfois des TGV, devient, par<br />

endroits, impossible, ce qui signifie que les ralentissements<br />

ne font que s'y multiplier pour éviter<br />

au maximum les risques d'accidents.<br />

On peut penser que, via RFF sur fonds propres,<br />

et via l'AFITF, l'Etat pourra mobiliser de 40 à<br />

50 % des financements publics nationaux ; resteront<br />

probablement à trouver les 50 à 60 %<br />

manquants…<br />

C'est bien là que se joue le pari fait par les pouvoirs<br />

publics de réaliser des montages soit en<br />

PPP, rebaptisés " contrats de partenariats ",<br />

soit en concession/DSP. Il s'agit, en effet, d'attirer,<br />

grâce à ces nouveaux dispositifs des capitaux<br />

privés (banques, marchés financiers,<br />

constructeurs…), dans le premier cas, en leur


FERROVIAIRE<br />

Cela a donc conduit le ministre des Transports<br />

à commanditer à RFF et à la SNCF un rapport<br />

interne permettant de dégager des solutions<br />

pour remédier à la situation actuelle, rapport<br />

qui a conduit à l'annonce, fin mai 2006, d'un<br />

" Plan de renouvellement du réseau ferré national<br />

".<br />

On ne peut que saluer le volontarisme qu'il traduit<br />

ainsi que les solutions proposées.<br />

On ne pourra toutefois que s'interroger sur l'effort<br />

de montée - spectaculaire - en puissance des<br />

investissements de régénération annoncés entre<br />

2008 et 2010.<br />

Le scénario retenu implique une hausse cumulée<br />

de 1,5 million d’euros sur 3 ans des investissements<br />

concernés par rapport à l'année 2005, ce<br />

qui permettrait dès lors d'investir au niveau du<br />

scénario de modernisation de notre réseau ferroviaire<br />

tel que proposé par le Rapport " Rivier "<br />

(1,2 million d’euros par an d'investissements de<br />

régénération).<br />

Toutefois, on ne pourra que rappeler, à la lecture<br />

du Plan gouvernemental, qu' "une discussion<br />

va également être ouverte avec les Régions<br />

afin d'examiner la possibilité d'inscrire certaines<br />

opérations dans les prochains contrats<br />

de projet… "<br />

On pourrait également évoquer le problème du<br />

financement des projets d'infrastructures ferroviaires<br />

à caractère urbain et périurbain,<br />

notamment les tangentielles programmées en<br />

Ile-de-France.<br />

La modestie du taux d'exécution du CPER Ilede-France<br />

(à peine 50%) à six mois de son<br />

échéance montre bien la problématique du<br />

financement de ces infrastructures.<br />

Des projets, mais peu de<br />

financements<br />

Les projets ne manquent pas, mais, au-delà des<br />

retards importants dus à des facteurs d'ordre<br />

technique ou administratif, c'est aussi au bout<br />

du compte l'argent de l'Etat qui manque.<br />

LGV futures, augmentation de l'effort de<br />

régénération du réseau ferré national, financement<br />

d'infrastructures destinées aux TCSP en<br />

Ile-de-France ou hors Ile-de-France, cette<br />

énumération n'est certes pas exhaustive (Quid<br />

des TER ? Quid de l'avenir des liaisons interrégionales<br />

?). Elle représente néanmoins une liste<br />

VAX en voie neuve LN5<br />

de dossiers d'une importance majeure pour<br />

l'avenir du ferroviaire en France, dossiers dont<br />

le traitement requiert des décisions urgentes sur<br />

lesquelles les Régions peuvent difficilement ne<br />

pas être consultées.<br />

“ Le ferroviaire de demain ne pourra se construire<br />

et se développer qu'avec une implication encore accrue<br />

des Régions et des collectivités locales, plus que jamais<br />

trait d'union entre les acteurs publics nationaux<br />

et les investisseurs privés. ”<br />

Nul ne saurait oublier que celles-ci ont déjà<br />

effectué des efforts considérables depuis dix ans<br />

dans le domaine du financement des investissements<br />

ferroviaires. Ceci vaut à la fois pour les<br />

matériels roulants TER (1 million d’euros par<br />

an investi via des subventions à la SNCF) ou<br />

pour les infrastructures CPER 2000-2006 (plus<br />

d'1 milliard d’euros pour la période).<br />

Dans un contexte budgétaire des plus difficiles<br />

au niveau de l'Etat, les Régions deviennent<br />

aujourd'hui des décideurs clés non seulement<br />

politiques, mais aussi économiques et financiers…<br />

pour les choix ferroviaires français.<br />

Cette réalité se précise au moment même où les<br />

évolutions juridiques, institutionnelles, ou réglementaires<br />

en cours, que ce soit au plan européen<br />

ou national, vont susciter de réelles opportunités<br />

pour investir, avec corrélativement un<br />

redéploiement des rôles et aussi l'émergence de<br />

nouveaux acteurs. D'ores et déjà une chose est<br />

certaine, le ferroviaire de demain ne pourra se<br />

construire et se développer qu'avec une implication<br />

encore accrue des Régions et des collectivités<br />

locales, plus que jamais trait d'union<br />

* Les Régions Alsace, Bourgogne, Franche-Comté, Rhône-Alpes, les départements du Bas-Rhin<br />

et du Haut-Rhin, la Communauté urbaine de Strasbourg, la Ville de Colmar et l’Agglomération<br />

de Mulhouse<br />

entre les acteurs publics nationaux et les investisseurs<br />

privés (industriels, ingénierie, opérateurs<br />

d'infrastructures ou de travaux,<br />

banques…). Gageons que majoritairement<br />

celles-ci profitent du nouveau contexte ferroviaire<br />

pour contribuer à faire du réseau français<br />

de demain, au-delà de la seule grande vitesse,<br />

un réseau d'excellence dans tous les domaines.<br />

Or, même si, à des degrés divers, l'ensemble des<br />

Régions sont concernées par les problématiques<br />

précitées, elles ne sont pas pour autant prêtes<br />

à financer de façon unilatérale et systématique<br />

les besoins exprimés, cela pour plusieurs raisons.<br />

La raréfaction des ressources budgétaires n'est<br />

certes pas la moindre d'entre elles, mais sans<br />

doute peut-on s'attendre à ce que les Régions se<br />

tournent vers l'Etat. Instruites par l'expérience<br />

des derniers CPER, les Régions devraient chercher<br />

à s'assurer que l'Etat apportera dans la corbeille<br />

des contrats de projets des crédits<br />

supplémentaires et des engagements forts.<br />

Sans doute conviendra t-il également de se tourner<br />

vers l'Europe. La contribution européenne<br />

aux financements des RTE-T en Europe en<br />

général, en France en particulier, reste très en<br />

deçà des ambitions affichées, avec un budget<br />

final égal au tiers de celui annoncé (7,2 millions<br />

d’euros entre 2007 et 2013 contre 20,6 millions<br />

d’euros initialement).<br />

En conclusion, les défis sont à la hauteur des<br />

perspectives pour les infrastructures ferroviaires<br />

françaises. Ceci vaut non seulement pour l'Etat,<br />

mais aussi pour les Régions de plus en plus<br />

concernées.<br />

Reste à savoir dans quelles conditions et à quel<br />

niveau, l'Etat pourra solliciter ces dernières afin<br />

d'assurer le développement d'un réseau ferroviaire<br />

moderne et sûr.<br />

”<br />

13<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


TRANSPORT<br />

ALSACE<br />

Adrien Zeller<br />

Président du Conseil Régional d'Alsace<br />

" Notre action publique s'inscrit dorénavant entièrement dans cette stratégie<br />

européenne, qu'il s'agisse de <strong>transport</strong>, plus particulièrement des TGV,<br />

de développement économique ou de développement universitaire. "<br />

14<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

Régions Magazine - Au mois de mars,<br />

vous avez approuvé le protocole d'intentions<br />

préalable à la réalisation et au<br />

financement de la première phase de la<br />

branche Est de la ligne à grande vitesse<br />

Rhin-Rhône qui mettra Strasbourg à seulement<br />

trois heures de Lyon d'ici 2011<br />

(contre cinq aujourd'hui). Cet accord a<br />

nécessité des négociations " difficiles<br />

et serrées ". Quel rôle a joué la Région<br />

Alsace dans la négociation ?<br />

Adrien Zeller - La discussion qui a<br />

abouti au protocole d'intentions<br />

remonte à de nombreuses années. Elle<br />

est passée par des étapes très diverses<br />

dont le financement des études APD<br />

qui ont progressivement permis<br />

d'aboutir à une communauté de pensée<br />

des trois Régions (Bourgogne,<br />

Franche-Comté, Alsace), et puis des<br />

quatre avec Rhône-Alpes, à la fin, et<br />

des départements et des villes<br />

concernées. La Région Alsace, qui<br />

pour la deuxième fois, doit participer<br />

à un projet qui se trouve entièrement<br />

en dehors de son territoire, a joué un<br />

rôle moteur dans cette affaire. A l'inverse des<br />

régions qui ont bénéficié des lignes TGV entièrement<br />

financées par l'Etat et la SNCF, la<br />

Région Alsace a appris dès la fin des années 90,<br />

avec le financement de la première phase du<br />

TGV Est Européen, à intégrer les avantages<br />

économiques d'une telle infrastructure et non<br />

plus seulement la stricte territorialité des travaux<br />

concernés. Forte de cette expérience, la<br />

Région Alsace a joué un rôle de pionnier dans<br />

ce nouveau type de négociation nationale et<br />

interrégionale.<br />

R.M - Vous avez obtenu en avril l'engagement de<br />

la Caisse des dépôts sur un prêt de 103 millions<br />

d'euros correspondant à votre participation financière<br />

dans ce projet. Comment s'est passée la<br />

négociation ?<br />

© Parent / Région Alsace<br />

A. Z. - Face à l'effort considérable qu'ont du<br />

accepter les collectivités locales, en particulier<br />

les Régions concernées, l'Etat a demandé à la<br />

Caisse des Dépôts et Consignations de leur<br />

consentir des prêts spéciaux à taux bonifié pour<br />

le financement des grandes infrastructures, sensiblement<br />

plus intéressants que les taux du marché<br />

bancaire. C'est sur ces bases que la Région<br />

Alsace a conclu un emprunt avec la Caisse des<br />

Dépôts et Consignations.<br />

R. M. - Avec ce projet, un axe fort européen Francfort<br />

- Lyon - Marseille traversant et desservant l'Alsace<br />

du Nord au Sud est en train de se créer<br />

situant Strasbourg au carrefour des lignes à<br />

grande vitesse européennes. Monsieur le Président,<br />

l'Alsace est véritablement au cœur de l'Europe.<br />

Nous rappelons ici que vous êtes également<br />

la seule région française à expérimenter<br />

la gestion des fonds structurels<br />

européens…<br />

A. Z. - L'Alsace a historiquement une<br />

place particulière en Europe et en<br />

France. Avec demain ces deux lignes du<br />

TGV Est Européen et du TGV Rhin-<br />

Rhône, l'Alsace et particulièrement<br />

Strasbourg, renforceront leur position<br />

de carrefour des axes Paris-Munich et<br />

Lyon-Francfort. Dans un contexte économique<br />

aujourd'hui difficile, la stratégie<br />

mise au point par les dirigeants<br />

européens à Lisbonne et à Göteborg<br />

tournée vers l'innovation et le savoir<br />

sera particulièrement suivie en Alsace.<br />

Notre action publique s'inscrit dorénavant<br />

entièrement dans cette stratégie<br />

européenne, qu'il s'agisse de <strong>transport</strong>,<br />

plus particulièrement des TGV, de développement<br />

économique ou de développement<br />

universitaire. A ce titre, la<br />

poursuite de l'expérimentation de la gestion<br />

par la Région Alsace des fonds<br />

européens consacrés à l'objectif compétitivité<br />

et emploi permettra d'affirmer<br />

et de traduire ces grands objectifs. A titre plus<br />

anecdotique, mais également pour souligner<br />

notre attachement à l'Europe, je voudrais signaler<br />

que dès le 9 mai, nous avons basculé toutes<br />

nos adresses électroniques de .fr en .eu.<br />

R.M. - Comment voyez-vous l'évolution des<br />

Régions françaises en Europe ?<br />

A. Z. - La tradition centralisatrice de la France<br />

laisse notre pays dans une situation encore assez<br />

différente de la plupart des pays de l'Europe.<br />

Dans des grands pays comme l'Allemagne, l'Italie<br />

ou l'Espagne, les Régions ou leurs équivalents<br />

ont des responsabilités et rôles qui vont<br />

bien au-delà de ce qui est confié aux Régions<br />

françaises. Le choix de l'Etat français de conserver<br />

la gestion de la plupart des fonds européens,


FERROVIAIRE<br />

plutôt que de le confier aux Régions, en est une<br />

illustration parmi d'autres. Or, et nous en apportons<br />

tous les jours la preuve en Alsace, c'est très<br />

souvent en confiant davantage de pouvoirs aux<br />

Régions en expérimentant, que la France<br />

pourra réussir ses réformes, valoriser ses potentialités,<br />

maîtriser les mutations, bref dépasser<br />

ses difficultés économiques et structurelles.<br />

R.M. - L'Alsace est décidément une région à part.<br />

Comment analysez-vous le fait que vous soyez le<br />

seul Président de Région UMP à avoir été réélu en<br />

2004 ? Par ailleurs, vous ne cumulez pas de mandats…<br />

A. Z. - A titre personnel, j'ai fait le choix de me<br />

consacrer à 100% à mon rôle de Président du<br />

Conseil Régional d'Alsace. Par ailleurs, je privilégie<br />

avec mon équipe le travail de fonds, dans<br />

un esprit d'ouverture, de pragmatisme, de<br />

proximité, d'initiatives et d'écoute mutuelle :<br />

c'est à mon avis la seule manière de faire progresser<br />

un territoire comme l'Alsace, à forte<br />

identité, à la fois dynamique par sa démographie,<br />

riche de son histoire et néanmoins extrêmement<br />

sensible aux effets de la mondialisation.<br />

Tout ça mis bout à bout, vous avez peut-être<br />

la clé du résultat singulier des élections régionales<br />

de 2004 en Alsace.<br />

Adrien Zeller et Francis Mayer, Directeur Général de la Caisse des Dépôts. Avec la Caisse des Dépôts,<br />

la Région Alsace obtient des prêts spéciaux à taux bonifiés plus intéressants que ceux du marché<br />

R.M. - Dans ce contexte, quel rôle jouez-vous à<br />

l'ARF ?<br />

A. Z. - Evidemment, la plupart de mes collègues<br />

sont dans une posture d'opposition par rapport<br />

au gouvernement. Cela n'empêche pas, me<br />

semble-t-il, un travail de fond sur l'avenir de nos<br />

Régions et sur les problèmes que nous devons<br />

surmonter, travail auquel je n'hésite pas à m'associer<br />

dans un esprit constructif.<br />

Le Projet du Tram-Train Mulhouse - Vallée de la Thur :<br />

premier Tram-Train en France<br />

L'objectif est de créer une desserte directe,<br />

cadencée, avec une amplitude de service élargie,<br />

entre l'hyper-centre de Mulhouse et ses périphéries<br />

éloignées, grâce à l'interconnexion des<br />

réseaux urbain et ferroviaire.<br />

1e phase : entre Mulhouse et Thann dès 2010<br />

avec 1 tram-train cadencé toutes les 20 minutes.<br />

12 rames circuleront sur ce tronçon de 20 km,<br />

desservant 18 arrêts. Cette phase proposera également<br />

une desserte TER de la haute vallée renforcée<br />

avec 27 allers-retours par jour. Le service<br />

sera cadencé avec deux trains par heure en<br />

journée. Le coût global est estimé à 77 millions<br />

d’euros pour l'infrastructure et 54 millions d’eu-<br />

ros pour le matériel roulant, cofinancé par<br />

l'Etat, la Région, le SITRAM, le Conseil général<br />

du Haut-Rhin, Réseau Ferré de France et la<br />

SNCF.<br />

Du succès de cette 1e phase dépendra le calendrier<br />

de l'engagement de la 2 e phase.<br />

15<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

Le nouvel autorail dans la campagne alsacienne<br />

La bonne marche du TER<br />

Alsace (données 2005)<br />

Les projets TER en liaison<br />

avec le TGV Rhin-Rhône<br />

Près de 1,5 million de voyages sont effectués<br />

en TER Alsace chaque mois<br />

Nombre de voyageurs par km en 2005 : 590<br />

millions<br />

Progression du trafic (exprimé en voyageurs<br />

par km) en 2005 : +6,5 %<br />

Les recettes ont progressé en 2005 de 8,4%.<br />

Accélération forte de la progression du trafic<br />

pour le 4e trimestre 2005 et le 1er trimestre<br />

2006: +10% environ sur 1 an et<br />

+13% sur les recettes<br />

Ce sont les voyages occasionnels qui progressent<br />

le plus<br />

- Ouverture de la ligne Mulhouse-Freiburg<br />

- Amélioration des liaisons TER Colmar-<br />

Mulhouse<br />

- Réorganisation et restructuration de<br />

l'offre TER Mulhouse-Belfort<br />

- Arrivée du Tram-Train à Mulhouse 1 an<br />

avant le TGV<br />

© Hédoin / Région Alsace


TRANSPORT<br />

ARCADIS<br />

Pierre-Louis Rochet<br />

Directeur Ferroviaire du Groupe Arcadis<br />

" Nous devons redresser l'état du réseau<br />

ferroviaire avant de développer le trafic. "<br />

16<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

Régions Magazine - Quel est exactement le métier<br />

d'Arcadis concernant le <strong>transport</strong> ferroviaire ?<br />

Pierre-Louis Rochet - Arcadis est un groupe<br />

d'ingénierie international fort de plus de 10 000<br />

personnes spécialisées sur les infrastructures<br />

mais aussi l'environnement (dépollution) et les<br />

bâtiments.<br />

Concernant le <strong>transport</strong> ferroviaire, nous avons<br />

l'essentiel de nos compétences aux Pays-Bas<br />

puisque Arcadis a fait l'acquisition d'une partie<br />

de l'ingénierie des chemins de fer hollandais, privatisée<br />

il y a quelques années. Nous couvrons<br />

ainsi l'ensemble de la problématique ferroviaire<br />

(infrastructure / système / exploitation).<br />

En France, nous avons une forte histoire dans<br />

les infrastructures de <strong>transport</strong> depuis 40 ans,<br />

y compris dans le ferroviaire, puisque Arcadis<br />

a travaillé dans les années 70 sur la rénovation<br />

des tunnels de la SNCF et depuis les années 80<br />

sur toutes les constructions de lignes à grande<br />

vitesse ferroviaire (tunnels, géotechnique et<br />

ouvrages d'art). Nous cherchons ainsi à couvrir<br />

l'ensemble des besoins de Réseau Ferré de<br />

France, en travaillant à la fois sur l'infrastructure<br />

mais aussi sur tout ce qu'on appelle la<br />

superstructure ou l'équipement, c'est-à-dire la<br />

signalisation, l’alimentation électrique, les télécommunications<br />

et la préparation à l'exploitation.<br />

R.M. - Sur quels grands chantiers travaillez-vous<br />

actuellement ?<br />

P-L. R. - L'essentiel de notre activité ferroviaire<br />

aujourd'hui se passe aux Pays-Bas mais mon<br />

rôle est également de développer l'activité dans<br />

quatre autres pays : la France, l'Angleterre (en<br />

raison d'importants besoins de modernisation<br />

des lignes existantes), la Pologne (un des plus<br />

importants réseaux d'Europe), la Chine<br />

(12 000 km de lignes à grande vitesse voyageurs<br />

en projet).<br />

En France, nous avons travaillé sur la ligne à<br />

grande vitesse TGV Est entre Paris et la Lorraine<br />

et sur le lien fixe Lyon - Turin Ferroviaire<br />

(LTF). Actuellement, nous sommes impliqués<br />

dans la construction du tunnel ferroviaire pour<br />

la concession entre Perpignan et Figueras. Nous<br />

venons également de terminer un avant projet<br />

sommaire de la ligne à grande vitesse future<br />

Rhin - Rhône Ouest, en particulier la traversée<br />

de Dijon, un des cas les plus compliqués à ce jour<br />

en matière de ligne à grande vitesse avec une<br />

traversée de ville et un mixe TGV, TER, trains<br />

de marchandises. Nous terminons aussi une<br />

étude préliminaire dans le nord de Paris sur une<br />

liaison entre le RER ligne B et le RER ligne D.<br />

Nous faisons actuellement plusieurs études pour<br />

le compte de RFF sur le projet LRNVS (Liaison<br />

Rapide Normandie Val de Seine) pour des<br />

trains plus rapides entre Rouen et la région parisienne<br />

et une augmentation de la capacité avec<br />

un mélange de trains grande ligne et suburbains<br />

et sur le projet POLT (Paris - Orléans - Limoges<br />

- Toulouse) pour son amélioration.<br />

Enfin, nous sommes impliqués dans des projets<br />

de <strong>transport</strong> urbain comme la ligne 4 du métro<br />

de Lyon, les tramways de Melun-Sénart, Vélizy-<br />

Villacoublay, Saint-Etienne, des Maréchaux<br />

Est, les projets de tram-train de Mulhouse, de<br />

la Réunion.<br />

“ L'intermodalité entre<br />

les différents modes de<br />

<strong>transport</strong> est bien<br />

développée aux Pays-Bas.<br />

Elle fait donc partie<br />

du savoir-faire d'Arcadis. ”<br />

R.M. - Quel est votre constat de la situation des<br />

infrastructures de <strong>transport</strong>s publics en France ?<br />

P-L. R. - Malheureusement, la France ne<br />

consacre plus suffisamment d'investissements<br />

pour les infrastructures de <strong>transport</strong> public.<br />

Quand on voit les ratios d’investissements, comparés<br />

à ceux de nos voisins allemands, anglais,<br />

italiens ou espagnols, nous sommes très nettement<br />

en dessous. Avec le TGV, nous étions les<br />

pionniers en matière de grande vitesse. Or,<br />

aujourd'hui, nous prenons du retard. L'Espagne<br />

aura bientôt un réseau à grande vitesse plus<br />

important que le nôtre. Nous risquons donc de<br />

pénaliser la possibilité que nous avons d'offrir<br />

au coeur de l'Europe des liaisons de <strong>transport</strong><br />

à grande vitesse avec des temps de trajet intéressants.<br />

Actuellement, le fait d'introduire des processus<br />

PPP pour les prochaines réalisations a l'effet<br />

immédiat de retarder le démarrage des<br />

projets (par exemple le contournement Nîmes-<br />

Montpellier). Pour nous ingénierie, finalement,<br />

alors qu'il y a quelques années, RFF nous disait<br />

qu'il aurait d'importants besoins d'ingénierie<br />

extérieurs, cette année, nous avons beaucoup<br />

moins d'activité que prévu.<br />

Mais, plus grave, nous risquons de vivre<br />

" le syndrome anglais ", c'est-à-dire une forte<br />

dégradation de notre réseau avec un développement<br />

concomitant du trafic. Aujourd'hui, la<br />

situation devient dramatique sur certaines<br />

lignes, avec des ralentissements et des risques<br />

de déraillement. Il est temps de redresser la<br />

situation car plus on attend, plus l'investissement<br />

à faire sera important. Or, il y a des<br />

limites sur des lignes en exploitation : on ne peut<br />

pas investir des montants trop élevés par<br />

manque de moyens de management et par<br />

risque de péjoration de l'exploitation existante.<br />

On peut heureusement espérer que le plan gouvernemental<br />

annoncé récemment, en accord<br />

avec RFF et la SNCF, permettra de pallier ce<br />

risque annoncé.<br />

Egalement, au niveau européen, nous avons<br />

besoin de corridors complètement équipés uniquement<br />

en ETCS (système de contrôle commande<br />

interopérable européen), afin d'éviter les<br />

surcoûts et d'être compétitifs face au <strong>transport</strong><br />

routier. Mais, c'est compliqué, car il faut mettre<br />

un équipement au sol (le gestionnaire d'infrastructure)<br />

et à bord des trains (les opérateurs)<br />

et les retours sur investissement ne sont pas les<br />

mêmes.<br />

Enfin, il y a, en attente de financement et de<br />

réalisation, des projets intéressants de tramtrain<br />

dans certaines villes de provinces, ce qui<br />

permettrait d'éviter les ruptures de charge entre<br />

les trains de banlieue ou régionaux et les <strong>transport</strong>s<br />

urbains et de réduire ainsi le trafic routier.<br />

ARCADIS ESG<br />

- 10 200 personnes<br />

- 4 500 personnes aux USA, Brésil, Chili<br />

- 5 700 personnes en Europe, dont 600/700<br />

actifs dans le domaine ferroviaire (dont<br />

plus de 500 aux Pays-Bas et environ 100 en<br />

France)<br />

18, Rue Troyon<br />

92316 Sèvres Cedex<br />

Tel. +33 146237777<br />

Fax +33 146237780<br />

direction@arcadis-fr.com


FERROVIAIRE<br />

ALSTOM<br />

Pascale Grasset<br />

Vice-présidente Marketing et Commercial d'ALSTOM Transport France<br />

" En 25 ans d'exploitation, ALSTOM Transport a cumulé<br />

plus d'un milliard de kilomètres en très grande vitesse. "<br />

Régions Magazine - Le TGV Est Européen est le plus<br />

récent TGV d'ALSTOM. Vous présentez le 6 juillet<br />

prochain la première rame de série. Quelles sont<br />

ses caractéristiques ?<br />

Pascale Grasset - Le TGV Est Européen sera<br />

mis en service en juin 2007. L'actualité pour<br />

ALSTOM Transport, c'est effectivement la sortie<br />

de nos chaînes de production de la première<br />

rame de série. Elle sera présentée à la presse le<br />

6 juillet dans notre usine de Belfort. C'est la première<br />

de série d'un contrat signé en janvier 2003<br />

comportant 38 motrices qui seront accouplées<br />

à 19 tronçons TGV déjà existants en cours de<br />

réhabilitation par la SNCF. La dernière livraison<br />

aura lieu à la fin 2007. La série aura donc<br />

démarré 18 mois après la rame de pré-série, ce<br />

qui est un record.<br />

Les avantages pour la SNCF sont nombreux,<br />

notamment la mise en place de systèmes de<br />

récupération d'énergie au freinage qui contribueront<br />

à réduire la consommation d'énergie sur<br />

la ligne. On peut citer également la fonction<br />

d'interopérabilité grâce à l'ERTMS niveau 2.<br />

Enfin, la conception de ces rames contribuera à<br />

réduire les coûts de maintenance.<br />

L'avantage pour le voyageur est principalement<br />

lié à la vitesse commerciale - 320 km/h - en toute<br />

sécurité et dans le plus grand confort.<br />

R.M. - Le TGV Est vient donc confirmer 25 ans de<br />

succès commercial d'ALSTOM dans la très grande<br />

vitesse ?<br />

P. G. - Oui, en effet et nous avons fait du chemin<br />

depuis le premier prototype lancé avec la<br />

SNCF en 1972 ! Il y a eu la mise en service du<br />

TGV sur la ligne Paris - Lyon en 1981, celle du<br />

TGV Méditerranée en 2001 et aujourd'hui l'arrivée<br />

du TGV Est.<br />

ALSTOM est le leader mondial dans ce<br />

domaine, avec 80% des rames à très grande<br />

vitesse en Europe. Notre parc total s'élève à 550<br />

rames. Et nos trains sont les seuls à circuler à<br />

une vitesse commerciale de 300 km/h.<br />

C'est également la seule technologie à très<br />

grande vitesse sur rail qui a été exportée, dès<br />

1992, avec l'AVE sur Madrid - Séville, puis avec<br />

l'Eurostar Paris - Londres en 1994, le Thalys en<br />

1996 sur Paris - Bruxelles et, enfin, la très<br />

grande vitesse Corée en 2004. Neuf pays bénéficient<br />

de la très grande vitesse d’ALSTOM :<br />

France, Allemagne, Belgique, Espagne, Grande-<br />

Bretagne, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse et<br />

Corée du Sud. En 25 ans d'exploitation, nous<br />

avons cumulé plus d'un milliard de kilomètres !<br />

R.M. - Quelle est la conception de la très grande<br />

vitesse de demain chez ALSTOM ?<br />

P. G. - Nous avons une technologie d'avance<br />

pour préparer le monde de la très grande vitesse<br />

dans le futur. Nous nous sommes déjà projetés<br />

dans la quatrième génération de la très grande<br />

vitesse avec l'AGV, " ALSTOM Grande Vitesse "<br />

ou " Automotrice à Grande Vitesse " qui roulera<br />

à 350 km/h. Cette solution pourra également<br />

répondre aux besoins de " TER-GV " exprimés<br />

par de nombreuses Régions. La grande différence,<br />

par rapport au train que l'on connaît<br />

aujourd'hui, est que, au lieu d'avoir une motrice<br />

à chaque extrémité et des remorques entre<br />

chaque motrice, la motorisation sera répartie<br />

sur toute la longueur du train ; ce qui se traduira,<br />

de façon très concrète pour le voyageur,<br />

par des voitures d'extrémité qui seront désormais<br />

entièrement utilisables. Nous aurons donc<br />

un train à un seul niveau mais avec une capacité<br />

de places améliorée, grâce à l'utilisation de<br />

toute la longueur de la rame.<br />

Nous avons lancé le développement de cet AGV<br />

sur nos fonds propres. C'est un programme de<br />

Recherche & Développement qui implique plusieurs<br />

Centres d’excellence en France, dont la<br />

Rochelle pour l’intégration : c’est sur ce site que<br />

la chaîne de fabrication est en cours d'installation.<br />

La mise en service est prévue pour 2009.<br />

Ligne Mattstetten - Rothrist en Suisse<br />

Cabine de conduite avec 2 écrans ERTMS<br />

17<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

ATLAS : La solution ERTMS d’ALSTOM Transport<br />

ATLAS est la solution de signalisation<br />

conçue par ALSTOM pour répondre au nouveau<br />

système européen d'interopérabilité ferroviaire,<br />

ERTMS qui vise à standardiser les<br />

23 systèmes de signalisation différents existants<br />

aujourd'hui en Europe pour créer un<br />

système unique. Fort de son rôle moteur<br />

depuis 10 ans en la matière, ALSTOM est<br />

aujourd'hui le seul constructeur du marché<br />

capable de proposer à ses clients une gamme<br />

complète de solutions ERTMS totalement<br />

opérationnelles. 20 projets sont aujourd'hui<br />

en cours dans 10 pays différents.


TRANSPORT<br />

ILE-DE-FRANCE<br />

Serge Méry<br />

Vice-président en charge des Transports et de la Circulation<br />

à la Région Ile-de-France<br />

Premier Vice-président du Syndicat des Transports d'Ile-de-France (STIF)<br />

" Il nous faut mettre en place une grande politique des <strong>transport</strong>s<br />

pour l'Ile-de-France et modifier en profondeur les <strong>transport</strong>s en commun<br />

pour les dix ou quinze années à venir. "<br />

18<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

Régions Magazine - Il aura fallu attendre<br />

huit mois avant de voir la Région Ile-de-<br />

France désigner enfin ses représentants au<br />

conseil d'administration du STIF et prendre<br />

ainsi en mains les commandes des <strong>transport</strong>s<br />

franciliens… Avez-vous finalement<br />

obtenu ce que vous demandiez (cf. Régions<br />

Magazine n°72 - 2e trimestre 2005) ?<br />

Serge Méry - Nous sommes toujours,<br />

avec le Président Jean-Paul Huchon, en<br />

négociation avec l'Etat sur le montant de<br />

la compensation financière. Il n'y a pas<br />

eu malheureusement d'évolutions depuis<br />

la dernière Commission consultative d'évaluation<br />

des charges le 6 octobre dernier.<br />

En formation plénière, cette commission<br />

réunit 11 représentants d'Etat et 11 élus<br />

(communes, intercommunalités, départements<br />

et région). Globalement, nous<br />

étions sortis de cette séance avec la certitude<br />

que la méthode que nous avions<br />

adoptée était bien la bonne : écouter, dialoguer,<br />

convaincre. Après un long processus, le<br />

dossier avait progressé sur les trois volets des<br />

demandes de la Région, à savoir la base de compensation<br />

financière du transfert, les charges de<br />

retraite de la RATP et enfin le matériel roulant.<br />

C'est d'ailleurs sur ces bases que la Région avait<br />

décidé de désigner ses représentants au conseil<br />

d'administration et Jean-Paul Huchon de le présider.<br />

Le premier conseil du STIF s'est tenu le 15 mars<br />

dernier. Nous avons voté très vite notre budget<br />

et mis en place des premières mesures. Quelle ne<br />

fut pas notre surprise lorsqu'à la CCEC du 14<br />

juin dernier, nous nous sommes rendus compte<br />

que le compte n'y était pas !!!! Nous avions en<br />

tête un accord, répété maintes fois par les<br />

acteurs concernés, d'une compensation complémentaire<br />

de plus de 40 millions d'euros par<br />

an. Nous étions alors dans une négociation globale<br />

d'un " donnant / donnant juste et équilibré<br />

". Or, force est de constater le non respect<br />

des engagements pris lors de la séance du 6<br />

octobre concernant le matériel roulant SNCF.<br />

Ce point est un des points durs de la discussion<br />

que nous menons avec l'Etat. En effet, c'est malheureusement<br />

le fruit d'un état préoccupant du<br />

matériel qui circule en Ile-de-France. Et je<br />

considère que c'est de notre devoir que de faire<br />

entendre raison au gouvernement sur ce point.<br />

Nous avions obtenu que l'Etat, en sa qualité<br />

d'actionnaire unique de l'entreprise SNCF, exige<br />

du <strong>transport</strong>eur que la totalité de la dotation<br />

aux amortissements, aujourd'hui de 140 millions<br />

d'euros par an, soit entièrement consacrée<br />

par l'entreprise en Ile-de-France au renouvellement<br />

du matériel roulant ; ce qui malheureusement<br />

n'était pas le cas jusqu'à ce jour. A<br />

l'échelle d'une décennie, cela signifie que l'Etat,<br />

au titre de la SNCF, s'engage à hauteur<br />

de 1 400 millions d'euros pour rénover<br />

le matériel roulant. A cela il faut ajouter<br />

une enveloppe de l'ordre de 400 millions<br />

d'euros sur dix années pour<br />

permettre d'acheter un nouveau matériel<br />

SNCF ; ce qui ne correspond même<br />

pas à ce qui a été justement attribué<br />

aux autres Régions dans le cadre de la<br />

loi SRU.<br />

Là encore, l'Etat a fini par reconnaître<br />

la légitimité des demandes exprimées<br />

par la Région, légitimité dont nous<br />

avons, pour notre part, toujours eu la<br />

certitude puisqu'elle s'appuie sur la<br />

réalité des besoins des Franciliens. Or,<br />

à ce jour, ni la Région ni le STIF n'ont<br />

pu obtenir confirmation de la part de<br />

l'Etat d'une mise en œuvre de ces principes<br />

et aucune garantie n'a été<br />

apportée quant au montant versé par<br />

la SNCF au titre de ce programme de<br />

renouvellement du matériel roulant.<br />

R. M. - Quelles sont les prochaines grandes priorités<br />

du STIF dont le budget pour 2006 s'élève à<br />

3 924 millions d'euros ? Le Syndicat a-t-il les<br />

moyens de ses ambitions ?<br />

S. M. - Le nouveau Conseil d'administration du<br />

STIF a voté son premier budget le 29 mars 2006.<br />

Ce budget est marqué par une augmentation<br />

historique des dépenses consacrées aux mesures<br />

nouvelles. Dès le mois d'avril, et cela au rythme<br />

d'un conseil par mois, nous avons été amenés à<br />

voter sur tous les domaines : offres, tarifications,<br />

qualité de service…<br />

Avant l'été, nous devrons également demander<br />

à la SNCF d'engager le marché de la NAT.<br />

Vous le voyez, nous n'avons pas chômé … Nous<br />

devons, en quelque sorte, rattraper le temps que<br />

l'Etat nous a fait perdre.


FERROVIAIRE<br />

Ce budget consacre donc un effort exceptionnel<br />

au renforcement de l'offre de <strong>transport</strong> en<br />

Ile-de-France, puisque, dès 2006, le STIF y<br />

consacrera 74 millions d'euros supplémentaires.<br />

Ainsi, le montant de l'offre nouvelle s'élèvera à<br />

plus de 200 millions d'euros par an, notamment<br />

en développant une offre bus supplémentaire,<br />

et ce particulièrement en grande couronne. De<br />

manière générale, je souhaite que, désormais,<br />

50% des crédits du STIF réservés à l'offre le<br />

soient en direction des départements de la<br />

grande couronne. Ailleurs, Paris et petite couronne,<br />

il s'agit davantage d'augmenter les fréquences<br />

sur les lignes de bus existantes.<br />

Ensuite, il faut améliorer encore la qualité de<br />

service ; cela passe par l'augmentation des fréquences<br />

du Transilien notamment en flancs de<br />

pointe, l'ouverture du métro pendant une heure<br />

supplémentaire les soirs de week-end et le développement<br />

du réseau Noctilien qui connaît un<br />

véritable succès.<br />

Enfin, nous allons engager une vaste réforme du<br />

matériel roulant Transilien avec le choix, dans<br />

le " marché du siècle ", du train du futur. La<br />

décision sur ce dossier sera prise cet été. Nous<br />

allons également procéder à la mise en révision<br />

de tous les trains Z2N pour 600 millions d'euros.<br />

Cette modernisation du matériel est très<br />

attendue par les Franciliens.<br />

De plus, le Conseil d'administration du STIF du<br />

10 mai a voté la commande d'un nouveau matériel<br />

roulant pour les lignes Paris Est - Provins<br />

et Paris Est - Meaux - La Ferté-Milon. Cette<br />

commande porte sur 24 " autorails de grande<br />

capacité " qui remplaceront les vieilles locomotives<br />

diesel actuelles. Ces matériels, d'un coût<br />

total de 112,8 millions d'euros, pourraient être<br />

progressivement mis en service à partir de fin 2007.<br />

Outre son impact positif sur l'environnement<br />

(les anciennes locomotives fonctionnant aujourd'hui<br />

entièrement au diesel), ces nouveaux autorails<br />

amélioreront la fiabilité et la régularité des<br />

trains de manière très significative.<br />

Il est clair que chaque décision que nous prenons,<br />

chaque mesure que nous engageons se traduit<br />

très rapidement en dizaines, voire en<br />

centaines, de millions d'euros !<br />

Mais il nous faut mettre en place une grande<br />

politique des <strong>transport</strong>s pour l'Ile-de-France et<br />

modifier en profondeur les <strong>transport</strong>s en commun<br />

pour les dix ou quinze années à venir.<br />

Un mot également sur la tarification. Nous<br />

avons ouvert le chantier de la réforme tarifaire.<br />

Bien que la carte orange reste une bonne idée,<br />

un outil intéressant, une modalité enviée par<br />

bien des métropoles en France et même au-delà,<br />

notre modèle doit aussi évoluer. Evoluer, car<br />

l'agglomération francilienne a elle-même évolué,<br />

la logique concentrique n'ayant plus autant<br />

de sens que par le passé. Evoluer car la nature<br />

des déplacements a elle aussi considérablement<br />

changé. Ainsi, aujourd'hui, moins de 40% des<br />

déplacements journaliers sont le fait d'un tra-<br />

jet domicile-travail. Evoluer enfin car la diversité<br />

des publics et la paupérisation croissante<br />

d'une partie importante des Franciliens imposent<br />

une réforme du système tarifaire pour une<br />

plus grande solidarité dans les <strong>transport</strong>s<br />

publics.<br />

Mais, il faut avoir conscience qu'il s'agit d'un<br />

sujet complexe.Gardons toujours à l'esprit que<br />

s'attaquer à la tarification, c'est mettre en danger<br />

les fragiles équilibres des recettes des <strong>transport</strong>s<br />

en commun. Nous avons demandé une<br />

remise à plat du dispositif au STIF qui est l'au-<br />

“ Installés depuis<br />

deux mois, les élus<br />

du nouveau STIF<br />

entendent répondre à<br />

la demande<br />

récurrente des<br />

populations, des<br />

usagers et des élus<br />

afin d'assurer une<br />

meilleure qualité des<br />

<strong>transport</strong>s publics et<br />

un cadre de vie<br />

requalifié. ”<br />

torité compétente en la matière : la limitation<br />

du nombre de zones carte Orange, le ticket<br />

horaire c'est-à-dire l'équivalent d'une carte<br />

Orange valable pendant une heure trente, le<br />

dézonage de la carte Orange pour tous durant<br />

les week-end… Tous les Franciliens seront donc<br />

gagnants par cette grande réforme de la tarification.<br />

C'est un chantier long et complexe. Les enjeux<br />

financiers sont colossaux. Mais, pour les personnes<br />

les plus en difficultés, il n'est pas possible<br />

d'attendre les résultats de ce chantier. C'est<br />

pourquoi, j'ai présenté au Conseil régional le 30<br />

juin des mesures de tarification en faveur des<br />

AME, CMU… :<br />

- une réduction portée à 75% sur les prix des<br />

cartes Orange pour tous ces publics, soit plus<br />

d'un million de personnes, c'est à dire un Francilien<br />

sur dix, à compter du 1er octobre 2006 ;<br />

- la gratuité des <strong>transport</strong>s publics franciliens<br />

pour les personnes bénéficiaires du RMI, au plus<br />

vite, soit dès que le marché de mise en place de<br />

la mesure sera prêt.<br />

R.M. - Où en est-on aujourd'hui de l'appel d'offres<br />

pour l'acquisition de la Nouvelle Automotrice Transilien<br />

(NAT) ?<br />

S. M. - L'achat de nouveaux trains destinés à<br />

remplacer le matériel le plus ancien "les petits<br />

gris" est une nécessité partagée par tous. La<br />

SNCF a, dès février 2004, lancé un appel d'offres<br />

pour l'acquisition de 330 automotrices électriques<br />

(180 en tranche ferme, 150 en optionnel).<br />

La NAT d'un seul niveau bénéficiera des<br />

meilleures performances technologiques (fiabilité,<br />

vitesse d'accélération…) et répondra aux<br />

exigences commerciales actuelles (confort,<br />

accessibilité, sûreté, modernité…).<br />

Lors du conseil du 29 mars, un mandat a été<br />

donné au Président du STIF afin d'approfondir<br />

avec la SNCF les conditions de mise en œuvre<br />

de ce programme.<br />

Comme je l'ai rappelé, l'Etat s'est engagé à<br />

apporter une partie du financement de la NAT.<br />

Il convient maintenant que l'Etat précise rapidement<br />

les modalités d'attribution de la subvention<br />

de 400 millions d'euros et d'affectation<br />

de la dotation aux amortissements de la SNCF,<br />

Direction Ile de France. La SNCF a indiqué que<br />

les constructeurs avaient prorogé la validité de<br />

leurs offres jusqu'au 31 août 2006.<br />

Il importe donc que l'Etat prenne une décision<br />

rapidement pour que le STIF, qui finance une<br />

partie sur ses fonds propres, soit en mesure de<br />

prendre un engagement vis-à-vis de la SNCF.<br />

19<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


FERROVIAIRE<br />

TRANSPORT<br />

BOMBARDIER TRANSPORT<br />

3 Questions à … Jean Bergé<br />

Président de Bombardier Transport France<br />

" Nous remercions particulièrement les élus pour leur<br />

soutien actif dans la politique ferroviaire actuelle<br />

en France et pour le dynamisme du <strong>transport</strong> régional. "<br />

Régions Magazine - Où en est le contrat AGC<br />

aujourd'hui ?<br />

Jean Bergé - Nous avons en commandes<br />

fermes 500 AGC (le nombre fixé initialement<br />

dans le cadre du marché), mais nous savons que<br />

les Régions ont exprimé des besoins supplémentaires.<br />

Des discussions sont aujourd'hui en<br />

cours pour satisfaire ces demandes. Nous<br />

devrions donc dépasser nos objectifs initiaux.<br />

R. M. - Comment analysez-vous son succès en<br />

régions ?<br />

J. B. - Plusieurs raisons peuvent expliquer ce<br />

succès. La première est due au fait que nous<br />

avons offert une famille de produits qui couvre<br />

une large gamme de besoins. Avec l'AGC, nous<br />

répondons ainsi à toute une série d'attentes des<br />

régions, à une diversité de contraintes d'infrastructure<br />

et d'exigences d'exploitation. Nous<br />

avons livré des trains diesel, des trains électriques,<br />

des trains bimode permettant de s'affranchir<br />

des contraintes d'infrastructure. Nous<br />

avons livré différentes versions avec des aménagements<br />

intérieurs différents permettant de<br />

répondre aux différentes exigences de service,<br />

des versions trois caisses, quatre caisses, etc.<br />

La seconde raison est due aux performances du<br />

train. Il est silencieux, confortable, rapide, complètement<br />

conforme au cahier des charges et respecte<br />

les performances demandées par la SNCF.<br />

Par ailleurs, c'est un train que nous avons livré<br />

à l'heure. Bombardier a ainsi su mettre en place,<br />

par sa capacité industrielle, des augmentations<br />

de cadence à la demande des Régions pour pouvoir<br />

livrer en temps et en heure le train correspondant<br />

aux différents besoins des Régions. Le<br />

contrat au départ prévoyait huit trains par mois ;<br />

on en est aujourd'hui à dix et nous allons réfléchir<br />

à une nouvelle augmentation de cadence.<br />

C'est grâce à l'écoute positive du client que nous<br />

arrivons à un tel succès, et grâce aussi à un produit<br />

fiable et performant.<br />

A l'occasion de ce contrat, notre site de Valencienne<br />

a été particulièrement renforcé, ce qui<br />

s'est traduit par des créations d'emplois dans nos<br />

centres de conception. Sur le site de Crespin,<br />

nous sommes devenus le premier site ferroviaire<br />

français avec plus de 1 500 emplois et, également,<br />

le premier site du pôle ferroviaire I-Trans.<br />

Nous remercions particulièrement les élus pour<br />

leur soutien actif dans la politique ferroviaire<br />

actuelle en France et pour le dynamisme du<br />

<strong>transport</strong> régional. Avec l'augmentation des<br />

coûts de l'énergie, nous ne pouvons qu'encourager<br />

les élus à continuer à développer les <strong>transport</strong>s<br />

en commun.<br />

R. M. - Comment Bombardier Transport inscrit-il<br />

son action dans le pôle I-Trans ?<br />

J. B. - Bombardier, au sein du pôle I-Trans, est<br />

une locomotive. Sur le site de Crespin, nous<br />

avons toute une gamme de produits, allant de<br />

la fabrication de métro et de trains à celle de<br />

composants comme les bogies. Nous sommes un<br />

site tout à fait généraliste qui est à la fois<br />

concepteur et fabricant de train et de composants.<br />

Nous sommes une usine complètement<br />

intégrée avec toutes les compétences nécessaires.<br />

Au sein de I-Trans, nous apportons aussi toute<br />

la compétence d'un centre de recherche. Le site<br />

de Crespin est un centre d'excellence de Bombardier<br />

en matière d'étude au crash ; il apporte<br />

également sa compétence par l'intermédiaire de<br />

son laboratoire de recherche qui a été agréé<br />

Cofrac, le seul laboratoire privé à avoir cet agrément<br />

en France.<br />

Nous avons également signé la semaine dernière,<br />

en présence du ministre Jean-Louis Borloo,<br />

un protocole avec la société Essor<br />

Promotion pour développer notre site et en faire<br />

une zone d'activités qui devrait créer, à terme,<br />

nous l'espérons, environ 1 000 emplois.<br />

Nous souhaitons, avec I-Trans, avoir à proximité<br />

l'ensemble des compétences pour arriver<br />

à livrer nos trains dans les meilleurs délais et<br />

avec les meilleures performances possibles.<br />

Autorail grande capacité (AGC)<br />

à modularité intégrale<br />

Caractéristiques principales<br />

- Nombre de véhicules : 500 rames<br />

- Configuration de rames : de 2 à 4 caisses<br />

- Accès : 590 mm<br />

- Capacité : de 120 à 240 places assises<br />

- Mode de propulsion :<br />

diesel, électrique ou bimode<br />

- Vitesse maximale : 160km/h<br />

BOMBARDIER TRANSPORT<br />

Place des Ateliers<br />

BP 1 - 59154 Crespin - France<br />

Tél. +33 (0)3 27 23 53 00<br />

Fax +33 (0)3 27 35 16 24<br />

www.<strong>transport</strong>.bombardier.com<br />

21<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


COMPÉTITIVITÉ<br />

Le Pôle mondial I-Trans<br />

Le ferroviaire au cœur des systèmes<br />

de <strong>transport</strong> innovants<br />

I-Trans a pour vocation de soutenir des projets<br />

susceptibles de contribuer à l'évolution des <strong>transport</strong>s<br />

de demain sur la base de quatre enjeux : ITS<br />

(Systèmes de Transport Intelligents), innovation,<br />

intermodalité et interopérabilité. Il réunit dans les<br />

deux régions Nord-Pas de Calais et Picardie,<br />

depuis longtemps à la pointe dans le domaine des<br />

<strong>transport</strong>s innovants, les principaux acteurs<br />

français du ferroviaire et des systèmes de <strong>transport</strong>s<br />

innovants.<br />

NORD-PAS DE CALAIS / PICARDIE<br />

I-Trans s'appuie sur trois secteurs économiquement<br />

importants : le ferroviaire, l'automobile et la<br />

logistique.<br />

Pour pouvoir mettre en place les soutiens nécessaires<br />

aux acteurs du pôle, Transports Terrestres<br />

Promotion Northern France, l'association porteuse<br />

du pôle présidée par Jean-Marie Delbecq, a<br />

mis en place une équipe permanente constituée par<br />

un Directeur Scientifique, Yves Ravalard, professeur<br />

à l'Université de Valenciennes, un Directeur<br />

Scientifique-adjoint pour la Picardie, Ali<br />

Charara, professeur à l'Université Technologique<br />

de Compiègne, un Responsable Administratif et<br />

Financier, deux cadres et une assistante de direction.<br />

Par ailleurs, I-Trans est animé par un<br />

Comité de pilotage présidé par Georges Guillaume,<br />

Président du Conseil Economique et Social de la<br />

région Nord-Pas de Calais.<br />

Objectifs et vocation<br />

Construire et pérenniser un pôle européen<br />

unique en son genre, de niveau mondial, avec<br />

le ferroviaire au cœur des systèmes de <strong>transport</strong>s<br />

innovants.<br />

A côté des projets d'innovation, le pôle va développer<br />

d'autres projets qui complètent la stratégie<br />

menée :<br />

- Des projets d'accompagnement : développement<br />

de centres d'essais, création de zones d'attractivité<br />

pour favoriser l'implantation<br />

d'investisseurs internationaux notamment dans<br />

le domaine de la R&D ;<br />

- Des projets de recherche menés par des laboratoires<br />

du pôle, projets qui vont préparer les<br />

innovations du futur ;<br />

- Des projets de formation pour créer de nouvelles<br />

capacités de formation initiale, continue<br />

et de formation à l'expertise pour préparer les<br />

ressources humaines de demain.<br />

Les 26 projets labellisés<br />

Depuis le début de l'année, 21 projets d’innovation<br />

et 5 projets de recherche ont été labellisés<br />

pour un montant global de près de<br />

54 millions d'euros.<br />

Projet train intercity (plus de 200 Km/h)<br />

Ce projet est positionné sur le marché des voyageurs<br />

pour développer les nouvelles technolo-<br />

gies ou équipements nécessaires à la réalisation<br />

d'un train intercity circulant sur ligne classique<br />

modifiée à grande vitesse.<br />

- PROCAB : Il concerne la sécurité des occupants<br />

dans les <strong>transport</strong>s ferroviaires par la<br />

conception et la validation de systèmes de PROtection<br />

de CABines de conduite ferroviaire intégrant<br />

les aspects biomécaniques en cas de crash.<br />

Leader : Bombardier France (59)<br />

- ULTIMAT - UtiLisaTion Innovante de nouveaux<br />

MATériaux dans la construction ferroviaire<br />

pour réduire la masse des véhicules<br />

ferroviaires.<br />

Leader : ALSTOM (59)<br />

- COUPLEUR AUDIO MPEG WIFI : Normaliser<br />

les équipements de diffusion d'annonces<br />

sonores numérisées à bord des trains circulant<br />

en Europe.<br />

Leader : INFODIO (59)<br />

Projet nouvelle voie<br />

Elle offrira une technologie d'amélioration des<br />

lignes classiques, leur permettant ainsi de supporter<br />

un train intercity rapide.<br />

- NBT : Etude et réalisation d'un concept de<br />

nouvelle voie et des moyens de mise en œuvre<br />

associés en priorité aux applications en ligne<br />

grande vitesse circulable en priorité jusqu'à<br />

350 km/h.<br />

Leader : Railtech International (59)<br />

Autres projets<br />

- ACMC : Projet de conception et réalisation de<br />

structures composites pour l'infrastructure ferroviaire.<br />

Pilote industriel : en cours de décision<br />

- CEMRAIL : Projet de caractérisation des sousstations<br />

de puissance et de modélisation de la<br />

distribution électrique pour définir la Compabilité<br />

Electro-Magnétique du système ferroviaire.<br />

Pilote industriel : ALSTOM Transports (59)<br />

- TER : Réaliser un récepteur Satellite embarqué<br />

Wifi.<br />

Leader : Infodio (59)<br />

- OMEGA : Developper un nouveau concept de<br />

couloir d'intercirculation pour le ferroviaire.<br />

Leader : CAFAC BAJOLET (59)<br />

Projets liés à la sécurité et l’acoustique<br />

des équipements embarqués<br />

- CESAM - Conception d'Equipements Silencieux<br />

pour l'Automobile Moderne.<br />

Leader : VALEO Embrayages (80)<br />

- MABCA - MAîtrise du Bruit de Chaîne cinématique<br />

et d'Accessoires moteur.<br />

Leader : CRITT M2A (62)<br />

- MADIAV - MAîtrise de la DIspersion Acoustique<br />

des Véhicules.<br />

Leader : CRITT M2A (62)<br />

- VERMETAL : Interaction verre métal sur la<br />

caisse de véhicule.<br />

Leader : Saint-Gobain France (60)<br />

Ces quatre projets ont été fusionnés : REVA,<br />

Recherche de l'Excellence en Vibro-Acoustique<br />

(leader : RENAULT).<br />

- BARTHERM : Projet de développement de<br />

nouvelles barrières thermiques non-métalliques .<br />

Pilote industriel : AMKEY (62)<br />

- MAEVA : Developper des nouveaux matériaux<br />

et des méthodologies de conception pour des<br />

performances augmentées d'allégement, de<br />

résistance mécanique et d'isolation acoustique.<br />

Leader : Arcelor Atlantique et Lorraine (60)


COMPÉTITIVITÉ<br />

Gouvernance<br />

Conseil d'Administration<br />

(CNRS) ; Bernard Dubuisson - (UTC) ; Francis<br />

Aldebert, président de la CCI de Valanciennes /<br />

Suppléante : Mme Vanlaecke - (CRCI)<br />

23 organismes de recherche et de formation<br />

:<br />

19 membres actifs<br />

14 élus pour trois ans et 5 membres nommés<br />

par leur organisation mandante<br />

Répartis dans 3 collèges définies en référence<br />

aux filières industrielles<br />

1 représentant de la Chambre Régionale de<br />

Commerce et Industrie du Nord-Pas de<br />

Calais, représentant l'ensemble des<br />

Chambres de Commerce et d'Industrie<br />

concernées<br />

1 er collège (ferroviaire)<br />

AIF - Guy Leblon (membre de droit) ;<br />

Rémy Causse - (Bombardier) ; Nicolas<br />

Castres St Martin - (Alstom) ; Setah Net -<br />

(Faiveley) ; Didier Bourdon - (Railtech International)<br />

; Jean-Pierre Auger - (Valdunes)<br />

2 e collège (automobile / logistique / ITS)<br />

ARIA - Xavier Wallart (membre de droit) ;<br />

Club Logistique et Transport 59/6 - Régis<br />

Cauche (membre de droit) ; Apayah Ramanah<br />

- (ATOS Worldline) ; Jean-Marie Delbecq<br />

(Arcelor) ; Marc Rehfeld - (Saint-Gobain<br />

Sekurit) ; François Soulet de Brugière - (Port<br />

Autonome de Dunkerque)<br />

3 e collège (recherche et enseignement)<br />

GRRT - Guy Joignaux (membre de droit) ;<br />

Hervé Baussart - (Université de Lille 1) ;<br />

Marie-Pierre Mairesse - (VHC) ; Jean-Michel<br />

Tarascon - (UPJV) ; Jean-Benoît Duburcq -<br />

Différents acteurs<br />

L'AIF - Association des Industries Ferroviaires<br />

du Nord-Pas de Calais<br />

L'ARIA, Association Régionale Nord-Pas de<br />

Calais de l'Industrie Automobile<br />

Le Club Logistique-Transport 59-62<br />

Le GRRT - Groupement Régional de la<br />

Recherche sur les Transports<br />

Plus de 50 entreprises, soit un secteur<br />

de plus de 15 000 emplois :<br />

Pour le ferroviaire :<br />

Arbel Fauvet Rail, Alstom, Bombardier, Centre<br />

d'Essais Ferroviaire, Certifer, Faiveley, CIMES,<br />

Hiolle Industries, IDMS, Infodio, Neu SF, Odice,<br />

Outreau Technologies, Railtech, RATP, RFF,<br />

SNCF, Sambre et Meuse, Sofanor, Stratiforme,<br />

Valdunes, Visionor, Vossloh Cogifer SA, What<br />

Time is it ?<br />

Pour les secteurs associés (automobile, logistique,<br />

ITS) :<br />

a-Volute, Acteos, Amkey, Arcelor, Archimed,<br />

Atos, Carrières du Boulonnais, CETIM, CRIIT<br />

M2A, Delta3, Digiport, Dourdin SA, Duflot,<br />

Durisotti, ESI Group, Eurotunnel, Gecom, IP4U,<br />

Nexans, NFTI.o.u, Port Autonome de Dunkerque,<br />

Renault, Saint Gobain, Valéo, Valutec,<br />

VB2S, Vibratec, Vistéon, Walan<br />

CNRS, CREPIM, Cetmef, Ecole Centrale de<br />

Lille, Ecole des Mines de Douai, Ensam centre<br />

de Lille, ENSCL, HEI, ICAM, IFRESI, IFTH,<br />

INERIS, INRIA, INRETS, ONERA, Tertia<br />

Tech 3000,SIADEP de Lens, Universités de<br />

l'Artois, des Sciences et Technologies de Lille,<br />

du Littoral et de la côte d'Opale, de Valenciennes<br />

et du Hainaut-Cambrésis, Universités<br />

de Picardie Jules Verne et Technologie de<br />

Compiègne, ESIEE Amiens<br />

soit environ 330 chercheurs publics directement<br />

impliqués dans les travaux du pôle<br />

Plus de 2 000 étudiants directement<br />

impliqués<br />

Structure porteuse : Transports<br />

Terrestres Promotion Northern France<br />

Président : Jean-Marie Delbecq<br />

Chef de projet : Yves Ravalard, Directeur<br />

Scientifique, Professeur à l'Université de<br />

Valenciennes<br />

Directeur scientifique adjoint : Ali Charara,<br />

Professeur à l'Université de Technologie de<br />

Compiègne<br />

Comité de pilotage<br />

Président : Georges Guillaume, Président<br />

du Conseil Economique et Social de la<br />

Région Nord-Pas-de-Calais<br />

- D4S : Concevoir des éléments de design pour<br />

la sécurité (EDS) permettant de présenter l'information<br />

au conducteur de la meilleure<br />

manière possible.<br />

Leader : Vistéon Systèmes Intérieurs (62)<br />

Projets liés à l’intermodalité fret<br />

- DETRACE - DEmonstrateur de TRACabilité<br />

ferroviaire Européen : développer un avant-projet<br />

de système de traçabilité pour le fret.<br />

Coordinateur : Transports Terrestres Promotion<br />

(59)<br />

Projets labellisés<br />

- 21 projets d'innovation labellisés<br />

- 51 millions d'euros de budget global<br />

- 61 acteurs mobilisés (15 grandes entreprises,<br />

23 PME, 21 laboratoires, 4 associations)<br />

- 5 projets de recherche labellisés. Conduits<br />

par 12 laboratoires de recherche et 5 entreprises<br />

- 17 projets de formation font actuellement<br />

l'objet d'une expertise<br />

- Un appel à projets d'accompagnement a<br />

été lancé par le pôle pour le 11 septembre<br />

2006<br />

- Une 3 e vague de projets est prévue en<br />

novembre 2006<br />

- Un budget total de 270 millions d'euros<br />

pour développer des projets<br />

Le pôle en chiffres<br />

- 2 Régions : Nord-Pas de Calais<br />

et Picardie<br />

- 110 membres : 56 personnes morales et 54<br />

personnes physiques<br />

- Environ 15 000 emplois dont 600 chercheurs<br />

privés<br />

- 23 organismes de recherche et de formation<br />

représentant 1 800 chercheurs publics,<br />

2 000 étudiants en formation dans les<br />

domaines du pôle<br />

- Industrie ferroviaire :<br />

10 000 emplois, 40 % de la production<br />

nationale<br />

Première région française - Siège de<br />

l'Agence Ferroviaire Européenne et de<br />

l'Agence Nationale de l'Etablissement<br />

Public de Sécurité Ferroviaire<br />

- Industrie automobile :<br />

70 000 emplois, 30 % de la production<br />

nationale - Deuxième région française<br />

- Activité logistique /<strong>transport</strong> :<br />

71 000 emplois - Deuxième région française<br />

- IPMN - Interconnexion entre les Plates-formes<br />

Multimodales du Nord-Pas-de-Calais.<br />

Coordinateur : Club Logistique et Transport<br />

59/62<br />

- OOTRI - Ouverture des Ordres de Transports<br />

Routiers à l'Intermodalité : établir des procédures<br />

de communication et des interactions<br />

entre les systèmes de gestion des <strong>transport</strong>eurs<br />

routiers et les systèmes de gestion temps réel des<br />

chargeurs et des plates formes logistiques.<br />

Coordinateur : Club Logistique et Transport<br />

59/62<br />

- PQCCV - Plan Qualité des Chargeurs des<br />

Conteneurs Vides. Assurer aux armements une<br />

connaissance précise de la position des conteneurs<br />

dans le cadre d'un référentiel qualité.<br />

Leader : CRCI Nord-Pas de Calais<br />

- RELTM - Référentiel E-business de la Logistique<br />

et du Transport de Marchandises : favoriser<br />

l'essor des systèmes de <strong>transport</strong><br />

intelligents dans le Nord-Pas de Calais.<br />

Coordinateur : CCI Lens (62)<br />

Projet lié à l’information multimodale<br />

des voyageurs<br />

- VIATIC MOBILITE : Il porte sur les services<br />

d'aide à la mobilité pour répondre à la problématique<br />

du transfert modal depuis l'automobile<br />

vers les <strong>transport</strong>s collectifs.<br />

Coordinateur : INRETS<br />

>>><br />

23<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


COMPÉTITIVITÉ<br />

Projets de recherche amont<br />

- TUCAND - Thermomécanique et Usure<br />

des Contacts glissants par une Approche<br />

Numérique Discrète (maîtrise des capacités<br />

de freinage notamment ferroviaire).<br />

Partenaires : LML de Université de Lille1,<br />

LTI de l'UPJV d'Amiens<br />

- GENEVE : Accompagner l'introduction du<br />

système ferroviaire européen ERTMS/ETCS<br />

Partenaires : INRETS- ESTAS<br />

- ASUFOAT - Acheminement de Signaux<br />

Ultra-large-bande sur Fibre Optique et<br />

Applications dans le domaine des Transports.<br />

Coordinateur : IEMN<br />

- KARMEN : Intégration des connaissances<br />

en milieu virtuel, pour une mise en application<br />

dans le domaine de la maintenance<br />

industrielle.<br />

Partenaires : Heudiasyc (UTC), LE2I (ENSAM<br />

Dijon), UTC, Continental<br />

- EGSISTE : Développer des méthodologies et<br />

des modèles physiques permettant d'analyser et<br />

d'évaluer le niveau de sécurité global d'un<br />

système de <strong>transport</strong> souterrain.<br />

Coordinateur : INERIS<br />

I-Trans augmente sa visibilité<br />

- Un premier Forum I-Trans le 23 juin 2006<br />

qui a rénui 200 personnes.<br />

- Des rencontres I-Trans en décembre 2006 à<br />

Amiens, sur le mode des conventions afin de réunir<br />

les acteurs industriels, les chercheurs,<br />

les offreurs de service, les représentants des services<br />

publics sous forme d'entretiens bilatéraux.<br />

- La participation aux salons mondiaux majeurs<br />

• Innotrans à Berlin (septembre 2006)<br />

• ITS (Intelligence Transport Systems) à<br />

Londres (octobre 2006).<br />

Enfin, TTP a présenté la candidature de Lille<br />

Métropole pour l'accueil du Congrès Mondial de<br />

la Recherche Ferroviaire (WCRR) en 2011.<br />

I-Trans<br />

Tél. 33 (0)3 27 19 00 10<br />

www.i-trans.org - contact@i-trans.org<br />

4 questions à … Yves Ravalard<br />

Directeur scientifique du pôle<br />

" Nous souhaitons aujourd'hui créer un réseau européen de clusters<br />

dans le domaine des systèmes de <strong>transport</strong>s innovants. "<br />

24<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

Régions Magazine - Quel bilan pouvez-vous tirer<br />

de la première année d'existence du pôle ?<br />

Yves Ravalard - Nous venons de tenir un<br />

forum sur le campus de l'Université Lille 1 dans<br />

lequel nous avons accueilli 200 acteurs et partenaires<br />

du pôle pour fêter son premier anniversaire.<br />

En une année, nous avons<br />

complètement transformé l'association de portage.<br />

Elle était, en effet, depuis 1991, une association<br />

de personnes physiques ; elle a<br />

aujourd'hui un double statut de personnes<br />

morales et de personnes physiques.<br />

Ce qui me frappe, c'est que la mobilisation des<br />

acteurs est la même que lors de la constitution<br />

du pôle. Ils s'investissent fortement. Ainsi,<br />

26 projets labellisés en pratiquement neuf mois<br />

de travail, c'est remarquable. Nous avions pour<br />

objectif d'en labelliser 27 cette année, nous<br />

avons donc presque dépassé notre objectif et<br />

nous avons une 3 e vague de projets assez importante<br />

en novembre qui augmentera d'autant le<br />

chiffre.<br />

R.M. - Qu'attendez-vous de la labellisation des<br />

projets ?<br />

Y. R. - La labellisation pour nous est d'abord<br />

une décision politique. Cela veut dire que le pôle,<br />

après avoir réalisé un important travail en<br />

amont d'instruction des projets, d'accompagnement<br />

des porteurs, de mobilisation de services<br />

(veille technologique, veille économique,<br />

propriété intellectuelle, etc.), a pu constituer,<br />

à ce stade, des projets de très haut niveau de<br />

qualité. Cela est très important que notre processus<br />

de qualité soit fiable lorsque l'on présente<br />

ensuite ces projets aux financeurs potentiels,<br />

que ce soit les services de l'Etat ou les collectivités<br />

territoriales. La labellisation est donc<br />

d'abord un signal fort de qualité que l'on donne<br />

à certains dossiers pour lesquels nous avons<br />

beaucoup travaillé.<br />

Le partenariat avec les élus est particulièrement<br />

essentiel pour nous. Nous avons 15 collectivités<br />

territoriales partenaires du pôle et il est absolument<br />

vital de compter sur ce soutien qui peut<br />

faire levier par rapport aux interventions de<br />

l'Etat pour les projets d'accompagnement qui<br />

sont très lourds et les projets d’innovation.<br />

R.M. - Quelle est l'ambition pour le pôle dans<br />

l'avenir ?<br />

Y. R. - Nous avons déjà accompli beaucoup de<br />

choses par le passé. L'association a été, par<br />

exemple, à l'origine de la candidature de la<br />

France pour accueillir l'Agence ferroviaire<br />

européenne. Aujourd'hui, nous souhaitons aller<br />

plus loin dans la construction d'un pôle de<br />

compétitivité ou d'un cluster de niveau international<br />

dans le domaine des systèmes de <strong>transport</strong>s<br />

innovants, intégrant bien entendu le<br />

ferroviaire qui est au cœur de notre cible, mais<br />

aussi l'automobile, le fluvial, le maritime, la<br />

logistique qui sont les différents services intermodaux<br />

avec lesquels nous souhaitons travailler.<br />

Nous souhaitons également lier des<br />

contacts avec les clusters existants au niveau<br />

européen et mondial et créer un réseau de clusters<br />

dans ce domaine ou un autre thème fédérateur.<br />

R.M. - Et en matière de création d'emplois ?<br />

Y. R. - Quand nous avons monté le dossier de<br />

candidature, nous avons identifié 50 entreprises<br />

(elles sont 85 aujourd'hui) qui étaient des partenaires<br />

potentiels du pôle et qui regroupaient<br />

15000 emplois. Sur la base des projets d'innovation,<br />

nous avons identifié un potentiel de création<br />

de 10% d'emplois supplémentaires, soit<br />

1500 emplois sur 10 ans. Cet objectif était ambitieux<br />

mais raisonnable. Aujourd'hui, je pense<br />

que, grâce à notre stratégie à la fois endogène et<br />

exogène (Europe) et en raison de la nature de<br />

nos trois filières de spécialisation, l'impact en<br />

matière de création d'emplois sera plus important.


EUROPE<br />

COMITÉ DES RÉGIONS<br />

Forum - 65 e session plénière<br />

La politique de communication de l'Union européenne doit être mieux décentralisée<br />

© Maud Vuillardot<br />

Michel Delebarre, président du Comité des Régions<br />

Le Comité des Régions et la direction générale<br />

"Communication" de la Commission européenne<br />

ont organisé un forum, les 13 et 15 juin, s'adressant<br />

aux responsables de la communication et<br />

aux rédacteurs en chef de journaux de collectivités<br />

locales et régionales, sur l'approche que<br />

l'Europe pourrait adopter afin de mieux<br />

répondre aux besoins des médias dans les<br />

régions.<br />

S'exprimant à l'atelier inaugural, Michel Delebarre,<br />

député-maire de Dunkerque et président<br />

du Comité des Régions, a souligné que des<br />

compétences en matière de présentation ne peuvent<br />

remplacer des politiques européennes<br />

fortes et que les institutions de l'UE ont beaucoup<br />

à gagner d'une coordination plus étroite<br />

avec le niveau local. "La Commission n'a pas<br />

A.R.E.<br />

Création du 1 er réseau des<br />

Porte-parole des Régions<br />

d'Europe<br />

L'Assemblée des Régions d'Europe a réuni le 9<br />

juin à Paris les Porte-parole de ses régions<br />

membres pour créer le 1 er réseau des Porteparole<br />

des Présidents des régions européennes.<br />

Les objectifs de cette initiative sont une<br />

meilleure reconnaissance des enjeux des régions<br />

au niveau européen et une communication plus<br />

transparente et plus compréhensible du projet<br />

européen.<br />

La rencontre a été possible grâce au soutien de<br />

Michèle Sabban, Vice-Présidente de la Région<br />

Ile-de-France et membre de la Présidence de<br />

l'Assemblée des Régions d'Europe.<br />

www.a-e-r.org<br />

Les responsables en Communication ont échangé sur leur manière de relayer l’information européenne.<br />

Le débat était animé par Laurent Thieule, responsable de l’Unité Communication, Presse au Comité des Régions<br />

toujours raison. Les délégués régionaux et<br />

locaux n'ont pas toujours raison non plus. Mais<br />

si nous nous accordons sur la manière de présenter<br />

nos politiques ensemble, nous pourrons<br />

transmettre un message crédible", a-t-il affirmé.<br />

"Il faut non seulement revoir l'image de l'UE,<br />

mais aussi la conception de ses politiques. Il est<br />

essentiel que les politiques européennes soient<br />

bonnes", a-t-il observé.<br />

Ce forum était organisé en marge de la session<br />

plénière du Comité au cours de laquelle Margot<br />

Wallström, vice-présidente de la Commission<br />

européenne a affirmé que l'Europe devait<br />

se tourner vers l'avenir et arrêter de s'abandonner<br />

à la nostalgie si elle souhaitait surmonter<br />

son "blues constitutionnel" et établir un lien<br />

avec ses citoyens. La vice-présidente a qualifié<br />

les membres du Comité des Régions de "communicateurs<br />

décentralisés par excellence" et a<br />

approuvé la proposition émise dans l'avis du<br />

Comité - élaboré en réponse au "plan D" (démocratie,<br />

dialogue et débat) de la Commission et<br />

CRPM<br />

La première réunion mondiale des Régions<br />

à Ponta Delgada le 23 juin<br />

La Conférence de Régions Périphériques Maritimes<br />

d'Europe (CRPM) et le Programme des<br />

Nations Unies pour le Développement (PNUD)<br />

ont organisé, à l'invitation de Carlos Manuel<br />

Cesar, Président du Gouvernement autonome<br />

des îles Açores au Portugal, un séminaire de<br />

au Livre blanc sur une politique de communication<br />

européenne -, selon laquelle le "plan D"<br />

devrait également signifier "décentralisation".<br />

Cet avis émet le vœu que les collectivités locales<br />

et régionales se voient dotées des ressources leur<br />

permettant de jouer un rôle plus large dans l'élaboration<br />

et la mise en œuvre de la stratégie de<br />

communication.<br />

Margot Wallström, Vice-Présidente de la Commission<br />

européenne en charge des relations institutionnelles et<br />

stratégie de la communication<br />

réflexion sur " la place des Régions dans la mondialisation<br />

". A l'occasion de ce séminaire, organisé<br />

sous le haut patronage du Président de la<br />

Commission européenne José Manuel Durao<br />

Barroso qui a ouvert les travaux par vidéoconférence,<br />

du Directeur Général de l'OMC, Pascal<br />

Lamy, et avec la coopération de l'OCDE, un<br />

accord-cadre de coopération a été signé entre la<br />

CRPM et le PNUD.<br />

Le but est d'intensifier les coopérations entre<br />

Régions européennes et Régions d'autres continents,<br />

avec l'ambition de faire naître progressivement<br />

une expression mondiale des régions.<br />

www.crpm.org<br />

De gauche à droite :<br />

D. Eneko Landaburu, Director General de Relaciones Exteriores<br />

Carlos Manuel Cesar, Presidente, Governo Autónomo dos Açores<br />

Claudio Martini, Presidente, Giunta Regionale della Toscana<br />

Michel Barnier, Ancien ministre français des Affaires Etrangères et Commissaire européen<br />

Xavier Gizard, Secrétaire général de la CRPM<br />

© Maud Vuillardot<br />

25<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


ACTUALITÉS RÉGIONS<br />

ALSACE<br />

Strasbourg,<br />

Capitale européenne<br />

La commission permanente du Conseil Régional<br />

d'Alsace a approuvé, le 2 juin, le contrat<br />

triennal " Strasbourg, Capitale européenne ".<br />

Les trois grands axes du contrat doivent servir<br />

le positionnement européen de la capitale alsacienne<br />

à savoir, l'amélioration de l'accessibilité<br />

de l'agglomération, le développement du rayonnement<br />

européen dans les domaines de la<br />

recherche, de l'éducation et de l'enseignement<br />

supérieur, et la consolidation du rayonnement<br />

culturel de la ville.<br />

www.region-alsace.eu<br />

Pour la première fois, le Congrès National<br />

des Dirigeants Commerciaux de France se tenait<br />

en Auvergne sur le thème de la commercialisation<br />

des territoires<br />

AUVERGNE<br />

L'élu, doit-il être le premier commercial de son<br />

territoire ? Plus de 800 personnes réunies pendant<br />

deux jours à Clermont-Ferrand, les 16 et<br />

17 juin, ont pu débattre sur le sujet. Les politiques<br />

économiques nationales et européennes<br />

vont plus que jamais devoir se centrer sur le<br />

développement du capital économique, social<br />

et humain des territoires. Les autorités régionales<br />

sont désormais, avec les entreprises, au<br />

coeur du développement économique. Elles se<br />

positionnent comme de réels accélérateurs de<br />

l'économie à la fois publique et privée, et doivent<br />

pour cela déterminer de véritables stratégies,<br />

mettre en oeuvre des plans d'actions marketing<br />

tout en recrutant les meilleurs acteurs<br />

pour les mettre en place.<br />

Thierry Breton, Brice Hortefeux et Jean-Pierre<br />

Raffarin ont marqué la matinée d'ouverture sur<br />

cette nécessaire implication commerciale au<br />

cœur des territoires, comme véritable enjeu<br />

pour demain.<br />

www.dcf-france.fr<br />

Une première mondiale :<br />

Microsoft teste les langues<br />

régionales<br />

Adrien Zeller, Président du Conseil Régional<br />

d'Alsace, Eric Boustouller, Président de<br />

Microsoft France et Justin Vogel, Président<br />

de l'Office pour la Langue et la Culture d'Alsace<br />

ont signé, le 29 juin, un protocole de partenariat<br />

pour la réalisation d'une version de<br />

Microsoft Office en Alsacien.<br />

Microsoft a ainsi décidé d'engager une action<br />

générale de soutien aux langues régionales<br />

dans divers pays du monde en offrant la possibilité<br />

de mettre à la disposition des usagers<br />

des TIC une version d'Office en langue régionale.<br />

Pour la France, c'est en Alsace que ce<br />

dispositif sera expérimenté.<br />

© François Berrué<br />

De gauche à droite : André Malet, DG Side Michelin Développement<br />

Président du pôle de compétitivité VIA MECA ;<br />

Jean-Michel Demangeat, Président de SOFRED ; Jean-Philippe<br />

Genova, Président de la CCI Clermont Ferrand - Issoire ;<br />

Jean-Pierre Raffarin, Sénateur de la Vienne, Ancien Premier<br />

Ministre ; Jean-Marie Epaillard, Président National DCF ;<br />

François Lacoste, PDG NSE ; Jacques Mizoule, Vice-président<br />

du CR d'Auvergne ; France Peytour, Vice-présidente<br />

Nationale de l'association " Femmes chefs d'entreprise ", PDG<br />

de 4 sociétés industrielles<br />

Thierry Breton, ministre de l'Economie<br />

et des Finances " Les territoires sont<br />

aujourd'hui en compétition. Pratiquer<br />

une fiscalité compétitive est une véritable<br />

attractivité, et la réforme fiscale sur<br />

l'impôt sur les revenus contribue à cette<br />

attractivité…<br />

La mise en place des pôles de compétitivité<br />

est également une révolution. Le pôle de<br />

compétitivité est une valeur ajoutée de<br />

" marque ", de différenciation et de compétitivité<br />

dans les produits, les concepts,<br />

avec des rayonnements internationaux. "<br />

© François Berrué<br />

Le 1 er forum " Ruralitic "<br />

de l'administration<br />

électronique territoriale<br />

s'est tenu en Auvergne<br />

dans le monde rural s'estompait grâce aux initiatives<br />

prises par les élus pour faciliter la vie<br />

des habitants et attirer des nouvelles populations.<br />

Poignée de main entre les signataires du partenariat pour<br />

l'adaptation de Microsoft Office en alsacien, 29 juin<br />

2006, Maison de la Région, Strasbourg (67)<br />

© Badias / Région Alsace<br />

Le Cantal (Aurillac) a accueilli les 17 et 18 mai<br />

le 1 er forum Ruralitic sur le thème " l'e-administration<br />

au cœur de l'aménagement et de la<br />

compétitivité des territoires ruraux. ". Près<br />

de 300 élus, en particulier René Souchon, président<br />

de la Région Auvergne et Vincent Descoeur,<br />

président du Conseil général du Cantal,<br />

des agents publics et des entrepreneurs<br />

étaient venus de toute la France pour échanger<br />

sur leurs usages des NTIC. Ce colloque a<br />

montré que le risque d'un fracture numérique<br />

Les NTIC sont perçues comme un vecteur essentiel<br />

de la revitalisation du monde rural


ACTUALITÉS RÉGIONS<br />

AQUITAINE<br />

ILE-DE-FRANCE/GUADELOUPE<br />

OPENLAB : la 1 e plate-forme<br />

test très haut débit de France<br />

pour inventer les usages<br />

de demain<br />

Axione, filiale d'ETDE (Bouygues Construction),<br />

spécialiste de l'aménagement Haut et Très<br />

Haut Débit des territoires et la Communauté<br />

d'Agglomération Pau-Pyrénées ont lancé la première<br />

solution Très Haut Débit (THD) de<br />

France pour inventer les usages de demain.<br />

Cette plate-forme, unique en son genre, permet<br />

aux fournisseurs, distributeurs et éditeurs de<br />

contenus d'inventer le Très Haut Débit de<br />

demain dans les meilleures conditions. Ils vont<br />

en effet pouvoir développer et tester, grandeur<br />

nature et en THD, leurs nouveaux services et<br />

applications directement auprès des utilisateurs,<br />

en s'appuyant sur le réseau fibre optique<br />

de l'Agglomération Pau-Pyrénées : " Pau Broadband<br />

Country ".<br />

Proxi DOM : un outil favorisant la " continuité territoriale "<br />

Une convention a été signée le 30 juin entre<br />

Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional<br />

d'Ile-de-France, Victorin Lurel, président<br />

du Conseil régional de la Guadeloupe, député de<br />

la Guadeloupe et François Pupponi, maire de<br />

Sarcelles, conseiller général du Val d'Oise pour<br />

la mise en place des premiers " espaces de télé<br />

présence Inter-Iles - Proxi DOM ". Ces espaces<br />

permettent de rapprocher les familles, d'organiser<br />

des rencontres informelles avec une véritable<br />

sensation de "face à face" pour des<br />

utilisateurs distants de plusieurs milliers de<br />

kilomètres. Il permettra également de développer<br />

les échanges et le montage de projets communs.<br />

Les deux premiers espaces seront situés à Sarcelles<br />

(maison des DOM en Ile-de-France) et à<br />

la cité des métiers de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.<br />

Système de<br />

visioconférence à très<br />

haut débit, PROXIDOM :<br />

espace de téléprésence<br />

Inter-Iles<br />

C’est un nouveau concept de France Télécom<br />

modifiant les rapports avec la visioconférence<br />

:<br />

- Aucune manipulation d'équipements<br />

- Pas de mise en communication par les utilisateurs<br />

- Une immersion totale dans la conversation<br />

POITOU-CHARENTES<br />

L'opération "petits pains et<br />

pommes" pour améliorer la<br />

nutrition dans les lycées<br />

A l'occasion de la Commission Permanente<br />

du 12 juin, la Présidente du<br />

Conseil régional, Ségolène Royal, a<br />

lancé une opération innovante pour<br />

améliorer la nutrition des jeunes<br />

dans les lycées : la "collation petits<br />

pains et pommes". Les produits élaborés<br />

sont le résultat d'un partenariat<br />

de l'IRQUA avec les fédérations<br />

de boulangers pâtissiers et les producteurs<br />

de fruits de la région.<br />

www.poitou-charentes.fr<br />

La Caisse des Dépôts s'engage sur le Parc<br />

du Futuroscope<br />

La Caisse des Dépôts confirme son accord<br />

de principe pour prendre, à la fin du mois<br />

d'août, une participation d'un montant<br />

d'un million d'euros au capital de la SEM<br />

du Parc du Futuroscope. Depuis sa création<br />

en 2002, la SEM s'est résolument<br />

mobilisée pour redresser le Parc, et les progrès<br />

enregistrés sur la fréquentation, le<br />

chiffre d'affaires et les résultats permettent<br />

de programmer des résultats nets positifs à<br />

partir de 2008.<br />

Contact : Gil Vauquelin, Directeur régional<br />

en Poitou-Charentes - Tél. 05 49 60 36 00<br />

MIDI-PYRÉNÉES<br />

27<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

FRANCHE-COMTÉ<br />

" Franche-Comté mag "<br />

La région Franche-Comté<br />

vient de lancer son nouveau<br />

journal. Diffusé gratuitement<br />

à l'ensemble de<br />

la population, il constitue<br />

une première en Franche-<br />

Comté.<br />

" Midi-Pyrénées Innovation "<br />

Une agence régionale au service des PME vient<br />

de voir le jour en Midi-Pyrénées. Cette création,<br />

décidée lors des Assises régionales de la<br />

Recherche qui se sont tenues en novembre dernier,<br />

prend le relais de trois organismes existants<br />

(ADERMIP, 3RT et MidiTech). Elle a pour<br />

objectif de soutenir les efforts d'évolution des<br />

entreprises, d'accompagner leurs projets innovants,<br />

de rapprocher chercheurs et entrepreneurs<br />

et de permettre aux forces vives de<br />

Midi-Pyrénées de participer à la compétitivité<br />

régionale.<br />

La région vient de refondre complètement<br />

son site internet.<br />

www.midipyrenees.fr,<br />

le nouveau site de la Région Midi-Pyrénées


ACTUALITÉS RÉGIONS<br />

GUYANE<br />

MARTINIQUE<br />

Antoine Karam<br />

28<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

Le S.R.D.E. bientôt adopté<br />

Le comité de pilotage pour l'élaboration du<br />

Schéma régional de développement économique<br />

de la Guyane a validé le 28 juin le<br />

document qui définira les orientations<br />

stratégiques de la Région en matière économique.<br />

Le S.R.D.E. de Guyane devrait<br />

être adopté par le Conseil régional réuni en<br />

assemblée plénière le 21 juillet prochain.<br />

www.cr-guyane.fr<br />

La Région investit pour<br />

la création d’entreprises<br />

Dans le cadre de la politique régionale de soutien<br />

à l'activité économique et à la création<br />

d'emplois, la Commission permanente a validé,<br />

le 16 juin, 60 dossiers de création d'entreprises.<br />

Cette action économique doit permettre la création<br />

de 154 emplois à temps plein. Elle représente<br />

un investissement d'un million d'euros<br />

pour la collectivité. Elle a en outre accordé des<br />

aides à l'investissement à huit entreprises guadeloupéennes<br />

en phase de création ou de modernisation<br />

pour un montant total de plus de<br />

600 000 euros.<br />

www.cr-guadeloupe.fr<br />

GUADELOUPE<br />

BOURGOGNE<br />

Le Conseil régional de<br />

Bourgogne reçoit le LUTECE<br />

D'OR dans la catégorie<br />

Meilleur projet Libre réalisé<br />

par une collectivité<br />

territoriale<br />

Le 26 juin, soit trois jours après le succès des<br />

Journées Européennes de l'Administration<br />

Electronique Territoriale, le Conseil régional de<br />

Bourgogne est lauréat du meilleur projet libre<br />

réalisé pour une collectivité locale pour sa plateforme<br />

régionale d'administration électronique<br />

e-bourgogne.<br />

Ce prix, placé sous le haut patronage<br />

de la Mairie de Paris, est organisé par<br />

l'ASS2L (Association des Sociétés de<br />

Services en Logiciels Libres).<br />

La fête du sport<br />

et des champions<br />

Les premiers "Gran Jé Matinik" se sont déroulés<br />

à l'initiative de la Région les 7-10 juin derniers.<br />

Cette manifestation, ouverte aux disciplines<br />

sportives régulièrement pratiquées en Martinique,<br />

veut permettre aux ligues, comités et<br />

clubs de faire participer leurs jeunes athlètes à<br />

des compétitions de qualité. Après trois jours<br />

de compétitions de haut niveau dans 21 disciplines<br />

sportives, où deux records de France ont<br />

été franchis, les " Gran Jé Matinik " se sont<br />

refermés le 10 juin pour deux ans sur le discours<br />

de clôture du président du Conseil régional,<br />

Alfred Marie-Jeanne, suivi d'un époustouflant<br />

feu d'artifice et show laser.<br />

www.cr-martinique.fr<br />

NORD-PAS<br />

DE CALAIS<br />

" Les jeunes et leurs régions :<br />

du transfert des lycées<br />

aux projets régionaux pour la<br />

jeunesse "<br />

Dans le cadre du colloque organisé par l'ARF,<br />

les 7 et 8 juin, au Palais du Nouveau Siècle de<br />

Lille, à l'occasion des 20 ans de décentralisation<br />

des lycées, les représentants des Régions présents<br />

ont pu échanger sur leurs expériences et<br />

leurs propres démarches. La richesse des débats<br />

a montré que la politique régionale apporte,<br />

dans le domaine de la formation et de l'entrée<br />

dans l'emploi, une vraie plus-value. Selon<br />

Jacques Auxiette, président du Conseil régional<br />

des Pays de la Loire et président de la Commission<br />

Education à l'ARF : " il était temps que ces<br />

rencontres se tiennent, que ces échanges aient<br />

lieux, que nous donnions un sens à tout ce travail<br />

réalisé chacun sur nos territoires ( …) Le<br />

bilan que nous avons tiré des 20 ans de décentralisation<br />

dépasse très largement la construction<br />

des lycées et l'équipement des salles de<br />

cours. Les Régions ont acquis une grande expérience,<br />

je dirais même une maturité dans l'exercice<br />

de leurs compétences. "<br />

Cérémonie d'ouverture<br />

Défilé des Ligues et Comités<br />

Stade Georges GRATIANT - LAMENTIN<br />

La Région lance un appel<br />

à projets en faveur de<br />

l'économie sociale et<br />

solidaire<br />

La Région met en place un appel à projets<br />

visant, au travers du développement d'initiatives<br />

citoyennes, à encourager les projets<br />

d'économie sociale et solidaire qui créent des<br />

richesses et de l'emploi, renforcent le lien social<br />

et la cohésion territoriale en apportant des<br />

réponses économiques innovantes.<br />

www.cr-limousin.fr<br />

PICARDIE<br />

" Picardie Avantage Isolation " :<br />

un prêt à taux 0<br />

pour isoler sa maison<br />

Dans le cadre de sa nouvelle politique énergétique,<br />

le Conseil régional de Picardie lance une<br />

offre de crédit bonifié destinée à des travaux<br />

d'isolation. Une réelle opportunité pour les propriétaires<br />

à l'heure où la consommation d'énergie<br />

pèse de plus en plus lourd sur la facture.<br />

Trois établissements financiers ont été retenus,<br />

après consultation, pour la mise en place de<br />

cette offre de prêt : une banque de réseau, les<br />

Banques Populaires (Banque Populaire du<br />

Nord, Banque Populaire Rives de Paris,<br />

BRED), une banque spécialisée (Banque SOL-<br />

FEA) et un établissement de crédit (Domofinance).<br />

LIMOUSIN<br />

© SPORT PLUS - L.-G. P.


INTERRÉGIONALITÉ<br />

BASSE-NORMANDIE /<br />

HAUTE-NORMANDIE<br />

La 6 e Conférence des<br />

Présidents des Régions<br />

Basse et Haute Normandie<br />

Le 21 juin, soit deux ans après leur 1 e réunion<br />

de travail, Philippe Duron, président de la<br />

Région Basse-Normandie et Alain Le Vern, président<br />

de la Région Haute-Normandie se sont<br />

félicités des résultats des coopérations engagées<br />

depuis deux ans et ont défini leurs perspectives<br />

de travail pour les deux ans à venir.<br />

SENAT<br />

" Quel avenir<br />

pour les pays ? "<br />

Alain Fouché, Sénateur de la Vienne est<br />

l'auteur d'un rapport sur l'avenir des pays<br />

dans lequel il observe, après avoir consulté<br />

près de 140 présidents de pays, qu'une<br />

majorité de pays apparaît désormais bien<br />

ancrée dans le territoire (…) mais qu'il<br />

convient d'être vigilant. En effet, " le pays<br />

n'a pas de compétences légales. Il ne doit<br />

pas se substituer aux communautés de<br />

communes, ni aux départements, mais<br />

intervenir selon une règle de subsidiarité<br />

pertinente. ". Il ne doit pas non plus être<br />

" instrumentalisé " comme " enjeu de politique<br />

territoriale " par une collectivité.<br />

Malgré tout, " le bilan globalement positif<br />

des pays milite pour la poursuite de l'expérience.<br />

"<br />

Le rapport est disponible<br />

sur le site du Sénat<br />

www.senat.fr<br />

LANGUEDOC-ROUSSILLON / PACA<br />

Les chambres régionales de Commerce et d'Industrie<br />

des deux régions mobilisent les entreprises<br />

autour d'ITER<br />

Près d'une centaine de personnes ont participé<br />

à l'atelier d'affaires ITER (projet de réacteur<br />

expérimental qui sera implanté sur le site Cadarache)<br />

organisé par Michel Fromont, président<br />

de la CRCI Languedoc-<br />

Roussillon et Claude Cardella,<br />

président de la CRCI<br />

Provence-Alpes-Côted'Azur<br />

- Corse le 26 juin à<br />

l'aéroport international<br />

Montpellier Méditerranée.<br />

Selon Michel Fromont,<br />

" Grâce au projet ITER, le<br />

dynamisme de l'économie<br />

régionale prend une nouvelle<br />

dimension. Il nous<br />

faut saisir à bras-le-corps<br />

le défi que cela représente<br />

et transformer les perspectives<br />

de marchés en<br />

contrats de sous-traitance<br />

FORMATION<br />

CHAMPAGNE-ARDENNE<br />

La Région adopte son Schéma régional de la formation<br />

tout au long de la vie<br />

La naissance<br />

d’un " CFA académique "<br />

C'est par une volonté commune de la Région<br />

Centre, présidée par l’ancien ministre Michel<br />

Sapin, et du Rectorat de l'Académie d'Orléans<br />

- Tours qu'un " CFA Académique " (" hors les<br />

murs ") sera bientôt créé pour structurer et<br />

développer l'offre de formation par apprentissage<br />

au sein des lycées. Au total, 36 sections<br />

d'apprentissage ouvertes dans 22 lycées seront<br />

fédérées et gérées par le lycée Henri Brisson à<br />

Vierzon.<br />

CENTRE<br />

pour les entreprises régionales. ". Devant un tel<br />

succès, le président de la CRCI Languedoc-<br />

Roussillon organisera un second atelier d'ici la<br />

fin de l'année 2006.<br />

La Région a adopté le 20 juin son Schéma régional<br />

de la formation tout au long de la vie. Destiné<br />

à fixer un cadre général de définition des<br />

stratégies et de suivi des dispositifs de formation<br />

initiale et continue en Champagne-Ardenne<br />

pour les six années à venir (2006-2012), il s'articule<br />

autour de trois axes : fédérer, décloisonner,<br />

innover.<br />

www.cr-champagne-ardenne.fr<br />

29<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


CATALOGNE<br />

3 e édition du " Guide de vos<br />

loisirs en Catalogne "<br />

La 3 e édition du " Guide de vos loisirs en Catalogne<br />

", édité par Tourisme de la Catalogne, est<br />

un condensé de 300 idées pour tirer parti au<br />

maximum de toute l'offre du territoire catalan.<br />

Des propositions qui vont des sorties culturelles<br />

à des activités aussi variées que les tours en hélicoptère,<br />

en passant par l'équitation ou les sports<br />

d'aventure.<br />

Le contenu intégral de ce guide est disponible<br />

sur la page web de Tourisme de la Catalogne.<br />

www.catalunyaturisme.com<br />

CRT<br />

FRANCHE-COMTÉ<br />

Incroyable<br />

Franche-Comté…<br />

La nouvelle brochure du CRT de Franche-<br />

Comté propose des escapades déclinées autour<br />

de cinq thèmes : Incroyable nature, Incroyable<br />

terroir, Incroyable vitalité, Incroyable bien-être,<br />

Incroyable incroyable.<br />

La brochure est disponible sur simple demande<br />

au numéro Azur : 0 810 10 11 13 qui est désormais<br />

le numéro unique du centre régional de<br />

contacts et de réservation de toute la Franche-<br />

Comté.<br />

ALSACE<br />

La Région Alsace et le<br />

Comité Régional du Tourisme<br />

font leur Tour !<br />

La Région Alsace et le Comité Régional du Tourisme<br />

sont partenaires de la Communauté<br />

Urbaine et de la Ville de Strasbourg dans le<br />

cadre du Grand Départ du Tour de France<br />

cycliste, du 1 er au 3 juillet 2006.<br />

A cette occasion, la Région et le CRT feront partie<br />

de la caravane publicitaire qui précèdera les<br />

coureurs.<br />

Deux véhicules ont entièrement été décorés à<br />

l'image de la dernière campagne du CRT : Alsacez-vous<br />

!<br />

TRANSPORT<br />

30<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE<br />

Les présidents des Régions françaises et Autonomies<br />

espagnoles, membres de l'Eurorégion<br />

Pyrénées-Méditerranées, se sont réunis le 27<br />

juin en visioconférence, sous la présidence de<br />

la Région Midi-Pyrénées.<br />

La question des lignes à grande vitesse a été au<br />

cœur des discussions entre les quatre Présidents,<br />

suite aux informations parues dans la presse<br />

catalane signalant un éventuel report à 2030 de<br />

la mise en service de la jonction TGV Perpignan-Montpellier.<br />

EUROREGION<br />

Mobilisation pour la ligne TGV Perpignan-Montpellier<br />

Les Présidents ont décidé de publier une lettre<br />

ouverte conjointe adressée au premier ministre<br />

français et au président du Gouvernement espagnol,<br />

de solliciter dans les meilleurs délais un<br />

rendez-vous avec Dominique de Villepin dans<br />

le but de confirmer les engagements pris à la<br />

rencontre transfrontalière de Barcelone le 17<br />

octobre 2005, de solliciter également une rencontre<br />

conjointe auprès du Commissaire<br />

européen en charge des <strong>transport</strong>s et d'établir<br />

les bases d’un réseau de soutien au projet " Y "<br />

Pyrénées-Méditerranée (Toulouse-Barcelone-<br />

Montpellier).<br />

RHÔNE-ALPES<br />

La Région et la SNCF, pour la<br />

première fois partenaires<br />

de " Jazz à Vienne "<br />

Pour la première<br />

fois, un service spécial<br />

TER sera mis<br />

en place entre<br />

Vienne et Lyon pendant<br />

toute la durée<br />

du festival, du 29<br />

juin au 13 juillet.<br />

MIDI-PYRÉNÉES<br />

5 millions d'euros<br />

supplémentaires pour la LGV<br />

Toulouse - Bordeaux<br />

La Région a voté, le 29 juin, 5 millions d'euros<br />

suplémentaires (s'ajoutant au 1 million d'euros<br />

déjà inscrit au budget 2006) pour les études sur<br />

la ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux.<br />

Pour Martin Malvy, président de la<br />

Région, cette inscription de crédits " doit permettre<br />

de lancer les études sans plus de négociation<br />

avec nos voisins Aquitains, sans attendre<br />

les conclusions du débat public en cours chez<br />

eux ". La Région, avec ces 6 millions d'euros,<br />

se donne les moyens de conclure rapidement la<br />

convention de financement qui doit associer les<br />

Régions, les Départements, et les Communautés<br />

d'agglomérations, sous réserves de la mobilisation<br />

par l'Etat des autres partenaires.<br />

Retrouvez Régions Magazine<br />

sur notre site internet www.erm.lu<br />

www.rhonealpes.fr


31<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE


32<br />

Juin 2006 – RÉGIONS MAGAZINE

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!