L'HISTOIRE ET LES TRADITIONS - UAE Interact
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L’HISTOIRE <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>TRADITIONS</strong><br />
‘Celui qui ne connaît pas son passé<br />
ne peut pas tirer pleinement parti<br />
de son présent ni de son avenir, car<br />
c’est le passé qui nous instruit.’
9<br />
L’HISTOIRE <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>TRADITIONS</strong><br />
La préservation du patrimoine et<br />
des traditions est une des priorités<br />
de la politique gouvernementale.<br />
<strong>LES</strong> E.A.U. ONT UNE LONGUE HISTOIRE qui remonte à plus de 100 000 ans,<br />
comme le prouvent les outils de pierre datant du début de l’âge de la<br />
pierre découverts récemment près des Monts Hajar. Ensuite, les plus<br />
anciens occupants dont on ait retrouvé des traces significatives<br />
remontent à la période néolithique, vers 5500 ans av. J.-C., époque où le<br />
climat était plus humide qu’aujourd’hui et où les ressources<br />
alimentaires étaient abondantes. On a retrouvé des vestiges indiquant<br />
que même à cette époque reculée ces peuples entretenaient des<br />
relations avec le monde extérieur, notamment avec les civilisations du<br />
nord. Ces contacts ont persisté et ont pris de l’ampleur, très<br />
probablement stimulés par le commerce du cuivre extrait des Monts<br />
Hajar, lorsque le climat est devenu plus aride et que les habitants des<br />
oasis fortifiées ont commencé à se concentrer sur l’agriculture.<br />
Le commerce avec l’étranger, qui figure constamment dans<br />
l’histoire de cette région stratégique, semble avoir prospéré<br />
également par la suite, facilité par la domestication du chameau à la<br />
fin du deuxième millénaire. En même temps, la découverte de<br />
nouvelles techniques d’irrigation (irrigation par falaj), facilita le<br />
développement de l’agriculture, qui entraîna une véritable explosion<br />
démographique dans toute la région.<br />
Dès le premier siècle apr. J.-C., au lieu de passer par la mer Rouge,<br />
comme le faisaient les Romains, on se mit à transporter les<br />
marchandises en caravanes entre la Syrie et les villes du sud de<br />
l’Irak, puis en bateau jusqu’au grand port d’Omana (probablement<br />
le site de l’actuel Umm al-Qaiwain) et ensuite jusqu’en Inde. Les<br />
perles étaient exploitées dans la région depuis des millénaires, mais<br />
à cette époque leur commerce atteint de nouveaux sommets. La<br />
navigation maritime constituait également une des activités<br />
principales, et de grandes foires étaient organisées à Dibba,<br />
rassemblant des marchands venus de jusqu’en Chine.<br />
En 630 apr. J.-C., l’arrivée d’émissaires du prophète Mohammed<br />
annonce la conversion des habitants de la région à l’Islam. Cette fois<br />
encore, Dibba joua un rôle important, puisque c’est dans cette ville<br />
qu’eut lieu une grande bataille après la mort du Prophète. Dès 637<br />
apr. J.-C., les armées islamiques se servaient de Julfar (Ra’s al-<br />
Khaimah) comme avant-poste dans leur conquête de l’Iran. Au<br />
cours des siècles, Julfar deviendra un port florissant et un centre<br />
Les plus anciens<br />
habitants connus<br />
semblent être<br />
arrivés aux E.A.U.<br />
au début de l’âge<br />
de la pierre, il y a<br />
plus de 100 000<br />
ans. Leurs outils<br />
en pierre ont été<br />
trouvés à la lisière<br />
des Monts Hajar.<br />
De nombreux outils en<br />
pierre ont été trouvés<br />
dans les Émirats.<br />
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DATES IMPORTANTES<br />
10 L’HISTOIRE <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>TRADITIONS</strong><br />
11<br />
v. 5500 av. J.-C.<br />
5500–3000 av. J.-C.<br />
3000–2500 av. J.-C.<br />
2500–2000 av. J.-C.<br />
2000–l300 av. J.-C<br />
1300–300 av. J.-C<br />
300 av. J.-C –0<br />
0–250 apr. J.-C<br />
240 apr. J.-C<br />
Vl e /Vll e s. apr. J.-C<br />
630 apr. J.-C<br />
632 apr. J.-C<br />
Premières traces d’une présence humaine aux E.A.U., sur l’île de Marawah.<br />
Occupation de la région par des éleveurs habiles utilisant des outils<br />
en pierre façonnés avec art (tradition ‘biface arabe’).<br />
Période Hafit – ère des premières inhumations collectives découvertes<br />
pour la première fois sur les versants inférieurs du Djebel Hafit à<br />
l’intérieur de l’émirat d’Abu Dhabi.<br />
Période Umm al-Nar – apparition des premières villes oasis (par ex. à<br />
Hili, Tell Abraq, Bidiya, Kalba) gardées par de massives forteresses circulaires ; les morts<br />
sont enterrés dans des tombes communes rondes ; contacts commerciaux très<br />
développés avec la Mésopotamie, l’Iran, la vallée de l’Indus, le Baloutchistan et la<br />
Bactriane (Afghanistan) ; première utilisation intensive du cuivre des monts Hajar ; région<br />
appelée Magan d’après les sources mésopotamiennes.<br />
Période Wadi Suq et fin de l’âge du bronze – ère caractérisée par des villes moins<br />
nombreuses ; les rites mortuaires changent : les tombes communes sont désormais<br />
longues et généralement étroites ; liens étroits avec Dilmun<br />
(Bahreïn).<br />
Âge du fer – introduction d’une nouvelle technologie :<br />
l’irrigation par falaj (pl. aflaj), galeries souterraines amenant<br />
l’eau des aquifères montagneux aux oasis et aux jardins en<br />
contrebas ; explosion démographique ; première utilisation du<br />
fer ; introduction de l’écriture, utilisant l’alphabet de l’Arabie du<br />
sud ; contacts avec les empires assyrien et perse.<br />
Période de Mleiha (ou préislamique récente A–B) – ville prospère à Mleiha ; apparition d’une<br />
monnaie frappée localement ; importations importantes de Grèce (poteries noires émaillées)<br />
et d’Arabie saoudite (pots à onguents en albâtre) ; première utilisation du cheval.<br />
Période d’ed-Dur (ou préislamique récente C–D) – villes prospères à ed-Dur et Mleiha ;<br />
réseau commercial extensif le long du Golfe reliant la Méditerranée, la Syrie et la<br />
Mésopotamie à l’Inde ; importations, entre autres, de verre romain, de pièces de<br />
monnaie, de laiton ; un chef connu sous le nom d’Abi’el fait frapper de la monnaie en<br />
grande quantité ; première utilisation de l’araméen dans les inscriptions provenant d’ed-<br />
Dur et de Mleiha.<br />
Arrivée au pouvoir de la dynastie sassanide en Iran du sud-ouest, conquête de la<br />
majeure partie de l’Arabie orientale.<br />
Introduction du christianisme résultant des contacts avec le sud-ouest de l’Iran et le sud<br />
de la Mésopotamie ; établissement d’un monastère par la communauté chrétienne<br />
nestorienne sur l’île de Sir Bani Yas ; présence de garnisons sassanides à l’intérieur<br />
d’Oman et preuves de contact avec les E.A.U. fournies par les<br />
pièces de monnaie et les objets en céramique découverts à<br />
Kush (Ra’s al-Kaimah), Umm al-Qaiwain et Fujaïrah.<br />
Arrivée des disciples du prophète Mohammed ; conversion<br />
des habitants à l’Islam.<br />
Mort du prophète Mohammed ; éruption du mouvement<br />
ridda, révolte générale contre les enseignements de l’Islam ;<br />
envoi de Hudhayfah b. Mihsan par le caliphe Abu Bakr pour<br />
écraser l’insurrection de Laqit b. Malik Dhu at-Tag à Dibba ;<br />
importante bataille à Dibba, écrasement des insurgés.<br />
Julfar est utilisée comme avant-poste pour l’invasion islamique de l’Iran.<br />
Julfar est utilisée comme avant-poste pour l’invasion abbasside d’Oman.<br />
Conquête de l’Arabie sud-orientale par les buyides.<br />
Le géographe Yaqut décrit Julfar comme une ville fertile.<br />
Liens commerciaux étroits entre les Émirats du nord et le royaume d’Ormuz, établi sur<br />
l’île de Jarun dans le détroit d’Ormuz.<br />
Le navigateur portugais Vasco de Gama double le cap de Bonne Espérance grâce aux<br />
connaissances arabes en navigation.<br />
Rivalité entre les Portugais et l’empire Ottoman dans le Golfe.<br />
Description de la côte est des E.A.U., du Qatar à Ra’s al-Khaimah, par le grand voyageur<br />
vénitien, Gasparo Balbi ; mention de la forteresse portugaise à Kalba ; première mention<br />
de l’existence des Bani Yas à Abu Dhabi.<br />
Description de la côte est des E.A.U. par un marin hollandais pilotant le Meerkat.<br />
Expansion du commerce britannique dans le Golfe ; rivalité croissante entre les Anglais et<br />
les Hollandais.<br />
Sharjah et la majeure partie de Musadam ainsi que toute la côte est des E.A.U., jusqu’à<br />
Khor Fakkan, tombent aux mains des Qawasim, selon Carsten Niebuhr, géomètre<br />
allemand participant à l’expédition scientifique du roi du Danemark.<br />
Attaques répétées de la flotte Qawasim par la Compagnie britannique des Indes<br />
orientales.<br />
Traité général de paix entre le gouvernement britannique et les cheikhs de Ra’s al-Khaimah,<br />
Umm al-Qaiwain, Ajman, Sharjah, Dubaï et Abu Dhabi.<br />
Étude topographique du Golfe conduisant à la publication des premières cartes précises<br />
de la région.<br />
Effondrement du marché des perles naturelles ; premiers accords de prospection<br />
pétrolière signés par les souverains de Dubaï, Sharjah et Abu Dhabi.<br />
Accords de prospection pétrolière mis au point à Ra’s al-Khaimah, Umm al-Qaiwain et<br />
Ajman.<br />
Premières exportations de pétrole d’Abu Dhabi.<br />
Le gouvernement britannique annonce son intention de se retirer<br />
de la région du Golfe ; amorce des discussions portant sur la<br />
création d’une fédération d’émirats.<br />
Premières exportations de pétrole de Dubaï.<br />
Accord conclu entre les souverains des émirats sur la<br />
formation d’une fédération.<br />
Création de l’État des Émirats Arabes Unis.<br />
Décès de Cheikh Zayed, premier Président des E.A.U.<br />
Cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan est élu nouveau Président<br />
des E.A.U.<br />
637 apr. J.-C<br />
892 apr. J.-C<br />
963 apr. J.-C<br />
v. 1220<br />
XIV e –XV e s.<br />
1498<br />
XVI e s.<br />
1580<br />
1666<br />
1720s<br />
1764<br />
1800–1819<br />
1820<br />
1820–1864<br />
Années 1930<br />
1945–1951<br />
1962<br />
1968<br />
1969<br />
10 juillet 1971<br />
2 décembre 1971<br />
2 novembre 2004<br />
3 décembre 2004
12<br />
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
IBN MAJID<br />
Nous utilisons 32 rumbs, ainsi<br />
que la tirfa, le zam et le qiyas<br />
(mesure de l’altitude stellaire)<br />
mais ils ne savent pas s’en<br />
servir et ne comprennent pas<br />
nos méthodes. Nous, en<br />
revanche, comprenons les leurs<br />
et pouvons donc nous en servir<br />
pour naviguer dans n’importe<br />
quel vaisseau.<br />
Ils reconnaissent que nous<br />
avons une meilleure<br />
connaissance de la mer et de<br />
ses sciences ainsi que des<br />
indications données par les<br />
étoiles quant aux grandes<br />
routes maritimes.<br />
Car nous divisons nos bateaux<br />
dans le sens de la longueur et<br />
de la largeur en nous servant<br />
de la rose des vents et nous<br />
savons mesurer l’altitude des<br />
étoiles. Ils n’utilisent pas de<br />
divisions semblables ou<br />
d’autres moyens de diviser<br />
leurs navires à partir de la<br />
proue pour se guider ; ils<br />
n’utilisent pas non plus<br />
l’altitude des étoiles pour<br />
s’orienter lorsqu’ils obliquent à<br />
droite ou<br />
à gauche.<br />
Ibn Majid, le ‘Lion de la Mer’, personnage légendaire dans<br />
l’histoire des Émirats, a écrit le poème cité à la page<br />
précédente bien avant que Vasco de Gama n’ait doublé le cap<br />
de Bonne Espérance ou qu’il n’ait posé le pied sur les terres<br />
arabes d’où Ibn Majid, et avant lui son père, son grand-père et<br />
toute une lignée d’ancêtres tout aussi intrépides, s’étaient<br />
aventurés pour consacrer toute leur vie à la navigation et à<br />
l’exploration. C’est, bien sûr, des Européens dont il parle dans<br />
son poème, et il est vrai que les Arabes ont parcouru les eaux<br />
européennes bien avant que les Européens ne réussissent à<br />
traverser l’océan Indien. Né à Julfar, tout près de la ville<br />
actuelle de Ra’s al-Kaimah, vers 1432–1437, Ibn Majid doit sa<br />
réputation de grand navigateur à ses ouvrages, dont 39, parmi<br />
les 40 qui nous sont parvenus, sont écrits en vers. Certains<br />
sont de courts récits, d’autres sont très longs : l’al-Sofaliya,<br />
par exemple, comporte 805 vers et relate un périple entre les<br />
Indes et Sofala, sur la côte du Mozambique. Un traité (le<br />
Fawa’id) est une longue œuvre qui non seulement récapitule<br />
toutes les connaissances acquises par Ibn Majid lors de ses<br />
voyages au long cours mais aussi s’inspire largement des<br />
travaux des premiers astronomes arabes. Son dernier poème<br />
connu a été composé en 1500 apr. J.-C. Son auteur se serait<br />
éteint peu de temps après, à un peu plus de 70 ans.
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
L’HISTOIRE <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>TRADITIONS</strong><br />
14 15<br />
Un canon à l’extérieur<br />
des murs du fort<br />
d’Umm al-Qaiwain<br />
L’offensive<br />
britannique<br />
émanait du désir de<br />
contrôler les routes<br />
commerciales<br />
maritimes entre le<br />
Golfe et l’Inde.<br />
perlier de première importance, d’où de grands boutres de bois<br />
marchands partaient à travers l’océan Indien.<br />
Au XVI e siècle, des luttes sanglantes eurent lieu dans le Golfe entre<br />
les Portugais et les populations arabes de Julfar et d’autres ports de la<br />
Côte Est comme Dibba, Bidiya, Khor Fakkan et Kalba. Cependant,<br />
pendant que les puissances européennes se disputaient la suprématie<br />
de la région, une grande famille locale, les Qawasim, prenait une<br />
importance croissante. Au début du XIX e siècle, les Qawasim<br />
possédaient une flotte de plus de 60 gros navires capables de<br />
transporter près de 20 000 marins ; cette puissance finit par<br />
provoquer une offensive de la part des Britanniques qui voulaient être<br />
maîtres des routes de commerce maritimes reliant le Golfe et l’Inde.<br />
À l’intérieur des terres, les villages disposés en arc de cercle de<br />
Liwa constituaient le centre des activités économiques et sociales<br />
des Bani Yas depuis au moins le XVI e siècle. Mais au début des<br />
années 1790, la ville d’Abu Dhabi était devenue un centre perlier si<br />
important que le chef politique des les groupes Bani Yas, le Cheikh<br />
des Al Bu Falah (de la famille Al Nahyan), quitta l’oasis de Liwa pour<br />
s’y installer. Au début du XIX e siècle, des membres de la tribu Al Bu<br />
Falasah, branche des Bani Yas, s’établirent dans la crique de Dubaï<br />
et instaurèrent la domination des Maktoum dans cet émirat.<br />
Après la défaite des Qawasim, les Britanniques signèrent avec les<br />
cheikhs de chaque émirat une série d’accords qui furent complétés<br />
par la suite par des traités visant à préserver une trêve maritime ; ces<br />
États prirent alors le nom ‘d’États de la Trêve’.<br />
Grâce au calme relatif ainsi instauré dans les mers, l’industrie<br />
perlière se mit à prospérer au XIX e siècle et au début du XX e ,<br />
fournissant revenus et emplois aux habitants de la côte du golfe<br />
Arabique. Un grand nombre d’entre eux menaient à l’époque une<br />
existence semi-nomade, pêchant les perles pendant l’été et<br />
s’occupant de leurs plantations de dattiers pendant l’hiver.<br />
Cependant, ces maigres ressources furent bientôt frappées durement.<br />
La Première Guerre mondiale avait déjà eu un effet désastreux sur<br />
l’industrie perlière, mais c’est la crise économique de la fin des<br />
années 20 et du début des années 30, avec l’apparition des perles de<br />
culture japonaises, qui lui donna le coup de grâce. L’industrie finit par<br />
s’éteindre juste après la seconde guerre mondiale, lorsque le<br />
gouvernement de l’Inde, indépendante depuis peu, décida d’imposer<br />
de lourdes taxes sur les perles importées du Golfe. Ce fut une<br />
catastrophe pour la région. Malgré leur ingéniosité, les habitants<br />
connurent de nombreuses privations, disposant de possibilités<br />
d’éducation limitées et ne possédant ni routes ni hôpitaux.<br />
Heureusement, du pétrole ayant été découvert, les premiers<br />
prospecteurs arrivèrent au début des années 30 pour effectuer des<br />
études géologiques préliminaires : la première cargaison de pétrole<br />
brut quitta Abu Dhabi en 1962. Comme les recettes augmentaient<br />
d’année en année avec la production, Cheikh Zayed bin Sultan Al<br />
Nahyan, choisi comme souverain d’Abu Dhabi le 6 août 1966, lança<br />
un gigantesque programme de construction d’écoles, de logements,<br />
d’hôpitaux et de routes. Lorsque Dubaï commença à exporter du<br />
pétrole en 1969, Cheikh Rashid bin Saeed Al Maktoum, souverain<br />
de facto de Dubaï depuis 1969, put lui aussi utiliser les recettes<br />
pétrolières pour améliorer la qualité de vie de son peuple.<br />
LA FÉDÉRATION<br />
Au début de l’année 1968, quand les Anglais annoncent leur<br />
intention de se retirer du Golfe à la fin de 1971, Cheikh Zayed<br />
décide immédiatement de nouer des liens plus étroits avec les<br />
autres Émirats. Avec Cheikh Rashid, qui deviendra Vice-Président et<br />
Premier Ministre du nouvel État, Cheikh Zayed demande la création<br />
d’une fédération qui rassemblerait non seulement les sept Émirats<br />
des États de la Trêve, mais également Qatar et Bahreïn. Après une<br />
période de négociations, un accord est conclu entre les leaders de<br />
six des Émirats (Abu Dhabi, Dubaï, Sharjah, Umm al-Qaiwain,<br />
Fujaïrah et Ajman). La Fédération, qui prend le nom d’Émirats<br />
Arabes Unis (E.A.U.), voit officiellement le jour le 2 décembre 1971.<br />
Le septième émirat, Ra’s al-Khaimah, rejoindra les autres le 10<br />
février 1972.<br />
ZAYED <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> E.A.U.<br />
La prospérité, l’harmonie et le développement moderne qui sont<br />
l’apanage des Émirats Arabes Unis, dirigés aujourd’hui par Son<br />
Altesse le Président Cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, également<br />
Souverain d’Abu Dhabi ainsi que par les autres membres du Conseil<br />
Suprême des Souverains des sept émirats, sont en grande partie<br />
attribuables au rôle joué par Cheikh Zayed, à la fois avant la création<br />
de la Fédération puis au cours des 33 années suivantes, jusqu’à sa<br />
disparition en novembre 2004. L’œuvre qu’il a accomplie est décrite<br />
largement dans d’autres sections de la présente Revue Annuelle,<br />
mais il convenait résumer brièvement sa vie et son œuvre.<br />
Les Émirats Arabes<br />
Unis virent<br />
officiellement le<br />
jour le 2 décembre<br />
1971.<br />
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16 REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
LA DÉCOUVERTE DU PÉTROLE<br />
Cela fait maintenant plus de quarante ans que l’on produit du<br />
pétrole aux Émirats Arabes Unis. Toutefois, l’histoire du<br />
pétrole remonte bien plus loin. Dans les années 30, le<br />
consortium de sociétés qui allaient devenir par la suite BP,<br />
Shell, Total, ExxonMobil et Partex, et qui opérait en Irak sous<br />
le nom d’Iraq Petroleum Company (IPC), porta son attention<br />
sur le bas Golfe. Au cours des années suivantes, plusieurs<br />
accords de concession furent signés, dont le plus important<br />
avec Abu Dhabi en janvier 1939. Pour gérer les concessions<br />
situées dans les États de la Trêve, nom sous lequel les E.A.U. étaient alors connus,<br />
IPC créa une filiale, Petroleum Development (Trucial Coast), PD(TC), qui fora son<br />
premier puits à Ra’s Sadr, au nord-est d’Abu Dhabi, en 1951. Bien qu’il fût sec, c’était<br />
à l’époque le puits le plus profond encore jamais foré au Moyen-Orient.<br />
PD(TC) fora plusieurs autres puits avant de trouver des traces d’hydrocarbures à<br />
Murban, (actuel champ de Bab), au sud-est d’Abu Dhabi, en 1954. Ayant achevé son<br />
troisième puits sur cette structure en 1960, PD(TC) déclara ce champ<br />
commercialement viable et ce dernier entra en production en 1963. La compagnie<br />
fut par la suite rebaptisée Abu Dhabi Petroleum Company (ADPC).<br />
Dans le même temps, en 1953, BP avait négocié une concession offshore, qu’il a<br />
confiée à une filiale spécialement créée : l’Abu Dhabi Marine Areas Ltd (ADMA). Des<br />
levés topographiques furent réalisés avec l’assistance du célèbre explorateur sousmarin<br />
français, Jacques Cousteau. Le premier puits fut foré sur une structure appelée<br />
Umm Shaif en 1958, où l’on trouva du pétrole en abondance. L’île de Das servant de<br />
terminal d’exportation, Umm Shaif entra en production en 1962.<br />
Depuis lors, de nombreux gisements plus importants ont été identifiés. Par<br />
ailleurs, l’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC), fondée en 1971, a pris<br />
désormais des participations majoritaires dans les concessions, l’ADMA ayant été<br />
remplacée comme exploitant par l’Abu Dhabi Marine Operating Company (ADMA-<br />
OPCO) et l’ADPC par l’Abu Dhabi Company for Onshore Oil Operations (ADCO), bien<br />
que des actionnaires étrangers conservent une part des actions.<br />
Les souvenirs des premiers balbutiements de l’exploitation pétrolière s’estompent<br />
aujourd’hui rapidement. Toutefois, les résultats des efforts de ceux, tant Émiriens<br />
qu’étrangers, qui y prirent part continuent à modeler l’économie actuelle des Émirats<br />
Arabes Unis.
18<br />
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
L’HISTOIRE <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>TRADITIONS</strong><br />
19<br />
Cheikh Zayed à dos de<br />
chameau photographié<br />
avec son faucon en<br />
1949.<br />
Cheikh Zayed avait<br />
une vision claire<br />
de ce qu’il<br />
souhaitait réaliser.<br />
Né vers 1918 à Abu Dhabi, Cheikh Zayed était le plus jeune fils de<br />
Cheikh Sultan, Souverain d’Abu Dhabi de 1922 à 1926. Il reçoit son<br />
nom en l’honneur de son grand-père, Cheikh Zayed bin Khalifa.<br />
À sa naissance, l’émirat est pauvre et sous-développé, et tous les<br />
habitants, même les membres de la famille souveraine, mènent une<br />
vie simple.<br />
À la fin des années vingt et dans les années trente, Cheikh Zayed,<br />
manifestant une vive soif d’apprendre, part dans le désert en<br />
compagnie des membres d’une tribu bédouine et en mer en<br />
compagnie de pêcheurs de poissons et de perles afin de mieux<br />
connaître leur mode de vie et leur environnement. Il évoquera par la<br />
suite avec plaisir son expérience de la vie du désert et son initiation<br />
à la fauconnerie, passion qu’il gardera toute sa vie.<br />
Ces voyages permettent à Cheikh Zayed d’acquérir une profonde<br />
connaissance, non seulement du pays mais également de son<br />
peuple. Au début des années trente, lorsque les premières équipes<br />
de compagnies pétrolières arrivent pour mener des études<br />
géologiques préliminaires en surface, il a ses premiers contacts avec<br />
l’industrie du pétrole.<br />
En 1946, Cheikh Zayed est choisi comme représentant du<br />
Souverain dans la Région Est d’Abu Dhabi, autour de l’oasis d’Al Ain,<br />
située à environ 160 km à l’est de l’île d’Abu Dhabi elle-même. Sa<br />
fonction consiste non seulement à administrer les six villages, mais<br />
également l’ensemble de la région désertique avoisinante, ce qui<br />
permet à Cheikh Zayed d’apprendre l'art de gouverner et<br />
d’approfondir ses connaissances des tribus.<br />
Cheikh Zayed apporte à cette nouvelle tâche sa ferme croyance<br />
dans les valeurs de consultation et de consensus, qu’il préfère à<br />
l'affrontement. Les visiteurs étrangers, comme l’explorateur<br />
britannique Sir Wilfred Thesiger, qui fait sa connaissance à cette<br />
époque, notent avec approbation que ses jugements ‘se distinguent<br />
par leur grande lucidité, leur sagesse et leur impartialité’.<br />
Cheikh Zayed se fait rapidement la réputation d’un homme<br />
possédant une vision claire de ce qu’il souhaite réaliser pour les<br />
habitants d’Al Ain, mais également capable de diriger par l’exemple.<br />
L’une des tâches principales de ses premières années à Al Ain<br />
consiste à donner un coup de fouet à l’économie locale, laquelle<br />
repose essentiellement sur l’agriculture. Il ordonne également la<br />
révision des droits locaux de propriété de l’eau afin d’en assurer une<br />
distribution plus équitable, renonçant aux droits de sa propre famille<br />
pour montrer l’exemple.<br />
Parallèlement à ce début de croissance, Cheikh Zayed élabore un<br />
plan d'urbanisme visionnaire et ordonne la plantation d’arbres<br />
ornementaux, lesquels ayant aujourd’hui atteint leur maturité, font<br />
d’Al Ain l’une des villes les plus vertes d’Arabie.<br />
En dépit de l’insuffisance des revenus du gouvernement, Cheikh<br />
Zayed parvient à réaliser des améliorations à Al Ain, en jetant les<br />
bases d'un système administratif, en finançant personnellement la<br />
première école moderne de l’émirat et en persuadant ses parents et<br />
amis de contribuer à de petits projets de développement. Mais c’est<br />
la production de pétrole qui donnera à Cheikh Zayed les moyens de<br />
financer ses rêves. La première cargaison de pétrole brut quitte Abu<br />
Dhabi en 1962.<br />
Le 6 août 1966, Cheikh Zayed succède à son frère aîné et devient<br />
Souverain d’Abu Dhabi. Il est chargé par sa famille d'accélérer le<br />
plus possible le développement d’Abu Dhabi. L’une de ses premières<br />
initiatives est d’augmenter les contributions au Fonds de<br />
Développement des États de la Trêve et quand en février 1968, les<br />
Britanniques annoncent leur intention de se retirer du Golfe avant la<br />
fin de 1971, Cheikh Zayed agit rapidement pour proposer d’établir<br />
des liens plus étroits avec les autres émirats, efforts qui aboutiront à<br />
l’instauration des E.A.U. Cheikh Zayed sera élu premier Président<br />
des E.A.U. par les autres Souverains, puis régulièrement réélu à ce<br />
poste tous les cinq ans.<br />
Le nouvel État naît à une époque d’instabilité politique dans la<br />
région. En effet, deux jours auparavant, au cours de la nuit du 30<br />
novembre au 1 décembre, l’Iran s’est emparé par la force des îles de<br />
la Grande et de la Petite Tunb, d’une partie de Ra’s al-Khaimah, et a<br />
débarqué des troupes sur Abu Musa, un territoire de Sharjah (voir la<br />
section sur la Politique étrangère).<br />
Les observateurs étrangers, dans leur ignorance de l’histoire et du<br />
patrimoine communs qui rassemblent les peuples des E.A.U.,<br />
prédisent que le nouvel État aura du mal à survivre, en raison des<br />
différends avec ses voisins et de la grande disparité des sept émirats<br />
quant à leur taille, leur population et leur niveau de développement.<br />
Connaissant mieux son pays, Cheikh Zayed était naturellement<br />
plus optimiste et les prédictions des pessimistes de la première<br />
heure s’avéreront sans fondement.<br />
Pendant ses années à Al Ain, Cheikh Zayed concevra une vision<br />
des progrès futurs du pays. Plus tard, en tant que Souverain d’Abu<br />
Dhabi et ensuite en tant que Président des E.A.U., il consacrera trois<br />
décennies et demie à faire de cette vision une réalité.<br />
@www.uaeinteract.com/uaehistory<br />
Cheikh Zayed était très<br />
soucieux de préserver le<br />
patrimoine culturel des<br />
Émirats.<br />
Fondateur des<br />
Émirats Arabes<br />
Unis, Cheikh<br />
Zayed en fut<br />
également le<br />
président pendant<br />
presque 33 ans.
20<br />
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
L’HISTOIRE <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>TRADITIONS</strong><br />
21<br />
Cheikh Zayed<br />
estimait que tous<br />
les citoyens ont un<br />
rôle à jouer dans le<br />
développement du<br />
pays. Les femmes<br />
et les hommes<br />
avaient, selon lui,<br />
une influence à<br />
exercer.<br />
L'un des principes fondamentaux de sa philosophie de souverain<br />
et d’homme d'État était d’utiliser pleinement les ressources du pays<br />
au profit du peuple. Il considérait les ressources non comme une fin<br />
en soi, mais comme un outil facilitant l’épanouissement de ce qu’il<br />
estimera toujours être la véritable richesse du pays : ses habitants, et<br />
notamment sa jeune génération.<br />
Dans ce contexte, Cheikh Zayed estimait que tous les citoyens ont<br />
un rôle à jouer dans le développement du pays. Les femmes et les<br />
hommes avaient, selon lui, une influence à exercer. Reconnaissant<br />
que par le passé, le manque d’éducation et de développement a<br />
empêché les femmes de jouer pleinement leur rôle dans de<br />
nombreuses activités de la société, il prend des mesures pour<br />
remédier rapidement à la situation et sous sa tutelle, les femmes du<br />
pays commenceront à tenir une place de plus en plus importante<br />
dans la vie politique et économique du pays.<br />
L’une des autres caractéristiques fondamentales de la stratégie<br />
gouvernementale de Cheikh Zayed sera de favoriser les initiatives<br />
visant à défendre la culture populaire traditionnelle afin de familiariser<br />
les jeunes avec la vie de leurs ancêtres. Il estimait qu’il est d’une<br />
importance cruciale de ne pas oublier les leçons et l’héritage du passé.<br />
Celui qui ne connaît pas son passé ne peut pas tirer pleinement parti<br />
de son présent ni de son avenir, car c’est le passé qui nous instruit.<br />
Nous gagnons en expérience et nous profitons de ses enseignements et<br />
de ses résultats.<br />
Si le patrimoine du peuple des E.A.U. était important pour Cheikh<br />
Zayed, la conservation de son milieu naturel, de sa faune et de sa<br />
flore l’était aussi. Ses convictions en matière de protection de<br />
l’environnement ne devaient rien aux tendances modernes. Au<br />
contraire, elles trouvaient leurs racines dans son enfance, à une<br />
époque où l’exploitation durable des ressources exigeait que<br />
l’homme vive en harmonie avec la nature. Cela le conduira plus tard<br />
à faire de la sauvegarde du milieu naturel un des axes clés de sa<br />
politique gouvernementale.<br />
Comme dans d’autres domaines de la vie publique, Cheikh Zayed<br />
était convaincu que la conservation n’était pas uniquement la<br />
responsabilité du gouvernement. Il croyait fermement que c’était<br />
aussi de l’affaire du public et d’organisations non gouvernementales,<br />
qu’il s’agisse de citoyens ou d’expatriés, et ces principes valaient non<br />
seulement pour la protection de la nature mais également pour<br />
d’autres domaines de la vie nationale.<br />
Cheikh Zayed s’était imprégné des principes de l’Islam dès son<br />
enfance et c’est sur eux que s’appuyaient les convictions et la<br />
philosophie de son existence. Toute sa vie, il sera un fervent<br />
opposant de ceux qui cherchent à pervertir le message de l’Islam<br />
pour justifier des dogmes sévères, l’intolérance et le terrorisme.<br />
Selon Cheikh Zayed, une telle approche ne constituait pas<br />
simplement une mauvaise interprétation du message mais un<br />
dramatique contresens. L’extrémisme, selon lui, n’avait pas sa place<br />
dans l’Islam. Il soulignera au contraire que :<br />
L’Islam est une religion civilisatrice qui confère à l’homme sa dignité.<br />
Un véritable Musulman ne fait pas de mal aux autres. L’Islam est une<br />
religion de tolérance et de pardon, de dialogue et de compréhension, et<br />
non pas de guerre. C’est la justice sociale islamique qui demande à<br />
chaque Musulman de respecter l’autre. Voir en chaque personne, quelle<br />
que soit sa religion ou sa race, une âme chère, est la caractéristique de<br />
l’Islam. C’est ce point précis, indissociable des principes humanitaires<br />
de l’Islam, qui nous en rend si fiers.<br />
Il reconnaissait cependant la nécessité non seulement d’éradiquer le<br />
terrorisme, mais également d’en traiter les causes fondamentales.<br />
Aussi, outre la campagne internationale de lutte contre tous les<br />
types de terrorisme, Cheikh Zayed déclarera souhaiter la création<br />
d’une puissante alliance internationale s’efforçant véritablement, en<br />
parallèle, de trouver une solution juste et durable au conflit du<br />
Moyen-Orient.<br />
Cheikh Zayed sera toute sa vie un défenseur infatigable de la<br />
tolérance, du dialogue et d’une meilleure entente entre les hommes<br />
issus de religions différentes, notamment les Chrétiens et les<br />
Musulmans.<br />
Dans le domaine de la politique étrangère du pays, sa volonté<br />
d’éviter la rhétorique dans la recherché de solutions conduira les<br />
E.A.U. à adopter une approche de recherche de compromis et à<br />
éviter à autant que possible de faire usage de la force, que ce soit<br />
dans les pays arabes ou ailleurs. Par conséquent, sous sa direction,<br />
le pays deviendra un important fournisseur d’aide à l’étranger, en ce qui<br />
concerne le développement d’infrastructures ou l’aide humanitaire, que<br />
ce soit par le biais de canaux civils, comme pour la reconstruction de<br />
l’Iraq après la défaite du gouvernement de Saddam Hussein en<br />
2003, ou par l’envoi d’unités militaires issues des forces armées des<br />
E.A.U. pour tenir le rôle de gardiens de la paix, comme cela a été le<br />
cas pour le Kosovo à la fin des années 1990.<br />
Le ‘Fort Blanc’ d’Abu<br />
Dhabi, jadis résidence<br />
des souverains de<br />
l’émirat, a également<br />
abrité le siège au<br />
gouvernement régional.<br />
Cheikh Zayed<br />
reconnaissait la<br />
nécessité non<br />
seulement<br />
d’éradiquer le<br />
terrorisme, mais<br />
également d’en<br />
traiter les causes<br />
fondamentales.<br />
@www.uaeinteract.com/uaehistory
22<br />
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
L’HISTOIRE <strong>ET</strong> <strong>LES</strong> <strong>TRADITIONS</strong><br />
23<br />
Jarre rouge décorée<br />
datant de la période<br />
Umm al-Nar, découverte<br />
à Tell Abraq.<br />
Dans le même temps, sous sa direction, les E.A.U. prouveront<br />
qu’ils sont toujours prêts à se battre pour défendre la justice, comme<br />
l’a montré leur participation dans la guerre visant à libérer le Koweït<br />
en 1990–1991.<br />
LE POINT SUR L’ARCHÉOLOGIE<br />
Depuis les débuts de l’étude systématique de l’archéologie des<br />
Émirats, il y a de cela presque 50 ans, les archéologues se posent<br />
une question majeure concernant les résultats des dizaines d’études<br />
et de fouilles effectuées. Des traces importantes de peuplement<br />
remontant au néolithique (période correspondant à la fin de l’âge de<br />
la pierre ayant débuté vers 5500 av. J.-C.) ont été mises au jour. Les<br />
archéologues ont toujours pensé que l’homme avait occupé les<br />
Émirats bien avant cette période, mais n’ayant pas encore<br />
découvert de traces, croyaient que les traces d’occupation avaient<br />
été enfouies sous les dunes de sable ou sous les tonnes de graviers<br />
et de pierres charriées sous l’effet des précipitations tombées dans<br />
les montagnes pendant des milliers d’années.<br />
Cependant, l’année dernière, des traces d’occupation antérieures<br />
datant du paléolithique, c’est-à-dire remontant à plusieurs dizaines<br />
de milliers d’années, ont enfin été trouvées. Cette découverte, qui a<br />
eu lieu à Jebel Faiyah, un affleurement rocheux situé à l’est de<br />
Sharjah, est due à une équipe constituée de membres de la<br />
Direction des antiquités de Sharjah et de l’université allemande de<br />
Tübingen. Les résultats ont été annoncés pour la première fois lors<br />
du Symposium annuel sur les découvertes paléontologiques et<br />
archéologiques récentes faites aux E.A.U. organisé par le Centre<br />
Zayed du patrimoine et de l’histoire.<br />
Le site a été occupé à plusieurs périodes. Des vestiges de l’âge du<br />
fer ont été retrouvés près de la surface. Juste en dessous, on a<br />
d’abord mis au jour des vestiges de l’âge du bronze puis, à entre 40<br />
et 70 centimètres de la surface actuelle, des objets du néolithique.<br />
L’équipe de Sharjah et de Tübingen a ensuite creusé jusqu’à deux<br />
mètres en dessous de la surface actuelle et sous les objets du<br />
néolithique a trouvé une couche de sédiments d’environ un mètre<br />
qui ne contenait aucun vestige d’occupation. Cependant, à une<br />
profondeur de 1,70 mètre à 1,80 mètre de profondeur, l’équipe a<br />
trouvé plusieurs outils en silex qui avaient manifestement été taillés.<br />
La datation exacte du site n’est pas encore terminée, et des études<br />
supplémentaires sont prévues. Toutefois, les archéologues ont déjà<br />
émis une hypothèse : le site pourrait avoir été occupé au début du<br />
pléistocène supérieur, période ayant commencé il y a environ 125<br />
000 ans pour se terminer il y a 10 000 ans, lorsque notre période<br />
géologique, l’holocène, a commencé. On ne sait rien de plus sur ces<br />
anciens habitants des Émirats, mais des études sont actuellement<br />
en cours pour découvrir d’autres sites de la même période.<br />
Dans l’étude du passé des E.A.U., cette découverte est<br />
certainement la plus importante de l’année dernière, mais d’autres<br />
découvertes majeures ont également été faites récemment. En ce<br />
qui concerne la période antérieure au pléistocène, à savoir la fin du<br />
miocène (de – 6 à – 8 millions d’années), un autre site contenant<br />
des os fossilisés a été identifié à Umm al-Ishtan, à l’extrémité<br />
occidentale du pays. Ces ossements ont été découverts par des<br />
gardes d’une réserve naturelle de l’Agence pour l’environnement<br />
d’Abu Dhabi (EAD), qui ont fait part de leur découverte au Président,<br />
S.A. Cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, à la fin de l’année 2005.<br />
Le Président a rapidement ordonné une enquête, et une équipe du<br />
Centre d’études archéologiques des îles d’Abu Dhabi (ADIAS) a été<br />
dépêchée sur place. Celle-ci s’est aperçu qu’il ne s’agissait pas d’os<br />
de chameaux, comme les gardes l’avaient d’abord pensé, mais de<br />
restes d’une espèce d’éléphant préhistorique, le Stegotetrabeladon<br />
syrticus. Plusieurs ossements ont maintenant été mis au jour ; ils<br />
seront exposés à Abu Dhabi.<br />
La présence de cet éléphant préhistorique dans la partie<br />
occidentale d'Abu Dhabi était déjà connue, mais le site d’Umm al-<br />
Ishtan se trouve beaucoup plus loin de la côte que les autres sites de<br />
la fin du miocène, ce qui montre une fois de plus qu'il reste encore<br />
beaucoup à découvrir sur le passé des E.A.U.<br />
Les autres travaux de l’ADIAS, exécutés en collaboration avec le<br />
Département des antiquités et du tourisme d’Al Ain (lequel fait<br />
maintenant partie de la nouvelle Direction de la culture et du<br />
patrimoine d'Abu Dhabi, l’ADACH), ont porté sur plusieurs sites<br />
néolithiques situés à proximité d’Umm az-Zamul, dans les déserts<br />
du sud-est d'Abu Dhabi, où près de 3000 objets en pierre ont<br />
maintenant été collectés et répertoriés. Les chercheurs ont<br />
notamment découvert ce qui pourrait être les vestiges d'une tombe<br />
d’un style jusqu’ici inconnu aux Émirats.<br />
D'autres travaux ont également eu lieu dans la ville d’Al Ain, à<br />
l'est d'Abu Dhabi, où une équipe réunissant des archéologues du<br />
Pièces datant du XI e<br />
siècle apr. J.-C. Plusieurs<br />
trésors de ce type ont<br />
été trouvés aux E.A.U.<br />
Ces pièces sont<br />
exposées au musée d’Al<br />
Ain.<br />
@www.uaeinteract.com/archaeology
24<br />
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
La Direction de la<br />
culture et du<br />
patrimoine d'Abu<br />
Dhabi (ADACH)<br />
prépare une<br />
approche unifiée<br />
de l'étude du<br />
passé d'Abu<br />
Dhabi.<br />
Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et du<br />
Département des antiquités et du tourisme a entamé sa huitième<br />
campagne de fouilles sur le site d'une fosse funéraire de Hili datant<br />
de la fin de la période Umm al-Nar, c'est-à-dire d'il y a un peu plus<br />
de 4000 ans. Les centaines de squelettes et d’objets retrouvés dans<br />
la tombe ont fourni des informations précieuses sur les habitudes<br />
alimentaires, la santé et les coutumes des populations.<br />
Bien que les archéologues aient continué à se consacrer à l'étude<br />
de plusieurs sites datant de périodes différentes, ils font<br />
actuellement de gros efforts pour essayer de comprendre les<br />
paysages de ces sites et la manière dont ils ont évolué au cours des<br />
millénaires.<br />
Une étude a notamment été réalisée récemment dans la baie de<br />
Dhayah, au nord de Ra's al-Khaimah, dont le paysage unique est<br />
entouré de montagnes sur trois côtés et de la mer sur le quatrième,<br />
et qui offre une progression à travers la côte, les mangroves, les<br />
palmeraies, les dépôts de gravier en éventail et les montagnes. Les<br />
travaux réalisés par le Musée national de Ra's al-Khaimah montrent<br />
maintenant que la région est habitée depuis au moins la fin de la<br />
période Hafit (de 3200 à 2500 av. J.-C.), certains des sites datant de<br />
la période Wadi Suq (début du deuxième millénaire av. J.-C.), de<br />
l'âge du fer et de la fin de la période islamique.<br />
D’autres études sur les paysages et leurs sites archéologiques<br />
réalisées à d’autres endroits des Émirats ainsi que sur les traces du<br />
changement climatique des derniers millénaires, permettront de<br />
mieux comprendre l'histoire et le patrimoine des E.A.U.<br />
Enfin, une Direction de la culture et du patrimoine d'Abu Dhabi<br />
(ADACH) a été créée à la fin 2005 et au début de l'année 2006 dans<br />
le cadre de la restructuration du gouvernement d'Abu Dhabi. Cet<br />
organisme prépare une approche unifiée de l'étude du passé d'Abu<br />
Dhabi, englobant notamment la construction attendue depuis<br />
longtemps d’un musée, qui sera le premier de la capitale. La<br />
Direction englobe maintenant l'ancien Département des antiquités<br />
et du tourisme.<br />
Avant l’ère du pétrole, la vie aux<br />
Émirats était réglée par les<br />
saisons. Faucons, salukis,<br />
chameaux et chevaux faisaient<br />
partie intégrante de la vie<br />
quotidienne des Émiriens.
26<br />
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
LE CHAMEAU<br />
Parfaitement adapté à la vie dans le désert, le chameau était le pilier de la vie seminomadique<br />
menée par un grand nombre d’Émiriens. La plus grande tribu des E.A.U., celle<br />
des Bani Yas, parcourait les vastes étendues sableuses qui constituent presque tout le<br />
territoire des émirats d’Abu Dhabi et de Dubaï. D’autres tribus, comme celles des Awamir<br />
et des Manasir, ont partagé cet environnement difficile pendant de nombreuses<br />
générations, se fiant à leur précieuse connaissance des points d’eau pour survivre dans cet<br />
environnement inhospitalier. Le chameau était à la fois la raison et le moyen de ces<br />
longues expéditions. Ces tribus passaient de longues périodes à errer à la recherche des<br />
pâturages d’hiver qui apparaissaient lorsque la végétation dormante était ramenée à la vie<br />
par des pluies intermittentes. À l’approche de l’été et au retour de l’aridité, presque toutes<br />
les familles Bani Yas, à l’exception des clans de pêcheurs comme les Al Rumaithat,<br />
revenaient dans leur oasis pour soigner leur verger et récolter les dattes. Les propriétaires<br />
de chameaux qui possédaient des prairies d’été suffisantes près de leurs plantations de<br />
dattiers étaient particulièrement favorisés car ils pouvaient faire leur récolte tout en<br />
abreuvant leur bétail avec l’eau des puits communautaires.<br />
Le chameau ne servait pas uniquement à transporter les personnes et les biens sur les<br />
longues pistes à travers le désert ; on utilisait aussi sa chair, son lait, son cuir et son poil. Il<br />
était une source première de richesse. Dans bien des cas, le lait de chamelle et ses<br />
produits dérivés étaient les seules protéines consommées par les familles bedu pendant<br />
de longs mois. Les chameaux étaient capables de survivre sans boire pendant de longues<br />
périodes mais c’est avec leur lait que se désaltéraient leurs bergers. Les jeunes mâles<br />
étaient élevés pour la viande qui était consommée aux grandes occasions. Des courses de<br />
chameaux étaient organisées de manière impromptue lors des fêtes. Le cuir du chameau<br />
était utilisé pour faire des sacs et d’autres articles ménagers ; les poils étaient tissés et<br />
servaient à confectionner des tentes, des tapis et de fines houppelandes (bisht).
28<br />
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
LE DATTIER<br />
Traditionnellement, les familles bedu qui avaient passé tout l’hiver à la recherche de<br />
pâturages pour leurs chameaux, revenaient dans leur oasis au creux des dunes pendant<br />
les mois d’été pour récolter leurs dattes.<br />
Le dattier était traditionnellement propagé à partir des pousses latérales qui sortent à<br />
la base du tronc de l’arbre adulte. Aujourd’hui, on utilise également des méthodes<br />
scientifiques modernes, comme la culture tissulaire. Dans les deux cas, pour former le<br />
tronc, il faut rabattre tous les ans les branches extérieures qui sortent d’abord au niveau<br />
du sol, puis de plus en plus haut au fur et à mesure que l’arbre grandit. Au bout de trois<br />
ans (ou davantage selon la quantité d’eau dont il dispose), au printemps, l’arbre fait sa<br />
première floraison ; les fleurs de l’arbre femelle doivent alors être pollinisées à la main<br />
; le pollen vient des panicules des quelques arbres mâles de la plantation. La cueillette a<br />
lieu pendant la période la plus chaude de l’année, entre la fin juin et le début octobre<br />
selon les espèces – il existe plus de 50 variétés de dattiers rien que dans les Émirats.<br />
Il n’y a pas si longtemps, les dattes étaient essentielles à la survie. Les dattes mûres<br />
étaient bouillies légèrement, puis comprimées, formant une pâte appelée tamr qui, en<br />
raison de sa haute teneur en sucre, se conserve presque indéfiniment. Les feuilles du<br />
dattier étaient séchées et tressées pour faire des boîtes dans lesquelles ces fruits<br />
nourrissants et riches en vitamines pouvaient être transportés dans le désert, dans les<br />
montagnes ou en mer. Les dattes étaient également entassées dans de petits locaux<br />
dont le sol était équipé pour recueillir le précieux sirop qui s’écoulait des fruits. Les<br />
feuilles étaient utilisées pour faire les murs et le toit des maisons ‘arish ou pour couvrir<br />
les constructions plus solides en blocs de corail. Le tronc servait de charpente dans les<br />
forts et les tours en briques d’adobe et en pierre. Avec la nervure centrale des palmes,<br />
on fabriquait même des bateaux (les shashah, sorte de canoës). On évidait également<br />
les souches des dattiers pour former un mortier, dans lequel on écrasait le blé avec un<br />
rondin.
30 REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
<strong>LES</strong> PER<strong>LES</strong><br />
La pêche aux perles constitue une activité économique importante dans la région depuis<br />
des temps reculés, mais le commerce de ce précieux produit a connu des hauts et des<br />
bas au fil des siècles. À la fin du XIX e siècle, cette activité était florissante et un nombre<br />
croissant d’hommes valides participaient aux expéditions de plongée (ghaus) pendant<br />
les quatre mois d’été ; en hiver, les membres des tribus Bani Yas basés à Liwa quittaient<br />
la côte et revenaient chez eux pour s’occuper de leurs plantations de dattiers. On a<br />
calculé qu’au début du XX e siècle, plus de 1200 bateaux perliers opéraient dans la<br />
région, chacun avec un équipage de 18 personnes en moyenne. Le spectacle de cette<br />
flotte quittant le port devait être fantastique. Toutefois, pendant l’été, plus de 22 000<br />
hommes partaient donc travailler sur les bancs d’huîtres perlières. Ces longues absences<br />
de leur époux obligeaient les femmes à assumer d’énormes responsabilités au sein de<br />
leur famille, tant sur le plan social qu’économique.<br />
Pour les hommes, les conditions à bord étaient rudes et le travail pénible mais les<br />
bénéfices réalisés après une bonne pêche justifiaient cette vie. Toutefois, si la récolte<br />
était médiocre, les hommes se retrouvaient criblés de dettes. Les hommes des tribus<br />
Bani Yas formaient souvent des coopératives, ce qui leur permettait d’acheter en<br />
commun un bateau perlier ; ils partageaient alors les recettes selon une formule<br />
établie : la part du lion revenait au capitaine (nakhuda) et les plongeurs recevaient<br />
une quote-part plus importante que les équipiers restant à bord ; enfin, une fraction<br />
était réservée au financement de l’expédition suivante. Sur plusieurs générations,<br />
certaines tribus de pêcheurs se fixèrent dans des endroits précis et firent la<br />
prospérité de villes côtières comme Abu Dhabi, Dubaï et Ra’s al-Khaimah. Toutes<br />
ces villes furent gravement touchées par l’effondrement du marché des perles dans<br />
les années 40.
32<br />
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
LA FAUCONNERIE<br />
La fauconnerie, autre moyen utilisé autrefois<br />
par les habitants du désert pour compléter leur<br />
alimentation, est devenue à l’heure actuelle<br />
une activité sportive traditionnelle. Les rapaces<br />
utilisés le plus fréquemment demeurent le<br />
faucon sacre et le faucon pèlerin. Ceux-ci<br />
étaient jadis attrapés le long de la côte pendant<br />
la migration d’automne, puis dressés à la<br />
chasse avant d’être libérés au printemps.<br />
Une fois que le fauconnier avait réussi à<br />
prendre un de ces oiseaux très recherchés, il ne<br />
disposait que de deux ou trois semaines pour le<br />
préparer à la chasse aux outardes houbara qui<br />
arrivaient en migration. Le fauconnier devait<br />
procéder en développant un sentiment de<br />
confiance chez le rapace, ce qui demandait<br />
beaucoup de savoir-faire et explique que ces<br />
personnages étaient très respectés dans le<br />
monde entier. Il fallait que le dressage soit terminé dès l’arrivée des premières outardes et<br />
la chasse durait pendant tout l’hiver. Bien que les outardes fussent la proie préférée des<br />
bédouins, ceux-ci se servaient également des faucons pour attraper des courlis de terre<br />
ainsi que des lièvres et même, avec l’aide de lévriers persans, des gazelles.<br />
Aujourd’hui, beaucoup de ces oiseaux sont importés. En fait, actuellement, la<br />
fauconnerie se pratique surtout hors des frontières, les Émirats étant à l’avant-garde dans la<br />
recherche pour la préservation des faucons.
34<br />
REVUE ANNUELLE DES ÉMIRATS ARABES UNIS 2007<br />
LIENS INTERN<strong>ET</strong><br />
Direction de la culture et du patrimoine d’Abu Dhabi: ..................www.uaeinteract.com/adcha<br />
Centre d’études archéologiques des îles d’Abu Dhabi: ..................www.adias-uae.com/<br />
Musée d’Al Ain:..............................................................................www.aam.gov.ae/<br />
Archéologie: ..................................................................................www.uaeinteract.com/archaeology<br />
Arts: ...............................................................................................www.uaeinteract.com/arts<br />
Culture: ..........................................................................................www.uaeinteract.com/uaeculture<br />
Fauconnerie:...................................................................................www.uaeinteract.com/falconry<br />
Patrimoine:.....................................................................................www.uaeinteract.com/heritage<br />
Histoire:..........................................................................................www.uaeinteract.com/uaehistory<br />
Monuments:...................................................................................www.uaeinteract.com/monuments<br />
Musées:..........................................................................................www.uaeinteract.com/museums<br />
Ramadan:.......................................................................................www.uaeinteract.com/ramadan<br />
Salukis:...........................................................................................www.uaeinteract.com/salukis<br />
Théâtre: .........................................................................................www.uaeinteract.com/theatre<br />
Traditions:.......................................................................................www.uaeinteract.com/tradition