Robert Louis Dreyfus - Force EDC

V ie de l’asso
Infos
Vie de l’ass o
Infos
Discours d’Alain Dominique Perrin
Madame le Premier Ministre,
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Ministres,
Mes chers amis,
Mes enfants, mes petits-enfants, ma famille.
Merci monsieur le Premier Ministre, cher Jean-Pierre.
Je veux tout de suite remercier le Président de la République
dont la lettre personnelle de nomination me touche
énormément et m’honore.
Tous ces compliments, ces lauriers, cette amitié, cet amour,
merci !
Et je me pose la question de savoir si je dois continuer ou
m’arrêter ! C’est vrai, c’est beaucoup de pression ; aller du
luxe au camping en passant par l’art contemporain, la
vigne, la formation des jeunes, la voile et le rugby, et puis
un peu de chasse et de pêche avec mes copains, c’est fatigant
pour mon entourage !
Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est cette foule devant
Alain Dominique Perrin
élévé au rang de Commandeur
de la Légion d’Honneur
moi. Au-delà de la grande émotion que votre présence me
procure, je réalise la chance que j’ai d’avoir côtoyé tous ces
mondes et tous ces métiers. Vous êtes l’image de ma vie,
de mes couleurs, de mes valeurs.
L’amitié a toujours été importante pour moi et je voudrais,
mon cher Jean-Pierre, te dire à quel point la nôtre m’est
précieuse.
Nous nous connaissons depuis longtemps. Tu te souviens
sûrement de l’enthousiasme avec lequel Jean-Louis
Dumas-Hermès et moi-même avions participé à la vaste
réflexion que tu avais lancée sur l’artisanat et les métiers
d’art en France alors que tu étais Ministre des PME, du
commerce et de l’artisanat. Et puis, plus tard, bien sûr,
cette rencontre au sommet avec Tony Blair en 2002, chez
moi, à Lagrezette. Tu étais alors Premier Ministre depuis
trois mois, le début de 37 mois à Matignon au cours desquels
tu as montré la voie en multipliant les actes de modernisation
avec lesquels la France est mieux armée pour
traverser la tempête.
Tu l’avais dis en arrivant : “je réformerai car je suis un
homme libre !”
Un discours qui me va bien, car moi aussi, vous le savez
tous, je suis un homme libre.
J’aime parler vrai, même si, parfois, ça grince. J’évite la
contrainte des ghettos, je me méfie des establishments.
J’aime les équipes, j’aime vivre et me battre avec elles. J’ai
toujours su les mener au combat, leur fixer des objectifs
ambitieux et leur faire partager les victoires.
Mon moteur c’est la compétition et j’avoue souvent chercher
la performance. Je n’y peux rien, je suis fait comme
ça ; ça aussi c’est épuisant pour mon entourage !
Ce soir, vous n’échapperez pas à la longue liste de mes remerciements.
Il vont d’abord à mes 5 enfants, ma plus grande fierté et à
mes 3 petits enfants, bientôt, mon plus grand bonheur.
Merci à mes collaborateurs et complices des premiers
jours, l’époque bénie des Must de CARTIER et de CARTIER
INTERNATIONAL.
Merci à mes partenaires et amis de Cahors avec qui, malgré
tout, on a réussi à faire du bon vin. J’en connais
quelques-uns ici qui ont adoré le bordeaux que je leur offrais
dans une carafe silencieuse alors qu’il s’agissait d’un
brave Lagrezette noté 95 par Parker ! Ah le pouvoir des
marques.
Merci à mes associés, mes copains d’EDC ! Vous savez, il
fallait des tripes pour racheter l’École Des Cadres à la barre
du Tribunal de Nanterre quand on a été plutôt cancre
qu’enseignant chercheur !
Eh bien on l’a fait ! On était 270 anciens élèves et patrons
et on a réussi l’impossible !
EDC est aujourd’hui l’une des meilleures écoles post-bac
de ce pays et elle a cette année, le grade de master. Nous
formons en 5 ans des entrepreneurs, et par les temps qui
courent, c’est plutôt prioritaire !
Merci à mes équipes de la fondation Cartier et du Jeu de
Paume qui font un remarquable travail. À la fondation
CARTIER, j’ai pu, avec l’immense talent de mon ami Jean
Nouvel, rendre un bel hommage au génie de César. César
était la vie, la fantaisie, la matière. C’était un grand artiste,
un ami de cœur.
Il me manque, il nous manque à tous.
Je veux aussi remercier la direction et les équipes de
l’EFMD (European Fondation For Management Development)
que je préside depuis juillet. C’est cette magnifique
institution européenne qui délivre, après audit, aux
meilleurs business schools et universités de la planète les
accréditations prestigieuses et très recherchées que sont
Equis et Epas.
Je suis très fier de cette fonction et j’y mets toute ma passion.
Enfin je voudrais dire un grand merci aux hommes et aux
femmes du groupe RICHEMONT que j’ai dirigé quelques
années. Je copréside aujourd’hui, avec mon ami de 35 ans
Johann Rupert, le comité stratégique et j’essaye de faire
profiter de mon expérience aux responsables de nos 18
marques.
Mes remerciements s’achèvent, mais je continuerai toujours
à remercier le ciel et mes parents, mes deux frères. Ils
m’ont tous quitté, je suis le dernier, le Patriarche.
Mon père aussi avait la Rosette de la Légion d’Honneur.
C’était un héros de la guerre. Il avait caché aux allemands
2 sous-marins qu’il avait commencé à construire en 1940.
Le cancer me l’a pris lorsque j’avais 22 ans, alors cette cravate
qu’il aurait sûrement reçue s’il avait vécu un peu plus,
je la lui donne. Forcément.
Mais, point de tristesse, ni de nostalgie ; je suis un fervent
adepte de la “positiveattitude !” et j’évite, autant que possible
de prendre la grosse tête.
Ah, si j’osais, je vous inviterez bien à l’inauguration de
mon camping à Noirmoutier, parce qu’ici, ce soir, je suis
Commandeur, mais là bas, je suis 4 étoiles.
6
7