Dynamisme 212 - Union Wallonne des Entreprises
Dynamisme 212 - Union Wallonne des Entreprises
Dynamisme 212 - Union Wallonne des Entreprises
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Editorial<br />
Demande<br />
d’explications sérieuses<br />
Vincent REUTER,<br />
Administrateur délégué<br />
de l'<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong><br />
<strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong><br />
“IL EST CERTAIN<br />
QU’IL N’Y AURA<br />
PAS ASSEZ<br />
DE QUOTAS CO 2<br />
POUR TOUT<br />
LE MONDE”<br />
Que le réchauffement climatique doive être pris au sérieux ne fait aucun doute.<br />
Encore que, comme le souligne Claude Allègre, ce soit plutôt de changement<br />
climatique qu’il s’agisse.<br />
La différence n’est pas sans importance ; elle est même décisive quant à la nature <strong>des</strong><br />
politiques à concevoir et à mettre en œuvre. Mais ce n’est pas le propos. Ce qui retient<br />
notre attention ici, c’est la question suivante : si le redressement de la région wallonne<br />
doit également être pris au sérieux - et on suppose que c’est le cas -, comment concilier<br />
la nécessité de réduire les émissions de gaz carbonique avec l’impératif de<br />
développement de toute une région ? Ou plutôt, au vu de l’actuel système européen<br />
d’attribution de quotas d’émission, les Wallons peuvent-ils espérer raisonnablement<br />
arriver un jour à un produit intérieur brut égal et de préférence supérieur à la moyenne<br />
européenne ? (rappelons que nous sommes aujourd’hui à 77 % du PIB moyen de<br />
l’Europe <strong>des</strong> Quinze).<br />
Quelqu’un pourrait-il alors expliquer comment ? Comment l’industrie peut réussir,<br />
en quinze ans, à réduire ses émissions de quelque 40 % sans compromettre<br />
sa croissance ? Comment il est réaliste de penser y arriver en arrêtant la production<br />
nucléaire d’électricité (56 % de notre consommation) ? Comment nous réussirons à<br />
convaincre les investisseurs étrangers de rester chez nous et a fortiori d’y investir alors<br />
que d’autres états, spécialement hors d’Europe, adoptent <strong>des</strong> politiques plus souples ?<br />
Comment nos entrepreneurs pourront éviter de transplanter leurs activités vers <strong>des</strong><br />
cieux plus cléments s’ils veulent conserver <strong>des</strong> chances de survie ?<br />
Nous posons toutes ces questions parce que nous, nous ne voyons pas comment ;<br />
en revanche, nous voyons que les récentes turbulences autour du plan d’allocation de<br />
la Région wallonne ont démontré, sans équivoque, que le costume wallon a été taillé<br />
trop étroit : il est certain qu’il n’y aura pas assez de quotas CO 2 pour tout le monde ;<br />
et encore ne parle-t-on que de la période 2008-2012. Nous fera-t-on la grâce d’admettre<br />
que ces questions sont de quelque importance ? Nous attendons en tout cas <strong>des</strong><br />
réponses sérieuses et convaincantes, autrement que par l’affirmation de credos et la<br />
répétition <strong>des</strong> poncifs habituels sur le volontarisme.<br />
Chemin du Stockoy 3<br />
B-1300 Wavre<br />
Tél: 010 47 19 40<br />
Fax: 010 45 33 43<br />
info@uwe.be<br />
www.uwe.be<br />
Vincent REUTER<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .3
Sommaire<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008<br />
06<br />
06<br />
08<br />
09<br />
10<br />
11<br />
12<br />
L’INVITE<br />
Christian-Marie Bols a créé sa PME en 2001<br />
Manager c'est…<br />
24 heures chrono<br />
Les biotechnologies blanches vont changer notre vie<br />
L'expert : Camille Burel (EuropaBio)<br />
Les ai<strong>des</strong> et les liens<br />
14<br />
14<br />
15<br />
16<br />
17<br />
20<br />
24<br />
ENTREPRISES<br />
ABX Logistics : le "p'tit Belge" présent dans 19 villes chinoises<br />
KitoZyme : un nouvel ingrédient cosmétique<br />
Thales Communications Belgium : nouveau contrat avec Boeing<br />
Womanager : Isabella Lenarduzzi<br />
Trois questions à Lutgart Van den Berghe (Guberna)<br />
Patrons tous horizons : Thierry Huet et Philippe Hoste<br />
26<br />
TÉLÉCHARGER<br />
le dossier sur<br />
www.uwe.be<br />
26<br />
34<br />
35<br />
35<br />
36<br />
37<br />
ACTIONS<br />
Spécial Environnement : ce qui vous attend en 2008<br />
Pacte de Solidarité : signature historique<br />
Les absences au travail en Région <strong>Wallonne</strong><br />
Capital à risque : suffisant en Wallonie ?<br />
Jacques Pélerin, nouveau Président de l'UWEL<br />
L'UWE monte à Bruxelles<br />
RÉSEAUX<br />
43<br />
43<br />
44<br />
46<br />
47<br />
48<br />
50<br />
Réussir ses négociations<br />
Cela n'arrive pas qu'aux autres…<br />
Entreprendre dans l'enseignement supérieur, c'est possible !<br />
Les brèves de la qualité : focus sur les outils environnementaux<br />
La Dynathèque<br />
Vu d'ailleurs : Jean-Paul Faure (Caterpillar)<br />
PROCHAIN NUMERO<br />
<strong>Dynamisme</strong> invite un manager particulièrement concerné, avec ses collaborateurs, par l'apprentissage<br />
<strong>des</strong> langues. L'occasion de faire le point sur l'offre <strong>des</strong> formateurs "linguistiques". Les experts UWE<br />
prendront la plume sur les thèmes emploi, formation, enseignement, législation sociale.<br />
<strong>Dynamisme</strong><br />
RESERVEZ<br />
Le périodique bimestriel édité en commun par<br />
l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> Asbl et la Maison <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> wallonnes Asbl<br />
UWE, Chemin du Stockoy 3, B-1300 Wavre, Tél. : +32 (0)10.47.19.40, Fax : +32 (0) 10.45.33.43, dynamisme.wallon@uwe.be,<br />
www.dynamismewallon.be • Rédaction : Thierry Decloux, Madeleine Dembour (rédactrice en chef), e-mail :<br />
prenom.nom@uwe.be • Conseil de Rédaction : Luc De Cordier, Jean de Lame, Madeleine Dembour, Thierry Devillez,<br />
Didier Paquot, Vincent Reuter, Jean-Jacques Westhof • Mise en page : MMM Business Media • Impression :<br />
Imprimerie Vase Frères (Waterloo) • Photo de couverture : Tilt • Régie publicitaire : Alliance Media, 32(0)10.40.13.12,<br />
info@alliancemedia.be - Routage : Agora Mailing (Alleur) • Editeur Responsable : Jean de Lame, Chemin du Stockoy 3,<br />
B-1300 Wavre - Abonnement annuel (6 numéros) : 30 EUR à verser sur le compte de la Maison <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong><br />
wallonnes 360-1149184-31 • Tirage : 7942 exemplaires (contrôle CIM)<br />
Toute reproduction, même partielle, <strong>des</strong> textes et <strong>des</strong> documents de ce numéro est soumise à l’approbation préalable de la rédaction.<br />
dès à présent vos espaces<br />
publicitaires auprès de notre régie<br />
010/40.13.15 - info@alliancemedia.be<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .5
L’invité I Plein feu<br />
CHRISTIAN-MARIE BOLS A CRÉÉ SA PME EN 2001<br />
Des solutions<br />
économiques,<br />
innovantes et<br />
non toxiques<br />
La recherche et l’innovation sont-elles accessibles aux PME ?<br />
Christian-Marie Bols y croit fermement. Après avoir lancé son entreprise<br />
en 2001 à Louvain-la-Neuve, il emploie aujourd’hui 20 personnes<br />
dans le secteur <strong>des</strong> biotechnologies<br />
environnementales. Son leitmotiv ?<br />
Transformer les recherches<br />
en produits. Rencontre avec un<br />
jeune patron entreprenant.<br />
Interview réalisée par Madeleine DEMBOUR<br />
LA RECHERCHE<br />
POUR LA<br />
RECHERCHE NE<br />
M'INTÉRESSE PAS.<br />
J'AI CRÉÉ MON<br />
ENTREPRISE POUR<br />
METTRE AU POINT<br />
DES PRODUITS.<br />
6. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
L’esprit d’entreprise ? Christian-<br />
Marie Bols, le patron de<br />
Wetlands à Louvain-la-Neuve,<br />
n’en parle pas. Et pourtant le<br />
parcours de ce jeune entrepreneur<br />
de 38 ans en est imprégné. Après<br />
6 années comme chercheur universitaire<br />
- une période faite de petits<br />
contrats renouvelés d’année en<br />
année dans le domaine de l’aquaculture,<br />
et entrecoupée de pério<strong>des</strong> de<br />
chômage - le bio-ingénieur a décidé<br />
de prendre son sort en main en<br />
créant en 2001 sa propre entreprise<br />
dans le domaine de la biotechnologie<br />
industrielle.<br />
Au départ il s’agit principalement<br />
de créer et développer <strong>des</strong> équipements<br />
de production industrielle de<br />
compost comme sous traitant pour<br />
une autre PME wallonne.<br />
Un an plus tard, désirant passer à<br />
la vitesse supérieure, il frappe à la<br />
porte de Monsanto, qui venait de<br />
mettre un terme à ses activités à<br />
Louvain-la-Neuve. Sur la table,<br />
il dépose rien moins qu’une proposition<br />
d’achat <strong>des</strong> 3 bâtiments jadis<br />
occupés par la multinationale américaine<br />
(6.500 m 2 de bureaux, halls et<br />
laboratoires). L’opération se concrétise<br />
et se révèle rapidement rentable,<br />
devenant un "business" de location<br />
à part entière, ce qui permet à la<br />
PME de financer une partie de<br />
sa croissance.<br />
L’Europe, mon village<br />
Car le but est bien de grandir, et surtout<br />
de trouver les moyens financiers<br />
qui permettent de proposer un horizon<br />
dégagé aux chercheurs de<br />
Wetlands. C’est le sens de la participation<br />
au projet européen Sophied<br />
dans lequel Christian-Marie Bols<br />
prend pied en 2004. Malgré son<br />
jeune âge, l’entrepreneur n’a pas<br />
froid aux yeux : dans ce méga-projet<br />
qui regroupe 27 partenaires issus de<br />
11 pays européens, il devient le<br />
"leader" PME et joue un rôle moteur.<br />
Le but de cette ambitieuse recherche<br />
est de développer <strong>des</strong> solutions<br />
économiques, innovantes et non<br />
toxiques, de traitement <strong>des</strong> effluents<br />
colorés de l’industrie textile.<br />
Ceci grâce à <strong>des</strong> enzymes produits<br />
par <strong>des</strong> champignons, lesquels ont<br />
été identifiés par <strong>des</strong> chercheurs de<br />
l'UCL. Car bien qu’ayant décidé de<br />
voler de ses propres ailes, Wetlands<br />
continue à entretenir <strong>des</strong> liens<br />
étroits avec le milieu universitaire.<br />
Pour prendre pied dans le train<br />
européen, la PME a pu aussi<br />
s'appuyer aussi sur l'équipe du<br />
"National Contact Point" localisée<br />
à l'<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong><br />
à Wavre (voir page 12).<br />
Un autre projet européen baptisé<br />
Quorum débute en 2006, cette fois<br />
dans le domaine de la recherche<br />
fondamentale. "Grâce à ces deux<br />
projets européens, notre petite<br />
Les 3 questions de<br />
Brigitte FRANÇOIS<br />
Brigitte François est associée<br />
auprès de Lapière et Libert,<br />
un cabinet spécialisé dans<br />
l'accompagnement en ressources<br />
humaines et communication.<br />
Quels éléments vous ont encouragé à oser<br />
entreprendre comme l’avez fait ?<br />
D’une part, l’attrait de la liberté m’a conduit à créer<br />
une structure où mes responsabilités sont en adéquation<br />
avec le pouvoir que j’exerce et inversement.<br />
J’avais besoin de cet oxygène pour m’épanouir.<br />
D’autre part, j’étais lassé par l’inertie et les difficultés<br />
du transfert technologique vers le monde économique.<br />
J’ai décidé de créer un outil souple pour<br />
transformer de la connaissance en nouveaux produits<br />
; l’accumulation de ma frustration s’est transformée<br />
en énergie constructive.<br />
Quelles valeurs guident votre management et<br />
comment les rendez-vous visibles ?<br />
Dans l’entreprise, je propose à mes collaborateurs les<br />
principes qui ont été à la base de la création de l’entreprise<br />
: mon rôle est d’accompagner à l’autonomie.<br />
Une conséquence visible est l’ampleur de nos efforts<br />
pour la formation du personnel.<br />
Sur base de quels indicateurs accordez-vous<br />
votre confiance à vos collaborateurs ?<br />
J’ai besoin d’interagir avec <strong>des</strong> personnes responsables,<br />
passionnées et disposées à prendre <strong>des</strong> initiatives.<br />
Un indicateur très important pour moi est la<br />
capacité <strong>des</strong> mes collaborateurs à venir me trouver<br />
rapidement lorsqu’un problème ce pose.<br />
Carte d’identité<br />
Fondation : septembre 2001<br />
Secteurs :<br />
- biotechnologie industrielle (développement<br />
de technologies innovantes liées à l’environnement)<br />
- immobilier (achat en 2003 de 6.500 m 2 de<br />
bâtiments appartenant à Monsanto)<br />
Rentrées 2007 : 1,1 million d’euros<br />
Effectif : 20 personnes<br />
WETLANDS ENGINEERING SPRL<br />
Fleming center - 5,<br />
rue du Laid Burniat 1348, Louvain-La-Neuve<br />
010/86.15.25 – www.wetlands.be<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .7
L’invité I Plein feu<br />
Manager c’est ...<br />
1.<br />
2.<br />
3.<br />
4.<br />
5.<br />
Accompagner l’autonomie <strong>des</strong> collaborateurs<br />
J’apprécie que mes collaborateurs pensent par<br />
eux-mêmes et prennent <strong>des</strong> initiatives. Autonomie<br />
ne signifie pas indépendance… : l’interaction avec<br />
l’équipe est très importante. Dans notre processus<br />
de recrutement, en-dehors <strong>des</strong> compétences,<br />
l’assertivité est également évaluée.<br />
Savoir déléguer<br />
Cela découle du premier point, évidemment.<br />
Un patron qui travaille 15 heures pas jour, c’est pour<br />
moi le signe d’une mauvaise organisation ou une<br />
assuétude. Chez Wetlands, je délègue beaucoup,<br />
mais je garde un œil sur tous indicateurs et ce au<br />
jour le jour. C’est très important.<br />
Partager un ensemble de valeurs<br />
Chez nous, les valeurs essentielles sont : l’intégrité,<br />
l’excellence, la créativité, la satisfaction <strong>des</strong> clients<br />
et la rentabilité. Il s’agit d’un "corpus" de base<br />
partagé par toute l’équipe.<br />
Miser sur la formation<br />
Même pour une petite PME comme la nôtre, il est<br />
très important de veiller à la dimension "formation"<br />
dans <strong>des</strong> domaines comme la communication,<br />
la gestion de la qualité… Cela permet d’attirer et<br />
de garder nos chercheurs, à qui nous offrons la<br />
possibilité d’accéder rapidement à <strong>des</strong> projets<br />
internationaux.<br />
Etre multiculturel<br />
Nous venons de recruter un ingénieur indien,<br />
un Docteur en chimie néerlandais, et recevons<br />
régulièrement <strong>des</strong> stagiaires de divers horizons :<br />
Espagne, Finlande, Turquie, Chine… La langue<br />
commune est naturellement l’anglais. Corollaire de<br />
cette multiculturalité : l’interdisciplinarité, qui est<br />
très importante dans nos métiers.<br />
Management vert<br />
PME a pu acquérir une dimension<br />
internationale et attire <strong>des</strong> chercheurs<br />
de grande qualité", fait<br />
remarquer Christian-Marie Bols,<br />
qui emploie actuellement<br />
20 personnes et compte parmi<br />
ses clients <strong>des</strong> noms comme Veolia<br />
Environnement, Celabor, Natiss…<br />
"Ces programmes nous ont en outre<br />
permis d’acquérir rapidement<br />
professionnalisme et rigueur dans le<br />
domaine de la gestion de projets",<br />
remarque l'entrepreneur.<br />
Le réseautage européen donne<br />
aussi accès aux grands du secteur,<br />
comme L’Oréal, Solvay et DSM,<br />
ou encore les Danois Danisco et<br />
Novozymes, leaders mondiaux de la<br />
production d'enzymes avec plus de<br />
47% du marché mondial – mais<br />
aussi à <strong>des</strong> informations stratégiques<br />
de première main. Le fait<br />
d'être actif à ce niveau permet en<br />
outre de mettre en avant <strong>des</strong> thèmes<br />
"PME" dans les grands programmes<br />
de recherche. Un travail de fond qui<br />
permet, après quelques années, de<br />
retrouver quasi mots pour mots<br />
certains textes "maison" dans les<br />
appels à projet diffusés par la<br />
Commission.<br />
Décolorer les jeans<br />
Depuis les débuts il y a 7 ans,<br />
le domaine de l'environnement<br />
constitue LE fil rouge <strong>des</strong> activités<br />
de Wetlands. Au fil <strong>des</strong> ans, la PME a<br />
développé sur fonds propres toute<br />
une gamme de produits et d'équipements<br />
pour l'industrie environnementale,<br />
notamment en matière de<br />
compostage et de recherche en<br />
matière de biodégradabilité.<br />
"Un business qui devient assez<br />
mature, et qui s'enrichit chaque<br />
année de 1 ou 2 produits nouveaux",<br />
note Christian-Marie Bols,<br />
très confiant également dans une<br />
nouvelle gamme d'enzymes<br />
industriels dont Wetlands développe<br />
pour l'instant la production.<br />
Des produits qui vont servir à<br />
mettre au point <strong>des</strong> nouveaux<br />
colorants moins toxiques et <strong>des</strong><br />
détergents doux, à stabiliser certains<br />
colorants employés dans l'industrie<br />
agroalimentaire, à décolorer<br />
"proprement" les jeans ou encore la<br />
pâte à papier.<br />
Résultat économique<br />
"La recherche pour la recherche ne<br />
m'intéresse pas. Si j'ai créé mon<br />
entreprise, c'était avec la perspective<br />
de pouvoir transformer l'innovation<br />
en résultat économique. Dans le<br />
domaine de la biotechnologie<br />
industrielle qui est le nôtre,<br />
le potentiel de croissance est très<br />
grand. Les forces en présence sont<br />
là, spécialement en Wallonie au<br />
niveau de nos universités et centres<br />
de recherche… mais il faut <strong>des</strong><br />
entreprises visionnaires pour<br />
s'engager dans cette voie et combler<br />
le fossé séparant la recherche<br />
académique de l’industrie", estime<br />
le patron de Wetlands, qui croit<br />
fermement à l’avenir <strong>des</strong><br />
biotechnologies industrielles, moins<br />
énergivores et plus respectueuses<br />
de l’environnement que les mêmes<br />
procédés classiques utilisés la<br />
plupart du temps dans l’industrie.<br />
"Chez nous, la mobilisation envers<br />
l’environnement est l’objet même de<br />
l’entreprise", conclut l’entrepreneur.<br />
"Nous mettons toute notre énergie<br />
et nos connaissances dans la mise<br />
au point de solutions qui nous<br />
permettront un jour de pouvoir nous<br />
passer <strong>des</strong> énergies fossiles". ■<br />
Les "petits gestes" comme le tri <strong>des</strong><br />
déchets sont tellement évidents qu’ils en<br />
deviennent anecdotiques. Car chez nous,<br />
la mobilisation envers l’environnement est<br />
l’objet même de l’entreprise. Nous mettons<br />
toute notre énergie et nos connaissances<br />
dans la mise au point de solutions qui<br />
nous permettront un jour de pouvoir nous<br />
passer <strong>des</strong> énergies fossiles.<br />
Nous réfléchissons très concrètement à<br />
avoir à terme un bâtiment producteur<br />
d’énergie nette. Le message passe aussi<br />
auprès <strong>des</strong> locataires qui partagent<br />
avec nous les 6.500 m 2 de bureaux.<br />
C’est dans cette optique qu’il y a deux ans,<br />
nous avons formé une personne qui est<br />
maintenant "Responsable Energie" pour<br />
les 3 bâtiments.<br />
En ce qui me concerne, je roule avec une<br />
petite cylindrée et les premières voitures<br />
d’entreprise, acquises récemment, sont<br />
<strong>des</strong> VW BlueMotion, le modèle écologique<br />
de la marque allemande. Pas question<br />
de "SUV" chez nous !<br />
© Belpress.com<br />
8. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
24 heures chrono<br />
Un peu de calme avant la tempête. Je me lève, prends<br />
mon ordi pour consulter mes mails et préparer la journée.<br />
Déjeuner en famille avec mon épouse et les 4 filles.<br />
06:15<br />
07:10<br />
JE NE SUIS PAS<br />
WORKAHOLIC, JE<br />
TRAVAILLE ENVIRON<br />
8 HEURES PAR JOUR.<br />
C’EST POUR MOI UN<br />
SIGNE D’EFFICIENCE<br />
DE NE PAS EN<br />
FAIRE PLUS.<br />
Je dépose les enfants à la crèche<br />
(Chastre) et à l’école (Wavre).<br />
J’arrive chez Wetlands, je salue chacun puis passe à mon<br />
bureau lire le courrier et organiser le travail.<br />
J’essaie de consacrer les matinées aux réunions<br />
internes : planification, gestion <strong>des</strong> projets,<br />
finalisation <strong>des</strong> dossiers de financement, etc.<br />
10:00<br />
08:30<br />
09:00<br />
Parfois je dîne à l’extérieur, sinon<br />
à la cantine de Wetlands, que j’ai<br />
voulue conviviale afin de favoriser<br />
la détente et l’interactivité.<br />
Important pour notre entreprise,<br />
très multiculturelle.<br />
12:30<br />
L’après-midi est davantage consacrée aux visiteurs, soit à<br />
l’extérieur, soit chez nous. Des clients, <strong>des</strong> partenaires…,<br />
ou alors <strong>des</strong> candidats locataires. Notre activité immobilière a été<br />
très vite rentable et nous assure une bonne assise financière.<br />
Je quitte le bureau, j’essaie d’être présent<br />
à la sortie de l’école.<br />
14:00<br />
15:30<br />
Je retravaille à la maison sur mon ordinateur portable.<br />
Je ne suis pas workaholic, je travaille environ<br />
8 heures par jour. C’est pour moi un signe<br />
d’efficience de ne pas en faire plus.<br />
Soirée en famille, c’est moi qui cuisine le plus souvent<br />
(pendant que ma femme s’occupe <strong>des</strong> enfants !).<br />
La journée s'achève. Je suis plutôt un couche-tôt.<br />
17:00<br />
19:00<br />
22:00<br />
Côté cour et jardin<br />
Né en 1969, Christian-Marie Bols a une formation de bio-ingénieur.<br />
Son diplôme UCL en poche en 1995, il reste dans le giron universitaire durant 6 ans,<br />
enchaînant les projets de recherche. Lassé <strong>des</strong> petits contrats de courte durée, il crée son<br />
entreprise à l’âge de 31 ans, en 2001. Demeurant dans le petit village brabançon de<br />
Gentinnes, il vit dans un entourage très féminin avec son épouse et quatre filles âgées<br />
de 2 à 16 ans. Pourtant, chez les Bols, c’est Christian-Marie qui cuisine. Spécialité :<br />
les mets thaïlandais. Côté hobbies ? Pas mal de sport (vélo, course à pied, natation, basket)<br />
ainsi que le jardinage et les cours de piano auprès d’une pianiste du village.<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .9
L’invité I Grand angle<br />
LES BIOTECHNOLOGIES<br />
BLANCHES<br />
Elles vont<br />
changer<br />
notre vie<br />
© Wetlands<br />
LA BIOTECH INDUSTRIELLE EST ENCORE DANS SA<br />
Peu connues du<br />
grand public, les<br />
biotechnologies blanches<br />
(ou "industrielles") ont<br />
de beaux jours devant<br />
elles. Leurs avantages<br />
environnementaux,<br />
mais aussi économiques,<br />
font depuis quelques<br />
années l’objet d’un<br />
large consensus dans<br />
la communauté<br />
scientifique, mais aussi<br />
auprès <strong>des</strong> industriels.<br />
Tour d'horizon.<br />
par Madeleine DEMBOUR<br />
Les biotechnologies blanches ? Le secteur<br />
dans lequel évolue la PME de notre invité,<br />
Christian-Marie Bols, est assez peu<br />
connu. Ce segment de la biotechnologie<br />
n’a pas encore la notoriété acquise par les<br />
"biotechs rouges" (médical, pharma…) ou<br />
les "biotechs vertes" (entre autres les très<br />
médiatisés OGM…).<br />
Une <strong>des</strong> raisons de cette méconnaissance est le<br />
fait que les biotechnologies blanches – on les<br />
appelle aussi les biotechnologies industrielles –<br />
ne sont pas visibles comme telles aux yeux du<br />
grand public. Il s’agit en effet essentiellement<br />
de "recettes" utilisées par les industriels, et qui<br />
ne sont donc pas vendues comme produit final<br />
dans les rayonnages de grande surface.<br />
Un mot très important : enzymes. Toutes les<br />
biotechs blanches sont en effet basées sur<br />
l’utilisation d’enzymes et de micro-organismes<br />
qui agissent comme catalyseur – on pourrait<br />
dire accélérateur – <strong>des</strong> réactions biochimiques<br />
se produisant au sein <strong>des</strong> organismes vivants et<br />
de micro-organismes. Exemples bien connus :<br />
<strong>des</strong> produits centenaires comme le pain, la<br />
bière ou le vin, sont basés sur un processus de<br />
fermentation. Mais ce qui est nouveau, c’est le<br />
fait que nous sommes maintenant capables,<br />
grâce à la biotechnologie, de synthétiser les<br />
enzymes et donc d’accroître la performance <strong>des</strong><br />
levures traditionnelles afin d’élaborer de<br />
nouveaux produits.<br />
Bioplastiques, jeans, détergents,<br />
biocarburants…<br />
Et cela donne quoi ? Parmi les applications qui<br />
commencent à émerger, on trouve par exemple<br />
<strong>des</strong> nouveaux plastiques, biodégradables et<br />
compostables, produits à base de sucre issu de<br />
plantes. Une autre application émergente a trait<br />
au "délavage" <strong>des</strong> jeans, aujourd’hui possible<br />
grâce à un processus enzymatique beaucoup<br />
plus respectueux de l’environnement que la<br />
méthode classique. Et cela vaut le coup lorsque<br />
l’on sait que 1.8 milliard de jeans sont vendus…<br />
chaque année.<br />
L’industrie <strong>des</strong> détergents est également<br />
devenue une adepte <strong>des</strong> biotechnologies<br />
blanches, ce qui permet de laver du linge à<br />
40°c, là où nos mamans utilisaient du 90°c.<br />
On peut aussi ranger dans ce secteur les<br />
biocarburants, dont on entend parler de plus en<br />
plus.<br />
Selon les spécialistes, la biotechnologie<br />
industrielle est encore dans sa petite enfance et<br />
est appelée à connaître de grands<br />
développements dans les 20 ans qui viennent.<br />
Pourquoi ? Parce que, d’abord, la recherche<br />
dans ce secteur commence seulement à<br />
véritablement s’organiser et il n’y a pas si<br />
longtemps que les grands pays industrialisés<br />
ont inscrit cette thématique à leur agenda.<br />
Comme toujours en Europe, le "challenge" va<br />
consister à passer <strong>des</strong> laboratoires aux<br />
applications industrielles. Bien qu’étant le plus<br />
grand producteur mondial d’enzymes (75%), qui<br />
est le pré-requis pour débuter dans ce secteur,<br />
notre continent a pris un peu de retard au<br />
niveau <strong>des</strong> applications, notamment sur les<br />
Etats-Unis, très avancés en matière de<br />
bioéthanol et de polymères biotech, mais aussi<br />
sur <strong>des</strong> pays asiatiques.<br />
Toutefois, le processus est en marche car les<br />
avantages de la biotechnologie font depuis<br />
quelques années l’objet d’un large consensus<br />
dans la communauté scientifique, mais aussi<br />
auprès <strong>des</strong> industriels.<br />
Quels avantages ?<br />
Mais au fait quels sont-ils, ces avantages ?<br />
Sans conteste une moindre consommation sur<br />
tous les fronts : en effet les enzymes<br />
fonctionnent à <strong>des</strong> températures proches du<br />
corps humain, et donc on obtient <strong>des</strong> résultats<br />
10. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
"PETITE ENFANCE". ELLE VA CONNAÎTRE DE GRANDS DÉVELOPPEMENTS D'ICI 20 ANS.<br />
très efficaces à basse température. Les<br />
procédés de fermentation permettent quant à<br />
eux une réduction de l'utilisation de certains<br />
produits chimiques. Le fait de fabriquer du<br />
plastique ou du carburant à base de plantes<br />
autorise <strong>des</strong> économies de matériaux fossiles,<br />
et partant, <strong>des</strong> diminutions d’émissions de gaz à<br />
effet de serre. Il ne faut pas être grand clerc non<br />
plus pour comprendre que l’utilisation de<br />
matériaux biodégradables est une aubaine dans<br />
la lutte contre la production de déchets. Sur le<br />
plan purement économique, les étu<strong>des</strong> (Joint<br />
Research Centre, Institute for Prospective<br />
Technological Studies, Rapport 2007, page 8)<br />
montrent que l’utilisation de processus<br />
industriels faisant appel aux biotechnologies<br />
augmente la productivité de 10 à 20% par<br />
rapport aux processus traditionnels.<br />
LONGTEMPS, LES BIOTECHNOLOGIES<br />
N’ONT PAS EU BONNE PRESSE,<br />
À CAUSE DE LA MAUVAISE<br />
IMAGE DES OGM.<br />
CAMILLE BUREL (EUROPABIO)<br />
L'une <strong>des</strong> priorités du secteur :<br />
communiquer<br />
Pas mal de grands noms de l’industrie ont<br />
d’ailleurs bien capté le message. On recense<br />
environ 120 entreprises productrices d’enzymes<br />
dans le monde, dont 65% sont localisées en<br />
Europe, principalement en France, Espagne et<br />
Allemagne. En volume, ce sont cependant les<br />
Danois qui tiennent le haut du pavé, avec les<br />
deux leaders mondiaux que sont Novozymes et<br />
Genencor, cette dernière étant au départ une<br />
société américaine, qui a été rachetée par<br />
Danisco (société sucrière à l’origine) en 2005.<br />
Dans le domaine <strong>des</strong> bioplastiques, on retrouve<br />
l’italien Novamont et la firme américaine<br />
Dupont. Le chimiste néerlandais DSM s’est<br />
diversifié ces dernières années en proposant<br />
<strong>des</strong> produits dans le secteur <strong>des</strong> fragrances et<br />
<strong>des</strong> détergents.<br />
Tour d’horizon<br />
En Belgique, un certain nombre d’initiatives<br />
concourent à mettre les biotechnologies<br />
industrielles à l’agenda, comme la mise sur<br />
pied du Bipib (Belgian Interdisciplinary Platform<br />
for Industrial Biotechnology), la création en 2006<br />
de bio.be (une section de Essenscia, la<br />
"Longtemps, les biotechnologies n’ont<br />
pas eu bonne presse, à cause de la mauvaise<br />
image <strong>des</strong> OGM. C’est pourquoi l’un<br />
de nos premiers boulots est de communiquer,<br />
d’expliquer notre secteur et les<br />
avantages qu’il procure à la société en<br />
termes de développement durable".<br />
Camille Burel est l’une <strong>des</strong> deux spécialistes<br />
<strong>des</strong> biotechnologies blanches au<br />
sein d’EuropaBio, une plate-forme basée<br />
à Bruxelles et qui regroupe 87 entreprises<br />
et 25 associations nationales (dont<br />
bio.be pour la Belgique).<br />
Cette jeune Française de 28 ans, agronome<br />
de formation, est convaincue du<br />
potentiel <strong>des</strong> biotechnologies industrielles<br />
: "Nos scientifiques, en Europe, sont<br />
très bons. Notre chance est aussi d’avoir<br />
une grande industrie chimique, couplée à<br />
la volonté d’avoir à terme une production<br />
plus durable. En résumé nous avons un<br />
énorme potentiel".<br />
Le hic ? Malgré les nombreux avantages<br />
<strong>des</strong> biotechnologies industrielles, cellesci<br />
ne décollent pas vraiment auprès <strong>des</strong><br />
consommateurs. Un exemple : les sacs<br />
plastique biodégradables, qui peinent à<br />
atteindre 4% <strong>des</strong> sacs plastiques traditionnels.<br />
"Pour l’instant ils coûtent plus<br />
cher : c’est un problème. L’autre écueil,<br />
c’est l’aval. Les filières de traitement <strong>des</strong><br />
déchets ne sont pas modifiées, et donc,<br />
on ne sait pas quoi faire avec son sac bioplastique<br />
: le jeter avec les plastiques ou<br />
avec les déchets verts ? Les collectivités<br />
locales ne sont pas encore organisées<br />
pour intégrer les bioplastiques dans les<br />
systèmes de recyclage, bien que la biodégradabilité<br />
soit clairement établie.<br />
Alors c’est le statu quo".<br />
Faire bouger les choses, tel est le rôle de<br />
Camille Burel et de ses collègues, très<br />
actifs également au sein de SusChem, la<br />
plate-forme technologique européenne<br />
qui défend une chimie durable… ■<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .11
COMME TOUJOURS<br />
EN EUROPE,<br />
LE "CHALLENGE"<br />
VA CONSISTER<br />
À PASSER DES<br />
LABORATOIRES<br />
AUX APPLICATIONS<br />
INDUSTRIELLES.<br />
fédération <strong>des</strong> industries chimiques),<br />
l’Agrobiopôle, le pôle de compétitivité Wagralim<br />
et BioLiège qui établissent <strong>des</strong> passerelles<br />
entre chercheurs et entreprises…<br />
Côté entreprises, les grands du secteur comme<br />
UCB (notamment la division UCB Bioproducts),<br />
GSK et Solvay s’intéressent de près à ce<br />
domaine, qui pour l’instant reste encore le<br />
terrain de prédilection de quelques PME dont<br />
bien évidemment Wetlands (voir page 6), mais<br />
aussi Realco, une autre société néo-louvaniste<br />
spécialisée dans le nettoyage enzymatiques de<br />
piscines et d’instruments brassicoles et<br />
alimentaires, Galactic qui a mis au point un<br />
polymère biodégradable, Beldem, producteur<br />
d'enzymes pour les secteurs de la boulangerie<br />
et de la meunerie, Biopole, également<br />
producteur d'enzymes alimentaires<br />
industrielles, Agrostar qui produit <strong>des</strong><br />
micro-organismes à usage environnemental<br />
appelés starters biologiques, le liégeois Biorem<br />
qui propose <strong>des</strong> solutions pour dépolluer le<br />
sites, Kitozyme, producteur de biopolymères<br />
innovants d’origine fongique (voir le portrait en<br />
page 15).<br />
Citons (liste non exhaustive) encore l’huileriesavonnerie<br />
Vandeputte à Mouscron qui propose<br />
<strong>des</strong> gammes de savons et détergents<br />
biodégradables, la future usine de bioéthanol<br />
Biowanze construite en région liégeoise par la<br />
Raffinerie Tirlemontoise et le groupe Südzucker,<br />
Cosucra Groupe Warcoing, pionnier dans la<br />
recherche sur la chicorée industrielle, la société<br />
Belovo qui a acquis une solide réputation pour<br />
sa gamme de produits à base d'œufs … ■<br />
© Europabio<br />
QUELQUES<br />
SOCIÉTÉS<br />
DU SECTEUR<br />
Agrostar (Namur)<br />
www.agrostar.be<br />
Belovo (Bastogne)<br />
www.belovo.com<br />
Biopole (Gembloux)<br />
www.biopole.com<br />
Biowanze (Wanze)<br />
www.tiensegroup.com<br />
Cosucra Groupe Warcoing<br />
(Warcoing)<br />
www.cosucra.com<br />
Danisco (Danemark)<br />
www.danisco.com<br />
DSM (Pays-Bas)<br />
www.dsm.com<br />
Dupont (Etats-Unis)<br />
www.dupont.com<br />
Galactic (Escanaffles)<br />
www.lactic.com<br />
GSK (Rixensart)<br />
www.gsk.com<br />
Novamont (Italie)<br />
www.materbi.com<br />
Kitozyme (Angleur)<br />
www.kitozyme.com<br />
Novozymes (Danemark)<br />
www.novozymes.com<br />
Realco (Louvain-la-Neuve)<br />
www.realco.be<br />
Solvay (Bruxelles)<br />
www.solvay.com<br />
UCB Bioproducts (Bruxelles)<br />
www.ucb-group.com<br />
Vandeputte (Mouscron)<br />
www.vandeputte.com<br />
Ai<strong>des</strong> et liens utiles<br />
www.ncpwallonie.be : le National Contact Point assure,<br />
pour le Programme-cadre de Recherche et Développement<br />
de l’<strong>Union</strong> européenne, un rôle de relais entre la<br />
Commission, les centres de recherche et les entreprises<br />
wallonnes (petites, moyennes ou gran<strong>des</strong>). Cette équipe de<br />
professionnels, localisée à l'UWE, peut notamment vous<br />
informer sur les ai<strong>des</strong> : la Prime Horizon, la Subvention<br />
Entreprise (complément de 25%…), le dépôt de brevet, la<br />
garantie Sowalfin, le programme First Entreprise, l'exonération<br />
de précompte professionnel pour les chercheurs…<br />
http://recherche-technologie.wallonie.be : la très<br />
intéressante brochure "Biotech en Wallonie" est disponible<br />
en téléchargement (avec entre autres une liste assez<br />
exhaustive de sociétés biotech).<br />
www.europabio.org : the European Association<br />
for Bioindustries.<br />
www.bio-economy.net : site grand public sur les enjeux de<br />
la biotechnologie.<br />
www.nnfcc.co.uk : The National Non-Food Crops Center,<br />
une bonne source d'infos au sujet <strong>des</strong> applications de la<br />
biotechnologie.<br />
www.bio.be : l’association belge de l’industrie de la<br />
biotechnologie, une section de www.essenscia.be.<br />
www.suschem.org : la plate-forme technologique<br />
européenne qui promeut une chimie durable.<br />
12. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
<strong>Entreprises</strong> I Portrait<br />
“NOTRE<br />
LOCALISATION<br />
EST ATTRACTIVE,<br />
AVEC DES<br />
ATOUTS<br />
LOGISTIQUES<br />
FACILES<br />
À VENDRE.”<br />
Laurent LEVAUX<br />
Fini le temps <strong>des</strong><br />
"petits colis" et <strong>des</strong><br />
déboires financiers.<br />
Le groupe ABX<br />
Logistics, privatisé<br />
en 2006, a opéré<br />
sa mue et figure<br />
aujourd'hui dans le<br />
top 12 mondial de<br />
son secteur. Portrait<br />
d'un grand groupe<br />
international<br />
comptant plus de<br />
8.000 personnes.<br />
par Madeleine DEMBOUR<br />
"Nombre de Wallons<br />
ne prennent pas assez<br />
en compte les atouts<br />
de Bruxelles, qui compte parmi<br />
les plus gran<strong>des</strong> puissances<br />
mondiales.<br />
Si nous voulons booster l'esprit<br />
d'entreprise, nous devons<br />
enlever une série de couvercles,<br />
notamment législatifs.<br />
En Belgique la législation<br />
sociale est très réductrice et<br />
elle empêche, plus qu'elle ne<br />
favorise, la création d'emplois".<br />
Originaire de Liège, le CEO<br />
d'ABX LOGISTICS reste très<br />
attaché à ses origines, tout en<br />
pilotant une entreprise qui figure<br />
aujourd'hui dans les leaders<br />
mondiaux de son secteur.<br />
Laurent<br />
Levaux<br />
CEO<br />
d'ABX<br />
Logistics<br />
ABX LOGISTICS<br />
Le "p'tit Belge" est présent<br />
dans 19 villes chinoises<br />
ne sommes pas propriétaire ni de<br />
camions, ni d’avions, ni de bateaux. Les<br />
“Nous<br />
camions ABX dans les villes belges? Ils sont<br />
la propriété de GLS, filiale de la Poste anglaise, c'est une<br />
activité cédée en 2006, de petits colis porte-à-porte qui<br />
n'a pas de lien avec les activités internationales de notre<br />
Groupe". L'image de l'entreprise est encore parfois –<br />
erronément - associée aux "petits colis" et au «B to C».<br />
Que fait alors ABX Logistics ? En fait, depuis 2003, le<br />
métier d'ABX a fondamentalement changé. Finis les petits<br />
colis et la distribution locale. Le Groupe, qui occupe<br />
8.000 personnes et est actif dans 35 pays, organise sur<br />
une échelle mondiale le transport et la logistique pour<br />
ses clients industriels. La plupart <strong>des</strong> produits qu’ABX<br />
transporte et dédouane sont <strong>des</strong> objets de tous les jours<br />
comme <strong>des</strong> ordinateurs, du mobilier, <strong>des</strong> produits<br />
pharmaceutiques. Mais ABX est aussi le transporteur<br />
officiel <strong>des</strong> Ferrari, de grands noms de la mode en France<br />
et en Italie, de champagnes et c’est aussi le premier<br />
distributeur <strong>des</strong> grands crus de Bordeaux. ABX Logistics<br />
figure dans le top 12 mondial de son secteur. ABX<br />
Logistics dispose aussi de plus d’un million de m 2 de hall<br />
de logistique et entreposage sur les 3 grands continents.<br />
La cour <strong>des</strong> grands<br />
Petit zoom arrière. On se souviendra <strong>des</strong> soucis financiers<br />
rencontrés par la SNCB qui voulait "jouer dans la cour <strong>des</strong><br />
grands" de la logistique et qui a acquis de 1998 à 2001 de<br />
gran<strong>des</strong> entreprises alleman<strong>des</strong>, françaises et italiennes<br />
du secteur. De 1998 à 2004, l'ardoise s'élèvera au total à<br />
1,3 milliard d'euros. Afin d'éviter la faillite en 2002,<br />
l'Etat belge décide de renflouer l'opérateur logistique,<br />
mais la Commission européenne met une condition:<br />
l'obligation de vendre ABX avant fin 2006. Arrivé en mars<br />
2003, après avoir redressé l'entreprise liégeoise CMI,<br />
Laurent Levaux pilote le repositionnement stratégique<br />
d'ABX Logistics dans le "B-to-B", l’aérien et le maritime,<br />
et son redressement. Il participe en 2005 à la cession au<br />
fonds britannique de capital à risque 3i. Le changement<br />
de propriété est signé en mars 2005 et mis en œuvre en<br />
août 2006, quelques mois avant l'ultimatum posé par<br />
la Commission.<br />
Culturellement neutre<br />
Détenu aujourd'hui par 3i, Fortis Private Equity et par le<br />
management, l'entreprise est en discussion avec<br />
d'autres investisseurs potentiels, et un éventuel<br />
changement d'actionnariat est donc possible à moyen<br />
terme. "C'est la vocation <strong>des</strong> venture capitalistes<br />
d’acheter, développer, puis vendre", explique Laurent<br />
Levaux. Celui-ci reste confiant dans la place de Bruxelles<br />
comme une <strong>des</strong> plateformes idéales pour les QG de<br />
gran<strong>des</strong> entreprises. "Il est indiscutable que la Belgique,<br />
et Bruxelles en particulier, recèlent de gros avantages.<br />
Nous sommes "neutres" culturellement et donc un<br />
Français ou un Allemand travaille sans à priori avec<br />
nous. Notre localisation est attrayante, avec de forts<br />
atouts logistiques faciles à "vendre" comme le port<br />
d'Anvers" avant tout, et aussi le port fluvial de Liège ou<br />
nos aéroports comme Zaventem et Bierset.”<br />
L’opérateur logistique est particulièrement présent en<br />
Allemagne, Italie, France, Etats-Unis et Chine. Le groupe<br />
est d’ailleurs implanté dans 19 villes chinoises, et y<br />
emploie plus de 500 personnes. Parallèlement, il s'est<br />
renforcé au Brésil, en Russie et en Pologne et a conclu<br />
récemment deux alliances commerciales, avec Penske<br />
aux Etats-Unis et avec Vantec au Japon.<br />
L'entreprise est devenue profitable - le résultat<br />
opérationnel 2007 (EBITDA) s'élève à plus de 50 millions<br />
d'euros, pour un chiffre d'affaires qui atteint les<br />
2 milliards d’euros avec une croissance à périmètre<br />
constant de 12% – ce qui ne manque pas de susciter<br />
l'intérêt ! Et les objectifs de croissance figurent en bonne<br />
place dans l'agenda de Laurent Levaux, qui ambitionne<br />
de faire grandir son groupe de 6 à 10% chaque année.<br />
Assurément, tout roule pour ABX ! ■<br />
14. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
<strong>Entreprises</strong> I Portrait<br />
“NOS CLIENTS<br />
CHERCHENT<br />
DES INGRÉDIENTS<br />
D’ORIGINE<br />
VÉGÉTALE QUI<br />
RÉPONDENT<br />
AUX CRITÈRES DE<br />
DÉVELOPPEMENT<br />
DURABLE.”<br />
Sandrine GAUTIER<br />
Spin-off de l’ULg,<br />
KitoZyme est<br />
spécialisée dans<br />
la production et<br />
la fourniture aux<br />
industriels de<br />
biopolymères*<br />
d’origine<br />
exclusivement<br />
végétale. Par leurs<br />
performances<br />
prouvées<br />
scientifiquement,<br />
ils constituent une<br />
alternative efficace<br />
aux ingrédients<br />
d’origine animale<br />
ou de synthèse,<br />
potentiellement<br />
allergisants.<br />
par Isabelle TREUTTENS<br />
KITOZYME<br />
Un nouvel ingrédient<br />
cosmétique<br />
Asa création, fin 2000, la société KitoZyme a été<br />
la première, au niveau mondial, à produire <strong>des</strong><br />
biopolymères au départ de sous-produits<br />
fongiques (champignons comestibles ou<br />
microscopiques). Grâce à leurs diverses propriétés,<br />
ils apportent <strong>des</strong> solutions innovantes aux acteurs<br />
<strong>des</strong> secteurs nutraceutique, pharmaco-médical,<br />
alimentaire (clarification <strong>des</strong> boissons) et cosmétique.<br />
Multiples applications<br />
Les ingrédients produits par KitoZyme présentent en<br />
effet la capacité de capter les aci<strong>des</strong> gras au niveau<br />
de l’estomac et de les éliminer par voies naturelles,<br />
de moduler le profil lipidique et ainsi diminuer le taux<br />
de cholestérol, d’améliorer le confort intestinal et de<br />
jouer le rôle de fibres.<br />
Ils entrent donc dans la composition de<br />
compléments alimentaires et d’aliments<br />
fonctionnels. Leurs propriétés hydratantes,<br />
régénérantes, anti-âge, texturantes et<br />
antimicrobiennes répondent aux besoins <strong>des</strong> acteurs<br />
de la cosmétique. Les biopolymères de la société<br />
liégeoise se retrouvent également dans le secteur<br />
<strong>des</strong> boissons, où ils permettent de clarifier et<br />
détoxifier le vin. Enfin, le chitosane ultra-pur présente<br />
de nombreuses propriétés intéressantes pour les<br />
applications médicales et pharmaceutiques, telles<br />
que la cicatrisation <strong>des</strong> plaies ou encore la<br />
stimulation de la croissance cellulaire.<br />
"C’est la volonté de fournir <strong>des</strong> biopolymères de spécialité aux performances<br />
prouvées et à haute valeur ajoutée qui a motivé la création de KitoZyme”,<br />
explique Sandrine Gautier, Product Development & Marketing Manager.<br />
“Au cours de ces dernières années, les mentalités ont évolué et nos clients<br />
sur l’ensemble <strong>des</strong> marchés cherchent <strong>des</strong> ingrédients d’origine végétale<br />
qui répondent aux critères de développement durable. Nous nous inscrivons<br />
dans cette optique-là. Les formulations cosmétiques à base de nos<br />
ingrédients peuvent être certifiées Ecocert, BDIH et Soil."<br />
Sandrine Gautier, Product Development & Marketing Manager<br />
Avril 2008 : nouveau produit<br />
Particulièrement dynamique, la société, qui compte<br />
actuellement 43 personnes et réalise un chiffre<br />
d’affaires de 1.156.000 euros, cherche à diversifier<br />
sa gamme de produits en développant différents<br />
dérivés. C’est pour cette raison qu’elle est entrée,<br />
en septembre 2006, dans un projet du<br />
6 e Programme-cadre européen de Recherche et<br />
Développement**. Et le résultat ne s’est pas fait<br />
attendre puisque KitoZyme commercialisera, en<br />
avril 2008, un nouveau produit issu de ce<br />
programme. " Grâce à notre participation au projet<br />
Bioproduction, nous avons pu engager un docteur<br />
chimiste <strong>des</strong> polymères à temps plein pour créer<br />
notre gamme d’ingrédients de demain”, précise<br />
Sandrine Gautier, Product Development &<br />
Marketing Manager. “Il y a un an, nous avons lancé<br />
les projets "dérivatisation" au sein de notre<br />
département "développement". Notre objectif était<br />
de diversifier les performances de nos ingrédients<br />
en étudiant différents dérivés. Notre premier<br />
succès, c’est de commercialiser un nouvel<br />
ingrédient sur le marché cosmétique. Nous<br />
cherchions à développer une alternative végétale<br />
aux ingrédients siliconés pour obtenir le toucher<br />
"poudré" agréable, indispensable aux formulateurs<br />
d’aujourd’hui. Et nous lançons une double gamme :<br />
un ingrédient pour les formules "skin care" et un<br />
autre pour les formules "hair care", pour leurs<br />
propriétés texturantes. Tout cela a été très vite !" ■<br />
* Les biopolymères sont <strong>des</strong> macromolécules présentes dans<br />
la nature, comme la cellulose, l’amidon, les protéines,<br />
les lipi<strong>des</strong> et l’ADN.<br />
** Le Programme-cadre est le principal instrument<br />
communautaire pour financer la recherche en Europe.<br />
Le 6 e PCRD s’est clôturé en septembre 2006.<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .15
<strong>Entreprises</strong> I Portrait<br />
© Belpress.com<br />
“L’INTÉRÊT ÉTAIT<br />
DE VISITER<br />
UN CLIENT<br />
DE LONGUE<br />
DATE – NOTRE<br />
COLLABORATION<br />
AVEC BOEING<br />
A DÉBUTÉ<br />
EN 1996 .”<br />
Gianni BUTERA<br />
Sur fond de<br />
polémique autour du<br />
contrat passé par<br />
l’armée américaine<br />
avec EADS et non<br />
Boeing, la Belgique<br />
organisait en mars<br />
dernier une mission<br />
économique aux<br />
Etats-Unis… avec un<br />
large programme<br />
aéronautique. Thales<br />
Communications<br />
Belgium y a<br />
renouvelé ses<br />
contrats avec Boeing.<br />
La preuve que<br />
l’économique a ses<br />
raisons que la<br />
politique ignore…<br />
Par Arnaud COLLETTE<br />
THALES COMMUNICATIONS BELGIUM S.A. (TCB)<br />
Un "nouveau" contrat de<br />
5,3 millions d’euros avec Boeing<br />
Hasard du calendrier, la mission économique<br />
organisée par l’ensemble <strong>des</strong> agences pour<br />
le commerce extérieur belges – l’Awex pour<br />
la Wallonie, le FIT pour la Flandre et Brussels<br />
Export pour la région bruxelloise – suivait de près<br />
un retentissant coup de tonnerre dans le ciel<br />
américain. En effet, Boeing, l’enfant du pays, avait<br />
été évincé dans la course à la très lucrative<br />
modernisation de la flotte d'avions ravitailleurs de<br />
l'armée de l'Air US par son concurrent européen<br />
EADS, maison-mère d'Airbus, allié pour l’occasion à<br />
l'américain Northrop Grumman. L’aéronautique se<br />
taillant une belle part du programme de la mission,<br />
certains se demandaient déjà comment ils allaient<br />
être reçus outre-Atlantique. Surtout que <strong>des</strong><br />
politiques américains n’hésitaient pas à crier au<br />
scandale, stigmatisant une Europe même pas<br />
capable de s’engager en Irak.<br />
Les entreprises "missionnaires" se sont vite<br />
rassurées, à l’instar de Thales Communications<br />
Belgium S.A (TCB). En effet, l’entreprise de Tubize a<br />
soigné ses contacts avec Boeing. "L’intérêt pour<br />
nous était de visiter un client de longue date – notre<br />
collaboration a débuté en 1996 – ainsi que de<br />
renouveler nos contrats selon le principe du<br />
retrofit", explique Gianni Butera, Marketing & Sales<br />
Director de TCB. Un principe qui permet d’apporter<br />
<strong>des</strong> avenants à un contrat tout en préservant les<br />
clauses contractuelles initiales négociées et<br />
acquises entre les parties. Le retrofit permet en<br />
Thales Communications Belgium est une filiale du groupe français Thales,<br />
qui emploie quelque 68.000 collaborateurs, dont 22.000 chercheurs de haut<br />
niveau, dans une cinquantaine de pays. Son credo : la "logique d'implantation<br />
multidomestique". Actif dans les domaines tant civil que militaire, Thales, qui réalise<br />
80% de son chiffre d’affaires à l’exportation, est leader mondial <strong>des</strong> systèmes<br />
d'information critiques sur les marchés de l'Aéronautique, de l'Espace, de la Défense<br />
et de la Sécurité.<br />
l’occurrence à TCB d’améliorer le produit vendu au<br />
gré <strong>des</strong> avancées technologiques.<br />
Un peu d’histoire<br />
En 1996, dans le cadre d’un programme de l’Otan<br />
concernant les avions Awacs, Thales Communications<br />
Belgium commence sa collaboration avec Boeing :<br />
TCB est responsable du développement, de la<br />
production et de la fourniture d'un système<br />
d'intercommunication. Ce contrat comprend trois<br />
phases principales : la phase d’étude, la phase de<br />
développement (Engineering) et la phase de<br />
production et de suivi PAR (Production & Retrofit).<br />
Actuellement dans la phase PAR, Thales fournit ses<br />
systèmes d'intercommunication pour les dix-sept<br />
avions Awacs de l'Otan, les deux centres de<br />
simulation de mission ainsi que les Spares pour en<br />
assurer la maintenance. Or, dans le courant 2007 et<br />
en marge du contrat existant, le besoin de retrofit <strong>des</strong><br />
équipements du système d'intercommunication s'est<br />
fait ressentir. Boeing et TCB ont donc travaillé en<br />
étroite collaboration à la concrétisation contractuelle<br />
de plusieurs avenants au contrat principal.<br />
"Notre but est de maintenir un système opérationnel.<br />
Il est fréquent en aéronautique d’assister à ce genre<br />
de retrofit", continue Gianni Butera. "Dans ce secteur,<br />
les cycles de productions sont très longs et votre<br />
produit peut sortir avec <strong>des</strong> obsolescences de<br />
composants. De plus, il faut sans cesse s’adapter<br />
aux plates-formes qui s’ajoutent au programme".<br />
L'avenant final porte sur un montant total de<br />
5,3 millions d’euros, et la période de retrofit est prévue<br />
pour se terminer à la mi-2009. "Dans ce contrat,<br />
nous avons une longue histoire derrière nous,<br />
mais aussi devant nous" conclut Gianni Butera.<br />
En effet, les Awacs devraient voler jusque 2030.<br />
Quelques beaux retrofits à l’horizon… ■<br />
16. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
<strong>Entreprises</strong> I Womanager<br />
ISAMEDIA SPRL ET JUMP<br />
Femmes<br />
d'affaires,<br />
affaire<br />
d'une Femme<br />
“LES FEMMES S'INTÉRESSENT<br />
À AUTRE CHOSE QUE LA DÉCO,<br />
LA BEAUTÉ, LA MODE ET LE BIEN-ÊTRE.”<br />
Isabella LENARDUZZI<br />
Jump, vous connaissez ? Nom de code du<br />
"Forum <strong>des</strong> femmes actives" dont la deuxième édition<br />
se déroulera les 25 et 26 avril à Bruxelles, cette<br />
initiative est à mettre à l'actif d'Isabella Lenarduzzi,<br />
une "serial entrepreneuse" au parcours<br />
impressionnant. Rencontre.<br />
par Madeleine DEMBOUR<br />
Un personnage… Si vous avez un jour<br />
l'occasion de croiser Isabella Lenarduzzi,<br />
voilà effectivement quelqu'un qui ne vous<br />
laissera certainement pas indifférent. Débordante<br />
d'enthousiasme, "engagée" voire même "militante"<br />
jusqu'au plus profond de ses tripes, cette jeune femme<br />
de 43 ans est l'initiatrice de Jump, le Forum <strong>des</strong><br />
femmes actives dont la deuxième édition se déroulera<br />
les 25 et 26 avril à l'Hôtel Husa Président Park à<br />
Bruxelles (www. forumjump.be). Objectif ? "Montrer<br />
que les femmes s'intéressent à autre chose que la<br />
déco, la beauté, la mode et le bien-être et qu'elles<br />
veulent aussi exploiter pleinement leurs talents dans<br />
la vie professionnelle", explique l'intéressée.<br />
Fi <strong>des</strong> sarcasmes<br />
Malgré les sarcasmes – au début les noms<br />
d'oiseaux avaient volé pour qualifier l'initiative de<br />
féministe, ringarde, fanatique, voire "bouffeuse<br />
d'homme" – le Salon Jump s'est tenu pour la<br />
première fois l'an dernier et a réussi à rassembler<br />
1400 personnes en deux jours. Utilisant à bon<br />
escient sa force de conviction, Isabella a réussi à<br />
fédérer autour d'elle <strong>des</strong> partenaires de renom, tant<br />
au niveau politique, qu'institutionnel ou médiatique.<br />
Le monde de l'entreprise a visiblement capté le<br />
message : en cette période de "guerre <strong>des</strong> talents"<br />
il serait en effet peu visionnaire de se priver de<br />
communiquer vers la moitié de la population active.<br />
"Les femmes elles-mêmes donnent souvent une<br />
connotation négative au terme de "carrière".<br />
Il est temps que nous nous donnions la permission<br />
d'exister complètement dans notre métier en<br />
réfléchissant à ce qui nous convient vraiment<br />
à chaque période de notre vie", poursuit la<br />
jeune femme.<br />
Le virus entrepreneurial<br />
sur les bancs de l'unif<br />
Ces deux journées Jump seront aussi l'occasion<br />
de remettre l'entreprenariat féminin au centre <strong>des</strong><br />
agendas. Un sujet qui titille Isabella Lenarduzzi,<br />
qui estime très important pour notre économie<br />
que davantage de femmes décident de créer leur<br />
propre emploi. "Au canada 70% <strong>des</strong> nouveaux<br />
indépendants sont <strong>des</strong> femmes, aux USA elles<br />
sont 50%... mais en Belgique elles sont 30%<br />
seulement ". Une statistique qui fait bouillir le sang<br />
d'Isabella Lenarduzzi, elle-même ayant contracté le<br />
virus entrepreneurial très jeune, alors qu'elle étudiait<br />
les sciences économiques sur le campus de<br />
Louvain-la-Neuve. Créatrice <strong>des</strong> magazines et <strong>des</strong><br />
Salons de l'Etudiant dans les années 80 – <strong>des</strong><br />
concepts qu'elle a disséminés aux quatre coins de<br />
l'Europe – elle a également repris et développé,<br />
entre autres, les "Student welcome pack" (4 millions<br />
de packs avec échantillons diffusés en Belgique,<br />
Allemagne, France, Espagne, Grande Bretagne) et<br />
du guide <strong>des</strong> jeunes parents "Baby-Boom". C'est<br />
encore elle qui a imaginé et mis au point un nouveau<br />
concept de rencontres entre les employeurs et<br />
demandeurs d’emploi bruxellois : les "Job Days",<br />
devenus aujourd'hui un événement incontournable<br />
sur la place bruxelloise, avec 6 éditions par an<br />
(nous en sommes à la 17 ème , voir www.jobdays.eu) et<br />
la mise à l'emploi de plus de 1.500 personnes.<br />
Bref, les "effets tâches d'huile", Isabella connaît.<br />
C'est la même stratégie qui l'anime pour Jump :<br />
créer <strong>des</strong> outils et <strong>des</strong> lieux de rencontres pour<br />
les femmes actives, et les disséminer le plus<br />
largement possible. Vu le dynamisme communicatif<br />
qui l'anime, gageons que le concept sera<br />
bientôt européen ! ■<br />
MON SAC<br />
A MAIN :<br />
C'est un "sac à langer" …<br />
reconverti ! Multicolore.<br />
Débordant de peluches,<br />
foulards, colifichets.<br />
Multipoche. A chaque<br />
poche, une fonction :<br />
le trousseau à clé,<br />
le maquillage, le téléphone<br />
portable, les cartes de<br />
visites, le portefeuille<br />
orange, les cartes de<br />
fidélité, un emplacement<br />
"spécial enfants" avec <strong>des</strong><br />
photos (Isabella a 2 filles<br />
et 1 garçon), <strong>des</strong> <strong>des</strong>sins,<br />
<strong>des</strong> mots doux… Le tout<br />
débordant de papiers,<br />
<strong>des</strong> fichiers qu'Isabella<br />
imprime avant de partir<br />
en voiture. "Je profite <strong>des</strong><br />
trajets pour donner <strong>des</strong><br />
coups de fil et régler tout<br />
ce qui peut l'être".<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .17
<strong>Entreprises</strong> I Gestion durable<br />
INFOS<br />
MOBILITÉ<br />
GROUPE DE TRAVAIL<br />
TRANSPORT ET LOGISTIQUE<br />
L’ambition de ce Groupe de Travail établi<br />
à l'<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> est<br />
de permettre aux entreprises<br />
(chargeurs) de se retrouver entre elles<br />
pour évoquer les dossiers importants du<br />
secteur et leurs retombées pour les<br />
entreprises. Riquier Mathieu, Traffic<br />
Manager de la société Magotteaux a<br />
accepté la présidence de ce Groupe.<br />
Différents thèmes ont déjà été abordé :<br />
les ai<strong>des</strong> au transport, la négociation<br />
avec les transporteurs, la<br />
coresponsabilité du donneur d'ordre, la<br />
recherche, le pôle de compétitivité, la<br />
tarification <strong>des</strong> infrastructures, la CMR…<br />
Cette liste est bien sûr ouverte et les<br />
participants seront à la manœuvre pour<br />
identifier les sujets les plus pertinents.<br />
La prochaine réunion est prévue le 8 mai<br />
2008 à Wavre, de 14 à 17h00 (contact :<br />
gregory.falisse@uwe.be, 010/48.94.08).<br />
NOUVELLES LIGNES AÉRIENNES,<br />
NOUVELLES OPPORTUNITÉS<br />
DE MARCHÉ<br />
COMMENT DIVISER SA CONSOMMATION<br />
Icopal : <strong>des</strong> mes<br />
concrètes et éco<br />
Il faut produire autrement. Cette conviction est fortement ancrée<br />
chez Icopal, une société qui a particulièrement amélioré la<br />
maîtrise de l'eau dans son processus, allant jusqu'à ériger sa<br />
propre station d'épuration. Entretien avec Pierre Remacle,<br />
Responsable Sécurité-Hygiène-Environnement.<br />
par Sylvaine MENVIELLE<br />
L'histoire se déroule à Herstal, plus<br />
précisément dans le parc d'activités<br />
<strong>des</strong> Hauts-Sarts. C'est en effet<br />
dans le plus grand zoning de Wallonie<br />
qu'est installée depuis 30 ans la société<br />
Icopal (anciennement Polytuil), qui<br />
emploie aujourd'hui 52 personnes.<br />
Son activité principale ? La fabrication<br />
d'éléments de toiture métallique, <strong>des</strong><br />
produits bien connus <strong>des</strong> couvreurs<br />
et autres professionnels du bâtiment.<br />
En 1998 (l'entreprise passe alors sous<br />
pavillon danois), la nouvelle direction<br />
liégeoise insuffle un intérêt pour<br />
l'environnement, une stratégie<br />
matérialisée récemment avec la<br />
certification en management<br />
environnemental ISO14001 obtenue<br />
par le site.<br />
"Le changement de direction en 1998<br />
a été à la source d’un regain d’intérêt<br />
pour l’environnement", confirme<br />
Pierre Remacle, Responsable Sécurité-<br />
Hygiène-Environnement. "En effet, le<br />
nouveau management a traité cette<br />
"nouvelle" matière comme toutes les<br />
autres : l'usine a <strong>des</strong> outils, elle doit<br />
s’en servir de manière professionnelle !<br />
En travaillant ainsi, la société fait d’une<br />
pierre trois coups : elle limite <strong>des</strong> rejets<br />
non contrôlés vers le milieu naturel<br />
(principalement <strong>des</strong> eaux), elle réalise<br />
<strong>des</strong> économies parfois substantielles;<br />
et enfin, elle forme son personnel au<br />
travail correct et bien fait, même dans<br />
les petites choses".<br />
Une station<br />
d'épuration "maison"<br />
L'élément le plus tangible, et aussi le<br />
plus spectaculaire de cette politique,<br />
est sans conteste l'implantation d'une<br />
Voila maintenant plus d’un an que la<br />
branche aérienne du groupe TNT a<br />
établi un pont aérien entre Liège et<br />
Shanghai avec un franc succès. Quelles<br />
seront les prochaines <strong>des</strong>tinations?<br />
Quels marchés seront à portée de notre<br />
région? Quel réseau de distribution sera<br />
disponible sur place? Séminaire le 20<br />
mai 2008 de 12 à 14h00 au siège de<br />
l'UWE à Wavre 17h00 (contact :<br />
gregory.falisse@uwe.be, 010/48.94.08).<br />
18. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
D’EAU PAR TROIS ?<br />
ures "vertes"<br />
nomiques<br />
station d'épuration "maison". Pourquoi<br />
cet investissement, tout de même<br />
très lourd ? Pierre Remacle avance<br />
3 raisons : "nous avions pris conscience<br />
de l’importance de la maîtrise de nos<br />
déchets, nous arrivions aux limites<br />
imposées par la Région wallonne<br />
concernant les caractéristiques de rejet<br />
de nos eaux usées, et nous étions dans<br />
les conditions pour obtenir une aide".<br />
L'investissement s'avère payant :<br />
à parc de machines égal et à production<br />
similaire, la consommation d’eau de ville,<br />
qui était de 11.000 m 3 en 1998, est<br />
passée à 3.000 m 3 en 2007 ! "L’eau<br />
épurée est réutilisée dans un circuit<br />
interne de distribution d’eau qui ne<br />
nécessite pas d’eau de ville potable,<br />
comme le nettoyage <strong>des</strong> sols, <strong>des</strong><br />
cabines de peintures, etc. Quelques<br />
points de notre production exigent<br />
OUTRE LA DIMINUTION DE<br />
LA FACTURE "EAU", CE<br />
FONCTIONNEMENT A<br />
INSTILLÉ L'IDÉE QU'IL EST<br />
POSSIBLE DE TRAVAILLER<br />
AUTREMENT<br />
Cet article illustre l'activité <strong>des</strong><br />
Conseillers Environnement de l'UWE.<br />
A travers une approche à la fois participative<br />
et "multi-acteurs", le projet<br />
LIFE en cours a pour objectif de diminuer<br />
les impacts environnementaux<br />
(déchets, énergie, mobilité, paysage)<br />
<strong>des</strong> entreprises d’une même zone par<br />
l’utilisation d’une eau hygiéniquement<br />
parfaite et sans particules pour éviter<br />
d’éventuels problèmes de contamination<br />
bactérienne (fabrication de nos peintures<br />
à l’eau, adoucisseurs, appareil d’osmose<br />
inverse,…) et de bouchage (dans les<br />
gicleurs <strong>des</strong> appareils à haute pression)".<br />
Mot d'ordre général :<br />
recyclage plutôt que poubelle<br />
Outre la diminution de la facture "eau",<br />
cette manière de fonctionner a instillé<br />
petit à petit l'idée qu'il est possible de<br />
travailler autrement. "Les mesures<br />
<strong>des</strong>tinées à améliorer l'environnement<br />
sont dès lors beaucoup plus facile à<br />
mettre en place. D’autres secteurs ont<br />
été les bénéficiaires indirects, comme le<br />
tri sélectif <strong>des</strong> déchets en production : de<br />
quelques poubelles/conteneurs en 1998,<br />
nous en avons aujourd’hui environ une<br />
quarantaine disséminée sur les 5.900 m 2<br />
de l'usine. Le mot d'ordre général est :<br />
recyclage plutôt que poubelle !<br />
Exemple : nos big-bags en polyéthylène<br />
éliminés auparavant comme <strong>des</strong><br />
déchets classe II, et maintenant<br />
revendus comme produits recyclés".<br />
On le savait, mais ce témoignage le<br />
confirme : l'environnement, c'est<br />
d'abord une question de mentalité. ■<br />
Gérer l'environnement<br />
collectivement, ça rapporte…<br />
Gérer votre mobilité<br />
Démarrage d'une démarche mobilité,<br />
réalisation d'un bilan mobilité, renseignements<br />
précis sur les indemnités<br />
légales, le covoiturage, les innovations<br />
en gestion <strong>des</strong> marchandises,<br />
recherche de l'interlocuteur adéquat<br />
au sein d'une administration ou d'une<br />
la mise en place de solutions communes.<br />
Un site internet, un guide de<br />
bonnes pratiques de gestion collective<br />
et <strong>des</strong> outils promotionnels sont à la<br />
disposition de tout organisme actif sur<br />
un zoning et désirant se lancer dans<br />
une telle démarche. www.econetwork.eu<br />
société de services, diagnostic afin de<br />
cerner les actions envisageables… :<br />
quelques exemples <strong>des</strong> services<br />
que peut vous apporter la<br />
«Cellule Mobilité» de l'UWE.<br />
www.uwe.be/mobilite-transportlogistique<br />
ECO<br />
CONSEILS<br />
HUILES USAGÉES, DÉCHETS<br />
DANGEREUX : DU NOUVEAU !<br />
Vous êtes producteur de déchets<br />
toxiques ou dangereux ? Ou vous<br />
collectez ces déchets ? Vous détenez<br />
plus de 500 litres d'huiles usagées ?<br />
Alors vous êtes tenus d'établir un<br />
registre dont le modèle est établi par<br />
l'Office wallon <strong>des</strong> Déchets, avec<br />
obligation de conserver ce registre<br />
durant 5 ans. Autre obligation :<br />
la transmission d'une déclaration<br />
de détention à ce même OWD.<br />
Jusqu'à présent cette déclaration devait<br />
s'effectuer deux fois par an. Désormais<br />
c'est une fois l'an, avant le 31 mars.<br />
ÇA COINCE EN ENVIRONNEMENT ?<br />
FAITES-VOUS AIDER<br />
Pour 2008, voici les missions (gratuites)<br />
assurées par la Cellule <strong>des</strong> Conseillers<br />
en Environnement de l'UWE :<br />
• réalisation de diagnostics déchets pour<br />
la prévention et la gestion;<br />
• réalisation de diagnostics<br />
environnement "flash";<br />
• réponse à toute question en matière<br />
d'environnement (sauf permis<br />
d'environnement).<br />
Des questions ? Des renseignements ?<br />
Contactez les Conseillers proches de<br />
chez vous :<br />
• Hainaut et Brabant Wallon:<br />
olivier.cappellin@uwe.be, 071/28.59.45<br />
• Liège: sylvaine.menvielle@uwe.be,<br />
0493/74.52.26<br />
• Namur et Luxembourg:<br />
stephanie.fourez@uwe.be,<br />
0474/54.20.30<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .19
<strong>Entreprises</strong> I 3 questions à<br />
1.<br />
2.<br />
3.<br />
Trois questions à<br />
Lutgart Van den<br />
Berghe - Guberna<br />
Sous la présidence du Comte Maurice Lippens, Guberna est<br />
appelée à devenir l'interlocuteur belge de référence du monde<br />
politique et économique en matière de gouvernance, notamment<br />
d'entreprises, non seulement sur le plan national mais aussi<br />
international, et en particulier européen. Sa Directrice fait<br />
les présentations.<br />
par Sibylle DU BUS DE WARNAFFE<br />
Fin 2007 est apparu en Belgique un nouvel acteur<br />
dans le domaine de la gouvernance d’entreprise,<br />
Guberna, que vous dirigez. Quel rôle joue cet<br />
"Institut <strong>des</strong> administrateurs" ?<br />
Né de la fusion du Belgian Governance Institute et de l’Association <strong>des</strong> Administrateurs,<br />
dont les missions étaient très proches, Guberna – un mot dérivé du latin qui évoque la<br />
conduite, la gouvernance – a pour objectif prioritaire de sensibiliser et d'encourager<br />
la bonne gouvernance dans toutes ses dimensions et pour chaque type d'organisation.<br />
Sa mission est d'encourager, aider, orienter et conforter les administrateurs à remplir<br />
leur rôle le plus professionnellement possible.<br />
Il y a en Belgique 480.000 administrateurs en personne<br />
physique. Votre "marché" est donc énorme ! Quels sont<br />
les produits et les services que vous leur offrez ?<br />
Par sa situation au carrefour <strong>des</strong> connaissances académiques et de la pratique, Guberna<br />
peut proposer aux administrateurs une offre large et riche en contenu. Cette offre se<br />
décline selon plusieurs axes dont l'information <strong>des</strong> membres, leur formation, la<br />
fourniture d’outils, l’accès à la recherche en matière de gouvernance, l’accompagnement,<br />
le conseil et les services spécialisés. Nous apportons également à nos membres la<br />
participation à un réseau qui compte actuellement plus de 1.500 dirigeants et<br />
mandataires qui partagent les mêmes préoccupations.<br />
Depuis longtemps, l’UWE joue un rôle de levier pour<br />
stimuler les progrès en matière de gouvernance en Wallonie.<br />
Cette année encore, elle parraine le cycle de formation<br />
"Director Effectiveness" qui a débuté ce 15 avril.<br />
En quoi consiste-t-il ?<br />
Ce cycle met l’accent sur les connaissances et les compétences (juridique, marketing,<br />
stratégie, HR, finances, IT,..) nécessaires à un administrateur pour exercer efficacement<br />
son mandat. Dans la seconde partie de l’année, Guberna organisera – à nouveau sous le<br />
parrainage de l’UWE – un autre module de formation intitulé "Board Effectiveness"<br />
qui abordera tous les aspects liés à la gouvernance d’entreprise et à l’efficacité du<br />
conseil d’administration, ainsi que son interaction avec les actionnaires et le<br />
management de l’entreprise. ■<br />
"Notre mission ?<br />
Encourager et<br />
conforter les<br />
administrateurs<br />
à remplir leur<br />
rôle le plus<br />
professionnellement<br />
possible"<br />
© PhotoNews<br />
EN<br />
BREF<br />
Le radar altimètre SIRAL-2, développé<br />
par Thales Alenia Space, a été<br />
récemment livré à EADS Astrium GmbH<br />
(Allemagne), maître d’?uvre de la<br />
mission "CryoSat-2", un programme<br />
de l'Agence Spatiale Européenne (ESA).<br />
Ce satellite, dont SIRAL-2 est le<br />
principal instrument scientifique,<br />
déterminera le taux de variation de<br />
l'épaisseur de la glace polaire,<br />
continentale et maritime, avec une<br />
précision aujourd’hui inégalée.<br />
Un projet un peu wallon puisque c'est<br />
Thales Alenia Space ETCA (Mont-sur-<br />
Marchienne) qui a réalisé l’équipement<br />
d’alimentation électrique de la charge<br />
pulsée de SIRAL-2, c’est-à-dire son<br />
cœur analogique. Lancement prévu en<br />
mars 2009.<br />
Durant le dernier trimestre 2007,<br />
"Soliam", la solution progicielle de<br />
gestion <strong>des</strong> actifs financiers de la<br />
société néo-louvaniste BSB, a été<br />
choisie par deux sociétés renommées de<br />
bourse belges – Merit Capital et<br />
Goldwasser Exchange – et par l’une <strong>des</strong><br />
plus prestigieuses sociétés de gestion<br />
d’actifs française, Carmignac Gestion.<br />
Le Groupe Cockerill Maintenance &<br />
Ingénierie (CMI) a conclu une convention<br />
d’achat de 55,04% <strong>des</strong> parts de la<br />
société indienne Flat Products<br />
Equipments (I) Ltd (FPE), active dans<br />
l’étude et la fabrication d’équipements<br />
pour la sidérurgie. Cette opération, la<br />
plus importante jamais réalisée par CMI,<br />
lui donnera accès au marché indien en<br />
pleine croissance, ainsi qu’à d’autres<br />
marchés émergents, et, grâce à la<br />
technologie du laminage dont dispose<br />
FPE, le fera entrer dans la catégorie <strong>des</strong><br />
fournisseurs capables d’offrir un<br />
complexe à froid dans son ensemble.<br />
20. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .21
<strong>Entreprises</strong> I Echos<br />
Port de Liège :<br />
nouveau record absolu<br />
pour le trafic "voie d'eau"<br />
Le Port autonome de Liège<br />
(PAL) a récemment présenté<br />
ses résultats pour l'année 2007.<br />
Avec un trafic de 15.788.667 tonnes<br />
par la voie d’eau, il a enregistré une<br />
hausse de près de 10% par rapport<br />
à 2006 (14.413.738 tonnes).<br />
Ce record absolu dépasse<br />
même celui atteint en 2004<br />
(15.190.067 tonnes) !<br />
Le PAL a par ailleurs enregistré<br />
un tonnage global de<br />
21.243.665 tonnes<br />
(contre 20.059.925 tonnes en 2006),<br />
tous mo<strong>des</strong> de transports confondus<br />
(wagons, camions, bateaux).<br />
Ici également, une augmentation<br />
de près de 6% pour le tonnage<br />
global est à souligner.<br />
Avec ces performances, le PAL<br />
demeure le premier port intérieur<br />
belge et le troisième port<br />
européen (derrière Duisbourg<br />
et Paris).<br />
© Aerial Media<br />
Liège se met la tête<br />
dans les étoiles<br />
La CVA (Communauté <strong>des</strong> Villes Ariane) a pour objectif de<br />
promouvoir l'image et le savoir-faire <strong>des</strong> villes et citoyens<br />
qui participent, directement ou indirectement, aux activités<br />
de transport spatial européen. Elle compte 34 membres,<br />
issus de 6 pays, qui en assurent tout à tour la présidence.<br />
Cette année, ce sont la Ville de Liège, la société Techspace<br />
Aero, la Commune de Herstal et l'Université de Liège qui<br />
tiennent les rênes. A cette occasion sera mise en place<br />
une vaste campagne<br />
de promotion <strong>des</strong>tinée<br />
à tous les publics :<br />
édition d'une bande<br />
<strong>des</strong>sinée, expositions,<br />
conférences originales…<br />
et une "Grande Fête du<br />
Commerce liégeois"<br />
(du 29 mai au 1er juin)<br />
à laquelle participeront<br />
Arianespace et les villes<br />
de Barcelone, Madrid,<br />
Toulouse et Charleroi.<br />
Révolution<br />
dans<br />
les caves<br />
à vin !<br />
Commercialisé par la<br />
sprl Lecellier, Wintower<br />
est un nouveau système<br />
d’étagères à vin qui répond<br />
à toutes les exigences <strong>des</strong><br />
connaisseurs : flexibilité,<br />
modularité, facilité<br />
d’assemblage, résistance à l’humidité,… Ce produit<br />
ingénieux et <strong>des</strong>ign, réalisé dans un matériau naturel,<br />
est le fruit de huit années de recherche menées par<br />
son créateur, un <strong>des</strong>igner – et œnologue amateur –<br />
de Marche-en-Famenne. Les matériaux hydrofuges,<br />
fabriqués dans les Ardennes par une jeune usine du<br />
groupe Triax employant 50 personnes, garantissent<br />
la longévité du produit en milieu humide et la grande<br />
modularité <strong>des</strong> éléments, qui s’assemblent simplement<br />
sans fixation et sont disponibles en différentes hauteurs,<br />
largeurs et coloris, leur permettent de s'adapter à<br />
toutes les caves.<br />
AGV ® : de la technologie<br />
carolo à toute allure !<br />
Alstom a dévoilé en février le prototype de l'AGV ® (Automotrice à<br />
Grande Vitesse), son nouveau train à très grande vitesse, capable<br />
d'atteindre les 360 km/h. L’AGV ® est le premier train au monde à concilier<br />
une architecture articulée, qui offre le meilleur niveau de sécurité,<br />
avec une motorisation répartie (moteurs installés sous le train), qui accroît<br />
significativement le nombre de places à bord grâce à la suppression <strong>des</strong><br />
motrices. Le site carolo d'Alstom Transport – qui a développé le nouveau<br />
convertisseur auxilliaire et le système de signalisation pour l'ERTMS<br />
(standard européen de la signalisation ferroviaire) – sera associé aux<br />
sites français et italiens pour la fabrication de l'AGV ® . Premier client :<br />
la nouvelle compagnie italienne NTV (Nuovo Trasporto Viaggiatori).<br />
22. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
Une société de Seneffe<br />
mise à l'honneur à Tokyo<br />
Start-up de l'UCL créée en 2006 et établie au sein de<br />
l'incubateur Activalis à Seneffe, it4ip s.a. développe, fabrique<br />
et commercialise <strong>des</strong> membranes polymères de précision.<br />
Les applications de ces membranes sont diverses et trouvent<br />
leur place dans de nombreux domaines, tels que la santé<br />
(diagnostics de cancers, support pour culture de cellules...),<br />
l'énergie (piles à combustible), la nano- et microfiltration et<br />
l'alimentaire (détection de bactéries). Présente à l'exposition<br />
"Nanotech 2008" à Tokyo, la société hennuyère y a remporté<br />
le "prix de l'innovation bio-nanotechnologique" pour<br />
ses applications innovatrices. Parmi les neuf autres lauréats,<br />
on trouve <strong>des</strong> noms aussi prestigieux que Toshiba,<br />
FEI ou Baxter.<br />
L'artisanat de luxe<br />
à portée de souris<br />
Articadeau.com a été lancé par trois étudiants <strong>des</strong> facultés<br />
universitaires de Namur en août 2007. Cette boutique en ligne<br />
propose <strong>des</strong> cadeaux originaux, de haut standing, créés par <strong>des</strong><br />
artisans belges (dont certains sont fournisseurs officiels de la Cour) :<br />
articles d'écriture, bijoux, bougies, jouets en bois, accessoires de<br />
mode, art de la table, etc. Depuis son lancement, Articadeau a<br />
enregistré une trentaine de comman<strong>des</strong> pour un chiffre d'affaires de<br />
quelques milliers d'euros. Le site, particulièrement bien référencé<br />
dans les moteurs de recherche (3e position dans Google quand on<br />
tape le mot-clé "cadeau"), compte une centaine de visite par jour et<br />
offre aux 13 artisans actuellement associés à Articadeau un espace<br />
de visibilité exceptionnel dans le monde entier.<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .23
<strong>Entreprises</strong> I Patrons tout horizon<br />
Désormais allié au restaurant "Comme chez Soi"<br />
grâce à trois nouveaux biscuits, Thierry Huet fait<br />
(re)découvrir la saveur.<br />
DESOBRY INTERNATIONAL<br />
LOCALISATION :<br />
Tournai<br />
ACTIVITÉS :<br />
fabrication et distribution de biscuits de<br />
saveur et de caractère<br />
CHIFFRE D’AFFAIRES :<br />
24 millions EUR<br />
PERSONNEL : 240 personnes<br />
DESTINATIONS PRINCIPALES :<br />
Amérique du Nord, Mexique, Europe de<br />
l’ouest, Australie avec <strong>des</strong> débuts en<br />
Russie et <strong>des</strong> développements dans le<br />
sud-est asiatique.<br />
Grâce à sa vision et à sa détermination, Philippe Hoste a<br />
donné un avenir florissant à la filiale québécoise de Sonaca.<br />
SONACA NMF CANADA<br />
LOCALISATION :<br />
Mirabel, Québec<br />
ACTIVITÉS :<br />
usinage, formage et assemblage de panneaux<br />
d'ailes d'avions régionaux et d'affaires<br />
CHIFFRE D’AFFAIRES : 37 M$<br />
PERSONNEL : plus de 250 personnes<br />
DESTINATIONS PRINCIPALES :<br />
Bombardier, Embraer, IAI-Gulfstream,<br />
Mitsubishi, Héroux-Devtek. Sonaca NMF<br />
Canada exporte environ 40% de sa production.<br />
24. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008<br />
© Frédéric Sablon<br />
PATRON EXPORTATEUR : Thierry Hue<br />
En poche : toujours un<br />
Il parle moins d’innovation que de commercialisation ;<br />
il plaide pour <strong>des</strong> bureaux-relais à l’étranger ;<br />
il voyage en classe économique ; il fustige la BCE<br />
et se méfie de l’appellation "PME"; il souhaite la<br />
création de véritables "écoles de commerce" absentes<br />
chez nous, …Fabricant et exportateur de biscuits,<br />
Thierry Huet est loin du discours mielleux.<br />
par Patricia DEL MARMOL<br />
Première biscuiterie<br />
wallonne à capitaux<br />
privés, indépendante<br />
<strong>des</strong> grands groupes, Desobry est un cas<br />
remarquable en Europe puisque<br />
produisant 45 biscuits différents au<br />
départ d’un site unique, Tournai. Une<br />
opération de management by out menée<br />
en 2000 permet aujourd’hui le<br />
rayonnement mondial du nom de<br />
l’entreprise hennuyère, créée en 1947.<br />
Bons hôtels et courtes nuits<br />
Comment, pratiquement et<br />
culturellement, parvenir à faire apprécier<br />
Bruxellois d'origine,<br />
Philippe Hoste<br />
travaille depuis 25 ans<br />
à diriger, gérer, redresser et propulser<br />
<strong>des</strong> entreprises vers le succès.<br />
En octobre 2005 il accepte l’offre de<br />
Sonaca Belgique de prendre la direction<br />
de Sonaca NMF Canada, qui connaît<br />
quelques difficultés, et part s’établir au<br />
Québec avec sa famille.<br />
A nouveau pilote, nouvel envol<br />
Trois mois après son arrivée, la marge<br />
brute <strong>des</strong> opérations de Sonaca NMF<br />
Canada augmente de 12 points. À ce<br />
jour, les ventes sont passées de 20 à<br />
le goût <strong>des</strong> biscuits Desobry, estampillés<br />
"Made in Belgium" aux quatre soins<br />
du monde ?<br />
Thierry Huet, directeur de la biscuiterie<br />
Desobry, propose un tryptique. Il faut<br />
avant tout pouvoir compter sur une<br />
équipe capable de gérer l’exportation.<br />
"Notre métier ne consiste pas à charger<br />
un conteneur. Nous allons sur place afin<br />
d’assurer notre relation commerciale en<br />
toute transparence". La ligne "voyages"<br />
chez Desobry est importante.<br />
A trois ou quatre collaborateurs - dont<br />
Thierry Huet qui se dit le porteur de<br />
valises, laissant son rôle complet à son<br />
PATRON DU BOUT DU MONDE: Philip<br />
Au pays <strong>des</strong> "gens d'a<br />
En octobre 2005, Philippe Hoste quitte Bruxelles<br />
pour prendre la direction de Sonaca NMF au Canada<br />
et relever le défi de redresser cette filiale de Sonaca<br />
Belgique. Une mission parfaitement accomplie<br />
aujourd'hui : les chiffres de ventes ont doublé, les<br />
exportations ont quintuplé et l'usine québécoise a<br />
été élue "Entreprise de l'Année 2007".<br />
par Thierry DECLOUX<br />
40 millions de dollars et ses exportations<br />
ont quintuplé. Une croissance importante<br />
que Philippe Hoste explique notamment<br />
par "l'augmentation <strong>des</strong> cadences sur la<br />
plupart <strong>des</strong> programmes existants" et<br />
par "le démarrage de nombreux<br />
nouveaux programmes, tant avec nos<br />
clients existants qu'avec de nouveaux<br />
clients d'envergure mondiale. Nous<br />
avons pu gérer cette croissance grâce<br />
aux efforts de toute l'équipe de direction<br />
que j'ai constituée autour de moi, ainsi<br />
qu'au soutien de la maison-mère à<br />
Gosselies". L'entreprise bénéficie<br />
également du renouveau de son secteur,<br />
celui <strong>des</strong> avions régionaux et d'affaires :
t (Desobry)<br />
passeport, jamais la langue<br />
export manager - ils voyagent en classe<br />
économique mais choisissent <strong>des</strong> hôtels<br />
très confortables pour compenser la<br />
fatigue. "Sur place, nous nous<br />
réunissons, appliquons une veille<br />
stratégique, partageons notre vécu<br />
commun ce qui nous donne une idée<br />
précise de l’action à mener à l’extérieur<br />
mais aussi à notre retour. L’étude de<br />
marché est réalisée".<br />
L’efficience fait aussi partie du voyage.<br />
Obligée de vivre avec <strong>des</strong> marges<br />
courtes, l’entreprise se doit de dialoguer<br />
avec différents partenaires.<br />
Toute erreur se paie cash<br />
Desobry est également attentif aux<br />
exigences de sa "supply chain" :<br />
horaires stricts, conditionnements<br />
variables, références différentes<br />
(jusqu’à 30 parfois), … "Toute erreur de<br />
codification se paie cash ! Nos clients<br />
attendent de nous un service que<br />
rend une multinationale".<br />
Enfin, exporter c’est aussi intégrer sur<br />
le champ la volatilité <strong>des</strong> taux de change<br />
pe Hoste (Sonaca NMF Canada)<br />
faire"…<br />
"Pour ces 2 marchés, je dirais que la<br />
crise que l'on a connue après le<br />
11 septembre 2001 est totalement<br />
digérée. La demande a fort augmenté<br />
depuis 2 à 3 ans, les cadences de<br />
production atteignent aujourd'hui de<br />
nouveaux sommets et les carnets de<br />
comman<strong>des</strong> sont remplis pour plusieurs<br />
années". Quoi qu'il en soit, ses<br />
réalisations remarquables ont valu à<br />
Philippe Hoste la reconnaissance de ses<br />
pairs tandis que Sonaca NMF Canada a<br />
été élue "Entreprise de l’Année 2007" par<br />
l’Association Québécoise de l’Aérospatiale.<br />
Un véritable<br />
entrepreneur québécois<br />
Aujourd'hui, Philippe Hoste est un<br />
véritable entrepreneur québécois.<br />
Membre actif d’Aéro Montréal et de<br />
l’Association Québécoise de l’Aérospatiale,<br />
il est aussi vice-président du Cercle<br />
d’affaires belgo-québécois Esteler.<br />
Tout comme sa famille, qui adore<br />
pratiquer les sports d'hiver dans les<br />
Laurenti<strong>des</strong>, Philippe Hoste se sent bien<br />
au Québec. Il apprécie la manière dont on<br />
Tournai, c’est le<br />
"campement de base"<br />
de Desobry ; de là,<br />
il convient de s’adapter<br />
aux fuseaux horaires.<br />
qui a un impact majeur sur les petites et<br />
moyennes entreprises. "Pas question de<br />
nous "adapter", comme le dit la BCE ;<br />
cela me fait hurler de rire. Pour nous,<br />
exporter c’est être réactif en<br />
permanence". ■<br />
"Au Québec, tout va très vite.<br />
Les gens sont très pragmatiques dans<br />
leurs relations : ils vont droit au but"<br />
y fait <strong>des</strong> affaires : "Tout va très vite ici,<br />
qu'il s'agisse d'un nouveau financement,<br />
de la construction d'un bâtiment, de<br />
l'envoi d'un container aux 4 coins du<br />
monde, etc. Quant aux "gens d'affaire"<br />
(comme on dit ici), ils sont très<br />
pragmatiques dans leurs relations : ils<br />
vont droit au but". Et les échanges doivent<br />
sans doute être facilités par le bon état<br />
général de l'économie canadienne :<br />
"On n'est pas loin du plein emploi,<br />
confirme Philippe Hoste, le monde <strong>des</strong><br />
affaires est confiant en l'avenir". ■<br />
© Belpress.com<br />
EN<br />
BREF<br />
Cela fait 10 ans déjà que le Groupe<br />
Spadel utilise <strong>des</strong> bouteilles PET<br />
(poyéthylène téréphtalate) avec 25% de<br />
matières recyclées. Pour marquer le<br />
coup, il a décidé d'en faire part à ses<br />
consommateurs : depuis le mois de<br />
mars 2008, le pack de 6 bouteilles de<br />
Spa Reine 1,5 l.propose un tout nouvel<br />
emballage qui indique l'utilisation d'un<br />
packaging avec 25% de PET recyclé.<br />
Le 3 mars 2008 a été signé un accord<br />
de partenariat entre le Laboratoire de<br />
Géomorphologie et Télédétection<br />
de l’Université de Liège et le groupe<br />
Star-Apic, éditeur de logiciels de<br />
Systèmes d’Informations Géographiques<br />
(SIG) <strong>des</strong>tinés aux gestionnaires de<br />
réseaux (eaux, électricité, télécom…)<br />
et collectivités. Cet accord prévoit la<br />
réalisation d’une série d'objectifs visant<br />
à soutenir la R&D dans le domaine au<br />
sein de l’Université et à familiariser les<br />
étudiants, stagiaires et collaborateurs<br />
du laboratoire de l’ULg à l’utilisation<br />
pratique d’outils SIG.<br />
Le 14 février dernier est née la<br />
85 e spin-off de l'Université de Liège.<br />
Fruit de la rencontre <strong>des</strong> compétence<br />
entre DNAVision, spin-off de l'ULB, et du<br />
Laboratoire <strong>des</strong> Denrées Alimentaires<br />
de l'ULg, DNAVision AgriFood, qui<br />
emploie actuellement 4 personnes,<br />
fournit <strong>des</strong> services innovants, basés sur<br />
l'analyse ADN et ARN, dans le domaine<br />
de la sécurité, de la qualité et de la<br />
traçabilité de la chaîne alimentaire.<br />
C'est la première création conjointe<br />
entre les biopôles wallons de Charleroi<br />
(ULB) et de Liège (Giga-ULg).<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .25
Actions I Expertise<br />
SPECIAL ENVIRONNEMENT<br />
MENACES… MAIS AUSSI O<br />
L'environnem<br />
26<br />
28<br />
28<br />
29<br />
30<br />
31<br />
A quelle "sauce" allez-vous êtes mangés<br />
en 2008 ? Lourdeur administrative, coûts<br />
de gestion de plus en plus élevés, normes<br />
restrictives, manque d’information sur les<br />
bonnes pratiques… Telles sont les notions<br />
qui sont souvent associées à la gestion de<br />
l’environnement dans les entreprises.<br />
Pour vous permettre d'y voir plus clair,<br />
les experts de l'UWE prennent la plume.<br />
SPECIAL ENVIRONNEMENT.<br />
Ce qui vous attend en 2008<br />
Les nouvelles primes Energie<br />
sont disponibles<br />
Responsabilité environnementale :<br />
le principe du pollueur-payeur se généralise<br />
Sols pollués : une approche basée<br />
sur la gestion du risque<br />
Gestion <strong>des</strong> déchets : les bonnes pratiques<br />
Aménagement paysager en entreprise :<br />
le sujet qui "monte"<br />
Janvier 2008 : la "guest star" du<br />
Salon de l'Auto - 800.000 visiteurs -<br />
est l'environnement. Février 2008 :<br />
l'European Business Summit attire<br />
2000 chefs d'entreprise sur le thème<br />
"Greening the economy". Mars 2008 :<br />
Batibouw est visité par 300.000 personnes,<br />
l'édition de cette année étant marquée<br />
par la construction durable.<br />
Incontestablement l'environnement<br />
s'impose à l'agenda "grand public".<br />
par André LEBRUN<br />
Côté entreprises, l'intégration de la<br />
dimension environnementale remonte<br />
au début <strong>des</strong> années 80, soit d’initiative,<br />
soit à l’occasion du renouvellement de leurs<br />
autorisations d’exploitation ou permis<br />
d’environnement.<br />
Une compétence régionale<br />
Progressivement régionalisée au fil <strong>des</strong> réformes<br />
institutionnelles de 1980, 1988 et 1993, la politique<br />
de l’environnement relève aujourd’hui de la<br />
compétence exclusive <strong>des</strong> Régions, à l’exception<br />
<strong>des</strong> normes de produits, du transit <strong>des</strong> déchets et<br />
de la protection contre les radiations ionisantes,<br />
restées de la compétence de l’Etat fédéral.<br />
Le domaine de l’environnement est marqué par<br />
une activité législative et réglementaire<br />
importante, souvent inspirée par les directives<br />
européennes et les conventions internationales<br />
conclues dans le cadre <strong>des</strong> Nations-Unies<br />
(changements climatiques) et du Comité<br />
économique pour l’Europe <strong>des</strong> Nations-Unies<br />
(Convention de Genève sur la pollution<br />
transfrontière et Convention d’Aarhus,<br />
par exemple).<br />
Ces textes sont souvent à l’origine de charges<br />
nouvelles, financières ou administratives.<br />
Prises isolément, ces charges peuvent<br />
paraître acceptables, mais leur cumul est, à<br />
l’heure actuelle, de nature à remettre en<br />
cause le développement, voire parfois même<br />
la poursuite, <strong>des</strong> activités économiques.<br />
Nécessité d'une vision globale<br />
Il est indispensable dès lors d’avoir une<br />
vision globale <strong>des</strong> facteurs qui pèsent sur la<br />
TÉLÉCHARGER<br />
le dossier sur www.uwe.be<br />
26. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
PPORTUNITÉS !<br />
ent très présent à l'agenda 2008<br />
“LA POLITIQUE DE<br />
L’ENVIRONNEMENT<br />
A ÉTÉ<br />
PROGRESSIVEMENT<br />
RÉGIONALISÉE<br />
AU FIL DES<br />
DIFFÉRENTES<br />
RÉFORMES<br />
INSTITUTIONNELLES.”<br />
Green attitude ...<br />
compétitivité <strong>des</strong> entreprises, et d’évaluer chaque<br />
initiative réglementaire au regard de cette<br />
préoccupation.<br />
A l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong>, la matière<br />
de l’environnement est suivie par un Groupe<br />
de Travail qui se réunit chaque mois.<br />
Parmi les nombreux sujets abordés, relevons :<br />
• Le permis d’environnement et l’évaluation <strong>des</strong><br />
incidences : l’UWE est attentive à l’actualisation<br />
régulière <strong>des</strong> textes et suit de près les travaux<br />
en matière de simplification administrative<br />
devant conduire à l’informatisation complète<br />
du formulaire de demande de permis.<br />
• La gestion <strong>des</strong> déchets : examen <strong>des</strong> arrêtés<br />
d’exécution <strong>des</strong> décrets du 23 mars 2007<br />
(augmentation <strong>des</strong> taxes sur les déchets) et <strong>des</strong><br />
interdictions de mise en centre d’enfouissement<br />
technique <strong>des</strong> déchets industriels, et mise en<br />
œuvre <strong>des</strong> obligations de reprise <strong>des</strong> déchets<br />
en fin de vie.<br />
• Assainissement <strong>des</strong> sols pollués : la refonte du<br />
décret du 1er avril 2004 est au centre de<br />
nombreux travaux. L’UWE souhaite que la date<br />
permettant de distinguer pollution nouvelle et<br />
pollution historique soit postérieure à<br />
l’entrée en vigueur du décret.<br />
Il est indispensable d’avoir une<br />
vision globale <strong>des</strong> différentes<br />
initiatives ou projets en matière<br />
d'environnement. C'est pourquoi<br />
ce domaine fait l'objet d'une<br />
"veille" permanente de la<br />
part <strong>des</strong> experts de l'UWE.<br />
Une fois par mois, un Groupe de<br />
Travail réunissant <strong>des</strong> entreprises<br />
L’UWE estime aussi que la gestion <strong>des</strong><br />
sols pollués doit être basée sur la gestion<br />
<strong>des</strong> risques (voir page 29).<br />
• La mise en œuvre de la "directive cadre eau",<br />
qui requiert la réalisation d’un état <strong>des</strong> lieux <strong>des</strong><br />
différents districts hydrographiques, la mise en<br />
place de réseaux de surveillance et la mise en<br />
œuvre de plans de gestion et de programmes de<br />
mesures visant à atteindre la bonne qualité <strong>des</strong><br />
ressources en eau. Les plans de gestion et <strong>des</strong><br />
programmes de mesures pour les parties<br />
wallonnes <strong>des</strong> quatre districts hydrographiques<br />
internationaux (Escaut, Meuse, Rhin, Seine)<br />
doivent être élaborés pour 2009. ■<br />
se réunit à Wavre, afin de faire le<br />
tour de l'actualité. Des réunions<br />
très suivies, qui font l'objet<br />
d'échanges animés, sous la<br />
présidence de Jacques De<br />
Brackeleer (Solvic). Vous souhaitez<br />
en être ? Si vous êtes membre de<br />
l'UWE, pas de problème.<br />
Contact : claude.roland@uwe.be.<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 27.
SPECIAL ENVIRONNEMENT<br />
FONDS 2008-2009<br />
Les nouvelles primes Energie sont disponibles<br />
Le fonds énergie 2005-<br />
2007 est arrivé à<br />
échéance. L’occasion pour<br />
la Région <strong>Wallonne</strong> d’en<br />
faire le bilan et de<br />
proposer un nouveau<br />
programme de subside :<br />
le fonds 2008-2009.<br />
par Grégory BEDEUR<br />
Pourquoi changer une<br />
formule qui gagne ?<br />
Le nouveau fonds énergie<br />
2008-2009 est très similaire à<br />
son prédécesseur. Examinons<br />
les principales modifications<br />
qui concernent les entreprises :<br />
tout d’abord, une volonté de<br />
simplification administrative est<br />
perceptible. La cellule primes et<br />
subsi<strong>des</strong> de la DGTRE, avait<br />
déjà été renforcée en 2007. Une<br />
possibilité de demande et<br />
traitement <strong>des</strong> primes "online"<br />
est prévue. Les bienfaits de ces<br />
mesures devraient se faire<br />
pleinement ressentir en 2008<br />
avec une meilleure<br />
communication et une plus<br />
grande rapidité de traitement<br />
<strong>des</strong> dossiers. Notons encore<br />
que les délais<br />
de demande de prime ont été<br />
ramenés de 6 à 4 mois, à<br />
dater de la dernière facture.<br />
Le contenu <strong>des</strong> primes est<br />
généralement conservé.<br />
Seules certaines primes ont été<br />
modifiées, notamment pour<br />
les rendre plus accessibles.<br />
Le subside pour <strong>des</strong> travaux<br />
d’isolation ne se limite plus<br />
à la rénovation d’aciennes<br />
habitations. Le nouveau fonds<br />
concerne maintenant tous<br />
les bâtiments avec 4 à 8 €/m 2<br />
pour les toitures, 40 €/m 2<br />
pour les vitrages et 25 €/m 2<br />
pour les murs et sols. Pour ces<br />
derniers l’audit énergétique est<br />
obligatoire. De même, les<br />
subsi<strong>des</strong> "chauffage" sont<br />
disponibles pour tout type de<br />
bâtiment tandis que les<br />
systèmes biomasse sans<br />
chargement automatique<br />
ne sont plus soutenus.<br />
Le photovoltaïque est également<br />
privilégié, par l’apparition d’une<br />
nouvelle prime dans le fonds<br />
2008-2009. 20% du montant de<br />
la facture, plafonné à 3.500 €<br />
seront désormais subsidiés. ■<br />
TOUTES LES INFORMATIONS SUR LE "FONDS ENERGIE 2008-<br />
2009" sont disponibles sur le site www.energie-entreprise.be<br />
ainsi que sur le Portail de l’Energie (http://energie.wallonie.be)<br />
N’hésitez pas à faire appel au Conseiller Energie de l’UWE pour<br />
plus d’informations : gregory.bedeur@uwe.be ou 010/47.19.43.<br />
RESPONSABILITÉ ENVIRONNEMENTALE<br />
Le principe du pollueur-payeur se généralise<br />
Un nouveau décret<br />
consacre les obligations<br />
de prévention et de<br />
réparation <strong>des</strong><br />
dommages<br />
environnementaux pour<br />
tout incident survenu<br />
après le 30 avril 2007.<br />
Ce décret repose sur<br />
le principe du<br />
pollueur-payeur.<br />
par Cécile NEVEN<br />
Le décret "responsabilité<br />
environnementale" a été<br />
publié au Moniteur Belge<br />
le 19 décembre 2007. Ce texte<br />
met en œuvre un régime de<br />
responsabilité administrative<br />
qui vise à assurer la prévention<br />
ou la réparation du dommage<br />
environnemental, défini comme<br />
étant un dommage causé à l’eau,<br />
aux espèces et habitats naturels<br />
protégés et aux sols, pour tout<br />
incident causal survenu après le<br />
30 avril 2007.<br />
Ce décret, qui repose sur le<br />
principe du pollueur-payeur,<br />
assure une transposition assez<br />
fidèle de la directive européenne<br />
qui distinguait deux types de<br />
responsabilité :<br />
• un régime de responsabilité<br />
sans faute pour les dommages<br />
causés par les activités<br />
professionnelles listées en<br />
annexe de la directive ;<br />
• un régime de responsabilité<br />
avec faute pour les autres<br />
activités, en ce qui concerne les<br />
dommages causés aux<br />
espèces et habitats protégés<br />
(sites "Natura 2000").<br />
Les pollutions diffuses sont<br />
également concernées lorsque<br />
l’on peut établir un lien de<br />
causalité entre le dommage et<br />
l’activité en question.<br />
L’entrée en vigueur de ce décret<br />
implique que désormais<br />
l’exploitant d’une activité<br />
économique qui est responsable<br />
d’un dommage causé à<br />
l’environnement doit prendre en<br />
charge les mesures de prévention<br />
et de réparation qu’induit ce<br />
dommage. Les actions à prendre<br />
sont définies par l’autorité, le cas<br />
échéant, en collaboration avec<br />
l’exploitant responsable. ■<br />
© Belpress.com<br />
LE DÉCRET met en œuvre un régime de responsabilité<br />
administrative qui vise à assurer la prévention ou la réparation du<br />
dommage environnemental, défini comme étant un dommage causé<br />
à l’eau, aux espèces et habitats naturels protégés et aux sols,<br />
pour tout incident causal survenu après le 30 avril 2007.<br />
28. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
ASSAINISSEMENT DES SOLS POLLUÉS<br />
Une approche basée<br />
sur la gestion du risque<br />
Le Gouvernement wallon prépare une législation spécifique à l'assainissement <strong>des</strong> sols pollués.<br />
Le texte, qui vise à remplacer le décret du 1 er avril 2004, jamais entré en vigueur, devrait être adopté<br />
par le Parlement wallon d’ici la fin 2008.<br />
par Cécile NEVEN<br />
apprécie qu‘une législation spécifique à<br />
l’assainissement <strong>des</strong> sols pollués soit mise<br />
L’UWE<br />
en place et soutient l’option de distinguer le<br />
traitement <strong>des</strong> sols pollués et celui <strong>des</strong> dépotoirs.<br />
Cette distinction de traitement conforte, pour<br />
l’assainissement <strong>des</strong> sols pollués, l’approche basée<br />
sur la gestion du risque. Tout n’est cependant pas<br />
parfait. Sur plusieurs points, le projet ne correspond<br />
pas aux deman<strong>des</strong> formulées par l’UWE depuis le<br />
vote du décret du 1 er avril 2004, en ce qui concerne<br />
la date pivot "pollution nouvelle – pollution<br />
historique" et les clauses d’exonération ("permit<br />
defence"). Ces modifications sont pourtant elles<br />
aussi nécessaires à la mise en place d’un système<br />
praticable de gestion <strong>des</strong> sols.<br />
Distinguer pollution nouvelle et<br />
pollution historique<br />
Le décret met en place <strong>des</strong> régimes<br />
d’assainissement différents selon que la pollution<br />
du sol est nouvelle ou historique, d’où la nécessité<br />
de pouvoir dater la pollution sans ambiguïté.<br />
A défaut de pouvoir distinguer clairement les deux<br />
types de pollution, l’administration se verra<br />
confrontée à un nombre croissant de cas de<br />
pollutions dites "mixtes", que le décret en<br />
projet traite comme <strong>des</strong> pollutions nouvelles,<br />
ce à quoi l’UWE est opposée.<br />
Il faut par ailleurs craindre que l’absence d’un<br />
traitement différencié <strong>des</strong> pollutions mixtes<br />
“UNE<br />
LÉGISLATION<br />
QUI SE MET<br />
EN PLACE<br />
DISTINGUE LE<br />
TRAITEMENT<br />
DES SOLS<br />
POLLUÉS DE<br />
CELUI DES<br />
DÉPOTOIRS.”<br />
décourage les investisseurs de s’implanter sur les<br />
sites d’activité économique à réhabiliter. L’UWE<br />
plaide pour l’adoption d’une date pivot cohérente<br />
avec celle du décret "responsabilité<br />
environnementale" fixée au 30 avril 2007.<br />
Rester réaliste et pragmatique<br />
Le champ d’application du décret est<br />
considérablement élargi par la multiplication <strong>des</strong><br />
évènements entraînant l’obligation de procéder à<br />
<strong>des</strong> investigations sur les sites. Aux faits<br />
générateurs établis en 2004 (démarche volontaire,<br />
décision de l’administration, cessation d’activités),<br />
le décret en projet ajoute la cession de terrain, la<br />
demande de permis d’environnement, la faillite et<br />
la liquidation judiciaire, lorsqu’ils concernent une<br />
activité professionnelle susceptible de polluer<br />
le sol. Ces obligations pèseront lourdement sur<br />
les entreprises.<br />
Les clauses d’exonération envisagées doivent être<br />
complétées pour prendre en compte le "permit<br />
defence", désignant la possibilité de s’exonérer dans<br />
le cas d’une pollution générée alors même que le<br />
permis est respecté. Le projet généralise également<br />
l’imposition d’une sûreté pour les projets<br />
d’assainissement, cela constitue une charge<br />
énorme, voire impossible à supporter, pour de<br />
nombreuses entreprises. La question de la sûreté<br />
devrait être étudiée et le cas échéant imposée,<br />
au cas par cas. ■<br />
© Belpress.com<br />
ET LES SITES<br />
INDUSTRIELS ?<br />
A l'heure où la Wallonie<br />
manque de terrains pour les<br />
entreprises, la question se<br />
pose souvent : quid <strong>des</strong><br />
anciens sites industriels ?<br />
Avant de pouvoir les<br />
réaffecter, ceux-ci doivent<br />
bien souvent faire l'objet<br />
d'une dépollution, une<br />
démarche coûteuse et<br />
compliquée. Pour simplifier<br />
ces opérations, le<br />
Gouvernement wallon met<br />
en place une législation<br />
spécifique à<br />
l'assainissement <strong>des</strong> sols<br />
pollués. L'UWE a examiné<br />
le projet de décret adopté,<br />
en première lecture, par le<br />
Gouvernement wallon,<br />
le 20 décembre 2007.<br />
Dans ses conclusions,<br />
l’UWE réitère l’importance<br />
de formuler <strong>des</strong> dispositions<br />
praticables qui inciteront<br />
les entreprises à se lancer<br />
dans la démarche volontaire<br />
d'assainissement.<br />
Elle restera attentive à la<br />
mise en place d’une<br />
réglementation qu’elle<br />
souhaite à la fois réaliste et<br />
pragmatique. L'avis détaillé<br />
de l'UWE : sur www.uwe.be<br />
(thème "Environnement").<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .29
SPECIAL ENVIRONNEMENT<br />
DÉCHETS : LES BONNES PRATIQUES<br />
Le meilleur déchet est celui<br />
qui n’est pas produit…<br />
Depuis plus d’un an, la Cellule <strong>des</strong> Conseillers en Environnement de l’UWE réalise <strong>des</strong> diagnostics portant<br />
sur la prévention et la gestion <strong>des</strong> déchets industriels. L’expérience acquise sur le terrain a permis de<br />
développer les quelques conseils qui suivent afin de gérer au mieux les déchets en entreprise.<br />
par Céline BAËLE<br />
La gestion <strong>des</strong> déchets étant de plus en<br />
plus contraignante (coûts élevés, impacts<br />
environnementaux conséquents, lourdeur<br />
administrative, …), une stratégie est menée afin<br />
de privilégier la prévention plutôt que d’agir une fois<br />
le déchet produit. Cette démarche vise à avoir une<br />
vision globale de la production et de la gestion <strong>des</strong><br />
déchets (nature et quantités produites, filières<br />
d’élimination, conformité règlementaire, processus<br />
générateurs de déchets, …) et à orienter le<br />
responsable d’entreprise vers <strong>des</strong> alternatives<br />
conduisant à une réduction de la quantité et/ou<br />
de la nocivité <strong>des</strong> déchets et une optimisation<br />
de la gestion <strong>des</strong> déchets restants.<br />
Cette démarche contribue à améliorer l’image de<br />
marque de l’entreprise et à réduire ses coûts liés<br />
à l’élimination. …).<br />
1. Connaître ses déchets<br />
Pour gérer de façon efficace ses déchets, il faut<br />
avant tout en connaître la nature mais aussi<br />
l’origine. En effet, un déchet dangereux ne se gère<br />
pas de la même façon qu’un déchet non dangereux.<br />
Tout deux sont soumis à <strong>des</strong> obligations et <strong>des</strong><br />
coûts qui leurs sont propres.<br />
2. Trier de manière efficace<br />
Les mélanges de déchets doivent être évités<br />
dès que possible à la source. A titre d’exemple,<br />
l’entreprise Ans Benelux a réduit sa facture<br />
«déchets» de 60 % par l’instauration d’un tri dans<br />
INCINÉRATEUR<br />
OU FOUR À<br />
CIMENT ? UNE<br />
BROCHURE<br />
FAIT LE POINT.<br />
le cadre du projet de gestion collective sur le parc<br />
d’activités de Saintes (voir «<strong>Dynamisme</strong> Wallon»<br />
de mars 2007, page 40). Signalons au passage<br />
que la taxe de mise en décharge <strong>des</strong> déchets non<br />
dangereux va passer à 35 €/tonne en 2008 pour<br />
atteindre la somme de 60 €/tonne à partir de 2010.<br />
3. Effectuer un suivi <strong>des</strong> coûts<br />
et <strong>des</strong> quantités<br />
Un suivi <strong>des</strong> quantités de déchets produits et <strong>des</strong><br />
coûts engendrés par le biais d’un encodage et de<br />
la réalisation de graphiques sont primordiaux à une<br />
gestion efficace <strong>des</strong> déchets. Les priorités d’action<br />
en matière de prévention ou de choix de filières<br />
peuvent alors être plus facilement définies.<br />
4. Prévenir la production de déchets<br />
La diminution <strong>des</strong> déchets à la source est<br />
certainement une solution d’avenir. Privilégier<br />
<strong>des</strong> fournisseurs proposant <strong>des</strong> produits en vrac<br />
ou reprenant les emballages sont autant de choix<br />
permettant de réduire les coûts de gestion <strong>des</strong><br />
déchets. Certaines entreprises mènent même la<br />
réflexion plus loin et remettent leurs processus<br />
de production en question afin de diminuer la<br />
production de déchets. Un exemple souvent cité<br />
est celui de Spa Monopole : entre 1971 et 2007,<br />
le poids <strong>des</strong> bouteilles Spa Reine de 1,5 litre en<br />
plastique est passé de 56,6 g à 33,9 g soit une<br />
diminution de 40%.■<br />
LE TRAITEMENT<br />
DES DÉCHETS<br />
EN CIMENTERIE<br />
Une étude réalisée en 2007<br />
par l’Organisation<br />
néerlandaise de recherche<br />
scientifique appliquée<br />
compare les impacts<br />
environnementaux du<br />
traitement de certains flux<br />
de déchets en fours à<br />
ciment et en incinérateurs.<br />
Pour la grande majorité <strong>des</strong><br />
impacts environnementaux,<br />
l’étude montre qu’il est<br />
préférable pour<br />
l’environnement d’utiliser<br />
les déchets industriels<br />
comme combustible de<br />
substitution pour la<br />
production de ciment<br />
(coprocessing) plutôt que<br />
de les traiter dans <strong>des</strong><br />
incinérateurs de déchets.<br />
Elle confirme que le<br />
traitement <strong>des</strong> déchets en<br />
cimenterie constitue une<br />
opération de valorisation<br />
permettant notamment<br />
d’importantes économies<br />
d’énergie, de matières<br />
premières et d’émissions<br />
de gaz à effet de serre.<br />
Etude complète :<br />
www.coprocessing.info ou<br />
www.febelcem.be.<br />
30. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
L’AMÉNAGEMENT PAYSAGER EN ENTREPRISES<br />
Le sujet qui "monte"<br />
L’aménagement paysager est longtemps resté une thématique marginale dans la gestion environnementale.<br />
Les Conseillers en environnement de l’UWE s’intéressent depuis 18 mois à cette thématique dans le cadre<br />
du programme Life dédié à la gestion collective de l’environnement sur les zones d’activité économique.<br />
par Céline SCHAAR<br />
Incontestablement, les choses bougent sur<br />
le front de l'aménagement paysager.<br />
Plusieurs initiatives soutiennent ce constat.<br />
La Commission Européenne a lancé un programme<br />
d’action relatif à la biodiversité et aux entreprises<br />
(www.countdown2010.net/business); le projet<br />
européen "Creating Setting for Investment", clôturé<br />
à Liège en février, consistait à démontrer le lien<br />
entre la qualité paysagère et les investissements<br />
économiques dans les zones d’activité<br />
économiques. (www.environment-investment.com);<br />
l’<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> a réuni en<br />
décembre 2007 plus de 40 acteurs lors d’un<br />
séminaire consacré à la gestion de la biodiversité<br />
sur les zones d’activité économiques. Enfin, de<br />
nombreuses brochures et fiches techniques sont<br />
éditées en vue de sensibiliser les responsables<br />
d’entreprises. (Exemple : "Eco-zones initiative",<br />
"Nature et Entreprise", …).<br />
Mais de quoi parle-t-on ?<br />
Ces projets trouvent leur origine dans la nécessité<br />
actuelle de revaloriser l’environnement sur les<br />
zones d’activité économique. L’aménagement <strong>des</strong><br />
espaces verts <strong>des</strong> entreprises est donc appelé à<br />
devenir, au même titre que l’utilisation rationnelle<br />
de l’énergie ou le recyclage <strong>des</strong> déchets une<br />
composante à part entière dans la gestion<br />
quotidienne de l’environnement en entreprise.<br />
Mais de quoi parle-t-on ? Essentiellement de<br />
transformer les espaces disponibles sur les<br />
parcelles privées en espace chaleureux, coloré et<br />
esthétique. Il en ressortira un cadre de vie plus<br />
agréable pour les collaborateurs, une image de<br />
marque positive pour les clients, une plus-value lors<br />
de la revente tout en jouant un rôle clé pour la faune<br />
et la flore locale.<br />
Expérience pilote<br />
Les aménagements peuvent être l’amélioration de<br />
l’esthétique du bâti (ex : végétaliser un mur<br />
aveugle), la création de massifs plantés d’arbustes,<br />
la valorisation de l’entrée de l’entreprise par une<br />
composition en étage colorée, le semis de prairies<br />
fleuries en fond de parcelle, …<br />
Par ailleurs, une réflexion peut être menée pour<br />
envisager <strong>des</strong> aménagements paysagers de nature<br />
plus écologique. L’utilisation d’espèces indigènes<br />
résistantes au sol et au climat (et donc nécessitant<br />
moins d’entretien) ou un entretien différencié<br />
(limitation <strong>des</strong> produits phytosanitaires, diminution<br />
du nombre de tontes, taille douce <strong>des</strong> arbres, …)<br />
sont autant de techniques favorables à la petite<br />
faune et la flore locale. La valorisation <strong>des</strong> espaces<br />
publics reste cependant indispensable pour inciter<br />
les responsables d’entreprise à aménager leur<br />
parcelle. Une expérience pilote est actuellement<br />
en cours sur l’aéropôle de Gosselies, où Igretec<br />
collabore avec Ecosem (société qui produit et<br />
vend <strong>des</strong> semences de fleurs sauvages wallonnes)<br />
pour revaloriser le site tout en redéveloppant<br />
la biodiversité. ■<br />
BIODIVERSITÉ<br />
Les plantations de part et d'autre du bâtiment<br />
permettent une intégration optimale de l'entreprise<br />
dans l'environnement.<br />
Une expérience pilote est actuellement en cours<br />
sur l’aéropôle de Gosselies, où Igretec collabore<br />
avec Ecosem (société qui produit et vend <strong>des</strong><br />
Prairie semences de fleurs sauvages wallonnes)<br />
pour revaloriser le site tout en redéveloppant la<br />
biodiversité. C'est ce que montre la photo de prairie<br />
fleurie (photo : Ecosem)<br />
REVALORISER LE SITE TOUT EN PRÉSERVANT LA BIODIVERSITÉ :<br />
TEL EST L’OBJECTIF DU PROJET PILOTE DE GOSSELIES<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .31
"De nouvelles zon<br />
DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL<br />
Le premier Forum du développement territorial a tenu ses assises à Genval, le 9 avril<br />
dernier. Face à plusieurs dirigeants d’entreprise et d’intercommunales, le Vice-Président et<br />
Ministre wallon du Logement, <strong>des</strong> Transports et du Développement territorial,<br />
André Antoine, y a présenté les réformes menées en la matière depuis près de quatre ans<br />
en Région wallonne, souhaitant ainsi répondre aux interrogations <strong>des</strong> investisseurs :<br />
"Comment pallier la pénurie de terrains dévolus à l’activité économique et dans quelles<br />
conditions acceptables par les entreprises ? Comment aussi permettre à une activité<br />
économique de se créer, se développer voire s’étendre sur le sol wallon ?".<br />
André Antoine : "La réponse à la demande<br />
<strong>des</strong> investisseurs doit tenir compte de<br />
la préservation <strong>des</strong> terres agricoles."<br />
A l'occasion du premier<br />
"Forum du Développement<br />
territorial" qui s'est tenu à Genval<br />
le 9 avril, André Antoine, Ministre<br />
du Logement, <strong>des</strong> Transports et<br />
du Développement territorial,<br />
revient sur les réformes menées<br />
en la matière depuis près de<br />
quatre ans en Région wallonne.<br />
par Patricia DEL MARMOL<br />
Libérer <strong>des</strong> terrains<br />
tout en préservant le territoire agricole<br />
Répondre à la demande <strong>des</strong> investisseurs que la position géographique de la Wallonie<br />
attire doit tenir compte de la préservation <strong>des</strong> terres agricoles, prévient d’emblée André<br />
Antoine. Ce qui n’empêche pas <strong>des</strong> recours devant le Conseil d’Etat.<br />
Le décret RESA(1), entré en vigueur en mars 2005 et suivi du RESA bis, met en œuvre<br />
un programme qui s’appuie sur cinq types de sites : les zones blanches (récupérées sur<br />
<strong>des</strong> espaces dévolus à <strong>des</strong> activités ferroviaires ou militaires), les zones bleues<br />
(espaces publics rendus au privé), les ZACC(1), les ZACCI(1) et les SAR(1) à valoriser.<br />
Soit environ 2.500 hectares potentiellement utilisables actuellement pour l’activité<br />
économique. Parallèlement, le Ministre Antoine a sollicité les intercommunales de<br />
développement économique afin qu’elles identifient de nouveaux espaces à dédier à la<br />
création d’activités économiques pour un nombre d’hectares équivalents afin d’atteindre<br />
l’objectif de mise à disposition de terrain au bénéfice <strong>des</strong> entreprises de globalement<br />
5.000 hectares à moyen terme.<br />
Quant à la préservation du territoire, elle passe par quatre actions importantes :<br />
la préférence accordée aux SAR, la majoration <strong>des</strong> subsi<strong>des</strong> octroyés pour l’acquisition<br />
de terrains déjà situés en zone urbanisable (50% de subsi<strong>des</strong> désormais pour 15 %<br />
antérieurement), la valorisation de terrains du Ministère de l’Equipement et du Transport<br />
(MET) et le refus de laisser s’implanter <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> surfaces commerciales dans les<br />
ZAE(1) reconnues.<br />
Parallèlement, le gouvernement wallon s’attache à développer une nouvelle approche<br />
<strong>des</strong> compensations qui vise à préserver les zones dévolues à l’agriculture.<br />
Il faut gagner du temps<br />
A une nouvelle organisation <strong>des</strong> délais de rigueur octroyés pour les permis, s’ajoute la<br />
suppression <strong>des</strong> CCUE(1) ainsi que l’extension possible d’entreprises hors de ZAE si le<br />
périmètre de reconnaissance est approuvé. De plus, depuis juillet 2006, le remembrement<br />
urbain a subi un lifting qui va dans le même sens. Quatre types de décision (projet<br />
d’urbanisme, requalification urbaine, modification <strong>des</strong> voiries et mixité <strong>des</strong> fonctions)<br />
remplacent la double procédure (permis délivré par le fonctionnaire de la Région wallonne<br />
et permis communal) et la révision du plan de secteur, le PCA(1) et l’étude d’incidence.<br />
Soit, estime-t-on au cabinet Antoine, un gain de temps de deux ans. La simplification qui<br />
s’applique à la mise en ?uvre <strong>des</strong> ZACCI(1) et <strong>des</strong> ZACC(1) permet aussi de gagner un<br />
minimum de deux ans.<br />
Enfin, le regroupement <strong>des</strong> procédures planologiques et de reconnaissance de périmètres<br />
<strong>des</strong> zonings fait l’objet d’une simplification : l’adoption de révision d’un plan de secteur,<br />
d’un plan communal d’aménagement ou d’un rapport urbanistique et environnemental<br />
vaut désormais périmètre de reconnaissance.<br />
Par ailleurs, les intercommunales de développement économique n’auront jamais aussi<br />
bien porté leur nom puisqu’elles sont responsabilisées en deux points. D’une part, la<br />
gestion <strong>des</strong> PCA d’intérêts régionaux peut leur être déléguée ; d’autre part, elles peuvent<br />
initier une révision de plan de secteur pour l’inscription d’une ZAE, ZAE spécifique et zone<br />
d’extraction, comme peut le faire toute personne physique ou morale, privée ou publique.<br />
La Région wallonne agit ici en tant qu’arbitre mais non comme opérateur.<br />
Des services nécessaires<br />
Les entreprises s’en plaignent depuis toujours : l’accès à leur site d’exploitation n’est pas<br />
toujours facilité. André Antoine se plaît donc à indiquer les efforts réalisés en divers<br />
endroits de Wallonie : le financement grâce aux crédits « Zonings » de voiries d’accès à<br />
32. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
es du possible existent"<br />
André Antoine<br />
Besoins en Zones d’Activité Economique (CPDT)<br />
Légende<br />
communes<br />
Besoins en ZAE<br />
Saturation 2008 - 2012<br />
Saturation 2010 - 2014<br />
Saturation àpd 2013-2016<br />
l’extérieur <strong>des</strong> ZAE à Wavre-Nord, Eupen, Mouscron, Kaiserbaracke, le financement de<br />
plans de mobilité pour les ZAE grâce aux PMZA(1) comme à Nivelles, Créalys, Gosselies,<br />
Liège Sart Tilman et la mise à disposition de bus locaux pour les communes.<br />
Le développement de zones durables figure aussi parmi les services à rendre aux<br />
investisseurs : en termes d’énergie (éoliennes à Chimay et Perwez, réseau de chaleur à<br />
Mariembourg, biomasse à Kaiserbaracke, panneaux photovoltaïques subsidiés à 95 % !!),<br />
de ZAE durables mises en place en collaboration avec l’UWE comme à Tubize (politique<br />
intégrée de traitement de déchets) ou l’Ecopôle de Farciennes, de subventionnement de<br />
pistes cyclables, d’arrêts pour les transports en commun, d’un soutien à l’intercommunale<br />
namuroise BEP pour la certification du parc scientifique Créalys,...<br />
Les entreprises sont aussi sensibles à <strong>des</strong> services de proximité : les bâtiments-relais,<br />
centres d’entreprises, ateliers de travail partagé, incubateurs et centres de services<br />
auxiliaires, <strong>des</strong> crèches hors <strong>des</strong> parcs d’activités, une administration plus étoffée sont<br />
autant d’exemples. La promotion de zones défavorisées est aussi mise en avant ;<br />
les zones franches rurales ou urbaines qui bénéficient d’un régime de discrimination<br />
positive (déplafonnement <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> et majoration à 90 % <strong>des</strong> subsi<strong>des</strong>)( en vue d’assurer<br />
leur redéploiement en font partie .<br />
Toutes ces réalisations, déjà opérées ou à venir, ont un coût. La Région dégage donc<br />
annuellement plus de 20 millions d’euros. De plus, elle jouit du cofinancement européen<br />
2007-2013 (soit 186.800.000 euros) dans le cadre du développement de la multimodalité,<br />
d’infrastructures et de l’intégration. Enfin, un financement alternatif de 176 millions d’euros<br />
de subsi<strong>des</strong> est activé durant la période 2006-2009.<br />
Un dernier effort, réalisé en collaboration avec l’Awex-Ofi, est à souligner : il s’agit du<br />
lancement d’une campagne de communication à dimension internationale, ciblant les<br />
(candidats) investisseurs en Belgique et dans les pays limitrophes. ■<br />
Source : Région wallonne<br />
(1)<br />
- RESA : décret-programme de relance<br />
économique et de simplification<br />
administrative<br />
- ZACC : zone d’aménagement communal<br />
concerté<br />
- ZACCI : zone d’aménagement<br />
communal concerté à caractère<br />
industriel<br />
- SAR : site à réaménager (ex-SAER :<br />
site d’activité économique à réhabiliter)<br />
- ZAE : zone d’activité économique<br />
- CCUE : cahier <strong>des</strong> charges urbanistique<br />
environnemental<br />
- PCA : plan communal d’aménagement<br />
- PMZA : plan de mobilité <strong>des</strong> zones<br />
d’activités<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .33
Actions I En direct<br />
2.<br />
Retrouvez sous cette rubrique<br />
tout ce qui fait "la vie" de l'<strong>Union</strong><br />
<strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> :<br />
ses étu<strong>des</strong>, les événements<br />
importants qui jalonnent son<br />
existence, ses actions de terrain,<br />
ses prises de position, ses "coups<br />
de colère" aussi… En bref, tous ses<br />
combats au profit <strong>des</strong> entreprises<br />
wallonnes.<br />
1. Le texte complet du "Pacte de Solidarité" est<br />
disponible en téléchargement sur www.uwe.be.<br />
1.<br />
2. Les signataires (de gauche à droite) : l’UCM,<br />
BECI, le VOKA, l'UWE, la FEB et l'UNIZO.<br />
AGENDA<br />
25 ET 26/04/2008 - BRUXELLES<br />
Forum "JUMP, le forum <strong>des</strong> femmes<br />
actives"<br />
contact : info@forumjump.eu<br />
08/05/2008 - WAVRE<br />
Groupe de travail "Transport &<br />
Logistique" de l'UWE<br />
contact : mobilite@uwe.be<br />
08/05/2008 - WAVRE<br />
Groupe de travail "Politique sociale"<br />
de l'UWE<br />
contact : thierry.devillez@uwe.be<br />
20/05/2008 - WAVRE<br />
90 Minutes pour la mobilité :<br />
"Nouvelles lignes aériennes,<br />
nouvelles opportunités de marché"<br />
contact : mobilite@uwe.be<br />
22/05/2008 – ESPACE SENGHOR<br />
GEMBLOUX<br />
"Carrefour <strong>Entreprises</strong>-Universités :<br />
renforcer les partenariats ?"<br />
Contact : didier.paquot@uwe.be<br />
22/05/2008 - WAVRE<br />
Groupe de travail "Environnement"<br />
de l'UWE<br />
contact : luc.decordier@uwe.be<br />
03/05/2008 - AUDITORIUM VINÇOTTE<br />
(CRÉALYS)<br />
Séminaire sur l’opérateur économique<br />
agréé<br />
contact : samuel.saelens@uwe.be<br />
25/06/2008 - WAVRE<br />
Présentation <strong>des</strong> "Etu<strong>des</strong> 2008 sur<br />
la Situation de l'Entreprise" de l'UWE<br />
contact : didier.paquot@uwe.be<br />
"Pacte de Solidarité" :<br />
signature historique<br />
Le 10 mars 2008, six organisations<br />
d'employeurs ont signé un Pacte pour le<br />
maintien de la prospérité et de la<br />
solidarité en créant 500.000 emplois d’ici<br />
2020. Le texte propose <strong>des</strong> priorités à<br />
suivre par le futur Gouvernement fédéral.<br />
Les organisations d’employeurs<br />
constatent que les économies régionales<br />
en Belgique sont confrontées à <strong>des</strong> défis<br />
majeurs liés à la mondialisation, au<br />
vieillissement de la population et à la<br />
gestion de l’environnement.<br />
Nous comptons en Wallonie une<br />
quarantaine de "Champions cachés", qui<br />
ont pu se hisser en pole position mondiale<br />
dans leur secteur. Identifiés par l’UWE<br />
dans l’édition spéciale de "<strong>Dynamisme</strong>" de<br />
décembre 2007, ces entrepreneurs ont été<br />
reçus à l'Elysette le 19 février par le<br />
Ministre-Président et le Vice-Président du<br />
Gouvernement wallon, Rudy Demotte et<br />
André Antoine. L’objectif : partager avec<br />
ces entrepreneurs les recettes de leur<br />
succès et, sur base de leur expérience,<br />
entrevoir les mesures que le<br />
Gouvernement pourrait prendre afin de<br />
faciliter l’émergence de plus nombreux<br />
"Champions cachés".<br />
Les organisations signataires du Pacte<br />
sont l’UWE (entrepreneurs wallons), le<br />
VOKA (entrepreneurs flamands), BECI<br />
(entrepreneurs bruxellois), la FEB<br />
(Fédération <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> de Belgique),<br />
l'UCM (classes moyennes Wallonie et<br />
Bruxelles) et l'UNIZO (classes moyenne<br />
Flandre).<br />
L’objectif est de les positionner sur le<br />
chemin de la croissance économique et<br />
de l’emploi. ■<br />
40 champions wallons à l'Elysette<br />
1.<br />
2.<br />
Cette rencontre fut d'ailleurs évoquée le<br />
lendemain par Rudy Demotte lors de son<br />
discours sur l'état de la Wallonie, dans<br />
lequel il comparait ces entrepreneurs à<br />
Justine Henin : "un motif de fierté, un<br />
facteur d’attractivité pour les <strong>Wallonne</strong>s et<br />
Wallons… mais aussi une incitation à faire<br />
de même". ■<br />
1. Rudy Demotte : "Ces entreprises doivent<br />
être ce que Justine Henin est sur le plan<br />
sportif : un motif de fierté, un facteur<br />
d’attractivité… mais aussi une incitation à<br />
faire de même".<br />
2. Les "Champions cachés" reçus à<br />
l'Elysette : une quarantaine<br />
d'entrepreneurs qui ont choisi d'être<br />
"grands sur de petits marchés que petits<br />
sur de grands marchés".<br />
Retrouvez tous les détails de<br />
ces événements sur www.uwe.be<br />
(rubrique "Agenda")<br />
34. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
© Belpress.com<br />
1.<br />
2.<br />
1. Les travailleurs ne sont en<br />
moyenne présents que<br />
durant trois quarts de<br />
l'année.<br />
2. Les coûts <strong>des</strong> absences<br />
directement à charge <strong>des</strong><br />
employeurs sont en hausse.<br />
3.<br />
© Belpress.com<br />
3. L'étude complète est<br />
disponible sur www.uwe.be<br />
(rubrique "Publications").<br />
Les absences au travail<br />
en Région wallonne<br />
Pour la deuxième année consécutive, une enquête<br />
portant sur les absences au travail en Région<br />
wallonne a été menée par le Secrétariat Social<br />
Partena, avec la collaboration de l'UWE. Cette<br />
enquête, présentée le 27 février, couvre la période<br />
du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007 et compare les<br />
résultats obtenus avec ceux de la période<br />
équivalente en 2005-2006.<br />
Les résultats mettent en évidence que les<br />
travailleurs sont en moyenne présents durant trois<br />
quarts de l'année et absents durant le quart<br />
restant. En ce qui concerne les coûts, force est de<br />
constater que les absences directement à charge<br />
<strong>des</strong> employeurs sont en hausse en 2006-2007 par<br />
rapport à la période antérieure.<br />
Pour l'UWE, "seul un enregistrement rigoureux<br />
de toutes les absences permettra d’en évaluer<br />
l’importance, d'en analyser les causes et<br />
d'envisager <strong>des</strong> solutions afin d’en maîtriser les<br />
coûts et les conséquences sur le fonctionnement<br />
de l’entreprise". ■<br />
1.<br />
Capital à risque : suffisant en Wallonie ?<br />
Les réflexions de l’UWE<br />
2.<br />
Le capital à risque est-il présent en suffisance en<br />
Wallonie ? Est-il adapté aux besoins de nos<br />
entreprises ? Celles-ci y ont-elles recours de<br />
manière optimale ? Autant de questions<br />
importantes pour notre région : les étu<strong>des</strong><br />
empiriques montrent en effet que les jeunes<br />
entreprises financées par le capital à risque<br />
croissent plus vite que les autres.<br />
Sensible à ce propos, l'UWE a formé en son sein<br />
3.<br />
un groupe de travail spécifique, présidé par<br />
Astrid Pieron, qui a commandité une étude<br />
exploratoire sur le sujet aux professeurs<br />
Van Wymeersch et Schwienbacher (de la Louvain<br />
School of Management). De cette étude, présentée<br />
le 11 mars, ressort la conclusion suivante :<br />
"Il ne manque pas vraiment de capital à risque en<br />
Wallonie. Mais il y a un manque évident pour les<br />
montants de plus de 1,5 million d’euros, par <strong>des</strong><br />
investisseurs spécialisés capables d’aider les<br />
PME actives dans <strong>des</strong> secteurs d’activités pointus<br />
etinnovants". ■<br />
1. Astrid Pieron (Mayer Brown International) préside le groupe<br />
de travail "Economie" de l'UWE.<br />
2. L'étude complète est disponible sur www.uwe.be (rubrique<br />
"Publications").<br />
3. L'UWE propose la constitution d’un "réservoir" de fonds et<br />
l’instauration de guidelines entre les acteurs wallons du<br />
capital-risque.<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .35
Actions I En direct<br />
2.<br />
1. Jacques Pélerin : "Les succès<br />
d’entreprises comme EVS, TNT,<br />
Samtech, IRM… annoncent le printemps<br />
économique pour Liège".<br />
2. "Le dynamisme économique en région de<br />
Liège" : tel était le thème de l'assemblée<br />
générale UWEL le 28 février 2008.<br />
1.<br />
Jacques Pélerin,<br />
nouveau Président de l’UWEL :<br />
"Une vision à long terme pour Liège"<br />
© Julien Warnand<br />
C’est ce 28 février qu’a eu lieu le changement<br />
de présidence de la section liégeoise de l’<strong>Union</strong><br />
<strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> (UWEL), Jean-Pierre<br />
Delwart cédant le flambeau à Jacques Pélerin,<br />
Directeur Général Country d'ArcelorMittal<br />
pour la Wallonie.<br />
A 56 ans, le nouveau Président de l’UWEL est<br />
porté sur une vision à long terme et donc<br />
très attaché à la formation <strong>des</strong> jeunes,<br />
notamment comme professeur invité à l’Ulg et<br />
administrateur de HEC-Ecole de gestion. Par sa<br />
participation au projet «Wallonie Entreprendre»<br />
(parrainage de jeunes entrepreneurs),<br />
il s’engage personnellement dans le<br />
développement de l’esprit d’entreprendre.<br />
Il est également Vice-Président de la CCI de<br />
Liège-Verviers. ■
1.<br />
3.<br />
1-2. Le siège de BECI à Bruxelles<br />
accueille désormais une<br />
antenne "régionale" de<br />
l'UWE.<br />
2.<br />
3. Eric Domb lors de<br />
l'Assemblée Générale de<br />
l'UWE en octobre 2007 :<br />
"La Wallonie a deux sœurs<br />
siamoises : la Flandre et<br />
Bruxelles, auxquelles elle<br />
est, au sens propre,<br />
viscéralement attachée".<br />
L'UWE monte à la Capitale !<br />
Lors de l'assemblée générale de l'UWE en octobre<br />
2007, le Président Eric Domb évoquait la Flandre et<br />
Bruxelles comme "deux sœurs siamoises de la<br />
Wallonie, auxquelles elle est, au sens propre,<br />
viscéralement attachée". Et d'ajouter alors :<br />
"nous pensons à l'UWE que les organes vitaux sont<br />
partagés entre nos trois corps et qu'une opération<br />
chirurgicale de séparation présente un coût certain<br />
et de grands dangers".<br />
Aussi la voie de l'UWE est-elle "celle de la<br />
coopération et de l'ouverture à l'autre". De fait, la<br />
composition du conseil d'administration reflète bien<br />
cet état d'esprit, puisque qu'il compte en son sein<br />
plusieurs chefs d'entreprise originaires de Flandre,<br />
tels que Roger Van Steenbergen (Siemens),<br />
Luc De Bruykere (Ter Beke) et André Bergen (KBC).<br />
Aujourd'hui, l'UWE a franchi un pas supplémentaire<br />
en établissant une antenne en région bruxelloise, à<br />
Ixelles, au siège de BECI (Brussels Enterprises<br />
Commerce and Industry). ■
Action I Revue de presse de l’UWE<br />
Emploi financé par le marché<br />
ou emploi financé par l'impôt ?<br />
Eric Domb : la réussite n'est<br />
pas suffisamment valorisée<br />
dans notre société. Du coup,<br />
la peur de l'échec peut freiner<br />
certains à faire le pas<br />
pour créer leur propre<br />
entreprise. Pour l'instant,<br />
l'ensemble de la population<br />
n'est pas convaincue que<br />
l'intérêt de la société est<br />
d'avoir le plus grand nombre<br />
possible d'entrepreneurs.<br />
A Liège,<br />
tout est vraiment<br />
possible !<br />
Hier soir, Jean-Pierre Delwart<br />
(administrateur-délégué<br />
d'Eurogentec) a cédé la présidence<br />
de l'<strong>Union</strong> wallonne<br />
<strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> liégeoises à<br />
Jacques Pèlerin (Country<br />
Manager d'ArcelorMittal). Sans<br />
optimisme béat, conscients<br />
<strong>des</strong> efforts à fournir en matière<br />
de formation et du taux de chômage<br />
important (20%), ils partagent<br />
une vision à long terme<br />
pour Liège : "Liège a un réel<br />
dynamisme et un savoir-faire.<br />
Le rallumage du HF6 et le<br />
Standard nous ont démontré<br />
que tout est possible à Liège. Il<br />
faut fédérer pour surfer sur<br />
cette vague de renouveau". ■<br />
Les patrons belges,<br />
en front commun<br />
Objectif 500.000 jobs. Les six<br />
fédérations patronales du<br />
pays ont signé ce lundi un<br />
pacte censé fournir à la<br />
Belgique 500.000 nouveaux<br />
emplois d'ici 2020. L'initiative<br />
est venue du Voka, la coupole<br />
<strong>des</strong> entreprises flaman<strong>des</strong>,<br />
en novembre 2007. Urbain<br />
Vandeurzen, le président<br />
du puissant relais patronal,<br />
a contacté ses homologues<br />
wallons et bruxellois. Il leur a<br />
Sans ce consensus, on<br />
évitera difficilement <strong>des</strong><br />
contradictions dans les décisions<br />
politiques. Rares sont<br />
ceux qui font encore la distinction<br />
entre un emploi<br />
financé par le marché et un<br />
emploi financé par l'impôt.<br />
Or l'économie, c'est la gestion<br />
de la maison, ni plus ni<br />
moins. ■<br />
Source : L'Echo, 15/03/2008<br />
Source : La Meuse, 29/02/2008<br />
Les entrepreneurs en ont plus qu'assez<br />
de se faire houspiller à chacune de leurs sorties<br />
En définitive, qui va créer les<br />
500.000 emplois ? Pas le politique,<br />
pas les syndicats et pas la<br />
presse non plus. Ce sont les<br />
entreprises et les indépendants<br />
qui le feront, à condition qu’ils<br />
aient <strong>des</strong> raisons de le faire. Et<br />
ils n’auront pas de raisons de le<br />
proposé de dresser, ensemble,<br />
alors que le monde politique<br />
s'enlisait dans une crise<br />
communautaire grave, un<br />
catalogue de mesures permettant<br />
d'atteindre un taux<br />
d'emploi de 70%. C'est un<br />
objectif ambitieux : la Flandre<br />
devrait mettre au travail<br />
150.000 personnes supplémentaires,<br />
la Wallonie 25.000<br />
et Bruxelles un peu plus de<br />
100.000. Rien moins. ■<br />
Ceci n'est pas un pacte<br />
Les employeurs ont-ils voulu faire la<br />
leçon à Leterme Ier en présentant en<br />
front commun <strong>des</strong> revendications que,<br />
traditionnelement, ils venaient déposer<br />
en ordre dispersé sur le bureau du formateur<br />
? Le Pacte de solidarité pour<br />
500.000 emplois d'ici 2020, présenté la<br />
semaine dernière par six organisations<br />
patronales constitue indéniablement<br />
une primeur. Un moment "historique"<br />
même dans un pays où tout est prétexte<br />
à diaboliser l'autre même si, pour<br />
mieux cacher nos divisions, Magritte,<br />
Lucky Luke et Adolphe Sax vantent<br />
actuellement à l'étranger les charmes<br />
de nos intérêts notionnels ? Mais n'estce<br />
pas conclure un peu vite dans<br />
l'Histoire ? […] Les signataires ne sont<br />
d'accord qu'avec eux-mêmes ■<br />
Source : La Libre Belgique, 11/03/2008<br />
Source : Trends-Tendances, 13/03/2008<br />
faire si on continue les palinodies<br />
du style de celle <strong>des</strong> intérêts<br />
notionnels ; si l’on continue<br />
à propager l’imbécile expression<br />
de "cadeaux aux entreprises"<br />
dès qu’on allège un tant<br />
soit peu leur fardeau ; si l’on<br />
maintient la sotte conception de<br />
L'UWE veut un<br />
"réservoir" de<br />
capital-risque<br />
Nous constatons un déficit<br />
de capital-risque, commente<br />
le professeur Charles<br />
Van Wymeersch [de la Louvain<br />
School of Management, à qui<br />
l'UWE a commandé une<br />
étude]. Il concerne principalement<br />
les financements importants,<br />
supérieurs à 1,5 million<br />
d'euros, dont ont besoin <strong>des</strong><br />
PME actives dans <strong>des</strong> secteurs<br />
d'activités très pointus ou à<br />
forte innovation.<br />
Cette carence serait d'autant<br />
plus délicate à surmonter que,<br />
pour de telles entreprises, l'expertise<br />
susceptible d'analyser<br />
de manière pointue les projets<br />
présentés ferait défaut dans la<br />
plupart <strong>des</strong> organismes de<br />
capital-risque locaux. ■<br />
lutte <strong>des</strong> classes, opposant<br />
l’employeur ("le patron") au travailleur<br />
[…] Alors quoi ? Eh bien,<br />
qu’on laisse entreprendre dans<br />
ce pays, et qu’on ne fasse pas<br />
sortir les entreprises de leur<br />
rôle. ■<br />
Source : Réaction d'Eric Domb, L'Echo, 15/03/2008<br />
Grand temps de convaincre les Flamands<br />
Vous avez prôné, dans le<br />
Morgen, la suppression du<br />
financement de la Wallonie par<br />
la Flandre… Eric Domb : ce n'est<br />
pas ce que j'ai dit exactement.<br />
J'ai affirmé que je ne pouvais<br />
pas imaginer une solidarité<br />
dans notre pays sans avoir<br />
une responsabilité partagée.<br />
Aux politiques wallons, je<br />
dis qu'il est grand temps de<br />
convaincre les Flamands.<br />
Ils ne sont pas convaincus que<br />
nous voulons nous en sortir.<br />
Pourtant, il y a de belles choses<br />
dans le Plan Marshall. On peut<br />
tout de même les comprendre<br />
quand on voit le taux de<br />
chômage à Charleroi et à Liège,<br />
les deux plus gran<strong>des</strong> villes<br />
wallonnes. Je suis convaincu<br />
qu'on peut y baisser le taux de<br />
chômage à 5, voire 6%. ■<br />
Source : La Meuse, 17/03/2008<br />
Source : La Libre Belgique, 13/03/2008<br />
38. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
Actions I On-line<br />
WWW.UWE.BE<br />
L'UWE révolutionne<br />
son site Internet<br />
Plus moderne, plus dynamique, plus convivial, plus interactif… l'outil d'information numéro 1<br />
de l'<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> (plus de 10.000 visites par mois) s'est offert bien plus<br />
qu'un simple "ravalement de facade" mais une véritable tranformation en profondeur. Tour d'horizon.<br />
par Thierry DECLOUX<br />
Après neuf mois de dur labeur, le nouveau<br />
site de l'UWE est à présent pleinement<br />
fonctionnel. Désormais doté d'un puissant<br />
système de gestion de contenu (CMS, Content<br />
Management System), il propose une structure<br />
de l'information totalement remaniée.<br />
Nouvelle approche…<br />
Le site est divisé en 12 chaînes thématiques,<br />
correspondant aux matières suivies par l’équipe de<br />
l’UWE : aménagement du territoire, développement<br />
durable, économie, énergie, environnement, esprit<br />
d’entreprendre, fiscalité, international, mobilitétransport-logistique,<br />
recherche-innovation,<br />
simplification administrative, social (emploienseignement-formation).<br />
Chaque thème est un site<br />
en soi : vous y avez accès aux dernières nouvelles et<br />
communiqués de presse sur le sujet ainsi qu'aux<br />
évenements, publications, liens utiles, groupes de<br />
travail… spécifiques.<br />
Autre nouveauté : l'interactivité ! Outre nos<br />
traditionnelles enquêtes en ligne (point conjoncturel,<br />
langues, formation…), chaque information est à<br />
présent liée à son auteur : en un clic et via un<br />
simple formulaire, vous pouvez réagir à un article<br />
et poser une question ou faire part de votre<br />
commentaire. Tout aussi simplement, vous pouvez<br />
également contacter le responsable d'une chaîne<br />
thématique, vous inscrire à un évenement ou un<br />
groupe de travail UWE, référencer votre entreprise<br />
dans une <strong>des</strong> bases de données, etc.<br />
Nouvelle technologie…<br />
Du côté <strong>des</strong> "révolutions" techniques, notons la<br />
possibilité de s'abonner aux flux RSS (Really Simple<br />
Syndication) de chaque thématique ou <strong>des</strong><br />
communiqués de presse (nous y reviendrons en<br />
détail dans un prochain numéro), l'espace<br />
"members only" offrant un accès privilégié pour<br />
les membres de l'UWE à certaines informations<br />
(procès-verbaux <strong>des</strong> groupes de travail, avis,<br />
documents de travail…), le développement du<br />
multimédia (photos, ban<strong>des</strong> sons, vidéos…),<br />
la possibilité d'ajouter, en un seul clic, un<br />
événement publié sur le site à votre calendrier<br />
personnel (Outlook, Thunderbird)…<br />
Et les "best-sellers" !<br />
Bien entendu, selon l'adage "qui peut le plus peut<br />
le moins", les éléments qui ont fait le succès du<br />
site de l'UWE ces dernières années sont toujours<br />
disponibles : la présentation de l'UWE et de ses<br />
instances (Conseil d'Administration, UWEL,<br />
cellules-conseil, staff…), les bases de données<br />
(sites <strong>des</strong> membres UWE, capital à risque, centres<br />
d'affaires, leaders mondiaux, entreprises certifiées<br />
ISO 9001 ou 14001, journalistes, demandeurs<br />
d'emploi…), les publications, le Guide Web, etc.<br />
Nous reviendrons en détail sur toutes les<br />
fonctionnalités du site de l'UWE dans nos<br />
prochains numéros. En attendant, (re)découvrez-les<br />
vous-mêmes sur www.uwe.be ! ■<br />
A SUIVRE !<br />
Dans les prochains<br />
numéros, nous détaillerons<br />
une à une les nouvelles<br />
fonctionnalités et les<br />
nouveaux contenus du site<br />
www.uwe.be : les bases de<br />
données exclusives (capital<br />
à risque, centres d'affaires,<br />
leaders mondiaux…),<br />
l'espace "Membres",<br />
les flux RSS, la newsletter,<br />
le "media center",<br />
les publications, l'espace<br />
"Presse", etc.<br />
Un rendez-vous bimestriel<br />
avec VOTRE nouveau portail<br />
d'information !<br />
Prochain sujet :<br />
les bases de données.<br />
40. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
Actions I L'UWE suit le Plan Marshall<br />
LES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ ONT DEUX ANS<br />
Une politique industrielle<br />
offensive qui réussit à la Wallonie<br />
Dans chaque édition, cette page fera le point sur un <strong>des</strong> aspects du "Plan Marshall" mis en place en<br />
Wallonie. Aujourd'hui, le focus est mis sur les cinq pôles de compétitivité wallons. A l’heure où plusieurs<br />
appels à projets sont en cours, l'heure du bilan sonne. Il est plutôt positif.<br />
par Patricia DEL MARMOL<br />
Pour rappel, les cinq pôles de compétitivité mis<br />
en place dans le cadre du plan Marshall sont<br />
Biowin (sciences du vivant), Logistics in<br />
Wallonia (transport/logistique), Mecatech (génie<br />
mécanique), Skywin (aéronautique/ aérospatial) et<br />
Wagralim (agro-industrie).<br />
"Les deux premiers appels à projets ont déjà<br />
permis de rassembler <strong>des</strong> acteurs qui n’avaient pas<br />
l’habitude de collaborer voire même de se parler, ce<br />
qui est précisément la raison d’être de ces pôles de<br />
compétitivité", explique Didier Paquot, Directeur du<br />
Département Economique de l’UWE. Lors de ces<br />
deux premiers rounds de 2006 et 2007, ce sont<br />
57 projets qui ont été retenus par le Gouvernement<br />
wallon, mobilisant 168 entreprises,<br />
113 départements universitaires, 40 centres<br />
de recherche et 35 centres de formation.<br />
Les PME prennent leur place<br />
Le 31 janvier 2008 se clôturait le troisième appel à<br />
projets. La moisson a été encore plus fructueuse,<br />
avec 60 projets qui sont actuellement soumis à<br />
l’examen d’un jury international dont les décisions<br />
sont généralement suivies par les instances<br />
wallonnes. L’économiste de l’UWE voit dans cette<br />
troisième phase deux faits remarquables : "d’une<br />
part, la dynamique <strong>des</strong> pôles continue d’être forte<br />
avec 76 entreprises et 52 équipes de recherche<br />
impliquées. D’autre part, la proportion de PME qui y<br />
participent (54) y est remarquable ; certains projets<br />
“UNE CONDITION<br />
NÉCESSAIRE<br />
À UN<br />
REDRESSEMENT<br />
ÉCONOMIQUE<br />
EST UNE<br />
SOLIDE BASE<br />
INDUSTRIELLE<br />
TOURNÉE VERS<br />
LE FUTUR .”<br />
Didier PAQUOT<br />
ne sont d’ailleurs animés que par <strong>des</strong> petites et<br />
moyennes entreprises".<br />
Détient-on alors "la" solution aux soucis wallons ?<br />
"Les pôles ne vont évidemment pas résoudre tous<br />
les problèmes économiques ni le chômage.<br />
Par contre, il est de plus en plus reconnu que dans<br />
les économies avancées, l’activité industrielle joue<br />
un rôle moteur dans le redéploiement et la<br />
renaissance d’un pays ou d’une région. C’est<br />
notamment le cas aux Etats-Unis et au Royaume-<br />
Uni. Une <strong>des</strong> conditions nécessaires à un<br />
redressement économique est certainement une<br />
solide base industrielle tournée vers le futur et <strong>des</strong><br />
produits d’avenir. La politique <strong>des</strong> pôles de<br />
compétitivité va y contribuer de manière<br />
déterminante. C’est", conclut Didier Paquot,<br />
"la première fois depuis <strong>des</strong> décennies que la<br />
Wallonie met en place une politique industrielle<br />
offensive, créatrice d’activités et qui va vers <strong>des</strong><br />
marchés porteurs et nouveaux".<br />
Développement durable<br />
Signalons aussi le lancement, le 13 février 2008,<br />
d'un nouvel appel à projets sur le thème<br />
"Développement durable - réchauffement<br />
climatique", qui s’adresse cette fois tant aux pôles<br />
de compétitivité qu’aux clusters wallons (aujourd’hui<br />
au nombre d’une dizaine). Domaines concernés :<br />
l'efficience énergétique, les énergies renouvelables<br />
et la cogénération. 42 millions EUR y sont dédiés. ■<br />
DÉVELOPPEMENT<br />
DURABLE<br />
Les entreprises porteuses<br />
de projets innovants<br />
"Développement durable -<br />
réchauffement climatique"<br />
peuvent s’adresser dès<br />
maintenant aux différents<br />
pôles et clusters pour se<br />
faire assister dans le<br />
montage de leur dossier.<br />
Les conditions d'éligibilité<br />
<strong>des</strong> projets au financement<br />
de cet appel à projets sont<br />
identiques aux conditions<br />
imposées lors <strong>des</strong> trois<br />
premiers appels à projets<br />
<strong>des</strong> pôles de compétitivité.<br />
Les projets devront être<br />
déposés au Cabinet du<br />
Ministre de l'Economie, de<br />
l'Emploi, du Commerce<br />
extérieur et du Patrimoine<br />
pour le lundi 30 juin 2008.<br />
Un quatrième projet<br />
classique sera lancé dans<br />
le courant du second<br />
semestre 2008.<br />
www.polesdecompetitivite.eu<br />
http://clusters.wallonie.be<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .41
Réseaux I Manager positif<br />
RÉUSSIR SES NÉGOCIATIONS<br />
Pas de compromis<br />
mais élargir le gâteau !<br />
La négociation est un mode de résolution <strong>des</strong> litiges et <strong>des</strong> conflits qui<br />
souffre encore, dans certains pays européens, d’une triple confusion :<br />
négocier, c’est céder ; négocier est un recours ultime ; négocier, c’est faire<br />
un bon compromis. Les techniques de rapports de forces, de ruse et de<br />
compromis dominent la pratique de ceux qui se prétendent "rationnels".<br />
par Yves HALIFA<br />
“CONFONDUE AVEC<br />
LE "DONNANT-<br />
DONNANT",<br />
LA NÉGOCIATION<br />
RAISONNÉE EST<br />
FONDÉE SUR<br />
L’ELARGISSEMENT<br />
DU GÂTEAU.”<br />
Yves HALIFA,<br />
expert APM<br />
(Yves.halifa@hma-associates.eu)<br />
La négociation raisonnée est souvent<br />
confondue avec le "donnant-donnant" ou<br />
le "gagnant-gagnant" alors qu’elle est<br />
fondée sur "l’Elargissement du gâteau".<br />
Lors d’une négociation commerciale, sociale,<br />
d’affaires, ou simplement privée, les parties<br />
s’affrontent négativement en créant <strong>des</strong><br />
tensions pour conquérir ou pour défendre<br />
<strong>des</strong> parts de "gâteau".<br />
La stratégie <strong>des</strong> gains mutuels, quant à elle,<br />
propose de créer <strong>des</strong> tensions de créativité pour<br />
fabriquer de nouvelles options développant de<br />
nouvelles ressources pour chacun.<br />
Ce qui nécessite sept catégories de réflexion à<br />
mener en préparation et sept points d’entrée<br />
disponibles lors d’une négociation.<br />
Il faut d’abord tenir les deux côtés de la corde,<br />
les INTERETS, c’est à dire savoir ce que chacun<br />
veut réellement derrière les positions affichées,<br />
et une bonne gestion de la RELATION, de façon<br />
à établir un respect mutuel <strong>des</strong> personnes et<br />
<strong>des</strong> règles du jeu.<br />
Ensuite, ne pas oublier de recenser le maximum<br />
de CRITERES OBJECTIFS pour tenter d’éliminer<br />
le plus possible la subjectivité ; de peser les<br />
ALTERNATIVES à la négociation (juridiques par<br />
exemple) pour savoir ce que l’on fera si la<br />
négociation échoue ; ne pas arriver à la table de<br />
négociation avec une seule solution mais<br />
plusieurs OPTIONS ; être capable de<br />
s’ENGAGER unilatéralement sur ce qui peut<br />
apporter quelque chose à l’autre de façon à le<br />
rapprocher de l’intérêt à négocier ; enfin, utiliser<br />
Expérience<br />
une COMMUNICATION EMPATHIQUE fondée sur<br />
<strong>des</strong> questions qui génèrent de l’information sans<br />
inquiéter l’autre partie. Donc sept points d’appui<br />
pour une meilleure efficacité.<br />
Quelles sont les difficultés<br />
d’application de cette méthode ?<br />
L’habitude de "vendre" son message plutôt<br />
que de construire un problème à résoudre<br />
ensemble. La peur de l’inconnu, de ce qui<br />
pourra survenir dans une option créative,<br />
complexe dans sa mise en oeuvre.<br />
La volonté impulsive de gagner et d’avoir raison.<br />
La peur de se dévoiler. La peur du conflit…<br />
Être DUR sur ses intérêts et SOUPLE sur la<br />
relation c’est la clé du succès.<br />
Gérer cette double tension qui consiste à<br />
coopérer et à réclamer en utilisant <strong>des</strong> critères<br />
de légitimité est la seule vraie difficulté.<br />
"En quoi ma proposition vous gêne-t-elle ?",<br />
"Et si je vous proposais cette option que se<br />
passerait-il ? Je souhaite autant d’avantages<br />
pour vous que pour nous et le moins<br />
d’inconvénients pour tous", sont <strong>des</strong> questions<br />
clés de la négociation raisonnée.<br />
Si la stratégie <strong>des</strong> gains mutuels <strong>des</strong> deux côtés<br />
est efficace, il demeure parfois <strong>des</strong> blocages et<br />
<strong>des</strong> envies d’utiliser (de manière<br />
défensive/offensive) <strong>des</strong> tactiques déloyales.<br />
Il demeure que la négociation raisonnée est la<br />
seule méthode que l’on a intérêt à offrir à son<br />
partenaire. Et il faut commencer par là ;<br />
la négociation n’est pas un dernier recours. ■<br />
FRANCIS MICHEL DIRIGE BURGO ARDENNES, ENTREPRISE DE 700 PER-<br />
SONNES (VIRTON) dans le secteur papetier. Membre du club APM-Ardennes<br />
Gaume, il situe la négociation au cœur du métier de dirigeant. "Prendre le<br />
temps nécessaire et être attentif à la relation sont 2 conditions de réussite<br />
d’une négociation", nous confie-t-il. Le dirigeant négocie en permanence<br />
avec les fournisseurs, les collaborateurs, les syndicats, … Comment ? "Il faut<br />
identifier les intérêts, parfois non déclarés, <strong>des</strong> uns et <strong>des</strong> autres, ne pas se<br />
braquer sur <strong>des</strong> a-priori, savoir élargir le champ d’actions, ajoute le patron de<br />
Burgo. Et savoir s’adapter et improviser, même si la préparation est parfaite !".<br />
APM Belgique Luxembourg Rue Bois Saint-Jean 29 - 4102 OUGREE<br />
04/232.10.36 - apm.belux@skynet.be<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .43
Réseaux I E-Wallonie<br />
L’ENTREPRISE<br />
EN LIGNE<br />
Développez votre entreprise<br />
grâce aux Technologies de<br />
la Communication et de<br />
l’information.<br />
Une rubrique proposée<br />
par l’Agence <strong>Wallonne</strong><br />
<strong>des</strong> Télécommunications.<br />
CELA N'ARRIVE PAS QU'AUX AUTRES…<br />
GoBackup, la sauvegarde<br />
<strong>des</strong> données par Internet<br />
Complémentaire au système de backup traditionnel, le backup par Internet<br />
s'oriente vers la sauvegarde automatique et quotidienne de données<br />
critiques de taille limitée et nécessitant une restauration simple et rapide.<br />
LE CHIFFRE<br />
58%<br />
de l’ensemble <strong>des</strong> PME<br />
wallonnes disposent d’un<br />
site web ou au moins d’une<br />
page <strong>des</strong>criptive. Les trois<br />
principales fonctions <strong>des</strong><br />
sites Web <strong>des</strong> PME<br />
wallonnes sont, par ordre<br />
d’importance :<br />
• véhiculer une image<br />
moderne de l’entreprise<br />
(55%),<br />
• informer les clients et<br />
prospects (51%),<br />
• élargir la zone de clientèle<br />
(39%).<br />
Malheureusement, trop peu<br />
de PME utilisent leur site<br />
web pour présenter le<br />
catalogue <strong>des</strong> produits<br />
(15%) et par conséquent<br />
pour vendre en ligne.<br />
ON THE WEB<br />
www.learn-on-line.be<br />
Le portail fédérateur de<br />
la formation à distance.<br />
Learn-on-Line référence<br />
l'offre de formation en ligne<br />
<strong>des</strong> organismes publics et<br />
sectoriels de la Belgique<br />
francophone. Il est<br />
également ouvert à l'offre<br />
privée. Le portail propose<br />
d’une part, un répertoire <strong>des</strong><br />
offres de formations et<br />
d’autre part, <strong>des</strong> outils pour<br />
l’amélioration <strong>des</strong> dispositifs<br />
e-learning.<br />
Beaucoup d'entreprises pensent à la sauvegarde<br />
de données de manière locale et souvent à faible<br />
fréquence. Les systèmes mis en place se révèlent<br />
parfois totalement inefficaces, mal paramétrés<br />
ou mal gérés. Dès lors, les données sont<br />
sauvegardées de manière incorrecte et ne peuvent<br />
être restaurées en cas de besoin. Les entreprises<br />
sont généralement conscientes de l'importance du<br />
backup. Malheureusement leur évaluation de la<br />
situation est faussée et leur protection n'est pas<br />
toujours optimale.<br />
Entrepreneur "en série"<br />
Autant de constats qui ont fait réagir Robert<br />
Masse, qui est ce qu'on pourrait appeler un<br />
"entrepreneur en série" dans le secteur internet<br />
(il a déjà créé 4 entreprises dans ce domaine).<br />
En 2004, il développe GoBackup, un produit<br />
complémentaire à ceux déjà offerts par sa société<br />
bruxelloise. A la fin de l'année, le produit est<br />
disponible et les premiers clients sont enregistrés.<br />
Des collaborateurs indépendants rejoignent<br />
ensuite la société. Une personne est également<br />
chargée de la partie administrative du travail,<br />
laquelle doit être minutieusement suivie même si<br />
le système est créé de manière à automatiser un<br />
maximum de tâches, de la création de compte au<br />
suivi d'alertes, en passant par la facturation et le<br />
paiement en ligne. En 2007, l'activité de backup<br />
devient une société à part entière et est transférée<br />
dans la nouvelle société GoBackup SA, à Herstal.<br />
Les activités sont aujourd'hui totalement centrées<br />
sur le produit unique et occupent 3 personnes à<br />
temps plein.<br />
Un bon système de sauvegarde doit offrir une<br />
gestion de l'historique <strong>des</strong> versions, la possibilité<br />
d'annuler une restauration n'ayant pas lieu d'être<br />
ou de restaurer seulement une partie bien précise<br />
<strong>des</strong> données. Le backup local traditionnel présente<br />
quelques désavantages notables dont le coût,<br />
la maitrise du système, le suivi permanent et la<br />
sauvegarde au sein de l’entreprise courant donc<br />
les mêmes risques que les données elles-mêmes.<br />
Une bonne solution<br />
pour les petites structures<br />
Le backup via Internet est un excellent<br />
complément à ce système traditionnel, voire une<br />
solution à part entière pour les petites structures.<br />
Outre le fait d'être 100% automatique, il ne<br />
nécessite rien d'autre qu'une connexion Internet<br />
UN BON SYSTÈME DE SAUVEGARDE<br />
EST BIEN PLUS QU'UN SIMPLE<br />
SYSTÈME DE COPIE DE DONNÉES.<br />
standard. Une fois la première opération de<br />
sauvegarde effectuée, le backup via Internet se<br />
limite aux modifications de données quotidiennes.<br />
De ce fait, le volume de données est limité et le<br />
transfert rapide.<br />
Concrètement, la PME liégeoise utilise aujourd'hui<br />
plus de 10 serveurs répartis dans différents<br />
endroits, approchant ainsi une capacité de<br />
stockage de 15.000 Gigabytes.<br />
Comment fonctionne le système? Un compte est<br />
créé pour le nouveau client; le logiciel de backup<br />
est installé sur une machine de l'entreprise ayant<br />
accès à toutes les données à sauvegarder. Tous les<br />
systèmes d'exploitation sont supportés.<br />
L'installation est faite par <strong>des</strong> partenaires sur<br />
place ou à distance. Au moment programmé, le<br />
logiciel copie les données, les compresse et les<br />
encrypte, et les envoie sur un premier serveur<br />
dans un data center externe; les données sont<br />
ensuite dupliquées dans un second data center,<br />
éloigné du premier; lors d'une restauration,<br />
la récupération <strong>des</strong> données se fait via le logiciel<br />
de backup.<br />
Contrairement aux idées reçues, les causes de<br />
pertes de données les plus fréquentes ne sont pas<br />
les virus ou les attaques malveillantes, mais bien<br />
les erreurs de manipulations, les pannes et les<br />
erreurs informatiques. Si ces pertes ne sont pas<br />
nécessairement catastrophiques pour l'entreprise,<br />
elles représentent une dépense importante.<br />
Par ailleurs, il ne faut pas négliger les catastrophes<br />
naturelles et les accidents qui, bien que très rares,<br />
sont désastreux et ont un impact important sur la<br />
politique de sécurité informatique à adopter. ■<br />
www.awt.be: le portail <strong>des</strong> Technologies de l’information et de la communication.<br />
vigie.awt.be : la base de données d’entreprises spécialisées en Technologies de l'Information<br />
et de la Communication en Région wallonne.<br />
44. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .45
Réseaux I Ecole-Entreprise<br />
LES CLUBS D’ETUDIANTS ENTREPRENEURS<br />
Entreprendre dans l’enseignement<br />
supérieur, c’est possible !<br />
Quatre ans d’existence, déjà, pour les clubs d’étudiants entrepreneurs. Au nombre de treize, ils se forment<br />
au sein <strong>des</strong> hautes écoles et universités bruxelloises et wallonnes. Avec plus de 1000 membres à leur actif,<br />
ils ne cessent d’étendre leurs activités avec en tête un seul objectif : créer une dynamique entre le monde<br />
de l’entreprise et les étudiants du supérieur…<br />
par Fabienne BAISE, Les Jeunes <strong>Entreprises</strong> asbl<br />
Ala question "qu’est-ce qu’un "bon" Club<br />
d’Etudiants Entrepreneurs ?", l’on répondra :<br />
celui qui parvient à sensibiliser les autres<br />
étudiants à l’entrepreneuriat et à créer <strong>des</strong><br />
liens avec le monde <strong>des</strong> affaires, le tout dans<br />
la convivialité et la bonne humeur. Tout un<br />
programme !<br />
Pour résumer, nous dirions que les CEE = réseau –<br />
ambiance – passion – état d’esprit. Réseau, pour les<br />
opportunités de rencontre qu’ils créent en Belgique<br />
mais aussi avec les autres Clubs de la<br />
francophonie ; ambiance, passion et état d’esprit<br />
caractérisant la personnalité de chaque Club.<br />
Une idée importée du Québec<br />
Peut devenir membre d’un Club tout étudiant de<br />
l’enseignement supérieur, universitaire ou assimilé,<br />
qui souhaite se sensibiliser à l’entrepreneuriat,<br />
s’orienter vers un choix de carrière et surtout<br />
s’investir dans un projet de groupe. Importé il y a<br />
4 ans du Québec où le concept fonctionne à<br />
merveille, cette idée <strong>des</strong> "Clubs d'Etudiants<br />
Entrepreneurs" commence véritablement à prendre<br />
de l'ampleur chez nous, où 13 Clubs ont déjà été<br />
lancés, les deux derniers en date étant le Club<br />
Hemes-Gramme à Liège et celui de l'Université de<br />
Mons-Hainaut.<br />
Chaque Club fonctionne de manière indépendante,<br />
bien que sous la supervision de l’ACEE Belgique<br />
(Association <strong>des</strong> Clubs d’Etudiants Entrepreneurs<br />
créée par l’asbl Les Jeunes <strong>Entreprises</strong>). A chacun<br />
ses activités propres - conférences avec <strong>des</strong><br />
entrepreneurs de renom, ateliers formatifs à<br />
l’entrepreneuriat et à tout ce qui s’y rapporte,<br />
échanges internationaux…-, ses sponsors, ses<br />
heures de réunion, son fichier membres …<br />
Eric Domb<br />
parrain d'honneur <strong>des</strong> Clubs<br />
Toutefois, plusieurs événements les rassemblent<br />
favorisant la création d’un esprit de groupe hyper<br />
dynamique. Citons la journée de team building,<br />
en septembre, au cours de laquelle plusieurs<br />
activités ludiques sont proposées aux membres<br />
<strong>des</strong> ComEx (Comités Exécutifs) ; les soirées<br />
"Génération Entreprendre" que les Clubs<br />
coordonnent et, grande fierté de tous, le Colloque<br />
de l’ACEE Belgique qui cette année s'est déroulé le<br />
15 mars 2008 à Louvain-la-Neuve.<br />
Cet événement vaut la peine que l’on s’y attarde.<br />
De 10h00 à 22h00, c’est LE lieu de rencontre entre<br />
une trentaine d’entrepreneurs et les membres <strong>des</strong><br />
CEE de Belgique et d’ailleurs. Cette année,<br />
trois délégations canadiennes, trois autres de<br />
France (Paris, Lille et Lyon), l'une du Cameroun et<br />
une autre du Congo avaient entrepris le<br />
déplacement vers Louvain-la-Neuve. Au<br />
programme, activités de team building, ateliers du<br />
management en passant par le dîner carrousel avec<br />
les entrepreneurs. Les moments forts du colloque<br />
restent sans nul doute les discours d’Eric Domb,<br />
parrain <strong>des</strong> Clubs, et de Vincent Reuter et le<br />
poker entrepreneurial imaginé et géré par les<br />
CEE eux-mêmes. ■<br />
PROJET CEE<br />
S’il ne faut retenir qu’une<br />
chose du projet CEE,<br />
nous nous permettons<br />
de reprendre les termes de<br />
Vincent Reuter,<br />
administrateur délégué<br />
de l'<strong>Union</strong> <strong>Wallonne</strong> <strong>des</strong><br />
<strong>Entreprises</strong>, lors d’une<br />
conférence de presse au<br />
cours de laquelle les Clubs<br />
annonçaient le colloque :<br />
"il s’agit de la plus belle<br />
initiative en tant que pont<br />
entre le monde de<br />
l’entreprise et<br />
l’enseignement supérieur".<br />
"Ne remets pas à demain<br />
ce que tu peux entreprendre<br />
aujourd’hui !", tel est le<br />
slogan trouvé par les CEE…<br />
Eloquent, n’est-ce pas ?<br />
Contacts : Isabelle Flament,<br />
responsable de l’ACEE<br />
Belgique, 0476/696 929,<br />
isabelle.flament@aceebelgique.be<br />
46. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
Réseaux I Les brèves de la Qualité<br />
LE CHIFFRE<br />
92<br />
<strong>Entreprises</strong> sont certifiées<br />
ISO 14001 (management<br />
environnemental) en Région<br />
wallonne. Ces chiffres sont<br />
issus du “Baromètre Wallon<br />
de la Qualité”, sur base de<br />
données fournies par dix<br />
organismes certificateurs<br />
accrédités par Belac,<br />
l'organisation belge<br />
d'accréditation. Ces<br />
entreprises se répartissent<br />
géographiquement de la<br />
façon suivante :<br />
3 entreprises en province du<br />
Luxembourg, 4 en province<br />
de Namur, 10 en Brabant<br />
wallon, 34 en Hainaut et<br />
41 en province de Liège.<br />
LEXIQUE<br />
La famille ISO 14000 :<br />
démarche volontariste.<br />
Les normes ISO 14001:2004<br />
et ISO 14004:2004 traitent<br />
<strong>des</strong> Systèmes de<br />
Management Environnemental<br />
(SME).<br />
L’approche systématique de<br />
l’ISO 14001 oblige<br />
l’entreprise à examiner en<br />
profondeur tous les acteurs<br />
où les activités ont un<br />
impact environnemental.<br />
Avantages :<br />
- réduction <strong>des</strong> coûts de<br />
la gestion ;<br />
- économies dans la<br />
consommation d’énergie<br />
et de matériaux ;<br />
- coûts de distribution<br />
moindres ;<br />
- meilleure image de<br />
l’entreprise auprès <strong>des</strong><br />
autorités réglementaires,<br />
<strong>des</strong> donneurs d’ordres et<br />
du public ;<br />
- cadre de référence pour<br />
l’amélioration continue de<br />
votre performance<br />
environnementale.<br />
(Source : www.iso.org).<br />
Le Bureau de Normalisation (NBN) s’est vu<br />
confier <strong>des</strong> compétences en matière de<br />
promotion de la normalisation et de diffusion<br />
<strong>des</strong> normes auprès <strong>des</strong> entreprises à l’échelle<br />
nationale et, de manière plus spécifique,<br />
auprès <strong>des</strong> PME en étroite collaboration avec<br />
les centres de recherche collectifs.<br />
De son côté, le Service Public Fédéral Economie<br />
a mis en place une série d’Antennes normes<br />
ayant pour objectif d’informer l’ensemble du<br />
secteur industriel et marchand et<br />
principalement les PME, au sujet <strong>des</strong><br />
différentes normes existantes ou en<br />
préparation au niveau national et européen.<br />
Un <strong>des</strong> rôles majeurs de ces Antennes normes<br />
UN FOCUS SPÉCIAL<br />
SUR LES OUTILS ENVIRONNEMENTAUX<br />
Dans cette édition <strong>des</strong> "brèves de la Qualité",<br />
nous présentons une série d'outils relatifs<br />
au management environnemental. Autant de<br />
ressources qui peuvent vous guider dans<br />
l'élaboration d'une stratégie "verte".<br />
par Stéphanie Dubois – Collaboratrice Communication MWQ<br />
Un espace de veille normative<br />
pour les PME<br />
est la diffusion de l’information. Le but étant<br />
d’expliquer le contenu technique <strong>des</strong><br />
documents dans le cadre de questions<br />
particulières. La liste et les contacts utiles <strong>des</strong><br />
Antennes normes sont disponibles à l’adresse<br />
suivante : www.bbri.be/antenne_norm. Ce site<br />
contient <strong>des</strong> informations actuelles sur les<br />
normes et règlements en cours pour les PME.<br />
Sa compétence en matière de veille s'exerce<br />
dans les domaines suivants : prévention du feu,<br />
énergie et climat intérieur, Euroco<strong>des</strong>,<br />
acoustiques, béton-mortiers-granulats,<br />
évacuation et adduction d’eau dans les<br />
bâtiments, marquage CE (Source : NBN).<br />
Sensibilisation et publications<br />
Excellent outil sur la norme ISO 14001 ! En juin 2007, l’ISO a présenté un clip vidéo,<br />
"ISO 14001- la norme mondiale pour les Systèmes de Management Environnemental".<br />
Le concept et le scénario de cette vidéo ont été préparés par le Secrétariat central de l’ISO.<br />
Disponible en anglais, elle peut être téléchargée gratuitement sur le site internet de l’ISO<br />
(www.iso.org/iso/fr/iso_video) et également disponible en haute résolution sur DVD afin d’être<br />
diffusée lors de conférences.<br />
L’ISO a lancé une collection mise à jour sur CD-ROM <strong>des</strong> 23 normes qui constituent<br />
actuellement la famille ISO 14000. Le CD contient notamment les nouvelles normes et les<br />
mises à jour à utiliser dans les programmes de comptabilité et de vérification de gaz à effet de<br />
serre et le commerce <strong>des</strong> droits d’émission, l’étiquetage environnemental, l’analyse du cycle de<br />
vie et la communication environnementale (Source www.iso.org).<br />
“Pourquoi et comment gérer l’environnement dans votre entreprise ?”, Publication en format<br />
digital sur demande : Fédération <strong>des</strong> <strong>Entreprises</strong> de Belgique – Département économique –<br />
Service Environnement : lc@vbo-feb.be<br />
© MWQ<br />
Mouvement Wallon pour la Qualité<br />
Parc CRÉALYS, @trium, 2 rue Camille Hubert, 5032 Isnes, 081/63.49.09, www.mwq.be<br />
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .47
Réseaux I Dynathèque<br />
Mon livre de chevet c’est...<br />
ET L'HOMME CRÉA LES DIEUX – COMMENT EXPLIQUER LA RELIGION<br />
Notre invité, Christian-Marie Bols, apprécie cet essai rédigé par un auteur dont<br />
la formation initale est celle d'un scientifique. Pascal Boyer appuie sa réflexion sur<br />
les sciences du cerveau, qui ont connu une vraie révolution au cours <strong>des</strong> trois<br />
dernières décennies, et qui permettent de comprendre comment se forment<br />
les croyances religieuses. Le renouvellement de la réflexion darwinienne appliquée<br />
au cerveau inscrit le phénomène religieux dans l'histoire de notre espèce.<br />
Pascal Boyer, Editeur Robert Laffont, 368 pages, 21,20 EUR<br />
Madeleine Dembour, Edipro (www.edipro.info), 160 pages, 28 EUR<br />
QUI A PEUR DES JOURNALISTES ?<br />
Pour faciliter les contacts, souvent frileux, entre<br />
les patrons d’entreprise et les journalistes,<br />
Madeleine Dembour a rédigé un guide pratique<br />
et attrayant où elle propose 1001 conseils tirés<br />
de son expérience de journaliste. Son objectif<br />
est d’amener entrepreneurs et journalistes à<br />
établir, dans un climat de confiance et de<br />
respect mutuel, <strong>des</strong> échanges d’informations<br />
inscrits dans une politique de long terme.<br />
Pour autant que l’on ne confonde pas<br />
information et communication, il sera dès lors<br />
possible, pour les dirigeants d’entreprise, de<br />
vivre heureux sans se cacher… <strong>des</strong> journalistes !<br />
OBJECTIF BLOGS !<br />
Quand avez-vous entendu le terme "blog" pour<br />
la dernière fois ? Il n'y a sans doute pas très<br />
longtemps car ce phénomène, désormais<br />
incontrournable, révolutionne la manière de<br />
communiquer. Afin de mieux comprendre les<br />
tenants et aboutissants de ce "cybersupport",<br />
un collectif de chercheurs, sous la direction<br />
d'Annabelle Klein (Facultés de Namur) a analysé<br />
<strong>des</strong> cas concrets et en a retiré une réflexion<br />
intéressante. L'ouvrage propose aussi une<br />
première approche sur la législation belge<br />
en matière de blog.<br />
Sous la direction d'Anabelle Klein, L'Harmattan (Paris), 250 pages, 24 EUR<br />
QUALIGUIDE 2008<br />
Le "Guide pratique du management de la<br />
qualité", édité chaque année depuis 2001,<br />
ambitionne de faire le tour <strong>des</strong> normes et<br />
référentiels, <strong>des</strong> outils, ai<strong>des</strong> et formations<br />
dans le domaine de la qualité. Sous l'intitulé<br />
"C'est tendance", l'édition 2008 passe en revue<br />
quelques initiatives récentes prises par <strong>des</strong><br />
acteurs wallons. Un chapitre "Développement<br />
durable" fait aussi le point sur les<br />
développements récents en la matière.<br />
Bref, une excellente brochure pour faire<br />
rapidement le tour de "qui fait quoi" dans le<br />
domaine de la qualité en Wallonie.<br />
Mouvement Wallon pour la Qualité (081/63.49.09), 90 pages, gratuit<br />
THE MEANING OF THE 21 ST CENTURY<br />
Facile à lire, très bien documenté, un ouvrage<br />
synthétisant les enjeux actuels (réchauffement<br />
climatique, eau, énergie, violence, matières<br />
premières alimentaires, ….). Il trace ensuite<br />
quelques scénarios d’avenir (centrale nucléaire<br />
de la 4ème génération, énergies renouvelables,<br />
révolution <strong>des</strong> habitats et <strong>des</strong> moyens de<br />
transports, connections sans fil entre le cerveau<br />
et les ordinateurs, ….). Décapant dans ses<br />
analyses ; ainsi la pauvreté du tiers monde<br />
serait due à l’absence de titres de propriété<br />
empêchant lepropriétaire d’emprunter<br />
pour créer son business.<br />
James Martin, Eden Project Books, www.booksattransworld.co.uk/eden, 526 pages, 16,45 EUR<br />
Disponible dans les bureaux UCM (www.ucm.be), 15 EUR<br />
GUIDE PRATIQUE DU RECOUVREMENT<br />
DE CRÉANCES EN BELGIQUE ET À L’ÉTRANGER<br />
Marianne Dickstein, avocate et médiatrice<br />
agréée en matière civile et commerciale, vient<br />
de publier, avec la collaboration de Stéphane<br />
Mercier, comptable fiscaliste, un Guide pratique<br />
du recouvrement de créances en Belgique et à<br />
l’étranger. But : rendre accessible et concrète<br />
l'information juridique, comptable et fiscale sur<br />
les droits de ces créanciers victimes <strong>des</strong> retards<br />
de paiement en Belgique, mais aussi dans<br />
les quinze principaux marchés étrangers <strong>des</strong><br />
entreprises belges. Cet ouvrage est soutenu<br />
par l'UCM et l’Awex.<br />
48. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008
<strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008 .49
Réseaux I Vu d’ailleurs<br />
JEAN-PAUL FAURE NE RAISONNE PAS "LOCAL"<br />
"A long terme, les enjeux<br />
seront les mêmes pour tous"<br />
A la direction de Caterpillar à Gosselies<br />
depuis avril 2006, Jean-Paul Faure<br />
apprécie notre pays. Il en salue la<br />
chaleur, la faculté d’accueil et la<br />
créativité… à canaliser pour pallier un<br />
certain manque de rigueur : "Il fait bon<br />
vivre en Belgique même si tout y est un<br />
peu compliqué et fractionné. L’avenir,<br />
c’est l’Europe : il faut cesser de se<br />
focaliser sur le local".<br />
par Patricia DEL MARMOL<br />
Jean-Paul Faure, un homme de passion qui partage ses<br />
valeurs d’éthique, de convivialité, d’anticipation et d’effort.<br />
LA SUISSE<br />
<strong>Dynamisme</strong> : Vous êtes de nationalité francosuisse,<br />
vous avez travaillé aux Etats-Unis et vous<br />
dirigez Caterpillar Belgium depuis deux ans. Que<br />
vous inspire le contexte socio-économique wallon ?<br />
Jean-Paul Faure : J’y retrouve un cadre typique<br />
<strong>des</strong> pays d’Europe occidentale avec les spécificités<br />
belges bien entendu. La Belgique possède <strong>des</strong><br />
atouts auxquels il ne faut pas être insensible :<br />
une position logistique centrale, <strong>des</strong> infrastructures<br />
portuaires et aéronautiques et <strong>des</strong> compétences<br />
expérimentées et qualifiées. Du côté <strong>des</strong> faiblesses,<br />
je relève une taxation élevée qui pénalise les<br />
entrepreneurs par rapport aux pays en voie<br />
d’industrialisation mais aussi un manque de<br />
vocation pour les métiers techniques et donc<br />
une pénurie de main d’œuvre qualifiée. Je retiendrai<br />
aussi une administration complexe et, comme<br />
pour d’autres pays, la situation induite par la parité<br />
entre le dollar et l’euro.<br />
Que pensez-vous du tissu industriel wallon<br />
constitué de nombreuses PME ?<br />
Les industries de la taille de Caterpillar Belgium<br />
alimentent un réseau important de ces PME :<br />
plus d’un millier de fournisseurs belges travaillent<br />
pour notre entreprise. Il faut que les industries<br />
continuent à faire partie du paysage socioéconomique<br />
wallon et belge pour soutenir<br />
l’économie du pays en général.<br />
La pérennité <strong>des</strong> sociétés industrielles passe par<br />
la simplification <strong>des</strong> processus de production,<br />
par une qualité supérieure <strong>des</strong> performances et une<br />
attention particulière au service aux clients. Ceci,<br />
tout en valorisant la formation et la créativité<br />
du personnel. C’est à travers la recherche de<br />
l’excellence que les entreprises industrielles<br />
en Belgique - et plus généralement en Europe<br />
occidentale - pourront conserver leur place<br />
sur l’échiquier socio-économique mondial.<br />
On évoque la nécessité de (re)valoriser l’esprit<br />
d’entreprendre auprès <strong>des</strong> jeunes. Or, plusieurs<br />
indicateurs montrent que la Belgique est lanterne<br />
rouge en la matière. Des commentaires ?<br />
Les pays industrialisés vivent depuis plusieurs<br />
dizaines d’années sur leurs acquis technologiques<br />
et sociaux que <strong>des</strong> pays en développement ne<br />
connaissent pas encore. Nous sommes dans une<br />
situation où nous devons réapprendre aux jeunes<br />
que les métiers de l’industrie attendent beaucoup<br />
d’eux, beaucoup plus que l’exécution pure et simple<br />
<strong>des</strong> tâches. Le désir d’entreprendre peut se traduire<br />
par une volonté de répondre aux objectifs de<br />
croissance d’une entreprise. Ce peut être aussi<br />
une participation active à son déploiement.<br />
Ce défi, au sens large, est une question de survie.<br />
A long terme pourtant, les enjeux seront les mêmes<br />
pour tous. ■<br />
Caterpillar<br />
Belgium<br />
Localisation :<br />
Gosselies depuis 1965,<br />
soit la deuxième plus<br />
grande usine du groupe avec<br />
une surface de 98 ha dont<br />
26 sous toit.<br />
Activités :<br />
constructions métalliques,<br />
engins de génie civil et<br />
moteurs diesel ; fabrication<br />
de pelles hydrauliques,<br />
chargeuses sur pneus,<br />
moteurs diesel, de<br />
composants hydrauliques<br />
et de la chaîne cinématique<br />
(essieux, engrenages)<br />
à haute valeur ajoutée.<br />
Exportation :<br />
97 % <strong>des</strong> produits en<br />
Europe, Afrique, au<br />
Moyen-orient, aux USA,<br />
au Brésil, au Japon.<br />
Personnel :<br />
4.700 personnes sur un<br />
volume mondial de plus de<br />
101.000 personnes.<br />
Investissements :<br />
40 millions EUR en moyenne<br />
dans la modernisation <strong>des</strong><br />
installations.<br />
50. <strong>Dynamisme</strong> Mars-Avril 2008