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Zibeline n°48 en PDF

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un gratuit qui se lit<br />

N°48 -<br />

du 18/01/12 au 15/02/12<br />

2012<br />

<strong>en</strong> créations


Politique culturelle<br />

La Cité – Maison du théâtre, Palais Longchamp 4<br />

La TVA sur le prix du livre, Ballet d’Europe 5<br />

Culture et social, Culture du cœur 6, 7<br />

Musée départem<strong>en</strong>tal Arles antique, Le Massalia 8<br />

Théâtre Durance, Région <strong>en</strong> scène 9<br />

Le GMEM, le MuCEM 10<br />

Scènes d’hiver Avignon, Bis Nantes 11<br />

Chroniques Théâtre<br />

Les Bernardines, Le Merlan, Cavaillon,<br />

La Criée, le L<strong>en</strong>che 12, 13<br />

Théâtre du Petit matin, La Friche 14<br />

Scènes et Cinés, Avignon, le Toursky,<br />

Aubagne, le Jeu de Paume 16<br />

Avignon, Cavaillon, Toulon 18<br />

Chroniques Danse<br />

Grasse, La Par<strong>en</strong>thèse, Pavillon Noir, le Merlan,<br />

Cavaillon, Draguignan, Ollioules 20<br />

Monaco, Var 21<br />

Chroniques Cabaret/Arts de la rue<br />

Arles, le Merlan, le Gymnase 22<br />

Cité des arts de la rue, Sirène 23<br />

Chroniques Jeune Public<br />

Toulon, Cavaillon, Velaux, Massalia 24, 25<br />

Au programme<br />

Théâtre 27 à 33<br />

Danse 34, 35<br />

Danse/Cirque/Arts de la rue 36, 37<br />

Jeune public 38, 39<br />

Musique 40 à 47<br />

Arts visuels 48, 49<br />

Les Ateliers de l’Euroméditerranée 50, 51<br />

R<strong>en</strong>contres, sci<strong>en</strong>ces et techniques 52, 53<br />

Cinéma 54<br />

Chroniques Musique<br />

Lyrique 56, 57<br />

Symphonique, récitals 58, 59<br />

Actuelle, flam<strong>en</strong>co, jazz 60, 61<br />

Cinéma<br />

Court, La Buzine 62<br />

El Gusto 63<br />

Arts visuels<br />

La Maison de la création 63<br />

Istres, Miramas, Avignon 64<br />

Images <strong>en</strong> manœuvre, Toulon 65<br />

Livres/CD/DVD<br />

Musique 66, 67<br />

Arts visuels 68<br />

Arts visuels, jeunesse 69<br />

Jeunesse 69, 70<br />

Littérature 71, 72<br />

R<strong>en</strong>contres avec Sofiane Hadjadj 73<br />

Histoire<br />

MuCEM, Montmajour 74<br />

Echange et diffusion des savoirs 75<br />

Philosophie<br />

Prométhée 76<br />

La domination masculine 77<br />

Sci<strong>en</strong>ces et techniques<br />

Le Palais Longchamp 78<br />

Adhér<strong>en</strong>ts 79<br />

Ah ! Ah ! Ah !<br />

Comm<strong>en</strong>t ? Nous voici donc privés de cette première lettre,<br />

d’une des trois du moins, et propulsés subséquemm<strong>en</strong>t vers<br />

une infinie et mortifère fin du monde ! Non ? Voyons,<br />

soyez-<strong>en</strong> sûrs, on peut s’<strong>en</strong> dépouiller, on peut même l’ignorer<br />

superbem<strong>en</strong>t, cette lettre : comme Perec le fit pour le<br />

«e» j’obstrue d’un bout de scotch le premier bouton de<br />

mon pupitre, et vous écris complètem<strong>en</strong>t dépossédée (ou<br />

presque ; il nous <strong>en</strong> reste deux, dont je compte me servir…)<br />

de ce triple truc dont on nous remplit les têtes, les peurs<br />

et les oreilles.<br />

Expliquez-moi donc… <strong>en</strong> quoi cette note, qui doit permettre<br />

d’emprunter, est-elle ess<strong>en</strong>tielle lorsque nous devrions<br />

justem<strong>en</strong>t réduire notre dette ? Vous souciez-vous de l’évolution<br />

des coûts du crédit lorsque vous remboursez et<br />

n’empruntez plus ? Ou bi<strong>en</strong> nos politiques ont-ils peur pour<br />

les <strong>en</strong>treprises, plutôt que pour nos comptes publics ?<br />

Quoi qu’il <strong>en</strong> soit cette RGPP, qui nous prive de tout y<br />

compris de nos lettres, (Révision Générale des Politiques<br />

Publiques, qui <strong>en</strong> plus dép<strong>en</strong>se 50% du solde de cet édito),<br />

s’exerce <strong>en</strong> 2012 sur notre DRAC PACA (triple A, joker !) :<br />

le ministère l’<strong>en</strong>joint d’économiser 400 000€ sur les cies<br />

(sigle commode !) qu’elle subv<strong>en</strong>tionne. Qui seront les<br />

victimes ? Et quels reproches trouveront-ils pour justifier<br />

les coupes ?<br />

Le susp<strong>en</strong>se reste <strong>en</strong>tier, et insondé, tout comme l’espoir<br />

de nos esthètes, qui ce mois-ci nous ont concocté nombre<br />

de nouvelles surprises. Hubert Colas (solde épuisé !), F.<br />

Dimech (je triche), R. Lay et C. Marnas (triple A, joker !),<br />

M. Godinho, Alain Béhar (joker), R. Hayrabédian (joker), S.<br />

Triger, Miguel Nosibor, même Pietragalla (joker), et puis<br />

GéGé du Chêne Noir (c’est limite OK, désolée monsieur le<br />

directeur…) propos<strong>en</strong>t leurs opus tout neufs. Leçons de vie,<br />

puisque le pouvoir de créer, de résister, de rire <strong>en</strong> dépit<br />

des peurs, et de tout reconstruire, reste, définitivem<strong>en</strong>t,<br />

celui des citoy<strong>en</strong>s.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

(celui-ci, puisque je n’y puis ri<strong>en</strong> depuis longtemps, ne compte point)<br />

RetrouveZ nos éditions précéd<strong>en</strong>tes<br />

sur www.journalzibeline.fr


04 POLITIQUE CULTURELLE<br />

PALAIS LONGCHAMP | LA CITÉ MAISON DU THÉÂTRE<br />

L’eau, l’art et l’or<br />

«Nous serons prêts, sur les lieux que nous demande<br />

Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013 : le J1 sur le Port, la Friche,<br />

le musée d’histoire, le Palais Longchamp, le musée<br />

Borely, le MuCEM aussi qui relève de la responsabilité<br />

de l’État, tout ceci sera prêt, à l’heure, nous pouvons<br />

l’affirmer à prés<strong>en</strong>t.» C’est ainsi que s’exprimait<br />

Daniel Hermann lors de la visite du futur Pôle<br />

muséal Longchamp <strong>en</strong> compagnie de R<strong>en</strong>aud<br />

Muselier, qui réaffirma quant à lui la séparation<br />

nette <strong>en</strong>tre «le cont<strong>en</strong>ant et le contexte», dont il<br />

s’occupe (<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez les bâtim<strong>en</strong>ts, les transports et<br />

les structures d’accueil) et «le cont<strong>en</strong>u», c’est-àdire<br />

la programmation artistique, qui n’est pas de<br />

son ressort, et que MP2013 va dévoiler le 19 janvier !<br />

Que se passera-t-il à Longchamp, monum<strong>en</strong>t historique,<br />

palais de l’eau qui a vécu un état de décrépitude<br />

indigne (voir p 78) ? La rénovation des façades est<br />

achevée, celle des fontaines et des espaces intérieurs<br />

du musée des Beaux-Arts sont <strong>en</strong> bonne voie,<br />

ainsi les «fabriques ori<strong>en</strong>talistes» de l’anci<strong>en</strong> zoo,<br />

cages qui accueilleront des animaux virtuels, un<br />

zoo artistique, à partir de 2013… Quant au Musée<br />

des Beaux-Arts, qui possède un fonds spl<strong>en</strong>dide<br />

que plus personne n’a vu depuis des années, il<br />

accueillera la grande exposition De Van Gogh à Bonnard<br />

qui devrait attirer de très nombreux visiteurs :<br />

800 pourront simultaném<strong>en</strong>t visiter l’exposition,<br />

c’est-à-dire les 1350 m 2 dévolus aux expositions<br />

d’un musée de 2200 m 2 <strong>en</strong> tout, doté d’une magnifique<br />

verrière zénithale -occultée jusqu’alors par un<br />

faux plafond !<br />

«Par-delà le musée, c’est la totalité des espaces qui<br />

retrouveront leur beauté, les fontaines, les fresques,<br />

le péristyle, les escaliers… Le jardin est idéalem<strong>en</strong>t<br />

situé dans un quartier aujourd’hui parfaitem<strong>en</strong>t<br />

desservi par le tramway, et tout cela est mis au<br />

service du citoy<strong>en</strong> marseillais, au-delà de 2013.» Des<br />

travaux qui, pour l’<strong>en</strong>semble du Pôle Longchamp (hors<br />

le Museum et l’Observatoire, qui ne seront hélas<br />

restaurés qu’après 2013, la culture sci<strong>en</strong>tifique restant<br />

comme ailleurs le par<strong>en</strong>t pauvre de la politique<br />

culturelle marseillaise) s’élèverai<strong>en</strong>t à 18 Md’€,<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> charge par la Ville, aidée<br />

par l’État, mais aussi par un fonds privé pour le<br />

patrimoine (voir Zib’ 47) : ainsi EDF, qui est aussi<br />

un des nouveaux part<strong>en</strong>aires de MP2013, et Suez<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, pour les fontaines, et les cages<br />

virtuelles. Un moy<strong>en</strong> pour Suez de rappeler sa<br />

prés<strong>en</strong>ce à Marseille, au mom<strong>en</strong>t où va s’ouvrir un<br />

Forum de l’eau (voir p 78) plutôt piloté par<br />

Véolia ?<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

www.marseille.fr<br />

© Ville de Marseille<br />

Écrire le réel<br />

Depuis 10 ans, Michel André et Flor<strong>en</strong>ce Lloret,<br />

à La Cité-Maison de Théâtre et ailleurs, propos<strong>en</strong>t<br />

des créations qui <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un rapport de proximité<br />

immédiate avec le quotidi<strong>en</strong> contemporain,<br />

fondé sur des témoignages, des récits autobiographiques,<br />

des expéri<strong>en</strong>ces sociales et éducatives.<br />

Un travail partagé, à La Cité, avec plusieurs groupes<br />

d’amateurs, scolaires, adolesc<strong>en</strong>ts et adultes, dans<br />

une pratique du théâtre qui ne sépare pas l’écrit du<br />

jeu. Aujourd’hui Michel André lance une Bi<strong>en</strong>nale<br />

des Écritures du réel<br />

<strong>Zibeline</strong> : Qu’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous par «écriture du réel» ?<br />

Michel André : Ce sont les écritures qui travaill<strong>en</strong>t<br />

avec des matières brutes de vécu, des sujets de vie,<br />

qui part<strong>en</strong>t d’une sorte d’Alphabet des oubliés<br />

comme l’écrit Patrick Laupin dans le spectacle que<br />

Flor<strong>en</strong>ce Lloret met <strong>en</strong> scène avec des <strong>en</strong>fants.<br />

Une écriture sociale, alors ?<br />

Oui, mais pas uniquem<strong>en</strong>t : une écriture de la relation.<br />

Bi<strong>en</strong> sûr il est question dans cette programmation<br />

des classes populaires, des Roms, de la crise, du<br />

travail, des analphabètes… Mais cela ne suffit pas à<br />

définir une écriture du réel : nous voulons sortir de<br />

la maitrise totale de l’œuvre par l’artiste, de l’auteur<br />

qui écrit tout seul sa pièce, pour aller vers une écriture<br />

collective, ou une écriture inspirée très directem<strong>en</strong>t<br />

du territoire dont elle parle, par des <strong>en</strong>quêtes, des<br />

ateliers d’écriture. Une écriture qui garde visible<br />

ces traces, et l’expéri<strong>en</strong>ce de la r<strong>en</strong>contre.<br />

N’est-ce pas ce qu’on appelle du théâtre docum<strong>en</strong>taire<br />

?<br />

Pas exactem<strong>en</strong>t. Le théâtre docum<strong>en</strong>taire s’attache<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t aux archives. Personnellem<strong>en</strong>t, je<br />

préfère travailler sur des écritures <strong>en</strong> création, mêler<br />

le travail professionnel avec celui des amateurs<br />

pour des créations partagées qui établiss<strong>en</strong>t d’irremplaçables<br />

relations avec les habitants. Et puis<br />

<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> dialogue avec la fiction. Dans écrire le réel<br />

il y a aussi écrire, qui n’est pas simplem<strong>en</strong>t rapporter.<br />

Cette bi<strong>en</strong>nale sera donc ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t composée<br />

d’écritures dramatiques ?<br />

De textes oui, mais aussi de films, de travaux plastiques,<br />

de photos, et de slam. Il y aura aussi des<br />

philosophes et des p<strong>en</strong>seurs, comme Bernard Stiegler.<br />

Il s’agit de fédérer ceux qui veul<strong>en</strong>t travailler<br />

dans ce s<strong>en</strong>s.<br />

P<strong>en</strong>sez-vous que cette volonté d’écrire le réel<br />

représ<strong>en</strong>te un nouveau courant esthétique ?<br />

C’est une démarche dans laquelle beaucoup d’artistes<br />

sembl<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gager aujourd’hui. En tous les cas<br />

les lieux intéressés par l’av<strong>en</strong>ture sont nombreux à<br />

Marseille : des théâtres (la Minoterie, le Merlan, les<br />

Bernardines, le Massalia, les Bancs Publics, la Gare<br />

Franche, le Gyptis ndlr), mais aussi Le Polygone<br />

étoilé, la Marelle, Le Point de Bascule, les Archives<br />

Départem<strong>en</strong>tales et le Mucem, de nombreux<br />

établissem<strong>en</strong>ts scolaires et c<strong>en</strong>tres sociaux, l’École<br />

de la 2 e Chance. Et puis on s’ét<strong>en</strong>d à Avignon et à<br />

Cavaillon (scène nationale, les Doms, Les Halles<br />

ndlr), et même à Paris.<br />

Quelles sont vos relations avec l’année capitale ?<br />

La Bi<strong>en</strong>nale aura lieu <strong>en</strong> 2012 puis <strong>en</strong> 2014 ! La Cité<br />

a un projet labellisé 2013, mais nous inscrivons<br />

cette bi<strong>en</strong>nale dans un temps que nous espérons<br />

pér<strong>en</strong>ne, et qui n’est pas lié à la Capitale europé<strong>en</strong>ne.<br />

Avec quels financem<strong>en</strong>ts ?<br />

La programmation de la première édition, soit une<br />

vingtaine de spectacles, des tables rondes, des expositions,<br />

lectures, ateliers, r<strong>en</strong>contres… n’est<br />

évidemm<strong>en</strong>t pas produite par le théâtre de la Cité !<br />

Nous fédérons les propositions de chacun, et produisons<br />

nos propres propositions. La Minoterie<br />

d’ailleurs coproduit notre Alphabet des oubliés.<br />

Nous avons pour l’<strong>en</strong>semble de la Bi<strong>en</strong>nale obt<strong>en</strong>u<br />

des financem<strong>en</strong>ts spécifiques de la Région Paca<br />

(30 000 €) de la Ville de Marseille (6000 €) et le<br />

mécénat de la Fondation de France (30 000 €).<br />

Pour le CG 13, le montant n’est pas <strong>en</strong>core arrêté !<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR AGNÈS FRESCHEL<br />

La première édition de la Bi<strong>en</strong>nale des Écritures<br />

du réel aura lieu du 14 mars au 7 avril<br />

www.maisondetheatre.com


BALLET D’EUROPE | LA TVA SUR LE PRIX DU LIVRE<br />

POLITIQUE CULTURELLE 05<br />

L’alarme<br />

résonne<br />

toujours<br />

Confirmé <strong>en</strong> séance plénière par l’Assemblée nationale<br />

le 21 décembre, le relèvem<strong>en</strong>t de la TVA à 7%<br />

<strong>en</strong>trera <strong>en</strong> vigueur, pour la filière livre (et aussi sur<br />

les spectacles, les places de cinéma ou <strong>en</strong>core les<br />

<strong>en</strong>trées de musée), le 1 er avril. La très forte mobilisation<br />

des libraires a <strong>en</strong> effet permis d’obt<strong>en</strong>ir le<br />

délai de trois mois de l’<strong>en</strong>trée an vigueur de cette<br />

mesure (voir Zib 47), un délai qui «doit être mis à<br />

profit pour s’assurer qu’un maximum d’éditeurs<br />

ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compte de cette hausse de la TVA dans leur<br />

politique de prix, conformém<strong>en</strong>t au principe de neutralité<br />

de la TVA pour les acteurs économiques, mais<br />

aussi pour mettre à jour les bases de données <strong>en</strong><br />

librairie, déterminer le statut fiscal des retours et<br />

mettre <strong>en</strong> place une information à destination des<br />

cli<strong>en</strong>ts des librairies sur les écarts <strong>en</strong>tre les prix imprimés<br />

et ceux <strong>en</strong> vigueur» rappelle le Syndicat de<br />

la Librairie Française (SLF). Si cela ne remet pas<br />

<strong>en</strong> cause la loi Lang -qui a instauré le prix unique<br />

du livre <strong>en</strong> France, fixé par les éditeurs et pratiqué<br />

dans toutes les librairies, qu’elles soi<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dantes<br />

ou appart<strong>en</strong>ant à une chaîne-, elle est<br />

néanmoins «<strong>en</strong> contradiction avec la reconnaissance<br />

et le statut particulier dont le livre a bénéficié<br />

jusqu’à prés<strong>en</strong>t» selon le SLF. À savoir le souti<strong>en</strong> à<br />

la chaîne du livre, et plus particulièrem<strong>en</strong>t au tissu<br />

des librairies <strong>en</strong> France, qui ne sont pas des commerçants<br />

comme les autres, ont une mission de<br />

conseil et de passeurs de culture qui ressemble à un<br />

service public. Mais chacun semble se préoccuper<br />

davantage des restaurateurs, à croire que la disparition<br />

progressive des disquaires n’a pas marqué les<br />

esprits…<br />

À suivre…<br />

«Alors que les difficultés structurelles r<strong>en</strong>contrées ces<br />

dernières années par la librairie t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à s’acc<strong>en</strong>tuer,<br />

Frédéric Mitterrand a décidé d’<strong>en</strong>gager une nouvelle<br />

étape dans la stratégie de souti<strong>en</strong> développée dans les<br />

pouvoirs publics.» Voilà donc lancée, par le ministère<br />

de la Culture, une mission sur l’av<strong>en</strong>ir de la<br />

librairie, confiée à Bruno Par<strong>en</strong>t, inspecteur général<br />

des finances, Marc Sanson, Conseiller d’État, Matthieu<br />

de Montchalin et Colette Kerber, libraires<br />

(respectivem<strong>en</strong>t à la librairie l’Armitière à Rou<strong>en</strong> et<br />

à la librairie Les Cahiers de Colette à Paris), Teresa<br />

Cremisi, éditeur (Flammarion) et Alexandre Jardin,<br />

écrivain. Elle «examinera notamm<strong>en</strong>t les questions<br />

de l’accès au financem<strong>en</strong>t de ces commerces, de<br />

l’amélioration de leurs marges et de l’allocation la<br />

plus efficace des aides publiques […] Elle étudiera<br />

les conditions d’un mainti<strong>en</strong> d’une offre de libraires<br />

d<strong>en</strong>se et diversifiée sur le territoire et les facteurs de<br />

réussite des libraires face au développem<strong>en</strong>t des<br />

nouveaux modes de distribution des livres»<br />

Un chantier à suivre tout au long du trimestre, et<br />

dont nous r<strong>en</strong>drons compte.<br />

DO.M.<br />

À Barjols, la Zone d’Intérêt Poétique (ZIP) des<br />

éditions Plaine Page <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> résistance le 28 janvier<br />

par le biais de la revue Art-matin, gazette<br />

poétique et sociale, qui consacre son n°3 au sujet.<br />

Et pour l’accompagner, la ZIP organise, le jour<br />

même, des lectures des pages par leurs auteurs, la<br />

lecture bilingue d’Alberto Valdivia-Baselli, poète<br />

et auteur péruvi<strong>en</strong>, et une exposition des œuvres<br />

originales spéciales TVA du 28 jan au 10 fév.<br />

04 94 72 54 81<br />

www.plainepage.com<br />

Le paquebot blanc<br />

Installé depuis quatre ans dans<br />

une anci<strong>en</strong>ne c<strong>en</strong>trale électrique<br />

à Allauch, le Ballet d’Europe ouvre<br />

aujourd’hui les portes de son studio<br />

au public. Tout un symbole !<br />

C’est sous le signe de l’énergie, du mouvem<strong>en</strong>t et de<br />

la vie que Jean-Charles Gil lance son Paquebot<br />

blanc à la mer, actant ainsi la première phase de<br />

travaux : «Il y a le Pavillon Noir, et aujourd’hui le<br />

Paquebot blanc. C’est un nom cohér<strong>en</strong>t par rapport<br />

à ce que je ress<strong>en</strong>s : tout peut évoquer le voyage…»<br />

Et tout peut s’ouvrir aux autres : «Je crée une danse<br />

accessible à tous, mais pas facile, qui s’appuie sur la<br />

technique classique pour mieux la dépasser, la transc<strong>en</strong>der<br />

(…) Si on a une équipe vivante pour une<br />

danse vivante, il est important d’avoir un lieu de<br />

travail vivant.» Ce qui, dans un premier temps,<br />

signifie que le public peut découvrir les nouveaux<br />

aménagem<strong>en</strong>ts à l’occasion d’actions de s<strong>en</strong>sibilisations,<br />

de journées portes ouvertes, de week-<strong>en</strong>ds<br />

danse et de r<strong>en</strong>contres intimes. Les travaux de mise<br />

<strong>en</strong> conformité se sont conc<strong>en</strong>trés sur le premier<br />

étage qui dispose désormais d’un hall d’accueil,<br />

d’un espace bar et d’un studio de répétition pouvant<br />

accueillir 250 personnes grâce à des gradins<br />

modulables. À plus long terme il est question d’optimiser<br />

les 1000 m 2 de surface totale de l’anci<strong>en</strong>ne<br />

usine : une seconde phase de réhabilitation est<br />

prévue avec, notamm<strong>en</strong>t, des espaces de travail<br />

pour accueillir des artistes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce.<br />

Pour l’heure l’imm<strong>en</strong>se studio lumineux bruisse<br />

d’une int<strong>en</strong>se activité car la troupe est mobilisée<br />

H2O © Agnès Mellon<br />

par le projet H2O / Mémoires de l’eau qui fera l’ouverture,<br />

le 12 mars, du 6 e Forum mondial de l’eau<br />

à Marseille. Près de 1200 participants le découvriront<br />

<strong>en</strong> avant-première avant la création <strong>en</strong><br />

2013 labellisée Marseille Prov<strong>en</strong>ce - Capitale europé<strong>en</strong>ne<br />

de la culture. Un travail artistique m<strong>en</strong>é<br />

depuis deux ans avec l’Institut français de Tanger/<br />

Tétouan qui associe des danseurs du Ballet et des<br />

breakers de Tanger, notamm<strong>en</strong>t SisQo qui partageait<br />

l’affiche du duo Udor Polimatès / Eau savante<br />

avec Jean-Philippe Bayle. Jean-Charles Gil poursuit<br />

donc l’av<strong>en</strong>ture <strong>en</strong> créant une «nouvelle unité<br />

symbolisée par l’eau» née de ses réflexions sur la<br />

mémoire et le mystère de l’eau, sa puissance mystique,<br />

sa fluidité et sa mobilité. Le travail chorégraphique<br />

est épuré, <strong>en</strong>tre danse au sol et verticalité, pour<br />

donner à voir la combinaison des matières (hydrogène,<br />

oxygène) et des cultures dans une vision<br />

jaillissante. Tout est lié, comme l’eau qui nous<br />

<strong>en</strong>traine dans une histoire, un voyage.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Ballet d’Europe<br />

04 96 13 01 12<br />

www.balletdeurope.org


06 POLITIQUE CULTURELLE CULTURES DU CŒUR<br />

À l’occasion de son 10 e anniversaire, Cultures du cœur 13 a t<strong>en</strong>u<br />

des Assises professionnelles du Dialogue Culturel et Social<br />

aux Archives départem<strong>en</strong>tales de Marseille. Une journée fructueuse<br />

d’ateliers et d’échanges, qui a soulevé bi<strong>en</strong> des questions…<br />

Il est rare de les voir assis aux mêmes bancs que les<br />

médiateurs culturels, mais les travailleurs sociaux<br />

font un constat qui les rassure : la «sortie culturelle»<br />

est un facteur d’intégration irremplaçable, et favorise<br />

indéniablem<strong>en</strong>t la réintégration sociale des<br />

«publics fragilisés» ! Cette vertu bi<strong>en</strong>faitrice conforte<br />

donc les efforts de «démocratisation» des professionnels<br />

de la culture. D’ailleurs aujourd’hui chacun<br />

semble souhaiter que les publics soi<strong>en</strong>t plus nombreux,<br />

plus impliqués dans la fabrique même du<br />

«culturel», et ses pratiques. Encore faudrait-il s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />

sur les concepts premiers, et faire une analyse<br />

historique exacte. Ce qui ne fut pas toujours le cas<br />

lors de cette journée, par ailleurs réjouissante (voir<br />

<strong>en</strong>cadré).<br />

Accès ou partage ?<br />

Qu’est-ce que la culture, tout d’abord ? Visiblem<strong>en</strong>t<br />

les divers interv<strong>en</strong>ants ne parlai<strong>en</strong>t pas de la même<br />

chose ! Si certains voulai<strong>en</strong>t «donner les clefs pour<br />

accéder aux grandes œuvres et aux lieux intimidants»,<br />

d’autres parlai<strong>en</strong>t de partager la culture de<br />

chacun, de r<strong>en</strong>dre les citoy<strong>en</strong>s actifs, affirmant que<br />

personne n’est éloigné de la culture, parce que tout<br />

le monde <strong>en</strong> a une. Ce qui est vrai, mais relève d’une<br />

autre acception du mot culture : de fait, si la Directrice<br />

des Archives Départem<strong>en</strong>tales se réjouit à<br />

juste titre qu’il soit <strong>en</strong>fin question des Harkis dans<br />

ses murs (grâce à une exposition remarquable ! voir<br />

Zib’ 45), r<strong>en</strong>voyer chacun à «sa» culture n’est pas<br />

sans danger, et fabrique peu d’<strong>en</strong>-commun. Quant<br />

aux œuvres d’art et de l’esprit, de quelque prov<strong>en</strong>ance<br />

qu’elles soi<strong>en</strong>t, elles sont difficilem<strong>en</strong>t abordables<br />

sans explications, ce que les médiateurs sav<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>,<br />

et qu’ils s’attach<strong>en</strong>t à proposer. Tout <strong>en</strong> faisant des<br />

choix sur ce qu’ils propos<strong>en</strong>t, choix qui ne sont pas<br />

sans conséqu<strong>en</strong>ce dans le monde culturel, qualifié de<br />

nombreuses fois, au cours de cette journée, d’«élitiste».<br />

Du prét<strong>en</strong>du élitisme<br />

Si une grande partie de la population française ne va<br />

pas régulièrem<strong>en</strong>t au restau, ou à l’hôtel, on ne dira<br />

pas que c’est parce qu’ils sont élitistes, mais parce<br />

qu’ils sont chers. Quel est donc ce reproche d’élitisme,<br />

que l’on fait aux artistes et intellectuels ? Certains<br />

rest<strong>en</strong>t hermétiques, compliqu<strong>en</strong>t l’accès à leurs<br />

œuvres, et aim<strong>en</strong>t les portes étroites, mais la plupart<br />

d’<strong>en</strong>tre eux rêv<strong>en</strong>t d’être compris, lus, vus,<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus par le plus grand nombre ! Et s’il est<br />

<strong>en</strong>core des cérémonials désastreux, dans la musique<br />

classique <strong>en</strong> particulier, les lieux culturels ne sont<br />

matériellem<strong>en</strong>t pas plus difficiles d’accès que les<br />

stades de foot, les codes plutôt plus simples qu’au<br />

rugby ou à l’église, nettem<strong>en</strong>t moins séparateurs<br />

qu’à la mosquée, et les places moins chères qu’à un<br />

stand up dans un quelconque Zénith. L’élitisme n’est<br />

clairem<strong>en</strong>t ni dans les prix (du moins dans notre<br />

région), ni dans la pratique d’une ségrégation sociale<br />

par les acteurs culturels.<br />

Le fait que les lieux culturels ne soi<strong>en</strong>t fréqu<strong>en</strong>tés<br />

que par un faible pourc<strong>en</strong>tage de la population (<strong>en</strong><br />

accroissem<strong>en</strong>t constant cep<strong>en</strong>dant, ce qui signe est une frustration que l’on n’accepte qu’<strong>en</strong> pays<br />

plutôt une réussite, certes relative, de la démocratisation<br />

culturelle…) n’est pas dû non plus, de nos devi<strong>en</strong>t vite une humiliation.<br />

étranger, et qui dans sa propre langue, ou culture,<br />

jours, aux thèmes que les artistes et les intellectuels<br />

abord<strong>en</strong>t : si les histoires des riches et des Simplifier ?<br />

princes s’étal<strong>en</strong>t sur les journaux «people», il est Faut-il pour autant r<strong>en</strong>oncer aux œuvres complexes<br />

plutôt question, sur les scènes, les écrans et dans les et, pour mettre l’art, la philosophie et les sci<strong>en</strong>ces<br />

confér<strong>en</strong>ces, des difficultés sociales, des relations à portée immédiate de tous, concevoir des œuvres<br />

économiques, des opprimés de l’histoire, des contes simples et formatées ? Si personne ne semble, sérieusem<strong>en</strong>t,<br />

prôner cela, la t<strong>en</strong>tation affleure dans<br />

qui travers<strong>en</strong>t tous les imaginaires, de nos corps, de<br />

nos psychés, de nos représ<strong>en</strong>tations communes. Les certains discours. Lors des assises de Cultures du<br />

bourgeois sont plus que jamais brocardés sur les Cœur le présid<strong>en</strong>t de Banlieues d’Europe, Jean<br />

planches, sans parler des spéculateurs…<br />

Hurstel, appelait de ses vœux une culture plus proche<br />

des habitants des cités ouvrières, montrant pour<br />

Pourquoi donc le peuple, qui est représ<strong>en</strong>té sur les<br />

scènes, ne vi<strong>en</strong>t-il pas dans les salles ? C’est qu’il y exemple des parades et des carnavals populaires,<br />

souffre toujours le même malaise, qui demeure la racontant comm<strong>en</strong>t il avait très tôt r<strong>en</strong>oncé à attirer<br />

plus douloureuse des ségrégations symboliques : ne les ouvriers vers Shakespeare. Ulrich Fuchs, Directeur<br />

général adjoint de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013,<br />

pas compr<strong>en</strong>dre ce que les autres partag<strong>en</strong>t, demeurer<br />

à la porte du s<strong>en</strong>s parce que l’on ne possède prônait quant à lui le tour de passe-passe, <strong>en</strong> concevant<br />

un itinéraire visant à attirer le plus grand<br />

pas les prérequis nécessaires à la compréh<strong>en</strong>sion<br />

d’une œuvre, voir que les autres ri<strong>en</strong>t ou applaudiss<strong>en</strong>t<br />

ou appréci<strong>en</strong>t des allusions qui nous échapp<strong>en</strong>t, parcours d’œuvres contemporaines… Autant de<br />

nombre de façon ludique, pour pim<strong>en</strong>ter <strong>en</strong>suite leur<br />

La culture<br />

Entre deux rives<br />

Si Cultures du Cœur est une association nationale<br />

prés<strong>en</strong>te dans 47 départem<strong>en</strong>ts, Cultures du Cœur<br />

13, qui fêtait <strong>en</strong> novembre son dixième<br />

anniversaire, est particulièrem<strong>en</strong>t active. Avec ses<br />

trois c<strong>en</strong>tres (Marseille, Aix et Arles) elle déf<strong>en</strong>d<br />

un droit fondam<strong>en</strong>tal et propose, pour un «accès<br />

égal de tous, tout au long de la vie, à la culture»,<br />

des invitations (offertes par les théâtres, les<br />

musées…) et un accompagnem<strong>en</strong>t aux publics<br />

«<strong>en</strong> précarité». Compr<strong>en</strong>ez aux pauvres,<br />

bénéficiaires des minimas sociaux, souv<strong>en</strong>t<br />

décrochés de toute activité sociale, voire de toute<br />

relation humaine. Les bénéficiaires repérés et<br />

<strong>en</strong>voyés par des foyers, c<strong>en</strong>tres sociaux, c<strong>en</strong>tres<br />

de réinsertion et d’hébergem<strong>en</strong>t d’urg<strong>en</strong>ce…<br />

reçoiv<strong>en</strong>t un accompagnem<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t<br />

intellig<strong>en</strong>t, et les groupes, peu nombreux,<br />

s’intègr<strong>en</strong>t sans difficulté aux publics habituels.<br />

Ainsi, <strong>en</strong> 2011, 12 000 sorties culturelles ont eu<br />

lieu grâce à l’<strong>en</strong>tremise de Cultures du Cœur 13.<br />

Une goutte d’eau pour la démocratisation<br />

culturelle, mais une œuvre colossale si l’on songe<br />

à ce que chacun a pu y vivre, et y gagner.<br />

L’association, qui est subv<strong>en</strong>tionnée par les<br />

collectivités territoriales, et <strong>en</strong> particulier par la<br />

région PACA, au titre de son action culturelle<br />

et/ou de la politique de la ville, compte quelques<br />

employés mais surtout des bénévoles. Elle est<br />

égalem<strong>en</strong>t «pôle de formation pour l’accès à la<br />

culture» et travaille à rapprocher professionnels<br />

des secteurs sociaux et culturels afin que les<br />

propositions faites aux personnes «<strong>en</strong> situation<br />

de précarité» correspond<strong>en</strong>t à leurs besoins, et<br />

soi<strong>en</strong>t correctem<strong>en</strong>t médiatisées. Ainsi les 6 et 7<br />

fév un stage conv<strong>en</strong>tionné (280 €, finançables<br />

par les OPCA) s’adressant aux médiateurs culturels<br />

et relations publiques permettra d’élaborer «une<br />

problématique sociale au cœur du projet culturel»<br />

<strong>en</strong> s’interrogeant sur la sociologie de la culture, et<br />

<strong>en</strong> appr<strong>en</strong>ant à connaître le secteur social. Deux<br />

autres stages <strong>en</strong> mars et avril, finançables<br />

égalem<strong>en</strong>t par les organismes collecteurs,<br />

s’adresseront plutôt aux travailleurs sociaux pour<br />

leur permettre de «faire découvrir l’art et la<br />

culture» ou d’«élaborer un projet culturel au sein<br />

d’une structure sociale». Autant de ponts lancés<br />

<strong>en</strong>tre deux mondes qui se ressembl<strong>en</strong>t mais se<br />

méconnaiss<strong>en</strong>t !<br />

A.F.


POLITIQUE CULTURELLE 07<br />

© Cultures du Coeur 13<br />

et le social<br />

démarches généreuses dont on compr<strong>en</strong>d l’intérêt,<br />

mais qui aujourd’hui mett<strong>en</strong>t les artistes et les<br />

écrivains dans des positions insout<strong>en</strong>ables.<br />

Car pris à la gorge par les difficultés économiques,<br />

les éditeurs de romans ou d’essais suggèr<strong>en</strong>t aux<br />

auteurs de faire de l’attractif, du polar, du biographique,<br />

du pamphlet. Et producteurs de spectacles,<br />

jusque sur les scènes les plus subv<strong>en</strong>tionnées qui<br />

relèv<strong>en</strong>t du service public, demand<strong>en</strong>t aux artistes<br />

de faire du lisible, du «tout public», de l’abordable.<br />

Si certains s’y pli<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t, parce que leur<br />

univers y correspond, d’autres ne peuv<strong>en</strong>t pas<br />

simplifier leur propos, leurs concepts, ou leur<br />

langage…<br />

Les mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus<br />

Car de nombreux glissem<strong>en</strong>ts se sont opérés dans le<br />

monde culturel, soumis aux lois libérales, et il est<br />

urg<strong>en</strong>t de reposer quelques notions de base : une<br />

œuvre d’art ou de l’esprit ne vaut pas, sauf hasard,<br />

par son impact immédiat. D’une part parce qu’elle<br />

peut déplaire à ses contemporains, ou passer inaperçue,<br />

et être «belle», d’autre part parce que même<br />

lorsque son impact est grand il ne se mesure pas au<br />

nombre de ses spectateurs ou de ses lecteurs 1 .<br />

Un autre glissem<strong>en</strong>t provi<strong>en</strong>t de l’histoire sacrée de<br />

l’œuvre d’art : celle-ci, reliée plus ou moins consciemm<strong>en</strong>t<br />

à un objet religieux, se compr<strong>en</strong>drait dit-on<br />

par une autre voie que la raison. Par l’émotion, le<br />

ress<strong>en</strong>ti, le primitif, la transe, le corps, cet héritage<br />

du sacré qui l’habite. Les plus généreux p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t<br />

donc que l’œuvre d’art, contrairem<strong>en</strong>t aux essais<br />

philosophiques ou sci<strong>en</strong>tifiques, peut être comprise<br />

par tous, qu’il suffit de donner quelques clefs, pour<br />

que chacun accède à la Révélation !<br />

C’est oublier l’aliénation. Le public populaire est<br />

aliéné, il aime la culture industrielle de masse, parce<br />

que c’est celle qu’on a intérêt à lui v<strong>en</strong>dre pour<br />

maint<strong>en</strong>ir la paix sociale, et pour qu’il consomme<br />

g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t. Comm<strong>en</strong>t imaginer que dans un monde<br />

où l’ess<strong>en</strong>tiel de l’information est disp<strong>en</strong>sé par des<br />

médias privés, des écrans qui diffus<strong>en</strong>t des codes<br />

formatés intrusifs, des messages attrayants qui simplifi<strong>en</strong>t<br />

et vid<strong>en</strong>t de s<strong>en</strong>s et de singularité tout ce<br />

qu’ils touch<strong>en</strong>t, comm<strong>en</strong>t imaginer que dans ce<br />

monde, où l’éducation nationale seule demeure un<br />

rempart vacillant contre un abominable formatage<br />

des esprits, comm<strong>en</strong>t imaginer que le monde<br />

culturel pourrait attirer un public grandissant ?<br />

E pur si muove…<br />

Et pourtant il l’attire. Parce que des <strong>en</strong>seignants courageux<br />

font magnifiquem<strong>en</strong>t leur boulot. Parce que<br />

les médiateurs culturels inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t chaque jour le<br />

leur, parce que des associations comme Cultures du<br />

Cœur jou<strong>en</strong>t les passeurs, parce que certains décideurs<br />

politiques, aussi, des militants, se batt<strong>en</strong>t<br />

pour que l’esprit demeure vivant.<br />

Mais si l’on veut que l’art et la culture devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

populaires, soi<strong>en</strong>t partagés et pratiqués par tous, si<br />

l’on veut r<strong>en</strong>ouer avec l’idéal qui anima les années<br />

70, c’est l’aliénation de la culture de masse qu’il faut<br />

combattre, et non le prét<strong>en</strong>du élitisme d’artistes et<br />

de chercheurs, qui doiv<strong>en</strong>t continuer, pour notre<br />

bi<strong>en</strong> commun, à travailler sur les ressorts complexes<br />

du monde.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Cultures du Cœur 13<br />

04 91 32 64 78<br />

www.culturesducoeur.org<br />

1<br />

Très peu d’Algéri<strong>en</strong>s (ou de Français !) ont lu Nedjma<br />

<strong>en</strong> 1956. Pourtant le roman de Kateb Yacine (voir p 74)<br />

a indéniablem<strong>en</strong>t concouru à l’édification de l’Algérie<br />

comme «nation», par sa complexité même, son abs<strong>en</strong>ce<br />

de manichéisme, sa poésie, ses analogies mythologiques,<br />

les échos dialogiques qui le fond<strong>en</strong>t… et sont bi<strong>en</strong> loin<br />

des descriptions linéaires des romans militants.


08<br />

POLITIQUE CULTURELLE<br />

LE MASSALIA | MUSÉE DÉPARTEMENTAL ARLES ANTIQUE<br />

La dynamique<br />

du triangle<br />

«Seule figure géométrique à pouvoir<br />

être ét<strong>en</strong>due sans modifier sa structure<br />

initiale, le triangle a été choisi<br />

par l’architecte H<strong>en</strong>ri Ciriani pour<br />

construire le musée archéologique<br />

d’Arles. Dès 1995, suivant l’idée que<br />

tout bâtim<strong>en</strong>t doit avoir dans ses gènes<br />

les principes de son développem<strong>en</strong>t, il<br />

avait prévu des voiles de béton pour<br />

des ext<strong>en</strong>sions futures… dans 2 ou<br />

300 ans!» Claude Sintès, le directeur<br />

du Musée départem<strong>en</strong>tal Arles antique<br />

sourit : jamais il n’aurait p<strong>en</strong>sé<br />

voir une ext<strong>en</strong>sion du musée ! Mais le<br />

musée s’ét<strong>en</strong>d comme Ciriani l’avait<br />

imaginé : le CG a confié à Jean-François<br />

Herrelle cet agrandissem<strong>en</strong>t<br />

dans le respect de la construction<br />

existante, avec les mêmes panneaux<br />

bleus, la même géométrie, les cimaises<br />

intérieures du projet initial et 1/3<br />

de surface supplém<strong>en</strong>taire (800 m²) !<br />

«Cet espace sera dédié à la barge dont on a suivi<br />

avec passion les fouilles, l’extraction du fleuve, les<br />

découpes, et qui, comble de la modernité, att<strong>en</strong>d,<br />

plongée dans les bassins d’un c<strong>en</strong>tre atomique, sa<br />

polymérisation, puis bombardée de rayons gammas,<br />

sa reconstitution. Il est fascinant de p<strong>en</strong>ser que,<br />

représ<strong>en</strong>tant le meilleur de la technologie de son<br />

époque elle bénéficie aujourd’hui des sommets de la<br />

nôtre ! Si l’on avait trouvé ce bateau il y a 50 ans,<br />

il aurait été perdu. Après 2000 ans sous l’eau, la<br />

cellulose est totalem<strong>en</strong>t détruite et le bois <strong>en</strong><br />

séchant s’effondre sur lui-même.» Cet exceptionnel<br />

témoignage sera intégré au parcours muséographique<br />

par des maquettes, des films, des diaporamas<br />

comm<strong>en</strong>tés, compr<strong>en</strong>ant l’évocation des fouilles et<br />

des traitem<strong>en</strong>ts apportés aux vestiges. Les métiers<br />

portuaires, armateurs, dockers, calfateurs seront<br />

évoqués avec l’exposition d’objets d’une étonnante<br />

actualité, comme les maillets <strong>en</strong> bois, les plombs<br />

de douane (l’administration impériale était aussi<br />

tatillonne que la nôtre !) ; les métiers du commerce<br />

égalem<strong>en</strong>t, avec les cargaisons d’objets transformés<br />

ou bruts (lingots de fer, pierres…), qui font compr<strong>en</strong>dre<br />

la mondialisation avant la lettre du<br />

commerce antique, avec des produits à bas prix<br />

importés de la Galice ou du Liban pour la Belgique<br />

ou l’Allemagne* «Arles était alors une plaque<br />

tournante, un hub du commerce international ! celui<br />

de la navigation dans l’Antiquité, avec les instrum<strong>en</strong>ts<br />

de navigation, les pièces de bateau comme les<br />

poulies, les cordages dont nous possédons des<br />

rouleaux complets !»<br />

Pour cet évènem<strong>en</strong>t unique au monde, <strong>en</strong>viron 9<br />

Md’€ ont été dégagés (1,5 pour la fouille et le<br />

relevage, 1,5 pour la restauration et la création du<br />

socle, 6 pour la création de l’ext<strong>en</strong>sion, la scénographie,<br />

la restauration des objets). Le CG13 finance<br />

à hauteur de 6M, la Compagnie Nationale du Rhône<br />

2,5M (mécénat qui s’inscrit comme un hommage à<br />

leurs ancêtres professionnels), le ministère de la<br />

culture 400 000€ (les objets apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l’État,<br />

propriétaire de tout ce que l’on trouve dans la mer<br />

ou les fleuves), la Région réfléchit <strong>en</strong>core... Le<br />

bateau est classé trésor national.<br />

Les retombées économiques sont considérables,<br />

d’autant que le musée devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus populaire.<br />

L’ouverture de l’ext<strong>en</strong>sion prévue le 1 er oct<br />

2013 fait partie des projets structurels de Marseille<br />

Prov<strong>en</strong>ce 2013 et <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant, d’avril à juillet<br />

2013, une exposition rare verra le jour : Rodin et<br />

Massalia nouvelle<br />

Après le départ de Philippe Foulquié de La Friche,<br />

puis de Massalia, comm<strong>en</strong>t le théâtre jeune public,<br />

privé mom<strong>en</strong>taném<strong>en</strong>t de tête, va-t-il s’inscrire<br />

dans un Pôle Friche <strong>en</strong> mutation? Des inquiétudes<br />

ont plané <strong>en</strong> décembre sur son dev<strong>en</strong>ir, mais l’idée<br />

d’une fusion dans Système Friche Théâtre semble<br />

aujourd’hui abandonnée. Massalia, assuré de son<br />

indép<strong>en</strong>dance, va s’autogérer p<strong>en</strong>dant six mois,<br />

© Agnès Mellon<br />

Ext<strong>en</strong>sion MDAA © CG13 DAE Atelier departem<strong>en</strong>tal de maitrise d'oeuvre<br />

l’antique, qui montrera comm<strong>en</strong>t le sculpteur s’est<br />

inspiré du terreau antique, pour inv<strong>en</strong>ter un art<br />

révolutionnaire.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

* noms contemporains, pour une meilleure<br />

compréh<strong>en</strong>sion géographique !<br />

Musée Départem<strong>en</strong>tal Arles Antique<br />

04 13 31 51 03<br />

www.arles-antique.cg13.fr<br />

jusqu’à la fin de la saison, et ouvrir un appel d’offre<br />

pour un poste de directeur artistique et<br />

administratif. Car s’il était question que le nouveau<br />

directeur de la Friche, Alain Arnaudet, repr<strong>en</strong>ne le<br />

double flambeau de son prédécesseur <strong>en</strong> dirigeant<br />

les deux structures, ou que le directeur du Pôle<br />

jeune public du Revest, et adjoint de Massalia,<br />

Patrice Laisney, propose un projet territorial<br />

fédérateur, ces deux options sembl<strong>en</strong>t aujourd’hui<br />

écartées : Massalia, une des rares structures de la<br />

Friche à posséder quelques moy<strong>en</strong>s de production,<br />

conserve son indép<strong>en</strong>dance. Car elle seule lui<br />

permet une programmation à l’esthétique affirmée,<br />

qui déf<strong>en</strong>d des formes refusant le spectaculaire, et<br />

pariant souv<strong>en</strong>t sur l’intime. Massalia s’est toujours<br />

démarqué des propositions jeune public des<br />

théâtres généralistes, faisant office de laboratoire.<br />

Un rôle qu’il va donc conserver… jusqu’à nouvel<br />

ordre !<br />

A.F.


À l’heure des bilans<br />

THÉÂTRE DURANCE | RÉGION EN SCÈNE POLITIQUE CULTURELLE 09<br />

Selon Éliane Mathieu, coordinatrice artistique et<br />

régionale du Théâtre Durance, le projet CAT<br />

(Confrontations Artistiques transfrontalières) peut se<br />

targuer d’une exceptionnelle réussite. Tous les objectifs<br />

fixés au départ ont connu leur aboutissem<strong>en</strong>t,<br />

avec un cahier des charges estimé au plus juste des<br />

besoins : un budget de 1 525 000€ réparti <strong>en</strong>tre<br />

l’Union Europé<strong>en</strong>ne (FEDER*, 902 800€) dans le cadre<br />

du programme ALCOTRA**, l’État itali<strong>en</strong> et Région<br />

Piémont (197 600€), l’État français (DRAC), le conseil<br />

régional PACA et le conseil général 04 apportant<br />

chacun 40 000€, la Commune de Savigliano de<br />

85 000€, de la Communauté de Communes Moy<strong>en</strong>ne<br />

Durance (CCMD) 115 000€, <strong>en</strong>fin l’Associazione Culturale<br />

Marcovaldo 105 000€, pour un cal<strong>en</strong>drier de<br />

réalisation étalé sur 3 exercices, de 2009 à 2011.<br />

Les part<strong>en</strong>aires ont consacré leurs budgets aux travaux<br />

pour Savigliano (425 000€), et au spectacle<br />

vivant pour la CCMD (575 000€) et Marcovaldo<br />

(525 000€). Les deux axes principaux sur lesquels<br />

s’est articulé le projet, «réhabilitation de lieux de<br />

diffusion pour le spectacle vivant et mise <strong>en</strong> réseau<br />

de ces équipem<strong>en</strong>ts dans une programmation commune»,<br />

se sont révélés particulièrem<strong>en</strong>t fructueux. Le<br />

théâtre historique Milanollo avec son architecture<br />

conçue comme un intérieur d’instrum<strong>en</strong>t de musique<br />

a été restauré, r<strong>en</strong>du aux spectacles et à la population<br />

; le théâtre civique de Busca a été réhabilité ainsi<br />

que son équipem<strong>en</strong>t technique. Ateliers, débats,<br />

représ<strong>en</strong>tations, toujours <strong>en</strong> relation étroite avec la<br />

population des territoires, ont tissé des relations<br />

fortes, ménagé des r<strong>en</strong>contres où les pratiques des<br />

artistes, des équipes techniques se sont confrontées,<br />

mettant au jour des habitudes parfois diamétralem<strong>en</strong>t<br />

DeBaTailles © Christian Ganet<br />

opposées de travailler (au niveau artistique et administratif),<br />

des problèmes de traduction et d’adaptation<br />

des œuvres… La danse parle alors un langage commun,<br />

comme pour DéBaTailles par la Cie Propos-Lyon,<br />

avec sa performance déjantée qui a scellé la réouverture<br />

partielle du Téatro Milanollo, mais les autres<br />

formes de spectacle vivant ont su trouver leur place<br />

et ont <strong>en</strong>thousiasmé les divers publics, grâce à un<br />

travail de fond avec les écoles et les associations,<br />

réflexions communes. Ess<strong>en</strong>tiel aussi pour cette «porosité»<br />

<strong>en</strong>tre les deux versants des Alpes, le projet a<br />

été pris <strong>en</strong> charge par un seul directeur artistique,<br />

Robert Pasquier, qui a cultivé la symétrie avec des<br />

résid<strong>en</strong>ces croisées. Les r<strong>en</strong>contres ont établi, durablem<strong>en</strong>t,<br />

un axe de circulation des artistes <strong>en</strong>tre<br />

Marseille et Turin : le volume de spectacles et de production<br />

a fortem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té sur le territoire, grâce<br />

à la dynamique créée par l’av<strong>en</strong>ture. Qui se poursuit<br />

aujourd’hui sous d’autres formes, avec des Échappées<br />

ou l’accueil de spectacles dans la ligne directe des<br />

actions m<strong>en</strong>ées, comme le 11 février, au théâtre<br />

Durance la représ<strong>en</strong>tation de deux courtes pièces à<br />

l’humour féroce, Invisibilm<strong>en</strong>te et In Festa (prod<br />

M<strong>en</strong>ov<strong>en</strong>ti).<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

*FEDER : Fonds Europé<strong>en</strong> de Développem<strong>en</strong>t Régional<br />

**ALCOTRA : Alpes Latines Coopération<br />

Transfrontalière France Italie<br />

Pour la diffusion<br />

des compagnies<br />

régionales !<br />

Label du réseau national Chainon Manquant,<br />

le Cercle de Midi organise avec<br />

la Ville d’Aubagne l’événem<strong>en</strong>t Région<br />

<strong>en</strong> Scène du 13 au 15 février : 14 spectacles<br />

de compagnies de PACA seront<br />

joués dans la communauté du pays<br />

d’Aubagne, offrant ainsi aux artistes<br />

non seulem<strong>en</strong>t une visibilité cohér<strong>en</strong>te<br />

mais aussi la possibilité d’être repérés<br />

pour une programmation sur le festival<br />

du Chainon Manquant, qui rassemble<br />

les meilleures propositions de chaque<br />

région. Un vrai tremplin pour les compagnies<br />

et groupes <strong>en</strong> émerg<strong>en</strong>ce pour<br />

qui la diffusion relève souv<strong>en</strong>t de la<br />

quadrature du cercle.<br />

C’est la Cie Tandaim d’Alexandra Tobelaim<br />

qui ouvrira le festival au Comoedia<br />

avec une comédie policière sur fond de<br />

Côte d’Azur écrite par Catherine Zambon.<br />

Villa Olga réunit un oligarque russe<br />

traqué, un détective féru d’art plastique,<br />

une épouse innoc<strong>en</strong>te et empêtrée,<br />

un anci<strong>en</strong> amant fraternel et un<br />

témoin de l’intrigue <strong>en</strong> forme de tête<br />

de cochon. Loufoque à souhait, ce vaudeville<br />

haut <strong>en</strong> couleurs s’amuse du<br />

paradoxe de la vie moderne et revisite<br />

les lois hypocrites du g<strong>en</strong>re. À la Distillerie,<br />

humour avec Ali au Pays des Merveilles<br />

dans lequel Ali Bougheraba<br />

nous fait visiter son quartier d’<strong>en</strong>fance,<br />

le Panier, <strong>en</strong> nous livrant ses codes et<br />

coutumes. Une fable contemporaine<br />

pleine de s<strong>en</strong>sibilité inspirée de la<br />

réalité. Autres spectacles <strong>en</strong> solo avec<br />

Didier Ferrari dans le Grand Saut, l’histoire<br />

et les péripéties d’un jeune corse<br />

qui arrive sur le contin<strong>en</strong>t, et L’œuf, la<br />

poule ou Nicole joué par une anci<strong>en</strong>ne<br />

prof de sci<strong>en</strong>ces naturelles re-convertie<br />

dans la comédie. Côté danse, le collectif<br />

avignonnais 2 Temps 3 Mouvem<strong>en</strong>ts<br />

prés<strong>en</strong>tera la Stratégie de l’échec, un<br />

spectacle <strong>en</strong>gagé sur l’héritage culturel<br />

villa olga © X-D.R<br />

et social, <strong>en</strong>tre cirque et hip hop, rupture<br />

et chute. Le jeune public pourra<br />

découvrir Jeune Pousse de la Cie Piccola<br />

Velocità, du théâtre dansé qui fait<br />

réfléchir et grandir. Le Philharmonique<br />

de la Roquette prés<strong>en</strong>tera Le P’tit ciné<br />

concert 2, la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre neuf courts<br />

métrages d’animation et une musique<br />

interprétée <strong>en</strong> direct. Il y aura d’ailleurs<br />

de la musique dans ce festival, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

à la MJC d’Aubagne : chanson<br />

épicée avec Elvas, le duo de filles Isaya,<br />

l’auteur compositeur <strong>en</strong> langue corse<br />

Pierre Gambini, le groove de Will the<br />

Blue Griot et les improvisations de<br />

l’excell<strong>en</strong>t quintet Ahmad Compaoré,<br />

révélé par les jam sessions Musique rebelle<br />

à la Friche. La Naïve clôturera ce<br />

temps fort avec un Dom Juan surpr<strong>en</strong>ant<br />

et réussi, interprété par Charles-Eric<br />

Petit et mis <strong>en</strong> scène par Jean-Charles<br />

Raymond, transposé dans les sev<strong>en</strong>ties.<br />

DE.M.<br />

Région <strong>en</strong> Scène<br />

Du 13 au 15 fév<br />

divers lieux<br />

Théâtre Comoedia, Aubagne<br />

04 42 18 19 88<br />

http://cercledemidi.org


10 POLITIQUE CULTURELLE LE GMEM | LE MUCEM<br />

Électro-nique<br />

ou acoustique ?<br />

eRikm © Karel šust<br />

Le nouveau directeur du GMEM -<br />

C<strong>en</strong>tre National de Création Musicale<br />

de Marseille, Christian Sébille, lance<br />

un second temps fort annuel «au<br />

croisem<strong>en</strong>t des esthétiques contemporaines<br />

et actuelles». Reevox, du<br />

nom de ce magnéto à bande que les<br />

ex manipulateurs du coupé/collé au<br />

ciseau connaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, est destiné<br />

à jeter des ponts <strong>en</strong>tre deux mondes<br />

qui, pour ce qui est du traitem<strong>en</strong>t<br />

électronique du son, sont effectivem<strong>en</strong>t<br />

un peu cousins, <strong>en</strong>fants des<br />

mêmes arp<strong>en</strong>teurs technologiques,<br />

bricolos acoustophiles qui ont ouvert<br />

la voie aux nouveaux geeks sonores.<br />

Pourtant les créations des studios<br />

d’électroacoustique diffèr<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t<br />

de la musique electro, qui a<br />

abondamm<strong>en</strong>t réinjecté des mélodies<br />

souv<strong>en</strong>t simplettes et des pulsations<br />

binaires dans le vocabulaire du son<br />

qu’ils ont hérité des défricheurs…<br />

Reevox parvi<strong>en</strong>dra-t-il à ce que les<br />

publics se crois<strong>en</strong>t, les uns s’abandonnant<br />

à une musique sans pulsation,<br />

les autres adoptant le dance floor ?<br />

Les soirées, quoiqu’il <strong>en</strong> soit, rétabliss<strong>en</strong>t<br />

les frontières, puisque le Cabaret<br />

aléatoire, part<strong>en</strong>aire de Reevox, programme<br />

les nuits électro avec eRikm,<br />

Éti<strong>en</strong>ne Jaumet, tandis que le GMEM,<br />

le Conservatoire et le Klap accueill<strong>en</strong>t<br />

les propositions plus pointues,<br />

concerts de haut parleurs, roadmusic,<br />

performances et r<strong>en</strong>contres autour de<br />

la composition, de l’organologie et de<br />

l’interactivité…<br />

Ainsi Christian Sébille, qui refuse que<br />

la musique contemporaine soit jouée<br />

«devant des publics clairsemés composés<br />

de professionnels», veut impulser<br />

un nouvel élan au CNC <strong>en</strong> le r<strong>en</strong>dant<br />

à sa vocation de «fabrique musicale».<br />

Il souhaite que le GMEM rayonne audelà<br />

du festival les Musiques, et<br />

déclare pour cela vouloir créer des<br />

ponts <strong>en</strong>tre les mondes musicaux,<br />

<strong>en</strong>tre les arts, les scènes, <strong>en</strong> insistant<br />

sur la transmission et la pédagogie<br />

comme il l’a fait p<strong>en</strong>dant 15 ans à la<br />

tête du CNC de Reims. Des déclarations<br />

un peu étonnantes, dans une<br />

ville où le Gmem lui-même, mais<br />

aussi le Grim, le MIM, le festival Mimi,<br />

Musicatreize et d’autres déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t et<br />

démocratis<strong>en</strong>t avec succès depuis<br />

longtemps la musique contemporaine,<br />

qu’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d même dans les<br />

théâtres, et sur les scènes de danse…<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

La Méditerranée <strong>en</strong> crises<br />

Takis Theodoropoulos © X-D.R.<br />

Les r<strong>en</strong>dez-vous réguliers proposés par le MuCEM (le mardi<br />

une fois par mois à l’Alcazar à 18h30) -r<strong>en</strong>contres et<br />

débats conçus et animés par Thierry Fabre, réalisés <strong>en</strong><br />

part<strong>en</strong>ariat avec l’INA, les Libraires à Marseille et France<br />

Culture- <strong>en</strong>tam<strong>en</strong>t le 2 e cycle de la 2 e saison, intitulé<br />

Méditerranée, un nouvel ordre du monde ?<br />

Premier des invités <strong>en</strong> 2012, Jean-Pierre Filiu, professeur<br />

à Sci<strong>en</strong>ces Po Paris, histori<strong>en</strong> et arabisant, auteur notamm<strong>en</strong>t<br />

de Révolution arabe, dix leçons sur le soulèvem<strong>en</strong>t<br />

démocratique (Fayard, 2011) se p<strong>en</strong>chera sur Les révolutions<br />

arabes, un an après (le 17<br />

janv). Le 14 février, Josep Ramoneda,<br />

philosophe, éditorialiste au journal El<br />

Pais, directeur du C<strong>en</strong>tre culturel<br />

contemporain de Barcelone (CCCB) et<br />

Présid<strong>en</strong>t de l’Institut de recherche et<br />

d’innovation (IRI) de Paris évoquera<br />

l’état de crise que connaît l’Espagne ;<br />

du malaise social qui fit naître le<br />

mouvem<strong>en</strong>t des indignés aux inégalités<br />

qui perdur<strong>en</strong>t dans la société, il<br />

sera notamm<strong>en</strong>t question du rôle que<br />

pourrait jouer la culture dans ce<br />

mom<strong>en</strong>t de crise. Enfin, le 13 mars,<br />

c’est la Grèce qui sera à l’honneur<br />

avec Takis Théodoropoulos, éditorialiste<br />

dans le quotidi<strong>en</strong> Ta Nea,<br />

auteur de nombreux essais et romans<br />

dont Nous sommes tous gréco-latins<br />

(Flammarion, 2005) et L’Inv<strong>en</strong>tion de<br />

la Vénus de Milo (Sabine Wespieser,<br />

2008). Avec, <strong>en</strong> toile de fond, des<br />

soubresauts qui font trembler l’Europe,<br />

et replong<strong>en</strong>t le pays dans sa<br />

fatale tragédie.<br />

DO.M.<br />

Josep Ramoneda © X-D.R.<br />

Les Mardis du MuCEM<br />

BMVR Alcazar, Marseille<br />

www.mucem.org


Les Scènes<br />

font leur festival<br />

AVIGNON | NANTES POLITIQUE CULTURELLE 11<br />

La 4 e édition du festival des Scènes<br />

d’Avignon -réduites au carré depuis<br />

le retrait du théâtre des Carmes et le<br />

décès d’André B<strong>en</strong>edetto- repr<strong>en</strong>d du<br />

service. Après deux ans d’abs<strong>en</strong>ce,<br />

Fest’hiver continue d’éclairer, sur les<br />

plateaux «historiques» d’Avignon, les<br />

compagnies locales sans lieu de travail,<br />

véritable point commun d’une<br />

programmation à la qualité indéniable,<br />

malgré l’unique et symbolique<br />

subv<strong>en</strong>tion municipale spécifique à<br />

ce projet. Une formule de temps forts<br />

de plus <strong>en</strong> plus usitée à Avignon (la<br />

danse <strong>en</strong> février, Festo Pitcho <strong>en</strong> avril,<br />

les compagnies émerg<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> mai,<br />

le hip hop <strong>en</strong> novembre…) qui compte<br />

à l’année une douzaine de scènes perman<strong>en</strong>tes,<br />

mais un public plutôt chagrin<br />

hors saison, impati<strong>en</strong>t d’arriver au<br />

foisonnem<strong>en</strong>t de juillet. Aussi les quatre<br />

«barons» avignonnais promett<strong>en</strong>t-ils<br />

d’élargir le collectif à d’autres lieux, à<br />

la condition que le directeur soit aussi<br />

un créateur.<br />

Chaque spectacle sera joué deux fois,<br />

deux d’<strong>en</strong>tre eux seront créés pour<br />

l’occasion. Le Balcon ouvrira le bal<br />

dès le 31 janv avec l’accueil d’Antigone,<br />

une création collective orchestrée<br />

par Marie Vauzelle. Pour l’occasion,<br />

le théâtre de la Calade revisite la<br />

figure de résistance que représ<strong>en</strong>te<br />

l’adolesc<strong>en</strong>te, la confrontant aux Antigone<br />

de l’histoire ainsi qu’à l’actualité<br />

et aux textes contemporains. Avec au<br />

cœur de l’exploration théâtrale, une<br />

des questions qui taraude les jeunes<br />

générations : que faire pour changer<br />

les choses ? Puis, aux Halles, sera<br />

jouée La Farce de Maître Pathelin (voir<br />

p 16). La nouvelle création d’Agnés<br />

Régolo, revisitation du chef-d’œuvre<br />

Antigone © X-D.R<br />

Le spectacle fait salon<br />

C’est LE r<strong>en</strong>dez-vous des professionnels du monde<br />

du spectacle vivant et de la culture : c’est la 5 e<br />

édition des BIS (bi<strong>en</strong>nales internationales du spectacle)<br />

de Nantes, qui se déroul<strong>en</strong>t à la Cité des<br />

congrès les 18 et 19 janvier. Lors de cette manifestation<br />

conçue et organisée par le magazine La<br />

Scène, premier magazine des professionnels du<br />

spectacle, artistes, directeurs de théâtre, de salles<br />

de spectacles et de festivals, de compagnies, tourneurs,<br />

producteurs, représ<strong>en</strong>tants de services<br />

culturels et plus généralem<strong>en</strong>t tous les acteurs<br />

œuvrant dans la filière du spectacle vivant se<br />

r<strong>en</strong>contreront au détour de stands, et lors de<br />

du théâtre comique médiéval parfaitem<strong>en</strong>t<br />

d’actualité, <strong>en</strong>traine à<br />

nouveau dans son énergie jubilatoire<br />

et sa force de frappe, grâce à une<br />

équipe de choc. Autre tourbillon qui<br />

nous fera fondre, au Chi<strong>en</strong> qui Fume,<br />

avec Edmonde Franchi et le Cocktail<br />

théâtre qui, <strong>en</strong> deux épisodes, nous<br />

plongeront Dans le tourbillon de l’amour<br />

et les tribulations de comédi<strong>en</strong>s d’une<br />

série TV, pointant la complexité des<br />

relations humaines dans le cadre du<br />

travail. Et au Chêne Noir, Onysos le<br />

Furieux par la très jeune cie vauclusi<strong>en</strong>ne<br />

l’Éternel Été, fermera la marche<br />

le 3 février. Emmanuel Besnault à la<br />

mise <strong>en</strong> scène et François Santucci<br />

au jeu, formés dans les ateliers du<br />

Chêne Noir, sont rejoints par Jacques<br />

Frantz dans ce chant épique signé<br />

Laur<strong>en</strong>t Gaudé.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

Antigone les 31 janv et 1 er fév<br />

au Balcon<br />

04 90 85 00 80<br />

www.theatredubalcon.org<br />

débats, d’ateliers, de tables rondes… Au m<strong>en</strong>u de<br />

ce programme int<strong>en</strong>se, de grands débats consacrés<br />

à l’actualité et à l’av<strong>en</strong>ir du spectacle vivant (État,<br />

collectivités… (R)évolution des budgets culturels <strong>en</strong><br />

2012 ?, Politiques culturelles : quelles réformes ?<br />

quels modèles pour demain ?...), des forums portants<br />

sur des thématiques liées au développem<strong>en</strong>t<br />

de projets culturels (Le public du spectacle vivant,<br />

Le spectacle vivant au cœur du développem<strong>en</strong>t des<br />

territoires…), des ateliers qui permettront aux professionnels<br />

de confronter pratiques et expéri<strong>en</strong>ces,<br />

des parcours consacrés à la filière musicale, au<br />

jeune public, au théâtre et à la danse et aux<br />

La Farce de maître Pathelin<br />

les 31 janv et 2 fév aux Halles<br />

04 32 76 24 51<br />

www.theatredeshalles.com<br />

Dans le tourbillon de l’amour<br />

les 1 er et 3 fév au Chi<strong>en</strong> qui Fume<br />

04 90 85 25 87<br />

www.chi<strong>en</strong>quifume.com<br />

Onysos le Furieux les 2 et 3 fév<br />

au Chêne Noir<br />

04 90 86 58 11<br />

www.ch<strong>en</strong><strong>en</strong>oir.fr<br />

chorégraphes, le r<strong>en</strong>dez-vous att<strong>en</strong>du par les producteurs<br />

et tourneurs qu’est la Place des tournées…<br />

Et puis, projet dernier né des BIS <strong>en</strong> collaboration<br />

avec la Sacem, «Scène Sacem Emerg<strong>en</strong>ce BIS», un<br />

r<strong>en</strong>dez-vous musical novateur qui prés<strong>en</strong>te des<br />

artistes et groupes sout<strong>en</strong>us et accompagnés par la<br />

Sacem et neuf de ses part<strong>en</strong>aires au cours des<br />

derniers mois.<br />

DO.M.<br />

Les BIS de Nantes<br />

Les 18 et 19 jan<br />

www.bis2012.com


12 THÉÂTRE LES BERNARDINES | LE MERLAN | CAVAILLON | LENCHE | LA CRIÉE<br />

Scènes de ménage<br />

Passé de mode Courteline ? Certes.<br />

Les rapports de couple qu’il décrit, fondés<br />

sur la domination financière, la<br />

dép<strong>en</strong>dance de la femme à l’époux,<br />

sont aujourd’hui datés. Mais si le vaudeville<br />

s’est fait une spécialité des scènes<br />

de ménage, celles de Courteline gard<strong>en</strong>t<br />

une acuité particulière, dans leur<br />

cruauté et leur appét<strong>en</strong>ce jubilatoire<br />

pour l’extrême, la dispute qui dégénère<br />

vers l’outrance. Car il n’est pas question<br />

de m<strong>en</strong>songe ou d’amants dans<br />

les placards dans les trois pièces <strong>en</strong> un<br />

acte de Courteline, juste de la force<br />

destructrice des couples qui ne s’aim<strong>en</strong>t<br />

pas, et viv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble par conv<strong>en</strong>ance,<br />

pris au piège de schémas qui<br />

ne sont pas les leurs. La lâcheté du<br />

mari de La Peur des coups, la lassitude<br />

de celui de La Paix chez soi, et la<br />

viol<strong>en</strong>te folie des Boulingrin sont à la<br />

fois hilarantes et glaçantes, parce que<br />

les reproches échangées, les insultes,<br />

Chambre d’échos<br />

Conte cruel<br />

En ce début d’année, les Scènes nationales du Merlan<br />

et de Cavaillon propos<strong>en</strong>t la reprise de Gemelos<br />

de la cie chili<strong>en</strong>ne Teatrocinema. Deux jumeaux<br />

abandonnés par leur mère arriv<strong>en</strong>t chez leur grandmère,<br />

paysanne hideuse et méchante comme une<br />

vieille sorcière. Ces deux «fils de chi<strong>en</strong>ne» accept<strong>en</strong>t<br />

brimades et privations sans émotions : ils vol<strong>en</strong>t, espionn<strong>en</strong>t,<br />

secour<strong>en</strong>t les égarés, travaill<strong>en</strong>t jusqu’à<br />

épuisem<strong>en</strong>t avec la même indiffér<strong>en</strong>ce mécanique,<br />

qui est une forme de résistance <strong>en</strong>têtée et sans<br />

pathos au mal. Ils tir<strong>en</strong>t les ficelles de ce petit monde,<br />

les m<strong>en</strong>aces sont intemporelles, fondées<br />

sur des au-delà inconsci<strong>en</strong>ts, une<br />

inaptitude à communiquer avec l’autre<br />

qui fait p<strong>en</strong>ser au théâtre dit absurde<br />

«Je suis <strong>en</strong> train d’écrire une pièce intitulée<br />

4.48 Psychosis. (…) La pièce<br />

parle d’une dépression psychotique. Et<br />

de ce qui arrive à l’esprit d’une personne<br />

quand disparaiss<strong>en</strong>t complètem<strong>en</strong>t<br />

les barrières distinguant la réalité des<br />

diverses formes de l’imagination.» À ce<br />

dernier feu de la météorite Sarah Kane,<br />

cet incandesc<strong>en</strong>t poème théâtral, Thomas<br />

Fourneau s’était déjà confronté<br />

dans le cadre d’un atelier lycé<strong>en</strong>. Il<br />

revi<strong>en</strong>t aujourd’hui à ce texte fragm<strong>en</strong>taire,<br />

viol<strong>en</strong>t et poétique, pour faire<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre cette voix qui dit si int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t<br />

le trouble de l’id<strong>en</strong>tité, la perte<br />

des repères, le désir éperdu d’amour,<br />

l’évid<strong>en</strong>ce de la destruction. Et il y réussit.<br />

Par sa grande att<strong>en</strong>tion au texte, d’abord,<br />

dont la prestation au cordeau des deux<br />

actrices, Rachel Ceysson et Marion<br />

Duqu<strong>en</strong>ne, révèle les ruptures, l’humour<br />

noir, la crudité. Par son s<strong>en</strong>s de<br />

la composition <strong>en</strong>suite. Dans cette mise<br />

<strong>en</strong> scène chorale, les voix, comme les<br />

qui naîtra quelques années plus tard.<br />

Les schémas des pièces de Courteline<br />

font d’ailleurs férocem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser aux<br />

dialogues de sourds d’Ionesco ! Jean-<br />

êtres, se dédoubl<strong>en</strong>t, se répond<strong>en</strong>t.<br />

Fourneau joue du monologue de Kane<br />

comme d’une partition subtile, le ponctuant<br />

çà et là de quelques accords de<br />

violoncelle (Britt<strong>en</strong>), de quelques vers<br />

anglais (Dickinson). Et sur la scène<br />

d’un blanc clinique, sous des spots<br />

éclatants (une chambre d’hôpital ? un<br />

espace quelque part <strong>en</strong>tre vie et mort?),<br />

<strong>en</strong> un pas de deux minutieusem<strong>en</strong>t<br />

chorégraphié, les fractures d’une id<strong>en</strong>tité<br />

à la dérive sont mises à nu. Et<br />

ravalé aux dim<strong>en</strong>sions d’un théâtre de marionnettes<br />

vivantes, <strong>en</strong>tre comédie, mime, théâtre d’objet et<br />

cinéma muet, servi par le jeu précis et faux, époustouflant,<br />

des acteurs masqués. Tout est conte d’<strong>en</strong>fants,<br />

stéréotypes, r<strong>en</strong>gaines désuètes. Mais les avions<br />

bombard<strong>en</strong>t le paysage d’Épinal, des militaires casqués<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>lever un commerçant juif, il y a des<br />

camps d’où on ne revi<strong>en</strong>t pas : si Agota Kristof<br />

dans le Grand Cahier se situait à l’Est, ici c’est Pinochet,<br />

c’est la Shoah, ou l’Arg<strong>en</strong>tine des généraux qui<br />

s’évoque. La mécanique des marionnettes trouve<br />

© Antoine B<strong>en</strong>oit<br />

Louis B<strong>en</strong>oit a donc bi<strong>en</strong> fait, pour sa<br />

visite à La Criée, d’aller pêcher ces<br />

saynètes abandonnées d’ordinaire au<br />

théâtre amateur. Il les monte avec<br />

justesse, des accessoires bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us,<br />

le s<strong>en</strong>s du rythme qu’on lui connaît,<br />

des couleurs et des éclats qui lui sont<br />

moins familiers. Il les décale pourtant<br />

dans un décor d’intérieur populaire<br />

surpr<strong>en</strong>ant pour ces couples (petits)<br />

bourgeois qui ont des bonnes. Peu importe,<br />

on y rit, parce que ses comédi<strong>en</strong>s<br />

ont du tal<strong>en</strong>t, qu’il sait diriger à merveille.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

À noter<br />

Courteline, mon amour est joué<br />

à la Criée<br />

jusqu’au 28 janv<br />

La Criée, Marseille<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

superbem<strong>en</strong>t amplifiées par le plateau<br />

et le fond de scène lorsque, dev<strong>en</strong>us<br />

écrans, ils projett<strong>en</strong>t les éclats du moi<br />

ou le ruissellem<strong>en</strong>t des mots.<br />

FRED ROBERT<br />

À noter<br />

4.48 Psychose<br />

Les 19, 20 et 21 jan<br />

Les Bernardines<br />

04 91 24 30 40<br />

www.theatre-bernardines.org<br />

celle des soldats anonymes, la déraison des contes<br />

d’<strong>en</strong>fant la destruction impersonnelle. Il n’y a pas de<br />

message : seulem<strong>en</strong>t l’énigme de cette r<strong>en</strong>contre<br />

des histoires d’<strong>en</strong>fance et de l’Histoire. Dans les<br />

premières on finit toujours par être consolé, les méchantes<br />

sorcières finiss<strong>en</strong>t mal. Dans la seconde, les<br />

avions derrière la scène, les trains qui la travers<strong>en</strong>t,<br />

n’ont pas de s<strong>en</strong>s. On essaie de partir, de passer des<br />

frontières, <strong>en</strong> trimballant quelques objets dérisoires<br />

et minuscules : vélo, valises ou cercueils. Et si le texte<br />

laisse échapper quelques lourdeurs inutiles, on regarde<br />

avec émerveillem<strong>en</strong>t le mal du siècle et les trains<br />

militaires qui pass<strong>en</strong>t.<br />

AUDE FANLO<br />

Gemelos a été joué le 6 janvier au Merlan<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Gemelos<br />

Le 20 jan<br />

Scène nationale de Cavaillon<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com


Masques<br />

Lionel Briand ne manque pas de tal<strong>en</strong>t ! Le premier volet de la trilogie Divine<br />

humanité est véritablem<strong>en</strong>t porté par son énergie d’acteur : il assume (presque)<br />

tout seul, avec son musici<strong>en</strong>, une histoire qu’il a écrite à partir de l’Histoire de la<br />

Chine et de Confucius, et qui fonctionne bi<strong>en</strong>, <strong>en</strong>traînant sans temps mort dans<br />

ses péripéties grâce à la souplesse de jeu qui permet à l’auteur, dev<strong>en</strong>u acteur,<br />

de camper tous les personnages qu’il a créés, d’un geste, d’un acc<strong>en</strong>t, d’une voix,<br />

d’un habit. Pourtant dans ce premier volet chinois mis <strong>en</strong> scène par Jean-Michel<br />

Bayard avec force trouvailles, la jubilation du jeu ne parvi<strong>en</strong>t pas à tout à fait faire<br />

oublier quelques maladresses d’écriture, et l’abs<strong>en</strong>ce réelle de propos (la sagesse<br />

de Confucius n’est à l’œuvre que comme élém<strong>en</strong>t de l’intrigue, comme décor).<br />

L’esthétique foraine, les masques et la commedia sont utilisés avec virtuosité,<br />

mais sans distance. Peut-être les deux volets suivants sauront-ils convoquer une<br />

réflexion sur cette Divine Humanité qui nous était promise ?<br />

A.F.<br />

Le masque du singe a été joué du 10 au 14 janvier<br />

au Mini Théâtre du Panier, Marseille<br />

À noter<br />

Le fils de l’Homme<br />

Du 17 au 21 jan<br />

Mini-Théâtre<br />

Le Cœur du sage<br />

Du 24 au 28 jan<br />

Théâtre de L<strong>en</strong>che<br />

04 91 91 52 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info<br />

© Jean-Michel Albert<br />

Sans Brecht ni Fassbinder<br />

Pionniers à Ingolstadt est une pièce mythique,<br />

une des premières que Brecht<br />

monta à Berlin (1929), avec Peter Lorre,<br />

avant qu’il ne tourne au cinéma. Puis<br />

Fassbinder <strong>en</strong> fit un film sur le désir,<br />

avec Hanna Schygulla, <strong>en</strong> 1974. Monter<br />

la pièce de Marieluise Fleisser avec<br />

ses songs <strong>en</strong> live, aujourd’hui, <strong>en</strong> Français,<br />

est donc intéressant, et Yves<br />

Beaunesne s’y est attelé avec une<br />

équipe d’acteurs suisses qui <strong>en</strong> compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

visiblem<strong>en</strong>t le ton. Pourtant il<br />

a déplacé l’intrigue dans les années<br />

60, ce qui <strong>en</strong>lève de la pertin<strong>en</strong>ce au<br />

© Antoine Chosson<br />

propos : ces femmes du peuple allemandes,<br />

dans les années 20, qui s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

une liberté possible, affirm<strong>en</strong>t leur désir<br />

et choisiss<strong>en</strong>t de soldats de passage,<br />

odieux, pressés et maltraités eux-mêmes,<br />

pour l’assouvir, ne peuv<strong>en</strong>t avoir conservé<br />

ce visage après la guerre. L’ambiance<br />

de bar à flipper, parfaitem<strong>en</strong>t reconstituée,<br />

est constamm<strong>en</strong>t inadéquate…<br />

Si Fassbinder avait aussi opéré une<br />

transposition temporelle son film, fluide,<br />

parlait de son prés<strong>en</strong>t, celui d’une petite<br />

ville de province où seules les femmes<br />

naïves confond<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core sexe et<br />

amour. Au théâtre la transposition tourne<br />

à la reconstitution figée, soignée<br />

mais froide, et les songs non surtitrés<br />

laiss<strong>en</strong>t à la porte nombre de non<br />

germanophones…<br />

A.F.<br />

Pionniers à Ingolstadt a été joué<br />

au Théâtre de Nîmes<br />

du 18 au 20 novembre<br />

et à la Criée du 13 au 15 décembre


14 THÉÂTRE THÉÂTRE DU PETIT | MATIN LA FRICHE<br />

Luminations<br />

Avec La Clarté, jour 2, le Théâtre du<br />

Petit Matin le bi<strong>en</strong>-nommé donne à<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre le second volet du diptyque<br />

consacré à la traversée de l’Obscurité<br />

(performance-installation nourrie de<br />

l’œuvre de Philippe Jaccottet) vers la<br />

lumière. Thématique hivernale, sinon<br />

sacrée, et au moins universelle. Commande<br />

d’écritures (Rémi Checchetto<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, Suzanne Joubert<br />

pour une dernière touche pas <strong>en</strong>core<br />

finale), mise <strong>en</strong> voix et <strong>en</strong> espace constitu<strong>en</strong>t<br />

une étape de ce chantier<br />

lumineux. Le dispositif est des plus<br />

simples : 4 lecteurs et 2 écrans se<br />

partag<strong>en</strong>t l’espace et le temps, jeune<br />

fille et jeune homme face à homme et<br />

femme mûre («morte» s’il est permis<br />

d’arrêter un s<strong>en</strong>s dans ce qui file si<br />

vite). Couverts, troués, tatoués de l’abstraction<br />

des images mouvantes de<br />

B<strong>en</strong>jamin Buj, les comédi<strong>en</strong>s de manière<br />

un peu inégale font naître par<br />

petites touches ce qui pourrait être<br />

l’histoire d’une vie, d’une relation amoureuse<br />

avec apparitions, disparitions,<br />

intermitt<strong>en</strong>ces, de la dépression à une<br />

forme de plénitude. Le texte de Rémi<br />

Checchetto est exactem<strong>en</strong>t dans cet<br />

<strong>en</strong>tre-deux : lyrisme cont<strong>en</strong>u, images<br />

très prés<strong>en</strong>tes, monde de «l’<strong>en</strong>fance» ;<br />

Géraldine Martineau, la «petite reine<br />

à la couronne déboulonnée» <strong>en</strong>tre pertinemm<strong>en</strong>t<br />

par sa lecture «double» (une<br />

parole qui n’est pas la si<strong>en</strong>ne mais<br />

v<strong>en</strong>ue du fond d’elle-même) dans ce<br />

monde à la Supervielle. Agnès Sourdillon<br />

trace aussi brillamm<strong>en</strong>t sa propre<br />

route dans le texte qui, au mom<strong>en</strong>t du<br />

La clarte, avec Agnes Sourdillon © Nicole Yanni<br />

passage de relais, semble changer<br />

d’auteur... Les messieurs <strong>en</strong> retrait<br />

n’ont peut-être pas trouvé leur place...<br />

Beau travail <strong>en</strong>core fragile qui ne court<br />

pas le risque de la pesanteur...<br />

MARIE-JO DHÔ<br />

La Cie Cela ne finira jamais<br />

a prés<strong>en</strong>té ce spectacle<br />

le 5 et 6 janvier<br />

sous la direction de Nicole Yanni<br />

La clarte, avec Géraldine Martineau © Nicole Yanni<br />

La quadrature du cercle<br />

Guillaume et Auguste racont<strong>en</strong>t leur<br />

histoire, <strong>en</strong>tre arrachem<strong>en</strong>t à la douleur<br />

d’<strong>en</strong>fance et agonie <strong>en</strong>lisée, puis<br />

Franck et Hélène, <strong>en</strong>tre chronique d’un<br />

couple et fait divers, depuis la r<strong>en</strong>contre<br />

au camping jusqu’à la prison où<br />

Franck est désormais <strong>en</strong>fermé. La<br />

lecture de Guillaume Clausse, lyrique<br />

et précise, celle de Charles Éric Petit,<br />

moins déchirée mais tout aussi déchirante,<br />

celles de Franck Gazal et<br />

Charlotte Daquet <strong>en</strong>fin, simples et<br />

presque rudes, touch<strong>en</strong>t juste. Elles<br />

font sonner la mort et la viol<strong>en</strong>ce des<br />

exclus, puis la puissance d’un amour<br />

solaire, coincé <strong>en</strong>tre France soir et<br />

France profonde. Elles font <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />

aussi la manière dont les comédi<strong>en</strong>s<br />

ont voyagé vers leurs propres histoires<br />

mises <strong>en</strong> fiction, et dont l’écriture romanesque<br />

de Jérôme Lambert voyage<br />

vers le texte théâtral.<br />

Car le travail autour de ces quatre personnages<br />

cherche la quadrature d’un<br />

cercle très intime, qui explore un nouveau<br />

rapport de la scène à l’écriture :<br />

Contre utopie<br />

Sous Chambre est une des dernières<br />

pièces de Bond, écrites à partir des<br />

ateliers d’écriture qu’il pratiquait avec<br />

des adolesc<strong>en</strong>ts pauvres. L’univers<br />

qu’elle projette, pour 2077, est terrifiant<br />

: une société policière où l’immigré<br />

est traqué comme un animal, condamné<br />

à voler pour survivre. À se déshumaniser,<br />

pour être <strong>en</strong>suite mieux traité comme<br />

un chi<strong>en</strong>. Car il est toujours question<br />

de cela chez Bond, comm<strong>en</strong>t parv<strong>en</strong>ir<br />

à rester humain dans un univers de ruine.<br />

Eva Doumbia monte ce texte avec<br />

une pertin<strong>en</strong>ce particulière. Parce qu’elle<br />

place le spectateur tout près des acteurs,<br />

dans un sous-sol glacé sans air ;<br />

parce que ses comédi<strong>en</strong>s Noirs port<strong>en</strong>t<br />

visiblem<strong>en</strong>t dans leur chair l’histoire<br />

de l’oppression, de l’exil, de l’immigration<br />

et du rejet que le texte évoque ;<br />

parce que le choix de ce comédi<strong>en</strong><br />

les nouvelles, inspirées de la vie et de<br />

la personnalité des acteurs, sont à la<br />

fois la source de la pièce à v<strong>en</strong>ir, et son<br />

prolongem<strong>en</strong>t, sa ramification dans le<br />

temps du récit. Les comédi<strong>en</strong>s sont<br />

incarnés par leurs personnages et non<br />

l’inverse, cherchant l’équilibre <strong>en</strong>tre la<br />

vérité du personnage et la mise <strong>en</strong><br />

fiction de leur propre vie. Le spectateur,<br />

invité à chaque étape de ce spectacle<br />

<strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir, qui s’inv<strong>en</strong>te <strong>en</strong> marchant,<br />

participe à l’av<strong>en</strong>ture comme à une<br />

partie de «ping pong» à l’issue incertaine,<br />

<strong>en</strong>tre deux auteurs, <strong>en</strong>tre acteurs<br />

et personnages, <strong>en</strong>tre nouvelle et<br />

théâtre. On <strong>en</strong> ressort touché et <strong>en</strong>thousiaste,<br />

dans l’att<strong>en</strong>te, comme au<br />

premier jour, de ce qui va adv<strong>en</strong>ir : le<br />

Quadrille amoché, à voir bi<strong>en</strong>tôt au<br />

Gyptis. A.F. ET A.FA<br />

Guillaume, Auguste, Franck et Hélène<br />

ont été lus par la cie l’Individu au<br />

Théâtre du petit matin, Marseille,<br />

les 16 et 17 décembre<br />

© Yann Loric<br />

blanc et hâbleur à l’acc<strong>en</strong>t marseillais<br />

pour jouer le passeur est parfait : Fabi<strong>en</strong><br />

Aissa Busetta est un voyou plus<br />

vrai que nature, d’une cruauté sans nom,<br />

qui pourrait cep<strong>en</strong>dant basculer vite<br />

dans le camp des pauvres, dont il vi<strong>en</strong>t ;<br />

tout le banditisme marseillais est là.<br />

Car Eva Doumbia choisit toujours des<br />

comédi<strong>en</strong>s et des lieux proches des<br />

fictions qu’elle évoque, immédiate incarnation<br />

qui est sa marque de fabrique<br />

esthétique. Mais ici la construction de<br />

la tragédie (et langue de Bond, très bi<strong>en</strong><br />

traduite dans ses «fautes») donne une<br />

véritable cohér<strong>en</strong>ce, qui lui manque<br />

parfois, à son propos.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Sous Chambre a été créé<br />

à la Friche du 16 au 22 décembre


16 THÉÂTRE OUEST PCE | LE TOURSKY | AUBAGNE | LE JEU DE PAUME | AVIGNON<br />

© Andy Parant<br />

Surrevolté<br />

Hamlet n’est pas une pièce parmi d’autres. Hamlet est le<br />

théâtre. On y joue une pièce, on y parle théâtre, les scènes<br />

du spectre sont aussi des scènes à effets spéciaux, Hamlet<br />

joue la comédie, à moins qu’il ne soit fou, mais la folie est aussi<br />

un théâtre. L’homme est dérisoire, le fils joue la comédie<br />

dans un jeu de quilles quand le père, lui, livrait de grandes<br />

batailles. Et le suicide, cette ultime forme de liberté, est<br />

interdit, sinon pour Ophélie, l’<strong>en</strong>vers féminin d’Hamlet. Ce<br />

jeu-là est dev<strong>en</strong>u, depuis le XIX e siècle, celui du monstre sacré :<br />

la star possessive, colonisant tout le plateau, provocante,<br />

pathétique, funèbre, qui joue du spectacle de son impuissance<br />

: injouable, donc. L’adaptation donne certes l’impression<br />

d’un équilibre mal trouvé : une distribution pléthorique ravalée<br />

à la simple figuration, une deuxième partie qui liquide<br />

la première, une musique, des échappées fantaisistes, des<br />

costumes qui paraiss<strong>en</strong>t un peu kitsch dans un <strong>en</strong>semble<br />

appliqué, exceptions faites de la scène des comédi<strong>en</strong>s et de<br />

quelques seconds rôles libérés où le décalage est assumé.<br />

Mais on n’<strong>en</strong> voudra pas à Philippe Torreton de monopoliser<br />

la scène : son énergie porte, sans déperdition et sans<br />

Jubilatoire causticité<br />

Il est des plaisirs particulièrem<strong>en</strong>t délicats,<br />

lorsque le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de transgression<br />

pr<strong>en</strong>d une dim<strong>en</strong>sion contestataire constructive<br />

et caustique à la fois. Assister<br />

à une représ<strong>en</strong>tation de La Farce de<br />

maître Pathelin par la Cie du jour au<br />

l<strong>en</strong>demain, <strong>en</strong> ce début effréné de la<br />

grand-messe à la consommation que<br />

sont les soldes, fait indubitablem<strong>en</strong>t<br />

partie de ces plaisirs-là ! Ne p<strong>en</strong>sez<br />

pas que le spectacle soit conçu pour<br />

une jeunesse potache. Car c’est une<br />

farce mais le sujet et son traitem<strong>en</strong>t<br />

touch<strong>en</strong>t à l’universel : la mécanique des<br />

tromperies s’appuie sur la le verbe,<br />

comme celui tout puissant des traders<br />

d’aujourd’hui, qui ressembl<strong>en</strong>t étonnamm<strong>en</strong>t<br />

à cet avocat sans cause et<br />

désarg<strong>en</strong>té qui veut, dans notre pièce,<br />

se procurer quelques pièces de tissu…<br />

La mise <strong>en</strong> scène d’Agnès Régolo,<br />

dynamique, rapide, cultive l’esthétique<br />

de la surprise, avec des liaisons chantées<br />

qui ajout<strong>en</strong>t à l’élan de l’<strong>en</strong>semble.<br />

Tout se déroule autour, sur et dans une<br />

construction de bois, à l’instar des<br />

scènes médiévales. Le jeu des comédi<strong>en</strong>s<br />

<strong>en</strong> acquiert une belle liberté. Une<br />

petite introduction resitue l’œuvre dans<br />

son contexte, brosse un court historique<br />

du théâtre à son époque, écorne<br />

Berlusconi, roi du langage et de ses<br />

emplois, s’interroge sur l’étrangeté des<br />

acteurs… Puis une volte, et nous sommes<br />

immergés dans la pièce… Le public<br />

© De.M<br />

romantisme, son évid<strong>en</strong>ce massive leste la représ<strong>en</strong>tation et<br />

<strong>en</strong>traîne avec elle le poids de toutes les trahisons et lâchetés<br />

dont est faite l’histoire. Il faut être à la hauteur, quitte à cabotiner,<br />

parce que the time is out of joint : l’époque sort de<br />

ses gonds, doute de l’homme et du monde. L’argum<strong>en</strong>t du<br />

metteur <strong>en</strong> scène a dans ce contexte l’imm<strong>en</strong>se intellig<strong>en</strong>ce<br />

de n’<strong>en</strong> être pas un, évitant les récupérations au nom de<br />

parti pris douteux. Mais on ne peut s’empêcher de regretter<br />

que Jean-Luc Revol n’ait pas retrouvé, cette fois, l’audace<br />

brillante et l’inv<strong>en</strong>tivité féconde qu’il avait mises au service<br />

de Shakespeare dans sa mémorable adaptation de La<br />

Tempête. Tant pis, c’est bi<strong>en</strong> quand même.<br />

AUDE FANLO<br />

Hamlet a été joué le 10 janvier à la Colonne,<br />

à Miramas<br />

À noter<br />

Hamlet sera joué les 10 et 11 fév<br />

au Toursky (voir p 27)<br />

d’écoliers, captivé, rit («Dieu que ma<br />

couille est poilue !» emporte leurs suffrages<br />

!) et goûte à ce texte si lointain<br />

et si proche. Les adultes aussi !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

La farce de Maître Pathelin<br />

a été créée au Jeu de Paume, Aix,<br />

du 11 au 13 janvier<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Le 17 jan<br />

Théâtre de La Colonne,<br />

Miramas<br />

04 90 58 37 86<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Du 31 jan au 2 fév<br />

Théâtre des Halles,<br />

Avignon<br />

04 90 85 52 57<br />

www.theatredeshalles.com<br />

Game over<br />

Depuis 1985, la Cie Le bruit des<br />

hommes effectue un travail rigoureux<br />

autour des écritures dramatiques contemporaines.<br />

Maryse Courbet et<br />

Yves Borrini sont rev<strong>en</strong>us un peu <strong>en</strong><br />

arrière pour proposer Fin de partie de<br />

Beckett, presque un classique déjà, de<br />

1957. Il s’agit de la fin de parcours de<br />

4 personnages : deux vieux, Nagg et<br />

Nell, <strong>en</strong>fermés dans des poubelles dont<br />

on change régulièrem<strong>en</strong>t la sciure ou<br />

le sable, qui sort<strong>en</strong>t la tête de temps<br />

<strong>en</strong> temps pour demander leur bouillie<br />

ou leur biscuit (Maryse Courbet et<br />

Gérard Lacombe) ; Hamm leur fils<br />

(Yves Borrini), lui-même cloué dans un<br />

fauteuil, sous la garde (à la merci ? ) de<br />

Clov, son fils adoptif (?) à qui il a servi<br />

de père et de bourreau ; on apprécie<br />

particulièrem<strong>en</strong>t la prestation de Frédéric<br />

Grosche qui sait donner à Clov<br />

une fragilité et une viol<strong>en</strong>ce cachée.<br />

Leur proximité les pousse à la lutte à<br />

coups de mots et de pauvres fictions.<br />

Ainsi se joue chaque jour une comédie,<br />

toujours la même avec ses codes<br />

et ses redites à heure fixe, dans un<br />

monde qui meurt privé d’horizon, où il<br />

est nécessaire d’utiliser une échelle<br />

pour voir par la f<strong>en</strong>être.<br />

Longtemps qualifié d’«absurde», le<br />

théâtre de Beckett se ress<strong>en</strong>t aujourd’hui<br />

comme celui de la réalité, à peine<br />

travestie, de la viol<strong>en</strong>ce du monde<br />

dans lequel nous vivons. Un message<br />

hélas visionnaire : ce monde <strong>en</strong> ruine<br />

d’après la guerre se révèle d’une totale<br />

actualité. Il sera prés<strong>en</strong>té, sous des<br />

formes morcelées, des «matériaux»,<br />

dans les lycées de la région.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Ce spectacle s’est joué<br />

au Comoedia d’Aubagne<br />

le 13 janvier<br />

© X-D.R.


18 THÉÂTRE AVIGNON | CAVAILLON | TOULON<br />

Pères sans famille<br />

© Cecile Pantle<br />

Le choix de Juette<br />

Huit siècles nous sépar<strong>en</strong>t de cette Juette rêveuse<br />

dépeinte dans le roman de Clara Dupont-Monod<br />

élégamm<strong>en</strong>t adaptée par la Cie Simples Manœuvres.<br />

Une jeune fille de 13 ans, mariée de force dans<br />

la ville belge médiévale de Huy (où a été créée la<br />

pièce), veuve à 18 ans, se révolte contre l’ordre établi,<br />

le clergé corrompu et les hommes bourreaux, à qui<br />

elle vouera une haine féroce. Bi<strong>en</strong> qu’on n’adhère pas<br />

toujours à l’absolu dégoût que l’héroïne éprouve<br />

<strong>en</strong>vers les hommes, son regard lucide sur une société<br />

d’un autre temps et le rapprochem<strong>en</strong>t d’avec la nôtre<br />

est saisissant. Juette la rebelle déçue, la féministe<br />

avant l’heure, la martyre qui garde le sourire malgré<br />

la colère intérieure, la passionnée chréti<strong>en</strong>ne qui<br />

défie le diable pour gagner sa liberté et quitter le<br />

monde des Hommes <strong>en</strong> s’<strong>en</strong>fermant dans une<br />

léproserie, est une figure de sainte laïque. Mylène<br />

C’est une pièce précieuse, parce qu’elle met <strong>en</strong><br />

scène et sous nos regards des Invisibles que nous<br />

avons croisés souv<strong>en</strong>t. Les Chibanis, cheveux blancs<br />

<strong>en</strong> arabe, sont ces travailleurs immigrés qui ont usé<br />

leur vie à travailler dans les usines françaises, à<br />

construire les routes, les immeubles, ou à récolter<br />

nos melons. Car programmer cette pièce dans une<br />

région où le Front national demeure si puissant, a<br />

donné à cette soirée une int<strong>en</strong>sité particulière.<br />

Écrite par Nasser Djemaï après une longue collecte<br />

de paroles dans des foyers de travailleurs, la pièce<br />

(publié chez Actes sud papiers) construit pourtant<br />

une fiction, celle d’un fils à la recherche de son père.<br />

Mais l’autre histoire, la vraie, apparaît <strong>en</strong> filigrane :<br />

l’évocation des souv<strong>en</strong>irs viol<strong>en</strong>ts de la colonisation,<br />

de l’exil <strong>en</strong> France, de la guerre d’indép<strong>en</strong>dance avec<br />

ses collectes et ses répressions, de l’impossible<br />

retour au pays, et des injustices subies comme travailleur<br />

immigré, reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t toute l’émotion. Les<br />

comédi<strong>en</strong>s arabes, que l’on a vus plutôt au cinéma tant<br />

le théâtre leur ouvre peu ses scènes, sont terriblem<strong>en</strong>t<br />

attachants, et un peu déroutés de jouer leur<br />

histoire, ne sachant trop comm<strong>en</strong>t naviguer <strong>en</strong>tre le<br />

jeu réaliste auquel la situation les convie, et les tirades<br />

qu’ils ne sav<strong>en</strong>t à qui adresser. Lounès Tazaïrt s’<strong>en</strong><br />

tire avec brio, Kader Kada et Mostefa Stiti avec<br />

l’éclat que les comédi<strong>en</strong>s acquièr<strong>en</strong>t sur les scènes<br />

comiques, mais Angelo Aybar, monolithique, affublé<br />

d’un acc<strong>en</strong>t plutôt espagnol, a plus de mal. Qu’importe,<br />

l’ess<strong>en</strong>tiel n’est pas là, ni même le malaise<br />

parfois ress<strong>en</strong>ti : quelques propos recueillis certainem<strong>en</strong>t<br />

sur le vif («sale race») à propos des jeunes<br />

desc<strong>en</strong>dants d’immigrés qu’il faudrait éliminer, ou<br />

tout le moins bastonner, fleur<strong>en</strong>t bon le racisme<br />

ordinaire… Car ces Invisibles là, r<strong>en</strong>dus à la lumière,<br />

révèl<strong>en</strong>t aussi d’autres misères: celle des Arabes qui<br />

ne veul<strong>en</strong>t plus subir, celle des ouvriers qui voi<strong>en</strong>t<br />

aujourd’hui leurs <strong>en</strong>fants sans travail…<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Invisibles, la Tragédie des Chibanis a été jouée<br />

au Théâtre Liberté, Toulon, le 14 janvier<br />

© Louise Vayssie<br />

© Philippe Delacroix<br />

Richard met <strong>en</strong> scène avec pudeur, et incarne<br />

s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t, cette femme <strong>en</strong>fant, fragile autant que<br />

forte. Elle est très justem<strong>en</strong>t accompagnée dans la<br />

«manœuvre» par Olivier Barrère, l’ami Hugues, le<br />

prêtre confid<strong>en</strong>t qui lui ouvre l’univers des livres ; par<br />

le violoncelliste Guillaume Saurel qui déploie<br />

finem<strong>en</strong>t l’étrangeté mystique et dramatique du récit,<br />

et par le scénographe Erick Priano et ses subtiles<br />

vidéo-tableaux tout <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>ts intérieurs.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

La Passion selon Juette a été joué<br />

du 13 au 15 décembre<br />

au théâtre des Doms, Avignon<br />

K<strong>en</strong> et Barbie<br />

version trash<br />

Avec la compagnie de rue des 26 000 couverts, le<br />

décalage est assuré, les spectateurs du théâtre de<br />

Cavaillon <strong>en</strong> ont précédemm<strong>en</strong>t gardé des souv<strong>en</strong>irs<br />

indélébiles ! Dans cette pièce <strong>en</strong> intérieur et <strong>en</strong><br />

version nomade, Ingrid Strelkoff et Philippe Nicolle<br />

ne dérog<strong>en</strong>t pas à la règle <strong>en</strong> poussant la caricature<br />

d’un jeune couple au bord de la crise de nerfs à son<br />

comble ! La pièce écrite par Gabor Rassov, mise <strong>en</strong><br />

scène par B<strong>en</strong>oît Lambert, joue au vaudeville, à la<br />

tragédie, la farce et la série B, mais c’est surtout à un<br />

feuilleton carnavalesque <strong>en</strong> deux actes que nous<br />

convi<strong>en</strong>t ces deux doux dingues <strong>en</strong> sur-parodiant à<br />

merveille la diction abêtissante des sitcoms abrutissantes.<br />

S’ils jou<strong>en</strong>t <strong>en</strong> duo cette comédie écrite pour<br />

7 personnages, des Barbie trash aux accessoires<br />

graveleux à leur effigie les accompagn<strong>en</strong>t -fort bi<strong>en</strong>dans<br />

la figuration. Sous ses airs cocasses et totalem<strong>en</strong>t<br />

absurdes, l’histoire de cette funeste journée<br />

d’un jeune couple conforme qui appr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> cinq<br />

minutes que la mère du marié est la maitresse de<br />

l’oncle de la mariée qui elle-même est l’amante de<br />

son père… est aussi abracadabrantesque que les<br />

soaps télévisuels servis à longueur d’année. Mais<br />

divinem<strong>en</strong>t jouée et beaucoup plus drôle !<br />

DE.M.<br />

Jacques et Mylène s’est joué<br />

<strong>en</strong> tournée Nomade(s)<br />

du 10 au 17 janvier


20 DANSE GRASSE | PARENTHÈSE | AIX | MERLAN | CAVAILLON | DRAGUIGNAN | OLLIOULES<br />

Une par<strong>en</strong>thèse <strong>en</strong>chantée<br />

Pour son dixième anniversaire, la compagnie dirigée par<br />

Christophe Garcia s’est offert un plateau prestigieux<br />

Déjà dix ans que La Par<strong>en</strong>thèse poursuit<br />

son av<strong>en</strong>ture, naviguant, d’un<br />

<strong>en</strong>trechat, de Marseille à Montréal. Un<br />

événem<strong>en</strong>t que Christophe Garcia, son<br />

directeur artistique, a voulu marquer <strong>en</strong><br />

le plaçant, avec la modestie qui le<br />

caractérise, sous le signe de la grande<br />

famille de la danse. Et quelle famille !<br />

Glaçant<br />

Cela ressemble à une fin du monde<br />

annoncée. P<strong>en</strong>sé sous forme d’allégorie<br />

et de fable, Léviathan d’Éric<br />

Oberdorff marche sur les pas du<br />

cinématographique Dernier combat de<br />

Pierre Jolivet : humains à la dérive,<br />

paysage indéfini, relations exacerbées…<br />

Un no man’s land terrifiant dont<br />

on ignore l’issue. Le chorégraphe y<br />

convoque le théâtre sous les traits du<br />

comédi<strong>en</strong> Frédéric de Goldfiem, la<br />

Le Béjart Ballet Lausanne, les Ballets<br />

Trockadéro de Monte-Carlo, le<br />

Ballet d’Europe, le Scapino Ballet<br />

Rotterdam et le Malandain Ballet<br />

Biarritz ont accepté l’invitation pour<br />

un plateau d’anniversaire partagé, sur<br />

la scène d’un des théâtres les plus<br />

populaires de Marseille, le Gymnase.<br />

littérature <strong>en</strong> piochant dans Moby Dick<br />

de Melville le fil rouge de son récit, la<br />

danse avec quelques figures d’<strong>en</strong>semble<br />

puissantes. Et, plus déroutant,<br />

se réfère aux «réc<strong>en</strong>ts et tristes<br />

événem<strong>en</strong>ts de Fukushima» évoqués à<br />

travers l’utilisation des couvertures de<br />

survie comme élém<strong>en</strong>t scénographique<br />

et sculpture murale, et à la<br />

spiritualité japonaise -shintô- qui anime<br />

les gardi<strong>en</strong>s de l’eau de Kyoto. L’eau,<br />

© Agnès Mellon<br />

© Eric Oberdorff<br />

D’Alice, première création de Christophe<br />

Garcia pour des danseurs de<br />

Béjart <strong>en</strong> 2000, à l’incontournable<br />

Boléro, dans sa version d’origine créée<br />

<strong>en</strong> 2004 à Marseille, la soirée a balayé<br />

un parcours assez remarquable de<br />

créations chorégraphiques au style<br />

bi<strong>en</strong> affirmé. La dernière d’<strong>en</strong>tre elles,<br />

Je suis sage mais tu me manques !,<br />

conçue pour son interprète le danseur<br />

Arnaud Baldaquin, restera le mom<strong>en</strong>t<br />

le plus int<strong>en</strong>se. À la fois légère<br />

comme une comptine et pesante par<br />

l’atmosphère incertaine qui s’<strong>en</strong> dégage,<br />

cette œuvre interroge les préoccupations<br />

et responsabilités d’un père<br />

devant une lettre de son fils abs<strong>en</strong>t. La<br />

pièce résume assez bi<strong>en</strong> l’esprit de La<br />

Par<strong>en</strong>thèse, à mi-chemin <strong>en</strong>tre insouciance<br />

et gravité, fluidité et rugosité.<br />

Mais qui sait s’accorder des mom<strong>en</strong>ts<br />

d’humour, avec le numéro d’une étoile<br />

russe au nom imprononçable, alias<br />

Roberto Forléo, sur une Mort du<br />

cygne interlope. Par sa démarche et<br />

son tal<strong>en</strong>t, cette Par<strong>en</strong>thèse a tout<br />

d’une grande.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

La soirée anniversaire<br />

de La par<strong>en</strong>thèse a eu lieu<br />

le 6 janvier au Gymnase<br />

justem<strong>en</strong>t, qui goutte du pain de glace<br />

sur le plateau et recouvre l’espace<br />

fantasmé selon Oberdorff ; l’eau purificatrice<br />

dans la tradition japonaise qui<br />

nourrit la gestuelle des danseurs ; l’eau<br />

raréfiée qui divise, source de conflits<br />

dans le monde réel. Léviathan dessine<br />

<strong>en</strong> gris glacé une société imaginaire et<br />

intemporelle (mais pour combi<strong>en</strong> de<br />

temps <strong>en</strong>core ?) et dénonce une relation<br />

de l’homme à l’univers à r<strong>en</strong>dre<br />

pessimiste le plus optimiste des spectateurs.<br />

Car, malgré la sincérité du<br />

propos et le tal<strong>en</strong>t de ses interprètes,<br />

le spectacle s’<strong>en</strong>lise dans une succession<br />

de scènes narratives et d’instants<br />

rituels, de monologues et d’incantations,<br />

brandissant le spectre de<br />

l’apocalypse. Face à la cohorte d’hommes<br />

et de femmes à bout de nerfs on<br />

ne sait plus s’il faut combattre, résister<br />

ou désespérer. Ou les trois à la fois.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Léviathan a été créé<br />

les 9 et 10 décembre<br />

au Théâtre de Grasse<br />

© Jean-Pierre Maurin<br />

Nos destructions<br />

Le dernier opus de Maguy Marin poursuit<br />

sa route, soulevant, après Lyon et<br />

Avignon, la stupeur admirative à Gap<br />

(La Passerelle) et Aix (Le Pavillon Noir).<br />

Salves sera dans les prochains jours à<br />

cavaillon, Draguignan et Marseille (Le<br />

Merlan). Préparez-vous. Le spectacle a<br />

la pertin<strong>en</strong>ce politique de AhAh, et la<br />

perfection formelle de Turba. Il met <strong>en</strong><br />

scène, sans les nommer, par des<br />

flashes insupportables, des morcellem<strong>en</strong>ts,<br />

des déflagrations, des disparitions<br />

qui sans évoquer précisém<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> de<br />

factuel r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t pourtant à nos images<br />

quotidi<strong>en</strong>nes, notre état m<strong>en</strong>tal. La<br />

viol<strong>en</strong>ce de notre condition, celle d’êtres<br />

bombardés. D’images d’infos de douleurs<br />

de bombes. On n’<strong>en</strong> sort pas<br />

indemne, mais c’est bi<strong>en</strong>.<br />

A.F.<br />

Salves<br />

Les 20 et 21 jan<br />

Le Merlan, Marseille<br />

04 91 11 19 20<br />

www.merlan.org<br />

Le 24 janv<br />

Scène nationale de Cavaillon<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

Le 31 janv<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

Les 3 et 4 fév<br />

Châteauvallon, Ollioules<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com


MONACO | VAR DANSE 21<br />

Barbie Bleue<br />

On avait laissé William Petit quelque<br />

part vers Tijuana, pour une recherche<br />

sur la frontière et les passages. On le<br />

retrouve naviguant avec le Ballet de<br />

l’Opéra de Toulon pour une déambulation<br />

métropolitaine autour des figures<br />

de Barbe Bleue. Le résultat de leur r<strong>en</strong>contre<br />

inédite est déconcertant, tant<br />

par la difficulté des interprètes à intégrer<br />

à la fois la danse, le jonglage, la<br />

vidéo, les voix et paysages sonores (du<br />

jazz au funk arabo-ori<strong>en</strong>tal), que par la<br />

multiplication des représ<strong>en</strong>tations de<br />

Barbe Bleue dont on doute d’avoir<br />

trouvé les portes du château. BBB est<br />

chaotique, et son écriture déconstruite<br />

déroute les danseurs qui se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à<br />

distance de la narration, cherchant vainem<strong>en</strong>t<br />

des correspondances <strong>en</strong>tre pour certains dans leur dépla-cem<strong>en</strong>t.<br />

leurs kimonos chamarrés… <strong>en</strong>través<br />

mouvem<strong>en</strong>ts et images, hiératiques dans Difficile de recoller les morceaux <strong>en</strong>tre<br />

Tel<br />

qu’<strong>en</strong> lui-même<br />

l’éternité<br />

le change<br />

© X-D.R<br />

la danse maniériste (élégante signature<br />

de William Petit), la scène des marionnettes<br />

à têtes de Barbie, l’apparition<br />

intermitt<strong>en</strong>te d’une image vidéo sacrificielle,<br />

le numéro du chapeau rouge !<br />

Cette impossibilité à nouer un li<strong>en</strong>, même<br />

ténu, vi<strong>en</strong>t sans doute de ce que «chaque<br />

personne de l’équipe a travaillé du<br />

travail, du processus, de cette création»,<br />

écrit le chorégraphe. Note d’int<strong>en</strong>tion<br />

ou mode d’emploi ? Il manque un<br />

capitaine à bord…<br />

M.G.-G.<br />

BBB, déambulation métropolitaine<br />

s’est joué le 2 décembre au Revest,<br />

le 10 à La Valette-du-Var,<br />

le 11 à Six-Fours et le 18 au Pradet.<br />

Il sera repris à Vill<strong>en</strong>euve-les-Avignon<br />

lors des Hivernales<br />

Mythique ballet du répertoire, Le Lac des cygnes !<br />

Avec ses interprétations multiples, romantique,<br />

psychanalytique, ce conte suranné est dev<strong>en</strong>u une<br />

incontournable lég<strong>en</strong>de où la vie et la mort, l’ombre<br />

et la lumière s’affront<strong>en</strong>t. Ecourté <strong>en</strong> trois actes au<br />

titre épuré, élagué des parties qui ne contribu<strong>en</strong>t pas<br />

directem<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s, Lac acquiert une nouvelle<br />

puissance sous la plume (sic) de Jean Rouaud.<br />

Prince, cygne blanc, cygne noir sont des <strong>en</strong>fants<br />

sacrifiés à l’égoïsme de par<strong>en</strong>ts terribles. La g<strong>en</strong>èse<br />

de l’histoire filmée <strong>en</strong> noir et blanc (subtile musique<br />

de Bertrand Maillot), prélude aux mouvem<strong>en</strong>ts de<br />

l’œuvre, suggère des images fortes qui revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

hanter la chorégraphie : ainsi, une petite fille <strong>en</strong>levée<br />

qui s’accroche aux rochers préfigure le personnage<br />

du cygne blanc arraché au Prince. Les décors<br />

d’Ernest Pignon-Ernest, d’une sobre et sublime<br />

élégance, jou<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre d’amples pans de toile sombre<br />

ou claire pour les scènes du palais et leur version<br />

verticale de rochers bruts pour le lac. L’opposition<br />

des univers se retrouve dans les costumes de<br />

Philippe Guillotel, or pour la robe de la reine, noir et<br />

androgyne pour la reine de la nuit (substituée ici,<br />

intrigue oblige, au sorcier Rothbart du conte),<br />

couleurs vives des jeunes g<strong>en</strong>s, blancheur des<br />

cygnes avec leurs mains emplumées…<br />

La chorégraphie de Jean-Christophe Maillot est<br />

littéralem<strong>en</strong>t portée par l’Orchestre de Monte<br />

Carlo. Quels solistes dans la fosse ! Quelle troupe<br />

exceptionnelle sur scène ! Un instrum<strong>en</strong>t de rêve<br />

© Angela Sterling<br />

pour tout chorégraphe ! La perfection plastique des<br />

gestes sert avec finesse le propos : la danse<br />

<strong>en</strong>diablée des jeunes chasseurs, l’exaltation<br />

initiatique des corps, le bruissem<strong>en</strong>t des cygnes, le<br />

théâtre dans le théâtre, tout est à la fois beau, et<br />

signifiant. Ainsi c’est sous les ordres de la reine de la<br />

nuit, qui corrige ses attitudes, que le cygne noir<br />

usurpe la place du cygne blanc. Enfin, superbe<br />

hymne à la main, fragile, t<strong>en</strong>dre, lorsqu’elle se<br />

dépouille des plumes qui la ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t prisonnière, le<br />

dernier tableau est d’une poésie bouleversante dans<br />

son esthétique du «ravissem<strong>en</strong>t».<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Lac a été créé du 27 au 31 déc<br />

au Grimaldi Forum de Monaco


22CABARET/ARTS DE LA RUE ARLES | GYMNASE | MERLAN | SCÈNES ET CINÉS<br />

Noël et cætera<br />

Installation lumineuse interactive Phosph<strong>en</strong>e de la cie Eido a l'Espace Van Gogh © DE.M pour <strong>Zibeline</strong><br />

Il est rare que les spectateurs ai<strong>en</strong>t ainsi l’occasion de<br />

s<strong>en</strong>tir l’humanité de ceux qui sont sur scène. Du<br />

spectacle qu’on leur offre. Dans Gard<strong>en</strong>ia Alain<br />

Platel réussit une fois de plus ce tour de force, <strong>en</strong><br />

touchant à ce naturel désarmant que son œil seul<br />

semble savoir capter et faire reproduire à ceux qu’il<br />

met <strong>en</strong> scène. Vanessa Van Durme, une fois<br />

<strong>en</strong>core, mène le jeu, ayant regroupé autour d’elle<br />

d’anci<strong>en</strong>s compagnons, travestis ou transsexuels,<br />

<strong>en</strong>tre 58 et 69 ans. Ensemble ils s’offr<strong>en</strong>t au regard<br />

sans tapage, les yeux dans les yeux, dans leurs<br />

costumes gris masculins qui ne vont pas à leurs<br />

allures, puis dans des t<strong>en</strong>ues colorées et féminines<br />

qui ne leur vont plus… Que sont-ils, ces anci<strong>en</strong>nes<br />

fleurs sublimes, gardénias d’un jour disparus ? Un<br />

sublime solo sur la chanson d’Aznavour, décalée avec<br />

ses affirmations grossières, mais juste dans sa<br />

© Agnès Mellon<br />

Voir l’humain<br />

Depuis huit ans, à Arles, la période de<br />

Noël est le temps des retrouvailles<br />

familiales autour d’un festival de réjouissances<br />

gratuites digne d’un conte<br />

de fées. Huit jours de déambulations<br />

de rues <strong>en</strong> rues, de spectacles <strong>en</strong> acrobaties,<br />

de musique <strong>en</strong> poésie, avec <strong>en</strong><br />

point d’orgue deux spectacles d’ouverture<br />

et de fermeture <strong>en</strong> plein air : les<br />

Envolées Chromatiques de la cie Aérosculpture<br />

et la Distillerie d’images par<br />

le Kolektif Alambic et le Philharmonique<br />

de la Roquette. Parmi les<br />

nombreux r<strong>en</strong>dez-vous, la compagnie<br />

du Petit Monsieur aura plié de rire<br />

son auditoire avec une démonstration<br />

pas si farfelue de l’art de dompter une<br />

t<strong>en</strong>te injustem<strong>en</strong>t dénommée 2 secondes.<br />

Avant d’aller découvrir à l’Espace<br />

Van Gogh l’univers lumineux de Phosphène,<br />

où la matière lumière était <strong>en</strong><br />

libre service grâce à une installation<br />

interactive, ou de s’essayer aux jeux <strong>en</strong><br />

bois géants proposés par la Martingale<br />

à la Chapelle Sainte-Anne, petits<br />

et grands auront appris la fabrication<br />

d’un Chapeau Magique avec des ateliers<br />

spectaculaires de pliage, à même<br />

le sol. À la fin de la journée, chacun<br />

finissait de déambuler dans la ville, des<br />

marrons chauds plein les mains et son<br />

drôle de bonnet géant sur la tête. Un<br />

signe de ralliem<strong>en</strong>t à chaque coin de<br />

rue autour de ces Drôles de Noëls qui<br />

réchauff<strong>en</strong>t les petites mains et<br />

rassembl<strong>en</strong>t à leurs côtés les plus<br />

grands.<br />

DE.M.<br />

Les Drôles de Noëls se sont déroulés<br />

à Arles du 17 au 24 décembre<br />

Vive le cul (et les seins)<br />

Après le succès et le Prix (mise <strong>en</strong> scène, Cannes) du film<br />

joyeux de Mathieu Amalric qui les a fait découvrir <strong>en</strong><br />

Europe, les actrices et l’acteur de Tournée ne pouvai<strong>en</strong>t se<br />

résoudre à retrouver leurs cabarets américains et sont v<strong>en</strong>us<br />

faire leur show dans nos théâtres ! Forcém<strong>en</strong>t décalés dans<br />

les dorures sublimes du Gymnase, leur show tapageur, s’il<br />

n’est pas novateur dans son alternance de numéros de<br />

striptease individuels, fait découvrir des individualités<br />

fascinantes, et surtout un esprit caustique qu’on n’att<strong>en</strong>drait<br />

pas là : lorsque Dirty Martini, sublime obèse blonde, se<br />

débarrasse de ses vêtem<strong>en</strong>ts, sous-vêtem<strong>en</strong>ts et<br />

accessoires tous aux couleurs du drapeau américain, et<br />

laisse éclater sa chair blanche sur Proud to be an american,<br />

ou lorsque la m<strong>en</strong>euse de revue <strong>en</strong>tonne, une ceinture de<br />

douleur, vi<strong>en</strong>t compléter des embryons de numéros<br />

et des changem<strong>en</strong>ts constants d’habits, des regards<br />

échangés. La forme de Gardénia reste un peu molle,<br />

on se demande pourquoi une femme est là. Mais peu<br />

importe. On y a vu, au détour, un geste de séduction<br />

qui survit, un sourire nostalgique, une démarche qui<br />

fut sublime, et des regards complices échangés <strong>en</strong>tre<br />

ceux qui ont toujours vécus à côté. De leur corps,<br />

des att<strong>en</strong>tes, de la société, des vêtem<strong>en</strong>ts, des<br />

musiques qui ne peuv<strong>en</strong>t pas les faire simplem<strong>en</strong>t<br />

pleurer. Car ces vieux Gardénias gard<strong>en</strong>t une odeur<br />

sublime, et le commun n’est pas pour eux.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Gardénia a été joué au Merlan<br />

du 13 au 17 janvier<br />

Soviet !<br />

Au détour de Drôles de Noëls mais aussi<br />

à Marseille, Martigues, Nice et Brignoles<br />

on a croisé deux fous échappés<br />

d’une singulière machine à remonter le<br />

temps… soviétique ! Le duo PasVuPas-<br />

Pris a eu la très très bonne idée de<br />

repr<strong>en</strong>dre Les Moldaves, créés <strong>en</strong> 2007.<br />

Spoutnik, Vodka, armée russe et hymne<br />

soviétique r<strong>en</strong>aiss<strong>en</strong>t avec une ironie<br />

mordante, évoqués par ces deux<br />

acrobates de haut vol qui, mine de ri<strong>en</strong>,<br />

de main à main et <strong>en</strong>tre deux caricatures<br />

d’acc<strong>en</strong>t de l’Est, exécut<strong>en</strong>t<br />

quelques figures virtuoses. À l’aide de<br />

jeunes femmes du public qui doiv<strong>en</strong>t<br />

avoir le cœur bi<strong>en</strong> accroché ! Vraim<strong>en</strong>t<br />

hilarant…<br />

A.F.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Les Moldaves se produiront<br />

le 19 février à Istres et Grans<br />

dans le cadre des Elancées<br />

bananes à la taille «j’ai deux amours, ma main droite et mon<br />

godemichet», on est évidemm<strong>en</strong>t pas dans les att<strong>en</strong>dus du<br />

striptease. Personne n’est là pour se rincer l’œil triste, mais<br />

pour tapager, <strong>en</strong>semble. Salace, mais sympa !<br />

A.F.<br />

À noter<br />

Cabaret new burlesque se joue jusqu’au 21 jan<br />

Théâtre du Gymnase, Marseille<br />

0820 000 422<br />

www.lestheatres.net<br />

© Luk Monsaert


CITÉ DES ARTS DE LA RUE | SIRÈNE<br />

CABARET/ARTS DE LA RUE 23<br />

Voisins et complices<br />

La nuit la plus longue de l’année, le 21 décembre, a<br />

été célébrée dans l’<strong>en</strong>thousiasme à la toute nouvelle<br />

Cité des Arts de la rue. Une partie de ses<br />

habitants -c’est ainsi que se nomm<strong>en</strong>t les structures<br />

qui l’occup<strong>en</strong>t- ont invité leurs amis, voisins et<br />

complices. Inauguration de l’installation de Karwan,<br />

pôle de développem<strong>en</strong>t des arts de la rue, dans ses<br />

nouveaux locaux avec une exposition de photos qui<br />

retraçai<strong>en</strong>t le parcours de la structure durant 10 ans;<br />

fête pour le retour de Salé (Maroc) de la 4 e promotion<br />

des Appr<strong>en</strong>tis de la FAI AR, qui auparavant avai<strong>en</strong>t<br />

suivi un travail sur les écritures du réel et le goût des<br />

autres à La Cité - Maison de Théâtre (voir p 4);<br />

occasion d’accrocher une toile que l’artiste Antoine<br />

de Bary offre à la Cité, r<strong>en</strong>dant hommage à un<br />

célèbre funambule, Michel Brachet, surnommé «Le<br />

Diable blanc» ; prés<strong>en</strong>tation d’un travail <strong>en</strong> cours de<br />

Bernard Llopis à la verve toujours convaincante... et<br />

d’autres mini-événem<strong>en</strong>ts qu’on ne peut tous citer !<br />

Entre un verre et un bol de soupe, on découvrait un<br />

imm<strong>en</strong>se bonhomme construit avec des containeurs<br />

par l’Atelier Sud Side pour la prochaine création de<br />

Générick Vapeur, Waterlitz.<br />

La soirée a été aussi l’occasion de signer une<br />

conv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong>tre la Cité et les <strong>en</strong>treprises du secteur<br />

<strong>en</strong> zone franche (EZF) regroupées sous la bannière<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Dans le cadre de l’Art est public, et pour faire suite<br />

à cette manifestation issue d’un appel lancé par la<br />

fédération nationale des arts de la rue aux artistes,<br />

sympathisants, plastici<strong>en</strong>s, technici<strong>en</strong>s, élus et<br />

citoy<strong>en</strong>s curieux, l’Université buissonnière<br />

s’annonce les 9 et 10 février à la Cité des Arts de<br />

la Rue de Marseille. Étape d’échange et de réflexion<br />

autour de L’Art est public, elle permettra<br />

Inauguration Karwan Cite des arts de la rue - algo © 2011- Karwan<br />

de Cap Au Nord Entrepr<strong>en</strong>dre. Il s’agit d’un<br />

part<strong>en</strong>ariat qui permet la valorisation du site, la<br />

participation des publics du secteur. En signe de<br />

dérision cet accord, surnommé G 21, a été signé sur<br />

une table conçue par Sud Side. Tout cela souligne le<br />

nouveau dynamisme de ces quartiers, présageant<br />

des actions multiples, des part<strong>en</strong>ariats prometteurs<br />

avec les artistes. Signalons aussi les ballades<br />

notamm<strong>en</strong>t d’interroger les conditions d’une<br />

véritable reconnaissance de l’importance de l’art<br />

vivant dans la culture et de la culture comme<br />

ferm<strong>en</strong>t de démocratie, et d’interpeller les<br />

politiques autour de ces problématiques.<br />

01 42 03 91 12<br />

www.federationartsdelarue.org<br />

urbaines organisées par la coopérative Hôtel du<br />

Nord qui oeuvre pour valoriser le patrimoine local et<br />

méconnu.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

www.lacitedesartsdelarue.net<br />

www.hoteldunord.coop<br />

Sous le signe des César...<br />

L’ANPU (Ag<strong>en</strong>ce Nationale de Psychanalyse Urbaine)<br />

a voulu souhaiter ses bons voeux de rétablissem<strong>en</strong>t<br />

à Marseille <strong>en</strong> ce début d’année 2012. Tout y était :<br />

sapins couverts de faux givre et guirlandes, apéritif<br />

offert aux spectateurs… Notez que l’apéro servait à<br />

faire passer la petite pillule blanche offerte <strong>en</strong><br />

traîtem<strong>en</strong>t de la névrose marseillaise ! Sur fond<br />

musical d’un Petit papa Noël à la sauce ori<strong>en</strong>tale,<br />

deux hommes, un marseillais et un algérois,<br />

s’adress<strong>en</strong>t à la foule dans les deux langues, appelant<br />

à la reconstruction d’un av<strong>en</strong>ir commun et à la<br />

guérison. R<strong>en</strong>dez-vous est pris pour le 4 janvier 2062,<br />

car il faudra bi<strong>en</strong> 50 ans pour atteindre ce but ! Au sol<br />

sont découverts des messages retraçant l’histoire de<br />

Marseille depuis Phocée,<br />

puis l’empereur César<br />

pour arriver au règne des<br />

automobiles et de cet<br />

autre César qui les a<br />

compressées... Une<br />

manière sarcastique de<br />

réfléchir à la place de<br />

l’automobile dans cette<br />

ville !<br />

CHRIS BOURGUE<br />

© Vinc<strong>en</strong>t Lucas<br />

La sirène de l’ANPU<br />

a eu lieu le 3 janvier<br />

sur le parvis de l’Opéra


24 JEUNE PUBLIC TOULON | CAVAILLON | VELAUX | MASSALIA<br />

Encore un Tour !<br />

Vous avez déjà passé près de quatre heures mal assis<br />

sur le banc de bois d’un chapiteau trop plein face à<br />

un seul acteur, à <strong>en</strong> redemander <strong>en</strong>core, et à<br />

regretter que ça s’arrête ? Gilles Cailleau fait Le Tour<br />

complet du cœur de Shakespeare, de son<br />

Shakespeare, <strong>en</strong> magnifiant le théâtre forain, les<br />

tréteaux, <strong>en</strong> vous embarquant dans un résumé, des<br />

extraits, des comm<strong>en</strong>taires des 37 pièces de<br />

Shakespeare -toutes sont évoquées ou jouées-, <strong>en</strong><br />

retrouvant, (ou <strong>en</strong> inv<strong>en</strong>tant ?) un art de la<br />

© Jean-Francois Gaultier<br />

représ<strong>en</strong>tation qui se joue des abimes, du théâtre<br />

dans le théâtre, des règles du jeu. Car il est lui-même,<br />

Gilles Cailleau qui vous accueille, puis ce comédi<strong>en</strong><br />

Antoine Garamond qui a joué tout Shakespeare, puis<br />

sa famille qui l’a accompagné, puis les personnages<br />

qu’ils ont joués. Il passe d’un niveau à l’autre sans plus<br />

d’effort qu’il ne balaye tous les registres du jeu forain,<br />

acrobate, musici<strong>en</strong>, poétique, bateleur, tout cela sans<br />

caricature, pim<strong>en</strong>tant chacun de ces registres d’un art<br />

subtil de comédi<strong>en</strong>, et d’une complicité chaleureuse<br />

avec ses spectateurs. Shakespeare y retrouve la force<br />

des rêves, la fureur des combats, la viol<strong>en</strong>ce éperdue<br />

de l’amour, le goût infini des voyages, du fantastique<br />

et des tempêtes. Un Tour de force, que Gilles Cailleau<br />

accomplit depuis plus de 10 ans, et qui tournera<br />

<strong>en</strong>core…<br />

A.F.<br />

Le Tour complet du cœur a été joué à la Friche<br />

(programmation Massalia) du 17 au 23 décembre<br />

Presque parfait !<br />

Masques et ronds de jambe, coups de baguette,<br />

boule de cristal, talismans et formules magiques,<br />

travestissem<strong>en</strong>t, valet espiègle, chaste baiser, souverains<br />

féroces, apartés comiques et grimaces, intrigue<br />

amoureuse : traitée sur le mode d’une farce classique,<br />

L’Imparfait d’Edwige Cabélo est un opéra sur la différ<strong>en</strong>ce<br />

et la tolérance auquel Philippe Ricard donne<br />

une dim<strong>en</strong>sion théâtrale. L’adaptation du conte de<br />

Charles Perrault est servie magistralem<strong>en</strong>t par la<br />

Compagnie Septembre et le chœur d’<strong>en</strong>fants du<br />

CNR de Toulon Prov<strong>en</strong>ce Méditerranée embarqué<br />

dans l’av<strong>en</strong>ture, et <strong>en</strong>traperçu dans l’<strong>en</strong>cablure du<br />

© X-D.R.<br />

rideau du castelet. Les voici contant l’histoire de<br />

Riquet à la Houppe au cœur aussi gros et moelleux<br />

que son faciès est hideux… un comble au pays où la<br />

beauté est érigée <strong>en</strong> dogme d’État ! Heureusem<strong>en</strong>t<br />

la Fée -à ses heures marieuse- veut libérer les laids du<br />

joug du couple royal et forcer le destin du jeune<br />

Riquet. Vaste programme que la troupe se fait fort<br />

de distiller aux oreilles des jeunes spectateurs par le<br />

truchem<strong>en</strong>t d’un spectacle alerte, vivifiant, aux s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces<br />

bi<strong>en</strong> s<strong>en</strong>ties et aux images percutantes. Ouf, le<br />

drame est vite oublié et le dénouem<strong>en</strong>t heureux, les<br />

vœux des amoureux sont exaucés et les despotes<br />

fragilisés dans leurs certitudes<br />

! L’Imparfait est une<br />

aubaine pour initier le<br />

jeune public au goût du<br />

théâtre.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

L’Imparfait s’est joué<br />

le 10 janvier<br />

au Théâtre Liberté à Toulon<br />

© Juli<strong>en</strong> Piffaut<br />

Funambules<br />

de la vie<br />

Un vieux cirque sans animaux part à la conquête du<br />

public dans la vaste et étrangère Pampa. À son bord,<br />

les facétieux Pink et Punk, abandonnés par leur Reine<br />

mère et rejoints par deux loustics pour continuer à<br />

faire leur cirque. Il y a Manouche reine de la séguedille<br />

<strong>en</strong> 3D, Ficelle un va-nu-pieds né d’hier et blues<br />

man sur les bords. Il y a des <strong>en</strong>vies de voyage et le<br />

désir d’être aimé. Des cabrioles avec les épithètes et<br />

des flip-flap arrières avec la grammaire ; des fins de<br />

phrases à 1000 pattes et des charivaris d’adverbes<br />

approximatifs. Et il y a aussi Ornicar, la grosse voix à<br />

képi qui remettra de l’ordre dans la joyeuse troupe<br />

après vérification d’id<strong>en</strong>tité. «Au bout du bout de la fin<br />

du chemin» de ce chapiteau nomade, il y a un<br />

formidable et poétique bric-à-brac imaginaire du<br />

dramaturge-metteur <strong>en</strong> scène Joël Jouanneau, qui<br />

réunit ces Zappachéos d’infortune pour jongler avec<br />

les mots et réinv<strong>en</strong>ter les Demoiselles de Rochefort.<br />

Sous ses loupiottes colorées et sa joie de vivre<br />

contagieuse, cette pièce pour les <strong>en</strong>fants de 7 à 107<br />

ans est un bel hommage au cirque et aux g<strong>en</strong>s du<br />

voyage, à l’<strong>en</strong>fance, aux funambules de la vie. Et à la<br />

grammaire !<br />

DE.M.<br />

PinKpunK CirKus s’est joué le 11 janvier<br />

au théâtre de Cavaillon


Brocante lumineuse<br />

© Jef Rabillon<br />

Philippe Lefebvre est un artisan, au<br />

s<strong>en</strong>s noble du terme. Ses bricolages<br />

millimétrés, désuets, évoqu<strong>en</strong>t ceux<br />

d’autres chercheurs <strong>en</strong> roue libre -de<br />

Léonard de Vinci à Wallace et Gromitmais<br />

focalisés sur l’optique. Son installation<br />

se visite au rythme des points<br />

d’éclairage successifs : un robinet qui<br />

coule à l’infini, une petite fille sur sa<br />

balançoire, l’ombre d’une fourchette<br />

qui s’allonge démesurém<strong>en</strong>t, des mécanismes<br />

cliquetant, petits miroirs, fils de<br />

métal tordus, bassines remplies d’eau<br />

réfractant la lumière... Le public se laisse<br />

pr<strong>en</strong>dre, et il <strong>en</strong> va de son œuvre<br />

comme des tours de magie : il y a ceux<br />

qui veul<strong>en</strong>t absolum<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre<br />

comm<strong>en</strong>t ça marche, «trouver le truc»,<br />

et ceux qui n’appréci<strong>en</strong>t que le mystère.<br />

Les bébés observ<strong>en</strong>t fascinés les<br />

jeux d’ombres chinoises, les plus grands<br />

Inépuisable malade<br />

ponctu<strong>en</strong>t de comm<strong>en</strong>taires qui particip<strong>en</strong>t<br />

à l’amusem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>dri des<br />

adultes, certains résist<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t à<br />

l’<strong>en</strong>vie de toucher. A l’issue du parcours<br />

qui dure une demi-heure, un jeune<br />

garçon s’exclame : «Non, c‘est pas déjà<br />

fini quand même !»<br />

En voilà un qui est mûr pour les ateliers<br />

proposés par l’artiste <strong>en</strong> parallèle à<br />

l’exposition.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

À noter<br />

Heureuses Lueurs, Allusions d’optique se<br />

visite et s’expérim<strong>en</strong>te jusqu’au 28 janv<br />

au Studio de la Friche dans le cadre<br />

de Laterna Magica<br />

Théâtre Massalia<br />

04 95 04 95 70<br />

www.theatremassalia.com<br />

Le théâtre Kronope joue la comédie ballet du Malade imaginaire avec un bel<br />

allant. Certains passages sont transposés, ainsi la tirade de la première scène dans<br />

laquelle Argan énumère les diverses potions dont les médecins et apothicaires le<br />

nourriss<strong>en</strong>t et les sommes pharamineuses réclamées, est prise <strong>en</strong> charge par le<br />

trio de la mort et des lutins… Optique de carnaval, pied de nez à la mort ? La<br />

scénographie de Guy Simon jongle sur les hauteurs, <strong>en</strong>tre échasses et différ<strong>en</strong>ts<br />

niveaux de scène ; les masques sont inv<strong>en</strong>tifs, même si celui du fils Diafoirus t<strong>en</strong>d<br />

à surjouer le ridicule du personnage<br />

© Théâtre du Kronope<br />

que l’acteur r<strong>en</strong>d déjà. En revanche,<br />

superbe performance de Louison dans<br />

la petite scène avec son père, Argan ; le<br />

masque de la petite fille souligne avec<br />

un humour désopilant sa fausse naïveté.<br />

Performance d’acteurs aussi, les 13<br />

personnages de la pièce sont portés<br />

par les 5 membres de la troupe. Le<br />

public jeune rit beaucoup visiblem<strong>en</strong>t<br />

bi<strong>en</strong> préparé lors des interv<strong>en</strong>tions<br />

dans les écoles et collèges. Le jeu des<br />

acteurs fait le reste… la langue de<br />

Molière aussi !<br />

M.C.<br />

Le malade imaginaire<br />

a été joué à l’Espace Nova, Velaux,<br />

le 7 janvier


Invasion<br />

Comédie joyeuse de Jonas Hassem Khemeri, mise<br />

<strong>en</strong> scène par Michel Didym, Invasion soulève le<br />

problème de l’étranger, de l’autre, du racisme, de la<br />

bêtise. Un mot, simple farce au départ, «Abulkasem»,<br />

devi<strong>en</strong>t polysémique, recouvre toutes les angoisses<br />

d’un monde occid<strong>en</strong>tal sur le repli. Une pièce à la fois<br />

ludique et courageuse.<br />

Du 8 au 11 fév<br />

La Criée, Marseille<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

Le crépuscule<br />

du Che<br />

Dans la lignée du Dernier jour d’un condamné à mort,<br />

la pièce de José Pablo Feinmann (adaptée par Marion<br />

Loran) s’attache à imaginer la dernière nuit du Che,<br />

interrogé par un journaliste. En sort un portrait<br />

troublant éloigné des poncifs. Pas de jugem<strong>en</strong>t mais<br />

un questionnem<strong>en</strong>t sur la viol<strong>en</strong>ce du point de vue<br />

politique et idéologique. Une mise <strong>en</strong> scène de<br />

Gérard Gélas, superbem<strong>en</strong>t interprétée par Olivier<br />

Sitruk.<br />

Le 24 jan<br />

Théâtre Toursky, Marseille<br />

0 820 300 033<br />

www.toursky.org<br />

© Eric Didym<br />

© Manuel Pascual<br />

Hamlet<br />

Depuis déjà deux ans, la mise <strong>en</strong> scène de Jean-Luc<br />

Revol conquiert les spectateurs avec sa distribution<br />

éblouissante (voir p16)… Cette histoire de v<strong>en</strong>geance<br />

où la réalité se mêle au fantastique, où le calcul<br />

épouse la folie, où chaque personnage joue <strong>en</strong>tre<br />

vérité et appar<strong>en</strong>ces se déroule dans le glacial<br />

château d’Els<strong>en</strong>eur. La peur règne, instrum<strong>en</strong>t<br />

politique, moteur d’une intrigue tortueuse comme le<br />

cœur torturé des protagonistes…<br />

Les 10 et 11 fév<br />

Théâtre Toursky, Marseille<br />

0 820 300 033<br />

www.toursky.org<br />

Woyzeck<br />

Après un très beau travail autour de L’échange de<br />

Claudel avec des comédi<strong>en</strong>s japonais, Franck<br />

Dimech dirige des comédi<strong>en</strong>s taïwanais et chinois<br />

dans Woyzeck de Büchner. Ne parlant pas le chinois<br />

Franck Dimech travaille au plus près des corps et des<br />

voix des acteurs, qui eux-mêmes sont étrangers au<br />

monde déchiré de Büchner. Des surtitrages<br />

permettront de suivre l’action. Une histoire de<br />

passion et de mort au plus près de la vie de la chair.<br />

Du 24 au 28 jan<br />

La Minoterie, Marseille<br />

04 91 90 07 94<br />

www.minoterie.org<br />

Le 1 er fév<br />

Théâtre Vitez, Aix<br />

04 42 59 94 37<br />

http://theatre-vitez.com<br />

© Andy Parant © Hsu Ping & Yaw<strong>en</strong><br />

Je p<strong>en</strong>se donc je suis © X-D.R.<br />

Manifeste ri<strong>en</strong><br />

Jérémy Beschon poursuit au L<strong>en</strong>che son <strong>en</strong>treprise<br />

singulière et militante (voir p77), <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> scène<br />

le texte d’Howard Zinn sur l’autre histoire des États-<br />

Unis. Celle du peuple, et de la gauche, étonnamm<strong>en</strong>t<br />

abs<strong>en</strong>t de nos représ<strong>en</strong>tations.<br />

Une histoire populaire des États-Unis<br />

Le 2 fév<br />

Théâtre de L<strong>en</strong>che, Marseille<br />

04 91 91 52 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info<br />

Bang Bang<br />

Un spectacle écrit, mis <strong>en</strong> scène interprété par les<br />

deux complices Magali Contreras et Carole<br />

Errante. Le sujet, le corps féminin, le désir, l’amour<br />

dans ses passes et impasses. Un théâtre qui aime à<br />

se jouer des codes, par deux comédi<strong>en</strong>nes à la belle<br />

fougue, accueillies <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce au L<strong>en</strong>che.<br />

Du 15 au 18 fév<br />

Théâtre de L<strong>en</strong>che, Marseille<br />

04 91 91 52 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info<br />

THÉÂTRE 27<br />

© X-D.R.<br />

Alain Simon<br />

Le directeur du Théâtre des Ateliers (Aix) vi<strong>en</strong>t<br />

prés<strong>en</strong>ter à Marseille un intéressant diptyque.<br />

Descartes <strong>en</strong> slam, parce que dit-il la langue s’y prête<br />

dans son dynamisme, nouvelle <strong>en</strong> son temps,<br />

philosophique mais populaire, comme cet art<br />

nouveau de dire <strong>en</strong> rythme. Et puis un spectacle écrit<br />

avec Alain Reynaud (Les nouveaux nez), très beau<br />

voyage dans les rêves et les souv<strong>en</strong>irs d’<strong>en</strong>fant de ce<br />

clown t<strong>en</strong>dre… et si drôle !<br />

Le discours de la Méthode <strong>en</strong> slam<br />

Du 31 jan au 4 fév<br />

Voyage sur place<br />

Du 8 au 12 fév<br />

Théâtre de L<strong>en</strong>che, Marseille<br />

04 91 91 52 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

28<br />

THÉÂTRE<br />

Até<br />

Les Bernardines accueill<strong>en</strong>t la nouvelle création<br />

d’Alain Béhar. L’auteur metteur <strong>en</strong> scène poursuit<br />

sa recherche d’écritures nouvelles, mêlant et superposant<br />

sans les décrypter langages intérieurs, objectifs,<br />

fictions et adresses, son et image, artisanat et technologie.<br />

Une pièce autour de la déesse de<br />

l’égarem<strong>en</strong>t, Até, jouée par 5 acteurs complices.<br />

Du 26 au 31 jan<br />

Les Bernardines, Marseille<br />

04 91 24 30 40<br />

www.theatre-bernardines.org<br />

Ivanov<br />

Le spectacle orchestré à partir de la pièce de<br />

Tchekhov est mis <strong>en</strong> scène par Jean-Pierre Baro qui<br />

souligne qu’Ivanov est «un être sans but et être sans<br />

but ouvre beaucoup de possibilités». C’est à cette<br />

exploration des possibles que le spectateur est<br />

convié dans une vision subjective et s<strong>en</strong>sible du<br />

monde.<br />

Du 31 jan au 4 fév<br />

Théâtre Gyptis, Marseille<br />

04 91 11 00 91<br />

www.theatregyptis.com<br />

Stop<br />

Une nouvelle création d’Hubert Colas ? Cela mérite<br />

effectivem<strong>en</strong>t qu’on s’y arrête. Repr<strong>en</strong>ant la phrase<br />

de Sophocle, l’auteur-metteur <strong>en</strong> scène travaille sur<br />

notre peur de l’av<strong>en</strong>ir, ou de son abs<strong>en</strong>ce, crainte du<br />

réel par laquelle on nous manipule pour nous<br />

maint<strong>en</strong>ir les mains sur les yeux, terrorisés et inactifs.<br />

Mais complices aussi, parce que l’état de peur est<br />

aussi un plaisir.<br />

Stop. Tout est bruit pour qui a peur<br />

Le 3 fév<br />

Théâtre d’Arles<br />

04 90 52 51 51<br />

www.theatre-arles.com<br />

Du 10 au 16 fév<br />

Le Merlan, Marseille<br />

04 91 11 19 20<br />

www.merlan.org<br />

© Jean-Baptiste Pasquier et Marina Damestoy © Lisa Wiltse<br />

© Pascal Victor<br />

Désolé pour<br />

la moquette<br />

La pièce est écrite et mise <strong>en</strong> scène par Bertrand<br />

Blier. Par un concours de circonstances, deux mondes<br />

se mêl<strong>en</strong>t curieusem<strong>en</strong>t, celui de la bourgeoisie et<br />

celui des clochards. Cocasserie et cruauté dans un<br />

théâtre où la dénonciation parfois se teinte de t<strong>en</strong>dresse…<br />

décalée !<br />

Du 31 jan au 4 fév<br />

Le Gymnase, Marseille<br />

08 20 00 04 22<br />

www.lestheatres.net<br />

Une maison<br />

de poupée<br />

Sulfureuse au XIX e , la pièce d’Ibs<strong>en</strong> n’a ri<strong>en</strong> perdu de<br />

la profondeur et de l’originalité de ses questionnem<strong>en</strong>ts.<br />

La demande de l’héroïne Nora, que la vie<br />

commune avec son époux se «transforme <strong>en</strong><br />

mariage», pose toujours le problème des relations du<br />

couple, de la place accordée aux uns et aux autres,<br />

de la possibilité pour chacun de se réaliser… Une<br />

œuvre à voir et revoir et méditer…<br />

Du 15 au 18 fév<br />

Le Gymnase, Marseille<br />

08 20 00 04 22<br />

www.lestheatres.net<br />

© Pascal Gely CDDS Enguerand<br />

© Xavier Torrès<br />

© Jean-Marie Legros<br />

La vie de Galilée<br />

À tous ceux qui n’aurai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core eu l’occasion<br />

d’aller applaudir la Compagnie du Grand Soir dans<br />

son interprétation de la pièce de Brecht (avec Régis<br />

Vlachos, notre collaborateur, dans le rôle de Galilée),<br />

une belle occasion est donnée de pr<strong>en</strong>dre un bain<br />

de «poélitique» dynamique et profonde à la fois. Une<br />

version ramassée et vivifiante. En petite préparation,<br />

possibilité d’assister aux jeux dits d’auteur autour de<br />

la vie et de l’œuvre de Bertold Brecht le jeudi 2 février<br />

au foyer du théâtre.<br />

Le 3 fév<br />

Le Comoedia, Aubagne<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.fr<br />

Motobécane<br />

Le roman de Pascal Savatier, Le ravisseur, a été<br />

réécrit et adapté au théâtre par Bernard Combrey<br />

qui <strong>en</strong> est aussi l’interprète. Le sujet, un homme est<br />

jeté <strong>en</strong> prison pour un <strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t qu’il n’a peut-être<br />

pas commis. De sa cellule il clame sa vérité. Que<br />

s’est-il passé ? Au jeu des points de vue et des vérités<br />

particulières s’aiguise un spectacle bouleversant.<br />

Le 19 jan<br />

Théâtre du Golfe, La Ciotat<br />

04 42 08 92 87<br />

www.laciotat.com


… haine ordinaire<br />

«Étonnant, non ?» Tous ceux qui ont connu la Minute<br />

nécessaire de monsieur Cyclopède se souvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

avec un sourire complice des sketches de Pierre<br />

Desproges, sa chasse aux cons, compagnie<br />

nombreuse s’il <strong>en</strong> fut, ses pieds de nez à la mort, son<br />

humour dévastateur et sa t<strong>en</strong>dresse. Christine<br />

Murillo et Dominique Valadié, sur une adaptation<br />

d’Hélène Desproges et la mise <strong>en</strong> scène de Michel<br />

Didym, produis<strong>en</strong>t un spectacle qui r<strong>en</strong>d justice à<br />

son tal<strong>en</strong>t d’auteur.<br />

Chroniques d’une haine ordinaire<br />

Du 24 au 28 jan<br />

Jeu de Paume, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

0 820 000 422<br />

www.lestheatres.net<br />

©Éric Didym<br />

Exposition<br />

de masques<br />

Exceptionnelle exposition de masques de théâtre au<br />

Bois de l’Aune : Erhard Stiefel, créateur de masques<br />

pour le théâtre et le cinéma (Bejart, Vitez, Kokkos….)<br />

offre au public (l’<strong>en</strong>trée est libre) la possibilité de voir<br />

plus de 80 pièces issues de traditions différ<strong>en</strong>tes,<br />

commedia dell’arte, théâtre ori<strong>en</strong>tal (Chine,<br />

Indonésie, Japon…). Un art subtil et passionnant.<br />

Du 28 jan au 23 fév<br />

Bois de l’Aune Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 93 85 47<br />

www.agglo-paysdaix.fr<br />

Masque de Bali Top<strong>en</strong>g © X-D.R.<br />

Jours souterrains<br />

Jacques Vincey met <strong>en</strong> scène une pièce de l’écrivain<br />

norvégi<strong>en</strong> Arne Lygre. Il s’agit d’un homme qui<br />

<strong>en</strong>lève dans sa maison des personnes pour les<br />

«sauver», les dépouiller de leur id<strong>en</strong>tité pour leur <strong>en</strong><br />

donner une nouvelle. Questionnem<strong>en</strong>t sur notre<br />

société, sur le moi, l’individu, ce qui le façonne. Une<br />

pièce qui se joue des codes avec un propos passionnant.<br />

La représ<strong>en</strong>tation est précédée à 18h30 par une<br />

r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre Jacques Vincey et Michel Terestch<strong>en</strong>ko,<br />

maître de confér<strong>en</strong>ces de philosophie à<br />

l’université de Reims et à l’IEP d’Aix et auteur de<br />

plusieurs ouvrages de philosophie politique.<br />

Le 30 jan<br />

ATP, Aix<br />

Pavillon Noir, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 26 83 98<br />

www.atpaix.com<br />

Drames<br />

de Princesses<br />

La Cie aixoise Variant s’attache à trois variations<br />

dramatiques d’Elfriede Jelinek (prix Nobel de<br />

littérature 2004). Mise <strong>en</strong> scène de la féminité réifiée<br />

jusque dans les contes, Blanche Neige ou la Belle au<br />

Bois Dormant, éternelles mineures… et ses symboles<br />

contemporains, Marylin Monroe ou Jackie K<strong>en</strong>nedy,<br />

tout aussi prisonnières de leur image. Trois textes<br />

féministes, de l’humour, de la causticité, de la poésie<br />

<strong>en</strong> plus.<br />

Les 14 et 15 fév<br />

Théâtre Vitez, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 59 94 37<br />

http://theatre-vitez.com<br />

© Danica Bijeljac<br />

Photo de répétition © X-D.R<br />

© BM Palazon<br />

THÉÂTRE 29<br />

Les oiseaux…<br />

Résultat d’un atelier de création de l’université de<br />

Prov<strong>en</strong>ce sous la houlette d’Agnès Regolo, un petit<br />

cabaret bercé <strong>en</strong>tre les textes de Levin, Chaval,<br />

Bierce, Michaux, Cami, Val<strong>en</strong>tin, Lewis Caroll. Pour<br />

goûter au bonheur des mots et du jeu.<br />

Les oiseaux sont des cons<br />

Du 8 au 10 fév<br />

Théâtre Vitez, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 59 94 37<br />

http://theatre-vitez.com<br />

…ouverte ou fermée<br />

Précédée par un délicieux lever de rideau de et par<br />

Isabelle Andréani, La clef du gr<strong>en</strong>ier d’Alfred, la<br />

pièce de Musset continue de nous ravir, avec ses jeux<br />

subtils, ses fausses indiffér<strong>en</strong>ces, son écriture fine et<br />

aiguisée. Un régal spirituel et délicat !<br />

Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée<br />

Le 21 janv<br />

Salle culturelle Simiane Collongue<br />

04 42 22 62 34<br />

www.simiane-collongue.fr<br />

Monsieur chasse<br />

La compagnie Les loups masqués repr<strong>en</strong>d cette<br />

pièce de Feydeau qui sous les dehors légers et<br />

conv<strong>en</strong>us de la comédie bourgeoise remet <strong>en</strong> cause<br />

l’institution traditionnelle du mariage. Au vaudeville la<br />

troupe ajoute un caractère burlesque, «vraie-fausse»<br />

comédie musicale où les personnages s’échang<strong>en</strong>t,<br />

où même le décor subit de curieuses transformations…<br />

Le 27 janv<br />

Cinéma 3 Casino, Gardanne<br />

04 42 65 77 00<br />

www.ville-gardanne.fr<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

30<br />

THÉÂTRE<br />

El vi<strong>en</strong>to…<br />

Après avoir décortiqué les av<strong>en</strong>tures des membres<br />

de la famille Coleman, Claudio Tolcachir se p<strong>en</strong>che<br />

à nouveau sur une famille improbable, non<br />

conv<strong>en</strong>tionnelle, une famille que les événem<strong>en</strong>ts vont<br />

se charger de composer. En créant un monde, selon<br />

le metteur <strong>en</strong> scène, «où des êtres viv<strong>en</strong>t chaque<br />

mom<strong>en</strong>t sans préjugé ni ret<strong>en</strong>ue civilisée. La liberté<br />

comme bonheur plein et aussi comme une douleur<br />

incompréh<strong>en</strong>sible.»<br />

El vi<strong>en</strong>to <strong>en</strong> un violin<br />

Le 14 fév<br />

Théâtre d’Arles<br />

04 90 52 51 51<br />

www.theatre-arles.com<br />

Le 10 fév<br />

Châteauvallon, Ollioules<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

Grand écart<br />

Personnage original et fantasque, Tobias est un<br />

retraité forcé de la danse dev<strong>en</strong>u professeur. La<br />

r<strong>en</strong>contre avec un jeune couple v<strong>en</strong>u l’interviewer<br />

dans le cadre d’un mémoire sur la danse classique<br />

aux États-Unis va révéler les m<strong>en</strong>songes, ellipses et<br />

mystère d’une grande carrière… Le texte de Steph<strong>en</strong><br />

Barber est mis <strong>en</strong> scène par B<strong>en</strong>oît Lavigne avec<br />

Thierry Lhermitte dans le rôle-titre.<br />

Le 22 jan<br />

Théâtre des Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

© Magali Hirn © Dunnara MEAS<br />

Je p<strong>en</strong>se à Yu<br />

Carole Fréchette tisse les destins de trois<br />

personnages, Yu, Lin et Jérémie, dont le sort obsède<br />

Madeleine. Au c<strong>en</strong>tre de ses préoccupations, mai<br />

1989 et les événem<strong>en</strong>ts qui se sont déroulés sur la<br />

place Ti<strong>en</strong>anm<strong>en</strong>… Jean-Claude Berutti, artiste<br />

associé de la Scène des Salins, met <strong>en</strong> scène ces<br />

temps mêlés, ces humanités communes.<br />

Les 3 et 4 fév<br />

Théâtre des Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

Une veillée<br />

singulière<br />

Le Théâtre de Cuisine invite à la veillée autour d’une<br />

malle que vont ouvrir Hadi Boudechiche et Claire<br />

Laterjet, deux conteurs qui ne se sont pas revus<br />

depuis 25 ans. Dans la malle, leurs souv<strong>en</strong>irs de<br />

vacances…<br />

Du 19 au 21 jan<br />

Le Sémaphore, Port-de-Bouc<br />

04 42 06 39 09<br />

www.theatre-semaphore-portdebouc.com<br />

Le 8 fév<br />

Espace Gérard Philippe, Port-Saint-Louis<br />

04 42 48 52 31<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

L’Avare<br />

Après un beau succès lors de la création au théâtre<br />

du Gymnase, la Cie Vol Plané promène son Avare<br />

dans la région. Ne manquez pas cette relecture<br />

intellig<strong>en</strong>te et joyeuse, iconoclaste et pertin<strong>en</strong>te,<br />

<strong>en</strong>levée et profonde, qui pim<strong>en</strong>te Molière sans<br />

<strong>en</strong>lever à son génie… comme le faisait le Malade<br />

Imaginaire de la même équipe, revu récemm<strong>en</strong>t au<br />

Gyptis !<br />

Le 19 jan<br />

Théâtre de l’Olivier, Istres<br />

04 42 56 48 48<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Le 7 fév<br />

Théâtre de la Valette<br />

04 94 23 62 06<br />

www.lavalette83.fr<br />

Le 10 fév<br />

Espace des Arts, Le Pradet<br />

PôleJeunePublic, Revest-les-Eaux<br />

04 94 98 12 10<br />

www.polejeunepublic.fr<br />

© Herve Kielwasser<br />

© Paolo Cafiero<br />

… Germaine Tillion<br />

S’appuyant sur trois des écrits de Germaine Tillion –Il<br />

était une fois l’ethnographie, Une opérette à Rav<strong>en</strong>sbrück<br />

et Les <strong>en</strong>nemis complém<strong>en</strong>taires-, Xavier Marchand<br />

a créé un spectacle passionnant qui r<strong>en</strong>d hommage<br />

à l’ethnologue (passionnante !) <strong>en</strong>gagée tout au long<br />

de sa vie, dans les camps de déportés, puis dans les<br />

Aurès et la guerre d’Algérie. Un spectacle qui mêle au<br />

récit des cartes, des photos et des films.<br />

Il était une fois Germaine Tillion<br />

Le 3 fév<br />

Théâtre de l’Olivier, Istres<br />

04 42 56 48 48<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Le 10 fév<br />

Le Sémaphore, Port-de-Bouc<br />

04 42 06 39 09<br />

www.theatre-semaphore-portdebouc.com<br />

Le 17 fév<br />

Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

Le 28 mars<br />

Théâtre Vitez, Aix<br />

04 42 59 94 37<br />

www.theatre-vitez.com<br />

Le 31 mars<br />

Scène nationale de Cavaillon<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

H<strong>en</strong>ri IV<br />

Daniel Colas met <strong>en</strong> scène les dix huit derniers jours<br />

de la vie du monarque, roi très humain, amoureux<br />

comme un adolesc<strong>en</strong>t d’une très jeune femme pour<br />

laquelle il est prêt à sacrifier son royaume. Une<br />

restitution historiquem<strong>en</strong>t exacte et précise, avec<br />

Jean-François Balmer dans le rôle-titre.<br />

H<strong>en</strong>ri IV le bi<strong>en</strong> aimé<br />

Le 28 jan<br />

Théâtre de La Colonne, Miramas<br />

04 90 58 37 86<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

© Bernard Michebe ATA


Le Gorille<br />

Alejandro Jodorowsky adapte et réactualise la<br />

nouvelle de Kafka, Compte r<strong>en</strong>du pour une académie,<br />

une fable philosophique dont il souligne tout le<br />

tragique dans une mise <strong>en</strong> scène c<strong>en</strong>trée sur le<br />

personnage du gorille qui, pour survivre, cons<strong>en</strong>t à<br />

dev<strong>en</strong>ir humain. Entre prises de consci<strong>en</strong>ce et<br />

douloureux appr<strong>en</strong>tissage, la bête devi<strong>en</strong>dra-t-elle<br />

humaine pour autant ?<br />

Le 14 fév<br />

La Colonne, Miramas<br />

04 90 58 37 86<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Pluie d’<strong>en</strong>fer<br />

Deux flics à Chicago -un pourri, un honnête- dans un<br />

face à face viril et passionnel, de la viol<strong>en</strong>ce urbaine,<br />

une difficulté de vivre qui fait pr<strong>en</strong>dre des décisions<br />

douteuses… Pluie d’<strong>en</strong>fer est l’adaptation, par B<strong>en</strong>oît<br />

Lavigne, d’une pièce américaine de Keith Huff, un<br />

classique de l’av<strong>en</strong>ture humaine porté par Bruno<br />

Wolkowitch et Olivier Marchal.<br />

Le 26 jan<br />

Théâtre de Fos<br />

04 42 11 01 99<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

© Adri<strong>en</strong> Lecouturier<br />

© M. Magliocca<br />

Le Chemin solitaire<br />

Le collectif flamand Tg STAN revisite la pièce<br />

d’Arthur Schnitzler <strong>en</strong> privilégiant une approche<br />

moderne du drame que vit Julian, v<strong>en</strong>u révéler à son<br />

<strong>en</strong>fant, après la mort de sa mère, le secret de sa<br />

paternité. Un théâtre «sans fard» qui bouleverse les<br />

codes habituels de la représ<strong>en</strong>tation et questionne<br />

avec humour l’effondrem<strong>en</strong>t des valeurs dans un<br />

monde dés<strong>en</strong>chanté.<br />

Les 24 et 25 jan<br />

Théâtre de Nîmes<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

Les 2 et 3 fév<br />

Le Bois de l’Aune, Aix<br />

04 42 93 85 40<br />

www.agglo-paysdaix.fr<br />

© Tim Wouters<br />

Bullet Park<br />

Écrit par John Cheever <strong>en</strong> 1969, Bullet Park décrit<br />

avec causticité une certaine Amérique bi<strong>en</strong>p<strong>en</strong>sante,<br />

une middle class sans histoire, mais <strong>en</strong><br />

appar<strong>en</strong>ce seulem<strong>en</strong>t. Car sous le vernis les fêlures<br />

se dévoil<strong>en</strong>t… Le collectif Les Possédés s’empare<br />

avec jubilation du rêve américain, sans jamais<br />

s’éloigner de ce qui fait le sel de leurs spectacles,<br />

humour et folie douce.<br />

Les 8 et 9 fév<br />

Théâtre de Nîmes<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

© Pierre Grosbois<br />

La Loi du marcheur<br />

Sous la houlette d’Eric Didry, Nicolas Bouchaud<br />

s’est emparé du docum<strong>en</strong>taire de Régis Debray,<br />

Serge Daney, itinéraire d’un cinéfils, pour un seul-<strong>en</strong>scène<br />

remarquable autour du critique de cinéma.<br />

Une marche <strong>en</strong>richissante <strong>en</strong> forme de leçon de<br />

cinéma et un retour sur le métier de critique tout<br />

autant qu’une réflexion générale sur le rôle et la place<br />

des images dans notre société. Programmé par la<br />

Scène nationale de Cavaillon au théâtre des Halles et<br />

<strong>en</strong> Nomade(s).<br />

Les 3 et 4 fév<br />

Théâtre des Halles, Avignon<br />

04 90 85 52 57<br />

www.theatredeshalles.com<br />

Le 8 fév<br />

Espace culturel Folard, Morières-les-Avignon<br />

Le 9 fév<br />

Salle des fêtes, Le Thor<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

THÉÂTRE 31<br />

© Giovanni Cittadini<br />

Lignes de failles<br />

Peut-être une ultime occasion de voir le spectacle<br />

dans la région… Catherine Marnas met <strong>en</strong> scène le<br />

magnifique roman de Nancy Huston avec un tal<strong>en</strong>t<br />

rare, une équipe de comédi<strong>en</strong>s exceptionnels,<br />

remontant les douleurs du siècle jusqu’à l’origine du<br />

mal, et éclairant l’histoire contemporaine d’un lyrisme<br />

aujourd’hui nécessaire à notre humanité. Allez-y, le<br />

voyage dure plus de quatre heures, mais vaut<br />

vraim<strong>en</strong>t le coup !<br />

Le 10 fév<br />

Scène Nationale de Cavaillon<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

AU PROGRAMME<br />

Les 18 et 19 fév<br />

Le Chêne Noir, Avignon<br />

04 90 86 58 11<br />

www.ch<strong>en</strong><strong>en</strong>oir.fr<br />

© Pierre Grosbois


AU PROGRAMME<br />

32<br />

THÉÂTRE<br />

Bibi…<br />

Le projet initialem<strong>en</strong>t prévu avec Cyril Lecomte, qui<br />

signe l’adaptation, avait été abandonné, mais cette<br />

année Gérard Gelas revi<strong>en</strong>t au texte de l’auteur<br />

marseillais H<strong>en</strong>ri Frédéric Blanc, plus motivé que<br />

jamais. En 2010, année présid<strong>en</strong>tielle, un outsider<br />

pointe le bout de son museau, Bibi ! Les drôles de<br />

mémoires d’un orang-outan capturé sur son île par<br />

des pirates et rev<strong>en</strong>du aux puces de Cauchemarseille<br />

à des sci<strong>en</strong>tifiques «experts de la compr<strong>en</strong>ette», qui<br />

lui donneront la parole (et le regretteront !). Il<br />

découvre Paname City et se retrouve à la Gard<strong>en</strong><br />

party présid<strong>en</strong>tielle de Coryza 1 er , dont il devi<strong>en</strong>dra<br />

vite le singe de confiance… Cet «antitoutiste»<br />

autoproclamé, interprété par le comédi<strong>en</strong> fétiche de<br />

Gélas, Dami<strong>en</strong> Rémy, devrait faire du grabuge <strong>en</strong><br />

cette année présid<strong>en</strong>tielle. «Plus inquiétant que le bruit<br />

des bottes, il y a le sil<strong>en</strong>ce des pantoufles», Gérard<br />

Gelas a choisi de dresser un tableau de notre temps…<br />

et d’<strong>en</strong> rire !<br />

Bibi, ou les mémoires d’un singe savant<br />

Du 26 au 29 jan<br />

Théâtre du Chêne Noir, Avignon<br />

04 90 82 40 57<br />

www.ch<strong>en</strong><strong>en</strong>oir.fr<br />

Onysos le Furieux<br />

Dans le cadre du Fest’Hiver 2012, la jeune compagnie<br />

l’Éternel Été r<strong>en</strong>oue avec la grande Tragédie et livre le<br />

récit d’Onysos, mi-homme, mi-dieu, incarné par<br />

Jacques Frantz (voir p.11).<br />

Les 2 fév et 3 fév<br />

Théâtre du Chêne Noir, Avignon<br />

04 90 86 58 11<br />

www.ch<strong>en</strong><strong>en</strong>oir.fr<br />

© Manuel Pascual<br />

© X-D.R.<br />

Antigone<br />

Le Théâtre de la Calade <strong>en</strong>quête sur la possibilité,<br />

ici et maint<strong>en</strong>ant, du geste d’Antigone. Une équipe<br />

réduite, orchestrée par Marie Vauzelle, pour une<br />

Antigone d’aujourd’hui. Dans le cadre du Fest’Hiver<br />

d’Avignon (voir p.11).<br />

Les 31 jan et 1 er fév<br />

Théâtre du Balcon, Avignon<br />

04 90 85 00 80<br />

www.theatredubalcon.org<br />

Pazzi<br />

La cie Interface revi<strong>en</strong>t pour la seconde fois de la<br />

saison au théâtre du Balcon avec un spectacle<br />

charnel et mystique inspiré de la vie de Marie-<br />

Madeleine de Pazzi. Deux danseuses et une<br />

comédi<strong>en</strong>ne évoqu<strong>en</strong>t la quête d’une âme humaine<br />

qui veut toucher le divin et embrasser la sainteté. Un<br />

combat pour soi-même et une ode à la marginalité.<br />

Les 10 et 11 fév<br />

Théâtre du Balcon, Avignon<br />

04 90 85 00 80<br />

www.theatredubalcon.org<br />

Comm<strong>en</strong>t ai-je pu…<br />

Jean Lambert-Wild et Stéphane Blanquet<br />

adapt<strong>en</strong>t la Chèvre de Monsieur Seguin et la<br />

transform<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fable féérique et visuelle sur le désir<br />

de liberté. Un conte initiatique pour petits et grands<br />

raconté par le troublant André Wilms et interprété<br />

par El<strong>en</strong>a Bosco, une magnifique comédi<strong>en</strong>ne à la<br />

gestuelle chorégraphique dessinée sur mesure. Un<br />

théâtre visuel inv<strong>en</strong>tif et élégant.<br />

Comm<strong>en</strong>t ai-je pu t<strong>en</strong>ir là-dedans ?<br />

Le 31 jan 1 er fév<br />

Théâtre de Grasse<br />

04 93 40 53 03<br />

www.theatredegrasse.com<br />

© X-D.R © Elisabeth Carecchio<br />

© Tristan Jeanne-Vales<br />

Tout est normal…<br />

La tête dans les étoiles, Jacques Gamblin raconte,<br />

inv<strong>en</strong>te, danse comme il joue, et nous offre un<br />

spectacle extrêmem<strong>en</strong>t achevé, où il scrute tout ce<br />

qui fait battre notre cœur.<br />

Tout est normal mon cœur scintille<br />

Les 20 et 21 jan<br />

Théâtre de Châteauvallon<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

Le 3 fév<br />

Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

Occid<strong>en</strong>t<br />

La nouvelle création de la Cie Hors Champ revi<strong>en</strong>t<br />

sur le texte à la précision implacable de Rémi De Vos.<br />

Frédéric Valet met <strong>en</strong> scène cette comédie où le<br />

rire surgit constamm<strong>en</strong>t, aux dialogues au vitriol, qui<br />

raconte la dissection au scalpel d’un couple à la<br />

dérive ayant besoin de jeux extrêmes pour retrouver<br />

l’amour perdu. Sous le rire et les insultes comme seul<br />

moy<strong>en</strong> de communication, la dénonciation de la<br />

montée du racisme et des intégrismes.<br />

Le 27 jan<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

Le Maître<br />

des marionnettes<br />

Dominique Pitoiset, directeur du Théâtre National<br />

de Bordeaux, nous offre une occasion unique de<br />

découvrir toute la magie de l’art ancestral des<br />

marionnettes sur l’eau. Un spectacle comme un<br />

carnet de voyage au Vietnam, qui ti<strong>en</strong>t à la fois du<br />

songe et du conte, réalisé avec le concours d’artistes<br />

marionnettistes vietnami<strong>en</strong>s. Une pratique issue du<br />

monde anci<strong>en</strong> qui se transmet de génération <strong>en</strong><br />

génération confrontée à l’énergie du monde<br />

moderne, à l’heure où des projets immobiliers<br />

empièt<strong>en</strong>t sur les rizières.<br />

Le 7 fév<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com


La compagnie<br />

des spectres<br />

One woman show superbe dans lequel Zabou<br />

Breitman joue les rôles d’une mère, Rose, sa fille,<br />

Louisiane, et maître Echinard, l’huissier. Drames<br />

familiaux liés à la deuxième guerre mondiale, nondits,<br />

souffrances, tout se dévoile dans une logorrhée<br />

s<strong>en</strong>sible et désespérée. Un très beau roman de Lydie<br />

Salvayre, que l’on avait découvert sur scène dans la<br />

région grâce à Flor<strong>en</strong>ce Hautier <strong>en</strong> 2007 (Théâtre du<br />

Maquis).<br />

Le 4 février<br />

Théâtre Liberté, Toulon<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

Métiers de nuit<br />

La Compagnie des hommes repr<strong>en</strong>d le spectacle<br />

Métiers de nuit, créé au Comoedia d’Aubagne, <strong>en</strong><br />

resserrant le propos autour de 5 personnages.<br />

Propice au rêve, la nuit permet à ces travailleurs<br />

nocturnes de se projeter dans de nouvelles images,<br />

d’accomplir ce que le jour interdit, ainsi cette aidesoignante<br />

d’une maison de retraite organise la fuite<br />

des p<strong>en</strong>sionnaires…<br />

Les 10 et 11 fév<br />

Théâtre Liberté, Toulon<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

© Chantal Depagne-Palazon<br />

© Triny Prada<br />

Casanova<br />

Requiem for love<br />

Certes <strong>en</strong>tre Kierkegaard et Casanova il y a un abîme,<br />

et pourtant si le dernier est célébrissime par sa<br />

prop<strong>en</strong>sion à séduire le premier a écrit Le Journal du<br />

Séducteur… C’est à un voyage initiatique de haute<br />

volée que nous convie l’adaptation bulgare sur titrée<br />

(Diana Dobreva) du philosophe Danois, lutte <strong>en</strong>tre le<br />

bi<strong>en</strong> et le mal dans un <strong>en</strong>semble baroquisant et<br />

raffiné… Une partition musicale mystique dans jeux<br />

de l’ombre et de la lumière.<br />

Le 21 jan<br />

Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

Macbett<br />

Non, vous avez bi<strong>en</strong> lu, Macbett, il n’y a pas de faute<br />

de frappe. Shakespeare est repris par le prince des<br />

«anti-pièces» et des «pseudo-drames», le spécialiste<br />

de la «farce tragique», Ionesco. La Cie des<br />

Dramaticules s’empare avec jubilation de ce texte<br />

où la tragédie et l’absurde se côtoi<strong>en</strong>t dans une mise<br />

<strong>en</strong> scène de Jérémie Le Louët.<br />

Le 27 jan<br />

Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

© Gregory Li<strong>en</strong>ard<br />

© L. Legros<br />

THÉÂTRE 33<br />

Apéro poétique<br />

Att<strong>en</strong>tion ! Nombre de places limitées pour cette<br />

soirée qui se déroulera dans la salle de répétition.<br />

Privilège d’une r<strong>en</strong>contre avec l’auteur des textes,<br />

Sonia Chiambretto, et ses invités complices.<br />

Élucidation du titre énigmatique Chto. Charmant et<br />

convivial prélude aux deux autres facettes de la<br />

trilogie poétique, Mon Képi Blanc (21 avril à 21h) et 12<br />

sœurs slovaques (19 avril à 21h), par la compagnie<br />

Diphtong dans la mise <strong>en</strong> scène d’Hubert Colas.<br />

Le 10 fév<br />

Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

Invisibilm<strong>en</strong>te<br />

& In festa<br />

Deux courtes pièces par la compagnie M<strong>en</strong>ov<strong>en</strong>ti,<br />

chacune abordant le thème de l’absurde : une fête,<br />

mais, comme dans le bal de Nemirovsky, les invités<br />

sont abs<strong>en</strong>ts ; une situation qui échappe aux personnages,<br />

seule solution, dev<strong>en</strong>ir invisibles… Petits bijoux<br />

d’humour féroce.<br />

Le 11 fév<br />

Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

© X-D.R.<br />

Service<br />

de nettoyage<br />

Une petite forme proposée dans la galerie du théâtre<br />

par deux comédi<strong>en</strong>s itali<strong>en</strong>s. Qui sont d’ailleurs<br />

comédi<strong>en</strong>s mine de ri<strong>en</strong>, puisqu’ils sont là pour faire<br />

le ménage, faisant part des projets les plus farfelus<br />

pour sortir de la pauvreté et pouvoir être artistes…<br />

Une proposition hors norme, qui pose un regard<br />

inhabituel sur notre rapport à l’arg<strong>en</strong>t, à l’art et à ce<br />

qu’on appelle aujourd’hui les «services».<br />

Les 2 et 3 fév<br />

La Passerelle, Gap<br />

04 92 52 52 52<br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

34<br />

DANSE<br />

Le Tango du cheval<br />

Le chorégraphe-danseur et musici<strong>en</strong> burkinabé<br />

Seydou Boro revi<strong>en</strong>t au Merlan pour une création<br />

autour de ses premières sources d’inspiration : le<br />

cheval. L’animal y est symbole de l’intégrité, dans une<br />

société africaine, minée par la corruption et le<br />

délitem<strong>en</strong>t, opprimée par l’Europe. Une pièce pour<br />

sept danseurs et quatre musici<strong>en</strong>s qui tutoie l’animal<br />

pour parler des hommes.<br />

Les 2 et 3 fév<br />

Théâtre du Merlan, Marseille<br />

04 91 11 19 20<br />

www.merlan.org<br />

Les Diables Verts<br />

Marie-Claude Pietragalla et Juli<strong>en</strong> Derouault<br />

revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au Toursky, pour un spectacle où<br />

performances chorégraphiques, musicales et<br />

poétiques mêl<strong>en</strong>t leurs univers respectifs : la danse<br />

de Juli<strong>en</strong> Derouault, le piano et le violon de Thomas<br />

Enhco, la trompette de David Enhco, l’électro hiphop<br />

de Malik Berki. Ces 4 diables, verts comme<br />

l’absinthe, se retrouv<strong>en</strong>t autour d’Aragon, qui raconte<br />

son passé dans La nuit des Jeunes g<strong>en</strong>s.<br />

Le 20 jan<br />

Théâtre Toursky, Marseille<br />

0 820 300 033<br />

www.toursky.org<br />

© Antoine Tempé<br />

© JC Verchere<br />

© homardpayette<br />

Pour Giselle<br />

Symbole du ballet romantique, Giselle d’Adolphe<br />

Adam est certes un hymne à l’amour vainqueur de la<br />

mort, mais avant tout un hommage à la danse.<br />

Michel Hallet Eghayan accorde donne de cette<br />

œuvre une version surpr<strong>en</strong>ante aux élans dépourvus<br />

de la ret<strong>en</strong>ue du XIX e !<br />

Le 14 fév<br />

Théâtre Toursky, Marseille<br />

0 820 300 033<br />

www.toursky.org<br />

Folavi et…<br />

Le Ballet d’Europe propose à Miramas deux pièces<br />

très différ<strong>en</strong>tes de Jean-Charles Gil : Folavi, pièce<br />

<strong>en</strong>levée, légère, gracieuse sur Vivaldi ; Udor<br />

Polimatès, duo aquatique et masculin <strong>en</strong>tre un<br />

danseur du Ballet et Sisqô, breakeur Marocain. Deux<br />

pièces de la r<strong>en</strong>contre, qui pari<strong>en</strong>t sur l’élégance et<br />

la pertin<strong>en</strong>ce du mouvem<strong>en</strong>t. Comme Schubert in<br />

love, ballet plus romantique et émotionnel, qui<br />

remplacera le duo à Cannes.<br />

Folavi et Udor Polimatès<br />

Le 21 jan<br />

La Colonne, Miramas<br />

04 90 50 05 26<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Schubert in love et Folavi<br />

Le 18 fév<br />

Théâtre de la Croisette, Cannes<br />

04 97 06 44 90<br />

www.madeincannes.com<br />

© Alain Hanel<br />

© Tino Di Santolo<br />

Play<br />

R<strong>en</strong>contre au sommet <strong>en</strong>tre l’énergie et la grâce avec<br />

le chorégraphe et danseur Sidi Larbi Cherkaoui et<br />

la danseuse indi<strong>en</strong>ne Shantala Shivalingappa,<br />

interprète lumineuse de Bartabas et Pina Bausch,<br />

inspiratrice de la r<strong>en</strong>contre à qui la pièce est dédiée.<br />

Histoires d’amour et de séparation, de séduction et<br />

d’échec, réelles ou fictives. Deux artistes qui se<br />

jou<strong>en</strong>t avec jubilation d’eux-mêmes, de leur id<strong>en</strong>tité,<br />

qui confront<strong>en</strong>t leurs racines et font danser et<br />

chanter leurs mondes invisibles. Un duo au carrefour<br />

des mondes et des êtres.<br />

Le 15 fév<br />

Théâtre de l’Olivier, Istres<br />

04 42 55 24 77<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Les 10 et 11 fév<br />

Théâtre de Grasse<br />

04 93 40 53 00<br />

www.theatredegrasse.com<br />

Le 3 avril<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

Poupée Post-it<br />

La nîmoise Mélodie Gonzales crée une chorégraphie<br />

au croisem<strong>en</strong>t de la danse, du théâtre et des<br />

arts plastiques, et s’accompagne des compositions<br />

musicales acousmatiques de Jérémie Mathes et de<br />

la musique électronique de DJ Marks. Elle est cette<br />

poupée qui va se servir de post-it pour incarner<br />

cinq personnages, avec la complicité du public.<br />

Les 3 et 4 fév<br />

Théâtre Christian Ligier, Nîmes<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

Klap !<br />

La maison pour la danse de Kelem<strong>en</strong>is programme<br />

ouverture, répétitions publiques, sorties de résid<strong>en</strong>ces<br />

et ateliers... Programme sur leur site.<br />

04 96 11 11 20<br />

www.kelem<strong>en</strong>is.fr


Tout va bi<strong>en</strong><br />

Après un bel échange de Torgnoles <strong>en</strong>tre Georges Appaix et son complice (voir<br />

Zib’ 47), Alain Buffard va opposer la dérision et le pied de nez aux forces<br />

militaires. Inspirée par le conditionnem<strong>en</strong>t que viv<strong>en</strong>t les appr<strong>en</strong>tis soldats dans<br />

Full Metal Jackett de Kubrick, mais pariant que le rire a plus de force, et peut tout<br />

déminer…<br />

Torgnoles<br />

Les 26 et 27 jan<br />

Tout va bi<strong>en</strong><br />

Les 3 et 4 fév<br />

Pavillon Noir, Aix<br />

0811 020 111<br />

www.preljocaj.org<br />

Tout va bi<strong>en</strong> © Marc Domage<br />

Suivront mille ans…<br />

Dernière grande création <strong>en</strong> date d’Angelin Preljocaj (2010) pour son Ballet et<br />

le Bolchoï, dansé à prés<strong>en</strong>t par l’intégralité du ballet Preljocaj (21 danseurs),<br />

Suivront mille ans de calme est une pièce troublante, inspirée de L’apocalypse de<br />

Jean, aux lectures multiples, allégorique, politique, anagogique, mystique. La<br />

danse, toujours aussi belle, viol<strong>en</strong>te, puissante, est accompagnée par une création<br />

de Laur<strong>en</strong>t Garnier étonnante, qui ne se laisse pas aller au binaire, et oblige les<br />

corps à trouver d’autres<br />

appuis. Dans les âmes,<br />

ou les tréfonds des<br />

millénaires…<br />

Suivront mille ans de calme<br />

Du 8 au 11 fév<br />

Grand Théâtre de<br />

Prov<strong>en</strong>ce, Marseille<br />

08 2013 2013<br />

www.grandtheatre.fr<br />

© JC Carbonne<br />

Le Lac des cygnes<br />

Le Ballet de l’Opéra de Perm, «la perle de l’Oural», dans l’œuvre la plus populaire<br />

du répertoire, troublante et fascinante. Natalia Makarova, l’une de ses plus<br />

grandes interprètes aux côtés de Noureev, signe la chorégraphie et livre sa version<br />

avec la performance d’interprétation des danseurs de Perm, haut lieu de l’école<br />

russe de danse avec le Bolchoï et le Marlinsky. Un Lac qui revi<strong>en</strong>t à la mode, avec<br />

les représ<strong>en</strong>tations classiques du ballet de Saint Petersbourg au Silo les 14 et 15<br />

janv, et la création à Monaco (voir p 21) de Jean Christophe Maillot !<br />

Du 24 au 26 jan<br />

Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce, Marseille<br />

08 2013 2013<br />

www.grandtheatre.fr


AU PROGRAMME<br />

36<br />

DANSE/CIRQUE/ARTS DE LA RUE<br />

Meleyket<br />

Azdine Bouncer, chorégraphe et interprète se raconte<br />

<strong>en</strong> dansant Meleyket, une chorégraphie dans laquelle<br />

il dresse état des lieux des événem<strong>en</strong>ts les plus marquants<br />

qui ont jalonné son exist<strong>en</strong>ce, où comm<strong>en</strong>t<br />

le passé permet de mieux traverser le prés<strong>en</strong>t.<br />

Le 2 fév<br />

Forum des jeunes, Berre l’Étang<br />

04 42 10 23 60<br />

www.forumdeberre.com<br />

La géographie…<br />

Un sans-papiers vit depuis des mois terré dans une<br />

chambre de bonne, seul, apeuré, survit <strong>en</strong> proie à un<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’isolem<strong>en</strong>t absolu, de rejet social. Adapté<br />

du roman éponyme de l’écrivain algéri<strong>en</strong> Hamid Skif<br />

et dansée par Hamid B<strong>en</strong> Mahi, ce solo est une<br />

danse brute, explosive, percutante.<br />

La géographie du danger<br />

Le 2 fév<br />

Forum des jeunes, Berre l’Étang<br />

04 42 10 23 60<br />

www.forumdeberre.com<br />

Au Comoedia<br />

Le petit festival de danse proposé chaque année par<br />

le Comoedia d’Aubagne n’hésite pas à programmer<br />

un fascinant quatuor de Preljocaj, et à coproduire la<br />

création de Nosibor. C’est le Ballet National de<br />

Marseille qui clôt les festivités à La P<strong>en</strong>ne-sur-<br />

Huveaune, qui dispose d’uni plateau plus grand.<br />

Dans un programme mixte mêlant Les Nuits d’été de<br />

Malandain, une création de Malgorzata Czajowska<br />

et Gabor Halasz et le très singulier Ci-Giselles<br />

d’Olivia Grandville.<br />

Empty moves<br />

Le 18 jan<br />

Empreinte(s)<br />

Le 20 jan<br />

Programme mixte<br />

Le 21 jan<br />

Le Comoedia, Aubagne<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.fr<br />

Empreinte(s) © X-D.R.<br />

© Laur<strong>en</strong>t Philippe<br />

Le Sacre<br />

du printemps<br />

Avec sa troupe de 16 danseurs hors pair aux origines<br />

cosmopolites, le chorégraphe Ivoiri<strong>en</strong> Georges<br />

Momboye relève le défi d’’une nouvelle exploration<br />

du Sacre du printemps de Stravinsky, Prélude à l’après<br />

midi d’un faune. Une chorégraphie puisée au cœur<br />

des vibrations de la danse africaine, à bout de souffle,<br />

portée par une énergie régénératrice et une<br />

technique contemporaine exemplaire.<br />

Le 28 jan<br />

Le Carré, Sainte-Maxime<br />

04 94 56 77 77<br />

www.carreleongaumont.com<br />

Boxe Boxe<br />

Un nouvel opus <strong>en</strong> forme d’uppercut du chorégraphe<br />

lyonnais Mourad Merzouki et sa cie Käfig ! Solos,<br />

duos duels, phrases chorégraphiques d’<strong>en</strong>semble qui<br />

simul<strong>en</strong>t et sublim<strong>en</strong>t des combats revisités.<br />

Accompagné par les musici<strong>en</strong>s du Quatuor<br />

Debussy et une scénographie de fer forgé, un<br />

spectacle magique et réjouissant.<br />

Les 24 et 25 jan<br />

Théâtre la Passerelle, Gap<br />

04 92 52 52 52<br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

© Agostino Pacciani<br />

© M. Cavalca<br />

À travers les notes<br />

Magnifique soliste des ballets de Monte Carlo,<br />

interprète de Jiri Kylian puis Jean-Christophe Maillot<br />

depuis 10 ans, mais aussi de Lionel Hoche ou Olivier<br />

Dubois, le brésili<strong>en</strong> Ramon Reis propose aujourd’hui<br />

un quatuor avec une autre danseuse des ballets de<br />

Monte Carlo, et un couple Brésili<strong>en</strong>. Un ballet <strong>en</strong> trois<br />

actes, sur des musiques métissées.<br />

Le 21 jan<br />

Théâtre des Variétés, Monaco<br />

377 93 25 17 51<br />

www.ramonreis.org<br />

Second souffle<br />

Les Pockemon Crew, un clan de danseurs hip hop<br />

accompagnés pour cette nouvelle création de la<br />

danseuse contemporaine Sandra de Jesus, se<br />

confront<strong>en</strong>t au principe féminin. Deux univers qui se<br />

touch<strong>en</strong>t, se crois<strong>en</strong>t et finiss<strong>en</strong>t par ne faire qu’un.<br />

Quand la féminité transforme le chaos <strong>en</strong> chorégraphie,<br />

la cacophonie <strong>en</strong> harmonie. En première<br />

partie, la cie Artefakt dans B-Gaïa.<br />

Le 3 fév<br />

Théâtre de la Licorne, Cannes<br />

04 97 06 44 90<br />

www.madeincannes.com<br />

Ramon Reis © X-D.R.<br />

© Homard Payette


ID<br />

Version hip-hop de West Side Story<br />

unissant 12 disciplines de cirque avec<br />

17 acteurs et artistes de cirque, la<br />

nouvelle création du cirque Eloize<br />

s’empare avec poésie et dynamisme<br />

du mythe urbain. Un spectacle<br />

visuellem<strong>en</strong>t époustouflant, mis <strong>en</strong><br />

scène par Jeannot Painchaud, où la<br />

prouesse n’est pas gratuite mais<br />

s’interroge sur la place de l’individu dans la société contemporaine.<br />

Du 15 fév au 19 fév<br />

Les Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

© Valerie Remise<br />

Sirène and co<br />

La Cie Antipodes prés<strong>en</strong>te Des corps provisoires : un homme, une voiture, la<br />

chair à vif et la tôle... pour qu’à midi net cette sirène n’hurle pas pour ri<strong>en</strong>…<br />

Pour le 7 mars le compositeur Wilfried W<strong>en</strong>dling invite le public à pratiquer des<br />

ateliers d’expression vocale gratuits et ouverts à tous pour participer à la<br />

représ<strong>en</strong>tation. Premier atelier le 19 jan à 18h30 (Inscription au 04 91 03 81 28)<br />

Sirène et midi net<br />

Le 8 fév à 12h<br />

Parvis de l’opéra, Marseille<br />

04 91 03 81 28<br />

www.lieuxpublics.fr<br />

Janvier dans les étoiles<br />

Le 13 e festival du cirque contemporain accueille 7 spectacles, dont 4 premières.<br />

Parmi eux, le Ballet Manchot du Cubitus du Manchot, une av<strong>en</strong>ture artistique et<br />

humaine d’un collectif acrobatique et musical, le goût du risque <strong>en</strong> commun. Le<br />

Grupo Circondriacos (Brésil) prés<strong>en</strong>tera sa première création, O destino das<br />

flores, une pièce de cirque sur la vie d’un écrivain tourm<strong>en</strong>té. Alliance<br />

époustouflante <strong>en</strong>tre danse de rue et techniques de cirque avec les colombi<strong>en</strong>s<br />

d’Urban qui livr<strong>en</strong>t des mom<strong>en</strong>ts d’une puissance dramatique incroyable pour se<br />

jeter avec une folie joyeuse dans le récit de leur exist<strong>en</strong>ce. Conte slam acrobatique<br />

avec la compagnie régionale Hors Surface dans Tetraktys, une structure<br />

aéri<strong>en</strong>ne inv<strong>en</strong>tive et unique. Up <strong>en</strong>d Down, succès national <strong>en</strong> République<br />

Tchèque, mélangera les g<strong>en</strong>res, <strong>en</strong>tre acrobaties, danse et marionnette. À noter<br />

égalem<strong>en</strong>t la compagnie In Extremiste qui joue avec les équilibres instables et les<br />

bascules sur des objets régis par la loi de l’apesanteur ! Du théâtre acrobatique<br />

avec Mal(e) d’Antoine Raimondi ; fil de fer et clowns avec la Quincaillerie<br />

Lamoureux et cadre coré<strong>en</strong> avec Eppur si muove par la cie Morosof.<br />

Du 10 au 19 fév<br />

Théâtre Europe, la Seyne-sur-Mer<br />

04 94 06 84 95<br />

www.janvierdanslesetoiles.theatreurope.com<br />

Urban © Miky Calero


AU PROGRAMME<br />

38 JEUNE PUBLIC<br />

Uccellini<br />

Avec cet autoportrait <strong>en</strong> grand format réalisé <strong>en</strong><br />

direct, la cie Skappa ! s’adresse aux tout-petits dès 9<br />

mois. Au départ, presque ri<strong>en</strong>, de l’eau et de la terre,<br />

des éponges pour pinceaux. Puis la peinture se<br />

déploie sur la toile et au fur et à mesure s’<strong>en</strong>richit le<br />

regard qu’elle porte autour. L’art comme force vitale,<br />

comme mode de vie et comme possibilité d’aller<br />

chercher et de r<strong>en</strong>dre visible ce qui nous rassemble.<br />

Du 24 au 26 jan<br />

Théâtre Massalia, Marseille<br />

04 95 04 95 70<br />

www.theatremassalia.com<br />

…Cap Horn<br />

Embarquem<strong>en</strong>t pour un récit terrifiant et burlesque<br />

à la fois. Une navigatrice surnommée Bricole quitte le<br />

quai sur son bateau parrainé par une marque de<br />

limonade, pour une course <strong>en</strong> solitaire. L’histoire<br />

comm<strong>en</strong>ce dans cet imm<strong>en</strong>se cimetière de bateaux<br />

qu’est le Cap Horn… Un voyage hasardeux pour<br />

une actrice et deux fantômes. À partir de 8 ans.<br />

Le passage du Cap Horn<br />

Du 14 au 17 fév<br />

Théâtre Massalia, Marseille<br />

04 95 04 95 70<br />

www.theatremassalia.com<br />

© X-D.R.<br />

© David Anémian<br />

C’est bi<strong>en</strong>…<br />

La Cie Du Zieu dans les bleus s’attache à la figure<br />

«mythique» de l’adolesc<strong>en</strong>t dans la société<br />

contemporaine, imaginant un cycle de travail <strong>en</strong><br />

plusieurs étapes, qui réunit un collectif d’acteurs, de<br />

plastici<strong>en</strong>s et de technici<strong>en</strong>s. Les Études sera le<br />

premier temps prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> tournée dans les collèges,<br />

articulant des formes brèves autour d’une question<br />

générale (la vérité, le courage, la justice…) et des<br />

extraits d’œuvres du répertoire (Shakespeare,<br />

Tchekhov…). Un spectacle conçu pour les<br />

adolesc<strong>en</strong>ts et prés<strong>en</strong>té dans le cadre des actions<br />

éducatives du CG 13.<br />

C’est bi<strong>en</strong>, c’est mal<br />

Du 6 au 10 fév<br />

Théâtre Massalia, Marseille<br />

04 95 04 95 70<br />

www.theatremassalia.com<br />

Misérables, libre cours<br />

La cie L’Envers des corps adapte Les Misérables de<br />

Victor Hugo pour <strong>en</strong> faire une pièce accessible aux<br />

jeunes <strong>en</strong> les s<strong>en</strong>sibilisant à la construction du<br />

parcours initiatique d’une vie. Pour ce faire Elsa<br />

Granat, la metteure <strong>en</strong> scène, qui a travaillé <strong>en</strong> amont,<br />

avec des adolesc<strong>en</strong>ts de ce secteur difficile de<br />

Marseille, sur le glissem<strong>en</strong>t de la misère au XIX e à la<br />

précarité actuelle, conc<strong>en</strong>tre l’action sur le destin des<br />

4 <strong>en</strong>fants du roman, Cosette, Eponine, Gavroche et<br />

Marius ; une belle façon de se réapproprier le mythe,<br />

et d’<strong>en</strong> faire un sujet très actuel.<br />

Du 17 au 20 janv<br />

Espace Culturel Busserine, Marseille<br />

04 91 58 09 27<br />

www.mairie-marseille1314.com<br />

Un autre<br />

11 novembre,…<br />

Le 11 novembre 1940, après avoir reçu un message<br />

clandestin d’appel à la résistance, des lycé<strong>en</strong>s décid<strong>en</strong>t<br />

de résister à l’occupation allemande <strong>en</strong> s’imposant<br />

trois règles : ne jamais faire une action à plus de trois<br />

personnes ; ne jamais impliquer le lycée ou le groupe<br />

théâtre ; et surtout continuer à vivre. Un 1 er acte de<br />

résistance que la Cie La Naïve relate finem<strong>en</strong>t.<br />

Le 27 jan<br />

Salle La Manare, Saint-Mitre<br />

04 42 49 18 93<br />

© X-D.R.<br />

© X-D.R.<br />

Paron Agop<br />

Trouvé <strong>en</strong>fant au pied du grand chêne de son village,<br />

<strong>en</strong> Arménie, par un mystérieux personnage nommé<br />

Paron Agop, Hazzad, dev<strong>en</strong>u adulte et musici<strong>en</strong>,<br />

appr<strong>en</strong>d que son sauveur est sur le point de mourir<br />

à Marseille. Il part alors le retrouver pour lui livrer un<br />

lourd secret… La pièce de la Cie La Naïve livre un<br />

beau message de paix et de tolérance.<br />

Le 20 jan<br />

Les Terres Blanches, Bouc-Bel-Air<br />

04 42 60 68 78<br />

Off<strong>en</strong>bach et<br />

la mouche <strong>en</strong>chantée<br />

Conte fantastique et fantaisiste charmant que celui<br />

du compositeur à la recherche d’un personnage. Off<strong>en</strong>bach<br />

se transforme <strong>en</strong> mouche pour trouver la<br />

perle rare. Comme C<strong>en</strong>drillon, il a juste qu’à minuit<br />

pour réussir… Un <strong>en</strong>semble pétillant par les artistes<br />

de la Compagnie lyrique de Paris sous la houlette de<br />

Frédéric Bang-Rouhet sur une idée originale de Cecilia<br />

Adoue, spectacle de Françoise Kreif.<br />

Les 14 et 15 fév<br />

Jeu de Paume, Aix<br />

0 820 000 422<br />

www.lestheatres.net<br />

Manoviva<br />

La cie Girovago et Rondella, une famille d’artistes<br />

itali<strong>en</strong>ne, prés<strong>en</strong>te un spectacle de marionnettes à<br />

cinq doigts tout <strong>en</strong> rêve miniature. Une première<br />

partie sur le thème du cirque avec des virtuosités<br />

captivantes et une seconde qui se compose de<br />

petites histoires sans paroles, surréelles comme un<br />

tableau de Chagall, pour un dialogue <strong>en</strong> famille. À la<br />

fin du spectacle, la magie se termine et les deux<br />

marionnettes march<strong>en</strong>t au milieu du public pour<br />

toucher les petites mains. À partir de 6 ans.<br />

Le 18 jan<br />

Forum des jeunes, Berre L’Étang<br />

04 42 10 23 60<br />

www.forumdeberre.com<br />

Le 26 janv<br />

Théâtre Comoedia, Aubagne<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.fr<br />

Le 21 fév<br />

Théâtre du Rocher, La Garde<br />

04 94 98 12 10<br />

www.polejeunepublic.fr


Jekyll<br />

Ce n’est pas la première fois qu’ils alli<strong>en</strong>t leurs tal<strong>en</strong>ts :<br />

l’Ensemble Télémaque et la Cie Parnas, après La Jeune<br />

fille aux mains d’arg<strong>en</strong>t et Le Pacte de Pierre, propos<strong>en</strong>t<br />

un «opéra philosophique et terrifiant» sur H<strong>en</strong>ry Jekyll,<br />

personnage trouble qui veut se séparer de sa<br />

méchanceté, et ne réussit qu’à la libérer… Catherine<br />

Marnas et Raoul Lay ont écrit un livret d’après<br />

Stev<strong>en</strong>son, complété par les explications<br />

philosophiques de François Flahaut sur le mal qui<br />

bouillonne <strong>en</strong> chacun… Franck Manzoni interprète<br />

l’âme noire du docteur présomptueux, la musique<br />

de Raoul Lay est chantée par Brigitte Peyré, Yannis<br />

François et des chœurs mixtes de Martigues ou de<br />

Gap, mis <strong>en</strong> scène par Catherine Marnas. Un<br />

spectacle pour adultes et <strong>en</strong>fants à partir de 10 ans,<br />

s’ils aim<strong>en</strong>t avoir peur…<br />

Le 21 jan<br />

Les Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

Le 31 jan<br />

La Passerelle, Gap<br />

04 92 52 52 52<br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

… des labyrinthes<br />

Luc Amoros transporte son auditoire dans des<br />

univers parallèles, à travers un labyrinthe de surprises.<br />

Entre fiction et réalité, ombre et lumière, le comédi<strong>en</strong><br />

accueille les <strong>en</strong>fants autour d’un célèbre plat<br />

méditerrané<strong>en</strong>. Des gestes exécutés avec leur<br />

complicité, prétextes à raconter le monde à sa<br />

manière, un discours ininterrompu, une causerie<br />

semée de souv<strong>en</strong>irs et de digressions poétiques et<br />

philosophiques.<br />

Je leur construisais des labyrinthes<br />

Le 24 jan<br />

PôleJeunePublic, le Revest-les-Eaux<br />

O4 94 98 12 10<br />

www.polejeunepublic.com<br />

© Agnes Mellon<br />

© X-D.R.<br />

Le voyage égaré<br />

Dans le cadre du Festival Amarelles initié par Théâtres<br />

<strong>en</strong> Dracénie, Aurélie Namur (auteur et interprète<br />

de cette av<strong>en</strong>ture) nous <strong>en</strong>traine avec cocasserie<br />

dans les mom<strong>en</strong>ts les plus périlleux de son périple à<br />

travers la jungle amazoni<strong>en</strong>ne à la r<strong>en</strong>contre des<br />

Indi<strong>en</strong>s. Un récit de voyage du XXI e siècle, <strong>en</strong>tre le<br />

récit anthropologique et le conte échevelé, qui<br />

démonte le mythe de l’état de nature. À voir dès 10<br />

ans.<br />

Le 24 jan<br />

Salle François Mitterand, Lorgues<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

Stéréoptik<br />

Tour à tour dessinateurs, bruiteurs, projectionnistes,<br />

conteurs et accessoiristes, Jean-Baptiste Maillet et<br />

Romain Bermond invit<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>fants à découvrir un<br />

univers insolite, intime et drôle, où dessin et musique<br />

jou<strong>en</strong>t une partition à quatre mains. Deux histoires<br />

se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t, celle de deux silhouettes qui part<strong>en</strong>t<br />

découvrir le monde et celle d’une chanteuse de jazz<br />

<strong>en</strong>levée par des extraterrestres.<br />

Le 25 jan<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

Et il me mangea…<br />

«Il était une fois un loup. Et pour une fois, c’est lui le<br />

héros de l’histoire.» Et si le loup sanguinaire était une<br />

victime ? Sous la pelure du féroce carnassier, se cache<br />

un cœur qui bat et une poésie à fleur de griffe. La<br />

création du Vélo Théâtre évoque avec délicatesse le<br />

monde de l’<strong>en</strong>fance et des contes, <strong>en</strong> théâtre<br />

d’ombres, papiers déchirés et accessoires miniatures.<br />

Un théâtre d’images et d’émotions.<br />

Le 8 fév<br />

Théâtre La Passerelle, Gap<br />

04 92 52 52 52<br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

© Claire Curt<br />

© X-D.R.<br />

© Chritophe Loiseau<br />

Camélia (…)<br />

Ce spectacle est interprété par les artistes co-auteur<br />

du projet (circassi<strong>en</strong>s, musici<strong>en</strong>s, marionnettistes et<br />

comédi<strong>en</strong>s) et par un groupe de personnes âgées avec<br />

lesquelles Le Boustrophédon travaille plusieurs jours<br />

dans chaque ville avant les représ<strong>en</strong>tations. Une av<strong>en</strong>ture<br />

humaine singulière qui nous fait découvrir Camélia,<br />

cette «vieille dame» <strong>en</strong> marionnette, tour à tour langoureuse<br />

et frivole, pas près de se faner. À partir de 9 ans.<br />

Camélia (…)Titre provisoire<br />

Le 10 fév<br />

Théâtre d’Arles<br />

04 90 52 51 51<br />

www.theatre-arles.com<br />

Albatros<br />

Adapté du texte de Fabrice Melquiot et servi par la<br />

compagnie foraine Humani Théâtre, cet Albatros conte<br />

l’histoire drôle et bouleversante de Casper et Tite<br />

Pièce. Deux <strong>en</strong>fants des rues qui font l’école buissonnière<br />

pour se réconforter et rêver <strong>en</strong>semble à une<br />

vie meilleure. Un drôle de Génie va les <strong>en</strong>traîner dans<br />

une étrange épopée initiatique. À partir de 8 ans.<br />

Le 24 jan<br />

Théâtre Marcel Pagnol, Fos-sur-Mer<br />

04 42 11 01 99<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Le prince minuit<br />

Il est drôle et effrayant à la fois ce prince-là… Un peu<br />

étrange aussi, éperdum<strong>en</strong>t amoureux de l’obscurité<br />

et des étoiles, sous le coup de la malédiction d’une<br />

sorcière éconduite qui promet de le transformer <strong>en</strong><br />

monstre le jour où il tombera amoureux… L’univers<br />

de la jeune cie itali<strong>en</strong>ne Teatropersona n’est pas sans<br />

rappeler celui de Tim Burton, mystérieux et poétique.<br />

Le 31 jan<br />

Théâtre de l’Olivier, Istres<br />

04 42 56 48 48<br />

Le 4 fév<br />

Théâtre de Fos<br />

04 42 11 01 99<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

JEUNE PUBLIC 39<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

40 MUSIQUE<br />

Roméo et Juliette<br />

L’Orchestre Philharmonique du Pays d’Aix (dir.<br />

Jacques Chalmeau) joue la trame de la formidable<br />

musique de ballet de Serge Prokofiev inspirée de<br />

Shakespeare (voir p59). Rarem<strong>en</strong>t l’histoire des amants<br />

de Vérone aura été mise <strong>en</strong> musique avec un tel<br />

lyrisme : du bal et sa célèbre Danse des poignards, à<br />

la t<strong>en</strong>dre scène du balcon, du mariage secret aux<br />

meurtres v<strong>en</strong>geurs… jusqu’à l’ultime et tragique<br />

scène du tombeau. La tournée de concerts gratuits<br />

se poursuit au Pays de Cézanne jusqu’à fin janvier.<br />

PERTUIS. Le 20 jan à 20h30. Salle des fêtes<br />

SIMIANE-COLLONGUE. Le 22 jan à 18h30.<br />

Complexe socio-culturel<br />

VENTABREN. Le 27 jan à 20h30.<br />

Salle Reine Jeanne<br />

AIX. Le 28 jan à 20h30. GTP<br />

ROUSSET. Le 29 jan à 18h. Salle Emili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre<br />

www.orchestre-philharmonique-aix.com<br />

Reflets<br />

L’Ensemble Dulcisona livre son 2 e volet du cycle<br />

dédié à la vie musicale d’une bastide baroque avec<br />

des airs de la R<strong>en</strong>aissance pour soprano (Anne<br />

Périssé dit Préchacq) et deux cornets à bouquin<br />

(Lambert Colson & Adri<strong>en</strong> Mabire) accompagnés<br />

d’images projetées.<br />

MARSEILLE. Le 20 jan à 20h30.<br />

Bastide de la Magalone<br />

04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com<br />

Stéphanie d’Oustrac<br />

Au l<strong>en</strong>demain de sa performance avignonnaise, la<br />

mezzo soprano ressert son m<strong>en</strong>u Mozart/Rossini <strong>en</strong><br />

bas du Cours Mirabeau <strong>en</strong> compagnie de l’O.L.R.A.P.<br />

(dir. Yeruham Scharovsky) : de la Symphonie «Parisi<strong>en</strong>ne»<br />

à «l’Itali<strong>en</strong>ne»algéroise, des Noces au Barbier…<br />

AVIGNON. Le 20 jan à 20h30. Opéra-Théâtre<br />

04 90 82 42 42 www.operatheatredavignon.fr<br />

AIX. Le 21 jan à 20h30. GTP<br />

04 42 91 69 69 www.legrandtheatre.net<br />

Tremplin<br />

Concert des élèves de musique de chambre du<br />

Conservatoire.<br />

MARSEILLE. Les 21 jan et 4 fév à 11h. Foyer Opéra<br />

04 91 55 11 10 www.opera.marseille.fr<br />

Violoncelle & piano<br />

Jean-Eric Thirault (violoncelle) et Amandine Habib<br />

(piano), jou<strong>en</strong>t la 3 e sonate op.69 de Beethov<strong>en</strong>, la<br />

Sonate op.6 de Richard Strauss, le Rondo op.194<br />

de Dvorak et la Sonate op.40 de Chostakovitch.<br />

MARSEILLE. Le 21 jan à 17h. Foyer Opéra<br />

04 91 55 11 10 www.opera.marseille.fr<br />

Week-<strong>en</strong>d<br />

La Semaine Piano s’achève avec Jean-Louis<br />

Steuerman (Bach, Villa-Lobos, Chopin) puis<br />

Varduhi Yeritsyan (Prokofiev, Stravinsky).<br />

ARLES. Le 21 jan à 20h30 et le 22 à 11h. Méjan<br />

04 90 49 56 78 www.lemejan.com<br />

Jekyll<br />

Pour leur dernière création mêlant la musique et le<br />

théâtre, Raoul Lay et l’<strong>en</strong>semble Télémaque s’intéress<strong>en</strong>t<br />

à Stev<strong>en</strong>son et L’Étrange Cas du Docteur<br />

Jekyll et de M. Hyde. Le Docteur Jekyll, notaire londoni<strong>en</strong><br />

philanthrope, tourm<strong>en</strong>té par sa double personnalité,<br />

met au point un filtre séparant son bon côté du<br />

mauvais. Hélas, ce dernier, nuit après nuit, pr<strong>en</strong>d le<br />

dessus et le mue <strong>en</strong> monstrueux Mister Hyde. Les<br />

musici<strong>en</strong>s font appel à leurs complices Catherine<br />

Marnas (mise scène), au comédi<strong>en</strong> Franck Manzoni,<br />

à la soprano Brigitte Peyré et à un étonnant<br />

baryton/danseur Yannis François. Un spectacle<br />

tout public (à partir de 10 ans), possédant différ<strong>en</strong>ts<br />

degrés de lecture : purem<strong>en</strong>t «terrifiant», mais égalem<strong>en</strong>t<br />

«philosophique», <strong>en</strong> vertu «d’intermèdes métaphysiques<br />

à la portée de tous» conçus par François Flahault.<br />

Du Double… du Bi<strong>en</strong> et du Mal… ? On ramasse les<br />

copies au final !<br />

MARTIGUES. Le 21 jan à 19h. Salins<br />

04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr<br />

GAP. Le 31 jan à 19h. La Passerelle<br />

04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu<br />

© Agnès Mellon<br />

Olivier Vernet<br />

L’un des plus émin<strong>en</strong>ts organistes français joue<br />

Séverac, Widor, Debussy et Guilmant.<br />

MARSEILLE. Le 23 jan à 20h30. Eglise St-Joseph<br />

Espace culture 04 96 11 04 61<br />

www.marseilleconcerts.com<br />

Evelina Pitti<br />

La pianiste bâtit un programme didactique sur<br />

l’évolution de la forme sonate classique : des<br />

fondem<strong>en</strong>ts mozarti<strong>en</strong>s à Dutilleux <strong>en</strong> passant par<br />

Beethov<strong>en</strong> et Ravel.<br />

MARTIGUES. Le 24 jan à 20h30. Salins<br />

04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr<br />

Quatuor Vlach © X-D.R<br />

Jeu de Paume<br />

Le théâtre aixois, jolim<strong>en</strong>t rénové il y a une dizaine<br />

d’années, fait décidém<strong>en</strong>t la part belle à Euterpe. On<br />

y <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d de la musique de chambre avec le Quatuor<br />

Vlach de Prague qui avec, les Talich, Prazak et autre<br />

Kocian constitue le fleuron des quatuors tchèques<br />

(donc du monde ?) : ils jou<strong>en</strong>t trois merveilles du g<strong>en</strong>re :<br />

les Quatuor américain de Dvorak et les Rosamunde et<br />

La Jeune fille et la Mort de Schubert (le 23 jan à 20h30).<br />

Au rayon jazz, le pianiste Antoine Hervé donne sa 2 e<br />

«leçon» sur Bill Evans (Le romantisme et la passion,<br />

le 30 jan à 20h30). Le formidable Nonette, pièce rare<br />

de la compositrice Louise Farr<strong>en</strong>c (quintette à v<strong>en</strong>ts<br />

et quatuor à cordes), retrouve les feux de la rampe grâce<br />

à une bande d’émin<strong>en</strong>ts solistes réunis autour du<br />

flûtiste Philippe Bernold, du violoniste Olivier Charlier,<br />

Raphaël Sévère à la clarinette, Antoine Pierlot au<br />

violoncelle… le tout <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Palazzetto<br />

Bru-Zane qui se consacre à la mise <strong>en</strong> valeur du patrimoine<br />

musical romantique français (le 7 fév à 20h30).<br />

Ce dernier souti<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t le programme de Philippe<br />

Jaroussky : le contre-ténor (à contre-emploi ?)<br />

chante Verlaine ou Leconte de Lisle dans des mélodies<br />

françaises de Chausson, Fauré, Reynaldo Hahn,<br />

Mass<strong>en</strong>et… (Opium, le 9 fév à 20h30 - cf. CD Virgin<br />

Classics 50999 216621 2 6). N’<strong>en</strong> jetez plus ! On termine<br />

avant les vacances scolaires par un spectacle à voir<br />

<strong>en</strong> famille : la Compagnie Paris lyrique imagine une<br />

fantaisie chantée autour d’Off<strong>en</strong>bach et de la mouche<br />

d’Orphée aux Enfers (Off<strong>en</strong>bach et la mouche <strong>en</strong>chantée,<br />

le 14 fév à 19h et le 15 fév à 14h30– Dès 5 ans).<br />

AIX. Théâtre du Jeu de Paume<br />

0 820 000 422 www.lestheatres.net<br />

Hommage<br />

Concert des Festes d’Orphée <strong>en</strong> mémoire d’Odile<br />

Brunel, longtemps membre de l’<strong>en</strong>semble vocal,<br />

disparue <strong>en</strong> avril dernier.<br />

AIX. Le 24 jan à 20h30. Temple rue de la Masse<br />

04 42 99 37 11 www.orphee.org<br />

En Allemagne<br />

L’<strong>en</strong>semble Baroques-Graffiti inaugure un cycle<br />

consacré aux Concertos au XVIII e siècle avec la<br />

famille Bach : Sharman Plesner (violon), Jean-<br />

Christophe Deleforge (violone), Jean-Paul Serra<br />

(clavecin).<br />

ARLES. Le 26 jan à 20h. Temple réformé<br />

09 51 16 69 59 www.baroquesgraffiti.com<br />

MARSEILLE. Le 27 jan à 20h30. La Magalone<br />

04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com<br />

Concert pédagogique et confér<strong>en</strong>ce, le 25 jan à 15h<br />

(<strong>en</strong>fants) et à 17h (adultes). Bibliothèque de l’Alcazar<br />

(<strong>en</strong>trée libre)


Brahms,<br />

Orchestre de Paris<br />

La classe ! Paavo Järvi à la tête de la formation instrm<strong>en</strong>tale<br />

capitale joue la 2 e symphonie de Brahms et accompagne,<br />

dans son concerto, une pointe parmi les violonistes actuelles<br />

: Viktoria Mullova. Immanquable !<br />

AIX. Le 27 jan à 20h30. GTP<br />

Concert pédagogique le 28 jan à 11h (orchestre seul)<br />

04 42 91 69 69 www.legrandtheatre.net<br />

C.N.I.P.A.L<br />

Récitals du C<strong>en</strong>tre National d’Insertion des Artistes<br />

Lyriques.<br />

TOULON. L’heure exquise. Les 27 jan et 14 fév à 19h.<br />

Foyer Opéra<br />

04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr<br />

AVIGNON. Apér’opéra, le 28 jan à 17h. Foyer Opéra<br />

04 90 82 42 42 www.operatheatredavignon.fr<br />

MARSEILLE. L’Heure du Thé, les 16 et 17 fév à 17h 15.<br />

Foyer Opéra<br />

04 91 18 43 14 http://opera.marseille.fr<br />

Loh<strong>en</strong>grin<br />

Wagner est de retour à Toulon avec l’histoire du chevalier au<br />

cygne, dont s’inspire son «opéra romantique <strong>en</strong> 3 actes». La<br />

distribution est royale : dans le rôle titre Stefan Vinke, avec<br />

Anna Gabler (Elsa), Janice Baird (Otrud)… Le spectacle,<br />

mis <strong>en</strong> espace par Frédéric Andrau est dirigé par Giuliano<br />

Carella.<br />

TOULON. le 29 jan à 14h30 et les 31 jan et 3 fév à 19h30.<br />

Opéra<br />

04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr<br />

Festes d’Orphée<br />

Du cycle des quatre confér<strong>en</strong>ces illustrées que prés<strong>en</strong>te<br />

cette saison Guy Laur<strong>en</strong>t sur Un patrimoine<br />

d’exception : compositeurs aixois & prov<strong>en</strong>çaux.<br />

AIX. Le 31 jan à 18h30. Espace Forbin<br />

04 42 99 37 11 www.orphee.org<br />

Debussy<br />

et la modernité<br />

Avec l’Orchestre Les Siècles, François-Xavier Roth<br />

conçoit un programme autour d’œuvres phares, Prélude à<br />

l’Après-midi d’un faune, la Fantaisie pour piano (Alain<br />

Planès) et la création <strong>en</strong> première mondiale de<br />

l’orchestration originale de la Première Suite (complétée par<br />

Philippe Manoury).<br />

NÎMES. Le 31 jan à 20h. Théâtre<br />

04 66 36 65 10 www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

Suite Tango<br />

Le groupe Tango Quattro livre un «Concert-spectacle» basé<br />

sur Les Quatre Saisons d’Astor Piazzolla.<br />

MARSEILLE. Le 31 jan à 21h. Théâtre Toursky<br />

820 300 033 www.toursky.org<br />

100 violons tziganes<br />

L’Orchestre symphonique itinérant v<strong>en</strong>ant de Budapest joue<br />

Brahms, Liszt, Strauss, Sarasate…<br />

MARSEILLE. Le 1 er fév à 20h30. Silo<br />

04 91 90 00 00 www.silo-marseille.fr<br />

Quatuor Raphaël<br />

Révélation du Concours de Bordeaux <strong>en</strong> 2010, les quatre<br />

musici<strong>en</strong>s jou<strong>en</strong>t le 8 e Quatuor de Beethov<strong>en</strong> et les 12 e et<br />

13 e Quatuors de Schubert.<br />

MARSEILLE. Le 31 jan à 20h30. Faculté de médecine<br />

04 96 11 04 60 www.musiquedechambremarseille.org<br />

© Amelie Tcherniak<br />

Chœur de Radio<br />

France<br />

Retour au Grand Théâtre pour le Chœur français dans<br />

Brahms, Schumann et Kodaly (dir. Matthias Brauer).<br />

AIX. Le 31 jan à 20h30. GTP<br />

04 42 91 69 69 www.legrandtheatre.net<br />

Reevox<br />

Le nouveau festival créé par le non<br />

moins nouveau directeur du GMEM<br />

Christian Sebille s’échelonne sur six<br />

soirées qui rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> particulier<br />

pour les longues «performances/concerts/vidéo»<br />

au Cabaret<br />

Aléatoire (les 10 et 11 fév «à partir de»<br />

21h à la Friche jusqu’à 1h ou 2h du<br />

mat), un croisem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre l’univers<br />

électro-pop actuel et la tradition<br />

électroacoustique (voir p.10). Au<br />

programme égalem<strong>en</strong>t, une R<strong>en</strong>contre<br />

autour du concept mobilo-sonore de<br />

Peter Sinclair, (le 2 fév à 19h, Studio<br />

GMEM), des concerts pour hautparleurs<br />

(le 8 fév à 19h, GMEM ou le 3<br />

fév. à 19h et 21h, au Conservatoire<br />

Melchion), un vidéo-live musique et<br />

une création musico-chorégraphique<br />

Un œil sur la chose (le 4 fév à 19h puis<br />

à 21h au Klap).<br />

MARSEILLE. Du 2 au 11 fév.<br />

04 96 20 60 40 www.gmem.org<br />

Un oeil sur la chose © Emilie Salquebre


AU PROGRAMME<br />

42 MUSIQUE<br />

Maîtrise<br />

de Radio France<br />

Les <strong>en</strong>fants et adolesc<strong>en</strong>ts chanteurs sont dirigés par<br />

Sofi Jeannin dans un opus de Juli<strong>en</strong> Joubert, L’Atelier<br />

du Nouveau-Monde qui propose «un voyage au cœur de<br />

la R<strong>en</strong>aissance». Des choristes amateurs de la région,<br />

<strong>en</strong>fants et adultes, spécialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>cadrés par d’émérites<br />

chefs de chant, particip<strong>en</strong>t au programme<br />

<strong>en</strong> collaborations avec les petits «pros» de la Maîtrise.<br />

À côté de Bach et Mozart, une pièce de Joubert est<br />

créée pour l’occasion.<br />

AIX. Le 3 fév à 20h30. GTP<br />

04 42 91 69 69 www.legrandtheatre.net<br />

Musicales de février<br />

Une série de cinq soirées qui mêl<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>res : des<br />

standards de jazz (Agnès Maillard et Pierre Cammas,le<br />

7 fév à 21hou Yves Laplane,le 12 fév à 20h30)<br />

aux grandes œuvres sacrées telles que le Stabat<br />

mater de Dvorak (Ensemble vocal d’Arles, le 4 fév<br />

à 20h30) ou le Requiem de Gounod (Michel Camatte,<br />

Maîtrise Gabriel Fauré, le 11 fév à 20h30).<br />

LA CIOTAT. Du 3 au 12 fév.<br />

Théâtre du Golfe / Eglise Notre-Dame<br />

R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Passion’arts 04 42 83 08 08<br />

Orchestre<br />

de Radio France<br />

Les musici<strong>en</strong>s dirigés par Kirill Karabits jou<strong>en</strong>t les<br />

Danses symphoniques de Rachmaninov et le Concerto<br />

pour violon n°1 de Chostakovitch (Alina Ibragimova).<br />

AIX. Le 4 fév à 20h30. GTP<br />

Concert pédagogique prés<strong>en</strong>té<br />

par Jean-François Zigel, le 5 fév à 11h.<br />

04 42 91 69 69 www.legrandtheatre.net<br />

Récital romantique<br />

Marc Badin (hautbois, hautbois d’amour et cor<br />

anglais) et Anaït Sérékian jou<strong>en</strong>t l’Adagio et Allegro<br />

op.70 de Schumann, trois Romances sans paroles de<br />

M<strong>en</strong>delssohn et des opus méconnus de Théodore<br />

Lalliet (Fantaisie sur des motifs de Chopin) et Carlo<br />

Yvon (Sonate <strong>en</strong> fa mineur).<br />

MARSEILLE. Le 4 fév à 17h. Foyer Opéra<br />

04 91 55 11 10 www.opera.marseille.fr<br />

Laur<strong>en</strong>t Korcia<br />

Le violoniste joue le Concerto de Brahms <strong>en</strong> compagnie<br />

de l’Orchestre de Cannes (dir. Philippe B<strong>en</strong>der)<br />

qui interprète égalem<strong>en</strong>t la 3 e symphoniede Beethov<strong>en</strong>.<br />

SALON. Le 4 fév à 20h45. Théâtre Armand<br />

04 90 56 00 82 www.salondeprov<strong>en</strong>ce.fr<br />

Nonette<br />

Opus de Louise Farr<strong>en</strong>c pour quintette à v<strong>en</strong>ts et<br />

quatuor à cordes avec le flûtiste Philippe Bernold,<br />

le violoniste Olivier Charlier, Raphaël Sévère à la<br />

clarinette ou Antoine Pierlot au violoncelle…<br />

ARLES. le 5 fév à 20h30. Méjan<br />

04 90 49 56 78 www.lemejan.com<br />

Même programme à AIX. le 7 fév à 20h30<br />

(voir annonce Jeu de Paume).<br />

Il Trovatore<br />

Avant Marseille fin avril, l’opéra de Verdi est joué au<br />

pied du Palais des Papes. Cette production, conçue<br />

par Charles Roubaud, est interprétée (dans les<br />

deux villes) par Adina Aaron (Leonora) et Giuseppe<br />

Gipali (Manrico). En Avignon, la sorcière Azuc<strong>en</strong>a est<br />

chantée par Mzia Nioradze quand le Comte di Luna<br />

est t<strong>en</strong>u par George Petean (dir. Roberto Rizzi-<br />

Brignoli).<br />

AVIGNON. Le 5 fév à 20h et le 7 fév à 14h30.<br />

Opéra-Théâtre<br />

04 90 82 42 42 www.operatheatredavignon.fr<br />

Chartreuse<br />

de Parme<br />

L‘annonce de la re-création de La Chartreuse de<br />

Parme d’H<strong>en</strong>ri Sauguet à l’Opéra de Marseille est<br />

un événem<strong>en</strong>t majeur du monde lyrique hexagonal,<br />

voire au-delà (l’opéra sera diffusé sur France musique<br />

le 28 avril). La partition créée à la veille de la seconde<br />

guerre mondiale, a été oubliée, avant de disparaître…<br />

Retrouvée miraculeusem<strong>en</strong>t, elle a été reconstituée<br />

avec soin, ce qui permet au public de découvrir la<br />

belle musique d’un grand compositeur ayant traversé<br />

le XX e siècle… comme les mots tirés de l’œuvre de<br />

St<strong>en</strong>dhal (livret d’Armand Lunel). Outre l’attrait<br />

historique, musical et excitant de l’av<strong>en</strong>ture, on<br />

apprécie que l’équipe de Maurice Xiberras ait<br />

particulièrem<strong>en</strong>t soigné la distribution. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d,<br />

juste après son triomphe dans La Bohème, la soprano<br />

Nathalie Manfrino (Clélia Conti) aux côtés du ténor<br />

Sébasti<strong>en</strong> Guèze (Fabrice del Dongo). Le reste est<br />

du même niveau avec Marie-Ange Todorovitch,<br />

Sophie Pondjiclis, Nicolas Cavalier, Jean-<br />

Philippe Lafont et Laur<strong>en</strong>ce Foster à la baguette,<br />

quand la mise <strong>en</strong> scène est signée d’une personnalité<br />

appréciée pour son travail accompli Place Reyer :<br />

R<strong>en</strong>ée Auphan.<br />

MARSEILLE. Les 8, 10, 14 fév à 20h et le 12 fév à<br />

14h30. Opéra<br />

04 91 55 11 10 www.opera.marseille.fr<br />

Confér<strong>en</strong>ce le 28 janv à 15h Foyer Opéra<br />

Nathalie Manfrino © Fabi<strong>en</strong> Bardelli<br />

Oscar Stranoy © Martin Felipe<br />

Deux pianistes<br />

Jean-François Zygel et Antoine Hervé <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

dialogue pour une performance où l’improvisation fait<br />

loi. Du classique au jazz, virtuose et inv<strong>en</strong>tif !<br />

TOULON. Le 7 fév à 20h30. Théâtre Liberté<br />

04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr<br />

Lugansky<br />

Avec Brahms, Chopin et Liszt, le pianiste russe joue<br />

un grand programme romantique.<br />

TOULON. Le 7 fév à 20h30. Palais Neptune<br />

04 94 18 53 07 www.festivalmusiquetoulon.com<br />

AVIGNON. Le 9 fév à 20h30. Opéra-Théâtre<br />

04 90 82 42 42 www.operatheatredavignon.fr<br />

Didon et Enée<br />

Conçue pour être jouée <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t son opéra<br />

de chambre Un retour (créé au Festival d’Aix 2010),<br />

l’adaptation du Didon et Enée de Purcell qu’imagine<br />

Oscar Strasnoy utilise le même dispositif instrum<strong>en</strong>tal<br />

: deux pianos, deux percussionnistes une<br />

trompette et un trombone. Si les parties vocales<br />

baroques rest<strong>en</strong>t quasim<strong>en</strong>t inchangées, l’orchestration<br />

laisse présager une latitude de couleurs<br />

sonores originale qu’on a hâte d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre… D’autant<br />

que le compositeur n’hésite pas non plus, « sans<br />

complexe », à pr<strong>en</strong>dre des libertés harmoniques. Dix<br />

jours après sa création au festival Prés<strong>en</strong>ces de Radio<br />

France au Châtelet, on découvre, sur nos rives méditerrané<strong>en</strong>nes,<br />

l’histoire d’amour impossible de la<br />

Reine de Carthage et du prince troy<strong>en</strong> chantée par<br />

les solistes de Musicatreize dirigés par Roland<br />

Hayrabedian.<br />

MARSEILLE. Le 10 fév. à 19h30.<br />

ABD Gaston Deferre<br />

Entrée libre sur réservation au 04 91 31 82 00<br />

www.musicatreize.org<br />

Musique[s],<br />

on tourne !<br />

Mise <strong>en</strong> dialogue de films docum<strong>en</strong>taires (Manon de<br />

Boer) avec des formes de musiques expérim<strong>en</strong>tales.<br />

MARSEILLE. Le 9 fév à 19h30.<br />

Auditorium Cité de la Musique<br />

04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com


AU PROGRAMME<br />

44 MUSIQUE<br />

Sonates <strong>en</strong> trio<br />

Musique de chambre avec Jacques Raynaut (piano),<br />

Eric Charray (clarinette) et Jean-Eric Thirault<br />

(violoncelle).<br />

CASSIS. Le 9 fév à 20h. Oustau Cal<strong>en</strong>dal<br />

04 42 01 77 73<br />

www.musicalescassis.com<br />

Violon & Orchestre<br />

R<strong>en</strong>aud Capuçon joue le Concerto op.61 de<br />

Beethov<strong>en</strong> quand l’Orchestre Symphonique de<br />

l’Opéra interprète Pelléas et Mélisande de Sibelius<br />

et la Symphonie n°1 «classique» de Prokofiev. Le tout<br />

dirigé par l’inusable Serge Baudo !<br />

TOULON. Le 10 fév à 20h30. Opéra<br />

04 94 92 70 78<br />

www.operadetoulon.fr<br />

Baroque français<br />

Marin Marais, Rameau, Jean-Fery Rebel, Leclair et<br />

Francoeur <strong>en</strong> trio : Eti<strong>en</strong>ne Mangot (viole de<br />

gambe), Christine Lecoin (clavecin) et Roberto<br />

Crisafulli (violon).<br />

MARSEILLE. Le 10 fév à 20h30. La Magalone<br />

04 91 39 28 28<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Les mots à l’heure<br />

«Le Chant des Radiateurs» – Murmures pour voix<br />

(Ignace Fabiani) et violoncelle (Claire Davi<strong>en</strong>ne)<br />

d’après Autoportrait au radiateur de Christian Bobin.<br />

MARSEILLE. Les 10 et 11 fév à 20h30. Théâtre du<br />

Petit Matin<br />

04 91 48 98 59<br />

http://theatredupetitmatin.free.fr<br />

Liber’tango<br />

Le Tango Nuevo initié par Piazzolla restitué par le<br />

Quatuor Cali<strong>en</strong>te et Sandra Rumolino.<br />

MARSEILLE. Le 11 fév à 21h. Station Alexandre<br />

04 91 00 90 00<br />

www.station-alexandre.org<br />

En famille<br />

Les Jeux d’<strong>en</strong>fants de Bizet et le Carnaval des animaux<br />

de Saint-Saëns pour piano à quatre mains (Feriel<br />

Kaddour & Jérémie Honnoré). Récitant François<br />

Castang.<br />

SALON. Le 11 fév à 15h. Auditorium<br />

04 90 56 00 82<br />

www.musiquealabbaye.com<br />

R<strong>en</strong>aud Capucon © Darmigny<br />

Viva Arg<strong>en</strong>tina !<br />

Beau duo que celui formé par Flor<strong>en</strong>t Héau<br />

(clarinette) et Marcela Roggeri (piano) dans un<br />

répertoire arg<strong>en</strong>tin : Piazzolla, Ginastera, Guastavino.<br />

SALON. Le 12 fév à 15h. Abbaye de Ste-Croix<br />

04 90 56 24 55 www.musiquealabbaye.com<br />

Jeannine<br />

Vieuxtemps<br />

La pianiste propose un Concert-Causerie autour de<br />

Maupassant et la musique et des opus de<br />

circonstance.<br />

CARRY. Le 14 fév à 20h45. Espace Fernandel<br />

04 42 44 64 01<br />

www.mom<strong>en</strong>ts-musicaux-de-carry.fr<br />

Violon & piano<br />

Isabelle van Keul<strong>en</strong> et Ronald Brautigam jou<strong>en</strong>t<br />

la Sonate «Le Printemps» de Beethov<strong>en</strong>, les 1 re et 3 e<br />

Sonates de Brahms et Cinq pièces op.35bis de<br />

Prokofiev.<br />

MARSEILLE. Le 14 fév à 20h30.<br />

Faculté de médecine<br />

04 96 11 04 60<br />

www.musiquedechambremarseille.org<br />

Violoncelle & piano<br />

Sonia Wieder-Atherton et Bruno Fontaine jou<strong>en</strong>t<br />

un cycle de Chants juifs traditionnels et des pièces<br />

de Chostakovitch et Anna Akhmatova.<br />

MARSEILLE. Le 16 fév à 20h30.<br />

ABD Gaston Deferre<br />

Espace culture 04 96 11 04 61<br />

www.marseilleconcerts.com<br />

Vocalises<br />

Le quintette Cuivres magnifica et la soprano<br />

Shugeko Hata mêl<strong>en</strong>t leur souffle dans un<br />

programme qui puise sa source dans l’univers sonore<br />

de la R<strong>en</strong>aissance.<br />

AIX. Le 16 fév à 20h30. GTP<br />

04 42 91 69 69<br />

www.legrandtheatre.net<br />

En France<br />

L’<strong>en</strong>semble Baroques-Graffiti poursuit son cycle<br />

consacré aux Concertos au XVIII e siècle avec des<br />

opus de Jean-Joseph Cassanea de Mondonville :<br />

Sharman Plesner (violon) et Jean-Paul Serra<br />

(clavecin).<br />

ARLES. Le 16 fév à 20h. Temple réformé<br />

09 51 16 69 59 www.baroquesgraffiti.com<br />

MARSEILLE. Le 17 fév à 20h30. La Magalone<br />

04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com<br />

Chidr<strong>en</strong>’s corner, le 15 fév à 15h30 (concert gratuit<br />

pour les <strong>en</strong>fants). Bibliothèque de l’Alcazar<br />

Musique mariale<br />

L’<strong>en</strong>semble vocal féminin Hymnis (dir. Bénédicte<br />

Peireira) chante Duruflé, Busser, Bardòs, Kocsar,<br />

Guerrero et Verdi.<br />

MARSEILLE. Le 17 fév à 20h30.<br />

Eglise St-Mitre (Entrée libre)<br />

Piano & orchestre<br />

Giovanni Bellucci joue le 24 e concerto de Mozart<br />

<strong>en</strong> compagnie de l’O.L.R.A.P. (dir. Alexander<br />

Vakoulski) qui joue égalem<strong>en</strong>t la 2 e symphonie<br />

d’Onslow et Mosaïques de Yan Maresz.<br />

AVIGNON. Le 17 fév à 20h30. Opéra-Théâtre<br />

04 90 82 42 42<br />

www.operatheatredavignon.fr<br />

Cycle Brahms 1<br />

L’<strong>en</strong>semble Des Equilibres consacre trois soirées<br />

à la musique de chambre du compositeur. On débute<br />

par les trois Sonates pour violon (Agnès Pyka) et<br />

piano (Bruno Robillard).<br />

TOULON. Le 18 fév à 21h. St-Jean Bosco<br />

0 892 68 36 22<br />

www.fnac.com<br />

Violoncelle<br />

& création<br />

Le violoncelliste H<strong>en</strong>ri Demarquette joue le<br />

Concerto n°1 de Saint-Saëns <strong>en</strong> compagnie de<br />

l’Orchestre Philharmonique de Marseille (*)<br />

dirigé par Jean-Claude Casadesus qui joue égalem<strong>en</strong>t<br />

la musique du ballet Petrouchka de Stravinsky<br />

et une création, commande de la Ville de Marseille :<br />

Color de Régis Campo.<br />

MARSEILLE. Le 22 fév à 20h. Opéra<br />

04 91 55 11 10<br />

www.opera.marseille.fr<br />

L’Opéra <strong>en</strong> scène, le 11 fév à 17h.<br />

Bibliothèque de l’Alcazar. Entrée libre<br />

(*) Le jeune et impressionnant virtuose Thomas<br />

Leleu, tuba solo de l’Orchestre Philharmonique<br />

de Marseille est le premier tubiste a être nommé<br />

aux Victoires de la Musique Classique 2012,<br />

catégorie «Révélation soliste instrum<strong>en</strong>tal de<br />

l’année».<br />

Thomas Leleu Tuba<br />

© Eric Manas


AU PROGRAMME<br />

46 MUSIQUE<br />

AIX<br />

Pasino : Thomas Dutronc (18/1), Zazie<br />

(19 et 20/1), Letz Zep (8/2)<br />

04 42 59 69 00<br />

www.casinoaix.com<br />

Théâtre et Chansons : Mouron chante<br />

Brel… et Mouron (28 et 29/1), Tremplin<br />

Jeune Tal<strong>en</strong>t/Emilie Rambaud<br />

(3/2), Malvina chante avec les loups<br />

(11 et 12/2)<br />

04 42 27 37 39<br />

www.theatre-et-chansons.com<br />

Seconde Nature : Hyph<strong>en</strong> Hyph<strong>en</strong> +<br />

l’Amateur (20/1), Portable Aka Bodycode<br />

+ Sarah Goldfarb (27/1), Labo<br />

Rock & Co avec Erevan Tusk + Hannah<br />

(28/1), Dubble Gum Dubstep (3/2)<br />

04 42 64 61 01<br />

www.second<strong>en</strong>ature.org<br />

Cité du Livre : Névchehirlian dans «Le<br />

Soleil Brille pour tout le monde ?» (1/2)<br />

04 42 91 98 88<br />

www.second<strong>en</strong>ature.org<br />

ARLES<br />

Cargo de nuit : Da Silva + The Chase<br />

(3/2), Ariel Wizman (4/2), Nevchehirlian<br />

+ Red Rum Orchestra (10/2)<br />

04 90 49 55 99<br />

www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />

AUBAGNE<br />

Escale : Wayaz (11/2)<br />

04 42 18 17 18<br />

www.mjcaubagne.fr<br />

ACTUELLE<br />

AVIGNON<br />

Les Passagers du Zinc : Soirée avignonnaise<br />

(20/1), Claire D<strong>en</strong>amur<br />

(25/1), Les Tambours du Bronx +<br />

Onstap (27/1), L + Dizzylez (3/2), Inna<br />

Modja + Random Recipe (4/2), Apéro<br />

concert Nobelium (9/2), Les 2 ans de<br />

Radio Campus Avignon (10/2)<br />

04 90 89 30 77<br />

www.passagersduzinc.com<br />

BERRE L’ETANG<br />

Forum de Berre : Ghalia B<strong>en</strong>ali chante<br />

Oum Kalsoum (26/1), Arthur Ribo &<br />

l’Assemblée (10/2)<br />

04 42 10 23 60<br />

www.forumdeberre.com<br />

BRIGNOLES<br />

Le Bazar du Lézard : Slow flow (19/1)<br />

06 71 58 73 26<br />

www.lebazardulézard.com<br />

CAVAILLON<br />

Le Gr<strong>en</strong>ier : HK et les Saltimbanks<br />

(17/2)<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNE<br />

Akwaba : Gablé + Mina May (21/1),<br />

Biga*Ranx + Patko & Conquering Sound<br />

System (28/1), Avignon reggae dub<br />

meeting #5 (11/2), Class Eurock (18/2)<br />

04 90 22 55 54<br />

www.akwaba.coop<br />

CORRENS<br />

Le Chantier : «Haïti : chants vaudou et<br />

contredanses» avec Erol Josué (10/2)<br />

04 94 59 56 49<br />

www.le-chantier.com<br />

DRAGUIGNAN<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie : Angélique<br />

Ionatos et Katerina Fotinaki (14/2)<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

GAP<br />

La Passerelle : The King’s Singers (19/1)<br />

04 92 52 52 52<br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

GARDANNE<br />

Maison du Peuple : Iraka (20/1)<br />

04 42 65 82 71<br />

ISTRES<br />

L’Usine : Izia (20/1), Imany (21/1),<br />

Iraka (3/2), Zaza Fournier (4/2), Tata<br />

Milouda (9/2), Arthur Ribo & l’Assemblée<br />

(9/2), Ahamada Smis (10/2),<br />

Souleymane Diamanka (11/2)<br />

04 42 56 02 21<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

LE THOR<br />

Auditorium de Vaucluse : Shanghai<br />

Percussion <strong>en</strong>semble (26/1), Bill Deraime<br />

(28/1), Charles Pasi (18/2)<br />

04 90 33 97 32<br />

www.auditoriumdevaucluse.com<br />

Le Sonograf’ : Big Daddy Wilson trio<br />

(26/1), Gaby Mor<strong>en</strong>o (15/2)<br />

04 90 02 13 30<br />

www.lesonograf.fr<br />

MARSEILLE<br />

Cabaret Aléatoire : Sefyu (14/2)<br />

04 95 04 95 09<br />

www.cabaret-aleatoire.com<br />

Dock des Suds : Shotu et Manu/<br />

Twisted Vision 3 (21/1)<br />

04 91 99 00 00<br />

www.dock-des-suds.org/<br />

Enthropy : H.C.C.E. Orwell (20/1), DJ<br />

Popxig<strong>en</strong> (21/1), LowHat + Casino<br />

(26/1), Monkey See Monkey Do +<br />

Tonnerre Mécanique (27/1), Profs de<br />

Skids (31/1), Soirée KGB (2/2)<br />

http://<strong>en</strong>thropy.fr<br />

Espace Juli<strong>en</strong> : Miossec (3/2), Corneille<br />

(8/2), B<strong>en</strong> Howard (10/2),<br />

Festival for unlimited Art & Music avec<br />

9th Cloud feat. Airsolid, Plapla Pinky,<br />

De-bruit live band, l’Amateur, Ideal<br />

Corpus (11/2), Colonel Reyel (12/2),<br />

Thin Lizzy (15/2)<br />

04 91 24 34 10<br />

www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />

La Criée : Par hasard et pas rasé (jusqu’au<br />

28/1)<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

La Machine à Coudre : Mick Wigfall<br />

& the Toxics + The Fr<strong>en</strong>ch Revolution<br />

(21/1)<br />

04 91 55 62 65<br />

www.lamachineacoudre.com<br />

La Meson : Pierre-Laur<strong>en</strong>t Bertolino<br />

& Guests (21/1)<br />

04 91 50 11 61<br />

www.lameson.com<br />

Le Polikarpov : “Ri<strong>en</strong> à gratter” avec<br />

John E. Boy (21/1)<br />

04 91 52 70 30<br />

http://lepolikarpov.com<br />

Le Poste à Galène : La Fine Equipe<br />

(20/1), Nuits Années 80 (21/1), Nuits<br />

Années 90 (28/1), Jono McCleery +<br />

Nostalgia 77 feat. Josa Peit (5/2),<br />

Nashville Pussy (6/2), Vandaveer + St<br />

Augustine (16/2)<br />

04 91 47 57 99<br />

www.leposteagal<strong>en</strong>e.com<br />

Le Silo : 100 violons Tziganes de<br />

Budapest (1/2), Isabelle Boulay (8/2)<br />

04 91 90 00 00<br />

www.silo-marseille.fr<br />

Toursky : Cinq de cœur, Métronome<br />

(17 et 18/1), Suite Tango (31/11) Claire<br />

Diterzi Rosa la Rouge (7/2)<br />

0 820 300 033<br />

www.toursky.org<br />

MARTIGUES<br />

Théâtre des Salins : Les étrangers<br />

familiers/Un salut à Georges Brass<strong>en</strong>s<br />

(7/2), Incisif #2/Les Nuits de l’alligator<br />

The Red Rum Orchestra (9/2)<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

MAUBEC<br />

La Gare : Cowbones + Les Robertes<br />

(27/1), John Trudell (3/2), Mil<strong>en</strong>ka<br />

(8/2), Alina Orlova (12/2), Ottilie B +<br />

Françoiz Breut (17/2)<br />

04 90 76 84 38<br />

www.aveclagare.org<br />

NIMES<br />

Théâtre de Nimes : Maria Toledo/<br />

Nino Josele (18/1), De Tangos y Jaleos<br />

(20/1)<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

OLLIOULES<br />

Châteauvallon : Raul Barboza, Daniel<br />

Duchowney et Alfonso Pacin (11/2)<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

RÉGION<br />

Tournée «Trop Puissant !» 2012 :<br />

M!ura à la MJC Jean le Bleu, Manosque<br />

(19/1) et à la Cité de la Musique,<br />

Marseille (du 31/1 au 2/2) ; Namaste<br />

à l’Oméga Live, Toulon (23 et 24/1),<br />

au Portail Coucou, Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />

(26/1), à la Passerelle, Gap (10/2),<br />

à la MJC Picaud, Cannes (14/2), à<br />

l’Espace Magnan, Nice (16/2) et au<br />

Lycée international de Valbonne (17/2)<br />

www.regionpaca.fr<br />

SAINTE-MAXIME<br />

Le Carré : Ol’Dirty (21/1), Intime Cabaret<br />

(10/2)<br />

04 94 56 77 77<br />

www.carreleongaumont.com<br />

SALON-DE-PROVENCE<br />

Portail Coucou : Appletop + Transgunner<br />

(21/1)<br />

04 90 56 27 99<br />

www.portail-coucou.com<br />

TOULON<br />

Oméga Live : Jamaïca Airlines vol.2<br />

avec Turbul<strong>en</strong>ce + Skarra Mucci + YT +<br />

Black Prophet (4/2), Pigalle avec Sons<br />

et Merveilles pour petites oreilles<br />

(7/2), les Nuits de l’Alligator avec Two<br />

Gallants + Mama Rosin + Lewis Floyd<br />

H<strong>en</strong>ry (11/2), Mina May + Clara Clara<br />

+ Le Prince Miiaou (18/2)<br />

04 98 070 070<br />

www.tandem83.com<br />

Théâtre Liberté : Alain Chamfort<br />

(28/1), Jean-François Zygel et Antoine<br />

Hervé (7/2)<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

VELAUX<br />

Espace NoVa : AaRON (18/1)<br />

04 42 87 75 00<br />

www.espac<strong>en</strong>ova.com<br />

VENELLES<br />

Salle des fêtes : Mr Day + Gaïo<br />

(21/1), Liz Cherhal (4/2)<br />

04 42 54 71 70


AIX EN PROVENCE<br />

Théâtre du Jeu de Paume<br />

Leçon de Jazz par Antoine Hervé «Bill<br />

Evans» (30/1)<br />

0442991200<br />

AUBAGNE<br />

Château des Creyssauds<br />

Swinging Papy’s (2/2)<br />

04 91 248 445<br />

www.creissauds.com<br />

AVIGNON<br />

AJMI<br />

Tea-Jazz avec Joël Forrester (22/1) Jazz<br />

Story #3 «Ellington» (26/1) Tea-Jazz<br />

avec Franck Amsallem (29/1) Géraldine<br />

Lau-r<strong>en</strong>t 4tet Around Gigi (4/2) Jam<br />

Session (9/2) Alexandre Saada piano<br />

solo (10/2) Semaine du Jazz voir<br />

Sorgues<br />

04 90 860 861<br />

www.jazzalajmi.com<br />

BRIANÇON / MONTGENEVRE /<br />

SERRE-CHEVALIER<br />

Altitude Jazz Festival 6 ème édition<br />

plus de 30 concerts <strong>en</strong> divers lieux (du<br />

20/1 au 4/2) Wang Li & Yom<br />

Anicroche, Sandy Patton 4tet, Samarabalouf,<br />

Gauthier Toux trio, Dreisam trio,<br />

The Fakir, Ping Machine, Minvielle/<br />

Suarez tandem, Nicolas Folmer&Daniel<br />

Humair Project, Louis Winsberg<br />

www.altitudejazz.com<br />

et OT de Briançon 0492 210 850<br />

HYERES<br />

Théâtre D<strong>en</strong>is<br />

Jean Michel Pilc (28/1)<br />

0494 007 880<br />

www.jazzaporqueroles.org<br />

MARSEILLE<br />

Art|Positions<br />

Katy Roberts-Christian Brazier-Rasul<br />

Siddik (19/1)<br />

0491 040 723<br />

Les Bancs Publics<br />

Musique improvisée Objets vocaux avec<br />

<strong>en</strong>tre-autres Emilie Lesbros (21/1)<br />

0491 646 000<br />

www.lesbancspublics.com<br />

La Caravelle<br />

TrioT<strong>en</strong>tik (20/1) Satva dobar (25/1)<br />

Manuel Amelong trio (27/1)<br />

Concerts les mercredis et v<strong>en</strong>dredis<br />

0491 903 664<br />

www.lacaravelle-marseille.fr<br />

Cité de la Musique - Auditorium /<br />

La Cave / Salon<br />

Nuestra Cosa Le Vaisseau Fantôme<br />

(20/1) Roda de Choro (6/2) Scène<br />

ouverte Jazz & Latin Jazz (13/2)<br />

04 91 392 828<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Espace Juli<strong>en</strong> / Café Juli<strong>en</strong><br />

Méandres puis Kami 5tet (21/1)<br />

Rub<strong>en</strong> Paz y su cheverfusion (28/1)<br />

0491 243 410<br />

www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />

Inga des Riaux<br />

Noto Swing (20/1) Blue Alert (26/1)<br />

Swinging Papy’s (27/1) New BeeJazz<br />

4tet (3/2) Nougarotrem<strong>en</strong>t (10/2)<br />

06 07 575 558<br />

www.inga-des-riaux.fr/music.html<br />

La Meson<br />

Oneira (20/1) Bertolino & guests (21/1)<br />

Leila Martial Group (2/2)<br />

0491 501 161<br />

www.lameson.com<br />

Nomad Café<br />

Kaballah (3/2)<br />

0491 624 977<br />

www.l<strong>en</strong>omad.com<br />

Le Paradox<br />

Eric Lachaux Maynard Project (21/1)<br />

Pierre Piloni (24/1) Alexandre Manno<br />

& Invités Brésil (29/1)<br />

04 91 631 465<br />

www.leparadox.fr<br />

Planet Mundo K’fé<br />

Lezarythmiques 4tet (19/1) Accoules<br />

Sax (26/1) Soirée Brésil (27/1)<br />

Les Jeudis : Concert Jazz & Jam<br />

Session Les V<strong>en</strong>dredis : Scène Latine<br />

Les Samedis : Scène World Music<br />

04 91 92 45 72<br />

www.mundokfe.fr<br />

Roll’ Studio<br />

ZAJ 4tet (21/1) B<strong>en</strong>oît Paillard 4tet (28/1)<br />

Duo Gomez (4/2) Duo At Home<br />

(11/2)<br />

04 91 644 315<br />

www.rollstudio.fr<br />

Station Alexandre<br />

Perrine Mansuy 4tet Vertigo Songs<br />

(21/1) Quatuor Cali<strong>en</strong>te Liber’Tango<br />

avec Sandra Rumolino (11/2)<br />

0491 009 004<br />

www.station-alexandre.org<br />

SALON DE PROVENCE<br />

IMFP – Salon de Musique<br />

Tam de Villiers 4tet (24/1) The Road<br />

to You (31/1) Alice Martinez 4tet (7/2)<br />

Life trio (14/2)<br />

0490 531 252<br />

www.imfp.fr<br />

SAINT-RAPHAEL<br />

Salle Felix Martin<br />

Marcel Azzola 5tet (19/1) Christian<br />

Escoudé Nouveau trio Gitan (2/2)<br />

04 98 118 903<br />

C<strong>en</strong>tre Culturel Auditorium Saint<br />

Exupéry<br />

Ana Maria Bell & Paul Staicu (21/1)<br />

0498 118 900<br />

Labo rock<br />

JAZZ MUSIQUE<br />

LA SEYNE SUR MER<br />

Fort Napoléon - ArtBop<br />

Salut à Guy Longnon (20/1)<br />

0494 094 718<br />

www.ot-la-seyne-sur-mer.fr<br />

47<br />

SORGUES<br />

Pôle Culturel Camille Claudel<br />

Exposition & Confér<strong>en</strong>ce Jazz Vocal<br />

(14/2 à 19h)<br />

0486 199 090<br />

www.sorgues.fr<br />

LA TOUR D’AIGUES<br />

Bibliothèque<br />

Expo photo par Gilbert Lieval Jazz à la<br />

Tour (23/1 au 4/2) & Confér<strong>en</strong>ce Petite<br />

histoire du jazz par JP Ricard (27/1)<br />

Vernissage (24/1)<br />

0490 073 974<br />

www.biblio.la.tour.daigu.free.fr<br />

VITROLLES<br />

Moulin à Jazz<br />

Thomas Savy trio invite Louis Sclavis<br />

(21/1) Leïla Martial Group (4/2)<br />

04 42 796 360<br />

www.charliefree.com<br />

La première soirée Pop & Co se ti<strong>en</strong>dra<br />

le 28 janvier à partir de 19h dans les<br />

locaux de Seconde Nature à Aix. Le<br />

principe ? Offrir au public aixois et marseillais<br />

de jeunes artistes émerg<strong>en</strong>ts du<br />

coin qui ont une démarche de recherche<br />

et propos<strong>en</strong>t un concert<br />

«éco-réflexion», à découvrir sur place.<br />

En att<strong>en</strong>dant les deux<br />

autres soirées qui<br />

rythmeront les mois de<br />

février et mars, le Labo<br />

Rock & Co annonce<br />

pour cette première<br />

Erevan Tusk et<br />

Hannah. Un lieu et une<br />

démarche à découvrir !<br />

F. I.<br />

04 42 64 16 50<br />

www.laborock.org<br />

AU PROGRAMME<br />

Erevan Tusk © Jessy Rakotomanga


48 ARTS VISUELS AU PROGRAMME<br />

Aurélie Vagharchak<br />

Entrer dans le v<strong>en</strong>tre des villes avec le bon angle de vue et repérer<br />

les bons angles de rues, voir les diversités des quotidi<strong>en</strong>s…<br />

Les photographies d’Aurélie Vagharchak fix<strong>en</strong>t les détails, capt<strong>en</strong>t<br />

les matières, la force des formes et des couleurs, l’urbanité des signes<br />

sociaux <strong>en</strong> Inde du Nord et à New York, <strong>en</strong>tre 2008 et 2010.<br />

Que seront-ils dev<strong>en</strong>us après ces arrêts sur image ? C.L.<br />

Fragm<strong>en</strong>ts Urbains<br />

jusqu’au 15 fév<br />

La Citerne du Panier, Marseille<br />

04 88 44 31 72<br />

www.laciternedupanier.com<br />

Aurélie Vargharchak,<br />

This is the original, Coney Island, Brooklyn,<br />

New York City, 2010,<br />

60X40cm,<br />

Impression alu-dibond<br />

Marco Godinho<br />

L’art peut-il offrir un peu d’espérance, «donner un souffle» <strong>en</strong> regard du<br />

dés<strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t globalisé de notre monde et de «l’incertitude du<br />

bonheur» ? Les pièces de Marco Godinho, pour certaines très réc<strong>en</strong>tes<br />

(branches de verre soufflé réalisées au CIRVA <strong>en</strong> 2011) travaill<strong>en</strong>t sur notre<br />

perception subjective de l’espace et du temps,<br />

dans une marge poétique ténue... C.L.<br />

Marco Godinho,<br />

Autre chose<br />

© Carlos M<strong>en</strong>des<br />

Pereira, 2008<br />

Close to the disappearance<br />

jusqu’au 29 février<br />

Espace pour l’art, Arles<br />

04 90 97 23 95<br />

www.espacepourlart.com<br />

Thomas Azuélos<br />

Sous l’anagramme Athémos Zolus, Thomas Azuélos a tracé<br />

une chronique dessinée, personnelle et acérée des grandeurs et misères<br />

phocé<strong>en</strong>nes, Le v<strong>en</strong>tre de Marseille, diffusée sur le site Rue 89 puis<br />

sur papier dans le m<strong>en</strong>suel CQFD. Ses autres productions et projets<br />

sont à découvrir ou revoir sur http://azuel.free.fr/, et sur place, dessins,<br />

bande dessinée, film d’animation chez Où. C.L.<br />

Thomas Azuelos, le v<strong>en</strong>tre de Marseille, 2011 © Thomas Azuelos<br />

Le v<strong>en</strong>tre de Marseille<br />

du 21 janv au 4 fév<br />

Où, Marseille<br />

06 98 89 03 26<br />

www.ou-marseille.com<br />

Judith Lorach<br />

Prés<strong>en</strong>ce/abs<strong>en</strong>ce, apparition/disparition, fugacité, traces, la photographie<br />

autorise bi<strong>en</strong> des registres de révélation. Dans la cohér<strong>en</strong>ce de ses<br />

recherches antérieures, Judith Lorach a travaillé pour cette installation<br />

des grands tirages couleur, notamm<strong>en</strong>t à partir de négatifs au gélatinobromure<br />

d’arg<strong>en</strong>t sur verre du début du XXe siècle dénichés dans des<br />

brocantes. Résurg<strong>en</strong>ce du passé, évanesc<strong>en</strong>ce du prés<strong>en</strong>t. C.L.<br />

Fontaine Obscure © Judith Lorach<br />

Lat<strong>en</strong>tia-les abs<strong>en</strong>ces révélées<br />

du 1 er au 29 fév<br />

La Fontaine Obscure, Aix<br />

04 42 27 82 41<br />

www.fontaine-obscure.com


ARTS VISUELS49<br />

Bernard Descamps<br />

Des Peuls du Mali aux Pygmées Aka de C<strong>en</strong>trafrique, des Berbères du Maroc aux pêcheurs<br />

malgaches, Bernard Descamps dessine une Afrique plurielle, riche de ses cultures<br />

et de sa diversité. Il explore la photographie arg<strong>en</strong>tique à travers le reportage, le paysage<br />

et le portrait, préférant aux mutations des villes les territoires ruraux et les paysans dont<br />

il partage les valeurs : «Ils ont les pieds sur terre, et <strong>en</strong> Afrique, c’est ça.» M.G.-G.<br />

Quelques Afriques<br />

du 21 janv au 24 mars<br />

Galerie La Passerelle, Gap<br />

04 92 52 52 52<br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

Mali 1997 © Bernard Descamps<br />

Philippe Favier<br />

Philippe Favier regarde la vastitude du monde par le prisme de ses<br />

minuscules Corpuscules, dessinant une cartographie s<strong>en</strong>suelle à nulle<br />

autre pareille. Il découpe, colle, dessine, monte et recompose un univers<br />

fait d’infimes particules : des êtres et des choses, des chimères<br />

et des vanités, des notes et des matières. Le musée Granet nous invite<br />

à plonger dans 30 années de création au gré d’un voyage intime<br />

et universel à la fois. M.G.-G.<br />

Géographie à l'usage<br />

des gauchers (détail)<br />

© Hervé Durand<br />

ADAGP<br />

Corpuscules<br />

du 1 er fév au 22 avril<br />

Musée Granet, Aix<br />

04 42 52 88 32<br />

www.museegranet-aix<strong>en</strong>prov<strong>en</strong>ce.fr<br />

Solange Triger<br />

Née à Safi au Maroc, résid<strong>en</strong>te à Toulon, c’est à Surabaya <strong>en</strong> Indonésie que Solange Triger<br />

a peint une nouvelle série de Fleurs, thème phare de ses recherches, dont elle a transformé<br />

et agrandi des fragm<strong>en</strong>ts. Au Moulin, sur une création sonore de B<strong>en</strong>oit Bottex, ces métamorphoses<br />

distill<strong>en</strong>t un v<strong>en</strong>t de fraicheur et de couleurs, même si ces volutes abstraites cach<strong>en</strong>t parfois<br />

des p<strong>en</strong>sées plus sombres… Une r<strong>en</strong>contre avec l’artiste est prévue le 20 mars à 18h30. M.G.-G.<br />

Surabaya<br />

du 21 fév au 28 avril<br />

Le Moulin, La Valette<br />

04 94 23 36 49<br />

www.lavalette83.fr<br />

© Solange Triger, Fleur, 2011<br />

© Armand Morin, Folies, vidéo 2011<br />

C’était pas gai…<br />

L’exposition de Sextant et plus, p<strong>en</strong>sée comme un récit autour<br />

du paysage, emprunte son titre à une lettre de Vinc<strong>en</strong>t Van Gogh<br />

à son frère Théo. Modelés, capturés, réinv<strong>en</strong>tés : les paysages font<br />

<strong>en</strong>core couler beaucoup d’<strong>en</strong>cre chez nos contemporains<br />

Pierre Ardouvin, Caroline Duchatelet, Katia Kameli, Pierre Malphettes,<br />

Caroline Le Méhauté, Alexandre Perigot, Nicolas Pincemin,<br />

Lawr<strong>en</strong>ce Weiner… M.G.-G.<br />

C’était pas gai mais pas non plus triste, c’était beau<br />

du 14 janv au 10 mars<br />

Espace van Gogh, Arles<br />

04 90 49 94 04


50 MP2013 LES ATELIERS DE L’EUROMÉDITERRANÉE<br />

Repères<br />

Jean-Michel Bruyère est<br />

membre très actif du groupe<br />

d’artistes LFKs, dont le siège<br />

est à Marseille et les ateliers<br />

principaux à la Friche la Belle<br />

de Mai. Les domaines<br />

d’activité de LFKs vont du<br />

cinéma aux arts électroniques,<br />

<strong>en</strong> passant par la vidéo, la<br />

musique et la littérature.<br />

Le groupe LFKs est<br />

international : ses membres<br />

sont de 14 nationalités<br />

différ<strong>en</strong>tes, et ils ont participé<br />

à des résid<strong>en</strong>ces de création<br />

dans 34 pays depuis sa<br />

fondation.<br />

Atelier<br />

Résid<strong>en</strong>ce de juin 2011<br />

à juin 2012<br />

École Nationale Supérieure des<br />

Mines de Saint-Eti<strong>en</strong>ne<br />

Fondée <strong>en</strong> 1816 par Louis<br />

XVIII, l’École des Mines a<br />

accompagné la révolution<br />

industrielle <strong>en</strong> formant les<br />

ingénieurs de l’époque.<br />

Aujourd’hui, elle est l’une des<br />

institutions les plus<br />

prestigieuses de France, et<br />

propose une formation<br />

complète, <strong>en</strong>tre recherche,<br />

technique et monde de<br />

l’<strong>en</strong>treprise. En 2002, elle a<br />

ouvert un second site à<br />

Gardanne, dont la spécialité est<br />

la microélectronique.<br />

© JM Bruyère<br />

JEAN-MICHEL BRUYÈRE<br />

It’s now baby !<br />

Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013 accompagne Jean-Michel Bruyère<br />

depuis 2011 sur ses projets <strong>en</strong> région, avec une installation<br />

(bouleversante !) lors du dernier Festival d’Avignon,<br />

un opéra dans le cadre du prochain Festival d’Art Lyrique<br />

d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, et à Arles <strong>en</strong> 2013 «un grand polyptyque<br />

vidéo, conçu spécialem<strong>en</strong>t pour la halle des Ateliers SNCF<br />

et exploitant les dernières capacités de l‘image<br />

<strong>en</strong> très haute définition.»<br />

Conçues comme «un cycle de créations, intitulé<br />

vitaNONnova et dont l’histoire du Black Panther Party<br />

est le fil», ces œuvres ont donné lieu à une collaboration<br />

<strong>en</strong>tre l’artiste et les élèves de l’École des Mines. Encadrés<br />

par un <strong>en</strong>seignant, Laur<strong>en</strong>t Freund, trois groupes d’étudiants<br />

se sont p<strong>en</strong>chés sur un projet «d’édition pour tablette<br />

numérique : la conception artistique et technique d’un «livre<br />

<strong>en</strong>richi» c’est-à-dire exploitant les possibilités offertes par<br />

ce support électronique <strong>en</strong> matière de navigation dans<br />

un cont<strong>en</strong>u articulant textes, photos, illustrations, films,<br />

musiques…» Le public aura par exemple la possibilité<br />

d’accéder à certaines archives qui ne sont physiquem<strong>en</strong>t<br />

consultables qu’à San Francisco. Jean-Michel Bruyère<br />

comm<strong>en</strong>te sobrem<strong>en</strong>t son travail : «Beaucoup d’expéri<strong>en</strong>ces<br />

sont m<strong>en</strong>ées <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t à travers le monde dans<br />

ce domaine, nous ne faisons que nous inscrire dans<br />

ce mouvem<strong>en</strong>t général.» Mais l’expertise de la prestigieuse<br />

École des Mines est certainem<strong>en</strong>t un atout<br />

<strong>en</strong> matière d’innovation technologique…<br />

Repères<br />

Née <strong>en</strong> France<br />

dans une famille algéri<strong>en</strong>ne, Zineb<br />

Sedira vit à Londres après avoir étudié<br />

au Royal College of Art. Elle a été<br />

nommée <strong>en</strong> 2009 Chevalier dans<br />

l’Ordre des Arts et des Lettres.<br />

Plastici<strong>en</strong>ne, photographe et vidéaste,<br />

elle travaille notamm<strong>en</strong>t<br />

sur la mémoire et les flux migratoires.<br />

Atelier<br />

Résid<strong>en</strong>ce d’octobre 2011<br />

à l’automne 2012<br />

Ici / Ailleurs, <strong>en</strong> janvier 2013<br />

Espace Panorama<br />

de la Friche - Belle de Mai<br />

Grand Port Maritime de Marseille<br />

Le Port de Marseille Fos<br />

est le premier port français,<br />

et l’un des plus grands pétroliers au<br />

monde. Il assure le transport des<br />

marchandises, minerais, matières<br />

premières et passagers <strong>en</strong>tre l’Europe<br />

et la Méditerranée, et dessert 400<br />

destinations sur la planète. Ses deux<br />

bassins couvr<strong>en</strong>t une superficie de<br />

près de 10 500 hectares au total.


MP2013 51<br />

ÉTIENNE REY Tropique<br />

L’atelier d’Éti<strong>en</strong>ne Rey est<br />

t<strong>en</strong>du de draps noirs,<br />

une bouche d’aération crache<br />

des flots de vapeur qui<br />

<strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t<br />

l’espace, et trois<br />

vidéoprojecteurs sculpt<strong>en</strong>t<br />

cette matière impalpable<br />

à l’aide de la lumière. Pour<br />

le visiteur, c’est une s<strong>en</strong>sation<br />

physique unique <strong>en</strong> son<br />

g<strong>en</strong>re, les murs et le sol<br />

disparaissant pour laisser<br />

la place à un non-lieu défini<br />

par des rais lumineux et<br />

les volutes du brouillard.<br />

Dans la version finale,<br />

un dispositif de capteurs<br />

Kinect et caméras 3D<br />

infrarouges permettra<br />

au public d’interagir avec<br />

ces flux, les plus infimes mouvem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>traînant<br />

une réaction <strong>en</strong> écho à sa prés<strong>en</strong>ce. Derrière cette<br />

installation subtile, une collaboration fructueuse<br />

<strong>en</strong>tre le plastici<strong>en</strong> et Laur<strong>en</strong>t Perrinet, chercheur<br />

<strong>en</strong> neurosci<strong>en</strong>ce, spécialiste de la perception<br />

et de la cognition. «Le cerveau humain évalue<br />

constamm<strong>en</strong>t son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t : ça c’est lumineux,<br />

ça non. Ça c’est <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, ça non, ça ça<br />

n’existe pas, ça oui... D’où parfois la reconstitution<br />

faussée, les illusions d’optiques !»<br />

Mais l’artiste n’a pas cherché à mettre <strong>en</strong> scène<br />

Tropique 2011 © Eti<strong>en</strong>ne Rey<br />

un mirage, il évoque plutôt les hologrammes<br />

ou la transformation de la lumière par la matière,<br />

son dessein étant de révéler... une structure à l’état<br />

de vapeur. Le visiteur ne percevra peut-être pas que<br />

l’univers dans lequel il plonge est le fruit de savants<br />

algorithmes issus de la mécanique des fluides,<br />

et c’est tant mieux : il pourra ainsi absorber<br />

avec l’esprit libre des <strong>en</strong>fants une atmosphère onirique,<br />

contemplative et ludique à la fois.<br />

Repères<br />

Après une maîtrise <strong>en</strong> Arts<br />

Plastiques à l’Université<br />

d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, Éti<strong>en</strong>ne<br />

Rey a poursuivi ses études<br />

<strong>en</strong> architecture ; il a égalem<strong>en</strong>t<br />

tâté du dessin industriel<br />

et des sci<strong>en</strong>ces dures avant<br />

de débuter sa carrière<br />

d’artiste plastici<strong>en</strong> <strong>en</strong> 2001.<br />

Son travail explore<br />

le mouvem<strong>en</strong>t et l’espace,<br />

<strong>en</strong> filiation directe avec l’art<br />

cinétique. Le projet Tropique<br />

a été lauréat du Réseau Arts<br />

Numériques <strong>en</strong> 2011.<br />

Atelier<br />

Résid<strong>en</strong>ce de mars 2011<br />

à janvier 2012<br />

IMéRA<br />

L’Institut Méditerrané<strong>en</strong><br />

de Recherches Avancées,<br />

fondé par les Universités d’Aix<br />

Marseille et le CNRS, accueille<br />

<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce des chercheurs,<br />

sci<strong>en</strong>tifiques et artistes, afin<br />

de mettre l’acc<strong>en</strong>t sur<br />

«la condition humaine des<br />

sci<strong>en</strong>ces». Son objectif est<br />

de favoriser leur r<strong>en</strong>contre,<br />

<strong>en</strong> leur évitant toute contrainte<br />

administrative ou<br />

d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t le temps<br />

nécessaire à leurs travaux.<br />

ZINEB SEDIRA Sans titre (provisoire)<br />

Le projet de Zineb Sedira pour les ateliers de l’EuroMéditerranée<br />

est de conclure son triptyque vidéo consacré aux ports d’Alger<br />

et de Marseille. Dans le deuxième volet, intitulé MiddleSea,<br />

l’artiste filmait le ferry circulant <strong>en</strong>tre les deux villes, ses gerbes<br />

d’écume et coursives désertes, dans une puissante évocation<br />

de l’expéri<strong>en</strong>ce du transit... Att<strong>en</strong>te comprise, corne de brume<br />

et regard perdu dans les vagues, le mazout laissant une tache<br />

sale dans le sillage du bateau. «La plupart de mes recherches<br />

port<strong>en</strong>t sur le mouvem<strong>en</strong>t, les flux, les déplacem<strong>en</strong>ts,<br />

les exodes.»<br />

Jean-Claude Terrier, Directeur Général du Grand Port Maritime<br />

de Marseille, se dit ravi d’accueillir Zineb Sedira :<br />

«Pour nous qui le connaissons comme un outil, ce sera<br />

<strong>en</strong>richissant de découvrir le regard d’une artiste sur le Port.»<br />

L’artiste quant à elle espère aussi accéder aux archives,<br />

ce qui n’est pas évid<strong>en</strong>t dans un cadre industriel, et r<strong>en</strong>contrer<br />

les salariés, marins, dockers, pour les faire parler de leur lieu<br />

de travail, de leur rapport à la mer. «Je m’intéresse à l’histoire<br />

orale. Le son est important dans mon processus de création.»<br />

Les repérages auront lieu cet été, le tournage <strong>en</strong> septembre,<br />

<strong>en</strong> fonction des arrivées de bateaux, puis l’œuvre sera intégrée<br />

à l’exposition inaugurale du nouvel espace de la Friche<br />

<strong>en</strong> janvier 2013.<br />

Afin de prolonger son immersion dans l’univers salé du Port,<br />

le public pourra accéder exceptionnellem<strong>en</strong>t et durant toute<br />

l’année à la totalité du hangar J1, et même à une partie<br />

de la Digue du Large.<br />

Série Alger-Marseille, 2008<br />

© Courtesy Zineb Sedira<br />

et galerie Kamel M<strong>en</strong>nour, Paris


AU PROGRAMME<br />

52RENCONTRES<br />

Libraires du sud /Libraires à Marseille - 04 96 12 43 42<br />

R<strong>en</strong>contres : avec Philippe Carrèse à l’occasion de la<br />

réédition de son roman Le bal des cagoles (L’écailler) le<br />

21 jan de 16h à 19hà la librairie Prado Paradis (Marseille) ;<br />

avec Gérard Haddad pour son livre Lumière des astres<br />

éteints, la psychanalyse face aux camps (Grasset) le 26 jan<br />

à 19h à la librairie L’Odeur du temps (Marseille) ; avec<br />

Gérard Neyrand autour de son ouvrage Sout<strong>en</strong>ir et<br />

contrôler les par<strong>en</strong>ts : le dispositif de par<strong>en</strong>talité (éd. Érès) le<br />

26 jan de 17h à 19h à la librairie Maupetit (Marseille).<br />

Escales : r<strong>en</strong>contre avec l’illustratrice Charlotte Gastaut,<br />

les 8 et 9 fév à la librairie l’Encre bleue (Marseille).<br />

Itinérances littéraires : r<strong>en</strong>contre avec Maylis de Kerangal<br />

autour de ses derniers livres, Tang<strong>en</strong>te vers l’est (Verticales,<br />

2012) et Pierre feuille ciseaux (Le Bec <strong>en</strong> l’air, 2012), le 15<br />

fév à 19h à la librairie Histoire de l’œil (Marseille) et le<br />

16 fév à 18h30 à la librairie L’Alinéa (Martigues).<br />

AIX<br />

Cité du livre – 04 42 91 98 88<br />

Ecrire et publier le monde arabe aujourd’hui : r<strong>en</strong>contre<br />

organisée par La Marelle avec Sofiane Hadjadj (voir p73)<br />

et Farouk Mardam-Bey, le 25 jan dans l’amphithéâtre.<br />

Dans la cadre de la manifestation Princes comme ci, princesses<br />

comme ça ! : Exposition Secrets de princesses, gouaches<br />

sur papier aquarelle de Rebecca Dautremer et textes de<br />

Philippe Lechermeier, du 21 jan au 10 mars à la bibliothèque<br />

Méjanes, visites contées avec la conteuse Aurélie<br />

Loiseau les 26 et 27 jan à 17h ; atelier À chacun sa couronne<br />

avec Aurélie Loiseau, le 25 jan à 15h30 et le 28 jan<br />

à 10h30 à la bibliothèque Méjanes ; atelier Créer son<br />

prince et sa princesse avec la plastici<strong>en</strong>ne Pascale Roux, le<br />

28 jan à 15h à la bibliothèque des Deux Ormes ; spectacles<br />

Prince y es-tu par la cie Après la pluie, le 21 jan à<br />

15h à l’amphithéâtre de la Verrière, et Princes et princesses<br />

<strong>en</strong> pagaille par Aurélie Loiseau, le 25 jan à 11h à la bibliothèque<br />

des Deux Ormes.<br />

Exposition Pierre Guerre, 1910-1978 : je demande aux hommes<br />

d’être des prom<strong>en</strong>eurs. Vernissage le 20 jan à 19h <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce d’Alain Vidal-Naquet et Alain Paire, exposition<br />

jusqu’au 7 mars, à la fondation Saint-John Perse.<br />

Exposition De l’autre côté. Le mur de Berlin vu de l’est dans<br />

les années 60, photos d’Arwed Messmer, textes d’Annett<br />

Gröschner, du 27 jan au 3 mars à la Galerie Zola ; vernissage<br />

le 27 jan à 19h suivi d’un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Annett<br />

Gröschner et Arwed Messmer.<br />

Université populaire – 06 37 26 91 62<br />

Histoire de la philosophie avec le philosophe Jean-Pierre<br />

Creste, le 23 jan à 19h à l’Auditorium ; Sociologie du travail<br />

avec les sociologues Paul Bouffartigue et Jean-R<strong>en</strong>é<br />

P<strong>en</strong>daries, le 30 jan à 19h à l’Auditorium.<br />

C<strong>en</strong>tre Franco-Allemand – 04 42 21 29 12<br />

Journée Franco-Allemande L’Allemand un atout pour<br />

votre av<strong>en</strong>ir : 1 re table ronde le 26 jan à 18h au lycée Vauv<strong>en</strong>argues<br />

<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Madame le Consul Général<br />

d’Allemagne à Marseille, avec Agnès Lévicky (IPR d’allemand,<br />

Académie d’Aix-Marseille), Hanno Klausmeier<br />

(Directeur exécutif de SAP Labs France), Philippe d’Esti<strong>en</strong>ne<br />

(PDG de Métaux Moteurs, PME basée à Marseille),<br />

Christine Jobert (Directrice du Club d’Affaires Franco<br />

Allemand de Prov<strong>en</strong>ce), Joachim Rothacker (Directeur<br />

du C<strong>en</strong>tre Franco-Allemand de Prov<strong>en</strong>ce), Sarah Lang<strong>en</strong>bach<br />

(lectrice du DeutschMobil) et un représ<strong>en</strong>tant<br />

du Départem<strong>en</strong>t d’Etudes Germaniques de l’Université<br />

de Prov<strong>en</strong>ce. 2 e table ronde le 30 jan au lycée Philippe de<br />

Girard à Avignon.<br />

Studyrama – 01 41 06 59 00<br />

5 e Salon Studyrama des Etudes Supérieures d’Aix avec<br />

des confér<strong>en</strong>ces sur des thèmes phares, le 18 fév de 10h<br />

à 18h au Pasino.<br />

Galerie d’art du CG – 04 13 31 50 70<br />

Exposition Voyage <strong>en</strong> ori<strong>en</strong>t de Pierre Loti à Nan Goldin,<br />

jusqu’au 29 janv.<br />

Galerie IPSAA ESDAC- 04 42 91 66 90<br />

Journée des auteurs, le 28 jan de 10h à 19h, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />

de 50 auteurs.<br />

Ecritures Croisées – 04 42 26 16 85<br />

À l’occasion de la parution du livre et du DVD Écritures<br />

croisées : parcours raisonné dans les littératures du monde<br />

(éd. Rouge Profond), Annie Terrier, directrice des écritures<br />

croisées), Guy Astic, éditeur, Laur<strong>en</strong>t Poutrel, directeur<br />

technique de la Fête du livre de 1986 à 2003, et Gérard<br />

Meudal, journaliste et traducteur évoqueront <strong>en</strong>semble<br />

près de tr<strong>en</strong>te années de r<strong>en</strong>contres littéraires à Aix. Lectures<br />

par Agnès Regolo et Alain Simon. Le 26 jan à 18h30.<br />

ALLAUCH<br />

Musée – 04 91 10 49 00<br />

Exposition Petits miracles à Mexico, ex-voto mexicains et<br />

contemporains, jusqu’au 28 janvier.<br />

ARLES<br />

Abbaye de Montmajour – 04 91 92 15 30<br />

Exposition organisée par Images <strong>en</strong> Manœuvres éditions : Pastreja.<br />

Paysages et pastoralisme <strong>en</strong> pays d’Arles. Jusqu’au 18 mars.<br />

Atelier Archipel – 06 21 29 11 92<br />

Exposition des dessins d’Emeline Girault, du 5 au 26 fév.<br />

AVIGNON<br />

Librairie La Mémoire du monde – 04 90 85 96 76<br />

R<strong>en</strong>contre-débat avec l’auteur Christian Garcin, le 19<br />

jan à 19h.<br />

CABRIÈRES-D’AIGUES<br />

Les Nouvelles Hybrides – 04 90 08 05 52<br />

R<strong>en</strong>contre avec Brigitte Giraud qui lira des extraits de ses<br />

livres et s’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>dra avec Maya Michalon, le 27 jan à<br />

19h à la bibliothèque.<br />

FOS-SUR-MER<br />

C<strong>en</strong>tre Culturel Marcel Pagnol – 04 42 11 01 99<br />

Confér<strong>en</strong>ce de Michel Vauvelle sur le thème 1793, la<br />

Révolution hier et aujourd’hui, le 20 jan à 18h.<br />

GARDANNE<br />

Médiathèque Nelson Mandela – 04 42 51 15 57<br />

Confér<strong>en</strong>ce-projection de Chantal Crovi à propos de son<br />

ouvrage Guide de la Haute vallée du Pô (éd. Artézin), le<br />

7 fév à 18h.<br />

LA SEYNE<br />

Les chantiers de la lune – 04 94 06 49 26<br />

Exposition des œuvres de Nicole B<strong>en</strong>kemoun, Patrick<br />

Sirot et Serge Plagnol, du 21 jan au 30 mars, vernissage<br />

le 20 jan à 19h.<br />

MANOSQUE<br />

Médiathèque intercommunale d’Herbès– 04 92 74 10 54<br />

Exposition Jean Giono <strong>en</strong> portraits à l’occasion des 40 ans<br />

de l’association des Amis de Jean Giono et des 20 ans du<br />

c<strong>en</strong>tre Jean Giono. Jusqu’au 31 jan.<br />

MARSEILLE<br />

BMVR Alcazar – 04 91 55 90 00<br />

Exposition Le livre, l’<strong>en</strong>fant et la photographe, la photographie<br />

dans le livre de jeunesse avec Sarah Moon, Kathy<br />

Couprie, Dominique Darbois, Tana Hoban, Ylla, jusqu’au<br />

21 janv<br />

ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00<br />

Exposition Ils écriv<strong>en</strong>t l’histoire – La grande guerre dans les<br />

Bouches-du-Rhône, jusqu’au 31 jan.<br />

Exposition de photographies de Marie-Paule Nègre, À<br />

fleur de l’eau, du 7 fév au 30 juin.<br />

Exposition Du bateau à la cité : L’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t à Marseille,<br />

XVIII e – XX e siècles, jusqu’au 21 janv ; Arts et<br />

Archives, Montrer et dire l’archive avec l’Institut national<br />

du patrimoine et l’Ecole supérieure d’art et de design de<br />

Gr<strong>en</strong>oble-Val<strong>en</strong>ce : journées d’études pour les professionnels<br />

de l’art et du patrimoine, les 19 et 20 janv ; Papiers<br />

du grand large, les archives de bateaux dans les Bouches-du-<br />

Rhône, atelier avec Olivier Gorse, archiviste, le 21 janv<br />

de 14h30 à 16h30.<br />

R<strong>en</strong>contre Ecritures au-delà des mers avec Nabil Fares et<br />

Anne Roche proposée par l’Université de Prov<strong>en</strong>ce, le 20<br />

jan à 18h30 à la BDP.<br />

Écrivains <strong>en</strong> dialogue : r<strong>en</strong>contre animée par Pascal Jourdana<br />

<strong>en</strong>tre Dominique Fabre (voir p71) et Brigitte Giraud<br />

sur le thème Le monde qui nous <strong>en</strong>toure, le 26 jan à 18h30<br />

à la BDP.<br />

Échange et diffusion des savoirs – 04 96 11 24 50<br />

Confér<strong>en</strong>ces à 18h45 à l’Hôtel du départem<strong>en</strong>t : Le regard<br />

de l’occid<strong>en</strong>t sur l’autre lointain : le sauvage et le préhistorique par<br />

l’histori<strong>en</strong>ne Marylène Patou-Mathis, le 2 fév; La politique de<br />

la fiction par le philosophe Jacques Rancière, le 9 fév.<br />

C<strong>en</strong>tre culturel Edmond Fleg – 04 91 37 42 01<br />

Hommage à l’auteur Patrick Cauvin, alias Claude Klotz,<br />

autour de son roman V<strong>en</strong>ge-moi (Albin Michel), le 7 fév.<br />

Institut Culturel Itali<strong>en</strong> – 04 91 48 51 94<br />

R<strong>en</strong>contre avec Giulia Maltinti, auteure de Dans la<br />

tempête… le quotidi<strong>en</strong>, le 19 jan à 18h.<br />

Confér<strong>en</strong>ce sur les Étoiles du cirque itali<strong>en</strong> d’Enrico Rastrelli<br />

à David Larible par Alessandro Ser<strong>en</strong>a, histori<strong>en</strong> du<br />

cirque et professeur à l’université de Milan, le 1 er fév à 18h.<br />

R<strong>en</strong>contre avec l’auteur Alessandro Perissinotto autour<br />

de son dernier roman Semina il v<strong>en</strong>to, le 8 fév.<br />

Dans le cadre d’un cycle de confér<strong>en</strong>ces sur l’art : Sur la piste<br />

de la Louve : les origines de Rome, <strong>en</strong>tre tradition et archéologie<br />

(2), par Laure Humbel, spécialiste des civilisations de<br />

l’Italie antique, le 9 fév à 18h.<br />

Théâtre La Minoterie – 04 91 90 07 94<br />

Exposition Carnet éthiopi<strong>en</strong>, photos de Jean-Jacques<br />

Moles, jusqu’au 24 fév.<br />

Théâtre Gyptis – 04 91 11 00 91<br />

Dans le cadre des représ<strong>en</strong>tations de Roméo et Juliette,<br />

r<strong>en</strong>contre avec Corinne Flicker, Maitre de confér<strong>en</strong>ce à<br />

l’Université Aix-Marseille, spécialiste des réécritures de<br />

Shakespeare dans le théâtre français du XX e siècle, sur<br />

L’actualité de Shakespeare au XX e siècle, le 18 jan à l’issue<br />

de la représ<strong>en</strong>tation ; exposition photographique de Diego<br />

Barrera, Amor… à mort, jusqu’au 21 jan.<br />

Atelier Juxtapoz – 06 63 82 00 76<br />

Exposition Écorchés de AMO, alias Virginie Biondi, du<br />

20 jan au 19 fév.<br />

Association Sur la place – 06 69 28 90 87<br />

Expographique Insulaires de Leïla Rose Willis, du 25 jan<br />

au 11 fév.<br />

Auditorium de la Caisse d’Epargne – 04 91 57 26 49<br />

Confér<strong>en</strong>ce d’initiation L’art <strong>en</strong> France, par Jean-Noël<br />

Bret : l’art français IV : De la fête à la vertu, le 19 janvier<br />

à 18h.<br />

Lollipop Music Store – 04 91 81 23 39<br />

Exposition Live in Marseille 2011 : une année de concerts<br />

<strong>en</strong> photos, jusqu’au 15 fév.<br />

PERTUIS<br />

Bibliothèque – 04 90 79 56 37<br />

Exposition de sculptures et dessins des artistes de l’Atelier<br />

113, du 19 jan au 8 mars.


PORT-DE-BOUC<br />

Médiathèque Boris Vian– 04 42 06 65 54<br />

R<strong>en</strong>contre débat sur La question du progrès<br />

avec Jean Druon, auteur du film Un<br />

siècle de progrès sans merci (projeté à la suite<br />

au cinéma Le Méliès), et de Bertrand Brozec,<br />

philosophe, le 24 jan à 18h30.<br />

R<strong>en</strong>contre-débat avec Charalambos Petinos,<br />

histori<strong>en</strong>, auteur du livre Chypre-Turquie,<br />

perspectives géopolitiques (éd. L’Harmattan),<br />

le 31 jan à 18h30.<br />

SAINT-RAPHAËL<br />

Service culturel de la ville – 04 94 19 88 40<br />

Exposition de peintures Balade <strong>en</strong>tre ori<strong>en</strong>t<br />

et poésie, jusqu’au 3 mars.<br />

1 res r<strong>en</strong>contres artistiques de la rue<br />

Safranié : Emmanuelle Picq reçoit Sonia<br />

Coud<strong>en</strong>q, Liliana Anic reçoit Aurore de<br />

Saint-Flor<strong>en</strong>t, Monique Flochlay reçoit<br />

Robert Pluvinage, Sabine Belli reçoit<br />

Philippe Plaisir et la Ville de Saint-<br />

Raphaël reçoit Marta Gleisner. Le 3 fév à<br />

19h.<br />

SALON<br />

Musée Grévin de la Prov<strong>en</strong>ce<br />

– 04 90 56 36 30<br />

Exposition de photos de Bernard Plossu,<br />

L’Univers des croyances, jusqu’au 1 er mars.<br />

SORGUES<br />

Médiathèque Jean Tortel – 04 90 39 71 33<br />

Il était une fois l’Amérique : manifestation<br />

qui met à l’honneur le roman américain à<br />

travers une exposition didactique et une<br />

lecture-concert autour des nature writers<br />

et des écrivains <strong>en</strong>gagés américains, du 3<br />

au 17 fév.<br />

TOULON<br />

Théâtre Liberté – 04 98 00 56 76<br />

Confér<strong>en</strong>ce-débat sur Les exilocrates ;<br />

d’Istanbul à Marrakech dans la France<br />

d’aujourd’hui par Ali Akay, professeur à<br />

l’Université des Beaux-Arts Mimar Sinan<br />

à Istanbul, le 20 jan à 19h.<br />

VAISON-LA-ROMAINE<br />

Bibliothèque municipale<br />

– 04 90 36 18 90<br />

Seul ou <strong>en</strong>semble : exposition, spectacles,<br />

atelier sur le thème Le Petit Prince, du 21<br />

jan au 4 fév.<br />

VERS-PONT-DU-GARD<br />

Pont du Gard – 0 820 903 330<br />

Exposition des œuvres de Daniel Deleuze,<br />

Patrick Saytour et Claude Viallat, jusqu’au<br />

13 mars.<br />

VITROLLES<br />

Cinéma Les Lumières – 04 42 77 90 77<br />

3 e édition de Polar <strong>en</strong> lumières (voir p54) :<br />

confér<strong>en</strong>ce-concert de Stephan Oliva sur<br />

le film noir, le 7 fév à 19h ; confér<strong>en</strong>ce de<br />

Stéphane Bourgoin Dans la tête d’un tueur<br />

<strong>en</strong> série : l’ange de la mort sur le tueur <strong>en</strong><br />

série Donald Harvey, le 8 fév à 19h ; atelier<br />

d’écriture avec le parrain du festival<br />

Patrick Raynal, le 11 fév de 13h30 à 16h ;<br />

animations jeune public à la bibliothèque<br />

les 8 et 15 fév ; confér<strong>en</strong>ce-concert de<br />

Francis Mizio et du groupe Lulu la Nantaise<br />

sur The greatest Ennio Morricone<br />

movie, le 10 fév à 19h ; r<strong>en</strong>contre avec<br />

Patrick Raynal interrogé par Serge Scotto,<br />

le 11 fév à 16h30.<br />

Soirée spéciale autour de l’écrivain H<strong>en</strong>ri-<br />

Frédéric Blanc <strong>en</strong> sa prés<strong>en</strong>ce, le 20 jan à<br />

20h30.<br />

Espace Prairial – 04 42 77 63 06<br />

Exposition des œuvres d’Emilie Perotto,<br />

Comme le chat n’est pas là, proposée par le<br />

Frac Paca, jusqu’au 20 avril.<br />

VOLONNE<br />

Médiathèque Louis Joseph<br />

– 04 92 64 44 12<br />

Festival du livre Jardins d’hiver, jardins<br />

divers : r<strong>en</strong>contre avec le peintre et illustrateur<br />

Martin Jarrie, confér<strong>en</strong>ce de Robert<br />

Devaux sur le jardin au naturel, ateliers,<br />

expositions… Le 29 jan de 10h à 18h<br />

CONCOURS<br />

7 e édition de la manifestation Lire Ensemble,<br />

initiée par Agglopole Prov<strong>en</strong>ce,<br />

qui se ti<strong>en</strong>dra du 6 au 8 avril, et 3 e édition<br />

des concours littéraires :<br />

- concours de nouvelles adultes, ouvert à<br />

toute personne de plus de 18 ans n’ayant<br />

jamais publié, sur le thème «a.i.M.e comme<br />

Méditerranée. M, un pont <strong>en</strong>tre 2<br />

rives»<br />

- concours de nouvelles jeunes ouvert à<br />

tous les collégi<strong>en</strong>s et lycé<strong>en</strong>s habitant ou<br />

scolarisés sur la Communauté d’Agglomération<br />

sur le même thème<br />

- concours création de marque-page pour<br />

les <strong>en</strong>fants de la maternelle au CP et de<br />

création de poésie libre illustrée pour les<br />

<strong>en</strong>fants du CP au CM2 sur le thème «autour<br />

du M»<br />

La date limite des <strong>en</strong>vois est fixée au 1 er<br />

mars.<br />

04 90 44 77 41<br />

lire.<strong>en</strong>semble@agglopole.org<br />

www.agglopole-prov<strong>en</strong>ce.fr<br />

Concours classes professionnelles de<br />

l’ERAC : inscriptions ouvertes jusqu’au<br />

15 fév.<br />

Le 1 er tour aura lieu du 29 mars au 2 avril,<br />

le 2 d tour et le stage du 13 au 20 avril.<br />

www.erac-cannes.com/inscription<br />

RENCONTRES53<br />

Culture Sci<strong>en</strong>tifique et technique<br />

TOULON<br />

Muséum d’Histoire Naturelle de Toulon et du Var<br />

Biodiversité... mon trésor : exposition jusqu’au 25 mars coproduite par le réseau<br />

des Muséums d’Histoire Naturelle de la région PACA et l’lRD. Elle t<strong>en</strong>te<br />

d’apporter, <strong>en</strong> 20 panneaux, 3 vitrines et 1 diorama, quelques réponses sur la<br />

question de la biodiversité, sujet d’actualité s’il <strong>en</strong> est.<br />

Entrée libre et gratuite tous les jours de 9h à 18h sauf lundis et jours fériés.<br />

04 94 36 81 10<br />

www.museum-toulon.org<br />

MANE<br />

Musée Ethnologique de Haute-Prov<strong>en</strong>ce. Prieuré de Salagon<br />

Le 18 fév à 17h la confér<strong>en</strong>ce Des couleurs dans notre assiette t<strong>en</strong>tera de la teinter<br />

de couleurs sci<strong>en</strong>tifiques et techniques. Pourquoi la tomate est-elle rouge et l’olive<br />

verte ? Une invitation à la chimie moléculaire autour des couleurs des alim<strong>en</strong>ts. Le<br />

confér<strong>en</strong>cier Mathieu Barrois est Présid<strong>en</strong>t de la Société coopérative d’intérêt<br />

collectif Okhra et co-fondateur du Conservatoire des ocres et de la couleur <strong>en</strong> 1994,<br />

vice-présid<strong>en</strong>t de la Commission Aménagem<strong>en</strong>t et Développem<strong>en</strong>t des Territoires<br />

du CESER PACA (Conseil Economique Social et Environnem<strong>en</strong>t Régional).<br />

Entrée libre et gratuite.<br />

04 92 75 70 50<br />

http://musee-de-salagon.com<br />

MARSEILLE<br />

Maison de la Région<br />

Le cycle de confér<strong>en</strong>ces Les Horizons du Savoir sur la thématique Des Chiffres et des<br />

Hommes continue à la Maison de la Région, <strong>en</strong> collaboration avec l’Institut de<br />

Mathématiques de Luminy, l’Institut de Recherche sur l’Enseignem<strong>en</strong>t des<br />

Mathématiques et le C<strong>en</strong>tre International de Poésie de Marseille.<br />

La confér<strong>en</strong>ce Mathématiques et communication : d’Alexandrie à San Francisco se<br />

propose, le 7 fév à 18h30, de faire le point sur la cryptologie de l’information et<br />

ses racines dans les travaux conceptuels sur les nombres des mathématici<strong>en</strong>s de<br />

l’antiquité grecque. Gilles Lachaud est Directeur de Recherches Émérite au<br />

CNRS, Institut de Mathématiques de Luminy.<br />

04 91 57 57 50<br />

www.regionpaca.fr<br />

© Ville de Marseille<br />

Muséum d’Histoire<br />

Naturelle<br />

Le muséum du Palais<br />

Longchamp continue à<br />

vivre p<strong>en</strong>dant ses travaux<br />

au 1 er semestre 2012<br />

(voir p 78). Dont une<br />

exposition Australie,<br />

Terre de Découvertes,<br />

du 7 fév au 6 mai. Il<br />

s’agit d’une «Invitation<br />

aux voyages avec les<br />

explorations françaises<br />

<strong>en</strong> Australie au XVIII e et<br />

XIX e , puis découvertes<br />

de la faune et de la flore»<br />

réalisée <strong>en</strong> collaboration<br />

avec l’Ambassade<br />

d’Australie à Paris et le<br />

Musée de Quinson.<br />

04 91 14 59 55<br />

www.museummarseille.org<br />

Y.B.<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

54<br />

CINÉMA<br />

Jusqu’à la fin du mois de janvier, l’Institut de<br />

l’image propose l’intégrale des longs métrages de<br />

Maurice Pialat ainsi que ses courts métrages turcs<br />

réalisés <strong>en</strong> 1963. Le 21 janv, journée de r<strong>en</strong>contres<br />

autour de trois films Van Gogh, À Nos amours, Nous<br />

ne vieillirons pas <strong>en</strong>semble, animée par Vinc<strong>en</strong>t<br />

Amiel et Marc Cerisuelo.<br />

Institut de l’Image, Aix<br />

04 42 26 81 82<br />

www.institut-image.org<br />

Dans le cadre du Festival Télérama/AFCAE du 18 au<br />

24 janv, l’Alhambra Cinémarseille propose de voir<br />

les films de l’année, parmi lesquels Le Havre d’Aki<br />

Kaurismäki, Inc<strong>en</strong>dies de D<strong>en</strong>is Vill<strong>en</strong>euve, Il était<br />

une fois <strong>en</strong> Anatolie de Nuri Bilge Ceylan, Une<br />

Séparation d’Asghar Farhadi, La Guerre est<br />

déclarée de Valérie Donzelli…<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com<br />

Le Havre de Aki Kaurismaki<br />

RENDEZ-VOUS D’ANNIE | MANOSQUE<br />

Le 19 janv à 20h, dans le cadre des soirées VidéoFID,<br />

le FIDMarseille propose Road movie, la vie est<br />

ailleurs d’Elsa Quinette <strong>en</strong> sa prés<strong>en</strong>ce : le départ<br />

annoncé d’une grand-mère qui a bi<strong>en</strong> vécu.<br />

FIDMarseille<br />

04 95 04 44 90<br />

www.fidmarseille.org<br />

Le 19 janv à 9h et 14h et le 20 à 9h, dans le cadre<br />

d’Averroès Junior, Tilt et Espace Culture-Marseille<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à La Maison de la Région des projections<br />

de courts, suivies d’une r<strong>en</strong>contre avec Fouad Didi,<br />

interprète de musique arabo-andalouse.<br />

04 96 11 04 72<br />

www.r<strong>en</strong>contresaverroes.net<br />

Les 20 et 21 janv, Peuple et Culture propose au<br />

Polygone étoilé Afrique <strong>en</strong> toutes indép<strong>en</strong>dances,<br />

des r<strong>en</strong>contres autour du cinéma historique<br />

africain : La Noire de Sembène Ousmane, Le retour<br />

d’un av<strong>en</strong>turier de Mustapha Alassane, Touki Bouki<br />

de Djibril Mambety Diop <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Catherine<br />

Ruelle, spécialiste du cinéma africain.<br />

Polygone étoilé, Marseille<br />

04 91 91 58 23<br />

Les 28 et 29 janv, le cinéma Le Méliès propose un<br />

atelier consacré à Stanley Kubrick, animé par<br />

Pierre Gabaston : projection de Le Baiser du tueur,<br />

Spartacus, Lolita et Eyes Wide Shut.<br />

Le Méliès, Port-de-Bouc<br />

04 42 06 29 77<br />

www.cinemeliesportdebouc.fr<br />

Eyes wide shut de Stanley Kubrick<br />

Le 28 janv à 21h, l’Alhambra Cinémarseille et<br />

Peuple et Culture prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t Kinshasa Symphony<br />

<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de son réalisateur Martin Baer, un film<br />

sur le Congo et la musique.<br />

Le 1 er fév à 20h30, Tahrir de Stefano Savona <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce du réalisateur, et le 4 fév à 17h, <strong>en</strong> écho à<br />

la programmation de Hugo Cabret, projection de Le<br />

voyage dans la lune de Georges Méliès, précédé du<br />

film docum<strong>en</strong>taire de Serge Bromberg, Le Voyage<br />

extraordinaire.<br />

Le 16 fév, une soirée Jafar Panahi, cinéaste irani<strong>en</strong><br />

privé de libertés : à 19h, Le Miroir et à 21h, Ceci n’est<br />

pas un film : depuis des mois, Jafar Panahi att<strong>en</strong>d le<br />

verdict de la cour d’appel, assigné à résid<strong>en</strong>ce dans<br />

son appartem<strong>en</strong>t. Il décide d’<strong>en</strong> faire un film.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com<br />

Le 2 fév à 18h30 au Musée départem<strong>en</strong>tal Arles<br />

antique, le Museon fait son cinéma : projection de<br />

Vivre avec l’art... un art de vivre d’Anne-Marie<br />

Tougas qui montre la passion qui anime deux<br />

collectionneurs québécois, Bernard Landriault et<br />

Michel Paradis.<br />

MdAA, Arles<br />

04 13 31 51 99<br />

www.museonarlat<strong>en</strong>.fr<br />

Du 2 au 4 fév, 3 e Festival International du Film des<br />

Droits de l’Homme : r<strong>en</strong>contres et débats autour de<br />

cinq films. En ouverture, projection du film Ctrl+ Alt<br />

+ Supr <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de la réalisatrice, Elsa Bloch,<br />

qui a donné la parole à des Palestini<strong>en</strong>s et une<br />

Israéli<strong>en</strong>ne, tous <strong>en</strong>gagés dans la lutte contre<br />

l’occupation.<br />

Auditorium de Salon<br />

04 42 64 20 20<br />

www.salondeprov<strong>en</strong>ce.fr<br />

Le 5 fév à 18h30, Art et essai Lumière <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec l’association Jazz Converg<strong>en</strong>ces propose au<br />

cinéma Lumière le docum<strong>en</strong>taire de Michael<br />

Radford, Michel Petrucciani, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de son<br />

frère, Philippe Petrucciani. La projection sera suivie<br />

d’un concert au Club avec le trio Perfetto.<br />

Cinéma Lumière, La Ciotat<br />

04 42 83 20 57<br />

Du 6 au 10 fév, les R<strong>en</strong>contres Cinématographiques<br />

et la Ligue de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t propos<strong>en</strong>t la 5 e<br />

R<strong>en</strong>contre autres regards, Imagine…, une semaine<br />

de projections, r<strong>en</strong>contres et ateliers, marrainée par<br />

Anik Le Ray, scénariste du Tableau de Jean-<br />

François Laguionie, que pourront voir le jeune<br />

public et les autres. Au programme, Le petit chat<br />

curieux de Goda Tsuneo, Le Criquet de Zd<strong>en</strong>ek<br />

Miler, Rouge comme le ciel de Cristiano Bortone,<br />

Le Gruffalo de Jakob Schuh et Max Lang…<br />

R<strong>en</strong>contres Cinématographiques, Digne-les-Bains<br />

04 92 32 29 33<br />

www.unautrecinema.com<br />

Du 6 au 12 fév se ti<strong>en</strong>dra au Cinéma Les Lumières<br />

la 3 e édition de Polar <strong>en</strong> Lumières, parrainée par<br />

Patrick Raynal. Au programme, littérature, théâtre<br />

musique et cinéma.<br />

En ouverture, après une pièce de Gilles Ascaride, le<br />

Sultan est dans l’escalier, projection du dernier film<br />

de Christophe Ruggia, Dans la tourm<strong>en</strong>te, <strong>en</strong> sa<br />

prés<strong>en</strong>ce. Le 7, Stephan Oliva revisite et explique les<br />

thèmes de plusieurs grands films noirs puis Juli<strong>en</strong><br />

Donada prés<strong>en</strong>te son film Beau rivage.<br />

Le l<strong>en</strong>demain soirée Serial Killers : confér<strong>en</strong>ce et<br />

ciné concert : The Lodger d’Hitchcock accompagné<br />

par le Stephan Oliva Trio.<br />

Le 10 après une confér<strong>en</strong>ce concert, projection du<br />

film de Rabah Ameur Zaïmèche, Les Chants de<br />

Mandrin. Le 11, soirée grecque et <strong>en</strong> clôture le 13<br />

fév à 19h30, <strong>en</strong> avant-première, Cassos <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />

de Philippe Carrese et de l’équipe du film.<br />

Les Lumières, Vitrolles<br />

04 42 77 90 77<br />

www.cinemaleslumieres.fr<br />

Du 8 au 21 fév, l’Institut de l’image propose de revoir<br />

l’œuvre de l’un des spécialistes de la comédie<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tale hollywoodi<strong>en</strong>ne, George Cukor, qui a<br />

aussi réalisé des mélodrames et des adaptations.<br />

On pourra voir Holiday et Indiscrétions avec<br />

Katharine Hepburn et Cary Grant, Femmes avec<br />

Norma Shearer, Joan Crawford, Rosalind Russel,<br />

Paulette Goddard, Joan Fontaine…, ainsi qu’Il était<br />

une fois, La Femme aux deux visages, Hantise,<br />

Madame porte la culotte, Une étoile est née…<br />

Institut de l’Image, Aix<br />

04 42 26 81 82<br />

www.institut-image.org<br />

Les 9 et 18 fév à 19h, à la Cité de la Musique, Peuple<br />

et Culture propose Musique[s], on tourne !, des films<br />

de l’artiste néerlandaise Manon de Boer : Presto<br />

perfect sound, Dissonant…<br />

Cité de la musique, Marseille<br />

04 91 39 28 28<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Emm<strong>en</strong>ez-moi !<br />

Pour faire le tour du monde et de belles r<strong>en</strong>contres<br />

durant 6 jours, allez donc à Manosque ! Vous<br />

voyagerez Du réel à l’imaginaire : dans les saunas,<br />

Au Tour des Hommes de Joonas Berghäll et Mika<br />

Hotakain<strong>en</strong>, dans le pays de Kaurismaki qu’il a<br />

quitté pour v<strong>en</strong>ir au Havre avec Marcel Marx, exécrivain<br />

et bohème r<strong>en</strong>ommé. Vous partagerez la<br />

vie d’une famille chinoise, prés de La Rizière avec<br />

Xiaoling Zhu ou r<strong>en</strong>drez visite à T<strong>en</strong>gming avec<br />

Wang Bing. Vous suivrez quatre jeunes filles Sur la<br />

planche, à Tanger avec Leila Kilani, explorerez la<br />

Rua Apérana 52 à Rio avec Julio Bressane,<br />

passerez une semaine dans une prison de V<strong>en</strong>ise<br />

avec Pénélope Bortoluzzi ou à Palerme, au<br />

Palazzo delle aquile, <strong>en</strong> compagnie de Stefano<br />

Savona, avant de le suivre sur la place Tahrir au<br />

Caire.<br />

Lors de ces escales, vous pourrez déambuler,<br />

rêver, découvrir la terreur de Lieux interdits, vous<br />

questionner, p<strong>en</strong>ser, voire vous indigner devant le<br />

travail à la chaîne filmé par Manuela Frésil dans<br />

Entrée du personnel ou devant La Désintégration<br />

de Philippe Faucon. Donoma de Djinn Carrénard<br />

vous insufflera son énergie et comme La Langue<br />

ne m<strong>en</strong>t pas, vous pourrez discuter avec Stan<br />

Neumann et tous les cinéastes qui vous auront<br />

accompagnés le temps d’une projection dans leur<br />

réel ou leur imaginaire. C’est ça la magie du<br />

cinéma !<br />

ANNIE GAVA<br />

Du réel à l’imaginaire<br />

25 e R<strong>en</strong>contres cinéma de Manosque<br />

Théâtre Jean Le Bleu, Cinéma Le Lido<br />

Du 7 au 12 fév<br />

04 92 70 35 45<br />

www.oeilzele.net


56 MUSIQUE LYRIQUE<br />

Double vie pour Mimi ! On peut regretter que les moy<strong>en</strong>s de ces deux<br />

productions n’ai<strong>en</strong>t pas été mis <strong>en</strong> commun : Toulon a offert une Bohème<br />

version 68, Marseille un détour chez de futurs bobos…<br />

Froid révolutionnaire<br />

En cette période de fêtes, l’opéra de Toulon a choisi une version dépoussiérée<br />

de La Bohème, joyau du répertoire. Bénéficiant d’une mise <strong>en</strong> scène dynamique<br />

et très cohér<strong>en</strong>te de Daniel B<strong>en</strong>oin qui transposait l’action de l’hiver parisi<strong>en</strong><br />

pré-révolutionnaire de 1830 à celui de 1968, la production souffrait un bémol<br />

de taille : <strong>en</strong> effet, fatiguée et chevrotante, la voix de Mimi interprétée par<br />

Nuccia Focile (pourtant une habituée du rôle) manquait<br />

cruellem<strong>en</strong>t d’éclat et son physique trahissait un net décalage<br />

avec le reste de la distribution, plus jeune. Dès lors, son idylle<br />

avec Rodolfo, magistralem<strong>en</strong>t incarné par Arnold Rutkowski et<br />

son timbre rutilant, dev<strong>en</strong>ait peu crédible, visuellem<strong>en</strong>t et<br />

vocalem<strong>en</strong>t. Heureusem<strong>en</strong>t le reste du plateau était de haute<br />

t<strong>en</strong>ue : on reti<strong>en</strong>dra les superbes Devid Cecconi (Marcello),<br />

Massimiliano Gagliardo (Schaunard) et Roberto Tagliavini<br />

(Colline), ainsi qu’Anna Kasyan parfaite <strong>en</strong> Musetta<br />

décomplexée. L’acte deux valait lui aussi le détour grâce à la<br />

prés<strong>en</strong>ce vigoureuse des chœurs d’adultes et d’<strong>en</strong>fants<br />

visiblem<strong>en</strong>t très à leur aise dans des costumes des années 60.<br />

Pour le reste, une fois de plus, la phalange de la maison a brillé<br />

sous les doigts experts de Giuliano Carella offrant une lecture<br />

colorée des savantes orchestrations impressionnistes de Puccini.<br />

La Boheme, a l'opera de Marseille - Maitrise des Bouches-du-Rhone © Jean-Philippe Garabedian<br />

Bobohème<br />

On peut être surpris par l’appar<strong>en</strong>ce lisse et légère de la lecture que Jean-<br />

Louis Pichon fait du chef-d’œuvre vériste, de son abs<strong>en</strong>ce d’ancrage social. Il<br />

s’émancipe volontairem<strong>en</strong>t de la vision misérabiliste qu’on a d’ordinaire des<br />

Scènes de la Vie de Bohème, feuilleton réaliste écrit par H<strong>en</strong>ri Murger dont<br />

s’inspire Puccini, pour risquer une dim<strong>en</strong>sion poétique. Sa mansarde étudiante,<br />

son café Momus et la Barrière d’Enfer<br />

sont plantés sur un décor aéri<strong>en</strong>,<br />

intemporel et improbable, <strong>en</strong> haut<br />

d’un toit où se loge, au 2 e acte,<br />

l’escalier montmartrois d’un Sacré-<br />

Cœur carton-pâte qu’arp<strong>en</strong>te la<br />

charmeuse Musette (Gabrielle<br />

Philiponet) se rêvant m<strong>en</strong>euse de<br />

revue. Pour lui, les quatre dandys<br />

intellos et joueurs, <strong>en</strong>fants d’un XIX e<br />

siècle prônant l’Art pour l’Art, viv<strong>en</strong>t<br />

leur modeste condition avec la<br />

consci<strong>en</strong>ce qu’elle est passagère : ils<br />

rejoindront bi<strong>en</strong>tôt le confort<br />

bourgeois dont ils sont issus après<br />

que la (vraie) fille du peuple, Mimi,<br />

aura succombé dans les bras du poète<br />

pleurnichant sur sa jeunesse révolue !<br />

De la fête bariolée où s’agit<strong>en</strong>t les<br />

Chœurs de l’Opéra et les <strong>en</strong>fants de<br />

la Maîtrise des Bouches-du-Rhône<br />

(voir p.66) à l’intimité de la chambre<br />

faiblem<strong>en</strong>t éclairée, Nathalie<br />

Manfrino rayonne, légère et délicate<br />

dans la confid<strong>en</strong>ce, large et sonore<br />

dans les élans pathétiques. Elle est la<br />

seule à pouvoir vraim<strong>en</strong>t suivre les<br />

règles qu’impose Marc Shanahan,<br />

sans ciller, ses tempi et nuances ne<br />

ménageant pas les belles voix -qu’on<br />

aime assez légères- du ténor Ricardo<br />

Bernal (Rodolphe), voire du baryton<br />

Marc Barrard (le peintre Marcello),<br />

excell<strong>en</strong>ts acteurs, comme le grave<br />

philosophe Nicolas Courjal (Colline)<br />

et son alter ego musici<strong>en</strong> Igor Gnidi<br />

(Schaunard).<br />

ÉMILIEN MOREAU ET JACQUES FRESCHEL<br />

La Boheme, a l'opera de Toulon © Ville de Nice<br />

Carotène<br />

Le 11 déc, l’Auditorium de Fourques<br />

concoctait un minestrone aux petits<br />

oignons sous les sunlights orangés de<br />

sa nouvelle salle : Le Roi carotte,<br />

Opérette fantastique et féérique. Aux<br />

fourneaux, les tr<strong>en</strong>te cinq sociétaires<br />

de Voce sous la direction musicale de<br />

Fernande Estève : l’Ensemble Lyrique<br />

Arlési<strong>en</strong> constitué d’amateurs<br />

sérieux et <strong>en</strong>gagés, n’<strong>en</strong> était pas à<br />

son coup d’essai avant de mitonner<br />

ces pages d’Off<strong>en</strong>bach !<br />

Un échafaudage d’acier flanqué de<br />

deux escaliers latéraux mobiles permettait<br />

une modularité efficace et<br />

symbolique du décor, pour illustrer un<br />

livret touffu et fantasque. Celui-ci<br />

met <strong>en</strong> scène les tribulations du Prince<br />

Fridolin XXIV chassé du pouvoir par<br />

l’usurpateur Roi Carotte aux allures de<br />

dictateur (d’opérette ?). La sorcière<br />

Coloquinte délicieusem<strong>en</strong>t hideuse, le<br />

magici<strong>en</strong> Quiriboudou aux allures de<br />

rev<strong>en</strong>ant cacochyme, apportai<strong>en</strong>t la<br />

touche de fantastique qui m<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t<br />

Robin Luron et ses compagnons au<br />

bord du Vésuve dans un ingénieux<br />

théâtre d’ombre, à la quête du salvateur<br />

anneau magique. Après un<br />

hilarant passage aux royaumes des<br />

La Bohème a été chantée<br />

à l’opéra de Marseille<br />

et à l’opéra de Toulon<br />

<strong>en</strong> décembre et janvier<br />

insectes, Carotte sera défait dans une<br />

parodie révolutionnaire. Bourré de<br />

clins d’œil, de calembours et d’allusions,<br />

le rythme du spectacle palliai<strong>en</strong>t<br />

les quelques défauts vocaux des<br />

comédi<strong>en</strong>s-chanteurs <strong>en</strong>thousiastes.<br />

Juste ce qu’il faut pour Off<strong>en</strong>bach !<br />

PIERRE-ALAIN HOYET


MUSIQUE 57<br />

L’orchestr’acteur<br />

Rabaud, Janacek, Strauss : trois œuvres, trois écoles,<br />

trois modèles d’orchestration<br />

Bâtie autour du pupitre des bois, les cordes v<strong>en</strong>ant iriser l’<strong>en</strong>semble d’une<br />

t<strong>en</strong>dre lumière tamisée, La Procession nocturne du méconnu H<strong>en</strong>ri Rabaud est<br />

un océan de douceur, suave et charnel. À cet univers pictural s’opposa la<br />

Sinfonietta, éloge à la modernité, du compositeur tchèque, œuvre d’une douce<br />

brutalité aux sonorités délicieusem<strong>en</strong>t âpres, tapissée de copeaux mélodiques<br />

diatoniques. Par sa capacité à ne pas développer, à superposer, imbriquer,<br />

<strong>en</strong>trechoquer des parcelles de blocs sonores, Janacek affirme son génie. Le Don<br />

Quichotte de Richard Strauss, avatar d’un poème symphonique, œuvre c<strong>en</strong>trale<br />

de ce concert «pédagogique» permit au public d’apprécier le très beau jeu de<br />

Sonia Wieder-Atherton au violoncelle, et l’excell<strong>en</strong>t travail de D<strong>en</strong>nis Russel<br />

Davies à la tête du très bon Orchestre français des jeunes. Les héros du<br />

roman de Cervantès, incarnés par différ<strong>en</strong>ts instrum<strong>en</strong>ts de l’orchestre,<br />

paradèr<strong>en</strong>t au sein d’une orchestration bigarrée, tout <strong>en</strong> épaisseur, l’auditoire<br />

p<strong>en</strong>du aux derniers murmures du violoncelle emportant dans un triple piano<br />

l’âme du chevalier…<br />

CHRISTOPHE FLOQUET<br />

Ce concert a eu lieu le 17 décembre au GTP, Aix<br />

Orchestre francais des jeunes © Sylvain Pelly<br />

© Cedric Delestrade - ACM-Studio<br />

La fraîcheur des Noces<br />

Les Noces de Figaro, composé sur un<br />

livret de Lor<strong>en</strong>zo da Ponte d’après<br />

l’œuvre de Beaumarchais et créé <strong>en</strong><br />

1786 à Vi<strong>en</strong>ne, est un des grands<br />

chefs-d’œuvre mozarti<strong>en</strong>, un operabuffa<br />

toujours populaire : on ne se<br />

lasse pas de ré-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre les airs, la<br />

s<strong>en</strong>sibilité et la délicatesse de la<br />

structure mozarti<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> ayant fait<br />

des «tubes» classiques.<br />

À Avignon, une distribution juvénile<br />

a réjoui et <strong>en</strong>thousiasmé le public :<br />

chacun des jeunes chanteurs, recrutés<br />

au CNIPAL, aux Jeunes Voix du<br />

Rhin, à l’Atelier Lyrique ou dans les<br />

conservatoires supérieurs de Paris et<br />

Lyon, effectuait une prise de rôle !<br />

D’un <strong>en</strong>thousiasme et d’une fraîcheur<br />

rare sur les scènes lyriques, dans un<br />

écrin de sobriété baigné d’une lumière<br />

douce très XVIII e (la mise <strong>en</strong><br />

scène de Christian Gangneron tourne<br />

depuis 20 ans sur les scènes lyriques), les jeunes artistes<br />

ont pu laisser libre cours à leur tal<strong>en</strong>t <strong>en</strong> communiquant<br />

leur allégresse, spontanéité qui a permis le succès de<br />

l’œuvre.<br />

Car si certaines voix manqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core de maturité,<br />

d’autres sont déjà très prometteuses ! Celles de Gaëlle<br />

Arquez (Susanna), de Yann Toussaint (le Comte Almaviva)<br />

ou de Manuel Betancourt (Figaro) <strong>en</strong> particulier !<br />

Le fameux air de Cherubino, Voi che sapete, interprété par<br />

Bér<strong>en</strong>gère Mauduit, fut un bel instant d’ingénuité et de<br />

douceur.<br />

Quant à la direction d’Olivier Schneebeli, spécialiste de<br />

la musique des XVII e et XVIII e , secondé par Fabi<strong>en</strong><br />

Arm<strong>en</strong>gaud au clavecin, elle fut précise et pertin<strong>en</strong>te. Un<br />

magnifique spectacle, salué par de nombreux applaudissem<strong>en</strong>ts,<br />

pour comm<strong>en</strong>cer <strong>en</strong> beauté l’année 2012 !<br />

CHRISTINE REY<br />

Les Noces de Figaro ont été jouées à l’Opéra Théâtre<br />

d’Avignon du 31 décembre au 8 janvier<br />

Un, deux, trois !<br />

Dès l’Ouverture rebondiss<strong>en</strong>t ses<br />

temps, le premier <strong>en</strong> bas et les deux<br />

autres <strong>en</strong> l’air, comme s’il se mordai<strong>en</strong>t<br />

la croche pour ne plus s’arrêter<br />

de tourner. De l’acte premier au troisième,<br />

ils ne quitteront plus la scène :<br />

un, deux, trois ! Quand on naît Straus<br />

à Vi<strong>en</strong>ne et qu’on est musici<strong>en</strong>, même<br />

prénommé Oscar, elle pulse dans ses<br />

veines, la Valse ! Pas celle qui fait<br />

«zim, boum, boum», celle des bals<br />

musette, mais l’autre qui donne à<br />

rêver, tissant de fines mélodies aux<br />

accords délicats.<br />

On n’<strong>en</strong> revi<strong>en</strong>t toujours pas de voir<br />

qu’un samedi après-midi, quelques<br />

1200 personnes se press<strong>en</strong>t pour ouïr<br />

des r<strong>en</strong>gaines vieilles de plus d’un<br />

siècle ! Elles applaudiss<strong>en</strong>t, malgré<br />

des gênes acoustiques dues à un lieu<br />

peu adapté au g<strong>en</strong>re, les chanteurs et<br />

l’orchestre emm<strong>en</strong>és par Bruno<br />

Conti, les respirations opportunes du<br />

Chœur Phocé<strong>en</strong>, les pointes vocales<br />

de Laure Crumière (Hélène) et le<br />

tal<strong>en</strong>t du couple incarnant Franzi et<br />

Fonsegur (immortalisés par Paulette<br />

Merval et Marcel Merkès), <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce<br />

Kathia Blas et le baryton d’opéra<br />

de Rodrigue Calderon.<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Rêve de Valse d’Oscar Straus<br />

a été représ<strong>en</strong>té le 14 janvier<br />

à Marseille au Palais des Congrès.<br />

Prochaine opérette de la Saison<br />

hors-les-murs de l’Odéon :<br />

Les Mousquetaires au Couv<strong>en</strong>t<br />

de Louis Varney, le 26 fév à 14h30.<br />

Palais des Congrès<br />

04 96 12 52 70<br />

www.marseille.fr


58<br />

MUSIQUE<br />

Ce livre d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

est une correspondance intime, un<br />

dialogue sans concession avec le<br />

compositeur salzbourgeois. Amoureux<br />

de musique, le dramaturge joue<br />

son propre rôle sur la scène du Grand<br />

Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce avec son double,<br />

Juli<strong>en</strong> Alluguette, comédi<strong>en</strong> expressif<br />

qui incarne le jeune Eric-Emmanuel.<br />

SYMPHONIQUE | RÉCITAL<br />

Ma vie avec Mozart<br />

«Un jour, Mozart m’a <strong>en</strong>voyé sa musique.<br />

Elle a changé ma vie. Depuis, je<br />

lui écris souv<strong>en</strong>t. Quand ça lui chante,<br />

il me répond, toujours surpr<strong>en</strong>ant,<br />

toujours fulgurant.» Ils sont accompagnés<br />

par l’Orchestre symphonique<br />

Conflu<strong>en</strong>ces, dirigé par Philippe<br />

Fournier : <strong>en</strong>semble de qualité, aux<br />

lignes et acc<strong>en</strong>ts mozarti<strong>en</strong>s. Perrine<br />

Madoeuf, soprano, aigus sûrs et graves<br />

veloutés (La Comtesse, Chérubin,<br />

Papag<strong>en</strong>a…), et Patrice Berger, baryton<br />

élégant et puissant (Don<br />

Giovanni, Leporello, Papag<strong>en</strong>o…)<br />

accompagn<strong>en</strong>t les r<strong>en</strong>contres d’E.-E.<br />

Schmitt avec la musique du divin<br />

Mozart. L’écrivain, dans une posture<br />

assez raide, porte son texte avec un<br />

© X-D.R.<br />

appétit qui émeut : «Chérubin, impulsif,<br />

impati<strong>en</strong>t comme le murmure de<br />

nos frissons.» Mozart semble répondre<br />

aux troubles sur la vie, l’<strong>en</strong>fance (Ah,<br />

vous dirai-je maman), l’amour (La<br />

Comtesse délaissée), la mort (Requiem)<br />

: «Il n’y a pas de desc<strong>en</strong>dance<br />

Mozart ; ta gloire, Wolfgang, n’est pas<br />

de chair, mais d’Art» ! La musique<br />

sublime les mots, (Concerto pour clarinette),<br />

les accompagne, écho<br />

perman<strong>en</strong>t aux réflexions humaines<br />

(Concerto pour piano n°21). L’Incarnatus<br />

est de la Messe <strong>en</strong> Ut mineur<br />

est un mom<strong>en</strong>t de grâce. «Mozart, je<br />

voudrais l’offrir à chacun. Un coup de<br />

foudre, c’est aussi mystérieux <strong>en</strong><br />

amour qu’<strong>en</strong> Art !» clame l’écrivain.<br />

On a eu aussi le coup de foudre !<br />

YVES BERGÉ<br />

Le concert-lecture<br />

Ma vie avec Mozart d’Eric-Emmanuel<br />

Schmitt a eu lieu le 19 décembre<br />

au Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce, Aix<br />

Sacrée musique ?<br />

La Petite messe sol<strong>en</strong>nelle de Rossini est une étrangeté<br />

de l’histoire de la musique. Le mystère reste <strong>en</strong>tier sur les<br />

motivations du septuagénaire à écrire le «dernier péché<br />

mortel de sa vieillesse». Ri<strong>en</strong> de «petit», du reste, dans<br />

cette messe qui dure plus d’une heure, sauf son effectif<br />

chambriste initial, <strong>en</strong> 1864, constitué de quelques<br />

choristes, de solistes tirés du chœur, de deux pianos et<br />

d’un harmonium, qui sonne comme un accordéon de<br />

bastringue préfigurant une espèce de «distanciation» que<br />

n’aurai<strong>en</strong>t pas désavoué Brecht et Kurt Weill dans l’Opéra<br />

de Quat’sous. De fait, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong>, sous un style buffa,<br />

des référ<strong>en</strong>ces au contrepoint classique, on frise parfois<br />

le pastiche et il semble que le vieil homme doute, malgré<br />

des craintes légitimes, de la sincérité de son propos…<br />

Le Choeur Asmara © X-D.R.<br />

L’interprétation qu’<strong>en</strong> a donné Samuel<br />

Coquard à la tête de l’<strong>en</strong>semble<br />

Asmarã, au gong de la nouvelle année,<br />

a été remarquable sur les plans<br />

de l’équilibre choral, du souffle romantique,<br />

du r<strong>en</strong>du intimiste des<br />

couleurs et des jeux fugués. Il <strong>en</strong> a<br />

été de même du côté des pianos, de<br />

l’élan dynamique du Kyrie (Nina Uhari)<br />

aux acc<strong>en</strong>ts funèbres de l’Offertoire<br />

(Fabi<strong>en</strong>ne di Landro). On aurait aimé<br />

cep<strong>en</strong>dant que l’harmonium (Cécile<br />

Maurel) soit plus prés<strong>en</strong>t dans la<br />

confrontation des claviers. Si les voix<br />

n’ont pas toujours été à la mesure<br />

des solos, quant au style, la technique,<br />

l’égalité ou l’adéquation du<br />

timbre, on loue Marie-Hélène Beignet<br />

pour son vibrant mezzo révélé<br />

dans le final.<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Petite messe sol<strong>en</strong>nelle de Rossini,<br />

à Marseille au Gymnase, le 2 janvier<br />

Samuel Coquard dirigera à nouveau<br />

cet opus aux Chorégies d’Orange<br />

les 20 et 21 juillet 2012. Asmarã<br />

assurera la partie chorale quand<br />

les solistes annoncés sont<br />

Amel Brahim-Djelloul (soprano),<br />

Isabelle Druet (alto),<br />

Leonardo Cortellazzi (ténor)<br />

et Nicolas Courjal (basse)<br />

Aux sources<br />

contemporaines<br />

du son<br />

Les élèves du Conservatoire de Turin, Andrea Steff<strong>en</strong>el,<br />

piano, Stanislas Pili, percussions, Salvatore Livecchi,<br />

électronique, ont prés<strong>en</strong>té, dans le cadre de Suona Italiano,<br />

trois œuvres contemporaines où la voix ess<strong>en</strong>tielle<br />

et les peaux originelles se mêl<strong>en</strong>t au piano percussif, dans<br />

un parcours doublé par l’électronique. Maurizio Pisati a<br />

livré une œuvre très esthétique : Tomtomeyes, pour percussion<br />

amplifiée, électronique et vidéo. Sur un défilem<strong>en</strong>t<br />

d’images, comme un journal quotidi<strong>en</strong>, le percussionniste<br />

déroule un flot incessant de sons vocaux et joue sur des<br />

toms des motifs rythmiques issus des tambours de Bâle :<br />

belle performance. Sofferte onde ser<strong>en</strong>e de Luigi Nono,<br />

créée <strong>en</strong> 1976 par Maurizio Pollini, est une pièce pour<br />

piano et bande magnétique, qui oscille <strong>en</strong>tre une réflexion<br />

intérieure et un regard puissant vers la lagune véniti<strong>en</strong>ne<br />

; piano et bande magnétique se confondant de<br />

manière séduisante et mystérieuse. Très bel <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

du pianiste. Dans Transicion II de Mauricio Kagel, des<br />

sections <strong>en</strong>registrées par le pianiste sont réinterprétées,<br />

dim<strong>en</strong>sion théâtrale où le pianiste et le percussionniste<br />

utilis<strong>en</strong>t le même instrum<strong>en</strong>t. Double concerto pour<br />

bande où de grands clusters altern<strong>en</strong>t avec des touches<br />

impressionnistes p<strong>en</strong>dant que le percussionniste domine<br />

la table d’harmonie et inv<strong>en</strong>te, sur les cordes, d’incroyables<br />

couleurs avec ses multiples baguettes. Une belle<br />

découverte qui <strong>en</strong>richit nos li<strong>en</strong>s musicaux.<br />

Y.B.<br />

Ce concert de la classe électroacoustique du Conservatoire<br />

de Turin a été programmé par le GMEM le 14 décembre


Philippe Berrod © Marc Rouve<br />

V<strong>en</strong>ts debout !<br />

La Société de Musique de Chambre de Marseille<br />

propose, sans tapage, chaque saison, des programmes<br />

pointus donnés par des formations qui<br />

constitu<strong>en</strong>t le fleuron du g<strong>en</strong>re. Pour la 1305 e<br />

séance, la «bande à Camau» avait signé son pacte<br />

coutumier avec la Bi<strong>en</strong>nale Internationale de<br />

Quintette à V<strong>en</strong>t (9 e du nom) et l’Institut Français<br />

des Instrum<strong>en</strong>ts à V<strong>en</strong>t qui, comme son nom<br />

l’indique, met à l’honneur flûtes, hautbois, clarinettes,<br />

bassons ou cors… Un effort conjugué qui a<br />

permis de faire desc<strong>en</strong>dre de la capitale huit formidables<br />

solistes issus de l’une de nos meilleures<br />

formations symphoniques : l’Orchestre de Paris !<br />

Emm<strong>en</strong>és par le clarinettiste Philippe Berrod, ils<br />

MUSIQUE 59<br />

ont proposé des opus rarem<strong>en</strong>t joués, car inadaptés<br />

aux Trios ou Quatuors couramm<strong>en</strong>t établis : le Septuor<br />

pour cordes et v<strong>en</strong>ts op.20 de Beethov<strong>en</strong> et l’Octuor<br />

pour cordes et v<strong>en</strong>ts D.803 de Schubert. Dans ces<br />

œuvres cousines aux dim<strong>en</strong>sions hors normes, où<br />

coexist<strong>en</strong>t pureté mélodique et modernisme formel,<br />

les musici<strong>en</strong>s se sont livrés à un habile jeu de vaet-vi<strong>en</strong>t<br />

v<strong>en</strong>ts/cordes pour une belle (mais illusoire !)<br />

alchimie.<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Octuor de l’Orchestre de Paris. Auditorium<br />

de la faculté de médecine de Marseille,<br />

le 13 décembre<br />

Un colosse<br />

aux pieds d’argile<br />

C’est après avoir avalé, sans difficulté aucune, quelques dix préludes de Rachmaninov,<br />

dont le redoutable <strong>en</strong> sol m, avec une aisance et une décontraction<br />

à la limite de la nonchalance, puis <strong>en</strong>glouti les diaboliques Variations sur un<br />

thème de Paganini de Brahms, que Boris Bérézovsky s’excusa de ne point<br />

pouvoir jouer les Études d’exécution transc<strong>en</strong>dante de Liszt car il était <strong>en</strong><br />

petite forme ! En lieu et place de ce monum<strong>en</strong>t de virtuosité, le pianiste russe<br />

<strong>en</strong>chaîna une kyrielle de «petites» pièces de Chopin, Godowsky, Albéniz…<br />

avec son style caractéristique, tout <strong>en</strong> finesse et élégante robustesse, déclinant<br />

dans la flu<strong>en</strong>ce des phrases mélodiques une musique cristalline marbrée d’une<br />

extrême s<strong>en</strong>sibilité. Visiblem<strong>en</strong>t très fatigué et ému, le virtuose s’effaça<br />

discrètem<strong>en</strong>t après une étude de Chopin tout <strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ue et délicatesse à<br />

l’image de ce pianiste hors norme, <strong>en</strong>core plus touchant peut-être dans ce<br />

mom<strong>en</strong>t de fragilité…<br />

CHRISTOPHE FLOQUET<br />

Concert donné au GTP le 13 janvier<br />

Boris Berezovsky © Vinc<strong>en</strong>t Garnier Mirare<br />

Amor amor<br />

Si tu ne vi<strong>en</strong>s pas au concert, le<br />

concert ira à toi ! C’est le mot d’ordre<br />

de la CPA depuis déjà 8 ans. L’orchestre<br />

philharmonique du Pays d’Aix,<br />

composé de 60 musici<strong>en</strong>s de la<br />

région, anime dix villes du territoire,<br />

de Saint-Cannat à Pertuis deux fois<br />

dans l’année. Pour la tournée d’hiver,<br />

le chef d’orchestre Jacques Chalmeau<br />

a choisi de se confronter à<br />

l’interprétation d’une seule œuvre,<br />

plus précisém<strong>en</strong>t à un choix d’extraits<br />

du ballet de Prokofiev, Roméo et<br />

Juliette. Ce «chef-d’œuvre absolu met<br />

vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> musique le texte originel<br />

de Shakespeare explique-t-il, avec ses<br />

nuances, ses atmosphères.» L’orchestre,<br />

brillant, se glisse dans les méandres<br />

de la musique de Prokofiev, ses variations<br />

de rythmes, de la grande<br />

respiration russe aux ébauches du<br />

jazz. Descriptive, elle raconte les<br />

colères, les coups de foudre, la<br />

Orchestre philharmonique du Pays d'Aix © X-D.R<br />

douceur, le désespoir, la mort…<br />

échos à l’intérieur même de l’œuvre<br />

du compositeur, des acc<strong>en</strong>ts de Pierre<br />

et le loup dans la jeunesse provocante<br />

et insouciante des Masques… Le final<br />

de la mort des amants est tout simplem<strong>en</strong>t<br />

bouleversant. Aussi, peu<br />

importe si la sonorisation du gymnase<br />

de Fuveau saturait un tantinet les<br />

graves et asséchait les aigus,<br />

l’émotion était transmise. Petite<br />

récréation et particularité propre à<br />

Fuveau, au rappel, l’orchestre se<br />

laissait conduire avec humour par le<br />

Vice-présid<strong>en</strong>t de la CPA, délégué à<br />

la culture, Jean Bonfillon, sur la<br />

Rhapsodie Hongroise de Brahms. Une<br />

reconversion <strong>en</strong> vue ?<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Ce concert a eu lieu à Fuveau<br />

le 14 janvier (voir tournée p 40)


60 MUSIQUE ACTUELLE | FLAMENCO | JAZZ<br />

Torride<br />

Sirènes de l’abîme<br />

Un choix de programmation inhabituel au Moulin<br />

à jazz de Vitrolles, pour cette soirée avec un groupe<br />

d’origine helvétique. Une harpe est disposée sur<br />

la scène et ajoute au mystère. C’est un instrum<strong>en</strong>t<br />

rarem<strong>en</strong>t utilisé ailleurs que dans de grandes salles<br />

de concert. Deux femmes sont à l’origine du projet<br />

Orioxy : Julie Campiche à la harpe et voix, Yaël<br />

Miller au chant. L’univers musical que l’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />

est tout sauf simple. L’inspiration pour ces compositions<br />

semble prov<strong>en</strong>ir d’un tumulte intérieur qui<br />

oscille sans cesse <strong>en</strong>tre tempête et accalmie. On<br />

s’att<strong>en</strong>d à ce qu’une bête noire v<strong>en</strong>ue des profondeurs<br />

surgisse... Au placard les clichés que l’on peut<br />

avoir sur le climat de quiétude instauré par le son<br />

de la harpe ! Ici, l’instrum<strong>en</strong>t est maltraité, les<br />

cordes devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t percussions et les lignes mélodiques<br />

sont dépouillées, même dans les chorus où<br />

Tomatito © Alain Jacq<br />

La salle du théâtre était chauffée à<br />

blanc pour les concerts du 13 et 14<br />

janvier de Flam<strong>en</strong>co 2012. Car à Nîmes<br />

tous les amateurs du g<strong>en</strong>re sont<br />

prés<strong>en</strong>ts, à comm<strong>en</strong>cer par la communauté<br />

gitane mêlée aux payos, et<br />

tous manifest<strong>en</strong>t chaleureusem<strong>en</strong>t<br />

leur passion pour l’art Andalou.<br />

Tomatito longtemps complice du<br />

défunt Camarón <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ait la flamme<br />

du flam<strong>en</strong>co nuevo allumé par son<br />

maître Paco de Lucia avec son sextet(o)<br />

: travail <strong>en</strong> finesse de Lucky<br />

Losada au cajon alterné à main nue<br />

avec la caisse claire et la basse du<br />

jembe pour baliser les déchirantes<br />

<strong>en</strong>volées des cantaores Mor<strong>en</strong>ito de<br />

LLora et Simon Roman, soulignées<br />

par les motifs rythmiques secs et claquant<br />

des palmas. Le bailaor José<br />

Maya nous offrait alors un festival de<br />

pas, de sauts et de rotations alternant<br />

avec d’impressionnants zapateado<br />

<strong>en</strong> rafale : un équilibre, délicat à<br />

maint<strong>en</strong>ir, <strong>en</strong>tre virtuosité pure et<br />

expression contemporaine d’une<br />

tradition bi-c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>nale, frisant avec<br />

les apports harmoniques du jazz dans<br />

les rasgueados de Tomatito.<br />

Le l<strong>en</strong>demain, le cantaor Sevillan Jose<br />

de la Tomasa rev<strong>en</strong>ait aux fondam<strong>en</strong>taux<br />

avec le tocaor Antonio<br />

l’on a plus l’impression que seuls des accords sont<br />

plaqués. Une douleur profonde semble parfois s’extirper<br />

par la voix et le corps de la chanteuse qui<br />

s’exprime indifféremm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> anglais ou <strong>en</strong> hébreux.<br />

Toutes deux sont parfaitem<strong>en</strong>t épaulées par<br />

Nelson Schaer, à la batterie et Manu Hagmann à<br />

la contrebasse. Heureusem<strong>en</strong>t, cette t<strong>en</strong>sion se<br />

relâche par mom<strong>en</strong>t et laisse la possibilité à<br />

l’auditoire de souffler un peu. Un public qui <strong>en</strong> a<br />

redemandé et a été exaucé par plusieurs rappels.<br />

DAN WARZY<br />

CD : Orioxy Tales<br />

Ce concert a eu lieu au Moulin à Jazz de Fontblanche<br />

à Vitrolles le 7 janvier<br />

Orioxy © Dan Warzy<br />

Moya assurant les compás contrastés<br />

et démonstratifs de l’intemporel cante<br />

jondo. Seuls les familiers de l’idiome<br />

hispanique goûtai<strong>en</strong>t alors pleinem<strong>en</strong>t<br />

aux évocations tour à tour<br />

tragiques ou facétieuses de la condition<br />

gitane sur les coplas d’El Capullo<br />

de Jerez, interpellé par un public<br />

complice. Artiste au charisme<br />

impressionnant, El Capullo frisait<br />

constamm<strong>en</strong>t avec une esbroufe<br />

faussem<strong>en</strong>t improvisée, démontrant<br />

sa maitrise du g<strong>en</strong>re et une pratique<br />

accomplie avec ses part<strong>en</strong>aires.<br />

C’était show !<br />

P-A HOYET<br />

Le festival de flam<strong>en</strong>co se poursuit à<br />

Nîmes jusqu’au 21 janvier.<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

À fond de Sud<br />

Patrimoine de la culture populaire marseillaise, Quartiers Nord a prés<strong>en</strong>té son nouveau spectacle au Toursky<br />

Une plage, une paillote, un palmier, des cannes à<br />

pêche. Le décor est planté. Ça s<strong>en</strong>t les vacances et<br />

la légèreté. Pas complètem<strong>en</strong>t faux ni tout à fait<br />

vrai. P<strong>en</strong>dant deux heures et à un rythme effréné,<br />

One again a fly, la dernière création de Quartiers<br />

Nord, <strong>en</strong>voie plutôt du lourd. Rock, twist, blues,<br />

reggae, boogie-woogie, chansonnettes et saynètes<br />

avec l’acc<strong>en</strong>t. Cela fait tr<strong>en</strong>te-quatre ans que cela<br />

dure et le public ne s’<strong>en</strong> lasse visiblem<strong>en</strong>t pas.<br />

Entre opérette rock et comédie musicale<br />

marseillaise, leur nouveau spectacle se paye une<br />

section cuivre qui donne un relief <strong>en</strong>core plus festif<br />

au répertoire. Au programme : une ribambelle de<br />

tubes (L’amour <strong>en</strong> pédalo, Le blues du plâtrier,<br />

Tombé du camion, La petite de la Belle de Mai, etc)<br />

et cinq nouveaux morceaux qui ponctu<strong>en</strong>t un repas<br />

aux saveurs bi<strong>en</strong> de chez nous. Du jaune au digeo,<br />

<strong>en</strong> passant par les pieds paquets marseillais et le<br />

chichi de l’Estaque, Rock, Fred et Tonton, nos trois<br />

comédi<strong>en</strong>s chanteurs, ne craign<strong>en</strong>t pas les clichés.<br />

Ils <strong>en</strong> jou<strong>en</strong>t, les sur-jou<strong>en</strong>t, non par maladresse<br />

mais grâce à un s<strong>en</strong>s développé de la caricature et<br />

de l’autodérision. Chacun dans son rôle : le «mains<br />

de pati» <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ue de plage pour Gilbert Donzel, le<br />

© Frederic Stephan<br />

rebelle <strong>en</strong> cuir pour Robert Rossi et le blagueur<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tal <strong>en</strong> salopette pour Frédéric Achard.<br />

Dans sa peinture d’un art de vivre méridional<br />

intemporel, Quartiers Nord n’oublie pas la couleur<br />

sociale. Le climat politique conjugué à la réalité<br />

marseillaise a de quoi inspirer. Quand l’un nous<br />

conte une énième amourette, prénommée Paule,<br />

on découvre qu’il s’agit d’un certain Pôle emploi.<br />

L’id<strong>en</strong>tité nationale <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d elle aussi pour son<br />

grade. Et quand ils <strong>en</strong>tonn<strong>en</strong>t leur célèbre Partouze,<br />

on se dit qu’il n’<strong>en</strong> fallait pas moins pour<br />

comm<strong>en</strong>cer 2012 !<br />

THOMAS DALICANTE<br />

One again a fly a été créé les 6 et 7 janvier au théâtre<br />

Toursky, à Marseille


MUSIQUE 61<br />

La tournée des Chants de Noël du CG13 proposait, <strong>en</strong> décembre,<br />

cinq programmes itinérants. Après les Noëls, Nomades, Swing et Napolitains<br />

(voir Zib’47), <strong>Zibeline</strong> est allé à Marseille du côté des Amériques<br />

et de l’Europe baroque<br />

Noel de l'europe baroque, Concerto Soave © X-D.R.<br />

From U.S.<br />

Noel des ameriques, Christian Brazier Quintet © X-D.R.<br />

Avec le contrebassiste Christian Brazier, Christophe Leloil (trompette),<br />

Philippe R<strong>en</strong>ault et Romain Morello (trombones), Jean-Marie Guyard<br />

(chant), on a troqué le binaire de Christmas songs réorchestrés, pour un ternaire<br />

swingué aux acc<strong>en</strong>ts décalés. Au rythme de standards aux multiples modulations,<br />

à la pulsation expressive, aux contretemps décapants, de jolies<br />

re-découvertes ou de Miniatures personnelles de belle facture, le Quintet nous<br />

a invité à partager Noël, de l’Afrique à l’Amérique, du Worksong aux mélodies<br />

europé<strong>en</strong>nes plus linéaires, <strong>en</strong> suivant un parcours sacré et profane. On regrette<br />

cep<strong>en</strong>dant que la voix, souple dans le grave et le médium, ait donné des signes<br />

de fatigue dans les aigus, plus serrés. Pourquoi avoir chanté une grande partie<br />

du concert debout <strong>en</strong> regardant les partitions sur un pupitre complètem<strong>en</strong>t<br />

baissé ? Une posture curieuse qui ressemblait à un déchiffrage, alors que sur<br />

les morceaux par cœur face au public, la voix était pr<strong>en</strong>ante et plus libérée.<br />

De même, des explications trop simplistes ou «étranges» ont contrasté avec<br />

des harmonies chatoyantes, très complexes, des rythmes variés, un groove<br />

puissant et un swing perman<strong>en</strong>t : un <strong>en</strong>semble chaleureux où chacun apporta<br />

sa virtuosité solistique <strong>en</strong> chorus <strong>en</strong>diablés ou <strong>en</strong> scat vocal !<br />

Europa tour<br />

Au solstice d’hiver, à l’heure où de nombreux rites, paï<strong>en</strong>s ou religieux, depuis<br />

la nuit des temps, célèbr<strong>en</strong>t le retour de la lumière, on se presse dans la nef.<br />

Il ne fait pas bi<strong>en</strong> chaud, mais elle est bondée : plus une place assise ! On se<br />

ti<strong>en</strong>t debout, adossé au bénitier planté dans le narthex, face au chœur. On ne<br />

s’est pas moqué du peuple avec ce programme baroque (une dizaine de<br />

concerts gratuits dans le départem<strong>en</strong>t), tant la qualité des interprètes et les<br />

opus choisis par l’<strong>en</strong>semble Concerto Soave sont pointus. Avec la soprano<br />

Anne Magouët, Alba Roca et Yoko Kawabuko (violons), Eti<strong>en</strong>ne Mangot<br />

(violoncelle, viole de gambe), on voyage, de pastorales <strong>en</strong> airs liés à la<br />

Nativité, de l’Italie de Monteverdi, Ziani, Legr<strong>en</strong>zi, Scarlatti, à l’Espagne de<br />

Soler, l’Allemagne de Bach, l’Angleterre de Ha<strong>en</strong>del ou la France de Campra…<br />

Une virée qui laisse le spectateur scotché, une heure et demie durant, malgré<br />

l’aspect intime et plutôt monochrome du programme, un lyrisme cont<strong>en</strong>u aux<br />

sonorités soyeuses, contrepoints de cordes, coloris d’orgue et de clavecin, le<br />

tout ponctué d’explications bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues du maître de cérémonie dirigeant<br />

l’<strong>en</strong>semble du clavier : Jean-Marc Aymes.<br />

YVES BERGÉ ET JACQUES FRESCHEL<br />

Patronage<br />

La fin de l’année, les fêtes de Noël incit<strong>en</strong>t à la<br />

bonhommie, aux guirlandes <strong>en</strong> accroche cœur, aux<br />

sapins chargés de friandises et de cadeaux. Pour<br />

les mystiques l’heure se fait sainte, les textes sacrés<br />

repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un certain lustre, et on fait défiler les<br />

moutons. Les santonniers cultiv<strong>en</strong>t les personnages<br />

rustiques, les <strong>en</strong>fants s’acharn<strong>en</strong>t sur l’argile, les<br />

par<strong>en</strong>ts s’émerveill<strong>en</strong>t. «C’est l’heure tranquille où<br />

les lions vont boire» murmure Victor Hugo. Booz est<br />

<strong>en</strong>dormi… La Bible s’érotise, le roi Salomon séduit<br />

la reine de Saba par un long poème d’amour qui<br />

joue sur les quatre lectures, et donne des idées très<br />

précises à l’<strong>en</strong>fant de chœur dont l’acné précoce<br />

s’<strong>en</strong>flamme de passions interdites pour les stars qui<br />

offr<strong>en</strong>t avec générosité leurs charmes voluptueux.<br />

Volupté, volupté, métaphore des émois de l’âme…<br />

Le cantique des cantiques aurait pu <strong>en</strong> rester là,<br />

escapade s<strong>en</strong>suelle et spirituelle de l’anci<strong>en</strong><br />

Testam<strong>en</strong>t… Mais cet «opéra rock» fut spectacle<br />

© Franck Rozet<br />

affligeant, indig<strong>en</strong>t, tant par la musique que par sa<br />

mise <strong>en</strong> scène, spectacle de patronage qui a surpris<br />

et violemm<strong>en</strong>t déçu les att<strong>en</strong>tes du public du<br />

Festival côté cour habitué à des propositions de<br />

qualité. Même les chorégraphies des Claudette<br />

avai<strong>en</strong>t plus de s<strong>en</strong>s !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Le Cantique des Cantiques, adaptation francoroumaine<br />

(association Mnémosyne) a été joué<br />

le 20 décembre au Jeu de Paume, Aix,<br />

dans le cadre du festival Côté cour


62 CINÉMA COURT | LA BUZINE<br />

Jour de fête<br />

Il avait ses festivals, ses magazines,<br />

ses sites, ses fans. Le court métrage<br />

a désormais son jour ! Le plus court<br />

évidemm<strong>en</strong>t, subséquemm<strong>en</strong>t suivi<br />

de la plus longue des nuits qui, <strong>en</strong><br />

ce 21 décembre à Marseille, a débuté<br />

au cinéma Les Variétés dans une<br />

salle comble et s’est prolongée avec<br />

un vin chaud partagé jusqu’au petit<br />

matin au Polygone étoilé.<br />

Pour cet événem<strong>en</strong>t national initié<br />

par le CNC et l’Ag<strong>en</strong>ce du court<br />

métrage, Film Femmes Méditerranée,<br />

TILT, Peuple Culture et Film<br />

Flamme avai<strong>en</strong>t concocté à Marseille<br />

des programmes représ<strong>en</strong>tatifs<br />

de la diversité du g<strong>en</strong>re. Des premiers<br />

films, comme À l’<strong>en</strong>droit du<br />

réalisateur-comédi<strong>en</strong> phocé<strong>en</strong> Solal<br />

Bouloudnine flirtant avec le fantastique.<br />

Ou <strong>en</strong>core le délicieux Gratte<br />

papier de Guillaume Martinez,<br />

romance sans paroles <strong>en</strong>tre deux<br />

Babel d'H<strong>en</strong>drick Dussollier<br />

jeunes lecteurs à coups de mots<br />

soulignés au crayon sur leurs livres<br />

respectifs, dans la promiscuité contrainte<br />

d’une rame de métro. Lieu<br />

d’expérim<strong>en</strong>tation, moins formaté<br />

que le long métrage, le court adopte<br />

une expression et un ton très libres.<br />

Dans un style vaguem<strong>en</strong>t vertovi<strong>en</strong>,<br />

Freedub 1 de Stéphane Elmadjian<br />

détourne au rythme d’un marteaupilon<br />

des images de guerre. Edouard<br />

Deluc sur fond de chagrin d’amour<br />

et de solidarité fraternelle reconstruit<br />

une errance <strong>en</strong> noir et blanc<br />

dans la cinégénique Bu<strong>en</strong>os Aires.<br />

La pâte à modeler offre à Grégoire<br />

Sivan la liberté des gags visuels de<br />

Premier voyage où un papa de bonne<br />

volonté auquel J.P. Rouve prête sa<br />

Premier voyage de Grégoire Sivan<br />

voix, se trouve dépassé par son bébé<br />

de dix mois. La 3D associée à des<br />

images réelles permet à H<strong>en</strong>drick<br />

Dusollier d’exprimer la beauté et la<br />

viol<strong>en</strong>ce de Shanghai, liant mythe et<br />

réalité, fiction et histoire dans sa<br />

plastique Babel. Sur des images<br />

docum<strong>en</strong>taires, le temps de la lecture<br />

d’une lettre, J.B. Huber avec<br />

Viejo pascuero prouve que le père<br />

Noël, à ne donner qu’aux riches, est<br />

vraim<strong>en</strong>t une ordure. Stéphanie<br />

Duvivier sans discours théorique,<br />

par petites touches concrètes nous<br />

r<strong>en</strong>d tous amoureux de Moui, la<br />

grand-mère marocaine du Mariage<br />

<strong>en</strong> papier.<br />

Dans un des témoignages captés au<br />

fil des projections estivales de Ciné<br />

Plein Air, proposés ici <strong>en</strong> intermèdes,<br />

un des spectateurs dit que «le<br />

ciné, ça doit donner la banane, le<br />

sourire...». Oui, mais toutes les<br />

autres émotions aussi, et une forme<br />

d’énergie r<strong>en</strong>ouvelée par sa constellation<br />

créative.<br />

ÉLISE PADOVANI<br />

Quand 3 = 1…<br />

Enki Bilal accompagné de son compositeur et<br />

ami, Goran Vejvoda, était à La Buzine, le 18 décembre,<br />

aux manettes de sa palette graphique,<br />

discrètem<strong>en</strong>t éclairé de rouge, pour faire vibrer<br />

les images, dessiner <strong>en</strong> direct, à l’intérieur même<br />

du film-collage de ses trois œuvres, Bunker<br />

Palace Hotel, Tykho Moon et Immortel ad vitam.<br />

Un peu plus d’une heure d’images et de sons <strong>en</strong><br />

live ! Créé <strong>en</strong> 2006 à la Géode, Cinemonstre peut,<br />

au départ, dérouter le spectateur qui ne serait pas<br />

un aficionado du dessinateur, et réalisateur. Il<br />

suffit d’accepter de ne pas tout compr<strong>en</strong>dre et se<br />

laisser emporter par ce «fatras, ce magma de la tragédie<br />

des hommes, compression d’humanité» :<br />

son univers totalitaire à la fois futuriste, poétique<br />

et parfois trash, peuplé d’humanoïdes, où l’on<br />

croise bons et méchants qui se parl<strong>en</strong>t <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tes<br />

langues, le dictateur Holm (Jean-Louis<br />

Trintignant), une belle espionne, Clara (Carole<br />

Enki Bilal © A.G<br />

Bouquet), une dissid<strong>en</strong>te Elma (Charlotte Rampling),<br />

le dieu Horus, athlète à tête de faucon, le<br />

déf<strong>en</strong>seur des opprimés, Alcide Nikopol (Thomas<br />

Kretschmann), une belle femme qui pleure des<br />

larmes bleues (Linda Hardy)… Le casting, vous<br />

l’aurez compris, est prestigieux puisque se retrouv<strong>en</strong>t<br />

aussi dans ce montage, Julie Delpy,<br />

Richard Bohringer, Marie Laforêt, Michel Piccoli<br />

et bi<strong>en</strong> d’autres… Les deux complices aurai<strong>en</strong>t<br />

aimé faire plusieurs versions de ce film et tirer au<br />

sort l’une d’<strong>en</strong>tre elles pour la recréer à chaque<br />

représ<strong>en</strong>tation. «La partition est celle qui est sur<br />

l’écran, précis<strong>en</strong>t-ils, et cette expéri<strong>en</strong>ce atypique<br />

demande au public une certaine participation.» À<br />

la Buzine, le public s’est laissé emporter par la<br />

magie de ces images et de ces sons, dont la<br />

matière même est r<strong>en</strong>forcée par la performance.<br />

ANNIE GAVA


EL GUSTO |<br />

CINÉMA/ARTS VISUELS 63<br />

Le goût<br />

de la musique<br />

El<br />

En 2003, <strong>en</strong> vacances, Safinez Bousbia,<br />

se prom<strong>en</strong>ant dans les dédales<br />

de la Casbah d’Alger, <strong>en</strong>tre dans une<br />

boutique pour acheter un petit miroir.<br />

Celui qui la ti<strong>en</strong>t, Monsieur Ferkoui,<br />

a été un musici<strong>en</strong> célèbre dans<br />

les années 50, un pionnier d’une<br />

musique née de la rue que découvre<br />

Safinez Bousbia, le chaâbi (chaâb<br />

signifie «peuple»).<br />

M. Ferkoui l’a apprise, au conservatoire,<br />

sous la direction de son fondateur<br />

El Anka, <strong>en</strong> compagnie de<br />

musici<strong>en</strong>s juifs et musulmans qui<br />

sont dev<strong>en</strong>us des amis. En voyant<br />

ces photos du passé, Safinez Bousbia<br />

<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d de partir à la recherche<br />

des «élèves» de cette classe<br />

de musique, séparés par la guerre<br />

d’indép<strong>en</strong>dance, de refaire jouer <strong>en</strong>semble<br />

quelque quarante musici<strong>en</strong>s<br />

et d’<strong>en</strong> faire un film -son<br />

premier !- à la manière du célèbre<br />

Bu<strong>en</strong>a Vista Social Club. Elle a <strong>en</strong>vie<br />

que cette génération de musici<strong>en</strong>s<br />

de chaâbi soit reconnue internationalem<strong>en</strong>t.<br />

Ils viv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Algérie ou <strong>en</strong><br />

France, certains ne jou<strong>en</strong>t plus depuis<br />

longtemps mais tous évoqu<strong>en</strong>t<br />

avec passion cette musique dont on<br />

écoute l’histoire, qui nous plonge<br />

dans l’Histoire. Une époque où «Tout<br />

le monde chantait <strong>en</strong> arabe, il y avait<br />

des musici<strong>en</strong>s musulmans qui<br />

jouai<strong>en</strong>t dans les bar-mitsvas et les<br />

mariages juifs» comme se souvi<strong>en</strong>t<br />

Robert Castel, le fils de Lili Labassi,<br />

un des maîtres du chaâbi. Jusqu’aux<br />

heures plus sombres, aux déchirures<br />

de la guerre.<br />

C’est à une superbe prom<strong>en</strong>ade dans<br />

la Casbah d’Alger que nous convie<br />

le film, dans ses ruelles tortueuses,<br />

ses cafés… <strong>en</strong> suivant le récit d’une<br />

belle av<strong>en</strong>ture qui se goûte dans la<br />

bonne humeur et le plaisir, El Gusto.<br />

C’est bi<strong>en</strong> ce qui s’est passé le 4 janvier<br />

au cinéma Le Prado, où le film<br />

était prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> avant-première !<br />

ANNIE GAVA<br />

Gusto<br />

Mode au Noir<br />

La Maison de la Création met <strong>en</strong> place depuis<br />

deux ans un accompagnem<strong>en</strong>t aux créateurs de<br />

mode de Méditerranée : p<strong>en</strong>dant six mois à raison<br />

d’une semaine par mois, les sept lauréats se sont<br />

réunis à la MMMM (Maison Méditerrané<strong>en</strong>ne des<br />

Marion Vidal - France © Sigrun Sauerzapfe<br />

métiers de la Mode, ex Institut de la Mode) pour<br />

être guidés <strong>en</strong> tant qu’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs et artistes,<br />

et plus particulièrem<strong>en</strong>t pour concevoir dans ce<br />

cadre une œuvre individuelle sur un thème<br />

commun. Cette année le Noir, couleur absolue<br />

Ayda Pekin - Turquie © Sigrun Sauerzapfe<br />

dans son abs<strong>en</strong>ce ou son absorption des autres…<br />

Pour la mode couleur de l’élégance, mate ou brillante,<br />

du costume, de la petite robe Chanel, mais<br />

aussi de la cérémonie ou du deuil. Les sept lauréats<br />

ont produit des œuvres très diverses, bijou<br />

qui devi<strong>en</strong>t l’âme d’une t<strong>en</strong>ue comme pour la<br />

Française Marion Vidal, ou la Turque Ayda Pekin,<br />

sublime costume de laine et d’or du danseur<br />

marocain Artsi Ifrarach, qui donne une liberté de<br />

mouvem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible aux matières et formes<br />

traditionnelles du vêtem<strong>en</strong>t marocain, tissu subtil<br />

laissant la couleur et la matière sourdre par <strong>en</strong>droits<br />

(Mariem Besbes, Tunisie), costume grillagé<br />

de saudade de la portugaise Evg<strong>en</strong>ia Tabakova…<br />

Espérons que ces œuvres créées ici, sout<strong>en</strong>ues à<br />

la fois par le ministère de la Culture, Chanel SAS,<br />

la MMMM et MP2013, mais exposées confid<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

dans une scénographie pourtant soignée<br />

à la CCIMP du 12 au 14 janv pour la clôture de la<br />

résid<strong>en</strong>ce, revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t s’exhiber à la MMMM,<br />

après leur passage au salon Who’s next à Paris<br />

(du 21 au 24 janv) !<br />

A.F.<br />

Maison de la création<br />

04 91 14 92 02<br />

Maison méditerrané<strong>en</strong>ne des métiers<br />

de la Mode, Marseille<br />

www.m-mmm.fr


64 ARTS VISUELS ISTRES | MIRAMAS | AVIGNON<br />

Ouest contemporain<br />

Pour sa deuxième année d’exist<strong>en</strong>ce<br />

la POPARTs se tourne vers l’Ouest et<br />

la question de l’espace dans l’art<br />

contemporain ; <strong>en</strong> Ouest Prov<strong>en</strong>ce,<br />

l’année 2011 a marqué un rapprochem<strong>en</strong>t<br />

décisif des différ<strong>en</strong>tes structures<br />

dédiées aux arts visuels et à l’art<br />

contemporain. Désormais sous le<br />

label POPARTs (Plateforme Ouest<br />

Pascale Robert, Tu as de beaux cheveux, dessin crayons de couleur, 2009,<br />

nouvelles acquisitions Artothèque de Miramas/POPARTs<br />

Prov<strong>en</strong>ce des Arts Visuels) le C<strong>en</strong>tre<br />

d’art contemporain et l’Adapp à Istres,<br />

l’Artothèque de la médiathèque<br />

de Miramas font programmation<br />

commune autour d’une thématique<br />

annuelle.<br />

La question de la fiction avait invité<br />

<strong>en</strong> 2011 <strong>en</strong>tre autres Bruno Peinado,<br />

Nicolas Pincemin et Lilian Bourgeat.<br />

En 2012 (puis 2013) les projets se<br />

c<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t sur la représ<strong>en</strong>tation de<br />

l’espace dans l’art contemporain et<br />

particulièrem<strong>en</strong>t l’installation. Ce<br />

sont les volumes architecturés de<br />

Vinc<strong>en</strong>t Mauger qui inaugur<strong>en</strong>t la<br />

saison au C<strong>en</strong>tre d’art contemporain.<br />

À Miramas, l’Artothèque après<br />

l’inv<strong>en</strong>taire sci<strong>en</strong>tifique de près de<br />

deux mille œuvres sous la direction<br />

de sa responsable, Béatrice Béha,<br />

int<strong>en</strong>sifie sa politique d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t<br />

de sa collection et de prêt au<br />

public : le 17 janvier elle prés<strong>en</strong>tera<br />

les nouvelles acquisitions mises au<br />

prêt et le 1 er février organise une<br />

journée particulière.<br />

Dans la lancée du succès des évènem<strong>en</strong>ts<br />

conçus avec Lilian Bourgeat<br />

(Vertigineuses virées), plusieurs<br />

r<strong>en</strong>dez-vous sont à suivre hors-lesmurs.<br />

«Nous voulions depuis le<br />

début sortir l’art contemporain du<br />

musée pour aller aussi vers le public»<br />

rappelle la directrice Sandrine Joviado.<br />

«En multipliant les possibilités de<br />

r<strong>en</strong>contre on ouvre à d’autres formes<br />

d’étonnem<strong>en</strong>t : l’installation est particulière<br />

à l’art d’aujourd’hui. Elle<br />

n’exclut pas les autres formes d’art.<br />

Elle permet à la peinture, au dessin<br />

par exemple d’<strong>en</strong> faire l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

s<strong>en</strong>sible différemm<strong>en</strong>t des prés<strong>en</strong>tations<br />

frontales habituelles» précise<br />

Catherine Soria, directrice artistique<br />

et pédagogique.<br />

Images transversales (cinéma et art<br />

contemporain) fera interférer l’Ouest<br />

(Prov<strong>en</strong>ce !) et les espaces mythiques<br />

du g<strong>en</strong>re western (Ouestern Road,<br />

expo collective), suivront Anthony<br />

Duchêne et Nicolas Darrot pour un<br />

Museum imaginaire, Katia Bourdarel<br />

une exposition et un spectacle au<br />

théâtre de l’Olivier, une exposition/<br />

fiction par Virginie Barré d’après le<br />

film The ghost and Mrs Muir de<br />

Mankiewicz.<br />

C.L.<br />

L’abs<strong>en</strong>ce de règles est-elle<br />

une règle <strong>en</strong> soi ?<br />

Vinc<strong>en</strong>t Mauger<br />

du 30 janv au 27 mars<br />

C<strong>en</strong>tre d’art contemporain<br />

intercommunal, Istres<br />

04 42 55 17 10<br />

Œuvres à emporter<br />

du 19 janv au 1 fév<br />

Médiathèque intercommunale,<br />

Miramas<br />

04 90 58 53 53<br />

www.ouestprov<strong>en</strong>ce.fr<br />

L’Anci<strong>en</strong> et le Jeune<br />

Dans l’église des Célestins où Miquel Barceló et Josef<br />

Nadj créai<strong>en</strong>t dans l’argile Paso doble <strong>en</strong> 2006, s’étale<br />

une évocation <strong>en</strong> plantes séchées de Prov<strong>en</strong>ce du<br />

Semeur peint par Van Gogh, lui-même emprunté à Millet.<br />

C’est que le travail de Vik Muniz s’ancre dans le principe<br />

d’emprunt et de référ<strong>en</strong>ce, dans l’histoire de l’art (on p<strong>en</strong>se<br />

aussi à Arcimboldo comme à Georges Rousse pour<br />

l’anamorphose) comme dans l’imagerie populaire (images<br />

de magazines <strong>en</strong> écho à Warhol), voire le mythe<br />

comme ici. L’image photographiée de cette installation<br />

unique (une commande spécifique pour Avignon alors<br />

que Muniz ne montre jamais cette étape du travail, seule<br />

la photo comptant au final) est à retrouver à la Collection<br />

Lambert parmi la c<strong>en</strong>taine d’œuvres exposées.<br />

On ne prête pas trop att<strong>en</strong>tion aux sibyllines inscriptions<br />

bilingues sur le fronton du bâtim<strong>en</strong>t sacré, mais il n’est<br />

pas possible d’échapper à celles qui ouvr<strong>en</strong>t l’exposition<br />

de l’hôtel de Caumont. Lawr<strong>en</strong>ce Weiner s’affiche presque<br />

monum<strong>en</strong>tal (référ<strong>en</strong>ce à la communication urbaine,<br />

l’<strong>en</strong>seigne) <strong>en</strong> bleu et rouge sur blanc. L’espace muséal<br />

s’invite, lisse et clean, dans la rue. Investir la ville aurait<br />

été plus signifiant <strong>en</strong>core ?<br />

Yvon Lambert offre à Vik Muniz une de ses plus importantes<br />

expositions <strong>en</strong> France et le premier catalogue <strong>en</strong><br />

français (traduction <strong>en</strong> anglais) fort utile pour approfondir<br />

la visite et situer l’<strong>en</strong>semble de son travail (texte de<br />

l’artiste, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Éric Mézil commissaire de l’exposition).<br />

À voir la vidéo Waste land qui l’a r<strong>en</strong>du célèbre<br />

pour son interv<strong>en</strong>tion avec les catadores brésili<strong>en</strong>s. Quant<br />

à Lawr<strong>en</strong>ce Weiner, le maître de l’art<br />

conceptuel est-il de l’histoire de l’art<br />

(Lambert fut un des premiers à le prés<strong>en</strong>ter<br />

<strong>en</strong> France), ou conserve-t-il<br />

sa valeur d’antidote à la surprolifération<br />

des images et la dilution du s<strong>en</strong>s<br />

dénoncée <strong>en</strong> son temps ? Le contraste<br />

est saisissant <strong>en</strong>tre les photographies<br />

surdim<strong>en</strong>sionnées, séduisantes<br />

à la confiture, caviar, pigm<strong>en</strong>ts colorés<br />

ou fils t<strong>en</strong>dus de Muniz et le moins<br />

disant -austère- de Weiner : une invitation<br />

au grand écart m<strong>en</strong>tal <strong>en</strong>tre de<br />

la réalité augm<strong>en</strong>tée et du moins<br />

donné à voir. À Avignon il faut oser<br />

traverser le fleuve, même sans pont.<br />

CLAUDE LORIN<br />

After crossing the river/<br />

Après la traversée du fleuve<br />

Laur<strong>en</strong>ce Weiner<br />

Le musée imaginaire<br />

Vik Muniz<br />

jusqu’au 13 mai<br />

Collection Lambert, Avignon<br />

Église des Célestins<br />

04 90 16 56 20<br />

www.collectionlambert.com<br />

Vik Muniz, The Sower, after Van Gogh, végétaux, 12x9m, Église des Célestins, Avignon, 2011 © D.M./<strong>Zibeline</strong>


Le prix de l’édition<br />

Reconnue <strong>en</strong> tant que première pratique<br />

culturelle des Français, la<br />

photographie est représ<strong>en</strong>tée par de<br />

nombreux éditeurs <strong>en</strong> province, <strong>en</strong><br />

particulier pour l’édition d’art. À<br />

Marseille, les éditions Images <strong>en</strong><br />

Manœuvres ont vu leur investissem<strong>en</strong>t<br />

de longue date récomp<strong>en</strong>sé<br />

récemm<strong>en</strong>t : Camd<strong>en</strong>, livre réalisé<br />

avec le photographe Jean-Christian<br />

Bourcart a reçu le prestigieux Prix<br />

Nadar 2011. Cette distinction vi<strong>en</strong>t<br />

couronner leur travail d’éditeur <strong>en</strong>trepris<br />

dès les années 90.<br />

Distingué parmi une c<strong>en</strong>taine d’ouvrages<br />

proposés par des maisons<br />

d’édition souv<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>ommées, Camd<strong>en</strong><br />

a su ret<strong>en</strong>ir l’att<strong>en</strong>tion du jury<br />

«qui a t<strong>en</strong>u à souligner la force du<br />

travail photographique de Jean-<br />

Christian Bourcart, sout<strong>en</strong>ue par un<br />

texte dont le style r<strong>en</strong>voie directem<strong>en</strong>t<br />

à celui des images». C’est aussi<br />

la reconnaissance d’un éditeur non<br />

parisi<strong>en</strong> «qui œuvre depuis de longues<br />

années auprès des photographes<br />

pour faire vivre leur œuvre à travers<br />

les livres».<br />

Le projet est né à la suite des R<strong>en</strong>contres<br />

de la Photographie d’Arles où<br />

Jean-Christian Bourcart exposait <strong>en</strong><br />

2009 son travail réalisé dans une des<br />

villes réputées les plus viol<strong>en</strong>tes des<br />

Quatre haltes et le r<strong>en</strong>ouveau<br />

Nomade par obligation l’Espace<br />

Castillon a déménagé quatre fois<br />

depuis 1994, quadrillant les rues<br />

de Toulon de sa ferveur à déf<strong>en</strong>dre<br />

l’art pour tous<br />

Chaque déménagem<strong>en</strong>t a été l’occasion d’un<br />

accroissem<strong>en</strong>t de ses activités, du nombre de ses<br />

artistes ou de sa surface d’exposition. Dernier <strong>en</strong><br />

date le 24 novembre au 22 rue Paul L<strong>en</strong>drin, grâce<br />

aux HLM de Toulon, dans le cadre du Plan de<br />

rénovation urbaine : là la galerie dispose de 110 m 2<br />

de surface commerciale et de 50 m 2 de réserve. Un<br />

atout, bi<strong>en</strong> sûr, mais aussi un chall<strong>en</strong>ge que sa<br />

directrice-fondatrice Arlette Bernard doit relever :<br />

«Notre loyer ayant triplé, nous devons développer<br />

nos activités. Nous créons des stages thématiques<br />

autour de l’œuvre de 10 artistes qui ont accepté de<br />

partager leur savoir-faire. Ce sont des stages<br />

int<strong>en</strong>sifs de 2 jours sur la mémoire et la matière<br />

avec Loknar, le papier mâché avec Jacky Planche…<br />

Nous ouvrons aussi des ateliers de modèles<br />

vivants, des ateliers-découvertes pour les <strong>en</strong>fants<br />

avec Napo, peintre et illustratrice.»<br />

«Garante d’une qualité dans toute sa diversité»,<br />

Arlette Bernard déf<strong>en</strong>d le travail d’une soixantaine<br />

d’artistes qu’elle expose aux cimaises de manière<br />

collective et dans des bacs nominatifs <strong>en</strong> libre<br />

service, selon des tarifs qui n’excèd<strong>en</strong>t pas 3 000<br />

euros. L’ambiance est cosy avec ses tons chauds<br />

États-Unis : de grands tirages accompagnés<br />

de textes de l’auteur<br />

épinglés directem<strong>en</strong>t aux cimaises.<br />

Nous retrouvons dans le livre cette<br />

double narration, chronologique,<br />

l’écriture manuscrite ayant été commuée<br />

<strong>en</strong> une typographie évoquant<br />

les caractères d’une machine à<br />

écrire. Paradoxalem<strong>en</strong>t, ce sont les<br />

comm<strong>en</strong>taires qui port<strong>en</strong>t cette<br />

viol<strong>en</strong>ce quand les images -incluant<br />

une sélection d’un film vidéo- capt<strong>en</strong>t<br />

Espace Castillon, Toulon © Cyrile Besson<br />

IMAGES EN MANŒUVRES | TOULON<br />

brique et gris, et la circulation aisée <strong>en</strong>tre les<br />

sculptures de Flor<strong>en</strong>t Caillol, les céramiques de<br />

Martine Royer, les sépias et céramiques de<br />

Catherine Ducreux, les travaux <strong>en</strong> fer de Isabeau<br />

Chirat, les linos de Stéphane Macedo ou <strong>en</strong>core<br />

les planches originales du polar postal de El<strong>en</strong>a<br />

Ojog, dont le bouquin est <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te à quelques pas<br />

de là chez Contrebandes… Cet éclectisme<br />

esthétique, qui fait grincer des d<strong>en</strong>ts certains<br />

puristes de l’art contemporain, est sa marque de<br />

fabrique. Tant pis s’ils l’ignor<strong>en</strong>t depuis 18 ans, elle<br />

Camd<strong>en</strong> © Jean-Christian Bourcart<br />

les habitants dans leurs espaces<br />

privés et publics déshérités.<br />

Images <strong>en</strong> manœuvre n’att<strong>en</strong>d pas<br />

de retour financier particulier de cette<br />

distinction. «Ce prix est une distinction<br />

sans dotation. C’est une reconnaissance<br />

qui nous met maint<strong>en</strong>ant au<br />

même niveau que d’autres plus connus.»<br />

Sauf pour les artistes les plus<br />

r<strong>en</strong>ommés, la v<strong>en</strong>te de livres photo<br />

reste aléatoire, et l’Internet comm<strong>en</strong>ce<br />

à jouer un rôle non négligeable.<br />

ARTS VISUELS 65<br />

«Aujourd’hui ça se v<strong>en</strong>d sur le Net ou<br />

dans des lieux confid<strong>en</strong>tiels qui<br />

s’adress<strong>en</strong>t à des g<strong>en</strong>s qui connaiss<strong>en</strong>t<br />

la photo, qui s’inform<strong>en</strong>t. C’est<br />

le Net qui veut ça et la librairie n’a<br />

plus tellem<strong>en</strong>t sa place.» Éditer des<br />

photographes reste un véritable <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t.<br />

CLAUDE LORIN<br />

préfère rester iconoclaste ! Quitte, parfois, à flirter<br />

avec un esprit plus décoratif que créatif.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Visages et silhouettes<br />

jusqu’au 4 février<br />

Explorations urbaines<br />

du 7 au 31 mars<br />

Espace Castillon, Toulon<br />

04 94 93 47 33<br />

espacecastillon.free.fr<br />

Camd<strong>en</strong><br />

Jean-Christian Bourcart<br />

français/anglais<br />

Images <strong>en</strong> Manœuvres Éditions,<br />

45 euros<br />

Sur le Prix Nadar, G<strong>en</strong>s d’Images :<br />

http://g<strong>en</strong>sdimages.com<br />

Sur les éditions Images<br />

<strong>en</strong> Manœuvres :<br />

www.iemeditions.com


66 LIVRES/CD MUSIQUE<br />

Retour <strong>en</strong> grâce<br />

Après Saint-Saëns, Jacques Bonnaure s’intéresse à<br />

une autre grande figure de la musique française<br />

d’héritage romantique : Jules Mass<strong>en</strong>et (1864-1912).<br />

Il déf<strong>en</strong>d sa cause ! Que n’a-t-on pas dit sur celui qui<br />

fut pourtant le compositeur le plus important de son<br />

temps, avec Gounod son aîné, <strong>en</strong> matière d’opéras<br />

français ? Longtemps décriée sans véritable raison,<br />

l’œuvre de ce surdoué a connu la gloire avec Manon et<br />

Werther qui n’ont jamais véritablem<strong>en</strong>t quitté les<br />

scènes lyriques. Il n’<strong>en</strong> est pas de même d’Hérodiade,<br />

Voix du 13<br />

Voici une dizaine d’années que Samuel Coquard a<br />

débarqué à Marseille pour pr<strong>en</strong>dre la direction de la<br />

Maîtrise des Bouches-du-Rhône ! On croise ses<br />

jeunes pousses un peu partout dans la région, sur les<br />

plateaux des opéras de Marseille, Avignon, aux Chorégies<br />

d’Orange... Le pôle vocal, <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce au collège<br />

André Malraux et à l’école Athéna, accompagne les<br />

<strong>en</strong>fants, dès leur plus jeune âge, vers les voies du chant<br />

maîtrisi<strong>en</strong>, à l’instar de l’initiation que reçur<strong>en</strong>t, dans<br />

nos régions à l’époque baroque, les jeunes Campra ou<br />

Beliss<strong>en</strong>. Le Jeune Chœur, composé de chanteurs de<br />

16 à 20 ans issus de la Maîtrise, constitue le fleuron et<br />

le prolongem<strong>en</strong>t du dispositif, avec <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t<br />

les douze voix professionnelles d’Asmara, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dues<br />

au Gymnase le 2 janvier (voir p 58).<br />

Les jeunes artistes grav<strong>en</strong>t un premier disque sous leur<br />

propre label Parsiphonie, après deux <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts<br />

C<strong>en</strong>drillon, Le Cid, Le Jongleur de Notre-Dame, Don<br />

Quichotte et tout un répertoire (mélodies, oratorios,<br />

ballets, pages symphoniques) <strong>en</strong>core inexploité qui<br />

revi<strong>en</strong>t heureusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> grâce aujourd’hui.<br />

Indisp<strong>en</strong>sable !<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Mass<strong>en</strong>et<br />

Jacques Bonnaure<br />

Actes Sud / Classica, 18 €<br />

chez Solstice dont l’un, fort beau, voué à l’œuvre<br />

vocale sacrée de Jean Langlais. Les sept Lieder et Chants<br />

du temps de la Jeunesse composés par Mahler <strong>en</strong>tre<br />

1888 et 1891, extraits du Knab<strong>en</strong> Wunderhorn (si cher<br />

au Vi<strong>en</strong>nois), sonn<strong>en</strong>t avec une grande simplicité, une<br />

naïveté heureuse. Le soin apporté à l’équilibre polyphonique,<br />

la prononciation, la palette des nuances est<br />

remarquable, magnifié par le jeu pianistique de Nina<br />

Uhari. Les six Duos pour deux voix égales de M<strong>en</strong>delssohn<br />

antérieurs d’un demi-siècle, complèt<strong>en</strong>t un<br />

récital, délibérém<strong>en</strong>t court, bâti sur un nuancier qui<br />

pourrait lasser les non-mélomanes. Ils exalt<strong>en</strong>t un<br />

romantisme frais qui fait plaisir à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. De quoi<br />

vanter, une fois <strong>en</strong>core, les qualités artistiques de<br />

musici<strong>en</strong>s qui oeuvr<strong>en</strong>t sous nos latitudes !<br />

J.F.<br />

CD Parsiphonie PAR 001<br />

À noter<br />

La Maîtrise recrute les 12 et 13 avril du CE1 à la 3 ème .<br />

Clôture des inscriptions le 10 fév<br />

www.maitrise13.com<br />

Un nouvel âge ?<br />

Sous la direction de Françoise Ferrand, une pléiade<br />

de chercheurs, universitaires, musicologues, a planché<br />

sur cette période riche <strong>en</strong> matière de création musicale.<br />

Leur ouvrage (1 240 pages, complém<strong>en</strong>t de celui paru<br />

<strong>en</strong> 1999 sur la musique du Moy<strong>en</strong>-âge) précise les<br />

caractères généraux d’un temps dont la charnière<br />

esthétique se situe, fruit d’un l<strong>en</strong>t tuilage avec l’ère<br />

médiévale, au 14 e siècle avec Guillaume de Machaut,<br />

et se poursuit jusqu’à la fin de 16 e siècle. Les articles sur<br />

l’humanisme, le langage musical, les terminologies<br />

profane et sacrée, le plain-chant, les textes mis <strong>en</strong><br />

musique, la place du musici<strong>en</strong>, la théorie et les théorici<strong>en</strong>s,<br />

les instrum<strong>en</strong>ts, sont riches d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t,<br />

parfois illustrés d’exemples sur partitions ou sous la<br />

forme de lexiques alphabétiques. Une seconde partie<br />

s’attache aux très nombreux musici<strong>en</strong>s classés par «<strong>en</strong>sembles<br />

géographiques» : les anci<strong>en</strong>s Pays-Bas et la<br />

Bourgogne, l’Italie, la France, le monde hispanique,<br />

les pays de langue allemande, l’Europe c<strong>en</strong>trale, l’Angleterre.<br />

Un ouvrage indisp<strong>en</strong>sable aux étudiants,<br />

chercheurs, mais aussi à ceux qui, intéressés par cette<br />

musique qui n’a pas <strong>en</strong>core vécu l’<strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t qui<br />

s’est porté vers la musique baroque ces dernières<br />

déc<strong>en</strong>nies, voudrai<strong>en</strong>t pénétrer davantage son univers.<br />

Un monde p<strong>en</strong>sé (héritage médiéval) comme une<br />

sci<strong>en</strong>ce des nombres, un parallèle cosmologique qui<br />

veut que la terre imite le ciel ! Alors, une sci<strong>en</strong>ce la<br />

musique ? C’est cette théorie qu’illustre Maurice<br />

Bourbon et son <strong>en</strong>semble vocal dans son <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />

des Messes La sol fa ré mi et Gaudeamus de<br />

Josquin Desprez. L’alchimie vocale s’y trouve au service<br />

d’opus construits avec des outils mathématiques.<br />

J.F.<br />

CD Ligia Lidi<br />

0202238-12,<br />

dist. Harmonia<br />

Mundi<br />

Guide de la Musique<br />

de la R<strong>en</strong>aissance<br />

Fayard, 39 €<br />

Wagner à l’écrit<br />

Pour compr<strong>en</strong>dre le processus créateur de Richard<br />

Wagner, mieux vaut lire ses propres écrits ! Le musici<strong>en</strong>,<br />

<strong>en</strong> effet, a accumulé nombre d’articles, essais<br />

théoriques, journal, correspondance, pour la plupart<br />

réunis dans les dix volumes de l’Oeuvre <strong>en</strong> prose. On s’y<br />

p<strong>en</strong>che rarem<strong>en</strong>t, particulièrem<strong>en</strong>t les Français, à<br />

cause de la barrière de la langue. Le compositeur et<br />

musicologue Christophe Loot<strong>en</strong> <strong>en</strong> expurge une<br />

colonne vertébrale dans une bible (1 110 pages) où<br />

quelques 110 thèmes sont classés par ordre alphabétique.<br />

C’est un véritable autoportrait diffracté de<br />

l’homme de culture, imm<strong>en</strong>se lecteur, de l’érudit<br />

philosophe ayant un avis sur tout. Il permet de cerner<br />

ses p<strong>en</strong>sées, d’<strong>en</strong>visager le génie dans ses fulgurances,<br />

son souffle, mais aussi ses crétineries…<br />

J.F.<br />

Dans la tête de Richard Wagner<br />

Christophe Loot<strong>en</strong><br />

Fayard, 38 €


Tour de Babel<br />

Tel un labyrinthe infini, Ryzhom, nouvel album du<br />

quintet manceau Outrage repousse les frontières de<br />

la créativité. Après des détours punk, rock, ska, métal,<br />

slaves et ori<strong>en</strong>taux, le mélange opère dans une f<strong>en</strong>être<br />

stylistique novatrice et singulière. De l’utilisation<br />

claviériste (orgue Hammond) à l’électro de nappes<br />

planantes, différ<strong>en</strong>tes langues édifi<strong>en</strong>t une tour de<br />

Sans colorant ajouté<br />

On peut dire qu’ils sont gonflés, les quatre lascars<br />

d’Under Kontrol. Un album 100 % beatbox ? Ils<br />

l’ont fait, et même avec une indéc<strong>en</strong>te réussite. Ce<br />

conc<strong>en</strong>tré d’exploits gutturaux et de contrepoints<br />

v<strong>en</strong>triloques nous ferait presque douter de l’humanité<br />

des auteurs, qu’on soupçonne d’être des mutants…<br />

La preuve est faite : l’équation «homme + groove» peut<br />

se passer d’instrum<strong>en</strong>t : de quoi rester bouche bée à<br />

Babel sonore respl<strong>en</strong>dissante. L’ess<strong>en</strong>ce de leur musique<br />

est infinim<strong>en</strong>t rock voire hard-rockeuse, mais<br />

l’énergie si communicative <strong>en</strong> live des trublions de la<br />

Sarthe se retrouve sur ces onze pistes : <strong>en</strong>levée et<br />

rythmée, l’asc<strong>en</strong>sion de cette pyramide kaléidoscopique<br />

se fait au pas de course.<br />

FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />

l’écoute de ce manifeste buccal ! Basse slappée,<br />

breakbeat, funk, drum’n’bass, groove, électro-pop…<br />

tout est d’une précision déconcertante et d’une<br />

habileté à couper le souffle. Sans compter que ce type<br />

de prouesses vocales se double de prestations scéniques<br />

marquantes : on att<strong>en</strong>d de voir sur scène ces magici<strong>en</strong>s<br />

époustouflants <strong>en</strong> CD !<br />

F.I.<br />

MUSIQUE | ARTS VISUELS CD/DVD 67<br />

Ryzhom<br />

Outrage<br />

Mosaicmusicdistribution -<br />

Yozik<br />

Strictly from the mouth<br />

Under Kontrol<br />

Iot Records - Full Rhizome<br />

Toujours là<br />

Avec Gaëtan Roussel toujours aux manettes, Louise<br />

Attaque ne fait pas dans la demi-mesure pour la<br />

parution de son best of intitulé Du monde tout autour.<br />

Un coffret soigné et conséqu<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>ant 17 titres<br />

dont 2 inédits, mais égalem<strong>en</strong>t un DVD incluant des<br />

titres live, un clip et le film Toute cette histoire depuis<br />

1998. Ton invitation, Léa, Les nuits parisi<strong>en</strong>nes ou<br />

J’t’emmène au v<strong>en</strong>t nous rappell<strong>en</strong>t des souv<strong>en</strong>irs…<br />

que nous retrouvons avec plaisir tant la bande des<br />

quatre a marqué les esprits et les dance floor p<strong>en</strong>dant<br />

une déc<strong>en</strong>nie. Mais si le temps passe vite pour le<br />

quatuor parisi<strong>en</strong> aux 3 500 000 albums v<strong>en</strong>dus, il n’a<br />

pas donné une ride aux textes ni à la gourmandise<br />

rythmique de Louise attaque, dont le très beau coffret<br />

nourri de curiosités comblera les adeptes, et ouvrira<br />

un monde aux autres !<br />

F. I.<br />

Best of Du monde tout<br />

autour<br />

Louise Attaque<br />

Barclay - Universal, 30 €<br />

Épopées méditerrané<strong>en</strong>nes<br />

À l’origine de Naïas, il y a le nom du dernier bateau<br />

conçu au chantier naval de Port-de-Bouc dans les<br />

années soixante. À sa barre, Daniel Gaglione -dit<br />

Nielo- compagnon de route de Sam Karpi<strong>en</strong>ia<br />

p<strong>en</strong>dant deux déc<strong>en</strong>nies, de Kanjar’Oc à son av<strong>en</strong>ture<br />

<strong>en</strong> trio <strong>en</strong> passant par le sublime Dupain. Un parcours<br />

marqué par un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t musical aux sonorités<br />

clairem<strong>en</strong>t méditerrané<strong>en</strong>nes et aux textes exaltant la<br />

dignité et les souffrances du monde ouvrier.<br />

Depuis plus d’un an, Naïas navigue dans les mêmes<br />

eaux tourm<strong>en</strong>tées, <strong>en</strong>tre révolte, espoir et ode à la<br />

Ermite <strong>en</strong> exil<br />

Peter Schamoni qui nous a quittés <strong>en</strong> juin 2011 laisse<br />

un des plus édifiants docum<strong>en</strong>taires sur son ami Max<br />

Ernst à l’occasion du c<strong>en</strong>tième anniversaire de sa<br />

naissance. L’auteur, lui aussi d’origine allemande a<br />

réalisé plusieurs portraits d’artistes – Niki de Saint<br />

Phalle, Dorothea Tanning, Fernando Botero. Le film<br />

emprunte des cheminem<strong>en</strong>ts géographiques et<br />

artistiques depuis la révolte Dada née à Cologne,<br />

programmatique d’une «jeunesse furieuse à peine sortie<br />

comme d’un cauchemar d’une ridicule et cruelle<br />

canonnade». «Que pourrions-nous faire, nous les jeunes<br />

g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> colère, sinon d’essayer de démolir par la force tous<br />

les fondem<strong>en</strong>ts de la société occid<strong>en</strong>tale, à comm<strong>en</strong>cer par<br />

le culte de la raison, de la logique, de la morale chréti<strong>en</strong>ne,<br />

du langage conv<strong>en</strong>tionnel, de la beauté conv<strong>en</strong>tionnelle,<br />

de la poésie conv<strong>en</strong>tionnelle, <strong>en</strong> un mot de la<br />

conv<strong>en</strong>tionnelle stupidité.» Bi<strong>en</strong> que réalisé il y a vingt<br />

liberté. Avec ce quatre titres United Chapacan,<br />

prémices d’un album att<strong>en</strong>du pour le printemps, le<br />

capitaine Nielo et son équipage nous transporte à<br />

travers les langues occitane, française ou <strong>en</strong>core<br />

espagnole. Mandoles, accordéon, basse et percussions<br />

port<strong>en</strong>t la voix vibrante et inspirée de Gaglione.<br />

Qu’elle incite à danser, à voyager, à lutter, à rêver ou à<br />

aimer, la musique de Naïas est avant tout à partager.<br />

Elle est <strong>en</strong> tous les cas bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue dans une société<br />

t<strong>en</strong>tée par l’uniformisation et parfois le repli.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

ans, ce film trouve toute sa place dans l’excell<strong>en</strong>te<br />

collection Phares. Témoignages, docum<strong>en</strong>ts, archives,<br />

et particulièrem<strong>en</strong>t ici la parole donnée à l’artiste,<br />

confortés par le livret biographique habituel,<br />

particip<strong>en</strong>t avec fluidité à la compréh<strong>en</strong>sion de la<br />

personnalité du créateur et de son œuvre. La caméra<br />

pr<strong>en</strong>d le temps de s’attarder sur la g<strong>en</strong>èse des fameux<br />

collages, suit l’élaboration des sculptures, des frottages<br />

et la peinture au goutte-à-goutte, glisse d’un lieu et des<br />

évènem<strong>en</strong>ts à l’autre de Saint-Martin d’Ardèche avec<br />

Leonora Carrington (voir Zib’47) à l’Arizona avec<br />

Dorothea Tanning, puis Saillans, accompagnés de la<br />

musique de Stravinsky. La redécouverte des peintures<br />

murales de 1923 sous les papiers peints de l’anci<strong>en</strong>ne<br />

maison d’Éluard à Eaubonne <strong>en</strong> constitue un des<br />

mom<strong>en</strong>ts les plus émouvants.<br />

CLAUDE LORIN<br />

United Chapacan<br />

Naïas<br />

Production Nuit Métis<br />

Max Ernst<br />

Mes vagabondages, mes inquiétudes<br />

Peter Schamoni<br />

Sev<strong>en</strong> Doc, coll. Phares, DVD + livret, 23 €


68 LIVRES ARTS VISUELS<br />

Des images et des livres<br />

2011 a été une année faste pour Alinka Echeverria et<br />

Zhang Xiao qui, <strong>en</strong>tre les expositions internationales<br />

et les récomp<strong>en</strong>ses, se partag<strong>en</strong>t à 30 ans le 16 e Prix<br />

HSBC pour la Photographie 1 . Soit, <strong>en</strong>tre autres, la<br />

publication de leur première monographie : conçues<br />

sur le même modèle que les précéd<strong>en</strong>tes, elles privilégi<strong>en</strong>t<br />

l’image sur le texte bilingue dans une maquette<br />

aussi sobre qu’efficace.<br />

Le travail de la jeune mexicaine est préfacé par Christian<br />

Caujolle, directeur de la Collection du Prix HSBC<br />

pour la Photographie, qui met l’acc<strong>en</strong>t sur sa démarche,<br />

sa posture esthétique, le contexte culturel de ses<br />

photos. Où l’on appr<strong>en</strong>d à les regarder non comme un<br />

docum<strong>en</strong>taire ou un point de vue sociologique sur le<br />

pèlerinage de millions de mexicains au sanctuaire de<br />

Tepeyas <strong>en</strong> l’honneur de la Virg<strong>en</strong> de Guadalupe, mais<br />

comme une mise <strong>en</strong> abyme de l’image. Car Alinka<br />

Echeverria collectionne des figures vues de dos -non<br />

des portraits- portant selon la tradition leur image<br />

pieuse sur le dos, figures qu’elle détoure et prive radicalem<strong>en</strong>t<br />

de toute information contextuelle.<br />

Jugem<strong>en</strong>ts derniers<br />

En 1918, lorsque s’éteint Apollinaire, R<strong>en</strong>é Gimpel<br />

comm<strong>en</strong>ce son journal qui ne s’interrompra qu’<strong>en</strong><br />

1939 à la veille de la déclaration de la seconde guerre<br />

mondiale. Résistant à l’ignoble, il succombera dans un<br />

camp nazi quelques mois avant la reddition de 1945.<br />

Son Journal d’un Collectionneur a été publié une première<br />

fois <strong>en</strong> 1963. Objet de plusieurs rééditions, il<br />

bénéficie aujourd’hui d’une version révisée augm<strong>en</strong>tée<br />

-mais non exhaustive- à l’initiative de ses petits <strong>en</strong>fants.<br />

Marchand d’objets d’art, R<strong>en</strong>é Gimpel a consigné<br />

p<strong>en</strong>dant vingt ans les faits et gestes concernant son<br />

univers professionnel, familial et amical <strong>en</strong>tre Europe<br />

et Amérique où il t<strong>en</strong>ait une galerie depuis 1902. S’il<br />

ne fait pas œuvre littéraire comme son ami Marcel<br />

Proust, il s’autorise des portraits tantôt corrosifs tantôt<br />

bi<strong>en</strong>veillants (Marie Laur<strong>en</strong>cin, Forain) parfois élogieux<br />

du milieu de l’art (le collectionneur Doucet) :<br />

R<strong>en</strong>oir «cette chose informelle» r<strong>en</strong>contré à la fin sa vie,<br />

le Baron Wild<strong>en</strong>stein «gros cochon», «Sarg<strong>en</strong>t, ce mauvais<br />

peintre dont l’Amérique est si fière», Picasso «le chef<br />

de l’école cubiste est <strong>en</strong> boudin». Gimpel apparaît <strong>en</strong><br />

amateur éclairé héritier du bon goût à la française,<br />

appréciant au plus haut point Chardin, att<strong>en</strong>tif cep<strong>en</strong>dant<br />

aux innovations de son temps (Cubisme,<br />

Urbanisme durable<br />

Comme chaque année, les éditions Par<strong>en</strong>thèses<br />

publi<strong>en</strong>t le très instructif Grand Prix de l’Urbanisme,<br />

consacrant pour le cru 2011 Michel Desvigne mais<br />

égalem<strong>en</strong>t Joan Busquets (prix spécial pour le<br />

développem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> de sa «p<strong>en</strong>sée barcelonaise»).<br />

Sous la direction d’Ariella Masboungi, l’ouvrage<br />

revi<strong>en</strong>t de manière détaillée sur la réc<strong>en</strong>te interv<strong>en</strong>tion<br />

de Desvigne sur le plateau de Saclay, mais aussi sur<br />

l’aspect protéiforme de ses projets ou réalisations : de<br />

Montpellier au Vieux-Port de Marseille <strong>en</strong> passant par<br />

Londres, Bordeaux, Anvers ou Lyon Conflu<strong>en</strong>ce. La<br />

Autre contin<strong>en</strong>t avec Coastline de Zhang Xiao prés<strong>en</strong>té<br />

par Yan Changjiang (L’absurdité et après) et Jiang<br />

Wei (Éveil de la consci<strong>en</strong>ce, échos, démonstration). Et<br />

autre regard sur les nouvelles aspirations de la Chine,<br />

l’intrusion d’objets artificiels dans la nature, la survivance<br />

des traditions, les littorals urbanisés et la<br />

perman<strong>en</strong>ce de l’eau. D’où cette luminosité vaporeuse,<br />

le grain un peu blafard, qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t irréelle la<br />

réalité. Tous deux ont <strong>en</strong> partage leur empathie pour<br />

leur mère patrie.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

1<br />

En 2009 le [Mac] de Marseille exposait Grégoire Alexandre<br />

et Mathieu Gafsou (voir Zib’25)<br />

Coastline<br />

Zhang Xiao<br />

Sur le chemin de Tepeyac<br />

Alinka Echeverria<br />

Actes Sud, 17 € chacun, offre de lancem<strong>en</strong>t jusqu’au 31<br />

janvier<br />

abstraction) sans forcém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> déf<strong>en</strong>dre les esthétiques.<br />

Le personnage est agaçant <strong>en</strong> dandy mondain<br />

r<strong>en</strong>dant compte des potins comme des transactions :<br />

les (très) riches, aristocrates, grands bourgeois, industriels<br />

et banquiers compt<strong>en</strong>t parmi ses fréqu<strong>en</strong>tations<br />

professionnelles ou son cercle proche. Mais son journal<br />

est aussi une chronique des transformations de<br />

l’<strong>en</strong>tre deux guerres sur les deux contin<strong>en</strong>ts : les espoirs<br />

du communisme puis le virage de la révolution russe,<br />

les soulèvem<strong>en</strong>ts irlandais, la grève des mineurs anglais,<br />

la montée des fascisme et nazisme ; outre-atlantique <strong>en</strong><br />

particulier : la hiérarchie des gratte-ciels (les plus hauts<br />

étages sont habités par les plus riches), le téléphone, le<br />

cinéma, le phonographe, l’aviation, «la glacière automatique<br />

à l’électricité». Les désastres de la crise de 1929<br />

comme les moeurs américains (alcoolisme, l’éducation<br />

des jeunes filles…) reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi sa réflexion.<br />

Son journal s’interrompt l’année où, à New York, on<br />

inaugure le musée d’art moderne avec une exposition<br />

ret<strong>en</strong>tissante Art of our time. On aurait apprécié son<br />

comm<strong>en</strong>taire, lui qui déclarait qu’«une œuvre qui ne<br />

bouge pas, ce n’est pas de l’art».<br />

CLAUDE LORIN<br />

recomposition urbaine des grands territoires est initiée<br />

par le paysage, dans une p<strong>en</strong>sée constructive sur le long<br />

terme, «durable», qui veut tisser des li<strong>en</strong>s intellig<strong>en</strong>ts<br />

<strong>en</strong>tre les hommes, les espaces et les fonctions. Tout un<br />

programme à l’heure où la spéculation va bon train, et<br />

multiplie les processus destructeurs d’urbanité. Une<br />

belle leçon !<br />

FRÉDÉRIC ISOLETTA<br />

Grand Prix de l’Urbanisme 2011<br />

Par<strong>en</strong>thèses, 14 €<br />

Journal d’un collectionneur<br />

Marchand de tableaux<br />

R<strong>en</strong>é Gimpel<br />

Editions Hermann, 35 €


Mexique, suites<br />

À l’occasion d’une imposante exposition consacrée<br />

aux voyages mexicains de Bernard Plossu, visible<br />

jusqu’<strong>en</strong> avril, le Musée des Beaux-Arts de Besançon<br />

et les éditions Images <strong>en</strong> Manœuvre sises à Marseille<br />

(voir p. 65) font paraître simultaném<strong>en</strong>t deux ouvrages<br />

complém<strong>en</strong>taires d’importance. Le premier est issu<br />

de la version intégrale, remodelée et augm<strong>en</strong>tée du<br />

mythique Voyage Mexicain édité la première fois par<br />

Contrejour <strong>en</strong> 1979. Du format carnet de 71 pages<br />

et 53 photos noir et blanc, le lecteur retrouve la préface<br />

originale par D<strong>en</strong>is Roche, des citations choisies<br />

d’écrivains, les notes du photographe conçues <strong>en</strong><br />

1977. L’ouvrage bénéficie aujourd’hui d’un nouveau<br />

graphisme de couverture, d’un format élargi à 20x24cm<br />

<strong>en</strong> commun avec le second livre, et notamm<strong>en</strong>t d’une<br />

prés<strong>en</strong>tation de la g<strong>en</strong>èse du projet par Salvador<br />

Albiñana complétée de plusieurs docum<strong>en</strong>ts iconographiques.<br />

Le principal consiste bi<strong>en</strong> sûr dans la<br />

prés<strong>en</strong>tation <strong>en</strong>richie jusqu’à plus de deux c<strong>en</strong>ts<br />

photographies, pour la majeure partie inédites, dont<br />

une section <strong>en</strong> couleur selon le procédé de tirage au<br />

charbon Fresson. Le voyage peut se poursuivre avec le<br />

second ouvrage qui retrace <strong>en</strong> quatre-vingts clichés<br />

jusque-là inédits, le retour du photographe dans les<br />

faubourgs délaissés de Mexico <strong>en</strong> 1970. «À Mexico, là,<br />

<strong>en</strong> automne 1970, j’étais photographe : j’avais besoin de<br />

communiquer la vérité sur ce que je voyais devant mes<br />

yeux, tel quel. […] Et des c<strong>en</strong>taines de gosses v<strong>en</strong>ant vers<br />

moi <strong>en</strong> courant, qui n’avai<strong>en</strong>t jamais vu un type comme<br />

moi v<strong>en</strong>ir photographier leurs ruelles, leurs baraques, leurs<br />

zones, les bruits, les odeurs. Et ils me souriai<strong>en</strong>t !» Une<br />

compilation exceptionnelle et sûrem<strong>en</strong>t la plus conséqu<strong>en</strong>te<br />

à ce jour sur le sujet.<br />

CLAUDE LORIN<br />

Le voyage mexicain, l’intégrale 1965-1966, 30 €<br />

Le retour à Mexico 1970, 14 €<br />

Images <strong>en</strong> Manœuvre, Editions/Musée des Beaux-Arts<br />

et d’Archéologie de Besançon<br />

ARTS VISUELS | JEUNESSE<br />

LIVRES 69<br />

Les livres et la vie<br />

Les lycé<strong>en</strong>s et appr<strong>en</strong>tis de la Région<br />

PACA, leurs <strong>en</strong>seignants et part<strong>en</strong>aires,<br />

repart<strong>en</strong>t pour une année de découvertes<br />

de livres et d’auteurs vivants.<br />

Cette action de la Région et de L’Ag<strong>en</strong>ce<br />

Régionale du Livre (ARL) <strong>en</strong> faveur<br />

de l’éducation culturelle <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec la DRAC, les Académies d’Aix-<br />

Marseille et Nice s’affine depuis 2004<br />

et touche depuis deux ans des adolesc<strong>en</strong>ts<br />

incarcérés. 31 établissem<strong>en</strong>ts,<br />

part<strong>en</strong>aires d’une librairie et d’une bibliothèque,<br />

<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron 40 adolesc<strong>en</strong>ts<br />

à lire les 12 livres de la sélection, à<br />

participer aux Forums et à dialoguer<br />

avec les auteurs dans leurs établissem<strong>en</strong>ts<br />

tout au long de l’année. Le 1 er<br />

Forum a rassemblé les participants de<br />

11 établissem<strong>en</strong>ts autour de 3 BD et 2<br />

romans. Ils ont tout d’abord manifesté<br />

un intérêt pour la construction et<br />

l’élaboration des œuvres : de nombreuses<br />

questions ont porté sur les lieux dans<br />

lesquels se pass<strong>en</strong>t les actions, puis sur<br />

l’auth<strong>en</strong>ticité des personnages, avec une<br />

<strong>en</strong>vie très nette de trouver la part de<br />

vérité et d’autobiographie. Aussi Vélibor<br />

Čolić, originaire de l’anci<strong>en</strong>ne<br />

Yougoslavie, a-t-il fait l’objet de nombreuses<br />

questions sur son adolesc<strong>en</strong>ce<br />

dans un pays où se dessinai<strong>en</strong>t déjà les<br />

désastres que l’on sait, tandis que<br />

Katherine Mosby déclarait que son<br />

personnage féminin n’avait que peu à<br />

voir avec elle. Les auteurs de BD ont été<br />

interrogés sur leur choix du noir et<br />

blanc ou de la sépia. Auréli<strong>en</strong> Decoudray<br />

déclare de façon un peu provocante<br />

que la couleur «pollue» le s<strong>en</strong>s ! Futurs<br />

débats <strong>en</strong> perspective... Les élèves,<br />

intrigués par les deux duos de ce jour-là,<br />

s’interrogeai<strong>en</strong>t sur les relations du texte<br />

et de l’image. Anthony Pastor n’a pas<br />

ce problème puisqu’il est la fois scénariste<br />

et dessinateur !<br />

Et l’on put constater que les jeunes<br />

lecteurs ne se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas de «lire les<br />

histoires» mais sont att<strong>en</strong>tifs à leur<br />

gestation, pour peu qu’on leur donne<br />

<strong>en</strong>core le temps de s’y p<strong>en</strong>cher. Qui a<br />

dit que les ados n’aimai<strong>en</strong>t pas la<br />

lecture ?<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Au théâtre de Cavaillon, les auteurs du 1er forum répond<strong>en</strong>t aux questions © ARL PACA<br />

Jésus et Tito, Vélibor Čolić,<br />

Gaïa, 17 €<br />

Sanctuaires ard<strong>en</strong>ts,<br />

Katherine Mosby, Quai voltaire<br />

Las Rosas, Anthony Pastor, Actes Sud<br />

Championzé, Auréli<strong>en</strong> Decoudray<br />

& Eddy Vaccaro, Futuropolis, 20 €<br />

De briques et de sang, Régis Hautière<br />

& David François, KSTR


70 LIVRES/CD JEUNESSE<br />

L’appr<strong>en</strong>tissage de la démocratie<br />

En cette année nouvelle propice aux débats<br />

politiques, l’ouvrage de Sophie Lamoureux Pour ou<br />

Contre ! L’actualité <strong>en</strong> débat ouvre un espace où<br />

par<strong>en</strong>ts et <strong>en</strong>fants, adolesc<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t se<br />

retrouver avec passion. À l’<strong>en</strong>contre des modes qui<br />

procur<strong>en</strong>t des discussions à partir d’idées reçues et<br />

de pathos mal digéré, le livre propose de nombreux<br />

outils capables de nourrir intelligemm<strong>en</strong>t les<br />

opinions. Orchestré <strong>en</strong> huit chapitres thématiques<br />

clairs (monde, éthique, économie, institutions,<br />

immigration, laïcité, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, culture) le livre<br />

propose quarante débats. Dans lesquels les<br />

argum<strong>en</strong>ts pour et contre se répond<strong>en</strong>t<br />

directem<strong>en</strong>t. Le jeu des couleurs permet de<br />

s’ori<strong>en</strong>ter dans les méandres des différ<strong>en</strong>ts avis.<br />

Contextes, référ<strong>en</strong>ces sont insérés dans de sobres<br />

<strong>en</strong>cadrés. Précis, actuel, sans langue de bois («ça<br />

donne des échardes» dixit Titeuf de la BD), ce livre<br />

apparaît comme un outil précieux pour<br />

appréh<strong>en</strong>der les débats à v<strong>en</strong>ir et garder les <strong>en</strong>fants<br />

de tout manichéisme. Car la démocratie s’appr<strong>en</strong>d,<br />

et la liberté se cultive…<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Pour ou Contre ! L’actualité <strong>en</strong> débat<br />

Sophie Lamoureux<br />

Gallimard Jeunesse, 14,95 €<br />

Pour une belle défunte<br />

Guillaume Guéraud, jeune auteur prolifique, livre<br />

un nouveau roman publié chez DoAdo.<br />

Nostalgique de son adolesc<strong>en</strong>ce, il déclare qu’il<br />

écrit “sur” des adolesc<strong>en</strong>ts mais pas nécessairem<strong>en</strong>t<br />

“pour” : le choix des éditeurs <strong>en</strong> fait un auteurjeunesse,<br />

ce qui n’est pas un pis aller... Ses récits sont<br />

courts, vivants, son style lapidaire frappe fort de ses<br />

phrases courtes, de son rythme haletant. Ses<br />

personnages attachants sont saisis dans<br />

ces mom<strong>en</strong>ts où un événem<strong>en</strong>t surgit<br />

qui oblige à un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. C’est bi<strong>en</strong><br />

de cela qu’il s’agit pour Marco. Médiocre<br />

élève de 3 ème , il voit arriver la fin de<br />

l’année scolaire sans projet<br />

professionnel et avec un nombre<br />

intéressant d’heures de colle. C’est<br />

l’annonce de la mort d’une jeune et<br />

belle roumaine de 29 ans, Anka, qui<br />

décl<strong>en</strong>che chez lui des réactions<br />

imprévisibles ; le père de Marco<br />

l’avait épousée 10 ans auparavant.<br />

Une magouille pour qu’elle ait des<br />

papiers et lui une belle somme<br />

d’arg<strong>en</strong>t. Abasourdi par la nouvelle, Marco part à<br />

la recherche de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur Anka à travers<br />

les rues de Marseille, retrouve des g<strong>en</strong>s qui l’ont<br />

croisée. Le récit de Marco est <strong>en</strong>trecoupé de<br />

courts passages <strong>en</strong> italique, flashes sordides et<br />

éprouvants qui révèl<strong>en</strong>t des mom<strong>en</strong>ts du parcours<br />

douloureux d’Anka. À la recherche du passé de<br />

cette fille, Marco se trouvera lui-même, dans la<br />

fureur et la révolte face à l’injustice, la<br />

misère et la connerie.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Anka<br />

Guillaume Guéraud<br />

Le Rouergue, DoAdo, 9,50 €<br />

Trouver<br />

avec la nature<br />

Tout le monde sait que Léonard de Vinci a<br />

longuem<strong>en</strong>t observé les oiseaux avant de<br />

concevoir son ornithoptère <strong>en</strong> 1485. Vous savez<br />

peut-être moins que la tôle ondulée s’inspire des<br />

dessins de la coquille St Jacques, que la raie a<br />

servi de modèle pour un robot sous-marin ou<br />

<strong>en</strong>core que le pangolin (petit mammifère à<br />

écailles) a inspiré des architectes !... Avec une<br />

iconographie très précise, le livre passionnant de<br />

Mat Fournier, <strong>en</strong>seignante et chercheur,<br />

témoigne de sa profonde connaissance de la<br />

nature et met intelligemm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parallèle les<br />

capacités des espèces naturelles et les progrès<br />

sci<strong>en</strong>tifiques. Il trouvera sûrem<strong>en</strong>t sa place dans<br />

les médiathèques, et sur vos étagères ! C. B.<br />

Quand la nature inspire<br />

la sci<strong>en</strong>ce<br />

Mat Fournier<br />

Plume de carotte, 35 €<br />

Le jeune homme et la mort<br />

La mort marraine, conte de Grimm adapté et mis<br />

<strong>en</strong> musique par Raoul Lay, parait aujourd’hui <strong>en</strong><br />

livre-CD (avec les photos de notre collaboratrice<br />

Agnès Mellon, et sous la direction artistique de<br />

Jacques Freschel). Les thèmes romantiques de<br />

l’amour et de la mort s’y crois<strong>en</strong>t dans l’univers<br />

musical contemporain onirique du fondateur de<br />

l’Ensemble Télémaque, porté ici par la voix délicate<br />

de Julie Cordier. La recette n’est pas nouvelle et<br />

l’on p<strong>en</strong>se immédiatem<strong>en</strong>t à Pierre et le loup dans la<br />

représ<strong>en</strong>tation des différ<strong>en</strong>ts protagonistes de<br />

l’histoire par une instrum<strong>en</strong>tation et un motif<br />

musical assignés à chaque personnage et individualité.<br />

Ainsi se détache le motif du violon (le Jeune<br />

Homme) confronté au timbre nostalgique de la<br />

clarinette qui pr<strong>en</strong>d le rôle de La<br />

mort. Autour de ces deux<br />

protagonistes chemin<strong>en</strong>t les<br />

personnages du Père (timbales), de<br />

la Princesse (glock<strong>en</strong>spiel) et du Roi<br />

(trompette)… sans oublier le Diable<br />

(contrebasse) ni Dieu, à l’accordéon!<br />

Le jeune homme est conduit par les<br />

desseins de sa marraine la mort,<br />

inflexible, et par sa condition humaine.<br />

De quoi faire réfléchir petits et grands,<br />

baignés par des arabesques musicales<br />

<strong>en</strong>trelacées qui dépass<strong>en</strong>t le figuralisme<br />

de Prokofiev pour développer des couleurs<br />

imaginaires, des émotions suggérées par les<br />

La Mort Marraine<br />

Raoul Lay<br />

Billaudot, 17 €<br />

évocations de la récitante. Une<br />

réalisation qui appelle des écoutes<br />

multiples, pour découvrir de petites<br />

perles mélodico-rythmiques<br />

habillées par le timbre chatoyant<br />

des instrum<strong>en</strong>ts. Le texte intégral<br />

du conte complète cette<br />

incantation à la vie, et à son<br />

corollaire personnifié par une<br />

marraine initiatrice et éternelle.<br />

PIERRE-ALAIN HOYET


Vivre avec elle<br />

Elle, c’est la maladie qui s’invite dès les premiers mots<br />

du roman et que le titre ne laissait guère prévoir. Pas<br />

d’inquiétude, un titre comme un mantra que le<br />

narrateur essaie de se répéter, et dont le lecteur s<strong>en</strong>t<br />

d’emblée la vanité. Car dès les premières lignes, quand<br />

arriv<strong>en</strong>t les résultats des analyses de son fils Mehdi,<br />

son exist<strong>en</strong>ce vacille, comme lui-même, <strong>en</strong> équilibre<br />

instable sur une planche jetée <strong>en</strong> travers du jardin<br />

gorgé d’eau. À travers le récit rétrospectif du père,<br />

Brigitte Giraud s’attache à montrer les dégâts<br />

collatéraux de la maladie de Mehdi. Son impact sur la<br />

famille, sur le narrateur surtout, puisque c’est lui qui<br />

arrête de travailler pour s’occuper de son fils <strong>en</strong>tre les<br />

périodes d’hospitalisation. La romancière scrute avec<br />

acuité ses velléités d’organisation de cette «vie<br />

parallèle», ses ébauches de projets, ses élans puis ses<br />

retombées dans l’apathie. La maison est comme une<br />

île (Mehdi passe d’ailleurs son temps à lire et relire<br />

Ma route avec Rodgeur<br />

Comm<strong>en</strong>t, à partir d’un personnage public (ici Roger<br />

Federer), <strong>en</strong>visager une fiction ? Comm<strong>en</strong>t, par<br />

l’écriture, pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge le réel, <strong>en</strong> lui gardant sa<br />

complexité et sa charge d’adrénaline ? Comm<strong>en</strong>t, à<br />

l’instar des jazzm<strong>en</strong>, trouver, sur un court ou dans une<br />

narration (ce qui au fond revi<strong>en</strong>t au même) le «it» ?<br />

C’est à ces questions, et à bi<strong>en</strong> d’autres <strong>en</strong>core,<br />

qu’Arno Bertina se collète dans son dernier roman Je<br />

suis une av<strong>en</strong>ture. Alors bi<strong>en</strong> sûr on peut ne voir dans<br />

ce récit des tribulations d’un journaliste sportif <strong>en</strong><br />

quête d’une interview de la star qu’une sorte de road<br />

novel déjanté. Une série d’av<strong>en</strong>tures débridées qui les<br />

conduiront, Rodgeur Fédérère et lui, de Bâle à<br />

Londres et jusqu’à Bamako. On peut n’<strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ir que<br />

la magie de certaines descriptions (un paysage sous<br />

l’orage, une vue nocturne de Londres), l’ambiance<br />

fantasmatique de certaines scènes (une nuit dans un<br />

Décrépir<br />

Dominique Fabre construit ses phrases comme la vie<br />

de ses personnages. Privés d’élan. Raccourcis. Comm<strong>en</strong>çant<br />

comme si elles s’<strong>en</strong>gageai<strong>en</strong>t pour de longues<br />

courses puis s’arrêtant là. Avant même un début<br />

d’histoire. Dans des gestes et des rythmes qui tout<br />

<strong>en</strong>tiers les définiss<strong>en</strong>t, des décisions qui les fig<strong>en</strong>t. Des<br />

expressions qui devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur petite r<strong>en</strong>gaine.<br />

Construit <strong>en</strong> trois parties qui chemin<strong>en</strong>t à peu près à<br />

rebours -ri<strong>en</strong> de systématique dans ce roman qui aime<br />

à suivre les lacets affectifs du narrateur- Il faudrait<br />

s’arracher le cœur conduit vers une armoire retrouvée,<br />

celle d’une grand-mère disparue <strong>en</strong> y laissant une<br />

terrible abs<strong>en</strong>ce de souv<strong>en</strong>irs, la décrépitude de ce qui<br />

n’a jamais été.<br />

Car le Paris périphérique des années 80 que Dominique<br />

Fabre évoque a un goût familier et peu triomphant.<br />

Il est celui des r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>ts, de la maladie, de<br />

l’abandon et du suicide, des mères qui n’ont pas<br />

d’amour à transmettre parce qu’elles crèv<strong>en</strong>t de<br />

solitude, et d’abs<strong>en</strong>ce d’horizon. Seule Magali, la sœur,<br />

est animée d’une force de vie sous ses larmes et son<br />

khôl qui coule. Mais elle aussi part, non vers la mort<br />

comme Jérôme que le narrateur étudiant aimait (ou<br />

Robinson Crusoë) où tout devi<strong>en</strong>t pesant : «mes<br />

journées étai<strong>en</strong>t comme des sacs emplis de gravats, que<br />

je devais soulever, et j’att<strong>en</strong>dais que le soir arrive pour<br />

poser mes sacs et m’<strong>en</strong>dormir.» Il faut pourtant<br />

trouver la force de continuer à vivre. Dans un style<br />

concret, s<strong>en</strong>sible aux détails de la vie, Giraud excelle à<br />

faire partager les petites résistances quotidi<strong>en</strong>nes que ce<br />

père courageux offre à la maladie, simplem<strong>en</strong>t, sans<br />

esbroufe ; ses s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts contradictoires et son<br />

désarroi aussi.<br />

FRED ROBERT<br />

Pas d’inquiétude<br />

Brigitte Giraud<br />

Stock, 19 €<br />

Brigitte Giraud est invitée à Marseille dans le cadre<br />

d’Écrivains <strong>en</strong> dialogue le 26 janv à 18h30 à la BDP<br />

Gaston Defferre<br />

bordel mali<strong>en</strong>), la cocasserie de certaines situations (un<br />

périple à moto avec la statue de cire du champion) ou<br />

de certains personnages (l’inénarrable B<strong>en</strong>igno<br />

Ramos), les audaces formelles (un échange de t<strong>en</strong>nis<br />

<strong>en</strong> 7 doubles pages de schémas). On peut aussi gloser<br />

à l’infini sur les référ<strong>en</strong>ces littéraires, philosophiques,<br />

musicales… qui nourriss<strong>en</strong>t ce roman dialogué,<br />

desc<strong>en</strong>dant de Sterne et de Diderot. Mais c’est avant<br />

tout la possibilité de vivre une belle av<strong>en</strong>ture de lecture<br />

qu’offre Bertina. Un jeu où il suffit, comme lui,<br />

d’accepter les «carambolages» et les «sorties de route».<br />

Et de se laisser embarquer.<br />

FRED ROBERT<br />

Je suis une av<strong>en</strong>ture<br />

Arno Bertina<br />

Verticales, 24,90 €<br />

pas ?), non vers une autre vie comme le père qui<br />

s’étiole et disparaît après avoir abandonné le foyer<br />

familial armé d’une seule et très laide valise, non<br />

comme la grand-mère qui <strong>en</strong> changeant de quartier<br />

redevi<strong>en</strong>t anonyme, abandonnant un Tlemc<strong>en</strong> imaginaire<br />

gardé par un Kabyle immobile. Elle part<br />

construire sa vie, quand son frère ne sait pas s’arracher<br />

le cœur.<br />

Un beau roman sur les années 80, et leurs r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>ts<br />

idéologiques qui plan<strong>en</strong>t au-dessus des r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>ts<br />

affectifs, comme le constat suggéré d’une mauvaise<br />

bifurcation de l’histoire.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Il faudrait s’arracher le cœur<br />

Dominique Fabre<br />

L’Olivier, 18 €<br />

À noter<br />

Dominique Fabre sera prés<strong>en</strong>t le 26 janv à Marseille<br />

à la Bibliothèque départem<strong>en</strong>tale, dans le cadre<br />

d’Écrivains <strong>en</strong> dialogue, avec Brigitte Giraud<br />

LITTÉRATURE<br />

LIVRES 71


72 LIVRES LITTÉRATURE<br />

Verroterie<br />

Scintillation est un ouvrage étrange, au titre<br />

particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> choisi. Il évoque l’éclat d’une<br />

verroterie chapardée par une pie, quelque chose de<br />

vain et de précieux à la fois... La vie sur une presqu’île<br />

empoisonnée par les rel<strong>en</strong>ts d’une usine chimique<br />

désaffectée, la démission lam<strong>en</strong>table des adultes,<br />

l’errance affective des jeunes, et un mystérieux serial<br />

killer qui exécute presque t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t son rituel<br />

malade. John Burnside est un poète reconnu <strong>en</strong><br />

Écosse, il distille à merveille le malaise contemporain<br />

de la résignation : dans son univers pourtant non<br />

dénué de chaleur et d’intellig<strong>en</strong>ce, les fantômes, la<br />

cruauté et l’abs<strong>en</strong>ce l’emport<strong>en</strong>t sur l’humanité. On<br />

peut y voir une parabole de notre triste façon de crever<br />

<strong>en</strong> char<strong>en</strong>taises, hypnotisés par la télévision, léguant à<br />

nos <strong>en</strong>fants un monde dés<strong>en</strong>chanté et brutal car ce<br />

contexte de mafia locale, de policiers complices, de<br />

population rongée autant par les pathologies<br />

chimiques que par la lâcheté n’est pas si éloigné du<br />

nôtre... On peut y voir aussi quelque chose qui n’est<br />

pas tout à fait là, une m<strong>en</strong>ace, un abîme au bord<br />

duquel nous reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core les livres, et un amour<br />

puissant de la beauté.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Scintillation<br />

John Burnside<br />

Métailié, 20 €<br />

Candide au Cameroun<br />

Pauvre Marc ou «Mike», léger strabisme vocal qui<br />

permet à l’auteur de n’être ni tout à fait le personnage,<br />

ni vraim<strong>en</strong>t un autre... Le voilà prêt à <strong>en</strong> découdre<br />

virilem<strong>en</strong>t avec les charmes tant vantés de l’Afrique<br />

éternelle : à lui les petites anglophones (sans capote /full<br />

contact) à peau noire, à lui la pacification culturelle à<br />

la tête de l’Alliance Française de Buea (capitale<br />

économique <strong>en</strong>dormie au pied du volcanique Mt<br />

Cameroun) à lui le frisson de l’Homme Blanc au cœur<br />

des ténèbres... L’épreuve de la première de couverture<br />

passée, la moitié du roman lu narines pincées apporte<br />

son lot d’irritations et sa dose de malaise : qui parle et<br />

que dit ce quinquagénaire sur un pays vu par le petit<br />

bout de la braguette qui n’ait déjà alim<strong>en</strong>té la bourse<br />

aux lam<strong>en</strong>tations sur le choc des cultures et le<br />

contin<strong>en</strong>t <strong>en</strong> perdition ? Et puis le poison de l’écriture<br />

d<strong>en</strong>se et nerveuse agit ; la moisissure de la salle de<br />

lecture aux six étudiants inscrits ; la barge échouée sur<br />

les rochers, antre sonore des <strong>en</strong>sorceleuses mamiwatas<br />

(sorcières de la mer) ; le tragi-comique chemin de croix<br />

du petit homme caracolant sur sa moto aux fesses de<br />

la flamboyante Gloria aux lunettes Dior de facture<br />

chinoise tel un Des Grieux cédant <strong>en</strong>core et <strong>en</strong>core<br />

aux sortilèges de sa Manon ; sa lucidité effarée sur son<br />

rôle de «sponsor» ou de «papa sucre» , sa fragilité de<br />

représ<strong>en</strong>tant d’une époque révolue ou d’une culture<br />

vaine (très drôles, les ruses du paternalisme éclairé pour<br />

am<strong>en</strong>er la bombe sexuelle à la lecture) et surtout la<br />

chronique simplem<strong>en</strong>t journalistique d’une semaine<br />

d’émeutes ou de la viol<strong>en</strong>ce des rapports quotidi<strong>en</strong>s,<br />

font de cette épopée minable un récit initiatique aigredoux<br />

coupant la route à toute forme, même mineure,<br />

d’angélisme...<br />

MARIE-JO DHÔ<br />

Les Mamiwatas<br />

Marc Trillard<br />

Actes Sud, 21 €<br />

Ligne claire<br />

La nouvelle c’est court et pas bavard ; ça vous balade<br />

vers l’ess<strong>en</strong>tiel et vous conduit très vite vers la chute<br />

ou la sortie ; pas chez Mingarelli qui dans cette forme<br />

narrative semble <strong>en</strong>core ral<strong>en</strong>tir le temps et susp<strong>en</strong>dre<br />

le s<strong>en</strong>s comme pour créer des trappes à émotions, déjà<br />

explorées dans ses précéd<strong>en</strong>ts romans, <strong>en</strong>core plus<br />

efficaces ici. L’air de ri<strong>en</strong>, ils ne font que passer, chargés<br />

de leur petite averse : l’auteur se déleste avec l<strong>en</strong>teur et<br />

précision de son orage m<strong>en</strong>u, de plus <strong>en</strong> plus ténu et<br />

fugace, mais dont les gouttes mouill<strong>en</strong>t durablem<strong>en</strong>t.<br />

Pratiquer sans trop de façons la phrase d’une demiligne<br />

et laisser proliférer le sujet/verbe/complém<strong>en</strong>t<br />

sans affectation n’est pas donné à tout le monde ; la<br />

manière Mingarelli est connue : tous ces «il» et ces<br />

«je», hommes sans femme, garçons sans mère, souv<strong>en</strong>t<br />

sans nom, perdus <strong>en</strong>tre nulle part et ailleurs, <strong>en</strong> quête<br />

d’un peu de beauté, d’amour ou de paix sont autant<br />

de figures autour desquelles se noue ou plutôt flotte le<br />

récit ; fables qui capt<strong>en</strong>t un mom<strong>en</strong>t (La beauté des<br />

choses) un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t inavouable (l’<strong>en</strong>fant saisi<br />

d’horreur au contact de l’ami dont la mère vi<strong>en</strong>t de<br />

mourir) ou une quête énigmatique (pourquoi le<br />

personnage c<strong>en</strong>tral de Pas d’homme, pas d’ours s’isolet-il<br />

dans la neige et dans le froid ?). La nouvelle<br />

éponyme, la plus longue, ouvre sur d’autres horizons<br />

et d’autres temps à partir de la mort <strong>en</strong> pleine rue d’un<br />

inconnu et surtout de ses dernières paroles. Plus<br />

banalem<strong>en</strong>t pathétique, ce dernier récit écorne le pacte<br />

d’écriture susp<strong>en</strong>du <strong>en</strong>tre deux sil<strong>en</strong>ces si subtilem<strong>en</strong>t<br />

illustré par La Plume, sommet du recueil. Le regard<br />

d’une souris mélancolique ou un peu de sciure de<br />

mélèze oubliée au fond d’une poche sont autant de<br />

signes qu’Hubert Mingarelli nous fait parv<strong>en</strong>ir de<br />

son monde poignant et t<strong>en</strong>dre... mais chut !! pas trop<br />

d’adjectifs !!<br />

M-J.D<br />

La lettre de Bu<strong>en</strong>os Aires (nouvelles)<br />

Hubert Mingarelli<br />

Buchet Chastel, 15 €


Un éditeur<br />

algérois à Marseille<br />

SOFIANE HADJADJ<br />

RENCONTRES 73<br />

Fondateur avec Selma Hellal des éditions Barzakh <strong>en</strong> 2000,<br />

Sofiane Hadjadj (voir p. 74) est aujourd’hui un éditeur<br />

heureux : plus de 120 titres au catalogue, des part<strong>en</strong>ariats <strong>en</strong><br />

France, au Liban, <strong>en</strong> Afrique… Ce qui lui manque, c’est le<br />

temps. Voilà pourquoi il a accepté avec joie de v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong><br />

résid<strong>en</strong>ce d’écriture à La Marelle.<br />

<strong>Zibeline</strong> : Comm<strong>en</strong>t vous définiriez-vous ? Comme un<br />

éditeur ? Un écrivain ?<br />

Sofiane Hadjadj : Comme un éditeur qui écrit à temps<br />

perdu, c’est-à-dire pas beaucoup, car je n’ai pas beaucoup de<br />

temps perdu ! L’éditeur est plongé toute la journée dans le<br />

travail des autres, parasité par tout ce qu’il lit, ce qui ne facilite<br />

pas l’écriture. J’aimerais être comme François Maspero, mon<br />

idéal d’éditeur-écrivain.<br />

Quel g<strong>en</strong>re de textes éditez-vous chez Barzakh ?<br />

Nous éditons <strong>en</strong>viron 15 titres par an ; pour les 2/3, de<br />

littérature algéri<strong>en</strong>ne contemporaine, <strong>en</strong> privilégiant les<br />

auteurs qui témoign<strong>en</strong>t de l’esprit d’une époque, ceux qui<br />

revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur les traumatismes, avec du recul et une exig<strong>en</strong>ce<br />

formelle. Ces écrivains travaill<strong>en</strong>t à la déconstruction de<br />

l’histoire officielle et à l’exploration des recoins, même les plus<br />

sombres, de l’id<strong>en</strong>tité algéri<strong>en</strong>ne.<br />

Quels auteurs nous conseillez-vous particulièrem<strong>en</strong>t ?<br />

J’ai un vrai coup de cœur pour Kamel Daoud, son travail me<br />

semble un bon reflet de ce qu’on essaie de faire à Barzakh. Je<br />

conseillerais aussi Chawki Amari et Mustapha B<strong>en</strong>fodil, dont<br />

l’Archéologie du chaos amoureux est éditée <strong>en</strong> français ce moisci<br />

chez Al Dante.<br />

Pourquoi cette résid<strong>en</strong>ce à La Marelle ?<br />

Pour fuir un quotidi<strong>en</strong> qui m’étouffe ! Grâce à ces 3 temps<br />

(août, novembre-décembre, puis janvier, ndlr), je peux <strong>en</strong>fin<br />

avancer mon «roman méditerrané<strong>en</strong>». Il y sera question des<br />

tribulations d’un diplomate <strong>en</strong>tre Alger, Tunis et Istanbul ;<br />

une évocation sur le mode burlesque des <strong>en</strong>jeux géopolitiques<br />

contemporains. Je profite aussi de ces séjours à Marseille pour<br />

participer à des r<strong>en</strong>contres littéraires.<br />

Avez-vous <strong>en</strong>core le temps de lire ?<br />

Bi<strong>en</strong> sûr ; je suis super dép<strong>en</strong>dant et lis beaucoup la nuit. Les<br />

Trahison<br />

Né <strong>en</strong> 1935, Robert Littell, anci<strong>en</strong> journaliste,<br />

spécialiste du Proche-Ori<strong>en</strong>t et de l’Union soviétique<br />

est certainem<strong>en</strong>t, avec John Le Carré, le plus grand<br />

auteur de romans d’espionnage vivant. Son œuvre<br />

fouille inlassablem<strong>en</strong>t, depuis près de quarante ans, les<br />

arcanes de la guerre froide qui vit proliférer tant de<br />

personnages troubles et ambigus dont le credo aura<br />

été le double jeu et la trahison.<br />

Il était inévitable alors que Robert Littell s’attache à la<br />

figure extraordinaire d’Harold Adrian Russell Philby<br />

(1912-1988), connu sous le nom de Kim Philby, dont<br />

on dit qu’il est le plus grand ag<strong>en</strong>t double du 20 e siècle<br />

et qui aura été tr<strong>en</strong>te ans durant LA «taupe» soviétique<br />

nichée au cœur des services secrets anglais.<br />

Mais ce qui intéresse ici Littell est de sonder le mystère<br />

qui est à l’origine de la «trahison» de Philby. Comm<strong>en</strong>t<br />

et pourquoi dans l’Europe tourm<strong>en</strong>tée du début des<br />

romans d’espionnage, avec leurs questions de trahison et de<br />

loyauté, d’id<strong>en</strong>tité double voire triple, me passionn<strong>en</strong>t : Le<br />

Carré, Littell (le père), Porter, je lis tout… Notre ag<strong>en</strong>t à La<br />

Havane de Gre<strong>en</strong>e est mon modèle pour le roman que je suis<br />

<strong>en</strong> train d’écrire. Si vous voulez, j’écris une chronique pour<br />

<strong>Zibeline</strong>.<br />

Pourquoi pas !<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERT<br />

années tr<strong>en</strong>te, un jeune homme -pur produit de<br />

l’aristocratie britannique, formé dans la prestigieuse<br />

Cambridge- est-il recruté par les services secrets<br />

soviétiques ? Comm<strong>en</strong>t décide-t-on de trahir sa patrie<br />

?<br />

De la lutte contre le fascisme et le nazisme jusqu’à la<br />

guerre d’Espagne, le roman, à l’image du «travail de<br />

r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t (qui) ressemble beaucoup à l’assemblage<br />

d’un puzzle» s’attache à (re)construire la personnalité<br />

du jeune Philby <strong>en</strong> convoquant tour à tour sa<br />

maîtresse, son recruteur soviétique, son père -St John<br />

Philby, figure s’il <strong>en</strong> est de la trahison, rival de<br />

Lawr<strong>en</strong>ce d’Arabie, converti à l’Islam et dev<strong>en</strong>u<br />

conseiller du Roi Ibn Seoud d’Arabie-, autant de voix<br />

qui, pr<strong>en</strong>ant la parole, dessin<strong>en</strong>t <strong>en</strong> creux le portrait<br />

de la personnalité tortueuse du jeune espion <strong>en</strong><br />

dev<strong>en</strong>ir.<br />

Sofiane Hadjadj © X-D.R<br />

Échanges<br />

de haute<br />

volée<br />

C’est à un bi<strong>en</strong> beau set qu’on a assisté<br />

à la librairie Histoire de l’œil. Sofiane<br />

Hadjadj y animait une r<strong>en</strong>contre avec<br />

Arno Bertina, autour de son dernier<br />

roman Je suis une av<strong>en</strong>ture (voir p. 71).<br />

Et comme Fédérère dans le livre, le<br />

jeune écrivain a brillamm<strong>en</strong>t prouvé<br />

qu’une partie se construit dans l’échange<br />

; qu’il s’agisse de t<strong>en</strong>nis ou d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />

sur la littérature, le jeu se fait avec l’autre.<br />

D’où l’impression délicieuse que chaque<br />

question d’Hadjadj permettait à Bertina<br />

d’approfondir les <strong>en</strong>jeux littéraires<br />

de son roman. Ainsi la littérature estelle<br />

pour lui, comme le t<strong>en</strong>nis ou la<br />

moto, comme le jazz aussi, une «pratique<br />

érotique», une manière de «se gorger<br />

de corps» et de s<strong>en</strong>sations ; et la langue<br />

«comme un corps <strong>en</strong> face de vous» auquel<br />

il s’agit de donner vie. Ainsi le livre<br />

s’offre-t-il comme un jeu (le t<strong>en</strong>nis <strong>en</strong>core!)<br />

qu’il faut accepter de jouer, qu’on <strong>en</strong><br />

soit l’auteur ou le lecteur, afin de vivre<br />

int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t l’av<strong>en</strong>ture qu’il propose.<br />

FRED ROBERT<br />

Mais comme un pied de nez au lecteur, au final Robert<br />

Littell d’avancer l’hypothèse : et si la trahison de Philby<br />

n’avait été qu’un imm<strong>en</strong>se stratagème destiné à berner<br />

les soviétiques ?<br />

SOFIANE HADJADJ<br />

Philby, portrait de l’espion<br />

<strong>en</strong> jeune homme<br />

Robert Littell<br />

BakerStreet, 21 €<br />

Arno Bertina était le 11 janv l’invité<br />

des Escales <strong>en</strong> Librairies proposées<br />

par l’association Libraires à Marseille,<br />

<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec La Marelle


74 HISTOIRE MUCEM | MONTMAJOUR<br />

Regards croisés sur l’Algérie<br />

Pour cet <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, Thierry Fabre avait invité Alexis J<strong>en</strong>ni,<br />

dernier prix Goncourt pour son Art français de la guerre, et<br />

Sofiane Hadjadj, fondateur de la maison d’édition algéri<strong>en</strong>ne<br />

Barzakh (voir p. 73). Le propos liminaire précisait<br />

qu’ici, il s’agissait de visiter l’histoire de la guerre d’Algérie<br />

au prisme de la littérature, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant grâce au concours<br />

de l’INA par le témoignage de Kateb Yacine lors de<br />

l’émission «Lecture pour tous» <strong>en</strong> 1956 : il existait alors<br />

une littérature algéri<strong>en</strong>ne au son français, dont le plus célèbre<br />

représ<strong>en</strong>tant était Camus, et une prise de consci<strong>en</strong>ce<br />

avait lieu, avec des auteurs nouveaux qui ont écrit une<br />

Algérie différ<strong>en</strong>te, plus réelle.<br />

Sofiane Hadjadj, pr<strong>en</strong>ant la parole, témoigna de l’impact de<br />

Nedjma, le roman de Kateb Yacine. Ni pamphlet, ni histoire,<br />

il explore les fondations de la nation, <strong>en</strong> pleine guerre.<br />

Prise de consci<strong>en</strong>ce, il fait émerger la complexité des origines<br />

et la volonté de faire résonner une voix autre que<br />

celle, propagandiste, du FLN. De fait, la littérature introduit<br />

à la compréh<strong>en</strong>sion de la guerre.<br />

Alexis J<strong>en</strong>ni pour sa part précise son abs<strong>en</strong>ce de li<strong>en</strong> personnel<br />

avec les événem<strong>en</strong>ts algéri<strong>en</strong>s : il se situe comme<br />

un personnage décalé qui regarde un conflit important,<br />

viol<strong>en</strong>t, dont la marque est <strong>en</strong>core très vive dans le vécu<br />

des Français. Ce «pas de côté» fait selon lui l’intérêt de l’œuvre<br />

romanesque : L’art français de la guerre veut montrer la<br />

grandeur et le ridicule du mom<strong>en</strong>t. La littérature est égalem<strong>en</strong>t<br />

ess<strong>en</strong>tielle dans la composition du personnage historique<br />

c<strong>en</strong>tral, côté Français : De Gaulle ! Selon lui il a agi comme<br />

© Adri<strong>en</strong> Joly<br />

un romancier, a créé la France d’après 1940, l’a emm<strong>en</strong>ée<br />

à Londres, puis l’a ram<strong>en</strong>ée, dev<strong>en</strong>ant ainsi incontournable.<br />

Complexité<br />

Selon Sofiane Hadjadj, le personnage c<strong>en</strong>tral de L’Art français<br />

de la guerre, Victorin Salognon, r<strong>en</strong>d compte de la<br />

contradiction de cette France gaulliste et de ses rapports<br />

avec l’Algérie. Résistant puis oppresseur, il pose la question<br />

du s<strong>en</strong>s du combat : doit-on trahir ses amis (les harkis) ou<br />

son pays ? Le roman évoque des acteurs comme Hélie D<strong>en</strong>oix<br />

de Saint-Marc qui refuse l’abandon et se plonge contre<br />

l’autorité, contre De Gaulle dans le putsch des Généraux, <strong>en</strong><br />

1961. Toute autre est l’attitude du général la Bollardière :<br />

son refus de la torture et des atrocités l’amène à pr<strong>en</strong>dre ses<br />

distances, à démissionner de l’armée, à s’<strong>en</strong>gager <strong>en</strong>fin sur<br />

la voie de l’antimilitarisme et de la non-viol<strong>en</strong>ce. Pour<br />

Alexis J<strong>en</strong>ni, chacun doit se détacher du groupe, le quitter,<br />

ce qui n’est jamais simple ! Il insiste aussi sur la «pourriture<br />

coloniale», l’attitude qui consiste à séparer les hommes <strong>en</strong><br />

races, à utiliser la viol<strong>en</strong>ce pour <strong>en</strong>tériner les faits. Le «fait<br />

colonial» est un cadavre qui pue dans les placards de la<br />

France.<br />

Mais ce fait a longtemps donné l’occasion de décrire un<br />

peuple algéri<strong>en</strong> martyr et résistant, une <strong>en</strong>volée maniché<strong>en</strong>ne<br />

d’opprimés et de libérateurs. La littérature algéri<strong>en</strong>ne<br />

actuelle, souffle Sofiane Hadjadj, a rompu ce mythe, elle a<br />

réintroduit de la complexité. L’Algérie ne se réduit pas à<br />

une définition arabo-musulmane, ni à l’unité du combat<br />

anticolonialiste. Des berbères aux romains, des luttes et des<br />

meurtres fratricides p<strong>en</strong>dant la guerre d’indép<strong>en</strong>dance, l’Algérie<br />

est un mélange complexe. La compréh<strong>en</strong>sion de ces<br />

influ<strong>en</strong>ces diverses, ess<strong>en</strong>tielle pour le pays, s’exprime bi<strong>en</strong><br />

dans l’acceptation, comme patrimoine national, du bâti<br />

colonial par exemple : Hadjadj raconte, mutin, que l’architecture<br />

urbaine coloniale, omniprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> Algérie, n’était<br />

pas <strong>en</strong>seignée jusqu’à peu à l’école d’architecture d’Alger !<br />

Kateb Yacine ne considérait-il pas la langue française<br />

comme un «butin de guerre», et ne déf<strong>en</strong>dait-il pas d’arrache<br />

pied la langue berbère ? L’<strong>en</strong>jeu actuel, pour la littérature<br />

algéri<strong>en</strong>ne et pour l’Algérie, est bi<strong>en</strong> de r<strong>en</strong>ouer avec la<br />

complexité, et de tirer tous les fils qui donneront une nouvelle<br />

forme au roman national. La reconnaissance officielle<br />

de la langue berbère dans la constitution montre qu’elle<br />

est sur le bon chemin.<br />

RENÉ DIAZ<br />

Simplifications<br />

Si le roman d’Alexis J<strong>en</strong>ni ne<br />

manque ni de souffle ni d’intérêt,<br />

quelques simplifications dans son<br />

discours étonn<strong>en</strong>t : débarquant à<br />

Marseille il <strong>en</strong> loue le caractère pittoresque<br />

et différ<strong>en</strong>t, image d’Epinal<br />

qui ne cesse de coller aux semelles<br />

d’une ville embourbée dans sa pauvreté<br />

qu’on lui brandit à la face<br />

comme un prét<strong>en</strong>du atout… Prés<strong>en</strong>tant<br />

de Gaulle comme celui qui<br />

seul a sauvé l’honneur de la France<br />

occupée, il omet les Résistants…<br />

Affirmant qu’il faut mettre au jour<br />

les fantômes <strong>en</strong>fouis de l’histoire,<br />

pour laisser s’évanouir les non-dits,<br />

il oublie que certains serv<strong>en</strong>t aussi<br />

de porte-drapeaux, que les spectres<br />

aussi rôd<strong>en</strong>t qui raviv<strong>en</strong>t les<br />

guerres pour peu qu’on les exhume<br />

sans précaution. Enfin, prés<strong>en</strong>tant<br />

la littérature comme celle qui fait<br />

«un pas de côté» et permet ainsi<br />

de compr<strong>en</strong>dre le réel, il passe sous<br />

sil<strong>en</strong>ce le recul constitutif des histori<strong>en</strong>s,<br />

et fait mine d’ignorer à<br />

quel point le fait littéraire est ancré,<br />

plus profondém<strong>en</strong>t que l’histoire,<br />

dans le réel de la chair, du vécu et<br />

de la langue.<br />

Simplifications étonnantes, qui<br />

n’<strong>en</strong>lèv<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> à son tal<strong>en</strong>t de<br />

romancier !<br />

A.F.<br />

Écrire l’Algérie, <strong>en</strong>tre littérature<br />

et histoire a eu lieu le 13 déc<br />

à l’Alcazar, Marseille dans le cadre<br />

des Mardis du MuCEM<br />

Pastoralisme<br />

S’interrogeant sur la relation <strong>en</strong>tre<br />

activités humaines et paysage, les<br />

auteurs de Pastreja, Paysage et Pastoralisme<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des vues de la<br />

Camargue, des Alpilles, de la Crau, du<br />

Comtat, de la Montagnette <strong>en</strong> les<br />

mettant <strong>en</strong> relation avec l’élevage, le<br />

pastoralisme, la transhumance… Ils<br />

montr<strong>en</strong>t combi<strong>en</strong> le travail des bergers<br />

a modelé le paysage lui accordant<br />

son originale beauté. Ils insist<strong>en</strong>t sur<br />

la nécessité vitale de la conservation<br />

d’un tel type d’exploitations afin de<br />

préserver le caractère de ces paysages.<br />

Les photographies de Lionel Roux,<br />

spécialisé dans la photographie des<br />

peuples nomades, compos<strong>en</strong>t avec les<br />

textes de Jean-Claude Duclos, conservateur<br />

<strong>en</strong> chef du patrimoine honoraire<br />

et de Patrick Fabre, ingénieur agricole<br />

de la chambre d’agriculture des<br />

Bouches du Rhône et directeur du<br />

musée de la transhumance de Saint-<br />

Martin de Crau éclair<strong>en</strong>t avec justesse<br />

le propos, alliant comm<strong>en</strong>taire savant<br />

et beauté des vues. Une grande partie<br />

des photographies de l’ouvrage et<br />

leurs textes sont exposés dans le bel<br />

Leader Pays d'Arles © Lionel Roux Maison de la Transhumance<br />

écrin de l’Abbaye de Montmajour. On<br />

ne regarde plus les paysages de la<br />

même manière au retour !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Exposition Pastreja<br />

jusqu’au 18 mars<br />

Abbaye de Montmajour, Arles<br />

04 90 54 64 17<br />

http://montmajour.monum<strong>en</strong>tsnationaux.fr<br />

Pastreja paysages et pastoralisme<br />

<strong>en</strong> pays d’Arles<br />

Images <strong>en</strong> Manœuvre,<br />

Maison de la Transhumance, 35 €


ÉCHANGE ET DIFFUSION HISTOIRE 75<br />

Histoire<br />

et Vérité<br />

Pour le médiéviste Nicolas Off<strong>en</strong>stadt, il n’existe<br />

pas de Vérité mais des questions sur la vérité ! Mais<br />

si chaque époque produit sa vérité, celle-ci est-elle<br />

une fiction ? L’histori<strong>en</strong> <strong>en</strong> est-il réduit au rôle de<br />

romancier du passé ? Peut-il être objectif ? Depuis<br />

longtemps débattues par les histori<strong>en</strong>s, ces interrogations<br />

sur la place de l’histoire et la qualité du<br />

savoir produit se fond<strong>en</strong>t sur le fait qu’un <strong>en</strong>semble<br />

d’obstacles théoriques empêch<strong>en</strong>t l’établissem<strong>en</strong>t<br />

de la vérité du passé. En effet, il est impossible de<br />

connaître avec certitude la réalité qui se cache<br />

derrière les mots : la vigne du Moy<strong>en</strong>-âge n’est <strong>en</strong><br />

ri<strong>en</strong> la nôtre et pire, on ignore ce qu’elle est ! Impossible<br />

aussi de combler l’abs<strong>en</strong>ce de docum<strong>en</strong>ts<br />

ou de compr<strong>en</strong>dre des phrases trop complexes. Les<br />

récits d’un événem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être multiples et<br />

contradictoires. Dans son Arnaud de Brescia, Ars<strong>en</strong>io<br />

Frugoni superpose les récits pour fournir autant<br />

de points de vue légitimes. Nouvel obstacle, formulé<br />

par Foucault : il n’est pas de discours qui ne soit<br />

Nicolas Off<strong>en</strong>stadt © David Balicki<br />

un reflet du pouvoir. L’histori<strong>en</strong>, otage, produit une<br />

vérité compromise. Partialité <strong>en</strong>core avec les<br />

oubliés de l’histoire : les classes populaires ne surgiss<strong>en</strong>t<br />

que dans les années 60 ; les femmes,<br />

<strong>en</strong>core après ! Enfin, pour certains, notamm<strong>en</strong>t<br />

anglo-saxons, l’histoire n’est qu’un récit : elle apparti<strong>en</strong>t<br />

au g<strong>en</strong>re littéraire et ne peut être regardée<br />

comme sci<strong>en</strong>ce. Le passé, connu par toutes sortes<br />

de fictions, ne peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer une histoire supérieure<br />

à ses fictions.<br />

C’est donc un bilan très sombre que l’on pouvait<br />

faire avec notre confér<strong>en</strong>cier : tout se vaut et ri<strong>en</strong><br />

ne peut être attesté. Dans un cadre privé, cela<br />

n’aurait guère d’importance mais dans l’espace<br />

public ? Peut-on estimer que le négationnisme a la<br />

même valeur que les témoignages des déportés ? À<br />

poursuivre dans cette voie, la raison vacille. Comm<strong>en</strong>t<br />

déterminer des valeurs, juger des comportem<strong>en</strong>ts,<br />

établir des faits ? Heureusem<strong>en</strong>t, Nicolas Off<strong>en</strong>stadt<br />

ne s’<strong>en</strong> tint pas au constat et proposa une alternative<br />

: il existe une vérité histori<strong>en</strong>ne ! On peut<br />

lever les doutes sur les morts du métro Charonne,<br />

le 8 février 1962. Alain de Werth a montré, au cours<br />

d’une <strong>en</strong>quête approfondie, que les neuf morts<br />

étai<strong>en</strong>t victimes de la répression de la police.<br />

L’histori<strong>en</strong>, s’il veut faire son métier, doit administrer<br />

la preuve de ce qu’il souti<strong>en</strong>t ! En citant ses<br />

sources, il donne les moy<strong>en</strong>s d’une contradiction.<br />

L’erreur peut être décelée !<br />

Le travail histori<strong>en</strong> est régi par des règles, par un<br />

cadre. En rupture avec son passé, l’histoire doit<br />

désormais abandonner l’idée de formules générales<br />

définitives : «le féodalisme c’est...». Modeste, elle<br />

se cont<strong>en</strong>tera d’énoncés plus restreints : «le féodalisme<br />

méditerrané<strong>en</strong> c’est...». Ces vérités produites<br />

rest<strong>en</strong>t toutefois le cons<strong>en</strong>sus de ceux, comme le<br />

dit Gérard Noiriel, «qui construis<strong>en</strong>t la vérité de la<br />

même manière». Si une vérité est possible comm<strong>en</strong>t<br />

peut-on <strong>en</strong> user ? L’obligation, faite aux<br />

professeurs d’histoire, d’une célébration normée de<br />

la mort de Guy Moquet fait réfléchir ! Nicolas<br />

Sarkozy a voulu <strong>en</strong> faire un symbole du patriotisme<br />

et du sacrifice mais il a volontairem<strong>en</strong>t oblitéré ce<br />

qui déterminait l’exist<strong>en</strong>ce du jeune résistant : son<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t communiste. En usant de Guy Moquet<br />

à sa conv<strong>en</strong>ance, <strong>en</strong> le dépouillant de sa réalité<br />

historique, Sarkozy participe aux usages délétères<br />

de l’histoire. L’histori<strong>en</strong> ne peut s’av<strong>en</strong>turer sur ce<br />

terrain. Son rôle doit se borner à fournir un cadre<br />

de lecture et de compréh<strong>en</strong>sion, non à fournir un<br />

point de vue. Il doit décoder, par exemple, le<br />

contexte de la condamnation des mutins de 1917,<br />

pas les juger positivem<strong>en</strong>t ou négativem<strong>en</strong>t. Ainsi,<br />

sa place n’est pas dans le prétoire : expert, il<br />

devi<strong>en</strong>drait caution, sa prés<strong>en</strong>ce étant le résultat<br />

d’une demande du pouvoir, pas l’aboutissem<strong>en</strong>t<br />

d’un questionnem<strong>en</strong>t sci<strong>en</strong>tifique.<br />

L’histoire doit-elle disparaître de l’espace public ?<br />

Nicolas Off<strong>en</strong>stadt ne le croit pas ! L’histori<strong>en</strong> doit<br />

donner les armes de la critique aux citoy<strong>en</strong>s. Il doit<br />

r<strong>en</strong>dre ses travaux accessibles. Il doit s’efforcer de<br />

livrer toutes les lectures possibles et affirmer les<br />

faits tels que les archives les attest<strong>en</strong>t. Histoire<br />

sci<strong>en</strong>tifique et citoy<strong>en</strong>ne ? À <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre Nicolas<br />

Off<strong>en</strong>stadt, on compr<strong>en</strong>d mal pourquoi elle est<br />

dev<strong>en</strong>ue optionnelle pour les élèves de terminale<br />

sci<strong>en</strong>tifique !<br />

RENÉ DIAZ<br />

L’histori<strong>en</strong> produit-il la vérité du passé ?<br />

par Nicolas Off<strong>en</strong>stadt a eu lieu le 15 déc<br />

à l’Hôtel du départem<strong>en</strong>t, Marseille<br />

dans le cadre d’Échange et Diffusion des Savoirs


76<br />

PHILOSOPHIE<br />

PROMÉTHÉE<br />

L’homme<br />

et la nature :<br />

histoire philosophique<br />

d’un combat<br />

La nature peut être la plus grande <strong>en</strong>nemie<br />

de l’homme ! Aujourd’hui notre<br />

relation avec elle révèle surtout notre<br />

impuissance à réguler nos modes de<br />

production. L’écologie est <strong>en</strong> effet ce qui<br />

permet de produire -même industriellem<strong>en</strong>t-<br />

sans atteinte à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

c’est-à-dire au milieu dans lequel vit<br />

l’humain. Laisser, un tant soit peu, de<br />

bonne santé à la planète, est donc une<br />

question d’intérêt.<br />

Mais, plus philosophiquem<strong>en</strong>t, la nature<br />

est aussi cet <strong>en</strong>vers indisp<strong>en</strong>sable qui<br />

permet à l’homme de p<strong>en</strong>ser son humanité<br />

; il y a humanité quand il n’y a plus<br />

nature. Il semble que le défi prométhé<strong>en</strong><br />

ait toujours été ce qui a permis à l’homme<br />

de se s<strong>en</strong>tir humain. Car l’homme,<br />

c’est la culture. C‘est à dire l’effort, même<br />

minime, pour s’arracher du naturel :<br />

crier est naturel, parler est culturel ; casser<br />

une branche est naturel, fabriquer un<br />

outil est culturel ; gratter une paroi est<br />

naturel, la peindre est culturel ; mourir<br />

d’une blessure est naturel, la médecine<br />

est culturelle ; et <strong>en</strong>fin, comme ça on<br />

aura fait le tour, la co-sanguinité est naturelle,<br />

l’interdit de l’inceste est culturel.<br />

Ainsi ce qui fait l’homme ce sont ces<br />

trois dépassem<strong>en</strong>ts nécessaires et<br />

suffisants de la nature : le mot, le geste<br />

Léviathan Hobbes © X-D.R<br />

(art-technique-travail) et l’interdit <strong>en</strong><br />

général, dont celui de l’inceste est le seul<br />

commun à toute l’humanité.<br />

Le défi<br />

Il n’y a qu’un pas pour que ce dépassem<strong>en</strong>t<br />

soit assimilé à un combat, et<br />

pour que tout ce qui est naturel apparaisse<br />

comme devant être défié : la<br />

nature devi<strong>en</strong>t une tare à combattre, on<br />

ne fait pas d’humanité ou d’omelette<br />

sans casser les œufs, et pas d’agriculture<br />

sans déforestation, pas de villes sans rasage<br />

des campagnes, pas d’électricité sans<br />

éoli<strong>en</strong>ne… bref sans défiguration du<br />

naturel.<br />

En fait, la Nature a toujours été glorifiée<br />

et moralisée pour de mauvaises raisons,<br />

comme un état antérieur à l’homme qui<br />

serait régulé par le jeu de forces spontanées<br />

et innoc<strong>en</strong>tes, et existerait préalablem<strong>en</strong>t<br />

à toute dégradation du fait de l’artifice<br />

humain. Un Paradis perdu, <strong>en</strong> quelque<br />

sorte, antérieur au péché originel. Et le<br />

grand Rousseau (le paranoïaque, pas le<br />

Douanier) n’y est pas pour ri<strong>en</strong> : «Tout<br />

est bi<strong>en</strong> sortant des mains de l’auteur des<br />

choses, tout dégénère <strong>en</strong>tre les mains de<br />

l’homme.» Ceci dit il s’agit pour lui de<br />

r<strong>en</strong>dre hommage à la nature pour prouver<br />

que l’inégalité <strong>en</strong>tre les hommes n’est<br />

pas naturelle mais culturelle et sociale.<br />

Dans le Discours sur l’origine et les fondem<strong>en</strong>ts<br />

de l’inégalité parmi les hommes,<br />

Rousseau réussit le tour de force d’inscrire<br />

à jamais ce fait dans la p<strong>en</strong>sée<br />

humaine. Pour cela il remonte à un<br />

temps présocial, pour voir ce qu’il se<br />

passait. D’où le fameux «état de nature»<br />

qui est <strong>en</strong> fait une hypothèse de travail.<br />

Car Hobbes, un siècle avant Rousseau,<br />

avait montré qu’avant la société c’était la<br />

guerre de tous contre tous : il n’aurait<br />

pas fait bon vivre dans cet état naturel<br />

puisque, sans loi, les hommes se vol<strong>en</strong>t<br />

et s’<strong>en</strong>tre-tu<strong>en</strong>t. L’homme étant viol<strong>en</strong>t<br />

par nature, Hobbes mettait <strong>en</strong> place le<br />

Léviathan, ce monstre froid pour calmer<br />

tout le monde : l’État.<br />

Le génie de Rousseau fut de revisiter<br />

Prométhée à Tchernobyl © X-D.R<br />

cette nature viol<strong>en</strong>te de l’homme.<br />

D’abord, <strong>en</strong> affirmant que dans l’état de<br />

nature il n’y a pas de propriété donc que<br />

les hommes ne peuv<strong>en</strong>t se voler : si je<br />

vois un pommier avec des pommes et<br />

que j’ai faim je pr<strong>en</strong>ds une pomme et je<br />

la mange, je ne vais pas dire «ce pommier<br />

est à moi»… Ensuite <strong>en</strong> avançant<br />

que les hommes sont par nature solitaires,<br />

et que c’est la société qui les r<strong>en</strong>d<br />

sociables : la famille n’est pas naturelle, à<br />

comm<strong>en</strong>cer par l’idée de rester avec<br />

quelqu’un toute sa vie. Ainsi la nature<br />

de Hobbes est déconstruite. Les hommes<br />

sont par nature libres, bons et heureux,<br />

c’est la société qui les r<strong>en</strong>d méchants. Si<br />

«les hommes naiss<strong>en</strong>t et demeur<strong>en</strong>t libres<br />

et égaux <strong>en</strong> droit» c’est que par nature<br />

ils le sont, puisque le mot vi<strong>en</strong>t du latin<br />

nascor, naître.<br />

On compr<strong>en</strong>d alors que politiquem<strong>en</strong>t<br />

la nature soit une référ<strong>en</strong>ce. Mais elle n’est<br />

pas pour Rousseau une finalité. C’est le<br />

méchant Voltaire qui dira de lui : «On<br />

n’a jamais mis autant d’esprit à r<strong>en</strong>dre les<br />

g<strong>en</strong>s bêtes et à vous lire il nous pr<strong>en</strong>d l’<strong>en</strong>vie<br />

de marcher à quatre pattes.» Pour Rousseau<br />

il faut rep<strong>en</strong>ser un système social<br />

afin d’empêcher toute inégalité : hors de<br />

question de rester des «bons sauvages».<br />

Art ou hasard<br />

Mais le vrai problème de la nature pour<br />

l’homme est <strong>en</strong> fait son artificialisation à<br />

la même époque. Les philosophes du<br />

18e siècle vont tous voir de l’art dans la<br />

nature, plus perfectionné que l’art<br />

humain : «Si tu considères seulem<strong>en</strong>t la<br />

formation d’un insecte, d’un épi de blé,<br />

tout te paraitra de l’art» (Voltaire,<br />

Dictionnaire philosophique). Un regard<br />

anthropomorphique s’empare de la<br />

nature, y projetant des int<strong>en</strong>tions<br />

humaines.<br />

Mais voilà, la nature n’est pas bi<strong>en</strong> faite<br />

parce qu’elle n’est pas faite du tout ; il<br />

faudra att<strong>en</strong>dre le 20e siècle et les progrès<br />

de la biologie pour compr<strong>en</strong>dre la<br />

nature et le vivant <strong>en</strong> particulier comme<br />

le fruit d’un imm<strong>en</strong>se hasard : plus<br />

besoin d’architecte et de créateur comme<br />

le croyait même le grand Newton.<br />

Si des espèces vivantes exist<strong>en</strong>t qui<br />

sembl<strong>en</strong>t si bi<strong>en</strong> faites («le miracle de la<br />

vie» !) c’est quelle sont chanceuses : 99 %<br />

de ce qu’a fait la nature depuis le départ<br />

de la vie a disparu. Parce que la nature<br />

fait mal, qu’elle gaspille, que c’est une<br />

imm<strong>en</strong>se loterie à perdre. Et la si belle<br />

perle n’est qu’une horrible maladie de<br />

l’huître !<br />

RÉGIS VLACHOS<br />

PS : Dans le prochain numéro<br />

nous nous intéresserons à l’écologie<br />

politique chez Marx…


La sociologie<br />

à l’épreuve<br />

des planches<br />

DOMINATION MASCULINE PHILOSOPHIE 77<br />

Lorsqu’un metteur <strong>en</strong> scène de théâtre<br />

s’empare des sci<strong>en</strong>ces humaines pour <strong>en</strong><br />

«redistribuer les outils» à son public, on<br />

s’att<strong>en</strong>d à le voir dégainer l’artillerie lourde<br />

de la sociologie et de l’histoire. Or la<br />

stratégie pédagogique de Jérémy Beschon<br />

ti<strong>en</strong>t plutôt du couteau suisse : un<br />

petit format pour ne pas rebuter l’esprit,<br />

mais efficace et multifonction, sans sacrifier<br />

la rigueur. Aussi quand il s’est mis<br />

<strong>en</strong> tête d’adapter La Domination Masculine<br />

de Pierre Bourdieu, c’est à l’une<br />

de ses disciples, Tassadit Yacine-Titouh,<br />

qu’il a fait appel. Directrice d’études à<br />

l’EHESS, cette anthropologue travaillant<br />

sur les sociétés berbères s’est prêtée<br />

à nos questions après la représ<strong>en</strong>tation<br />

du 8 octobre à l’Alcazar.<br />

<strong>Zibeline</strong> : Vous-même, <strong>en</strong> tant que<br />

femme et chercheuse, avez-vous été<br />

confrontée à la domination masculine ?<br />

Tassadit Yacine-Titouh : Toute ma vie,<br />

et cela continue. Même si on peut dire<br />

aujourd’hui que j’ai atteint une position<br />

dominante, j’ai été freinée tout au long<br />

de mon parcours, j’ai continuellem<strong>en</strong>t<br />

bataillé. Il s’agit d’une attitude déterminée<br />

par l’<strong>en</strong>fance, ce que Bourdieu<br />

appelait un habitus. Originaire d’Algérie,<br />

j’ai grandi p<strong>en</strong>dant la guerre, et<br />

lorsqu’on lutte pour sa survie au jour le<br />

jour, la combativité vi<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t.<br />

On le voit bi<strong>en</strong> dans l’ouvrage :<br />

les femmes qui ont du pouvoir ont dû<br />

l’extorquer 1 .<br />

Qu’est-ce qui vous a am<strong>en</strong>ée à participer<br />

à une pièce de théâtre ?<br />

À travers Bourdieu, Jérémy Beschon a<br />

La Domination Masculine © Francois Fogel<br />

découvert mes travaux sur la socioanthropologie<br />

des affects et les relations<br />

hommes/femmes. Je m’intéresse aux<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, pas seulem<strong>en</strong>t à la domination,<br />

car il y a d’autres élém<strong>en</strong>ts<br />

forts qui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans les rapports<br />

humains. Les exemples choisis par<br />

l’actrice (Virginie Aimone ndlr) sont<br />

parlants, compréh<strong>en</strong>sibles ; c’est important<br />

car le socle théorique est complexe,<br />

et si on ne connaît pas bi<strong>en</strong> l’œuvre de<br />

Bourdieu on risque de passer à côté.<br />

Nous allons poursuivre notre collaboration<br />

<strong>en</strong> travaillant sur les mythes<br />

kabyles, notamm<strong>en</strong>t le bestiaire qui<br />

illustre la complexité du pouvoir, des<br />

hiérarchies : la force du lion ne peut<br />

ri<strong>en</strong> faire sans l’intellig<strong>en</strong>ce du chacal,<br />

par exemple, il est bon de se le rappeler!<br />

Le pouvoir est-il masculin ?<br />

Indéniablem<strong>en</strong>t. Même lorsque les<br />

femmes pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le pouvoir, elles s’inspir<strong>en</strong>t<br />

du modèle masculin. Pour<br />

trouver un modèle féminin, il faudrait<br />

reformater complètem<strong>en</strong>t la société<br />

actuelle, effacer la culture existante et<br />

lui <strong>en</strong> substituer une autre, réfléchir à<br />

grande échelle à notre vision de la compétitivité,<br />

de la mixité, du maternage,<br />

du paternage... Dans ce domaine nous<br />

sommes tributaires des médias, de la<br />

publicité et de la pornographie, qui<br />

véhicul<strong>en</strong>t une image des femmes<br />

réifiée, chosifiée. Mettre Bourdieu <strong>en</strong><br />

scène réveille un grand nombre de<br />

questions ess<strong>en</strong>tielles.<br />

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR GAËLLE CLOAREC<br />

© Manifeste Ri<strong>en</strong><br />

1<br />

Définition du Petit<br />

Robert pour «extorquer» :<br />

obt<strong>en</strong>ir quelque chose<br />

sans le libre cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t<br />

du dét<strong>en</strong>teur (par la force,<br />

la m<strong>en</strong>ace ou la ruse)<br />

À voir<br />

La Domination Masculine<br />

Collectif Manifeste Ri<strong>en</strong><br />

d’après Bourdieu<br />

le 5 mars<br />

Une histoire populaire<br />

des États-Unis<br />

Collectif Manifeste Ri<strong>en</strong><br />

d’après Howard Zinn,<br />

ed Agone<br />

(voir Zib’15)<br />

le 6 fév<br />

Friche du Panier,<br />

Théâtre de L<strong>en</strong>che,<br />

Marseille<br />

04 91 91 52 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info


78 SCIENCES ET TECHNIQUES<br />

PALAIS LONGCHAMP<br />

Marseille se jette à l’eau<br />

Créés <strong>en</strong> 1997 les Forums se sont donné pour objectif<br />

de rassembler tous les acteurs concernés -au niveau<br />

local, régional ou international- autour des <strong>en</strong>jeux<br />

sociaux cruciaux de la ressource <strong>en</strong> eau. En mars<br />

prochain, plus de 180 pays, 140 délégations ministérielles,<br />

350 maires et représ<strong>en</strong>tants de collectivités<br />

locales et régionales, 800 interv<strong>en</strong>ants, 25 000 participants<br />

sont att<strong>en</strong>dus pour plus de 250 sessions et<br />

plus de 400 heures d’échanges d’expéri<strong>en</strong>ces, de savoir<br />

et d’idées. Objectif : accroître la mobilisation mondiale<br />

sur les questions de l’Eau. Décideurs politiques, élus,<br />

maires, présid<strong>en</strong>ts de communautés de communes,<br />

professionnels de l’eau, experts, institutions, associations<br />

d’usagers et société civile sont invités à<br />

participer et à contribuer au 6ème Forum Mondial de<br />

l’Eau. La 6e édition du plus grand r<strong>en</strong>dez-vous mondial<br />

de l’eau est organisée par la France, la Ville de<br />

Marseille et le Conseil mondial de l’eau. Son organisation<br />

s’appuie sur le secrétariat du Comité International<br />

du Forum et sur 4 commissions : Politique, Régionale,<br />

Thématiques et Racines & Citoy<strong>en</strong>neté. Plus de 2 000<br />

personnes, y compris de nombreux maires et présid<strong>en</strong>ts<br />

de communes français, sont impliquées à travers le<br />

monde dans la préparation de cet événem<strong>en</strong>t qui est<br />

avant tout un r<strong>en</strong>dez-vous politique.<br />

Massilia palais d’eau<br />

La situation géographique particulière de Marseille <strong>en</strong><br />

Méditerranée confère à ce port depuis l’Antiquité une<br />

importance géopolitique majeure. Cep<strong>en</strong>dant la cité<br />

phocé<strong>en</strong>ne connaissait, à l’aube de l’ère industrielle,<br />

un obstacle majeur à son développem<strong>en</strong>t : un approvisionnem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> eau précaire. Pour y suppléer, au<br />

XIXe siècle, la municipalité décide de construire le<br />

canal de Marseille, pour dériver les eaux de la Durance.<br />

Le 4 juillet 1838, une loi accorde à Marseille l’autorisation<br />

de détourner du cours de la Durance <strong>en</strong>viron 6<br />

m3 d’eau par seconde. Les pouvoirs publics ne faisai<strong>en</strong>t<br />

que pr<strong>en</strong>dre acte de la terrible sécheresse qui avait<br />

frappé Marseille le printemps et l’été 1834 et des<br />

pluies catastrophiques qui avai<strong>en</strong>t suivi <strong>en</strong> septembre<br />

de la même année. Il fallait remédier définitivem<strong>en</strong>t<br />

aux pénuries et aux inondations dues au débordem<strong>en</strong>t<br />

du Jarret et de l’Huveaune qui avai<strong>en</strong>t déjà provoqué<br />

2 épidémies de choléra, 865 morts fin 1834 et 2 576<br />

<strong>en</strong> juillet 1835. En 1839 les travaux du canal comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t<br />

avec le percem<strong>en</strong>t de la galerie des Taillades<br />

et déjà les autorités <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t de construire à Marseille,<br />

sur le plateau Longchamp, un temple à l’eau plutôt<br />

qu’un simple château d’eau pour célébrer l’ouverture<br />

des vannes aux eaux de la Durance, la fin de la pénurie.<br />

À l’achèvem<strong>en</strong>t du canal le 15 novembre 1839<br />

c’est le duc d’Orléans qui posera la première pierre de<br />

l’ouvrage prononçant, paraît-il, cette phrase prémonitoire<br />

: «Poser la première pierre n’est pas malaisé ;<br />

c’est la dernière qui est difficile.» En effet il faudra<br />

<strong>en</strong>core tr<strong>en</strong>te ans, marqués par l’abandon de projets<br />

aussi somptuaires qu’irréalistes, pour que notre palais<br />

de l’eau pr<strong>en</strong>ne forme.<br />

Des Beaux-Arts au casoar<br />

Le projet du sculpteur F.A. Bartholdi (auteur de la<br />

statue de la Liberté à N.Y.) commandité par le maire<br />

J.F. Honnorat <strong>en</strong> 1859, bi<strong>en</strong> qu’abandonné, occasionnera<br />

débats et procès quant à la paternité de la<br />

colonnade semi-circulaire de l’édifice que nous<br />

connaissons. Le plan d’H<strong>en</strong>ri Espérandieu répond à un<br />

cahier des charges très précis portant sur la réalisation<br />

d’un château d’eau <strong>en</strong>touré de cascades abondantes<br />

visibles depuis le boulevard Longchamp, d’un muséum<br />

Fontaine du Palais Longchamp © X-D.R<br />

le<br />

beau<br />

débit<br />

de l’eau !<br />

2013 sera l’Année<br />

internationale<br />

de la coopération<br />

dans le domaine de l’eau.<br />

En mars Marseille accueille<br />

le 6e Forum Mondial de<br />

l’Eau. Dans ce cadre,<br />

le Muséum d’Histoire<br />

Naturelle de Marseille<br />

devance l’appel et prés<strong>en</strong>te<br />

Marseille, Longchamp<br />

et l’eau, exposition<br />

photographique<br />

du 21 février au 6 mai 2012,<br />

avec Michel Eis<strong>en</strong>lohr,<br />

auteur photographe<br />

d’histoire naturelle, d’un musée des Beaux-Arts et de<br />

deux jardins, l’un public, l’autre botanique à l’usage du<br />

muséum. L’inauguration a lieu le 15 août 1869. L’idée<br />

d’un jardin zoologique sur le Plateau Longchamp avait<br />

germé dès l’aménagem<strong>en</strong>t des jardins <strong>en</strong> 1854 mais ce<br />

n’est qu’<strong>en</strong> 1856 que le zoo est construit. Le premier<br />

jardin se révèle rapidem<strong>en</strong>t trop petit et il est agrandi<br />

à 5 ha au delà de l’actuel boulevard Cassini qu’il <strong>en</strong>jambe<br />

par un petit pont.<br />

On reconnaît dans ces projets la t<strong>en</strong>dance «naturaliste»<br />

de la sci<strong>en</strong>ce du XIXème siècle. En effet le muséum<br />

créé <strong>en</strong> 1819 a préalablem<strong>en</strong>t occupé différ<strong>en</strong>ts lieux,<br />

dont la chapelle des Bernardines alors sous obédi<strong>en</strong>ce<br />

maçonnique. Le musée est aujourd’hui sous la tutelle<br />

du ministère de l’Enseignem<strong>en</strong>t supérieur et de la<br />

Recherche. Il a été classé musée de France <strong>en</strong> 2002.<br />

En tout, le muséum possède 83 000 spécim<strong>en</strong>s d’animaux,<br />

200 000 spécim<strong>en</strong>s végétaux, 81 000 spécim<strong>en</strong>s<br />

de paléontologie, et de 8000 échantillons de minéraux.<br />

Une partie de ses collections est prés<strong>en</strong>tée au<br />

public, organisée <strong>en</strong> quatre salles. Une salle Safari,<br />

regroupant des animaux naturalisés ; une salle de Prov<strong>en</strong>ce,<br />

sur la faune et la flore régionales. Ses murs sont<br />

ornés de fresques peintes par Raphaël Ponson et classées<br />

aux monum<strong>en</strong>ts historiques (récemm<strong>en</strong>t restaurées<br />

dans l’esprit de son inauguration <strong>en</strong> 1869) ; une salle<br />

d’ostéologie, regroupant squelettes et crânes et une<br />

salle de préhistoire, sur l’évolution.<br />

Le muséum organise de nombreuses confér<strong>en</strong>ces et<br />

expositions temporaires. C’est dans ce cadre que se<br />

situe l’exposition de Michel Eis<strong>en</strong>lohr. La boucle est<br />

bouclée et… eau les cœurs pour 2012 !<br />

YVES BERCHADSKY<br />

www.worldwaterforum6.org/fr/accueil<br />

http://www.museum-marseille.org/Programme_<br />

PEDAGOGIQUE_2011_2012.pdf


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Edité à 30 000 exemplaires<br />

imprimés sur papier recyclé<br />

Edité par <strong>Zibeline</strong> SARL<br />

76 av<strong>en</strong>ue de la Panouse | n°11<br />

13009 Marseille<br />

Dépôt légal : janvier 2008<br />

Directrice de publication<br />

Agnès Freschel<br />

Imprimé par Rotimpress<br />

17181 Aiguaviva (Esp.)<br />

photo couverture<br />

Jekyll<br />

© Agnès Mellon<br />

Conception maquette<br />

Max Minniti<br />

Rédactrice <strong>en</strong> chef<br />

Agnès Freschel<br />

agnes.freschel@wanadoo.fr<br />

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Le Sémaphore (Port-de-Bouc)<br />

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Le 20 jan à 20h30<br />

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Pour Bibi, ou les mémoires d’un singe savant<br />

le 26 jan à 19h pour la première<br />

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Secrétaire de rédaction<br />

Magazine et livres<br />

Delphine Michelangeli<br />

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Arts Visuels<br />

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Cloarec,Christophe Floquet, Thomas<br />

Dalicante, Aude Fanlo, Pierre-Alain<br />

Hoyet, Christine Rey , Sofiane<br />

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Chargé de diffusion<br />

Jean-Mathieu Colombani<br />

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