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Guide technique - Eure

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<strong>Guide</strong> à l’usage des techniciens<br />

Comment intégrer l’assainissement<br />

des eaux usées et pluviales<br />

dans un projet d’habitat durable ?


Sommaire<br />

Contexte.......................................................................................................................... 4<br />

Préambule...................................................................................................................... 5<br />

1. Qu’est-ce que l’assainissement ?........................................................................ 6<br />

1.1. Définition des eaux usées et de leurs modes d’assainissement............................................. 6<br />

1.2. Définition des eaux pluviales et de leurs modes de gestion.................................................. 7<br />

2. Urbaniser et gérer l’eau : comment monter un projet durable ?................. 9<br />

2.1 Comment anticiper une gestion locale soutenable ? ........................................................... 9<br />

2.2. Qui porte le projet et quels sont les acteurs du projet ?..................................................... 11<br />

2.3. Quels documents réglementaires consulter ?.................................................................. 13<br />

3. Penser et construire des infrastructures de gestion de l’eau pérennes<br />

pour un projet urbain durable.................................................................................... 16<br />

3.1. Les principes de base communs à l’assainissement des eaux usées<br />

et à la gestion des eaux pluviales....................................................................................... 16<br />

3.2. Intégrer dans le projet d’urbanisme la conception de dispositifs d’assainissement<br />

des eaux usées durables.................................................................................................. 18<br />

3.3. Intégrer dans le projet d’urbanisme la conception d’ouvrages nécessaires<br />

à la gestion durable des eaux pluviales................................................................................ 26<br />

3.4. La durabilité requiert un suivi de chantier et une réception de travaux de qualité.................... 32<br />

4. La pérennité des ouvrages et équipements passe<br />

par une exploitation régulière et rigoureuse......................................................... 34<br />

4.1. Choisir le mode de gestion adapté................................................................................ 34<br />

4.2. Relation avec l’usager................................................................................................ 35<br />

4.3. Entretien et obligations réglementaires.......................................................................... 35<br />

5. La rétrocession....................................................................................................... 37<br />

5.1. A qui revient la décision de la rétrocession ?................................................................... 37<br />

5.2. Quels sont les intérêts et les incidences pour la collectivité d’opter pour la rétrocession ?........ 38<br />

5.3. A quel moment la collectivité compétente doit-elle se positionner sur la rétrocession ?............ 38<br />

5.4. La convention de rétrocession...................................................................................... 39<br />

5.5. Modalités de transfert des équipements à une personne publique....................................... 41<br />

5.6 Conditions d’acceptation différée de rétrocession............................................................. 41<br />

Glossaire....................................................................................................................... 42<br />

Annexes......................................................................................................................... 44<br />

Cas concrets.................................................................................................................. 44<br />

Points de vigilance à porter en cas de division parcellaire........................................................ 54<br />

3


Contexte<br />

Le caractère rural du Département de l’<strong>Eure</strong> et la pression urbaine des grandes<br />

agglomérations voisines conduisent depuis plusieurs années à une forte périurbanisation.<br />

Celle-ci se manifeste par une urbanisation qui n’est pas toujours maitrisée<br />

et la durabilité des équipements publics ou privés liés à la gestion et au traitement<br />

des eaux usées et pluviales est souvent discutable.<br />

La collectivité doit réfléchir au portage du projet par une structure capable de porter<br />

la responsabilité de son élaboration, de sa réalisation et de l’exploitation des nouvelles<br />

infrastructures.<br />

Urbaniser, c’est maîtriser l’aménagement de l’espace, notamment par la mise en<br />

place d’équipements adaptés liés à la gestion de l’eau.<br />

L’assainissement durable des eaux usées et des eaux pluviales ne doit pas être<br />

une variable d’ajustement, mais au contraire doit être un préalable à tout projet<br />

urbain. Conformément aux réglementations en vigueur, la gestion des eaux usées<br />

et des eaux pluviales doit notamment répondre aux problématiques de sécurité des<br />

personnes, de salubrité publique et de préservation de la qualité de l’environnement.<br />

L’assainissement des eaux usées et la gestion des eaux pluviales devront répondre<br />

aux besoins immédiats et à long terme pour un coût global (investissement et<br />

fonctionnement sur 25 ans) raisonnable. A cette fin, une étude comparative de<br />

scénarios technico-économiques devra être réalisée pour permettre au porteur du<br />

projet de retenir le scénario le plus adapté.<br />

Ce document propose de répondre aux questions suivantes :<br />

Comment intégrer l’assainissement des eaux usées et des eaux pluviales<br />

dans un projet d’urbanisation ? Quelles sont les conditions à respecter ?<br />

Comment l’assainissement des eaux usées et des eaux pluviales d’un projet<br />

urbain contribue-t-il à sa durabilité ?<br />

4


Préambule<br />

La stratégie de développement territorial doit intégrer la problématique «gestion de<br />

l’eau». Tout projet d’urbanisme comprend inévitablement un projet de gestion<br />

des eaux usées et des eaux pluviales. Ce dernier doit être une composante à<br />

part entière du projet à intégrer dès l’amont.<br />

S’engager dans un développement territorial, qu’il soit résidentiel ou économique<br />

(zone d’activité) nécessite des élus et/ou du porteur du projet urbain de se poser<br />

des questions fondamentales afin de se donner les moyens de trouver la solution<br />

la plus adaptée :<br />

Qui sont mes interlocuteurs (structures ayant les compétences urbanisme,<br />

assainissement collectif, assainissement non collectif et eaux pluviales) ?<br />

Quels outils de planification en matière de gestion de l’eau existent-ils sur<br />

mon territoire de projet ? S’ils existent, quelles dispositions ou règles définissentils<br />

?<br />

Quelles sont les contraintes locales pour la mise en place de l’assainissement<br />

des eaux usées et des eaux pluviales ? (sensibilité du milieu récepteur,<br />

règlements d’assainissement, risque d’inondation sur le site ou en aval,…).<br />

Les équipements et ouvrages mis en place respectent-ils les principes de<br />

conception et les règles de dimensionnement usuels ?<br />

Quel est l’intérêt d’une éventuelle rétrocession des ouvrages et équipements<br />

à la collectivité compétente ?<br />

5


1<br />

Qu’est-ce que<br />

l’assainissement ?<br />

L’assainissement désigne l’ensemble des moyens de collecte, de transport<br />

et de traitement de l’eau avant son rejet dans le milieu naturel (rivière, sol).<br />

L’assainissement a pour objectif de protéger la santé et la salubrité publique<br />

ainsi que l’environnement.<br />

1.1. Définition des eaux usées et de leurs modes<br />

d’assainissement<br />

Les eaux usées désignent les eaux<br />

altérées par les activités humaines<br />

à la suite d’un usage domestique, artisanal,<br />

industriel, agricole ou autre. Ces<br />

eaux sont considérées comme polluées<br />

et doivent être traitées. L’assainissement<br />

des eaux usées peut s’effectuer selon<br />

2 modes : l’assainissement collectif et<br />

l’assainissement non collectif.<br />

L’Assainissement Collectif correspond à<br />

tout système d’assainissement doté d’un<br />

réseau public de collecte et de transport<br />

des eaux usées vers une station d’épuration.<br />

Collectif<br />

Non collectif<br />

6


L’Assainissement Non Collectif correspond<br />

à tout système d’assainissement<br />

effectuant la collecte, le traitement,<br />

l’infiltration ou le rejet des eaux usées<br />

domestiques des immeubles non raccordés<br />

au réseau public d’assainissement.<br />

Un assainissement dit regroupé peut<br />

relever de l’Assainissement Non Collectif<br />

pour un groupe d’habitations dont le<br />

réseau est réalisé sous maîtrise d’ouvrage<br />

privée ou de l’Assainissement Collectif si<br />

le réseau est réalisé sous maîtrise d’ouvrage<br />

publique ou après rétrocession des<br />

installations à la collectivité compétente.<br />

Cette distinction définit les obligations de<br />

l’usager :<br />

obligation de raccordement et de paiement<br />

de la redevance correspondant<br />

aux charges d'investissement et d'entretien<br />

pour les systèmes collectifs ;<br />

obligation de mettre en place des ouvrages<br />

d'assainissement non collectif<br />

conformes de les entretenir et de payer<br />

les redevances du SPANC.<br />

1.2. Définition des eaux pluviales et de leurs<br />

modes de gestion<br />

Les eaux pluviales désignent les eaux<br />

de pluie ayant touché une surface<br />

construite ou naturelle, susceptible de les<br />

intercepter ou de les récupérer.<br />

Gestion regroupée<br />

Gouttières<br />

Fossé / canalisation EP<br />

Elles peuvent être gérées selon 3 modes :<br />

Gestion individuelle :<br />

Les eaux pluviales issues d’un lot sont<br />

gérées sur la parcelle privée soit par infiltration<br />

soit par régulation.<br />

Pente<br />

générale<br />

du terrain<br />

Gouttières<br />

Voirie :<br />

noue ou<br />

cana EP<br />

Noues aval<br />

en limites<br />

du projet<br />

Gestion regroupée :<br />

L’ensemble des eaux pluviales provenant<br />

des lots et des espaces communs est<br />

collecté et géré par infiltration ou régulation<br />

dans un ou plusieurs ouvrages<br />

collectifs.<br />

Source : AREAS<br />

Ouvrage<br />

de régulation<br />

7


Gestion mixte :<br />

Cette dernière consiste à assurer la gestion<br />

des eaux pluviales issues des surfaces<br />

imperméabilisées de chaque lot (toitures,<br />

terrasses) à la parcelle, à collecter et à<br />

gérer collectivement par infiltration ou par<br />

régulation celles des jardins et des espaces<br />

communs (voiries, espaces verts).<br />

Gestion mixte<br />

RAPPEL RéGLEMENTAIRE<br />

La loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010,<br />

rendue applicable par le décret du<br />

6 juillet 2011, donne aux collectivités<br />

la possibilité de percevoir une taxe<br />

sur l’imperméabilisation des sols.<br />

Les objectifs de cette mesure sont :<br />

d’inciter à la gestion des eaux<br />

pluviales à la parcelle,<br />

d’aider les collectivités à se doter<br />

de service public de gestion des eaux<br />

pluviales.<br />

Source : Communauté de communes de Quillebeuf<br />

Ce que dit le règlement sanitaire départemental :<br />

« Les eaux usées et les eaux pluviales doivent être collectées et traitées<br />

de manière séparée » (art. 42).<br />

Domaine<br />

public<br />

Domaine privé<br />

Eaux pluviales<br />

Eaux usées<br />

8


2<br />

Urbaniser et gérer l’eau :<br />

comment monter<br />

un projet durable ?<br />

La prise en compte de la problématique assainissement des eaux usées et<br />

gestion des eaux pluviales s’impose dans tout nouveau projet d’urbanisation<br />

et constitue une composante à part entière du projet.<br />

2.1. Comment anticiper une gestion locale<br />

soutenable ?<br />

L<br />

’élaboration ou la révision d’un document<br />

d’urbanisme type Schéma de<br />

Cohérence Territoriale (SCoT), Plan Local<br />

d’Urbanisme ou carte communale permet<br />

à la structure porteuse du document<br />

de définir une stratégie de gestion des<br />

eaux de son territoire.<br />

Si le document d’urbanisme définit les<br />

objectifs, principes et règles relatifs à<br />

l’occupation des sols, il doit notamment :<br />

intégrer les zonages spécifiques aux<br />

thématiques de l’eau telles que les<br />

zones inondables, les zones humides,<br />

les zones dédiées à l’assainissement<br />

collectif, et les zones dédiées à l’assainissement<br />

non collectif,…<br />

à travers ses objectifs et ses prescriptions,<br />

être compatible avec les objectifs<br />

de gestion équilibrée de l’eau comme la<br />

gestion des eaux pluviales, la rationalisation<br />

des linéaires de réseaux d’assainissement<br />

et du nombre d’unités de<br />

traitement des eaux usées.<br />

Précisions relatives à l’élaboration ou la révision<br />

d’un document d’urbanisme :<br />

Les législations de l’urbanisme et de l’environnement sont séparées,<br />

il est donc nécessaire d’assurer l’interaction entre les documents de<br />

planification de l’eau avec ceux de l’urbanisme. Le code de l’urbanisme<br />

impose que les normes de planification et de réglementation de l’usage<br />

des sols soient compatibles ou rendus compatibles avec le Schéma<br />

Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) et les Schémas<br />

d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE).<br />

RAPPEL RéGLEMENTAIRE<br />

L’article L 121-1 du code de<br />

l’urbanisme prévoit que les documents<br />

d’urbanisme «déterminent les<br />

conditions permettant d’assurer la<br />

préservation de la qualité de l’eau, des<br />

écosystèmes, la prévention des risques<br />

naturels prévisibles, des risques<br />

technologiques, des pollutions et des<br />

nuisances de toute nature».<br />

9


Ainsi, la définition de la stratégie d’évolution<br />

territoriale par le biais d’un document<br />

d’urbanisme permet à la collectivité :<br />

d’identifier les contraintes de gestion<br />

des eaux propres à son territoire et à<br />

ses infrastructures existantes,<br />

de définir une politique locale de maîtrise<br />

des projets d’aménagement compatible<br />

avec ces contraintes,<br />

de créer un cadre de concertation favorable<br />

avec les structures locales compétentes<br />

en matière d’assainissement,<br />

les décideurs et concepteurs des futurs<br />

projets d’urbanisme.<br />

Contrairement à la carte communale,<br />

seul le Plan Local d’Urbanisme (PLU)<br />

permet de donner une consistance<br />

réglementaire au projet de développement<br />

de la commune à travers la formalisation<br />

de son Projet d’Aménagement<br />

et de Développement Durable (PADD)<br />

et de ses Orientations d’Aménagement<br />

et de Programmation (OAP). En effet, la<br />

carte communale ne permet pas de<br />

rendre opposable ce qui a été défini<br />

par la commune dans sa stratégie de<br />

développement, ce qui veut dire que les<br />

opérateurs ne sont pas tenus réglementairement<br />

de respecter les choix de la<br />

commune du moment que leur opération<br />

respecte les textes de loi en vigueur.<br />

Dans un PLU, le règlement et les OAP<br />

sont des outils particulièrement utiles :<br />

sur le point particulier de l’assainissement<br />

des eaux usées, l’article 13 relatif<br />

aux « espaces libres et aux plantations »<br />

permet d’instituer des règles d’intégration<br />

paysagère de tout équipement<br />

hydraulique clôturé en proposant, par<br />

exemple, une emprise foncière affectée<br />

à la plantation de structures paysagères<br />

aux caractéristiques végétales et<br />

volumétriques prédéfinies (haie, bande<br />

boisée …),<br />

sur le point particulier de la gestion collective<br />

des eaux pluviales, ils permettent<br />

de fixer très précisément les règles<br />

de qualification des futurs espaces<br />

collectifs en proposant, par exemple,<br />

d’intégrer les circulations, les ouvrages<br />

hydrauliques et les espaces verts en un<br />

« chemin d’eau » cohérent et articulé.<br />

Par ailleurs, depuis la loi SRU, le minimum<br />

parcellaire ne figure plus parmi les<br />

prescriptions que le PLU peut imposer à<br />

l’article 5 du règlement. Une tendance se<br />

dessine à remplacer la superficie minimale<br />

par une disposition plus générale du<br />

type : « la superficie de la parcelle doit<br />

être suffisante pour permettre la réalisation<br />

d’un dispositif d’assainissement<br />

non collectif réglementaire, adapté au<br />

nombre d’équivalent-habitant généré<br />

par le projet. » L’appréciation de la taille<br />

du terrain est alors renvoyée au service<br />

instructeur du permis d’aménager.<br />

Il est impossible de généraliser<br />

une taille de parcelle<br />

minimale nécessaire, celle-ci<br />

dépendant de nombreux facteurs tels<br />

que l’aptitude des sols, la capacité<br />

d’accueil de l’habitation, l’emprise<br />

nécessaire à la gestion des eaux pluviales<br />

à la parcelle, la surface bâtie,<br />

les chemins d’accès, les contraintes<br />

topographiques (pente,…) et/ou géométriques,<br />

les distances imposées<br />

par d’éventuelles servitudes de passage<br />

de réseaux in situ ou à proximité<br />

(eau, gaz,…). Toutefois, sous<br />

réserves, notamment, de l’aptitude<br />

des sols et en optimisant la surface<br />

disponible sur la parcelle (implantation<br />

du bâti en limite parcellaire,<br />

limitation des zones imperméabilisées),<br />

la taille de la parcelle peut<br />

être inférieure à 1 000 m 2 .<br />

10


2.2. Qui porte le projet et quels sont les acteurs<br />

du projet ?<br />

a) La maîtrise d’ouvrage<br />

Le projet d’urbanisation est, en premier<br />

lieu, porté par un maître d’ouvrage. Ce<br />

dernier en définit l’objectif, sa compatibilité<br />

avec les orientations politiques<br />

précisées dans les divers documents de<br />

planification, son calendrier et le budget<br />

qui lui est consacré.<br />

La maîtrise d’ouvrage du projet peut être<br />

publique (commune ou établissement<br />

public de coopération intercommunale)<br />

ou privée (promoteur, bailleur social,<br />

aménageur, particulier,…).<br />

Dans le cas d’une maîtrise d’ouvrage<br />

privée, il est primordial que, dès<br />

l’émergence du projet, soit identifiée<br />

la structure à qui incombera l’exploitation<br />

des installations d’assainissement.<br />

La question de la rétrocession<br />

doit se poser ainsi dès la conception<br />

du projet.<br />

Il est indispensable que l’équipe de<br />

maîtrise d’œuvre dispose des spécialités<br />

et compétences requises en<br />

matière d’hydraulique, de traitement<br />

des eaux usées et de gestion des eaux<br />

pluviales.<br />

Gestion collective des eaux pluviales de type<br />

chaussée à structure réservoir<br />

Source : CC Quillebeuf sur seine<br />

Exemple de filière<br />

de gestion des<br />

eaux pluviales<br />

requérant une<br />

forte technicité<br />

en termes<br />

de conception,<br />

de mise en œuvre<br />

et d’exploitation.<br />

La rétrocession n’est pas obligatoire, elle<br />

relève d’une volonté de la collectivité qui<br />

exerce la compétence relative au type<br />

d’équipement concerné (cf. Partie 5 Rétrocession)<br />

b) La maîtrise d’œuvre<br />

Le maître d’ouvrage, quel qu’il soit, n’est<br />

pas toujours compétent sur l’ensemble<br />

des domaines liés au projet d’urbanisme<br />

(architecture, VRD, assainissement<br />

des eaux usées, gestion des eaux pluviales,…).<br />

Il gagne donc à missionner un<br />

maître d’œuvre pour concevoir le projet<br />

urbain, diriger l’exécution des travaux et<br />

assurer leur réception.<br />

c) Services <strong>technique</strong>s<br />

à consulter<br />

Pour tout projet d’urbanisme, il est indispensable<br />

de solliciter dès l’émergence<br />

l’appui <strong>technique</strong> des structures locales<br />

compétentes en matière d’assainissement<br />

collectif, d’assainissement non collectif,<br />

de gestion des eaux pluviales et du<br />

ruissellement afin de garantir d’une part,<br />

l’application des prescriptions <strong>technique</strong>s<br />

définies dans les divers documents de<br />

planification (SAGE, SCoT, zonages,<br />

SDA, règlements,…), et d’autre part la<br />

pérennité des ouvrages d’assainissement<br />

des eaux usées et des eaux pluviales.<br />

11


A défaut de structure dotée de services<br />

<strong>technique</strong>s, la commune peut contacter<br />

la structure porteuse du SAGE (si<br />

un SAGE existe), les services départementaux<br />

et intercommunaux afin d’être<br />

conseillée <strong>technique</strong>ment dans son projet<br />

et veiller au bon respect des règles et<br />

des prescriptions liées à la conception<br />

des ouvrages.<br />

d) Les services de l’Etat :<br />

services instructeurs<br />

Le projet urbain fait l’objet d’une instruction<br />

au titre des autorisations d’urbanisme<br />

(DDTM, ARS…). Il peut aussi, dans<br />

les conditions citées dans le cadre réglementaire<br />

rappelé ci-dessous, être soumis<br />

à déclaration ou à autorisation par le service<br />

Police de l’Eau, sur la base d’un dossier<br />

loi sur l’eau transmis par le porteur<br />

du projet.<br />

RAPPEL RéGLEMENTAIRE<br />

L’article 214-1 du code de<br />

l’environnement présente la<br />

nomenclature des opérations soumises<br />

à autorisation ou à déclaration au titre<br />

de la loi sur l’eau.<br />

La rubrique 2.1.1.0. précise que toute<br />

station d’épuration ou tout dispositif<br />

d’assainissement non collectif devant<br />

traiter une charge brute de pollution<br />

organique supérieure ou égale à 200<br />

équivalents-habitants et inférieure<br />

à 10 000 équivalents-habitants est<br />

soumis à déclaration.<br />

e) Entreprises de travaux<br />

Les entreprises susceptibles de réaliser<br />

les travaux de gestion des eaux usées<br />

et des eaux pluviales doivent avoir des<br />

compétences et des références dans<br />

le traitement des eaux usées, la gestion<br />

des eaux pluviales et en hydraulique.<br />

Plusieurs corps de métier sont<br />

susceptibles d’intervenir : canalisateur,<br />

génie civiliste, équipementier, terrassier,<br />

électricien, paysagiste, clôturiste,…<br />

f) Exploitant<br />

Tout type d’ouvrage d’assainissement<br />

nécessite une exploitation et un entretien.<br />

Pour les lotissements réalisés sous maîtrise<br />

d’ouvrage publique ou rétrocédés,<br />

l’exploitation peut être dispensée soit<br />

en régie, soit en prestation de service ce<br />

qui signifie qu’une partie de l’entretien<br />

incombe à la collectivité compétente et<br />

une autre est confiée à un prestataire,<br />

soit en affermage et dans ce cas la totalité<br />

de l’exploitation est déléguée à une<br />

entreprise.<br />

Un lotissement privé peut faire l’objet<br />

d’un seul et même propriétaire (exemple :<br />

bailleur social), ou de plusieurs (copropriété).<br />

La responsabilité de l’entretien<br />

des parties communes incombe donc<br />

soit à l’unique propriétaire soit à la copropriété.<br />

Ces derniers choisissent le mode<br />

d’exploitation.<br />

La rubrique 2.1.5.0. précise qu’en<br />

matière de rejet des eaux pluviales, le<br />

seuil de déclaration/autorisation est<br />

fixé par rapport à la superficie du projet<br />

à laquelle s’ajoute la surface du bassin<br />

versant amont interceptée par le projet.<br />

Lorsque cette surface est supérieure à<br />

1 ha mais inférieure à 20 ha, le projet<br />

est soumis à déclaration. Si cette surface<br />

est supérieure ou égale à 20 ha alors il<br />

est soumis à autorisation.<br />

12


Intervention des différents acteurs au cours du déroulement d’un projet<br />

Emergence d’un projet<br />

Consultations des collectivités d’implantation et compétentes et services régaliens<br />

Décision de réaliser<br />

Exigences réglementaires<br />

Contraintes <strong>technique</strong>s<br />

élaboration du projet<br />

Consultation des entreprises<br />

Préparation de chantier<br />

Réalisation des travaux<br />

Contrôles<br />

Exploitation<br />

Légende des couleurs :<br />

Maître d’ouvrage<br />

Collectivités d’implantation et compétences<br />

Maître d’œuvre<br />

Conseils<br />

Services de l’Etat<br />

Entreprises de travaux<br />

Exploitant<br />

Rétrocession<br />

2.3. Quels documents réglementaires consulter ?<br />

a) Documents d’urbanisme<br />

Lorsqu’il intervient sur un territoire couvert<br />

par un document d’urbanisme (SCoT,<br />

PLU, carte communale), tout porteur<br />

de projet d’urbanisation devra prendre<br />

connaissance des objectifs, principes<br />

d’aménagement et règles définis par ces<br />

documents et applicables à son territoire<br />

d’intervention.<br />

b) Outils de planification<br />

de l’eau<br />

Le SDAGE et les SAGE fixent respectivement<br />

à l’échelle du bassin hydrographique<br />

(de la Seine et des cours<br />

d’eau côtiers normands) et du bassin<br />

versant (Iton par exemple) des dispositions<br />

et règles en matière de gestion de<br />

l’eau et notamment en matière de gestion<br />

des eaux usées et eaux pluviales.<br />

13


Concernant les SAGE, ces éléments sont<br />

précisés dans le Plan d’Aménagement et<br />

de Gestion Durable (PAGD) (opposable<br />

aux décisions de l’Etat et des collectivités<br />

locales) et le règlement (opposable au<br />

tiers).<br />

D’autres outils de planification permettent<br />

d’appréhender les problématiques<br />

eaux usées et eaux pluviales à l’échelle<br />

communale ou intercommunale :<br />

les zonages d’assainissement ;<br />

les schémas directeurs d’assainissement<br />

;<br />

les règlements tels que le règlement<br />

sanitaire départemental de l’<strong>Eure</strong> et les<br />

règlements de services (AC, SPANC,<br />

eaux pluviales) ;<br />

les plans de prévention des risques ;<br />

les études hydrauliques de bassin<br />

versant.<br />

Les zonages d'assainissement<br />

Le zonage d’assainissement des eaux<br />

usées délimite :<br />

les zones dédiées à l’assainissement<br />

collectif ;<br />

les zones relevant de l’assainissement<br />

non collectif.<br />

Le zonage d’assainissement des eaux<br />

pluviales délimite :<br />

les zones dans lesquelles des mesures<br />

doivent être prises pour limiter l’imperméabilisation<br />

des sols et assurer la maîtrise<br />

du débit et de l’écoulement des<br />

eaux pluviales et de ruissellement ;<br />

les zones où il est nécessaire de prévoir<br />

des installations de collecte, de stockage<br />

éventuel et de traitement.<br />

Ces zonages d’assainissement sont annexés<br />

aux plans locaux d’urbanisme.<br />

Carte de zonage d’assainissement des eaux usées<br />

RAPPEL RéGLEMENTAIRE<br />

Au titre de l’article L 2224-10 du code<br />

général des collectivités territoriales,<br />

les communes ou les établissements<br />

publics de coopération intercommunale<br />

(EPCI) délimitent, après enquête<br />

publique, des zones d’assainissement<br />

collectif et non collectif, ainsi que<br />

le zonage sur les eaux pluviales.<br />

Zone actuellement desservie par l’assainissement collectif<br />

Zone à vocation «assainissement collectif» (futur)<br />

dont zone à urbaniser du P.L.U<br />

Zone à vocation «assainissement non collectif»<br />

14


étude hydraulique de bassin versant<br />

Les schémas directeurs<br />

d'assainissement<br />

Les schémas directeurs d’assainissement<br />

constituent une programmation de<br />

travaux à effectuer sur le patrimoine existant<br />

afin d’en améliorer le fonctionnement<br />

ainsi que les travaux de création induits<br />

par les zonages.<br />

Les règlements<br />

Le règlement sanitaire départemental fixe<br />

des obligations en matière de collecte de<br />

traitement des eaux usées et des eaux<br />

pluviales.<br />

Les règlements de services d’assainissement<br />

(à l’échelle communale ou intercommunale)<br />

définissent les conditions et<br />

les modalités de déversement des eaux<br />

usées et pluviales dans les réseaux ou<br />

ouvrages publics. En matière d’assainissement<br />

non collectif, il fixe les modalités<br />

de conception, de réalisation et d’entretien<br />

des équipements.<br />

Les plans de prévention<br />

des risques<br />

Les plans de prévention des risques<br />

naturels ont pour objet de cartographier<br />

les zones soumises aux risques naturels<br />

(inondations et effondrements le plus<br />

souvent en Haute Normandie) et d’y définir<br />

les règles d’urbanisme en matière de<br />

constructibilité et de gestion qui s’appliqueront<br />

au bâti existant et futur. Ils<br />

permettent également de définir des<br />

mesures de prévention, de protection et<br />

de sauvegarde à prendre en compte.<br />

Ces cartographies doivent être annexées<br />

aux documents d’urbanisme.<br />

Les études hydrauliques<br />

de bassin versant<br />

Ces études identifient les zones inondées,<br />

les axes de ruissellement et projettent<br />

des aménagements hydrauliques<br />

de maîtrise du ruissellement existant (par<br />

rapport à l’actuelle occupation des sols).<br />

Zone inondable définie à partir de la topo + modélisation hydraulique<br />

Hydrologie<br />

Bassins versants<br />

Routage<br />

Axe principal d’écoulement<br />

Hydraulique<br />

Talweg<br />

à retenir<br />

Attention les cartographies<br />

issues de ce type d’étude<br />

sont au 1/25 000 ème et non<br />

à la parcelle.<br />

Quelles questions le porteur du projet urbain doit-il se poser<br />

concernant les outils de gestion de l’eau ?<br />

• Le projet est-il situé dans le périmètre d’un document d’urbanisme<br />

(SCoT, PLU, carte communale)? Si oui, quelles dispositions,<br />

mesures et règles concernent le projet ?<br />

• Le projet est dans tous les cas concerné par le SDAGE.<br />

• Le projet est-il situé dans le périmètre d’un SAGE ? Si oui,<br />

quelles dispositions, mesures et règles s’appliquent au projet ?<br />

• Dans quelle zone d’assainissement d’eaux usées se situe le<br />

projet : assainissement collectif ou assainissement non collectif<br />

?<br />

• Si le projet se situe dans une zone d’assainissement collectif :<br />

- le réseau passe-t-il à proximité de la ou des parcelles<br />

concernée(s) par le projet ?<br />

- le raccordement est-il envisageable sans travaux préalables<br />

sur le système d’assainissement existant ?<br />

- Le projet est-il en adéquation avec la programmation de travaux<br />

du schéma directeur d’assainissement ?<br />

• Le projet est-il situé dans, en amont ou en aval d’une zone à<br />

risque d’inondation identifiée dans un PPRI, une étude hydraulique<br />

ou un schéma d’assainissement (zone inondée, axe de<br />

ruissellement ou ruissellement diffus venant de l’amont) ? Le<br />

projet tient-il compte de ces risques et des règles d’utilisation<br />

des sols définies par les outils de gestion de l’eau ?<br />

• Si un zonage pluvial existe, dans quelle zone le projet est-il<br />

situé (zone raccordable au réseau après régulation, zone non<br />

raccordable où les eaux pluviales doivent être régulées avant<br />

rejet, ou infiltrées…) ? La gestion des eaux pluviales assure-telle<br />

la non aggravation du risque d’inondation existant ?<br />

• Le projet respecte-t-il les prescriptions définies dans les règlements<br />

de service (assainissement collectif, SPANC, eaux pluviales) ?<br />

Source : document AREAS<br />

15


3<br />

Penser et construire des<br />

infrastructures de gestion<br />

de l’eau pérennes pour<br />

un projet urbain durable<br />

3.1. Les principes de base communs à l’assainissement<br />

des eaux usées et à la gestion des eaux pluviales<br />

Méthodologie d’approche du projet :<br />

Associer les EPCI et les acteurs locaux compétents dans les domaines de l’eau et de l’urbanisme<br />

dans toute réflexion et projet de développement urbain.<br />

S’entourer de compétences en traitement des eaux usées, en gestion des eaux pluviales et en<br />

hydraulique de l’émergence du projet à l’exploitation des dispositifs (conception, réalisation<br />

et exploitation).<br />

Prendre en compte et respecter la réglementation en vigueur et les dispositions et mesures<br />

émanant des documents de planification.<br />

Rechercher la solution <strong>technique</strong> la plus adaptée au contexte local tant en terme de coût global<br />

(investissement et exploitation), qu’en terme de qualité, de durabilité et de maîtrise de l’urbanisme.<br />

Une étude technico-économique permettra de déterminer les filières de traitement à mettre<br />

en place.<br />

Dans certains cas, les solutions <strong>technique</strong>s et financières les plus adaptées se révèleront être les plus<br />

consommatrices d’espaces, mais seront gages de fiabilité et de performance à long terme.<br />

En cas de raccordement des eaux usées et des eaux pluviales induites par le projet d’urbanisme sur<br />

des ouvrages publics, s’assurer de la compatibilité des plannings des projets d’urbanisme avec<br />

ceux liés aux investissements en matière de gestion de l’eau (mise en conformité et/ou extension<br />

des systèmes d’assainissement des eaux usées et eaux pluviales).<br />

Se prononcer dès l’émergence du projet sur une éventuelle rétrocession (cf. partie 5 Rétrocession :<br />

modalités ; conditions et convention).<br />

16


Les espaces dédiés à la gestion des eaux pluviales peuvent apporter une forte plus-value au projet.<br />

Source : CAUE<br />

Source : CG27<br />

Les principes généraux à appliquer au projet urbain pour allier<br />

densification et gestion des eaux usées et des eaux pluviales :<br />

Favoriser l’implantation du logement sur la parcelle avec peu de recul par rapport à l’espace<br />

public en vue d’optimiser la surface disponible. Dans le cadre d’un projet de densification, ce type<br />

d’implantation permettra de limiter les chemins d’accès et de bénéficier d’une profondeur de jardin<br />

pouvant accueillir une installation d’assainissement non collectif et un dispositif de gestion des eaux<br />

pluviales.<br />

Favoriser le type d’habitat utilisant une faible emprise au sol.<br />

Intégrer si possible la gestion des eaux pluviales dans les bâtiments (tel que toitures terrasses<br />

ou végétalisées) pour éviter de consommer du terrain en dehors des bâtiments pour la gestion des<br />

eaux pluviales de ces bâtiments.<br />

Limiter l’imperméabilisation des sols (par exemple trottoirs et stationnements avec revêtement<br />

perméable, chaussées poreuses, conception des accès dans l’optique de réduire le linéaire de<br />

voirie…) pour réduire la taille des ouvrages de gestion des eaux pluviales et donc leur consommation<br />

d’espace, cf. La ville et son assainissement, CERTU, 2003, p. 48 : « limiter au strict nécessaire l’imperméabilisation<br />

des sols, en appliquant si besoin est le paragraphe 3 de l’article L. 2224-4 du CGCT.<br />

Des prescriptions spécifiques peuvent être incluses dans les règlements de PLU ou de lotissement<br />

pour limiter l’imperméabilisation des parcelles (article R123.9 du Code de l’urbanisme) ».<br />

Concevoir des espaces communs de qualité, en conciliant plusieurs usages : circulations<br />

cyclo-pédestres, stationnement, espaces récréatifs, gestion des eaux pluviales (par ouvrages<br />

d’infiltration tels que noues, bassins très peu profond,…), continuités écologiques. Cela implique<br />

d’intégrer dès le départ la gestion des eaux pluviales, avant même le découpage des parcelles et l’implantation<br />

du bâti afin que les espaces communs soient calés sur le cheminement des eaux pluviales.<br />

Les principes généraux de conception à appliquer à la gestion des<br />

eaux usées et des eaux pluviales :<br />

Intégrer dès la conception des ouvrages la notion d’entretien (chemin d’accès carrossable,<br />

accessibilité aux ouvrages, technicité sollicitée….).<br />

Prendre en compte les prescriptions <strong>technique</strong>s définies dans les règlements de service et<br />

appliquées par les structures compétentes (choix de matériau,…).<br />

17


3.2. Intégrer dans le projet d’urbanisme<br />

la conception de dispositifs d’assainissement<br />

des eaux usées durables<br />

Pré-requis :<br />

Comme précisé dans la partie «cadre réglementaire»,<br />

il convient, dès l’émergence du<br />

projet d’urbanisme, de consulter le zonage<br />

d’assainissement et le schéma directeur<br />

d’assainissement afin notamment d’identifier<br />

si ce dernier relève de l’assainissement<br />

non collectif ou de l’assainissement collectif.<br />

RAPPEL RéGLEMENTAIRE<br />

Les prescriptions <strong>technique</strong>s applicables<br />

aux installations d’assainissement non<br />

collectif sont définies par les arrêtés<br />

du 7 mars 2012 modifiant l’arrêté du<br />

7 septembre 2009 (ANC recevant une<br />

charge brute de pollution organique<br />

inférieure ou égale à 20 équivalentshabitants)<br />

et du 22 juin 2007 (pour<br />

les ANC recevant une charge brute<br />

de pollution organique supérieure à 20<br />

équivalents-habitants).<br />

En matière d’assainissement collectif,<br />

l’arrêté du 22 juin 2007 fixe les<br />

prescriptions <strong>technique</strong>s applicables<br />

à la collecte, au transport et au<br />

traitement des eaux usées des<br />

agglomérations d’assainissement<br />

ainsi qu’à la surveillance de leur<br />

fonctionnement et leur efficacité.<br />

a) L’assainissement<br />

non collectif<br />

Dans cette partie, seul l’assainissement<br />

non collectif à la parcelle sera traité. L’assainissement<br />

non collectif dit regroupé<br />

sera abordé conjointement à l’assainissement<br />

collectif.<br />

La réalisation d’une étude de filière<br />

incluant une étude de sol est vivement<br />

conseillée. En effet, les prescriptions<br />

<strong>technique</strong>s de réalisation font référence à<br />

la perméabilité du sol. Cette étude peut<br />

être imposée par le règlement de service<br />

du SPANC et servira de support lors du<br />

contrôle de conception et d’exécution<br />

défini dans l’arrêté du 7 septembre 2009,<br />

modifié par l’arrêté du 27 avril 2012.<br />

Préalablement à la délivrance du permis<br />

de construire, la concertation entre le<br />

demandeur du permis de construire et<br />

le service d’assainissement non collectif<br />

permet de vérifier la faisabilité de la mise<br />

en place de la filière d’assainissement<br />

non collectif. Cette concertation permet<br />

également d’éviter la situation dans<br />

laquelle le permis serait accordé alors<br />

que la réalisation de l’installation prévue<br />

serait impossible ou très coûteuse ou<br />

non-conforme au regard de la réglementation.<br />

L’étude de filière incluant l’étude<br />

de sol doit donc être jointe à la demande<br />

de permis de construire.<br />

Le choix de la filière<br />

est dépendante des<br />

caractéristiques<br />

du terrain et<br />

dimensionnée<br />

en fonction des<br />

caractéristiques<br />

du logement.<br />

Filtre à sable drainé<br />

Lit d’épandage<br />

18<br />

Source : CC Quillebeuf sur Seine<br />

Source : CC Quillebeuf sur Seine


Les caractéristiques et dimensionnement<br />

des installations d’assainissement non<br />

collectif doivent :<br />

être adaptées aux flux de pollution<br />

à traiter définis à partir des caractéristiques<br />

de l’immeuble telles que le<br />

nombre de pièces principales ;<br />

être adaptées aux caractéristiques de<br />

la parcelle où elles sont implantées et<br />

notamment l’aptitude des sols à l’infiltration<br />

;<br />

satisfaire des exigences en matière de<br />

qualité des effluents rejetés ;<br />

satisfaire des exigences en termes de<br />

résistance mécanique, de stabilité, d’hygiène,<br />

de sécurité, d’environnement ;<br />

satisfaire des exigences de mise en<br />

œuvre (étanchéité, assurer le bon écoulement<br />

et empêcher le colmatage du<br />

matériau).<br />

De manière générale, dans le cas de la<br />

gestion des eaux usées à la parcelle, il est<br />

impossible de préciser une taille de parcelle<br />

nécessaire. En effet, la superficie de<br />

la parcelle dépend de nombreux facteurs<br />

tels que :<br />

le dimensionnement de l’installation<br />

d’assainissement non collectif (lié à<br />

l’aptitude des sols et la capacité d’accueil<br />

de l’habitation) ;<br />

l’emprise nécessaire à la gestion des<br />

eaux pluviales à la parcelle ;<br />

la surface bâtie ;<br />

les chemins d’accès ;<br />

les contraintes topographiques (pente…)<br />

et/ou géométriques ;<br />

les distances imposées par d’éventuelles<br />

servitudes de passage de<br />

réseaux in situ ou à proximité (eau,<br />

gaz…) ;<br />

…<br />

Le panel des filières d’assainissement non<br />

collectif s’est élargi depuis l’arrêté du 7<br />

septembre 2009. En effet, avant cet arrêté,<br />

seules les filières dites classiques, c’est-àdire<br />

constituées d’un système de prétraitement<br />

et d’un système d’épuration par le<br />

sol en place ou reconstitué, issues du DTU<br />

64.1 et les filières compactes étaient autorisées.<br />

A présent, de nouvelles filières de<br />

traitement peuvent être installées à condition<br />

d’être agréées par les ministères de<br />

l’écologie et de la santé.<br />

Les filières compactes et les filières<br />

agréées peuvent être attractives du fait<br />

de leur faible consommation d’espace<br />

d’où la possibilité de réduire la taille des<br />

parcelles et donc de densifier l’habitat.<br />

Toutefois, ces filières s’inspirant des<br />

<strong>technique</strong>s d’épuration rencontrées en<br />

assainissement collectif (cultures libres<br />

et cultures fixées sur support grossier –<br />

définitions voir tableaux Types de filières<br />

d’assainissement collectif) peuvent se<br />

révéler complexes et coûteuses en termes<br />

d’entretien. De plus, ces filières nécessitent<br />

la création d’un exutoire. La liste des<br />

filières agréées est consultable sur le site<br />

http://www.assainissement-non-collectif.<br />

developpement-durable.gouv.fr.<br />

Face à ces éléments, il est conseillé de<br />

privilégier la mise en place de filières<br />

dites classiques.<br />

Le choix de la filière à mettre en place<br />

doit donc reposer sur la maîtrise de l’espace,<br />

la notion de coût global (investissement<br />

et exploitation), la performance<br />

et la pérennité de l’installation dépendant<br />

de sa qualité de mise en œuvre et d’exploitation.<br />

à retenir<br />

Si le projet d’urbanisme prévoit d’assainir les eaux usées au<br />

moyen d’installations d’ANC, veiller à :<br />

• Réaliser une étude de filière incluant une étude de sol.<br />

• Joindre cette étude à la demande de permis de construire afin<br />

que les services compétents (SPANC) puissent se prononcer<br />

avant la délivrance du permis.<br />

• Respecter les règles de dimensionnement définies par la réglementation<br />

en vigueur.<br />

• Veiller à réserver des espaces distincts dédiés d’une part à l’installation<br />

d’assainissement non collectif et d’autre part à la gestion<br />

des eaux pluviales sur la parcelle.<br />

• Retenir la filière de traitement en prenant en compte les notions de :<br />

- emprise nécessaire au projet,<br />

- coût global (investissement et entretien),<br />

- qualité et pérennité de l’installation liées à la mise en œuvre et<br />

à l’exploitation.<br />

• Privilégier les filières dites classiques.<br />

19


Types de filières classiques d’assainissement non collectif<br />

Type de <strong>technique</strong><br />

Illustration<br />

Ventilation<br />

Tranchées<br />

d’infiltration à faible<br />

Extracteur<br />

Limite de propriété<br />

Fosse toutes eaux<br />

3m*<br />

Plantations<br />

Puits, forage<br />

ou source<br />

35m*<br />

profondeur<br />

5m*<br />

Regard de bouclage<br />

Tranchée d’infiltration<br />

Regard de répartition<br />

Tuyau d’épandage<br />

Ventilation<br />

Lits d’épandage à<br />

faible profondeur<br />

Extracteur<br />

Fosse toutes eaux<br />

Limite de propriété<br />

3m*<br />

Plantations<br />

Puits, forage<br />

ou source<br />

35m*<br />

5m*<br />

Regard de bouclage<br />

Lit d’épandage<br />

Regard de répartition<br />

Tuyau d’épandage<br />

Ventilation<br />

Filtre à sable vertical<br />

drainé<br />

Extracteur<br />

Limite de propriété<br />

Fosse toutes eaux<br />

5m*<br />

Regard de répartition<br />

3m*<br />

Plantations<br />

Puits, forage<br />

ou source<br />

35m*<br />

Lit filtrant drainé<br />

à flux vertical<br />

Vers exutoire<br />

Regard de bouclage<br />

Tuyau d’épandage<br />

Ventilation<br />

Filtre à sable vertical<br />

non drainé<br />

Extracteur<br />

Fosse toutes eaux<br />

Limite de propriété<br />

3m*<br />

Plantations<br />

Puits, forage<br />

ou source<br />

35m*<br />

5m*<br />

Regard de répartition<br />

Regard de bouclage<br />

Lit filtrant vertical<br />

non drainé<br />

Tuyau d’épandage<br />

Ventilation<br />

Extracteur<br />

Puits, forage<br />

ou source<br />

Tertre<br />

Fosse<br />

toutes eaux<br />

Poste de relevage<br />

3m*<br />

35m*<br />

Tertre d’infiltration<br />

5m*<br />

Regard de répartition<br />

Tuyau d’épandage<br />

* Distance minimale conseillée<br />

20


Principe<br />

Les tranchées d’épandage à faible profondeur reçoivent les eaux usées domestiques prétraitées. Le sol<br />

en place est utilisé comme système épurateur et comme moyen dispersant (système d’infiltration), à la<br />

fois en fond de tranchée d’épandage et latéralement.<br />

• Perméabilité ≥ 15 mm/h<br />

(sol sablo-limoneux…)<br />

• Pente ≤ 10 %<br />

• Les drains sont posés dans des tranchées<br />

Dans le cas des sols à dominante sableuse où la réalisation des tranchées d’épandage est difficile,<br />

l’épandage souterrain est réalisé dans une fouille unique.<br />

• Perméabilité ≥ 30 mm/h<br />

(sol sableux…)<br />

• Les drains sont posés directement sur le lit<br />

Le filtre à sable vertical drainé reçoit les eaux prétraitées. Du sable lavé (voir XP DTU 64.1 P-1-2) est<br />

utilisé comme système épurateur et le milieu hydraulique superficiel comme moyen d’évacuation.<br />

La perte de charge est importante (1 m) : le dispositif nécessite un exutoire compatible (dénivelé<br />

important).<br />

• Perméabilité ≤ 15 mm/h<br />

• Profondeur fond de fouille comprise entre 1,20 et 1,60 m<br />

Le filtre à sable vertical non drainé reçoit les eaux usées domestiques prétraitées. Du sable lavé<br />

(voir XP DTU 64.1 P-1-2) se substituant au sol naturel est utilisé comme système épurateur et le sol en<br />

place comme moyen dispersant (système d’infiltration).<br />

• Perméabilité ≤ 15 mm/h<br />

• Profondeur fond de fouille comprise entre 1,20 et 1,60 m<br />

Le tertre est un dispositif hors sol non drainé, qui nécessite généralement le relevage des eaux prétraitées.<br />

Il utilise le sable (voir XP DTU 64.1 P1-2) comme système épurateur et le sol comme milieu dispersant<br />

(système d’infiltration). Il peut s’appuyer sur une pente, ou être hors sol. Ce type de dispositif nécessite<br />

des précautions de conception et de mise en œuvre, notamment en ce qui concerne la stabilité des<br />

terres et les risques d’affouillement.<br />

Le tertre est recommandé en<br />

• Présence d’une nappe<br />

• Ou en cas de traces d’hydromorphie<br />

L’angle entre le sol naturel horizontal et les parois du tertre doit être inférieur à 30°.<br />

21


a) L’assainissement<br />

collectif<br />

Raccordement au réseau d’assainissement<br />

des eaux usées<br />

Pré-requis :<br />

Une étude <strong>technique</strong> et financière doit être engagée afin<br />

de :<br />

• définir les besoins en vue de dimensionner les ouvrages<br />

(réseau et unité de traitement) ;<br />

• définir les exigences réglementaires (instruction au<br />

titre de la loi sur l’eau, norme de rejet, périmètre de<br />

protection, exutoire…) ;<br />

• définir les contraintes <strong>technique</strong>s ;<br />

• comparer <strong>technique</strong>ment et financièrement (investissement<br />

et exploitation) les différents scénarios afin de<br />

retenir la solution la plus adaptée.<br />

à l’issue de l’étude <strong>technique</strong> et financière<br />

comparant des scénarios de gestion des<br />

eaux usées à la parcelle ou de manière<br />

regroupée, la solution la plus adaptée au<br />

projet d’urbanisme peut, dans certains<br />

cas, consister :<br />

à collecter et transférer les effluents sur<br />

un système d’assainissement existant ;<br />

ou à créer un système d’assainissement<br />

(unité de traitement et réseau) à<br />

l’intérieur du lotissement.<br />

Les principes de<br />

conception à appliquer :<br />

Le porteur du projet devra prendre en<br />

compte les prescriptions <strong>technique</strong>s et<br />

appliquées par la collectivité compétente.<br />

Une boîte de branchement par logement<br />

devra être mise en place.<br />

Les règles de conception et de réalisation<br />

respecteront les fascicules n° 70 et<br />

71.<br />

Le réseau de collecte principal devra<br />

être doté de regards visitables.<br />

Le réseau d’assainissement devra être<br />

étanche.<br />

Création d'un système de collecte<br />

Pour des questions d’accessibilité et<br />

d’entretien, le concepteur du projet<br />

veillera, dans la mesure du possible, à<br />

réaliser les ouvrages sous les voiries ou<br />

espaces communs.<br />

Le réseau d’assainissement peut se scinder<br />

en 2 parties :<br />

le réseau situé en domaine privé (sur la<br />

parcelle du logement, c’est-a-dire de la<br />

sortie des eaux usées de l’habitation à<br />

la limite de la parcelle) ;<br />

Le réseau situé sous les espaces communs<br />

(voiries).<br />

Transfert des effluents sur un système<br />

d'assainissement existant et<br />

création d'une unité de traitement in<br />

situ :<br />

Cas d’un raccordement sur un système<br />

d’assainissement existant :<br />

Dans le cas où la commune dispose<br />

d’un système d’assainissement des<br />

eaux usées, la possibilité d’y raccorder<br />

le projet d’urbanisme devra être étudiée<br />

et nécessitera une concertation entre le<br />

demandeur du permis de construire et la<br />

structure compétente en assainissement<br />

collectif.<br />

22


Cette faisabilité de raccordement devra<br />

prendre en compte les éléments suivants :<br />

L’état de fonctionnement du système<br />

d’assainissement, réseau et station<br />

d’épuration :<br />

• si le réseau et la station ne présentent<br />

pas de dysfonctionnement, ni de<br />

saturation, alors <strong>technique</strong>ment le raccordement<br />

est envisageable,<br />

• si le réseau présente des défauts<br />

générant des dysfonctionnements sur<br />

le système d'assainissement et que la<br />

station offre une capacité de traitement<br />

disponible, alors, <strong>technique</strong>ment le<br />

raccordement est envisageable après<br />

réhabilitation du réseau en vue de supprimer<br />

les désordres constatés,<br />

• si la station est saturée, alors le raccordement<br />

n'est pas envisageable<br />

immédiatement.<br />

La pertinence d’étendre le réseau d’assainissement<br />

des eaux usées pour raccorder<br />

la future zone de collecte.<br />

Le coût des travaux.<br />

Dans ce contexte, il est important de<br />

s’assurer de la bonne coordination entre<br />

les projets d’urbanisme et les éventuels<br />

travaux sur le système d’assainissement<br />

des eaux usées nécessaires avant tout<br />

nouveau rejet (extension ou réhabilitation<br />

du réseau, mise en conformité de la station<br />

d’épuration,…).<br />

Cas d’une création d’un système d’assainissement<br />

regroupé à l’intérieur du<br />

projet urbain :<br />

Comme précisé à la page 8, l’assainissement<br />

regroupé peut relever soit de l’assainissement<br />

non collectif si la maîtrise<br />

d’ouvrage est privée, soit de l’assainissement<br />

collectif, si la maîtrise d’ouvrage<br />

est publique ou après rétrocession des<br />

installations aux structures publiques<br />

compétentes. Ainsi, les mêmes principes<br />

de conception et règles de dimensionnement<br />

sont à appliquer. C’est pourquoi,<br />

dans la présente partie, nous ne distinguerons<br />

pas l’ANC et l’AC, l’approche<br />

étant identique.<br />

Un système d’assainissement comprend :<br />

un système de collecte (voir paragraphe<br />

« création d’un réseau de collecte ») ;<br />

une unité de traitement.<br />

Privilégier les procédés épuratoires rustiques nécessitant<br />

peu d’équipements électromécaniques et donc peu de<br />

technicité en matière d’exploitation ;<br />

Respecter les règles et ratios de dimensionnement<br />

issus des guides <strong>technique</strong>s et fascicules spécialisés ;<br />

Prendre en compte les vents dominants et la distance<br />

avec la première habitation pour limiter les nuisances<br />

olfactives et sonores ;<br />

Fermer le site de traitement et le clore à une hauteur<br />

minimale de 2 m.<br />

Interdire l’accès au public et signaler clairement les<br />

risques encourus par le public ;<br />

Prévoir de l’eau potable sur le site de traitement et les<br />

équipements de sécurité pour le personnel exploitant<br />

(garde corps, grille anti-chutes,…).<br />

Définition :<br />

Les principes de conception d’une unité<br />

de traitement des eaux usées :<br />

• 1 équivalent – habitant représente :<br />

> une charge hydraulique de 150 litres/jour<br />

> une charge organique de 60 g de DBO5/jour.<br />

• 1 logement = 3 équivalents-habitants<br />

Disques biologiques<br />

Filtre planté de roseaux<br />

Le choix du procédé<br />

épuratoire dépend<br />

de la norme de rejet<br />

à respecter.<br />

Sources : CG27<br />

23


Types de filières d’assainissement collectif<br />

Type de traitement<br />

biologique<br />

Principe<br />

Sur support grossier :<br />

Ce traitement se réalise dans un ouvrage qui comporte un support permettant<br />

la fixation et le développement des micro-organismes (d’où le terme de cultures<br />

fixées). Le système est conçu pour favoriser le contact entre les eaux usées, l’air<br />

environnant et les microorganismes. Il s’agit d’un procédé aérobie.<br />

Deux procédés sont utilisés en cultures fixées sur support grossier :<br />

• le lit bactérien, à support fixe constitué d’un empilage de matériaux présentant<br />

de nombreux vides dans lesquels les micro-organismes vont pouvoir se<br />

développer ;<br />

• les disques biologiques, constitués d’une batterie de disques chargés en<br />

micro-organismes. Ces disques tournent très lentement autour d’un axe horizontal<br />

et sont immergés partiellement à intervalle régulier dans l’effluent.<br />

Par cultures fixées<br />

Sur support granulaire fin :<br />

Ce traitement est basé sur la percolation de l’eau usée au travers de massifs<br />

filtrants colonisés par des bactéries qui assurent les processus épuratoires. Il<br />

s’agit d’un traitement aérobie.<br />

Deux procédés sont utilisés en cultures fixées sur support granulaire fin :<br />

• le filtre à sable, nécessitant une décantation préalable des effluents bruts ;<br />

• le filtre planté de roseaux qui est alimenté directement avec les eaux usées<br />

brutes, sans décantation préalable et après un simple dégrillage. Ceci est rendu<br />

possible par la plantation de roseaux dont l’important système racinaire se développe<br />

dans le massif filtrant. Sous l’effet mécanique du vent sur les roseaux,<br />

les rhizomes perforent les dépôts superficiels et ainsi créent des passages pour<br />

l’eau en évitant le colmatage.<br />

Par culture libre<br />

Ce traitement se réalise dans un bassin d’aération dans lequel est maintenu en<br />

suspension un mélange eaux usées/bactéries aérobies, appelé boues activées.<br />

L’apport en oxygène et le brassage du mélange sont assurés par des systèmes<br />

mécaniques. Les micro-organismes qui dégradent la pollution s’agglomèrent<br />

entre eux et forment un floc décantable qui est ensuite séparé de l’eau dans un<br />

clarificateur.<br />

24


Illustration<br />

Prétraitements<br />

Lit bactérien<br />

Sprinkler<br />

Garnissage<br />

Décanteur<br />

primaire<br />

digesteur<br />

Caillebotis<br />

Clarificateur<br />

Ouïes d’aération<br />

Rejet vers<br />

le milieu<br />

naturel<br />

Recirculation<br />

Prétraitements<br />

Disques biologiques<br />

Clarificateur<br />

Rejet vers<br />

le milieu<br />

naturel<br />

Décanteur<br />

digesteur<br />

Recirculation<br />

Prétraitements<br />

Décanteur<br />

digesteur<br />

Filtre à sable<br />

Alimentation<br />

par bachée<br />

Répartition<br />

Massifs filtrants avec<br />

système de drainage<br />

Rejet vers<br />

le milieu<br />

naturel<br />

Filtre planté de roseaux<br />

Dégrillage<br />

Alimentation<br />

par bachée<br />

1 er étage<br />

Alimentation<br />

par bachée<br />

2 e étage<br />

Plusieurs filtres<br />

Plantes en parallèle<br />

Plusieurs filtres<br />

Plantes en parallèle<br />

Rejet vers<br />

le milieu<br />

naturel<br />

Graisses<br />

Boues activées<br />

Puits de<br />

dégazage<br />

Vers<br />

le milieu<br />

naturel<br />

Refus de<br />

dégrillage<br />

Sables<br />

Dégrillage Dessablage/déshuilage Aération<br />

Clarification<br />

Prétraitement Traitement biologique Séparation de l’eau et des boues<br />

Vers<br />

la filière<br />

boues<br />

25


3.3. Intégrer dans le projet d’urbanisme la conception<br />

d’ouvrages nécessaires à la gestion durable des<br />

eaux pluviales<br />

La durabilité du projet impose lors de<br />

la conception de la gestion des eaux<br />

d’intégrer :<br />

1. Le ruissellement amont concentré<br />

et diffus s'il existe :<br />

La prise en compte des études de bassins<br />

versants existantes dès le démarrage<br />

de la conception du projet est pour cela<br />

indispensable. Dans le cas où aucune<br />

étude n'a été réalisée, le maître d'ouvrage<br />

doit identifier les zones de ruissellement<br />

et autres zones inondables et quantifier<br />

les écoulements. Cela doit lui permettre<br />

de positionner les zones de construction<br />

hors de ces zones inondables.<br />

2. Les eaux pluviales internes au<br />

projet de lotissement :<br />

Les eaux pluviales issues d'un projet<br />

d'urbanisation proviennent :<br />

des toitures ;<br />

des accès internes à chaque lot ;<br />

des jardins et des espaces verts communs<br />

(ruisselant également lors des<br />

fortes pluies et à intégrer impérativement)<br />

;<br />

des voiries communes.<br />

La gestion des eaux pluviales d'un projet<br />

ne se limite pas à celle des toitures<br />

et des voiries, mais elle doit porter sur<br />

l'ensemble des eaux pluviales.<br />

Ces 3 modes de gestion des eaux<br />

pluviales suivants sont envisageables :<br />

Infiltration : L’ensemble des eaux de<br />

pluie sont infiltrées dans le sol.<br />

Régulation : Les eaux pluviales sont<br />

collectées dans un ouvrage de régulation<br />

permettant leur stockage temporaire<br />

avant rejet (débit de fuite).<br />

Système mixte : Une partie des eaux<br />

de toitures (1 côté du toit par exemple)<br />

peut être infiltrée à la parcelle. La partie<br />

restante est alors collectée vers un<br />

ouvrage de régulation (bassin avec<br />

débit de fuite par exemple).<br />

Le choix d’une gestion des eaux pluviales<br />

par infiltration ou par régulation<br />

est à adapter au contexte local. Ce<br />

choix dépend notamment de l’envergure<br />

du projet (dent creuse ou lotissement),<br />

de la taille des parcelles, de l’entretien<br />

futur envisagé, de la présence d’exutoire<br />

ou non et de sa capacité à accepter un<br />

débit de fuite, et en tout premier lieu de la<br />

capacité d’infiltration du sol. L’infiltration<br />

sera à favoriser si la perméabilité<br />

du sol et les impératifs de protection<br />

de la ressource en eau le permettent.<br />

Pour vérifier la capacité d’infiltration du<br />

sol, il est indispensable de :<br />

faire des sondages préalables pour<br />

caractériser les types de sols et leur<br />

répartition,<br />

faire des tests de perméabilité à un<br />

profondeur cohérente avec celle des<br />

ouvrages d’infiltration projetés et dans<br />

le même type de sol (dans l’idéal au<br />

droit des ouvrages projetés).<br />

L’infiltration des eaux pluviales sera écartée<br />

si la perméabilité minimum est inférieure<br />

à 1.10-6 m/s (soit 3,6 mm/h). La<br />

régulation avec un faible rejet (débit de<br />

fuite) est dans ce cas préférable à une<br />

gestion par infiltration qui ne fonctionne<br />

pas (débordement général des systèmes<br />

d’infiltration lors des fortes pluies).<br />

26


Les principes de conception à appliquer :<br />

Les grands principes à appliquer pour la gestion des eaux pluviales et la non aggravation des risques<br />

d’inondation sont les suivants :<br />

ne pas implanter de nouvelles constructions en zone à risques (zone inondable, axe de ruissellement,<br />

ruissellement diffus venant de l’amont, axe d’écoulement des eaux pluviales internes au projet)<br />

et intégrer le ruissellement amont concentré<br />

et diffus (talus de ceinturage amont, noue<br />

sur axe d’écoulement par exemple).<br />

Noue de collecte de ruissellement diffus amont<br />

Source : CC <strong>Eure</strong> Madrie Seine<br />

Source : DISE 76<br />

ne pas aggraver le risque d’inondation. Dans une démarche préventive, l’objectif recherché dans<br />

le cas d’une gestion des eaux pluviales par régulation sera de gérer une pluie centennale en limitant<br />

le débit de fuite à 2 litres/seconde/hectare. D’autre part, la surverse (débordement) des aménagements<br />

doit être aménagée.<br />

Source : AREAS<br />

adapter la conception du projet à la topographie (localisation des ouvrages de gestion des eaux<br />

pluviales au(x) point(s) bas notamment) et assurer la continuité hydraulique des gouttières des<br />

toits à l’exutoire des débits de fuite des ouvrages de régulation (par des noues, traversées de voiries…:<br />

des relevés topographiques détaillés en vue de définir les circulations des eaux sont pour cela<br />

indispensables.<br />

penser aux aspects qualitatifs. Les eaux de ruissellement de voiries peuvent être chargées en polluants<br />

(hydrocarbures, matières organiques, …) pouvant nécessiter la mise en place de traitement.<br />

privilégier les <strong>technique</strong>s douces dites alternatives. Ces <strong>technique</strong>s contribuent à minimiser l’impact<br />

des rejets sur le milieu par une meilleure dépollution, un ralentissement des écoulements et une<br />

infiltration à la source contrairement à la collecte des eaux pluviales par des réseaux (voir tableau<br />

présentant les différentes <strong>technique</strong>s de gestion des eaux pluviales).<br />

27


Le dimensionnement<br />

des ouvrages<br />

En l’absence de valeurs de dimensionnement<br />

(débit de fuite, pluie de<br />

référence) réglementaires au niveau<br />

local, et dans le cadre d’une démarche<br />

préventive, il est recommandé que le<br />

dimensionnement des dispositifs de<br />

gestion des eaux pluviales soit :<br />

basé sur la pluie locale ;<br />

basé sur les coefficients de ruissellement<br />

unitaires non sous estimés (à titre<br />

d’exemple, ils sont respectivement de<br />

1 et de 0,3 pour les surfaces imperméabilisées<br />

et les espaces verts lors d’une<br />

pluie centennale) ;<br />

pour une gestion par régulation (avec<br />

débit de fuite), permettre la gestion de<br />

la pluie centennale la plus défavorable<br />

avec un rejet maximum de 2 l/s/ha :<br />

L’ordre de grandeur du volume de stockage<br />

est de 200 à 300 m 3 par hectare<br />

aménagé (500 m 3 si 100 % aménagés);<br />

pour une gestion par infiltration sans<br />

débit de fuite, avoir une capacité de<br />

stockage égale au volume ruisselé lors<br />

d’une pluie décennale de durée 24 h :<br />

L’ordre de grandeur du volume de stockage<br />

est de 5 m 3 pour 100 m² de surface<br />

imperméabilisée.<br />

garantir la vidange des ouvrages en<br />

48 h afin de permettre la gestion de<br />

pluies successives.<br />

D’une manière générale, la concertation<br />

entre le demandeur du permis de<br />

construire et le service en charge de<br />

la compétence eaux pluviales (EPCI ou<br />

commune) préalablement à la délivrance<br />

du permis de construire, permet de vérifier<br />

l’intégration des prescriptions définies<br />

dans les divers règlements (SAGE, PLU,<br />

zonage des eaux pluviales, règlement de<br />

service d’assainissement) dans le projet.<br />

Il est vivement conseillé que le demandeur<br />

du permis sollicite l’appui <strong>technique</strong><br />

du service en charge de la compétence<br />

eaux pluviales dès le démarrage de la<br />

conception du projet.<br />

Les différentes <strong>technique</strong>s<br />

de gestion<br />

des eaux pluviales<br />

Tranchées draînantes<br />

Principe : Ouvrages superficiels (1 m de profondeur environ)<br />

et linéaires qui permettent un stockage temporaire de l’eau<br />

dans des structures granulaires reconstituées (galets, roches<br />

concassées, graviers, matériaux alvéolaires).<br />

Restitution par infiltration ou débit régulé.<br />

Source : Aqua Enviro<br />

28


Puits d’infiltration<br />

Principe : Ouvrage de plusieurs<br />

mètres, voire plusieurs dizaines de<br />

mètres, de profondeur, évacuant<br />

les eaux pluviales directement<br />

dans le sol.<br />

Source : ADOPTA<br />

Les puits d’infiltration sont soumis<br />

à autorisation (rubrique 2.3.2.0 de<br />

la nomenclature loi sur l’eau).<br />

Noues<br />

Source : Communauté de communes de Quillebeuf<br />

Principe : Fossés larges et peu profonds avec des rives en pente douce,<br />

permettant le stockage et l’infiltration des eaux pluviales et assurant la<br />

continuité hydraulique (rôle de collecte).<br />

Fossés<br />

Principe : Fossés permettant la collecte, la rétention, l’évacuation des eaux pluviales par infiltration<br />

ou rejet vers un exutoire. La mise en place de redents (ressaut ou saillies en gradins) à l’intérieur<br />

du fossé permet de stocker un volume d’eau plus important que dans une canalisation de grande<br />

section.<br />

Tranchées couvertes<br />

Principe : Aménagement qui<br />

permet de stocker les eaux pluviales<br />

et de les restituer vers un<br />

exutoire. Cloisonnée de la même<br />

manière qu’un fossé à redents<br />

pour ralentir des écoulements,<br />

elles sont intéressantes en l’absence<br />

de place.<br />

Source : AREHN<br />

29


Bassins secs<br />

Source : CG27<br />

Principe : Ouvrages de stockage temporaire des<br />

eaux pluviales, permettant leur infiltration ou<br />

leur restitution à débit régulé vers un exutoire<br />

ou un réseau pluvial.<br />

Mares tampon et bassins en eau<br />

Principe : Ces aménagements doivent présenter 2<br />

niveaux pour assurer une gestion des eaux pluviales :<br />

• Une zone toujours en eau de faible capacité (mare<br />

permanente),<br />

• Une zone inondable temporaire (ou mare tampon)<br />

qui sert à réguler les débits comme un bassin sec<br />

avec un débit de fuite et une surverse pour gérer les<br />

débordements.<br />

Chaussées à structure réservoir<br />

Principe : Les structures réservoir permettent de stocker temporairement<br />

les eaux pluviales dans le corps de chaussée. L’évacuation des<br />

eaux pluviales se fait soit par infiltration soit par rejet via un drain.<br />

Source : ADOPTA<br />

Structures alvéolaires (réservoir souterrain)<br />

Source : CC Quillebeuf sur seine<br />

Principe : Structures à fort indice de vide, atteignant<br />

souvent 90 %, qui permettent de stocker<br />

temporairement les eaux pluviales et de les restituer<br />

par infiltration ou par rejet régulé dans un<br />

exutoire ou un réseau pluvial.<br />

30


Bassins enterrés<br />

Source : Agence de l’Eau Artois Picardie<br />

Principe : Ouvrages de stockage temporaire et de<br />

restitution des eaux pluviales enterré présentant<br />

un coût élevé et ne permettant pas l’infiltration, à<br />

réserver au milieu urbain où il n’y a pas d’autre<br />

alternative en terme de place. La restitution des<br />

eaux pluviales se fait à débit régulé vers un<br />

réseau pluvial ou un exutoire.<br />

Espaces publics inondables<br />

Source : Aqua Enviro<br />

Principe : Espaces verts, places et parkings, peuvent être<br />

aménagés de manière à stocker temporairement les eaux<br />

pluviales.<br />

Toitures terrasses<br />

Source : Agglomération du Grand Lyon<br />

Principe : Aménagement d’un parapet en pourtour de toiture<br />

associé à un système d’étanchéité et de vidange. Les<br />

toitures terrasses permettent le stockage des eaux de pluie<br />

sur le toit sur quelques centimètres d’épaisseur.<br />

Citernes (ou cuve)<br />

Principe : Réservoirs enterrés ou aériens, étanches, permettant le stockage des eaux de toitures.<br />

La citerne doit être équipée d’un débit de fuite permettant sa vidange pour être utilisée pour la<br />

régulation des eaux pluviales. Une citerne de récupération des eaux pluviales sans débit de<br />

fuite ne convient pas.<br />

Des fiches <strong>technique</strong>s détaillées des différents types de <strong>technique</strong>s sont consultables :<br />

• sur le site de l’Association Douaisienne pour la Promotion des Techniques<br />

Alternatives en matière d’eaux pluviales (ADOPTA) : www.adopta.fr<br />

• ainsi que dans le guide «Vers une nouvelle politique de l’aménagement urbain<br />

par temps de pluie» édité par l’Agence de l’Eau Artois Picardie en mai 2004.<br />

Ce guide est téléchargeable à l’adresse suivante :<br />

www.eau-artois-picardie.fr/IMG/pdf/amenagementpartempsdepluie.pdf<br />

31


3.4. La durabilité requiert un suivi de chantier<br />

et une réception de travaux de qualité<br />

Le respect des règles et des prescriptions<br />

de conception n’est pas à lui<br />

seul gage de bon fonctionnement et de<br />

pérennité des dispositifs d’assainissement.<br />

En effet, une fois les entreprises<br />

de travaux retenues, il est nécessaire de<br />

veiller à la bonne exécution des travaux.<br />

Cette étape nécessite un suivi régulier<br />

sur le chantier.<br />

Préalablement au démarrage des travaux,<br />

la période de préparation du chantier est<br />

essentielle et conditionne la bonne exécution<br />

des travaux. En effet, au cours de<br />

cette phase, les plans d’exécution sont à<br />

contrôler. Cette étape permet de vérifier<br />

que les documents établis par les entreprises<br />

de travaux respectent les dispositions<br />

prévues au projet (côte fil d’eau,<br />

dimensionnement…).<br />

En phase travaux, il convient entre autres<br />

de veiller aux points suivants :<br />

la qualité des divers matériaux (certificats<br />

à exiger à chaque livraison + analyses<br />

éventuelles),<br />

les conditions de pose,<br />

les quantités,<br />

la planéité,<br />

la répartition,<br />

les pentes,<br />

les volumes réels des ouvrages…<br />

Il est vivement conseillé à la ou les collectivités<br />

ayant les compétences assainissement<br />

des eaux usées et des eaux<br />

pluviales de suivre les travaux et participer<br />

aux réunions de chantier.<br />

Sources s : CC Quillebeuf sur Seine<br />

32


Par ailleurs, les opérations préalables à la<br />

réception intégreront :<br />

la remise des plans de récolement<br />

côtés ;<br />

le contrôle de conformité de l’assainissement<br />

non collectif ;<br />

le contrôle de conformité des branchements<br />

(séparation des eaux usées et<br />

des eaux pluviales) ;<br />

la réalisation des essais de réception<br />

(tests d’étanchéité, tests de compactage<br />

et inspection télévisée) ;<br />

le contrôle des ouvrages de gestion<br />

des eaux pluviales ;<br />

la vérification de la qualité des ouvrages<br />

(absence de colmatage, perméabilité<br />

des tranchées,…) ;<br />

la vérification des performances épuratoires<br />

du dispositif d’assainissement<br />

des eaux usées (prélèvements moyens<br />

24 h) ;<br />

la remise du dossier d’intervention ultérieure<br />

de l’ouvrage.<br />

Les contrôles doivent être effectués par un<br />

bureau d’étude extérieur même si des autocontrôles<br />

ont déjà été réalisés par l’entreprise<br />

des travaux.<br />

Source : CC <strong>Eure</strong> Madrie Seine<br />

Répartition des opérations préalables à la réception à réaliser<br />

Entreprise<br />

de travaux<br />

Collectivité en<br />

charge de la<br />

compétence<br />

Bureaux<br />

d’études<br />

extérieurs<br />

Remise des plans de récolement<br />

X<br />

Contrôle de conformité de l’assainissement<br />

non collectif<br />

Contrôle de conformité des branchements<br />

(séparation eaux usées/eaux pluviales)<br />

X<br />

X<br />

Réalisation d’essais de réception (inspection<br />

télévisée, tests d’étanchéité, tests de<br />

compactage)<br />

Vérifier la qualité de réalisation des<br />

ouvrages (absence de colmatage,<br />

perméabilité des tranchées…)<br />

Vérifier les performances épuratoires du<br />

dispositif d’assainissement des eaux usées<br />

(prélèvements moyens 24 heures)<br />

X<br />

X<br />

X<br />

Remise du dossier d’intervention sur<br />

l’ouvrage<br />

X<br />

33


4<br />

La pérennité des ouvrages<br />

et équipements passe par<br />

une exploitation régulière<br />

et rigoureuse<br />

Tout dispositif de gestion de l’eau doit être maintenu en bon état de propreté<br />

et les ouvrages doivent être régulièrement entretenus de manière à garantir<br />

leur accessibilité et le fonctionnement des dispositifs de collecte et de traitement.<br />

La bonne gestion des dispositifs d’assainissement des eaux usées et des<br />

eaux pluviales requiert un choix judicieux du mode de gestion, un cadre précis<br />

des relations avec l’usager (règlement d’assainissement), et le respect<br />

des consignes d’exploitation de l’entreprise de travaux.<br />

4.1. Choisir le mode de gestion adapté<br />

Les dispositifs d’assainissement des<br />

eaux usées et des eaux pluviales<br />

peuvent être gérés de trois manières<br />

différentes :<br />

en régie, c’est-à-dire directement par la<br />

collectivité avec ses propres moyens,<br />

s’il y a rétrocession ;<br />

en délégation de service à un tiers,<br />

selon une formule d’affermage ;<br />

en prestations de service.<br />

Ce choix nécessite une analyse comparative<br />

préalable. Cette analyse est à inclure<br />

dans la mission de maîtrise d’œuvre.<br />

34


4.2. Relation avec l’usager<br />

a) Cas de rétrocession<br />

Le règlement d’assainissement définit<br />

le contenu et les modalités du service<br />

d’assainissement rendu par l’exploitant.<br />

Il décrit les droits et les obligations<br />

mutuelles des usagers et de l’exploitant.<br />

Tout service d’assainissement doit obligatoirement<br />

posséder un règlement. Ce<br />

dernier concerne tant l’assainissement<br />

des eaux usées (collectif et non collectif)<br />

que la gestion des eaux pluviales. Le<br />

règlement doit être approuvé par délibération<br />

du conseil municipal ou de l’assemblée<br />

de la structure intercommunale<br />

compétente. Une fois adopté, ce document<br />

doit être remis à chaque usager.<br />

b) Cas de non rétrocession<br />

Dans le cas où les ouvrages et équipements<br />

ne sont pas rétrocédés à la collectivité<br />

compétente, le règlement du<br />

service d’assainissement ne peut s’appliquer.<br />

Par contre, le cahier des charges du<br />

lotissement – document non obligatoire,<br />

mais fréquemment élaboré – qui est un<br />

document contractuel, définit les droits<br />

et les obligations des colotis tels que la<br />

répartition des charges. Ce document<br />

peut définir les modalités d’exploitation<br />

des ouvrages d’assainissement, auxquelles<br />

l’usager devra se conformer.<br />

4.3. Entretien et obligations réglementaires<br />

a) L’assainissement<br />

des eaux usées<br />

L'assainissement non collectif à la<br />

parcelle<br />

La vidange de la fosse est à réaliser par<br />

un vidangeur agréé par le Préfet de l’<strong>Eure</strong>.<br />

La périodicité de vidange est adaptée à la<br />

hauteur de boues, qui ne doit pas dépasser<br />

50 % du volume utile pour les filières<br />

classiques et 30 % du volume utile pour<br />

les filières nouvellement agréées.<br />

Sources s : CG27<br />

35


L'assainissement collectif ou non<br />

collectif regroupé<br />

L’exploitation de l’unité de traitement des<br />

eaux usées doit se conformer aux prescriptions<br />

décrites dans la notice d’exploitation<br />

remise par l’entreprise de travaux.<br />

D’une manière générale, il est nécessaire<br />

de prévoir un passage hebdomadaire<br />

sur le site de traitement pour un entretien<br />

minimum.<br />

Au niveau du réseau, un curage est à prévoir<br />

tous les 3 à 4 ans. Cette fréquence<br />

est donnée à titre indicatif, car elle peut<br />

être moindre si le réseau a une faible<br />

pente, ce qui pourrait occasionner des<br />

stagnations d’effluents.<br />

Tout traitement des eaux usées induit la<br />

production de sous-produits de l’assainissement<br />

(refus de dégrillage, graisses,<br />

sables, boues). Ces déchets seront à<br />

évacuer en centre soit de valorisation,<br />

soit d’élimination finale, soit de regroupement,<br />

soit de prétraitement. La traçabilité<br />

de l’évacuation des déchets fera l’objet<br />

de la transmission d’un bordereau de<br />

suivi de déchets précisant la nature du<br />

déchet, le volume évacué et sa destination<br />

finale. Ce document est obligatoire.<br />

Les boues seront évacuées soit en agriculture<br />

conformément à la réglementation<br />

en vigueur (étude préalable, plan d’épandage…),<br />

soit sur un site de traitement<br />

adapté (exemple : compostage).<br />

OBLIGATION RéGLEMENTAIRE<br />

L’arrêté du 22 juin 2007 relatif à la<br />

collecte, au transport et au traitement<br />

des eaux usées des agglomérations<br />

d’assainissement ainsi qu’à la<br />

surveillance de leur fonctionnement<br />

et leur efficacité, aux dispositifs<br />

d’assainissement non collectif<br />

recevant une charge brute de pollution<br />

organique supérieure à 20 équivalentshabitants,<br />

précise que ces installations<br />

sont soumises à autosurveillance.<br />

Cette autosurveillance consiste<br />

à réaliser des mesures sur différents<br />

paramètres physico-chimiques<br />

sur des échantillons moyens journaliers<br />

effectués au prorata du débit en entrée<br />

et en sortie de station. La fréquence<br />

de ces mesures est fonction<br />

de la capacité de l’unité de traitement.<br />

Dans le cadre de cette autosurveillance,<br />

la quantité et la destination<br />

des sous-produits de l’assainissement<br />

sont à précisées.<br />

b) L’assainissement des<br />

eaux pluviales<br />

Les ouvrages de gestion des eaux pluviales<br />

nécessitent d’être surveillés par<br />

temps de pluie, pendant et après les<br />

pluies exceptionnelles.<br />

L’entretien des ouvrages de stockage<br />

se traduit entre autres par la tonte ou la<br />

fauche, la maintenance des ouvrages de<br />

fuite, l’enlèvement des corps flottants,…<br />

Le curage des réseaux et des ouvrages<br />

de stockage et d’infiltration est à prévoir.<br />

36


5<br />

La rétrocession<br />

5.1. à qui revient la décision de la rétrocession ?<br />

Selon une réponse ministérielle, la<br />

décision de transfert d’équipements<br />

collectifs d’un lotissement appartient à<br />

la collectivité locale qui exerce effectivement<br />

la compétence relative au<br />

type d’équipement concerné. Ainsi, si<br />

une commune a transféré à une communauté<br />

de communes l’exercice de la<br />

compétence d’assainissement, il appartient<br />

alors à l’établissement public de<br />

coopération intercommunale de décider<br />

de l’intégration du réseau d’assainissement<br />

du lotissement dans son patrimoine.<br />

L’adhésion d’une commune à une<br />

structure intercommunale entraîne de<br />

plein droit la perte de la compétence par<br />

la commune au profit de l’établissement<br />

public de coopération intercommunale,<br />

ainsi que des droits et obligations qui s’y<br />

rattachent.<br />

La commune ne peut donc intégrer, dans<br />

son domaine public, un réseau au titre<br />

d’une compétence qu’elle n’exerce plus,<br />

même s’il s’agit ensuite de le mettre à<br />

disposition de l’établissement public de<br />

coopération intercommunale conformément<br />

à l’article L. 1321-1 du Code général<br />

des collectivités territoriales. En sens<br />

inverse, et conformément au principe de<br />

spécialité, l’EPCI ne pourrait disposer de<br />

biens qui ne serviraient pas l’exercice de<br />

ses compétences (réponse ministérielle<br />

n° 341 du 4 nov. 2002).<br />

Il en résulte donc que le transfert des<br />

équipements à une personne morale<br />

de droit public peut, dans certains<br />

cas, impliquer l’intervention de deux<br />

personnes publiques distinctes, et de<br />

ce fait la conclusion d’une convention<br />

tripartite.<br />

37


5.2. Quels sont les intérêts et les incidences<br />

pour la collectivité d’opter pour la rétrocession ?<br />

Rétrocession dès<br />

l’achèvement des<br />

travaux.<br />

Rétrocession<br />

prévue dans<br />

l’autorisation<br />

de lotir<br />

Rétrocession<br />

après les travaux<br />

à la demande des<br />

colotis<br />

Intérêts<br />

• Les collectivités compétentes peuvent<br />

fixer des niveaux d’exigence sur la<br />

conception et la réalisation des ouvrages.<br />

• Une liste de contrôles à réaliser en<br />

cours de chantier et à l’achèvement des<br />

travaux peut être imposée (essais de<br />

réception, performances,…)<br />

• L’exploitation et l’entretien des<br />

dispositifs sont garantis.<br />

• L’exploitation et l’entretien des<br />

dispositifs sont garantis.<br />

Incidences<br />

• Mettre en adéquation son zonage<br />

d’assainissement des eaux usées<br />

pour que les parcelles du lotissement<br />

apparaissent en zone d’assainissement<br />

collectif.<br />

• Mettre en place un service adapté aux<br />

besoins.<br />

• Créer un budget annexe s’il n’existe<br />

pas.<br />

• Idem ci-dessus<br />

• Si les structures compétentes<br />

n’ont pas été associées lors du<br />

projet, les installations à rétrocéder<br />

peuvent présenter des problèmes de<br />

conception et de réalisation. De même<br />

l’exploitation peut avoir été négligée.<br />

L’accumulation de ces faits peut<br />

contraindre la collectivité à investir<br />

prématurément dans des travaux de<br />

réhabilitation des dispositifs.<br />

5.3. à quel moment la collectivité compétente<br />

doit-elle se positionner sur la rétrocession ?<br />

La rétrocession effective des équipements<br />

communs du lotissement peut<br />

intervenir à deux moments :<br />

soit dès l’achèvement des travaux<br />

soit après l’achèvement des travaux à<br />

la demande des colotis.<br />

Cas du transfert<br />

des équipements dès<br />

l'achèvement des travaux :<br />

Les articles R. 442-7 et R. 442-8 du code<br />

de l’urbanisme prévoient que le problème<br />

de la gestion ultérieure des équipements<br />

communs du lotissement (et donc leur<br />

éventuelle rétrocession à la collectivité<br />

compétente) doit être réglé avant même<br />

que l’autorisation de lotir ne soit délivrée,<br />

de façon à éviter toute ambiguïté.<br />

38


Le dossier de demande de permis<br />

d’aménager un lotissement doit donc<br />

comprendre la gestion de la rétrocession<br />

des VRD lorsque celle-ci est envisagée<br />

dès l’achèvement des travaux.<br />

Cas du transfert<br />

des équipements après<br />

l'achèvement des travaux<br />

à la demande des colotis :<br />

Le cahier des charges du lotissement,<br />

document de droit privé, peut prévoir une<br />

telle possibilité. La collectivité locale<br />

est toutefois libre d’intégrer ou non<br />

les équipements dans son domaine<br />

public, en fondant sa décision sur l’intérêt<br />

qu’elle peut trouver dans une utilisation<br />

publique de ces équipements<br />

communs (la rédaction d’une convention<br />

est plus que vivement recommandée).<br />

Il est également à préciser que la cession<br />

des voies et réseaux du lotissement<br />

aux personnes publiques compétentes<br />

peut intervenir même si cela n’est prévu<br />

par aucun document du lotissement : la<br />

cession à une personne publique des<br />

équipements communs d’un lotissement<br />

peut s’opérer à l’amiable, sans qu’il soit<br />

nécessaire de recourir à la procédure<br />

de transfert d’office prévue par l’article<br />

L. 318-3 du Code de l’urbanisme (cf.<br />

point suivant). Les personnes publiques,<br />

après délibération de leur organe délibérant,<br />

peuvent acquérir par voie amiable<br />

les équipements privés du lotissement,<br />

acquisition dont les conditions sont fixées<br />

par convention (réponse ministérielle<br />

n° 927, 21 décembre 1989).<br />

5.4. La convention de rétrocession<br />

Cas du transfert<br />

des équipements dès<br />

l'achèvement des travaux :<br />

Les modalités de transfert des équipements<br />

à la collectivité compétente doit<br />

prendre la forme d’une convention, qui<br />

doit être approuvée par l’organe délibérant<br />

de la collectivité. En application de<br />

l’article R. 315-7 du Code de l’urbanisme,<br />

cette convention intervient préalablement<br />

à la délivrance de l’autorisation<br />

de lotir.<br />

Ni le Code de l’urbanisme ni le Code<br />

général des collectivités territoriales ne<br />

prévoit de formalisme en la matière. Dès<br />

lors, la liberté prime dans la rédaction de<br />

cette convention.<br />

Toutefois, il est possible de dégager<br />

quelques points essentiels qui doivent<br />

figurer dans cette convention pour en<br />

assurer la viabilité juridique et surtout<br />

opérationnelle.<br />

Dans un souci de sécurité juridique et<br />

d’efficacité opérationnelle, elle devrait<br />

comprendre :<br />

la détermination précise des biens<br />

remis ;<br />

la nature de ces biens ;<br />

la situation cadastrale de ces biens ;<br />

les plans de récolement.<br />

Cette convention ne prévoyant pas de<br />

limite aux exigences de la collectivité,<br />

rien, juridiquement, ne s’oppose à ce que<br />

la convention prévoit un certain nombre<br />

d’articles et/ou d’annexes visant à s’assurer<br />

que les exigences de ladite collectivité<br />

soient remplies.<br />

39


Il peut être pertinent de stipuler de<br />

manière détaillée dans la convention les<br />

éléments suivants :<br />

le programme de travaux de gestion<br />

d'eaux usées et d'eaux pluviales présenté<br />

par le lotisseur doit répondre aux<br />

prescriptions fixées par les outils de<br />

planification et le règlement d'assainissement<br />

;<br />

les services <strong>technique</strong>s des collectivités<br />

compétentes devront pouvoir émettre<br />

leur avis en phases conception et réalisation<br />

(plans exécution)<br />

des contrôles en cours de chantier et<br />

des essais de réception (ITV, étanchéité,<br />

compactage, performance de<br />

l'outil épuratoire,…) seront à réaliser.<br />

Les rapports seront communiqués aux<br />

collectivités compétentes. L'ensemble<br />

des essais devra être conforme.<br />

l'ensemble des documents relatifs aux<br />

ouvrages et équipements rétrocédés<br />

(plans de récolement, document d'intervention<br />

ultérieure sur l'ouvrage,…)<br />

devront être remis aux structures compétentes.<br />

Cas du transfert des<br />

équipements après<br />

l'achèvement des travaux<br />

à la demande des colotis :<br />

Bien que les ouvrages soient réalisés et en<br />

fonctionnement, il est vivement conseillé<br />

de formaliser les modalités de transfert<br />

des ouvrages et équipements à la collectivité<br />

compétente par une convention.<br />

Elle devrait comprendre entre autres :<br />

la détermination précise des biens<br />

remis ;<br />

la nature de ces biens ;<br />

la situation cadastrale de ces biens ;<br />

la mention précisant que les biens sont<br />

purgés de tous vices ;<br />

les plans de récolement.<br />

les rapports des essais attestant la<br />

conformité des ouvrages et équipements….<br />

Au-delà de ces aspects matériels, la<br />

convention doit déterminer les modalités<br />

mêmes de remise des biens à la personne<br />

publique ainsi que la responsabilité de<br />

chaque partenaire.<br />

40


5.5. Modalités de transfert des équipements<br />

à une personne publique<br />

Cas du transfert<br />

des équipements dès<br />

l'achèvement des travaux :<br />

Le transfert de propriété doit être<br />

constaté par acte authentique, administratif<br />

ou notarié. Cet acte dont la seule<br />

finalité est d’assurer l’opposabilité aux<br />

tiers du transfert de propriété, ne fera que<br />

constater le transfert de propriété sans<br />

pour autant l’opérer, ce transfert de propriété<br />

étant intervenu dès le constat de<br />

l’achèvement des ouvrages. D’un point<br />

de vue fiscal, la collectivité peut se prévaloir<br />

de l’article 1042 du Code général des<br />

impôts qui l’exonère du paiement de tout<br />

droit de mutation ; seul reste dû le salaire<br />

du conservateur des hypothèques.<br />

Cas du transfert des<br />

équipements après<br />

l'achèvement des travaux<br />

à la demande des colotis :<br />

Les personnes publiques, après délibération<br />

de leur organe délibérant, peuvent<br />

acquérir par voie amiable les équipements<br />

privés du lotissement, acquisition<br />

dont les conditions sont fixées par<br />

convention (réponse ministérielle n°927,<br />

21 décembre 1989).<br />

5.6. Conditions d’acceptation différée de rétrocession<br />

Dès lors qu’il a été prévu dans le dossier<br />

de demande de permis d’aménager,<br />

les colotis ne peuvent s’opposer au<br />

transfert des équipements à la collectivité<br />

publique, selon l’arrêt n°124419 rendu le<br />

4 novembre 1992 par le Conseil d’Etat.<br />

A l’inverse, la collectivité peut parfaitement<br />

opposer à l’aménageur un refus<br />

d’acceptation de rétrocession des VRD<br />

et autres équipements communs lorsque<br />

ceux-ci sont entachés de « malfaçons<br />

graves » ou si des exigences <strong>technique</strong>s<br />

(qualité,…) et de conformité<br />

précisées dans la convention de rétrocession<br />

ne sont pas respectées, et ce<br />

même si la rétrocession a été prévue<br />

par l’autorisation de lotir, selon l’arrêt<br />

n° 94-13427 rendu le 10 mai 1996 par la<br />

Cour de Cassation. Dans ce cas, la rétrocession<br />

peut être différée dans le temps,<br />

jusqu’à ce que les travaux soient accomplis<br />

correctement et que les ouvrages et<br />

équipements répondent aux exigences<br />

fixées.<br />

41


GLOSSAIRE<br />

AC : Assainissement collectif<br />

ANC : Assainissement non collectif<br />

DBO5 : Demande biochimique en oxygène<br />

EH : Equivalent-habitant<br />

EPCI : Etablissement public de coopération intercommunal<br />

ITV : Inspection télévisée<br />

OAP : Orientation d’aménagement et de programmation<br />

PADD : Projet d’aménagement et de développement durable<br />

PAGD : Plan d’aménagement et de gestion durable<br />

PLU : Plan local d’urbanisme<br />

PPRI : Plan de prévention des risques d’inondation<br />

SAGE : Schéma d’aménagement et de gestion des eaux<br />

SCoT : Schéma de cohérence territorial<br />

SDA : Schéma directeur d’assainissement<br />

SDAGE : Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux<br />

SPANC : Service public d’assainissement non collectif<br />

42


Annexes<br />

Cas concrets :<br />

Exemple n°1 : Cas d’assainissement non collectif des eaux usées et de gestion collective<br />

des eaux pluviales................................................................................................................................44<br />

Exemple n°2 : Cas d’assainissement non collectif à la parcelle............................................................46<br />

Exemple n°3 : Cas d’assainissement regroupé et rétrocédé.................................................................48<br />

Exemple n°4 : Cas de gestion collective des eaux pluviales<br />

(chaussée à structure réservoir)...........................................................................................................50<br />

Exemple n°5 : Cas d’assainissement regroupé présentant des problèmes de réalisation......................52<br />

Points de vigilance à porter en cas de division parcellaire......................54<br />

43


Cas concret – Exemple n° 1<br />

Cas d’assainissement non collectif des eaux usées<br />

et de gestion collective des eaux pluviales<br />

Situation et contexte local<br />

Topographie présentant une pente de 3 %. Lotissement de 10 lots sur une surface totale de 13 919 m dont 2005 m 2 de voiries.<br />

Parcelles avoisinant les 1000 m 2 . Contrôle de l’assainissement non collectif assuré par le SPANC de l’EPCI, qui délivre un certificat<br />

de conformité lors de la réalisation des travaux. Lotissement exposé à un ruissellement venant de l’amont. La RD en aval<br />

du projet est une contrainte forte (pas de rejet d’eaux pluviales dans le fossé de la RD).<br />

Caractéristiques <strong>technique</strong>s de la gestion des eaux usées en assainissement non collectif<br />

Etudes de sol réalisées. D’après les sondages pédologiques : sol affleurant constitué de sable limoneux brun à ocre, poreux<br />

et présentant des silex fragmentés. Des formations résiduelles à silex sont observées à environ 1m de profondeur. L’horizon<br />

sous-jacent est une craie blanche à silex. A priori, le sol offre une perméabilité satisfaisante en surface qui favorise un épandage<br />

souterrain superficiel. La nappe de la craie est libre avec une puissance totale comprise entre 150 m et 250 m. Pas de<br />

production d’eau potable à proximité.<br />

Caractéristiques <strong>technique</strong>s de la gestion des eaux pluviales<br />

Gestion collective de l’ensemble des eaux pluviales et du ruissellement amont dans plusieurs ouvrages d’infiltration. Interception<br />

du ruissellement amont par un talus planté associé à une noue et gestion dans un 1er ouvrage d’infiltration. Collecte du<br />

ruissellement produit au niveau des jardins et des eaux pluviales de toitures par des noues de ceinturage en limite basse des<br />

lots + gestion des eaux pluviales de voirie dans 2 ouvrages collectifs situés au point bas (bassins d’infiltration). Noue construite<br />

en aval afin de ne pas exposer la RD au ruissellement issu du lotissement.<br />

Principaux éléments de dimensionnement<br />

En terme d’assainissement, le projet est axé sur une bonne gestion des eaux pluviales pour optimiser l’espace consacré à<br />

l’assainissement non collectif sur les parcelles.<br />

Etude de sol réalisée pour chaque parcelle.<br />

Traitement des eaux usées constitué d’une fosse toutes eaux et de tranchées d’infiltration. Sur certaines parcelles, tranchées<br />

d’infiltration remplacées par un lit d’infiltration (la place disponible étant limitée après la construction de l’habitation). Dimensionnement<br />

en fonction du nombre d’équivalents-habitants (EH).<br />

L’assainissement des eaux usées étant à la parcelle (en domaine privé), la filière de traitement et l’entretien de celle-ci est à la<br />

charge des propriétaires.<br />

Dimensionnement de la gestion des eaux pluviales (intégrant le bassin versant amont)<br />

Coefficient de ruissellement :<br />

Type de sol Surface Coefficient de ruissellement (Cr)<br />

Voirie/Accès/Trottoirs 2 005 m² 1<br />

Engazonnement 22 338 m² 0.30<br />

Noues/Bassin 866 m² 1<br />

Toitures 2 000 m² 1<br />

Cr moyen 0,43<br />

Dimensionnement des ouvrages d’infiltration :<br />

• Stockage du volume ruisselé pour une pluie décennale de durée 24h (équivalent à la régulation d’une pluie centennale de<br />

l’ordre de 3h) (pluie d’Evreux):<br />

V à stocker = 558 m 3 (répartis sur les différents ouvrages de stockage)<br />

• Surface d’infiltration au minimum de 114 m² pour garantir une vidange en 48 h maximum avec un coefficient de perméabilité<br />

K=2,63.10-5 m/s<br />

44


Avis général sur le projet<br />

Points positifs<br />

•.Gestion des eaux pluviales globalement bien adaptée à la<br />

topographie<br />

•.Collecte des eaux pluviales et continuité hydraulique<br />

assurées sur l’ensemble du projet par des traversées sous<br />

chaussée, des noues et des passages busés sous les accès<br />

aux lots<br />

•.Globalement, le sol est propice à l’infiltration ce qui permet<br />

la mise en place d’une filière alternative aux tranchées<br />

d’infiltration compte tenu de l’espace réduit accordé à<br />

l’assainissement des eaux usées sur certaines parcelles<br />

Points négatifs<br />

•.Les propriétaires de chaque parcelle décident de<br />

l’emplacement de leur habitation sans prendre en compte la<br />

place de l’assainissement non collectif<br />

•.Au niveau des noues, vu la pente, des petits redents auraient<br />

pu utilement renforcer l’infiltration<br />

•.Un aménagement aurait été nécessaire au niveau de l’arrivée<br />

d’eau dans le bassin afin d’y éviter l’érosion<br />

•.La gestion des eaux pluviales et des eaux usées n’a pas été<br />

un frein dans le choix du nombre de lots<br />

•.Pas de rétrocession. Le lotisseur n’est pas responsable de<br />

la gestion des espaces communs. Une association syndicale<br />

de copropriétaires a été crée. La pérennité de la gestion des<br />

espaces communs dont les aménagements de gestion des<br />

eaux pluviales est incertaine<br />

Autres remarques :<br />

• Toutes les parcelles n’ont pas encore d’acquéreur.<br />

• Au regard de la gestion des eaux usées et des eaux pluviales, une densification plus importante aurait pu être recherchée.<br />

45


Cas concret – Exemple n° 2<br />

Cas d’assainissement non collectif à la parcelle<br />

Situation et contexte local<br />

La topographie présente une pente de 5 %. Le lotissement comporte 3 lots et une zone non constructible pour une surface totale<br />

de 4960 m 2 . Les parcelles constructibles représentent environ 1000 m 2 . Le contrôle de l’assainissement non collectif est assuré<br />

par le SPANC de l’EPCI, qui délivre un certificat de conformité lors de la réalisation des travaux.<br />

Caractéristiques <strong>technique</strong>s de la gestion des eaux usées en assainissement non collectif<br />

En observant les photographies, 3 horizons pédologiques sont visibles. En effet, au niveau du fond de fouille une large bande<br />

d’argile très compacte marque le sol. Celle-ci est surmontée d’un horizon de limon argileux brun avec de nombreux silex. La<br />

couche affleurante représente environ 10 cm de terre végétale. Des traces d’hydromorphie sont présentes sur les couches<br />

inférieures.<br />

D’après l’étude de sol, réalisée par le bureau d’études, les tests de perméabilité indiquent un sol très peu perméable.<br />

La nappe de la craie est libre avec une puissance totale comprise entre 150 m et 250 m. Pas de production d’eau potable à<br />

proximité.<br />

Principaux éléments de dimensionnement<br />

Une étude de sol est réalisée pour chaque parcelle.<br />

Globalement le sol n’est pas favorable à l’infiltration, notamment après les 30 premiers centimètres.<br />

Le système de traitement des eaux usées est constitué d’une fosse toutes eaux suivie d’un filtre à sables drainé et étanche,<br />

puis de tranchées d’infiltration en guise d’exutoire. En sortie de filtre à sables, les eaux rejoignent l’exutoire grâce à une pompe<br />

de relevage.<br />

Le dimensionnement est fonction du nombre d’équivalents-habitants (EH).<br />

L’assainissement des eaux usées étant à la parcelle (en domaine privé), la filière de traitement et l’entretien de celle-ci est à la<br />

charge des propriétaires.<br />

Avis général sur le projet<br />

Points positifs<br />

•.Les systèmes de traitement d’assainissement non<br />

collectif ont été faits à la parcelle, chaque propriétaire est<br />

responsable du bon fonctionnement de sa filière.<br />

Points négatifs<br />

•.Les habitations étant situées au milieu de la parcelle, cela<br />

réduit la place dédiée à l’assainissement non collectif. Ainsi,<br />

l’emplacement de la maison n’est pas approprié.<br />

•.Les distances réglementaires entre la limite parcellaire<br />

et l’habitation ne sont pas respectées, lors d’un<br />

dysfonctionnement du système de traitement, les eaux usées<br />

se déverseront sur la voirie, créant un risque sanitaire pour le<br />

voisinage.<br />

•.La zone de dispersion est reconstituée avec un apport de<br />

graviers avec un fond de fouille d’environ 1m. Le SPANC avait<br />

demandé de réduire le fond de fouille à 60 cm, ce qui n’a pas<br />

été respecté. Actuellement, aucun certificat de conformité n’a<br />

été délivré (pour les trois habitations).<br />

46


Cas concret – Exemple n° 3<br />

Cas d’assainissement regroupé et rétrocédé<br />

Situation et contexte local<br />

Lotissement comprenant 2 parties :<br />

•.une partie de 30 lots locatifs<br />

•.une seconde partie de 18 lots en accession à la propriété<br />

vendus par la commune.<br />

Taille des parcelles de l’ordre de 1 000 m 2 .<br />

Rétrocession prévue dans la demande de permis de lotir.<br />

La compétence assainissement collectif est assurée par la<br />

commune.<br />

Caractéristiques <strong>technique</strong>s de l’assainissement des eaux usées<br />

Caractéristiques <strong>technique</strong>s de l’assainissement<br />

des eaux usées<br />

Création d’un assainissement regroupé<br />

Filière de traitement retenue : micro station de type boues<br />

activées avec zone aérée et clarificateur séparés.<br />

Réseau séparatif de 600 ml de canalisation gravitaire<br />

200 mm en PVC de série CR8<br />

Commentaires<br />

Les bailleurs sociaux privilégient la création d’un<br />

assainissement regroupé à la gestion des eaux usées à la<br />

parcelle.<br />

L’assainissement des eaux usées a été conçu à partir d’une<br />

surface restante disponible et non sur une surface nécessaire.<br />

Conception et dimensionnement<br />

Ouvrages<br />

• Rélèvement des effluents bruts<br />

Poste de relèvement équipé d’un panier dégrilleur et de 2 pompes<br />

• Micro-station de type boues activées<br />

Cuve en polyester constituée de 3 compartiments : une zone d’oxygénation, un clarificateur<br />

lamellaire et un silo à boues<br />

• Exutoire<br />

En sortie de la micro-station, les effluents traités sont directement acheminés vers le fossé<br />

communal longeant un chemin rural.<br />

Dimensionnement<br />

Débit des pompes<br />

inconnu<br />

200 EH<br />

48


Remarques sur le projet<br />

Remarques sur le projet :<br />

Instruction<br />

Instruction du dossier par le SPANC<br />

Aspect réglementaire<br />

Dossier de déclaration au titre de la Loi sur l’Eau réalisé.<br />

Mise en cohérence du zonage d’assainissement et création<br />

d’un budget annexe.<br />

Compétences<br />

Le bailleur a missionné un bureau d’études pour assurer la<br />

mission de maîtrise d’œuvre.<br />

Conception<br />

• Conception du process :<br />

Filière brevetée : Absence de données <strong>technique</strong>s sur le<br />

dimensionnement des différentes zones, de la fourniture en<br />

oxygène, du clarificateur lamellaire …<br />

• Autosurveillance<br />

Aucun ouvrage nécessaire à la réalisation des bilans<br />

d’autosurveillance n’a été prévu.<br />

• Ergonomie et maintenance<br />

Filière compacte. Accès restreint aux équipements<br />

Exploitation<br />

Filière requérant de la technicité (fonctionnement de la filière<br />

grâce à 4 horloges). La commune se fait assister par un<br />

prestataire de service.<br />

Sécurité<br />

• Absence de grille anti-chute au niveau du poste de relevage<br />

• Clôture de 1,5 m non réglementaire<br />

• Accès aux compartiments de la microstation non<br />

cadenassés<br />

Commentaires<br />

Le SPANC n’a pas forcément les compétences <strong>technique</strong>s pour<br />

instruire des dossiers de dispositifs de taille importante (200 EH).<br />

Dans ce cas, il convient lors de l’instruction :<br />

• d’associer la structure locale compétente en assainissement<br />

collectif : (EPCI), si les compétences existent<br />

• ou de se faire assister par les services départementaux.<br />

Aucun règlement d’assainissement n’a été diffusé aux usagers<br />

du système d’assainissement. Ce document obligatoire précise<br />

notamment les déversements autorisés et les rejets interdits.<br />

Il est opportun de demander une liste de références au<br />

fournisseur, de contacter certains maîtres d’ouvrages et<br />

exploitants d’installations existantes et de visiter ces dernières.<br />

Inadéquation entre la fiche fournisseur et la réalisation (absence<br />

de dégraissage).<br />

Compacité générant des problèmes pour certaines tâches de<br />

maintenance (exemple : remplacement des diffuseurs).<br />

Formation du personnel exploitant dispensée par le fournisseur<br />

d’une durée de 2 heures. Durée inadaptée.<br />

Le contrat de prestation prévoit la réalisation d’un bilan<br />

d’autosurveillance tous les 2 ans, le contrôle du fonctionnement<br />

de l’installation pendant les congés de l’agent communal, une<br />

visite trimestrielle d’assistance <strong>technique</strong>.<br />

La partie sécurité n’a pas été intégrée au projet<br />

Avis général sur le projet<br />

Points positifs<br />

•.Les principaux dossiers réglementaires ont été réalisés et<br />

mis en adéquation suite au projet<br />

Points négatifs<br />

•.Problématique assainissement des eaux usées non prise en<br />

compte préalablement<br />

•.Filière compacte dont le dimensionnement non vérifiable et<br />

difficile à exploiter<br />

•.Problème de conception vis-à-vis de la fiche fournisseur, de la<br />

réglementation (autosurveillance et sécurité)<br />

•.Instruction par uniquement par le SPANC<br />

49


Cas concret – Exemple n° 4<br />

Cas de gestion collective des eaux pluviales<br />

(chaussée à structure réservoir)<br />

Situation et contexte local<br />

Réhabilitation d’un Presbytère et création de 15 logements (forme urbaine dense)<br />

Pas de bassin versant en amont au projet à intégrer<br />

Surface totale du projet : 3 153 m²<br />

Exutoire : RD sans réseau d’eaux pluviales<br />

Contrainte aval : rejet d’eaux pluviales à 2 l/s maximum<br />

Caractéristiques <strong>technique</strong>s de la gestion des eaux pluviales<br />

Gestion collective des eaux pluviales : Collecte de l’ensemble des EP vers une zone de stockage unique<br />

Rétention sous chaussée de type « Qbic» (structure alvéolaire) afin d’optimiser l’utilisation de l’espace<br />

Eléments à 95 % de vide<br />

256 éléments Qbic, chacun stockant 410 l soit au total 105 m 3<br />

Emprise au sol sous chaussée de 190 m²<br />

Rejet au niveau du caniveau par une pompe de refoulement<br />

Principaux éléments de dimensionnement<br />

Cœfficient de ruissellement :<br />

Revêtement Surfaces Coefficient de ruissellement<br />

enrobé 643 m² 0,95<br />

evergreen 159 m² 1<br />

espaces verts 956 m² 0,2<br />

trottoirs 295 m² 0,95<br />

toitures 1 101 m² 1<br />

Cœfficient de ruissellement moyen 0,71<br />

Pluie de période de retour 100 ans<br />

Coefficients de Montana issus de la station<br />

la plus représentative à proximité du projet<br />

(Rouen)<br />

Rejet d’eaux pluviales régulé à 2 l/s<br />

Par la méthode des volumes, le volume utile<br />

maximum à stocker est de 105 m 3 .<br />

Avis général sur le projet<br />

Points positifs<br />

•.Continuité hydraulique garantie pour la collecte des<br />

eaux de toitures et les eaux de voirie par réseau, cunettes,<br />

bordures et avaloirs<br />

•.Exploitation optimale de l’espace (stockage sous voirie)<br />

tout en garantissant la gestion d’une pluie centennale<br />

Points négatifs<br />

•.Pompe de refoulement pour le débit de fuite, nécessitant de<br />

l’entretien<br />

•.Absence de convention préalable à la rétrocession<br />

•.Traitement des eaux pluviales de voirie au niveau des<br />

bouches avaloires équipées de voile syphoïde<br />

Gestion optimum des eaux pluviales alliant efficacité <strong>technique</strong> pour une pluie centennale et limitation de l’emprise au sol.<br />

50


Cas concret – Exemple n° 5<br />

Cas d’assainissement regroupé<br />

présentant des problèmes de réalisation<br />

Situation et contexte local<br />

Lotissement locatif de 7 lots, livré en 2006.<br />

Taille des parcelles de l’ordre de 650 m 2 .<br />

Habitations construites en limite de propriété.<br />

Caractéristiques <strong>technique</strong>s de l’assainissement non collectif<br />

Caractéristiques <strong>technique</strong>s de l’assainissement<br />

non collectif<br />

Création d’un assainissement regroupé<br />

Etude pédologique et test de perméabilité réalisés<br />

Perméabilité : 2.10 -6 m 3 /m 2 /s<br />

Filière de traitement retenue : le tertre non drainé<br />

Commentaires<br />

Les bailleurs sociaux privilégient la création d’un assainissement<br />

regroupé à la gestion des eaux usées à la parcelle<br />

Etudes demandées par le bailleur<br />

Horizon argileux très compact. Sol très peu perméable.<br />

Filière classique d’assainissement non collectif. Filière rustique<br />

requérant très peu de technicité.<br />

Conception et dimensionnement<br />

Ce dossier a été élaboré préalablement à la création du SPANC.<br />

La conception et le dimensionnement n’ont pu être vérifiés.<br />

Ouvrages<br />

Prétraitements :<br />

• 1 fosse septique toutes eaux (FSTE) pour 4 T4 et 1 T5<br />

• 1 FSTE pour 2 T4<br />

• Alimentation du tertre<br />

Un poste de relevage est situé en sortie de chaque FSTE. Le poste collectant les effluents prétraités<br />

sortis de la FSTE de 10 m 3 se rejette dans le poste situé en sortie de la FSTE de 5 m 3 . Ce dernier<br />

aliment le tertre.<br />

Tertre<br />

• Longueur : 14 ml<br />

• Largeur : 6,30 ml<br />

Dimensionnement<br />

10 m 3<br />

5 m 3<br />

Surface au sommet<br />

88 m 2<br />

52


Remarques sur le projet<br />

Après quelques temps, des dysfonctionnements apparaissent tels que :<br />

• des écoulements d’eaux usées nauséabondes depuis les flancs du tertre,<br />

• des stagnations d’eaux usées au pied du massif filtrant, à ciel ouvert.<br />

• la formation de flaques et de zones humides d’eaux usées dans les parties jardins des logements situés à proximité.<br />

Actions<br />

Constat et plainte de la commune<br />

Déclaration de sinistre et intervention d’un expert<br />

Transmission du rapport de l’expert et des solutions<br />

<strong>technique</strong>s à mettre en œuvre<br />

Réalisation de nouvelles investigations par un bureau<br />

d’études spécialisé<br />

Transmission de nouvelles propositions <strong>technique</strong>s<br />

d’aménagement du maître d’œuvre via l’expert<br />

Travaux comprenant la suppression du géotextile,<br />

l’agrandissement du tertre avec drainage périphérique<br />

et création d’un bassin d’infiltration sur un terrain voisin<br />

appartenant à la commue.<br />

Commentaires<br />

La commune était soucieuse de résoudre les problèmes de<br />

salubrité rencontrés au niveau de 2 logements.<br />

Le bailleur a engagé les démarches nécessaires pour remédier aux<br />

désordres.<br />

• Contenu du rapport insuffisant<br />

• Avis défavorable du SPANC sur les solutions <strong>technique</strong>s<br />

proposées.<br />

• Expert non compétent en assainissement des eaux usées.<br />

• Le SPANC a insisté auprès du bailleur et de l’expert pour qu’un<br />

bureau d’études spécialisé mène d’autres investigations.<br />

Constats issus des investigations :<br />

• Présence d’un géotextile entre les graviers et le sable, ce qui est<br />

à proscrire.<br />

• Sous-dimensionnement du tertre. La surface au sommet est de<br />

88 m 2 alors qu’elle devrait être de 145 m 2 .<br />

• Plusieurs propositions <strong>technique</strong>s ont fait l’objet d’un avis<br />

défavorable du SPANC (exemple : le maître d’œuvre ne prévoyait<br />

pas le redimensionnement du tertre, la problématique exutoire<br />

n’était pas recevable…).<br />

• Avis favorable du SPANC en mai 2012.<br />

Les travaux ont été réceptionnés en juin 2012.<br />

Avis général sur le projet<br />

Points positifs<br />

•.Filière d’assainissement non collectif classique<br />

•.Volonté de la commune et du bailleur de mettre en<br />

conformité l’installation<br />

•.Bonne concertation entre la commune, le SPANC et le<br />

bailleur pour résoudre le dysfonctionnement<br />

Points négatifs<br />

•.Absence de service instructeur compétent (SPANC non créé)<br />

•.Problème de réalisation et de suivi des travaux : mise en place<br />

du géotextile entre le gravier et le sable. Défaut de compétences.<br />

•.Incompétence de l’expert en assainissement non collectif<br />

53


Points de vigilance à porter<br />

en cas de division parcellaire<br />

La densification sous l’effet de divisions parcellaires de propriétés existantes représente une forme de développement urbain de<br />

plus en plus rencontrée sur le territoire eurois. Toutefois, tout projet de division parcellaire doit intégrer un projet de gestion des<br />

eaux usées et des eaux pluviales tenant compte des dispositifs existants.<br />

Le tableau ci-après synthétise les points de vigilance à porter, lors d’une division parcellaire, sur la gestion des eaux usées et des<br />

eaux pluviales tant au niveau de l’habitation existante qu’au niveau de la nouvelle parcelle.<br />

Si le projet de division parcellaire porte sur une zone dédiée à l’assainissement non<br />

collectif.<br />

Réaliser un diagnostic précis du dispositif d’assainissement non collectif de l’habitation existante :<br />

• Localiser précisément l’ensemble des ouvrages de la filière de traitement mise en place.<br />

• Vérifier la conformité de l’installation et réserver un emplacement pour son éventuel réhabilitation.<br />

• Vérifier que l’ensemble des ouvrages de l’installation respecte les distances fixées par la<br />

réglementation.<br />

• Déconnecter les filières empiétant sur la parcelle envisagée et donc :<br />

- Vérifier si la longueur de traitement conservée est suffisante<br />

- Réorganiser le traitement si nécessaire avec les contraintes que cela peut engendrées (abattage<br />

d’arbres, ….)<br />

Habitation existante<br />

Si le projet de division parcellaire porte sur une zone desservie par un réseau<br />

d’assainissement collectif :<br />

Localiser précisément le branchement de l’habitation existante. Si la division parcellaire est telle qu’une<br />

partie du branchement existant se situe sur la nouvelle parcelle, préciser dans l’acte de vente cette<br />

servitude de passage.<br />

Concernant la gestion des eaux pluviales :<br />

o Localiser précisément l’ensemble des drains et autres ouvrages, ainsi que la destination des eaux<br />

pluviales.<br />

o Prendre compte les risques de zones humides ou d’inondation sur la nouvelle parcelle.<br />

o Déconnecter les drains empiétant sur la nouvelle parcelle envisagée en vérifiant le<br />

dimensionnement et réorganiser la filière si nécessaire.<br />

Vérifier l’adéquation de la taille de la parcelle créée avec les documents d’urbanisme.<br />

Optimiser la surface dédiée à la gestion des eaux usées et des eaux pluviales en :<br />

• Adaptant la taille de l’habitation ;<br />

• Adaptant son emprise au sol ;<br />

• Adaptant son implantation sur la parcelle.<br />

Nouvelle parcelle<br />

créée<br />

Réaliser une étude de sol sur la parcelle du projet préalablement à la division parcellaire.<br />

Dans le cas d’un raccordement au réseau d’assainissement, la nouvelle parcelle devra être<br />

dotée d’un branchement propre ainsi qu’une boîte de branchement.<br />

Se projeter sur la parcelle réaménagée en anticipant les modifications induites par la<br />

gestion des eaux usées et des eaux pluviales telles que<br />

• La neutralisation d’une zone nécessaire à l’assainissement des eaux usées pouvant<br />

entrainer l’abattage d’arbres, l’interdiction de plantation d’arbres et arbustes sur cette zone ;<br />

• La création d’un accès.<br />

54


Ce guide a été élaboré par les membres du groupe de travail<br />

« assainissement et densification des constructions » :<br />

Maquette et illustrations : Sophie Boulet<br />

Délégation du Développement Durable<br />

Direction de l’eau et de l’assainissement<br />

Hôtel du Département<br />

Boulevard Georges-Chauvin<br />

27021 Evreux Cedex<br />

tél. 02 32 31 50 30 • fax 02 32 33 68 00<br />

internet www.eureenligne.fr

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