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Les personnes vivant seules sous l'angle statistique Les personnes vivant seules à l'aide sociale sont plus fréquemment de sexe masculin et d'origine suisse et plus souvent âgées entre 46 et 64 ans. Par ailleurs, elles sont plus nombreuses que d'autres groupes de personnes à bénéficier d'une formation professionnelle. Néanmoins, leurs chances sur le marché du travail sont moins bonnes et leur sortie de l'aide sociale est moins souvent due à une activité lucrative ou à un revenu plus élevé. Des analyses menées sur la base de la statistique suisse des bénéficiaires de l'aide sociale de 2012 font ressortir que les personnes vivant seules se distinguent des autres bénéficiaires de l'aide sociale et qu'elles présentent des caractéristiques différentes de celles identifiées jusque-là comme des facteurs de risque de pauvreté et d'aide sociale. La statistique des bénéficiaires de l'aide sociale fournit des informations sur l'aide sociale en Suisse et permet d'examiner les modifications structurelles au sein du groupe des bénéficiaires. Une comparaison des statistiques de l'aide sociale et de la pauvreté (OFS 2009) a montré que la statistique de l'aide sociale, qui représente la pauvreté combattue, est un bon indicateur de la question de la pauvreté en général. Dès lors, la statistique des bénéficiaires de l'aide sociale fournit une contribution importante au rapport sur les caractéristiques et les problématiques des groupes présentant un risque de pauvreté ou d'aide sociale en Suisse. Publiés à un rythme annuel depuis 2004, les rapports statistiques ont mis au jour les caractéristiques de risque d'obtention de prestations d'aide sociale et ainsi de pauvreté: à l'aide sociale, les personnes entre 18 et 29 ans, les personnes d'origine étrangère, les personnes divorcées ou vivant séparées et les personnes sans formation post-obligatoire sont surreprésentées. Jeter un «coup d'œil statistique» derrière les coulisses. Image: Keystone Davantage de cas d'une seule personne En ce qui concerne la structure du ménage, les ménages d'une seule personne et les foyers monoparentaux sont surreprésentés à l'aide sociale. Depuis 2005, la proportion des cas d'une seule personne à l'aide sociale augmente continuellement. En parallèle, le nombre moyen de personnes par cas diminue de manière tout aussi régulière (graphique 1). Les cas d'une seule personne peuvent être répartis en deux groupes: les personnes vivant seules et les personnes ne vivant pas seules. Cette répartition résulte du fait que plusieurs cas d'une seule personne peuvent vivre dans le même ménage et qu'un ménage peut comprendre d'autres membres non bénéficiaires de l'aide sociale. Les analyses suivantes sont concentrées sur le groupe des personnes vivant seules. Il s'agit là d'individus bénéficiaires de prestations d'aide sociale qui vivent seuls dans un ménage. En 2012, les personnes vivant seules représentent la majorité des cas d'une seule personne, à savoir 59%. La description du groupe des bénéficiaires de l'aide sociale vivant seuls se fait à l'aide des caractéristiques sociodémographiques recensées dans le cadre de la statistique des bénéficiaires de l'aide sociale. Une comparaison des caractéristiques des personnes vivant seules et celles des personnes ne vivant pas seules ou de la totalité des bénéficiaires peut révéler des répartitions différentes des facteurs de risque de pauvreté ou d'aide sociale. En ce qui concerne la proportion des sexes, on constate une différence significative: le groupe des personnes vivant seules comprend en majorité des hommes – 62% – alors que la proportion de ceux-ci descend à 46% dans les ménages à plusieurs personnes. En considérant la répartition selon la nationalité, on constate que les personnes vivant seules sont plus souvent de nationalité suisse que les personnes ne vivant pas seules. Avec 65%, les ressortissants suisses sont surreprésentés dans le groupe des personnes vivant seules. Dans les ménages à plusieurs personnes, la proportion respective se monte à 52%. Des différences intéressantes apparaissent également dans la répartition selon l'âge des bénéficiaires de l'aide sociale au-dessus de 18 ans. Alors que dans les ménages de plusieurs personnes, les 20 ZeSo 4/14 ACCENT
personnes vivant seules catégories d'âge jusqu'à 35 ans sont plus fortement représentées, chez les bénéficiaires de l'aide sociale vivant seuls, les 46 à 55 ans et les 56 à 64 ans sont nettement surreprésentés. En ce qui concerne l'état civil des bénéficiaires de l'aide sociale de plus de 18 ans, on constate sans surprise que quatre personnes vivant seules sur cinq sont célibataires ou divorcées, alors que près de la moitié des personnes ne vivant pas seules sont mariées. Malgré une formation professionnelle, plus facilement au chômage En considérant les formations des niveaux les plus élevés des personnes de plus de 18 ans, on constate qu'avec 54%, la proportion des personnes vivant seules bénéficiant d'une formation professionnelle ou universitaire est supérieure à la moyenne, alors que dans les ménages de plusieurs personnes, celles sans formation professionnelle sont surreprésentées (graphique 2). Il se pose la question des répercussions de cet état de fait sur les chances sur le marché du travail. Pour la statistique suisse de l'aide sociale, on recense les données concernant la situation en matière d'activité lucrative, saisissant ainsi le nombre de personnes exerçant une activité lucrative. Sont considérées comme actives les personnes qui exercent une activité lucrative pendant au moins une heure par semaine. Les personnes qui ne sont pas disponibles pour le marché du travail, par exemple en raison d'obligations de garde d'enfants, de formation (sans les apprentis) ou d'une incapacité de travail temporaire, sont considérées comme des personnes sans activité lucrative. Le terme de chômeurs désigne les personnes à la recherche d'un emploi ou actives dans un programme d'intégration professionnelle ou d'occupation. Dès lors, une activité lucrative ne suffit pas toujours à assurer l'entretien sans aide financière. Il s'avère que les personnes vivant dans des ménages de plusieurs personnes exercent plus souvent une activité lucrative que celles vivant seules, bien que ces dernières bénéficient tendanciellement d'une meilleure formation. Pour les ménages de plusieurs personnes, un bas revenu d'une activité lucrative ne suffit toutefois pas à couvrir les besoins accrus. De même, les personnes sans activité lucrative sont plus fréquentes dans les ménages de plusieurs personnes que dans les ménages d'une seule personne. Ceci est lié au fait que le non-exercice d'une activité lucrative est souvent motivé par des obligations de prise en charge des enfants. Chez les personnes vivant seules, les chômeurs sont nettement surreprésentés: avec 45%, ils constituent le groupe le plus important. Cela signifie qu'une grande partie des bénéficiaires de l'aide sociale est à la recherche d'une activité lucrative. En examinant d'un peu plus près les groupes d'âge, on obtient une image plus nuancée. Il s'avère que chez les personnes vivant seules, le nombre de chômeurs est supérieur à la moyenne, notamment dans les groupes d'âge des 26 à 45 ans, alors que chez les plus de 56 ans, la proportion des personnes sans activité lucrative augmente. Dans le groupe des 18 à 25 ans, les personnes avec activité lucrative sont surreprésentées. Chez les personnes ne vivant pas seules, les personnes avec activité lucrative se trouvent principalement dans le groupe d'âge des 36 à 45 ans. Associée aux observations faites ci-dessus, cette constatation fait supposer que dans le groupe des personnes vivant seules, il s'agit de personnes qui, dès leur âge moyen, ont des problèmes sur le marché Part des dossiers concernant une personne 70% 65% 60% 55% 50% Nombre de personnes par dossier 2,0 2005 2007 2009 2011 2005 2007 2009 2011 Graphique 1: Evolution de la structure/de la taille des cas. La proportion des cas d'une personne à l'aide sociale augmente continuellement, le nombre de personnes par cas diminue. source: OFS Bénéficiaires d’aide sociale – selon la formation la plus élevée Aucune formation professionnelle Formation professionnelle ou professionnelle supérieure – selon la situation d'activité A actifs occupés Personnes sans emploi Graphique 2: Situation en matière de formation et d'activité lucrative. Une proportion nettement supérieure à la moyenne des bénéficiaires de l'aide sociale vivant seuls dispose d'une formation professionnelle ou universitaire et est au chômage, c'est-à-dire à la recherche d'une activité lucrative. source: OFS du travail et pour lesquelles une réinsertion dans le marché du travail est difficile. Cette supposition est confirmée par une comparaison des causes de la sortie des cas clos en 2012. Alors que les sorties dues à une amélioration de la situation économique (prise d'une activité lucrative ou augmentation du revenu provenant d'une activité lucrative) sont moins fréquentes chez les personnes vivant seules que chez celles ne vivant pas seules, la fin de la dépendance de l'aide sociale des personnes vivant seules est plus souvent due à la couverture du minimum vital par d'autres prestations sociales. Chez les personnes vivant seules, la raison la plus fréquente de la sortie est la fin de la compétence, dont un changement de domicile ou les ruptures de contact, alors que chez les personnes ne vivant pas seules, c'est l'amélioration des conditions économiques. • 1,9 1,8 1,7 1,6 1,5 Non actifs ne recherchant pas d'emploi 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Bénéficiaires vivant seuls Bénéficiaires ne vivant pas seuls Marc Dubach, responsable de la Section Aide sociale Tom Priester, responsable de la Section Analyses sociales Office fédéral de la statistique ACCENT 4/14 ZeSo Total
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