la lettre - Filmer en Alsace

AUTOMNE-HIVER 2007
la lettre
Filmer en Alsace
Photo Christophe Urbain

éditorial
Tournage de Nouveau départ de Pierre Toussaint. PHOTO DR
Voici le deuxième numéro de l’année de La lettre Filmer en Alsace,
nous en avions prévu trois, mais le volume des soutiens financiers ne
nous le permettra pas cette année. La lettre de Filmer en Alsace estelle
trop ambitieuse Faut-il en faire juste une vitrine, une devanture
ou ce que nous souhaitons en faire, une publication avec l’ambition
de montrer la diversité et les curiosités du “ magasin ” La lettre est
lue et enviée dans d’autres régions, retournerons-nous à quelques
pages d’une publication sommaire Pour les mêmes raisons notre site
internet, après un premier essai de mise en orbite, est pour l’instant en
état de chantier suspendu.
Notre énergie pour l’heure est mise à la préparation des journées
professionnelles de fin novembre, auxquelles nous vous invitons en
espérant vous y retrouver nombreux. Ce rendez-vous d’automne nous
permettra comme chaque année de réfléchir ensemble aux mutations et
enjeux de notre secteur. Quelles ambitions régionales, interrégionales,
internationales Comment se donner les moyens non pas de la course
mais de l’endurance et de la pérennité Si l’on commence par l’avantdernière
page de La lettre, celle des films primés et sélectionnés, il est
clair que la production et les films d’ici ne sont pas des objets fermés sur
eux-mêmes et sans avenir, alors quand on sait combien il est difficile
de faire aboutir projets et envies de films, réjouissons-nous de voir
autant de projets éclore ici, réjouissons-nous de voir un producteur
alsacien associé à la Palme d’or. Prenons le temps aussi d’accueillir
et de souhaiter la bienvenue à Natacha Catherine au bureau d’accueil
des tournages de la Région Alsace et à Marie-Thérèse Montalto à la
direction régionale de France 3 Alsace.
L’équipe de Filmer en Alsace
Merci pour ce numéro à : Patrick Benquet, Michèle Clément-Théclé, Daniel Coche, Denis
Darroy, Brigitte Daudé, Laurent Dené, Jacques Dottor, Anne Fantinel, Mariette Feltin,
Damien Fritsch, Michaël Gaumnitz, Robert Grossmann, Francis Guthleben, Anne Hahn,
Georges Heck, Gaël Lachaux, Julia Laurenceau, Jean-Luc Maetz, Luis Miranda, Isabelle
Pantic Guillet, Michel Plazanet, Aurélie Réveillaud, Jean-Jacques Schaettel, Josiane
Schauner, Silvi Simon, Jean-Pierre Stucki, Philippe Thomine, Christine Tomas, Gérard
Traband, Olivier Trusson, Franck Vialle.
la lettre
Filmer en Alsace
association des professionnels
de l’audiovisuel en Alsace
Le conseil d’administration
réunit :
- l’APAA,
représentée par
Josiane Schauner
et Franck Vialle
- la Safire,
représentée par
Damien Fritsch
et Luis Miranda
- Vidéo Les Beaux Jours,
représenté par
Georges Heck
- l’Agence culturelle d’Alsace,
représentée par
Brigitte Daudé
- iconoval,
représenté par
Michèle Clément-Théclé
- Ina Grand-Est,
représenté par
Isabelle Pantic Guillet
- le master pro
de l’université Marc Bloch,
représenté par
Jean-François Moris.
Filmer en Alsace
est soutenu par :
- le ministère
de la Culture/DRAC Alsace
- la Région Alsace
- le Département
du Bas-Rhin
- le Département
du Haut-Rhin
- la Ville de Strasbourg.
Contact :
Filmer en Alsace
c/o La Maison de l’image
31 rue Kageneck
67 000 Strasbourg
téléphone 03 88 23 86 51
Filmer-en-alsace@neuf.fr
www.filmerenalsace.fr.nf
Contact pour La lettre :
la-lettre@laposte.net
SOMMAIRE
Éditorial ....................................1
Politique nationale ...............2
Communiqué Scam .............3
Soutiens audiovisuel
et cinéma en Alsace .............4
Produire ....................................8
Réaliser .................................. 12
Tourner ................................... 13
Chiffres .................................. 14
Télévisions ............................. 18
Régions .................................. 20
Voisins .................................... 22
Nouvelles technologies ... 23
Europe .................................... 24
Coup de projecteur ........... 25
Histoire de films ................. 26
Chroniques ........................... 28
Retour de .............................. 32
Hommage ............................. 35
Brèves ..................................... 36
Films
en fabrication ..................9 à 25
sortis de fabrique ......29 à 35
primés, sélectionnés ...........37
L’INVITÉ
Michaël
Gaumnitz
en cahier central
Responsable
de la publication :
Filmer en Alsace
Coordination
et secrétariat de rédaction :
Marie Frering
Graphisme :
L’intranquille
Impression :
Gyss imprimeur, Obernai
4 e trimestre 2007
ISBN en cours
1

politique nationale
Le 19 mai 2007, Christophe Andréi (Addoc), Damien Fritsch (Safire Alsace), Raphaëlle Rio (ATIS, Aquitaine) et Christine Tomas
(AARSE, Sud-Est), représentant l’interrégional, rencontraient au Centre national de la cinématographie Anne Cochard, directrice de
la création, des territoires et des publics, Laurent Cormier, directeur de l’audiovisuel, Michel Plazanet, chef du service de l’action
territoriale, Céline Perrimond, chargée de mission au service de l’action territoriale, pour essayer de comprendre les raisons de la
nouvelle politique du CNC qui demande à ce que les documentaires unitaires de 26’ ne soient plus éligibles au dispositif 1 € du CNC
pour 2 € de la collectivité, dans le cadre des conventions avec les régions.
2
Quelle politique pour les 26’
Laurent Cormier : Cela part d’un constat. Le système du 1 € pour 2 € a d’abord
été mis en place pour la catégorie “ cinéma ” puis pour l’audiovisuel.
L’objectif était de relocaliser les dépenses, d’éviter la fuite des tournages de
fictions vers l’étranger. Les fonds régionaux sont une nouvelle piste pour
faire revenir les prestations en France. Cela a surtout permis de développer
la production en région. Le système du 1 € pour 2 € fonctionne très bien.
Mais en régions, il y a des poches de production étanches. Des films
sont faits avec l’aide de la Région, uniquement diffusés sur les antennes
régionales de France 3. En ce sens, la production de 26’ est facile d’accès.
Nous aimerions faire bouger les choses d’une région à l’autre, inciter à aller
vers autre chose que le 26’ classique. Nous ne voulons pas de régionalorégional.
Christophe Andréi : Ce problème du 26’ constitue-t-il, statistiquement, un
problème important
Michel Plazanet : 95 % des documentaires produits dans ce cadre sont des 52’.
Damien Fritsch : Dans ce cas, qu’est-ce qui justifie la modification des critères
Laurent Cormier : On sent des comportements se mettre en place.
Christophe Andréi : À l’échelle nationale, les 26’ ont-ils accès au Cosip
Laurent Cormier : Au niveau national, il n’y a plus de soutien en dessous
de 24’, pour qu’il n’y ait pas de confusion avec le reportage. Les 26’ sont
toujours aidés. Il semble que l’écriture documentaire soit moins évidente
en format 26 que 52’. Il ne faudrait pas que des structures régionales se
cantonnent au 26’.
Anne Cochard : Le système du 1 € pour 2 € a eu comme conséquence un effet
de levier. Les régions ont par ailleurs leurs politiques autonomes. Notre
question est l’équilibre entre le local et le national. Quand on a commencé
avec le cinéma, les gens du cinéma sont allés en région. Des formations
techniques ont été organisées par les régions. Mais avec un certain type
de productions audiovisuelles, il n’y a plus de retombées économiques à
l’échelle nationale.
Sur le documentaire, il peut y avoir des politiques très locales : des
producteurs locaux qui travaillent avec des antennes régionales. C’est
légitime que ce tissu essaie de vivre. Mais il y a une question d’équilibre.
En 2006, le bilan montre des engagements financiers à hauteur de 6,7 M€
pour le documentaire et 6,2 M€ pour les fictions en région. Le basculement
vers le documentaire est net. La plupart sont des 52’.
Nous essayons d’inciter à la production de tous les genres audiovisuels
et de mixer entre le régional et le non régional. Le CNC incite les régions
à un plancher minimum, pour mieux financer les films et structurer le
tissu régional en regardant vers l’extérieur. L’intérêt de cette politique
conventionnelle est de trouver la juste ligne d’équilibre entre la volonté
des professionnels régionaux de bénéficier des dispositifs et notre objectif
d’encourager les producteurs régionaux à s’ouvrir vers l’extérieur.
Christophe Andréi : Le fait est que c’est une part minime des productions qui
vous pose problème (le 26’) et que pour nous cette part est très importante.
Cela permet souvent aux auteurs et aux producteurs de subsister. Et le 26’
est une première marche pour de jeunes auteurs. C’est dommage de les
pénaliser. Le secteur est fragile, il faut être attentif à ces changements.
Laurent Cormier : Nos financements n’ont pas diminué, ils ont changé. Ils
vont vers plus de qualité. Le CNC a doublé le budget de l’aide à l’innovation
documentaire il y a deux ans. Le soutien à l’écriture et au développement
permet un financement significatif, même sans diffuseur. Selon ces mêmes
critères, on abandonnerait les 26’ sans ambition artistique.
Damien Fritsch : Il y a des commissions consultatives
en région qui peuvent agir là-dessus,
plutôt que d’écarter le 26’ en général. Il faut faire
travailler les commissions sur des critères de
qualité. Mais les 26’ pour France 3, ce n’est pas
un critère en soi. Cela tient à un raisonnement
global. Et ce sont forcément les petites structures,
avec de jeunes auteurs qui en pâtiront.
Aujourd’hui on travaille avec le câble. Il y a une
économie parallèle du documentaire pauvre.
Vous pouvez faire confiance aux commissions,
qui peuvent évaluer la question au cas par cas.
Il faut leur demander des retours qualitatifs
et que les financements ne soient pas réservés
uniquement aux grosses sociétés.
Michel Plazanet : La mesure n’est pas parfaite.
C’est avant tout un signal donné. En 2006, 400
documentaires ont bénéficié du 1 € pour 2 €. Si
on veut maintenir ce système, il faut en limiter
l’expansion. Sur le qualitatif, nous sommes plus
que demandeurs. Les commissions peuvent en
effet le garantir. Le travail est très différent d’une
région à l’autre, tant au niveau de l’organisation
des commissions que des bilans que l’on reçoit.
Il y a des projets et des diffusions très divers. Les
26’ sont majoritairement localo-locaux.
Il y a 24 conventions différentes. Nous ne sommes
pas fermés à la discussion, mais nous devons
fixer des lignes communes pour donner
une direction. Nous sommes très attentifs à la
question de la composition des commissions et
nous constatons globalement une amélioration
du mode de fonctionnement de ces commissions.
Il y a de plus en plus de projets déposés
dans plusieurs régions simultanément. Nous
avons mené une politique incitative qui a très
bien fonctionné. Cependant, après une phase
d’expansion très rapide, nous devons maintenant
maîtriser l’évolution de nos engagements
financiers.
Anne Cochard : Le levier a très bien fonctionné :
6 M€ en 2004, 13 M€ en 2006. À présent, le
message à faire passer aux régions est de mener
des politiques complémentaires ; d’organiser des
soutiens autonomes, de fonctionner dans le
cadre des conventions, mais aussi en dehors.
Christophe Andréi : Nous le demandons aussi à
nos régions.
Anne Cochard : Les régions peuvent le faire. Certaines
ont une politique un peu statique par
rapport au 1 € pour 2 €. Il peut y avoir une
complé mentarité de la région et du Cosip pour
le 26’, et quand les productions sont structurées,
elles peuvent bénéficier du 1 € pour 2 € avec
des 52’.
Raphaëlle Rio : Quel est le projet du CNC en matière
de création

communiqué
Encore trop d’auteurs-réalisateurs ne connaissent
pas Les Étoiles de la Scam. Beaucoup ne sont pas
encore informés de cette compétition. N’ayant pas
compris les règles de l’inscription, nombre d’entre
eux passent à côté de cette récompense.
Mode d’emploi…
Anne Cochard : Il y a des aides à l’écriture, à l’innovation. Certains dossiers
sont soutenus sur des critères artistiques exclusifs. Dans l’ensemble, la
case court métrage est ce qui permet à des films de ce format, avec ou
sans diffuseur, d’être soutenus. C’est la case création.
Damien Fritsch : En termes qualitatifs, quel est le projet du CNC par rapport
au format Pour les 26’, ne devrait-on pas laisser les comités de lecture
régionaux sélectionner les projets sur les critères de qualité
Anne Cochard : Bien qu’il y ait eu des progrès accomplis, des efforts
doivent encore être faits dans la composition et la sélectivité des
comités de lecture…
Michel Plazanet : Nous avons demandé à ce que la composition des
comités évolue vers plus d’indépendance.
Damien Fritsch : Oui, les associations d’auteurs ne peuvent plus être
représentées… Mais il faut laisser jouer les critères de création dans les
choix, c’est ça l’important.
Anne Cochard : Sur la création : d’accord sur le lien entre création
documentaire et création cinématographique en général, et il y a la
possibilité d’accéder aux fonds courts métrages avec des documentaires
courts, même sans diffuseur. Pour le documentaire, il existe au CNC un
dispositif d’aide à l’écriture et au développement. Les montants sont
les suivants : 7 500 € pour les aides à l’écriture, environ 15 000 € pour
les aides au développement. En ce qui concerne l’aide à la production
(contribution sélective), elle atteint entre 40 000 et 50 000 € pour les
courts métrages documentaires.
Christine Tomas : Mais quid de la règle du plafonnement des aides
publiques à 50 % du financement d’un film (critère européen) Surtout
si on n’a pas de diffuseur, comment fait-on
Laurent Cormier : On peut envisager de porter ce plafond à 60 % dans
certains cas : si le projet a bénéficié d’une aide à l’écriture, si son budget
total est inférieur à 100 000 €/heure et, s’il n’a pas eu d’aide à l’écriture,
selon le “ profil ” du producteur, sa ligne éditoriale, avec un projet qui,
dans son écriture, aura du mal à trouver un diffuseur.
Damien Fritsch : Quels sont les chiffres, le nombre de films aidés pour le
court métrage
Anne Cochard : Il y a l’aide aux programmes d’entreprises avec plusieurs
projets, soit environ 40 aides par an, pour la contribution, environ
50 films aidés par an. Mais c’est vrai que c’est très sélectif…
Michel Plazanet : Pour les fonds régionaux, on demande désormais des
planchers minimums d’intervention : cela a pour but d’augmenter la
sélectivité et de ne pas faire de “ saupoudrage ” : En documentaire, il est
attribué en moyenne environ 20 000 € par film, c’est plutôt en hausse.
Le plancher maintenant est de 15 000 €. Cela incite à une fourchette de
15 000 à 25 000 €, ou plus, c’est aussi possible.
Christine Tomas : Une dernière question, plutôt un souhait : il nous
semblerait bien que des auteurs et réalisateurs issus des régions soient
présents dans les commissions du CNC. Nous soutenons, dans ce sens,
des candidatures à la Scam et ce serait logique au niveau du CNC.
Anne Cochard : J’en prends note. Dans les commissions, ou chez les
lecteurs…
Raphaëlle Rio : Les réalisateurs de région ne travaillent pas qu’au plan
local. Nous non plus nous ne voulons pas être enfermés dans nos
régions.
Transcrit par Christine Tomas,
mis en forme par Marie Frering,
validé par les responsables du CNC
Les Étoiles de la Scam
Inscrivez vos œuvres
Nous appelons les auteurs à se porter candidat à cette
compétition dont le but est de les aider financièrement et
de faire connaître leurs œuvres dans la presse, auprès des
diffuseurs et des festivals. Nous appelons les producteurs,
ainsi que les diffuseurs, à inciter leurs auteurs à déposer
un dossier de candidature.
Pour l’auteur ainsi que pour son producteur, l’attribution
d’une Étoile représente un surplus de reconnaissance
auprès des diffuseurs qui sont de plus en plus sensibles au
nombre d’Étoiles qu’ils obtiennent chaque année. Depuis
trois ans, chaque année, la Scam distingue 30 œuvres
dotées chacune d’une récompense de 4 000 €.
En mai dernier, la remise des trente Étoiles 2007 a eu
lieu au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo
au cours d’une nuit des Étoiles. La presse (quotidienne
et spécialisée) s’est fait l’écho du palmarès et de la
manifestation où auteurs, professionnels et public se
sont rencontrés.
Les Étoiles de la Scam 2008
Les inscriptions pour les Étoiles se font en continu toute
l’année. Ce sont les auteurs qui doivent personnellement
déposer leur dossier.
L’inscription aux Étoiles 2008 est en cours pour les œuvres
diffusées pour la première fois en 2007 (diffusées sur une
chaîne hertzienne, câblée, sur un site internet sur lequel
la Scam perçoit des droits d’auteur ; éditées en DVD par
un éditeur avec lequel la Scam a passé des accords de
droit d’auteur). Le délai d’inscription de deux mois après
la première diffusion est une mesure qui vise à faciliter
la gestion des dépôts de candidature et à permettre de
suivre le fil des diffusions de l’année. Toutefois, pour
permettre à l’ensemble des auteurs souhaitant déposer
un dossier de candidature après le délai des deux mois,
les retards sont acceptés.
Attention, la clôture des candidatures des Étoiles 2008
est fixée au 28 février 2008.
La déclaration de l’œuvre à la Scam pour percevoir ses
droits d’auteur est différente d’une candidature aux
Étoiles. Il s’agit de deux bulletins différents. Déclarer
son œuvre à la Scam n’équivaut pas à déposer une
candidature aux Étoiles.
Sur le fonctionnement des Étoiles, rendez-vous sur le
site de la Scam (www.scam.fr) : appel à candidature,
règlement, présélection par la commission télévision
de la Scam, composition du jury qui fait les choix
définitifs, palmarès et composition des jurys des années
précédentes.
Patrick Benquet, président de la commission télévision,
responsable des Étoiles de la Scam
Contact Carine Bled, téléphone 01 56 69 64 01
carine.bled@scam.fr
3

soutiens audiovisuel et cinéma en Alsace
De nouvelles conventions avec le CNC ont été signées cette année par les
collectivités : nous avons fait parvenir à Gérard Traband, vice-président de la
commission développement culturel, sport et identité régionale et à Robert
Grossmann, président de la Communauté urbaine de Strasbourg, quelques
questions pour mieux cerner les changements intervenus. Par commodité, nous
restituons leurs réponses dans un seul texte.
4
Tournage de La saison des orphelins de David Tardé.
PHOTO BUREAU D’ACCUEIL DES TOURNAGES
questions à…
Gérard Traband
vice-président du Conseil régional,
président de la commission
développement culturel,
sport et identité régionale
Robert Grossmann
président de la Communauté
urbaine de Strasbourg
Filmer en Alsace : Une nouvelle convention avec le CNC
a été signée cette année et, depuis, les associations
professionnelles ne sont plus représentées dans les
commissions. Y a-t-il eu discussion sur ce sujet avec
le CNC La Région Alsace et la CUS approuvent-elles
cette décision
Gérard Traband : Bien sûr, ce souhait réitéré du
CNC a fait l’objet de longues discussions, que ce
soit avec le CNC lui-même, avec l’ensemble des
protagonistes de la convention, ou au sein du
CCAC, où le sujet a été abordé.
Il est apparu opportun, du point de vue
déontologique, de revoir la composition du
CCAC, qui présente aujourd’hui, à notre sens,
une représentation équilibrée des différents
métiers intervenant en matière d’audiovisuel et
de cinéma.
De toutes façons, ce type de comité est appelé
à être renouvelé régulièrement. J’en profite pour
renouveler toute l’expression de ma gratitude
aux membres précédents du CCAC, qui ont fait un
excellent travail. Convenons aussi que le rôle des
représentants des associations professionnelles,
dans la configuration qui prévalait jusqu’en
2006, n’était pas des plus confortables, car ils étaient fréquemment amenés
à se prononcer sur des dossiers présentés par les adhérents de leur propre
structure.
Robert Grossmann : C’est une décision qui nous appartient. Certes, le
CNC a souvent exprimé, dans un passé récent, le souci légitime que les
commissions consultatives régionales présentent bien toutes les garanties de
professionnalisme et de neutralité requises, mais au final, ce qui a prévalu,
en ce qui nous concerne, c’est le souhait d’instaurer le renouvellement.
Cela dit, la précédente commission n’a certainement pas démérité, mais,
s’agissant plus particulièrement des associations professionnelles, il nous
a semblé que leur place n’était plus dans une telle instance et que, de
surcroît, nous leur rendions une forme de service en en remodelant la
composition : leur position était en effet fort inconfortable, du fait de la
proportion importante de dossiers émanant de leurs propres adhérents.
FeA : Quels ont été les critères de composition des nouvelles commissions
GT : La composition du CCAC a été revue, et la principale évolution a
consisté à faire la part belle aux personnalités qualifiées, passées de quatre
à dix. Cette évolution confortait en réalité celle qui avait déjà été approuvée
par les élus régionaux à plusieurs reprises :
- en 2002, avec l’introduction de deux personnalités qualifiées (un
représentant du Grand-Est, et un représentant du monde universitaire) ;
- puis en 2004, avec leur passage de deux à quatre, pour tenir compte de
la création d’une ligne de crédits spécifique destinée au cinéma.
Le remplacement de certains membres du CCAC, notamment pour ce
qui concerne certains représentants de collectivités territoriales, par des
personnalités qualifiées issues du secteur professionnel de l’audiovisuel et
du cinéma nous a paru constituer le meilleur gage d’un examen attentif et
objectif des projets. J’ajoute que sept de ces dix personnes sont actives dans
des structures installées en Alsace, et que certaines d’entre elles sont par
ailleurs membres d’associations professionnelles installées en Alsace.
Par ailleurs, les élus de la commission développement culturel, sport,
identité régionale du Conseil régional ont souhaité disposer d’un deuxième
représentant au sein du CCAC.
Je rappelle enfin que ces évolutions ont toujours été évoquées au sein du
CCAC.
RG : Nous avons privilégié l’ouverture et la diversification, ce qui signifie que
nous avons souhaité faire appel à un plus grand nombre de professionnels
extérieurs à la région. De même, nous avons fait en sorte qu’un éventail
plus large de sensibilités et de compétences soit représenté. S’agissant
de la composante alsacienne de la commission, elle est constituée pour
l’essentiel de personnalités indépendantes et de représentants d’institutions
audiovisuelles, notamment internationales, présentes à Strasbourg, mais
aussi de professionnels installés en région parisienne et possédant de
fortes attaches avec notre région.
FeA : Comment la Région et la CUS peuvent-elles s’assurer que les commissions
continueront, dans leur nouvelle configuration, à accompagner les professionnels
locaux, à tenir compte des particularismes régionaux, quels sont les axes que la Région
Alsace et la CUS souhaitent développer pour l’audiovisuel
GT : Les avis du CCAC sont fondés avant tout sur la qualité artistique des
projets, ainsi que sur les retombées économiques locales qu’ils génèrent.
J’aurais souhaité que vous précisiez le sens de l’expression “ les
particularismes régionaux ” que vous employez. Toutefois, je l’interprète
en me disant que vous pensez peut-être au fait que les sociétés régionales
déposent principalement des projets documentaires (ce genre représente
38 % des dossiers déposés en 2007). Notre accompagnement des
professionnels locaux se manifeste également par d’autres actions, telle

notamment la mise en place de formations
spécifiques destinées aux intermittents dans
le secteur audiovisuel, dont nous avons pu
constater qu’elles ne suscitent malheureusement
pas toujours beaucoup de candidatures (nous
avons ainsi dû annuler en 2006, faute de
candidats, la formation de régisseur général, qui
avait été mise en place par l’ACA), ou le soutien
régional apporté à de nombreux festivals et
manifestations, dont d’ailleurs Filmer en Alsace
et la présente Lettre, sans parler du travail
effectué par l’ACA.
RG : Qu’entendez-vous par “ particularismes
régionaux ” S’il s’agit d’être assurés que la
commission retienne les bons projets traitant
de sujets en rapport avec notre histoire et notre
culture, dans toutes leurs spécificités, je n’ai
aucune inquiétude. Je ne vois pas pourquoi
celle-ci, dans sa nouvelle composition, écarterait
des dossiers de qualité sous prétexte qu’ils
émaneraient de producteurs locaux et qu’ils
aborderaient des problématiques régionales.
J’aimerais m’étendre sur la seconde partie de
votre question qui porte sur les axes de notre
politique en faveur de la production audiovisuelle.
Nos objectifs, comme vous le savez,
sont pluriels, puisqu’il s’agit à la fois de soutenir
la création en région, en accompagnant des
entreprises de production dans une démarche de
maturation, et de favoriser l’accueil de tournages,
en escomptant de leur venue des retombées
favorables sur le plan de l’activité économique
et de l’emploi. Nous pensons que ces objectifs
sont conciliables et que nous pouvons les poursuivre
de concert. Après tout, on sait, et André
Malraux nous l’a rappelé en son temps, que la
production d’images relève à la fois de l’art et
de l’industrie.
Cependant, s’agissant de notre soutien aux productions
et aux entreprises alsaciennes, j’insiste
sur le fait que nous considérons nos interventions
comme un moyen au service d’une politique,
et non comme une fin en soi. C’est le sens que
nous souhaitons donner à notre partenariat avec
les professionnels. Il ne s’agit pas pour nous, en
particulier, de nous substituer à tel ou tel diffuseur
défaillant ou impécunieux, mais de donner
à nos producteurs des atouts pour les aider à
affronter le grand large, c’est-à-dire le marché
national et européen. Nous voulons qu’ils puissent
se prévaloir de cet appui financier éventuel
auprès des milieux professionnels extérieurs à la
région. Nous savons qu’il n’est pas simple pour
Tournage de La Résistance de Félix Olivier.
PHOTO BUREAU D’ACCUEIL DES TOURNAGES
des entreprises en région de s’imposer dans un paysage de la production,
notamment documentaire, à l’offre saturée, mais nous sommes persuadés
que le potentiel offert par ce fonds, auquel peut s’ajouter, bien sûr, celui
de la Région Alsace, les aidera à se faire reconnaître et respecter par leurs
interlocuteurs français et étrangers. Encore faut-il consacrer l’attention et
l’énergie adéquates à une telle démarche et, à cet égard, je m’inquiète du
trop faible recours de nos professionnels aux ressources et aux réseaux du
programme européen MEDIA qui est pourtant représenté à Strasbourg par
une antenne d’information, basée à la CUS.
Le Rendez-Vous de la coproduction rhénane, organisé depuis deux ans
par celle-ci à Strasbourg, est une occasion irremplaçable pour côtoyer des
producteurs, des diffuseurs et des financeurs institutionnels en provenance
d’Allemagne, de Suisse et du Luxembourg et ils doivent veiller à en profiter
pleinement. On ne peut pas, en effet, se résoudre à produire principalement
pour des chaînes locales ou régionales, dont on connaît malheureusement,
en l’état actuel, les moyens limités et la faible audience. On aboutit à des
programmes essentiellement financés par des aides publiques qui ne sont
pas vraiment désirés par leurs diffuseurs, puisque ceux-ci ne les paient
pas vraiment, et peut-être pas non plus par leurs producteurs. Ce n’est
pas viable à terme. Certains producteurs alsaciens se sont courageusement
lancés dans le “ grand bain ”, mais il faut que les autres s’y mettent, à
l’image de leurs confrères d’autres grandes régions françaises. Nous avons
certes regretté, en son temps, le changement de politique éditoriale de
France 3 Alsace, qui fait désormais une moindre place aux documentaires
dits de création dans sa grille de programmes. Nous l’avions d’ailleurs
fait savoir, à l’époque, à la direction générale de France 3. Mais il faut
malheureusement s’en accommoder pour l’instant et préparer l’avenir.
FeA : Concernant le dispositif du 1 € pour 2 €, qui a pour objectif d’inciter les régions
à développer l’accueil de tournages de fiction en région, nous constatons une réelle
augmentation de leur nombre et nous en réjouissons, mais comment s’assurer de l’emploi
réel de professionnels locaux, à des postes clés, auprès de sociétés de productions,
actuellement essentiellement parisiennes
GT : Nous nous assurons des dépenses effectuées en région, je vous rappelle
qu’elles doivent se monter au minimum à 120 % de la subvention obtenue,
et demandons notamment la liste nominative des contrats de travail
précisant les embauches réalisées en Alsace.
Toutefois, la législation ne permet pas d’imposer des professionnels
à certains postes, cela résulte naturellement de la qualification et de la
compétence du personnel, qui sont elles-mêmes le fruit de l’expérience
professionnelle et de la participation à des actions de formation.
Pour ce qui concerne les sociétés de production, nous nous réjouissons
d’une diversification déjà entamée, avec l’installation en Alsace de
nouvelles structures qui développent des projets dans le domaine de la
fiction également, et participent ainsi à la qualification de l’ensemble
des acteurs.
RG : Comme vous le savez, nous exigeons des producteurs dont nous
accueillons les tournages des engagements précis à cet égard : ils doivent
dépenser sur place un minimum de 120 % du soutien qu’ils reçoivent et
le montant du financement que nous leur attribuons dépend notamment
de l’importance de leur recours aux moyens artistiques et techniques
accessibles localement. Nous exigeons d’eux des comptes finaux de
production qui nous permettent de vérifier le respect de ces engagements.
Quant à l’accès des techniciens et des comédiens locaux à des postes clés
(ceux de “ chefs de poste ”), il ne peut être que le résultat de l’accumulation
de l’expérience professionnelle des intéressés et du renforcement d’une
politique de formation que nous souhaitons d’ailleurs plus active.
FeA : Face à l’augmentation du nombre de dossiers de fictions déposés, suite à la mise
en place du 1 € pour 2 €, et comme cela se pratique dans d’autres régions, que pensezvous
de la constitution de commissions spécifiques selon qu’il s’agisse de projet de
fictions ou de documentaires
GT : Nous n’en voyons pas la nécessité à l’heure actuelle, la diversité des
projets examinés par le CCAC constitue également une richesse.
RG : En l’état, cette mesure ne me semble pas nécessaire : le nombre de
dossiers de fiction n’est pas assez important pour justifier une telle
distinction et les membres de la commission en place disposent de toutes
les compétences pour les évaluer, au même titre que les autres genres
de programmes.
5

soutiens audiovisuel et cinéma en Alsace (suite)
6
FeA : Suite à la réforme du CNC, les documentaires de
26’ ne peuvent plus bénéficier du dispositif du 1 €
pour 2 €. Cependant le CNC continue à financer les 26’
dans le cadre du Cosip et continue pleinement à leur
reconnaître le caractère d’œuvre audiovisuelle et les
diffuseurs, notamment en région, restent majoritairement
demandeurs de 26’. Par ailleurs, les 26’ permettent, à
l’instar des courts métrages en fiction, de s’essayer à des
nouvelles écritures, certaines plus créatives, et permettent
aussi à des jeunes de faire leurs premières armes. Compte
tenu de ces éléments, la Région et la CUS souhaitent-elles
continuer à encourager les pro fessionnels à développer et
déposer des projets de 26’
GT : Je vous rappelle que l’exclusion des documentaires
d’une durée inférieure à 52’ (hormis
les séries de 5 x 26’) est le fruit d’une décision du
CNC, dont le comportement à cet égard peut en
effet apparaître comme contradictoire, puisqu’il
continue à leur reconnaître le caractère d’œuvre
audiovisuelle alors qu’il ne nous donne plus les
moyens de leur assurer un financement optimal.
Les collectivités territoriales concernées ont
longuement lutté contre cette décision, à la fois
collectivement et dans chaque région, mais se la
sont vue imposer.
RG : Dans son argumentation, le CNC nous a
fait valoir qu’il souhaitait réserver le bénéfice
du 1 € pour 2 € à des programmes ayant le
potentiel nécessaire pour circuler en dehors de
leur région d’origine et possédant, de ce fait, une
véritable valeur de catalogue. Ses responsables
nous ont fait remarquer que les programmes de
ce format s’apparentaient davantage, dans bien
des cas, à de simples reportages, plutôt qu’à
des documentaires de création. C’est peut-être
vrai, mais pourquoi, dans ces conditions, le CNC
continue-t-il à leur donner accès à ses propres
aides Aucune région n’a eu de véritable
explication sur cette contradiction et aucune n’a
pu faire changer de point de vue cette institution.
Pour notre part, nous continuerons à prendre
en considération ce type de programmes, la
commission consultative étant, entre autres,
en charge de la mission consistant à faire le
tri entre ceux qui méritent la qualification de
documentaires et les autres.
FeA : Si la Région et la CUS continuent à soutenir les 26’,
le montant des aides sera-t-il maintenu à la hauteur des
apports, pratiqués avant la mise en place du 1 € pour
2 €. Si non, ne peut-on craindre à terme, une situation
de sous-financement des 26’
GT : En conséquence des éléments exposés
précédemment, le montant des soutiens que
nous avons attribué aux programmes concernés
a naturellement été quelque peu réduit. Peut-être
faut-il également que les producteurs répercutent
avec force leur crainte de sous-financement
des 26’ au niveau national auprès du principal
responsable, ainsi qu’auprès des diffuseurs.
RG : La décision du CNC aura forcément des répercussions sur le montant
de nos aides, c’est inévitable, puisque nous n’accédons plus à la recette
correspondante en provenance de cette institution. J’invite cependant les
professionnels, sur ce sujet comme sur d’autres, à prendre leur part de
responsabilités. Vous avez évoqué le caractère novateur ou expérimental
de certains de ces programmes : il me semble que leurs budgets pourraient
s’inspirer de la même veine et faire l’objet de baisses assez sensibles, pour
tenir compte des spécificités de leurs modes de production et de diffusion.
D’une façon générale, d’ailleurs, les économies d’échelle induites par les
récentes innovations technologiques (au niveau de la miniaturisation et de
la numérisation des matériels de tournage et de montage, en particulier)
ont été très faiblement répercutées dans les devis qui nous sont soumis.
FeA : Si les aides aux 26’ deviennent des exceptions, selon quelles règles Est-il encore
pertinent de proposer des dossiers pour des 26’ Sont-ils encore éligibles
GT : Les dossiers de 26’ demeurent éligibles, mais il va de soi qu’ils ne
peuvent plus être privilégiés, d’autant que nos critères réservent le soutien
aux documentaires de création, pour lesquels, comme la Safire l’a souvent
rappelé, le format de 52’ semble plus adapté.
RG : Voyez à ce sujet mes éléments de réponse ci-dessus.
FeA : Quels sont les montants disponibles aux fonds de la Région et de la CUS par
catégorie (long métrage, court métrage, documentaire), comment sont décidées ces
répartitions Est-ce que des reports en fin d’année sont possibles, d’une catégorie à
une autre Si non, pourquoi Que se passe-t-il lorsqu’il y a un reliquat sur les budgets
votés d’une année
GT : Le montant total du fonds est de 1 176000 € en 2007. Il se décompose
de la façon suivante.
- Aide à la production du court métrage : enveloppe totale de 105 000 €,
soit 35000 € en provenance du CNC + 70 000 € en provenance de la
Région.
- Aide à la production d’œuvres cinématographiques de longue durée :
enveloppe totale de 525 000 €, soit 175000 € en provenance du CNC
+ 350000 € en provenance de la Région.
- Aide à la production d’œuvres audiovisuelles (documentaires, téléfilms
et séries TV) : enveloppe totale de 525000 €, soit 175000 € en
provenance du CNC + 350000 € en provenance de la Région.
Il faut ajouter à ces montants une enveloppe Région de 21 000 € dédiée
aux pilotes.
Ces répartitions sont effectuées en lien avec le CNC, en début d’année.
Elles ne sont, et je le regrette, pas susceptibles d’être modifiées en cours
d’année du fait de la distinction que le CNC opère entre ses dispositifs de
soutien aux programmes audiovisuels et cinématographiques, qui entraîne
une absence de fongibilité. Seul un transfert entre la ligne de court et long
métrage de cinéma est potentiellement envisageable selon les critères du
CNC. Il reste toutefois soumis également aux disponibilités financières de
la Région.
Je saisis aussi cette occasion pour rappeler que le CNC abonde de 13 000 €
l’enveloppe régionale destinée aux aides à l’écriture/développement,
procédure confiée par la Région à l’ACA.
Enfin, en vertu de la nomenclature comptable des Régions, les reliquats
de crédits en fonctionnement ne sont pas reportés l’année suivante. Ils
sont donc perdus et doivent faire l’objet d’une nouvelle inscription au BP
suivant, lorsque c’est possible.
RG : Je n’entrerai pas dans le détail de questions techniques auxquelles
mes services peuvent aisément vous répondre au quotidien. Sachez
simplement que les reports sont impossibles, à la CUS comme au CNC,
du fait des contraintes bien connues qui sont attachées au principe de

l’annuité budgétaire. Quant aux répartitions,
elles sont faites en début d’exercice, en liaison
avec le CNC, et elles ne sont pas modulables en
cours d’année, à notre grand regret, du fait de
cette institution et pour des raisons qui tiennent
à la non-fongibilité, en son sein, entre les aides
aux productions cinématographiques et les soutiens
aux programmes audiovisuels. Seul un
basculement peut éventuellement intervenir en
cours d’année, sous certaines conditions et dans
certaines limites, entre les fonds respectivement
dédiés aux courts métrages et aux longs métrages
de cinéma.
FeA : Pourriez-vous nous préciser les règles et les délais
de versement des aides lorsqu’elles sont accordées par
les fonds
GT : 1/ Modalités de versement relatives au
soutien à la production audiovisuelle et aux
courts métrages :
- 30 %, après notification de la convention
ou signature de la lettre d’engagement, et
transmission d’une attestation de début de
tournage en Alsace pour les sociétés non
implantées en région, ainsi que d’une demande
de versement et d’un RIB ;
- 30 % sur transmission d’une attestation de fin
de tournage et d’une demande de versement ;
- le solde de 40 % maximum, sur transmission
d’une demande de versement, de quatre DVD
ou VHS du film achevé, de la liste nominative
de la totalité des contrats de travail concernés
précisant les embauches réalisées en
Alsace, d’un bilan financier et d’un plan de
financement définitifs de la production de
l’œuvre détaillant également les retombées
économiques en Alsace.
Les retombées économiques en Alsace doivent
correspondre au minimum à 120 % du soutien
obtenu. En cas de non-respect de cet engagement,
le montant du solde sera réajusté.
2/ Modalités de versement relatives au soutien à
la recherche d’un diffuseur audiovisuel :
- 50 % sur production d’une demande de
versement, ainsi que d’une attestation de
début de tournage et d’un RIB ;
- le solde de 50 % maximum, sur transmission
d’une demande de versement, de quatre DVD
ou VHS du film achevé, d’un bilan financier
et d’un plan de financement définitifs de la
production de l’œuvre détaillant également
les retombées économiques en Alsace, et
d’une liste des contacts diffuseurs envisagés.
Tournage de Rendez-vous fatal
de Pierre Alt et Géni Canzek
Le producteur fera parvenir à la Région un état régulier des contacts
engagés, et lui adressera un bilan qualitatif écrit dans un délai maximal
d’un an après la demande du solde.
3/ Modalités de versement relatives aux avances remboursables pour les
longs métrages cinéma :
- 70 % après notification de la convention, transmission d’une attestation
de début de tournage (en Alsace pour les sociétés qui n’y sont pas
implantées), ainsi que d’une demande de versement.
- 10 % à l’issue du mixage, après visionnage du film par la Région et
transmission d’une attestation de fin de tournage, ainsi que d’une
demande de versement.
- 20 % maximum après l’avant-première en Alsace, remise de quatre VHS
ou DVD et d’un master Beta du film achevé, fourniture d’un état des
dépenses effectivement réalisées en région, certifié sincère par un expertcomptable
ainsi que par le représentant légal de la société, des factures
acquittées et de la liste nominative des contrats de travail concernés précisant
les embauches réalisées en région et d’une demande de versement.
RG : Les règles sont bien connues et sont clairement explicitées dans nos
documents de référence. Les délais sont ceux qui prévalent habituellement
dans notre collectivité pour ce type de soutien. Je vous renvoie à mes
services à ce sujet.
FeA : Est-ce que la Région et la CUS réalisent un bilan qualitatif des aides, et si oui, ce
bilan peut-il être communiqué au réseau des professionnels
GT : Il est naturellement difficile d’établir un tel bilan. Nous sommes
attentifs à la carrière des œuvres, à leur circuit de diffusion, aux sélections
en festival, et sommes naturellement très heureux lorsqu’un film obtient
une distinction. En réalité, nous partageons tous les mêmes informations.
RG : Qu’entendez-vous par bilan qualitatif Attendez-vous que nous jugions
a posteriori de la qualité des œuvres réalisées Si oui, sur quels critères
Nous ne pouvons évidemment que mesurer leur diffusion et apprécier
éventuellement l’accueil qu’elles ont reçu auprès des professionnels,
des critiques et du public. Sinon, nous établissons, bien sûr, des bilans
quantitatifs annuels, par genres de programmes, qui vous sont, à ma
connaissance, régulièrement communiqués.
FeA : Quels sont les termes des accords établis entre la Région et les télévisions locales
Quels sont les objectifs des aides accordées aux télévisions locales pour coproduire des
œuvres audiovisuelles S’agit-il uniquement de documentaires
GT : téléAlsace et alsatic TV bénéficient d’un accord triennal, à compter de
2007, pour un soutien annuel qui se monte respectivement à 75000 € et
105000 €.
Toutes deux disposent d’une enveloppe annuelle de 50000 € pour
effectuer de la coproduction de documentaires de format 26’ ou 52’ avec
des producteurs indépendants, à hauteur de 100 €/minute d’apport
numéraire au minimum, en vue d’une première diffusion (téléAlsace peut
affecter 5000 € sur des apports en industrie).
L’objectif régional était bien sûr de développer des télévisions de proximité
tout en palliant à un certain désengagement de France 3 Alsace. L’objectif
n’est en aucun cas d’encourager les professionnels régionaux à se cantonner
à une diffusion régionale via un seul diffuseur, mais au contraire de
contribuer à une meilleure diffusion des œuvres.
FeA : Sur quelle ligne budgétaire est pris ce soutien aux télés locales Et le soutien
aux opérations type Global Media de France 3 Alsace Ces aides modifient-elles le
fonctionnement d’attribution des aides aux productions Si oui, de quelle manière
GT : Pour les documentaires qui bénéficient déjà d’une aide régionale
indirecte, via le soutien de la Région aux deux chaînes alsatic TV et
téléAlsace, le montant des soutiens est naturellement moins élevé,
s’agissant d’un double financement.
FeA : Pour 2008, est-il prévu une augmentation des fonds d’aide à l’audiovisuel
GT : Compte tenu des contraintes qui pèsent sur le budget régional et du
faible dynamisme des recettes de la Région, l’enveloppe consacrée à
l’audiovisuel et au cinéma sera constante. Elle a toutefois augmenté de
façon très conséquente depuis 2003.
RG : J’ai en effet bon espoir de convaincre mes collègues élus d’augmenter
significativement nos moyens pour l’année prochaine. Mais je ne peux pas
m’avancer davantage, pour l’instant, à ce sujet.
7

produire
Ils ont commencé à travailler dans le secteur audiovisuel régional dans les années 90 (en 1993 pour Laurent Dené, en 1998 pour
Franck Vialle). Avant de s’engager dans la voie de la production proprement dite, ils ont œuvré tous deux auprès des collectivités
territoriales, que ce soit au fonds de soutien de la CUS, à l’antenne MEDIA ou aux bureaux d’accueil des tournages.
L’espace, le désir et le plaisir…
C’était dans les années 90 : tout était à inventer, à mettre en place, à structurer.
Nous nous efforcions alors de considérer le paysage audiovisuel alsacien de manière
globale, dans la pleine conscience de ce qu’il fallait initier, fortement incités par les
élus – Catherine Trautmann et Robert Grossmann – dont le volontarisme politique était
un véritable moteur. CUS, Région, ACA, APAA, Safire, France 3 Alsace, exploitants de
salles et festivals… travaillaient en bonne intelligence ; l’heure était à l’initiative et à la
complémentarité, tout en tenant compte des réalités et des limites du secteur. Ce n’était
pas l’âge d’or, mais on partageait alors un désir de voir les choses avancer et un plaisir
à les voir se concrétiser*.
En un peu plus de dix ans, nous avons vu des sociétés de production démarrer,
grandir, s’épanouir et d’autres disparaître. Nous avons aussi vu une certaine routine
s’installer dans nos manières de travailler. L’Alsace – qui faisait figure d’exemple pour
de nombreuses autres régions françaises ou européennes – s’installait progressivement
dans un confort relatif (mais confort quand même) de travail. Nous avions la garantie
de voir un certain nombre de films se faire chaque année, de les financer correctement,
de sortir de temps en temps de la Région, d’avoir quelquefois un article dans la presse
nationale, une sélection dans un festival et parfois un prix, de produire un bilan. Mais
personne n’était alors en mesure de voir que cette routine fabriquait autant de grains
de sables, qui allaient très vite gripper la machine. C’est à partir de 2006, après la mise
en place du 1 € pour 2 € et avec la disparition de Jean-Marie Boehm, compagnon de
route de longue date pour un certain nombre de réalisateurs et de producteurs, que
nous avons commencé à prendre conscience que notre environnement avait changé.
Nous avons fait face à la réorientation éditoriale de France 3 Alsace, chaîne avec
laquelle bon nombre d’entre nous n’ont plus travaillé, tandis que deux chaînes
régionales apparaissaient sur le câble. Tout occupés que nous fûmes par ce travail de
deuil, nous n’avons pas pris garde aux conséquences du 1 € pour 2 € qui a conduit, de
manière induite ou indirecte, les politiques régionales de soutien à la production à se
recroqueviller sur des règles administratives et comptables. Il nous semble aujourd’hui
important de réinventer un espace de dialogue avec nos partenaires institutionnels, afin
que les responsables des fonds de soutien et les élus sachent ce que nous faisons, qu’ils
connaissent notre travail, qu’ils soient en mesure de le reconnaître, et puissent être fiers
de cette région où – nous avons peut-être jusqu’à oublié de le dire ! – nous produisons
des films de qualité, diffusés et reconnus au-delà du territoire régional.
Films produits en Alsace et primés au niveau national et international
(liste non exhaustive) de 2005 à 2007
4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu (Unlimited), Palme d’or, Cannes 2007
La Terre abandonnée de Vimukthi Jayasundara (Unlimited), Caméra d’or, Cannes 2006
Massaker de Monika Borgmann, Lokman Slim et Hermann Theissen (Unlimited), Prix
Fipresci, Berlin 2005 Les enracinés de Damien Fritsch (Dora productions), Grand Prix du
festival de Brive 2006 Récit pour s’en sortir de Serge Steyer (Bix films), mention spéciale
du jury Prix Farel, Neuchâtel 2006 Pétunia & naphtaline de Franck Vialle (Le Deuxième
Souffle films & associés) Prix spécial du jury Vendôme 2007, Prix spécial du jury Pantin
2007 Sacrés bouteilles de Fitouri Behliba (Filfil films), Prix ONU Fespaco, Ouagadougou
2007, Prix spécial du jury, Carthage 2006 Et Dieu créa le foot de Albert Knechtel (Seppia),
Prix Circom 2007 Clara B. de Alexandru Solomon, Grand Prix du Dakino Film Festival,
Bucarest 2006
Il s’agit pour nous tous, les professionnels et les collectivités territoriales, d’entamer une
réflexion concertée quant à une vision globale du secteur que nous souhaitons défendre.
Il s’agit de considérer d’où nous venons, où nous sommes, et la ou les direction(s) que
nous souhaitons prendre. Ces réflexions sont essentielles si nous voulons construire
ensemble le secteur audiovisuel régional et revendiquer une véritable décentralisation
culturelle. Aussi, remettons au centre du débat quelques fondamentaux, ce à quoi tient
notre métier : l’espace, le désir, le plaisir comme trois pôles sans lesquels nos métiers
n’existent pas, trois pôles complémentaires tant ils dépendent l’un de l’autre…
Espace
Espaces de création
Le débat sémantique n’a plus lieu depuis longtemps. Où
réalise-t-on et produit-on des films En Alsace ou depuis
l’Alsace Un film avec un sujet alsacien, réalisé par un
Alsacien, tourné en Alsace, avec une équipe alsacienne
et pour le public alsacien
Nous sommes depuis longtemps sortis de ce protectionnisme
régionaliste, aussi bien dans les films produits que
dans leur éligibilité aux fonds de soutien, où seuls deux
critères territoriaux suffisent. Ainsi une société alsacienne
produisant un film ailleurs, réalisé par un “ étranger ” à
l’Alsace, pourra théoriquement obtenir un soutien des
collectivités s’il justifie de 120 % de dépenses locales.
Ces critères, qui ont été conçus en faveur des producteurs
régionaux qui pouvaient justifier de 120 % de
retombées économiques par les salaires production et
frais généraux, semblent aujourd’hui produire l’effet
inverse puisqu’on reproche parfois à ces films de n’avoir
d’autres retombées économiques que ces salaires et
frais généraux.
Alors pourquoi s’être arrêté en route Doit-on conditionner
une politique culturelle (y compris quand elle concerne
une industrie culturelle) à des calculs de retombées
économiques Si oui, posons-nous alors la question,
dans le cadre de l’accueil tournage, de savoir s’il est
juste que des subventions culturelles soient dépensées
essentiellement en frais d’hébergement et de bouche des
équipes de tournage Si non, pourquoi ne pas franchir
le pas comme dans d’autres régions (Haute-Normandie,
PACA…) qui n’exigent qu’un seul critère territorial comme
condition d’éligibilité Cet unique critère a l’avantage
d’ouvrir complètement le cadre régional, tant aux projets
extérieurs qu’aux projets portés par des producteurs
régionaux. Les commissions consultatives n’analysent
alors plus les projets qu’en fonction de leur intérêt culturel
et de leur qualité créative.
Mais au-delà de cette ouverture extrarégionale, de
nombreux films continuent à être produits, réalisés en
Alsace, pour un spectateur alsacien. Doit-on pour autant
mépriser ces films au motif qu’ils ne circuleront pas en
dehors des frontières régionales Doit-on dénigrer un
projet car coproduit avec une chaîne régionale ou locale
du câble Une politique culturelle régionale se définitelle
en fonction du “ potentiel de circulation ” de l’œuvre
soutenue Cela peut être un des critères, mais alors trouvons
ici aussi un équilibre avec les autres fondamentaux :
le soutien à la qualité et à la création. La Région Alsace
l’a compris en incitant financièrement les deux chaînes
régionales du câble à développer des coproductions, en
allant jusqu’à verser une enveloppe financière aux deux
chaînes afin que celles-ci apportent le minimum de cash
requis par le CNC pour l’éligibilité au Cosip automatique
à ces projets. L’initiative est évidemment remarquable,
mais pourquoi alors sanctionner dans un deuxième temps
ces mêmes coproductions qui, quand elles sont ensuite
soutenues par la Région, sont amputées du montant de
8
* Mise en place des deux fonds de soutien (et augmentation remarquable de leurs montants, sur fonds propres uniquement), des deux bureaux d’accueil des
tournages, d’un EAVE interrégional, de nombreuses coopérations interrégionales et transfrontalières (antenne MEDIA, forums audiovisuels, partenariats avec
la MFG, le Filmbüro de Sarrebrück…), des revues SarLorLux audiovisuel et A4, du Forum du cinéma européen, du PEVE, de l’initiative Ciné cool, d’accueil
d’institutions et d’organismes audiovisuels (Arte, Observatoire européen de l’audiovisuel, MAP TV, antenne Euro AIM), de stands communs au Sunny Side of
the Doc, à Clermont-Ferrand, à Cannes…

l’apport numéraire qui a transité par la chaîne Ces films, étant faits initialement
dans un cadre régional, sont difficilement finançables auprès de guichets extrarégionaux,
Cosip mis à part.
Et enfin, quid des projets difficiles et ambitieux produits avec des chaînes locales de
“ complaisance ” Le CNC, garant du soutien à l’industrie de programmes, continue
de soutenir ces projets sortant du cadre formaté des télévisions en raison de leur
forte valeur ajoutée culturelle. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder dans les
grands festivals documentaires (Marseille, Lussas, Traces de vies…) le nombre de
films sélectionnés qui ont été coproduits notamment avec Images Plus ou Cityzen
TV… Pourquoi se poser alors la question de leur diffusion auprès d’un public alsacien
alors qu’on se la pose à peine pour des courts-métrages de fiction
Espaces de diffusion
Avec le temps, force est de constater que les lieux de diffusion sur le territoire
alsacien se font de plus en plus rares ; organiser l’avant-première d’un film relevant
presque du défi. En prolongeant notre réflexion, on ne pourra que regretter que cet
état de fait exclût le secteur audiovisuel de la vie culturelle locale, tant et si bien
que finalement, les partenaires et les publics les plus proches de nous ne savent pas
ou plus que l’on produit des films en Alsace, quel type de films on produit, et nous
n’avons plus que trop peu l’occasion de partager le fruit de notre travail.
Dans le même ordre d’idée, l’absence d’un festival d’ampleur en Alsace – sans doute
une des seules régions de France – accentue le manque de visibilité de la vitalité
qualitative et quantitative du secteur audiovisuel régional. Aussi, si cela représente
un déficit d’énergie constructive sur notre territoire, notons également que cela
marque un déficit de communication conséquent pour les collectivités territoriales.
Parce qu’un festival, dans sa rigueur éditoriale – qui de manière générale s’inscrit
en phase avec une politique culturelle globale – prolonge une trajectoire politique,
en réaffirme les fondements et lui offre un rayonnement au-delà du territoire dans
lequel il s’inscrit.
Le choix des trajectoires
Toujours en terme d’espace, le conventionnement des régions avec le CNC a
engendré des situations bien différentes selon les régions. Le 1 € pour 2 € a été
mis en place par le CNC dans une logique avant tout économique et incitative. Il
s’agissait en premier lieu de ramener en France les productions de téléfilms déplacés
à l’étranger et d’accompagner les collectivités territoriales dans le développement
d’une politique d’accueil de tournages d’ampleur. L’objectif était également de
mettre en place, dans toutes les régions françaises, des dispositifs de soutien à la
production régionale, de manière également à pouvoir suppléer à une réduction du
montant des soutiens nationaux. Cette initiative du CNC se révèle être un succès
dans la mesure où les résultats sont aujourd’hui au-delà des objectifs initiaux. C’est
dans cette logique économique et comptable que s’inscrivent désormais les films
documentaires de création de plus de 26’ avec diffuseurs, les courts métrages et
les longs métrages cinéma, qui peuvent bénéficier de crédits régionaux abondés par
le CNC, dans le respect de règles établies par le CNC.
Mais – et cela nous a été dit par les représentants du CNC eux-mêmes – si le CNC
a encouragé les collectivités territoriales à entrer dans ce dispositif, il ne les a en
rien obligées à conformer l’ensemble de leurs soutiens financiers aux dispositions
contractuelles de ces conventions. Au contraire, le CNC voyait là une opportunité
pour les régions de développer, en parallèle à cette logique purement économique,
leurs propres critères d’éligibilité et de soutien pour des projets qui n’entrent pas
forcément dans les termes précis de ces dispositifs.
Dans d’autres régions, comme en région PACA, les documentaires de création ne
sont pas astreints à un diffuseur pour faire valoir leur éligibilité au fonds de soutien,
la Région ayant fait le choix politique de soutenir des projets dans et hors du 1 €
pour 2 €. Dans le même ordre d’idée, si le CNC exclut les documentaires de 26’ du
dispositif 1 € pour 2 € pour des raisons financières, rien n’empêche les collectivités
territoriales de les soutenir au vu d’un marché local particulier, ou d’une volonté
d’accompagner les producteurs dans une démarche qualitative. Il faut par ailleurs
rappeler que le CNC n’exclut pas les documentaires de 26’ de son compte de soutien
à l’industrie des programmes audiovisuels (Cosip).
Dans notre cas particulier, nous, producteurs de l’APAA, affirmons notre attachement
à ce format. Les 26’ produits par les membres de l’APAA au cours des trois dernières
films en fabrication
Sylt, à perte de vue
Documentaire de 26’ de Samuel Bester
L’île de Sylt, en Allemagne du Nord, est en sursis. Chaque
année, les tempêtes de la mer du Nord grignotent
un peu plus les morceaux d’un paysage austère mais
précieux comme un joyau. Au drame de la disparition
annoncée de l’île répondent alors les gestes frénétiques
et obsessionnels des hommes.
Les Éditions du réel
films en fabrication
Carnets de Loire
Documentaire de 2x43’ de Jean Will et Nicolas Gruau
Dernier grand fleuve sauvage de France, le plus long
aussi, la Loire marque la frontière symbolique entre la
France du nord et celle du sud. Elle est le fil conducteur
d’un road-movie à travers une diversité de paysages, à la
découverte de milieux naturels d’une grande richesse et
de terroirs plein de saveurs. La Loire est aussi ce fleuve
royal dont les méandres serpentent au pied des châteaux
les plus prestigieux qui nous ouvrent quelques-unes des
grandes pages de l’histoire de France.
Coproduction Seppia, Beta prod, Zinnober film
La Paloma
Documentaire de 90’ de Sigrid Faltin
Comment une petite chanson cubaine, née au XIX e siècle,
est devenue une grande dame de la pop music au XX e siècle.
Pour raconter l’histoire d’une des chansons les plus
populaires, ce film propose un grand voyage à travers le
monde et d’innombrables archives filmiques et sonores,
sur les lieux passés et présents de la Paloma : Espagne,
Cuba, Mexique, Allemagne, Roumanie, Zanzibar…
Coproduction Seppia, Whitepepper (Fribourg)
9

produire (suite)
10
années témoignent de la qualité et de la richesse de ce format, mais aussi de la diversité
des diffusions. Ce format a permis à de jeunes réalisateurs de faire leur premier film,
ainsi qu’à des réalisateurs confirmés d’expérimenter des formes de récits plus courts. La
production de certains premiers films s’est par ailleurs inscrite dans le prolongement de
dispositifs de formation initiés par la Région Alsace, en partenariat avec la Fémis.
Films de 26’ produits entre 2004 et 2007 (producteurs APAA)
Alain Willaume. Portraits au bord du gouffre de Baudoin Koenig (coproduction France 3
Alsace) Attente de Gontran Froehly (coproduction Radio Bremen, Arte GEIE) Après
la mine de Thomas Ermel (coproduction France 3 Alsace) Christophe Meyer. Avant le
déluge de Philippe François et Serge Steyer (coproduction France 2, France 3 Alsace, TLVA)
Drachenbronn BA 901 de Florence Mary (coproduction France 3 Alsace) Émile Gallé de
Marie Frering et Damien Fritsch (coproduction France 3 Alsace, Arte) Jardins de passage
de Pierre Toussaint (coproduction France 3 Alsace) Meisenthal, l’épreuve du verre de
Xavier Truti et Jean-Paul Fargier (coproduction France 3 Lorraine Champagne-Ardenne)
1945. La paix des voisins de Monique Seeman et Urs Kastenholz (coproduction France 3
Alsace, SWR) Nouveau départ de Pierre Toussaint (coproduction France 2) Récit pour
s’en sortir de Serge Steyer (coproduction France 2, France 3 Alsace) Le Seigneur du
château d’Alexis Metzinger (coproduction France 3 Alsace, SWR, Arte GEIE) Va te faire
rire de Zouhaïr Chebbale (coproduction France 3 Alsace) Tomi Ungerer, trait pour trait
de Philippe Poirier (coproduction Ina, alsatic TV) Vivre et laisser vivre de Daniel Schlosser
(coproduction France 3 Alsace) Voyage dans la cité de Solène Doerflinger (coproduction
France 3 Alsace)
Pour ce qui est du long métrage cinéma, certaines régions (Basse-Normandie, Centre)
ont développé une véritable politique éditoriale d’écriture et de développement pour
des projets qui ne seront, au final, pas forcément tournés sur le territoire qui les a
soutenus initialement. Leur démarche s’inscrit sur d’autres champs d’action du secteur
audiovisuel et cinématographique, au niveau de l’éducation à l’image notamment.
Ici encore, osons revendiquer une politique culturelle volontaire et indépendante, tout
en sachant tirer profit des apports du CNC dans le cadre du 1 € pour 2 € pour les
projets entrant dans ce dispositif.
Désir
Aléas du désir, partage du désir
En Alsace, on peut s’étonner de la multiplication des dispositifs et initiatives mis en
place, et avec eux les financements afférents. Les défunts RISE, les bureaux d’accueil
des tournages, l’antenne MEDIA de Strasbourg, iconoval, Filmer en Alsace, le Rendez-
Vous de la coproduction rhénane… Autant d’initiatives qui ouvrent a priori des espaces
d’échanges et de dialogue avec nos partenaires locaux mais qu’aucun de nous, aussi
bien professionnels que responsables institutionnels ou politiques, n’a su véritablement
ouvrir. Il semblerait que nous soyons entrés dans une logique de “ guichet ” qui exclut
tout échange verbal ou plus encore expérimental. Pourtant ces initiatives révèlent une
certaine volonté des collectivités territoriales d’établir des trajectoires et cadres de
travail, d’accompagner les producteurs locaux dans leur travail.
On ne pourra que regretter, une fois encore, le manque de concertation quant à ces
initiatives qui se présentent, au final, comme autant de propositions auxquelles nous
ne savons pas forcément quel écho donner, ou qui ne savent pas, elles-mêmes, quel
écho donner à nos attentes et à nos impératifs. Force sera de constater que certaines
initiatives, investies dans des termes plus longs, ont su entrer en synergie avec les
professionnels. À titre d’exemple, certains producteurs alsaciens ont pu développer des
projets d’envergure grâce au programme MEDIA de l’Union européenne.
Projets aidés par MEDIA de 2005 à 2007 (producteurs APAA)
Clara B. d’Alexandru Solomon et Corinne Ibram (Seppia, MEDIA jeunes talents) Danube
fleuve d’Europe d’Ulricke Bartels et Joël Jenin (Seppia, MEDIA diffusion TV) Travailler
pour 110 euros par mois de Nora Agapi et Stephane Luçon (Seppia, financement Leader
+ de l’Union européenne) Marchand d’art, Ernst Beyeler de Philippe Piguet et Thomas
Isler (Bix films, MEDIA développement) Bon-papa. Un homme sous l’Occupation de Leïla
Férault (Bix films, MEDIA développement) Ariana, journal d’Arménie de Raphaëlle Vierling
et Gareguin Zakoyan (Le Deuxième Souffle films & associés, MEDIA développement) La
paloma de Sigrid Faltin (Seppia, MEDIA diffusion TV)
Certains producteurs bénéficient d’un soutien conséquent
de la Région Alsace dans le cadre du bonus européen
qu’elle a mis en place au sein de son fonds de soutien
à la production. De même, à l’occasion des différentes
initiatives de pitch (doc & pitch, Rendez-Vous de la
coproduction rhénane), certains ont pu trouver des
débouchés plus larges pour leurs projets.
Mais… Sur l’ensemble de nos catalogues, certaines
productions documentaires s’inscrivent dans des
perspectives internationales par leur sujet (avant toute
chose), par leur ambition artistique et par leur ampleur
financière. Si pour certains films, le cadre financier de
développement peut être facilité par l’intérêt immédiat de
certains partenaires, par le calendrier de production dans
lequel s’inscrit le film ou par la notoriété du réalisateur,
il n’en va pas de même pour les films dont le sujet est
moins évident, dont l’écriture est moins conventionnelle
ou tout simplement lorsqu’il s’agit de premiers films.
Dans ce cas-là, les collectivités territoriales, avec le
CNC, sont souvent les premiers financeurs du film. Les
commissions régionales étudient alors des dossiers dont
le développement financier peut ne pas être clos et
“ parient ” sur la qualité éditoriale du projet et les acquis
de réseau des producteurs quant aux perspectives de
diffusion du film.
Par ailleurs, à l’heure des grandes professions de foi
élevées au niveau national quant à l’importance des
travaux de proximités, à l’heure où la Région Alsace a
décidé d’investir dans les deux chaînes locales câblées
récemment créées sur notre territoire, n’avons-nous pas
là un défi à relever N’est-il pas essentiel pour chacun
de nous (producteurs, collectivités, diffuseurs) de nous
concerter pour construire un réseau qualitatif autour de
ces nouvelles opportunités En effet, ces interlocuteurs
de proximité ouvrent la possibilité, pour nous, de faire
émerger encore de nouveaux talents créatifs en région.
De même, ces diffuseurs nous offrent également d’initier
des projets qui pourront, à court terme, trouver d’autres
ouvertures de diffusion. Ce fut le cas, rappelons-le, pour
un certain nombre de films coproduits auparavant avec
France 3 Alsace ou même Images Plus, films qui ont
trouvé d’autres diffuseurs par la suite.
Projets pitchés en 2006 et 2007
(liste non exhaustive)
Le seigneur du château d’Alexis Metzinger (coproduction
Cérigo films, France 3 Alsace, SWR, Arte GEIE) Poussière
d’école de Malek Bensmaïl (coproduction Unlimited
Cirta films, Ina, France 2) Mata Gaham Comment ça
va, la santé de Nadège Buhler (coproduction Ana films,
Images Plus, RFO, France Ô, TLSP) La pomme, du jardin
d’Eden aux OGM de Catherine Peix et Corinne Ibram
(coproduction Seppia, Arte) Marchand d’art, Ernst
Beyeler de Philippe Piguet et Thomas Isler (coproduction
Bix films, Freihändler, Arte, France 3 Alsace, TSR, SF DRS)
Mes yeux de dinosaure (du cinéma) de Luis Miranda
(coproduction Le Deuxième Souffle films & associés,
CinéCinéma, YLE Finlande) Sur les traces de la mémoire
de Mathieu Rolin (production Faites un vœu) L’énergie
de l’espoir de Jean-Marie Fawer (coproduction Ana
Films, France Ô) Capitalisme à l’Est, la recette secrète
d’Alexandru Solomon (production Seppia)

Si nous voulons relever le défi de ces nouvelles chaînes, avec elles, mais aussi avec
les collectivités qui ont décidé de les soutenir, il s’agit d’un investissement à moyen
terme, pour que la qualité prime sur la quantité. Notons que cet investissement
n’est pas un surplus d’investissement de la part des collectivités, mais une simple
continuité de leur soutien, dans les mêmes termes que celui qui existait avec
France 3 Alsace auparavant.
Notons d’ailleurs que la Région Alsace a accordé un soutien de 147 000 € à France 3
Alsace pour son opération Global Media, mais que cette subvention n’aura profité
à aucun producteur local, aucun appel d’offres n’ayant été publié et la production
exécutive du programme ayant été confiée à une société lyonnaise.
Du quantitatif au qualitatif
Dans le même ordre d’idée de désir qualitatif, nous comprenons et souhaitons
accompagner, dans la mesure de nos capacités, la priorité actuelle des collectivités
territoriales en matière de politique d’accueil des tournages, cette politique est l’un
des fondements du 1 € pour 2 €. Dans ce contexte, en revanche, nous pourrions
envisager des concertations quant à la réalité des retombées économiques des
tournages accueillis, ainsi qu’à la qualité éditoriale du “ catalogue ” des films aidés,
la dimension patrimoniale des projets aidés ayant été jusqu’ici défendue comme un
critère de soutien prioritaire dans la mesure où la CUS achète des programmes dans
le cadre de son dispositif de soutien financier.
Pour prendre le premier point, les retombées économiques, on regrettera la rareté
des demandes envers les producteurs régionaux éventuellement concernés en
matière de production exécutive. Est-ce ici aussi aux producteurs régionaux de
mieux se faire connaître auprès des bureaux d’accueil des tournages La réalité du
terrain de l’accueil des tournages est que bien souvent – à quelques exceptions près
– l’intervention des professionnels locaux se situe essentiellement sur les postes
liés à l’assistanat de réalisation (deuxième assistant, stagiaire ou chef de file), à
la régie et à la décoration, tandis que les chefs de postes font partie de l’équipe
“ parisienne ”, pour des raisons à la fois artistiques (choix direct du réalisateur) et
administratives (la détention de cartes professionnelles demandées par le CNC pour
l’agrément des films de long métrage cinéma).
Si, en matière de fiction, les collectivités territoriales veulent à la fois entretenir les
compétences locales sur les postes artistiques et en faire émerger de nouvelles, c’est
également sur le court métrage qu’il leur faudra miser, les équipes formées sur les
courts métrages de fiction impliquant de plus en plus souvent des chefs de postes
locaux. La structuration de la filière audiovisuelle alsacienne, si tant est qu’elle
couvre à ce jour l’ensemble des activités audiovisuelles et cinématographiques,
passe par ces investissements dont le résultat n’est pas forcément immédiat mais
se joue à plus ou moins moyen terme.
Plaisir
Nous, producteurs, ne savons que trop que cette région compte un certain nombre
de talents créatifs et compétents et notre plaisir de pouvoir les faire parfois émerger
reste intact. Notre investissement à nous se situe dans la même temporalité. Nous
devons risquer, expérimenter, donner des chances, parfois nous tromper… Mais les
paris de l’audiovisuel se situent à cet endroit.
Nous sommes fiers de notre métier et nous nous attachons à faire valoir nos
compétences. Par domiciliation, nous sommes producteurs alsaciens, mais notre
travail s’inscrit dans des ambitions et une volonté au-delà de cette domiciliation.
Nous sommes producteurs.
Les limites de notre domiciliation se situent dans notre besoin d’être accompagnés
par des partenaires de proximité à l’écoute, unis par le même désir de construire, le
même plaisir des avancées et des résultats, et la même fierté.
Franck Vialle, président de l’APAA
et producteur pour Le Deuxième Souffle films & associés,
Laurent Dené, vice-président de l’APAA
et producteur pour Bix films
films en fabrication
Sur les traces de la mémoire
Documentaire de 52’ de Mathieu Rolin
Est-ce que comprendre la mémoire permet de comprendre
l’homme Comment est-il possible d’apprendre sans en
avoir conscience Comment l’apprentissage modifie-t-il
la structure même du cerveau Où vont nos souvenirs
D’où les rappelons-nous Que se passe-t-il lorsqu’ils
disparaissent dans l’oubli Comment peut-on un jour ne
plus se reconnaître dans un miroir
Faites un vœu
films en fabrication
La pomme,
du jardin d’Eden aux OGM
Documentaire de 52’/43’ de Corinne Ibram et Catherine Peix
La pomme est le fruit le plus consommé dans le monde.
Il en existe 6 000 variétés différentes. Mais toutes ont
le même ancêtre : une pomme préhistorique, vieille de
10 000 ans qui pousse encore aujourd’hui à l’état sauvage
dans des forêts du Kazakzthan, véritable verger d’Eden.
Le film raconte l’histoire et les perspectives de cette
découverte étonnante, au croisement de la recherche
scientifique internationale.
Coproduction Seppia, Längengrad (Cologne),
Arte, France 3 Alsace, MDR
Nouveau départ
Documentaire de 30’ de Pierre Toussaint
Patrice, 50 ans, est togolais. Lors d’un voyage en France,
une grave maladie cardiaque le contraint à y rester. Il a
laissé au pays sa femme, ses quatre enfants, une bonne
situation. D’emplois précaires en démarches administratives,
il choisit de dépasser ce drame et de se battre, en
créant son entreprise d’importation de fruits exotiques
bio. C’est le combat d’un homme qui garde courage
et dignité.
Coproduction Bix films, France 2
11

éaliser
Damien Fritsch fait des films depuis longtemps. On pourrait même dire qu’il fait partie des gens qui sont passés au rang des valeurs
sûres du documentaire de création contemporain (et ce à l’échelle nationale) — bien qu’il s’en défende hardiment. Les promesses du
Bal des veuves ont été très vite confirmées, notamment avec Le monde du bout des doigts, un film qui aura marqué les esprits et
dont le retentissement se sera fait entendre bien au-delà du territoire alsacien. Pour l’anecdote, le film fut diffusé en prime time sur
France 2, le 11 septembre 2001, une coïncidence qui, comme on le voit dans L’attente, n’aura pas manqué de le troubler. Portrait d’un
auteur réalisateur qui croit dans la foi et la flamme…
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Tournage d’Émile Gallé, la nature dans l’art. PHOTO MF
Filmographie
sélective
L’attente
(83’, 2007)
Émile Gallé,
la nature dans l’art
(26’, 2006)
Les enracinés
(51’, 2005)
Le calme de la rivière
empoisonnée
(52’, 2001)
Le monde
du bout des doigts
(52’, 2000)
Le bal des veuves
(26’, 1996)
La foi et la flamme
vont en bateau…
Prenons l’histoire depuis le début… Tout commence
sur les bancs de la fac où, animé par le cinéma de Jean
Rouch, Damien prépare une maîtrise d’ethnologie. Nous
sommes au milieu des années 80, l’époque de l’arrivée
des supports vidéo grand public et des premières
“ bidouilles ” en art vidéo, l’époque aussi du festival des
Droits de l’Homme à Strasbourg, un festival qui élargit
les frontières de manière extraordinaire pour l’auteur.
« Je suis un enfant de la télévision. J’ai découvert les
grands auteurs quand je suis arrivé à Strasbourg » se
souvient-il. Puis, c’est la rupture avec la fac, parce que,
bille en tête, il s’agissait de faire un premier film avant
l’échéance des trente ans.
L’apprentissage du terrain, il le fera chez Via Storia, au son,
pendant quatre ans. Avec à l’époque, un tempérament
tout feu tout flamme, et la possibilité d’avoir accès
aux moyens techniques. Cela se prolongera, dans les
années 90, chez Arte. Grâce à son travail aux habillages
de la chaîne, « ça a duré trois ans cette histoire », Damien
bénéficie d’un certain confort financier qui lui permettait
de réaliser des films complètement autoproduits. « Je
ne tourne qu’en vidéo… je n’ai pas le rêve de la pellicule
et des grands moyens. Mais il y a toujours ce désir de
cinéma, en permanence, en passant par les moyens à ma
portée, par les moyens qui me sont donnés », rappelle-til.
Depuis, il a enchaîné les films, à raison d’un ou deux
projets par an, combinant au fond plusieurs manières
de travailler, entre les films correspondant à « des désirs
très ancrés » (Le monde du bout des doigts, Les enracinés,
L’attente) et ceux « qui arrivent entre » (Mesdames
rêvent, Seconde peau…) et offrent des prolongements
à des questionnements non moins intimes. Il s’agit non
pas d’une posture, mais bel et bien d’une dynamique,
« parce qu’il faut rester en mouvement, toujours… C’est le
plus compliqué ». Ce mouvement se dirige toujours vers
la flamme du regard des gens qu’il filme, une flamme
parfois sur le point de s’éteindre, ou faible encore, mais
bel et bien en vie.
Mais voilà, cela fait deux ans qu’il ne tourne plus. Depuis
L’attente.
Pas une image.
Après une première expérience douloureuse en cours de
production du Monde du bout des doigts où il se frotta au
pouvoir de la télévision – contre lequel il a pu se battre
épaulé par sa monteuse, il fit également l’expérience
de l’après succès… Pourtant reconnu par ses pairs,
Damien n’a pas enchaîné sur un parcours plus “ facile ”
malgré le soutien sans faille de Jean-Marie Boehm qui
l’accompagne. Et ce, jusqu’à L’attente, un film précieux
et si “ ancré ” auquel il consacrera, en temps cumulé, une
année entière de sa vie. Personne ne voulait s’engager.
C’est Images Plus qui a permis au projet d’éclore
réellement.
« Aujourd’hui, je cherche à retrouver en moi le désir de
faire du cinéma. Le désir partagé de faire du cinéma…
J’ai l’impression qu’autour de moi, ce désir n’existe plus,
ni auprès des politiques, ni auprès des diffuseurs. Je
trouve cette absence de désir hallucinante. La base du
cinéma, c’est la flamme. » « La fierté de ce que j’ai fait, ce
n’est jamais précisément en Alsace qu’on me l’a renvoyé.
C’est toujours hors du territoire qu’on m’a renvoyé “ mon
existence ” en tant que cinéaste. »
« À l’époque de la peinture de cour, les autorités commandaient
des œuvres à tour de bras aux artistes. Et parmi
les œuvres effectivement livrées, il y avait beaucoup de
pièces non conventionnelles, ou même opposées au
pouvoir. Mais les autorités croyaient dans la création et
sa diversité. Aujourd’hui, en quoi croit-on Pourtant je
suis sûr que l’art et la croyance ont quelque chose à faire
ensemble. »
Aujourd’hui, Damien travaille activement à rassembler
les énergies, et ce au-delà de cette colère que nous lui
connaissons (il s’agit là également d’une flamme, ne
l’oublions pas !). Son envie de construire, après le grand
check-up de L’attente (un film bilan à voir), rassuronsnous,
prend la voie d’un film actuellement en écriture.
Franck Vialle
L’attente

tourner
Une région, deux bureaux d’accueil des tournages, pour un accompagnement optimal des équipes de production désireuses de
travailler en Alsace. Depuis 1997, date de création du bureau d’accueil des tournages de la CUS, suivi, un an plus tard, de celui de la
Région Alsace, situé à l’Agence culturelle d’Alsace, les producteurs et les réalisateurs à la recherche de sites et décors, mais aussi de
techniciens, comédiens, figurants et prestataires de service, disposent d’interlocuteurs privilégiés au sein même de la région.
Les bureaux d’accueil des tournages
Tournage de La Résistance, de Félix Olivier.
PHOTO BUREAU D’ACCUEIL DES TOURNAGES
Les deux bureaux, membres du réseau national
Film France, ont entamé depuis trois ans une
étroite collaboration qui s’étend aux domaines
suivants : constitution de fichiers de comédiens,
figurants, techniciens et prestataires de service ;
pré-repérages de sites et de décors ; soutien logistique
à la préparation des tournages : mise à
disposition de fichiers professionnels, y compris
ceux de l’ANPE culture et spectacles, accès à des
salles pour les castings, apport d’informations
pratiques relatives à la région Alsace et à la CUS,
mise en relation avec les prestataires, contacts
avec les médias régionaux ; délivrance d’autorisations
de tournage sur le domaine public pour
la CUS et mise en relation avec les personnesressources
; informations sur le soutien financier
à la production cinématographique et audiovisuelle
accessible auprès de la CUS et de la
Région ; suivi de la carrière des films accueillis
et participation à l’organisation de projections
en avant-première, en collaboration avec les
producteurs, les distributeurs et les exploitants.
Cette coordination dans l’accueil a notamment
bénéficié, dans un passé très récent, aux productions
suivantes :
Des hommes, court métrage de Romain Cogitore,
produit par Les Films à un dollar, tourné du 26 août au
1 er septembre dans la vallée d’Orbey La Résistance,
documentaire-fiction de Félix Olivier, produit par Les
Films de la croisade, tourné entre le 8 et le 23 juin
entre Strasbourg (Palais du Rhin, haras, hôtel de ville),
Sentheim et Molsheim, avant quinze jours de tournage
en Moselle ; le film sera diffusé début décembre sur
France 2 puis en janvier sur France 5. La Saison des
orphelins, long métrage de David Tardé, produit par
Butterfly productions, tourné entre le 12 août et le
20 septembre, au fort Rapp de Reichstett, et au château
d’Osthoffen (entre autres sites) ; sortie prévue en 2008.
Le septième juré, téléfilm de Édouard Niermans,
produit par Gétévé, tourné entre le 18 septembre et le
12 octobre à Strasbourg (tribunal de grande instance,
palais du gouverneur, etc.) et à l’écluse de Lupstein,
diffusion sur France 2 en 2008.
Ces tournages ont permis l’embauche cumulée d’une quarantaine de
techniciens professionnels, d’une cinquantaine de comédiens et plus de
sept cents figurants.
C’est dans la perspective d’une meilleure valorisation des ressources
locales, tant en matière de sites et de décors que de compétences artistiques
et techniques, que paraît cet automne le Guide de repérages en Alsace, qui
sera coédité par la CUS et l’ACA. Cet ouvrage sera présenté à nos partenaires
parisiens (presse spécialisée nationale, producteurs, régisseurs, directeurs
de productions) le 13 novembre prochain à la Maison de l’Alsace à
Paris. Il sera disponible pour tout professionnel souhaitant disposer des
informations nécessaires à un tournage dans la région.
La Maison de l’Alsace, à Paris, avait également accueilli, en novembre 2006
et mars 2007, deux petits-déjeuners organisés à l’intention des producteurs
de fiction télévisée et de longs métrages de cinéma qui ont eu a possibilité
de rencontrer simultanément les responsables des deux fonds de soutien à
la production accessibles en Alsace, ainsi que les représentants des deux
bureaux d’accueil des tournages.
Il faut toutefois souligner que les services, gratuits, de ces bureaux sont
accessibles à tous types de projets, courts métrages amateurs, reportages
de chaînes étrangères, films publicitaires ou institutionnels qui sont
également demandeurs d’un appui administratif et logistique. Afin de
rendre visible le résultat de leur travail, tout en offrant aux films concernés
une visibilité en région, la CUS, la Région et l’ACA ont initié un rendezvous
autour du court métrage qui prend la forme de la projection d’une
sélection de films récemment tournés en région avec l’appui financier des
collectivités alsaciennes. Les précédentes éditions (organisées à l’Odyssée
– cinéma de la Ville de Strasbourg) avaient rencontré un vif succès public.
La prochaine sélection devrait être proposée au public en décembre 2007
et sera constituée de films récents dont certains viennent d’être présentés
dans les grands festivals cinématographiques de l’été (Petite flamme de
Éric Morfaux et Visités de Clément Cogitore à Locarno ; Un bisou pour
le monde de Cyril Paris à Montréal, Washington…). Par le biais de leur
travail de conseil, d’appui administratif et logistique, de mise en relation
et d’assistance, les bureaux d’accueil des tournages de la CUS et de la
Région Alsace contribuent à faire de notre région une terre propice aux
tournages, pour le plus grand bénéfice de l’activité économique et de
l’emploi culturel.
Anne Fantinel
Bureau d’accueil des tournages de la CUS
téléphone 03 88 43 61 82, comfilm@cus-strasbourg.net, www.strasbourg-film.com
Gaël Lachaux
Bureau d’accueil des tournages de la Région Alsace
téléphone 03 88 58 87 57, audio@culture-alsace.org, www.culture-alsace.org
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chiffres
Tournage de Des hommes de Romain Cogitore.
PHOTO BUREAU D’ACCUEIL DES TOURNAGES
Les aides de la DRAC en 2006 et 2007
Projets
DRAC
obtenu
2006
Valorisation de la production de courts métrages • BÉNÉFICIAIRE Agence culturelle d’Alsace 3000 €
Création et diffusion de cinéma expérimental en Alsace et ailleurs • BÉNÉFICIAIRE Burstscratch 4000 €
Réalisation du film documentaire de 52’ Anessoroma, mes amis de Christian von der Heyden • BÉNÉFICIAIRE Cagifragilis 3000 €
Réalisation d’un film avec des jeunes et des adultes Ma cité sans déchets, j’ai un rôle à jouer • BÉNÉFICIAIRE CSC de Koenigshoffen 3000 €
Réalisation d’un film documentaire Le deuxième souffle de Anne-Noëlle Gaessler• BÉNÉFICIAIRE Anne-Noëlle Gaessler 4000 €
Réalisation d’un film Le mandarin merveilleux de Gontran Froehly • BÉNÉFICIAIRE Le Deuxième Souffle films & associés 4000 €
Film documentaire de 46’ Liebe arbeit de Vanessa Lenzi • BÉNÉFICIAIRE Vanessa Lenzi 4500 €
Réalisation du documentaire Raconte-moi ta langue de Mariette Feltin • BÉNÉFICIAIRE Les Films du chemin 5000 €
Diffusion du film tiré de la pièce Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu • BÉNÉFICIAIRE Les Tréteaux de Port-Royal 2000 €
Tournage du film Reste avec nous de Henri Guillemin • BÉNÉFICIAIRE Les Tréteaux de Port-Royal 1500 €
Court métrage Surface sensible de Hervé Freyburger • BÉNÉFICIAIRE Société Forge 2250 €
Film White shoes de Marie Dumora • BÉNÉFICIAIRE Marie Dumora 3 500 €
2007
Valorisation de la production de courts métrages • BÉNÉFICIAIRE Agence culturelle d’Alsace 3000 €
Création et diffusion de cinéma expérimental en Alsace et ailleurs • BÉNÉFICIAIRE Burstscratch 5500 €
Long métrage Dans la ville de Sylvia de José Luis Guérin • BÉNÉFICIAIRE Château rouge production 6500 €
Long métrage L’attente réalisé par Damien Fritsch • BÉNÉFICIAIRE Dora films 5 000 €
Réalisation du film 26’ Meisenthal, l’épreuve du verre réalisé par Jean-Paul Fargier • BÉNÉFICIAIRE Bix films 5 000 €
Production vidéo sur des artistes et développement du réseau de l’association • BÉNÉFICIAIRE Écart production 5000 €
Diffusion de la série documentaire intitulée La petite histoire de Nadège Buhler et Sophie-Charlotte Gautier • BÉNÉFICIAIRE Les Éditions du réel 3000 €
Réalisation d’un long métrage Ariana de Raphaelle Vierling et Gareguin Zakoyan • BÉNÉFICIAIRE Le Deuxième Souffle 3 000 €
Les soutiens du programme MEDIA de l’Union européenne en 2007
Projets
MEDIA
obtenu
SOUTIEN AU DÉVELOPPEMENT
Ariana, fiction • RÉALISATION Raphaëlle Vierling et Gareguin Zakoyan • PRODUCTION Le Deuxième Souffle films & associés 20000 €
Yangzi, la révolution bleue, documentaire • RÉALISATION Baudoin Koenig • PRODUCTION Seppia 20000 €
SOUTIEN À LA DIFFUSION TV
La Paloma, documentaire • RÉALISATION Sigrid Faltin • PRODUCTION Seppia 130 000 €
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FORMATION MEDIA
Christian Monzinger (Ère production) sélectionné pour la formation EURODOC avec le projet Les Maîtres de l’anti-matière.
Anne-Noëlle Gaessler sélectionnée pour la formation ARCHIDOC qui commence début octobre.

Les aides de l’Agence culturelle d’Alsace en 2007
Bilan des aides accordées pour l’année 2007, avec la contribution du CNC sauf pour la ligne Apport en industrie.
Prochaine date de dépôt des dossiers : 24 novembre 2007 pour une décision en janvier 2008.
Projets
ACA
demandé
obtenu
AIDES À LA PREMIÈRE ŒUVRE (MONTANT FORFAITAIRE DE 7650 €)
Bucarest aller-retour, court métrage documentaire, 43’ • RÉALISATION Ramona Poenaru • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés 7650 € 7 650 €
Rêve général, documentaire, 52’ • RÉALISATION Julia Laurenceau • PRODUCTEUR Dora films 7650 € 7 650 €
Malgré tout, fiction, 10’ • RÉALISATION Frédéric Aprile • PRODUCTEUR Cap films 7650 € NON RETENU
L’envers de l’endroit, fiction, 13’ • RÉALISATION Laurent Treillet 7650 € AJOURNÉ
Exilés volontaires, documentaire, 52’ • RÉALISATION Laure Brasseul • PRODUCTEUR Les Films de la cigogne 7650 € NON RETENU
Une fille formidable, fiction, 13’ • RÉALISATION Judith Spronck• PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés 7650 € 7 650 €
AIDES À L’ÉCRITURE
Les ciné-fils, documentaire • RÉALISATION Christophe Hager 720 € 720 €
Théâtre de guerre, documentaire • RÉALISATION Amélie Deymier 1500 € NON RETENU
Valérie et les patients, documentaire • RÉALISATION Sophie Desgeorge 1355 € NON RETENU
Juste avant, documentaire • RÉALISATION Laura Meyer 1500 € 1 500 €
Mes cousins d’Amérique, documentaire • RÉALISATION Claudia Marschal 1500 € 1 500 €
Sur la route, documentaire • RÉALISATION Christian von der Heyden 1500 € NON RETENU
Roman-photo : au-delà du cliché, documentaire • RÉALISATION Bernard Wimmer 1500 € 1 500 €
La nouvelle ère du barbier, documentaire • RÉALISATION Solène Doerflinger 1500 € NON RETENU
Hchouma, documentaire • RÉALISATION Zouhaïr Chebbale 1500 € 1 500 €
Je rentre à la maison, documentaire • RÉALISATION Thibaut Wenger 1500 € NON RETENU
Pacha-Tikray, documentaire • RÉALISATION Abel Kavanagh 1500 € 1 500 €
Le convoi, fiction • RÉALISATION Clément Cogitore • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés 1500 € 700 €
L’Ouest sauvage, documentaire • RÉALISATION Aline Fischer 1500 € 1 500 €
Sans titre, fiction • RÉALISATION Domenico Autolitano 1500 € 733 €
Quelle histoire !, documentaire • RÉALISATION Sophie-Charlotte Gautier 1500 € 1 500 €
AIDES À LA RÉÉCRITURE
Un homme, long métrage de fiction • RÉALISATION Stéphanie de Fenin • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés 4500 € NON RETENU
La nuit du Leviathan, court métrage de fiction • RÉALISATION Jean-Yves Fischbach • PRODUCTEUR East Wise films 3000 € 1 500 €
AIDES AU DÉVELOPPEMENT
Vacances en dictature, documentaire • RÉALISATION Stéphane Luçon • PRODUCTEUR Seppia 4500 € NON RETENU
Yangzi, la révolution bleue, documentaire • RÉALISATION Baudouin Koenig • PRODUCTEUR Seppia 4500 € 4 500 €
La voix de la dissidence, documentaire • RÉALISATION Thomas Ermel • PRODUCTEUR Real productions 4300 € NON RETENU
Prelude to sleep, documentaire • RÉALISATION Gilles Weinzaepflen • PRODUCTEUR Les Films d’un jour 4000 € 4 000 €
Smara, court métrage de fiction • RÉALISATION Thibaut Wenger • PRODUCTEUR Présences 4500 € NON RETENU
À nos morts, documentaire • RÉALISATION Jean-Marie Fawer et Fitouri Belhiba • PRODUCTEUR Filfil films 4500 € 3 000 €
Le bout du tunnel, documentaire • RÉALISATION Regis Caël • PRODUCTEUR Dora productions 4000 € 3 000 €
Citoyenne musulmane, documentaire • RÉALISATION Jill Burnett • PRODUCTEUR Balthazar films 4200 € AJOURNÉ
Des mots pour le nouveau monde, documentaire • RÉALISATION Luis Miranda et Pascale Malinowski • PRODUCTEUR Crescendo films 4500 € 3 500 €
Spatio-temporis, documentaire fiction • RÉALISATION Stéphane Chevalie, Salem Slimani • PRODUCTEUR Vu du ciel 4500 € NON RETENU
L’engagement, documentaire • RÉALISATION Michèle Massé • PRODUCTEUR Ana films 4500 € NON RETENU
Arirang. Le grand show communiste, documentaire • RÉALISATION Stéphane Luçon • PRODUCTEUR Seppia 4500 € NON RETENU
En avoir ou pas, de l’amour, documentaire • RÉALISATION Julie Talon • PRODUCTEUR Seppia 4500 € 3 500 €
L’héritage de l’art nouveau à Strasbourg et en Alsace, documentaire • RÉALISATION Mélissa Décaire Hertzog • PRODUCTEUR Faites un vœu 4500 € NON RETENU
Sarejevo, lignes de fuite, documentaire • RÉALISATION Damien Fritsch • PRODUCTEUR Dora films 4500 € 4 000 €
Les grands procès, documentaire • RÉALISATION Laurent Lutaud • PRODUCTEUR Seppia 4500 € 3 000 €
Comme le brouillard monte de la terre, fiction • RÉALISATION Marie Frering • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés 4500 € 4 000 €
APPORT EN INDUSTRIE
Coline, les amis de mes amis, long métrage de fiction • RÉALISATION Étienne Constantinesco 735,50 € 735,50 €
Bleu horizon, court métrage de fiction • RÉALISATION Philippe Meyer • PRODUCTEUR Apparences 180,48 € 180,48 €
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chiffres (suite)
Les aides de la Communauté urbaine de Strasbourg
et de la Région Alsace lors des première et deuxième sessions 2007
Les deux commissions consultatives audiovisuel et cinéma de la Communauté urbaine de Strasbourg et de la Région Alsace
se sont réunies en janvier et en juin pour leurs première et deuxième sessions de l’année.
Hors le dispositif Soutien à l’accès diffuseur (aide au pilote) propre à la Région Alsace, les autres aides bénéficient du dispositif du 1 € pour 2 € du CNC.
Prochaine date de dépôt des dossiers : 16 novembre 2007 pour une décision en mars 2008.
Projets CUS Région Alsace
demandé obtenu demandé obtenu
DOCUMENTAIRES
Les compagnons du devoir, 52’ • RÉALISATION Bruno Aguila • PRODUCTEUR Novi productions 15 000 € 0 € 20 000 € 0 €
L’alchimiste de la récup, 26’ • RÉALISATION Fitouri Belhiba • PRODUCTEUR Filfil films 12 000 € 6 000 € 12 000 € 10 000 €
Mon circuit à moi, 52’ • RÉALISATION Hervé Breque et Philip Dupuis • PRODUCTEUR Tandem image production - - 6 600 € 0 €
Enfants du Laos, 26’ • RÉALISATION Daniel Coche • PRODUCTEUR Dora films 13 715 € 0 € 13 000 € 5 000 €
Meisenthal, l’épreuve du verre, 26’ • RÉALISATION Jean-Paul Fargier • PRODUCTEUR Bix films 9 000 € 6 000 € 9 000 € 0 €
Hier aujourd’hui, 52’ • RÉALISATION Jean-Marie Fawer et Fitouri Belhiba • PRODUCTEUR Filfil films 18 000 € 0 € 18 000 € AJOURNEMENT
L’énergie de l’espoir, 52’ • RÉALISATION Jean-Marie Fawer • PRODUCTEUR Ana films 15 000 € RETIRÉ - -
Raconte-moi ta langue, 52’ • RÉALISATION Mariette Feltin • PRODUCTEUR Grand Large production 12 000 € 0 € 18 000 € 18 000 €
Vieni nel Mare, 52’ • RÉALISATION Serge Fretto • PRODUCTEUR Bix films 20 000 € AJOURNEMENT 24 000 € 15 000 €
Kevan en son doux jardin, 26’ • RÉALISATION Vincent Froehly • PRODUCTEUR Ère production 10 550 € 8 000 € 10 000 € 10 000 €
Mai 68 en Alsace, 52’ • RÉALISATION Arnaud Gobin • PRODUCTEUR Ère production 18 990 € 12 000 € 18 000 € 15 000 €
La maison des naissances, 52’ • RÉALISATION Éric Lemasson • PRODUCTEUR Les Films de l’Europe 20 000 € 0 € 20 000 € 15 000 €
Pierre Mann, une passion africaine, 26’ • RÉALISATION Luis Miranda • PRODUCTEUR De Visu productions 11 000 € 8 000 € 11 000 € 11 000 €
Mes yeux de dinosaure (du cinéma), 52’ • RÉALISATION Luis Miranda • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés 22 260 € 12 000 € 20 000 € 16 000 €
Le livre des miracles, 52’ • RÉALISATION Jean Montagne • PRODUCTEUR SGM productions - - 14 100 € 0 €
Les moines du silence, 52’ • RÉALISATION Jean-Luc Nachbauer • PRODUCTEUR Les Films de l’Europe 20 000 € 18 000 € 20 000 € 20 000 €
La pomme, du jardin d’Eden aux OGM, 52’ • RÉALISATION Catherine Peix • PRODUCTEUR Seppia 21 000 € 15 000 € 28 000 € 15 000 €
Tomi Ungerer, trait pour trait, 26’ • RÉALISATION Philippe Poirier • PRODUCTEUR Bix films 10 000 € 6 000 € 10 000 € 4 000 €
Deuxième chance, 52’ • RÉALISATION Éric Sandrin • PRODUCTEUR Beka productions 15 825 € 0 € - -
Enterrés volontaires sous les glaces de l’Antarctique, 60’ • RÉALISATION Djamel Tahi • PRODUCTEUR Terra incognita - - 7 000 € 0 €
Demain le NHC, 52’ • RÉALISATION Julie Talon • PRODUCTEUR Seppia 21 000 € 0 € 22 000 € 0 €
Nouveau départ, 26’ • RÉALISATION Pierre Toussaint • PRODUCTEUR Bix films 7 000 € 4 000 € 9 000 € 6 000 €
Eco crimes, 52’ • RÉALISATION Thomas Weydenbach • PRODUCTEUR Seppia 15 000 € 12 000 € 15 000 € 15 000 €
Les héros de papier ne meurent jamais, 52’ • RÉALISATION Jean-Michel Dury • PRODUCTEUR Ère production 15 000 € 13 000 €
18000 €
en 2006
18000 €
en 2006
COURTS MÉTRAGES
Abymée, 10’ • RÉALISATION Lionel Abeillon • PRODUCTEUR Bigger than Life - - 16 000 € 0 €
Rêvons-nous bien, 10’ • RÉALISATION Jean-Philippe Agnese • PRODUCTEUR Bigger than Life - - 16 500 € 0 €
Chambre 18, 13’ • RÉALISATION Pierre Alt • PRODUCTEUR Aurore productions - - 24 000 € 0 €
Les histoires d’Alfred, 10’ • RÉALISATION François Aunay • PRODUCTEUR Carlito films - - 40 000 € 0 €
Ma vocation, 20’ • RÉALISATION Elsa Barrère • PRODUCTEUR Nobody 15 000 € 0 € 15 000 € 0 €
L’hôte, Khâk e Todjikiston, 38’ • RÉALISATION Anne-Céline Bossu • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés 7 500 € 7 500 € - -
À droite de la lune, 14’ • RÉALISATION Camille Bovier Lapierre • PRODUCTEUR Mice (a cat) § Men - - 50 000 € 15 000 €
Toutes les lettres écrites jamais envoyées, 25’ • RÉALISATION Eric-John Bretmel • PRODUCTEUR MP productions - - 21 500 € 0,00 €
Où se trouve le chef de la prison , 15’ • RÉALISATION Patric Chiha • PRODUCTEUR Aurora films - - 20 000 € 0,00 €
Visités, 25’ • RÉALISATION Clément Cogitore • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés 15 000 € 15 000 € 15 000 € 15 000 €
Des hommes, 15’ • RÉALISATION Romain Cogitore • PRODUCTEUR Les Films à un dollar 18 000 € 11 000 € 27 500 € 10 000 €
La tête dans les flocons, 26’ x 1’30 • RÉALISATION Bruno Collet • PRODUCTEUR Megafilms - - 20 000 € AJOURNEMENT
Mélodie de la dernière pluie, 50’ • RÉALISATION Xavier Choudens • PRODUCTEUR De films en aiguille 30 000 € 0,00 € 50 000 € 0 €
Au commencement, 18’ • RÉALISATION Thibaut Delalande • PRODUCTEUR Blue Marlyn - - 37 000 € 0 €
Tu seras un homme, 15’ • RÉALISATION Thibaut Dujols • PRODUCTEUR Carlito films 10 000 € 0 € 25 000 € 0 €
Seule avec elle, 40’ • RÉALISATION Thibaut Foirest • PRODUCTEUR Carlito films 15 000 € 0 € 40 000 € 0 €
La vie en bas, 16’ • RÉALISATION Raphaël Gianelli-Meriano • PRODUCTEUR Ze prod - - 15 000 € 15 000 €
Speed dating, 13’ • RÉALISATION Simon Grass • PRODUCTEUR Les Films au long cours - - 45 000 € 0 €
Les plus mauvaises nuits, 35’ • RÉALISATION Julien Helmoine • PRODUCTEUR Elena films 30 000 € 0 € 24 000 € 0 €
Concurrence loyale, 13’ • RÉALISATION Jean-Luc Herbulot • PRODUCTEUR Invasion films 7 500 € 0 € 7 500 € 0 €
16
Le Keus, 15’ • RÉALISATION Julien Izard • PRODUCTEUR La Space productions - - 20 000 € 0 €

Projets CUS Région Alsace
demandé obtenu demandé obtenu
Mon école, 10’ • RÉALISATION Lionel Laget • PRODUCTEUR Trireme film - - 50 000 € 0 €
Crazy Glue, 7’ • RÉALISATION Hervé Lasgouttes • PRODUCTEUR Opus films 25 000 € 0 € 10 000 € 0 €
Ce qu’il en reste, 20’ • RÉALISATION S. Louis • PRODUCTEUR Château rouge production - - 12500 € 12500 €
Bébé, 35’ • RÉALISATION Clément Michel • PRODUCTEUR Sombrero productions - - 30 000 € 0 €
Yu en France, 25’ • RÉALISATION Miranda Luis • PRODUCTEUR De Visu productions RETIRÉ - 20 000 € 15000 €
Tradition d’avenir, 15’ • RÉALISATION Christophe Monier • PRODUCTEUR Takami productions - - 12 000 € 0 €
Les funambules, 15’ • RÉALISATION Victoria Musieldak • PRODUCTEUR Divine production 10 000 € 0 € 10 000 € 0 €
Amnésie un samedi après-midi, 25’ • RÉALISATION Morgan Perez • PRODUCTEUR Helium films - - 24 000 € 0 €
Paul et Pauline, 10’ • RÉALISATION Mathieu Salmon • PRODUCTEUR Carlito films - - 40 000 € 0 €
Millefeuille, 17’ • RÉALISATION Christian Sonderegger • PRODUCTEUR Arturo Mio 10 000 € 15 000 € 27 000 € 10 000 €
Le terrier, 20’ • RÉALISATION Emmanuel Tillou • PRODUCTEUR Studio Kremlin - - 40 000 € 15000 €
TÉLÉFILMS
Mariages et confidences, 90’ • RÉALISATION Stéphane Meunier • PRODUCTEUR Adventure Line productions 75 000 € AJOURNEMENT 75 000 € 0 €
Le septième juré, 90’ • RÉALISATION Édouard Niemans • PRODUCTEUR Gétévé 100 000 € 70 000 € 75 000 € 75000 €
LONG MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
Sabrina, 100’ • RÉALISATION Marie Dumora • PRODUCTEUR Quark productions 15 000 € 15 000 € 30 000 € 30000 €
LONGS MÉTRAGES FICTION
Vilaine, 100’ • RÉALISATION Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit • PRODUCTEUR Karé productions 100 000 € 0 € 100 000 € 100000 €
Ahasinwitai, 90’ • RÉALISATION Vimukthi Jayasundara • PRODUCTEUR Unlimited 80 000 € 30 000 € 90 000 € 30000 €
Liaisons ordinaires, 100’ • RÉALISATION Jozszef Pacskovszky • PRODUCTEUR Forum film 100 000 € 50 000 € 100 000 € 100000 €
Au voleur, 100’ • RÉALISATION Sarah Petit • PRODUCTEUR Les Films Hatari 85 473 € 0 € 100 000 € 100000 €
Ville sauvage, 106’ • RÉALISATION Gérôme Rivière • PRODUCTEUR Offshore 100 000 € 30 000 € - -
Ariana, journal d’Arménie, 100’ • RÉALISATION Raphaëlle Vierling et Gareguine Zakoyan • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle 65 000 € 0 € 70 000 € 0 €
DOCU-FICTION
La Résistance, 2 x 90’ • RÉALISATION Félix Olivier • PRODUCTEUR Les Films de la croisade 200 000 € 95 000 € 150 000 € 150000 €
La Résistance, 4 x 52’ • RÉALISATION Christophe Nick • PRODUCTEUR Les Films de la croisade - - 60 000 € 0 €
SOUTIEN A L’ACCÈS DIFFUSEUR (AIDE AU PILOTE)
Le testament de sable, documentaire, 6’ pour 52’ • RÉALISATION Cyril Couture et Salem Slimani • PRODUCTEUR Vu du ciel - - 1 575 € 0 €
Les portes du monde, 10’ pour 52’ • RÉALISATION Marc Jonas • PRODUCTEUR Ana films - - 6000 € 5 000 €
Le dernier mensonge étude de cas, le 11/09, documentaire, 5’ pour 52’ • RÉALISATION Stéphane Luçon • PRODUCTEUR Seppia - - 5 000 € 0 €
Les fondeurs de cloche, documentaire, 6’ pour 52’ • RÉALISATION Jean-Claude Poirson • PRODUCTEUR Human Doors films - - 7 000 € 0 €
La lucarne de PQ, animation, 1’30 pour série de 20’ • RÉALISATION Mathieu Rollin • PRODUCTEUR Amopix - - 7 000 € 0 €
Sur les traces de la mémoire, documentaire, 10’ pour 52’ • RÉALISATION Mathieu Rollin • PRODUCTEUR Faites un vœu - - 7 000 € 5 000 €
De l’Alsace au Maroc. L’envol de l’outarde, documentaire, 6’ pour 52’ • RÉALISATION Tom Walter • PRODUCTEUR Xio - - 6000 € 0 €
Liste des membres
du comité consultatif
audiovisuel et cinéma
de la Région Alsace
Président : Gérard Traband,
vice-président du conseil
régional, président de la
commission développement
culturel, sport
et identité régionale
Andrée Buchmann,
conseillère régionale,
membre de la commission
permanente et de la
commission développement
culturel, sport
et identité régionale
Madeleine Avramoussis,
chargée de programme
auprès d’Arte
Michèle Clément-Théclé,
directrice du développement
audiovisuel et multimédia,
iconoval
Denis Darroy,
conseiller interrégional
pour le cinéma, l’audiovisuel
et le multimédia,
DRAC Alsace et Lorraine
Jean-François Deveau,
directeur des acquisitions
de la société MK2
Francis Gelin,
directeur général de
l’Agence culturelle d’Alsace
(suppléante : Brigitte
Daudé, responsable du
Département audiovisuel)
Colette Gervais,
consultante spécialisée
auprès de la banque Fortis
Chloé Hunzinger,
auteur-réalisatrice
Alain Kuntzmann,
directeur de la culture
de la CUS
(suppléant : Olivier
Trusson, responsable du
Département audiovisuel)
Stéphane Libs,
directeur des cinémas Star
Gérard Mordillat,
auteur-réalisateur
Jean-Luc Nachbauer,
producteur
Hubert Schilling,
secrétaire général
du Circom
Jean-Pierre Stucki,
producteur
Jan Vandirendonck,
secrétaire général
d’Eurimages
(suppléante : Noemi
Ferrer-Schwenk,
administratrice
à Eurimages)
Liste des membres
du comité consultatif
audiovisuel et cinéma
de la Communauté
urbaine de Strasbourg
Président :
Robert Grossmann
Annie Bataillard,
unité documentaires, Arte
Jacques Dercourt,
producteur,
Jade productions
Michel Deutsch,
auteur-réalisateur
Didier Duverger,
Natixis Coficine
Anne Hahn,
Région Alsace
Alain Jaillet,
enseignant-chercheur, ULP
Pierre Kubel,
producteur,
Loma Nasha production
Daniel Laclaviere,
producteur,
ABER images
Marie-Thérèse Montalto,
responsable d’antenne
France 3 Bourgogne
Franche-Comté
Roberto Olla,
Eurimages
Isabelle Pantic-Guillet,
Ina Grand-Est
Fabienne Vonier,
productrice,
Pyramide productions
Observateurs :
Brigitte Daudé,
responsable du
Département audiovisuel,
Agence culturelle d’Alsace
et Denis Darroy,
conseiller interrégional
pour le cinéma, l’audiovisuel
et le multimédia,
DRAC Alsace et Lorraine
17

télévisions
Dans notre édition d’ automne 2006 , Filmer en Alsace était allé rencontrer
les responsables des télévisions régionales. Nous retrouvons pour ce numéro
d’automne 2007 Francis Guthleben (France 3 Alsace), Jean-Jacques Schaettel
(alsatic TV) et Jacques Dottor (téléAlsace).
18
¡ Salsa ! Ensemble, le temps d’une chanson
de Johnny Rabines et Stephan Balay, coproduit par alsatic TV
Création
audiovisuelle régionale
alsatic TV souhaite
valoriser les projets innovants
Depuis un an, le paysage audiovisuel alsacien
s’est enrichi de deux nouvelles télévisions
régionales de proximité. Ces nouvelles venues
élargissent l’offre régionale de diffusion jusqu’alors
limitée à France 3 Alsace. Il y a un an,
dans ces mêmes colonnes de la Lettre de Filmer
en Alsace, alsatic TV annonçait vouloir réserver,
pour sa part, une large place aux créateurs et
producteurs régionaux. La chaîne a tenu cet
engagement.
En 2007, grâce au soutien de la Région Alsace,
alsatic TV est entré dans plusieurs coproductions
qu’elle diffusera courant 2008. C’est le cas
notamment pour Yougostar (52’). Ce premier film
documentaire d’Amélie Deymier, produit par
Cerigo films, raconte la double vie de Esko, un
jeune Français de 28 ans, commercial en Alsace
qui devient Emmano, une star de la chanson pop
à Sarajevo. ¡ Salsa ! (52’) est un documentaire de
Stéphan Balay et Johnny Rabines produit par Le
Deuxième Souffle films & associés (et le deuxième
film du réalisateur). À travers sept portraits en
mouvement entre la France, l’Allemagne et la
Suisse, le documentaire propose un voyage
dans l’atmosphère festive et colorée des rythmes
latinos, leur histoire et leur succès en Europe.
Plusieurs autres projets de coproduction sont
en développement : un retour sur l’histoire des
Max’s, groupe vocal haut-rhinois, par Christian
Hugel (Odysseus films) ainsi que le développement
d’une série de programmes courts de
dessin animé de l’association Les Firminides.
Coproduction et captation : alsatic TV a également choisi d’accompagner
des événements sur le double mode du documentaire et de la captation. Je
citerai à cet égard la coproduction de À nos morts (52’), le documentaire
de Jean-Marie Fawer et Fitouri Belhiba. À travers un portrait du travail
des musiciens du groupe strasbourgeois Les Sons d’la rue, le film amorce
un travail de mémoire dans lequel s’impliquent aussi les artistes qui se
confrontent à l’Histoire dans un spectacle qu’ils montent en même temps.
Documentaire et spectacle, qui forment un work in progress parallèle,
feront l’objet l’un d’une coproduction, l’autre d’une captation et seront
diffusés ensemble lors d’une soirée spéciale sur alsatic TV.
La chaîne s’est également engagée dans la coproduction du documentaire
de Philippe Poirier (Bix films) consacré à l’œuvre graphique de Tomi
Ungerer. Ce film, qui sera diffusé à l’occasion de l’ouverture du centre Tomi
Ungerer à Strasbourg cet automne 2007, sera également visible dans le
cadre de la visite du centre. Sa diffusion sur l’antenne d’alsatic TV s’inscrit
dans le cadre de la programmation d’une soirée spéciale consacrée à Tomi
Ungerer. Avec cette même volonté d’accroître la visibilité de la création
audiovisuelle régionale, alsatic TV lui consacre depuis un an un magazine
mensuel de 26’ Côté courts, côté docs. Cette émission rend compte de
l’actualité audiovisuelle sous diverses formes : diffusion de documentaires
ou courts métrages, reportages réalisés aux festivals de Cannes et de
La Rochelle (grâce au soutien de l’Agence culturelle d’Alsace), présentation
des tournages en cours, et partenariats avec les festivals régionaux (Ose ce
court, Tourné monté), etc.
Après une première année d’existence, alsatic TV a bien l’intention de
poursuivre dans cette voie et d’encourager les nouveaux talents en Alsace.
La chaîne souhaite mettre l’accent dans les mois à venir tout particulièrement
sur les nouveaux programmes qui privilégient l’innovation dans la
forme et le format ainsi que les premier et deuxième films. Et démontrer
ainsi que alsatic TV constitue régionalement un nouvel espace d’expression
pour les jeunes créateurs.
Jean-Jacques Schaettel
www.alsatic.com
Plateau téléAlsace

Francis Guthleben. DR
France 3 Alsace
Site pilote et en prime-time
Par sa stratégie Global Media, France 3
Alsace a été retenu comme site pilote
national. « Là où France 3 Alsace était
hier encore producteur d’images pour la télévision via le réseau
hertzien, France 3 Alsace entend devenir producteur de contenus pour
tous les supports recevant de l’image : la télévision hertzienne, le câble,
le satellite, internet, ADSL, DVD, téléphonie mobile », résume Francis
Guthleben, responsable de l’antenne régionale et des programmes de
France 3 Alsace.
Dans un paysage audiovisuel marqué par le développement des
nouveaux supports de diffusion de l’image, par la révolution des
contenus et par les attentes nouvelles des téléspectateurs, France 3
Alsace a multiplié les expérimentations depuis juin 2006. La chaîne
a franchi un pas de plus, essentiel, au cours de l’été. Un pas franchi
avec succès.
Pour la première fois dans l’histoire de la télévision régionale, une direction
régionale, en l’occurrence celle de France 3 Alsace, a proposé
un rendez-vous hebdomadaire à ses téléspectateurs, tous les samedis
d’été à 20 h 20. Des personnalités (Jacques Higelin, Albert de Monaco,
Véronique Genest, Guy Roux, etc.) ont revisité l’Alsace de leur enfance
ou de leurs vacances en compagnie de Huguette Dreikaus. Ce magazine,
intitulé Entre nous on se dit tout, a réalisé de véritables records
d’audiences face aux “ grands messes du 20 heures ” avec des pointes à
plus 17 % d’audience. Preuve a donc été faite que la télévision régionale
pouvait, à travers des programmes adaptés à l’heure et au public,
trouver une vraie audience en prime time.
Le deuxième volet de l’opération estivale concernait internet. Douze
heures de programmes ont été mises en ligne. Des portraits, des recettes,
des balades, des idées de sorties, des souvenirs de vacances ont été
présentés à la fois par des séquences en images et des fiches pratiques.
L’élément-phare étant la possibilité de regarder 150 sites et communes
alsaciennes vues du ciel. Ce site internet a connu un véritable rush,
avec jusqu’à 3 000 pages vues par jour.
Francis Guthleben
alsace.france3.fr
téléAlsace
téléAlsace s’agrandit et s’installe à l’Espace européen de l’entreprise.
La chaîne régionale vient d’emménager 22 avenue de l’Europe à
Schiltigheim dans un bâtiment flambant neuf où elle suit Via Storia,
son prestataire partenaire. L’équipe de téléAlsace dispose désormais de
290 m 2 de bureaux avec notamment un open space pour la rédaction,
un mini-plateau d’enregistrement pour son Flash info express et cinq
cabines de montage.
L’Alsace en direct, l’émission quotidienne de 19 heures à 20 heures,
continue d’être réalisée en extérieur deux fois par semaine grâce
à un car régie équipé de six caméras et de moyens de transmission
satellitaire. Le reste du temps, journalistes, animateurs et chroniqueurs
investissent un plateau de 265 m 2 au siège de la chaîne dans lequel un
nouveau décor a été construit. Pour sa deuxième saison, le canevas
de L’Alsace en direct s’est enrichi de nouvelles rubriques toniques et
décalées, dynamiques et humoristiques pour marquer plus encore sa
vocation de divertissement talk-info.
Parallèlement, la chaîne poursuit sa politique de retransmission de
rencontres sportives en direct.
L’équipe de téléAlsace était récemment à la foire européenne (Strasbourg),
au festival Décibulles (Val - de - Villé), à l’entreprise Lisbeth
(Soultzmatt), aux ateliers SNCF-TGV (Bischheim), au Musée du chemin
de fer (Mulhouse) et a reçu Gilbert Gress, Simone Morgenthaler,
Marc Lévy, Cathy Bernecker, M. le Recteur de l’académie de Strasbourg
et Jean-Marc Furlan (entraîneur du Racing club de Strasbourg).
Jacques Dottor
www.telealsace.com
films en fabrication
Meisenthal, l’épreuve du verre
Documentaire de 26’ de Xavier Truti et Jean-Paul Fargier
Un laboratoire international d’art verrier dont le nom
résonne, porté par des objets précieux fabriqués dans
cette manufacture. Artisans, techniciens, verriers et
créateurs de renom vivent l’aventure d’un lieu engagé
dans la modernité, qui ne fait pas l’économie de son
patrimoine.
Coproduction Bix films, Ére production,
France 3 Lorraine Champagne-Ardenne
films en fabrication
Vieni nel mare
Documentaire de 52’ de Serge Fretto
Mon père Vincent croyait pouvoir oublier la Sicile, sa terre
natale. Mais quand Marianne, sa mère, se souvient avec
son petit-fils de son île, sa remémoration va devenir celle
de toute une famille. Les souvenirs vont se recomposer lors
d’un voyage à Naro. Sur ces terres abandonnées par l’exil,
le lien entre les vivants et les morts va métamorphoser
la vie de Vincent, entraîner la quête d’une identité et le
rapprochement des générations.
Coproduction Bix films,
France 3 Corse, Images Plus
Valérie et les patients
Documentaire de 52’ de Sophie Desgeorge
Valérie est médecin remplaçante dans un cabinet de
la campagne alsacienne. 30 ans, débutante, son statut
l’amène à prendre en charge une clientèle qu’elle ne
connaît pas et en grande part âgée. Les rencontres de
Valérie lors des visites à domicile dans la vallée de la
Bruche nous font pénétrer dans l’intimité des personnages.
Entre modernité et tradition, chaque consultation se
donne ici à voir, telle la saynète d’un petit théâtre.
Coproduction Bix films, téléAlsace
19

égions
La dynamique transrégionale est perceptible dans les différentes rencontres professionnelles. Pour créer et consolider les relations
entre les acteurs des différentes régions, la Conférence interprofessionnelle sur le cinéma et l’audiovisuel dans le Grand-Est, initiée
par Denis Darroy, conseiller pour le cinéma, l’audiovisuel et le multimédia (DRAC Alsace et Lorraine), et organisée conjointement avec
le Conseil régional de Lorraine, a réuni une grande partie des acteurs concernés des régions Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne,
Bourgogne et Franche-Comté ainsi qu’une représentation de l’association des Conseils régionaux du Grand-Est.
20
Vers une politique Grand-Est
Force est de constater que dans l’ensemble de ces régions, les professionnels
ont les mêmes préoccupations. Dans le contexte actuel, il semble urgent
d’échanger, de poursuivre les réflexions menées sur le développement du
secteur de l’audiovisuel et du cinéma, de faire des propositions et de créer
des synergies entre les professionnels du Grand-Est.
Les vicissitudes de l’audiovisuel, stagnation des financements, réduction
des heures produites en région, lignes éditoriales formatées, concentration
parisienne sont autant de raisons de la fragilisation du secteur en région.
Le soutien à la production régionale est un pilier incontournable qu’il
faut pérenniser. Il complète les financements existants des chaînes de
télévisions, du Centre national de la cinématographie (CNC), de la Procirep
et de l’Angoa. Il est à noter que la réglementation du CNC dans le cadre
du dispositif du 1 € pour 2 € exclut de facto certaines productions ne
remplissant pas les critères. Que faire alors des crédits non consommés de
ces fonds Une réflexion est à mener sur l’élargissement à ces productions
actuellement non éligibles. Pour réfléchir à ces changements, plusieurs
mécanismes sont à envisager. L’élargissement des aides à la création au
multimédia permettrait de prendre en compte l’évolution technologique et
l’apparition de nouveaux supports de diffusion. ACME est l’aide régionale
à la création multimédia expérimentale abondée par la DRAC Ile-de-
France, mise en place par la Région Ile-de-France. Elle soutient la création
artistique et la diffusion des oeuvres par le biais d’Arcadi, établissement
public de coopération culturelle (www.arcadi.fr). Nous pourrions aussi
nous inspirer d’une aide au développement initiée par le CNC et destinée
à favoriser le développement de projets créés pour plusieurs supports
de diffusion comprenant des écritures spécifiques de contenus culturels
(linéaires ou interactifs) pour la téléphonie mobile, internet, le jeu vidéo, le
cinéma, la télévision. L’objectif visé est de stimuler, en amont de la phase de
production, l’innovation, le renouvellement et la diversification des modes
créatifs, et de contribuer à développer les passerelles entre les nouveaux
médias numériques, le cinéma et la télévision. L’aide concerne les auteurs
ou les producteurs avec l’accord des auteurs. Autre dispositif innovant,
la Maison de l’image de Basse-Normandie soutient les associations de
production audiovisuelle sans diffuseur TV mais ayant des accords de
diffusion des cinémas ou des médiathèques.
L’importance des télévisions locales de service public dans nos régions et
leur développement est un atout auquel nous devons porter la plus grande
attention.
Articuler culture et économie : Toutes les réformes envisageables des
dispositifs de soutien n’atteindront leur efficacité qu’en prenant en compte
la nature économique des activités audiovisuelles et cinématographiques.
Sans remettre en question l’aide au projet, il est important d’envisager
en complément l’accès aux aides économiques pour les entreprises
audiovisuelles. Ces évolutions sont des préalables indispensables au
développement des entreprises et à leur capacité de s’adapter aux mutations
en cours, dont la plus significative est la multiplication des supports de
diffusion. L’exemple wallon est de ce point de vue intéressant, Wallimage
pouvant intervenir en coproduction dans les films mais aussi en capital
dans la société (www.wallimage.be).
Une aide au développement conséquente, tout ou partiellement remboursable,
est un soutien important aux entreprises pour faire face aux
coûts de développement et explorer de nouveaux marchés, diversifier
leur activité et faciliter l’accès aux marchés internationaux (Sunny
Side of the Doc, Idfa, Mipcom et Miptv…). Le rapprochement des fonds
selon certains critères à déterminer pourrait permettre d’attirer dans les
régions du Grand-Est des tournages français
ou étrangers par l’augmentation mécanique
de l’aide due au cumul. Les fonds pourraient
harmoniser leurs modes de fonctionnement et
avoir une communication commune intensifiée.
Les financements du cinéma ont évolué ces
dernières années, l’intervention des chaînes
(principal financeur) a tendance à baisser en
valeur unitaire. Il est donc possible pour les
collectivités d’être un financeur significatif,
notamment en prenant en compte la question
des crédits non consommés. On peut se demander
si la seule manière réellement efficace pour
contrôler l’impact économique de l’apport investi
ne serait pas la coproduction (ce qui suppose des
compétences pointues). En dehors de la région
Rhône-Alpes avec Rhône-Alpes cinéma, la région
Nord - Pas-de-Calais s’est lancée dans la voie de
la coproduction avec le CRRAV (www.crrav.com).
Il faudrait en mesurer le véritable impact sur les
retombées économiques en région.
Le rapprochement des régions en s’appuyant
sur l’Association des régions françaises du
Grand - Est serait à encourager. L’importance de
ce rapprochement transrégional permettrait également
d’envisager de manière plus équilibrée
des échanges transfrontaliers avec l’Allemagne
et la Suisse.
La troisième Conférence interprofessionnelle sur
le cinéma et l’audiovisuel dans le Grand-Est s’est
tenue en mars 2007 à Gérardmer. Elle a permis
de confronter des points de vue et des pratiques
régionales différents, de penser la mutualisation
des moyens sur des projets communs ou
similaires, de donner la lisibilité des actions des
régions du Grand-Est, d’envisager de coordonner
les ressources existantes sur les territoires et de
structurer un réseau professionnel à un niveau
interrégional. Différents points ont été abordés
durant cette conférence dont l’objectif était de
déterminer des pistes de réflexion commune,
d’identifier de futurs partenaires, de se donner
des perspectives de développement et de collaborations
plus concrètes.
Gestion et valorisation du patrimoine
cinématographique audiovisuel et photographique
Plusieurs opérateurs œuvrent dans ce domaine,
notamment : le Conservatoire régional de l’image
(www.imagesdelorraine.org et www.imagesdevolcans.fr),
l’Institut national de l’audiovisuel (www.ina.fr)
avec sa délégation du Grand-Est, les archives
départementales qui détiennent des fonds considérables
et sont des partenaires importants dans
la gestion des fonds patrimoniaux.
Pour gérer et valoriser les fonds, la numérisation
est devenue incontournable. Elle seule
permettra de traiter les questions d’inventaire,

films en fabrication
d’indexation de sauvegarde et de conservation. L’objectif est de fédérer
toutes les initiatives en ce domaine afin que les différents organismes
travaillent ensemble et adoptent des procédures communes pour
favoriser une mutualisation opérationnelle.
Télévisions locales : quels enjeux pour demain
En France, le CSA comptabilise une centaine de télévisions locales, qui
couvrent aujourd’hui une très grande partie du territoire national. C’est
un secteur jeune, d’à peine une vingtaine d’années. En Lorraine, un GIE
Lorraine télévisions regroupe cinq télévisions locales de service public :
TV8 Moselle Est à Forbach et Freyming-Merlebach ; TV Mosaïk à Sarreguemines
; TV Cristal à Bitche ; Images + à Épinal. Malgré des données
positives, de nombreuses incertitudes pèsent sur ce secteur : les équilibres
financiers restent très fragiles et il existe un manque de lisibilité
sur la TNT. Il existe donc de réels enjeux dans le positionnement des
télévisions locales dans le paysage audiovisuel lorrain et alsacien (en
Alsace, 27 télévisions locales, 2 télévisions régionales privées – alsatic
TV et téléAlsace, et France 3 Alsace, télévision publique régionale), à la
fois en termes de productions, de marchés et de diffusion.
La production audiovisuelle et cinématographique en région
Depuis la création du fonds de soutien en Lorraine, on note une
réelle stimulation de la filière et un développement de la créativité. Il
reste désormais à consolider l’activité, notamment par un travail sur
la diffusion de ces films, encore trop faible aujourd’hui. Concernant
les coproductions, constat est fait que le marché du documentaire
classique se restreint de plus en plus. La nécessité des coproductions
internationales est essentielle pour mettre en réseau connaissances,
envies et moyens financiers et mettre en œuvre une synergie de moyens
et de motivations. Les dossiers sont particulièrement compliqués
à monter d’où la nécessité pour les producteurs de se former à ces
procédures. Le développement et les coproductions sont également
favorisés ou rendus possibles par les festivals, les marchés et dans
ces démarches coûteuses, les producteurs souhaitent également un
accompagnement. iconoval, pôle image Alsace, a initié en 2006 doc
& pitch, un dispositif qui a lieu pendant le Sunny Side of the Doc,
marché international du documentaire permettant aux producteurs de
présenter leurs projets de film en développement auprès des chargés
de programmes de chaînes européennes.
Salles de cinéma, les enjeux du numérique
La Fédération des cinémas français s’interroge sur la place de l’exploitation
cinématographique et sur les possibilités d’accompagnement
des salles de cinéma afin qu’elles répondent aux normes exigées. Si
la question du numérique mérite d’être posée, elle ne constitue pas la
question primordiale pour le moment pour la Fédération, qui préfère
rester prudente à ce sujet et attendre d’en savoir davantage.
En conclusion, cette édition de la conférence interprofessionnelle dans
sa dimension interrégionale Grand-Est a clairement démontré l’intérêt
d’une telle initiative et la nécessité de la poursuivre. Au travers des
différentes interventions et échanges, se pose implicitement la question
de disposer en région d’un outil d’observation et d’évaluation de toute
la filière au service des professionnels.
Michèle Clément-Théclé (iconoval),
Denis Darroy (DRAC Alsace et Lorraine)
Rendez-vous pour la quatrième Conférence interprofessionnelle
sur le cinéma et l’audiovisuel dans le Grand-Est les 26 et 27 mars 2008,
avec un focus particulier sur les problématiques liées à la coproduction interrégionale.
21films en fabrication
L’infirmier et le guérisseur
Documentaire de 52’ de Nadège Buhler
La médecine traditionnelle est le premier niveau de
recours aux soins en Afrique. L’État nigérien et l’OMS
veulent marquer l’importance de cette médecine, mais
quel est leur soutien réel sur le terrain Casimir et
Damouré, deux agents de santé nigériens luttent pour
la sauvegarde et l’existence officielle de la médecine
traditionnelle africaine. Mais derrière ce combat, c’est
la reconnaissance de l’identité et de la culture africaine
qu’ils veulent défendre.
Coproduction Ana films, Images Plus,
avec la participation de RFO
Rêve général
Documentaire de 52’ de Julia Laurenceau
Rêve général : une histoire qui débute lors du mouvement
étudiant anti-CPE à l’université Marc Bloch de Strasbourg
en 2006. Un an après, le film met en scène d’anciens
grévistes engagés aujourd’hui, chacun à leur manière.
Au travers des vies entrecroisées de Camille, Cyngy,
Julien…, le film sera la chronique d’une génération prenant
la parole : rêves et angoisses, errances et doutes !
Dora films
Éco-crimes
Documentaire de 3 x 52’
de Thomas Weidenbach et Heinz Greuling
Saviez-vous que les garde-côtes australiens mènent une
véritable guerre contre les pêcheurs privés Saviez-vous
que le commerce des peaux et os de tigres rares est plus
rentable que celui de l’héroïne Cette collection enquête
sur le crime organisé qui bénéficie aujourd’hui
d’un nouveau secteur d’activité, du même acabit que le
trafic d’armes ou de drogue : les éco-crimes.
Coproduction Seppia, Längengrad Filmproduktion (Cologne)
21

voisins
La Franche-Comté est historiquement connue pour avoir été le berceau des
films militants du groupe Medvedkine dans les années de luttes sociales.
Comment se définit le paysage audiovisuel contemporain dans cette région
et quels en sont les acteurs Jean-Pierre Stucki est producteur et partage
aujourd’hui ses activités entre la Franche-Comté et l’Alsace.
Paysage audiovisuel en Franche-Comté
Entre les pôles audiovisuels solides que sont l’Alsace et Rhône-Alpes,
la Franche-Comté essaie de trouver une place modeste mais originale.
Elle dispose de plusieurs atouts incontestables : une politique régionale
ancienne et volontariste de soutien à la production et aux tournages, des
formations techniques et artistiques de bon niveau, une palette de lieux
de tournages urbains et ruraux variés et attractifs, un tissu de structures,
de sociétés et de personnalités qui ont réussi à se faire une place dans
le paysage audiovisuel national et, enfin, une politique de coproduction
dynamique de la station régionale de France 3 en matière de magazines
et de documentaires. Mais plusieurs handicaps comme sa petite taille
et l’absence de métropole (ville de plus de 300 000 habitants) sur son
territoire ont empêché son secteur audiovisuel d’atteindre la taille critique
de ses voisins.
Les auteurs, réalisateurs ou producteurs issus de la région les plus connus
ont ainsi presque toujours fait leur chemin en s’exilant hors de Franche-
Comté. En tant que producteur, il est frappant de constater que je travaille
souvent avec des professionnels franc-comtois, aujourd’hui domiciliés à
Strasbourg, Lyon ou Paris.
Face aux turbulences actuelles de l’activité de production et aux difficultés
des intermittents, le souci des collectivités, de l’État et des organisations
professionnelles est désormais de structurer et de développer activement
la filière audiovisuelle franc-comtoise. Les choses bougent dans ce sens
depuis un peu plus d’un an. Les producteurs de films se sont constitués
en association et ont lancé plusieurs chantiers collectifs. Une coordination
Bourgogne - Franche-Comté du mois du film documentaire a été créée et
permet de donner une seconde vie aux films produits en région et une
multitude de rencontres avec le public. Un grand nombre de professionnels
(techniciens, comédiens, producteurs, diffuseurs, etc.) se sont réunis une
dizaine de fois depuis trois ans dans le cadre de la Commission régionale
des professions du spectacle (Coreps). Toutes ces actions ne sont pas
menées par la Franche-Comté seule, mais en concertation étroite avec nos
collègues et partenaires de Bourgogne. En se constituant, l’Association des
producteurs audiovisuels a délibérément choisi un territoire interrégional
(Rhin-Rhône). Ce choix se justifie en effet par les questions de taille
évoquées plus haut, par le fait que la station régionale de France 3 couvre
simultanément la Bourgogne et la Franche-Comté, de même que les DRAC
des deux régions partagent un même conseiller audiovisuel.
Les réunions de la Coreps ont débouché en
particulier sur la volonté de créer un portail
internet audiovisuel qui s’est imposé comme
un outil incontournable du renforcement de la
filière. Ce portail est en cours de préparation et
devrait être mis en ligne d’ici le début de l’année
2008. Il se veut un outil de d’échange pour que
chacun des acteurs soit en permanence informé
des actions des autres (sorties de films, besoins de
comédiens ou de techniciens, investissements en
matériel, formation, appels d’offres…) pour créer
des synergies, susciter des actions communes,
rendre visibles les réussites… Il permettra à tout
professionnel à la recherche d’une information
d’être sûr de pouvoir la trouver en un ou deux
clics : telle quelle, ou grâce à un lien vers le
site qui la contient. Il sera également un outil
de promotion pour donner accès au public le
plus large aux “ rouages ” de ce secteur d’activité
régional. La coordination du portail a été confiée à
l’Association des producteurs et sera un exemple
de travail en commun, l’émanation de toute une
filière professionnelle. Sans se substituer aux
sites déjà existants des membres de cette filière
mais plutôt en les démultipliant par les liens
qu’il crée entre eux : il ne sera pas un site rival,
mais au contraire un amplificateur de consultation.
Afin de devenir une véritable caisse de
résonance, il se doublera d’une lettre d’information
électronique, nourrie automatiquement
par ses infos nouvelles et envoyée périodiquement
à toute personne intéressée. Son financement
est assuré au démarrage par les services
audiovisuel et cinéma des deux Régions et par
les deux Directions régionales des affaires culturelles,
ainsi que l’Agence de développement et
de d’urbanisme de Montbéliard.
Par ailleurs, dans le cadre de son pôle de développement
Numérica, l’Agence a commandité
plusieurs études et missions sur la filière audiovisuelle
et à la suite d’un rapport rédigé par une
agence parisienne spécialisée, un projet de télévision
locale est à l’étude pour l’aire urbaine
Belfort-Montbéliard-Héricourt. Elle est présentée
comme un “ bateau-pilote ” susceptible de tirer et
d’animer l’ensemble de la filière en dynamisant
les activités de production, en fournissant des
débouchés aux élèves en formation et en créant
un pôle d’attraction pour l’accueil des projets.
Jean-Pierre Stucki
22
Quand le chat n’est pas là…, de Dominique Garing, 2003
Sites
Mois du film documentaire
www.moisdudoc.com
Numerica
www.numerica-pm.net
France 3 Bourgogne
Franche-Comté
bourgogne-franchecomte.france3.fr
DRAC
www.franche-comte.
culture.gouv.fr
Conseil régional
Franche-Comté
www.cr-franchecomte.fr
Les éditions Montparnasse
ont publié un coffret
de deux DVD
et un livret sur l’histoire
du groupe Medvedkine :
Les groupes Medvedkine
(collection Le geste
cinématographique)
de 1967 à 1973, 334’,
couleurs et n&b.
www.editions
montparnasse.fr

nouvelles technologies
La télévision numérique terrestre (TNT) se déploie progressivement en France
métropolitaine depuis le 31 mars 2005. À l’automne 2007, de nouveaux
sites sont mis en service. À l’issue de cette nouvelle phase, la TNT couvrira
environ 85 % de la population. La nouvelle loi sur la modernisation de la
diffusion audiovisuelle et la télévision du futur intervenue le 7 mars 2007
donne au CSA le pouvoir d’étendre la couverture de la TNT dans les zones
où les fréquences sont rares, ce qui est le cas en Alsace.
films en fabrication
La télévision numérique terrestre
Lors de son assemblée plénière du 5 septembre 2007, le CSA a délivré aux opérateurs
de multiplex de la TNT les autorisations nécessaires pour la mise en service, fin
octobre 2007, des émetteurs prévus dans le cadre de la phase 6 A du déploiement
de la télévision numérique terrestre. Ces émetteurs desservent les zones de Forbach,
Metz, Mulhouse, Nancy, Sarrebourg, Strasbourg et Verdun. Le Conseil a également
autorisé plusieurs réaménagements de fréquences analogiques indispensables à la
mise en service de ces émetteurs ainsi qu’à la poursuite du déploiement de la TNT
en Allemagne.
Initialement, on s’en souvient, l’Alsace devait être privée de TNT. Pourtant la fin
annoncée de l’ère hertzienne analogique qui doit laisser la place à l’ère numérique
terrestre a permis d’intégrer l’Alsace au projet du gouvernement français d’équipement
du pays en technologie NT. « L’essentiel de l’Alsace recevra la TNT en 2007 »
avait alors assuré François Loos, le ministre délégué de l’Industrie.
Les ondes hertziennes utilisées pour la diffusion terrestre de télévision se propagent
à grande distance, garantissant ainsi des couvertures importantes. Ces mêmes
signaux créent des problèmes d’interférences aux frontières. Afin de garder au
maximum une double diffusion analogique/numérique en France, les fréquences
doivent être partagées avec l’Allemagne et la Suisse. Pour permettre le lancement
de la télévision numérique, les autorités françaises ont signé des accords de coordination
des fréquences avec la Suisse le 14 décembre 2006 et avec l’Allemagne
le 8 janvier 2007. Dans les régions frontalières avec la France, l’Allemagne compte
effectuer sa transition vers le numérique entre les mois de juillet et d’octobre 2007.
Contrairement à la France, l’Allemagne a opté pour un processus très bref de passage
de l’analogique vers le numérique : en quelques semaines les sites analogiques
seront éteints, simultanément au déploiement des sites numériques, la télévision
hertzienne n’étant que peu regardée en Allemagne. Après le passage au numérique
du côté allemand, prévu entre juillet et octobre, il ne sera plus possible de recevoir
les chaînes allemandes par diffusion hertzienne analogique. Le déploiement
français parallèle au déploiement allemand permettra de recevoir les chaînes
numériques françaises et allemandes grâce au même adaptateur numérique. Tout
comme l’offre française, l’offre allemande est enrichie de 11 chaînes. La diffusion
des chaînes gratuites de la TNT sera effectuée en MPEG-2. Il faudra se rapprocher
de son fournisseur pour acquérir ou louer un décodeur spécifique pour les chaînes
payantes qui seront diffusées en MPEG-4.
Suite à un réaménagement de fréquences analogiques, il faudra parfois régler
son téléviseur et rechercher des nouvelles fréquences. L’allumage des émetteurs
numériques de part et d’autre de la frontière peut être à l’origine de problèmes
de réception. Dans les zones où les réaménagements de fréquences ne seront
pas possibles, ou bien lorsque les émetteurs numériques allemands ou suisses
brouilleront la réception, il faudra éteindre certains émetteurs analogiques en
France. Certains foyers devront alors passer au tout numérique. Plusieurs semaines
avant l’arrivée d’un brouillage, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) mettra en
place des opérations de communication et d’assistance dans les zones concernées.
Un fonds d’accompagnement du numérique (FAN) est mis en place par le
gouvernement pour aider sous certaines conditions à l’achat d’un décodeur
numérique ou d’une installation satellitaire si la situation le requiert. À valider
auprès de l’ANFR.
Le 24 juillet dernier, le CSA a autorisé 18 chaînes locales déjà existantes en mode
analogique à diffuser en mode numérique à partir de la mi-septembre 2007,
simultanément à leur diffusion en mode analogique. Le Conseil a également ouvert
une consultation publique préalable au lancement d’appels aux candidatures pour
de nouvelles télévisions locales diffusées en numérique. Date limite : le 28 septembre
2007. D’ici à la fin de l’année, 25 chaînes de télévision locale seront diffusées sur
la TNT.
Sources
Michèle Clément-Théclé
www.csa.fr
www.e-alsace.net
www.freenews.fr
www.industrie.gouv.fr
www.tdf.fr
www.tnt-gratuite.fr
Mes cousins d’Amérique
Documentaire de 52’ de Claudia Marschal
Connie Balmos, Margaret Meyer Simpson et Justin
Jungman sont trois old timers (les anciens) de
Castroville, la petite Alsace située à 10 000 kilomètres
de celle que je connais. Ils se définissent comme étant
des Alsaciens du Texas. À travers trois portraits, le film
rendra perceptible l’identité particulière qu’ont acquise
ces descendants d’émigrants alsaciens. Des images
d’archives contribueront à raconter leur histoire, des
images super 8 à révéler leur lieu de vie. Enregistrement
de petits instants de vie dans un singulier village texan
où l’on parle encore alsacien.
Le Miroir
23films en fabrication
Une fille formidable
Court métrage de fiction de 13’ de Judith Spronck
Cécile a une feuille de salade coincée entre les dents…
Cécile a les ongles des pieds sales… Cécile est encore
bourrée… Cécile se pose des questions… Cécile vient de
se faire quitter… Cécile est une fille formidable !
Coproduction Le Deuxième Souffle films & associés,
Le Fond du nombril (Belgique)
Chambre 18
Court métrage de 13’ de Pierre Alt et Géni Canzek
Un couple se retrouve chaque semaine dans la chambre
18 d’un petit hôtel. Ils ont quinze années de souvenirs
en commun. Dans une ambiance familiale, autour du
petit-déjeuner, une jeune mère affairée prépare en même
temps le repas du soir et veille à ce que ses trois enfants
ne soient pas en retard en classe. Son mari s’apprête à les
conduire à l’école. À l’heure de la sortie des classes, deux
enfants retrouvent leur père pour le week-end.
Coproduction Aurore productions,
G. Fritzen Produktion (Allemagne)
Zooland
Animation de 26x13’ du studio Tomorrow
Quand les parents ne sont pas là ou lorsque les enfants
dorment, les mignons animaux de la chambre à coucher
prennent vie et nous emmènent dans d’incroyables
aventures interactives sur une magnifique île jungle.
Megafilms.net
Visionnage en ligne des teasers sur
http://megafilms.org/archives.phpp=archives&vid=98
23

europe
L’Observatoire européen de l’audiovisuel, créé en 1992, a son siège à la villa Schutzenberger à Strasbourg et a pour mission de
collecter, traiter et diffuser les informations relatives au secteur de l’audiovisuel en Europe. Sous la direction de Wolfgang Closs, les
équipes de l’Observatoire mettent en œuvre études, analyses, publications, bases de données et participent à travers l’Europe à des
conférences et ateliers. À l’occasion de la publication récente de deux études, l’une sur les tendances de la télévision européenne et
l’autre sur la VOD, rencontre avec André Lange, responsable du département informations sur les marchés et les financements.
24
L’Observatoire européen de l’audiovisuel
FeA : André Lange, on parle souvent et beaucoup de la vidéo à la demande (VOD)
mais les avis sont partagés sur ce qu’elle apporte, qu’en est-il
André Lange : Il y a divers modèles économiques, la VOD payante (location
ou achat) et la VOD gratuite qui est le plus souvent utilisée pour des
programmes de télévision proposés pendant un temps limité après leur
diffusion TV, ce que l’on appelle en terme technique la catch-up TV. Dans
ses années de démarrage, le marché de la VOD se partage principalement
entre les détenteurs de contenus, notamment les diffuseurs de télévision,
les agrégateurs de contenus et les opérateurs de télécommunication (fournisseurs
de services d’accès à internet, câblo-opérateurs…). Actuellement,
pour l’analyse de ce marché, un des problèmes est que les opérateurs
ne souhaitent pas communiquer leurs chiffres, et il n’y a pas encore de
précision méthodologique, l’analyse de ce marché reste donc difficile.
Du point de vue technique, les services de VOD peuvent être distribués soit
via internet, soit dans le cadre d’offres IPTV (distribution de services de
télévision en mode DSL via les lignes téléphoniques), soit par des réseaux
câblés. Des possibilités, plus limitées, existent également en diffusion
satellite ou numérique terrestre, en stockant les programmes offerts sur les
PVR des utilisateurs. Pour l’instant la majorité des services VOD existent
via internet mais, d’après divers indices, il semble bien que les services
en IPTV sont plus efficaces car les consommateurs préfèrent voir les films
sur leur écran de télévision plutôt que sur leur ordinateur. Ceci malgré le
fait que les services IPTV n’offrent pas encore la même interactivité qu’internet.
La VOD est donc devenue un des services “ naturel ” des opérateurs
IPTV. On reste dans une phase d’expérimentation, il n’y a pas de stratégie
de mise à disposition de catalogues larges. Même aux États-Unis, la plupart
des “ majors ” jouent avec les services existants sans contrats d’exclusivité.
FeA : Quelle est la place de la France dans ce marché
AL : Si l’on retient le nombre de services par pays, la France est leader en
Europe, avec des catalogues comme ceux de CanalPlay, TF1 Video, Vodéo,
UniversCiné, TF1, l’Ina. Hormis le modèle spécifique français où l’Ina est en
charge de la gestion des archives audiovisuelles, les diffuseurs européens
disposent généralement de leurs catalogues d’archives. La BBC a lancé son
service de VOD avec son propre “ player ”, ce qui lui permet de commercialiser
ses archives sans être dépendante d’un fournisseur d’IPTV.
Une des questions est : y aura-t-il des services nationaux avec une marque
commune Faut-il un marché européen des droits Ce n’est pas la règle
actuellement, par ailleurs un service paneuropéen aurait probablement un
impact sur la chronologie des médias, or celle-ci est nécessaire pour la
protection des sorties en salle. Concernant la chronologie, on note une réduction
de la durée des “ fenêtres ”, une tendance qui vise à mettre la sortie
VOD proche de la sortie DVD. Ce qu’on peut dire c’est que pour l’instant, la
VOD se positionne surtout en concurrence avec la location DVD.
FeA : La VOD peut constituer une seconde chance
pour les programmes européens et notamment les films d’auteurs
AL : Effectivement, pour les films d’auteurs ou encore les documentaires, la
situation est différente. L’avantage de la VOD est la possibilité d’exploiter
ce que l’on appelle l’effet “ longue traîne ” (long tail) : la durée d’exposition
des films étant plus longue, cela permet de trouver un public plus large.
Une étude intéressante a montré que sur la location DVD en ligne, pour les
films indépendants britanniques, l’effet “ longue traîne ” a joué, les parts de
marché sont plus importantes que sur les autres types de distribution. C’est
en ce sens que l’on peut dire que la VOD peut être une seconde chance pour
les programmes européens, et c’est l’hypothèse suivie par le programme
MEDIA 2007 pour soutenir des projets de services
VOD spécialisés dans les films européens.
Concernant les investissements, à l’inverse des
États-Unis où les grands studios ont joué un
rôle majeur dans la mise en place des principaux
services, les groupes cinématographiques
européens ne sont pas encore investisseurs dans
ce secteur, à l’exception de MK2 et du groupe
suédois SwenskFilm Industri… En matière de
projets européens intéressants, on peut citer
Universciné en France, et deux projets espagnols
nés à l’initiative de sociétés de gestion collective
des droits d’auteurs. L’Institut norvégien du
film a également mis en place un site proposant
l’essentiel du patrimoine cinématographique
national, mais également des films d’auteur
d’autres pays européens.
FeA : Concernant les tendances de la télévision
européenne, pouvez-vous nous dire quelques mots
sur la programmation et l’origine des émissions
diffusées, et quelle place occupe le documentaire
AL : Nous venons de publier des chiffres sur la
diffusion de fiction par 125 chaînes de télévision
européennes. Tous genres confondus, pour
l’ensemble de ces chaînes, la part de la fiction
non européenne reste de 70 %. On est donc loin
de l’objectif des 50 % envisagé par la directive
télévisions sans frontières (il est vrai avec une
autre assiette de calcul, incluant d’autres programmes
que la fiction). Si on regarde de plus
près, les chaînes de service public restent celles
qui diffusent le plus de programmes européens,
avec cette fois des niveaux proches ou au-delà
des 50 %. Nous n’avons malheureusement pas
de chiffres sur le marché du documentaire. Il est
difficile à observer du point de vue statistique :
il y a des querelles de définition, mais aussi très
peu d’études nationales. Une synthèse européenne
est donc quasi impossible.
FeA : Quels sont les prochains dossiers
importants de l’Observatoire
AL : Nous avons publié au printemps une étude
sur les entreprises de distribution cinématographique.
Par ailleurs, nous mettons en place,
pour le compte de la DG communication de la
Commission européenne, la base de données
Mavise sur l’ensemble des chaînes et entreprises
de télévision dans l’Union européenne et qui
inclura les données sur les TV locales et régionales.
Enfin, il ne faut pas oublier les activités
de notre département d’information juridique,
qui vient d’élargir ses activités vers l’analyse des
systèmes d’incitation fiscale et qui est également
très mobilisé sur les problèmes juridiques de la
diffusion de contenus en ligne.
Propos recueillis
par Isabelle Pantic Guillet

PHOTOS DR
coup de projecteur
À côté du cinéma grand public diffusé en salles, il existe depuis toujours
un cinéma “ élargi ” relevant plus des arts plastiques. Ce cinéma, dit expé rimental
, lié au processus et à l’essence même du médium cinémato graphique,
s’intéresse avant tout à repousser ses propres limites, et développe une
multitude d’approches et de pratiques différentes. Depuis 1994, les
membres de l’association Burstscratch travaillent, par la diffusion et la
création, à la promotion de ce cinéma.
Les expérimentateurs de Burstscratch
Burstscratch est un collectif à géométrie variable qui, à quatre, à
trois, à deux ou individuellement, travaille la matière filmique. Silvi
Simon, Laurence Barbier, Eric Balay et Laurent Berger sont cinéastes,
platiciens, illustrateurs, musiciens, pour certains tout à la fois et de
cette richesse naît des aventures en forme de films, d’installations, de
work in progress.
À partir d’un premier laboratoire artisanal de développement Super8 et
16 mm qui a vu le jour dans les salles de bain de différents appartements,
puis dans différents locaux de lieux collectifs et, depuis 2005, dans un
nouvel atelier, ils expérimentent et concoctent leur cuisine chimique.
Ils fabriquent leur matière en assurant toutes les étapes menant à la
naissance d’images sur pellicule (filmage, développement, copie contact
et optique, interventions diverses sur le support). C’est également un
lieu de tournage, montage, répétitions, constamment en amélioration,
ouvert par ailleurs à des personnes extérieures qui désireraient s’initier
à la technique du développement noir et blanc ou qui auraient une
recherche filmique expérimentale à accomplir.
Avec Le point aveugle, ils proposent des séances de cinéma en direct,
performance visuelle et sonore utilisant plusieurs projecteurs 16 mm.
Les images originales sont manipulées et modifiées par différents
moyens : variations de focales, superpositions, répétitions de séquences,
masquages partiels, ajouts de filtres colorés ou d’objets transparents…
Cinéma intuitif, avec ou sans rectangle blanc, avec ou sans mise au
point, sans pop-corn ni boissons gazeuses. Proposition d’images en
mouvement se courant les unes après les autres et projetées à l’aide
d’instruments ancestraux détrônés depuis quelque temps par la haute
voltige numérique. Bandes de celluloïd gavées de photogrammes se
bousculant avec impatience devant une source de lumière dichroïque
qui peut rendre l’âme à n’importe quel moment. Vieille tradition
immortelle du jeu de la lumière dansant avec l’obscurité pour dévorer
des images chimiques tirées du sac dans un pique-nique visuel au
milieu d’un champ nocturne. Une poignée de sons orphelins livrés à
eux-mêmes dans cette cour des miracles aléatoires rôdant autour de ces
photons excités pour y chercher une communion incertaine. Quelques
mains aux ongles vernis ou rongés manipulant morceaux de carreaux,
bris de glace, lentilles épuisées et toutes sortes de verroteries devant un
objectif cherchant inexorablement sa focale. La volonté de chatouiller
un tant soit peu le parcours de ce flux lumineux cerné de bruits et
fonçant droit dans le mur. Une excursion contemplative laissant au
randonneur le soin de se perdre dans un labyrinthe lumineux et sonore
afin d’y trouver son plaisir ou son sommeil.
Contact
ecrire@burstscratch.org
Rendez-vous
jeudi 6 décembre à 20 h 30
au théâtre du Saucy à Metz,
mardi 11 à 20 h 30
et mercredi 12 décembre
à 19 h 30 à La Filature
à Mulhouse et, peut-être,
au festival du film
de Rotterdam début 2008…
films en fabrication
Charles de Foucauld,
chemin d’humanité
Docu-fiction de 26’ de Daniel Ziegler et Bruno Liénard
Dans la ZUP de Mulhouse, une petite femme sans signe
distinctif quitte son domicile sur sa mobylette et s’éloigne
vers son destin. Les Petites Sœurs de Mulhouse ont choisi
de vivre le même engagement que Charles de Foucauld,
sans gloire et sans reconnaissance, par un don total à Dieu
dans le partage et le respect des autres. Leur engagement
est une lutte silencieuse contre la souffrance humaine
des oubliés du monde clinquant et brillant.
Coproduction Clap production, France 3 Alsace
¡ Salsa !
Ensemble, le temps d’une chanson
Documentaire de 52’ de Johnny Rabines et Stephan Balay
Au travers de huit portraits en mouvement entre l’Alsace,
l’Allemagne et la Suisse, nous découvrons comment la
salsa est devenue pour certains un tremplin pour l’évasion,
un vecteur de socialisation, un métier.
Coproduction Le Deuxième Souffle films & associés, alsatic TV
25films en fabrication
HOM (Heart Of Mine)
Court métrage de fiction de 19’ de Franck Vialle
Un architecte consciencieux en proie à ses déboires
affectifs, l’état des lieux d’une maison à venir, un groupe
de pop moderne en pleine forêt, la mélancolie familiale
autour de l’enfant bienvenu. Et dans la proximité étrange
de ces fragments d’humanité, l’envie encore fragile d’une
construction commune.
Le Deuxième Souffle films & associés
Les enfants du Laos
Documentaire de 26’ de Daniel Coche
À chaque saison, à l’hôpital de Strasbourg, une équipe
pluridisciplinaire de douze personnes se prépare pour
un grand voyage : organisée autour du professeur
Eisenmann, l’équipe va rejoindre un hôpital au Laos.
Objectif : opérer, à 15 000 kilomètres, des enfants
atteints de malformations cardiaques. L’objectif est
aussi, par la formation et le transfert de technologies,
de rendre la médecine laotienne autonome dans un
proche avenir. Un film pour dévoiler et interroger cette
action humanitaire.
Coproduction Dora films, France 3 Alsace
Blue Jacket, la tête dans les flocons
Animation de 26 x 1’30
de Bruno Collet et Jean-François Le Corre
Après un tour d’enfance victorieux, Yellow Jacket et son
fidèle supporter Craby décident de quitter l’atmosphère
ensoleillée du bord de mer pour entamer une saison de
sports d’hiver. Notre cycliste miniature quitte donc son
vélo et son maillot jaune au 1/43 e pour une paire de ski
et une combinaison bleue à la même échelle.
Coproduction Vivement lundi !,
Megafilms.net, Nadasdy films
25

histoire de films
Chaque film, chaque production de film est une histoire particulière, même si on y trouve des invariants que nous connaissons tous.
En tout cas, il est un invariant qui est toujours particulier, c’est la rencontre. Le film de Leïla Férault est produit par Bix films et est
aussi un exemple de travail interrégional avec la Bourgogne Franche-Comté.
26
PHOTO DR
Je crois que vous devriez
faire un film…
Filmer en Alsace : Quelle est l’histoire de ce film
et comment êtes-vous arrivée au cinéma
Leïla Férault : Ce n’était pas quelque chose d’inscrit
pour moi de venir à la réalisation. Je suis comédienne,
venue au jeu par le cinéma plus que par
le théâtre, mais je n’envisageais pas de faire des
films. Après le décès de mon grand-père, je suis
allée faire des recherches aux archives, je notais
mes impressions sans but précis, j’ai rencontré
un réalisateur, Mosco Boucault, il m’a aidé, et
un soir en rentrant chez moi, j’ai trouvé un mail
où il me disait : je crois que vous devriez faire un
film. Et immédiatement j’ai pensé oui, j’en ai été
surprise moi-même, j’ai commencé à écrire des
scènes, à écrire un film à partir de mes premières
notes. Je n’avais jamais fait de film. Peut-être que
ça pourrait rester un film unique mais j’ai eu un
vrai plaisir à travailler cette forme, ça donne
envie de continuer. Je ne savais pas si j’en étais
capable…
FeA : Le film est une enquête
dans votre histoire familiale et dans l’Histoire…
Leïla F. : Lorsque mon grand-père paternel est
décédé, le Bon-papa du film, j’ai voulu en savoir
plus sur lui, et pourquoi ce grand-père avait été si
absent de nos vies. Il me semblait que dans cette
histoire personnelle il y avait quelque chose qui
ne concernait pas que moi, mais qu’il s’agit d’une génération, que d’autres
gens pourraient s’y retrouver et que ça réveillait des questions. Faire le
film de cette enquête, c’était faire acte de quelque chose, transformer de
l’intime en autre chose, c’est un passage au présent, sur la résonance de
ce qui nous construit au présent. Le film pose le cadre de l’enquête et en
donne la possibilité, c’est s’obliger aussi à aller jusqu’au bout, et sans ce
film je ne serais peut-être pas allée au bout. Je n’imaginais pas parler à la
première personne, mais avec le film c’est devenu possible.
À travers ce qui se disait, ce que je découvrais, c’était possible de capter
un entre-deux, l’idée d’une transmission, d’une révélation. Ma peur,
c’était d’être dans l’impudeur. Et puis je ne savais pas ce que j’allais trouver,
j’étais intriguée par ce que je ne savais pas. J’aurai pu découvrir pire, je
supposais bien que mon grand-père n’avait pas été un tortionnaire, mais
quoi C’est cette histoire d’entre-deux, celle qu’on n’ose pas demander
à ses grands-parents. L’histoire tragique, l’histoire de la Shoah m’a été
transmise par mes grands-parents maternels juifs, mais l’histoire du côté
paternel était restée taboue. Cette histoire pose aussi profondément la
question du destin et du choix. Mon père, lui, s’est construit en s’éloignant
de son propre père.
FeA : Comment s’est faite la rencontre entre Bix films et Leïla
Josiane Schauner : J’ai eu connaissance du projet par Esther Hoffenberg
(Lapsus à Paris). C’était un projet déjà développé. Je me souviens très bien
du moment où j’ai lu le dossier ! C’était un dimanche matin d’hiver. J’ai
commencé à lire le projet et je n’ai pu m’en détacher, j’étais happée par
l’écriture, par l’histoire qui était racontée. Dans l’écriture il y avait déjà les
dimensions des différents tissages, historiques et individuels, qui étaient
réfléchies comme un bâti et en même temps les passages étaient tout à fait
fluides. Lorsque je me posais des questions, j’avais la réponse à la page
suivante ou un peu plus loin, j’ai senti là une grande maturité qui dépasse
l’histoire personnelle que Leïla racontait. On voyait tout de suite qu’il ne
s’agissait pas d’un film purement historique. Les vides, les creux, les fins
de non-recevoir étaient écrits, ceux qui existeront ensuite dans l’enquête
et qui feront le film, tout comme le temps de l’enquête. Tout ce qui a
trait à la pudeur était écrit, ainsi que la question des tabous, des risques,
l’importance du soutien de la famille. J’aimais ce mélange de pudeur et de
volonté. La rencontre avec Leïla s’est faite en janvier 2006.
Leïla F. : Dans l’écriture, dès le départ je voulais que les choses se dévoilent
petit à petit, c’est le fruit d’une enquête intérieure aussi qui a eu besoin
d’un temps de maturation.
Il était fondamental de montrer ma gêne et mon malaise car je pressentais
que lors du tournage, il y aurait des séquences comme ça. Parce que je
ne voulais pas me dédouaner en disant que je suis du bon côté, c’est une
enquête, pas un procès. Il y a une séquence, une histoire qui est au cœur
du film et où il y a ce réel malaise, c’est lorsque je parle avec la religieuse
qui a connu mon grand-père. Elle me demande mais sans oser préciser
sa question : « votre mère, elle est ». Moi je ne suis pas sûre de bien
comprendre, alors elle ajoute, « il n’avait pas bien accepté », cette fois je

Bon-papa, un homme sous l’Occupation
Avant-premières à la Fémis à Paris le 18 septembre 2007,
en Franche-Comté et à Strasbourg en novembre.
Diffusion France 3 Bourgogne Franche-Comté
le 10 novembre 2007. Projections en Franche-Comté
et en Bourgogne dans le cadre du mois
du film documentaire en novembre 2007.
DVD en français et anglais sous-titré.
suis sûre d’avoir compris, et je réponds : « elle est d’origine juive », comme
si je ne pouvais pas prononcer “ juive ”. C’est bien sûr une dimension
essentielle, mais pas prédéterminante.
Josiane S. : On ressent ta présence avec les personnages, on n’est jamais dans
l’interview mais dans une réelle adresse, une relation.
Leïla F. : Je devais être physiquement dans le film, c’était une décision que
j’y sois, dès le départ, surtout avec ma famille, la chair de la famille. Avec
les autres je pensais être plus loin, par contre lorsque j’étais seule, je n’étais
pas sûre mais je pressentais qu’il faudrait aussi filmer des moments de soli -
tude. Avec le jeune homme qui a beaucoup aimé mon grand-père, je devais
être avec lui, c’est au montage je me suis rendue compte que plus il y avait
de subjectivité à travers mon propre regard et ma présence physique, plus
ça permettait au spectateur de percevoir aussi et de suivre l’histoire.
FeA : Comment s’est montée la production du film
Josiane S. : Esther avait fait un travail de développement soutenu par le
programme MEDIA et le CNC, Leïla avait obtenu la bourse de la Scam
Brouillon d’un rêve et fait une résidence d’écriture à Lussas. Esther avait
proposé le projet auprès de deux ou trois chaînes nationales, mais sans
résultat. C’était un premier film… ! Comme l’histoire se passe en région,
Esther pensait que nous aurions plus de chances et plus de contacts.
Nous nous sommes engagés dans ce projet tout d’abord pour la qualité
de l’écriture, et avons contacté France 3 Bourgogne Franche-Comté qui a
été intéressé autant par l’histoire que par la qualité de la démarche de la
réalisatrice.
Concrètement le budget du film est d’un peu plus de 150000 €. Nous
avons obtenu le soutien du Cosip automatique du CNC, la Procirep et
l’Angoa, la Région Franche-Comté, la Région Alsace, la Communauté
urbaine de Strasbourg, ainsi que la participation de la Fondation pour la
mémoire de la Shoah et une aide de la Maison du film court/Sacem. Il a
fallu aussi trouver un second diffuseur pour compléter l’apport en cash
et en industrie de France 3 sachant que ni le tournage (la même équipe
depuis les repérages), ni le montage (sur 9 semaines) ne se feraient sur la
base de l’apport de France 3. téléAlsace s’est engagé sur le projet avec un
apport en industrie. L’intérêt était aussi d’assurer une diffusion plus large
grâce à son réseau national. Production et plan de financement : sacré jeu
de puzzle. Celui-ci est assez exemplaire dans le cas d’un premier film, car
il comporte une grande part des difficultés — et des réussites ! — que l’on
peut rencontrer sur ce type de production.
FeA : Le film fait 69’, comment avez-vous réussi à défendre ça
Josiane S. : Le film était prévu au format classique de 52’. Au cours du
montage on s’est rendus compte que l’histoire ne tenait pas dans cette
durée. En supprimant des séquences, l’histoire devenait incohérente,
chaque scène apportait sa pierre à l’édifice et à l’avancée de l’enquête. Il a
fallu défendre ce constat auprès de Marie-Thérèse Montalto, la responsable
de l’Antenne de France 3 Bourgogne Franche-Comté.
Leïla F. : Si j’avais dû faire un 52’, j’aurais fait deux versions.
Josiane S. : Par expérience, je savais que ce n’était
pas une solution idéale. Il vaut mieux défendre le
film par le film. Et nous avons été accompagnés et
suivis dans cette démarche ! Le film de Leïla était
prometteur, mais auparavant, il y avait un dossier
fort et solide. Il s’agit d’avoir de vraies relations
avec le diffuseur, d’organiser des rencontres et
des visionnages ensemble, d’instaurer un vrai
dialogue avec des discussions sur les remarques
ou suggestions du diffuseur, acceptées ou non,
en tout cas discutées ensemble. C’est ce qui est
arrivé sur ce film, un coup de cœur, beaucoup
d’émotions. Nous attendons que le diffuseur soit
un partenaire, et c’est souvent lié à une question
de personne, qu’il ne soit pas seulement celui
qui signe un contrat et un PAD.
Bien sûr les deux chaînes en question n’ont pas
de “ cases ” de 69’, mais la solution sera trouvée
tout en gardant une réelle visibilité au film.
Autre particularité à souligner : l’aide obtenue
de la Maison du film court/Sacem est réservée
à des films de 59’ maximum. L’aide consiste en
une bourse pour le compositeur de la musique
originale et un remboursement de frais à hauteur
de 1 500 € TTC. Alors maintenant, qu’est-ce
qu’on fait avec un film plus long Nous n’allions
pas faire une seconde version pour être dans
les normes. J’ai argumenté, j’ai dit le film est
là, est-ce que je dois vous rendre l’aide J’étais
heureuse d’apprendre quelques jours plus tard
que l’aide était confirmée pour le film tel qu’il
existe. On travaille avec des contraintes, dans
des situations paradoxales, et c’est parfois normal,
mais c’est le film qui doit ou devrait être le
fil directeur.
Le travail maintenant est d’aller vers les festivals
en France et à l’étranger avec la version sous-titrée
en anglais, pour ouvrir une autre vie au film.
C’est un film d’équipe, vraiment. De l’écriture à
la finalisation, en passant par toutes les étapes,
avec chacun à sa place et tous ensemble, c’est
aussi ce qui donne une vraie qualité au film,
c’est aussi sa spécificité. Une belle réussite
humaine pour un film qui vient de se finaliser
après quatre années de travail.
Propos recueillis
par Marie Frering
27

chroniques
Dans le cadre du cycle Histoires(s) de télévision, au printemps, une bonne palette de documentaires qui mettent en images la
littérature, avec des portraits d’écrivains nous a été proposée par Vidéo Les Beaux Jours, en partenariat avec l’Ina Grand-Est, l’action
culturelle de l’université Marc Bloch, la Scam, l’Académie de Strasbourg, le CRDP, le Musée d’art moderne et contemporain de
Strasbourg, la BMS, le TNS, Arte.
28
Autre époque, autres mœurs
Parmi ce large choix, un film sur l’écrivain mexicain Octavio Paz, Paroles
en forme de tourbillon (1989), et un film sur le poète et peintre Henri
Michaux (1995) en présence de leur réalisateur Alain Jaubert (connu
pour son émission Palettes). Films, il faudra le souligner sans relâche, qui
témoignent d’une époque bel et bien révolue de la télévision de service
public, d’un âge d’or où l’accès à la culture par le biais de la télévision ne
semblait pas encore devoir relever d’une gageure insensée, et l’idée d’un
public capable de s’y intéresser ne pas être une proposition forcément
incongrue.
Octavio Paz, un des plus grands poètes de langue espagnole du XX e siècle,
je ne le connaissais que de nom. Ce documentaire m’a donné envie de
le lire, tant ses poèmes que ses essais, et d’en découvrir un peu plus sur
sa réflexion et son engagement politiques, qui me paraissent toujours
d’actualité.
Mais revenons au film, et à ses conditions de production, inimaginables
aujourd’hui. Le film a été réalisé dans le cadre de l’émission Océaniques,
et au dire du réalisateur lui-même, fait à la va-vite, ce qui dans ce cas
précis n’a rien de péjoratif et témoigne au contraire d’une grande liberté
de production qui s’explique par le contexte d’Océaniques, proposée dans
les années 80 sur FR 3 aux heures tardives, chapeautée par Pierre-André
Boutang, et qui était diffusée deux à trois fois par semaine. Son but était de
remplir avec des produits culturels, toujours selon le dire du réalisateur.
Un atelier de production à France 3 était entièrement voué à ce programme.
Intéressant, à l’heure où les unités de production régionales sont en train
de s’éteindre, entraînant de facto l’extinction de la coproduction de films
documentaires sur cette chaîne !
Octavio Paz étant de passage à Paris chez son éditeur Gallimard, le réalisateur
propose de saisir l’opportunité de tourner un entretien avec lui.
Sitôt dit, sitôt fait ! Cette spontanéité, qui permet la réalisation d’une trace
que l’on peut à juste titre considérer nécessaire au regard de l’œuvre et
du personnage, n’est plus de mise aujourd’hui sur une chaîne de service
public. Autre époque, autres mœurs Il s’avère que cet entretien est le seul
que Paz ait fait pour la télévision en langue française.
Si la forme du film reste classique, son contenu permet de découvrir la
pensée de Paz, et l’acuité de sa réflexion politique, qui récuse toute forme
de totalitarisme, qu’il soit de droite… ou de gauche, position complexe et
difficile dans le contexte manichéen de l’époque. Quant à la poésie et au
rôle du poète, cet entretien donné à 75 ans exprime une résistance toujours
actuelle, qui nous touche aujourd’hui, nous qui souhaitons une parole
et un monde plus libres. Pour Octavio Paz, « la poésie est au centre de
la clandestinité », la poésie moderne, « la voix des solitaires lue par les
solitaires ». Octavio Paz ne voit pas de société possible sans poète, car la
parole est la poésie, et la poésie, elle ne se lit pas, elle s’écoute.
Michaux, lui, je pensais le connaître un peu à travers ses textes et son œuvre
picturale. Le film m’a permis d’ancrer le personnage dans la radicalité de
son cheminement vital et créatif. L’écriture du film, travaillée en amont,
appréhende le personnage Michaux, le “ poète sans visage ”, l’homme
qui ne se laissait jamais filmer, dans le respect de cette position de nonvisibilité.
Le réalisateur a bâti le film autour de l’image impossible et refait
le parcours de sa vie sous forme d’enquête. Là aussi, l’éloge de la liberté et
de la création met du baume au cœur, conforte un besoin humain légitime,
à ne surtout pas étouffer. Michaux, le poète de la colère permanente,
nous donne à entendre son « charabia dont il tire des merveilles », loin
du brouhaha médiatique. Pour ce qui est des conditions de production, le
film s’inscrit dans la collection Un siècle d’écrivains, immense opération
que FR 3 avait lancé pour relancer la production
et se donner une image culturelle. 260 portraits
d’écrivains ont ainsi pu être réalisés en cinq ans.
Dernier sursaut avant la mort programmée
Cette manifestation autour de la littérature et
de la télévision se déroule dans le cadre d’une
mission que l’Institut national de l’audiovisuel
développe depuis 1975, pour préserver les
trésors de la télévision publique française.
Depuis trois ans, avec Vidéo Les Beaux Jours, ces
fameux “ trésors ” sont montrés en lien avec une
thématique. Ce travail de mémoire a le mérite
de nous rappeler qu’une télévision culturelle a
été possible, et qu’elle répond à un besoin bien
réel de public. Mais prenons-nous à rêver, non
pas d’un retour du même, mais d’une télévision
où le documentaire aurait de nouveau sa place.
Pour reprendre les mots de Paz, pour qui il
n’y a pas de société possible sans poète, une
société sans documentaire me semble elle aussi
difficile. Comme disait un réalisateur chilien qui
a beaucoup travaillé sur la mémoire bafouée de
son pays, une société sans documentaire c’est
comme une famille sans photo. Le documentaire
est un cinéma qui construit du lien, de la
mémoire, de la réflexion sur le monde.
Même si la télévision a bien changé, nous avons
toujours soif de documentaires qui fassent appel
à notre intelligence, à notre besoin de poésie.
Nous ne souhaitons pas nous distraire du
monde à tout prix, mais au contraire continuer à
le questionner. Et le documentaire a la capacité
de le faire, et même d’aller plus loin, de nous
permettre de nous interroger sur nous-mêmes,
loin de l’inanité des reality shows.
Autre époque, autres mœurs
Mariette Feltin
Paroles en forme de tourbillon de Alain Jaubert

Daniel Deshays est ingénieur du son, responsable de l’enseignement du son
à l’École nationale des arts et techniques du théâtre de Lyon et à l’École
nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il aime définir sa passion pour
la réalisation en ces termes : « L’écriture sonore est conçue par celui qui
traque le son, qui le traite et qui le joue, dans le temps de la traque, du
traitement et du jeu ; seul celui qui le produit peut l’inventer et le mettre
en scène. »
L’heure bleue avec Daniel Deshays
Vous vous souvenez du film d’Éric Rohmer, Reinette et Mirabelle Deux jeunes filles
se rencontrent à la campagne, et la citadine va, dans le film, prolonger son séjour
car elle veut voir/entendre l’heure bleue. À l’aurore, lorsque les animaux de nuit se
taisent et avant que les oiseaux diurnes ne commencent à chanter, se produit un
court temps de silence entre les sons de la nuit et les sons du jour. Le paysage est
bleuté et c’est le passage “ à vide ” sonore entre la nuit et le jour. La séance de l’invité
avec Daniel Deshays, avec ce que nous y avons vécu, m’a fait penser à cette scène.
Car c’est ce “ voir/entendre ” que Daniel Deshays interroge au cinéma en arpentant
les territoires du sonore.
« Écouter c’est se souvenir, mais c’est autant pouvoir supposer un devenir à ce son
et accepter sa venue. Prévoir ce que la suite sera, par ce que j’en sais déjà, à travers
le souvenir de mes expériences passées – l’abondante fréquentation de l’écoute
musicale ou sonore aide à prévoir. Écoute de l’expérience passée sous l’écart qui
m’en sépare, malgré l’urgence et la tension qu’impose l’écoute que je suis en train
de poursuivre presque malgré moi. Tension afin de rester présent à l’événement
dans lequel elle nous conduit et nous oblige. « Si je ne tiens pas la continuité je vais
perdre le fil ». Car dans un sonore qui disparaît au fur et à mesure qu’il s’annonce, pas
de retour possible. L’oreille n’a pas, comme l’œil lisant, la liberté d’opérer un retour
sur la page. Écoute, ici dans la volonté tendue de suivre tout ce qui va paraître. »
Débutant par une analyse de la perception que nous avons du son, une perception
mémorielle et guidée par les surgissements et les accidents sonores qui nous
happent et kidnappent, Daniel Deshays nous entraîne à nous interroger sur les
rapports du son et de l’image au cinéma, de la construction des sons au cinéma.
Le son, parent pauvre de l’image Bien sûr, ça a souvent été dit mais peu travaillé
sur le pourquoi et le comment. À partir d’exemples où justement le son au cinéma
est pensé dans un ajustement particulier, où le son est “ écrit ” ou “ inscrit ”, Daniel
Deshays creuse la problématique. Comment le son et l’image peuvent-ils s’assembler
sans se fondre Chez Jacques Tati, dans Les vacances de Monsieur Hulot, le jeu se
construit entre extérieur et intérieur des plans, le son de l’extérieur s’invitant dans
les plans intérieurs par exemple. Chez Sergueï Loznitsa, dans Paysage, on assiste
au décalage comme si le travelling sonore ne collait pas au travelling visuel. Chez
Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, dans Une visite au Louvre, le corps de la voix
est à ce point habité qu’on le ressent physiquement. Chez Ingmar Bergmann, le
silence, justement dans Le silence, est habité par un continuum qui change presque
imperceptiblement. Et de nous avoir mis ainsi le doigt à l’oreille, nous sommes dans
une écoute écarquillée, à l’affût du clandestin. Nous apprenons un “ voir/entendre ”
qui joue dans les creusements, le son apparaît comme un paysage peint avec ses
perspectives, couleurs, ombres, détails et représentation.
Avec ces exemples d’une mise en charge, d’une sorte d’électrisation de l’image par le
son, guidés par Daniel Deshays, un champ d’exploration s’ouvre, car l’analyse de ce
“ voir/entendre ” amène à interroger aussi le clandestin de nos propres perceptions,
ce qui glisse dans l’inconscient du spectateur, les émotions provoquées par le son
au cinéma, que nous ne retenons pas ou difficilement, mais qui inscrivent en nous
certaines images plus durablement que par notre mémoire visuelle. Chantier ouvert.
Un ingénieur du son qui dit : le problème n’est pas la technique. Restons à l’affût de
ce que Daniel Deshays peut nous apprendre.
Marie Frering
Bibliographie
Pour une écriture du sonore, éditions Klincksieck, 2006
L’image sonore, conférence de l’Université de tous les savoirs, Paris 2004,
à écouter ou télécharger sur www.canal-u.com
Théâtre : espace sonore, espace visuel, éditions PUL, Lyon, 2003
De l’écriture sonore, éditions entre/vues, Marseille, 1999
“ Les territoires du sonore, séminaire de Lussas, 2006 ”,
Le son documenté, in La revue documentaire n° 21 (www.difpop.com)
films sortis de fabrique
Bon-papa,
un homme sous l’Occupation
Documentaire de 69’ de Leïla Férault
Coproduction Bix films, Lapsus,
France 3 Bourgogne Franche-Comté, téléAlsace
Avant-premières à la Fémis à Paris le 18 septembre,
en Franche-Comté et à Strasbourg en novembre 2007.
Diffusion France 3 Bourgogne Franche-Comté
le 10 novembre.
Projections en Franche-Comté et en Bourgogne
dans le cadre du mois du film documentaire
en novembre.
DVD en français et anglais sous-titré.
Comment nous sommes
tous devenus américains
Documentaire de 56’ de Sergio Ghizzardi
et Joachim Fritz-Vannahme
Coproduction Seppia,
Néon rouge productions (Bruxelles), Arte, RTBF
Avant-première à l’Ena le 22 mai 2007.
Diffusion Arte le 5 juin 2007, RTBF le 12 juin 2007.
L’hôte
Khâk e Todjikiston
Zabon
Court métrage expérimental de 28’ de Anne-Céline Bossu
Coproduction Le Deuxième Souffle films & associés,
Le Studio Orlando
Diffusion carte blanche au Deuxième Souffle,
festival Images en région, Vendôme 2007.
films sortis de fabrique
29

chroniques (suite)
Chaque année de nouveaux jeunes arrivent à la réalisation, formés par différentes écoles ou sur le terrain et confrontés très vite à
la question du travail. Quel travail Quelle part de création Comment se situer dans ce qui paraît parfois comme une jungle ou des
chasses gardées Julia Laurenceau est issue du master pro et est en train de “ fabriquer ” son premier film.
métier “ à-côté ”. Si Anyway aura un sens ou nous donnera au contraire
une impression de grande vacuité. Je travaille avec Daniel Coche sur mon
premier “ vrai film ”, Rêve général, qui parle d’histoires d’engagements au
travers de personnes que j’ai rencontrées lors du mouvement anti-CPE. J’ai
peur de “ rater ”, et si je rate, de ne pas faire un autre film.
30
Rêve général de Julia Laurenceau
Réalisatrice aujourd’hui.
Histoires(s) d’aspiration
Aujourd’hui
Je ne sais pas si je suis réalisatrice. Je fais des
petits boulots variés à temps variables (“ dame
cantine ”, prof particulière, magasinière, etc.).
Juridiquement, je suis à la fois demandeuse
d’emploi et en CDI à Artenréel, une coopérative
dans laquelle je suis entrée avec deux amis
“ réalisateurs ”, Aleks et Didier, et qui nous aide à
développer notre propre activité : faire des films
de commande, de la numérisation, des ateliers
audiovisuels. On a décidé de s’appeler Anyway.
On a mis du temps à trouver ce nom qui nous
apparaît aujourd’hui comme une évidence. On le
répète beaucoup quand un projet tombe à l’eau.
C’est notre blague. On “ réalise ” des 3’ pour une
chaîne de télévision. Au début, on s’est dit que
c’était de l’expérience. Au début, c’était il y a
bientôt un an. Aujourd’hui, je me demande quel
sens tout cela a. Tout cela c’est : filmer, monter
et mixer dans un temps record. Rentrer dans des
automatismes. Être rentable.
J’ai 27 ans. Je commence à peine à comprendre ce
que j’ai pu entendre ou lire sur le documentaire.
Sur le tournage (je croyais que beaucoup de
choses apparaissaient d’elle-même si on savait
être là). La construction (je pensais que tout
se déterminait au montage). Les différentes
phases que l’on rencontre (plus j’ai l’impression
de ressentir ce que je veux montrer, plus ça
m’angoisse de ne pas parvenir à le filmer).
Je me dis que l’on ne peut être réalisateur à
plein-temps, même si cela prend tout notre
temps : financièrement c’est une litote. Alors
je me demande ce que je vais trouver comme
Il y a deux ans
J’avais fini mon DEA de relations internationales depuis un an. J’avais
travaillé dans une association écologiste pendant 6 mois, H-50. Une période
intense où l’on était cinq à être persuadés que l’on pouvait intervenir sur
le monde. J’en suis partie car “ au nom de ”, on travaillait tous au black et
ceux qui n’étaient pas entièrement convaincus se faisaient virer du jour au
lendemain. Je faisais alors de la photo et je me culpabilisais d’utiliser des
produits toxiques pour le développement et le tirage. On avait aussi monté
une association de cinéma avec des copains, où je commençais à filmer
des petites choses, avec une caméra empruntée. Sans trop y croire, sans les
mener jusqu’au bout.
Après avoir démissionné d’H-50, j’ai cherché un boulot en ONG sans y
parvenir. Une amie qui bossait au ministère de la Défense me proposa
de rencontrer son supérieur, “ Mon général ”, pour discuter, voir s’il
était possible de travailler en sciences politiques sans avoir à passer les
concours administratifs où il y a une place pour mille candidats.
“ Mon général ” finit par me dire qu’il n’y avait pas d’avenir en relations
internationales pour des gens comme moi qui ne savaient pas parler quatre
langues, dont le chinois, et n’avaient pas quatre ans de stage derrière eux.
Sur mon CV, je tenais à une partie “ photo-cinéma ” où je décrivais les
ateliers de vidéo numérique que j’avais faits, entre autres, à la Mairie de
Paris. “ Mon général ” finit par me demander :
- Vous avez l’air d’aimer le cinéma, Mademoiselle
- Oui…
- Pourquoi vous n’en faites pas Par les temps qui courent, autant que vous
fassiez ce que vous aimez… Vous connaissez la Dicod
- Non…
- C’est l’organe de communication de l’armée, on vous envoie filmer sur
des théâtres d’opération à l’étranger. Ça vous intéresserait Vous n’avez
pas trop le profil, mais ça vous ferait une première expérience…
Je dis oui car ça me semblait un moyen de tenir une caméra. Je fus
rassurée le soir même en lisant sur internet que Chabrol avait commencé
à la Dicod. Heureusement ou malheureusement, je ne fus pas prise, mais
cela me donna l’impulsion d’aller chercher des formations en cinéma.
Je vins au cinéma documentaire par hasard. J’avais l’impression que ça
avait un lien avec les sciences politiques. J’atterris à Strasbourg en master
de réalisation, impatiente de faire enfin ce autour duquel je tournais
depuis plusieurs années.
Il y a cinq ans
Je commençais mon DEA à la Sorbonne. C’était le grand moment où il
fallait se déterminer sur un objet de recherche pour une thèse future. J’étais
perdue, je m’étais inscrite en RI en partie pour aller travailler à l’étranger.
Durant les cinq années précédentes, je travaillais deux mois l’été pour
pouvoir partir un mois, sac au dos, loin de chez moi… Je suis allée au
Maghreb et au Machreck. À chaque fois je revenais fascinée, interloquée ; je
lisais ou cherchais à voir au cinéma tout ce qui pouvait avoir une relation
avec le pays dont je revenais. Puis je suis allée en Inde où je me rendis
compte d’un de mes grands leurres : croire que l’on pouvait vivre ailleurs.
L’Inde me fit comprendre que l’on serait toujours vu dans le tiers-monde

comme des Occidentaux néocolonialistes, que l’on ne pouvait rien
faire contre cette violence que l’on amenait avec nous. M’en rendre
compte fut complexe. Cela remettait en cause mes projets de vie. J’avais
toujours mes rêves de cinéma et je me disais en voyant le film de Louis
Malle à Calcutta que filmer était peut-être la seule façon de rétablir des
équilibres. Mais la caméra me tétanisait, j’avais l’impression que si je
me rendais compte que je n’étais pas capable de faire des images, je ne
m’en remettrais jamais. J’avais des idées très romantiques sur le talent,
celui qui l’a, celui qui ne l’a pas.
Il y a dix ans
Je sortais d’un bac L. Je ne voulais pas aller en prépa car je le voyais
comme un enfermement. Je me suis inscrite en droit car à la maison
s’inscrire en fac de lettres ou de cinéma, ce n’était pas concevable, ça
menait au chômage. Pendant mes deux premières années, j’ai beaucoup
séché avec ma meilleure amie qui faisait du théâtre. On jouait aux
personnages de la Nouvelle Vague en cherchant des immeubles aux
portes ouvertes qui nous permettraient de monter sur les toits de Paris.
En licence, j’ai craqué dès le premier cours de l’année. Un cours de
droit des affaires durant lequel on nous dit qu’il fallait lire Le Monde
économique tous les jours. À l’époque, je ne lisais pas un journal. Les
martiens auraient pu débarquer que je ne l’aurais pas su. J’ai arrêté les
cours et décidé de faire du cinéma. La réaction familiale fut nette : on
me dit que je sautais d’un hélicoptère sans parachute. Je réussis en
lisant les petites annonces à faire un stage dans une boîte qui produisait
une émission sur La Cinquième. Je n’y faisais rien hormis le café. Les
journalistes ne faisaient rien hormis récupérer des infos sur internet. Je
démissionnais.
Je travaillai ensuite au festival de Créteil (le FIFF). Je n’y fis pas des
choses passionnantes, mais je découvris tout un pan du cinéma que
je ne soupçonnais pas. Je me souviens en particulier d’un film qui se
déroulait tout du long dans le transsibérien. Une voix lisait sur ces
images le journal d’une personne qui fut un déporté politique en
Sibérie sous Staline. À la fin du festival, je ne réussis pas à continuer
à travailler dans le cinéma. Je n’y connaissais strictement personne. Je
repris ma licence de droit.
Il y a douze ans
On m’offrit à Noël un livre que j’allais lire onze ans après. C’était un
numéro de CinémAction intitulé “ Le cinéma direct ”. Il y avait des
articles sur Depardon, Akerman, Cavalier, Kramer, Van der Keuken,
Wiseman ; un entretien avec Jean-Louis Comolli. Que des personnes
dont je n’avais jamais entendu parler.
À l’époque, je ne regardais que les images.
Onze ans plus tard, à ma rentrée en master de réalisation documentaire,
on nous dit que l’on suivrait un séminaire avec Jean-Louis Comolli. Le
nom me dit vaguement quelque chose…
Julia Laurenceau
Site des anyways :
www.lesfilmsanyway.com
films sortis de fabrique
Parmi les visages pâles
Court métrage expérimental de 16’ de Thomas Lanquetin
Coproduction Le Deuxième Souffle films & associés,
Le Studio Orlando
Diffusion carte blanche au Deuxième Souffle,
festival Images en région, Vendôme 2007.
C’est fini
Documentaire de 52’
de Guy Wach et Jennyfer Bec
Coproduction Faites un vœu, France 3 Alsace
Diffusion France 3 Alsace le 3 novembre 2006,
France 3 Bourgogne Franche-Comté le 4 novembre.
films sortis de fabrique
Marchand d’art, Ernst Beyeler
Documentaire de 66 ’ et 52’
de Philippe Piguet et Thomas Isler
Coproduction Bix films, freihänler filmproduktion, France 3
Alsace, TSR, SRR SSR idée suisse, Schweizer Fernsehen, Arte
Avant-première à la fondation Beyeler
le 2 octobre 2007.
Diffusion TSR le 12 octobre 2007,
France 3 Alsace le 13 octobre,
Schweizer Fernsehen le 14 octobre,
Arte le 15 octobre (case Grand Format).
31

etour de…
32
PHOTO DR
Pitching au musée
Le Rendez-Vous de la coproduction rhénane
Rheinisches Koproduktionstreffen
Les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel de la grande région, de Luxembourg
à Genève, en passant par Paris, se sont retrouvés le 20 juin dernier au Musée d’art
moderne et contemporain de Strasbourg pour le désormais traditionnel Rendez-Vous de
la coproduction rhénane.
Après une introduction d’Olivier Trusson de l’antenne MEDIA de Strasbourg et celle
de Roberto Olla sur Eurimages, l’après-midi fut consacrée à une session de pitching :
dix projets, longs-métrages de fiction et documentaires, sélectionnés parmi 37 projets
rassemblés dans un catalogue. Le modérateur, Paul Pauwels, animait la session, incitait à
réagir sur l’opportunité d’une coproduction transfrontalière, et proposait aux diffuseurs
et aux financeurs institutionnels présents de s’exprimer sur l’intérêt des projets.
On aurait apprécié un panel plus significatif et pertinent de décideurs, notamment
de diffuseurs, pour plus d’échos sur les projets présentés. Les réactions exprimées (ou
non) donnaient, malgré la diversité des sujets et de leurs origines géographiques, un
sentiment quelque peu linéaire des lignes éditoriales des chaînes quant aux thèmes,
formats et cases. Pas vraiment stimulant pour la création et la nouveauté.
Les 10 projets pitchés
Les enfants du Rhin, Jade Production (F) Quel Kladderadatsch-Grenze in den Herzen,
Swingin’pictures (D) Onkel Tommy, Maximage (CH) Donnant, donnant, PS productions
(CH) Sous l’eau les pieds sur terre, Seppia (F) Gipfel des Genüsse, Eikon Südwest (D)
L’engagement, Ana Films (F) La Fabrik, Hector Films (F) Wunderbare Wäscherei,
Ulmedia (D) Un tueur parmi nous, Samsa (L)
C’est ensuite sur la terrasse avec vue de l’Art café du
musée que ça se passera : drink, petits fours, discussions
multilingues et rencontres individuelles, que l’on se
connaisse déjà ou se rencontre pour la première fois,
c’est le moment d’échanger, de se découvrir, d’entamer
ou de poursuivre une relation. Le lendemain, Pierre, jeune
stagiaire que j’avais incité à venir en observateur me disait
avec justesse « Je retiens que le monde de l’audiovisuel
est basé sur le relationnel… ». Espérons que les quelques
projets présentés auront trouvé leur relationnel !
Josiane Schauner
Envirofilm 2007
à Banska Bystrica
Banska Bystrica, ville de 80 000 habitants en Slovaquie
centrale, organisait en mai dernier son treizième festival
de cinéma dédié à l’environnement. Un festival populaire
qui, en cinq jours, rassemble des milliers de spectateurs,
notamment beaucoup de jeunes motivés aussi par de
nombreuses animations parallèles, des concours de
dessins et des expositions. Envirofilm est un festival qui
présente tout à la fois des films dédiés à la nature, des
films animaliers classiques ou des films d’investigation
dans la lignée du Cauchemar de Darwin.
Je participais à cette manifestation en tant que membre
du jury international et j’eus, par ailleurs, l’honneur
de présenter, hors compétition, mon film Solange
Fernex, une vie pour la vie. Une quarantaine de films
concourraient pour le Grand Prix attribué à Une affaire
de tueur du danois Tom Heinemann : ce film est un
voyage en Inde qui découvre comment des pesticides
danois, dispersés en masse dans les champs de coton,
provoquent une surmortalité de cancers. Le voyage ne
s’en tient pas là, et de Sanganer à Panipat, la caméra
de Lotte la Cour arpente des tissages et d’assez sordides
ateliers de teintures où des ouvriers confectionnent
dans des conditions infernales de splendides serviettes
de bain et autres tissus d’ameublement ! Toutes ces
marchandises sont revendues au Danemark et dans des
magasins franchisés d’Europe, ce genre de boutiques
toujours soucieuses de valoriser l’exotisme de leurs
étalages, mais « qui ne savaient pas » ! Comprenez bien :
« Le monde n’a jamais été aussi petit et le marché aussi
grand ! ». Le film a eu bien évidemment quelques soucis
et procès, mais il devrait avoir une carrière internationale
(www.akillerbargain.com). Et puis, coup de cœur du
jury, notamment, pour un film portugais Plage Monte
Gordo de Sofia Trincao et Oscar Clemente partis à la
rencontre des derniers pêcheurs de l’Algarve, chassés
par la prolifération du béton le long de la côte. Coup de
cœur encore, pour un film allemand Tchernobyl, le voleur
invisible de Christoph Boekel qui, retourné sur les traces
improbables d’un premier film réalisé dans cette Ukraine
meurtrie par la tragédie de 1986, retrouve et interroge de
manière très personnelle les amis des témoins décédés.
J’ai eu plaisir là-bas à retrouver le cœur de la Mitteleuropa
dont Strasbourg a toujours été une porte. J’y ai retrouvé
des amis cinéastes qui ont gagné une liberté politique
certaine depuis la chute du mur quand en même temps
ils perdaient aisance, voire confort même, au niveau de

la production cinématographique. « Quand le mur tombait, il y avait encore 700
écrans en Slovaquie, ils en restent 240 aujourd’hui » me dit-on à l’antenne MEDIA
de Bratislava ; « Et il se produit cinq, six longs métrages, les bonnes années ! »
Autant dire que la situation n’est pas facile pour les cinéastes. Malgré tout, un
courant documentariste se développe, souvent intéressé par les marges tziganes
à l’est du pays ou les problèmes sociaux qui malheureusement se développent. Les
documentaristes slovaques sont aussi très impliqués par la nature et la découverte
du monde : en témoigne la carrière talentueuse de Pavel Barabas, qui accompagné
par Steve Lichtag dans un numéro de duettistes bien rôdé, a reçu à Banska Bystrica
un accueil phénoménal pour son dernier film tourné au Venezuela.
Daniel Coche
www.sazp.sk/slovak/struktura/ustredie/ENVIROFILM
La route des festivals de l’été
La Rochelle, Marseille, Locarno, Lussas… la route des festivals d’été suit des
itinéraires assez touristiques, ma foi, quitte à produire sur ce plan de la frustration,
car un festival c’est surtout passer d’une salle obscure à l’autre, avec juste le temps
d’un repas rapide tout en échangeant avec des collègues…
C’est ainsi que pendant que quelques producteurs prenaient le chemin de
La Rochelle, moins pour le festival lui-même – toujours riche et passionnant – que
pour investir le marché, le Sunny Side of the Doc, ainsi nommé depuis sa création
à Marseille il y a une bonne douzaine d’années, je me suis rendu début juillet au
festival international du documentaire de Marseille. Son directeur, Jean-Pierre
Rehm, y explore un cinéma des limites. Seul un petit nombre de ces films seront
diffusés par une chaîne de télévision (ou à la rigueur dans la case de la Lucarne sur
Arte, c’est-à-dire après minuit), et même dans un circuit commercial de cinéma.
Reste que ce sont pour autant des œuvres magnifiques, qui sont à découvrir et
que seuls des réseaux culturels font circuler. C’est dire l’importance de ce festival
car il permet à des œuvres difficiles, fragiles, parfois autoproduites, d’être vues,
comme l’a été De son appartement, le film de Jean-Claude Rousseau, Grand Prix
cette année. Du théâtre de la Criée au cinéma Les Variétés, de la bibliothèque de
l’Alcazar au CRDP, en passant par la Canebière où se trouvait le centre du festival
avec l’accueil et une vidéothèque offrant de nombreux postes de visionnement,
arpenter Marseille devenait comme une métaphore du cinéma du réel qui approche
le monde avec acuité et sensibilité, en cherchant des images et des mots pour le
dire, même maladroitement.
Avec Locarno, du 1 er au 11 août, on passe à un festival d’une tout autre dimension,
par le nombre de films (dans les trois cent !) et par la fréquentation (quelques
dizaines de milliers de spectateurs). Et aussi par l’ancienneté : il fêtait cette année
son soixantième anniversaire. Jouant dans la cour des grands (Berlin, Cannes,
Venise), il souffre de passer après les deux premiers et peu avant le troisième, qui
se réservent la plupart des films importants. N’empêche que ce festival a l’énorme
avantage d’être facile d’accès, et qu’il est de ce fait suivi par une foule d’amateurs
d’un cinéma de qualité. Cette année, anniversaire oblige, pas de rétrospective autour
d’un thème ou d’un cinéaste, mais un retour sur l’histoire même du festival, comme
le premier film d’Alain Tanner, Charles mort ou vif, Léopard d’or en 1969.
Beaucoup de premières œuvres, ce qui signifie qu’il joue un précieux rôle de découvreur,
beaucoup de films hors norme, ce qui témoigne d’une réflexion ouverte sur
le cinéma. Ce qui est d’ailleurs le moins que l’on attende aujourd’hui d’un festival.
À côté de cela, rappelons le rituel toujours aussi impressionnant de la Piazza Grande :
chaque soir pendant les dix jours que dure le festival, 6 000 à 8 000 personnes s’y
retrouvent pour voir ensemble un, voire deux films sur un écran géant, avec des
films “ grand public ”, comme Hairspray ou Planet Terror, ou bien le dernier film de
Hou Hsiao-Hsien (Le voyage du ballon rouge, hommage délicat au court métrage de
1956 d’Albert Lamorisse).
Alors pour ne citer qu’un film de la compétition, signalons celui de Philippe Ramos,
Capitaine Achab, unanimement applaudi… Et dans les courts métrages, celui
d’Éric Morfaux, que l’on connaît ici d’abord comme chargé de programme à Arte
Strasbourg, qui avec Petite flamme, signe une très fine et inspirée histoire d’enfant
incompris de son père.
films sortis de fabrique
Les nomades du cercle polaire
Documentaire de 52’ d’Andreas Voigt
Coproduction Seppia,
Barbara Etz Filmproduktion (Berlin), SWR, France 5
Diffusion France 5, SWR.
Distribution internationale ZED.
Présentation en octobre 2007
pour l’ouverture du Musée Tomi Ungerer.
Diffusion alsatic TV les 27 et 28 octobre,
projection au MAMCS le 8 décembre.
DVD en français et en allemand.
Bourtzwiller,
chronique d’une disparition
Documentaire de 52’ de Zouhaïr Chebbale
Coproduction Bix films, France 3 Alsace
Avant-première à Bourtzwiller en novembre.
Diffusion France 3 Alsace le 1 er décembre 2007.
33films sortis de fabrique
Trait pour trait
Tomi Ungerer
Documentaire de 27’
de Philippe Poirier
Coproduction
Bix Films, Ina, alsatic TV,
avec la participation
du Musée Tomi Ungerer,
Centre international
de l’illustration.
33

etour de… (suite)
Locarno. PHOTO GEORGES HECK
34
Le miracle de Lussas
Lussas et ses États généraux du film documentaire, à la
fin août, c’est aussi le moment où la nouvelle “ saison ”
re-démarre et ce préalable est revigorant, roboratif –
comment dire les mots sont un peu courts parfois pour
rendre compte de sa richesse. Sorte d’université d’été du
cinéma documentaire, Lussas a su se renouveler face à
l’inévitable usure que peut subir une telle manifestation
à nulle autre pareil. Et dans ce petit village de l’Ardèche,
devenu, le temps d’une semaine, le centre du monde
du documentaire, professionnels, étudiants, amateurs,
se retrouvent pour regarder et discuter de ce que veut
dire faire ce cinéma, en confrontant films d’aujourd’hui
et d’hier, d’ici et d’ailleurs. Et comme chaque année, les
salles sont prises d’assaut, quatre à cinq propositions
sont faites aux nombreux participants, matin, aprèsmidi
et soir. Alors d’où vient cette impression diffuse
d’une crise Des échanges à l’heure de l’apéritif où l’on
refait le monde, en évoquant les questions récurrentes
de la production comme de la diffusion des films Ou
plus simplement de l’absence de certains acteurs de la
chaîne de la création cinématographique et télévisuelle
Ainsi, ces toutes dernières années, les diffuseurs se sont
faits plus rares, comme si la recherche, la découverte des
œuvres n’était plus d’actualité, comme si la télévision,
premier diffuseur – et de loin – du documentaire n’était
plus très concernée par elles. Deux films venus d’Alsace
y ont été sélectionnés, exemplaires de démarches
exigeantes qui suffiraient à démontrer à eux seuls
l’importance de ce cinéma dans un paysage qui souffre
d’un recul inquiétant. Où sont nos amoureuses de Robin
Hunzinger a été diffusé au printemps par France 3. Basé
sur des documents d’archives (épistolaires et photo -
graphiques pour l’essentiel), il raconte l’histoire émouvante
de deux femmes que la vie avait rapprochées
et que l’Histoire a séparées irrémédiablement. Leur
parcours aborde de front la question de l’engagement
personnel face au système nazi et fait de leur singularité
un élément d’une grande force qui éclaire ces questions
qui ont touché de manière aiguë une région comme la
nôtre. Le traitement cinématographique est d’une grande
rigueur et déplie cette histoire avec un art du montage
qui témoigne d’une belle maturité du réalisateur.
Sur un tout autre plan, la question du vécu du père
face à la grossesse de sa compagne est l’objet du film
de Damien Fritsch, L’attente. Partant de ce qu’avoir un
enfant touchait à ce qui le constitue personnellement, à
ses origines, à son propre père, il a fait de la démarche
documentaire une voie possible pour le comprendre
– ou du moins tenter de le faire –, en surmontant la
part d’angoisse et les attitudes qui peuvent en résulter.
Un des moyens choisi est celui d’aller à la rencontre
d’autres jeunes pères pour s’aider à en saisir quelque
chose, et ce faisant nous révéler un pan largement
ignoré, masqué, négligé, de la paternité. La forme du film
combine subtilement celles du journal, de l’enquête, de
l’autoportrait.
Il n’est pas non plus indifférent que, pour l’un comme
l’autre de ces films, ce qui est raconté est inscrit dans un
rapport très personnel avec leur auteur.
À côté de ces films qui figuraient dans la sélection
Incertains regards, d’autres cycles étaient proposés, sur
la question du montage, celle du son, une incursion dans le documentaire finlandais,
portugais ou encore africain. Les nouveaux films de Nicolas Philibert, Retour en
Normandie, de Carmen Castillo, Rue Santa Fé, de Nicolas Klotz, La question humaine, qui
sont tous trois sur les écrans cinématographiques cet automne, constituaient certains
des moments forts d’une semaine exceptionnelle. Car ce sont ces échanges avec les
nombreux réalisateurs venus présenter leur film, parfois tout juste achevé, qui font de
Lussas un lieu de télévision et de cinéma idéals, comme si l’espace de quelques jours
l’utopie de Rossellini n’était pas restée à l’état d’ébauche. Mirage
Georges Heck
www.festival-larochelle.org
www.fidmarseille.org
http://pardo.ch/index.jsp
www.lussasdoc.com
doc & pitch, La Rochelle deuxième
En 2007, la dix-huitième édition du Sunny Side of the Doc, marché international du film
documentaire, a attiré 1 902 participants dont 310 Commissionning Editors (chargés de
programmes) et acheteurs internationaux.
iconoval y organise pour la deuxième fois son doc & pitch, rencontre annuelle pour
les producteurs de films documentaires et les Commissionning Editors, animée comme
l’année dernière par Leena Pasanen, directrice d’EDN. Les producteurs avaient quinze
minutes pour présenter leur société et leur projet en anglais incluant un temps
d’échange avec les chargés de programmes. doc & pitch est organisé en partenariat avec
l’Agence culturelle d’Alsace, l’APAA, Arte, Circom Regional, EDN (European Documentary
Network, programme soutenu par MEDIA), Eurimages et la Région Alsace.
Le comité de lecture, composé de Suzanne Biermann (Arte), Hubert Schilling (Circom
Regional), Oliver Schwehm (Arte), Leena Pasanen (EDN), Jan Vandierendonck (Eurimages)
et Michèle Clément-Théclé (iconoval), avait sélectionné quatre projets en développement
très prometteurs : Sur les traces de la mémoire produit par Jean-Pierre Stucki (Faites un
Vœu) sera réalisé par Mathieu Rolin ; Ricardo Aronovitch, mes yeux de dinosaure produit
par Franck Vialle (Le Deuxième Souffle films & associés), sera réalisé par Luis Miranda ;
L’énergie de l’espoir produit par Pierre Dimitri Blandin (Ana Films), sera réalisé par Jean-
Marie Fawer ; enfin, Capitalisme à l’Est, la recette secrète coproduit par Cédric Bonin
(Seppia), sera réalisé par Alexandru Solomon.
Les Commissioning Editors présents le 27 juin étaient : Suzanne Biermann (Arte France),
Roberto Blatt (Multicanal, Espagne), Franz Grabner (ORF, Autriche), Marijke Huijbregts
(AVRO, Pays-Bas), Outi Saarikoski (YLE, Finlande) et Tore Tomter (NRK, Norvège). Le travail
de mise en relation tout au long du marché qui a duré du 26 au 29 juin 2007 a permis
aux producteurs de nouer des contacts directs avec les responsables des programmes.
En 2006, cinq projets avaient été présentés à doc & pitch : L’infirmier et le guérisseur, 52’
réalisé par Nadège Buhler et produit par Pierre-Dimitri Blandin (Ana films), Marchand
d’art, Ernst Beyeler, 52’ réalisé par Thomas Isler et produit par Laurent Dené (Dora
productions), Les Inong Bale, veuves et guérilleros, 52’ réalisé par Marie-Sophie Colas et
produit par Christian Monzinger (Ère production), La pomme, du jardin d’Eden aux OGM
52’ réalisé par Catherine Peix et produit par Cédric Bonin et Pascaline Geoffroy (Seppia),
Poussières d’école, 52’ et 90’ réalisés par Malek Bensmaïl et produit par Philippe Avril
(Unlimited).
Michèle Clément-Théclé
www.sunnysideofthedoc.com
Petite plongée en apnée, à Doc’Ouest
J’aurais préféré évoquer les films et les débats, en particulier celui du samedi matin
où les réalisatrices comme le public ont parlé de manière passionnante des rapports
complexes de l’auteur-réalisateur avec ses personnages. Mais j’ai promis un compterendu
sur l’atelier autour des productions de France 3 dans trois régions.
Alors, allons-y. Sont présents, pour cet atelier, trois responsables d’antenne, venus
de trois régions différentes, Michel Chiche pour France 3 Normandie, Jean-Michel Le
Guennec pour France 3 Ouest, Olivier Montels pour France 3 Méditerranée. Réunion

animée par Richard Turco, directeur du Pôle image de Haute-Normandie. C’est un
atelier très “ vertical ”, la salle est remarquablement passive.
On parle d’emblée des fonds d’aide régionaux. Les trois responsables sont d’accord
sur un fait : « On ne peut pas, nous diffuseurs, être partie prenante de ces comités. »
Je suis surpris. Dans d’autres régions, les responsables d’antenne siègent à la
commission du fonds de soutien, y jouent un rôle important et trouvent ça très
normal. Mais personne ne relève.
Sujet suivant : les séries et les coproductions interrégionales. Les responsables d’antenne
défendent longuement ces deux tendances qui s’affirment aujourd’hui. Pour
eux, c’est le meilleur moyen de parvenir à des projets plus ambitieux, dotés de
moyens importants. Curieusement, il n’y a pratiquement pas de débat sur ce sujet.
Une remarque discrète sur le fait que les séries sont parfois initiées depuis Paris.
Ma propre remarque : ces deux tendances vont malgré tout dans le sens de la
diminution de la production en région. La réponse ne varie pas : c’est la seule
solution pour trouver des financements plus conséquents. La discussion ne va guère
plus loin. Un représentant du CNC est pourtant dans la salle. Il indique sobrement
que le CNC réfléchit au soutien concernant les films diffusés sur des nouveaux
supports : internet, etc. Mais lui aussi veut stimuler les séries et les coproductions
interrégionales… en se montrant plus restrictif sur les 26’ unitaires. Au passage,
les louanges appuyées de deux réalisateurs présents, adressées aux France 3
régions « dernier espace de liberté de création ». Très bien, mais toujours pas de
vraie discussion, ni de point de vue plus large. L’atmosphère, en vérité, est un peu
étouffante, très “ contrôlée ”. Tout tourne autour de cette case de 52’, du samedi
après-midi, une case devenue visiblement trop étroite mais que personne ne semble
vouloir remettre en question, par peur de n’avoir plus rien du tout. La conclusion
de l’animateur, Richard Turco, semble venir d’une autre planète : il en appelle à un
“ Grenelle de l’audiovisuel ”. On en était loin.
Heureusement, plus tard, je respire à nouveau librement, en échangeant avec les
collègues bretons. Pour être concis, j’en citerai deux seulement : Le premier est
Philippe Baron qui a réalisé Paroles d’intermittents en 2003 et lance aujourd’hui
l’idée d’un film de témoignages sur le centralisme audiovisuel. Un film qui
permettrait peut-être de débloquer les débats comme celui auquel j’ai assisté.
Le second est Serge Steyer qui a présenté à Doc’Ouest le document VédaF (pour
Véritable décentralisation de l’audiovisuel en France).
Serge souhaite la création d’un réseau interrégional de professionnels (individus et
structures) qui se sentent concernés par l’idée d’une véritable décentralisation de
l’audiovisuel en France. Si ce réseau rassemble assez de monde, alors il sera possible
de confier à un juriste la mission de rédiger des propositions de textes législatifs
allant dans le sens des propositions contenues dans le document VédaF.
Au fait, la ministre de la Culture ne vient-elle pas d’annoncer pour 2008 la discussion
d’une loi fixant un nouveau cadre réglementaire pour l’audiovisuel
Alors, il y a urgence à mettre tout ça en route !
Philippe Thomine, Safire Lorraine, Interrégional
Doc’Ouest et le VédaF : www.filmsenbretagne.com
hommage
Il s’est éteint et avec lui s’éteint une espèce de cinéaste dont l’œuvre se confond avec la vie
de son auteur. De ses périples à travers les terres les plus australes aux plus septentrionales
à son observation minutieuse de la faune et de la flore du Ried, Jean-Claude Kientzi
rendait inlassablement hommage à la nature. Il s’émouvait et nous émouvait de l’inexorable
dégradation de notre cadre de vie. Les gens de son espèce ne sont pas légion. Leur vision est
atypique et leurs partis pris les isolent. Pour Jean-Claude, c’était fatalement. Chaque jour un
peu plus. L’économie de son cinéma reposait essentiellement sur des subsides puisés dans
ses propres fonds, limités. Il se désolait du manque de générosité de ses contemporains
à l’égard de la nature. Il aurait aimé être soutenu dans son combat désintéressé mais
tellement passionné. Ses ciné-conférences, cinéma nomade, n’ont manifestement pas fait
le poids face à l’implacable logique financière et bancaire. Jean-Claude Kientzi est mort,
épuisé, le 29 mai 2007. Jean-Luc Maetz
films sortis de fabrique
Des nuages pour seul toit
Documentaire de 52’ de Yves Schmitt
Coproduction Balthazar films, France 3 Alsace
Diffusion France 3 Alsace
le 17 novembre 2007
Bienvenue à Bataville
Documentaire de 90’ de François Caillat
Coproduction Unlimited, INA, les films Hatari
Projection spéciale,
États généraux du film documentaire,
Lussas 2007.
Des lendemains incertains
Documentaire de 52’ de Jean-François Moris
Coproduction Les Médias associés,
France 3 Bourgogne Franche-Comté
Diffusion France 3 Bourgogne Franche-Comté
en mars 2007.
films sortis de fabrique
35

èves
Les deux vies d’Eva
de Esther Hoffenberg
Rencontres internationales
du cinéma d’animation
de Wissembourg (RICA)
La septième édition des RICA a lieu du 12 au
20 novembre, avec un contenu qui s’attache à donner
un aperçu du meilleur de la production mondiale en
cinéma d’animation des deux dernières années tout
en rendant hommage à de grands noms, souvent en
leur présence. Une quarantaine de programmes sont
en compétition pour cinq prix : le Grand Prix des
rencontres, le Prix spécial du jury, le Prix du public, le
Prix du jury des jeunes, le Prix de la classe L cinéma et
audiovisuel.
Du 12 au 20 novembre à Wissembourg
www.rica-wissembourg.org
Festival Entrevues à Belfort
Fondé en 1986 par Janine Bazin, ce rendez-vous cinéphile
du Grand-Est, en migrant vers le cinéma des
Quais, a préservé sa convivialité originelle, en étant un
lieu de rencontre : chaque début de soirée, est proposé
un moment de débat avec les réalisateurs des films
de la compétition projetés dans la journée ; à cela
s’ajoutent les colloques, les leçons de cinéma, le rendezvous
Conversation avec…, réflexion sur l’état du monde
et celui du cinéma, et des journées professionnelles
autour de deux axes : pour une exploitation différente
des œuvres différentes et sur la possible coopération
d’un espace Grand-Est. En parallèle aux compétitions
officielles de cette vingt-deuxième édition, l’intégrale
Joao Cesar Monteiro, un ensemble de films autour de
la lutte armée (de Viva Zapata de Kazan à Ecce Bombo
de Nanni Moretti, en passant par Antonio das Mortes
de Glauber Rocha), une rétrospective Pascal Thomas et
une programmation spéciale autour d’Hiroshima mon
amour d’Alain Resnais.
Du 24 novembre au 2 décembre 2007
www.festival-entrevues.com
Vidéo Les Beaux Jours
Au programme fin 2007, plusieurs cycles en lien avec
différentes manifestations, comme Savoir(s) en commun
sur le thème du travail où l’on retrouvera les films de Chloé
Hunzinger, de Pierre Toussaint, Strasbourg- Méditerranée
à la Maison de l’image et dans les centres socioculturels de
l’Elsau et de Cronenbourg avec, entre autres, C’est mieux làbas,
le film de Zouhair Chebbale, à la BMS-Neudorf dans un
cycle sur la ville, avec son nouveau film sur Bourtzwiller, le
quartier qu’il n’a cessé d’explorer dans sa vie au quotidien et
son évolution. Des œuvres majeures de l’histoire du cinéma :
L’âme sœur, le chef-d’œuvre de Fredi M. Murer (1985) dans
le cadre Les folies au cinéma au MAMCS, La vraie vie (dans les
bureaux) de Jean-Louis Comolli (1993) et Domestic Violence
du grand documentariste américain Fred Wiseman (2001), à
la Maison de l’image. Et last but not least, un séminaire, le
samedi 15 décembre, qui réunira deux passionnants penseurs
du cinéma, Jean-Louis Comolli et Claudio Pazienza, à propos
du cinéma de ce dernier, dans un dialogue inédit.
www.videolesbeauxjours.org
Séance de l’invité de la Safire
Prochaine séance de l’invité : François Caillat
le samedi 8 décembre à l’Agence culturelle d’Alsace,
avec Bienvenue à Bataville et l’Affaire Valérie.
Inscriptions 03 88 31 78 03
Blog http://safire.hautetfort.com/
Bix films : édition DVD
Voyages en pays lointains. Joël Jouanneau met en scène Jean-
Luc Lagarce, documentaire de 52’, réalisé par Isabelle Marina
en 2002 et coproduit avec Les Films en hiver et Images Plus, a
été retenu par le CNDP pour une édition nationale de 3 000 DVD
qui accompagnera le dossier Baccalau réat théâtre consacré
à Jean-Luc Lagarce et éclairer la pratique théâtrale.
Nouvelle adresse de Bix films
17 rue de Rosheim 67 000 Strasbourg www.bixfilms.fr
Un nouveau bureau pour l’APAA
Président : Franck Vialle, Le Deuxième Souffle films & associés.
Vice-présidents : Marie-Michèle Cattelain, Unlimited,
Josiane Schauner et Laurent Dené, Bix films.
Trésorier : Cédric Bonin, Seppia.
Secrétaire : Yannis Metzinger, Cerigo films.
Laurent Dené et Marie Michèle Cattelain sont chargés des relations
avec la Région Alsace et la CUS ; Franck Vialle et Josiane
Schauner des relations avec Filmer en Alsace ; Cédric Bonin et
Laurent Dené des relations avec iconoval ; Yannis Metzinger et
Franck Vialle des relations avec l’Agence culturelle d’Alsace.
Tour d’Europe
du doc
Proposé par Addoc, un Tour d’Europe
du doc réunit les associations de
documentaristes européennes pour
interroger la création documentaire
européenne et son économie. La
manifestation mêle tables rondes,
projections de documentaires européens
et rencontres avec les cinéastes.
Dans un contexte artistique et économique
de plus en plus difficile, les
cinéastes documentaristes d’Addoc
ont ressenti le besoin de développer de
nouvelles synergies avec leurs homologues
européens, pour défendre
ensemble la création documentaire et
la promouvoir auprès du public.
Du 4 au 8 décembre 2007 à Paris
www.tourdeurope.net
et www.addoc.net
Circom Regional
Circom Regional, fondée en 1983,
fédère 380 télévisions régionales
publiques à travers 38 pays d’Europe
et a son siège à Strasbourg, où elle
organise du 10 au 15 décembre 2007
le huitième séminaire européen de
formation sur le management des
rédac tions TV. Chaque année, elle
récompense les meilleurs programmes
régionaux européens dans les
catégories suivantes : documentaires,
magazine, sport, fiction, montage,
vidéojournalisme, site internet, reportage.
Et dieu créa le foot a été ainsi
primé en 2007.
Présidente : Anita Bhalla,
BBC, Birmingham.
Secrétaire général : Peter Sauer,
Bayerische Rundfunk Nürnberg.
Catherine Bomeil a été nommée
secré taire générale adjointe
en remplacement de Hubert Schilling.
Membre du comité de lecture
de doc & pitch depuis 2006.
www.circom-regional.org
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FilmFacts Südwest
FilmFacts Südwest de la MFG Filmförderung Bade-Wurtemberg publie des informations actuelles, des
nouvelles du domaine cinématographique et des médias de l’Allemagne du Sud-Ouest. Le magazine
s’adresse aux producteurs, aux éditeurs, aux auteurs, aux institutions qui s’intéressent à la politique
culturelle, aux centres de formations ainsi qu’aux médias. FilmFacts Südwest paraît trois fois par an avec
un tirage de 2 100 exemplaires. La prochaine édition qui paraîtra fin novembre mettra l’accent sur le
développement dans le Bade-Wurtemberg, les vœux, les estimations et les pronostics pour l’avenir qui
préoccupent toute la branche cinématographique.
Pour recevoir FilmFacts Südwest par la poste, inscription par mél filmfoerderung@mfg.de
Le numéro 2 de Panoramique
La revue lorraine des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel est parue. Il comporte un dossier sur le
documentaire en Lorraine avec les contributions des réalisateurs de la Safire Lorraine, de Christian Monzinger,
producteur, de François Wouts de l’association Contrasts, d’Anne Toussaint de l’association Les
Yeux de l’ouïe et de Dominique Renauld d’Images Plus. D’autres informations et articles rendent compte
de la vie des professionnels en Lorraine.
Disponible auprès du CRI, 9 rue du Maréchal Ney 54 000 Nancy
téléphone 03 83 32 74 73 contact@cri-lorraine.org
Novembre est aussi le Mois du film documentaire dans
toute la France : de nombreuses structures culturelles, et
au premier chef cinémas et médiathèques publiques, se
mobilisent pour faire découvrir la richesse de ce cinéma,
en organisant de nombreuses projections et rencontres.
Organisée au plan national par l’association Images
en bibliothèques, l’opération est relayée en Alsace
par Vidéo Les Beaux Jours qui édite un programme
regroupant toutes les initiatives, en apportant aussi
conseils et propositions aux lieux demandeurs. Des
cycles, des hommages, des événements jalonnent ainsi
l’espace régional : le travail est ainsi le thème abordé
par la Médiathèque sud à Illkirch, la ville par celle de
Neudorf, le Liban à Bisheim et à Sainte-Croix-aux-
Mines, la musique au cinéma Bel-Air de Mulhouse,
filmer l’art au Musée d’art moderne et contemporain et
la participation à Strasbourg-Méditerranée…
www.moisdudoc.com

films primés, films sélectionnés
4 mois, 3 semaines et 2 jours
Long métrage fiction de 105’ de Cristian Mungiu
Palme d’or, compétition officielle, Cannes 2007
Prix du jury Fipresci
Prix de l’Éducation nationale 2007
Coproduction Unlimited (producteur associé),
Mobra films, Saga film (Roumanie)
L’attente
Documentaire de 83’ de Damien Fritsch
Sélections :
- 31 e Ciné vidéo psy de Lorquin, juin 2007
- États généraux du film documentaire,
Lussas, août 2007
Coproduction Dora productions, Images Plus
Distribution Dora films
L’homme de l’air
Der Luftmensch
Documentaire de 52’ de Mariette Feltin
Sélections :
- Festival Kino im Fluss/Cinéfleuve,
Saarbrücken, juillet 2007
- Festival internacional de Cine Judio
en la Argentina, FICJA, novembre 2007
- Semaine du documentaire européen de
création, cinéma Odyssée, novembre 2007
Coproduction Balthazar films, France 3 Alsace
Où sont nos amoureuses
Documentaire de 53’ de Robin et Claudie Hunzinger
Sélections :
- Télémaques 2007-2008
- États généraux du film documentaire,
Lussas, août 2007
- Corsica doc, Ajaccio 2007
- Medimed, Sitges, Espagne 2007
Coproduction Real productions, France 3,
Planète, Ère production
Pétunia & Naphtaline
Court métrage fiction de 45’ de Franck Vialle
Sélection Rendez-Vous franco-allemand
du court métrage, 2007
Prix spécial du jury du festival
Images en région, Vendôme, 2006
Prix spécial du jury du festival
Côté court, Pantin, 2007
Le Deuxième Souffle films & associés
Rendez-vous fatal
Court métrage fiction de 6’ de Pierre Alt et Géni Canzek
Sélections :
- Max Ophuls Preis Filmfestival
Saarbrücken (Allemagne), janvier 2007
- 3 e festival Faites des courts,
Brie-Comte-Robert, avril 2007
- 22 e Alpinale Filmfestival,
Nenzing (Autriche), août 2007
Coproduction Aurore productions,
Starlight productions, Atlantis,
G. Fritzen Produktion (Allemagne)
Solange Fernex,
une vie pour la vie
Documentaire de 26’ de Daniel Coche
Sélections :
- Envirofilm 2007, 13 e festival international
de film environnemental Banska Bystrica,
mai 2007 (Slovaquie)
- Matsalu International Nature
Film Festival (Estonie)
Coproduction Dora films, France 3 Alsace
Trouble peine
Documentaire de 32’, collectif de la Maison centrale
d’Ensisheim et Sophie-Charlotte Gautier
Sélection festival des droits humains,
Dijon, décembre 2007
Grand prix programme court
du festival international du film
des Droits de l’Homme, Paris, mars 2007
Coproduction Éditions du réel,
Maison centrale d’Ensisheim
Une girafe sous la pluie
Animation de 12’10 de Pascale Hecquet
Sélections :
- Festival des films du monde,
Montréal, Canada, août 2007
- Festival du film francophone de Namur,
Belgique, septembre 2007
- Festival des jeunes auteurs,
Saint-Jean-de-Luz, octobre 2007
Coproduction Les Médias associés,
Ambiances… asbl (Belgique)
Visités
Court métrage fiction de 19’ de Clément Cogitore
Sélection officielle Play Forward, Locarno 2007
Coproduction Le Deuxième Souffle
films & associés, Le Fresnoy
Vivre seul
Documentaire de 52’ de Chloé Hunzinger
Sélections :
- Festival international des femmes,
Créteil, mars 2007
- Festival Cinéfleuve Kino im Fluss,
Saarbrücken, juillet 2007
Coproduction Ère production,
France 3 Alsace, France 3 national
films primés, sélectionnés
De haut en bas :
Vivre seul,
Pétunia & Naphtaline,
4 mois, 3 semaines et 2 jours,
Une girafe sous la pluie,
L’attente,
Trouble peine.
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Filmer en Alsace
28 nov
01 déc
2007
Les journées professionnelles
Renseignements
téléphone 03 88 23 86 51
Filmer-en-alsace@neuf.fr
www.filmerenalsace.fr.nf
Des hommes dans le brouillard
PHOTO SEI ITO
MERCREDI 28 NOVEMBRE
JEUDI 29 NOVEMBRE VENDREDI 30 NOVEMBRE SAMEDI 1 ER DÉCEMBRE
|
19 h 30
À L’UNIVERSITÉ MARC BLOCH
Jeunes Talents
Projection
d’une sélection
de films d’étudiants
de l’université Marc Bloch
(master pro Réalisation
documentaire et DUCAV),
de l’École supérieure
des arts décoratifs
de Strasbourg,
de l’IUT de Mulhouse
(département
service et réseaux
de communication)
et du Quai, l’école
supérieure d’art
de Mulhouse.
Invité : IECA,
Institut européen
de cinéma et d’audiovisuel,
Nancy.
Deux prix Jeunes Talents
seront décernés.
|
10 h
À LA MAISON DE L’IMAGE
Pitch dating
Tables rondes entre producteurs et réalisateurs,
avec présentation mutuelle des projets,
des lignes éditoriales…
14 h 30
AU MUSÉE D’ART MODERNE
ET CONTEMPORAIN DE STRASBOURG
Débat professionnel
Être réalisateur ou producteur en région
– enjeux et perspectives.
Échange interprofessionnel et interrégional
sur les évolutions de notre paysage audiovisuel.
18 h 30
AU THÉÂTRE NATIONAL DE STRASBOURG
LES RENCONTRES DE STRASBOURG
La démocratie au défi de l’audimat
Débat public organisé par Les Saisons d’Alsace,
en partenariat avec les DNA, France Culture,
Filmer en Alsace, la Fnac, le TNS,
Arte, le Club de la presse.
Avec la participation de philosophes,
réalisateurs, journalistes et responsables
de chaînes de radio et de télévision.
La soirée comportera trois séquences de débats,
de 18 h 30 à 22 h 30.
|
10 h
AU MUSÉE D’ART MODERNE
Atelier
LE SCÉNARIO DANS
LE DOCUMENTAIRE,
DE L’ÉCRITURE
À LA PRODUCTION
Présentation de la genèse
du film par son auteur.
Invitée : Esther Hoffenberg,
pour le film Les deux vies d’Eva.
14 h 30
Atelier
LES NOUVEAUX MODES
DE DIFFUSION
VOD, Doc net,
réseaux câblés…
18 h
Projection
Les deux vies d’Eva
de Esther Hoffenberg.
2004 | 85’
LES FILMS DU POISSON,
LAPSUS, ARTE FRANCE
|
10 h
AU MUSÉE D’ART MODERNE
Atelier
LES DROITS
D’AUTEURS
Avec un représentant
de la Scam.
14 h 30
Projection
Films régionaux
inédits, fictions
et documentaires.
17 h 30
Remise des prix
Jeunes Talents
Projection
des films primés.
Cocktail de clôture.