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La pathologie infectieuse de la glande mammaire Etiopathogénie et ...

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Pathologie <strong>infectieuse</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong> <strong>mammaire</strong>. Approche individuelle. 48<br />

6.1. L’approche curative : critères <strong>de</strong> sélection<br />

6.1.1. Le diagnostic<br />

<strong>La</strong> précocité du diagnostic est un gage essentiel <strong>de</strong> réussite thérapeutique (traiter tôt). L’examen <strong>de</strong>s premiers j<strong>et</strong>s (bol à fond<br />

noir) <strong>et</strong> l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s symptômes locaux ou généraux (prise <strong>de</strong> température), les comptages cellu<strong>la</strong>ires individuels ou le<br />

CMT, <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité constituent autant <strong>de</strong> moyens directs ou indirects perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> diagnostic précocement une<br />

mammite.<br />

L’option <strong>la</strong> plus séduisante en cas <strong>de</strong> mammite individuelle serait en première approche <strong>de</strong> réaliser un diagnostic étiologique <strong>de</strong><br />

l’espèce bactérienne en cause. Ce choix est cependant peu opérationnel. Elle suppose en eff<strong>et</strong> un prélèvement aseptique du <strong>la</strong>it<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> techniques d’analyses qui ne peuvent donner <strong>de</strong> résultat avant 48 heures. Il est cependant établi que <strong>la</strong><br />

clinique a une mauvaise valeur prédictive <strong>de</strong> l’espèce bactérienne responsable. Une métho<strong>de</strong> alternative existe. Elle consiste à<br />

réaliser systématiquement un prélèvement lors <strong>de</strong> mammite <strong>et</strong> à le congeler en vue <strong>de</strong> leur analyse ultérieure en cas d’échecs<br />

thérapeutiques ou d’analyse épidémiologique.<br />

L’option alternative vise à poser un diagnostic <strong>de</strong> troupeau sur base <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s taux cellu<strong>la</strong>ires individuels, <strong>de</strong>s données<br />

cliniques collectées ou <strong>de</strong>s analyses bactériologiques effectuées. Ainsi sera-t-il possible d’i<strong>de</strong>ntifier (1) le modèle<br />

épidémiologique présent (contagieux, environnemental ou les <strong>de</strong>ux), (2) le sous-modèle épidémiologique auquel l’élevage peut<br />

être rattaché (entérobactériacées ou streptocoques si modèle environnemental, streptocoques ou staphylocoques si modèle<br />

contagieux), (3) les vaches atteintes d’infections récentes ou anciennes dans un ou plusieurs quartiers (analyse horizontale <strong>de</strong>s<br />

taux cellu<strong>la</strong>ires, analyse <strong>de</strong> l’indice cellu<strong>la</strong>ire, CMT, résultats bactériologiques).<br />

6.1.2. Le germe<br />

90% <strong>de</strong>s mammites sont dues à <strong>de</strong>s streptocoques, staphylocoques ou entérobactériacées. L’i<strong>de</strong>ntification clinique du germe est<br />

jugée difficile voire dans certains cas impossible. Le canal du trayon est <strong>la</strong> voie d’entrée principale d’un germe dans <strong>la</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />

<strong>mammaire</strong>. Il se multiplie ans le <strong>la</strong>it, colonise l’épithélium <strong>de</strong>s canaux <strong>la</strong>ctifères <strong>et</strong> celui <strong>de</strong>s alvéoles.<br />

6.2.1.1. Localisation du germe<br />

D’une manière générale, plus les infections sont anciennes, plus les bactéries se localisent profondément dans <strong>la</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />

<strong>mammaire</strong>. Le Staphylococcus aureus peut former <strong>de</strong>s micro-abcès dans le tissu conjonctif <strong>et</strong> survivre à l’intérieur <strong>de</strong>s cellules<br />

phagocytaires ce qui rend l’accès <strong>de</strong>s antibiotiques souvent difficile. Escherichia coli <strong>et</strong> Streptococcus uberis restent davantage<br />

localisés dans le <strong>la</strong>it <strong>et</strong> à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s alvéoles. Ils sont plus faciles à atteindre par les antibiotiques. Il a cependant été<br />

démontré que certaines infections à Streptocoques pouvaient avoir d’emblée une localisation profon<strong>de</strong>.<br />

Ces caractéristiques impliquent que l’antibiotique dit avoir un bon pouvoir <strong>de</strong> diffusion intracellu<strong>la</strong>ire.<br />

6.2.1.2. Résistances bactériennes.<br />

Malgré l’intensification ces 20 <strong>de</strong>rnières années du traitement au tarissement, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s germes impliqués dans les<br />

mammites <strong>de</strong>meurent sensibles à <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s antibiotiques employés. C’est moins souvent le cas en ce qui concerne les<br />

germes responsables d’infections respiratoires ou digestives. C<strong>et</strong>te observation re<strong>la</strong>tivise l’importance d’un recours systématique<br />

à un antibiogramme par le praticien. L’épidémiologiste en fera cependant un usage plus important.<br />

Le cas échéant, l’interprétation d’un antibiogramme par le praticien doit rester pru<strong>de</strong>nte. En eff<strong>et</strong> l’antibiogramme a une faible<br />

valeur prédictive quant à son efficacité in vivo. Il sera utilisé pour écarter une ou <strong>de</strong>s molécules envisagées, i<strong>de</strong>ntifiées comme<br />

peu ou non actives sur le germe isolé. Il est également dangereux d’extrapoler le résultat à l’ensemble <strong>de</strong>s infections dues à <strong>la</strong><br />

même espèce bactérienne dans un troupeau. Elle est justifiée lors d’infections par le Staphylococcus aureus mais pas pour <strong>de</strong>s<br />

espèces environnementales impliquant <strong>de</strong> nombreuses souches dans un même troupeau.<br />

Les problèmes d’antibiorésistance sont le plus souvent circonscrits à (1) <strong>de</strong>s bactéries du genre Pseudomonas <strong>et</strong> Enterococcus,<br />

espèces qui résistant naturellement à un nombre élevé d’antibiotiques mais qui heureusement ne sont impliquées que dans un<br />

nombre limité d’infections ; à (2) <strong>de</strong>s antibiotiques comme les tétracyclines qui viennent en premier rang <strong>de</strong> l’antibiorésistance<br />

pour tous les germes Gram + <strong>et</strong> Gram – à l’exception (a) <strong>de</strong>s Staphylocoques dont 50 % <strong>de</strong>s souches isolées sont résistantes<br />

aux pénicillines G <strong>et</strong> A du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> production par ces souches <strong>de</strong> pénicillinases <strong>et</strong> <strong>de</strong>s (b) streptocoques souvent résistants aux<br />

macroli<strong>de</strong>s <strong>et</strong> aux lincosami<strong>de</strong>s. Par ailleurs, au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années, il n’y a pas eu <strong>de</strong> tendance à l’augmentation <strong>de</strong><br />

l’antibiorésistance <strong>de</strong>s germes à <strong>la</strong> mammite. Deux exceptions peuvent néanmoins être citées. L’une concerne une<br />

augmentation <strong>de</strong> l’antibiorésistance <strong>de</strong> Staphylococcus aureus aux pénicillines G <strong>et</strong> A <strong>et</strong> <strong>de</strong> Streptococcus uberis à l’oxacilline <strong>et</strong><br />

à <strong>la</strong> gentamicine au Michigan entre 1994 <strong>et</strong> 2000 (Erskine <strong>et</strong> al. J.Dairy Sci.2002,85,1111-1118) <strong>et</strong> l’autre une dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sensibilité <strong>de</strong> Streptococcus uberis à <strong>la</strong> pénicilline G entre 1994 <strong>et</strong> 2000 (92 vs 98 % : Guérin-Faublée <strong>et</strong> al. International J.<br />

Antimicrobiol.Agents 2002,19,219-226). C<strong>et</strong>te évolution peut sembler paradoxale puisque en élevage bovin, <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s<br />

antibiotiques utilisés le sont pour traiter <strong>de</strong>s mammites. <strong>La</strong> raison pourrait en être le fait que <strong>la</strong> mamelle normalement stérile n’est<br />

point un bon réservoir à <strong>la</strong> constitution <strong>de</strong> gènes <strong>de</strong> résistance. Il n’en <strong>de</strong>meure pas moins vrai que c<strong>et</strong>te antibiorésistance puisse

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