ValdeMarne n°263 - Conseil général du Val-de-Marne

Le magazine du Conseil général n° 263 / Décembre 2009
Le VAL-DE-MARNE, plus qu'un département, un service public.
www.cg94.fr
Depuis quelques semaines, des dizaines de milliers
de Val-de-Marnais se mobilisent pour leur département
et leurs services publics (dossier p.24-31).
© J. Moulin
© M. Aumercier
ENTRETIEN
Stéphane Bonnery : “C’est
grave de limiter l’éducation
aux jardins d’éveil.”
Pages 18-19
CULTURE
L’écrivain Pierre Michon
déterre la hache
de l’Histoire.
Pages 36-37

VU PAR…
La commande : chantier de prolongement de la ligne 8 du métro, jusqu’au nouveau terminus
qui aura pour nom “La Pointe du Lac”, à Créteil. La mise en service est prévue à l’automne 2011.
Coût : 83 millions d’euros, financé par la Région (45,7 %), l’État (22,5 %), la Ratp (15 %),
le Conseil général (9,75 %) et la communauté d’agglomération Plaine Centrale (7,58 %).
PAR DIDIER PETIT
Ensemble,
poursuivons nos actions solidaires
Au moment où ces lignes sont écrites, plus de 22 000 personnes ont signé l’appel “Le Val-de-Marne,
j’y tiens !”. Lors des récentes réunions publiques organisées à Chevilly-Larue ou à Créteil, ou lors de
celles organisées par mes collègues conseillers généraux, vous avez été nombreux à faire part de vos
inquiétudes sur les projets de réformes gouvernementales.
Rappelons que ces textes prévoient en
particulier la suppression de la taxe
professionnelle qui accélérera l’étranglement
financier et la perte d’autonomie
fiscale des collectivités ; la limitation
de l’action des Départements à quelques
compétences obligatoires qui entraînerait
la remise en cause de toutes les
actions utiles librement choisies par le
Conseil général comme l’aide à la
réhabilitation des logements sociaux,
le remboursement à 50 % de la carte
Imagine R pour les jeunes, les cartes
Améthystes et Rubis pour les personnes
Lors des rencontres publiques, comme à Créteil, Christian Favier est attentif
aux préoccupations des habitants.
âgées, la fête des Solidarités… De son côté, la loi sur le Grand Paris se traduira par la reprise en main
par l’État de l’aménagement de notre région-capitale.
Décidé dans la précipitation et sans concertation, l’ensemble de ces projets constitue les plus graves
atteintes jamais portées aux collectivités locales, aux services publics locaux, à la décentralisation,
à la démocratie. Les fondements même de nos institutions républicaines sont remis en cause !
De nombreux élus de toutes sensibilités politiques s’opposent à ces projets. Au moment où
toutes les énergies devraient être nécessaires pour aider nos concitoyens fragilisés par la crise,
pour développer nos territoires et préparer l’avenir, nous sommes contraints de nous mobiliser
contre ces réformes particulièrement dangereuses.
Malgré les difficultés imposées aux collectivités, donc aux populations et au service public, nos
ambitions pour le Val-de-Marne et ses habitants demeurent intactes. Plus que jamais, j’entends
que notre collectivité poursuive ses actions solidaires, soucieuses de l’amélioration de la qualité de
vie de chacune et chacune. Elles contribuent à l’originalité et à l’identité de notre département.
ÉDITORIAL
© Christian Petit
CHRISTIAN FAVIER
Président du Conseil général du Val-de-Marne
Secrétaire général adjoint de l’Assemblée des départements de France
AGENDA
VAL DE
MARNE
LE MAGAZINE
DU CONSEIL GÉNÉRAL
CONNAISSANCE DU VAL-DE-MARNE, LE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DU VAL-DE-MARNE, n°263, décembre 2009. Hôtel du Département, 94011 Créteil Cedex.
Tél. : 39 94. Fax : 01 43 99 70 30. Courriel : cvm@cg94.fr. Internet : www.cg94.fr. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Frédéric Houx. DIRECTRICE DE LA RÉDACTION : France Jouineau.
RÉDACTEUR EN CHEF : Alain Jégou (alain.jegou@cg94.fr). RÉDACTION : Jean-Pierre Delahaye, Francine Déverines (francine.deverines@cg94.fr), Gladys Lepasteur
(gladys.lepasteur@cg94.fr), Ali Aït-Salah (ali.ait-salah@cg94.fr), Laura Podoroski (laura.podoroski@cg94.fr). Avec la collaboration d’Éva Lacoste, Claude Bardavid, Gaëlle Diboula,
Laurence Gremy-Flamand. SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Anthony Larchet (anthony.larchet@cg94.fr). SECRÉTARIAT : Joëlle Béroule (joelle.beroule@cg94.fr). RESPONSABLE PÔLE
PHOTO : Alain Bachellier (alain.bachellier@cg94.fr). PHOTOGRAPHE : Jean Moulin (jean.moulin@cg94.fr). PHOTOTHÈQUE : Joëlle Javiot. INTERNET : Marie Dujardin (marie.dujardin@cg94.fr)
et web@cg94.fr. VAL-INFO 94 : val-info94@cg94.fr CONCEPTION : EuroRSCG C&O. CRÉATION-RÉALISATION : Pellicam Productions (01 49 08 01 61).
IMPRESSION : Grenier (01 46 15 83 00). DISTRIBUTION : Adrexo. TIRAGE : 581 000 exemplaires. ISSN : 1963 - 2614.
14
déc.
SÉANCE PUBLIQUE
DU CONSEIL GÉNÉRAL
À 15 h
21-29, avenue
du Général-de-Gaulle
À Créteil
15
16
déc.
INITIATIVE ENTRE-NOUS
À Joinville-le-Pont
Rencontre avec les élus municipaux,
les associations,
les personnels départementaux
Le 16 décembre à 20 h
Scène Prévert. 23, rue de Paris
Débat avec la population
19
déc.
INAUGURATION DE LA CRÈCHE
ET DE LA PMI RODIN
À 11 h
Place Rodin
À Champigny-sur-Marne
Journal imprimé sur
2
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 3

VIVRE LE VAL-DE-MARNE
4
L’avenir de cette initiative est mis en danger par la réforme des
collectivités locales et la suppression de la taxe professionnelle.
signez l’appel “le val-de-marne, j’y tiens !“
sur www.cg94.fr
© Djamila Calin
40 000
Val-de-Marnais
500
associations
31 lieux
Le 12 décembre prochain, le Valde-Marne
vivra au rythme de la fête des
Solidarités. Ce jour-là, de 11 h à 18 h,
à l’initiative du Conseil général, dans
31 lieux répartis sur 30 villes, des spectacles,
animations, échanges et rencontres
devraient rassembler quelque 40 000
Val-de-Marnais.
À la veille des fêtes de fin d’année, il
s’agit avant tout d’offrir un moment de
partage et de convivialité. C’est également
un lieu où l’on vient s’informer et
débattre sur les droits sociaux, avec tous
ceux, associatifs, habitants et élus
locaux, qui ont à cœur les solidarités.
Des moments d’autant plus importants
que la précarité, l’exclusion et le chômage
n’ont cessé de gagner du terrain
dans le contexte actuel de crise.
Côté spectacles vivants, la
programmation, proposée
par le service
L’ÉVÉNEMENT
Fête des Solidarités
Des paroles
et des actes
départemental de la
Culture, garantit
une qualité et une
diversité accessibles
à tous les
publics (enfants,
adultes, familles…).
Exemples : cirque
baroque à Valenton
avec “Les Chipolatas”,
danse orientale à Maisons-
Alfort avec “Talydanse”, concert rap à
Saint-Maur avec “Heckel et Geckel”,
chansons et bal folk à Limeil-Brévannes…
Les comités locaux d’organisation de la
fête ont, par ailleurs, élaboré des programmes
sur mesure, en lien avec les
47 communes val-de-marnaises et plus
de 500 associations locales. Ainsi, plusieurs
initiatives, au Kremlin-Bicêtre ou
à Fontenay-sous-Bois, mettront à l’honneur
les droits de l’enfant, dans le cadre
de la célébration des 20 ans de la
Convention internationale.
Dans une vingtaine de sites, une restitution
des “paroles de Val-de-Marnais
sur les solidarités”, recueillies à l’occasion
de l’édition 2008, sera organisée.
Elle prendra des formes diverses :
lectures, échanges et débats, jeux et
tables rondes. Elle se fera de manière
interactive avec la compagnie Aleph,
qui animera l’initiative à Fresnes,
Thiais et Ivry-sur-Seine, et avec les compagnies
d’improvisation Ma Quête à
Maisons-Alfort et Tutti Quanti à Sucyen-Brie.
Sur l’ensemble des sites, l’exposition
“Val-de-Marne solidaire”, permettra de
découvrir les champs de l’action
sociale, mis en œuvre par le Conseil
général tout au long de l’année, en
direction de différents publics : enfance
et petite enfance, jeunesse, personnes
âgées, personnes handicapées, bénéficiaires
du Rsa, familles victimes de
l’exclusion…
Depuis 23 ans, la fête des Solidarités
illustre un engagement social fort du
Département. Chaque année, elle est
l’occasion de marquer cette orientation
par un geste concret et utile envers les
familles les plus démunies. En 2008,
plus de 66 000 Val-de-Marnais non
imposables, qui s’étaient préalablement
inscrits, ont reçu un chèque de 30 à
60 euros en fonction de la taille de leur
foyer. Alors que les inscriptions se sont
clôturées fin novembre, la direction de
l’Action sociale prévoit, cette année, un
nombre équivalent de bénéficiaires.
Le coût total pour la collectivité s’élève
à près de 2,5 millions d’euros. Cette
action s’inscrit dans le cadre d’une
démarche volontaire, allant au-delà de
la compétence obligatoire du Conseil
général. Elle est actuellement, comme
beaucoup d’autres, menacée par la
réforme des collectivités territoriales
(lire dossier pages 24 à 31).
Pour en savoir plus
Ali Aït-Salah
Le programme détaillé des 31 lieux de la
fête des Solidarités sur www.cg94.fr
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 5

L’ACTUALITÉ
L’ACTUALITÉ
CONSEIL GÉNÉRAL DES COLLÉGIENS
Jeunes et citoyens !
© J. Paisley
Orientation scolaire, sécurité, moyens financiers,
réformes des collectivités territoriales… autant de
sujets abordés par les parents élus aux conseils
d’administration des collèges val-de-marnais.
© J. Moulin
Pour en savoir plus
Conseil général des collégiens :
16, rue des archives, à Créteil.
Fax : 01 43 99 83 60.
http://www.collegiens94.fr/accueil.php
Le 23 novembre s’est tenue la séance
plénière d’installation des nouveaux
conseillers généraux collégiens. Cette
instance démocratique, créée en 2005,
est un espace de participation citoyenne
et représentative de tous les collégiens
du Val-de-Marne. Du lancement de la
campagne en septembre à la clôture
des élections à la mi-novembre,
95 établissements, dont 5 collèges privés
sous contrat d’association du département,
ont participé à cette initiative.
Ces 176 représentants en classe de 5 e et
de 4 e (un titulaire et un suppléant par
collège), sont élus par leurs camarades
pour un mandat de deux ans (2009-2011)
et siègent au conseil général des
collégiens. En tant qu’élus, ils travaillent au
sein de six commissions et avancent des
propositions d’actions au Département.
Les thèmes abordés sont l’environnement,
la solidarité, la culture, l’égalité garçonsfilles,
les relations internationales et
enfin les discriminations. “Le but est
de les sensibiliser à la citoyenneté”,
explique Muriel Roelants, coordinatrice
des initiatives citoyennes au service
du projet éducatif départemental.
Et cet apprentissage de la citoyenneté
rencontre un réel succès : 70 % des
collégiens val-de-marnais ont participé
à cette élection. L. P.
L’avenir de cette initiative est mis en danger par la réforme des
collectivités locales et la suppression de la taxe professionnelle.
signez l’appel “le val-de-marne, j’y tiens !“
sur www.cg94.fr
COLLÈGES
Des parents acteurs
du système éducatif
LIEU DE VIE / CIO AIMÉ-CÉSAIRE, COLLÈGE LE CENTRE, VILLEJUIF / 25 NOVEMBRE
Inauguration du nouveau centre d’information et d’orientation de la ville. Lors de la reconstruction du collège Le Centre, le Conseil général a
réalisé un Cio totalement indépendant au collège. Cet équipement de 545 m 2 dispose d’une salle de documentation et de bureaux individuels
pour chaque conseiller d'orientation. Coût : 1,65 million d’euros.
Le Conseil général a invité, le 13 novembre, les parents élus aux conseils
d’administration des collèges pour échanger sur son rôle et ses interventions
dans les collèges.
C’est une première ! À l’initiative
d’Alain Desmarest, Premier vice-président
du Conseil général en charge des Collèges
et de l’Éducation, une rencontre avec les
représentants des parents nouvellement
élus dans les conseils d’administration
des collèges publics départementaux
s’est tenue, le 13 novembre, à Créteil.
Près d’une soixantaine d’entre eux, représentant
23 collèges, ainsi que les responsables
des deux grandes fédérations de
parents, la Fcpe (fédération des conseils
de parents d’élèves) et la Peep (fédération
des parents d’élèves de l’enseignement
public), ont répondu présent. Pour Alain
Desmarest, “les parents d’élèves sont des
partenaires importants et nous souhaitons,
avec ce genre de rencontre, leur
donner les moyens d’être encore plus
des acteurs du champ de l’éducation”.
En ouverture, l’élu a expliqué les multiples
actions que mène le Département dans les
collèges. Actions dévolues par la loi, telles
que les opérations de construction/
rénovation des bâtiments, les budgets,
la gestion des personnels d’entretien (Tos),
mais aussi celles qui sont issues de
politiques volontaires comme les aides
au transport ou à la demi-pension.
Puis, deux heures durant, la parole a été
laissée à la salle. Et les sujets n’ont pas
manqué. Orientation scolaire, sécurité,
rénovation des bâtiments, sectorisation,
moyens financiers, sorties scolaires…
autant de questions montrant l’implication
de ces nouveaux élus dans leurs nouvelles
responsabilités. Cette réunion a,
également, été l’occasion d’aborder le
projet de réforme des collectivités territoriales
et ses incidences sur le monde
éducatif. Alain Desmarest a notamment
montré que la suppression de la clause
de compétence générale mettrait en
péril certaines actions départementales,
comme le remboursement à 50 % de la
carte Imagine R, l’aide à la demi-pension
ou les actions culturelles. Pour l’élu,
“moins de moyens à la collectivité risque
de se traduire par moins de services
rendus à la population”. De même, l’installation
d’un conseiller siégeant à la fois
au Département et la Région, signifierait
moins de présence sur le terrain, alors
que “la dimension humaine et la proximité
des élus locaux sont importantes
pour la vie des collèges.” De l’avis de tous,
cette première doit en appeler d’autres. Fin
novembre, les participants ont déjà été
conviés à une formation sur les questions
financières et le budget des collèges
Pour en savoir plus
www.cg94.fr rubrique Collège.
Laura Podoroski
© J. Moulin
VITE DIT…
Aux urnes, citoyens ! Les prochaines élections
régionales auront lieu les 14 et 21 mars 2010.
Exceptionnellement, le mandat des conseillers
régionaux, qui seront désignés à cette occasion,
sera de quatre ans au lieu de six, afin de permettre,
dès 2014, l’élection de conseillers territoriaux
prévus dans le projet de réforme des collectivités
territoriales.
Développement durable. Le Conseil général
a organisé, le 13 novembre, une rencontre avec les
principaux et les gestionnaires de 19 collèges engagés
dans l’expérimentation du plan d’action pour une
politique énergétique dans les bâtiments
départementaux. Cette action vise à réduire les
émissions de gaz à effets de serre et les consommations
d’énergie des bâtiments départementaux.
Christian Pépineau, président de la Chambre de
commerce et d’industrie Paris - Val-de-Marne vient
d’être promu au grade d’officier de l’ordre national
du Mérite. Rappelons que cette distinction a été
instituée en 1963 par le général de Gaulle.
Elle récompense les mérites distingués, militaires ou
civils, rendus à la nation française.
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Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 7

L’ACTUALITÉ
L’ACTUALITÉ
ESPACES DÉPARTEMENTAUX
DES SOLIDARITÉS
Réorganisation
Afin de rendre plus efficaces les
services publics départementaux, le
Conseil général, après concertation
avec les personnels et les maires de
villes, a décidé de revoir les périmètres
d’intervention de certains espaces
départementaux des solidarités. Ainsi,
l’Eds de Chennevières a fermé ses
portes à la mi-novembre. Dorénavant,
les usagers sont accueillis à l’Eds des
Hauts de Champigny dans des locaux
entièrement rénovés. L’Eds de Sucyen-Brie,
qui vient d’être créé, accueille
désormais les habitants de Sucy,
Ormesson et Noiseau (ex-usagers de
l’Eds de Chennevières), ainsi que les
habitants des communes du plateau
Briard (Périgny, Villecresnes, Santeny,
Mandres-les-Roses, Marolles en Brie).
Nouvelles coordonnées : Eds de Sucyen-Brie,
17, rue de Boissy, Sucy-en-
Brie ; Eds des Hauts de Champigny,
12, place Rodin, Champigny.
UNIVERSITÉ
Paris-12 change de nom
Fini l’université Paris-12 - Val-de-
Marne. À partir du 1 er janvier 2010,
l’université val-de-marnaise s’appellera
désormais : Université Paris-Est Créteil
Val-de-Marne, ou plus communément
Upec 94. C’est pour une meilleure
cohérence, car elle appartient au Pôle
de recherche et d’enseignement
supérieur (Pres) de l’université Paris
Est, qui regroupe différentes universités
et grandes écoles.
VITE DIT…
Le Secours populaire français organise en
décembre un marché de Noël dans ses locaux campinois.
On y trouvera notamment des produits issus de
l’agriculture biologique : café, thé, miel et confitures.
Rendez-vous donc du 7 au 31 décembre (du lundi au
samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h).
Renseignements : Spf, 19, rue de l’Église, Champigny.
01 49 83 00 05.
© Joseph Melin
HANDICAP
Améliorer le service
pour l’usager
Après presque quatre ans d’activité, la maison départementale
des personnes handicapées (Mdph) du Val-de-Marne, expérimente
une nouvelle organisation afin de répondre encore mieux
aux besoins des bénéficiaires.
La maison départementale des personnes
handicapées s’adresse aux 25 000
Val-de-Marnais en situation de handicap.
Ce lieu unique, créé par la loi du
11 février 2005*, a une mission d’accueil,
d’information, d’accompagnement et de
conseil auprès des personnes handicapées
et de leur famille, et de sensibilisation de
tous les citoyens ou professionnels au
handicap. Aujourd’hui, les agents de
la Mdph accueillent une centaine de
visiteurs par jour. En 2008, ils ont reçu
quelque 23 000 appels téléphoniques
et traité des milliers de dossiers. Cette
affluence croissante a amené l’équipe
de cette structure à réfléchir à un nouveau
fonctionnement pour aller encore
plus loin dans sa mission de service
public. Ainsi, depuis le mois d’août, un
pré-accueil destiné à mieux déterminer
les attentes des publics est en expérimentation.
“Deux agents sont maintenant
chargés de l’accueil des usagers. Ils
Nocturne de l’orientation. L’université Paris-12
consacre une soirée entièrement dédiée à l’orientation, le
16 décembre de 16 h à 20 h. Une soirée pour informer les
lycéens et les familles sur les démarches d’orientation :
procédures d’inscription, présentation du nouveau portail
(www.admission-postbac.fr), des formations proposées…
www.univ-paris12.fr/scuio
examinent avec la personne ses besoins
et la dirigent vers le bon interlocuteur.
Cela nous permet d’avoir un travail de
qualité dès l’entrée et de rendre plus performant
le traitement des demandes”,
indique Soraya Cardinal, responsable du
service accueil et animation du réseau à
la Mdph. Cette nouvelle organisation a
entraîné des changements dans les
horaires d’ouverture depuis le 1 er octobre
(voir ci-dessous). A. J.
*Loi relative à “l’égalité des droits et des chances,
la participation et la citoyenneté des personnes
handicapées”.
Pour en savoir plus
Mdph 94, Immeuble Solidarités,
7-9, voie Félix-Éboué, à Créteil.
Du lundi au vendredi : de 9 h à 12 h 30
et de 13 h 30 à 16 h 30. Fermeture le
mardi après-midi de tous les services,
afin de maîtriser les délais de réponse.
Tél. : 01 43 99 79 00.
Contact : mdph94@cg94.fr
Cinéma. La 12 e édition des Écrans documentaires
s’est tenue à l’espace Jean-Vilar à Arcueil du 27 octobre
au 1 er novembre. Le jury du festival a primé plusieurs
films dont Vulnérable de Reine Mitri (prix des Écrans
documentaires) et Hors Saison de Jean-Claude Cottet
(prix Moulin d’Andé-Ceci).
www.lesecransdocumentaires.org
© J. Moulin
© A. Bachellier
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Trois mardis de
l’Upedd avant Noël
Si les sujets sur la pollution, la
démographie, les ressources naturelles et
la consommation vous intéressent, alors
les rendez-vous de l’Upped sont faits pour
vous ! Les conférences de l’Université
populaire de l’eau et du développement
durable, organisées par le Conseil général,
se tiennent les mardis 1 er , 8 et 15 décembre
à l’espace Robespierre, à Ivry. Comme à
chaque fois, l’objectif est de présenter un
point de vue sur un thème en relation avec
le développement durable. Le thème du
mardi 1 er décembre porte sur “L’histoire du
climat”, car la famine, les épidémies,
la chute démographique sont reliées aux
conditions climatiques. Emmanuel Le Roy
Ladurie, titulaire de la chaire d’histoire de la
civilisation moderne au Collège de France,
répondra aux questions. “Climat, ça
chauffe !”, le 8 décembre sera d’une
actualité brûlante avec la tenue du sommet
de Copenhague (7 au 18 décembre).
Hervé Le Treut, directeur du Laboratoire
de météorologie dynamique et membre de
l’Académie des sciences, en sera l’invité.
Enfin, le film de Nicolas Hulot Le syndrome
du Titanic sera projeté au cinéma Le Luxy,
à Ivry, le 15 décembre. L. P.
Pour en savoir plus
Tél. : 01 56 72 87 17.
Les conférences sont accessibles
aux personnes à mobilité réduite
et aux personnes malentendantes.
www.cg94.fr/upedd
© cj dub
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DU TOURISME
ET DES LOISIRS
Une démarche partenariale
à élargir
Le 13 octobre s’est déroulée la
première rencontre autour de la révision
du 2 e schéma départemental du
tourisme et des loisirs du Val-de-Marne
pour 2009-2014. Une journée de
réflexions et d’échanges, en présence
de professionnels du tourisme et d’élus
dont Gilles Saint-Gal, vice-président du
Conseil général chargé du tourisme et
des loisirs, marquée par l’exigence de
prendre en compte les attentes et
propositions des parties en présence.
Dans son mot d’accueil, Christian
Favier, président du Conseil général,
a appelé à faire preuve d’ambition, à
explorer de nouvelles pistes et à élargir
les partenariats dans un département
à fortes potentialités. Présidente du
Comité régional du tourisme d’Île-de-
PATRIMOINE
Un prix pour la Roseraie
Le château
de Vincennes,
un lieu riche en
histoire, qui attire
chaque année de
nombreux touristes.
France, Henriette Zoughebi a exprimé,
en référence au Mac/Val, “l’alliance
d’une histoire populaire et d’une volonté
de modernité”. Si la question de
l’accessibilité et des transports a été
soulignée, d’autres aspects ont été
débattus : création de séjours
thématiques, prise en compte des
différents publics… Enfin, créer des
passerelles pour favoriser de nouveaux
métiers. “Les retombées du tourisme
sont multiples et représentent
25 300 emplois”, a indiqué Pierre
Bell’lloch, conseiller général délégué
à l’Emploi et à la Formation.
Cette rencontre aura permis un premier
échange salué par Guy Dassonneville,
président du Comité départemental
du tourisme. E. L.
La Roseraie du Val-de-Marne s’est vue décerner par la French heritage society (Fhs),
le prix Arizona Chapter, le 17 novembre, pour la rénovation de sa statuaire.
C’est la baronne Isabelle de Laroullière, représentante de la Fhs, accompagnée de
Didier Wirth, président de la fondation des parcs et jardins de France, qui a remis
ce prix au Conseil général, représenté par Alain Blavat, vice-président chargé de
l’environnement et Isabelle Chagnot, directrice des Espaces verts et du paysage.
La Fhs est une association américaine engagée dans la préservation du patrimoine
bâti et paysager tant en France qu’aux États-Unis. Avec cette dotation de
5 000 dollars (3 364 euros), la restauration de la statuaire en pierre naturelle
(vasques, fontaine, emmarchements…) sera réalisée à l’identique des mobiliers
mis en place au XIX e siècle. Cela contribuera aux efforts de rénovation entrepris
par le Conseil général sur ce jardin historique. A. J.
8
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 9

L’ACTUALITÉ / AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Les chantiers près de chez vous
Voirie, transports, environnement, assainissement… pas de trêve hivernale pour les travaux, qui améliorent
les déplacements et le cadre de vie en Val-de-Marne. Pour plus d’infos : www.cg94.fr, rubrique Infos travaux.
Reportage photo : Michel Aumercier
CHEVILLY-LARUE
Voirie
Route de Chevilly, entre la place
d’Aquitaine et l’avenue de la République.
Réalisation du réseau
d’assainissement.
Création de la chaussée,
des trottoirs et d’une piste cyclable.
Installation du mobilier urbain et de
l’éclairage public, plantations
d’arbres et arbustes. Ces travaux
poursuivent l’aménagement de la
route de Chevilly, qui vise à améliorer
les circulations (voitures, vélos
et piétons) et à favoriser le
développement économique
du pôle d’Orly.
Mise en service depuis
novembre 2010.
Coût : 11 millions d’euros, financé
par le Conseil général, avec une
participation de la Région.
VITRY-SUR-SEINE
Espaces verts
Parc départemental des Lilas,
rue Paul-Armangot.
Poursuite de la réalisation des grands mails
au parc départemental des Lilas.
Création d’un canal fleuri, de murets en
gabion et de cheminements,
engazonnement et arrosage.
Aménagement d’aires de jeux, d’une
passerelle et pose de mobilier.
La fin du chantier est prévue en février
2010.
Coût : 1,7 million d’euros, financé par le
Conseil général et l’agence des espaces
verts d’Île-de-France.
IVRY-SUR-SEINE
Voirie-Transports
Pont Gosnat, rue Molière, boulevard de
Brandebourg et place Gambetta.
Prolongement de la ligne de bus 323, de la
gare d’Ivry (Rer C) à la place Gambetta.
Création d’une voie bus-vélos rue Molière.
Réalisation d’un carrefour à feux à
l’intersection du boulevard de Brandebourg
et de la rue Molière.
Création de nouveaux quais pour les stations
accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Réalisation d’un giratoire place Gambetta.
Ces travaux permettront d’améliorer les
interconnexions avec le Rer C, les lignes
125 et 325 de bus, et la station Vélib’.
Coût : 657 500 euros, dont 118 000 euros du
Conseil général pour les travaux de voirie.
JOINVILLE-LE-PONT
Voirie-Transports
Avenues Jean-Mermoz et Jean-
Jaurès, gare Rer Joinville-le-Pont.
Aménagement d’un pôle
d’échanges visant à améliorer
la circulation, l’accès à la gare
et le confort des voyageurs.
Réalisation d’un couloir et d’une
rampe pour les bus.
Aménagements piétons et
création d’une piste cyclable
bidirectionnelle.
Plantations de 18 arbres.
La fin des travaux de voirie
réalisés par le Conseil général
est prévue en décembre 2010.
Coût : 3,049 millions d’euros,
financé par la Ratp, la Région,
le Stif et le Conseil général
(600 000 euros).
Vous êtes riverains ou usagers
!
INFOS TRAVAUX
L’actualité des chantiers réalisés par le Département
MAISONS-ALFORT
Voirie
Avenue du Général-Leclerc (Rd 19) gare routière
École-vétérinaire.
Rénovation des revêtements de la chaussée
et des arrêts de bus.
Fin des travaux : mi-décembre.
Coût : 310 000 euros, financé par le
Conseil général.
CRÉTEIL-BONNEUIL-SUCY
Voirie
Avenue du Maréchal-Leclerc à Bonneuil et
Sucy, route de Pompadour à Créteil.
Ces travaux de rénovation du revêtement
de la route visent à diminuer les nuisances
sonores pour les riverains.
Coût : 695 000 euros, financé par le Conseil
général.
ORLY
Assainissement
Rue Louis-Bonin, entre l’avenue de la Victoire
et la rue du Maréchal-Foch.
Réhabilitation de deux canalisations.
Fermeture à la circulation de la rue Louis-Bonin
pendant la journée (entre l’avenue de la Victoire
et la rue Basset).
La fin des travaux est prévue le 24 décembre.
Coût : 610 000 euros, financé à 60 % par le
Conseil général et à 40 % par l’agence de l’eau
Seine-Normandie.
©
LIMEIL-BRÉVANNES VALENTON
Voirie
Déviation de la Rd 229 à Limeil-Brévannes et Valenton.
Reprise des travaux d’aménagement de la déviation
engagés en 2008.
Terrassements et création de la voirie, entre le giratoire de
la Ballastière et la Rd 205 (ex-Rd 30).
Les travaux ont débuté en novembre et devraient s’achever
en décembre 2010.
Coût : 18,8 millions d’euros, financé par le Conseil général
et la Région.
10
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 11

L’ACTUALITÉ / AMÉNAGEMENT
ROUTE
DÉPARTEMENTALES
Nouvelle
numérotation
© J. Moulin
AMÉNAGEMENT
Dernière étape
pour la porte d’Ivry
À quelques mois de la fin des travaux d’aménagement de la porte d’Ivry, le Conseil général
et la Ville d’Ivry ont invité, le 9 novembre, les riverains à une nouvelle réunion de concertation.
Le point sur les sujets aborbés et les dernières étapes du chantier.
Dans le quartier du Petit Ivry, les
engins seront encore à l’œuvre. Mais les
transformations, démarrées en décembre
2008,sontdéjàbienvisibles.Ce9novembre,
en présence de Gilles Delbos, conseiller
général délégué aux Circulations, Chantal
Bourvic, conseillère générale du canton,
Chantal Duchêne et Sandrine Bernard,
adjointes au maire d’Ivry, il s’agissait de
faire un point d’étape. D’importants
travaux ont déjà été réalisés : l’élargissement
des trottoirs, la création de pistes
cyclables et de places de stationnement,
les nouveaux espaces publics végétalisés,
le nouvel éclairage, l’aménagement de
ralentisseurs... Jusqu’en avril 2010, sont
prévues la réalisation de la nouvelle place
du marché, l’installation d’une fontaine
et de jeux d’eau, ainsi que la mise en
valeur du moulin et de la sculpture Le
Nocturlabe. L’objectif est d’améliorer les
déplacements en privilégiant les circulations
douces (piétons et vélos). Il s’agit
VITE DIT…
Depuis octobre, le Conseil général a mis sur www.cg94.fr
une cartographie du bruit en Val-de-Marne. On y trouve
un diagnostic complet des nuisances sonores générées
par le trafic routier, ferroviaire, aérien et fluvial.
Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’élaboration de la charte
de l’environnement sonore, engagée par le Département
depuis 2000.
aussi de redynamiser le commerce et
l’activité économique en proposant des
espaces publics de qualité pour un cadre
de vie agréable.
La plupart des participants qui ont assisté
à la réunion connaissent bien le projet.
“Je suis ravie de l’embellissement du
quartier, déclare une habitante, mais
comment arrêter les nuisances sonores
produites la nuit par le passage de
camions bennes sur le plateau ralentisseur
en cours de réalisation rue Barbès
”, interroge-t-elle. Problèmes du stationnement
intempestif, précisions sur le
tracé de la piste cyclable ou encore sur la
place et le nombre des plantations à
venir… les sujets abordés témoignent
d’un attachement des habitants à leur
cadre de vie. De nombreuses questions
trouveront des solutions dans la dernière
étape des travaux. C’est le cas notamment
du stationnement et des nuisances
sonores, qui seront atténuées par le
La réunion de lancement du comité vélo du Val-de-
Marne, à l’initiative du Conseil général le 17 novembre,
a rassemblé 24 communes, 3 communautés
d’agglomérations, 6 associations de cyclistes, et des
acteurs économiques. Ce comité est un espace
d’échange, d’information et de sensibilisation sur la
politique cyclable départementale.
revêtement de la chaussée, et la nouvelle
signalisation (indiquant la zone 30 et le
plateau ralentisseur).
Pour Gilles Delbos, “il ne faut pas perdre
de vue les objectifs du projet, car il s’agit
de sécuriser les déplacements, en
donnant plus de place aux piétons et
en ralentissant la circulation des véhicules”.
Il est le fruit d’une longue concertation
engagée par le Conseil général et la
Ville, depuis près de cinq ans, au cours
de près de 30 réunions. “Nous avons un
dialogue constant constructif avec le
chef du chantier”, confirme M. Agasson,
riverain, membre du comité de suivi du
chantier. Ali Aït-Salah
Pour en savoir plus
Coût total de l’opération : 6,1 millions
d’euros (dont 43 % pour le Conseil
général, 32 % pour la Région, 19 % pour
Ville d’Ivry, 5 % pour la Ville de Paris,
1 % pour le Sipperec). www.cg94.fr
Depuis la mi-novembre, la station Rouget-de-Lisle
du Trans-Val-de-Marne à Choisy-le-Roi, en direction de
Créteil, a été déplacée avenue Gambetta. Cette nouvelle
configuration des quais, face-à-face, a été réalisée dans
le cadre de l’aménagement du pôle intermodal de
Choisy, dont la livraison est prévue fin 2010.
www.polintermodal-choisyleroi.fr
© J. Moulin
POLE D’ÉCHANGES
Villejuif prépare l’arrivée
du tramway
Les travaux de modernisation du pôle
d’échanges Villejuif/Louis-Aragon (terminus
du métro 7 et onze lignes de bus) ont
démarré en octobre. D’ici fin 2011, Il s’agit
d’améliorer le cadre de vie, l’accessibilité et
le confort des quelque 17 000 voyageurs
quotidiens. Il est prévu une rénovation
complète de la gare routière et de la station
de métro. Un axe transversal sera créé
autour duquel s’organiseront les
commerces. Deux ascenseurs et trois
rampes faciliteront l’accès des personnes à
mobilité réduite. Ces aménagements
préparent l’arrivée du tramway qui relira ce
terminus à Athis-Mons (91) via le Min de
Rungis et l’aéroport d’Orly, à l’horizon 2013,
DEMAIN EN VAL-DE-MARNE
Début 2010, le nouveau quartier
du Port à Choisy-le-Roi sera relié
au centre-ville par un pont, long de
70 mètres, qui comprendra une voie
de circulation et des trottoirs dans
chaque sens. Réalisé par la Sadev 94
(société d’aménagement), il propose
des solutions techniques innovantes :
une structure métallique permet
de franchir les voies de chemin de fer
sans aucun soutien. Les travaux
ont démarré début novembre.
Ils s’inscrivent dans le cadre de
l’aménagement du quartier, qui a vu
se construire 630 logements parmi
les quelque 850 prévus.
Pour en savoir plus : www.sadev94.fr
sur 11,5 km et 18 stations. Dans ce cadre,
le Conseil général a réalisé, cet été, un
couloir pour le bus 172 sur l’avenue Aragon
(700 000 euros financés par le
Département, le Syndicat des transports
d’Île-de-France et la Région). Cela a permis
une rénovation des trottoirs, des traversées
piétonnes et de la signalisation.
Mi-novembre, le Département a également
procédé à l’abattage de 37 arbres sur
l’avenue de Stalingrad (Rd 7, ex-Rn 7)
entre Vitry et Thiais. Ils seront remplacés
lors de la requalification de la Rd 7
(300 chênes, 160 pins parasols, amandiers
et micocouliers), qui prévoit des pistes
cyclables et aménagements piétons. A. A-S.
© Sadev 94
Depuis la mi-novembre, le Conseil
général procède au changement de la
numérotation des routes départementales.
Le principe retenu vise à mieux organiser
et à mettre en cohérence les déplacements
sur le territoire. L’objectif est inscrit dans le
plan de déplacements du Val-de-Marne,
adopté en mars dernier. En accord avec
les villes, il s’agit d’apporter le moins de
changement possible. Ainsi, la Rn 7
conservera son numéro et deviendra la Rd 7.
Cette nouvelle numérotation privilégie le
principe de la continuité des itinéraires en
fonction des besoins de déplacements.
Un seul numéro pour un même itinéraire.
Exemple : la rocade passant à Joinville-le-
Pont (Rd 123E), Maisons-Alfort (Rd 48E),
Alfortville (Rd 48), Vitry-sur-Seine (Rd 55A),
Villejuif (Rd 55) et L’Haÿ-les-Roses (Rd 126)
sera désormais affectée d’un seul numéro :
Rd 48. L’opération, qui a démarré par le
réseau magistral (axes principaux), se
poursuivra en 2010 sur l’ensemble des
routes départementales (réseaux principal et
secondaire). Avec le transfert par l’État
en 2006, de 72 km de routes nationales,
le Département gère un réseau de 420 km.
L’opération, dont le coût s’élève à
250 000 euros, permettra aussi d’améliorer
le jalonnement avec un nouveau mobilier.
A. A-S.
Pour en savoir plus
www.cg94.fr
12
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 13

L’ACTUALITÉ / UN DÉPARTEMENT, UNE VILLE - CHEVILLY-LARUE
Christian Favier,
président du
Conseil général,
a évoqué avec
les Chevillais
tous les sujets
au cœur de leurs
préoccupations.
ENTRE-NOUS
Étape à Chevilly-Larue
Une centaine de Chevillais a assisté à la réunion publique organisée par le Département du
Val-de-Marne, le 22 octobre dernier au théâtre André-Malraux.
“Le but de ces rencontres est de faire
en sorte que l’échelon départemental
soit mieux reconnu par les habitants.
Beaucoup de gens connaissent le Val-de-
Marne comme territoire, mais ont du mal
à identifier les actions que mène le
Conseil général au quotidien”, a indiqué
Christian Favier en introduction. Il a
ensuite tenu à donner son opinion sur
le projet de réforme des collectivités
territoriales et la suppression de la taxe
professionnelle, qui mettent gravement
en danger l’avenir des services publics
locaux (dossier pages 24 à 31). “On ne doit
pas pour autant limiter nos ambitions. Il
faut absolument maintenir un haut
niveau d’investissement, continuer à
développer des infrastructures pour
les équipements publics et la voirie, par
exemple.”
Pendant près de deux heures, les Chevillais
ont pu interpeller Christian Favier sur des
sujets aussi variés que la construction du
Pour en savoir plus...
Population : 18 797 habitants
Superficie : 4, 22 km 2
Maire et conseiller général : Christian Hervy
Personnel départemental : 46 agents
tramway, le logement social, l’aide à
l’emploi, les nuisances dues à la présence
de quads dans la ville, la hausse des
impôts, le Grand Paris, Orbival… Il s’est
attaché à répondre le plus précisément
possible à chacune de ces questions. Pour
le président du Conseil général, cette rencontre
avec une centaine de Chevillaises
et Chevillais a été un moment d’échanges
et de confrontations très important de
ces deux jours. “Cela me conforte dans
la volonté de poursuivre cette démarche
de dialogue en direct et d’aller à au-devant
des villes, des élus, des personnels départementaux
et des habitants. Ce contact
direct est d’une grande richesse.”
Et il est vrai qu’avant cette réunion
publique, le programme avait été
soutenu. Débuté la veille par une séance
de travail avec le maire et conseiller
général Christian Hervy et son équipe
municipale, ce rendez-vous a permis
d’aborder nombre de projets. Précisions
Structures départementales :
• collège Liberté
• collège Jean-Moulin
• crèche et Pmi du Président-Rooselvelt
• parc Petit-Le-Roy
• Ecs (espace commun des Solidarités)
sur le calendrier de réalisation du tramway
sur la Rd 7 (ex-Rn 7), l’organisation des
différents chantiers de cette nouvelle
infrastructure de transport pour sa mise
en service en 2013 ; les aménagements de
voirie, en particulier la réalisation de la
deuxième tranche de la route de Chevilly
jusqu’à l’avenue de la République et la
requalification de l’avenue du Généralde-Gaulle
devant le futur lycée dans
le quartier Larue ; la reconstruction du
collège Liberté ; le logement social avec
la réhabilitation des logements rachetés
à Icade avec l’aide du Conseil général…
Comme on peut le voir, les projets ne
manquent pas. Autant de raisons qui
montrent l’importance de ce partenariat
entre Ville et Département, loin de se
marcher sur les pieds comme la réforme
territoriale veut le faire croire, les collectivités
ont une réelle capacité à travailler
ensemble. ■
Prochaines visites de
Christian Favier dans les villes :
• mardi 15 et mercredi 16 décembre
à Joinville-le-Pont
L. G-F.
RETOUR
Les visites en images
Durant ces deux journées à Chevilly-Larue, Christian Favier a visité
plusieurs équipements de la Ville et du Département. Des moments
également de rencontres et de débats avec le personnel départemental.
AU QUARTIER
SORBIERS-SAUSSAIE
La Ville a un projet de réaménagement
de ce quartier populaire, où la réhabilitation
des 880 logements sociaux, rachetés
à Icade par Valophis avec l’aide
du Conseil général, a commencé
depuis le début de l’année.
À LA CRÈCHE MULTI-ACCUEIL
LES-PETITES-COLOMBES
Ouverte depuis septembre dans le quartier des
Sorbiers, la crèche propose aux familles
chevillaises de l’accueil régulier et de l’accueil
occasionnel. Le Département a participé
financièrement à la réalisation de cet
établissement, construit selon les normes de
haute qualité environnementale (chauffage
géothermique, recueil des eaux pluviales…).
AU MARCHÉ DU CŒUR DE VILLE
Échanges impromptus avec les commerçants
du marché et les habitants du quartier.
Reportage photo : Christian Petit
DEVANT LE COLLÈGE LIBERTÉ
Au fil des années et des besoins, ce collège a
connu plusieurs agrandissements successifs.
Sa reconstruction débutera en 2011 et permettra
de rendre l’établissement plus fonctionnel pour
les collégiens sur le plan de la pédagogie
et du confort.
À L’ÉPICERIE SOLIDAIRE SOL’ÉPI
Cette épicerie a été inaugurée le 8 octobre.
Les familles en difficulté, orientées par les
travailleurs sociaux, pourront y trouver des
produits alimentaires à 10 % de leur prix réel.
Des ateliers autour de la cuisine et de l’éducation
alimentaire y seront aussi organisés.
INAUGURATION DE L’ESPACE
COMMUN DES SOLIDARITÉS
Opération pilote dans le Val-de-Marne, l’espace
commun des solidarités regroupe sur un même
lieu les services du Conseil général, de la Ville et
de la mission locale ayant des compétences
dans les domaines du social et de l’insertion
professionnelle. Ce regroupement doit faciliter
l’accès du public à l’ensemble de ces services.
REVUE DE PRESSE
MÉDIAS
❚
le 23 octobre
Grand Paris
Pour Christian Favier, président du Conseil général,
“une métropole doit être surtout une ville, ou un
ensemble de villes, qui fonctionne en système dans
lequel chacun a la liberté de vivre là où il le souhaite,
parce que l’offre de logement le lui permet, quelles que
soient ses ressources, et où il trouve dans la proximité
la réponse à ses principaux besoins quotidiens”.
❚ le 29 octobre
Tourisme :
il faut créer la “destination Val-de-Marne”
Une localisation exceptionnelle, une capacité
d’accueil considérable, de nouvelles formes
d’hébergement, un aéroport international, des
transports en commun denses, des liaisons
autoroutières nombreuses et surtout des sites
uniques : château de Vincennes, musée
Fragonard, pôle Daguerre, Mac/Val, Min de Rungis,
bords de Marne et de Seine, forêts, Roseraie de
L’Haÿ… Lors des rencontres du Comité
départemental du tourisme (Cdt), le 13 octobre
dernier à Créteil, les intervenants, se sont déclarés
optimistes quant à l’avenir prometteur du tourisme
val-de-marnais. À tel point qu’ils souhaitent la
création de la “destination Val-de-Marne”.
le 31 octobre
114 millions en faveur du handicap
Le Conseil général souhaite prolonger le second
plan qui a vu naître des infrastructures, comme la
Maison départementale des personnes
handicapées (Mdph), à Créteil. Le nouveau
schéma souhaite davantage prendre en compte
une vision globale des besoins des personnes
handicapées (scolarité, logement, transport,
emploi). Le Département a aussi créé en 2005
Filival, un service de déplacement pour personnes
handicapées, qui se révèle être le moins cher de
France.
❚
le 3 novembre
3 e schéma départemental en faveur des
personnes handicapées
Depuis de nombreuses années, le Conseil général
du Val-de-Marne mène une politique volontariste
pour favoriser l’intégration de la personne
handicapée dans la ville. Il vient de publier son
3 e schéma départemental, qui s’articule autour
de 38 fiches actions.
❚ le 3 novembre
“Le Val-de-Marne, j’y tiens !”
Le Conseil général du Val-de-Marne a décidé de
sensibiliser les habitants du département au
contenu de la réforme des collectivités locales,
récemment présentée par le chef de l’État.
Estimant qu’il est “essentiel de préserver le
bouclier social que représente le service public
départemental”, Christian Favier a lancé un grand
débat citoyen et propose notamment de signer un
appel baptisé “Le Val-de-Marne, j’y tiens !”.
❚
le 17 novembre
Réformes des collectivités
Trois propositions du patron du Département :
• les placements financiers taxés : “on ne
taxerait pas le travail, mais les placements
financiers qui ne génèrent pas d’emploi”,
résume Christian Favier ;
• pas de doublons entre la Région et le
Département : afin de les éviter, il propose de
créer une conférence des exécutifs ;
• compenser l’allocation nationale de solidarité :
l’État est censé rembourser, “mais ce n’est pas
du tout le cas”, constate Christian Favier,
“rien que pour cette année, 53 millions d’euros
resteront de notre poche”.
14
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009
15

RETOUR EN IMAGES
11 novembre / Créteil
Commémoration du 91 e anniversaire de la fin de la Guerre 1914-1918.
À l’hôtel du département, les cérémonies de l’armistice se sont déroulées
en présence de l’ensemble des associations d’anciens combattants,
de Daniel Guérin, conseiller général délégué chargé des Anciens combattants,
et de Danielle Maréchal, vice-présidente chargée du Devoir de mémoire.
16-18 octobre / Villecresnes
Le 11 e salon des métiers d’art du plateau Briard, dont le Conseil général et le
Comité départemental du tourisme sont partenaires, a accueilli 4 000 visiteurs.
La Société nationale des meilleurs ouvriers de France en était l’invitée d’honneur cette
année. Trois jours durant, 66 exposants ont présenté leurs créations, leurs savoir-faire
et des démonstrations ont été réalisées par les Meilleurs ouvriers de France.
© A. Bachellier
© A. Bachellier
© S. Chambert
© M. Aumercier
© Mairie de Villecresne
19 octobre / Créteil
Une journée de présentation aux différents partenaires (personnalités
institutionnelles, représentants des services départementaux, municipaux,
de l’État et associatifs) du 3 e schéma départemental en faveur des personnes
handicapées s’est tenue à l’hôtel du département. Christian Fournier,
vice-président délégué à la Solidarité en faveur des personnes âgées et
des personnes handicapées, a souligné que ce schéma s’est élaboré dans
une large concertation, réunissant l’ensemble des acteurs agissant dans ce
domaine. Au total, près de 500 personnes ont été associées à cette réflexion.
31 octobre / Valenton / Villeneuve-Saint-Georges
Le Conseil général a organisé la première Journée de l’environnement,
au parc de la Saussaie-Pidoux. Plus de 200 Val-de-Marnais ont assisté
à la présentation de pratiques environnementales dans différents domaines
(plantations, préservation de l’eau, circulations douces…) et participé à
des ateliers proposés par les services du Conseil général, l’Agence locale
de l’énergie, la Ville de Villeneuve-Saint-Georges, Bruitparif, l’observatoire
du bruit en Île-de-France, et le conseil d’architecture, d’urbanisme et
d’environnement du Val-de-Marne.
17 novembre / Limeil-Brévannes
Inauguration du centre de Pmi et de la crèche Gisèle-Vatinel, en présence
notamment de Marie Kennedy, conseillère générale déléguée à la Petite Enfance,
et de Joseph Rossignol, maire et conseiller général. Après un an et demi de travaux et
un budget de plus de 3 millions d’euros, la qualité de l’équipement a été améliorée, tant
pour l’accueil des enfants et des parents que pour le personnel. Les nouveaux locaux
sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Des jardins en liaison directe avec les
salles d’activité ont également vu le jour.
© M. Aumercier
13, 14 et 15 novembre / Nogent-sur-Marne
Le Pavillon Baltard a accueilli le lancement de la 8 e édition d’Un “Notre” Monde,
la Semaine de la solidarité internationale organisée par le Conseil général.
En ouverture de cet événement, quelque 450 jeunes ont participé, le 13 novembre,
à un moment d’échange et de dialogue avec Christian Favier, président du
Conseil général, et Gilles Saint-Gal, vice-président chargé de la Jeunesse, autour
des résultats de la consultation que le Département a menée auprès des jeunes
Val-de-Marnais de 16 à 25 ans. Sur les trois jours, plus de 3 000 jeunes ont participé
aux différentes initiatives proposées.
16
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 17

18CONSTRUIRE LE VAL-DE-MARNE
La secrétaire d’État à la Famille
vient d’annoncer la création des
jardins d’enfants, un mode de garde
pour les 2-3 ans. Qu’en pensez-vous
Stéphane Bonnery : Il me semble que
pour l’âge précédant l’entrée en maternelle
(avant 2 ans), l’augmentation de
places d’accueil est un impératif. Mais
concernant la forme de la structure éducative
qui les accueille, cela soulève plusieurs
questions. Pourquoi les jardins
d’éveil se substitueraient aux crèches
Pourquoi ils se substitueraient à l’accueil
des 2-3 ans à l’école maternelle En fait,
la création de ce nouveau mode de
garde survient au moment où le gouvernement
annonce la disparition des
petites et moyennes sections de maternelle.
N’est-ce pas louche Ainsi, on
prend les parents - et les élus - en otage.
On leur met la pression face à des insuffisances
nationales. Mais, considérer
l’éducation des enfants au travers de
telles structures, c’est d’une gravité
exceptionnelle, car la question de
l’éducation et du projet éducatif passe
complètement à la trappe.
C’est-à-dire
S. B. : Cette idée est lancée au moment
où on entend supprimer l’école maternelle.
Ce n’est pas neutre. Ces deux
projets convergent vers une remise en
cause du service public de l’Éducation.
Il faut savoir que les jardins d’éveil
seront payants, alors que l’école
publique est aujourd’hui gratuite. De
plus, dans tous les domaines de la
société - culture, travail… - on demande
Stéphane Bonnery,membre du laboratoire Circeft-Escol,maître de conférences
en sciences de l'éducation,université Paris-8 / Saint-Denis
“C’est grave de limiter
l’éducation des enfants
aux jardins d’éveil”
Face au problème de l’accueil des tout-petits, l’État entend
créer 8 000 places en jardin d’éveil pour les 2-3 ans, menaçant
par là même l’existence de l’école maternelle.
Stéphane Bonnery en dates
1972 : naissance à Carcassonne.
1997 : installation dans le Val-de-Marne.
2003 : thèse de doctorant en Sciences
de l’éducation.
2007 : publie Comprendre l’échec
scolaire. Élèves en difficultés
et dispositifs pédagogiques,
éditions La Dispute.
aux adultes d’avoir des capacités de
réflexion toujours plus grandes. L’école,
du primaire au collège, prépare aujourd’hui
les élèves à des études plus longues
que par le passé. Or, dans le même
temps, avec la suppression de la maternelle,
on veut casser un outil que la
République s’était donné, permettant
à tous les enfants d’entrer en primaire
avec les connaissances pour réussir leur
scolarisation.
© Pierre Pytkowicz
C’est paradoxal, car il semble
que les programmes sont de plus en
plus chargés
S. B. : En effet, les programmes de l’école
élémentaire sont à la fois, pour les uns,
de plus en plus exigeants là où les conditions
sont réunies et, pour les autres, au
rabais, avec un socle minimal. La tendance
en est même à rajouter des matières
dans un temps d’enseignement qui se
réduit. Toute la question est de savoir
comment enseigner - à tous - des contenus
de savoirs et des capacités de réflexion
avec un temps de scolarité de plus en
plus réduit : on pousse les enseignants à
renoncer à l’égalité de la transmission
des savoirs aux élèves, faute de temps
pour y parvenir. La question de la maternelle
se pose également en ces termes.
Aujourd’hui, à l’entrée en CP, l’enfant
doit avoir la connaissance des sons pour
aborder la lecture. Il doit être familiarisé
avec le livre… Si ces connaissances
sont supposées acquises, on doit se
demander qui les a enseignées et dans
quelles conditions. Aussi, substituer aux
maternelles des jardins d’éveil, revient
à mélanger des formes de socialisation
qui ne relèvent pas de la même nature.
Il est évident que ce genre de structures,
sans personnel qualifié, jouera encore
moins le rôle de préparation et de démocratisation
des savoirs et de la culture.
Est-ce à dire que l’on assiste à
un désengagement de l’État dans le
domaine de l’éducation
S.B : Il y a un désengagement de la
logique du service public de l’Éducation
nationale. Cela va dans le sens des directives
européennes qui prônent des
services rendus au public qui ne soient
plus dans la notion de service public
d’égalité d’accès et de contenus. Je pense
que ce qui se joue pour la maternelle est
en lien avec ce qui se passe à d’autres
degrés du système d’éducation et de
formation. Sans trop spéculer, je crois
que nous sommes à même de nous
demander si, dans l’avenir, on ne
réduira pas encore plus le temps de
scolarisation, avec des enseignants
devant se concentrer sur le socle commun
(français, maths) en élémentaire.
Ainsi, on renverra vers les collectivités
locales - ou le privé pour ceux qui en
auront les moyens - l’apprentissage d’autres
activités. De ce fait, cela ne concerne
pas que les modes de garde, mais bien
l’égalité de la transmission des savoirs
à toute une génération d’enfants qui
sont l’avenir de notre pays.
Propos recueillis par Alain Jégou
AVIS
L’ENTRETIEN
Marie Kennedy, conseillère générale déléguée à la
Petite Enfance
“Les jardins d’éveil constituent un nouveau transfert de charges
vers les collectivités et un substitut à la disparition programmée de
la maternelle. Ce désengagement est contraire à la notion même
de service public, qui veut que l’État soit le garant de la qualité du
service sur tout le territoire et pour tous les citoyens. Or, ces
structures seront payantes pour les familles. De nombreuses
études sociologiques et des travaux de psychologie ont pourtant
montré que les inégalités s’établissent dès la petite enfance :
homogénéiser le milieu d’apprentissage dès l’âge préscolaire est
une dimension essentielle des politiques d’égalité des chances.
Face à l’insuffisance de l’offre de garde et devant la pénurie de
professionnels, la réponse gouvernementale n’est pas de créer
des filières de formation, mais de brader la qualification et
d’augmenter le nombre d’enfants par professionnel…”
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 19
© A. Deschamps

REPORTAGE
© A. Bachellier
© D. R.
© A. Bachellier
La rupture de canalisation,
comme celle de la Rd 5, est très
rare. Mais c’est un test qui nous permet
d’ajuster nos dispositifs de sécurisation
et de continuité du réseau routier,
au regard des gros chantiers
d’aménagements de voirie en cours
et à venir.”
Michel Daugreilh, chef du service territorial ouest (Dtvd).
© D. R.
© D. R.
LÉGENDES
© D. R.
ENTRETIEN ET SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Histoire d’eau…
et de services publics
Souvent décriée, actuellement remise en cause par plusieurs réformes, l’action des services
publics départementaux démontre pourtant son utilité et son efficacité au quotidien. Illustration
lors de la rupture d’une canalisation d’eau sur la Rd 5 en octobre dernier.
21 octobre, Rd 5 (ex-Rn 305), centreville
de Choisy-le-Roi. Il est un peu plus
de 15 h lorsqu’une canalisation d’eau,
appartenant à Veolia, explose. L’eau se
répand massivement sous la chaussée,
boulevard des Alliés, et se déverse dans
les caves des habitations voisines. Quelques
minutes plus tard, une équipe du service
territorial ouest de Vitry est dépêchée sur
place. Première mission : sécuriser les
lieux, en assurant une continuité de la
circulation. Une tâche compliquée, car
sur cet axe emprunté par le bus 183, le
trafic est très important. Un chantier de
voirie est en cours à quelques dizaines de
mètres sur le carrefour Rouget-de-Lisle. Et
ce jour-là, le tunnel de Thiais sur l’A 86
doit être fermé, dans les deux sens, à partir
de 21 h, pour cause de travaux. Une
déviation dirigera les automobilistes vers
la Rd 5 !
“À 15 h 45, nous étions en place et à
16 h 30, le balisage était opérationnel”,
explique Sadakhe Djatite, le chef d’équipe
(service territorial), accompagné d’un agent
d’exploitation et d’un contrôleur. Sous la
chaussée, Veolia, qui en a la charge,
entame les réparations. La canalisation a
finalement cédé à trois endroits, les dégâts
sont considérables. L’eau est rétablie
progressivement vers minuit et demi, mais
la troisième fuite n’est colmatée qu’au
petit matin. Au-dessus, on s’active aussi.
Avec l’aide des pompiers et de la police, les
deux voix, dans le sens province-Paris,
sont fermées à la circulation, sur près
de 450 mètres. À certains endroits, la
chaussée, très abîmée, gonfle de plus de
30 cm. Jusqu’à 5 h 30, le lendemain,
l’équipe du secteur ouest est à pied
d’œuvre pour installer une déviation via
la Rd 86 (ex-Rn 186), réguler la circulation
et éviter tout accident.
Dans le même temps, à Rungis, au
service coordination, exploitation et
sécurité routière (Scesr), on se charge
d’adapter la signalisation tricolore (plan de
feu) à la situation. Une coordination est
assurée avec la direction interdépartementale
des Routes (Dirif), qui pilote les
travaux du tunnel de la A 86. Ces derniers
sont décalés d’une heure, puis finalement
reportés au lendemain. On a évité le pire.
Une surveillance du balisage et de la
déviation est tout de même assurée, y
compris pendant le week-end.
“Malgré le caractère très exceptionnel de
l’incident, toutes les équipes (agents de
terrain, d’exploitation et contrôleurs) ont
été très au point sur la gestion de cette
crise, souligne Christine Coïto, chef de la
subdivision entretien et exploitation Vitry.
Chacun savait précisément comment agir
et qui contacter.” L’opération nécessite
l’intervention de plusieurs autres services
départementaux, dont la direction de
l’Environnement et l’Assainissement
(Dsea) et celle des Espaces verts (Devp).
Dès le 22 octobre au matin, le
Conseil général pilote une première
réunion de crise et assure une coordination
avec l’ensemble des parties
concernées : les différents concessionnaires
(France télécom, Veolia, Gdf…),
la Ratp, la Dirif et la Ville de Choisy.
La situation est rapidement maîtrisée. La
levée totale du balisage et de la déviation
a lieu le 31 octobre, à la fin des travaux de
rénovation de la voirie, pris en charge
par Veolia. Là encore, le Conseil général
veille à la conformité des travaux :
creusement de la chaussée jusqu’aux
parties saines et prescriptions sur la
structure et l’épaisseur de l’enrobé, tests
de portance. Car il s’agit d’assurer la
sécurité future de l’ouvrage.
Ali Aït-Salah
1
1 L’équipe de la base deVitry.Véritables pompiers de la voirie départementale,prêts à
intervenir 24 heures sur 24.2 Poste de contrôle de Parcival (Pilotage automatique de
régulation de la circulation enVal-de-Marne),basé à Rungis.3 Canalisation d’eau du
boulevard desAlliés,à Choisy-le-Roi. 4 Christine Coito,chef de la subdivision Entretien
et Exploitation àVitry-sur-Seine,service territorial ouest.5-6Dégâts provoqués par la
rupture de canalisation,sur près de 450 mètres de trottoirs et chaussées.
Les services de la direction des
Transports, de la Voirie et des
Déplacements (Dtvd) couvrent l’ensemble
du Val-de-Marne, sur trois secteurs : nord,
centre et ouest. La base de Vitry (secteur
ouest), intervenue à la suite de la rupture
de canalisation à Choisy-le-Roi, rayonne
sur huit villes qui bordent la Seine
(en dehors de Charenton-le-Pont).
Principales missions : programmation
des actions de maintenance et d’entretien
du réseau routier, veille et interventions
24 heures sur 24 et 365 jours sur
365 pour garantir la continuité du réseau,
gestion des autorisations liées à
l’occupation du domaine public
départemental.
2 3
DES SERVICES TERRITORIAUX 24 HEURES SUR 24
5
4
6
Le service coordination,
exploitation et sécurité routière
(Scesr) est basé à Rungis.
Principales missions :
gestion des feux
tricolores à partir du
poste de contrôle
Parcival (Pilotage
automatique de
régulation de la
circulation en
Val-de-Marne),
prévention et
aménagements d’infrastructures
de sécurité routières et veille en
matière d’accidentologie.
© D. R.
20
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009
21

ILS FONT LE VAL-DE-MARNE
ANA JUSTINO, RESTAURATRICE, VILLEJUIF
Une artiste en cuisine
© J. Moulin
GEORGES ET RÉBECCA CUKIERMAN, FONTENAY-SOUS-BOIS
“Se souvenir
pour construire”
À l’origine de la création du Comité pour la mémoire des enfants déportés parce que nés juifs,
Georges et Rébecca Cukierman témoignent de l’actualité d’un combat.
Il y a dix ans, Georges
et Raymonde-Rébecca
Cukierman créaient à
Fontenay-sous-Bois le
Comité pour la mémoire
des enfants déportés parce que nés juifs.
Trois ans après le comité Tlemcem, du
nom de l’ancienne école de Rébecca dans
le XI e arrondissement de Paris, qui engage
une action inédite et dont elle est la
première présidente. “À Fontenay, des
plaques portant les noms des enfants
disparus dont nous avons pu retrouver la
trace ont été apposées devant six écoles”,
précise Rébecca. “Dès le départ, poursuit
Georges, nous avons été encouragés et
soutenus par la municipalité et le Conseil
général, qui ont accompagné chacune de
nos actions.”
Au cœur de la démarche du comité,
les échanges avec les enfants, du cours
préparatoire au lycée, et un travail de
partenariat avec les enseignants. “Nous
nous refusons à ne prendre en compte
que les seules personnes juives, même
si elles sont les plus importantes en
nombre, et n’omettons jamais de parler
des Tziganes, homosexuels, personnes
handicapées, opposants politiques, populations
civiles”, reprend Rébecca. “Sans
jamais oublier la laïcité, qui porte en elle
l’égalité et le refus de toute discrimination”,
insiste Georges. Le concours de la
déportation “Nous intervenons quand
on nous le demande, répond Georges.
En 2003, le collège Joliot-Curie de
Fontenay a obtenu le premier prix.”
Résistant dès l’âge de 16 ans, engagé à
18 ans dans la Première Armée française,
officier Ftp (Francs tireurs et partisans),
Georges reste discret sur ce parcours,
préférant rappeler la devise du comité,
Dans leur travail de mémoire, Georges et Rébecca
Cukierman insistent sur la laïcité, porteuse d’égalité.
“Se souvenir pour construire”, et l’actualité
d’un combat : “La laïcité est égratignée et
le racisme existe toujours... Le débat sur
l’identité nationale tend à occulter les
difficultés qui touchent majoritairement
le monde du travail, et ce qui constitue la
nation, son histoire, sa culture est un long
processus qui dure depuis des siècles.”
Pour en savoir plus
Éva Lacoste
Thème du concours national de la
Résistance et de la Déportation 2010 :
“L’appel du 18 juin 1940 du général
de Gaulle, l’impact et le rôle de la
parole libre”.
Le 25 novembre, au Conseil général,
collégiens et lycéens ont rencontré des
personnalités qui ont marqué la Résistance
: Raymond Aubrac, Yves Guénat,
Stéphane Hessel…
Lorsqu’Ana Justino crée
le “Temps des délices”
en mai 2007, elle entend
poursuivre à Villejuif un
parcours ouvert aux champs de la
création. “Pour moi, c’est évident,
l’art culinaire se conjugue intimement
avec les autres arts, dit-elle. Il y a un
côté théâtral dans un lieu comme
celui-là où on met en scène ce qu’on
va présenter, dans la juxtaposition
des saveurs et des couleurs, dans
l’esthétique recherchée... C’est le
regard qui met en appétit.” Dès
l’adolescence, Ana rencontre le monde
de la création et de ses différentes
formes de représentation. “J’ai très vite
compris que l’art constituait une
ouverture et qu’il impliquait une remise
en question.” Des cours d’analyse
filmique à Paris-Jussieu, à l’école
d’architecture de Belleville, un travail
de collaboration au théâtre de l’Athénée
à Paris... cette “autodidacte” a,
comme elle tient à le souligner,
“une passion pour l’écriture, pour les
petites nouvelles sur le quotidien
et les émotions qu’on partage”.
L’art culinaire selon
Ana : “On reçoit,
on transmet,
c’est un
mouvement
qui rejoint l’art
en général.
© J. Moulin
Il faut créer, savoir parfois déranger.”
En témoignent le crémeux aux lentilles
et le flan de potiron, quelques-unes des
petites merveilles concoctées avec Guy,
le cuisinier. Le goût du beau, le goût du
bon, dans ces légumes et poissons
cuits à point, et des produits toujours
frais, car ici, point de congélateur.
Cuisine traditionnelle française où
pointe la touche personnelle, escortée
avec bonheur par d’excellents crus
portugais, comme s’y autorise
cette grande voyageuse qui a vu le jour
sur les rives du Tage à Lisbonne,
à quelques encablures du pont Vasco
de Gama. Sur les murs de cette
charmante petite salle tout en longueur,
regards de photographes, peintures
d’Anne Coppey, couleur et mouvement,
musique du silence (7 décembre-
2 janvier), les créations d’Élio, 9 ans
(30 novembre-5 décembre), élève
de l’école des Beaux-Arts de Villejuif...
Lorsque le regard glisse sur un
clair-obscur, la hardiesse d’un trait
ou une perspective ouverte sur
les territoires de l’imaginaire,
vous comprendrez qu’Ana a su
apporter à ce lieu une vibration
particulière. Éva Lacoste
Pour en savoir plus
Temps des délices : 85, rue Jean-Jaurès
à Villejuif. Tél. : 01 49 59 95 43.
Déjeuner, réservation en soirée de la salle
sur demande.
© C. Petit
THOMAS HUGUEN, ARCHITECTE,
IVRY-SUR-SEINE
Une “Archi-Ethic”
professionnelle
Malgré son jeune âge (25 ans),
Thomas Huguen avait déjà de
l’expérience en matière
d’architecture en tant
qu’indépendant avant de créer son agence :
rénovations de maisons individuelles,
microcrèches, petits collectifs… Lorsqu’il
décide, avec un copain, de se lancer en février
2009, il choisit la forme d’une Société
coopérative ouvrière de production (Scop).
Les motivations “Une démocratie
indépendante du poids financier (un associé
est égal à une voix) et une plus grande
responsabilisation des salariés. La Scop
correspondait à notre conception du métier.
Il ne s’agit pas seulement de produire des
plans et des maquettes, il faut les concrétiser
en prenant en compte tous les avis.
Nous sommes attachés au dialogue avec
les entreprises qui réalisent les travaux et
les clients qui utiliseront les locaux.” C’est
l’éthique de la société Archi-Ethic : construire
une morale professionnelle où chacun, avec
ses compétences, participe à toutes les
étapes. C’est l’une des clés pour que qualité
environnementale et durable rime avec qualité
sociale. Archi-Ethic est une agence composée
de trois salariés, dont deux associés
(détenteurs du capital). “On a tous la même
rémunération, quel que soit le poste.”
L’agence entend cultiver cette particularité
en prenant en compte la composition familiale
dans le salaire. Une conception qui renoue
avec l’esprit solidaire des sociétés
coopératives ouvrières de production. A. A-S.
Pour en savoir plus
Archi-Ethic est membre de l’Union
régionale des sociétés coopératives
ouvrières de production (Urscop).
www.societe-cooperative.coop
22
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 23

DOSSIER / RÉFORMES
Les Val-de-Marnai s se mobilisent
pour leur Départe ment
Dossier
réalisé par Alain Jégou
© Ville de Gentilly
© J. Paisley
Lors de rencontres sur les marchés, de réunions publiques avec les élus, de nombreux Val-de-Marnais inquiets se mobilisent contre les projets de réformes
institutionnelles. Début décembre, plus de 22 000 personnes avaient signé l’appel “Le Val-de-Marne, j’y tiens !”.
© J. Paisley
© J. Paisley
82 % des Français se déclarent attachés aux départements.
63 % reconnaissent leur rôle dans la mise en place des services
publics. Or, différents projets vont bouleverser nos institutions et
auront de graves conséquences pour la vie quotidienne.
En adoptant l’article 2 de la loi de
finances 2010, la majorité sénatoriale
vient d’entériner la suppression de la
taxe professionnelle et son remplacement
par une contribution économique
territoriale. Un simple article de
loi aux conséquences très lourdes pour
les populations (page 27). Cette décision
privera, malgré les propos du président
de la République, les collectivités
locales d’une recette fiscale importante.
Elle représentera pour les entreprises
près de 11 milliards d’euros d’économie
dès 2010 et 6 milliards pour les années
suivantes. Des sommes qu’il faudra
bien compenser. Et là, il y a fort à parier
que ce seront les ménages qui seront
mis à contribution.
Un texte portant sur le Grand Paris est
examiné par les députés. Il comporte
deux volets. Premièrement, la réalisation
d’un métro de 130 km autour de la
capitale (“Grand Huit”), reliant les pôles
de développement en périphérie de
Paris. Et, la création d’une “Société du
Grand Paris”, où l’État, majoritaire,
aurait la main mise sur l’aménagement
autour des gares. Les élus de tous bords
dénoncent le peu de concertation et le
manque d’ambition. Gilles Carrez,
député du Perreux-sur-Marne, estime
qu’un “réseau de transports doit d’abord
améliorer les déplacements domiciletravail
et ne pas se concentrer sur des
liaisons entre pôles de compétitivité”.
Christian Favier, président du Conseil
général, souligne qu’on ne peut se limiter
à relier des pôles économiques par un
métro, “les Franciliens attendent une
amélioration des déplacements de banlieue
à banlieue”. Ce projet fait l’impasse
sur cette question. Silence sur le logement
social, l’emploi... Inquiétudes
quant à Orbival, le métro en Val-de-
Marne. Alors que les responsables de
l’association Orbival défendent un
nombre de stations suffisant pour assurer
un maillage efficace du territoire,
l’État n’en propose qu’entre quatre et
cinq. La question du financement est
également posée. Là aussi, les populations
risquent de devoir mettre la main
au porte-monnaie. Enfin, inquiétudes
renforcées par les récentes déclarations
de Christian Blanc, secrétaire d’État au
Grand Paris. Il vient d’annoncer que
son Grand Huit débuterait dans le nord
francilien, provoquant l’émoi des élus valde-marnais.
Christian Favier et Jacques J. P.
Martin (président et secrétaire général
d’Orbival) ont demandé un rendez-vous
d’urgence au ministre.
D’ici à la fin de ce mois, les sénateurs
examineront le projet de loi sur la
“réforme des collectivités territoriales”,
qui propose notamment la création
d’un conseiller territorial par la fusion
des actuels conseillers généraux et
régionaux, ainsi que la suppression de
la clause de compétence générale des
départements (pages 26-27). Pour Claudy
Lebreton, président de l’Assemblée
des départements de France, et les
2 000 conseillers généraux réunis à
Paris le 16 novembre, ce texte porte en
lui la disparition de l’institution départementale.
Avec un déficit public record (140 milliards
d’euros en 2009), le gouvernement
entend faire porter la responsabilité de
cette situation aux collectivités locales,
accusées d’être dispendieuses (pages
28-29). Il fait au plan local ce qu’il a
engagé au plan national. Affirmant
vouloir soutenir l’économie française,
il réduit drastiquement les services
publics tout en consentant des allégements
fiscaux aux entreprises et aux
plus fortunés. Déjà lourde, la facture
pour les ménages (forfait hospitalier,
taxation des indemnités journalières
pour les accidentés du travail, taxe
carbone…) risque de s’alourdir. Comme
le dit cette dame de Cachan, signataire
avec plus de 22 000 autres personnes de
l’appel au soutien départemental. “Qui
pourra payer à l’heure de la retraite,
elle aussi revue à la baisse ”
24
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 25

DOSSIER / RÉFORMES
SERVICES PUBLICS
Aujourd'hui logements sociaux à la vie
Demain Avec le projet de réforme des collectivités
Partenariat
avec les villes
Actions pour
les personnes
âgées
et/ou
handicapées
Cartes
Améthyste
et Rubis…
Plus dure la vie !
Actuellement en débat au Parlement, les différents projets de loi visant à réformer les
collectivités territoriales, dont les départements, risquent d’avoir des conséquences
sur la vie quotidienne des Val-de-Marnais. Explications.
Entretien
des routes
Compétences
fixées par la loi
Aide aux
D7
Aides
associative
Protection
Action
de l’enfance
Remboursement culturelle
de 50%
de la carte
Imagine R
Les compétences des régions et des
départements feront l’objet d’une nouvelle
loi dans un an. Cependant, l’actuel
projet de réforme aborde de manière relativement
précise ce sujet.
Il y est stipulé que ces institutions “exercent,
en principe exclusivement, les compétences
qui leur sont attribuées par la
loi”. Une compétence attribuée à l’un ne
peut être “exercée” par l’autre. En clair, si
ce texte est adopté en l’état, les politiques
Revenu de
solidarité
active
Aides
à la
demipension
des
collégiens
Compétences
facultatives
(«Clause de compétence générale»
représentant 20% du budget
de fonctionnement
du département)
Collèges
Création
et entretien
des parcs
et espaces
naturels
Crèches
départementales devraient être, dès 2014,
recentrées autour de l’action sociale, le
handicap, les personnes âgées, les collèges
et les routes… En supprimant la clause de
compétence générale aux régions et aux
départements - même s’il leur est
reconnu par ailleurs une capacité d’initiative
“justifiée par l’intérêt local” -, ce projet
limite fortement leur liberté
d’intervention au service de leurs administrés.
Cela mettrait en péril de nom-
territoriales, ce sont toutes ces actions utiles et
solidaires librement décidées par le Conseil général qui risquent
de disparaître. Le tissu économique, associatif, mais aussi les
communes et tous ceux qui entreprennent en Val-de-Marne,
ne pourront plus compter sur le Département.
L’action départementale se limiterait dès lors à quelques
compétences obligatoires, sans prise en compte des besoins
spécifiques du territoire et de ses habitants.
Actions pour
les personnes âgées
et/ou handicapées
Entretien
des routes
Acte 1 :
moins de services publics, moins de solidarités
D7
Rsa
breux services publics locaux et d’actions
de solidarité (voir ci-dessus). Des pans
entiers de politiques utiles, nécessaires
aux Val-de-Marnais, seraient de fait
condamnés. Par ailleurs, cette disposition
constitue - pour de nombreux juristes -
une atteinte au principe constitutionnel
de libre administration des collectivités
locales (article 72 de la Constitution) et à
ceux contenus dans la charte européenne
de l’autonomie locale (article 3).
Collèges
Protection
de l’enfance
Acte 2 :
plus d’impôts
Depuis des années, les associations
d’élus locaux 1 font des propositions
pour une réforme de la fiscalité locale
plus juste, leur assurant des ressources
pérennes. Or, avec la suppression de la
taxe professionnelle (Tp) dès 2010 et son
remplacement par une contribution
économique territoriale, la volonté de
l’État semble tout autre. Cette mesure
risque à terme de faire supporter aux
seuls ménages ce cadeau aux grandes
entreprises. La Tp pour le département,
c’est 192 millions d’euros en 2009 (38 %
de l’ensemble des produits de la fiscalité
directe).
En 2010, avec la suppression de la part
“immobilisation” de cette taxe, ce
seront 146 millions d’euros de pertes
qu’il conviendra de compenser, au
risque d’augmenter les impôts des
ménages ou de supprimer des services
publics locaux. Face à la colère des élus,
l’État a tenté de rassurer en promettant
une compensation intégrale pour 2010
et pour les années suivantes. Promesse
en l’air Préparant leur budget 2010,
nombre de collectivités ont sorti la
calculette et il apparaît que, malgré les
dispositifs annoncés, le compte n’y est
pas 2 . Devant la précipitation de cette
décision, le manque de concertation,
nombreux sont ceux qui demandent
son retrait.
Pour sa part, Christian Favier, président
du Conseil général, vient de proposer
1. Assemblée des départements de France, Associations des maires de France, Association des régions de France.
2. À Chevilly-Larue - pour ne prendre que cet exemple -, en 2010, la suppression de la Tp entraînerait une perte de recette d’environ 500 000 euros et de 4,6 millions en 2014.
L’article 1 du projet de loi portant
sur la réforme des collectivités territoriales
concerne la création du conseiller
territorial. Ce nouvel élu endosserait,
dès 2014, les casquettes de conseiller
général et de conseiller régional. Un
“super élu” pour d’infimes économies
(voir page 29). Une certitude cependant :
le rôle - particulier et complémentaire -
des deux institutions en sortira affaibli.
En étant moins nombreux et associant,
bien souvent, activités professionnelles
et un double mandat, ces élus pourront-ils,
à l’avenir, assumer pleinement
les responsabilités qu’ils exercent
La taxe
professionnelle
est payée
par les
entreprises
du Valde-Marne.
Aujourd'hui
Avec cet argent,
le Conseil
général peut
financer…
La taxe
d'habitation
et les taxes
foncières
sont payées
par les
habitants
du Valde-Marne.
… les services publics
nécessaires aux habitants et
entreprises du Val-de-Marne.
de remplacer la Tp par “une taxe sur les
actifs financiers” (4 800 milliards d’euros).
Taxer ces produits spéculatifs à 0,5 %
Acte 3 :
moins de proximité, moins de démocratie
aujourd’hui Pourront-ils siéger dans
les nombreux organismes comme les
conseils d’administration des collèges
Moins d’élus, c’est en fait moins de
proximité avec les citoyens. De plus, le
mode d’élection de ces nouveaux élus
est - pour beaucoup de juristes - incompréhensible
et risque d’entacher la sincérité
du scrutin. 80 % des conseillers
territoriaux seront élus lors d’un scrutin
uninominal à un tour dans de
super cantons (une quarantaine à la
place des 49 actuels). Même avec 30 %
des voix, le candidat arrivé en tête sera
élu. De plus, avec l’instauration d’une
L'État
ayant décidé
de faire payer
aux
entreprises
beaucoup
moins que
la taxe
professionnelle
actuelle…
Demain
S'il ne veut pas
les augmenter,
le Conseil
général…
dose homéopathique de proportionnelle
(20 %), des candidats battus
dans leur circonscription pourront se
retrouver élus !
Enfin, les présidentes des délégations
aux droits des femmes et à l’égalité des
chances entre les femmes et les
hommes de l’Assemblée nationale, du
Sénat et du Cese*, ont alerté l’opinion
publique de cette régression en matière
de parité, qui exclura les femmes des
responsabilités départementales et
régionales.
* Conseil économique, social et environnemental.
... les taxes
payées par
les habitants
restent les
seules sur
lesquelles
le Conseil
général peut
vraiment
compter.
… risque de nettement réduire
les services publics
nécessaires aux habitants
et aux entreprises.
augmenterait de 24 milliards d’euros
les recettes des collectivités. Une piste
pour plus de justice et de solidarité.
26
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009
27

DOSSIER / RÉFORMES
VRAI-FAUX
En finir avec les idées reçues
Pour justifier l’utilité des réformes, l’État met en avant un certain nombre d’idées reçues.
Val-de-Marne revient sur quelques-unes de ces affirmations, afin de rétablir la vérité.
L’organisation territoriale française
est un millefeuille administratif
unique en Europe.
La quasi-totalité des grands
FAUX
pays européens ont eux aussi
trois niveaux de décision, correspondant
aux régions, départements et communes.
Ce découpage n’est donc pas spécifique à
la France.
Les collectivités locales sont
le premier investisseur public
en France.
Elles assurent 73 % de l’investissement
public en France :
VRAI
transports, enseignement, santé… Sans
elles, beaucoup d’infrastructures ne verraient
pas le jour. En Val-de-Marne, le
Département a investi en 2009, plus de
320 millions d’euros pour l’amélioration
de la vie quotidienne des populations. Par
là même, il a permis de maintenir quelque
4 000 emplois privés.
Les collectivités locales sont très
endettées.
Les collectivités locales sont
FAUX
très peu endettées, en comparaison
avec l’État. La dette des collectivités
ne représente que 5,5 % de la richesse
nationale (Pib), presque dix fois moins
que l’État, qui cumulait, avant la crise de
septembre 2008, 49,1 % de dette !
L'investissement public, c'est…
Source :
rapport
2009 de
l'Observatoire
des finances
locales
L'endettement, c'est d'abord l'État
Communes
3,72%
Stock de
dette 2007
rapporté
à la richesse
nationale
(le PIB)
Départements
1,15%
Régions
0,67%
F r a n c e
Source : rapport 2009 de l'Observatoire des finances locales
État
49,1%
du PIB
… à 73%
les collectivités
locales
(communes, départements,
régions) : construction
de routes, de collèges,
d'infrastructures
de transport,
de parcs…
… à 27%
l'État
La réforme territoriale empêcherait
les départements de soutenir
les communes, les associations
culturelles et sportives, sociales...
Avec la suppression de la
VRAI
clause de compétence générale,
c’est-à-dire la possibilité de développer
librement des politiques de proximité
qui répondent aux besoins des populations,
il serait interdit par la loi aux départements
et aux régions d’aider les
communes ou les structures associatives.
Aujourd’hui, le Conseil général aide à
hauteur de 29 millions d’euros les associations
sportives, culturelles…
© D. R.
© D. R.
L’État transfère aux collectivités
territoriales des compétences
qui sont compensées au centime
près.
C’est ce que prévoyaient les
FAUX
lois de décentralisation (1982-
1983, 2002-2004) et la Constitution. Mais
l’État ne s’acquitte pas de ses dettes envers
les collectivités. Lorsqu’en 2004, l’État
transfère le Rmi aux départements, le
nombre d’allocataires était bien moindre
qu’il ne l’est aujourd’hui et les compensations
financières de l’État en la matière
n’ont quasiment pas évolué depuis. Pour
la seule année 2009, en Val-de-Marne,
la facture s’élève à 53 millions d’euros
pour les compétences transférées dans le
domaine social : Apa, Rsa (ex-Rmi et Api),
Pch… Depuis 2003, la dette cumulée que
l’État doit au Val-de-Marne au titre de
ces transferts s’élève à 400 millions d’euros,
l’équivalentdelaconstructionde20collèges.
Siège de Ricoh-France à Orly-Rungis.
La taxe professionnelle (Tp) freine
le développement économique des
territoires et représente un frein
à l’emploi.
La Tp ne freine en rien l’installation
des entreprises sur
FAUX
le territoire. Leclerc, la Fnac, Orange, Lcl,
la Société générale, Ricoh, leader mondial
des solutions d’impression numérique,
ont fait le choix du Val-de-Marne.
Ainsi, l’action des élus locaux pour ren-
dre le territoire encore plus attractif porte
ses fruits. Par contre, depuis plusieurs
années, l’État - avec des allégements
successifs (suppression de la part salaire,
suppression des investissements, plafonnement
à 3,5 % de la valeur ajoutée) -
a vidé en grande partie la Tp de son
contenu et cela n’a en rien favorisé la
création d’emploi.
Il y a trop d’élus en France.
Leur nombre n’est pas en augmentation.Ilexisteaujourd’hui
FAUX
500 000 élus pour 64 millions d’habitants.
Ils exercent leur mandat souvent bénévolement
et sont les piliers de la démocratie,
car ils permettent aux citoyens d’être
représentés aux trois niveaux de décision :
les communes, les départements et les
régions. En Val-de-Marne, 49 conseillers
généraux composent l’assemblée départementale.
Les élus locaux coûtent trop cher.
Laréductiondunombred’élus,
FAUX
comme le propose le projet
de réforme des collectivités territoriales,
n’entraîneraitpasd’économiessubstantielles.
Le montant de leurs indemnités (seulement
0,4 % du budget des collectivités locales)
est dérisoire face à ce qu’ils accomplissent
quotidiennement. Enrevanche,celaentraînera
un éloignement entre ces élus de
proximité et les habitants.
Les élus locaux et les Français sont
archaïques et conservateurs. Ils ne
veulent pas réformer l’organisation
territoriale française.
Depuisdenombreusesannées,
FAUX
les associations pluralistes
d’élus locaux demandent une réforme et
une clarification de l’organisation territoriale
de notre pays. Cette réforme doit
leur permettre d’assurer leurs missions.
Afin de respecter la démocratie, la décentralisation
et l’autonomie fiscale des
collectivités, elle devrait, selon le président
du Conseil général, reposer sur trois
piliers.
1. L’État doit honorer ses dettes et compenser
à l’euro dépensé les allocations de
solidarité nationale gérées par les départements.
2. Favoriser les coopérations, les mutualisations
et, le cas échéant, les doublons
dans les interventions des différents
niveaux de collectivités. Avec la création
de conférences des exécutifs entre communes,
communautés d’agglomérations,
départements et régions.
3. Une réforme de la fiscalité locale plus
juste et assurant la pérennité de leurs ressources.
La taxe professionnelle, lien entre
les entreprises et les territoires, doit être
maintenue tout en étant réformée en supprimant
son plafonnement à 3,5 % de la
valeur ajoutée et en prenant en compte
d’autres critères comme les actifs financiers
des entreprises.
54 % des conseillers généraux sont contre
le conseiller territorial. Ils sont attachés au
scrutin majoritaire, afin de maintenir la
proximité entre l’élu et les habitants. 60 %
d’entre eux estiment que la suppression
de la clause de compétence générale
serait une atteinte grave à l’autonomie
des conseils généraux.
© A. Bachellier
28
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 29

DOSSIER / RÉFORMES
Un site de dialogue
et d’échanges
Le Val-de-Marne, j’y tiens et je le dis ! Ouvert depuis un mois, sur le site du Conseil général, un
espace de dialogue vous permet de vous exprimer sur votre département. Inquiétudes,
témoignages, mais aussi humour, s’y mêlent. Exemples.
Carte Imagine R,
bouffée d’oxygène
Cette aide est une bouffée d’oxygène pour
le pouvoir d’achat des Val-de-Marnais à faibles
revenus. Si cette prise en charge disparaît […],
les responsables de ce genre de décision
prennent-ils en compte les conséquences d’une
baisse encore accentuée du pouvoir d’achat des
citoyens qui ont déjà du mal à survivre
Patricia de Amorin, salariée / @
Touchez pas
à mon département !
Mon Conseil général est présent chez moi,
jusqu’à mes serviettes de salle de bain ou mon sac
de sport, alors n’y touchez pas !
Anonyme / @
Retour sur impôts
Quand on regarde les actions du Conseil général,
qu’il s’agisse de voirie, de transports, d’éducation,
ou du social - soutien aux plus démunis, aux
associations -, on voit qu’en grande partie les impôts
que nous payons nous reviennent rapidement et
contribuent au développement de notre cité.
Lenaïc Bonneau / @Ivry-sur-Seine
Un soutien à la vie associative
Taxe professionnelle
Les sommes non versées par les entreprises
seront demandées aux ménages par une taxe
d’habitation qui risque de doubler […] Étrangler
financièrement les collectivités locales, c’est agrandir
le fossé entre communes riches et pauvres !
Guillaume Claverie / @ Alfortville
Gérant de Pme
Je suis gérant d’une petite Pme et j’avoue ne pas
bien comprendre pourquoi ce gouvernement
souhaite supprimer la taxe professionnelle, alors qu’il
s’agit d’un impôt juste dont les collectivités ont
besoin pour réaliser des projets utiles à tous. Il serait
préférable de nous aider à créer des emplois et à
nous développer en réduisant nos charges, au moins
sur les premiers employés. […] Comme d’habitude,
ce seront toujours les grosses sociétés qui en
profiteront […]
Anonyme / @
Solidarité, un joli mot
Je fais une formation de langue Léonardo 94 qui
va me permettre d’apprendre l’anglais en me lançant
dans un long séjour à l’étranger, et de découvrir un
métier. Sans le Conseil général et la mission locale
de ma ville, ce projet n’aurait été qu’un rêve. […]
Alors oui, j’y tiens à notre joli département,
riche en solidarité !
Anonyme / @
Nous soutenons les services publics qui nous proposent de l’aide et des financements pour nos projets de
créations. Merci à Proj’aide et au Conseil général sans qui nos projets n’auraient jamais vu le jour.
Équipe de l’association Pazonote / @Gentilly
© Solange Reboul
SÉANCE DU CONSEIL GÉNÉRAL DU 30 NOVEMBRE
“Un budget 2010 de sécurité
sociale pour les habitants”
Le transport en site propre (Tcsp) Orly-Pompadour-Sucy-Bonneuil sera mis en service
courant 2010.
Un seul point à l’ordre du jour de cette séance : les orientations
budgétaires 2010. Pendant trois heures, les élus se sont penchés sur
les actions qu’entend mener le Département l’année prochaine.
Dans une situation économique
difficile, le Conseil général souhaite
conforter “la solidarité en direction de nos
concitoyens les plus fragilisés” a indiqué
Christian Favier.
Ainsi, allant au-delà de ses obligations
légales, le Département affiche la volonté
de répondre avant tout aux besoins des
populations. Ainsi, le budget 2010 devrait
permettre : la participation à la création
de 1 000 nouvelles places en crèche ; la
poursuite des opérations de renouvellements
urbains dans les 18 sites val-de-marnais
relevant de l’Agence nationale de
rénovation urbaine, avec une contribution
départementale à hauteur de plus de 120
millions d’euros (2006-2011) ; le maintien
de l’aide au tissu associatif départemental.
Côté transports, de gros chantiers se poursuivront,
comme le pôle intermodal de
Choisy-le-Roi, le prolongement de la ligne
8 du métro ou le transport en site propre
(Tcsp) Orly-Pompadour-Sucy-Bonneuil,
dont la mise en service est prévue pour
2010. La réalisation du tramway, reliant
Villejuif à Athis-Mons, entrera dans sa
phase opérationnelle. Un événement, dû
à l’effort financier du Département et de
la Région, face au désengagement de
l’État. En matière de développement
durable, l’installation de panneaux solaires
dans l’ensemble des collèges et l’utilisation
de la géothermie sont prévues.
Enfin, 2010 verra également le lancement
d’actions dans les domaines de l’éducation,
de l’emploi et de l’insertion, du
développement économique…
Des orientations ambitieuses pour un
budget conçu, selon Pascal Savoldelli, viceprésident
en charge des Finances, comme
“une sécurité sociale pour les habitants”.
Cependant, les élus ont tenu à alerter sur
les graves difficultés pesant sur ce budget.
Pour la première fois, il leur faudra
trouver 40 millions d’euros d’économies
de fonctionnement pour arriver à l’équilibre
budgétaire. Une situation s’expliquant
par la crise économique et la forte
chute des droits de mutation, l’augmentation
des dépenses sociales et des transferts
de l’État insuffisamment compensés.
Ainsi, concernant la part de l’État au
titre de la solidarité nationale*, la dette
vis-à-vis du Département s’élève 53 millions
d’euros pour 2009. Le seul remboursement
de cette somme résoudrait les
problèmes budgétaires actuels. D’autant
qu’à ces difficultés viennent s’ajouter les
incertitudes posées par les projets de
reformes des institutions et de suppression
de la taxe professionnelle dès le
1 er janvier 2010 (pages 26-27). Face à ces
inquiétudes, le président du Conseil
général a été clair : pas question de faire
porter aux populations les conséquences
des politiques nationales. Pas question de
supprimer “telle ou telle mesure sociale.
Nous refusons d’aller au-devant de la suppression
de la clause de compétence générale.
Ce n’est pas nous qui supprimerons
des actions utiles, c’est et ce sera l’État”.
Cette détermination s’est traduite par
l’adoption d’un vœu dans lequel les élus
demandent notamment la compensation
du “coût supporté chaque année
pour chacune des allocations de solidarité
nationale”. ■ A. J.
* Revenu de solidarité active (Rsa), prestation
de compensation du handicap (Pch) et 50 % de
l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa).
30
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 31

TRIBUNES
TRIBUNES
Groupe Majorité présidentielle
Groupe communiste
Fermeture des crèches
départementales durant
les congés scolaires :
nous disons non !
La majorité du Conseil général du Val-de-Marne a pris la décision
de fermer purement et simplement les 76 crèches départementales
et les 4 500 berceaux qu’elles abritent durant une semaine à Noël.
Le projet d’en faire de même en août prochain (on parlait de
trois semaines de fermeture) était clairement envisagé pour faire
des économies.
Dès que nous avons eu connaissance
de ce projet en septembre - un peu par
hasard, il faut le souligner, car l’exécutif
s’était bien gardé d’en informer les
élus de notre groupe - nous avons
exprimé notre totale opposition.
Que le Conseil général, pour des raisons
de gestion, souhaite tenir compte
de la réduction du nombre d’enfants
fréquentant les crèches durant les
vacances scolaires, c’est tout à fait légitime.
Qu’il procède comme cela se fait
depuis de nombreuses années à des
regroupements de crèches durant certaines
vacances pour faire des économies
de personnel, c’est bien naturel.
Mais que le Conseil général ferme
simultanément l’ensemble des crèches
est à nos yeux totalement inacceptable
car ce type de mesure ne peut que
lourdement pénaliser les familles qui
vont se retrouver alors sans solution
de garde. Qui peut croire que tous les
parents concernés pourront prendre
des congés dans leur entreprise en
fonction des dates de fermeture de la
crèche de leurs enfants
Cette décision ne peut qu’affecter également
les employés des crèches
départementales, qui eux se verront,
de fait, imposer leurs dates de vacances.
Enfin, ce choix ne peut représenter
qu’une régression du service public
de la petite enfance dans notre département.
La vocation d’un service
public est par nature d’être au service
des usagers. C’est pourquoi, le principe
de continuité est au fondement
même du service public. Celui-ci se
doit de fonctionner de manière continue
et régulière pour répondre aux
besoins des usagers.
Mi-novembre, le président du Conseil
général a écrit aux parents pour leur
confirmer la fermeture de toutes les
crèches une semaine à Noël. Mais
face à la montée des inquiétudes et des
oppositions, il leur a indiqué également
avoir “demandé aux services départementaux
de repousser toute idée de fermeture
de l’ensemble des crèches durant
l’été ou pendant les vacances scolaires” et a
précisé qu’il allait lancer une concertation
sur les problématiques d’accueil
pendant les congés d’été.
Le désarroi et la colère des parents
et des personnels de crèches face à
ces projets de fermeture, qui se sont
exprimés par le biais de pétitions
qui ont recueilli un large écho, ainsi
que la ferme opposition de notre
groupe, n’auront donc pas été
totalement vains. (voir les articles du
Parisien des 30 septembre, 21 octobre
et 6 novembre).
Néanmoins, la fermeture simultanée de
toutes les crèches une semaine à Noël
(ce qui est une première !) et la réflexion
lancée sur l’accueil durant l’été prouvent
qu’il y a un vrai danger à voir ce
projet resurgir très rapidement.
Plus que jamais, la vigilance de tous
Olivier Capitanio
Conseiller général du Val-de-Marne
Maire-adjoint de Maisons-Alfort
dans cette affaire est donc de mise !
La majorité socialo-communiste du
Département ne cesse ces derniers
mois de multiplier de coûteuses
campagnes de communication aux
frais des contribuables dans lesquelles
elle s’érige en défenseur des
services publics qui seraient, selon
elle, en danger du fait des réformes
nationales en cours.
Mais cette affaire de fermeture des
crèches tombe mal pour la majorité
départementale car elle met en lumière
le décalage croissant qui existe entre
ses discours et ses actes. Les Val-de-
Marnais, les familles concernées et les
personnels du Département auront pu
en effet mesurer d’où venaient les
coups de boutoir contre le service
public de la petite enfance dans notre
département.
L’argent public gaspillé dans les opérations
de communication, pour ne
pas dire de propagande politique
menée par la majorité socialo-communiste,
sur de luxueuses affiches
ou des centaines de calicots accrochés
sur tous les bâtiments départementaux
serait sans aucun doute
plus utile aux habitants du département
et au service public, s’il était
investi dans le secteur de la petite
enfance et pour garantir l’ouverture
des crèches durant les vacances scolaires.
© D. R.
Réformes
gouvernementales :
services publics et
fonction publique
en état de siège !
Grâce aux maires, conseillers généraux, régionaux, parlementaires, élus
locaux de droite comme de gauche, qui, dans le Val-de-Marne et ailleurs,
continuent d’utiliser leur devoir d’alerte, les objectifs réels poursuivis par le
chef de l’État et le gouvernement commencent à peine à être mis en lumière.
L’heure est grave ! Les populations
doivent savoir que les projets gouvernementaux
qui se dessinent sans elles
sont extrêmement dangereux pour leur
avenir… Or, d’après un sondage Ipsos
de novembre dernier, la réforme est
confuse et incompréhensible pour
84 % des personnes interrogées.
“Réformer” pour la droite au pouvoir,
c’est :
• éloigner les citoyens des lieux de décision,
• faire disparaître les services publics
au profit du privé pour mieux faire
valoir la loi de l’argent et du marché,
• mettre à mort le statut de la fonction
publique territoriale,
• transférer les impôts des entreprises
sur les ménages,
• réduire à néant les capacités des
collectivités territoriales qui développent
des politiques publiques
pertinentes et citoyennes…
Communes et départements travaillent
en proximité avec les territoires.
Pour 63 % des personnes interrogées
par Ipsos, ces collectivités locales
sont les échelons les plus efficaces pour
mettre en place des services publics
répondant aux besoins de la population
et 82 % d’entre elles sont très attachées
au département. En Val-de-Marne, par
exemple, la coopération communes-
Département permet de développer la
mobilité dans les transports avec les
cartes Imagine R, Rubis et Améthyste,
avec Filival ; l’aide aux infrastructures
publiques ; le logement social avec
l’aide à la construction ; l’éducation
avec la rénovation et la construction de
collèges ; l’accès au sport, à la culture,
aux loisirs ; l’aide aux associations… et
bien d’autres domaines encore.
Or, tous ces dispositifs décidés par la
majorité départementale de gauche
sont mis en péril, non seulement par
les désengagements de l’État à l’égard
des collectivités (l’État doit par exemple
400 millions d’euros aux Val-de-Marnais),
mais aussi aujourd’hui par les
projets gouvernementaux relatifs à
l’organisation des territoires et à leurs
financements : à commencer par la
suppression de la taxe professionnelle
dès janvier 2010 - synonyme
de charges plus élevées pour les
ménages et de cadeaux supplémentaires
aux intérêts financiers déjà
bien servis via le plan de relance
gouvernemental.
La clause de compétence générale est
également dans le collimateur du gouvernement.
C’est elle qui permet aux
élus locaux de prendre des décisions
au-delà de ce qui est imposé par l’État
et leur donne la liberté d’administrer
les territoires avec et dans l’intérêt
des populations, selon les politiques
pour lesquelles ils ont été élus.
L’exemple des crèches en Val-de-Marne
en est une illustration. Le Conseil général
a créé 76 crèches, en plus des crèches
municipales et associatives qu’il soutient.
Elles constituent un service public
de proximité et d’accueil de la petite
enfance, qui représente un atout essentiel
pour l’évolution et l’épanouisse-
Danielle Maréchal
Vice-présidente du Conseil général
du Val-de-Marne, chargée du
Développement du service public
départemental et des Ressources
humaines
ment des jeunes enfants et de leurs
parents. Supprimer la clause de compétence
générale revient à supprimer
les crèches départementales et à réduire
les moyens associatifs et municipaux.
Comme élus communistes, nous considérons
que les services publics sont
la meilleure réponse de solidarité,
d’autant plus dans le contexte de crise
actuelle. Avec la fonction publique, ils se
révèlent être un véritable rempart social
sur le plan de la protection sociale, de
l’emploi, du système de retraite et du
pouvoir d’achat. Sans les 1,8 million de
fonctionnaires territoriaux – 8 000
pour le Conseil général – il n’y aurait
pas de services publics territoriaux
pour assurer l’égalité d’accès à des
services essentiels pour le quotidien
de tous et le mieux vivre ensemble.
Une réforme est nécessaire, mais
elle ne pourra se faire sans les
citoyens. La place et la mission des services
publics et de la fonction publique
doivent être réaffirmées sur la base :
• des trois principes fondateurs : continuité,
égalité et adaptabilité,
• sur des valeurs de justice sociale et de
démocratie,
• et dans des objectifs de développement
économique, environnemental
et citoyen entièrement tournés
vers la satisfaction des besoins
humains et de l’intérêt général.
Signez la pétition, “Le Val-de-Marne,
j’y tiens !”
www.groupecommunistecg94.fr
© Jean-Luc Rioult
32
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 33

TRIBUNES
Groupe des élus socialistes et républicains
Réforme
des collectivités territoriales
Groupe Gauche citoyenne
Orbival et le Grand Huit :
deux projets qui se confrontent !
Le projet de loi du Grand Paris instaure la reprise en main par l’État de la quasi-totalité des politiques
publiques de la métropole parisienne, à travers la “société du Grand Paris”, qui en deviendrait l’instrument.
L’État y détiendrait la majorité et tous les pouvoirs de décision relèveraient de lui et de lui seul.
Ainsi, c’est par décret que
serait défini le réseau des transports
du Grand Paris. C’est par
décret, aussi, que seraient établies
autour des gares des “zones
d’aménagement”, au périmètre
aujourd’hui inconnu. L’État disposerait
d’un pouvoir d’exception
sans équivalent dans les
autres régions françaises.
Dans le même temps, vont être
discutés différents projets de loi
relatifs à l’organisation territoriale.
Les pouvoirs coercitifs donnés
temporairement aux préfets en
matière d’intercommunalité sont
la preuve de la volonté de recentralisation
de l’État dans l’organisation
des territoires.
La suppression de la clause générale
de compétence pour les
départements et les régions et la
limitation des financements croisés
empêcheront à l’avenir la
mise en œuvre de politique commune
et concertée au niveau
local, ainsi que le soutien financier
à la mise en œuvre des projets
des petites et moyennes communes.
Ces projets, s’ils sont menés à
terme, aboutiront à faire des
responsables locaux de simples
agents de l’État.
Les élus socialistes se prononcent
contre les projets de réforme de
l’organisation territoriale, proposés
par le gouvernement et
demandent une réforme ambitieuse
de la décentralisation,
favorable à une intercommunalité
plus démocratique, plus
cohérente et plus solidaire.
Les élus socialistes demandent
que le projet de loi relatif au
Grand Paris soit repris dans le
cadre d’une concertation qui
donne aux collectivités locales la
possibilité de participer réellement
à l’élaboration de son
contenu.
Les élus socialistes proposent à
l’État un partenariat ambitieux,
loyal et respectueux de chacun.
Un partenariat fondé sur le
contrat et non sur le décret.
Ce partenariat doit se centrer sur
l’essentiel, ce partenariat stratégique
s’inscrirait dans une
logique de codécision et de rassemblement
de financements :
• il porterait sur la définition et
le financement des nouveaux
projets d’infrastructures de
transports dont notre métropole
a besoin ;
• il passerait par la création
d’une structure partenariale
spécifique, qui permette à
l’État, à Paris Métropole et au
Stif d’arrêter ensemble un
schéma de développement des
transports - tracé, localisation
des gares, modes de gestion - et
de s’entendre sur son financement
;
• les projets d’aménagement
autour des gares resteraient
définis par les collectivités
locales, dans un cadre contractuel
à définir avec l’État.
Ce partenariat doit se faire dans
le respect du Sdrif, qui est le
garant indispensable de la cohérence
et de la cohésion des projets
d’aménagement à l’échelle
régionale. C’est ainsi que l’on
pourra renforcer encore le développement
de la région capitale,
son dynamisme et son attractivité
internationale mais aussi,
tendre vers plus de solidarité et
d’équilibre au sein de notre
métropole.
Les élus socialistes se déclarent
contre le projet de suppression
de la taxe professionnelle, tel
qu’il est proposé par le gouvernement.
Les élus socialistes demandent
que soit mise en œuvre une
réforme globale des finances
locales, qui permette aux collectivités
locales de proposer un service
public efficace au profit de
l’ensemble des citoyens partout
sur le territoire.
Les élus socialistes
et républicains
Traverser le Val-de-Marne
en une demi-heure de
banlieue à banlieue, ce sera
bientôt chose possible !
Rejoignant Christian Favier,
président du Conseil général,
pour Gauche citoyenne,
ce projet “d’intérêt majeur”,
c’est Orbival.
Véritable outil écologique, cette desserte
de transport en commun :
• concernerait 250 000 voyageurs par
jour,
• réduirait de 40 000 à 50 000 le nombre
de voitures par jour sur le département,
• diminuerait le rejet de 28 000 tonnes
de gaz à effet de serre par an.
L’association “Orbival, un métro pour
la banlieue”, soutenue par de nombreux
élus toutes sensibilités confondues,
plébiscite un métro entièrement
automatique et souterrain qui relierait
sur 20 km et en 20 stations, les Hautsde-Seine
à la Seine-Saint-Denis en desservant
le Val-de-Marne.
Sur le 94, Orbival assurerait la jonction
Fontenay-sous-Bois / Arcueil-Cachan en
13 stations et connecterait les différentes
lignes de Rer A-B-C-D-E et de
Métro 1-7-8.
En septembre 2008, la Région Île-de-
France intégrait Orbival dans son
schéma directeur (Sdrif) au sein d’Arc
Express, le projet de métro en rocade
autour de Paris, porté par la Région et
de Syndicat des transports, le Stif, qui, le
8 juillet 2009, a voté le dossier d’objectifs
et de caractéristiques correspondants.
Depuis deux ans, Orbival est présenté
aux Val-de-Marnais par le biais d’une
exposition bus.
Le monde économique apporte son
soutien à un projet qui desservirait des
communes comptant 35 000 entreprises
dont “67 % des salariés utilisent
la voiture faute de transports adaptés”,
selon le président de la Chambre de
commerce et d’industrie de Paris / Valde-Marne.
Pour le directeur du marché international
de Rungis “ce sera un plus indispensable
pour les 63 000 salariés travaillant
à Orly-Rungis”.
En juin 2009, le club Val de Bièvre
Entreprise adhérait au projet.
Aujourd’hui, Orbival a le soutien
de près de 50 000 Val-de-Marnais.
“C’est sur le transport que va se
jouer la partie la plus décisive du
projet du Grand Paris” affirmait
Nicolas Sarkozy le 29 avril dernier.
Or, le chef de l’État préfère à Orbival
le Grand Huit de Christian
Blanc, rocade automatisée de
130 km, qui relierait les grands
pôles économiques de la métropole,
sans jamais s’arrêter dans
nos villes.
Quel intérêt pour les Val-de-Marnais
La Commission nationale du débat
public (Cndp) ne s’y est pas trompée
: elle vient de décider de lancer
la concertation sur le projet Arc
Express qui, de fait, pourrait être
accélérée.
Si le Grand Huit retient partiellement
Orbival, il passe à l’est par
Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) permettant
à juste titre de desservir
Clichy-Montfermeil, mais il oublie
Val-de-Fontenay, zone plus dense
et déjà connectée aux Rer A et E.
Pourquoi pas les deux branches
comme le propose le conseil d’administration
d’Orbival
Plus grave, il ne retiendrait que
quatre stations val-de-marnaises
contre 13 initialement prévues !
Plus direct en évitant Paris, plus
régulier avec un métro toutes les
115 secondes, plus confortable,
plus fiable et écologique, les élus,
habitants, salariés et entrepreneurs
Val-de-Marnais l’ont compris…
Orbival est le projet d’avenir
pour notre territoire.
Daniel Breuiller
Vice-président du Conseil général
Conseiller général d’Arcueil
Maire d’Arcueil
www.danielbreuiller.fr
Christine Janodet
Conseillère générale d’Orly
Maire d’Orly
christine.janodet@mairie-orly.fr
Joseph Rossignol
Président du groupe Gauche citoyenne
Conseiller général de Boissy-Saint-Léger
Maire de Limeil-Brévannes
www.josephrossignol.info
© J. Moulin
34
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 35

BOUGER EN VAL-DE-MARNE
Littérature
LA PRESSE EN PARLE
Patrick Kéchichian (critique au Monde) : “Une somptueuse et
violente fiction, mêlant l’Histoire et le rêve, la mémoire et la rage,
ce récit est bien un pari sur la capacité de la littérature à faire
apparaître davantage que l’image et la peinture.”
À lire sur www.lecturepublique94.org
Télérama : “Les Onze, livre admirable, virtuose, tout ensemble
radieux et parcouru d’effroi, ténébreux et éclatant, comme
rayonnant d’une lumière noire.”
Livre Hebdo : “Avec ses cent quarante pages d’un style intense,
jouant du temps et de la description, Les Onze est un nouvel
autoportrait de Michon, discrètement placé dans un angle
du tableau à la manière des peintres d’autrefois.”
Libération : “Éternel retour du verbe, langage obsédé mi-précieux
mi-populaire, avec échos partiels du Céline en voyage,
miniaturisme flamand, fureur tâchée d’ombres à la Caravage :
Michon peint son tableau avec des mots… Onze figures de la
Terreur, mais onze fantômes de l’écrivain. Onze apocalyptiques
bêtes à mots.”
L’Humanité : “Comment construire le récit de la commande et
de la réalisation d’un tableau dans lequel l’humain, l’historique
et le symbolique opèrent une jonction dont on ne connaît guère
d’équivalent Comment faire œuvre littéraire d’un rapport
exceptionnel entre l’art et l’histoire Les Onze apportent
aujourd’hui leur réponse aux deux questions.”
Le Point : “Les Onze réunit plusieurs Michon, de Vies minuscules
à Vie de Joseph Roulin, l’écrivain pétri d’histoire et fasciné par la
peinture, avec laquelle il tisse une telle intimité qu’un tableau sur
la page est donné à vivre à chaque fois comme un événement.”
Le Figaro : “Avec Les Onze, le lecteur est projeté dans une
fiction-historico-artistique particulièrement audacieuse et
originale… L’auteur en profite pour partir dans une réflexion
sur les rapports entre l’art et le pouvoir.”
Brossant le portrait du Comité de salut public pendant la
Terreur, Les Onze mettent en scène la rencontre de l’art et de
la révolution. Rendez-vous le 19 décembre au Mac/Val avec
l’écrivain Pierre Michon.
Depuis les Vies minuscules paru en
1984, chaque livre de Pierre Michon est
un événement. Le dernier, Les Onze, vient
de recevoir le Grand Prix du roman de
l’Académie française. Les lecteurs ne s’y
étaient pas trompés qui, dès sa sortie au
printemps dernier, lui avaient assuré un
beau succès. C’est avec cet écrivain rare
et exigeant que le Conseil général fête
cette année les vingt ans de son aide à la
création littéraire. Les Onze auront mis
quinze ans à nous parvenir. Beaucoup
de choses visiblement se jouaient dans
ce livre “venu en son temps, recoller deux
morceaux de mon être” dit l’auteur. Le
texte qui suit le destin de François-Élie
Corentin, peintre sous la Révolution, est
d’ailleurs construit en deux temps : celui
du royaume lumineux de l’enfance, et
celui crépusculaire de la vieillesse, des
ambivalences, voire des reniements.
Michon qui s’avoue “myope en politique”,
y déploie plus que jamais sa prose
de voyant. D’un point aveugle de notre
histoire, situé entre 1793 et 1794,
quelques mois pendant lesquels la terreur
s’est emballée, il fait surgir dans un
tableau supposé au Louvre, les onze
© J. Moulin
© Rancillac/Collection Mac/Val
Michon déterre la hache de l’Histoire
L’avenir de cette initiative est mis en danger par la réforme des
collectivités locales et la suppression de la taxe professionnelle.
signez l’appel “le val-de-marne, j’y tiens !“
sur www.cg94.fr
membres du Comité de salut public qui
firent basculer la Révolution dans un
bain de sang. Onze hommes debout et
faisant face, onze régicides, donc onze
rois, les reins ceints de la même écharpe
tricolore, peu de temps avant de tous
s’entre-tuer fraternellement.
Comme Tiepolo, le peintre vénitien mis
en scène au début du livre, peignant a
fresco, tout droit et sans repentir, Michon
ici ne juge ni ne tranche, mais il chauffe
à blanc quelques-uns de ses thèmes
favoris : l’art, la puissance, l’humiliation
sociale, la grandeur et la violence de
l’histoire. Il dit aussi la réversibilité des
hommes, pointe sans doute le nœud de
ses propres contradictions, “cette passion
double de la révolution”, humaniste et
cannibale à la fois, mais surtout, il nous
inclut magistralement dans le tableau.
“Vous les voyez, Monsieur Tous les
onze, de gauche à droite : Billaud, Carnot,
Prieur, Prieur, Couthon, Robespierre,
Collot, Barrère, Lindet, Saint-Just, Saint-
André.” Tout le livre est emporté dans
cette énumération, en forme d’apostrophe,
scandée comme un alexandrin
et puissamment évocatrice. Billaud : un
bloc à la force extraordinaire. Carnot : la
viande. Les deux Prieur : le bégaiement
de l’histoire dont parle Marx. Couthon
dans sa chaise de paralytique assurant
la césure, Robespierre qu’on ne commente
pas, Collot et son col renversé,
Barrère c’est la barrière, Lindet le maillon
faible, l’indécision, et deux Saints pour
coiffer l’affaire, dont Saint-Just, “le beau
couteau”. Ce tableau, Robespierre n’en
voulait à aucun prix : “Sommes-nous
des tyrans pour que nos images soient
idolâtrées dans le palais exécré des
tyrans ” On en fit donc une mauvaise
action, un piège politique. La commande
fut passée une nuit de nivôse
par trois larrons en houppelandes, un
Pour en savoir plus
traître, un banquier véreux et un populiste
de circonstance, pressés de tirer
leur épingle du jeu quels que soient les
retournements de situation. La scène
est fascinante, Michelet en parle d’ailleurs
dans son Histoire de la Révolution
française. Mais pourquoi donc Corentin
accepta-t-il l’or, la commande et l’instrumentalisation
de son art qui allait
avec L’énigme n’est pas levée, mais
on sait qu’il réussit parfaitement son
coup puisque c’est un chef-d’œuvre et
que trônent dorénavant au Louvre sous
une vitre à l’épreuve des balles, ces
“onze hommes sur quoi l’Histoire s’est
juchée”.
Francine Déverines
19 décembre : rencontre avec Pierre Michon
Débat animé par le critique littéraire Alain Nicolas, lecture des Onze par le comédien Denis Podalydes.
À 18 h au Mac/Val, à Vitry (fermeture des portes à 18 h 45). Entrée sur réservation, invitation à demander
au 01 49 56 27 13.
Sur www.lecturepublique94.org
À retrouver, sur ce portail de lecture publique du Conseil général, la belle analyse faite par le critique du
Monde, Patrick Kéchichian, de l’ensemble de l’œuvre de Pierre Michon, des Vies minuscules aux Onze.
Les livres de Pierre Michon
Chez Verdier : Vies de Joseph Roulin (1988), Maîtres et serviteurs (1990), La Grande Beune (1996),
Le Roi du bois (1996), Mythologies d’hiver (1997), Trois auteurs (1997), Corps du roi (2002), Abbés (2002),
L’Empereur d’Occident (2007), Les Onze (2009).
Chez Gallimard : Vies minuscules (1984), Rimbaud le fils (1991).
Chez Albin Michel : Le roi vient quand il veut, Propos sur la littérature (2007).
© J. Moulin
Lire / Écrire en Val-de-Marne
20 ans d’aide à la
création littéraire
Les Onze ont une histoire. Très attendue par
les lecteurs de Michon, la parution en fut sans cesse
différée. La première partie date d’une dizaine
d’années, la deuxième fut écrite en quelques
semaines l’année dernière. Quel rôle tint le temps
dans l’écriture de ce livre, quel rôle y prirent aussi
les autres livres de l’auteur parus entre-temps
Processus mystérieux, fragile, complexe, la création
a besoin de temps pour s’accomplir. Un temps
qu’accorde très peu notre société de concurrence
et de flux permanent. En soutenant les auteurs et
les éditeurs qui ont fait le choix de la vraie littérature,
le Conseil général défend depuis vingt ans la
pluralité de la création et la liberté des lecteurs que
nous sommes tous. De Jean Echenoz en 1989
(il aura le prix Goncourt deux ans plus tard) à
Pierre Michon (Grand Prix aujourd’hui de l’Académie
française), cette aide à la création a produit en
vingt ans de beaux livres. Bernard Chambaz,
Michel Besnier, Nicole Caligaris, Bernard Lamarche-
Vadel, Rachid Boudjedra, Jean Metellus,
Jean-Bernard Pouy, Jeanne Bénameur,
Lydie Salvayre, Patrick Goujon, Xavier Bazot…
en ont, entre autres, bénéficié. Cette aide leur a
offert du temps pour écrire et de belles rencontres
avec le Val-de-Marne. Soirées, résidences, ateliers
d’écriture ou de lecture… ont souvent accompagné
le dispositif. Avec pour objectif de permettre à tous
les lecteurs potentiels, parfois très éloignés de la
littérature contemporaine, d’en trouver le chemin.
Cet enjeu de lecture publique, alliée à la création la
plus vivante, est à défendre en ces temps de crise,
de réformes à tout va et d’appauvrissement
organisé des imaginaires.
© J. Moulin
36
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 37

À L’AFFICHE
© JC. Carbonne
Danse
Angelin Preljocaj, funambule de la danse
Angelin Preljocaj revient en solo, à Créteil, danser sur
Le Funambule de Jean Genet.
Son dernier spectacle, Blanche-Neige,
est actuellement en tournée dans le
monde entier. En attendant le retour de
ses danseurs, prévu à Créteil en janvier
prochain, Angelin Preljocaj se présente
seul sur la scène de la Maison des arts.
Chorégraphiant (42 créations à son actif)
mais ne dansant plus depuis quinze ans,
ce solo est pour lui, comme pour son
public, un événement. Preljocaj interprète
Le Funambule de Jean Genet, un texte
qui l’a habité pendant toute sa jeunesse,
qu’il avait oublié, et qui a resurgi avec
force en pleine maturité : “Il est pour moi
l’équivalent des Lettres à un jeune poète de
Rainer Maria Rilke, dit-il. Je l’ai relu
comme on retrouve un frère, avec les
mêmes sensations attachées à la chair des
mots. Jean Genet s’est approché au plus
près de la vocation du danseur, qui,
comme un funambule, engage sa vie
entière pour son art.” Lettre d’amour
d’un homme à un autre homme, mais
aussi déclaration d’amour à la danse,
Preljocaj l’interprète comme une prière
intérieure, un mantra, une forme de
méditation. Le solo, exercice emblématique
pour tout danseur, est un moment
en tout cas de retour sur lui et sur ses
raisons de danser. Michel Caserta se
souvient encore de ce jour de 1988 où le
jeune chorégraphe, alors installé à Champigny,
était venu lui parler de son désir
un peu fou de chorégraphier Les Noces de
Stravinski. C’est cette pièce, d’une beauté
et d’une audace sidérantes, donnée à la
biennale suivante, qui l’avait propulsé
sur les scènes nationales et internationales.
Le compagnonnage avec le Val-de-
Marne, qui l’a toujours soutenu, n’a
jamais cessé depuis. Francine Déverines
Pour en savoir plus
Du 8 au 12 décembre : Le Funambule,
solo d’Angelin Preljocaj.
Du 13 au 16 janvier : Blanche-Neige
par le ballet Preljocaj.
À la Maison des arts à Créteil.
Tél. : 01 45 13 19 19. Le site du centre
de développement chorégraphique
du Val-de-Marne : www.cdc94.com
© D. R.
Festival
Le monde des Aventuriers
The Ex, la liberté musicale totale.
Le festival des musiques actuelles
de Fontenay s’offre une escapade
inattendue hors Hexagone. Huit des
treize groupes invités viennent
d’ailleurs. L’espace Gérard-Philipe
propose l’Américaine Emily Jan
White, la Suédoise Nina Kinert,
les Suisses de Solange la Frange,
les Anglais de Battant et la pop rappée
rock des Franco-Américains de Naïve
New Beaters… Avec Second Sex,
les Prostitutes, Saycet et le lauréat
des scènes ouvertes qui se seront
déroulées en amont du festival,
la scène française n’est pas
en reste. Les concerts phares sont
attendus salle Jacques-Brel, avec
notamment, la venue des Néerlandais
de The Ex sur le même plateau que les
Wampas. Parmi les bonnes choses
prévues autour du festival, on
retiendra un spectacle jeune public,
L’odyssée de Rick le cube ; une table
ronde sur la situation de la musique ;
l’“Histoire du rock” racontée par
Philippe Manœuvre ; la projection
de Soul of power, le documentaire de
Jeffrey Levy Hinte sur le Woodstock
africain et le grand bonheur d’y revoir
James Brown. F. D.
Du 8 au 18 décembre à Fontenay.
Tél. : 01 71 33 53 35.
www.festival-les-aventuriers.fr
Théâtre
Deux enfants
dans la tourmente
Dans un pays ravagé par la guerre, Claus et Lucas,
deux frères jumeaux, sont laissés chez leur grand-mère,
une femme sèche et dure. Ils apprennent à chercher
leur nourriture, à travailler pour avoir de l’argent,
à subsister envers et contre tout. Pour supporter
ce monde brutal et sans morale, ils s’inventent des
épreuves et se découvrent des armes, la cruauté et la
fiction. L’Argentine Paula Giusti met en scène Le Grand
cahier, premier volet d’un cycle tragique écrit entre
1986 et 1991 par une auteure francophone d’origine
hongroise, Agota Kristof. Sur le plateau, où toute une
“économie de guerre” s’organise avec ingéniosité,
Paula Giusti convoque les arts de l’enfance : le clown
bien sûr, mais aussi la marionnette, métaphore de la
manipulation. À ne pas manquer. F. D.
Du 10 au 18 décembre. Rencontre avec l’équipe
artistique le 14 décembre à l’issue de la représentation.
Au théâtre Romain-Rolland à Villejuif.
Tél. : 01 49 58 17 00.
© Claire Xavier
AGENDA
THÉÂTRE/
DANSE
La fin d’une liaison
Un amour fou en pleine guerre et
une brusque séparation sans
explication. Que s’est-il passé
Une très belle adaptation de
Graham Greene par Alain Mollot,
un projet soutenu par plusieurs
théâtres et le Conseil général.
Du 8 au 18 décembre
au Studio Casanova à Ivry.
Tél. : 01 43 90 11 11.
Dormez je le veux
Un Feydeau fou qui dynamite tous
les poncifs du vaudeville, dans une
mise en scène de Lisa Wurmser.
Aide à la création du Conseil
général. À voir en famille.
Du 10 au 13 décembre au
centre des bords de Marne au
Perreux. Tél. : 01 43 24 54 28.
Stabat Mater furiosa
Entre imprécation lyrique et prière
furieuse, la parole d’une femme
pour dénoncer la violence
guerrière. Stéphanie Correïa met
en scène ce texte de Jean-Pierre
Siméon, d’une beauté fulgurante.
Du 11 au 13 décembre au
Plateau 31 à Gentilly.
Tél. : 01 45 46 92 02.
Le Roi nu
En 1934 sous Staline, Schwarz,
empruntant trois contes
d’Andersen, se livre à une critique
réjouissante du pouvoir et de
l’esprit de soumission qui le
cautionne. Mise en scène
Philippe Awat, aide à la création
du Conseil général.
Les 11 et 12 décembre à la
Scène Watteau à Nogent.
Tél. : 01 48 72 94 94.
Les combustibles
C’est la guerre, l’hiver, il fait froid,
Daniel et Marina n’ont plus rien à
brûler, sauf les livres. Un piège
implacable d’Amélie Nothomb,
mis en scène par Gilles Droulez.
Le 12 décembre à la salle
Gérard-Philipe à Bonneuil.
Tél. : 01 45 13 88 24.
Parfois les arbres
Le conteur Daniel L’Homond ouvre
le chantier de sa prochaine création,
où les arbres deviendraient humains
à force de nous fréquenter…
Le 14 décembre à La Maison
du conte à Chevilly.
Entrée libre sur réservation.
Tél. : 01 49 08 50 85.
Les garçons et Guillaume,
à table !
Une heure trente d’insolence,
de fous rires, de tendresse et
d’allégresse avec Guillaume
Gallienne.
Le 17 décembre au théâtre
de Cachan.
Tél. : 01 45 47 72 41.
Petites histoires.com
Le chorégraphe Kader Attou en
quête de sa mémoire, révèle une
certaine histoire de la France
populaire et prolétaire dont le hiphop
fait partie.
Le 17 décembre au théâtre
de l’Arc-en-ciel à Rungis.
Tél. : 01 45 60 79 05.
La nébuleuse vie
de José Miranda
Un dernier métro raté et voilà deux
amis enfermés à la station
Assemblée nationale… Une pièce
d’Oscar Castro, mise en scène par
Adel Hakim.
Jusqu’au 19 décembre
au théâtre Aleph à Ivry.
Tél. : 01 49 60 92 50.
MUSIQUE/
CHANSON
Umculowethu
Inspiré des chants sublimes de
l’Afrique sub-saharienne, habité
des percussions qui soignent les
âmes, à partir des traditions
musicales, Dizu Plaatjies réinvente
et compose des moments
étonnants. Pour ce spectacle, Dizu
rencontre deux artistes français et
leurs instruments “occidentaux”.
Alors, deux cultures s’accordent,
démultiplient les variations et les
possibilités pour interpréter des
mélodies et des rythmes africains.
À voir en famille.
Du 3 au 20 décembre au
théâtre Antoine-Vitez à Ivry.
Tél. : 01 46 70 21 55.
Étranges étrangers
Guidoni chante Prévert. Des textes
jamais mis en musique, où la
gravité alterne avec l’humour et
l’espérance, habités par un
interprète d’exception.
Le 11 décembre au théâtre
Antoine-Vitez à Ivry.
Tél. : 01 46 70 21 55.
Michel Naves
À la découverte du “Bélisa land”,
petit monde entre folk, rock et jazz,
inventé par cet auteur, compositeur
et interprète.
Le 11 décembre au théâtre
de l’Abbaye à Saint-Maur.
Tél. : 01 55 12 11 80.
Jean-Jacques Milteau
Un bijou de soul funky avec deux
vocalistes remarquables... Le
premier des harmonicistes français,
à la fois sobre et brillant.
Le 12 décembre à
l’auditorium Jean-Pierre-Miquel
à Vincennes.
Tél. : 01 53 66 16 70.
Musique du monde
Avec Idir, le plus célèbre des
Kabyles, le 12 décembre et les
Irlandais du Celtic Legends le
18 décembre.
Au pôle culturel d’Alfortville.
Tél. : 01 58 73 29 18.
Ibrahim Maalouf
Souffle lumineux, univers onirique,
solos en spirale, le jeune
instrumentiste porte son Orient
imaginaire aux confins du jazz,
du funk et de l’électro.
Le 17 décembre à l’espace
Malraux au Kremlin-Bicêtre.
Tél. : 01 49 60 62 16.
La gaîté lyrique
Une soirée Offenbach avec des
extraits de La Périchole, La Grande
Duchesse de Gérolstein, La Belle
Hélène, La Vie parisienne…
L’Orchestre national d’Île-de-
France, sous la direction Jean-
Christophe Keck, avec la soprano
Anne-Marguerite Werster et le
ténor Gilles Ragon.
Le 18 décembre à l’espace
Delacroix à Saint-Maurice.
Tél. : 01 46 76 67 00.
Les Sea Girls
Aguicheuses ou cabotines,
gaffeuses ou ironiques, quatre
irrésistibles chanteuses vous offrent
l’un des spectacles les plus
réjouissants du moment.
Le 18 décembre au théâtre
René-Panhard à Thiais.
Tél. : 01 48 92 42 42.
À VOIR
EN FAMILLE
Famous
Puppet Death Scènes
Il est très rare de rire de la mort
avec autant de légèreté et de s’en
sentir si heureux après coup !
Et c’est bien ce qui se passe avec
les marionnettes du Famous
Puppet Death Scenes.
Du 8 au 12 décembre à la
Maison des arts à Créteil.
Tél. : 01 45 13 19 19.
À mi-chemin
La compagnie Agitez le Bestiaire
pousse la porte du jardin et nous
attire sur les chemins qui font grandir.
Le 9 décembre à la salle
Jacques-Brel à Fontenay.
Tél. : 01 48 75 44 88.
Circus Klezmer
Une joyeuse famille de cirque
qui nous invite à un mariage,
où les numéros d’acrobatie et de
jonglage sont rythmés de musique
Klezmer.
Le 11 décembre au théâtre
André-Malraux à Chevilly-Larue.
Tél. : 01 41 80 69 69.
Echoa
Ils lancent un geste, l’écho ramène
un rythme. Ils créent un son, il se
transforme en danse. Le spectacle
fougueux de deux danseurs et
deux percussionnistes. Compagnie
Arcosm.
Le 11 décembre au théâtre
Romain-Rolland à Villejuif.
Tél. : 01 49 58 17 00.
Alice
Flash Marionnettes revisite,
avec autant d’excentricité et de
créativité, le célèbre conte de Lewis
Caroll. Des marionnettes et deux
acteurs sur scène pour une série
de portraits et de voix irrésistibles.
Le 12 décembre au centre
Jean-Vilar à Champigny.
Tél. : 01 48 85 41 20.
L’homme-cirque
Acrobate, musicien, funambule,
voltige, homme-canon,
David Dimitri revisite avec bonheur
38
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009
39

À L’AFFICHE
40
© D. R.
Théâtre
C’est pas
pour me vanter…
C’est sous ce titre tiré d’une célèbre réplique,
“C’est pas pour me vanter, mais il fait joliment
chaud aujourd’hui”, que Gloria Paris a réuni deux
petits bijoux d’absolue bêtise, La grammaire et
29° à l’ombre d’Eugène Labiche. Dans l’un,
un petit bourgeois qui veut se faire réélire
président du comice agricole ; dans l’autre,
un petit bourgeois qui surprend sa femme dans
les bras d’un autre. Labiche épingle avec bonheur
la société de son époque où Gloria Paris découvre
tous les travers de la nôtre : le look a changé,
l’égoïsme et l’ignorance sont les mêmes. Cette
création est soutenue par le Conseil général. F. D.
AGENDA
les grands numéros de cirque
traditionnels. Fabuleux !
Du 11 au 13 décembre au
théâtre Paul-Éluard à Choisy.
Tél. : 01 48 90 89 79.
Furie
Jérôme Rouger s’amuse à
retourner les codes de la scène,
et nous avec. Un one-man-show
plein d’humour et furieusement
déstabilisant. À partir de 12 ans.
Le 15 décembre à Gentilly.
Tél. : 01 41 24 27 10.
Eby et le mangeur
de contes
Deuxième volet des aventures
d’Eby par Sarah Gabrielle
Mesguich. La petite fille a grandi,
tente de le prouver, mais va vite
se trouver dépassée par les
événements…
Le 16 décembre
au théâtre Debussy
à Maisons-Alfort.
Tél. : 01 41 79 17 20.
Chansons
pour les petites oreilles
Entre jeux de mots virevoltants,
mélodies surprenantes et voix
Les 11
et 12 décembre
au théâtre
de l'Arc-en-ciel
à Rungis. Tél. :
01 45 60 79 05.
© A. Bachellier
Ca se passe au Mac/Val
Starling, l’art du déplacement
De Turin en passant par la Pologne, le périple
d’une petite Fiat rouge (Flaga) jusqu’au Mac/Val.
On l’avait découvert au Mac/Val il y a
deux ans dans le cadre du cycle “Zones
de productivités concertées”. C’est lui qui
signait, entre autres, l’affiche de l’expo
représentant deux hommes sur l’eau
contraints pour avancer de brûler le bois
de leur bateau. Depuis une quinzaine
caressante, Élise Caron embarque
les enfants dans des histoires
pleines de malice.
Le 17 décembre
au théâtre Jean-Vilar à Vitry.
Tél. : 01 55 53 10 60.
Bal caustique
Trapèze, mât chinois, sangles,
jonglerie, acrobatie, humour noir
et poésie, une approche
renversante des arts aériens
par deux artistes issus de l’école
supérieure du cirque.
Le 18 décembre
au centre Aragon-Triolet à Orly.
Tél. : 01 48 52 40 85.
Robin
des bois
L’histoire de celui qui détrousse
les riches pour donner aux
pauvres, revisitée à travers
les yeux d’un adolescent
d’aujourd’hui. Un spectacle
généreux, mis en scène
par Ned Grujic.
Le 19 décembre
au Sud-Est Théâtre à
Villeneuve-Saint-Georges.
Tél. : 01 43 89 54 39.
BONNE IDÉE
Décembre espagnol
Dix jours à l’heure espagnole avec
entre autres : le grand Paco Ibanez
et ses poètes d’hier et
d’aujourd’hui (le 12 déc.),
le flamenco à fleur de peau de
Luis de la Carrasca (le 10 déc.),
un jeune trio de musiciens et
son chanteur dandy-performerhispano-parisien
(du 3 au 11 déc.),
et deux pièces de Louise
Doutreligne, Carmen la nouvelle
d’après Prosper Mérimée (11 déc.)
et Dans la Peau de Franco d’après
Manuel Vázquez Montalbán (13 déc.).
Au théâtre de Saint-Maur.
Tél. : 01 48 89 99 10.
Poésie et musique,
le bel ensemble
La Biennale internationale des
poètes en Val-de-Marne invite la
poète Esther Tellerman et la
performeuse Anna O à dialoguer
avec de jeunes musiciens.
Le 12 décembre au
conservatoire des arts de
Choisy. Tél. : 01 49 59 88 00 et
www.biennaledespoetes.fr
d’années, Simon Starling met le doigt sur
quelques transformations, déplacements
voulus ou forcés, productifs ou
catastrophiques, de notre monde.
Chacune de ses œuvres nous raconte une
histoire. La plus connue est celle de
Flaga, cette petite Fiat 126 rouge, achetée
par l’artiste en 1974 à Turin en Italie,
customisée avec des pièces fabriquées et
assemblées en Pologne (où la production
était délocalisée), pour finir au terme
d’un voyage de 1290 km, accrochée au
mur comme un tableau, ou mieux
comme un drapeau du nouvel ordre
économique ainsi révélé. Simon Starling
est de retour cet automne au Mac/Val où
il investit le grand espace d’exposition
temporaire. C’est la première exposition
monographique consacrée à cet artiste
britannique, l’un des plus audacieux de
la scène internationale. Le musée invite
ce mois-ci deux “experts”, Jérôme Saint-
Loubert-Bié et Anne Cartier Bresson,
pour vous faire découvrir certains enjeux
de ce travail. F. D.
Jusqu’au 27 déc. : “Thereherethenthere”,
exposition de Simon Starling.
Les 13, 20 et 27 décembre :
les “Visites inventées du dimanche”.
Tél. : 01 43 91 64 20 et www.macval.fr
EXPOSITION
Nikos Economopoulos
Le plus important photo-reporteur
grec, membre de l’agence
Magnum Photos depuis 1994.
À partir du 10 décembre
à la maison de la photographie
Robert-Doisneau à Gentilly.
Tél. : 01 55 01 04 85.
Vincent Corpet
L’artiste réinterprète des œuvres
de Pat Andréa, François Arnal,
Herman Braun-Vega, Gabriela
Morawetz, Pancho Quilici,
Antonio Segui, Vladimir Velickovic,
Jan Voss...
Jusqu’au 19 décembre et
du 6 janvier au 6 février à la
galerie Julio-Gonzalez à Arcueil.
Tél. : 01 46 15 09 75.
Curiosités
Des Français et des Néerlandais
remettent au goût du jour les
cabinets de curiosités apparus à la
Renaissance.
Jusqu’au 20 décembre
à la galerie Toutes Latitudes
à Vincennes.
Tél. : 01 58 64 09 73.
© D. R.
Théâtre
Le Lorenzaccio
d’Yves Beaunesne
Après plusieurs mises en scène remarquables, Dommage
qu’elle soit une putain, Partage de midi, L’Échange… Yves Beaunesne
s’empare du Lorenzaccio de Musset. Entré au service du tyran
Alexandre, Lorenzaccio, étudiant empli d’idéal, semble être
devenu un courtisan dépravé. Fui par tous ses amis, il cherche à
agir seul sur le cours des choses, sans avoir d’autre effet que
de faire basculer le pouvoir aux mains d’un autre clan. L’action,
qui se déroule en 1537 dans la Florence des Médicis, pourrait
tout aussi bien se passer dans la France de Musset, ou encore
aujourd’hui, tant la corruption et la désespérance politique
sont les mêmes. Le théâtre d’Yves Beaunesne nous aide à y
voir plus clair. F. D.
Le 18 décembre à la Scène Watteau à Nogent.
Tél. : 01 48 72 94 94.
Un Voyage singulier
Les dessins de reportage de
deux peintres en Algérie à la veille
de l’insurrection (1951-1952) :
Mireille Miailhe et Boris Taslitzky.
Avec le soutien du Conseil général.
Jusqu’au 22 décembre à la
bibliothèque Nelson-Mandela
à Vitry. Tél : 01 47 18 58 90.
Variations continues
Dans le cadre de la Saison de la
Turquie en France, le Credac et
Aksanat d’Istanbul invitent quatre
artistes turcs renommés :
Aysse Erkmen, Seza Paker, Aydan
Mürtezaoglu et Bulent Sangar.
Rencontre avec Ali Akay, commissaire
de l’expo, le 12 décembre.
Jusqu’au 17 janvier au
centre d’art contemporain
d’Ivry. Tél. : 01 49 60 25 04.
Doru Covrig
Totems, Bararustes, Colodantes,
Sildantes et Mille Bouddhas,
une série de bronzes et dessins de
ce sculpteur d’origine roumaine et
saint-maurien d’adoption.
Jusqu’au 17 janvier au musée
de Saint-Maur - Villa Médicis.
Tél. : 01 48 86 33 28.
Cédric Galopin
Mixage de techniques, rapport
d’opposition, exposition d’un
artiste qui travaille sur la dualité.
Jusqu’au 22 janvier
aux Parasols de Rungis.
Tél. : 01 46 86 64 84.
CA SE PASSE
AU MAC/VAL
Les expos
“Je reviendrai”, parcours dans la
collection permanente sur le thème
du voyage.
“Thereherethenthere” de Simon
Starling.
“La mémoire du vent” de Bernard
Moninot.
Au vidéo club
Un programme autour des
“vandales”, ces enfants terribles de
l’art qui cassent, pillent, détournent
les œuvres pour en faire de
nouvelles. Le 16 décembre.
La fabrique de Noël
Comment s’habiller pour les fêtes
Réponse avec l’artiste Micha
Derrider et sa Garde-robe-àdanser.
Un atelier pour toute la
famille. Les 19 et 20 décembre.
Tout le programme
Tél. : 01 43 91 64 20.
www.macval.fr
Plus d’infos sur
www.cg94.fr
© M. Aumercier
La culture en partage
Bien grandir
en Val-de-Marne
avec des livres
Décembre, bientôt Noël.
Offrir aux enfants ce jour-là des
livres, c’est leur offrir un plaisir
qu’ils pourront cultiver toute leur
vie. En Val-de-Marne, ce plaisir
commence autour du berceau.
L’album de naissance, offert par
le Conseil général aux quelque
20 000 nouveau-nés de l’année,
est l’occasion pour tous les parents
de vérifier qu’avant même
l’apparition du langage, les toutpetits
adorent qu’on leur raconte
des histoires. Les apprentissages
viendront bien sûr plus tard.
Mais c’est bien dans cette relation
privilégiée avec l’adulte que
s’enracine très tôt le goût des livres
et du langage, indispensables à
leur épanouissement. C’est
pourquoi le Conseil général a fait
le choix depuis une vingtaine
d’années d’une politique qui
favorise la fréquentation du livre
dès le plus jeune âge.
En s’appuyant sur son réseau de
76 crèches, 55 Pmi et 6 foyers
de l’enfance, le Département
dispose d’un instrument
exceptionnel pour cela.
“Cette territorialisation de notre
intervention est importante,
explique Claire Mafféo,
responsable des actions livre
jeunesse à la direction de la
Culture, car elle nous permet de
rencontrer et de sensibiliser
beaucoup de familles. Les crèches
et les Pmi sont partie intégrante
de la vie d’un quartier et ce travail
peut se poursuivre avec les
bibliothèques, les associations et
les écoles maternelles”. Les livres
font donc partie du quotidien de
tous les lieux d’accueil
départementaux. Toujours à
portée de main des enfants, du
personnel, et des lectrices qui y
viennent régulièrement. L’offre
prend des formes diverses, mais
elle se fait toujours de manière
ludique, au rythme et selon les
besoins des petits. Ce soutien au
livre d’enfant, s’accompagnant
d’une action spécifique en
direction des familles, en réseau
avec des partenaires locaux, est
sans doute ce qu’il y a de plus
prometteur en terme de lutte
contre les inégalités, pour l’accès
de tous à la lecture. F. D.
Pour en savoir plus
www.cg94.fr et
www.lecturepublique94.org
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 41

SPORT
Futsal
Kamel Boufraine
“Favoriser la
technique”
Kamel Boufraine est un président serein.
L’équipe de futsal du Kremlin-Bicêtre United
dont il est président, après sept matches et
sept victoires, caracole en tête du championnat
de France.
© D. R.
Football
Les 16 ans passent à l’orange
Les jeunes footballeurs des Pays-Bas ont brillamment remporté
la 11 e édition du tournoi international de football, qui s’est déroulé
du 27 au 31 octobre. Après avoir fait match nul contre l’équipe
de France, ils ont battu l’Espagne (2-1) et l’Italie (2-0). La France,
quant à elle, termine à la 2 e place après avoir battu l’Italie (4-3)
et fait match nul par deux fois (0-0 contre les Pays-Bas et
2-2 contre l’Espagne). À noter que Romain Davigny du Fc Sochaux
est le meilleur buteur de cette compétition.
BOUGER EN VAL-DE-MARNE
© J. Paisley
Handball - Challenge Marrane
Les Rouges et Noirs
affichent leurs ambitions
Pour cette nouvelle édition du challenge
Georges-Marrane, soutenu par le
Conseil général, l’Us Ivry a convié les
équipes nationales du Qatar, de la
République tchèque, de la Tunisie, de
l’Algérie et de l’Argentine. L’occasion,
à quelques jours du championnat
d’Europe qui se tiendra en Autriche,
pour les joueurs tchèques, mais aussi
d’Ivry – même si on ne connaît pas
encore les effectifs français –, de se
confronter à des équipes internationales.
D’ores et déjà, on est en mesure
d’annoncer que lors de ce championnat
d’Europe, la République tchèque et
la France se retrouveront dans la même
poule… L’équipe d’Ivry, actuelle troisième
du championnat de France, a
effectué un stage à la fin du mois d’octobre
au Qatar, afin de renforcer son
niveau de compétitivité. Les rencontres
contre le Portugal, l’Italie et la République
tchèque lui ont permis de faire
tourner ses effectifs et de renforcer son
expérience internationale. Quant aux
équipes d’Algérie et de Tunisie, ce challenge
tombe à pic pour elles à quelques
semaines du championnat d’Afrique
des nations en Égypte. Depuis l’épopée
des Barjots et des Costauds, le handball
connaît un succès qui ne se dément pas
et on aura l’occasion de le vérifier lors
des matches qui se dérouleront tant à
Dreux qu’à Mesnil-en-Thelle près de
Reims. Le 9 janvier, après-midi de fête
à Delaune, à Ivry, où à 16 h le Qatar
rencontre la Tunisie et à 18 h les Rouges
et Noirs retrouvent la République
tchèque. Enfin, rendez-vous dimanche
10 janvier à la Halle Carpentier, à partir
Les jeunes supporters de l’Us Ivry seront derrière leur équipe.
La 34 e édition du Marrane se tiendra du 7 au 10 janvier. L’occasion, une fois de plus,
de vibrer grâce à un sport dont l’engouement populaire n’est plus à démontrer.
de 13 h, pour les trois derniers matches.
Ambiance assurée ! Avec le challenge
international, l’Usi crée l’événement
en mettant sur pied le Marrane des
quartiers pour les enfants de 7 à 10 ans.
À Ivry et dans une douzaine de villes
du département, des matches seront
organisés. Le 22 décembre, les jeunes
finalistes se retrouveront à Carpentier
avant de venir assister aux trois finales
du challenge le 10 janvier.
Pour en savoir plus
Claude Bardavid
Renseignements et réservations
au 01 45 15 07 96.
www.hand-ivry.org
www.lemarrane.fr
L’avenir de cette initiative est mis en danger par la réforme des
collectivités locales et la suppression de la taxe professionnelle.
signez l’appel “le val-de-marne, j’y tiens !“
sur www.cg94.fr
Comment se pratique le futsal
Kamel Boufraine : Le futsal, c’est du football qui se
joue sur un terrain de handball avec cinq joueurs
et sept remplaçants. La particularité tient au ballon
qui possède une double valve, ce qui provoque de
faibles rebonds. Sur le terrain, les tacles et les charges
sont interdits afin de protéger le beau jeu et permettre
aux joueurs d’exprimer toute leur technique. Tout le
monde attaque et tout le monde défend. On assiste
ainsi à des matches joués à un rythme très rapide.
La durée d’un match est de deux fois 20 minutes,
en temps effectif. Chaque fois que le ballon sort des
limites du terrain, le chrono est arrêté.
Comment se déroule le championnat
de France
K. B. : Vingt-quatre équipes y participent, avec deux
poules de douze équipes. Le Kremlin-Bicêtre United
évolue dans la poule B avec des équipes du sud de la
France (Cannes, Marseillan, Port-de-Bouc, Toulouse,
Vénissieux…). C’est le sort qui en a voulu ainsi ! Les
joueurs sont très heureux de voyager, mais cela
engage le club dans des frais très importants. En fin
de championnat, les deux premiers de chaque poule
jouent les play-off. Le vainqueur est déclaré champion
de France et engagé pour la Coupe des clubs
champions Uefa.
Combien de sportifs sont affiliés au club
K. B. : Nous avons un groupe de 18 joueurs âgés de
22 à 35 ans. Ils sont coachés par Philippe Armede
et s’entraînent jusqu’à trois fois par semaine. Pour
chaque match, l’équipe se déplace avec 12 joueurs
dont deux gardiens. Au futsal, les remplacements
peuvent s’effectuer à tout moment et autant de fois
que l’on veut. Le club, omnisports, possède 450 adhérents
dans toutes les disciplines : basket, boxe
anglaise, remise en forme, football à 11 Loisir…
Pour en savoir plus
www.kbunited.fr
Propos recueillis par Claude Bardavid
© J. Paisley
EN BREF
KARATÉ
Jordan Laurier, 17 ans, membre du Karaté
club de Gentilly et vice-champion de France,
vient de monter sur la deuxième marche du
podium des championnats du monde junior
de karaté (moins de 76 kg) qui se déroulaient
en novembre à Rabat au Maroc. Son
collègue de club, Abdourhaman Drame a,
quant à lui, remporté la médaille de bronze
espoir en moins de 78 kg.
JUDO
Jolie performance du Judo club de
Maisons-Alfort. Lors des championnats de
France par équipe des clubs de 1 re division
(30 octobre / 1 er novembre), l’équipe
masculine est montée sur la 2 e place du
podium. Les judokates du Red Star club
de Champigny-sur-Marne, quant à elles,
ont terminé 3 es derrière, respectivement,
l’Us Orléans et le Levallois sporting club.
CROSS
L’Espace sportif de Sucy athlétisme (Ess)
organise, le 13 décembre, le cross de Sucy
au parc omnisports de la ville.
Au programme, dès 8 h 30, de multiples
courses pour les sportifs de tous âges,
des vétérans aux poussins. En tout plusieurs
centaines de participants dans une agréable
ambiance festive. Renseignements :
06 60 60 45 47 et www.ess-athle.fr
LUTTE
À ne pas manquer. La prochaine édition
des tournois Cristo jeunes et Cristo lutte
aura lieu les 30 et 31 janvier au Palais des
sports Robert-Oubron de Créteil. Cette
manifestation internationale de lutte
gréco-romaine organisée par l’Us Créteil
lutte est soutenue par le Conseil général.
Renseignements : 01 42 07 15 74.
TENNIS DE TABLE
Après cinq journées de compétition,
le 18 novembre, les dames de l’Us
Kremlin-Bicêtre tennis de table occupaient
la 4 e place du championnat de France Pro A.
Elles ont signé un bel exploit lors de cette
journée en allant battre en terre adverse
les joueuses de l’Uso Mondeville, alors
1 re du Championnat. Prochain rendez-vous
à domicile contre Marmande le 5 janvier
2010. Renseignements : http://www.uskb.fr
SPORTS EN VAL-DE-MARNE
SUR Cg94.fr
Si vous souhaitez vous renseigner sur
les lieux de pratiques sportives en
Val-de-Marne, sur les actions du
Conseil général dans le domaine du sport,
connaître l’actualité val-de-marnaise
ou bien encore consulter le guide des aides
du Conseil général, une seule adresse :
www.cg94.fr, rubrique sport.
42
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 43

DÉCOUVERTE
BOUGER EN VAL-DE-MARNE
© A. Bachellier
© C. Petit
© A. Bachellier
© C. Petit
De grandes entreprises, comme l’Ina et la SFP, mais aussi beaucoup de Pme, des centres de formation et de recherche…
© D. Adam
… Avec Cap Digital, ce sont plus de 1 000 entreprises qui participent à la révolution numérique en Val-de-Marne.
Innovation technologique
CapDigital:larévolutionnu mérique
Avec plus de 1 000 entreprises dans le secteur de l’image, le Val-de-Marne, partie prenante du
pôle de compétitivité Cap Digital, est devenu un territoire attractif pour de nombreuses Pme dédiées
à l’image numérique. Plongée dans l’univers du jeu vidéo et de la 3D.
Un pôle de compétitivité est l’association,
sur un territoire donné, d’entreprises,
de centres de recherche et d’organismes
de formation, engagés dans une
démarche partenariale pour créer des
synergies autour de projets innovants.
La particularité du pôle Cap Digital est de
comprendre, outre les partenaires historiques
tels que la Sfp ou l’Ina, 80 % de
petites et moyennes entreprises à la pointe
de la recherche et de l’innovation (voir
encadré).
Joinville-le-Pont. C’est en plein cœur des
studios construits par Charles Pathé, là
où sont concentrées aujourd’hui des
entreprises gravitant autour du cinéma,
que la société White Birds s’est posée.
Créée par Benoît Sokal et Michel Bams,
cette Pme de jeux vidéo emploie une trentaine
de personnes. Elle est entrée dans
POUR ALLER PLUS LOIN
À L’HEURE DU NUMÉRIQUE
Par son histoire, le Val-de-Marne est une
terre dédiée aux métiers de l’image. Plus
de 1 000 entreprises, représentant plus de
6 000 emplois, s’y sont installées. Partie
prenante du pôle de compétitivité à
vocation mondiale, Cap digital, connaît un
développement très rapide lié aux nouvelles
technologies et à la révolution numérique.
Cap Digital dès la naissance du pôle de
compétitivité.
C’est une silhouette familière aux amateurs
de bande dessinée qui nous accueille
dès que l’on pénètre dans cet antre dédié
au jeu. Nikopol, le personnage de la Foire
aux immortels d’Enki Bilal, est devenu un
héros de jeu vidéo. Il fait partie des grands
jeux au même titre que ceux créés par
Sokal. White Birds, avec quatre sociétés,
travaille à un projet appelé Play All.
“Ce projet, démarré il y a 18 mois, raconte
Michel Bams, a l’ambition de créer un
moteur de jeu permettant de réaliser
des jeux sur toutes les plateformes principales
du marché.” Du jamais vu. Un centre
de recherche et développement, créé
spécialement pour héberger le projet,
accueille plusieurs dizaines d’ingénieurs.
Le Conseil général, sur la part de White
LES MÉTIERS DE L’IMAGE
Créateurs de contenu : Alicéléo
(productions de films), Le Monde
Imprimerie (édition de journaux),
XD Productions (studio de création et
d’animation d’images virtuelles).
Prestataires techniques : Duran Duboi
services (post-production), Laboratoires
Kodak (développement et tirage).
Birds (900 000 euros), a accordé une subvention
de 450 000 euros. Ce vrai défi
technologique sera opérationnel d’ici
quelques semaines.
Tout aussi innovante et faisant partie de
ces Pme constituant la richesse et l’originalité
de ce secteur, Star-Apic a rejoint
Cap Digital dès sa création. Basée à
Cachan, elle développe des logiciels
visant la gestion cartographique d’infrastructures.
Elle s’adresse aussi bien à des
collectivités locales et territoriales en leur
proposant des logiciels gérant les infrastructures
urbaines (voirie, urbanisme,
espaces verts…) qu’à des gestionnaires de
réseaux (eau et électricité). Quant à la gestion
des infrastructures de bâtiments, elle
n’a plus de secret, grâce aux logiciels
qu’elle a imaginés. Constatant la percée
de la 3D, Issam Tannous, directeur général
Fabricants de matériels : Esaote France
(Imagerie médicale), Fors France (matériel
audio), Nikon et Olympus (matériel photo).
UN TISSU DENSE
D’ENTREPRISES
De grandes entreprises : l’Institut national
de l’audiovisuel (Ina), la Sfp Euromédia,
l’Institut géographique national (Ign).
de cette Pme européenne, a décidé de
franchir le pas et de monter un projet,
Terra Magna, afin de passer de la cartographie
traditionnelle à une vision en
trois dimensions. Révolutionnaire : “Nous
sommes dans la phase de recherche et
développement avancée. Nous avons
réalisé des prototypes avant de passer à
la phase industrielle et commerciale.”
Depuis 2007, Star-Apic a bénéficié d’une
aide du Département de 600 000 euros.
“À travers les pôles de compétitivité,
affirme Laurent Garnier, vice-président
chargé de l’Aménagement du territoire
et du Développement économique, non
seulement nous finançons des projets
portés par des Pme, mais nous favorisons
une mise en réseau de compétences
tout aussi importante, si ce n’est plus.
L’avenir est dans cette démarche, afin de
développer des projets innovants et
renforcer nos Pme présentes là où se crée
de l’innovation, mais aussi là où se crée
également l’emploi.” Claude Bardavid
Des Pme : les Auditoriums de
Joinville, TD Com (transmission image),
Idp vidéo (édition de livres).
De jeunes entreprises innovantes :
Anevia (vidéo sur IP), Binocle
(caméra 3D-relief), Making Prod (production
de séries Tv), N-Sided (logiciel 3D),
Noé Education (e-learning),
Sinequa (moteur de recherche)…
Arcueil
Cachan
Fresnes
Star Apic
Cachan
Gentilly
Kremlin-
Bicêtre
Villejuif
L'Haÿ-les-Roses
Chevilly-Larue
Rungis
Ivry s /Seine
Thiais
Vitry-sur-Seine
Orly
Marollesen-Brie
Charenton-
Le-Pont
Saint-Mandé
Alfortville
Choisy-le-Roi
Villeneuve-le-Roi
CAP DIGITAL
Cap Digital rassemble plus de
500 adhérents : 430 Pme, 20 grands
groupes, 50 universités et grandes écoles,
170 laboratoires de recherche. Depuis sa
création, Cap Digital a reçu 770 projets et
343 ont été labellisés. 248 projets ont été
financés à plus de 515 millions d’euros
dont plus de 222 millions d’euros d’aide.
Vincennes
Ablon s /Seine
Créteil
Fontenay s /Bois
Joinville-le-Pont
Saint-Maurice
Maisons-Alfort
Valenton
Villeneuve-
Saint-Georges
Nogent s /Marne
Créateurs de contenu
Fabricants de matériel
Prestataires techniques
Centres de formation
Le Perreux
s
/Marne
Champigny s /Marne
Saint-Maur-des-Fossés
Bonneuil- s /Marne
Limeil-Brévannes
Centres de recherche & de formation
White Birds productions
Joinville-le-Pont
Bry s /Marne
Villiers- s /Marne
Chennevières s /Marne
Ormesson s /Marne
Sucy-en-Brie
Boissy-Saint-Léger
Villecresnes
Noiseau
Mandresles-Roses
Le Plessis-Trévise
La Queue-en-Brie
Perigny
Santeny
44
Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 45

MÉMOIRE
ILS ONT FAIT EN 2009. BONNES FÊTES À TOUS !
© Archives départementales du Val-de-Marne.
1337-1918
Le Val-de-Marne dans la tourmente
Gravure “Histoire de France.
Guerre de Cent Ans”, d’après un
dessin de Lucien Héméry. 1911.
Mis en espace par les Archives
départementales à la bibliothèque universitaire
de Paris-12, ce parcours dans
l’Histoire prend son envol le 7 octobre
1337, lorsque le roi d’Angleterre
Édouard III, duc d’Aquitaine, refuse
de rendre hommage au roi de France
Philippe VI de Valois. S’ensuit une
période troublée, entrecoupée de
longues trêves, connue sous le nom de
guerre de Cent Ans. En période de
conflit, les populations et les villages du
sud-est parisien sont la proie de la soldatesque
à la recherche de vivres. En
1358, après la défaite d’Étienne Marcel
à Paris et la bataille du Port-à-l’Anglais à
Vitry, l’armée du roi d’Angleterre saccage
tout sur son passage... Dessins,
ouvrages rares, commentaires, objets
“insolites” illustrent ces moments douloureux
et leur offrent un relief inédit.
Un des épisodes les plus durs dans le
© Collection privée.
Entrée des habitants de la banlieue au moment de
l’investissement de Paris. Gravure reproduite sur carte
postale. Vers 1910.
De la guerre de Cent Ans au premier conflit mondial, l’actuel Val-de-Marne
est intimement lié à l’Histoire. Didactique et enrichie de nombreux documents,
une exposition engage une réflexion tissée au fil de la mémoire.
futur département du Val-de-Marne,
est sans doute le conflit opposant les
Armagnacs aux Bourguignons, qui
concluent une trêve à Saint-Maur en
1418. Les guerres de religion, la Fronde
(1648-1653), la Révolution, le Premier
Empire, les 274 élèves de l’école vétérinaire
qui composent en 1814 le bataillon
d’Alfort, la bataille de Champigny du
2 décembre 1870... jusqu’aux bombardements
aériens de la Première Guerre
mondiale. On aura un regard particulier
pour ces gravures de Jacques Callot
(1592-1635), le premier dans l’histoire
de l’art qui, au lieu de glorifier la guerre,
en représente les misères et les horreurs.
Il faudra attendre Goya, deux siècles plus
tard, pour voir reprendre ce thème sous
cet angle. Étape qui a sans doute ouvert
la voie à une mémoire partagée et à
l’expression d’une culture de paix.
Éva Lacoste
Faire-part de décès. Février 1918.
Gravure du blocus de Paris par les troupes
du roi de Navarre, en 1590. XIX e siècle.
Pour aller plus loin
“Face à la guerre : le Val-de-Marne, de
la guerre de Cent Ans au Premier Conflit
mondial”, jusqu’au 27 février 2010 à la
bibliothèque universitaire de Paris-12 -
Val-de-Marne, 61, avenue du Généralde-Gaulle,
à Créteil.
Entrée libre, du lundi au vendredi de 8 h 30
à 19 h, le samedi de 8 h 30 à 12 h.
Visites pour les scolaires et groupes
sur réservation.
Renseignements : 01 45 13 80 50,
archivescg94.fr, http://archives.cg94.fr
© Archives départementales du Val-de-Marne.
© Archives départementales du Val-de-Marne.
…
Crédits photos : Jean Moulin, Alain Bachellier, Olivier Martel, Éric Legrand, El Sakhami, Ali Aït-Salah, Pascale Agelosanto, Didier Adam, Christian Petit, Michel Aumercier, Gladys Lepasteur, Julien Paisley, Alain Jégou, Ivan Garand, Michel Cavalca, Pierre Pytkowicz, D. R.
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Le magazine du Conseil général / Numéro 263 / Décembre 2009 47

L’avenir de cette initiative est mis en danger par la réforme des
collectivités locales et la suppression de la taxe professionnelle.
signez l’appel “le val-de-marne, j’y tiens !“
sur www.cg94.fr