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des lieux font partie du quotidien de la ferme. Martin et…

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eportage à la f erme

Le Lait’Xcellent

d’argent

pour la Ferme

de la Carrière

Par Yvon gendreAu, journaliste, fPlQ

martin Joubert et sa conjointe émilie Courchesne

de la ferme de la Carrière d’upton ont obtenu le

lait’xcellent d’argent 2011 pour la qualité du lait produit

à la ferme grâce à une moyenne de 6250 bactéries

totales et 46 667 cellules somatiques par millilitre.

36

juin 2012 Le producteur de Lait québécois


Pour Martin, que ce soit en matière

de qualité ou de production, tous les

éléments sont importants pour obtenir

de bons résultats. « J’essaie d’être

efficace à tous les points de vue, et ça

commence dès la génétique. »

Le troupeau de la Ferme de

la Carrière se situe dans la bonne

moyenne (une centaine de têtes, dont

une cinquantaine de vaches), mais présente

un niveau de production assez

remarquable : 10 800 kg de moyenne.

Passionné de génétique, Martin ne

garde pas de vaches à problèmes

ou avec de mauvais antécédents en

santé. Ce dernier point fait partie de

ses premiers critères de sélection de

sujets, y compris les taureaux. « Quand

tu t’aperçois que la grand-mère, la

mère et les filles présentent toujours

le même problème, tu te dis qu’il vaut

mieux se débarrasser de ces sujets,

soutient-il. Il y a quelques années,

nous avons gardé seulement celles qui

présentaient un bon dossier de santé.

À partir de ce moment, notre moyenne

de leucocytes s’est améliorée. »

BeATRIz SALAS

miser sur lA Prévention

La médecine préventive fait partie

des moyens mis de l’avant pour produire

du lait de qualité. Pour les aider

dans la gestion de leur dossier de

santé du troupeau, Martin et Émilie

utilisent le logiciel DS@HR. Cet outil,

conçu par des vétérinaires, permet de

conserver toutes les données de régie

du troupeau à un seul endroit. Chaque

animal possède un dossier informatisé

dans lequel sont archivées les informations

d’identification, de santé et de

production. Reconnu dans le cadre du

programme Lait canadien de qualité

(LCQ) (Dossiers 9, 10 et 11), le logiciel

permet de répondre aux exigences

du programme concernant la gestion

des médicaments et d’identifier les

animaux en retrait de lait et de viande

et de produire des rapports pour les

différents intervenants. Soulignons en

passant que la Ferme de la Carrière a

reçu sa certification LCQ en 2010.

Autant que possible, « on s’assure

que toutes nos vaches sont saines au

moment de commencer leur vie productive

», mentionne Martin. Depuis

plus d’une dizaine d’années, les primipares

sont traitées comme des vaches

taries à la Ferme de la Carrière. Un

mois avant le vêlage, elles reçoivent

une infusion intramammaire de tarissement.

« C’est mon père qui a commencé

cette pratique. Il avait constaté

que trois taures sur cinq vêlaient avec

trois trayons sains et un malade. Pour

résoudre le problème, à l’époque, le

decin vétérinaire lui avait conseillé

d’appliquer ce traitement. Il avait

constaté que la situation s’était grandement

améliorée. Les vaches commencent

ainsi leur vie productive en

meilleure santé. Une étude américaine

a aussi démontré que cette façon de

faire avait un effet positif sur toute la

vie productive de la vache. » Martin

précise aussi que toutes les vaches

au tarissement sont traitées avec un

scellant à trayons pour un maximum

de protection contre la maladie.

De plus, à l’approche de la belle

saison, les vaches sont aussi vaccinées

contre E. Coli. « Les mouches et

les bactéries sont plus actives pendant

cette période et les animaux se

salissent aussi plus souvent, signale

Martin. Le vaccin ne les empêche pas

de faire de la mammite, mais en les

protégeant ainsi, c’est plus facile de

les sauver quand un cas se présente.

Elles reviennent sur pied plus rapidement.

C’est une mesure de sécurité. »

Conscient qu’il y a des frais à la vaccination,

Martin les voit plutôt comme

un investissement qu’une dépense.

« Un cas de mammite coûte souvent

plus cher que la prévention, estimet-il.

Meilleure est la santé de ton

troupeau, moins ta charge de travail

est lourde. C’est plaisant quand tu

retrouves le lait de toutes tes vaches

dans le réservoir. La traite est moins

longue et tu as plus de temps pour

l’investir ailleurs. »

le resPeCt de lA routine

juin 2012 Le producteur de Lait québécois 37

BeATRIz SALAS


e P ortage à la f erme

queue il y a quelque temps.

La température de l’eau est importante.

Ainsi, les opérations de nettoyage

sont bien réparties dans le

temps pour s’assurer qu’il y a toujours

suffisamment d’eau chaude. Si les opérations

ne sont pas encore terminées,

on évitera d’en utiliser à d’autres fins.

L’inspection régulière du système

de traite et du système de refroidissement

sont aussi des opérations que

l’on respecte. Les pièces usées sont

remplacées selon les recommandations

du fabricant ou en cas de nécessité.

Porter des gants, laver et essuyer les pis et procéder aux premiers jets sont des opérations

quotidiennes à la ferme de la Carrière.

BeATRIz SALAS

se tenir informés

Martin et Émilie sont respectivement

diplômés en gestion et exploitation

d’entreprise agricole et en production

animales de l’ITA de Saint-Hyacinthe.

Ils aiment bien rester à l’affût de ce qui

se fait. Ils puisent d’ailleurs leurs trucs

un peu partout. « On lit beaucoup et on

se renseigne auprès de nos conseillers,

vous diront-ils. Le médecin vétérinaire

est un partenaire et un allié dans notre

entreprise. On lui pose beaucoup de

questions. » Conseiller en alimenta-

La routine de traite et la propreté

des lieux font partie du quotidien de la

ferme. Martin et Émilie se partagent la

traite à la même heure, matin et soir.

Le port des gants, tout comme laver et

essuyer les pis avant la traite avec un

papier humide et un papier sec pour

chaque vache, est pratique courante.

Les premiers jets sont aussi à l’horaire

de chaque traite pour détecter toute

trace de mammite. Si l’on suspecte

quoi que ce soit ou qu’il y a clairement

trace de mammite, la vache sera alors

traite à part et le lait, jeté. On la suivra

de près jusqu’à ce qu’elle soit rétablie.

L’ordre de traite est aussi très important.

Les vaches qui présentent un

historique de problème seront traites

en dernier.

Même si leur conseiller en gestion

leur dit que ça coûte cher, Émilie

et Martin n’hésitent pas à mettre

beaucoup de paille sous les animaux.

Celle-ci est d’ailleurs changée après

la traite du matin et avant la traite

du soir. « C’est important d’assurer le

confort des vaches et de les garder le

plus propre possible », précisent-ils.

C’est aussi pour cette raison qu’ils ont

ajouté des dresseurs et des attaches-

Lait’Xcellent Argent

La Ferme de la

Carrière a obtenu le

Lait’Xcellent d’argent

grâce à une moyenne de

6 250 bactéries totales

et de 46 667 cellules

somatiques par millilitre.

Au cours des sept

dernières années, l’entreprise

s’est classée à

quatre reprises parmi

les 50 premières entreprises

laitières du

Québec s’étant illustré

au chapitre de la qualité

du lait au concours

Lait’Xcellent.

Lors de la dernière

assemblée générale annuelle de la FPLQ, Pierre

Thibeault, président du Syndicat des producteurs

de lait de Saint-Hyacinthe, a remis un trophée et

une bourse de 1 500 $ à Émilie et Martin.

MARLèNe RANCoURT

38

juin 2012 Le producteur de Lait québécois


BeATRIz SALAS

Propreté des lieux et de l’équipement et s’assurer d’avoir toujours suffisamment d’eau chaude sont des éléments prioritaires pour martin.

tion, conseiller en gestion, conseiller

Valacta, producteurs, parents sont

aussi autant de sources d’information

qui jouent un rôle dans le succès de

l’entreprise. « Chacun nous donne des

trucs, et c’est important de bien s’entourer,

lance Martin. Pour avancer, il

ne faut pas avoir peur de questionner

ses façons de faire et de poser des

questions. » « On aime bien pouvoir se

comparer; ça permet de s’améliorer et

on met en application ce qui semble le

mieux pour nous », ajoute Émilie.

QuAlité de vie Aussi

Pour le couple, la qualité de vie doit

aussi être au rendez-vous. « Le décès

de mon père il y a quelques années m’a

amené à questionner certaines de nos

façons de faire, souligne Martin. Nous

avons essayé de mettre de l’avant

juin 2012 Le producteur de Lait québécois 39


e P ortage à la f erme

critères de

sélection 2011

Pour les volets

excellence,

distinction et

amélioration

Passionné de génétique, martin a misé sur la santé de ses sujets pour bâtir son troupeau.

des façons de gagner du temps. Nous

avons vendu notre presse à petites

balles pour passer aux grosses balles

carrées. Ce passage nous a permis de

faire plus en moins de temps. Du temps

que l’on peut libérer pour respirer un

peu. Peu avant son décès, mon père

avait agrandi l’étable. Heureusement

que nous n’avions pas pris d’expansion

de façon démesurée, car je ne sais pas

comment nous aurions pu nous en

sortir après son départ. Sans compter

que je ne me serais pas vu en train de

gérer du personnel. »

Pour l’instant, le couple entend

continuer de produire en fonction de

la taille actuelle de l’entreprise en

misant sur son efficacité. Ils songent

à bâtir une nouvelle laiterie pour

remplacer celle qui commence à être

désuète et projettent aussi de réorganiser

les autres bâtiments, question

de se faciliter la vie et d’apporter un

peu de confort autant pour les animaux

qui les habitent que pour ceux

qui y travaillent.

Martin veut aussi associer Émilie

dans l’entreprise d’ici quelques années.

L’amélioration figure donc à l’ordre du

jour de ces jeunes producteurs.

on Continue sur lA même

lAnCée

Bon joueur et sans être défaitiste,

Martin ne croit pas remporter le

Lait’Xcellent tous les ans. « Il suffit de

peu pour faire changer ta moyenne de

leucocytes ». Lui et sa conjointe comptent

toutefois continuer sur la même

lancée et utiliser la même recette qui

leur a permis de se distinguer cette

année.

PortrAit de lA ferme

Quatrième génération de producteurs,

Martin Joubert est depuis 2010,

le propriétaire unique de la Ferme de la

Carrière. Il a d’abord été en cogestion

avec ses parents de 2000 à 2002 et,

après le décès de son père en 2002,

en copropriété avec sa mère Nicole

jusqu’à 2010. Cette dernière lui donne

encore un coup de main dans l’entreprise,

notamment pour tout ce qui

touche la comptabilité. Sa conjointe,

Émilie, épaule Martin dans ses travaux

depuis 2002. Ensemble, ils sont

les heureux parents de Christophe,

seize mois.

La Ferme de la Carrière possède un

troupeau holstein pur sang de 100 têtes,

dont 50 vaches. La MCR du troupeau

est de 243 258 244. On y retrouve 1

excellente 2E, 14 très bonnes, 26 bonnes

plus et 5 non classées.

Sur les 74 ha de terre, on en cultive

tout près de 12 ha en maïs-grain

humide (utilisé à la ferme), 20 ha en

blé de consommation humaine et 42 ha

sont consacrés aux prairies. Taures

gestantes et vaches taries vont à l’extérieur

pendant l’été. n

BeATRIz SALAS

Cette année, les fermes sélectionnées

dans le cadre du concours

Lait’Xcellent devaient respecter

les points suivants.

Le lait ne doit pas avoir été refusé

à la ferme.

Le lait collecté et livré est exempt

d’antiseptiques, d’antibiotiques

et d’autres produits chimiques

ou biochimiques étrangers à la

nature du lait.

Le lait collecté et livré ne doit en

aucun temps être adultéré par

l’eau.

Le producteur doit avoir réalisé

les premières étapes du programme

Lait canadien de qualité

(LCQ) au 31 décembre, c’est-à-dire

suivre la formation, posséder un

thermographe et faire approuver

ses procédures normalisées

d’opération et ses plans de

mesures correctives (Pno/PMC).

Le producteur doit avoir un

minimum de 9 résultats sur

12 analyses mensuelles en

cellules somatiques et

en bactéries totales.

Les installations de la ferme

doivent être jugées conformes

par le Centre québécois

d’inspection des aliments et

de santé animale (volet

excellence seulement).

Félicitations aux

entreprises qui se

sont distinguées!

40

juin 2012 Le producteur de Lait québécois

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