Journal du 11 septembre 2006 - DÃ©partement de sociologie

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Le Poids-Lu, c’est... Après un quatre mois et demi de congé étudiant, bien mérité d'ailleurs, les universitaires que nous sommes retournent à la besogne quotidienne. Besogne ardue, soit, mais ô combien rafraîchissante lorsque l'on sort de l'environnement des emplois étudiants d'été, souvent marqués d'horaires impossibles, de patrons désespérants et de travaux manuels nous éloignant sans cesse du brassage de crâne. S'il s'agissait seulement des cours, des professeur-e-s et des travaux, on ne s'ennuierait pas autant ! Mais, se sont surtout les nombreuses discussions, débats et engueulades qui flottent dans les locaux d'associations étudiantes qui nous manquent cruellement lors de la belle saison. Adversaires une journée, combattant ami l'autre, se sont toutes ces têtes, parfois sans nom, que nous côtoyons en hiver et qui, par leur absence en été, nous fait apprécier les mois de mai, juin et juillet, mais qui, toujours par leur absence, nous fait appréciez également l'arrivée du mois de septembre. Bonjour à tous et toutes !!! Et il y a ceux et celles qui commencent l'université cette semaine. Ces nouvelles têtes, nouvelles proies pour les vendeur-e-s d'idées, devront s'acclimater dans cet univers où la pensée est rapidement cataloguée, étiquetée, brochée et distribuée !!!! Ils et elles devront apprendre quels sont les combats qui animent les divers départements, quels sont les débats qui déchirent les assemblées étudiantes, quels sont les mêmes débats qui solidarisent ces mêmes assemblées étudiantes et, surtout, quels sont les différents courants idéologiques qui façonnent les professeur-e-s comme les étudiant-e-s. Et il y en a d'autres qui ne font que passer par là. Ceux-là même qui trouvent étourdissant tous ces organismes et associations, qui militent pour des causes différentes et particulières, où l'absence de causes communes est devenue leur raison d'existence. Hé bien, à ceux et celles-là, n'hésitons pas à leur dire : «Allez, venez faire un tour à l'asso de socio, juste pour basher sur un prof, tiens !» Il faut commencer quelque part et souvent ce quelque part se retrouve dans les éléments communs entre étudiant-e-s, ici la critique envers nos gourou adorés ! Mot du coordo Pour ceux et celles qui lisent ce journal pour la première fois, voici brièvement sa petite histoire. Commencer timidement l'an dernier, plusieurs réunions ont eu lieu à l'automne pour jeter les bases du journal. À l'hiver, il était temps de passer de la parole aux actes, ainsi le premier journal socio, nommé Le Poids-Lu, vu le jour le 6 février 2006. Il y eu également une seconde parution à l'hiver 2006, soit le 27 mars, plus imposante, où nous avons osé le format 12 pages. Le nom, Le Poids-Lu, vient d'un remue-méninges improvisé sur le divan dans le local de l'association étudiante de sociologie. Pour l'interprétation sérieuse, il signifie qu'il est un poids dans le département, et que ce poids, il est lu ! Pour l'interprétation loufoque, il manifeste un petit clin d'œil à tous ceux et celles qui pensent que les étudiant-e-s en sociologie ne sont que des poilu-e-s !!! Bonne lecture et bonne rentrée. Bertrand Lavoie, étudiant en sociologie Bloc technique Équipe: -Hubert Forcier -Myriam Campeau -Bertrand Lavoie -Sophie Renaud -Pierre-Yves Charpentier Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont participé au journal, ainsi que toute l’équipe du MotDit. Chaque texte reflète l’opinion de son auteur-e et n’engage en rien le journal. Dépôt légal, Bibliothèque Nationale du Québec. Fièrement monté à Verchères, petit village au bord du fleuve. Le bloc info de votre v asso de socio Bien le bonjour à vous chers étudiants et chères étudiantes! Un bonjour particulier à nos nouveaux et à nos nouvelles qui viennent embellir le paysage sociologique uqamien. Le retour en classe est maintenant chose faite, et une nouvelle année scolaire débute. Avec elle, l'implication ahurissante et reconnue du département de sociologie au premier cycle reprend du poil de la bête et s'apprête à une autre année bien remplie. En effet, votre asso est toujours là pour vous, peu importe les innombrables questions qui peuvent peupler vos esprits «universitairiens» Tout d'abord, nous tiendrons une première assemblée générale de sociologie au premier cycle le mercredi 13 septembre 2006 au A-5020 à 12:30, où il sera surtout important de tenir les élections des nouveaux exécutants et exécutantes de l'année 2006-2007. À cet effet, la plupart des postes seront à combler, nous vous incitons donc fortement à, tout d'abord, vous présenter en assemblée et, qui sait, vous présenter à un des postes, tous plus attirants les uns que les autres. De plus, il est à noter que, comme l'année dernière, votre asso fera tout son possible pour vous faire parvenir l'information qui vous touche de près ou de loin, soit par l'envoi de courriel aux membres de l'AEESPC-UQÀM, par la pose d'affiches de toute sorte au local de l'asso, ou par la tenue d'assemblée générale. Si vous avez le moindre problème, n'hésitez pas à venir faire un tour au local de l'asso au A- 2470, ou à nous contacter au : aeespc@altern.org Sur ce, nous vous souhaitons une rentrée plus profitable que jamais. Que la force soit avec vous ! L'exécutif de l'Association des étudiants et des étudiantes de sociologie au premier cycle de l'UQÀM (AEESPC-UQÀM) Le Poids-Lu au cours de la session d’automne automne 2006: 2e parution 3e parution Date de tombée: 16 octobre 2006 20 novembre 2006 Date de parution: 30 octobre 2006 4 décembre 2006 Journal Le Poids-Lu journalsocio@hotmail.com page 2
La page 3, celle où il y a deux textes. Bien le bonjour à vous, nouveaux étudiants et nouvelles étudiantes! Quelle joie de voir une relève de futurs et de futures sociologues aussi valeureuse! Encore une bourrée de beaux pelleteurs de nuages et de belles pelleteuses de nuages! Nous voici, grâce au coup de pouce amené par l'avènement de ce journal velu, en un espace où je peux, du haut de mon expérience redoutable, vous dictez les multiples dogmes qui vous permettront d'accéder aux différents cercles flous de la vie universitaire et sociologique de ce grand établissement. Tenez vous le pour dit, cette année sera bien remplie. De tout, tout. Laissez-moi donc la chance de vous lancer au sein du paysage sociologique uqamien, version «hubertienne», et de vous dresser un portrait, évidemment trop rapide, de ce qui pourrait vous attendre. Une première année universitaire se résume, tout au moins dans mon cas, en deux mots : implication et connaissance. Visite guidée En effet, cette première année fut tout d'abord une ouverture politique et sociale sur le monde. Le niveau et la qualité possibles d'implications politiques et sociales sont étonnants, que l'on pense à une implication au sein du mouvement étudiant, au sein des différents médias étudiants, ou encore à travers les multiples groupes qui peuplent ces murs. Les formes d'engagements sont tellement amples que quelquefois, elles en viennent qu'à s'entrecouper, voire s'entrechoquer. C'est d'ailleurs à ce niveau qu'il peut sembler y avoir nécessité d'amélioration, à savoir à ce que chacun des acteurs sociaux qui forment dans sa diversité un lieu commun de partage et d'expression du mouvement étudiant, vise à ne pas entraver, par le biais de ses multiples activités, celles de groupes qui s'intéressent souvent à des causes connexes aux siennes. Face à un tel amas de causes rassembleuses, vous verrez justement en quels points vous pouvez ou non vous impliquer, et permettre de mettre un terme à ce creux que semble subir les milieux étudiants, en ce qui concerne le faible niveau d'engagement d'une forte couche étudiante. Ce monde est celui de l'implication certes, mais aussi celui de la connaissance. Celle-ci est comme une choppe de bière qui, suite à une bonne lampée, se remplit automatiquement, comme si de rien n'était. Quelle joie, vous direz! Oui, mais prenez garde à ne pas tomber malade. Le premier enivrement peut vite être remplacé par une aversion profonde, si le buveur s'y jette sans protection première. par Hubert Forcier En ce qui concerne la connaissance, le but d'une vocation sociologique est souvent lié à un désir de mieux comprendre le monde. En effet, combien d'étudiants et d'étudiantes auront inscrit cette science comme choix universitaire, uniquement afin de mieux savoir se retrouver dans ce bordel ambiant. Après un an, il me semble toutefois que la connaissance du monde s'éloigne de plus en plus, plutôt qu'elle ne se laisse bercer par mon désir de la saisir. Un an, ce fut assez pour voir que le monde est hautement plus complexe que ce que j'aurais pu m'attendre. Il est aussi beaucoup plus politique qu'il ne me le paraissait à même date l'an dernier. Politique, ce mot s'agence maintenant aux moindres situations de la vie quotidienne. L'appropriation partielle de la connaissance permet tout de même de voir apparaître la condition de l'intellectuel, (à ce sujet loin de moi la prétention de m'inclure déjà dans ce grand cercle) comme celle paradoxale de l'éloignement constant entre son niveau d'éducation à la hausse et sa capacité à se faire comprendre par ceux et celles qu'il «observe ». Je m'attarderais encore bien longtemps à de telles pensées et à un bilan de cette année qui s'est si vite achevée, mais je me dois d'arrêter, ne voulant tomber dans le dogmatisme creux et pensant que la découverte pure est beaucoup plus captivante que la connaissance totale d'un monde inconnu. Souhaitons donc que l'accueil de ce monde nouveau pour vous soit aussi fort que vos plus grandes attentes. Une dernière chose, j'espère vous voir vous lancer bien vite dans les méandres de ce monde merveilleux qu'est celui de la sociologie. Bonne chance! Tous ces gens assis là, dans les gradins. Tous avaient déboursé le fruit de leur labeur pour pouvoir assister au grand spectacle. Tous dans le même but, afin de perpétrer une action des plus innées : rire. Certains d'entre eux en avaient même oublié la signification, l'émotion qu'il amène, tellement il ne leur était plus quotidien. Cela faisait bien son affaire parce qu'au moins, ils le faisaient manger, et rire à son tour. Mais lui, c'était d'eux qu'il riait. Ce spectacle incroyable, tous ces gens mornes, assis à attendre, tellement conditionnés qu'ils étaient à s'esclaffer qu'un rien les faisait rigoler. Ils avaient payé, ça devait être drôle. Ses gestes, il les savait immoraux, mais jamais ne les regrettait. En y pensant même, il en jouissait. Chaque fois qu'il sortait dans les rues il y repensait. Tous ces gens affolés, pressés, bousculés, ayant quelque part où aller. Chacun avait sa petite raison, son pourquoi conditionné à sa montre. C'était si présent, mais personne ne le voyait. Tous trop pressés pour l'apprécier : la vie. En y repensant, il ne s'en voulait point. Ce La dure leçon de vie patient attablé, puant le lait avarié, crachant tous ses soucis avec une telle angoisse. Il en vibrait, les yeux aux larmes tellement cela l'affectait. Mais pourtant son problème n'en était pas un, mais lui, il l'écoutait… Jusqu'à… VLAN! Un petit coup, tout petit coup de scalpel juste bien placé. L'entaille qui déjà crachait, lançait le sang. Les yeux exorbités, il les avait soudain oubliés. Tous ses petits soucis disparaissaient au fur et à mesure que cela coulait. Non, définitivement il le méritait. C'était la même chose pour ceux-là. Se conditionnant quotidiennement, s'asphyxiant de leur bâtonnet de cancer. Ils s'en pourrissaient les dents, s'en jaunissaient les mains. Quand devant lui ils s'assoyaient, l'envie le reprenait. Ils lui déchargeaient toujours la même salade, jours après jours, il en mangeait. Inconscients qu'ils étaient, ne méritant pas ce qu'ils avaient. Le scalpel toujours si parfaitement affilé, il était toujours là pour l'aider. Et VLAN! Jamais ils ne boiraient leur vieille bouteille. par Pierre-Yves Charpentier Jamais ils ne dépenseront l'argent amassé. Jamais le jour idéal n'arrivera pour leur surprise. Jamais ils n'attendront plus pour leurs projets. Plus jamais ils oublieront de profiter, remettant tout toujours trop pour plus tard. Après cela, il l'appelait, heureusement qu'il le connaissait. Vingt-cinq minutes et puis partit. Un autre client passait sans remarquer trace. Le soir, rentrant chez lui, il passait par un nouveau chemin, puis s'égarant des heures durant. Il se retrouvait dans l'inconnu, mais toujours il savait qu'un boulot l'y attendait. Parce que désormais ils étaient partout. Toujours si nombreux, cette race de charognards dévorant leur boulette entourée de pain blanchi. Il savait qu'il ne serait chômeur parce que cette race avait oublié la vie. Elle n'est pas un défi ni un prix, mais un don dont tu es investi. Tu l'oriente à ta façon. Lui, il donnait la leçon. Tous autour de lui, riant de ses acrobaties, faisant le pitre, le clown, il s'amusait aussi. Journal Le Poids-Lu journalsocio@hotmail.com page 3
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