Le Marche des cereales - Comptoir Agricole
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<strong>Le</strong> marché<br />
<strong>des</strong> céréa<strong>Le</strong>s<br />
• <strong>Le</strong>s fONDAMeNTAUX<br />
• <strong>Le</strong> MArché physiqUe<br />
• <strong>Le</strong> MArché à TerMe<br />
• <strong>Le</strong> risqUe De priX<br />
deuxième édition
Un grand merci aux partenaires qui nous ont aidés à rédiger l’ensemble de ces articles :<br />
le courtier Bloch et rehs, et Newedge, courtier financier en matières premières.
<strong>Le</strong>s fondamentaux<br />
Dans cette première partie, vous saurez tout sur les fondamentaux du marché <strong>des</strong> céréales<br />
et leur incidence sur l’évolution <strong>des</strong> marchés. Face à la volatilité croissante <strong>des</strong><br />
marchés, chacun est tenu de mieux les connaître et de les comprendre, pour mieux les<br />
anticiper, car chaque évènement est précurseur d’évolution <strong>des</strong> cours.<br />
L’offre et la demande :<br />
Tout marché quel qu’il soit est régi par la loi de l’offre et de<br />
la demande.<br />
De cet équilibre en permanence instable, naît la notion de<br />
prix quand l’offre et la demande se rejoignent.<br />
Ainsi, la rareté de l’offre renchérit la demande et l’absence<br />
de demande appauvrit l’offre.<br />
Un certain nombre de facteurs peut influencer cet équilibre<br />
offre/demande.<br />
<strong>Le</strong>s « fondamentaux »<br />
<strong>Le</strong>s facteurs permettant de définir le niveau de l’offre et de<br />
la demande d’un secteur sont appelés les fondamentaux<br />
de ce secteur. Dans tous les domaines liés aux matières<br />
premières, et donc a fortiori dans les marchés du grain, la<br />
production, la consommation, le niveau d’importation et<br />
d’exportation constituent <strong>des</strong> fondamentaux.<br />
1) Définition de l’offre<br />
Pour estimer sa capacité d’offre globale, chaque pays tient<br />
compte de son stock de départ, de sa production et <strong>des</strong><br />
quantités qui seront importées.<br />
Offre = Stock début + Production : volume / qualité + Importations<br />
2) Définition de la demande<br />
Pour estimer son niveau de la demande à l’inverse, seront<br />
prises en considération la consommation, les quantités exportables.<br />
Demande = Consommation : animale, humaine, industrielle<br />
+ Exportations<br />
<strong>Le</strong> bilan déterminera le niveau de stock fin.<br />
Si l’offre est supérieure à la demande, le pays sera un potentiel<br />
exportateur (Cf. USA, CEI, UE en blé, Australie en blé,<br />
Canada, Brésil en maïs)<br />
Si la demande est supérieure à l’offre, le pays sera importateur<br />
(Cf. Inde, Moyen Orient, Nord Afrique, Chine)<br />
3)<strong>Le</strong>s bilans<br />
Concernant les céréales, il existe (entre autre) un bilan mondial<br />
(source U.S.D.A, CIC), un bilan européen (source COCE-<br />
RAL et analystes privés), <strong>des</strong> bilans nationaux (source ONI-<br />
GC en France). La parution de ces informations est régulière<br />
(mensuelle en général).<br />
Synthèse de rapport U.S.D.A.<br />
Blé (MT) R08 R09 R10<br />
2007/2008 2008/2009 2009/2010<br />
Stock départ 124,67 166,19 196,69<br />
Production 683,27 682,11 646,51<br />
Consommation 641,75 651,61 666,47<br />
Stock fin 166,19 196,69 176,73<br />
Source U.S.D.A.<br />
3
evolution de la parité E/$<br />
source : Orama – dossier de communication 2007/2008 – évolution de la parité €/$<br />
4) <strong>Le</strong>s facteurs d’évolution<br />
de nombreux paramètres interfèrent sur les différents fondamentaux.<br />
> La météorologie<br />
La météorologie a un effet direct sur la production.<br />
Tout accident peut réduire la production (cf. sécheresse en<br />
hongrie récolte 2007 – 50% de collecte de maïs, sécheresse<br />
en australie – 60% de production de blé), toute condition<br />
favorable peut au contraire l’augmenter (cf. récolte 2008 en<br />
europe).<br />
<strong>Le</strong> marché réagit « nerveusement » et donc fortement aux<br />
évolutions brusques de la météorologie tant que la récolte<br />
n’est pas effectuée… c’est le « weather market ».<br />
enfin, certains bilans présentent même mensuellement<br />
l’évolution <strong>des</strong> cultures (U.s.d.a – cultures Us)<br />
> L’évolution <strong>des</strong> parités entre les monnaies<br />
La parité (valeur d’une monnaie par rapport à l’autre) entre<br />
les monnaies a un effet direct sur le coût <strong>des</strong> exportations et<br />
<strong>des</strong> importations.<br />
dès lors que certains pays sont exportateurs et d’autres importateurs,<br />
<strong>des</strong> échanges vont avoir lieu d’un pays à l’autre<br />
pour que les bilans trouvent leur équilibre. Il est donc primordial<br />
de suivre l’évolution <strong>des</strong> parités d’une monnaie à l’autre<br />
(€/$ dans ce cas présent) lorsque les équilibres <strong>des</strong> bilans dépendent<br />
<strong>des</strong> importations ou exportations.<br />
evolution de la parité E/$<br />
a titre d’illustration, l’Ue doit absolument en 2008-2009 exporter<br />
15mT de blé récolte 2008 pour alléger son bilan. a<br />
la parité actuelle (1€= 1.35$ environ), le blé exporté coûte<br />
aujourd’hui plus cher (1.35 fois plus) que si l’euro et le dollar<br />
étaient à parité (même valeur).<br />
a l’inverse, dans cet exemple, toute céréale qui serait importée<br />
dans l’Ue, serait alors bien moins chère.<br />
4<br />
si le dollar venait encore à se raffermir (ou l’euro à se déprécier),<br />
les exportations seraient par voie de fait moins chères<br />
et les importations plus coûteuses.<br />
> L’évolution du prix du pétrole<br />
<strong>Le</strong> prix du pétrole a un effet direct sur le coût <strong>des</strong> exportations<br />
et <strong>des</strong> importations.<br />
Un prix du pétrole élevé renchérit les frais de transport.<br />
> <strong>Le</strong> prix du fret<br />
<strong>Le</strong> prix du fret a un effet direct sur le coût <strong>des</strong> exportations<br />
et <strong>des</strong> importations.<br />
Nous sommes concernés par le transport maritime (importations<br />
de maïs, exportations de blé) et le transport fluvial<br />
(rhin pour l’écoulement de nos productions et danube<br />
pour origination concurrente hongroise).<br />
Pétrole, parité entre les monnaies, mais aussi météorologie<br />
jouent un rôle important sur le coût du fret.<br />
La météorologie nous concerne principalement pour le<br />
transport fluvial. si le niveau d’eau d’un fleuve (cf. rhin<br />
ou danube) baisse faute de pluie, c’est l’augmentation du<br />
« pourcentage de basses eaux » du fleuve qui se transformera<br />
en « pourcentage surcoût de transport ».<br />
Prévoir l’arrivée de pério<strong>des</strong> sèches aura toute son importance.<br />
Il ne faut pas négliger aussi le poids de « l’offre et la demande<br />
» du fret. Une forte demande (cf. demande en bateau<br />
de la chine, demande bateau sur le danube pour livraison<br />
Nord Ue) crée la pénurie de moyen de transport. Il faudra<br />
payer davantage pour obtenir un moyen de transport. a<br />
l’inverse, une baisse généralisée de la consommation, comme<br />
actuellement, augmente l’offre et donc fait baisser les<br />
cours du fret.
evolution du coût du fret maritime Argentine/rotterdam<br />
source : reuters<br />
Dollars/Tonne<br />
11000<br />
10500<br />
10000<br />
9500<br />
9000<br />
8500<br />
8000<br />
7500<br />
7000<br />
6500<br />
6000<br />
5500<br />
5000<br />
4500<br />
4000<br />
3500<br />
3000<br />
2500<br />
2000<br />
Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4<br />
2003 2004 2005 2006 2007 2008<br />
> <strong>Le</strong>s décisions politiques<br />
avec effet direct sur le coût <strong>des</strong> exportations et <strong>des</strong> importations,<br />
les réductions ou augmentations <strong>des</strong> droits<br />
de douane, les suppressions ou restaurations <strong>des</strong> taxes à<br />
l’importation, l’application <strong>des</strong> subventions à l’exportation<br />
sont tant de moyens pour renchérir/déprécier les produits<br />
à l’importation ou pour déprécier/renchérir les produits à<br />
l’exportation. en fonction de la configuration de l’année,<br />
chaque état peut ainsi trouver <strong>des</strong> moyens pour équilibrer<br />
son propre bilan.<br />
> <strong>Le</strong> prix lui-même<br />
<strong>Le</strong> prix de la matière première elle-même a un effet direct<br />
sur tous les fondamentaux.<br />
Toutes choses égales par ailleurs, une augmentation du prix<br />
aura pour conséquence la baisse de la consommation animale<br />
et industrielle, la baisse <strong>des</strong> exportations et la hausse<br />
possible <strong>des</strong> importations.<br />
> La mise à l’intervention<br />
La mise à l’intervention est un processus européen visant<br />
à assainir les marchés en cas de surproduction et de baisse<br />
<strong>des</strong> prix. L’Ue devient alors acheteur de ces surplus à un prix<br />
d’intervention. ce prix est un prix minimum égal à 101,77€/t<br />
livré au centre de stockage sur novembre de l’année de récolte.<br />
<strong>Le</strong>s bilans sont allégés (le disponible est moindre).<br />
L’Ue revend alors les tonnages achetés plus tard sur le marché.<br />
L’intervention n’existe plus que pour le blé. elle a été supprimée,<br />
tout d’abord pour l’orge, puis pour le maïs en 2006,<br />
alors que 85% <strong>des</strong> mises à l’intervention (> 3mT) étaient<br />
composées de maïs hongrois qui ne trouvait pas de débouché.<br />
Pour la récolte 2008, un quota de 700.000 t a été remis<br />
en place. Passé ce quota, on peut considérer qu’il n’y aurait<br />
alors plus de « filet » à la baisse <strong>des</strong> prix <strong>des</strong> céréales concernées.<br />
5
<strong>Le</strong>s autres facteurs :<br />
> <strong>Le</strong>s fonds de pensions US ou autres investisseurs<br />
c’est le règne <strong>des</strong> investisseurs. disposant de fonds, ils entrent<br />
et sortent de nos marchés agricoles pour (tenter de)<br />
réaliser <strong>des</strong> bénéfices. ces mouvements peuvent être brutaux<br />
en termes d’évolution de prix.<br />
> La santé <strong>des</strong> places financières, et l’économie tout entière<br />
c’est un facteur annexe qui joue un rôle évident sur l’évolution<br />
<strong>des</strong> cours de nos matières premières. Il suffit de regarder<br />
la situation actuelle pour s’en apercevoir.<br />
Parmi les exemples les plus marquants de ces<br />
dernières années :<br />
voici une sélection d’évènements ayant eu une influence significative<br />
sur l’évolution <strong>des</strong> cours sur le marché du maïs ces<br />
dernières années, permettant d’illustrer la théorie.<br />
En 2010 (non représenté), on signalera l’envolée<br />
<strong>des</strong> cours suite à l’annonce de la sécheresse<br />
historique en Russie (perte de production de<br />
blé de -35MT).<br />
ÉvÉnement<br />
evOLUtIOn dU cOUrS dU mAïS<br />
Récolte 2008 :<br />
Annonce en juin 2008 d’inondations historiques aux USA<br />
pouvant avoir causé la <strong>des</strong>truction de quelques 200.000<br />
hectares de culture : augmentation <strong>des</strong> cours de 30€/t et<br />
de la volatilité, signe d’une grande nervosité.<br />
Récolte 2007 :<br />
Baisse de récolte quasi générale en céréales qui provoque<br />
la flambée <strong>des</strong> cours. <strong>Le</strong>s importations de maïs en provenance<br />
du Brésil (14 à 15 mt) freinent l’évolution <strong>des</strong> cours.<br />
Récolte 2005 :<br />
Inquiétu<strong>des</strong> sur les conditions climatiques en europe au<br />
moment clé de l’élaboration du rendement du maïs (juillet<br />
2005). L’effet psychologique de la vague de chaleur a fait<br />
gagner 10€/t au maïs, perdu aussi vite dès l’apparition <strong>des</strong><br />
pluies salvatrices.<br />
Récolte 2005 :<br />
Besoins de couverture de fin de campagne en août/septembre<br />
2006. <strong>Le</strong>s disponibilités manquent, alors que les<br />
besoins restent présents. <strong>Le</strong> marché s’inquiète, d’autant<br />
que les quelques vendeurs encore présents font de la rétention.<br />
Récolte 2002 :<br />
Octroi par l’Ue à la Hongrie (qui ne fait pas encore partie<br />
de l’Ue) en février 2003 d’un quota d’importation de<br />
500.000 t, sans droit de douane. <strong>Le</strong> marché perd 12€/t en<br />
l’espace de quelques jours, l’offre étant du coup de suite<br />
plus importante sur le débouché nord communautaire.<br />
d’autres facteurs comme les deux vagues de découverte de foyers de grippe aviaire au printemps 2006 méritent d’être cités,<br />
car ils ont fait chuter le marché à deux reprises de 5€/t en l’espace de quelques heures.<br />
6
Conseils EUREPI<br />
<strong>Le</strong>s marchés reposent en grande partie sur <strong>des</strong> fondamentaux.<br />
Il faut les connaître et mettre tout en œuvre pour anticiper<br />
les facteurs qui les font évoluer, car cela permettra à quiconque<br />
d’estimer l’évolution de l’équilibre entre l’offre et la<br />
demande et donc l’évolution du marché.<br />
Chaque vendeur (agriculteur, organisme stockeur,…) devra<br />
donc gérer son risque de prix en fonction <strong>des</strong> objectifs qu’il<br />
se sera lui-même fixés.<br />
7
<strong>Le</strong> marché physique<br />
Bien connaître les fondamentaux d’un marché et leur permanente évolution est la base pour<br />
tout acteur sur le marché en question. Etre acteur sur un marché signifie alors réaliser tôt<br />
ou tard un « acte d’achat » ou « un acte de vente ». Dans le domaine <strong>des</strong> céréales, il existe<br />
deux gran<strong>des</strong> familles de marchés sur lesquelles les différents acteurs peuvent agir : le marché<br />
physique (marché de gré-à-gré ou marché non-organisé) et le marché à terme (marché<br />
organisé).<br />
Pour que <strong>des</strong> affaires se concluent sur le marché physique, les acheteurs et les vendeurs<br />
seront mis en relation et s’accorderont sur un prix, ainsi que sur de nombreux autres paramètres<br />
qui seront <strong>des</strong> éléments constituants d’un contrat (qualité, mode et période de chargement,<br />
conditions particulières…). Nous reprendrons tous les points clés à ne pas oublier<br />
lors de la signature d’un contrat. Nous verrons également comment EUREPI tire profit de<br />
certaines situations pour optimiser son prix de vente, et donc indirectement le prix payé<br />
aux agriculteurs. <strong>Le</strong> commerce du grain répondant à <strong>des</strong> règles internationales strictes, nous<br />
comprendrons enfin pourquoi le non respect de ces règles peut coûter beaucoup d’argent au<br />
contrevenant.<br />
La chaîne <strong>des</strong> ventes<br />
Tout agriculteur sait que, sans aléa climatique et sous réserve<br />
d’apporter le soin nécessaire à la culture, quelques<br />
mois après avoir ensemencé une parcelle, il en récoltera un<br />
volume de céréales. en terme de marché, on dit que l’agriculteur<br />
est « long * de marchandise». son métier est de<br />
vendre au mieux sa récolte.<br />
au bout de la chaîne, l’industriel agroalimentaire de 1 ère<br />
transformation connaît, sauf aléa industriel ou économique,<br />
la consommation de son usine. Il peut estimer son besoin<br />
annuel. en terme de marché, on dit que l’industriel<br />
est « short * de marchandise». son métier est de garantir<br />
l’approvisionnement de son installation et d’acheter au<br />
mieux le besoin de celle-ci.<br />
Agriculteur<br />
(Long)<br />
O.s. / eurepi<br />
iAA 1ère T<br />
(short)<br />
au centre, l’organisme stockeur ou eUrePI, qui en stockant<br />
la collecte achetée aux agriculteurs, peut ainsi approvisionner<br />
les industries agroalimentaires de 1ère transformation<br />
tout au long de l’année.<br />
Agriculteur vendeur<br />
vendeur<br />
acheteur<br />
O.s. / eurepi acheteur<br />
iAA 1ère T<br />
<strong>Le</strong> marché physique<br />
conclure une affaire se fait rapidement, mais acheteur et<br />
vendeur vont alors s’engager à respecter scrupuleusement<br />
<strong>des</strong> règles du jeu strictes, précises, décrites dans le contrat<br />
qu’ils signeront.<br />
1)<strong>Le</strong>s termes d’un contrat<br />
<strong>Le</strong>s termes ci-<strong>des</strong>sous devront obligatoirement figurer sur<br />
tout contrat négocié entre acheteur et vendeur.<br />
> Acheteur/Vendeur<br />
<strong>Le</strong>ur raison sociale.<br />
> espèce<br />
<strong>Le</strong>s espèces sont clairement explicitées : cf. maïs jaune<br />
et/ou roux, blé de meunerie, blé fourrager, etc. qui sont<br />
<strong>des</strong> <strong>des</strong>criptifs reconnus et qui à eux seuls précisent déjà la<br />
qualité.<br />
> qualité spécifique de la marchandise<br />
La marchandise doit être saine, Loyale et Marchande<br />
(s.L.m.). elle doit être exempte de flair, d’insectes vivants et<br />
conforme aux normes légales, réglementaires et administratives<br />
en vigueur (cf. OGm, taux de mycotoxines, etc.).<br />
La marchandise doit de plus répondre à <strong>des</strong> normes spécifiques.<br />
deux types de normes qualitatives existent par<br />
9
espèce : les normes communautaires et les normes faisant<br />
référence à un addendum technique*, plus couramment<br />
usitées. chaque espèce a son addendum technique. Ne pas<br />
respecter les normes techniques peut conduire au mieux à<br />
<strong>des</strong> réfactions financières, au pire à une résiliation de contrat<br />
avec <strong>des</strong> conséquences financières importantes.<br />
espèce Blé maïs<br />
h20 15% 15%<br />
%Grain cassé 4.0% 5.0%<br />
%Impuretés 2.0% 5.0%<br />
%Grain Germé 2.0% 2.0%<br />
Ps 76<br />
Protéine 11.0%<br />
hagberg 220<br />
addendum n°II n°v<br />
• L’addendum n°I s’applique à toute céréale.<br />
• L’addendum n°III concerne l’orge de brasserie.<br />
• L’addendum n°VI concerne le colza et le tournesol.<br />
• L’addendum n° XII concerne le sorgho en alimentation humaine.<br />
• <strong>Le</strong> montant <strong>des</strong> réfactions est établi par addendum en cas de<br />
non respect <strong>des</strong> critères qualitatifs de base.<br />
> Tonnage<br />
sauf avis contraire décrit dans le contrat, une latitude de<br />
plus ou moins cinq pour cent de la quantité prévue est acceptée.<br />
> incoterm<br />
créés par la chambre de commerce Internationale, les incoterms*<br />
règlent les droits et les obligations <strong>des</strong> acheteurs<br />
et <strong>des</strong> vendeurs dans le commerce international et régissent<br />
:<br />
• la livraison,<br />
• la prise en charge <strong>des</strong> marchandises,<br />
• le transfert de risque,<br />
mais en aucun cas :<br />
• le transfert de propriété,<br />
• le mode de paiement,<br />
• le droit applicable.<br />
dans la configuration de son marché eUrePI utilise principalement<br />
les incoterms suivants :<br />
• départ arrimé fluvial, appelé encore FOB fluvial “Free on<br />
board”,<br />
• rendu déchargement acheteur,<br />
• rendu Silo/Magasin,<br />
• départ lieu de stockage.<br />
en fonction de l’incoterm utilisé, acheteur et vendeur devront<br />
avoir à l’esprit quand a lieu le transfert de la prise en<br />
charge de la marchandise avec tous les risques qualitatifs,<br />
quantitatifs et financiers que cela comporte.<br />
Incoterm chargement Transport déchargement<br />
départ «lieu de stockage»<br />
FOB fluvial<br />
rendu déchargement acheteur<br />
rendu silo/magasin<br />
risque du vendeur<br />
risque de l’acheteur<br />
L’incoterm « fOB fluvial » est le plus utilisé par eUrePI (90%<br />
environ) de par la position <strong>des</strong> silos répartis sur le rhin de<br />
Seltz à Huningue lors de ses ventes aux agro-industriels.<br />
Transfert de risque dans le cas du FOB Fluvial<br />
L’incoterm « rendu Déchargement Acheteur » est le plus<br />
utilisé par l’agriculteur lors d’une livraison à son organisme<br />
stockeur.<br />
> prix<br />
Un prix n’a de vraie valeur que s’il est accompagné de son<br />
incoterm. L’incoterm « FOB » étant le plus utilisé par eUrePI,<br />
la référence de notre marché directeur est naturellement le<br />
« FOB rhin », équivalent à un « prix départ bateau arrimé port<br />
sur le rhin ».<br />
si le prix est stipulé « hors majorations bimensuelles »,<br />
l’acheteur paiera au vendeur, comme son nom l’indique,<br />
une majoration bimensuelle d’une date « base de départ »<br />
(juillet pour les céréales, variable pour les oléagineux) à « la<br />
quinzaine réelle de livraison », dont le montant est fixé par<br />
l’interprofession (0.47€/t pour les céréales – hors intervention,<br />
0.91€/t pour les oléagineux).<br />
Où trouver la valeur du marché à tout instant <strong>Le</strong>s courtiers<br />
sont en permanence à l’écoute du marché et tentent de<br />
mettre en contact acheteurs et vendeurs. Ils savent estimer<br />
à tout moment l’offre et la demande sur les marchés qu’ils<br />
contrôlent. L’efficacité d’un courtier est mesurée par la qualité<br />
de l’information qu’il fournit à ses contreparties sur le<br />
marché. eUrePI peut alors réagir au plus vite.<br />
si acheteur et vendeur se rencontrent sur l’ensemble <strong>des</strong><br />
termes du contrat, alors une affaire se traite à un prix appelé<br />
« prix traité * ». dans le cas contraire, l’affaire ne se traite<br />
pas et le prix du marché n’est alors qu’un « prix nominal * »,<br />
moyenne de prix entre le prix de l’acheteur et le prix du ven-<br />
10
deur. a certaines pério<strong>des</strong>, le marché est animé c’est-à-dire<br />
qu’il est aisé d’en fixer la valeur, à d’autres il ne se passe rien<br />
et l’estimer devient alors plus délicat.<br />
chaque jour qui passe donne une valeur au marché pour<br />
une période d’exécution donnée. La succession <strong>des</strong> valeurs<br />
<strong>des</strong>sine le «marché» (cf. courbe FOB Rhin Maïs – Exécution<br />
Janvier/Juin – Récolte 2007 et 2008).<br />
2) <strong>Le</strong>s différents marchés physiques<br />
Pour une espèce donnée, il n’existe pas « un » marché physique,<br />
mais « <strong>des</strong> » marchés physiques.<br />
a chaque point de chargement de production (contrat départ)<br />
ou de livraison (contrat rendu) correspond une cotation<br />
(incoterm + prix + qualité) dite « physique ».<br />
280<br />
260<br />
240<br />
Evolution du FOB Rhin - Maïs - Période Janvier / Juin<br />
ramener deux marchés différents sur un même point de<br />
consommation, par un différentiel de transport, de frais<br />
d’entrée silos ou autres, permet de déterminer la parité*<br />
(ou encore la base*) entre ces deux marchés.<br />
220<br />
200<br />
180<br />
160<br />
140<br />
120<br />
100<br />
décembre<br />
janvier<br />
février<br />
mars<br />
avril<br />
mai<br />
juin<br />
juillet<br />
aout<br />
septembre<br />
octobre<br />
novembre<br />
décembre<br />
janvier<br />
février<br />
mars<br />
avril<br />
mai<br />
juin<br />
juillet<br />
aout<br />
septembre<br />
JJ-R07<br />
JJ-R08<br />
> période d’exécution<br />
c’est la période de livraison qui devra obligatoirement respecter<br />
la période définie dans le contrat. elle devra en outre<br />
avoir lieu selon une procédure clairement établie et reconnue<br />
par l’ensemble <strong>des</strong> acteurs du marché, sous peine de<br />
conséquences financières importantes.<br />
Il convient de distinguer deux pério<strong>des</strong> importantes dans<br />
l’exécution de la marchandise contractée : le dégagement*,<br />
qui correspond à une exécution durant la période<br />
de récolte de tout tonnage ne pouvant être stocké, et l’éloigné*,<br />
qui correspond à une exécution après la récolte, de la<br />
marchandise stockée. <strong>Le</strong> marché de dégagement est le plus<br />
souvent décoté par rapport au marché de l’éloigné. La décote<br />
est variable et fonction de l’offre et de la demande. exceptionnellement,<br />
le marché sur le rapproché peut même<br />
être supérieur au marché sur l’éloigné.<br />
> Mode et délais de paiement<br />
> Arbitrage<br />
<strong>Le</strong>s règles générales de la contractualisation et de l’exécution<br />
d’un contrat sont reprises et approfondies dans un<br />
contrat cadre, dénommé contrat incograin*. Pour chaque<br />
incoterm, il existe un contrat incograin, portant un numéro<br />
différent. en cas de litige, ce sont les règles définies dans<br />
les incograins* qui font foi pour l’arbitrage entre les deux<br />
parties.<br />
Pays espèce Incoterm<br />
Lieu<br />
de chargement<br />
de Livraison<br />
hollande maïs/Blé caF rotterdam<br />
France maïs/Blé FOB rhin<br />
France maïs/Blé FOB moselle<br />
France maïs FOB Bordeaux<br />
France Blé rendu rouen<br />
France Blé rendu chalon/modane<br />
France maïs départ train centre<br />
hongrie maïs FOB Budapest<br />
Usa maïs FOB Golf<br />
Brésil maïs FOB Paranagua<br />
etc. … … …<br />
Liste non exhaustive<br />
exemple<br />
si : caF rotterdam = FOB danube + Transport danube<br />
caF rotterdam = FOB rhin + Transport rhin<br />
et : Parité (danube/rhin) = FOB danube – FOB rhin<br />
alors : Parité (danube/rhin) = Transport rhin – Transport<br />
danube<br />
dire que deux marchés sont à parité*, signifie qu’à un instant<br />
défini la parité « constatée » à cet instant est égale à la<br />
parité « théorique ».<br />
La parité entre deux marchés est en permanente évolution,<br />
en fonction de l’évolution de l’offre et de la demande<br />
sur les différents marchés, de l’évolution <strong>des</strong> frais de transports<br />
etc.<br />
Incoterm Train route Fluvial<br />
Départ<br />
FOB<br />
n°15<br />
départ<br />
n°18 n°19<br />
rendu<br />
caF<br />
n°16<br />
rendu déchargement<br />
rendu silo/magasin<br />
n°20<br />
n°23<br />
11
3) L’utilisation <strong>des</strong> marchés physiques<br />
par eUrepi<br />
eUrePI charge 100% de sa collecte sur le marché du rhin.<br />
mais cela ne veut pas dire que le marché du rhin soit le seul<br />
marché permettant à eUrePI d’élaborer son prix de vente.<br />
Il se peut par exemple qu’eUrePI veuille marquer un prix<br />
même en l’absence d’acheteur sur son marché directeur. Il<br />
se peut également qu’en cas de sur-engagement constaté<br />
(cf. année de sécheresse) <strong>des</strong> tonnages soient recouverts<br />
sur d’autres origines, etc.<br />
dans cette optique eUrePI doit agir alors sur d’autres marchés,<br />
comme :<br />
> <strong>des</strong> marchés physiques, autres que le marché directeur<br />
du rhin (FOB moselle, FOB Bordeaux, départ centre, etc.)<br />
> <strong>Le</strong> marché à terme européen eUrONexT (qui sera étudié<br />
dans la troisième partie).<br />
Ne pas oublier que toute position prise sur un marché autre<br />
que le marché directeur devra être débouclée* avant la fin<br />
de la période d’exécution, sous peine bien sûr de voir exécuter<br />
le contrat.<br />
Une vente devra être rachetée, un achat revendu avec à la<br />
clef une perte à encaisser ou un gain à réaliser.<br />
L’exemple ci-<strong>des</strong>sous permet d’illustrer ce mécanisme qu’il<br />
faut assimiler :<br />
eUrePI souhaite vendre à 102€/t, mais il n’existe aucun<br />
acheteur à ce jour sur son marché directeur. aucune affaire<br />
ne se traite.<br />
eUrePI va donc se tourner vers un autre marché. Imaginons<br />
en outre que ce marché soit généralement à parité de 2€/t<br />
avec son marché directeur. eUrePI va donc vendre sur cet<br />
autre marché au prix de 100€/t (102€/t – 2€/t parité) pour<br />
marquer son prix objectif.<br />
marché directeur<br />
Théorique 102€/t<br />
(si parité 2€/t)<br />
marché non directeur<br />
ou terme<br />
vente 100€/t<br />
Un jour ou l’autre, sous peine d’aller à l’exécution, eUrePI va<br />
devoir déboucler sa position*.<br />
au moment où eUrePI pourra vendre sur son marché directeur,<br />
eUrePI rachètera simultanément les positions prises<br />
auparavant sur le marché non directeur.<br />
selon la direction du marché, deux cas se présentent :<br />
1. <strong>Le</strong> marché baisse :<br />
si le marché baisse, eUrePI vendra à 98€/t sur son marché<br />
directeur et devra simultanément déboucler sa position sur<br />
le marché sur lequel il a déjà pris position. a parité de 2€/t,<br />
eUrePI rachètera sa position à 96€/t.<br />
marché directeur (rhin)<br />
si le marché baisse<br />
vente 98€/t<br />
Final 98€/t + 4€/t,<br />
soit 102€/t<br />
marché non directeur<br />
ou terme<br />
achat 96€/t (parité 2€/t)<br />
Gain 4€/t<br />
(vente initiale à 100€/t)<br />
L’affaire se soldera par une vente à 98€/T et un gain de 4€/t,<br />
soit un équivalent de 102€/t, le prix souhaité par eUrepi<br />
sur son marché directeur.<br />
12
2. <strong>Le</strong> marché monte :<br />
si le marché monte, eUrePI vendra à 108€/t sur son marché<br />
directeur et devra simultanément déboucler sa position sur<br />
le marché sur lequel il a déjà pris position. a parité de 2€/t,<br />
eUrePI rachètera sa position à 106€/t.<br />
marché directeur (rhin)<br />
si le marché monte<br />
vente 108€/t<br />
Final 108€/t - 6€/t,<br />
soit 102€/t<br />
marché non directeur<br />
ou terme<br />
achat 106€/t (parité 2€/t)<br />
Perte -6€/t<br />
(vente initiale à 100€/t)<br />
L’affaire se soldera par une vente à 108€/T et une perte de<br />
-6€/t, soit un équivalent de 102€/t, le prix souhaité par<br />
eUrepi sur son marché directeur.<br />
sécuriser un prix semble être facile.<br />
Il faut pourtant maîtriser « le risque de parité* » (appelé «<br />
risque de base* »). La parité n’est pas figée et évolue dans<br />
le temps, répondant elle-même à la loi de l’offre et de la demande.<br />
risque de parité : imaginons une parité évolutive<br />
dans notre exemple.<br />
si notre parité initiale de 2€/t est égale à -1€/t au moment<br />
du rachat <strong>des</strong> positions (cf. en raison de forte demande<br />
sur notre marché directeur), que vaudrait alors le prix<br />
final lors du débouclage de nos positions par rapport à<br />
notre objectif de départ (102€/t initial) <br />
1. reprenons à nouveau notre exemple avec un marché<br />
qui baisse :<br />
si le marché baisse à 98€/t sur son marché directeur, la position<br />
se débouclera à 99€/t compte tenu de l’évolution de<br />
la parité. <strong>Le</strong> prix final sera de 99€/t, inférieur de -3€/t au prix<br />
objectif.<br />
marché directeur (rhin)<br />
si le marché baisse<br />
vente 98€/t<br />
Final 98€/t + 1€/t,<br />
soit 99€/t<br />
marché non directeur<br />
ou terme<br />
achat 99€/t (parité -1€/t)<br />
Gain 1€/t<br />
(vente initiale à 100€/t)<br />
2. reprenons à nouveau notre exemple avec un marché<br />
qui monte :<br />
exercez-vous : si le marché monte à 108€/t, alors que vaut<br />
le prix de vente final et quelle est la perte ou le gain par<br />
rapport au prix objectif <br />
marché directeur (rhin) marché non directeur<br />
ou terme<br />
si le marché monte achat €/t (parité -1€/t)<br />
vente 108€/t<br />
Final €/t<br />
voir solution en bas de page.<br />
Perte €/t<br />
(vente initiale à 100€/t)<br />
4) <strong>Le</strong>s règles du jeu :<br />
le non respect <strong>des</strong> termes du contrat<br />
<strong>Le</strong> commerce <strong>des</strong> céréales est bien réglementé.<br />
Une vente traitée engage à la fois le vendeur et l’acheteur.<br />
Quelle que soit la situation (sécheresse avec perte de disponible,<br />
problème de qualité liée à la météorologie ou autre,<br />
etc.) le vendeur, tout comme l’acheteur, s’est engagé à<br />
respecter l’ensemble <strong>des</strong> termes du contrat.<br />
<strong>Le</strong> vendeur devra fournir le tonnage et la qualité contractés,<br />
au prix, dans les délais de livraison définis par le contrat et<br />
l’acheteur devra les recevoir selon les termes du contrat.<br />
Tout manquement à ces engagements se traduit par une<br />
« mise en défaut* » de l’une ou l’autre <strong>des</strong> parties avec <strong>des</strong><br />
conséquences financières importantes dans les contextes<br />
de fortes évolutions de cours connues ces dernières années.<br />
mise en<br />
marché<br />
action du<br />
défaut du<br />
hausse Baisse<br />
vendeur<br />
acheteur<br />
acheteur<br />
vendeur<br />
Facture<br />
différence*<br />
annulation<br />
contrat<br />
annulation<br />
contrat<br />
Facturation<br />
différence*<br />
*différence : écart entre le prix du marché et le prix du<br />
contrat<br />
en cas de litige, la chambre arbitrale de Paris est là pour départager<br />
les plaignants.<br />
solution de l’exercice ci-<strong>des</strong>sus :<br />
Perte sur marché non directeur : -9€/t,<br />
prix final : 108€/t – 9€/t : 99€/t),<br />
soit une perte par rapport au prix objectif de -3€/t<br />
13
ésumé et conseils eUrepi<br />
<strong>Le</strong> « fOB rhin » : notre marché<br />
de référence…<br />
> c’est vrai pour le maïs. <strong>Le</strong> marché est très liquide*, il se passe toujours quelque chose.<br />
> Pour le blé, préférer la moselle, au risque de parité ou base* prêt pour fixer les prix. mais l’exécution a lieu sur le<br />
rhin.<br />
> surveiller les marchés concurrents pour anticiper les évolutions.<br />
Un contrat c’est :<br />
respecter les règles de mise<br />
en marché :<br />
connaître les incoterms :<br />
surveiller les parités<br />
> Neuf critères à respecter obligatoirement.<br />
> Tout tonnage contracté devra être livré au prix et selon la qualité sous peine de se voir mis en défaut, quelle que<br />
soit l’évolution du marché, avec <strong>des</strong> conséquences financières importantes.<br />
> Ne pas engager plus que son disponible avant récolte : surveiller les phases critiques d’élaboration du rendement<br />
(tonnage et qualité) pour estimer le rendement.<br />
> Pour comparer <strong>des</strong> choses comparables.<br />
> Pour comprendre la presse spécialisée.<br />
> Pour ne pas faire de fausses bonnes affaires.<br />
* Glossaire :<br />
Définition de certains termes que vous pouvez entendre, lire… qu’il faut connaître :<br />
Addendum technique<br />
Déboucler une position<br />
etre à parité<br />
etre « long »<br />
etre « short »<br />
incograin<br />
incoterm<br />
Majoration bimensuelle<br />
Marché<br />
Dégagement<br />
Marché eloigné<br />
Marché Liquide<br />
Mettre en défaut<br />
parité<br />
prix nominal<br />
prix traité<br />
risque de parité<br />
(risque de base)<br />
s.L.M<br />
contrat reprenant les caractéristiques techniques et les réfactions en cas de leur non respect.<br />
effectuer l’acte inverse d’une opération initiale sur un marché non directeur (pas de livraison envisagée).<br />
Prévoir d’encaisser une perte, ou de réaliser un gain.<br />
si l’écart à un instant donné entre deux marchés est égal à l’écart théorique, alors les marchés sont à parité.<br />
avoir quelque chose à vendre… mais aussi avoir trop acheté.<br />
avoir quelque chose à acheter… mais aussi avoir trop vendu.<br />
contrat reprenant les règles générales de commercialisation et d’exécution pour un incoterm donné.<br />
règles internationales pour l’interprétation <strong>des</strong> termes commerciaux.<br />
montant forfaitaire payé par l’acheteur, rémunérant le vendeur pour le stockage effectué avant l’exécution de la livraison.<br />
Période de livraison pendant la récolte.<br />
Période de livraison après la récolte.<br />
marché où il se passe « quelque chose »…<br />
Un non respect <strong>des</strong> critères liés à un contrat par l’une <strong>des</strong> contreparties, entraîne sa mise en défaut par la partie adverse,<br />
avec ses conséquences financières importantes.<br />
ecart entre deux marchés.<br />
Prix non traité, moyenne entre le prix auquel on peut trouver un acheteur et un vendeur.<br />
Prix auquel un contrat a été traité.<br />
risque créé par l’évolution dans le temps de la parité dans <strong>des</strong> opérations de débouclage de position.<br />
saine, Loyale et marchande : répondant aux normes qualitatives légales, règlementaires et administratives en vigueur.<br />
15
<strong>Le</strong> marché à terme<br />
Tout le monde a bien sûr entendu parler de ce marché, mais combien savent réellement<br />
de quoi il s’agit, comment cela fonctionne, quels en sont les avantages et les<br />
inconvénients, et surtout les obligations et les risques de tout intervenant agissant<br />
sur ce marché <br />
Pour ce troisième volet du marché <strong>des</strong> céréales, voici les points importants à retenir<br />
avant d’agir sur ce marché.<br />
<strong>Le</strong> marché à terme<br />
de marchandises<br />
1) L’historique<br />
Au cours de son évolution, de la préhistoire à nos jours, l’homme<br />
a su mettre en place <strong>des</strong> façons de commercer adaptées<br />
à son époque, tenant compte en particulier de la période de<br />
livraison.<br />
Période Type de marché Période livraison<br />
Préhistoire TROC<br />
Livraison physique<br />
rapprochée<br />
Antiquité<br />
17 ème siècle<br />
Marché au<br />
comptant (SPOT)<br />
Marché à<br />
livraison différée<br />
(FORWARD)<br />
19 ème siècle Marché à terme<br />
Livraison physique<br />
rapprochée<br />
Livraison physique<br />
éloignée<br />
Echéance<br />
rapprochée<br />
et éloignée<br />
<strong>Le</strong> premier marché à terme voit le jour en 1848 aux Etats-Unis<br />
à Chicago (Cbot = Chicago Board Of Trade). Il a été créé par<br />
<strong>des</strong> agriculteurs soucieux de maîtriser le « risque prix » du<br />
maïs dans le temps.<br />
2) <strong>Le</strong>s différents marchés à terme<br />
Il existe de nombreux marchés à terme, en fonction de la<br />
famille de produit considérée et du produit lui-même. Dans<br />
notre activité nous retiendrons le marché à terme américain<br />
(Cbot) et le marché à terme européen (Euronext), ce<br />
dernier faisant l’objet de ce dossier.<br />
Type Marché Produits<br />
Soft<br />
Liffe (Londres) Café Robusta, Cacao,<br />
Sucre Blanc<br />
Grains et<br />
Oléagineux<br />
Métaux<br />
Produits<br />
pétroliers<br />
ICE<br />
(intercontinental<br />
exchange)<br />
Cbot<br />
(Chicago Board<br />
of Trade)<br />
Euronext (marché<br />
à terme européen)<br />
Comex (New York)<br />
+ LME (Londres)<br />
ICE<br />
(intercontinental<br />
exchange)<br />
Café Arabica, Cacao,<br />
Sucre Roux, Coton<br />
Blé, Maïs, Complexe<br />
Soja, Riz<br />
Blé, Colza, Maïs<br />
Or, Argent, Cuivre,<br />
Aluminium, Platine,<br />
Palladium<br />
Crude Oil, Gaz naturel,<br />
Heating oil, RBSOB<br />
gasoline<br />
Achat<br />
CONTRAT<br />
Échéance<br />
Vente<br />
t 0<br />
t+n<br />
t<br />
photos : Wikipedia<br />
17
<strong>Le</strong> marché à terme<br />
européen :<br />
caractéristiques<br />
1) Une autre référence<br />
de marché<br />
<strong>Le</strong> marché à terme européen est un<br />
autre point de rencontre entre l’offre<br />
et la demande. Il cote en toute<br />
transparence le blé, le colza, le maïs<br />
sur plusieurs échéances pour une seule<br />
qualité.<br />
Pour chaque produit, sont ainsi parfaitement<br />
déterminés :<br />
• la nature du produit (appelé le sous<br />
jacent*, connecté avec le marché physique)<br />
• la qualité (spécifications techniques)<br />
• la quotité (1 lot = 50 tonnes)<br />
• les échéances cotées<br />
• le lieu de livraison<br />
• les conditions de livraison<br />
On peut vendre sans avoir de la marchandise<br />
ou acheter sans prendre<br />
livraison.<br />
<strong>Le</strong> but n’est pourtant pas d’aller jusqu’à<br />
la livraison ou la prise de livraison de<br />
la marchandise.<br />
Produits 1 Blé Maïs Colza<br />
Sous Jacent*<br />
caractéristiques<br />
Nbre d’échéances<br />
Echéances<br />
Clôture échéance<br />
Ouverture échéance<br />
Horaire de<br />
négociation<br />
Blé tendre de<br />
meunerie – SLM<br />
PS : 76<br />
Humidité : 15%<br />
Grains Brisés : 4%<br />
Grains Germés : 2%<br />
Impuretés : 2%<br />
5<br />
Janvier<br />
Mars<br />
Mai<br />
Août<br />
Novembre<br />
10 du mois échéance<br />
1 er jour suivant<br />
clôture<br />
Maïs français<br />
jaune, roux – SLM<br />
PS : 76<br />
Humidité : 15-15.5%<br />
Grains Brisés : 4-10%<br />
Grains Germés : 2-6%<br />
Impuretés : 1-3%<br />
5<br />
Janvier<br />
Mars<br />
Juin<br />
Août<br />
Novembre<br />
5 du mois échéance<br />
1 er jour suivant<br />
clôture<br />
Colza OO – SLM<br />
Teneur en huile : 40%<br />
Humidité : 9%<br />
Impuretés : 2%<br />
4<br />
Février<br />
Mai<br />
Août<br />
Novembre<br />
Dernier jour du mois<br />
précédent<br />
1 er jour suivant<br />
clôture<br />
10h45 – 18h30 10h45 – 18h30 10h45 – 18h30<br />
Dépôt de garantie<br />
révisable<br />
1 100 C/lot 1 150 C/lot 1 550 C/lot<br />
Point de livraison Rendu Rouen Rendu Façade<br />
Atlantique (Bayonne,<br />
Bordeaux, Blaye,<br />
La Palice, Nantes)<br />
FOB Metz<br />
Incograin n°23 n°23 n°15<br />
1-L’orge de brasserie est cotée depuis 2010<br />
2) Comparaison entre<br />
marché à terme<br />
et marché physique<br />
On peut aisément présenter les différences<br />
entre le marché à terme et le marché<br />
physique.<br />
On retiendra surtout que le marché à<br />
terme est organisé, transparent (visible<br />
par tous), sécurisé (appel de marge quotidien)<br />
et anonyme (contre partie inconnue).<br />
<strong>Le</strong>s prix présentés sont compris majorations<br />
incluses.<br />
Marché à terme<br />
Marché Organisé<br />
Marché totalement Sécurisé<br />
Marché Transparent (visible de tous)<br />
Marché Anonyme<br />
Contrat Standardisé<br />
Prix Majorations Incluses<br />
Marché physique<br />
Marché de gré-à-gré<br />
Risque de Faillites, Impayés et Retard<br />
de Paiement<br />
Marché plus Confidentiel<br />
Contrat Nominatif<br />
Qualité, Quantité, Période de Livraison<br />
variées<br />
Prix en Base (Base Juillet pour le Blé et le<br />
Maïs, et Base par mois d’exécution pour<br />
le Colza)<br />
18
3) L’interprétation <strong>des</strong> prix :<br />
comparer ce qui est comparable<br />
Voici l’écran d’EUREPI, ce lundi 24 novembre 2008 à 17h21.<br />
Apprenons à lire les prix. <strong>Le</strong> maïs, le blé, le colza sont cotés.<br />
Entrons dans les détails. Prenons pour cela le cas du maïs. <strong>Le</strong>s<br />
quatre échéances sont cotées : janvier 2009, mars 2009, juin<br />
2009 et août 2009<br />
Concernant le maïs échéance janvier 2009 (EMA JANV<br />
09), on retire les informations suivantes :<br />
> le dernier cours traité est de 119.00 C/t majorations bimensuelles<br />
comprises, en hausse de +1.00 C/t par rapport<br />
au cours de clôture de la veille<br />
> 89 lots (volume *) ont été traités depuis l’ouverture<br />
> le marché reste acheteur (bid*) pour 10 lots (bid size*)<br />
à 118.00 C/t, vendeur (ask*) pour 30 lots (ask size*) à<br />
119.50 C/t<br />
Concernant le cours de 119.00 C/t, rappelons qu’il<br />
s’agit d’un prix flat*, ou encore majorations bimensuelles<br />
comprises, soit 119.00 C/t – 5 x 0.93 C/t soit 114.35 C/t<br />
équivalent base juillet 2008.<br />
Notons enfin que la récolte 2009 blé est déjà cotée, sur<br />
l’échéance blé novembre 2009 (873 lots échangés) ainsi que<br />
la récolte 2009 colza, sur les échéances août et novembre<br />
2009 (179 lots échangés).<br />
<strong>Le</strong> marché à terme européen :<br />
administration <strong>des</strong> ordres<br />
1) L’ouverture d’un compte<br />
Pour être prêt à agir sur le marché à terme il faut :<br />
> Ouvrir un Compte « Marché à Terme » auprès d’un Adhérent<br />
Compensateur<br />
> Signer une Convention de Négociation avec un Négociateur<br />
en Marchandises<br />
Au même instant il ne s’est rien traité en maïs sur le marché<br />
physique, le FOB Rhin nominal est de 117 C/t janvier/juin.<br />
La différence entre la valeur du marché à terme ramené<br />
base juillet et le marché physique est de 114.35 C/t<br />
– 117.00 C/t, soit – 2.65 C/t. Cette valeur est appelée « la<br />
base*». La base n’est pas une valeur constante. Elle évolue<br />
dans le temps, mettant en évidence « un risque de base* »<br />
lors <strong>des</strong> prises de positions, dont nous reparlerons.<br />
Notons également l’importance relative de chaque culture.<br />
Concernant le maïs seulement 201 lots (soit 10.050 tonnes)<br />
ont été traités sur les différentes échéances tandis qu’au<br />
même instant 9.154 lots de blé (457.700 tonnes) et 1.571 lots<br />
de colza (78.550 tonnes) étaient traités pour la récolte 2008.<br />
Adhérent Compensateur<br />
Dépôt<br />
de Garantie<br />
& Appel de<br />
Marge «Votre Banque»<br />
• Suivi et Contrôle<br />
du Compte Financier<br />
• Tenue de la Position<br />
« Marchandises »<br />
Négociateur en Marchandises<br />
«Votre Courtier»<br />
• Exécution <strong>des</strong> Ordres<br />
d’Achat et de Vente<br />
• Communication <strong>des</strong><br />
Informations de Marché<br />
19
2) <strong>Le</strong> passage<br />
<strong>des</strong> ordres<br />
EurEpi<br />
1. passage de l’Ordre<br />
Après versement d’un dépôt de<br />
garantie, les ordres sont passés<br />
par le donneur d’ordre auprès<br />
du courtier. L’ordre est passé en<br />
bourse. Une fois exécuté le courtier<br />
confirme l’ordre au donneur<br />
d’ordre (frais de courtage à régler)<br />
et au compensateur, ce dernier<br />
s’occupera du suivi <strong>des</strong> positions<br />
et procède aux appels de marge<br />
auprès du donneur d’ordre.<br />
6. Suivi de<br />
la position<br />
4. réponse Ordre Exécuté<br />
5. Ordre Exécuté<br />
Confirmé<br />
3. Ordre<br />
Exécuté<br />
2. Ordre<br />
passé en<br />
Bourse<br />
3) <strong>Le</strong>s appels de marge<br />
<strong>Le</strong>s appels de marges sont quotidiens. <strong>Le</strong> processus est complexe.<br />
Prenons un exemple : le 21/08, EUREPI achète 10 lots (500<br />
tonnes) de blé à 130 C/t.<br />
La séance clôture le premier jour (21/08) à 129 C/t, la perte<br />
par rapport au prix d’achat est de -1 C/t par rapport au cours<br />
d’achat, soit pour 500t -500 C qui seront également appelés<br />
en plus de la garantie* de 750 C x 10 lots, soit 7.500 C. La<br />
première journée se solde par un appel de 8.000 C.<br />
La séance clôture le deuxième jour (22/08) à 128C/t, la perte<br />
est maintenant de -2 C/t par rapport au cours d’achat, soit<br />
pour 500t -1.000 C qui sont appelés. La balance étant de<br />
8.000 C, celle-ci est ramenée à 7.000 C(equity) suite à cette<br />
perte. Pour combler le dépôt de garantie, 500 C supplémentaires<br />
seront appelés.<br />
La séance clôture le troisième jour (25/08) à 129 C/t, la<br />
perte est maintenant de -1 C/t par rapport au cours d’achat,<br />
soit pour 500t -500 C qui sont appelés. La balance étant de<br />
8.500 C, celle-ci est ramenée à 8.000 C (equity) suite à cette<br />
perte. Compte tenu du dépôt de garantie de 7.500 C, 500 C<br />
seront rétrocédés.<br />
La séance clôture le quatrième jour (26/08) à 128,50C/t,<br />
la perte est maintenant de -1.50 C/t par rapport au cours<br />
d’achat, soit pour 500t -750 C qui sont appelés. La balance<br />
étant de 8.000 C, celle-ci est ramenée à 7.250 C (equity) suite<br />
à cette perte. Compte tenu du dépôt de garantie de 7.500<br />
C, 250C supplémentaires seront appelés.<br />
<strong>Le</strong> cinquième jour (27/08), EUREPI vend ses 10 lots à 133 C/t.<br />
EUREPI réalise un gain de 3 C/t, soit 1.500 C pour 500t. La balance<br />
étant de 8.250 C, celle-ci est ramenée à 9.750C (equity)<br />
suite à ce gain, et sera reversée à EUREPI.<br />
Conclusion : Reversé 9.750 C- Appelé 8.250 C = 1.500 C, soit<br />
le gain sur cette opération.<br />
Ce suivi est quotidien. Il nécessite un contrôle journalier et<br />
surtout une trésorerie importante.<br />
*<br />
*à revoir si évolution du dépôt de garantie<br />
20
Agir sur le marché<br />
à terme européen<br />
1) <strong>Le</strong>s types d’action envisageables<br />
et les risques encourus<br />
On peut être amené à agir sur le marché à terme pour trois<br />
raisons : la spéculation pure, l’arbitrage ou la couverture.<br />
Type<br />
d’action<br />
Spéculation 10 à 20 %<br />
Arbitrage 15 à 20 %<br />
Couverture 75 à 85 %<br />
% estimé<br />
du volume<br />
Explication<br />
échangé<br />
C’est une opération dite<br />
« financière » sans aucune<br />
livraison et prise de livraison<br />
de la marchandise avec<br />
un Gain ou une Perte.<br />
Cette opération est à rapprocher<br />
<strong>des</strong> marchés<br />
boursiers (Marché <strong>des</strong> actions,<br />
Marché <strong>des</strong> Changes,<br />
etc.)<br />
C’est une opération dite<br />
« sans risque » visant à<br />
profiter d’un décalage<br />
jugé « anormal » de cours<br />
entre deux marchés pour<br />
un même produit.<br />
Il n’y a ni livraison ni<br />
prise de livraison de la<br />
marchandise, avec Gain ou<br />
Perte<br />
C’est une combinaison<br />
d’opérations (une physique<br />
et l’autre sur le Marché<br />
à Terme) visant à gérer le<br />
« risque prix ».<br />
Il y a une livraison ou prise<br />
de livraison de marchandise<br />
sur la première<br />
opération et pas sur la<br />
seconde<br />
2) Couverture<br />
Comme ce mode d’action représente entre 75% et 80% <strong>des</strong><br />
opérations, il mérite que l’on s’y attarde.<br />
<strong>Le</strong> mode de réflexion présenté ci-<strong>des</strong>sous a déjà fait l’objet<br />
d’une analyse détaillée dans la partie précédente, mais nécessite<br />
qu’on y revienne.<br />
Nous prendrons dans un premier temps les hypothèses suivantes<br />
:<br />
> Marché physique : 220 C/t<br />
> Marché à terme novembre : 223 C/t, ramené base juillet<br />
> La base initiale (223 C/t – 220 C/t = 3 C/t) reste stable<br />
dans le temps<br />
EUREPI veux assurer ce prix.<br />
Faute d’acheteur sur le marché physique à ce moment,<br />
EUREPI vend sur le marché à terme à 223 C/t ramené base<br />
juillet.<br />
Vente M.A.T 223 Vente M.A.T 223<br />
Si le<br />
Marché monte<br />
Si le<br />
Marché baisse<br />
Marché physique 235 Marché physique 208<br />
M.A.T 238 M.A.T 211<br />
Vente physique 235 Vente physique 208<br />
Achat M.A.T 238 Achat M.A.T 211<br />
Gain/Perte M.A.T -15 Gain/Perte M.A.T 12<br />
Prix vente final 220 Prix vente final 220<br />
1. <strong>Le</strong> marché monte :<br />
Sous notre hypothèse, lorsqu’EUREPI vendra à 235 C/t sur<br />
le marché physique, il devra simultanément acheter à 238<br />
C/t (base de 3 C/t stable dans le temps) sur le marché à<br />
terme. EUREPI encaissera donc une perte sur le marché<br />
à terme de -15 C/t (prix de vente 223 C/t – prix d’achat<br />
238 C/t). Son prix de vente final s’établira donc PMV = PMV<br />
physique + Perte Marché à terme, soit 220 C/t (235 C/t –<br />
15 C/t)<br />
2. <strong>Le</strong> marché baisse :<br />
Suivez ce raisonnement en cas de baisse de marché physique<br />
à 208 C/t. <strong>Le</strong> prix de vente final d’EUREPI sera de PMV<br />
physique + Gain Marché à terme, soit 220 C/t (208 C/t +<br />
12 C/t).<br />
3. Conclusion<br />
Faute d’acheteur au moment où EUREPI souhaitait vendre,<br />
EUREPI a couvert son risque de prix en agissant sur le marché<br />
à terme.<br />
21
3) Couverture :<br />
le risque de base<br />
Tout paraît simple, mais il est primordial<br />
de ne pas négliger « le risque de base ».<br />
La base n’est pas une donnée figée. Elle<br />
évolue dans le temps en fonction de l’offre<br />
et de la demande sur les différents<br />
marchés, parfois de manière très importante.<br />
25.00<br />
20.00<br />
15.00<br />
10.00<br />
Evolution de la base maïs<br />
(échéance juin 2009) :<br />
du 17/03/08 au 12/11/08<br />
(Source Bloch & Rehs)<br />
Prenons simplement l’exemple du maïs.<br />
Entre le 17 mars 2008 et le 12 novembre<br />
2008, la courbe ci-contre présente l’évolution<br />
de la base pendant cette période.<br />
Elle a varié de +23 C/t à -3 C/t, soit une<br />
amplitude de 26 C/t.<br />
Cette fluctuation de la base peut avoir<br />
<strong>des</strong> conséquences fâcheuses.<br />
5.00<br />
0<br />
-5.00<br />
17 mars 08<br />
16 avril 08<br />
16 mai 08<br />
15 juin 08<br />
15 juil 08<br />
14 août 08<br />
13 sept 08<br />
13 oct 08<br />
12 nov 08<br />
Prenons le même exemple que précédemment mais imaginons<br />
une variation de la base dans le temps :<br />
> La base (MAT-M physique) augmente et vaut 10 C/t lors<br />
du débouclage de la position sur le marché à terme.<br />
Vente M.A.T 223 Vente M.A.T 223<br />
Si le<br />
Marché monte<br />
Si le<br />
Marché baisse<br />
Marché physique 235 Marché physique 208<br />
M.A.T (base 10) 245 M.A.T (base 10) 218<br />
3. Conclusion<br />
Faute d’acheteur au moment où EUREPI souhaitait vendre,<br />
EUREPI a couvert son risque de prix en agissant sur le marché<br />
à terme… au risque de base près. Dans ce cas EUREPI<br />
perd et quelle que soit la situation la perte est égale à la<br />
différence de base (Base initiale – Base débouclage), soit<br />
-7C/t dans notre exemple.<br />
Vente physique 235 Vente physique 208<br />
Achat M.A.T 245 Achat M.A.T 218<br />
Gain/Perte M.A.T -22 Gain/Perte M.A.T 5<br />
Prix vente final 213 Prix vente final 213<br />
1. <strong>Le</strong> marché monte :<br />
Dans notre hypothèse, lorsqu’EUREPI vendra à 235C/t<br />
sur le marché physique, il devra simultanément acheter<br />
à 245 C/t (base de 10 C/t lors du débouclage) sur le marché<br />
à terme. EUREPI encaissera donc une perte sur le<br />
marché à terme de -22 C/t (prix de vente 223 C/t – prix<br />
d’achat 245 C/t). Son prix de vente final s’établira donc<br />
PMV = PMV physique - Perte Marché à terme, soit 213 C/t<br />
(235 C/t – 22 C/t), soit 7 C/t en <strong>des</strong>sous du prix objectif.<br />
2. <strong>Le</strong> marché baisse :<br />
Suivez ce raisonnement en cas de baisse de marché physique<br />
à 208 C/t. <strong>Le</strong> prix de vente final d’EUREPI sera de PMV<br />
physique + Gain Marché à terme, soit 213 C/t (208 C/t +<br />
5 C/t).<br />
22
la base (MAT-M physique) baisse et vaut -10 C/t lors du<br />
débouclage de la position sur le marché à terme.<br />
Si ce mode de calcul n’a plus de secret pour vous, calculez<br />
le prix de vente EUREPI en cas de hausse et de baisse du<br />
marché.<br />
Vente M.A.T 223 Vente M.A.T 223<br />
Si le<br />
Marché monte<br />
Si le<br />
Marché baisse<br />
Marché physique 235 Marché physique 208<br />
M.A.T (base -10) 225 M.A.T (base -10) 198<br />
Vente physique 235 Vente physique 208<br />
Achat M.A.T 225 Achat M.A.T 198<br />
Gain/Perte M.A.T -2 Gain/Perte M.A.T 25<br />
Prix vente final 233 Prix vente final 233<br />
1. <strong>Le</strong> marché monte :<br />
Sous notre hypothèse, lorsqu’EUREPI vendra à 235C/t<br />
sur le marché physique, il devra simultanément acheter<br />
à 225C/t (base de -10 C/t lors du débouclage) sur le<br />
marché à terme. EUREPI encaissera donc une perte sur<br />
le marché à terme de -2 C/t (prix de vente 223 C/t – prix<br />
d’achat 225 C/t). Son prix de vente final s’établira donc<br />
PMV = PMV physique - Perte Marché à terme, soit 233 C/t<br />
(235 C/t – 2 C/t), soit 13 C/t au <strong>des</strong>sus du prix objectif.<br />
2. <strong>Le</strong> marché baisse :<br />
Suivez ce raisonnement en cas de baisse de marché physique<br />
à 208 C/t. <strong>Le</strong> prix de vente final d’EUREPI sera de PMV<br />
physique + Gain Marché à terme, soit 233 C/t (208 C/t +<br />
25 C/t).<br />
3. Conclusion<br />
Faute d’acheteur au moment où EUREPI souhaitait vendre,<br />
EUREPI a encore une fois couvert son risque de prix en<br />
agissant sur le marché à terme… au risque de base près.<br />
Dans ce cas EUREPI gagne et quelle que soit la situation le<br />
gain est égale à la différence de base (Base initiale – Base<br />
débouclage), soit +13C/t dans notre exemple.<br />
Résumé et conseils EUREPI * Glossaire :<br />
Définition de certains termes que vous pouvez entendre,<br />
<strong>Le</strong> marché à<br />
terme…<br />
un autre marché<br />
de référence…<br />
<strong>Le</strong> marché à<br />
terme et le marché<br />
physique…<br />
Eviter la<br />
spéculation…<br />
Attention au<br />
risque de base…<br />
> Une autre possibilité de fixer son prix<br />
de vente… au risque de base près.<br />
> <strong>Le</strong> marché à terme ne sert que si l’on<br />
établit une relation commerciale avec<br />
le marché physique.<br />
> Coût important (dépôt de garantie,<br />
appel de marge, courtage)<br />
> Comparer ce qui est comparable…<br />
ne pas oublier les majorations bimensuelles,<br />
le risque de base et les points<br />
de livraison différents de notre marché<br />
physique.<br />
> Pour le maïs, préférer le marché physique<br />
plus liquide pour marquer <strong>des</strong><br />
prix.<br />
> Marché haussier, marché baissier, les<br />
opérations sur le marché à terme non<br />
liées directement ou indirectement à<br />
<strong>des</strong> opérations sur le marché physique<br />
sont <strong>des</strong> opérations de spéculation.<br />
> Nécessité de suivre sa position tous les<br />
jours…<br />
> Pas d’absence de risque<br />
lire… qu’il faut connaître :<br />
Base<br />
Bid / Ask /<br />
Last / Open<br />
Bid size / Ask<br />
size<br />
Ecart entre le marché à terme et<br />
le marché physique.<br />
Cours acheteur / Cours vendeur / Dernier<br />
traité / Cours à l’ouverture.<br />
Nombre de lots à l’achat / à la vente.<br />
Cours de clôture Cours à la fermeture, soit 18h30.<br />
Majoration<br />
bimensuelle<br />
Prix flat<br />
Risque de base<br />
SLM<br />
Sous Jacent<br />
Volume<br />
Montant forfaitaire payé par l’acheteur,<br />
rémunérant le vendeur pour le stockage<br />
effectué avant l’exécution de la livraison.<br />
Prix majorations incluses.<br />
Risque créé par l’évolution dans le temps<br />
de la Base.<br />
Sain, Loyal et Marchand.<br />
La nature du produit.<br />
Nombre de lots à échanger.<br />
23
<strong>Le</strong> risque de prix<br />
Nous avons analysé et présenté en détails comment il était possible de faire face à la volatilité<br />
<strong>des</strong> marchés en prenant <strong>des</strong> positions sur un autre marché physique que le marché<br />
directeur (plus difficile pour un agriculteur) ou directement sur le marché à terme, mettant<br />
en évidence de nouveaux risques : le « risque de parité » entre les marchés physiques et le<br />
« risque de base » entre le marché physique directeur et le marché à terme.<br />
Mais quel que soit le marché sur lequel tout vendeur prend <strong>des</strong> positions (achat/vente), il<br />
fait alors face à chaque instant à un autre risque : le « risque de prix ». Que se passe-t-il si le<br />
marché monte ou si le marché baisse <br />
Nous définirons dans ce dernier volet ce que l’on entend par « risque de prix ». Nous analyserons<br />
à partir d’exemples concrets comment et sous quelles conditions il est possible de<br />
« couvrir » ce risque. Pour les plus initiés ou ceux qui veulent le devenir, nous donnerons<br />
également un aperçu plus détaillé sur les options disponibles sur le marché, outils de gestion<br />
<strong>des</strong> « risques de prix ».<br />
La question fondamentale<br />
La question fondamentale à se poser avant d’agir sur un marché<br />
est la suivante : Mon prix est-il fixé <br />
1) Risque « vendeur »<br />
Répondons simplement à la question fondamentale : le prix<br />
est-il fixé Autrement dit, moi vendeur, ai-je vendu ou n’ai-je<br />
pas vendu Dans les deux cas, moi vendeur, je suis en « risque<br />
de prix ».<br />
Ce sont les risques auxquels est exposé EUREPI lorsqu’il vend<br />
aux I.A.A (Industries Agro Alimentaires), mais aussi les risques<br />
auxquels sont exposés les agriculteurs qui vendent à<br />
EUREPI.<br />
2) Risque « acheteur »<br />
Répondons une fois de plus à la question fondamentale : le<br />
prix est-il fixé Autrement dit, moi acheteur, ai-je acheté ou<br />
n’ai-je pas acheté <br />
Dans les deux cas, moi acheteur, je suis une nouvelle fois en<br />
« risque de prix »<br />
Prix fixé<br />
Prix pas fixé<br />
• Si j’ai vendu, le prix est fixé, le risque de prix est à la hausse.<br />
Exemple : je vends à 120 s, le marché monte… j’aurais pu mieux<br />
faire, dû attendre, etc.<br />
• Si je n’ai pas vendu, le prix n’est pas fixé, le risque de prix est<br />
à la baisse.<br />
Exemple : le marché vaut 120 C, si le marché baisse… j’aurai dû<br />
vendre, cela va remonter, etc.<br />
Prix fixé<br />
Prix pas fixé<br />
Risque Vendeur<br />
Risque Acheteur<br />
• Si j’ai acheté, le prix est fixé, le risque de prix est à la baisse.<br />
Exemple : j’achète à 120 C, si le marché baisse… j’aurais pu mieux<br />
faire, dû attendre, etc.<br />
Ce sont les risques auxquels sont exposés les I.A.A lorsqu’elles<br />
achètent à EUREPI, mais aussi les risques auxquels est exposé<br />
EUREPI lorsqu’il achète aux agriculteurs.<br />
• Si je n’ai pas acheté, le prix n’est pas fixé,<br />
le risque de prix est à la hausse.<br />
Exemple : le marché vaut 120 C, si le marché<br />
monte…j’aurais dû acheter, cela va rebaisser, etc.<br />
25
3) La chaîne <strong>des</strong> risques de prix<br />
Fort de cette analyse, il est aisé de mettre en place la « chaîne<br />
<strong>des</strong> risques de prix », schématisée ci-<strong>des</strong>sous :<br />
Agriculteur Vendeur Acheteur EUREPI Vendeur Acheteur I.A.A<br />
Prix fixé<br />
Prix pas fixé<br />
Risque<br />
Vendeur<br />
Risque<br />
Acheteur<br />
Risque<br />
Vendeur<br />
Risque<br />
Acheteur<br />
La couverture <strong>des</strong> risques<br />
A la lecture du paragraphe précédent il est possible de résumer<br />
la situation de la sorte :<br />
> Quoi que je fasse, acheteur ou vendeur, je suis toujours en<br />
« risque de prix ».<br />
> La nature du risque est différente que le prix soit fixé ou<br />
non.<br />
Dans la suite de l’analyse, nous nous mettrons dans une<br />
position vendeur sur le marché.<br />
a) Je vends (je fixe mon prix)<br />
Prix fixé<br />
Risque Vendeur<br />
• Mon prix est fixé (j’ai vendu), mon risque est à la hausse.<br />
• Moi vendeur, si je le souhaite je peux « couvrir ce risque » en<br />
achetant (coût : Xs/t) une « couverture risque à la hausse ».<br />
• Moyennant Xs/t, je couvre (j’élimine) le risque à la hausse,<br />
ou autrement dit, je peux profiter de toute hausse du marché.<br />
Mon gain est illimité.<br />
Exemple ci-<strong>des</strong>sus : Un vendeur qui fixe son prix (qui<br />
vend) à 134 C/t et achète XC/t une couverture du<br />
« risque à la hausse », profitera de la hausse moyennant<br />
X C/t si le marché monte à 150 C/t. Il améliorera<br />
donc son prix de vente initial de 134 C/t.<br />
Si le marché baisse à 105 C/t, son prix de vente final sera de<br />
134 C/t – X C/t.<br />
160,00<br />
150,00<br />
140,00<br />
130,00<br />
120,00<br />
Évolution du FOB Rhin - Maïs - Période Janvier/Juin<br />
Marché à la hausse<br />
Gain Vendeur = illimité<br />
*Moyennant X/t<br />
Marché à la baisse<br />
GAIN<br />
X/t<br />
110,00<br />
Perte Vendeur = X/t (couverture)<br />
100,00<br />
Décembre<br />
Janvier<br />
Janvier<br />
Février<br />
Février<br />
Mars<br />
Avril<br />
Avril<br />
Mai<br />
Mai<br />
Juin<br />
Juin<br />
Juillet<br />
Juillet<br />
Août<br />
Août<br />
Septembre<br />
Septembre<br />
Octobre<br />
Octobre<br />
Novembre<br />
Novembre<br />
Décembre<br />
Décembre<br />
Janvier<br />
Février<br />
Février<br />
Mars<br />
Mars<br />
Avril<br />
Avril<br />
Mai<br />
Mai<br />
Juin<br />
Juin<br />
Juillet<br />
Juillet<br />
Août<br />
Fixation du prix<br />
26
) Je ne vends pas (je ne fixe pas mon prix)<br />
Prix pas fixé<br />
Risque Vendeur<br />
• Mon prix n’est pas fixé (je n’ai pas vendu), mon risque est à<br />
la baisse.<br />
• Moi vendeur, si je le souhaite je peux « couvrir ce risque » en<br />
achetant (coût : Y€/t) une « couverture risque à la baisse ».<br />
• Moyennant Y€/t, je couvre (j’élimine) le risque à la baisse, ou<br />
autrement dit je me protège de toute baisse du marché. Mon<br />
gain est illimité *.<br />
Exemple ci-contre : Un vendeur qui ne fixe pas son prix (ne<br />
vend pas) à 134 C/t mais achète Y C/t une couverture du « risque<br />
à la baisse », vendra finalement 134 C/t –Y C/t si le marché<br />
baisse à 105C/t.<br />
Si le marché monte à 200 C/t, il n’utilisera pas sa couverture<br />
à la baisse, paiera Y C/t, et pourra le cas échéant vendre à<br />
200 C/t.<br />
160,00<br />
150,00<br />
140,00<br />
130,00<br />
Évolution du FOB Rhin - Maïs - Période Janvier/Juin<br />
Marché à la hausse<br />
Perte Vendeur = Y/t (couverture)<br />
Prix Minimum Garanti<br />
Y/t<br />
120,00<br />
Marché à la baisse<br />
GAIN<br />
110,00<br />
100,00<br />
Gain Vendeur = illimité*<br />
*Moyennant Y/t<br />
Décembre<br />
Janvier<br />
Janvier<br />
Février<br />
Février<br />
Mars<br />
Avril<br />
Avril<br />
Mai<br />
Mai<br />
Juin<br />
Juin<br />
Juillet<br />
Juillet<br />
Août<br />
Août<br />
Septembre<br />
Septembre<br />
Octobre<br />
Octobre<br />
Novembre<br />
Novembre<br />
Décembre<br />
Décembre<br />
Janvier<br />
Février<br />
Février<br />
Mars<br />
Mars<br />
Avril<br />
Avril<br />
Mai<br />
Mai<br />
Juin<br />
Juin<br />
Juillet<br />
Juillet<br />
Août<br />
Pas de fixation de prix<br />
* : gain illimité jusqu’à une valeur nulle de marché<br />
c) <strong>Le</strong> prix acompte<br />
En fixant chaque année avant la récolte un prix acompte<br />
par espèce, l’organisme stockeur offre deux couvertures<br />
de « risque de prix » GRATUITES à l’agriculteur qui optera<br />
pour ce mode de commercialisation<br />
Prix Acompte<br />
=<br />
Deux couvertures<br />
de « risque de<br />
prix »<br />
GRATUITES<br />
Couverture du « risque de hausse » :<br />
> je profite de la hausse en touchant<br />
<strong>des</strong> compléments de prix en cas de<br />
hausse du marché sur la moyenne de<br />
vente de l’organisme stockeur..<br />
> je ne paye pas XC/t.<br />
Couverture du « risque de baisse » :<br />
> je me protège contre la baisse (prix<br />
minimum) en cas de baisse du marché.<br />
> je ne paye pas YC/t.<br />
27
<strong>Le</strong>s outils de gestion du risque de prix : les options<br />
1) <strong>Le</strong>s généralités<br />
Ce sont les produits utilisés pour la gestion du risque de prix<br />
(couvertures).<br />
On distingue les options d’achat (appelées CALL) et les options<br />
de vente (appelées PUT).<br />
Une option est caractérisée par plusieurs éléments :<br />
Caractéristiques<br />
Définition<br />
<strong>Le</strong> type : CALL (option d’achat) ou PUT (option de vente)<br />
<strong>Le</strong> « strike » : C’est le prix d’exercice de l’option, c’est-à-dire<br />
« le prix d’objectif », la garantie de prix<br />
L’échéance : C’est le délai de validité de l’option, appelé la<br />
maturité<br />
<strong>Le</strong> coût : C’est le coût de l’option, appelé la prime. Il est<br />
variable en fonction du prix du marché, du<br />
« strike », et de l’échéance de l’option<br />
(cf. schéma ci-<strong>des</strong>sous).<br />
Il est possible d’acheter ou de vendre <strong>des</strong> options d’achat<br />
et <strong>des</strong> options de vente, sur le marché physique (payable<br />
à échéance) ou sur le marché à terme (plus chères et payables<br />
de suite).<br />
Celui qui achète a la main et peut décider durant la période<br />
de validité s’il exercera ou non son option. Comme<br />
pour un contrat d’assurance, il peut à tout moment utiliser<br />
son assurance en cas de problème.<br />
- Coût de l’option<br />
+<br />
Marché bas<br />
Marché élevé<br />
« Strike » éloigné du marché « Strike » proche du marché<br />
Echéance proche<br />
Echéance lointaine<br />
2) Des exemples simples<br />
pour bien comprendre<br />
Grâce à ces exemples, en lisant et analysant bien chaque<br />
phrase, vous allez vous familiariser avec le raisonnement<br />
lié aux options.<br />
Exercez-vous : que se passe-t-il si le marché monte et si le<br />
marché baisse en fonction du type de l’option que j’ai soit<br />
vendue et soit achetée à l’échéance <br />
Action à<br />
l’échéance /<br />
Type option<br />
ACHAT<br />
EUREPI<br />
a la main<br />
VENTE<br />
EUREPI n’a<br />
pas la main<br />
28<br />
Option d’achat<br />
CALL<br />
EUREPI achète une option d’achat.<br />
Ex : 1.000 t de CALL 135C/t à 15C/t<br />
EUREPI a le droit d’acheter 1.000t à 135C/t, moyennant<br />
15C/t. A l’échéance et en fonction du marché, il décidera<br />
d’acheter ou non les 1000t à 135C/t.<br />
Si le marché monte à 170C/t, EUREPI exerce l’option et<br />
achète 1.000t à 135C/t moyennant 15C/t (soit 150C/t net)<br />
Si le marché baisse à 105C/t, EUREPI n’exerce pas l’option<br />
et paye 15C/t.<br />
EUREPI vend une option d’achat<br />
Ex : 1.000 t de CALL 135C/t à 15C/t<br />
L’acheteur de l’option a le droit d’acheter à EUREPI<br />
1.000t à 135C, moyennant 15C/t. A l’échéance et en fonction<br />
du marché, EUREPI suivra la décision de son acheteur<br />
d’option.<br />
Si le marché monte à 170C/t, l’acheteur exerce l’option<br />
et achète 1.000t à EUREPI à 135C/t moyennant 15C/t<br />
(EUREPI vend net à 150C/t)<br />
Si le marché baisse à 105C/t, l’acheteur n’exerce pas<br />
l’option et paye 15C/t (EUREPI ne vend pas à 135C/t mais<br />
touche 15C/t).<br />
Option de vente<br />
PUT<br />
EUREPI achète une option de vente.<br />
Ex : 1.000 t de PUT 135C/t à 15C/t<br />
EUREPI a le droit de vendre 1.000t à 135C, moyennant<br />
15C/t. A l’échéance et en fonction du marché, il décidera de<br />
vendre ou non les 1000t à 135C/t.<br />
Si le marché monte à 170C/t,<br />
EUREPI n’exerce pas l’option et paye 15C/t.<br />
Si le marché baisse à 105C/t,<br />
EUREPI exerce l’option et vend 1.000t à 135C/t moyennant<br />
15C/t (soit 120C/t net).<br />
EUREPI vend une option de vente<br />
Ex : 1.000 t de PUT 135C/t à 15C/t<br />
L’acheteur de l’option a le droit de vendre à EUREPI<br />
1.000t à 135C, moyennant 15C/t. A l’échéance et en fonction<br />
du marché, EUREPI suivra la décision de son acheteur<br />
d’option.<br />
Si le marché monte à 170C/t,<br />
L’acheteur n’exerce pas l’option et paye 15C/t. EUREPI<br />
n’achète pas à 135C/t mais touche 15C/t.<br />
Si le marché baisse à 105C/t,<br />
L’acheteur exerce l’option et vend 1.000t à EUREPI à<br />
135C/t moyennant 15C/t (EUREPI achète net à 120C/t).
3) <strong>Le</strong>s options et la couverture de risque<br />
Pour bien comprendre, reprenons ensemble la stratégie de risque de prix pour EUREPI et complétons la par un exemple précis<br />
<strong>Le</strong> marché :<br />
Que vaut-il aujourd’hui <br />
Question fondamentale :<br />
Mon prix est fixé <br />
P1<br />
220C/t<br />
OUI<br />
(Ce prix convient à EUREPI, EUREPI vend)<br />
<strong>Le</strong> marché vaut 220C/t, EUREPI vend.<br />
P1<br />
220C/t<br />
NON<br />
(Ce prix ne convient pas à EUREPI, EUREPI ne vend pas)<br />
<strong>Le</strong> marché vaut 220C/t, EUREPI ne vend pas<br />
<strong>Le</strong> « risque de prix » est<br />
Action sur le marché :<br />
<strong>Le</strong> vendeur décide de<br />
couvrir son « risque »<br />
…à la hausse<br />
(Si demain le marché vaut 240C/t,<br />
EUREPI enregistre un manque à gagner de 20C/t)<br />
Vente à prix P1 (risque à la hausse) +<br />
Achat CALL (P1 moyennant XC/t)<br />
(droit d’acheter à P1 moyennant X)<br />
<strong>Le</strong> marché vaut 220C/t.<br />
EUREPI vend donc à 220C/t et décide de couvrir<br />
le risque à la hausse en achetant une couverture<br />
« risque à la hausse » moyennant 20C/t.<br />
Autrement dit : EUREPI vend à 200C/t net<br />
(220C/t - 20C/t) et peut optimiser son prix selon<br />
les variations du marché<br />
… à la baisse<br />
(Si demain le marché vaut 180C/t, EUREPI enregistre un<br />
manque à gagner de 40C/t)<br />
Pas de vente à P1 (risque à la baisse)<br />
+ Achat PUT (P1 moyennant YC/t)<br />
(droit de vendre à P1 moyennant Y)<br />
<strong>Le</strong> marché vaut 220C/t.<br />
EUREPI ne vend pas à 220C/t mais décide de couvrir<br />
le risque à la baisse en achetant une « couverture<br />
à la baisse » moyennant 30C/t en se garantissant<br />
220C/t.<br />
Autrement dit : EUREPI a payé 30C/t une couverture<br />
« risque à la baisse » et peut optimiser son prix selon<br />
les variations du marché en se garantissant une<br />
vente nette à 190C/t (220C/t - 30C/t).<br />
Que se passe-t-il pour EUREPI en fonction de l’évolution du marché Exercez-vous avant de lire les solutions.<br />
<strong>Le</strong> marché monte<br />
(P2>P1<br />
à l’échéance)<br />
(280C/t>220C/t)<br />
<strong>Le</strong> marché baisse<br />
(P2 Bilan EUREPI : V 220C/t et A 220C/t – A Couverture<br />
20C/t + V 280C/t, soit vente nette à 260C/t (280C/t<br />
- 20C/t).<br />
Autrement dit : EUREPI, qui avait vendu à 200C/t<br />
net, a bénéficié de la hausse du marché entre<br />
220C/t et 280C/t, soit 60C/t.<br />
CALL non exercé.<br />
(Pas d‘achat à P1 moyennant X)<br />
Achat possible au prix de<br />
marché P2 inférieur à P1.<br />
Synthèse du bilan :<br />
Rappel succession d’actions<br />
1) Vente à P1<br />
2) Pas d’achat à P1 moyennant X<br />
> Bilan : Vente à P1-X<br />
<strong>Le</strong> marché vaut 115C/t<br />
1) Rappel : EUREPI a vendu à 220C/t<br />
2) EUREPI n’exerce pas sa couverture (pas de rachat<br />
à 220C/t), moyennant ses 20C/t.<br />
3) EUREPI ne revend au prix du marché<br />
> Bilan EUREPI : V 220C/t et A Couverture 20C/t,<br />
soit vente nette à 200C/t (220C/t- 20C/t).<br />
Autrement dit : La hausse n’a pas eu lieu (marché à<br />
115C/t), mais EUREPI avait vendu à 220C/t moyennant<br />
20C/t soit au prix net de 200C/t.<br />
PUT non exercé<br />
(Pas de vente à P1 moyennant Y)<br />
Vente possible au prix du marché P2 supérieur à P1<br />
Synthèse du bilan :<br />
Rappel succession d’actions<br />
1) Pas de Vente à P1<br />
2) Pas de Vente à P1 moyennant Y<br />
3) Vente à P2<br />
>Bilan : Vente à P2-Y<br />
<strong>Le</strong> marché vaut 280C/t<br />
1) Rappel : EUREPI n’a pas vendu à 220C/t. Il s’est pourtant<br />
garanti 220C/t moyennant 30C/t.<br />
2) EUREPI n’exerce sa couverture, mais paye ses 30C/t.<br />
3) EUREPI vend au prix du marché, soit à 280C/t.<br />
> Bilan EUREPI : A Couverture 30C/t + V 280C/t, soit vente<br />
nette à 250C/t (280C/t – 30C/t).<br />
Autrement dit : EUREPI s’est protégé de la baisse moyennant<br />
30C/t en se garantissant une vente nette à 190C/t<br />
(220C/t – 30C/t). À l’échéance, n’ayant pas vendu, il profite<br />
de la hausse en vendant à 280 C/t soit une vente nette de<br />
250C/t (280C/t – 30C/t).<br />
PUT exercé.<br />
(Vente à P1 moyennant Y)<br />
Revente à P1 supérieur au prix du marché P2.<br />
Synthèse du bilan :<br />
Rappel succession d’actions<br />
1) Pas de vente à P1<br />
2) Vente à P1 moyennant Y<br />
3) Pas de vente à P2<br />
> Bilan : Vente à P1-Y<br />
<strong>Le</strong> marché vaut 115C/t<br />
1) Rappel : EUREPI n’a pas vendu à 220C/t. Il s’est garanti<br />
220C/t moyennant 30C/t.<br />
2) EUREPI exerce sa couverture (vente à 220C/t) moyennant<br />
ses 30C/t, soit une vente nette de 190C/t.<br />
3) EUREPI ne revend pas au prix du marché.<br />
> Bilan EUREPI : V 220C/t avec A couverture moyennant<br />
30C/t, soit vente nette à 190C/t (220C/t – 30C/t)<br />
Autrement dit : EUREPI, qui n’avait pas vendu, s’était<br />
protégé contre la baisse du marché en se garantissant<br />
220C/t, moyennant le prix de sa couverture, soit 30C/t.<br />
29
Bâtir sa stratégie<br />
lI est nécessaire à tout vendeur de connaître son prix objectif<br />
et de bâtir alors sa propre stratégie de mise en<br />
marché en fonction du risque qu’il souhaitera prendre.<br />
Structurellement long, l’agriculteur doit se rapprocher de<br />
l’arbre de décision stratégique ci-<strong>des</strong>sus pour savoir s’il est<br />
réellement apte à s’engager sur la voie plus risquée du<br />
« cours du jour » avec les conséquences qu’elle comporte.<br />
Certains agriculteurs veulent élaborer leur prix de vente<br />
eux même. Ils encourent donc <strong>des</strong> risques de prix. Ils doivent<br />
être au marché tous les jours, s’informer, lire.<br />
D’autres préfèrent laisser cette responsabilité à leur organisme<br />
stockeur. Ils optent pour le prix acompte avec toute<br />
la sécurité qu’il comporte.<br />
Arbre de décision<br />
Je veux élaborer<br />
mon prix de vente<br />
moi-même <br />
NON<br />
OUI<br />
Quotidiennement,<br />
je lis “EUREPI info“,<br />
je m’informe auprès de la presse<br />
spécialisée, je regarde les cours…<br />
NON<br />
OUI<br />
Quel degré de risque<br />
suis-je prêt à courir <br />
ÉLEVÉ<br />
MOYEN<br />
NUL<br />
Prix<br />
Cours du jour<br />
Prix<br />
Cours du jour<br />
Couverture<br />
de risque<br />
Prix<br />
Acompte<br />
OUI<br />
Risques<br />
à la hausse<br />
Prix fixé <br />
NON<br />
Risques<br />
à la baisse<br />
OUI<br />
Risques<br />
à la hausse<br />
COUVERT<br />
Prix fixé <br />
NON<br />
Risques<br />
à la baisse<br />
COUVERT<br />
Risques à la<br />
hausse et à la<br />
baisse<br />
COUVERTS<br />
Quel coût <br />
GRATUIT<br />
XC/T<br />
YC/T<br />
GRATUIT<br />
30
Résumé et conseils EUREPI (POSITION VENDEUR)<br />
Répondre à tout instant à<br />
la question fondamentale<br />
Définir sa stratégie<br />
Se former<br />
Ne pas mettre tous les œufs<br />
dans le même panier.<br />
Ne jamais regarder en arrière<br />
> Mon prix est fixé : risque à la hausse.<br />
> Mon prix n’est pas fixé : risque à la baisse.<br />
> Suivre l’arbre de décision.<br />
> Connaître son prix objectif.<br />
> Définir sa stratégie avec la Force de Vente<br />
du Groupe <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong>.<br />
> Bien comprendre les options pour bien comprendre sa stratégie.<br />
> Se rapprocher en permanence si besoin de la Force de Vente du<br />
Groupe <strong>Comptoir</strong> <strong>Agricole</strong>.<br />
> Diluer le risque de prix.<br />
> Ne jamais oublier le risque de qualité.<br />
> Pas d’analyse à posteriori <strong>des</strong> actes manqués.<br />
* Glossaire :<br />
Définition de certains termes que vous pouvez entendre, lire… qu’il faut connaître :<br />
Couvrir un risque<br />
Strike<br />
CALL<br />
PUT<br />
Echéance de l’option<br />
Limiter un risque.<br />
Prix d’exercice ou prix garanti.<br />
Option d’achat.<br />
Option de vente.<br />
Date limite de levée de l’option.<br />
31
<strong>Le</strong> marché <strong>des</strong> céréaL es<br />
Il y a encore quelques années de cela on pouvait qualifier le marché <strong>des</strong> céréales<br />
de « plat » et de relativement prévisible. <strong>Le</strong>s prix réagissaient surtout aux soubresauts<br />
de la météo. L’accroissement de la demande, le renchérissement <strong>des</strong> coûts du pétrole<br />
et du fret, la financiarisation <strong>des</strong> marchés ont ramené leur lot de volatilité.<br />
<strong>Le</strong>s variations de prix se caractérisent dorénavant par leur soudaineté et leur brutalité.<br />
d’environ 15 euros par tonne sur une campagne, l’amplitude peut désormais dépasser<br />
les 100 euros la tonne.<br />
ce risque là peut et doit être géré, que ce soit par les producteurs, les organismes<br />
collecteurs ou les industriels transformateurs de céréales. Nous pensons que ce fascicule<br />
est de nature à guider les céréaliers dans cette perspective.<br />
Eugène Schæffer<br />
président du Groupe <strong>Comptoir</strong> agricole<br />
mise en page / Un dossier réalisé par antoine Wuchner / eUrepI