l'avant-projet - Voies navigables de France
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Consultation <strong>de</strong>s services<br />
<strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus,<br />
<strong>de</strong>s acteurs socio-économiques<br />
et <strong>de</strong>s associations sur<br />
l’avant-<strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />
Dossier <strong>de</strong> Synthèse<br />
Octobre 2005
Consultation <strong>de</strong>s services<br />
<strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus,<br />
<strong>de</strong>s acteurs socio-économiques<br />
et <strong>de</strong>s associations sur<br />
l’avant-<strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />
Dossier <strong>de</strong> Synthèse<br />
Octobre 2005
Sommaire<br />
AVANT-PROPOS :<br />
SEINE-NORD EUROPE, LE MAILLON MANQUANT D’UN RÉSEAU FLUVIAL À GRAND GABARIT 4<br />
CHAPITRE 1 : LE PROCESSUS D’ÉLABORATION DU PROJET DE CANAL SEINE-NORD EUROPE 6<br />
1.1 LES ÉTAPES ET LES DÉCISIONS ANTÉRIEURES 6<br />
1.1.1 Une réflexion lancée <strong>de</strong>puis 1975 6<br />
1.1.2 Le débat préalable 6<br />
1.1.3 Les étu<strong>de</strong>s préliminaires et la concertation sur le choix du fuseau 6<br />
1.2 L’ÉTAPE ACTUELLE : L'AVANT-PROJET, UNE PHASE D’ÉTUDES, DE CONCERTATION<br />
ET DE CONSULTATION 9<br />
1.2.1 Les acteurs <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> 9<br />
1.2.2 L’organisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 10<br />
1.2.3 La concertation : principaux enseignements 11<br />
1.2.4 La consultation actuelle : modalités et objectifs 13<br />
1.2.5 La finalisation <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> : janvier – mars 2006 13<br />
1.3 LES ÉTAPES SUIVANTES JUSQU'À LA MISE EN SERVICE DU CANAL 13<br />
CHAPITRE 2 : PRÉSENTATION DU PROJET 14<br />
2.1 LA CONCEPTION ET L’EXPLOITATION DU CANAL SEINE-NORD EUROPE 14<br />
2.1.1 Les caractéristiques générales du <strong>projet</strong> 14<br />
2.1.2 Le tracé et l’escalier d’eau 16<br />
2.1.3 Principes et effets du fonctionnement hydraulique du canal 16<br />
2.1.4 Les principes <strong>de</strong> franchissement 26<br />
2.1.5 Exploitation, sécurité et maintenance 26<br />
2.1.6 L’impact sur les canaux existants 27<br />
2.2 L'INSERTION DU CANAL SEINE-NORD EUROPE 30<br />
2.2.1 Les principes <strong>de</strong> l’insertion du <strong>projet</strong> 30<br />
2.2.2 La restructuration du foncier agricole 31<br />
2.2.3 La stratégie paysagère 31<br />
2.2.4 La prise en compte <strong>de</strong>s enjeux environnementaux 35
2.3 PRÉSENTATION DU PROJET PAR SECTEUR 41<br />
2.3.1 Le secteur <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l’Oise 41<br />
2.3.2 Le secteur Oise - Somme 43<br />
2.3.3 Le secteur Nord - Pas <strong>de</strong> Calais 46<br />
CHAPITRE 3 : DIAGNOSTICS ECONOMIQUES ET PREMIERES ORIENTATIONS<br />
POUR LE CANAL SEINE-NORD EUROPE 50<br />
3.1 OBJECTIFS ET PÉRIMÈTRE DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES DE L’AVANT-PROJET 50<br />
3.1.1 Rappel <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques antérieures 50<br />
3.1.2 Le périmètre et les objectifs <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> 50<br />
3.2 ENJEUX ECONOMIQUES DU CANAL SEINE-NORD EUROPE 51<br />
3.2.1 Le contexte général du <strong>projet</strong> 51<br />
3.2.2 Un <strong>projet</strong> aux enjeux interrégionaux, nationaux et européens, inscrit dans une perspective <strong>de</strong> développement durable 53<br />
3.3 DIAGNOSTIC DE L’OFFRE DE TRANSPORT ET SES PERSPECTIVES D’EVOLUTION 56<br />
3.3.1 L’offre fluviale 56<br />
3.3.2 Les autres réseaux <strong>de</strong> transport et l’intermodalité 62<br />
3.4 DIAGNOSTIC DE LA DEMANDE DE TRANSPORT ET DES EFFETS DU PROJET SUR<br />
LES DIFFÉRENTES ACTIVITES ECONOMIQUES 64<br />
3.4.1 Les effets sur les activités agricoles 64<br />
3.4.2 Les effets sur les activités industrielles 65<br />
3.4.3 Diagnostic du secteur <strong>de</strong> la logistique et effets du <strong>projet</strong> 69<br />
3.4.4 Les effets sur le tourisme 71<br />
3.5 PERSPECTIVES D’IMPLANTATIONS PORTUAIRES SUR SEINE-NORD EUROPE 73<br />
3.5.1 Les étapes <strong>de</strong> la démarche 73<br />
3.5.2 Perspectives d’implantations portuaires <strong>de</strong> marchandises 73<br />
3.5.3 Perspectives d’implantations d’équipements portuaires <strong>de</strong> plaisance 80<br />
AVIS SUR LE DOSSIER DE CONSULTATION 82<br />
GLOSSAIRE 83<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Sommaire 3
Avant-propos<br />
SEINE-NORD EUROPE, LE MAILLON<br />
MANQUANT D’UN RESEAU FLUVIAL<br />
A GRAND GABARIT<br />
Le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe est un grand <strong>projet</strong><br />
d’intérêt national, interrégional et européen qui consiste à<br />
réaliser le maillon manquant entre le réseau à grand gabarit<br />
<strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong> l’Oise et celui du Nord <strong>de</strong> la <strong>France</strong> et<br />
<strong>de</strong> l’Europe. Il permettra ainsi <strong>de</strong> fournir une offre plus<br />
compétitive pour le transport fluvial <strong>de</strong> marchandises,<br />
dans l’objectif d’entraîner une utilisation croissante <strong>de</strong> ce<br />
mo<strong>de</strong> respectueux <strong>de</strong> l’environnement. Il contribuera également<br />
à développer l’hinterland <strong>de</strong> nos ports maritimes,<br />
à limiter la croissance du trafic routier, notamment<br />
aux abords <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s agglomérations, et à soutenir la<br />
compétitivité, l’attractivité et le développement économique<br />
<strong>de</strong>s territoires irrigués et reliés par la liaison.<br />
En effet, les échanges ont été marqués ces <strong>de</strong>rnières années<br />
par la progression <strong>de</strong> la conteneurisation maritime et terrestre<br />
<strong>de</strong>s marchandises. Cette solution permet <strong>de</strong> développer,<br />
à l’intérieur du continent européen, <strong>de</strong>s plates-formes logistiques<br />
bi ou tri-modales alimentées sur <strong>de</strong>s axes majeurs par<br />
la voie d’eau et/ou le rail, la distribution finale <strong>de</strong>s marchandises<br />
étant réalisée par la route.<br />
Ces plates-formes se développent progressivement en<br />
<strong>France</strong>. Elles le sont davantage dans les pays du Nord <strong>de</strong><br />
l’Europe : par exemple en Allemagne, le port fluvial <strong>de</strong><br />
Duisbourg, sur le Rhin, est le premier port fluvial mondial<br />
et traite annuellement près <strong>de</strong> 50 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong><br />
marchandises. Il compte en outre plus <strong>de</strong> 50 <strong>de</strong>ssertes<br />
ferroviaires quotidiennes vers plus <strong>de</strong> 80 <strong>de</strong>stinations<br />
européennes. Il constitue l’une <strong>de</strong>s plaques tournantes <strong>de</strong><br />
la logistique européenne.<br />
Dans un tel contexte, l’enjeu économique <strong>de</strong> la liaison<br />
Seine-Nord Europe dépasse très largement la seule économie<br />
du transport <strong>de</strong> marchandises. Ce <strong>projet</strong> s'inscrit dans<br />
un objectif <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s activités logistiques et<br />
industrielles autour <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s plates-formes fluviales, <strong>de</strong><br />
la même manière que les fleuves ont, dans le passé, été le<br />
point <strong>de</strong> départ du développement <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes.<br />
La saturation <strong>de</strong>s infrastructures routières du Benelux<br />
entraînée par le transport <strong>de</strong> marchandises en provenance<br />
<strong>de</strong>s ports du nord <strong>de</strong> l’Europe, la concentration du trafic<br />
nord-sud <strong>de</strong> marchandises sur l'autoroute A1 et la congestion<br />
aux abords du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-<br />
<strong>France</strong> nécessitent <strong>de</strong> fournir rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s solutions<br />
alternatives durables, permettant l’acheminement <strong>de</strong>s<br />
marchandises au cœur <strong>de</strong> ces agglomérations avec le minimum<br />
<strong>de</strong> nuisances.<br />
Les enjeux <strong>de</strong> développement durable<br />
d’un <strong>projet</strong> répondant aux évolutions<br />
du transport <strong>de</strong> marchandises<br />
Le développement important du transport fluvial <strong>de</strong>puis<br />
1997 (+ 35 %) s’est accéléré avec une progression annuelle<br />
<strong>de</strong> + 6,2 % en 2004, qui s’amplifie en 2005. Cette expansion<br />
importante, favorisée par <strong>de</strong>s coûts très compétitifs en<br />
raison <strong>de</strong> la massification <strong>de</strong>s marchandises que permet ce<br />
mo<strong>de</strong>, répond :<br />
• aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fiabilité et <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong> l’économie<br />
mo<strong>de</strong>rne exigées par les acteurs économiques ;<br />
• aux objectifs <strong>de</strong> report modal vers les transports fluviaux<br />
et ferroviaires définis dans les politiques françaises et<br />
européennes pour réduire la pression <strong>de</strong>s transports dans<br />
l'émission <strong>de</strong>s gaz à effet <strong>de</strong> serre ;<br />
• aux besoins <strong>de</strong> la logistique mo<strong>de</strong>rne pour structurer la<br />
massification <strong>de</strong>s échanges entre les pôles <strong>de</strong> production<br />
et les pôles <strong>de</strong> consommation.<br />
© VNF
Une ouverture du bassin <strong>de</strong> la Seine stratégique<br />
pour l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et la Haute-Normandie<br />
eau grâce au système d'étanchéité du canal et au principe<br />
<strong>de</strong> recyclage <strong>de</strong>s eaux lors <strong>de</strong>s éclusées.<br />
d'emplois à long terme associés au développement durable<br />
<strong>de</strong>s activités liées au canal sera ainsi assurée.<br />
Seine-Nord Europe permettra la mise en réseau du bassin<br />
<strong>de</strong> la Seine avec l’ensemble <strong>de</strong> l’Europe fluviale. Outre les<br />
nouvelles possibilités offertes pour les trafics nord-sud,<br />
ce désenclavement aura aussi pour effet <strong>de</strong> renforcer la<br />
compétitivité <strong>de</strong> l’offre fluviale pour <strong>de</strong>s transports internes<br />
au bassin <strong>de</strong> la Seine, en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> ou en Haute-<br />
Normandie, grâce à une meilleure capacité d’adaptation<br />
<strong>de</strong> la flotte aux besoins <strong>de</strong>s chargeurs.<br />
Le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais au cœur <strong>de</strong> la liaison<br />
Seine-Escaut<br />
Naturellement tourné vers le Nord <strong>de</strong> l’Europe, Seine-<br />
Nord Europe placera le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais au cœur <strong>de</strong> la<br />
liaison fluviale européenne à grand gabarit Seine-Escaut.<br />
Cette ouverture vers le grand bassin parisien favorisera le<br />
rayonnement du port <strong>de</strong> Dunkerque et contribuera à renforcer<br />
la dimension européenne du réseau <strong>de</strong> ports fluviaux,<br />
notamment la plate-forme Delta 3 <strong>de</strong> Dourges.<br />
Une opportunité pour les territoires<br />
le long du canal<br />
Seine-Nord Europe donnera également aux territoires<br />
qui l’accueilleront (la Picardie et l’Artois-Cambrésis)<br />
l’opportunité <strong>de</strong> développer leurs atouts et compétences.<br />
En particulier, ce <strong>projet</strong> pourra valoriser le potentiel<br />
agricole et industriel <strong>de</strong> la Picardie en prolongeant la<br />
dynamique créée par le pôle <strong>de</strong> compétitivité “Industries<br />
et agro-ressources”, (notamment dans le secteur <strong>de</strong>s<br />
énergies nouvelles que sont les biocarburants), en favorisant<br />
une meilleure compétitivité <strong>de</strong>s productions.<br />
Au cœur <strong>de</strong>s enjeux hydrauliques <strong>de</strong>s bassins concernés,<br />
dont ceux <strong>de</strong> l'Oise et <strong>de</strong> la Somme, le canal Seine-Nord<br />
Europe apporte en outre une contribution positive à la<br />
régulation <strong>de</strong>s crues. Sa conception limite les besoins en<br />
Les caractéristiques <strong>de</strong> la voie d'eau, en s'appuyant sur les<br />
richesses culturelles et naturelles <strong>de</strong>s territoires traversés,<br />
offriront <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> développement touristique,<br />
comme les croisières qui valorisent <strong>de</strong>puis une dizaine<br />
d'années plus <strong>de</strong> 25 fleuves et canaux européens.<br />
L’avant-<strong>projet</strong>, une étape clé<br />
Ces enjeux portés par le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe,<br />
ont conduit le comité interministériel d'aménagement du<br />
territoire du 18 décembre 2003 à inscrire le <strong>projet</strong> parmi les<br />
35 infrastructures françaises prioritaires et le Parlement et le<br />
Conseil européens, par codécision du 21 avril 2004, à intégrer<br />
la liaison européenne Seine-Escaut, dont Seine-Nord<br />
Europe constitue le maillon central, parmi les 30 <strong>projet</strong>s<br />
prioritaires du réseau trans-européen <strong>de</strong> transports (RTE-T).<br />
L'engagement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d'avant-<strong>projet</strong>, le 22 novembre<br />
2004, a permis <strong>de</strong> développer, entre les mois <strong>de</strong> mars et<br />
septembre 2005, une large concertation avec les collectivités<br />
territoriales, les acteurs socio-économiques et les<br />
associations. Cette concertation s’est notamment appuyée,<br />
d’une part, sur les groupes <strong>de</strong> travail mis en place par le<br />
préfet coordonnateur et <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> et,<br />
d’autre part, sur les réunions publiques qui se sont tenues<br />
en juin et juillet 2005 sous l'égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Commission nationale<br />
du débat public.<br />
La perspective <strong>de</strong> conduire le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord<br />
Europe dans le cadre <strong>de</strong> la procédure <strong>de</strong> contrat <strong>de</strong> partenariat<br />
public-privé fournit la possibilité <strong>de</strong> développer, au<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong> la simple création d’une nouvelle infrastructure,<br />
une offre globale <strong>de</strong> services <strong>de</strong> transport. C’est le sens <strong>de</strong><br />
l’inclusion <strong>de</strong>s plates-formes portuaires et industrielles<br />
dans le périmètre <strong>de</strong> l’enquête publique. Après les emplois<br />
créés durant la construction <strong>de</strong> l'ouvrage, la pérennité<br />
La phase <strong>de</strong> consultation qui s'ouvre a pour objectif <strong>de</strong><br />
recueillir les avis <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’Etat, <strong>de</strong>s collectivités<br />
locales, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations<br />
concernés, sur les caractéristiques du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal<br />
Seine-Nord Europe et <strong>de</strong>s installations portuaires associées.<br />
Ce dossier synthétise les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la<br />
concertation menées jusqu’en septembre 2005 et formule<br />
les choix du maître d'ouvrage pour abor<strong>de</strong>r les étapes suivantes<br />
d’élaboration du <strong>projet</strong>. Les avis recueillis permettront<br />
<strong>de</strong> finaliser les choix techniques et économiques du<br />
dossier d’avant-<strong>projet</strong> qui doit être présenté au ministre<br />
chargé <strong>de</strong>s transports en mars 2006.<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Avant-propos 5
1-Le processus d’élaboration du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe<br />
1. LE PROCESSUS D’ÉLABORATION<br />
DU PROJET DE CANAL SEINE-NORD<br />
EUROPE<br />
1.1 Les étapes et les décisions<br />
antérieures<br />
1.2 L’étape actuelle : <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong>,<br />
une phase d’étu<strong>de</strong>s,<br />
<strong>de</strong> concertation et <strong>de</strong><br />
consultation<br />
1.3 Les étapes suivantes jusqu’à<br />
la mise en service du canal<br />
2. PRÉSENTATION DU PROJET<br />
3. DIAGNOSTICS ECONOMIQUES ET<br />
PREMIERES ORIENTATIONS POUR<br />
LE CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
L’axe fluvial reliant les bassins <strong>de</strong> la Seine et du Nord <strong>de</strong><br />
la <strong>France</strong> est <strong>de</strong>venu, <strong>de</strong>puis le XIX ème siècle, un axe<br />
majeur <strong>de</strong> développement économique entre ces régions<br />
pour le transport <strong>de</strong> charbon, avec l’ouverture du canal <strong>de</strong><br />
Saint-Quentin en 1810 (au gabarit <strong>de</strong> 350 tonnes) et du<br />
canal latéral à l’Oise en 1827. Cet axe a évolué avec l’ouverture<br />
du canal du Nord en 1965 (au gabarit <strong>de</strong> 650 tonnes).<br />
Les <strong>de</strong>ux canaux <strong>de</strong> cet axe ont transporté annuellement<br />
jusqu’à 8 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> marchandises dans<br />
les années 1970 et permis une diversification avec l’acheminement<br />
<strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> construction et <strong>de</strong> céréales.<br />
Aujourd’hui, le besoin d’une infrastructure performante<br />
est essentiel pour assurer le nécessaire développement du<br />
transport fluvial : en Europe, l’efficacité économique <strong>de</strong><br />
ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport est désormais soutenue par la massification<br />
<strong>de</strong>s échanges entres les ports maritimes et leur<br />
hinterland, qui nécessite <strong>de</strong>s unités à grand gabarit<br />
(<strong>de</strong> 1 300 à 4 400 tonnes).<br />
Le développement du transport fluvial <strong>de</strong> marchandises<br />
dans le nord <strong>de</strong> l’Europe et sur le bassin <strong>de</strong> la Seine a donc<br />
conduit à engager, dès le début <strong>de</strong>s années 1970, une<br />
réflexion sur une liaison fluviale à grand gabarit entre ces<br />
<strong>de</strong>ux bassins.<br />
1.1 LES ÉTAPES ET LES DÉCISIONS<br />
ANTÉRIEURES<br />
1.1.1 Une réflexion lancée dès 1975<br />
Les premières étu<strong>de</strong>s préalables ont été engagées dès 1975<br />
pour un passage au gabarit <strong>de</strong> 5 000 tonnes du canal <strong>de</strong><br />
Saint-Quentin (étu<strong>de</strong> géologique du Bureau <strong>de</strong> recherches<br />
géologiques et minières en 1975, étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> reconnaissance<br />
<strong>de</strong>s sols en 1976, étu<strong>de</strong>s économiques en 1977 et avant<strong>projet</strong><br />
sommaire en 1979).<br />
De même, le canal du Nord, d’un gabarit <strong>de</strong> 650 tonnes,<br />
fut dès 1978 l’objet d’étu<strong>de</strong>s pour porter son gabarit à<br />
3 000 tonnes. Ces étu<strong>de</strong>s ont alimenté l’établissement, à<br />
partir <strong>de</strong> 1983, du Schéma Directeur <strong>de</strong>s <strong>Voies</strong> Navigables,<br />
dont l’axe fort consistait à définir les priorités <strong>de</strong>s liaisons<br />
inter-bassins, avec <strong>de</strong>ux options pour la liaison Seine-Nord :<br />
• soit une augmentation du gabarit du canal <strong>de</strong> Saint-<br />
Quentin (<strong>de</strong> 1350 à 4 500 tonnes) ;<br />
• soit une augmentation du gabarit du canal du Nord<br />
(<strong>de</strong> 1 350 à 3 300 tonnes).<br />
Ce schéma directeur a été approuvé en avril 1985.<br />
A l’initiative <strong>de</strong> plusieurs régions, et principalement du<br />
Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s comparatives entre ces<br />
<strong>de</strong>ux solutions furent menées <strong>de</strong> 1985 à 1990. En 1989, le<br />
rapport Chassagne incitait à l’insertion <strong>de</strong> la <strong>France</strong> dans<br />
l’Europe fluviale et préconisait trois scénarios qui proposent<br />
la réhabilitation du réseau fluvial existant, <strong>de</strong>venu<br />
vétuste, la réalisation <strong>de</strong> la liaison Seine-Nord et la réalisation<br />
<strong>de</strong> la liaison Rhin-Rhône pour éviter le détournement<br />
d’un trafic important vers les réseaux étrangers,<br />
réduire les coûts <strong>de</strong> transport et en accroître la sécurité.<br />
De 1990 à mi-1993, les étu<strong>de</strong>s se sont prolongées principalement<br />
sur l’option est du canal <strong>de</strong> Saint-Quentin, dont<br />
le gabarit existant était le plus réduit. L’évaluation <strong>de</strong> l’intérêt<br />
économique du <strong>projet</strong> a été engagée en 1992.<br />
En juillet 1993, la synthèse <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> trafics attendus<br />
<strong>de</strong> la liaison à grand gabarit Seine-Nord fournissait<br />
une estimation préliminaire du trafic sur la liaison <strong>de</strong><br />
8 à 12 millions <strong>de</strong> tonnes par an, sans prendre en compte<br />
le trafic international, le trafic <strong>de</strong> conteneurs et les effets<br />
liés à l’ouverture <strong>de</strong>s bassins.<br />
1.1.2 Le débat préalable<br />
En janvier 1993, le secrétaire d’Etat aux Transports a<br />
décidé que le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord ferait l’objet<br />
d’un débat dans le cadre <strong>de</strong>s dispositions prévues par la<br />
“circulaire Bianco”.<br />
Mené <strong>de</strong> décembre 1993 à févier 1994 sous l’autorité du<br />
préfet <strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur, et d’un<br />
comité <strong>de</strong> pilotage, ce débat public avait pour objectif<br />
d’étudier la pertinence du <strong>projet</strong>, d’analyser ses avantages<br />
et ses inconvénients éventuels et <strong>de</strong> mesurer l’impact prévisible<br />
<strong>de</strong> sa réalisation sur l’économie et l’aménagement<br />
<strong>de</strong>s territoires. Il a conclu à l’intérêt économique et à<br />
l’opportunité <strong>de</strong> construire un canal à grand gabarit<br />
reliant la Seine par l’Oise au canal Dunkerque-Escaut.<br />
Cette décision a été confortée par une étu<strong>de</strong> plus générale<br />
sur le corridor nord, qui évaluait les besoins en infrastructures<br />
entre la région parisienne et le Nord <strong>de</strong> la <strong>France</strong>.<br />
1.1.3 Les étu<strong>de</strong>s préliminaires<br />
et la concertation sur le choix du fuseau<br />
Lancées le 21 septembre 1995, les étu<strong>de</strong>s préliminaires<br />
sur le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord se sont achevées fin<br />
juin 1996. Les étu<strong>de</strong>s concernaient la définition <strong>de</strong> l’état<br />
initial sur toute l’aire d’étu<strong>de</strong> (environ 3 000 km 2 ) ; puis la<br />
recherche <strong>de</strong> toutes les possibilités <strong>de</strong> fuseaux <strong>de</strong> tracés,<br />
compte tenu <strong>de</strong> la topographie et <strong>de</strong>s contraintes techniques,<br />
qui a conduit à sélectionner 3 familles <strong>de</strong> tracés :<br />
6 fuseaux proches du canal du Nord, 12 fuseaux proches<br />
du canal <strong>de</strong> Saint-Quentin, et 3 fuseaux intermédiaires.
L’analyse et la comparaison <strong>de</strong>s 21 fuseaux <strong>de</strong> tracé sélectionnés<br />
ont été proposés en quatre grands thèmes d’étu<strong>de</strong>s<br />
(technique, environnement, socio-économie locale et<br />
aménagement urbain) et ont permis d’évaluer 127 critères<br />
regroupés en 16 facteurs <strong>de</strong> choix, dont 9 facteurs relatifs<br />
à l’environnement.<br />
La concertation sur le choix <strong>de</strong> fuseau s’est déroulée du<br />
15 septembre au 31 décembre 1997, sous l’égi<strong>de</strong> du préfet<br />
<strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur, assisté<br />
d’une commission <strong>de</strong> suivi. Plus <strong>de</strong> 2 500 personnes ont<br />
participé aux 20 réunions d’information et d’échanges<br />
organisées.<br />
De nombreuses réunions spécifiques ont en outre été<br />
organisées à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s acteurs locaux.<br />
Dans son rapport <strong>de</strong> synthèse retraçant les principaux enseignements<br />
<strong>de</strong> la concertation, adressé au ministre en charge<br />
<strong>de</strong>s transports, le préfet coordonnateur concluait en faveur<br />
<strong>de</strong>s fuseaux intermédiaires et du fuseau N3 longeant le<br />
canal du Nord, notamment pour ses moindres impacts environnementaux,<br />
et recommandait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s complémentaires<br />
sur les aspects hydrauliques, le <strong>de</strong>venir du canal du<br />
Nord et la <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> Cambrai ainsi qu’un approfondissement<br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques. Le fuseau N3 a été retenu<br />
par le ministre chargé <strong>de</strong>s transports le 4 mars 2002.<br />
Étu<strong>de</strong>s<br />
préliminaires<br />
1995-1996 :<br />
fuseau N3<br />
retenu en 2002<br />
Étu<strong>de</strong>s<br />
préliminaires<br />
1995-1996 :<br />
fuseaux soumis<br />
à la concertation<br />
Étu<strong>de</strong>s<br />
préliminaires<br />
1995-1996 :<br />
grille d’analyse<br />
multicritères<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 1 7
1-Le processus d’élaboration<br />
du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal<br />
Seine-Nord Europe<br />
Les dates clés du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal à grand gabarit Seine-Nord Europe <strong>de</strong> 1993 à 2004<br />
• 29 octobre 1993 : le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal à grand gabarit Seine-Nord Europe est inscrit au schéma directeur transeuropéen <strong>de</strong>s voies <strong>navigables</strong> à grand gabarit.<br />
• Novembre 1993 – 1994 : débat public sur l’opportunité <strong>de</strong> la liaison Seine-Nord Europe.<br />
• 4 avril 1995 : approbation par le ministère <strong>de</strong> l’Equipement, du Logement, <strong>de</strong>s Transports et du Tourisme, du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> cahier <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires et désignation<br />
<strong>de</strong> <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> (VNF) en tant que maître d’ouvrage <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s.<br />
• 1995 – 1996 : étu<strong>de</strong>s préliminaires et étu<strong>de</strong>s d’état initial, recherche <strong>de</strong> fuseaux <strong>de</strong> tracés, comparaison <strong>de</strong>s fuseaux et propositions <strong>de</strong> choix. Transmises au ministre<br />
chargé <strong>de</strong>s transports, ces étu<strong>de</strong>s ont été validées par le Conseil général <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées en décembre 1996.<br />
• Septembre – décembre 1997 : concertation pour le choix d’un fuseau <strong>de</strong> tracé parmi 21 fuseaux classés en trois familles : une proche du canal du Nord, une proche du<br />
canal <strong>de</strong> Saint-Quentin et une famille intermédiaire.<br />
• Juin 1998 : remise au ministre chargé <strong>de</strong>s transports du rapport <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la concertation et d’une note d’analyses, faisant émerger les fuseaux intermédiaires et le<br />
fuseau N3 parallèle au canal du Nord comme fuseaux préférentiels, par le préfet <strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur.<br />
• 1998 – 1999 : à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du ministre chargé <strong>de</strong>s transports, les étu<strong>de</strong>s économiques ont été actualisées en 1998, et expertisées par le Conseil général <strong>de</strong>s Ponts et<br />
Chaussées en 1999. Cette expertise a conduit à proposer un scénario <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation préalable <strong>de</strong>s débouchés nord et sud du futur canal inscrits aux contrats <strong>de</strong> plan Etat-Régions<br />
2000-2006, signés en 2000 avec les régions Haute-Normandie, Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />
• 9 juillet 2001 : inscription, lors du Comité Interministériel pour l’Aménagement et le Développement du Territoire (CIADT) du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> liaison fluviale à grand gabarit Seine-<br />
Nord Europe aux schémas multimodaux <strong>de</strong> services collectifs <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> voyageurs et <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> marchandises, et adoption d’un principe d’aménagement<br />
progressif <strong>de</strong> la liaison.<br />
• 4 mars 2002 : choix du fuseau <strong>de</strong> tracé N3 par le ministre <strong>de</strong> l’Equipement, <strong>de</strong>s Transports et du Logement et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>s complémentaires.<br />
• Mars 2003 : publication <strong>de</strong> l’audit, commandé par le Gouvernement au Conseil général <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées et à l’Inspection générale <strong>de</strong>s Finances, sur les infrastructures<br />
<strong>de</strong> transports 2003-2020, recommandant la réalisation du <strong>projet</strong> au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2020.<br />
• Avril 2003 : publication par la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale (DATAR) d’une étu<strong>de</strong> prospective sur les transports, commandée par le<br />
Gouvernement et intitulée : “La <strong>France</strong> en Europe : quelle ambition pour la politique <strong>de</strong>s Transports ”, replaçant le <strong>projet</strong> comme un enjeu stratégique d’aménagement du territoire à<br />
réaliser à court terme.<br />
• Mai – juin 2003 : débat au Parlement sur les gran<strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport, qui a confirmé l’intérêt <strong>de</strong>s parlementaires pour le canal Seine-Nord Europe.<br />
•5 décembre 2003 : inscription par le conseil <strong>de</strong>s ministres européens <strong>de</strong>s transports du <strong>projet</strong> Seine-Escaut dans la liste <strong>de</strong>s 30 <strong>projet</strong>s d’infrastructures prioritaires <strong>de</strong> l’Union<br />
européenne.<br />
• 18 décembre 2003 : le CIADT retient le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe parmi 35 <strong>projet</strong>s d’infrastructures <strong>de</strong> transport français prioritaires et déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> confier à<br />
VNF la maîtrise d’ouvrage <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant <strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe, maillon central <strong>de</strong> la liaison fluviale européenne Seine-Escaut.<br />
• 21 avril 2004 : co-décision par le Parlement européen et le Conseil européen sur la base du rapport du député européen Philip Bradbourn, comprenant l’inscription <strong>de</strong>s 30 grands<br />
<strong>projet</strong>s européens prioritaires dans le cadre <strong>de</strong> la révision du Réseau transeuropéen <strong>de</strong> transport (RTE-T), dont le <strong>projet</strong> Seine-Escaut.<br />
• 22 avril 2004 : lettre <strong>de</strong> mission adressée par Gilles <strong>de</strong> Robien, ministre <strong>de</strong> l’Equipement, <strong>de</strong>s Transports, <strong>de</strong> l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et <strong>de</strong> la Mer et <strong>de</strong><br />
François Goulard, secrétaire d’Etat aux Transports et à la Mer, à <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, maître d’ouvrage pour la conduite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong> et au préfet<br />
<strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur, pour la concertation et la consultation autour <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s.<br />
8 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
1.2 L’ETAPE ACTUELLE : L'AVANT-PROJET,<br />
UNE PHASE D’ETUDES, DE CONCERTATION<br />
ET DE CONSULTATION<br />
La phase d’avant-<strong>projet</strong>, démarrée le 22 avril 2004, a pour<br />
objectif <strong>de</strong> déterminer les principales caractéristiques du<br />
<strong>projet</strong>, d’en préciser son coût et <strong>de</strong> définir une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
500 mètres <strong>de</strong> large à l’intérieur <strong>de</strong> laquelle prendra place<br />
le tracé définitif <strong>de</strong> l’ouvrage. Au-<strong>de</strong>là du tronçon central,<br />
une étu<strong>de</strong> prendra en compte les caractéristiques <strong>de</strong> l’ensemble<br />
<strong>de</strong> la liaison du confluent <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> la Seine<br />
jusqu’à Dunkerque pour définir les conditions <strong>de</strong> navigation<br />
attendues en fonction <strong>de</strong>s contraintes existantes et <strong>de</strong>s<br />
perspectives d’amélioration envisageables à moyen et long<br />
termes.<br />
Pluridisciplinaire, elle rassemble une quinzaine <strong>de</strong> collaborateurs<br />
dans les domaines économique, technique, juridique,<br />
financier, administratif, environnemental, du<br />
transport et <strong>de</strong> la communication.<br />
Le préfet <strong>de</strong> la région Picardie,<br />
préfet coordonnateur <strong>de</strong> la concertation<br />
Le préfet <strong>de</strong> la région Picardie a été missionné, par<br />
le ministre en charge <strong>de</strong>s transports, pour coordonner les<br />
étapes <strong>de</strong> concertation et <strong>de</strong> consultation nécessaires à<br />
l'avancement <strong>de</strong> <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong>.<br />
© Préfecture d’Amiens<br />
Le comité <strong>de</strong> pilotage, instance décisionnelle<br />
Le comité <strong>de</strong> pilotage du <strong>projet</strong>, présidé par Pierre-Yves<br />
Donjon <strong>de</strong> Saint Martin, ingénieur général <strong>de</strong>s Ponts et<br />
Chaussées, est composé <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> l’Etat, au<br />
niveau central et déconcentré, <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s conseils<br />
régionaux (Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, Picardie, Nord-Pas <strong>de</strong> Calais) et<br />
d’un représentant <strong>de</strong> l'Union européenne. Associant les<br />
financeurs du <strong>projet</strong>, il en constitue l'instance décisionnelle,<br />
à laquelle le maître d'ouvrage rend compte régulièrement<br />
<strong>de</strong> l'avancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la concertation.<br />
© VNF<br />
1.2.1 Les acteurs <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />
VNF, maître d'ouvrage <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />
Le 22 avril 2004, le Gouvernement a confié à <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>France</strong> la maîtrise d'ouvrage <strong>de</strong> <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong><br />
Seine-Nord Europe, dans la continuité <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires<br />
également réalisées par VNF entre 1995 et 1997.<br />
L'objectif assigné à VNF est d'aboutir à la déclaration<br />
d'utilité publique avant la fin <strong>de</strong> l'année 2007.<br />
La mission<br />
Seine-Nord Europe<br />
à Béthune<br />
La mission Seine-Nord Europe, installée à Béthune, est en<br />
charge du pilotage <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> la<br />
concertation.<br />
18 déc.<br />
2003<br />
Décision<br />
du CIADT<br />
21 avril<br />
2004<br />
Co-décision<br />
Parlement<br />
et Conseil<br />
européens :<br />
Seine-Escaut<br />
inscrit dans<br />
les 30 <strong>projet</strong>s<br />
prioritaires<br />
22 avril<br />
2004<br />
Lettre<br />
<strong>de</strong> mission<br />
du ministre<br />
<strong>de</strong>s Transports<br />
à VNF<br />
16 juillet<br />
2004<br />
Installation<br />
du comité<br />
<strong>de</strong> pilotage<br />
15 octobre<br />
2004<br />
Lancement<br />
<strong>de</strong> l’information<br />
sur les étu<strong>de</strong>s<br />
d’avant-<strong>projet</strong><br />
11 mars<br />
2005<br />
Installation<br />
du comité<br />
consultatif<br />
et lancement<br />
<strong>de</strong> la<br />
concertation<br />
La préfecture <strong>de</strong> la région Picardie, à Amiens<br />
mars<br />
septembre<br />
2005<br />
Concertation<br />
sur les<br />
variantes<br />
pour la ban<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s 500 m<br />
octobre<br />
décembre<br />
2005<br />
Installation<br />
Consultation<br />
comité <strong>de</strong>s<br />
collectivités, consultatif<br />
et <strong>de</strong>s lancement acteurs<br />
socioéconomiques<br />
<strong>de</strong> la<br />
concertation<br />
et <strong>de</strong>s associations<br />
mars 2006<br />
Remise<br />
du dossier<br />
d’avant-<strong>projet</strong><br />
au ministre<br />
septembre<br />
2006 fin 2007<br />
Enquête<br />
publique<br />
Déclaration<br />
d’utilité<br />
publique<br />
2008-2012<br />
Etu<strong>de</strong>s<br />
d’exécution<br />
et travaux<br />
Le comité consultatif<br />
Le comité consultatif est composé <strong>de</strong>s<br />
membres du comité <strong>de</strong> pilotage, <strong>de</strong> parlementaires,<br />
d’élus locaux, d’acteurs socioéconomiques<br />
et d’associations représentatives<br />
sur le périmètre élargi du <strong>projet</strong>, du<br />
grand bassin parisien à la région Nord-Pas<br />
<strong>de</strong> Calais, en liaison avec les partenaires<br />
belges et hollandais. Il éclaire le comité <strong>de</strong><br />
pilotage et VNF sur les attentes liées à la<br />
réalisation du <strong>projet</strong>.<br />
© VNF/B.Suard<br />
Installation du comité consultatif, le 11 mars 2005<br />
Le calendrier <strong>de</strong> la conduite du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 1 9
1-Le processus d’élaboration<br />
du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal<br />
Seine-Nord Europe<br />
Les comités scientifiques et économiques<br />
En raison <strong>de</strong> l’ampleur du <strong>projet</strong> et <strong>de</strong> son caractère novateur,<br />
<strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> s'est associé les conseils<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux comités : un comité scientifique et technique,<br />
piloté par le Centre d’étu<strong>de</strong>s techniques maritimes et<br />
fluviales (CETMEF), qui rassemble plus <strong>de</strong> quarante ingénieurs<br />
français et européens, pour apporter l'expertise la<br />
plus récente dans les grands <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> voies <strong>navigables</strong>, et<br />
un comité économique, rassemblant une dizaine d'économistes<br />
français et européens pour apporter leur conseil et<br />
leurs compétences aux choix méthodologiques et aux<br />
hypothèses prospectives.<br />
1.2.2 L’organisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
Les étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong> visent à définir la consistance<br />
et les caractéristiques du <strong>projet</strong>, à en étudier les variantes<br />
dans le cadre du fuseau retenu au terme <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
préliminaires, pour choisir la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 m <strong>de</strong> largeur<br />
qui sera ensuite mise à l’enquête publique. Ces<br />
étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong> et la procédure d’enquête<br />
publique seront suivies par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s détaillées qui<br />
permettront <strong>de</strong> définir le tracé définitif du canal, les<br />
caractéristiques <strong>de</strong>s ouvrages et les emprises nécessaires<br />
à la réalisation du canal.<br />
Étapes <strong>de</strong> définition du tracé.<br />
Fuseau <strong>de</strong> 500 à 5 000 mètres<br />
Ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 mètres*<br />
Emprise finale 100 à 150 m<br />
*Étape actuelle.<br />
Calendrier <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />
• 2004- 2006 : Phase d'avant-<strong>projet</strong> sommaire : étu<strong>de</strong>s et concertation<br />
• 22 avril 2004 : Lettre <strong>de</strong> mission adressée par le ministre en charge <strong>de</strong>s transports à VNF, pour la conduite <strong>de</strong> l’avant<strong>projet</strong><br />
et au préfet <strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur, pour la concertation et la consultation autour <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
• Juillet 2004 : la Commission nationale du débat public confirme que les étapes précé<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> débat public et <strong>de</strong> concertation (1993-<br />
1997) ne nécessitent pas d’organiser un nouveau débat public. Elle recomman<strong>de</strong> à VNF d’assurer dans la concertation une information<br />
complète et claire du public pour faire partager les enjeux du <strong>projet</strong>.<br />
• Octobre 2004 : Lancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
• Décembre 2004 : Installation <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travail développement économique<br />
• Mars 2005 : Lancement <strong>de</strong> la concertation<br />
• Mars/septembre 2005 : Concertation sur les variantes pour déterminer la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 500 mètres<br />
• Octobre/déc. 2005 : Consultation sur <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong><br />
• Mars 2006 : Remise du dossier d'avant-<strong>projet</strong> au ministre chargé <strong>de</strong>s transports.<br />
L’organisation <strong>de</strong> la conduite du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />
VNF a sélectionné les entreprises en charge <strong>de</strong> la réalisation<br />
<strong>de</strong>s différents volets d'étu<strong>de</strong>s nécessaires à l'avancement<br />
<strong>de</strong> <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong>. Ces groupements <strong>de</strong> bureaux d'étu<strong>de</strong>s<br />
européens accompagnent le maître d'ouvrage dans<br />
l'ensemble <strong>de</strong>s étapes d'élaboration du <strong>projet</strong>.<br />
Les étu<strong>de</strong>s d'avant-<strong>projet</strong> sont divisées en quatre volets :<br />
• les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> système <strong>de</strong> transport, réalisées par le<br />
groupement Sogreah (<strong>France</strong>) - Ingerop (<strong>France</strong>) - Arcadis<br />
(Pays-Bas), définissent le fonctionnement du canal et<br />
assurent notamment la conception <strong>de</strong>s écluses et <strong>de</strong>s<br />
ouvrages d'alimentation en eau ;<br />
• les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tracé-structure définissent la localisation<br />
du canal, son insertion dans les territoires traversés et leur<br />
paysage, ainsi que les principes <strong>de</strong> franchissement. Elles<br />
ont été confiées au groupement Coyne et Bellier (<strong>France</strong>)<br />
- Tractebel (Belgique) - CNR (<strong>France</strong>) - Michel Desvigne<br />
(<strong>France</strong>) et Technum (Belgique) ;<br />
• les étu<strong>de</strong>s d'environnement procè<strong>de</strong>nt à l'évaluation<br />
environnementale du <strong>projet</strong> et proposent les mesures<br />
visant à en atténuer les impacts. Elles sont réalisées par<br />
Setec International et Biotope (<strong>France</strong>) ;<br />
10 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
• les étu<strong>de</strong>s socio-économiques, confiées au groupement<br />
Setec International (<strong>France</strong>) - Stratec (Belgique) -<br />
Eurotrans (<strong>France</strong>) associés à NEA (Pays-Bas), évaluent<br />
les trafics engendrés par le canal et ses effets sur l'élargissement<br />
<strong>de</strong> l'hinterland <strong>de</strong>s ports maritimes, l'accessibilité<br />
<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s agglomérations, le développement <strong>de</strong> l'intermodalité,<br />
notamment avec le rail, et le développement <strong>de</strong>s<br />
territoires.<br />
1.2.3 La concertation : déroulement<br />
et principaux enseignements<br />
En raison du calendrier et dans un objectif <strong>de</strong> meilleur partage<br />
<strong>de</strong> l’information, les phases d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> concertation<br />
ont été conduites <strong>de</strong> façon simultanée, afin d’intégrer<br />
dans un délai très court les avis exprimés par les acteurs<br />
concernés (élus, associations, acteurs institutionnels et<br />
socio-économiques). Cette démarche permet d’étudier et<br />
<strong>de</strong> sélectionner, dans les délais impartis, les options <strong>de</strong><br />
conception du <strong>projet</strong>.<br />
Une présence continue du maître d'ouvrage<br />
sur le territoire<br />
Deux responsables territoriaux <strong>de</strong> la mission Seine-Nord<br />
Europe sont implantés à Péronne et à Compiègne. Ils sont<br />
le relais <strong>de</strong>s acteurs locaux pour que le <strong>projet</strong> s'inscrive<br />
dans <strong>de</strong>s perspectives partagées <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s territoires<br />
et dans la diversité <strong>de</strong>s attentes. L'interlocuteur<br />
pour la Somme et le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais est également<br />
chargé, sur l'ensemble <strong>de</strong> l'aire d'étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s questions foncières.<br />
L'interlocuteur pour la partie du <strong>projet</strong> située dans<br />
le département <strong>de</strong> l'Oise coordonne également les questions<br />
du développement économique et portuaire le long<br />
<strong>de</strong> l'axe.<br />
Une phase d’information sur le <strong>projet</strong>,<br />
<strong>de</strong> juillet 2004 à mars 2005<br />
Elle avait pour objectif <strong>de</strong> porter à connaissance les enjeux<br />
<strong>de</strong> Seine-Nord Europe, les objectifs, les modalités et le<br />
calendrier <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong>. L’ensemble <strong>de</strong>s contacts pris<br />
avec les élus, les responsables économiques et associatifs<br />
et la réunion d’information <strong>de</strong> lancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s le<br />
15 octobre 2004 à Amiens ont permis <strong>de</strong> constater que le<br />
<strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal à grand gabarit était favorablement perçu<br />
par les acteurs locaux. Ces réunions ont été l’occasion <strong>de</strong><br />
répondre aux attentes sur l’insertion paysagère, la question<br />
foncière mais surtout la gestion hydraulique <strong>de</strong><br />
l’Oise, <strong>de</strong> la Somme et au nord, <strong>de</strong> la Sensée. Durant cette<br />
pério<strong>de</strong> d’information, plus d’une centaine <strong>de</strong> réunions a<br />
été organisée.<br />
Une première phase <strong>de</strong> concertation,<br />
du 11 mars au 15 avril 2005<br />
Cette phase s’est ouverte le 11 mars 2005 avec la première<br />
réunion du comité consultatif. L’objectif était <strong>de</strong> présenter<br />
aux élus et aux responsables économiques et associatifs<br />
l’avancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’avant <strong>projet</strong> et, plus particulièrement,<br />
<strong>de</strong> recueillir leurs avis sur les variantes <strong>de</strong> tracé<br />
étudiées. Le dispositif <strong>de</strong> concertation s’est articulé autour<br />
<strong>de</strong> quatre volets :<br />
• l'inscription <strong>de</strong> l'ouvrage dans les territoires (le tracé),<br />
avec les élus, à l'échelle <strong>de</strong>s intercommunalités ;<br />
• les questions hydrauliques dans les vallées <strong>de</strong> l'Oise, <strong>de</strong> la<br />
Somme et <strong>de</strong> la Sensée, avec les élus, les administrations et<br />
les associations ;<br />
• les questions <strong>de</strong> développement économique, avec les<br />
élus et les responsables économiques à l'échelle <strong>de</strong>s quatre<br />
grands territoires (Oise aval, Oise amont, Somme-Aisne et<br />
Nord-Pas <strong>de</strong> Calais), ainsi que les aspects logistiques, avec<br />
les représentants <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s filières stratégiques que sont<br />
les céréales et les matériaux <strong>de</strong> construction ;<br />
• les questions foncière et agricole avec la mise en place<br />
d’une instance <strong>de</strong> liaison composée <strong>de</strong>s quatre chambres<br />
d’agriculture <strong>de</strong> l’Oise, <strong>de</strong> la Somme, du Pas-<strong>de</strong>-Calais et<br />
du Nord, réunies dès le mois <strong>de</strong> juillet 2004.<br />
En un mois, 23 réunions <strong>de</strong> concertation intercommunales<br />
et thématiques se sont tenues et ont réuni près <strong>de</strong> 500 personnes.<br />
Les réunions intercommunales ont tout d’abord eu un<br />
objectif d’information sur l’avancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Elles<br />
ont permis <strong>de</strong> recueillir les remarques, les avis et les opinions<br />
<strong>de</strong>s acteurs locaux sur le tracé étudié. Plusieurs propositions<br />
<strong>de</strong> variantes locales ont été élaborées avec les<br />
élus et la profession agricole.<br />
Lors <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> concertation sur les questions<br />
hydrauliques, VNF a pu recueillir <strong>de</strong> nombreux avis sur<br />
les phénomènes d’écoulement <strong>de</strong>s crues et sur la contribution<br />
du nouveau canal à l’amélioration <strong>de</strong> la situation en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue.<br />
© VNF<br />
Réunion <strong>de</strong> concertation<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 1 11
1-Le processus d’élaboration<br />
du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal<br />
Seine-Nord Europe<br />
Une secon<strong>de</strong> phase <strong>de</strong> concertation, du 15 mai<br />
au 19 septembre 2005<br />
Le processus a été approfondi au cours d’une secon<strong>de</strong><br />
phase <strong>de</strong> concertation, qui a suivi les décisions et les<br />
orientations formulées par le comité <strong>de</strong> pilotage du <strong>projet</strong>,<br />
réuni le 9 mai. Cette secon<strong>de</strong> phase <strong>de</strong> concertation s’est<br />
déroulée du 15 mai au 19 septembre 2005. Cinq réunions<br />
publiques, organisées selon les recommandations <strong>de</strong> la<br />
CNDP, ont permis à VNF <strong>de</strong> prendre connaissance <strong>de</strong>s<br />
avis et contributions d’un public nombreux.<br />
Sur cette pério<strong>de</strong>, plus <strong>de</strong> 40 réunions <strong>de</strong> concertation ont<br />
eu lieu :<br />
• réunions <strong>de</strong> concertation intercommunales sur les<br />
aspects <strong>de</strong> tracé ;<br />
• réunions <strong>de</strong>s comités hydrauliques Oise, Somme,<br />
Sensée ;<br />
• réunions <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travail économique (territoriaux<br />
et filières).<br />
Au total, près <strong>de</strong> 70 réunions publiques et <strong>de</strong> concertation<br />
ont eu lieu <strong>de</strong>puis le 11 mars 2005. Menées <strong>de</strong> manière<br />
concomitante aux étu<strong>de</strong>s, ces réunions ont effectivement<br />
contribué à la définition du tracé du canal. Par exemple :<br />
• dans la vallée <strong>de</strong> l’Oise, les réunions <strong>de</strong> concertation ont<br />
conduit à l’abandon <strong>de</strong> la variante d’aménagement intégral<br />
du canal latéral existant. Cette variante a été rejetée à<br />
cause <strong>de</strong> son fort impact sur l’habitat, d’une part, et parce<br />
qu’elle ne permettait pas une amélioration <strong>de</strong> la situation<br />
existante en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue, d’autre part ;<br />
• à Catigny / Sermaize, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s issues <strong>de</strong> la concertation<br />
locale ont fait émerger un tracé passant au sud <strong>de</strong><br />
Sermaize et à l’est <strong>de</strong> Catigny, alors que le tracé <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
préliminaires prévoyait un passage très proche <strong>de</strong>s<br />
habitations <strong>de</strong> Sermaize et encerclant Catigny entre Seine-<br />
Nord Europe et le canal du Nord ;<br />
• à Ercheu, Cizancourt, Barleux, le tracé a été décalé pour<br />
s’éloigner <strong>de</strong> zones d’habitation, préserver <strong>de</strong>s maisons et<br />
<strong>de</strong>s bâtiments agricoles ;<br />
• au nord, plusieurs variantes ont été étudiées pour le tronçon<br />
entre Etricourt-Manancourt et Mœuvres : notamment<br />
une alternative entre un tracé à l’ouest d’Ytres, conformément<br />
au tracé issu <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires, ou un tracé à<br />
l’est d’Ytres et <strong>de</strong> Hermies (variante “Havrincourt”), pour<br />
répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées lors <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong><br />
concertation. A l’issue <strong>de</strong>s analyses engagées, le tracé à<br />
l’est a été préféré en raison <strong>de</strong> la simplification technique<br />
apportée par la variante (tracé plus court <strong>de</strong> 600 m, suppression<br />
du franchissement du tunnel <strong>de</strong> Ruyaulcourt et<br />
du canal du Nord à Mœuvres).<br />
Cinq réunions d’information<br />
et d’échange<br />
Pour toucher un public le plus large possible, <strong>de</strong>s<br />
réunions publiques se sont déroulées les 27 juin à<br />
Compiègne, 29 juin à Cambrai, 30 juin à Péronne,<br />
6 juillet à Lille et 7 juillet à Paris. Elles ont rassemblé<br />
près <strong>de</strong> 1200 personnes. Celles qui se sont tenues<br />
dans les villes situées sur le tracé <strong>de</strong> référence ont<br />
porté sur les enjeux économiques locaux et sur l’insertion<br />
du <strong>projet</strong> dans son environnement. Elles ont<br />
permis d’informer le public et <strong>de</strong> répondre à ses<br />
préoccupations sur <strong>de</strong>s sujets tels que le futur tracé,<br />
la question hydraulique et le foncier. Les réunions <strong>de</strong><br />
Lille et <strong>de</strong> Paris ont évoqué plus particulièrement les<br />
enjeux économiques généraux du <strong>projet</strong>, l’opportunité<br />
du canal pour les ports maritimes et intérieurs, et la<br />
dimension européenne du <strong>projet</strong>.<br />
© VNF - GS Groupe<br />
12 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
1.2.4 La consultation actuelle : modalités et<br />
objectifs<br />
Conduite d’octobre à décembre 2005, la consultation permettra<br />
aux services <strong>de</strong> l’Etat, aux collectivités territoriales,<br />
aux instances représentatives <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques<br />
et aux associations, concernés par le <strong>projet</strong>, d’être<br />
informés et d’exprimer leur avis formel pendant la phase<br />
d’avant-<strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe.<br />
Cette consultation d’une large ampleur se place sous<br />
l’égi<strong>de</strong> du préfet coordonnateur, préfet <strong>de</strong> la région<br />
Picardie. Elle est conduite au niveau départemental par les<br />
préfets <strong>de</strong>s départements <strong>de</strong> l’Oise, <strong>de</strong> la Somme, du Nord<br />
et du Pas-<strong>de</strong>-Calais.<br />
1.2.5 La finalisation <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> :<br />
janvier – mars 2006<br />
Le dossier d’avant-<strong>projet</strong> est établi à partir <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
réalisées, <strong>de</strong>s concertations et <strong>de</strong> la consultation <strong>de</strong> tous<br />
les acteurs et <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l'Etat. Il comprend une proposition<br />
du maître d'ouvrage qui résulte <strong>de</strong> ces différents<br />
éléments sur la localisation d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 m <strong>de</strong> large<br />
à l'intérieur <strong>de</strong> laquelle le tracé <strong>de</strong> l'ouvrage s'inscrira. Le<br />
dossier rassemble également les éléments nécessaires<br />
pour procé<strong>de</strong>r, dans la phase ultérieure, aux enquêtes préalables<br />
à la déclaration d'utilité publique (DUP).<br />
L'ensemble <strong>de</strong>s éléments ainsi réunis <strong>de</strong>vra être transmis<br />
en mars 2006 au ministre chargé <strong>de</strong>s transports, marquant<br />
la fin <strong>de</strong> la phase d’avant-<strong>projet</strong>.<br />
La consultation :<br />
mo<strong>de</strong> d’emploi<br />
Le présent dossier est envoyé aux 400 acteurs<br />
concernés par le <strong>projet</strong>.<br />
Le dossier <strong>de</strong> synthèse sera par ailleurs mis en ligne<br />
sur le site www.seine-nord-europe.com<br />
Les avis et contributions sur les aspects techniques<br />
pourront être reçus par le préfet <strong>de</strong> la région Picardie,<br />
préfet coordonnateur, jusqu’au 16 décembre, sous la<br />
forme qui convient aux acteurs consultés : délibérations,<br />
courriers...<br />
Afin d’en faciliter l’analyse, il est proposé <strong>de</strong> regrouper<br />
les expressions par thèmes, en reprenant les chapitres<br />
suivants :<br />
1. <strong>projet</strong> <strong>de</strong> tracé <strong>de</strong> référence<br />
2. aspects hydrauliques<br />
3. aspects environnementaux<br />
4. perspectives <strong>de</strong> développement économique et<br />
ouverture européenne<br />
En temps qu’échelle à laquelle s’est déroulée la<br />
concertation sur le tracé <strong>de</strong> référence, les intercommunalités<br />
sont également invitées à synthétiser les<br />
contributions <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> leur territoire.<br />
Un document complémentaire sur les effets socioéconomiques<br />
sera diffusé en novembre pour une<br />
réaction avant la mi-janvier 2006.<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s observations ainsi recueillies permettra<br />
d’affiner la définition <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> tracé <strong>de</strong>s 500 m et<br />
sera intégré au bilan <strong>de</strong> la consultation qui figurera dans<br />
le dossier d’avant-<strong>projet</strong> remis au ministre chargé <strong>de</strong>s<br />
transports en mars 2006.<br />
1.3 LES ÉTAPES SUIVANTES JUSQU’À<br />
LA MISE EN SERVICE DU CANAL<br />
Une fois le dossier d’avant-<strong>projet</strong> remis au ministre en charge<br />
<strong>de</strong>s transports, celui-ci se prononcera sur la proposition<br />
du maître d’ouvrage et sur le lancement <strong>de</strong> l’enquête<br />
publique ; après quoi la phase d’enquête publique sera lancée.<br />
Selon le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’expropriation pour cause d’utilité<br />
publique, la déclaration d’utilité publique doit intervenir<br />
dans le délai d’un an et <strong>de</strong>mi après la clôture <strong>de</strong> l’enquête.<br />
La déclaration d’utilité publique pourra donc être prononcée<br />
à la fin <strong>de</strong> l’année 2007, conformément à la lettre <strong>de</strong><br />
mission du ministre du 22 avril 2004.<br />
Les étu<strong>de</strong>s détaillées et les acquisitions foncières, d’une<br />
durée d’un an au moins, seront suivies par une phase <strong>de</strong><br />
travaux, d’une durée <strong>de</strong> 5 ans, ce qui conduira à une mise<br />
en service du canal à l’horizon 2012.<br />
De la fin <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />
à la mise en service :<br />
2006-2007 : Phase d'enquête publique<br />
- mars-septembre 2006 : préparation du<br />
dossier d'enquête publique<br />
- septembre 2006 : enquête publique<br />
- fin 2007 : déclaration d'utilité publique<br />
(décret en Conseil d'Etat)<br />
2006-2007 : Phase préparatoire : Contrat <strong>de</strong><br />
partenariat - avant-<strong>projet</strong> détaillé<br />
- financement et procédure <strong>de</strong> dialogue<br />
compétitif<br />
- étu<strong>de</strong>s détaillées, acquisitions foncières<br />
2008-2012 : Phase travaux<br />
2012 : Mise en service du canal<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 1<br />
13
2-Présentation du <strong>projet</strong><br />
1. LE PROCESSUS D’ÉLABORATION<br />
DU PROJET DE CANAL SEINE-NORD<br />
EUROPE<br />
2. PRÉSENTATION DU PROJET<br />
2.1 La conception et l’exploitation<br />
du canal Seine-Nord Europe<br />
2.2 L'insertion du canal Seine-Nord<br />
Europe<br />
Le canal en chiffres<br />
Longueur : 106 km entre Compiègne<br />
et Aubencheul-au-Bac<br />
Largeur en surface : 54 m<br />
Chenal <strong>de</strong> navigation : 38 m x 4 m<br />
Profon<strong>de</strong>ur d’eau : 4,50 m<br />
Hauteur libre : 7 m, pour autoriser le passage <strong>de</strong><br />
bateaux transportant trois couches <strong>de</strong> conteneurs<br />
Nombre d’écluses : 7<br />
Nombre <strong>de</strong> ponts-canaux : 3, dont le pont-canal<br />
<strong>de</strong> la Somme qui mesure 1,3 km <strong>de</strong> long<br />
Mouvement <strong>de</strong> terres : 55 millions <strong>de</strong> m 3<br />
Volume <strong>de</strong> remblais : 25 millions <strong>de</strong> m 3<br />
Volume <strong>de</strong> déblais : 30 millions <strong>de</strong> m 3<br />
Emprises : 1 280 ha (hors dépôts et activités<br />
annexes)<br />
Temps <strong>de</strong> transit : entre 15 et 18 heures<br />
(suivant la <strong>de</strong>nsité du trafic).<br />
2.1 LA CONCEPTION ET L’EXPLOITATION<br />
DU CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />
2.1.1 Les caractéristiques générales du <strong>projet</strong><br />
Un canal à grand gabarit aux normes<br />
européennes classe Vb<br />
Le canal Seine-Nord Europe présente les caractéristiques<br />
techniques <strong>de</strong> la classe Vb européenne correspondant aux<br />
voies <strong>navigables</strong> d’intérêt international. Ces caractéristiques<br />
répon<strong>de</strong>nt aux besoins <strong>de</strong> transport et aux dimensions<br />
<strong>de</strong>s bateaux fluviaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière génération. Le nouveau<br />
canal Seine-Nord Europe a donc été conçu pour permettre<br />
la navigation <strong>de</strong> convois <strong>de</strong> 4 400 tonnes (contre<br />
650 tonnes au plus pour le canal du Nord) et le transport<br />
<strong>de</strong> trois niveaux superposés <strong>de</strong> conteneurs.<br />
Grâce à ces caractéristiques, la capacité <strong>de</strong> transport du<br />
canal pourra atteindre environ 32 millions <strong>de</strong> tonnes par an,<br />
ce qui représente l’équivalent <strong>de</strong> 1,6 million <strong>de</strong> poids lourds.<br />
2.3 Présentation du <strong>projet</strong><br />
par secteur<br />
3. DIAGNOSTICS ECONOMIQUES ET<br />
PREMIERES ORIENTATIONS POUR<br />
LE CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />
Les voies d’eau : principes et définitions<br />
Le rectangle <strong>de</strong> navigation est la zone dans laquelle peut évoluer le bateau. On distingue :<br />
• le chenal <strong>de</strong> navigation, représenté ici en vert, qui garantit une profon<strong>de</strong>ur d’eau suffisante pour la coque ;<br />
• la hauteur libre pour le passage du bateau sous les ponts (distance entre la surface <strong>de</strong> l’eau et les ponts).<br />
Le pied <strong>de</strong> pilote désigne la hauteur d’eau comprise entre le fond du bateau et la base du rectangle <strong>de</strong> navigation, alors<br />
que le clair sous quille est la distance séparant le fond du bateau du fond <strong>de</strong> la voie d’eau.<br />
largeur<br />
en surface<br />
(plan d'eau)<br />
mouillage<br />
hauteur libre<br />
chenal <strong>de</strong> navigation<br />
tirant<br />
d'eau<br />
Clair sous quille<br />
Pied <strong>de</strong> pilote<br />
profon<strong>de</strong>ur<br />
d'eau<br />
La profon<strong>de</strong>ur d’eau, distance entre la<br />
surface <strong>de</strong> l’eau et le fond <strong>de</strong> la voie d’eau<br />
ne doit pas être confondue avec le<br />
mouillage, qui est la profon<strong>de</strong>ur du rectangle<br />
<strong>de</strong> navigation.<br />
Le bateau est caractérisé par sa longueur,<br />
sa largeur au maître-bau (c'est-à-dire sa<br />
plus gran<strong>de</strong> largeur) et son enfoncement<br />
(ou le tirant d’eau) qui est la hauteur<br />
immergée du bateau.<br />
largeur au fond<br />
Tracé <strong>de</strong> référence
Les caractéristiques <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> marchandises qui peuvent naviguer sur les réseaux <strong>de</strong> caractéristiques Vb<br />
sont décrits dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous :<br />
Péniche Freycinet (classe I)<br />
Dimensions : 38,50 m x 5,05 m<br />
Tirant d’eau : 2,20 m<br />
Tonnage : 250 à 400 t (soit 14 camions)<br />
Campinois (classe II)<br />
Dimensions : 50-63 m x 6,60 m<br />
Tirant d’eau : 2,50 m<br />
Tonnage : 400 à 600 t (soit 22 camions)<br />
Dortmund-EMS-Kanaal (DEK) (classe III)<br />
Dimensions : 67-80 m x 8,20 m<br />
Tirant d’eau : 2,50 m<br />
Tonnage : 650 à 1 000 t (soit 36 camions)<br />
Rheine Herne Kanaal (RHK) (classe IV)<br />
Dimensions : 80-85 m x 9,50 m<br />
Tirant d’eau : 2,50 m<br />
Tonnage : 1 000 à 1 500 t (soit 60 camions)<br />
Grand Rhénan (classe Va)<br />
Dimensions : 95-135 m x 11,40 m<br />
Tirant d’eau : 2,50-3 m<br />
Tonnage : 1 500 à 3 000 t (soit 120 camions)<br />
Convoi d’une barge (classe Va)<br />
Dimensions : 95-110 m x 11,40 m<br />
Tirant d’eau : 2,50-3 m<br />
Tonnage : 1 500 à 3 000 t (soit 120 camions)<br />
Bateau-citerne<br />
Dimensions : 50-100 m x 11,40 m<br />
Tirant d’eau : 2,20-3 m<br />
Tonnage : 500 à 3 000 t (soit 60 à 120 camions)<br />
Porte-conteneurs<br />
Dimensions : 140 m x 11,40 m<br />
Tirant d’eau : 3 m<br />
Capacité : 140-210 EVP<br />
Car carrier (classe Va)<br />
Dimensions : 95-110 m x 11,40 m<br />
Tirant d’eau : 2,50 m<br />
Capacité : 300 voitures<br />
Convoi poussé <strong>de</strong> 2 barges (classe Vb)<br />
Dimensions : 185 m x 11,40 m<br />
Tirant d’eau : 3 m<br />
Tonnage : 4 400 t (soit 180 camions)<br />
Les caractéristiques géométriques<br />
<strong>de</strong> l’infrastructure<br />
La section transversale (largeur) du plan d’eau du canal<br />
est <strong>de</strong> 54 m pour un canal <strong>de</strong> type Vb. Elle est définie à<br />
partir <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> rectangle <strong>de</strong> navigation. Des surlargeurs<br />
sont ajoutées à ces dimensions minimales dans les<br />
zones <strong>de</strong> courbure pour assurer une visibilité suffisante et<br />
un croisement <strong>de</strong>s bateaux en sécurité.<br />
Le rayon <strong>de</strong> courbure minimal permettant le croisement<br />
<strong>de</strong>s bateaux est <strong>de</strong> 1 000 m. Il peut être réduit à 750 m <strong>de</strong><br />
façon exceptionnelle. La surlageur se détermine généralement<br />
<strong>de</strong> la manière suivante : 16 000 / rayon, soit une surlargeur<br />
<strong>de</strong> 16 m pour une courbe type <strong>de</strong> 1 000 m.<br />
Les berges peuvent être :<br />
• soit pentées, ce qui définit une largeur <strong>de</strong> plan d’eau<br />
supérieure à celle du rectangle <strong>de</strong> navigation ;<br />
• soit verticales, dans <strong>de</strong>s zones où l’emprise disponible pour<br />
la réalisation du canal est étroite (en zone urbaine par exemple).<br />
Un chemin <strong>de</strong> service <strong>de</strong> 5 m <strong>de</strong> largeur se trouve <strong>de</strong><br />
part et d’autre à 1,50 m au-<strong>de</strong>ssus du plan d’eau (ou miroir).<br />
Ces éléments définissent une section-type indiquée sur le<br />
schéma ci-<strong>de</strong>ssous :<br />
Les caractéristiques <strong>de</strong>s bateaux pouvant emprunter<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
Les plus grands bateaux qui pourront emprunter le canal<br />
Seine-Nord Europe sont <strong>de</strong>s convois poussés :<br />
• <strong>de</strong> 185 m x 11,40 m ;<br />
• <strong>de</strong> 3 m <strong>de</strong> tirant d’eau ;<br />
• correspondant à une capacité d’emport <strong>de</strong> 4 400 tonnes<br />
<strong>de</strong> marchandises.<br />
Les bateaux qui naviguent actuellement sur les grands<br />
fleuves français et européens comme le Rhône, la Seine,<br />
le Rhin et le Danube pourront accé<strong>de</strong>r au canal Seine-<br />
Nord Europe. Il s’agit soit <strong>de</strong>s grands automoteurs qui<br />
atteignent 135 mètres <strong>de</strong> long, soit <strong>de</strong>s convois poussés<br />
qui sont composés d’une ou plusieurs barges et d’un pousseur<br />
et qui peuvent atteindre 185 mètres <strong>de</strong> long. Les<br />
bateaux <strong>de</strong> petite taille, utiles à la <strong>de</strong>sserte fine <strong>de</strong>s territoires,<br />
peuvent également circuler sur les canaux à grand<br />
gabarit, <strong>de</strong> même que les bateaux <strong>de</strong> plaisance.<br />
A titre indicatif, la flotte nord-européenne est actuellement<br />
constituée à 28 % <strong>de</strong> bateaux d’un tonnage inférieur<br />
à 1 000 tonnes, à 62 % <strong>de</strong> bateaux type RHK et Grand<br />
Rhénan entre 1 000 et 3 000 tonnes, et à 10 % <strong>de</strong> bateaux<br />
et convois supérieurs à 3000 tonnes. Une première estimation<br />
du nombre <strong>de</strong> bateaux sur le canal Seine-Nord Europe<br />
est comprise entre 80 et 100 bateaux par jour.<br />
COUPE TRANSVERSALE AVEC BERGES PENTÉES<br />
au droit <strong>de</strong>s ponts Terrain naturel avant déblai<br />
Chemin <strong>de</strong> service<br />
Terrain naturel<br />
1/2 COUPE EN REMBLAI<br />
rectangle <strong>de</strong> navigation<br />
1/2 COUPE EN DÉBLAI<br />
Terrain naturel avant remblai<br />
COUPE TRANSVERSALE AVEC BERGES VERTICALES<br />
Terrain naturel avant déblai<br />
au droit <strong>de</strong>s ponts<br />
Chemin <strong>de</strong> service<br />
Terrain naturel<br />
1/2 COUPE EN REMBLAI<br />
rectangle <strong>de</strong> navigation<br />
1/2 COUPE EN DÉBLAI<br />
Terrain naturel avant remblai<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 15
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
L’escalier d’eau du canal<br />
Seine-Nord Europe<br />
En section courante, la géométrie du canal est conçue, suivant<br />
que l’on se trouve en déblai ou en remblai, avec <strong>de</strong>s<br />
pentes permettant <strong>de</strong> se raccor<strong>de</strong>r au terrain naturel et<br />
d’assurer la stabilité <strong>de</strong>s ouvrages en terre. Le point <strong>de</strong><br />
raccor<strong>de</strong>ment avec le terrain naturel définit l’emprise <strong>de</strong>s<br />
ouvrages. En moyenne, avec les chemins <strong>de</strong> service, l’emprise<br />
du canal variera entre 100 et 150 m <strong>de</strong> large suivant<br />
les configurations.<br />
Pour <strong>de</strong>s raisons techniques et économiques, ces sectionstypes<br />
sont réduites au droit d’ouvrages particuliers tels<br />
que les ponts-canaux, où un passage à sens unique peut<br />
être imposé.<br />
2.1.2 Le tracé et l’escalier d’eau<br />
Un canal est un ouvrage artificiel constitué d’une succession<br />
<strong>de</strong> plans d’eau horizontaux, appelés biefs, séparés par<br />
<strong>de</strong>s écluses. Cet ensemble constitue ce que l’on appelle<br />
l’escalier d’eau.<br />
En fonction du tracé, il faut caler l’escalier d’eau en altitu<strong>de</strong>,<br />
par rapport au niveau du terrain naturel. Ainsi le<br />
canal peut être situé à une altitu<strong>de</strong> plus ou moins élevée.<br />
Pour ce <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal à grand gabarit, la conception et<br />
l’optimisation <strong>de</strong> l’escalier d’eau ont consisté à trouver un<br />
équilibre entre la quantité <strong>de</strong> terrassements et le nombre<br />
d’écluses, pour répondre à <strong>de</strong>ux exigences : limiter l’importance<br />
<strong>de</strong>s excavations et le volume <strong>de</strong>s matériaux excé<strong>de</strong>ntaires,<br />
améliorer les conditions <strong>de</strong> navigation et la<br />
vitesse <strong>de</strong>s bateaux. Pour permettre la réduction <strong>de</strong>s temps<br />
<strong>de</strong> parcours, il faut limiter le nombre d’écluses et positionner<br />
le niveau <strong>de</strong> ces biefs <strong>de</strong> façon à minimiser les emprises<br />
et donc les déblais excé<strong>de</strong>ntaires.<br />
L’optimisation du profil en long du canal, grâce aux étu<strong>de</strong>s<br />
menées et à la concertation, a abouti à un escalier<br />
d’eau plus haut pour <strong>de</strong>ux biefs que celui proposé lors <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s préliminaires.<br />
Le canal franchira ainsi les 106 km séparant Compiègne<br />
du canal Dunkerque-Escaut par une série <strong>de</strong> 8 marches<br />
d’escalier (biefs) séparées par 7 écluses (contre 21 écluses<br />
pour le canal du Nord et le canal latéral à l’Oise). Hormis<br />
le bief <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment sur la Sensée (1 km), le bief le<br />
plus court mesure 6,7 km ; le plus long, 40 km environ. Le<br />
bief <strong>de</strong> partage est le bief dont l’altitu<strong>de</strong> est la plus élevée,<br />
soit 102,50 m.<br />
La plus haute écluse mesure 30 m, la moins élevée environ<br />
6 m. Le canal Seine-Nord Europe joint directement l’Oise<br />
et la Sensée, en franchissant la Somme par un pont-canal<br />
d’environ 1 300 m. Deux autres ponts-canaux sont prévus :<br />
ils assureront le franchissement <strong>de</strong>s autoroutes A26 et A29.<br />
La définition <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> tracé (500 m <strong>de</strong> large) sera<br />
issue <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong> et <strong>de</strong> la consultation. Le<br />
tracé est décrit au point 2.3. du présent dossier, et plus en<br />
détail, dans le dossier annexe <strong>de</strong> présentation du <strong>projet</strong><br />
bief par bief.<br />
miques (emprises foncières agricoles, implantations portuaires,<br />
temps <strong>de</strong> parcours). Les variantes étudiées et les<br />
principales raisons qui ont motivé les choix figurent dans<br />
les dossiers techniques.<br />
2.1.3 Principes et effets du fonctionnement<br />
hydraulique du canal<br />
Les écluses<br />
Les écluses sont <strong>de</strong>s ouvrages d’art majeurs permettant<br />
aux bateaux <strong>de</strong> franchir un dénivelé topographique.<br />
Une écluse permet ainsi <strong>de</strong> franchir <strong>de</strong>s dénivellations<br />
importantes par le déplacement d'une masse d'eau<br />
passant, par un jeu <strong>de</strong> vannes commandant <strong>de</strong>s aqueducs,<br />
du bief amont au bief aval ou vice-versa.<br />
Pour le franchissement d’un escalier d’eau, les<br />
conceptions anciennes retenaient la succession <strong>de</strong><br />
plusieurs écluses <strong>de</strong> faible hauteur <strong>de</strong> chute (<strong>de</strong> l’ordre<br />
<strong>de</strong> 5 à 8 m) tandis que les conceptions récentes ten<strong>de</strong>nt<br />
à minimiser le nombre <strong>de</strong> ces ouvrages en portant<br />
les hauteurs <strong>de</strong> chute jusqu’à 30 m, pour réduire le<br />
temps <strong>de</strong> parcours.<br />
© VNF - P. Cheuva<br />
Le tracé et l’escalier d’eau présentés ont été retenus après<br />
une comparaison multi-critères <strong>de</strong> plusieurs solutions.<br />
Les critères choisis pour l’évaluation ont été les coûts <strong>de</strong><br />
réalisation et <strong>de</strong> fonctionnement, les conséquences sur<br />
l’environnement (impacts hydraulique, hydrogéologique,<br />
écologique, paysager et patrimoniaux), et les effets écono-<br />
16 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
L’éclusage<br />
Pour les manœuvres d’éclusage, une série<br />
d’opérations est effectuée :<br />
Pour un bateau “<strong>de</strong>scendant” l’escalier<br />
d’eau (du bief amont au bief aval) :<br />
1. Le niveau d’eau du sas est équilibré avec<br />
le niveau du bief amont ;<br />
2. La porte amont est ouverte : le bateau<br />
entre dans le sas et s’y amarre ;<br />
3. La porte amont est refermée ; le volume<br />
d’eau du sas (appelé “la bassinée”) est rejeté<br />
gravitairement dans le bief aval par un jeu<br />
d’aqueducs contournant la porte aval ;<br />
4. La porte aval est ouverte, une fois le plan<br />
d’eau du sas équilibré avec celui du bief<br />
aval, le bateau quitte le sas<br />
L’ensemble <strong>de</strong> ces opérations constitue un<br />
<strong>de</strong>mi-cycle d’éclusage.<br />
Pour un bateau “montant” l’escalier d’eau<br />
(du bief aval au bief amont), la manœuvre est<br />
symétrique, mais le sas est rempli par prélèvement<br />
gravitaire du volume d’eau nécessaire<br />
dans le bief amont.<br />
La durée <strong>de</strong>s opérations d’éclusage<br />
pour le canal Seine-Nord Europe<br />
La durée <strong>de</strong>s opérations d’éclusage conditionne le trafic<br />
maximal <strong>de</strong> la liaison. Un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la<br />
conception du canal est d’optimiser ces manœuvres :<br />
la durée maximale retenue pour un <strong>de</strong>mi-cycle d’éclusage<br />
est ainsi <strong>de</strong> 30 minutes se décomposant comme<br />
suit :<br />
• manœuvre d’approche, d’entrée et <strong>de</strong> sortie du<br />
bateau : 10 à 12 min ;<br />
• ouverture et fermeture <strong>de</strong>s portes : 4 min ;<br />
• remplissage ou vidange du sas : 15 min.<br />
Le nombre <strong>de</strong> cycles complets pouvant être réalisés<br />
pendant 24 heures est donc <strong>de</strong> 24, ce qui correspond<br />
à une éclusée dans chaque sens <strong>de</strong> navigation toutes<br />
les heures.<br />
Ecluses simples ou écluses à bassins d’épargne<br />
Une écluse simple est composée <strong>de</strong>s principaux éléments<br />
suivants :<br />
• le sas, <strong>de</strong> section rectangulaire avec une largeur <strong>de</strong> 12,50 m<br />
et une longueur <strong>de</strong> 195 m pour accueillir les plus grands<br />
bateaux. Il s’agit d’une structure en béton armé en forme<br />
<strong>de</strong> U composée d’un radier et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bajoyers latéraux ;<br />
Bassins d'épargne<br />
Station <strong>de</strong> pompage<br />
Avant-port aval<br />
Tête aval<br />
Sas<br />
Tête amont<br />
Murs gui<strong>de</strong><br />
Les manœuvres d’éclusage<br />
Avant-port amont<br />
Quais d'attente<br />
Éléments constitutifs<br />
d’une écluse à bassins<br />
d’épargne<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2<br />
17
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Représentation<br />
<strong>de</strong> l’écluse<br />
<strong>de</strong> Noyon<br />
• la tête amont, d’une longueur d’environ 20 m, qui<br />
accueille les portes busquées, les organes <strong>de</strong> prise d’eau<br />
au sein du bief amont, les aqueducs <strong>de</strong> contournement <strong>de</strong><br />
la tête pour alimenter le sas ainsi que leurs systèmes <strong>de</strong><br />
vannes <strong>de</strong> contrôle ;<br />
• la tête aval, d’une longueur d’environ 25 m, qui accueille<br />
la porte aval (porte levante), les aqueducs pour la vidange<br />
du sas dans le bief aval par contournement <strong>de</strong> la tête ainsi<br />
que leurs systèmes <strong>de</strong> vannes <strong>de</strong> contrôle ;<br />
• le local <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> en tête <strong>de</strong>s bajoyers ;<br />
• l’ouvrage <strong>de</strong> franchissement routier <strong>de</strong> l’écluse à l’aval<br />
immédiat <strong>de</strong> la tête aval ;<br />
Une écluse à bassins d’épargne comprend en outre :<br />
• le ou les bassins d’épargne, bassins rectangulaires en<br />
béton armé <strong>de</strong> 180 m <strong>de</strong> longueur et <strong>de</strong> 16 m <strong>de</strong> largeur.<br />
Le nombre <strong>de</strong> ces bassins dépend <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> chute.<br />
Il peut y avoir jusqu’à 5 bassins, portant l’emprise totale<br />
en largeur <strong>de</strong> ces bassins à 5 x 16 = 80 m<br />
L’environnement immédiat <strong>de</strong>s écluses comprend :<br />
A l’amont :<br />
• un élargissement du canal sur une longueur <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
500 m ;<br />
• un poste d’attente permettant l’amarrage <strong>de</strong>s bateaux attendant<br />
la fin <strong>de</strong> l’éclusage en cours et la sortie du bateau ;<br />
© VNF/Archividéo<br />
• un ouvrage hydraulique pour le rejet <strong>de</strong>s eaux pompées<br />
en provenance du bief amont ;<br />
• un mur gui<strong>de</strong>, dans le prolongement d’un <strong>de</strong>s bajoyers <strong>de</strong><br />
l’écluse, pour faciliter l’entrée <strong>de</strong>s bateaux dans le sas ;<br />
A l’aval, on retrouve les mêmes installations ainsi qu’une<br />
station <strong>de</strong> pompage et sa prise d’eau.<br />
La consommation d’eau selon le type d’écluse<br />
Tout cycle complet d’éclusage se traduit par un transfert<br />
d’eau gravitaire <strong>de</strong> l’amont vers l’aval, correspondant à un<br />
volume du sas (bassinée).<br />
Ces opérations d’éclusage conduisent très rapi<strong>de</strong>ment à un<br />
déficit en eau important <strong>de</strong>s biefs amonts et tout particulièrement<br />
du bief <strong>de</strong> partage, situé en partie supérieure du<br />
tracé. Il s’agit donc <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s solutions permettant<br />
d’exploiter les eaux existantes du canal.<br />
Par exemple :<br />
• le re-pompage permanent (24h / 24h) ou ponctuel (la nuit<br />
seulement) <strong>de</strong>s bassinées, du bief aval vers le bief amont.<br />
Cette disposition, bien qu’efficace, reste très consommatrice<br />
d’énergie, tout particulièrement pour les fortes hauteurs<br />
<strong>de</strong> chute.<br />
• la récupération, dans <strong>de</strong>s bassins d’épargne, d’une partie<br />
du volume du sas : lors d’une bassinée <strong>de</strong>scendante, une<br />
partie <strong>de</strong> l’eau du sas n’est pas rejetée dans le bief aval,<br />
mais envoyée gravitairement dans un ou plusieurs bassins<br />
attenants à l’écluse. On utilise cette réserve d’eau pour<br />
remplir partiellement la prochaine bassinée montante. Ce<br />
dispositif ne nécessite aucun apport d’énergie et permet <strong>de</strong><br />
notables économies d’eau (60 à 70 %) ; les re-pompages<br />
sont limités aux seuls volumes n’ayant pu être “épargnés”.<br />
Les écluses à bassins d’épargne sont très économiques en<br />
termes <strong>de</strong> ressource en eau et d’énergie électrique. Ces<br />
équipements nécessitent en revanche <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong><br />
génie civil et d’hydraulique plus complexes et une emprise<br />
plus importante, pour l’accueil <strong>de</strong>s bassins d’épargne.<br />
Pour <strong>de</strong>s écluses <strong>de</strong> faible hauteur <strong>de</strong> chute, le système à<br />
bassins d’épargne n’apparaît pas économiquement rentable<br />
et les seuls re-pompages du bief aval au bief amont<br />
suffisent à rétablir l’équilibre hydraulique.<br />
Caractéristiques sommaires <strong>de</strong>s écluses du <strong>projet</strong><br />
L’escalier d’eau choisi pour le <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />
comprend la réalisation <strong>de</strong> 7 écluses avec <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong><br />
chute variables comprises entre 6,40 m (écluse <strong>de</strong><br />
Montmacq) et 30 m (écluse <strong>de</strong> Moislains).<br />
Pour <strong>de</strong>s raisons d’optimisation et <strong>de</strong> simplification <strong>de</strong> la<br />
maintenance, leur conception est strictement i<strong>de</strong>ntique et<br />
la majorité <strong>de</strong> leurs équipements sont communs. C’est<br />
ainsi le cas <strong>de</strong>s portes amont dont les vantaux busqués, en<br />
construction mécano-soudée, sont tous i<strong>de</strong>ntiques. Il en<br />
est <strong>de</strong> même pour les portes aval, <strong>de</strong> type levant.<br />
Écluse <strong>de</strong> Rothensee (Mag<strong>de</strong>bourg - Allemagne)<br />
La réduction du nombre total <strong>de</strong>s écluses, tout au long du<br />
tracé, a imposé <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> chute importantes allant<br />
jusqu’à 30 m. De telles écluses ont été récemment construites<br />
en Europe :<br />
• les écluses <strong>de</strong> la liaison Rhin-Main-Danube avec 7 écluses<br />
construites entre 1970 et 1992. Ces ouvrages présentent<br />
<strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 17 m et 25 m ;<br />
© VNF<br />
18 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Écluse <strong>de</strong><br />
Goeulzin<br />
N<br />
• les écluses au croisement <strong>de</strong> l’Elbe et du Mittellandkanal<br />
près <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Mag<strong>de</strong>bourg avec une écluse double et<br />
une écluse simple <strong>de</strong> 19 m et 18,50 m <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> chute<br />
respective (mises en service respectives en 2003 et 2001) ;<br />
• le doublement <strong>de</strong> l’écluse <strong>de</strong> Uelzen (Allemagne), en<br />
cours <strong>de</strong> construction actuellement, avec une hauteur <strong>de</strong><br />
chute <strong>de</strong> 23 m.<br />
Le doublement <strong>de</strong>s écluses du canal<br />
Seine-Nord Europe<br />
Les écluses du <strong>projet</strong> constituent l’élément dimensionnant<br />
la capacité <strong>de</strong> transport du système global, en raison <strong>de</strong> la<br />
durée <strong>de</strong> passage aux écluses. L’expérience européenne<br />
montre qu’à partir <strong>de</strong> 15 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> trafic annuel,<br />
il faut envisager le doublement <strong>de</strong>s écluses. Les étu<strong>de</strong>s<br />
d’avant-<strong>projet</strong> intègrent le principe d’un doublement total<br />
<strong>de</strong>s écluses, à une échéance à déterminer en fonction <strong>de</strong>s<br />
prévisions <strong>de</strong> trafic. Des dispositions d’emprise et d’aménagement<br />
sont réservées pour faciliter cette évolution.<br />
L’alimentation en eau du canal<br />
Trois notions fondamentales sont à prendre en compte<br />
concernant l’alimentation en eau du canal :<br />
• l’eau du canal Seine-Nord Europe proviendra seulement<br />
<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface. Elle ne sera jamais prélevée dans la<br />
nappe ;<br />
• le volume d’eau rejeté lors d’une vidange d’écluse est<br />
compensé par le prélèvement dans le bief aval d’un volume<br />
d’eau équivalent ;<br />
• tout plan d’eau subit <strong>de</strong>s pertes par infiltration et évaporation.<br />
Pour optimiser l’alimentation en eau, la conception du<br />
canal Seine-Nord Europe intègre trois principes généraux :<br />
• la récupération d’une partie <strong>de</strong> l’eau provenant <strong>de</strong> la<br />
vidange du sas dans <strong>de</strong>s bassins d’épargne (environ 60 %<br />
à 70 % du volume <strong>de</strong>s éclusées) ;<br />
• le relèvement <strong>de</strong> l’eau évacuée dans les biefs inférieurs<br />
par <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> pompage ;<br />
• la limitation <strong>de</strong>s pertes par infiltration, en réalisant<br />
l’étanchéité <strong>de</strong> la cuvette par <strong>de</strong> l’argile ou un complexe<br />
d’étanchéité.<br />
Débit d’alimentation pour compenser les pertes<br />
Pour maintenir le niveau d’eau nécessaire à la navigation,<br />
il faut concevoir un système d’alimentation en eau pour<br />
compenser les pertes par infiltration et évaporation.<br />
Le calcul du débit d’alimentation en eau du canal se base<br />
sur la décomposition suivante :<br />
• perte maximale par évaporation : 0,28 m 3 /s<br />
• perte maximale par infiltration : 0,66 m 3 /s<br />
• marge <strong>de</strong> sécurité supplémentaire : 0,26 m 3 /s<br />
Le débit total <strong>de</strong> compensation <strong>de</strong>s pertes définitives est<br />
ainsi <strong>de</strong> 1,20 m 3 /s<br />
Les pertes par évaporation sont calculées sur la base <strong>de</strong>s<br />
valeurs mensuelles extrêmes observées et les valeurs d’infiltration<br />
sont imposées comme critères <strong>de</strong> <strong>projet</strong>.<br />
La valeur <strong>de</strong> 1,20 m 3 /s tient compte d’une marge <strong>de</strong> sécurité,<br />
d’environ 20 % du débit total, qui serait disponible<br />
pour faire face à <strong>de</strong>ux types d’aléas :<br />
• une infiltration localisée au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s valeurs estimées ;<br />
• une évolution climatique susceptible d’accroître l’évaporation<br />
(à l’horizon <strong>de</strong> 50 ans).<br />
Ressources en eau et usages <strong>de</strong> l’eau<br />
Les ressources potentielles en eau i<strong>de</strong>ntifiées pour l’alimentation<br />
du canal Seine-Nord Europe sont les suivantes :<br />
• l’Oise / canal latéral à l’Oise (aval <strong>de</strong> la station <strong>de</strong><br />
Condren) : la prise d’eau est située dans le bief commun<br />
du canal Seine-Nord Europe et du canal latéral à l’Oise :<br />
c’est la station <strong>de</strong> pompage associée à l’écluse <strong>de</strong> Noyon ;<br />
• l’Aisne (aval <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> Berry-au-Bac) : une prise<br />
d’eau existe déjà dans le canal latéral à l’Aisne, par une<br />
Écluse <strong>de</strong><br />
Venette<br />
Écluse<br />
<strong>de</strong> Montmacq<br />
ÉMA ALIMENTATION EN EAU<br />
Aisne<br />
Retenue<br />
Vallée<br />
Louette<br />
Oise<br />
3 m 3 /s<br />
Écluse <strong>de</strong> Marquion Bourlon<br />
Écluse <strong>de</strong> Havrincourt<br />
1,2 m 3 /s 1,2 m 3 /s<br />
Écluse <strong>de</strong> Noyon<br />
Écluse<br />
<strong>de</strong> Moislains<br />
Écluse <strong>de</strong> Campagne<br />
Canal latéral à l'Oise<br />
station <strong>de</strong> pompage vers le bief <strong>de</strong> partage du canal <strong>de</strong><br />
l’Oise à l’Aisne. L’eau passe ensuite du canal <strong>de</strong> l’Oise à<br />
l’Aisne au canal latéral à l’Oise, d’où elle peut être prélevée<br />
par la prise d’eau décrite précé<strong>de</strong>mment ;<br />
• la Somme/canal <strong>de</strong> la Somme (aval <strong>de</strong> la station <strong>de</strong><br />
Péronne).<br />
3 m 3 /s<br />
Retenue<br />
Vallée Tarteron<br />
Écluse <strong>de</strong><br />
Oisy-le-Verger<br />
Compensation <strong>de</strong>s pertes (1,2 m 3 /s)<br />
Recyclage <strong>de</strong>s éclusées<br />
Éclusée<br />
Bief <strong>de</strong><br />
la Sensée<br />
Canal<br />
Dunkerque-<br />
Escaut<br />
Écluse <strong>de</strong><br />
Pont Malin<br />
L’alimentation en eau du canal Seine-Nord Europe<br />
© VNF<br />
Navigation sur l’Oise<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 19
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Navigation sur l’Aisne<br />
© VNF<br />
Compte tenu <strong>de</strong>s sensibilités du bassin hydraulique <strong>de</strong> la<br />
Sensée, cette ressource n’a pas été retenue. La figure ci<strong>de</strong>ssous<br />
présente <strong>de</strong> façon schématique le réseau hydrographique,<br />
le réseau <strong>de</strong>s canaux existants et la situation<br />
<strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> débit.<br />
Pour garantir le maintien <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau et préserver<br />
l’évolution <strong>de</strong>s besoins pour les divers usages <strong>de</strong> l’eau,<br />
les prélèvements <strong>de</strong> la ressource pour l’alimentation du<br />
canal Seine-Nord Europe seront interrompus dès que le<br />
débit du cours d’eau concerné atteindra une valeur plancher,<br />
appelée “débit limite”. Ce débit limite est calculé <strong>de</strong><br />
manière à ce que, tous usages confondus, à une échéance<br />
<strong>de</strong> 30 ans, l’ensemble <strong>de</strong>s prélèvements réalisés laisse<br />
dans ce cours d’eau un débit caractéristique dénommé<br />
QMNA5.<br />
Ce débit correspond au débit mensuel d’étiage atteint en<br />
moyenne une fois tous les cinq ans. En cela, il est très au<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong>s débits dits “réservés”, qui correspon<strong>de</strong>nt aux<br />
débits qu’il faut impérativement maintenir dans les rivières<br />
pour satisfaire les besoins <strong>de</strong> la vie piscicole. Il permet<br />
<strong>de</strong> maintenir le bon état écologique <strong>de</strong> la rivière en conformité<br />
avec la directive cadre sur l’eau.<br />
Les accroissements <strong>de</strong> débit prélevés pour l’alimentation<br />
en eau potable, pour l’irrigation, pour les besoins industriels,<br />
dans les cours d’eau et dans leurs nappes d’accompagnement,<br />
ont été estimés à un horizon <strong>de</strong> 30 ans (voir<br />
tableau).<br />
Par ailleurs, le <strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe est<br />
conçu <strong>de</strong> façon à ne pas modifier l’alimentation <strong>de</strong>s<br />
canaux existants. En particulier, il n’a aucune influence<br />
hydraulique sur le canal <strong>de</strong> la Somme, le canal <strong>de</strong> Saint-<br />
Quentin et le canal latéral à l’Oise, qui gar<strong>de</strong>nt leur fonction<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s installations portuaires existantes et<br />
pour la navigation <strong>de</strong> plaisance.<br />
Schémas d’alimentation en eau en pério<strong>de</strong> normale ou<br />
<strong>de</strong> hautes eaux (92 % du temps)<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s débits journaliers aux stations <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong><br />
débits montre que l’alimentation du canal Seine-Nord<br />
Europe à raison <strong>de</strong> 1,2 m 3 /s peut être assurée :<br />
- soit par l’Oise : scénario A<br />
- soit par la Somme (à 34 %) puis l’Oise (à 58 %) :<br />
scénario B<br />
Le scénario A est recommandé : il coûte environ 5 % <strong>de</strong><br />
plus que le scénario B (consommation énergétique) car<br />
l’Oise est plus éloignée du bief <strong>de</strong> partage <strong>de</strong> Seine-Nord<br />
Europe que la Somme, mais il assure un fonctionnement<br />
du canal avec une eau <strong>de</strong> meilleure qualité (Oise/canal<br />
latéral à l’Oise), limitant ainsi notablement les risques<br />
d’eutrophisation du canal, <strong>de</strong> ses ouvrages annexes (retenues<br />
<strong>de</strong> stockage) et <strong>de</strong>s canaux d’extrémité (canal<br />
Dunkerque-Escaut).<br />
Hypothèses d’accroissement <strong>de</strong>s besoins en eau à 30 ans<br />
Réseau hydraulique <strong>de</strong><br />
la zone du <strong>projet</strong><br />
Tous les usages <strong>de</strong> l’eau et les besoins en eau correspondants ont été recensés <strong>de</strong> façon systématique sur toutes les<br />
communes riveraines <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> l’Aisne, sur l’ensemble <strong>de</strong> leur bassin versant (y compris<br />
les affluents), ainsi que <strong>de</strong> la Somme en amont d’Amiens, grâce aux fichiers informatiques <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> l’eau<br />
Seine-Normandie et Artois-Picardie.<br />
Les accroissements <strong>de</strong>s besoins en eau retenus<br />
correspon<strong>de</strong>nt aux valeurs maximales estimées.<br />
Usage <strong>de</strong> l’eau (% accroissement)<br />
AEP* (sauf Mery/Oise)<br />
Oise<br />
45 %<br />
Aisne<br />
20 %<br />
Somme<br />
20 %<br />
AEP* (Mery/Oise) 26 % – –<br />
*AEP : alimentation en eau potable<br />
Agricole 10 % 40 % 30 %<br />
Canaux existants 0 % 0 % à préciser<br />
Industriel<br />
(sauf Oise aval confluence Aisne) 10 % 10 % 10 %<br />
Industriel<br />
(Oise et affluents aval confluence Aisne) 0 % – –<br />
20 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Schémas d’alimentation en eau en pério<strong>de</strong> d’étiage<br />
(8 % du temps)<br />
• Trois outils <strong>de</strong> ressources complémentaires<br />
En pério<strong>de</strong> d’étiage, lorsqu’il ne sera plus possible <strong>de</strong><br />
prélever d’eau dans l’Oise, le débit limite étant atteint,<br />
trois solutions sont envisageables :<br />
• <strong>de</strong>s prélèvements complémentaires dans la rivière<br />
Aisne : une analyse journalière <strong>de</strong> concomitance <strong>de</strong>s<br />
débits d’étiage montre qu’environ 35 à 40 % du temps où<br />
l’Oise n’est plus utilisable, l’Aisne peut encore fournir<br />
1,2 m 3 /s tout en respectant le débit limite dans l’Aisne et<br />
dans l’Oise aval ;<br />
• l’utilisation <strong>de</strong> réserves d’eau préalablement constituées<br />
: plusieurs sites <strong>de</strong> retenues potentielles nouvelles<br />
ont été i<strong>de</strong>ntifiés le long du canal Seine-Nord Europe, dont<br />
<strong>de</strong>ux (vallée Tarteron et vallée Louette au nord <strong>de</strong> Péronne)<br />
ont été sélectionnés pour leur situation, leur volume, leur<br />
coût et leur faible impact environnemental ;<br />
• <strong>de</strong>s restrictions <strong>de</strong> navigation sur le canal Seine-Nord<br />
Europe peuvent enfin être mises en place : abaissement<br />
du plan d’eau et diminution éventuelle <strong>de</strong> la largeur du<br />
rectangle <strong>de</strong> navigation, puis <strong>de</strong> l’enfoncement <strong>de</strong>s<br />
bateaux.<br />
• Estimation <strong>de</strong>s volumes nécessaires<br />
Pour concevoir le schéma d’alimentation en pério<strong>de</strong> d’étiage<br />
à partir <strong>de</strong> ces différentes ressources complémentaires, il a<br />
fallu estimer les besoins en eau.<br />
Une double approche par analyse statistique et par simulation<br />
sur <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s connues (1969-2004) a permis <strong>de</strong><br />
calculer les volumes nécessaires à l’alimentation en eau<br />
du canal (volume à stocker) pour diverses pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
retour <strong>de</strong> sécheresse.<br />
Il ressort <strong>de</strong> ces analyses que le maintien <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs<br />
(sans restriction <strong>de</strong> navigation) dans le canal Seine-Nord<br />
Europe nécessite la disponibilité d’un volume <strong>de</strong><br />
12 millions <strong>de</strong> m 3 pour une pério<strong>de</strong> d’étiage <strong>de</strong> retour <strong>de</strong><br />
20 ans et <strong>de</strong> 16 millions <strong>de</strong> m 3 pour une pério<strong>de</strong> d’étiage<br />
<strong>de</strong> retour <strong>de</strong> 50 ans.<br />
• Les sites <strong>de</strong> retenue envisageables<br />
Une reconnaissance <strong>de</strong> terrain systématique a permis <strong>de</strong><br />
recenser diverses aires <strong>de</strong> stockage potentielles dans <strong>de</strong>s<br />
vallons situés le long du tracé du futur canal, au nord <strong>de</strong><br />
Péronne, unique zone vallonnée permettant d’envisager ce<br />
type d’aménagement. Deux sites se distinguent car ils présentent<br />
<strong>de</strong>s avantages techniques, économiques et environnementaux<br />
: les vallées Tarteron et Louette.<br />
Ces volumes offerts par les retenues permettent <strong>de</strong> satisfaire<br />
les besoins en eau requis, compte tenu <strong>de</strong> l’évaporation<br />
<strong>de</strong>s plans d’eau qui ont une superficie d’environ 90 ha<br />
pour la retenue <strong>de</strong> la vallée Tarteron et 60 ha pour la retenue<br />
<strong>de</strong> la vallée Louette.<br />
La retenue <strong>de</strong> la vallée Tarteron pourrait être utilisée systématiquement,<br />
en priorité, et la retenue <strong>de</strong> la vallée Louette<br />
ne commencerait à être mobilisée partiellement qu’au plus<br />
tous les 5 ans. Cela permettrait d’envisager <strong>de</strong>s usages <strong>de</strong><br />
loisir pour ce plan d’eau, comme par exemple la pêche. Une<br />
étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s eaux, en cours d’exécution, permettra<br />
<strong>de</strong> préciser les autres usages envisageables (activités nautiques,<br />
…).<br />
• Le principe <strong>de</strong>s restrictions <strong>de</strong> navigation<br />
Par abaissement <strong>de</strong> la hauteur d’eau normale <strong>de</strong> navigation<br />
du canal (fixée à 4,5 m), il est possible <strong>de</strong> disposer<br />
d’un volume d’eau non négligeable, mais au prix <strong>de</strong> certaines<br />
restrictions <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation :<br />
• l’abaissement du plan d’eau <strong>de</strong> 0,5 m est équivalent à un<br />
volume disponible <strong>de</strong> 2,3 millions <strong>de</strong> m 3 , mais la largeur<br />
du plan d’eau du canal est réduite <strong>de</strong> 2 m ;<br />
• l’abaissement du plan d’eau <strong>de</strong> 1 m est équivalent à un<br />
volume disponible <strong>de</strong> 4,5 millions <strong>de</strong> m 3 , mais le tirant<br />
d’eau <strong>de</strong>s bateaux est réduit <strong>de</strong> 3 m à 2,5 m.<br />
Ces mesures ne peuvent être prises qu’au-<strong>de</strong>là d’une<br />
certaine pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> retour. Pour garantir la fiabilité <strong>de</strong><br />
ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport, il n’est en effet pas acceptable<br />
d’envisager <strong>de</strong> restrictions <strong>de</strong> la navigation <strong>de</strong> la voie à<br />
grand gabarit pour <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> retour inférieures à<br />
15 ou 20 ans.<br />
• Le scénario retenu pour l’alimentation du canal en<br />
pério<strong>de</strong> d’étiage<br />
Les scénarios d’alimentation sont construits sur le principe<br />
d’une mobilisation fréquente <strong>de</strong>s ressources stockées dans<br />
les retenues et plus rare <strong>de</strong>s ressources qui conduisent à <strong>de</strong>s<br />
restrictions <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation.<br />
La vallée Tarteron<br />
Situation : en face du village d’Etricourt-Manancourt,<br />
à l’est du canal du Nord et du canal Seine-Nord Europe,<br />
le long et au-<strong>de</strong>ssus du bief <strong>de</strong> partage<br />
Volume <strong>de</strong> stockage : 5,9 millions <strong>de</strong> m 3<br />
Marnage*<br />
: 14 m<br />
Surface<br />
: 90 ha<br />
Etant donnée cette situation, ce volume pourrait être<br />
mis à profit pour pallier <strong>de</strong>s difficultés momentanées <strong>de</strong><br />
fonctionnement du bief <strong>de</strong> partage, et donc <strong>de</strong> l’ensemble<br />
du canal, liées à <strong>de</strong>s pannes mécaniques ou électriques<br />
<strong>de</strong>s pompages.<br />
La vallée Louette<br />
Situation : le long du grand bief <strong>de</strong> 40 km, au sudouest<br />
du village d’Allaines, à l’ouest du canal Seine-<br />
Nord Europe et du canal du Nord<br />
Volume <strong>de</strong> stockage : 6,3 millions <strong>de</strong> m 3<br />
Marnage*<br />
: 20 m<br />
Surface<br />
: 60 ha<br />
*variation du niveau d’eau<br />
© VNF<br />
© VNF<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 21
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Le scénario proposé, basé sur la réalisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux retenues<br />
<strong>de</strong>s vallées Tarteron et Louette, conduit à <strong>de</strong>s restrictions<br />
<strong>de</strong> navigation en moyenne tous les 20 ans sur la largeur<br />
et tous les 40 ans sur le tirant d’eau <strong>de</strong>s bateaux.<br />
L’interruption du trafic n’intervient en moyenne que tous<br />
les 65 ans.<br />
Le remplissage initial du canal<br />
Le remplissage initial du canal nécessite 20 millions <strong>de</strong> m 3<br />
d’eau, qui seront prélevés en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> hautes eaux. La<br />
durée du remplissage est évaluée à 3 mois.<br />
Analyse <strong>de</strong> sensibilité et <strong>de</strong> risque<br />
Une analyse détaillée <strong>de</strong> la sensibilité du schéma d’alimentation<br />
en eau du canal (hypothèses sur l’évaporation<br />
<strong>de</strong>s plans d’eau, l’infiltration, l’accroissement futur <strong>de</strong>s<br />
besoins en eau) est fournie dans le dossier technique. Au<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong> 20 % prise sur l’estimation du débit<br />
d’alimentation nécessaire pour compenser les pertes par<br />
évaporation et infiltration, une sécurité <strong>de</strong> 15 % environ<br />
existe sur l’estimation <strong>de</strong>s volumes à stocker.<br />
Pour prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s sur l’évolution<br />
<strong>de</strong>s besoins au-<strong>de</strong>là d’une trentaine d’années, le schéma<br />
est conçu <strong>de</strong> façon évolutive. Ainsi, la retenue <strong>de</strong> la vallée<br />
Louette pourra être surélevée et si nécessaire, étendue dans<br />
la vallée contiguë <strong>de</strong> Larris.<br />
La gestion hydraulique du canal<br />
Le recyclage <strong>de</strong>s éclusées<br />
Le canal fonctionnera par recyclage <strong>de</strong>s éclusées. Les stations<br />
<strong>de</strong> pompage seront accolées aux écluses.<br />
Trois types <strong>de</strong> fonctionnements sont en cours <strong>de</strong> comparaison<br />
à ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> :<br />
• Un recyclage en continu sur 24 h ;<br />
• Un recyclage sur 20 h pour économiser <strong>de</strong>s pompages en<br />
heures <strong>de</strong> pointe : ce mo<strong>de</strong> est très proche du précé<strong>de</strong>nt,<br />
les variations <strong>de</strong> niveau étant absorbés par marnage dans<br />
les biefs lors <strong>de</strong>s arrêts <strong>de</strong> pompage ;<br />
• Un recyclage sur 8 h <strong>de</strong> nuit seulement pour bénéficier<br />
du tarif électrique <strong>de</strong> nuit.<br />
La comparaison <strong>de</strong>s trois mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement sera<br />
réalisée sur une base économique en intégrant les investissements,<br />
les coûts d’exploitation et les coûts d’entretien.<br />
• Solution avec recyclage continu sur 24 h<br />
ou sur 20 h<br />
Le débit total maximal à chaque écluse est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />
10 m 3 /s au sud du bief <strong>de</strong> partage et 8 m 3 /s au nord du bief<br />
<strong>de</strong> partage. Ce recyclage en continu permet <strong>de</strong> limiter les<br />
variations <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> bief à quelques centimètres :<br />
environ 4 cm sur le bief <strong>de</strong> partage et 2 à 3 cm sur les biefs<br />
d’extrémités (vallée <strong>de</strong> l’Oise et bief <strong>de</strong> la Sensée).<br />
• Solution avec recyclage <strong>de</strong> nuit<br />
Cette solution nécessite <strong>de</strong>s ouvrages complémentaires<br />
(bassins <strong>de</strong> compensation). En effet, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement<br />
<strong>de</strong>s éclusées, durant 16 h sans recyclage, entraîne :<br />
• un abaissement trop élevé du niveau dans le bief <strong>de</strong> partage<br />
(environ 0,7 m) ;<br />
• une accumulation trop importante d’eau dans les biefs<br />
Effet <strong>de</strong>s recyclages sur les variations <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong>s biefs<br />
aval, se traduisant par une élévation trop importante du<br />
niveau d’eau dans le bief.<br />
Dans le cas d’un pompage en continu ou sur 20 h, les<br />
volumes nets <strong>de</strong>s éclusées sont transférés par gravité dans<br />
le bief aval. Dans le cas d’un recyclage <strong>de</strong> nuit, une partie<br />
<strong>de</strong> ces volumes est transférée dans <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> compensation<br />
situés à proximité <strong>de</strong>s biefs d’extrémité. Cela permet<br />
<strong>de</strong> limiter la variation du niveau <strong>de</strong> l’eau dans ces<br />
biefs, qui aurait tendance à augmenter fortement la journée<br />
et diminuer rapi<strong>de</strong>ment la nuit pendant les pompages.<br />
Le choix entre ces options sera effectué en fonction <strong>de</strong> la<br />
tarification électrique qui sera appliquée au moment <strong>de</strong> la<br />
conception détaillée du canal. Les résultats actuels basés<br />
sur les tarifs en vigueur ten<strong>de</strong>nt à privilégier le pompage<br />
en continu.<br />
Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous présente les variations <strong>de</strong> niveau dans<br />
les biefs au cours d’un cycle d’éclusée (1 h) et au cours<br />
d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 16 h (c'est-à-dire juste avant un recyclage<br />
<strong>de</strong> nuit <strong>de</strong> 8 h) si aucun recyclage n’est effectué durant cette<br />
durée. Il montre que les variations <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> biefs sont<br />
très faibles en cas <strong>de</strong> pompage en continu mais qu’elles sont<br />
trop importantes en cas <strong>de</strong> pompage <strong>de</strong> nuit.<br />
Ecluse Chute Bief Longueur Bief Variation <strong>de</strong> Variation <strong>de</strong> niveau<br />
(m) (km) niveau sur 1 h sans après 16 h jour<br />
recyclage (m)<br />
sans recyclage (m)<br />
Montmacq 6,41 0-1 12,56 0,030 0,49<br />
Noyon 19,57 1-2 9,76 0,000 -0,01<br />
Campagne 15,5 2-3 40,25 0,001 0,02<br />
Moislains 30 PARTAGE 3-4 18,35 -0,043 -0,68<br />
Havrincourt 22,5 4-5 9,1 -0,003 -0,05<br />
Marquion-Bourlon 20,11 5-6 6,7 -0,002 -0,03<br />
Oisy-le-Verger 22 BIEF SENSÉE 1,1 0,019 0,31<br />
22 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
L’effet du canal Seine-Nord Europe<br />
sur les crues <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> la Somme<br />
Deux <strong>de</strong>s vallées fluviales concernées par le canal Seine-<br />
Nord Europe sont vulnérables aux inondations :<br />
• l’Oise, empruntée longitudinalement sur 18 km ;<br />
• la Somme, franchie par un pont-canal.<br />
Effets sur les crues <strong>de</strong> l’Oise<br />
• Les enjeux<br />
Le <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe est proche <strong>de</strong> l’Oise sur<br />
environ 18 km entre Pont-l’Evêque et Clairoix, et se<br />
confond parfois avec l’Oise.<br />
La vallée <strong>de</strong> l’Oise amont a subi <strong>de</strong>s crues importantes ces<br />
<strong>de</strong>rnières années : en 2003, 2002, 1995 et surtout 1993.<br />
Lors <strong>de</strong> ces crues, toutes les communes riveraines <strong>de</strong><br />
l’Oise ont subi <strong>de</strong>s dommages, mais les communes les<br />
plus touchées sont situées en aval du tronçon concerné.<br />
Zones vulnérables aux inondations<br />
Sur ces communes, notamment Janville, Longueil-Annel,<br />
Choisy-au-Bac, Thourotte, Le Plessis-Brion et Montmacq,<br />
<strong>de</strong> nombreuses habitations ont été inondées.<br />
L’objectif minimal visé par le <strong>projet</strong> est <strong>de</strong> ne pas aggraver<br />
le niveau <strong>de</strong>s inondations. Cependant, dans la mesure<br />
du possible, un <strong>projet</strong> favorisant une réduction <strong>de</strong>s<br />
inondations a été recherché.<br />
• La conception du <strong>projet</strong><br />
En amont <strong>de</strong> Ribécourt-Dreslincourt, le futur canal Seine-<br />
Nord Europe coïnci<strong>de</strong> avec le canal latéral à l’Oise dont le<br />
tracé en plan et le niveau altimétrique <strong>de</strong>meurent inchangés<br />
; seule la largeur du canal actuel est modifiée.<br />
L’élargissement du canal actuel pour permettre le passage<br />
<strong>de</strong> convois à grand gabarit est neutre du point <strong>de</strong> vue<br />
hydraulique. En effet, si le canal génère sur cette section<br />
une légère perte <strong>de</strong> surface du champ d’expansion <strong>de</strong>s<br />
crues, cela est compensé<br />
par sa capacité à évacuer<br />
une partie <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong><br />
l’Oise à partir <strong>de</strong> Pontl’Evêque.<br />
Au sud <strong>de</strong> Pimprez, le<br />
canal pénètre franchement<br />
dans la zone inondable.<br />
L’importante capacité<br />
d’écoulement supplémentaire<br />
apportée par<br />
le canal permet d’abaisser<br />
sensiblement le niveau<br />
<strong>de</strong>s crues.<br />
Le choix d’implantation<br />
<strong>de</strong> l’écluse en amont<br />
immédiat <strong>de</strong> la zone<br />
urbaine <strong>de</strong> Montmacq<br />
fournit l’amélioration<br />
maximum au droit <strong>de</strong>s zones habitées, tout en limitant les<br />
atteintes au milieu aquatique naturel situé en amont.<br />
Principe <strong>de</strong> déversement<br />
<strong>de</strong> l’Oise dans le canal<br />
Seine-Nord Europe à<br />
Montmacq<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 23
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
• La contribution du canal Seine-Nord Europe<br />
à la réduction <strong>de</strong>s inondations <strong>de</strong> l’Oise<br />
Les simulations hydrauliques restituent les niveaux<br />
atteints dans la vallée <strong>de</strong> l’Oise par une crue <strong>de</strong> type 1993.<br />
Les calculs sont basés sur une modélisation mathématique<br />
<strong>de</strong> l’écoulement.<br />
Abaissements (en cm)<br />
Localisation Simulés à ce A prendre<br />
sta<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong><br />
en compte<br />
Venette – Confluence avec l’Aisne 0 à 5 0<br />
Amont du pont <strong>de</strong> la RD 81 à Clairoix 35 25<br />
Amont du port <strong>de</strong> Janville 50 30<br />
Aval <strong>de</strong> la RD 15 à Thourotte 60 40<br />
Amont <strong>de</strong> la RD 15 au Plessis-Brion 75 50<br />
Aval du pont <strong>de</strong> Montmacq 75 50<br />
Amont du pont <strong>de</strong> Montmacq 130 80<br />
Aval du pont <strong>de</strong> la RD 66 à Montmacq 50 30<br />
Amont du pont <strong>de</strong> la RD 66 à Montmacq 20 10<br />
Aval du pont <strong>de</strong> la RD 40 à Ribécourt 5 à 10 0<br />
Amont du pont <strong>de</strong> la RD 40 à Ribécourt 0 0<br />
Crue <strong>de</strong> l’Oise<br />
© Entente Oise-Aisne / Schryve<br />
Deux calculs successifs permettent<br />
<strong>de</strong> déterminer les effets du <strong>projet</strong> :<br />
• le premier calcul prend en compte<br />
l’état actuel du lit et <strong>de</strong> la vallée (état<br />
initial) ; les niveaux atteints sont bien<br />
i<strong>de</strong>ntiques à ceux observés en 1993<br />
(ces niveaux ont été repérés tout le<br />
long <strong>de</strong> la vallée : repères <strong>de</strong> crues,<br />
témoignages <strong>de</strong> riverains, etc.) ;<br />
• le second calcul intègre le <strong>projet</strong> du<br />
canal Seine-Nord Europe, la limite<br />
aval du modèle se situe à l’amont <strong>de</strong><br />
l’écluse <strong>de</strong> Venette.<br />
Les effets sur les niveaux d’eau sont obtenus en faisant la<br />
différence entre les niveaux fournis par chacun <strong>de</strong>s calculs.<br />
Les résultats obtenus figurent dans le tableau ci-contre :<br />
La première colonne fournit les premiers résultats du<br />
modèle. Les valeurs à retenir à ce jour sont celle <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>uxième colonne.<br />
Ces effets sont partout <strong>de</strong>s abaissements et vont croissant<br />
<strong>de</strong> l’aval vers l’amont jusqu’à l’écluse. L’abaissement<br />
maximum est logiquement obtenu en amont <strong>de</strong> Montmacq,<br />
en aval <strong>de</strong> l’écluse. En amont <strong>de</strong> celle-ci, l’abaissement<br />
diminue progressivement pour être nul en aval du pont <strong>de</strong><br />
la RD 40 à Ribécourt.<br />
Courbe d’abaissement <strong>de</strong>s eaux pour une crue <strong>de</strong> type 1993<br />
En amont <strong>de</strong> la confluence Oise-Aisne, l’abaissement est<br />
dû à l’augmentation <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> débit apportée par le<br />
canal, accélérant ainsi l’évacuation <strong>de</strong> la crue et diminuant<br />
donc le volume d’eau stocké. Comme la crue <strong>de</strong> l’Oise<br />
arrive généralement en avance sur celle <strong>de</strong> l’Aisne, cette<br />
accélération amplifie le décalage entre les pointes <strong>de</strong><br />
crues <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> l’Aisne. Elle n’a en conséquence<br />
aucune inci<strong>de</strong>nce sur l’aval. Une simulation avec une crue<br />
“type 1995” sera réalisée pour analyser son effet sur le<br />
recalibrage en cas <strong>de</strong> concomitance <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> l’Aisne<br />
et <strong>de</strong> l’Oise.<br />
Effets sur les crues <strong>de</strong> la Somme<br />
• Les enjeux<br />
La vallée <strong>de</strong> la Somme a connu une crue exceptionnelle en<br />
2001 qui a généré <strong>de</strong> grands dommages, notamment au<br />
droit <strong>de</strong>s lieux habités. Les crues <strong>de</strong> la Somme ont la particularité<br />
d’être <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> nappe ; les débits restent relativement<br />
mo<strong>de</strong>stes.<br />
Le canal Seine-Nord Europe<br />
n’est pas en connexion directe<br />
avec la Somme. Le secteur<br />
concerné par le canal Seine-<br />
Nord Europe, en aval du canal<br />
du Nord, sur la commune <strong>de</strong><br />
Biaches, ne présente pas d’enjeu<br />
hydraulique particulier. En ce<br />
point, la Somme s’écoule dans<br />
un vaste étang qui n’a pas débordé<br />
lors <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> 2001. En<br />
amont, le franchissement du<br />
canal du Nord est assuré par un<br />
siphon dans lequel se concentrent<br />
les écoulements en pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> crue.<br />
• La conception du <strong>projet</strong><br />
Le franchissement <strong>de</strong> la Somme s’effectue par un pontcanal<br />
enjambant la vallée et situé à une faible distance en<br />
aval du canal du Nord.<br />
24 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
A l’exception <strong>de</strong>s piles, il n’y a donc aucun obstacle significatif<br />
apporté à l’écoulement. Le calcul <strong>de</strong> l’exhaussement<br />
du niveau d’eau lié à la présence <strong>de</strong>s piles dans le lit<br />
<strong>de</strong> la Somme a été réalisé pour le débit <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> 2001.<br />
Ce calcul fournit une valeur extrêmement faible (très inférieure<br />
au cm) non significative.<br />
En conclusion l’ouvrage <strong>projet</strong>é ne fait pas obstacle à<br />
l’écoulement, l’effet du canal Seine-Nord Europe sur le<br />
niveau <strong>de</strong>s inondations <strong>de</strong> la Somme est nul.<br />
Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong> transfert d’eau <strong>de</strong> la Somme en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue<br />
L’étu<strong>de</strong> d’avant-<strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe<br />
comprend une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité du transfert d’eau en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue <strong>de</strong> la Somme. Cette faisabilité dépend <strong>de</strong>s<br />
trois conditions suivantes :<br />
• la possibilité hydrologique <strong>de</strong> dériver un certain débit <strong>de</strong><br />
la Somme vers l’Oise <strong>de</strong> façon acceptable au regard <strong>de</strong>s<br />
crues <strong>de</strong> l’Oise ;<br />
• une amélioration hydraulique notable <strong>de</strong> cette dérivation<br />
sur les crues <strong>de</strong> la Somme dans les zones sensibles ;<br />
• la faisabilité technique d’une telle dérivation.<br />
• Faisabilité <strong>de</strong> la dérivation vis-à-vis <strong>de</strong> l’Oise<br />
Le débit <strong>de</strong> la Somme au niveau du siphon <strong>de</strong> la Somme<br />
sous le canal du Nord, c'est-à-dire également au niveau du<br />
franchissement <strong>de</strong> la Somme par le canal Seine-Nord<br />
Europe, est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 m 3 /s en crue décennale, 25 m 3 /s<br />
en crue cinquantennale et 30 m 3 /s en crue centennale.<br />
On peut envisager raisonnablement <strong>de</strong> prélever dans la<br />
Somme au plus 10 à 15 m 3 /s en crue. Un tel débit est<br />
acceptable par le canal du Nord ou le canal Seine-Nord<br />
Europe dans une opération <strong>de</strong> transfert vers le canal latéral<br />
à l’Oise et finalement l’Oise canalisée. Mais il n’est<br />
pas possible <strong>de</strong> compter sur un système <strong>de</strong> stockage par<br />
retenue <strong>de</strong> ces débits pour contribuer notablement à<br />
l’amélioration <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> la Somme, car cela nécessiterait<br />
<strong>de</strong> stocker <strong>de</strong>s volumes beaucoup trop importants.<br />
La solution <strong>de</strong> base ne peut être qu’un transfert par les<br />
canaux vers l’Oise.<br />
L’Oise doit évi<strong>de</strong>mment pouvoir accepter ce transfert. De<br />
façon conservatoire, il a été admis qu’une telle dérivation<br />
pouvait être admissible tant que le débit <strong>de</strong> l’Oise incluant<br />
le débit dérivé <strong>de</strong> la Somme restait inférieur au débit <strong>de</strong> la<br />
crue biennale. L’impact <strong>de</strong> l’apport <strong>de</strong> 10 ou 15 m 3 /s dans<br />
l’Oise sera testé par calcul sur le modèle mathématique <strong>de</strong><br />
l’Oise, développé dans le cadre <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong>.<br />
L’étu<strong>de</strong> hydrologique <strong>de</strong>s concomitances <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> la<br />
Somme et <strong>de</strong> l’Oise montre que les conditions évoquées<br />
ci-<strong>de</strong>ssus sont remplies une bonne partie du temps (entre<br />
80 % et 100 % du temps suivant les années). Le transfert<br />
d’eau ne sera pas possible dans les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crue simultanées<br />
<strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> la Somme.<br />
• Intérêt <strong>de</strong> la dérivation du débit pour les crues <strong>de</strong><br />
la Somme<br />
L’intérêt du prélèvement au niveau du siphon <strong>de</strong> la Somme<br />
pourra être évalué à l’ai<strong>de</strong> du modèle développé par le<br />
Syndicat mixte d’aménagement hydraulique du bassin<br />
versant <strong>de</strong> la Somme (SMAHBVS).<br />
• Faisabilité technique <strong>de</strong> la dérivation<br />
Une dérivation <strong>de</strong> 10 m 3 /s est envisageable suivant l’un<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux scénarios suivants :<br />
• pompage <strong>de</strong> la Somme jusqu’au canal Seine-Nord<br />
Europe via le canal du Nord (dont les écluses sont équipées<br />
<strong>de</strong> stations <strong>de</strong> pompage), puis transfert gravitaire vers<br />
l’Oise ;<br />
• pompage <strong>de</strong> la Somme directement dans le canal Seine-<br />
Nord Europe au droit du pont-canal, puis transfert gravitaire<br />
vers l’Oise.<br />
Ces variantes sont en cours <strong>de</strong> comparaison économique.<br />
La mise en œuvre <strong>de</strong> ces mesures nécessite une coopération<br />
entre VNF et le SMAHBVS. Ce syndicat, dans le<br />
cadre d’une étu<strong>de</strong> hydraulique en cours, simule actuellement<br />
plusieurs aménagements permettant <strong>de</strong> diminuer les<br />
risques d’inondations lors <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> la Somme. Les<br />
principes évoqués dans cette étu<strong>de</strong> précisent la faisabilité<br />
du transfert d’eau, mais ne préjugent pas <strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> la<br />
solution en regard <strong>de</strong>s autres aménagements étudiés par le<br />
syndicat mixte.<br />
Source : DIREN Picardie - © Altimage/Ph. Frutier<br />
Crue<br />
<strong>de</strong> la Somme<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 25
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
© VNF/Archividéo<br />
2.1.4 Les principes <strong>de</strong> franchissement<br />
Principes par types <strong>de</strong> franchissement<br />
Les principes appliqués au franchissement du canal sont<br />
les suivants :<br />
Par ailleurs, lorsque <strong>de</strong>ux ou plusieurs voies sont très proches<br />
l’une <strong>de</strong> l’autre, il peut être envisagé <strong>de</strong> n’en rétablir<br />
qu’une : soit la voie la plus importante, soit la voie présentant<br />
le moins <strong>de</strong> contraintes techniques. Les autres voies<br />
sont alors rabattues vers la voie rétablie.<br />
Gestion et entretien <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> franchissement<br />
Selon la jurispru<strong>de</strong>nce du Conseil d’Etat, les ponts appartiennent<br />
et sont entretenus par le gestionnaire <strong>de</strong> la voie<br />
portée. Pour les voies communales, les modalités d’entretien<br />
<strong>de</strong> nouveaux ouvrages sont en cours d’étu<strong>de</strong>s.<br />
Représentation d’un pont routier sur le canal<br />
Le pont <strong>de</strong> l’A29 sur le canal du Nord<br />
• Autoroutes et voies ferrées :<br />
En raison <strong>de</strong>s fortes contraintes pesant sur ces infrastructures<br />
en termes <strong>de</strong> tracé, <strong>de</strong> profil en long (niveau par rapport<br />
au terrain) et d’exploitation, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s spécifiques<br />
sont menées en concertation avec les gestionnaires<br />
concernés.<br />
• Routes nationales et départementales importantes :<br />
Leur tracé en plan ne subit pas <strong>de</strong> modification sensible,<br />
mais leur profil en long est adapté <strong>de</strong> sorte qu’un tirant<br />
d’air suffisant soit dégagé sous l’ouvrage.<br />
• Routes départementales <strong>de</strong> moyenne importance et<br />
voies communales :<br />
Leur tracé en plan est modifié, si nécessaire et dans<br />
la mesure du possible, afin <strong>de</strong> limiter la longueur <strong>de</strong><br />
l’ouvrage <strong>de</strong> franchissement.<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
Les voies communales dont la suppression n’isole pas<br />
d’habitations et ne présente pas d’intérêt important pour<br />
les liaisons intercommunales ne sont pas systématiquement<br />
rétablies. Les itinéraires sont reconstitués en utilisant<br />
<strong>de</strong>s ouvrages prévus pour le rétablissement d’autres voies.<br />
• Chemins d’exploitation :<br />
Les chemins d’exploitation (chemins non revêtus) ne sont<br />
en principe pas rétablis par un ouvrage <strong>de</strong> franchissement,<br />
mais par la réalisation d’un chemin longeant le canal jusqu’au<br />
franchissement courant le plus proche.<br />
Toutefois, lorsque ce franchissement est trop éloigné <strong>de</strong>s<br />
zones à <strong>de</strong>sservir, la réalisation d’un ouvrage spécifique<br />
peut être envisagée. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ces rétablissements<br />
seront réalisées au cours <strong>de</strong>s phases ultérieures du <strong>projet</strong><br />
parallèlement aux étu<strong>de</strong>s agricoles et <strong>de</strong> remembrement.<br />
La liste <strong>de</strong>s voies intersectées par le canal et le détail <strong>de</strong>s<br />
rétablissements figurent pour chaque bief dans le dossier<br />
<strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s biefs.<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
Poste <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> d’écluse<br />
2.1.5 Exploitation, sécurité et maintenance<br />
Exploitation<br />
L’exploitation du canal sera assurée 363 jours 1 par an ,<br />
24 h sur 24 h, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> maintenance<br />
programmées.<br />
Sécurité <strong>de</strong> la navigation<br />
Les risques liés à la navigation concernent la collision,<br />
l’échouage <strong>de</strong>s bateaux et la pollution du plan d’eau.<br />
Un certain nombre <strong>de</strong> dispositions sont prévues au sta<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la conception pour les éviter ou en limiter les effets. On<br />
citera entre autres :<br />
• la surlargeur donnée aux sections courantes du canal ou<br />
dans les avant-ports situés en courbe pour garantir une<br />
visibilité suffisante permettant une anticipation <strong>de</strong>s<br />
manœuvres <strong>de</strong> croisement ;<br />
________________<br />
1) Pas <strong>de</strong> navigation sur les fleuves et canaux<br />
les 1 er mai et 25 décembre.<br />
26 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
• la majoration <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong>s quais d’attente aux écluses<br />
et <strong>de</strong>s quais <strong>de</strong> stationnement pour permettre <strong>de</strong><br />
respecter les distances <strong>de</strong> sécurité autour <strong>de</strong>s bateaux<br />
transportant <strong>de</strong>s matières dangereuses et règles spécifiques<br />
pour le passage <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> bateau aux écluses ;<br />
• les dispositifs <strong>de</strong> protection extérieure aux portes d’écluses<br />
prévenant tout risque d’abordage d’un bateau sur une<br />
porte ;<br />
• le dimensionnement <strong>de</strong> la poutre transversale du sas visà-vis<br />
d’un choc <strong>de</strong> bateau, au droit <strong>de</strong> la tête aval (cas d’un<br />
bateau entrant dans le sas et ne pouvant stopper – risque<br />
<strong>de</strong> vidange du bief amont dans le bief aval en cas <strong>de</strong><br />
rupture <strong>de</strong> cette poutre) ;<br />
• la signalisation visuelle adéquate (<strong>de</strong> jour comme <strong>de</strong><br />
nuit) associée à une signalisation radar.<br />
Surveillance et maintenance <strong>de</strong>s ouvrages<br />
La surveillance <strong>de</strong>s ouvrages vise à suivre l’évolution <strong>de</strong><br />
l’état <strong>de</strong>s différents ouvrages constituant la voie d’eau<br />
(berges, talus, digues, chemins, écluses, postes d’attente<br />
pour les bateaux, pont canaux ou franchissements routiers,<br />
balisage, bâtiments d’exploitation…).<br />
La surveillance et l’auscultation <strong>de</strong>s grands ouvrages<br />
(hauteur supérieure à 15 m) repose sur les recommandations<br />
du comité technique <strong>de</strong>s grands barrages. Réalisée<br />
par l’exploitant, elle est auditée par un organisme <strong>de</strong><br />
contrôle indépendant. Par ailleurs, les chômages sont programmés<br />
périodiquement pour réaliser les grosses opérations<br />
<strong>de</strong> maintenance.<br />
La maintenance <strong>de</strong>s ouvrages repose sur un plan <strong>de</strong> maintenance<br />
préparé et planifié qui décrit les opérations préventives<br />
sur chaque organe. Ainsi les dysfonctionnements<br />
qui pourraient être liés à <strong>de</strong>s dégradations observables<br />
(amorce <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> berge, par exemple) ou mesurables<br />
(baisse <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> sortie d’une tige <strong>de</strong> vérin) sont<br />
anticipées et évitées.<br />
2.1.6 L’impact sur le canal du Nord et le canal<br />
latéral à l’Oise<br />
La problématique et les critères <strong>de</strong> décision<br />
Les liaisons entre les bassins <strong>de</strong> la Seine et du Nord-Pas<strong>de</strong>-Calais<br />
sont assurées actuellement par le canal <strong>de</strong> Saint-<br />
Quentin et le canal du Nord. Ces <strong>de</strong>ux canaux à petit gabarit<br />
sont connectés au canal latéral à l’Oise. Si la conception<br />
du canal Seine-Nord Europe est neutre sur le <strong>de</strong>venir<br />
<strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> Saint-Quentin et <strong>de</strong> la Somme, plusieurs<br />
critères <strong>de</strong>vront en revanche éclairer la prise <strong>de</strong> décision<br />
concernant le canal du Nord et le canal latéral à l’Oise.<br />
• L’économie et le trafic <strong>de</strong> la voie d’eau<br />
• Desserte <strong>de</strong>s ports locaux :<br />
Le trafic local est actuellement dominé par le transport <strong>de</strong><br />
céréales. Les ports principaux sont : Marquion, Moislains,<br />
Cléry-sur-Somme, Languevoisin, Noyon et Ribécourt.<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
© VNF<br />
La <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> tous ces ports, à l’exception <strong>de</strong> celui <strong>de</strong><br />
Marquion, peut être assurée par le canal Seine-Nord<br />
Europe, soit par <strong>de</strong>sserte directe (Ribécourt), soir par raccor<strong>de</strong>ment<br />
<strong>de</strong>s installations existantes (silos notamment).<br />
La <strong>de</strong>sserte du port <strong>de</strong> Marquion implique le maintien en<br />
service du tronçon Arleux – Marquion du canal du Nord.<br />
• Navigation <strong>de</strong> plaisance :<br />
Il s’agit pour l’essentiel d’un transit (environ 560 passages<br />
par an sur le canal du Nord) pour rejoindre les canaux touristiques<br />
du sud <strong>de</strong> la <strong>France</strong>. La section centrale fait partie<br />
d’un itinéraire à petit gabarit entre le canal <strong>de</strong> Saint-<br />
Quentin et Abbeville, en passant par le canal <strong>de</strong> la Somme<br />
dont une partie (Rouy-le-Grand à Saint-Simon) est à<br />
remettre en état.<br />
Le canal du Nord<br />
Le port <strong>de</strong> Moislains<br />
Elle repose sur <strong>de</strong>s inspections courantes <strong>de</strong> fréquence<br />
variable selon la criticité <strong>de</strong>s défaillances, essentiellement<br />
visuelles, et <strong>de</strong>s inspections plus approfondies tous les<br />
5 ans. Ces <strong>de</strong>rnières inspections peuvent dans certains cas<br />
donner lieu à un arrêt temporaire <strong>de</strong> la navigation (en<br />
moyenne 1 semaine tous les 5 ans et 2 mois tous les 30 ans).<br />
Le canal latéral à l’Oise<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 27
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Le canal <strong>de</strong> Saint-Quentin<br />
A l’inverse, le canal latéral à l’Oise est très fréquenté par<br />
la navigation <strong>de</strong> plaisance provenant notamment du canal<br />
<strong>de</strong> Saint-Quentin (1 200 à 1 300 passages par an entre<br />
Pont-L’Évêque et Compiègne).<br />
• Intérêt <strong>de</strong> maintenir une navigation sur le canal du Nord :<br />
A ce jour, la capacité <strong>de</strong> trafic du canal du Nord est évaluée<br />
entre 4 et 5 millions <strong>de</strong> tonnes/an (contre une estimation<br />
<strong>de</strong> 16 à 32 millions <strong>de</strong> tonnes/an pour le canal Seine-<br />
Nord Europe, suivant la configuration <strong>de</strong>s écluses).<br />
Elle correspond à une flotte <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> moins <strong>de</strong><br />
700 tonnes et <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5,70 m <strong>de</strong> large.<br />
Le maintien en navigation du canal du Nord offrirait une<br />
capacité supplémentaire. Néanmoins, cette liaison serait<br />
limitée aux bateaux <strong>de</strong> petite taille, et son maintien sera lié<br />
à l’évolution <strong>de</strong> la flotte après l’ouverture <strong>de</strong> Seine-Nord<br />
Europe.<br />
• L’alimentation en eau du canal du Nord<br />
En pério<strong>de</strong> normale, l’alimentation en eau du canal du<br />
Nord est assurée par <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> surface provenant<br />
du bassin <strong>de</strong> l’Oise, transitant par la rigole <strong>de</strong> l’Oise et<br />
du Noirieu, puis le canal <strong>de</strong> Saint-Quentin et enfin par<br />
le canal <strong>de</strong> la Somme, à raison <strong>de</strong> 0,6 à 0,7 m 3 /s. Des<br />
apports complémentaires sont fournis par <strong>de</strong> petits cours<br />
© VNF<br />
© VNF / V. Foucrier<br />
d’eau dans le canal <strong>de</strong> la Somme : rivières Ingon,<br />
Allemagne et Beyne (N.B. : les apports et les pertes liés<br />
aux nappes phréatiques s’équilibrent globalement).<br />
En pério<strong>de</strong> d’étiage, l’essentiel <strong>de</strong> l’alimentation vient <strong>de</strong>s<br />
pompages dans le canal latéral à l’Oise. La prise d’eau <strong>de</strong><br />
Dury apporte un complément tant que le débit réservé <strong>de</strong><br />
la Somme n’est pas atteint.<br />
Le maintien <strong>de</strong> l’alimentation du canal du Nord, en particulier<br />
durant les pério<strong>de</strong>s d’étiage, est conditionné à la<br />
disponibilité <strong>de</strong> la ressource en eau provenant <strong>de</strong> l’Oise<br />
qui sera prioritairement utilisée pour alimenter le canal<br />
Seine-Nord Europe.<br />
La Tortille et l’Ingon<br />
© VNF / V. Foucrier<br />
• Les coûts d’exploitation<br />
Les coûts <strong>de</strong> fonctionnement et <strong>de</strong> maintenance du canal<br />
du Nord sont estimés comme suit :<br />
• coûts <strong>de</strong> fonctionnement annuels : 3,3 millions d’euros ;<br />
• coûts <strong>de</strong> maintenance en moyenne annuelle : environ<br />
3 millions d’euros.<br />
• Le comblement éventuel du canal du Nord<br />
Compte tenu <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> conserver le canal du Nord<br />
en fonctionnement au moins jusqu’à l’achèvement<br />
complet <strong>de</strong>s travaux du canal Seine-Nord Europe, l’utilisation<br />
du canal du Nord comme lieu <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong>s matériaux<br />
excé<strong>de</strong>ntaires du canal Seine-Nord Europe n’est pas<br />
envisageable durant les travaux.<br />
Dans l’hypothèse d’un déclassement partiel du canal du<br />
Nord, un aménagement minimum consiste à combler la<br />
cuvette jusqu’au niveau <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> service afin <strong>de</strong><br />
créer une “coulée verte”. Ce comblement serait effectué<br />
à partir <strong>de</strong>s dépôts du canal Seine-Nord Europe dont<br />
certains auraient un caractère provisoire à cet effet. Ces<br />
travaux <strong>de</strong> comblement supposent :<br />
• l’enlèvement <strong>de</strong>s boues polluées dans les zones en<br />
contact avec la nappe ;<br />
• une démolition partielle <strong>de</strong> l’étanchéité ;<br />
• une restructuration du réseau hydrographique en contact<br />
avec le canal :<br />
- création <strong>de</strong> fossés ou chenaux d’écoulement dans les<br />
zones en déblai ;<br />
- <strong>de</strong>struction totale du canal et <strong>de</strong>s ouvrages associés<br />
(siphons, etc.) à la traversée <strong>de</strong> corridors fluviaux ;<br />
- <strong>de</strong>s aménagements paysagers.<br />
• L’environnement<br />
Les effets sur l’environnement seront évalués selon l’hypothèse<br />
<strong>de</strong> maintien du canal ou celle <strong>de</strong> son comblement.<br />
Le thème principal concerne le milieu aquatique : eaux <strong>de</strong><br />
surface et souterraine, régimes d’écoulement, qualité <strong>de</strong>s<br />
28 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
eaux et <strong>de</strong>s sédiments, vie aquatique, mais aussi l’agriculture,<br />
les effets <strong>de</strong> coupure, le paysage.<br />
Dans l’hypothèse du maintien du canal, <strong>de</strong>s mesures<br />
concernant l’amélioration <strong>de</strong> la gestion (étanchéité) et <strong>de</strong><br />
la qualité <strong>de</strong> l’eau peuvent être envisagées.<br />
Dans l’hypothèse du comblement, les mesures concerneraient<br />
essentiellement les zones perturbées par la construction<br />
du canal du Nord : vallées <strong>de</strong> la Sensée, <strong>de</strong> la<br />
Tortille, <strong>de</strong> l’Ingon ...<br />
Les premiers éléments <strong>de</strong> l’analyse sur l’avenir<br />
du canal du Nord et du canal latéral à l’Oise<br />
En conclusion, il apparaît nécessaire <strong>de</strong> distinguer cinq<br />
tronçons à ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s :<br />
• Arleux – Marquion : à maintenir pour la <strong>de</strong>sserte du<br />
port <strong>de</strong> Marquion ;<br />
• Marquion – Moislains : évaluation comparative à effectuer<br />
;<br />
• Moislains – Béthencourt : ce tronçon comprend, d’une<br />
part, le canal <strong>de</strong> la Somme dont le maintien est souhaité<br />
par le conseil général <strong>de</strong> la Somme et, d’autre part, le tronçon<br />
du canal du Nord qui permet le raccor<strong>de</strong>ment du canal<br />
<strong>de</strong> la Somme au canal Seine-Nord Europe ; il sera donc<br />
maintenu en navigation jusqu’à l’écluse n°9 et éventuellement<br />
jusqu’à Moislains.<br />
• Le tronçon Béthencourt – Noyon : évaluation comparative<br />
à effectuer ;<br />
• Le tronçon Noyon – Compiègne (canal latéral à<br />
l’Oise) : la section Pont-L’Évêque - Ribécourt sera intégrée<br />
dans le canal Seine-Nord Europe. La section<br />
Ribécourt-Janville sera conservée. Ce tronçon permet en<br />
effet la navigation <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> plaisance et <strong>de</strong>s bateaux<br />
<strong>de</strong> marchandises <strong>de</strong> taille moyenne (les écluses ayant <strong>de</strong>s<br />
dimensions importantes : 100 m x 12 m) et offre une possibilité<br />
<strong>de</strong> délestage <strong>de</strong> l’écluse du canal Seine-Nord<br />
Europe.<br />
Par ailleurs, il est possible d’envisager une valorisation <strong>de</strong><br />
ce canal qui a façonné l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> communes comme<br />
Janville ou Longueil-Annel. La portion <strong>de</strong> canal entre<br />
Janville et Ribécourt restera dans le domaine confié à<br />
VNF qui l’exploitera et l’entretiendra.<br />
A ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, aucune décision définitive n’est<br />
prise quant au <strong>de</strong>venir du canal du Nord. Les propositions<br />
qui seront présentées dans le dossier d’avant-<strong>projet</strong> s’appuieront<br />
entre autres sur les avis issus <strong>de</strong> la consultation.<br />
Le <strong>de</strong>venir du canal du Nord<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 29
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
2.2. L'INSERTION DU CANAL SEINE-NORD<br />
EUROPE<br />
2.2.1 Les principes <strong>de</strong> l’insertion du <strong>projet</strong><br />
Les principes retenus pour l’inscription <strong>de</strong> l’ouvrage dans<br />
le territoire visent à :<br />
• réduire le prélèvement sur les terres <strong>de</strong> production agricole ;<br />
• assurer l’insertion paysagère du canal ;<br />
• préserver les sites naturels notamment <strong>de</strong> la Sensée,<br />
<strong>de</strong> la Somme et <strong>de</strong> l’Oise ;<br />
• et réaliser la <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s pôles économiques.<br />
Les enjeux agricoles<br />
Le tracé du canal traversera principalement <strong>de</strong>s terres<br />
agricoles.<br />
Les vallées, qui possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s sols riches, sont consacrées<br />
à l’élevage dans leurs parties étroites et aux cultures céréalières<br />
dans leurs parties plus larges. Les plateaux, aux sols<br />
limoneux - sableux <strong>de</strong> bonne qualité, présentent une forte<br />
productivité, que ce soit dans les cultures céréalières (blé,<br />
maïs), oléagineuses (colza), industrielles (betteraves,<br />
légumes), ou encore dans les cultures plus spécifiques<br />
comme les endives (notamment dans la Somme et le<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
© CNSP/B.Couvreur<br />
Cambrésis), les pommes <strong>de</strong> terre, les haricots ou les pois.<br />
Le canal, tout comme les autres infrastructures linéaires, a<br />
<strong>de</strong>s conséquences sur les exploitations agricoles : prélèvement<br />
foncier, modification du parcellaire, coupure <strong>de</strong>s chemins<br />
d’exploitation.<br />
Le maître d’ouvrage doit remédier aux dommages causés<br />
en participant financièrement aux procédures d’in<strong>de</strong>mnisation<br />
ou <strong>de</strong> restructuration telles que :<br />
• les enquêtes individuelles ;<br />
• l’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s exploitants qui doivent arrêter leur<br />
activité ;<br />
• les réserves foncières d’opportunité ;<br />
• les remembrement et travaux connexes.<br />
La conception du canal Seine-Nord Europe a été réalisée<br />
<strong>de</strong> manière à réduire l’importance <strong>de</strong>s excavations et <strong>de</strong>s<br />
matériaux excé<strong>de</strong>ntaires. Les terrains qui seront utilisés<br />
Secteur Natura 2000 <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l’Oise, au sud <strong>de</strong> Noyon<br />
pour la construction du canal proviennent en majeure<br />
partie <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> production agricole.<br />
Le calage <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>s biefs a permis <strong>de</strong> réduire <strong>de</strong><br />
25 millions <strong>de</strong> mètres cube le volume <strong>de</strong>s excé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
terre initialement envisagé.<br />
Les enjeux paysagers<br />
Le canal Seine-Nord Europe est un grand ouvrage linéaire<br />
qui marquera les paysages <strong>de</strong>s territoires qui l’accueillent.<br />
Des étu<strong>de</strong>s paysagères sont conduites <strong>de</strong> manière à assurer<br />
l’intégration <strong>de</strong> l’ouvrage dans la morphologie caractérisant<br />
les paysages <strong>de</strong> la Picardie et du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />
Les principes retenus visent à respecter les pentes <strong>de</strong>s terrains<br />
en privilégiant notamment les dépôts <strong>de</strong> faible pente<br />
qui seront restitués à l’exploitation agricole après reconstitution<br />
<strong>de</strong>s caractéristiques agronomiques <strong>de</strong>s sols.<br />
Les enjeux environnementaux<br />
Le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe intègre <strong>de</strong>puis les<br />
premières phases d’étu<strong>de</strong>s l’ensemble <strong>de</strong>s aspects environnementaux.<br />
Cela a conduit à l’issue <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires<br />
au choix du fuseau N3, qui présente, par rapport<br />
aux autres fuseaux envisagés au départ, les avantages<br />
d’une meilleure insertion dans l’environnement. En effet,<br />
ce fuseau s’écarte très largement <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> vallée et <strong>de</strong>s<br />
zones habitées. En conséquence, son impact sur le patrimoine<br />
naturel et construit est assez limité.<br />
Plusieurs enjeux environnementaux restent toutefois à<br />
prendre en compte :<br />
• Au sud <strong>de</strong> Noyon, dans la vallée <strong>de</strong> l’Oise, le canal longe<br />
un site Natura 2000. La réutilisation du canal existant entre<br />
Noyon et Primprez permet <strong>de</strong> réduire l’impact sur ce secteur<br />
remarquable. Au sud <strong>de</strong> Primprez, le tracé intersecte le<br />
site Natura 2000 et nécessite le rescin<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’Oise. Le<br />
canal a été conçu <strong>de</strong> manière à éviter le drainage <strong>de</strong> la<br />
nappe et à limiter ainsi les risques d’assèchement <strong>de</strong>s zones<br />
humi<strong>de</strong>s.<br />
30 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
• Entre Péronne et Béthencourt-sur-Somme, le canal passe<br />
à flanc <strong>de</strong> coteau, ce qui permet d’éviter la vallée <strong>de</strong> la<br />
Haute-Somme, très riche d’un point <strong>de</strong> vue écologique. La<br />
traversée <strong>de</strong> la Somme, à l’ouest <strong>de</strong> Péronne, est un point<br />
sensible d’un point <strong>de</strong> vue hydraulique et écologique. Le<br />
franchissement en pont-canal contribue très largement à la<br />
préservation <strong>de</strong>s conditions hydrauliques et au maintien <strong>de</strong><br />
la qualité biologique <strong>de</strong>s étangs.<br />
• La vallée <strong>de</strong> la Sensée et l’ensemble <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s<br />
associés sont <strong>de</strong>s éléments majeurs <strong>de</strong> la diversité biologique<br />
du secteur nord du fuseau. Un tracé à l’est a été<br />
retenu pour préserver ces milieux.<br />
Silos à céréales à Languevoisin<br />
Culture <strong>de</strong> betteraves<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
© A. Assaker<br />
2.2.2 La restructuration du foncier agricole<br />
Limiter l’emprise du <strong>projet</strong><br />
Comme pour tout <strong>projet</strong> <strong>de</strong> réalisation d’une infrastructure<br />
linéaire, la présence d’un nouveau canal aura un effet <strong>de</strong><br />
prélèvement sur les terres agricoles.<br />
Un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> est <strong>de</strong> limiter les emprises<br />
<strong>de</strong> l’infrastructure.<br />
Ces emprises sont constituées par :<br />
• les entrées en terre <strong>de</strong> l’ouvrage linéaire ;<br />
• les dépôts définitifs <strong>de</strong>s matériaux excé<strong>de</strong>ntaires ;<br />
• les ouvrages annexes tels que les bassins <strong>de</strong> stockage<br />
pour l’alimentation en eau du canal, les écluses avec leurs<br />
bassins d’épargne et voiries d’accès, les sites <strong>de</strong>s platesformes<br />
portuaires et les rampes <strong>de</strong> voiries ou voies ferrées<br />
franchissant le futur canal.<br />
Au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, l’emprise du <strong>projet</strong> est estimé<br />
à 1 280 ha (hors zones <strong>de</strong> dépôts et sites portuaires). Les<br />
zones <strong>de</strong> dépôts seront ensuite remises en culture ou<br />
reboisées ; elles sont évaluées à 700 ha.<br />
Les réserves foncières d’opportunité<br />
En vue <strong>de</strong> faciliter les futures acquisitions foncières, VNF,<br />
avec le soutien <strong>de</strong>s conseils généraux, cherche à réaliser<br />
<strong>de</strong>s réserves foncières d’opportunités. Il s’agit <strong>de</strong> permettre<br />
aux SAFER (sociétés d’aménagement foncier et<br />
d’établissement rural) <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’acquisition <strong>de</strong> propriétés<br />
agricoles ou forestières, avec ou sans bâtiment. Ces<br />
biens seront apportés dans les remembrements <strong>de</strong> manière<br />
à réduire le prélèvement sur les autres exploitations.<br />
Jusqu’à l’obtention <strong>de</strong> la déclaration d’utilité publique,<br />
VNF ne dispose pas <strong>de</strong>s moyens juridiques, techniques et<br />
financiers pour procé<strong>de</strong>r à l’acquisition <strong>de</strong> ces biens. Il a<br />
sollicité les conseils généraux <strong>de</strong> manière à ce que ceux-ci<br />
assument la garantie financière <strong>de</strong> ces mises en réserve.<br />
Le conseil général <strong>de</strong> la Somme a délibéré favorablement<br />
lors <strong>de</strong> sa session <strong>de</strong> juin 2005. Des procédures i<strong>de</strong>ntiques<br />
sont en cours avec les conseils généraux <strong>de</strong> l’Oise et du<br />
Pas-<strong>de</strong>-Calais.<br />
Les enquêtes individuelles<br />
Parallèlement, une étu<strong>de</strong> spécifique a été confiée aux<br />
chambres d’agriculture du Nord, du Pas-<strong>de</strong>-Calais, <strong>de</strong> la<br />
Somme et <strong>de</strong> l’Oise afin d’appréhen<strong>de</strong>r les conséquences<br />
du <strong>projet</strong> sur l’agriculture. Cette étu<strong>de</strong> a pour objectif <strong>de</strong><br />
préciser les impacts générés par le <strong>projet</strong>, exploitation par<br />
exploitation. Pour cela, <strong>de</strong>s enquêtes individuelles sont<br />
réalisées auprès <strong>de</strong> chaque agriculteur concerné.<br />
Les résultats permettront <strong>de</strong> définir les mesures d’accompagnement<br />
du <strong>projet</strong> en faveur <strong>de</strong> la profession agricole.<br />
Les remembrements<br />
Les procédures préalables au remembrement débuteront<br />
par la réalisation d’étu<strong>de</strong>s d’aménagement puis par la saisine<br />
<strong>de</strong>s commissions départementales d’aménagement<br />
foncier, qui émettront un avis sur la liste <strong>de</strong>s communes<br />
touchées par l’ouvrage sur le plan agricole. Muni <strong>de</strong><br />
cet avis, le conseil général concerné vali<strong>de</strong>ra la liste <strong>de</strong>s<br />
communes où sera instituée, <strong>de</strong> droit, une commission<br />
communale d’aménagement foncier. Ces commissions<br />
déci<strong>de</strong>ront, au vu <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> préalable réalisée, <strong>de</strong> l’opportunité<br />
<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r ou non à un remembrement sur la<br />
commune, avec inclusion ou exclusion d’emprises.<br />
2.2.3 La stratégie paysagère<br />
Le paysage dans lequel s’inscrit le canal Seine-Nord<br />
Europe se caractérise par d’amples plateaux sans acci<strong>de</strong>nts,<br />
entrecoupés <strong>de</strong> larges vallées, telles les vallées <strong>de</strong> la<br />
Somme et <strong>de</strong> l’Oise. Ce grand paysage est ouvert. Il est<br />
ponctué <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> quelques hectares à plusieurs centaines<br />
d’hectares. Topographie, hydrographie, couverture végétale,<br />
<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> réseaux, surfaces bâties comportent <strong>de</strong><br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 31
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Paysage picard<br />
légères variations. Cela donne lieu, sur la portion <strong>de</strong> territoire<br />
traversée par le canal Seine-Nord Europe, à la distinction<br />
<strong>de</strong> cinq unités paysagères.<br />
• Au sud, la vallée <strong>de</strong> l’Oise <strong>de</strong> Compiègne à Noyon. Cette<br />
unité se distingue par une topographie plane. La vallée est<br />
bordée <strong>de</strong> vastes bois et forêts domaniales <strong>de</strong> plusieurs<br />
centaines d’hectares, telles la forêt <strong>de</strong> la Laigue et la forêt<br />
d’Ourscamp-Carlepont, à l’est.<br />
•L’ensemble <strong>de</strong> Noyon à Nesle comporte une faible amplitu<strong>de</strong><br />
topographique : <strong>de</strong> 40 m à 60 m sur la section étudiée.<br />
Le canal du Nord est le principal élément hydrographique.<br />
Des bois et forêts <strong>de</strong> 50 à 200 hectares parsèment<br />
cet ensemble, entre lesquels se situent <strong>de</strong> petits villages.<br />
Le réseau <strong>de</strong> voirie est peu <strong>de</strong>nse, et <strong>de</strong> faible gabarit.<br />
• La vallée <strong>de</strong> la Somme caractérise le troisième ensemble :<br />
la vallée <strong>de</strong> Nesle à Péronne est bordée <strong>de</strong> petites vallées à<br />
l’ouest <strong>de</strong> la Somme. Ces vallées sont régulièrement<br />
accompagnées <strong>de</strong> structures végétales, soit en coteaux,<br />
soit en fond <strong>de</strong> vallées. La Somme génère une large zone<br />
humi<strong>de</strong> sur toute sa longueur, boisée, et accompagnée <strong>de</strong><br />
petits villages. Cette unité présente un réseau <strong>de</strong> voirie peu<br />
<strong>de</strong>nse, comportant l’A29, la N29, et la N17.<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
• De Péronne à Hermies, le canal du Nord est en fond <strong>de</strong><br />
vallée, passe en tunnel et resurgit en fond <strong>de</strong> vallée au nord.<br />
Cet étroit tracé nord-sud <strong>de</strong> 80 à 90 m <strong>de</strong> hauteur, est surplombé<br />
à l’est et à l’ouest par <strong>de</strong>s plateaux culminant jusqu’à<br />
140 m. Cette forte amplitu<strong>de</strong> donne lieu à <strong>de</strong>s coteaux<br />
boisés. Par ailleurs, <strong>de</strong> grands bois jalonnent le plateau.<br />
Les déblais excé<strong>de</strong>ntaires du canal du Nord, en fond <strong>de</strong> vallées,<br />
sont fortement boisés. Cette unité présente un réseau<br />
<strong>de</strong> voirie peu <strong>de</strong>nse, comportant la N17 et l’A2.<br />
• Enfin, <strong>de</strong> Hermies jusqu’à Arleux, l’unité paysagère se<br />
distingue à nouveau par un territoire <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong><br />
topographique, mais jalonné par <strong>de</strong>s boisements culminants<br />
<strong>de</strong> 70 m pour le bois du Quesnoy, jusqu’à 120 m<br />
pour le bois <strong>de</strong> Bourlon. Des bosquets sont régulièrement<br />
espacés sur le plateau. Au nord, le triangle <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment<br />
du canal du Nord et <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Sensée est<br />
ponctué <strong>de</strong> plans d’eau. Ce paysage est vallonné et ouvert.<br />
Le réseau <strong>de</strong> voirie est <strong>de</strong>nse. Il comprend la N30 et l’A26.<br />
Les enjeux d’insertion à l’échelle<br />
du fuseau d’étu<strong>de</strong>s<br />
À cette échelle, les enjeux d’insertion <strong>de</strong> l’infrastructure<br />
concernent l’adaptation du <strong>projet</strong> à la morphologie générale<br />
<strong>de</strong>s territoires et l’éventuelle couverture végétale <strong>de</strong>s<br />
grands terrassements.<br />
Morphologie générale<br />
Plusieurs unités <strong>de</strong> paysage se succè<strong>de</strong>nt : vallées, flancs<br />
<strong>de</strong> coteaux, plateaux… Bien que sensiblement différents,<br />
ces divers paysages présentent une constante : <strong>de</strong>s pentes<br />
rarement supérieures à 5 %. La plus gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong><br />
entre <strong>de</strong>ux altitu<strong>de</strong>s est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 60 m, ce qui confirme<br />
le caractère peu acci<strong>de</strong>nté du paysage. Seuls les boisements,<br />
qui correspon<strong>de</strong>nt très souvent aux surfaces non<br />
cultivables, présentent <strong>de</strong>s pentes supérieures à 5 %.<br />
Dans ce contexte, les mo<strong>de</strong>lés et les dépôts <strong>de</strong> matériaux<br />
excé<strong>de</strong>ntaires <strong>de</strong>vront être conçus <strong>de</strong> manière à respecter<br />
les caractéristiques <strong>de</strong> cette morphologie.<br />
Structures végétales et boisements<br />
À cette échelle, <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> présence végétale<br />
existent : les zones humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s vallées et une ponctuation<br />
<strong>de</strong> boisements dans le paysage agricole ouvert.<br />
Ce <strong>de</strong>rnier élément est celui qui caractérise le plus ce territoire.<br />
C’est un paysage très ouvert, ponctué très régulièrement<br />
par <strong>de</strong>s boisements et <strong>de</strong>s villages. L’homogénéité<br />
<strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong> ces boisements et villages est caractéristique<br />
<strong>de</strong>s paysages <strong>de</strong>s régions concernées.<br />
La répartition actuelle <strong>de</strong>s zones boisées peut être renforcée<br />
par la stratégie paysagère mise en place pour l’insertion<br />
du canal Seine-Nord Europe. Il est possible d’envisager<br />
que l’environnement du canal se caractérise par une<br />
succession régulière <strong>de</strong> zones boisées. Celles-ci prendront<br />
place sur les dépôts lorsque la remise en culture sera<br />
difficile.<br />
Dans ces situations, ces boisements pourront constituer<br />
une compensation aux réductions <strong>de</strong> zones boisées et aux<br />
autres impacts du canal.<br />
Zones humi<strong>de</strong>s<br />
La présence <strong>de</strong> zones humi<strong>de</strong>s qualifie très fortement le<br />
paysage <strong>de</strong>s vallées. Leur respect et leur éventuelle<br />
reconstitution sont une partie sensible importante qui doit<br />
être fortement prise en compte par la stratégie paysagère<br />
du <strong>projet</strong>. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> leur préservation, leur extension<br />
ponctuelle pourra être envisagée.<br />
32 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Aménagement <strong>de</strong>s dépôts<br />
Remblais à Cizancourt<br />
Arbres dans grands déblais<br />
Enjeux paysagers dans la vallée <strong>de</strong> la Somme<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 33
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Les enjeux d’insertion à l’échelle<br />
<strong>de</strong> l’infrastructure<br />
A cette échelle, le traitement <strong>de</strong>s grands déblais et <strong>de</strong>s<br />
grands remblais, les changements <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> terrain<br />
liés aux écluses et le traitement <strong>de</strong>s berges sont les points<br />
particuliers <strong>de</strong> l’insertion paysagère <strong>de</strong> l’infrastructure.<br />
Morphologie et pentes <strong>de</strong> talus<br />
Une <strong>de</strong>s caractéristiques spécifiques à ce type d’infrastructure,<br />
et qui conditionne fortement la mise en œuvre <strong>de</strong><br />
l’insertion paysagère, est la très gran<strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>s<br />
talus en remblais qui bor<strong>de</strong>ront l’ouvrage. Ceux-ci pourront<br />
dépasser 10 kilomètres <strong>de</strong> longueur et atteindre localement<br />
jusqu’à 20 m <strong>de</strong> hauteur. Compte tenu <strong>de</strong> la largeur<br />
du canal, ces <strong>de</strong>ux talus latéraux délimiteront un<br />
espace conséquent qu’il faudra aménager. Deux situations<br />
peuvent se présenter : soit il s’agit <strong>de</strong> mettre en valeur l’artifice<br />
<strong>de</strong> la digue au sein du paysage, soit au contraire il<br />
s’agit <strong>de</strong> rechercher l’intégration <strong>de</strong>s talus.<br />
Au droit <strong>de</strong>s écluses, les importantes variations <strong>de</strong> niveaux<br />
<strong>de</strong> terrain nécessiteront ultérieurement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s spécifiques<br />
intégrées dans la stratégie paysagère du <strong>projet</strong>.<br />
Couverture végétale<br />
On peut envisager <strong>de</strong> développer sur les talus <strong>de</strong>s prairies<br />
écologiques pouvant être ponctuellement jalonnées d’arbres<br />
isolés. Lorsque le canal sera proche du terrain naturel, la<br />
mise en place <strong>de</strong> cordons d’hélophytes (roseaux par exemple)<br />
permettra une plus gran<strong>de</strong> richesse botanique. Des<br />
lagunes, plus vastes, permettraient le développement <strong>de</strong> la<br />
faune, <strong>de</strong> la flore, <strong>de</strong> l’avifaune et <strong>de</strong>s poissons.<br />
La stratégie <strong>de</strong> mise en dépôt<br />
Le canal traverse le territoire avec <strong>de</strong>s passages en remblais<br />
qui constituent <strong>de</strong>s digues dans le paysage. Les rampes<br />
d’accès <strong>de</strong>s franchissements routiers et <strong>de</strong>s franchissements<br />
<strong>de</strong>s voies ferrées sont également <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong><br />
fort impact visuel.<br />
La stratégie <strong>de</strong> mise en dépôt <strong>de</strong>s matériaux excé<strong>de</strong>ntaires<br />
vise à atténuer ces effets. Lorsque le canal est en remblai<br />
sur les hauts <strong>de</strong> plateaux et sur les sommets <strong>de</strong> collines, les<br />
dépôts s’appuient sur les digues du canal pour en adoucir<br />
la perception et favorisent également la remise en culture.<br />
Les parties hautes du dépôt apparaissent comme une<br />
amplification du relief préexistant. Les rampes <strong>de</strong>s franchissements<br />
routiers et <strong>de</strong>s voies ferrées seront également<br />
intégrées aux dépôts <strong>de</strong> manière à réduire le caractère artificiel<br />
<strong>de</strong>s rampes.<br />
En fonction <strong>de</strong> ces principes, les secteurs envisagés pour<br />
la mise en dépôt <strong>de</strong>s matériaux excé<strong>de</strong>ntaires sont les<br />
suivants :<br />
• dans les carrières et dans les gravières ;<br />
Principe d’aménagement d’une zone <strong>de</strong> dépôt potentielle à Porquéricourt.<br />
• sur les hauts <strong>de</strong> plateaux et les sommets <strong>de</strong> collines <strong>de</strong><br />
manière à masquer les passages en remblai et à accentuer<br />
les lignes du relief ;<br />
• autour <strong>de</strong>s rampes <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> franchissement du<br />
canal et <strong>de</strong>s écluses, et pour la préparation <strong>de</strong>s implantations<br />
portuaires ;<br />
La localisation <strong>de</strong>s zones potentielles <strong>de</strong> dépôt figure sur<br />
les planches du dossier <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s biefs. Les<br />
zones définitives seront choisies en concertation avec les<br />
élus et la profession agricole au fur et à mesure <strong>de</strong> la<br />
conception du <strong>projet</strong>. Cette concertation se poursuivra jusqu’à<br />
la réalisation <strong>de</strong>s ouvrages. Elle porte sur leurs<br />
emprises, leurs conditions <strong>de</strong> réalisation et leur <strong>de</strong>stination<br />
future : usage agricole, boisement, aménagement<br />
paysager, plan d’eau dans le cas d’une gravière.<br />
© VNF/M. Desvigne<br />
34 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
2.2.4 La prise en compte <strong>de</strong>s enjeux<br />
environnementaux<br />
Les enjeux environnementaux du <strong>projet</strong> ont été mis en évi<strong>de</strong>nce<br />
grâce à la réalisation et à l’analyse d’un état initial<br />
approfondi sur l’hydrologie, les milieux naturels, le patrimoine,<br />
les risques naturels et industriels, la qualité <strong>de</strong> l’air,<br />
l’acoustique, etc. La cartographie <strong>de</strong> ces enjeux a permis<br />
dans un premier temps, <strong>de</strong> comparer les différentes variantes<br />
<strong>de</strong> tracé et, dans un <strong>de</strong>uxième temps, <strong>de</strong> préciser les<br />
impacts attendus du <strong>projet</strong>. Pour chacun d’entre eux, les<br />
mesures <strong>de</strong> suppression ou <strong>de</strong> réduction d’impact ont été<br />
recherchées.<br />
Des enjeux intégrés à la conception du <strong>projet</strong><br />
VNF a pour objectif <strong>de</strong> concevoir le canal Seine-Nord<br />
Europe en respectant la richesse et la diversité <strong>de</strong>s territoires<br />
qu’il traverse. L’insertion <strong>de</strong> cette nouvelle voie d’eau<br />
dans l’environnement et le paysage est un enjeu majeur<br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong>.<br />
Les impacts environnementaux et les mesures d’insertion<br />
dans l’environnement sont développés dans le dossier <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s environnementales.<br />
Les mesures présentées sont <strong>de</strong>s premières propositions<br />
établies sur la base <strong>de</strong> la connaissance actuelle du <strong>projet</strong> et<br />
<strong>de</strong> son environnement. L’évaluation précise <strong>de</strong>s impacts et<br />
la proposition <strong>de</strong> mesures associées seront réalisées <strong>de</strong><br />
manière détaillée dans le cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’impact du<br />
<strong>projet</strong>. Cette étu<strong>de</strong> sera intégrée au dossier d’enquête<br />
publique préalable à la déclaration d’utilité publique.<br />
Les réductions d’impacts dans<br />
le département <strong>de</strong> l’Oise<br />
Elles concernent les enjeux environnementaux, les<br />
impacts et mesures d’insertion environnementales entre<br />
Compiègne et Libermont.<br />
Les enjeux environnementaux<br />
La vallée <strong>de</strong> l’Oise dans la partie sud <strong>de</strong> l’aire d’étu<strong>de</strong>s,<br />
c’est-à-dire à l’aval <strong>de</strong> Montmacq, présente <strong>de</strong> nombreuses<br />
zones urbanisées (Thourotte, Longueil-Annel,<br />
Montmacq, Le Plessis-Brion…) contiguës à <strong>de</strong>s zones<br />
naturelles humi<strong>de</strong>s en relation avec la rivière.<br />
Dans ce contexte, les riverains <strong>de</strong> l’Oise sont exposés à<br />
<strong>de</strong>s inondations récurrentes, les plus dommageables sont<br />
survenues en 1993 et 1995. VNF a affiché la volonté que<br />
le <strong>projet</strong> n’aggrave en aucun cas les effets <strong>de</strong>s crues sur<br />
ces zones et s’est engagé à étudier les possibilités d’amélioration<br />
<strong>de</strong> la situation actuelle (cf. chapitre 2.1.3).<br />
L’amélioration <strong>de</strong>s conditions hydrauliques doit se faire<br />
toutefois en tenant compte <strong>de</strong> l’intérêt écologique <strong>de</strong> la<br />
vallée <strong>de</strong> l’Oise afin <strong>de</strong> préserver la qualité <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong>s<br />
milieux aquatiques, mais également l’ensemble <strong>de</strong>s structures<br />
végétales remarquables associées à la rivière, notamment<br />
les prairies humi<strong>de</strong>s et la forêt alluviale quand elle<br />
est encore présente.<br />
La préservation <strong>de</strong> la ressource en eau est également un<br />
enjeu important, car la nappe d’accompagnement <strong>de</strong><br />
l’Oise est utilisée pour l’alimentation en eau potable <strong>de</strong>s<br />
habitants. Ainsi, les captages pour l’alimentation en eau<br />
potable <strong>de</strong> Choisy-au-Bac, <strong>de</strong> Thourotte et du Plessis-<br />
Brion se situent à proximité du tracé retenu.<br />
La vallée <strong>de</strong> l’Oise, au nord <strong>de</strong> Montmacq, constitue un<br />
espace naturel d’une gran<strong>de</strong> valeur écologique. Deux sites<br />
Natura 2000 ont été désignés par l’Etat :<br />
• la moyenne vallée <strong>de</strong> l’Oise (FR 221 0104) au titre <strong>de</strong> la<br />
directive “Oiseaux” (ZPS) ;<br />
• les prairies alluviales <strong>de</strong> l’Oise <strong>de</strong> la Fère à Sempigny<br />
(FR 221 2001) au titre <strong>de</strong> la directive “Habitats” (SIC).<br />
L’avifaune est très présente puisque <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s espèces<br />
picar<strong>de</strong>s nichent dans ce secteur. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue, <strong>de</strong>s<br />
centaines d’oiseaux d’eau stationnent dans la vallée, qui<br />
constitue un relais essentiel sur un axe migratoire important.<br />
25 espèces inscrites en annexe I <strong>de</strong> la directive<br />
Oiseaux sont observées au cours <strong>de</strong> ces pério<strong>de</strong>s (râle <strong>de</strong>s<br />
genêts, pie grièche écorcheur, busard <strong>de</strong>s roseaux, …).<br />
Les prairies inondables <strong>de</strong> l’Oise présentent une bonne<br />
diversité floristique. 17 espèces protégées ont été recensées<br />
entre Brissy-Hamégicourt (Aisne) et Thourotte. Pour illustrer<br />
cette richesse biologique, on peut citer la présence <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux espèces dont les seules stations connues en Picardie<br />
sont localisées sur ce secteur <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l’Oise : la<br />
pulicaire vulgaire et l’inule <strong>de</strong>s fleuves. Les inventaires<br />
naturalistes, réalisés au printemps-été 2005, ont également<br />
permis d’inventorier la véronique à écusson et le jonc<br />
fleuri.<br />
La véronique à écusson<br />
L’Oise à Chiry-Ourscamp<br />
© SETEC<br />
© SETEC<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 35
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Une étu<strong>de</strong> d’impact viendra compléter la connaissance <strong>de</strong><br />
l’influence du <strong>projet</strong> sur ces milieux naturels. Des étu<strong>de</strong>s<br />
d’inci<strong>de</strong>nces spécifiques aux zones Natura 2000 seront<br />
également menées dans une phase ultérieure du <strong>projet</strong>.<br />
L’analyse <strong>de</strong>s milieux aquatiques montre que ceux-ci sont<br />
<strong>de</strong> bonne qualité sur l’ensemble du cours <strong>de</strong> l’Oise ; les<br />
petits affluents <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> présentent une qualité<br />
biologique plus dégradée.<br />
Au nord <strong>de</strong> Noyon, la problématique est essentiellement<br />
liée à l’agriculture puisque la région traversée possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
sols <strong>de</strong> forte valeur agronomique. L’économie agricole y<br />
prend donc une place prépondérante.<br />
Les mesures en faveur <strong>de</strong> l’environnement<br />
• Maintien <strong>de</strong> l’Oise naturelle<br />
D’un point <strong>de</strong> vue environnemental, la conservation <strong>de</strong><br />
l’Oise naturelle en parallèle au nouveau canal a été privilégiée<br />
dans la conception du <strong>projet</strong>. Ce maintien permet<br />
d’une manière générale <strong>de</strong> conserver la plupart <strong>de</strong>s habitats<br />
associés à la rivière, c’est-à-dire <strong>de</strong>s milieux aquatiques<br />
diversifiés favorables à la vie piscicole ou encore<br />
<strong>de</strong>s zones rivulaires abritant certaines espèces remarquables.<br />
Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tracé ont montré que la réutilisation du canal<br />
latéral à l’Oise est possible entre Passel et Ribécourt,<br />
c’est-à-dire le secteur qui possè<strong>de</strong> la richesse biologique la<br />
plus importante. L’élargissement du canal actuel dans ce<br />
secteur nécessite toutefois le rescin<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la boucle <strong>de</strong><br />
Pimprez. Des techniques spécifiques <strong>de</strong> reconstitution du<br />
lit <strong>de</strong> l’Oise et notamment <strong>de</strong>s techniques végétales, seront<br />
employées pour replacer cette boucle légèrement à l’est <strong>de</strong><br />
son cours actuel. Ce déplacement empiètera sur <strong>de</strong>s zones<br />
naturelles remarquables, <strong>de</strong>s mesures seront donc proposées<br />
afin <strong>de</strong> compenser les surfaces soustraites.<br />
Ces mesures compensatoires pourront consister en<br />
l’acquisition <strong>de</strong> sites sensibles en concertation avec les<br />
organismes spécialisés en vue <strong>de</strong> leur protection ou<br />
concerner la gestion proprement dite <strong>de</strong> sites existants<br />
(fauche <strong>de</strong>s prairies, reboisement, amélioration <strong>de</strong>s écoulements…).<br />
Ces mesures, regroupées dans un programme<br />
d’actions concertées feront l’objet d’un plan <strong>de</strong> gestion et<br />
d’un suivi scientifique sur plusieurs années.<br />
La boucle <strong>de</strong> Sainte-Croix en face <strong>de</strong> Cambronne-lès-<br />
Ribécourt doit également être rescindée pour permettre le<br />
passage du canal et la construction <strong>de</strong> l’écluse juste en<br />
amont <strong>de</strong> Montmacq. Une espèce d’arbre particulièrement<br />
rare (ulmus laevis) a été recensée dans ce secteur. Ces<br />
<strong>de</strong>ux éléments conduisent à proposer conjointement la<br />
création d’une zone d’expansion <strong>de</strong>s crues et le réaménagement,<br />
dans un objectif écologique, <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la<br />
zone qui sera créée entre l’actuel canal latéral à l’Oise et<br />
le futur canal Seine-Nord Europe.<br />
A l’aval <strong>de</strong> Montmacq, un passage en site propre est<br />
nécessaire, du fait <strong>de</strong> l’urbanisation relativement importante<br />
<strong>de</strong>s rives du canal latéral à l’Oise. L’élargissement du<br />
canal actuel nécessiterait en effet la <strong>de</strong>struction d’environ<br />
90 habitations. Deux options <strong>de</strong> passage sont à l’étu<strong>de</strong>.<br />
L’une est le recalibrage <strong>de</strong> l’Oise, l’autre est la conservation<br />
<strong>de</strong> l’Oise en parallèle au canal Seine-Nord Europe,<br />
ces <strong>de</strong>ux solutions pouvant être combinées.<br />
Sternes sur les gravières <strong>de</strong> l’Oise<br />
© SETEC<br />
Plusieurs types d’aménagement ont donc été étudiés pour<br />
cette section :<br />
• un aménagement <strong>de</strong> l’Oise (appelé également recalibrage<br />
ou canalisation) accompagné <strong>de</strong> mesures d’aménagement<br />
écologique <strong>de</strong> type lagunage, création d’îlots favorables<br />
à la recolonisation par les oiseaux ou les amphibiens.<br />
• la construction d’un canal en site propre avec, par<br />
endroit, un rescin<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’Oise privilégiant la continuité<br />
<strong>de</strong> la rivière, <strong>de</strong>s mesures compensatoires pouvant<br />
être prévues sur d’autres secteurs, plus à l’aval ou dans le<br />
secteur amont classé Natura 2000.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux cas, le canal est distinct <strong>de</strong> l’Oise à l’aval<br />
<strong>de</strong> l’écluse <strong>de</strong> Montmacq jusqu’au secteur Thourotte / Le<br />
Plessis-Brion au niveau <strong>de</strong>s boucles du Muid.<br />
Les modalités du passage au niveau <strong>de</strong>s boucles du Muid<br />
restent en revanche ouvertes. Une alternative se présente :<br />
soit la préservation <strong>de</strong> ces boucles qui sont un élément fort<br />
du paysage, soit leur aménagement <strong>de</strong> manière à éviter <strong>de</strong><br />
modifier <strong>de</strong>s gravières colonisées par <strong>de</strong>s espèces rares<br />
(sterne pierregarin, cygne tubercule, vanneau huppé,<br />
canard souchet, rainette verte…)<br />
• Positionnement <strong>de</strong> l’écluse<br />
A l’aval <strong>de</strong> l’écluse, positionnée au niveau inférieur <strong>de</strong> la<br />
boucle <strong>de</strong> Sainte-Croix, la réalisation du canal aura pour<br />
effet positif d’abaisser le niveau <strong>de</strong>s eaux en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
crue grâce à une augmentation notable <strong>de</strong> la section d’écoulement.<br />
Cette amélioration est particulièrement attendue<br />
dans un secteur qui subit <strong>de</strong>s inondations récurrentes.<br />
A l’amont, l’objectif est <strong>de</strong> limiter l’emprise sur les habitats<br />
naturels et <strong>de</strong> limiter l’abaissement <strong>de</strong> nappes pour préserver<br />
les zones humi<strong>de</strong>s (Natura 2000).<br />
Le positionnement actuel <strong>de</strong> l’écluse a tenu compte <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>ux facteurs. Initialement prévue à Ribécourt, l’écluse a<br />
en effet été déplacée juste à l’amont <strong>de</strong> Montmacq, à la<br />
limite du périmètre du site Natura 2000.<br />
36 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Cette mesure permet d’une part <strong>de</strong> minimiser l’emprise du<br />
<strong>projet</strong> sur le secteur Natura 2000 et d’autre part, <strong>de</strong> limiter<br />
à un secteur très localisé l’influence du rabattement <strong>de</strong><br />
nappe au passage du canal en déblai à l’aval <strong>de</strong> l’écluse.<br />
• Impact sur le secteur industriel <strong>de</strong> Ribécourt-<br />
Dreslincourt<br />
Au niveau <strong>de</strong> la zone industrielle <strong>de</strong> Ribécourt-<br />
Dreslincourt, le tracé traverse les périmètres <strong>de</strong> danger <strong>de</strong>s<br />
sites Seveso <strong>de</strong>s entreprises Seco et Rhodia (1 500 m pour<br />
chaque). Aussi, il est prévu <strong>de</strong> réaliser, pour ces sites, <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> risque qui consistent à :<br />
• i<strong>de</strong>ntifier et analyser les risques supplémentaires liés à la<br />
présence du canal à grand gabarit ou ses équipements dans<br />
ces zones dangereuses ;<br />
• élaborer les mesures techniques (feu <strong>de</strong> signalisation,<br />
butte <strong>de</strong> protections, murs pare-feu...), organisationnelles<br />
ou réglementaires visant à réduire ces risques.<br />
Le transport <strong>de</strong> matières dangereuses par voie d’eau est<br />
particulièrement fiable. Il n’y a en effet aucun acci<strong>de</strong>nt<br />
grave recensé sur la voie d’eau impliquant <strong>de</strong>s matières<br />
dangereuses. Cela représente un atout pour la <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s<br />
entreprises fabriquant ou utilisant <strong>de</strong> tels produits.<br />
• Acoustique<br />
Par ailleurs, afin d’évaluer le bruit généré par le canal<br />
dans les secteurs urbanisés, une campagne <strong>de</strong> mesures a<br />
été effectuée en Belgique, sur le canal Albert qui présente<br />
<strong>de</strong>s caractéristiques très proches <strong>de</strong> celles du futur canal<br />
Seine-Nord (gabarit, trafic…). En section courante,<br />
au passage d'un bateau, le niveau <strong>de</strong> bruit pendant<br />
1 à 2 minutes en bordure immédiate du canal, ne dépasse<br />
jamais 65 dB(A). Les premières modélisations effectuées<br />
à partir <strong>de</strong> ces mesures montrent que le bruit, rapporté aux<br />
pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> référence 6h - 22h ou 22h - 6h, atteint un<br />
niveau <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 30 à 35 dB(A), soit très en-<strong>de</strong>çà <strong>de</strong> la<br />
réglementation applicable aux infrastructures <strong>de</strong> transport.<br />
Les réductions d’impact<br />
dans le secteur <strong>de</strong> la Somme<br />
Ce point évoque les mesures d’insertion environnementale<br />
pour la partie du <strong>projet</strong> qui s’inscrit entre les communes<br />
d’Ercheu, située à 10 km au nord <strong>de</strong> Noyon et d’Etricourt-<br />
Manancourt, située à 10 km au nord <strong>de</strong> Péronne.<br />
Les enjeux environnementaux<br />
Trois entités peuvent être distinguées :<br />
• le plateau picard entre Ercheu et Péronne ;<br />
• la vallée <strong>de</strong> la Somme à Péronne ;<br />
• la vallée <strong>de</strong> la Tortille au nord <strong>de</strong> Péronne.<br />
Le tracé reste éloigné <strong>de</strong>s sites naturels remarquables <strong>de</strong> la<br />
vallée <strong>de</strong> la Somme.<br />
Ce plateau repose sur une épaisse couche crayeuse, dans<br />
laquelle s’est inscrite la puissante nappe <strong>de</strong> la craie. Sa<br />
profon<strong>de</strong>ur est variable : moins d’un mètre sous les vallées<br />
humi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> 5 m à 20 m au droit <strong>de</strong>s vallées sèches et plus<br />
<strong>de</strong> 30 m sous les plateaux. Compte tenu <strong>de</strong> la forte perméabilité<br />
<strong>de</strong> ce plateau crayeux, le réseau hydrographique<br />
est peu développé à l’ouest <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Somme.<br />
L’Ingon et son affluent le Petit Ingon sont les <strong>de</strong>ux cours<br />
d’eau à écoulement permanent recoupés par le <strong>projet</strong>. La<br />
qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> l’Ingon est passable. Il s’agit cependant<br />
d’une rivière <strong>de</strong> première catégorie piscicole.<br />
Les enjeux liés aux milieux naturels sont limités sur le<br />
plateau agricole. Un axe <strong>de</strong> passage <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> faune<br />
(sangliers et chevreuils) a été i<strong>de</strong>ntifié au nord <strong>de</strong> Noyon,<br />
<strong>de</strong>puis la forêt domaniale <strong>de</strong> l’Hôpital vers les boisements<br />
plus à l’ouest vers le nord <strong>de</strong> l’Oise et Ercheu (forêt <strong>de</strong><br />
Beaulieu, montagne <strong>de</strong> Lagny, bois d’Avricourt).<br />
L’enjeu majeur <strong>de</strong> cette section est l’activité agricole. Les<br />
terres labourables occupent <strong>de</strong> 90 à 100 % <strong>de</strong> la superficie<br />
agricole utilisée.<br />
L’habitat est concentré sur le plateau dans <strong>de</strong>s villages ; il n’y<br />
a donc que très peu d’habitations isolées susceptibles d’être<br />
affectées par le <strong>projet</strong>. Deux sites Seveso sont présents au<br />
nord <strong>de</strong> Nesle, mais ils sont situés à environ 2 000 m <strong>de</strong> l’axe<br />
du <strong>projet</strong>.<br />
Quant au patrimoine, le plateau picard présente près <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux cents sites ou vestiges archéologiques entre Ercheu<br />
et Péronne. Le <strong>projet</strong> passe à proximité <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux monuments<br />
historiques : la chapelle <strong>de</strong> Briost (site classé monument<br />
historique) et son cimetière, et le château<br />
d’Happlaincourt (inscrit à l’inventaire supplémentaire <strong>de</strong>s<br />
monuments historiques). Une attention particulière sera<br />
apportée à l’insertion du canal au droit <strong>de</strong> ces monuments.<br />
De Péronne à Cléry-sur-Somme, la vallée <strong>de</strong> la Somme<br />
présente <strong>de</strong>s milieux particulièrement intéressants aux<br />
niveaux faunistique et floristique. La richesse floristique <strong>de</strong><br />
la vallée <strong>de</strong> la Somme est illustrée par la présence <strong>de</strong> nombreuses<br />
plantes rares à très rares en Picardie. Certaines sont<br />
protégées au niveau national ou régional, telles que la<br />
fougère à crête, la gran<strong>de</strong> douve, le peucédan <strong>de</strong>s marais et<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 37
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
La gorge<br />
bleue<br />
© SETEC<br />
la ciguë vireuse. On y observe <strong>de</strong>s prairies humi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s<br />
marais et <strong>de</strong>s étangs pourvus <strong>de</strong> roselières, <strong>de</strong>s tourbières<br />
alcalines et <strong>de</strong>s aulnaies tourbeuses.<br />
Ce secteur constitue ainsi un site privilégié pour les<br />
oiseaux hivernants grâce aux nombreux étangs qui jalonnent<br />
la vallée. Elle correspond à un axe majeur <strong>de</strong> migration.<br />
On peut noter, entre autres, quelques espèces inscrites<br />
en annexe I <strong>de</strong> la directive Oiseaux (gorge bleue,<br />
busard <strong>de</strong>s roseaux, martin pêcheur…).<br />
Concernant le grand gibier, les marais et boisements longeant<br />
la vallée <strong>de</strong> la Somme constituent <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong><br />
refuge importantes pour le sanglier et le chevreuil.<br />
Ces milieux confèrent à cette portion <strong>de</strong> vallée une vocation<br />
paysagère importante. On constate également qu’il<br />
existe <strong>de</strong> nombreuses huttes <strong>de</strong> chasse.<br />
Le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe longe la vallée <strong>de</strong> la<br />
Tortille entre Péronne et Etricourt-Manancourt. Plusieurs<br />
massifs forestiers sont présents et jouent un rôle <strong>de</strong> corridor<br />
pour la gran<strong>de</strong> faune (chevreuils et sangliers), comme<br />
les bois <strong>de</strong>s Vaux et <strong>de</strong>s Sapins, au nord <strong>de</strong> Moislains.<br />
La Tortille est un petit cours d’eau qui franchit le canal du<br />
Nord en amont d’Allaines par un siphon. Elle est<br />
d’ailleurs alimentée directement par les eaux <strong>de</strong> ce canal<br />
puisque les sources originelles sont captées en partie par<br />
celui-ci. La partie amont <strong>de</strong> la Tortille est classée en première<br />
catégorie piscicole, même si cette rivière est globalement<br />
dégradée.<br />
Les mesures en faveur <strong>de</strong> l’environnement<br />
• Le plateau picard entre Ercheu et Péronne<br />
Outre les questions agricoles, les problématiques du <strong>projet</strong><br />
sont relatives à la ressource en eau et aux milieux associés.<br />
L’étanchement systématique du canal au nord <strong>de</strong><br />
Noyon, rendu nécessaire pour limiter la consommation en<br />
eau du canal, permettra aussi <strong>de</strong> limiter les risques <strong>de</strong> pollution<br />
<strong>de</strong> la nappe en cas <strong>de</strong> pollution acci<strong>de</strong>ntelle. Entre<br />
Ercheu et Péronne, le canal Seine-Nord Europe se situe<br />
au-<strong>de</strong>ssus du niveau <strong>de</strong>s nappes.<br />
Le franchissement <strong>de</strong> l’Ingon et <strong>de</strong> ses affluents se fera<br />
par aqueduc. Les étu<strong>de</strong>s hydrauliques permettront <strong>de</strong><br />
déterminer les dimensions <strong>de</strong> ces ouvrages afin que ceuxci<br />
ne créent pas d’obstacles aux écoulements, y compris<br />
en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue exceptionnelle. Des passages pour la<br />
petite faune pourront y être aménagés. Les caractéristiques<br />
<strong>de</strong> ces adaptations écologiques dans les ouvrages<br />
hydrauliques seront précisées en fonction <strong>de</strong>s résultats<br />
<strong>de</strong>s inventaires naturalistes et <strong>de</strong>s analyses hydrobiologiques<br />
menées sur l’Ingon.<br />
• Le franchissement <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Somme par pontcanal<br />
Compte tenu <strong>de</strong>s enjeux hydrogéologiques, hydrauliques,<br />
écologiques et paysagers liés à la vallée <strong>de</strong> la Somme, sa<br />
traversée par le canal à grand gabarit se fera par un pontcanal.<br />
Le pont-canal se situe à la cote <strong>de</strong> 72,50 m sur environ<br />
1,3 km, soit en moyenne 23,5 m au-<strong>de</strong>ssus du terrain<br />
naturel. Pour cet ouvrage <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> dimension, un traitement<br />
architectural particulier sera apporté. Son caractère<br />
exceptionnel pourra favoriser un développement local du<br />
tourisme, comme cela a été observé pour le pont-canal <strong>de</strong><br />
Mag<strong>de</strong>bourg.<br />
Le franchissement en pont-canal <strong>de</strong> cette partie <strong>de</strong> la vallée<br />
permet <strong>de</strong> limiter l’emprise sur les habitats naturels.<br />
De plus, un tel ouvrage d’art assure une gran<strong>de</strong> transparence<br />
hydraulique et le maintien <strong>de</strong>s continuités biologiques.<br />
• Les mesures dans la vallée <strong>de</strong> la Tortille<br />
La traversée du bois <strong>de</strong>s Sapins par le <strong>projet</strong> nécessite la<br />
mise en place <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mesures complémentaires :<br />
• La compensation <strong>de</strong>s surfaces forestières prélevées du<br />
fait <strong>de</strong> l’emprise du <strong>projet</strong> : le reboisement d’une surface<br />
équivalente est prévu soit dans la continuité du bois <strong>de</strong>s<br />
Sapins, soit à proximité à la faveur du réaménagement<br />
d’un dépôt <strong>de</strong> matériaux excé<strong>de</strong>ntaires.<br />
• Le rétablissement d’un corridor <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong> la<br />
faune et notamment du gibier. Un passage pour la faune<br />
au-<strong>de</strong>ssus du canal (qui se trouve à cet endroit en déblai)<br />
est à l’étu<strong>de</strong>.<br />
En complément <strong>de</strong> ces aménagements, une mesure<br />
compensatoire consisterait à améliorer les possibilités <strong>de</strong><br />
passage <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> faune entre le bois <strong>de</strong>s Sapins et le<br />
bois <strong>de</strong>s Vaux. Cette circulation pourra être facilitée,<br />
notamment pour le franchissement du canal du Nord, par<br />
la pose d’échelles anti-noya<strong>de</strong> sur les berges.<br />
Dans l’hypothèse d’un comblement du canal du Nord<br />
entre Moislains et Étricourt, le chenal d’écoulement <strong>de</strong> la<br />
Tortille pourrait être reconstitué. Ainsi, seraient supprimés<br />
les actuels effets <strong>de</strong> coupure dus aux franchissements <strong>de</strong> la<br />
Tortille par siphon.<br />
38 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Les éléments constitutifs d’un passage gran<strong>de</strong> faune (PGF)<br />
Les réductions d’impact dans le secteur<br />
du Nord et du Pas-<strong>de</strong> Calais<br />
Les mesures d’insertion environnementale dans le secteur<br />
du Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, compris entre les communes<br />
d’Ytres et d’Aubencheul-au-Bac sont liées principalement<br />
aux zones humi<strong>de</strong>s et boisées.<br />
Les enjeux environnementaux<br />
Le <strong>projet</strong> quitte la vallée <strong>de</strong> la Tortille et s’engage sur les<br />
plateaux du Cambrésis.<br />
La forte perméabilité <strong>de</strong>s terrains<br />
explique la faible <strong>de</strong>nsité du<br />
réseau hydrographique. Ainsi, le<br />
canal ne recoupe aucun cours<br />
d’eau dans ce secteur.<br />
Quant aux milieux naturels, le<br />
bois d’Havrincourt abrite plusieurs<br />
espèces protégées. Il s’agit<br />
<strong>de</strong> la lathrée écailleuse, <strong>de</strong> la<br />
réglisse <strong>de</strong>s bois et du chardon<br />
roulant. Le bois d’Ytres abrite <strong>de</strong>s<br />
espèces végétales remarquables<br />
telles que le sorbier torminal.<br />
Les marais et les zones humi<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> la Sensée et <strong>de</strong> son affluent<br />
l’Agache constituent un secteur à<br />
forte valeur écologique. Les<br />
marais abritent une importante<br />
population d’oiseaux et d’amphibiens. De plus, plusieurs<br />
espèces végétales protégées y ont été observées à<br />
Marquion et Arleux. Le tracé du canal Seine-Nord Europe<br />
ne les longera pas mais passera à l’est <strong>de</strong> Marquion.<br />
A Aubencheul-au-Bac, où le canal rejoint le canal <strong>de</strong> la<br />
Sensée, le nouveau canal est en très faible déblai et étanche,<br />
le niveau <strong>de</strong> l’eau est le même que celui du canal <strong>de</strong><br />
la Sensée, il n’y a donc pas d’impact sur les zones humi<strong>de</strong>s<br />
situées <strong>de</strong> l’autre côté du canal <strong>de</strong> la Sensée.<br />
Représentation du pont-canal <strong>de</strong> la Somme<br />
Un suivi <strong>de</strong>s travaux sera assuré par un ingénieur écologue<br />
pendant et après la phase travaux.<br />
Le recueil et le transfert <strong>de</strong> plaques <strong>de</strong> sols présentant <strong>de</strong>s<br />
plantes messicoles sera réalisé sur <strong>de</strong>s zones d’accueil<br />
afin <strong>de</strong> limiter les risques <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> cette flore<br />
remarquable.<br />
Zone humi<strong>de</strong> à Arleux, proche<br />
du canal <strong>de</strong> la Sensée<br />
© SETEC<br />
© VNF/RFR<br />
Ce plateau repose également sur une importante assise<br />
crayeuse, la nappe <strong>de</strong> la craie y est aussi présente. Les<br />
niveaux <strong>de</strong> cette nappe suivent <strong>de</strong> manière atténuée les<br />
déformations géologiques <strong>de</strong>s couches crayeuses. Les<br />
thalwegs sont <strong>de</strong>s drains <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> la craie qui déterminent<br />
les sens d’écoulement <strong>de</strong> celle-ci. Elle est par<br />
ailleurs fortement sollicitée pour l’irrigation <strong>de</strong>s cultures<br />
et l’alimentation en eau potable.<br />
Les mesures en faveur <strong>de</strong> l’environnement<br />
Le choix d’un tracé, situé à l’est <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Sensée,<br />
a permis <strong>de</strong> préserver les milieux naturels <strong>de</strong> cette vallée<br />
et <strong>de</strong> son affluent l’Agache.<br />
Le bois d’Ytres, le bois d’Havrincourt et une station <strong>de</strong><br />
flore messicole se situent à proximité immédiate du tracé à<br />
l’est <strong>de</strong> Mœuvres.<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 39
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Carte <strong>de</strong> synthèse<br />
<strong>de</strong>s enjeux environnementaux<br />
40 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
2.3 PRESENTATION DU PROJET<br />
PAR SECTEUR<br />
2.3.1 Le secteur <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l’Oise<br />
Le bief <strong>de</strong> Venette à Montmacq<br />
La longueur du bief est d’environ 12,2 km, dont 8,6 km<br />
<strong>de</strong>puis Compiègne, limite sud du <strong>projet</strong> sur l’Oise.<br />
Les communes concernées par ce bief, sur la portion du<br />
nouveau canal Seine-Nord Europe, sont Compiègne,<br />
Clairoix, Choisy-au-Bac, Janville, Longueil-Annel, Le<br />
Plessis-Brion, Thourotte, Montmacq, Cambronne-lès-<br />
Ribécourt. Les principaux enjeux pris en compte dans la<br />
conception du <strong>projet</strong> sont les suivants :<br />
• la préservation <strong>de</strong> l’habitat et l’aménagement <strong>de</strong> l’espace<br />
dans un secteur fortement contraint par l’urbanisation,<br />
notamment en rive droite <strong>de</strong> l’Oise ;<br />
• la préservation et la valorisation <strong>de</strong> milieux naturels<br />
sensibles ;<br />
• la construction d’un nouvel aménagement dans un secteur<br />
sensible sur le plan <strong>de</strong>s inondations, avec la recherche<br />
d’une amélioration <strong>de</strong> la situation dans ce domaine.<br />
Le niveau du bief Venette - Montmacq est contrôlé par le<br />
barrage existant <strong>de</strong> Venette, sur l’Oise aménagée en aval <strong>de</strong><br />
Compiègne, à l’altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 31 m. Le bief se termine par la<br />
première écluse du <strong>projet</strong>, située sur les communes <strong>de</strong><br />
Cambronne-lès-Ribécourt et <strong>de</strong> Montmacq. Sa hauteur <strong>de</strong><br />
chute est <strong>de</strong> 6,4 m. Cette écluse a été implantée directement<br />
au nord <strong>de</strong>s secteurs urbanisés, habituellement les<br />
plus touchés par les crues, <strong>de</strong> manière à optimiser les effets<br />
positifs apportés par le canal lors <strong>de</strong>s fortes crues <strong>de</strong> l’Oise.<br />
La préservation <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s associées<br />
constitue également un enjeu fort avec par exemple, le<br />
traitement du lit et <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> l’Oise. Celle-ci sera<br />
modifiée le long du bief, avec <strong>de</strong>s reconstitutions nécessaires<br />
du cours <strong>de</strong> la rivière, lorsque le <strong>projet</strong> se trouve<br />
trop proche du lit naturel.<br />
Depuis la confluence avec l’Aisne jusqu’au Plessis-Brion,<br />
le tracé du canal Seine-Nord Europe emprunte l’Oise<br />
canalisée actuelle, moyennant <strong>de</strong>s réajustements <strong>de</strong> tracé<br />
au droit <strong>de</strong> Clairoix, Choisy-au-Bac et Longueil-Annel,<br />
pour respecter <strong>de</strong>s rayons <strong>de</strong> courbure <strong>de</strong> 1 000 m nécessaires<br />
au grand gabarit. La confluence Oise-Aisne est ellemême<br />
modifiée pour tenir compte <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> la<br />
roca<strong>de</strong> nord-est <strong>de</strong> Compiègne, qui passera en viaduc au<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> l’Aisne.<br />
La concertation a permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>ux<br />
options principales pour le tracé local au niveau <strong>de</strong>s boucles<br />
du Muid, entre Thourotte et Le Plessis-Brion :<br />
• Solution n°1 : le tracé du nouveau canal préserve les<br />
boucles du Muid, et ces méandres restent en fonction. Il<br />
est alimenté en surface et en siphon par les eaux du canal<br />
et <strong>de</strong> l’Oise qui rejoint le chenal navigable à cet endroit.<br />
Le tracé passe en revanche sur l’ex-gravière du Muid la<br />
plus à l’ouest. A l’aval du point <strong>de</strong> jonction (au point kilométrique<br />
6), l’Oise est aménagée.<br />
• Solution n°2 : le tracé recoupe<br />
les boucles du Muid, et les trois<br />
méandres <strong>de</strong> l’Oise ne sont plus<br />
alimentés <strong>de</strong> façon indépendante<br />
mais intégrés dans l’ouvrage. Le<br />
point <strong>de</strong> jonction entre l’Oise et le<br />
canal se situant à l’amont <strong>de</strong>s boucles<br />
du Muid, l’ancienne gravière<br />
du Muid est préservée telle qu’elle<br />
existe aujourd’hui et le caractère<br />
paysager (boisement) <strong>de</strong>s boucles<br />
est conservé.<br />
Quel que soit le principe d’aménagement<br />
retenu au niveau <strong>de</strong><br />
Thourotte et du Plessis-Brion, le<br />
canal sera construit en site propre<br />
avec maintien <strong>de</strong> l’Oise entre Thourotte et Montmacq et<br />
jusqu’au point <strong>de</strong> jonction évoqué ci-<strong>de</strong>ssus. Cette option<br />
maintient le caractère naturel <strong>de</strong> la rivière et offre la possibilité<br />
<strong>de</strong> contenir le rabattement <strong>de</strong> la nappe alluviale.<br />
L’Oise non navigable conservée latéralement au canal<br />
Seine-Nord Europe restera domaniale. Son entretien pourrait<br />
faire l’objet d’un partenariat dont les modalités seront<br />
à définir entre l’Etat et l’Entente interdépartementale<br />
Oise-Aisne en liaison avec les collectivités locales.<br />
Sur cette section, toutes les voiries intersectées par le <strong>projet</strong><br />
seront rétablies. Sur le plan portuaire, les perspectives<br />
envisagées au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent l’implantation<br />
d’un quai public <strong>de</strong> 200 m à Thourotte, entre le<br />
canal Seine-Nord Europe et l’Oise. Ce quai permettra<br />
d’offrir une solution d’accès au canal à la glacerie <strong>de</strong><br />
Chantereine et à d’autres entreprises du secteur.<br />
Bief n°1 : Venette-Montmacq<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 41
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Bief n°2 : Montmacq-Noyon<br />
Le bief <strong>de</strong> Montmacq à Noyon<br />
La longueur du bief est <strong>de</strong> 12,56 km.<br />
Les communes concernées par ce bief sont : Montmacq,<br />
Cambronne-lès-Ribécourt, Ribécourt-Dreslincourt, Pimprez,<br />
Chiry-Ourscamp, Passel, Pont-l’Evêque et Noyon.<br />
A l’échelle du territoire, les principaux enjeux pris en<br />
compte dans la conception du <strong>projet</strong> sont les suivants :<br />
• la <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s industries et en particulier la zone industrielle<br />
<strong>de</strong> Ribécourt ;<br />
• l’aménagement <strong>de</strong> l’espace dans un secteur fortement<br />
marqué par l’urbanisation et la présence <strong>de</strong> zones écologiques<br />
sensibles ;<br />
• la préservation <strong>de</strong> milieux naturels répertoriés en zone<br />
Natura 2000 ;<br />
• le franchissement <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport (voie<br />
ferrée Jeumont – Creil, RN32)<br />
La ligne d’eau du bief entre Montmacq et Noyon est calée<br />
à une altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 37,43 m. A l’extrémité du bief, la nouvelle<br />
écluse <strong>de</strong> Noyon, au niveau du faubourg <strong>de</strong> Montdidier, a<br />
une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 19,57 m.<br />
A partir <strong>de</strong> l’écluse <strong>de</strong> Montmacq, le canal Seine-Nord<br />
Europe est aménagé en tracé neuf et en remblai. Le passage<br />
en remblai permet d’éviter <strong>de</strong>s risques d’abaissement <strong>de</strong> la<br />
nappe alluviale dans cette zone écologique sensible. Dans<br />
la configuration retenue, le tracé du canal a un moindre<br />
impact sur cette zone qui appartient au réseau Natura<br />
2000. A ce niveau, la rivière Oise, qui est intersectée par<br />
le <strong>projet</strong>, sera reconstituée le long du canal Seine-Nord<br />
Europe, coté est.<br />
Le coté ouest, c’est-à-dire l’espace laissé entre l’ancienne<br />
boucle <strong>de</strong> l’Oise et le nouveau canal, sera maintenu dans<br />
une fonction <strong>de</strong> zone d’expansion <strong>de</strong>s crues.<br />
Environ 400 m avant le croisement avec la RD40, à<br />
Ribécourt, le <strong>projet</strong> se raccor<strong>de</strong> au canal latéral à l’Oise<br />
existant, qui sera maintenu et aménagé à grand gabarit jusqu’à<br />
Passel. Sur ce tronçon, les plans d’eau du canal actuel<br />
et du futur canal sont à la même cote : 37,43 m. Le principe<br />
d’un aménagement du canal latéral à l’Oise limite les<br />
emprises du <strong>projet</strong> sur le territoire. Cet élargissement<br />
s’opèrera vers l’ouest <strong>de</strong> manière à préserver les milieux<br />
naturels et le lit majeur <strong>de</strong> l’Oise situé à l’est. Dans la traversée<br />
<strong>de</strong> Chiry-Ourscamp, <strong>de</strong>s optimisations dans la<br />
conception du canal peuvent être envisagées (berges verticales),<br />
pour limiter autant que possible l’impact sur le bâti<br />
existant.<br />
Le tracé du <strong>projet</strong> <strong>de</strong>puis Passel jusqu’à la nouvelle écluse<br />
<strong>de</strong> Noyon, à l’extrémité du bief, est ensuite aménagé en<br />
tracé neuf sur environ <strong>de</strong>ux kilomètres, en s’écartant à<br />
l’ouest vers les premiers contreforts du Mont Renaud.<br />
Cette option permet le franchissement <strong>de</strong> la voie ferrée<br />
Jeumont - Creil dans <strong>de</strong>s conditions techniques satisfaisantes.<br />
Ce franchissement exceptionnel est en cours d’étu<strong>de</strong>s<br />
et le tracé du canal – notamment son impact sur<br />
l’habitat à cet endroit – est lié à la solution technique <strong>de</strong><br />
franchissement retenue pour l’avant-<strong>projet</strong>.<br />
Plusieurs grands ouvrages d’art seront nécessaires pour le<br />
rétablissement <strong>de</strong>s autoroutes, routes nationales et voies<br />
ferrées, notamment la voie ferrée Jeumont – Creil et la<br />
RN32 à Pont-l’Evêque, dont le franchissement intègre le<br />
<strong>projet</strong> <strong>de</strong> mise à 2x2 voies du Conseil général <strong>de</strong> l’Oise.<br />
En matière d’environnement, le canal intersecte <strong>de</strong>s habitats<br />
naturels qui accueillent une faune remarquable, espaces<br />
classés en zone Natura 2000 (Zone <strong>de</strong> Protection<br />
Spéciale <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l'Oise). A ce titre, <strong>de</strong>s mesures<br />
compensatoires comme la renaturalisation <strong>de</strong>s zones<br />
humi<strong>de</strong>s ou le traitement <strong>de</strong> la ripisylve seront engagées.<br />
42 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
En ce qui concerne les implantations portuaires, les perspectives<br />
envisagées au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent<br />
la zone industrielle <strong>de</strong> Ribécourt, où les entreprises en place<br />
auront la possibilité d’aménager <strong>de</strong>s quais <strong>de</strong> <strong>de</strong>sserte. A cet<br />
effet, le tracé du canal intègre <strong>de</strong>s surlargeurs pour le stationnement<br />
<strong>de</strong>s bateaux, sur une longueur d’environ 200 m<br />
au droit <strong>de</strong> chaque entreprise.<br />
2.3.2 Le secteur Oise - Somme<br />
Le bief <strong>de</strong> Noyon à Campagne<br />
Les communes concernées par ce bief, d’une longueur <strong>de</strong><br />
9,76 km, sont : Noyon, Vauchelles, Porquéricourt,<br />
Beaurains-lès-Noyon, Sermaize, Catigny et Campagne.<br />
A l’échelle du territoire, les principaux enjeux pris en<br />
compte dans la conception du <strong>projet</strong> sont les suivants :<br />
• l’optimisation <strong>de</strong> l’emprise foncière du canal ;<br />
• le calage en altitu<strong>de</strong> du niveau du bief, en liaison avec les<br />
biefs suivants ;<br />
• l’insertion du nouvel ouvrage à proximité du canal du<br />
Nord existant, et le traitement <strong>de</strong> l’espace entre les <strong>de</strong>ux<br />
canaux aux abords <strong>de</strong> Noyon ;<br />
Depuis Noyon, le tracé du nouveau canal rejoint<br />
Porquéricourt pour franchir la RD934 au niveau d’une<br />
voirie communale, au lieu-dit “Calen<strong>de</strong>s”.<br />
tracé issu <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires <strong>de</strong> 1997. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />
issues <strong>de</strong> la concertation locale ont abouti à un tracé prenant<br />
mieux en compte les enjeux d’habitat et agricoles.<br />
Le tracé du canal, mais surtout les principes <strong>de</strong> franchissement<br />
routiers, restent cependant susceptibles d’adaptations<br />
potentiellement importantes sur ce secteur, en fonction<br />
<strong>de</strong> l’avancement du <strong>projet</strong> d’infrastructure routière<br />
départementale <strong>de</strong> déviation ouest <strong>de</strong> Noyon, évoqué par<br />
les élus ayant participé à la concertation.<br />
Sur le plan portuaire, les perspectives envisagées au<br />
sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent l’opportunité<br />
<strong>de</strong> l’implantation d’une zone d’activité<br />
économique et portuaire au<br />
nord-ouest <strong>de</strong> Noyon.<br />
Egalement envisagé sur le secteur <strong>de</strong> Passel (mais qui est<br />
contraint foncièrement), le positionnement exact et le<br />
développement d’un port multifonctions sur le Noyonnais<br />
est étudié avec les collectivités locales.<br />
Bief n°3 : Noyon-Campagne<br />
Le tracé du nouveau canal longe ensuite la D934, côté<br />
Sermaize, pour amorcer une large boucle vers le nord en<br />
direction <strong>de</strong> Catigny, en s’écartant le plus possible <strong>de</strong>s<br />
zones d’habitat <strong>de</strong> Béhancourt. Le <strong>projet</strong> coupe ensuite le<br />
canal du Nord au niveau <strong>de</strong> Catigny pour rejoindre l’écluse<br />
<strong>de</strong> Campagne, à l’est du bois du Quesnoy. Au niveau <strong>de</strong><br />
Catigny, le chenal du canal du Nord sera reconstitué <strong>de</strong><br />
manière à ne pas interrompre la navigation durant les travaux<br />
du canal à grand gabarit.<br />
Il est à noter que le tracé du canal Seine-Nord Europe sur<br />
ce bief a été considérablement modifié par rapport au<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 43
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Bief n°4 : Campagne-Moislains (1/2)<br />
Le bief <strong>de</strong> Campagne à Moislains<br />
La première partie <strong>de</strong> ce bief, d’une longueur <strong>de</strong> 40,25 km,<br />
se trouve dans le département <strong>de</strong> l’Oise sur environ 5 km jusqu’à<br />
Ercheu. Les communes concernées sont : Campagne,<br />
Ecuvilly, Frétoy-le-Château, Beaulieu-les-Fontaines et<br />
Libermont.<br />
Le bief poursuit ensuite son parcours dans le département<br />
<strong>de</strong> la Somme jusqu’à Moislains, au nord <strong>de</strong> Péronne. Les<br />
communes concernées sont : Ercheu, Moyencourt, Breuil,<br />
Languevoisin-Quiquery, Nesle, Rouy-le-Petit, Rouy-le-<br />
Grand, Mesnil-Saint-Nicaise, Béthencourt-sur-Somme,<br />
Morchain, Pargny, Epenancourt, Licourt, Cizancourt,<br />
Saint-Christ-Briost, Villers-Carbonnel, Eterpigny, Barleux,<br />
Biaches, Cléry-sur-Somme, Allaines et Moislains.<br />
Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />
• la préservation <strong>de</strong>s zones d’habitation situées à proximité<br />
du tracé ;<br />
• la préservation du milieu naturel <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Somme ;<br />
• l’optimisation du mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à<br />
minimiser les emprises agricoles, et la minimisation <strong>de</strong>s<br />
déblais excé<strong>de</strong>ntaires ;<br />
• le rétablissement <strong>de</strong>s cours d’eau permanents (le Passillon,<br />
l’Ingon, la Tortille…).<br />
Le tracé du canal s’inscrit à l’ouest du canal du Nord et <strong>de</strong><br />
la vallée <strong>de</strong> la Somme. Il franchit le fleuve au nord-ouest<br />
<strong>de</strong> Péronne, pour passer ensuite à l’est du canal du Nord<br />
au niveau <strong>de</strong> Moislains.<br />
Lors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires, le niveau d’eau du bief a été<br />
défini à la cote <strong>de</strong> 70 m. L’optimisation du tracé du canal<br />
a conduit à caler le niveau du bief à la cote <strong>de</strong> 72,50 m.<br />
Les écluses du bief sont :<br />
• l’écluse <strong>de</strong> Campagne, avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong><br />
15,50 m.<br />
• l’écluse <strong>de</strong> Moislains, avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong><br />
30,00 m.<br />
Le franchissement <strong>de</strong> quelques vallées et vallons plus accentués<br />
impose la réalisation <strong>de</strong> remblais allant jusqu’à 20 m <strong>de</strong><br />
hauteur, par exemple dans les secteurs d’Eterpigny, Barleux<br />
ou Cizancourt. Sur cette <strong>de</strong>rnière commune particulièrement<br />
concernée par le <strong>projet</strong>, la concertation qui s’est poursuivie<br />
jusque fin août 2005 a permis <strong>de</strong> décaler le tracé <strong>de</strong> 80 m vers<br />
l’ouest pour réduire l’impact sur la commune. Par ailleurs,<br />
quelques déblais atteignent une profon<strong>de</strong>ur supérieure à 17 m,<br />
notamment vers Libermont ou Biaches. Le volume <strong>de</strong> déblai<br />
pour ce bief sera d’environ 15,5 millions m 3 dont environ 37 %<br />
<strong>de</strong> matériaux excé<strong>de</strong>ntaires à mettre en dépôt, qui seront restitués<br />
à l’agriculture ou aménagés en plantations.<br />
La traversée <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Somme se fait à<br />
Biaches / Cléry-sur-Somme et nécessite la réalisation<br />
d’un pont-canal d’environ 1,3 km. Des étu<strong>de</strong>s spécifiques<br />
seront réalisées, lors <strong>de</strong>s phases d’étu<strong>de</strong>s détaillées, pour<br />
le traitement architectural <strong>de</strong> l’ouvrage et pour l’aménagement<br />
paysager <strong>de</strong>s remblais aux extrémités. Un pôle touristique<br />
(centre d’interprétation <strong>de</strong> l’ingénierie fluviale et<br />
<strong>de</strong>s milieux naturels) pourrait être installé à proximité du<br />
pont-canal au niveau <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> Cléry-sur-Somme<br />
et Biaches.<br />
Le canal Seine-Nord Europe croise le canal du Nord entre<br />
les écluses 9 et 10, à la limite <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> Allaines<br />
et Moislains. Un raccor<strong>de</strong>ment à niveau <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux canaux<br />
est prévu à cet endroit. Pour ce faire, le bief du canal du<br />
Nord sera rehaussé.<br />
44 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Ce bief est marqué par l’existence d’importants rétablissements.<br />
Plusieurs grands ouvrages d’art seront nécessaires<br />
pour le rétablissement <strong>de</strong>s autoroutes, routes nationales et<br />
voies ferrées :<br />
• voie ferrée Amiens-Tergnier à Nesle : rehaussement <strong>de</strong> la<br />
voie <strong>de</strong> 10 à 11 m pour dégager le gabarit du canal ; réalisation<br />
d’un pont-rail <strong>de</strong> 90 m <strong>de</strong> long au-<strong>de</strong>ssus du futur canal.<br />
• A29 à Cizancourt / Epenancourt : la chaussée doit être<br />
abaissée d’environ 3 à 4 m ; réalisation d’un pont-canal <strong>de</strong><br />
50 m <strong>de</strong> long lancé au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’autoroute.<br />
• voie ferrée Saint-Just / Douai à Villers-Carbonnel : réalisation<br />
d'un ouvrage type cadre ou voûte <strong>de</strong> 150 à 160 m <strong>de</strong> long<br />
sous le canal. La hauteur du remblai du canal est d’environ<br />
20 m.<br />
• N29 à Villers-Carbonnel : abaissement <strong>de</strong> la voirie <strong>de</strong><br />
8 à 9 m ; réalisation d’un pont-canal <strong>de</strong> 12 m <strong>de</strong> long au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> la voirie.<br />
• N17 à Eterpigny : passage supérieur en pont-route avec <strong>de</strong>s<br />
rampes en remblai.<br />
• N17 à Feuillaucourt : passage supérieur en pont-route <strong>de</strong><br />
80 m <strong>de</strong> long avec <strong>de</strong>s rampes en remblai <strong>de</strong> 1 m <strong>de</strong> hauteur<br />
environ.<br />
Les principaux cours d’eau rencontrés sur ce bief sont : le ru<br />
d’Ercheu, le Passillon, l’Ingon et la Tortille. Les ouvrages<br />
hydrauliques seront <strong>de</strong> type aqueduc lorsque le futur canal est<br />
en remblai, ou <strong>de</strong> type siphon lorsque le canal est en déblai.<br />
L’écoulement hydraulique au niveau <strong>de</strong>s rampes <strong>de</strong>s futures<br />
voiries sera également rétabli par la réalisation d’ouvrages<br />
hydrauliques.<br />
Les perspectives <strong>de</strong> développement économique envisageables<br />
au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent les points suivants :<br />
• la réalisation d’un site portuaire industriel et logistique à<br />
Nesle, <strong>de</strong>sservant le complexe agro-industriel existant et au<br />
croisement <strong>de</strong> la voie ferrée Le Havre - Amiens - Dijon ;<br />
• la réalisation d’un site portuaire à vocation logistique au sud<br />
<strong>de</strong> Péronne, à proximité du carrefour autoroutier A1 - A29 ;<br />
• <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s silos <strong>de</strong> Languevoisin et Cléry-sur-<br />
Somme avec aménagement <strong>de</strong> quais <strong>de</strong> chargement sur<br />
200 à 300 m avec zone d’attente <strong>de</strong> bateaux ;<br />
• sur le plan du tourisme fluvial, <strong>de</strong>s escales <strong>de</strong> plaisance<br />
(d’une capacité d’accueil <strong>de</strong> 4 à 5 bateaux <strong>de</strong> plaisance inférieurs<br />
à 15 m et d’un bateau <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> longueur) peuvent être<br />
envisagées au sud du département <strong>de</strong> la Somme et vers Saint-<br />
Christ-Briost ; l’opportunité d’un port d’escale dans le<br />
secteur Péronne – pont-canal <strong>de</strong> la Somme est également<br />
i<strong>de</strong>ntifiée.<br />
Bief n°4 : Campagne-Moislains (2/2)<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 45
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Bief n°5 : Moislains-Havrincourt<br />
2.3.3 Le secteur Nord - Pas <strong>de</strong> Calais<br />
Ce secteur s’étend sur un linéaire d’environ 35 km, <strong>de</strong> Ytres<br />
au canal <strong>de</strong> la Sensée, et se caractérise par le passage du Pas<br />
<strong>de</strong> l’Artois qui nécessite la réalisation <strong>de</strong> quatre écluses.<br />
Le bief <strong>de</strong> Moislains à Havrincourt<br />
La première partie <strong>de</strong> ce bief se trouve dans le département<br />
<strong>de</strong> la Somme sur environ 8,8 km jusqu’au niveau<br />
d’Ytres / Etricourt-Manancourt, pour continuer ensuite<br />
dans le département du Pas-<strong>de</strong>-Calais jusqu’à Havrincourt.<br />
Le bief traverse <strong>de</strong>s zones à vocation agricole à fort<br />
potentiel.<br />
Les communes concernées sont, dans la Somme :<br />
Moislains, Equancourt, Etricourt-Manancourt et dans le<br />
Pas-<strong>de</strong>-Calais : Ytres, Neuville–Bourjonval, Ruyaulcourt,<br />
Hermies et Havrincourt.<br />
Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />
• la préservation <strong>de</strong>s zones d’habitation situées à proximité<br />
du tracé ;<br />
• la préservation <strong>de</strong>s terres agricoles et <strong>de</strong>s zones boisées<br />
(notamment au niveau d’Etricourt-Manancourt).<br />
Le tracé établi passe à l'est d’Ytres et <strong>de</strong> Ruyaulcourt et à<br />
l'ouest <strong>de</strong> Neuville-Bourjonval. Il passe ensuite entre le<br />
canal du Nord et l'autoroute A2 à la hauteur du bois<br />
d'Havrincourt jusqu’au nord-ouest <strong>de</strong> Havrincourt.<br />
Sur la première partie du bief, le tracé longe le canal du<br />
Nord à partir <strong>de</strong> Moislains. Après le franchissement <strong>de</strong><br />
l’A2, le tracé passe entre l’autoroute A2 et le canal du<br />
Nord sur environ 6 km <strong>de</strong> Ruyaulcourt à Havrincourt.<br />
Les communes les plus proches du tracé sont Ruyaulcourt<br />
et Neuville-Bourjonval avec <strong>de</strong>s zones d’habitation situées<br />
à une distance d’environ 250 à 300 m. L'impact visuel est<br />
limité car d’une part, le canal est en déblai profond au<br />
droit <strong>de</strong> ces communes et d’autre part, un aménagement<br />
paysager sera réalisé au droit <strong>de</strong> l’infrastructure.<br />
Plusieurs zones boisées sont traversées par le tracé : le bois<br />
<strong>de</strong> l’Eau et le bois <strong>de</strong>s Sapins à hauteur <strong>de</strong> Manancourt /<br />
Moislains ; le Grand bois d’Ytres et le bois d’Havrincourt.<br />
L’emprise actuelle entre l’A2 et le canal du Nord au niveau<br />
du bois d’Havrincourt est insuffisante pour pouvoir réaliser<br />
le nouveau canal. C’est pourquoi un rescin<strong>de</strong>ment<br />
localisé du canal du Nord sera effectué avant la construction<br />
du canal Seine-Nord Europe.<br />
Les écluses <strong>de</strong> ce bief sont :<br />
• l’écluse <strong>de</strong> Moislains avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 30 m.<br />
Cette écluse est la plus haute <strong>de</strong> l’ensemble du tracé ;<br />
• l’écluse d’Havrincourt avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong><br />
22,50 m.<br />
En ce qui concerne les implantations portuaires, les perspectives<br />
envisageables au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent<br />
le raccor<strong>de</strong>ment du silo <strong>de</strong> Moislains, avec aménagement<br />
<strong>de</strong> quais <strong>de</strong> chargement sur 200 m avec une zone<br />
d’attente <strong>de</strong> bateaux.<br />
46 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Le bief d’Havrincourt à Marquion / Bourlon<br />
Ce bief se trouve dans sa totalité dans les départements du<br />
Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, sur une longueur <strong>de</strong> 9,10 km. Les<br />
communes concernées sont : Havrincourt, Graincourt-lès-<br />
Havrincourt, Mœuvres et Bourlon.<br />
Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />
• la préservation <strong>de</strong>s terres agricoles : secteur avec prédominance<br />
<strong>de</strong> la culture d’endives ;<br />
• l’optimisation du mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à minimiser<br />
les emprises sur terres agricoles et les volumes excé<strong>de</strong>ntaires<br />
;<br />
• le rétablissement <strong>de</strong> la zone d’épandage située au niveau <strong>de</strong><br />
l’usine Doux Frais à Graincourt-lès-Havrincourt ;<br />
• l’adaptation <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> rétablissement <strong>de</strong>s voiries pour<br />
minimiser l’emprise.<br />
Deux grands ouvrages d’art sont à réaliser sur le territoire :<br />
• un pont-route à Graincourt-lès-Havrincourt, pour le rétablissement<br />
<strong>de</strong> la N30 au-<strong>de</strong>ssus du canal. Les rampes d’accès<br />
à l’ouvrage seront réalisées en remblai <strong>de</strong> 5 à 6 m <strong>de</strong> haut.<br />
L’ouvrage d’art aura une longueur d’environ 85 m ;<br />
• un pont-canal à Bourlon pour le rétablissement <strong>de</strong> l’A26<br />
sous le futur canal. Cet ouvrage aura une longueur d’environ<br />
80 m sur 3 ou 4 travées et permettra le croisement <strong>de</strong>s<br />
convois fluviaux. La circulation sur l’autoroute sera maintenue<br />
durant les travaux.<br />
Bief n°6 : Havrincourt-Marquion<br />
Le tracé du bief longe le canal du Nord jusqu’au niveau <strong>de</strong> la<br />
N30 pour franchir ensuite l’A26 au nord-ouest <strong>de</strong> Bourlon.<br />
Les zones d’habitation les plus proches du tracé sont situées<br />
à une distance d’environ 800 m au niveau <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong><br />
Bourlon.<br />
Les écluses <strong>de</strong> ce bief sont :<br />
• l’écluse d’Havrincourt avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 22,50<br />
m ;<br />
• l’écluse <strong>de</strong> Marquion / Bourlon, située au nord <strong>de</strong> l’A26,<br />
avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 20,11 m.<br />
Le franchissement du relief se fera par une succession <strong>de</strong><br />
déblais et <strong>de</strong> remblais. La profon<strong>de</strong>ur maximale <strong>de</strong> déblai est<br />
<strong>de</strong> 10 m entre le terrain naturel et la ligne d’eau. Les <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong>rniers kilomètres du tracé seront réalisés en remblai allant<br />
jusqu’à 20 m <strong>de</strong> hauteur (au nord <strong>de</strong> l’A26). Le mouvement<br />
<strong>de</strong>s terres dans ce secteur est globalement en équilibre.<br />
Néanmoins, <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> dépôt pourraient être nécessaires<br />
pour <strong>de</strong>s matériaux altérés (impropres à la réalisation <strong>de</strong>s<br />
remblais du canal).<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 47
2-Présentation<br />
du <strong>projet</strong><br />
Le bief <strong>de</strong> Marquion / Bourlon à Oisy-le-Verger<br />
Ce bief, d’une longueur <strong>de</strong> 6,60 km, est le <strong>de</strong>rnier bief avant<br />
le raccor<strong>de</strong>ment au canal <strong>de</strong> la Sensée. Il commence à l’est<br />
<strong>de</strong> l’échangeur <strong>de</strong> l’A26 et après le franchissement <strong>de</strong> la<br />
D939. Il suit un tracé relativement rectiligne, à mi-distance<br />
entre la base aérienne 103 et le village <strong>de</strong> Sauchy-Lestrée jusqu’à<br />
l’écluse d’Oisy-le-Verger.<br />
Les communes concernées sont : Bourlon, Marquion,<br />
Sauchy-Lestrée et Oisy-le-Verger.<br />
Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />
• la préservation <strong>de</strong>s terres agricoles et l’optimisation du<br />
mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à minimiser les emprises<br />
sur terres agricoles et les volumes excé<strong>de</strong>ntaires ;<br />
• la prise en compte <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s au niveau <strong>de</strong> la D21E<br />
à Oisy-le-Verger pour éviter les inondations : l’adaptation<br />
du rétablissement <strong>de</strong> cette voirie pour limiter la hauteur <strong>de</strong>s<br />
rampes ;<br />
• l’implantation <strong>de</strong> la zone portuaire au niveau <strong>de</strong> Marquion<br />
/ Bourlon.<br />
Le niveau d’eau du bief a été établi à la côte 59,89 m sur la<br />
base <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux critères :<br />
• la limitation <strong>de</strong> hauteur donnée par l’écluse d’Oisy-le-<br />
Verger (hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 25 m) ;<br />
• l’optimisation du mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à minimiser<br />
les matériaux excé<strong>de</strong>ntaires.<br />
Les écluses <strong>de</strong> ce bief sont :<br />
• l’écluse <strong>de</strong> Marquion / Bourlon, située au nord <strong>de</strong> l’A26,<br />
avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 20,11 m ;<br />
• le passage au bief suivant se fera par l’écluse d’Oisy-le-<br />
Verger avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 25 m.<br />
Le franchissement du relief se fera en déblai sur la première<br />
partie du bief à partir <strong>de</strong> l’écluse <strong>de</strong> Marquion / Bourlon et en<br />
remblai sur la <strong>de</strong>rnière partie du bief. Les déblais et remblais<br />
atteignent une hauteur / profon<strong>de</strong>ur allant jusqu’à 13 m entre<br />
le terrain naturel et la ligne d’eau.<br />
Les zones d’habitation les plus proches du tracé sont situées<br />
à une distance d’environ 400 m au niveau <strong>de</strong> la commune<br />
d’Oisy-le-Verger.<br />
Le tracé du bief passe à environ 450 m à l’ouest <strong>de</strong> la base<br />
aérienne 103 (passage en déblai). L’aménagement <strong>de</strong>s berges<br />
dans cette zone <strong>de</strong>vra empêcher le nichement d’oiseaux au<br />
niveau <strong>de</strong> la base.<br />
En ce qui concerne les implantations portuaires, les étu<strong>de</strong>s<br />
permettent d’envisager à terme, <strong>de</strong> manière phasée avec l’arrivée<br />
à saturation <strong>de</strong> la plate-forme Delta 3 <strong>de</strong> Dourges, la<br />
réalisation d’un site portuaire multifonctions entre Marquion<br />
et Cambrai. Ce site bénéficie d’un positionnement stratégique<br />
au carrefour <strong>de</strong>s autoroutes A2 et A26, à proximité<br />
directe <strong>de</strong> l’échangeur <strong>de</strong> l’A26. L’implantation <strong>de</strong> l’écluse<br />
<strong>de</strong> Marquion / Bourlon conditionne l’emplacement et la limite<br />
d’extension du port vers le sud.<br />
Biefs n°7 et 8 :<br />
Marquion / Oisy-le-Verger / Aubencheul-au-Bac<br />
48 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Le bief d’Oisy-le-Verger au canal <strong>de</strong> la Sensée<br />
Ce bief est le plus court <strong>de</strong> l’ensemble du tracé du canal<br />
Seine-Nord Europe : 1,04 km. Il constitue l’extrémité nord et<br />
permet le raccor<strong>de</strong>ment au canal <strong>de</strong> la Sensée au niveau <strong>de</strong> la<br />
commune d’Aubencheul-au-Bac.<br />
Le tracé traverse <strong>de</strong>s terres agricoles situées sur les communes<br />
d’Oisy-le-Verger et Aubencheul-au-Bac. Il passe également<br />
à environ 300 m à l’est <strong>de</strong> l’Abbaye du Verger.<br />
Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />
• la préservation <strong>de</strong>s terres agricoles et l’optimisation du<br />
mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à minimiser les emprises<br />
agricoles et les volumes excé<strong>de</strong>ntaires ;<br />
• l’adaptation du rétablissement <strong>de</strong> la D14E <strong>de</strong> Brunemont à<br />
Aubencheul-au-Bac <strong>de</strong> manière à minimiser l’emprise.<br />
La cote du niveau d’eau sera la même que celle <strong>de</strong> bief du<br />
canal <strong>de</strong> la Sensée : 34,89 m.<br />
Le passage du bief précé<strong>de</strong>nt se fera par l’écluse d’Oisy-le-<br />
Verger avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 25 m, équipée <strong>de</strong> bassins<br />
d’épargne. Des zones <strong>de</strong> stationnement <strong>de</strong>s convois seront<br />
aménagées <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> l’écluse avec un linéaire <strong>de</strong><br />
250 m et <strong>de</strong>s bassins d’épargne seront réalisés. Entre cette<br />
écluse et le canal <strong>de</strong> la Sensée, le tracé sera élargi afin <strong>de</strong><br />
permettre aux bateaux <strong>de</strong> stationner.<br />
Une attention particulière est apportée aux conséquences <strong>de</strong>s<br />
éclusées afin <strong>de</strong> limiter les variations <strong>de</strong> niveaux du bief du<br />
canal <strong>de</strong> la Sensée. Les solutions envisagées permettent <strong>de</strong><br />
limiter cette variation à quelques centimètres.<br />
Sur ce bief et dans le secteur en général, l’enjeu environnemental<br />
principal est constitué par les étangs <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la<br />
Sensée qui sont largement évités par ce tracé.<br />
Enfin, le schéma d’implantation portuaire basé sur les premières<br />
étu<strong>de</strong>s et réflexions indique l’opportunité <strong>de</strong> réaliser<br />
un port d’escale pour la plaisance dans le secteur du raccor<strong>de</strong>ment<br />
avec le canal <strong>de</strong> la Sensée.<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 49
3-Diagnostics économiques et premières orientations<br />
pour le canal Seine-Nord Europe<br />
1. LE PROCESSUS D’ÉLABORATION<br />
DU PROJET DE CANAL SEINE-NORD<br />
EUROPE<br />
2. PRÉSENTATION DU PROJET<br />
3. DIAGNOSTICS ÉCONOMIQUES ET<br />
PREMIÈRES ORIENTATIONS POUR<br />
LE CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />
3.1. Objectifs et périmètre<br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques<br />
<strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />
3.2. Enjeux économiques<br />
du canal Seine-Nord Europe<br />
3.3. Diagnostic <strong>de</strong> l’offre<br />
<strong>de</strong> transport et<br />
ses perspectives d’évolutions<br />
3.4. Diagnostic <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> transport et <strong>de</strong>s effets<br />
du <strong>projet</strong> sur les différentes<br />
activités économiques<br />
3.5. Perspectives d’implantations<br />
portuaires sur Seine-Nord<br />
Europe<br />
Des étu<strong>de</strong>s économiques ont été conduites sur la liaison<br />
Seine-Nord Europe, à l’occasion <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préalables<br />
réalisées en 1993 et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires en 1997.<br />
Ce chapitre rappelle d’abord brièvement les résultats <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 1997-1999 et définit le périmètre et le contenu<br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Il abor<strong>de</strong> par la suite les grands enjeux macroéconomiques<br />
<strong>de</strong> la liaison Seine-Nord Europe, le diagnostic<br />
<strong>de</strong> l’offre actuelle <strong>de</strong> transport fluvial en <strong>France</strong>, les<br />
principaux diagnostics par filières, les perspectives d’implantations<br />
portuaires, résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et du dialogue<br />
engagé avec les acteurs socio-économiques. L’approche<br />
globale incluant les implantations portuaires dans le périmètre<br />
du <strong>projet</strong> correspond à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du ministre chargé<br />
<strong>de</strong>s transports d’effectuer une évaluation <strong>de</strong>s effets du<br />
<strong>projet</strong> sur les territoires traversés.<br />
L’évaluation <strong>de</strong>s trafics, selon les différents scénarios<br />
macro-économiques et les hypothèses <strong>de</strong> développement<br />
du <strong>projet</strong>, est en cours d’étu<strong>de</strong> pour estimer les avantages<br />
“transport” (économie, effets externes) ; l’évaluation<br />
socio-économique analyse également les avantages “nontransport”<br />
(développement économique, tourisme, gain<br />
sur les crues, paysage, transferts d’eau éventuels…).<br />
3.1 OBJECTIFS ET PÉRIMÈTRE DES ÉTUDES<br />
ÉCONOMIQUES DE L’AVANT-PROJET<br />
3.1.1 Rappel <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
économiques antérieures<br />
Les étu<strong>de</strong>s économiques <strong>de</strong> 1993 ont permis d’évaluer une<br />
première fourchette <strong>de</strong> trafic entre 8 et 12 millions <strong>de</strong> tonnes<br />
(à l’horizon 2010, prévu 10 ans après l’ouverture du<br />
canal) ; les enquêtes plus précises effectuées en 1997 ont<br />
conduit à une estimation <strong>de</strong> trafic <strong>de</strong> 13 millions <strong>de</strong> tonnes<br />
à l’horizon 2015 (10 ans après l’ouverture du canal).<br />
Les trafics i<strong>de</strong>ntifiés émanaient principalement <strong>de</strong>s filières<br />
conventionnelles <strong>de</strong> la voie d’eau, générant les flux<br />
les plus massifs. Ce trafic correspondait à environ<br />
2,3 milliards <strong>de</strong> t-km réalisés en <strong>France</strong>, dont 1,4 milliard<br />
<strong>de</strong> t-km à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l’Europe du Nord.<br />
3.1.2 Le périmètre et les objectifs <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
économiques <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />
Depuis 1997, le trafic fluvial <strong>de</strong> marchandises s’est fortement<br />
développé (+ 35 %) et s’est diversifié.<br />
Le transport <strong>de</strong> conteneurs a fortement augmenté, en<br />
réponse au besoin <strong>de</strong> massification particulièrement<br />
nécessaire pour assurer l’élargissement et la structuration<br />
<strong>de</strong> l’hinterland <strong>de</strong>s ports maritimes. Cet enjeu est stratégique<br />
au regard <strong>de</strong> l’objectif <strong>de</strong> rééquilibrage <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong><br />
marché entre les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport.<br />
L’approche retenue pour la conduite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques<br />
engagées fin 2004 vise à élargir le champ <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
tant sur le périmètre géographique, <strong>de</strong>puis le grand bassin<br />
parisien jusqu’au Nord <strong>de</strong> l’Europe (Pays-Bas et<br />
Allemagne), que sur les différents volets d’étu<strong>de</strong>s ayant<br />
fait l’objet <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’analyses complémentaires à la<br />
suite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires.<br />
La stratégie <strong>de</strong> conduite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques <strong>de</strong><br />
l’avant-<strong>projet</strong> a donc consisté à les structurer autour <strong>de</strong><br />
sept volets qui correspon<strong>de</strong>nt à ces nouveaux enjeux <strong>de</strong><br />
transport <strong>de</strong> marchandises.<br />
• 1. Les effets du <strong>projet</strong> sur le développement économique<br />
(traités aux points 3.4 et 3.5)<br />
À partir <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> la socio-économie <strong>de</strong>s territoires,<br />
il s'agit d'évaluer les changements engendrés par le <strong>projet</strong><br />
sur les activités agricoles, industrielles, logistiques et le<br />
tourisme.<br />
• 2. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché et <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong>s trafics<br />
Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché qualitatives (enquête <strong>de</strong> préférence<br />
déclarée) visent à établir les conditions <strong>de</strong> développement<br />
et <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> localisation et <strong>de</strong> choix modal <strong>de</strong>s divers<br />
marchés. Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> trafic quantitatives modélisent les<br />
processus <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s marchés dans les différents<br />
scénarios étudiés. Le périmètre <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s<br />
trafics comprend la Haute-Normandie, l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, la<br />
Picardie, Champagne-Ar<strong>de</strong>nne, le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, la<br />
Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne.<br />
• 3. L'accessibilité <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s agglomérations<br />
Ce volet analyse les effets du <strong>projet</strong> sur les conditions<br />
d’accessibilité <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s agglomérations (Paris et Lille).<br />
• 4. Les effets sur l'activité <strong>de</strong>s ports français <strong>de</strong> la rangée<br />
Manche / mer du Nord (du Havre à Dunkerque)<br />
Ces étu<strong>de</strong>s répon<strong>de</strong>nt aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s complémentaires<br />
d'évaluation <strong>de</strong>s trafics du <strong>projet</strong> liés au transport maritime<br />
(notamment les conteneurs), mais également <strong>de</strong> l'impact<br />
du <strong>projet</strong> sur l’évolution <strong>de</strong> l’hinterland <strong>de</strong>s ports<br />
maritimes français, en fonction notamment <strong>de</strong> l'ouverture<br />
<strong>de</strong> Port 2000 au Havre et <strong>de</strong>s conditions d’intermodalités<br />
routière, ferroviaire et fluviale.<br />
• 5. Les effets sur le trafic nord-européen<br />
Il s'agit <strong>de</strong> mesurer les transferts modaux principalement<br />
<strong>de</strong>puis la route vers la voie fluviale, la distribution <strong>de</strong>s trafics<br />
sur les ports <strong>de</strong> la rangée nord-ouest européenne et<br />
d’i<strong>de</strong>ntifier les goulets d'étranglement sur les réseaux.<br />
• 6. La cohérence intermodale<br />
Ce volet abor<strong>de</strong> les questions relatives à la concurrence et<br />
aux synergies intermodales, en termes <strong>de</strong> : rayonnement<br />
du tissu régional d'infrastructures intermodales (chargement<br />
/ déchargement), <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments au<br />
réseau routier principal et <strong>de</strong> performances économiques.<br />
Il concerne principalement l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et la région<br />
Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.
• 7. L’évaluation socio-économique<br />
L’évaluation socio-économique <strong>de</strong>s impacts “transport” et<br />
“non transport” revêt un caractère particulier pour un <strong>projet</strong><br />
<strong>de</strong> voie d'eau en raison <strong>de</strong>s différents aspects hydrauliques,<br />
au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s seuls volets transport, développement<br />
économique et tourisme. La mesure <strong>de</strong>s enjeux environnementaux<br />
associés à ces mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport caractérise<br />
également <strong>de</strong> façon significative cette évaluation.<br />
3.2 ENJEUX ÉCONOMIQUES<br />
DU CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />
3.2.1 Le contexte général du <strong>projet</strong><br />
La croissance du transport <strong>de</strong> marchandises<br />
et l’évolution <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> transport<br />
Les échanges <strong>de</strong> marchandises ne cessent <strong>de</strong> s’accroître<br />
dans l’Union européenne. Selon le Livre Blanc <strong>de</strong> 2001<br />
sur la politique européenne <strong>de</strong>s transports, la quantité <strong>de</strong><br />
marchandises transportées a plus que doublé <strong>de</strong>puis 1970<br />
et il est attendu une augmentation <strong>de</strong> 38 % <strong>de</strong>s déplacements<br />
<strong>de</strong> marchandises entre 2001 et 2010. En <strong>France</strong>,<br />
d’après une étu<strong>de</strong> prospective menée en 2004 par le service<br />
économique et statistique du ministère <strong>de</strong> l’Équipement,<br />
le transport <strong>de</strong> marchandises <strong>de</strong>vrait représenter, en 2025,<br />
entre 410 et 480 milliards <strong>de</strong> tonnes-kilomètres, contre<br />
250 en 2000.<br />
400 000<br />
350 000<br />
300 000<br />
250 000<br />
200 000<br />
150 000<br />
100 000<br />
50 000<br />
0<br />
ÉVOLUTION DU NOMBRE D’EVP<br />
TRANSPORTÉS PAR VOIE D’EAU<br />
2004 : 368 000 conteneurs équivalents vingt pieds transportés<br />
1986<br />
1987<br />
1988<br />
1989<br />
1990<br />
1991<br />
1992<br />
1993<br />
1994<br />
1995<br />
1996<br />
1997<br />
EVP transportés<br />
1998<br />
1999<br />
2000<br />
2001<br />
2002<br />
2003<br />
2004<br />
Le transport routier reste le mo<strong>de</strong> prédominant, en <strong>France</strong><br />
(77,8 % <strong>de</strong>s transports terrestres en 2002) comme en<br />
Europe (75,6 % <strong>de</strong>s transports terrestres en 2002). Si l’on<br />
prolonge ces tendances dans les prévisions d’augmentation<br />
<strong>de</strong> trafic <strong>de</strong> marchandises, il faudrait envisager un<br />
Source VNF<br />
indices ( base 100 en 1994 - t k )<br />
COURBE D’ÉVOLUTION DES TRANSPORTS TERRESTRES<br />
150<br />
140<br />
130<br />
120<br />
110<br />
100<br />
90<br />
80<br />
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004<br />
années<br />
FER FLUVIAL ROUTE TOTAL<br />
trafic routier <strong>de</strong> marchandises multiplié par <strong>de</strong>ux en 2025.<br />
Un tel développement reviendrait à considérer que la route<br />
absorberait à elle seule plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong> la croissance<br />
attendue au cours <strong>de</strong>s vingt prochaines années. Si tel était<br />
le cas, cette évolution s’accompagnerait <strong>de</strong> nombreuses<br />
nuisances : congestion <strong>de</strong>s grands axes, insécurité routière,<br />
surconsommation énergétique, impact sur la qualité <strong>de</strong><br />
vie, pollution <strong>de</strong> l’air et émission <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre.<br />
Pour faire face à ces enjeux <strong>de</strong> société, les orientations<br />
formulées par les politiques européenne et nationale préconisent<br />
un rééquilibrage entre les différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
transport, dans une perspective <strong>de</strong> développement durable<br />
et d’amélioration <strong>de</strong> la sécurité du transport. La ratification<br />
du protocole <strong>de</strong> Kyoto a fait <strong>de</strong> ces orientations <strong>de</strong>s<br />
engagements pour la politique nationale <strong>de</strong> transport.<br />
Le développement du transport fluvial<br />
et son rôle économique en Europe et en <strong>France</strong><br />
Le transport <strong>de</strong> marchandises, élément central <strong>de</strong> l’activité<br />
logistique, doit présenter <strong>de</strong>s atouts en termes d’efficacité<br />
économique, <strong>de</strong> sûreté et <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> service. La<br />
fiabilité, en particulier, est <strong>de</strong>venue un critère <strong>de</strong> choix<br />
prioritaire du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport.<br />
Source : ministère <strong>de</strong>s Transports<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 51
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
Transport fluvial <strong>de</strong><br />
conteneurs<br />
En effet, les organisations logistiques ont tendance à se<br />
structurer <strong>de</strong> plus en plus autour <strong>de</strong> plates-formes <strong>de</strong> distribution<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille, à partir <strong>de</strong>squelles sont effectués<br />
les transports terminaux. Si l’aire <strong>de</strong> chalandise <strong>de</strong> ces<br />
plates-formes varie avec la nature <strong>de</strong>s produits distribués,<br />
on constate toutefois un phénomène <strong>de</strong> massification <strong>de</strong>s<br />
flux à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> ces plates-formes. C’est précisément<br />
sur les axes où cette massification apparaît que la voie d’eau<br />
a un rôle à jouer. Multimodal par essence, le transport fluvial<br />
supporte d’autant mieux les ruptures <strong>de</strong> charges<br />
qu’elles s’amortissent sur d’importants volumes, ce qui<br />
permet aux logistiques intégrant le fluvial d’être très compétitives<br />
même sur <strong>de</strong> courtes distances. Sur ce <strong>de</strong>rnier<br />
point, le transport fluvial est pertinent sur tout type <strong>de</strong><br />
fret dès lors qu’il permet <strong>de</strong> contourner un point <strong>de</strong><br />
congestion routier (en agglomération notamment).<br />
À cet égard, le transport fluvial <strong>de</strong> marchandises est non<br />
seulement compétitif en coût <strong>de</strong> transport, parce qu’il permet<br />
une massification <strong>de</strong>s flux, mais il est également sûr,<br />
fiable et respectueux <strong>de</strong> l’environnement. Ces caractéristiques<br />
en font à la fois une solution logistique pertinente<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
© VNF<br />
pour les chargeurs et une alternative répondant aux nouvelles<br />
orientations <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> transport.<br />
Ainsi, le transport fluvial tend à se développer fortement,<br />
en <strong>France</strong> comme en Europe. La Commission européenne<br />
indique que d’ici à 2020, le trafic fluvial européen pourrait<br />
progresser à un rythme annuel <strong>de</strong> 2,5 %. Le volume <strong>de</strong><br />
transport par voie d’eau dans “l’Europe fluviale” (<strong>France</strong>,<br />
Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Autriche et<br />
Suisse) est évalué à 430 millions <strong>de</strong> tonnes par an, ce qui<br />
en fait le second mo<strong>de</strong> utilisé pour le transport <strong>de</strong> marchandises.<br />
En <strong>France</strong>, le transport fluvial a enregistré une croissance<br />
<strong>de</strong> 35 % <strong>de</strong>puis 1997, largement portée par le réseau à<br />
grand gabarit existant (Seine, Rhône-Saône, Rhin, Moselle<br />
et réseau fluvial du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais). À l’exception <strong>de</strong>s<br />
produits pétroliers, l’ensemble <strong>de</strong>s filières a progressé,<br />
parfois à un rythme très élevé, notamment en ce qui<br />
concerne les produits à hautes valeurs ajoutées avec + 570 %<br />
(conteneurs, véhicules et colis lourds), la chimie avec<br />
+ 138 % et les charbons avec + 94 %.<br />
“L’Europe doit enfin amorcer un véritable tournant<br />
dans la politique commune <strong>de</strong>s transports. Il est temps<br />
<strong>de</strong> fixer à notre politique commune <strong>de</strong> nouvelles<br />
ambitions : rééquilibrer durablement le partage entre<br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport et développer l’intermodalité,<br />
combattre la congestion et placer la sécurité et la<br />
qualité <strong>de</strong>s services au cœur <strong>de</strong> notre action, tout en<br />
maintenant le droit à la mobilité.”<br />
Livre Blanc <strong>de</strong> la Commission européenne,<br />
La politique européenne <strong>de</strong>s transports à<br />
l’horizon 2010 : l’heure <strong>de</strong>s choix (avant-propos)<br />
Automoteur Freycinet sur le canal du Nord<br />
Les apports et les limites du réseau fluvial actuel<br />
sur l’axe nord-sud<br />
Le corridor Paris-Amsterdam concentre une part importante<br />
du trafic international sur le territoire français.<br />
Il écoule 15 % <strong>de</strong>s marchandises qui transitent par voie<br />
terrestre à travers la <strong>France</strong>. Le transport fluvial tient une<br />
place importante, voire stratégique, dans les transports <strong>de</strong><br />
marchandises au Benelux et en Allemagne ; sa part <strong>de</strong><br />
marché y varie <strong>de</strong> 15 à 45 %. Sur les bassins à grand gabarit<br />
du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et du bassin <strong>de</strong> la Seine, la part<br />
<strong>de</strong> marché est également significative (10 % à 15 %). Sa<br />
contribution à la mobilité <strong>de</strong>s marchandises sur l’axe<br />
nord-sud reste en revanche relativement restreinte – bien<br />
qu’en croissance – avec entre 4 et 5 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong><br />
marchandises transportées annuellement, et une part<br />
modale <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 %.<br />
En effet, l’offre fluviale entre l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et le Nord-<br />
Pas <strong>de</strong> Calais est limitée par les caractéristiques du réseau.<br />
Le bassin Seine-Oise et le réseau <strong>de</strong> canaux du Nord-Pas<br />
<strong>de</strong> Calais, qui sont à grand gabarit (et accueillent <strong>de</strong>s<br />
bateaux <strong>de</strong> 1 300 à 5 000 tonnes), sont reliés par <strong>de</strong>s<br />
canaux à petit gabarit (canal <strong>de</strong> Saint-Quentin : 350 tonnes)<br />
ou gabarit intermédiaire (canal du Nord : 650 tonnes).<br />
Il existe donc un goulet d’étranglement fluvial sur cet<br />
axe, qui constitue un frein au développement d’une offre<br />
fluviale attractive, notamment sur le transport <strong>de</strong> mar-<br />
52 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
© VNF<br />
chandises générales conteneurisées. C’est bien l’un <strong>de</strong>s<br />
enjeux majeurs du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe que <strong>de</strong> lever<br />
ce goulet d’étranglement qui isole le réseau fluvial du<br />
bassin <strong>de</strong> la Seine du reste du réseau fluvial européen.<br />
3.2.2 Un <strong>projet</strong> aux enjeux interrégionaux,<br />
nationaux et européens, inscrit dans une<br />
perspective <strong>de</strong> développement durable<br />
Les transports représentent une<br />
part <strong>de</strong> plus en plus importante<br />
dans la consommation d’énergie<br />
en Europe. En <strong>France</strong>, le secteur<br />
consomme à lui seul 66 % <strong>de</strong> la<br />
consommation finale énergétique<br />
<strong>de</strong> produits pétroliers,<br />
contre 34 % en 1973, ce qui en<br />
fait le premier utilisateur <strong>de</strong> nos importations <strong>de</strong> pétrole.<br />
Le transport routier représente plus <strong>de</strong> 79 % <strong>de</strong> la consommation<br />
d’énergie finale induite par l’activité transport.<br />
En l'espace <strong>de</strong> 40 ans, les transports sont <strong>de</strong>venus le premier<br />
secteur émetteur <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre en <strong>France</strong><br />
(28 % <strong>de</strong>s émissions nationales), dont près <strong>de</strong> la moitié est<br />
imputable au transport routier <strong>de</strong> marchandises. Les émissions<br />
<strong>de</strong> CO 2 du transport routier <strong>de</strong> marchandises ont<br />
progressé <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 35 % entre 1990 et 2002.<br />
Si rien n’est entrepris pour inverser la tendance <strong>de</strong> la croissance<br />
du trafic, les émissions <strong>de</strong> CO 2 dues au transport<br />
<strong>de</strong>vraient augmenter d’environ 50 % entre 1990 et 2010.<br />
L’Union européenne soutient donc vigoureusement<br />
la politique <strong>de</strong> développement du transport intermodal :<br />
le rééquilibrage modal en faveur <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s alternatifs<br />
à la route est au cœur <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> développement<br />
durable <strong>de</strong> l’Union européenne.<br />
La pollution du transport routier ne concerne pas seulement<br />
les émissions <strong>de</strong> CO 2 , mais aussi les émissions<br />
d’oxy<strong>de</strong>s d’azotes (NOx) et <strong>de</strong> particules, et également le<br />
bruit, la congestion et les acci<strong>de</strong>nts.<br />
À ce titre, le transport fluvial <strong>de</strong> marchandises est le<br />
mo<strong>de</strong> le plus respectueux <strong>de</strong> l’environnement :<br />
• une consommation énergétique 4 fois moindre que la<br />
route et 2 fois moindre que le fer ;<br />
• <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre (CO 2 ) entre 5 et 7 fois<br />
moindre que la route ;<br />
• une pollution sonore quasi inexistante par rapport au rail<br />
et à la route.<br />
Dans cette perspective, le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe<br />
a pour atout fondamental <strong>de</strong> contribuer à un report modal du<br />
trafic <strong>de</strong> marchandises sur le mo<strong>de</strong> fluvial, en proposant une<br />
offre alternative pour le transport <strong>de</strong> marchandises. Il s’inscrit<br />
ainsi dans une perspective générale <strong>de</strong> développement<br />
durable, en favorisant un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport “propre”.<br />
Accroître la part du transport <strong>de</strong> marchandises<br />
par le mo<strong>de</strong> fluvial en proposant une offre<br />
logistique alternative, fiable et concurrentielle<br />
Pour faire face à l’augmentation soutenue <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong><br />
transport <strong>de</strong> marchandises, notamment sur le corridor Paris-<br />
Amsterdam, le canal Seine-Nord Europe offre une liaison à<br />
la fois respectueuse <strong>de</strong> l’environnement, fiable et concurrentielle,<br />
d’une capacité <strong>de</strong> 32 millions <strong>de</strong> tonnes par an.<br />
Trois grands types <strong>de</strong> marchandises sont intéressés par le<br />
<strong>projet</strong> : les filières déjà structurées autour <strong>de</strong> la voie d’eau<br />
(céréales, matériaux <strong>de</strong> construction, produits énergétiques…),<br />
la filière <strong>de</strong>s marchandises générales conteneurisées<br />
(habillement, ameublement, équipements électroménagers,<br />
machines et équipements industriels…), dont<br />
le transport par voie fluviale est en plein développement,<br />
et les “nouvelles” filières (déchets, chimie colis lourds).<br />
Répartition <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong><br />
CO 2 par secteur d’activités<br />
(A<strong>de</strong>me)<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 53
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
Seine-Nord Europe : le maillon<br />
manquant d’un réseau fluvial<br />
européen à grand gabarit<br />
Développer le réseau fluvial français pour le connecter<br />
au réseau à grand gabarit européen<br />
Le canal Seine-Nord Europe permet une mise en réseau à<br />
grand gabarit du bassin <strong>de</strong> la Seine avec les 5000 km à<br />
grand gabarit du réseau fluvial européen.<br />
Or, pour développer au maximum le transport par voie<br />
d’eau, il faut valoriser au mieux ses atouts en matière <strong>de</strong><br />
massification <strong>de</strong>s trafics, qui lui permettent d’offrir <strong>de</strong>s<br />
conditions tarifaires très compétitives par rapport aux<br />
autres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport, que ce soit la route ou le rail.<br />
Maillon central <strong>de</strong> la liaison fluviale à grand gabarit<br />
Seine-Escaut, qui relie les grands pôles économiques <strong>de</strong>s<br />
bassins <strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong> l’Oise au réseau du Nord <strong>de</strong> la<br />
<strong>France</strong>, <strong>de</strong> la Belgique et <strong>de</strong>s Pays-Bas, le canal Seine-<br />
Nord Europe participe ainsi à l’ouverture du système <strong>de</strong><br />
transport français sur l’Europe.<br />
Permettre la réduction <strong>de</strong>s coûts logistiques<br />
pour accroître la compétitivité <strong>de</strong>s entreprises<br />
Le transport fluvial à grand gabarit est le plus compétitif<br />
<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transports terrestres, par sa capacité à massifier<br />
les flux.<br />
Il est ainsi particulièrement intéressant pour le transport<br />
<strong>de</strong>s produits à faible valeur ajoutée, pour lesquels le coût<br />
logistique représente 30 % du prix final. Ainsi, par exemple,<br />
pour un céréalier qui expédie ses céréales <strong>de</strong>puis la<br />
Picardie ou la Champagne à Rouen et sur le Benelux, le<br />
passage du petit au grand gabarit, en permettant la massification<br />
<strong>de</strong>s flux, peut réduire jusqu’à 50 % les coûts <strong>de</strong><br />
transport.<br />
Améliorer l’efficacité <strong>de</strong>s échanges entre les ports<br />
maritimes et les gran<strong>de</strong>s agglomérations grâce<br />
à la fluidité du mo<strong>de</strong> fluvial<br />
Avec le canal Seine-Nord Europe, les ports maritimes<br />
français <strong>de</strong> la Manche et <strong>de</strong> la mer du Nord disposeront<br />
d’une offre <strong>de</strong> transport massive accrue, qui permettra<br />
d’acheminer rapi<strong>de</strong>ment dans leur hinterland, en les structurant,<br />
les flux <strong>de</strong> marchandises. Celà évitera la congestion<br />
<strong>de</strong>s ports et <strong>de</strong> leurs abords et permettra d’accé<strong>de</strong>r au<br />
cœur <strong>de</strong>s agglomérations.<br />
Contribuer à la compétitivité et l’attractivité<br />
<strong>de</strong>s territoires irrigués par la liaison<br />
Le transport et la logistique sont aujourd’hui <strong>de</strong>s fonctions<br />
stratégiques pour la compétitivité <strong>de</strong>s entreprises : le<br />
transport fluvial à grand gabarit, par la baisse <strong>de</strong>s coûts<br />
logistiques qu’il permet, constitue un atout économique<br />
stratégique pour les entreprises qui y ont accès.<br />
Comparaison <strong>de</strong>s coûts externes moyens par mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport (en euros/1000 t-km)<br />
Route Rail Voie fluviale Voie maritime<br />
Acci<strong>de</strong>nts 5,44 7,46 0 0<br />
Bruit 2,138 3,45 0 0<br />
Pollution atmosphérique 7,85 3,8 3 2<br />
Effet sur le climat 0,79 0,5 insignifiant insignifiant<br />
Infrastructure 2,45 2,9 1 Moins <strong>de</strong> 1<br />
Congestion 5,45 0,235 insignifiant insignifiant<br />
Total 24,12 12,35 5 au maximum 4 au maximum<br />
Différence <strong>de</strong> coût avec la route 11,80 € 19 € 20 €<br />
(tous les 1 000 t-km)<br />
Réduction <strong>de</strong>s coûts externes 11,80 € 19 € 20 €<br />
par report modal <strong>de</strong> 1 000 t-km<br />
Réduction <strong>de</strong>s coûts d’un euro 85 t-km 52 t-km 50 t-km<br />
par report modal <strong>de</strong>puis la route<br />
Source : Commission européenne<br />
54 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
© PAP/M. Bonnamour<br />
© SETEC<br />
En renforçant la compétitivité <strong>de</strong>s entreprises implantées,<br />
le transport fluvial à grand gabarit conforte l’économie<br />
<strong>de</strong>s territoires et, en particulier, l’activité industrielle<br />
dans un contexte <strong>de</strong> mondialisation accélérée.<br />
Les zones portuaires qui seront développées le long du<br />
canal (cf. 3.5) offriront, outre un accès à la voie d’eau<br />
pour les entreprises <strong>de</strong>s territoires, <strong>de</strong>s opportunités<br />
nouvelles d’implantation industrielle et logistique.<br />
Le canal à grand gabarit présente d’autres potentialités<br />
pour le développement <strong>de</strong>s territoires en valorisant leur<br />
potentiel touristique ; il est aussi le lieu naturel pour<br />
<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> loisirs. C’est également un facteur <strong>de</strong> gain<br />
<strong>de</strong> notoriété pour le territoire car il est porteur d’une<br />
image positive et valorisante au service du développement<br />
durable.<br />
Transport fluvial dans Paris<br />
Usine Rhodia à Ribécourt<br />
© SCAT/M.Davenel<br />
Déchargement<br />
<strong>de</strong> farines à Rouen<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 55
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
© VNF<br />
Transport <strong>de</strong> conteneurs sur la Seine<br />
3.3 DIAGNOSTIC DE L’OFFRE DE<br />
TRANSPORT ET SES PERSPECTIVES<br />
D’ÉVOLUTION<br />
3.3.1 L’offre fluviale<br />
Les marchés <strong>de</strong> la voie d’eau<br />
Le transport fluvial est particulièrement reconnu pour le<br />
transport <strong>de</strong>s vracs soli<strong>de</strong>s et liqui<strong>de</strong>s, il connaît aujourd’hui<br />
une diversification importante <strong>de</strong> ses marchés,<br />
notamment par une croissance spectaculaire pour les<br />
conteneurs maritimes et les déchets conditionnés en<br />
conteneurs. Ces trafics ont cru <strong>de</strong> 13,4 % par an en<br />
moyenne <strong>de</strong>puis 1996, passant <strong>de</strong> 103 265 EVP (équivalent<br />
vingt pieds, soit environ 6 m) transportés (essentiellement<br />
sur le Rhin) à 368 869 EVP en 2004, sur l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s bassins à grand gabarit.<br />
Chapitres NST* <strong>de</strong> marchandises Tonnes Tonnes-kilomètres<br />
0- Produits agricoles 7 922 853 13,66 % 1 338 720 392 18,30 %<br />
1- Denrées alimentaires et fourrage 2 951 558 5,09 % 427 231 539 5,84 %<br />
2- Combustibles minéraux 6 170 010 10,64 % 727 499 391 9,94 %<br />
3 - Produits pétroliers 5 955 844 10,27 % 596 389 096 8,15 %<br />
4- Minerais, déchets métallurgiques 2 604 665 4,49 % 239 522 932 3,27 %<br />
5- Produits métallurgiques 2 131 551 3,68 % 364 061 116 4,98 %<br />
6- Minéraux bruts/Matériaux <strong>de</strong> construction 23 726 297 40,91 % 2 451 392 027 33,51 %<br />
7- Engrais 1 159 747 2,00 % 199 727 859 2,73 %<br />
8 - Produits chimiques 2 496 445 4,30 % 483 782 365 6,61 %<br />
9- Machines, véhicules et conteneurs 2 874 684 4,96 % 487 547 230 6,66 %<br />
Total 57 993 654 100 % 7 315 873 947 100 %<br />
Source : VNF – Trafics fluviaux en <strong>France</strong> – 2004 (hors transit rhénan)<br />
Les exemples européens montrent un très fort potentiel <strong>de</strong><br />
croissance pour ce segment <strong>de</strong> marché du transport fluvial.<br />
Ainsi le marché allemand du transport fluvial <strong>de</strong><br />
conteneurs avoisinait en 2004 les 2 millions d’EVP ; il a<br />
été multiplié par <strong>de</strong>ux entre 1998 et 2004.<br />
Dans les ports d’Anvers et <strong>de</strong> Rotterdam,<br />
les trafics <strong>de</strong> conteneurs par voie fluviale<br />
entrants et sortants étaient, en 2004, respectivement<br />
<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,8 million et <strong>de</strong><br />
3,3 millions d’EVP. La part <strong>de</strong> marché <strong>de</strong> la<br />
voie fluviale dans ces <strong>de</strong>ux ports est très<br />
élevée (respectivement 30 % et 40 %) ; cette<br />
situation montre un potentiel très important<br />
pour les ports du Havre et <strong>de</strong> Dunkerque,<br />
dès qu’ils se trouveront situés sur un réseau<br />
maillé à grand gabarit.<br />
Les acteurs du transport fluvial<br />
Les transporteurs fluviaux<br />
*Nomenclature pour la statistique <strong>de</strong> transport<br />
• L’organisation <strong>de</strong> la profession<br />
On distingue <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong> transporteurs fluviaux :<br />
les artisans (petites entreprises jusqu’à six salariés ou<br />
Source : SETEC<br />
56 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
coopératives) et les compagnies <strong>de</strong> navigation ou armements<br />
industriels. Avec la libéralisation du transport fluvial<br />
intervenue au 1 er janvier 2000, l’organisation du secteur<br />
s’est modifiée. D’une part, certains artisans travaillent <strong>de</strong><br />
manière indépendante en ayant notamment recours aux<br />
services <strong>de</strong> courtiers <strong>de</strong> frets fluviaux ou aux offres <strong>de</strong><br />
transport collectées auprès <strong>de</strong>s chargeurs et diffusées aux<br />
bateliers via Internet.<br />
D’autre part, certains artisans appartiennent à <strong>de</strong>s groupements<br />
<strong>de</strong> transporteurs dont <strong>de</strong>s permanents assurent une<br />
fonction commerciale <strong>de</strong> recherche et négociation <strong>de</strong><br />
contrats <strong>de</strong> transport. À l’heure actuelle, il existe cinq<br />
groupements français.<br />
• Les entreprises et les effectifs <strong>de</strong> la profession<br />
En 2000, la <strong>France</strong> comptait 1 121 entreprises <strong>de</strong> transport<br />
fluvial pour un total <strong>de</strong> 3 410 emplois. Après plus <strong>de</strong><br />
20 ans <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong>s effectifs, la tendance s’inverse : ainsi,<br />
pour les entreprises artisanales en 2002, le nombre <strong>de</strong><br />
nouveaux entrants dans la profession a été supérieur au<br />
nombre <strong>de</strong> départs avec 75 nouveaux inscrits et 48 départs<br />
(source CNBA).<br />
• La flotte fluviale<br />
La flotte française compte un peu moins <strong>de</strong> 2 000 bateaux.<br />
Après <strong>de</strong> longues années <strong>de</strong> diminution (il y avait 7 000<br />
bateaux français au début <strong>de</strong>s années 1970), on enregistre<br />
une croissance du nombre d’unités. Cela signifie que le<br />
nombre <strong>de</strong> bateaux importés en <strong>France</strong> ou nouvellement<br />
construits est supérieur au nombre <strong>de</strong> bateaux qui sortent<br />
<strong>de</strong> la flotte <strong>de</strong> commerce. Cette tendance est bien sûr à<br />
mettre en perspective avec la croissance recouvrée du trafic<br />
fluvial <strong>de</strong>puis 1997, car cette mutation a rendu la flotte<br />
beaucoup plus productive.<br />
Au niveau européen, on dénombre environ 11 000 unités<br />
et un accroissement du tonnage moyen.<br />
Entre 1999 et 2003, on constate que les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s<br />
Pays européen<br />
<strong>France</strong><br />
Pays<br />
Belgique<br />
Allemagne<br />
Structure <strong>de</strong> la flotte fluviale en 2002<br />
0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />
Part en% selon la taille <strong>de</strong>s bateaux<br />
< 400 t 400 t - 1000 t 1000 t - 2000 t > 2000 t<br />
Répartition <strong>de</strong> la flotte par gabarit dans différents pays européens<br />
bateaux nouvellement construits dépassent les 2 000 tonnes<br />
<strong>de</strong> charge utile maximale. Cela illustre le sens <strong>de</strong> l’évolution<br />
<strong>de</strong> la flotte fluviale européenne orientée vers le<br />
grand gabarit.<br />
En <strong>France</strong> la part <strong>de</strong>s petits bateaux (< 1 000 tonnes) est<br />
supérieure à 80 %, tandis qu’elle avoisine les 50 % dans<br />
les autres pays. Ceci traduit en partie la différence <strong>de</strong><br />
configuration <strong>de</strong>s réseaux fluviaux et <strong>de</strong> leur ventilation<br />
par gabarit, soit 20 % <strong>de</strong> voies à grand gabarit en <strong>France</strong><br />
contre 50 % aux Pays-Bas, 75 % en Allemagne et 90 % en<br />
Belgique.<br />
En termes d’évolution, il est important <strong>de</strong> noter <strong>de</strong>puis la<br />
fin <strong>de</strong>s années 1990, à la faveur notamment <strong>de</strong>s politiques<br />
<strong>de</strong> développement menées par <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>,<br />
la reprise <strong>de</strong>s investissements <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong><br />
bateaux existants et <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> bateaux neufs,<br />
pour adapter la cale aux besoins <strong>de</strong>s clients.<br />
Automoteurs mis en service entre 1984 et 2003 par catégorie <strong>de</strong> tonnage<br />
L’ouverture du bassin <strong>de</strong> la Seine au réseau européen ne<br />
peut avoir qu’un effet catalyseur sur le développement <strong>de</strong><br />
la flotte, en réduisant les risques pris par les armateurs et<br />
artisans lors <strong>de</strong> l’introduction d’un nouveau bateau <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong> capacité sur le bassin fermé <strong>de</strong> la Seine. En effet,<br />
aujourd’hui, tout renversement <strong>de</strong> la conjoncture ou perte<br />
3000 t<br />
1984 - 1988 10,0% 51,3% 29,7% 9,0%<br />
1989 - 1993 9,9% 35,2% 47,8% 7,1%<br />
1994 - 1998 10,3% 27,4% 53,4% 8,9%<br />
1999 - 2003 10,6% 23,1% 43,6% 22,7%<br />
Source : VNF<br />
9000<br />
8000<br />
7000<br />
6000<br />
5000<br />
4000<br />
3000<br />
2000<br />
1000<br />
0<br />
Belgique Allemagne Pays-Bas <strong>France</strong><br />
Répartition <strong>de</strong>s voies à grand et petit gabarit (en km)<br />
© VNF<br />
petit gabarit<br />
grand gabarit<br />
Transport sur la Moselle<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 57
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
© VNF<br />
Convois Freycinet<br />
© Port autonome <strong>de</strong> Dunkerque<br />
Port <strong>de</strong> Dunkerque<br />
<strong>de</strong> contrat peut être synonyme d’immobilisation du bateau<br />
et oblige les transporteurs à transférer à grand frais leur<br />
unité sur un autre bassin fluvial <strong>de</strong> manière à retrouver un<br />
contrat. Il faut savoir qu’une barge à grand gabarit coûte<br />
entre 0,65 et 2,4 millions d’euros, et un automoteur<br />
transportant du gaz environ 5 millions d’euros.<br />
• Artisanat et voies à grand gabarit<br />
Le développement du réseau à grand gabarit n’est pas antinomique<br />
avec l’artisanat. Ainsi, sur le bassin rhénan, voie<br />
majeure du transport fluvial en Europe, ce sont les artisans<br />
indépendants qui maîtrisent le marché et non les armements.<br />
Si en <strong>France</strong>, l’artisanat est aujourd’hui plutôt associé à une<br />
exploitation avec <strong>de</strong> petits bateaux, il y a tout lieu <strong>de</strong> penser<br />
que la batellerie artisanale s’adaptera aux évolutions engendrées<br />
par le nouveau canal, comme elle a su le faire <strong>de</strong>puis<br />
quelques années dans le cadre du marché libre.<br />
La batellerie française se trouve aujourd’hui <strong>de</strong>vant un<br />
double enjeu :<br />
• renouveler ses personnels pour compenser les nombreux<br />
départs en retraite ;<br />
• poursuivre le renouvellement <strong>de</strong> la flotte.<br />
La batellerie doit s’organiser <strong>de</strong> manière à permettre à ses<br />
membres <strong>de</strong> relever le défi <strong>de</strong> la croissance. Dès à présent,<br />
VNF et l’État accompagnent ces mutations à travers le<br />
plan d’ai<strong>de</strong>s au transport fluvial qui court jusqu’à fin 2007<br />
et le soutien à la mise en place d’une filière <strong>de</strong> formation.<br />
Les ports maritimes français considèrent aujourd’hui<br />
comme prioritaire l’amélioration <strong>de</strong>s conditions d’accueil<br />
<strong>de</strong>s bateaux fluviaux dans leur enceinte. Equipes <strong>de</strong><br />
manutentions dédiées, terminaux conteneurs fluviaux,<br />
autant d’exemples <strong>de</strong>s évolutions observées ces <strong>de</strong>rnières<br />
années et symbolisées par les contrats <strong>de</strong> progrès signés<br />
<strong>de</strong>puis 2002 entre VNF et les Ports autonomes <strong>de</strong><br />
Marseille, Le Havre, Rouen et Dunkerque.<br />
Dans le même temps, les ports intérieurs ont accéléré ces<br />
<strong>de</strong>rnières années les investissements et ont accompagné<br />
et bien souvent suscité le développement <strong>de</strong>s trafics<br />
fluviaux.<br />
Les chargeurs<br />
De plus en plus divers, les chargeurs (qu’ils soient industriels<br />
ou organisateurs <strong>de</strong> transport) sont les clients <strong>de</strong> la<br />
voie d’eau et ont donc également un rôle important dans<br />
l’évolution et le développement du mo<strong>de</strong>.<br />
C’est particulièrement vrai face au double défi du renouvellement<br />
<strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s bateaux auquel doit faire<br />
face le transport fluvial. En accompagnant <strong>de</strong>s jeunes<br />
transporteurs ou en participant à l’acquisition <strong>de</strong> bateaux,<br />
les chargeurs confortent le développement <strong>de</strong> la voie<br />
d’eau.<br />
Les ports fluviaux et maritimes<br />
Points d’entrée, <strong>de</strong> transit ou d’échange, les ports maritimes<br />
et fluviaux sont les générateurs <strong>de</strong> trafic du réseau<br />
fluvial. Son dynamisme est donc fortement lié à celui <strong>de</strong>s<br />
ports ; <strong>de</strong> façon symétrique, l’atout que représente la voie<br />
d’eau contribue au rayonnement et à l’organisation <strong>de</strong> leur<br />
hinterland.<br />
58 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Le réseau fluvial<br />
L’intégration du canal Seine-Nord Europe dans<br />
la liaison Seine-Escaut<br />
La liaison Seine-Escaut relie les grands pôles économiques<br />
nord-ouest et centre-européens. Elle assure la<br />
connexion avec le Rhin et le Danube, et constitue un élément<br />
déterminant du réseau fluvial européen à grand<br />
gabarit. Elle comprend plusieurs tronçons en <strong>France</strong> et<br />
en Belgique qui, à terme, s’articuleront pour ne former<br />
qu’une seule gran<strong>de</strong> liaison européenne à grand gabarit.<br />
Le canal Seine-Nord Europe constitue le chaînon manquant<br />
<strong>de</strong> la liaison Seine-Escaut. Conformément à sa lettre <strong>de</strong><br />
mission, <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> est chargé d’étudier les<br />
Réseau <strong>de</strong>s voies <strong>navigables</strong> en 2000<br />
caractéristiques <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la liaison pour définir les<br />
conditions <strong>de</strong> navigation attendues en fonction <strong>de</strong>s<br />
contraintes existantes (hauteur <strong>de</strong>s ponts par exemple) et les<br />
perspectives d’améliorations envisageables à moyen et<br />
long termes.<br />
Cette partie présente les caractéristiques <strong>de</strong>s autres sections<br />
<strong>de</strong> la liaison Seine-Escaut à l’échéance <strong>de</strong> l’ouverture du<br />
canal Seine-Nord Europe, compte tenu <strong>de</strong>s décisions déjà<br />
prises à ce jour dans le cadre <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> plan États -<br />
Régions au titre <strong>de</strong>s mesures préparatoires à l’ouverture <strong>de</strong><br />
Seine-Nord Europe. Elle i<strong>de</strong>ntifie les principales contraintes<br />
<strong>de</strong> navigation pour la flotte qui accè<strong>de</strong>ra au canal<br />
Seine-Nord Europe.<br />
• Diagnostic <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation<br />
sur l’Oise<br />
Pour rejoindre le canal Seine-Nord Europe<br />
<strong>de</strong>puis le sud, les bateaux transiteront sur<br />
l’Oise : une centaine <strong>de</strong> kilomètres séparent<br />
Conflans-Sainte-Honorine (confluence <strong>de</strong> la<br />
Seine et <strong>de</strong> l’Oise) <strong>de</strong> Compiègne (extrémité<br />
sud du canal Seine-Nord Europe). L’Oise est<br />
autorisée aux bateaux <strong>de</strong> 180 m <strong>de</strong> long sur<br />
11,40 m <strong>de</strong> large avec les tirants d’eau suivants<br />
:<br />
• <strong>de</strong> Janville à Nogent-sur-Oise (Creil) :<br />
2,50 m ;<br />
• <strong>de</strong> Nogent-sur-Oise à Conflans-Sainte-<br />
Honorine : 3 m.<br />
Ces tirants d’eau sont autorisés avec une<br />
dérogation sur le pied <strong>de</strong> pilote (0,50 m au<br />
lieu <strong>de</strong> 1 m). Un dragage d’entretien entre<br />
Conflans et Nogent-sur-Oise permettant <strong>de</strong><br />
retrouver le mouillage <strong>de</strong> 4 m est prévu dans<br />
le programme interrégional d’aménagement<br />
<strong>de</strong> l’Oise.<br />
Les différentes branches <strong>de</strong> la liaison Seine-Escaut<br />
La hauteur libre sur l’itinéraire est <strong>de</strong> 5,25 m<br />
• Diagnostic <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation<br />
sur le réseau du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais<br />
• Branche Arleux-Belgique via Lille<br />
La Deûle est navigable <strong>de</strong> Dourges à Don au<br />
gabarit <strong>de</strong> 3 000 tonnes et <strong>de</strong> Don à<br />
Deûlémont au gabarit <strong>de</strong> 1350 tonnes. Entre<br />
Arleux et Bauvin, la contrainte principale est<br />
constituée par la traversée <strong>de</strong> Douai, où<br />
les bateaux <strong>de</strong> 11,40 m <strong>de</strong> large passent en<br />
alternat.<br />
La Deûle<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 59
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
© Ministère wallon <strong>de</strong> l’Équipement et <strong>de</strong>s Transports<br />
Ascenseur <strong>de</strong> Strépy-Thieu<br />
Les écluses font 12 m <strong>de</strong> large sur 143 m <strong>de</strong> long. À<br />
Quesnoy-sur-Deûle, une écluse <strong>de</strong> 110 m <strong>de</strong> long limite la<br />
longueur <strong>de</strong>s bateaux allant en Belgique <strong>de</strong>puis Lille.<br />
Lorsque la Lys belge sera aménagée, ce sera un point singulier<br />
limitant pour les automoteurs <strong>de</strong> 135 m <strong>de</strong> long qui<br />
sont actuellement en cours <strong>de</strong> développement sur le réseau<br />
rhénan. Des travaux d’allongement <strong>de</strong> cette écluse ou <strong>de</strong><br />
doublement par une écluse <strong>de</strong> 190 m seront à réaliser.<br />
• Branches Dunkerque-Arleux et Arleux-Mortagne<br />
Le canal Dunkerque-Escaut, qui relie le port <strong>de</strong> Dunkerque<br />
à Valenciennes, a été aménagé pour permettre la<br />
navigation <strong>de</strong> convois <strong>de</strong> 140 m <strong>de</strong> long sur 11,40 m <strong>de</strong><br />
large avec un tirant d’eau <strong>de</strong> 3,00 m. Les écluses font<br />
143 m <strong>de</strong> long sur 12 m <strong>de</strong> large.<br />
L’Escaut est actuellement autorisé aux bateaux <strong>de</strong> 1 350<br />
tonnes. Il sera porté au gabarit <strong>de</strong> 3 000 tonnes d’ici 2012.<br />
Les hauteurs libres <strong>de</strong>s ouvrages sont insuffisantes pour<br />
permettre la navigation à vi<strong>de</strong> d’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la<br />
flotte. Ainsi, le réseau du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais n’est accessible<br />
qu’à 14 % <strong>de</strong> la flotte européenne.<br />
• Diagnostic <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation sur les branches<br />
belges <strong>de</strong> la liaison Seine-Escaut :<br />
En Belgique, la Lys est actuellement au gabarit IV (1 350<br />
tonnes) avec <strong>de</strong>s restrictions <strong>de</strong> navigation dans la traversée<br />
<strong>de</strong> Comines. L’administration flaman<strong>de</strong> envisage <strong>de</strong><br />
l’aménager au gabarit Vb avec <strong>de</strong>s passages en alternat<br />
pour les convois <strong>de</strong> 185 m <strong>de</strong> long.<br />
En direction <strong>de</strong> la Wallonie, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Mortagne, l’Escaut<br />
canalisé permet la connexion avec le canal du Centre vers<br />
Charleroi et la Meuse, via l’ascenseur à bateaux <strong>de</strong> Strépy-<br />
Thieu. La réouverture du canal transfrontalier <strong>de</strong> Condésur-Escaut<br />
- Pommerœul, qui permet un gain <strong>de</strong> temps<br />
d’une journée vers le canal du Centre, sera réalisée en partenariat<br />
avec la Belgique, dans le cadre du contrat <strong>de</strong> plan<br />
État-Région (horizon 2008-2009).<br />
Aménagements en cours<br />
L’aménagement d’un réseau à grand gabarit est une œuvre<br />
progressive démarrée <strong>de</strong>puis longtemps avec l’aménagement<br />
<strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong>s rivières du nord <strong>de</strong> la <strong>France</strong>. D’ores<br />
et déjà, <strong>de</strong>s travaux ont été programmés et démarrés,<br />
notamment dans le cadre <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> plan entre l’État et<br />
les régions Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, Picardie et Nord-Pas <strong>de</strong> Calais :<br />
Sur l’Oise aval, le programme interrégional d’aménagement<br />
<strong>de</strong> l’Oise est composé <strong>de</strong>s volets suivants :<br />
• reconstruction <strong>de</strong>s barrages et rénovation <strong>de</strong>s écluses ;<br />
• système d’exploitation du trafic ;<br />
• en complément, dragage d’entretien <strong>de</strong> Nogent-sur-Oise<br />
à Conflans-Sainte-Honorine.<br />
Dans le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, le programme consiste en<br />
l’aménagement <strong>de</strong> l’ensemble du réseau au gabarit Va. Il<br />
comprend :<br />
• le relèvement <strong>de</strong>s ponts garantissant une hauteur libre <strong>de</strong><br />
5,25 m, et à 7 m en cas <strong>de</strong> reconstruction ;<br />
• l’aménagement <strong>de</strong> l’Escaut entre Trith et Mortagne et <strong>de</strong><br />
la Deûle entre Lille et Deûlémont.<br />
Le relèvement <strong>de</strong>s ponts à 5,25 m doit permettre le<br />
transport <strong>de</strong>s conteneurs sur 2 niveaux et ouvre le réseau<br />
à la navigation <strong>de</strong> 66 % <strong>de</strong> la flotte européenne contre<br />
14 % actuellement.<br />
Perspectives d’évolution à moyen terme<br />
Sur l’Oise aval, l’approfondissement <strong>de</strong> la section entre<br />
Compiègne et Creil (Nogent-sur-Oise) à 4 m <strong>de</strong> mouillage<br />
(contre 3 m aujourd’hui) est un aménagement à réaliser à<br />
l’échéance <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> Seine-Nord Europe dans une<br />
optique hydraulique et <strong>de</strong> cohérence <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />
navigation sur l’ensemble <strong>de</strong> la liaison. Sur la section <strong>de</strong><br />
l’Oise entre Compiègne et Creil, une étu<strong>de</strong> est en cours<br />
pour évaluer la faisabilité et le coût <strong>de</strong> l’approfondissement<br />
du chenal <strong>de</strong> navigation, le relèvement <strong>de</strong>s ponts à<br />
7 m <strong>de</strong> hauteur libre n’est pas envisagé aujourd’hui à<br />
l’échéance <strong>de</strong> l’ouverture du canal Seine-Nord Europe. En<br />
revanche, tous les ponts amenés à être construits dans les<br />
années à venir <strong>de</strong>vront être conçus en dégageant une hauteur<br />
libre <strong>de</strong> 7 m. Le rehaussement et l’aménagement <strong>de</strong>s<br />
ponts les plus contraignants, en particulier ferroviaires,<br />
pourraient être envisagés à plus court terme.<br />
La perspective <strong>de</strong> relèvement à 7 m <strong>de</strong>s ponts du Nord-<br />
Pas <strong>de</strong> Calais est une démarche progressive par paliers,<br />
dont le passage à 5,25 m est un premier palier. La question<br />
<strong>de</strong> la hauteur libre ne gêne pas la navigation <strong>de</strong> la très<br />
gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s trafics et notamment <strong>de</strong>s plus grands<br />
convois <strong>de</strong> vrac. Elle concerne en revanche le transport <strong>de</strong><br />
conteneurs ; une hauteur libre <strong>de</strong> 7 m permettant le<br />
60 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
transport <strong>de</strong> 3 couches <strong>de</strong> conteneurs, contre <strong>de</strong>ux simplement<br />
pour une hauteur libre <strong>de</strong> 5,25 m ; au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’économie<br />
apportée, l’enjeu concerne donc la capacité <strong>de</strong> massification<br />
du trafic. D’autres points spécifiques (écluses,<br />
traversées urbaines…) sont également en cours d’étu<strong>de</strong><br />
pour optimiser l’amélioration <strong>de</strong> la liaison à l’horizon <strong>de</strong><br />
l’ouverture <strong>de</strong> Seine-Nord Europe.<br />
La continuité <strong>de</strong> la liaison <strong>de</strong> Lille vers la Belgique nécessite<br />
l’aménagement <strong>de</strong> la Lys sur le tronçon frontalier, en<br />
coordination avec les administrations wallonne et flaman<strong>de</strong>.<br />
L’administration flaman<strong>de</strong> aménage actuellement la Lys à<br />
Courtrai en classe Vb, avec passage en alternat. Au-<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong> Gand, l’Escaut maritime permet la connexion avec le<br />
réseau fluvio-maritime du Rhin. Pour le tronçon <strong>de</strong> la Lys<br />
en Flandre, Deûlémont-Gand, l’alternative d’aménagement<br />
envisagée par l’administration flaman<strong>de</strong> vise à permettre la<br />
navigation <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> classe Vb en alternat.<br />
Les scénarios du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />
Le scénario central du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe consiste<br />
en la construction du canal Seine-Nord Europe à la classe<br />
Vb, avec une hauteur libre sous ouvrage <strong>de</strong> 7 m permettant<br />
la circulation <strong>de</strong> convois <strong>de</strong> 4 400 tonnes entre le bassin<br />
<strong>de</strong> la Seine et le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />
Pour les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong> trafic en cours, d’autres<br />
scénarios à moyen et long termes sont également étudiés,<br />
consistant en l’aménagement <strong>de</strong>s extrémités du canal<br />
Seine-Nord Europe au même gabarit avec une hauteur<br />
libre sous les ponts supérieure à 5,25 m.<br />
Réseau <strong>de</strong>s voies <strong>navigables</strong> en référence 2020<br />
D’autre part, dans le prolongement <strong>de</strong> la mise à 3 000 tonnes<br />
<strong>de</strong> la partie française <strong>de</strong> l’Escaut, <strong>de</strong>s aménagements<br />
mériteraient d’être engagés en Wallonie <strong>de</strong> manière à permettre<br />
la navigation à ce gabarit jusqu’aux ports carriers<br />
du Tournaisis.<br />
Le réseau en 2012<br />
En 2012, date programmée pour l’ouverture du canal<br />
Seine-Nord Europe, <strong>de</strong> nombreux aménagements auront<br />
été réalisés. La totalité du réseau fluvial du Nord-Pas <strong>de</strong><br />
Calais permettra la circulation <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> 3 000 tonnes<br />
avec une hauteur libre sous les ponts <strong>de</strong> 5,25 m. En<br />
Belgique, les aménagements à la classe IV <strong>de</strong> la Lys seront<br />
réalisés, permettant la circulation <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> 1 350 tonnes<br />
; l’aménagement <strong>de</strong> la Lys à la classe Vb avec une hauteur<br />
libre sous les ponts <strong>de</strong> 7 m sera réalisé et permettra la<br />
circulation <strong>de</strong> convois <strong>de</strong> 4 400 tonnes à un horizon 2020.<br />
Les <strong>de</strong>ux aménagements du <strong>projet</strong> prioritaire RTE-T<br />
Seine-Escaut seront alors au gabarit Vb.<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 61
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
3.3.2 Les autres réseaux <strong>de</strong> transport<br />
et l’intermodalité<br />
Parallèlement à l’évolution du réseau fluvial, les réseaux<br />
routiers et ferroviaires connaîtront également <strong>de</strong>s évolutions.<br />
L’évolution <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> transport s’appuie sur les<br />
conclusions du Comité Interministériel d’Aménagement<br />
et <strong>de</strong> Développement du Territoire (CIADT) du 18 décembre<br />
2003.<br />
Infrastructures routières en 2025<br />
Infrastructures ferroviaires, portuaires, fluviales et maritime à long terme<br />
Source : DATAR<br />
Source : DATAR<br />
62 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
L’évolution <strong>de</strong>s autres réseaux à l’horizon 2020<br />
À l’horizon 2020, les réseaux routier et autoroutier intéressant<br />
directement le <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe seront<br />
complétés par les liaisons Amiens / Lille / Belgique (A24),<br />
et Rocroi / Belgique (A34).<br />
Sur la plan ferroviaire, l’ambition <strong>de</strong> l’État est <strong>de</strong> développer<br />
le fret sur les axes d’échanges majeurs en y privilégiant<br />
le trafic <strong>de</strong> marchandises. Deux grands axes ferroviaires<br />
pour le fret intéressent directement le <strong>projet</strong> Seine-<br />
Nord Europe : le corridor <strong>de</strong> fret nord - sud Lille / Dijon /<br />
Avignon (magistrale écofret) et l’axe ouest-est<br />
Le Havre / Amiens / Belgique / Allemagne.<br />
L’intermodalité et les objectifs du report modal<br />
Le domaine parfait <strong>de</strong> pertinence <strong>de</strong> la voie d’eau, d’un<br />
point <strong>de</strong> vue économique, est la situation où l’expéditeur et<br />
le réceptionnaire <strong>de</strong> la marchandise sont tous les <strong>de</strong>ux bord<br />
à voie d’eau, ce qui existe pour <strong>de</strong> nombreuses implantations<br />
industrielles et pour <strong>de</strong>s transports <strong>de</strong> vrac. La situation<br />
où un pré- ou post-acheminement routier est nécessaire<br />
est, elle aussi, très favorable, car elle ne réduit que<br />
faiblement l’avantage compétitif du trajet principal.<br />
Les situations d’intermodalité, c'est-à-dire la combinaison<br />
<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport entre eux pour créer <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong><br />
transport intégrées, sont encore relativement peu développées.<br />
Les transports combinés les plus classiques restent<br />
le rail / route ou la voie fluviale / route. Dans ces <strong>de</strong>ux cas,<br />
le transport routier assure le transport terminal à l’une ou<br />
aux <strong>de</strong>ux extrémités du transport principal, effectué par<br />
l’un <strong>de</strong>s autres mo<strong>de</strong>s.<br />
L’intermodalité repose sur un principe : le traitement efficace<br />
<strong>de</strong> la rupture <strong>de</strong> charge au point <strong>de</strong> transfert entre<br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport. Cette rupture <strong>de</strong> charge entraîne<br />
<strong>de</strong>s coûts supplémentaires <strong>de</strong> manutention et <strong>de</strong> transport<br />
terminal qui réduisent l’avantage concurrentiel du trajet<br />
principal. L’organisation du passage d’un mo<strong>de</strong> à l’autre<br />
doit donc être parfaitement synchronisée pour éviter les<br />
pertes <strong>de</strong> temps. C’est le principal enjeu du transport combiné.<br />
Cela étant, plus la distance du transport principal est longue,<br />
plus les volumes à massifier sont importants, et plus<br />
le transport combiné est compétitif par rapport au seul<br />
transport routier : l’écart <strong>de</strong> prix sur le transport principal<br />
s’accroît et tend à compenser les coûts supplémentaires<br />
induits par la rupture <strong>de</strong> charge.<br />
Compte tenu <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> charge, la<br />
conteneurisation maritime <strong>de</strong>s marchandises a été le principal<br />
vecteur du développement du transport combiné. En<br />
effet, le conteneur qui s’adapte à tous les mo<strong>de</strong>s, facilite<br />
les manutentions.<br />
Pour le transport intracontinental européen, le transport<br />
combiné connaît un développement plus limité, si l’on<br />
met à part les franchissements alpins ou pyrénéens.<br />
Le transport combiné intracontinental pourra se développer<br />
sur les corridors majeurs à forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> trafic, seuls<br />
aptes à offrir une massification suffisante.<br />
Positionné sur le corridor nord à forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> trafic, le<br />
canal Seine-Nord Europe est parfaitement apte à participer<br />
au développement d’une offre intermodale performante<br />
basée sur le transport fluvial. Elle sera favorisée par les<br />
perspectives d’harmonisation européenne <strong>de</strong>s caisses<br />
mobiles (UTI : unités <strong>de</strong> transport intermodal), rendant<br />
possible leur empilement et augmentant ainsi les possibilités<br />
d’échange avec le rail et la route tout en réduisant les<br />
emprises pour ces chantiers.<br />
Chargement <strong>de</strong> conteneurs<br />
© SETEC<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 63
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
Silos à céréales en Picardie<br />
3.4 DIAGNOSTIC DE LA DEMANDE DE<br />
TRANSPORT ET DES EFFETS DU PROJET<br />
SUR LES DIFFÉRENTES ACTIVITÉS<br />
ÉCONOMIQUES<br />
3.4.1 Les effets sur les activités agricoles<br />
L’activité agricole <strong>de</strong> la Picardie et du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais<br />
couvre principalement les céréales et la production sucrière,<br />
en gran<strong>de</strong> mutation actuellement. À l’avenir, elle sera, <strong>de</strong><br />
plus, connexe à la filière énergétique, notamment avec la<br />
production <strong>de</strong> biocarburants.<br />
La réforme prochaine <strong>de</strong> la Politique Agricole Commune<br />
va modifier structurellement les débouchés. On prévoit<br />
dans cette perspective plus <strong>de</strong> mobilité dans les cultures en<br />
fonction <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> l’industrie alimentaire et énergétique,<br />
ce qui permet <strong>de</strong> penser que la filière produira globalement<br />
<strong>de</strong>s tonnages en légère croissance <strong>de</strong> productivité<br />
et <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments. Les modifications les plus fortes<br />
concerneront les débouchés par nature <strong>de</strong> produit avec une<br />
baisse du grand export <strong>de</strong> produits agricoles (sucre à court<br />
terme et céréales à une plus lointaine échéance), qui<br />
<strong>de</strong>vrait être largement compensée par la production <strong>de</strong><br />
biocarburants, <strong>de</strong> coproduits et <strong>de</strong> produits alimentaires<br />
semi-finis.<br />
Le canal Seine-Nord Europe constituera un axe performant<br />
pour le transport <strong>de</strong> tous ces produits, il améliorera<br />
la productivité <strong>de</strong>s opérations logistiques et favorisera le<br />
transfert modal fortement souhaité par les industriels <strong>de</strong> la<br />
filière. Il s’agit d’un facteur <strong>de</strong> compétitivité <strong>de</strong>s productions<br />
qui peut permettre aux céréaliers <strong>de</strong> conserver <strong>de</strong>s<br />
parts <strong>de</strong> marché sur la gran<strong>de</strong> exportation (Afrique, Asie,<br />
Moyen-Orient).<br />
À court terme, le canal Seine-Nord Europe sera en mesure<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>sservir plusieurs grands silos d’expédition existants<br />
bord à canal du Nord, comme ceux <strong>de</strong> Noyon,<br />
Languevoisin, Cléry et Moislains qui pourront accé<strong>de</strong>r à<br />
Seine-Nord Europe en aménageant <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments au<br />
nouveau canal par convoyeur et/ou modification <strong>de</strong>s circuits<br />
internes. Seules les installations actuelles <strong>de</strong><br />
Marquion ne pourront être directement connectées au<br />
grand gabarit compte tenu <strong>de</strong> la distance, mais il est prévu<br />
<strong>de</strong> maintenir la <strong>de</strong>sserte fluviale <strong>de</strong>s silos existants par le<br />
canal du Nord vers la Sensée.<br />
situer entre 30 et 50 km autour <strong>de</strong>s nouvelles installations<br />
portuaires. Ces investissements pourraient s’opérer soit<br />
sur les zones portuaires du nouveau canal, soit sur <strong>de</strong>s<br />
sites bord à canal spécialisés. Le besoin en termes <strong>de</strong> surfaces<br />
est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 hectares par site.<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
Le canal aura un effet notable sur le redéploiement <strong>de</strong>s<br />
capacités <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> céréales bord à voie d’eau. Au<br />
fur et à mesure <strong>de</strong> l’amortissement <strong>de</strong>s installations existantes<br />
ou en complément <strong>de</strong> celles-ci, les opérateurs<br />
céréaliers investiront dans <strong>de</strong> nouvelles capacités <strong>de</strong> stockage<br />
et d’expédition directement sur Seine-Nord Europe.<br />
Les nouveaux silos portuaires d’expédition auront probablement<br />
<strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 60 000 à<br />
100 000 tonnes, avec une zone <strong>de</strong> collecte largement supérieure<br />
aux 20 km actuellement constatés et qui pourrait se<br />
64 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
3.4.2 Les effets sur les activités industrielles<br />
Filière matériaux <strong>de</strong> construction<br />
<strong>France</strong>, ainsi que près <strong>de</strong> Péronne et Noyon pour la Picardie.<br />
© VNF/A. Maier<br />
La nouvelle offre <strong>de</strong> transport fluvial à grand gabarit<br />
permettra aux entreprises industrielles d’améliorer la productivité<br />
<strong>de</strong> leurs chaînes logistiques. Le canal Seine-<br />
Nord Europe accroîtra la place du fluvial dans l’approvisionnement<br />
et les expéditions <strong>de</strong>s entreprises industrielles<br />
du territoire.<br />
Transport fluvial <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> construction<br />
La filière <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction génère <strong>de</strong>s flux<br />
massifs et réguliers dans toutes les régions concernées par le<br />
canal Seine-Nord Europe. La logistique <strong>de</strong>s granulats<br />
(sables et graviers) représente actuellement une majorité <strong>de</strong>s<br />
tonnages transportés par voie d’eau. Cela concerne principalement<br />
l’approvisionnement <strong>de</strong>s centrales à béton et à enrobés,<br />
ainsi que l’approvisionnement <strong>de</strong>s chantiers <strong>de</strong> BTP.<br />
Les perspectives <strong>de</strong> ces trafics sur le corridor nord sont<br />
soli<strong>de</strong>s. Elles sont tirées par une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> stable et par le<br />
déficit structurel <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, dont les réserves propres<br />
et les bassins d’approvisionnement traditionnels en<br />
matériaux alluvionnaires sont en voie <strong>de</strong> forte réduction,<br />
voire, dans certains cas, d’extinction.<br />
La réalisation du canal Seine-Nord Europe offre à cette<br />
filière une opportunité d’accé<strong>de</strong>r, dans <strong>de</strong> bonnes conditions<br />
économiques, à <strong>de</strong>s sources d’approvisionnement<br />
plus lointaines en Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, en Belgique et via<br />
les ports maritimes. Les réserves importantes <strong>de</strong> roches<br />
massives <strong>de</strong> l’arc nord (Marquise, Tournaisis, Avesnois),<br />
sont, aux côtés <strong>de</strong> la Haute-Normandie, <strong>de</strong> la Bourgogne,<br />
et <strong>de</strong>s granulats marins, l’une <strong>de</strong>s principales sources<br />
d’approvisionnement pour répondre aux besoins <strong>de</strong> l’Ile<strong>de</strong>-<strong>France</strong><br />
et <strong>de</strong> la Picardie, qui sera également <strong>de</strong> plus en<br />
plus importatrice nette. Ces flux massifs sont bien adaptés<br />
au transfert vers le mo<strong>de</strong> fluvial.<br />
Filière <strong>de</strong>s produits métallurgiques<br />
La filière <strong>de</strong>s produits métallurgiques concerne essentiellement<br />
les flux inter-usines <strong>de</strong> produits semi-finis en acier,<br />
ainsi que la livraison <strong>de</strong>s produits finis vers les principaux<br />
marchés industriels que sont l’automobile, la construction,<br />
l’emballage et les transports. Les flux inter-usines <strong>de</strong><br />
métaux non ferreux sont beaucoup plus limités en tonnage.<br />
Transport fluvial <strong>de</strong> produits métallurgiques (coils)<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
À cela s’ajoutent <strong>de</strong>s perspectives d’importation <strong>de</strong><br />
ciments ou <strong>de</strong> clinkers pour compenser partiellement le<br />
déficit <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, dans le prolongement<br />
du développement <strong>de</strong>s implantations cimentières<br />
dans les ports maritimes.<br />
Le développement <strong>de</strong> ces trafics nécessite <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong><br />
plusieurs plates-formes <strong>de</strong> réception et <strong>de</strong> distribution sur<br />
l’Oise aval et près <strong>de</strong> Compiègne, dans une optique d’optimisation<br />
<strong>de</strong> la livraison <strong>de</strong>s centrales à béton d’Ile-<strong>de</strong>-<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 65
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
© VNF/P. Lemaître<br />
Transport fluvial<br />
d’hydrocarbures<br />
Les usines sidérurgiques amont sont nombreuses en Nord-<br />
Pas <strong>de</strong> Calais et en Belgique et génèrent <strong>de</strong>s flux massifs<br />
et réguliers en direction <strong>de</strong>s usines <strong>de</strong> parachèvement,<br />
dont certaines sont localisées en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>. Ces flux<br />
<strong>de</strong> masse sont bien adaptés au transport ferroviaire, qui<br />
<strong>de</strong>ssert directement les usines sidérurgiques sans rupture<br />
<strong>de</strong> charge. Le trafic fluvial actuel dans la filière est négligeable<br />
dans le corridor nord.<br />
Les perspectives <strong>de</strong> ces trafics sont liées à celles <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />
industries consommatrices d’acier, qui sont globalement<br />
stables. Ces perspectives dépen<strong>de</strong>nt aussi d’une<br />
recherche permanente d’optimisation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production<br />
<strong>de</strong> l’acier brut, qui pourrait se traduire à moyen<br />
terme par une augmentation <strong>de</strong> l’importation <strong>de</strong>s produits<br />
semi-finis par les ports et une certaine spécialisation <strong>de</strong>s<br />
unités existantes dans les activités <strong>de</strong> finition. La réalisation<br />
du canal Seine-Nord Europe peut toutefois constituer<br />
une opportunité <strong>de</strong> transfert modal limité <strong>de</strong> trafics en<br />
transit, en fonction <strong>de</strong> l’avantage concurrentiel du<br />
transport fluvial par rapport aux autres mo<strong>de</strong>s. Mais le<br />
développement <strong>de</strong> ces trafics nécessite <strong>de</strong> disposer d’une<br />
plate-forme <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> produits finis dans le nord<br />
<strong>de</strong> la région parisienne, comme il en existe déjà dans le<br />
Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>. D’une surface<br />
minimale <strong>de</strong> 20 hectares et <strong>de</strong>sservie également par le fer,<br />
cette plate-forme <strong>de</strong>vra être équipée d’installations adaptées<br />
au déchargement et au stockage <strong>de</strong> produits lourds.<br />
Filière <strong>de</strong>s produits énergétiques<br />
La filière <strong>de</strong>s “produits énergétiques” concerne aujourd’hui<br />
principalement les produits pétroliers et les combustibles<br />
soli<strong>de</strong>s (charbon). Les livraisons <strong>de</strong> charbon aux centrales<br />
thermiques et aux industries sont <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> masse, qui<br />
utilisent déjà le transport fluvial dans le bassin <strong>de</strong> la Seine<br />
et en Nord-Pas <strong>de</strong> Calais. Le recul <strong>de</strong> ces trafics va s’amplifier<br />
avec la fermeture programmée <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s<br />
centrales thermiques alimentées en charbon.<br />
Les raffineries <strong>de</strong> pétrole <strong>de</strong> la zone concernée par le<br />
canal Seine-Nord Europe sont localisées dans les ports et<br />
leurs approvisionnements en brut sont réalisés par voie<br />
maritime. Leur distribution vers les grands bassins <strong>de</strong><br />
consommation est principalement assurée par le réseau<br />
<strong>de</strong>s pipelines. La réalisation du canal ne <strong>de</strong>vrait pas modifier<br />
en profon<strong>de</strong>ur cette organisation bien rodée, sauf dans<br />
l’hypothèse <strong>de</strong> la création à moyen terme d’un dépôt<br />
pétrolier indépendant localisé au centre <strong>de</strong> la région<br />
Picardie.<br />
Cette organisation logistique peu favorable aux flux sur le<br />
canal Seine-Nord Europe va, en revanche, profondément<br />
changer avec l’augmentation progressive du taux d’incorporation<br />
<strong>de</strong> biocarburants dans les produits raffinés<br />
(objectif affiché par la <strong>France</strong> <strong>de</strong> 10 % en 2015). En effet,<br />
dans le contexte <strong>de</strong> raréfaction <strong>de</strong> la ressource énergétique<br />
fossile et <strong>de</strong> l’augmentation du prix du pétrole brut, la<br />
mise en service <strong>de</strong> huit nouvelles unités <strong>de</strong> production <strong>de</strong><br />
bioéthanol et <strong>de</strong> biodiesel est nécessaire pour limiter la<br />
dépendance énergétique <strong>de</strong> la <strong>France</strong> et, en même temps<br />
garantir <strong>de</strong> nouveaux débouchés pour la filière agricole en<br />
profon<strong>de</strong> mutation.<br />
Dans ce contexte, le canal Seine-Nord Europe constituera<br />
un atout logistique important pour l’approvisionnement<br />
<strong>de</strong>s raffineries <strong>de</strong>puis les gran<strong>de</strong>s régions <strong>de</strong> production<br />
agricole. La Picardie, <strong>de</strong>uxième région céréalière <strong>de</strong><br />
<strong>France</strong> et première pour la betterave, est directement<br />
concernée par cette mutation. A l’instar <strong>de</strong> l’usine Robbe à<br />
Venette, implantée au bord <strong>de</strong> l’Oise et qui bénéficie déjà<br />
<strong>de</strong>s avantages du transport fluvial, ceci ouvre la possibilité<br />
d’implanter <strong>de</strong>s unités nouvelles <strong>de</strong> biocarburants en<br />
Picardie, à proximité <strong>de</strong> la ressource agricole, dans un<br />
souci d’optimisation <strong>de</strong>s coûts logistiques. La création <strong>de</strong><br />
ces usines le long du canal <strong>de</strong>vrait générer <strong>de</strong>s trafics fluviaux<br />
<strong>de</strong> produits énergétiques et <strong>de</strong> coproduits importants.<br />
Ces usines nécessiteront l’aménagement d’espaces d’activités<br />
économiques bord à canal <strong>de</strong> 5 à 30 hectares, équipés<br />
d’installations performantes <strong>de</strong> chargement <strong>de</strong>s vracs liqui<strong>de</strong>s<br />
sur <strong>de</strong>s péniches <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> capacité (> 2 000 tonnes).<br />
66 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
© VNF/P. Cheuva<br />
Filière <strong>de</strong> la chimie<br />
L’industrie <strong>de</strong> la chimie fine est peu encline aux transports<br />
par la voie d’eau, en raison d’une faible taille <strong>de</strong>s lots et<br />
d’organisations logistiques <strong>de</strong> plus en plus basées sur le<br />
juste-à-temps. C’est donc plutôt la chimie lour<strong>de</strong> qui peut<br />
être intéressée par le <strong>projet</strong>.<br />
Les territoires concernés par le canal Seine-Nord Europe<br />
comptent quelques installations chimiques importantes,<br />
notamment dans l’Oise, qui génèrent <strong>de</strong>s flux réguliers<br />
<strong>de</strong>puis ou vers la vallée <strong>de</strong> la Seine. Les échanges fluviaux<br />
actuels le long du tracé du canal Seine-Nord Europe représentent<br />
60 000 tonnes <strong>de</strong> produits chimiques. Il faut y<br />
ajouter les 130 000 tonnes d’engrais pour l’agriculture.<br />
Les perspectives <strong>de</strong>s flux les plus massifiés sont très<br />
dépendantes du maintien <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> production chimique<br />
régionales, dans un contexte <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> la<br />
pétrochimie dans les ports maritimes, <strong>de</strong> recul <strong>de</strong> la<br />
consommation d’engrais, et <strong>de</strong> dispositions réglementaires<br />
contraignantes sur le plan <strong>de</strong> la lutte contre les inondations.<br />
Cela conduit à prévoir, dans le cas le plus favorable,<br />
la stabilité <strong>de</strong>s flux actuels. Dans ce contexte, Seine-Nord<br />
Europe est un facteur favorable à la pérennité <strong>de</strong>s industries<br />
du territoire, qui pourront bénéficier <strong>de</strong> coûts logistiques<br />
réduits.<br />
À cela s’ajoutent <strong>de</strong>s besoins logistiques en distribution <strong>de</strong><br />
produits finis, mais au titre <strong>de</strong>s trafics en conteneurs sur le<br />
canal Seine-Nord Europe. On peut pressentir l’intérêt<br />
d’une plate-forme <strong>de</strong> consolidation <strong>de</strong>s trafics fluviaux<br />
locaux autour <strong>de</strong> Noyon ou Ribécourt, ainsi que d’une<br />
plate-forme pour les conteneurs entre Creil et Compiègne<br />
pour la distribution en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>.<br />
Filière automobile<br />
L’automobile est l’activité industrielle majeure structurante<br />
<strong>de</strong>s territoires concernés par l’offre du nouveau canal<br />
Seine-Nord Europe. Le marché <strong>de</strong> consommation est globalement<br />
stable dans la zone et un tassement <strong>de</strong> sa production<br />
est à prévoir dans les 10 à 20 ans à venir. Des marchés<br />
à l’importation en légère hausse <strong>de</strong>vraient progressivement<br />
compenser une baisse équivalente <strong>de</strong>s exportations.<br />
Les flux <strong>de</strong> véhicules neufs dans la zone sont importants<br />
pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> production et d’importation privilégiée<br />
dans les ports <strong>de</strong> la rangée nord-ouest européenne. Ils<br />
font l’objet d’une logistique précise, tenant compte d’impératifs<br />
<strong>de</strong> livraison mais aussi d’un besoin d’équilibrage<br />
<strong>de</strong>s flux.<br />
La localisation <strong>de</strong> plates-formes dépend <strong>de</strong> critères <strong>de</strong><br />
proximité <strong>de</strong> lieux <strong>de</strong> production, d’offre multimodale<br />
possible et <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s<br />
flottes <strong>de</strong> véhicules pour gérer les occasions.<br />
Dans une perspective <strong>de</strong> déconcentration <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-<br />
<strong>France</strong>, <strong>de</strong> nouvelles plates-formes au nord <strong>de</strong> Paris doivent<br />
intégrer <strong>de</strong>s stockages existants, réalisés aujourd’hui<br />
dans la petite couronne parisienne. La volonté <strong>de</strong> l’industrie<br />
et <strong>de</strong>s logisticiens <strong>de</strong> l’automobile <strong>de</strong> traiter une part<br />
importante <strong>de</strong> leurs flux par voie d’eau entre les ports et<br />
les marchés <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> consommation reste<br />
dépendante <strong>de</strong>s possibilités d’implantation foncière.<br />
Les flux <strong>de</strong> véhicules concernés par le canal Seine-Nord<br />
Europe à court terme étant d’environ 200 000 véhicules<br />
au total dans les <strong>de</strong>ux sens, cela suppose que l’on dispose<br />
d’un minimum <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à trois parcs <strong>de</strong> 30 hectares en<br />
bord à voie d’eau dans la région <strong>de</strong> Compiègne et d’une<br />
plate-forme équivalente <strong>de</strong> préparation dans la région <strong>de</strong><br />
Cambrai-Marquion.<br />
© VNF/A. Maier<br />
Transport fluvial<br />
<strong>de</strong> produits chimiques<br />
Transport fluvial<br />
d’automobiles<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 67
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
© VNF<br />
Au nord <strong>de</strong> la Picardie, la réalisation d’un quai spécialisé<br />
colis lourd permettrait <strong>de</strong> répondre aux besoins <strong>de</strong>s industries<br />
locales <strong>de</strong> l’Aisne et <strong>de</strong> la Somme, et d’offrir une<br />
opportunité <strong>de</strong> transfert modal pour une partie <strong>de</strong>s nombreux<br />
flux en transit entre l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et le Benelux.<br />
Il paraît opportun <strong>de</strong> localiser cet équipement au sud <strong>de</strong><br />
Péronne, à proximité <strong>de</strong>s principaux itinéraires <strong>de</strong> transit<br />
routier <strong>de</strong> colis exceptionnels. Il pourrait répondre aux<br />
besoins futurs <strong>de</strong>s industries régionales.<br />
Filière déchets<br />
Transport fluvial <strong>de</strong> colis lourds<br />
(pièces aéronautiques)<br />
1) Soit environ 130 000 euros d’achats<br />
<strong>de</strong> manutention et <strong>de</strong> passage portuaire<br />
à répartir dans les <strong>de</strong>ux ports utilisés<br />
Filière colis lourds<br />
Il est assez difficile <strong>de</strong> bien évaluer l’importance <strong>de</strong>s flux<br />
<strong>de</strong> colis lourds qui pourront être traités en fluvial sur le<br />
corridor nord.<br />
Les flux maritimes <strong>de</strong> colis lourds vers et <strong>de</strong>puis l’Ile-<strong>de</strong>-<br />
<strong>France</strong> sont aujourd’hui traités principalement par la<br />
Seine vers Rouen et Le Havre. Ce flux majeur ne <strong>de</strong>vrait<br />
pas être remis en cause <strong>de</strong> manière importante, ne seraitce<br />
que par la qualité et la capacité <strong>de</strong> la navigation fluviale<br />
sur la Seine.<br />
Sur la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mer du Nord, on i<strong>de</strong>ntifie d’importantes<br />
productions et livraisons entre le Benelux et l’Ile-<strong>de</strong>-<br />
<strong>France</strong>, mais les colis lourds en provenance <strong>de</strong>s régions<br />
maritimes du Benelux pourront avoir intérêt à privilégier<br />
le maritime vers Rouen pour atteindre avec moins <strong>de</strong> difficulté<br />
l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>.<br />
Dans ces conditions, les perspectives <strong>de</strong> flux restent limitées.<br />
Elles peuvent se comparer à l’échelle <strong>de</strong> ce que traite<br />
aujourd’hui le Port autonome <strong>de</strong> Paris, soit moins <strong>de</strong><br />
11 000 tonnes <strong>de</strong> colis lourds par an.<br />
Ce potentiel total <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 000 tonnes, à haute<br />
valeur ajoutée 1 , nécessitera <strong>de</strong>s espaces et équipements<br />
dédiés, tels que ceux qui existent déjà dans le Nord-Pas <strong>de</strong><br />
Calais et en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>. En fonction <strong>de</strong>s implantations<br />
actuelles d’entreprises, l’équipement d’un port sur l’Oise<br />
aval est à privilégier, en concertation avec les territoires.<br />
Cet équipement pourrait se situer à Saint-Leu-d’Esserent<br />
(site EDF), avec fonction <strong>de</strong> <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> l’agglomération<br />
<strong>de</strong> Creil. Il gagnerait à être intégré dans un équipement<br />
public polyvalent, permettant aussi <strong>de</strong> traiter d’autres trafics<br />
<strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> Creil, tels que les matériaux pour enrobés<br />
et les conteneurs.<br />
Différents gisements sont potentiellement intéressants<br />
dans le cadre du développement du transport fluvial sur<br />
l’axe Seine-Nord Europe. Les flux suivants ont été i<strong>de</strong>ntifiés<br />
comme potentiellement transportables par voie<br />
d’eau : les déchets du BTP, les déchets industriels assimilés<br />
(DIB), les composts, les boues, les mâchefers, les<br />
véhicules hors d’usage (VHU), les déchets <strong>de</strong>s équipements<br />
électriques et électroniques (DEEE), les matières<br />
premières secondaires issues <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> tri et les pneumatiques<br />
usagés.<br />
Les producteurs sont essentiellement concentrés en Ile<strong>de</strong>-<strong>France</strong><br />
et dans la région Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, mais <strong>de</strong>s<br />
regroupements doivent être envisagés pour optimiser le<br />
transport en vrac par barges ou autres types <strong>de</strong> bateaux, et<br />
donc les coûts qui en résultent.<br />
Pour cela, en fonction <strong>de</strong>s différents clients potentiels<br />
i<strong>de</strong>ntifiés et <strong>de</strong> leurs contraintes <strong>de</strong> fonctionnement, <strong>de</strong>s<br />
actions complémentaires <strong>de</strong>vront sans doute être envisagées<br />
pour assurer cette massification <strong>de</strong>s gisements : centres <strong>de</strong><br />
transit, adaptation <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> collecte et d’évacuation,<br />
etc. On notera que <strong>de</strong>s infrastructures importantes<br />
existent déjà, notamment sur le canal Dunkerque-Escaut<br />
et sur la Seine, à partir <strong>de</strong>squelles <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> déchets<br />
peuvent être envisagés.<br />
68 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
© VNF<br />
Port <strong>de</strong> Lille : transport <strong>de</strong> déchets<br />
Dans ce contexte spécifique, l’existence d’un lien fluvial<br />
à grand gabarit entre la métropole lilloise et la métropole<br />
parisienne ne peut que renforcer ce mouvement et constituer<br />
pour eux une véritable opportunité <strong>de</strong> développement<br />
<strong>de</strong> ces filières.<br />
3.4.3 Diagnostic du secteur <strong>de</strong> la logistique<br />
et effets du <strong>projet</strong><br />
La massification <strong>de</strong>s flux<br />
La sous-traitance <strong>de</strong> plus en plus fréquente <strong>de</strong>s activités<br />
logistiques, ainsi que l’augmentation <strong>de</strong>s volumes<br />
transportés, permettent la massification <strong>de</strong>s flux. L’organisation<br />
<strong>de</strong>s transports et <strong>de</strong>s chaînes logistiques a ainsi<br />
évolué vers <strong>de</strong>s flux massifiés à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> centres <strong>de</strong><br />
distribution, comme l’illustre la figure ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
L’augmentation <strong>de</strong>s flux et le groupement <strong>de</strong>s marchandises<br />
<strong>de</strong> différentes entreprises à transporter vers <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong><br />
distribution permettent l’utilisation <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s alternatifs<br />
aux transports par route, car les seuils <strong>de</strong> rentabilité <strong>de</strong> ces<br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport peuvent être atteints.<br />
Évolution <strong>de</strong> la logistique<br />
(Source : Bureau Voorlichting Binnenvaart<br />
Office <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la voie d’eau<br />
aux Pays-Bas)<br />
Enfin, les professionnels <strong>de</strong> la valorisation et du traitement<br />
<strong>de</strong>s déchets et les collectivités locales sont <strong>de</strong>puis longtemps<br />
favorables au développement du transport alternatif<br />
à la route, pour les mêmes raisons : réduire les nuisances<br />
du trafic routier aux abords <strong>de</strong> leurs installations <strong>de</strong><br />
déchets. Cet intérêt est renforcé par les orientations <strong>de</strong>s<br />
plans départementaux d’élimination <strong>de</strong>s déchets, qui<br />
encouragent, voire institutionnalisent, l’utilisation <strong>de</strong><br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport alternatifs à la route.<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 69
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
2) Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’institut flamand <strong>de</strong> la logistique<br />
(VIL).<br />
3) Étu<strong>de</strong> Cap Gemini - Ernst and Young (2003).<br />
4) Bureau Cushman & Wakefield Healey & Baker<br />
pour le compte du VIL.<br />
L’évolution <strong>de</strong>s flux et les centres <strong>de</strong> distribution<br />
Le phénomène <strong>de</strong> désindustrialisation observé dans les<br />
pays développés s’accompagne d’une mutation <strong>de</strong>s usines<br />
« tous produits » en usines « focalisées » sur quelques<br />
produits avec une distribution qui <strong>de</strong>vient eurorégionale<br />
ou mondiale. Parallèlement, les activités secondaires restent<br />
proches <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> consommation et exigent une<br />
organisation logistique <strong>de</strong> distribution territorialisée.<br />
Cette mondialisation <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> production contribue<br />
à l’accroissement régulier <strong>de</strong>s flux internationaux <strong>de</strong><br />
marchandises et à l’émergence <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> distribution<br />
couvrant <strong>de</strong> vastes territoires.<br />
Les centres européens <strong>de</strong> distribution (EDC pour « european<br />
distribution center », en anglais), approvisionnés à<br />
partir <strong>de</strong> l’outre-mer sont, aujourd’hui principalement,<br />
installés aux Pays-Bas et en Flandre belge, dans l’hinterland<br />
proche <strong>de</strong>s ports maritimes d’Anvers et <strong>de</strong><br />
Rotterdam : on en compte plus <strong>de</strong> 700 aux Pays-Bas et<br />
plus <strong>de</strong> 350 en Flandre 2 . En <strong>France</strong>, il y en a probablement<br />
une cinquantaine, principalement localisés dans le Nord,<br />
l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, l’Est et les ports majeurs. Les délocalisations<br />
industrielles actuelles au profit <strong>de</strong>s pays d’Asie<br />
constituent une tendance lour<strong>de</strong> qui <strong>de</strong>vrait contribuer à<br />
l’avenir à un accroissement sensible du nombre <strong>de</strong> centres<br />
<strong>de</strong> distribution en Europe.<br />
Les flux <strong>de</strong>stinés aux centres <strong>de</strong> distribution européens<br />
sont essentiellement conditionnés en conteneurs ou caisses<br />
mobiles. Comme les flux entrants présentent <strong>de</strong>s volumes<br />
très importants, les approvisionnements sont préférentiellement<br />
acheminés par le rail ou la navigation intérieure,<br />
lorsqu’elle est présente.<br />
Les critères <strong>de</strong> localisation<br />
<strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> distribution<br />
Les critères <strong>de</strong> localisation <strong>de</strong>s EDC 3 les plus importants<br />
sont les coûts <strong>de</strong> la main d’œuvre et la qualité <strong>de</strong>s infrastructures<br />
<strong>de</strong> transport, suivis <strong>de</strong> la proximité ou l’accessibilité<br />
aux ports. De nombreux autres critères influent sur<br />
les choix <strong>de</strong> localisation, comme le climat social général,<br />
la proximité <strong>de</strong>s clients et <strong>de</strong>s fournisseurs ou les coûts<br />
immobiliers.<br />
Une étu<strong>de</strong> réalisée en 2004 4 sur les atouts <strong>de</strong>s provinces<br />
européennes en matière d’implantations logistiques a<br />
consisté à comparer 38 provinces ou régions européennes :<br />
le palmarès distingue certaines régions belges comme<br />
choix <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> distribution.<br />
l'Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> est cinquième, le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais<br />
huitième et la Picardie vingt-huitième. Cette étu<strong>de</strong> i<strong>de</strong>ntifie<br />
également les évolutions attendues. À l’horizon 2016,<br />
la Flandre <strong>de</strong>vrait encore être la région la plus intéressante<br />
pour implanter un EDC, mais il est prévu une progression<br />
sensible du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />
Les effets du canal Seine-Nord Europe<br />
La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exogène d’implantations logistiques est<br />
actuellement forte, dans le prolongement <strong>de</strong>s mutations<br />
industrielles en cours à l’échelle mondiale. Ce marché est<br />
très segmenté en fonction <strong>de</strong>s produits concernés, mais on<br />
retient en premier lieu une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante d’entrepôts.<br />
Celle-ci est d’autant plus forte à mesure que l’on se<br />
rapproche <strong>de</strong>s axes autoroutiers et <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> consommation<br />
majeurs.<br />
La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est aujourd’hui exprimée en premier lieu par<br />
<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> l’immobilier logistique qui anticipent<br />
favorablement les comportements d’implantation liés<br />
à la mise en place <strong>de</strong> Seine-Nord Europe.<br />
Ils i<strong>de</strong>ntifient bien l’intérêt environnemental <strong>de</strong> la voie<br />
d’eau et les performances croissantes <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong> dans le<br />
transport terrestre <strong>de</strong> conteneurs maritimes.<br />
Les centres <strong>de</strong> distribution nationaux et d’Europe du<br />
Nord-Ouest sont les premiers concernés (rayonnement <strong>de</strong><br />
500 km) par une implantation le long du canal Seine-Nord<br />
Europe. La concurrence est plus vive sur les centres logistiques<br />
européens les plus consommateurs <strong>de</strong> main d’œuvre,<br />
particulièrement attirés par l’Europe <strong>de</strong> l’Est et par la qualité<br />
<strong>de</strong> service internationale <strong>de</strong>s prestataires du Benelux.<br />
L’importance <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> conteneurs maritimes sur l’axe<br />
constitue aussi un important facteur d’aménagements<br />
portuaires et <strong>de</strong> localisation d’activités logistiques amont<br />
ou aval.<br />
Pour <strong>de</strong> simples raisons <strong>de</strong> capacité portuaire et <strong>de</strong> massification,<br />
l’Europe du Nord-Ouest (Normandie, bassin<br />
parisien, Grand Est, Benelux, ouest <strong>de</strong> l’Allemagne) sera<br />
nécessairement <strong>de</strong>sservie par les <strong>de</strong>ux faça<strong>de</strong>s maritimes<br />
qui traitent d’ores et déjà 800 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> marchandises<br />
: la Manche et la mer du Nord.<br />
Le réseau autoroutier qui évite Paris et s’inscrit en ellipse<br />
par rapport aux agglomérations du canal favorise les<br />
implantations à proximité <strong>de</strong>s nœuds routiers multimodaux<br />
du canal Seine-Nord Europe que sont Cambrai,<br />
Péronne-Nesle et Compiègne.<br />
Les autres <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s concernent essentiellement les activités<br />
et centres logistiques générant <strong>de</strong>s flux massifs et<br />
lourds (évoquées dans les chapitres sur les activités agricoles<br />
et industrielles).<br />
Sur un plan général, la réalisation du canal Seine-Nord<br />
Europe constitue un nouveau critère important <strong>de</strong> concrétisation<br />
<strong>de</strong>s souhaits d’implantations logistiques dans la<br />
zone. C’est aussi un moyen <strong>de</strong> bien intégrer ces installations<br />
70 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
© Eurotrans<br />
3.4.4 Les effets sur le tourisme<br />
Le tourisme fluvial recouvre <strong>de</strong>s activités variées. On<br />
distingue généralement :<br />
• la navigation fluviale, collective 5 ou individuelle 6 ;<br />
• le tourisme fluvial terrestre, par la randonnée le long <strong>de</strong>s<br />
voies d’eau ou la visite <strong>de</strong>s sites remarquables liés à la<br />
voie d’eau.<br />
Le tourisme fluvial est une activité qui connaît une<br />
croissance structurelle, en particulier sur ses produits <strong>de</strong><br />
croisières collectives. L’accroissement du nombre <strong>de</strong><br />
seniors est une perspective qui <strong>de</strong>vrait amplifier cette tendance<br />
à l’avenir.<br />
Centre <strong>de</strong> distribution<br />
Reliant et traversant <strong>de</strong>s régions riches d’un patrimoine<br />
historique remarquable, le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord<br />
Europe offrira <strong>de</strong>s opportunités <strong>de</strong> développement sous<br />
<strong>de</strong>ux aspects :<br />
• la création <strong>de</strong> nouveaux produits et équipements pour la<br />
navigation fluviale ;<br />
• la valorisation touristique du canal, en particulier ses<br />
ouvrages d’art remarquables.<br />
à leur environnement, en privilégiant le caractère durable<br />
<strong>de</strong>s équipements et transports qui leur sont <strong>de</strong>stinées.<br />
Face au renchérissement du foncier et à la congestion du<br />
réseau routier aux Pays-Bas et en Flandre, se <strong>de</strong>ssine un<br />
mouvement <strong>de</strong> relocalisation <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> distribution<br />
davantage à l’intérieur <strong>de</strong>s terres. Cette relocalisation<br />
n’est possible que si l’accès à ces nouveaux sites logistiques<br />
<strong>de</strong>puis les ports maritimes peut se faire par les<br />
mo<strong>de</strong>s massifiés.<br />
Le canal Seine-Nord Europe, en renforçant très sensiblement<br />
l’accessibilité <strong>de</strong>s marchés et l’efficacité du système<br />
<strong>de</strong> transport, répond aux attentes <strong>de</strong>s logisticiens. Il repositionnera<br />
<strong>de</strong> manière avantageuse les régions traversées<br />
(Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et Picardie) dans le classement <strong>de</strong>s<br />
régions <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> distribution,<br />
et améliorera <strong>de</strong> ce fait les conditions <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong>s<br />
marchandises en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>.<br />
Il est nécessaire d’anticiper cette perspective dans les<br />
politiques d’aménagement aux différentes échelles <strong>de</strong>s<br />
territoires.<br />
Une opportunité pour le développement <strong>de</strong> nouveaux<br />
produits et équipements pour la navigation fluviale<br />
Le tourisme fluvial “sur l’eau” en Picardie et Nord-Pas <strong>de</strong><br />
Calais se caractérise surtout par un tourisme <strong>de</strong> transit <strong>de</strong><br />
plaisanciers privés. On ne compte que <strong>de</strong>ux loueurs <strong>de</strong><br />
bateaux habitables, mais tout <strong>de</strong> même 23 bateaux-promena<strong>de</strong>s,<br />
dont 21 dans le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais. Le tourisme<br />
fluvial terrestre se concentre autour <strong>de</strong> l’ascenseur <strong>de</strong>s<br />
Fontinettes dans le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et du musée <strong>de</strong> la<br />
Batellerie à Longueil-Annel en Picardie.<br />
Sans amener <strong>de</strong> bouleversements majeurs sur les flux <strong>de</strong><br />
bateaux <strong>de</strong> plaisance individuelle, le canal Seine-Nord<br />
Europe peut en être un catalyseur <strong>de</strong> développement en<br />
accroissant sa notoriété. Compte tenu du trafic important<br />
5) Croisière <strong>de</strong> courte ou <strong>de</strong> longue durée sur<br />
<strong>de</strong>s bateaux-promena<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s péniches hôtels<br />
ou <strong>de</strong>s paquebots fluviaux.<br />
6) En location <strong>de</strong> bateaux habitables ou non,<br />
ou à bord <strong>de</strong> son propre bateau.<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 71
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
Plaisance individuelle<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
<strong>de</strong> marchandises, la navigation <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> location<br />
sans permis ne sera pas autorisée sur le canal à grand<br />
gabarit. Cependant, on peut s’attendre à une relative croissance<br />
<strong>de</strong>s flux, liée notamment à l’attractivité du canal<br />
pour <strong>de</strong>s plaisanciers privés plus expérimentés.<br />
L’effet du canal Seine-Nord Europe <strong>de</strong>vrait être encore<br />
plus important sur la plaisance collective. Ses dimensions<br />
permettent d’envisager <strong>de</strong>s croisières à bord <strong>de</strong> paquebots<br />
fluviaux 7 , qui connaissent un grand succès sur le<br />
Rhin, le bassin Rhône-Saône et plusieurs fleuves<br />
d’Europe. Les opérateurs ont d’ores et déjà indiqué l’intérêt<br />
<strong>de</strong> croisières <strong>de</strong> type Paris-Amsterdam liées à <strong>de</strong>s thématiques<br />
fortes comme la peinture, l’environnement ou le<br />
tourisme <strong>de</strong> mémoire.<br />
© VNF/P. Cheuva<br />
Un enjeu <strong>de</strong> valorisation touristique <strong>de</strong> l’ouvrage<br />
en tant qu’atout pour les territoires<br />
Le tourisme fluvial terrestre autour <strong>de</strong> Seine-Nord Europe<br />
est aussi un enjeu important du <strong>projet</strong>. Il recouvre <strong>de</strong>s<br />
aspects liés aussi bien à l’insertion paysagère <strong>de</strong> l’ouvrage<br />
et donc au cadre <strong>de</strong> vie, qu’à la valorisation touristique <strong>de</strong><br />
ses sites phares dans une logique <strong>de</strong> mise en réseau du<br />
patrimoine régional, le canal pouvant jouer le rôle <strong>de</strong> point<br />
<strong>de</strong> départ pour la découverte <strong>de</strong> l’ouest <strong>de</strong> la Somme, <strong>de</strong><br />
l’Aisne, <strong>de</strong> l’Artois ou du Cambrésis.<br />
Seine-Nord Europe comprendra plusieurs ouvrages d’art<br />
exceptionnels : les 7 écluses (jusqu’à 30 m <strong>de</strong> chute) et le<br />
pont-canal <strong>de</strong> la Somme. À l’image du pont <strong>de</strong><br />
Normandie ou du viaduc <strong>de</strong> Millau, à plus <strong>de</strong> 20 m au<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong>s marais <strong>de</strong> la Somme, le pont-canal <strong>de</strong> la<br />
Somme sera un ouvrage majeur du patrimoine technique.<br />
Sa conception en intègrera la valorisation (possibilité <strong>de</strong><br />
franchissement piéton…). Le site <strong>de</strong> Biaches - Cléry-sur-<br />
Somme semble propice à l’accueil d’un pôle d’attraction<br />
touristique autour <strong>de</strong> l’ingénierie fluviale, ouvert également<br />
au thème <strong>de</strong>s milieux naturels.<br />
Les écluses pourront également être valorisées. À titre<br />
d’exemple, les écluses <strong>de</strong> Gambsheim sur le Rhin<br />
accueillent chaque année environ 50 000 visiteurs dont <strong>de</strong><br />
nombreux scolaires. On peut également citer les écluses<br />
<strong>de</strong> Lanaye près <strong>de</strong> Liège.<br />
Ces pôles touristiques liés au canal mériteraient d’être mis<br />
en réseau avec d’autres sites patrimoniaux <strong>de</strong>s régions<br />
traversées au sein d’un itinéraire culturel. En ce sens,<br />
l’exemple wallon du Parc régional <strong>de</strong>s canaux et châteaux<br />
autour <strong>de</strong> l’ascenseur <strong>de</strong> Strépy-Thieu est exemplaire.<br />
Le tourisme <strong>de</strong> randonnée aux abords du canal est également<br />
un axe intéressant <strong>de</strong> développement. La conception<br />
du canal pourra prendre en compte la perspective d’une<br />
intégration aux réseaux cyclables interrégionaux et<br />
européens.<br />
L’ensemble <strong>de</strong> ces perspectives nécessite une forte mobilisation<br />
<strong>de</strong>s acteurs locaux et une appropriation <strong>de</strong> Seine-<br />
Nord Europe comme outil structurant <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong><br />
l’image et <strong>de</strong> l’économie touristique <strong>de</strong>s territoires.<br />
Plaisance collective : paquebot <strong>de</strong> croisière sur le Rhin<br />
7) Il s’agit <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> 110 m <strong>de</strong> long<br />
et 11,40 m <strong>de</strong> large accueillant une centaine<br />
<strong>de</strong> croisiéristes et offrant <strong>de</strong>s prestations hôtelières<br />
<strong>de</strong> niveau 3 à 4 étoiles.<br />
8) Plus <strong>de</strong> 6 millions <strong>de</strong> passagers par an<br />
en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> sur les bateaux promena<strong>de</strong>.<br />
L’ouverture du bassin <strong>de</strong> la Seine à ce type <strong>de</strong> produits ne<br />
peut que renforcer le positionnement <strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong><br />
Paris comme place forte du tourisme fluvial 8 en Europe, et<br />
ouvre <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> retombées économiques pour<br />
les territoires traversées via les dépenses <strong>de</strong>s croisiéristes<br />
à terre (visites, shopping…) lors <strong>de</strong>s escales. Les retombées<br />
locales seront très liées à l’accueil réservé aux clientèles<br />
<strong>de</strong>s paquebots. Le rôle <strong>de</strong>s collectivités locales est <strong>de</strong><br />
ce point <strong>de</strong> vue fondamental.<br />
72 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
© VNF/P. Lemaître<br />
Ecluse <strong>de</strong><br />
Gambsheim<br />
3.5.1 Les étapes <strong>de</strong> la démarche<br />
La démarche <strong>de</strong> VNF et <strong>de</strong> ses bureaux d’étu<strong>de</strong>s s’est<br />
articulée <strong>de</strong> la manière suivante :<br />
• l’écoute et l’échange avec les territoires ;<br />
• la définition <strong>de</strong> critères d’opportunités pour les implantations<br />
portuaires 9 ;<br />
• la recherche d’une irrigation optimale et cohérente du<br />
territoire ;<br />
• l’analyse <strong>de</strong> la faisabilité technique d’un port fluvial au<br />
regard <strong>de</strong>s orientations pour la conception du tracé du<br />
futur canal.<br />
Il ressort <strong>de</strong> cette analyse l’opportunité <strong>de</strong> la création<br />
d’une dizaine <strong>de</strong> sites portuaires entre le sud <strong>de</strong><br />
Compiègne et le Cambrésis avec <strong>de</strong>s fonctions diverses,<br />
du simple quai <strong>de</strong> transbor<strong>de</strong>ment aux espaces logistiques<br />
trimodaux, traitant aussi bien <strong>de</strong>s flux industriels que <strong>de</strong>s<br />
trafics <strong>de</strong> conteneurs maritimes ou terrestres.<br />
3.5.2 Perspectives d’implantations portuaires<br />
<strong>de</strong> marchandises<br />
3.5 Perspectives d’implantations portuaires<br />
sur Seine-Nord Europe<br />
Faciliter l’accès à l’infrastructure est essentiel. Le positionnement<br />
<strong>de</strong>s ports fluviaux est donc, avec le système <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s ports maritimes qu'il suscite ou permet, le<br />
facteur déterminant et discriminant sur les plans local et<br />
régional, celui dont dépen<strong>de</strong>nt les effets éventuels.<br />
Pour répondre à cet enjeu, les étu<strong>de</strong>s économiques <strong>de</strong><br />
l’avant-<strong>projet</strong> ont intégré un important volet consacré aux<br />
effets du canal sur le développement <strong>de</strong>s territoires, dans<br />
une double optique :<br />
• évaluer les besoins <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong>s territoires qui<br />
accueilleront le futur canal en termes d’utilisation <strong>de</strong> la voie<br />
d’eau et d’accès au futur ouvrage (besoins endogènes) ;<br />
• évaluer les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et possibilités d’implantations exogènes<br />
à proximité <strong>de</strong> Seine-Nord Europe pour les différentes<br />
filières agriculture, industrie, logistique.<br />
L’objectif est d’en déduire <strong>de</strong>s perspectives d’implantations<br />
<strong>de</strong> sites portuaires le long du futur canal qui répon<strong>de</strong>nt<br />
à la fois aux enjeux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssertes <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong><br />
consommation et <strong>de</strong> développement économique <strong>de</strong> l’Ile<strong>de</strong>-<strong>France</strong>,<br />
<strong>de</strong> la Picardie et du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, et optimisent<br />
le trafic sur la future liaison fluviale.<br />
Les dix mois d’étu<strong>de</strong>s et la concertation menée dans le<br />
cadre <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> travail ad hoc mis en place par <strong>Voies</strong><br />
<strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> (Oise aval, Nord-Compiègnois-<br />
Noyonnais, Somme-Aisne, Nord-Pas <strong>de</strong> Calais), ont<br />
permis <strong>de</strong> faire ressortir <strong>de</strong>s opportunités pour <strong>de</strong>s sites<br />
portuaires potentiels le long <strong>de</strong> Seine-Nord Europe ou à<br />
ses extrémités.<br />
Les différents sites potentiels d’implantations portuaires<br />
issus <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la concertation sont décrits en partant<br />
du sud vers le nord.<br />
Les sites <strong>de</strong> l’Oise aval<br />
Situé dans le prolongement sud du <strong>projet</strong>, le développement<br />
<strong>de</strong> sites portuaires le long <strong>de</strong> l’Oise a également été<br />
étudié. Deux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s majeures sur l’Oise, à l’aval <strong>de</strong><br />
Compiègne, ont été i<strong>de</strong>ntifiées : <strong>de</strong>s terminaux <strong>de</strong> conteneurs<br />
et <strong>de</strong>s sites d’implantation <strong>de</strong> centres logistiques <strong>de</strong><br />
distribution.<br />
Les armateurs maritimes souhaitent disposer d’un dépôt<br />
<strong>de</strong> conteneurs maritimes au nord <strong>de</strong> Paris. À cela s’ajoutera<br />
vraisemblablement un besoin <strong>de</strong> traiter un volume<br />
important <strong>de</strong> conteneurs intra-européens au débouché du<br />
canal Seine-Nord Europe.<br />
9) Accessibilité, existence ou proximité d’un<br />
marché, disponibilité foncière potentielle,<br />
volonté <strong>de</strong>s acteurs, main d’œuvre disponible...<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 73
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
Longueil-Sainte-Marie<br />
configuration d’un terminal conteneurs<br />
Le Meux<br />
configuration <strong>de</strong> terminaux fluviaux<br />
L’opportunité <strong>de</strong> développement d’un terminal portuaire à<br />
vocation conteneurs à Longueil-Sainte-Marie a été i<strong>de</strong>ntifiée<br />
<strong>de</strong>puis plusieurs années. Situé sur la zone logistique<br />
privée Paris-Oise, ce site est bien <strong>de</strong>sservi par la voie express<br />
reliant Compiègne à l’A1, et possè<strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> pouvoir<br />
être embranché fer. Le site <strong>de</strong> Longueil-Sainte-Marie<br />
fait d’ores et déjà l’objet d’une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité technique<br />
et foncière par le Port autonome <strong>de</strong> Paris à la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s collectivités locales. Son développement peut<br />
s’envisager à un horizon proche, avant l’ouverture <strong>de</strong><br />
Seine-Nord Europe, d’autant plus qu’il s’agit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers<br />
terrains disponibles au bord <strong>de</strong> l’Oise sur cette ZAC dont<br />
la commercialisation est largement engagée. Compte tenu<br />
<strong>de</strong>s perspectives importantes <strong>de</strong> trafic sur ce secteur dès<br />
aujourd’hui et plus encore après l’ouverture <strong>de</strong> Seine-<br />
Nord Europe, il est pertinent d’envisager un développement<br />
portuaire à Longueil sur l’ensemble <strong>de</strong> la surface<br />
encore disponible (20 ha environ). Outre qu’un espace<br />
contraint engendre <strong>de</strong>s coûts d’exploitation du terminal<br />
plus importants, la disponibilité foncière permettrait, en<br />
effet, durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> montée en charge du trafic<br />
conteneurs, le stockage et la manutention parallèle <strong>de</strong><br />
marchandises conventionnelles, <strong>de</strong> nature à asseoir les<br />
conditions d’exploitation du port.<br />
Dans une perspective <strong>de</strong> plus long terme, il est important<br />
<strong>de</strong> réfléchir à un équipement complémentaire dans le<br />
Compiégnois. Le site <strong>de</strong> l’Epinette à Le Meux semble<br />
bien approprié (faisceau ferroviaire, au sein d’une zone<br />
industrielle). Compte tenu <strong>de</strong> la rareté du foncier dans le<br />
74 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Compiègnois, il paraît stratégique <strong>de</strong> préserver la vocation<br />
fluviale <strong>de</strong> ces terrains. Par ailleurs, un parc logistique<br />
peut également être envisagé toujours sur la commune <strong>de</strong><br />
Le Meux. Il répondrait à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> i<strong>de</strong>ntifiée <strong>de</strong> logistique<br />
<strong>de</strong> véhicules.<br />
Thourotte et Ribécourt<br />
localisation <strong>de</strong> quais <strong>de</strong> transbor<strong>de</strong>ment<br />
Il faut également noter que l’agglomération <strong>de</strong> la région<br />
<strong>de</strong> Compiègne envisage <strong>de</strong> faire l’acquisition d’une friche<br />
industrielle située à Venette au bord <strong>de</strong> l’Oise sur laquelle<br />
pourraient se développer <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> manutention<br />
route / voie d’eau.<br />
Les sites <strong>de</strong> Ribécourt et <strong>de</strong> Thourotte<br />
Les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sont liées aux besoins<br />
actuels et futurs <strong>de</strong>s entreprises industrielles déjà implantées<br />
dans la vallée <strong>de</strong> l’Oise.<br />
À Ribécourt, la société SECO utilise régulièrement la voie<br />
d’eau et souhaite continuer à pouvoir exploiter son quai<br />
pour développer son trafic. La société Rhodia, implantée<br />
le long <strong>de</strong> la voie d’eau, ne génère actuellement pas <strong>de</strong> trafic<br />
fluvial mais il n’est pas exclu que sa logistique évolue<br />
à l’avenir. Il est donc prévu <strong>de</strong> construire le canal dans la<br />
traversée <strong>de</strong> la zone industrielle <strong>de</strong> manière à permettre<br />
aux entreprises <strong>de</strong> développer (en partie sur leurs terrains)<br />
<strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> transbor<strong>de</strong>ment.<br />
À Thourotte, le quai actuel est utilisé par la société <strong>de</strong><br />
commerce <strong>de</strong> gros GTPR (Granulats du Tournaisis et <strong>de</strong><br />
Picardie Réunis), qui commercialise <strong>de</strong>s pierres calcaires.<br />
Le groupe Saint-Gobain est utilisateur ponctuel <strong>de</strong> la voie<br />
d’eau, qu’il est aujourd’hui obligé <strong>de</strong> traiter à Ribécourt.<br />
Pour répondre à ce besoin d’un accès <strong>de</strong> proximité à la<br />
voie d’eau, il a donc été étudié la possibilité <strong>de</strong> développement<br />
d’un quai <strong>de</strong> 200 m <strong>de</strong> long entre Thourotte et<br />
Montmacq.<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 75
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
Noyon<br />
configuration d’un port fluvial polyvalent<br />
Le site <strong>de</strong> Noyon<br />
Les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’espaces économiques en<br />
bord à canal Seine-Nord Europe dans le Noyonnais sont<br />
liées à l’opportunité <strong>de</strong> fixer certaines activités <strong>de</strong> logistique<br />
intéressées par la main-d’œuvre locale et les facilités<br />
d’implantation. L’amélioration progressive <strong>de</strong> la <strong>de</strong>sserte<br />
routière sur l’axe nord-sud et sur l’axe est-ouest, placera<br />
progressivement Noyon au centre d’une zone <strong>de</strong> chalandise<br />
intéressante sur le plan logistique.<br />
La zone <strong>de</strong> Noyon se situe par ailleurs au débouché <strong>de</strong><br />
flux <strong>de</strong> trafics <strong>de</strong> matériaux en provenance du nord et <strong>de</strong><br />
l’est. Bien située vis-à-vis <strong>de</strong> la zone consommatrice<br />
majeure du nord-est <strong>de</strong> la région parisienne, elle est en<br />
mesure <strong>de</strong> fixer certaines activités liées à la filière bâtiment<br />
et travaux publics. Compte tenu <strong>de</strong> disponibilités<br />
foncières relativement restreintes bord à voie d’eau dans<br />
le Compiégnois, le site <strong>de</strong> Noyon pourrait venir en<br />
complémentarité pour l’accueil d’activités logistiques.<br />
C’est donc un port multifonctions (vrac, conteneurs) qui<br />
peut être envisagé pour le Noyonnais.<br />
Pour ce qui est <strong>de</strong> sa localisation, <strong>de</strong>ux implantations ont<br />
été étudiées. La première se situe sur Passel au sud <strong>de</strong><br />
Noyon. Bien reliée aux gran<strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong><br />
transport (RN32, voie ferrée), elle présente l’inconvénient<br />
d’un foncier très contraint et limité qui ne semble pas<br />
répondre à l’ambition légitime <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s<br />
besoins i<strong>de</strong>ntifiés à terme pour le Noyonnais. Il s’avère<br />
donc qu’un second site possible, au nord-ouest <strong>de</strong> l’agglomération,<br />
à proximité <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> Roye, pourrait être<br />
préférable en termes <strong>de</strong> perspectives <strong>de</strong> développement,<br />
dès lors qu’il serait facilement relié à la future N32 à<br />
2x2 voies.<br />
76 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Le site <strong>de</strong> Nesle<br />
Les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Nesle sont liées au potentiel<br />
<strong>de</strong> développement du pôle agro-industriel existant et<br />
aux possibilités complémentaires <strong>de</strong> fixer <strong>de</strong>s implantations<br />
logistiques souhaitant bénéficier d’une trimodalité<br />
rail / route / voie d’eau.<br />
Nesle<br />
configuration d’un port industriel trimodal<br />
Le groupe agro-industriel Tate & Lyle a en particulier <strong>de</strong>s<br />
<strong>projet</strong>s pour renforcer et diversifier l’activité <strong>de</strong> son unité<br />
<strong>de</strong> production. Ce <strong>projet</strong> s’inscrit dans le cadre du tout<br />
nouveau Pôle <strong>de</strong> compétitivité à vocation mondiale<br />
“Industries et agro-ressources” regroupant les régions<br />
Champagne-Ar<strong>de</strong>nne et Picardie autour <strong>de</strong> l’utilisation<br />
non-alimentaire <strong>de</strong>s produits agricoles.<br />
Des implantations pour la logistique <strong>de</strong>s céréales et pour<br />
les biocarburants peuvent être envisagées sur ce site.<br />
Le site <strong>de</strong> Nesle présente également la particularité d’un<br />
très bon positionnement ferroviaire sur l’axe Amiens-<br />
Tergnier-Dijon, qui <strong>de</strong>vrait constituer à moyen terme la<br />
voie ferroviaire <strong>de</strong> contournement du bassin parisien pour<br />
les ports du Havre et <strong>de</strong> Rouen. Ce point <strong>de</strong> croisement<br />
intermodal <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux infrastructures majeures offrant à la<br />
fois <strong>de</strong>s services fluviaux et ferroviaires constitue également<br />
un atout pour fixer <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> distribution à fort<br />
trafic <strong>de</strong> conteneurs.<br />
Dans le souci <strong>de</strong> se rapprocher au maximum <strong>de</strong> Tate &<br />
Lyle, dont les unités <strong>de</strong> production actuelles et futures<br />
généreront une part importante du volume <strong>de</strong> trafic, on<br />
envisage la construction d’une darse. Elle permettra<br />
d’augmenter le linéaire <strong>de</strong> quais disponibles, répondant<br />
ainsi aux besoins <strong>de</strong>s industries qui pourraient s’implanter<br />
et rechercheront la proximité immédiate <strong>de</strong> la voie d’eau.<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 77
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
Le site <strong>de</strong> Péronne Sud<br />
Les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sont liées à la centralité<br />
régionale, à la proximité du croisement autoroutier<br />
A1/A29, à la présence <strong>de</strong> routes nationales importantes,<br />
les RN17 et RN29, à l’intérêt <strong>de</strong> la proximité du bassin <strong>de</strong><br />
Péronne. La localisation intéresse principalement les prestataires<br />
logistiques et les transporteurs, mais on ne peut<br />
cependant pas exclure l’implantation d’activités industrielles<br />
et commerciales. Les investisseurs en immobilier<br />
logistique considèrent le site avec intérêt.<br />
Péronne sud<br />
configuration d’un port fluvial polyvalent<br />
La première fonctionnalité concerne le transport <strong>de</strong> conteneurs<br />
<strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> Péronne, à laquelle s’ajoute un<br />
petit potentiel <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> trafics <strong>de</strong> colis lourds.<br />
Enfin, le secteur <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction est intéressé<br />
par un quai fluvial permettant à moyen et long termes<br />
<strong>de</strong> faciliter une bonne <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> la Picardie.<br />
Les étu<strong>de</strong>s ont permis d'i<strong>de</strong>ntifier une localisation d'un<br />
port en bord à canal entre Villers-Carbonnel et Eterpigny.<br />
Le site est particulièrement intéressant en raison <strong>de</strong> sa parfaite<br />
accessibilité, à proximité immédiate <strong>de</strong> l’intersection<br />
<strong>de</strong>s autoroutes A1 et A29. Il est envisageable sans importantes<br />
difficultés techniques et autorise le cas échéant un<br />
raccor<strong>de</strong>ment avec la voie ferrée Chaulnes-Péronne. Un<br />
second site, plus près <strong>de</strong> la zone industrielle <strong>de</strong> La<br />
Chapelette à Péronne, a également été cité lors <strong>de</strong> la<br />
concertation. Un peu plus éloigné <strong>de</strong>s grands axes (A1,<br />
A29), il présente l’avantage <strong>de</strong> la proximité du bassin <strong>de</strong><br />
main-d’œuvre <strong>de</strong> Péronne. En revanche, la topographie<br />
<strong>de</strong>s lieux par rapport au canal pourrait être une contrainte<br />
forte pour un tel aménagement. Il n'a pas été possible à ce<br />
sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> déterminer précisément une configuration possible<br />
du port. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité technique est en<br />
cours.<br />
Alternative <strong>de</strong> localisation<br />
78 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Le site <strong>de</strong> Cambrai-Marquion<br />
L’enjeu du canal Seine-Nord Europe est en premier lieu <strong>de</strong><br />
valoriser le réseau <strong>de</strong>s ports fluviaux du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais<br />
et notamment la plate-forme trimodale Delta 3 <strong>de</strong> Dourges.<br />
Tout développement portuaire nouveau doit s’envisager<br />
dans le cadre d’une stratégie régionale <strong>de</strong> développement<br />
durable <strong>de</strong>s sites logistiques. Le plein développement <strong>de</strong> la<br />
plate-forme Delta 3 <strong>de</strong> Dourges est prévu autour <strong>de</strong> 2015.<br />
Il est donc raisonnable d’anticiper cette perspective en<br />
intégrant dès maintenant l’opportunité du développement<br />
d’une zone portuaire sur le canal à grand gabarit à la porte<br />
sud <strong>de</strong> la région Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />
Cambrai - Marquion<br />
configuration d’un parc industriel et logistique<br />
Une étu<strong>de</strong> spécifique <strong>de</strong> la <strong>de</strong>sserte du Cambrésis, menée<br />
en concertation avec les acteurs locaux, a abouti à l’i<strong>de</strong>ntification<br />
<strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> réaliser un parc logistique et<br />
industriel multimodal d’importance entre Marquion et<br />
Cambrai, le long du canal Seine-Nord Europe.<br />
Le Cambrésis est très proche <strong>de</strong>s portes d’entrée maritime<br />
majeures <strong>de</strong> Dunkerque et du Benelux ; il a une bonne<br />
localisation au croisement autoroutier <strong>de</strong> la <strong>de</strong>sserte du<br />
Benelux (A2), <strong>de</strong> l’Europe du Sud (A1) et <strong>de</strong> l’Allemagne<br />
(A26), très intéressante pour une redistribution <strong>de</strong>s flux.<br />
Le site <strong>de</strong> Marquion présente beaucoup d’intérêts pour la<br />
localisation <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> taille européenne :<br />
l’espace potentiellement disponible important qui permet<br />
d’envisager <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure, la proximité<br />
<strong>de</strong>s bassins d’emploi <strong>de</strong> Cambrai et d’Arras, la présence <strong>de</strong><br />
centres <strong>de</strong> distribution européens existants.<br />
Le site <strong>de</strong> Cambrai-Marquion <strong>de</strong>vrait avoir à terme une double<br />
fonction portuaire vracs et conteneurs. Un parc industriel<br />
et logistique est à envisager sur la zone pour <strong>de</strong>s entreprises<br />
attirées par la proximité <strong>de</strong>s services portuaires. Enfin, à long<br />
terme, il pourrait être intéressant <strong>de</strong> développer la trimodalité<br />
par un raccor<strong>de</strong>ment ferroviaire du site et la création d’une<br />
zone <strong>de</strong> ferroutage.<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 79
3-Diagnostics économiques<br />
et premières orientations pour<br />
le canal Seine-Nord Europe<br />
10) Il s’agit d’un linéaire <strong>de</strong> ponton d’environ<br />
100 m permettant l’amarrage <strong>de</strong> 4 à 6 bateaux<br />
<strong>de</strong> plaisance et d’un bateau <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> longueur,<br />
avec <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> base (électricité,<br />
eau…).<br />
Synthèse <strong>de</strong>s perspectives<br />
d’implantations portuaires<br />
Complémentarité ou concurrence <br />
Au final, les étu<strong>de</strong>s ont montré qu’il y avait, sur les territoires<br />
concernés par le <strong>projet</strong>, <strong>de</strong>s fonctions portuaires<br />
diverses à remplir. La situation géographique vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />
marchés <strong>de</strong> consommation et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s infrastructures<br />
<strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s différentes implantations envisagées<br />
induit <strong>de</strong>s vocations naturelles pour chacune d’entre elles.<br />
Le schéma d’implantations portuaires qui se <strong>de</strong>ssine s’intègre<br />
bien dans une logique <strong>de</strong> complémentarité et non <strong>de</strong><br />
concurrence entre sites.<br />
De plus, dans la perspective d’un montage financier du <strong>projet</strong><br />
Seine-Nord Europe via un contrat <strong>de</strong> partenariat publicprivé,<br />
il apparaît opportun que les plates-formes portuaires<br />
soient intégrées dans la déclaration d’utilité publique.<br />
Cela présentera l’avantage <strong>de</strong> donner une perspective globale<br />
au développement portuaire le long <strong>de</strong> l’axe, en association<br />
étroite avec les collectivités locales et les acteurs<br />
socio-économiques.<br />
Il est enfin important que, plus largement, les retombées<br />
économiques du canal (spécialisation éventuelle <strong>de</strong>s sites,<br />
zones d’activités, infrastructures complémentaires…)<br />
soient abordées <strong>de</strong> manière coordonnée entre les différents<br />
intervenants, au premier rang <strong>de</strong>squels les Régions<br />
(dans le cadre <strong>de</strong>s schémas régionaux <strong>de</strong> développement<br />
économique), les Départements et les intercommunalités<br />
(au titre <strong>de</strong> l’accueil <strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s salariés) et les<br />
chambres consulaires. Le <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe est un<br />
atout essentiel <strong>de</strong>s régions traversées, qu’il serait opportun<br />
<strong>de</strong> valoriser collectivement en mettant en valeur les<br />
complémentarités possibles.<br />
Par ailleurs, l’association <strong>de</strong>s collectivités dès les phases<br />
amont du <strong>projet</strong> leur permettra <strong>de</strong> réfléchir aux conséquences<br />
du développement <strong>de</strong>s activités induit par le <strong>projet</strong> sur<br />
les infrastructures complémentaires (voirie, réseaux divers,<br />
habitat…) et sur la planification urbaine (SCOT, PLU).<br />
Synthèse <strong>de</strong>s perspectives d’implantations portuaires<br />
Hypothèses <strong>de</strong> travail sur la base <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché<br />
Site - surfaces 2012 / 2015 2020 / 2025<br />
Cambrai-Marquion 150 ha 300 ha<br />
Péronne Sud 60 ha 100 / 125 ha<br />
Nesle 75 ha 150 ha<br />
Noyon 60 ha 100 / 125 ha<br />
Ribécourt 2 ha 2 ha<br />
Thourotte 1 ha 1 ha<br />
TOTAL 348 ha 650-700 ha<br />
sur Seine-Nord Europe<br />
Longueil-Sainte-Marie 20 ha 20 ha<br />
Le Meux 15 ha 45 ha<br />
3.5.3 Perspectives d’implantations d’équipements<br />
portuaires <strong>de</strong> plaisance<br />
La philosophie générale est d’implanter un équipement<br />
d’escale tous les 15-20 km, soit toutes les <strong>de</strong>ux à trois<br />
heures <strong>de</strong> navigation.<br />
3 types d’équipements sont proposés :<br />
Catégorie 1 : port <strong>de</strong> tourisme qui remplit les fonctions<br />
d’escale et d’hivernage ;<br />
Catégorie 2 : port d’escale, avec les services permettant<br />
un arrêt <strong>de</strong> nuit ;<br />
Catégorie 3 : escale <strong>de</strong> plaisance 10 (arrêt <strong>de</strong> courte durée).<br />
Comme pour les plates-formes portuaires industrielles et<br />
logistiques le long du canal Seine-Nord Europe, les propositions<br />
d’implantations <strong>de</strong> sites portuaires <strong>de</strong> plaisance<br />
sont le fruit d’une réflexion itérative entre les territoires,<br />
VNF et les bureaux d’étu<strong>de</strong>s.<br />
Pour répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> liée à la plaisance privée, trois<br />
escales <strong>de</strong> plaisance sont envisagées directement sur le<br />
linéaire du canal dans le sud du Pas-<strong>de</strong>-Calais, dans le secteur<br />
<strong>de</strong> Saint-Christ-Briost et dans le sud <strong>de</strong> la Somme,<br />
ainsi qu’un port d’escale dans le secteur du pont-canal <strong>de</strong><br />
la Somme. Leurs emplacements exacts <strong>de</strong>vront répondre<br />
80 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
à <strong>de</strong>s critères tels que l’accessibilité à <strong>de</strong>s commerces,<br />
l’intérêt paysager du site…<br />
Il faut y ajouter les perspectives <strong>de</strong> création ou <strong>de</strong> renforcement<br />
<strong>de</strong> ports <strong>de</strong> tourisme ou d’escale vers Arleux, à<br />
Péronne, à Pont-l’Evêque et à Longueil-Annel. Cette<br />
structuration <strong>de</strong> l’offre d’équipements peut s’opérer dans<br />
le cadre d’une dynamique fluviale créée par le canal<br />
Seine-Nord Europe.<br />
Ces développements portuaires permettraient d’une part <strong>de</strong><br />
combler un déficit d’anneaux déjà i<strong>de</strong>ntifié notamment sur<br />
le secteur Oise et d’autre part, d’attirer une clientèle locale,<br />
francilienne et du Nord <strong>de</strong> l’Europe, séduite par un positionnement<br />
privilégié dans le réseau nord du tourisme fluvial.<br />
Synthèse <strong>de</strong>s perspectives<br />
d’implantation <strong>de</strong> sites<br />
portuaires touristiques<br />
S’agissant <strong>de</strong> l’accueil <strong>de</strong>s grands bateaux à passagers,<br />
outre <strong>de</strong>s aménagements à envisager sur l’Oise aval<br />
(par exemple Auvers-sur-Oise, L’Isle-Adam, Creillois,<br />
Compiègne…), <strong>de</strong>s appontements <strong>de</strong> paquebots fluviaux<br />
sont étudiés dans le secteur <strong>de</strong> Noyon (sur le canal latéral<br />
à l’Oise à Pont-l’Evêque) et <strong>de</strong> Péronne-Pont-Canal <strong>de</strong> la<br />
Somme (vraisemblablement au sud du pont-canal, pour<br />
<strong>de</strong>s raisons techniques).<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 81
Avis sur le dossier <strong>de</strong> consultation<br />
Ce dossier dont vous avez pu prendre connaissance<br />
formule les orientations principales <strong>de</strong> <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>France</strong> et les choix effectués pour définir le tracé <strong>de</strong><br />
référence pour l’avant-<strong>projet</strong> <strong>de</strong> la liaison fluviale à grand<br />
gabarit Seine-Nord Europe.<br />
Il est le résultat conjoint <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la concertation<br />
conduites <strong>de</strong>puis 11 mois.<br />
Avant <strong>de</strong> présenter le dossier d’avant-<strong>projet</strong> au ministre<br />
chargé <strong>de</strong>s transports en mars 2006, <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>France</strong> a souhaité vous consulter <strong>de</strong> la façon la plus large<br />
possible pour que vos avis et contributions puissent participer<br />
à l’élaboration du <strong>projet</strong>.<br />
Nous vous invitons donc à faire parvenir vos observations<br />
aussi précises et argumentées que possible à l’adresse<br />
indiquée ci-<strong>de</strong>ssous, jusqu’au 16 décembre 2005, sur les<br />
quatre thèmes principaux <strong>de</strong> ce dossier :<br />
1. Projet <strong>de</strong> tracé <strong>de</strong> référence ;<br />
2. Aspects hydrauliques ;<br />
3. Aspects environnementaux ;<br />
4. Perspectives <strong>de</strong> développement économique<br />
et ouverture européenne.<br />
Consultation Seine-Nord Europe<br />
SGAR Picardie<br />
6, rue Debray<br />
80020 AMIENS Ce<strong>de</strong>x 9<br />
Responsable Communication<br />
François DESMAZIERE<br />
03 21 68 83 76<br />
francois.<strong>de</strong>smaziere@vnf.fr<br />
Contacts<br />
Responsable Territorial <strong>de</strong> Compiègne<br />
Pierre-Yves BIET<br />
03 44 92 60 74<br />
pierre-yves.biet@vnf.fr<br />
Responsable Territorial <strong>de</strong> Péronne<br />
Vincent FOUCRIER<br />
03 22 84 74 40<br />
vincent.foucrier@vnf.fr<br />
82 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Glossaire<br />
Avant-port aval/amont : ouvrage situé dans le bief aval/amont,<br />
immédiatement avant l’écluse, consistant en un élargissement du plan<br />
d’eau, permettant <strong>de</strong> faciliter l’entrée et la sortie <strong>de</strong>s bateaux dans<br />
l’écluse (mur gui<strong>de</strong>) et doté d’équipements pour le stationnement<br />
d’attente.<br />
Avant-<strong>projet</strong> : les étu<strong>de</strong>s d'avant-<strong>projet</strong> permettent <strong>de</strong> préciser les<br />
caractéristiques, les objectifs <strong>de</strong> performance, le coût et l’économie<br />
du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal, ainsi que <strong>de</strong> proposer au ministre chargé <strong>de</strong>s<br />
transports une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 mètres <strong>de</strong> large, à l’intérieur <strong>de</strong> laquelle<br />
s’inscrira le futur canal, établie en fonction du résultat <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et<br />
<strong>de</strong> la concertation.<br />
Bajoyer : mur longitudinal <strong>de</strong> l'écluse. On parle parfois <strong>de</strong> mur<br />
bajoyer.<br />
Bassin d’épargne : bassin accolé à l’écluse permettant <strong>de</strong> stocker une<br />
partie <strong>de</strong> l’eau éclusée (60-70 %) pour la restituer lors du remplissage<br />
suivant <strong>de</strong> l’écluse.<br />
Bassinée : volume d'eau transféré vers les bassins d’épargne et le bief<br />
aval lors du franchissement d'une écluse (éclusage ou sassement).<br />
Batillage : ensemble <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> l’eau (<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s) provoqués<br />
par le passage d’un bateau.<br />
Bief : portion du canal <strong>de</strong> niveau constant ou <strong>de</strong> rivière située entre<br />
<strong>de</strong>ux ouvrages : <strong>de</strong>ux écluses, <strong>de</strong>ux barrages ou une écluse et un<br />
barrage.<br />
Bief <strong>de</strong> partage : bief le plus haut d’un canal qui joint <strong>de</strong>ux vallées<br />
(canal <strong>de</strong> jonction).<br />
Voie / Canal à grand gabarit : fleuve, rivière ou canal permettant<br />
l’acheminement <strong>de</strong> convois supérieurs à environ 1 300 tonnes.<br />
Chargeur : nom usuel donné aux acteurs économiques qui ont à<br />
transporter <strong>de</strong> la marchandise. Il peut être industriel ou logisticien,<br />
donneur d’ordre ou prestataire.<br />
Chenal <strong>de</strong> navigation : partie du lit <strong>de</strong> la rivière ou largeur du canal<br />
où est assuré un mouillage suffisant pour la navigation. Il peut être<br />
balisé.<br />
Commission nationale du débat public (CNDP) : autorité administrative<br />
indépendante dont le rôle est régi par la loi du 27 février 2002.<br />
La CNDP est chargée <strong>de</strong> “veiller au respect <strong>de</strong> la participation du<br />
public au processus d’élaboration <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s d’aménagement ou<br />
d’équipement d’intérêt national, dès lors qu’ils présentent <strong>de</strong> forts<br />
enjeux socio-économiques ou ont <strong>de</strong>s impacts significatifs sur l’environnement<br />
ou l’aménagement du territoire”.<br />
Concertation : phase d’avant-<strong>projet</strong> qui a pour objectif <strong>de</strong> recueillir<br />
les avis et les attentes <strong>de</strong>s responsables locaux (élus, représentants <strong>de</strong>s<br />
services <strong>de</strong> l’Etat, du mon<strong>de</strong> socio-économique, <strong>de</strong>s associations) sur<br />
les objectifs et les caractéristiques du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> manière à les associer<br />
à l’élaboration du <strong>projet</strong>.<br />
Consultation : phase <strong>de</strong> l’avant <strong>projet</strong> s’adressant aux services <strong>de</strong><br />
l’Etat, aux élus <strong>de</strong>s collectivités concernés, aux instances socio-économiques<br />
et aux associations, qui émettent, par écrit, sur la base d’un<br />
dossier d’étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s avis sur le <strong>projet</strong>. Elle vient après la concertation.<br />
Convoi poussé / remorqué : ensemble rigi<strong>de</strong> <strong>de</strong> bateaux dont l’un<br />
au moins est motorisé. La plupart <strong>de</strong>s convois sont poussés (par un<br />
pousseur).<br />
Darse : bassin portuaire pourvu <strong>de</strong> quais, généralement perpendiculaires<br />
à la voie principale.<br />
Déblai : opération <strong>de</strong> terrassement consistant à abaisser le niveau du<br />
terrain par enlèvement <strong>de</strong> matériaux.<br />
Déclaration d'utilité publique (DUP) : acte administratif représentant<br />
la phase préliminaire d'une opération foncière <strong>projet</strong>ée par une<br />
personne publique. La DUP permet d'acquérir, au besoin par voie<br />
d'expropriation, les terrains d'emprise nécessaires au <strong>projet</strong>. Dans le<br />
cas du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe, la DUP est prononcée par décret au<br />
Conseil d'Etat.<br />
Conteneur : boîte aux dimensions normalisées (20, 30, 40, 45 pieds<br />
<strong>de</strong> long) permettant le transport et la manutention <strong>de</strong>s marchandises<br />
dans le mon<strong>de</strong> entier par les différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport. Le canal<br />
Seine-Nord Europe est conçu pour le passage <strong>de</strong> convois transportant<br />
trois niveaux superposés <strong>de</strong> conteneurs dans les bateaux.<br />
Développement durable : mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement prenant en compte<br />
les enjeux économiques, sociaux et environnementaux, qui répond aux<br />
besoins présents, tout en veillant à ne pas gaspiller les ressources<br />
<strong>de</strong>s générations futures ou compromettre leur capacité à satisfaire leurs<br />
propres besoins.<br />
Ecluse : ouvrage permettant aux bateaux <strong>de</strong> franchir la différence <strong>de</strong><br />
niveau existant entre <strong>de</strong>ux biefs adjacents.<br />
Eclusée : opération <strong>de</strong> vidange ou <strong>de</strong> remplissage du sas <strong>de</strong> l’écluse<br />
pour transférer les bateaux d’un bief à l’autre.<br />
Emprise <strong>de</strong> l’ouvrage : partie du territoire comprenant le canal mais<br />
également ses abords (chemins latéraux, fossés, talus et pistes pour<br />
son entretien et son exploitation).<br />
Escalier d’eau : succession <strong>de</strong>s différents biefs d’un canal reliés<br />
par <strong>de</strong>s écluses (qui constituent autant <strong>de</strong> marches) qui lui permet <strong>de</strong><br />
s’adapter aux reliefs du terrain. Un escalier d’eau est nécessaire car<br />
la voie navigable doit rester horizontale (ce qui n’est pas le cas d’une<br />
route ou d’une voie ferrée).<br />
Etat initial : évaluation et/ou mesure à une pério<strong>de</strong> donnée <strong>de</strong> toutes<br />
les composantes <strong>de</strong> l’état et <strong>de</strong>s enjeux environnementaux majeurs<br />
liés au <strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe. Son analyse, nécessaire<br />
avant tout <strong>projet</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure, se réalise par l’intermédiaire <strong>de</strong><br />
plusieurs étu<strong>de</strong>s spécifiques. Elles concernent notamment la connaissance<br />
<strong>de</strong>s milieux aquatiques, <strong>de</strong>s milieux naturels, <strong>de</strong>s enjeux agricoles,<br />
<strong>de</strong> l’état du bâti et du patrimoine archéologique.<br />
Etiage : niveau d'eau le plus bas d'une rivière.<br />
Fuseau / Ban<strong>de</strong> / Tracé : après les étu<strong>de</strong>s préliminaires, le ministre<br />
chargé <strong>de</strong>s transports choisi un fuseau d’une largeur comprise entre<br />
0,5 et 5 km. On détermine ensuite, au moment <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant<strong>projet</strong>,<br />
une ban<strong>de</strong> d’environ 500 m <strong>de</strong> large soumise à l’enquête<br />
publique, où s’inscrira, au moment <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> détaillé, le tracé<br />
final <strong>de</strong> l’ouvrage.<br />
Gaz à effet <strong>de</strong> serre (GES) : Ensemble <strong>de</strong>s gaz qui absorbent<br />
le rayonnement infrarouge émis par la Terre et le renvoient en partie<br />
vers celle-ci, contribuant ainsi à maintenir la chaleur dans l'atmosphère<br />
terrestre. Les principaux GES d'origine humaine sont le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
carbone (CO2), le méthane (CH4), l'ozone troposphérique (O3), et les<br />
gaz fluorés (HFC, PFC, SF6) et le protoxy<strong>de</strong> d'azote (N2O). Les<br />
émissions <strong>de</strong>s différents GES sont souvent comptabilisées en tonnes<br />
d'équivalent dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (teqCO2).Voir aussi effet <strong>de</strong> serre,<br />
voir aussi le protocole <strong>de</strong> Kyoto.<br />
Hauteur libre : hauteur entre le plan d’eau et le tablier d’un pont.<br />
Détermine le tirant d'air maximal autorisé.<br />
Hinterland : zone <strong>de</strong> chalandise terrestre d’un port maritime.<br />
Impact environnemental : effets <strong>de</strong> l’ouvrage, <strong>de</strong> sa construction et<br />
<strong>de</strong> son utilisation, sur l’environnement paysager que ce soit la faune,<br />
la flore, la pollution visuel, sonore, etc.<br />
Intermodalité : acheminement d’une marchandise en utilisant<br />
plusieurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport dans le même contenant (véhicule ou<br />
conteneur) et sans reconditionnement.<br />
Maître d’ouvrage : personne morale pour laquelle l’ouvrage est<br />
construit. Pour un établissement public en tant que personne responsable<br />
principal <strong>de</strong> l’ouvrage, il remplit une fonction d’intérêt général.<br />
Marnage : variation <strong>de</strong> la hauteur d'un plan d'eau.<br />
Massification <strong>de</strong>s flux : capacité à transporter une plus gran<strong>de</strong> quantité<br />
<strong>de</strong> marchandises en un seul voyage, permettant une diminution<br />
du prix à la tonne transportée. Le transport fluvial est un mo<strong>de</strong> qui<br />
permet la massification <strong>de</strong>s flux.<br />
Mouillage : profon<strong>de</strong>ur d'eau disponible, détermine le tirant d'eau<br />
maximal autorisé.<br />
Dossier <strong>de</strong> synthèse / Glossaire 83
Multimodalité : chaîne combinant plusieurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport<br />
(routier, ferroviaire, fluvial, maritime). Cette chaîne peut entraîner le<br />
changement <strong>de</strong> contenant du produit.<br />
Natura 2000 : réseau constitué <strong>de</strong> sites désignés spécialement par<br />
chacun <strong>de</strong>s Etats membres <strong>de</strong> l’Union européenne, en vertu <strong>de</strong>s directives<br />
européennes dites “Oiseaux” et “Habitats” <strong>de</strong> 1979 et 1992. Le<br />
réseau a pour objectif <strong>de</strong> contribuer à préserver la diversité biologique<br />
sur le territoire <strong>de</strong> l’Union européenne. Les sites Natura 2000 sont<br />
pris en compte lors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur les grands <strong>projet</strong>s d’infrastructures,<br />
notamment par la réalisation d’une étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nce.<br />
Pied <strong>de</strong> pilote : différence entre le mouillage et le tirant d'eau. C'est<br />
une marge <strong>de</strong> sécurité.<br />
Plate-forme multimodale : installation logistique <strong>de</strong> chargement et<br />
déchargement <strong>de</strong>s marchandises qui permet le transfert <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières<br />
d’un mo<strong>de</strong> à l’autre (route-fluvial, fer-fluvial, fer-route). C’est<br />
également un espace d’activité et <strong>de</strong> services aux entreprises utilisatrices<br />
(entreposage, transformation <strong>de</strong> produits, conditionnement,<br />
dédouanement…). Une plate-forme qui peut recevoir <strong>de</strong>s marchandises<br />
à la fois par la route, le rail et la voie d’eau est une plate-forme<br />
trimodale.<br />
Pont-canal : ouvrage d’art permettant le passage d’un canal au<strong>de</strong>ssus<br />
d’une voie <strong>de</strong> circulation routière ou ferroviaire, d’un autre<br />
canal, ou d’un cours d’eau.<br />
Pré/post acheminement : maillon <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> transport qui permet<br />
l’acheminement <strong>de</strong>puis le lieu d’expédition <strong>de</strong> la marchandise<br />
jusqu’au lieu <strong>de</strong> prise en charge pour le transport principal puis, entre<br />
lieu d’arrivée du transport principal et le lieu <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination final <strong>de</strong><br />
la marchandise.<br />
Radier : fondation sur laquelle repose l'ouvrage (exemple : radier<br />
d’une écluse).<br />
Rayon <strong>de</strong> courbure : élément <strong>de</strong> définition <strong>de</strong> la géométrie d’un canal.<br />
Le rayon <strong>de</strong> courbure est dépendant du gabarit <strong>de</strong>s bateaux appelés à<br />
circuler sur la voie d’eau. Pour un canal à grand gabarit, le rayon <strong>de</strong><br />
courbure correspond à minima à un cercle <strong>de</strong> 1 000 m <strong>de</strong> rayon, <strong>de</strong><br />
manière à permettre la circulation <strong>de</strong>s convois <strong>de</strong> 4 400 tonnes pouvant<br />
aller jusqu’à 185 m <strong>de</strong> long. Il peut être exceptionnellement réduit<br />
à 750 m.<br />
Rectangle <strong>de</strong> navigation : zone du plan d’eau à l’intérieur <strong>de</strong> laquelle<br />
le bateau peut naviguer. Sa base est formée par le chenal <strong>de</strong> navigation,<br />
qui garantit une hauteur d'eau suffisante sous la coque. De même, sous<br />
un pont ou dans un souterrain, sa hauteur est donnée par la “hauteur<br />
libre”, celle qui garantit une gar<strong>de</strong> suffisante pour le passage du bateau.<br />
Remblai : opération <strong>de</strong> terrassement consistant à relever le niveau du<br />
terrain par ajout <strong>de</strong> matériaux.<br />
Report modal : transfert d’une partie <strong>de</strong>s marchandises d’un mo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> transport sur un autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport.<br />
Retenue (zone <strong>de</strong> retenue) : masse d'eau retenue en amont par un<br />
barrage. Sur une rivière canalisée, une retenue équivaut à un bief.<br />
Ripisylve : flore semi-aquatique qui peuple habituellement les berges<br />
<strong>de</strong>s rivières : roseaux, joncs, iris, renoncule caltha, verne, peuplier...<br />
Rupture <strong>de</strong> charge : passage d'une marchandise d'un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
transport à un autre ou d’un véhicule à un autre.<br />
Sas : bassin délimité par les bajoyers et les portes <strong>de</strong> l’écluse.<br />
Seveso : ville italienne connue pour une pollution à la dioxine en<br />
1976 qui a donné son nom à une directive européenne pour la protection<br />
<strong>de</strong>s installations classées vis-à-vis <strong>de</strong> l’environnement.<br />
Siphon : ouvrage hydraulique permettant le passage en point bas<br />
d’un écoulement libre.<br />
Surlargeur : augmentation locale <strong>de</strong> la largeur du canal <strong>de</strong>stinée à<br />
permettre le croisement <strong>de</strong>s bateaux lorsque le tracé présente <strong>de</strong>s<br />
courbures importantes.<br />
Tête aval : ouvrage disposé à l’extrémité <strong>de</strong> l’écluse qui permet<br />
d’accueillir la porte <strong>de</strong> fermeture aval et ses organes <strong>de</strong> manœuvre qui<br />
isolent hydrauliquement le sas du bief aval.<br />
Tirant d’air : distance verticale entre le niveau du plan d'eau et<br />
la partie fixe la plus haute du bateau au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l'eau.<br />
Tirant d’eau : hauteur <strong>de</strong> la partie immergée du bateau. Le tirant<br />
d'eau varie donc avec la charge.<br />
Tonne-kilomètre (t-km) : unité <strong>de</strong> mesure pour le transport <strong>de</strong>s marchandises.<br />
Elle exprime la distance parcourue et la masse transportée.<br />
On l’obtient en multipliant le nombre <strong>de</strong> tonnes par la distance en<br />
kilomètres. Une tonne-kilomètre correspond à une tonne transportée<br />
sur 1 km.<br />
Vantail : partie mobile d'une porte. Une porte busquée d’écluse<br />
comporte <strong>de</strong>ux vantaux.<br />
Zone humi<strong>de</strong> : milieu naturel en bordure du cours d'eau qui dispose,<br />
au moins pendant une partie <strong>de</strong> l'année, d'assez d'eau pour permettre<br />
le développement <strong>de</strong> communautés spécifiques <strong>de</strong> plantes et d'animaux.<br />
Les zones humi<strong>de</strong>s portent, selon les régions, le nom <strong>de</strong> noues,<br />
délaissés, coupures, etc.<br />
LEXIQUE<br />
AEP : Alimentation en eaux potables<br />
CAF : Comité <strong>de</strong>s armateurs fluviaux<br />
CCI : Chambre <strong>de</strong> commerce et d’industrie<br />
CETMEF : Centre d’étu<strong>de</strong>s techniques maritimes et fluviales (ministère<br />
<strong>de</strong> l’équipement)<br />
CIADT : Comité interministériel d’aménagement et <strong>de</strong> développement<br />
du territoire<br />
CNBA : Chambre nationale <strong>de</strong> la batellerie artisanale<br />
CNDP : Commission nationale du débat public<br />
DATAR : Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action<br />
régionale<br />
DEEE : Déchets <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques<br />
DIB : Déchets industriels banaux<br />
DUP : Déclaration d’utilité publique<br />
EDC : Centre européen <strong>de</strong> distribution (en anglais : European distribution<br />
center)<br />
EVP : Equivalent vingt-pieds, représente un conteneur d’une<br />
longueur d’environ 6 mètres.<br />
PLU : Plan local d’urbanisme<br />
POS : Plan d’occupation <strong>de</strong>s sols<br />
RTE-T : Réseau trans-européen <strong>de</strong> transport<br />
SAFER : Société d’aménagement foncier et d’établissement rural<br />
SCOT : Schéma <strong>de</strong> cohérence territoriale<br />
SIC : Site d’intérêt communautaire.<br />
VHU : Véhicules hors d’usage<br />
UTI : Unités <strong>de</strong> transport intermodal<br />
ZNIEFF : zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et<br />
floristique<br />
ZPS : Zone <strong>de</strong> protection spéciale<br />
84 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations
Conception / Réalisation / Fabrication : Stratis (01 55 25 54 54) / Papcha (01 46 56 28 28)<br />
Photos couverture : VNF / P.Cheuva / Port autonome du Havre / A. Assaker / GS Groupe<br />
Octobre 2005