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l'avant-projet - Voies navigables de France

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Consultation <strong>de</strong>s services<br />

<strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus,<br />

<strong>de</strong>s acteurs socio-économiques<br />

et <strong>de</strong>s associations sur<br />

l’avant-<strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />

Dossier <strong>de</strong> Synthèse<br />

Octobre 2005


Consultation <strong>de</strong>s services<br />

<strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus,<br />

<strong>de</strong>s acteurs socio-économiques<br />

et <strong>de</strong>s associations sur<br />

l’avant-<strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />

Dossier <strong>de</strong> Synthèse<br />

Octobre 2005


Sommaire<br />

AVANT-PROPOS :<br />

SEINE-NORD EUROPE, LE MAILLON MANQUANT D’UN RÉSEAU FLUVIAL À GRAND GABARIT 4<br />

CHAPITRE 1 : LE PROCESSUS D’ÉLABORATION DU PROJET DE CANAL SEINE-NORD EUROPE 6<br />

1.1 LES ÉTAPES ET LES DÉCISIONS ANTÉRIEURES 6<br />

1.1.1 Une réflexion lancée <strong>de</strong>puis 1975 6<br />

1.1.2 Le débat préalable 6<br />

1.1.3 Les étu<strong>de</strong>s préliminaires et la concertation sur le choix du fuseau 6<br />

1.2 L’ÉTAPE ACTUELLE : L'AVANT-PROJET, UNE PHASE D’ÉTUDES, DE CONCERTATION<br />

ET DE CONSULTATION 9<br />

1.2.1 Les acteurs <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> 9<br />

1.2.2 L’organisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 10<br />

1.2.3 La concertation : principaux enseignements 11<br />

1.2.4 La consultation actuelle : modalités et objectifs 13<br />

1.2.5 La finalisation <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> : janvier – mars 2006 13<br />

1.3 LES ÉTAPES SUIVANTES JUSQU'À LA MISE EN SERVICE DU CANAL 13<br />

CHAPITRE 2 : PRÉSENTATION DU PROJET 14<br />

2.1 LA CONCEPTION ET L’EXPLOITATION DU CANAL SEINE-NORD EUROPE 14<br />

2.1.1 Les caractéristiques générales du <strong>projet</strong> 14<br />

2.1.2 Le tracé et l’escalier d’eau 16<br />

2.1.3 Principes et effets du fonctionnement hydraulique du canal 16<br />

2.1.4 Les principes <strong>de</strong> franchissement 26<br />

2.1.5 Exploitation, sécurité et maintenance 26<br />

2.1.6 L’impact sur les canaux existants 27<br />

2.2 L'INSERTION DU CANAL SEINE-NORD EUROPE 30<br />

2.2.1 Les principes <strong>de</strong> l’insertion du <strong>projet</strong> 30<br />

2.2.2 La restructuration du foncier agricole 31<br />

2.2.3 La stratégie paysagère 31<br />

2.2.4 La prise en compte <strong>de</strong>s enjeux environnementaux 35


2.3 PRÉSENTATION DU PROJET PAR SECTEUR 41<br />

2.3.1 Le secteur <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l’Oise 41<br />

2.3.2 Le secteur Oise - Somme 43<br />

2.3.3 Le secteur Nord - Pas <strong>de</strong> Calais 46<br />

CHAPITRE 3 : DIAGNOSTICS ECONOMIQUES ET PREMIERES ORIENTATIONS<br />

POUR LE CANAL SEINE-NORD EUROPE 50<br />

3.1 OBJECTIFS ET PÉRIMÈTRE DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES DE L’AVANT-PROJET 50<br />

3.1.1 Rappel <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques antérieures 50<br />

3.1.2 Le périmètre et les objectifs <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> 50<br />

3.2 ENJEUX ECONOMIQUES DU CANAL SEINE-NORD EUROPE 51<br />

3.2.1 Le contexte général du <strong>projet</strong> 51<br />

3.2.2 Un <strong>projet</strong> aux enjeux interrégionaux, nationaux et européens, inscrit dans une perspective <strong>de</strong> développement durable 53<br />

3.3 DIAGNOSTIC DE L’OFFRE DE TRANSPORT ET SES PERSPECTIVES D’EVOLUTION 56<br />

3.3.1 L’offre fluviale 56<br />

3.3.2 Les autres réseaux <strong>de</strong> transport et l’intermodalité 62<br />

3.4 DIAGNOSTIC DE LA DEMANDE DE TRANSPORT ET DES EFFETS DU PROJET SUR<br />

LES DIFFÉRENTES ACTIVITES ECONOMIQUES 64<br />

3.4.1 Les effets sur les activités agricoles 64<br />

3.4.2 Les effets sur les activités industrielles 65<br />

3.4.3 Diagnostic du secteur <strong>de</strong> la logistique et effets du <strong>projet</strong> 69<br />

3.4.4 Les effets sur le tourisme 71<br />

3.5 PERSPECTIVES D’IMPLANTATIONS PORTUAIRES SUR SEINE-NORD EUROPE 73<br />

3.5.1 Les étapes <strong>de</strong> la démarche 73<br />

3.5.2 Perspectives d’implantations portuaires <strong>de</strong> marchandises 73<br />

3.5.3 Perspectives d’implantations d’équipements portuaires <strong>de</strong> plaisance 80<br />

AVIS SUR LE DOSSIER DE CONSULTATION 82<br />

GLOSSAIRE 83<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Sommaire 3


Avant-propos<br />

SEINE-NORD EUROPE, LE MAILLON<br />

MANQUANT D’UN RESEAU FLUVIAL<br />

A GRAND GABARIT<br />

Le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe est un grand <strong>projet</strong><br />

d’intérêt national, interrégional et européen qui consiste à<br />

réaliser le maillon manquant entre le réseau à grand gabarit<br />

<strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong> l’Oise et celui du Nord <strong>de</strong> la <strong>France</strong> et<br />

<strong>de</strong> l’Europe. Il permettra ainsi <strong>de</strong> fournir une offre plus<br />

compétitive pour le transport fluvial <strong>de</strong> marchandises,<br />

dans l’objectif d’entraîner une utilisation croissante <strong>de</strong> ce<br />

mo<strong>de</strong> respectueux <strong>de</strong> l’environnement. Il contribuera également<br />

à développer l’hinterland <strong>de</strong> nos ports maritimes,<br />

à limiter la croissance du trafic routier, notamment<br />

aux abords <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s agglomérations, et à soutenir la<br />

compétitivité, l’attractivité et le développement économique<br />

<strong>de</strong>s territoires irrigués et reliés par la liaison.<br />

En effet, les échanges ont été marqués ces <strong>de</strong>rnières années<br />

par la progression <strong>de</strong> la conteneurisation maritime et terrestre<br />

<strong>de</strong>s marchandises. Cette solution permet <strong>de</strong> développer,<br />

à l’intérieur du continent européen, <strong>de</strong>s plates-formes logistiques<br />

bi ou tri-modales alimentées sur <strong>de</strong>s axes majeurs par<br />

la voie d’eau et/ou le rail, la distribution finale <strong>de</strong>s marchandises<br />

étant réalisée par la route.<br />

Ces plates-formes se développent progressivement en<br />

<strong>France</strong>. Elles le sont davantage dans les pays du Nord <strong>de</strong><br />

l’Europe : par exemple en Allemagne, le port fluvial <strong>de</strong><br />

Duisbourg, sur le Rhin, est le premier port fluvial mondial<br />

et traite annuellement près <strong>de</strong> 50 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong><br />

marchandises. Il compte en outre plus <strong>de</strong> 50 <strong>de</strong>ssertes<br />

ferroviaires quotidiennes vers plus <strong>de</strong> 80 <strong>de</strong>stinations<br />

européennes. Il constitue l’une <strong>de</strong>s plaques tournantes <strong>de</strong><br />

la logistique européenne.<br />

Dans un tel contexte, l’enjeu économique <strong>de</strong> la liaison<br />

Seine-Nord Europe dépasse très largement la seule économie<br />

du transport <strong>de</strong> marchandises. Ce <strong>projet</strong> s'inscrit dans<br />

un objectif <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s activités logistiques et<br />

industrielles autour <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s plates-formes fluviales, <strong>de</strong><br />

la même manière que les fleuves ont, dans le passé, été le<br />

point <strong>de</strong> départ du développement <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes.<br />

La saturation <strong>de</strong>s infrastructures routières du Benelux<br />

entraînée par le transport <strong>de</strong> marchandises en provenance<br />

<strong>de</strong>s ports du nord <strong>de</strong> l’Europe, la concentration du trafic<br />

nord-sud <strong>de</strong> marchandises sur l'autoroute A1 et la congestion<br />

aux abords du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-<br />

<strong>France</strong> nécessitent <strong>de</strong> fournir rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s solutions<br />

alternatives durables, permettant l’acheminement <strong>de</strong>s<br />

marchandises au cœur <strong>de</strong> ces agglomérations avec le minimum<br />

<strong>de</strong> nuisances.<br />

Les enjeux <strong>de</strong> développement durable<br />

d’un <strong>projet</strong> répondant aux évolutions<br />

du transport <strong>de</strong> marchandises<br />

Le développement important du transport fluvial <strong>de</strong>puis<br />

1997 (+ 35 %) s’est accéléré avec une progression annuelle<br />

<strong>de</strong> + 6,2 % en 2004, qui s’amplifie en 2005. Cette expansion<br />

importante, favorisée par <strong>de</strong>s coûts très compétitifs en<br />

raison <strong>de</strong> la massification <strong>de</strong>s marchandises que permet ce<br />

mo<strong>de</strong>, répond :<br />

• aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fiabilité et <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong> l’économie<br />

mo<strong>de</strong>rne exigées par les acteurs économiques ;<br />

• aux objectifs <strong>de</strong> report modal vers les transports fluviaux<br />

et ferroviaires définis dans les politiques françaises et<br />

européennes pour réduire la pression <strong>de</strong>s transports dans<br />

l'émission <strong>de</strong>s gaz à effet <strong>de</strong> serre ;<br />

• aux besoins <strong>de</strong> la logistique mo<strong>de</strong>rne pour structurer la<br />

massification <strong>de</strong>s échanges entre les pôles <strong>de</strong> production<br />

et les pôles <strong>de</strong> consommation.<br />

© VNF


Une ouverture du bassin <strong>de</strong> la Seine stratégique<br />

pour l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et la Haute-Normandie<br />

eau grâce au système d'étanchéité du canal et au principe<br />

<strong>de</strong> recyclage <strong>de</strong>s eaux lors <strong>de</strong>s éclusées.<br />

d'emplois à long terme associés au développement durable<br />

<strong>de</strong>s activités liées au canal sera ainsi assurée.<br />

Seine-Nord Europe permettra la mise en réseau du bassin<br />

<strong>de</strong> la Seine avec l’ensemble <strong>de</strong> l’Europe fluviale. Outre les<br />

nouvelles possibilités offertes pour les trafics nord-sud,<br />

ce désenclavement aura aussi pour effet <strong>de</strong> renforcer la<br />

compétitivité <strong>de</strong> l’offre fluviale pour <strong>de</strong>s transports internes<br />

au bassin <strong>de</strong> la Seine, en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> ou en Haute-<br />

Normandie, grâce à une meilleure capacité d’adaptation<br />

<strong>de</strong> la flotte aux besoins <strong>de</strong>s chargeurs.<br />

Le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais au cœur <strong>de</strong> la liaison<br />

Seine-Escaut<br />

Naturellement tourné vers le Nord <strong>de</strong> l’Europe, Seine-<br />

Nord Europe placera le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais au cœur <strong>de</strong> la<br />

liaison fluviale européenne à grand gabarit Seine-Escaut.<br />

Cette ouverture vers le grand bassin parisien favorisera le<br />

rayonnement du port <strong>de</strong> Dunkerque et contribuera à renforcer<br />

la dimension européenne du réseau <strong>de</strong> ports fluviaux,<br />

notamment la plate-forme Delta 3 <strong>de</strong> Dourges.<br />

Une opportunité pour les territoires<br />

le long du canal<br />

Seine-Nord Europe donnera également aux territoires<br />

qui l’accueilleront (la Picardie et l’Artois-Cambrésis)<br />

l’opportunité <strong>de</strong> développer leurs atouts et compétences.<br />

En particulier, ce <strong>projet</strong> pourra valoriser le potentiel<br />

agricole et industriel <strong>de</strong> la Picardie en prolongeant la<br />

dynamique créée par le pôle <strong>de</strong> compétitivité “Industries<br />

et agro-ressources”, (notamment dans le secteur <strong>de</strong>s<br />

énergies nouvelles que sont les biocarburants), en favorisant<br />

une meilleure compétitivité <strong>de</strong>s productions.<br />

Au cœur <strong>de</strong>s enjeux hydrauliques <strong>de</strong>s bassins concernés,<br />

dont ceux <strong>de</strong> l'Oise et <strong>de</strong> la Somme, le canal Seine-Nord<br />

Europe apporte en outre une contribution positive à la<br />

régulation <strong>de</strong>s crues. Sa conception limite les besoins en<br />

Les caractéristiques <strong>de</strong> la voie d'eau, en s'appuyant sur les<br />

richesses culturelles et naturelles <strong>de</strong>s territoires traversés,<br />

offriront <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> développement touristique,<br />

comme les croisières qui valorisent <strong>de</strong>puis une dizaine<br />

d'années plus <strong>de</strong> 25 fleuves et canaux européens.<br />

L’avant-<strong>projet</strong>, une étape clé<br />

Ces enjeux portés par le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe,<br />

ont conduit le comité interministériel d'aménagement du<br />

territoire du 18 décembre 2003 à inscrire le <strong>projet</strong> parmi les<br />

35 infrastructures françaises prioritaires et le Parlement et le<br />

Conseil européens, par codécision du 21 avril 2004, à intégrer<br />

la liaison européenne Seine-Escaut, dont Seine-Nord<br />

Europe constitue le maillon central, parmi les 30 <strong>projet</strong>s<br />

prioritaires du réseau trans-européen <strong>de</strong> transports (RTE-T).<br />

L'engagement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d'avant-<strong>projet</strong>, le 22 novembre<br />

2004, a permis <strong>de</strong> développer, entre les mois <strong>de</strong> mars et<br />

septembre 2005, une large concertation avec les collectivités<br />

territoriales, les acteurs socio-économiques et les<br />

associations. Cette concertation s’est notamment appuyée,<br />

d’une part, sur les groupes <strong>de</strong> travail mis en place par le<br />

préfet coordonnateur et <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> et,<br />

d’autre part, sur les réunions publiques qui se sont tenues<br />

en juin et juillet 2005 sous l'égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Commission nationale<br />

du débat public.<br />

La perspective <strong>de</strong> conduire le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord<br />

Europe dans le cadre <strong>de</strong> la procédure <strong>de</strong> contrat <strong>de</strong> partenariat<br />

public-privé fournit la possibilité <strong>de</strong> développer, au<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> la simple création d’une nouvelle infrastructure,<br />

une offre globale <strong>de</strong> services <strong>de</strong> transport. C’est le sens <strong>de</strong><br />

l’inclusion <strong>de</strong>s plates-formes portuaires et industrielles<br />

dans le périmètre <strong>de</strong> l’enquête publique. Après les emplois<br />

créés durant la construction <strong>de</strong> l'ouvrage, la pérennité<br />

La phase <strong>de</strong> consultation qui s'ouvre a pour objectif <strong>de</strong><br />

recueillir les avis <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’Etat, <strong>de</strong>s collectivités<br />

locales, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations<br />

concernés, sur les caractéristiques du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal<br />

Seine-Nord Europe et <strong>de</strong>s installations portuaires associées.<br />

Ce dossier synthétise les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la<br />

concertation menées jusqu’en septembre 2005 et formule<br />

les choix du maître d'ouvrage pour abor<strong>de</strong>r les étapes suivantes<br />

d’élaboration du <strong>projet</strong>. Les avis recueillis permettront<br />

<strong>de</strong> finaliser les choix techniques et économiques du<br />

dossier d’avant-<strong>projet</strong> qui doit être présenté au ministre<br />

chargé <strong>de</strong>s transports en mars 2006.<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Avant-propos 5


1-Le processus d’élaboration du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe<br />

1. LE PROCESSUS D’ÉLABORATION<br />

DU PROJET DE CANAL SEINE-NORD<br />

EUROPE<br />

1.1 Les étapes et les décisions<br />

antérieures<br />

1.2 L’étape actuelle : <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong>,<br />

une phase d’étu<strong>de</strong>s,<br />

<strong>de</strong> concertation et <strong>de</strong><br />

consultation<br />

1.3 Les étapes suivantes jusqu’à<br />

la mise en service du canal<br />

2. PRÉSENTATION DU PROJET<br />

3. DIAGNOSTICS ECONOMIQUES ET<br />

PREMIERES ORIENTATIONS POUR<br />

LE CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

L’axe fluvial reliant les bassins <strong>de</strong> la Seine et du Nord <strong>de</strong><br />

la <strong>France</strong> est <strong>de</strong>venu, <strong>de</strong>puis le XIX ème siècle, un axe<br />

majeur <strong>de</strong> développement économique entre ces régions<br />

pour le transport <strong>de</strong> charbon, avec l’ouverture du canal <strong>de</strong><br />

Saint-Quentin en 1810 (au gabarit <strong>de</strong> 350 tonnes) et du<br />

canal latéral à l’Oise en 1827. Cet axe a évolué avec l’ouverture<br />

du canal du Nord en 1965 (au gabarit <strong>de</strong> 650 tonnes).<br />

Les <strong>de</strong>ux canaux <strong>de</strong> cet axe ont transporté annuellement<br />

jusqu’à 8 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> marchandises dans<br />

les années 1970 et permis une diversification avec l’acheminement<br />

<strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> construction et <strong>de</strong> céréales.<br />

Aujourd’hui, le besoin d’une infrastructure performante<br />

est essentiel pour assurer le nécessaire développement du<br />

transport fluvial : en Europe, l’efficacité économique <strong>de</strong><br />

ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport est désormais soutenue par la massification<br />

<strong>de</strong>s échanges entres les ports maritimes et leur<br />

hinterland, qui nécessite <strong>de</strong>s unités à grand gabarit<br />

(<strong>de</strong> 1 300 à 4 400 tonnes).<br />

Le développement du transport fluvial <strong>de</strong> marchandises<br />

dans le nord <strong>de</strong> l’Europe et sur le bassin <strong>de</strong> la Seine a donc<br />

conduit à engager, dès le début <strong>de</strong>s années 1970, une<br />

réflexion sur une liaison fluviale à grand gabarit entre ces<br />

<strong>de</strong>ux bassins.<br />

1.1 LES ÉTAPES ET LES DÉCISIONS<br />

ANTÉRIEURES<br />

1.1.1 Une réflexion lancée dès 1975<br />

Les premières étu<strong>de</strong>s préalables ont été engagées dès 1975<br />

pour un passage au gabarit <strong>de</strong> 5 000 tonnes du canal <strong>de</strong><br />

Saint-Quentin (étu<strong>de</strong> géologique du Bureau <strong>de</strong> recherches<br />

géologiques et minières en 1975, étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> reconnaissance<br />

<strong>de</strong>s sols en 1976, étu<strong>de</strong>s économiques en 1977 et avant<strong>projet</strong><br />

sommaire en 1979).<br />

De même, le canal du Nord, d’un gabarit <strong>de</strong> 650 tonnes,<br />

fut dès 1978 l’objet d’étu<strong>de</strong>s pour porter son gabarit à<br />

3 000 tonnes. Ces étu<strong>de</strong>s ont alimenté l’établissement, à<br />

partir <strong>de</strong> 1983, du Schéma Directeur <strong>de</strong>s <strong>Voies</strong> Navigables,<br />

dont l’axe fort consistait à définir les priorités <strong>de</strong>s liaisons<br />

inter-bassins, avec <strong>de</strong>ux options pour la liaison Seine-Nord :<br />

• soit une augmentation du gabarit du canal <strong>de</strong> Saint-<br />

Quentin (<strong>de</strong> 1350 à 4 500 tonnes) ;<br />

• soit une augmentation du gabarit du canal du Nord<br />

(<strong>de</strong> 1 350 à 3 300 tonnes).<br />

Ce schéma directeur a été approuvé en avril 1985.<br />

A l’initiative <strong>de</strong> plusieurs régions, et principalement du<br />

Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s comparatives entre ces<br />

<strong>de</strong>ux solutions furent menées <strong>de</strong> 1985 à 1990. En 1989, le<br />

rapport Chassagne incitait à l’insertion <strong>de</strong> la <strong>France</strong> dans<br />

l’Europe fluviale et préconisait trois scénarios qui proposent<br />

la réhabilitation du réseau fluvial existant, <strong>de</strong>venu<br />

vétuste, la réalisation <strong>de</strong> la liaison Seine-Nord et la réalisation<br />

<strong>de</strong> la liaison Rhin-Rhône pour éviter le détournement<br />

d’un trafic important vers les réseaux étrangers,<br />

réduire les coûts <strong>de</strong> transport et en accroître la sécurité.<br />

De 1990 à mi-1993, les étu<strong>de</strong>s se sont prolongées principalement<br />

sur l’option est du canal <strong>de</strong> Saint-Quentin, dont<br />

le gabarit existant était le plus réduit. L’évaluation <strong>de</strong> l’intérêt<br />

économique du <strong>projet</strong> a été engagée en 1992.<br />

En juillet 1993, la synthèse <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> trafics attendus<br />

<strong>de</strong> la liaison à grand gabarit Seine-Nord fournissait<br />

une estimation préliminaire du trafic sur la liaison <strong>de</strong><br />

8 à 12 millions <strong>de</strong> tonnes par an, sans prendre en compte<br />

le trafic international, le trafic <strong>de</strong> conteneurs et les effets<br />

liés à l’ouverture <strong>de</strong>s bassins.<br />

1.1.2 Le débat préalable<br />

En janvier 1993, le secrétaire d’Etat aux Transports a<br />

décidé que le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord ferait l’objet<br />

d’un débat dans le cadre <strong>de</strong>s dispositions prévues par la<br />

“circulaire Bianco”.<br />

Mené <strong>de</strong> décembre 1993 à févier 1994 sous l’autorité du<br />

préfet <strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur, et d’un<br />

comité <strong>de</strong> pilotage, ce débat public avait pour objectif<br />

d’étudier la pertinence du <strong>projet</strong>, d’analyser ses avantages<br />

et ses inconvénients éventuels et <strong>de</strong> mesurer l’impact prévisible<br />

<strong>de</strong> sa réalisation sur l’économie et l’aménagement<br />

<strong>de</strong>s territoires. Il a conclu à l’intérêt économique et à<br />

l’opportunité <strong>de</strong> construire un canal à grand gabarit<br />

reliant la Seine par l’Oise au canal Dunkerque-Escaut.<br />

Cette décision a été confortée par une étu<strong>de</strong> plus générale<br />

sur le corridor nord, qui évaluait les besoins en infrastructures<br />

entre la région parisienne et le Nord <strong>de</strong> la <strong>France</strong>.<br />

1.1.3 Les étu<strong>de</strong>s préliminaires<br />

et la concertation sur le choix du fuseau<br />

Lancées le 21 septembre 1995, les étu<strong>de</strong>s préliminaires<br />

sur le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord se sont achevées fin<br />

juin 1996. Les étu<strong>de</strong>s concernaient la définition <strong>de</strong> l’état<br />

initial sur toute l’aire d’étu<strong>de</strong> (environ 3 000 km 2 ) ; puis la<br />

recherche <strong>de</strong> toutes les possibilités <strong>de</strong> fuseaux <strong>de</strong> tracés,<br />

compte tenu <strong>de</strong> la topographie et <strong>de</strong>s contraintes techniques,<br />

qui a conduit à sélectionner 3 familles <strong>de</strong> tracés :<br />

6 fuseaux proches du canal du Nord, 12 fuseaux proches<br />

du canal <strong>de</strong> Saint-Quentin, et 3 fuseaux intermédiaires.


L’analyse et la comparaison <strong>de</strong>s 21 fuseaux <strong>de</strong> tracé sélectionnés<br />

ont été proposés en quatre grands thèmes d’étu<strong>de</strong>s<br />

(technique, environnement, socio-économie locale et<br />

aménagement urbain) et ont permis d’évaluer 127 critères<br />

regroupés en 16 facteurs <strong>de</strong> choix, dont 9 facteurs relatifs<br />

à l’environnement.<br />

La concertation sur le choix <strong>de</strong> fuseau s’est déroulée du<br />

15 septembre au 31 décembre 1997, sous l’égi<strong>de</strong> du préfet<br />

<strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur, assisté<br />

d’une commission <strong>de</strong> suivi. Plus <strong>de</strong> 2 500 personnes ont<br />

participé aux 20 réunions d’information et d’échanges<br />

organisées.<br />

De nombreuses réunions spécifiques ont en outre été<br />

organisées à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s acteurs locaux.<br />

Dans son rapport <strong>de</strong> synthèse retraçant les principaux enseignements<br />

<strong>de</strong> la concertation, adressé au ministre en charge<br />

<strong>de</strong>s transports, le préfet coordonnateur concluait en faveur<br />

<strong>de</strong>s fuseaux intermédiaires et du fuseau N3 longeant le<br />

canal du Nord, notamment pour ses moindres impacts environnementaux,<br />

et recommandait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s complémentaires<br />

sur les aspects hydrauliques, le <strong>de</strong>venir du canal du<br />

Nord et la <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> Cambrai ainsi qu’un approfondissement<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques. Le fuseau N3 a été retenu<br />

par le ministre chargé <strong>de</strong>s transports le 4 mars 2002.<br />

Étu<strong>de</strong>s<br />

préliminaires<br />

1995-1996 :<br />

fuseau N3<br />

retenu en 2002<br />

Étu<strong>de</strong>s<br />

préliminaires<br />

1995-1996 :<br />

fuseaux soumis<br />

à la concertation<br />

Étu<strong>de</strong>s<br />

préliminaires<br />

1995-1996 :<br />

grille d’analyse<br />

multicritères<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 1 7


1-Le processus d’élaboration<br />

du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal<br />

Seine-Nord Europe<br />

Les dates clés du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal à grand gabarit Seine-Nord Europe <strong>de</strong> 1993 à 2004<br />

• 29 octobre 1993 : le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal à grand gabarit Seine-Nord Europe est inscrit au schéma directeur transeuropéen <strong>de</strong>s voies <strong>navigables</strong> à grand gabarit.<br />

• Novembre 1993 – 1994 : débat public sur l’opportunité <strong>de</strong> la liaison Seine-Nord Europe.<br />

• 4 avril 1995 : approbation par le ministère <strong>de</strong> l’Equipement, du Logement, <strong>de</strong>s Transports et du Tourisme, du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> cahier <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires et désignation<br />

<strong>de</strong> <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> (VNF) en tant que maître d’ouvrage <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s.<br />

• 1995 – 1996 : étu<strong>de</strong>s préliminaires et étu<strong>de</strong>s d’état initial, recherche <strong>de</strong> fuseaux <strong>de</strong> tracés, comparaison <strong>de</strong>s fuseaux et propositions <strong>de</strong> choix. Transmises au ministre<br />

chargé <strong>de</strong>s transports, ces étu<strong>de</strong>s ont été validées par le Conseil général <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées en décembre 1996.<br />

• Septembre – décembre 1997 : concertation pour le choix d’un fuseau <strong>de</strong> tracé parmi 21 fuseaux classés en trois familles : une proche du canal du Nord, une proche du<br />

canal <strong>de</strong> Saint-Quentin et une famille intermédiaire.<br />

• Juin 1998 : remise au ministre chargé <strong>de</strong>s transports du rapport <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> la concertation et d’une note d’analyses, faisant émerger les fuseaux intermédiaires et le<br />

fuseau N3 parallèle au canal du Nord comme fuseaux préférentiels, par le préfet <strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur.<br />

• 1998 – 1999 : à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du ministre chargé <strong>de</strong>s transports, les étu<strong>de</strong>s économiques ont été actualisées en 1998, et expertisées par le Conseil général <strong>de</strong>s Ponts et<br />

Chaussées en 1999. Cette expertise a conduit à proposer un scénario <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation préalable <strong>de</strong>s débouchés nord et sud du futur canal inscrits aux contrats <strong>de</strong> plan Etat-Régions<br />

2000-2006, signés en 2000 avec les régions Haute-Normandie, Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />

• 9 juillet 2001 : inscription, lors du Comité Interministériel pour l’Aménagement et le Développement du Territoire (CIADT) du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> liaison fluviale à grand gabarit Seine-<br />

Nord Europe aux schémas multimodaux <strong>de</strong> services collectifs <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> voyageurs et <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> marchandises, et adoption d’un principe d’aménagement<br />

progressif <strong>de</strong> la liaison.<br />

• 4 mars 2002 : choix du fuseau <strong>de</strong> tracé N3 par le ministre <strong>de</strong> l’Equipement, <strong>de</strong>s Transports et du Logement et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>s complémentaires.<br />

• Mars 2003 : publication <strong>de</strong> l’audit, commandé par le Gouvernement au Conseil général <strong>de</strong>s Ponts et Chaussées et à l’Inspection générale <strong>de</strong>s Finances, sur les infrastructures<br />

<strong>de</strong> transports 2003-2020, recommandant la réalisation du <strong>projet</strong> au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2020.<br />

• Avril 2003 : publication par la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale (DATAR) d’une étu<strong>de</strong> prospective sur les transports, commandée par le<br />

Gouvernement et intitulée : “La <strong>France</strong> en Europe : quelle ambition pour la politique <strong>de</strong>s Transports ”, replaçant le <strong>projet</strong> comme un enjeu stratégique d’aménagement du territoire à<br />

réaliser à court terme.<br />

• Mai – juin 2003 : débat au Parlement sur les gran<strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport, qui a confirmé l’intérêt <strong>de</strong>s parlementaires pour le canal Seine-Nord Europe.<br />

•5 décembre 2003 : inscription par le conseil <strong>de</strong>s ministres européens <strong>de</strong>s transports du <strong>projet</strong> Seine-Escaut dans la liste <strong>de</strong>s 30 <strong>projet</strong>s d’infrastructures prioritaires <strong>de</strong> l’Union<br />

européenne.<br />

• 18 décembre 2003 : le CIADT retient le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe parmi 35 <strong>projet</strong>s d’infrastructures <strong>de</strong> transport français prioritaires et déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> confier à<br />

VNF la maîtrise d’ouvrage <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant <strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe, maillon central <strong>de</strong> la liaison fluviale européenne Seine-Escaut.<br />

• 21 avril 2004 : co-décision par le Parlement européen et le Conseil européen sur la base du rapport du député européen Philip Bradbourn, comprenant l’inscription <strong>de</strong>s 30 grands<br />

<strong>projet</strong>s européens prioritaires dans le cadre <strong>de</strong> la révision du Réseau transeuropéen <strong>de</strong> transport (RTE-T), dont le <strong>projet</strong> Seine-Escaut.<br />

• 22 avril 2004 : lettre <strong>de</strong> mission adressée par Gilles <strong>de</strong> Robien, ministre <strong>de</strong> l’Equipement, <strong>de</strong>s Transports, <strong>de</strong> l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et <strong>de</strong> la Mer et <strong>de</strong><br />

François Goulard, secrétaire d’Etat aux Transports et à la Mer, à <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>, maître d’ouvrage pour la conduite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong> et au préfet<br />

<strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur, pour la concertation et la consultation autour <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s.<br />

8 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


1.2 L’ETAPE ACTUELLE : L'AVANT-PROJET,<br />

UNE PHASE D’ETUDES, DE CONCERTATION<br />

ET DE CONSULTATION<br />

La phase d’avant-<strong>projet</strong>, démarrée le 22 avril 2004, a pour<br />

objectif <strong>de</strong> déterminer les principales caractéristiques du<br />

<strong>projet</strong>, d’en préciser son coût et <strong>de</strong> définir une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

500 mètres <strong>de</strong> large à l’intérieur <strong>de</strong> laquelle prendra place<br />

le tracé définitif <strong>de</strong> l’ouvrage. Au-<strong>de</strong>là du tronçon central,<br />

une étu<strong>de</strong> prendra en compte les caractéristiques <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong> la liaison du confluent <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> la Seine<br />

jusqu’à Dunkerque pour définir les conditions <strong>de</strong> navigation<br />

attendues en fonction <strong>de</strong>s contraintes existantes et <strong>de</strong>s<br />

perspectives d’amélioration envisageables à moyen et long<br />

termes.<br />

Pluridisciplinaire, elle rassemble une quinzaine <strong>de</strong> collaborateurs<br />

dans les domaines économique, technique, juridique,<br />

financier, administratif, environnemental, du<br />

transport et <strong>de</strong> la communication.<br />

Le préfet <strong>de</strong> la région Picardie,<br />

préfet coordonnateur <strong>de</strong> la concertation<br />

Le préfet <strong>de</strong> la région Picardie a été missionné, par<br />

le ministre en charge <strong>de</strong>s transports, pour coordonner les<br />

étapes <strong>de</strong> concertation et <strong>de</strong> consultation nécessaires à<br />

l'avancement <strong>de</strong> <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong>.<br />

© Préfecture d’Amiens<br />

Le comité <strong>de</strong> pilotage, instance décisionnelle<br />

Le comité <strong>de</strong> pilotage du <strong>projet</strong>, présidé par Pierre-Yves<br />

Donjon <strong>de</strong> Saint Martin, ingénieur général <strong>de</strong>s Ponts et<br />

Chaussées, est composé <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> l’Etat, au<br />

niveau central et déconcentré, <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s conseils<br />

régionaux (Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, Picardie, Nord-Pas <strong>de</strong> Calais) et<br />

d’un représentant <strong>de</strong> l'Union européenne. Associant les<br />

financeurs du <strong>projet</strong>, il en constitue l'instance décisionnelle,<br />

à laquelle le maître d'ouvrage rend compte régulièrement<br />

<strong>de</strong> l'avancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la concertation.<br />

© VNF<br />

1.2.1 Les acteurs <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />

VNF, maître d'ouvrage <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />

Le 22 avril 2004, le Gouvernement a confié à <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>France</strong> la maîtrise d'ouvrage <strong>de</strong> <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong><br />

Seine-Nord Europe, dans la continuité <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires<br />

également réalisées par VNF entre 1995 et 1997.<br />

L'objectif assigné à VNF est d'aboutir à la déclaration<br />

d'utilité publique avant la fin <strong>de</strong> l'année 2007.<br />

La mission<br />

Seine-Nord Europe<br />

à Béthune<br />

La mission Seine-Nord Europe, installée à Béthune, est en<br />

charge du pilotage <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> la<br />

concertation.<br />

18 déc.<br />

2003<br />

Décision<br />

du CIADT<br />

21 avril<br />

2004<br />

Co-décision<br />

Parlement<br />

et Conseil<br />

européens :<br />

Seine-Escaut<br />

inscrit dans<br />

les 30 <strong>projet</strong>s<br />

prioritaires<br />

22 avril<br />

2004<br />

Lettre<br />

<strong>de</strong> mission<br />

du ministre<br />

<strong>de</strong>s Transports<br />

à VNF<br />

16 juillet<br />

2004<br />

Installation<br />

du comité<br />

<strong>de</strong> pilotage<br />

15 octobre<br />

2004<br />

Lancement<br />

<strong>de</strong> l’information<br />

sur les étu<strong>de</strong>s<br />

d’avant-<strong>projet</strong><br />

11 mars<br />

2005<br />

Installation<br />

du comité<br />

consultatif<br />

et lancement<br />

<strong>de</strong> la<br />

concertation<br />

La préfecture <strong>de</strong> la région Picardie, à Amiens<br />

mars<br />

septembre<br />

2005<br />

Concertation<br />

sur les<br />

variantes<br />

pour la ban<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s 500 m<br />

octobre<br />

décembre<br />

2005<br />

Installation<br />

Consultation<br />

comité <strong>de</strong>s<br />

collectivités, consultatif<br />

et <strong>de</strong>s lancement acteurs<br />

socioéconomiques<br />

<strong>de</strong> la<br />

concertation<br />

et <strong>de</strong>s associations<br />

mars 2006<br />

Remise<br />

du dossier<br />

d’avant-<strong>projet</strong><br />

au ministre<br />

septembre<br />

2006 fin 2007<br />

Enquête<br />

publique<br />

Déclaration<br />

d’utilité<br />

publique<br />

2008-2012<br />

Etu<strong>de</strong>s<br />

d’exécution<br />

et travaux<br />

Le comité consultatif<br />

Le comité consultatif est composé <strong>de</strong>s<br />

membres du comité <strong>de</strong> pilotage, <strong>de</strong> parlementaires,<br />

d’élus locaux, d’acteurs socioéconomiques<br />

et d’associations représentatives<br />

sur le périmètre élargi du <strong>projet</strong>, du<br />

grand bassin parisien à la région Nord-Pas<br />

<strong>de</strong> Calais, en liaison avec les partenaires<br />

belges et hollandais. Il éclaire le comité <strong>de</strong><br />

pilotage et VNF sur les attentes liées à la<br />

réalisation du <strong>projet</strong>.<br />

© VNF/B.Suard<br />

Installation du comité consultatif, le 11 mars 2005<br />

Le calendrier <strong>de</strong> la conduite du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 1 9


1-Le processus d’élaboration<br />

du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal<br />

Seine-Nord Europe<br />

Les comités scientifiques et économiques<br />

En raison <strong>de</strong> l’ampleur du <strong>projet</strong> et <strong>de</strong> son caractère novateur,<br />

<strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> s'est associé les conseils<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux comités : un comité scientifique et technique,<br />

piloté par le Centre d’étu<strong>de</strong>s techniques maritimes et<br />

fluviales (CETMEF), qui rassemble plus <strong>de</strong> quarante ingénieurs<br />

français et européens, pour apporter l'expertise la<br />

plus récente dans les grands <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> voies <strong>navigables</strong>, et<br />

un comité économique, rassemblant une dizaine d'économistes<br />

français et européens pour apporter leur conseil et<br />

leurs compétences aux choix méthodologiques et aux<br />

hypothèses prospectives.<br />

1.2.2 L’organisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

Les étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong> visent à définir la consistance<br />

et les caractéristiques du <strong>projet</strong>, à en étudier les variantes<br />

dans le cadre du fuseau retenu au terme <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

préliminaires, pour choisir la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 m <strong>de</strong> largeur<br />

qui sera ensuite mise à l’enquête publique. Ces<br />

étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong> et la procédure d’enquête<br />

publique seront suivies par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s détaillées qui<br />

permettront <strong>de</strong> définir le tracé définitif du canal, les<br />

caractéristiques <strong>de</strong>s ouvrages et les emprises nécessaires<br />

à la réalisation du canal.<br />

Étapes <strong>de</strong> définition du tracé.<br />

Fuseau <strong>de</strong> 500 à 5 000 mètres<br />

Ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 mètres*<br />

Emprise finale 100 à 150 m<br />

*Étape actuelle.<br />

Calendrier <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />

• 2004- 2006 : Phase d'avant-<strong>projet</strong> sommaire : étu<strong>de</strong>s et concertation<br />

• 22 avril 2004 : Lettre <strong>de</strong> mission adressée par le ministre en charge <strong>de</strong>s transports à VNF, pour la conduite <strong>de</strong> l’avant<strong>projet</strong><br />

et au préfet <strong>de</strong> la région Picardie, préfet coordonnateur, pour la concertation et la consultation autour <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

• Juillet 2004 : la Commission nationale du débat public confirme que les étapes précé<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> débat public et <strong>de</strong> concertation (1993-<br />

1997) ne nécessitent pas d’organiser un nouveau débat public. Elle recomman<strong>de</strong> à VNF d’assurer dans la concertation une information<br />

complète et claire du public pour faire partager les enjeux du <strong>projet</strong>.<br />

• Octobre 2004 : Lancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

• Décembre 2004 : Installation <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travail développement économique<br />

• Mars 2005 : Lancement <strong>de</strong> la concertation<br />

• Mars/septembre 2005 : Concertation sur les variantes pour déterminer la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 500 mètres<br />

• Octobre/déc. 2005 : Consultation sur <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong><br />

• Mars 2006 : Remise du dossier d'avant-<strong>projet</strong> au ministre chargé <strong>de</strong>s transports.<br />

L’organisation <strong>de</strong> la conduite du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />

VNF a sélectionné les entreprises en charge <strong>de</strong> la réalisation<br />

<strong>de</strong>s différents volets d'étu<strong>de</strong>s nécessaires à l'avancement<br />

<strong>de</strong> <strong>l'avant</strong>-<strong>projet</strong>. Ces groupements <strong>de</strong> bureaux d'étu<strong>de</strong>s<br />

européens accompagnent le maître d'ouvrage dans<br />

l'ensemble <strong>de</strong>s étapes d'élaboration du <strong>projet</strong>.<br />

Les étu<strong>de</strong>s d'avant-<strong>projet</strong> sont divisées en quatre volets :<br />

• les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> système <strong>de</strong> transport, réalisées par le<br />

groupement Sogreah (<strong>France</strong>) - Ingerop (<strong>France</strong>) - Arcadis<br />

(Pays-Bas), définissent le fonctionnement du canal et<br />

assurent notamment la conception <strong>de</strong>s écluses et <strong>de</strong>s<br />

ouvrages d'alimentation en eau ;<br />

• les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tracé-structure définissent la localisation<br />

du canal, son insertion dans les territoires traversés et leur<br />

paysage, ainsi que les principes <strong>de</strong> franchissement. Elles<br />

ont été confiées au groupement Coyne et Bellier (<strong>France</strong>)<br />

- Tractebel (Belgique) - CNR (<strong>France</strong>) - Michel Desvigne<br />

(<strong>France</strong>) et Technum (Belgique) ;<br />

• les étu<strong>de</strong>s d'environnement procè<strong>de</strong>nt à l'évaluation<br />

environnementale du <strong>projet</strong> et proposent les mesures<br />

visant à en atténuer les impacts. Elles sont réalisées par<br />

Setec International et Biotope (<strong>France</strong>) ;<br />

10 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


• les étu<strong>de</strong>s socio-économiques, confiées au groupement<br />

Setec International (<strong>France</strong>) - Stratec (Belgique) -<br />

Eurotrans (<strong>France</strong>) associés à NEA (Pays-Bas), évaluent<br />

les trafics engendrés par le canal et ses effets sur l'élargissement<br />

<strong>de</strong> l'hinterland <strong>de</strong>s ports maritimes, l'accessibilité<br />

<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s agglomérations, le développement <strong>de</strong> l'intermodalité,<br />

notamment avec le rail, et le développement <strong>de</strong>s<br />

territoires.<br />

1.2.3 La concertation : déroulement<br />

et principaux enseignements<br />

En raison du calendrier et dans un objectif <strong>de</strong> meilleur partage<br />

<strong>de</strong> l’information, les phases d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> concertation<br />

ont été conduites <strong>de</strong> façon simultanée, afin d’intégrer<br />

dans un délai très court les avis exprimés par les acteurs<br />

concernés (élus, associations, acteurs institutionnels et<br />

socio-économiques). Cette démarche permet d’étudier et<br />

<strong>de</strong> sélectionner, dans les délais impartis, les options <strong>de</strong><br />

conception du <strong>projet</strong>.<br />

Une présence continue du maître d'ouvrage<br />

sur le territoire<br />

Deux responsables territoriaux <strong>de</strong> la mission Seine-Nord<br />

Europe sont implantés à Péronne et à Compiègne. Ils sont<br />

le relais <strong>de</strong>s acteurs locaux pour que le <strong>projet</strong> s'inscrive<br />

dans <strong>de</strong>s perspectives partagées <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s territoires<br />

et dans la diversité <strong>de</strong>s attentes. L'interlocuteur<br />

pour la Somme et le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais est également<br />

chargé, sur l'ensemble <strong>de</strong> l'aire d'étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s questions foncières.<br />

L'interlocuteur pour la partie du <strong>projet</strong> située dans<br />

le département <strong>de</strong> l'Oise coordonne également les questions<br />

du développement économique et portuaire le long<br />

<strong>de</strong> l'axe.<br />

Une phase d’information sur le <strong>projet</strong>,<br />

<strong>de</strong> juillet 2004 à mars 2005<br />

Elle avait pour objectif <strong>de</strong> porter à connaissance les enjeux<br />

<strong>de</strong> Seine-Nord Europe, les objectifs, les modalités et le<br />

calendrier <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong>. L’ensemble <strong>de</strong>s contacts pris<br />

avec les élus, les responsables économiques et associatifs<br />

et la réunion d’information <strong>de</strong> lancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s le<br />

15 octobre 2004 à Amiens ont permis <strong>de</strong> constater que le<br />

<strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal à grand gabarit était favorablement perçu<br />

par les acteurs locaux. Ces réunions ont été l’occasion <strong>de</strong><br />

répondre aux attentes sur l’insertion paysagère, la question<br />

foncière mais surtout la gestion hydraulique <strong>de</strong><br />

l’Oise, <strong>de</strong> la Somme et au nord, <strong>de</strong> la Sensée. Durant cette<br />

pério<strong>de</strong> d’information, plus d’une centaine <strong>de</strong> réunions a<br />

été organisée.<br />

Une première phase <strong>de</strong> concertation,<br />

du 11 mars au 15 avril 2005<br />

Cette phase s’est ouverte le 11 mars 2005 avec la première<br />

réunion du comité consultatif. L’objectif était <strong>de</strong> présenter<br />

aux élus et aux responsables économiques et associatifs<br />

l’avancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’avant <strong>projet</strong> et, plus particulièrement,<br />

<strong>de</strong> recueillir leurs avis sur les variantes <strong>de</strong> tracé<br />

étudiées. Le dispositif <strong>de</strong> concertation s’est articulé autour<br />

<strong>de</strong> quatre volets :<br />

• l'inscription <strong>de</strong> l'ouvrage dans les territoires (le tracé),<br />

avec les élus, à l'échelle <strong>de</strong>s intercommunalités ;<br />

• les questions hydrauliques dans les vallées <strong>de</strong> l'Oise, <strong>de</strong> la<br />

Somme et <strong>de</strong> la Sensée, avec les élus, les administrations et<br />

les associations ;<br />

• les questions <strong>de</strong> développement économique, avec les<br />

élus et les responsables économiques à l'échelle <strong>de</strong>s quatre<br />

grands territoires (Oise aval, Oise amont, Somme-Aisne et<br />

Nord-Pas <strong>de</strong> Calais), ainsi que les aspects logistiques, avec<br />

les représentants <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s filières stratégiques que sont<br />

les céréales et les matériaux <strong>de</strong> construction ;<br />

• les questions foncière et agricole avec la mise en place<br />

d’une instance <strong>de</strong> liaison composée <strong>de</strong>s quatre chambres<br />

d’agriculture <strong>de</strong> l’Oise, <strong>de</strong> la Somme, du Pas-<strong>de</strong>-Calais et<br />

du Nord, réunies dès le mois <strong>de</strong> juillet 2004.<br />

En un mois, 23 réunions <strong>de</strong> concertation intercommunales<br />

et thématiques se sont tenues et ont réuni près <strong>de</strong> 500 personnes.<br />

Les réunions intercommunales ont tout d’abord eu un<br />

objectif d’information sur l’avancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Elles<br />

ont permis <strong>de</strong> recueillir les remarques, les avis et les opinions<br />

<strong>de</strong>s acteurs locaux sur le tracé étudié. Plusieurs propositions<br />

<strong>de</strong> variantes locales ont été élaborées avec les<br />

élus et la profession agricole.<br />

Lors <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> concertation sur les questions<br />

hydrauliques, VNF a pu recueillir <strong>de</strong> nombreux avis sur<br />

les phénomènes d’écoulement <strong>de</strong>s crues et sur la contribution<br />

du nouveau canal à l’amélioration <strong>de</strong> la situation en<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue.<br />

© VNF<br />

Réunion <strong>de</strong> concertation<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 1 11


1-Le processus d’élaboration<br />

du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal<br />

Seine-Nord Europe<br />

Une secon<strong>de</strong> phase <strong>de</strong> concertation, du 15 mai<br />

au 19 septembre 2005<br />

Le processus a été approfondi au cours d’une secon<strong>de</strong><br />

phase <strong>de</strong> concertation, qui a suivi les décisions et les<br />

orientations formulées par le comité <strong>de</strong> pilotage du <strong>projet</strong>,<br />

réuni le 9 mai. Cette secon<strong>de</strong> phase <strong>de</strong> concertation s’est<br />

déroulée du 15 mai au 19 septembre 2005. Cinq réunions<br />

publiques, organisées selon les recommandations <strong>de</strong> la<br />

CNDP, ont permis à VNF <strong>de</strong> prendre connaissance <strong>de</strong>s<br />

avis et contributions d’un public nombreux.<br />

Sur cette pério<strong>de</strong>, plus <strong>de</strong> 40 réunions <strong>de</strong> concertation ont<br />

eu lieu :<br />

• réunions <strong>de</strong> concertation intercommunales sur les<br />

aspects <strong>de</strong> tracé ;<br />

• réunions <strong>de</strong>s comités hydrauliques Oise, Somme,<br />

Sensée ;<br />

• réunions <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travail économique (territoriaux<br />

et filières).<br />

Au total, près <strong>de</strong> 70 réunions publiques et <strong>de</strong> concertation<br />

ont eu lieu <strong>de</strong>puis le 11 mars 2005. Menées <strong>de</strong> manière<br />

concomitante aux étu<strong>de</strong>s, ces réunions ont effectivement<br />

contribué à la définition du tracé du canal. Par exemple :<br />

• dans la vallée <strong>de</strong> l’Oise, les réunions <strong>de</strong> concertation ont<br />

conduit à l’abandon <strong>de</strong> la variante d’aménagement intégral<br />

du canal latéral existant. Cette variante a été rejetée à<br />

cause <strong>de</strong> son fort impact sur l’habitat, d’une part, et parce<br />

qu’elle ne permettait pas une amélioration <strong>de</strong> la situation<br />

existante en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue, d’autre part ;<br />

• à Catigny / Sermaize, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s issues <strong>de</strong> la concertation<br />

locale ont fait émerger un tracé passant au sud <strong>de</strong><br />

Sermaize et à l’est <strong>de</strong> Catigny, alors que le tracé <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

préliminaires prévoyait un passage très proche <strong>de</strong>s<br />

habitations <strong>de</strong> Sermaize et encerclant Catigny entre Seine-<br />

Nord Europe et le canal du Nord ;<br />

• à Ercheu, Cizancourt, Barleux, le tracé a été décalé pour<br />

s’éloigner <strong>de</strong> zones d’habitation, préserver <strong>de</strong>s maisons et<br />

<strong>de</strong>s bâtiments agricoles ;<br />

• au nord, plusieurs variantes ont été étudiées pour le tronçon<br />

entre Etricourt-Manancourt et Mœuvres : notamment<br />

une alternative entre un tracé à l’ouest d’Ytres, conformément<br />

au tracé issu <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires, ou un tracé à<br />

l’est d’Ytres et <strong>de</strong> Hermies (variante “Havrincourt”), pour<br />

répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées lors <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong><br />

concertation. A l’issue <strong>de</strong>s analyses engagées, le tracé à<br />

l’est a été préféré en raison <strong>de</strong> la simplification technique<br />

apportée par la variante (tracé plus court <strong>de</strong> 600 m, suppression<br />

du franchissement du tunnel <strong>de</strong> Ruyaulcourt et<br />

du canal du Nord à Mœuvres).<br />

Cinq réunions d’information<br />

et d’échange<br />

Pour toucher un public le plus large possible, <strong>de</strong>s<br />

réunions publiques se sont déroulées les 27 juin à<br />

Compiègne, 29 juin à Cambrai, 30 juin à Péronne,<br />

6 juillet à Lille et 7 juillet à Paris. Elles ont rassemblé<br />

près <strong>de</strong> 1200 personnes. Celles qui se sont tenues<br />

dans les villes situées sur le tracé <strong>de</strong> référence ont<br />

porté sur les enjeux économiques locaux et sur l’insertion<br />

du <strong>projet</strong> dans son environnement. Elles ont<br />

permis d’informer le public et <strong>de</strong> répondre à ses<br />

préoccupations sur <strong>de</strong>s sujets tels que le futur tracé,<br />

la question hydraulique et le foncier. Les réunions <strong>de</strong><br />

Lille et <strong>de</strong> Paris ont évoqué plus particulièrement les<br />

enjeux économiques généraux du <strong>projet</strong>, l’opportunité<br />

du canal pour les ports maritimes et intérieurs, et la<br />

dimension européenne du <strong>projet</strong>.<br />

© VNF - GS Groupe<br />

12 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


1.2.4 La consultation actuelle : modalités et<br />

objectifs<br />

Conduite d’octobre à décembre 2005, la consultation permettra<br />

aux services <strong>de</strong> l’Etat, aux collectivités territoriales,<br />

aux instances représentatives <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques<br />

et aux associations, concernés par le <strong>projet</strong>, d’être<br />

informés et d’exprimer leur avis formel pendant la phase<br />

d’avant-<strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe.<br />

Cette consultation d’une large ampleur se place sous<br />

l’égi<strong>de</strong> du préfet coordonnateur, préfet <strong>de</strong> la région<br />

Picardie. Elle est conduite au niveau départemental par les<br />

préfets <strong>de</strong>s départements <strong>de</strong> l’Oise, <strong>de</strong> la Somme, du Nord<br />

et du Pas-<strong>de</strong>-Calais.<br />

1.2.5 La finalisation <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> :<br />

janvier – mars 2006<br />

Le dossier d’avant-<strong>projet</strong> est établi à partir <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

réalisées, <strong>de</strong>s concertations et <strong>de</strong> la consultation <strong>de</strong> tous<br />

les acteurs et <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l'Etat. Il comprend une proposition<br />

du maître d'ouvrage qui résulte <strong>de</strong> ces différents<br />

éléments sur la localisation d'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 m <strong>de</strong> large<br />

à l'intérieur <strong>de</strong> laquelle le tracé <strong>de</strong> l'ouvrage s'inscrira. Le<br />

dossier rassemble également les éléments nécessaires<br />

pour procé<strong>de</strong>r, dans la phase ultérieure, aux enquêtes préalables<br />

à la déclaration d'utilité publique (DUP).<br />

L'ensemble <strong>de</strong>s éléments ainsi réunis <strong>de</strong>vra être transmis<br />

en mars 2006 au ministre chargé <strong>de</strong>s transports, marquant<br />

la fin <strong>de</strong> la phase d’avant-<strong>projet</strong>.<br />

La consultation :<br />

mo<strong>de</strong> d’emploi<br />

Le présent dossier est envoyé aux 400 acteurs<br />

concernés par le <strong>projet</strong>.<br />

Le dossier <strong>de</strong> synthèse sera par ailleurs mis en ligne<br />

sur le site www.seine-nord-europe.com<br />

Les avis et contributions sur les aspects techniques<br />

pourront être reçus par le préfet <strong>de</strong> la région Picardie,<br />

préfet coordonnateur, jusqu’au 16 décembre, sous la<br />

forme qui convient aux acteurs consultés : délibérations,<br />

courriers...<br />

Afin d’en faciliter l’analyse, il est proposé <strong>de</strong> regrouper<br />

les expressions par thèmes, en reprenant les chapitres<br />

suivants :<br />

1. <strong>projet</strong> <strong>de</strong> tracé <strong>de</strong> référence<br />

2. aspects hydrauliques<br />

3. aspects environnementaux<br />

4. perspectives <strong>de</strong> développement économique et<br />

ouverture européenne<br />

En temps qu’échelle à laquelle s’est déroulée la<br />

concertation sur le tracé <strong>de</strong> référence, les intercommunalités<br />

sont également invitées à synthétiser les<br />

contributions <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> leur territoire.<br />

Un document complémentaire sur les effets socioéconomiques<br />

sera diffusé en novembre pour une<br />

réaction avant la mi-janvier 2006.<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s observations ainsi recueillies permettra<br />

d’affiner la définition <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> tracé <strong>de</strong>s 500 m et<br />

sera intégré au bilan <strong>de</strong> la consultation qui figurera dans<br />

le dossier d’avant-<strong>projet</strong> remis au ministre chargé <strong>de</strong>s<br />

transports en mars 2006.<br />

1.3 LES ÉTAPES SUIVANTES JUSQU’À<br />

LA MISE EN SERVICE DU CANAL<br />

Une fois le dossier d’avant-<strong>projet</strong> remis au ministre en charge<br />

<strong>de</strong>s transports, celui-ci se prononcera sur la proposition<br />

du maître d’ouvrage et sur le lancement <strong>de</strong> l’enquête<br />

publique ; après quoi la phase d’enquête publique sera lancée.<br />

Selon le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’expropriation pour cause d’utilité<br />

publique, la déclaration d’utilité publique doit intervenir<br />

dans le délai d’un an et <strong>de</strong>mi après la clôture <strong>de</strong> l’enquête.<br />

La déclaration d’utilité publique pourra donc être prononcée<br />

à la fin <strong>de</strong> l’année 2007, conformément à la lettre <strong>de</strong><br />

mission du ministre du 22 avril 2004.<br />

Les étu<strong>de</strong>s détaillées et les acquisitions foncières, d’une<br />

durée d’un an au moins, seront suivies par une phase <strong>de</strong><br />

travaux, d’une durée <strong>de</strong> 5 ans, ce qui conduira à une mise<br />

en service du canal à l’horizon 2012.<br />

De la fin <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />

à la mise en service :<br />

2006-2007 : Phase d'enquête publique<br />

- mars-septembre 2006 : préparation du<br />

dossier d'enquête publique<br />

- septembre 2006 : enquête publique<br />

- fin 2007 : déclaration d'utilité publique<br />

(décret en Conseil d'Etat)<br />

2006-2007 : Phase préparatoire : Contrat <strong>de</strong><br />

partenariat - avant-<strong>projet</strong> détaillé<br />

- financement et procédure <strong>de</strong> dialogue<br />

compétitif<br />

- étu<strong>de</strong>s détaillées, acquisitions foncières<br />

2008-2012 : Phase travaux<br />

2012 : Mise en service du canal<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 1<br />

13


2-Présentation du <strong>projet</strong><br />

1. LE PROCESSUS D’ÉLABORATION<br />

DU PROJET DE CANAL SEINE-NORD<br />

EUROPE<br />

2. PRÉSENTATION DU PROJET<br />

2.1 La conception et l’exploitation<br />

du canal Seine-Nord Europe<br />

2.2 L'insertion du canal Seine-Nord<br />

Europe<br />

Le canal en chiffres<br />

Longueur : 106 km entre Compiègne<br />

et Aubencheul-au-Bac<br />

Largeur en surface : 54 m<br />

Chenal <strong>de</strong> navigation : 38 m x 4 m<br />

Profon<strong>de</strong>ur d’eau : 4,50 m<br />

Hauteur libre : 7 m, pour autoriser le passage <strong>de</strong><br />

bateaux transportant trois couches <strong>de</strong> conteneurs<br />

Nombre d’écluses : 7<br />

Nombre <strong>de</strong> ponts-canaux : 3, dont le pont-canal<br />

<strong>de</strong> la Somme qui mesure 1,3 km <strong>de</strong> long<br />

Mouvement <strong>de</strong> terres : 55 millions <strong>de</strong> m 3<br />

Volume <strong>de</strong> remblais : 25 millions <strong>de</strong> m 3<br />

Volume <strong>de</strong> déblais : 30 millions <strong>de</strong> m 3<br />

Emprises : 1 280 ha (hors dépôts et activités<br />

annexes)<br />

Temps <strong>de</strong> transit : entre 15 et 18 heures<br />

(suivant la <strong>de</strong>nsité du trafic).<br />

2.1 LA CONCEPTION ET L’EXPLOITATION<br />

DU CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />

2.1.1 Les caractéristiques générales du <strong>projet</strong><br />

Un canal à grand gabarit aux normes<br />

européennes classe Vb<br />

Le canal Seine-Nord Europe présente les caractéristiques<br />

techniques <strong>de</strong> la classe Vb européenne correspondant aux<br />

voies <strong>navigables</strong> d’intérêt international. Ces caractéristiques<br />

répon<strong>de</strong>nt aux besoins <strong>de</strong> transport et aux dimensions<br />

<strong>de</strong>s bateaux fluviaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière génération. Le nouveau<br />

canal Seine-Nord Europe a donc été conçu pour permettre<br />

la navigation <strong>de</strong> convois <strong>de</strong> 4 400 tonnes (contre<br />

650 tonnes au plus pour le canal du Nord) et le transport<br />

<strong>de</strong> trois niveaux superposés <strong>de</strong> conteneurs.<br />

Grâce à ces caractéristiques, la capacité <strong>de</strong> transport du<br />

canal pourra atteindre environ 32 millions <strong>de</strong> tonnes par an,<br />

ce qui représente l’équivalent <strong>de</strong> 1,6 million <strong>de</strong> poids lourds.<br />

2.3 Présentation du <strong>projet</strong><br />

par secteur<br />

3. DIAGNOSTICS ECONOMIQUES ET<br />

PREMIERES ORIENTATIONS POUR<br />

LE CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />

Les voies d’eau : principes et définitions<br />

Le rectangle <strong>de</strong> navigation est la zone dans laquelle peut évoluer le bateau. On distingue :<br />

• le chenal <strong>de</strong> navigation, représenté ici en vert, qui garantit une profon<strong>de</strong>ur d’eau suffisante pour la coque ;<br />

• la hauteur libre pour le passage du bateau sous les ponts (distance entre la surface <strong>de</strong> l’eau et les ponts).<br />

Le pied <strong>de</strong> pilote désigne la hauteur d’eau comprise entre le fond du bateau et la base du rectangle <strong>de</strong> navigation, alors<br />

que le clair sous quille est la distance séparant le fond du bateau du fond <strong>de</strong> la voie d’eau.<br />

largeur<br />

en surface<br />

(plan d'eau)<br />

mouillage<br />

hauteur libre<br />

chenal <strong>de</strong> navigation<br />

tirant<br />

d'eau<br />

Clair sous quille<br />

Pied <strong>de</strong> pilote<br />

profon<strong>de</strong>ur<br />

d'eau<br />

La profon<strong>de</strong>ur d’eau, distance entre la<br />

surface <strong>de</strong> l’eau et le fond <strong>de</strong> la voie d’eau<br />

ne doit pas être confondue avec le<br />

mouillage, qui est la profon<strong>de</strong>ur du rectangle<br />

<strong>de</strong> navigation.<br />

Le bateau est caractérisé par sa longueur,<br />

sa largeur au maître-bau (c'est-à-dire sa<br />

plus gran<strong>de</strong> largeur) et son enfoncement<br />

(ou le tirant d’eau) qui est la hauteur<br />

immergée du bateau.<br />

largeur au fond<br />

Tracé <strong>de</strong> référence


Les caractéristiques <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> marchandises qui peuvent naviguer sur les réseaux <strong>de</strong> caractéristiques Vb<br />

sont décrits dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

Péniche Freycinet (classe I)<br />

Dimensions : 38,50 m x 5,05 m<br />

Tirant d’eau : 2,20 m<br />

Tonnage : 250 à 400 t (soit 14 camions)<br />

Campinois (classe II)<br />

Dimensions : 50-63 m x 6,60 m<br />

Tirant d’eau : 2,50 m<br />

Tonnage : 400 à 600 t (soit 22 camions)<br />

Dortmund-EMS-Kanaal (DEK) (classe III)<br />

Dimensions : 67-80 m x 8,20 m<br />

Tirant d’eau : 2,50 m<br />

Tonnage : 650 à 1 000 t (soit 36 camions)<br />

Rheine Herne Kanaal (RHK) (classe IV)<br />

Dimensions : 80-85 m x 9,50 m<br />

Tirant d’eau : 2,50 m<br />

Tonnage : 1 000 à 1 500 t (soit 60 camions)<br />

Grand Rhénan (classe Va)<br />

Dimensions : 95-135 m x 11,40 m<br />

Tirant d’eau : 2,50-3 m<br />

Tonnage : 1 500 à 3 000 t (soit 120 camions)<br />

Convoi d’une barge (classe Va)<br />

Dimensions : 95-110 m x 11,40 m<br />

Tirant d’eau : 2,50-3 m<br />

Tonnage : 1 500 à 3 000 t (soit 120 camions)<br />

Bateau-citerne<br />

Dimensions : 50-100 m x 11,40 m<br />

Tirant d’eau : 2,20-3 m<br />

Tonnage : 500 à 3 000 t (soit 60 à 120 camions)<br />

Porte-conteneurs<br />

Dimensions : 140 m x 11,40 m<br />

Tirant d’eau : 3 m<br />

Capacité : 140-210 EVP<br />

Car carrier (classe Va)<br />

Dimensions : 95-110 m x 11,40 m<br />

Tirant d’eau : 2,50 m<br />

Capacité : 300 voitures<br />

Convoi poussé <strong>de</strong> 2 barges (classe Vb)<br />

Dimensions : 185 m x 11,40 m<br />

Tirant d’eau : 3 m<br />

Tonnage : 4 400 t (soit 180 camions)<br />

Les caractéristiques géométriques<br />

<strong>de</strong> l’infrastructure<br />

La section transversale (largeur) du plan d’eau du canal<br />

est <strong>de</strong> 54 m pour un canal <strong>de</strong> type Vb. Elle est définie à<br />

partir <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> rectangle <strong>de</strong> navigation. Des surlargeurs<br />

sont ajoutées à ces dimensions minimales dans les<br />

zones <strong>de</strong> courbure pour assurer une visibilité suffisante et<br />

un croisement <strong>de</strong>s bateaux en sécurité.<br />

Le rayon <strong>de</strong> courbure minimal permettant le croisement<br />

<strong>de</strong>s bateaux est <strong>de</strong> 1 000 m. Il peut être réduit à 750 m <strong>de</strong><br />

façon exceptionnelle. La surlageur se détermine généralement<br />

<strong>de</strong> la manière suivante : 16 000 / rayon, soit une surlargeur<br />

<strong>de</strong> 16 m pour une courbe type <strong>de</strong> 1 000 m.<br />

Les berges peuvent être :<br />

• soit pentées, ce qui définit une largeur <strong>de</strong> plan d’eau<br />

supérieure à celle du rectangle <strong>de</strong> navigation ;<br />

• soit verticales, dans <strong>de</strong>s zones où l’emprise disponible pour<br />

la réalisation du canal est étroite (en zone urbaine par exemple).<br />

Un chemin <strong>de</strong> service <strong>de</strong> 5 m <strong>de</strong> largeur se trouve <strong>de</strong><br />

part et d’autre à 1,50 m au-<strong>de</strong>ssus du plan d’eau (ou miroir).<br />

Ces éléments définissent une section-type indiquée sur le<br />

schéma ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

Les caractéristiques <strong>de</strong>s bateaux pouvant emprunter<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

Les plus grands bateaux qui pourront emprunter le canal<br />

Seine-Nord Europe sont <strong>de</strong>s convois poussés :<br />

• <strong>de</strong> 185 m x 11,40 m ;<br />

• <strong>de</strong> 3 m <strong>de</strong> tirant d’eau ;<br />

• correspondant à une capacité d’emport <strong>de</strong> 4 400 tonnes<br />

<strong>de</strong> marchandises.<br />

Les bateaux qui naviguent actuellement sur les grands<br />

fleuves français et européens comme le Rhône, la Seine,<br />

le Rhin et le Danube pourront accé<strong>de</strong>r au canal Seine-<br />

Nord Europe. Il s’agit soit <strong>de</strong>s grands automoteurs qui<br />

atteignent 135 mètres <strong>de</strong> long, soit <strong>de</strong>s convois poussés<br />

qui sont composés d’une ou plusieurs barges et d’un pousseur<br />

et qui peuvent atteindre 185 mètres <strong>de</strong> long. Les<br />

bateaux <strong>de</strong> petite taille, utiles à la <strong>de</strong>sserte fine <strong>de</strong>s territoires,<br />

peuvent également circuler sur les canaux à grand<br />

gabarit, <strong>de</strong> même que les bateaux <strong>de</strong> plaisance.<br />

A titre indicatif, la flotte nord-européenne est actuellement<br />

constituée à 28 % <strong>de</strong> bateaux d’un tonnage inférieur<br />

à 1 000 tonnes, à 62 % <strong>de</strong> bateaux type RHK et Grand<br />

Rhénan entre 1 000 et 3 000 tonnes, et à 10 % <strong>de</strong> bateaux<br />

et convois supérieurs à 3000 tonnes. Une première estimation<br />

du nombre <strong>de</strong> bateaux sur le canal Seine-Nord Europe<br />

est comprise entre 80 et 100 bateaux par jour.<br />

COUPE TRANSVERSALE AVEC BERGES PENTÉES<br />

au droit <strong>de</strong>s ponts Terrain naturel avant déblai<br />

Chemin <strong>de</strong> service<br />

Terrain naturel<br />

1/2 COUPE EN REMBLAI<br />

rectangle <strong>de</strong> navigation<br />

1/2 COUPE EN DÉBLAI<br />

Terrain naturel avant remblai<br />

COUPE TRANSVERSALE AVEC BERGES VERTICALES<br />

Terrain naturel avant déblai<br />

au droit <strong>de</strong>s ponts<br />

Chemin <strong>de</strong> service<br />

Terrain naturel<br />

1/2 COUPE EN REMBLAI<br />

rectangle <strong>de</strong> navigation<br />

1/2 COUPE EN DÉBLAI<br />

Terrain naturel avant remblai<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 15


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

L’escalier d’eau du canal<br />

Seine-Nord Europe<br />

En section courante, la géométrie du canal est conçue, suivant<br />

que l’on se trouve en déblai ou en remblai, avec <strong>de</strong>s<br />

pentes permettant <strong>de</strong> se raccor<strong>de</strong>r au terrain naturel et<br />

d’assurer la stabilité <strong>de</strong>s ouvrages en terre. Le point <strong>de</strong><br />

raccor<strong>de</strong>ment avec le terrain naturel définit l’emprise <strong>de</strong>s<br />

ouvrages. En moyenne, avec les chemins <strong>de</strong> service, l’emprise<br />

du canal variera entre 100 et 150 m <strong>de</strong> large suivant<br />

les configurations.<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons techniques et économiques, ces sectionstypes<br />

sont réduites au droit d’ouvrages particuliers tels<br />

que les ponts-canaux, où un passage à sens unique peut<br />

être imposé.<br />

2.1.2 Le tracé et l’escalier d’eau<br />

Un canal est un ouvrage artificiel constitué d’une succession<br />

<strong>de</strong> plans d’eau horizontaux, appelés biefs, séparés par<br />

<strong>de</strong>s écluses. Cet ensemble constitue ce que l’on appelle<br />

l’escalier d’eau.<br />

En fonction du tracé, il faut caler l’escalier d’eau en altitu<strong>de</strong>,<br />

par rapport au niveau du terrain naturel. Ainsi le<br />

canal peut être situé à une altitu<strong>de</strong> plus ou moins élevée.<br />

Pour ce <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal à grand gabarit, la conception et<br />

l’optimisation <strong>de</strong> l’escalier d’eau ont consisté à trouver un<br />

équilibre entre la quantité <strong>de</strong> terrassements et le nombre<br />

d’écluses, pour répondre à <strong>de</strong>ux exigences : limiter l’importance<br />

<strong>de</strong>s excavations et le volume <strong>de</strong>s matériaux excé<strong>de</strong>ntaires,<br />

améliorer les conditions <strong>de</strong> navigation et la<br />

vitesse <strong>de</strong>s bateaux. Pour permettre la réduction <strong>de</strong>s temps<br />

<strong>de</strong> parcours, il faut limiter le nombre d’écluses et positionner<br />

le niveau <strong>de</strong> ces biefs <strong>de</strong> façon à minimiser les emprises<br />

et donc les déblais excé<strong>de</strong>ntaires.<br />

L’optimisation du profil en long du canal, grâce aux étu<strong>de</strong>s<br />

menées et à la concertation, a abouti à un escalier<br />

d’eau plus haut pour <strong>de</strong>ux biefs que celui proposé lors <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s préliminaires.<br />

Le canal franchira ainsi les 106 km séparant Compiègne<br />

du canal Dunkerque-Escaut par une série <strong>de</strong> 8 marches<br />

d’escalier (biefs) séparées par 7 écluses (contre 21 écluses<br />

pour le canal du Nord et le canal latéral à l’Oise). Hormis<br />

le bief <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment sur la Sensée (1 km), le bief le<br />

plus court mesure 6,7 km ; le plus long, 40 km environ. Le<br />

bief <strong>de</strong> partage est le bief dont l’altitu<strong>de</strong> est la plus élevée,<br />

soit 102,50 m.<br />

La plus haute écluse mesure 30 m, la moins élevée environ<br />

6 m. Le canal Seine-Nord Europe joint directement l’Oise<br />

et la Sensée, en franchissant la Somme par un pont-canal<br />

d’environ 1 300 m. Deux autres ponts-canaux sont prévus :<br />

ils assureront le franchissement <strong>de</strong>s autoroutes A26 et A29.<br />

La définition <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> tracé (500 m <strong>de</strong> large) sera<br />

issue <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong> et <strong>de</strong> la consultation. Le<br />

tracé est décrit au point 2.3. du présent dossier, et plus en<br />

détail, dans le dossier annexe <strong>de</strong> présentation du <strong>projet</strong><br />

bief par bief.<br />

miques (emprises foncières agricoles, implantations portuaires,<br />

temps <strong>de</strong> parcours). Les variantes étudiées et les<br />

principales raisons qui ont motivé les choix figurent dans<br />

les dossiers techniques.<br />

2.1.3 Principes et effets du fonctionnement<br />

hydraulique du canal<br />

Les écluses<br />

Les écluses sont <strong>de</strong>s ouvrages d’art majeurs permettant<br />

aux bateaux <strong>de</strong> franchir un dénivelé topographique.<br />

Une écluse permet ainsi <strong>de</strong> franchir <strong>de</strong>s dénivellations<br />

importantes par le déplacement d'une masse d'eau<br />

passant, par un jeu <strong>de</strong> vannes commandant <strong>de</strong>s aqueducs,<br />

du bief amont au bief aval ou vice-versa.<br />

Pour le franchissement d’un escalier d’eau, les<br />

conceptions anciennes retenaient la succession <strong>de</strong><br />

plusieurs écluses <strong>de</strong> faible hauteur <strong>de</strong> chute (<strong>de</strong> l’ordre<br />

<strong>de</strong> 5 à 8 m) tandis que les conceptions récentes ten<strong>de</strong>nt<br />

à minimiser le nombre <strong>de</strong> ces ouvrages en portant<br />

les hauteurs <strong>de</strong> chute jusqu’à 30 m, pour réduire le<br />

temps <strong>de</strong> parcours.<br />

© VNF - P. Cheuva<br />

Le tracé et l’escalier d’eau présentés ont été retenus après<br />

une comparaison multi-critères <strong>de</strong> plusieurs solutions.<br />

Les critères choisis pour l’évaluation ont été les coûts <strong>de</strong><br />

réalisation et <strong>de</strong> fonctionnement, les conséquences sur<br />

l’environnement (impacts hydraulique, hydrogéologique,<br />

écologique, paysager et patrimoniaux), et les effets écono-<br />

16 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


L’éclusage<br />

Pour les manœuvres d’éclusage, une série<br />

d’opérations est effectuée :<br />

Pour un bateau “<strong>de</strong>scendant” l’escalier<br />

d’eau (du bief amont au bief aval) :<br />

1. Le niveau d’eau du sas est équilibré avec<br />

le niveau du bief amont ;<br />

2. La porte amont est ouverte : le bateau<br />

entre dans le sas et s’y amarre ;<br />

3. La porte amont est refermée ; le volume<br />

d’eau du sas (appelé “la bassinée”) est rejeté<br />

gravitairement dans le bief aval par un jeu<br />

d’aqueducs contournant la porte aval ;<br />

4. La porte aval est ouverte, une fois le plan<br />

d’eau du sas équilibré avec celui du bief<br />

aval, le bateau quitte le sas<br />

L’ensemble <strong>de</strong> ces opérations constitue un<br />

<strong>de</strong>mi-cycle d’éclusage.<br />

Pour un bateau “montant” l’escalier d’eau<br />

(du bief aval au bief amont), la manœuvre est<br />

symétrique, mais le sas est rempli par prélèvement<br />

gravitaire du volume d’eau nécessaire<br />

dans le bief amont.<br />

La durée <strong>de</strong>s opérations d’éclusage<br />

pour le canal Seine-Nord Europe<br />

La durée <strong>de</strong>s opérations d’éclusage conditionne le trafic<br />

maximal <strong>de</strong> la liaison. Un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la<br />

conception du canal est d’optimiser ces manœuvres :<br />

la durée maximale retenue pour un <strong>de</strong>mi-cycle d’éclusage<br />

est ainsi <strong>de</strong> 30 minutes se décomposant comme<br />

suit :<br />

• manœuvre d’approche, d’entrée et <strong>de</strong> sortie du<br />

bateau : 10 à 12 min ;<br />

• ouverture et fermeture <strong>de</strong>s portes : 4 min ;<br />

• remplissage ou vidange du sas : 15 min.<br />

Le nombre <strong>de</strong> cycles complets pouvant être réalisés<br />

pendant 24 heures est donc <strong>de</strong> 24, ce qui correspond<br />

à une éclusée dans chaque sens <strong>de</strong> navigation toutes<br />

les heures.<br />

Ecluses simples ou écluses à bassins d’épargne<br />

Une écluse simple est composée <strong>de</strong>s principaux éléments<br />

suivants :<br />

• le sas, <strong>de</strong> section rectangulaire avec une largeur <strong>de</strong> 12,50 m<br />

et une longueur <strong>de</strong> 195 m pour accueillir les plus grands<br />

bateaux. Il s’agit d’une structure en béton armé en forme<br />

<strong>de</strong> U composée d’un radier et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bajoyers latéraux ;<br />

Bassins d'épargne<br />

Station <strong>de</strong> pompage<br />

Avant-port aval<br />

Tête aval<br />

Sas<br />

Tête amont<br />

Murs gui<strong>de</strong><br />

Les manœuvres d’éclusage<br />

Avant-port amont<br />

Quais d'attente<br />

Éléments constitutifs<br />

d’une écluse à bassins<br />

d’épargne<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2<br />

17


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Représentation<br />

<strong>de</strong> l’écluse<br />

<strong>de</strong> Noyon<br />

• la tête amont, d’une longueur d’environ 20 m, qui<br />

accueille les portes busquées, les organes <strong>de</strong> prise d’eau<br />

au sein du bief amont, les aqueducs <strong>de</strong> contournement <strong>de</strong><br />

la tête pour alimenter le sas ainsi que leurs systèmes <strong>de</strong><br />

vannes <strong>de</strong> contrôle ;<br />

• la tête aval, d’une longueur d’environ 25 m, qui accueille<br />

la porte aval (porte levante), les aqueducs pour la vidange<br />

du sas dans le bief aval par contournement <strong>de</strong> la tête ainsi<br />

que leurs systèmes <strong>de</strong> vannes <strong>de</strong> contrôle ;<br />

• le local <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> en tête <strong>de</strong>s bajoyers ;<br />

• l’ouvrage <strong>de</strong> franchissement routier <strong>de</strong> l’écluse à l’aval<br />

immédiat <strong>de</strong> la tête aval ;<br />

Une écluse à bassins d’épargne comprend en outre :<br />

• le ou les bassins d’épargne, bassins rectangulaires en<br />

béton armé <strong>de</strong> 180 m <strong>de</strong> longueur et <strong>de</strong> 16 m <strong>de</strong> largeur.<br />

Le nombre <strong>de</strong> ces bassins dépend <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> chute.<br />

Il peut y avoir jusqu’à 5 bassins, portant l’emprise totale<br />

en largeur <strong>de</strong> ces bassins à 5 x 16 = 80 m<br />

L’environnement immédiat <strong>de</strong>s écluses comprend :<br />

A l’amont :<br />

• un élargissement du canal sur une longueur <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />

500 m ;<br />

• un poste d’attente permettant l’amarrage <strong>de</strong>s bateaux attendant<br />

la fin <strong>de</strong> l’éclusage en cours et la sortie du bateau ;<br />

© VNF/Archividéo<br />

• un ouvrage hydraulique pour le rejet <strong>de</strong>s eaux pompées<br />

en provenance du bief amont ;<br />

• un mur gui<strong>de</strong>, dans le prolongement d’un <strong>de</strong>s bajoyers <strong>de</strong><br />

l’écluse, pour faciliter l’entrée <strong>de</strong>s bateaux dans le sas ;<br />

A l’aval, on retrouve les mêmes installations ainsi qu’une<br />

station <strong>de</strong> pompage et sa prise d’eau.<br />

La consommation d’eau selon le type d’écluse<br />

Tout cycle complet d’éclusage se traduit par un transfert<br />

d’eau gravitaire <strong>de</strong> l’amont vers l’aval, correspondant à un<br />

volume du sas (bassinée).<br />

Ces opérations d’éclusage conduisent très rapi<strong>de</strong>ment à un<br />

déficit en eau important <strong>de</strong>s biefs amonts et tout particulièrement<br />

du bief <strong>de</strong> partage, situé en partie supérieure du<br />

tracé. Il s’agit donc <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s solutions permettant<br />

d’exploiter les eaux existantes du canal.<br />

Par exemple :<br />

• le re-pompage permanent (24h / 24h) ou ponctuel (la nuit<br />

seulement) <strong>de</strong>s bassinées, du bief aval vers le bief amont.<br />

Cette disposition, bien qu’efficace, reste très consommatrice<br />

d’énergie, tout particulièrement pour les fortes hauteurs<br />

<strong>de</strong> chute.<br />

• la récupération, dans <strong>de</strong>s bassins d’épargne, d’une partie<br />

du volume du sas : lors d’une bassinée <strong>de</strong>scendante, une<br />

partie <strong>de</strong> l’eau du sas n’est pas rejetée dans le bief aval,<br />

mais envoyée gravitairement dans un ou plusieurs bassins<br />

attenants à l’écluse. On utilise cette réserve d’eau pour<br />

remplir partiellement la prochaine bassinée montante. Ce<br />

dispositif ne nécessite aucun apport d’énergie et permet <strong>de</strong><br />

notables économies d’eau (60 à 70 %) ; les re-pompages<br />

sont limités aux seuls volumes n’ayant pu être “épargnés”.<br />

Les écluses à bassins d’épargne sont très économiques en<br />

termes <strong>de</strong> ressource en eau et d’énergie électrique. Ces<br />

équipements nécessitent en revanche <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong><br />

génie civil et d’hydraulique plus complexes et une emprise<br />

plus importante, pour l’accueil <strong>de</strong>s bassins d’épargne.<br />

Pour <strong>de</strong>s écluses <strong>de</strong> faible hauteur <strong>de</strong> chute, le système à<br />

bassins d’épargne n’apparaît pas économiquement rentable<br />

et les seuls re-pompages du bief aval au bief amont<br />

suffisent à rétablir l’équilibre hydraulique.<br />

Caractéristiques sommaires <strong>de</strong>s écluses du <strong>projet</strong><br />

L’escalier d’eau choisi pour le <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />

comprend la réalisation <strong>de</strong> 7 écluses avec <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong><br />

chute variables comprises entre 6,40 m (écluse <strong>de</strong><br />

Montmacq) et 30 m (écluse <strong>de</strong> Moislains).<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons d’optimisation et <strong>de</strong> simplification <strong>de</strong> la<br />

maintenance, leur conception est strictement i<strong>de</strong>ntique et<br />

la majorité <strong>de</strong> leurs équipements sont communs. C’est<br />

ainsi le cas <strong>de</strong>s portes amont dont les vantaux busqués, en<br />

construction mécano-soudée, sont tous i<strong>de</strong>ntiques. Il en<br />

est <strong>de</strong> même pour les portes aval, <strong>de</strong> type levant.<br />

Écluse <strong>de</strong> Rothensee (Mag<strong>de</strong>bourg - Allemagne)<br />

La réduction du nombre total <strong>de</strong>s écluses, tout au long du<br />

tracé, a imposé <strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> chute importantes allant<br />

jusqu’à 30 m. De telles écluses ont été récemment construites<br />

en Europe :<br />

• les écluses <strong>de</strong> la liaison Rhin-Main-Danube avec 7 écluses<br />

construites entre 1970 et 1992. Ces ouvrages présentent<br />

<strong>de</strong>s hauteurs <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 17 m et 25 m ;<br />

© VNF<br />

18 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Écluse <strong>de</strong><br />

Goeulzin<br />

N<br />

• les écluses au croisement <strong>de</strong> l’Elbe et du Mittellandkanal<br />

près <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Mag<strong>de</strong>bourg avec une écluse double et<br />

une écluse simple <strong>de</strong> 19 m et 18,50 m <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> chute<br />

respective (mises en service respectives en 2003 et 2001) ;<br />

• le doublement <strong>de</strong> l’écluse <strong>de</strong> Uelzen (Allemagne), en<br />

cours <strong>de</strong> construction actuellement, avec une hauteur <strong>de</strong><br />

chute <strong>de</strong> 23 m.<br />

Le doublement <strong>de</strong>s écluses du canal<br />

Seine-Nord Europe<br />

Les écluses du <strong>projet</strong> constituent l’élément dimensionnant<br />

la capacité <strong>de</strong> transport du système global, en raison <strong>de</strong> la<br />

durée <strong>de</strong> passage aux écluses. L’expérience européenne<br />

montre qu’à partir <strong>de</strong> 15 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> trafic annuel,<br />

il faut envisager le doublement <strong>de</strong>s écluses. Les étu<strong>de</strong>s<br />

d’avant-<strong>projet</strong> intègrent le principe d’un doublement total<br />

<strong>de</strong>s écluses, à une échéance à déterminer en fonction <strong>de</strong>s<br />

prévisions <strong>de</strong> trafic. Des dispositions d’emprise et d’aménagement<br />

sont réservées pour faciliter cette évolution.<br />

L’alimentation en eau du canal<br />

Trois notions fondamentales sont à prendre en compte<br />

concernant l’alimentation en eau du canal :<br />

• l’eau du canal Seine-Nord Europe proviendra seulement<br />

<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface. Elle ne sera jamais prélevée dans la<br />

nappe ;<br />

• le volume d’eau rejeté lors d’une vidange d’écluse est<br />

compensé par le prélèvement dans le bief aval d’un volume<br />

d’eau équivalent ;<br />

• tout plan d’eau subit <strong>de</strong>s pertes par infiltration et évaporation.<br />

Pour optimiser l’alimentation en eau, la conception du<br />

canal Seine-Nord Europe intègre trois principes généraux :<br />

• la récupération d’une partie <strong>de</strong> l’eau provenant <strong>de</strong> la<br />

vidange du sas dans <strong>de</strong>s bassins d’épargne (environ 60 %<br />

à 70 % du volume <strong>de</strong>s éclusées) ;<br />

• le relèvement <strong>de</strong> l’eau évacuée dans les biefs inférieurs<br />

par <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> pompage ;<br />

• la limitation <strong>de</strong>s pertes par infiltration, en réalisant<br />

l’étanchéité <strong>de</strong> la cuvette par <strong>de</strong> l’argile ou un complexe<br />

d’étanchéité.<br />

Débit d’alimentation pour compenser les pertes<br />

Pour maintenir le niveau d’eau nécessaire à la navigation,<br />

il faut concevoir un système d’alimentation en eau pour<br />

compenser les pertes par infiltration et évaporation.<br />

Le calcul du débit d’alimentation en eau du canal se base<br />

sur la décomposition suivante :<br />

• perte maximale par évaporation : 0,28 m 3 /s<br />

• perte maximale par infiltration : 0,66 m 3 /s<br />

• marge <strong>de</strong> sécurité supplémentaire : 0,26 m 3 /s<br />

Le débit total <strong>de</strong> compensation <strong>de</strong>s pertes définitives est<br />

ainsi <strong>de</strong> 1,20 m 3 /s<br />

Les pertes par évaporation sont calculées sur la base <strong>de</strong>s<br />

valeurs mensuelles extrêmes observées et les valeurs d’infiltration<br />

sont imposées comme critères <strong>de</strong> <strong>projet</strong>.<br />

La valeur <strong>de</strong> 1,20 m 3 /s tient compte d’une marge <strong>de</strong> sécurité,<br />

d’environ 20 % du débit total, qui serait disponible<br />

pour faire face à <strong>de</strong>ux types d’aléas :<br />

• une infiltration localisée au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s valeurs estimées ;<br />

• une évolution climatique susceptible d’accroître l’évaporation<br />

(à l’horizon <strong>de</strong> 50 ans).<br />

Ressources en eau et usages <strong>de</strong> l’eau<br />

Les ressources potentielles en eau i<strong>de</strong>ntifiées pour l’alimentation<br />

du canal Seine-Nord Europe sont les suivantes :<br />

• l’Oise / canal latéral à l’Oise (aval <strong>de</strong> la station <strong>de</strong><br />

Condren) : la prise d’eau est située dans le bief commun<br />

du canal Seine-Nord Europe et du canal latéral à l’Oise :<br />

c’est la station <strong>de</strong> pompage associée à l’écluse <strong>de</strong> Noyon ;<br />

• l’Aisne (aval <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> Berry-au-Bac) : une prise<br />

d’eau existe déjà dans le canal latéral à l’Aisne, par une<br />

Écluse <strong>de</strong><br />

Venette<br />

Écluse<br />

<strong>de</strong> Montmacq<br />

ÉMA ALIMENTATION EN EAU<br />

Aisne<br />

Retenue<br />

Vallée<br />

Louette<br />

Oise<br />

3 m 3 /s<br />

Écluse <strong>de</strong> Marquion Bourlon<br />

Écluse <strong>de</strong> Havrincourt<br />

1,2 m 3 /s 1,2 m 3 /s<br />

Écluse <strong>de</strong> Noyon<br />

Écluse<br />

<strong>de</strong> Moislains<br />

Écluse <strong>de</strong> Campagne<br />

Canal latéral à l'Oise<br />

station <strong>de</strong> pompage vers le bief <strong>de</strong> partage du canal <strong>de</strong><br />

l’Oise à l’Aisne. L’eau passe ensuite du canal <strong>de</strong> l’Oise à<br />

l’Aisne au canal latéral à l’Oise, d’où elle peut être prélevée<br />

par la prise d’eau décrite précé<strong>de</strong>mment ;<br />

• la Somme/canal <strong>de</strong> la Somme (aval <strong>de</strong> la station <strong>de</strong><br />

Péronne).<br />

3 m 3 /s<br />

Retenue<br />

Vallée Tarteron<br />

Écluse <strong>de</strong><br />

Oisy-le-Verger<br />

Compensation <strong>de</strong>s pertes (1,2 m 3 /s)<br />

Recyclage <strong>de</strong>s éclusées<br />

Éclusée<br />

Bief <strong>de</strong><br />

la Sensée<br />

Canal<br />

Dunkerque-<br />

Escaut<br />

Écluse <strong>de</strong><br />

Pont Malin<br />

L’alimentation en eau du canal Seine-Nord Europe<br />

© VNF<br />

Navigation sur l’Oise<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 19


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Navigation sur l’Aisne<br />

© VNF<br />

Compte tenu <strong>de</strong>s sensibilités du bassin hydraulique <strong>de</strong> la<br />

Sensée, cette ressource n’a pas été retenue. La figure ci<strong>de</strong>ssous<br />

présente <strong>de</strong> façon schématique le réseau hydrographique,<br />

le réseau <strong>de</strong>s canaux existants et la situation<br />

<strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> débit.<br />

Pour garantir le maintien <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’eau et préserver<br />

l’évolution <strong>de</strong>s besoins pour les divers usages <strong>de</strong> l’eau,<br />

les prélèvements <strong>de</strong> la ressource pour l’alimentation du<br />

canal Seine-Nord Europe seront interrompus dès que le<br />

débit du cours d’eau concerné atteindra une valeur plancher,<br />

appelée “débit limite”. Ce débit limite est calculé <strong>de</strong><br />

manière à ce que, tous usages confondus, à une échéance<br />

<strong>de</strong> 30 ans, l’ensemble <strong>de</strong>s prélèvements réalisés laisse<br />

dans ce cours d’eau un débit caractéristique dénommé<br />

QMNA5.<br />

Ce débit correspond au débit mensuel d’étiage atteint en<br />

moyenne une fois tous les cinq ans. En cela, il est très au<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong>s débits dits “réservés”, qui correspon<strong>de</strong>nt aux<br />

débits qu’il faut impérativement maintenir dans les rivières<br />

pour satisfaire les besoins <strong>de</strong> la vie piscicole. Il permet<br />

<strong>de</strong> maintenir le bon état écologique <strong>de</strong> la rivière en conformité<br />

avec la directive cadre sur l’eau.<br />

Les accroissements <strong>de</strong> débit prélevés pour l’alimentation<br />

en eau potable, pour l’irrigation, pour les besoins industriels,<br />

dans les cours d’eau et dans leurs nappes d’accompagnement,<br />

ont été estimés à un horizon <strong>de</strong> 30 ans (voir<br />

tableau).<br />

Par ailleurs, le <strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe est<br />

conçu <strong>de</strong> façon à ne pas modifier l’alimentation <strong>de</strong>s<br />

canaux existants. En particulier, il n’a aucune influence<br />

hydraulique sur le canal <strong>de</strong> la Somme, le canal <strong>de</strong> Saint-<br />

Quentin et le canal latéral à l’Oise, qui gar<strong>de</strong>nt leur fonction<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s installations portuaires existantes et<br />

pour la navigation <strong>de</strong> plaisance.<br />

Schémas d’alimentation en eau en pério<strong>de</strong> normale ou<br />

<strong>de</strong> hautes eaux (92 % du temps)<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s débits journaliers aux stations <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong><br />

débits montre que l’alimentation du canal Seine-Nord<br />

Europe à raison <strong>de</strong> 1,2 m 3 /s peut être assurée :<br />

- soit par l’Oise : scénario A<br />

- soit par la Somme (à 34 %) puis l’Oise (à 58 %) :<br />

scénario B<br />

Le scénario A est recommandé : il coûte environ 5 % <strong>de</strong><br />

plus que le scénario B (consommation énergétique) car<br />

l’Oise est plus éloignée du bief <strong>de</strong> partage <strong>de</strong> Seine-Nord<br />

Europe que la Somme, mais il assure un fonctionnement<br />

du canal avec une eau <strong>de</strong> meilleure qualité (Oise/canal<br />

latéral à l’Oise), limitant ainsi notablement les risques<br />

d’eutrophisation du canal, <strong>de</strong> ses ouvrages annexes (retenues<br />

<strong>de</strong> stockage) et <strong>de</strong>s canaux d’extrémité (canal<br />

Dunkerque-Escaut).<br />

Hypothèses d’accroissement <strong>de</strong>s besoins en eau à 30 ans<br />

Réseau hydraulique <strong>de</strong><br />

la zone du <strong>projet</strong><br />

Tous les usages <strong>de</strong> l’eau et les besoins en eau correspondants ont été recensés <strong>de</strong> façon systématique sur toutes les<br />

communes riveraines <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> l’Aisne, sur l’ensemble <strong>de</strong> leur bassin versant (y compris<br />

les affluents), ainsi que <strong>de</strong> la Somme en amont d’Amiens, grâce aux fichiers informatiques <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> l’eau<br />

Seine-Normandie et Artois-Picardie.<br />

Les accroissements <strong>de</strong>s besoins en eau retenus<br />

correspon<strong>de</strong>nt aux valeurs maximales estimées.<br />

Usage <strong>de</strong> l’eau (% accroissement)<br />

AEP* (sauf Mery/Oise)<br />

Oise<br />

45 %<br />

Aisne<br />

20 %<br />

Somme<br />

20 %<br />

AEP* (Mery/Oise) 26 % – –<br />

*AEP : alimentation en eau potable<br />

Agricole 10 % 40 % 30 %<br />

Canaux existants 0 % 0 % à préciser<br />

Industriel<br />

(sauf Oise aval confluence Aisne) 10 % 10 % 10 %<br />

Industriel<br />

(Oise et affluents aval confluence Aisne) 0 % – –<br />

20 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Schémas d’alimentation en eau en pério<strong>de</strong> d’étiage<br />

(8 % du temps)<br />

• Trois outils <strong>de</strong> ressources complémentaires<br />

En pério<strong>de</strong> d’étiage, lorsqu’il ne sera plus possible <strong>de</strong><br />

prélever d’eau dans l’Oise, le débit limite étant atteint,<br />

trois solutions sont envisageables :<br />

• <strong>de</strong>s prélèvements complémentaires dans la rivière<br />

Aisne : une analyse journalière <strong>de</strong> concomitance <strong>de</strong>s<br />

débits d’étiage montre qu’environ 35 à 40 % du temps où<br />

l’Oise n’est plus utilisable, l’Aisne peut encore fournir<br />

1,2 m 3 /s tout en respectant le débit limite dans l’Aisne et<br />

dans l’Oise aval ;<br />

• l’utilisation <strong>de</strong> réserves d’eau préalablement constituées<br />

: plusieurs sites <strong>de</strong> retenues potentielles nouvelles<br />

ont été i<strong>de</strong>ntifiés le long du canal Seine-Nord Europe, dont<br />

<strong>de</strong>ux (vallée Tarteron et vallée Louette au nord <strong>de</strong> Péronne)<br />

ont été sélectionnés pour leur situation, leur volume, leur<br />

coût et leur faible impact environnemental ;<br />

• <strong>de</strong>s restrictions <strong>de</strong> navigation sur le canal Seine-Nord<br />

Europe peuvent enfin être mises en place : abaissement<br />

du plan d’eau et diminution éventuelle <strong>de</strong> la largeur du<br />

rectangle <strong>de</strong> navigation, puis <strong>de</strong> l’enfoncement <strong>de</strong>s<br />

bateaux.<br />

• Estimation <strong>de</strong>s volumes nécessaires<br />

Pour concevoir le schéma d’alimentation en pério<strong>de</strong> d’étiage<br />

à partir <strong>de</strong> ces différentes ressources complémentaires, il a<br />

fallu estimer les besoins en eau.<br />

Une double approche par analyse statistique et par simulation<br />

sur <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s connues (1969-2004) a permis <strong>de</strong><br />

calculer les volumes nécessaires à l’alimentation en eau<br />

du canal (volume à stocker) pour diverses pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

retour <strong>de</strong> sécheresse.<br />

Il ressort <strong>de</strong> ces analyses que le maintien <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs<br />

(sans restriction <strong>de</strong> navigation) dans le canal Seine-Nord<br />

Europe nécessite la disponibilité d’un volume <strong>de</strong><br />

12 millions <strong>de</strong> m 3 pour une pério<strong>de</strong> d’étiage <strong>de</strong> retour <strong>de</strong><br />

20 ans et <strong>de</strong> 16 millions <strong>de</strong> m 3 pour une pério<strong>de</strong> d’étiage<br />

<strong>de</strong> retour <strong>de</strong> 50 ans.<br />

• Les sites <strong>de</strong> retenue envisageables<br />

Une reconnaissance <strong>de</strong> terrain systématique a permis <strong>de</strong><br />

recenser diverses aires <strong>de</strong> stockage potentielles dans <strong>de</strong>s<br />

vallons situés le long du tracé du futur canal, au nord <strong>de</strong><br />

Péronne, unique zone vallonnée permettant d’envisager ce<br />

type d’aménagement. Deux sites se distinguent car ils présentent<br />

<strong>de</strong>s avantages techniques, économiques et environnementaux<br />

: les vallées Tarteron et Louette.<br />

Ces volumes offerts par les retenues permettent <strong>de</strong> satisfaire<br />

les besoins en eau requis, compte tenu <strong>de</strong> l’évaporation<br />

<strong>de</strong>s plans d’eau qui ont une superficie d’environ 90 ha<br />

pour la retenue <strong>de</strong> la vallée Tarteron et 60 ha pour la retenue<br />

<strong>de</strong> la vallée Louette.<br />

La retenue <strong>de</strong> la vallée Tarteron pourrait être utilisée systématiquement,<br />

en priorité, et la retenue <strong>de</strong> la vallée Louette<br />

ne commencerait à être mobilisée partiellement qu’au plus<br />

tous les 5 ans. Cela permettrait d’envisager <strong>de</strong>s usages <strong>de</strong><br />

loisir pour ce plan d’eau, comme par exemple la pêche. Une<br />

étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s eaux, en cours d’exécution, permettra<br />

<strong>de</strong> préciser les autres usages envisageables (activités nautiques,<br />

…).<br />

• Le principe <strong>de</strong>s restrictions <strong>de</strong> navigation<br />

Par abaissement <strong>de</strong> la hauteur d’eau normale <strong>de</strong> navigation<br />

du canal (fixée à 4,5 m), il est possible <strong>de</strong> disposer<br />

d’un volume d’eau non négligeable, mais au prix <strong>de</strong> certaines<br />

restrictions <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation :<br />

• l’abaissement du plan d’eau <strong>de</strong> 0,5 m est équivalent à un<br />

volume disponible <strong>de</strong> 2,3 millions <strong>de</strong> m 3 , mais la largeur<br />

du plan d’eau du canal est réduite <strong>de</strong> 2 m ;<br />

• l’abaissement du plan d’eau <strong>de</strong> 1 m est équivalent à un<br />

volume disponible <strong>de</strong> 4,5 millions <strong>de</strong> m 3 , mais le tirant<br />

d’eau <strong>de</strong>s bateaux est réduit <strong>de</strong> 3 m à 2,5 m.<br />

Ces mesures ne peuvent être prises qu’au-<strong>de</strong>là d’une<br />

certaine pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> retour. Pour garantir la fiabilité <strong>de</strong><br />

ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport, il n’est en effet pas acceptable<br />

d’envisager <strong>de</strong> restrictions <strong>de</strong> la navigation <strong>de</strong> la voie à<br />

grand gabarit pour <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> retour inférieures à<br />

15 ou 20 ans.<br />

• Le scénario retenu pour l’alimentation du canal en<br />

pério<strong>de</strong> d’étiage<br />

Les scénarios d’alimentation sont construits sur le principe<br />

d’une mobilisation fréquente <strong>de</strong>s ressources stockées dans<br />

les retenues et plus rare <strong>de</strong>s ressources qui conduisent à <strong>de</strong>s<br />

restrictions <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation.<br />

La vallée Tarteron<br />

Situation : en face du village d’Etricourt-Manancourt,<br />

à l’est du canal du Nord et du canal Seine-Nord Europe,<br />

le long et au-<strong>de</strong>ssus du bief <strong>de</strong> partage<br />

Volume <strong>de</strong> stockage : 5,9 millions <strong>de</strong> m 3<br />

Marnage*<br />

: 14 m<br />

Surface<br />

: 90 ha<br />

Etant donnée cette situation, ce volume pourrait être<br />

mis à profit pour pallier <strong>de</strong>s difficultés momentanées <strong>de</strong><br />

fonctionnement du bief <strong>de</strong> partage, et donc <strong>de</strong> l’ensemble<br />

du canal, liées à <strong>de</strong>s pannes mécaniques ou électriques<br />

<strong>de</strong>s pompages.<br />

La vallée Louette<br />

Situation : le long du grand bief <strong>de</strong> 40 km, au sudouest<br />

du village d’Allaines, à l’ouest du canal Seine-<br />

Nord Europe et du canal du Nord<br />

Volume <strong>de</strong> stockage : 6,3 millions <strong>de</strong> m 3<br />

Marnage*<br />

: 20 m<br />

Surface<br />

: 60 ha<br />

*variation du niveau d’eau<br />

© VNF<br />

© VNF<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 21


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Le scénario proposé, basé sur la réalisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux retenues<br />

<strong>de</strong>s vallées Tarteron et Louette, conduit à <strong>de</strong>s restrictions<br />

<strong>de</strong> navigation en moyenne tous les 20 ans sur la largeur<br />

et tous les 40 ans sur le tirant d’eau <strong>de</strong>s bateaux.<br />

L’interruption du trafic n’intervient en moyenne que tous<br />

les 65 ans.<br />

Le remplissage initial du canal<br />

Le remplissage initial du canal nécessite 20 millions <strong>de</strong> m 3<br />

d’eau, qui seront prélevés en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> hautes eaux. La<br />

durée du remplissage est évaluée à 3 mois.<br />

Analyse <strong>de</strong> sensibilité et <strong>de</strong> risque<br />

Une analyse détaillée <strong>de</strong> la sensibilité du schéma d’alimentation<br />

en eau du canal (hypothèses sur l’évaporation<br />

<strong>de</strong>s plans d’eau, l’infiltration, l’accroissement futur <strong>de</strong>s<br />

besoins en eau) est fournie dans le dossier technique. Au<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong> 20 % prise sur l’estimation du débit<br />

d’alimentation nécessaire pour compenser les pertes par<br />

évaporation et infiltration, une sécurité <strong>de</strong> 15 % environ<br />

existe sur l’estimation <strong>de</strong>s volumes à stocker.<br />

Pour prendre en compte les incertitu<strong>de</strong>s sur l’évolution<br />

<strong>de</strong>s besoins au-<strong>de</strong>là d’une trentaine d’années, le schéma<br />

est conçu <strong>de</strong> façon évolutive. Ainsi, la retenue <strong>de</strong> la vallée<br />

Louette pourra être surélevée et si nécessaire, étendue dans<br />

la vallée contiguë <strong>de</strong> Larris.<br />

La gestion hydraulique du canal<br />

Le recyclage <strong>de</strong>s éclusées<br />

Le canal fonctionnera par recyclage <strong>de</strong>s éclusées. Les stations<br />

<strong>de</strong> pompage seront accolées aux écluses.<br />

Trois types <strong>de</strong> fonctionnements sont en cours <strong>de</strong> comparaison<br />

à ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> :<br />

• Un recyclage en continu sur 24 h ;<br />

• Un recyclage sur 20 h pour économiser <strong>de</strong>s pompages en<br />

heures <strong>de</strong> pointe : ce mo<strong>de</strong> est très proche du précé<strong>de</strong>nt,<br />

les variations <strong>de</strong> niveau étant absorbés par marnage dans<br />

les biefs lors <strong>de</strong>s arrêts <strong>de</strong> pompage ;<br />

• Un recyclage sur 8 h <strong>de</strong> nuit seulement pour bénéficier<br />

du tarif électrique <strong>de</strong> nuit.<br />

La comparaison <strong>de</strong>s trois mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement sera<br />

réalisée sur une base économique en intégrant les investissements,<br />

les coûts d’exploitation et les coûts d’entretien.<br />

• Solution avec recyclage continu sur 24 h<br />

ou sur 20 h<br />

Le débit total maximal à chaque écluse est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

10 m 3 /s au sud du bief <strong>de</strong> partage et 8 m 3 /s au nord du bief<br />

<strong>de</strong> partage. Ce recyclage en continu permet <strong>de</strong> limiter les<br />

variations <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> bief à quelques centimètres :<br />

environ 4 cm sur le bief <strong>de</strong> partage et 2 à 3 cm sur les biefs<br />

d’extrémités (vallée <strong>de</strong> l’Oise et bief <strong>de</strong> la Sensée).<br />

• Solution avec recyclage <strong>de</strong> nuit<br />

Cette solution nécessite <strong>de</strong>s ouvrages complémentaires<br />

(bassins <strong>de</strong> compensation). En effet, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement<br />

<strong>de</strong>s éclusées, durant 16 h sans recyclage, entraîne :<br />

• un abaissement trop élevé du niveau dans le bief <strong>de</strong> partage<br />

(environ 0,7 m) ;<br />

• une accumulation trop importante d’eau dans les biefs<br />

Effet <strong>de</strong>s recyclages sur les variations <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong>s biefs<br />

aval, se traduisant par une élévation trop importante du<br />

niveau d’eau dans le bief.<br />

Dans le cas d’un pompage en continu ou sur 20 h, les<br />

volumes nets <strong>de</strong>s éclusées sont transférés par gravité dans<br />

le bief aval. Dans le cas d’un recyclage <strong>de</strong> nuit, une partie<br />

<strong>de</strong> ces volumes est transférée dans <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> compensation<br />

situés à proximité <strong>de</strong>s biefs d’extrémité. Cela permet<br />

<strong>de</strong> limiter la variation du niveau <strong>de</strong> l’eau dans ces<br />

biefs, qui aurait tendance à augmenter fortement la journée<br />

et diminuer rapi<strong>de</strong>ment la nuit pendant les pompages.<br />

Le choix entre ces options sera effectué en fonction <strong>de</strong> la<br />

tarification électrique qui sera appliquée au moment <strong>de</strong> la<br />

conception détaillée du canal. Les résultats actuels basés<br />

sur les tarifs en vigueur ten<strong>de</strong>nt à privilégier le pompage<br />

en continu.<br />

Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous présente les variations <strong>de</strong> niveau dans<br />

les biefs au cours d’un cycle d’éclusée (1 h) et au cours<br />

d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 16 h (c'est-à-dire juste avant un recyclage<br />

<strong>de</strong> nuit <strong>de</strong> 8 h) si aucun recyclage n’est effectué durant cette<br />

durée. Il montre que les variations <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> biefs sont<br />

très faibles en cas <strong>de</strong> pompage en continu mais qu’elles sont<br />

trop importantes en cas <strong>de</strong> pompage <strong>de</strong> nuit.<br />

Ecluse Chute Bief Longueur Bief Variation <strong>de</strong> Variation <strong>de</strong> niveau<br />

(m) (km) niveau sur 1 h sans après 16 h jour<br />

recyclage (m)<br />

sans recyclage (m)<br />

Montmacq 6,41 0-1 12,56 0,030 0,49<br />

Noyon 19,57 1-2 9,76 0,000 -0,01<br />

Campagne 15,5 2-3 40,25 0,001 0,02<br />

Moislains 30 PARTAGE 3-4 18,35 -0,043 -0,68<br />

Havrincourt 22,5 4-5 9,1 -0,003 -0,05<br />

Marquion-Bourlon 20,11 5-6 6,7 -0,002 -0,03<br />

Oisy-le-Verger 22 BIEF SENSÉE 1,1 0,019 0,31<br />

22 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


L’effet du canal Seine-Nord Europe<br />

sur les crues <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> la Somme<br />

Deux <strong>de</strong>s vallées fluviales concernées par le canal Seine-<br />

Nord Europe sont vulnérables aux inondations :<br />

• l’Oise, empruntée longitudinalement sur 18 km ;<br />

• la Somme, franchie par un pont-canal.<br />

Effets sur les crues <strong>de</strong> l’Oise<br />

• Les enjeux<br />

Le <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe est proche <strong>de</strong> l’Oise sur<br />

environ 18 km entre Pont-l’Evêque et Clairoix, et se<br />

confond parfois avec l’Oise.<br />

La vallée <strong>de</strong> l’Oise amont a subi <strong>de</strong>s crues importantes ces<br />

<strong>de</strong>rnières années : en 2003, 2002, 1995 et surtout 1993.<br />

Lors <strong>de</strong> ces crues, toutes les communes riveraines <strong>de</strong><br />

l’Oise ont subi <strong>de</strong>s dommages, mais les communes les<br />

plus touchées sont situées en aval du tronçon concerné.<br />

Zones vulnérables aux inondations<br />

Sur ces communes, notamment Janville, Longueil-Annel,<br />

Choisy-au-Bac, Thourotte, Le Plessis-Brion et Montmacq,<br />

<strong>de</strong> nombreuses habitations ont été inondées.<br />

L’objectif minimal visé par le <strong>projet</strong> est <strong>de</strong> ne pas aggraver<br />

le niveau <strong>de</strong>s inondations. Cependant, dans la mesure<br />

du possible, un <strong>projet</strong> favorisant une réduction <strong>de</strong>s<br />

inondations a été recherché.<br />

• La conception du <strong>projet</strong><br />

En amont <strong>de</strong> Ribécourt-Dreslincourt, le futur canal Seine-<br />

Nord Europe coïnci<strong>de</strong> avec le canal latéral à l’Oise dont le<br />

tracé en plan et le niveau altimétrique <strong>de</strong>meurent inchangés<br />

; seule la largeur du canal actuel est modifiée.<br />

L’élargissement du canal actuel pour permettre le passage<br />

<strong>de</strong> convois à grand gabarit est neutre du point <strong>de</strong> vue<br />

hydraulique. En effet, si le canal génère sur cette section<br />

une légère perte <strong>de</strong> surface du champ d’expansion <strong>de</strong>s<br />

crues, cela est compensé<br />

par sa capacité à évacuer<br />

une partie <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong><br />

l’Oise à partir <strong>de</strong> Pontl’Evêque.<br />

Au sud <strong>de</strong> Pimprez, le<br />

canal pénètre franchement<br />

dans la zone inondable.<br />

L’importante capacité<br />

d’écoulement supplémentaire<br />

apportée par<br />

le canal permet d’abaisser<br />

sensiblement le niveau<br />

<strong>de</strong>s crues.<br />

Le choix d’implantation<br />

<strong>de</strong> l’écluse en amont<br />

immédiat <strong>de</strong> la zone<br />

urbaine <strong>de</strong> Montmacq<br />

fournit l’amélioration<br />

maximum au droit <strong>de</strong>s zones habitées, tout en limitant les<br />

atteintes au milieu aquatique naturel situé en amont.<br />

Principe <strong>de</strong> déversement<br />

<strong>de</strong> l’Oise dans le canal<br />

Seine-Nord Europe à<br />

Montmacq<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 23


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

• La contribution du canal Seine-Nord Europe<br />

à la réduction <strong>de</strong>s inondations <strong>de</strong> l’Oise<br />

Les simulations hydrauliques restituent les niveaux<br />

atteints dans la vallée <strong>de</strong> l’Oise par une crue <strong>de</strong> type 1993.<br />

Les calculs sont basés sur une modélisation mathématique<br />

<strong>de</strong> l’écoulement.<br />

Abaissements (en cm)<br />

Localisation Simulés à ce A prendre<br />

sta<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong><br />

en compte<br />

Venette – Confluence avec l’Aisne 0 à 5 0<br />

Amont du pont <strong>de</strong> la RD 81 à Clairoix 35 25<br />

Amont du port <strong>de</strong> Janville 50 30<br />

Aval <strong>de</strong> la RD 15 à Thourotte 60 40<br />

Amont <strong>de</strong> la RD 15 au Plessis-Brion 75 50<br />

Aval du pont <strong>de</strong> Montmacq 75 50<br />

Amont du pont <strong>de</strong> Montmacq 130 80<br />

Aval du pont <strong>de</strong> la RD 66 à Montmacq 50 30<br />

Amont du pont <strong>de</strong> la RD 66 à Montmacq 20 10<br />

Aval du pont <strong>de</strong> la RD 40 à Ribécourt 5 à 10 0<br />

Amont du pont <strong>de</strong> la RD 40 à Ribécourt 0 0<br />

Crue <strong>de</strong> l’Oise<br />

© Entente Oise-Aisne / Schryve<br />

Deux calculs successifs permettent<br />

<strong>de</strong> déterminer les effets du <strong>projet</strong> :<br />

• le premier calcul prend en compte<br />

l’état actuel du lit et <strong>de</strong> la vallée (état<br />

initial) ; les niveaux atteints sont bien<br />

i<strong>de</strong>ntiques à ceux observés en 1993<br />

(ces niveaux ont été repérés tout le<br />

long <strong>de</strong> la vallée : repères <strong>de</strong> crues,<br />

témoignages <strong>de</strong> riverains, etc.) ;<br />

• le second calcul intègre le <strong>projet</strong> du<br />

canal Seine-Nord Europe, la limite<br />

aval du modèle se situe à l’amont <strong>de</strong><br />

l’écluse <strong>de</strong> Venette.<br />

Les effets sur les niveaux d’eau sont obtenus en faisant la<br />

différence entre les niveaux fournis par chacun <strong>de</strong>s calculs.<br />

Les résultats obtenus figurent dans le tableau ci-contre :<br />

La première colonne fournit les premiers résultats du<br />

modèle. Les valeurs à retenir à ce jour sont celle <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>uxième colonne.<br />

Ces effets sont partout <strong>de</strong>s abaissements et vont croissant<br />

<strong>de</strong> l’aval vers l’amont jusqu’à l’écluse. L’abaissement<br />

maximum est logiquement obtenu en amont <strong>de</strong> Montmacq,<br />

en aval <strong>de</strong> l’écluse. En amont <strong>de</strong> celle-ci, l’abaissement<br />

diminue progressivement pour être nul en aval du pont <strong>de</strong><br />

la RD 40 à Ribécourt.<br />

Courbe d’abaissement <strong>de</strong>s eaux pour une crue <strong>de</strong> type 1993<br />

En amont <strong>de</strong> la confluence Oise-Aisne, l’abaissement est<br />

dû à l’augmentation <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> débit apportée par le<br />

canal, accélérant ainsi l’évacuation <strong>de</strong> la crue et diminuant<br />

donc le volume d’eau stocké. Comme la crue <strong>de</strong> l’Oise<br />

arrive généralement en avance sur celle <strong>de</strong> l’Aisne, cette<br />

accélération amplifie le décalage entre les pointes <strong>de</strong><br />

crues <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> l’Aisne. Elle n’a en conséquence<br />

aucune inci<strong>de</strong>nce sur l’aval. Une simulation avec une crue<br />

“type 1995” sera réalisée pour analyser son effet sur le<br />

recalibrage en cas <strong>de</strong> concomitance <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> l’Aisne<br />

et <strong>de</strong> l’Oise.<br />

Effets sur les crues <strong>de</strong> la Somme<br />

• Les enjeux<br />

La vallée <strong>de</strong> la Somme a connu une crue exceptionnelle en<br />

2001 qui a généré <strong>de</strong> grands dommages, notamment au<br />

droit <strong>de</strong>s lieux habités. Les crues <strong>de</strong> la Somme ont la particularité<br />

d’être <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> nappe ; les débits restent relativement<br />

mo<strong>de</strong>stes.<br />

Le canal Seine-Nord Europe<br />

n’est pas en connexion directe<br />

avec la Somme. Le secteur<br />

concerné par le canal Seine-<br />

Nord Europe, en aval du canal<br />

du Nord, sur la commune <strong>de</strong><br />

Biaches, ne présente pas d’enjeu<br />

hydraulique particulier. En ce<br />

point, la Somme s’écoule dans<br />

un vaste étang qui n’a pas débordé<br />

lors <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> 2001. En<br />

amont, le franchissement du<br />

canal du Nord est assuré par un<br />

siphon dans lequel se concentrent<br />

les écoulements en pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> crue.<br />

• La conception du <strong>projet</strong><br />

Le franchissement <strong>de</strong> la Somme s’effectue par un pontcanal<br />

enjambant la vallée et situé à une faible distance en<br />

aval du canal du Nord.<br />

24 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


A l’exception <strong>de</strong>s piles, il n’y a donc aucun obstacle significatif<br />

apporté à l’écoulement. Le calcul <strong>de</strong> l’exhaussement<br />

du niveau d’eau lié à la présence <strong>de</strong>s piles dans le lit<br />

<strong>de</strong> la Somme a été réalisé pour le débit <strong>de</strong> la crue <strong>de</strong> 2001.<br />

Ce calcul fournit une valeur extrêmement faible (très inférieure<br />

au cm) non significative.<br />

En conclusion l’ouvrage <strong>projet</strong>é ne fait pas obstacle à<br />

l’écoulement, l’effet du canal Seine-Nord Europe sur le<br />

niveau <strong>de</strong>s inondations <strong>de</strong> la Somme est nul.<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong> transfert d’eau <strong>de</strong> la Somme en<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue<br />

L’étu<strong>de</strong> d’avant-<strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe<br />

comprend une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité du transfert d’eau en<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue <strong>de</strong> la Somme. Cette faisabilité dépend <strong>de</strong>s<br />

trois conditions suivantes :<br />

• la possibilité hydrologique <strong>de</strong> dériver un certain débit <strong>de</strong><br />

la Somme vers l’Oise <strong>de</strong> façon acceptable au regard <strong>de</strong>s<br />

crues <strong>de</strong> l’Oise ;<br />

• une amélioration hydraulique notable <strong>de</strong> cette dérivation<br />

sur les crues <strong>de</strong> la Somme dans les zones sensibles ;<br />

• la faisabilité technique d’une telle dérivation.<br />

• Faisabilité <strong>de</strong> la dérivation vis-à-vis <strong>de</strong> l’Oise<br />

Le débit <strong>de</strong> la Somme au niveau du siphon <strong>de</strong> la Somme<br />

sous le canal du Nord, c'est-à-dire également au niveau du<br />

franchissement <strong>de</strong> la Somme par le canal Seine-Nord<br />

Europe, est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 m 3 /s en crue décennale, 25 m 3 /s<br />

en crue cinquantennale et 30 m 3 /s en crue centennale.<br />

On peut envisager raisonnablement <strong>de</strong> prélever dans la<br />

Somme au plus 10 à 15 m 3 /s en crue. Un tel débit est<br />

acceptable par le canal du Nord ou le canal Seine-Nord<br />

Europe dans une opération <strong>de</strong> transfert vers le canal latéral<br />

à l’Oise et finalement l’Oise canalisée. Mais il n’est<br />

pas possible <strong>de</strong> compter sur un système <strong>de</strong> stockage par<br />

retenue <strong>de</strong> ces débits pour contribuer notablement à<br />

l’amélioration <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> la Somme, car cela nécessiterait<br />

<strong>de</strong> stocker <strong>de</strong>s volumes beaucoup trop importants.<br />

La solution <strong>de</strong> base ne peut être qu’un transfert par les<br />

canaux vers l’Oise.<br />

L’Oise doit évi<strong>de</strong>mment pouvoir accepter ce transfert. De<br />

façon conservatoire, il a été admis qu’une telle dérivation<br />

pouvait être admissible tant que le débit <strong>de</strong> l’Oise incluant<br />

le débit dérivé <strong>de</strong> la Somme restait inférieur au débit <strong>de</strong> la<br />

crue biennale. L’impact <strong>de</strong> l’apport <strong>de</strong> 10 ou 15 m 3 /s dans<br />

l’Oise sera testé par calcul sur le modèle mathématique <strong>de</strong><br />

l’Oise, développé dans le cadre <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong>.<br />

L’étu<strong>de</strong> hydrologique <strong>de</strong>s concomitances <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> la<br />

Somme et <strong>de</strong> l’Oise montre que les conditions évoquées<br />

ci-<strong>de</strong>ssus sont remplies une bonne partie du temps (entre<br />

80 % et 100 % du temps suivant les années). Le transfert<br />

d’eau ne sera pas possible dans les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crue simultanées<br />

<strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> la Somme.<br />

• Intérêt <strong>de</strong> la dérivation du débit pour les crues <strong>de</strong><br />

la Somme<br />

L’intérêt du prélèvement au niveau du siphon <strong>de</strong> la Somme<br />

pourra être évalué à l’ai<strong>de</strong> du modèle développé par le<br />

Syndicat mixte d’aménagement hydraulique du bassin<br />

versant <strong>de</strong> la Somme (SMAHBVS).<br />

• Faisabilité technique <strong>de</strong> la dérivation<br />

Une dérivation <strong>de</strong> 10 m 3 /s est envisageable suivant l’un<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux scénarios suivants :<br />

• pompage <strong>de</strong> la Somme jusqu’au canal Seine-Nord<br />

Europe via le canal du Nord (dont les écluses sont équipées<br />

<strong>de</strong> stations <strong>de</strong> pompage), puis transfert gravitaire vers<br />

l’Oise ;<br />

• pompage <strong>de</strong> la Somme directement dans le canal Seine-<br />

Nord Europe au droit du pont-canal, puis transfert gravitaire<br />

vers l’Oise.<br />

Ces variantes sont en cours <strong>de</strong> comparaison économique.<br />

La mise en œuvre <strong>de</strong> ces mesures nécessite une coopération<br />

entre VNF et le SMAHBVS. Ce syndicat, dans le<br />

cadre d’une étu<strong>de</strong> hydraulique en cours, simule actuellement<br />

plusieurs aménagements permettant <strong>de</strong> diminuer les<br />

risques d’inondations lors <strong>de</strong>s crues <strong>de</strong> la Somme. Les<br />

principes évoqués dans cette étu<strong>de</strong> précisent la faisabilité<br />

du transfert d’eau, mais ne préjugent pas <strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> la<br />

solution en regard <strong>de</strong>s autres aménagements étudiés par le<br />

syndicat mixte.<br />

Source : DIREN Picardie - © Altimage/Ph. Frutier<br />

Crue<br />

<strong>de</strong> la Somme<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 25


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

© VNF/Archividéo<br />

2.1.4 Les principes <strong>de</strong> franchissement<br />

Principes par types <strong>de</strong> franchissement<br />

Les principes appliqués au franchissement du canal sont<br />

les suivants :<br />

Par ailleurs, lorsque <strong>de</strong>ux ou plusieurs voies sont très proches<br />

l’une <strong>de</strong> l’autre, il peut être envisagé <strong>de</strong> n’en rétablir<br />

qu’une : soit la voie la plus importante, soit la voie présentant<br />

le moins <strong>de</strong> contraintes techniques. Les autres voies<br />

sont alors rabattues vers la voie rétablie.<br />

Gestion et entretien <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> franchissement<br />

Selon la jurispru<strong>de</strong>nce du Conseil d’Etat, les ponts appartiennent<br />

et sont entretenus par le gestionnaire <strong>de</strong> la voie<br />

portée. Pour les voies communales, les modalités d’entretien<br />

<strong>de</strong> nouveaux ouvrages sont en cours d’étu<strong>de</strong>s.<br />

Représentation d’un pont routier sur le canal<br />

Le pont <strong>de</strong> l’A29 sur le canal du Nord<br />

• Autoroutes et voies ferrées :<br />

En raison <strong>de</strong>s fortes contraintes pesant sur ces infrastructures<br />

en termes <strong>de</strong> tracé, <strong>de</strong> profil en long (niveau par rapport<br />

au terrain) et d’exploitation, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s spécifiques<br />

sont menées en concertation avec les gestionnaires<br />

concernés.<br />

• Routes nationales et départementales importantes :<br />

Leur tracé en plan ne subit pas <strong>de</strong> modification sensible,<br />

mais leur profil en long est adapté <strong>de</strong> sorte qu’un tirant<br />

d’air suffisant soit dégagé sous l’ouvrage.<br />

• Routes départementales <strong>de</strong> moyenne importance et<br />

voies communales :<br />

Leur tracé en plan est modifié, si nécessaire et dans<br />

la mesure du possible, afin <strong>de</strong> limiter la longueur <strong>de</strong><br />

l’ouvrage <strong>de</strong> franchissement.<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

Les voies communales dont la suppression n’isole pas<br />

d’habitations et ne présente pas d’intérêt important pour<br />

les liaisons intercommunales ne sont pas systématiquement<br />

rétablies. Les itinéraires sont reconstitués en utilisant<br />

<strong>de</strong>s ouvrages prévus pour le rétablissement d’autres voies.<br />

• Chemins d’exploitation :<br />

Les chemins d’exploitation (chemins non revêtus) ne sont<br />

en principe pas rétablis par un ouvrage <strong>de</strong> franchissement,<br />

mais par la réalisation d’un chemin longeant le canal jusqu’au<br />

franchissement courant le plus proche.<br />

Toutefois, lorsque ce franchissement est trop éloigné <strong>de</strong>s<br />

zones à <strong>de</strong>sservir, la réalisation d’un ouvrage spécifique<br />

peut être envisagée. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ces rétablissements<br />

seront réalisées au cours <strong>de</strong>s phases ultérieures du <strong>projet</strong><br />

parallèlement aux étu<strong>de</strong>s agricoles et <strong>de</strong> remembrement.<br />

La liste <strong>de</strong>s voies intersectées par le canal et le détail <strong>de</strong>s<br />

rétablissements figurent pour chaque bief dans le dossier<br />

<strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s biefs.<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

Poste <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> d’écluse<br />

2.1.5 Exploitation, sécurité et maintenance<br />

Exploitation<br />

L’exploitation du canal sera assurée 363 jours 1 par an ,<br />

24 h sur 24 h, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> maintenance<br />

programmées.<br />

Sécurité <strong>de</strong> la navigation<br />

Les risques liés à la navigation concernent la collision,<br />

l’échouage <strong>de</strong>s bateaux et la pollution du plan d’eau.<br />

Un certain nombre <strong>de</strong> dispositions sont prévues au sta<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la conception pour les éviter ou en limiter les effets. On<br />

citera entre autres :<br />

• la surlargeur donnée aux sections courantes du canal ou<br />

dans les avant-ports situés en courbe pour garantir une<br />

visibilité suffisante permettant une anticipation <strong>de</strong>s<br />

manœuvres <strong>de</strong> croisement ;<br />

________________<br />

1) Pas <strong>de</strong> navigation sur les fleuves et canaux<br />

les 1 er mai et 25 décembre.<br />

26 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


• la majoration <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong>s quais d’attente aux écluses<br />

et <strong>de</strong>s quais <strong>de</strong> stationnement pour permettre <strong>de</strong><br />

respecter les distances <strong>de</strong> sécurité autour <strong>de</strong>s bateaux<br />

transportant <strong>de</strong>s matières dangereuses et règles spécifiques<br />

pour le passage <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> bateau aux écluses ;<br />

• les dispositifs <strong>de</strong> protection extérieure aux portes d’écluses<br />

prévenant tout risque d’abordage d’un bateau sur une<br />

porte ;<br />

• le dimensionnement <strong>de</strong> la poutre transversale du sas visà-vis<br />

d’un choc <strong>de</strong> bateau, au droit <strong>de</strong> la tête aval (cas d’un<br />

bateau entrant dans le sas et ne pouvant stopper – risque<br />

<strong>de</strong> vidange du bief amont dans le bief aval en cas <strong>de</strong><br />

rupture <strong>de</strong> cette poutre) ;<br />

• la signalisation visuelle adéquate (<strong>de</strong> jour comme <strong>de</strong><br />

nuit) associée à une signalisation radar.<br />

Surveillance et maintenance <strong>de</strong>s ouvrages<br />

La surveillance <strong>de</strong>s ouvrages vise à suivre l’évolution <strong>de</strong><br />

l’état <strong>de</strong>s différents ouvrages constituant la voie d’eau<br />

(berges, talus, digues, chemins, écluses, postes d’attente<br />

pour les bateaux, pont canaux ou franchissements routiers,<br />

balisage, bâtiments d’exploitation…).<br />

La surveillance et l’auscultation <strong>de</strong>s grands ouvrages<br />

(hauteur supérieure à 15 m) repose sur les recommandations<br />

du comité technique <strong>de</strong>s grands barrages. Réalisée<br />

par l’exploitant, elle est auditée par un organisme <strong>de</strong><br />

contrôle indépendant. Par ailleurs, les chômages sont programmés<br />

périodiquement pour réaliser les grosses opérations<br />

<strong>de</strong> maintenance.<br />

La maintenance <strong>de</strong>s ouvrages repose sur un plan <strong>de</strong> maintenance<br />

préparé et planifié qui décrit les opérations préventives<br />

sur chaque organe. Ainsi les dysfonctionnements<br />

qui pourraient être liés à <strong>de</strong>s dégradations observables<br />

(amorce <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> berge, par exemple) ou mesurables<br />

(baisse <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> sortie d’une tige <strong>de</strong> vérin) sont<br />

anticipées et évitées.<br />

2.1.6 L’impact sur le canal du Nord et le canal<br />

latéral à l’Oise<br />

La problématique et les critères <strong>de</strong> décision<br />

Les liaisons entre les bassins <strong>de</strong> la Seine et du Nord-Pas<strong>de</strong>-Calais<br />

sont assurées actuellement par le canal <strong>de</strong> Saint-<br />

Quentin et le canal du Nord. Ces <strong>de</strong>ux canaux à petit gabarit<br />

sont connectés au canal latéral à l’Oise. Si la conception<br />

du canal Seine-Nord Europe est neutre sur le <strong>de</strong>venir<br />

<strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> Saint-Quentin et <strong>de</strong> la Somme, plusieurs<br />

critères <strong>de</strong>vront en revanche éclairer la prise <strong>de</strong> décision<br />

concernant le canal du Nord et le canal latéral à l’Oise.<br />

• L’économie et le trafic <strong>de</strong> la voie d’eau<br />

• Desserte <strong>de</strong>s ports locaux :<br />

Le trafic local est actuellement dominé par le transport <strong>de</strong><br />

céréales. Les ports principaux sont : Marquion, Moislains,<br />

Cléry-sur-Somme, Languevoisin, Noyon et Ribécourt.<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

© VNF<br />

La <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> tous ces ports, à l’exception <strong>de</strong> celui <strong>de</strong><br />

Marquion, peut être assurée par le canal Seine-Nord<br />

Europe, soit par <strong>de</strong>sserte directe (Ribécourt), soir par raccor<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong>s installations existantes (silos notamment).<br />

La <strong>de</strong>sserte du port <strong>de</strong> Marquion implique le maintien en<br />

service du tronçon Arleux – Marquion du canal du Nord.<br />

• Navigation <strong>de</strong> plaisance :<br />

Il s’agit pour l’essentiel d’un transit (environ 560 passages<br />

par an sur le canal du Nord) pour rejoindre les canaux touristiques<br />

du sud <strong>de</strong> la <strong>France</strong>. La section centrale fait partie<br />

d’un itinéraire à petit gabarit entre le canal <strong>de</strong> Saint-<br />

Quentin et Abbeville, en passant par le canal <strong>de</strong> la Somme<br />

dont une partie (Rouy-le-Grand à Saint-Simon) est à<br />

remettre en état.<br />

Le canal du Nord<br />

Le port <strong>de</strong> Moislains<br />

Elle repose sur <strong>de</strong>s inspections courantes <strong>de</strong> fréquence<br />

variable selon la criticité <strong>de</strong>s défaillances, essentiellement<br />

visuelles, et <strong>de</strong>s inspections plus approfondies tous les<br />

5 ans. Ces <strong>de</strong>rnières inspections peuvent dans certains cas<br />

donner lieu à un arrêt temporaire <strong>de</strong> la navigation (en<br />

moyenne 1 semaine tous les 5 ans et 2 mois tous les 30 ans).<br />

Le canal latéral à l’Oise<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 27


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Le canal <strong>de</strong> Saint-Quentin<br />

A l’inverse, le canal latéral à l’Oise est très fréquenté par<br />

la navigation <strong>de</strong> plaisance provenant notamment du canal<br />

<strong>de</strong> Saint-Quentin (1 200 à 1 300 passages par an entre<br />

Pont-L’Évêque et Compiègne).<br />

• Intérêt <strong>de</strong> maintenir une navigation sur le canal du Nord :<br />

A ce jour, la capacité <strong>de</strong> trafic du canal du Nord est évaluée<br />

entre 4 et 5 millions <strong>de</strong> tonnes/an (contre une estimation<br />

<strong>de</strong> 16 à 32 millions <strong>de</strong> tonnes/an pour le canal Seine-<br />

Nord Europe, suivant la configuration <strong>de</strong>s écluses).<br />

Elle correspond à une flotte <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> moins <strong>de</strong><br />

700 tonnes et <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5,70 m <strong>de</strong> large.<br />

Le maintien en navigation du canal du Nord offrirait une<br />

capacité supplémentaire. Néanmoins, cette liaison serait<br />

limitée aux bateaux <strong>de</strong> petite taille, et son maintien sera lié<br />

à l’évolution <strong>de</strong> la flotte après l’ouverture <strong>de</strong> Seine-Nord<br />

Europe.<br />

• L’alimentation en eau du canal du Nord<br />

En pério<strong>de</strong> normale, l’alimentation en eau du canal du<br />

Nord est assurée par <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> surface provenant<br />

du bassin <strong>de</strong> l’Oise, transitant par la rigole <strong>de</strong> l’Oise et<br />

du Noirieu, puis le canal <strong>de</strong> Saint-Quentin et enfin par<br />

le canal <strong>de</strong> la Somme, à raison <strong>de</strong> 0,6 à 0,7 m 3 /s. Des<br />

apports complémentaires sont fournis par <strong>de</strong> petits cours<br />

© VNF<br />

© VNF / V. Foucrier<br />

d’eau dans le canal <strong>de</strong> la Somme : rivières Ingon,<br />

Allemagne et Beyne (N.B. : les apports et les pertes liés<br />

aux nappes phréatiques s’équilibrent globalement).<br />

En pério<strong>de</strong> d’étiage, l’essentiel <strong>de</strong> l’alimentation vient <strong>de</strong>s<br />

pompages dans le canal latéral à l’Oise. La prise d’eau <strong>de</strong><br />

Dury apporte un complément tant que le débit réservé <strong>de</strong><br />

la Somme n’est pas atteint.<br />

Le maintien <strong>de</strong> l’alimentation du canal du Nord, en particulier<br />

durant les pério<strong>de</strong>s d’étiage, est conditionné à la<br />

disponibilité <strong>de</strong> la ressource en eau provenant <strong>de</strong> l’Oise<br />

qui sera prioritairement utilisée pour alimenter le canal<br />

Seine-Nord Europe.<br />

La Tortille et l’Ingon<br />

© VNF / V. Foucrier<br />

• Les coûts d’exploitation<br />

Les coûts <strong>de</strong> fonctionnement et <strong>de</strong> maintenance du canal<br />

du Nord sont estimés comme suit :<br />

• coûts <strong>de</strong> fonctionnement annuels : 3,3 millions d’euros ;<br />

• coûts <strong>de</strong> maintenance en moyenne annuelle : environ<br />

3 millions d’euros.<br />

• Le comblement éventuel du canal du Nord<br />

Compte tenu <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> conserver le canal du Nord<br />

en fonctionnement au moins jusqu’à l’achèvement<br />

complet <strong>de</strong>s travaux du canal Seine-Nord Europe, l’utilisation<br />

du canal du Nord comme lieu <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong>s matériaux<br />

excé<strong>de</strong>ntaires du canal Seine-Nord Europe n’est pas<br />

envisageable durant les travaux.<br />

Dans l’hypothèse d’un déclassement partiel du canal du<br />

Nord, un aménagement minimum consiste à combler la<br />

cuvette jusqu’au niveau <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> service afin <strong>de</strong><br />

créer une “coulée verte”. Ce comblement serait effectué<br />

à partir <strong>de</strong>s dépôts du canal Seine-Nord Europe dont<br />

certains auraient un caractère provisoire à cet effet. Ces<br />

travaux <strong>de</strong> comblement supposent :<br />

• l’enlèvement <strong>de</strong>s boues polluées dans les zones en<br />

contact avec la nappe ;<br />

• une démolition partielle <strong>de</strong> l’étanchéité ;<br />

• une restructuration du réseau hydrographique en contact<br />

avec le canal :<br />

- création <strong>de</strong> fossés ou chenaux d’écoulement dans les<br />

zones en déblai ;<br />

- <strong>de</strong>struction totale du canal et <strong>de</strong>s ouvrages associés<br />

(siphons, etc.) à la traversée <strong>de</strong> corridors fluviaux ;<br />

- <strong>de</strong>s aménagements paysagers.<br />

• L’environnement<br />

Les effets sur l’environnement seront évalués selon l’hypothèse<br />

<strong>de</strong> maintien du canal ou celle <strong>de</strong> son comblement.<br />

Le thème principal concerne le milieu aquatique : eaux <strong>de</strong><br />

surface et souterraine, régimes d’écoulement, qualité <strong>de</strong>s<br />

28 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


eaux et <strong>de</strong>s sédiments, vie aquatique, mais aussi l’agriculture,<br />

les effets <strong>de</strong> coupure, le paysage.<br />

Dans l’hypothèse du maintien du canal, <strong>de</strong>s mesures<br />

concernant l’amélioration <strong>de</strong> la gestion (étanchéité) et <strong>de</strong><br />

la qualité <strong>de</strong> l’eau peuvent être envisagées.<br />

Dans l’hypothèse du comblement, les mesures concerneraient<br />

essentiellement les zones perturbées par la construction<br />

du canal du Nord : vallées <strong>de</strong> la Sensée, <strong>de</strong> la<br />

Tortille, <strong>de</strong> l’Ingon ...<br />

Les premiers éléments <strong>de</strong> l’analyse sur l’avenir<br />

du canal du Nord et du canal latéral à l’Oise<br />

En conclusion, il apparaît nécessaire <strong>de</strong> distinguer cinq<br />

tronçons à ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s :<br />

• Arleux – Marquion : à maintenir pour la <strong>de</strong>sserte du<br />

port <strong>de</strong> Marquion ;<br />

• Marquion – Moislains : évaluation comparative à effectuer<br />

;<br />

• Moislains – Béthencourt : ce tronçon comprend, d’une<br />

part, le canal <strong>de</strong> la Somme dont le maintien est souhaité<br />

par le conseil général <strong>de</strong> la Somme et, d’autre part, le tronçon<br />

du canal du Nord qui permet le raccor<strong>de</strong>ment du canal<br />

<strong>de</strong> la Somme au canal Seine-Nord Europe ; il sera donc<br />

maintenu en navigation jusqu’à l’écluse n°9 et éventuellement<br />

jusqu’à Moislains.<br />

• Le tronçon Béthencourt – Noyon : évaluation comparative<br />

à effectuer ;<br />

• Le tronçon Noyon – Compiègne (canal latéral à<br />

l’Oise) : la section Pont-L’Évêque - Ribécourt sera intégrée<br />

dans le canal Seine-Nord Europe. La section<br />

Ribécourt-Janville sera conservée. Ce tronçon permet en<br />

effet la navigation <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> plaisance et <strong>de</strong>s bateaux<br />

<strong>de</strong> marchandises <strong>de</strong> taille moyenne (les écluses ayant <strong>de</strong>s<br />

dimensions importantes : 100 m x 12 m) et offre une possibilité<br />

<strong>de</strong> délestage <strong>de</strong> l’écluse du canal Seine-Nord<br />

Europe.<br />

Par ailleurs, il est possible d’envisager une valorisation <strong>de</strong><br />

ce canal qui a façonné l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> communes comme<br />

Janville ou Longueil-Annel. La portion <strong>de</strong> canal entre<br />

Janville et Ribécourt restera dans le domaine confié à<br />

VNF qui l’exploitera et l’entretiendra.<br />

A ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, aucune décision définitive n’est<br />

prise quant au <strong>de</strong>venir du canal du Nord. Les propositions<br />

qui seront présentées dans le dossier d’avant-<strong>projet</strong> s’appuieront<br />

entre autres sur les avis issus <strong>de</strong> la consultation.<br />

Le <strong>de</strong>venir du canal du Nord<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 29


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

2.2. L'INSERTION DU CANAL SEINE-NORD<br />

EUROPE<br />

2.2.1 Les principes <strong>de</strong> l’insertion du <strong>projet</strong><br />

Les principes retenus pour l’inscription <strong>de</strong> l’ouvrage dans<br />

le territoire visent à :<br />

• réduire le prélèvement sur les terres <strong>de</strong> production agricole ;<br />

• assurer l’insertion paysagère du canal ;<br />

• préserver les sites naturels notamment <strong>de</strong> la Sensée,<br />

<strong>de</strong> la Somme et <strong>de</strong> l’Oise ;<br />

• et réaliser la <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s pôles économiques.<br />

Les enjeux agricoles<br />

Le tracé du canal traversera principalement <strong>de</strong>s terres<br />

agricoles.<br />

Les vallées, qui possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s sols riches, sont consacrées<br />

à l’élevage dans leurs parties étroites et aux cultures céréalières<br />

dans leurs parties plus larges. Les plateaux, aux sols<br />

limoneux - sableux <strong>de</strong> bonne qualité, présentent une forte<br />

productivité, que ce soit dans les cultures céréalières (blé,<br />

maïs), oléagineuses (colza), industrielles (betteraves,<br />

légumes), ou encore dans les cultures plus spécifiques<br />

comme les endives (notamment dans la Somme et le<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

© CNSP/B.Couvreur<br />

Cambrésis), les pommes <strong>de</strong> terre, les haricots ou les pois.<br />

Le canal, tout comme les autres infrastructures linéaires, a<br />

<strong>de</strong>s conséquences sur les exploitations agricoles : prélèvement<br />

foncier, modification du parcellaire, coupure <strong>de</strong>s chemins<br />

d’exploitation.<br />

Le maître d’ouvrage doit remédier aux dommages causés<br />

en participant financièrement aux procédures d’in<strong>de</strong>mnisation<br />

ou <strong>de</strong> restructuration telles que :<br />

• les enquêtes individuelles ;<br />

• l’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s exploitants qui doivent arrêter leur<br />

activité ;<br />

• les réserves foncières d’opportunité ;<br />

• les remembrement et travaux connexes.<br />

La conception du canal Seine-Nord Europe a été réalisée<br />

<strong>de</strong> manière à réduire l’importance <strong>de</strong>s excavations et <strong>de</strong>s<br />

matériaux excé<strong>de</strong>ntaires. Les terrains qui seront utilisés<br />

Secteur Natura 2000 <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l’Oise, au sud <strong>de</strong> Noyon<br />

pour la construction du canal proviennent en majeure<br />

partie <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> production agricole.<br />

Le calage <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong>s biefs a permis <strong>de</strong> réduire <strong>de</strong><br />

25 millions <strong>de</strong> mètres cube le volume <strong>de</strong>s excé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />

terre initialement envisagé.<br />

Les enjeux paysagers<br />

Le canal Seine-Nord Europe est un grand ouvrage linéaire<br />

qui marquera les paysages <strong>de</strong>s territoires qui l’accueillent.<br />

Des étu<strong>de</strong>s paysagères sont conduites <strong>de</strong> manière à assurer<br />

l’intégration <strong>de</strong> l’ouvrage dans la morphologie caractérisant<br />

les paysages <strong>de</strong> la Picardie et du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />

Les principes retenus visent à respecter les pentes <strong>de</strong>s terrains<br />

en privilégiant notamment les dépôts <strong>de</strong> faible pente<br />

qui seront restitués à l’exploitation agricole après reconstitution<br />

<strong>de</strong>s caractéristiques agronomiques <strong>de</strong>s sols.<br />

Les enjeux environnementaux<br />

Le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe intègre <strong>de</strong>puis les<br />

premières phases d’étu<strong>de</strong>s l’ensemble <strong>de</strong>s aspects environnementaux.<br />

Cela a conduit à l’issue <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires<br />

au choix du fuseau N3, qui présente, par rapport<br />

aux autres fuseaux envisagés au départ, les avantages<br />

d’une meilleure insertion dans l’environnement. En effet,<br />

ce fuseau s’écarte très largement <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> vallée et <strong>de</strong>s<br />

zones habitées. En conséquence, son impact sur le patrimoine<br />

naturel et construit est assez limité.<br />

Plusieurs enjeux environnementaux restent toutefois à<br />

prendre en compte :<br />

• Au sud <strong>de</strong> Noyon, dans la vallée <strong>de</strong> l’Oise, le canal longe<br />

un site Natura 2000. La réutilisation du canal existant entre<br />

Noyon et Primprez permet <strong>de</strong> réduire l’impact sur ce secteur<br />

remarquable. Au sud <strong>de</strong> Primprez, le tracé intersecte le<br />

site Natura 2000 et nécessite le rescin<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’Oise. Le<br />

canal a été conçu <strong>de</strong> manière à éviter le drainage <strong>de</strong> la<br />

nappe et à limiter ainsi les risques d’assèchement <strong>de</strong>s zones<br />

humi<strong>de</strong>s.<br />

30 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


• Entre Péronne et Béthencourt-sur-Somme, le canal passe<br />

à flanc <strong>de</strong> coteau, ce qui permet d’éviter la vallée <strong>de</strong> la<br />

Haute-Somme, très riche d’un point <strong>de</strong> vue écologique. La<br />

traversée <strong>de</strong> la Somme, à l’ouest <strong>de</strong> Péronne, est un point<br />

sensible d’un point <strong>de</strong> vue hydraulique et écologique. Le<br />

franchissement en pont-canal contribue très largement à la<br />

préservation <strong>de</strong>s conditions hydrauliques et au maintien <strong>de</strong><br />

la qualité biologique <strong>de</strong>s étangs.<br />

• La vallée <strong>de</strong> la Sensée et l’ensemble <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s<br />

associés sont <strong>de</strong>s éléments majeurs <strong>de</strong> la diversité biologique<br />

du secteur nord du fuseau. Un tracé à l’est a été<br />

retenu pour préserver ces milieux.<br />

Silos à céréales à Languevoisin<br />

Culture <strong>de</strong> betteraves<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

© A. Assaker<br />

2.2.2 La restructuration du foncier agricole<br />

Limiter l’emprise du <strong>projet</strong><br />

Comme pour tout <strong>projet</strong> <strong>de</strong> réalisation d’une infrastructure<br />

linéaire, la présence d’un nouveau canal aura un effet <strong>de</strong><br />

prélèvement sur les terres agricoles.<br />

Un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> est <strong>de</strong> limiter les emprises<br />

<strong>de</strong> l’infrastructure.<br />

Ces emprises sont constituées par :<br />

• les entrées en terre <strong>de</strong> l’ouvrage linéaire ;<br />

• les dépôts définitifs <strong>de</strong>s matériaux excé<strong>de</strong>ntaires ;<br />

• les ouvrages annexes tels que les bassins <strong>de</strong> stockage<br />

pour l’alimentation en eau du canal, les écluses avec leurs<br />

bassins d’épargne et voiries d’accès, les sites <strong>de</strong>s platesformes<br />

portuaires et les rampes <strong>de</strong> voiries ou voies ferrées<br />

franchissant le futur canal.<br />

Au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, l’emprise du <strong>projet</strong> est estimé<br />

à 1 280 ha (hors zones <strong>de</strong> dépôts et sites portuaires). Les<br />

zones <strong>de</strong> dépôts seront ensuite remises en culture ou<br />

reboisées ; elles sont évaluées à 700 ha.<br />

Les réserves foncières d’opportunité<br />

En vue <strong>de</strong> faciliter les futures acquisitions foncières, VNF,<br />

avec le soutien <strong>de</strong>s conseils généraux, cherche à réaliser<br />

<strong>de</strong>s réserves foncières d’opportunités. Il s’agit <strong>de</strong> permettre<br />

aux SAFER (sociétés d’aménagement foncier et<br />

d’établissement rural) <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’acquisition <strong>de</strong> propriétés<br />

agricoles ou forestières, avec ou sans bâtiment. Ces<br />

biens seront apportés dans les remembrements <strong>de</strong> manière<br />

à réduire le prélèvement sur les autres exploitations.<br />

Jusqu’à l’obtention <strong>de</strong> la déclaration d’utilité publique,<br />

VNF ne dispose pas <strong>de</strong>s moyens juridiques, techniques et<br />

financiers pour procé<strong>de</strong>r à l’acquisition <strong>de</strong> ces biens. Il a<br />

sollicité les conseils généraux <strong>de</strong> manière à ce que ceux-ci<br />

assument la garantie financière <strong>de</strong> ces mises en réserve.<br />

Le conseil général <strong>de</strong> la Somme a délibéré favorablement<br />

lors <strong>de</strong> sa session <strong>de</strong> juin 2005. Des procédures i<strong>de</strong>ntiques<br />

sont en cours avec les conseils généraux <strong>de</strong> l’Oise et du<br />

Pas-<strong>de</strong>-Calais.<br />

Les enquêtes individuelles<br />

Parallèlement, une étu<strong>de</strong> spécifique a été confiée aux<br />

chambres d’agriculture du Nord, du Pas-<strong>de</strong>-Calais, <strong>de</strong> la<br />

Somme et <strong>de</strong> l’Oise afin d’appréhen<strong>de</strong>r les conséquences<br />

du <strong>projet</strong> sur l’agriculture. Cette étu<strong>de</strong> a pour objectif <strong>de</strong><br />

préciser les impacts générés par le <strong>projet</strong>, exploitation par<br />

exploitation. Pour cela, <strong>de</strong>s enquêtes individuelles sont<br />

réalisées auprès <strong>de</strong> chaque agriculteur concerné.<br />

Les résultats permettront <strong>de</strong> définir les mesures d’accompagnement<br />

du <strong>projet</strong> en faveur <strong>de</strong> la profession agricole.<br />

Les remembrements<br />

Les procédures préalables au remembrement débuteront<br />

par la réalisation d’étu<strong>de</strong>s d’aménagement puis par la saisine<br />

<strong>de</strong>s commissions départementales d’aménagement<br />

foncier, qui émettront un avis sur la liste <strong>de</strong>s communes<br />

touchées par l’ouvrage sur le plan agricole. Muni <strong>de</strong><br />

cet avis, le conseil général concerné vali<strong>de</strong>ra la liste <strong>de</strong>s<br />

communes où sera instituée, <strong>de</strong> droit, une commission<br />

communale d’aménagement foncier. Ces commissions<br />

déci<strong>de</strong>ront, au vu <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> préalable réalisée, <strong>de</strong> l’opportunité<br />

<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r ou non à un remembrement sur la<br />

commune, avec inclusion ou exclusion d’emprises.<br />

2.2.3 La stratégie paysagère<br />

Le paysage dans lequel s’inscrit le canal Seine-Nord<br />

Europe se caractérise par d’amples plateaux sans acci<strong>de</strong>nts,<br />

entrecoupés <strong>de</strong> larges vallées, telles les vallées <strong>de</strong> la<br />

Somme et <strong>de</strong> l’Oise. Ce grand paysage est ouvert. Il est<br />

ponctué <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> quelques hectares à plusieurs centaines<br />

d’hectares. Topographie, hydrographie, couverture végétale,<br />

<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> réseaux, surfaces bâties comportent <strong>de</strong><br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 31


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Paysage picard<br />

légères variations. Cela donne lieu, sur la portion <strong>de</strong> territoire<br />

traversée par le canal Seine-Nord Europe, à la distinction<br />

<strong>de</strong> cinq unités paysagères.<br />

• Au sud, la vallée <strong>de</strong> l’Oise <strong>de</strong> Compiègne à Noyon. Cette<br />

unité se distingue par une topographie plane. La vallée est<br />

bordée <strong>de</strong> vastes bois et forêts domaniales <strong>de</strong> plusieurs<br />

centaines d’hectares, telles la forêt <strong>de</strong> la Laigue et la forêt<br />

d’Ourscamp-Carlepont, à l’est.<br />

•L’ensemble <strong>de</strong> Noyon à Nesle comporte une faible amplitu<strong>de</strong><br />

topographique : <strong>de</strong> 40 m à 60 m sur la section étudiée.<br />

Le canal du Nord est le principal élément hydrographique.<br />

Des bois et forêts <strong>de</strong> 50 à 200 hectares parsèment<br />

cet ensemble, entre lesquels se situent <strong>de</strong> petits villages.<br />

Le réseau <strong>de</strong> voirie est peu <strong>de</strong>nse, et <strong>de</strong> faible gabarit.<br />

• La vallée <strong>de</strong> la Somme caractérise le troisième ensemble :<br />

la vallée <strong>de</strong> Nesle à Péronne est bordée <strong>de</strong> petites vallées à<br />

l’ouest <strong>de</strong> la Somme. Ces vallées sont régulièrement<br />

accompagnées <strong>de</strong> structures végétales, soit en coteaux,<br />

soit en fond <strong>de</strong> vallées. La Somme génère une large zone<br />

humi<strong>de</strong> sur toute sa longueur, boisée, et accompagnée <strong>de</strong><br />

petits villages. Cette unité présente un réseau <strong>de</strong> voirie peu<br />

<strong>de</strong>nse, comportant l’A29, la N29, et la N17.<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

• De Péronne à Hermies, le canal du Nord est en fond <strong>de</strong><br />

vallée, passe en tunnel et resurgit en fond <strong>de</strong> vallée au nord.<br />

Cet étroit tracé nord-sud <strong>de</strong> 80 à 90 m <strong>de</strong> hauteur, est surplombé<br />

à l’est et à l’ouest par <strong>de</strong>s plateaux culminant jusqu’à<br />

140 m. Cette forte amplitu<strong>de</strong> donne lieu à <strong>de</strong>s coteaux<br />

boisés. Par ailleurs, <strong>de</strong> grands bois jalonnent le plateau.<br />

Les déblais excé<strong>de</strong>ntaires du canal du Nord, en fond <strong>de</strong> vallées,<br />

sont fortement boisés. Cette unité présente un réseau<br />

<strong>de</strong> voirie peu <strong>de</strong>nse, comportant la N17 et l’A2.<br />

• Enfin, <strong>de</strong> Hermies jusqu’à Arleux, l’unité paysagère se<br />

distingue à nouveau par un territoire <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong><br />

topographique, mais jalonné par <strong>de</strong>s boisements culminants<br />

<strong>de</strong> 70 m pour le bois du Quesnoy, jusqu’à 120 m<br />

pour le bois <strong>de</strong> Bourlon. Des bosquets sont régulièrement<br />

espacés sur le plateau. Au nord, le triangle <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment<br />

du canal du Nord et <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Sensée est<br />

ponctué <strong>de</strong> plans d’eau. Ce paysage est vallonné et ouvert.<br />

Le réseau <strong>de</strong> voirie est <strong>de</strong>nse. Il comprend la N30 et l’A26.<br />

Les enjeux d’insertion à l’échelle<br />

du fuseau d’étu<strong>de</strong>s<br />

À cette échelle, les enjeux d’insertion <strong>de</strong> l’infrastructure<br />

concernent l’adaptation du <strong>projet</strong> à la morphologie générale<br />

<strong>de</strong>s territoires et l’éventuelle couverture végétale <strong>de</strong>s<br />

grands terrassements.<br />

Morphologie générale<br />

Plusieurs unités <strong>de</strong> paysage se succè<strong>de</strong>nt : vallées, flancs<br />

<strong>de</strong> coteaux, plateaux… Bien que sensiblement différents,<br />

ces divers paysages présentent une constante : <strong>de</strong>s pentes<br />

rarement supérieures à 5 %. La plus gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong><br />

entre <strong>de</strong>ux altitu<strong>de</strong>s est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 60 m, ce qui confirme<br />

le caractère peu acci<strong>de</strong>nté du paysage. Seuls les boisements,<br />

qui correspon<strong>de</strong>nt très souvent aux surfaces non<br />

cultivables, présentent <strong>de</strong>s pentes supérieures à 5 %.<br />

Dans ce contexte, les mo<strong>de</strong>lés et les dépôts <strong>de</strong> matériaux<br />

excé<strong>de</strong>ntaires <strong>de</strong>vront être conçus <strong>de</strong> manière à respecter<br />

les caractéristiques <strong>de</strong> cette morphologie.<br />

Structures végétales et boisements<br />

À cette échelle, <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> présence végétale<br />

existent : les zones humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s vallées et une ponctuation<br />

<strong>de</strong> boisements dans le paysage agricole ouvert.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier élément est celui qui caractérise le plus ce territoire.<br />

C’est un paysage très ouvert, ponctué très régulièrement<br />

par <strong>de</strong>s boisements et <strong>de</strong>s villages. L’homogénéité<br />

<strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong> ces boisements et villages est caractéristique<br />

<strong>de</strong>s paysages <strong>de</strong>s régions concernées.<br />

La répartition actuelle <strong>de</strong>s zones boisées peut être renforcée<br />

par la stratégie paysagère mise en place pour l’insertion<br />

du canal Seine-Nord Europe. Il est possible d’envisager<br />

que l’environnement du canal se caractérise par une<br />

succession régulière <strong>de</strong> zones boisées. Celles-ci prendront<br />

place sur les dépôts lorsque la remise en culture sera<br />

difficile.<br />

Dans ces situations, ces boisements pourront constituer<br />

une compensation aux réductions <strong>de</strong> zones boisées et aux<br />

autres impacts du canal.<br />

Zones humi<strong>de</strong>s<br />

La présence <strong>de</strong> zones humi<strong>de</strong>s qualifie très fortement le<br />

paysage <strong>de</strong>s vallées. Leur respect et leur éventuelle<br />

reconstitution sont une partie sensible importante qui doit<br />

être fortement prise en compte par la stratégie paysagère<br />

du <strong>projet</strong>. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> leur préservation, leur extension<br />

ponctuelle pourra être envisagée.<br />

32 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Aménagement <strong>de</strong>s dépôts<br />

Remblais à Cizancourt<br />

Arbres dans grands déblais<br />

Enjeux paysagers dans la vallée <strong>de</strong> la Somme<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 33


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Les enjeux d’insertion à l’échelle<br />

<strong>de</strong> l’infrastructure<br />

A cette échelle, le traitement <strong>de</strong>s grands déblais et <strong>de</strong>s<br />

grands remblais, les changements <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong> terrain<br />

liés aux écluses et le traitement <strong>de</strong>s berges sont les points<br />

particuliers <strong>de</strong> l’insertion paysagère <strong>de</strong> l’infrastructure.<br />

Morphologie et pentes <strong>de</strong> talus<br />

Une <strong>de</strong>s caractéristiques spécifiques à ce type d’infrastructure,<br />

et qui conditionne fortement la mise en œuvre <strong>de</strong><br />

l’insertion paysagère, est la très gran<strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>s<br />

talus en remblais qui bor<strong>de</strong>ront l’ouvrage. Ceux-ci pourront<br />

dépasser 10 kilomètres <strong>de</strong> longueur et atteindre localement<br />

jusqu’à 20 m <strong>de</strong> hauteur. Compte tenu <strong>de</strong> la largeur<br />

du canal, ces <strong>de</strong>ux talus latéraux délimiteront un<br />

espace conséquent qu’il faudra aménager. Deux situations<br />

peuvent se présenter : soit il s’agit <strong>de</strong> mettre en valeur l’artifice<br />

<strong>de</strong> la digue au sein du paysage, soit au contraire il<br />

s’agit <strong>de</strong> rechercher l’intégration <strong>de</strong>s talus.<br />

Au droit <strong>de</strong>s écluses, les importantes variations <strong>de</strong> niveaux<br />

<strong>de</strong> terrain nécessiteront ultérieurement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s spécifiques<br />

intégrées dans la stratégie paysagère du <strong>projet</strong>.<br />

Couverture végétale<br />

On peut envisager <strong>de</strong> développer sur les talus <strong>de</strong>s prairies<br />

écologiques pouvant être ponctuellement jalonnées d’arbres<br />

isolés. Lorsque le canal sera proche du terrain naturel, la<br />

mise en place <strong>de</strong> cordons d’hélophytes (roseaux par exemple)<br />

permettra une plus gran<strong>de</strong> richesse botanique. Des<br />

lagunes, plus vastes, permettraient le développement <strong>de</strong> la<br />

faune, <strong>de</strong> la flore, <strong>de</strong> l’avifaune et <strong>de</strong>s poissons.<br />

La stratégie <strong>de</strong> mise en dépôt<br />

Le canal traverse le territoire avec <strong>de</strong>s passages en remblais<br />

qui constituent <strong>de</strong>s digues dans le paysage. Les rampes<br />

d’accès <strong>de</strong>s franchissements routiers et <strong>de</strong>s franchissements<br />

<strong>de</strong>s voies ferrées sont également <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong><br />

fort impact visuel.<br />

La stratégie <strong>de</strong> mise en dépôt <strong>de</strong>s matériaux excé<strong>de</strong>ntaires<br />

vise à atténuer ces effets. Lorsque le canal est en remblai<br />

sur les hauts <strong>de</strong> plateaux et sur les sommets <strong>de</strong> collines, les<br />

dépôts s’appuient sur les digues du canal pour en adoucir<br />

la perception et favorisent également la remise en culture.<br />

Les parties hautes du dépôt apparaissent comme une<br />

amplification du relief préexistant. Les rampes <strong>de</strong>s franchissements<br />

routiers et <strong>de</strong>s voies ferrées seront également<br />

intégrées aux dépôts <strong>de</strong> manière à réduire le caractère artificiel<br />

<strong>de</strong>s rampes.<br />

En fonction <strong>de</strong> ces principes, les secteurs envisagés pour<br />

la mise en dépôt <strong>de</strong>s matériaux excé<strong>de</strong>ntaires sont les<br />

suivants :<br />

• dans les carrières et dans les gravières ;<br />

Principe d’aménagement d’une zone <strong>de</strong> dépôt potentielle à Porquéricourt.<br />

• sur les hauts <strong>de</strong> plateaux et les sommets <strong>de</strong> collines <strong>de</strong><br />

manière à masquer les passages en remblai et à accentuer<br />

les lignes du relief ;<br />

• autour <strong>de</strong>s rampes <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> franchissement du<br />

canal et <strong>de</strong>s écluses, et pour la préparation <strong>de</strong>s implantations<br />

portuaires ;<br />

La localisation <strong>de</strong>s zones potentielles <strong>de</strong> dépôt figure sur<br />

les planches du dossier <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s biefs. Les<br />

zones définitives seront choisies en concertation avec les<br />

élus et la profession agricole au fur et à mesure <strong>de</strong> la<br />

conception du <strong>projet</strong>. Cette concertation se poursuivra jusqu’à<br />

la réalisation <strong>de</strong>s ouvrages. Elle porte sur leurs<br />

emprises, leurs conditions <strong>de</strong> réalisation et leur <strong>de</strong>stination<br />

future : usage agricole, boisement, aménagement<br />

paysager, plan d’eau dans le cas d’une gravière.<br />

© VNF/M. Desvigne<br />

34 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


2.2.4 La prise en compte <strong>de</strong>s enjeux<br />

environnementaux<br />

Les enjeux environnementaux du <strong>projet</strong> ont été mis en évi<strong>de</strong>nce<br />

grâce à la réalisation et à l’analyse d’un état initial<br />

approfondi sur l’hydrologie, les milieux naturels, le patrimoine,<br />

les risques naturels et industriels, la qualité <strong>de</strong> l’air,<br />

l’acoustique, etc. La cartographie <strong>de</strong> ces enjeux a permis<br />

dans un premier temps, <strong>de</strong> comparer les différentes variantes<br />

<strong>de</strong> tracé et, dans un <strong>de</strong>uxième temps, <strong>de</strong> préciser les<br />

impacts attendus du <strong>projet</strong>. Pour chacun d’entre eux, les<br />

mesures <strong>de</strong> suppression ou <strong>de</strong> réduction d’impact ont été<br />

recherchées.<br />

Des enjeux intégrés à la conception du <strong>projet</strong><br />

VNF a pour objectif <strong>de</strong> concevoir le canal Seine-Nord<br />

Europe en respectant la richesse et la diversité <strong>de</strong>s territoires<br />

qu’il traverse. L’insertion <strong>de</strong> cette nouvelle voie d’eau<br />

dans l’environnement et le paysage est un enjeu majeur<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant-<strong>projet</strong>.<br />

Les impacts environnementaux et les mesures d’insertion<br />

dans l’environnement sont développés dans le dossier <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s environnementales.<br />

Les mesures présentées sont <strong>de</strong>s premières propositions<br />

établies sur la base <strong>de</strong> la connaissance actuelle du <strong>projet</strong> et<br />

<strong>de</strong> son environnement. L’évaluation précise <strong>de</strong>s impacts et<br />

la proposition <strong>de</strong> mesures associées seront réalisées <strong>de</strong><br />

manière détaillée dans le cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’impact du<br />

<strong>projet</strong>. Cette étu<strong>de</strong> sera intégrée au dossier d’enquête<br />

publique préalable à la déclaration d’utilité publique.<br />

Les réductions d’impacts dans<br />

le département <strong>de</strong> l’Oise<br />

Elles concernent les enjeux environnementaux, les<br />

impacts et mesures d’insertion environnementales entre<br />

Compiègne et Libermont.<br />

Les enjeux environnementaux<br />

La vallée <strong>de</strong> l’Oise dans la partie sud <strong>de</strong> l’aire d’étu<strong>de</strong>s,<br />

c’est-à-dire à l’aval <strong>de</strong> Montmacq, présente <strong>de</strong> nombreuses<br />

zones urbanisées (Thourotte, Longueil-Annel,<br />

Montmacq, Le Plessis-Brion…) contiguës à <strong>de</strong>s zones<br />

naturelles humi<strong>de</strong>s en relation avec la rivière.<br />

Dans ce contexte, les riverains <strong>de</strong> l’Oise sont exposés à<br />

<strong>de</strong>s inondations récurrentes, les plus dommageables sont<br />

survenues en 1993 et 1995. VNF a affiché la volonté que<br />

le <strong>projet</strong> n’aggrave en aucun cas les effets <strong>de</strong>s crues sur<br />

ces zones et s’est engagé à étudier les possibilités d’amélioration<br />

<strong>de</strong> la situation actuelle (cf. chapitre 2.1.3).<br />

L’amélioration <strong>de</strong>s conditions hydrauliques doit se faire<br />

toutefois en tenant compte <strong>de</strong> l’intérêt écologique <strong>de</strong> la<br />

vallée <strong>de</strong> l’Oise afin <strong>de</strong> préserver la qualité <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong>s<br />

milieux aquatiques, mais également l’ensemble <strong>de</strong>s structures<br />

végétales remarquables associées à la rivière, notamment<br />

les prairies humi<strong>de</strong>s et la forêt alluviale quand elle<br />

est encore présente.<br />

La préservation <strong>de</strong> la ressource en eau est également un<br />

enjeu important, car la nappe d’accompagnement <strong>de</strong><br />

l’Oise est utilisée pour l’alimentation en eau potable <strong>de</strong>s<br />

habitants. Ainsi, les captages pour l’alimentation en eau<br />

potable <strong>de</strong> Choisy-au-Bac, <strong>de</strong> Thourotte et du Plessis-<br />

Brion se situent à proximité du tracé retenu.<br />

La vallée <strong>de</strong> l’Oise, au nord <strong>de</strong> Montmacq, constitue un<br />

espace naturel d’une gran<strong>de</strong> valeur écologique. Deux sites<br />

Natura 2000 ont été désignés par l’Etat :<br />

• la moyenne vallée <strong>de</strong> l’Oise (FR 221 0104) au titre <strong>de</strong> la<br />

directive “Oiseaux” (ZPS) ;<br />

• les prairies alluviales <strong>de</strong> l’Oise <strong>de</strong> la Fère à Sempigny<br />

(FR 221 2001) au titre <strong>de</strong> la directive “Habitats” (SIC).<br />

L’avifaune est très présente puisque <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s espèces<br />

picar<strong>de</strong>s nichent dans ce secteur. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue, <strong>de</strong>s<br />

centaines d’oiseaux d’eau stationnent dans la vallée, qui<br />

constitue un relais essentiel sur un axe migratoire important.<br />

25 espèces inscrites en annexe I <strong>de</strong> la directive<br />

Oiseaux sont observées au cours <strong>de</strong> ces pério<strong>de</strong>s (râle <strong>de</strong>s<br />

genêts, pie grièche écorcheur, busard <strong>de</strong>s roseaux, …).<br />

Les prairies inondables <strong>de</strong> l’Oise présentent une bonne<br />

diversité floristique. 17 espèces protégées ont été recensées<br />

entre Brissy-Hamégicourt (Aisne) et Thourotte. Pour illustrer<br />

cette richesse biologique, on peut citer la présence <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux espèces dont les seules stations connues en Picardie<br />

sont localisées sur ce secteur <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l’Oise : la<br />

pulicaire vulgaire et l’inule <strong>de</strong>s fleuves. Les inventaires<br />

naturalistes, réalisés au printemps-été 2005, ont également<br />

permis d’inventorier la véronique à écusson et le jonc<br />

fleuri.<br />

La véronique à écusson<br />

L’Oise à Chiry-Ourscamp<br />

© SETEC<br />

© SETEC<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 35


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Une étu<strong>de</strong> d’impact viendra compléter la connaissance <strong>de</strong><br />

l’influence du <strong>projet</strong> sur ces milieux naturels. Des étu<strong>de</strong>s<br />

d’inci<strong>de</strong>nces spécifiques aux zones Natura 2000 seront<br />

également menées dans une phase ultérieure du <strong>projet</strong>.<br />

L’analyse <strong>de</strong>s milieux aquatiques montre que ceux-ci sont<br />

<strong>de</strong> bonne qualité sur l’ensemble du cours <strong>de</strong> l’Oise ; les<br />

petits affluents <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> présentent une qualité<br />

biologique plus dégradée.<br />

Au nord <strong>de</strong> Noyon, la problématique est essentiellement<br />

liée à l’agriculture puisque la région traversée possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

sols <strong>de</strong> forte valeur agronomique. L’économie agricole y<br />

prend donc une place prépondérante.<br />

Les mesures en faveur <strong>de</strong> l’environnement<br />

• Maintien <strong>de</strong> l’Oise naturelle<br />

D’un point <strong>de</strong> vue environnemental, la conservation <strong>de</strong><br />

l’Oise naturelle en parallèle au nouveau canal a été privilégiée<br />

dans la conception du <strong>projet</strong>. Ce maintien permet<br />

d’une manière générale <strong>de</strong> conserver la plupart <strong>de</strong>s habitats<br />

associés à la rivière, c’est-à-dire <strong>de</strong>s milieux aquatiques<br />

diversifiés favorables à la vie piscicole ou encore<br />

<strong>de</strong>s zones rivulaires abritant certaines espèces remarquables.<br />

Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tracé ont montré que la réutilisation du canal<br />

latéral à l’Oise est possible entre Passel et Ribécourt,<br />

c’est-à-dire le secteur qui possè<strong>de</strong> la richesse biologique la<br />

plus importante. L’élargissement du canal actuel dans ce<br />

secteur nécessite toutefois le rescin<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la boucle <strong>de</strong><br />

Pimprez. Des techniques spécifiques <strong>de</strong> reconstitution du<br />

lit <strong>de</strong> l’Oise et notamment <strong>de</strong>s techniques végétales, seront<br />

employées pour replacer cette boucle légèrement à l’est <strong>de</strong><br />

son cours actuel. Ce déplacement empiètera sur <strong>de</strong>s zones<br />

naturelles remarquables, <strong>de</strong>s mesures seront donc proposées<br />

afin <strong>de</strong> compenser les surfaces soustraites.<br />

Ces mesures compensatoires pourront consister en<br />

l’acquisition <strong>de</strong> sites sensibles en concertation avec les<br />

organismes spécialisés en vue <strong>de</strong> leur protection ou<br />

concerner la gestion proprement dite <strong>de</strong> sites existants<br />

(fauche <strong>de</strong>s prairies, reboisement, amélioration <strong>de</strong>s écoulements…).<br />

Ces mesures, regroupées dans un programme<br />

d’actions concertées feront l’objet d’un plan <strong>de</strong> gestion et<br />

d’un suivi scientifique sur plusieurs années.<br />

La boucle <strong>de</strong> Sainte-Croix en face <strong>de</strong> Cambronne-lès-<br />

Ribécourt doit également être rescindée pour permettre le<br />

passage du canal et la construction <strong>de</strong> l’écluse juste en<br />

amont <strong>de</strong> Montmacq. Une espèce d’arbre particulièrement<br />

rare (ulmus laevis) a été recensée dans ce secteur. Ces<br />

<strong>de</strong>ux éléments conduisent à proposer conjointement la<br />

création d’une zone d’expansion <strong>de</strong>s crues et le réaménagement,<br />

dans un objectif écologique, <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la<br />

zone qui sera créée entre l’actuel canal latéral à l’Oise et<br />

le futur canal Seine-Nord Europe.<br />

A l’aval <strong>de</strong> Montmacq, un passage en site propre est<br />

nécessaire, du fait <strong>de</strong> l’urbanisation relativement importante<br />

<strong>de</strong>s rives du canal latéral à l’Oise. L’élargissement du<br />

canal actuel nécessiterait en effet la <strong>de</strong>struction d’environ<br />

90 habitations. Deux options <strong>de</strong> passage sont à l’étu<strong>de</strong>.<br />

L’une est le recalibrage <strong>de</strong> l’Oise, l’autre est la conservation<br />

<strong>de</strong> l’Oise en parallèle au canal Seine-Nord Europe,<br />

ces <strong>de</strong>ux solutions pouvant être combinées.<br />

Sternes sur les gravières <strong>de</strong> l’Oise<br />

© SETEC<br />

Plusieurs types d’aménagement ont donc été étudiés pour<br />

cette section :<br />

• un aménagement <strong>de</strong> l’Oise (appelé également recalibrage<br />

ou canalisation) accompagné <strong>de</strong> mesures d’aménagement<br />

écologique <strong>de</strong> type lagunage, création d’îlots favorables<br />

à la recolonisation par les oiseaux ou les amphibiens.<br />

• la construction d’un canal en site propre avec, par<br />

endroit, un rescin<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’Oise privilégiant la continuité<br />

<strong>de</strong> la rivière, <strong>de</strong>s mesures compensatoires pouvant<br />

être prévues sur d’autres secteurs, plus à l’aval ou dans le<br />

secteur amont classé Natura 2000.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux cas, le canal est distinct <strong>de</strong> l’Oise à l’aval<br />

<strong>de</strong> l’écluse <strong>de</strong> Montmacq jusqu’au secteur Thourotte / Le<br />

Plessis-Brion au niveau <strong>de</strong>s boucles du Muid.<br />

Les modalités du passage au niveau <strong>de</strong>s boucles du Muid<br />

restent en revanche ouvertes. Une alternative se présente :<br />

soit la préservation <strong>de</strong> ces boucles qui sont un élément fort<br />

du paysage, soit leur aménagement <strong>de</strong> manière à éviter <strong>de</strong><br />

modifier <strong>de</strong>s gravières colonisées par <strong>de</strong>s espèces rares<br />

(sterne pierregarin, cygne tubercule, vanneau huppé,<br />

canard souchet, rainette verte…)<br />

• Positionnement <strong>de</strong> l’écluse<br />

A l’aval <strong>de</strong> l’écluse, positionnée au niveau inférieur <strong>de</strong> la<br />

boucle <strong>de</strong> Sainte-Croix, la réalisation du canal aura pour<br />

effet positif d’abaisser le niveau <strong>de</strong>s eaux en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

crue grâce à une augmentation notable <strong>de</strong> la section d’écoulement.<br />

Cette amélioration est particulièrement attendue<br />

dans un secteur qui subit <strong>de</strong>s inondations récurrentes.<br />

A l’amont, l’objectif est <strong>de</strong> limiter l’emprise sur les habitats<br />

naturels et <strong>de</strong> limiter l’abaissement <strong>de</strong> nappes pour préserver<br />

les zones humi<strong>de</strong>s (Natura 2000).<br />

Le positionnement actuel <strong>de</strong> l’écluse a tenu compte <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>ux facteurs. Initialement prévue à Ribécourt, l’écluse a<br />

en effet été déplacée juste à l’amont <strong>de</strong> Montmacq, à la<br />

limite du périmètre du site Natura 2000.<br />

36 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Cette mesure permet d’une part <strong>de</strong> minimiser l’emprise du<br />

<strong>projet</strong> sur le secteur Natura 2000 et d’autre part, <strong>de</strong> limiter<br />

à un secteur très localisé l’influence du rabattement <strong>de</strong><br />

nappe au passage du canal en déblai à l’aval <strong>de</strong> l’écluse.<br />

• Impact sur le secteur industriel <strong>de</strong> Ribécourt-<br />

Dreslincourt<br />

Au niveau <strong>de</strong> la zone industrielle <strong>de</strong> Ribécourt-<br />

Dreslincourt, le tracé traverse les périmètres <strong>de</strong> danger <strong>de</strong>s<br />

sites Seveso <strong>de</strong>s entreprises Seco et Rhodia (1 500 m pour<br />

chaque). Aussi, il est prévu <strong>de</strong> réaliser, pour ces sites, <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> risque qui consistent à :<br />

• i<strong>de</strong>ntifier et analyser les risques supplémentaires liés à la<br />

présence du canal à grand gabarit ou ses équipements dans<br />

ces zones dangereuses ;<br />

• élaborer les mesures techniques (feu <strong>de</strong> signalisation,<br />

butte <strong>de</strong> protections, murs pare-feu...), organisationnelles<br />

ou réglementaires visant à réduire ces risques.<br />

Le transport <strong>de</strong> matières dangereuses par voie d’eau est<br />

particulièrement fiable. Il n’y a en effet aucun acci<strong>de</strong>nt<br />

grave recensé sur la voie d’eau impliquant <strong>de</strong>s matières<br />

dangereuses. Cela représente un atout pour la <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s<br />

entreprises fabriquant ou utilisant <strong>de</strong> tels produits.<br />

• Acoustique<br />

Par ailleurs, afin d’évaluer le bruit généré par le canal<br />

dans les secteurs urbanisés, une campagne <strong>de</strong> mesures a<br />

été effectuée en Belgique, sur le canal Albert qui présente<br />

<strong>de</strong>s caractéristiques très proches <strong>de</strong> celles du futur canal<br />

Seine-Nord (gabarit, trafic…). En section courante,<br />

au passage d'un bateau, le niveau <strong>de</strong> bruit pendant<br />

1 à 2 minutes en bordure immédiate du canal, ne dépasse<br />

jamais 65 dB(A). Les premières modélisations effectuées<br />

à partir <strong>de</strong> ces mesures montrent que le bruit, rapporté aux<br />

pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> référence 6h - 22h ou 22h - 6h, atteint un<br />

niveau <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 30 à 35 dB(A), soit très en-<strong>de</strong>çà <strong>de</strong> la<br />

réglementation applicable aux infrastructures <strong>de</strong> transport.<br />

Les réductions d’impact<br />

dans le secteur <strong>de</strong> la Somme<br />

Ce point évoque les mesures d’insertion environnementale<br />

pour la partie du <strong>projet</strong> qui s’inscrit entre les communes<br />

d’Ercheu, située à 10 km au nord <strong>de</strong> Noyon et d’Etricourt-<br />

Manancourt, située à 10 km au nord <strong>de</strong> Péronne.<br />

Les enjeux environnementaux<br />

Trois entités peuvent être distinguées :<br />

• le plateau picard entre Ercheu et Péronne ;<br />

• la vallée <strong>de</strong> la Somme à Péronne ;<br />

• la vallée <strong>de</strong> la Tortille au nord <strong>de</strong> Péronne.<br />

Le tracé reste éloigné <strong>de</strong>s sites naturels remarquables <strong>de</strong> la<br />

vallée <strong>de</strong> la Somme.<br />

Ce plateau repose sur une épaisse couche crayeuse, dans<br />

laquelle s’est inscrite la puissante nappe <strong>de</strong> la craie. Sa<br />

profon<strong>de</strong>ur est variable : moins d’un mètre sous les vallées<br />

humi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> 5 m à 20 m au droit <strong>de</strong>s vallées sèches et plus<br />

<strong>de</strong> 30 m sous les plateaux. Compte tenu <strong>de</strong> la forte perméabilité<br />

<strong>de</strong> ce plateau crayeux, le réseau hydrographique<br />

est peu développé à l’ouest <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Somme.<br />

L’Ingon et son affluent le Petit Ingon sont les <strong>de</strong>ux cours<br />

d’eau à écoulement permanent recoupés par le <strong>projet</strong>. La<br />

qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> l’Ingon est passable. Il s’agit cependant<br />

d’une rivière <strong>de</strong> première catégorie piscicole.<br />

Les enjeux liés aux milieux naturels sont limités sur le<br />

plateau agricole. Un axe <strong>de</strong> passage <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> faune<br />

(sangliers et chevreuils) a été i<strong>de</strong>ntifié au nord <strong>de</strong> Noyon,<br />

<strong>de</strong>puis la forêt domaniale <strong>de</strong> l’Hôpital vers les boisements<br />

plus à l’ouest vers le nord <strong>de</strong> l’Oise et Ercheu (forêt <strong>de</strong><br />

Beaulieu, montagne <strong>de</strong> Lagny, bois d’Avricourt).<br />

L’enjeu majeur <strong>de</strong> cette section est l’activité agricole. Les<br />

terres labourables occupent <strong>de</strong> 90 à 100 % <strong>de</strong> la superficie<br />

agricole utilisée.<br />

L’habitat est concentré sur le plateau dans <strong>de</strong>s villages ; il n’y<br />

a donc que très peu d’habitations isolées susceptibles d’être<br />

affectées par le <strong>projet</strong>. Deux sites Seveso sont présents au<br />

nord <strong>de</strong> Nesle, mais ils sont situés à environ 2 000 m <strong>de</strong> l’axe<br />

du <strong>projet</strong>.<br />

Quant au patrimoine, le plateau picard présente près <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux cents sites ou vestiges archéologiques entre Ercheu<br />

et Péronne. Le <strong>projet</strong> passe à proximité <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux monuments<br />

historiques : la chapelle <strong>de</strong> Briost (site classé monument<br />

historique) et son cimetière, et le château<br />

d’Happlaincourt (inscrit à l’inventaire supplémentaire <strong>de</strong>s<br />

monuments historiques). Une attention particulière sera<br />

apportée à l’insertion du canal au droit <strong>de</strong> ces monuments.<br />

De Péronne à Cléry-sur-Somme, la vallée <strong>de</strong> la Somme<br />

présente <strong>de</strong>s milieux particulièrement intéressants aux<br />

niveaux faunistique et floristique. La richesse floristique <strong>de</strong><br />

la vallée <strong>de</strong> la Somme est illustrée par la présence <strong>de</strong> nombreuses<br />

plantes rares à très rares en Picardie. Certaines sont<br />

protégées au niveau national ou régional, telles que la<br />

fougère à crête, la gran<strong>de</strong> douve, le peucédan <strong>de</strong>s marais et<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 37


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

La gorge<br />

bleue<br />

© SETEC<br />

la ciguë vireuse. On y observe <strong>de</strong>s prairies humi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s<br />

marais et <strong>de</strong>s étangs pourvus <strong>de</strong> roselières, <strong>de</strong>s tourbières<br />

alcalines et <strong>de</strong>s aulnaies tourbeuses.<br />

Ce secteur constitue ainsi un site privilégié pour les<br />

oiseaux hivernants grâce aux nombreux étangs qui jalonnent<br />

la vallée. Elle correspond à un axe majeur <strong>de</strong> migration.<br />

On peut noter, entre autres, quelques espèces inscrites<br />

en annexe I <strong>de</strong> la directive Oiseaux (gorge bleue,<br />

busard <strong>de</strong>s roseaux, martin pêcheur…).<br />

Concernant le grand gibier, les marais et boisements longeant<br />

la vallée <strong>de</strong> la Somme constituent <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong><br />

refuge importantes pour le sanglier et le chevreuil.<br />

Ces milieux confèrent à cette portion <strong>de</strong> vallée une vocation<br />

paysagère importante. On constate également qu’il<br />

existe <strong>de</strong> nombreuses huttes <strong>de</strong> chasse.<br />

Le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe longe la vallée <strong>de</strong> la<br />

Tortille entre Péronne et Etricourt-Manancourt. Plusieurs<br />

massifs forestiers sont présents et jouent un rôle <strong>de</strong> corridor<br />

pour la gran<strong>de</strong> faune (chevreuils et sangliers), comme<br />

les bois <strong>de</strong>s Vaux et <strong>de</strong>s Sapins, au nord <strong>de</strong> Moislains.<br />

La Tortille est un petit cours d’eau qui franchit le canal du<br />

Nord en amont d’Allaines par un siphon. Elle est<br />

d’ailleurs alimentée directement par les eaux <strong>de</strong> ce canal<br />

puisque les sources originelles sont captées en partie par<br />

celui-ci. La partie amont <strong>de</strong> la Tortille est classée en première<br />

catégorie piscicole, même si cette rivière est globalement<br />

dégradée.<br />

Les mesures en faveur <strong>de</strong> l’environnement<br />

• Le plateau picard entre Ercheu et Péronne<br />

Outre les questions agricoles, les problématiques du <strong>projet</strong><br />

sont relatives à la ressource en eau et aux milieux associés.<br />

L’étanchement systématique du canal au nord <strong>de</strong><br />

Noyon, rendu nécessaire pour limiter la consommation en<br />

eau du canal, permettra aussi <strong>de</strong> limiter les risques <strong>de</strong> pollution<br />

<strong>de</strong> la nappe en cas <strong>de</strong> pollution acci<strong>de</strong>ntelle. Entre<br />

Ercheu et Péronne, le canal Seine-Nord Europe se situe<br />

au-<strong>de</strong>ssus du niveau <strong>de</strong>s nappes.<br />

Le franchissement <strong>de</strong> l’Ingon et <strong>de</strong> ses affluents se fera<br />

par aqueduc. Les étu<strong>de</strong>s hydrauliques permettront <strong>de</strong><br />

déterminer les dimensions <strong>de</strong> ces ouvrages afin que ceuxci<br />

ne créent pas d’obstacles aux écoulements, y compris<br />

en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue exceptionnelle. Des passages pour la<br />

petite faune pourront y être aménagés. Les caractéristiques<br />

<strong>de</strong> ces adaptations écologiques dans les ouvrages<br />

hydrauliques seront précisées en fonction <strong>de</strong>s résultats<br />

<strong>de</strong>s inventaires naturalistes et <strong>de</strong>s analyses hydrobiologiques<br />

menées sur l’Ingon.<br />

• Le franchissement <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Somme par pontcanal<br />

Compte tenu <strong>de</strong>s enjeux hydrogéologiques, hydrauliques,<br />

écologiques et paysagers liés à la vallée <strong>de</strong> la Somme, sa<br />

traversée par le canal à grand gabarit se fera par un pontcanal.<br />

Le pont-canal se situe à la cote <strong>de</strong> 72,50 m sur environ<br />

1,3 km, soit en moyenne 23,5 m au-<strong>de</strong>ssus du terrain<br />

naturel. Pour cet ouvrage <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> dimension, un traitement<br />

architectural particulier sera apporté. Son caractère<br />

exceptionnel pourra favoriser un développement local du<br />

tourisme, comme cela a été observé pour le pont-canal <strong>de</strong><br />

Mag<strong>de</strong>bourg.<br />

Le franchissement en pont-canal <strong>de</strong> cette partie <strong>de</strong> la vallée<br />

permet <strong>de</strong> limiter l’emprise sur les habitats naturels.<br />

De plus, un tel ouvrage d’art assure une gran<strong>de</strong> transparence<br />

hydraulique et le maintien <strong>de</strong>s continuités biologiques.<br />

• Les mesures dans la vallée <strong>de</strong> la Tortille<br />

La traversée du bois <strong>de</strong>s Sapins par le <strong>projet</strong> nécessite la<br />

mise en place <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mesures complémentaires :<br />

• La compensation <strong>de</strong>s surfaces forestières prélevées du<br />

fait <strong>de</strong> l’emprise du <strong>projet</strong> : le reboisement d’une surface<br />

équivalente est prévu soit dans la continuité du bois <strong>de</strong>s<br />

Sapins, soit à proximité à la faveur du réaménagement<br />

d’un dépôt <strong>de</strong> matériaux excé<strong>de</strong>ntaires.<br />

• Le rétablissement d’un corridor <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong> la<br />

faune et notamment du gibier. Un passage pour la faune<br />

au-<strong>de</strong>ssus du canal (qui se trouve à cet endroit en déblai)<br />

est à l’étu<strong>de</strong>.<br />

En complément <strong>de</strong> ces aménagements, une mesure<br />

compensatoire consisterait à améliorer les possibilités <strong>de</strong><br />

passage <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> faune entre le bois <strong>de</strong>s Sapins et le<br />

bois <strong>de</strong>s Vaux. Cette circulation pourra être facilitée,<br />

notamment pour le franchissement du canal du Nord, par<br />

la pose d’échelles anti-noya<strong>de</strong> sur les berges.<br />

Dans l’hypothèse d’un comblement du canal du Nord<br />

entre Moislains et Étricourt, le chenal d’écoulement <strong>de</strong> la<br />

Tortille pourrait être reconstitué. Ainsi, seraient supprimés<br />

les actuels effets <strong>de</strong> coupure dus aux franchissements <strong>de</strong> la<br />

Tortille par siphon.<br />

38 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Les éléments constitutifs d’un passage gran<strong>de</strong> faune (PGF)<br />

Les réductions d’impact dans le secteur<br />

du Nord et du Pas-<strong>de</strong> Calais<br />

Les mesures d’insertion environnementale dans le secteur<br />

du Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, compris entre les communes<br />

d’Ytres et d’Aubencheul-au-Bac sont liées principalement<br />

aux zones humi<strong>de</strong>s et boisées.<br />

Les enjeux environnementaux<br />

Le <strong>projet</strong> quitte la vallée <strong>de</strong> la Tortille et s’engage sur les<br />

plateaux du Cambrésis.<br />

La forte perméabilité <strong>de</strong>s terrains<br />

explique la faible <strong>de</strong>nsité du<br />

réseau hydrographique. Ainsi, le<br />

canal ne recoupe aucun cours<br />

d’eau dans ce secteur.<br />

Quant aux milieux naturels, le<br />

bois d’Havrincourt abrite plusieurs<br />

espèces protégées. Il s’agit<br />

<strong>de</strong> la lathrée écailleuse, <strong>de</strong> la<br />

réglisse <strong>de</strong>s bois et du chardon<br />

roulant. Le bois d’Ytres abrite <strong>de</strong>s<br />

espèces végétales remarquables<br />

telles que le sorbier torminal.<br />

Les marais et les zones humi<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> la Sensée et <strong>de</strong> son affluent<br />

l’Agache constituent un secteur à<br />

forte valeur écologique. Les<br />

marais abritent une importante<br />

population d’oiseaux et d’amphibiens. De plus, plusieurs<br />

espèces végétales protégées y ont été observées à<br />

Marquion et Arleux. Le tracé du canal Seine-Nord Europe<br />

ne les longera pas mais passera à l’est <strong>de</strong> Marquion.<br />

A Aubencheul-au-Bac, où le canal rejoint le canal <strong>de</strong> la<br />

Sensée, le nouveau canal est en très faible déblai et étanche,<br />

le niveau <strong>de</strong> l’eau est le même que celui du canal <strong>de</strong><br />

la Sensée, il n’y a donc pas d’impact sur les zones humi<strong>de</strong>s<br />

situées <strong>de</strong> l’autre côté du canal <strong>de</strong> la Sensée.<br />

Représentation du pont-canal <strong>de</strong> la Somme<br />

Un suivi <strong>de</strong>s travaux sera assuré par un ingénieur écologue<br />

pendant et après la phase travaux.<br />

Le recueil et le transfert <strong>de</strong> plaques <strong>de</strong> sols présentant <strong>de</strong>s<br />

plantes messicoles sera réalisé sur <strong>de</strong>s zones d’accueil<br />

afin <strong>de</strong> limiter les risques <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> cette flore<br />

remarquable.<br />

Zone humi<strong>de</strong> à Arleux, proche<br />

du canal <strong>de</strong> la Sensée<br />

© SETEC<br />

© VNF/RFR<br />

Ce plateau repose également sur une importante assise<br />

crayeuse, la nappe <strong>de</strong> la craie y est aussi présente. Les<br />

niveaux <strong>de</strong> cette nappe suivent <strong>de</strong> manière atténuée les<br />

déformations géologiques <strong>de</strong>s couches crayeuses. Les<br />

thalwegs sont <strong>de</strong>s drains <strong>de</strong> la nappe <strong>de</strong> la craie qui déterminent<br />

les sens d’écoulement <strong>de</strong> celle-ci. Elle est par<br />

ailleurs fortement sollicitée pour l’irrigation <strong>de</strong>s cultures<br />

et l’alimentation en eau potable.<br />

Les mesures en faveur <strong>de</strong> l’environnement<br />

Le choix d’un tracé, situé à l’est <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Sensée,<br />

a permis <strong>de</strong> préserver les milieux naturels <strong>de</strong> cette vallée<br />

et <strong>de</strong> son affluent l’Agache.<br />

Le bois d’Ytres, le bois d’Havrincourt et une station <strong>de</strong><br />

flore messicole se situent à proximité immédiate du tracé à<br />

l’est <strong>de</strong> Mœuvres.<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 39


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Carte <strong>de</strong> synthèse<br />

<strong>de</strong>s enjeux environnementaux<br />

40 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


2.3 PRESENTATION DU PROJET<br />

PAR SECTEUR<br />

2.3.1 Le secteur <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l’Oise<br />

Le bief <strong>de</strong> Venette à Montmacq<br />

La longueur du bief est d’environ 12,2 km, dont 8,6 km<br />

<strong>de</strong>puis Compiègne, limite sud du <strong>projet</strong> sur l’Oise.<br />

Les communes concernées par ce bief, sur la portion du<br />

nouveau canal Seine-Nord Europe, sont Compiègne,<br />

Clairoix, Choisy-au-Bac, Janville, Longueil-Annel, Le<br />

Plessis-Brion, Thourotte, Montmacq, Cambronne-lès-<br />

Ribécourt. Les principaux enjeux pris en compte dans la<br />

conception du <strong>projet</strong> sont les suivants :<br />

• la préservation <strong>de</strong> l’habitat et l’aménagement <strong>de</strong> l’espace<br />

dans un secteur fortement contraint par l’urbanisation,<br />

notamment en rive droite <strong>de</strong> l’Oise ;<br />

• la préservation et la valorisation <strong>de</strong> milieux naturels<br />

sensibles ;<br />

• la construction d’un nouvel aménagement dans un secteur<br />

sensible sur le plan <strong>de</strong>s inondations, avec la recherche<br />

d’une amélioration <strong>de</strong> la situation dans ce domaine.<br />

Le niveau du bief Venette - Montmacq est contrôlé par le<br />

barrage existant <strong>de</strong> Venette, sur l’Oise aménagée en aval <strong>de</strong><br />

Compiègne, à l’altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 31 m. Le bief se termine par la<br />

première écluse du <strong>projet</strong>, située sur les communes <strong>de</strong><br />

Cambronne-lès-Ribécourt et <strong>de</strong> Montmacq. Sa hauteur <strong>de</strong><br />

chute est <strong>de</strong> 6,4 m. Cette écluse a été implantée directement<br />

au nord <strong>de</strong>s secteurs urbanisés, habituellement les<br />

plus touchés par les crues, <strong>de</strong> manière à optimiser les effets<br />

positifs apportés par le canal lors <strong>de</strong>s fortes crues <strong>de</strong> l’Oise.<br />

La préservation <strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s associées<br />

constitue également un enjeu fort avec par exemple, le<br />

traitement du lit et <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong> l’Oise. Celle-ci sera<br />

modifiée le long du bief, avec <strong>de</strong>s reconstitutions nécessaires<br />

du cours <strong>de</strong> la rivière, lorsque le <strong>projet</strong> se trouve<br />

trop proche du lit naturel.<br />

Depuis la confluence avec l’Aisne jusqu’au Plessis-Brion,<br />

le tracé du canal Seine-Nord Europe emprunte l’Oise<br />

canalisée actuelle, moyennant <strong>de</strong>s réajustements <strong>de</strong> tracé<br />

au droit <strong>de</strong> Clairoix, Choisy-au-Bac et Longueil-Annel,<br />

pour respecter <strong>de</strong>s rayons <strong>de</strong> courbure <strong>de</strong> 1 000 m nécessaires<br />

au grand gabarit. La confluence Oise-Aisne est ellemême<br />

modifiée pour tenir compte <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> la<br />

roca<strong>de</strong> nord-est <strong>de</strong> Compiègne, qui passera en viaduc au<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> l’Oise et <strong>de</strong> l’Aisne.<br />

La concertation a permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>ux<br />

options principales pour le tracé local au niveau <strong>de</strong>s boucles<br />

du Muid, entre Thourotte et Le Plessis-Brion :<br />

• Solution n°1 : le tracé du nouveau canal préserve les<br />

boucles du Muid, et ces méandres restent en fonction. Il<br />

est alimenté en surface et en siphon par les eaux du canal<br />

et <strong>de</strong> l’Oise qui rejoint le chenal navigable à cet endroit.<br />

Le tracé passe en revanche sur l’ex-gravière du Muid la<br />

plus à l’ouest. A l’aval du point <strong>de</strong> jonction (au point kilométrique<br />

6), l’Oise est aménagée.<br />

• Solution n°2 : le tracé recoupe<br />

les boucles du Muid, et les trois<br />

méandres <strong>de</strong> l’Oise ne sont plus<br />

alimentés <strong>de</strong> façon indépendante<br />

mais intégrés dans l’ouvrage. Le<br />

point <strong>de</strong> jonction entre l’Oise et le<br />

canal se situant à l’amont <strong>de</strong>s boucles<br />

du Muid, l’ancienne gravière<br />

du Muid est préservée telle qu’elle<br />

existe aujourd’hui et le caractère<br />

paysager (boisement) <strong>de</strong>s boucles<br />

est conservé.<br />

Quel que soit le principe d’aménagement<br />

retenu au niveau <strong>de</strong><br />

Thourotte et du Plessis-Brion, le<br />

canal sera construit en site propre<br />

avec maintien <strong>de</strong> l’Oise entre Thourotte et Montmacq et<br />

jusqu’au point <strong>de</strong> jonction évoqué ci-<strong>de</strong>ssus. Cette option<br />

maintient le caractère naturel <strong>de</strong> la rivière et offre la possibilité<br />

<strong>de</strong> contenir le rabattement <strong>de</strong> la nappe alluviale.<br />

L’Oise non navigable conservée latéralement au canal<br />

Seine-Nord Europe restera domaniale. Son entretien pourrait<br />

faire l’objet d’un partenariat dont les modalités seront<br />

à définir entre l’Etat et l’Entente interdépartementale<br />

Oise-Aisne en liaison avec les collectivités locales.<br />

Sur cette section, toutes les voiries intersectées par le <strong>projet</strong><br />

seront rétablies. Sur le plan portuaire, les perspectives<br />

envisagées au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent l’implantation<br />

d’un quai public <strong>de</strong> 200 m à Thourotte, entre le<br />

canal Seine-Nord Europe et l’Oise. Ce quai permettra<br />

d’offrir une solution d’accès au canal à la glacerie <strong>de</strong><br />

Chantereine et à d’autres entreprises du secteur.<br />

Bief n°1 : Venette-Montmacq<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 41


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Bief n°2 : Montmacq-Noyon<br />

Le bief <strong>de</strong> Montmacq à Noyon<br />

La longueur du bief est <strong>de</strong> 12,56 km.<br />

Les communes concernées par ce bief sont : Montmacq,<br />

Cambronne-lès-Ribécourt, Ribécourt-Dreslincourt, Pimprez,<br />

Chiry-Ourscamp, Passel, Pont-l’Evêque et Noyon.<br />

A l’échelle du territoire, les principaux enjeux pris en<br />

compte dans la conception du <strong>projet</strong> sont les suivants :<br />

• la <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s industries et en particulier la zone industrielle<br />

<strong>de</strong> Ribécourt ;<br />

• l’aménagement <strong>de</strong> l’espace dans un secteur fortement<br />

marqué par l’urbanisation et la présence <strong>de</strong> zones écologiques<br />

sensibles ;<br />

• la préservation <strong>de</strong> milieux naturels répertoriés en zone<br />

Natura 2000 ;<br />

• le franchissement <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport (voie<br />

ferrée Jeumont – Creil, RN32)<br />

La ligne d’eau du bief entre Montmacq et Noyon est calée<br />

à une altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 37,43 m. A l’extrémité du bief, la nouvelle<br />

écluse <strong>de</strong> Noyon, au niveau du faubourg <strong>de</strong> Montdidier, a<br />

une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 19,57 m.<br />

A partir <strong>de</strong> l’écluse <strong>de</strong> Montmacq, le canal Seine-Nord<br />

Europe est aménagé en tracé neuf et en remblai. Le passage<br />

en remblai permet d’éviter <strong>de</strong>s risques d’abaissement <strong>de</strong> la<br />

nappe alluviale dans cette zone écologique sensible. Dans<br />

la configuration retenue, le tracé du canal a un moindre<br />

impact sur cette zone qui appartient au réseau Natura<br />

2000. A ce niveau, la rivière Oise, qui est intersectée par<br />

le <strong>projet</strong>, sera reconstituée le long du canal Seine-Nord<br />

Europe, coté est.<br />

Le coté ouest, c’est-à-dire l’espace laissé entre l’ancienne<br />

boucle <strong>de</strong> l’Oise et le nouveau canal, sera maintenu dans<br />

une fonction <strong>de</strong> zone d’expansion <strong>de</strong>s crues.<br />

Environ 400 m avant le croisement avec la RD40, à<br />

Ribécourt, le <strong>projet</strong> se raccor<strong>de</strong> au canal latéral à l’Oise<br />

existant, qui sera maintenu et aménagé à grand gabarit jusqu’à<br />

Passel. Sur ce tronçon, les plans d’eau du canal actuel<br />

et du futur canal sont à la même cote : 37,43 m. Le principe<br />

d’un aménagement du canal latéral à l’Oise limite les<br />

emprises du <strong>projet</strong> sur le territoire. Cet élargissement<br />

s’opèrera vers l’ouest <strong>de</strong> manière à préserver les milieux<br />

naturels et le lit majeur <strong>de</strong> l’Oise situé à l’est. Dans la traversée<br />

<strong>de</strong> Chiry-Ourscamp, <strong>de</strong>s optimisations dans la<br />

conception du canal peuvent être envisagées (berges verticales),<br />

pour limiter autant que possible l’impact sur le bâti<br />

existant.<br />

Le tracé du <strong>projet</strong> <strong>de</strong>puis Passel jusqu’à la nouvelle écluse<br />

<strong>de</strong> Noyon, à l’extrémité du bief, est ensuite aménagé en<br />

tracé neuf sur environ <strong>de</strong>ux kilomètres, en s’écartant à<br />

l’ouest vers les premiers contreforts du Mont Renaud.<br />

Cette option permet le franchissement <strong>de</strong> la voie ferrée<br />

Jeumont - Creil dans <strong>de</strong>s conditions techniques satisfaisantes.<br />

Ce franchissement exceptionnel est en cours d’étu<strong>de</strong>s<br />

et le tracé du canal – notamment son impact sur<br />

l’habitat à cet endroit – est lié à la solution technique <strong>de</strong><br />

franchissement retenue pour l’avant-<strong>projet</strong>.<br />

Plusieurs grands ouvrages d’art seront nécessaires pour le<br />

rétablissement <strong>de</strong>s autoroutes, routes nationales et voies<br />

ferrées, notamment la voie ferrée Jeumont – Creil et la<br />

RN32 à Pont-l’Evêque, dont le franchissement intègre le<br />

<strong>projet</strong> <strong>de</strong> mise à 2x2 voies du Conseil général <strong>de</strong> l’Oise.<br />

En matière d’environnement, le canal intersecte <strong>de</strong>s habitats<br />

naturels qui accueillent une faune remarquable, espaces<br />

classés en zone Natura 2000 (Zone <strong>de</strong> Protection<br />

Spéciale <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l'Oise). A ce titre, <strong>de</strong>s mesures<br />

compensatoires comme la renaturalisation <strong>de</strong>s zones<br />

humi<strong>de</strong>s ou le traitement <strong>de</strong> la ripisylve seront engagées.<br />

42 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


En ce qui concerne les implantations portuaires, les perspectives<br />

envisagées au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent<br />

la zone industrielle <strong>de</strong> Ribécourt, où les entreprises en place<br />

auront la possibilité d’aménager <strong>de</strong>s quais <strong>de</strong> <strong>de</strong>sserte. A cet<br />

effet, le tracé du canal intègre <strong>de</strong>s surlargeurs pour le stationnement<br />

<strong>de</strong>s bateaux, sur une longueur d’environ 200 m<br />

au droit <strong>de</strong> chaque entreprise.<br />

2.3.2 Le secteur Oise - Somme<br />

Le bief <strong>de</strong> Noyon à Campagne<br />

Les communes concernées par ce bief, d’une longueur <strong>de</strong><br />

9,76 km, sont : Noyon, Vauchelles, Porquéricourt,<br />

Beaurains-lès-Noyon, Sermaize, Catigny et Campagne.<br />

A l’échelle du territoire, les principaux enjeux pris en<br />

compte dans la conception du <strong>projet</strong> sont les suivants :<br />

• l’optimisation <strong>de</strong> l’emprise foncière du canal ;<br />

• le calage en altitu<strong>de</strong> du niveau du bief, en liaison avec les<br />

biefs suivants ;<br />

• l’insertion du nouvel ouvrage à proximité du canal du<br />

Nord existant, et le traitement <strong>de</strong> l’espace entre les <strong>de</strong>ux<br />

canaux aux abords <strong>de</strong> Noyon ;<br />

Depuis Noyon, le tracé du nouveau canal rejoint<br />

Porquéricourt pour franchir la RD934 au niveau d’une<br />

voirie communale, au lieu-dit “Calen<strong>de</strong>s”.<br />

tracé issu <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires <strong>de</strong> 1997. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

issues <strong>de</strong> la concertation locale ont abouti à un tracé prenant<br />

mieux en compte les enjeux d’habitat et agricoles.<br />

Le tracé du canal, mais surtout les principes <strong>de</strong> franchissement<br />

routiers, restent cependant susceptibles d’adaptations<br />

potentiellement importantes sur ce secteur, en fonction<br />

<strong>de</strong> l’avancement du <strong>projet</strong> d’infrastructure routière<br />

départementale <strong>de</strong> déviation ouest <strong>de</strong> Noyon, évoqué par<br />

les élus ayant participé à la concertation.<br />

Sur le plan portuaire, les perspectives envisagées au<br />

sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent l’opportunité<br />

<strong>de</strong> l’implantation d’une zone d’activité<br />

économique et portuaire au<br />

nord-ouest <strong>de</strong> Noyon.<br />

Egalement envisagé sur le secteur <strong>de</strong> Passel (mais qui est<br />

contraint foncièrement), le positionnement exact et le<br />

développement d’un port multifonctions sur le Noyonnais<br />

est étudié avec les collectivités locales.<br />

Bief n°3 : Noyon-Campagne<br />

Le tracé du nouveau canal longe ensuite la D934, côté<br />

Sermaize, pour amorcer une large boucle vers le nord en<br />

direction <strong>de</strong> Catigny, en s’écartant le plus possible <strong>de</strong>s<br />

zones d’habitat <strong>de</strong> Béhancourt. Le <strong>projet</strong> coupe ensuite le<br />

canal du Nord au niveau <strong>de</strong> Catigny pour rejoindre l’écluse<br />

<strong>de</strong> Campagne, à l’est du bois du Quesnoy. Au niveau <strong>de</strong><br />

Catigny, le chenal du canal du Nord sera reconstitué <strong>de</strong><br />

manière à ne pas interrompre la navigation durant les travaux<br />

du canal à grand gabarit.<br />

Il est à noter que le tracé du canal Seine-Nord Europe sur<br />

ce bief a été considérablement modifié par rapport au<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 43


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Bief n°4 : Campagne-Moislains (1/2)<br />

Le bief <strong>de</strong> Campagne à Moislains<br />

La première partie <strong>de</strong> ce bief, d’une longueur <strong>de</strong> 40,25 km,<br />

se trouve dans le département <strong>de</strong> l’Oise sur environ 5 km jusqu’à<br />

Ercheu. Les communes concernées sont : Campagne,<br />

Ecuvilly, Frétoy-le-Château, Beaulieu-les-Fontaines et<br />

Libermont.<br />

Le bief poursuit ensuite son parcours dans le département<br />

<strong>de</strong> la Somme jusqu’à Moislains, au nord <strong>de</strong> Péronne. Les<br />

communes concernées sont : Ercheu, Moyencourt, Breuil,<br />

Languevoisin-Quiquery, Nesle, Rouy-le-Petit, Rouy-le-<br />

Grand, Mesnil-Saint-Nicaise, Béthencourt-sur-Somme,<br />

Morchain, Pargny, Epenancourt, Licourt, Cizancourt,<br />

Saint-Christ-Briost, Villers-Carbonnel, Eterpigny, Barleux,<br />

Biaches, Cléry-sur-Somme, Allaines et Moislains.<br />

Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />

• la préservation <strong>de</strong>s zones d’habitation situées à proximité<br />

du tracé ;<br />

• la préservation du milieu naturel <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Somme ;<br />

• l’optimisation du mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à<br />

minimiser les emprises agricoles, et la minimisation <strong>de</strong>s<br />

déblais excé<strong>de</strong>ntaires ;<br />

• le rétablissement <strong>de</strong>s cours d’eau permanents (le Passillon,<br />

l’Ingon, la Tortille…).<br />

Le tracé du canal s’inscrit à l’ouest du canal du Nord et <strong>de</strong><br />

la vallée <strong>de</strong> la Somme. Il franchit le fleuve au nord-ouest<br />

<strong>de</strong> Péronne, pour passer ensuite à l’est du canal du Nord<br />

au niveau <strong>de</strong> Moislains.<br />

Lors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires, le niveau d’eau du bief a été<br />

défini à la cote <strong>de</strong> 70 m. L’optimisation du tracé du canal<br />

a conduit à caler le niveau du bief à la cote <strong>de</strong> 72,50 m.<br />

Les écluses du bief sont :<br />

• l’écluse <strong>de</strong> Campagne, avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong><br />

15,50 m.<br />

• l’écluse <strong>de</strong> Moislains, avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong><br />

30,00 m.<br />

Le franchissement <strong>de</strong> quelques vallées et vallons plus accentués<br />

impose la réalisation <strong>de</strong> remblais allant jusqu’à 20 m <strong>de</strong><br />

hauteur, par exemple dans les secteurs d’Eterpigny, Barleux<br />

ou Cizancourt. Sur cette <strong>de</strong>rnière commune particulièrement<br />

concernée par le <strong>projet</strong>, la concertation qui s’est poursuivie<br />

jusque fin août 2005 a permis <strong>de</strong> décaler le tracé <strong>de</strong> 80 m vers<br />

l’ouest pour réduire l’impact sur la commune. Par ailleurs,<br />

quelques déblais atteignent une profon<strong>de</strong>ur supérieure à 17 m,<br />

notamment vers Libermont ou Biaches. Le volume <strong>de</strong> déblai<br />

pour ce bief sera d’environ 15,5 millions m 3 dont environ 37 %<br />

<strong>de</strong> matériaux excé<strong>de</strong>ntaires à mettre en dépôt, qui seront restitués<br />

à l’agriculture ou aménagés en plantations.<br />

La traversée <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Somme se fait à<br />

Biaches / Cléry-sur-Somme et nécessite la réalisation<br />

d’un pont-canal d’environ 1,3 km. Des étu<strong>de</strong>s spécifiques<br />

seront réalisées, lors <strong>de</strong>s phases d’étu<strong>de</strong>s détaillées, pour<br />

le traitement architectural <strong>de</strong> l’ouvrage et pour l’aménagement<br />

paysager <strong>de</strong>s remblais aux extrémités. Un pôle touristique<br />

(centre d’interprétation <strong>de</strong> l’ingénierie fluviale et<br />

<strong>de</strong>s milieux naturels) pourrait être installé à proximité du<br />

pont-canal au niveau <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> Cléry-sur-Somme<br />

et Biaches.<br />

Le canal Seine-Nord Europe croise le canal du Nord entre<br />

les écluses 9 et 10, à la limite <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> Allaines<br />

et Moislains. Un raccor<strong>de</strong>ment à niveau <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux canaux<br />

est prévu à cet endroit. Pour ce faire, le bief du canal du<br />

Nord sera rehaussé.<br />

44 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Ce bief est marqué par l’existence d’importants rétablissements.<br />

Plusieurs grands ouvrages d’art seront nécessaires<br />

pour le rétablissement <strong>de</strong>s autoroutes, routes nationales et<br />

voies ferrées :<br />

• voie ferrée Amiens-Tergnier à Nesle : rehaussement <strong>de</strong> la<br />

voie <strong>de</strong> 10 à 11 m pour dégager le gabarit du canal ; réalisation<br />

d’un pont-rail <strong>de</strong> 90 m <strong>de</strong> long au-<strong>de</strong>ssus du futur canal.<br />

• A29 à Cizancourt / Epenancourt : la chaussée doit être<br />

abaissée d’environ 3 à 4 m ; réalisation d’un pont-canal <strong>de</strong><br />

50 m <strong>de</strong> long lancé au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’autoroute.<br />

• voie ferrée Saint-Just / Douai à Villers-Carbonnel : réalisation<br />

d'un ouvrage type cadre ou voûte <strong>de</strong> 150 à 160 m <strong>de</strong> long<br />

sous le canal. La hauteur du remblai du canal est d’environ<br />

20 m.<br />

• N29 à Villers-Carbonnel : abaissement <strong>de</strong> la voirie <strong>de</strong><br />

8 à 9 m ; réalisation d’un pont-canal <strong>de</strong> 12 m <strong>de</strong> long au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> la voirie.<br />

• N17 à Eterpigny : passage supérieur en pont-route avec <strong>de</strong>s<br />

rampes en remblai.<br />

• N17 à Feuillaucourt : passage supérieur en pont-route <strong>de</strong><br />

80 m <strong>de</strong> long avec <strong>de</strong>s rampes en remblai <strong>de</strong> 1 m <strong>de</strong> hauteur<br />

environ.<br />

Les principaux cours d’eau rencontrés sur ce bief sont : le ru<br />

d’Ercheu, le Passillon, l’Ingon et la Tortille. Les ouvrages<br />

hydrauliques seront <strong>de</strong> type aqueduc lorsque le futur canal est<br />

en remblai, ou <strong>de</strong> type siphon lorsque le canal est en déblai.<br />

L’écoulement hydraulique au niveau <strong>de</strong>s rampes <strong>de</strong>s futures<br />

voiries sera également rétabli par la réalisation d’ouvrages<br />

hydrauliques.<br />

Les perspectives <strong>de</strong> développement économique envisageables<br />

au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent les points suivants :<br />

• la réalisation d’un site portuaire industriel et logistique à<br />

Nesle, <strong>de</strong>sservant le complexe agro-industriel existant et au<br />

croisement <strong>de</strong> la voie ferrée Le Havre - Amiens - Dijon ;<br />

• la réalisation d’un site portuaire à vocation logistique au sud<br />

<strong>de</strong> Péronne, à proximité du carrefour autoroutier A1 - A29 ;<br />

• <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s silos <strong>de</strong> Languevoisin et Cléry-sur-<br />

Somme avec aménagement <strong>de</strong> quais <strong>de</strong> chargement sur<br />

200 à 300 m avec zone d’attente <strong>de</strong> bateaux ;<br />

• sur le plan du tourisme fluvial, <strong>de</strong>s escales <strong>de</strong> plaisance<br />

(d’une capacité d’accueil <strong>de</strong> 4 à 5 bateaux <strong>de</strong> plaisance inférieurs<br />

à 15 m et d’un bateau <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> longueur) peuvent être<br />

envisagées au sud du département <strong>de</strong> la Somme et vers Saint-<br />

Christ-Briost ; l’opportunité d’un port d’escale dans le<br />

secteur Péronne – pont-canal <strong>de</strong> la Somme est également<br />

i<strong>de</strong>ntifiée.<br />

Bief n°4 : Campagne-Moislains (2/2)<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 45


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Bief n°5 : Moislains-Havrincourt<br />

2.3.3 Le secteur Nord - Pas <strong>de</strong> Calais<br />

Ce secteur s’étend sur un linéaire d’environ 35 km, <strong>de</strong> Ytres<br />

au canal <strong>de</strong> la Sensée, et se caractérise par le passage du Pas<br />

<strong>de</strong> l’Artois qui nécessite la réalisation <strong>de</strong> quatre écluses.<br />

Le bief <strong>de</strong> Moislains à Havrincourt<br />

La première partie <strong>de</strong> ce bief se trouve dans le département<br />

<strong>de</strong> la Somme sur environ 8,8 km jusqu’au niveau<br />

d’Ytres / Etricourt-Manancourt, pour continuer ensuite<br />

dans le département du Pas-<strong>de</strong>-Calais jusqu’à Havrincourt.<br />

Le bief traverse <strong>de</strong>s zones à vocation agricole à fort<br />

potentiel.<br />

Les communes concernées sont, dans la Somme :<br />

Moislains, Equancourt, Etricourt-Manancourt et dans le<br />

Pas-<strong>de</strong>-Calais : Ytres, Neuville–Bourjonval, Ruyaulcourt,<br />

Hermies et Havrincourt.<br />

Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />

• la préservation <strong>de</strong>s zones d’habitation situées à proximité<br />

du tracé ;<br />

• la préservation <strong>de</strong>s terres agricoles et <strong>de</strong>s zones boisées<br />

(notamment au niveau d’Etricourt-Manancourt).<br />

Le tracé établi passe à l'est d’Ytres et <strong>de</strong> Ruyaulcourt et à<br />

l'ouest <strong>de</strong> Neuville-Bourjonval. Il passe ensuite entre le<br />

canal du Nord et l'autoroute A2 à la hauteur du bois<br />

d'Havrincourt jusqu’au nord-ouest <strong>de</strong> Havrincourt.<br />

Sur la première partie du bief, le tracé longe le canal du<br />

Nord à partir <strong>de</strong> Moislains. Après le franchissement <strong>de</strong><br />

l’A2, le tracé passe entre l’autoroute A2 et le canal du<br />

Nord sur environ 6 km <strong>de</strong> Ruyaulcourt à Havrincourt.<br />

Les communes les plus proches du tracé sont Ruyaulcourt<br />

et Neuville-Bourjonval avec <strong>de</strong>s zones d’habitation situées<br />

à une distance d’environ 250 à 300 m. L'impact visuel est<br />

limité car d’une part, le canal est en déblai profond au<br />

droit <strong>de</strong> ces communes et d’autre part, un aménagement<br />

paysager sera réalisé au droit <strong>de</strong> l’infrastructure.<br />

Plusieurs zones boisées sont traversées par le tracé : le bois<br />

<strong>de</strong> l’Eau et le bois <strong>de</strong>s Sapins à hauteur <strong>de</strong> Manancourt /<br />

Moislains ; le Grand bois d’Ytres et le bois d’Havrincourt.<br />

L’emprise actuelle entre l’A2 et le canal du Nord au niveau<br />

du bois d’Havrincourt est insuffisante pour pouvoir réaliser<br />

le nouveau canal. C’est pourquoi un rescin<strong>de</strong>ment<br />

localisé du canal du Nord sera effectué avant la construction<br />

du canal Seine-Nord Europe.<br />

Les écluses <strong>de</strong> ce bief sont :<br />

• l’écluse <strong>de</strong> Moislains avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 30 m.<br />

Cette écluse est la plus haute <strong>de</strong> l’ensemble du tracé ;<br />

• l’écluse d’Havrincourt avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong><br />

22,50 m.<br />

En ce qui concerne les implantations portuaires, les perspectives<br />

envisageables au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernent<br />

le raccor<strong>de</strong>ment du silo <strong>de</strong> Moislains, avec aménagement<br />

<strong>de</strong> quais <strong>de</strong> chargement sur 200 m avec une zone<br />

d’attente <strong>de</strong> bateaux.<br />

46 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Le bief d’Havrincourt à Marquion / Bourlon<br />

Ce bief se trouve dans sa totalité dans les départements du<br />

Nord et du Pas-<strong>de</strong>-Calais, sur une longueur <strong>de</strong> 9,10 km. Les<br />

communes concernées sont : Havrincourt, Graincourt-lès-<br />

Havrincourt, Mœuvres et Bourlon.<br />

Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />

• la préservation <strong>de</strong>s terres agricoles : secteur avec prédominance<br />

<strong>de</strong> la culture d’endives ;<br />

• l’optimisation du mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à minimiser<br />

les emprises sur terres agricoles et les volumes excé<strong>de</strong>ntaires<br />

;<br />

• le rétablissement <strong>de</strong> la zone d’épandage située au niveau <strong>de</strong><br />

l’usine Doux Frais à Graincourt-lès-Havrincourt ;<br />

• l’adaptation <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> rétablissement <strong>de</strong>s voiries pour<br />

minimiser l’emprise.<br />

Deux grands ouvrages d’art sont à réaliser sur le territoire :<br />

• un pont-route à Graincourt-lès-Havrincourt, pour le rétablissement<br />

<strong>de</strong> la N30 au-<strong>de</strong>ssus du canal. Les rampes d’accès<br />

à l’ouvrage seront réalisées en remblai <strong>de</strong> 5 à 6 m <strong>de</strong> haut.<br />

L’ouvrage d’art aura une longueur d’environ 85 m ;<br />

• un pont-canal à Bourlon pour le rétablissement <strong>de</strong> l’A26<br />

sous le futur canal. Cet ouvrage aura une longueur d’environ<br />

80 m sur 3 ou 4 travées et permettra le croisement <strong>de</strong>s<br />

convois fluviaux. La circulation sur l’autoroute sera maintenue<br />

durant les travaux.<br />

Bief n°6 : Havrincourt-Marquion<br />

Le tracé du bief longe le canal du Nord jusqu’au niveau <strong>de</strong> la<br />

N30 pour franchir ensuite l’A26 au nord-ouest <strong>de</strong> Bourlon.<br />

Les zones d’habitation les plus proches du tracé sont situées<br />

à une distance d’environ 800 m au niveau <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong><br />

Bourlon.<br />

Les écluses <strong>de</strong> ce bief sont :<br />

• l’écluse d’Havrincourt avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 22,50<br />

m ;<br />

• l’écluse <strong>de</strong> Marquion / Bourlon, située au nord <strong>de</strong> l’A26,<br />

avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 20,11 m.<br />

Le franchissement du relief se fera par une succession <strong>de</strong><br />

déblais et <strong>de</strong> remblais. La profon<strong>de</strong>ur maximale <strong>de</strong> déblai est<br />

<strong>de</strong> 10 m entre le terrain naturel et la ligne d’eau. Les <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong>rniers kilomètres du tracé seront réalisés en remblai allant<br />

jusqu’à 20 m <strong>de</strong> hauteur (au nord <strong>de</strong> l’A26). Le mouvement<br />

<strong>de</strong>s terres dans ce secteur est globalement en équilibre.<br />

Néanmoins, <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> dépôt pourraient être nécessaires<br />

pour <strong>de</strong>s matériaux altérés (impropres à la réalisation <strong>de</strong>s<br />

remblais du canal).<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 47


2-Présentation<br />

du <strong>projet</strong><br />

Le bief <strong>de</strong> Marquion / Bourlon à Oisy-le-Verger<br />

Ce bief, d’une longueur <strong>de</strong> 6,60 km, est le <strong>de</strong>rnier bief avant<br />

le raccor<strong>de</strong>ment au canal <strong>de</strong> la Sensée. Il commence à l’est<br />

<strong>de</strong> l’échangeur <strong>de</strong> l’A26 et après le franchissement <strong>de</strong> la<br />

D939. Il suit un tracé relativement rectiligne, à mi-distance<br />

entre la base aérienne 103 et le village <strong>de</strong> Sauchy-Lestrée jusqu’à<br />

l’écluse d’Oisy-le-Verger.<br />

Les communes concernées sont : Bourlon, Marquion,<br />

Sauchy-Lestrée et Oisy-le-Verger.<br />

Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />

• la préservation <strong>de</strong>s terres agricoles et l’optimisation du<br />

mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à minimiser les emprises<br />

sur terres agricoles et les volumes excé<strong>de</strong>ntaires ;<br />

• la prise en compte <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s au niveau <strong>de</strong> la D21E<br />

à Oisy-le-Verger pour éviter les inondations : l’adaptation<br />

du rétablissement <strong>de</strong> cette voirie pour limiter la hauteur <strong>de</strong>s<br />

rampes ;<br />

• l’implantation <strong>de</strong> la zone portuaire au niveau <strong>de</strong> Marquion<br />

/ Bourlon.<br />

Le niveau d’eau du bief a été établi à la côte 59,89 m sur la<br />

base <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux critères :<br />

• la limitation <strong>de</strong> hauteur donnée par l’écluse d’Oisy-le-<br />

Verger (hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 25 m) ;<br />

• l’optimisation du mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à minimiser<br />

les matériaux excé<strong>de</strong>ntaires.<br />

Les écluses <strong>de</strong> ce bief sont :<br />

• l’écluse <strong>de</strong> Marquion / Bourlon, située au nord <strong>de</strong> l’A26,<br />

avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 20,11 m ;<br />

• le passage au bief suivant se fera par l’écluse d’Oisy-le-<br />

Verger avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 25 m.<br />

Le franchissement du relief se fera en déblai sur la première<br />

partie du bief à partir <strong>de</strong> l’écluse <strong>de</strong> Marquion / Bourlon et en<br />

remblai sur la <strong>de</strong>rnière partie du bief. Les déblais et remblais<br />

atteignent une hauteur / profon<strong>de</strong>ur allant jusqu’à 13 m entre<br />

le terrain naturel et la ligne d’eau.<br />

Les zones d’habitation les plus proches du tracé sont situées<br />

à une distance d’environ 400 m au niveau <strong>de</strong> la commune<br />

d’Oisy-le-Verger.<br />

Le tracé du bief passe à environ 450 m à l’ouest <strong>de</strong> la base<br />

aérienne 103 (passage en déblai). L’aménagement <strong>de</strong>s berges<br />

dans cette zone <strong>de</strong>vra empêcher le nichement d’oiseaux au<br />

niveau <strong>de</strong> la base.<br />

En ce qui concerne les implantations portuaires, les étu<strong>de</strong>s<br />

permettent d’envisager à terme, <strong>de</strong> manière phasée avec l’arrivée<br />

à saturation <strong>de</strong> la plate-forme Delta 3 <strong>de</strong> Dourges, la<br />

réalisation d’un site portuaire multifonctions entre Marquion<br />

et Cambrai. Ce site bénéficie d’un positionnement stratégique<br />

au carrefour <strong>de</strong>s autoroutes A2 et A26, à proximité<br />

directe <strong>de</strong> l’échangeur <strong>de</strong> l’A26. L’implantation <strong>de</strong> l’écluse<br />

<strong>de</strong> Marquion / Bourlon conditionne l’emplacement et la limite<br />

d’extension du port vers le sud.<br />

Biefs n°7 et 8 :<br />

Marquion / Oisy-le-Verger / Aubencheul-au-Bac<br />

48 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Le bief d’Oisy-le-Verger au canal <strong>de</strong> la Sensée<br />

Ce bief est le plus court <strong>de</strong> l’ensemble du tracé du canal<br />

Seine-Nord Europe : 1,04 km. Il constitue l’extrémité nord et<br />

permet le raccor<strong>de</strong>ment au canal <strong>de</strong> la Sensée au niveau <strong>de</strong> la<br />

commune d’Aubencheul-au-Bac.<br />

Le tracé traverse <strong>de</strong>s terres agricoles situées sur les communes<br />

d’Oisy-le-Verger et Aubencheul-au-Bac. Il passe également<br />

à environ 300 m à l’est <strong>de</strong> l’Abbaye du Verger.<br />

Les principaux enjeux sur ce secteur sont les suivants :<br />

• la préservation <strong>de</strong>s terres agricoles et l’optimisation du<br />

mouvement <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> manière à minimiser les emprises<br />

agricoles et les volumes excé<strong>de</strong>ntaires ;<br />

• l’adaptation du rétablissement <strong>de</strong> la D14E <strong>de</strong> Brunemont à<br />

Aubencheul-au-Bac <strong>de</strong> manière à minimiser l’emprise.<br />

La cote du niveau d’eau sera la même que celle <strong>de</strong> bief du<br />

canal <strong>de</strong> la Sensée : 34,89 m.<br />

Le passage du bief précé<strong>de</strong>nt se fera par l’écluse d’Oisy-le-<br />

Verger avec une hauteur <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> 25 m, équipée <strong>de</strong> bassins<br />

d’épargne. Des zones <strong>de</strong> stationnement <strong>de</strong>s convois seront<br />

aménagées <strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong> l’écluse avec un linéaire <strong>de</strong><br />

250 m et <strong>de</strong>s bassins d’épargne seront réalisés. Entre cette<br />

écluse et le canal <strong>de</strong> la Sensée, le tracé sera élargi afin <strong>de</strong><br />

permettre aux bateaux <strong>de</strong> stationner.<br />

Une attention particulière est apportée aux conséquences <strong>de</strong>s<br />

éclusées afin <strong>de</strong> limiter les variations <strong>de</strong> niveaux du bief du<br />

canal <strong>de</strong> la Sensée. Les solutions envisagées permettent <strong>de</strong><br />

limiter cette variation à quelques centimètres.<br />

Sur ce bief et dans le secteur en général, l’enjeu environnemental<br />

principal est constitué par les étangs <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la<br />

Sensée qui sont largement évités par ce tracé.<br />

Enfin, le schéma d’implantation portuaire basé sur les premières<br />

étu<strong>de</strong>s et réflexions indique l’opportunité <strong>de</strong> réaliser<br />

un port d’escale pour la plaisance dans le secteur du raccor<strong>de</strong>ment<br />

avec le canal <strong>de</strong> la Sensée.<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 2 49


3-Diagnostics économiques et premières orientations<br />

pour le canal Seine-Nord Europe<br />

1. LE PROCESSUS D’ÉLABORATION<br />

DU PROJET DE CANAL SEINE-NORD<br />

EUROPE<br />

2. PRÉSENTATION DU PROJET<br />

3. DIAGNOSTICS ÉCONOMIQUES ET<br />

PREMIÈRES ORIENTATIONS POUR<br />

LE CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />

3.1. Objectifs et périmètre<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques<br />

<strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />

3.2. Enjeux économiques<br />

du canal Seine-Nord Europe<br />

3.3. Diagnostic <strong>de</strong> l’offre<br />

<strong>de</strong> transport et<br />

ses perspectives d’évolutions<br />

3.4. Diagnostic <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> transport et <strong>de</strong>s effets<br />

du <strong>projet</strong> sur les différentes<br />

activités économiques<br />

3.5. Perspectives d’implantations<br />

portuaires sur Seine-Nord<br />

Europe<br />

Des étu<strong>de</strong>s économiques ont été conduites sur la liaison<br />

Seine-Nord Europe, à l’occasion <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préalables<br />

réalisées en 1993 et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires en 1997.<br />

Ce chapitre rappelle d’abord brièvement les résultats <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 1997-1999 et définit le périmètre et le contenu<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Il abor<strong>de</strong> par la suite les grands enjeux macroéconomiques<br />

<strong>de</strong> la liaison Seine-Nord Europe, le diagnostic<br />

<strong>de</strong> l’offre actuelle <strong>de</strong> transport fluvial en <strong>France</strong>, les<br />

principaux diagnostics par filières, les perspectives d’implantations<br />

portuaires, résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et du dialogue<br />

engagé avec les acteurs socio-économiques. L’approche<br />

globale incluant les implantations portuaires dans le périmètre<br />

du <strong>projet</strong> correspond à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du ministre chargé<br />

<strong>de</strong>s transports d’effectuer une évaluation <strong>de</strong>s effets du<br />

<strong>projet</strong> sur les territoires traversés.<br />

L’évaluation <strong>de</strong>s trafics, selon les différents scénarios<br />

macro-économiques et les hypothèses <strong>de</strong> développement<br />

du <strong>projet</strong>, est en cours d’étu<strong>de</strong> pour estimer les avantages<br />

“transport” (économie, effets externes) ; l’évaluation<br />

socio-économique analyse également les avantages “nontransport”<br />

(développement économique, tourisme, gain<br />

sur les crues, paysage, transferts d’eau éventuels…).<br />

3.1 OBJECTIFS ET PÉRIMÈTRE DES ÉTUDES<br />

ÉCONOMIQUES DE L’AVANT-PROJET<br />

3.1.1 Rappel <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

économiques antérieures<br />

Les étu<strong>de</strong>s économiques <strong>de</strong> 1993 ont permis d’évaluer une<br />

première fourchette <strong>de</strong> trafic entre 8 et 12 millions <strong>de</strong> tonnes<br />

(à l’horizon 2010, prévu 10 ans après l’ouverture du<br />

canal) ; les enquêtes plus précises effectuées en 1997 ont<br />

conduit à une estimation <strong>de</strong> trafic <strong>de</strong> 13 millions <strong>de</strong> tonnes<br />

à l’horizon 2015 (10 ans après l’ouverture du canal).<br />

Les trafics i<strong>de</strong>ntifiés émanaient principalement <strong>de</strong>s filières<br />

conventionnelles <strong>de</strong> la voie d’eau, générant les flux<br />

les plus massifs. Ce trafic correspondait à environ<br />

2,3 milliards <strong>de</strong> t-km réalisés en <strong>France</strong>, dont 1,4 milliard<br />

<strong>de</strong> t-km à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l’Europe du Nord.<br />

3.1.2 Le périmètre et les objectifs <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

économiques <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong><br />

Depuis 1997, le trafic fluvial <strong>de</strong> marchandises s’est fortement<br />

développé (+ 35 %) et s’est diversifié.<br />

Le transport <strong>de</strong> conteneurs a fortement augmenté, en<br />

réponse au besoin <strong>de</strong> massification particulièrement<br />

nécessaire pour assurer l’élargissement et la structuration<br />

<strong>de</strong> l’hinterland <strong>de</strong>s ports maritimes. Cet enjeu est stratégique<br />

au regard <strong>de</strong> l’objectif <strong>de</strong> rééquilibrage <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong><br />

marché entre les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport.<br />

L’approche retenue pour la conduite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques<br />

engagées fin 2004 vise à élargir le champ <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

tant sur le périmètre géographique, <strong>de</strong>puis le grand bassin<br />

parisien jusqu’au Nord <strong>de</strong> l’Europe (Pays-Bas et<br />

Allemagne), que sur les différents volets d’étu<strong>de</strong>s ayant<br />

fait l’objet <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’analyses complémentaires à la<br />

suite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s préliminaires.<br />

La stratégie <strong>de</strong> conduite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques <strong>de</strong><br />

l’avant-<strong>projet</strong> a donc consisté à les structurer autour <strong>de</strong><br />

sept volets qui correspon<strong>de</strong>nt à ces nouveaux enjeux <strong>de</strong><br />

transport <strong>de</strong> marchandises.<br />

• 1. Les effets du <strong>projet</strong> sur le développement économique<br />

(traités aux points 3.4 et 3.5)<br />

À partir <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong> la socio-économie <strong>de</strong>s territoires,<br />

il s'agit d'évaluer les changements engendrés par le <strong>projet</strong><br />

sur les activités agricoles, industrielles, logistiques et le<br />

tourisme.<br />

• 2. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché et <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong>s trafics<br />

Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché qualitatives (enquête <strong>de</strong> préférence<br />

déclarée) visent à établir les conditions <strong>de</strong> développement<br />

et <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> localisation et <strong>de</strong> choix modal <strong>de</strong>s divers<br />

marchés. Des étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> trafic quantitatives modélisent les<br />

processus <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s marchés dans les différents<br />

scénarios étudiés. Le périmètre <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong>s<br />

trafics comprend la Haute-Normandie, l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, la<br />

Picardie, Champagne-Ar<strong>de</strong>nne, le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, la<br />

Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne.<br />

• 3. L'accessibilité <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s agglomérations<br />

Ce volet analyse les effets du <strong>projet</strong> sur les conditions<br />

d’accessibilité <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s agglomérations (Paris et Lille).<br />

• 4. Les effets sur l'activité <strong>de</strong>s ports français <strong>de</strong> la rangée<br />

Manche / mer du Nord (du Havre à Dunkerque)<br />

Ces étu<strong>de</strong>s répon<strong>de</strong>nt aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s complémentaires<br />

d'évaluation <strong>de</strong>s trafics du <strong>projet</strong> liés au transport maritime<br />

(notamment les conteneurs), mais également <strong>de</strong> l'impact<br />

du <strong>projet</strong> sur l’évolution <strong>de</strong> l’hinterland <strong>de</strong>s ports<br />

maritimes français, en fonction notamment <strong>de</strong> l'ouverture<br />

<strong>de</strong> Port 2000 au Havre et <strong>de</strong>s conditions d’intermodalités<br />

routière, ferroviaire et fluviale.<br />

• 5. Les effets sur le trafic nord-européen<br />

Il s'agit <strong>de</strong> mesurer les transferts modaux principalement<br />

<strong>de</strong>puis la route vers la voie fluviale, la distribution <strong>de</strong>s trafics<br />

sur les ports <strong>de</strong> la rangée nord-ouest européenne et<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier les goulets d'étranglement sur les réseaux.<br />

• 6. La cohérence intermodale<br />

Ce volet abor<strong>de</strong> les questions relatives à la concurrence et<br />

aux synergies intermodales, en termes <strong>de</strong> : rayonnement<br />

du tissu régional d'infrastructures intermodales (chargement<br />

/ déchargement), <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments au<br />

réseau routier principal et <strong>de</strong> performances économiques.<br />

Il concerne principalement l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et la région<br />

Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.


• 7. L’évaluation socio-économique<br />

L’évaluation socio-économique <strong>de</strong>s impacts “transport” et<br />

“non transport” revêt un caractère particulier pour un <strong>projet</strong><br />

<strong>de</strong> voie d'eau en raison <strong>de</strong>s différents aspects hydrauliques,<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s seuls volets transport, développement<br />

économique et tourisme. La mesure <strong>de</strong>s enjeux environnementaux<br />

associés à ces mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport caractérise<br />

également <strong>de</strong> façon significative cette évaluation.<br />

3.2 ENJEUX ÉCONOMIQUES<br />

DU CANAL SEINE-NORD EUROPE<br />

3.2.1 Le contexte général du <strong>projet</strong><br />

La croissance du transport <strong>de</strong> marchandises<br />

et l’évolution <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> transport<br />

Les échanges <strong>de</strong> marchandises ne cessent <strong>de</strong> s’accroître<br />

dans l’Union européenne. Selon le Livre Blanc <strong>de</strong> 2001<br />

sur la politique européenne <strong>de</strong>s transports, la quantité <strong>de</strong><br />

marchandises transportées a plus que doublé <strong>de</strong>puis 1970<br />

et il est attendu une augmentation <strong>de</strong> 38 % <strong>de</strong>s déplacements<br />

<strong>de</strong> marchandises entre 2001 et 2010. En <strong>France</strong>,<br />

d’après une étu<strong>de</strong> prospective menée en 2004 par le service<br />

économique et statistique du ministère <strong>de</strong> l’Équipement,<br />

le transport <strong>de</strong> marchandises <strong>de</strong>vrait représenter, en 2025,<br />

entre 410 et 480 milliards <strong>de</strong> tonnes-kilomètres, contre<br />

250 en 2000.<br />

400 000<br />

350 000<br />

300 000<br />

250 000<br />

200 000<br />

150 000<br />

100 000<br />

50 000<br />

0<br />

ÉVOLUTION DU NOMBRE D’EVP<br />

TRANSPORTÉS PAR VOIE D’EAU<br />

2004 : 368 000 conteneurs équivalents vingt pieds transportés<br />

1986<br />

1987<br />

1988<br />

1989<br />

1990<br />

1991<br />

1992<br />

1993<br />

1994<br />

1995<br />

1996<br />

1997<br />

EVP transportés<br />

1998<br />

1999<br />

2000<br />

2001<br />

2002<br />

2003<br />

2004<br />

Le transport routier reste le mo<strong>de</strong> prédominant, en <strong>France</strong><br />

(77,8 % <strong>de</strong>s transports terrestres en 2002) comme en<br />

Europe (75,6 % <strong>de</strong>s transports terrestres en 2002). Si l’on<br />

prolonge ces tendances dans les prévisions d’augmentation<br />

<strong>de</strong> trafic <strong>de</strong> marchandises, il faudrait envisager un<br />

Source VNF<br />

indices ( base 100 en 1994 - t k )<br />

COURBE D’ÉVOLUTION DES TRANSPORTS TERRESTRES<br />

150<br />

140<br />

130<br />

120<br />

110<br />

100<br />

90<br />

80<br />

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004<br />

années<br />

FER FLUVIAL ROUTE TOTAL<br />

trafic routier <strong>de</strong> marchandises multiplié par <strong>de</strong>ux en 2025.<br />

Un tel développement reviendrait à considérer que la route<br />

absorberait à elle seule plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong> la croissance<br />

attendue au cours <strong>de</strong>s vingt prochaines années. Si tel était<br />

le cas, cette évolution s’accompagnerait <strong>de</strong> nombreuses<br />

nuisances : congestion <strong>de</strong>s grands axes, insécurité routière,<br />

surconsommation énergétique, impact sur la qualité <strong>de</strong><br />

vie, pollution <strong>de</strong> l’air et émission <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre.<br />

Pour faire face à ces enjeux <strong>de</strong> société, les orientations<br />

formulées par les politiques européenne et nationale préconisent<br />

un rééquilibrage entre les différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

transport, dans une perspective <strong>de</strong> développement durable<br />

et d’amélioration <strong>de</strong> la sécurité du transport. La ratification<br />

du protocole <strong>de</strong> Kyoto a fait <strong>de</strong> ces orientations <strong>de</strong>s<br />

engagements pour la politique nationale <strong>de</strong> transport.<br />

Le développement du transport fluvial<br />

et son rôle économique en Europe et en <strong>France</strong><br />

Le transport <strong>de</strong> marchandises, élément central <strong>de</strong> l’activité<br />

logistique, doit présenter <strong>de</strong>s atouts en termes d’efficacité<br />

économique, <strong>de</strong> sûreté et <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> service. La<br />

fiabilité, en particulier, est <strong>de</strong>venue un critère <strong>de</strong> choix<br />

prioritaire du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport.<br />

Source : ministère <strong>de</strong>s Transports<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 51


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

Transport fluvial <strong>de</strong><br />

conteneurs<br />

En effet, les organisations logistiques ont tendance à se<br />

structurer <strong>de</strong> plus en plus autour <strong>de</strong> plates-formes <strong>de</strong> distribution<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille, à partir <strong>de</strong>squelles sont effectués<br />

les transports terminaux. Si l’aire <strong>de</strong> chalandise <strong>de</strong> ces<br />

plates-formes varie avec la nature <strong>de</strong>s produits distribués,<br />

on constate toutefois un phénomène <strong>de</strong> massification <strong>de</strong>s<br />

flux à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> ces plates-formes. C’est précisément<br />

sur les axes où cette massification apparaît que la voie d’eau<br />

a un rôle à jouer. Multimodal par essence, le transport fluvial<br />

supporte d’autant mieux les ruptures <strong>de</strong> charges<br />

qu’elles s’amortissent sur d’importants volumes, ce qui<br />

permet aux logistiques intégrant le fluvial d’être très compétitives<br />

même sur <strong>de</strong> courtes distances. Sur ce <strong>de</strong>rnier<br />

point, le transport fluvial est pertinent sur tout type <strong>de</strong><br />

fret dès lors qu’il permet <strong>de</strong> contourner un point <strong>de</strong><br />

congestion routier (en agglomération notamment).<br />

À cet égard, le transport fluvial <strong>de</strong> marchandises est non<br />

seulement compétitif en coût <strong>de</strong> transport, parce qu’il permet<br />

une massification <strong>de</strong>s flux, mais il est également sûr,<br />

fiable et respectueux <strong>de</strong> l’environnement. Ces caractéristiques<br />

en font à la fois une solution logistique pertinente<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

© VNF<br />

pour les chargeurs et une alternative répondant aux nouvelles<br />

orientations <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> transport.<br />

Ainsi, le transport fluvial tend à se développer fortement,<br />

en <strong>France</strong> comme en Europe. La Commission européenne<br />

indique que d’ici à 2020, le trafic fluvial européen pourrait<br />

progresser à un rythme annuel <strong>de</strong> 2,5 %. Le volume <strong>de</strong><br />

transport par voie d’eau dans “l’Europe fluviale” (<strong>France</strong>,<br />

Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Autriche et<br />

Suisse) est évalué à 430 millions <strong>de</strong> tonnes par an, ce qui<br />

en fait le second mo<strong>de</strong> utilisé pour le transport <strong>de</strong> marchandises.<br />

En <strong>France</strong>, le transport fluvial a enregistré une croissance<br />

<strong>de</strong> 35 % <strong>de</strong>puis 1997, largement portée par le réseau à<br />

grand gabarit existant (Seine, Rhône-Saône, Rhin, Moselle<br />

et réseau fluvial du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais). À l’exception <strong>de</strong>s<br />

produits pétroliers, l’ensemble <strong>de</strong>s filières a progressé,<br />

parfois à un rythme très élevé, notamment en ce qui<br />

concerne les produits à hautes valeurs ajoutées avec + 570 %<br />

(conteneurs, véhicules et colis lourds), la chimie avec<br />

+ 138 % et les charbons avec + 94 %.<br />

“L’Europe doit enfin amorcer un véritable tournant<br />

dans la politique commune <strong>de</strong>s transports. Il est temps<br />

<strong>de</strong> fixer à notre politique commune <strong>de</strong> nouvelles<br />

ambitions : rééquilibrer durablement le partage entre<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport et développer l’intermodalité,<br />

combattre la congestion et placer la sécurité et la<br />

qualité <strong>de</strong>s services au cœur <strong>de</strong> notre action, tout en<br />

maintenant le droit à la mobilité.”<br />

Livre Blanc <strong>de</strong> la Commission européenne,<br />

La politique européenne <strong>de</strong>s transports à<br />

l’horizon 2010 : l’heure <strong>de</strong>s choix (avant-propos)<br />

Automoteur Freycinet sur le canal du Nord<br />

Les apports et les limites du réseau fluvial actuel<br />

sur l’axe nord-sud<br />

Le corridor Paris-Amsterdam concentre une part importante<br />

du trafic international sur le territoire français.<br />

Il écoule 15 % <strong>de</strong>s marchandises qui transitent par voie<br />

terrestre à travers la <strong>France</strong>. Le transport fluvial tient une<br />

place importante, voire stratégique, dans les transports <strong>de</strong><br />

marchandises au Benelux et en Allemagne ; sa part <strong>de</strong><br />

marché y varie <strong>de</strong> 15 à 45 %. Sur les bassins à grand gabarit<br />

du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et du bassin <strong>de</strong> la Seine, la part<br />

<strong>de</strong> marché est également significative (10 % à 15 %). Sa<br />

contribution à la mobilité <strong>de</strong>s marchandises sur l’axe<br />

nord-sud reste en revanche relativement restreinte – bien<br />

qu’en croissance – avec entre 4 et 5 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong><br />

marchandises transportées annuellement, et une part<br />

modale <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 %.<br />

En effet, l’offre fluviale entre l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et le Nord-<br />

Pas <strong>de</strong> Calais est limitée par les caractéristiques du réseau.<br />

Le bassin Seine-Oise et le réseau <strong>de</strong> canaux du Nord-Pas<br />

<strong>de</strong> Calais, qui sont à grand gabarit (et accueillent <strong>de</strong>s<br />

bateaux <strong>de</strong> 1 300 à 5 000 tonnes), sont reliés par <strong>de</strong>s<br />

canaux à petit gabarit (canal <strong>de</strong> Saint-Quentin : 350 tonnes)<br />

ou gabarit intermédiaire (canal du Nord : 650 tonnes).<br />

Il existe donc un goulet d’étranglement fluvial sur cet<br />

axe, qui constitue un frein au développement d’une offre<br />

fluviale attractive, notamment sur le transport <strong>de</strong> mar-<br />

52 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


© VNF<br />

chandises générales conteneurisées. C’est bien l’un <strong>de</strong>s<br />

enjeux majeurs du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe que <strong>de</strong> lever<br />

ce goulet d’étranglement qui isole le réseau fluvial du<br />

bassin <strong>de</strong> la Seine du reste du réseau fluvial européen.<br />

3.2.2 Un <strong>projet</strong> aux enjeux interrégionaux,<br />

nationaux et européens, inscrit dans une<br />

perspective <strong>de</strong> développement durable<br />

Les transports représentent une<br />

part <strong>de</strong> plus en plus importante<br />

dans la consommation d’énergie<br />

en Europe. En <strong>France</strong>, le secteur<br />

consomme à lui seul 66 % <strong>de</strong> la<br />

consommation finale énergétique<br />

<strong>de</strong> produits pétroliers,<br />

contre 34 % en 1973, ce qui en<br />

fait le premier utilisateur <strong>de</strong> nos importations <strong>de</strong> pétrole.<br />

Le transport routier représente plus <strong>de</strong> 79 % <strong>de</strong> la consommation<br />

d’énergie finale induite par l’activité transport.<br />

En l'espace <strong>de</strong> 40 ans, les transports sont <strong>de</strong>venus le premier<br />

secteur émetteur <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre en <strong>France</strong><br />

(28 % <strong>de</strong>s émissions nationales), dont près <strong>de</strong> la moitié est<br />

imputable au transport routier <strong>de</strong> marchandises. Les émissions<br />

<strong>de</strong> CO 2 du transport routier <strong>de</strong> marchandises ont<br />

progressé <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 35 % entre 1990 et 2002.<br />

Si rien n’est entrepris pour inverser la tendance <strong>de</strong> la croissance<br />

du trafic, les émissions <strong>de</strong> CO 2 dues au transport<br />

<strong>de</strong>vraient augmenter d’environ 50 % entre 1990 et 2010.<br />

L’Union européenne soutient donc vigoureusement<br />

la politique <strong>de</strong> développement du transport intermodal :<br />

le rééquilibrage modal en faveur <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s alternatifs<br />

à la route est au cœur <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> développement<br />

durable <strong>de</strong> l’Union européenne.<br />

La pollution du transport routier ne concerne pas seulement<br />

les émissions <strong>de</strong> CO 2 , mais aussi les émissions<br />

d’oxy<strong>de</strong>s d’azotes (NOx) et <strong>de</strong> particules, et également le<br />

bruit, la congestion et les acci<strong>de</strong>nts.<br />

À ce titre, le transport fluvial <strong>de</strong> marchandises est le<br />

mo<strong>de</strong> le plus respectueux <strong>de</strong> l’environnement :<br />

• une consommation énergétique 4 fois moindre que la<br />

route et 2 fois moindre que le fer ;<br />

• <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre (CO 2 ) entre 5 et 7 fois<br />

moindre que la route ;<br />

• une pollution sonore quasi inexistante par rapport au rail<br />

et à la route.<br />

Dans cette perspective, le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord Europe<br />

a pour atout fondamental <strong>de</strong> contribuer à un report modal du<br />

trafic <strong>de</strong> marchandises sur le mo<strong>de</strong> fluvial, en proposant une<br />

offre alternative pour le transport <strong>de</strong> marchandises. Il s’inscrit<br />

ainsi dans une perspective générale <strong>de</strong> développement<br />

durable, en favorisant un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport “propre”.<br />

Accroître la part du transport <strong>de</strong> marchandises<br />

par le mo<strong>de</strong> fluvial en proposant une offre<br />

logistique alternative, fiable et concurrentielle<br />

Pour faire face à l’augmentation soutenue <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong><br />

transport <strong>de</strong> marchandises, notamment sur le corridor Paris-<br />

Amsterdam, le canal Seine-Nord Europe offre une liaison à<br />

la fois respectueuse <strong>de</strong> l’environnement, fiable et concurrentielle,<br />

d’une capacité <strong>de</strong> 32 millions <strong>de</strong> tonnes par an.<br />

Trois grands types <strong>de</strong> marchandises sont intéressés par le<br />

<strong>projet</strong> : les filières déjà structurées autour <strong>de</strong> la voie d’eau<br />

(céréales, matériaux <strong>de</strong> construction, produits énergétiques…),<br />

la filière <strong>de</strong>s marchandises générales conteneurisées<br />

(habillement, ameublement, équipements électroménagers,<br />

machines et équipements industriels…), dont<br />

le transport par voie fluviale est en plein développement,<br />

et les “nouvelles” filières (déchets, chimie colis lourds).<br />

Répartition <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong><br />

CO 2 par secteur d’activités<br />

(A<strong>de</strong>me)<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 53


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

Seine-Nord Europe : le maillon<br />

manquant d’un réseau fluvial<br />

européen à grand gabarit<br />

Développer le réseau fluvial français pour le connecter<br />

au réseau à grand gabarit européen<br />

Le canal Seine-Nord Europe permet une mise en réseau à<br />

grand gabarit du bassin <strong>de</strong> la Seine avec les 5000 km à<br />

grand gabarit du réseau fluvial européen.<br />

Or, pour développer au maximum le transport par voie<br />

d’eau, il faut valoriser au mieux ses atouts en matière <strong>de</strong><br />

massification <strong>de</strong>s trafics, qui lui permettent d’offrir <strong>de</strong>s<br />

conditions tarifaires très compétitives par rapport aux<br />

autres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport, que ce soit la route ou le rail.<br />

Maillon central <strong>de</strong> la liaison fluviale à grand gabarit<br />

Seine-Escaut, qui relie les grands pôles économiques <strong>de</strong>s<br />

bassins <strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong> l’Oise au réseau du Nord <strong>de</strong> la<br />

<strong>France</strong>, <strong>de</strong> la Belgique et <strong>de</strong>s Pays-Bas, le canal Seine-<br />

Nord Europe participe ainsi à l’ouverture du système <strong>de</strong><br />

transport français sur l’Europe.<br />

Permettre la réduction <strong>de</strong>s coûts logistiques<br />

pour accroître la compétitivité <strong>de</strong>s entreprises<br />

Le transport fluvial à grand gabarit est le plus compétitif<br />

<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transports terrestres, par sa capacité à massifier<br />

les flux.<br />

Il est ainsi particulièrement intéressant pour le transport<br />

<strong>de</strong>s produits à faible valeur ajoutée, pour lesquels le coût<br />

logistique représente 30 % du prix final. Ainsi, par exemple,<br />

pour un céréalier qui expédie ses céréales <strong>de</strong>puis la<br />

Picardie ou la Champagne à Rouen et sur le Benelux, le<br />

passage du petit au grand gabarit, en permettant la massification<br />

<strong>de</strong>s flux, peut réduire jusqu’à 50 % les coûts <strong>de</strong><br />

transport.<br />

Améliorer l’efficacité <strong>de</strong>s échanges entre les ports<br />

maritimes et les gran<strong>de</strong>s agglomérations grâce<br />

à la fluidité du mo<strong>de</strong> fluvial<br />

Avec le canal Seine-Nord Europe, les ports maritimes<br />

français <strong>de</strong> la Manche et <strong>de</strong> la mer du Nord disposeront<br />

d’une offre <strong>de</strong> transport massive accrue, qui permettra<br />

d’acheminer rapi<strong>de</strong>ment dans leur hinterland, en les structurant,<br />

les flux <strong>de</strong> marchandises. Celà évitera la congestion<br />

<strong>de</strong>s ports et <strong>de</strong> leurs abords et permettra d’accé<strong>de</strong>r au<br />

cœur <strong>de</strong>s agglomérations.<br />

Contribuer à la compétitivité et l’attractivité<br />

<strong>de</strong>s territoires irrigués par la liaison<br />

Le transport et la logistique sont aujourd’hui <strong>de</strong>s fonctions<br />

stratégiques pour la compétitivité <strong>de</strong>s entreprises : le<br />

transport fluvial à grand gabarit, par la baisse <strong>de</strong>s coûts<br />

logistiques qu’il permet, constitue un atout économique<br />

stratégique pour les entreprises qui y ont accès.<br />

Comparaison <strong>de</strong>s coûts externes moyens par mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport (en euros/1000 t-km)<br />

Route Rail Voie fluviale Voie maritime<br />

Acci<strong>de</strong>nts 5,44 7,46 0 0<br />

Bruit 2,138 3,45 0 0<br />

Pollution atmosphérique 7,85 3,8 3 2<br />

Effet sur le climat 0,79 0,5 insignifiant insignifiant<br />

Infrastructure 2,45 2,9 1 Moins <strong>de</strong> 1<br />

Congestion 5,45 0,235 insignifiant insignifiant<br />

Total 24,12 12,35 5 au maximum 4 au maximum<br />

Différence <strong>de</strong> coût avec la route 11,80 € 19 € 20 €<br />

(tous les 1 000 t-km)<br />

Réduction <strong>de</strong>s coûts externes 11,80 € 19 € 20 €<br />

par report modal <strong>de</strong> 1 000 t-km<br />

Réduction <strong>de</strong>s coûts d’un euro 85 t-km 52 t-km 50 t-km<br />

par report modal <strong>de</strong>puis la route<br />

Source : Commission européenne<br />

54 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


© PAP/M. Bonnamour<br />

© SETEC<br />

En renforçant la compétitivité <strong>de</strong>s entreprises implantées,<br />

le transport fluvial à grand gabarit conforte l’économie<br />

<strong>de</strong>s territoires et, en particulier, l’activité industrielle<br />

dans un contexte <strong>de</strong> mondialisation accélérée.<br />

Les zones portuaires qui seront développées le long du<br />

canal (cf. 3.5) offriront, outre un accès à la voie d’eau<br />

pour les entreprises <strong>de</strong>s territoires, <strong>de</strong>s opportunités<br />

nouvelles d’implantation industrielle et logistique.<br />

Le canal à grand gabarit présente d’autres potentialités<br />

pour le développement <strong>de</strong>s territoires en valorisant leur<br />

potentiel touristique ; il est aussi le lieu naturel pour<br />

<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> loisirs. C’est également un facteur <strong>de</strong> gain<br />

<strong>de</strong> notoriété pour le territoire car il est porteur d’une<br />

image positive et valorisante au service du développement<br />

durable.<br />

Transport fluvial dans Paris<br />

Usine Rhodia à Ribécourt<br />

© SCAT/M.Davenel<br />

Déchargement<br />

<strong>de</strong> farines à Rouen<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 55


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

© VNF<br />

Transport <strong>de</strong> conteneurs sur la Seine<br />

3.3 DIAGNOSTIC DE L’OFFRE DE<br />

TRANSPORT ET SES PERSPECTIVES<br />

D’ÉVOLUTION<br />

3.3.1 L’offre fluviale<br />

Les marchés <strong>de</strong> la voie d’eau<br />

Le transport fluvial est particulièrement reconnu pour le<br />

transport <strong>de</strong>s vracs soli<strong>de</strong>s et liqui<strong>de</strong>s, il connaît aujourd’hui<br />

une diversification importante <strong>de</strong> ses marchés,<br />

notamment par une croissance spectaculaire pour les<br />

conteneurs maritimes et les déchets conditionnés en<br />

conteneurs. Ces trafics ont cru <strong>de</strong> 13,4 % par an en<br />

moyenne <strong>de</strong>puis 1996, passant <strong>de</strong> 103 265 EVP (équivalent<br />

vingt pieds, soit environ 6 m) transportés (essentiellement<br />

sur le Rhin) à 368 869 EVP en 2004, sur l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s bassins à grand gabarit.<br />

Chapitres NST* <strong>de</strong> marchandises Tonnes Tonnes-kilomètres<br />

0- Produits agricoles 7 922 853 13,66 % 1 338 720 392 18,30 %<br />

1- Denrées alimentaires et fourrage 2 951 558 5,09 % 427 231 539 5,84 %<br />

2- Combustibles minéraux 6 170 010 10,64 % 727 499 391 9,94 %<br />

3 - Produits pétroliers 5 955 844 10,27 % 596 389 096 8,15 %<br />

4- Minerais, déchets métallurgiques 2 604 665 4,49 % 239 522 932 3,27 %<br />

5- Produits métallurgiques 2 131 551 3,68 % 364 061 116 4,98 %<br />

6- Minéraux bruts/Matériaux <strong>de</strong> construction 23 726 297 40,91 % 2 451 392 027 33,51 %<br />

7- Engrais 1 159 747 2,00 % 199 727 859 2,73 %<br />

8 - Produits chimiques 2 496 445 4,30 % 483 782 365 6,61 %<br />

9- Machines, véhicules et conteneurs 2 874 684 4,96 % 487 547 230 6,66 %<br />

Total 57 993 654 100 % 7 315 873 947 100 %<br />

Source : VNF – Trafics fluviaux en <strong>France</strong> – 2004 (hors transit rhénan)<br />

Les exemples européens montrent un très fort potentiel <strong>de</strong><br />

croissance pour ce segment <strong>de</strong> marché du transport fluvial.<br />

Ainsi le marché allemand du transport fluvial <strong>de</strong><br />

conteneurs avoisinait en 2004 les 2 millions d’EVP ; il a<br />

été multiplié par <strong>de</strong>ux entre 1998 et 2004.<br />

Dans les ports d’Anvers et <strong>de</strong> Rotterdam,<br />

les trafics <strong>de</strong> conteneurs par voie fluviale<br />

entrants et sortants étaient, en 2004, respectivement<br />

<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,8 million et <strong>de</strong><br />

3,3 millions d’EVP. La part <strong>de</strong> marché <strong>de</strong> la<br />

voie fluviale dans ces <strong>de</strong>ux ports est très<br />

élevée (respectivement 30 % et 40 %) ; cette<br />

situation montre un potentiel très important<br />

pour les ports du Havre et <strong>de</strong> Dunkerque,<br />

dès qu’ils se trouveront situés sur un réseau<br />

maillé à grand gabarit.<br />

Les acteurs du transport fluvial<br />

Les transporteurs fluviaux<br />

*Nomenclature pour la statistique <strong>de</strong> transport<br />

• L’organisation <strong>de</strong> la profession<br />

On distingue <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong> transporteurs fluviaux :<br />

les artisans (petites entreprises jusqu’à six salariés ou<br />

Source : SETEC<br />

56 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


coopératives) et les compagnies <strong>de</strong> navigation ou armements<br />

industriels. Avec la libéralisation du transport fluvial<br />

intervenue au 1 er janvier 2000, l’organisation du secteur<br />

s’est modifiée. D’une part, certains artisans travaillent <strong>de</strong><br />

manière indépendante en ayant notamment recours aux<br />

services <strong>de</strong> courtiers <strong>de</strong> frets fluviaux ou aux offres <strong>de</strong><br />

transport collectées auprès <strong>de</strong>s chargeurs et diffusées aux<br />

bateliers via Internet.<br />

D’autre part, certains artisans appartiennent à <strong>de</strong>s groupements<br />

<strong>de</strong> transporteurs dont <strong>de</strong>s permanents assurent une<br />

fonction commerciale <strong>de</strong> recherche et négociation <strong>de</strong><br />

contrats <strong>de</strong> transport. À l’heure actuelle, il existe cinq<br />

groupements français.<br />

• Les entreprises et les effectifs <strong>de</strong> la profession<br />

En 2000, la <strong>France</strong> comptait 1 121 entreprises <strong>de</strong> transport<br />

fluvial pour un total <strong>de</strong> 3 410 emplois. Après plus <strong>de</strong><br />

20 ans <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong>s effectifs, la tendance s’inverse : ainsi,<br />

pour les entreprises artisanales en 2002, le nombre <strong>de</strong><br />

nouveaux entrants dans la profession a été supérieur au<br />

nombre <strong>de</strong> départs avec 75 nouveaux inscrits et 48 départs<br />

(source CNBA).<br />

• La flotte fluviale<br />

La flotte française compte un peu moins <strong>de</strong> 2 000 bateaux.<br />

Après <strong>de</strong> longues années <strong>de</strong> diminution (il y avait 7 000<br />

bateaux français au début <strong>de</strong>s années 1970), on enregistre<br />

une croissance du nombre d’unités. Cela signifie que le<br />

nombre <strong>de</strong> bateaux importés en <strong>France</strong> ou nouvellement<br />

construits est supérieur au nombre <strong>de</strong> bateaux qui sortent<br />

<strong>de</strong> la flotte <strong>de</strong> commerce. Cette tendance est bien sûr à<br />

mettre en perspective avec la croissance recouvrée du trafic<br />

fluvial <strong>de</strong>puis 1997, car cette mutation a rendu la flotte<br />

beaucoup plus productive.<br />

Au niveau européen, on dénombre environ 11 000 unités<br />

et un accroissement du tonnage moyen.<br />

Entre 1999 et 2003, on constate que les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s<br />

Pays européen<br />

<strong>France</strong><br />

Pays<br />

Belgique<br />

Allemagne<br />

Structure <strong>de</strong> la flotte fluviale en 2002<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

Part en% selon la taille <strong>de</strong>s bateaux<br />

< 400 t 400 t - 1000 t 1000 t - 2000 t > 2000 t<br />

Répartition <strong>de</strong> la flotte par gabarit dans différents pays européens<br />

bateaux nouvellement construits dépassent les 2 000 tonnes<br />

<strong>de</strong> charge utile maximale. Cela illustre le sens <strong>de</strong> l’évolution<br />

<strong>de</strong> la flotte fluviale européenne orientée vers le<br />

grand gabarit.<br />

En <strong>France</strong> la part <strong>de</strong>s petits bateaux (< 1 000 tonnes) est<br />

supérieure à 80 %, tandis qu’elle avoisine les 50 % dans<br />

les autres pays. Ceci traduit en partie la différence <strong>de</strong><br />

configuration <strong>de</strong>s réseaux fluviaux et <strong>de</strong> leur ventilation<br />

par gabarit, soit 20 % <strong>de</strong> voies à grand gabarit en <strong>France</strong><br />

contre 50 % aux Pays-Bas, 75 % en Allemagne et 90 % en<br />

Belgique.<br />

En termes d’évolution, il est important <strong>de</strong> noter <strong>de</strong>puis la<br />

fin <strong>de</strong>s années 1990, à la faveur notamment <strong>de</strong>s politiques<br />

<strong>de</strong> développement menées par <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong>,<br />

la reprise <strong>de</strong>s investissements <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong><br />

bateaux existants et <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> bateaux neufs,<br />

pour adapter la cale aux besoins <strong>de</strong>s clients.<br />

Automoteurs mis en service entre 1984 et 2003 par catégorie <strong>de</strong> tonnage<br />

L’ouverture du bassin <strong>de</strong> la Seine au réseau européen ne<br />

peut avoir qu’un effet catalyseur sur le développement <strong>de</strong><br />

la flotte, en réduisant les risques pris par les armateurs et<br />

artisans lors <strong>de</strong> l’introduction d’un nouveau bateau <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> capacité sur le bassin fermé <strong>de</strong> la Seine. En effet,<br />

aujourd’hui, tout renversement <strong>de</strong> la conjoncture ou perte<br />

3000 t<br />

1984 - 1988 10,0% 51,3% 29,7% 9,0%<br />

1989 - 1993 9,9% 35,2% 47,8% 7,1%<br />

1994 - 1998 10,3% 27,4% 53,4% 8,9%<br />

1999 - 2003 10,6% 23,1% 43,6% 22,7%<br />

Source : VNF<br />

9000<br />

8000<br />

7000<br />

6000<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

Belgique Allemagne Pays-Bas <strong>France</strong><br />

Répartition <strong>de</strong>s voies à grand et petit gabarit (en km)<br />

© VNF<br />

petit gabarit<br />

grand gabarit<br />

Transport sur la Moselle<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 57


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

© VNF<br />

Convois Freycinet<br />

© Port autonome <strong>de</strong> Dunkerque<br />

Port <strong>de</strong> Dunkerque<br />

<strong>de</strong> contrat peut être synonyme d’immobilisation du bateau<br />

et oblige les transporteurs à transférer à grand frais leur<br />

unité sur un autre bassin fluvial <strong>de</strong> manière à retrouver un<br />

contrat. Il faut savoir qu’une barge à grand gabarit coûte<br />

entre 0,65 et 2,4 millions d’euros, et un automoteur<br />

transportant du gaz environ 5 millions d’euros.<br />

• Artisanat et voies à grand gabarit<br />

Le développement du réseau à grand gabarit n’est pas antinomique<br />

avec l’artisanat. Ainsi, sur le bassin rhénan, voie<br />

majeure du transport fluvial en Europe, ce sont les artisans<br />

indépendants qui maîtrisent le marché et non les armements.<br />

Si en <strong>France</strong>, l’artisanat est aujourd’hui plutôt associé à une<br />

exploitation avec <strong>de</strong> petits bateaux, il y a tout lieu <strong>de</strong> penser<br />

que la batellerie artisanale s’adaptera aux évolutions engendrées<br />

par le nouveau canal, comme elle a su le faire <strong>de</strong>puis<br />

quelques années dans le cadre du marché libre.<br />

La batellerie française se trouve aujourd’hui <strong>de</strong>vant un<br />

double enjeu :<br />

• renouveler ses personnels pour compenser les nombreux<br />

départs en retraite ;<br />

• poursuivre le renouvellement <strong>de</strong> la flotte.<br />

La batellerie doit s’organiser <strong>de</strong> manière à permettre à ses<br />

membres <strong>de</strong> relever le défi <strong>de</strong> la croissance. Dès à présent,<br />

VNF et l’État accompagnent ces mutations à travers le<br />

plan d’ai<strong>de</strong>s au transport fluvial qui court jusqu’à fin 2007<br />

et le soutien à la mise en place d’une filière <strong>de</strong> formation.<br />

Les ports maritimes français considèrent aujourd’hui<br />

comme prioritaire l’amélioration <strong>de</strong>s conditions d’accueil<br />

<strong>de</strong>s bateaux fluviaux dans leur enceinte. Equipes <strong>de</strong><br />

manutentions dédiées, terminaux conteneurs fluviaux,<br />

autant d’exemples <strong>de</strong>s évolutions observées ces <strong>de</strong>rnières<br />

années et symbolisées par les contrats <strong>de</strong> progrès signés<br />

<strong>de</strong>puis 2002 entre VNF et les Ports autonomes <strong>de</strong><br />

Marseille, Le Havre, Rouen et Dunkerque.<br />

Dans le même temps, les ports intérieurs ont accéléré ces<br />

<strong>de</strong>rnières années les investissements et ont accompagné<br />

et bien souvent suscité le développement <strong>de</strong>s trafics<br />

fluviaux.<br />

Les chargeurs<br />

De plus en plus divers, les chargeurs (qu’ils soient industriels<br />

ou organisateurs <strong>de</strong> transport) sont les clients <strong>de</strong> la<br />

voie d’eau et ont donc également un rôle important dans<br />

l’évolution et le développement du mo<strong>de</strong>.<br />

C’est particulièrement vrai face au double défi du renouvellement<br />

<strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s bateaux auquel doit faire<br />

face le transport fluvial. En accompagnant <strong>de</strong>s jeunes<br />

transporteurs ou en participant à l’acquisition <strong>de</strong> bateaux,<br />

les chargeurs confortent le développement <strong>de</strong> la voie<br />

d’eau.<br />

Les ports fluviaux et maritimes<br />

Points d’entrée, <strong>de</strong> transit ou d’échange, les ports maritimes<br />

et fluviaux sont les générateurs <strong>de</strong> trafic du réseau<br />

fluvial. Son dynamisme est donc fortement lié à celui <strong>de</strong>s<br />

ports ; <strong>de</strong> façon symétrique, l’atout que représente la voie<br />

d’eau contribue au rayonnement et à l’organisation <strong>de</strong> leur<br />

hinterland.<br />

58 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Le réseau fluvial<br />

L’intégration du canal Seine-Nord Europe dans<br />

la liaison Seine-Escaut<br />

La liaison Seine-Escaut relie les grands pôles économiques<br />

nord-ouest et centre-européens. Elle assure la<br />

connexion avec le Rhin et le Danube, et constitue un élément<br />

déterminant du réseau fluvial européen à grand<br />

gabarit. Elle comprend plusieurs tronçons en <strong>France</strong> et<br />

en Belgique qui, à terme, s’articuleront pour ne former<br />

qu’une seule gran<strong>de</strong> liaison européenne à grand gabarit.<br />

Le canal Seine-Nord Europe constitue le chaînon manquant<br />

<strong>de</strong> la liaison Seine-Escaut. Conformément à sa lettre <strong>de</strong><br />

mission, <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> est chargé d’étudier les<br />

Réseau <strong>de</strong>s voies <strong>navigables</strong> en 2000<br />

caractéristiques <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la liaison pour définir les<br />

conditions <strong>de</strong> navigation attendues en fonction <strong>de</strong>s<br />

contraintes existantes (hauteur <strong>de</strong>s ponts par exemple) et les<br />

perspectives d’améliorations envisageables à moyen et<br />

long termes.<br />

Cette partie présente les caractéristiques <strong>de</strong>s autres sections<br />

<strong>de</strong> la liaison Seine-Escaut à l’échéance <strong>de</strong> l’ouverture du<br />

canal Seine-Nord Europe, compte tenu <strong>de</strong>s décisions déjà<br />

prises à ce jour dans le cadre <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> plan États -<br />

Régions au titre <strong>de</strong>s mesures préparatoires à l’ouverture <strong>de</strong><br />

Seine-Nord Europe. Elle i<strong>de</strong>ntifie les principales contraintes<br />

<strong>de</strong> navigation pour la flotte qui accè<strong>de</strong>ra au canal<br />

Seine-Nord Europe.<br />

• Diagnostic <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation<br />

sur l’Oise<br />

Pour rejoindre le canal Seine-Nord Europe<br />

<strong>de</strong>puis le sud, les bateaux transiteront sur<br />

l’Oise : une centaine <strong>de</strong> kilomètres séparent<br />

Conflans-Sainte-Honorine (confluence <strong>de</strong> la<br />

Seine et <strong>de</strong> l’Oise) <strong>de</strong> Compiègne (extrémité<br />

sud du canal Seine-Nord Europe). L’Oise est<br />

autorisée aux bateaux <strong>de</strong> 180 m <strong>de</strong> long sur<br />

11,40 m <strong>de</strong> large avec les tirants d’eau suivants<br />

:<br />

• <strong>de</strong> Janville à Nogent-sur-Oise (Creil) :<br />

2,50 m ;<br />

• <strong>de</strong> Nogent-sur-Oise à Conflans-Sainte-<br />

Honorine : 3 m.<br />

Ces tirants d’eau sont autorisés avec une<br />

dérogation sur le pied <strong>de</strong> pilote (0,50 m au<br />

lieu <strong>de</strong> 1 m). Un dragage d’entretien entre<br />

Conflans et Nogent-sur-Oise permettant <strong>de</strong><br />

retrouver le mouillage <strong>de</strong> 4 m est prévu dans<br />

le programme interrégional d’aménagement<br />

<strong>de</strong> l’Oise.<br />

Les différentes branches <strong>de</strong> la liaison Seine-Escaut<br />

La hauteur libre sur l’itinéraire est <strong>de</strong> 5,25 m<br />

• Diagnostic <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation<br />

sur le réseau du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais<br />

• Branche Arleux-Belgique via Lille<br />

La Deûle est navigable <strong>de</strong> Dourges à Don au<br />

gabarit <strong>de</strong> 3 000 tonnes et <strong>de</strong> Don à<br />

Deûlémont au gabarit <strong>de</strong> 1350 tonnes. Entre<br />

Arleux et Bauvin, la contrainte principale est<br />

constituée par la traversée <strong>de</strong> Douai, où<br />

les bateaux <strong>de</strong> 11,40 m <strong>de</strong> large passent en<br />

alternat.<br />

La Deûle<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 59


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

© Ministère wallon <strong>de</strong> l’Équipement et <strong>de</strong>s Transports<br />

Ascenseur <strong>de</strong> Strépy-Thieu<br />

Les écluses font 12 m <strong>de</strong> large sur 143 m <strong>de</strong> long. À<br />

Quesnoy-sur-Deûle, une écluse <strong>de</strong> 110 m <strong>de</strong> long limite la<br />

longueur <strong>de</strong>s bateaux allant en Belgique <strong>de</strong>puis Lille.<br />

Lorsque la Lys belge sera aménagée, ce sera un point singulier<br />

limitant pour les automoteurs <strong>de</strong> 135 m <strong>de</strong> long qui<br />

sont actuellement en cours <strong>de</strong> développement sur le réseau<br />

rhénan. Des travaux d’allongement <strong>de</strong> cette écluse ou <strong>de</strong><br />

doublement par une écluse <strong>de</strong> 190 m seront à réaliser.<br />

• Branches Dunkerque-Arleux et Arleux-Mortagne<br />

Le canal Dunkerque-Escaut, qui relie le port <strong>de</strong> Dunkerque<br />

à Valenciennes, a été aménagé pour permettre la<br />

navigation <strong>de</strong> convois <strong>de</strong> 140 m <strong>de</strong> long sur 11,40 m <strong>de</strong><br />

large avec un tirant d’eau <strong>de</strong> 3,00 m. Les écluses font<br />

143 m <strong>de</strong> long sur 12 m <strong>de</strong> large.<br />

L’Escaut est actuellement autorisé aux bateaux <strong>de</strong> 1 350<br />

tonnes. Il sera porté au gabarit <strong>de</strong> 3 000 tonnes d’ici 2012.<br />

Les hauteurs libres <strong>de</strong>s ouvrages sont insuffisantes pour<br />

permettre la navigation à vi<strong>de</strong> d’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la<br />

flotte. Ainsi, le réseau du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais n’est accessible<br />

qu’à 14 % <strong>de</strong> la flotte européenne.<br />

• Diagnostic <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> navigation sur les branches<br />

belges <strong>de</strong> la liaison Seine-Escaut :<br />

En Belgique, la Lys est actuellement au gabarit IV (1 350<br />

tonnes) avec <strong>de</strong>s restrictions <strong>de</strong> navigation dans la traversée<br />

<strong>de</strong> Comines. L’administration flaman<strong>de</strong> envisage <strong>de</strong><br />

l’aménager au gabarit Vb avec <strong>de</strong>s passages en alternat<br />

pour les convois <strong>de</strong> 185 m <strong>de</strong> long.<br />

En direction <strong>de</strong> la Wallonie, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Mortagne, l’Escaut<br />

canalisé permet la connexion avec le canal du Centre vers<br />

Charleroi et la Meuse, via l’ascenseur à bateaux <strong>de</strong> Strépy-<br />

Thieu. La réouverture du canal transfrontalier <strong>de</strong> Condésur-Escaut<br />

- Pommerœul, qui permet un gain <strong>de</strong> temps<br />

d’une journée vers le canal du Centre, sera réalisée en partenariat<br />

avec la Belgique, dans le cadre du contrat <strong>de</strong> plan<br />

État-Région (horizon 2008-2009).<br />

Aménagements en cours<br />

L’aménagement d’un réseau à grand gabarit est une œuvre<br />

progressive démarrée <strong>de</strong>puis longtemps avec l’aménagement<br />

<strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong>s rivières du nord <strong>de</strong> la <strong>France</strong>. D’ores<br />

et déjà, <strong>de</strong>s travaux ont été programmés et démarrés,<br />

notamment dans le cadre <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> plan entre l’État et<br />

les régions Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, Picardie et Nord-Pas <strong>de</strong> Calais :<br />

Sur l’Oise aval, le programme interrégional d’aménagement<br />

<strong>de</strong> l’Oise est composé <strong>de</strong>s volets suivants :<br />

• reconstruction <strong>de</strong>s barrages et rénovation <strong>de</strong>s écluses ;<br />

• système d’exploitation du trafic ;<br />

• en complément, dragage d’entretien <strong>de</strong> Nogent-sur-Oise<br />

à Conflans-Sainte-Honorine.<br />

Dans le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, le programme consiste en<br />

l’aménagement <strong>de</strong> l’ensemble du réseau au gabarit Va. Il<br />

comprend :<br />

• le relèvement <strong>de</strong>s ponts garantissant une hauteur libre <strong>de</strong><br />

5,25 m, et à 7 m en cas <strong>de</strong> reconstruction ;<br />

• l’aménagement <strong>de</strong> l’Escaut entre Trith et Mortagne et <strong>de</strong><br />

la Deûle entre Lille et Deûlémont.<br />

Le relèvement <strong>de</strong>s ponts à 5,25 m doit permettre le<br />

transport <strong>de</strong>s conteneurs sur 2 niveaux et ouvre le réseau<br />

à la navigation <strong>de</strong> 66 % <strong>de</strong> la flotte européenne contre<br />

14 % actuellement.<br />

Perspectives d’évolution à moyen terme<br />

Sur l’Oise aval, l’approfondissement <strong>de</strong> la section entre<br />

Compiègne et Creil (Nogent-sur-Oise) à 4 m <strong>de</strong> mouillage<br />

(contre 3 m aujourd’hui) est un aménagement à réaliser à<br />

l’échéance <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> Seine-Nord Europe dans une<br />

optique hydraulique et <strong>de</strong> cohérence <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

navigation sur l’ensemble <strong>de</strong> la liaison. Sur la section <strong>de</strong><br />

l’Oise entre Compiègne et Creil, une étu<strong>de</strong> est en cours<br />

pour évaluer la faisabilité et le coût <strong>de</strong> l’approfondissement<br />

du chenal <strong>de</strong> navigation, le relèvement <strong>de</strong>s ponts à<br />

7 m <strong>de</strong> hauteur libre n’est pas envisagé aujourd’hui à<br />

l’échéance <strong>de</strong> l’ouverture du canal Seine-Nord Europe. En<br />

revanche, tous les ponts amenés à être construits dans les<br />

années à venir <strong>de</strong>vront être conçus en dégageant une hauteur<br />

libre <strong>de</strong> 7 m. Le rehaussement et l’aménagement <strong>de</strong>s<br />

ponts les plus contraignants, en particulier ferroviaires,<br />

pourraient être envisagés à plus court terme.<br />

La perspective <strong>de</strong> relèvement à 7 m <strong>de</strong>s ponts du Nord-<br />

Pas <strong>de</strong> Calais est une démarche progressive par paliers,<br />

dont le passage à 5,25 m est un premier palier. La question<br />

<strong>de</strong> la hauteur libre ne gêne pas la navigation <strong>de</strong> la très<br />

gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s trafics et notamment <strong>de</strong>s plus grands<br />

convois <strong>de</strong> vrac. Elle concerne en revanche le transport <strong>de</strong><br />

conteneurs ; une hauteur libre <strong>de</strong> 7 m permettant le<br />

60 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


transport <strong>de</strong> 3 couches <strong>de</strong> conteneurs, contre <strong>de</strong>ux simplement<br />

pour une hauteur libre <strong>de</strong> 5,25 m ; au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’économie<br />

apportée, l’enjeu concerne donc la capacité <strong>de</strong> massification<br />

du trafic. D’autres points spécifiques (écluses,<br />

traversées urbaines…) sont également en cours d’étu<strong>de</strong><br />

pour optimiser l’amélioration <strong>de</strong> la liaison à l’horizon <strong>de</strong><br />

l’ouverture <strong>de</strong> Seine-Nord Europe.<br />

La continuité <strong>de</strong> la liaison <strong>de</strong> Lille vers la Belgique nécessite<br />

l’aménagement <strong>de</strong> la Lys sur le tronçon frontalier, en<br />

coordination avec les administrations wallonne et flaman<strong>de</strong>.<br />

L’administration flaman<strong>de</strong> aménage actuellement la Lys à<br />

Courtrai en classe Vb, avec passage en alternat. Au-<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> Gand, l’Escaut maritime permet la connexion avec le<br />

réseau fluvio-maritime du Rhin. Pour le tronçon <strong>de</strong> la Lys<br />

en Flandre, Deûlémont-Gand, l’alternative d’aménagement<br />

envisagée par l’administration flaman<strong>de</strong> vise à permettre la<br />

navigation <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> classe Vb en alternat.<br />

Les scénarios du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe<br />

Le scénario central du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe consiste<br />

en la construction du canal Seine-Nord Europe à la classe<br />

Vb, avec une hauteur libre sous ouvrage <strong>de</strong> 7 m permettant<br />

la circulation <strong>de</strong> convois <strong>de</strong> 4 400 tonnes entre le bassin<br />

<strong>de</strong> la Seine et le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />

Pour les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong> trafic en cours, d’autres<br />

scénarios à moyen et long termes sont également étudiés,<br />

consistant en l’aménagement <strong>de</strong>s extrémités du canal<br />

Seine-Nord Europe au même gabarit avec une hauteur<br />

libre sous les ponts supérieure à 5,25 m.<br />

Réseau <strong>de</strong>s voies <strong>navigables</strong> en référence 2020<br />

D’autre part, dans le prolongement <strong>de</strong> la mise à 3 000 tonnes<br />

<strong>de</strong> la partie française <strong>de</strong> l’Escaut, <strong>de</strong>s aménagements<br />

mériteraient d’être engagés en Wallonie <strong>de</strong> manière à permettre<br />

la navigation à ce gabarit jusqu’aux ports carriers<br />

du Tournaisis.<br />

Le réseau en 2012<br />

En 2012, date programmée pour l’ouverture du canal<br />

Seine-Nord Europe, <strong>de</strong> nombreux aménagements auront<br />

été réalisés. La totalité du réseau fluvial du Nord-Pas <strong>de</strong><br />

Calais permettra la circulation <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> 3 000 tonnes<br />

avec une hauteur libre sous les ponts <strong>de</strong> 5,25 m. En<br />

Belgique, les aménagements à la classe IV <strong>de</strong> la Lys seront<br />

réalisés, permettant la circulation <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> 1 350 tonnes<br />

; l’aménagement <strong>de</strong> la Lys à la classe Vb avec une hauteur<br />

libre sous les ponts <strong>de</strong> 7 m sera réalisé et permettra la<br />

circulation <strong>de</strong> convois <strong>de</strong> 4 400 tonnes à un horizon 2020.<br />

Les <strong>de</strong>ux aménagements du <strong>projet</strong> prioritaire RTE-T<br />

Seine-Escaut seront alors au gabarit Vb.<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 61


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

3.3.2 Les autres réseaux <strong>de</strong> transport<br />

et l’intermodalité<br />

Parallèlement à l’évolution du réseau fluvial, les réseaux<br />

routiers et ferroviaires connaîtront également <strong>de</strong>s évolutions.<br />

L’évolution <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> transport s’appuie sur les<br />

conclusions du Comité Interministériel d’Aménagement<br />

et <strong>de</strong> Développement du Territoire (CIADT) du 18 décembre<br />

2003.<br />

Infrastructures routières en 2025<br />

Infrastructures ferroviaires, portuaires, fluviales et maritime à long terme<br />

Source : DATAR<br />

Source : DATAR<br />

62 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


L’évolution <strong>de</strong>s autres réseaux à l’horizon 2020<br />

À l’horizon 2020, les réseaux routier et autoroutier intéressant<br />

directement le <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe seront<br />

complétés par les liaisons Amiens / Lille / Belgique (A24),<br />

et Rocroi / Belgique (A34).<br />

Sur la plan ferroviaire, l’ambition <strong>de</strong> l’État est <strong>de</strong> développer<br />

le fret sur les axes d’échanges majeurs en y privilégiant<br />

le trafic <strong>de</strong> marchandises. Deux grands axes ferroviaires<br />

pour le fret intéressent directement le <strong>projet</strong> Seine-<br />

Nord Europe : le corridor <strong>de</strong> fret nord - sud Lille / Dijon /<br />

Avignon (magistrale écofret) et l’axe ouest-est<br />

Le Havre / Amiens / Belgique / Allemagne.<br />

L’intermodalité et les objectifs du report modal<br />

Le domaine parfait <strong>de</strong> pertinence <strong>de</strong> la voie d’eau, d’un<br />

point <strong>de</strong> vue économique, est la situation où l’expéditeur et<br />

le réceptionnaire <strong>de</strong> la marchandise sont tous les <strong>de</strong>ux bord<br />

à voie d’eau, ce qui existe pour <strong>de</strong> nombreuses implantations<br />

industrielles et pour <strong>de</strong>s transports <strong>de</strong> vrac. La situation<br />

où un pré- ou post-acheminement routier est nécessaire<br />

est, elle aussi, très favorable, car elle ne réduit que<br />

faiblement l’avantage compétitif du trajet principal.<br />

Les situations d’intermodalité, c'est-à-dire la combinaison<br />

<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport entre eux pour créer <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong><br />

transport intégrées, sont encore relativement peu développées.<br />

Les transports combinés les plus classiques restent<br />

le rail / route ou la voie fluviale / route. Dans ces <strong>de</strong>ux cas,<br />

le transport routier assure le transport terminal à l’une ou<br />

aux <strong>de</strong>ux extrémités du transport principal, effectué par<br />

l’un <strong>de</strong>s autres mo<strong>de</strong>s.<br />

L’intermodalité repose sur un principe : le traitement efficace<br />

<strong>de</strong> la rupture <strong>de</strong> charge au point <strong>de</strong> transfert entre<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport. Cette rupture <strong>de</strong> charge entraîne<br />

<strong>de</strong>s coûts supplémentaires <strong>de</strong> manutention et <strong>de</strong> transport<br />

terminal qui réduisent l’avantage concurrentiel du trajet<br />

principal. L’organisation du passage d’un mo<strong>de</strong> à l’autre<br />

doit donc être parfaitement synchronisée pour éviter les<br />

pertes <strong>de</strong> temps. C’est le principal enjeu du transport combiné.<br />

Cela étant, plus la distance du transport principal est longue,<br />

plus les volumes à massifier sont importants, et plus<br />

le transport combiné est compétitif par rapport au seul<br />

transport routier : l’écart <strong>de</strong> prix sur le transport principal<br />

s’accroît et tend à compenser les coûts supplémentaires<br />

induits par la rupture <strong>de</strong> charge.<br />

Compte tenu <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> charge, la<br />

conteneurisation maritime <strong>de</strong>s marchandises a été le principal<br />

vecteur du développement du transport combiné. En<br />

effet, le conteneur qui s’adapte à tous les mo<strong>de</strong>s, facilite<br />

les manutentions.<br />

Pour le transport intracontinental européen, le transport<br />

combiné connaît un développement plus limité, si l’on<br />

met à part les franchissements alpins ou pyrénéens.<br />

Le transport combiné intracontinental pourra se développer<br />

sur les corridors majeurs à forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> trafic, seuls<br />

aptes à offrir une massification suffisante.<br />

Positionné sur le corridor nord à forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> trafic, le<br />

canal Seine-Nord Europe est parfaitement apte à participer<br />

au développement d’une offre intermodale performante<br />

basée sur le transport fluvial. Elle sera favorisée par les<br />

perspectives d’harmonisation européenne <strong>de</strong>s caisses<br />

mobiles (UTI : unités <strong>de</strong> transport intermodal), rendant<br />

possible leur empilement et augmentant ainsi les possibilités<br />

d’échange avec le rail et la route tout en réduisant les<br />

emprises pour ces chantiers.<br />

Chargement <strong>de</strong> conteneurs<br />

© SETEC<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 63


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

Silos à céréales en Picardie<br />

3.4 DIAGNOSTIC DE LA DEMANDE DE<br />

TRANSPORT ET DES EFFETS DU PROJET<br />

SUR LES DIFFÉRENTES ACTIVITÉS<br />

ÉCONOMIQUES<br />

3.4.1 Les effets sur les activités agricoles<br />

L’activité agricole <strong>de</strong> la Picardie et du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais<br />

couvre principalement les céréales et la production sucrière,<br />

en gran<strong>de</strong> mutation actuellement. À l’avenir, elle sera, <strong>de</strong><br />

plus, connexe à la filière énergétique, notamment avec la<br />

production <strong>de</strong> biocarburants.<br />

La réforme prochaine <strong>de</strong> la Politique Agricole Commune<br />

va modifier structurellement les débouchés. On prévoit<br />

dans cette perspective plus <strong>de</strong> mobilité dans les cultures en<br />

fonction <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> l’industrie alimentaire et énergétique,<br />

ce qui permet <strong>de</strong> penser que la filière produira globalement<br />

<strong>de</strong>s tonnages en légère croissance <strong>de</strong> productivité<br />

et <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments. Les modifications les plus fortes<br />

concerneront les débouchés par nature <strong>de</strong> produit avec une<br />

baisse du grand export <strong>de</strong> produits agricoles (sucre à court<br />

terme et céréales à une plus lointaine échéance), qui<br />

<strong>de</strong>vrait être largement compensée par la production <strong>de</strong><br />

biocarburants, <strong>de</strong> coproduits et <strong>de</strong> produits alimentaires<br />

semi-finis.<br />

Le canal Seine-Nord Europe constituera un axe performant<br />

pour le transport <strong>de</strong> tous ces produits, il améliorera<br />

la productivité <strong>de</strong>s opérations logistiques et favorisera le<br />

transfert modal fortement souhaité par les industriels <strong>de</strong> la<br />

filière. Il s’agit d’un facteur <strong>de</strong> compétitivité <strong>de</strong>s productions<br />

qui peut permettre aux céréaliers <strong>de</strong> conserver <strong>de</strong>s<br />

parts <strong>de</strong> marché sur la gran<strong>de</strong> exportation (Afrique, Asie,<br />

Moyen-Orient).<br />

À court terme, le canal Seine-Nord Europe sera en mesure<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>sservir plusieurs grands silos d’expédition existants<br />

bord à canal du Nord, comme ceux <strong>de</strong> Noyon,<br />

Languevoisin, Cléry et Moislains qui pourront accé<strong>de</strong>r à<br />

Seine-Nord Europe en aménageant <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments au<br />

nouveau canal par convoyeur et/ou modification <strong>de</strong>s circuits<br />

internes. Seules les installations actuelles <strong>de</strong><br />

Marquion ne pourront être directement connectées au<br />

grand gabarit compte tenu <strong>de</strong> la distance, mais il est prévu<br />

<strong>de</strong> maintenir la <strong>de</strong>sserte fluviale <strong>de</strong>s silos existants par le<br />

canal du Nord vers la Sensée.<br />

situer entre 30 et 50 km autour <strong>de</strong>s nouvelles installations<br />

portuaires. Ces investissements pourraient s’opérer soit<br />

sur les zones portuaires du nouveau canal, soit sur <strong>de</strong>s<br />

sites bord à canal spécialisés. Le besoin en termes <strong>de</strong> surfaces<br />

est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 hectares par site.<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

Le canal aura un effet notable sur le redéploiement <strong>de</strong>s<br />

capacités <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> céréales bord à voie d’eau. Au<br />

fur et à mesure <strong>de</strong> l’amortissement <strong>de</strong>s installations existantes<br />

ou en complément <strong>de</strong> celles-ci, les opérateurs<br />

céréaliers investiront dans <strong>de</strong> nouvelles capacités <strong>de</strong> stockage<br />

et d’expédition directement sur Seine-Nord Europe.<br />

Les nouveaux silos portuaires d’expédition auront probablement<br />

<strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 60 000 à<br />

100 000 tonnes, avec une zone <strong>de</strong> collecte largement supérieure<br />

aux 20 km actuellement constatés et qui pourrait se<br />

64 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


3.4.2 Les effets sur les activités industrielles<br />

Filière matériaux <strong>de</strong> construction<br />

<strong>France</strong>, ainsi que près <strong>de</strong> Péronne et Noyon pour la Picardie.<br />

© VNF/A. Maier<br />

La nouvelle offre <strong>de</strong> transport fluvial à grand gabarit<br />

permettra aux entreprises industrielles d’améliorer la productivité<br />

<strong>de</strong> leurs chaînes logistiques. Le canal Seine-<br />

Nord Europe accroîtra la place du fluvial dans l’approvisionnement<br />

et les expéditions <strong>de</strong>s entreprises industrielles<br />

du territoire.<br />

Transport fluvial <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> construction<br />

La filière <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction génère <strong>de</strong>s flux<br />

massifs et réguliers dans toutes les régions concernées par le<br />

canal Seine-Nord Europe. La logistique <strong>de</strong>s granulats<br />

(sables et graviers) représente actuellement une majorité <strong>de</strong>s<br />

tonnages transportés par voie d’eau. Cela concerne principalement<br />

l’approvisionnement <strong>de</strong>s centrales à béton et à enrobés,<br />

ainsi que l’approvisionnement <strong>de</strong>s chantiers <strong>de</strong> BTP.<br />

Les perspectives <strong>de</strong> ces trafics sur le corridor nord sont<br />

soli<strong>de</strong>s. Elles sont tirées par une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> stable et par le<br />

déficit structurel <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, dont les réserves propres<br />

et les bassins d’approvisionnement traditionnels en<br />

matériaux alluvionnaires sont en voie <strong>de</strong> forte réduction,<br />

voire, dans certains cas, d’extinction.<br />

La réalisation du canal Seine-Nord Europe offre à cette<br />

filière une opportunité d’accé<strong>de</strong>r, dans <strong>de</strong> bonnes conditions<br />

économiques, à <strong>de</strong>s sources d’approvisionnement<br />

plus lointaines en Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, en Belgique et via<br />

les ports maritimes. Les réserves importantes <strong>de</strong> roches<br />

massives <strong>de</strong> l’arc nord (Marquise, Tournaisis, Avesnois),<br />

sont, aux côtés <strong>de</strong> la Haute-Normandie, <strong>de</strong> la Bourgogne,<br />

et <strong>de</strong>s granulats marins, l’une <strong>de</strong>s principales sources<br />

d’approvisionnement pour répondre aux besoins <strong>de</strong> l’Ile<strong>de</strong>-<strong>France</strong><br />

et <strong>de</strong> la Picardie, qui sera également <strong>de</strong> plus en<br />

plus importatrice nette. Ces flux massifs sont bien adaptés<br />

au transfert vers le mo<strong>de</strong> fluvial.<br />

Filière <strong>de</strong>s produits métallurgiques<br />

La filière <strong>de</strong>s produits métallurgiques concerne essentiellement<br />

les flux inter-usines <strong>de</strong> produits semi-finis en acier,<br />

ainsi que la livraison <strong>de</strong>s produits finis vers les principaux<br />

marchés industriels que sont l’automobile, la construction,<br />

l’emballage et les transports. Les flux inter-usines <strong>de</strong><br />

métaux non ferreux sont beaucoup plus limités en tonnage.<br />

Transport fluvial <strong>de</strong> produits métallurgiques (coils)<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

À cela s’ajoutent <strong>de</strong>s perspectives d’importation <strong>de</strong><br />

ciments ou <strong>de</strong> clinkers pour compenser partiellement le<br />

déficit <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, dans le prolongement<br />

du développement <strong>de</strong>s implantations cimentières<br />

dans les ports maritimes.<br />

Le développement <strong>de</strong> ces trafics nécessite <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong><br />

plusieurs plates-formes <strong>de</strong> réception et <strong>de</strong> distribution sur<br />

l’Oise aval et près <strong>de</strong> Compiègne, dans une optique d’optimisation<br />

<strong>de</strong> la livraison <strong>de</strong>s centrales à béton d’Ile-<strong>de</strong>-<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 65


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

© VNF/P. Lemaître<br />

Transport fluvial<br />

d’hydrocarbures<br />

Les usines sidérurgiques amont sont nombreuses en Nord-<br />

Pas <strong>de</strong> Calais et en Belgique et génèrent <strong>de</strong>s flux massifs<br />

et réguliers en direction <strong>de</strong>s usines <strong>de</strong> parachèvement,<br />

dont certaines sont localisées en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>. Ces flux<br />

<strong>de</strong> masse sont bien adaptés au transport ferroviaire, qui<br />

<strong>de</strong>ssert directement les usines sidérurgiques sans rupture<br />

<strong>de</strong> charge. Le trafic fluvial actuel dans la filière est négligeable<br />

dans le corridor nord.<br />

Les perspectives <strong>de</strong> ces trafics sont liées à celles <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />

industries consommatrices d’acier, qui sont globalement<br />

stables. Ces perspectives dépen<strong>de</strong>nt aussi d’une<br />

recherche permanente d’optimisation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production<br />

<strong>de</strong> l’acier brut, qui pourrait se traduire à moyen<br />

terme par une augmentation <strong>de</strong> l’importation <strong>de</strong>s produits<br />

semi-finis par les ports et une certaine spécialisation <strong>de</strong>s<br />

unités existantes dans les activités <strong>de</strong> finition. La réalisation<br />

du canal Seine-Nord Europe peut toutefois constituer<br />

une opportunité <strong>de</strong> transfert modal limité <strong>de</strong> trafics en<br />

transit, en fonction <strong>de</strong> l’avantage concurrentiel du<br />

transport fluvial par rapport aux autres mo<strong>de</strong>s. Mais le<br />

développement <strong>de</strong> ces trafics nécessite <strong>de</strong> disposer d’une<br />

plate-forme <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> produits finis dans le nord<br />

<strong>de</strong> la région parisienne, comme il en existe déjà dans le<br />

Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>. D’une surface<br />

minimale <strong>de</strong> 20 hectares et <strong>de</strong>sservie également par le fer,<br />

cette plate-forme <strong>de</strong>vra être équipée d’installations adaptées<br />

au déchargement et au stockage <strong>de</strong> produits lourds.<br />

Filière <strong>de</strong>s produits énergétiques<br />

La filière <strong>de</strong>s “produits énergétiques” concerne aujourd’hui<br />

principalement les produits pétroliers et les combustibles<br />

soli<strong>de</strong>s (charbon). Les livraisons <strong>de</strong> charbon aux centrales<br />

thermiques et aux industries sont <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> masse, qui<br />

utilisent déjà le transport fluvial dans le bassin <strong>de</strong> la Seine<br />

et en Nord-Pas <strong>de</strong> Calais. Le recul <strong>de</strong> ces trafics va s’amplifier<br />

avec la fermeture programmée <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s<br />

centrales thermiques alimentées en charbon.<br />

Les raffineries <strong>de</strong> pétrole <strong>de</strong> la zone concernée par le<br />

canal Seine-Nord Europe sont localisées dans les ports et<br />

leurs approvisionnements en brut sont réalisés par voie<br />

maritime. Leur distribution vers les grands bassins <strong>de</strong><br />

consommation est principalement assurée par le réseau<br />

<strong>de</strong>s pipelines. La réalisation du canal ne <strong>de</strong>vrait pas modifier<br />

en profon<strong>de</strong>ur cette organisation bien rodée, sauf dans<br />

l’hypothèse <strong>de</strong> la création à moyen terme d’un dépôt<br />

pétrolier indépendant localisé au centre <strong>de</strong> la région<br />

Picardie.<br />

Cette organisation logistique peu favorable aux flux sur le<br />

canal Seine-Nord Europe va, en revanche, profondément<br />

changer avec l’augmentation progressive du taux d’incorporation<br />

<strong>de</strong> biocarburants dans les produits raffinés<br />

(objectif affiché par la <strong>France</strong> <strong>de</strong> 10 % en 2015). En effet,<br />

dans le contexte <strong>de</strong> raréfaction <strong>de</strong> la ressource énergétique<br />

fossile et <strong>de</strong> l’augmentation du prix du pétrole brut, la<br />

mise en service <strong>de</strong> huit nouvelles unités <strong>de</strong> production <strong>de</strong><br />

bioéthanol et <strong>de</strong> biodiesel est nécessaire pour limiter la<br />

dépendance énergétique <strong>de</strong> la <strong>France</strong> et, en même temps<br />

garantir <strong>de</strong> nouveaux débouchés pour la filière agricole en<br />

profon<strong>de</strong> mutation.<br />

Dans ce contexte, le canal Seine-Nord Europe constituera<br />

un atout logistique important pour l’approvisionnement<br />

<strong>de</strong>s raffineries <strong>de</strong>puis les gran<strong>de</strong>s régions <strong>de</strong> production<br />

agricole. La Picardie, <strong>de</strong>uxième région céréalière <strong>de</strong><br />

<strong>France</strong> et première pour la betterave, est directement<br />

concernée par cette mutation. A l’instar <strong>de</strong> l’usine Robbe à<br />

Venette, implantée au bord <strong>de</strong> l’Oise et qui bénéficie déjà<br />

<strong>de</strong>s avantages du transport fluvial, ceci ouvre la possibilité<br />

d’implanter <strong>de</strong>s unités nouvelles <strong>de</strong> biocarburants en<br />

Picardie, à proximité <strong>de</strong> la ressource agricole, dans un<br />

souci d’optimisation <strong>de</strong>s coûts logistiques. La création <strong>de</strong><br />

ces usines le long du canal <strong>de</strong>vrait générer <strong>de</strong>s trafics fluviaux<br />

<strong>de</strong> produits énergétiques et <strong>de</strong> coproduits importants.<br />

Ces usines nécessiteront l’aménagement d’espaces d’activités<br />

économiques bord à canal <strong>de</strong> 5 à 30 hectares, équipés<br />

d’installations performantes <strong>de</strong> chargement <strong>de</strong>s vracs liqui<strong>de</strong>s<br />

sur <strong>de</strong>s péniches <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> capacité (> 2 000 tonnes).<br />

66 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


© VNF/P. Cheuva<br />

Filière <strong>de</strong> la chimie<br />

L’industrie <strong>de</strong> la chimie fine est peu encline aux transports<br />

par la voie d’eau, en raison d’une faible taille <strong>de</strong>s lots et<br />

d’organisations logistiques <strong>de</strong> plus en plus basées sur le<br />

juste-à-temps. C’est donc plutôt la chimie lour<strong>de</strong> qui peut<br />

être intéressée par le <strong>projet</strong>.<br />

Les territoires concernés par le canal Seine-Nord Europe<br />

comptent quelques installations chimiques importantes,<br />

notamment dans l’Oise, qui génèrent <strong>de</strong>s flux réguliers<br />

<strong>de</strong>puis ou vers la vallée <strong>de</strong> la Seine. Les échanges fluviaux<br />

actuels le long du tracé du canal Seine-Nord Europe représentent<br />

60 000 tonnes <strong>de</strong> produits chimiques. Il faut y<br />

ajouter les 130 000 tonnes d’engrais pour l’agriculture.<br />

Les perspectives <strong>de</strong>s flux les plus massifiés sont très<br />

dépendantes du maintien <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> production chimique<br />

régionales, dans un contexte <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> la<br />

pétrochimie dans les ports maritimes, <strong>de</strong> recul <strong>de</strong> la<br />

consommation d’engrais, et <strong>de</strong> dispositions réglementaires<br />

contraignantes sur le plan <strong>de</strong> la lutte contre les inondations.<br />

Cela conduit à prévoir, dans le cas le plus favorable,<br />

la stabilité <strong>de</strong>s flux actuels. Dans ce contexte, Seine-Nord<br />

Europe est un facteur favorable à la pérennité <strong>de</strong>s industries<br />

du territoire, qui pourront bénéficier <strong>de</strong> coûts logistiques<br />

réduits.<br />

À cela s’ajoutent <strong>de</strong>s besoins logistiques en distribution <strong>de</strong><br />

produits finis, mais au titre <strong>de</strong>s trafics en conteneurs sur le<br />

canal Seine-Nord Europe. On peut pressentir l’intérêt<br />

d’une plate-forme <strong>de</strong> consolidation <strong>de</strong>s trafics fluviaux<br />

locaux autour <strong>de</strong> Noyon ou Ribécourt, ainsi que d’une<br />

plate-forme pour les conteneurs entre Creil et Compiègne<br />

pour la distribution en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>.<br />

Filière automobile<br />

L’automobile est l’activité industrielle majeure structurante<br />

<strong>de</strong>s territoires concernés par l’offre du nouveau canal<br />

Seine-Nord Europe. Le marché <strong>de</strong> consommation est globalement<br />

stable dans la zone et un tassement <strong>de</strong> sa production<br />

est à prévoir dans les 10 à 20 ans à venir. Des marchés<br />

à l’importation en légère hausse <strong>de</strong>vraient progressivement<br />

compenser une baisse équivalente <strong>de</strong>s exportations.<br />

Les flux <strong>de</strong> véhicules neufs dans la zone sont importants<br />

pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> production et d’importation privilégiée<br />

dans les ports <strong>de</strong> la rangée nord-ouest européenne. Ils<br />

font l’objet d’une logistique précise, tenant compte d’impératifs<br />

<strong>de</strong> livraison mais aussi d’un besoin d’équilibrage<br />

<strong>de</strong>s flux.<br />

La localisation <strong>de</strong> plates-formes dépend <strong>de</strong> critères <strong>de</strong><br />

proximité <strong>de</strong> lieux <strong>de</strong> production, d’offre multimodale<br />

possible et <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s<br />

flottes <strong>de</strong> véhicules pour gérer les occasions.<br />

Dans une perspective <strong>de</strong> déconcentration <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-<br />

<strong>France</strong>, <strong>de</strong> nouvelles plates-formes au nord <strong>de</strong> Paris doivent<br />

intégrer <strong>de</strong>s stockages existants, réalisés aujourd’hui<br />

dans la petite couronne parisienne. La volonté <strong>de</strong> l’industrie<br />

et <strong>de</strong>s logisticiens <strong>de</strong> l’automobile <strong>de</strong> traiter une part<br />

importante <strong>de</strong> leurs flux par voie d’eau entre les ports et<br />

les marchés <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> consommation reste<br />

dépendante <strong>de</strong>s possibilités d’implantation foncière.<br />

Les flux <strong>de</strong> véhicules concernés par le canal Seine-Nord<br />

Europe à court terme étant d’environ 200 000 véhicules<br />

au total dans les <strong>de</strong>ux sens, cela suppose que l’on dispose<br />

d’un minimum <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à trois parcs <strong>de</strong> 30 hectares en<br />

bord à voie d’eau dans la région <strong>de</strong> Compiègne et d’une<br />

plate-forme équivalente <strong>de</strong> préparation dans la région <strong>de</strong><br />

Cambrai-Marquion.<br />

© VNF/A. Maier<br />

Transport fluvial<br />

<strong>de</strong> produits chimiques<br />

Transport fluvial<br />

d’automobiles<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 67


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

© VNF<br />

Au nord <strong>de</strong> la Picardie, la réalisation d’un quai spécialisé<br />

colis lourd permettrait <strong>de</strong> répondre aux besoins <strong>de</strong>s industries<br />

locales <strong>de</strong> l’Aisne et <strong>de</strong> la Somme, et d’offrir une<br />

opportunité <strong>de</strong> transfert modal pour une partie <strong>de</strong>s nombreux<br />

flux en transit entre l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> et le Benelux.<br />

Il paraît opportun <strong>de</strong> localiser cet équipement au sud <strong>de</strong><br />

Péronne, à proximité <strong>de</strong>s principaux itinéraires <strong>de</strong> transit<br />

routier <strong>de</strong> colis exceptionnels. Il pourrait répondre aux<br />

besoins futurs <strong>de</strong>s industries régionales.<br />

Filière déchets<br />

Transport fluvial <strong>de</strong> colis lourds<br />

(pièces aéronautiques)<br />

1) Soit environ 130 000 euros d’achats<br />

<strong>de</strong> manutention et <strong>de</strong> passage portuaire<br />

à répartir dans les <strong>de</strong>ux ports utilisés<br />

Filière colis lourds<br />

Il est assez difficile <strong>de</strong> bien évaluer l’importance <strong>de</strong>s flux<br />

<strong>de</strong> colis lourds qui pourront être traités en fluvial sur le<br />

corridor nord.<br />

Les flux maritimes <strong>de</strong> colis lourds vers et <strong>de</strong>puis l’Ile-<strong>de</strong>-<br />

<strong>France</strong> sont aujourd’hui traités principalement par la<br />

Seine vers Rouen et Le Havre. Ce flux majeur ne <strong>de</strong>vrait<br />

pas être remis en cause <strong>de</strong> manière importante, ne seraitce<br />

que par la qualité et la capacité <strong>de</strong> la navigation fluviale<br />

sur la Seine.<br />

Sur la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mer du Nord, on i<strong>de</strong>ntifie d’importantes<br />

productions et livraisons entre le Benelux et l’Ile-<strong>de</strong>-<br />

<strong>France</strong>, mais les colis lourds en provenance <strong>de</strong>s régions<br />

maritimes du Benelux pourront avoir intérêt à privilégier<br />

le maritime vers Rouen pour atteindre avec moins <strong>de</strong> difficulté<br />

l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>.<br />

Dans ces conditions, les perspectives <strong>de</strong> flux restent limitées.<br />

Elles peuvent se comparer à l’échelle <strong>de</strong> ce que traite<br />

aujourd’hui le Port autonome <strong>de</strong> Paris, soit moins <strong>de</strong><br />

11 000 tonnes <strong>de</strong> colis lourds par an.<br />

Ce potentiel total <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 000 tonnes, à haute<br />

valeur ajoutée 1 , nécessitera <strong>de</strong>s espaces et équipements<br />

dédiés, tels que ceux qui existent déjà dans le Nord-Pas <strong>de</strong><br />

Calais et en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>. En fonction <strong>de</strong>s implantations<br />

actuelles d’entreprises, l’équipement d’un port sur l’Oise<br />

aval est à privilégier, en concertation avec les territoires.<br />

Cet équipement pourrait se situer à Saint-Leu-d’Esserent<br />

(site EDF), avec fonction <strong>de</strong> <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> l’agglomération<br />

<strong>de</strong> Creil. Il gagnerait à être intégré dans un équipement<br />

public polyvalent, permettant aussi <strong>de</strong> traiter d’autres trafics<br />

<strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> Creil, tels que les matériaux pour enrobés<br />

et les conteneurs.<br />

Différents gisements sont potentiellement intéressants<br />

dans le cadre du développement du transport fluvial sur<br />

l’axe Seine-Nord Europe. Les flux suivants ont été i<strong>de</strong>ntifiés<br />

comme potentiellement transportables par voie<br />

d’eau : les déchets du BTP, les déchets industriels assimilés<br />

(DIB), les composts, les boues, les mâchefers, les<br />

véhicules hors d’usage (VHU), les déchets <strong>de</strong>s équipements<br />

électriques et électroniques (DEEE), les matières<br />

premières secondaires issues <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> tri et les pneumatiques<br />

usagés.<br />

Les producteurs sont essentiellement concentrés en Ile<strong>de</strong>-<strong>France</strong><br />

et dans la région Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, mais <strong>de</strong>s<br />

regroupements doivent être envisagés pour optimiser le<br />

transport en vrac par barges ou autres types <strong>de</strong> bateaux, et<br />

donc les coûts qui en résultent.<br />

Pour cela, en fonction <strong>de</strong>s différents clients potentiels<br />

i<strong>de</strong>ntifiés et <strong>de</strong> leurs contraintes <strong>de</strong> fonctionnement, <strong>de</strong>s<br />

actions complémentaires <strong>de</strong>vront sans doute être envisagées<br />

pour assurer cette massification <strong>de</strong>s gisements : centres <strong>de</strong><br />

transit, adaptation <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> collecte et d’évacuation,<br />

etc. On notera que <strong>de</strong>s infrastructures importantes<br />

existent déjà, notamment sur le canal Dunkerque-Escaut<br />

et sur la Seine, à partir <strong>de</strong>squelles <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> déchets<br />

peuvent être envisagés.<br />

68 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


© VNF<br />

Port <strong>de</strong> Lille : transport <strong>de</strong> déchets<br />

Dans ce contexte spécifique, l’existence d’un lien fluvial<br />

à grand gabarit entre la métropole lilloise et la métropole<br />

parisienne ne peut que renforcer ce mouvement et constituer<br />

pour eux une véritable opportunité <strong>de</strong> développement<br />

<strong>de</strong> ces filières.<br />

3.4.3 Diagnostic du secteur <strong>de</strong> la logistique<br />

et effets du <strong>projet</strong><br />

La massification <strong>de</strong>s flux<br />

La sous-traitance <strong>de</strong> plus en plus fréquente <strong>de</strong>s activités<br />

logistiques, ainsi que l’augmentation <strong>de</strong>s volumes<br />

transportés, permettent la massification <strong>de</strong>s flux. L’organisation<br />

<strong>de</strong>s transports et <strong>de</strong>s chaînes logistiques a ainsi<br />

évolué vers <strong>de</strong>s flux massifiés à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> centres <strong>de</strong><br />

distribution, comme l’illustre la figure ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

L’augmentation <strong>de</strong>s flux et le groupement <strong>de</strong>s marchandises<br />

<strong>de</strong> différentes entreprises à transporter vers <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong><br />

distribution permettent l’utilisation <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s alternatifs<br />

aux transports par route, car les seuils <strong>de</strong> rentabilité <strong>de</strong> ces<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport peuvent être atteints.<br />

Évolution <strong>de</strong> la logistique<br />

(Source : Bureau Voorlichting Binnenvaart<br />

Office <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la voie d’eau<br />

aux Pays-Bas)<br />

Enfin, les professionnels <strong>de</strong> la valorisation et du traitement<br />

<strong>de</strong>s déchets et les collectivités locales sont <strong>de</strong>puis longtemps<br />

favorables au développement du transport alternatif<br />

à la route, pour les mêmes raisons : réduire les nuisances<br />

du trafic routier aux abords <strong>de</strong> leurs installations <strong>de</strong><br />

déchets. Cet intérêt est renforcé par les orientations <strong>de</strong>s<br />

plans départementaux d’élimination <strong>de</strong>s déchets, qui<br />

encouragent, voire institutionnalisent, l’utilisation <strong>de</strong><br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport alternatifs à la route.<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 69


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

2) Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’institut flamand <strong>de</strong> la logistique<br />

(VIL).<br />

3) Étu<strong>de</strong> Cap Gemini - Ernst and Young (2003).<br />

4) Bureau Cushman & Wakefield Healey & Baker<br />

pour le compte du VIL.<br />

L’évolution <strong>de</strong>s flux et les centres <strong>de</strong> distribution<br />

Le phénomène <strong>de</strong> désindustrialisation observé dans les<br />

pays développés s’accompagne d’une mutation <strong>de</strong>s usines<br />

« tous produits » en usines « focalisées » sur quelques<br />

produits avec une distribution qui <strong>de</strong>vient eurorégionale<br />

ou mondiale. Parallèlement, les activités secondaires restent<br />

proches <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> consommation et exigent une<br />

organisation logistique <strong>de</strong> distribution territorialisée.<br />

Cette mondialisation <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> production contribue<br />

à l’accroissement régulier <strong>de</strong>s flux internationaux <strong>de</strong><br />

marchandises et à l’émergence <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> distribution<br />

couvrant <strong>de</strong> vastes territoires.<br />

Les centres européens <strong>de</strong> distribution (EDC pour « european<br />

distribution center », en anglais), approvisionnés à<br />

partir <strong>de</strong> l’outre-mer sont, aujourd’hui principalement,<br />

installés aux Pays-Bas et en Flandre belge, dans l’hinterland<br />

proche <strong>de</strong>s ports maritimes d’Anvers et <strong>de</strong><br />

Rotterdam : on en compte plus <strong>de</strong> 700 aux Pays-Bas et<br />

plus <strong>de</strong> 350 en Flandre 2 . En <strong>France</strong>, il y en a probablement<br />

une cinquantaine, principalement localisés dans le Nord,<br />

l’Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>, l’Est et les ports majeurs. Les délocalisations<br />

industrielles actuelles au profit <strong>de</strong>s pays d’Asie<br />

constituent une tendance lour<strong>de</strong> qui <strong>de</strong>vrait contribuer à<br />

l’avenir à un accroissement sensible du nombre <strong>de</strong> centres<br />

<strong>de</strong> distribution en Europe.<br />

Les flux <strong>de</strong>stinés aux centres <strong>de</strong> distribution européens<br />

sont essentiellement conditionnés en conteneurs ou caisses<br />

mobiles. Comme les flux entrants présentent <strong>de</strong>s volumes<br />

très importants, les approvisionnements sont préférentiellement<br />

acheminés par le rail ou la navigation intérieure,<br />

lorsqu’elle est présente.<br />

Les critères <strong>de</strong> localisation<br />

<strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> distribution<br />

Les critères <strong>de</strong> localisation <strong>de</strong>s EDC 3 les plus importants<br />

sont les coûts <strong>de</strong> la main d’œuvre et la qualité <strong>de</strong>s infrastructures<br />

<strong>de</strong> transport, suivis <strong>de</strong> la proximité ou l’accessibilité<br />

aux ports. De nombreux autres critères influent sur<br />

les choix <strong>de</strong> localisation, comme le climat social général,<br />

la proximité <strong>de</strong>s clients et <strong>de</strong>s fournisseurs ou les coûts<br />

immobiliers.<br />

Une étu<strong>de</strong> réalisée en 2004 4 sur les atouts <strong>de</strong>s provinces<br />

européennes en matière d’implantations logistiques a<br />

consisté à comparer 38 provinces ou régions européennes :<br />

le palmarès distingue certaines régions belges comme<br />

choix <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> distribution.<br />

l'Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> est cinquième, le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais<br />

huitième et la Picardie vingt-huitième. Cette étu<strong>de</strong> i<strong>de</strong>ntifie<br />

également les évolutions attendues. À l’horizon 2016,<br />

la Flandre <strong>de</strong>vrait encore être la région la plus intéressante<br />

pour implanter un EDC, mais il est prévu une progression<br />

sensible du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />

Les effets du canal Seine-Nord Europe<br />

La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> exogène d’implantations logistiques est<br />

actuellement forte, dans le prolongement <strong>de</strong>s mutations<br />

industrielles en cours à l’échelle mondiale. Ce marché est<br />

très segmenté en fonction <strong>de</strong>s produits concernés, mais on<br />

retient en premier lieu une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante d’entrepôts.<br />

Celle-ci est d’autant plus forte à mesure que l’on se<br />

rapproche <strong>de</strong>s axes autoroutiers et <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> consommation<br />

majeurs.<br />

La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est aujourd’hui exprimée en premier lieu par<br />

<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> l’immobilier logistique qui anticipent<br />

favorablement les comportements d’implantation liés<br />

à la mise en place <strong>de</strong> Seine-Nord Europe.<br />

Ils i<strong>de</strong>ntifient bien l’intérêt environnemental <strong>de</strong> la voie<br />

d’eau et les performances croissantes <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong> dans le<br />

transport terrestre <strong>de</strong> conteneurs maritimes.<br />

Les centres <strong>de</strong> distribution nationaux et d’Europe du<br />

Nord-Ouest sont les premiers concernés (rayonnement <strong>de</strong><br />

500 km) par une implantation le long du canal Seine-Nord<br />

Europe. La concurrence est plus vive sur les centres logistiques<br />

européens les plus consommateurs <strong>de</strong> main d’œuvre,<br />

particulièrement attirés par l’Europe <strong>de</strong> l’Est et par la qualité<br />

<strong>de</strong> service internationale <strong>de</strong>s prestataires du Benelux.<br />

L’importance <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> conteneurs maritimes sur l’axe<br />

constitue aussi un important facteur d’aménagements<br />

portuaires et <strong>de</strong> localisation d’activités logistiques amont<br />

ou aval.<br />

Pour <strong>de</strong> simples raisons <strong>de</strong> capacité portuaire et <strong>de</strong> massification,<br />

l’Europe du Nord-Ouest (Normandie, bassin<br />

parisien, Grand Est, Benelux, ouest <strong>de</strong> l’Allemagne) sera<br />

nécessairement <strong>de</strong>sservie par les <strong>de</strong>ux faça<strong>de</strong>s maritimes<br />

qui traitent d’ores et déjà 800 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> marchandises<br />

: la Manche et la mer du Nord.<br />

Le réseau autoroutier qui évite Paris et s’inscrit en ellipse<br />

par rapport aux agglomérations du canal favorise les<br />

implantations à proximité <strong>de</strong>s nœuds routiers multimodaux<br />

du canal Seine-Nord Europe que sont Cambrai,<br />

Péronne-Nesle et Compiègne.<br />

Les autres <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s concernent essentiellement les activités<br />

et centres logistiques générant <strong>de</strong>s flux massifs et<br />

lourds (évoquées dans les chapitres sur les activités agricoles<br />

et industrielles).<br />

Sur un plan général, la réalisation du canal Seine-Nord<br />

Europe constitue un nouveau critère important <strong>de</strong> concrétisation<br />

<strong>de</strong>s souhaits d’implantations logistiques dans la<br />

zone. C’est aussi un moyen <strong>de</strong> bien intégrer ces installations<br />

70 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


© Eurotrans<br />

3.4.4 Les effets sur le tourisme<br />

Le tourisme fluvial recouvre <strong>de</strong>s activités variées. On<br />

distingue généralement :<br />

• la navigation fluviale, collective 5 ou individuelle 6 ;<br />

• le tourisme fluvial terrestre, par la randonnée le long <strong>de</strong>s<br />

voies d’eau ou la visite <strong>de</strong>s sites remarquables liés à la<br />

voie d’eau.<br />

Le tourisme fluvial est une activité qui connaît une<br />

croissance structurelle, en particulier sur ses produits <strong>de</strong><br />

croisières collectives. L’accroissement du nombre <strong>de</strong><br />

seniors est une perspective qui <strong>de</strong>vrait amplifier cette tendance<br />

à l’avenir.<br />

Centre <strong>de</strong> distribution<br />

Reliant et traversant <strong>de</strong>s régions riches d’un patrimoine<br />

historique remarquable, le <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal Seine-Nord<br />

Europe offrira <strong>de</strong>s opportunités <strong>de</strong> développement sous<br />

<strong>de</strong>ux aspects :<br />

• la création <strong>de</strong> nouveaux produits et équipements pour la<br />

navigation fluviale ;<br />

• la valorisation touristique du canal, en particulier ses<br />

ouvrages d’art remarquables.<br />

à leur environnement, en privilégiant le caractère durable<br />

<strong>de</strong>s équipements et transports qui leur sont <strong>de</strong>stinées.<br />

Face au renchérissement du foncier et à la congestion du<br />

réseau routier aux Pays-Bas et en Flandre, se <strong>de</strong>ssine un<br />

mouvement <strong>de</strong> relocalisation <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> distribution<br />

davantage à l’intérieur <strong>de</strong>s terres. Cette relocalisation<br />

n’est possible que si l’accès à ces nouveaux sites logistiques<br />

<strong>de</strong>puis les ports maritimes peut se faire par les<br />

mo<strong>de</strong>s massifiés.<br />

Le canal Seine-Nord Europe, en renforçant très sensiblement<br />

l’accessibilité <strong>de</strong>s marchés et l’efficacité du système<br />

<strong>de</strong> transport, répond aux attentes <strong>de</strong>s logisticiens. Il repositionnera<br />

<strong>de</strong> manière avantageuse les régions traversées<br />

(Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et Picardie) dans le classement <strong>de</strong>s<br />

régions <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> distribution,<br />

et améliorera <strong>de</strong> ce fait les conditions <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong>s<br />

marchandises en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong>.<br />

Il est nécessaire d’anticiper cette perspective dans les<br />

politiques d’aménagement aux différentes échelles <strong>de</strong>s<br />

territoires.<br />

Une opportunité pour le développement <strong>de</strong> nouveaux<br />

produits et équipements pour la navigation fluviale<br />

Le tourisme fluvial “sur l’eau” en Picardie et Nord-Pas <strong>de</strong><br />

Calais se caractérise surtout par un tourisme <strong>de</strong> transit <strong>de</strong><br />

plaisanciers privés. On ne compte que <strong>de</strong>ux loueurs <strong>de</strong><br />

bateaux habitables, mais tout <strong>de</strong> même 23 bateaux-promena<strong>de</strong>s,<br />

dont 21 dans le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais. Le tourisme<br />

fluvial terrestre se concentre autour <strong>de</strong> l’ascenseur <strong>de</strong>s<br />

Fontinettes dans le Nord-Pas <strong>de</strong> Calais et du musée <strong>de</strong> la<br />

Batellerie à Longueil-Annel en Picardie.<br />

Sans amener <strong>de</strong> bouleversements majeurs sur les flux <strong>de</strong><br />

bateaux <strong>de</strong> plaisance individuelle, le canal Seine-Nord<br />

Europe peut en être un catalyseur <strong>de</strong> développement en<br />

accroissant sa notoriété. Compte tenu du trafic important<br />

5) Croisière <strong>de</strong> courte ou <strong>de</strong> longue durée sur<br />

<strong>de</strong>s bateaux-promena<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s péniches hôtels<br />

ou <strong>de</strong>s paquebots fluviaux.<br />

6) En location <strong>de</strong> bateaux habitables ou non,<br />

ou à bord <strong>de</strong> son propre bateau.<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 71


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

Plaisance individuelle<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

<strong>de</strong> marchandises, la navigation <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> location<br />

sans permis ne sera pas autorisée sur le canal à grand<br />

gabarit. Cependant, on peut s’attendre à une relative croissance<br />

<strong>de</strong>s flux, liée notamment à l’attractivité du canal<br />

pour <strong>de</strong>s plaisanciers privés plus expérimentés.<br />

L’effet du canal Seine-Nord Europe <strong>de</strong>vrait être encore<br />

plus important sur la plaisance collective. Ses dimensions<br />

permettent d’envisager <strong>de</strong>s croisières à bord <strong>de</strong> paquebots<br />

fluviaux 7 , qui connaissent un grand succès sur le<br />

Rhin, le bassin Rhône-Saône et plusieurs fleuves<br />

d’Europe. Les opérateurs ont d’ores et déjà indiqué l’intérêt<br />

<strong>de</strong> croisières <strong>de</strong> type Paris-Amsterdam liées à <strong>de</strong>s thématiques<br />

fortes comme la peinture, l’environnement ou le<br />

tourisme <strong>de</strong> mémoire.<br />

© VNF/P. Cheuva<br />

Un enjeu <strong>de</strong> valorisation touristique <strong>de</strong> l’ouvrage<br />

en tant qu’atout pour les territoires<br />

Le tourisme fluvial terrestre autour <strong>de</strong> Seine-Nord Europe<br />

est aussi un enjeu important du <strong>projet</strong>. Il recouvre <strong>de</strong>s<br />

aspects liés aussi bien à l’insertion paysagère <strong>de</strong> l’ouvrage<br />

et donc au cadre <strong>de</strong> vie, qu’à la valorisation touristique <strong>de</strong><br />

ses sites phares dans une logique <strong>de</strong> mise en réseau du<br />

patrimoine régional, le canal pouvant jouer le rôle <strong>de</strong> point<br />

<strong>de</strong> départ pour la découverte <strong>de</strong> l’ouest <strong>de</strong> la Somme, <strong>de</strong><br />

l’Aisne, <strong>de</strong> l’Artois ou du Cambrésis.<br />

Seine-Nord Europe comprendra plusieurs ouvrages d’art<br />

exceptionnels : les 7 écluses (jusqu’à 30 m <strong>de</strong> chute) et le<br />

pont-canal <strong>de</strong> la Somme. À l’image du pont <strong>de</strong><br />

Normandie ou du viaduc <strong>de</strong> Millau, à plus <strong>de</strong> 20 m au<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong>s marais <strong>de</strong> la Somme, le pont-canal <strong>de</strong> la<br />

Somme sera un ouvrage majeur du patrimoine technique.<br />

Sa conception en intègrera la valorisation (possibilité <strong>de</strong><br />

franchissement piéton…). Le site <strong>de</strong> Biaches - Cléry-sur-<br />

Somme semble propice à l’accueil d’un pôle d’attraction<br />

touristique autour <strong>de</strong> l’ingénierie fluviale, ouvert également<br />

au thème <strong>de</strong>s milieux naturels.<br />

Les écluses pourront également être valorisées. À titre<br />

d’exemple, les écluses <strong>de</strong> Gambsheim sur le Rhin<br />

accueillent chaque année environ 50 000 visiteurs dont <strong>de</strong><br />

nombreux scolaires. On peut également citer les écluses<br />

<strong>de</strong> Lanaye près <strong>de</strong> Liège.<br />

Ces pôles touristiques liés au canal mériteraient d’être mis<br />

en réseau avec d’autres sites patrimoniaux <strong>de</strong>s régions<br />

traversées au sein d’un itinéraire culturel. En ce sens,<br />

l’exemple wallon du Parc régional <strong>de</strong>s canaux et châteaux<br />

autour <strong>de</strong> l’ascenseur <strong>de</strong> Strépy-Thieu est exemplaire.<br />

Le tourisme <strong>de</strong> randonnée aux abords du canal est également<br />

un axe intéressant <strong>de</strong> développement. La conception<br />

du canal pourra prendre en compte la perspective d’une<br />

intégration aux réseaux cyclables interrégionaux et<br />

européens.<br />

L’ensemble <strong>de</strong> ces perspectives nécessite une forte mobilisation<br />

<strong>de</strong>s acteurs locaux et une appropriation <strong>de</strong> Seine-<br />

Nord Europe comme outil structurant <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong><br />

l’image et <strong>de</strong> l’économie touristique <strong>de</strong>s territoires.<br />

Plaisance collective : paquebot <strong>de</strong> croisière sur le Rhin<br />

7) Il s’agit <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> 110 m <strong>de</strong> long<br />

et 11,40 m <strong>de</strong> large accueillant une centaine<br />

<strong>de</strong> croisiéristes et offrant <strong>de</strong>s prestations hôtelières<br />

<strong>de</strong> niveau 3 à 4 étoiles.<br />

8) Plus <strong>de</strong> 6 millions <strong>de</strong> passagers par an<br />

en Ile-<strong>de</strong>-<strong>France</strong> sur les bateaux promena<strong>de</strong>.<br />

L’ouverture du bassin <strong>de</strong> la Seine à ce type <strong>de</strong> produits ne<br />

peut que renforcer le positionnement <strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong><br />

Paris comme place forte du tourisme fluvial 8 en Europe, et<br />

ouvre <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> retombées économiques pour<br />

les territoires traversées via les dépenses <strong>de</strong>s croisiéristes<br />

à terre (visites, shopping…) lors <strong>de</strong>s escales. Les retombées<br />

locales seront très liées à l’accueil réservé aux clientèles<br />

<strong>de</strong>s paquebots. Le rôle <strong>de</strong>s collectivités locales est <strong>de</strong><br />

ce point <strong>de</strong> vue fondamental.<br />

72 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


© VNF/P. Lemaître<br />

Ecluse <strong>de</strong><br />

Gambsheim<br />

3.5.1 Les étapes <strong>de</strong> la démarche<br />

La démarche <strong>de</strong> VNF et <strong>de</strong> ses bureaux d’étu<strong>de</strong>s s’est<br />

articulée <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

• l’écoute et l’échange avec les territoires ;<br />

• la définition <strong>de</strong> critères d’opportunités pour les implantations<br />

portuaires 9 ;<br />

• la recherche d’une irrigation optimale et cohérente du<br />

territoire ;<br />

• l’analyse <strong>de</strong> la faisabilité technique d’un port fluvial au<br />

regard <strong>de</strong>s orientations pour la conception du tracé du<br />

futur canal.<br />

Il ressort <strong>de</strong> cette analyse l’opportunité <strong>de</strong> la création<br />

d’une dizaine <strong>de</strong> sites portuaires entre le sud <strong>de</strong><br />

Compiègne et le Cambrésis avec <strong>de</strong>s fonctions diverses,<br />

du simple quai <strong>de</strong> transbor<strong>de</strong>ment aux espaces logistiques<br />

trimodaux, traitant aussi bien <strong>de</strong>s flux industriels que <strong>de</strong>s<br />

trafics <strong>de</strong> conteneurs maritimes ou terrestres.<br />

3.5.2 Perspectives d’implantations portuaires<br />

<strong>de</strong> marchandises<br />

3.5 Perspectives d’implantations portuaires<br />

sur Seine-Nord Europe<br />

Faciliter l’accès à l’infrastructure est essentiel. Le positionnement<br />

<strong>de</strong>s ports fluviaux est donc, avec le système <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s ports maritimes qu'il suscite ou permet, le<br />

facteur déterminant et discriminant sur les plans local et<br />

régional, celui dont dépen<strong>de</strong>nt les effets éventuels.<br />

Pour répondre à cet enjeu, les étu<strong>de</strong>s économiques <strong>de</strong><br />

l’avant-<strong>projet</strong> ont intégré un important volet consacré aux<br />

effets du canal sur le développement <strong>de</strong>s territoires, dans<br />

une double optique :<br />

• évaluer les besoins <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong>s territoires qui<br />

accueilleront le futur canal en termes d’utilisation <strong>de</strong> la voie<br />

d’eau et d’accès au futur ouvrage (besoins endogènes) ;<br />

• évaluer les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et possibilités d’implantations exogènes<br />

à proximité <strong>de</strong> Seine-Nord Europe pour les différentes<br />

filières agriculture, industrie, logistique.<br />

L’objectif est d’en déduire <strong>de</strong>s perspectives d’implantations<br />

<strong>de</strong> sites portuaires le long du futur canal qui répon<strong>de</strong>nt<br />

à la fois aux enjeux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssertes <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong><br />

consommation et <strong>de</strong> développement économique <strong>de</strong> l’Ile<strong>de</strong>-<strong>France</strong>,<br />

<strong>de</strong> la Picardie et du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais, et optimisent<br />

le trafic sur la future liaison fluviale.<br />

Les dix mois d’étu<strong>de</strong>s et la concertation menée dans le<br />

cadre <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> travail ad hoc mis en place par <strong>Voies</strong><br />

<strong>navigables</strong> <strong>de</strong> <strong>France</strong> (Oise aval, Nord-Compiègnois-<br />

Noyonnais, Somme-Aisne, Nord-Pas <strong>de</strong> Calais), ont<br />

permis <strong>de</strong> faire ressortir <strong>de</strong>s opportunités pour <strong>de</strong>s sites<br />

portuaires potentiels le long <strong>de</strong> Seine-Nord Europe ou à<br />

ses extrémités.<br />

Les différents sites potentiels d’implantations portuaires<br />

issus <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la concertation sont décrits en partant<br />

du sud vers le nord.<br />

Les sites <strong>de</strong> l’Oise aval<br />

Situé dans le prolongement sud du <strong>projet</strong>, le développement<br />

<strong>de</strong> sites portuaires le long <strong>de</strong> l’Oise a également été<br />

étudié. Deux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s majeures sur l’Oise, à l’aval <strong>de</strong><br />

Compiègne, ont été i<strong>de</strong>ntifiées : <strong>de</strong>s terminaux <strong>de</strong> conteneurs<br />

et <strong>de</strong>s sites d’implantation <strong>de</strong> centres logistiques <strong>de</strong><br />

distribution.<br />

Les armateurs maritimes souhaitent disposer d’un dépôt<br />

<strong>de</strong> conteneurs maritimes au nord <strong>de</strong> Paris. À cela s’ajoutera<br />

vraisemblablement un besoin <strong>de</strong> traiter un volume<br />

important <strong>de</strong> conteneurs intra-européens au débouché du<br />

canal Seine-Nord Europe.<br />

9) Accessibilité, existence ou proximité d’un<br />

marché, disponibilité foncière potentielle,<br />

volonté <strong>de</strong>s acteurs, main d’œuvre disponible...<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 73


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

Longueil-Sainte-Marie<br />

configuration d’un terminal conteneurs<br />

Le Meux<br />

configuration <strong>de</strong> terminaux fluviaux<br />

L’opportunité <strong>de</strong> développement d’un terminal portuaire à<br />

vocation conteneurs à Longueil-Sainte-Marie a été i<strong>de</strong>ntifiée<br />

<strong>de</strong>puis plusieurs années. Situé sur la zone logistique<br />

privée Paris-Oise, ce site est bien <strong>de</strong>sservi par la voie express<br />

reliant Compiègne à l’A1, et possè<strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> pouvoir<br />

être embranché fer. Le site <strong>de</strong> Longueil-Sainte-Marie<br />

fait d’ores et déjà l’objet d’une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité technique<br />

et foncière par le Port autonome <strong>de</strong> Paris à la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s collectivités locales. Son développement peut<br />

s’envisager à un horizon proche, avant l’ouverture <strong>de</strong><br />

Seine-Nord Europe, d’autant plus qu’il s’agit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers<br />

terrains disponibles au bord <strong>de</strong> l’Oise sur cette ZAC dont<br />

la commercialisation est largement engagée. Compte tenu<br />

<strong>de</strong>s perspectives importantes <strong>de</strong> trafic sur ce secteur dès<br />

aujourd’hui et plus encore après l’ouverture <strong>de</strong> Seine-<br />

Nord Europe, il est pertinent d’envisager un développement<br />

portuaire à Longueil sur l’ensemble <strong>de</strong> la surface<br />

encore disponible (20 ha environ). Outre qu’un espace<br />

contraint engendre <strong>de</strong>s coûts d’exploitation du terminal<br />

plus importants, la disponibilité foncière permettrait, en<br />

effet, durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> montée en charge du trafic<br />

conteneurs, le stockage et la manutention parallèle <strong>de</strong><br />

marchandises conventionnelles, <strong>de</strong> nature à asseoir les<br />

conditions d’exploitation du port.<br />

Dans une perspective <strong>de</strong> plus long terme, il est important<br />

<strong>de</strong> réfléchir à un équipement complémentaire dans le<br />

Compiégnois. Le site <strong>de</strong> l’Epinette à Le Meux semble<br />

bien approprié (faisceau ferroviaire, au sein d’une zone<br />

industrielle). Compte tenu <strong>de</strong> la rareté du foncier dans le<br />

74 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Compiègnois, il paraît stratégique <strong>de</strong> préserver la vocation<br />

fluviale <strong>de</strong> ces terrains. Par ailleurs, un parc logistique<br />

peut également être envisagé toujours sur la commune <strong>de</strong><br />

Le Meux. Il répondrait à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> i<strong>de</strong>ntifiée <strong>de</strong> logistique<br />

<strong>de</strong> véhicules.<br />

Thourotte et Ribécourt<br />

localisation <strong>de</strong> quais <strong>de</strong> transbor<strong>de</strong>ment<br />

Il faut également noter que l’agglomération <strong>de</strong> la région<br />

<strong>de</strong> Compiègne envisage <strong>de</strong> faire l’acquisition d’une friche<br />

industrielle située à Venette au bord <strong>de</strong> l’Oise sur laquelle<br />

pourraient se développer <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> manutention<br />

route / voie d’eau.<br />

Les sites <strong>de</strong> Ribécourt et <strong>de</strong> Thourotte<br />

Les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sont liées aux besoins<br />

actuels et futurs <strong>de</strong>s entreprises industrielles déjà implantées<br />

dans la vallée <strong>de</strong> l’Oise.<br />

À Ribécourt, la société SECO utilise régulièrement la voie<br />

d’eau et souhaite continuer à pouvoir exploiter son quai<br />

pour développer son trafic. La société Rhodia, implantée<br />

le long <strong>de</strong> la voie d’eau, ne génère actuellement pas <strong>de</strong> trafic<br />

fluvial mais il n’est pas exclu que sa logistique évolue<br />

à l’avenir. Il est donc prévu <strong>de</strong> construire le canal dans la<br />

traversée <strong>de</strong> la zone industrielle <strong>de</strong> manière à permettre<br />

aux entreprises <strong>de</strong> développer (en partie sur leurs terrains)<br />

<strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> transbor<strong>de</strong>ment.<br />

À Thourotte, le quai actuel est utilisé par la société <strong>de</strong><br />

commerce <strong>de</strong> gros GTPR (Granulats du Tournaisis et <strong>de</strong><br />

Picardie Réunis), qui commercialise <strong>de</strong>s pierres calcaires.<br />

Le groupe Saint-Gobain est utilisateur ponctuel <strong>de</strong> la voie<br />

d’eau, qu’il est aujourd’hui obligé <strong>de</strong> traiter à Ribécourt.<br />

Pour répondre à ce besoin d’un accès <strong>de</strong> proximité à la<br />

voie d’eau, il a donc été étudié la possibilité <strong>de</strong> développement<br />

d’un quai <strong>de</strong> 200 m <strong>de</strong> long entre Thourotte et<br />

Montmacq.<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 75


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

Noyon<br />

configuration d’un port fluvial polyvalent<br />

Le site <strong>de</strong> Noyon<br />

Les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’espaces économiques en<br />

bord à canal Seine-Nord Europe dans le Noyonnais sont<br />

liées à l’opportunité <strong>de</strong> fixer certaines activités <strong>de</strong> logistique<br />

intéressées par la main-d’œuvre locale et les facilités<br />

d’implantation. L’amélioration progressive <strong>de</strong> la <strong>de</strong>sserte<br />

routière sur l’axe nord-sud et sur l’axe est-ouest, placera<br />

progressivement Noyon au centre d’une zone <strong>de</strong> chalandise<br />

intéressante sur le plan logistique.<br />

La zone <strong>de</strong> Noyon se situe par ailleurs au débouché <strong>de</strong><br />

flux <strong>de</strong> trafics <strong>de</strong> matériaux en provenance du nord et <strong>de</strong><br />

l’est. Bien située vis-à-vis <strong>de</strong> la zone consommatrice<br />

majeure du nord-est <strong>de</strong> la région parisienne, elle est en<br />

mesure <strong>de</strong> fixer certaines activités liées à la filière bâtiment<br />

et travaux publics. Compte tenu <strong>de</strong> disponibilités<br />

foncières relativement restreintes bord à voie d’eau dans<br />

le Compiégnois, le site <strong>de</strong> Noyon pourrait venir en<br />

complémentarité pour l’accueil d’activités logistiques.<br />

C’est donc un port multifonctions (vrac, conteneurs) qui<br />

peut être envisagé pour le Noyonnais.<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong> sa localisation, <strong>de</strong>ux implantations ont<br />

été étudiées. La première se situe sur Passel au sud <strong>de</strong><br />

Noyon. Bien reliée aux gran<strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong><br />

transport (RN32, voie ferrée), elle présente l’inconvénient<br />

d’un foncier très contraint et limité qui ne semble pas<br />

répondre à l’ambition légitime <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s<br />

besoins i<strong>de</strong>ntifiés à terme pour le Noyonnais. Il s’avère<br />

donc qu’un second site possible, au nord-ouest <strong>de</strong> l’agglomération,<br />

à proximité <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> Roye, pourrait être<br />

préférable en termes <strong>de</strong> perspectives <strong>de</strong> développement,<br />

dès lors qu’il serait facilement relié à la future N32 à<br />

2x2 voies.<br />

76 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Le site <strong>de</strong> Nesle<br />

Les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Nesle sont liées au potentiel<br />

<strong>de</strong> développement du pôle agro-industriel existant et<br />

aux possibilités complémentaires <strong>de</strong> fixer <strong>de</strong>s implantations<br />

logistiques souhaitant bénéficier d’une trimodalité<br />

rail / route / voie d’eau.<br />

Nesle<br />

configuration d’un port industriel trimodal<br />

Le groupe agro-industriel Tate & Lyle a en particulier <strong>de</strong>s<br />

<strong>projet</strong>s pour renforcer et diversifier l’activité <strong>de</strong> son unité<br />

<strong>de</strong> production. Ce <strong>projet</strong> s’inscrit dans le cadre du tout<br />

nouveau Pôle <strong>de</strong> compétitivité à vocation mondiale<br />

“Industries et agro-ressources” regroupant les régions<br />

Champagne-Ar<strong>de</strong>nne et Picardie autour <strong>de</strong> l’utilisation<br />

non-alimentaire <strong>de</strong>s produits agricoles.<br />

Des implantations pour la logistique <strong>de</strong>s céréales et pour<br />

les biocarburants peuvent être envisagées sur ce site.<br />

Le site <strong>de</strong> Nesle présente également la particularité d’un<br />

très bon positionnement ferroviaire sur l’axe Amiens-<br />

Tergnier-Dijon, qui <strong>de</strong>vrait constituer à moyen terme la<br />

voie ferroviaire <strong>de</strong> contournement du bassin parisien pour<br />

les ports du Havre et <strong>de</strong> Rouen. Ce point <strong>de</strong> croisement<br />

intermodal <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux infrastructures majeures offrant à la<br />

fois <strong>de</strong>s services fluviaux et ferroviaires constitue également<br />

un atout pour fixer <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> distribution à fort<br />

trafic <strong>de</strong> conteneurs.<br />

Dans le souci <strong>de</strong> se rapprocher au maximum <strong>de</strong> Tate &<br />

Lyle, dont les unités <strong>de</strong> production actuelles et futures<br />

généreront une part importante du volume <strong>de</strong> trafic, on<br />

envisage la construction d’une darse. Elle permettra<br />

d’augmenter le linéaire <strong>de</strong> quais disponibles, répondant<br />

ainsi aux besoins <strong>de</strong>s industries qui pourraient s’implanter<br />

et rechercheront la proximité immédiate <strong>de</strong> la voie d’eau.<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 77


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

Le site <strong>de</strong> Péronne Sud<br />

Les perspectives <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sont liées à la centralité<br />

régionale, à la proximité du croisement autoroutier<br />

A1/A29, à la présence <strong>de</strong> routes nationales importantes,<br />

les RN17 et RN29, à l’intérêt <strong>de</strong> la proximité du bassin <strong>de</strong><br />

Péronne. La localisation intéresse principalement les prestataires<br />

logistiques et les transporteurs, mais on ne peut<br />

cependant pas exclure l’implantation d’activités industrielles<br />

et commerciales. Les investisseurs en immobilier<br />

logistique considèrent le site avec intérêt.<br />

Péronne sud<br />

configuration d’un port fluvial polyvalent<br />

La première fonctionnalité concerne le transport <strong>de</strong> conteneurs<br />

<strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> Péronne, à laquelle s’ajoute un<br />

petit potentiel <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> trafics <strong>de</strong> colis lourds.<br />

Enfin, le secteur <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction est intéressé<br />

par un quai fluvial permettant à moyen et long termes<br />

<strong>de</strong> faciliter une bonne <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> la Picardie.<br />

Les étu<strong>de</strong>s ont permis d'i<strong>de</strong>ntifier une localisation d'un<br />

port en bord à canal entre Villers-Carbonnel et Eterpigny.<br />

Le site est particulièrement intéressant en raison <strong>de</strong> sa parfaite<br />

accessibilité, à proximité immédiate <strong>de</strong> l’intersection<br />

<strong>de</strong>s autoroutes A1 et A29. Il est envisageable sans importantes<br />

difficultés techniques et autorise le cas échéant un<br />

raccor<strong>de</strong>ment avec la voie ferrée Chaulnes-Péronne. Un<br />

second site, plus près <strong>de</strong> la zone industrielle <strong>de</strong> La<br />

Chapelette à Péronne, a également été cité lors <strong>de</strong> la<br />

concertation. Un peu plus éloigné <strong>de</strong>s grands axes (A1,<br />

A29), il présente l’avantage <strong>de</strong> la proximité du bassin <strong>de</strong><br />

main-d’œuvre <strong>de</strong> Péronne. En revanche, la topographie<br />

<strong>de</strong>s lieux par rapport au canal pourrait être une contrainte<br />

forte pour un tel aménagement. Il n'a pas été possible à ce<br />

sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> déterminer précisément une configuration possible<br />

du port. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité technique est en<br />

cours.<br />

Alternative <strong>de</strong> localisation<br />

78 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Le site <strong>de</strong> Cambrai-Marquion<br />

L’enjeu du canal Seine-Nord Europe est en premier lieu <strong>de</strong><br />

valoriser le réseau <strong>de</strong>s ports fluviaux du Nord-Pas <strong>de</strong> Calais<br />

et notamment la plate-forme trimodale Delta 3 <strong>de</strong> Dourges.<br />

Tout développement portuaire nouveau doit s’envisager<br />

dans le cadre d’une stratégie régionale <strong>de</strong> développement<br />

durable <strong>de</strong>s sites logistiques. Le plein développement <strong>de</strong> la<br />

plate-forme Delta 3 <strong>de</strong> Dourges est prévu autour <strong>de</strong> 2015.<br />

Il est donc raisonnable d’anticiper cette perspective en<br />

intégrant dès maintenant l’opportunité du développement<br />

d’une zone portuaire sur le canal à grand gabarit à la porte<br />

sud <strong>de</strong> la région Nord-Pas <strong>de</strong> Calais.<br />

Cambrai - Marquion<br />

configuration d’un parc industriel et logistique<br />

Une étu<strong>de</strong> spécifique <strong>de</strong> la <strong>de</strong>sserte du Cambrésis, menée<br />

en concertation avec les acteurs locaux, a abouti à l’i<strong>de</strong>ntification<br />

<strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> réaliser un parc logistique et<br />

industriel multimodal d’importance entre Marquion et<br />

Cambrai, le long du canal Seine-Nord Europe.<br />

Le Cambrésis est très proche <strong>de</strong>s portes d’entrée maritime<br />

majeures <strong>de</strong> Dunkerque et du Benelux ; il a une bonne<br />

localisation au croisement autoroutier <strong>de</strong> la <strong>de</strong>sserte du<br />

Benelux (A2), <strong>de</strong> l’Europe du Sud (A1) et <strong>de</strong> l’Allemagne<br />

(A26), très intéressante pour une redistribution <strong>de</strong>s flux.<br />

Le site <strong>de</strong> Marquion présente beaucoup d’intérêts pour la<br />

localisation <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> taille européenne :<br />

l’espace potentiellement disponible important qui permet<br />

d’envisager <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure, la proximité<br />

<strong>de</strong>s bassins d’emploi <strong>de</strong> Cambrai et d’Arras, la présence <strong>de</strong><br />

centres <strong>de</strong> distribution européens existants.<br />

Le site <strong>de</strong> Cambrai-Marquion <strong>de</strong>vrait avoir à terme une double<br />

fonction portuaire vracs et conteneurs. Un parc industriel<br />

et logistique est à envisager sur la zone pour <strong>de</strong>s entreprises<br />

attirées par la proximité <strong>de</strong>s services portuaires. Enfin, à long<br />

terme, il pourrait être intéressant <strong>de</strong> développer la trimodalité<br />

par un raccor<strong>de</strong>ment ferroviaire du site et la création d’une<br />

zone <strong>de</strong> ferroutage.<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 79


3-Diagnostics économiques<br />

et premières orientations pour<br />

le canal Seine-Nord Europe<br />

10) Il s’agit d’un linéaire <strong>de</strong> ponton d’environ<br />

100 m permettant l’amarrage <strong>de</strong> 4 à 6 bateaux<br />

<strong>de</strong> plaisance et d’un bateau <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> longueur,<br />

avec <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> base (électricité,<br />

eau…).<br />

Synthèse <strong>de</strong>s perspectives<br />

d’implantations portuaires<br />

Complémentarité ou concurrence <br />

Au final, les étu<strong>de</strong>s ont montré qu’il y avait, sur les territoires<br />

concernés par le <strong>projet</strong>, <strong>de</strong>s fonctions portuaires<br />

diverses à remplir. La situation géographique vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />

marchés <strong>de</strong> consommation et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s infrastructures<br />

<strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s différentes implantations envisagées<br />

induit <strong>de</strong>s vocations naturelles pour chacune d’entre elles.<br />

Le schéma d’implantations portuaires qui se <strong>de</strong>ssine s’intègre<br />

bien dans une logique <strong>de</strong> complémentarité et non <strong>de</strong><br />

concurrence entre sites.<br />

De plus, dans la perspective d’un montage financier du <strong>projet</strong><br />

Seine-Nord Europe via un contrat <strong>de</strong> partenariat publicprivé,<br />

il apparaît opportun que les plates-formes portuaires<br />

soient intégrées dans la déclaration d’utilité publique.<br />

Cela présentera l’avantage <strong>de</strong> donner une perspective globale<br />

au développement portuaire le long <strong>de</strong> l’axe, en association<br />

étroite avec les collectivités locales et les acteurs<br />

socio-économiques.<br />

Il est enfin important que, plus largement, les retombées<br />

économiques du canal (spécialisation éventuelle <strong>de</strong>s sites,<br />

zones d’activités, infrastructures complémentaires…)<br />

soient abordées <strong>de</strong> manière coordonnée entre les différents<br />

intervenants, au premier rang <strong>de</strong>squels les Régions<br />

(dans le cadre <strong>de</strong>s schémas régionaux <strong>de</strong> développement<br />

économique), les Départements et les intercommunalités<br />

(au titre <strong>de</strong> l’accueil <strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s salariés) et les<br />

chambres consulaires. Le <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe est un<br />

atout essentiel <strong>de</strong>s régions traversées, qu’il serait opportun<br />

<strong>de</strong> valoriser collectivement en mettant en valeur les<br />

complémentarités possibles.<br />

Par ailleurs, l’association <strong>de</strong>s collectivités dès les phases<br />

amont du <strong>projet</strong> leur permettra <strong>de</strong> réfléchir aux conséquences<br />

du développement <strong>de</strong>s activités induit par le <strong>projet</strong> sur<br />

les infrastructures complémentaires (voirie, réseaux divers,<br />

habitat…) et sur la planification urbaine (SCOT, PLU).<br />

Synthèse <strong>de</strong>s perspectives d’implantations portuaires<br />

Hypothèses <strong>de</strong> travail sur la base <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché<br />

Site - surfaces 2012 / 2015 2020 / 2025<br />

Cambrai-Marquion 150 ha 300 ha<br />

Péronne Sud 60 ha 100 / 125 ha<br />

Nesle 75 ha 150 ha<br />

Noyon 60 ha 100 / 125 ha<br />

Ribécourt 2 ha 2 ha<br />

Thourotte 1 ha 1 ha<br />

TOTAL 348 ha 650-700 ha<br />

sur Seine-Nord Europe<br />

Longueil-Sainte-Marie 20 ha 20 ha<br />

Le Meux 15 ha 45 ha<br />

3.5.3 Perspectives d’implantations d’équipements<br />

portuaires <strong>de</strong> plaisance<br />

La philosophie générale est d’implanter un équipement<br />

d’escale tous les 15-20 km, soit toutes les <strong>de</strong>ux à trois<br />

heures <strong>de</strong> navigation.<br />

3 types d’équipements sont proposés :<br />

Catégorie 1 : port <strong>de</strong> tourisme qui remplit les fonctions<br />

d’escale et d’hivernage ;<br />

Catégorie 2 : port d’escale, avec les services permettant<br />

un arrêt <strong>de</strong> nuit ;<br />

Catégorie 3 : escale <strong>de</strong> plaisance 10 (arrêt <strong>de</strong> courte durée).<br />

Comme pour les plates-formes portuaires industrielles et<br />

logistiques le long du canal Seine-Nord Europe, les propositions<br />

d’implantations <strong>de</strong> sites portuaires <strong>de</strong> plaisance<br />

sont le fruit d’une réflexion itérative entre les territoires,<br />

VNF et les bureaux d’étu<strong>de</strong>s.<br />

Pour répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> liée à la plaisance privée, trois<br />

escales <strong>de</strong> plaisance sont envisagées directement sur le<br />

linéaire du canal dans le sud du Pas-<strong>de</strong>-Calais, dans le secteur<br />

<strong>de</strong> Saint-Christ-Briost et dans le sud <strong>de</strong> la Somme,<br />

ainsi qu’un port d’escale dans le secteur du pont-canal <strong>de</strong><br />

la Somme. Leurs emplacements exacts <strong>de</strong>vront répondre<br />

80 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


à <strong>de</strong>s critères tels que l’accessibilité à <strong>de</strong>s commerces,<br />

l’intérêt paysager du site…<br />

Il faut y ajouter les perspectives <strong>de</strong> création ou <strong>de</strong> renforcement<br />

<strong>de</strong> ports <strong>de</strong> tourisme ou d’escale vers Arleux, à<br />

Péronne, à Pont-l’Evêque et à Longueil-Annel. Cette<br />

structuration <strong>de</strong> l’offre d’équipements peut s’opérer dans<br />

le cadre d’une dynamique fluviale créée par le canal<br />

Seine-Nord Europe.<br />

Ces développements portuaires permettraient d’une part <strong>de</strong><br />

combler un déficit d’anneaux déjà i<strong>de</strong>ntifié notamment sur<br />

le secteur Oise et d’autre part, d’attirer une clientèle locale,<br />

francilienne et du Nord <strong>de</strong> l’Europe, séduite par un positionnement<br />

privilégié dans le réseau nord du tourisme fluvial.<br />

Synthèse <strong>de</strong>s perspectives<br />

d’implantation <strong>de</strong> sites<br />

portuaires touristiques<br />

S’agissant <strong>de</strong> l’accueil <strong>de</strong>s grands bateaux à passagers,<br />

outre <strong>de</strong>s aménagements à envisager sur l’Oise aval<br />

(par exemple Auvers-sur-Oise, L’Isle-Adam, Creillois,<br />

Compiègne…), <strong>de</strong>s appontements <strong>de</strong> paquebots fluviaux<br />

sont étudiés dans le secteur <strong>de</strong> Noyon (sur le canal latéral<br />

à l’Oise à Pont-l’Evêque) et <strong>de</strong> Péronne-Pont-Canal <strong>de</strong> la<br />

Somme (vraisemblablement au sud du pont-canal, pour<br />

<strong>de</strong>s raisons techniques).<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Chapitre 3 81


Avis sur le dossier <strong>de</strong> consultation<br />

Ce dossier dont vous avez pu prendre connaissance<br />

formule les orientations principales <strong>de</strong> <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>France</strong> et les choix effectués pour définir le tracé <strong>de</strong><br />

référence pour l’avant-<strong>projet</strong> <strong>de</strong> la liaison fluviale à grand<br />

gabarit Seine-Nord Europe.<br />

Il est le résultat conjoint <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la concertation<br />

conduites <strong>de</strong>puis 11 mois.<br />

Avant <strong>de</strong> présenter le dossier d’avant-<strong>projet</strong> au ministre<br />

chargé <strong>de</strong>s transports en mars 2006, <strong>Voies</strong> <strong>navigables</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>France</strong> a souhaité vous consulter <strong>de</strong> la façon la plus large<br />

possible pour que vos avis et contributions puissent participer<br />

à l’élaboration du <strong>projet</strong>.<br />

Nous vous invitons donc à faire parvenir vos observations<br />

aussi précises et argumentées que possible à l’adresse<br />

indiquée ci-<strong>de</strong>ssous, jusqu’au 16 décembre 2005, sur les<br />

quatre thèmes principaux <strong>de</strong> ce dossier :<br />

1. Projet <strong>de</strong> tracé <strong>de</strong> référence ;<br />

2. Aspects hydrauliques ;<br />

3. Aspects environnementaux ;<br />

4. Perspectives <strong>de</strong> développement économique<br />

et ouverture européenne.<br />

Consultation Seine-Nord Europe<br />

SGAR Picardie<br />

6, rue Debray<br />

80020 AMIENS Ce<strong>de</strong>x 9<br />

Responsable Communication<br />

François DESMAZIERE<br />

03 21 68 83 76<br />

francois.<strong>de</strong>smaziere@vnf.fr<br />

Contacts<br />

Responsable Territorial <strong>de</strong> Compiègne<br />

Pierre-Yves BIET<br />

03 44 92 60 74<br />

pierre-yves.biet@vnf.fr<br />

Responsable Territorial <strong>de</strong> Péronne<br />

Vincent FOUCRIER<br />

03 22 84 74 40<br />

vincent.foucrier@vnf.fr<br />

82 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Glossaire<br />

Avant-port aval/amont : ouvrage situé dans le bief aval/amont,<br />

immédiatement avant l’écluse, consistant en un élargissement du plan<br />

d’eau, permettant <strong>de</strong> faciliter l’entrée et la sortie <strong>de</strong>s bateaux dans<br />

l’écluse (mur gui<strong>de</strong>) et doté d’équipements pour le stationnement<br />

d’attente.<br />

Avant-<strong>projet</strong> : les étu<strong>de</strong>s d'avant-<strong>projet</strong> permettent <strong>de</strong> préciser les<br />

caractéristiques, les objectifs <strong>de</strong> performance, le coût et l’économie<br />

du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> canal, ainsi que <strong>de</strong> proposer au ministre chargé <strong>de</strong>s<br />

transports une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 mètres <strong>de</strong> large, à l’intérieur <strong>de</strong> laquelle<br />

s’inscrira le futur canal, établie en fonction du résultat <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et<br />

<strong>de</strong> la concertation.<br />

Bajoyer : mur longitudinal <strong>de</strong> l'écluse. On parle parfois <strong>de</strong> mur<br />

bajoyer.<br />

Bassin d’épargne : bassin accolé à l’écluse permettant <strong>de</strong> stocker une<br />

partie <strong>de</strong> l’eau éclusée (60-70 %) pour la restituer lors du remplissage<br />

suivant <strong>de</strong> l’écluse.<br />

Bassinée : volume d'eau transféré vers les bassins d’épargne et le bief<br />

aval lors du franchissement d'une écluse (éclusage ou sassement).<br />

Batillage : ensemble <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> l’eau (<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s) provoqués<br />

par le passage d’un bateau.<br />

Bief : portion du canal <strong>de</strong> niveau constant ou <strong>de</strong> rivière située entre<br />

<strong>de</strong>ux ouvrages : <strong>de</strong>ux écluses, <strong>de</strong>ux barrages ou une écluse et un<br />

barrage.<br />

Bief <strong>de</strong> partage : bief le plus haut d’un canal qui joint <strong>de</strong>ux vallées<br />

(canal <strong>de</strong> jonction).<br />

Voie / Canal à grand gabarit : fleuve, rivière ou canal permettant<br />

l’acheminement <strong>de</strong> convois supérieurs à environ 1 300 tonnes.<br />

Chargeur : nom usuel donné aux acteurs économiques qui ont à<br />

transporter <strong>de</strong> la marchandise. Il peut être industriel ou logisticien,<br />

donneur d’ordre ou prestataire.<br />

Chenal <strong>de</strong> navigation : partie du lit <strong>de</strong> la rivière ou largeur du canal<br />

où est assuré un mouillage suffisant pour la navigation. Il peut être<br />

balisé.<br />

Commission nationale du débat public (CNDP) : autorité administrative<br />

indépendante dont le rôle est régi par la loi du 27 février 2002.<br />

La CNDP est chargée <strong>de</strong> “veiller au respect <strong>de</strong> la participation du<br />

public au processus d’élaboration <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s d’aménagement ou<br />

d’équipement d’intérêt national, dès lors qu’ils présentent <strong>de</strong> forts<br />

enjeux socio-économiques ou ont <strong>de</strong>s impacts significatifs sur l’environnement<br />

ou l’aménagement du territoire”.<br />

Concertation : phase d’avant-<strong>projet</strong> qui a pour objectif <strong>de</strong> recueillir<br />

les avis et les attentes <strong>de</strong>s responsables locaux (élus, représentants <strong>de</strong>s<br />

services <strong>de</strong> l’Etat, du mon<strong>de</strong> socio-économique, <strong>de</strong>s associations) sur<br />

les objectifs et les caractéristiques du <strong>projet</strong> <strong>de</strong> manière à les associer<br />

à l’élaboration du <strong>projet</strong>.<br />

Consultation : phase <strong>de</strong> l’avant <strong>projet</strong> s’adressant aux services <strong>de</strong><br />

l’Etat, aux élus <strong>de</strong>s collectivités concernés, aux instances socio-économiques<br />

et aux associations, qui émettent, par écrit, sur la base d’un<br />

dossier d’étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s avis sur le <strong>projet</strong>. Elle vient après la concertation.<br />

Convoi poussé / remorqué : ensemble rigi<strong>de</strong> <strong>de</strong> bateaux dont l’un<br />

au moins est motorisé. La plupart <strong>de</strong>s convois sont poussés (par un<br />

pousseur).<br />

Darse : bassin portuaire pourvu <strong>de</strong> quais, généralement perpendiculaires<br />

à la voie principale.<br />

Déblai : opération <strong>de</strong> terrassement consistant à abaisser le niveau du<br />

terrain par enlèvement <strong>de</strong> matériaux.<br />

Déclaration d'utilité publique (DUP) : acte administratif représentant<br />

la phase préliminaire d'une opération foncière <strong>projet</strong>ée par une<br />

personne publique. La DUP permet d'acquérir, au besoin par voie<br />

d'expropriation, les terrains d'emprise nécessaires au <strong>projet</strong>. Dans le<br />

cas du <strong>projet</strong> Seine-Nord Europe, la DUP est prononcée par décret au<br />

Conseil d'Etat.<br />

Conteneur : boîte aux dimensions normalisées (20, 30, 40, 45 pieds<br />

<strong>de</strong> long) permettant le transport et la manutention <strong>de</strong>s marchandises<br />

dans le mon<strong>de</strong> entier par les différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport. Le canal<br />

Seine-Nord Europe est conçu pour le passage <strong>de</strong> convois transportant<br />

trois niveaux superposés <strong>de</strong> conteneurs dans les bateaux.<br />

Développement durable : mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement prenant en compte<br />

les enjeux économiques, sociaux et environnementaux, qui répond aux<br />

besoins présents, tout en veillant à ne pas gaspiller les ressources<br />

<strong>de</strong>s générations futures ou compromettre leur capacité à satisfaire leurs<br />

propres besoins.<br />

Ecluse : ouvrage permettant aux bateaux <strong>de</strong> franchir la différence <strong>de</strong><br />

niveau existant entre <strong>de</strong>ux biefs adjacents.<br />

Eclusée : opération <strong>de</strong> vidange ou <strong>de</strong> remplissage du sas <strong>de</strong> l’écluse<br />

pour transférer les bateaux d’un bief à l’autre.<br />

Emprise <strong>de</strong> l’ouvrage : partie du territoire comprenant le canal mais<br />

également ses abords (chemins latéraux, fossés, talus et pistes pour<br />

son entretien et son exploitation).<br />

Escalier d’eau : succession <strong>de</strong>s différents biefs d’un canal reliés<br />

par <strong>de</strong>s écluses (qui constituent autant <strong>de</strong> marches) qui lui permet <strong>de</strong><br />

s’adapter aux reliefs du terrain. Un escalier d’eau est nécessaire car<br />

la voie navigable doit rester horizontale (ce qui n’est pas le cas d’une<br />

route ou d’une voie ferrée).<br />

Etat initial : évaluation et/ou mesure à une pério<strong>de</strong> donnée <strong>de</strong> toutes<br />

les composantes <strong>de</strong> l’état et <strong>de</strong>s enjeux environnementaux majeurs<br />

liés au <strong>projet</strong> du canal Seine-Nord Europe. Son analyse, nécessaire<br />

avant tout <strong>projet</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure, se réalise par l’intermédiaire <strong>de</strong><br />

plusieurs étu<strong>de</strong>s spécifiques. Elles concernent notamment la connaissance<br />

<strong>de</strong>s milieux aquatiques, <strong>de</strong>s milieux naturels, <strong>de</strong>s enjeux agricoles,<br />

<strong>de</strong> l’état du bâti et du patrimoine archéologique.<br />

Etiage : niveau d'eau le plus bas d'une rivière.<br />

Fuseau / Ban<strong>de</strong> / Tracé : après les étu<strong>de</strong>s préliminaires, le ministre<br />

chargé <strong>de</strong>s transports choisi un fuseau d’une largeur comprise entre<br />

0,5 et 5 km. On détermine ensuite, au moment <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’avant<strong>projet</strong>,<br />

une ban<strong>de</strong> d’environ 500 m <strong>de</strong> large soumise à l’enquête<br />

publique, où s’inscrira, au moment <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> détaillé, le tracé<br />

final <strong>de</strong> l’ouvrage.<br />

Gaz à effet <strong>de</strong> serre (GES) : Ensemble <strong>de</strong>s gaz qui absorbent<br />

le rayonnement infrarouge émis par la Terre et le renvoient en partie<br />

vers celle-ci, contribuant ainsi à maintenir la chaleur dans l'atmosphère<br />

terrestre. Les principaux GES d'origine humaine sont le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

carbone (CO2), le méthane (CH4), l'ozone troposphérique (O3), et les<br />

gaz fluorés (HFC, PFC, SF6) et le protoxy<strong>de</strong> d'azote (N2O). Les<br />

émissions <strong>de</strong>s différents GES sont souvent comptabilisées en tonnes<br />

d'équivalent dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (teqCO2).Voir aussi effet <strong>de</strong> serre,<br />

voir aussi le protocole <strong>de</strong> Kyoto.<br />

Hauteur libre : hauteur entre le plan d’eau et le tablier d’un pont.<br />

Détermine le tirant d'air maximal autorisé.<br />

Hinterland : zone <strong>de</strong> chalandise terrestre d’un port maritime.<br />

Impact environnemental : effets <strong>de</strong> l’ouvrage, <strong>de</strong> sa construction et<br />

<strong>de</strong> son utilisation, sur l’environnement paysager que ce soit la faune,<br />

la flore, la pollution visuel, sonore, etc.<br />

Intermodalité : acheminement d’une marchandise en utilisant<br />

plusieurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport dans le même contenant (véhicule ou<br />

conteneur) et sans reconditionnement.<br />

Maître d’ouvrage : personne morale pour laquelle l’ouvrage est<br />

construit. Pour un établissement public en tant que personne responsable<br />

principal <strong>de</strong> l’ouvrage, il remplit une fonction d’intérêt général.<br />

Marnage : variation <strong>de</strong> la hauteur d'un plan d'eau.<br />

Massification <strong>de</strong>s flux : capacité à transporter une plus gran<strong>de</strong> quantité<br />

<strong>de</strong> marchandises en un seul voyage, permettant une diminution<br />

du prix à la tonne transportée. Le transport fluvial est un mo<strong>de</strong> qui<br />

permet la massification <strong>de</strong>s flux.<br />

Mouillage : profon<strong>de</strong>ur d'eau disponible, détermine le tirant d'eau<br />

maximal autorisé.<br />

Dossier <strong>de</strong> synthèse / Glossaire 83


Multimodalité : chaîne combinant plusieurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport<br />

(routier, ferroviaire, fluvial, maritime). Cette chaîne peut entraîner le<br />

changement <strong>de</strong> contenant du produit.<br />

Natura 2000 : réseau constitué <strong>de</strong> sites désignés spécialement par<br />

chacun <strong>de</strong>s Etats membres <strong>de</strong> l’Union européenne, en vertu <strong>de</strong>s directives<br />

européennes dites “Oiseaux” et “Habitats” <strong>de</strong> 1979 et 1992. Le<br />

réseau a pour objectif <strong>de</strong> contribuer à préserver la diversité biologique<br />

sur le territoire <strong>de</strong> l’Union européenne. Les sites Natura 2000 sont<br />

pris en compte lors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur les grands <strong>projet</strong>s d’infrastructures,<br />

notamment par la réalisation d’une étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nce.<br />

Pied <strong>de</strong> pilote : différence entre le mouillage et le tirant d'eau. C'est<br />

une marge <strong>de</strong> sécurité.<br />

Plate-forme multimodale : installation logistique <strong>de</strong> chargement et<br />

déchargement <strong>de</strong>s marchandises qui permet le transfert <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières<br />

d’un mo<strong>de</strong> à l’autre (route-fluvial, fer-fluvial, fer-route). C’est<br />

également un espace d’activité et <strong>de</strong> services aux entreprises utilisatrices<br />

(entreposage, transformation <strong>de</strong> produits, conditionnement,<br />

dédouanement…). Une plate-forme qui peut recevoir <strong>de</strong>s marchandises<br />

à la fois par la route, le rail et la voie d’eau est une plate-forme<br />

trimodale.<br />

Pont-canal : ouvrage d’art permettant le passage d’un canal au<strong>de</strong>ssus<br />

d’une voie <strong>de</strong> circulation routière ou ferroviaire, d’un autre<br />

canal, ou d’un cours d’eau.<br />

Pré/post acheminement : maillon <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> transport qui permet<br />

l’acheminement <strong>de</strong>puis le lieu d’expédition <strong>de</strong> la marchandise<br />

jusqu’au lieu <strong>de</strong> prise en charge pour le transport principal puis, entre<br />

lieu d’arrivée du transport principal et le lieu <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination final <strong>de</strong><br />

la marchandise.<br />

Radier : fondation sur laquelle repose l'ouvrage (exemple : radier<br />

d’une écluse).<br />

Rayon <strong>de</strong> courbure : élément <strong>de</strong> définition <strong>de</strong> la géométrie d’un canal.<br />

Le rayon <strong>de</strong> courbure est dépendant du gabarit <strong>de</strong>s bateaux appelés à<br />

circuler sur la voie d’eau. Pour un canal à grand gabarit, le rayon <strong>de</strong><br />

courbure correspond à minima à un cercle <strong>de</strong> 1 000 m <strong>de</strong> rayon, <strong>de</strong><br />

manière à permettre la circulation <strong>de</strong>s convois <strong>de</strong> 4 400 tonnes pouvant<br />

aller jusqu’à 185 m <strong>de</strong> long. Il peut être exceptionnellement réduit<br />

à 750 m.<br />

Rectangle <strong>de</strong> navigation : zone du plan d’eau à l’intérieur <strong>de</strong> laquelle<br />

le bateau peut naviguer. Sa base est formée par le chenal <strong>de</strong> navigation,<br />

qui garantit une hauteur d'eau suffisante sous la coque. De même, sous<br />

un pont ou dans un souterrain, sa hauteur est donnée par la “hauteur<br />

libre”, celle qui garantit une gar<strong>de</strong> suffisante pour le passage du bateau.<br />

Remblai : opération <strong>de</strong> terrassement consistant à relever le niveau du<br />

terrain par ajout <strong>de</strong> matériaux.<br />

Report modal : transfert d’une partie <strong>de</strong>s marchandises d’un mo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> transport sur un autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport.<br />

Retenue (zone <strong>de</strong> retenue) : masse d'eau retenue en amont par un<br />

barrage. Sur une rivière canalisée, une retenue équivaut à un bief.<br />

Ripisylve : flore semi-aquatique qui peuple habituellement les berges<br />

<strong>de</strong>s rivières : roseaux, joncs, iris, renoncule caltha, verne, peuplier...<br />

Rupture <strong>de</strong> charge : passage d'une marchandise d'un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

transport à un autre ou d’un véhicule à un autre.<br />

Sas : bassin délimité par les bajoyers et les portes <strong>de</strong> l’écluse.<br />

Seveso : ville italienne connue pour une pollution à la dioxine en<br />

1976 qui a donné son nom à une directive européenne pour la protection<br />

<strong>de</strong>s installations classées vis-à-vis <strong>de</strong> l’environnement.<br />

Siphon : ouvrage hydraulique permettant le passage en point bas<br />

d’un écoulement libre.<br />

Surlargeur : augmentation locale <strong>de</strong> la largeur du canal <strong>de</strong>stinée à<br />

permettre le croisement <strong>de</strong>s bateaux lorsque le tracé présente <strong>de</strong>s<br />

courbures importantes.<br />

Tête aval : ouvrage disposé à l’extrémité <strong>de</strong> l’écluse qui permet<br />

d’accueillir la porte <strong>de</strong> fermeture aval et ses organes <strong>de</strong> manœuvre qui<br />

isolent hydrauliquement le sas du bief aval.<br />

Tirant d’air : distance verticale entre le niveau du plan d'eau et<br />

la partie fixe la plus haute du bateau au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l'eau.<br />

Tirant d’eau : hauteur <strong>de</strong> la partie immergée du bateau. Le tirant<br />

d'eau varie donc avec la charge.<br />

Tonne-kilomètre (t-km) : unité <strong>de</strong> mesure pour le transport <strong>de</strong>s marchandises.<br />

Elle exprime la distance parcourue et la masse transportée.<br />

On l’obtient en multipliant le nombre <strong>de</strong> tonnes par la distance en<br />

kilomètres. Une tonne-kilomètre correspond à une tonne transportée<br />

sur 1 km.<br />

Vantail : partie mobile d'une porte. Une porte busquée d’écluse<br />

comporte <strong>de</strong>ux vantaux.<br />

Zone humi<strong>de</strong> : milieu naturel en bordure du cours d'eau qui dispose,<br />

au moins pendant une partie <strong>de</strong> l'année, d'assez d'eau pour permettre<br />

le développement <strong>de</strong> communautés spécifiques <strong>de</strong> plantes et d'animaux.<br />

Les zones humi<strong>de</strong>s portent, selon les régions, le nom <strong>de</strong> noues,<br />

délaissés, coupures, etc.<br />

LEXIQUE<br />

AEP : Alimentation en eaux potables<br />

CAF : Comité <strong>de</strong>s armateurs fluviaux<br />

CCI : Chambre <strong>de</strong> commerce et d’industrie<br />

CETMEF : Centre d’étu<strong>de</strong>s techniques maritimes et fluviales (ministère<br />

<strong>de</strong> l’équipement)<br />

CIADT : Comité interministériel d’aménagement et <strong>de</strong> développement<br />

du territoire<br />

CNBA : Chambre nationale <strong>de</strong> la batellerie artisanale<br />

CNDP : Commission nationale du débat public<br />

DATAR : Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action<br />

régionale<br />

DEEE : Déchets <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques<br />

DIB : Déchets industriels banaux<br />

DUP : Déclaration d’utilité publique<br />

EDC : Centre européen <strong>de</strong> distribution (en anglais : European distribution<br />

center)<br />

EVP : Equivalent vingt-pieds, représente un conteneur d’une<br />

longueur d’environ 6 mètres.<br />

PLU : Plan local d’urbanisme<br />

POS : Plan d’occupation <strong>de</strong>s sols<br />

RTE-T : Réseau trans-européen <strong>de</strong> transport<br />

SAFER : Société d’aménagement foncier et d’établissement rural<br />

SCOT : Schéma <strong>de</strong> cohérence territoriale<br />

SIC : Site d’intérêt communautaire.<br />

VHU : Véhicules hors d’usage<br />

UTI : Unités <strong>de</strong> transport intermodal<br />

ZNIEFF : zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et<br />

floristique<br />

ZPS : Zone <strong>de</strong> protection spéciale<br />

84 Canal Seine-Nord Europe / Avant-<strong>projet</strong> / Consultation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s acteurs socio-économiques et <strong>de</strong>s associations


Conception / Réalisation / Fabrication : Stratis (01 55 25 54 54) / Papcha (01 46 56 28 28)<br />

Photos couverture : VNF / P.Cheuva / Port autonome du Havre / A. Assaker / GS Groupe<br />

Octobre 2005

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