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la lettre - Filmer en Alsace

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AUTOMNE 2006<br />

<strong>la</strong> <strong>lettre</strong><br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

Tournage de Le mystère du monocle noir de Olivier Arnold


èves<br />

iconoval organise<br />

une réunion m<strong>en</strong>suelle<br />

depuis avril 2006 :<br />

les r<strong>en</strong>contres de l’image.<br />

Chaque deuxième mardi<br />

du mois, les <strong>en</strong>treprises<br />

de l’image sont invitées<br />

à échanger sur un sujet-clé<br />

pour leur développem<strong>en</strong>t.<br />

Chaque thème est prés<strong>en</strong>té<br />

par des experts et illustré<br />

par le témoignage<br />

d’un chef d’<strong>en</strong>treprise.<br />

Il s’agit de faire un tour<br />

d’horizon des évolutions<br />

technologiques, économiques,<br />

juridiques... La prochaine<br />

r<strong>en</strong>contre, prévue pour<br />

le 14 novembre, sera consacrée<br />

au thème de <strong>la</strong> haute définition<br />

et de ses <strong>en</strong>jeux économiques<br />

et techniques.<br />

Inscription gratuite<br />

www.e-alsace.net,<br />

r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts<br />

clem<strong>en</strong>t-thecle@iconoval.fr<br />

DR<br />

L’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong> fête ses tr<strong>en</strong>te ans. Part<strong>en</strong>aire privilégié de tous les acteurs de<br />

<strong>la</strong> vie culturelle <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>, l’ACA est prés<strong>en</strong>te sur tous les ponts. Née <strong>en</strong> 1976 à <strong>la</strong> suite de<br />

<strong>la</strong> première charte culturelle d’<strong>Alsace</strong>, l’Ag<strong>en</strong>ce n’a cessé d’évoluer notamm<strong>en</strong>t du côté des<br />

dispositifs pour l’audiovisuel, avec les aides financières, le souti<strong>en</strong> au réseau de salles de cinéma,<br />

le bureau d’accueil des tournages et les formations. Bon anniversaire !<br />

www.culture-alsace.org<br />

La Safire, <strong>en</strong> développant au cours de l’année 2005 le projet Un film, un auteur, a mis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des séances de diffusion de<br />

docum<strong>en</strong>taires réalisés <strong>en</strong> région. Huit projections de films <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de leurs auteurs ont été proposées au public de quatre<br />

villes : Obernai, Hagu<strong>en</strong>au, Bourtzwiller et Altkirch. Grâce au dynamisme des associations locales investies dans le projet, le<br />

désir de <strong>la</strong> Safire de développer une plus grande proximité <strong>en</strong>tre un nouveau public, un auteur et son film ont été honorés.<br />

Une expéri<strong>en</strong>ce appréciée des réalisateurs et qui, pour <strong>la</strong> Safire, reste un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t à t<strong>en</strong>ir pour l’année 2006. L’association a<br />

travaillé pour cette saison à un catalogue de films plus vaste, tout <strong>en</strong> développant de nouvelles col<strong>la</strong>borations.<br />

La prochaine séance de l’invité aura lieu le samedi 18 novembre à l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong> à Sélestat. L’invité sera D<strong>en</strong>is<br />

Gheerbrant qui prés<strong>en</strong>tera deux films : Le voyage à <strong>la</strong> mer (87’, 2001) et Lettre à Van der Keuk<strong>en</strong> (30’, 2001). Né <strong>en</strong> 1948, D<strong>en</strong>is<br />

Gheerbrant est diplômé <strong>en</strong> réalisation et prise de vue de l’IDHEC. Photographe, il a été longtemps chef opérateur. Dès le début<br />

de sa carrière de réalisateur, D<strong>en</strong>is Gheerbrant nous transmet à <strong>la</strong> fois son regard original sur une société qu’il a choisie de nous<br />

faire connaître, souv<strong>en</strong>t celle de personnages <strong>en</strong> marge, <strong>en</strong> questionnem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong> danger. Il réalise <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant du temps et sait à<br />

travers chaque p<strong>la</strong>n transmettre une connaissance, un savoir qui quelquefois se construis<strong>en</strong>t devant nous.<br />

Informations sur les projections à v<strong>en</strong>ir et inscriptions à <strong>la</strong> séance de l’invité<br />

auprès de Lessia Dupont, téléphone 03 88 61 53 70, safire@safire.asso.fr<br />

La Région <strong>Alsace</strong>,<br />

<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />

les Conseils généraux<br />

du Haut-Rhin et du Bas-Rhin,<br />

<strong>la</strong> DRAC <strong>Alsace</strong> et avec<br />

l’assistance de l’Ag<strong>en</strong>ce<br />

culturelle d’<strong>Alsace</strong>,<br />

organise le 24 novembre 2006<br />

une journée de réflexion<br />

ouverte aux professionnels<br />

de <strong>la</strong> culture et de l’audiovisuel<br />

<strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>. Par <strong>la</strong> même occasion<br />

sera évoquée <strong>la</strong> signature<br />

de <strong>la</strong> première charte culturelle<br />

<strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1976 <strong>en</strong>tre l’État<br />

et les collectivités<br />

publiques d’<strong>Alsace</strong>.<br />

R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts<br />

contact@region-alsace.eu<br />

et www.region-alsace.eu<br />

Tv Campus <strong>Alsace</strong> annonce<br />

une WebTv sur internet,<br />

avec des reportages-minute<br />

quotidi<strong>en</strong>s sur l’actu alité<br />

du campus, <strong>la</strong> création<br />

de Tv Campus 68<br />

(Mulhouse et Colmar),<br />

Muzic Live, une nouvelle<br />

émission musicale de 26’<br />

sur les groupes de musique<br />

locaux et un marathon vidéo<br />

du 10 au 12 novembre 2006.<br />

Inédit <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>,<br />

ce concours vidéo<br />

sera une véritable course<br />

contre <strong>la</strong> montre.<br />

Les équipes participantes<br />

auront 48 heures pour<br />

tourner et monter leur film,<br />

qui sera diffusé au cinéma<br />

Star Saint-Exupéry.<br />

www.tvcampus.net<br />

L’annuaire de <strong>la</strong> production régionale Films <strong>Alsace</strong><br />

(quatrième tome), couvrant <strong>la</strong> période 2003-2004,<br />

est le reflet d’une des préoccupations majeure<br />

de Vidéo Les Beaux Jours : <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> valeur de <strong>la</strong><br />

production audiovisuelle et cinématographique<br />

<strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>. Il s’inscrit dans une série qui couvre<br />

désormais dix années de productions alsaci<strong>en</strong>nes<br />

(annuaires de 1995 à 2002) avec plus de 500<br />

courts et longs métrages, fictions et docum<strong>en</strong>taires.<br />

Chaque producteur, réalisateur, auteur et financeur,<br />

tous ceux qui particip<strong>en</strong>t de cette mémoire vivante<br />

contemporaine ont à cœur de sauvegarder ces films,<br />

de les voir circuler, de les r<strong>en</strong>dre accessibles aux publics<br />

les plus <strong>la</strong>rges. Le volume 2005-2006 est actuellem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> chantier. La série propose un inv<strong>en</strong>taire de ce<br />

patrimoine et poursuit ce double mouvem<strong>en</strong>t initié <strong>en</strong><br />

2000 : récolter et publier les informations concernant<br />

les nouveaux films, valoriser <strong>la</strong> création régionale<br />

dans son actualité, et reconstituer les données des<br />

anci<strong>en</strong>nes productions.<br />

Le prochain week-<strong>en</strong>d<br />

d’analyse filmique,<br />

organisé par l’ACA et<br />

Vidéo Les Beaux Jours,<br />

aura lieu les 25<br />

et 26 novembre avec<br />

<strong>la</strong> prés<strong>en</strong>tation et l’analyse<br />

par Jean-Louis Comolli<br />

des quatre parties<br />

de À l’Ouest des rails<br />

de Wang Bing. Le cinéaste<br />

chinois a filmé de 1999<br />

à 2001 <strong>la</strong> l<strong>en</strong>te agonie<br />

des usines et des hommes<br />

dans l’effondrem<strong>en</strong>t<br />

du système obsolète<br />

de Tiexi Qu, gigantesque<br />

complexe industriel<br />

né au temps de<br />

l’occupation japonaise.<br />

Wang Bing est né <strong>en</strong> 1967,<br />

il a travaillé à <strong>la</strong> télévision<br />

avant de réaliser<br />

son premier film<br />

À l’Ouest des rails.<br />

Le mois du docum<strong>en</strong>taire,<br />

ouvert le 30 octobre avec<br />

Là-bas de Chantal Akerman,<br />

propose deux longues<br />

traversées avec L’empreinte<br />

de <strong>la</strong> justice de Marc Ophuls<br />

(4 h 20) et À l’Ouest des rails<br />

de Wang Bing (9 h 10)<br />

ainsi que des regards sur<br />

<strong>la</strong> Corée et le cinéma coré<strong>en</strong>,<br />

l’univers du cinéaste<br />

Harun Farocki, des films<br />

autour de <strong>la</strong> musique<br />

(Mozart, <strong>la</strong> musique<br />

des Açores) et <strong>la</strong> danse,<br />

et <strong>en</strong> neuf films,<br />

neufs voyages plus<br />

ou moins lointains.<br />

Annuaire, programmes et inscriptions<br />

à <strong>la</strong> Maison de l’image au 03 88 23 86 51<br />

www.videolesbeauxjours.org<br />

La suite du cycle<br />

Ständing in Bewegung,<br />

10 ans d’art vidéo et<br />

de films expérim<strong>en</strong>taux<br />

<strong>en</strong> Allemagne<br />

1994-2004,<br />

panorama des<br />

propositions esthétiques<br />

de <strong>la</strong> dernière déc<strong>en</strong>nie<br />

<strong>en</strong> Allemagne, aura lieu<br />

le 14 décembre<br />

à l’École des arts<br />

décoratifs de Strasbourg<br />

et le 20 décembre<br />

à <strong>la</strong> Maison de l’image.<br />

L’université Marc Bloch<br />

propose des journées d’étude<br />

autour du thème Conformisme,<br />

impertin<strong>en</strong>ce, provocation<br />

dans l’image de l’<strong>Alsace</strong><br />

les 14 et 15 décembre<br />

avec au programme<br />

une exposition,<br />

une projection-débat :<br />

- <strong>Alsace</strong>, terre étrangère,<br />

52’, 2002, de et avec<br />

Michel Deutsch<br />

et une journée<br />

avec des interv<strong>en</strong>tions :<br />

- Hansi conformiste,<br />

impertin<strong>en</strong>t, provocateur <br />

avec Freddy Raphaël,<br />

Georges Bischoff,<br />

B<strong>en</strong>oît Bruant,<br />

Bernard Vogler,<br />

Monique Ebstein,<br />

Odile Gozillon-Fronsacq,<br />

Thérèse Willer<br />

- Regards croisés<br />

sur l’image de l’<strong>Alsace</strong><br />

avec François Igersheim,<br />

Maryse Staiber,<br />

Arlette Bothorel-Witz,<br />

Anne-Marie Martin,<br />

Jean-Sébasti<strong>en</strong> Desjonqueres<br />

- Création d’images<br />

et représ<strong>en</strong>tations m<strong>en</strong>tales<br />

avec Michel Deutsch,<br />

Pierre Kieffer,<br />

André Rodeghiero,<br />

Dominique Huck,<br />

André Rauch,<br />

Philippe Breton,<br />

Armand Peter,<br />

Bernard Reumaux,<br />

Georges Federmann,<br />

Charlotte Herfray.<br />

Programme<br />

www-umb.u-strasbg.fr,<br />

r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts<br />

o.g-f@wanadoo.fr


éditorial<br />

Tournage de La ville de Sylvia de José Luis Guerin.<br />

PHOTO ELOI SÁNCHEZ<br />

En avril 2006, nous nous sommes retrouvés nombreux autour<br />

de <strong>la</strong> table pour t<strong>en</strong>ter <strong>en</strong>semble d’insuffler un nouvel é<strong>la</strong>n à <strong>Filmer</strong><br />

<strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>. La Ville de Strasbourg, <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> et le ministère de<br />

<strong>la</strong> Culture par leurs représ<strong>en</strong>tants ont fait montre de leur volonté de<br />

continuer à sout<strong>en</strong>ir financièrem<strong>en</strong>t les actions de <strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

dans l’esprit <strong>la</strong>rge et fédérateur que nous proposons. Comme premier<br />

rassemblem<strong>en</strong>t d’énergies, il a été décidé de faire cette Lettre commune,<br />

regroupant les autres publications déjà existantes. Ainsi <strong>la</strong> nouvelle<br />

ligne de cette Lettre est d’être l’expression aussi bi<strong>en</strong> des associations<br />

de réalisateurs et de producteurs que des structures et des individus,<br />

pour informer, débattre, poser des questions, re<strong>la</strong>ter, raconter ce qui<br />

se passe d’un bout à l’autre de <strong>la</strong> profession. Pour que le cinéma reste<br />

bi<strong>en</strong> inscrit au cœur de nos préoccupations, un cahier c<strong>en</strong>tral, L’invité,<br />

proposera à chaque édition un dossier sur un réalisateur.<br />

Nous savons tous, vous savez tous que cet automne 2006 s’accompagne<br />

de nombreux changem<strong>en</strong>ts et de vives inquiétudes. Nous nous<br />

devions de faire une <strong>la</strong>rge p<strong>la</strong>ce à cette actualité <strong>en</strong> faisant <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />

les différ<strong>en</strong>tes voix. Le 17 novembre sera <strong>la</strong> journée des r<strong>en</strong>contres<br />

professionnelles de <strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> et <strong>la</strong> question des rapports <strong>en</strong>tre<br />

création audiovisuelle et télévision sera au cœur des débats. Nous<br />

espérons que vous vi<strong>en</strong>drez nombreux, et que cette journée ne fera que<br />

r<strong>en</strong>forcer non pas une unité mais <strong>la</strong> dynamique de nos diversités. Nous<br />

voudrions aussi proposer pour 2007 une manifestation de plus grande<br />

<strong>en</strong>vergure, sur le modèle breton de Doc’ouest qui rassemble chaque<br />

année les professionnels pour débattre, réfléchir autour des films et de<br />

leurs conditions d’exist<strong>en</strong>ce.<br />

La Lettre de <strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> est ouverte à tous, n’hésitez pas à nous<br />

proposer des sujets ou des articles pour <strong>la</strong> prochaine édition, ainsi que<br />

de nous faire part de vos critiques, positives ou négatives.<br />

Bonne lecture à tous !<br />

L’équipe de <strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

<strong>la</strong> <strong>lettre</strong><br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

association des professionnels<br />

de l’audiovisuel <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

Le conseil d’administration<br />

réunit :<br />

- l’APAA,<br />

représ<strong>en</strong>tée par<br />

Lillian Stirling<br />

et Jean-C<strong>la</strong>ude Poirson<br />

- <strong>la</strong> Safire,<br />

représ<strong>en</strong>tée par<br />

Dami<strong>en</strong> Fritsch<br />

et Luis Miranda<br />

- Vidéo Les Beaux Jours,<br />

représ<strong>en</strong>té par<br />

Georges Heck<br />

- l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong>,<br />

représ<strong>en</strong>tée par<br />

Brigitte Daudé<br />

- iconoval,<br />

représ<strong>en</strong>té par<br />

Michèle Clém<strong>en</strong>t-Théclé<br />

- Ina Grand-Est,<br />

représ<strong>en</strong>té par<br />

Isabelle Pantic Guillet<br />

- le master pro<br />

de l’université Marc Bloch,<br />

représ<strong>en</strong>té par<br />

Jean-François Moris.<br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

est sout<strong>en</strong>u par :<br />

- le ministère<br />

de <strong>la</strong> Culture/DRAC <strong>Alsace</strong><br />

- <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong><br />

- le Départem<strong>en</strong>t<br />

du Bas-Rhin<br />

- le Départem<strong>en</strong>t<br />

du Haut-Rhin<br />

- <strong>la</strong> Ville de Strasbourg.<br />

Contact :<br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

c/o La Maison de l’image<br />

31 rue Kag<strong>en</strong>eck<br />

67 000 Strasbourg<br />

téléphone 03 88 23 86 51<br />

Contact pour <strong>la</strong> <strong>lettre</strong> :<br />

<strong>la</strong>-<strong>lettre</strong>@<strong>la</strong>poste.net<br />

SOMMAIRE<br />

Brèves<br />

Éditorial ............................................ 1<br />

Questions à…<br />

Francis Guthleb<strong>en</strong> .................... 2<br />

Jean-Jacques Schaettel ....... 4<br />

Jacques Dottor ........................... 6<br />

Dominique R<strong>en</strong>auld ............... 8<br />

Position ...........................................10<br />

La parole<br />

aux associations ......................10<br />

Des chiffres<br />

et des projets ............................12<br />

Pour mémoire ..........................14<br />

Retour de .....................................14<br />

Entreti<strong>en</strong> avec…<br />

Dominique Li<strong>en</strong>hard ...........16<br />

Chronique<br />

“ Films sauvages ” et<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t militant .........18<br />

Écoles ..............................................20<br />

Histoires d’images .................21<br />

Tribune ouverte .......................22<br />

Hommage ....................................25<br />

Programme<br />

des journées<br />

professionnelles<br />

Films<br />

<strong>en</strong> fabrication ...................3 à 11<br />

sortis de fabrique .......11 à 23<br />

primés, sélectionnés ...........25<br />

L’INVITÉ<br />

Sergueï Loznitsa<br />

<strong>en</strong> cahier c<strong>en</strong>tral<br />

Responsable<br />

de <strong>la</strong> publication :<br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

Coordination<br />

et secrétariat de rédaction :<br />

Marie Frering<br />

Graphisme :<br />

L’intranquille<br />

Impression :<br />

Gyss imprimeur, Obernai<br />

4 e trimestre 2006<br />

ISBN <strong>en</strong> cours<br />

1


télé visions<br />

Un nouveau responsable d’ant<strong>en</strong>ne à France 3 <strong>Alsace</strong>, deux nouvelles télés, alsatic TV et Télé <strong>Alsace</strong>, le paysage audiovisuel<br />

se recompose autrem<strong>en</strong>t. Pour mieux connaître <strong>la</strong> philosophie de chaque responsable, nous sommes allés poser des<br />

questions à Francis Guthleb<strong>en</strong>, Jean-Jacques Schaettel et Jacques Dottor. Et pour ouvrir hors de l’<strong>Alsace</strong>, nous sommes<br />

allés voir <strong>en</strong> voisin Dominique R<strong>en</strong>auld, directeur d’Images Plus à Épinal, qui est depuis longtemps un part<strong>en</strong>aire fidèle<br />

pour bon nombre de nos films. Les propos sont publiés dans leur intégralité.<br />

2<br />

DR<br />

questions à…<br />

Francis<br />

Guthleb<strong>en</strong><br />

responsable<br />

de l’ant<strong>en</strong>ne<br />

de France 3<br />

<strong>Alsace</strong><br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> : Quel est votre parcours et comm<strong>en</strong>t êtes-vous arrivé à ce poste <br />

Je n’ai jamais eu de p<strong>la</strong>n de carrière. À l’âge de onze ans je vou<strong>la</strong>is être<br />

journaliste, avec déjà un vrai désir de faire de <strong>la</strong> télévision, mais j’ai<br />

comm<strong>en</strong>cé par <strong>la</strong> presse écrite. J’ai <strong>en</strong>suite touché à tous les domaines<br />

du journalisme et j’ai développé une activité d’écrivain. Homme de<br />

communication dans tous les s<strong>en</strong>s du terme, je suis <strong>en</strong> fait animé par le<br />

désir constant de créer du li<strong>en</strong> social.<br />

FeA : Que représ<strong>en</strong>te pour vous <strong>la</strong> télévision <br />

C’est tout simplem<strong>en</strong>t l’un des outils de communication pour relier<br />

les hommes avec, comme pour chaque média, ses spécificités. Étant<br />

Alsaci<strong>en</strong> et regardant France 3 <strong>Alsace</strong> depuis toujours, j’ai un regard sur<br />

<strong>la</strong> télévision régionale. J’ai le désir d’ouvrir cette région sur l’extérieur<br />

et de faciliter les re<strong>la</strong>tions à l’intérieur du territoire alsaci<strong>en</strong>. Protestant,<br />

donc forcém<strong>en</strong>t habité par les notions de réforme et de liberté, je souhaite<br />

explorer de nouvelles formes et de nouveaux formats pour explorer de<br />

nouveaux territoires. Depuis <strong>la</strong> r<strong>en</strong>trée, le 4 septembre, nous offrons une<br />

nouvelle télévision régionale, avec deux nouveaux p<strong>la</strong>teaux, de nouveaux<br />

habil<strong>la</strong>ges, une information régionale rénovée, une nouvelle émission le<br />

matin, C’est mieux le matin, émission d’accompagnem<strong>en</strong>t, de services et<br />

d’aide à <strong>la</strong> vie quotidi<strong>en</strong>ne. France 3 <strong>Alsace</strong> est maint<strong>en</strong>ant prés<strong>en</strong>t dans<br />

le paysage audiovisuel régional matin, midi et soir. Nous passons de 14 à<br />

15 heures d’émissions hebdomadaires avec un budget inchangé. Le slogan<br />

de <strong>la</strong> chaîne est “ <strong>la</strong> proximité ”. Ce slogan me va bi<strong>en</strong> et je souhaite y ajouter<br />

“ <strong>la</strong> générosité ”. En terme de structure, nous avons initié avec l’<strong>en</strong>semble<br />

des équipes de France 3 <strong>Alsace</strong> de nouvelles méthodes de production et<br />

de nouvelles écritures artistiques. Et puis nous é<strong>la</strong>rgissons le champ des<br />

possibles <strong>en</strong> terme de coproductions, avec par exemple de <strong>la</strong> coproduction<br />

pour le magazine transfrontalier Vis-à-Vis. Je compte aussi développer des<br />

coproductions autour de programmes courts qui proposeront un temps<br />

d’évasion, de savoir et de culture. Nous nous sommes aussi ouverts à<br />

l’achat de programmes pour l’émission du matin.<br />

Pour <strong>la</strong> production de docum<strong>en</strong>taires, je vais initier des projets de 26’, des<br />

portraits de personnes vivant <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> ayant des itinéraires singuliers.<br />

Pour les docum<strong>en</strong>taires de 52’ je souhaite des récits sur <strong>la</strong> durée, avec une<br />

intrigue, qui montr<strong>en</strong>t une <strong>Alsace</strong> qui avance et qui a des idées.<br />

FeA : Y a-t-il <strong>en</strong>core des possibilités de vous proposer des projets <br />

Les lignes éditoriales qui ont été définies et qui seront testées sont le fruit<br />

d’observations concernant l’évolution du téléspectateur et <strong>la</strong> consommation<br />

audiovisuelle. Pour le reste, j’ai <strong>en</strong> stock une quarantaine de films pour<br />

l’année à v<strong>en</strong>ir. Je ne suis donc pas à court de films. Par ailleurs, il faut<br />

savoir que l’audi<strong>en</strong>ce régionale globale du samedi après-midi <strong>en</strong>tre 2005<br />

et 2006 est passée de 26 % à 14 %. Cette baisse s’explique principalem<strong>en</strong>t<br />

par le succès moindre des docum<strong>en</strong>taires alors<br />

que les autres programmes du samedi aprèsmidi<br />

se port<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>. Certes 15 h 50 n’est pas <strong>la</strong><br />

meilleure heure pour les docum<strong>en</strong>taires, surtout<br />

de 52’.<br />

FeA : Qu’est-ce que ce<strong>la</strong> veut dire<br />

<strong>en</strong> termes économiques <br />

Pour l’instant France 3 <strong>Alsace</strong> apportait, outre de<br />

l’industrie, 5200 euros pour un 52’. Et <strong>la</strong> moitié<br />

pour un 26’. Nous dérogeons par rapport à <strong>la</strong><br />

règle du CNC, ce qui permet de faire plus de films.<br />

Pour l’instant, j’ai proposé aux producteurs de<br />

considérer les choses au cas par cas, parce que<br />

chaque film n’a pas les mêmes besoins <strong>en</strong> cash.<br />

FeA : Quelle est l’autonomie des France 3 Régions<br />

par rapport au groupe France Télévisions <br />

Je suis responsable de l’<strong>en</strong>semble des programmes<br />

de France 3 <strong>Alsace</strong> et je fais partie de <strong>la</strong> société<br />

France Télévisions. Je suis donc <strong>en</strong> accord avec<br />

<strong>la</strong> politique de France Télévisions. Aucun média<br />

ne peut exister sans audi<strong>en</strong>ce. Il s’agit donc, bi<strong>en</strong><br />

évidemm<strong>en</strong>t, de produire pour être vu, dans le<br />

respect du public dont les habitudes ont changé<br />

<strong>en</strong> dix ans. Notre public <strong>en</strong> région est un public<br />

de plus de 45 ans.<br />

FeA : Et qu’<strong>en</strong> est-il des séries docum<strong>en</strong>taires<br />

qui serai<strong>en</strong>t initiées par Paris <br />

Je vi<strong>en</strong>s de m’<strong>en</strong>gager pour participer à une<br />

série docum<strong>en</strong>taire nationale intitulée Les<br />

hôpitaux d’excell<strong>en</strong>ce. Mais au-delà de ce<strong>la</strong>,<br />

aujourd’hui nous devons réellem<strong>en</strong>t avoir une<br />

réflexion sur qu’est-ce que <strong>la</strong> proximité pour le<br />

téléspectateur de France 3 dans le domaine des<br />

docum<strong>en</strong>taires.<br />

FeA : En plus de dix ans, grâce à <strong>la</strong> télévision régionale, un<br />

patrimoine s’est constitué et une qualité s’est développée<br />

pour les films produits <strong>en</strong> région. D’après les chiffres<br />

de <strong>la</strong> Société civile des auteurs multimédia (SCAM), les<br />

docum<strong>en</strong>taires c<strong>la</strong>ssés <strong>en</strong> catégorie 1 et 2 représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

14 % pour les régions juste après Arte 17 %. En terme<br />

de risque dans l’écriture des docum<strong>en</strong>taires, qu’est-ce qui<br />

sera <strong>en</strong>core possible <br />

Il devi<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus difficile de faire des<br />

choix de films par lesquels on risque de perdre<br />

des téléspectateurs. Le terrain idéal pour des<br />

explorations d’écritures singulières serait plutôt<br />

<strong>en</strong> deuxième partie de soirée <strong>en</strong> région, plutôt<br />

que le samedi à 15 h 50. Par ailleurs, je crois<br />

que les auteurs-réalisateurs <strong>en</strong> région doiv<strong>en</strong>t<br />

s’adapter aux méthodes de communication<br />

qu’exige <strong>la</strong> télévision aujourd’hui, ou alors les<br />

films d’auteurs risqu<strong>en</strong>t de n’exister que dans<br />

un circuit spécifique. De plus, <strong>la</strong> création ne se<br />

limite pas au docum<strong>en</strong>taire de création.<br />

FeA : Et qu’<strong>en</strong> est-il de <strong>la</strong> Case de l’oncle Doc <br />

Elle existe toujours.<br />

FeA : À votre avis, comm<strong>en</strong>t regarde-t-on <strong>la</strong> télévision


films <strong>en</strong> fabrication<br />

PHOTO RÉGINE PONCELET-BACH<br />

aujourd’hui <br />

La question est très complexe. Il n’y a pas un téléspectateur-type et<br />

<strong>la</strong> consommation télévisuelle varie <strong>en</strong> fonction du jour et de l’heure.<br />

En ce qui concerne les docum<strong>en</strong>taires de création, il faut s’interroger<br />

à <strong>la</strong> fois sur <strong>la</strong> bonne thématique, <strong>la</strong> bonne écriture, le bon format, et<br />

<strong>la</strong> bonne exposition <strong>en</strong> fonction de l’heure et du jour de diffusion.<br />

De surcroît, les technologies évolu<strong>en</strong>t. Aujourd’hui France 3 <strong>Alsace</strong><br />

est <strong>la</strong> seule ant<strong>en</strong>ne régionale à ne pas pr<strong>en</strong>dre l’ant<strong>en</strong>ne à 15 h 50 le<br />

samedi avec un magazine inter-régional. Nous avons fait ce choix pour<br />

déf<strong>en</strong>dre les docum<strong>en</strong>taires qui n’ont pas <strong>en</strong>core été diffusés. Le monde<br />

de demain, <strong>en</strong> matière de docum<strong>en</strong>taires pour <strong>la</strong> télévision régionale,<br />

est à inv<strong>en</strong>ter. Peut-être qu’un jour France 3 <strong>Alsace</strong> diffusera des<br />

bandes-annonces de docum<strong>en</strong>taires de création que les téléspectateurs<br />

pourront obt<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> vidéo à <strong>la</strong> demande (VOD, video on demand) sur<br />

le site internet de France 3 <strong>Alsace</strong> et regarder au mom<strong>en</strong>t où ils le<br />

souhait<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>t. Le li<strong>en</strong> social, <strong>la</strong> liberté, <strong>la</strong> réforme, le respect<br />

du téléspectateur, c’est aussi ce<strong>la</strong>. Le monde de <strong>la</strong> télévision, avec <strong>la</strong><br />

multiplication des chaînes et <strong>la</strong> diversification des modes de diffusion,<br />

est confronté à une mutation profonde, sans doute sans précéd<strong>en</strong>t, à<br />

<strong>la</strong>quelle l’<strong>Alsace</strong> n’échappe pas. Cette mutation doit faire l’objet d’un<br />

débat <strong>en</strong> profondeur avec les réalisateurs, les sociétés de production et<br />

les instances d’aide à <strong>la</strong> production de <strong>la</strong> CUS et de <strong>la</strong> Région, le tout <strong>en</strong><br />

bonne concertation et sans polémique sectaire.<br />

FeA : Qu’<strong>en</strong> est-il des courts métrages de fiction <br />

Je vais répondre sous forme de boutade. Si demain une société de<br />

production me propose un programme court, humoristique, le tout<br />

sponsorisé, je le pr<strong>en</strong>ds.<br />

FeA : Qu’est-ce qui va faire <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce<br />

<strong>en</strong>tre France 3 <strong>Alsace</strong> et les chaînes locales <br />

J’ai toujours considéré que <strong>la</strong> concurr<strong>en</strong>ce était bénéfique. Je souhaite<br />

développer une télévision attractive, interactive, respectueuse du<br />

public et facilitant le li<strong>en</strong> social. Dans une société communicante<br />

comme <strong>la</strong> nôtre, où les supports de communication sont de plus <strong>en</strong><br />

plus nombreux, c’est bi<strong>en</strong> le li<strong>en</strong> social qui fait défaut et <strong>en</strong> ce<strong>la</strong> je<br />

me situe dans <strong>la</strong> continuité de Jean-Marie Boehm. Ces li<strong>en</strong>s, France 3<br />

<strong>Alsace</strong> souhaite les développer, certes à travers les docum<strong>en</strong>taires,<br />

mais aussi à travers l’<strong>en</strong>semble de ses programmes, de l’information<br />

aux magazines, <strong>en</strong> passant par C’est mieux le matin, notre nouvelle<br />

émission, véritable tête de pont de notre li<strong>en</strong> avec les téléspectateurs<br />

alsaci<strong>en</strong>s.<br />

Les yeux de Mélody<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 26’ de Jean-Luc Nachbauer<br />

Mélody Seiwert est photographe. Elle s’est <strong>la</strong>ncée <strong>en</strong><br />

2004 dans le projet de faire le portrait de c<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires<br />

<strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>. Le docum<strong>en</strong>taire se propose de suivre cette<br />

photographe et de partir avec elle à <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contre d’une<br />

dizaine de c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires, « ses grands aînés » comme elle<br />

les appelle, et qui ont tant d’histoires de vie incroyables à<br />

nous transmettre... Entre nostalgie et pure émotion...<br />

Coproduction Les Films de l’Europe, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

films <strong>en</strong> fabrication<br />

Bourtzwiller,<br />

chronique<br />

d’une disparition<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’<br />

de Zouhair Chebbale<br />

Connue comme une banlieue difficile, l’histoire de<br />

Bourtzwiller remonte à une cinquantaine d’années quand<br />

cet alors vil<strong>la</strong>ge alsaci<strong>en</strong> a été rattaché à Mulhouse.<br />

Depuis, son architecture et son urbanisme ont été<br />

modifiés par l’imp<strong>la</strong>ntation de très nombreux logem<strong>en</strong>ts<br />

sociaux. Un grand programme de transformation est<br />

aujourd’hui à l’œuvre avec ses réhabilitations, démolitions<br />

et reconstructions. Comm<strong>en</strong>t les habitants du quartier<br />

viv<strong>en</strong>t-ils cette transformation <br />

Coproduction Dora productions, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

Poussières d’école<br />

Long métrage docum<strong>en</strong>taire de Malek B<strong>en</strong>smaïl<br />

Retour au vil<strong>la</strong>ge de Tiffelfel, là où a démarré <strong>la</strong> guerre<br />

d’Algérie avec l’assassinat du couple d’instituteurs<br />

français. Tout au long de l’année sco<strong>la</strong>ire, le réalisateur<br />

va filmer autour de l’école du vil<strong>la</strong>ge les <strong>en</strong>fants, les<br />

instituteurs, les par<strong>en</strong>ts. Quelque cinquante ans plus<br />

tard, quels sont les rapports de <strong>la</strong> société algéri<strong>en</strong>ne et<br />

de son éducation publique <br />

Coproduction Unlimited, Ina, Cirta films<br />

Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue à Bataville<br />

Long métrage docum<strong>en</strong>taire de François Cail<strong>la</strong>t<br />

Comm<strong>en</strong>t faire revivre l’idée incroyable d’un homme,<br />

Tomas Bata, qui a décidé de faire exister une cité et une<br />

usine au milieu de nulle part Comm<strong>en</strong>t raconter l’histoire<br />

d’une utopie Reconstitutions, archives, témoignages se<br />

mett<strong>en</strong>t au service d’un essai unique <strong>en</strong> son g<strong>en</strong>re.<br />

Coproduction Unlimited, Ina, Les Films Hatari<br />

Raconte-moi<br />

ta <strong>la</strong>ngue<br />

Docum<strong>en</strong>taire de Mariette Feltin<br />

Ce travail questionne le modèle d’intégration à <strong>la</strong> française<br />

au niveau de l’école, <strong>en</strong> suivant des “ projets d’école ” qui<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t acte d’une réalité dev<strong>en</strong>ue incontournable :<br />

<strong>la</strong> diversité linguistique et culturelle de notre société.<br />

Cette ouverture à <strong>la</strong> réalité du monde se fait par le biais<br />

d’interv<strong>en</strong>tions de par<strong>en</strong>ts dans l’école, qui se trouv<strong>en</strong>t<br />

ainsi reconnus. Le film suit les répercussions de telles<br />

actions sur les <strong>en</strong>fants, les par<strong>en</strong>ts et les <strong>en</strong>seignants, et<br />

plus <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t, sur l’école et <strong>la</strong> société.<br />

Avec l’association Les Films du chemin<br />

3


questions à…<br />

Jean-Jacques Schaettel<br />

directeur général d’alsatic TV<br />

4<br />

DR<br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> : Jean-Jacques Schaettel, d’où v<strong>en</strong>ez-vous,<br />

quel est votre parcours et pourquoi <strong>la</strong> télévision <br />

Je vi<strong>en</strong>s du journalisme, un métier passionnant qui confère une réelle<br />

ouverture au monde. Après des études à l’École normale d’instituteurs de<br />

Strasbourg puis au CUEJ, je suis <strong>en</strong>tré au journal L’<strong>Alsace</strong> et j’ai col<strong>la</strong>boré<br />

à France 3. J’ai égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>seigné le journalisme au CFPJ à Paris. Au bout<br />

de quelques années, j’ai eu <strong>en</strong>vie de <strong>la</strong>ncer mes propres projets. C’est ainsi<br />

qu’<strong>en</strong> 1987 j’ai créé ma société Carmin Films, avec <strong>la</strong>quelle j’ai comm<strong>en</strong>cé<br />

à produire des docum<strong>en</strong>taires. L’un des tout premiers films était (déjà) une<br />

coproduction avec <strong>la</strong> télévision allemande, le Saarländischer Rundfunk.<br />

Aujourd’hui je suis directeur général d’alsatic TV, une télévision régionale<br />

de proximité dont j’ai créé <strong>la</strong> préfiguration <strong>en</strong> 1999 sous forme d’un<br />

programme hebdomadaire. De fait, j’ai l’impression d’avoir toujours<br />

exercé des métiers très voisins. En y réfléchissant, je m’aperçois que mes<br />

différ<strong>en</strong>tes activités professionnelles m’ont toujours mis <strong>en</strong> position de<br />

médiateur, médiateur <strong>en</strong>tre les histoires, les événem<strong>en</strong>ts, les images qui<br />

me touch<strong>en</strong>t, et les g<strong>en</strong>s, lecteurs ou téléspectateurs.<br />

FeA : Alors maint<strong>en</strong>ant c’est alsatic TV, mais avant il y avait Alsatic <br />

Alsatic était un programme d’1 h 1/2 par semaine, tandis qu’alsatic TV<br />

diffuse de 6 h à 2 h du matin, soit 20 h par jour. Ce qui change c’est<br />

l’ampleur du projet et <strong>la</strong> surface de diffusion mais l’esprit, lui, ne change<br />

pas. Notre devise est et reste : « Avec vous, proche de vous ». alsatic TV est<br />

une nouvelle composante de l’offre de télévision régionale, qui s’inscrit aux<br />

côtés de <strong>la</strong> chaîne de service public qui, selon moi, fait bi<strong>en</strong> son travail dans<br />

le temps d’ant<strong>en</strong>ne qui lui est alloué. Mais celui-ci est malheureusem<strong>en</strong>t<br />

très (trop ) limité.<br />

alsatic TV est une télévision de proximité, à savoir un nouveau média qui<br />

ouvre de nouveaux champs d’expression à tous ceux qui, dans un périmètre<br />

géographique c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifié, l’<strong>Alsace</strong>, sont <strong>en</strong>gagés sur le terrain du<br />

social, de <strong>la</strong> culture, de <strong>la</strong> recherche, de l’économique, de l’innovation.<br />

Y compris dans sa forme, alsatic TV se veut une autre télévision. Nous<br />

disposons d’un temps d’ant<strong>en</strong>ne conséqu<strong>en</strong>t (20 h par jour) et nous<br />

souhaitons donc pouvoir r<strong>en</strong>dre le média télévision plus accessible à de<br />

très nombreux acteurs de <strong>la</strong> vie locale et régionale. Ainsi <strong>en</strong> contribuant à<br />

leur donner une meilleure visibilité, alsatic TV va témoigner de <strong>la</strong> richesse<br />

et de <strong>la</strong> créativité des initiatives régionales et surtout je l’espère, contribuer<br />

à créer du li<strong>en</strong> social. C’est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle nous avons fait le choix<br />

de donner un visage à <strong>la</strong> chaîne. Il s’incarne dans l’équipe des prés<strong>en</strong>tateurs<br />

et des journalistes, proches des g<strong>en</strong>s, qui l’anim<strong>en</strong>t.<br />

FeA : C’est aussi un peu <strong>la</strong> philosophie de Télé <strong>Alsace</strong>. Pour <strong>la</strong> première fois<br />

il y a un concurr<strong>en</strong>t direct, comm<strong>en</strong>t se fait-il qu’il y ait deux télévisions régionales <br />

L’exist<strong>en</strong>ce de deux projets, l’un porté par les DNA et L’<strong>Alsace</strong>, et l’autre<br />

par le groupe Hersant Media, connu <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

par son gratuit Paru-V<strong>en</strong>du, est sans doute le<br />

résultat d’un débat économique <strong>en</strong>tre deux<br />

grands groupes de presse qui n’ont pas trouvé<br />

les converg<strong>en</strong>ces nécessaires.<br />

FeA : Est-ce que l’<strong>Alsace</strong> est assez grande<br />

pour deux télévisions régionales <br />

La seule réponse que je peux apporter à cette<br />

question, c’est de dire qu’alsatic TV va faire le<br />

maximum pour convaincre les téléspectateurs,<br />

acteurs et part<strong>en</strong>aires locaux et régionaux que<br />

nous sommes les meilleurs et que notre projet<br />

est le plus pertin<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière de proximité.<br />

FeA : Il y a 25 ans naissai<strong>en</strong>t les radios et télés locales,<br />

l’idée était de faire autre chose que <strong>la</strong> télévision<br />

de service public, qu’est-ce qu’une télévision régionale<br />

apporte de différ<strong>en</strong>t <br />

La chaîne régionale de service public est une<br />

chaîne hertzi<strong>en</strong>ne généraliste. Sa logique, ses<br />

contraintes sont différ<strong>en</strong>tes de celles d’une<br />

chaîne thématique. Et pour moi, une télévision<br />

de proximité est une chaîne thématique : on<br />

pourrait dire qu’alsatic TV est une chaîne<br />

thématique, dont <strong>la</strong> thématique serait l’<strong>Alsace</strong>.<br />

Ce raisonnem<strong>en</strong>t vaut <strong>en</strong>core davantage <strong>en</strong><br />

<strong>Alsace</strong> où l’id<strong>en</strong>tité régionale est plus forte<br />

qu’ailleurs... C’est l’une des raisons pour <strong>la</strong>quelle<br />

alsatic TV a choisi de ne pas avoir de studio,<br />

sauf pour l’info. Notre studio, c’est l’<strong>Alsace</strong> tout<br />

<strong>en</strong>tière, ce sont les marchés, les bistrots, l’espace<br />

public. Nous faisons le choix de valoriser <strong>la</strong><br />

création et l’innovation régionales. Pour ce faire,<br />

nous disposons d’une régie numérique mobile à<br />

quatre caméras et d’une remorque satellite pour<br />

diffuser des événem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> direct.<br />

Nous v<strong>en</strong>ons de signer un accord d’exclusivité<br />

sur trois ans avec le Racing club de Strasbourg,<br />

accord au terme duquel nous disposerons<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> exclusivité “ tv locale ” des droits<br />

de diffusion des matchs du club. Mais nous<br />

avons égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagé des coopérations avec<br />

des acteurs culturels, et avons déjà capté deux<br />

spectacles du Théâtre national de Strasbourg,<br />

dirigé par Stéphane Braunschweig.<br />

FeA : Parlons un peu de votre grille.<br />

alsatic TV propose chaque jour 1 h 1/2 de<br />

nouveaux programmes qui s’articul<strong>en</strong>t autour de<br />

deux journaux d’information et des magazines<br />

multidiffusés. Les quatre points forts de notre<br />

grille sont l’information, <strong>la</strong> vie locale, les jeunes<br />

et <strong>la</strong> culture urbaine, et <strong>en</strong>fin les retransmissions<br />

et captations (culture et sports).<br />

Les deux journaux d’information quotidi<strong>en</strong>s, de<br />

30’ chacun, sont <strong>en</strong>registrés et diffusés depuis<br />

deux studios perman<strong>en</strong>ts, l’un à Strasbourg et<br />

l’autre à Mulhouse. Les deux sont multidiffusés<br />

<strong>en</strong> soirée toutes les heures à partir de 18 h 30.


films <strong>en</strong> fabrication<br />

Il y aura un 1⁄4 d’heure d’actualité et 1⁄4 d’heure de questions d’actu,<br />

qui donneront <strong>la</strong> parole à des g<strong>en</strong>s qui l’ont très peu aujourd’hui :<br />

chercheurs, chefs d’<strong>en</strong>treprise, responsables d’associations alsaci<strong>en</strong>s<br />

feront leurs comm<strong>en</strong>taires et donneront leur point de vue.<br />

Il y aura aussi une quinzaine de nouveaux magazines qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

compte de toutes les initiatives qui contribu<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> vie régionale : Du<br />

côté d’ici, le r<strong>en</strong>dez-vous quotidi<strong>en</strong> de <strong>la</strong> vie locale avec Sébasti<strong>en</strong><br />

Bizotto, Café culture, talk show culturel animé par Stéphane Bossler<br />

dans un lieu public, Visite privée avec Caroline Levy, pour faire<br />

connaissance avec les personnalités régionales, Top sports, prés<strong>en</strong>té<br />

par Mé<strong>la</strong>nie Chanvil<strong>la</strong>rd et consacré au sport de haut niveau et à<br />

l’actualité sportive de <strong>la</strong> région, Club Racing, r<strong>en</strong>dez-vous privilégié<br />

avec le Racing club de Strasbourg, Le Stammtisch du sport alsaci<strong>en</strong><br />

réunissant jeunes et moins jeunes pour parler du sport professionnel<br />

et amateur <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>, Au fil des pages, magazine consacré aux livres<br />

et à <strong>la</strong> lecture, Histoire, histoires, consacré à l’histoire régionale<br />

où j’accueille universitaires et histori<strong>en</strong>s de <strong>la</strong> région, Questions<br />

d’<strong>en</strong>treprises, le r<strong>en</strong>dez-vous économique de Valérie Maltnati qui va<br />

à <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contre des acteurs de <strong>la</strong> vie économique régionale, Médiamag,<br />

consacré à l’actualité des médias du Grand-Est. Un magazine tout<br />

spécialem<strong>en</strong>t consacré à <strong>la</strong> création audiovisuelle : Côté courts, côté<br />

docs, avec J<strong>en</strong>ny Ulrich, fait le point chaque mois sur <strong>la</strong> création vidéo<br />

et cinéma <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>. Enfin, l’Univers S<strong>la</strong>sh, animé par B<strong>en</strong>oît Lichté<br />

avec une équipe de chroniqueurs, s’adressera tout particulièrem<strong>en</strong>t<br />

aux jeunes avec des magazines de culture urbaine, cinéma, jeux vidéo,<br />

nouvelles technologies, fringues et t<strong>en</strong>dances.<br />

En semaine les émissions ont une durée d’1/4 d’heure. On sait bi<strong>en</strong> que<br />

les téléspectateurs qui sont abonnés au câble ont souv<strong>en</strong>t plus d’une<br />

c<strong>en</strong>taine de chaînes à leur disposition, et nous n’avons pas <strong>la</strong> prét<strong>en</strong>tion<br />

de les ret<strong>en</strong>ir tout le temps. En revanche, le week-<strong>en</strong>d, les programmes<br />

seront plus longs (1/2 h) et valoriseront <strong>la</strong> vitalité régionale à travers des<br />

captations de spectacle vivant ou des programmes de sport sur 1 ou 2 h.<br />

FeA : Il y a une inquiétude chez les réalisateurs, <strong>la</strong> télé pr<strong>en</strong>d ses distances<br />

par rapport au docum<strong>en</strong>taire, comm<strong>en</strong>t vous situez-vous par rapport à ce<strong>la</strong> <br />

Je suis très attaché au docum<strong>en</strong>taire. C’est un g<strong>en</strong>re que j’ai toujours<br />

déf<strong>en</strong>du et pour lequel je me suis <strong>en</strong>gagé comme producteur, y compris<br />

comme présid<strong>en</strong>t de l’association <strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>. Par rapport à ce qui<br />

existe <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> sur le terrain de <strong>la</strong> production audiovisuelle, j’ai donc<br />

souhaité qu’alsatic TV puisse aussi accompagner les docum<strong>en</strong>taires. Et<br />

nous le ferons <strong>en</strong> coproduisant quelques docum<strong>en</strong>taires, sur lesquels<br />

nous nous <strong>en</strong>gagerons <strong>en</strong> investissant les “ fameux ” 100 euros par<br />

minute, ce qui les r<strong>en</strong>dra éligibles au compte automatique du CNC pour<br />

les producteurs. Mais j’ai égalem<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ce qu’un tel apport ne<br />

suffit pas à financer correctem<strong>en</strong>t une production et nous <strong>en</strong>couragerons<br />

donc les producteurs à trouver d’autres chaînes coproductrices.<br />

FeA : Quelle est votre ligne éditoriale <br />

Le territoire et <strong>la</strong> thématique d’alsatic TV, c’est l’<strong>Alsace</strong>. D’une manière<br />

ou d’une autre, les sujets ou thèmes devront donc avoir affaire avec<br />

l’<strong>Alsace</strong>, parler de l’<strong>Alsace</strong>. Mais ceci <strong>la</strong>isse <strong>en</strong>core un vaste champ<br />

ouvert aux propositions.<br />

Je ti<strong>en</strong>s compte par ailleurs du fait de <strong>la</strong> pression qu’exerce l’audi<strong>en</strong>ce<br />

sur le choix des chaînes hertzi<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> matière de docum<strong>en</strong>taires : leur<br />

accès est de plus <strong>en</strong> plus difficile aux jeunes créateurs et aux premiers<br />

films. Aussi allons-nous privilégier les premiers films et les jeunes<br />

auteurs. C’est aussi <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle nous allons produire des 26’<br />

et pas uniquem<strong>en</strong>t des 52’.<br />

Les cigales et <strong>la</strong> fourmi<br />

Docum<strong>en</strong>taire au Rajasthan d’Eric Sch<strong>la</strong>f<strong>la</strong>ng<br />

Le projet atteint sa maturité. Le réalisateur <strong>en</strong> qui<br />

sommeille une âme de confér<strong>en</strong>cier a trouvé chez East<br />

Wise le parfait écho puisque <strong>la</strong> société travaille <strong>en</strong><br />

parallèle d’une diffusion télévisuelle et d’une production<br />

franco-indi<strong>en</strong>ne sur un format plus long destiné à <strong>la</strong><br />

ciné-confér<strong>en</strong>ce. Cette formule simple mais trop peu<br />

développée permettra une véritable interaction avec<br />

le public, afin que celui-ci compr<strong>en</strong>ne et <strong>en</strong>visage<br />

réellem<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>t du géant indi<strong>en</strong>.<br />

East Wise films<br />

films <strong>en</strong> fabrication<br />

Des nuages pour seul toit<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ d’Yves Schmitt<br />

Un film qui s’attache à montrer une communauté<br />

manouche <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> qui, tout <strong>en</strong> vivant <strong>en</strong> marge de<br />

notre société, cultive un mode de vie radicalem<strong>en</strong>t<br />

différ<strong>en</strong>t du nôtre. Un portrait très personnel de cette<br />

communauté, dont l’id<strong>en</strong>tité est c<strong>en</strong>trée sur une culture<br />

issue du nomadisme et sur une organisation sociale<br />

spécifique qui rev<strong>en</strong>dique le droit au non-travail.<br />

Coproduction Balthazar films, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

L’homme de l’air<br />

Der Luftm<strong>en</strong>sch<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ de Mariette Feltin<br />

Cette figure importante du judaïsme diasporique, rejetée<br />

par les sionistes, nous invite à un voyage hors des s<strong>en</strong>tiers<br />

battus de <strong>la</strong> culture yiddish. À Strasbourg, où se pose<br />

<strong>la</strong> question de <strong>la</strong> transmission de cette culture pour un<br />

public non-connaisseur ; <strong>en</strong> Israël, où sa table rase pour<br />

créer un homme sans passé, nouveau et fort, a créé un<br />

grand vide, et au Canada, où le yiddish reste une valeur<br />

incontournable pour le judaïsme.<br />

Coproduction Balthazar films, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

L’incroyable histoire<br />

de Pierre Brice<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ de Oliver Schwehm<br />

tournage <strong>en</strong> France, Italie, Croatie et Allemagne<br />

L’acteur français Pierre Brice fait partie de <strong>la</strong> même<br />

génération d’acteurs “ jeunes premiers ” que Belmondo ou<br />

Delon. Il a tourné dans plus de 85 films mais n’a jamais<br />

réussi à s’imposer <strong>en</strong> France. Son nom aurait certainem<strong>en</strong>t<br />

disparu de l’histoire du cinéma si les Allemands ne<br />

l’avai<strong>en</strong>t pas si bi<strong>en</strong> ret<strong>en</strong>u, grâce au rôle de Winnetou,<br />

créé par Karl May. En Allemagne, Pierre Brice est<br />

aujourd’hui une lég<strong>en</strong>de vivante. À travers son histoire et<br />

sa trajectoire, avec l’aide d’archives cinématographiques,<br />

le film reflétera une partie des <strong>en</strong>jeux et des espoirs<br />

d’une époque d’après-guerre <strong>en</strong> pleine mutation, avec le<br />

cinéma comme projecteur.<br />

Coproduction Human Doors, Arte, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

Repose <strong>en</strong> paix<br />

Série d’animation thriller de Bruno Collet.<br />

Coproduction Megafilms.net,<br />

Turner C<strong>la</strong>ssic Movies International, Vivem<strong>en</strong>t lundi !<br />

ainsi que, toujours chez Megafilms.net,<br />

La tête dans les flocons, série d’animation.<br />

5


questions à…<br />

Jacques Dottor<br />

responsable des programmes<br />

de Télé <strong>Alsace</strong><br />

6<br />

Dans ce contexte, je souhaiterais égalem<strong>en</strong>t<br />

préciser un point concernant les re<strong>la</strong>tions <strong>en</strong>tre<br />

alsatic TV et Seppia, société de production<br />

née <strong>en</strong> 2002 d’une séparation des activités de<br />

production et de diffusion de Carmin Films. Je<br />

me suis <strong>en</strong>gagé auprès du CNC : Seppia sera un<br />

producteur parmi les autres et <strong>en</strong> aucun cas le<br />

producteur majoritaire d’alsatic TV.<br />

FeA : Quel est votre budget et avec combi<strong>en</strong><br />

de personnes fonctionnez-vous <br />

L’équipe d’alsatic TV se compose d’une vingtaine<br />

de perman<strong>en</strong>ts (dont 3 JRI – journalistes reporters<br />

d’images – à Strasbourg et 3 JRI à Mulhouse) et<br />

d’une quinzaine de col<strong>la</strong>borateurs occasionnels.<br />

Son budget prévisionnel est de 1,8 million<br />

d’euros pour <strong>la</strong> première année à quoi s’ajoute<br />

un investissem<strong>en</strong>t de plus de 700000 euros<br />

pour le matériel et les instal<strong>la</strong>tions techniques.<br />

Nous espérons arriver à l’équilibre sur trois ans.<br />

D’ici là, le paysage va peut-être changer avec<br />

l’arrivée de <strong>la</strong> TNT. Alsatic était une SàRL et<br />

s’est transformée <strong>en</strong> société anonyme simplifiée,<br />

présidée par Francis Hirn, les deux associés<br />

d’alsatic TV sont les DNA et L’<strong>Alsace</strong>. Mais le<br />

capital va être augm<strong>en</strong>té à 1,5 million d’euros<br />

et s’ouvrir prochainem<strong>en</strong>t à d’autres part<strong>en</strong>aires<br />

privés. Parmi ceux-ci, on peut d’ores et déjà citer<br />

le Racing club de Strasbourg qui va <strong>en</strong>trer dans<br />

le capital à hauteur de 20 %.<br />

FeA : Sur quel canal sera diffusé alsatic TV <br />

alsatic TV est diffusé sur un canal dédié sur<br />

les réseaux câblés alsaci<strong>en</strong>s (analogique et<br />

numérique) d’EstVidéocom et de Noos. Sur<br />

EstVidéocom, il s’agit du canal 11 <strong>en</strong> numérique<br />

et d’une fréqu<strong>en</strong>ce variable sur l’analogique.<br />

alsatic TV touchera 300000 foyers <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> d’ici<br />

quelques mois. Le robot de diffusion sera installé<br />

à alsatic TV à Strasbourg, et nous diffuserons sur<br />

toute <strong>la</strong> région.<br />

C’est banalité que de dire : <strong>la</strong> télévision est une<br />

médiation. Pour une télévision de proximité, <strong>en</strong><br />

outre diffusée sur le câble, comme alsatic TV,<br />

l’<strong>en</strong>jeu est d’innover et d’inv<strong>en</strong>ter de nouvelles<br />

formes et de nouveaux cont<strong>en</strong>us, à mi-chemin<br />

<strong>en</strong>tre <strong>la</strong> télévision et internet. Notre site internet<br />

représ<strong>en</strong>te dans ce contexte un <strong>en</strong>jeu très important<br />

égalem<strong>en</strong>t. Et <strong>la</strong> notion d’interactivité sera l’un<br />

des champs d’expérim<strong>en</strong>tation d’alsatic TV<br />

dans les prochains mois. Aujourd’hui, nous<br />

démarrons, confiants <strong>en</strong> l’av<strong>en</strong>ir et soucieux<br />

d’innover.<br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> : Quel est votre parcours et pourquoi <strong>la</strong> télévision <br />

Ce qui m’intéresse c’est <strong>la</strong> proximité, <strong>la</strong> proximité c’est les g<strong>en</strong>s, j’aime<br />

bi<strong>en</strong> les g<strong>en</strong>s. Il y a vingt ans j’ai fait de <strong>la</strong> radio, <strong>en</strong> 1990 il y a eu <strong>la</strong> création<br />

de Télé Val d’Arg<strong>en</strong>t, j’ai fait un peu tout au début, JRI, responsable<br />

administratif... puis <strong>la</strong> structure s’est étoffée et <strong>en</strong>suite, de 1997 à 2004, j’ai<br />

été présid<strong>en</strong>t de Canal Est. Canal Est est un regroupem<strong>en</strong>t de tr<strong>en</strong>te télés<br />

locales qui permet d’échanger sur les problèmes r<strong>en</strong>contrés au sein d’une<br />

télé locale. Beaucoup de ces télés sont animées par des bénévoles qui<br />

ont été formés grâce aux formations mises <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce par <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong>.<br />

Ensuite on a mis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce Couleurs d’<strong>Alsace</strong>, best of de <strong>la</strong> production des<br />

télés locales, puis Docum<strong>en</strong>tale avec les producteurs régionaux pour <strong>la</strong><br />

diffusion de docum<strong>en</strong>taires.<br />

Pour moi <strong>la</strong> télévision de proximité a un rôle citoy<strong>en</strong> à jouer, elle devi<strong>en</strong>t<br />

un acteur de <strong>la</strong> vie des g<strong>en</strong>s, au même titre que peut l’être un club de foot.<br />

Les g<strong>en</strong>s ont un rapport très affectif à leur télé, ils connaiss<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>s qui<br />

y travaill<strong>en</strong>t et qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur les p<strong>la</strong>teaux. En 2004, j’ai arrêté Canal Est<br />

et j’ai p<strong>en</strong>sé à une télé régionale de service public.<br />

FeA : N’est-ce pas à France 3 <strong>Alsace</strong> de jouer ce rôle <br />

Je trouve que France 3 <strong>Alsace</strong> manque d’espaces de diffusion. Le fait qu’il y<br />

ait des chaînes régionales montre bi<strong>en</strong> qu’il y a de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à pr<strong>en</strong>dre.<br />

FeA : Mais qu’est exactem<strong>en</strong>t Télé <strong>Alsace</strong> <br />

En 2004, Ant<strong>en</strong>nes locales, filiale du groupe Hersant et qui a pour vocation<br />

de mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce des télévisions locales, m’a contacté. Ce qui me p<strong>la</strong>isait<br />

dans leur proposition c’est qu’ils étai<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibles à <strong>la</strong> notion de chaîne<br />

du service public, où les g<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir s’exprimer, de chaîne de<br />

médiation.<br />

FeA : Quelle sera <strong>la</strong> grille de Télé <strong>Alsace</strong> <br />

On p<strong>en</strong>se que c’est une chaîne où les g<strong>en</strong>s vont zapper, et il faut que l’on<br />

soit complém<strong>en</strong>taire de l’existant, on propose du “ pré-zappé ”, c’est-à-dire<br />

des petits sujets, les “ pastilles ”, qui tourn<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> journée, un peu à <strong>la</strong><br />

manière de France Info et qui chang<strong>en</strong>t d’horaire d’un jour à l’autre, c’est<br />

le carrousel.<br />

Ces sujets peuv<strong>en</strong>t être produits par nous ou achetés à des sociétés de<br />

production d’ici. Ils peuv<strong>en</strong>t aussi être proposés par des réalisateurs, à ce<br />

mom<strong>en</strong>t-là il faut définir le coût et les moy<strong>en</strong>s de financem<strong>en</strong>t.<br />

Il y aura un direct tous les soirs <strong>en</strong>tre 19 h et 20 h, à l’extérieur, ça permet<br />

aux g<strong>en</strong>s d’interagir par téléphone ou par SMS. Il y aura quatre espaces<br />

magazines d’une heure qui sont des espaces ouverts à toute <strong>la</strong> production<br />

existante qui a besoin d’avoir une vitrine. Par exemple, nous avons des<br />

contacts avec des g<strong>en</strong>s dans le milieu sco<strong>la</strong>ire qui initi<strong>en</strong>t des courts<br />

métrages, on peut très bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>visager de leur ouvrir un magazine. Au<br />

DR


PHOTO RÉGINE PONCELET-BACH<br />

films <strong>en</strong> fabrication<br />

travers de ça on devi<strong>en</strong>t un peu le reflet des initiatives locales. On peut<br />

rediffuser des émissions de Canal Est et des docum<strong>en</strong>taires qui ont plus<br />

de cinq ans pour leur redonner une deuxième vie par exemple. La pub<br />

occupera l’espace maximum prévu par le légis<strong>la</strong>teur.<br />

FeA : Vous serez une équipe de combi<strong>en</strong> de personnes <br />

Il y a 15 sa<strong>la</strong>riés directs de Télé <strong>Alsace</strong>, plus le direct qui est sous-traité<br />

à Via storia, société alsaci<strong>en</strong>ne.<br />

FeA : Quel public est c<strong>en</strong>sé toucher Télé <strong>Alsace</strong> <br />

Télé <strong>Alsace</strong> est une chaîne du câble, Est vidéo communication, <strong>en</strong><br />

exclusivité, ce qui veut dire que nous ne serons pas sur <strong>la</strong> free-box.<br />

Le direct sera grand public, il y aura des “ pastilles ” humoristiques, les<br />

sujets courts pourront toucher des niches de popu<strong>la</strong>tion.<br />

FeA : Tout le monde parle de proximité,<br />

mais qu’est-ce que ça représ<strong>en</strong>te pour Télé <strong>Alsace</strong> <br />

L’idée de Télé <strong>Alsace</strong> est de fédérer autour d’elle, un peu comme à<br />

Gr<strong>en</strong>oble où ça marche plutôt bi<strong>en</strong>. Nous avons aussi prévu d’installer<br />

une borne “ télé perso ”. C’est une cabine vidéomaton qui va être<br />

posée, une à Strasbourg et une à Mulhouse. Les g<strong>en</strong>s pourront aller<br />

décl<strong>en</strong>cher cette borne <strong>en</strong> <strong>en</strong>voyant un SMS et ils auront une minute<br />

pour s’exprimer. Dans notre direct on retrouvera une rubrique de ces<br />

“ télé perso ”.<br />

FeA : On est <strong>en</strong> plein dans ce que disait Andy Warhol<br />

du quart d’heure de célébrité pour chacun.<br />

C’est ça <strong>la</strong> fonction d’une télé locale, de permettre à n’importe qui<br />

d’être dedans.<br />

FeA : À quand le démarrage et quel est votre budget <br />

On démarrera quand on sera prêt, cet automne. Le budget se situe<br />

<strong>en</strong>tre 1 et 1,5 million d’euros. Les choses vont se mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

progressivem<strong>en</strong>t. Il y aura des part<strong>en</strong>ariats avec les télés locales.<br />

FeA : Vous n’avez pas peur d’être considérés comme amateurs <br />

Jugeons sur le résultat ! Nous n’avons pas les mêmes critères et les<br />

mêmes contraintes que France 3. Les s<strong>en</strong>iors ne sont pas notre cible.<br />

FeA : Vous dites « les g<strong>en</strong>s » et non « les téléspectateurs »<br />

Oui, <strong>la</strong> télé que j’ai <strong>en</strong>vie de faire c’est avec les g<strong>en</strong>s et pour les g<strong>en</strong>s.<br />

Ale et cheval<br />

Docum<strong>en</strong>taire écrit par Maïté Jardin<br />

et réalisé par Georges Drion<br />

Si les brasseurs français n’ont pas conservé leurs écuries,<br />

<strong>en</strong> revanche les atte<strong>la</strong>ges des brasseries ang<strong>la</strong>ises,<br />

allemandes, suisses ou belges continu<strong>en</strong>t à livrer <strong>la</strong><br />

bière dans les al<strong>en</strong>tours. Un luxe, mais pas pour autant<br />

une phi<strong>la</strong>nthropie. En continuant leurs livraisons et <strong>en</strong><br />

participant à de grands événem<strong>en</strong>ts comme <strong>la</strong> fête de<br />

<strong>la</strong> bière à Munich, ces atte<strong>la</strong>ges font <strong>la</strong> joie du public<br />

et l’impact publicitaire n’est <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> comparable à une<br />

annonce dans un journal ou un spot à <strong>la</strong> télévision.<br />

Coproduction Balthazar films, chaîne Equidia<br />

films <strong>en</strong> fabrication<br />

Vi<strong>en</strong>i nel mare [Vi<strong>en</strong>s sur <strong>la</strong> mer]<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ de Serge Fretto, titre provisoire<br />

Le film raconte le retour à Naro, dans le sud de <strong>la</strong> Sicile,<br />

des trois générations de <strong>la</strong> famille du réalisateur. Un<br />

voyage à travers <strong>la</strong> mémoire familiale qui croise celle<br />

d’une ville.<br />

Dora productions<br />

L’Explosion<br />

Docum<strong>en</strong>taire de Jérôme Champion<br />

avec <strong>la</strong> participation de Jean-Noël Destrehem<br />

Un voyage ouvrier dans le nucléaire français. À partir<br />

de r<strong>en</strong>contres, <strong>en</strong>tre autres, avec des ouvriers des mines<br />

d’uranium au Niger, des ex-sidérurgistes de Vireux,<br />

d’antinucléaires de Chooz, d’antinucléaires d’aujourd’hui<br />

et d’images d’archives d’époque, L’Explosion est parti à <strong>la</strong><br />

r<strong>en</strong>contre de ce qui fait notre quotidi<strong>en</strong> et de ce qui fait<br />

<strong>en</strong>core parler celles et ceux qui se projett<strong>en</strong>t dans notre<br />

av<strong>en</strong>ir. Sur cette question comme sur tant d’autres, notre<br />

mémoire collective nous livre de riches élém<strong>en</strong>ts qu’on<br />

aurait tort aujourd’hui de ne pas goûter.<br />

Coproduction Fil Fil films, La Flèche production<br />

Les alchimistes de <strong>la</strong> récup’<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 26’ de Fitouri Belhiba<br />

En production.<br />

Coproduction Fil Fil films, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

7


questions à…<br />

Dominique R<strong>en</strong>auld<br />

directeur d’Images Plus à Épinal<br />

faisait, le territoire serait différ<strong>en</strong>t puisqu’on devi<strong>en</strong>drait plus une télévision<br />

de pays et on serait à peu près à 140000 téléspectateurs pot<strong>en</strong>tiels. Le but<br />

à terme c’est de dev<strong>en</strong>ir une télévision départem<strong>en</strong>tale.<br />

FeA : En terme de popu<strong>la</strong>tion, ça représ<strong>en</strong>te combi<strong>en</strong> de téléspectateurs <br />

Nous avons 16 500 prises ce qui équivaut à peu près à 45 000 personnes.<br />

La moitié des prises est installée dans des logem<strong>en</strong>ts collectifs et l’autre<br />

moitié ce sont des individuels qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t se câbler. La prés<strong>en</strong>ce d’Images<br />

Plus permet une fidélisation pour le câble opérateur.<br />

8<br />

DR<br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> : Qu’est-ce que Images Plus <br />

Images Plus est <strong>la</strong> télévision locale de l’agglomération<br />

d’Épinal, créée <strong>en</strong> 1990. Elle diffusait<br />

au départ sur trois communes : Épinal, Golbey et<br />

Chantraine. Elle est née d’une décision politique<br />

forte des trois maires et grâce à l’arrivée du câble.<br />

Il s’agissait de démontrer que c’était possible<br />

de créer des programmes de qualité dans une<br />

moy<strong>en</strong>ne agglomération.<br />

Les objectifs fixés à Images Plus étai<strong>en</strong>t de<br />

faire une télévision pour et par les habitants,<br />

qui donne <strong>la</strong> parole et valorise les initiatives<br />

dans tous les domaines (politique, associatif,<br />

industriel). Donc ça, c’est l’objectif de départ :<br />

être une télévision citoy<strong>en</strong>ne, de service public<br />

local.<br />

FeA : Et aujourd’hui qu’<strong>en</strong> est-il <br />

Le développem<strong>en</strong>t, ça a été l’arrivée d’autres<br />

communes (dix communes) mais nous sommes<br />

toujours sur le câble. Actuellem<strong>en</strong>t ça stagne un<br />

peu, notamm<strong>en</strong>t par les arrêts d’investissem<strong>en</strong>t<br />

dans le secteur du câble. Ici il n’y a pas internet<br />

sur le câble par exemple, donc ça freine le<br />

développem<strong>en</strong>t au niveau du public pot<strong>en</strong>tiel.<br />

Les objectifs d’Images Plus n’ont pas évolué, on<br />

continue de conforter l’id<strong>en</strong>tité de notre territoire.<br />

Ce qui évolue c’est <strong>la</strong> forme. Le personnel s’est<br />

professionnalisé de plus <strong>en</strong> plus, mais nous<br />

restons dans une économie très fragile.<br />

Depuis le démarrage nous avons essayé de<br />

concilier financem<strong>en</strong>ts publics et privés et nous<br />

fonctionnons avec un peu plus de 1 million<br />

d’euros de budget. Nous avons quand même vécu<br />

plusieurs années avec un budget d’exploitation<br />

<strong>en</strong> déficit qui se cumu<strong>la</strong>it. L’année dernière,<br />

après des années, nous avons atteint l’équilibre.<br />

Si aujourd’hui Images Plus veut trouver un peu<br />

d’aisance on sait que ça va passer par le privé<br />

et par <strong>la</strong> pub. Donc aujourd’hui, l’objectif est<br />

d’é<strong>la</strong>rgir notre zone de diffusion. Nous avons<br />

déposé une demande d’obt<strong>en</strong>tion de fréqu<strong>en</strong>ce<br />

TNT (télévision numérique terrestre). Si ça se<br />

FeA : Est-ce qu’aujourd’hui vous n’êtes pas soumis à <strong>la</strong> pression des annonceurs <br />

Nous ne sommes pas soumis à ces pressions mais d’autres nous dis<strong>en</strong>t<br />

« vous êtes soumis aux politiques qui vous financ<strong>en</strong>t ». Il faut un<br />

compromis. Le modèle économique qui r<strong>en</strong>d totalem<strong>en</strong>t autonome un<br />

média, je ne le connais pas. Plus nous serons partagés <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tes<br />

sources de financem<strong>en</strong>t plus nous trouverons notre équilibre. Les pressions<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion locale. On ne peut pas dire n’importe quoi.<br />

Quand on dit une bêtise, celui ou celle dont on parle on va le ou <strong>la</strong> croiser<br />

dans <strong>la</strong> rue le l<strong>en</strong>demain. C’est donc une notion de respect qu’il faut avoir<br />

vis-à-vis du téléspectateur. On est dans un système d’att<strong>en</strong>tions croisées.<br />

FeA : Comm<strong>en</strong>t êtes-vous arrivé à Images Plus <br />

Par hasard. J’étais conseiller technique et pédagogique auprès de Jeunesse<br />

et Sports. On m’a demandé de mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce un atelier de communication<br />

sociale. C’était des lieux où on permettait au citoy<strong>en</strong> de s’approprier des<br />

nouveaux moy<strong>en</strong>s de communication. Quand Images Plus s’est créée, elle<br />

a demandé à l’atelier de communication sociale de réaliser de manière<br />

hebdomadaire une émission sur le cinéma, que j’ai réalisée. Quelques mois<br />

après il y a eu fusion <strong>en</strong>tre l’atelier et Images Plus et je suis dev<strong>en</strong>u directeur<br />

du départem<strong>en</strong>t formation et réalisation <strong>en</strong> janvier 1992. Ce départem<strong>en</strong>t<br />

permettait de former des personnes dont le travail était <strong>en</strong>suite diffusé sur<br />

Images Plus. Ce départem<strong>en</strong>t existe toujours mais le public est plutôt un<br />

public des quartiers. En 1994 je suis dev<strong>en</strong>u directeur.<br />

FeA : Qu’est-ce qui vous p<strong>la</strong>ît dans <strong>la</strong> télévision <br />

Ce qui me p<strong>la</strong>ît c’est que c’est un moy<strong>en</strong> de communication au service<br />

du citoy<strong>en</strong>. L’objectif c’est d’être une télévision miroir. Il faut am<strong>en</strong>er le<br />

téléspectateur à intégrer cette notion de territoire et d’appart<strong>en</strong>ance à un<br />

territoire. C’est aussi lui donner des clés pour qu’il appréh<strong>en</strong>de un peu<br />

mieux son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. La télévision locale incite les g<strong>en</strong>s à sortir de<br />

chez eux, incite à s’impliquer dans des associations, permet de mieux<br />

compr<strong>en</strong>dre <strong>la</strong> politique locale et tout ce<strong>la</strong> participe à <strong>la</strong> formation des<br />

habitants. C’est le volet le plus intéressant de <strong>la</strong> télévision locale.<br />

FeA : Est-ce que ça remp<strong>la</strong>cerait un peu les cours d’éducation civique <br />

Ça a ses limites. Nous essayons de donner les clés, libre aux g<strong>en</strong>s de les<br />

utiliser.<br />

FeA : Qu’est-ce qu’on voit sur Images Plus <br />

Il y a le journal quotidi<strong>en</strong> qui est diffusé dès 18 h qui fait <strong>en</strong>viron 15’ et<br />

qui est diffusé <strong>en</strong> boucle jusqu’à 19 h 30. Ensuite il y a pas mal d’émissions<br />

de p<strong>la</strong>teau qui permett<strong>en</strong>t aux associations de prés<strong>en</strong>ter leurs activités.<br />

On a aussi un r<strong>en</strong>dez-vous politique de 50’ qui permet aux personnes de<br />

s’exprimer. On <strong>la</strong>isse du temps à ceux qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur notre p<strong>la</strong>teau. Les<br />

propositions vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du personnel, ce n’est pas nous, <strong>la</strong> direction, qui<br />

imposons. Nous avons aussi des captations sportives et de spectacles et<br />

toute une série de programmes courts. Notre production propre atteint les<br />

300 heures par an.<br />

À côté de ça, nous coproduisons depuis 1994 des docum<strong>en</strong>taires et nous<br />

proposons un docum<strong>en</strong>taire nouveau toutes les semaines. Depuis l’an<br />

dernier avec d’autres télévisions locales nous avons développé une unité


films <strong>en</strong> fabrication<br />

de programmes, qui s’appelle Réactions <strong>en</strong> chaînes (REC), qui nous<br />

permet d’avoir 3 heures de programmes extérieurs par mois dont des<br />

docum<strong>en</strong>taires, des courts métrages, des séries et des magazines.<br />

FeA : En <strong>Alsace</strong>, on vous connaît comme part<strong>en</strong>aire pour des coproductions.<br />

Avez-vous une ligne éditoriale <strong>en</strong> matière de docum<strong>en</strong>taires <br />

Il n’y a pas de ligne c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t définie. Images Plus permet à certains<br />

films de se réaliser, pas dans des conditions merveilleuses, mais au<br />

bout du compte ça donne des films de qualité. Il peut y avoir des films<br />

à gros budget qui sont ratés donc il n’y a pas de raison que des films<br />

à petit budget ne soi<strong>en</strong>t pas ratés. Nous n’avons pas une équipe de<br />

rédaction qui définit une ligne. C’est une équipe de 23 personnes avec<br />

un budget de fonctionnem<strong>en</strong>t de 1 million d’euros par an. La ligne est<br />

<strong>la</strong> même que dans les programmes c’est-à-dire qu’on privilégie des<br />

r<strong>en</strong>contres, du questionnem<strong>en</strong>t et puis c’est aussi <strong>la</strong> force de persuasion<br />

des producteurs qui <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> jeu.<br />

Si Images Plus am<strong>en</strong>ait des moy<strong>en</strong>s de production plus conséqu<strong>en</strong>ts,<br />

surtout <strong>en</strong> numéraire, on pourrait peut-être à certains mom<strong>en</strong>ts avoir<br />

plus notre mot à dire. On sait très bi<strong>en</strong> qu’avec certaines lignes éditoriales<br />

qui sont de plus <strong>en</strong> plus cadrées, certains docum<strong>en</strong>taires auront du mal<br />

à trouver un diffuseur. Donc dans ce secteur-là les télévisions locales<br />

peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core jouer un rôle <strong>en</strong> permettant une forme d’expression.<br />

Le CNC s’est posé beaucoup de questions sur les télévisions locales. Il y<br />

a eu des abus et depuis quelques années on essaye d’avoir des rapports<br />

intellig<strong>en</strong>ts avec le CNC. Ils se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t compte que les docum<strong>en</strong>taires<br />

sont vraim<strong>en</strong>t diffusés sur les ant<strong>en</strong>nes, puisque quelquefois ce n’était<br />

pas le cas. D’un autre côté les docum<strong>en</strong>taires que nous diffusons<br />

r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t du public. Nous avons limité vis-à-vis du CNC le nombre<br />

de coproductions par an. Nous faisons aussi att<strong>en</strong>tion à ce que les<br />

coproductions ne repos<strong>en</strong>t pas seulem<strong>en</strong>t sur Images Plus, <strong>la</strong> maison<br />

de production et le CNC.<br />

La deuxième piste de travail c’est l’unité de programmes REC, mise<br />

<strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce par une dizaine de télévisions locales, qui diffuse des<br />

docum<strong>en</strong>taires coproduits par les télés locales ce qui permet aux films<br />

d’être vus sur un réseau national. Ce qu’on essaye de faire aussi c’est<br />

que REC puisse faire du pré-achat à raison de 15 euros <strong>la</strong> minute ce<br />

qui n’est pas énorme. Mais le CNC reconnaît cette somme comme étant<br />

un apport de diffuseur.<br />

FeA : Comm<strong>en</strong>t vous situez-vous par rapport à France 3 Lorraine <br />

On a essayé de monter des part<strong>en</strong>ariats avec France 3, ça a marché<br />

dans certains domaines et pas dans d’autres. Nous ne sommes pas <strong>en</strong><br />

concurr<strong>en</strong>ce frontale pour le mom<strong>en</strong>t, ils ont des missions de service<br />

public, les objectifs sont différ<strong>en</strong>ts, et on se situe par rapport à eux.<br />

Propos de Francis Guthleb<strong>en</strong>,<br />

Jean-Jacques Schaettel, Jacques Dottor,<br />

et Dominique R<strong>en</strong>auld recueillis<br />

par Isabelle Pantic Guillet et Dami<strong>en</strong> Fritsch.<br />

Le mystère<br />

du monocle noir<br />

Court métrage de fiction de Olivier Arnold<br />

Une comédie ambitieuse à pr<strong>en</strong>dre au 178 e degré, dixit<br />

Patrick Préjean qui y incarne un inspecteur au côté<br />

Clouzeau à peine dévoilé. Pour lui donner <strong>la</strong> réplique,<br />

un casting de rêve ou l’on retrouve Nathalie Mercier,<br />

Auguste Vonville, Dominique Gryl<strong>la</strong>, Nida Wakim,<br />

H<strong>en</strong>ri Costa, R<strong>en</strong>é Scaravel<strong>la</strong>, Yves R<strong>en</strong>oir, Eric Khelif,<br />

Jean-Pierre Verdeilhan et ses acolytes de <strong>la</strong> troupe<br />

illzachoise Hélios.<br />

East Wise films<br />

À nos morts<br />

Docum<strong>en</strong>taire de Fitouri Belhiba et Jean-Marie Fawer<br />

En production.<br />

Fil Fil films<br />

films <strong>en</strong> fabrication<br />

Conte à rebours<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ de Fitouri Belhiba<br />

Chauffeur et conteur occasionnel, Abdelrazzak va<br />

transporter dans son bus quelques voyageurs vers un<br />

lieu saint dans le désert où officie Ouma Sakras, une<br />

guérisseuse de réputation. Au cours du voyage, il narre<br />

<strong>en</strong> deux parties l’histoire d’Ali El Hachichi. Un conte<br />

popu<strong>la</strong>ire sur <strong>la</strong> ruse face à <strong>la</strong> mort. À l’image d’un<br />

feuilleton télévisé, Abdelrazzak racontera un premier<br />

épisode à l’aller et un deuxième au retour. Entretemps,<br />

les voyageurs livr<strong>en</strong>t des témoignages, des faits divers<br />

et des sagesses qui trait<strong>en</strong>t de cette vérité imp<strong>la</strong>cable<br />

qu’est <strong>la</strong> mort. Un récit qui oscille <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> fiction et le<br />

docum<strong>en</strong>taire, l’imaginaire et le réel durant un voyage<br />

reflet d’un temps de vie.<br />

Fil Fil films<br />

Le Seigneur du Château<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 26’ d’Alexis Metzinger<br />

Quel est le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre Le Seigneur des Anneaux de Peter<br />

Jackson et le château du Haut-Ko<strong>en</strong>igsbourg <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> <br />

L’artiste John Howe, célèbre illustrateur des œuvres de<br />

Tolki<strong>en</strong> et Artistic Director de <strong>la</strong> trilogie de Peter Jackson,<br />

a découvert le château il y a 25 ans et cette r<strong>en</strong>contre a<br />

eu une influ<strong>en</strong>ce majeure sur son travail. Cette r<strong>en</strong>contre<br />

ne devait ri<strong>en</strong> au hasard : <strong>en</strong>tre l’univers d’Heroïc Fantasy<br />

de John Howe et celui du château, nombreux sont les<br />

points communs...<br />

Coproduction Cerigo films, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

Tournage cet automne<br />

au château du Haut-Ko<strong>en</strong>igsbourg<br />

La Paloma<br />

Docum<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> HD réalisé par Sigrid Faltin<br />

Nous raconterons le parcours exceptionnel de cette<br />

chanson, <strong>la</strong> passion et l’émotion que cette musique<br />

provoque dans les pays qu’elle traverse, et comm<strong>en</strong>t<br />

chacun se l’est appropriée. Le tournage de ce film de<br />

musique et d’émotions suivra <strong>la</strong> “ colombe ” dans son<br />

voyage <strong>en</strong> Tanzanie, à Hawaï, au Mexique, à Cuba, <strong>en</strong><br />

Roumanie, <strong>en</strong> Espagne...<br />

Coproduction Seppia, ZDF, Arte,<br />

NDR, ORF, White Pepper film<br />

9


position<br />

Les changem<strong>en</strong>ts et les nouvelles ori<strong>en</strong>tations<br />

pour <strong>la</strong> télévision régionale de service public inquièt<strong>en</strong>t les élus.<br />

Adri<strong>en</strong> Zeller, présid<strong>en</strong>t du Conseil régional d’<strong>Alsace</strong>,<br />

a prés<strong>en</strong>té <strong>la</strong> motion suivante.<br />

<strong>la</strong> parole<br />

10<br />

Motion<br />

concernant l’av<strong>en</strong>ir de <strong>la</strong> télévision régionale<br />

de service public <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> (France 3 <strong>Alsace</strong>)<br />

prés<strong>en</strong>tée par Adri<strong>en</strong> Zeller, présid<strong>en</strong>t du Conseil régional d’<strong>Alsace</strong><br />

Le 26 juillet 2006, le Conseil des Ministres a approuvé le projet de loi re<strong>la</strong>tif « à <strong>la</strong><br />

modernisation de <strong>la</strong> diffusion audiovisuelle et à <strong>la</strong> télévision du futur ». Ce projet de<br />

loi sera discuté à partir d’octobre 2006 au Parlem<strong>en</strong>t et, s’il est approuvé, les pouvoirs<br />

publics auront mis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce le processus de basculem<strong>en</strong>t définitif de <strong>la</strong> télévision<br />

française vers le tout-numérique d’ici à <strong>la</strong> fin de 2011.<br />

Parallèlem<strong>en</strong>t, débuteront les discussions <strong>en</strong>tre le Gouvernem<strong>en</strong>t et France Télévisions<br />

pour définir et contractualiser un contrat d’objectifs et de moy<strong>en</strong>s (2006-2011) pour le<br />

groupe ayant <strong>en</strong> charge le service public de l’audiovisuel.<br />

Ces deux événem<strong>en</strong>ts sont très importants car, <strong>en</strong> réalité, ils mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce pour les<br />

10-15 prochaines années, les structures ess<strong>en</strong>tielles de <strong>la</strong> télévision publique française.<br />

Il serait inconcevable que cette occasion ne soit pas utilisée pour pr<strong>en</strong>dre concrètem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> compte le besoin de proximité, de li<strong>en</strong> social et culturel et d’appart<strong>en</strong>ance territoriale<br />

exprimés par une grande majorité de concitoy<strong>en</strong>s. Aussi, des dispositifs légis<strong>la</strong>tifs et<br />

réglem<strong>en</strong>taires doiv<strong>en</strong>t être adoptés pour mettre <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce, au niveau de France 3,<br />

une télévision publique régionale r<strong>en</strong>forcée, qui ti<strong>en</strong>drait compte des spécificités des<br />

régions, qui contribuerait de manière effective à ses objectifs et serait significativem<strong>en</strong>t<br />

plus accessible à des heures de grande écoute qu’aujourd’hui.<br />

C’est dans ce contexte que le Conseil Régional d’<strong>Alsace</strong>, réuni le 8 septembre 2006 <strong>en</strong><br />

Commission Perman<strong>en</strong>te, considérant que :<br />

- de l’analyse de <strong>la</strong> situation de l’<strong>Alsace</strong> et de ses caractéristiques, il apparaît<br />

nécessaire que sa richesse culturelle, associative, historique, sportive et linguistique<br />

exceptionnelle, le nombre et <strong>la</strong> qualité de ses manifestations publiques et festives,<br />

puiss<strong>en</strong>t mieux s’exprimer sur France 3 <strong>Alsace</strong> contribuant ainsi au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de<br />

<strong>la</strong> vie régionale elle-même ;<br />

- le phénomène frontalier et sa dim<strong>en</strong>sion géopolitique europé<strong>en</strong>ne, avec son volet<br />

économique, social et linguistique doit être reconnu et apprécié comme un <strong>en</strong>jeu fort ;<br />

- le pot<strong>en</strong>tiel de production audiovisuelle et les nombreuses institutions et organismes<br />

liés à <strong>la</strong> télévision (ex. Arte, Circom, iconoval, Pôle Image...) font de l’<strong>Alsace</strong> une<br />

« terre de télévision » avec des ressources sans égales <strong>en</strong> France ;<br />

- France 3 <strong>Alsace</strong> est et sera confrontée à une rude concurr<strong>en</strong>ce avec d’une part <strong>la</strong><br />

création de deux télévisions régionales privées, qui sont sur le point d’émettre et<br />

d’autre part, le phénomène frontalier, <strong>en</strong> rappe<strong>la</strong>nt que 36 % des téléspectateurs<br />

regard<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t des émissions sur les chaînes allemandes et suisses ;<br />

- une des missions de France 3 est aussi de sout<strong>en</strong>ir, par <strong>la</strong> coproduction, les activités<br />

des producteurs et réalisateurs régionaux et que ceci n’est possible qu’à travers<br />

l’attribution d’un temps d’ant<strong>en</strong>ne supplém<strong>en</strong>taire ;<br />

- demande que <strong>la</strong> loi du 30 septembre 1986, qui définit le statut de France 3, soit, si<br />

nécessaire, adaptée afin qu’elle ne constitue plus un frein au développem<strong>en</strong>t d’une<br />

véritable politique régionale de l’audiovisuel public, apte à adapter les horaires de<br />

diffusion aux situations régionales ;<br />

- demande que soit c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t précisé, dans le contrat d’objectifs et de moy<strong>en</strong>s, que<br />

France 3 <strong>Alsace</strong>, bénéficiera, p<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> durée du contrat, et à titre expérim<strong>en</strong>tal,<br />

d’un statut spécifique qui permette d’<strong>en</strong> faire une télévision de service public régional<br />

r<strong>en</strong>forcée ;<br />

- demande que France 3 <strong>Alsace</strong> puisse avoir les moy<strong>en</strong>s de dev<strong>en</strong>ir le véritable reflet<br />

de <strong>la</strong> vie régionale dans tous ses aspects, toutes ses activités et toutes ses diversités.<br />

Il est par conséqu<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable d’adapter les horaires des émissions aux heures<br />

d’audi<strong>en</strong>ce et même de grande audi<strong>en</strong>ce ; ceci est un impératif pour une télévision<br />

à vocation régionale, que les autres télévisions publiques régionales europé<strong>en</strong>nes<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte, et ce afin d’éviter le retour systématique à des<br />

horaires où seule une infime partie de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion peut regarder <strong>la</strong> télévision ;<br />

- <strong>en</strong>fin demande que soit mis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce un part<strong>en</strong>ariat, à travers une conv<strong>en</strong>tion, <strong>en</strong>tre<br />

France 3 <strong>Alsace</strong>, <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> et l’<strong>en</strong>semble de ses forces vives.<br />

Strasbourg, le 8 septembre 2006.<br />

Ce docum<strong>en</strong>t provi<strong>en</strong>t du site internet de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong><br />

http://www.region-alsace.eu<br />

Pour une autre politique régionale<br />

de France Télévisions<br />

Aujourd’hui, les producteurs alsaci<strong>en</strong>s s’a<strong>la</strong>rm<strong>en</strong>t<br />

d’ap pr<strong>en</strong>dre les nouvelles ori<strong>en</strong>tations de France<br />

Télévisions. Celles-ci n’offr<strong>en</strong>t plus de p<strong>la</strong>ce, ou si peu,<br />

à <strong>la</strong> création régionale.<br />

Les nouvelles ori<strong>en</strong>tations de France Télévisions, qui<br />

s’appui<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie sur des rapports d’étude de consommation<br />

télévisuelle et une analyse des courbes d’audi<strong>en</strong>ce,<br />

dessin<strong>en</strong>t une grille où <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du docum<strong>en</strong>taire de<br />

création, quand il est d’origine régionale, est restreinte.<br />

Une grille qui, pour ses décrochages régionaux, cherche à<br />

réguler l’audi<strong>en</strong>ce et privilégie <strong>la</strong> diffusion de programmes<br />

de type magazine. Pourtant, si l’on observe les choix de<br />

programmation nationale et les performances d’autres<br />

chaînes ou stations régionales, le docum<strong>en</strong>taire de<br />

création trouve parfaitem<strong>en</strong>t sa p<strong>la</strong>ce et son public <strong>en</strong><br />

deuxième, voire <strong>en</strong> troisième partie de soirée.<br />

Il y a une douzaine d’années, <strong>la</strong> grille de France 3 <strong>Alsace</strong><br />

s’est ouverte aux producteurs indép<strong>en</strong>dants, grâce aux<br />

responsables d’ant<strong>en</strong>ne : Hubert Schilling d’abord, et<br />

le regretté Jean-Marie Boehm, <strong>en</strong>suite. La production<br />

de c<strong>en</strong>taines de films docum<strong>en</strong>taires a été initiée,<br />

films qui trouvèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite des débouchés <strong>en</strong> termes<br />

de coproduction et de diffusion sur d’autres chaînes<br />

nationales et internationales. Des succès d’audi<strong>en</strong>ce,<br />

parfois supérieurs à 30 %, ont couronné ce travail. Cette<br />

politique de coproduction a permis de structurer et<br />

développer un tissu économique autour de <strong>la</strong> création,<br />

contribuant à l’activité d’une vingtaine de sociétés de<br />

production et à <strong>la</strong> création d’une c<strong>en</strong>taine d’emplois.<br />

Parallèlem<strong>en</strong>t, il y a plus de dix ans, pour accompagner le<br />

développem<strong>en</strong>t de notre filière, <strong>la</strong> Communauté urbaine<br />

de Strasbourg et <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> ont mis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce une<br />

politique de souti<strong>en</strong> sélectif dévolue exclusivem<strong>en</strong>t aux<br />

œuvres cinématographiques et audiovisuelles, politique<br />

à <strong>la</strong>quelle le CNC est aujourd’hui associé.<br />

Ces acquis régionaux, comme <strong>la</strong> capacité des producteurs<br />

– garants de <strong>la</strong> bonne fin et de l’intégrité des œuvres<br />

diffusées – à être des part<strong>en</strong>aires professionnels de <strong>la</strong><br />

télévision régionale, se retrouv<strong>en</strong>t aujourd’hui <strong>en</strong> porteà-faux<br />

avec <strong>la</strong> politique régionale que France Télévisions<br />

amorce. Nous souhaitons son réexam<strong>en</strong> sans dé<strong>la</strong>i. Celuici<br />

passe notamm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>, par l’augm<strong>en</strong>tation du<br />

temps d’ant<strong>en</strong>ne accordé <strong>en</strong> décrochage <strong>en</strong> semaine et<br />

<strong>en</strong> soirée.<br />

Une telle option consoliderait le rôle de <strong>la</strong> télévision<br />

de service public comme part<strong>en</strong>aire de <strong>la</strong> création<br />

audiovisuelle, du développem<strong>en</strong>t et de <strong>la</strong> diversification<br />

du tissu professionnel de production <strong>en</strong> région. Elle<br />

r<strong>en</strong>forcerait <strong>la</strong> possibilité de donner à voir et à compr<strong>en</strong>dre<br />

l’espace régional dans toute sa pluralité. Elle n’interdirait<br />

pas l’inv<strong>en</strong>tion de nouvelles formes de production et de<br />

col<strong>la</strong>boration que France Télévisions souhaite instaurer.<br />

Elle contribuerait à pér<strong>en</strong>niser richesse de création,<br />

réalités économiques et création d’emploi.<br />

Pour une télévision régionale citoy<strong>en</strong>ne !<br />

Nous, producteurs indép<strong>en</strong>dants de programmes audiovisuels,<br />

regroupés au sein de l’Association des Producteurs<br />

Audiovisuels d’<strong>Alsace</strong> (APAA), <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les associations<br />

professionnelles audiovisuelles <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> et dans les


aux associations<br />

Cette rubrique est ouverte aux associations de professionnels<br />

pour des prises de position collectives, des communiqués…<br />

films <strong>en</strong> fabrication<br />

autres régions françaises, à l’instar de nos élus de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> et de <strong>la</strong><br />

Communauté urbaine de Strasbourg, nous demandons une redéfinition du cahier des<br />

charges de France Télévisions <strong>en</strong> matière de programmes régionaux.<br />

Nous voulons une télévision citoy<strong>en</strong>ne, une télévision régionale conséqu<strong>en</strong>te tant <strong>en</strong><br />

qualité qu’<strong>en</strong> quantité d’heures de programmes diffusés à des horaires raisonnables.<br />

Nous voulons une télévision régionale qui pr<strong>en</strong>ne réellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte <strong>la</strong> culture<br />

et <strong>la</strong> modernité de notre région, ses particu<strong>la</strong>rités, son ouverture au monde comme<br />

son dynamisme.<br />

Pour tous les membres de l’APAA, <strong>la</strong> présid<strong>en</strong>te, Pascaline Geoffroy<br />

Manifeste pour <strong>la</strong> création<br />

audiovisuelle <strong>en</strong> région<br />

Les associations d’auteurs-réalisateurs des régions de France se sont constituées <strong>en</strong><br />

réseau pour échanger et croiser leurs regards. Récemm<strong>en</strong>t il a été décidé de publier un<br />

manifeste au sujet de ce qui se passe sur les ant<strong>en</strong>nes des France 3. Ce texte paraîtra<br />

bi<strong>en</strong>tôt dans un quotidi<strong>en</strong> national.<br />

La création audiovisuelle <strong>en</strong> région a connu ces dix dernières années un véritable<br />

bond <strong>en</strong> avant. De nombreux films docum<strong>en</strong>taires, films d’animation et de fiction<br />

sont nés hors de Paris. Des réseaux de professionnels compét<strong>en</strong>ts ont vu le jour<br />

dans ce désert audiovisuel qu’était <strong>la</strong> “ province ”. Cet é<strong>la</strong>n, nous le devons, <strong>en</strong><br />

grande partie, aux ant<strong>en</strong>nes régionales de France 3, qui ont coproduit ces films et<br />

les ont diffusés, apportant leurs compét<strong>en</strong>ces. Nous le devons aussi aux collectivités<br />

territoriales qui nous ont sout<strong>en</strong>us par des aides ciblées sur <strong>la</strong> qualité. Aujourd’hui,<br />

pas une région qui n’ait son fonds de souti<strong>en</strong> à l’audiovisuel.<br />

Une production variée, ambitieuse, indép<strong>en</strong>dante, a peu à peu vu le jour. Malgré des<br />

créneaux de diffusion restreints (samedi après-midi, mais jamais une seule soirée<br />

concédée aux régions, ou alors après minuit), le public a répondu prés<strong>en</strong>t à cette<br />

offre, marquant son appét<strong>en</strong>ce pour des regards nouveaux.<br />

Selon les chiffres du CNC, 622 heures ont ainsi été produites <strong>en</strong> région <strong>en</strong> 2005,<br />

une goutte d’eau au regard de <strong>la</strong> production nationale, mais une évolution<br />

prometteuse pour les régions. 165 producteurs sont installés <strong>en</strong> dehors de Paris. Des<br />

associations d’auteurs et réalisateurs ont été créées aux quatre coins de <strong>la</strong> France.<br />

Un développem<strong>en</strong>t que nous p<strong>en</strong>sions logique, réjouissant, inéluctable.<br />

Depuis peu cep<strong>en</strong>dant, <strong>la</strong> direction nationale de France 3 a choisi de nouvelles<br />

ori<strong>en</strong>tations : temps d’ant<strong>en</strong>ne réduit, tranches horaires <strong>en</strong> milieu de matinée,<br />

diminution du nombre de docum<strong>en</strong>taires, rec<strong>en</strong>tralisation des projets sur Paris,<br />

formatage, changem<strong>en</strong>t de ligne éditoriale. Il faudrait raconter des histoires<br />

heureuses, et pas trop compliquées, ni trop longues, à un public qu’il faut distraire,<br />

mais ne surtout pas déranger.<br />

Le danger de cette nouvelle politique de restriction, sans ambition, à <strong>la</strong> recherche<br />

de l’audimat à court terme, c’est d’asphyxier les outils de production déc<strong>en</strong>tralisés,<br />

patiemm<strong>en</strong>t construits dans chaque région ces dernières années par les producteurs,<br />

réalisateurs et technici<strong>en</strong>s, et avec l’aide des collectivités territoriales.<br />

Nous, auteurs-réalisateurs et technici<strong>en</strong>s, travail<strong>la</strong>nt sur l’<strong>en</strong>semble du territoire,<br />

refusons cette “ mort programmée ” de <strong>la</strong> création audiovisuelle <strong>en</strong> région. Nous<br />

demandons que les ant<strong>en</strong>nes régionales obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une véritable liberté éditoriale.<br />

Nous demandons qu’elles dispos<strong>en</strong>t de temps de diffusion supplém<strong>en</strong>taires<br />

et d’horaires favorables à un public varié. Nous demandons qu’elles assum<strong>en</strong>t<br />

pleinem<strong>en</strong>t leur rôle de service public culturel. La création audiovisuelle ne doit<br />

pas se cantonner à <strong>la</strong> seule région parisi<strong>en</strong>ne, mais se développer sur l’<strong>en</strong>semble du<br />

territoire. C’est une question de multiplicité des regards et donc de démocratie.<br />

Nous appelons l’<strong>en</strong>semble des responsables politiques, tant au niveau régional<br />

que national, à se positionner <strong>en</strong> faveur d’un service public de télévision fort et<br />

déc<strong>en</strong>tralisé.<br />

Association des auteurs-réalisateurs du Sud-Est (Aarse), Association des cinéastes<br />

docum<strong>en</strong>taristes (Addoc), Association des réalisateurs de Bretagne (Arbre),<br />

Association des réalisateurs <strong>en</strong> Rhône-Alpes (ARRA) Société des auteurs<br />

de films indép<strong>en</strong>dants <strong>en</strong> région Est (Safire <strong>Alsace</strong>, Safire Lorraine), Safir Nord<br />

films sortis de fabrique<br />

Marchand d’art<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ de Philippe Piguet et Thomas Isler<br />

L’art n’est-il qu’une affaire de beauté, ou est-ce<br />

égalem<strong>en</strong>t une affaire d’arg<strong>en</strong>t C’est à cette question<br />

que t<strong>en</strong>teront de répondre Philippe Piguet et Thomas<br />

Isler dans ce film-<strong>en</strong>quête sur le marché de l’art autour<br />

de <strong>la</strong> figure d’Ernst Beyeler, marchand d’art bâlois de<br />

r<strong>en</strong>ommée mondiale.<br />

Coproduction Dora productions,<br />

Freihändler Filmproduktion, France 3 <strong>Alsace</strong>, TSR<br />

La pomme,<br />

du jardin d’Ed<strong>en</strong> aux OGM<br />

Film sci<strong>en</strong>tifique <strong>en</strong> HD<br />

On y découvrira que le Kazakhstan est, peut-être, le<br />

mythique jardin d’Ed<strong>en</strong>. Que les sci<strong>en</strong>tifiques du monde<br />

<strong>en</strong>tier, travail<strong>la</strong>nt sur l’origine de <strong>la</strong> pomme ou sur<br />

sa résistance aux ma<strong>la</strong>dies, étudi<strong>en</strong>t depuis plusieurs<br />

années les forêts de pommiers sauvages du Kazakhstan,<br />

et comm<strong>en</strong>t les ours gourmands ont introduit ce fruit<br />

délicieux dans toutes nos contrées.<br />

Coproduction Seppia, Arte France<br />

Les Nomades du cercle po<strong>la</strong>ire<br />

Docum<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> HD d’Andreas Voigt<br />

Pour suivre ces nomades du cercle po<strong>la</strong>ire, dans leur<br />

transhumance hivernale, l’équipe de réalisation part<br />

<strong>en</strong> Sibérie, avec caméra HDcam, Halftrack et téléphone<br />

satellite... de septembre à novembre 2006... une<br />

expédition au pays du froid et des paysages grandioses.<br />

Coproduction Seppia, France 5, SWR,<br />

Barbara Etz Film Produktion<br />

Novec<strong>en</strong>to : pianiste<br />

Court métrage d’animation de Sarah van d<strong>en</strong> Boom<br />

Le film sera diffusé par <strong>la</strong> TSR et poursuit sa carrière<br />

dans les plus grands festivals internationaux : Annecy,<br />

Ottawa, Hiroshima, Cortoons, Animundi, Brooklyn,<br />

Cork, Animadrid, etc. Visionnage <strong>en</strong> ligne sur notre site<br />

Megafilms.net.<br />

Coproduction Megafilms.net, Els’Anime<br />

J’aimais bi<strong>en</strong> chanter<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 35’ de Anne-Noëlle Gaessler<br />

Portrait du comédi<strong>en</strong> de théâtre C<strong>la</strong>ude Duparfait.<br />

Oscil<strong>la</strong>nt <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>trailles d’un théâtre où le comédi<strong>en</strong><br />

répète seul le texte de Prométhée <strong>en</strong>chaîné d’Eschyle,<br />

des tours d’immeubles de G<strong>en</strong>nevilliers et <strong>la</strong> nature<br />

verdoyante d’une maison à <strong>la</strong> campagne, ce film nous<br />

fait découvrir le métier de comédi<strong>en</strong> comme un chantier<br />

perman<strong>en</strong>t où tout se r<strong>en</strong>ouvelle sans cesse.<br />

Ce film souhaite ainsi mettre <strong>en</strong> lumière cette part<br />

mystérieuse qui est <strong>en</strong> chacun de nous et qui se manifeste<br />

dans les désirs qui nous anim<strong>en</strong>t et qui nous font avancer.<br />

Qu’est-ce qui fait qu’un jour on choisit sa route et pas<br />

une autre Pourquoi C<strong>la</strong>ude Duparfait s’est-il tourné vers<br />

le théâtre Comm<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>ter le désir malgré l’épreuve<br />

des années <br />

Autoproduction<br />

11


-><br />

des chiffres et des projets<br />

Les aides de <strong>la</strong> Communauté urbaine de Strasbourg<br />

et de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> <strong>en</strong> 2006<br />

Les deux commissions consultatives audiovisuel et cinéma de <strong>la</strong> Communauté urbaine de Strasbourg et de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong><br />

se sont réunies, chacune, deux fois depuis le début de l’année. Voici les tableaux qui résum<strong>en</strong>t les aides accordées aux<br />

projets par les élus après avis des commissions. Les films sont c<strong>la</strong>ssés par ordre alphabétique de réalisateur. Notez que le<br />

dispositif Aide à <strong>la</strong> diffusion (ou Aide au pilote) est un dispositif propre à <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong>. Chaque commission se réunit<br />

pour <strong>la</strong> troisième et dernière fois de l’année à <strong>la</strong> mi-octobre.<br />

* Les films indiqués d’un astérisque ont été aidés égalem<strong>en</strong>t par l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong>.<br />

-><br />

Les aides de l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong> <strong>en</strong> 2005<br />

L’<strong>en</strong>semble des aides 2006 de l’ACA sera publié dans le prochain numéro de La Lettre.<br />

** Les films indiqués de deux astérisques ont été aidés égalem<strong>en</strong>t par <strong>la</strong> CUS et/ou <strong>la</strong> Région.<br />

12<br />

Projets<br />

ACA<br />

obt<strong>en</strong>u<br />

AIDES À LA PREMIÈRE ŒUVRE<br />

Anessoroma, mes amis, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Christian Von Der Heyd<strong>en</strong> • PRODUCTEUR Cagifragilis 7650 €<br />

Chroniques, docum<strong>en</strong>taire, 20’ • RÉALISATION Clém<strong>en</strong>t Cogitore • PRODUCTEUR GREC ** 7650 €<br />

Passage, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Lou Galopa • PRODUCTEUR Château rouge 7650 €<br />

Remarquable, fiction, 13’ • RÉALISATION Gilles De Grutto<strong>la</strong> • PRODUCTEUR Delirium très mince<br />

Parmi les visages pâles, fiction, 13’ • RÉALISATION Thomas Lanquetin • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés<br />

AIDES À L’ÉCRITURE<br />

Où sont nos amoureuses, docum<strong>en</strong>taire, 90’ • RÉALISATION Robin Huntzinger ** 1 500 €<br />

Les Tondues <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>-Moselle, docum<strong>en</strong>taire, nc • RÉALISATION Laur<strong>en</strong>t Foltin et Sébasti<strong>en</strong> Mathis<br />

Mémoire ouvrière, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Régina de Almeida 1500 €<br />

La Voix de <strong>la</strong> dissid<strong>en</strong>ce, docum<strong>en</strong>taire • RÉALISATION Thomas Ermel 1490 €<br />

Les Poètes de <strong>la</strong> terre, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Raul Amado<br />

Foot, Pizza, Bière, docum<strong>en</strong>taire • RÉALISATION Barbara Jung et Sophie Cattin<br />

AIDES AU DÉVELOPPEMENT<br />

Ma Tante de Paris, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Armande Lindemann • PRODUCTEUR Seppia 3500 €<br />

Allemagne troisième génération, docum<strong>en</strong>taire, 60’ • RÉALISATION Vanessa L<strong>en</strong>zi • PRODUCTEUR Les Films d’ici 3400 €<br />

Les Secrets de <strong>la</strong> Tombe 33, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Alexis Metzinger • PRODUCTEUR Seppia ** 2000 €<br />

Sur les traces de <strong>la</strong> mémoire, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Mathieu Rollin • PRODUCTEUR Faites un vœu 4000 €<br />

Émile Mathis, une av<strong>en</strong>ture industrielle, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Patrick Licht • PRODUCTEUR Passion Image prod 2 500 €<br />

Tableau de famille, fiction d’animation, 26 x 3’ • RÉALISATION Delphine Mandin • PRODUCTEUR Les Médias associés ** 4000 €<br />

Leg<strong>en</strong>da, le Kobolt du Burgkoepfle, fiction, 13’ • RÉALISATION Gérard Leser • PRODUCTEUR Seafilms 1300 €<br />

Jacques Maritain ou le Philosophe amoureux, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Jean-Yves Fischbach • PRODUCTEUR Ana films 1450 €<br />

Marchand d’art, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Philippe Piguet • PRODUCTEUR Dora productions ** 2800 €<br />

Une belle fille comme toi, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Christian Monzinger • PRODUCTEUR Ere production 1450 €<br />

Parmi les visages pâles, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Thomas Lanquetin • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés<br />

Si j’existe, fiction long métrage • RÉALISATION Sarah Petit • PRODUCTEUR Les films Hatari<br />

La Fabrique des grands hommes, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Jacques Willemont • PRODUCTEUR Films d’Europe<br />

Voyage d’hivers, docum<strong>en</strong>taire, 52’ • RÉALISATION Antoinette Spielman et J.Luc Nachbauer • PRODUCTEUR Films d’Europe<br />

Le Long de <strong>la</strong> longue route, fiction • RÉALISATION Dominique Li<strong>en</strong>hard • PRODUCTEUR Butterfly prod.<br />

Le Grand voyage, fiction d’animation, 26’ • RÉALISATION P. Liecht • PRODUCTEUR Passion Image<br />

Pot<strong>la</strong>ch, docum<strong>en</strong>taire • RÉALISATION C. Hager • PRODUCTEUR Le Tout sur Tout<br />

AIDES À LA RÉÉCRITURE<br />

Sept jours à Filmadaran, docum<strong>en</strong>taire fiction, 55mn • RÉALISATION Raphaëlle Vierling • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle films & associés F. Vialle 1330 €<br />

APPORT EN INDUSTRIE<br />

Skull, clip vidéo musical • RÉALISATION Sébasti<strong>en</strong> Morel • PRODUCTEUR Objectif lune 321,68 €<br />

Gorki 2004 ou Vassa Geleznova, vidéo artistique, 7’ • RÉALISATION Cyril A<strong>la</strong>ta • PRODUCTEUR Scarface <strong>en</strong>semble 308,22 €<br />

Paroles <strong>en</strong> fuite, fiction • RÉALISATION Mongi Aouinet • PRODUCTEUR RAI de Marckolsheim 445,72 €<br />

L’Eau dormante, fiction • RÉALISATION Robert Kopec • PRODUCTEUR Association culturelle Pégase 800,00 €<br />

Puls’vision, fiction, 8’ • RÉALISATION Thierry Knoll • PRODUCTEUR Déca<strong>la</strong>ge horreur 514,30 €<br />

Marcel, fiction • RÉALISATION Jonathan Noir et Matthieu Z’gragg<strong>en</strong> • PRODUCTEUR Assoc des sauces<br />

NON RETENU<br />

AJOURNÉ<br />

AJOURNÉ<br />

AJOURNÉ<br />

NON RETENU<br />

AJOURNÉ<br />

NON RETENU<br />

AJOURNÉ<br />

NON RETENU<br />

NON RETENU<br />

NON RETENU<br />

NON RETENU<br />

NON RETENU


Projets CUS Région <strong>Alsace</strong><br />

demandé obt<strong>en</strong>u demandé obt<strong>en</strong>u<br />

DOCUMENTAIRES<br />

L’œuvre, 52’ • RÉALISATION Bruno Agui<strong>la</strong> et D<strong>en</strong>is Becker • PRODUCTEUR Image in production 15 000 € 15 000 € - -<br />

Bataville, 90’ • RÉALISATION François Cail<strong>la</strong>t • PRODUCTEUR Unlimited 30 000 € 25 000 € - -<br />

L’explosion, 52’ • RÉALISATION Jérôme Champion • PRODUCTEUR Fil Fil films * - - 15 000 € 15000 €<br />

Bourtzwiller, chronique d’une disparition, 52’ • RÉALISATION Zouhair Chebbale • PRODUCTEUR Dora productions * 17 000 € 13 000 € 17 000 € 15000 €<br />

La Paloma, 52’ • RÉALISATION Sigrid Faltin • PRODUCTEUR Seppia 15 000 € 15 000 € 28 000 € 28000 €<br />

Bon papa, 52’ • RÉALISATION Leï<strong>la</strong> Férault • PRODUCTEUR Dora productions 15 000 € 15 000 € 15 000 € 15000 €<br />

Jacques Maritain le philosophe amoureux, 52’ • RÉALISATION Jean-Yves Fischbach • PRODUCTEUR Ana films * 15 000 € AJOURNÉ 15 000 € 15000 €<br />

Les hommes de fer, 52’ • RÉALISATION Gerd Herr<strong>en</strong> • PRODUCTEUR Les Films de l’Europe 20 000 € 15 000 € 20 000 € 20000 €<br />

Où sont nos amoureuses , 52’ • RÉALISATION Robin Hunzinger • PRODUCTEUR Real Production * 17 000 € 17 000 € 17 000 € 17000 €<br />

Marchand d’art. Ernst Beyeler, 52’ • RÉALISATION Thomas Isler et Philippe Piguet • PRODUCTEUR Dora productions * 20 000 € 15 000 € 28 000 € 28000 €<br />

Une équipe de rêve, 52’ • RÉALISATION R<strong>en</strong>é Letzgus • PRODUCTEUR Star productions 20 000 € 10 000 € 20 000 € 15000 €<br />

Travailleurs de tous les pays r<strong>en</strong>contrez-vous !, 52’ • RÉALISATION Stéphane Luçon et Nora Agapi • PRODUCTEUR Seppia 15 000 € 15 000 € 15 000 € 15000 €<br />

Kebab Express, petit voyage au cœur de <strong>la</strong> mondialisation, 52’ • RÉALISATION Laur<strong>en</strong>t Lutaud • PRODUCTEUR Seppia 20 000 € 20 000 € 20 000 € 20000 €<br />

Le seigneur du Château, 26’ • RÉALISATION Alexis Metzinger • PRODUCTEUR Cerigo films 11 000 € 7 500 € 12 000 € 12000 €<br />

La forteresse assiégée, 5 x 43’ • RÉALISATION Gérard Mordil<strong>la</strong>t • PRODUCTEUR Les Films de <strong>la</strong> croisade - - 50 000 € 50000 €<br />

À chacun son cap, 52’ • RÉALISATION Gaby Schädler • PRODUCTEUR Cinergie productions - - 20 000 € 15000 €<br />

Flore Sigrist t’es qui toi , 52’ • RÉALISATION C<strong>la</strong>ude Vernick • PRODUCTEUR Meptélé vidéo - - 15 000 € 0<br />

C’est fini, 52’ • RÉALISATION Guy Wach et J<strong>en</strong>nyfer Bec • PRODUCTEUR Faites un vœu 18 000 € 10 000 € 18 000 € 0<br />

DONT 3 FILMS AYANT DÉJÀ ÉTÉ PRÉSENTÉS DANS UN DES DEUX FONDS EN 2005<br />

Le pays où le cheval est roi, 52’ • RÉALISATION Vinc<strong>en</strong>t Froehly • PRODUCTEUR Ere production 16 000 € 0<br />

Jean-Paul II, 18 ans après, 52’ • RÉALISATION R<strong>en</strong>é Letzgus • PRODUCTEUR Star productions 20 000 € 0<br />

Déserteurs, 52’ • RÉALISATION Luis Miranda • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle 20 000 € 20 000 €<br />

COURTS MÉTRAGES<br />

AJOURNÉ EN 2005<br />

16 000 € 0<br />

PRÉSENTÉ EN 2005<br />

20 000 € 0<br />

PRÉSENTÉ EN 2005<br />

18 000 € 12 000 €<br />

Faccia d’Angelo, 15’ • RÉALISATION Elsa Amiel • PRODUCTEUR Les Films du poisson - - 19 000 € 19000 €<br />

Le mystère du monocle noir, 20’ • RÉALISATION Olivier Arnold • PRODUCTEUR East Wise films 13 000 € 0 - -<br />

Des obsèques de principe, 20’ • RÉALISATION Philibert Bacot • PRODUCTEUR MP productions - - 16 350 € 0<br />

Le soleil et <strong>la</strong> mort voyag<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble, 30’ • RÉALISATION Frank Beauvais • PRODUCTEUR Les Films du bélier - - 18 000 € 0<br />

Repose <strong>en</strong> paix, 13 x 2’ • RÉALISATION Bruno Collet • PRODUCTEUR Megafilms 15 000 € 10 000 € 15 000 € 10 000 €<br />

Façon de parler, 15’ • RÉALISATION Juli<strong>en</strong> Ditsch • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle 21 000 € 0 15 000 € 0<br />

Je t’aime, 17’ • RÉALISATION David Garnacho • PRODUCTEUR Affreux sales et méchants production - - 16 500 € 0<br />

L’hiver de Nora, 20’ • RÉALISATION Peggy Hartmann • PRODUCTEUR Alterego productions 14 000 € 0 14 000 € 0<br />

Allée du pas du <strong>la</strong>c, 25’ • RÉALISATION Arnaud Heckmann • PRODUCTEUR Dav<strong>en</strong>tures 19 500 € 0 25 000 € 0<br />

Une girafe sous <strong>la</strong> pluie, 10’ • RÉALISATION Pascale Hecquet • PRODUCTEUR Les Médias associés Els’anime 15 000 € AJOURNÉ 15 000 € 15000 €<br />

Un ange passe, 20’ • RÉALISATION Jean-Paul Jarry • PRODUCTEUR Skopia films - - 15 500 € 0<br />

Le mulot m<strong>en</strong>teur, 26’ • RÉALISATION André Kiss • PRODUCTEUR Les Médias associés Els’anime 22 000 € 15 000 € 22 000 € 22000 €<br />

La clé, 11’ • RÉALISATION Philip Matteaccioli • PRODUCTEUR Les Films d’Avalon 10 000 € 0 10 000 € 0<br />

Le gagnant, 20’ • RÉALISATION Juliette Soubrier • PRODUCTEUR Aurora films 15 000 € 0 - -<br />

DONT 3 FILMS AYANT DÉJÀ ÉTÉ PRÉSENTÉS DANS UN DES DEUX FONDS EN 2005<br />

Bleu horizon, 26’ • RÉALISATION Philippe Meyer • PRODUCTEUR Appar<strong>en</strong>ces<br />

AJOURNÉ EN 2004<br />

19 000 € 15 000 €<br />

Petite f<strong>la</strong>mme, 20’ • RÉALISATION Éric Morfaux • PRODUCTEUR Sésame films 15 000 € 15 000 €<br />

Un bisou pour le monde, 10’ • RÉALISATION Cyril Paris • PRODUCTEUR U+ME 12 900 € 7 500 €<br />

AIDE À LA DIFFUSION<br />

PRÉSENTÉ EN 2004<br />

15000 € 11 000 €<br />

PRÉSENTÉ EN 2005<br />

15000 € 12 000 €<br />

PRÉSENTÉ EN 2005<br />

12 900 € 7 500 €<br />

L’<strong>en</strong>crier des dieux, 10’ • PRODUCTEUR Le Deuxième Souffle - - 7 000 € 7000 €<br />

Cucaracha, 2’30 • PRODUCTEUR Les Médias associés - - 7 000 € 7000 €<br />

LONGS MÉTRAGES FICTION<br />

Adam et Eve, 90’ • RÉALISATION Michel Deutsch • PRODUCTEUR Arcapix - - 120 000 € 100000 €<br />

Dans <strong>la</strong> vie, 90’ • RÉALISATION Philippe Faucon • PRODUCTEUR Istiq<strong>la</strong>l films 100000 € 75000 €<br />

Dans <strong>la</strong> ville de Sylvia, 90’ • RÉALISATION Jose Luis Guerin • PRODUCTEUR Château rouge production 100 000 €<br />

RÉSULTAT<br />

INCONNU 100000 € 100000 €<br />

Poisson d’avril, 90’ • RÉALISATION Sinaria Shain • PRODUCTEUR Unlimited - - 100000 € AJOURNÉ<br />

La saison des orphelins, 100’ • RÉALISATION David Tarde • PRODUCTEUR Butterfly productions - - 100000 € 80000 €<br />

Timidity, <strong>la</strong> symphonie du petit homme, 100’ • RÉALISATION Christophe et Arnaud Vald<strong>en</strong>aire • PRODUCTEUR Hosanna Star - - 100000 € AJOURNÉ<br />

Voleurs de chevaux, 90’ • RÉALISATION Micha Wald • PRODUCTEUR Rezo productions - - 100000 € 0<br />

FICTIONS AUDIOVISUELLES<br />

La tempête, 96’ • RÉALISATION Bertrand Arthuys • PRODUCTEUR Barjac production 100000 € RETIRÉ 50 000 € 0<br />

Que reste-t-il de Chris Conty , 52’ • RÉALISATION B<strong>en</strong>oît Finck • PRODUCTEUR Madre films - - 50 000 € 0<br />

L’<strong>en</strong>fant du secret, 90’ • RÉALISATION Serge Meynard • PRODUCTEUR Expand drama 100 000 € 100 000 € 50 000 € 50 000 €<br />

13


pour mémoire<br />

Nous avons <strong>la</strong> chance d’avoir <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> un<br />

certain nombre de dispositifs d’aide à <strong>la</strong><br />

production. Il nous a semblé intéressant de<br />

faire un court récapitu<strong>la</strong>tif sur les objectifs<br />

et les critères de ces aides.<br />

retour de…<br />

Pour cet automne, des retours des États généraux<br />

du film docu m<strong>en</strong>taire à Lussas, du Sunny side of the<br />

Doc à La Rochelle et de Doc’Ouest, 6 e r<strong>en</strong>contres<br />

docum<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> Bretagne.<br />

Les fonds de souti<strong>en</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

Les objectifs pour <strong>la</strong> CUS :<br />

« Les souti<strong>en</strong>s financiers apportés par <strong>la</strong> CUS vis<strong>en</strong>t un<br />

triple objectif :<br />

- promouvoir le développem<strong>en</strong>t d’une industrie audiovisuelle<br />

de qualité sur le territoire de l’agglomération<br />

et y attirer des <strong>en</strong>treprises et des tal<strong>en</strong>ts extérieurs ;<br />

- constituer un patrimoine audiovisuel pour <strong>la</strong> collectivité<br />

et <strong>en</strong> favoriser <strong>la</strong> diffusion sur son territoire ;<br />

- <strong>en</strong>courager l’emploi culturel et susciter des retombées<br />

économiques <strong>en</strong> faveur des professionnels et des<br />

prestataires locaux. »<br />

Les critères d’admissibilité :<br />

« Tous les types et tous les supports peuv<strong>en</strong>t être<br />

ret<strong>en</strong>us, à l’exception des programmes de flux, des<br />

films publicitaires ou de commande et des cont<strong>en</strong>us<br />

pornographiques ou incitant à <strong>la</strong> viol<strong>en</strong>ce et au racisme.<br />

Les projets doiv<strong>en</strong>t être prés<strong>en</strong>tés par leur producteur<br />

avant le début du tournage. Les coproductions<br />

internationales sont admissibles. Les œuvres ayant reçu<br />

des souti<strong>en</strong>s europé<strong>en</strong>s, de même que celles faisant<br />

l’objet d’une col<strong>la</strong>boration transfrontalière, bénéfici<strong>en</strong>t<br />

d’une att<strong>en</strong>tion particulière. »<br />

Suiv<strong>en</strong>t quatre critères, dont pour être éligibles, les projets<br />

doiv<strong>en</strong>t satisfaire à deux. L’<strong>en</strong>semble du docum<strong>en</strong>t est<br />

publié sur www.strasbourg-film.com<br />

14<br />

Les objectifs pour <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> :<br />

« Pour participer au développem<strong>en</strong>t du secteur<br />

audiovisuel et cinématographique <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>, favoriser<br />

<strong>la</strong> qualification, <strong>la</strong> création d’emplois directs et indirects<br />

dans cette branche, ainsi que son rayonnem<strong>en</strong>t<br />

international. Ce dispositif s’adresse à <strong>la</strong> production hors<br />

longs métrages, et a pour vocation de sout<strong>en</strong>ir <strong>la</strong> création<br />

dans ce domaine. »<br />

L’aide à <strong>la</strong> production concerne tout projet :<br />

« - d’œuvre audiovisuelle (docum<strong>en</strong>taire de création,<br />

téléfilms, séries TV, films d’animations. Sont exclus<br />

les programmes dits de “ flux ” (jeux, retransmissions<br />

sportives ou d’événem<strong>en</strong>ts...), les reportages et les<br />

clips musicaux ou publicitaires.<br />

- de court métrage de fiction et d’animation, d’une<br />

durée inférieure à 60 minutes.<br />

- dans le cadre du souti<strong>en</strong> aux coproductions<br />

transfrontalières, et exclusivem<strong>en</strong>t pour les sociétés<br />

établies <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> qui s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans un projet, <strong>en</strong><br />

coproduction avec une société de production du Rhin<br />

supérieur, de docum<strong>en</strong>taires d’une durée minimale de<br />

26 minutes, assurés d’une diffusion transfrontalière,<br />

voir europé<strong>en</strong>ne. […] »<br />

La Région a égalem<strong>en</strong>t deux autres dispositifs, l’un<br />

d’avances remboursables pour les longs métrages cinéma,<br />

l’autre de souti<strong>en</strong> à l’accès à <strong>la</strong> diffusion audiovisuelle. Le<br />

docum<strong>en</strong>t complet est édité sur www.region-alsace.fr<br />

Enfin, l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong> a trois dispositifs<br />

d’aides à l’écriture : aide à <strong>la</strong> première écriture, aide au<br />

développem<strong>en</strong>t, aide à <strong>la</strong> réécriture (pour les projets de<br />

fiction) ; ainsi que deux autres lignes : aide à <strong>la</strong> première<br />

œuvre, apport <strong>en</strong> industrie. L’<strong>en</strong>semble des docum<strong>en</strong>ts<br />

ACA est publié sur www.culture-alsace.org<br />

DR<br />

Lussas, les états généraux<br />

du film docum<strong>en</strong>taire<br />

Lussas, du 20 au 26 août, c’est d’abord une offre généreuse : du<br />

matin au soir, six lieux de projections et d’échanges passionnés<br />

autour de <strong>la</strong> question de ce que veut dire faire du cinéma<br />

aujourd’hui. C’est aussi et surtout un puissant stimu<strong>la</strong>nt,<br />

important lorsqu’un climat d’inquiétude s’exprime au sein de <strong>la</strong><br />

profession sur l’évolution des télévisions publiques. À cet égard,<br />

Lussas s’affiche plus que jamais comme un lieu nécessaire, un<br />

lieu de résistance où ses acteurs ont plus que jamais besoin de se<br />

serrer les coudes, malgré le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’une cause perdue, <strong>en</strong> un<br />

temps où sa p<strong>la</strong>ce est durem<strong>en</strong>t malm<strong>en</strong>ée.<br />

Nombreuses sont les propositions qui sont faites aux c<strong>en</strong>taines<br />

de professionnels mais aussi d’étudiants de cinéma prés<strong>en</strong>ts qui<br />

<strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t une semaine durant ce petit vil<strong>la</strong>ge ardéchois, trop<br />

pour que l’on puisse tous les énumérer : des aperçus de l’œuvre de<br />

cinéastes connus ou méconnus, comme B<strong>en</strong>oît Jacquot, Manon de<br />

Boer ou Pierre-Yves Vandeweerd, <strong>la</strong> découverte de films comme<br />

l’important Belzec de Guil<strong>la</strong>ume Moscovitz ou le spl<strong>en</strong>dide<br />

Encontros de Pierre-Marie Goulet et quelques dizaines d’autres<br />

films âprem<strong>en</strong>t discutés.<br />

Deux séminaires ont jalonné <strong>la</strong> semaine. Le premier voyait Daniel<br />

Deshays, magistral ingénieur du son au théâtre comme au cinéma<br />

(il est l’auteur de l’essai De l’écriture sonore, éd. Entre vue,<br />

1999), <strong>en</strong>traîner un auditoire att<strong>en</strong>tif dans les arcanes de <strong>la</strong> part<br />

sonore des films les plus divers, là où précisém<strong>en</strong>t cette part est<br />

déterminante, des Vacances de Monsieur Hulot de Tati à L’Ordre<br />

de Pollet, et de nombreux autres.<br />

Puis ce fut à A<strong>la</strong>in Berga<strong>la</strong> et Jean-Louis Comolli de nous introduire<br />

dans l’ultime période de l’œuvre de Rossellini, liée à <strong>la</strong> télévision.<br />

Le film que Comolli vi<strong>en</strong>t de consacrer à cette utopie introduisait<br />

finem<strong>en</strong>t à l’approche de ce projet <strong>en</strong>cyclopédique impossible mais<br />

dont les bases et les premiers opus m<strong>en</strong>és à terme, une tr<strong>en</strong>taine<br />

d’heures produites et diffusées par des télévisions, itali<strong>en</strong>nes et<br />

françaises ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, étai<strong>en</strong>t destinés à être poursuivis<br />

par d’autres. Adriano Apra – auteur d’un essai sur <strong>la</strong> question<br />

(Roberto Rossellini, <strong>la</strong> télévision comme utopie, éd. Cahiers du<br />

Cinéma/Auditorium du Louvre, 2001) – et exégète de l’œuvre du<br />

cinéaste, <strong>en</strong> raconte <strong>la</strong> g<strong>en</strong>èse, <strong>la</strong> bascule qu’a représ<strong>en</strong>té son<br />

voyage <strong>en</strong> Inde <strong>en</strong> 1957 pour tourner un film étrange et limpide


Festivals, r<strong>en</strong>contres pro fes sion nelles et colloques<br />

nourriss<strong>en</strong>t notre travail, nos réflexions et sont l’occasion<br />

de découvrir des films. P<strong>en</strong>sez à La Lettre lorsque vous rev<strong>en</strong>ez<br />

et faites-nous partager vos réflexions et vos découvertes dans cette rubrique.<br />

à <strong>la</strong> fois, India, Matri Buhmi. C’était juste après les Bergman’s films. Il s’attaquera par <strong>la</strong><br />

suite à des sujets comme <strong>la</strong> Bible, mais aussi Karl Marx qu’il al<strong>la</strong>it mettre <strong>en</strong> chantier<br />

lorsque <strong>la</strong> mort l’a <strong>en</strong>levé. Le titre de ce qui est resté à l’état de projet repr<strong>en</strong>ait celui de<br />

<strong>la</strong> thèse de Marx, Travailler pour l’humanité : il pourrait s’appliquer à toute son œuvre et<br />

tout particulièrem<strong>en</strong>t à cette période. La découverte de quelques-uns de ces films nous<br />

met face à autant de t<strong>en</strong>tatives de se saisir d’un medium nouveau, dont il avait très<br />

vite press<strong>en</strong>ti <strong>la</strong> puissance, celle d’être <strong>en</strong> capacité de toucher un public considérable.<br />

Il affrontait ainsi l’imm<strong>en</strong>se responsabilité face aux [télé]spectateurs. Et les dérives<br />

auxquelles n’al<strong>la</strong>it pas manquer d’être exposée <strong>la</strong> télévision, à <strong>la</strong> suite du cinéma.<br />

C’est de <strong>la</strong> polémique liée à <strong>la</strong> déprogrammation partielle des films israéli<strong>en</strong>s dont il<br />

a été beaucoup question dans les médias à propos de <strong>la</strong> manifestation lussassi<strong>en</strong>ne.<br />

Pourtant comm<strong>en</strong>t reprocher aux responsables des États généraux de s’être interrogés<br />

sur <strong>la</strong> manière de répercuter ce qui se passait <strong>en</strong> Israël et au Liban cet été, sauf à<br />

considérer que le cinéma docum<strong>en</strong>taire n’est pas (re)lié au monde d’aujourd’hui –<br />

comme à celui d’hier La décision de retirer une partie des films israéli<strong>en</strong>s pour <strong>la</strong>isser<br />

p<strong>la</strong>ce à des films palestini<strong>en</strong>s et libanais a été jugée ma<strong>la</strong>droite par les uns (y compris<br />

par les organisateurs eux-mêmes), condamnable par les autres. Il n’empêche que les<br />

cinéastes israéli<strong>en</strong>s qui ont décidé de ne pas boycotter <strong>la</strong> manifestation se sont félicités<br />

que l’occasion leur soit donnée ainsi de se trouver <strong>en</strong> compagnie de réalisateurs libanais<br />

et palestini<strong>en</strong>s, invités de dernière minute.<br />

Georges Heck<br />

Site de Lussas www.lussasdoc.com<br />

doc & pitch au Sunny Side of the Doc<br />

Cinq sociétés ont participé à doc & pitch le 28 juin 2006 dans le cadre du Marché<br />

international du film docum<strong>en</strong>taire, Sunny Side of the Doc à La Rochelle où se sont<br />

r<strong>en</strong>dus 1 989 participants dont 372 responsables de chaînes. Cette première édition<br />

initiée par iconoval a permis aux producteurs Pierre-Dimitri B<strong>la</strong>ndin (Ana films), Laur<strong>en</strong>t<br />

D<strong>en</strong>é (Dora productions), Christian Monzinger (Ere production), Cédric Bonin (Seppia)<br />

et Philippe Avril (Unlimited), de déf<strong>en</strong>dre leurs projets <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t auprès d’une<br />

dizaine de responsables de programmes de télévisions étrangères. Chaque producteur<br />

a prés<strong>en</strong>té brièvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ang<strong>la</strong>is sa société, sa motivation à produire le projet de<br />

docum<strong>en</strong>taire sélectionné ; courte introduction suivie par des r<strong>en</strong>dez-vous individuels<br />

de quinze minutes. L’<strong>en</strong>semble a été orchestré par Le<strong>en</strong>a Pasan<strong>en</strong>, directrice d’European<br />

Docum<strong>en</strong>tary Network (EDN).<br />

doc & pitch a été organisé par iconoval <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong>,<br />

l’Association des producteurs audiovisuels d’<strong>Alsace</strong> (APAA), Arte, Circom Regional<br />

(Association europé<strong>en</strong>ne des télévisions régionales), EDN (programme sout<strong>en</strong>u par<br />

Media) et <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong>. En 2007, <strong>la</strong> prochaine édition sera égalem<strong>en</strong>t animée par<br />

Le<strong>en</strong>a Pasan<strong>en</strong>.<br />

Michèle Clém<strong>en</strong>t-Théclé<br />

Site du Sunny Side www.sunnysideofthedoc.com<br />

Doc’Ouest<br />

Du 27 au 30 septembre, trois jours au casino de Pléneuf-Val-André, face à <strong>la</strong> mer, voilà<br />

ce que propose Doc’Ouest. Pas question tout de même d’imiter les nombreux retraités<br />

qui jou<strong>en</strong>t aux machines à sous dans l’arrière-salle...<br />

Le film du New-Yorkais A<strong>la</strong>n Berlinger Nobody’s business comm<strong>en</strong>ce par cette histoire<br />

qui me semble une très belle métaphore et <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> matière pour parler des questions<br />

qui agit<strong>en</strong>t <strong>la</strong> réalisation de films docum<strong>en</strong>taires : « Un homme va poser chez un peintre.<br />

Le peintre lui dit : il existe deux sortes de tableaux, le portrait et le paysage. Quel est le<br />

moins cher demande l’homme. Le paysage, répond le peintre. Alors faites un paysage de<br />

moi, dit l’homme. » Ces journées à Doc’Ouest nous aurons emm<strong>en</strong>é dans toutes sortes de<br />

paysages/portraits et de portraits/paysages et pour ce qui est des ateliers proposés, <strong>la</strong><br />

fin du film d’A<strong>la</strong>n Berlinger pourrait bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> guise de sourire évoquer les inquiétudes que<br />

nous partageons quant à <strong>la</strong> production de nos films. Le père du réalisateur y énumère<br />

toutes les belles professions que son fils aurait pu pratiquer et « au lieu de ça, lui dit-il, tu<br />

vis de <strong>la</strong> charité ». Le fils s’insurge, il fait des films, et même que ses films sont vus dans<br />

le monde <strong>en</strong>tier. « Tu vis de <strong>la</strong> charité, insiste le père, les subv<strong>en</strong>tions c’est <strong>la</strong> charité... »<br />

Nos films vus dans le monde <strong>en</strong>tier, est-ce que ce serait<br />

grâce au développem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> VOD Dans l’atelier<br />

consacré à ces nouvelles perspectives, on voit bi<strong>en</strong> qu’il y<br />

a là des possibilités qui paraiss<strong>en</strong>t infinies. Quelque chose<br />

résiste <strong>en</strong> nous à croire que <strong>la</strong> VOD nous sauvera. Peutêtre<br />

que nous avons tout simplem<strong>en</strong>t du mal à changer<br />

nos propres pratiques vis-à-vis des films, à abandonner<br />

l’objet support de film (<strong>la</strong> bobine projetée), le temps des<br />

films (l’horaire programmé), <strong>la</strong> cassette ou le DVD (c<strong>la</strong>ssés<br />

comme des livres ou des disques sur des étagères). Il nous<br />

faut sans doute d’abord dev<strong>en</strong>ir des utilisateurs de cette<br />

nouvelle banque audiovisuelle pour y trouver <strong>en</strong>suite<br />

notre compte pour nos propres films. Nous avons pour<br />

l’instant <strong>en</strong>core le virtuel triste...<br />

Plus heureux d’appr<strong>en</strong>dre les dispositifs qui ont été mis<br />

<strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> Maison de l’image de Basse-Normandie pour<br />

aider les associations productrices et les auteurs de films<br />

sans diffuseur télé. Ainsi ces films peuv<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir des<br />

aides à <strong>la</strong> production à condition d’avoir les accords de<br />

diffusion du film dans trois cinémas et cinq médiathèques<br />

de <strong>la</strong> région. Ils appell<strong>en</strong>t ce<strong>la</strong> des dispositifs d’aide <strong>en</strong><br />

discrimination positive. Une bonne idée à repr<strong>en</strong>dre <br />

L’apéritif du soir sous <strong>la</strong> t<strong>en</strong>te b<strong>la</strong>nche à côté du casino<br />

est l’occasion de lier connaissance, de continuer les<br />

débats et de parler des films. La programmation nous<br />

surpr<strong>en</strong>d parfois. Pourquoi montrer le film de Maria<br />

Pinto Explication des sa<strong>la</strong>mandres qui est, à mon s<strong>en</strong>s,<br />

un pur produit d’une esthétique télévisuelle avec tout ce<br />

qui manque d’implication dramaturgique et tout ce qui<br />

déborde <strong>en</strong> “ belles ” images et symbolisme suranné On<br />

est autrem<strong>en</strong>t pris au v<strong>en</strong>tre par Voyage <strong>en</strong> sol majeur,<br />

premier film docum<strong>en</strong>taire de Georgi Lazarevski qui nous<br />

emmène <strong>en</strong> voyage au Maroc avec son grand-père de<br />

91 ans. Là se déploie le paysage d’une âme, d’une vie,<br />

filmé avec une att<strong>en</strong>tion extrême aux détails, liée à un<br />

s<strong>en</strong>s de <strong>la</strong> lumière, du montage, de l’équilibre. Et nous<br />

sourions avec Aimé, s<strong>en</strong>sibles aux soubresauts qui agit<strong>en</strong>t<br />

l’homme dans son histoire.<br />

Nous sommes nombreux aussi à être sous le choc et<br />

le charme de Sept jours de <strong>la</strong> vie du père Noël de Gulya<br />

Mirzoeva. Du cinéma docum<strong>en</strong>taire de fabu<strong>la</strong>tion comme<br />

elle le nomme qui nous plonge dans <strong>la</strong> Russie intime et<br />

déchirée. Gulya dirige ses personnages pour les faire<br />

arriver non pas où elle veut qu’ils arriv<strong>en</strong>t mais comme<br />

<strong>en</strong> éc<strong>la</strong>irant le chemin propre à chacun. La réalisatrice se<br />

cache p<strong>en</strong>dant que <strong>la</strong> caméra tourne. Elle dit : « J’ai voulu<br />

que mes yeux devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t caméra » et <strong>en</strong>core « Si on veut<br />

être juste, il faut connaître <strong>la</strong> distance ».<br />

Merci à Films <strong>en</strong> Bretagne pour cette riche édition de<br />

Doc’Ouest qui a permis aussi de nous retrouver <strong>en</strong>tre<br />

réalisateurs et associations des différ<strong>en</strong>tes régions pour<br />

réfléchir à des stratégies communes pour contrecarrer<br />

une politique de France Télévisions qui n’est guère<br />

favorable, et le mot est faible, à <strong>la</strong> création docum<strong>en</strong>taire<br />

<strong>en</strong> région.<br />

Marie Frering<br />

Site de Doc’Ouest www.films-<strong>en</strong>-bretagne.com<br />

15


<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec…<br />

Dominique Li<strong>en</strong>hard<br />

16<br />

Sur le tournage de Müetter. PHOTO DR<br />

Dominique Li<strong>en</strong>hard est né <strong>en</strong> 1965 à Strasbourg.<br />

Après des c<strong>la</strong>sses préparatoires à Strasbourg, il intègre<br />

C<strong>en</strong>trale à Lyon puis à Berlin. Depuis seize ans, il est<br />

ingénieur à l’Office europé<strong>en</strong> des brevets à Munich.<br />

Müetter est son premier long métrage de fiction.<br />

Pourquoi fais-tu du cinéma <br />

Ma principale motivation c’est l’émotion que j’ai eue <strong>en</strong> tant que spectateur<br />

à <strong>la</strong> vue de certains films et cette émotion-là je ne l’ai eue avec aucun des<br />

autres arts. J’ai fait du piano quand j’étais jeune, j’adore <strong>la</strong> musique de<br />

façon générale, mais j’ai toujours voué un véritable culte au cinéma. Si<br />

j’arrive à donner <strong>en</strong> tant que réalisateur le dixième, le c<strong>en</strong>tième d’émotion<br />

que j’ai eu <strong>en</strong> tant que spectateur, j’<strong>en</strong> serais très heureux.<br />

Qu’est-ce qui t’a donné <strong>en</strong>vie de faire Müetter <br />

Deux choses. La première est une expéri<strong>en</strong>ce personnelle. C’est un petit<br />

cauchemar que j’avais fait au sujet de ma grand-mère qui était <strong>en</strong> train<br />

de mourir. Je regardais constamm<strong>en</strong>t ma montre et me disais « J’ai pas le<br />

temps, j’ai pas que ce<strong>la</strong> à faire » et j’étais stressé à côté. Ce<strong>la</strong> m’a réveillé<br />

et j’étais tellem<strong>en</strong>t honteux <strong>en</strong> rep<strong>en</strong>sant à tout ce<strong>la</strong> d’avoir réagi comme<br />

ça. J’avais réagi <strong>en</strong> homme d’affaires devant <strong>la</strong> mort d’une personne que<br />

j’aimais. C’est ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de remords et de dégoût qui m’a donné <strong>en</strong>vie<br />

d’écrire cette histoire. La deuxième chose, c’est <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contre avec le cinéma<br />

d’Ozu que je ne connaissais pas du tout. Le film Voyage à Tokyo a été pour<br />

moi une révé<strong>la</strong>tion. C’est là que j’ai vu qu’il y avait des histoires familiales,<br />

des histoires très très simples, très linéaires qui m’émeuv<strong>en</strong>t comme ri<strong>en</strong><br />

ne m’a jamais ému. J’ai trouvé <strong>la</strong> confiance d’écrire des choses comme ce<strong>la</strong><br />

et si ce<strong>la</strong> m’a ému moi, ça <strong>en</strong> a ému d’autres aussi. J’ai eu <strong>en</strong>vie d’essayer<br />

ce style-là, cette sobriété de thème et cette sobriété picturale aussi. Il y a<br />

eu aussi d’autres découvertes : Yiyi, du réalisateur asiatique Edouard Yang.<br />

J’aime bi<strong>en</strong> que ce réalisateur n’utilise pas constamm<strong>en</strong>t les gros p<strong>la</strong>ns,<br />

qu’il ait une distance pudique par rapport aux personnages pour éviter de<br />

coller aux visages des protagonistes. Je trouvais ce<strong>la</strong> beaucoup plus fort<br />

que tous les gros p<strong>la</strong>ns que je connaissais.<br />

Tu travailles beaucoup tes scénarios <br />

Mon producteur a beaucoup insisté sur le scénario, non seulem<strong>en</strong>t sur<br />

l’histoire et sur le fond du scénario, mais aussi sur <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>tation, sur le<br />

travail phrase après phrase. On a eu des échanges parfois très longs ri<strong>en</strong><br />

que sur une réplique. Son argum<strong>en</strong>t était qu’il<br />

avait une société de production toute jeune,<br />

notre seule carte était le scénario, il fal<strong>la</strong>it qu’il<br />

soit ficelé au mieux possible. J’ai écrit le scénario<br />

seul p<strong>en</strong>dant deux, trois mois et <strong>en</strong>suite il y a eu<br />

<strong>la</strong> phase de réécriture et de développem<strong>en</strong>t qui<br />

a duré six mois avec des allers et retours <strong>en</strong>tre<br />

Munich et Paris. Le scénario final faisait <strong>en</strong>viron<br />

95 pages.<br />

Quelle est ta technique d’écriture <br />

[Rires] Très concrètem<strong>en</strong>t j’avais à l’origine<br />

acheté un tout petit livre édité par <strong>la</strong> maison<br />

du court métrage Comm<strong>en</strong>t écrire un scénario,<br />

c’est le principe de <strong>la</strong> continuité dialoguée sans<br />

aucune indication technique. En écrivant les<br />

dialogues je devais me freiner, j’avais souv<strong>en</strong>t<br />

des idées de cadres. Par contre avec le style, on<br />

peut faire ressortir énormém<strong>en</strong>t de choses. Il y a<br />

eu <strong>en</strong>suite une étape à part qui est le découpage<br />

technique et qui a pris trois mois.<br />

Comm<strong>en</strong>t as-tu vécu l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

de diriger des acteurs professionnels <br />

C’était un peu mon angoisse, je n’avais qu’un<br />

seul court métrage à mon actif.<br />

J’avais r<strong>en</strong>contré Stanis<strong>la</strong>s l’acteur principal une<br />

première fois, c’est quelqu’un de très réservé<br />

que j’adore mais qui est très froid au premier<br />

abord. On n’a pas parlé de <strong>la</strong> psychologie du<br />

personnage, il a dit qu’il ne savait pas ce que<br />

donnerait le film mais il trouvait que le scénario<br />

était un petit bijou. On a fait une lecture globale<br />

une semaine avant le tournage avec les acteurs<br />

principaux c’est-à-dire avec Stanis<strong>la</strong>s Merhar,<br />

Sophie Quinton, Auréli<strong>en</strong> Recoing. Après j’ai<br />

été <strong>la</strong>ncé dans le grand bain froid de <strong>la</strong> direction<br />

d’acteurs. Je dois dire que j’ai eu énormém<strong>en</strong>t de<br />

chance d’avoir eu des acteurs aussi bons et aussi<br />

professionnels. Ils sont v<strong>en</strong>us de leur plein gré et<br />

<strong>en</strong> plus comme on n’avait pas de sous ils ont été<br />

payés le SMIG, c’est dire s’ils aimai<strong>en</strong>t le projet.<br />

Comm<strong>en</strong>t ce<strong>la</strong> se passait C’était fantastique de<br />

travailler avec eux. J’interv<strong>en</strong>ais de façon très<br />

concrète dans les p<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts comme j’avais<br />

beaucoup de p<strong>la</strong>ns fixes. Je suis quelqu’un de<br />

plutôt réservé, je ne disais ri<strong>en</strong> ou quasim<strong>en</strong>t<br />

ri<strong>en</strong> pour le premier jet et les acteurs faisai<strong>en</strong>t<br />

ce qu’ils p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t être juste. Et c’est là que<br />

j’interv<strong>en</strong>ais pour rectifier le tir. C’est dans<br />

l’énergie que l’acteur doit rayonner et ma plus<br />

grande fonction a été de demander à l’acteur<br />

plus ou moins de cette énergie, un peu comme<br />

un pot<strong>en</strong>tiomètre.<br />

Est-ce que tu as le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<br />

d’avoir contrôlé ça sans problème <br />

Oui avec les acteurs professionnels. En revanche,<br />

j’ai eu plus de mal avec les comédi<strong>en</strong>s amateurs.


Stanis<strong>la</strong>s Merhar<br />

dans Müetter.<br />

PHOTO DR<br />

Ce<strong>la</strong> vi<strong>en</strong>t de plusieurs choses. Les acteurs amateurs, pour certains<br />

d’<strong>en</strong>tre eux, v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t du théâtre et ils avai<strong>en</strong>t appris leur texte mot à<br />

mot. Quand il m’arrivait de modifier le texte <strong>la</strong> veille pour le l<strong>en</strong>demain,<br />

pour eux, il était très difficile de s’adapter devant une cinquantaine de<br />

personnes, <strong>la</strong> caméra, etc. Ils se perdai<strong>en</strong>t un petit peu. J’avais beaucoup<br />

plus de mal à obt<strong>en</strong>ir ce que je vou<strong>la</strong>is. Je voyais aussi mes limites et<br />

mon manque d’expéri<strong>en</strong>ce.<br />

On n’appr<strong>en</strong>d pas grand-chose de Müetter, <strong>la</strong> grand-mère <br />

C’est un rôle-titre, mais ce n’est pas le rôle principal. Pour moi c’est<br />

avant tout l’histoire de Stéphane, c’est son histoire à lui. Pour moi,<br />

Müetter c’est le catalyseur. C’est l’araignée, tous les fils mèn<strong>en</strong>t à elle,<br />

mais d’elle-même on ne sait pas grand-chose. Il y a beaucoup de choses<br />

qui sont posées et pas résolues par rapport à elle.<br />

En quel format a été tourné Müetter <br />

Le film a été tourné <strong>en</strong> super 16. La raison est que les paysages dans cette<br />

histoire-là, et je ne généralise pas du tout, sont presque un personnage<br />

à part <strong>en</strong>tière. Et, pour leur r<strong>en</strong>dre honneur si je puis dire, je trouvais<br />

qu’il fal<strong>la</strong>it que ce soit un film <strong>en</strong> pellicule. Cep<strong>en</strong>dant, si nous avions<br />

eu le budget, nous l’aurions tourné <strong>en</strong> 35. Je le regrette car <strong>en</strong> gonf<strong>la</strong>nt<br />

on perd un peu de qualité.<br />

Quel a été le budget du film <br />

Il y avait un budget officiel et un budget réel. Tout le monde a joué<br />

le jeu et a accepté d’être payé le SMIG. Le reste des sa<strong>la</strong>ires était <strong>en</strong><br />

participation. Plus <strong>la</strong> position était haute plus <strong>la</strong> participation était<br />

importante puisque le sa<strong>la</strong>ire de base était le même pour tout le<br />

monde. Ce qui fait 1,1 million de budget réel et on l’a tourné avec<br />

340000 euros. Tout le reste était les participations des acteurs et de tous<br />

les technici<strong>en</strong>s, ceux de Paris et ceux d’<strong>Alsace</strong>. Avec <strong>la</strong> postproduction,<br />

les coûts ont un peu explosé avec les sous-titres puis une deuxième<br />

version du film avec une scène de 10’ filmée à Gr<strong>en</strong>oble qui finalem<strong>en</strong>t<br />

a été supprimée. Au final le coût avec <strong>la</strong> post-production a été de<br />

440 000 euros et mon producteur n’était pas bi<strong>en</strong> financièrem<strong>en</strong>t. Fait<br />

assez rare on a eu l’avance du CNC après réalisation ce qui a remis à<br />

flot <strong>la</strong> production.<br />

Quel est ton prochain projet <br />

J’aimerais bi<strong>en</strong> continuer à rêver... Mon prochain projet... oui mon<br />

producteur l’a lu. Pour l’instant c’est une pièce de théâtre que j’ai écrite<br />

comme ce<strong>la</strong>, rapidem<strong>en</strong>t, mais j’ai vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vie d’<strong>en</strong> faire un film<br />

<strong>en</strong> huis clos. Ce<strong>la</strong> serait <strong>en</strong> studio cette fois-ci, pour pouvoir utiliser<br />

les focales que je veux et avoir des murs qui boug<strong>en</strong>t comme je veux.<br />

De nouveau un drame familial. Ce<strong>la</strong> parle de l’histoire d’un père de<br />

famille qui veut protéger sa famille contre des prisonniers de camps de<br />

conc<strong>en</strong>tration qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t frapper à sa porte. En gros, toute <strong>la</strong> misère<br />

du monde qui frappe à <strong>la</strong> porte de tout un chacun. J’aimerais bi<strong>en</strong> le<br />

tourner <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>. Ici, je connais beaucoup de technici<strong>en</strong>s alsaci<strong>en</strong>s,<br />

j’ai ma petite équipe...<br />

Le cinéma a toujours été ma passion, depuis que j’ai fini le film, je<br />

déprime... et là depuis quelques jours je vais un peu mieux puisque<br />

j’arrive à retravailler mon nouveau projet et quand un soir <strong>en</strong>tre minuit<br />

et une heure du matin, j’arrive à écrire deux trois lignes, quelques<br />

pages de scénario et bi<strong>en</strong> voilà, j’ai l’impression que ma journée n’a<br />

pas été perdue... Là <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ant pour cet <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, dans le train, j’ai écrit<br />

quelques pages, je les trouve très très bi<strong>en</strong>, demain je les détesterais<br />

sûrem<strong>en</strong>t, mais ce<strong>la</strong> me permet d’être heureux p<strong>en</strong>dant 24 heures...<br />

Entreti<strong>en</strong> réalisé par Philippe Levêque,<br />

questions de Ro<strong>la</strong>nd Muller, Lessia Dupont, Philippe Levêque.<br />

films sortis de fabrique<br />

films sortis de fabrique<br />

Une victoire mal arrosée<br />

Court métrage de 8’<br />

Audiovisuel et prév<strong>en</strong>tion. Au mois d’août dernier, sept<br />

jeunes <strong>en</strong>tre 11 et 15 ans ont eu <strong>la</strong> chance de réaliser leur<br />

premier court métrage sur le thème : <strong>la</strong> prév<strong>en</strong>tion des<br />

comportem<strong>en</strong>ts à risque. Ce court servira de support aux<br />

g<strong>en</strong>darmes lors de leurs interv<strong>en</strong>tions dans les collèges<br />

du Haut-Rhin.<br />

À l’initiative de cette action,<br />

le c<strong>en</strong>tre aéré de l’association Animation Rhin sud,<br />

East Wise et les g<strong>en</strong>darmes de <strong>la</strong> brigade de prév<strong>en</strong>tion<br />

de <strong>la</strong> délinquance juvénile de Mulhouse<br />

Strasbourg,<br />

hôtel de l’esprit<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ de Michel Deutsch<br />

L’écrivain et dramaturge Michel Deutsch a choisi de<br />

raconter “ sa ” ville, Strasbourg, ville du livre et de <strong>la</strong><br />

Réforme. Son film, proche de son travail d’écrivain, invite<br />

à ouvrir Strasbourg comme un livre, à saisir le vif de<br />

cette ville hantée par Goethe, Herder, L<strong>en</strong>z, Büchner...<br />

Ces écrivains allemands qui, à Strasbourg, « à <strong>la</strong> frontière<br />

de <strong>la</strong> France » écrit Goethe, ont rompu avec l’esprit<br />

français et fondé leur mouvem<strong>en</strong>t littéraire, le Sturm und<br />

Drang, signant ainsi l’acte de naissance de <strong>la</strong> littérature<br />

allemande... Cherchant ces « balises de s<strong>en</strong>s » que le jeune<br />

Goethe, L<strong>en</strong>z ou Büchner, ont allumées sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme<br />

de <strong>la</strong> cathédrale et dans d’autres lieux de Strasbourg,<br />

Michel Deutsch, au gré de ses r<strong>en</strong>contres, notamm<strong>en</strong>t<br />

avec ses amis comédi<strong>en</strong>s ou écrivains Hans Zichler,<br />

Jean-Christophe Bailly et Olivier Rolin, dessine un portrait<br />

littéraire de <strong>la</strong> ville.<br />

Coproduction Seppia, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

Avant-première organisée<br />

dans le cadre de <strong>la</strong> soirée d’ouverture<br />

de <strong>la</strong> manifestation La bibliothèque idéale<br />

All Right<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 90’ de Katharina Buhler<br />

Partie de Strasbourg <strong>en</strong> direction de Jérusalem, <strong>la</strong> caravane<br />

du droit, composée de 18 nationalités avec 25 voitures et<br />

un bus, a traversé l’Italie, <strong>la</strong> Suisse, les Balkans, <strong>la</strong> Turquie,<br />

<strong>la</strong> Syrie et <strong>la</strong> Jordanie. Seule Jérusalem est restée une<br />

cité interdite. Deux protagonistes font avancer le récit.<br />

Julia, 25 ans, allemande, et Germaine, 77 ans, française,<br />

vont nous faire vivre des mom<strong>en</strong>ts insolites et des étapes<br />

difficiles à travers une variété de cultures et de modes de<br />

vie. Deux femmes aux convictions solides pour déf<strong>en</strong>dre<br />

les Droits de l’homme.<br />

Fil Fil Films<br />

En avant, jeunesse !<br />

Long métrage de Pedro Costa<br />

Cette année <strong>en</strong> compétition officielle à Cannes, sortira <strong>en</strong><br />

salles <strong>en</strong> France début 2007.<br />

Coproduction Unlimited, Contracosta Produções,<br />

Les Films de l’étranger, V<strong>en</strong>tura Film<br />

Lettre anonyme<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 26’ de Fitouri Belhiba<br />

Fil Fil films<br />

17


chronique<br />

“ Films sauvages ”<br />

et <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t militant<br />

Depuis plusieurs années, très souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dehors de toute production<br />

“ c<strong>la</strong>ssique ”, de plus <strong>en</strong> plus de réalisations dites militantes voi<strong>en</strong>t le<br />

jour. Loin d’être marginales, ces réalisations <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t peu à peu dans le<br />

paysage audiovisuel, même si elles sont <strong>en</strong>core loin d’être reconnues<br />

à part <strong>en</strong>tière. Née d’un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t social, <strong>la</strong> démarche de ces films<br />

nécessite <strong>en</strong>suite un combat pour leur visibilité. Critiques mais non<br />

distants de ce que fut le cinéma militant des années 70, ces films pos<strong>en</strong>t<br />

des questions originales sur notre société de l’image <strong>en</strong> perpétuelle<br />

mutation.<br />

18<br />

Dans un article du 23 avril 2003 dans le journal Libération, Annick Peigne-<br />

Giuly aborde le phénomène. Intitulé “ Les films sauvages, espèces <strong>en</strong> voie<br />

d’ext<strong>en</strong>sion ”, <strong>la</strong> journaliste s’abrite derrière un dénominatif qui aurait été<br />

soufflé par un responsable du CNC pour qualifier ainsi « des longs métrages<br />

qui se tourn<strong>en</strong>t sans moy<strong>en</strong>s, ni producteurs ni diffuseurs et qui trouv<strong>en</strong>t<br />

un public ». Elle explique : « Ils circul<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> main à <strong>la</strong> main. En cassette<br />

ou <strong>en</strong> DVD. Comme des bouées à <strong>la</strong> mer, parfois <strong>en</strong>voyés à des festivals, des<br />

distributeurs, des chaînes de télé. Ils franchiront peut-être <strong>la</strong> limite de <strong>la</strong><br />

bande de copains, du quartier, du cercle militant pour une vie de vrai film<br />

avec sortie <strong>en</strong> salles. »<br />

Il existait certes de nombreuses productions de films de qualités variables<br />

depuis les premières caméras vidéo légères des années 80. Mais ces vidéos<br />

ne dépassai<strong>en</strong>t pas un cadre régulé. Au mieux elles atteignai<strong>en</strong>t des<br />

festivals qui leur étai<strong>en</strong>t dédiés, organisés par des passionnés. En tout cas,<br />

n’étai<strong>en</strong>t pas légion les réalisations <strong>en</strong>gagées socialem<strong>en</strong>t dans les débats<br />

du monde.<br />

La particu<strong>la</strong>rité des “ films sauvages ” (pr<strong>en</strong>ons ce terme même s’il ne<br />

nous convi<strong>en</strong>t pas exactem<strong>en</strong>t, étant écrit à une période où Jean-Pierre<br />

Chevènem<strong>en</strong>t, ministre de l’Intérieur, appe<strong>la</strong>it « sauvageons » les jeunes<br />

issus des migrations) est de s’inscrire dans une double impulsion : politique<br />

et technique.<br />

Politiquem<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> fin des années 90 a été marquée par <strong>la</strong> continuité de ce<br />

qu’ont été les luttes sociales de novembre et décembre 1995 <strong>en</strong> France.<br />

Encore mal analysées aujourd’hui, alors que nous fêtons les dix ans de ces<br />

grèves et de ces manifestations qui bloquèr<strong>en</strong>t le pays p<strong>en</strong>dant plusieurs<br />

semaines, ces évènem<strong>en</strong>ts insufflèr<strong>en</strong>t un r<strong>en</strong>ouveau militant. Les grandes<br />

manifestations internationales “ antiglobalisation ” ou “ altermondialistes ”,<br />

dont celle de Gênes <strong>en</strong> 2001 fut l’acmé, sont caractéristiques du<br />

r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t générationnel qui s’opéra alors. Caméras au poing,<br />

nombreux et nombreuses sont ces militants et militantes qui tournèr<strong>en</strong>t<br />

des images et pour certains montèr<strong>en</strong>t des films sur ces manifestations,<br />

diffusés pour <strong>la</strong> plupart sur les sites internet des réseaux Indymedia. On<br />

ne compte plus le nombre de réalisations qui mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> scène sur des<br />

rythmes effrénés les affrontem<strong>en</strong>ts viol<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre manifestants et forces de<br />

l’ordre lors de ces contre-sommets. Les amateurs du g<strong>en</strong>re leur ont même<br />

donné le nom mignon de porno riot (de riot, émeute) à cause de <strong>la</strong> frénésie<br />

physique procurée par le p<strong>la</strong>isir de regarder les scènes d’émeutes...<br />

Mais si ces films ont pu apparaître, c’est aussi qu’une révolution technique<br />

est <strong>en</strong> cours. L’apparition puis <strong>la</strong> vulgarisation du numérique offr<strong>en</strong>t<br />

un rapport qualité/facilité appropriable par<br />

n’importe quel autodidacte. Aujourd’hui,<br />

et <strong>en</strong>core plus avec <strong>la</strong> HD, n’importe quelle<br />

caméra légère et n’importe quel ordinateur<br />

sont capables d’être les outils d’une réalisation<br />

semi-professionnelle. La génération qui a grandi<br />

dans les années 90 n’a pas uniquem<strong>en</strong>t grandi<br />

avec un accroissem<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>jeux politiques,<br />

cette génération a aussi grandi avec des outils<br />

audiovisuels qui ont démocratisé l’accès à <strong>la</strong><br />

réalisation.<br />

On ne compte plus le nombre de projections<br />

sauvages qui ont lieu actuellem<strong>en</strong>t de ces<br />

films. Organisés dans un cadre militant, d’une<br />

campagne de s<strong>en</strong>sibilisation ou d’action, d’une<br />

<strong>en</strong>vie de débattre ou de répondre à l’actualité,<br />

ces films trouv<strong>en</strong>t un public. Certes souv<strong>en</strong>t<br />

ciblé ou acquis, mais qui, par son importance<br />

numérique et par les débats partagés, est loin<br />

d’être négligeable. En tout cas ri<strong>en</strong> ne justifie<br />

qu’il soit négligé. Ce n’est <strong>en</strong> effet pas parce<br />

qu’il n’y a le plus souv<strong>en</strong>t ni billetterie officielle<br />

ni billetterie tout court qu’ils mérit<strong>en</strong>t d’être<br />

inconsidérés par <strong>la</strong> profession.<br />

Depuis 2003, <strong>la</strong> coopérative Co-Errances<br />

distribue des médias alternatifs (livres,<br />

périodique, musique, etc.). En quelques années,<br />

le collège vidéo est dev<strong>en</strong>u une des activités<br />

principales du réseau. Co-Errances propose<br />

aussi bi<strong>en</strong> des films des anci<strong>en</strong>s du cinéma<br />

militant (Jean-Michel Carré, Peter Watkins...),<br />

que des tricards de <strong>la</strong> télé (Pierre Carles), que de<br />

réalisateurs ou réalisatrices confirmés (Caroline<br />

Pouquin), que de jeunes réalisateurs de <strong>la</strong> vague<br />

de ces films sauvages (Vinc<strong>en</strong>t Gl<strong>en</strong>n ou Reynald<br />

Bertrand qui, avec son film Justice pour Zamani<br />

était cité par <strong>la</strong> journaliste de Libération). Le<br />

film de Jocelyne Lemaire-Darnaud, Paroles<br />

de Bibs, (distribué par Co-errances), est assez


Les sites<br />

www.paris.indymedia.org<br />

www.nantes.indymedia.org<br />

www.lille.indymedia.org<br />

www.marseille.indymedia.org<br />

www.gr<strong>en</strong>oble.indymedia.org<br />

www.toulouse.indymedia.org<br />

www.co-errances.org<br />

www.alterites.com<br />

significatif de cette nouvelle vague. Repr<strong>en</strong>ant des paroles d’ouvriers<br />

de Michelin à Clermont-Ferrand, le film est aujourd’hui déf<strong>en</strong>du par<br />

une association qui porte le nom du film et qui regroupe des ouvriers<br />

de Michelin apparaissant ou non dans le film. L’association Paroles de<br />

Bibs ne compte plus le nombre de projections organisées à travers <strong>la</strong><br />

France et le nombre de débats qu’elle a suscité. Véritable film vivant,<br />

il complète tout naturellem<strong>en</strong>t des films sur le même sujet qui ne<br />

connaiss<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t qu’une seule projection à <strong>la</strong> télévision.<br />

Dans un article d’Altérités du 22 décembre 2005, le réalisateur Mogniss<br />

H. Abdal<strong>la</strong>h revi<strong>en</strong>t sur les émeutes qui suivir<strong>en</strong>t <strong>la</strong> mort de Zyed et<br />

Bouna à Clichy-sous-Bois. Dans son article, il r<strong>en</strong>contre Alex Chan qui<br />

fut p<strong>en</strong>dant ce mois un véritable phénomène audiovisuel. « D’autres<br />

innovations technologiques sont utilisées pour satisfaire <strong>la</strong> soif<br />

d’expression ambiante. Alex Chan, alias Kou<strong>la</strong>mata, un habitant de La<br />

Courneuve, a ainsi défrayé <strong>la</strong> chronique <strong>en</strong> réalisant <strong>en</strong> quelques jours<br />

un film d’animation <strong>en</strong> 3D intitulé The Fr<strong>en</strong>ch Democraty, à partir du<br />

jeu vidéo The Movies. Mis <strong>en</strong> ligne le 22 novembre dernier, il aurait<br />

déjà été vu par plus d’un million de personnes, à <strong>en</strong> croire <strong>la</strong> presse<br />

internationale qui s’<strong>en</strong>thousiasme pour cette première expéri<strong>en</strong>ce<br />

politique du g<strong>en</strong>re. »<br />

À suivre évidemm<strong>en</strong>t...<br />

Jérôme Champion<br />

films sortis de fabrique<br />

L’att<strong>en</strong>te<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 1 h 26 de Dami<strong>en</strong> Fritsch<br />

« Il y a six ans ma compagne m’annonçait que j’al<strong>la</strong>is<br />

dev<strong>en</strong>ir père. J’ai pris ma caméra et j’ai filmé durant<br />

les neuf mois qui ont suivi pour conjurer <strong>la</strong> peur qui<br />

m’habitait. Ne sachant que filmer je suis allé voir des<br />

amis déjà pères et j’ai constitué un journal personnel<br />

sur cette période. Le film raconte ce mom<strong>en</strong>t particulier<br />

dans <strong>la</strong> vie d’un homme et le dur chemin de <strong>la</strong> filiation<br />

paternelle. »<br />

Coproduction Dora productions, Images Plus<br />

films sortis de fabrique<br />

Voyage dans <strong>la</strong> cité,<br />

sur les traces des Indi<strong>en</strong>s<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 26’ de Solène Doerflinger et Valérie Noirez<br />

Qui sont ces Indi<strong>en</strong>s Où retrouver leurs traces dans<br />

<strong>la</strong> ville de Strasbourg Comm<strong>en</strong>t s’est formée cette<br />

mystérieuse tribu Voyage dans <strong>la</strong> cité nous mène à leur<br />

r<strong>en</strong>contre et retrace l’histoire du Stockfeld. Ce quartier<br />

fut une des premières cités-jardins du contin<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong><br />

et fut construit pour reloger <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ouvrière du<br />

c<strong>en</strong>tre-ville au début du siècle dernier.<br />

Coproduction Balthazar films, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

La tête dans le guidon<br />

Série d’animation de 26 x 1’30<br />

À l’occasion du Tour de France 2006, <strong>la</strong>ncem<strong>en</strong>t du site<br />

internet www.<strong>la</strong>tetedansleguidon.fr dédié à <strong>la</strong> série<br />

d’animation. Le site internet propose le visionnage<br />

d’épisodes, le jeu <strong>en</strong> ligne du jeu de billes et des petits<br />

cyclistes (que <strong>la</strong> série a adapté), le cal<strong>en</strong>drier et <strong>la</strong> bandeannonce<br />

de <strong>la</strong> tournée Yellow Jacket Beach Tour.<br />

Coproduction Megafilms.net, Vivem<strong>en</strong>t lundi !<br />

So<strong>la</strong>nge Fernex, une vie pour <strong>la</strong> vie<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 26’ de Daniel Coche<br />

Ce film fait le portrait de celle qui considérait que<br />

l’écologie comm<strong>en</strong>çait à sa porte. Elle se dressa avec<br />

succès contre les industries polluantes, nucléaires <strong>en</strong><br />

particulier p<strong>en</strong>dant les années 1970. Dev<strong>en</strong>ue députée<br />

europé<strong>en</strong>ne, sillonnant le monde, elle poursuivit dans les<br />

années 1990 sa lutte contre toutes les constructions de<br />

l’humanité m<strong>en</strong>açant sa propre survie, contre les armes<br />

<strong>en</strong> général, nucléaires ou non. So<strong>la</strong>nge Fernex revi<strong>en</strong>t sur<br />

ses parcours, accompagnée par les images qu’elle avait<br />

tournées <strong>en</strong> super 8 p<strong>en</strong>dant les années 70. So<strong>la</strong>nge<br />

Fernex raconte ce qui l’a mise <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t. Elle est<br />

décédée le 11 septembre 2006.<br />

Coproduction Dora films, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

19


écoles<br />

Récit d’exil de Amélie Deymier.<br />

20<br />

Le master pro<br />

Réalisation docum<strong>en</strong>taire<br />

de l’université<br />

Marc Bloch<br />

Cette année, le festival cinéma du réel du<br />

c<strong>en</strong>tre Georges Pompidou comptait dans sa<br />

sélection internationale le film de 19’ d’une<br />

inconnue, Maëva Ma-Tsi-Leong. Ch<strong>en</strong>, titre du<br />

film, concourait avec d’autres œuvres produites<br />

par des sociétés de production reconnues et<br />

de prestigieuses écoles de cinéma telles que<br />

St. Petersburg Docum<strong>en</strong>tary Film Studio, <strong>la</strong><br />

Hochschule für Fernseh<strong>en</strong> und Film Münch<strong>en</strong><br />

et le Scottish Docum<strong>en</strong>tary Institute. Maëva<br />

Ma-Tsi-Leong était une étudiante du master pro<br />

Réalisation docum<strong>en</strong>taire de l’université Marc<br />

Bloch (UMB) de Strasbourg. Ch<strong>en</strong> est son film<br />

de fin d’études. Chaque année, des films du<br />

master sont sélectionnés et parfois primés dans<br />

des festivals : Écrans docum<strong>en</strong>taires, Traces de<br />

vies, festival du docum<strong>en</strong>taire du Mans, Bi<strong>la</strong>n<br />

du film ethnographique, festival de Lotz et<br />

<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>. Après huit ans d’exist<strong>en</strong>ce,<br />

le master pro Réalisation docum<strong>en</strong>taire (anci<strong>en</strong><br />

DESS) s’est imposé avec une reconnaissance<br />

nationale dans le domaine de <strong>la</strong> formation aux<br />

métiers de <strong>la</strong> création docum<strong>en</strong>taire. On peut<br />

affirmer aujourd’hui, à l’instar de ce que disait<br />

Jean-C<strong>la</strong>ude Carrière lors de l’inauguration de <strong>la</strong><br />

section Scénario à <strong>la</strong> Femis, que le docum<strong>en</strong>taire<br />

peut être <strong>en</strong>seigné. Loin d’être une évid<strong>en</strong>ce,<br />

cette affirmation rompt avec une tradition<br />

<strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t établie dans le milieu universitaire<br />

français d’aborder le g<strong>en</strong>re uniquem<strong>en</strong>t comme<br />

sujet d’étude, cantonné à l’analyse théorique.<br />

C’est l’université elle-même qui pr<strong>en</strong>d le<br />

taureau par les cornes <strong>en</strong> créant cette formation<br />

à but professionnel. Ainsi, l’université de<br />

Poitiers inaugure <strong>en</strong> 1996 le premier master pro<br />

Docum<strong>en</strong>taire, elle sera suivie par l’université<br />

de Strasbourg.<br />

Pour Jean-François Moris, <strong>en</strong>seignant et<br />

responsable de <strong>la</strong> filière cinéma de l’UMB, il<br />

s’agissait dès le départ d’inscrire le master pro<br />

dans un rapport direct avec <strong>la</strong> vie professionnelle.<br />

Réalisateurs, producteurs, diffuseurs, représ<strong>en</strong>tants<br />

d’institutions ont été invités à partager leurs<br />

expéri<strong>en</strong>ces et leurs points de vue. Le tissu<br />

audiovisuel strasbourgeois offrait d’ailleurs<br />

un éloqu<strong>en</strong>t vivier de compét<strong>en</strong>ces qui a été<br />

mis à contribution. De plus, les maisons de productions, les chaînes qui<br />

accueill<strong>en</strong>t les étudiants <strong>en</strong> stage serv<strong>en</strong>t très souv<strong>en</strong>t de re<strong>la</strong>is et offr<strong>en</strong>t<br />

un emploi. Car <strong>la</strong> réussite du master pro ne se mesure pas uniquem<strong>en</strong>t<br />

au nombre de films sélectionnés dans les festivals. En tant que formation<br />

professionnelle assumée ce sont les débouchés réels qui sont aussi à<br />

pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte. Une douzaine d’étudiants du master pro ont réalisé<br />

des films diffusés sur une chaîne hertzi<strong>en</strong>ne ; certains dirig<strong>en</strong>t des chaînes<br />

locales, d’autres travaill<strong>en</strong>t à France 3 <strong>Alsace</strong>, France 3 Bourgogne et Arte,<br />

certains ont été embauchés par des sociétés de production, surtout <strong>en</strong><br />

région parisi<strong>en</strong>ne. Globalem<strong>en</strong>t ils travaill<strong>en</strong>t tous dans l’audiovisuel.<br />

Contrairem<strong>en</strong>t à certains master pro qui privilégi<strong>en</strong>t soit <strong>la</strong> réalisation ou<br />

<strong>la</strong> production, <strong>la</strong> formation strasbourgeoise accorde autant d’importance<br />

à <strong>la</strong> théorie avec des cours d’histoire et d’esthétique assurés par Michel<br />

Cieutat et Jean-Louis Comolli, qu’aux aspects économiques avec une<br />

initiation à <strong>la</strong> production et à ses outils (contrats, droits d’auteurs, statuts<br />

du personnel, sources de financem<strong>en</strong>t...), aux stages <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprises et<br />

surtout à <strong>la</strong> pratique avec le pari que chaque étudiant réalise son propre<br />

court métrage docum<strong>en</strong>taire au cours de l’année. Programme ambitieux<br />

qui est cep<strong>en</strong>dant t<strong>en</strong>u.<br />

Il reste tout de même une question que nous pouvons légitimem<strong>en</strong>t nous<br />

poser. À l’heure où le docum<strong>en</strong>taire d’auteur est cantonné à une exist<strong>en</strong>ce<br />

marginale dans l’<strong>en</strong>semble de <strong>la</strong> programmation des chaînes françaises,<br />

l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t prodigué par le master pro n’est-il pas <strong>en</strong> déca<strong>la</strong>ge avec <strong>la</strong><br />

réalité télévisuelle <br />

Réponse de Jean-François Moris : « Dans le cadre de ce master, nous<br />

privilégions le docum<strong>en</strong>taire d’auteur, <strong>la</strong> subjectivité du regard. La<br />

formation au docum<strong>en</strong>taire à l’université doit être un lieu où les étudiants<br />

doiv<strong>en</strong>t avoir <strong>la</strong> possibilité d’expérim<strong>en</strong>ter et de pr<strong>en</strong>dre des risques. »<br />

Luis Miranda<br />

École europé<strong>en</strong>ne de managem<strong>en</strong>t<br />

des métiers de <strong>la</strong> télévision<br />

Le marché de <strong>la</strong> télévision est de plus <strong>en</strong> plus complexe, notamm<strong>en</strong>t par<br />

<strong>la</strong> multiplication des formats de chaînes, <strong>la</strong> diversification des supports<br />

de diffusion et l’importance croissante des nouvelles technologies.<br />

Cette nouvelle donne implique un besoin <strong>en</strong> formation ori<strong>en</strong>té vers le<br />

managem<strong>en</strong>t, l’offre actuelle étant plutôt axée vers le cinéma et les métiers<br />

artistiques et techniques.<br />

L’École europé<strong>en</strong>ne de managem<strong>en</strong>t des métiers de <strong>la</strong> télévision initiée<br />

par iconoval formera aux fonctions clés les futurs cadres des chaînes de<br />

télévision publiques et commerciales : publicité, programmation, stratégie,<br />

acquisition des droits ou business developm<strong>en</strong>t. L’école proposera une<br />

offre de formation initiale sous <strong>la</strong> forme d’un cycle de deux ans ouvert aux<br />

étudiants de niveau bac + 3, issus d’horizons divers et délivrera un diplôme<br />

de niveau master. D’autre part des séminaires de formation continue seront<br />

organisés pour les professionnels et les <strong>en</strong>seignants. Les cours seront<br />

disp<strong>en</strong>sés par des <strong>en</strong>seignants prov<strong>en</strong>ant notamm<strong>en</strong>t des universités<br />

strasbourgeoises et des professionnels du secteur de l’audiovisuel. L’école<br />

est <strong>en</strong> phase de montage financier et technique. Elle débutera d’abord par<br />

des cycles de formation continue, avant son instal<strong>la</strong>tion définitive prévue<br />

à Illkirch-Graff<strong>en</strong>stad<strong>en</strong>. À suivre...<br />

Michèle Clém<strong>en</strong>t-Théclé<br />

clem<strong>en</strong>t-thecle@iconoval.fr


Tomi Ungerer.<br />

PHOTO DICK NYE (1960), DR<br />

histoires<br />

d’images<br />

Le 15 et le 16 décembre 2006 se ti<strong>en</strong>dront<br />

au MAMCS des journées d’études initiées<br />

par l’université Marc Bloch. La question<br />

des représ<strong>en</strong>tations de l’<strong>Alsace</strong> nous regarde tous.<br />

Avant-goût donc de ces journées.<br />

Conformisme, impertin<strong>en</strong>ce,<br />

provocation dans l’image de l’<strong>Alsace</strong><br />

L’interrogation sur ce triple thème est partie d’un projet d’exposition sur Hansi.<br />

Dessinateur illustre, connu et reconnu, connu et détesté, connu et méconnu. Que<br />

dire <strong>en</strong>core sur lui qui ne semble cuit et recuit Qu’on a peu écrit sur lui. Qu’on<br />

a peu fait de films sur lui – un docum<strong>en</strong>taire de Georges Bischoff réalisé par son<br />

homonyme Pierre Bischoff pour le CRDP <strong>en</strong> 1988, et plus récemm<strong>en</strong>t un autre de<br />

Jean-C<strong>la</strong>ude Zieger. Qu’on l’a peu montré : l’exposition de décembre 2006 sera <strong>la</strong><br />

troisième dans le Bas-Rhin. Mais qu’il continue à faire grincer des d<strong>en</strong>ts. Ce p<strong>la</strong>cide<br />

oncle Hansi “ énerve ”. En fait il remue beaucoup de choses profondes dans notre<br />

image de l’<strong>Alsace</strong> et, par-delà, dans notre représ<strong>en</strong>tation du monde. Il est le coin dont<br />

nous nous sommes servis pour interroger différ<strong>en</strong>tes visions du rapport de l’<strong>Alsace</strong><br />

à l’autorité, au pouvoir, à <strong>la</strong> liberté. Conformisme, impertin<strong>en</strong>ce et provocation :<br />

trois thèmes qui caractéris<strong>en</strong>t le dessinateur colmari<strong>en</strong>. Trois notions qu’il importe<br />

de préciser. Mais <strong>en</strong>core faut-il décrypter, au-delà de l’image, et <strong>en</strong> fonction du<br />

contexte, ce qu’il y a de conformiste, d’impertin<strong>en</strong>t ou de provocateur dans une<br />

représ<strong>en</strong>tation de l’<strong>Alsace</strong>. Une image qui nous semble conformiste aujourd’hui,<br />

parce que nous sommes habitués à elle, a pu être une image impertin<strong>en</strong>te lorsqu’elle<br />

a été réalisée, elle a pu être même extrêmem<strong>en</strong>t provocatrice. [...]<br />

Qu’<strong>en</strong> est-il <strong>en</strong> matière de représ<strong>en</strong>tation de l’<strong>Alsace</strong> au cinéma Les premiers films<br />

sur l’<strong>Alsace</strong> sont tournés précocem<strong>en</strong>t, dès le début du XX e siècle.<br />

Images conformistes d’une <strong>Alsace</strong> allemande, ce sont celles que donn<strong>en</strong>t à voir deux<br />

films de fiction : Madeleine et Der Antiquär von Straßburg. Les deux films montr<strong>en</strong>t<br />

l’<strong>Alsace</strong> sous les traits d’une jeune fille partagée <strong>en</strong>tre Allemagne et France, et<br />

finalem<strong>en</strong>t gagnée par l’amour à l’Allemagne. L’amour aide ces jeunes Alsaci<strong>en</strong>nes à<br />

se libérer du fatras d’idées françaises et à reconnaître les li<strong>en</strong>s du sang qui les li<strong>en</strong>t<br />

à leur patrie d’origine. Dans le même temps, <strong>la</strong> France produit une série de fictions<br />

et de docum<strong>en</strong>taires montrant une image conformiste d’une <strong>Alsace</strong> française,<br />

innoc<strong>en</strong>te victime de <strong>la</strong> barbarie allemande qui <strong>la</strong> mainti<strong>en</strong>t sous son joug : l’<strong>Alsace</strong><br />

<strong>en</strong>chaînée du Traité de Francfort, l’<strong>Alsace</strong> martyre de L’<strong>Alsace</strong> att<strong>en</strong>dait ou <strong>Alsace</strong>.<br />

Parmi ces films de propagande française, il faut m<strong>en</strong>tionner tout spécialem<strong>en</strong>t<br />

Mon vil<strong>la</strong>ge, inspiré de Hansi et réalisé par Joseph-Porphyre Pinchon, le père de<br />

Bécassine. L’<strong>Alsace</strong>, dans ces films, symbolise <strong>la</strong> fidélité, <strong>la</strong> résistance à l’oppression,<br />

<strong>la</strong> non-compromission, l’innoc<strong>en</strong>ce aussi. Elle est <strong>la</strong> quintess<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> France, pays<br />

de <strong>la</strong> liberté, province martyre arrachée injustem<strong>en</strong>t à sa patrie, et but de guerre<br />

tout trouvé pour <strong>la</strong> France : elle est <strong>la</strong> mère (<strong>Alsace</strong>), <strong>la</strong> jeune femme (Huit millions<br />

de dot) ou <strong>la</strong> jeune fille (Mon vil<strong>la</strong>ge, L’Ami Fritz) sauvagem<strong>en</strong>t brutalisées par<br />

l’ignoble Teuton et qui att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t du Poilu leur délivrance.<br />

Dans les années tr<strong>en</strong>te, une série de films par<strong>la</strong>nts vont propager une image<br />

conformiste de l’<strong>Alsace</strong>. Mais, comme à l’époque du groupe de Saint-Léonard, le<br />

côté lénifiant, folklorique et apparemm<strong>en</strong>t intemporel de ces représ<strong>en</strong>tations de<br />

l’<strong>Alsace</strong> peut être cep<strong>en</strong>dant provocateur. L’Ami Fritz, version par<strong>la</strong>nte, réalisé <strong>en</strong><br />

1933 par Baroncelli, est jugé tel par <strong>la</strong> municipalité de Strasbourg qui lui refuse<br />

toute subv<strong>en</strong>tion. Strasbourg est alors dirigée par un maire communiste favorable à<br />

l’autonomisme et à un rapprochem<strong>en</strong>t avec l’Allemagne. Le même maire accordera<br />

toutes facilités de tournage à une équipe allemande v<strong>en</strong>ue filmer <strong>la</strong> cathédrale de<br />

Strasbourg : images destinées à montrer que l’<strong>Alsace</strong> a une culture allemande et<br />

doit donc rallier son berceau “ naturel ”: le III e Reich. [...]<br />

C’est dans les années 70 qu’apparaiss<strong>en</strong>t les premiers films “ régionalistes ”. Ils sont<br />

non seulem<strong>en</strong>t une déf<strong>en</strong>se de <strong>la</strong> culture régionale, mais aussi une rev<strong>en</strong>dication<br />

d’une société nouvelle, portée par les idéologies libertaires de mai 68. Déf<strong>en</strong>dant<br />

l’alsaci<strong>en</strong> par rapport au français, <strong>la</strong> culture locale par rapport à une culture<br />

nationale, ils déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t aussi <strong>la</strong> société traditionnelle par rapport aux coups que<br />

lui porte le capitalisme international, et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t régional par rapport aux<br />

m<strong>en</strong>aces des intérêts industriels nationaux ou internationaux (Fess<strong>en</strong>heim).<br />

Aujourd’hui, l’<strong>Alsace</strong> reste un grand foyer de production d’images, autour de l’École<br />

des arts décoratifs, — mais pas seulem<strong>en</strong>t, pour l’image fixe. Autour de producteurs<br />

régionaux dynamiques, pour les docum<strong>en</strong>taires. La nécessité d’explication, le besoin<br />

de mettre des images et des mots sur une réalité historique et sociale longtemps<br />

opaque, ne sont sûrem<strong>en</strong>t pas étrangers à cette fécondité iconographique.<br />

Odile Gozillon-Fronsacq (extraits)<br />

films sortis de fabrique<br />

films sortis de fabrique<br />

Une équipe de rêve<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’/72’ de R<strong>en</strong>é Letzgus,<br />

écrit par Bernard Tournois, d’après une idée de Jean Philippe,<br />

auteur du livre Zidane : le roi modeste<br />

C’est l’histoire d’une petite communauté d’amis chers au<br />

cœur de l’un des plus grands footballeurs de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète :<br />

Zinedine Zidane.<br />

Le film s’attache à montrer qu’à partir d’un désir commun<br />

– celui de dev<strong>en</strong>ir footballeur professionnel, les aléas de <strong>la</strong><br />

vie font que le destin ne s’est pas manifesté avec le même<br />

bonheur pour les onze copains ; sans doute le destin n’est<br />

pas le seul fait du hasard : il faut aussi compter sur les<br />

aspirations et motivations de chacun selon les mom<strong>en</strong>ts,<br />

et puis il y a ce que l’on appelle le facteur chance.<br />

Coproduction Star Production, France 2,<br />

France 3 Marseille, France 3 <strong>Alsace</strong>, Arte<br />

Elles rêvai<strong>en</strong>t d’un autre monde<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 53’ de Jean-C<strong>la</strong>ude Poirson<br />

Un des meilleurs scores d’audi<strong>en</strong>ce de <strong>la</strong> Case de l’oncle<br />

Doc, l’émission docum<strong>en</strong>taire de France 3 national lors<br />

de sa diffusion le 20 juin 2006.<br />

Ce docum<strong>en</strong>taire traite de <strong>la</strong> viol<strong>en</strong>ce dans le milieu<br />

de <strong>la</strong> prostitution et de <strong>la</strong> difficulté de s’<strong>en</strong> sortir. « En<br />

fermant les yeux pour ne pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre <strong>la</strong> misère de cette<br />

popu<strong>la</strong>tion-là, notre société a sacrifié une partie des<br />

si<strong>en</strong>s sur l’autel de <strong>la</strong> démocratie ! J’espère que ce film<br />

fera bouger les choses ! » dit son auteur. En att<strong>en</strong>dant sa<br />

diffusion régionale sur France 3 <strong>Alsace</strong>, le film devrait<br />

circuler très prochainem<strong>en</strong>t dans plusieurs villes de<br />

France, lors de colloques et débats sur le sujet.<br />

Coproduction Human Doors, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

Et Dieu créa le foot,<br />

<strong>la</strong> pe<strong>la</strong>dao de Manaus<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ réalisé par Albert Knechtel<br />

et écrit par Alex Bellos et Albert Knechtel<br />

Première production de Seppia <strong>en</strong> HD, ce film raconte<br />

l’histoire du plus grand tournoi de football au monde,<br />

tournoi qui rassemble au nord du Brésil 800 équipes de<br />

non-professionnels et autant de reines de beauté.<br />

Déjà diffusé dans plus de 40 pays (Taiwan, Australie,<br />

Nouvelle Zé<strong>la</strong>nde, Espagne, Amérique <strong>la</strong>tine, Brésil,<br />

Portugal, Italie, Afrique francophone, Japon, France,<br />

Allemagne, Royaume-Uni, B<strong>en</strong>elux...), il sera montré <strong>en</strong><br />

France sur <strong>la</strong> nouvelle chaîne HD de National Geographic<br />

<strong>en</strong> novembre.<br />

Coproduction Seppia, France 3 <strong>Alsace</strong>,<br />

Arte France, National Geographic Channel<br />

21


tribune ouverte<br />

Pester, gueuler, râler, protester, aimer, aduler, adorer,<br />

pointer, dénoncer, se p<strong>la</strong>indre, geindre, réagir, s’offusquer, se moquer,<br />

partager des émotions, faire découvrir, persister et signer…<br />

22<br />

Coup de blues (tout va très bi<strong>en</strong>, <strong>la</strong><strong>la</strong><strong>la</strong> <strong>la</strong><strong>la</strong>lère !)<br />

Nous sommes décidém<strong>en</strong>t tombés bi<strong>en</strong> bas. Après avoir vécu le chantage à “ <strong>la</strong> ménagère<br />

de cinquante ans ”, maître-mot du discours commercial de TF1 – une ménagère qui reste<br />

toujours introuvable, malgré plusieurs <strong>en</strong>quêtes de FBI portés disparus ! –, allons-nous<br />

demain subir, sous couvert de course à l’audi<strong>en</strong>ce, le diktat du docu euphorisant <br />

Francis Guthleb<strong>en</strong>, nouveau directeur de l’ant<strong>en</strong>ne de France 3 <strong>Alsace</strong>, le <strong>la</strong>issait<br />

suggérer <strong>en</strong> citant une très réc<strong>en</strong>te étude interne de sa maison devant l’<strong>en</strong>semble des<br />

producteurs alsaci<strong>en</strong>s qu’il avait cordialem<strong>en</strong>t invités, fin août, p<strong>la</strong>ce de Bordeaux. Ce<br />

que voudrait le public <strong>en</strong> matière de docum<strong>en</strong>taire, à <strong>en</strong> croire les conclusions des<br />

signataires de cette étude, c’est <strong>en</strong> gros du divertissem<strong>en</strong>t, des histoires se concluant par<br />

un happy <strong>en</strong>d, surtout pas des sujets liés aux problèmes de notre société. On se pince. Un<br />

mauvais rêve Une subite giclée de vidéo-gag Doit-on <strong>en</strong> rire ou <strong>en</strong> pleurer Les cases<br />

docum<strong>en</strong>taires comme aires de loisir jalonnant les autoroutes de programmes On n’<strong>en</strong><br />

croit pas ses yeux ! En tous cas, docum<strong>en</strong>taristes, sachez-le désormais : il vous faut plier<br />

votre regard critique, cesser d’interroger le monde, préférer <strong>la</strong> promo ou <strong>la</strong> pub au point<br />

de vue, parler de ce qui va bi<strong>en</strong> et pas du reste. Pas de vieux ! Pas de thèmes anxiogènes !<br />

Pas d’arabes C’est ainsi que vous aurez du grain à moudre. Bref, à <strong>la</strong> fin, ce<strong>la</strong> donne :<br />

bonnes nouvelles, pas de nouvelles ! Franchem<strong>en</strong>t, cette affaire-là s<strong>en</strong>t un peu <strong>la</strong> purge,<br />

<strong>la</strong> “ TF1isation ”, le r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t démocratique, l’abandon de toute consci<strong>en</strong>ce citoy<strong>en</strong>ne,<br />

voire le déni de <strong>la</strong> fonction, de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce et des valeurs du docum<strong>en</strong>taire à <strong>la</strong> télévision<br />

publique (ou presque pire, une marginalisation érigée <strong>en</strong> règle avec programmation vers<br />

les minuits tapantes dans le meilleur des cas...). Cette recommandation aux allures de<br />

cahier des charges – que le docum<strong>en</strong>taire soit distractif ! – n’est autre qu’un fantasme<br />

du produit marketing <strong>en</strong>tre deux tranches de pub. Nous sommes bel et bi<strong>en</strong> dans un<br />

temps de confusion et d’aveuglem<strong>en</strong>t terribles...<br />

Qu’elle soit ou non r<strong>en</strong>due publique, cette étude est à l’évid<strong>en</strong>ce symptômatique. Son<br />

exist<strong>en</strong>ce ne manque pas de poser de multiples questions. D’abord, on aimerait <strong>en</strong><br />

appr<strong>en</strong>dre un peu plus sur sa méthodologie – on ne fera pas l’injure à France Télévisions<br />

de ne pas l’imaginer sérieuse ni coûteuse. Ensuite, on se demande si France 3 va <strong>la</strong><br />

pr<strong>en</strong>dre ou non pour arg<strong>en</strong>t comptant (combi<strong>en</strong> de rapports de ce type ont fini dans<br />

les p<strong>la</strong>cards ). Enfin et surtout, ce<strong>la</strong> met bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> lumière le mode de fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

qui conduit à ce g<strong>en</strong>re de “ révé<strong>la</strong>tions ”. Une chaîne de télévision doit-elle se p<strong>en</strong>ser, se<br />

gouverner <strong>en</strong> étant téléguidée par des sondages et des études de cabinets spécialisés<br />

ou bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> affirmant d’abord un projet d’ant<strong>en</strong>ne, <strong>en</strong> développant son id<strong>en</strong>tité propre<br />

et <strong>en</strong> s’appuyant <strong>en</strong>suite sur des consultants extérieurs et/ou son service études pour<br />

diagnostiquer des stratégies et valider des hypothèses de travail En somme, est-ce <strong>la</strong><br />

télé qui fait le public, ou le public qui fait <strong>la</strong> télé Comm<strong>en</strong>t s’articul<strong>en</strong>t et se dos<strong>en</strong>t<br />

l’offre et <strong>la</strong> demande Questions, au fond, qui ne sont pas très nouvelles et qui ont à<br />

voir, plus ou moins, avec une nouvelle forme de dictature médiatique très <strong>en</strong> vogue par<br />

ces temps de crise (Arte n’y échappe pas, le monde politique non plus).<br />

À ce qu’on sache, les courbes d’audi<strong>en</strong>ce des émissions de télévision (et pas seulem<strong>en</strong>t<br />

docum<strong>en</strong>taires) ne correspond<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t à de telles règles automatiques de<br />

divertissem<strong>en</strong>t : on pourrait citer des dizaines d’exemples. On constate aussi que <strong>la</strong><br />

politique des unités docum<strong>en</strong>taires de France 2, France 3 et France 5, se démarque<br />

nettem<strong>en</strong>t – et c’est fort heureux – d’ori<strong>en</strong>tations du style “ tout-le-monde-il-estbeau-tout-le-monde-il-est-g<strong>en</strong>til-embrassons-nous-Folleville<br />

” ! Et puis, les dirigeants<br />

de France Télévisions n’ont-ils pas annoncé début septembre vouloir continuer à « se<br />

battre pour <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> culture » avec 365 millions d’euros consacrés à <strong>la</strong> production<br />

d’œuvres françaises, tous g<strong>en</strong>res confondus <br />

Être préoccupé du public lorsqu’il s’agit de programmer à l’ant<strong>en</strong>ne des docum<strong>en</strong>taires<br />

est un souci louable, partagé à <strong>la</strong> fois par les diffuseurs (c’est leur fonction, voire leur<br />

hantise) et par les producteurs (c’est leur désir, voire leur ambition). Qu’il y ait aujourd’hui<br />

des signes de désaffection de ce public dans un certain nombre de cas de figure, ce<strong>la</strong><br />

nous interroge tous. Être pris dans l’étau d’un système castrateur d’auto-c<strong>en</strong>sure et de<br />

normes réductrices, comme l’a très bi<strong>en</strong> décrit Frank Esk<strong>en</strong>azi dans un long texte paru<br />

dans Libération le premier jour des États généraux du docum<strong>en</strong>taire de Lussas <strong>en</strong> août<br />

dernier, est une réalité qui alim<strong>en</strong>te le débat des uns et des autres (dans les couloirs des<br />

chaînes comme dans le monde de <strong>la</strong> production indép<strong>en</strong>dante).<br />

Mais de là à préconiser (quand bi<strong>en</strong>tôt ), sous prétexte de chasse à l’audi<strong>en</strong>ce, des<br />

objectifs d’un tel acabit, c’est donner une fausse réponse à un vrai problème. Le docu<br />

euphorisant comme modèle à suivre, avec ses interdits explicites, avec son rel<strong>en</strong>t de<br />

nouvel opium du peuple, ce<strong>la</strong> me fait frémir. Pas vous – Philippe Avril<br />

Coup de grâce <br />

Je me souvi<strong>en</strong>s d’il y a douze ans, je réalisai alors mon<br />

deuxième docum<strong>en</strong>taire Le bal des veuves grâce à<br />

France 3 <strong>Alsace</strong>. À l’époque <strong>la</strong> seule durée possible était<br />

de 26’. Le film que je vou<strong>la</strong>is faire, je le press<strong>en</strong>tais,<br />

durerait plus longtemps. J’ai donc tourné tout ce que je<br />

vou<strong>la</strong>is et j’ai monté douze semaines. Le film durait 59’<br />

au final et j’ai fourni une version de 26’ pour honorer<br />

le contrat. Il y a donc eu pour ce film <strong>la</strong> version télé et<br />

<strong>la</strong> version festivals. L’arg<strong>en</strong>t (le cash) se situait <strong>en</strong>viron<br />

autour de 23 000 euros (v<strong>en</strong>ant des collectivités et du<br />

CNC). Je n’avais jamais obt<strong>en</strong>u autant d’arg<strong>en</strong>t pour un<br />

de mes films. C’était les débuts avec les coproductions<br />

régionales et réellem<strong>en</strong>t à partir de là il y a eu création<br />

de films, création de sociétés de productions, un secteur<br />

s’est constitué, s’est professionnalisé. Moi j’ai fait mon<br />

chemin et <strong>la</strong> télévision m’a permis de faire des films avec<br />

ma représ<strong>en</strong>tation du monde tellem<strong>en</strong>t subjective.<br />

Ce que je veux dire par là c’est que au-delà de <strong>la</strong><br />

coproduction avec <strong>la</strong> télévision, les films que j’avais à<br />

faire je les ai toujours faits, dans et hors de <strong>la</strong> durée<br />

imposée, avec ou sans <strong>la</strong> télévision hertzi<strong>en</strong>ne ou câblée,<br />

avec ou sans arg<strong>en</strong>t, seul ou avec une équipe, bref coûte<br />

que coûte. L’urg<strong>en</strong>ce et le désir ont toujours dicté les<br />

règles et les modèles de production de mes films. C’est<br />

une histoire de croyances, de r<strong>en</strong>contres et de temps et<br />

ça le restera.<br />

Récemm<strong>en</strong>t, lors de <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre les auteurs<br />

réalisateurs d’<strong>Alsace</strong> et Francis Guthleb<strong>en</strong>, le nouveau<br />

responsable de l’ant<strong>en</strong>ne de France 3 <strong>Alsace</strong>, il nous a<br />

été suggéré de ré<strong>en</strong>visager notre manière de regarder le<br />

monde <strong>en</strong> nous proposant des portraits de jeunes, des<br />

histoires se concluant de manière positive d’une durée de<br />

26’. Le format de 52’ sera lui plutôt réservé à ce qui fait<br />

événem<strong>en</strong>t (<strong>la</strong> restauration de <strong>la</strong> flèche de <strong>la</strong> cathédrale,<br />

l’arrivée du TGV, etc.).<br />

Sous prétexte de remonter l’audi<strong>en</strong>ce qui aurait<br />

gravem<strong>en</strong>t baissé les six derniers mois à l’heure de<br />

diffusion des docum<strong>en</strong>taires, et sous couvert d’une étude<br />

commandée par France Télévisions à <strong>la</strong> société d’études<br />

Scan, faite dans cinq villes de France sur un panel de<br />

2 500 personnes, il semblerait que ce dit panel souhaite<br />

qu’on aborde les questions de société mais il faudrait<br />

éviter de parler des problèmes. D’après cette étude<br />

donc (2 500 personnes pour treize régions !!!) on verra<br />

bi<strong>en</strong>tôt apparaître sur l’<strong>en</strong>semble des stations régionales<br />

un nouveau g<strong>en</strong>re de docum<strong>en</strong>taire, le docum<strong>en</strong>taire<br />

déproblématisant ou de communication <br />

Alors exit les p’tits vieux, les pas beaux, les pauvres, les<br />

sans-toit-ni-loi, les ma<strong>la</strong>des, les g<strong>en</strong>s de peu Tout ça <strong>la</strong><br />

télévision n’<strong>en</strong> veut plus. Et pourtant c’est là sa principale<br />

cli<strong>en</strong>tèle. Serge Daney dans le Ciné-Fils disait <strong>en</strong> 1990<br />

que <strong>la</strong> télévision c’est un gros téléphone d’hôpital.<br />

Dans ce cas compr<strong>en</strong>ez bi<strong>en</strong> que, quand <strong>la</strong> question de<br />

l’autre au s<strong>en</strong>s de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion ne se pose plus, et que<br />

l’autre que je filme ne me pose plus de questions, du<br />

coup les <strong>en</strong>jeux disparaiss<strong>en</strong>t. Je n’ai alors, moi cinéaste,<br />

plus aucune raison de filmer, sinon je ne suis que dans du<br />

visuel et le visuel c’est ce qui évite de regarder le monde et<br />

qui comble le vide. Il n’y a donc plus de dispositif critique,<br />

et par conséqu<strong>en</strong>ce plus de geste cinématographique.


films sortis de fabrique<br />

Le docum<strong>en</strong>taire déproblématisant comme remède impeccable, qui réduira les<br />

téléspectateurs au rôle le plus passif, « ri<strong>en</strong> qui travaille au s<strong>en</strong>s où l’on dit d’un<br />

problème qui nous travaille »*, l’état de grâce <strong>en</strong>fin <br />

Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que <strong>la</strong> télévision ose <strong>en</strong>fin dire sa vraie nature qui<br />

est d’être un outil de communication et pas un art collectif comme le cinéma.<br />

Jusqu’à prés<strong>en</strong>t certains cinéastes, docum<strong>en</strong>taristes, expérim<strong>en</strong>tateurs voyai<strong>en</strong>t leurs<br />

films passer à <strong>la</strong> télévision, situation oh combi<strong>en</strong> paradoxale. Cette multiplication<br />

du cinéma docum<strong>en</strong>taire et de fiction à <strong>la</strong> télévision a procédé un certain temps<br />

de cette belle idée d’une télévision qui se vou<strong>la</strong>it une f<strong>en</strong>être sur le monde et qui<br />

vou<strong>la</strong>it voir loin. Moi aussi j’ai cru <strong>en</strong> ça et j’ai souv<strong>en</strong>t conçu mes films comme<br />

pouvant être télédiffusés ou projetés dans une salle obscure.<br />

Mais les questions que je me pose c’est où verrons-nous nos films diffusés à l’av<strong>en</strong>ir,<br />

et dans l’immédiat : qu’est-ce que filmeront les réalisateurs, que produiront les<br />

producteurs et que financeront les collectivités ici ou ailleurs Des programmes<br />

courts, des magazines, des docum<strong>en</strong>taires distrayants, attractifs, qui ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

pas <strong>la</strong> tête <br />

Soyons un peu sérieux et réfléchissons <strong>en</strong>semble pour trouver très vite des moy<strong>en</strong>s, de<br />

nouvelles aides, de nouveaux espaces, pour que les formes d’expressions singulières,<br />

les docum<strong>en</strong>taires de création, les fictions de cinéma, puiss<strong>en</strong>t continuer de voir<br />

le jour.<br />

En att<strong>en</strong>dant à vos plumes et En avant jeunesse !<br />

Dami<strong>en</strong> Fritsch<br />

Pierre Brice dans Winnetou.<br />

* In Voir et Pouvoir de Jean-Louis Comolli, Verdier, 2004<br />

Vers une mise à mort<br />

du docum<strong>en</strong>taire de création <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> <br />

(Un appel de réalisateurs docum<strong>en</strong>taires d’<strong>Alsace</strong>)<br />

« Montrer l’<strong>Alsace</strong> qui avance, l’<strong>Alsace</strong> qui réussit, l’<strong>Alsace</strong> qui s’<strong>en</strong>gage. » C’est ainsi<br />

que France 3 <strong>Alsace</strong> vi<strong>en</strong>t de définir sa nouvelle ligne éditoriale docum<strong>en</strong>taire.<br />

Derrière l’originalité du slogan, <strong>la</strong> “ mutation ” est annoncée. Sous couvert de course<br />

à l’audi<strong>en</strong>ce, c’est un docum<strong>en</strong>taire formaté, uniformisé, standardisé qu’on veut<br />

imposer au public. Pour une « rupture », c’est une sacrée rupture.<br />

Depuis douze ans, <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>, plus qu’ailleurs <strong>en</strong>core, le docum<strong>en</strong>taire de création<br />

s’était considérablem<strong>en</strong>t développé, é<strong>la</strong>rgissant sans cesse son audi<strong>en</strong>ce régionale,<br />

accédant parfois à des coproductions nationales, à des prés<strong>en</strong>ces dans des festivals<br />

importants.<br />

Grâce aux efforts conjugués des créateurs audiovisuels, de France 3 <strong>Alsace</strong>, et<br />

des collectivités locales (CUS-Région), le docum<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> s’était construit<br />

dans un espace é<strong>la</strong>rgi, décloisonné, fondé sur <strong>la</strong> liberté des regards, <strong>la</strong> diversité des<br />

approches.<br />

C’est dans cet espace d’ouverture que, patiemm<strong>en</strong>t, un patrimoine de créations<br />

s’est forgé.<br />

films sortis de fabrique<br />

Le voyage immobile<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 22’ de Serge Fretto<br />

André Nabarro peint chez lui. Son atelier est aussi sa<br />

demeure. Tandis qu’il nourrit ses toiles de ses carnets<br />

de voyages <strong>en</strong> Inde ou au Maroc, l’atelier semble être<br />

arrimé quelque part dans une ville, à l’abri de l’agitation<br />

extérieure. Mais dans quelques mois, son atelier va<br />

disparaître sous les gravats des bulldozers. Alors même<br />

si le monde lui impose une nouvelle adresse, André<br />

continue son voyage.<br />

Autoproduction<br />

Racing ! Racing !<br />

Une histoire d’<strong>Alsace</strong><br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ (70’) écrit et réalisé par Laur<strong>en</strong>t Lutaud,<br />

conseiller historique : Alfred Wahl.<br />

Version longue <strong>en</strong> DVD dès octobre 2006.<br />

Le Racing club de Strasbourg fête son c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire<br />

au mois d’octobre 2006. Sur <strong>la</strong> base de films et de<br />

photographies d’archives, ainsi que d’interviews, ce film<br />

retrace c<strong>en</strong>t ans d’histoire du Racing : naissance <strong>en</strong> 1906,<br />

professionnalisation dans les années 20, évacuation à<br />

Périgueux <strong>en</strong> juin 1939, nazification de force <strong>en</strong> 1940,<br />

retour dans le championnat français <strong>en</strong> 1945, évolution<br />

<strong>en</strong> championnat et <strong>en</strong> coupe d’Europe...<br />

Coproduction Seppia, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

Les métallos<br />

de Chicago<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ écrit et réalisé par Gerd Herr<strong>en</strong><br />

À Chicago, au sud du <strong>la</strong>c Michigan, se dresse Gary 13,<br />

le plus grand haut fourneau des États-Unis. C’est aussi<br />

l’un des plus vieux et des plus dangereux : il a <strong>en</strong>core<br />

fait deux victimes <strong>en</strong> 2005. Il a donc été décidé de le<br />

démonter et d’<strong>en</strong> construire un nouveau. P<strong>en</strong>dant à peine<br />

cinq mois, 1 400 ouvriers américains doiv<strong>en</strong>t travailler<br />

sans relâche sous <strong>la</strong> houlette d’une <strong>en</strong>treprise belge qui<br />

utilise les plus grandes grues du monde. Gerd Herr<strong>en</strong> a<br />

suivi le chantier, du démantèlem<strong>en</strong>t de l’anci<strong>en</strong> géant<br />

jusqu’à <strong>la</strong> construction du nouvel <strong>en</strong>semble.<br />

Coproduction Les Films de l’Europe,<br />

Spalywood, Arte, WDR, Géo Arte GEIE<br />

Jean-Paul II<br />

à <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contre de l’Europe<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’ de R<strong>en</strong>é Letzgus<br />

Un an après <strong>la</strong> disparition de Jean-Paul II, ce film<br />

revi<strong>en</strong>t sur le voyage papal <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> <strong>en</strong> 1988. C’est<br />

son quatrième voyage officiel <strong>en</strong> France, et le dernier<br />

de ses grands dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts internationaux avant que,<br />

l’année suivante, n’ai<strong>en</strong>t lieu <strong>la</strong> visite de Gorbatchev,<br />

alors à <strong>la</strong> tête de l’URSS, au Vatican, les premières<br />

élections libres <strong>en</strong> Pologne et, fin 1989, <strong>la</strong> chute du mur<br />

de Berlin. Les images d’archives de ce voyage mémorable<br />

sont confrontées 18 ans plus tard à quelques grands<br />

témoins qui se souvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des temps forts de <strong>la</strong> visite<br />

du Saint-Père, des espérances qu’elle a suscitée et des<br />

traces imprimées pour longtemps dans cette <strong>Alsace</strong>,<br />

terreau d’une Europe qui se cherche et s’interroge sur<br />

son dev<strong>en</strong>ir.<br />

Coproduction Star Production, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

23


24<br />

C’est dans cet espace d’ouverture que le docum<strong>en</strong>taire<br />

<strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> a grandi.<br />

C’est cet espace-là que <strong>la</strong> direction de France 3 <strong>Alsace</strong><br />

veut re-verrouiller. Et de quelle manière !<br />

Procès d’int<strong>en</strong>tion Qu’on <strong>en</strong> juge.<br />

S’inscrivant dans une “ logique de marketing ” assumée,<br />

notre station régionale veut « repositionner le docum<strong>en</strong>taire<br />

dans le créneau du magazine ». Réduction<br />

drastique des 52’ au profit des 26’, multiplication<br />

des portraits de « jeunes qui réussiss<strong>en</strong>t », sujets<br />

« événem<strong>en</strong>tiels », reportages sur des grands chantiers<br />

<strong>en</strong> cours (TGV, restauration de <strong>la</strong> Cathédrale...). « Zidane,<br />

<strong>la</strong> cathédrale de Strasbourg, Diams : Ils sont tous nos<br />

héros ! » proc<strong>la</strong>me <strong>la</strong> p<strong>la</strong>quette de prés<strong>en</strong>tation de <strong>la</strong><br />

nouvelle ligne docum<strong>en</strong>taire de France 3 <strong>Alsace</strong>. Tout un<br />

programme.<br />

Le reste suit. Lors de deux réunions, avec les producteurs<br />

et les réalisateurs, le nouveau responsable de l’ant<strong>en</strong>ne,<br />

Francis Guthleb<strong>en</strong>, a été c<strong>la</strong>ir :<br />

« Il n’y aura plus de film sur l’histoire ». Exit, <strong>la</strong> mémoire.<br />

Passé ignoré. Voilà pour l’<strong>Alsace</strong> qui avance. « Les films<br />

devront se terminer par un happy <strong>en</strong>d. » (Sic !) Nous<br />

voici à l’<strong>Alsace</strong> qui réussit. « Les films seront construits<br />

sur une écriture moderne et rapide. » Avec « teaser »<br />

et « habil<strong>la</strong>ges » standard obligatoires. Ça, c’est pour<br />

l’<strong>Alsace</strong> qui s’<strong>en</strong>gage... (dans <strong>la</strong> modernité, façon M6).<br />

La justification de ce jeu de massacre annoncé Le<br />

docum<strong>en</strong>taire, « tel qu’il existe », ne répondrait plus aux<br />

« att<strong>en</strong>tes » du spectateur. Avec <strong>en</strong>quête d’opinion et<br />

chiffres d’audi<strong>en</strong>ces à l’appui.<br />

Enquête : Le « public » aurait délivré son verdict. Il veut<br />

des docum<strong>en</strong>taires « courts » qui « ne lui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas<br />

<strong>la</strong> tête », qui « se termin<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> », et qui soi<strong>en</strong>t faits<br />

dans « une approche déproblématisée » ! Voilà dans quel<br />

mé<strong>la</strong>nge de vox populi et de jargon technocratique, les<br />

auteurs d’une pseudo <strong>en</strong>quête, (fondée sur un échantillon<br />

de... 500 personnes interrogées dans 5 grandes villes —<br />

mais aucune <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong>), ont osé résumer les “ att<strong>en</strong>tes ”<br />

des spectateurs <strong>en</strong> matière de docum<strong>en</strong>taire... Ce sont<br />

les conclusions hâtives et caricaturales de cette <strong>en</strong>quête<br />

que <strong>la</strong> direction de France 3 <strong>Alsace</strong> exhibe, sans état<br />

d’âme, <strong>en</strong> préambule à sa nouvelle ligne docum<strong>en</strong>taire,<br />

désormais p<strong>la</strong>cée sous le signe du « divertissem<strong>en</strong>t » et<br />

du « loisir » (sic).<br />

Chiffres : « L’audi<strong>en</strong>ce du docum<strong>en</strong>taire sur France 3<br />

<strong>Alsace</strong> dégringole depuis... six mois. »<br />

Ce constat a<strong>la</strong>rmant dissimule d’abord une évid<strong>en</strong>ce.<br />

L’évid<strong>en</strong>ce, <strong>la</strong> voici : à partir de 1999, l’audi<strong>en</strong>ce du<br />

docum<strong>en</strong>taire sur France 3 <strong>Alsace</strong> a été presque<br />

multipliée par trois, dépassant depuis lors, et très<br />

<strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t, l’audi<strong>en</strong>ce des docum<strong>en</strong>taires diffusés dans<br />

toutes les autres régions.<br />

Or, c’est <strong>en</strong> s’ouvrant à des films de 52’, à <strong>la</strong><br />

diversité des sujets, à <strong>la</strong> pluralité des formes, à <strong>la</strong><br />

non- « déproblématisation » des approches que, le<br />

docum<strong>en</strong>taire sur France 3 <strong>Alsace</strong>, stimulé par Jean-<br />

Marie Boehm a, peu à peu, r<strong>en</strong>contré son public, é<strong>la</strong>rgi<br />

son audi<strong>en</strong>ce. En faisant précisém<strong>en</strong>t l’inverse de ce que<br />

propose <strong>la</strong> “ nouvelle ligne ”. En s’écartant des modèles<br />

imposés, <strong>en</strong> <strong>la</strong>issant <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à des regards personnels,<br />

parfois critiques. En faisant, quelquefois, davantage<br />

confiance à l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, à <strong>la</strong> s<strong>en</strong>sibilité personnelle du réalisateur et au « vivant »<br />

de <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contre avec ses personnages, qu’à des préjugés méprisants sur le « goût » du<br />

spectateur..<br />

Face à cette réalité-là, que val<strong>en</strong>t les chiffres annoncés par <strong>la</strong> direction de France <strong>Alsace</strong> <br />

Que révèl<strong>en</strong>t-ils Le contraire de ce qu’elle prét<strong>en</strong>d. “ L’audi<strong>en</strong>ce du docum<strong>en</strong>taire sur <strong>la</strong><br />

chaîne a chuté de moitié dans les six derniers mois ”<br />

Regardons de plus près les causes de cette chute. On verra qu’elle est due au mauvais<br />

score d’une série de treize films de 26’ programmés durant cette période. Une série<br />

formatée, standardisée, conçue pour fonctionner selon les « goûts » du public. Une série<br />

conçue précisém<strong>en</strong>t selon le modèle de <strong>la</strong> nouvelle ligne éditoriale et que le public<br />

a massivem<strong>en</strong>t rejetée. Cet échec prouve que le précéd<strong>en</strong>t responsable d’ant<strong>en</strong>ne,<br />

lui aussi, pouvait se tromper sur les « att<strong>en</strong>tes du spectateur ». Mais quelle leçon son<br />

successeur <strong>en</strong> tire-t-il Comm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> dépit de cette réalité, ose-t-on s’appuyer sur cette<br />

chute d’audi<strong>en</strong>ce pour justifier le nivellem<strong>en</strong>t annoncé du docum<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> région <br />

Docum<strong>en</strong>taire qui, selon <strong>la</strong> nouvelle “ ligne ” de France 3 <strong>Alsace</strong>, serait réduit à des films<br />

de série, sans mémoire, excluant tout regard critique, alignés sur une vision uni<strong>la</strong>térale<br />

de l’<strong>Alsace</strong> qui « réussit ». Est-ce cette vision-là du réel qu’on prét<strong>en</strong>d offrir au public <br />

Aux citoy<strong>en</strong>s que nous sommes <br />

Est-ce dans cette mise au pas du fond et de <strong>la</strong> forme que le nouveau responsable de<br />

l’ant<strong>en</strong>ne espère travailler avec nous, réalisateurs de <strong>la</strong> région <br />

R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts pris, aucune autre station régionale ne s’est, pour l’instant, <strong>en</strong>gagée aussi<br />

loin dans cette logique de pur marketing. Après avoir été à <strong>la</strong> pointe du docum<strong>en</strong>taire de<br />

création <strong>en</strong> région, l’<strong>Alsace</strong> va-t-elle être à l’avant-garde de sa mise à mort <br />

Nul ne conteste que le réel soit <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t. Qu’un réalisateur docum<strong>en</strong>taire doit être<br />

att<strong>en</strong>tif “ aux mutations d’un monde qui bouge ”. Raison de plus pour que, dans ses films,<br />

sa liberté de regard soit préservée. Face à <strong>la</strong> nouvelle “ ligne ” de France 3 <strong>Alsace</strong>, il n’y a,<br />

dans l’immédiat, qu’une réponse possible : le refus. Une seule attitude : combattre cette<br />

ligne pour <strong>la</strong> faire reculer. La combattre <strong>en</strong> tant qu’auteurs, réalisateurs, technici<strong>en</strong>s,<br />

au nom de <strong>la</strong> dignité, de l’éthique et d’un minimum de respect pour le métier que nous<br />

exerçons. La combattre au nom du public et de ses droits. Du respect que nous lui<br />

portons, de l’intellig<strong>en</strong>ce dont nous le créditons. La combattre <strong>en</strong> tant que citoy<strong>en</strong>s,<br />

indignés devant une dénaturation aussi manifeste du service public.<br />

Questions au présid<strong>en</strong>t de France Télévision, Patrick De Carolis : Comm<strong>en</strong>t une télévision<br />

de service public peut-elle, sans réagir, <strong>la</strong>isser l’une de ses stations régionales<br />

prés<strong>en</strong>ter un projet éditorial aussi aberrant Est-ce <strong>la</strong> préfiguration d’une mise au<br />

pas générale du docum<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> région Un simple dérapage de <strong>la</strong> nouvelle équipe<br />

dirigeante de France 3 <strong>Alsace</strong> <br />

Questions aux pouvoirs publiques, à nos élus locaux : Que vont dev<strong>en</strong>ir les aides<br />

financières destinées à <strong>la</strong> création docum<strong>en</strong>taire et sans lesquelles aucune production<br />

ne peut voir le jour Le CNC, <strong>la</strong> Région, <strong>la</strong> CUS, sont-ils disposés à financer désormais<br />

les programmes de flux d’une télévision régionale formatée <br />

Qui, <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> et au-delà, se mobilisera avec nous pour une télévision de service<br />

public respectueuse des citoy<strong>en</strong>s Pour une télévision régionale ouverte, à l’écoute du<br />

réel Pour une télévision qui réponde aux “ défis des mutations ” dans un mouvem<strong>en</strong>t<br />

qui interroge, et pas selon le modèle figé du marketing démagogique <br />

Les réalisateurs signataires par ordre alphabéthique :<br />

Nadège Bulher, Michel Deutsch, Georges Drion, Sandrine Dumarais, Jean-Michel Dury,<br />

Thomas Ermel, Jean-Marie Fawer, Vinc<strong>en</strong>t Froehly, Martin Graff, Baudouin Ko<strong>en</strong>ig,<br />

Chloé Hunzinger, Robin Hunzinger, Gulya Mirzoeva, Patrice Muller, Ro<strong>la</strong>nd Muller,<br />

Gisèle Rapp-Meichler, Yves Schmitt, Serge Steyer, A<strong>la</strong>in Wil<strong>la</strong>ume


Sans Danièle Huillet<br />

Danièle Huillet est morte dans <strong>la</strong> nuit du 9 octobre. Il n’y a plus les<br />

“ Straubs ”, Jean-Marie reste seul. À Strasbourg, <strong>en</strong> 1991, nous avions<br />

organisé <strong>la</strong> première rétrospective complète des Straubs. Dans ma<br />

4L camionnette, avec Straubs et animaux, nous étions allés pour<br />

une magnifique heure au micro d’A<strong>la</strong>in Walther à Radio Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue.<br />

L’histoire a continué avec les <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s publiés par Limelight et l’école<br />

des beaux-arts du Mans, et <strong>en</strong>core récemm<strong>en</strong>t avec Vidéo Les Beaux<br />

Jours au Musée d’art moderne pour <strong>la</strong> projection des Vittorini. Avec<br />

Danièle nous ne perdons ni une mère ni un modèle, mais une terre,<br />

une terre de p<strong>en</strong>sée et d’action. La terre est chaude, <strong>la</strong> mort est froide,<br />

<strong>la</strong> terre se dérobe sous moi et le froid me serre le cœur. Danièle est<br />

irremp<strong>la</strong>çable, à jamais. Danièle avait <strong>la</strong> beauté des sacrifiés et l’audace<br />

des novateurs. Elle était humble et extraordinairem<strong>en</strong>t précise. Elle<br />

s’occupait autant et aussi bi<strong>en</strong> des chats blessés et abandonnés que des<br />

Straub’films. Grâce lui soit r<strong>en</strong>due.<br />

Marie Frering<br />

hommage<br />

PHOTO ANNE SELDERS, DR<br />

Ces r<strong>en</strong>contres avec eux<br />

film de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub,<br />

d’après les cinq derniers Dialogues avec Leuco de Cesare Pavese,<br />

sortie <strong>en</strong> salle 18 octobre 2006.<br />

Cinetract<br />

court métrage de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub,<br />

Le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois, trois jeunes garçons affolés, poursuivis<br />

par <strong>la</strong> police, se réfugi<strong>en</strong>t dans le périmètre interdit d’un transformateur électrique.<br />

Deux vont mourir, brûlés vifs, Bouna et Zyed.<br />

Visible sur http://pierregrise.com<br />

Une visite au Louvre<br />

(2003, 47’), consultable à <strong>la</strong> vidéothèque<br />

de <strong>la</strong> Maison de l’image.<br />

En rachachant et Cézanne<br />

<strong>en</strong> DVD dans Cinéma 010, éditions Léo Scheer.<br />

films primés, films sélectionnés<br />

Les <strong>en</strong>racinés<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’<br />

de Dami<strong>en</strong> Fritsch<br />

Premier prix ex aequo<br />

à Caméra des champs<br />

(Ville-sur-Yron).<br />

Grand prix ex aequo<br />

au 3 e festival<br />

du moy<strong>en</strong> métrage<br />

de Brives.<br />

Coproduction<br />

Dora productions,<br />

France 3 <strong>Alsace</strong>,<br />

France 3 Bourgogne<br />

Franche-Comté<br />

Les métallos<br />

de Chicago<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 52’<br />

écrit et réalisé<br />

par Gerd Herr<strong>en</strong><br />

Nominé pour le Adolph<br />

Grimme Preis 2006.<br />

Coproduction<br />

Les Films de l’Europe,<br />

Spalywood, Arte, WDR,<br />

Géo Arte GEIE<br />

Récit<br />

pour s’<strong>en</strong> sortir<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 26’<br />

de Serge Steyer<br />

M<strong>en</strong>tion spéciale du jury<br />

pour le prix Farel<br />

à Neuchâtel.<br />

Coproduction<br />

Dora productions,<br />

Mille et Une Films,<br />

France 2, France 3 <strong>Alsace</strong><br />

films primés sélectionnés<br />

Yellow Jacket<br />

Une collection<br />

selectionnée parmi<br />

les six finalistes<br />

du Lic<strong>en</strong>sing Chall<strong>en</strong>ge<br />

qui a lieu à l’occasion du<br />

Mipcom Junior à Cannes.<br />

Coproduction<br />

Megafilms.net,<br />

Vivem<strong>en</strong>t lundi !<br />

Voyage<br />

dans <strong>la</strong> cité,<br />

sur les traces<br />

des Indi<strong>en</strong>s<br />

Docum<strong>en</strong>taire de 26’<br />

de Solène Doerflinger<br />

et Valérie Noirez<br />

Sélectionné par<br />

le festival Image de ville<br />

à Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce,<br />

<strong>en</strong> novembre 2006.<br />

Coproduction<br />

Balthazar films,<br />

France 3 <strong>Alsace</strong><br />

C’est mieux<br />

là-bas<br />

Docum<strong>en</strong>taire<br />

de 52’ de Zouhair Chebbale<br />

Sélectionné<br />

au festival Traces de vies<br />

à Clermont-Ferrand,<br />

compétition des<br />

R<strong>en</strong>contres du film<br />

docum<strong>en</strong>taire.<br />

Sélectionné pour<br />

l’Euro Mediterranean<br />

Docum<strong>en</strong>tary Market<br />

à Sitges <strong>en</strong> Espagne.<br />

Coproduction<br />

Dora productions,<br />

France 3 <strong>Alsace</strong>,<br />

TV 2M Maroc<br />

25


<strong>Filmer</strong> <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong><br />

jeu 16/v<strong>en</strong> 17 nov 06<br />

Les journées professionnelles<br />

DR<br />

JEUDI 16 NOVEMBRE 2006<br />

À L’UNIVERSITÉ MARC BLOCH<br />

AMPHI 2 LE PATIO<br />

VENDREDI 17 NOVEMBRE 2006<br />

AU MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN DE STRASBOURG<br />

AUDITORIUM<br />

20 h<br />

Jeunes tal<strong>en</strong>ts<br />

Projection<br />

d’une sélection de films<br />

de fin d’études<br />

de l’université Marc Bloch<br />

(master pro Réalisation<br />

docum<strong>en</strong>taire et DUCAV),<br />

de l’École supérieure<br />

des arts décoratifs<br />

de Strasbourg et<br />

de l’IUT de Mulhouse<br />

(départem<strong>en</strong>t<br />

service et réseaux<br />

de communication).<br />

Deux prix jeunes tal<strong>en</strong>ts<br />

seront décernés par un jury<br />

composé de représ<strong>en</strong>tants<br />

des part<strong>en</strong>aires<br />

de <strong>la</strong> manifestation<br />

10 h 30<br />

Atelier<br />

LE DÉVELOPPEMENT<br />

DE PROJET<br />

Réflexion<br />

sur <strong>la</strong> g<strong>en</strong>èse<br />

d’un scénario<br />

docum<strong>en</strong>taire,<br />

l’aide à l’écriture<br />

et l’é<strong>la</strong>boration<br />

d’un projet de film.<br />

À partir du film<br />

Le voyage à <strong>la</strong> mer<br />

de D<strong>en</strong>is Gheerbrant<br />

et <strong>en</strong> sa prés<strong>en</strong>ce.<br />

14 h 30<br />

Confér<strong>en</strong>ce débat<br />

Modérateur : Chantal Fischer,<br />

Conseil régional Prov<strong>en</strong>ce–Alpes-Côte d’Azur<br />

QUELS PROGRAMMES ET QUELLES CREATIONS<br />

EN RÉGION POUR QUELLE(S) TÉLÉVISION(S) <br />

avec Didier Gerbaud, Federezo,<br />

Hubert Budor, réalisateur, présid<strong>en</strong>t de Films <strong>en</strong> Bretagne,<br />

Régis Cael, producteur <strong>en</strong> Lorraine,<br />

Philippe Thomine, réalisateur <strong>en</strong> Lorraine,<br />

Pascaline Geoffroy, présid<strong>en</strong>te de l’APAA,<br />

Dami<strong>en</strong> Fritsch, présid<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> Safire <strong>Alsace</strong>,<br />

Patrick B<strong>en</strong>quet, présid<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> commission télévision Scam,<br />

un représ<strong>en</strong>tant de l’Ina<br />

et des représ<strong>en</strong>tants de diffuseurs<br />

QUELLES PERSPECTIVES ET QUELS ENJEUX<br />

POUR LA PRODUCTION ET LA CRÉATION<br />

AUDIOVISUELLE EN RÉGION <br />

avec D<strong>en</strong>is Darroy, Drac/CNC,<br />

A<strong>la</strong>in Tubiana, directeur général d’iconoval<br />

et présid<strong>en</strong>t de l’association Territoires de l’image,<br />

Pascaline Geoffroy, présid<strong>en</strong>te de l’APAA,<br />

Dami<strong>en</strong> Fritsch, présid<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> Safire,<br />

et des représ<strong>en</strong>tants de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong>,<br />

de <strong>la</strong> Communauté urbaine de Strasbourg<br />

et de <strong>la</strong> Région Lorraine<br />

18 h 30<br />

Projections<br />

Chroniques<br />

Clém<strong>en</strong>t Cogitore<br />

2006 | 30’<br />

Production<br />

GREC, avec le souti<strong>en</strong><br />

du Fresnoy - Studio national<br />

des arts contemporains,<br />

de <strong>la</strong> fondation Beaumarchais,<br />

de l’Ag<strong>en</strong>ce culturelle d’<strong>Alsace</strong><br />

et de <strong>la</strong> Communauté<br />

urbaine de Strasbourg<br />

Travailler<br />

pour 110 euros<br />

par mois<br />

Stéphane Luçon et Nora Agapi<br />

2006 | 50’<br />

Coproduction Seppia, Arte,<br />

TVRoumanie, Hifilm<br />

avec le souti<strong>en</strong> du CNC,<br />

de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> et de <strong>la</strong> CUS,<br />

cofinancé par l’Union europé<strong>en</strong>ne<br />

(programme Leader +)<br />

Pot de clôture

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